[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 2 publications & 1 annonce (lundi 27 janvier)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Lun 27 Jan 08:08:16 CET 2020
Bonjour à tous,
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants :
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1- Écologie : des parlementaires adressent une lettre à Édouard Philippe pour réclamer une "évaluation climatique des lois" <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/ecologie-des-parlementaires-adressent-une-lettre-a-edouard-philippe-pour-reclamer-une-evaluation-climatique-des-lois_3777917.html>, France info, 10/01/20, 09:14
2- Au CES 2020, cinq technologies écoresponsables (difficilement) dénichées <https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/01/10/au-ces-2020-cinq-technologies-difficilement-denichees_6025460_4408996.html>, Le Monde, 10/01/20, 17h40
3- Des tournages à la gestion des salles, le cinéma passe au vert <https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/01/13/le-cinema-passe-au-vert_6025631_3246.html>, Le Monde, 13/01/20, 10h30
4- Enquête. Le spectacle vivant se veut plus éco-responsable <https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/01/13/le-spectacle-vivant-se-veut-plus-eco-responsable_6025659_3246.html>, Le Monde, 13/01/20, 11h18
5- Larry Fink veut engager BlackRock, le plus grand gestionnaire d'actifs au monde, vers des investissements plus durables <https://www.novethic.fr/actualite/finance-durable/isr-rse/larry-fink-veut-engager-blackrock-vers-des-investissements-plus-durables-148099.html>, Novethic, 14/01/20
6- Editorial. « Green Deal » de l’UE : les aides européennes au secours du climat <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/15/green-deal-de-l-ue-les-aides-europeennes-au-secours-du-climat_6025932_3232.html>, Le Monde, 15/01/20, 10h44
7- Bioéconomie : l'Allemagne va dépenser 3,6 milliards d'ici 2024 <https://www.liberation.fr/depeches/2020/01/15/bioeconomie-l-allemagne-va-depenser-36-milliards-d-ici-2024_1773209>, AFP, 15/01/20, 15:00
8- À Davos, l'environnement sera-t-il vraiment la principale préoccupation ? <https://www.franceinter.fr/environnement/a-davos-l-environnement-sera-t-il-vraiment-la-principale-preoccupation>, France Inter, 15/01/20, 18h01
9- Tribune. « Le Green Deal ne peut pas être une rustine verte sur un capitalisme prédateur » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/15/le-green-deal-ne-peut-pas-etre-une-rustine-verte-sur-un-capitalisme-predateur_6025988_3232.html>, Le Monde, 15/01/20, 18h16
10- Quand la lingerie essaie de se mettre au vert <https://www.rtbf.be/info/insolites/detail_quand-la-lingerie-essaie-de-se-mettre-au-vert?id=10408874>, AFP, 16/01/20, 10:00
11- Brésil : sommet de leaders amazoniens unis contre Bolsonaro <https://www.lepoint.fr/monde/bresil-sommet-de-leaders-amazoniens-unis-contre-bolsonaro-16-01-2020-2358203_24.php>, AFP, 16/01/20, 16:00
12- Et si combiner taxe carbone et revenu universel était la solution ? <https://usbeketrica.com/article/comment-la-taxe-carbone-pourrait-combiner-justice-sociale-et-climatique>, Usbek & Rica, 16/01/20
13- Pacte vert européen : la Pologne, l’Allemagne et la Roumanie concentrent la moitié des aides du Fonds de transition juste <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/pacte-vert-europeen-la-pologne-l-allemagne-et-la-roumanie-concentrent-la-moitie-des-aides-du-fonds-de-transition-juste-148107.html>, Novethic, 16/01/20
14- Entretien. Claire Nouvian : « J’ai toujours été un prophète de malheur » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/19/claire-nouvian-j-ai-toujours-ete-un-prophete-de-malheur_6026468_3244.html>, Le Monde, 19/01/20, 05h50
15- Annecy, la ville où l’on vit le mieux en France <https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/01/19/annecy-la-ville-ou-l-on-vit-le-mieux-en-france_6026469_3224.html>, Le Monde, 19/01/20, 06h44
16- Chronique. « Greenbashing » et « agribashing » : pourquoi une telle asymétrie de traitement ? <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/18/un-cineaste-menace-de-mort-pour-son-travail-sur-d-autres-sujets-que-l-environnement-une-telle-situation-aurait-declenche-une-indignation-nationale_6026430_3232.html>, Le Monde, maj le 19/01/20 à 14h07
17- Entretien. Elisabeth Borne : « Nous voulons corriger les insuffisances du passé » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/20/elisabeth-borne-nous-voulons-corriger-les-insuffisances-du-passe_6026577_3244.html>, Le Monde, 20/01/20, 14h48
18- Inégalités : 1 % des plus riches détiennent deux fois la richesse de 92 % de la population mondiale <https://www.novethic.fr/actualite/social/droits-humains/isr-rse/si-j-avais-pu-economiser-8-000-euros-par-jour-depuis-la-prise-de-la-bastille-je-n-aurais-aujourd-hui-que-1-de-la-fortune-de-bernard-arnault-148122.html>, Novethic, 20/01/20
19- Brésil : Vale mis en accusation pour la tragédie minière de Brumadinho <https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/bresil-vale-mis-en-accusation-pour-la-tragedie-miniere-de-brumadinho_2115838.html>, AFP, 21/01/20, 23:00
En images
20- Climat : une "renaissance écologique" est-elle possible ? <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/climat-une-renaissance-ecologique-est-elle-possible_3787565.html>, France info, 16/01/20, 18:12
21- Pas-de-Calais : Loos-en-Gohelle, une ville exemplaire en matière d'écologie <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pas-de-calais-loos-en-gohelle-une-ville-exemplaire-en-matiere-d-ecologie_3788011.html>, France 2, journal de 20h, 16/01/20
Deux publications
22- Renaissance écologique - 24 chantiers pour le monde de demain <https://www.actes-sud.fr/catalogue/nature-et-environnement-economie-societe-sciences-humaines-et-sociales-sciences>, de Julien Dossier, Editions Actes Sud, 15/05/19
23- Petit manuel de justice climatique à l'usage des citoyens <http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-%3CPetit_manuel_de_justice_climatique_%C3%A0_l_usage_des_citoyens-9791020908032-1-1-0-1.html>, de James Boyce, Editions Les Liens qui Libèrent, 15/01/20
Une annonce
24- Conférence-débat. Oser s'impliquer dans la vie politique locale avec Christian Proust <https://web.imt-atlantique.fr/x-dre/lsd/index.php?sid=47234&newtest=Y&lang=fr>, Collège des Transitions Sociétales, IMT Atlantique de Nantes, le 04/02/20, de 19h50 à 22h15
Bien à vous,
Florence
NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.
NOS VŒUX : "Choisir aujourd'hui pour ne pas subir demain. Pour éviter d'être coupable de non-assistance à planète et humanité en danger, nous n’avons que deux choix : ou laisser le temps nous dicter la mutation et l’avenir n’est désespérant que dans cette hypothèse ; ou conduire ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Subir ou choisir. Ouvrir ou non le Chapitre 2 de notre Histoire collective et individuelle, tel est le défi que nous avons à relever tous ensemble." Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme
INITIATIVES DU JOUR : — La filière du cinéma se préoccupe désormais de son impact environnemental. L’enjeu climatique pourrait susciter la création d’un bonus vert et l’arrivée d’« écomanageurs » dans les productions. Les initiatives se multiplient aussi du côté des théâtres. (cf. item 3 & 4)
— Dans sa lettre annuelle à ses clients, Larry Fink, PDG de BlackRock, annonce vouloir renforcer sa part d’investissements durables et sa volonté de pousser les entreprises vers un modèle bas carbone, quitte à voter contre les dirigeants lors des assemblées générales. (cf. item 5)
— En annonçant, le 11 décembre 2019, vouloir faire de l’Union européenne (UE) la première économie neutre en gaz à effet de serre d’ici à 2050, Ursula von der Leyen avait placé la lutte contre le réchauffement climatique au cœur de son mandat. Désormais, toutes les politiques publiques européennes – énergie, industrie, transports, agriculture – devraient être examinées à l’aune de ce « Green Deal ». (cf. item 6 & 13)
— Le gouvernement allemand a adopté un plan d'action sur la bioéconomie doté de 3,6 milliards d'euros en 5 ans pour valoriser des ressources durables entrant dans des produits courants, en remplacement d'énergies fossiles comme le pétrole. (cf. item 7)
— Au salon international de la lingerie, Paloma Casile sera présente pour promouvoir une démarche éco-responsable. (cf. item 10)
RAPPORTS DU JOUR : — "Les cinq principaux risques mondiaux sont désormais des risques environnementaux" : c’est la conclusion du 15e rapport annuel sur les risques publié par les organisateurs du 50e Forum économique mondial (21-24 janvier) de Davos, en Suisse. (cf. item 8 & suite)
— À la veille du Forum de Davos, l’ONG Oxfam publie son traditionnel rapport sur les inégalités mondiales. Celles-ci continuent de s’accroître. Désormais, les 1 % les plus riches de la planète gagnent deux fois plus que 92 % de la population mondiale. (cf. item 18)
CITATION DU JOUR : "Nous vivons un moment dramatique, presque une situation de guerre", Sonia Guajajara, coordinatrice de l'Association des peuples indigènes du Brésil (APIB). (cf. item 11 & suite)
THÈSE DU JOUR : La taxe carbone, levier très efficace pour lutter contre le changement climatique, peut se transformer en revenu universel et en outil de justice sociale. C’est la thèse défendue par l’économiste américain James K. Boyce dans son Petit manuel de justice climatique à l'usage des citoyens. (cf. item 12 & 23)
CLASSEMENT DU JOUR : Un classement national établi sur 182 critères, et dévoilé par le JDD, place Annecy en tête des villes où l’on vit le mieux, devant Bayonne et La Rochelle. (cf. item 15)
VIOLENCE DU JOUR : Un cinéaste menacé de mort pour son travail ? Sur d’autres sujets que l’environnement, une telle situation aurait déclenché une indignation nationale et des prises de position solennelles. En l’occurrence, rien ou presque. Le "greenbashing", semble-t-il, fait partie des activités acceptables. (cf. item 16)
ALTERNATIVE DU JOUR : Loos-en-Gohelle, dans le Pas-de-Calais, joue sur tous les tableaux pour préserver l'environnement. Elle cumule isolation thermique, récupération des eaux ou encore sensibilisation des enfants. (cf. item 21)
PUBLICATION DU JOUR : Julien Dossier se consacre à la transition écologique depuis la lecture du 4e rapport du GIEC sur le climat. Il est l'auteur du livre "Renaissance écologique". (cf. item 20 & 22)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Écologie : des parlementaires adressent une lettre à Édouard Philippe pour réclamer une "évaluation climatique des lois", France info, 10/01/20, 09:14
Quarante-six parlementaires de tous bords appellent à "élargir l’étude d’impact climatique" des textes de loi avant examen et "un suivi" après vote dans une lettre envoyée vendredi au Premier ministre et à Élisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique et solidaire.
"Nous, parlementaires engagés pour le climat, sommes déterminés à faire de l’objectif de neutralité carbone une boussole, et nous devons nous assurer que chaque nouvelle réforme s’inscrive bien dans la trajectoire de l’accord de Paris, qu’il est primordial de respecter si nous voulons espérer conserver une planète habitable", peut-on lire dans un courrier adressé vendredi 10 janvier au Premier ministre Édouard Philippe et à la ministre de la Transition écologique et solidaire Élisabeth Borne que France info a pu consulter. Il est signé par 46 députés, dont Cédric Villani (LREM), Erwan Balanant (MoDem), Matthieu Orphelin (ex-LREM, proche de Nicolas Hulot) et Barbara Pompili (LREM ex-EELV), Sophie Auconie (UDI-Agir).
Les parlementaires appellent à "élargir l’étude d’impact climatique à l’ensemble des textes de loi ayant un potentiel impact climatique avant leur examen". Ils souhaitent également qu'un suivi soit réalisé après l'adoption des textes et une fois leur mise en application réelle dans une temporalité moyenne de trois ans.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/ecologie-des-parlementaires-adressent-une-lettre-a-edouard-philippe-pour-reclamer-une-evaluation-climatique-des-lois_3777917.html <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/ecologie-des-parlementaires-adressent-une-lettre-a-edouard-philippe-pour-reclamer-une-evaluation-climatique-des-lois_3777917.html>>
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2- Au CES 2020, cinq technologies écoresponsables (difficilement) dénichées, Le Monde, 10/01/20, 17h40
Nicolas Six
En cherchant longuement dans les marges du plus grand salon de l’électronique mondial, à Las Vegas, on trouve bien quelques idées écoresponsables.
Quel pire endroit pour parler écologie que le Consumer Electronic Show (CES), le plus grand salon d’électronique au monde ? Pour y participer, du 7 au 10 janvier, environ 160 000 personnes issues de 160 pays ont atterri à Las Vegas, la ville aux mille enseignes lumineuses démesurées, et aux gigantesques hôtels climatisés nichés dans le désert du Nevada.
Comme chaque année, c’est au CES que les grandes marques et professionnels de l’électronique viennent montrer leurs innovations, dans l’espoir de convaincre les consommateurs que leur matériel est obsolète, et les inciter à acheter neuf un nouveau PC, téléviseur ou smartphone. Quitte à produire plus de déchets, extraire plus de matières premières, ou rejeter plus de gaz dans l’atmosphère.
