[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (jeudi 30 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 30 Jan 08:00:28 CET 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Les ostréiculteurs victimes de la pollution des mers <https://www.medias24.com/filafp/afp-153087-les-ostreiculteurs-victimes-de-la-pollution-des-mers.html>, AFP, 17/01/20, 11:00
2- Brésil : le cacao bio commence à sortir des petits paysans de la misère <https://www.liberation.fr/depeches/2020/01/17/bresil-le-cacao-bio-commence-a-sortir-des-petits-paysans-de-la-misere_1773593>, AFP, 17/01/20, 12:00
3- Chronique. « Les éleveurs bovins français voient rouge » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/18/les-eleveurs-bovins-francais-voient-rouge_6026433_3234.html>, Le Monde, 18/01/20, 11h35
4- Entretien. Quand la vigne bio fait débat <https://www.lemonde.fr/m-gastronomie/article/2020/01/19/quand-la-vigne-bio-fait-debat_6026524_4497540.html>, Le Monde, maj le 20/01/20 à 11h16
5- Afrique de l'est : les criquets menacent la sécurité alimentaire <https://www.geo.fr/environnement/afrique-de-lest-les-criquets-menacent-la-securite-alimentaire-199545>, AFP, 20/01/20, 20:00
6- Mouche soldat noir, ver de farine et autres insectes élevés en France <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/21/la-france-se-pique-d-elevage-d-insectes_6026644_3234.html>, Le Monde, 21/01/20, 06h18
7- Tribune. Pesticides SDHI : 450 scientifiques appellent à appliquer le principe de précaution au plus vite <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/01/21/pesticides-sdhi-450-scientifiques-appellent-a-appliquer-le-principe-de-precaution-au-plus-vite_6026712_1650684.html>, Le Monde, 21/01/20, 13h58
8- Sea Shepherd dénonce le dépeçage d'un dauphin par des pêcheurs <https://www.geo.fr/environnement/sea-shepherd-denonce-le-depecage-dun-dauphin-par-des-pecheurs-199565>, AFP, 21/01/20, 17:00
9- Bataille juridique autour du statut de l’huile de palme <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/bataille-juridique-autour-du-statut-de-lhuile-de-palme/>, EurActiv, 22/01/20, 09:49
10- Des supermarchés entiers "anti-gaspi" à découvrir sur France 2 <https://www.lalsace.fr/france-monde/2020/01/23/des-supermarches-entiers-anti-gaspi-a-decouvrir-sur-france-2>, L’Alsace, 23/01/20, 12:16
11- Sébastien Windsor, pressenti comme président des chambres d’agriculture <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/23/sebastien-windsor-pressenti-comme-president-des-chambres-d-agriculture_6026999_3234.html>, Le Monde, 23/01/20, 16h34
12- Portrait. L’esprit bio du vigneron Albéric Bichot <https://www.lemonde.fr/m-gastronomie/article/2020/01/23/l-esprit-bio-du-vigneron-alberic-bichot_6027011_4497540.html>, Le Monde, 23/01/20, 18h30
13- L’Espagne est-elle en phase de devenir un leader de l’économie circulaire ? <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/lespagne-est-elle-en-phase-de-devenir-un-leader-de-leconomie-circulaire>, EurActiv, 23/01/20
14- Après avoir dévoré le bio, la grande distribution veut faire main basse sur la vente en vrac <https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/apres-le-bio-la-grande-distribution-s-empare-du-vrac-148091.html>, Novethic, 23/01/20 
15- Entretien. Philippe Mauguin (Inrae) : « Il existe des solutions pour réduire l’usage des pesticides jusqu’à 60 % » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/27/philippe-mauguin-inrae-il-existe-des-solutions-pour-reduire-l-usage-des-pesticides-jusqu-a-60_6027354_3244.html>, Le Monde, 27/01/20, 10h41
16- Comment l’industrie agroalimentaire se passe de l’additif E171 <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/27/comment-l-industrie-agroalimentaire-se-passe-du-dioxyde-de-titane_6027355_3234.html>, Le Monde, 27/01/20, 11h35
17- Céréales : Kellogg veut réduire progressivement l'utilisation du glyphosate <https://information.tv5monde.com/info/cereales-kellogg-veut-reduire-progressivement-l-utilisation-du-glyphosate-343691>, AFP, 27/01/20, 22:00
18- Tribune. Agribashing : « Les coutures de nos sociétés craquent » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/28/agribashing-les-coutures-de-nos-societes-craquent_6027453_3232.html>, Le Monde, 28/01/20, 08h02
19- Des albatros pour repérer les pêcheurs illégaux dans les mers australes <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/28/des-albatros-pour-reperer-les-pecheurs-illegaux-dans-les-mers-australes_6027452_3244.html>, Le Monde avec AFP, 28/01/20, 09h16
20- Elevage : le ministre de l'Agriculture annonce l'interdiction du broyage des poussins et de la castration à vif des porcelets fin 2021 <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/elevage-le-ministre-de-l-agriculture-annonce-l-interdiction-du-broyage-des-poussins-et-de-la-castration-a-vif-des-porcelets-fin-2021_3802721.html>, France info avec AFP, 28/01/20, 10:10
21- La moitié des vignobles mondiaux menacés par un réchauffement de 2° <https://information.tv5monde.com/info/la-moitie-des-vignobles-mondiaux-menaces-par-un-rechauffement-de-2deg-343848>, AFP, 28/01/20, 17:00
22- Pesticides interdits : révélations sur l’intense lobbying des industriels jusqu’au sommet de l’Etat <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/28/pesticides-interdits-le-lobbying-des-industriels-pour-continuer-a-produire-en-france-et-exporter_6027530_3244.html>, Le Monde, 28/01/20, 17h22
En audio
23- Pour une alimentation mondiale durable <https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-22-janvier-2020>, France Inter, La Terre au carré, 22/01/20, de 13h30 à 14h30
En images
24- Nicolas Hulot dénonce "un conservatisme crasse" au ministère de l'Agriculture <https://www.rtl.fr/actu/politique/nicolas-hulot-denonce-un-conservatisme-crasse-au-ministere-de-l-agriculture-7799951144>, RTL, 24/01/20, 06:00
25- Ecologie : la permaculture, entre jardinage et mode de vie <https://www.lci.fr/planete/ecologie-la-permaculture-entre-jardinage-et-mode-de-vie-2122210.html>, TF1, journal de 13h, 25/01/20

Bien à vous,
Florence

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NOS VŒUX : "Choisir aujourd'hui pour ne pas subir demain. Pour éviter d'être coupable de non-assistance à planète et humanité en danger, nous n’avons que deux choix : ou laisser le temps nous dicter la mutation et l’avenir n’est désespérant que dans cette hypothèse ; ou conduire ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Subir ou choisir. Ouvrir ou non le Chapitre 2 de notre Histoire collective et individuelle, tel est le défi que nous avons à relever tous ensemble." Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme
MUTATIONS DU JOUR : — "Auparavant, nous travaillions dans des exploitations de cacao conventionnel, ce qui nous permettait tout juste de survivre. Produire notre propre cacao, qui plus est bio, nous permet enfin de vivre de notre activité", Rubens Costa de Jesus, cacaoculteur brésilien âgé de 31 ans. (cf. item 2)
— L’élevage d’insectes va-t-il prendre son envol en France en 2020 ? Des start-up multiplient les projets pour conquérir les marchés de l’aquaculture et de l’alimentation pour les animaux de compagnie. Reste pour ces sociétés à trouver un modèle économique viable. (cf. item 6)
MENACE DU JOUR : Les Nations unies ont tiré la sonnette d'alarme sur des infestations d'une ampleur historique de criquets en Afrique de l'est, d'Addis Abeba à Nairobi en passant par Mogadiscio, qui "menacent la sécurité alimentaire" de toute la région. (cf. item 5)
CITATIONS DU JOUR : — "Dans ce pays, pendant 2 000 ans, on a produit de la vigne sans aucun traitement. Il n’y a pas de raison qu’on ne puisse pas le refaire un jour", Thomas Duroux, du Château Palmer, dans le Bordelais (cf. item 4)
— "Le bio va dans le bon sens. Le consommateur l’a bien compris, qui le plébiscite", Patrice Guiraud, du Domaine de Valescure, en Camargue (cf. item 4)
TRIBUNE DU JOUR : 450 scientifiques appellent à l’arrêt de l’utilisation en milieu ouvert de ces molécules qui bloquent la respiration cellulaire dans l’ensemble du vivant et déplorent un déni des données scientifiques. (cf. item 7)
ENTRETIEN DU JOUR : Selon Philippe Mauguin, PDG de l’Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), la réduction de l’usage des pesticides est possible à condition de mieux accompagner l’ensemble des agriculteurs. (cf. item 15)
COUP D’AILE DU JOUR : Pour le projet "Ocean sentinel", 169 albatros des îles Crozet, Kerguelen et Amsterdam ont été équipés de balises détectant les radars des navires de pêche. Une technique efficace, selon des chercheurs pour repérer les bateaux qui pêchent illégalement. (cf. item 19)
ÉTUDE DU JOUR : Plus de la moitié des régions viticoles actuelles pourraient disparaître avec un réchauffement de 2 degrés, objectif de l'accord de Paris, et jusqu'à 85% avec un réchauffement de 4 degrés, selon une étude publiée dans la revue scientifique américaine PNAS. (cf. item 21 & suite)
RÉVÉLATION DU JOUR : « Le Monde » révèle les manœuvres des géants de l’agrochimie pour faire annuler un article de loi interdisant la production en France et l’export de substances interdites en Europe en raison de leur toxicité. (cf. item 22)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Les ostréiculteurs victimes de la pollution des mers, AFP, 17/01/20, 11:00
Clarisse Lucas

