[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (vendredi 24 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 24 Jan 07:57:31 CET 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.).
1- Transport maritime : la teneur en soufre des carburants est limitée à 0,5 % à l'échelle mondiale <https://www.actu-environnement.com/ae/news/teneur-soufre-carburant-bateau-limitee-34747.php4>, Actu-environnement, 03/01/20, 16h26 
2- Un pas important vers la production d'un acier neutre en carbone grâce à de l'hydrogène écologique <https://www.techno-science.net/actualite/pas-important-vers-production-acier-neutre-carbone-grace-hydrogene-ecologique-N19148.html>, Techno-sciences, 04/01/20, 14:00
3- Des gestes pour passer l’hiver au chaud sans monter le thermostat <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/06/des-gestes-pour-passer-l-hiver-au-chaud-sans-monter-le-thermostat_6024874_3244.html>, Le Monde, 06/01/20, 00h25
4- Chronique. Pour ou contre les terrasses chauffées <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2020/01/06/pour-ou-contre-les-terrasses-chauffees_6024877_4497916.html>, Le Monde, 06/01/20, 00h35
5- Reportage. Côte d’Ivoire : la future centrale à charbon divise <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/06/cote-d-ivoire-la-future-centrale-a-charbon-divise_6024901_3234.html>, Le Monde, 06/01/19, 09h14
6- L'Ethiopie, en manque d'électricité, défend son barrage sur le Nil <https://www.geo.fr/environnement/lethiopie-en-manque-delectricite-defend-son-barrage-sur-le-nil-199329>, AFP, 07/01/20, 13:00
7- Le gouvernement lance sa nouvelle prime à la rénovation énergétique <https://www.lepoint.fr/societe/le-gouvernement-lance-sa-nouvelle-prime-a-la-renovation-energetique-08-01-2020-2356764_23.php>, AFP, 08/01/20, 14:00
8- Tribune. « La 5G est-elle vraiment utile ? » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/09/5g-ne-sommes-nous-pas-en-train-de-confondre-ce-qui-est-nouveau-avec-ce-qui-est-utile-ce-qui-semble-urgent-avec-ce-qui-est-important_6025291_3232.html>, Le Monde, 09/01/20, 12h38 
9- Trump veut assouplir une loi environnementale pour accélérer les chantiers <https://www.lefigaro.fr/flash-eco/trump-veut-assouplir-une-loi-environnementale-pour-accelerer-les-chantiers-20200109>, AFP, 09/01/20, 18:00
10- Donald Trump s’en prend à une loi de protection de l’environnement héritée de Nixon <https://www.lemonde.fr/international/article/2020/01/10/donald-trump-s-en-prend-a-une-loi-de-protection-de-l-environnement-heritee-de-nixon_6025404_3210.html>, Le Monde, 10/01/20, 10h39
11- La centrale à charbon du Havre fermera le 1er avril 2021 <https://www.lemondedelenergie.com/centrale-charbon-havre-fermeture-1er-avril-2021/2020/01/10/>, AFP, 10/01/20, 13:00
12- Le Brésil défend les mines de l'Amazonie devant des Européens <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/le-bresil-defend-les-mines-de-l-amazonie-devant-des-europeens_140397>, AFP, 11/01/20, 02:00 
13- Terrasses chauffées : les villes invitées à en finir avec une « hérésie » climatique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/11/terrasses-chauffees-les-villes-invitees-a-en-finir-avec-une-heresie-climatique_6025539_3244.html>, Le Monde, 11/01/20, 11h34
14- Inde : destruction de deux complexes luxueux violant les lois environnementales <https://www.rtl.be/info/monde/international/inde-destruction-de-deux-complexes-luxueux-violant-les-lois-environnementales--1187461.aspx>, AFP, 11/01/20, 12:00
15- Diesel : les nouveaux véhicules dépassent le seuil légal d’émissions de particules lors du nettoyage de leur filtre <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/13/diesel-les-nouveaux-vehicules-depassent-le-seuil-legal-d-emissions-de-particules-lors-du-nettoyage-de-leur-filtre_6025649_3244.html>, Le Monde, 13/01/20, 12h45
16- Le gouvernement cherche la clé pour juguler le bétonnage des terres <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/14/le-gouvernement-cherche-la-cle-pour-juguler-le-betonnage-des-terres_6025791_3234.html>, Le Monde, 14/01/20, 10h07
17- Factuel. En Sologne, luxe, golf et immobilier <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/14/en-sologne-luxe-golf-et-immobilier_6025751_3234.html>, Le Monde, 14/01/20, 10h08
18- Transition énergétique : Bruxelles lance son plan pour un financement à plusieurs milliards <https://www.liberation.fr/depeches/2020/01/14/bruxelles-lance-son-plan-pour-un-financement-a-plusieurs-milliards-de-la-transition-energetique_1772890>, AFP, 14/01/20, 12:00
19- Décryptage. Barrage de la Renaissance : l’Afrique du Sud peut-elle résoudre le conflit sur les eaux du Nil ? <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/01/14/barrage-de-la-renaissance-l-afrique-du-sud-peut-elle-resoudre-le-conflit-sur-les-eaux-du-nil_6025859_3212.html>, Le Monde Afrique, 14/01/20, 19h00
20- Intrusion dans une centrale nucléaire : des peines allégées pour les militants mais alourdies pour Greenpeace <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/15/intrusion-dans-une-centrale-nucleaire-des-peines-allegees-pour-les-militants-mais-alourdies-pour-greenpeace_6026012_3244.html>, Le Monde, 15/01/20, 22h39
21- Le secteur de la croisière défend sa transition énergétique <https://www.challenges.fr/economie/le-secteur-de-la-croisiere-defend-sa-transition-energetique_693963>, AFP, 16/01/20, 10:00
22- De l'hydrogène vert sera produit dès 2021 en Vendée <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/de-l-hydrogene-vert-sera-produit-des-2021-en-vendee_140538>, AFP, 16/01/20, 13:00
23- Calendrier, indemnités : l'Allemagne avance vers la sortie du charbon <https://www.geo.fr/environnement/calendrier-indemnites-lallemagne-avance-vers-la-sortie-du-charbon-199493>, AFP, 16/01/20, 16:00
En audio
24- Pourquoi la France veut accélérer dans l’informatique quantique <https://www.rtl.fr/actu/futur/pourquoi-la-france-veut-accelerer-dans-l-informatique-quantique-7799859740>, RTL, C’est notre Planète, 09/01/20, 09:58
En images
25- Aide à la rénovation énergétique : la prime d'EDF pour changer de chaudière <https://www.lci.fr/conso-argent/aide-a-la-renovation-energetique-la-prime-d-edf-pour-changer-de-chaudiere-2106735.html>, TF1, journal de 20h, 06/01/20
26- Nouvelle aide pour les travaux d'économie d'énergie : qui pourra bénéficier de Ma Prime Rénov' ? <https://www.lci.fr/conso-argent/video-nouvelle-aide-pour-les-travaux-d-economie-d-energie-qui-pourra-profiter-de-ma-prime-renov-2142276.html>, TF1, journal de 20h, 08/01/20
27- Plan B : sur la piste des chercheurs d’or illégaux qui détruisent la forêt de Guyane <https://www.lemonde.fr/videos/video/2020/01/13/plan-b-comment-les-chercheurs-d-or-detruisent-la-foret-en-guyane_6025718_1669088.html>, Le Monde, maj le 14/01/20, 10h11

Bien à vous,
Florence

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

NOS VŒUX : "Choisir aujourd'hui pour ne pas subir demain. Pour éviter d'être coupable de non-assistance à planète et humanité en danger, nous n’avons que deux choix : ou laisser le temps nous dicter la mutation et l’avenir n’est désespérant que dans cette hypothèse ; ou conduire ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Subir ou choisir. Ouvrir ou non le Chapitre 2 de notre Histoire collective et individuelle, tel est le défi que nous avons à relever tous ensemble." Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme
TECHNOLOGIES DU JOUR : — Des fournisseurs d'électricité, des fournisseurs de technologie, des chercheurs et des partenaires de l'industrie sidérurgique ont lancé une usine pilote pour produire de l'hydrogène en utilisant de l’électricité issue d'énergies renouvelables. (cf. item 2)
— Grâce à la technologie de l’informatique quantique, il est possible de diviser par un million le coût énergétique du calcul. C’est d’autant plus appréciable lorsque l’on sait que le calcul et le stockage de données sur internet génèrent d’énormes dépenses d'énergies. (cf. item 24)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Des solutions pour être bien chez soi sans augmenter le chauffage même en période de grand froid. (cf. item 3)
— Ma Prime Rénov', la nouvelle aide pour les travaux d'économie d'énergie vient d’être présentée : qui pourra en bénéficier ? (cf. item 7, suite & 26)
— La jeune entreprise nantaise Lhyfe clôture une levée de fonds de 8 millions d’euros auprès d’acteurs publics et privés pour produire, à partir de 2021, de l’hydrogène « vert », ou décarboné, à proximité du parc éolien de Bouin, en Vendée. (cf. item 22 & suite)
COLÈRE DU JOUR : La première centrale à charbon thermique d’Afrique de l’Ouest devrait voir le jour en 2024, à San Pedro en Côte d’Ivoire, suscitant la colère d’habitants et de militants écologistes. (cf. item 5)
QUESTIONNEMENTS DU JOUR : — Quel boum de consommation énergétique et quels risques économiques représente le déploiement de la 5G ? (cf. item 8)
— Comment atteindre l’objectif de « zéro artificialisation nette » des sols ? (cf. item 16 & 17)
DÉRÉGLEMENTATION DU JOUR : Donald Trump a annoncé un projet d'affaiblissement des règles de protection de l'environnement afin de faciliter la construction d'autoroutes, d'aéroports ou encore d'oléoducs, une nouvelle salve dans le mouvement de déréglementation engagé par le président américain depuis 2017. (cf. item 9 & 10)
DÉCISION DU JOUR : La centrale à charbon du Havre (Seine-Maritime) fermera le 1er avril 2021, alors que la France veut renoncer à cette source d'énergie très polluante, ont indiqué le gouvernement et EDF. (cf. item 11)
CHIFFRE DU JOUR : En hiver, chauffer une terrasse de café de 12 m2 pendant une journée reviendrait à faire rouler un SUV pendant 350 km. (cf. item 13 & 4)
RADICALITÉ DU JOUR : Dans une décision exceptionnellement ferme à l'encontre ses constructeurs violant les lois environnementales, les autorités indiennes ont fait détruire deux immeubles luxueux en bord de lagune à Kochi, dans le sud du pays. (cf. item 14)
DÉPASSEMENT DU JOUR : Lors du nettoyage automatique de leur filtre, les nouveaux véhicules diesel rejettent jusqu’à mille fois plus de particules dépassant le seuil légal d’émissions. Or ces particules ont été classées cancérogènes par l’Organisation mondiale de la santé en 2012. (cf. item 15)
LANCEMENT DU JOUR : La Commission von der Leyen a dévoilé à Strasbourg son plan pour financer une transition énergétique "juste". Le « mécanisme de transition équitable » doit générer 100 milliards d’euros en 7 ans et permettre à l’Union européenne d’accompagner les pays les plus éloignés de l’objectif de neutralité carbone en 2050. (cf. item 18 & suite)
MÉDIATION DU JOUR : A propos du barrage de la Renaissance sur les eaux du Nil, une médiation est recherchée entre l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan et un compromis est esquissé. (cf. item 6, 19 & suite)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
______________________________________________________________________________________________________________________
1- Transport maritime : la teneur en soufre des carburants est limitée à 0,5 % à l'échelle mondiale, Actu-environnement, 03/01/20, 16h26 
Rachida Boughriet

Depuis le 1er janvier 2020, selon la nouvelle réglementation de l'Organisation maritime internationale (OMI), l'ensemble de la flotte mondiale de navires doit réduire ses émissions d'oxydes de soufre (SOx). La teneur en soufre dans les carburants marins est ainsi abaissée de 3,5 % à 0,5 %.
Limiter ces émissions provenant des navires « permet de réduire la pollution atmosphérique et d'offrir un environnement plus sain », souligne l'OMI. La réduction des émissions de SOx « permet également de réduire les matières particulaires, qui sont de minuscules particules nocives qui se forment lorsque le combustible est brûlé ». Pour respecter les nouvelles règles de l'OMI, les navires peuvent être équipés de moteurs qui utilisent différents combustibles ayant une teneur en soufre « très faible, voire nulle, comme le gaz naturel liquéfié ou les biocarburants ». Ils peuvent aussi se doter de dispositifs d'épuration des gaz d'échappement, également appelés « épurateurs », qui éliminent les oxydes de soufre de ces gaz émis par les moteurs des navires.
Cette nouvelle réglementation s'applique à l'ensemble des pays, à l'exception des zones spéciales à basses émissions dites zones ECA (pour « emission control area »), dans lesquelles la limite en soufre est de 0,1 %. « La région Manche-Mer du Nord est aujourd'hui une zone ECA. La France porte également le projet de création d'une telle zone en Méditerranée, région où le trafic maritime est intense et la question de la qualité de l'air au cœur des préoccupations des habitants », a indiqué le ministère de la Transition écologique. La ministre Élisabeth Borne s'est félicitée de cette entrée en vigueur mondiale, « qui représente un jalon fondamental dans l'action engagée par le secteur maritime pour réduire son impact sur la santé publique et sur l'environnement ».
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/teneur-soufre-carburant-bateau-limitee-34747.php4 <https://www.actu-environnement.com/ae/news/teneur-soufre-carburant-bateau-limitee-34747.php4>>
______________________________________________________________________________________________________________________
2- Un pas important vers la production d'un acier neutre en carbone grâce à de l'hydrogène écologique, Techno-sciences, 04/01/20, 14:00
Redbran - Source: © Union européenne, [2019] / CORDIS

Des fournisseurs d'électricité, des fournisseurs de technologie, des chercheurs et des partenaires de l'industrie sidérurgique ont lancé une usine pilote pour produire de l'hydrogène en utilisant de l'électricité issue d'énergies renouvelables.
Occupant une place vitale dans la vie moderne, l'acier est indispensable à la construction, aux infrastructures, à la machinerie et aux produits ménagers, mais possède également une empreinte carbonique énorme. Selon un document de synthèse publié par la World Steel Association, une moyenne de 1,83 t de CO2 a été émise pour chaque tonne d'acier produite en 2017. "L'industrie sidérurgique génère entre 7 et 9 % des émissions directes issues de la consommation mondiale en carburants fossiles." 
Dans le cadre des efforts déployés pour réduire radicalement les émissions de CO2 engendrées par la production sidérurgique, diverses technologies sont développées et testées. L'hydrogène est de plus en plus perçu comme une alternative viable pour faciliter la transition énergétique. Le projet H2Future, financé par l'UE, vise à découvrir de nouvelles méthodes pour l'approvisionnement énergétique et à ouvrir la voie vers la décarbonisation progressive de la production sidérurgique. Il a lancé une usine pilote à Linz, en Autriche, pour produire de l'hydrogène écologique à partir d'électricité renouvelable. 
L'usine a une capacité de 6 MW et peut générer 1 200 m3 d'hydrogène écologique, comme l'indique un communiqué de presse conjoint publié sur le site web de voestalpine, partenaire du projet. Le communiqué de presse ajoute que le projet représente "une étape importante pour l'application industrielle de l'électrolyse comme pierre angulaire de futures applications industrielles dans l'industrie sidérurgique, le raffinage, la fabrication d'engrais et d'autres secteurs industriels exigeant d'importantes quantités d'hydrogène. Il jettera les bases pour de futurs projets à l'échelle industrielle."
> Suite à lire à :
<https://www.techno-science.net/actualite/pas-important-vers-production-acier-neutre-carbone-grace-hydrogene-ecologique-N19148.html <https://www.techno-science.net/actualite/pas-important-vers-production-acier-neutre-carbone-grace-hydrogene-ecologique-N19148.html>>
______________________________________________________________________________________________________________________
3- Des gestes pour passer l’hiver au chaud sans monter le thermostat, Le Monde, 06/01/20, 00h25
Cécile Peltier  

