[revue-presse-FNH] Grande revue de presse spéciale post mégas incendies en Australie (mercredi 22 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 22 Jan 07:57:05 CET 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Décryptages. En cartes et en photos, visualisez l’ampleur des incendies en Australie <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/13/en-australie-l-etat-federal-n-a-pas-anticipe-les-incendies_6025694_3244.html>, Le Monde, 13/01/20, 19h45
2- Sécheresse en Australie : plus de 5.000 dromadaires sauvages abattus <https://www.geo.fr/environnement/secheresse-en-australie-plus-de-5-000-dromadaires-sauvages-abattus-199443>, AFP, 14/01/20, 12:00
3- Entretien. Australie : « Jamais, de toute ma carrière, je n’ai vu des feux durer aussi longtemps » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/13/incendies-en-australie-les-besoins-actuels-imposent-un-leadership-plus-fort-de-l-etat-federal_6025634_3244.html>, Le Monde, 14/01/20, 14h13
4- Incendies en Australie : la pluie redonne de l'espoir, la fumée perturbe les stars du tennis <https://www.notretemps.com/afp/incendies-en-australie-la-pluie-redonne-afp-202001,i210621>, AFP, 14/01/20, 14:00
5- Synthèse. Les incendies en Australie préfigurent le futur dans un monde réchauffé, selon des scientifiques <https://www.lemonde.fr/climat/article/2020/01/15/les-incendies-en-australie-prefigurent-le-futur-dans-un-monde-rechauffe-selon-des-scientifiques_6025888_1652612.html>, Le Monde, 15/01/20, 06h06
6- Derrière les immenses incendies en Australie, une anomalie des courants marins dans l’océan Indien <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/16/derriere-les-incendies-meurtriers-en-australie-un-dipole-particulierement-puissant_6026031_3244.html>, Le Monde, 16/01/20, 02h28
7- Australie : la pluie tombe enfin sur les incendies <https://information.tv5monde.com/info/australie-la-pluie-tombe-enfin-sur-les-incendies-341706>, AFP, 16/01/20, 11:00
8- Australie : course contre la montre pour sauver les animaux sur l'île Kangourou <https://information.tv5monde.com/info/australie-course-contre-la-montre-pour-sauver-les-animaux-sur-l-ile-kangourou-341681>, AFP, 16/01/20, 11:00
9- Australie : mission secrète pour sauver des arbres préhistoriques <https://information.tv5monde.com/info/australie-mission-secrete-pour-sauver-des-arbres-prehistoriques-341667>, AFP, 16/01/20, 14:00
10- Les forêts d’Australie pourront-elles se régénérer après les immenses incendies ? <https://www.lemonde.fr/climat/article/2020/01/17/incendies-en-australie-quelles-seront-les-consequences-pour-les-forets_6026160_1652612.html>, Le Monde, 17/01/20, 08h54
11- Ces Australiens qui ont affronté les flammes de "l'enfer" pour sauver leurs maisons <https://information.tv5monde.com/info/ces-australiens-qui-ont-affronte-les-flammes-de-l-enfer-pour-sauver-leurs-maisons-341880>, AFP, 17/01/20, 09:00
12- Chat. Incendies en Australie : « Le climat continuera à évoluer et les risques de feux vont augmenter » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/17/incendies-en-australie-le-climat-continuera-a-evoluer-et-les-risques-de-feux-vont-augmenter_6026231_3244.html>, Le Monde, 17/01/20, 16h44
13- Les incendies de 1974-1975 en Australie n’ont pas été bien pires que ceux de 2019-2020 <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/01/17/australie-la-saison-1974-1975-n-a-pas-ete-bien-pire-que-les-incendies-actuels_6026273_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, 17/01/20, 17h41
14- Chat. Incendies en Australie : « Les pompiers sont parfois au feu depuis trois mois, c’est une sollicitation énorme » <https://www.lemonde.fr/international/article/2020/01/17/incendies-en-australie-les-pompiers-sont-parfois-au-feu-depuis-trois-mois-c-est-une-sollicitation-enorme_6026301_3210.html>, Le Monde, 17/01/20, 17h52
15- Chat. Incendies en Australie : « La fumée a fait basculer le quotidien de certains Australiens dans une autre réalité » <https://www.lemonde.fr/international/article/2020/01/17/les-australiens-qui-ont-perdu-leur-logement-sont-heberges-par-des-proches_6026230_3210.html>, Le Monde, 17/01/20, 16h53
16- Editorial. Climat : l’avertissement australien <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/18/climat-l-avertissement-australien_6026424_3232.html>, Le Monde, 18/01/20, 10h46
17- Australie : les agriculteurs comptent leurs plaies <https://information.tv5monde.com/info/australie-les-agriculteurs-comptent-leurs-plaies-342084>, AFP, 18/01/20, 11:00
18- Incendies en Australie : dans l’est, les orages éteignent enfin des feux <https://www.lemonde.fr/international/article/2020/01/18/australie-a-l-est-les-orages-eteignent-enfin-des-incendies_6026387_3210.html>, Le Monde avec AFP, 18/01/20, 11h18
19- Reportage. « Tout le paysage est comme une allumette » : récit d’une semaine dans l’enfer des feux australiens <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/17/australie-ces-incendies-seront-notre-tchernobyl-climatique_6026364_3244.html>, Le Monde, maj le 18/01/20 à 11h58
20- Le savoir des Aborigènes d'Australie pour survivre aux futurs méga-feux <http://www.slate.fr/story/186341/connaissances-ancestrales-aborigenes-australie-survivre-mega-incendies>, Slate, 19/01/20, 12h57
21- Australie : l'ornithorynque sous forte pression à cause du climat <https://information.tv5monde.com/info/australie-l-ornithorynque-sous-forte-pression-cause-du-climat-342282>, AFP, 20/01/20, 06:00
22- Australie : des espèces menacées durement frappées par le feu <https://information.tv5monde.com/info/australie-des-especes-menacees-durement-frappees-par-le-feu-342280>, AFP, 20/01/20, 08:00
23- Tempête de poussière et averse de grèle sur l'Australie sinistrée par les feux <https://information.tv5monde.com/info/tempete-de-poussiere-et-averse-de-grele-sur-l-australie-sinistree-par-les-feux-342311>, AFP, 20/01/20, 09:00
24- Australie : le "continent du feu" peut-il se remettre des incendies géants qui ont dévoré des millions d'hectares ? <https://www.francetvinfo.fr/monde/asie/incendies-en-australie/australie-le-continent-du-feu-peut-il-se-remettre-des-incendies-geants-qui-ont-devore-des-millions-d-hectares_3785673.html>, France Télévisions, 21/01/20, 07:01
25- Pompier volontaire depuis 30 ans en Australie, Maggie n'avait jamais vu ça <https://information.tv5monde.com/info/pompier-volontaire-depuis-30-ans-en-australie-maggie-n-avait-jamais-vu-ca-342543>, AFP, 21/01/20, 13:00
26- Les feux menacent la santé mentale des Australiens <https://reporterre.net/Les-feux-menacent-la-sante-mentale-des-Australiens>, Reporterre, 21/01/20
En audio
27- Dans le feu de la forêt australienne, la douleur des hommes et des animaux <https://www.franceinter.fr/emissions/profession-reporter/profession-reporter-19-janvier-2020>, France Inter, Profession Reporter, 19/01/20, 07h16
En images
28- Pourquoi les incendies en Australie sont-ils si vastes et violents cette année ? <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/video/2020/01/12/pourquoi-les-incendies-en-australie-sont-ils-si-vastes-et-violents-cette-annee_6025584_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, 12/01/20, 10h00
29- Mobilisation pour venir en aide aux animaux en danger d'Australie <https://www.lci.fr/international/video-mobilisation-pour-venir-en-aide-aux-animaux-en-danger-d-australie-2143053.html>, LCI, 17/01/20, 17:46 
30- Pluies et orages en Australie : un début de soulagement pour les habitants <https://www.lci.fr/international/video-pluies-et-orages-en-australie-un-debut-de-soulagement-pour-les-habitants-2143117.html>, TF1, journal de 13h, 18/01/20
31- Incendies en Australie : quels facteurs déclenchent les incendies en série ? <https://www.francetvinfo.fr/monde/asie/incendies-en-australie/incendies-en-australie-quels-facteurs-declenchent-les-incendies-en-serie_3790641.html>, France 2, journal de 20h, 18/01/20
32- Australie : les intempéries s'enchaînent <https://www.francetvinfo.fr/monde/asie/incendies-en-australie/australie-les-intemperies-s-enchainent_3793011.html>, France 2, journal de 13h, 20/01/20

Bien à vous,
Florence

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NOS VŒUX : "Choisir aujourd'hui pour ne pas subir demain. Pour éviter d'être coupable de non-assistance à planète et humanité en danger, nous n’avons que deux choix : ou laisser le temps nous dicter la mutation et l’avenir n’est désespérant que dans cette hypothèse ; ou conduire ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Subir ou choisir. Ouvrir ou non le Chapitre 2 de notre Histoire collective et individuelle, tel est le défi que nous avons à relever tous ensemble." Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme
QUESTIONNEMENT DU JOUR : Après le feu pas encore totalement maîtrisé, la glace. Les éléments se déchaînent en Australie : inondations, tempêtes de poussières sous l’effet de vents violents et orages de grêle se succèdent. Avec un bilan sans précédent, les écosystèmes tellement perturbés par le "méga-feu" de ces derniers mois vont-ils pouvoir se remettre ? (cf. item 1 à 32)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
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> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Décryptages. En cartes et en photos, visualisez l’ampleur des incendies en Australie, Le Monde, 13/01/20, 19h45
Service infographie et Isabelle Dellerba, Sydney correspondance

Dès le début du printemps austral et comme les spécialistes le redoutaient, le pays a pris feu. Des centaines de brasiers se sont allumés le long de l’océan Pa­cifique.
Depuis la fin août 2019, le sud-est de l’Australie est confronté à une saison des incendies exceptionnellement précoce et virulente. Pour les météorologues, aucune surprise. Elle est le résultat de trois phénomènes simultanés. Le réchauffement climatique, d’abord, est responsable d’un temps plus chaud et plus sec favorable aux feux de brousse. Depuis 1910, le pays a connu une hausse des températures d’environ un degré, en moyenne, et dans le sud-est, les précipitations ont baissé de plus de 10 % ces trois dernières décennies.
Parallèlement, en 2019, une phase positive inhabituellement forte du dipôle de l’océan Indien (souvent appelé le « Niño indien » en raison de sa similitude avec son équivalent du Pacifique), a davantage fait grimper le thermomètre et réduit la pluviométrie. L’année a été la plus chaude et la plus sèche jamais enregistrée, aggravant la sécheresse qui frappait déjà l’est du pays depuis 2017. Enfin, une phase négative de l’os­cillation antarctique – une variation de la pression atmosphérique qui affecte la circulation des vents dans l’hémisphère Sud – a fait souffler sur cet environnement hautement inflammable des vents d’ouest chauds et secs.
L’île Kangourou dévastée
Dès avril 2019, un groupe formé de vingt-trois anciens responsables des pompiers et des services d’urgence avait demandé à rencontrer le chef du gouvernement, Scott Morrison, pour l’appeler à prendre des mesures afin que le pays se prépare à une saison des feux potentiellement catastrophique. Sans succès. Il ne les a pas reçus.
Depuis son arrivée au pouvoir en août 2018, l’élu conservateur, peu sensible aux questions climatiques, n’a adopté aucune politique qui permettrait à son pays de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 26 % à 28 % en 2030 par rapport à 2005 – l’objectif modeste auquel s’est engagé Canberra lors de la COP21 à Paris en 2015. Il a, en revanche, constamment défendu les intérêts de l’industrie minière. Le charbon a fait la fortune du pays qui dispose des quatrièmes réserves de la planète. Il représente également des dizaines de milliers d’emplois. Selon Scott Morrison, interrogé le 23 décembre 2019, il serait « irresponsable » de lui tourner le dos.
Dès le début du printemps austral, comme les spécialistes le redoutaient, le pays a pris feu. Des centaines de brasiers se sont allumés le long de l’océan Pa­cifique. A l’ouest de Sydney, deux gigantesques incendies ont progressé pour former un arc de feu autour des grandes banlieues de la métropole. Juste avant le réveillon du Nouvel An, c’est la pointe sud-est du pays qui est partie en fumée, obligeant des milliers de personnes à se réfugier sur les plages. En Australie-Méridionale, l’île Kangourou, réputée pour sa nature préservée, a été en partie dévastée. Dans la plupart des grandes villes, les habitants sont confrontés à des niveaux de pollutions parmi les pires au monde.
En quatre mois, ces feux ont causé la mort d’au moins 28 personnes, de centaines de milliers d’animaux et englouti près de huit millions d’hectares de forêts.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/13/en-australie-l-etat-federal-n-a-pas-anticipe-les-incendies_6025694_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/13/en-australie-l-etat-federal-n-a-pas-anticipe-les-incendies_6025694_3244.html>>
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2- Sécheresse en Australie : plus de 5.000 dromadaires sauvages abattus, AFP, 14/01/20, 12:00

Des tireurs à bord d'hélicoptères ont abattu plus de 5.000 dromadaires sauvages en Australie lors d'une campagne visant à réduire la menace que ces animaux constituent pour la population dans le contexte de la sécheresse qui sévit dans l'intérieur du pays, ont annoncé mardi les autorités.
Des responsables locaux de l'Etat d'Australie-méridionale avaient affirmé que des troupeaux "extrêmement importants", en quête d'eau et de nourriture, s'approchaient de plus en plus des zones habitées, menaçant les réserves de ces villages en plus de provoquer des dégâts et de constituer un danger pour les automobilistes.
L'immense île-continent a vécu en 2019 son année la plus chaude et sèche, ce qui a non seulement entraîné de dramatiques feux de forêt qui font toujours rage dans certaines régions, mais aussi des pénuries d'eau dans nombre de localités.
Cette campagne d'abattage de cinq jours a pris fin dimanche dans les territoires de l'Anangu Pitjantjatjara Yankunytjatjara (APY), vaste zone d'administration locale (LGA) gérée par les aborigènes dans l'extrême nord-ouest de l'Australie-méridionale, a précisé Richard King, directeur général des territoires de l'APY, où vivent environ 2.300 personnes.
"Nous comprenons les préoccupations des défenseurs de la cause animale, mais il y a beaucoup de désinformation quant aux réalités de la vie pour les animaux sauvages non endémiques, dans un des endroits les plus arides et reculés de la Terre", a déclaré M. King dans son communiqué.
"En temps que gardiens de cette terre, nous devons gérer une espèce nuisible qui a été introduite de façon à protéger les précieuses réserves d'eau pour les populations et protéger en priorité la vie de tout le monde, y compris des jeunes enfants, des personnes âgées, et de la flore et de la faune indigènes."
M. King a expliqué que des dromadaires affaiblis se retrouvaient souvent piégés dans des puits au point d'y mourir, contaminant des réserves d'eau précieuses pour les habitants et la faune sauvage.
"La sécheresse qui dure, qui n'est pas difficile à gérer pour la faune indigène, génère des situations de grave détresse pour les dromadaires sauvages", a-t-il dit.
Des responsables de l'APY ont précisé que plus de 5.000 dromadaires avaient été abattus.
Les dromadaires ont été introduits en Australie dans les années 1840 par les colons, qui les utilisaient pour l'exploration ou pour transporter des marchandises et des biens, avant la construction de lignes de chemin de fer.
Environ 20.000 bêtes furent importées d'Inde en une soixantaine d'années.
Evoluant en liberté dans l'arrière-pays (l'Outback) et sans prédateur naturel, ils se sont reproduits et sont considérés comme un nuisible qui contamine les sources d'eau et met en péril des zones fragiles ainsi que la faune et la flore indigènes.
L'Australie serait désormais le pays comptant la plus vaste population de dromadaires sauvages au monde, avec certaines estimations officielles faisant état d'un million de bêtes dans les étendues désertiques du centre.
<https://www.geo.fr/environnement/secheresse-en-australie-plus-de-5-000-dromadaires-sauvages-abattus-199443 <https://information.tv5monde.com/info/secheresse-en-australie-plus-de-5000-dromadaires-sauvages-abattus-341336>>
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3- Entretien. Australie : « Jamais, de toute ma carrière, je n’ai vu des feux durer aussi longtemps », Le Monde, 14/01/20, 14h13
Propos recueillis par Christophe Ayad  [Cobargo (Nouvelle-Galles du Sud, Australie), envoyé spécial]