La contamination de certains coquillages par le norovirus, responsable de la gastro-entérite, affecte depuis plusieurs semaines toute la production, en particulier les huîtres, une conséquence de la pollution de la mer par des eaux usées, que les ostréiculteurs paient au prix fort. 
Philippe Le Gal, président du comité national de la conchyliculture, préfèrerait ne pas en parler. "On a une vingtaine de bassins conchylicoles fermés en France métropolitaine sur un total de 375 zones classées", ouvertes à la production de coquillages, relève-t-il. Mais "en parler, c'est comme rajouter de l'huile sur le feu : même les zones non contaminées subissent le contrecoup. Les consommateurs achètent moins de coquillages, alors qu'il n'y a aucun problème pour ceux qui sont sur le marché !"
Selon le dernier décompte du ministère de l'Agriculture qui a promis d'indemniser les professionnels, 23 bassins conchylicoles, producteurs d'huîtres, mais aussi de moules ou de praires, sont fermés : de la Normandie à la Charente Maritime, et même en Méditerranée. Dans l'Hérault, des poubelles remplies de coquilles d'huîtres et de moules ont été déversées en début de semaine devant l'Agence régionale de santé (ARS) après une décision préfectorale du 10 janvier de suspendre la commercialisation de coquillages pour une partie du bassin de Thau. 
D'autres sites ont été contraints de fermer bien plus tôt, en pleines fêtes de fin d'année. Un gros manque à gagner pour les producteurs. Ainsi, pour Renan Henry, dont l'entreprise est installée "depuis cinq générations" dans la rivière de Crac'h (Morbihan), près d'Auray, les fêtes de fin d'année représentent "60%" de son chiffre d'affaires.
Reçus la semaine dernière au ministère qui a promis de les indemniser, les ostréiculteurs sont d'autant plus remontés qu'ils ne sont en rien responsables de ce qui leur arrive mais paient au prix fort cette contamination.
- "Les huîtres ne sont pas malades" -
"Le norovirus provient des humains. Les huîtres ne sont pas malades. Elle sont porteuses du virus parce qu'il est présent dans l'eau qu'elles filtrent - 4 litres/heure en hiver, mais 7/h en été - . Elles se trouvent juste au mauvais endroit au mauvais moment...", constate le président du CNC. 
Pour les ostréiculteurs, les pluies abondantes de ces dernières semaines ont surchargé les réseaux d'assainissement défaillants et les stations d'épuration, entraînant à la mer des eaux usées qui auraient dû être traitées en amont. Renan Henry tonne contre ce qu'il considère comme des insuffisances en matière d'assainissement urbain. "Jusqu'en 2014, la communauté de communes affectait 10 millions d'euros par an pour l'assainissement. Depuis, c'est tombé à 4 millions, soit une baisse de 60% !" 
"Les contaminations virales proviennent de la terre", abonde Thierry Burlot (PS), vice-président du conseil régional, en charge de l'environnement. "C'est une nécessité absolue d'agir sur l'assainissement (...) La région va devoir venir en soutien aux collectivités pour leur mise aux normes", estime l'élu, pour lequel cette pollution est aussi "le résultat d'une urbanisation non maîtrisée". 
Ce que confirme le sénateur du Morbihan Joël Labbé (ex-EELV): "C'était prévisible, dans la mesure où on a continué de délivrer des permis de construire alors que les installations (de traitement des eaux) étaient déjà saturées".
Car derrière cette contamination a surgi la question du développement touristique, une carte jouée à fond par le département du Morbihan. Le président du département, François Goulard (ex-LR), a créé la polémique en reprochant aux ostréiculteurs de faire une contre-publicité à leur territoire en protestant contre la pollution dont ils sont victimes. "N'oublions pas que l'on vit du tourisme ici !", a-t-il asséné dans Ouest-France.
"Nous ne sommes pas contre le tourisme et l'urbanisation, mais à condition que les réseaux soient adaptés", répond Renan Henry. 
"On est des sentinelles du littoral et l'environnement", complète Philippe Le Gal, insistant : "on est des victimes et on ne doit pas subir de préjudice économique".
Pour l'association Eau et Rivières de Bretagne, qui veille depuis 50 ans sur la qualité des eaux dans la région, "les élus locaux sont responsables des eaux pluviales et de l'assainissement. Les conchyliculteurs ont raison de leur demander des comptes".
<https://www.medias24.com/filafp/afp-153087-les-ostreiculteurs-victimes-de-la-pollution-des-mers.html>
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2- Brésil : le cacao bio commence à sortir des petits paysans de la misère, AFP, 17/01/20, 12:00
Morgann Jezequel

Sous une serre à flanc de colline, des fèves de cacao bio sèchent depuis plusieurs jours : "c'est notre dernière récolte et nous avons déjà un acheteur !" se réjouit Rubens Costa de Jesus, agriculteur membre de la ferme communautaire "Dois Riachões", qui regroupe 39 familles.
Établis à 80 kilomètres du littoral de Bahia, au nord-est du Brésil, ces petits paysans autrefois sans terre produisent cacao, légumes et fruits sans utiliser ni engrais ni pesticides chimiques.
Leur production fait partie des quelque 1.900 tonnes de cacao bio produit en 2018 au Brésil, soit moins de 1% de la production nationale.
Tous originaires de la région, ils s'étaient d'abord installés au pied de la ferme "Dois Riachões" en 2001, dans des installations précaires en bord de route. A l'époque, la propriété de quelque 400 hectares appartenait à une grande famille de cacaoculteurs mais ne remplissait pas les critères de productivité imposés par l’État.
Six ans plus tard, suite à l'expropriation de la ferme par la justice, les paysans décident, malgré les recours présentés par la propriétaire, de s'installer sur une partie de l'exploitation et d'y cultiver leurs produits selon des principes exclusivement biologiques et un système agroforestier pour le cacao.
- 4 hectares par famille -
Chaque famille est ainsi chargée d'exploiter un lot de 4 hectares de cacaoyers. Un potager communautaire est créé.
En 2018, après l'épuisement des recours, la ferme est confiée par la justice à l'Institut national de la colonisation et réforme agraire (Incra), chargé du foncier agricole, qui accorde alors officiellement aux paysans le droit de rester sur place.
"Auparavant, nous travaillions dans des exploitations de cacao conventionnel, ce qui nous permettait tout juste de survivre. La situation s'est aggravée lorsque les plantations ont été décimées par un champignon surnommé +balai de sorcière+, ce qui a conduit beaucoup de fermes à la faillite. Produire notre propre cacao, qui plus est bio, nous permet enfin de vivre de notre activité", explique Rubens Costa de Jesus, âgé de 31 ans.
Pour écouler leur production croissante, les familles ont d'abord adhéré à un programme public de soutien à la commercialisation des produits de l'agriculture familiale. Mais les achats subventionnés par l’État baissant, les exploitants ont dû chercher d'autres débouchés.
- Des revenus triplés -
En 2016, les paysans ont obtenu une première certification bio auprès du réseau participatif "Peuples de la forêt", accrédité par le ministère de l'Agriculture, qui leur permet de vendre leurs produits sur les marchés bio de Bahia.
Dans le même temps, ils suivent des formations, font pousser des cacaoyers plus résistants, améliorent leurs méthodes et installent une serre pour le séchage des fèves afin d'améliorer leur qualité.
La majeure partie de leur cacao fin est acheté par des marques brésiliennes de chocolat premium. A la demande de leur principal client, l'entreprise Amma Chocolate, qui produit exclusivement du bio et en exporte une partie à l'étranger, la ferme sollicite et décroche en 2018 le label Ecocert, leader mondial de la certification des produits biologiques. Au Brésil, seules deux certifications "cacao bio" ont été attribuées par cet organisme.
"Cette marque nous paye deux fois plus que le prix du marché tout comme notre autre client, l'entreprise Dengo, qui n'achète que du cacao fin, et nous verse une prime supplémentaire de 30% pour le cacao bio. Cela nous a permis de tripler nos revenus", se réjouit le jeune agriculteur.
Les petits producteurs s'apprêtent à inaugurer leur propre fabrique de chocolat, financée grâce à un crédit collaboratif. "Il y a quelques années, personne ici n'avait jamais goûté de chocolat fin", sourit-il.
Au Brésil, le nombre de cacaoculteurs ayant la certification nationale bio est inférieur à 400 et leur production reste encore faible, notamment en raison "de la difficulté de commercialisation du produit" dans certaines régions, tempère cependant Manfred Willy Müller, coordinateur au sein de la Commission exécutive du plan de la culture cacaotière (Ceplac), liée au ministère de l'Agriculture.
Ainsi l'an passé, dans l'état du Para (nord), 85% de la production de cacao bio d'un groupe de coopératives regroupant 126 agriculteurs a dû être vendue en conventionnel par manque de structure commerciale, a-t-il souligné.
<https://www.liberation.fr/depeches/2020/01/17/bresil-le-cacao-bio-commence-a-sortir-des-petits-paysans-de-la-misere_1773593>
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3- Chronique. « Les éleveurs bovins français voient rouge », Le Monde, 18/01/20, 11h35
Laurence Girard