Au milieu de ce « carnaval », nous avons cependant réussi à dénicher quelques idées vertes assez originales – même si un peu noyées dans la masse des 4 500 exposants du salon.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/01/10/au-ces-2020-cinq-technologies-difficilement-denichees_6025460_4408996.html <https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/01/10/au-ces-2020-cinq-technologies-difficilement-denichees_6025460_4408996.html>>
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3- Des tournages à la gestion des salles, le cinéma passe au vert, Le Monde, 13/01/20, 10h30
Sandrine Blanchard (Les Arcs, Savoie, envoyée spéciale)
Toute la filière se préoccupe désormais de son impact environnemental. L’enjeu climatique pourrait susciter la création d’un bonus vert et l’arrivée d’« éco-managers » dans les productions.
La filière du cinéma va-t-elle s’inspirer des mesures prises récemment en faveur des femmes pour limiter son impact environnemental ? De la condition féminine à l’écologie, la question peut paraître saugrenue. Et pourtant. Alors que la vague #metoo a entraîné la création d’un bonus de 15 % de subventions pour les films « exemplaires en matière de parité » et l’émergence de « coordinateurs d’intimité » sur les tournages (soit des conseillers pour tourner les séquences intimes), l’enjeu climatique pourrait, lui, susciter la création d’un bonus vert et l’arrivée d’« éco-managers » dans les productions.
« Le cinéma a une forte responsabilité sociétale. C’est vrai pour la place des femmes, c’est vrai aussi pour la prise en compte des enjeux écologiques, considère Xavier Lardoux, directeur du cinéma au Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). Depuis 2010, le collectif Ecoprod a établi une charte, il faut désormais voir de quelle manière passer à la vitesse supérieure et toucher l’ensemble de la filière. » Juste avant Noël, Xavier Lardoux a fait partie des nombreux professionnels venus participer au premier « Cinéma Green Lab » du festival du film européen des Arcs (Savoie).
> Lire aussi Le spectacle vivant se veut plus éco-responsable
Après avoir lancé, dès 2013, le prix Femmes de cinéma puis le Lab Femmes de cinéma, Les Arcs Film Festival a choisi pour fil rouge de sa onzième édition l’éco-responsabilité. Du 14 au 21 décembre, ateliers, conférences, et rencontres se sont succédé pour interroger les pratiques environnementales du cinéma. « A l’image du Lab Femmes, nous avons souhaité ouvrir un espace de réflexion pour mobiliser les professionnels et faire émerger des idées sur l’urgence écologique. Ce sujet s’est imposé comme une évidence d’autant que cette année beaucoup de critiques ont surgi sur le train de vie de Cannes et ses conséquences écologiques », justifie Pierre-Emmanuel Fleurantin, directeur général du festival des Arcs.
127 bonnes pratiques
Production, distribution, salles, festivals, toute la filière est potentiellement concernée. « Au sein du CNC, l’éco-responsabilité est un sujet transversal », précise Xavier Lardoux. Du contenu du « catering » au bilan carbone des déplacements, de la deuxième vie des décors aux gobelets et bouteilles en plastique surutilisés sur les tournages jusqu’à la provenance du pop-corn avalé dans les salles, les habitudes à changer sont multiples. Créée en avril 2018, Secoya Eco-tournage s’affiche comme l’une des rares structures en France à proposer d’« accompagner les productions audiovisuelles pour réduire leurs coûts écologiques ».
« Après avoir vu Demain, le film de Cyril Dion, ça a été le déclic, nous avons voulu agir à notre niveau », témoigne Mathieu Delahousse, cofondateur de Secoya. Régisseur cinéma depuis une vingtaine d’années, il a vécu de près « les dépenses absurdes » et gaspillages sur les tournages et se dit persuadé qu’il est, à terme, possible « de mieux respecter l’environnement tout en réduisant le coût des films ».
Dernièrement, Secoya a accompagné le tournage de la nouvelle saison de la série Baron noir, diffusée par Canal+, avec la présence quotidienne d’un « éco-assistant » chargé de faire appliquer quelque 127 bonnes pratiques répertoriées dans un carnet de bord. « C’est un métier à part entière car le régisseur ne peut pas tout faire », insiste Mathieu Delahousse. Du choix de véhicules électriques pour les déplacements à la valorisation du marc de café, d’une cantine fournie par des producteurs locaux à l’utilisation de gourdes pour les membres de l’équipe, chaque geste est censé compter. « Nous ne sommes pas des activistes. Il ne s’agit pas d’être péremptoire mais de sensibiliser et d’accompagner », précise le cofondateur de Secoya, pour qui la logique de l’éco-responsabilité entraîne aussi « une relocalisation des tournages » pour diminuer l’empreinte carbone.
Consommation excessive d’énergie
Faut-il conditionner l’agrément CNC des films au respect de critères « verts » ? Instaurer un « bonus vert » ? Créer un « label vert » qui serait intégré au générique ? Toutes les pistes sont sur la table. Pour l’heure, la prise en compte de l’éco-responsabilité peut être vécue dans les productions comme une contrainte budgétaire supplémentaire et un nouvel excès de réglementation. « Nous devons être exemplaires sans être démagogiques et faire en sorte que cela ne représente pas un surcoût », reconnaît Xavier Lardoux.
A l’autre bout de la filière, existent aussi des projets de salles de cinéma « vertes ». Diaporama à l’appui, Anne Faucon déroule les plans du cinéma Utopia (réseau indépendant de salles d’art et essai auquel elle appartient), qu’elle rêve de voir naître dans l’éco-quartier de Pont-Sainte-Marie, une petite commune de l’Aude. Bâtiment HQE (Haute qualité environnementale), murs en bois, panneaux solaires, toilettes sèches, 300 places réparties dans quatre salles dont une consacrée à l’éducation à l’image, tartinerie, bar à soupes… « Ce serait le premier éco-ciné construit de cette manière, un lieu de convivialité, de vie et durable », s’enthousiasme Anne Faucon. Pour l’heure, seule la mairie soutient ce projet évalué à 2,5 millions d’euros.
En attendant d’éventuelles salles 100 % éco-responsable, le CNC va mener, en association avec la Fédération des cinémas français et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) une étude sur « la consommation énergique et le tri des déchets dans les salles de cinéma ». Directeur de la salle Pixel à Orthez et président de l’association Objectif ciné 64 (réseau régional des cinémas indépendants des Pyrénées-Atlantiques), Raphaël Jaquerod reconnaît que les salles de cinéma sont « très peu écolos ». Consommation excessive d’énergie (projecteurs, climatisation), gaspillage (impressions de programmes, confiseries), tri non ou mal maîtrisé, pour tenter de rendre les cinémas plus « verts », l’association s’est lancée dans l’élaboration d’une charte écoresponsable qui pourrait à terme être déclinée dans d’autres territoires. De la vente de confiseries bio locales à des offres de réduction pour les spectateurs se rendant en vélo aux séances, de multiples initiatives sont évoquées.
Un prix « Green Project »
Au-delà de la prise en compte de l’impact environnemental dans la fabrication et de la diffusion des films, le cinéma joue lui-même un rôle, à travers les thématiques abordées, dans la prise de conscience environnementale. « Le cinéma a ce pouvoir. Mais on manque de films sur ces sujets. Erin Brockovich,c’était il y a vingt ans, remarque Pierre-Emmanuel Fleurantin. Le succès, cet hiver, d’Au nom de la terre montre pourtant l’appétence du public pour les notions de développement durable et l’émergence d’une société plus respectueuse de l’environnement. »
Ce long-métrage a d’ailleurs reçu le premier prix Cinéma et engagement environnemental créé cette année au Festival des Arcs. « Je ne suis qu’un passeur d’histoire. J’ai écrit, en partant du réel, ce que j’avais dans le ventre. Ce film n’est devenu politique qu’après coup », témoigne le réalisateur Edouard Bergeon. Son futur projet portera sur « ce qu’on met dans notre assiette ». « Il est très rassurant qu’un film comme Au nom de la terre rencontre un tel public. Il faut utiliser la magie du langage du cinéma pour expliquer les enjeux écologiques », considère Luc Jacquet, le réalisateur de La Marche de l’empereur.
Pour son édition 2020, Les Arcs film festival dédiera sa compensation carbone à la création d’un prix « Green Project ». Doté de 10 000 euros, il servira à « encourager le développement de films qui traitent de l’avenir de notre planète ». Quant à l’European Producers Club (130 producteurs de 28 pays), il vient de lancer une nouvelle charte pour encourager les pratiques écoresponsables et mène une étude sur les pratiques vertes de ses membres qui sera publiée en février lors de la prochaine Berlinale.
<https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/01/13/le-cinema-passe-au-vert_6025631_3246.html <https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/01/13/le-cinema-passe-au-vert_6025631_3246.html>>
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4- Enquête. Le spectacle vivant se veut plus éco-responsable, Le Monde, 13/01/20, 11h18
Rosita Boisseau
Les initiatives se multiplient du côté des théâtres, notamment pour réduire la production de déchets.
L’éco-responsabilité prend de l’ampleur dans le spectacle vivant. Si les chorégraphes et les metteurs en scène, de plus en plus nombreux, comme Frédéric Ferrer, Jérôme Bel, Ivana Müller, Martine Pisani, Daniel Larrieu, ou encore le plasticien Xavier Veilhan pour la performance Compulsory Figures, revendiquent des démarches soucieuses de l’environnement, du boycottage de l’avion à l’utilisation de matériaux modestes, les théâtres aussi se mobilisent. « Même si le processus s’accélère depuis deux ans, il y a encore un énorme travail de sensibilisation à mener dans le milieu culturel sur l’éco-fabrication, tempère Sandrine Andréini, directrice de l’association La Réserve des arts. Il y a peu de politiques publiques sur le sujet mais il y a heureusement une volonté, des capacités et des initiatives de plus en plus nombreuses dans le spectacle vivant pour réduire l’impact environnemental. »
Créée en 2008, La Réserve des arts, basée à Pantin, qui collabore avec 7 000 créateurs et institutions dont l’Opéra national de Paris, est une plate-forme d’échanges et de réemploi de décors et de tissus. « Il faut développer les bons réflexes pour faire plus solidaire et créer un éco-système entre structures culturelles », poursuit Sandrine Andréini. Un mouvement de relais qui commence à se muscler. En 2018, le Théâtre national de Chaillot, qui a posé, depuis 2015, la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) « comme une nécessité absolue et une source d’inspiration sur le plan de l’organisation et des modes de pensée », selon les mots de Didier Deschamps, directeur de la maison, a déjà finalisé deux projets : les briques utilisées dans le spectacle Two, seul, d’Annabelle Bonnéry ont été données à la Ferme du Bonheur, à Nanterre (Hauts-de-Seine), pour la construction d’un four à pain ; les sièges de l’ancienne salle Gémier ont été déménagés au Point Ephémère, à Paris.
Car, au-delà des questions cruciales de tri sélectif des déchets, de composts collectifs, de mobilité douce, d’économie énergétique mis en place dans de nombreux théâtres, le déploiement de cette économie circulaire vertueuse qui ne jette pas après usage mais redistribue les matériaux n’est pas une mince affaire. Sur le front de cette mutation depuis 2014, le Grand T, à Nantes, qui possède un atelier de construction de décors, a ainsi fait construire en 2017 une billetterie exemplaire, modulable, évolutive et conçue avec des entreprises locales et nationales. Son plancher est celui du spectacle Fin de l’Histoire, mis en scène par Christophe Honoré, fabriqué au Grand T.
Echanges et réflexions
« Il y a des aspects propres à notre filière qui doivent être mis en phase avec les enjeux sociétaux, affirme Catherine Blondeau, directrice depuis 2011. La tradition dans notre milieu de fabriquer des décors, de les détruire après usage et de les jeter en polluant doit être repensée. Cela entraîne la plus grosse production de déchets. Nous ne pouvons pas stocker, alors au moins, pensons à utiliser des matériaux qui sont réemployables. Nous ne vivons plus aujourd’hui à l’ère de l’artiste déconnecté des réalités. Sans mettre de frein à la création, nous nous devons d’alerter les créateurs sur des démarches plus écologiques. » Le Grand T, premier théâtre français à recevoir en 2017 le label Lucie, décerné par une communauté d’organisations engagées en responsabilité sociétale, participe à un groupe de travail sur le sujet environnemental avec le Festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence, le Théâtre national de Strasbourg et celui du Châtelet pour encourager l’éco-conception des scénographies.
Ces réseaux d’échanges et de réflexions entre lieux culturels se multiplient. A l’enseigne de la Mairie de Paris, un atelier Economie circulaire & culture a vu le jour en septembre 2019. Parmi ses membres, on trouve, entre autres, la Gaîté lyrique, la Médiathèque des Halles, le Théâtre de l’Aquarium, sous la nouvelle direction, depuis juillet 2019, de Samuel Achache, Marion Bois, Jeanne Candel et Elaine Méric, qui réhabilitent l’atelier de construction en « matériauthèque » pour réutiliser le fonds de 3 000 costumes, mais aussi la Maison des Métallos, dirigée depuis février 2019 par la chorégraphe Stéphanie Aubin.