Dans un entretien au « Monde », Bruce Leaver, expert dans le domaine forestier de l’île-continent, regrette l’impréparation du gouvernement face aux feux qui ravagent le pays. 
Bruce Leaver, 74 ans, est un expert dans le domaine forestier en Australie. Il s’est occupé des parcs nationaux de la Nouvelle-Galles du Sud (1979-1986), puis de l’Australie-Méridionale (1986-1994), avant de présider la Commission du patrimoine australien (1999-2005). Il habite à Cobargo, une petite ville de Nouvelle-Galles du Sud durement touchée par les incendies qui ravagent actuellement le pays. C’est d’ailleurs dans cet Etat du sud-est de l’île que se trouvent la majorité des feux actifs (123, dont 50 incontrôlés) et où 20 personnes ont perdu la vie (sur 28 depuis septembre 2019).
> Lire aussi  « Ce n’est pas un feu de brousse mais une bombe atomique » : en Australie, des milliers de gens fuient les incendies dévastateurs
Ce qui s’est passé était-il prévisible ?
Il est clair que, depuis trois ans, nous traversons une sécheresse dramatique. Et depuis un an, il n’y a quasiment pas eu de pluie. C’est la raison pour laquelle les feux ont été aussi virulents. Les forêts humides, qui ne brûlent habituellement pas, étaient complètement desséchées. Quand les feux ont pris, il n’y avait plus rien pour les ralentir ou les arrêter.
Cette année a vu la conjonction de plusieurs facteurs. En plus d’une sécheresse prolongée, vous avez le phénomène climatique du dipôle de l’océan Indien : les inondations de l’été en Inde étaient de mauvais augure pour nous car elles signifiaient que la mousson arriverait plus tard en Australie. Elle est en effet arrivée avec deux mois de retard dans le Nord.
En revanche, nous n’avons pas eu les vents chauds et secs qui causent habituellement des tragédies, comme l’incendie de 2009 qui a vu 173 personnes périr en une seule journée dans l’Etat de Victoria. Cette absence de vent explique le bilan humain relativement faible de 2019 au vu de l’étendue des feux. Mais ces vents, qui rendent les incendies imprévisibles, pourraient encore arriver en février ou en mars. Donc nous sommes loin d’être hors de danger.
Quelle est la particularité des incendies de ces derniers mois ?
C’est la magnitude des étendues affectées et la durée de la saison des feux, je n’ai jamais vu cela. Les feux débutent habituellement en août dans le Queensland[Nord] et, au fur et mesure que l’été arrive, descendent vers le Sud. Mais, cette année, la saison des feux n’a jamais cessé dans le Queensland, elle est toujours en cours alors qu’elle est déjà descendue jusqu’à Sydney puis Melbourne. C’est sans précédent.
Etait-il possible de mieux prévenir les incendies ?
Ce qu’on a pu voir pendant cette crise, c’est qu’au niveau des Etats régionaux, les choses fonctionnent plutôt bien, mieux que par le passé. Les normes de construction en zones inflammables sont bien meilleures, mais il reste évidemment un nombre considérable de vieilles maisons en bois. L’organisation des services de lutte contre les incendies est meilleure, tout comme la coordination entre Etats régionaux ou avec les pays étrangers. La force aérienne est mieux équipée.
En revanche, il y a un problème individuel. Des gens, beaucoup d’urbains retraités, se sont installés à la campagne ces dernières années sans savoir comment protéger leur propriété contre le feu. Dans la région où nous sommes, par exemple, il n’y a pas eu de feux depuis 1952. Tout un savoir s’est perdu.
Et le gouvernement fédéral, il n’est pour rien là-dedans ?
Les pompiers avaient pourtant prévenu que la saison serait à haut risque. Or, nous souffrons d’un manque d’appareils aériens alors que le Canada et les Etats-Unis en regorgent pendant leur hiver, qui correspond à notre été. Nous aurions dû les louer plus tôt. L’armée n’a été mobilisée qu’une fois que la catastrophe est arrivée alors qu’elle dispose de moyens d’ingénierie civile sans comparaison. Le gouvernement aurait dû mettre sur pied un organisme de gestion des catastrophes capable de recenser tous les moyens disponibles et de les répartir selon les besoins. Notre structure fédérale n’aide pas, mais les besoins actuels imposent un leadership plus fort de l’Etat fédéral.
Vous ne mentionnez pas le déni de réchauffement climatique de ce gouvernement et sa résistance à prendre des mesures.
Evidemment que le réchauffement climatique joue un rôle essentiel dans tout cela et ce gouvernement entretient un débat toxique sur le sujet. Mais l’industrie du charbon est très puissante. Elle finance des partis, en particulier les conservateurs [le Parti libéral et le Parti national, au pouvoir], elle finance des campagnes pour jeter le doute sur la réalité du réchauffement et empêcher les mesures de réduction des émissions. Et au besoin, elle renverse les gouvernements qu’elle juge défavorables. L’opinion australienne croit dans le changement climatique, mais au moment de voter, elle choisit le moins-disant, ou plutôt le « moins-coûtant ».
La nouveauté de cette crise, c’est qu’elle est intervenue en pleines grandes vacances. Pour la première fois, la majorité de la population, l’Australie des grandes villes, a pu expérimenter sur ses lieux de villégiatures directement les effets du changement climatique : difficultés respiratoires, évacuations dans la panique face à l’avancée des incendies… Et cela va aller en empirant.
Donc le cliché des agriculteurs climatosceptiques contre les urbains écologistes ne fonctionne pas ici ?
Cela a pu être le cas, mais je vois un changement chez les agriculteurs. Ils voient depuis cinq ans les conséquences du réchauffement. La sécheresse les frappe de plein fouet et les force à changer de modèle.
Quelles vont être les conséquences de ces incendies sur la faune et la flore ?
Les forêts du Sud du pays sont « habituées » aux incendies. Elles en ont connu de tout temps et repoussent vite. En revanche, les forêts primaires du Nord ne repousseront pas. C’est une perte irréparable.
Ces incendies vont évidemment bouleverser l’équilibre des espèces et conduire à une perte de la diversité. Ils ont des conséquences en chaîne : si tel prédateur disparaît, telle espèce va proliférer et cela affectera ensuite son environnement. Mais il ne faut pas croire que ce phénomène est nouveau. Dès leur arrivée, les colons européens, en s’emparant des meilleures terres, ont poussé vers la forêt des espèces qui n’étaient pas adaptées. Nous avons passé notre temps à fragiliser notre environnement.
> Lire aussi  Les incendies en Australie sont « un drame sans précédent » pour la faune et la flore
Certains plaident pour un retour aux pratiques ancestrales de brûlis contrôlés des Aborigènes pour lutter contre l’accumulation de combustibles forestiers. Qu’en pensez-vous ?
Au nord du pays, on l’a toujours fait et on continue de le faire. Mais dans les forêts sèches du Sud, c’est absurde. Les Aborigènes ne faisaient pas de brûlis dans les forêts, ils le faisaient sur les terres que nous leur avons prises, pour les rendre plus fertiles. Et ils avaient raison. Mais le faire massivement dans les forêts sèches ne sert à rien d’autre qu’augmenter les risques d’incendies, surtout avec le réchauffement climatique qui étend la saison sèche. Imaginez que, rien que le parc des Blue Mountains [à l’ouest de Sydney], c’est 1,6 million d’hectares de forêt ! Sur une telle surface, c’est impossible. Quant aux Aborigènes, j’ai bien peur qu’ils aient perdu tout savoir ancestral en même temps que leurs terres.
> Lire aussi  Les incendies en Australie sont-ils dûs à un défaut d’entretien des forêts ?
La situation exceptionnelle de cette année va-t-elle devenir la norme ?
Oui, très probablement. Le parc national Kosciuszko, dont je me suis occupé et qui est l’un de mes préférés, a plus brûlé depuis le début du siècle que pendant les cent années précédentes. Jamais, de toute ma carrière, je n’ai vu des feux durer aussi longtemps ou s’étendre de la région de Sydney à l’extrémité de la côte sud-est, comme c’est le cas en ce moment. Cela va impliquer des normes de construction plus strictes, un plan d’occupation des sols plus vigilant. Il va aussi falloir que les autorités, quelles qu’elles soient, fassent respecter des normes d’entretien et de préparation aux incendies. Sans parler de la lutte contre le réchauffement, s’il n’est pas déjà trop tard.
> Lire aussi  Clive Hamilton : « En Australie, nous devrons faire le deuil de l’avenir »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/13/incendies-en-australie-les-besoins-actuels-imposent-un-leadership-plus-fort-de-l-etat-federal_6025634_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/13/incendies-en-australie-les-besoins-actuels-imposent-un-leadership-plus-fort-de-l-etat-federal_6025634_3244.html>>
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4- Incendies en Australie : la pluie redonne de l'espoir, la fumée perturbe les stars du tennis, AFP, 14/01/20, 14:00

De fortes précipitations attendues en Australie donnaient mardi un regain d'espoir sur le front de la lutte contre les incendies, au moment où Melbourne était enveloppée d'un nuage de fumée toxique perturbant les entraînements pour le Grand Chelem.
Ces derniers jours, un temps frais a déjà offert un certain répit aux pompiers épuisés par les gigantesques incendies qui dévastent depuis septembre des régions entières de l'immense-île continent et ont fait au moins 27 morts. 
Certains des plus importants brasiers ont enfin été maîtrisés.
Ce regain d'optimisme a été amplifié mardi par l'annonce de l'arrivée de fortes précipitations sur certaines des régions les plus affectées, notamment dans les Etats très peuplés de Nouvelle-Galles du Sud et de Victoria, dans le sud-est de l'Australie.
"C'est une très bonne nouvelle", s'est félicité le chef des pompiers des zones rurales de Nouvelle-Galles du Sud, Shane Fitzsimmons.
"Nous en parlions depuis des mois maintenant, janvier pourrait connaître la première vraie chute de pluie digne de ce nom et il semblerait que cela se produise dans les tout prochains jours", a-t-il expliqué.
La pluie devrait commencer à tomber mercredi dans l'est de l'Australie et durer tout le week-end, selon Sarah Scully, météorologue pour le gouvernement.
- Niveau de pollution "dangereux" -
"Nous espérons qu'une partie de ces fortes pluies tombera sur certains foyers d'incendies et qu'elles aideront à contrôler ou même à éteindre certains de ces incendies", a déclaré Mme Scully.
Des dizaines de feux demeurent hors de contrôle. De nombreuses semaines de forte chaleur sont encore attendues en cette saison d'été austral et rien ne laisse présager une fin prochaine de la crise.
Un nuage de fumée toxique dégagé par ces incendies enveloppait mardi Melbourne, la capitale de l'Etat de Victoria qui doit accueillir la semaine prochaine l'Open d'Australie.
Le niveau de pollution à Melbourne, qui figure habituellement dans le palmarès des villes au monde les plus agréables à vivre, a atteint un niveau "dangereux", et les autorités sanitaires ont conseillé aux habitants de demeurer chez eux.
Le N° 1 mondial Rafael Nadal et d'autres stars internationales du tennis ont renoncé à leurs sessions d'entraînements à l'extérieur pour les effectuer à l'intérieur.
Les qualifications ont été retardées de de deux heures mardi matin, suscitant désarroi et inquiétude chez certains joueurs qui ont affirmé que les matchs auraient dû être annulés pour la journée.
La Slovène, Dalila Jakupovic, numéro 201 mondiale, a dû abandonner son match en raison d'une quinte de toux, liée selon elle à la fumée.
"J'avais vraiment peur de m'effondrer (... ) ce n'est pas sain pour nous", a-t-elle déclaré à la presse.
"J'étais surprise, je pensais que nous n'allions pas jouer aujourd'hui mais nous nous n'avons pas eu le choix", a-t-elle déploré.
La Luxembourgeoise Mandy Minella, numéro 140 mondiale, a également exprimé son désaccord.
- "Je suis choquée" -
"Je suis choquée de voir que les matchs de qualification ont commencé à l'Open d'Australie. Qu'en-est-t-il de la santé des personnes qui travaillent ici, notamment les enfants qui ramassent les balles ?", a-t-elle tweeté.
Un match d'exhibition, avec l'ex-numéro 1 mondiale, Maria Sharapova, a été annulé en raison de la fumée. 
Ce brouillard ne devrait cependant pas persister sur Melbourne toute la semaine. Un temps pluvieux et un changement de direction du vent sont attendus, ce qui devrait permettre de dégager ce nuage de pollution.
Depuis le début de ces feux dévastateurs en septembre, au moins 27 personnes sont décédées, plus de 2.000 maisons ont été détruites et une zone de 100.000 kilomètres carrés (10 millions d'hectares) - plus grande que la superficie de la Corée du Sud - est partie en fumée.
Liés à une sécheresse particulièrement grave en Australie, ces incendies sont aggravés par le réchauffement climatique, alors que les scientifiques prédisent de longue date que la récurrence de ces événements météorologiques extrêmes ne fera qu'empirer.
L'année 2019 a été la plus chaude et la plus sèche jamais enregistrée.
L'ampleur de la catastrophe a soulevé un immense élan de solidarité à travers la planète et les dons affluent pour venir en aide aux habitants et aux animaux sinistrés.
La flore et la faune australiennes, qui comptent des espèces uniques au monde, ont été durement touchées. Selon des estimations, un milliard d'animaux ont été tués.
<https://www.notretemps.com/afp/incendies-en-australie-la-pluie-redonne-afp-202001,i210621 <https://information.tv5monde.com/info/incendies-en-australie-la-pluie-redonne-de-l-espoir-la-fumee-perturbe-les-stars-du-tennis>>
Sur le même sujet : 
> Australie : la fumée des incendies perturbe l'Open de tennis, pluies espérées <https://www.geo.fr/environnement/australie-la-fumee-des-incendies-perturbe-lopen-de-tennis-pluies-esperees-199467>, AFP, 15/01/20, 23:00
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5- Synthèse. Les incendies en Australie préfigurent le futur dans un monde réchauffé, selon des scientifiques, Le Monde, 15/01/20, 06h06
Audrey Garric  

Le changement climatique entraîne une hausse de la fréquence et de la gravité des périodes à haut risque de feux de forêts partout dans le monde. 
La planète brûle, littéralement. En Australie, en Amazonie ou au Cambodge, des hectares et des hectares partent en fumée, tuant des humains et décimant la faune et la flore. Ces phénomènes dramatiques ne sont qu’un aperçu de ce qui nous attend dans un monde qui se réchauffe. Selon une étude réalisée par des scientifiques anglais et australien, publiée mardi 14 janvier, le dérèglement climatique augmente presque partout dans le monde les risques d’incendies. Un phénomène qui va considérablement s’aggraver d’ici à la fin du siècle.
« Avec les feux en Australie, nous voyons un signe de ce que pourraient être les conditions normales dans un monde futur qui se réchaufferait de 3 °C », assure Richard Betts, professeur au service national de météorologie britannique et l’un des auteurs de cette revue de littérature publiée sur le site ScienceBrief de l’université d’East Anglia (Royaume-Uni). Les scientifiques ont examiné cinquante-sept études portant sur l’impact du changement climatique sur les incendies, publiées depuis le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) paru en 2013.
Toutes montrent une hausse de la fréquence et de la sévérité des périodes durant lesquelles les conditions météorologiques sont favorables à la propagation des feux, en raison d’une combinaison de hautes températures, d’humidité et de précipitations basses et de vents souvent forts. Cette réalité est désormais mondiale, à l’exception de quelques régions isolées comme le nord de la Suède. A l’échelle du globe, les saisons où ces conditions sont réunies ont vu leur durée augmenter de 20 % entre 1979 et 2013, selon une étude publiée en 2015.
> Lire aussi  « Les “mégafeux” sont l’effet et la cause du réchauffement climatique »
Ces situations dangereuses ne débouchent toutefois pas systématiquement sur des incendies. « Leur activité dépend aussi de la quantité de combustible disponible, comme la végétation sèche, de l’ignition – si les feux sont allumés par la foudre ou par l’humain – et de leur contrôle », expliquent Emilie Joetzjer et Christine Delire, chercheuses à Météo France, spécialisées dans l’impact du changement climatique sur la végétation.
L’impact du changement climatique se fait sentir
Les superficies brûlées ont ainsi diminué dans le monde depuis les années 1930, en raison de meilleures stratégies de lutte contre les feux mais aussi parce qu’il y a moins de forêts du fait de leur transformation en terres agricoles.
« On observe à l’inverse une augmentation des surfaces brûlées dans les régions forestières », précise Matthew Jones, chercheur travaillant sur le cycle du carbone à l’université d’East Anglia et principal auteur de la revue de littérature.
Surtout, l’impact du changement climatique commence à se faire sentir : l’augmentation des températures mondiales, la fréquence accrue des vagues de chaleur et des sécheresses dans certaines régions accroissent le risque d’incendies. Dans le langage scientifique, on dit que le signal du changement climatique émerge de la variabilité naturelle du climat. « Si cette tendance favorable aux feux devient plus forte, sur le long terme, que les variations d’une année sur l’autre, cela signifie que l’on peut l’attribuer avec certitude aux émissions de gaz à effet de serre », explique Robert Vautard, directeur de l’Institut Pierre-Simon-Laplace.
C’est désormais vrai en Amazonie, en Méditerranée, en Scandinavie, dans l’Ouest des Etats-Unis et au Canada. Selon des travaux publiés en 2016, la moitié des superficies brûlées sur les trois dernières décennies dans l’ouest américain, soit 4,2 millions d’hectares, est par exemple attribuable au changement climatique.
> Lire aussi  Quel est l’impact des feux en Amazonie sur le climat ?
En revanche, ce signal n’a pas encore émergé en Sibérie ni en Australie. « En Australie, le climat varie beaucoup d’une année sur l’autre, en raison essentiellement du phénomène El Niño [qui entraîne fréquemment des sécheresses dans le pays]. Cela brouille le signal lié aux gaz à effet de serre, explique Renaud Barbero, climatologue à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. Reste que la contribution du changement climatique dans les feux actuels est probablement très élevée. »
Le pire est à venir
Cette situation va encore s’aggraver d’ici à la fin du siècle. Selon les projections, la saison des incendies augmentera de plus de vingt jours par an dans les hautes latitudes de l’hémisphère Nord. Les modèles montrent également une hausse de la fréquence des feux extrêmes : ceux qui interviennent tous les 100 ans, les plus destructeurs, pourraient avoir lieu tous les 5 à 50 ans en Europe.
En France, le tableau est également des plus sombres. La probabilité d’occurrence d’une année comme 2003, qui a marqué un record en termes de surfaces brûlées et de départs de feux, est 51 fois plus élevée aujourd’hui sur le littoral méditerranéen que ce qu’elle serait sans changement climatique. « Avant, c’est un événement que l’on pouvait attendre tous les 500 ans. Aujourd’hui, il pourrait se répéter tous les douze ans », livre Renaud Barbero, détaillant des travaux en cours de publication.
> Lire aussi  La Californie désarmée face aux incendies géants
Si le pire est à venir, son ampleur peut encore être limitée en contenant l’envolée des températures. D’après une étude publiée en 2018, un réchauffement de 1,5 °C sur l’Europe méditerranéenne entraînerait une augmentation de 40 % de la surface brûlée, contre 100 % pour une hausse du thermomètre de 3 °C. « A chaque degré, la situation empirera sur le front des incendies, rappelle Matthew Jones. Il faut d’urgence respecter l’accord de Paris, et rester bien en deçà de 2 °C de réchauffement. »
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2020/01/15/les-incendies-en-australie-prefigurent-le-futur-dans-un-monde-rechauffe-selon-des-scientifiques_6025888_1652612.html <https://www.lemonde.fr/climat/article/2020/01/15/les-incendies-en-australie-prefigurent-le-futur-dans-un-monde-rechauffe-selon-des-scientifiques_6025888_1652612.html>>
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6- Derrière les immenses incendies en Australie, une anomalie des courants marins dans l’océan Indien, Le Monde, 16/01/20, 02h28
Charlotte Chabas