Le revenu des agriculteurs reste très faible alors que le prix de la viande de bœuf a fortement augmenté pour le consommateur, observe dans sa chronique, Laurence Girard, journaliste au « Monde ».
Matières premières. Cette année, l’égérie du Salon de l’agriculture, Idéale, est une vache charolaise. Les éleveurs ont haussé le ton. Plus question d’amuser la galerie avec des bêtes aux races rares, si prisées des visiteurs qui se pressent dans les allées de la « plus grande ferme de France ». Bien sûr, les vaches bleues du Nord, les bazadaises, les bretonnes pie noir seront présentes du 22 février au 1er mars porte de Versailles, à Paris, et feront les belles dans le ring de présentation, mais, sur l’affiche, il faut du concret, une représentation « économique » de la profession, dit un membre de la Fédération nationale bovine (FNB).
Les éleveurs bovins français voient rouge. Trois courbes suffisent à résumer leur courroux. Tracées sur vingt ans, elles montrent un prix de la viande de bœuf en hausse de 70 % pour le consommateur, des charges dans les élevages en progression de plus de 50 % et un cours de la viande bovine qui ne prend que 20 %. Cherchez l’erreur. En 2018, selon les chiffres publiés par le ministère de l’agriculture, les éleveurs bovins arrivaient en queue de troupeau dans le classement du revenu des agriculteurs, avec une moyenne annuelle estimée à 16 200 euros.
> Lire aussi  Quand pleuvra-t-il ? Eleveurs, agriculteurs et viticulteurs comptent les jours
Et la situation ne s’est guère améliorée depuis. « En 2019, le prix moyen payé à l’éleveur a été de 3,45 euros le kilo, quand le coût de production a, lui, atteint 4,89 euros le kilo », affirme Bruno Dufayet, président de la FNB, qui tire la sonnette d’alarme : « Mille deux cents éleveurs bovins quittent le métier, en net, chaque année, c’est un véritable plan social. » D’où les réactions épidermiques aux accords de libre-échange, que se soit le CETA, entre l’Europe et le Canada, ou celui négocié avec les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), chacun offrant une ouverture plus large aux importations d’aloyau à prix cassé. Les éleveurs, qui ont les nerfs, de bœuf, à fleur de peau, ont chicotté les députés ayant voté le CETA.
Montée en gamme
Et la loi EGalim, qui devait apporter un meilleur revenu aux agriculteurs ? Circulez, il n’y a rien à voir pour les producteurs de bœuf. Pour que les coûts de production de l’agriculteur soient pris en compte, encore faut-il qu’il y ait un contrat signé dans la filière. Or, au marché aux bestiaux, l’accord est tacite… Pour changer les mauvaises habitudes, et bousculer un jeu bloqué par un acteur dominant, le groupe Bigard, les éleveurs misent sur une organisation plus musclée de leurs troupes pour peser dans les négociations. Et sur le Label rouge.
Dans le plan de filière définitivement adopté en décembre 2019, le bœuf Label rouge devrait passer de 2 % à 40 % des ventes. Ce plan contraint les acteurs à signer des contrats pour arborer le signe de qualité. L’enjeu : que le steak haché, qui représente désormais plus de 50 % de la viande bovine consommée en France, joue la carte de la montée en gamme. D’autant que ce produit emblématique en version standard est soumis une fois de plus à la moulinette déflationniste des grandes enseignes lors des négociations commerciales en cours. Les éleveurs bovins misent donc sur le hamburger Label rouge, pour éviter d’être saignés à blanc…
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/18/les-eleveurs-bovins-francais-voient-rouge_6026433_3234.html>
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4- Entretien. Quand la vigne bio fait débat, Le Monde, maj le 20/01/20 à 11h16
Propos recueillis par Michel Guerrin, Rémi Barroux, Laure Gasparotto et Ophélie Neiman  