« Nous devons bien sûr réinventer nos façons de produire, de consommer mais aussi et surtout changer nos postures et nos imaginaires, commente Stéphanie Aubin, qui a dédié le lieu aux transitions en tous genres. De façon moins directe que de trier nos poubelles, il s’agit de faire lien pour développer les qualités dont nous avons besoin collectivement pour affronter ce changement de civilisation. Il exige solidarité, inventivité pour aller vers une sobriété qui ne sera supportable qu’à condition de réinvestir, grâce aux artistes, d’autres valeurs que celles de la puissance, la possession, la maîtrise. »
Pour amplifier cet élan commun, le Théâtre de la Ville, à Paris, a placé son rendez-vous des Chantiers d’Europe, qui se déroule du 11 mai au 22 juin, sur le thème, entre autres, de l’éco-responsabilité des théâtres en lien avec différentes salles et festivals, de Florence à Istanbul en passant par Lisbonne.
> Lire aussi le reportage : Le cinéma passe au vert
<https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/01/13/le-spectacle-vivant-se-veut-plus-eco-responsable_6025659_3246.html <https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/01/13/le-spectacle-vivant-se-veut-plus-eco-responsable_6025659_3246.html>>
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5- Larry Fink veut engager BlackRock, le plus grand gestionnaire d'actifs au monde, vers des investissements plus durables, Novethic, 14/01/20
Arnaud Dumas
Le réchauffement climatique est l’une des crises les plus importantes de notre temps, selon Larry Fink. Dans sa lettre annuelle à ses clients, le PDG de BlackRock annonce vouloir renforcer sa part d’investissements durables et sa volonté de pousser les entreprises vers un modèle bas carbone, quitte à voter contre les dirigeants lors des assemblées générales. Un retournement inattendu chez un acteur critiqué pour son inaction climatique.
La lettre annuelle de Larry Fink, le PDG de BlackRock, et attendue tous les mois de janvier par les clients du plus gros gérant d’actifs au monde. Cette année, petite surprise, la missive est accompagnée d’une seconde lettre rédigée par les membres du comité exécutif. La raison tient à la volonté de la société américaine de transformer ses pratiques, pour faire de l’investissement durable la norme de BlackRock. Larry Fink explique le pourquoi, le comité exécutif annonce le comment.
"Nous estimons que l’investissement durable représente désormais le meilleur gage de robustesse pour les portefeuilles des clients", écrit ainsi Larry Fink. Selon lui, le changement climatique constitue une "crise beaucoup plus structurelle et de plus long terme", que toutes les crises économiques rencontrées pendant ses quarante ans de carrière. Les investisseurs clients de BlackRock s’en inquiètent également et sont de plus en plus nombreux à demander à intégrer le risque climatique dans leurs portefeuilles. "Si dix pour cent des investisseurs internationaux – ou même cinq pour cent – mettent ce projet à exécution, nous assisterons à des transferts de capitaux massifs", déclare Larry Fink.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/finance-durable/isr-rse/larry-fink-veut-engager-blackrock-vers-des-investissements-plus-durables-148099.html>
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6- Editorial. « Green Deal » de l’UE : les aides européennes au secours du climat, Le Monde, 15/01/20, 10h44
L’ambition de la Commission concernant la transition écologique tranche avec le mutisme des grands acteurs de l’économie mondiale. Les Etats membres de l’EU auraient tort de ne pas saisir cette occasion.
Editorial du « Monde ». En annonçant, le 11 décembre 2019, vouloir faire de l’Union européenne (UE) la première économie neutre en gaz à effet de serre d’ici à 2050, Ursula von der Leyen avait placé la lutte contre le réchauffement climatique au cœur de son mandat. Désormais, toutes les politiques publiques européennes – énergie, industrie, transports, agriculture – devraient être examinées à l’aune de ce « Green Deal ».
Un mois plus tard, la présidente de la Commission européenne a franchi un pas de plus en dévoilant les modalités du plan d’investissement d’envergure nécessaire à la mise en œuvre de cet objectif. Elle s’est notamment engagée, mardi 14 janvier, à déployer un « mécanisme de transition équitable », doté de 100 milliards d’euros entre 2021 et 2027, destiné à aider les régions les plus dépendantes aux énergies fossiles à basculer vers une économie moins émettrice en carbone.
> Lire aussi Le plan de la Commission européenne pour aider à financer la transition écologique
Il en va des peuples comme des individus : les plus fragiles et les plus en retard dans la transition énergétique doivent faire l’objet d’un accompagnement spécifique. La France a payé pour l’apprendre, avec le mouvement des « gilets jaunes » et le rejet d’une taxe carbone qui ne prenait pas suffisamment en compte les conséquences sociales de la transition. Ce dispositif suffira-t-il à rallier la Pologne au « pacte vert » et à y arrimer la République tchèque et la Hongrie, encore très dubitatives ? Rien n’est moins sûr, tant les Etats membres issus de l’est de l’Europe redoutent l’impact économique de ce virage énergétique.
A même de fédérer les jeunes générations
Au-delà de la question essentielle de savoir si les montants mobilisés seront suffisants pour convaincre ces pays, l’intérêt de l’approche de la Commission réside dans le changement de paradigme pour l’allocation des ressources budgétaires de l’UE. Sur les 1 000 milliards d’euros qui seront consacrés au Green Deal sur les dix prochaines années, la moitié proviendra des fonds structurels et de la politique agricole commune. La lutte contre le changement climatique devra désormais faire partie intégrante des critères d’attribution des aides européennes. C’est indispensable si l’on veut véritablement aller vers un modèle économique plus respectueux de l’environnement.
> Lire aussi Les Etats européens trouvent un accord sur la classification des activités économiques « vertes »
Encore faut-il que les Etats membres valident les propositions de la Commission, sachant qu’ils sont déjà très divisés sur le budget pluriannuel de l’UE. Ils auraient tort de ne pas saisir l’occasion qui leur est offerte de redonner un élan au projet européen. Face à un espace communautaire morcelé, incapable de définir une stratégie commune sur la question migratoire, fragilisé par les incertitudes du Brexit… la présidente de la Commission propose une voie à même de fédérer les jeunes générations autour d’un objectif mobilisateur.
> Lire aussi Ursula von der Leyen : « Un “green deal” européen pour ralentir le réchauffement de la planète »
Sur la scène internationale, l’ambition européenne dévoilée en décembre, pendant les travaux de la conférence des Nations unies sur le climat (COP25), à Madrid, tranche avec le mutisme des autres grands acteurs de l’économie mondiale. Ni la Chine, premier pollueur mondial, ni le Brésil, ni l’Australie, ni le Canada ne semblent prompts à accroître leurs efforts pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Les Etats-Unis ont confirmé de leur côté leur intention de rompre avec l’accord de Paris destiné à contenir le réchauffement climatique. Dans ces conditions, le Green Deal a la capacité d’enclencher une dynamique vertueuse, à condition qu’elle ne soit pas étouffée par les égoïsmes nationaux.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/15/green-deal-de-l-ue-les-aides-europeennes-au-secours-du-climat_6025932_3232.html>
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7- Bioéconomie : l'Allemagne va dépenser 3,6 milliards d'ici 2024, AFP, 15/01/20, 15:00
Le gouvernement allemand a adopté mercredi un plan d'action sur la bioéconomie doté de 3,6 milliards d'euros en cinq ans pour valoriser des ressources durables entrant dans des produits courants, en remplacement d'énergies fossiles comme le pétrole.
Ce plan prévoit entre autres de soutenir plus d'un millier de projets dans la bioéconomie, sous le pilotage des ministres de la Recherche Anja Karliczek et de l'Agriculture Julia Klöckner.
Le budget alloué couvre la période de 2020 à 2024 et se répartit à raison de 2,5 milliards d'euros pour l'agriculture et un peu plus d'un milliard côté recherche.
"Alors que nous devons importer beaucoup de matières premières fossiles, les renouvelables se développent au coin de la rue: sur nos prés, les champs et dans les bois", a souligné Mme Klöckner devant la presse.
La bioéconomie utilise notamment des plantes, micro-organismes et champignons, à partir desquels sont développés des produits chimiques, médicaments et autres matériaux entrant dans des biens de consommation, au lieu de les tirer du gaz ou du pétrole.
Les deux ministres ont vanté quelques exemples de produits issus de la bioéconomie comme un pneu fabriqué à partir de pissenlit, une porte de voiture en fibre de lin au lieu de fibre de carbone, une basket en soie d'araignée synthétique, jusqu'à un casque de vélo très léger en bois.
"Les bioproduits durables seront économiquement compétitifs à long terme", assure Mme Karliczek, en raison notamment de la hausse progressive de la tarification de la tonne de CO2 inscrite dans le plan de protection du climat récemment adopté par le gouvernement.
Il s'agira aussi d'éviter des situations de "conflits", a prévenu Mme Klöckner, car "la demande croissante de matières premières renouvelables ne doit pas mettre en danger la sécurité alimentaire".
Un pareil plan destiné à valoriser la bioéconomie a été présenté en France début 2018 par le ministère de l'agriculture.
<https://www.liberation.fr/depeches/2020/01/15/bioeconomie-l-allemagne-va-depenser-36-milliards-d-ici-2024_1773209>
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8- À Davos, l'environnement sera-t-il vraiment la principale préoccupation ?, France Inter, 15/01/20, 18h01
Léa Guedj
Le 50e Forum économique mondial ouvre ses portes mardi, à Davos en Suisse. Au cœur de cette réunion des décideurs économiques, politiques ou ONG : l'environnement. C'est en tout cas ce que suggère un rapport publié par les organisateurs qui veulent "verdir" l'image de l'événement. Qu'en est-il dans les faits ?
Dirigeants d’entreprise, responsables politiques, ou encore représentants des milieux universitaires et d'ONG... Environ 3 000 participants venus du monde entier vont se retrouver dans les Alpes suisses entre le 21 et le 24 janvier pour la grand-messe annuelle du monde économique et politique. Le mot d'ordre de cette 50e édition : un monde "plus solidaire et durable". "C’est une première, les cinq principaux risques mondiaux sont désormais des risques environnementaux", assurent les organisateurs de la réunion de Davos, en Suisse.
C'est la conclusion du 15e rapport annuel sur les risques qu'ils viennent de publier, en partenariat avec Marsh & McLennan (entreprise de gestion des risques) et Zurich Insurance Group (compagnie d'assurance suisse). Une enquête menée auprès de 750 experts et décideurs du monde entier, invités à classer leurs plus grandes préoccupations en termes de probabilité et d'impact.
>> Suite à lire à :
<https://www.franceinter.fr/environnement/a-davos-l-environnement-sera-t-il-vraiment-la-principale-preoccupation>
En savoir plus :
> The Global Risks - Report 2020 <https://drive.google.com/file/d/1hhJWrbcP0EAQtEpSNRoGop6CpKAZbRQ-/view>, World Economic Forum
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9- Tribune. « Le Green Deal ne peut pas être une rustine verte sur un capitalisme prédateur », Le Monde, 15/01/20, 18h16
Par Collectif
Un collectif d’écologistes, de juristes, de chercheurs, de citoyens, initiée par la députée européenne verte Marie Toussaint plaide dans une tribune au « Monde » pour la mise en place en urgence d’un vrai « Green new deal » par la Commission européenne.
Nous vivons une crise mortelle. A la destruction de notre planète s’ajoute la multiplication inhumaine des inégalités et des injustices. Nous allons droit dans le mur, vers l’hécatombe environnementale et sociale. Mais il n’y a pas de fatalité. Les solutions existent. La planète qui brûle oblige désormais l’humanité à se remettre dans le droit chemin, à en finir avec le monde de la prédation pour faire vivre l’égale dignité de toutes et tous.
Et partout dans le monde, des voix s’élèvent pour réclamer un changement de modèle. L’enjeu est clair : il faut conduire à un basculement politique majeur, pour remettre l’économie au service de la planète et de celles et ceux qui la peuplent. Nous voulons un Green New Deal qui ne laisse personne de côté, pour la France, pour l’Europe, pour le monde. A l’heure où la Commission européenne travaille sur une proposition de Green Deal, nous voulons préciser de quoi il devrait être question. Parce que les mots sont importants, et que nous ne voulons pas que cet accord soit une coquille vide.
> Lire aussi « Green Deal » de l’UE : les aides européennes au secours du climat
Notre Green Deal vise à respecter les objectifs et obligations climatiques ainsi que les limites planétaires. Les scientifiques nous le disent : nous devrions diminuer les émissions de carbone au niveau mondial de 7,6 % par an. L’Union européenne doit faire partie de ceux qui agissent. Pour cela, elle ne doit pas se contenter de viser la neutralité carbone à long terme, mais bel et bien agir fortement pendant la décennie qui vient, en visant 65 % de réduction d’émissions de CO2 au moins à horizon 2030. A l’échelle mondiale, nous dépassons actuellement 4 limites planétaires sur les 9 établies par les équipes de recherche mesurant la capacité d’un monde apte à la survie humaine.
Reprendre le contrôle sur l’argent
Il est urgent de réduire drastiquement notre empreinte écologique, de ne plus « consommer » qu’une seule planète, de préserver le climat et la biodiversité, de protéger les communs planétaires. L’Union européenne doit tourner le dos au Pacte de stabilité et de croissance, et intégrer comme objectif contraignant de convergence le respect des limites planétaires et des objectifs climatiques par les États membres. En restant toujours vigilant à ce que les mesures mises en place pour lutter contre le dérèglement climatique ne se retournent pas contre les populations les plus fragiles.