Depuis trente ans, les chercheurs ont identifié une anomalie naturelle des courants marins qui bouleverse la répartition des pluies dans l’océan Indien, comme El Niño dans le Pacifique. 
Vingt-huit morts, un milliard d’animaux tués, 80 000 kilomètres carrés de terres carbonisées, et plus de deux mille maisons détruites… Les incendies qui ravagent l’Australie depuis plusieurs mois ont atteint un niveau d’intensité record, dans un pays pourtant habitué à affronter chaque année les feux de l’été austral.
Derrière cette dévastation ignée, on trouve une conjonction de facteurs, parmi lesquels une anomalie de circulation atmosphérique identifiée voilà seulement trente ans : le dipôle de l’océan Indien (DOI).
D’ordinaire, dans l’océan Indien, les températures de l’eau de surface au niveau de l’équateur sont, en moyenne, relativement plus chaudes à l’est, sur les côtes indonésiennes, et plus froides à l’ouest, le long de l’Afrique. Du fait de cette différence, les vents soufflent généralement d’ouest en est. Saisonnièrement, durant l’été boréal, une remontée d’eau froide à la surface est observée à l’est du bassin océanique, avec les vents de mousson. Mais cette situation, qui constitue la « phase neutre » du DOI, peut connaître de forts bouleversements.
Certaines années, de septembre à novembre, le phénomène d’interaction entre l’océan et l’atmosphère est accentué. On assiste alors à une remontée plus importante des eaux froides de surface vers l’est de l’océan Indien, autour des îles indonésiennes, qui engendre une baisse des précipitations.
A l’inverse, le long des côtes africaines, une hausse soudaine des températures de l’océan est constatée. On parle alors de « phase positive » du dipôle, qui rappelle un phénomène bien connu dans le Pacifique pour le lot de catastrophes meurtrières qu’il engendre : El Niño. « C’est un phénomène comparable, mais sa durée et ses mécanismes diffèrent », résume Eric Guilyardi, climatologue au CNRS.
> Lire aussi dans nos archives : El Niño de retour après cinq ans d’absence
Le plus puissant dipôle positif enregistré
Cette « phase positive » a été précisément à l’œuvre en cette fin d’année 2019,« dans une proportion particulièrement forte, avec une hausse des températures très marquées à l’ouest », souligne Etienne Kapikian, prévisionniste à Météo France. Selon le Bureau australien de la météorologie (BOM), ce dipôle positif est même le plus puissant jamais enregistré par ses services depuis le début de son étude, voilà trente-cinq ans.
Les conséquences de ces déplacements d’eau froide ? Ils « forcent les mouvements atmosphériques », résume Etienne Kapikian. Sur la côte africaine, cette masse d’eau chaude inhabituelle favorise des excédents thermiques ascendants, et provoque du même coup une activité pluvieuse forte, voire cyclonique. Début décembre 2019, l’ensemble de la Corne de l’Afrique jusqu’au nord de l’île de Madagascar a ainsi été touché par des précipitations supérieures de plus de 200 % à la normale en cette saison. Au moins 120 personnes ont été tuées au Kenya dans les inondations.
> Lire aussi  L’Afrique de l’Est touchée par des pluies torrentielles
A l’est de l’océan Indien, l’effet est inverse. « Les eaux froides côté Indonésie favorisent des mouvements atmosphériques descendants et une sécheresse chronique sur le bord oriental du bassin », souligne Etienne Kapikian. Si l’Indonésie y perd en mousson, l’Australie connaît également une baisse des précipitations. L’île-continent vient ainsi de connaître son année la plus sèche depuis le début des mesures, en 1900 : 278 millimètres de pluie en 2019, soit un déficit de 40 % par rapport à la normal.
« Des conséquences durant de long mois »
Ce phénomène naturel – « bloquer le DOI reviendrait à essayer d’arrêter la Terre de tourner », rappelle le climatologue Eric Guilyardi – revient de manière irrégulière. Un DOI positif a ainsi été relevé durant les automnes 1997, 2006, 2012 et 2015, mais avec une intensité moins forte qu’en 2019.
> Lire aussi  Australie : visualisez la démesure des incendies à l’échelle de la France
Selon les services météorologiques australiens, le dipôle positif a atteint son pic en novembre 2019, avec une température de l’eau record sur les côtes africaines (+ 2,15 ºC). Puis, l’anomalie de température de surface de l’eau sur les côtes africaines et au large de l’Australie a commencé à diminuer, mais, souligne M. Guilyardi, « du fait de l’inertie des océans, le phénomène a eu des conséquences durant de longs mois ». Il y a donc peu de chances pour que l’Australie retrouve des précipitations de saison dans les prochaines semaines, d’autant qu’un autre phénomène de variabilité atmosphérique, venu cette fois de l’Antarctique, contribue aussi à assécher le sud de l’île-continent.
Ces anomalies atmosphériques sont-elles accentuées, en intensité ou en fréquence, par le réchauffement climatique ? « On est encore dans le domaine de la recherche, il peut y avoir des liens mais il faut encore être prudent à ce stade », rappelle Etienne Kapikian. En revanche, « la hausse des températures aggrave assurément la sécheresse. Avec des conditions météorologiques similaires il y a cinquante ans, on n’aurait pas observé de tels records. »
> Lire aussi  Sécheresses, inondations… le choc climatique aggrave la faim dans le monde
Certaines études, dont l’une a fait l’objet d’une publication dans Nature Geoscience, en 2013, anticipent toutefois des phases positives du DOI plus fréquentes à l’avenir, le réchauffement climatique étant plus significatif à l’ouest qu’à l’est de l’océan Indien. « Mais il n’est pas à exclure que d’ici deux ou trois ans, un dipôle négatif puissant provoque des inondations d’ampleur inhabituelle en Australie », rappelle Etienne Kapikian.
« Un enjeu majeur est d’améliorer la prévision saisonnière de ces phases du DOI pour permettre aux pays concernés de se préparer », note Eric Guilyardi, qui rappelle qu’« en prévoyant El Niño plusieurs saisons à l’avance, on sauve beaucoup de vies ».
Or, contrairement à son « grand frère » du Pacifique, le dipôle de l’océan Indien est encore méconnu, n’étant devenu un objet de recherches qu’à partir de 1985. « Il faut de longues séries de données pour les comprendre puis prévoir ces modes de variabilité interannuelle. On manque encore de recul et de recherches dans cette région », déplore M. Guilyardi.
> Lire aussi  Australie : comment a-t-on calculé le nombre d’animaux morts dans les incendies ?
Des études sont ainsi en cours pour tenter de reconstruire les dernières décennies climatiques de l’océan Indien. « Cela se fait tout aussi bien par l’étude des livres de bord des bateaux que par celle des témoins climatiques que constituent par exemple les coraux », explique le climatologue Eric Guilyardi. Une forme d’archéologie climatique qui nécessite du temps et des moyens.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/16/derriere-les-incendies-meurtriers-en-australie-un-dipole-particulierement-puissant_6026031_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/16/derriere-les-incendies-meurtriers-en-australie-un-dipole-particulierement-puissant_6026031_3244.html>>
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7- Australie : la pluie tombe enfin sur les incendies, AFP, 16/01/20, 11:00
Thomas Lowe

La pluie, enfin, est tombée jeudi sur certaines des régions australiennes en proie depuis des mois à de dramatiques feu de forêts, et davantage de précipitations sont attendues, ce qui devrait aider les pompiers engagés dans un combat titanesque.
Ces incendies, sans précédent dans leur ampleur et leur durée, ont d'ores et déjà fait 28 morts, alors que les scientifiques évaluent à plus d'un milliard le nombre d'animaux tués.
Aggravée par le réchauffement climatique, cette crise saisonnière des feux de forêts a été nourrie par un temps particulièrement chaud ces derniers mois sur l'immense île-continent, et la quasi absence de précipitations conséquentes. Et l'impatience ne cessait de grandir ces derniers temps au sein de la population.
"De bonnes chutes" de pluie ont eu lieu jeudi matin dans l'Etat de Nouvelle-Galles-du-Sud (sud-est de l'Australie), où sont localisés les brasiers les plus importants, a indiqué le bureau local de météorologie.
"C'est un soulagement pour les pompiers travaillant en Nouvelle-Galles-du-Sud", a déclaré le service rural de lutte contre les incendies de Nouvelle-Galles-du-Sud dans un commentaire posté sur un réseau social avec une vidéo montrant la pluie s'abattant sur une forêt en feu.
"Cette pluie n'éteindra pas tous les feux, mais elle va aider à les contenir."
Avant les premières gouttes, on dénombrait encore une trentaine de feux échappant à tout contrôle dans cet Etat qui a Sydney pour capitale.
- "Cadeaux" -
Dans l'Etat voisin du Victoria, la fumée des incendies a considérablement perturbé les qualifications de l'Open d'Australie qui débute la semaine prochaine à Melbourne.
Des orages mercredi soir ont cependant contribué à dissiper ces fumées.
"Les orages ont amélioré la qualité de l'air dans la majeure partie de l'Etat", a annoncé l'Agence pour la protection de l'environnement de l'Etat de Victoria (EPA).
Les services de météo prévoient d'autres précipitations vendredi. Si elles se confirment, il s'agirait de la période de temps pluvieux la plus longue depuis le début de la saison des incendies en septembre.
Ces pluies seront "nos cadeaux de Noël, d'anniversaire, de fiançailles, d'anniversaire, de mariage, de remise de diplômes réunis. On croise les doigts", avait déclaré plus tôt dans la semaine le service rural de lutte contre les incendies de Nouvelle-Galles-du-Sud.
Depuis septembre, plus de 2.000 habitations ont été détruites et une zone de 100.000 kilomètres carrés --plus grande que la superficie de la Corée du Sud ou le Portugal-- est partie en fumée.
L'Australie connaît chaque année des incendies. Mais la saison des feux a été cette fois beaucoup plus précoce et intense.
Forêts et zones agricoles étaient déjà particulièrement sèches du fait d'une sécheresse prolongée, ce qui a créé les conditions parfaites pour la propagation des flammes.
L'année 2019 a été en Australie la plus chaude et la plus sèche depuis le début des relevés. La journée du 18 décembre a été la plus chaude jamais constatée, avec une moyenne nationale des températures maximales mesurée à 41,9°C.
Les scientifiques prédisent de longue date qu'en raison du réchauffement climatique, la récurrence de ces événements météorologiques extrêmes ne fera qu'augmenter.
D'après les données dont dispose l'Organisation météorologique mondiale (OMM), 2019 a été la deuxième année la plus chaude dans le monde, après 2016.
"Ce qui se passe n'est pas un incroyable hasard lié à un phénomène météorologique quelconque : nous savons que les tendances à long terme sont déterminées par les niveaux croissants de gaz à effet de serre dans l'atmosphère", a déclaré mercredi Gavin Schmidt du centre spatial Goddard de la Nasa.
<https://information.tv5monde.com/info/australie-la-pluie-tombe-enfin-sur-les-incendies-341706 <https://information.tv5monde.com/info/australie-la-pluie-tombe-enfin-sur-les-incendies-341706>>
Sur le même sujet : 
> Australie : la pluie tombe enfin sur les incendies <https://www.lemonde.fr/climat/article/2020/01/16/australie-la-pluie-tombe-enfin-sur-les-incendies_6026040_1652612.html>, Le Monde avec AFP, 16/01/20, 05h56
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8- Australie : course contre la montre pour sauver les animaux sur l'île Kangourou, AFP, 16/01/20, 11:00
Holly Robertson

Une course contre la montre est engagée pour sauver un maximum d'animaux, notamment des koalas, victimes des incendies dévastateurs sur l'île Kangourou, connue pour être les "Galapagos" de l'Australie.
Le sol calciné par les flammes est jonché de cadavres d'animaux qui ont péri lors des feux qui ont balayé, il y a deux semaines, cette île située au sud de l'immense île-continent. 
Depuis septembre, des feux de forêt d'une ampleur sans précédent ont dévasté des régions entières du sud et de l'est de l'Australie, causant la mort d'environ un milliard d'animaux, selon des estimations.
Des forêts et des zones côtières, représentant une superficie plus grande que la Corée du Sud, sont parties en fumée. Des spécialistes redoutent désormais que certaines espèces soient en voie d'extinction.
La situation est particulièrement critique sur l'île Kangourou, un véritable sanctuaire pour une faune et une flore d'exception, ce qui lui vaut d'être comparée aux Galapagos.
Au milieu de la puanteur dégagée par les cadavres d'animaux en état de décomposition, des sauveteurs ratissent le parc national, à la recherche des bêtes blessées, perdues ou affamées.
"Quand nous sommes arrivés sur cette zone, nous pensions que rien n'avait pu survivre mais, tous les jours, nous avons trouvé des survivants", a expliqué cette semaine, lors d'une patrouille, Kelly Donithan, une spécialiste de la gestion de crise pour l'organisation de défense des animaux Humane Society International. 
- "Le temps presse" -
Une grande partie des habitats des animaux ayant été détruite, leurs chances de survie diminuent chaque jour. 
"Le temps presse", a souligné Mme Donithan.
"Chaque jour qui passe amenuise les chances de survie des animaux et leurs organes sont de plus en plus susceptibles de subir des lésions irréversibles", selon cette spécialiste.
L'île Kangourou, qui se situe à 45 minutes en ferry d'Adelaïde, en Australie-Méridionale, était avant ces incendies une destination touristique très courue en raison notamment de ses paysages vierges de toute trace de civilisation et de sa faune.
Un des animaux les plus précieux de l'île est le calyptorhynchus lathami halmaturinus, une sous-espèce du cacatoes de Latham, qui a disparu sur le continent.
Les sauveteurs qui ont parcouru à pied mercredi les zones dévastées du parc n'ont entendu aucun oiseau.
Une autre source d'inquiétude concerne les dunnarts, des petites souris marsupiales grises, qui étaient déjà en voie d'extinction avant les incendies.
"Nous pensons qu'il en restait environ 500 (avant les feux)", a estimé Elaine Bensted, la directrice générale des zoos de l'Australie-Méridionale sur la chaîne de télévision ABC.
Selon elle, la plupart de ces souris marsupiales vivaient dans la partie ouest de l'île, la plus gravement touchée par les feux, dont beaucoup continuent de brûler.
- "On lui donne une chance"-
Les sauveteurs reconnaissent que trouver les espèces de petite taille ayant survécu est difficile, alors ils se concentrent essentiellement sur les gros animaux.
Il s'agit notamment des koalas. L'île Kangourou abrite la seule population de koalas d'Australie qui ne soit pas touchée par la chlamydia, une infection sexuellement transmissible fatale pour les marsupiaux.
Ils constituaient une sorte "d'assurance" pour l'avenir de l'espèce. Un point d'autant plus crucial qu'une grande partie des koalas vivant sur l'île-continent a été décimée par le feu.
La ministre australienne de l'Environnement Sussan Ley a déclaré cette semaine que ces marsupiaux ont été "durement frappés" et pourraient pour la première fois être inscrits sur la liste des espèces menacées.
Les koalas de l'île secourus sont conduits dans un abri de fortune dans le parc animalier de l'île.
Certains sont si grièvement blessés qu'ils doivent être euthanasiés.
La course contre la montre engagée pour sauver les espèces sauvages encore en vie provoque des "montagnes russes d'émotions", a expliqué Evan Quartermain de Humane Society International.
"Parfois, nous marchons pendant des heures à travers des paysages dévastés avec des centaines et des centaines de cadavres au sol... et vous déprimez, vous ne pouvez pas vous en empêcher, c'est très traumatisant", a-t-il expliqué à l'AFP.
"Et puis, vous trouvez un bébé (koala) à la fin de la journée et on l'emmène, on lui donne une chance et nous sommes remplis de joie".
<https://information.tv5monde.com/info/australie-course-contre-la-montre-pour-sauver-les-animaux-sur-l-ile-kangourou-341681 <https://information.tv5monde.com/info/australie-course-contre-la-montre-pour-sauver-les-animaux-sur-l-ile-kangourou-341681>>
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9- Australie : mission secrète pour sauver des arbres préhistoriques, AFP, 16/01/20, 14:00

Une mission secrète a permis de sauver de l'un des incendies qui ravagent l'Australie le dernier site naturel au monde de pins de Wollemi, un arbre préhistorique découvert en 1994, ont révélé mercredi des responsables.
Moins de 200 de ces arbres protégés existent encore à l'état naturel, cachés dans une gorge dans les Blue Moutains, une zone montagneuse située au nord-ouest de Sydney et classée par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité.
La région a été touchée par l'un des incendies géants qui frappent l'Australie depuis plusieurs mois.
"Une mission de protection environnementale sans précédent", a alors été menée pour sauver ces arbres, a déclaré dans un communiqué Matt Kean, ministre de l'Environnement de Nouvelle-Galles-du-Sud, un Etat du sud-est de l'Australie.
Les précieux pins, une espèce vieille de plus de 200 millions d'années, étaient considérés comme une espèce disparue jusqu'à ce que le site soit découvert en 1994 en Nouvelle-Galles-du-Sud dans le parc naturel de Wollemi, d'où leur appellation.
La localisation des pins, parfois surnommés "arbres dinosaures", a été un secret bien gardé pour les protéger de toute contamination par des visiteurs.
Fin 2019, alors que les flammes s'approchaient de la zone protégée, les pompiers australiens ont eu recours à des avions bombardiers d'eau pour larguer du produit retardant en un anneau protecteur autour des pins.
Et des pompiers spécialisés ont été hélitreuillés dans la gorge où se cachent les arbres pour y installer un système d'irrigation afin de leur fournir de l'humidité, ont expliqué des responsables.
"Le feu est bien passé dans la zone, nous avons eu plusieurs jours de fumée épaisse aussi ne pouvions-nous pas savoir s'ils avaient été touchés. Nous attendions tous avec anxiété", a expliqué Matt Kean sur la radio ABC, mais finalement "l'opération a été un succès phénoménal".
Depuis leur découverte en 1994, des pins de Wollemi ont été répartis dans des jardins botaniques à travers le monde pour préserver l'espèce. Mais la gorge qui vient d'être sauvée du feu est le seul site où ces arbres se trouvent encore à l'état naturel.
Et ce site est soigneusement protégé. "Des visites illégales restent une menace pour la survie des pins de Wollemi à l'état sauvage en raison des risques de piétinement des nouvelles pousses et d'introduction de maladies qui pourraient dévaster la population restante", a estimé Matt Kean.
Depuis octobre, les incendies de forêt australiens ont fait 28 morts, détruit plus de 2.000 habitations et brûlé 10 millions d'hectares, une superficie supérieure à celle de la Corée du Sud ou du Portugal.
Près d'un milliard d'animaux pourraient avoir péri dans ces incendies et de nombreuses espèces sont à présent menacées d'extinction, selon des organisations environnementales.
<https://information.tv5monde.com/info/australie-mission-secrete-pour-sauver-des-arbres-prehistoriques-341667 <https://information.tv5monde.com/info/australie-mission-secrete-pour-sauver-des-arbres-prehistoriques-341667>>
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10- Les forêts d’Australie pourront-elles se régénérer après les immenses incendies ?, Le Monde, 17/01/20, 08h54
Charlotte Chabas