Nous avons réuni quatre vignerons pour décortiquer leur rapport à l’agriculture biologique. Deux sont à la tête de domaines certifiés en bio, les deux autres non. Ils livrent leurs points de vue, leurs difficultés et confrontent leurs approches à l’occasion d’un déjeuner dans un restaurant parisien. 
Les vignerons Thomas Duroux, du Château Palmer, dans le Bordelais, et Patrick Guiraud, du Domaine de Valescure, en Camargue, dirigent des propriétés certifiées bio. Claire Naudin, du Domaine Naudin-Ferrand, en Bourgogne, et Ludovic David, du Château Marquis de Terme, en Gironde, n’ont pas fait ce choix. Tous les quatre mènent leur réflexion et leur propre démarche sur le sujet. Nous les avons réunis au restaurant Fleur de Pavé, tenu par le chef Sylvain Sendra, dans le 2e arrondissement de Paris. Les échanges furent vifs…
Comment vous positionnez-vous par rapport au bio dans vos domaines ?
Claire Naudin : Le bio est une évidence pour moi depuis que j’ai pris la tête du Domaine Naudin-Ferrand, en 1993. Le bio, j’y suis et je n’y suis pas, je n’ai pas de label. Etre certifié en bio, ce qui entraîne des pratiques coûteuses et l’impossibilité de faire un seul traitement sans perdre sa certification, n’est pas évident au niveau financier. Tout dépend de mes parcelles.
Sur mon grand cru échezeaux, je ne vois aucun argument qui justifie de mettre de la chimie – c’est viable économiquement. En revanche, sur les appellations régionales, la problématique est différente. Si on va trop vite, si on enlève tout produit, et que la vigne est mise à rude épreuve à cause de la météo et de maladies, on peut y laisser sa boîte ! J’ai donc opté pour une transition douce, afin que les équipes s’y préparent et que le domaine puisse l’encaisser économiquement.
Ludovic David : Marquis de Terme n’est pas certifié bio, mais je m’y intéresse depuis une quinzaine d’années, dans une approche technique et environnementale. Nous avons mis en place depuis huit ans des parcelles en bio, et on est monté jusqu’à 70 % de nos vignes en 2018. On a mené plusieurs essais comparatifs des parcelles. Notre conclusion ? Nous avons décidé d’arrêter.
On a fait des mesures statistiques entre les parcelles et on a été surpris de constater de meilleurs résultats sur la toxicité dans le non-bio que dans le bio. C’est vrai notamment pour le bilan carbone – en bio, il faut plus passer le tracteur. Notre philosophie est donc de capter seulement certains outils intéressants du bio. Mais le but est le même que celui de mes confrères : essayer d’avoir la vigne la plus propre et la plus viable possible.
Thomas Duroux : Quand j’ai été engagé à Château Palmer, en 2004, ma mission se résumait à chercher, par tous les moyens, à valoriser le terroir de cette propriété. Après les vendanges de 2008, avec la directrice technique, nous avons mieux voulu comprendre ce que la biodynamie voulait dire, car la démarche peut sembler lointaine, voire ésotérique.
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Avec l’accord de nos actionnaires, nous avons alors démarré un processus d’essai et nous avons acquis assez vite des convictions sur l’approche du terroir qu’elle permettait. Plutôt que de nous focaliser sur la vigne, d’en être de purs techniciens pour passer en bio, nous sommes allés plus loin. Nous avons pris en compte l’ensemble de la propriété – la fameuse vision holistique de la biodynamie. On a des brebis et un élevage bovin au service de la viticulture. On a aussi des arbres fruitiers. L’idée est de travailler la diversité afin de reproduire l’équilibre de la nature. Aujourd’hui, Palmer est certifié en bio et en biodynamie.
Quels sont les obstacles au bio ?
Claire Naudin : Le climat, d’abord. Comme beaucoup de domaines en Bourgogne, nous avons encaissé la grêle en 2012, 2013 et 2014, la sécheresse en 2015, le gel en 2016. Ce fut à peu près normal en 2017 et 2018, mais nous avons replongé en 2019 avec une demi-récolte. Pendant toutes ces années, nous avons été en mode survie. Alors, le passage au bio… Car le bio coûte aussi plus cher. Il faut financer un tracteur, embaucher du personnel, le former…
Ludovic David : Nous sommes à Bordeaux, c’est-à-dire dans un climat océanique pluvieux et peu venteux, et la mise en place des techniques bio y est plus difficile qu’en Provence ou dans le Languedoc. On l’a vu en 2018, avec de sévères attaques de mildiou…
Thomas Duroux : C’est vrai et, à Palmer, où nous sommes toujours dans une phase d’apprentissage, nous connaissons des succès et des échecs. Mais nous avons la conviction absolue que la biodynamie nous permet, et nous permettra, d’aller beaucoup plus loin, quels que soient les obstacles.
90 000 hectares de vignes sont en bio en France, soit 11 % à peine des surfaces viticoles. Vous sentez-vous culpabilisés par l’opinion, qui peut penser que le mouvement n’est pas assez rapide et trouver que la vigne pollue ?
Claire Naudin : Oui, assez fortement, et la pression vient aussi de nos salariés, qui sont davantage informés et ne veulent plus être exposés à la chimie.
Ludovic David : La pression est forte sur toute l’agriculture, qui subit un véritable « agribashing », et nous en souffrons aussi.
Patrick Guiraud : Les critiques oublient déjà que l’ensemble de la viticulture a énormément évolué en quinze ans, et dans le bon sens, concernant l’environnement. Ensuite, le bio ne s’instaure pas du jour au lendemain. Ça coûte cher, il faut de la technique. Mais le mouvement progresse, grâce à des viticulteurs plus jeunes. Ils sont mieux formés, et leur démarche est volontaire. Ils pourront répondre demain à cette demande sociétale. La volonté est là.
La part de marché du bio dans le vin est aujourd’hui de 4,5 %. Le salon Millésime bio table sur 8 % d’ici à 2023. Et il faut tenir compte de ce que pourront nous apporter la recherche et le développement. Enfin, il y a d’autres voies que le bio, d’autres méthodes : la certification HVE 3 [haute valeur environnementale niveau 3], par exemple, centrée sur l’environnemental, est plus poussée qu’en bio, mais cette certification ne garantit pas la sécurité alimentaire.
Thomas Duroux : Il y a une pression sociale et médiatique sur l’usage des pesticides, et un consommateur préoccupé par le processus de fabrication. Le produit final ne suffit plus. Un beau sac en cuir fait à partir d’un veau massacré n’est plus accepté. Pour les grands crus, c’est la même chose : du glyphosate dans une cuvée d’échezeaux, ça ne marche plus.
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Cela dit, les chiffres n’intègrent pas les essais que font Ludovic David et Claire Naudin. La plupart des vignerons se posent des questions et cherchent. Chacun à son rythme et à sa façon. Chacun a sa réalité. A Palmer, nous avons pu aller vite. D’autres ne peuvent pas. Certains prennent d’autres voies.
Ludovic David : Sauf que le consommateur ne sait pas ce qu’est un label HVE3. Il ne connaît que le bio. Sans ce logo référent, on ne parle pas de nos efforts. Le consommateur voit le bio comme « la » solution, sans savoir vraiment ce que couvre le label. Il ne sait pas, par exemple, que le bio utilise du cuivre, qui est un pesticide, en grosse quantité. Alors je suis dans une situation ambiguë. Je vois l’attente sociale, je vois l’importance d’un label de référence, mais je trouve qu’il ne va pas assez loin, donc je n’en suis pas. Ou alors il faudrait plusieurs logos qui rassurent.
Patrick Guiraud : Je ne suis pas d’accord. Les consommateurs ne sont pas des bedeaux. Ils se sont renseignés et font des choix. Il y a une définition européenne du bio, vérifiable par tous. 6 000 exploitants ont fait ce choix contraignant. Le bio a une certification claire. Elle vaut ce qu’elle vaut, elle n’est pas parfaite, mais c’est une assurance. Elle garantit une traçabilité du produit, la sécurité alimentaire, le respect de l’environnement, la gestion des ressources en eau. Et il y a des contrôles.
Le bio génère aussi de l’emploi. Donc le bio va dans le bon sens. Le consommateur l’a bien compris, qui le plébiscite. Les études montrent qu’il est prêt à payer un vin bio 40 % plus cher qu’un vin conventionnel, donc traité. Alors, oui, il y a des contraintes, on peut perdre une récolte ou deux en cinq ans, il faut en tenir compte quand on se lance dans le bio.
Ludovic David : Vous reconnaissez que le logo bio est aussi un outil commercial et marketing pour vendre le vin plus cher et accéder à des marchés.
Patrick Guiraud : Si c’est le cas, c’est que nous répondons à une demande. Les consommateurs n’achètent pas un logo, mais une certification. Il y a trente ans, j’étais déjà bio et personne ne parlait de moi. Aujourd’hui, il y a une demande.
Thomas Duroux : Le bio n’est peut-être pas la solution à tout, mais je n’en vois pas de meilleure. Ça va dans le sens de l’environnement, de l’attente des consommateurs et de l’expression d’un beau terroir.
Ludovic David : La question de fond est que nous devons rassurer le consommateur en mettant en place une pédagogie qui soit un peu moins simpliste qu’aujourd’hui.
Thomas Duroux : Je crains que la pédagogie sur la viticulture soit une bataille perdue.
Ludovic David : Comment fait-on, alors ?
Thomas Duroux : Il faut avancer, progresser pour garantir un meilleur environnement, prendre le temps pour trouver des solutions. On a besoin de l’aide de l’Etat, de la recherche, de l’enseignement.
Claire Naudin : Je vous donne cet exemple. En 2016, à la suite d’un gel, je me suis retrouvée avec une parcelle sans aucun traitement et qui n’a donné qu’un tout petit rendement, soit 5 hectolitres par hectare. Cela pour rappeler que les traitements sont là pour permettre une augmentation des rendements. Si demain on veut zéro traitement, alors il faut imaginer un autre modèle culturel et économique.
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Et si j’allais au-delà du bio et de la biodynamie, en faisant zéro traitement, sans soufre ni cuivre ? J’aurais alors de très faibles rendements. Intellectuellement et techniquement, ce n’est pas aberrant. Mais cela induit une bouteille qui dépasse les 100 euros pour que je puisse m’en sortir. Pour le consommateur, cela implique qu’il boive ma bouteille de bourgogne non plus une fois par mois, mais une fois par an. C’est un changement fondamental pour moi et pour le consommateur. C’est un modèle radical, il y en a sûrement d’autres…
Thomas Duroux : Ce qui est sûr, c’est que nous sortons du productivisme. Pas en descendant à 5 hl/ha. Cette année, à Palmer, on en a fait 45 hl/ha, et cela donne de très jolis vins. On peut faire des rendements corrects en biodynamie. Parfois non. Tout dépend des millésimes. Mais ce qu’on ne pourra plus faire, c’est de dire que les vins sont toujours bons avec de gros rendements. Alors oui, on change de modèle.
Comment la filière viticole juge-t-elle les initiatives de vignerons qui vont vers le bio et la biodynamie ?
Claire Naudin : Nous butons sur un problème de formation, et même un problème culturel. J’emploie des jeunes qui vinifient chez moi tout en suivant en parallèle un BTS dans un lycée agricole. Eh bien, ils sont sanctionnés par leur école s’ils ne « cassent » pas ma démarche, parce que je vinifie sans soufre ! Les enseignants poussent leurs étudiants à critiquer le bio.
C’est très bourguignon comme attitude… Et dramatique face à l’enjeu sociétal. Mais je suis optimiste parce que les mentalités commencent à changer. Les enseignants traditionnels partent progressivement à la retraite. A la faculté d’œnologie de Dijon, ce sont les étudiants qui ont fait bouger l’ancienne garde. Mais on a quand même quinze ans de retard…
Ludovic David : Je sens à Bordeaux un climat plus ouvert. A Margaux, nous sommes très nombreux à travailler sur le bio, avec même des synergies entre nous.
Claire Naudin : Il y a eu aussi une évolution sur le grand cru échezeaux. Il y a quinze ans, seule ma vigne était en herbe, j’étais la cochonne du coin. Et aujourd’hui, c’est drôle, cela s’est inversé, et il n’y a plus que la vigne de mon voisin qui est désherbée. Par contre, je suis déçue parce que sa fille est arrivée, et elle est pire que le père. Et on a des jeunes dans la côte de Nuits qui revendiquent la chimie. Mais si ces jeunes étaient passés entre de bonnes mains, s’ils avaient eu les enseignants adaptés, ils n’en seraient pas là.
Thomas Duroux : Certains m’ont regardé de travers quand Palmer est passé en biodynamie, mais c’était marginal. De mon côté, j’ai sans doute été trop enthousiaste, trop dogmatique aussi, je me suis piégé moi-même, et j’ai pu employer des mots qui ont pu blesser certains de mes voisins vignerons. J’ai eu le tort, à un moment, d’en faire un combat idéologique.
Même si nos choix ont fait progresser l’ensemble du Bordelais, l’opposition frontale est vaine. L’objectif commun est de trouver les moyens, demain, de renouer avec une viticulture d’avant le mildiou, l’oïdium et le phylloxéra. Dans ce pays, pendant 2 000 ans, on a produit de la vigne sans aucun traitement. Il n’y a pas de raison qu’on ne puisse le refaire un jour.
Il y a plusieurs vérités et visions. Qui doivent converger vers un objectif ultime, sortir de la fertilisation minérale, sortir des pesticides, des herbicides, des fongicides… Je me bats désormais pour emmener tout le monde dans le même wagon de la protection de l’environnement. Il faut prendre conscience d’une chose fondamentale : je ne connais pas un viticulteur dans ce pays qui prend du plaisir à traiter sa vigne.
Supprimer le glyphosate induit un travail plus intense de la terre. Est-ce facile à faire accepter par vos équipes ?
Claire Naudin : Oui, il faut piocher la terre. Je croise pas mal de stagiaires qui ont la quarantaine et qui sont « habités » par un appel de la nature. Je les emmène alors piocher deux heures dans mon échezeaux, en leur disant que c’est une chance de piocher mon grand cru ! Au bout de deux heures, ils n’en peuvent plus, ils ont les mains en sang et mal au dos. Moi, je fais ça neuf heures par jour, six jours par semaine, pendant trois semaines. Discuter le glyphosate, c’est aussi ça…
Thomas Duroux : A Palmer, on ne pioche plus ! On a de l’herbe. Et 250 brebis. C’est une autre solution, sans avoir inventé l’eau chaude.
Comprenez-vous que certains vignerons arrêtent le bio parce qu’ils n’y arrivent pas au niveau économique ?
Patrick Guiraud : Non, je n’arrive pas à le comprendre. Moi, je préférerais arrêter mon métier. Je ne reviendrai pas en arrière.
Claire Naudin : Pourtant, beaucoup de vignerons seraient moins effrayés par le bio si on leur disait que, pour sauver une récolte, de façon ponctuelle, ils étaient autorisés à un traitement chimique. J’ai fait accepter le bio à mon équipe en lui disant que, en cas de gros problème climatique, je ferais marche arrière afin de ne pas couler la boîte. C’est pour conserver cette possibilité que je n’ai pas choisi la certification. Avec le bio, un tas de personnes vous tombent dessus : le banquier, le notaire, le comptable, la famille… Il faut pouvoir résister.
Patrick Guiraud : Peut-être, mais le consommateur a besoin d’une certification. Il veut des certitudes. On l’a tant trompé avec l’agroalimentaire… On ne peut pas revenir là-dessus.
Thomas Duroux : Claire Naudin et Patrick Guiraud ont tous deux raison. On ne peut couler la boîte ni tromper le consommateur. Mais être certifié ne veut pas dire qu’on ne peut pas faire marche arrière. On peut le faire, puis revenir à une démarche bio une fois les difficultés passées.
Patrick Guiraud : Ethiquement, je ne le ferai jamais. Et pourtant, des mauvaises années, j’en ai eu.
Les deux principaux arguments contre le bio sont l’autorisation du cuivre dans la vigne et un bilan carbone médiocre à cause du passage intensifié de tracteurs. Qu’en pensez-vous ?
Thomas Duroux : Ces arguments sont poussés par les firmes phytosanitaires. Le cuivre était un gros problème il y a cinquante ans, quand les vignerons mettaient des doses de 15 ou 20 kg par an et par hectare. Mais, aujourd’hui, les doses sont bien plus légères. A Palmer, nous mesurons une baisse du niveau de cuivre dans le sol grâce à l’activité de microfaune et microflore. Quant au bilan carbone, les sols, quand ils ne sont plus désherbés et travaillés, ont une capacité de fixation du CO2 supérieure aux autres sols. Donc le bilan carbone d’un hectare en bio est meilleur qu’ailleurs, même si on passe davantage le tracteur.
Ludovic David : Le bio implique en effet plus de passages de tracteurs, donc plus de gasoil, et donc plus de production de CO2. Mais la difficulté est de le mesurer. Il y a une différence entre les émissions et le bilan. La terre est vivante, chaque parcelle est différente dans sa capacité à absorber, c’est l’effet terroir.
Patrick Guiraud : Et puis on optimise les passages de tracteurs avec les prévisions météo. Et l’on voit apparaître des tracteurs électriques.
L’intégralité du vignoble français pourrait-elle un jour devenir bio ?
Patrick Guiraud : Non. Toutes les régions ne pourront pas y accéder à cause du climat et du morcellement des parcelles.
Un vin bio est-il meilleur dans le verre ? 
Patrick Guiraud : Oui, pour la sécurité alimentaire. Pour le goût, tout dépend du viticulteur. Il y a de bons vins des deux côtés, qui sont primés lors de concours.
Thomas Duroux : On peut faire des vins bio très mauvais au goût. Le bio est nécessaire, mais pas suffisant.
Palmer et Marquis de Terme sont voisins à Margaux. Pourquoi le premier est-il en biodynamie et l’autre non ?
Thomas Duroux : J’ai eu la chance, quand j’ai proposé aux propriétaires de Château Palmer, en 2013, de passer l’intégralité de la propriété en biodynamie, qu’ils acceptent et suivent notre démarche. Sans leur soutien, nous n’en serions pas là.
Ludovic David : C’est vrai que nous n’avons pas les mêmes réponses, mais nos idées sont proches sur la biodiversité et la dynamique environnementale. Marquis de Terme n’est pas certifié bio, mais 80 % des vignes étaient gérées en bio. Nous avons supprimé le glyphosate.
Pourquoi je ne suis pas certifié bio ou biodynamie ? Parce que nous avons du retard dans cette réflexion par rapport à Palmer. Il faut aussi prendre en compte beaucoup de facteurs : qualité du produit, rendements, prix des bouteilles, image de marque, communication, marché…
J’ai récupéré une propriété qui produisait au-dessous de 30 hectolitres par hectare, ce qui posait des problèmes en matière d’assemblage et d’élevage. Mais nous n’excluons pas d’aller plus loin, en rappelant que le bio est un cahier des charges, alors que la biodynamie est une philosophie.
<https://www.lemonde.fr/m-gastronomie/article/2020/01/19/quand-la-vigne-bio-fait-debat_6026524_4497540.html>
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5- Afrique de l'est : les criquets menacent la sécurité alimentaire, AFP, 20/01/20, 20:00
Isabel Malsang