Chaque premier lundi du mois, « La Matinale » vous propose une série d’habitudes à adopter pour réduire votre impact sur la planète. Aujourd’hui, des solutions pour être bien chez soi sans augmenter le chauffage même en période de grand froid. 
La liste de la matinale
« T’as froid ? Tu n’as qu’à augmenter le chauffage ! » Et si cette petite phrase qu’on prononce presque sans réfléchir faisait bientôt partie du passé ?
Le chauffage représente 60 % de la consommation d’énergie d’un logement. Coûteux pour vous, il l’est aussi pour la planète : le bâtiment, en France, c’est 45 % de la consommation d’énergie et un quart des émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique et de l’érosion de la biodiversité. « Si la France veut atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, le plus gros effort, avec le transport repose sur le bâtiment », observe Danyel Dubreuil, coordonnateur de l’initiative « Rénovons » au sein du CLER (Réseau pour la transition énergétique). Cette bataille passe notamment par la rénovation complète des 35 millions de logements, dont 7,5 millions sont mal isolés, aux normes « bâtiment basse consommation » (BBC) – pour l’instant, on en est loin...–, le développement des énergies renouvelables ou encore le changement de nos habitudes.
« Un degré de moins chez soi, c’est 10 % d’économie d’énergie et autant d’émissions de CO2 en moins », indique Florence Clément, coordinatrice de l’information grand public à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).
Comment s’y prendre pour passer l’hiver au chaud sans tourner le thermostat au maximum ? Voici une série de gestes à adopter pour agir dès maintenant.
> Lire aussi  Une course de lenteur pour sauver la Terre
Niveau débutant : se calfeutrer et réguler son chauffage
1) Lutter contre l’humidité. Le premier conseil, en matière de chauffage, est de ne pas se fier uniquement à la température affichée par le thermomètre. « Vous pouvez chauffer à 20 °C et avoir une désagréable sensation de froid. Il y a d’autres facteurs qui jouent, comme l’humidité ou les courants d’air », remarque Florence Clément. En se déposant sur votre corps, les minuscules gouttelettes d’eau en absorbent les calories. Pour y remédier, installez des déshumidificateurs et vérifiez que votre ventilation fonctionne bien en plaçant une feuille de papier très fine à l’entrée : « La feuille doit adhérer à la bouche d’extraction. Si ce n’est pas le cas, c’est qu’il n’y a pas assez de tirage », poursuit-elle. Dans tous les cas, pensez à aérer entre cinq et dix minutes par jour maximum pour renouveler l’air.
2) Se calfeutrer contre le froid. Outre l’humidité, les courants d’air qui s’engouffrent sous les fenêtres et les portes de votre maison ou de votre appartement contribuent à neutraliser les effets du chauffage. Refaire les joints des fenêtres, installer un boudin au pied de la porte d’entrée, et pourquoi pas un « grand rideau comme chez nos grands-parents sont des petits gestes efficaces », assure Florence Clément. Pensez aussi, si vous habitez une maison ancienne à installer une trappe à votre cheminée, « véritable gouffre d’entrée d’air froid ! ».
3) Réguler son chauffage. Maintenant que vous avez repris le contrôle sur la circulation de l’air, il est temps de s’attaquer au chauffage : installables facilement sur quasiment tous les radiateurs et les chaudières, le thermostat et la programmation permettent d’adapter la température selon les heures de la journée - plus frais la nuit ou lorsque vous êtes absent : « Pour plus de confort, pensez à le rallumer une heure avant votre retour en appartement, deux heures dans une maison mal isolée, et plutôt trois si votre logement est ancien », recommande Nicolas Pichot, chargé de mission habitat au sein de Rénovation 42 à Saint-Etienne (Loire). A la clé : une économie de 5 % à 15 % pour un investissement compris entre « 150 et 400 euros l’installation d’une régulation programmable, selon les modèles, et 50 à 100 euros par robinet thermostatique », indique Florence Clément.
Niveau intermédiaire : donner du sien
1) Fermer les volets. Si vous avez des volets, prenez l’habitude de les clore chaque jour dès la nuit tombée, et de tirer les rideaux. Une petite contrainte, pour un grand effet : « L’air bloqué entre la fenêtre et le volet se transforme en isolant », pointe Florence Clément. Si votre logement n’en est pas équipé, c’est peut-être le moment d’investir. La journée, en revanche, ouvrez en grand afin de bénéficier du radiateur naturel que constitue le soleil.
2) Baisser le chauffage. Pour la santé comme pour l’environnement, l’Ademe estime que la température idéale de votre logement se situe autour de 19 °C le jour, et 17 °C la nuit. Impossible à supporter lorsqu’on a pris l’habitude de vivre en t-shirt à des chaleurs tropicales ? « L’idée n’est pas de chauffer toutes les pièces à 19 °C, mais d’atteindre cette température en moyenne sur l’ensemble du logement », nuance Florence Clément. La pièce à vivre peut-être à 21 °C, en revanche la salle de bain ou la chambre d’amis qu’on n’utilise moins, n’ont pas besoin d’être chauffées à fond.
3) Mettre un pull. Pour apprécier la fraîcheur sans peiner, prenez l’habitude de superposer les couches de vêtements en privilégiant « les textiles comme la laine, qui emprisonnent l’air », glisse Nicolas Pichot. La nuit en particulier, n’hésitez pas à jouer à la princesse au petit pois en rajoutant des couvertures. Et pourquoi pas une petite bouillotte pour les plus frileux ?
4) Allumer le feu. Si votre logement est chauffé à l’électricité ou au gaz de ville, adopter en appoint un poêle à bois, à bûches ou à granulés, peut permettre de gagner en confort, sans gros investissements. Plus efficace qu’une cheminée classique – le poêle restitue près de 95 % de la chaleur produite, contre 10 % seulement pour un foyer ouvert –, il est aussi plus écologique : « une flambée classique dégage beaucoup de poussière dans l’atmosphère », observe Nicolas Pichot. Pour bien faire, choisissez un modèle labellisé « Flamme verte sept étoiles ». Vous pouvez aussi équiper votre cheminée d’un insert.
> Lire aussi  Neuf gestes pour réduire sa facture d’énergie (sans prendre de douches froides)
Niveau confirmé : entreprendre des travaux de rénovation thermique
1) Oser la rénovation thermique. Si vous habitez un logement construit il y a plus de dix ans environ, il y a de grandes chances que l’isolation laisse à désirer. Si voulez vraiment réduire votre empreinte carbone, et disposez d’un peu d’argent à investir, c’est LE point à améliorer. Des entreprises peu scrupuleuses surfent sur les aides publiques pour essayer de vous vendre des travaux de rénovation énergétique, mais attention : en la matière, il est important de « faire les choses dans l’ordre, à savoir d’abord isoler le toit, puis le plancher, les murs, et enfin les fenêtres avant de changer son chauffage », insiste Danyel Dubreuil.
Le « must » reste la rénovation complète et performante, qui permet en une seule fois l’isolation des menuiseries extérieures, du toit, des murs (par l’intérieur ou l’extérieur), du plancher bas, l’installation d’un système de chauffage performant et d’une ventilation double flux. « C’est le seul moyen d’isoler correctement son logement et de réduire durablement la facture énergétique », assure Vincent Legrand, directeur général de l’entreprise sociale Dorémi et gérant de l’institut Négawatt.
Sachant qu’une rénovation énergétique complète coûte très cher (plusieurs dizaines de milliers d’euros), il importe de bien choisir son moment – des travaux importants ou un ravalement par exemple. Et de se faire accompagner afin de bénéficier des solutions techniques adéquates et des nombreuses aides existantes. Les 840 conseillers du réseau Faire (Faciliter, accompagner et informer pour la rénovation énergétique) sont à votre disposition. Il existe aussi selon les territoires des plateformes locales ou régionales ou des acteurs comme Dorémi.
> Lire aussi  « Grâce à Dorémi, on se chauffe mieux, pour moins cher ! »
2) Convaincre ses voisins. Lorsqu’on vit en appartement, impossible de se lancer dans une rénovation thermique sans le feu vert de la copropriété. Et ce n’est pas une mince affaire... « Si le projet n’est pas mûr, allez d’abord en discuter avec les conseillers du réseau Faire, c’est gratuit, recommande Raphaël Claustre, directeur d’Ile-de-France Energies. Puis, discutez-en avec les autres copropriétaires. Si vous rencontrez une oreille attentive, essayez alors de les conduire à réaliser un audit architectural, énergétique et financier payant par un bureau d’études ou une société de tiers financement comme la nôtre. »
La plate-forme régionale qu’il dirige est spécialisée dans l’accompagnement des copropriétés à la rénovation globale. Diagnostic, conception du programme de travaux, simulations financières, puis suivi du chantier, leurs experts sont là du début à la fin du projet.
Argument massue pour convaincre vos voisins : «  Une copropriété qui lance une rénovation énergétique complète et performante a droit à des prêts collectifs sans condition et des aides très importantes», insiste Raphaël Claustre. Pour une durée d’amortissement comprise entre « cinq et quinze ans ». Et même avant, si on revend entre-temps. Dans une étude menée fin 2018, les notaires confirment l’impact de la classe énergétique sur le prix de revente, en particulier dans les zones où le marché est moins embouteillé : « Les appartements anciens d’étiquette A et B sont vendus en moyenne entre 6 et 21 % plus cher que les appartements d’étiquette D», conclut Raphaël Claustre.
3) Passer aux énergies renouvelables. Quitte à faire un geste pour la planète, et si vous en profitiez pour opter pour les énergies renouvelables ? Dans l’idéal, « votre chauffage fonctionnera alors uniquement à l’électricité, issue de sources d’énergie totalement durables, insiste Danyel Dubreuil. Cela demande un bâtiment performant et des consommations très réduites, ce qui n’est pas toujours évident. » Autres solutions : s’équiper d’une chaudière à bois – 6 000 à 20 000 euros –, d’une pompe à chaleur géothermique – 10 000 à 15 000 euros, pose comprise – ou aérothermique – 13 000 à 20 000 euros, pose comprise. Relativement chères à l’achat, les pompes à chaleur « sont économes à l’usage et performantes », assure l’Ademe dans son guide « Une maison plus écologique ».
Un pas vers la « neutralité carbone » que vise le projet de loi relatif à la transition énergétique (énergie climat) à l’horizon  2050…
> Lire aussi  Canicule : les gestes pour réduire la température chez soi sans climatisation
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/06/des-gestes-pour-passer-l-hiver-au-chaud-sans-monter-le-thermostat_6024874_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/06/des-gestes-pour-passer-l-hiver-au-chaud-sans-monter-le-thermostat_6024874_3244.html>>
______________________________________________________________________________________________________________________
4- Chronique. Pour ou contre les terrasses chauffées, Le Monde, 06/01/20, 00h35
Nicolas Santolaria

Les résistances électriques qui irradient sur les terrasses sauvent le chiffre d’affaires des cafetiers en hiver, et les doigts des fumeurs qui ne savent plus où se mettre… Mais est-ce bien raisonnable ?
Une terrasse chauffée à la terrasse d’un bistrot en plein hiver, est-ce aberrant à l’heure où la défense de l’environnement est devenue primordiale ? Ou au contraire cette indignation n’est-elle que du greenwashing opportuniste ? Débat.
• Contre : une aberration écologique
Depuis le 1er janvier, Rennes est devenue la première métropole en France à bannir les terrasses chauffées des restaurants et des bars. « Avec le défi écologique qui est devant nous, on doit être exemplaire sur l’espace public », a expliqué le maire adjoint Marc Hervé (PS), en charge du commerce.
De fait, ces parasols chauffants fonctionnant au gaz ont tout de l’aberration écologique, à l’heure où il devient de plus en plus urgent de se montrer écoresponsables. Pour ses opposants, deviser d’un ton badin sous un poêle est moralement insoutenable à l’heure de la fonte des pôles. Si l’on en croit un calcul effectué il y a quelques années par Jean-Marc Jancovici, fondateur du cabinet de conseil en transition énergétique Carbone 4, quatre braseros au gaz allumés durant huit heures s’avéreraient aussi polluants qu’un trajet de 350 km en voiture.
Au-delà de l’argument environnemental, la disparition de ces engins d’un autre âge mettrait fin à plus d’une décennie de torture thermique. En effet, se retrouver soumis à ce rayonnement calorique venant d’en haut, c’est vivre un écartèlement de nature à favoriser les rhumes les plus coriaces. Pendant que le sommet de votre crâne se retrouve en surchauffe, toasté comme un croque-monsieur, vos pieds sont littéralement en train de geler, vous plaçant dans un état de schizophrénie sensitive difficilement supportable. Franchement, qui a envie d’avoir l’occiput dans la banlieue de Melbourne et les orteils au Groenland ?
• Pour : le refuge des fumeurs
L’interdiction totale de fumer dans les lieux publics, rendue effective en 2006 par décret, aura poussé des bataillons de tabagiques vers l’extérieur. L’apparition des braseros en terrasse est donc une réponse directe à cette évolution légale, une manière pour les cafetiers et restaurateurs de conserver leur clientèle.« Laissez-nous cloper au chaud ! », hurlent les défenseurs de ces chanterelles métalliques, qui se vivent comme une diaspora de plus en plus marginalisée. Phare dans la nuit glaciale du fumeur, le poêle est le lieu de ralliement d’une convivialité menacée par une société hygiéniste saturée d’interdits.
Il fait, par ailleurs, perdurer un attrait ancestral pour le brasier, et flatte inconsciemment notre vieux cerveau enfoui d’homme des cavernes qui y voit un moyen de repousser les animaux hostiles (oui, ce pigeon unijambiste qui tente de chiper les Curly).
A ceux qui trouveraient ça aberrant, les adeptes du parasol au gaz répondent que le réchauffement climatique est un problème que la technique permettra de régler : regardez au Qatar, ils commencent même à climatiser les rues. Tirant sur sa sèche, le défenseur de la sociabilité d’extérieur voit dans ce mouvement contre les terrasses chauffantes une forme de greenwashing opportuniste, une façon de s’acheter à moindres frais une bonne conscience.
Alors que le trafic aérien a explosé ces dernières années et que, selon le Réseau Action Climat, un aller-retour en avion Paris-Pékin produit l’équivalent des émissions de CO2 d’une famille pour se chauffer pendant un an en France, la confrérie du brasero se demande si elle ne serait pas le nouveau bouc émissaire un peu facile d’une écologie punitive à géométrie très variable.
<https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2020/01/06/pour-ou-contre-les-terrasses-chauffees_6024877_4497916.html <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2020/01/06/pour-ou-contre-les-terrasses-chauffees_6024877_4497916.html>>
______________________________________________________________________________________________________________________
5- Reportage. Côte d’Ivoire : la future centrale à charbon divise, Le Monde, 06/01/19, 09h14
Youenn Gourlay  

La première centrale à charbon thermique d’Afrique de l’Ouest devrait voir le jour en 2024, à San Pedro. Suscitant la colère d’habitants et de militants écologistes. 
Dominique Bi Irié dévale à grands pas les petites collines vertes surplombant la ville de San Pedro, dans le sud de la Côte d’Ivoire. Puis s’arrête. « Voilà, souffle-t-il. Ce sont mes champs de cacaoyers et d’hévéas. C’est ici qu’ils vont construire la centrale. Je vais devoir partir, alors que c’est toute ma vie. » Le planteur de 47 ans se dit « contre » le projet de centrale à charbon thermique, qui devrait voir le jour en 2024, en lieu et place de ses parcelles, 6 hectares sur les 125 nécessaires à sa construction. « Ils disent qu’ils vont m’indemniser 10 millions de francs CFA [15 200 euros], mais je n’ai reçu que 1 million pour l’instant. Et 10 millions, ce n’est pas assez pour se reconstruire avec une famille. Je vais devoir rentrer au village, loin de la ville », assure-t-il.
Comme lui, une soixantaine de planteurs vont abandonner leurs terres. Mais à Kablaké 1 et Kablaké 2, les deux campements communaux à proximité du futur chantier, il est l’un des rares à y être opposés. « Ils sont venus nous voir, ont installé des pompes à eau, nous ont dit qu’il y aurait de l’électricité, du travail pour tous les jeunes du coin et que ce n’était pas dangereux pour la santé, déclare Mathieu Tabio, président des jeunes à Kablaké 1. La centrale peut nous sortir de la pauvreté. »
Promesse de l’Etat : des emplois pour 2 500 jeunes
En 2018, l’entreprise chinoise PowerChina a signé un contrat avec la société ivoirienne S.Energies pour la construction d’une centrale à charbon thermique financée à hauteur de 1,2 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros), en grande partie par les banques de l’empire du Milieu. Elle doit produire 700 mégawatts par an, afin d’approvisionner en électricité les nombreuses infrastructures industrielles de San Pedro et une grande partie de la Côte d’Ivoire aujourd’hui électrifiée sur environ 60 % de son territoire. Autre promesse de l’Etat ivoirien qui a commandé ce projet : des emplois pour 2 500 jeunes Pétrussiens durant les quatre années des travaux. Dans la tête du millier de villageois, la grande usine est une aubaine.
Mais, pour d’autres, le charbon fait peur. Il existe même des militants écologistes, « en colère contre ce projet d’un autre temps ». Ce groupe de veille composé de chefs de terre, de cadres et d’opposants politiques se réunit régulièrement depuis 2017, à l’initiative d’ONG ivoiriennes situées à Abidjan. « Ils ont éveillé notre conscience. On demande à avoir plus d’informations sur le sujet, parce que nous sommes inquiets pour les populations aux alentours », déclare Francis Inagohi, chef de terre aujourd’hui installé en ville. Ce manque de transparence renforce leurs inquiétudes et leurs doutes sur un projet qu’ils jugent « néfaste ».
> Lire aussi  Côte d’Ivoire : au port d’Abidjan, les Chinois voient grand
Des marches anticentrale à charbon et des ateliers de réflexion ont été organisés pour alerter les populations. « Notre gouvernement viole l’article 27 de la Constitution, qui précise l’engagement de l’Etat Ivoirien à contribuer à la préservation du climat et à un environnement sain pour les générations présentes et futures », a dénoncé Yvonne Toba, coordinatrice No-Vox Côte d’Ivoire, l’une des ONG environnementales du pays. « Ce projet est dangereux, les dégâts et les conséquences sur le front maritime seront énormes : le rejet du carbone au niveau atmosphérique, les déchets qui vont en découler… Nous, ici, on n’en veut pas », s’agace César Kouakou, cadre dans le foncier et militant écologiste.
« On en fait un projet vert »
Et l’activisme a même dépassé la frontière, puisque l’ONG danoise VedvarendeEnergi est venue en Côte d’Ivoire pour mieux comprendre la situation. « La Chine s’était engagée à être transparente sur ses projets énergétiques dans le monde. Mais, comme souvent, il n’en est rien, affirme Wawa Wang, consultante pour l’ONG. Pour ce projet, il n’y a pas eu de consultation publique, de détails sur les conséquences potentielles sur la santé des riverains. » Celle-ci a tenté d’interpeller la compagnie lors d’un meeting des Nations unies, en novembre 2019. En vain. Selon l’un des militants ivoiriens, ils auraient même donné de l’argent aux chefs de village pour convaincre les communautés.
> Lire aussi  Cacao : le pari risqué de la Côte d’Ivoire et du Ghana pour imposer un prix plancher
« Surpris » par cette levée de bouclier, Gilbert Soa, le directeur général de S.Energies assure que tout sera fait « pour le bien des populations », et qu’il s’agira même d’une usine « verte ».
Cette centrale dite « supercritique » suivra le modèle des centrales à charbon modernes que l’on trouve aujourd’hui en Allemagne ou en Chine, avec moins de charbon, et donc moins de pollution. « Avec le supercritique, on capture les deux gaz essentiels, l’oxyde d’azote et le dioxyde de soufre. Ensuite, pour maîtriser le CO2rejeté, nous développons un reboisement sur 1 000 hectares. Ce qu’il reste, ce sont les particules : la cendre sera revalorisée pour la cimenterie et le reprofilage des routes. De base, cela peut être un projet polluant, mais on en fait un projet vert pour développer la région. Aujourd’hui, la technologie le permet », assure M. Soa.
« L’avenir est aux énergies renouvelables »
Mais, à l’heure des grands accords internationaux, comme la COP 21 de Paris en 2015, dont la Chine et la Côte d’Ivoire sont signataires, cette centrale pose question. « Nous suivons les normes de la Banque mondiale », s’enorgueillit M. Soa. Mais l’institution a refusé de financer ce projet. « La COP 21 a un peu tout ralenti, concède-t-il. Même EDF s’est retiré du projet. » Et la Banque africaine de développement (BAD) leur a emboîté le pas. « Le charbon n’a plus sa place en Afrique, il appartient au passé. L’avenir est aux énergies renouvelables », a déclaré son président, Akinwumi Adesina, lors de l’Assemblée générale des Nations unies, fin septembre 2019. L’institution vient d’engager un plan de 500 millions de dollars en 2020 pour favoriser la production d’énergie verte.
> Lire aussi  En Côte d’Ivoire, balayer la rue pour retrouver le chemin de l’emploi
Impossible, rétorque M. Soa. « Avec de l’énergie renouvelable, on ne peut pas alimenter une usine de façon stable. L’énergie solaire, il faut la stocker, la conserver, cela coûtera très cher au contribuable. » Et le maire de San Pedro, Felix Anoblé, d’ajouter : « Aujourd’hui, on veut ce qui est le moins cher pour nous, ce qui est possible et ce qui nous permet d’avancer. Cette centrale nous permet de faire un pas de plus. Je veux que ma population ait de l’air climatisé à moindre coût. C’est vrai, il faut réduire au maximum ce qui peut détruire notre environnement, mais, en même temps, nous n’allons pas bloquer le développement sous le prétexte et la peur de la protection totale de l’environnement. » Le charbon utilisé sera importé de Colombie et d’Afrique du Sud, avec un coût environnemental certain.
Responsable de plus de 40 % des émissions de CO2 mondiales
Annoncée plus tôt, la centrale devrait finalement voir le jour en 2024. Mais, pour l’heure, la première pierre n’a pas été posée. Artelia et SGS, les deux bureaux d’études dits « indépendants », chargés de mesurer l’incidence environnementale et sociale du projet sont formels : « Nous sommes dans un processus itératif où nous faisons des tests. Si l’eau à 100 m et 300 m de la centrale est trop chaude, par exemple, si la cheminée est trop basse, alors les travaux ne pourront pas commencer », affirme Karine Desnos, directrice d’Artelia en Côte d’Ivoire.
Le charbon est responsable de plus de 40 % des émissions de CO2 mondiales, à l’origine de fortes pollutions des sols, de l’eau et de l’air, ainsi que de nombreux problèmes de santé publique (asthme, bronchites, etc.) pour les populations riveraines des centrales. « Mais, nous, nous serons aux normes de l’Organisation mondiale de la santé », promet M. Soa.
> Lire aussi  « En Afrique, la Chine investit surtout dans les énergies fossiles et polluantes »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/06/cote-d-ivoire-la-future-centrale-a-charbon-divise_6024901_3234.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
6- L'Ethiopie, en manque d'électricité, défend son barrage sur le Nil, AFP, 07/01/20, 13:00
Robbie Corey-Boulet