Cette capacité des forêts australiennes est connue de longue date, mais l’intensité et la fréquence grandissante des incendies fait craindre pour la biodiversité. 
Entre les troncs calcinés qui s’enchevêtrent, sur une terre devenue noir de jais, quelques toupets vert anis surgissent soudain, droits vers le ciel. Il n’aura fallu que quelques dizaines de jours et quelques millimètres de pluie pour que Kulnura, petite bourgade à moins de 100 kilomètres au nord de Sydney, voit le retour des Xanthorrhoea, ces plantes endémiques australiennes longtemps utilisées comme colle par les aborigènes. Leur photographie, immortalisée par un riverain, a apporté une touche d’espoir dans un pays qui subit depuis septembre les pires incendies de son histoire moderne avec plus de huit millions d’hectares brûlés en quatre mois.
Le pouvoir de régénération des forêts australiennes est pourtant connu de longue date, tant le feu fait partie des cycles saisonniers de la gigantesque île australe. La majeure partie de son territoire, notamment sa côte Est, est couverte par les eucalyptus, ces arbres qui se sont adaptés pour survivre, et même prospérer, en cas de feux. Tout est fait pour : les feuilles qui, en tombant, forment un épais tapis inflammable, les bandes sous son écorce qui facilitent le chemin du feu jusqu’à la couronne de l’arbre, l’huile combustible contenue dans son tronc, et la canopée clairsemée qui permet de laisser passer le vent pour transmettre le feu d’un arbre à l’autre et projeter des braises le plus loin possible. « L’eucalyptus provoque même de la vapeur qui fait de lui un pyrophyte actif, qui favorise les départs de feu », souligne Rod Fensham, biologiste à l’université du Queensland.
> Lire aussi  Australie : visualisez la démesure des incendies à l’échelle de la France
« Plus il y a de feux, plus il y aura d’eucalyptus »
Pourquoi un tel attrait pour les flammes qui le carbonisent ? Les eucalyptus disposent à leur racine d’organes souterrains qui assurent la survie du végétal. Surtout, ses graines prospèrent sur les sols riches en cendres, contrairement aux autres essences. Le feu permet ainsi au célèbre arbre à reflets bleus d’assurer sa suprématie sur le règne végétal.
« Plus il y a de feux, plus il y aura d’eucalyptus », résume David Phalen, professeur du département vétérinaire de l’université de Sydney et spécialiste de la biodiversité australienne. Une équation qui avait valu au Portugal, après les terribles incendies de 2017, de proposer une loi pour « interdire jusqu’en 2030 toute nouvelle plantation d’eucalyptus, qui occupent aujourd’hui plus d’un quart des surfaces boisées du pays, et sont particulièrement invasifs et dotés d’un feuillage sec très inflammable ». 
> Lire aussi  Incendies en Australie : « Il est tout à fait possible que certaines espèces soient perdues à jamais »
Car, outre incarner le cauchemar des pompiers, l’eucalyptus menace la biodiversité des forêts. « A force d’incendies, surtout s’ils sont de plus en plus fréquents, on risque de se retrouver avec seulement quelques variétés suffisamment résistantes pour avoir le temps de repousser », confirme Rodney Keenan, spécialiste des forêts à l’université de Melbourne.
Ces inquiétudes pour le patrimoine végétal de l’Australie sont d’autant plus importantes que les incendies qui font rage cette année dans le pays sont d’une violence inédite. « Plus l’environnement est sévèrement brûlé, plus cela prendra du temps à la végétation de se régénérer, confirme Rod Fensham. En général, les feux de brousse laissent des parcelles épargnées à partir desquelles la repousse se fait. Mais cette fois, on voit des zones complètement détruites sur des centaines de kilomètres carrés. Ça va forcément ralentir le processus. »
37 extinctions en trente ans
Le risque ? Que des espèces invasives plus rapides à la repousse fleurissent en lieu et place des boronias, eremophilas soyeux, astralagus ou des très rares orchidées solaires à pointes sombres. Selon les biologistes, l’Australie abrite quelque 24 000 plantes endémiques et 250 000 espèces de champignons.
> Lire aussi  Incendies en Australie : « Il est tout à fait possible que certaines espèces soient perdues à jamais »
Déjà, certaines variétés importées par l’homme ont mis à mal l’équilibre ancestral des forêts australiennes. En 2011, une équipe de chercheurs du Centre de protection des forêts tropicales du nord du Queensland avait ainsi travaillé sur la lantana camara, cette plante introduite par les colons au XIXe siècle pour ses si jolies grappes fleuris allant du jaune citron au grenat le plus profond. Sauf que cette vivace originaire d’Amérique du Sud, très craintive au gel, a trouvé en Australie un terrain de jeu inestimable. Présente dans plus des trois quarts du territoire australien, la lanta camara « contribue à augmenter la fréquence et l’intensité des feux dans les forêts australiennes », soulignait l’étude, pointant notamment sa formation en buissons boisés très secs qui favorise le feu, et sa grande vivacité à repousser sur les sols carbonisés. Une célérité qui vaut au végétal d’être classé parmi les cent espèces les plus nuisibles par l’Union internationale pour la conservation de la nature. Selon le gouvernement australien, 37 variétés endémiques ont disparu en trente ans.
Les forêts humides menacées
« Mais le pire est surtout à craindre du côté des forêts tropicales », prévient Rod Fensham, de l’université du Queensland. Début janvier, son séjour dans le parc national de Forty Mile Scrub a confirmé ses inquiétudes. La partie humide de la forêt, d’ordinaire résistante aux pires incendies, a entièrement brûlé. « Le feu a atteint une flore qu’on a longtemps cru inatteignable par les flammes, avec son feuillage très dense qui forme une canopée épaisse, préserve les sols de l’évaporation et empêche le vent de s’engouffrer », reprend le biologiste. Quel âge avaient ces arbres ? « Ils étaient là depuis toujours », se désole le spécialiste, qui parle de « patrimoine irremplaçable ».
La sécheresse qui touche cette année l’île a été d’une telle intensité qu’elle a atteint même les plus anciennes forêts humides datant du Gondwana, ce supercontinent qui s’est fracturé voilà 30 millions d’années pour créer l’Australie. Si l’étendue des dégâts n’est pas encore connue — plusieurs centaines de feux sont encore actifs dans la Nouvelle-Galles du Sud malgré des pluies ces derniers jours — un travail de recensement est déjà en cours par satellite. « Ce qui est sûr, c’est que des digues de forêts humides ont cédé dans de nombreuses régions, et tout l’écosystème qui l’accompagne », prévient David Phalen, de l’université de Sydney.
Dans la presse australienne, le professeur David Lindenmayer, qui travaille à Canberra, se disait ainsi particulièrement préoccupé pour la région montagneuse du nord-est de l’Etat de Victoria. Là, « l’intervalle de retour du feu devrait être d’environ cent ans ». Pourtant, la région a été touchée par d’intenses feux en 1939, 1983, et 2009. « Le nombre de feux et leur fréquence nous montrent que le régime des incendies est en train de changer », affirme le spécialiste de la biodiversité, qui y voit « les conséquences directes du réchauffement climatique ». 
> Lire aussi  Les incendies en Australie préfigurent le futur dans un monde réchauffé, selon des scientifiques
Comment assurer à l’avenir la protection de cette flore unique au monde ? Pour les biologistes, des opérations d’ensemençage, menées à grande échelle, pourraient permettre de réduire le risque d’extinctions en série. Surtout, il faudra mieux entretenir ces forêts, et peut-être « créer des zones de protection autour des forêts humides, préservées de toute culture ou habitations résidentielles, où l’on mènera des feux tactiques », souligne Rod Fensham. Une mesure impopulaire parmi la population, notamment parce qu’elle crée d’importantes fumées étouffantes. « Si on veut protéger l’environnement, il va falloir que l’homme accepte de modifier ses habitudes, et cesser de s’implanter n’importe où comme bon lui semble. »
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2020/01/17/incendies-en-australie-quelles-seront-les-consequences-pour-les-forets_6026160_1652612.html <https://www.lemonde.fr/climat/article/2020/01/17/incendies-en-australie-quelles-seront-les-consequences-pour-les-forets_6026160_1652612.html>>
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11- Ces Australiens qui ont affronté les flammes de "l'enfer" pour sauver leurs maisons, AFP, 17/01/20, 09:00
Thomas Lowe

Quand Ken Stewart, un Australien de 79 ans, a choisi de combattre le feu de forêt qui menaçait sa maison, il n'imaginait se retrouver "en enfer".
Comme des milliers de ses compatriotes, à l'aube de ses 80 ans, il s'est retrouvé face à un cruel dilemme: fuir devant l'arrivée des flammes ou risquer sa vie pour tenter de sauver sa propriété.
Depuis le début en septembre des ces feux dévastateurs, qui ont ravagé une superficie plus grande que la Corée du Sud, 28 personnes sont décédées et plus de 2.000 habitations sont parties en fumée.
Ne voulant pas laisser partir en fumée 25 ans de sa vie passés au milieu d'une forêt d'eucalyptus près de Budgong, à quelques heures au sud de Sydney, il a choisi de se battre.
Alors, armé un tuyau d'arrosage relié à un réservoir d'eau de mille litres monté sur une remorque, il a attendu l'arrivée du brasier.
Soudain, "je pouvais entendre le feu approcher, je pouvais entendre son rugissement, ce n'était pas seulement un train de marchandises mais tout une flotte de trains de marchandises" qui surgissait, a raconté cette semaine M. Stewart à l'AFP.
Puis un "immense mur de feu" a succédé vacarme, se dressant soudain à une centaine de mètres.
- Tunnel de flammes -
"Il n'était pas rouge ou orange il était blanc. Un blanc incandescent. Et il avançait vers moi à une vitesse de 60-70 kilomètres (par heure) poussé par le vent", a témoigné le septuagénaire.
Devant l'éminence du danger, il a, en quelques secondes, pris la décision d'abdiquer. 
Le retraité est monté dans sa voiture pour fuir au plus vite et rejoindre son épouse partie bien avant l'arrivée des feux.
Sur la route, il s'est retrouvé dans un tunnel de flammes.
Il a fini par atteindre la route principale et une ville du littoral située hors de danger.
Mais le soulagement a été de courte durée. Quand il est retourné chez lui, sa maison n'était plus qu'un immense amas de tôles calcinées.
Avec le recul M. Stewart, debout au milieu d'un tas de gravats carbonisés, affirme que ce jour-là, il s'est retrouvé en enfer. 
"Donc, quand je passerai l'arme à gauche, je n'irai pas en enfer parce qu'ils m'ont rejeté et m'ont dit: +tu n'es pas le bienvenu ici, tu n'es pas convenable, dégage - sors d'ici+. J'irai ailleurs, je suppose", préfère-t-il croire.
- "On est très chanceux"-
Environ 10 km en contre bas, un homme a également lutté pour défendre sa maison lors des incendies qui ont dévasté Budgong la première semaine de janvier.
Nicholas Carlile, un ornithologue, dit avoir pressenti, à quelques jours des feux, que sa maison et les oiseaux qu'il aime tant entendre gazouiller allaient bientôt disparaître.
"Donc, je me suis levé pour pouvoir encore en profiter", a raconté Carlile, d'une voix nouée par l'émotion, en se tenant au milieu des arbres carbonisés. 
Il a mis sa famille à l'abri et s'est armé d'un pulvérisateur qu'il portait sur le dos et qu'il remplissait avec de l'eau provenant d'un petit réservoir.
Mais contrairement à M. Stewart, il a eu la chance de combattre un feu "rampant" qui a juste atteint la périphérie de sa propriété. 
Alors, pendant deux jours, il a parcouru la forêt qui entoure sa maison pour pulvériser de l'eau sur les brasiers les plus importants.
A chaque pulvérisation, "je disais +tu n'auras pas ce foutu arbre et je repoussais ce salopard" de feu, se souvient-il. 
"C'était ridicule. Je me battais arbre par arbre et j'étais ici tout seul. Je n'avais vu personne depuis deux jours", reconnaît-il, pourtant fier d'avoir réussi à sauver son coin de paradis.
Vêtu d'un équipement de protection, il n'a pas arrêté de courir, "j'ai transpiré comme un porc". 
Aujourd'hui, il regarde avec bonheur "les eucalyptus en fleurs en ce moment".
"On a des tas d'oiseaux. On est donc très chanceux, vous savez, très chanceux", se félicite-t-il.
<https://information.tv5monde.com/info/ces-australiens-qui-ont-affronte-les-flammes-de-l-enfer-pour-sauver-leurs-maisons-341880 <https://information.tv5monde.com/info/ces-australiens-qui-ont-affronte-les-flammes-de-l-enfer-pour-sauver-leurs-maisons-341880>>
Sur le même sujet : 
> Australie : la pluie est tombée sur les feux, faisant le bonheur des pompiers et des fermiers <https://information.tv5monde.com/info/australie-la-pluie-est-tombee-sur-les-feux-faisant-le-bonheur-des-pompiers-et-des-fermiers>, AFP, 17/01/20, 11:49
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12- Chat. Incendies en Australie : « Le climat continuera à évoluer et les risques de feux vont augmenter », Le Monde, 17/01/20, 16h44

Le climatologue David Salas y Mélia, de Météo-France, a répondu en direct à vos questions sur les causes des incendies sur l’île continent et les risques pour le climat. 
Pourquoi l’Australie brûle-t-elle ? Des causes climatiques sont avancées pour expliquer la précocité, l’ampleur et l’intensité des feux de cette année. David Salas y Mélia, climatologue de Météo-France, a répondu à vos questions.
> En direct : Incendies en Australie : « Je pense avoir une certaine expérience du feu, mais ce que j’ai vu là-bas dépasse tout ce que je pouvais imaginer »
Longent : Je lis beaucoup de choses et j’ai vraiment du mal à comprendre dans quelle mesure on peut dire que ces incendies sont liés au réchauffement climatique. Pouvez-vous m’éclairer ?
Les feux apparaissent en raison de plusieurs facteurs, donc des facteurs météorologiques. Ils sont favorisés par le vent, la chaleur et la sécheresse. Dans plusieurs régions du monde, les évolutions climatiques vont dans le sens d’un assèchement et la plupart se réchauffent. Ainsi, sur la période 1979-2013, une étude montre que les risques de feux ont augmenté pour 25 % des régions couvertes de végétation. En moyenne mondiale, les saisons favorables aux feux de forêt se sont allongées de 20 %.
Le climat continuera à évoluer au cours de ce siècle et les risques de feux vont augmenter. Ainsi, sur 2010-2039, la fréquence des feux devrait augmenter dans environ 40 % des régions continentales (pour un réchauffement de l’ordre de 1 °C) et sur environ 60 % des régions pour un réchauffement de 3 à 4 °C.
> Lire aussi  Les incendies en Australie sont-ils dûs à un défaut d’entretien des forêts ?
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/17/incendies-en-australie-le-climat-continuera-a-evoluer-et-les-risques-de-feux-vont-augmenter_6026231_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/17/incendies-en-australie-le-climat-continuera-a-evoluer-et-les-risques-de-feux-vont-augmenter_6026231_3244.html>>
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13- Les incendies de 1974-1975 en Australie n’ont pas été bien pires que ceux de 2019-2020, Blog Les Décodeurs, 17/01/20, 17h41
Gary Dagorn

Un argument qui tourne sur les réseaux affirme que les feux de l’époque avait été bien pires que ceux d’aujourd’hui. Mais les experts disent le contraire. 
Les experts l’affirment : le dérèglement climatique a aggravé les incendies qui ravagent le sud-est de l’Australie. Pourtant, certains sceptiques estiment que l’ampleur de ces feux n’a rien d’exceptionnel et donc que le dérèglement climatique n’est pour rien dans cette catastrophe. Un argument en particulier circule sur les réseaux sociaux : en 1974-1975, la saison des feux de brousse aurait été bien pire qu’en 2019-2020, avec 117 millions d’hectares partis en fumée.
Pourquoi c’est trompeur
La saison des feux de brousse de 1974-1975 n’a rien de comparable avec les incendies actuels. On estime en effet que ces feux ont brûlé une surface de 117 millions d’hectares, soit onze fois plus qu’aujourd’hui. Pourtant, leur impact a été quasiment nul sur 97 % de cette surface.
En effet, les feux de 1974-1975 ont surtout touché les terres intérieures de l’île, couvertes de brousse et qui sont principalement des déserts où il n’y a quasiment aucune population humaine, comme le confirme Chris Dickman, chercheur spécialiste de la biodiversité dans ces régions arides de l’Australie à l’université de Sydney.
Dans ces régions reculées, « la seule végétation qui brûle à peu près est le triodia, ou herbe de hummock [une plante endémique d’Australie], qui atteint couramment un demi-mètre, parfois plus, et qui constitue souvent le seul couvert végétal du sol. Ces feux couvrent de grandes superficies mais ne sont pas très chauds. Vous pouvez à vrai dire longer un feu de triodia d’un petit mètre sans trop de problèmes. Si vous tentez la même chose avec un feu de forêt, vous seriez mort avant de vous approcher à moins de vingt mètres. »
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/01/17/australie-la-saison-1974-1975-n-a-pas-ete-bien-pire-que-les-incendies-actuels_6026273_4355770.html <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/01/17/australie-la-saison-1974-1975-n-a-pas-ete-bien-pire-que-les-incendies-actuels_6026273_4355770.html>>
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14- Chat. Incendies en Australie : « Les pompiers sont parfois au feu depuis trois mois, c’est une sollicitation énorme », Le Monde, 17/01/20, 17h52

Pierre Schaller, colonel des sapeurs-pompiers et membre de la mission de cinq experts délégués par la France, tout juste rentré de Canberra, a répondu à vos questions. 
Tout juste rentré de Canberra, Pierre Schaller, colonel des sapeurs-pompiers et membre de la mission de cinq experts délégués par la France, a répondu à vos questions sur la situation en Australie et sur le travail des « soldats du feu » sur place. Malgré sa longue expérience des incendies, il n’imaginait pas faire face à un tel phénomène.
Charlotte : La France avait proposé son aide ainsi que le groupe de pompiers qui partent d’habitude sur les gros problèmes à l’étranger. L’Australie a-t-elle accepté cette aide ? Où en est-on ?
Nous avons joui d’une situation privilégiée, le gouvernement australien a reçu 85 offres d’assistance de la part de gouvernements étrangers. Notre offre d’expertise a été acceptée, avec celle des Anglais, des Canadiens, des Américains et des Néo-Zélandais. Nous sommes très heureux d’avoir pu participer.
Ce qu’on constate, c’est qu’entre l’été austral et l’été boréal, il y a maintenant dans le temps et l’espace des incendies de forêts toute l’année, que ce soit dans l’hémisphère Nord ou l’hémisphère Sud. Cela devient un phénomène global, qui va demander une réponse globale. Les missions comme celles que nous avons menées ne peuvent qu’apporter des choses positives pour travailler ensemble.
Loic : Quel a été votre apport auprès des pompiers australiens du point de vue technique pour ce feu ?
Notre mission était une mission d’expertise pour voir de près et sans déformation l’organisation du gouvernement fédéral et régional, voir les techniques opérationnelles et les aides techniques que nous pourrions éventuellement apporter.
La question d’un éventuel renfort est possible, mais il y a une double difficulté. D’abord, la distance : c’est compliqué d’envoyer des renforts humains et matériels aussi loin et il faut que ce soit vraiment pertinent. Ensuite, il faut étudier l’intérêt par rapport à l’immensité du territoire, auquel nous ne sommes pas habitués. Nous allons discuter des suites à donner à cette mission dans les minutes qui viennent avec le ministre de l’intérieur. Il y a un intérêt immense à faire un échange de bonnes pratiques pour apprendre mutuellement.
> Lire aussi  Les incendies en Australie sont-ils dûs à un défaut d’entretien des forêts ?
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/international/article/2020/01/17/incendies-en-australie-les-pompiers-sont-parfois-au-feu-depuis-trois-mois-c-est-une-sollicitation-enorme_6026301_3210.html <https://www.lemonde.fr/international/article/2020/01/17/incendies-en-australie-les-pompiers-sont-parfois-au-feu-depuis-trois-mois-c-est-une-sollicitation-enorme_6026301_3210.html>>
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15- Chat. Incendies en Australie : « La fumée a fait basculer le quotidien de certains Australiens dans une autre réalité », Le Monde, 17/01/20, 16h53