> Lire aussi Aurore Lalucq, la députée qui porte l’écologie au Parlement européen
Notre Green Deal vise à reprendre le contrôle sur l’argent et à le mettre là où il est nécessaire - au service des citoyens et citoyennes de la planète : plutôt que d’utiliser l’argent des contribuables pour construire une société mortifère (au moins 112 milliards euros d’investissement public par an dans les énergies fossiles selon un rapport réalisé sur l’Union et 11 États-membres), plutôt que d’exonérer les entreprises d’impôts sur les bénéfices, plutôt que de pallier aux catastrophes naturelles avec le budget public, nous proposons de réorienter d’urgence ces sommes vers la transition.
En suivant les analyses de la Cour des comptes européennes, nous avons besoin de 1 100 milliards d’euros d’investissement par an au sein de l’Union européenne. Soit mobiliser au moins 300 milliards d’euros d’argent public, plutôt que les 100 aujourd’hui proposés par la Commission européenne. Et c’est possible. Car jamais nous n’avons été aussi riches.
> Lire aussi Climat, agriculture, transports… Le « green deal » tous azimuts de la Commission européenne
Notre Green Deal vise à refonder notre pacte démocratique, en ôtant le pouvoir des mains de la finance pour le replacer dans les mains des citoyens et de la planète. Face à l’impunité des entreprises, aux accords de libre-échange et d’investissement qui permettent aux multinationales de nous imposer leurs lois, nous voulons faire des entreprises, enfin, des sujets à part entière du droit et notamment des titulaires d’obligations de préserver notre environnement.
Pour une justice planétaire
Celles qui se protègent si bien en invoquant les tribunaux d’arbitrage doivent aussi respecter les normes qui leur incombent. Entreprises et banques doivent être elles aussi, enfin, contraintes de respecter les objectifs climatiques et les limites planétaires.
Notre Green Deal introduit un nouvel acteur dans le champ politique : le vivant. Pour garantir un rapport de force plus égalitaire entre les forces de l’argent et la Terre et ses habitants, nous réclamons l’introduction des écosystèmes dans le jeu institutionnel : nous souhaitons introduire une représentation légale des éléments de la nature pour que toute décision respecte désormais leur droit à exister, se régénérer, s’épanouir. Nous avons su octroyer une personnalité morale aux entreprises, pourquoi ne pas en donner une au vivant ? !
> Lire aussi Ursula von der Leyen : « Un “green deal” européen pour ralentir le réchauffement de la planète »
Notre Green Deal vise également, enfin et surtout, à instaurer un monde de justice. Une justice planétaire, qui rééquilibre enfin l’ordre du monde où les pays occidentaux sont largement responsables des catastrophes naturelles et de la dégradation de l’environnement, faisant déjà des millions de victimes et de déplacés climatiques à la surface du globe. Une justice sociale, puisque même en France, plus de 5 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté et les plus riches polluent huit fois plus que les plus pauvres tout en étant largement exonérées de contributions fiscales environnementales.
Une justice qui abolisse les discriminations basées sur le genre, puisque les femmes sont les premières touchées par la toxicité et la dégradation de notre environnement alors que ce sont les hommes qui monopolisent 80 % des richesses mondiales et 70 % des terres de la planète. Une justice environnementale déjouant les pièges du racisme systémique qui condamne les personnes racisées à subir plus que d’autres les préjudices environnementaux.
La planète brûle. Personne ne peut prétendre ignorer que l’urgence écologique demande des changements systémiques radicaux. Le Green Deal ne peut donc pas ni être une rustine verte sur un capitalisme prédateur, ni une tentative désespérée de prolonger un modèle obsolète et dangereux. Notre Green New Deal est la révolution que le monde n’a plus le temps d’attendre.
§ Cette tribune a été initiée par Marie Toussaint, députée européenne (Verts/ALE), cofondatrice de l’association Notre affaire à tous et dont les premières signataires sont : Muriel Arnal, fondatrice et présidente de l’association internationale One Voice ; Clotilde Bato, présidente de l’association Notre affaire à tous ; Valérie Cabanes, présidente d’honneur de Notre affaire à tous ; Pierre Dardot, philosophe, auteur avec Christian Laval de « La nouvelle raison du monde » (La Découverte) ; Magali Della Sudda, politiste et socio-historienne, directrice de recherche au CNRS ; Guillaume Faburel, enseignant-chercheur en géographie et urbanisme ; Malcom Ferdinand, Ingénieur en environnement, politologue et chercheur au CNRS (IRISSO) ; Claire Hédon, présidente de ATD Quart-Monde France ; Mathilde Imer, coprésidente du collectif Démocratie ouverte ; Christian Laval, enseignant-chercheur en histoire de la sociologie et de la philosophie ; Priscillia Ludosky, initiatrice de la pétition des « Gilets Jaunes », membre de Gilets citoyens ; Sandrine Maljean-Dubois, directrice de recherche au CNRS (Aix-en-Provence) en sociologie et sciences du droit ; Alexis Tiouka, juriste, experts en droit des peuples autochtones.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/15/le-green-deal-ne-peut-pas-etre-une-rustine-verte-sur-un-capitalisme-predateur_6025988_3232.html>
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10- Quand la lingerie essaie de se mettre au vert, AFP, 16/01/20, 10:00
Marie-Morgane Le Moel
Sous la boutique chic de la rue du Jour à Paris, l'atelier semble bien exigu : Paloma Casile fignole les soutiens-gorges à quelques jours du salon international de la lingerie, où elle sera présente pour promouvoir une démarche éco-responsable.
C'est au sous-sol de son magasin que la créatrice dessine des pièces délicates en dentelle, parfois agrémentées de lurex. La découpe est dite intelligente : les chutes de tissus sont réutilisées ou, quand ce n'est pas possible, données, à des lycées techniques notamment.
"J'ai toujours eu une démarche où l'on faisait attention quand on coupait : j'ai travaillé dans des usines, j'y ai vu le gâchis", souligne Paloma Casile, 30 ans, qui va lancer une deuxième ligne, cette fois-ci fabriquée au Maroc.
La créatrice, qui a lancé sa marque en 2012, choisit des fournisseurs basés principalement en France, et elle a normalisé sa production pour limiter les pertes. Ainsi, toutes les boucleries des soutien-gorges sont identiques, quelle que soit la collection.
"Elles sont en zamak, qui utilise deux fois moins d'eau que n'importe quel autre métal", précise Mme Casile, qui a choisi un nombre limité de coloris en teintures certifiées Oeko-tex (sans produits toxiques pour l'environnement, ndlr). En outre, elle s'engage à réparer les pièces durant quatre ans.
"Oui, c'est pour fidéliser, mais c'est aussi dans l'optique de ne pas jeter", relève-t-elle. Paloma Casile n'est pas la seule à se positionner sur ce segment : à l'heure où l'impact environnemental de l'industrie du textile est de plus en plus décrié, la lingerie cherche elle aussi à se mettre au vert.
Si les professionnels ont des difficultés à évaluer la proportion de sous-vêtements "eco-friendly", la tendance est bien présente chez les jeunes entrepreneurs qui se lancent, même si cela reste une part minoritaire d'un marché représentant 2,4 milliards d'euros en 2019 en France.
"En tant que consommatrice, je ne trouvais pas de marque qui propose à la fois des ensembles sexy et qui soit complètement responsable sur l'ensemble de la chaîne de production", raconte Margot Dargegen, 25 ans, qui a fondé la marque Nénés Paris il y a un an et propose de la lingerie en dentelle recyclée.
"Des chutes de tissus et des bouteilles de plastique sont broyées et remises à l'état de fibre, puis fondues en un fil, et à partir de cela on peut retisser la matière que l'on veut", explique-t-elle.
- Grandes chaînes sur le créneau -
"Quand on a commencé, trouver des matières éco-responsables était plus difficile, mais maintenant on voit qu'il y a des choses qui bougent", commente pour sa part Mathilde de Sacy, 28 ans, qui a fondé la marque Olly avec une amie il y a trois ans.
"On utilise des matières certifiées : du coton biologique certifié GOTS, de la dentelle en fibre recyclée et des teintures Oeko-Tex 100. Et on voulait que ce soit fabriqué en Europe pour s'assurer des conditions de travail", détaille-t-elle.
"Les consommateurs sont de plus en plus attentifs à cela", reconnaît Cécile Vivier-Guérin, directrice du marketing du salon interfilière international de la lingerie, qui se tient à Paris de samedi à lundi.
Mme Vivier-Guérin note en particulier une offre de plus en plus large de tissus respectueux de l'environnement de la part des fournisseurs.
Et ces derniers rivalisent d'inventivité, du classique coton recyclé au satin recyclé en passant par les coques de soutien-gorges à base de fibres de café. Une marque suisse propose même une ligne entièrement biodégradable.
"Cela pousse les consommateurs à consommer des produits de meilleure qualité, avec des circuits plus courts, et plus coûteux, qui font grimper le marché en part de valeur. C'est un nouveau relai pour la lingerie qui n'est pas à négliger", souligne Mme Vivier-Guérin, dans un secteur globalement atone.
De grandes chaînes se mettent d'ailleurs sur le créneau, comme Etam, qui a lancé une collection en dentelle recyclée.
"Tout le monde a compris que c'est un enjeu important et que les consommateurs attendent cela", commente Gildas Minvielle, directeur de l'Observatoire économique de l'Institut français de la mode. Et ce, même si "le 100% écologique est difficilement atteignable", reconnaît Paloma Casile, qui espère aussi que les marques iront au-delà d'une démarche purement marketing sur l'environnement.
<https://www.rtbf.be/info/insolites/detail_quand-la-lingerie-essaie-de-se-mettre-au-vert?id=10408874>
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11- Brésil : sommet de leaders amazoniens unis contre Bolsonaro, AFP, 16/01/20, 16:00
Paula Ramon
Plusieurs dizaines de leaders indigènes et représentants d'autres communautés amazoniennes sont réunis cette semaine au cœur de la forêt dans le but de former une alliance contre la politique environnementale du président d'extrême droite Jair Bolsonaro.
"Je ne veux plus que personne ne meure devant moi, je ne veux pas que tout le monde s'entretue, les blancs contre les indigènes", a affirmé le chef emblématique Raoni Metuktire, lors de cette réunion organisée dans le village de Piaraçu, dans l'Etat brésilien du Mato Grosso (ouest), en présence de quelques journalistes, dont l'AFP.
Cette localité n'a pas été choisie par hasard : elle se trouve loin des grands centres urbains, sur les rives du fleuve Xingu, en pleine forêt vierge.
L'objectif principal de la réunion : former une union sacrée pour faire face aux projets du gouvernement Bolsonaro qui menacent selon ces caciques le mode de vie des indigènes, notamment une loi qui autoriserait les activités minières sur les terres réservées aux autochtones.
"Bolsonaro dit beaucoup de mal de nous. Il n'attaque pas que les indigènes, mais il nous attaque plus que quiconque", a ajouté le cacique Raoni, le corps recouvert de peintures noires, avec son plateau labial si caractéristique et une grande coiffe de plumes.
Le cacique de 89 ans a l'intention d'apporter en personne au Congrès à Brasilia le texte qui sera rédigé à l'issue de la réunion prévue jusqu'à vendredi.
"Là-bas, je vais demander à Bolsonaro pourquoi il dit tant de mal des indigènes", a-t-il conclu, tout en soulignant l'importance d'aller "chercher des soutiens politiques" en Europe, où il se rend régulièrement.
Fin août, il avait notamment rencontré le président français Emmanuel Macron à Biarritz (sud-ouest), en marge du sommet du G7, en pleine polémique sur les feux de forêt en Amazonie.
En septembre, Jair Bolsonaro avait vivement pris à partie le cacique lors de son discours à l'assemblée générale de l'ONU, considérant que "le monopole de Raoni sur l'Amazonie est terminé".
"Nous vivons un moment dramatique, presque une situation de guerre", a affirmé lors de la réunion à Piaraçu Sonia Guajajara, coordinatrice de l'Association des peuples indigènes du Brésil (APIB).
Au-delà des leaders indigènes, cette réunion regroupe également des représentants d'autres communautés traditionnelles vivant dans la forêt, comme c'était le cas dans les années 80, avec l'Alliance des Peuples de la forêt formée par Chico Mendes, célèbre militant écologiste blanc assassiné en 1988.
<https://www.lepoint.fr/monde/bresil-sommet-de-leaders-amazoniens-unis-contre-bolsonaro-16-01-2020-2358203_24.php>
Sur le même sujet :
> Au Brésil, union sacrée de leaders amazoniens contre Bolsonaro <https://www.geo.fr/environnement/au-bresil-union-sacree-de-leaders-amazoniens-contre-bolsonaro-199498>, AFP, 16/01/20, 17:00
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12- Et si combiner taxe carbone et revenu universel était la solution ?, Usbek & Rica, 16/01/20
Vincent Lucchese
Elle était l’étincelle de la révolte sociale des gilets jaunes. Pourtant, la taxe carbone est un levier très efficace et indispensable pour lutter contre le changement climatique. Mieux : elle peut se transformer en revenu universel et en outil de justice sociale. C’est la thèse défendue par l’économiste américain James K. Boyce dans son Petit manuel de justice climatique à l’usage des citoyens (Les Liens qui libèrent), qui paraît le 16 janvier.