Des batteries de téléphone qui s'éteignent constamment, des hôpitaux privés d'équipements modernes, le recours forcé aux lampes de poche à la nuit tombée: Kafule Yigzaw a connu tous les inconvénients de la vie sans électricité en grandissant dans la campagne éthiopienne.
Alors, il y a cinq ans, il a saisi la chance de travailler sur un projet destiné à électrifier le pays et la Corne de l'Afrique. Long de 1,8 km et haut de 145 m, le Grand barrage de la renaissance (GERD) doit devenir le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique.
"Notre pays a un énorme problème avec l'électricité", explique à l'AFP Kafule, 22 ans, en cessant quelques instants son travail qui consiste à renforcer des tuyaux d'acier destinés à transporter l'eau du Nil bleu vers l'une des 13 turbines du barrage.
"Il s'agit de l'existence même de notre nation et, à mon avis, cela nous aidera à nous libérer de la servitude de la pauvreté", envisage-t-il.
Le barrage devrait commencer à produire de l'électricité d'ici fin 2020 et être complètement opérationnel d'ici à 2022.
Dans toute l’Éthiopie, les paysans pauvres comme les hommes d'affaires fortunés attendent avec impatience qu'il commence à fournir les 6.000 mégawatts prévus.
Des milliers d'ouvriers travaillent d'arrache-pied, jour et nuit, pour parachever le projet. Dans le même temps, de dures négociations opposent l’Éthiopie à ses voisins en aval, en particulier l’Égypte, inquiète pour ses ressources en eau.
La prochaine rencontre tripartite, avec également le Soudan, aura lieu les 9 et 10 janvier à Addis Abeba. Le Caire craint que la construction du barrage n'affecte des millions d’Égyptiens qui pourraient manquer d'eau et avoir du mal à se nourrir.
Les Éthiopiens œuvrant sur le site du barrage ne cachent pas une certaine irritation à l'idée que l’Éthiopie devrait montrer plus de considération envers ses voisins.
- 'Une menace existentielle' -
"Quand on met en œuvre des projets ici, ce n'est pas pour nuire aux pays en aval", affirme le directeur adjoint du projet, Ephrem Woldekidan. "Il n'y a aucune raison que ces pays s'en plaignent, car c'est aussi notre ressource".
Le Nil Bleu, qui prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil, qui traverse le Soudan et l’Égypte avant de se jeter dans la Méditerranée.
Le Nil fournit 97% des besoins en eau de l’Égypte et ses rives abritent 95% des quelque 100 millions d'habitants du pays, selon les Nations unies.
Le Caire estime avoir des "droits historiques" sur le fleuve, garantis par les traités de 1929 et 1959. Depuis que l’Éthiopie a lancé ce projet en 2011, les tensions sont élevées dans le bassin du Nil.
Le groupe de réflexion International Crisis Group (ICG) a prévenu en mars que ces pays pourraient "être poussés à la guerre", car l’Égypte voit une "menace existentielle" dans tout ce qui menace son approvisionnement en eau.
En octobre, le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, juste après avoir obtenu le prix Nobel de la paix 2019, avait assuré qu'"aucune force" ne pouvait empêcher la construction du barrage, et averti que des "millions" de personnes pouvaient être mobilisées pour le défendre si besoin était.
Neuf années de négociations entre l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan n'ont jusque-là abouti à aucun accord. Mais lors d'une réunion à Washington en novembre, ils se sont donné jusqu'au 15 janvier pour aboutir.
Le premier problème est le remplissage du réservoir, qui peut contenir 74 milliards de m3 d'eau. L’Égypte craint que si ce remplissage s'effectue trop rapidement, cela n'entraîne une réduction du débit du Nil.
Lors de la précédente rencontre, en décembre à Khartoum, le ministre soudanais de l'Irrigation, Yasser Abbas, a fait état de "progrès" dans les discussions, même s'il subsiste des "points de dispute". 
- 'Un meilleur avenir' -
Kevin Wheeler, un ingénieur à l'université d'Oxford qui a étudié le GERD, estime qu'un accord sur le remplissage du réservoir est possible d'ici le 15 janvier, mais que d'autres complications apparaîtront ensuite.
"Les opérations coordonnées entre les réservoirs le long du Nil sont susceptibles d'être un sujet de discussion continu, qui pourrait durer pour les années, les décennies et les siècles à venir", dit-il.
L’Éthiopie entend généraliser l'accès à l'électricité d'ici 2025. Actuellement, la moitié de sa population de 110 millions d'habitants vit sans électricité.
Même dans la capitale, les coupures sont courantes. Elles ont duré des semaines lors de la plus récente période de rationnement en électricité, en mai et juin 2019.
Dawit Moges, chef d'un laboratoire médical, explique que ces coupures ont augmenté sa facture pour son générateur et entraîné des retards pour les résultats d'examens sanguins.
A ses yeux, le barrage est le seul moyen de garantir une production électrique stable. "Je veux qu'il soit fini le plus tôt possible et commence à produire", lâche-t-il.
Cet avis est partagé par Harsh Kothari, patron du groupe Mohan, qui dispose de cinq usines produisant un peu de tout, des chaussures aux câbles électriques en passant par du fil barbelé.
Un approvisionnement régulier en électricité rendrait son entreprise "beaucoup plus compétitive" et lui permettrait de se développer.
Sur le barrage, ce genre de discours est exactement ce qui motive Workey Tadele, un opérateur radio, à travailler chaque jour. "Nous travaillons ici pour le bien du pays", confie-t-il. "Si nous avons de l'électricité, alors nous aurons un meilleur avenir."
<https://www.geo.fr/environnement/lethiopie-en-manque-delectricite-defend-son-barrage-sur-le-nil-199329>
______________________________________________________________________________________________________________________
7- Le gouvernement lance sa nouvelle prime à la rénovation énergétique, AFP, 08/01/20, 14:00

Le gouvernement a officiellement lancé mercredi une aide financière à la rénovation énergétique des logements, destinée à remplacer le précédent système de crédit d'impôt, avec un site internet pour faciliter les démarches des particuliers.
Le montant de cette aide baptisée MaPrimeRénov' dépendra à la fois des travaux envisagés et du niveau des revenus du ménage qui la demande.
Pour aider les particuliers à déterminer la prime à laquelle ils sont éligibles, un site internet - www.maprimerenov.gouv.fr - et un numéro de téléphone - 0.808.800.700 - sont à leur disposition.
Il s'agit d'un "outil extrêmement simple (et) beaucoup plus juste" que le précédent système, a assuré le ministre du Logement, Julien Denormandie, lors d'une conférence de presse.
Cette prime, qui doit être versée dans les 15 jours après la validation de la demande, doit en effet progressivement remplacer le crédit d'impôt à la transition énergétique (CITE).
"Le système tel qu'il était n'était pas satisfaisant", a assuré M. Denormandie. "Tout ça ça prenait 18 mois. La conséquence, c'est que vous aviez un reste à charge qui était trop important pendant une durée qui était trop importante."
La transformation du CITE en prime inquiète toutefois le secteur du bâtiment, qui regrette notamment que les 20% des ménages les plus riches soient exclus du dispositif pour la majeure partie des travaux.
Les professionnels craignent aussi, à l'inverse du gouvernement, que le système devienne plus complexe en prenant aussi en compte le niveau de revenus des ménages.
De plus, la transformation n'est pas encore complète. Seule la moitié la plus modeste des ménages peut actuellement bénéficier de la prime. Le reste des particuliers éligibles en resteront cette année au crédit d'impôt pour basculer à leur tour dans la prime début 2021.
"Ça peut paraître compliqué", mais "on veut être sûrs que toutes les personnes (...) disposent de la meilleure qualité de service", s'est défendu M. Denormandie.
Le ministre a, au passage, vivement critiqué des propos tenus voici quelques jours dans le Parisien par Ségolène Royal, ancienne ministre de l'Ecologie.
L'ex-candidate socialiste à la présidentielle a évoqué la "suppression" du CITE comme un recul du gouvernement actuel en matière d'écologie.
"C'est strictement faux", voire "scandaleux", a répondu M. Denormandie. "On ne réduit en rien l'ambition, on renforce même l'ambition".
<https://www.lepoint.fr/societe/le-gouvernement-lance-sa-nouvelle-prime-a-la-renovation-energetique-08-01-2020-2356764_23.php>
Sur le même sujet : 
> Rénovation énergétique : lancement officiel de la nouvelle prime qui succède au CITE <https://www.lemoniteur.fr/article/renovation-energetique-lancement-officiel-de-la-nouvelle-prime-qui-succede-au-cite.2070199>, Le Moniteur, 08/01/20
> MaPrimeRénov : le nouveau système de rénovation énergétique pour les particuliers vient d'être présenté <https://www.francetvinfo.fr/economie/immobilier/reforme-du-logement/maprimerenov-le-nouveau-systeme-de-renovation-energetique-pour-les-particuliers-vient-d-etre-presente_3777217.html>, Radio France, 09/01/20, 12:47
______________________________________________________________________________________________________________________
8- Tribune. « La 5G est-elle vraiment utile ? », Le Monde, 09/01/20, 12h38 
Par Hugues Ferreboeuf, Directeur du projet « sobriété » au Shift Project, groupe de réflexion sur la transition énergétique & Jean-Marc Jancovici, Président du Shift Project, professeur à l’Ecole des Mines Paris Tech.

Experts de la transition énergétique, Hugues Ferreboeuf et Jean-Marc Jancovici s’alarment, dans une tribune au « Monde », de l’absence de réflexion sur le boum de consommation énergétique et les risques économiques que représente le déploiement de la 5G
Tribune. Cela fait maintenant quelques semaines que le processus d’attribution des fréquences nécessaires aux réseaux 5G est lancé. Comme pour beaucoup d’autres sujets « tech », ce déploiement semble aller de soi, sur la seule base de l’affirmation maintes fois entendue qu’il s’agit d’un enjeu stratégique et d’un projet industriel majeur.
Mais, ce faisant, ne sommes-nous pas en train de confondre, comme un gamin excité à la veille de Noël, ce qui est nouveau avec ce qui est utile, ce qui semble urgent avec ce qui est important ? Est-il normal, maintenant que la décarbonation est dans tous les esprits, que la mise en place de la 5G ne s’accompagne en France d’aucune évaluation mettant en balance le supplément de service rendu avec les inconvénients environnementaux additionnels – car il y en a ?
> Lire aussi  Faut-il se passer de la 5G ?
Et, alors que les effets négatifs de la « prolifération numérique » sur le bien-être personnel – notamment des enfants - et le bien vivre collectif commencent à être bien documentés, devons nous en rajouter sans même prendre le temps de savoir dans quoi nous nous lançons ? Parlons énergie, d’abord : 65 % de la consommation énergétique directe d’un opérateur mobile vient du fonctionnement des équipements fournissant la couverture radio.
Une forte demande de consommation d’énergie
Or, il y a aujourd’hui un consensus pour dire qu’un équipement 5G consomme trois fois plus qu’un équipement 4G, et qu’ajouter des équipements 5G aux sites existants (2G, 3G, 4G) conduira à doubler la consommation du site (5G Telecom Power Target Network Whitepaper, Huawei, septembre 2019). Par ailleurs, avec la 5G il faudra trois fois plus de sites qu’avec la 4G pour assurer la même couverture, conformément aux souhaits du gouvernement.
Au final, avec ce déploiement la consommation d’énergie des opérateurs mobiles serait multipliée par 2,5 à 3 dans les cinq ans à venir, ce qui est cohérent avec le constat des opérateurs chinois, qui ont déployé 80 000 sites 5G depuis un an. Cet impact n’a rien d’anecdotique puisqu’il représenterait environ 10 TWh supplémentaires, soit une augmentation de 2 % de la consommation d’électricité du pays.
> Lire aussi  Fréquences 5G : la France lance à son tour les enchères
A cela il faudra rajouter l’énergie nécessaire à la fabrication des éléments de réseau, et surtout à la production des milliards de terminaux et d’objets connectés que nous souhaiterons relier via ce réseau, et dont le Consumer Electronics Show 2019, qui se termine le 10 janvier, a fait à nouveau étalage. L’énergie nécessaire à la fabrication des terminaux, serveurs, et éléments de réseau représente trois fois l’énergie de fonctionnement des réseaux, hors data centers.
Une augmentation du coût des réseaux des opérateurs
Alors qu’une augmentation de la durée d’utilisation des smartphones serait centrale pour réduire leur empreinte carbone, l’apparition de la 5G accélérerait leur remplacement, pour le plus grand bonheur des fabricants d’équipements et le plus grand malheur de notre balance commerciale, puisque tout est importé.
Est-ce la bonne direction que de faire fortement augmenter l’empreinte énergétique – donc carbone – de notre système de communication, quand les économies d’énergie sont à encourager au nom d’un autre objectif national, lui inscrit dans la loi, la neutralité carbone ? Et que cette explosion d’objets connectés soit bonne pour l’efficacité énergétique reste à prouver…
> Lire aussi  High-tech : « les trois mythes technologiques de 2019 »
Sur le plan économique, le bilan ne sera pas nécessairement plus rose : l’achat des fréquences, la multiplication d’équipements radio énergivores, le redimensionnement de l’environnement électrique des sites qui en résulte, le passage en très haut débit du réseau « backhaul » (qui relie le réseau principal aux réseaux secondaires) vont augmenter les coûts de réseau des opérateurs de 60 % à 300 % selon une étude de McKinsey (The road to 5G : The inevitable growth of infrastructure cost, février 2018), corroborée par les calculs de l’association d’opérateurs GSMA (5G-era Mobile Network Cost Evolution, 28 août 2019).
En face, les revenus des opérateurs ne vont probablement pas suivre, puisque les services offerts lors de l’introduction des forfaits 5G seront… les mêmes qu’aujourd’hui ! Il sera compliqué de faire payer la seule réduction des temps de téléchargement, ou la moindre détérioration des débits dans les zones très fréquentées. Les espoirs des opérateurs reposent sur des solutions de type industrie 4.0 à destination des entreprises, mais d’autres technologies (Wifi, Sigfox, LoRa, NB-IOT, LTE M, etc..), moins coûteuses et déjà en place depuis plusieurs années, constituent des alternatives crédibles pour un grand nombre d’usages à base d’objets connectés (IoT).
> Lire aussi  Dans le high-tech, la démondialisation est lancée
Enfin, le déploiement de cette nouvelle technologie va de pair avec de nouveaux risques. De cybersécurité, d’abord, en raison de la multiplication des points d’entrée qu’elle favorise, créant une infrastructure à la fois plus décentralisée et plus « logicielle ». Les mesures de protection actuelles ne seront pas nécessairement adaptées (EU coordinated risk assessment of the cybersecurity of 5G networks, NIS Cooperation Group, octobre 2019)
D’interférence avec d’autres usages, ensuite. Ainsi, l’utilisation à trop forte puissance de fréquences dans la bande 26 GHz par la 5G pourrait perturber les satellites météorologiques, alors même que la fréquence et l’intensité des évènements extrêmes s’accroît.
D’augmentation de la fracture numérique, enfin : dans un pays pourtant dense et peu étendu comme les Pays Bas, la couverture des zones les moins denses, regroupant 30 % de la population, représenterait 75 % des coûts du réseau, alors que ces territoires sont précisément ceux où cette technologie est censée amener des bénéfices en termes de services de santé et autres (Assessing the capacity, coverage and cost of 5G infrastructure strategies : Analysis of the Netherlands, Edward Oughton, Zoraida Frias, Sietse van der Gaast, Rudolf van der Berg, janvier 2019). Des opérateurs privés n’ayant aucune obligation de service public vont-ils payer ? Sinon, qui ?
Pour une fois, ne devrions-nous pas nous demander avant d’agir si la mariée est si belle, plutôt que de foncer tête baissée au motif que d’autres l’ont fait avant nous, pour ensuite réaliser que nous aurions dû consacrer notre temps et nos moyens à d’autres priorités ?
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/09/5g-ne-sommes-nous-pas-en-train-de-confondre-ce-qui-est-nouveau-avec-ce-qui-est-utile-ce-qui-semble-urgent-avec-ce-qui-est-important_6025291_3232.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
9- Trump veut assouplir une loi environnementale pour accélérer les chantiers, AFP, 09/01/20, 18:00
Ivan Couronne