Nos journalistes sur place, Isabelle Dellerba et Christophe Ayad, ont répondu à vos questions concernant le ressenti et la situation des Australiens face aux incendies dévastateurs qui ont débuté en septembre.
Une trentaine de morts, sans doute au moins un milliard d’animaux tués, 80 000 km2 de terres carbonisées, plus de 2 000 maisons détruites… L’Australie est en proie depuis des mois à des incendies sans précédent dans leur ampleur et leur durée.
Comment les Australiens vivent-ils la situation ? Quelles conséquences économiques et politiques directes peut-on constater ? Isabelle Dellerba, correspondante du Monde à Sydney, et Christophe Ayad, envoyé spécial en Australie, ont répondu aux questions des internautes lors d’un tchat.
> Bruce Leaver, expert dans le domaine forestier en Australie : « Jamais, de toute ma carrière, je n’ai vu des feux durer aussi longtemps »
Clémiche : Ces incendies sont-ils réellement perçus comme exceptionnels par l’opinion publique australienne, ou celle-ci est-elle plutôt résignée et habituée à ce genre d’événements ?
Christophe Ayad : L’opinion est habituée aux incendies mais cette année c’est franchement exceptionnel. Même ceux qui sont fatalistes reconnaissent que l’ampleur et l’étendue sont sans précédent. Surtout, les habitants des grandes villes ont été affectés de deux manières : soit en devant quitter leurs lieux de vacances menacés, soit en vivant dans une fumée très polluante qui rend la vie quotidienne assez pénible.
>> Suite à lire à : 
<https://www.lemonde.fr/international/article/2020/01/17/les-australiens-qui-ont-perdu-leur-logement-sont-heberges-par-des-proches_6026230_3210.html <https://www.lemonde.fr/international/article/2020/01/17/les-australiens-qui-ont-perdu-leur-logement-sont-heberges-par-des-proches_6026230_3210.html>>
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16- Editorial. Climat : l’avertissement australien, Le Monde, 18/01/20, 10h46

L’embrasement du Sud-Est australien est un signal d’alarme, qui annonce ce que pourraient être les conditions normales dans un monde futur qui se réchaufferait de 3 °C.
Editorial. Vivre au quotidien un masque filtrant sur le nez, dans des villes ou des villages cernés par les flammes, dans la hantise de l’accident respiratoire et de la destruction de son habitat et de son environnement. Le calvaire enduré par les Australiens préfigure notre avenir si nous ne parvenons pas à maîtriser le changement climatique. Depuis plus de quatre mois, le sud-est de l’île-continent vit dans une atmosphère de fin du monde, sous un ciel gris obscurci par la fumée des incendies. Déjà, 80 000 km2 de forêts – l’équivalent de l’Irlande – ont disparu, vingt-huit personnes sont mortes et deux mille habitations ont été détruites.
Choqués, des rescapés rencontrés par Le Monde restent hantés par le cri des koalas et des kangourous blessés à mort par les flammes. Car les pertes pour la biodiversité sont immenses : plus d’un milliard d’animaux morts, la forêt d’eucalyptus des montagnes Bleues largement détruite, tout comme celle, tropicale, de Gondwana, elle aussi inscrite au Patrimoine de l’humanité par l’Unesco.
> Lire aussi  « Tout le paysage est comme une allumette » : récit d’une semaine dans l’enfer des feux australiens
L’avertissement australien apparaît particulièrement dérangeant, non seulement parce que les incendies ont pris une ampleur cataclysmique telle que l’on n’entrevoit même pas leur terme, mais aussi parce que ce sont des pans entiers de l’un des plus beaux conservatoires de la nature de la planète qui partent en fumée.
Certes, la sécheresse et les incendies qu’elle favorise font partie du paysage de l’été austral. Mais l’ampleur exceptionnelle de la catastrophe conduit indubitablement à mettre en cause le dérèglement climatique, que les responsables politiques australiens, notamment l’actuel premier ministre conservateur, Scott Morrison, considèrent avec scepticisme. Résultat de leurs politiques complaisantes à l’égard des pollueurs et oublieuses des engagements environnementaux : l’Australie, premier producteur de charbon du monde, est l’un des plus gros émetteurs de CO2 par habitant de la planète.
« Tchernobyl climatique »
Or il n’est plus temps de douter : si le réchauffement climatique n’est pas l’unique cause des incendies en Australie, il en est l’un des puissants facteurs aggravants. Le cas de ce continent est particulièrement complexe, car il connaît de fortes variations de climat, essentiellement dues au courant côtier saisonnier chaud El Niño, qui explique en soi la survenue d’épisodes de sécheresse extrême. Mais il est avéré que les températures record, directement liées, elles, au changement climatique, favorisent les incendies et augmentent leur gravité.
> Lire aussi  Incendies en Australie : « Le climat continuera à évoluer et les risques de feux vont augmenter »
Ces réserves spécifiques à l’Australie ne valent ni pour l’ouest des Etats-Unis ni pour le Canada, l’Amazonie, la Scandinavie ou la Méditerranée. Dans toutes ces zones, le poids du changement climatique planétaire lié aux émissions de gaz à effet de serre se révèle déjà plus lourd que celui de la « variabilité naturelle » du climat local.
L’embrasement du Sud-Est australien est en réalité un signal d’alarme pour toute la planète. Il annonce « ce que pourraient être les conditions normales dans un monde futur qui se réchaufferait de 3 °C », avertit Richard Betts, le professeur de météorologie britannique qui vient de faire la synthèse de cinquante-sept études récentes portant sur l’impact du changement climatique sur les incendies. Continuer de se voiler la face, ce serait perdre du temps pour mettre en œuvre les politiques aptes à éviter l’avènement du monde apocalyptique que préfigure le « Tchernobyl climatique » décrit par l’écrivain Richard Flanagan. Il faut transformer l’avertissement australien en mobilisation pour la planète.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/18/climat-l-avertissement-australien_6026424_3232.html>
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17- Australie : les agriculteurs comptent leurs plaies, AFP, 18/01/20, 11:00
Holly Robertson

Après les terribles incendies sur l'île Kangourou qui ont dévasté ce sanctuaire naturel australien, Rick Morris a dû affronter une épreuve supplémentaire en tant qu'agriculteur et se résoudre à enterrer 400 de ses moutons morts dans son exploitation en flammes.
Et encore, "nous comptons parmi ceux qui ont eu de la chance", observe-t-il.
Les gigantesques incendies qui sévissent depuis septembre en Australie ont fait 28 morts, dont deux sur l'île Kangourou dans l'Etat d'Australie-méridionale, et dévoré 10 millions d'hectares soit une superficie supérieure à celle de la Corée du Sud ou du Portugal.
Une bonne partie des vastes étendues brûlées servaient de pâturages à des troupeaux de bovins et d'ovins.
Le cheptel australien dépasse 100.000 têtes de bétail dont au moins 43.000 sur l'île Kangourou, selon les estimations officielles. Et les agriculteurs comme Rick Morris, avec son exploitation de 930 hectares, ont subi trois incendies en à peine dix jours.
"Nous avons pu voir toute l'étendue de la colère de Mère Nature", confie à l'AFP Rick Morris qui est également président de la Chambre d'agriculture de l'île.
- Du foin par hélicoptères -
Le feu a balayé "l'île depuis le côté sud jusqu'au côté nord et n'a fait aucun quartier entre les deux", observe-t-il. "Je suis étonné qu'il n'y ait pas eu davantage de gens tués".
L'armée australienne, qui a déployé 3.000 hommes pour contribuer aux secours dans les zones affectées du pays, a transporté par avion des pompiers sur l'île Kangourou. Elle a aussi largué par hélicoptères des balles de foin à des agriculteurs de l'île coupés du monde.
Pour le général Damian Cantwell, qui commande la force conjointe de lutte contre les incendies en Australie-méridionale, l'île Kangourou a "un long chemin devant elle" pour récupérer.
"J'ai vu un niveau de destructions qui me surprend encore", déclare-t-il à l'AFP. "Beaucoup d'agriculteurs sont dans la détresse, beaucoup d'habitants souffrent, certaines familles ont tout perdu et se débattent pour savoir ce qu'elles vont pouvoir faire".
"Il n'y a pas de date de fin pour cette mission et c'est très important que personne (...) ne se demande quand cela va se terminer", ajoute-t-il.
Les activités agricoles sur l'île Kangourou représentent 150 millions de dollars australiens (93 millions d'euros) de chiffre d'affaires.
L'agriculture est le principal employeur de l'île et les feux laisseront une trace durable, souligne un agronome local, Daniel Pledge.
Selon lui, les paysans devront acheter de la nourriture supplémentaire pour leur bétail, des semences pour leurs parcelles incendiées. En outre, leurs bêtes seront moins fertiles en raison du stress enduré.
"C'est un effet boule de neige que nous ne pouvons pas mesurer et, à dire vrai, nous sommes très inquiets pour notre économie locale", déclare-t-il à l'AFP. "Pour certains individus, ces effets pourraient perdurer durant cinq ans et c'est long".
Les agriculteurs australiens ont déjà subi une sécheresse prolongée qui a pesé sur l'accès à l'eau dans le sud-est du pays. Pour Fiona Simpson, qui préside la Fédération nationale des agriculteurs, tous les agriculteurs australiens sont sous tension.
- "Brûlés, pas brisés" -
"Que ce soit la sécheresse ou les incendies récents, les conditions d'aridité poussent à bout beaucoup de nos agriculteurs", dit-elle. "La situation s'aggrave de jour en jour et il n'y a aucun signe d'amélioration".
Le gouvernement a promis une aide immédiate aux agriculteurs de 75.000 dollars australiens, puisée dans les 2 milliards (1,2 milliard d'euros) sur deux ans affectés à un fonds national de soutien à la reconstruction.
Cette aide sera bienvenue sur l'île Kangourou, estime Rick Morris. En attendant, il garde enfermé son troupeau qui compte encore 4.500 bêtes, jusqu'à ce que le feu ne menace plus.
"Nous les nourrissons à la main avec tous les nutriments dont ils ont besoin et ce sera comme ça jusqu'en avril ou mai à l'arrivée espérée de la pluie", explique-t-il.
Durement atteints psychologiquement et financièrement, les agriculteurs de l'île devraient voir disparaître certaines exploitations mais beaucoup se tournent quand même déjà vers l'avenir. A l'instar de Rick Morris, qui se veut optimiste : "quand ces feux vont cesser, nous pourrons nous regrouper et avancer tous ensemble", assure-t-il. "Nous avons été brûlés, pas brisés".
<https://information.tv5monde.com/info/australie-les-agriculteurs-comptent-leurs-plaies-342084 <https://information.tv5monde.com/info/australie-les-agriculteurs-comptent-leurs-plaies-342084>>
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18- Incendies en Australie : dans l’est, les orages éteignent enfin des feux, Le Monde avec AFP, 18/01/20, 11h18

Selon les autorités, d’autres feux continuent à faire rage dans le sud et le sud-est du pays. Des pluies abondantes sont prévues dimanche et lundi. 
Espérées, attendues, les fortes pluies sont enfin arrivées dans certaines régions de l’Australie. Plusieurs feux situés dans l’est de cet immense pays ont été éteints samedi 18 janvier par les orages qui avaient éclaté la veille.
Il reste samedi soixante-quinze feux, contre cent quelques jours plus tôt, a rapporté le service rural de lutte contre les incendies de l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, le plus peuplé d’Australie et le plus durement touché par la crise environnementale.
« La pluie continue de tomber sur un certain nombre de zones incendiées », a-t-il ajouté, précisant que des « conditions favorables » de pluie et de températures plus fraîches aidaient à contenir les flammes restantes.
> Lire notre reportage : « Ces incendies seront notre Tchernobyl climatique » : récit d’une semaine dans l’enfer des feux australiens
Dans le Nord, de violents orages ont éclaté dans la nuit de vendredi à samedi au-dessus de l’Etat du Queensland, entraînant des inondations soudaines et des fermetures de routes. Aucune victime n’a été enregistrée. Après une longue période de sécheresse et de températures exceptionnelles, les plus fortes précipitations depuis près de dix ans sont tombées vendredi sur certaines régions voisines des incendies les plus importants.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/international/article/2020/01/18/australie-a-l-est-les-orages-eteignent-enfin-des-incendies_6026387_3210.html>
Sur le même sujet : 
> Australie : la pluie tombe et fait le bonheur des pompiers et des fermiers <https://information.tv5monde.com/info/australie-la-pluie-tombe-et-fait-le-bonheur-des-pompiers-et-des-fermiers-341864>, AFP, 18/01/20, 15:00
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19- Reportage. « Tout le paysage est comme une allumette » : récit d’une semaine dans l’enfer des feux australiens, Le Monde, maj le 18/01/20 à 11h58
Christophe AyadAdaminaby, Mallacoota, Cobargo, Sydney, [Australie], envoyé spécial