En 2019, les émissions mondiales de CO2 ont continué de progresser et rien n’indique un prochain inversement de la courbe – censé intervenir dès 2020 si l’on souhaite limiter les dégâts. Toutes les politiques publiques et réglementations ont à ce jour échoué à relever le défi. Un levier extrêmement efficace et simple à mettre en place serait pourtant à portée de main : la taxe carbone. Décriée depuis des années et plus contestée que jamais depuis la crise des gilets jaunes, elle est réhabilitée par l’économiste et chercheur américain James Kenneth Boyce dans un ouvrage qui paraît le 16 janvier en français, Petit manuel de justice climatique à l’usage des citoyens (Les Liens qui Libèrent).
Si le plaidoyer de James Boyce est convaincant, c’est d’abord parce qu’il prend soin d’éviter le dogmatisme de certains de ses collègues économistes, dont il n’hésite pas au passage à tacler l’aveuglement. Le « signal-prix » et le marché ne peuvent pas tout. Mais pour autant, écrit l’auteur, ils sont un outil efficace et incontournable dans le pilotage de notre système économique. Surtout, répondant aux critiques récurrentes adressées à la taxe carbone, il s’emploie à montrer que celle-ci peut, sous certaines conditions, être à la fois très efficace et très vertueuse et juste socialement.
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/article/comment-la-taxe-carbone-pourrait-combiner-justice-sociale-et-climatique <https://usbeketrica.com/article/comment-la-taxe-carbone-pourrait-combiner-justice-sociale-et-climatique>>
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13- Pacte vert européen : la Pologne, l’Allemagne et la Roumanie concentrent la moitié des aides du Fonds de transition juste, Novethic, 16/01/20
Concepcion Alvarez
Annoncée pour fin février, la Commission européenne a finalement publié la répartition des aides du Fonds de transition juste au lendemain de la présentation de son mécanisme de financement du Pacte vert européen. Sans surprise, la Pologne est la grande gagnante, juste devant l’Allemagne et la Roumanie. À eux trois, ils concentrent 50 % des aides, soit 3,6 milliards d’euros.
La Commission européenne entend aller vite. Au lendemain de la présentation de son Mécanisme de transition juste au Parlement européen mardi 14 janvier, elle a publié la liste (1) de la répartition des aides entre pays et lancé ainsi les hostilités pour une bataille qui s’annonce d’ores et déjà ardue. Son objectif est que le Fonds pour la transition juste puisse être opérationnel dès 2021.
Sans surprise, la Pologne est la grande gagnante et se voit attribuer le maximum du fonds, plafonné à deux milliards d’euros, soit 27 % des aides. Le pays est le plus gros employeur dans les mines de charbon et de lignite avec environ 2 millions de salariés. Derrière lui, l’Allemagne pourrait recevoir 877 millions d’euros (11,7 %). Suivent la Roumanie (757 millions d’euros), la République tchèque (581 millions d’euros), la Bulgarie (458 millions d’euros), la France (402 millions d’euros), l’Italie (364 millions d’euros), l’Espagne (307 millions d’euros) ou encore les Pays-Bas (220 millions d’euros).
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<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/pacte-vert-europeen-la-pologne-l-allemagne-et-la-roumanie-concentrent-la-moitie-des-aides-du-fonds-de-transition-juste-148107.html>
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14- Entretien. Claire Nouvian : « J’ai toujours été un prophète de malheur », Le Monde, 19/01/20, 05h50
Propos recueillis par Nathaniel Herzberg
Je ne serais pas arrivée là si… « Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de son existence. Cette semaine, la militante écologiste revient aux sources de sa radicalité et de sa sensibilité aux combats environnementaux.
Pour les défenseurs des océans, c’est une héroïne. Pour les industriels de la pêche et les politiciens qui les soutiennent, un cauchemar. En 2016, l’association Bloom, qu’elle préside, est parvenue à faire interdire, dans l’Union européenne (UE), le chalutage en eaux profondes – exploit récompensé par le prestigieux prix Goldman pour l’environnement –, puis en 2019, la pêche électrique. Mais c’est la fondation de Place publique et son aventure politique pendant les élections européennes qui a fait connaître Claire Nouvian, 45 ans, auprès du grand public.
Je ne serais pas arrivée là si…
… ou disons plutôt que je n’aurais pas eu cette vie si je n’enrageais pas contre l’injustice. Cela m’a amenée à découvrir que j’avais du courage. C’est assez mystérieux, le courage. Je pense que cela me vient de mon grand-père. Un modèle de liberté, d’honnêteté, d’intégrité radicale, de cohérence entre l’exigence intérieure et les actes. Un homme de la campagne poitevine, orphelin de père à 7 ans.
Héritier d’un moulin familial, il a passé le début de sa vie à moudre de la farine et à gérer l’exploitation. Avec la concentration de la minoterie et la crise des artisans meuniers, il a dû cesser son activité en 1950. Un arrachement. Il est parti dans la banlieue de Poitiers travailler dans une usine de pesticides en pleurant sa campagne perdue, à 30 km de là. Un homme très intelligent et sensible, qui ne craignait pas de changer de convictions. Lui, l’ancien chasseur, a renoncé aux armes à feu quand il a vu les carnages générés par les fusils « rapides » à cinq coups. Et il défendait ses idées. Pendant la guerre, il fournissait de la farine et de la pâte à son réseau de résistance et franchissait souvent la ligne pour la livrer en zone occupée. Ce n’était pas un héros à la Jean Moulin. Mais une intégrité dans l’être. Peu lui importait le regard des autres.
Vous non plus ?
C’est sûr. Je me fiche éperdument de ce que les autres pensent de moi. C’est un moteur en moins. Le besoin de reconnaissance permet à beaucoup de gens de se construire. Je n’ai pas ça. Mais, en échange, j’ai une immense liberté. Moi, dans l’expérience de Milgram, je n’ai aucun doute : je n’enverrais pas de décharge électrique à un être humain au motif qu’un supérieur hiérarchique me le demande. Je n’ai aucun respect de l’autorité si elle n’est pas juste.
Avez-vous passé beaucoup de temps avec ce grand-père ?
Oui. Ma mère nous élevait seule et travaillait. Donc mes grands-parents ont beaucoup pris le relais. Ils ont été des seconds parents. Ce saut générationnel m’a aussi mise en relation directe avec la seconde guerre mondiale. Elle est devenue une sorte d’obsession. Mes amis plaisantent en me disant de lire autre chose à ma fille que des livres sur ce sujet. Et c’est vrai qu’il y en a plein la bibliothèque : la Résistance, le ghetto de Varsovie, Hiroshima… Tout ce qui est adapté aux enfants sur ces domaines, je crois que je l’ai. C’est un peu dingue, je l’admets. Mais finalement, avec le recul mondial de la démocratie, replonger dans l’histoire me paraît essentiel.
Cette enfance était-elle heureuse ?
Oui et non. La petite enfance en Algérie, ma mère présente, mon père aussi, la liberté, les week-ends à la plage, les expéditions dans le Sahara, oui. Mais après, non. Mon père a disparu dans la nature, ma mère a fait ce qu’elle a pu, mais elle devait se battre pour tout mener de front, sa carrière dans le textile en Asie, notre éducation à ma sœur et à moi. Et malgré les grands-parents, un terrible sentiment d’abandon. Je me suis construite sur une injonction intime : « Marche ou crève ! » J’ai décidé que, puisque je n’étais pas morte de tristesse à ce moment-là, personne n’aurait ma peau.
A ce tableau, il convient d’ajouter la particularité d’être une enfant précoce.
Je le vis comme une tare. Une source de souffrance, de décalage permanent dans cette comédie humaine, où chacun joue son rôle, tellement adhésif à son personnage. J’ai longtemps pensé que j’étais folle, alors que je suis juste inadaptée.
Et votre sensibilité à l’environnement, comment est-elle née : le grand-père encore ?
Oh non ! Il a fait venir une centrale nucléaire dans son village ! Pour lui, les hippies chevelus qui s’y opposaient n’avaient rien compris à la nécessaire indépendance énergétique de la France. Non, je crois simplement que le contact précoce avec la nature, en Algérie, puis à la campagne chez mes grands-parents, a évité que j’en sois coupée par le mode de vie urbain.
Ensuite, ce qui m’a sensibilisée à la cause animale, c’est un article sur les fermes d’ours en Chine. Les animaux sont conservés dans des cages minuscules afin d’extraire leur bile pour des remèdes de médecine chinoise. Leurs côtes poussent à travers les barreaux. Un traitement barbare. J’avais 18 ans. Moi qui étais révoltée par les injustices sociales et la barbarie subie par les humains, j’ai pris conscience de celle infligée aux animaux.
Et vous y avez consacré votre vie…
Pas tout de suite. J’ai d’abord fait des études d’histoire. Puis, à 22 ans, je me suis mariée. Je vivais en Allemagne, mon mari, Djamel, en France, on a fait chacun un pas vers l’autre… en partant en Argentine. Et là, ce fut le choc. La découverte de la nature sauvage de ce pays sublime – les toucans, les condors, les baleines… – m’a décidée : je vivrais plongée dans cette nature, à la comprendre, la documenter. J’ai écrit quelques articles, puis j’ai réalisé des documentaires animaliers et scientifiques, en sillonnant les forêts du globe.
Comment passez-vous des forêts aux océans ?
En attrapant la dengue et la fièvre du Nil, qui m’ont mise hors d’état de voyager pendant un an et m’interdisaient dorénavant de séjourner dans les forêts tropicales. Avant de tomber malade, j’avais tourné à l’aquarium de Monterey, en Californie, où j’avais découvert les créatures des abysses. Un coup de foudre, ou plutôt un coup de tonnerre : on détruisait une planète que l’on n’avait même pas fini d’explorer.
J’ai donc utilisé mon année de convalescence pour décliner mon sujet sur les abysses en livre, exposition et films. Et je me suis engloutie dans les profondeurs océaniques. J’ai rencontré les chercheurs, assimilé leur science, rassemblé leurs découvertes et réuni les images incroyables qu’ils gardaient dans leurs labos… J’ai même pu plonger à bord d’un submersible à 1 000 mètres. Un moment féerique : tout ce que j’avais vu en photo défilait devant le hublot.
Est-ce pour défendre cette beauté que vous avez choisi de devenir activiste ?
Je n’ai pas choisi, j’ai répondu à une exigence morale. En 2005, un chercheur, Les Watling, m’a montré une vidéo de deux monts sous-marins à l’est de New York : l’un normal, plein de vie, de coraux géants, d’éponges… L’autre, abrasé, couvert de larges traces d’impact, sans vie, comme stérilisé. Il ne comprenait pas. Jusqu’à ce qu’il apprenne que ces monts avaient été le terrain de pêche de chalutiers soviétiques dans les années 1970. Trente ans plus tard, rien n’avait repoussé. J’ai cherché à savoir combien de chalutiers de ce type opéraient dans le monde : moins de trois cents ! Russes, coréens, japonais, français, espagnols… Je me suis mis en tête de faire interdire le chalutage profond.
En créant l’association Bloom…
En transformant Bloom, que j’avais créée pour faire de la pédagogie et de la sensibilisation, en organisation ouvertement militante. On a changé les statuts et assumé cette position d’activiste. Moi qui, plus jeune, pensais que les militants de Greenpeace étaient des extrémistes, j’ai compris que les vrais extrémistes étaient les capitalistes qui détruisaient la planète.
Quelles étaient vos cibles ?
Les pêcheries industrielles, bien sûr, mais plus encore les politiques qui les soutiennent. Les pêcheurs en eaux profondes n’ont fait qu’aller chercher le poisson là où il en restait, après quelques décennies de surpêche. Une fuite en avant à courte vue, mais ce cynisme, c’est aux pouvoirs publics de le juguler. Au contraire, ils ont encouragé, à coups d’aides publiques, à produire de la surcapacité et à détruire les stocks. Ce sont eux les vrais coupables, et au lieu d’admettre qu’ils avaient fait fausse route, qu’une exploitation durable n’était pas tenable dans ces conditions, ils ont continué à subventionner un secteur qui, sans argent public, ne pourrait pas être rentable.
> Lire aussi « Ils siphonnent les poissons » : les pêcheurs normands vent debout face aux bateaux-usines
Ils continuent toujours, du reste. L’Europe avait arrêté les aides à la construction de navires en 2005, mais le Parlement européen et les Etats membres sont en train de les réintroduire. Une hérésie, en contradiction frontale avec les objectifs de développement durable votés à l’ONU qui prévoient la suppression en 2020 des subventions nocives. Le vote du Parlement sur ce sujet en 2019 m’a fait perdre espoir dans l’action publique.
Dans ce combat, vous avez quand même obtenu une victoire au niveau européen…
Deux, même. L’interdiction par l’Union européenne en 2016 du chalutage profond et celle de la pêche électrique en février 2019, même si le gouvernement néerlandais a attaqué la seconde décision devant la Cour européenne de justice.
Ce sont de vraies victoires, nous en sommes fiers. Mais il n’est pas normal de mettre autant d’énergie dans ces combats. Au lieu de travailler à revoir nos méthodes de gestion de la pêche, pour préserver les espèces animales et les marins pêcheurs, rendre le secteur sain, transparent et égalitaire, nous nous battons sur des urgences, car elles sont immensément destructrices. Dix ans de lutte acharnée contre le mensonge, la mauvaise foi, la corruption, au prix d’un coût terrible pour la santé et la vie de ceux qui mènent ce combat.
Vous êtes-vous mise en danger ?