Les Nations unies ont tiré la sonnette d'alarme lundi sur des infestations d'une ampleur historique de criquets en Afrique de l'est, d'Addis Abeba à Nairobi en passant par Mogadiscio, qui "menacent la sécurité alimentaire" de toute la région.
Devant la prolifération d'essaims "particulièrement destructeurs" de criquets pèlerins en Ethiopie, au Kenya et en Somalie qui ravagent les cultures et menacent les récoltes, il est "nécessaire de lancer une campagne de grande ampleur et transfrontalière pour combattre les infestations", a indiqué l'Agence des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) dans un communiqué lundi.
La FAO recherche d'urgence 70 millions de dollars afin de renforcer la lutte antiparasitaire et de "protéger les moyens d'existence dans les trois pays les plus touchés".
"D'une ampleur et d'une capacité destructrice jamais vues, les essaims risquent de grossir de manière exponentielle et de se propager dans d'autres pays d'Afrique de l'Est, si les efforts pour combattre ces ravageurs voraces ne s'intensifient pas massivement dans toute la région", a-t-elle averti, en estimant qu'il s'agit d'une situation "de portée internationale".
L'Éthiopie et la Somalie n'avaient pas vu d'essaims de criquets pèlerins d'une telle ampleur depuis 25 ans, et le Kenya n'avait pas eu à affronter de menace acridienne d'une telle force depuis 70 ans, précise la FAO.
"Les autorités de la région ont déjà lancé des activités de contrôle mais, étant donné l'ampleur et l'urgence de la menace, elles ont besoin d'un soutien financier supplémentaire de la part de la communauté internationale des donateurs afin d'accéder aux outils et aux ressources nécessaires à la mise en œuvre effective des interventions", a expliqué M. Qu Dong, directeur général de la FAO cité dans le communiqué.
- A vitesse grand V -
Étant donné l'étendue actuelle des essaims, seul un contrôle aérien en Ethiopie et au Kenya serait efficace pour réduire le nombre de ravageurs. Et si aucune mesure n'est prise, le nombre d'insectes ravageurs "pourrait être multiplié par 500 d'ici le mois de juin".
Ces essaims, dont chacun est potentiellement formé par des centaines de milliers de criquets pèlerins, sont capables de parcourir 150 kilomètres par jour et de ravager les moyens d'existence des populations rurales dans leur course effrénée pour se nourrir et se reproduire. Le criquet pèlerin dévore chaque jour l'équivalent de son propre poids, soit environ deux grammes, précise l'agence.
Les essaims en provenance d'Éthiopie et de Somalie continuent à se déverser au Kenya et se propagent rapidement vers le centre du pays.
En Éthiopie, les insectes se déplacent à un rythme constant vers le sud, là où se trouve la vallée du Rift, considérée comme le grenier du pays.
Actuellement, le Soudan du Sud et l'Ouganda ne sont pas touchés mais ils sont en danger, estime la FAO. L'Asie du Sud-Ouest et la mer Rouge sont aussi touchées.
Depuis juin 2019, en Inde, en Iran et au Pakistan, de nombreux essaims de criquets pèlerins sont présents et se sont reproduits. Certains parmi ces essaims ont migré vers l'Iran méridional où les fortes pluies qui se sont récemment abattues leur ont permis de pondre des œufs qui pourraient former des essaims au printemps 2020.
L'Égypte, l'Érythrée, l'Arabie saoudite, le Soudan et le Yémen sont eux aussi sujets à une importante activité de reproduction des populations de criquets qui pourraient par conséquent former de vastes essaims dans les prochains mois.
<https://www.geo.fr/environnement/afrique-de-lest-les-criquets-menacent-la-securite-alimentaire-199545>
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6- Mouche soldat noir, ver de farine et autres insectes élevés en France, Le Monde, 21/01/20, 06h18
Laurence Girard  