Depuis septembre, le pays brûle. Vingt-huit personnes sont mortes, les pertes de faune et de flore sont incommensurables, et la population oscille entre désespoir et colère.
La fin du monde sera grise. Grise comme le ciel de Melbourne, de Canberra ou de Sydney, obscurci par la fumée des incendies. Elle sera rouge aussi, comme le soleil australien qui semble ne plus savoir distinguer le jour de la nuit. Elle sera noire, enfin, comme les forêts ravagées par les incendies qui brûlent sans discontinuer depuis des semaines, voire des mois et pour encore des semaines, voire des mois.
Ces incendies, qui ont détruit 80 000 km2 de forêts (la taille de l’Irlande) depuis septembre, ont causé jusqu’à présent la mort de 28 personnes et détruit 2 000 habitations et propriétés. Un bilan humain et matériel relativement faible par comparaison avec les surfaces ravagées, qui représentent plus de trois fois celles qui ont brûlé l’été dernier au Brésil, et dix fois celles de Californie en 2018. La perte pour la biodiversité est incommensurable : plus d’un milliard d’animaux auraient péri dans les incendies ; plus de 80 % de la forêt d’eucalyptus des montagnes Bleues aurait disparu, 50 % de la forêt tropicale de Gondwana. L’île Kangourou, refuge de la principale colonie de koalas sains (l’espèce est fragilisée par une maladie provoquant la cécité), est à moitié détruite.
Les incendies en Australie ont déclenché une vague de solidarité sans précédent mais aussi beaucoup d’indignation. Récit d’une semaine dans un pays meurtri, choqué, partagé entre la honte et la colère.
Peur sur les Snowy Mountains
Vendredi 10 janvier, alerte rouge sur les Snowy Mountains, dans le sud-ouest de la Nouvelle-Galles du Sud. Les prévisions météo sont très mauvaises : grosse chaleur (de 30 °C à 40 °C) et vents violents. Tout est réuni pour un nouveau week-end catastrophique. Mais cette fois, les autorités ont pris les devants, la radio ne cesse de marteler : « Prenez vos dispositions pour défendre votre maison, ou alors partez maintenant ! Quand le feu sera là, il sera trop tard. » 
C’est toujours le même dilemme : rester – et risquer de perdre la vie si les choses tournent mal – ou partir – et risquer de perdre sa maison, faute d’avoir été là pour éteindre les départs de feu. Face aux flammes, il y a deux catégories d’Australiens : ceux qui restent défendre leur maison et ceux qui partent. Sans qu’aucun groupe ne blâme l’autre. Dans ce pays grand comme un continent, bâti par des colons et des pionniers, c’est à chacun de se prendre en main. Même les pompiers sont volontaires. Ici, on n’attend pas grand-chose de l’Etat.
> Lire aussi En Australie, les sacrifices des pompiers bénévoles
En fait, il n’y a plus grand monde à évacuer en ce vendredi de fournaise. La plupart des touristes avaient déserté la région le samedi 4 janvier, lorsque les flammes s’étaient dangereusement déjà rapprochées du village d’Adaminaby (60 km au sud-est de Canberra), au pied des Alpes australiennes. Ceux qui sont restés sont les fermiers du coin et les habitants qui vivent ici à l’année.
Les résidences secondaires sont vides, tout comme le village de vacances, déserté. La saison estivale est finie pour ce village de montagne en lisière des parcs nationaux de Namadgi et du Kosciuszko, qui abrite le plus haut sommet du pays (mont Kosciuszko, 2 228 m). Cet immense ensemble de parcs nationaux forme le deuxième poumon de la Nouvelle-Galles du Sud, avec les montagnes Bleues, à l’ouest de Sydney.
Abrogation de la taxe carbone
C’est le branle-bas de combat au local des pompiers, tous volontaires, d’Adaminaby. Les hommes du Rural Fire Service (RFS) ont reçu des renforts de toute la région, jusqu’à Sydney. Casquettes et Tony Abbott, premier ministre de 2013 à 2015 et chef de file des climatosceptiques du Parti libéral d’Australie (conservateur, au pouvoir).
Pendant son court passage au pouvoir, il avait abrogé la taxe carbone, réduit les investissements publics dans les énergies renouvelables de 70 %, supprimé le ministère des sciences, l’Autorité du changement climatique et la Commission pour le climat. Il avait aussi autorisé le rejet dans la Grande Barrière de corail des déchets de dragage d’un port, destiné à l’exportation du charbon.
La presse locale tente sa chance, mais il décline au nom du respect dû à ses collègues pompiers : « Je ne suis qu’un parmi d’autres, ici. » A 62 ans, Abbott n’est pas pompier volontaire pour la galerie. Il est fréquent de le croiser sur des incendies. Au Monde, il accorde trois minutes et deux questions, « parce que vous êtes venus de loin » :
« L’Australie est-elle entrée dans une nouvelle ère où les catastrophes climatiques vont faire partie du quotidien ?
– Ces incendies sont exceptionnels en Nouvelle-Galles du Sud, oui, mais, au niveau national, je ne dirais pas que l’Australie traverse une situation exceptionnelle. Elle a toujours été sujette à la sécheresse, aux incendies et aux inondations, c’est dans notre histoire.
– Le gouvernement ne doit-il pas changer d’approche après cette saison catastrophique d’incendies ?
– Si vous voulez m’amener sur le terrain du changement climatique, je vous répondrai que toutes les enquêtes sur le phénomène des incendies ont montré que le paramètre essentiel était une meilleure gestion des résidus combustibles en milieu forestier. On s’en occupe pendant un temps, puis la négligence l’emporte. »
L’important est dans le non-dit, entre les lignes : le réchauffement n’est pas une réalité, la sécheresse est une fatalité, s’il faut changer quelque chose, c’est l’entretien des forêts, pas la politique du pays en matière d’émissions de carbone.
> Lire aussi Les incendies en Australie sont-ils dûs à un défaut d’entretien des forêts ?
Le capitaine local des pompiers fait un dernier briefing : « Attention, ce sera une très longue journée. Vous aurez sûrement l’impression qu’il ne se passe rien, mais les conditions vont changer avec le vent et tout peut rapidement tourner mal. Gardez à l’esprit que vous êtes dans une région montagneuse. Le feu peut sauter de crête en crête, vous risquez alors de vous retrouver isolés dans une vallée. » 
Dernière vérification des fréquences radio et des pointeurs GPS. Il est midi, le vent se lève. Abbott embarque dans son camion et disparaît dans la montagne. Sur l’application Fires near me, que tous les Australiens ont téléchargée sur leur téléphone, les icônes bleues (feu sous contrôle) passent les unes après les autres au jaune (foyer actif et en mouvement). Quand elles deviennent rouges, c’est qu’il s’agit d’un feu virulent et incontrôlé.
> Lire aussi : édito Climat : l’avertissement australien
En face de la caserne, Linda n’est pas tranquille. La vieille dame sort de chez elle jeter un coup d’œil à l’horizon devenu soudain flou. On ne voit déjà plus les sommets environnants, noyés dans une fumée diffuse. « Le problème, c’est cette sécheresse terrible qui dure depuis trois ans. Tout le paysage est comme une allumette. Un rien peut l’embraser. » Mais elle non plus ne croit pas au réchauffement climatique : « C’est la nature, cela a toujours été comme ça. D’ailleurs, le climat change sans cesse, ça ne veut rien dire le changement climatique. Il faudrait construire plus de barrages, c’est tout. »
Elle n’a « pas confiance dans les politiciens pour régler les problèmes. Ils sont incompétents. Les fermiers, eux, savent ce qu’il faut faire. » Ironie du sort, Adaminaby est déjà bordé par un grand lac de barrage, destiné à fournir de l’électricité et de l’eau aux éleveurs de bétail. Mais le niveau de l’eau est tellement bas qu’il ne suffit plus aux besoins de la région.
+ Carte des zones touchées par le feu au 10 janvier dans les Etats de Nouvelle-Galles du Sud et de Victoria uniquement <https://img.lemde.fr/2020/01/17/0/0/1002/1854/630/0/60/0/f00b6c5_g9FdMku9OJGfIzNtLg9LBK3I.png>
Zak, le jeune mécanicien de la station-service, a lui aussi son idée sur la question des incendies : « Le changement climatique, c’est un cycle : sécheresse, incendies, inondations, c’est normal. Les derniers grands incendies dans la région remontent à 2003, la boucle est bouclée. Mais ce qui se passe en ce moment est la faute des écologistes : ils interdisent toute intervention dans les parcs nationaux au nom de la préservation des espèces. Je le sais bien, j’ai grandi à Tumut, en bordure d’un parc national. Avant, on brûlait régulièrement les résidus forestiers et les Aborigènes faisaient ça avant nous. On devrait s’inspirer d’eux. Mais le lobby écologiste interdit tout. »
Lorsqu’on lui fait remarquer que les Verts ne sont pas dans la coalition au pouvoir, il explique d’un air entendu qu’ils sont « une minorité qui a beaucoup d’influence ». C’est une opinion pourtant souvent entendue et partagée dans le bush et chez les fermiers. Quant à la technique du brûlis, le réchauffement climatique, justement, la rend trop périlleuse à mettre en œuvre, au risque de déclencher des feux majeurs.
Dans cette partie du pays, c’est paradoxalement à la campagne que l’on rencontre le plus de climatosceptiques, même si la sécheresse persistante de ces dernières années a fait évoluer les mentalités des agriculteurs. Les arbres de la campagne autour d’Adaminaby sont tellement secs qu’on les croirait calcinés avant même que le feu les touche. Certains s’effondrent d’eux-mêmes sous leur propre poids, leurs racines ne les retenant même plus au sol.
> Lire aussi Incendies en Australie : quelles conséquences pour la biodiversité ?
Le climatoscepticisme est largement partagé chez les pompiers également. La vision du monde de Tony Abbott correspond bien à la philosophie prométhéenne propre aux combattants du feu : l’homme et la nature se sont toujours combattus, souvent il gagne, parfois il perd. C’est sur cette foi que s’est construit le pays depuis l’arrivée du premier contingent de peuplement européen, le 26 janvier 1788, et il est très difficile de faire évoluer un mythe fondateur.
Au fur et à mesure que la journée avance, la fumée se fait de plus en plus épaisse. Mais le front des feux est difficile à discerner. Un hélicoptère et deux avions tournent dans le ciel sans qu’il soit possible de les voir. La caserne de Shannons Flat, quelques kilomètres plus à l’est, est à la pointe avancée du dispositif anti-incendie.
Le capitaine Bob Killip jongle entre son talkie-walkie, son portable, une carte détaillée et un tableau des opérations en cours. « C’est une région de hameaux et de fermes isolées. Nous nous concentrons sur la protection des biens, des animaux et des personnes, nous n’avons pas les moyens d’empêcher le feu de brûler la forêt. Notre second objectif, c’est d’empêcher que le feu s’étende au Territoire de la capitale australienne. » Canberra, la capitale fédérale, forme en effet une région autonome. Gravement affectée par les incendies de 2003, elle est, cette année, soumise à des fumées toxiques.
A ses côtés, Peter Fogerty, un retraité installé dans la région, a préféré passer la journée avec les pompiers que chez lui. « Je suis trop exposé. La semaine dernière, ma propriété a échappé aux flammes par miracle. Nous étions littéralement bombardés par les braises. Le feu allait gagner ma maison quand la température a soudain chuté et la pluie s’est déclarée. Quand j’entends les gens comme Tony Abbott parler de fatalité, je suis furieux. Evidemment que le climat se réchauffe, il n’y a aucun doute là-dessus et nous en sommes grandement responsables. Ici, on voyait de la neige sur les sommets trois mois par an il y a vingt ans. Maintenant c’est dix jours, grand maximum. »
La discussion s’engage sur les incendies : chacun a son diagnostic, sa solution au problème. Un peu comme les Français et le vin, ou la politique. Un pompier plaide pour la réduction des parcs nationaux protégés : « Ce sont des bombes à retardement que nous avons fabriquées nous-mêmes par amour idéalisé de la nature et par pingrerie, en refusant de payer pour les entretenir. » Un autre pompier est de l’avis contraire : seules les forêts, selon lui, nous sauveront du réchauffement.
Pendant ce temps, le vent retombe peu à peu, l’incendie restera contenu, du moins de ce côté du parc national du Kosciuszko car, côté occidental, à cheval entre l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud et celui de Victoria, deux foyers ont fusionné pour former un « méga feu ». Le feu, finalement, on le rencontrera le lendemain, sur une route isolée au sud de Bombala, à une centaine de kilomètres au sud d’Adaminaby. C’est un bushfire typique, un feu de broussaille en train de dégénérer. Pour le contenir, les pompiers allument un contre-feu.
« On ne peut pas éteindre ce genre d’incendie, explique le capitaine de pompiers Max Stewart. Pour les combattre, il faut les contenir, délimiter un périmètre. On le fait soit en traçant des tranchées dans la forêt au bulldozer, soit en allumant des contre-feux qui éliminent le “carburant” de l’incendie alentour. » Après avoir pris quelques photographies, l’un de ses hobbys, il contemple son œuvre avec mélancolie : « Invoquer les pratiques des Aborigènes, c’est de la pensée magique. Ce pays est composé essentiellement d’urbains. Dans les années à venir, nous allons devoir totalement repenser notre approche et nos priorités. Il va falloir consacrer de l’argent et des moyens à nos forêts. Notre survie en dépend. »
Désolation à Mallacoota
Mallacoota, à l’extrémité sud-est du pays, ne se trouve qu’à 60 km de Bombala. Mais la route forestière est coupée. Il faut remonter au nord, rejoindre la côte et la longer vers le sud en passant par Eden. Cette station balnéaire porte aujourd’hui mal son nom. Elle est le dernier arrêt avant l’enfer. Quelques kilomètres au sud d’Eden, en effet, la route est fermée. Il suffit de contourner le panneau d’interdiction en faisant un signe entendu pour passer, mais presque personne ne s’y risque dans un pays où les gens sont plutôt respectueux des règles et des interdits.
Le long de l’autoroute des Princes, presque tout a brûlé. La forêt qui recouvre toute la région jusqu’à Mallacoota a flambé comme une allumette. Les arbres sont toujours debout, tels des cierges noircis vacillant sur leur base. Un souffle pourrait les renverser. On traverse cette cathédrale lugubre le souffle coupé et la gorge serrée. De temps à autre, un arbre s’abat dans un amas de cendres. L’armée et les services forestiers ont entrepris de raser tous ceux restés encore debout de part et d’autre de la route pour éviter les accidents. Par endroits, il a fallu entièrement refaire le bitume, qui a fondu.
A l’approche de Mallacoota, le feu semble avoir été encore plus intense. Une épaisse couche de cendres tapisse le sol, comme de la poussière lunaire. Parfois, une portion de deux ou trois kilomètres de prairie a été épargnée. On aperçoit des fermes intactes entourées de forêt calcinée. Même les étendues d’eau semblent mortes.
Mallacoota est la « ville martyre » de cette vague estivale d’incendies. Le 31 décembre, le mur de flammes qui a dévalé vers la baie dans un grondement d’avion au décollage a contraint touristes et habitants, paniqués, à se rassembler sur la plage pour échapper au danger. Cette même plage sur laquelle la marine de guerre australienne a envoyé des barges semblables à celles déployées en Normandie pendant la seconde guerre mondiale pour embarquer ceux désirant quitter la ville dans les jours suivants.
> Lire aussi Avant et après : l’ampleur des dégâts des incendies en Australie en images
L’image n’est pas anodine dans l’imaginaire australien. La plage symbolise la douceur de vivre de ce pays, où le sport et le culte du corps tiennent lieu de culture nationale. Elle est aussi la porte d’entrée de cette île-continent : c’est là qu’ont débarqué les colons européens. C’est au nom d’une nouvelle « invasion » fantasmée du pays que le gouvernement de Tony Abbott avait mis en place l’opération « Frontières souveraines » (aussi appelée « Stopper les bateaux ») visant à empêcher toute arrivée de migrants par la mer. Cette évacuation de quelque 1 500 résidents de Mallacoota par la mer, c’est un peu comme si l’Australie moderne refermait la boucle de son histoire : ses occupants, arrivés par la mer, y sont comme rejetés par les incendies qu’ils ont contribué à allumer.
« Qui va vouloir venir en vacances ici ? »
« Les médias racontent que c’était le chaos et la panique, ce n’est pas vrai du tout, s’insurge Carla Todd, une professeure de sport en vacances avec son mari et ses deux filles. Les trois évacuations se sont passées dans le calme et la sérénité. » Malgré l’asthme de sa fille cadette, malgré les conditions de vie difficiles et la fumée permanente qui l’oblige à porter un masque filtrant, Carla Todd a tenu à rester sur place jusqu’au mardi 14 janvier, par solidarité avec les habitants et par amour pour cette région où elle revient chaque année depuis son enfance.
Mallacoota est un site sans pareil. Entouré de forêts, le village est bordé par un lac d’un côté et la mer de l’autre. Plus d’une centaine de maisons y ont brûlé. C’est beaucoup à l’échelle d’une toute petite communauté. Certains quartiers ont été comme bombardés : une maison sur deux y est détruite par les flammes. Surtout, il n’y a aucun espoir que le paysage retrouve rapidement la même apparence. « Je ne sais pas qui va vouloir venir en vacances ici désormais », se désole Grant Cockburn, 57 ans, loueur de bateaux.
Son équipement est intact, mais c’est en janvier qu’il effectuait d’habitude 25 % de son chiffre d’affaires annuel. « J’espère juste que les habitués vont continuer à nous soutenir. C’est ce qu’ils pourraient faire de mieux. » Mais il se doute que l’avenir sera sombre : « Quand la pluie reviendra, toute la cendre va partir dans le lac, qui sera pollué et perdra ses poissons. Où que je regarde, je ne vois pas de solution. » L’océan gronde non loin de là, indifférent aux arbres calcinés qui s’étendent jusqu’au bord de son rivage.
L’économie du pays affectée
Le gouvernement a annoncé un plan d’urgence de 2 milliards de dollars australiens (1,2 milliard d’euros) mais il y a de grandes chances que cette somme soit largement insuffisante. Jamais l’économie du pays n’avait été touchée à une telle échelle. Cette fois-ci, le secteur agricole n’est pas le seul affecté. A Mallacoota, outre le tourisme, la principale source d’emplois est l’usine de conditionnement d’ormeaux, un mollusque local. Elle a entièrement brûlé.
Pour le moment, l’aide d’urgence garantit 1 000 dollars australiens (620 euros) par adulte à ceux qui ont perdu un proche ou leur domicile, ou encore ont été gravement blessés, et 400 par enfant. Une indemnité de perte d’activité qui peut monter jusqu’à treize semaines de revenus est prévue, mais elle ne suffira probablement pas.
Une aide de 50 millions a aussi été débloquée pour la sauvegarde de la faune en danger, la moitié pour mener une étude complète des besoins et l’autre pour envoyer des premiers secours. Mais, là aussi, il faudra beaucoup plus pour sauver les animaux qui peuvent l’être alors que les évaluations des scientifiques locaux font désormais état d’un milliard d’animaux morts dans les incendies. Mallacoota est un bon exemple. La ville est parsemée de panneaux jaunes mettant en garde les automobilistes sur la présence de koalas. C’était en effet l’une des rares villes d’Australie où l’on pouvait croiser cet animal, particulièrement craintif, en pleine localité.
« Un vrai crève-cœur »
Jack Bruce, un jeune ingénieur de 31 ans revenu d’Europe au pays pour les vacances de Noël, a entrepris avec deux autres personnes de recueillir les koalas blessés par le feu. « C’est un vrai crève-cœur, raconte-t-il. J’en ai trouvé des dizaines de morts des suites de leurs brûlures dans le petit bois derrière la maison de mon père. Ceux qui ont survécu ne savent pas où aller pour se nourrir, leur environnement naturel a complètement disparu. » 
Les eucalyptus sont calcinés et n’ont plus de feuilles sur des dizaines de kilomètres à la ronde. Mardi, il a relâché Dora, une jeune femelle recueillie le 1er janvier, dans un rare bosquet d’arbres intacts. L’animal, particulièrement traumatisé, a été soigné par un groupe de vétérinaires dépêchés par les autorités par hélicoptère. « Nous avons sauvé 70 koalas à ce jour, se réjouit Jack. Mais ce qui est rageant, c’est que nous sommes seuls à chercher. Les gardes forestiers sont occupés à déblayer les routes et ne nous aident pas. »
A ce jour, Mallacoota reste coupée de Melbourne, la capitale de l’Etat de Victoria, auquel elle est rattachée. Vers le nord, en direction de Sydney, les autorités organisent des convois accompagnés pour permettre à ceux qui veulent partir de quitter la ville. Après l’adrénaline des premiers jours qui ont suivi la catastrophe, la ville est guettée par une forme de dépression. Ses habitants réalisent qu’un retour à la normale prendra des années.
Que le paysage ne sera peut-être plus jamais le même. Les médias qui défilent, les rumeurs de pillage des propriétés abandonnées mettent les nerfs à vif. Les routes coupées engendrent un syndrome d’enfermement. L’arrivée de la pluie est accueillie avec soulagement après des jours passés dans une fumée étouffante. Mais les pompiers mettent désormais en garde contre les glissements de terrain ou la pollution des sols et des retenues d’eau.
Après la solidarité des premiers jours face à l’adversité, quand il fallait partager la nourriture, l’eau potable et les générateurs d’électricité, les différends commencent à réapparaître. Tony ne décolère pas. L’homme, qui se décrit comme un « activiste », est connu dans le coin : « Ils me détestent ici parce que je les empêche de faire leurs petites affaires en rond. On m’a menacé de mort parce que je protestais contre la destruction d’un bois destinée à dégager une vue sur la mer pour les golfeurs. Il n’y a que l’argent qui les préoccupe. D’ailleurs, le jour de l’incendie, si on a perdu autant de maisons, c’est parce que les pompiers étaient occupés à sauver les touristes. Nous sommes une ville de 1 000 habitants et nous accueillons 7 000 touristes sans aucun plan contre les incendies. C’est fou. »
Cette partie de la côte australienne est en effet de plus en plus urbanisée. Il y a peu, il a fallu détruire à l’explosif une partie des rochers bordant la plage de Mallacoota pour installer une rampe d’accès destinée aux bateaux de plaisance. Depuis l’incendie, Tony héberge son meilleur ami, dont la maison héritée l’année dernière de son père a brûlé dans l’incendie : « Je dois frapper en entrant chez moi pour savoir si je ne dérange pas », rigole-t-il amèrement, avant de repartir avec son chien en promenade.
Solidarité à Cobargo
Comme Mallacoota, Cobargo, à une centaine de kilomètres plus au nord, est un village à part. Y cohabitent des fermiers traditionnels et une communauté hippie punk attirée par le grand air, un festival de musique, une vie bon marché et une ambiance sans façons. Plusieurs artistes et musiciens se sont installés dans le coin, ainsi que des retraités venus de Sydney et de Canberra, souvent des intellectuels de gauche. Un mélange de Normandie et de Larzac avec, en prime, la mer à 10 km. L’incendie qui a frappé la ville entre Noël et le Nouvel An a mis en exergue sa singularité. Dès le lendemain, des bénévoles locaux ont installé un camp de secours pour ceux ayant perdu leur logis sur un terrain communal. Alfredo La Caprara, dit « Alfie », un descendant d’immigrants siciliens, le gère de main de maître. Il a l’habitude : il est aussi l’organisateur du festival folk local.
C’est là, juste devant ce centre, que Cobargo est devenu célèbre. Le premier ministre, Scott Morrison, y a effectué, jeudi 2 janvier, une visite mouvementée qui a tourné au désastre. Violemment critiqué pour son absence – il était en vacances à Hawaï avec sa famille – lorsque les incendies ont pris une tournure dramatique avant Noël, en frappant les villes de la côte sud-est en pleine saison estivale, celui que le public surnomme « Scomo » a saisi l’invitation lancée par Tony Allen, ancien maire et vieux militant local du Parti libéral (conservateur, au pouvoir), sa formation. Tony Allen est un fermier à l’ancienne, qui élève quelques centaines de vaches laitières. Il pensait bien faire en offrant à son leader une occasion de se rattraper sur le terrain. Aujourd’hui, il ne veut pas s’étendre sur l’incident : « Je regrette ce qui s’est passé. Mais c’est fini, maintenant, il faut regarder vers l’avenir ».
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L’incident ? En fait, la visite a tourné au fiasco. D’abord, Morrison a rencontré un pompier qui lui disait être épuisé après avoir travaillé quarante-huit heures sans manger et avoir perdu sa ferme. « Bon, ben vous avez à faire, je ne vous retiens pas ! », lui a répondu le premier ministre, en lui tapotant l’épaule. Morrison, qui vient du monde du marketing, est ensuite arrivé vers les habitants avec un grand sourire : « Comment allez-vous ? » Quand une jeune femme, Zoey, lui dit « Je ne vous serrerai pas la main si vous ne nous envoyez pas plus de secours », il lui tourne le dos. Il attrape la main d’un pompier qui retire la sienne. Enfin, il est pris à partie par un couple de punks du coin, Johnny et Danielle, qui lui crient : « Où étiez-vous quand nous avions besoin de vous ? Pourquoi n’avions-nous que quatre camions de pompiers pour défendre toute cette région ? »
La vidéo, d’à peine une minute et demie, a plus fait pour détruire la réputation de « Scomo » que des années d’inaction. Il y apparaît comme un leader sans charisme, sans empathie, un homme dépassé. Il n’a pas arrangé son cas en se félicitant que les incendies n’aient tué personne lors d’une visite éclair sur l’île Kangourou, alors que deux pompiers locaux avaient perdu la vie. Morrison est, de fait, un leader de compromis entre les durs du Parti libéral, dirigés par Tony Abbott, et les progressistes, longtemps incarnés par Malcolm Turnbull.
En 2015, Turnbull a renversé Abbott dans un putsch interne, puis, en 2018, c’est Abbott qui a défait Turnbull. Scott Morrison s’est retrouvé premier ministre par défaut. A la surprise générale, il a remporté les législatives l’année suivante, et le voilà leader d’un parti sans tête, Turnbull ayant quitté la vie politique et Abbott ayant perdu son siège de député. Il n’est pas climatosceptique comme Abbott, mais suffisamment probusiness pour laisser les coudées franches au lobby du charbon, qui est à l’Australie ce qu’est le nucléaire à la France.
Tout en promettant de réduire les émissions carbone du pays, il freine toute législation dans ce sens et passe son temps à ergoter sur les quotas de réduction agréés à Paris lors de la COP21, en 2015, en voulant y inclure des crédits carbone remontant au protocole de Kyoto (1997). En revanche, il réprime durement le mouvement Stop Adani, qui s’oppose au projet de plus grande mine de charbon du monde à Carmichael, dans le Queensland.
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Cette visite désastreuse à Cobargo a fait chuter Morrison dans les sondages, où il a perdu 9 points, passant de 43 % à 52 % d’opinions défavorables en un mois. Il a dû reconnaître « avoir fait des erreurs » et promettre de « faire plus pour réduire les émissions [carbone] », mais sans dire quand ni comment. En revanche, elle a donné aux habitants de Cobargo une forme d’énergie et de fierté qui leur sert de moteur jusqu’à ce jour. Lorsque, deux jours après la visite du premier ministre, la police est arrivée pour demander que les sinistrés installés dans le refuge de Cobargo aillent rejoindre le centre mis en place par les autorités à Bega, 30 km plus au sud, pas un habitant n’a accepté de bouger.
« Pas question de fermer notre refuge, s’exclame un habitant. Ici, il y a de la solidarité, de l’entraide, tout le monde se connaît et se tient les coudes malgré les divergences. » Le vice-premier ministre, Michael McCormack, en visite de rattrapage à Cobargo quelques jours plus tard, a reçu le même accueil que « Scomo » et la police, mais sans caméras. « Au moins, notre clash a servi à nous situer sur la carte de l’Australie et du monde », rigole Danielle, l’ex-juriste qui avait pris Morrison à partie. Il est vrai que, depuis, les donations en faveur de Cobargo ont fait un bond spectaculaire.
Cagnotte Facebook
L’entrepôt de Cobargo déborde de nourriture, de vêtements arrivant tous les jours par camions. « Tous ces dons, c’est contre-productif, ça coule le commerce local, soupire Seona, une humanitaire bénévole. Ce dont les gens ont vraiment besoin, c’est d’argent liquide. » Cobargo est devenu un tel symbole que les villages alentour, parfois plus détruits mais moins connus, comme Mogo, en souffrent. C’est aussi le cas de Quaama, à 5 km plus au sud, mais qui n’a pas la chance d’être sur la route principale. Peu importe, donner à Cobargo, c’est afficher son appartenance à la nation. C’est peu ou prou ce qu’explique candidement Jasmeet Singh, responsable d’une organisation caritative sikh, Turbans for Australia : « C’est important que nous soyons présents dans ces circonstances. Et j’espère que cela changera le regard de certains sur nous. »
Au niveau national, Celeste Barber, comédienne et humoriste, a déclenché une avalanche de dons en ouvrant une cagnotte Facebook qui a récolté quelque 50 millions de dollars australiens depuis le 2 janvier. Depuis, tout le monde s’y est mis. Dans les commerces, des troncs servent à recueillir les dons. Le capitaine de l’équipe nationale de cricket a mis sa casquette aux enchères : elle est partie pour un million de dollars. Des stars du tennis présentes en vue de l’Open d’Australie prévu à Melbourne la semaine prochaine ont versé les recettes d’un match de gala, etc.
Mélange de kermesse et de veillée funèbre
Cette solidarité se traduit au quotidien par le fait qu’il n’y a presque plus de sans-logis dans le centre de secours de Cobargo. La plupart se sont installés chez des amis ou de la famille. « Mais il faut voir comment cela va se passer dans plusieurs mois, s’inquiète Siona. Avec le temps et la promiscuité, des tensions risquent d’apparaître. Il y a aussi ceux qui n’avaient pas les moyens d’assurer leur maison. Il y en a plus qu’on ne le croit, c’est une région où le revenu moyen représente un tiers de celui à Sydney [la capitale économique du pays, à 350 km au nord]. Ceux-là ont vraiment tout perdu. » Et il y a ceux qui savent aussi qu’au village voisin de Tathra seules cinq maisons sur les soixante-dix qui avaient brûlé en mars 2018 ont été reconstruites.
Dimanche 12 janvier, le pub de Cobargo organisait un grand barbecue pour que les habitants puissent se retrouver pour la première fois depuis les incendies. C’était un mélange de kermesse et de veillée funèbre, un moment d’une infinie tendresse où l’on se touche, s’embrasse et se donne l’accolade, les yeux humides et la voix étranglée. Chacun avait besoin de parler, de raconter sa frayeur, le crève-cœur des vaches blessées qu’il a fallu achever d’une balle dans la tête puis enterrer dans une tranchée creusée au bulldozer, le lait répandu par terre car il n’y a plus les moyens de le stocker, les vignes brûlées sur leurs ceps et les raisins réduits à la taille d’une tête d’épingle, le cri des koalas et des kangourous blessés à mort par les flammes.
Il y a ceux qui ont perdu leur maison mais conservé leur outil de travail, et il y a le contraire. Il y a aussi cet aveu étonnant de franchise de Paul : « J’ai passé quatre nuits dans un centre de secours à Bega. Il y avait tout le confort possible, et depuis je peux imaginer ce que c’était d’être un réfugié coincé dans un camp de rétention à Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, pendant deux ans, sans savoir de quoi sera fait le lendemain, sans aucune prise sur son destin. » Surtout, il y a un père et son fils, avalés par les flammes dans la vallée de Wandella. Et ce troisième mort, qui n’est toujours pas nommé. On se touche, comme pour se persuader que l’on est bien vivant. On a bu, chanté et dansé.
Le seul politicien autorisé à prendre la parole est Andrew Constance, élu dans la circonscription de Bega. C’est un libéral, du même parti que Morrison, mais qui a gagné le respect en défendant sa maison la lance à incendie à la main. « Nous avons été abandonnés à nous-mêmes », se plaint un pompier. « Vive la République indépendante de Cobargo », s’exclame le patron du pub. Constance évite le piège de la polémique, déplacée ce jour-là. Mais, dans les médias, il n’a pas eu de mots assez durs pour le leadership défaillant du premier ministre. Il représente l’avenir d’un parti sclérosé et décrédibilisé par la crise des incendies ; il ne serait pas étonnant qu’il perce à l’avenir sur la scène nationale. C’est en effet au sein du Parti libéral, au pouvoir pour les trois années et demie à venir, que vont se dessiner les évolutions des politiques menées. Scott Morrison paraît pour le moins forcé de faire des concessions tant sa situation est fragile.
Colère à Sydney
Mercredi 15 janvier, il est 18 heures sur le célèbre quai circulaire du port de Sydney. Une petite foule est rassemblée devant l’ancienne Maison de la douane, bâtie en 1845. Le célèbre opéra, dont le toit en forme de voiles est devenu l’emblème de la ville, n’est pas loin : samedi, à la nuit tombée, on y a projeté des images de pompiers pour rendre hommage aux héros de tout un pays. Ce mercredi, l’heure n’est pas aux hommages mais à la colère. L’association des Etudiants pour la justice climatique a appelé à un rassemblement destiné à dénoncer les choix procharbon du gouvernement. Avec le mouvement Stop Adani et Extinction Rebellion, ils sont en pointe de la mobilisation locale. « Fuck Scott Morrison », s’époumone un lycéen sous les yeux des passants goguenards.
La foule n’est pas au rendez-vous : 200 personnes tout au plus. Le timing n’est pas bon : une manifestation a déjà rassemblé quelque 30 000 personnes, vendredi 10 janvier. Un grand meeting est prévu le dimanche 26, jour de la fête nationale. « Le pays est encore en vacances scolaires et, ici, on ne manifeste pas facilement comme chez vous les Français », justifie Lilly, une organisatrice, avec un mélange d’ironie et d’envie. Mais la manifestation a beau être de faible ampleur, elle s’inscrit dans un contexte d’agitation permanente. Les autorités, particulièrement nerveuses, poursuivent systématiquement les activistes d’Extinction Rebellion et de Stop Adani lorsqu’ils s’en prennent à des investisseurs locaux ou étrangers comme l’allemand Siemens, partenaire du projet minier Adani. Lilly, qui a été arrêtée en octobre et a passé vingt-huit heures en garde à vue, s’apprête à être inculpée.
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Ce mercredi, les banderoles évoquent pêle-mêle les koalas, le lobby du charbon et Rupert Murdoch, le magnat australien des médias. Ses titres et chaînes de télé sont accusés de délibérément exagérer le nombre d’incendiaires arrêtés pour minimiser le rôle du réchauffement climatique, auquel il ne croit pas. Quant au premier ministre, « Scomo », son surnom a été transformé en « Smoko », un jeu de mot mélangeant son acronyme et le mot « smoke » (« fumée »).
L’Open d’Australie de tennis
Le sujet n’est pas pris à la légère. L’une des principales nouveautés de cette vague d’incendies sans précédent est la fumée qui a envahi les grandes villes depuis des semaines. Une vieille dame est morte peu après le réveillon pour insuffisance respiratoire à Canberra. Autre cas, celui de Courtney Partridge-McLennan, une adolescente décédée en novembre d’une crise d’asthme à Glen Innes, entre Sydney et Brisbane. Partout les urgences respiratoires sont débordées, et le port de masque filtrant est devenu chose courante dans les rues. Mais quand on fait remarquer aux Australiens que leurs mégapoles sont plus polluées que Pékin ou Shanghaï, ils marquent un instant de stupéfaction.
Le grand sujet du moment est l’Open d’Australie de tennis, prévu du 20 janvier au 2 février à Melbourne. Pourra-t-il se tenir normalement alors que les qualifications, mardi 14 janvier, ont vu une joueuse contrainte d’abandonner, au bord de l’asphyxie ? La gestion du problème par le directeur du tournoi n’a rien à envier à celle du premier ministre : nous avons suivi l’avis des experts, tout va bien, circulez, il n’y a rien à voir ! Dans un pays où le sport tient lieu de culture, l’enjeu n’est pas mince. L’honneur national est en jeu.
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Or, depuis que la question des incendies est devenue un enjeu médiatique international, une gêne transparaît. Celle qui consiste à être désignés comme les gardiens négligents d’un des plus beaux conservatoires de la nature mondiale. « Nous n’en pouvons plus d’être représentés par des élus climatosceptiques sur la BBC ou sur Fox News, explique Alex, comptable. Ces gens font passer les Australiens pour des clowns ou des arriérés. Or, nous sommes un pays riche et développé, nous devrions montrer l’exemple, même si cela ne suffirait pas à changer l’avenir de la planète. Nous avons besoin d’une perspective, de croire en l’avenir. »
Croisé dans le quartier d’affaires de Sydney, Alex regarde avec sympathie les manifestants, même s’il n’est pas question pour lui de participer à une telle action. Question de culture et d’éducation. Les étudiants, accompagnés par un imposant cordon policier, effectuent un bref sit-in devant le siège d’AGL Energy, au 200 George Street, qui participe au projet Adani.
La « tyrannie du carbone »
« Je suis optimiste, ajoute Alex. Les choses bougent, le secteur des affaires va prendre en main la question sans attendre le gouvernement. » Vœu pieux ? Il est vrai que plus grand monde, même la centrale patronale, n’ose publiquement mettre en doute le réchauffement climatique. Emma, par exemple, qui rentre de son jogging dans le quartier d’affaires : « C’est un problème compliqué, je n’ai pas d’avis car je ne suis pas spécialiste », esquive-t-elle quand on lui demande son avis sur la manifestation.
Signe des temps, Tony Abbott a perdu son siège de député aux élections générales de mai 2019 face à une candidate indépendante, une sportive ayant fait campagne sur le thème du climat et de l’environnement. Abbott a perdu, certes, mais Morrison et son parti ont gagné en faisant campagne pour les baisses d’impôt face au travailliste Bill Shorten, qui promettait de réduire les émissions de carbone et d’accélérer la transition énergétique… sans supprimer d’emplois dans l’industrie du charbon. Finalement, les électeurs ont choisi de ne pas payer « the bill »(« la facture »), obéissant au jeu de mot des libéraux, qui leur enjoignaient de ne pas régler la facture tout en rejetant les travaillistes.
Lilly, elle, ne fait confiance à aucune force politique représentée au Parlement pour mettre fin à la « tyrannie du carbone », pas même les Verts. Pour sa génération, c’est dans la rue que se décident les choses, pas sur la scène politique, corrompue par essence. « Ces incendies seront notre Tchernobyl climatique, prédit le grand écrivain Richard Flanagan, interrogé par Le Monde. Dans cinq ans, l’Australie sera soit un leader mondial dans la lutte contre le réchauffement, soit une dystopie autoritaire que ses dirigeants obligeront au suicide. » Rien de moins.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/17/australie-ces-incendies-seront-notre-tchernobyl-climatique_6026364_3244.html>
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20- Le savoir des Aborigènes d'Australie pour survivre aux futurs méga-feux, Slate, 19/01/20, 12h57
Sophie Lamberts 