Gagner quand on est une petite association comme la nôtre exige la mise en danger. Sinon, nous n’avons aucune chance de vaincre ces lobbys puissants et argentés, soutenus par des administrations, des gouvernements… Il faut se battre sur chaque balle. Quand une boule puante tombe à minuit, la veille d’un vote, d’un arbitrage à Matignon, il faut travailler toute la nuit, et enchaîner le lendemain, et jour après jour, et année après année. Mais il y a une limite physique, mentale, familiale.
En juillet 2012, après quatre nuits sans pratiquement dormir pour arracher une décision de Bruxelles, je me suis effondrée. Plus de 41 °C de fièvre, une infection que les médecins ont dit générée par le surmenage : selon eux, j’avais mis ma vie en danger. Et pourtant, j’ai recommencé, en janvier 2018, pour gagner le vote du Parlement européen contre la pêche électrique. Trois semaines à dormir deux à trois heures par nuit. Deux jours plus tard, j’étais de nouveau à l’hôpital. J’avais épuisé mes défenses immunitaires… Je ne recommencerai plus, je ne suis pas une héroïne.
C’est pourtant avec ce même engagement que vous vous êtes lancée dans l’aventure politique de Place publique, au côté de Raphaël Glucksmann, avec cette idée de rassembler la gauche…
Oui, le coup fatal. J’avais dit que j’étais fatiguée, qu’il n’était donc pas question que je prenne la tête de liste, que mon parcours n’était de toute façon pas politique. Mais je voulais montrer qu’on pouvait s’engager et peser sans être en première ligne. Je me suis trompée. La politique est une affaire d’humains. Pour être garant des valeurs qu’on prône, il faut assumer le leadership. Agir pour l’environnement, contre la montée de l’extrême droite, contre la politique de Macron, sans aller au bout de la logique ne pouvait conduire qu’à une impasse. Je ne regrette pas d’avoir refusé le leadership, mais j’aurais dû en tirer les conséquences et ne pas me lancer dans l’aventure : nous nous sommes embarqués sans nous connaître.
> Lire aussi Claire Nouvian, une écolo en immersion dans les abysses du PS
Votre exigence n’est-elle pas contradictoire avec l’art du compromis qu’impose la politique ?
Sans doute. Mais le compromis ne devient un art que si la négociation intervient au bon moment. Sinon, on ne fait que se compromettre dans une soupe de petits calculs égocentriques. La politique, c’est d’abord du rapport de force et de l’intransigeance pour défendre ses valeurs, c’est mettre un écosystème sous tension. Une fois le terrain préparé, alors le compromis prend toute sa valeur.
Avec le prix Goldman en 2018, la plus haute récompense dans le domaine de l’environnement, vous avez acquis une vraie célébrité. Assumez-vous ce statut ?
Non. C’est sans doute aussi pour ça que j’ai refusé la place de leader. Ce qui me motive, c’est de changer le réel, pas de faire carrière. Je n’ai pas d’ego à réparer, donc aucune motivation pour courir les plateaux télé et gérer ma cote de « visibilité ».
> Lire aussi « L’échange incroyable avec Claire Nouvian sur CNews montre que le climatoscepticisme a encore de beaux jours devant lui »
D’autre part, je ne suis pas légitime : moi avec mon histoire, mes particularités, mes exigences hors normes, mon intransigeance éthique inadaptées au monde réel, je ne sais qui je représenterais. De toute façon, les gens attendent tellement de vous que vous ne pouvez qu’être défaillant à leurs yeux. Et le monde d’aujourd’hui est si polarisé qu’aucune subtilité n’est possible. Alors je préfère me retirer.
> Lire aussi « S’entendre dire qu’on est dégoûtants, c’est dur » : violents règlements de comptes en Place publique
Pour aller vers de nouveaux combats ?
Je dois d’abord refaire mes immunités. Au sens propre et au figuré. Je verrai après. Peut-être retrouverai-je un certain espoir dans ma capacité d’agir sur le réel à grande échelle. Pour l’instant, nous avons perdu le combat pour la planète, la justice sociale et les libertés fondamentales. L’humanité déraille et je ne veux plus mentir en donnant l’illusion que « ça ira ». Je n’ai jamais trop eu d’espoir mais l’agitation en générait de façon artificielle.
J’ai beaucoup aimé le film Les Misérables de Ladj Ly, et cette conclusion de Victor Hugo qu’il n’y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes, mais de mauvais cultivateurs. Soyons de bons cultivateurs, éduquons bien nos enfants, prenons soin d’eux, protégeons-les des violences, travaillons bien la terre. Ma seule consolation aujourd’hui, ce sont ceux qui, à leur échelle, agissent en ce sens.
Mais ont-ils une chance d’éviter la catastrophe ?
Aucune. J’ai toujours été un prophète de malheur : celle qui annonce la catastrophe afin que l’on puisse réagir et l’éviter. Mais aujourd’hui je regarde les faits, le dérèglement du climat, la disparition des espèces, le recul de la démocratie, la concentration inouïe des richesses dans les mains de quelques-uns, l’état de surveillance numérique, le divertissement qui a gagné contre la culture de la connaissance. Garder espoir relèverait de la profession de foi. Je ne suis pas croyante.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/19/claire-nouvian-j-ai-toujours-ete-un-prophete-de-malheur_6026468_3244.html>
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15- Annecy, la ville où l’on vit le mieux en France, Le Monde, 19/01/20, 06h44
Un classement national établi pour la première fois sur 182 critères, et révélé par le JDD, place la ville alpine en tête des communes françaises les plus agréables à vivre. Bayonne et la Rochelle complètent le podium.
Un paysage de carte postale, une qualité de vie appréciable et des services publics utiles. Ce sont quelques-uns des atouts qui permettent à Annecy de décrocher la première place d’un classement inédit sur les communes où il fait bon vivre, dévoilé dans le Journal du dimanche du dimanche 19 janvier.
La ville de Haute-Savoye devance Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), deuxième, et La Rochelle (Charente-Maritime) qui complète le trio de tête. Angers (Maine-et-Loire), quatrième, échoue au pied du podium.
Les grandes métropoles en souffrance
Ce classement, qui a demandé deux années de développement, a été établi par l’association Villes et villages où il fait bon vivre. Il utilise 182 critères – fournis par l’Insee ou des organismes étatiques au 1er janvier 2019 – qui permettent à chaque commune d’obtenir un nombre de points spécifique et d’établir un palmarès final. Huit catégories dont l’importance respective aux yeux des Français est prise en compte pour pondérer le classement, sont ainsi répertoriées pour départager 34 841 communes :
• la qualité de vie
• la sécurité
• les transports
• les commerces et services
• la santé
• l’éducation
• les sports et loisirs
• la solidarité
Des études sont régulièrement établies pour classer la qualité de vie des communes françaises. « Les autres palmarès de ce genre ne comptent que trente à quarante critères et ne concernent pas l’ensemble des communes », explique Thierry Saussez, président de l’association Villes et villages où il fait bon vivre, créée en 2017.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/01/19/annecy-la-ville-ou-l-on-vit-le-mieux-en-france_6026469_3224.html>
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16- Chronique. « Greenbashing » et « agribashing » : pourquoi une telle asymétrie de traitement ?, Le Monde, maj le 19/01/20 à 14h07
Stéphane Foucart
Dans sa chronique, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », relève l’asymétrie dans le traitement et la considération réservés, par les pouvoirs publics, aux actions des agriculteurs ou des chasseurs et à celles des militants écologistes.
Chronique. Les activités de Jean-Michel Bertrand sont, somme toute, assez pacifiques ; il réalise des films. Ce ne sont d’ailleurs pas des brûlots mais plutôt des invites à la marche, à la patience, à la solitude et à la contemplation, en bref à tout ce qui participe aux joies simples du naturaliste.
Attendre, dans une vallée secrète des Hautes-Alpes, qu’un loup daigne croiser son chemin ou l’objectif de sa caméra, trouver une grotte où s’installer en attendant la rencontre, patienter dans les paysages somptueux du Parc national des Ecrins ou les forêts profondes du Jura : dans son dernier long-métrage, Marche avec les loups, Jean-Michel Bertrand tente de suivre l’exil d’un jeune loup gris hors de ses Alpes natales. Et peu importe l’issue de la filature, tout tient à la poésie de cette traque bienveillante.
> Lire aussi « Marche avec les loups » : grandir loin de la meute
Ce parti pris artistique est aussi un engagement pour la préservation de notre patrimoine naturel, quelque forme qu’il prenne. Il a valu à Jean-Michel Bertrand des lettres d’insultes et des menaces de mort pendant le tournage – « nazi », « bon élève du sinistre Goebbels, complice des criminels qui tuent les éleveurs de mouton », « un accident est vite arrivé », etc. De même qu’un appel du principal syndicat agricole à venir entraver, dimanche 5 janvier, à Gap (Hautes-Alpes), l’avant-première de son film.
Un cinéaste menacé de mort pour son travail ? Sur d’autres sujets que l’environnement, une telle situation aurait déclenché une indignation nationale et des prises de position solennelles des membres du gouvernement.
En l’occurrence, rien ou presque. Le « greenbashing », semble-t-il, fait partie des activités acceptables. En septembre 2019, dans la même région, une députée étiquetée pro-loup a été menacée, et a vu sa permanence dégradée et agrémentée de cadavres de brebis. L’information n’a que timidement franchi les frontières du département. Les quelques commentateurs qui s’y sont intéressés y ont vu non le signe d’une dégradation inacceptable du débat public et une tentative d’intimidation d’une élue de la République mais simplement la preuve de l’exaspération des éleveurs.
Affrontements de plus en plus vifs
A mesure que la nature se raréfie, que l’état de préservation de l’environnement se dégrade, l’enjeu écologique devient un terrain d’affrontements de plus en plus vifs, parfois violents.
Le naturaliste Pierre Rigaux, auteur d’un récent ouvrage remarqué (Pas de fusils dans la nature, Humensciences, 284 pages, 22 euros), en sait quelque chose. Auteur de reportages vidéo diffusés sur les réseaux sociaux montrant crûment certaines réalités méconnues de la chasse, il est régulièrement insulté et menacé de mort par voie postale ou électronique. Il témoigne aussi avoir été tabassé et molesté par des éleveurs ou des chasseurs et a déjà reçu la visite, à son domicile, d’un porteur de fusil, venu lui présenter la balle qui pourrait un jour se planter entre ses deux yeux. Les plaintes qu’il dépose ne prospèrent pas.
Des maires ayant pris des arrêtés d’interdiction des épandages de pesticides à proximité des habitations disent aussi avoir reçu des lettres d’intimidation ou de menaces, ou avoir été la cible de campagnes de harcèlement sur les réseaux sociaux – l’un d’eux, maire d’un village de Normandie, ayant même vu des photos de son domicile diffusées sur le Net.
Les pouvoirs publics semblent faire bien peu de cas de cette situation. A l’inverse, la popularisation du terme « agribashing » a conduit à la création d’une cellule ad hoc de la gendarmerie nationale, baptisée « Demeter ». Elle sera, entre autres, chargée de coordonner « la prévention et le suivi (…) des actions de nature idéologique, qu’il s’agisse de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ou d’actions dures ayant des répercussions matérielles ou physiques ».
Dans une tribune publiée le 18 décembre 2019 par Le Monde, l’astrophysicien Aurélien Barrau, la philosophe Florence Burgat et l’écrivain Jean-Baptiste Del Amo mettent en garde contre ce qu’ils estiment être une forme de criminalisation des défenseurs de l’environnement et de la cause animale.
> Lire aussi « Le gouvernement entend museler les lanceurs d’alerte sur la question animale »
Mercredi 15 janvier, dans une tribune publiée par le site Reporterre, une trentaine d’organisations rassemblant des militants écologistes, des médecins, mais aussi les agriculteurs de la Confédération paysanne, leur ont emboîté le pas. La cellule Demeter, disent-ils, met sur un même plan actes crapuleux d’une part, et critique sociale et politique d’autre part, afin de « faire taire tous ceux qui mènent des actions symboliques contre le système de l’agriculture industrielle ».
Destruction des biens communs
La création de la cellule Demeter cristallise en outre le parti pris d’un gouvernement prompt à stigmatiser l’action des militants environnementalistes mais qui, dans le même temps, s’accommode fort bien de la violence et de la destruction des biens communs, lorsqu’ils sont le fait de certains milieux agricoles ou cynégétiques.
> Lire aussi « Beaucoup de gens, à Paris, sont moins bien logés que mes vaches » : le désarroi du monde agricole face à l’« agribashing »
Cette asymétrie de traitement et de considération n’est au reste ni étonnante ni très nouvelle. Elle nous ramène à cette anecdote, rapportée il y a seize siècles par saint Augustin dans La Cité de Dieu, et à la lumière de laquelle on pourrait d’ailleurs reconsidérer toute l’actualité.