Le gouvernement de Donald Trump a annoncé jeudi un projet d'affaiblissement de règles de protection de l'environnement afin de faciliter la construction d'autoroutes, d'aéroports ou encore d'oléoducs, une nouvelle salve dans le mouvement de déréglementation engagé par le président américain depuis 2017.
"Ce n'est que le début", a lancé le président américain depuis la Maison Blanche, affichant sa détermination à s'attaquer au "cauchemar de la réglementation".
En vertu d'une loi promulguée en 1970 par Richard Nixon, le National Environmental Policy Act (NEPA), tout projet de construction majeur aux Etats-Unis doit être précédé d'une étude d'impact environnemental menée par l'agence fédérale compétente, le Congrès ayant à l'époque voulu encourager "une harmonie productive et plaisante entre l'homme et son environnement".
Mais ces études d'impact durent des années, ce dont les entreprises et Donald Trump se plaignent. C'est par exemple avec une telle étude que le projet d'oléoduc Keystone XL fut longtemps retardé sous l'administration de Barack Obama, qui a fini par le rejeter (Donald Trump a ensuite accordé un permis).
Le gouvernement Trump ne peut pas changer la loi votée par le Congrès, mais il peut en modifier les règles d'application, et c'est ce qui a été dévoilé jeudi.
Le texte, qui ne s'applique pas immédiatement et est soumis à 60 jours de consultation publique, remonterait la barre de ce qui nécessite une étude environnementale, en excluant les projets financés par le secteur privé et n'ayant pas ou peu de financements publics, comme c'est le cas de nombreux oléoducs.
Les agences fédérales devraient dorénavant terminer leurs analyses en deux ans, au lieu de la moyenne actuelle de quatre ans et demie, a expliqué Mary Neumayr, présidente du Conseil de la Qualité environnementale, à la Maison Blanche.
Selon elle, pour les projets autoroutiers, la durée moyenne actuelle est de plus de sept ans, et certaines études ont pris plus d'une décennie.
"Aujourd'hui, cela peut prendre plus de dix ans juste pour avoir l'autorisation de construire une route toute simple", a affirmé jeudi le milliardaire républicain.
- "Lourdeur bureaucratique" -
Alors qu'aujourd'hui les impacts "directs, indirects et cumulatifs" d'un projet doivent être pris en compte, dans le futur le gouvernement veut supprimer les effets cumulatifs. La contribution au changement climatique serait donc sans doute éludée, même si la proposition n'exclut pas la prise en compte des gaz à effet de serre, a dit Mme Neumayr.
La définition d'effets environnementaux serait réduite à ce qui est "raisonnablement prévisible" et ayant "un lien causal raisonnable" à l'action proposée. Il faudrait en outre que les alternatives devant être étudiées soient "techniquement et économiquement faisables".
"Avec le temps, l'application de NEPA est devenue de plus en plus complexe et longue", a déclaré Mary Neumayr. Le but est de "réduire la paperasse et les retards et améliorer la prise de décision".
Le secrétaire de l'Intérieur, David Bernhardt, a donné des exemples: constructions d'écoles et de centres de visiteurs dans les parcs nationaux, ou la gestion préventive des forêts par les pompiers.
"A force, cette inutile lourdeur bureaucratique a réduit les attentes vis-à-vis de l'excellence et de l'exceptionnalisme américains", a-t-il dit.
La proposition sera sans doute attaquée en justice par des associations écologistes, retardant son application.
Elle s'ajoute à d'innombrables autres décisions prises depuis 2017 et ayant supprimé ou modifié des textes réglementaires concernant la pollution de l'air, les forages pétroliers et gaziers, la protection des animaux ou celle des cours d'eau, les normes automobiles ou encore les ampoules à incandescence.
Ces déréglementations environnementales sont systématiquement attaquées en justice, mais dans l'intervalle, les associations notent que les contrôles des autorités se font moins pressants.
<https://www.lefigaro.fr/flash-eco/trump-veut-assouplir-une-loi-environnementale-pour-accelerer-les-chantiers-20200109>
______________________________________________________________________________________________________________________
10- Donald Trump s’en prend à une loi de protection de l’environnement héritée de Nixon, Le Monde, 10/01/20, 10h39
Gilles Paris  (Washington, correspondant)

Dans sa volonté de supprimer « la paperasse », le président américain a assoupli jeudi les procédures encadrant la mise en œuvre de grands projets. 
Donald Trump a annoncé jeudi 9 janvier, à la Maison Blanche, l’assouplissement des procédures concernant les études d’impact des projets d’infrastructures. La suppression de « la paperasse » compte parmi ses priorités, surtout lorsqu’elle concerne l’écologie. Attelé depuis sa prise de fonction au démantèlement des normes environnementales léguées par son prédécesseur démocrate, Barack Obama, le président des Etats-Unis s’en prend cette fois-ci à un héritage du président républicain à l’origine des principales lois protégeant la nature, Richard Nixon.
Adopté en 1969 par le Congrès, le National Environmental Policy Act (NEPA) ne peut être modifié en profondeur que par les deux chambres, mais les modifications introduites jeudi permettront notamment de limiter ces études aux projets financés par des fonds fédéraux, ce qui n’est pas le cas des infrastructures qui concernent les hydrocarbures comme les oléoducs et les gazoducs, à l’origine de longues guérillas juridiques. Un autre objectif exposé par Mary Neumayr, la directrice du Council on Environmental Quality, le bras armé créé par la loi NEPA, est de réduire de moitié les délais pour ces études, de quatre ans et demi à deux.
« Ce n’est que le début. Nous ne nous arrêterons pas tant que nos nouvelles infrastructures ne feront pas des Etats-Unis une nation enviée par le monde entier, a assuré Donald Trump. Elle l’était avant mais nous sommes maintenant comme un pays du tiers-monde. » « Cette loi a été construite sur des décennies d’activisme de personnes qui voulaient avoir leur mot à dire dans les décisions qui affectaient leur santé, leur vie, leurs communautés et leur environnement. En ouvrant la voie aux pollueurs et en éviscérant la participation du public, cette administration sape cet héritage », a réagi une association d’avocats spécialisés dans la défense de l’environnement, EarthJustice, dans un communiqué. « Cette proposition menace de faire taire les voix des personnes que le gouvernement devrait écouter : les personnes vivant en première ligne de la crise climatique », a-t-elle ajouté.
Une atteinte au « socle »
Le poids des lobbies, dans cette décision, est pointé par les principales organisations de défense de l’environnement qui ne sont manifestement guère convaincus par les assurances de l’administration. « La proposition ne changera aucune loi ou réglementation environnementale substantielle » sur la qualité de l’air, de l’eau ou de protection des espèces menacées, a assuré Mary Neumayr. « Rien dans la proposition n’éliminera les protections que le Congrès a adoptées pour protéger notre environnement et le peuple américain », a-t-elle ajouté. Les élus démocrates, au Sénat comme à la Chambre, ont pourtant vivement critiqué une atteinte au « socle » selon eux de la protection de l’environnement.
> Lire aussi  Président Trump, an III : nominations baroques, retraites piteuses et mensonges inutiles
Les modifications présentées jeudi n’entreront pas en vigueur avant un délai de soixante jours qui devraient être mis à profit par leurs adversaires devant les tribunaux. Elles sont soutenues par le secrétaire à l’intérieur, David Bernhardt, comme par le directeur de l’Agence de protection de l’environnement, Andrew Wheeler, deux anciens avocats des énergies fossiles. La première responsable choisie pour occuper le poste de directrice du Council on Environmental Quality, Kathleen Hartnett White, avait dû renoncer après s’être heurtée à l’hostilité du Sénat. Elle est notamment l’auteure d’un livre consacré à « la guerre folle contre l’énergie » fossile dans lequel elle vante les bienfaits du dioxyde de carbone.
Jeudi, Donald Trump s’est présenté une nouvelle fois en défenseur de l’environnement, en dépit de ses décisions. « Je veux de l’air pur, je veux de l’eau propre. Je veux aussi des emplois. Je ne veux pas fermer notre industrie parce que quelqu’un a dit, vous savez, vous devez vous débrouiller avec le vent », a-t-il assuré alors qu’il ridiculise régulièrement une énergie éolienne responsable selon lui de « cancers ». En bientôt trois ans de mandat, le président des Etats-Unis a engagé la révision de 95 lois et règlements, dont 58 ont déjà été conduites à leur terme, selon un observatoire de l’école de droit de l’université de Columbia.
> Lire aussi  A la COP25, très peu d’avancée parmi les grands Etats pollueurs
L’environnement devrait être l’un des principaux sujets d’affrontement de la présidentielle américaine. Un véritable fossé sépare les deux partis. Pour 67 % des électeurs démocrates, ce sujet doit être une priorité pour la présidence et le Congrès. Seulement 21 % des électeurs républicains sont de cet avis.
<https://www.lemonde.fr/international/article/2020/01/10/donald-trump-s-en-prend-a-une-loi-de-protection-de-l-environnement-heritee-de-nixon_6025404_3210.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
11- La centrale à charbon du Havre fermera le 1er avril 2021, AFP, 10/01/20, 13:00

La centrale à charbon du Havre (Seine-Maritime) fermera le 1er avril 2021, alors que la France veut renoncer à cette source d'énergie très polluante, ont indiqué vendredi le gouvernement et EDF.
La France veut fermer ses quatre dernières centrales à charbon d'ici 2022, une promesse du président de la République Emmanuel Macron qui a été inscrite dans la récente loi énergie et climat.
La secrétaire d'Etat à la Transition écologique et solidaire, Emmanuelle Wargon, doit se rendre lundi prochain au Havre "pour signer le Pacte territorial de transition écologique et industriel havrais qui doit accélérer la transition écologique et énergétique du territoire en vue de la fermeture de sa centrale à charbon, prévue par EDF pour le 1er avril 2021", ont indiqué ses services.
Interrogé par l'AFP, EDF a confirmé que la fermeture de la centrale d'une puissance de 600 MW était programmée à cette date. L'annonce doit permettre de "donner de la visibilité" aux salariés, a expliqué un porte-parole.
Le centrale thermique emploie actuellement environ 160 salariés d'EDF.
Il reste encore quatre centrales à charbon en France: outre celle du Havre, elles sont implantées à Cordemais, Gardanne et Saint-Avold.
Sur le site de Cordemais (Loire-Atlantique), EDF étudie un projet - baptisé "Ecocombust" - de conversion de la centrale à la biomasse, qui pourrait ainsi continuer de fonctionner au-delà de 2022 si le gouvernement donne son accord.
<https://www.lemondedelenergie.com/centrale-charbon-havre-fermeture-1er-avril-2021/2020/01/10/>
______________________________________________________________________________________________________________________
12- Le Brésil défend les mines de l'Amazonie devant des Européens, AFP, 11/01/20, 02:00 

Le Brésil a défendu devant des diplomates européens l'exploitation minière en Amazonie, où vivent des communautés indigènes, après les critiques adressées en Europe à ce sujet à son président Jair Bolsonaro, a indiqué vendredi le gouvernement.
Le ministre brésilien des Mines et de l'Energie, Bento Albuquerque, s'est réuni cette semaine avec plus d'une dizaine de diplomates européens à Brasilia pour expliquer la politique minière du gouvernement et son "importance pour l'économie et le développement du pays", selon un communiqué publié sur le site internet du gouvernement.
Le ministre compte présenter prochainement un projet de loi devant le Congrès brésilien pour légaliser les activités minières en terre indigène, soulignant que le gouvernement était conscient de la nécessité d'un "développement durable dans les zones indigènes".
"Sur ce sujet, il y a beaucoup de désinformation et il est important que la communauté internationale écoute ce qu'a à dire le gouvernement", a indiqué de son côté le responsable de cette activité au ministère des Mines et de l'Energie, Alexandre Vidigal, qui a participé à cette réunion.
L'ouverture aux activités économiques des terres indigènes faisait partie des promesses de campagne du président d'extrême droite, ce qui a accru ces derniers mois, selon des représentants de ces communautés indigènes et d'ONG, la violence et la pression des entreprises minières et d'exploitation du bois en Amazonie.
M. Albuquerque a assuré que la Constitution brésilienne autorisait l'exploitation des richesses en terre indigène à condition d'en informer les communautés et après autorisation du Congrès.
Selon le ministre, les chefs de la plupart des 600 communautés indigènes du Brésil "réclament des actions" du gouvernement et du Congrès pour "autoriser l'exploitation des richesses existantes dans leurs territoires, afin de garantir leur développement durable et une participation au résultat".
Cependant, des chefs indigènes importants comme le "cacique" Raoni Metuktire, dont le nom a été évoqué pour le prix Nobel de la Paix, participent régulièrement à des tournées en Europe pour défendre leur territoire des conséquences de la déforestation et des projets du gouvernement.
Mais pour le président Bolsonaro, ces campagnes internationales de défense de l'Amazonie ne sont que des atteintes à la souveraineté du Brésil, qui masquent une volonté de la part de certains pays de se saisir à l'avenir de ces richesses.
Le gouvernement français s'était montré particulièrement critique, ouvrant une grave crise diplomatique avec Brasilia.
"Nous démontrons à cette occasion que nous voulons développer l'activité minière au Brésil. Mais pas à n'importe quel prix, de manière durable et avec responsabilité", a assuré M. Vidigal, cité dans le communiqué.
Des diplomates représentant l'Union européenne et 13 pays européens, dont la France et l'Allemagne, ont participé à cette réunion.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/le-bresil-defend-les-mines-de-l-amazonie-devant-des-europeens_140397>
______________________________________________________________________________________________________________________
13- Terrasses chauffées : les villes invitées à en finir avec une « hérésie » climatique, Le Monde, 11/01/20, 11h34
Stéphane Mandard et  Cécile Bouanchaud