Pour de nombreux leaders aborigènes, la crise à laquelle l'Australie est confrontée révèle l'échec d'une gestion des terres aveugle.
L'Australie brûle. C'est un phénomène complètement sain, normal, organique. Le pays abrite une végétation combustible et des espèces animales et végétales adaptées au feu. Mais ces espèces ne sont pas acclimatées à un feu de cette ampleur et de cette intensité. Les incendies auxquels l'Australie est actuellement confrontée sont sans précédent.
En quelques semaines, près de 10,3 millions d'hectares, soit près de la taille du Royaume-Uni, ont été ravagés par les flammes. Au moins vingt-huit personnes sont mortes. 1,25 milliard d'animaux ont été tués. Alors qu'un nombre croissant d'Australien·nes condamnent la gestion par la coalition conservatrice de Scott Morrison de cette crise sans précédent et réclament des actions urgentes pour le climat, le gouvernement, lui, fait l'autruche.
Les dirigeants conservateurs, suivis de près par Rupert Murdoch, actionnaire majoritaire de l'empire médiatique News Corporation, s'efforcent de minimiser le lien entre le changement climatique et les conditions environnementales extrêmes du pays-continent, à coup de désinformation. Leur angle d'attaque : les incendies en Australie ne représentent pas une «crise climatique» mais une «crise des incendies criminels». Dans les faits, environ 1% des terres brûlées en Nouvelle-Galles du Sud ont été officiellement attribuées à des incendies volontaires.
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/186341/connaissances-ancestrales-aborigenes-australie-survivre-mega-incendies>
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21- Australie : l'ornithorynque sous forte pression à cause du climat, AFP, 20/01/20, 06:00

Les sécheresses et autres manifestations du réchauffement climatique exercent en Australie une pression de plus en plus forte sur la population d'ornithorynques, au point de les pousser vers l'extinction, avertissent des chercheurs dans une étude publiée lundi.
Ce mammifère unique a déjà disparu de 40% de son habitat historique dans l'est de l'Australie en raison de sécheresses, de l'aménagement du territoire, de la pollution ou encore de la construction de barrages qui fragmentent ses lieux d'habitation, selon ces scientifiques du Centre pour les sciences de l'écosystème de l'Université de Nouvelle-Galles du Sud (UNSW).
Ils estiment que, si les menaces actuelles se maintiennent, les populations d'ornithorynques pourraient s'effondrer de 47 à 66% au cours des 50 prochaines années. En prenant en compte la dégradation des conditions climatiques liée au réchauffement, les populations pourraient même avoir baissé de 73% en 2070.
L'ornithorynque est actuellement considéré par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) comme une espèce "quasi menacée".
Mais les chercheurs de l'UNSW estiment que la dégradation de l'état des cours d'eau liée à la baisse des précipitations et aux vagues de chaleur assombrit l'horizon pour l'espèce.
“Ces dangers exposent l'ornithorynque à des extinctions localisées, car ils seront incapables de repeupler certaines régions", a expliqué Gilad Bino, principal auteur de l'étude.
Il est selon les chercheurs "urgent" de mener une étude nationale des risques pesant sur la population de ces mammifères pour évaluer si l'espèce doit être considérée comme "vulnérable" et s'il faut mettre en place des stratégies de protection pour "minimiser les risques d'extinction".
L'étude estime que la population totale a chuté de 50% depuis la colonisation de l'île par les Européens il y a deux siècles. Une précédente étude publiée en novembre 2018 faisait état d'une baisse de 30% sur cette période, et estimait la population à 200.000 individus.
Cette étude est publiée au moment où le pays est confronté à de très graves feux de forêt, liés à la sécheresse et aux vagues de chaleur, qui ont déjà réduit en cendres une étendue plus grande que le Portugal.
Animal nocturne, farouche, l'ornithorynque, un des rares mammifères qui pond des œufs, ne se rencontre plus aujourd'hui que dans l'est de l'Australie. Il se nourrit de vers, d'insectes et de petits crustacés.
Pourvu d'une gueule en bec de canard, d'une épaisse fourrure, de pattes et d'une queue semblables à celles du castor, il est inoffensif à ceci près que les pattes des mâles adultes sont recouvertes d'aiguillons dont le venin paralysant peut être très douloureux pour l'homme.
<https://information.tv5monde.com/info/australie-l-ornithorynque-sous-forte-pression-cause-du-climat-342282>
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22- Australie : des espèces menacées durement frappées par le feu, AFP, 20/01/20, 08:00