L’évêque d’Hippone raconte qu’Alexandre le Grand, ayant capturé un bandit croisant en Méditerranée, l’interrogea fortement sur le caractère répréhensible de ses activités. « C’est une spirituelle et juste réponse que fit à Alexandre le Grand ce pirate tombé en son pouvoir, écrit saint Augustin. “A quoi penses-tu, lui dit le roi, d’infester la mer ?” “A quoi penses-tu d’infester la terre ?, lui répondit le pirate avec une audacieuse liberté. Mais parce que je n’ai qu’un frêle navire, on m’appelle corsaire, et parce que tu as une grande flotte, on te nomme conquérant”. »
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/18/un-cineaste-menace-de-mort-pour-son-travail-sur-d-autres-sujets-que-l-environnement-une-telle-situation-aurait-declenche-une-indignation-nationale_6026430_3232.html>
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17- Entretien. Elisabeth Borne : « Nous voulons corriger les insuffisances du passé », Le Monde, 20/01/20, 14h48
Propos recueillis par Rémi Barroux , Nabil Wakim et Bertrand Bissuel
La ministre de la transition écologique et solidaire présente le « plan de bataille » du gouvernement pour arriver à la neutralité carbone en 2050, et salue « une dynamique de sortie de grève » dans les transports.
Comme un clin d’œil à Nicolas Hulot. En présentant ses premiers vœux à la presse comme ministre de la transition écologique et solidaire, vendredi 17 janvier, Elisabeth Borne a affirmé que l’écologie ne pouvait plus « se satisfaire de petits gestes », en écho aux « petits pas » que son prédécesseur avait évoqués, justifiant sa démission du ministère, fin août 2018. L’ex-ministre chargée des transports a pris la tête de l’ensemble du ministère le 16 juillet 2019, après le départ précipité de François de Rugy. Ne bénéficiant pas de l’aura de M. Hulot, elle se défend de ne pas avoir de passé écologiste, refusant l’image de technocrate qu’on lui prête souvent.
Votre parole semble plus rare que celle de vos prédécesseurs, Nicolas Hulot et François de Rugy. Est-ce un choix ?
Le ministère de l’écologie a été pendant longtemps un ministère de la parole. Aujourd’hui, ce doit être un ministère de l’action. Depuis que je suis à la tête de ce ministère, je veux mener concrètement, constamment, systématiquement la transition écologique et solidaire. La stratégie nationale bas carbone (SNBC) et la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) que nous mettons en consultation à partir d’aujourd’hui retiennent cette approche systémique, celle d’une transformation globale de la société à laquelle je crois profondément. Ces documents constituent le plan de bataille qui va nous permettre d’aller d’ici à 2050 vers un pays qui ne produit pas plus de carbone qu’il n’en absorbe. Ce plan concerne tous les secteurs, nos façons de consommer, de produire, de nous déplacer, d’habiter. C’est cette ambition forte que je porte à la tête de ce ministère.
> Lire aussi Nous sommes en 2050, à quoi ressemblerait la vie dans un pays neutre en carbone ?
Les ONG mais aussi le Haut Conseil pour le climat disent que les paroles sont ambitieuses, mais pas les actes…
Ces derniers mois, ont été votées ou sont en cours d’adoption la loi énergie-climat, celle sur la mobilité et la loi sur l’économie circulaire. Ce que nous dit le Haut Conseil pour le climat, c’est que les budgets carbone de la période ayant débuté lors du quinquennat précédent n’ont pas été respectés (2015-2018). Il est faux de dire que nous n’avons pas d’ambition alors que nous voulons justement, avec la SNBC, corriger les insuffisances du passé pour rejoindre la bonne trajectoire.
> Lire aussi « Trop tard », « trop vite »… La transition écologique ou la divergence des temps
Je suis convaincue que l’on a besoin de transformations radicales, profondes, mais évidemment, on ne va pas se payer de mots en laissant croire que cela peut se faire du jour au lendemain. Ce qui compte, c’est d’avancer concrètement. Par exemple, le projet de loi sur l’économie circulaire induit des modifications profondes de nos modes de consommation : il s’agit de passer d’une société du tout-jetable à une société où l’on répare et recycle.
Comprenez-vous l’inquiétude de ceux qui voient l’Australie brûler et dans le même temps des objectifs pour le climat fixés à 2040 ou 2050 ?
Face à ces drames internationaux, nous cherchons des solutions collectives. La France a pesé de tout son poids pour que l’Europe annonce vouloir être le premier continent neutre en carbone. Quand on porte cette ambition, on le fait pour entraîner d’autres pays. La Chine représente 30 % des émissions de GES, l’Europe 10 %. Si l’Europe se fixe un objectif plus ambitieux que 40 % de réduction en 2030, on pèse collectivement et on peut entraîner la Chine pour qu’elle révise à la hausse ses objectifs.
La nouvelle trajectoire énergétique de la France est considérée par les ONG comme insuffisante…
Il s’agit de la première stratégie nationale bas carbone qui donne une trajectoire secteur par secteur pour atteindre la neutralité carbone au milieu du siècle. C’est beaucoup plus ambitieux qu’auparavant. La France s’engage à réduire la part du nucléaire à 50 % en 2035, ce qui veut dire fermer 14 réacteurs. On donne des objectifs crédibles, qu’on transforme en actes, en fermant le premier réacteur de la centrale de Fessenheim dès février et en fermant les centrales à charbon.
> Lire aussi La France engage la fermeture de ses quatre centrales à charbon
Une très forte croissance de l’installation d’éoliennes est prévue. Le président Emmanuel Macron a exprimé récemment sa réticence à ce sujet, partagez-vous sa prudence ?
Le développement de l’éolien est très mal réparti en France. La majorité des capacités est concentrée dans deux régions, les Hauts-de-France et le Grand-Est. Cela s’est fait de façon anarchique et on a des territoires dans lesquels il y a une saturation, y compris visuelle. On n’a pas suffisamment travaillé avec les collectivités territoriales. Les porteurs de projets peuvent avoir des démarches vécues comme du démarchage agressif. Il faut éviter que les champs se concentrent au même endroit, sans renoncer à l’éolien pour autant. Nous allons mener un travail sur l’acceptabilité sociale des éoliennes pour que les nuisances visuelles soient moindres. Ce qui est clair, c’est qu’on ne veut pas l’imposer.
Emmanuel Macron estime que le nucléaire est une « énergie d’avenir ». Quelle est votre position ?
La trajectoire fixée, c’est 50 % de notre production électrique par le nucléaire en 2035 et elle est crédible. Ensuite, il faut regarder de façon objective les avantages et les inconvénients des différents scénarios d’équilibre avec les autres sources de production décarbonées telles que l’éolien ou le solaire. Je suis surprise de voir que certains en France remettent en cause le principe d’une réduction de la part du nucléaire dans notre mix électrique. C’est pourtant du bon sens de se dire qu’il est raisonnable de ne pas avoir un mix aussi déséquilibré – 72 % de notre électricité provient du nucléaire. Après Fukushima, il est évident qu’on ne peut pas dépendre totalement de cette technologie.
> Lire aussi A Fessenheim, quelques reconversions et beaucoup de craintes pour l’avenir
L’arrêt du projet minier de la Montagne d’or, en Guyane, est-il définitif ou un nouveau projet peut-il voir le jour ?
Ma conviction, c’est qu’un projet minier de cette ampleur-là ne sera jamais compatible avec le maintien de la biodiversité et de la forêt guyanaise. C’est pour cela qu’une réforme du code minier est en cours pour éviter que des porteurs de projets ne s’embarquent dans des chantiers incompatibles avec des enjeux environnementaux.
Le débat sur le projet de loi antigaspillage a révélé des oppositions assez vives de la part des élus locaux sur la consigne de bouteilles en plastique…
Le fait qu’il y ait eu un accord à la commission mixte paritaire [entre députés et sénateurs] autour de ce texte montre que les maires ne sont pas hostiles à cette mesure et au projet de loi. Quand vous permettez de mieux lutter contre les décharges sauvages, quand vous créez des filières à responsabilité élargie des producteurs qui se traduiront par quelque 400 à 500 millions d’euros d’économies pour les collectivités, y compris une filière de récupération des déchets du bâtiment, vous mettez à disposition des maires une boîte à outils utile.
Ce sujet de la consigne a pris des proportions absolument déraisonnables et cela montre que, quand on parle d’écologie, il peut y avoir des lobbys qui propagent des informations erronées.
Qu’attendez-vous de la convention citoyenne pour le climat ?
Cette convention est un moment charnière pour la démocratie. Cela montre que l’on peut préparer des mesures fortes et qui soient acceptables, en associant les citoyens. La hausse de la taxe carbone a été abandonnée. Si on veut malgré tout rehausser notre ambition, nous avons besoin de partager avec les citoyens quels sont les leviers qui leur semblent les plus appropriés.
> Lire aussi A la convention pour le climat, les citoyens pressés d’accélérer leurs travaux
On a aussi connu en cette année 2019 la canicule, la sécheresse, les inondations… Aujourd’hui, la prise de conscience est de plus en plus forte et il faut apporter des réponses. C’est pour cela que j’ai souhaité que la question de l’adaptation au changement climatique soit à l’ordre du jour du prochain conseil de défense écologique.
Le président de la République a dit aux citoyens de la convention que, pour que l’on puisse reprendre leurs propositions, il faudra qu’elles soient « prêtes à l’emploi ». Nous attendons donc des propositions très concrètes, dont une partie pourrait faire l’objet d’un référendum.
> Lire aussi Convention pour le climat : « C’est la première fois que l’on donne la parole aux citoyens »
Le mouvement de contestation de la réforme des retraites entre dans sa septième semaine. Etes-vous surprise par la dureté du conflit, à la RATP – une entreprise que vous connaissez bien pour l’avoir dirigée – et à la SNCF ?
Le trafic s’est nettement amélioré, avec une circulation des trains quasi normale à la SNCF. L’UNSA-RATP a annoncé la suspension du mouvement de grève dans le métro parisien à partir de lundi. Nous sommes donc dans une dynamique de sortie de la grève. Je regrette vraiment que les salariés de ces deux entreprises aient été embarqués dans un conflit aussi long, très pénalisant pour tout le monde, y compris pour eux-mêmes puisque certains vont subir des pertes de rémunérations importantes.
> Lire aussi Réforme des retraites : à compter de la génération 1980, « l’âge moyen de départ sera plus élevé »
Je le déplore d’autant plus que des propositions avaient été mises sur la table en décembre 2019, à la SNCF comme à la RATP. Elles permettent d’aller vers l’universalité, en passant de 42 régimes à un seul, tout en respectant la part de contrat moral avec les agents de ces sociétés ; la réforme ne s’appliquera pas à ceux qui sont à moins de dix-sept ans de la retraite ; ainsi, plus des trois quarts des conducteurs ne sont pas concernés. Et les droits acquis avec les règles actuelles seront garantis.
N’a-t-il pas été question de revenir sur la fin des régimes spéciaux ?
Le président de la République et le premier ministre l’ont dit : avec le changement des vies professionnelles, qui sont aujourd’hui plus heurtées qu’hier, le moment est venu d’avoir une solidarité entre tous les Français. Nous avons toujours été clairs sur notre volonté de passer à un système unique, ce qui implique la fin des régimes spéciaux. Ceux-ci comptent deux retraités pour un actif, et l’Etat apporte au total 7,5 milliards d’euros par an pour équilibrer leurs comptes. Il y a donc bien un problème.
Le gouvernement va-t-il donner des instructions à la SNCF et à la RATP pour que les retenues sur les salaires des grévistes ne soient pas étalées dans le temps ?
L’usage veut que ce point-là soit traité dans des négociations de sortie de grève. Or elles n’ont pas eu lieu. Et, pour janvier, les feuilles de paye sont déjà faites. Il n’est, de toute façon, pas question d’imaginer un étalement sur de longues durées. Chez les dirigeants de la SNCF et de la RATP, il n’y a aucun doute là-dessus.
Pour être entendus, des représentants de la CGT affirment qu’il faut taper sur l’économie, ce qui se traduit par des blocages dans les raffineries et l’opération « ports morts ». Qu’en pensez-vous ?
Ce n’est pas responsable car taper sur l’économie, ça veut dire taper sur l’emploi. Depuis plusieurs années, les ports voyaient leur activité repartir, nous étions sur une bonne dynamique qui est sapée par ces conflits. Les armateurs vont s’adapter sans difficulté, au détriment de notre économie : par exemple pour livrer la région parisienne, il leur suffira de débarquer les marchandises à Anvers et de les transporter en camion, au lieu de les acheminer par la Seine depuis Le Havre.
> Lire aussi Réforme des retraites : les actions symboliques et médiatiques des grévistes pour faire durer le mouvement
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/20/elisabeth-borne-nous-voulons-corriger-les-insuffisances-du-passe_6026577_3244.html>
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18- Inégalités : 1 % des plus riches détiennent deux fois la richesse de 92 % de la population mondiale, Novethic, 20/01/20
Concepcion Alvarez
À la veille du Forum économique mondial de Davos, qui rassemble les plus grands décideurs économiques, l’ONG Oxfam publie son traditionnel rapport sur les inégalités mondiales. Celles-ci continuent de s’accroître mettant dans la rue des centaines de milliers de personnes à travers le monde. Désormais, les 1 % les plus riches de la planète gagnent deux fois plus que 92 % de la population mondiale.
Il a été, l’espace de quelques heures, l’homme le plus riche du monde le 16 décembre dernier. Bernard Arnault, le patron du groupe LVMH, dispose d’une fortune de 76 milliards de dollars, ce qui en fait le milliardaire le plus riche de France. L’ONG Oxfam, qui publie ce lundi 20 janvier, son rapport annuel sur les inégalités mondiales (1), a calculé que si quelqu’un avait pu économiser l’équivalent de 8 000 euros par jour depuis la prise de la Bastille – le 14 juillet 1789 – il n’arriverait aujourd’hui qu’à 1 % de la fortune du célèbre homme d’affaires.