Alors que Rennes interdit le chauffage des terrasses des bars et restaurants depuis le 1er janvier, d’autres métropoles, comme Paris, Lille ou Bordeaux privilégient la « concertation » avec les commerçants. 
Bastille, début d’année, début de soirée. Malgré le frimas, les terrasses des cafés sont quasiment pleines comme en été. Et pour cause, dans ce haut-lieu du Paris festif, elles sont toutes chauffées. Attablées sous un « parasol chauffant », quatre copines allument clope sur clope. « Plus elles sont chauffées, plus on kiffe », assure Noa. « On peut rester comme ça pendant des heures », confirme Ethel. Mais les lycéennes, pas exactement des émules de la militante suédoise Greta Thunberg, sont formelles : si la capitale suit le pas de Rennes, qui interdit le chauffage des terrasses depuis le 1er janvier, elles déserteront les troquets. « On arrêtera les cafés, mais on n’arrêtera pas de fumer. »
A la terrasse d’un autre établissement très prisé de la place, les serveurs renouvellent les bougies sur les tables soigneusement dressées. Une quinzaine de braseros au gaz (« c’est plus économique ») et de réglettes électriques tournent à plein régime. « La terrasse, c’est 80 % de notre chiffre d’affaires en hiver, témoigne Jean, qui dirige le service. L’interdiction du chauffage sera une catastrophe pour nous et les Parisiens, surtout les fumeurs. » Car Jean en est convaincu, c’est une question de mois : « Avec les municipales, [Anne] Hidalgo n’a pas voulu prendre de risque. Mais elle le fera après les élections, si elle est réélue. »
> Lire aussi  Rennes interdit les chauffages en terrasse des bars au nom de l’urgence climatique
Pour l’heure, la Mairie de Paris s’est seulement engagée à intégrer la question à la concertation qu’elle promet de lancer entre 2020 et 2021 pour réviser le règlement des terrasses et permettre aux restaurateurs de trouver des alternatives. Lors du dernier Conseil de Paris, le 12 décembre 2019, Olivia Polski, adjointe au commerce et à l’artisanat, a rappelé « l’attachement de la maire de Paris à ces cafés dont les terrasses participent à l’image de Paris dans le monde entier ».
Elle répondait à un vœu déposé par le groupe écologiste visant à interdire les chauffages de terrasse. « Attendre 2022 avant de mettre fin à cette hérésie de chauffer dehors, ce n’est pas possible », s’étrangle Jacques Boutault, le maire (EELV) du 2e arrondissement. La Ville de Paris est championne du monde du climat. Il faut qu’elle en donne quelques preuves. Beaucoup de touristes sont choqués de voir que le Qatar veut climatiser ses rues l’été et que nous, on chauffe en hiver pour un peu plus de confort. » L’élu écologiste a fait le calcul : en matière d’émissions de gaz à effet de serre, chauffer une terrasse de 12 m2 pendant une journée reviendrait selon lui à faire rouler un SUV pendant 350 km.
« Une gabegie énergétique »
D’après une étude de l’association négaWatt, la consommation d’une terrasse moyenne durant un hiver équivaut à la consommation annuelle en électricité de neuf familles, hors chauffage et eau chaude. D’après cette même enquête, une terrasse de 75 m2 équipée de cinq braseros au gaz rejetterait autant de dioxyde de carbone (CO2) au cours de l’hiver qu’une voiture neuve faisant trois fois le tour de la Terre (40 000 km), soit 13,7 tonnes émises dans l’atmosphère. Or, à Paris seulement, on estime que plus de 12 500 terrasses sont chauffées.
« Les terrasses chauffées constituent une gabegie énergétique et ont des impacts environnementaux colossaux alors qu’elles sont acceptées par tous », constate l’énergéticien Thierry Salomon, fondateur de l’association négaWatt et auteur de Changeons d’énergies - Transition, mode d’emploi (Actes Sud, 2013). Selon une étude réalisée en décembre 2019 par l’institut YouGov, plus de deux Français sur trois considèrent que les terrasses chauffées représentent une importante déperdition d’énergie, mais seulement un sur trois se dit « favorable » à leur interdiction.
Dans la capitale, les écologistes ont déjà tenté à trois reprises de l’obtenir : en 2007, 2008 et 2011. En 2011, le chauffage au gaz avait été interdit. Mais l’interdiction a été annulée deux ans plus tard par le tribunal administratif de Paris, après un recours du Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs et du Comité français du butane et du propane (CFBP), au motif de « ne pas disposer d’élément permettant de justifier un traitement différencié entre les dispositifs de chauffage au gaz et à l’électricité » par rapport aux « impératifs de développement durable ».
> Lire aussi  Pour ou contre les terrasses chauffées
La ville de Lille, qui avait pris un arrêté interdisant les dispositifs de chauffage au gaz la même année, a connu un sort identique. Saisi par le CFBP et l’Association française du gaz, le tribunal administratif de Lille invoquait, dans sa décision de 2016, « une atteinte injustifiée au principe de liberté du commerce ». « Echaudée par cette expérience », la ville entend adopter « une stratégie différente »,explique Jacques Richir, adjoint chargé de l’espace public. Plutôt qu’une « interdiction pure et dure », la ville mise, comme Paris, sur la « concertation avec les commerçants », précise l’élu. Si les établissements ne semblent « a priori pas favorables à cette interdiction », M. Richir évoque, dans un premier temps, « une démarche de volontariat ». Une réunion sur le sujet doit se tenir après les élections municipales de mars.
Constatant « une évolution des mentalités sur les questions écologiques », la ville de Bordeaux mise également sur la « concertation ». « On ne veut pas quelque chose de punitif mais de concerté, qui ne mettrait pas à mal leur activité », insiste Maribel Bernard, adjointe chargée du commerce et de l’artisanat, rappelant « une année éprouvante », marquée par une forte mobilisation des « gilets jaunes ».
Couvertures à Thonon-les-Bains
A l’instar de la ville de Rennes, qui a reçu l’assentiment des syndicats de la restauration pour interdire les terrasses chauffées, la municipalité d’Angers assure avoir reçu « un accueil réceptif » des commerçants, avec lesquels le sujet a été abordé en décembre. « Il y a une volonté d’être accompagné », précise Karine Engel, adjointe chargée du commerce dans cette ville de 151 000 habitants, comptant plus de 130 terrasses chauffées.
Mais tous les élus butent sur le même écueil : quelle alternative au « parasol chauffant » ? Faut-il construire des terrasses plus hermétiques ? Instaurer une période restreinte pour l’utilisation des braseros ? Changer de type de chauffage ? Selon l’énergéticien Thierry Salomon, « chauffer dehors implique forcément de polluer ». Contrairement aux ampoules incandescentes, comme les LED, qui permettent de réduire par dix la consommation d’électricité, « il n’y a pas d’alternative non polluante au chauffage en terrasse quel que soit le mode d’alimentation », assure le spécialiste.
Dans la ville de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), qui interdit les dispositifs chauffants depuis 2012, une solution simple a été retenue : les couvertures. C’est d’ailleurs l’alternative adoptée dans de nombreux pays aux températures moins clémentes qu’en France, comme l’Allemagne, le Danemark ou la Suède.
Si la simplicité de la solution pourrait prêter à sourire, elle participe d’un changement vers une politique générale d’écologie urbaine. « Il faut que les villes montrent l’exemple, sinon les citoyens ne s’engageront pas dans cette transition écologique », estime M. Salomon. Il invite les municipalités à réfléchir à « l’ensemble des consommations aberrantes en milieu urbain », comme les vitrines éclairées la nuit ou les écrans vidéo qui peuplent les lieux publics.
L’élu de Lille, M. Richir, lui, appelle « ceux qui font les lois » à donner cette impulsion : « Nos arrêtés risquent d’être retoqués, c’est à l’Etat d’adopter une réglementation nationale pour interdire les terrasses chauffées. »
> Lire aussi  Elisabeth Laville : « Sur l’écologie, le point de bascule des comportements approche »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/11/terrasses-chauffees-les-villes-invitees-a-en-finir-avec-une-heresie-climatique_6025539_3244.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
14- Inde : destruction de deux complexes luxueux violant les lois environnementales, AFP, 11/01/20, 12:00

Les autorités indiennes ont fait détruire deux immeubles luxueux en bord de lagune à Kochi, dans le sud du pays, dans une décision exceptionnellement ferme à l'encontre ses constructeurs violant les lois environnementales.
Un immeuble de 19 étages comprenant 90 appartements surplombant les célèbres "backwaters", une zone aquatique formée de lagunes et de canaux, a été détruit par explosion et s'est effondré en quelques secondes dans un nuage de poussières et de débris, a constaté l'AFP.
Quelques minutes plus tard, les tours jumelles Alfa Serene, construites dans la même zone, ont été détruites, sous les yeux de dizaines de spectateurs. Quelque 2.000 résidents du quartier avaient été évacués par mesure de sécurité.
La Cour suprême indienne avait jugé en mai que le complexe, occupé depuis plusieurs années, avait été construit en violation des lois du littoral, entraînant des dégâts "colossaux" pour l'environnement.
Les gravats des immeubles, situés dans le quartier aisé de Maradu, doivent être déblayés dimanche.
L'Inde connaît un boom immobilier depuis quelques années, mais les promoteurs construisent souvent en violation des lois environnementales et sécuritaires, avec la connivence des autorités locales.
L'Etat du Kerala est une zone touristique réputée notamment pour les backwaters, réseau de canaux, lacs et lagunes situés près de la mer d'Arabie.
La zone est très fragile. En 2018, des inondations avaient tué plus de 400 personnes et les experts avaient attribué ce lourd bilan aux constructions illégales en bordure d'eau.
Les habitants des deux complexes détruits ont été forcés de quitter leur appartement après que les autorités locales eurent coupé l'eau et l'électricité. Ils ont obtenu une compensation financière.
<https://www.rtl.be/info/monde/international/inde-destruction-de-deux-complexes-luxueux-violant-les-lois-environnementales--1187461.aspx>
______________________________________________________________________________________________________________________
15- Diesel : les nouveaux véhicules dépassent le seuil légal d’émissions de particules lors du nettoyage de leur filtre, Le Monde, 13/01/20, 12h45
Stéphane Mandard

Ces filtres se « régénèrent » automatiquement, environ tous les 500 kilomètres, pour ne pas s’encrasser. Les pics interviennent lors de ce processus, qui peut se produire sur une distance de 15 km. 
Depuis le scandale du « dieselgate » et des moteurs truqués, en 2015, on sait que les véhicules diesel sont des gros émetteurs d’oxydes d’azote, un gaz très toxique qui contribue à la pollution de l’air. Ils recracheraient aussi des particules fines, très dangereuses pour la santé, en quantité importante, lors de la phase de nettoyage du filtre censé les éliminer. Une étude, publiée lundi 13 janvier par l’ONG européenne Transport & Environment, à laquelle Le Monde a eu accès, montre que les modèles diesel les plus récents rejettent jusqu’à mille fois plus de particules lors de cette phase dite de régénération qu’en usage normal, provoquant un dépassement temporaire des limites autorisées.
> Lire aussi  « Dieselgate » : l’expertise qui met en cause Renault
Les particules émises par les moteurs diesel ont été classées cancérogènes par l’Organisation mondiale de la santé en 2012. Depuis dix ans, les véhicules diesel doivent être équipés de filtres à particules. Ces filtres se nettoient automatiquement, environ tous les 500 kilomètres, pour ne pas s’encrasser. Lors de ce processus, qui peut se produire sur une distance de 15 kilomètres, interviennent des pics de particules qui peuvent dépasser les limites légales d’émission de particules de plus de 100 %, relève l’étude.
Or, les tests d’homologation ne prennent pas en compte les émissions liées à ces phases de régénération. Selon les calculs de l’ONG, 45 millions de voitures sont équipées de filtres en Europe, ce qui correspond à environ 1,3 milliard de régénérations chaque année, soit environ vingt-huit nettoyages par an et par véhicule.
Pour parvenir à ces résultats, Transport & Environment a fait appel à l’expertise technique du cabinet indépendant Ricardo, qui travaille notamment pour la Commission européenne. Ses experts ont mené des essais en laboratoire sur deux véhicules diesel de dernière génération particulièrement populaires sur le marché européen : la Nissan Qashqai, deuxième voiture la plus vendue en Europe en 2018 dans la catégorie des SUV, et l’Opel Astra, quatrième véhicule le plus acheté parmi les berlines.
Ces deux voitures ont été homologuées selon la norme Euro 6d-temp, la plus stricte, actuellement en vigueur. La limite européenne est fixée à 600 milliards de particules par kilomètre (p/km). Selon les tests menés par le cabinet Ricardo, en phase de nettoyage, la Nissan Qashqai émet 790 milliards de p/km et l’Opel Astra 1 300 milliards de p/km, soit respectivement 32 % et 117 % de plus que la norme.
Autre découverte, ces dépassements augmentent encore respectivement de 11 % à 184 % lorsque sont prises en compte les particules ultrafines (de l’ordre du nanomètre), les plus dangereuses pour la santé car elles pénètrent plus profondément dans l’organisme, jusqu’au cerveau. Les particules ultrafines ne sont pas réglementées et ne sont donc pas contrôlées lors des tests d’homologation des véhicules. Les essais montrent enfin que le nombre de particules émises reste élevé trente minutes après la fin de la phase de nettoyage dans des conditions de conduite urbaine.
« Les épisodes de régénération ne se produisent que périodiquement et leur but est d’aider le filtre à fonctionner correctement afin que les émissions restent sous les limites pendant le reste du temps, se défend l’Association européenne des constructeurs automobiles. Il est donc inutile de considérer un tel épisode de manière isolée. Même en tenant compte d’un éventuel dépassement pendant la régénération, les émissions restent en moyenne inférieures aux limites. »
Failles dans la réglementation
« Ces tests démontrent que les nouvelles voitures diesel ne sont toujours pas propres, commente Anna Krajinska, ingénieure spécialiste de la pollution de l’air chez Transport & Environment. Elles recrachent au quotidien de très dangereux volumes de particules dans nos villes et sur nos autoroutes. » Un message qui s’adresse aux dirigeants politiques européens qui tentent de sauver l’industrie du diesel. En France, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, se dit favorable au classement des nouveaux diesels dans la catégorie Crit’Air 1, délivré aux véhicules les moins polluants et réservé aujourd’hui aux modèles hybrides, gaz et aux voitures essence les plus récentes.
> Lire aussi  Paris en tête et Marseille à la traîne en matière de lutte contre la pollution de l’air
Les résultats révèlent aussi des failles dans la réglementation actuelle, à la fois sur la sous-estimation des rejets liés à la phase de nettoyage des filtres, mais aussi sur l’absence de norme concernant les particules ultrafines. « La prochaine norme Euro en matière d’émissions polluantes doit combler ces lacunes », estime Mme Krajinska. Elle exhorte la nouvelle Commission d’Ursula von der Leyen à adopter des limites d’émissions et des procédures d’homologations « plus strictes ».
« La Commission a déployé de grands efforts afin de s’attaquer au problème des filtres à particules et poursuit ses actions aux niveaux international et européen »,indique-t-on à Bruxelles. « Ces nouvelles analyses montrent que nous avons raison de vouloir durcir de nouveau les normes pour mieux protéger la santé des Européens », réagit le député européen Pascal Canfin, président de la commission de l’environnement.
> Lire aussi  Pollution de l’air : la Commission européenne reconnaît que la législation actuelle n’est pas assez protectrice
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/13/diesel-les-nouveaux-vehicules-depassent-le-seuil-legal-d-emissions-de-particules-lors-du-nettoyage-de-leur-filtre_6025649_3244.html>
Sur le même sujet :
> Les filtres à particules des diesels neufs seraient ultra-polluants <https://www.automobile-propre.com/breves/les-filtres-a-particules-des-diesels-neufs-seraient-ultra-polluants/>, Automobile propre, 13/01/20
______________________________________________________________________________________________________________________
16- Le gouvernement cherche la clé pour juguler le bétonnage des terres, Le Monde, 14/01/20, 10h07
Grégoire Allix

Un groupe de travail doit élaborer au premier semestre une feuille de route pour atteindre l’objectif de « zéro artificialisation nette » des sols. 
Comment enrayer la mécanique d’urbanisation, qui contribue grandement à l’érosion de la biodiversité en France ? Toutes les réformes des règles d’urbanisme, depuis la loi foncière de 1967, ont tenté d’endiguer le phénomène. En vain. Pire : selon le premier audit de l’Observatoire national de l’artificialisation des sols, installé en juillet 2019, la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers est repartie à la hausse en 2017, avec plus de 23 000 hectares artificialisés. En moyenne, l’équivalent d’un département disparaît ainsi sous le béton et le bitume tous les dix ans.
> Lire aussi  La France face aux risques de la bétonisation galopante
Le groupe de travail, mis en place il y a six mois sous l’égide d’Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire, doit réunir à nouveau, mercredi 22 janvier, des représentants des collectivités locales, des aménageurs, des acteurs des secteurs de la logistique et des grandes surfaces, des chercheurs en urbanisme et des associations environnementales. L’objectif : définir, avant la fin du premier semestre, des mesures concrètes et une échéance pour parvenir à zéro artificialisation nette des sols. Une ambition fixée par le gouvernement dans le cadre du plan biodiversité en juillet 2018.
> Lire aussi  Le gouvernement au chevet de la biodiversité
Les communes en première ligne
« L’idée, c’est de se rapprocher d’une logique séquentielle consistant à éviter au maximum l’artificialisation des terres, réduire la surface consommée quand on ne peut pas l’éviter et compenser tout ce qu’on urbanise par de la renaturation d’espaces artificialisés ou pollués », explique-t-on au cabinet de Mme Wargon.
Les communes sont en première ligne : l’urbanisation est créée majoritairement par la prolifération des maisons individuelles en périphérie des bourgs et des villes, sur du foncier agricole particulièrement bon marché. Malgré les mesures prévues dans les plans locaux d’urbanisme et les schémas de cohérence territoriale pour contraindre à davantage de sobriété foncière, les trois quarts des espaces consommés le sont dans des communes où l’offre de logements est déjà supérieure à la demande, sans aucune corrélation avec une éventuelle croissance de la population.
« Il ne s’agit pas de remettre en cause les objectifs de production de logements, mais de construire là où c’est pertinent, de proposer des modèles plus denses que la forme pavillonnaire et de travailler sur le recyclage des zones déjà urbanisées, des friches, alors qu’il est aujourd’hui beaucoup moins cher de construire sur des terres agricoles », précise l’entourage de la secrétaire d’Etat.
L’objectif est-il atteignable ? Selon différentes études prospectives publiées en 2019 par le commissariat général au développement durable, France Stratégie et le Comité pour l’économie verte, il faudrait à la fois tripler la densité moyenne du bâti, accroître de moitié la part du renouvellement urbain dans les opérations d’aménagement et réduire drastiquement le nombre de logements vacants pour espérer atteindre « zéro artificialisation nette » entre 2030 et 2050. Le gouvernement n’envisage de toute façon pas d’y parvenir avant vingt-cinq ou trente ans, compte tenu de l’inertie des opérations d’urbanisme.
> Lire aussi  En Sologne, luxe, golf et immobilier
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/14/le-gouvernement-cherche-la-cle-pour-juguler-le-betonnage-des-terres_6025791_3234.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
17- Factuel. En Sologne, luxe, golf et immobilier, Le Monde, 14/01/20, 10h08
Grégoire Allix