Des start-up multiplient les projets pour conquérir les marchés de l’aquaculture et de l’alimentation pour les animaux de compagnie. Reste pour ces sociétés à trouver un modèle économique viable. 
L’élevage d’insectes va-t-il prendre son envol en France en 2020 ? L’heure est, en tout cas, à l’épreuve de la réalité pour les projets industriels mûris depuis plusieurs années. Que ce soient InnovaFeed, NextAlim, Mutatec ou Ynsect, tous tentent maintenant de déployer les ailes d’une production de protéines d’insectes sur le territoire français.
La mouche soldat noire, autrement dénommée Hermetia illucens, est aux avant-postes de cette filière où tout reste à défricher. InnovaFeed, NextAlim, Mutatec ou Agronutris, par exemple, misent sur elle. Même si Ynsect croit, elle, au potentiel du ver de farine, le Tenebrio molitor. « Nous avons un positionnement haut de gamme », revendique Antoine Hubert, cofondateur d’Ynsect, qui défend son choix alternatif. Aux poissons ou aux chats et chiens de trancher.
En effet, toutes ces start-up salivent pour l’instant à l’évocation des mêmes marchés : l’aquaculture et la petfood, à savoir l’alimentation destinée aux animaux de compagnie. La décision de Bruxelles d’autoriser, en 2017, les insectes comme nourriture pour les poissons d’élevage, a conforté les ambitions déclarées.
Levées de fonds, argent public
Toutefois, le chiffre d’affaires de ces pionniers reste aujourd’hui très limité. « Il est très faible, car la production de notre site pilote de Dole [Jura] est limitée à 200 tonnes », concède M. Hubert. « Nous ne communiquons pas notre chiffre d’affaires », rétorque Clément Ray. Le cofondateur d’InnovaFeed préfère évoquer un objectif situé entre 30 millions et 50 millions d’euros en 2022, lorsque le site de Nesle (Somme) devrait être en vitesse de croisière, en se prévalant d’un accord avec la société de négoce américaine Cargill pour écouler sa production.
Pour autant, l’argent coule à flots dans ces start-up. Ynsect et InnovaFeed ont respectivement levé 130 millions et 55 millions d’euros. Le sujet fait mouche auprès des investisseurs, qui se bousculent au portillon pour être de l’aventure. Les groupes de gestion des déchets répondent présents. Suez est entré au capital de NextAlim, en 2017, pour financer un site pilote à Poitiers. Quant à Veolia, il a fait le choix de soutenir la société Mutatec, installée à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône). Pour les deux multinationales, l’élevage d’insectes entre dans leur volonté de se faire le chantre de l’économie circulaire, de la valorisation des déchets organiques dévorés par les larves de mouche ou par les vers de farine.
Les coopératives agricoles regardent le sujet de près
De nombreux fonds d’investissement se déclarent également entomophages et s’invitent aux tours de table, séduits par la fougue des jeunes entrepreneurs prêts à défendre l’intérêt de cette nouvelle source de protéines, considérée comme plus verte à leurs yeux. Du fonds souverain singapourien Temasek au véhicule d’investissement de la famille Mulliez, Creadev, chez InnovaFeed, en passant par le hongkongais Happiness Capital ou le belge Astanor Ventures, chez Ynsect, la liste est longue et les chèques sont bien remplis.
L’argent public arrose abondamment ce nouveau terreau de l’agro-industrie, misant sur sa prospérité. Que ce soit par le biais de Bpifrance, actionnaire d’Ynsect et d’InnovaFeed, ou par les subventions régionales ou locales accordées aux investissements industriels. Sans oublier les soutiens de recherche. Ainsi, Ynsect a décroché un budget européen de 20 millions d’euros à répartir avec l’ensemble des partenaires du projet Farmyng, parmi lesquels le norvégien Skretting, spécialisé dans l’alimentation aquacole ou le vignoble espagnol Torres, prêt à prouver que les déjections de vers de farine sont un engrais de choix.
Les coopératives agricoles regardent le sujet de près. « Nous étudions avec NatUp une éventuelle implantation industrielle en Normandie », affirme Jean-Bernard Escoufier, président de NextAlim. Mutatec affirme avoir une coopérative comme actionnaire, mais ne dévoile pas son nom. Le groupe sucrier Tereos a accepté d’avoir la première unité industrielle d’InnovaFeed comme voisin sur son site de Nesle. Quant à la coopérative auvergnate Limagrain, elle, a choisi d’investir dans une start-up de sa région, Invers, spécialisée dans le ver de farine, en prenant le contrôle de 7,5 % de son capital. Contrairement à ses concurrentes, la société mise non pas sur une grande unité industrielle, mais sur une production répartie par petits modules chez des agriculteurs. Un modèle qui séduit Limagrain.
Nouvelle réglementation européenne
Ce schéma était déjà au cœur du projet d’une autre start-up : Entomo Farm. Ses fondateurs en avaient d’ailleurs fait la démonstration, lors du Salon de l’agriculture, en 2018. Las, quelques mois plus tard, la jeune pousse bordelaise déposait le bilan. « L’arrêt de la société n’était pas lié à son modèle technologique », assure Clément Soulier, l’un des deux cofondateurs d’Entomo Farm, qui poursuit ses travaux au sein d’Ovalie Innovation, une structure de recherche commune aux coopératives du Sud-Ouest, Maïsadour et Vivadour.
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Une autre start-up a battu de l’aile avant de s’envoler, en l’occurrence Green Soldier. Le tribunal de commerce de Nantes a prononcé, en mai 2019, sa liquidation judiciaire. D’autres ont été contraintes de se repositionner. En particulier celles qui s’étaient placées d’emblée sur l’alimentation humaine.
« Avec Micronutris, installée à Saint-Orens-de-Gameville [Haute-Garonne], nous avons élevé neuf sortes d’insectes, du grillon au ver de farine. Mais la réglementation européenne a changé. Le règlement Novel Food exige, depuis le 1er janvier 2018, que la mise sur le marché de produits à base d’insectes soit validée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments », explique Cédric Auriol, qui a décidé de céder ses parts dans la société et a cofondé, en 2018, Agronutris pour se repositionner sur l’élevage de mouches soldats noires, à destination de l’aquaculture.
Une vingtaine de projets dans l’Hexagone
Cette nouvelle réglementation européenne a aussi incité Jimini’s à accélérer l’export de ses criquets au paprika, de ses vers molitor ail et fines herbes ou de ses barres et pâtes protéinées. En France, la grande distribution ne souhaite pas mettre en rayon des produits dont les dossiers n’ont pas été déposés et agréés. Pour autant, Jimini’s développe, de concert avec l’Institut national de la recherche agronomique et l’école AgroParisTech, un programme pour la mise au point d’un steak à base de protéines d’insectes. Aujourd’hui, la société s’approvisionne aux Pays-Bas.
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C’est également le cas de Tomojo, une start-up parisienne qui a créé sa marque de croquettes pour chiens et chats à base d’insectes et se fournit chez Koppert. Mais elle espère pouvoir s’approvisionner en France. La jeune pousse a d’ailleurs signé un accord avec NextAlim, quand l’entreprise disposera d’une capacité suffisante. Reste à la vingtaine de projets d’élevage d’insectes qui fourmille en France à prouver maintenant leur validité économique.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/21/la-france-se-pique-d-elevage-d-insectes_6026644_3234.html>
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7- Tribune. Pesticides SDHI : 450 scientifiques appellent à appliquer le principe de précaution au plus vite, Le Monde, 21/01/20, 13h58

Des chercheurs appellent, dans une tribune au « Monde », à l’arrêt de l’utilisation en milieu ouvert de ces molécules qui bloquent la respiration cellulaire dans l’ensemble du vivant et déplorent un déni des données scientifiques.
Tribune. Après deux ans d’échanges sur les pesticides SDHI [pour succinate dehydrogenase inhibitor, « inhibiteurs de la succinate déshydrogénase »] avec des parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat, les autorités sanitaires (l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, Anses), des parties prenantes du monde agricole conventionnel (FNSEA, UIPP) et des associations de protection de la nature (Coquelicots, Pollinis, Générations Futures), de nouvelles données scientifiques sont récemment publiées qui font suite à trois décennies de recherches et renforcent notre grande inquiétude sur l’usage de ces pesticides. Outre les dégâts considérables des pesticides sur la biodiversité, ces données laissent prévoir le risque additionnel chez l’homme d’une catastrophe sanitaire liée à leur usage.
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Les SDHI inhibent la succinate déshydrogénase, également appelée complexe II de la chaîne respiratoire des mitochondries. La chaîne respiratoire, qui comporte cinq complexes, est indispensable à la production d’énergie et donc à la survie de toute cellule. Contrairement à leur désignation commerciale trompeuse de « fongicides », ces études montrent que les SDHI n’ont aucune spécificité, ni d’espèce (ils inhibent toutes les SDH testées, quelle qu’en soit l’origine, depuis les champignons jusqu’à l’homme), ni de complexe (les SDHI de dernière génération inhibent aussi le complexe III de la chaîne respiratoire des mitochondries).
Elles montrent aussi que les tests réglementaires sont systématiquement effectués dans des conditions qui masquent la toxicité cellulaire des SDHI, et sont donc largement inadaptés. Enfin, ces travaux montrent que la toxicité des SDHI est aggravée en cas de dysfonctionnements mitochondriaux, même partiels, tels que ceux constatés dans de nombreuses maladies humaines. Ces données ont été mises à la disposition de l’Anses, qui est restée sourde à cette argumentation scientifique.
> Lire aussi  Pesticides SDHI : une audition devant les députés relance la controverse
Face à l’urgence imposée par le déclin sans précédent de la biodiversité désormais indiscutable et pour lequel les spécialistes s’accordent à attribuer aux pesticides un rôle prépondérant, l’Anses ne semble pas même être préoccupée du rôle démontré in vivo des SDHI sur nombre d’espèces animales.
Potentielle catastrophe sanitaire
Pour une fois, l’alerte pour la santé humaine a été lancée en amont d’une potentielle catastrophe sanitaire. Cette alerte a été récemment relayée par le CNRS et validée par la commission nationale Déontologie et alertes en santé publique et environnement. Mais, il est opposé de facto par l’Anses qu’en absence de victimes identifiées rien ne justifierait de s’inquiéter. Des précédents existent pourtant qui ont contraint au retrait de substances visant aux mêmes doses de façon très similaire la respiration cellulaire à travers les mitochondries. C’est le cas de la roténone et du paraquat, inhibiteurs du complexe I de la chaîne respiratoire.
> Lire aussi  Les SDHI, ces fongicides qui ne touchent pas que les champignons
Tout cela est intervenu malgré des années de tests réglementaires rassurants et des paroles lénifiantes. De fait, comment justifier que l’Anses reste figée dans des procédures réglementaires qui ne prennent pas en compte plusieurs dizaines d’années de données scientifiques et se contente de demander toujours plus d’études supplémentaires. Ce déni des données scientifiques déjà existantes intervient alors que celles-ci placent objectivement les SDHI très haut dans l’échelle de la toxicité des pesticides, requérant d’appliquer le principe de précaution figurant dans la constitution, principe auquel l’Anses devrait se sentir tenue.
Dans un tel contexte, notre regard de scientifiques et de médecins nous conduit à en appeler à nos élus, maires, députés, sénateurs, et à toute institution concernée, pour mettre en œuvre au plus vite l’arrêt de l’usage des SDHI en milieu ouvert.
§ Parmi les 450 signataires : Paule Bénit, Inserm ; Hughes Lortat-Jacob, CNRS ; Guido Kroemer, Université ; Thomas Bourgeron, Université ; Pierre Rustin, CNRS.
§ Ce texte est par ailleurs soutenu par dix personnalités reconnues pour leurs compétences scientifiques ou médicales de par le monde : Barrientos Antoni, University of Miami, USA ; Bernardi Paolo, Universita degli Studi di Padova, Italie ; Jacobs Howard, University of Helsinski, Finlande ; Prokisch Holger, Technical University of Munich, Allemagne ; Smeitink J.A.M., Radboud University Nijmegen Medical Centre, Pays-Bas ; Thorburn David, Murdoch Children’s Research Institute, Melbourne, Australie ; Van Der Westhuizen François, North-West University, Potchefstroom, Afrique du Sud ; Wallace Douglas, University of Pennsylvania, USA ; Zeviani Massimo, University of Cambridge, Royaume-Uni ; Garrabou Gloria, University of Barcelona, Espagne ; Von Kleist-Retzow Jürgen-Christoph, University of Cologne, Allemagne.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/01/21/pesticides-sdhi-450-scientifiques-appellent-a-appliquer-le-principe-de-precaution-au-plus-vite_6026712_1650684.html>
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8- Sea Shepherd dénonce le dépeçage d'un dauphin par des pêcheurs, AFP, 21/01/20, 17:00