"Les inégalités indécentes sont au cœur de fractures et de conflits sociaux partout dans le monde car personne n’est dupe : les inégalités ne sont pas une fatalité, elles sont le résultat de politiques sociales et fiscales qui réduisent la participation des plus riches à l’effort de solidarité par l’impôt, et fragilisent le financement des services publics. Transports, éducation, santé, système de retraites… sont sacrifiés alors qu’ils sont décisifs pour lutter contre la pauvreté", alerte Pauline Leclère, porte-parole d’Oxfam France.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/social/droits-humains/isr-rse/si-j-avais-pu-economiser-8-000-euros-par-jour-depuis-la-prise-de-la-bastille-je-n-aurais-aujourd-hui-que-1-de-la-fortune-de-bernard-arnault-148122.html>
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19- Brésil : Vale mis en accusation pour la tragédie minière de Brumadinho, AFP, 21/01/20, 23:00
Douglas Magno
Le groupe minier Vale, l'entreprise de certification allemande TUV SUD et 16 responsables des deux entreprises ont été mis en accusation mardi pour la rupture du barrage de Brumadinho, qui a fait 270 morts il y a un an.
Le parquet de l'Etat de Minas Gerais (sud-est) a requis l'inculpation de Fabio Schvartsman, ex-patron de Vale, ainsi que de 15 autres personnes liées à la compagnie minière ou à TUV SUD, pour "homicide volontaire" et "crime environnemental". Ils encourent de 12 à 30 ans de prison.
Les chefs de crime environnemental ont également été retenus contre les deux entreprises.
Vale et TUV SUD "ont imposé un risque à la société (...) en agissant de concert pour occulter systématiquement la réelle gravité de la situation du barrage", a précisé le procureur William Garcia Pinto Coelho, soulignant que de "faux certificats de stabilité" avaient été délivrés.
Il a ajouté que Fabio Schvartsman avait "pris des risques inacceptables pour créer une fausse impression de sécurité" et éviter des pertes financières à l'entreprise.
"Ils ont mis le paquet pour que l’image de l’entreprise ne soit pas mise en péril par rapport à ses actionnaires", a insisté le procureur-général Antônio Sérgio Tonet
Le procureur a également expliqué que Vale disposait d'une sorte de "boîte noire consistant à dissimuler des informations sur les risques inacceptables que présentaient ses barrages".
- "Triste coïncidence" -
Un rapport de l'Agence nationale des mines (ANM) datant du mois de novembre accusait déjà Vale d'avoir omis d'informer les autorités d'anomalies qui, si elles avaient été rapportées, "auraient pu permettre d'éviter la catastrophe".
L'ANM a notamment souligné que les informations qu'elle avait reçues de la part de Vale avant la rupture du barrage "ne concordaient pas avec les éléments présentés dans des documents internes du groupe minier".
Vale a fait part dans un communiqué de sa "perplexité quant aux accusations d'homicide volontaire", considérant qu'il était "prématuré d'évoquer une prise de risque consciente pour provoquer la rupture délibérée du barrage".
TUV SUD, qui a certifié la stabilité du barrage de Brumadinho, a pour sa part affirmé être "profondément attristé" par la tragédie, mais a considéré que les "causes réelles" n'avaient "toujours pas été élucidées".
À la Bourse de Sao Paulo, le titre de Vale cédait mardi 2,40% peu avant la clôture.
Après la rupture du barrage, le numéro un mondial du minerai de fer avait perdu un quart de sa capitalisation boursière mais il a effacé toutes ses pertes en un an.
Les procureurs ont rappelé mardi que cette mise en accusation avait lieu un an après la catastrophe, une "triste coïncidence".
La rupture du barrage a libéré des millions de tonnes de résidus miniers qui ont englouti toute une région et provoqué un désastre écologique majeur.
Un an après la tragédie, 259 corps ont été retrouvés dans l'océan de boue toxique et les pompiers continuent de rechercher les 11 cadavres encore ensevelis.
Dans tout le pays, les barrages de type Brumadinho -- dont la hauteur augmente avec l'accumulation de résidus miniers -- devront être démantelés d'ici à 2023.
Vale a déjà commencé à verser des indemnités aux victimes, à hauteur de deux milliards de réais (435 millions d'euros).
L'entreprise avait déjà été impliquée dans une autre tragédie de ce type.
Le 5 novembre 2015, le barrage de Fundao, géré par Samarco, joint-venture du groupe brésilien et de l'Anglo-australien BHP, avait libéré brutalement dans la nature 40 millions de mètres cube de déchets hautement toxiques, faisant 19 morts et causant des dégâts environnementaux sans précédent au Brésil.
<https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/bresil-vale-mis-en-accusation-pour-la-tragedie-miniere-de-brumadinho_2115838.html>
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En images
20- Climat : une "renaissance écologique" est-elle possible ?, France info, 16/01/20, 18:12
Julien Dossier se consacre à la transition écologique depuis la lecture du 4e rapport du GIEC sur le climat. Il est l'auteur du livre "Renaissance écologique".
C'est une prise de parole qui se veut rassurante. "Ce qui donne espoir, selon l'écologiste Julien Dossier, c'est que ce moment de changement climatique se passe aussi à un moment où il y a une conscience écologique qui s'est élargie et qui touche beaucoup plus de monde. On estime que 3,5% de la population qui se mobilise efficacement permet d'atteindre la bascule. L'année 2019 a vu prospérer les marches pour le climat, mais on attend un nouveau registre d'actions".
"Il s'agit de construire un plan global de transition pour toutes les villes. On n'est pas encore prêt. On n'a pas encore de solutions pour les villes durables. Plus de 80% de la population vit en ville, donc c'est absolument critique qu'on réussisse", affirme l'auteur du livre Renaissance écologique.
>> Suite à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/climat-une-renaissance-ecologique-est-elle-possible_3787565.html <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/climat-une-renaissance-ecologique-est-elle-possible_3787565.html>>
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21- Pas-de-Calais : Loos-en-Gohelle, une ville exemplaire en matière d'écologie, France 2, journal de 20h, 16/01/20
La ville de Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais) se veut exemplaire en matière d'écologie. France 2 s'est rendue sur place. Reportage.
Loos-en-Gohelle, dans le Pas-de-Calais, joue sur tous les tableaux pour préserver l'environnement. Elle cumule isolation thermique, récupération des eaux ou encore sensibilisation des enfants. Au pied des plus grands terrils d'Europe, Loos-en-Gohelle est une commune de 7 000 habitants. Trente ans après la fermeture de la mine de charbon, ce village de gueules noires est passé au vert.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pas-de-calais-loos-en-gohelle-une-ville-exemplaire-en-matiere-d-ecologie_3788011.html>
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Deux publications
22- Renaissance écologique - 24 chantiers pour le monde de demain, de Julien Dossier, Editions Actes Sud, 15/05/19
Nos sociétés risquent aujourd'hui de s'effondrer du fait de la destruction de la biodiversité, de l'emballement climatique, des inégalités sociales et économiques. Nous sommes dans les cordes, assaillis par ces mauvaises nouvelles, sonnés par ces crises qui nous paralysent. Pourtant, des solutions existent, et il nous revient de décider de les mettre en oeuvre. Pour concevoir cette Renaissance écologique, Julien Dossier s'inspire de la célèbre fresque d'Ambrogio Lorenzetti, l'allégorie des Effets du bon et du mauvais gouvernement, réalisée à Sienne en 1338.
Il a confié à Johann Bertrand d'Hy le soin de la transposer à notre époque, et nous équipe ainsi d'une feuille de route déclinée suivant vingt-quatre chantiers - allant de l'agriculture à la préservation des écosystèmes, en passant par la culture et les systèmes de gouvernance. La version contemporaine de cette fresque nourrit notre imaginaire et dessine ce à quoi cette Renaissance écologique peut ressembler.
Loin de l'utopie, elle nous donne des clés, des outils, des solutions concrètes pour nous mettre en mouvement. Elle ne dit pas tout, elle nous fournit un plan. A nous d'écrire l'histoire en l'adaptant aux contraintes et aux contextes de chacun de nos territoires, à nous de la faire vivre dans les écoles, les universités, les fêtes populaires, les villes, les salles de conseil d'administration... Par où commencer pour répondre aux enjeux de la transition ? La fresque vous donne les moyens d'agir.
A propos de l’auteur
Julien Dossier dirige Quattrolibri, un cabinet de conseil spécialisé dans les stratégies de transition écologique. Il est le coauteur du rapport Paris change d'ère. Vers la neutralité carbone en 2050 et enseigne la ville durable à HEC.
Renaissance écologique - 24 chantiers pour le monde de demain, de Julien Dossier, Editions Actes Sud/Colibris, collection Domaine du possible, 15/05/19, ISBN : 978-2-330-11438-1, EAN : 9782330114381, 256 pages, 21,50 € ou 15,99 € en version numérique.
<https://www.actes-sud.fr/catalogue/nature-et-environnement-economie-societe-sciences-humaines-et-sociales-sciences <https://www.actes-sud.fr/catalogue/nature-et-environnement-economie-societe-sciences-humaines-et-sociales-sciences>>
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23- Petit manuel de justice climatique à l'usage des citoyens, de James Boyce, Editions Les Liens qui Libèrent, 15/01/20
Les récentes manifestations d'exaspération sociale ont montré qu'une partie importante de l'opinion publique refuse, a juste titre, que la transition écologique se fasse au détriment de la justice sociale. Dans un contexte ou la jeunesse du monde entier rappelle avec force les responsables politiques à leur mission essentielle - préserver l'avenir - il faut, et d'abord en France, concevoir et mettre en œuvre des politiques concrètes, efficaces et surtout justes pour faire de la transition écologique une réalité et éviter le désastre climatique.
C'est tout l'objet du livre de l'économiste James Boyce, un des meilleurs spécialistes au monde de l'économie politique de l'environnement, dont les travaux portent depuis plus de 25 ans sur le lien essentiel mais trop souvent négligé entre crises des inégalités et crises écologiques. C'est aussi le coeur des travaux d'Eloi Laurent, qui assure la traduction du livre et sa préface, qui présente les travaux de Boyce et l'argument de son livre dans un contexte ou la "Convention citoyenne sur la transition écologique" mise en place à l'été 2019 doit en particulier trancher la question du prix juste de carbone, abandonné par le gouvernement après la crise des "gilets jaunes".
L'ouvrage de Boyce se présente à cet égard comme un petit guide de la justice climatique à l'usage du citoyen : dans un langage accessible et un format court destine au grand public, il rappelle la nécessite de donner un prix au carbone pour atténuer le changement climatique mais aussi pour préserver la santé humaine. Il passe en revue les différents instruments à la disposition des pouvoirs publics et insiste surtout sur l'impératif de justice sociale qui doit être la véritable boussole de la transition climatique.
La conclusion pour le lecteur est claire : oui, la nécessaire transition écologique doit être juste, oui, la souhaitable transition écologique peut être juste.
A propos de l’auteur
James Kenneth Boyce est auteur, professeur émérite et chercheur à l’Institut de recherche en économie politique de l’Université du Massachusetts-Amherst. Spécialiste de l’économie du développement et de l’environnement, auteur de centaines de publications académiques, il a reçu en 2017 le Prix Leontief pour sa contribution pionnière et iconoclaste à la pensée économique.
Petit manuel de justice climatique à l'usage des citoyens, de James Boyce, Editions Les Liens qui Libèrent, 15/01/20, ISBN : 979-10-209-0803-2, 144 pages, 14.50 € ou 10.99 € en version numérique.
<http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-<Petit_manuel_de_justice_climatique_à_l_usage_des_citoyens-9791020908032-1-1-0-1.html> <http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-%3CPetit_manuel_de_justice_climatique_%C3%A0_l_usage_des_citoyens-9791020908032-1-1-0-1.html%3E>
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Une annonce
24- Conférence-débat. Oser s'impliquer dans la vie politique locale avec Christian Proust, Collège des Transitions Sociétales, IMT Atlantique de Nantes, le 04/02/20, de 19h50 à 22h15
« La politique, ce n’est pas pour moi, c’est trop compliqué ». Combien de fois avons-nous entendu cette phrase ? De plus en plus défiants vis à vis des partis politiques, les Français n’en demeurent pas moins passionnés par la chose publique, et restent très attachés à des idées comme la transparence, la démocratie participative et le non-cumul des mandats. Mais trop souvent, il leur manque les clés pour se lancer eux-mêmes et faire la politique.
Donner envie aux citoyens de se présenter à des élections locales pour passer à l’action, tel est l’objectif de Christian Proust. A travers son « Guide pratique pour oser s’impliquer dans la vie politique locale » (Editions Rue de l’Echiquier - 2018), il aide à décrypter le jargon d’un conseil municipal, à décoder le fonctionnement de la vie politique locale. Il met également en lumière des initiatives communales qui redonnent une crédibilité à l’action politique locale.
Depuis deux ans, Christian Proust fait un « Tour de France citoyen » où il rencontre des dizaines de « listes citoyennes et participatives ».
Christian Proust a travaillé plus de vingt ans auprès d’élus, maires et présidents de Conseil général. Après avoir été directeur général adjoint des services d’un département, il s’est présenté à des élections municipales (liste citoyenne) puis départementales.
> Pour s’inscrire (nombre de places limité) :
<https://web.imt-atlantique.fr/x-dre/lsd/index.php?sid=47234&newtest=Y&lang=fr>
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– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
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