Mêlant plus de 500 villas, un hôtel et des équipements sportifs, le projet du Chambord Country Club s’étendrait sur 400 hectares de prés et de bois classés Natura 2000, non loin du célèbre château.
Toutes de pierre et de bois, des centaines de villas au design contemporain, signées de l’architecte star Jean-Michel Wilmotte, se fondent dans la forêt autour d’un club hippique de soixante box, d’une académie de tennis avec seize courts et d’un parcours de vingt-sept trous dessiné par le « pape » du golf, Jack Nicklaus. Sur le papier, le projet de Chambord Country Club à La Ferté-Saint-Cyr (Loir-et-Cher) a tout pour être l’un des plus beaux complexes du genre : une luxueuse villégiature privée mêlant hôtellerie et résidences secondaires, idéalement située à une quinzaine de kilomètres du célèbre château de chasse de François Ier, dans l’écrin de verdure des paysages de la Sologne.
« Aujourd’hui, les gens qui viennent visiter Chambord ne restent pas sur le territoire parce qu’ils ne peuvent pas y dormir. Grâce à ce projet, les visiteurs pourront passer deux ou trois jours chez nous, et nous allons faire venir des touristes qui ont de l’argent, des groupes, des séminaires », se réjouit le sénateur (Union centriste) Jean-Paul Prince. Maire de La Ferté-Saint-Cyr de 1983 à 2017, devenu parlementaire lorsque Jacqueline Gourault, dont il était le suppléant, est entrée au gouvernement, M. Prince défend ce dossier depuis des années.
Abandonné une première fois en 2014 après des recours en justice, cet investissement de 420 millions d’euros hors taxes est relancé, mais il rencontre à nouveau des vents contraires.
Le conseil régional Centre-Val-de-Loire a ainsi adopté, le 19 décembre 2019, un vœu proposé par les élus écologistes pour s’opposer à un projet jugé « inutile » et allant « à l’encontre des urgences climatiques et sociales ». Un vœu qui devrait être versé à l’enquête publique à venir, et qui s’ajoute aux diverses inquiétudes et aux oppositions exprimées par des habitants lors de la concertation organisée à l’automne 2019 sous l’égide de la Commission nationale du débat public.
Soutien des élus locaux
Car, pour édifier ces installations sportives et construire quelque 110 000 mètres carrés de bâtiments – soit 565 maisons, une quarantaine d’appartements, un hôtel haut de gamme, un centre de conférences, un restaurant gastronomique, sans oublier le country club et quelques commerces –, il faut que la dernière ferme de la commune cesse son activité et aménager la bagatelle de 400 hectares de pâturages, de bois et de mares situés dans une zone naturelle protégée, classée Natura 2000.
Si l’on ajoute à cela qu’il y a un Center Parcs à vingt kilomètres de là et que le territoire compte déjà, dans un mouchoir de poche, une demi-douzaine de centres équestres et autant de golfs, dont le prestigieux domaine des Bordes, qui développe juste à côté un programme résidentiel similaire, le projet peut sembler en léger décalage avec le branle-bas de combat contre l’artificialisation des sols et la disparition des terres agricoles.
Pourtant, les élus du village de La Ferté-Saint-Cyr et de la communauté de communes du Grand Chambord – y compris son président écologiste, Gilles Clément – soutiennent sans réserve cet aménagement, pour lequel ils ont adopté des plans locaux d’urbanisme taillés sur mesure.
> Lire aussi Le gouvernement cherche la clé pour juguler le bétonnage des terres
« Le principal pourvoyeur d’emplois et de recettes fiscales du territoire aujourd’hui, c’est la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux, qui a près de quarante ans ; il faut qu’on prépare d’autres leviers de développement, et toute une économie peut tourner autour de ce golf », veut croire Jean-Paul Prince.
L’agriculture, c’est bien joli, mais ça ne crée pas d’emplois, soulignent les élus, et, de toute façon, « la terre n’est pas de très bonne qualité », assure le sénateur. Le parc privé et ses services haut de gamme, eux, généreraient quelque 250 emplois directs et 1 million d’euros de taxes perçues chaque année par les collectivités locales. Sans compter les dépenses quotidiennes des 2 000 personnes accueillies sur le site en haute saison…
Ruissellement garanti, répondent les promoteurs aux habitants qui s’alarment de voir un village privé se construire à l’écart du bourg, dans cette petite commune d’un millier d’âmes. « Notre arrivée va dynamiser La Ferté-Saint-Cyr : il n’y aura pas d’école, de poste ou de pharmacie à l’intérieur du domaine », promet le porteur du projet, Bernard Saunier, un ingénieur de l’environnement de 71 ans, multi-entrepreneur et investisseur immobilier après deux décennies passées chez Suez. Celui-ci a acquis les plans et les études conçus par le premier promoteur du complexe, Gaël Paclot, un homme d’affaires englué depuis des années dans le scandale immobilier du Samanah Country Club de Marrakech. M. Paclot a porté plainte pour escroquerie après avoir racheté, en 2011, au Maroc, ce luxueux projet touristique autour d’un golf qui s’est révélé une affaire empoisonnée.
Une ferme maraîchère
S’il refuse de nommer les investisseurs prêts à l’accompagner dans cette aventure, M. Saunier s’est adjoint les conseils du frère de Gaël Paclot, Loïc Paclot, dont le nom n’est pas inconnu du monde de l’immobilier. Il avait été, en effet, condamné par la justice, en 1997, pour présentation de comptes inexacts et délit d’initié dans une affaire qui avait ébranlé la place de Paris : la quasi-faillite du Comptoir des entrepreneurs.
Quoi qu’il en soit, M. Saunier assure que des promoteurs sont d’ores et déjà intéressés par des tranches d’une centaine de villas, dont les prix oscilleront entre 500 000 euros et 1,5 million d’euros chacune. Une cinquantaine devraient être dévolues à des locations touristiques. « J’anticipe un mouvement de fond vers des vacances locales, une nature accessible sans prendre l’avion, le bien-être : notre concept va répondre à une forte demande », veut croire M. Saunier.
Quant à l’environnement, le Chambord Country Club sera exemplaire, liste le maître d’ouvrage : bâtiments basse consommation, prélèvement limité dans les nappes phréatiques, préservation des nombreux étangs, reboisement supérieur aux 30 hectares de bois défrichés, sans oublier la création d’une ferme maraîchère bio de 13 hectares.
Assez pour faire accepter la disparition de l’exploitation agricole et de ses prés au profit d’un complexe touristique ? Ce sera tout l’enjeu des procédures de demande d’autorisation environnementale, prévues en 2020. Lors de la précédente tentative de mettre en œuvre ce programme, l’Autorité environnementale avait estimé, en 2012, que « la démonstration de l’absence d’incidence du projet sur le site Natura 2000 ne peut être évaluée comme correcte ».
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/14/en-sologne-luxe-golf-et-immobilier_6025751_3234.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
18- Transition énergétique : Bruxelles lance son plan pour un financement à plusieurs milliards, AFP, 14/01/20, 12:00
Marine Laouchez

Pour financer une transition énergétique "juste" qui va coûter des milliards, la Commission von der Leyen dévoile mardi à Strasbourg un plan d'investissement qui s'appuie sur un nouveau fonds pour soutenir les régions les plus dépendantes au charbon.
Avec son "Pacte vert" présenté en décembre, quelques jours seulement après sa prise de fonction, Ursula von der Leyen a fait du climat la priorité de sa Commission. Mais la transition du continent vers la neutralité carbone d'ici 2050 comme le souhaite l'Allemande - l'objectif n'a pas été encore finalisé par les différentes institutions - sera coûteuse.
Où trouver les quelque 260 milliards d'euros d'investissement supplémentaires par an que Bruxelles estime nécessaires pour réaliser ses ambitions ?
La première proposition législative de la nouvelle Commission y répond en partie.
Avec son "mécanisme de transition juste", elle espère mobiliser jusqu'à 100 milliards d'euros au cours de la prochaine décennie tout en s'assurant que les communautés encore très dépendantes économiquement des énergies fossiles ne soient pas laissées sur le bord du chemin.
Au total, avec son "Plan d'investissement pour une Europe durable", ce sont jusqu'à 1.000 milliards d'euros qui seraient mobilisés dans les 10 prochaines années en faveur de la transition d'un continent où les émissions de gaz à effet de serre seraient les plus faibles possibles. Et ce par le biais de multiples sources de financement. 
Le Fonds de transition juste, selon des documents vus par l'AFP, serait en lui-même doté de 7,5 milliards d'euros entre 2021 et 2027 (le prochain budget pluriannuel de l'Union européenne) dans le projet de la Commission. De l'argent frais, assure-t-elle, pour un nouvel outil qui s'inscrira dans la politique de cohésion de l'UE qui, traditionnellement, aide au développement des régions.
Le Fonds fait partie de ce que la Commission appelle plus généralement le "mécanisme de transition juste". Il est accompagné d'autres moyens de financement, via des programmes d'investissement de l'Union mais aussi de la Banque européenne d'investissement (BEI), en pleine mue pour devenir la "banque du climat" de l'UE.
Viendront s'ajouter des dépenses en faveur du climat réparties dans les différentes catégories du budget de l'UE, par exemple les transports ou l'agriculture, ainsi que des investissements privés-publics. La Commission veut qu'un quart des dépenses du budget pluriannuel y soit consacré.
- Soutien au nucléaire ? -
Avec cette proposition législative sur le mécanisme de transition juste, qui sera soumise à négociation entre les Etats membres et le Parlement européen, la Commission tente aussi de rassurer les pays de l'Est encore réticents à s'engager pleinement.
Préoccupée par le coût économique et social de sa transition, la Pologne a refusé d'adhérer à l'objectif de neutralité climatique d'ici 2050 lors du sommet européen de décembre.
Dans leurs conclusions ce jour-là, les Etats membres s'étaient d'ores et déjà "félicités" des propositions futures qui "viseront à faciliter 100 milliards d'euros d'investissements" sur la décennie.
La transformation vers une économie européenne faible en émissions de carbone va peser sur les régions encore très dépendantes du charbon, très présent en Pologne, République tchèque, mais aussi certaines régions d'Allemagne.
La proposition détaillera les critères d'attribution du fonds. Il vise à soutenir les régions où les émissions de carbone liées à l'industrie et la production d'énergie sont les plus élevées, afin de soutenir le développement de nouvelles technologies et la reconversion ou la formation des populations dont l'emploi est lié aux énergies fossiles.
La question du soutien à l'énergie nucléaire, pas encore complètement tranchée au sein de l'UE dans le cadre de la réflexion sur la transition, se posera une nouvelle fois.
Bien moins émettrice en gaz à effet de serre que les énergies fossiles, certains Etats membres comme la République tchèque ou la Hongrie, mais aussi la France, ont défendu sa prise en compte dans le bouquet énergétique lors du dernier sommet européen.
<https://www.liberation.fr/depeches/2020/01/14/bruxelles-lance-son-plan-pour-un-financement-a-plusieurs-milliards-de-la-transition-energetique_1772890>
Sur le même sujet :
> Bruxelles donne des assurances pour une transition énergétique "juste", AFP, 14/01/20, 20:00
Marine Laouchez
"Ceci est un message aux mineurs des Asturies, de Macédoine occidentale ou de Silésie" : la Commission européenne a proposé mardi un "mécanisme juste" pour financer la transition énergétique dans les régions les plus dépendantes au charbon qui en redoutent les conséquences économiques et sociales.
Un mois après sa présentation en décembre, quelques jours seulement après la prise de fonction d'Ursula von der Leyen, l'exécutif européen a dévoilé son plan de financement du "Pacte vert" devant les députés européens à Strasbourg. L'objectif est de stimuler les investissements nécessaires, en mobilisant à la fois les acteurs publics et privés, et en s'assurant de n'abandonner personne au bord du chemin.
Car les ambitions de l'UE dans le cadre de l'accord de Paris ont un coût: 260 milliards d'euros d'investissement supplémentaires par an par rapport au fonctionnement actuel de l'UE.
- "Serment de solidarité" -
"C'est notre serment de solidarité et d'équité pour ceux qui font face aux défis les plus graves, afin qu'ils fassent ce chemin avec nous", a promis le vice-président exécutif Frans Timmermans aux eurodéputés.
L'un des dispositifs de ce plan d'investissement global, que la Commission projette jusqu'à 1.000 milliards d'euros sur dix ans, est "le fonds de transition juste", très attendu car synonyme d'argent frais.
La Commission propose de le doter de 7,5 milliards d'euros sur la période 2021-2027, que couvre le prochain cadre financier pluriannuel (CFP) de l'UE. Le nouvel instrument vient donc se mêler aux âpres négociations actuellement en cours sur ce futur budget. 
Ouvert à tous les Etats membres, il vise toutefois à soutenir uniquement les régions les plus dépendantes aux énergies fossiles comme le charbon, la lignite ou la tourbe, de la Pologne à la Grèce en passant par l'Europe de l'Est, mais aussi certaines régions allemandes.
L'allocation des ressources de ce fonds devra répondre à des critères stricts pour s'assurer "que les fonds sont dirigés vers les régions qui font face aux plus gros défis", a expliqué la commissaire européenne chargé de la politique régionale Elisa Ferreira : intensité des émissions de gaz à effet de serre, nombre d'emplois menacés par la transition notamment, pondérés par la prospérité de chaque Etat.
"Le même problème dans un pays riche ou pauvre recevra un niveau de soutien différent", a souligné Mme Ferreira.
Chaque euro dépensé dans le cadre du fonds de transition juste devra être accompagné d'un co-financement de l'Etat membre dans lequel se trouve la région aidée. Les Etats devront fournir des "plans de transition régionaux" pour les régions qu'ils sélectionneront, avant que la Commission ne valide les dépenses.
Le fonds exclut le financement de démantèlement ou de construction de centrales nucléaires.
Il fait partie d'un plus vaste "mécanisme", qui s'appuie sur deux autres piliers: des financements via le programme d'investissement InvestEU (par exemple soutien aux entreprises les plus innovantes) et les prêts de la Banque européenne d'investissement (BEI, par exemple pour financer des mesures d'efficacité énergétique comme la rénovation de logements sociaux). 
Soit selon les estimations de la Commission environ 100 milliards mobilisés au travers du mécanisme.
- Rassurer les Etats réticents -
Avec cette proposition législative, qui sera soumise à négociation entre les Etats membres et le Parlement européen, la Commission tente aussi de rassurer les pays de l'Est. Préoccupée par le coût économique et social de sa transition, la Pologne a refusé d'adhérer à l'objectif de neutralité climatique d'ici 2050 lors du sommet européen de décembre.
Le mécanisme de transition juste n'est qu'une partie d'un vaste plan d'investissement et de dépenses en faveur de la lutte contre le changement climatique. La Commission a proposé notamment d'y consacrer un quart du futur CFP, au travers de politiques variées comme l'agriculture ou les transports.
Le président de la commission Environnement du Parlement européen Pascal Canfin (Renew Europe) a regretté que "au delà du fonds de transition juste, il n'y a pour le moment aucun engagement chiffré supplémentaire".
"La Commission fait des promesses sur le budget à long terme de l'UE qui doit encore être approuvé (...). Après cela, on ne sait pas exactement d'où viendra le reste de l'argent - il y a une grande différence entre l'effet de levier et l'autofinancement", a commenté, sceptique, le président de la commission Budget du Parlement Johan Von Overtveldt (ECR).
<https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/bruxelles-donne-des-assurances-pour-une-transition-energetique-juste-00e8689f048f1937744d4ac42895305b>
Rappel sur le même sujet : 
> Bruxelles va dévoiler son plan pour financer la transition énergétique <https://www.lemondedelenergie.com/bruxelles-financement-transition-energetique/2020/01/13/>, AFP, 13/01/20, 13:00
Sur le même sujet : 
> Le plan de la Commission européenne pour aider à financer la transition écologique, Le Monde, maj le 15/01/20 à 06h06
Virginie Malingre (Bruxelles, bureau européen)
Le « mécanisme de transition équitable » doit générer cent milliards d’euros en sept ans et permettre à l’Union européenne d’accompagner les pays les plus éloignés de l’objectif de neutralité carbone en 2050. 
L’annonce était très attendue, et plus particulièrement par les Etats membres d’Europe de l’Est. Pour convaincre les derniers pays récalcitrants d’adhérer à l’objectif européen de neutralité carbone en 2050, Ursula von der Leyen avait promis de débloquer 100 milliards d’euros pour aider les économies les plus dépendantes du charbon, de la lignite et d’autres énergies fossiles à faire leur mue.
Mardi 14 janvier, la présidente de la Commission européenne a dévoilé devant le Parlement de Strasbourg les modalités de son plan – le « mécanisme de transition équitable » – conçu pour que le « green deal » « ne mette pas des “bonnets rouges” ou des “gilets jaunes” partout en Europe », explique un proche du dossier.
Et il n’est pas certain que celles-ci donnent toute satisfaction à Prague ou à Budapest, qui ont beaucoup hésité avant de s’engager, fin 2019, pour la neutralité carbone d’ici à trente ans. Ni qu’elles convainquent Varsovie, aujourd’hui le dernier des Vingt-Huit à n’avoir toujours pas adhéré à cet objectif communautaire.
> Lire l’entretien : Ursula von der Leyen : « Un “green deal” européen pour ralentir le réchauffement de la planète »
« C’est notre serment de solidarité et d’équité pour ceux qui font face aux défis les plus graves, afin qu’ils fassent ce chemin avec nous », a promis le vice-président exécutif Frans Timmermans aux eurodéputés.
La somme totale promise de 100 milliards d’euros entre 2021 et 2027 – période qui correspond au prochain budget pluriannuel de l’Europe – est bien au rendez-vous. Mais, pour l’essentiel, ce n’est pas de l’argent frais. Au total, les Européens ajoutent 7,5 milliards d’euros à ce qu’ils avaient prévu de dépenser sur la période concernée.
Pour le reste, ils ont prévu de réorienter vers la transition écologique des fonds structurels, traditionnellement consacrés au développement des régions les plus pauvres, auxquels sont très attachés les pays d’Europe de l’Est et centrale. Et comptent sur les effets de levier que la mise à disposition d’une partie de cet argent déclenchera.
Un fonds de transition équitable de 7,5 milliards d’euros
Le mécanisme de transition équitable, tel qu’il a été conçu par la Commission, utilise trois canaux. Le premier passe par le fonds de transition équitable, qui sera doté de 7,5 milliards d’euros. Chaque euro attribué pour aider un Etat à mener à bien sa transition écologique libérera entre 1,5 euro et 3 euros, qui seront prélevés sur les fonds de cohésion. Les Etats concernés par cette aide seront également mis à contribution, et ce d’autant plus que leur richesse nationale par habitant sera élevée.
Au total, donc, ces 7,5 milliards permettront de financer entre 30 milliards et 50 milliards d’euros de projets dont les pays concernés auront au préalable discuté avec Bruxelles. Ils pourront aussi bien financer des reconversions industrielles que des créations d’emplois ou des formations professionnelles.
La Commission a aussi prévu que cet argent puisse être utilisé par des grandes entreprises, notamment pour acheter des quotas d’émissions de dioxyde de carbone dans le cadre du système d’échange de quotas d’émissions mis en place par l’Union européenne (UE).
> Lire la tribune : « L’ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne » permettra de « redessiner l’Europe industrielle de demain »
Second canal du mécanisme de transition équitable, le programme InvestEUpermettra à l’organisme de garantir des prêts pour faciliter la transition écologique à hauteur de 45 milliards d’euros.
Enfin, la Banque européenne d’investissement (BEI), appelée à devenir la banque européenne du climat, pourra ainsi consentir entre 25 milliard et 30 milliards d’euros de prêts à des autorités locales et régionales. Les critères d’éligibilité aux financements que généreront les prêts de la BEI et les garanties d’InvestEU seront moins stricts que ceux qui s’appliqueront aux projets financés par le fonds de transition équitable. Ainsi, le gaz pourra profiter des fonds dans le premier cas, mais pas dans le second.
En théorie, ces 100 milliards d’euros seront accessibles à tous les Etats membres de l’UE. Y compris la partie de cette somme provenant du fonds de transition équitable, dont les pays d’Europe de l’Est souhaitaient qu’elle leur soit réservée. « L’Allemagne, qui affiche des excédents budgétaires, n’a pas besoin d’une contribution européenne pour financer sa sortie des centrales à charbon », juge Pascal Canfin, président de la commission environnement du Parlement européen.
> Lire la tribune : « La Commission doit proposer un objectif de réduction d’émissions de gaz à effet de serre allant jusqu’à -55 % »
Convaincre de s’engager sur la neutralité carbone
« Nous voulons nous assurer que les fonds sont dirigés vers les régions qui font face aux plus gros défis », a néanmoins expliqué la commissaire européenne chargée de la politique régionale Elisa Ferreira.
En réalité, la Commission a d’ores et déjà réparti entre les pays l’argent frais mis à disposition du fonds de transition équitable. Ainsi, sur les 7,5 milliards prévus, la Pologne devrait se voir réserver 2 milliards. Une somme dont Bruxelles espère qu’elle suffira à convaincre Varsovie de s’engager sur la neutralité carbone en 2050. « Si la Pologne ne le fait pas, elle n’aura évidemment pas accès à ces fonds », précise un diplomate.
Par ailleurs, la Commission devrait assouplir ses règles en matière d’aides d’Etat, dès lors que celles-ci seront destinées à favoriser la transition écologique. Enfin, elle prévoit de mettre en place une structure d’assistance pour les pays concernés par le mécanisme de transition équitable. Ce mécanisme s’inscrit dans un plan plus global qui doit permettre à l’UE d’atteindre la neutralité carbone en 2050 et dont Ursula von der Leyen a répété qu’il nécessiterait 260 milliards d’euros d’investissements par an. La Commission estime par ailleurs qu’il faudra ajouter 100 milliards à 150 milliards par an à cette somme si l’on veut répondre à d’autres objectifs environnementaux (biodiversité, gestion des ressources…).
Mardi, l’exécutif européen a aussi dévoilé comment il prévoyait d’investir 1 000 milliards d’euros pour la transition écologique sur les dix prochaines années. La moitié de cette somme (503 milliards d’euros) proviendra du budget de l’UE, c’est-à-dire en grande partie des fonds structurels et de la politique agricole commune, qui représentent plus des deux tiers du total. Des chiffres « en ligne avec notre volonté de consacrer 25 % du budget européen à la lutte contre le réchauffement climatique », a expliqué Paolo Gentiloni, commissaire à l’économie.
> Lire aussi  Les Etats européens trouvent un accord sur la classification des activités économiques « vertes »
Pour le reste, au-delà du mécanisme de transition équitable qui représentera 143 milliards sur dix ans, la Commission prévoit que les Etats membres cofinanceront des investissements à hauteur de 114 milliards d’euros et que les garanties d’InvestEu permettront de générer quelque 279 milliards d’euros de prêts.
Encore faut-il que les dirigeants européens valident la proposition de la Commission. Sachant qu’ils sont aujourd’hui déjà très divisés sur le budget pluriannuel de l’UE.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/14/le-plan-de-la-commission-europeenne-pour-aider-a-financer-la-transition-ecologique_6025837_3244.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
19- Décryptage. Barrage de la Renaissance : l’Afrique du Sud peut-elle résoudre le conflit sur les eaux du Nil ?, Le Monde Afrique, 14/01/20, 19h00
Jean-Philippe Rémy  