L'ONG Sea Shepherd a publié une vidéo montrant des pêcheurs en train de dépecer un dauphin <https://www.facebook.com/SeaShepherdFrance/videos/2522758867965454/>, un acte dénoncé par la fédération professionnelle des pêcheurs et les autorités, qui ont annoncé mardi leur intention d'engager des poursuites.
Sea Shepherd France a mis en ligne dimanche sur les réseaux sociaux une vidéo montrant deux pêcheurs en train de découper un dauphin à bord d'un bateau pour prélever sa viande, tout en plaisantant en français sur l'opportunité de manger "un bon bifteck".
Cette vidéo a été récupérée par l'ONG de protection des océans en 2019, a expliqué Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, à l'AFP. Elle aurait été tournée il y a "trois ou quatre ans", selon elle. Sea Shepherd a décidé de la diffuser sur les réseaux sociaux après avoir découvert deux dauphins dépecés sur la plage de La Torche, en Bretagne, mi-janvier, a-t-elle poursuivi.
"Cela arrive, même si ce n'est pas courant" de trouver des cadavres de dauphins découpés pour être consommés, indique Hélène Peltier, biologiste à l'observatoire public Pelagis. Entre novembre et janvier, trois cas ont été recensés, fait-elle savoir.
"Cette pratique existait avant que l'espèce soit protégée" au début des années 1970 et elle persiste dans certains cas, a poursuivi la biologiste sur la base de témoignages.
Les cétacés sont des espèces protégées au niveau européen.
En France, "il est interdit de détruire, de poursuivre ou de capturer, par quelque procédé que ce soit même sans intention de les tuer, les mammifères marins de la famille des delphinidés (dauphins et marsouins)", selon un arrêté de 1970.
"Nous demandons des caméras embarquées sur les bateaux", a réclamé Lamya Essemlali, alors que l'ONG mène actuellement une campagne dans le golfe de Gascogne pour dénoncer les captures accidentelles de dauphins lors de la pêche.
Le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) a "condamn(é) avec la plus grande fermeté le contenu de la vidéo" et a alerté la Direction des pêches maritimes (DPMA) pour "qu’une enquête soit rapidement ouverte", selon un communiqué.
Le CNPMEM "se portera partie civile".
Le ministère de la Transition écologique a qualifié cette vidéo de "particulièrement choquante" dans une réaction à l'AFP, rappelant que "ces actes constituent un délit". Le ministre, en lien avec celui de l'Agriculture, va analyser cette vidéo, "notamment la date à laquelle elle a été tournée, le pavillon du navire et la nationalité des pêcheurs, afin d'engager des poursuites".
<https://www.geo.fr/environnement/sea-shepherd-denonce-le-depecage-dun-dauphin-par-des-pecheurs-199565>
<https://www.facebook.com/SeaShepherdFrance/videos/2522758867965454/>
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9- Bataille juridique autour du statut de l’huile de palme, EurActiv, 22/01/20, 09:49

Le bras de fer continue entre les ONG françaises et Total à propos du statut fiscal de l’huile de palme utilisée dans les agrocarburants.
Le sort de l’huile de palme en France fait l’objet d’un feuilleton à rebondissements.
L’idée initiale était d’interdire purement et simplement le recours à l’huile palme pour les agrocarburants, dans le cadre d’une nouvelle réglementation contraignante pour lutter contre la déforestation importée.
Le premier document publié faisait état d’une ambition forte, qui passerait par la contribution à une politique européenne de lutte contre la déforestation importée, incluant le sujet dans les accords commerciaux notamment.
Mais la stratégie est à l’arrêt. Motivée par des intérêts agricoles proprement français, puisque la France est le premier producteur de biodiesel à partir de colza, cette stratégie a été très mal perçue par le pétrolier Total, qui développait de son côté une unité de biocarburants à partir d’huile de palme à la Mède, dans le Sud.
Les députés ont ensuite tenté de retirer  l’huile de palme de la liste des agrocarburants bénéficiant d’un avantage fiscal. Mais sans succès, puisque le Conseil constitutionnel, saisi par Total, a annulé par deux fois la proposition.
La taxe incitative relative à l’incorporation de biocarburants (Tirib) a néanmoins évolué. Elle exclut désormais les produits de type gazole et essence produits à partir d’huile de palme.
Mais dans une pirouette inattendue, la direction générale des douanes a réintégré les PFAD, Palm Fatty Acid Distillate ou distillats d’acide gras de palme, à la liste des agrocarburants bénéficiant de l’exonération fiscale, ce qui épargne ainsi une partie de la production de l’usine de la Mède, qui produit des biocarburants dits avancés, ou fabriquée à partir de ces coproduits de l’huile de palme.
« Les parlementaires ont été clairs. Ils ont voté la fin de la niche fiscale bénéficiant aux agrocarburants à base d’huile de palme, ce qui inclut bien évidemment les PFAD » estime Jérôme Frignet de Greenpeace.
Les ONG, qui ont rencontré la ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne le 21 janvier, ont déposé un référé auprès du Conseil d’État contestant cette application des textes .
Selon Laura Buffet, de l’ONG Transport et Environnement, l’« Union européenne a récemment décidé d’arrêter le soutien à l‘huile de palme dans les carburants, à cause de la déforestation. ‘PFAD’ est clairement synonyme d’huile de palme et c’est pourquoi la France ne doit pas soutenir son utilisation dans les carburants ».
<https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/bataille-juridique-autour-du-statut-de-lhuile-de-palme/>
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10- Des supermarchés entiers "anti-gaspi" à découvrir sur France 2, L’Alsace, 23/01/20, 12:16

Après les applications et les rayons, des magasins entiers ! Le magazine de France 2 "Tout compte fait" propose de partir, samedi 1er février à 14 heures, à la découverte d'une nouvelle génération de supermarchés entièrement dédiés à la lutte contre le gaspillage alimentaire.
Malgré la loi Garot qui interdit cette pratique sous peine d'amendes, chaque supermarché ou hypermarché français jetterait encore en moyenne 20 kilos de nourriture encore consommable chaque jour, soit 218 tonnes de denrées alimentaires gaspillées au quotidien.
Un scandale qui a donné naissance ces dernières années à plusieurs solutions "anti-gaspi", telles que les applications d'achats d'invendus ou la création d'espaces dans les magasins pour les produits bientôt périmés.
30% moins cher
L'une de ces initiatives va encore plus loin. Dans l'émission "Tout compte fait" du 1er février (1), une enquête présente les deux entrepreneurs qui ont fondé les supermarchés "Nous anti-gaspi".
Dans leurs épiceries, les rayons sont uniquement remplis avec des aliments qui auraient été jetés ailleurs. Par exemple, des fruits et légumes moches ou dont le calibre ne correspond pas à celui de la grande distribution, des articles proches de la date de péremption, de la marchandise bradée car restée sur les bras du transporteur suite à un refus ou un problème de livraison…
Tout est bon pour lutter contre le gaspillage alimentaire... et vendre en moyenne 30% moins cher. Le premier magasin de cette enseigne a ouvert à Rennes en mai 2018. Depuis, cinq autres ont ouvert leurs portes, dont le dernier se situe dans le XIXe arrondissement de Paris.
300 à 400 clients par jour
"Il ne faut pas non plus imaginer des rayons aussi démesurés que dans un supermarché classique : l’offre permet de faire ses courses mais il n’y a pas 6 choix de flans ou 12 choix de chocolat même si une équipe de 10 personnes travaille sur l’approvisionnement des magasins en permanence, c’est un gros enjeu" soulignait dimanche dernier Valère Corréard dans sa chronique sur France inter.
Un petit réseau, certes, mais qui vise tout de même un rythme de croissance de 1 à 2 ouvertures par trimestre. Pour l'heure, chaque jour, ce sont 300 à 400 clients qui passent dans chaque magasin qui vendent 35 tonnes de nourriture par mois. Un démarrage prometteur.
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(1) "Tout compte fait" du samedi 1er février à 14 heures sur France 2, sur le thème "Gaspillage : comment appuyer sur le frein ?". Le magazine présenté par Julian Bugier diffusera "Arrêtons l'eau en bouteille", une enquête de Laura Orosemane, et "Supermarchés : la nouvelle enseigne anti-gaspi", un reportage de Claire Delfini.
<https://www.lalsace.fr/france-monde/2020/01/23/des-supermarches-entiers-anti-gaspi-a-decouvrir-sur-france-2>
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11- Sébastien Windsor, pressenti comme président des chambres d’agriculture, Le Monde, 23/01/20, 16h34
Laurence Girard  