Les feux en Australie ont brûlé plus de la moitié de l'habitat connu de 100 plantes et animaux menacés, dont 32 espèces en danger critique d'extinction, a annoncé lundi le gouvernement.
Plus d'un milliard d'animaux ont péri dans la vague sans précédent d'incendies qui a ravagé l'est et le sud de l'île pendant des mois, brûlant une étendue plus grande que celle du Portugal.
Un bilan précis pour la faune et la flore ne sera établi que dans plusieurs semaines, car il reste des feux et certaines zones brûlées sont encore trop dangereuses à explorer, selon les autorités.
Mais le ministère de l'Environnement et de l'Energie a d'ores et déjà publié une liste préliminaire des espèces menacées de plantes, animaux et insectes qui ont perdu plus de 10% de leur habitat répertorié.
Plus de 80% des habitats connus ou probables de 49 espèces ont subi les flammes, tandis que 65 autres espèces ont vu 50 à 80% de leurs aires de peuplement affectées.
"Certaines espèces sont plus vulnérables au feu que d'autres et certaines zones ont été plus gravement brûlées que d'autres, donc une analyse plus approfondie sera nécessaire avant de pouvoir évaluer pleinement l'incidence des incendies sur le terrain", a déclaré Sally Box, commissaire aux Espèces menacées.
Les espèces menacées victimes des incendies comprenaient 272 plantes, 16 mammifères, 14 grenouilles, neuf oiseaux, sept reptiles, quatre insectes, quatre poissons et une araignée, a indiqué le ministère.
Sur les 32 espèces en danger critique d'extinction touchées par les incendies, la plupart étaient des plantes, et il y avait également des grenouilles, des tortues et trois types d'oiseaux, a-t-on ajouté de même source.
Sur le plan humain, la crise des feux de forêts a fait 28 morts. Ils ont détruit de vastes superficies de forêts vierges, décimé du bétail dans les fermes et détruit quelque 2.000 maisons.
<https://information.tv5monde.com/info/australie-des-especes-menacees-durement-frappees-par-le-feu-342280>
Sur le même sujet : 
> Incendie en Australie : les habitats de 327 espèces menacées touchés par les flammes <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/20/incendie-en-australie-les-habitats-de-327-especes-menacees-touches-par-les-flammes_6026551_3244.html>, Le Monde avec AFP, 20/01/20, 16h15
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23- Tempête de poussière et averse de grèle sur l'Australie sinistrée par les feux, AFP, 20/01/20, 09:00

Des tempêtes de poussière et des averses de grèles se sont abattues dimanche soir et lundi en différentes régions de l'Est de l'Australie, constituant de nouveaux défis dans des zones déjà sinistrées par une éprouvante crise des feux de forêts toujours pas terminée.
La grande ville de Melbourne, capitale du Victoria (sud), a vu s'abattre dimanche soir d'énormes grêlons tandis que certaines parties de cet Etat du sud du pays ont été douchées par d'intenses précipitations, perturbant le déroulement de l'Open d'Australie de tennis.
Les feux de forêts se produisent chaque année en Australie, mais la saison des incendies a été particulièrement précoce et intense cette fois, en raison d'une sécheresse prolongée dans l'immense île-continent.
Les terres qui ont brûlé depuis septembre forment ensemble une superficie plus grande que le Portugal. En plus d'avoir détruit plus de 2.000 maisons, les incendies ont également fait au moins 29 morts.
La crise est aussi écologique puisque les chercheurs estiment qu'un milliard d'animaux pourraient avoir péri.
De spectaculaires images filmées pendant le week-end dans l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud montraient la progression d'un gigantesque mur de poussière sur des localités de l'arrière-pays (Outback).
Des habitants ont décrit l'obscurité se faisant en pleine journée.
"Nous sommes habitués à devoir ramasser en vitesse le linge, à éteindre les clim' et à fermer portes et fenêtres avant l'arrivée d'une tempête de poussière", a raconté à l'AFP Ashleigh Hull, dans la ville de Dubbo.
Mais cette tempête était "beaucoup plus spectaculaire", a-t-elle poursuivi.
"Honnêtement, c'était comme dans un film apocalyptique, une énorme vague qui arrive, vraiment impressionnante, mais je préférerais qu'elle apporte de la pluie et pas de la poussière", a-t-elle dit.
Canberra a aussi été le théâtre d'une violente averse de grêle qui a arraché des branches d'arbres.
Les services d'urgence ont demandé aux gens de mettre leurs voitures à l'abri et de ne pas les laisser sous les arbres ou les lignes électriques.
Le Bureau de météorologie a exhorté les habitants du sud-est de la Nouvelle-Galles du Sud à se préparer à l'arrivée de la tempête.
"De violents orages risquent de faire des dégâts, des vents destructeurs, parfois d'énormes grêlons et de fortes précipitations susceptibles d'entraîner des crues soudaines dans les prochaines heures", a indiqué le Bureau.
Dans l'Etat du Victoria, où des feux brûlent toujours, les précipitations de la nuit ont été accueillies avec soulagement, mais les autorités ont aussi mis en garde contre les risques accompagnant ces fortes pluies, notamment la possibilité de glissements de terrain.
Elles ont également observé qu'en dépit de ces précipitations, la saison des feux de forêt était loin d'être terminée.
<https://information.tv5monde.com/info/tempete-de-poussiere-et-averse-de-grele-sur-l-australie-sinistree-par-les-feux-342311>
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24- Australie : le "continent du feu" peut-il se remettre des incendies géants qui ont dévoré des millions d'hectares ?, France Télévisions, 21/01/20, 07:01
Camille Adaoust

L'Australie est habituée aux incendies, mais les feux de ces derniers mois ont perturbé certains écosystèmes qui pourraient ne pas s'en remettre.
Le bilan est sans précédent. Les incendies qui ravagent le sud-est de l'Australie depuis septembre ont réduit en cendres plus de 10 millions d'hectares. Avec la destruction de ces milieux, Chris Dickman, professeur à l'université de Sydney, a estimé que les flammes avaient tué plus d'un milliard d'animaux (lien en anglais). Des scientifiques français font grimper ce terrible constat à un million de milliards, en y ajoutant la "biodiversité invisible", comme les parasites, et celle "discrète", constituée des "amphibiens et d'autres animaux, comme les mollusques et les arthropodes".
Alors que les pompiers australiens ont annoncé, lundi 13 janvier, avoir réussi à maîtriser le plus important "méga-feu" du pays en Nouvelle-Galles du Sud, habitants, associations et scientifiques commencent à envisager "l'après". Le lent processus de guérison semble déjà avoir commencé : fin décembre, "la vie émergeait à travers l'écorce calcinée" de certains arbres touchés à Kulnura, au nord de Sydney, remarquait un photographe dans une publication repérée par la BBC (lien en anglais).
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/asie/incendies-en-australie/australie-le-continent-du-feu-peut-il-se-remettre-des-incendies-geants-qui-ont-devore-des-millions-d-hectares_3785673.html>
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25- Pompier volontaire depuis 30 ans en Australie, Maggie n'avait jamais vu ça, AFP, 21/01/20, 13:00
Thomas Lowe

Voilà 30 ans qu'elle est volontaire contre les feux de forêt, rejoignant à chaque printemps austral cette "famille" mobilisée pour protéger leur village du littoral australien. Mais jamais Maggie McKinney, 70 ans, n'avait connu d'année aussi dramatique.
Maggie McKinney fait partie de ces personnages hauts en couleur dont regorgent les campagnes australiennes. Elle fut jadis choriste professionnelle et accompagna même sur scène la légende britannique Joe Cocker.
Il faut la voir, au quartier général des pompiers volontaires de Bermagui (sud-est de la Nouvelle-Galles du Sud), rassembler les informations qui remontent des équipes de volontaires avec lesquelles elle a tissé un lien quasi familial.
"Trente ans que je suis engagée, et la situation n'a jamais été aussi grave", dit-elle.
Les feux font partie de l'ADN de l'Australie, comme une calamité naturelle qui revient chaque année au sortir de l'hiver austral.
Mais, en raison d'une grave sécheresse, la saison des incendies a été cette fois beaucoup plus précoce et surtout plus virulente. Une crise aggravée selon les scientifiques par le réchauffement climatique.
- Les limites du volontariat -
Depuis septembre, plus de 100.000 km2 sont partis en fumée dans tout le pays, soit davantage que la superficie du Portugal. Vingt-neuf personnes ont péri, plus de 2.000 maisons ont été détruites et un milliard d'animaux pourraient avoir été tués. 
Depuis début janvier, le Sud-Est de la Nouvelle-Galles du Sud et les régions voisines de l'Est de l'Etat de Victoria, ont été parmi les plus durement touchés.
Entre deux échanges par talkie-walkie avec des équipes de volontaires sur le terrain, Maggie McKinney explique comment quatre feux dans des parcs nationaux autour de Bermagui ont fusionné en un brasier gigantesque qui menace la ville.
Elle montre du doigt sur une carte les endroits où les soldats du feu s'échinent à canaliser la progression des flammes.
Des volontaires comme elle et son équipe de 17 personnes constituent la colonne vertébrale de l'armée de petites mains luttant en Australie contre les feux de forêt depuis 1896, année où fut formée en Nouvelle-Galles du Sud la première brigade de volontaires.
Sur l'immense île-continent, maintenir un contingent professionnel serait financièrement impossible. Et cela ne servirait à rien la majeure partie de l'année.
Mais le modèle du volontariat trouve ses limites du fait de l'exode rural et du vieillissement de la population, sachant que toutes les prévisions annoncent une intensification des feux dans le futur.
- "Je les aime" -
Maggie McKinney a longtemps gagné sa vie avec son groupe de musique. Elle retrouve une même forme de fraternité ou de camaraderie dans ce contingent de pompiers volontaires, unis dans la mission de protéger les maisons des voisins. Même si la leur est menacée.
"Il arrive que des pompiers qui se battent contre les feux perdent leur maison", raconte-t-elle.
"C'est une famille. Vous ressentez quelque chose là-bas et vous ressentez quelque chose là-dedans", dit-elle en se frappant le thorax.
"En un sens, c'est quelque chose de magnifique d'être ainsi liés au sein de la brigade. Je les aime", poursuit-elle en retenant une larme, lors d'un rare moment où cette dure-à-cuire laisse échapper une émotion, sous l'effet de la fatigue accumulée en 19 jours consécutifs de boulot.
Mais Maggie McKinney se reprend quand on la lance sur la question du rôle du réchauffement climatique et du refus du gouvernement conservateur d'agir davantage.
"Il y a peut-être un peu de posture politique sur la question du réchauffement climatique", lâche-t-elle. "Mais quelque chose est bien en train de changer. Ça n'a jamais été comme ça."
"Les gens sont en colère quant au manque de leadership. On a l'impression que le Premier ministre vit dans une bulle."
Ardent défenseur du puissant secteur du charbon, le chef du gouvernement Scott Morrison a plusieurs fois été chahuté lors de ses visites sur le terrain, en raison du manque d'aides fédérales dans la lutte contre les incendies, mais aussi de son inaction sur la question du climat. 
Le Premier ministre avait aussi été vivement critiqué pour être parti en vacances en famille à Hawaï alors que son pays brûlait.
Pour aider les brigades de volontaires comme celle de Maggie McKinney, l'exécutif a finalement mobilisé 3.000 réservistes, la plus importante mobilisation en Australie en temps de paix.
<https://information.tv5monde.com/info/pompier-volontaire-depuis-30-ans-en-australie-maggie-n-avait-jamais-vu-ca-342543>
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26- Les feux menacent la santé mentale des Australiens, Reporterre, 21/01/20
Lilas-Apollonia Fournier, Melbourne (Australie), correspondance

Les incendies qui détruisent la côte est australienne depuis septembre atteignent aussi le moral des habitants, en campagne et en ville. Les conséquences psychologiques des incendies du « samedi noir » de 2009 (173 morts) s’étaient fait sentir jusqu’à cinq ans après le drame.
« Cet été est bizarre », constate Rob, la cinquantaine passée, qui fait face ce jour-là à la rivière Yarra, qui traverse Melbourne. « Les incendies qui touchent la côte est sont dramatiques. On en a eu des feux dans le pays, mais jamais d’une telle ampleur. Les gens sont tristes et ça change même le temps ici, en ville. » Il raconte comment il s’est senti déprimé pendant les fêtes de fin d’années, car d’épais nuages recouvraient le ciel. « Je me demande s’ils vont maintenir les tournois, avec la pollution qu’on a eue »,s’interroge-t-il, en montrant d’un signe de tête les infrastructures de l’Australian Open au loin. 
L’Australien fait référence au pic de pollution qui a frappé la ville et a atteint un « niveau dangereux » mardi 14 janvier. Plusieurs joueurs ont dû abandonner leurs matchs ou entraînements et les autorités ont conseillé aux habitants de rester chez eux. « Je me suis sentie déprimée et anxieuse. J’avais un peu de mal à respirer et j’ai imaginé la situation que vivent les gens dans les zones en danger », raconte Kat, une habitante du quartier de South Melbourne. 
Rob et elle ne sont pas les seuls à être d’une humeur morose. Pour Yuming Guo, chef du service de recherches sur le climat et la qualité de l’air à l’université Monash de Melbourne, « les incendies ont un réel effet sur la santé mentale des Australiens. Le pic de pollution entraîne une faible visibilité et les gens se sentent dépressifs », remarque-t-il. 
« Cette période est particulièrement éprouvante pour tout le monde à travers le pays », affirme Christine Morgan, directrice de la Commission nationale de la santé mentale. « Les conséquences psychologiques des incendies du “samedi noir” de 2009 [qui ont brûlé une partie du Victoria et fait 173 morts] se sont fait sentir jusqu’à cinq ans après la catastrophe. » 
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Les-feux-menacent-la-sante-mentale-des-Australiens>
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En audio
27- Dans le feu de la forêt australienne, la douleur des hommes et des animaux, France Inter, Profession Reporter, 19/01/20, 07h16

Dans la profession reporter, on peut penser que la couverture d'un incendie obéit à un mode opératoire classique. Ce n'est pas tout à fait vrai, surtout quand il s'agit de le vivre à l'étranger. Les comportements devant le feu ne sont pas les mêmes. Gaële Joly, grand reporter à franceinfo en a fait l'expérience.
>> Suite à (ré)écouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/profession-reporter/profession-reporter-19-janvier-2020>
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En images
28- Pourquoi les incendies en Australie sont-ils si vastes et violents cette année ?, Blog Les Décodeurs, 12/01/20, 10h00
Arthur Carpentier

L’Australie vit depuis depuis septembre 2019 l’une des saisons de feux de brousse les plus dévastatrices de son histoire. 
Plus de dix millions d’hectares ont été détruits par les violents incendies que subit l’Australie depuis septembre, ce qui place cet été 2019-2020 parmi les saisons de feux de brousse les plus dévastatrices qu’ait jamais connues le pays.
Nourrie par la sécheresse, cette catastrophe a ravivé le débat national sur la lutte contre le réchauffement climatique, d’autant que le premier ministre, Scott Morrison, est critiqué pour son manque d’ambition. Pourquoi les incendies en Australie sont-ils si vastes et violents cette année ? Quelle part le changement climatique joue-t-il ?
> Réponse en vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/video/2020/01/12/pourquoi-les-incendies-en-australie-sont-ils-si-vastes-et-violents-cette-annee_6025584_4355770.html <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/video/2020/01/12/pourquoi-les-incendies-en-australie-sont-ils-si-vastes-et-violents-cette-annee_6025584_4355770.html>>
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29- Mobilisation pour venir en aide aux animaux en danger d'Australie, LCI, 17/01/20, 17:46 
La rédaction de LCI

Espèces en danger - Les terribles incendies qui ravagent l'Australie depuis le mois de septembre ne font pas que des victimes parmi la population. Sur le plan du règne animal, le bilan est lui aussi catastrophique. Face à un gouvernement qui tarde à réagir, associations et particuliers se mobilisent.
Une course contre la montre est engagée pour sauver un maximum d'animaux, notamment des koalas, victimes des incendies dévastateurs sur l'île Kangourou, connue pour être les "Galapagos" de l'Australie. Le sol calciné par les flammes est jonché de cadavres d'animaux qui ont péri lors des feux qui ont balayé, il y a deux semaines, cette île située au sud de l'immense île-continent. Depuis septembre, des feux de forêt d'une ampleur sans précédent ont dévasté des régions entières du sud et de l'est de l'Australie, causant la mort de plus d'un milliard d'animaux. Associations et particuliers se mobilisent pour tenter de leur venir en aide, comme LCI vous l'explique dans la vidéo ci-dessus : 
>> Suite à lire et à voir à : 
<https://www.lci.fr/international/video-mobilisation-pour-venir-en-aide-aux-animaux-en-danger-d-australie-2143053.html>
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30- Pluies et orages en Australie : un début de soulagement pour les habitants, TF1, journal de 13h, 18/01/20

De fortes pluies ont frappé l'Australie depuis quelques jours. Pour les habitants, c'est un véritable soulagement.
Cela fait quatre mois que l'Australie est ravagée par les flammes. Mais avec l'arrivée des fortes pluies notamment dans le sud-est du pays, plusieurs feux ont pu être éteints. Autour de Sydney, il n'en reste plus que 75. Les habitants, de leur côté, sont soulagés. Des pluies abondantes sont encore prévues en début de semaine.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lci.fr/international/video-pluies-et-orages-en-australie-un-debut-de-soulagement-pour-les-habitants-2143117.html>
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31- Incendies en Australie : quels facteurs déclenchent les incendies en série ?, France 2, journal de 20h, 18/01/20

Dans le sud de l'Australie, les incendies non maîtrisés sont toujours d'actualité en raison de la sécheresse. Quelles sont les raisons de ces violents feux ravageurs ?
En Australie, les incendies ont causé la mort de 28 personnes et détruit des millions d'hectares. La faune et la flore sont impactées. Le journaliste Nicolas Chateauneuf analyse les facteurs déclenchants dans une chronique. "2019 est l'année la plus chaude qu'a connue l'Australie depuis 110 ans avec des vagues de chaleur extrême : presque 49°C à Sydney début janvier. Dans ces conditions, la végétation a littéralement séché sur pied et résultat, il a suffi comme toujours, d'un court-circuit ou d'un mégot de cigarette le long de la route pour déclencher un feu de forêt", explique Nicolas Chateauneuf.
> Plateau à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/asie/incendies-en-australie/incendies-en-australie-quels-facteurs-declenchent-les-incendies-en-serie_3790641.html>
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32- Australie : les intempéries s'enchaînent, France 2, journal de 13h, 20/01/20

Après les incendies et les inondations, l'Australie a été touchée par des orages de grêle et des tempêtes de poussière.
Un mur de poussière s'est abattu sur le Sud-Est australien. Sur des images amateurs, des vents violents à plus de 100 km/h emportent un gigantesque nuage qui engloutit des automobilistes et plonge la région de Dubbo dans l'obscurité totale pendant plusieurs heures. Après la tempête, le toit d'une école s'est envolé, sans faire de victimes. Depuis dimanche 19 janvier au soir, les éléments se déchaînent en Australie.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/asie/incendies-en-australie/australie-les-intemperies-s-enchainent_3793011.html>
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– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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