Le pays, qui doit assurer la présidence tournant de l’Union africaine, pourrait mener une médiation entre l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan. 
La vieille tension est têtue. A la veille de la date butoir du mercredi 15 janvier, aucun accord technique n’a encore été trouvé entre l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie dans la perspective de l’achèvement des travaux du grand barrage de la Renaissance (GERD), en Ethiopie. Les trois pays sont pourtant concernés au premier chef par la dispute sur le partage des eaux du Nil et le temps presse. La mise en eaux de cet ouvrage devrait débuter en juin. Lorsqu’il sera rempli, le GERD doit devenir le plus grand barrage du continent, changeant le cours du Nil bleu, sur lequel il est construit, à 48 km seulement du Soudan voisin, avec des conséquences directes sur le débit du fleuve. Le Nil bleu et le Nil blanc se rejoignent à Khartoum, au Soudan, avant de remonter toute l’Egypte jusqu’à atteindre la Méditerranée.
> Lire aussi  Barrage sur le Nil : l’Ethiopie demande à l’Afrique du Sud de faciliter un accord avec l’Egypte
La mise en service d’une telle retenue d’eau est de nature à perturber le volume hydrique dont dispose l’Egypte, qui bénéficie de très loin du plus important quota depuis les traités de 1929 et 1959. La perspective d’une diminution est donc encore et toujours de nature à entraîner un conflit, comme le rappelait dans une tribune, en octobre 2019, le cercle de réflexion International Crisis Group, qui note cependant : « Il est encore possible qu’un accord soit trouvé. »
+ Carte <https://img.lemde.fr/2020/01/14/0/0/800/913/688/0/60/0/da9a05a_Q5dk5TEyIuQJaCMko8eqSGtE.png>
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/01/14/barrage-de-la-renaissance-l-afrique-du-sud-peut-elle-resoudre-le-conflit-sur-les-eaux-du-nil_6025859_3212.html>
Sur le même sujet :
> Barrage sur le Nil : Egypte, Ethiopie et Soudan esquissent un compromis, AFP, 16/01/20, 11:00
Francesco Fontemaggi
L'Egypte, l'Ethiopie et le Soudan ont esquissé mercredi un compromis au sujet d'un immense barrage sur le Nil qui suscite des tensions régionales depuis neuf ans, et se sont donné rendez-vous fin janvier à Washington pour surmonter les dernières divergences et "finaliser un accord".
Début novembre, sous la houlette des Etats-Unis et de la Banque mondiale, les trois pays africains avaient fixé à ce mercredi la date-butoir pour "aboutir à un accord" sur le grand barrage éthiopien de la Renaissance voulu par Addis Abeba.
Après plus de deux mois de dernières tractations plus ou moins fructueuses, leurs ministres des Affaires étrangères et de l'Eau ont donc eu des réunions ces trois derniers jours dans la capitale des Etats-Unis avec le secrétaire américain au Trésor et le président de la Banque mondiale, observateurs du processus.
"Les ministres ont constaté les progrès réalisés", écrivent les participants dans un communiqué commun.
Au cœur de la dispute, le barrage long de 1,8 km et haut de 145 m dont la construction a été entamée en 2012 par l'Ethiopie. Ce gigantesque projet de quatre milliards de dollars est censé, dans l'esprit des Ethiopiens, commencer à produire de l'électricité d'ici fin 2020 pour être complètement opérationnel d'ici 2022. Il doit devenir la plus grande centrale hydroélectrique d'Afrique avec une production de 6.000 mégawatts.
Mais Le Caire craint qu'il n'entraîne une réduction du débit du Nil Bleu, fleuve dont l'Egypte dépend à plus de 90% pour son approvisionnement en eau.
Neuf années de négociations n'ont pas permis d'aboutir à un accord.
- Risque de "guerre" -
Mais les tractations se sont accélérées ces derniers mois sur la question-clé du remplissage du réservoir de la future digue, censé contenir 74 milliards de m3 d'eau. C'était la principale pierre d'achoppement, l'Egypte redoutant qu'un remplissage trop rapide n'affecte des millions d'Egyptiens pouvant manquer d'eau et avoir du mal à se nourrir.
L'Ethiopie, qui dit avoir un besoin critique de cette électricité pour son développement, souhaitait remplir le réservoir sur une période de quatre à sept ans, quand l'Egypte proposait une durée beaucoup plus longue.
Dans leur communiqué de mercredi à Washington, les acteurs concernés semblent avoir trouvé un début de compromis, qui doit être confirmé lors de l'accord définitif.
Selon ce texte, le remplissage aura lieu "par étapes" de manière "coopérative", essentiellement pendant la saison des pluies de juillet-août, voire jusqu'en septembre si les conditions sont réunies. Cette phase cruciale prendra en compte "les conditions hydrologiques" et "l'impact sur les réservoirs en aval".
La première phase de ce remplissage permettra de débuter la production d'électricité, mais des mesures seront prises pour "atténuer" les inconvénients pour l'Egypte et le Soudan "en cas de fortes sécheresses".
Le mécanisme pour les étapes suivantes du remplissage doit encore faire l'objet d'un accord qui parvienne à la quadrature du cercle: satisfaire les besoins en électricité éthiopiens sans affecter les deux autres pays pendant les périodes prolongées de sécheresse -- un fléau pour lequel les ministres ont convenu de la "responsabilité partagée" de leurs trois pays.
Plusieurs points techniques et juridiques restent donc à finaliser, et les ministres se retrouveront les 28 et 29 janvier à Washington pour parvenir à un "accord global sur le remplissage et la gestion" du barrage.
Le Nil Bleu, qui prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil, qui traverse le Soudan et l'Egypte avant de se jeter dans la Méditerranée.
L'organisation de prévention des conflits International Crisis Group a prévenu en mars que ces pays pourraient "être poussés à la guerre" faute d'accord, car l'Egypte voit une "menace existentielle" dans tout ce qui menace son approvisionnement en eau.
En octobre, le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, juste après avoir obtenu le prix Nobel de la paix, avait de son côté averti qu'"aucune force" n'empêcherait la construction du barrage.
<https://information.tv5monde.com/info/barrage-sur-le-nil-egypte-ethiopie-et-soudan-esquissent-un-compromis-341665>
______________________________________________________________________________________________________________________
20- Intrusion dans une centrale nucléaire : des peines allégées pour les militants mais alourdies pour Greenpeace, Le Monde, 15/01/20, 22h39
Patricia Jolly  

La cour d’appel de Metz a condamné mercredi l’ONG à plus de 300 000 euros d’amende au titre du préjudice matériel, après l’entrée d’activistes sur le site de Cattenom, en Moselle.
Cent quatre-vingts jours-amende s’échelonnant de 4 à 11 euros, soit de 720 euros à 1 980 euros au total pour chacun. Ce sont les peines auxquelles la cour d’appel de Metz a condamné huit militants de Greenpeace, mercredi 15 janvier, pour s’être introduits, en octobre 2017, dans la centrale nucléaire de Cattenom, en Moselle, afin, disent-ils, d’en « dénoncer les failles de sécurité ».
Ce jugement infirme celui du tribunal correctionnel de Thionville qui, en première instance, avait prononcé contre ces activistes des peines de prison ferme et avec sursis : une première. Il est également plus léger que les réquisitions prononcées lors de l’audience d’appel par l’avocat général, Julien Le Gallo, le 30 octobre 2019.
Qualifiant les peines d’emprisonnement de « contre-productives », le magistrat avait réclamé trois cents jours-amende à 3 euros contre deux des prévenus – déjà condamnés pour s’être introduits dans un site nucléaire –, et cent cinquante jours-amende à 3 euros à l’encontre des six autres prévenus et de Yannick Rousselet, directeur de campagne de Greenpeace France pour le nucléaire, soupçonné de complicité.
Reconnu coupable par la cour, M. Rousselet a, en revanche, vu sa peine alourdie puisqu’elle se monte à deux cent soixante-dix jours-amende à 10 euros, soit un total de 2 700 euros. Dans un communiqué, Greenpeace France s’est ému de cette sanction « personnelle » à l’égard d’un de ses salariés et a dénoncé « un dossier vide à son encontre » et une « atteinte grave » à sa « liberté d’expression ».
> Lire aussi  Intrusion à la centrale de Cattenom : Greenpeace plaide l’état de nécessité
Le caractère incitatif de l’infraction
Poursuivie en tant que personne morale et représentée par son directeur général, Jean-François Julliard, l’ONG a, elle, été durement frappée au porte-monnaie. Solidairement avec les huit militants et M. Rousselet, elle a été condamnée à verser à EDF la somme de 211 806 euros au titre du préjudice matériel et économique, et celle de 50 000 euros en réparation du préjudice moral. Elle doit, en outre, acquitter une peine d’amende de 25 000 euros, soit 5 000 euros de plus que les réquisitions.
Dans son arrêt, la cour écarte « l’état de nécessité pour risque industriel » soulevé par l’avocate de l’ONG, Marie Dosé. Celle-ci avait plaidé la relaxe, soutenant le caractère nécessaire de l’action de désobéissance civile menée à Cattenom. Selon le document que Le Monde a pu consulter, les juges réfutent le caractère « imminent » du danger au nom duquel les militants ont expliqué agir. Ils soulignent aussi « la gravité » des faits, justifiant « une sévérité à l’égard de Greenpeace France, déjà condamné à trois reprises pour des faits similaires ». 
Ils insistent enfin sur le caractère potentiellement incitatif de l’infraction. « Ce type d’actions répétées peut ouvrir la porte à des actions efficaces menées par de personnes malveillantes n’appartenant pas à Greenpeace mais revêtues de son logo et qui pourraient tromper la vigilance des forces armées protégeant le site », détaillent-ils.
Une décision saluée par EDF
« Cette décision reconnaît implicitement le bien-fondé de nos motivations et la réalité du danger nucléaire, a positivé Jean-François Julliard dans le communiqué de Greenpeace France. En écartant les peines d’emprisonnement, les juges montrent qu’ils ont été sensibles à nos arguments et à la vague de soutien qui a accompagné ce procès. Nous regrettons néanmoins que nos militant·e·s, qui ont agi dans l’intérêt général pour dénoncer les risques liés aux défaillances des centrales nucléaires françaises, n’aient pas été purement et simplement relaxés. »
Pour son client, EDF, Thibault de Montbrial s’est « réjoui que la cour d’appel ait confirmé le sens du jugement du tribunal correctionnel de Thionville et qu’elle ait apprécié, à sa juste valeur et dans le détail, le préjudice moral et économique causé à EDF par cette infraction ». 
Saluant dans la décision de la cour d’appel une « avancée significative vers une reconnaissance à moyen terme de l’état de nécessité dont doivent pouvoir bénéficier les activistes », Marie Dosé s’est étonnée que « les magistrats du second degré insinuent, en déclarant Greenpeace coupable de provocation à l’infraction, que les militants et activistes seraient finalement instrumentalisés et mis en danger par l’association ». Selon l’avocate, qui a fait part de l’intention de ses clients de former un pourvoi en cassation, « la mise en danger est du côté d’EDF, pas de Greenpeace ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/15/intrusion-dans-une-centrale-nucleaire-des-peines-allegees-pour-les-militants-mais-alourdies-pour-greenpeace_6026012_3244.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
21- Le secteur de la croisière défend sa transition énergétique, AFP, 16/01/20, 10:00
Katia Dolmadjian

Le secteur de la croisière, régulièrement attaqué sur son impact environnemental, veut mettre en avant ses innovations pour moins polluer, alors que les paquebots propulsés au gaz naturel liquéfié (GNL) vont monter en puissance ces prochaines années.
Le 29 décembre dernier, le Costa Smeralda, géant des mers de 337 mètres de long et pouvant accueillir 6.600 passagers, a effectué son escale inaugurale à Marseille.
Sa spécificité ? Être le deuxième paquebot de croisière au monde - sur les 250 en activité - à utiliser du gaz naturel liquéfié (GNL), carburant qui n'émet pas de dioxyde de soufre, réduit jusqu'à 20% les émissions de CO2, et de plus de 95% les particules fines, selon le groupe Costa.
"Nous travaillons depuis des années sur cette technologie qui est un véritable défi. Le GNL est ce qui se fait de mieux aujourd'hui, c'est le carburant fossile le plus propre", résume à l'AFP Raffaele d'Ambrosio, vice-président Europe du Nord de Costa Croisières, groupe qui tenait une conférence de presse jeudi à Paris.
Actuellement, 26 paquebots destinés à être propulsés au GNL sont en construction ou en commande ferme dans les chantiers navals, soit 44% de l'ensemble des navires en projet dans le monde.
Au 1er janvier 2020, la teneur en soufre des carburants marins a été limitée à 0,5%, contre 3,5% auparavant, par l'Organisation maritime internationale.
"Les réglementations sont de plus en plus strictes et les bateaux en construction les intègrent. Cette préoccupation de l'environnement ne concerne pas seulement l'armateur mais aussi le constructeur. Et l'objectif ultime de tous reste bien sûr le +zéro émission+ grâce à un +mix technologique+", met en avant François Lambert, délégué général du Groupement des industries de construction et activités navales (Gican).
"Le GNL n'est qu'une technologie parmi d'autres pour améliorer l'existant, ou à tester sur ce qui se construit, comme les piles à combustible" pour stocker l'énergie, renchérit Erminio Eschena, président de Clia France qui regroupe les principales compagnies de croisière.
Celui-ci déplore que le secteur subisse "une attention surdimensionnée" en matière de pollution, "alors que des efforts et des investissements sont consentis depuis des années : un paquebot au GNL coûte un milliard d'euros".
- En attente de prises -
"Nos bateaux sont déjà 100% autosuffisants en eau grâce à des usines de désalinisation à bord. Toute la nourriture est pesée, les déchets sont triés à bord. Et les repas non servis sont débarqués lors des escales pour les banques alimentaires : 160.000 repas ont été distribués depuis fin 2017", renchérit Georges Azouze, président de Costa France.
L'industrie de la croisière rappelle également que le transport maritime dans son ensemble n'est responsable que de 2 à 3% des émissions de CO2, alors qu'il assure plus de 85% du commerce mondial.
De son côté, l'ONG Transport & Environment affirme que la compagnie américaine Carnival (leader du marché, qui détient notamment Costa, NDLR) a émis à elle seule en 2017 dix fois plus d'oxyde de soufre autour des côtes européennes que l'ensemble des 260 millions de véhicules du parc européen.
Mais les professionnels de la croisière ne veulent pas être les seuls à porter les efforts vers la transition écologique : "il faut que tout l'écosystème participe. Si on a des paquebots au GNL, il faut pouvoir les approvisionner", relève Erminio Eschena, président de Clia et également représentant du croisiériste MSC.
Il pointe le manque d'équipement dans les ports qui contraint les paquebots à laisser tourner leurs moteurs lors des escales pour permettre la vie à bord. "Nos navires sont équipés depuis des années pour se brancher sur l'électricité à quai, mais seuls 13 ports dans le monde proposent des branchements, et aucun en Europe".
Marseille devrait s'équiper d'ici 2025, une gageure technique car un géant des mers "consomme à quai l'équivalent en électricité de la ville de Toulon", soulignait récemment le président LR de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur Renaud Muselier. Une escale de paquebot de croisière dans un port ne dépasse pas en général une douzaine d'heures.
Le même problème se pose pour l'approvisionnement en GNL : en Europe, "les barges spécifiques sont présentes uniquement à Barcelone, donc tous les quinze jours" le Costa Smeralda et l'Aida Nova, premier paquebot GNL lancé fin 2018, doivent s'y rendre pour faire le plein.
Le secteur de la croisière, en perpétuelle croissance, attend 32 millions de passagers en 2020.
<https://www.challenges.fr/economie/le-secteur-de-la-croisiere-defend-sa-transition-energetique_693963>
______________________________________________________________________________________________________________________
22- De l'hydrogène vert sera produit dès 2021 en Vendée, AFP, 16/01/20, 13:00

L'entreprise nantaise Lhyfe a annoncé jeudi avoir levé 8 millions d'euros de fonds pour installer en Vendée un premier site industriel de production d'hydrogène vert, qui sera opérationnel au premier semestre 2021.
"La construction du premier site industriel de Lhyfe débutera en Vendée à proximité du parc éolien Bouin" ce semestre, pour une production à terme de plusieurs centaines de kilos d'hydrogène issue d'énergies renouvelables, indique Lhyfe dans un communiqué.
Lhyfe a annoncé "une levée de fonds de 8 millions d'euros" auprès de cinq acteurs publics et privés, notamment de la société d'économie mixte Vendée Energie.
"Cette levée de fonds va permettre à Lhyfe, qui entre désormais dans une phase d'industrialisation, de poursuivre ses investissements et de multiplier ses sites", indique la société.
Pour produire son "hydrogène vert", l'entreprise affirme qu'elle se connectera "directement aux énergies renouvelables", éolien, photovoltaïque, hydraulique, biomasse solide.
A la différence de l'hydrogène d'origine fossile (produite avec du gaz naturel comme c'est majoritairement le cas), "l'hydrogène produit à partir de ressources renouvelables (...) permet de fournir de l'électricité pauvre en CO2", selon le syndicat d'énergie de Vendée (SyDev).
L'hydrogène est obtenue par électrolyse de l'eau, alimentée par une ressource électrique renouvelable (éolien, photovoltaïque) ou thermolyse (par chauffage de biomasse). Les véhicules roulant à l'hydrogène ne rejettent que de l'eau.
"En sortie d'usine, l'hydrogène vert produit par Lhyfe présente tous les avantages du pétrole et du gaz sans leurs inconvénients", souligne la société.
"Alors que 95% de l'hydrogène produit aujourd'hui (dit "hydrogène gris") génère jusqu'à 10 kg de CO2 par kilo d'hydrogène, l'hydrogène produit par Lhyfe est totalement propre", affirme la PME.
Avec une "solution clé en main", Lhyfe créée en 2017 veut s'adresser "aux collectivités industries et au monde du transport qui souhaitent s'approvisionner en hydrogène vert et réduire ainsi instantanément et drastiquement l'impact de leur mobilité".
Elle entend répondre aux besoins des bus, bennes à ordures, flottes de véhicules lourds ou légers.
Lhyfe souligne avoir "conçu un process industriel" qui permet de proposer une solution "modulaire" s'adaptant "à toute type d'énergie renouvelable", et "évolutive" pour "accompagner l'évolution des besoins des territoires".
Le site de Bouin, co-financé à hauteur de 3 millions d'euros par la communauté de communes de Challans-Gois, la région des Pays-de-la-Loire et la Bpi France, sera complété par une première station à hydrogène à La Roche-sur-Yon.
Cette dernière alimentera une première ligne de bus et des véhicules de la collectivité (bennes à ordures ménagères).
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/de-l-hydrogene-vert-sera-produit-des-2021-en-vendee_140538>
Sur le même sujet : 
> Lhyfe ouvre en Vendée la première usine à hydrogène vert de France, Le Journal des Entreprises, 16/01/20
Amandine Dubiez
La jeune entreprise nantaise Lhyfe clôture une levée de fonds de 8 millions d’euros auprès d’acteurs publics et privés pour produire, à partir de 2021, de l’hydrogène « vert », ou décarboné, à proximité du parc éolien de Bouin, en Vendée. Créé par d’anciens ingénieurs du CEA Tech, Lhyfe compte bien dupliquer cette usine à gaz en mer, sur des parcs éoliens offshore.
>> Suite à lire sur inscription à :
<https://www.lejournaldesentreprises.com/loire-atlantique-vendee/article/lhyfe-ouvre-en-vendee-la-premiere-usine-hydrogene-vert-de-france-420997>
______________________________________________________________________________________________________________________
23- Calendrier, indemnités : l'Allemagne avance vers la sortie du charbon, AFP, 16/01/20, 16:00
Coralie Febvre

L'Allemagne s'est dotée jeudi d'un calendrier et a prévu des indemnités pour l'arrêt de ses centrales à charbon, étape importante vers l'abandon de cette énergie très polluante entre 2035 et 2038.
Après des mois de négociations, sous la pression croissante des défenseurs du climat, "la sortie progressive du charbon débute maintenant", s'est félicitée la ministre de l'Environnement, Svenja Schulze.
Le gouvernement et les quatre Etats-régions qui abritent les bassins miniers - Rhénanie du Nord-Westphalie, Brandebourg, Saxe et Saxe-Anhalt - se sont mis d'accord sur un échéancier et un cadre d'indemnisations.
L'ensemble doit être formalisé dans un projet de loi soumis le 29 janvier au conseil des ministres, pour une adoption espérée "au premier semestre 2020", selon le ministère de l'Economie.
Berlin a promis 4,35 milliards d'euros d'indemnités, réparties "sur une quinzaine d'années suivant les fermetures" parmi les exploitants de centrales à charbon.
2,6 milliards ont été attribués au géant allemand RWE, qui opère les centrales du bassin rhénan, dans l'Ouest - un montant "bien en dessous des dommages" évalués à plus de 3,5 milliards d'euros, a déploré le groupe.
Chez le fournisseur d'électricité, 3.000 emplois seront supprimés "à court terme" et 6.000 d'ici 2030, notamment à travers des départs anticipés à la retraite, soit une réduction de 60% des effectifs dans la branche lignite et un quart des effectifs du groupe.
1,75 milliard reviendra aux centrales de l'Est, a détaillé le ministre des Finances Olaf Scholz. Mais la facture pourrait encore gonfler, puisque M. Scholz n'a évoqué que les fermetures "dans les années 2020", sans parler des ultimes mises à l'arrêt des années 2030.
- 'Trop tard !' -
Comme annoncé il y a un an, l'Allemagne vise un abandon du charbon au plus tard en 2038 mais pourrait "avancer de trois ans" cette échéance pour viser 2035, en fonction des bilans d'étape menés en 2026 et 2029.
"La sortie du charbon n'est pas une question de technique mais de volonté politique. Elle doit arriver maintenant, 2035 est bien trop tard !", a déploré sur Twitter l'organisation Ende Gelände, à l'origine de plusieurs occupations de mines.
L'accord détaille pour la première fois un calendrier de fermeture des centrales à lignite, charbon brun particulièrement polluant, qui débutera le 31 décembre 2020 avec un des complexes opérés par RWE à proximité de la mine de Garzweiler.
Il prévoit également la fin des autorisations d'exploitation de la forêt millénaire de Hambach, dans l'ouest de l'Allemagne, menacée par l'extension d'une mine de lignite et devenue un symbole de la lutte contre le charbon.
Plus de la moitié des 2,1 milliards de tonnes charbon exploitables par RWE "resteront enterrés", précise le groupe.
"Au lieu des 3 gigawatts prévus" l'an dernier, "seulement 2,8 gigawatts de lignite seront mis hors service d'ici 2022", et la majorité des fermetures "est reportée au-delà de 2030", critique cependant Olaf Bandt, président de l'association écologiste BUND.
- Sortie du nucléaire -
Les défenseurs du climat, qui pressent le gouvernement d'accélérer ses efforts, déplorent de surcroît la mise en service d'une nouvelle centrale au charbon dans le bassin rhénan, Datteln 4, confirmée jeudi.
"C'est juste absurde", a tweeté Luisa Neubauer, figure allemande du mouvement Fridays for future.
Dans les régions minières, l'Etat prévoit l'instauration d'un "fonds d'indemnités" pour "les salariés" du secteur, qui pourrait être versé "jusqu'en 2043".
Une aide financière totale de 40 milliards d'euros sera également accordée aux régions minières jusqu'en 2038, conformément à un projet de loi adopté en mai 2019.
L'abandon par l'Allemagne du charbon, énergie bon marché à l'origine de son développement industriel, est compliqué par la décision prise en 2011 de sortir du nucléaire d'ici 2022.
Malgré la montée en puissance des énergies renouvelables, intermittentes et difficiles à stocker et transporter, la première économie européenne tire encore plus d'un tiers de son électricité de la houille et du lignite.
Dans un plan adopté en décembre, l'Allemagne s'est fixé l'objectif de diminuer de 55% les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030 par rapport à leur niveau de 1990, alors qu'elle est déjà assurée de manquer ses objectifs climatiques pour 2020.
<https://www.geo.fr/environnement/calendrier-indemnites-lallemagne-avance-vers-la-sortie-du-charbon-199493>
______________________________________________________________________________________________________________________
En audio
24- Pourquoi la France veut accélérer dans l’informatique quantique, RTL, C’est notre Planète, 09/01/20, 09:58
Virginie Garin

Grâce à cette technologie, il est possible de diviser par un million le coût énergétique du calcul. Alors qu'on parle beaucoup de la pollution numérique, cela constitue des dépenses énormes d'énergies pour calculer ou stocker nos données sur internet.
L'ordinateur quantique, voilà une technologie qui devrait révolutionner nos ordinateurs. Mais connaissez-vous vraiment ce qu'est l'informatique quantique ? Des députés vont remettre ce jeudi 9 janvier au gouvernement un rapport dans lequel ils demandent d'accélérer la recherche dans ce domaine. En effet, le quantique permet de faire des calculs incroyablement rapides et les applications en matière d'environnent sont très prometteuses.  
Avec cette technologie, il est déjà possible de faire en 3 minutes des calculs qui prendraient 10.000 ans avec un ordinateur classique. C'est Google qui dit avoir mis au point l'an dernier le premier ordinateur quantique. IBM affirme aussi avoir sa propre technologie. C'est un enjeu énorme et il faut absolument retenir ce terme : ordinateur quantique.
Mais en pratique ça marche comment ? C'est incompréhensible au commun des mortels puisque même les spécialistes informatiques renoncent. Mais pour schématiser à l'extrême, nous les humains, pour faire des calculs, on utilise des chiffres. Un ordinateur utilise quant à lui des bits, 0 ou 1, qu'il combine à l'infini. 00 01 0001 c'est son langage. 
>> Suite à lire ou à (ré)écouter à :
<https://www.rtl.fr/actu/futur/pourquoi-la-france-veut-accelerer-dans-l-informatique-quantique-7799859740>
______________________________________________________________________________________________________________________
En images
25- Aide à la rénovation énergétique : la prime d'EDF pour changer de chaudière, TF1, journal de 20h, 06/01/20

EDF a annoncé ce jeudi 6 décembre 2018 une nouvelle prime pour ceux qui souhaitent convertir leurs chaudières au fioul.
En plus de la TVA réduite, de la subvention de l'État, du crédit d'impôt et du prêt à taux zéro, une nouvelle prime vient d'être annoncée pour faciliter le remplacement des chaudières au fioul par des pompes à chaleur. Proposée par EDF, cette mesure concerne trois millions de ménages. Comment va-t-elle fonctionner ?
> Explications à voir à :
<https://www.lci.fr/conso-argent/aide-a-la-renovation-energetique-la-prime-d-edf-pour-changer-de-chaudiere-2106735.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
26- Nouvelle aide pour les travaux d'économie d'énergie : qui pourra bénéficier de Ma Prime Rénov' ?, TF1, journal de 20h, 08/01/20

Un aide publique baptisée Ma Prime Rénov' a été lancée ce mercredi. Destinée aux ménages modestes, elle fusionne le crédit d'impôt transition énergétique (CITE) et certaines aides de l'Agence nationale de l'habitat. Voici les nouvelles règles pour en profiter. 
Vous comptez peut-être faire isoler votre logement, installer des fenêtres à double vitrage ou refaire vos combles tout en bénéficiant d'une aide à la rénovation énergétique ? Une nouvelle aide de l'État, appelée Ma Prime Rénov', a été lancée par le gouvernement ce mercredi 8 janvier. Pour rappel, elle est toutefois entrée en vigueur dès le 1er janvier.
> Explications à voir à :
<https://www.lci.fr/conso-argent/video-nouvelle-aide-pour-les-travaux-d-economie-d-energie-qui-pourra-profiter-de-ma-prime-renov-2142276.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
27- Plan B : sur la piste des chercheurs d’or illégaux qui détruisent la forêt de Guyane, Le Monde, maj le 14/01/20, 10h11
Marc Bettinelli

Chaque année, environ 10 tonnes d’or sont prélevées illégalement au milieu de la forêt amazonienne en Guyane. Et les conséquences de cet orpaillage illégal sont désastreuses pour l’environnement.
C’est une richesse convoitée, qui fait aujourd’hui peser une grave menace : l’or. En Guyane, plusieurs milliers de travailleurs clandestins, majoritairement venus du Brésil voisin, fouillent le sol à sa recherche au milieu de la forêt amazonienne. Une pratique illégale qui pose des problèmes de déforestation, de destruction des sols, mais aussi de pollution au mercure, un produit toxique dont l’utilisation est normalement interdite sur le territoire français. Pour lutter contre cette pratique, l’Etat français débourse chaque année plus de 50 millions d’euros. Mais ces efforts sont insuffisants, car l’appât du gain attire toujours plus de chercheurs d’or, peu concernés par les conséquences désastreuses sur l’environnement.
Un projet d’orpaillage légal a fait parler de lui ces derniers mois. Le gouvernement français envisageait en effet l’exploitation aurifère de la Montagne d’or. Mais la création de la plus vaste mine de France en pleine forêt amazonienne n’est plus à l’ordre du jour.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/videos/video/2020/01/13/plan-b-comment-les-chercheurs-d-or-detruisent-la-foret-en-guyane_6025718_1669088.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
Sur le fond et en complément de notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> & Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>, il s’agit là d’une modeste contribution à une meilleure compréhension du monde par l’éducation à la complexité.
Quant à la forme, elle se veut sans prétention et n'y associe aucune pièce jointe pour éviter de saturer votre boîte mail.
Pour agrandir la taille des caractères
A l’aide du clavier : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et appuyez sur la touche + autant de fois que vous le souhaitez jusqu’à ce que vous soyez en mesure de lire correctement.
A l’aide de la souris : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et tournez la molette de votre souris vers le bas pour agrandir. Cela fonctionne avec la plupart des navigateurs.
Merci pour votre indulgence.
NB : – Si vous êtes équipé(e) d’un antispam, n’oubliez pas de le formater pour vous permettre de recevoir la présente revue de presse.
- En pied de page de chaque message vous trouverez une adresse url qui vous permettra :
• De vous abonner, de changer de mail ou de vous désabonner à votre gré ;
• D’accéder à un archivage.
- Pour entrer en liaison avec le gestionnaire de cette liste, adresser votre mail à : <f.demonclin(at)fnh.org <http://fnh.org/>>
- Economisez de l'énergie, du papier et de l'encre, n'imprimez ce message que si nécessaire.
_______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS 
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
______________________________________________________________________________________________________________________
-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe HTML a été nettoyée...
URL: <http://mailing.fondation-nature-homme.org/pipermail/revue-presse/attachments/20200124/ea19fea2/attachment.html>


Plus d'informations sur la liste de diffusion revue-presse