L’agriculteur normand de 49 ans pourrait succéder à Claude Cochonneau, décédé accidentellement sur son exploitation, le 22 décembre 2019. 
Un agriculteur normand, Sébastien Windsor, est en lice pour devenir président des chambres d’agriculture. L’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) doit procéder à l’élection, mercredi 29 janvier. Elle est chargée de trouver un successeur à Claude Cochonneau, décédé accidentellement sur son exploitation agricole dans la Sarthe, le 22 décembre 2019. Une disparition brutale qui a provoqué un fort émoi dans le monde agricole. M. Cochonneau avait été élu à la tête des chambres en 2016 et réélu pour un mandat de trois ans en mars 2019.
> Lire aussi  Claude Cochonneau, président des chambres d’agriculture, est mort
M. Windsor, premier vice-président de l’APCA, a assuré l’intérim. Agé de 49 ans, cet ingénieur des Mines de Nancy, a repris l’exploitation familiale à Vieux-Manoir en Seine-Maritime, où il exploite 260 hectares de grandes cultures (céréales, colza, lin...). Il est aussi éleveur-engraisseur porcin.
M. Windsor est un habitué des postes de direction dans de nombreuses instances agricoles où il joue de sa double casquette d’ingénieur et d’agriculteur. Il est, en particulier, membre du conseil d’administration du groupe Avril, bras armé de la filière oléagineuse et protéagineuse française, connu du grand public pour ses marques Lesieur, Puget ou Mâtines. Il est aussi président des Instituts techniques agricoles. Enfin, il a été élu président de la Chambre régionale d’agriculture de Normandie en mars 2019.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/23/sebastien-windsor-pressenti-comme-president-des-chambres-d-agriculture_6026999_3234.html>
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12- Portrait. L’esprit bio du vigneron Albéric Bichot, Le Monde, 23/01/20, 18h30
Michel Guerrin  

Avec un début de 47 certifications, le producteur Bourguignon prône un « changement de logiciel » sur l’usage des pesticides. 
Si son prénom sort du lot, lui se fond dans le groupe. Albéric Bichot multiplie les signaux de la modestie. Voix douce, écoute attentive, sourire discret, vêtements simples. Assis au milieu de vendangeurs, en bout de table, il n’affiche aucun des traits du patron. Il nomme « mes complices » ses collaborateurs qui, en écho, disent « nos propriétés ». Il explique : « Ni gourou ni tâcherons chez nous. »
En fait-il trop ? Il est tout de même un des quatre plus gros négociants traditionnels de Bourgogne, à la tête, depuis 1996, de la maison Albert Bichot, à Beaune (Côte -d’Or), qui perpétue l’esprit familial depuis six générations. Il gère 105 hectares de vignes et six domaines, qui s’étirent du nord au sud de la région, produisant du chablis, du moulin-à-vent, du côte-de-nuits ou du côte-de-beaune.
Il achète aussi des raisins cultivés sur plus de 350 hectares par 70 vignerons partenaires, raisins qu’il transforme en vins Bichot. Pas moins de 137 différents, bien dans l’esprit de la mosaïque de Bourgogne. La plus petite production est le magnifique richebourg grand cru, avec 300 bouteilles à peine, fruits d’une parcelle de 0,06 hectare.
La plus grosse est le beau chablis de son domaine Long-Depaquit (40 hectares), qui donne plus de 180 000 bouteilles. Il emploie 172 personnes et réalise 60 millions d’euros de chiffre d’affaires. Il est enfin le principal acheteur à la traditionnelle vente aux enchères de vins des hospices de Beaune – il a dépensé 2,8 millions d’euros en 2019.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/m-gastronomie/article/2020/01/23/l-esprit-bio-du-vigneron-alberic-bichot_6027011_4497540.html>
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13- L’Espagne est-elle en phase de devenir un leader de l’économie circulaire ?, EurActiv, 23/01/20 
EFEAgro | translated by Nathanaël Herman

Cet article fait partie de l'édition spéciale La bioéconomie au cœur des objectifs de la PAC.
Cet article est également disponible en italien, espagnol et portugais.
Le secteur agroalimentaire vise la première place dans la course à l’économie circulaire où même les déchets les plus microscopiques provenant des récoltes et des usines peuvent avoir une valeur ajoutée. Un article de notre partenaire, Efeagro.
« Tout est bon dans le cochon », explique un agriculteur espagnol, se référant au fait que toutes les parties du corps de l’animal sont rentables. Il s’agit d’un exemple illustrant parfaitement la philosophie de l’économie circulaire, dans laquelle le secteur porcin est d’ailleurs l’un des plus engagés.
La coopérative d’éleveurs, Jisap, établie à Lorca en Espagne, s’emploie à mettre en œuvre cette philosophie. Elle utilise du purin comme engrais, ce qui apporte de l’eau et des micro et macronutriments aux productions agricoles.
Des sources du groupe ont déclaré à Efeagro que la coopérative disposait de systèmes de gestion intégrale dans les exploitations agricoles et les stations de traitements.
Les membres de la coopérative séparent la partie solide du purin et obtiennent de l’engrais qui, une fois mélangé avec d’autres produits, se transforme en un fumier de qualité. La partie liquide est, elle, soumise à des procédés physico-chimiques avant de passer à travers des filtres biologiques et d’être extraite pour être utilisée comme fertilisant.
Cette eau traitée est répandue sur les des sols destinés aux cultures de céréales et d’agrumes et d’olives proches des stations de traitements de purin.
Cette une façon de garantir la diversification de l’utilisation du lisier porcin. De plus les exploitants agricoles disposent ainsi d’engrais organiques qui contribuent à la régénérescence des sols et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre produites par les excréments.
Les chercheurs de l’Institut catalan de la recherche agroalimentaire et de la technologie (IRTA) sont conscients de ces optimisations et ils s’impliquent, en ce sens, dans le projet européen « Circular Agronomics ». Ainsi plusieurs universités et centres de recherches de dix pays différents poursuivent un objectif commun dans le cadre de ce projet visant à assurer la régénérescence et le recyclage des nutriments à travers la chaine agroalimentaire.
Dans ce cadre l’IRTA est chargé de mettre en œuvre un projet de valorisation du lisier et de l’utiliser non seulement comme biofertilisant mais aussi comme biogaz et générateur d’énergie propre.
Víctor Riau, chercheur à l’IRTA, a expliqué que le lisier serait traité dans une usine de Lérida (Catalogne) par digestion anaérobie pour obtenir du méthane qui pourrait être utilisé comme énergie.
Pourtant, les vaches étant souvent le principal centre d’attention en raison des émissions qu’elles rejettent, l’IRTA a décidé de consacrer un autre projet à la production laitière du bétail.
L’institut mène déjà une enquête afin de déterminer les quantités d’azote et de phosphore nécessaires pour que l’alimentation des animaux puisse entraîner une diminution du volume des rejets polluants qu’ils émettent.
Par ailleurs, les chercheurs étudieront également les différents types de litières pour les vaches pour déterminer si elles influencent la santé de l’animal d’une manière ou d’une autre et si elles ont une incidence sur les émissions.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/lespagne-est-elle-en-phase-de-devenir-un-leader-de-leconomie-circulaire>
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14- Après avoir dévoré le bio, la grande distribution veut faire main basse sur la vente en vrac, Novethic, 23/01/20
Marina Fabre

Les enseignes bio, à l'avant-garde sur le vrac, pourraient bientôt se faire distancer par la grande distribution. Cette dernière investit de plus en plus dans ce marché, qui pèse désormais 1,2 milliard d'euros. Elle mise notamment sur l'innovation et un parcours client sans embûche pour répondre à une demande de fond des consommateurs dans la réduction des emballages.
Il ne représente aujourd’hui que 0,5 % du marché de l’alimentation mais le vrac ne cesse de se démocratiser. Selon une étude du cabinet Kantar publié en avril, près de la moitié des foyers français ont acheté en vrac au cours des douze derniers mois. Surtout, ce marché aurait atteint 1,2 milliard d’euros en 2019, selon Réseau Vrac. "La tendance de l’achat en vrac s’inscrit dans un mouvement de fond de consommation plus responsable. Nul doute que le potentiel est considérable", note Catherine Urvoy, experte consommateurs chez Nielsen.
Et la grande distribution ne veut pas passer à côté de cette manne. "Elle n'a plus le choix, elle doit s'y mettre si elle veut répondre aux attentes des consommateurs", croit Célia Rennesson, directrice de Réseau Vrac. L’institut d’analyse Nielsen a d’ailleurs évalué que 52 % des consommateurs de produits vracs achetaient le plus souvent dans des magasins spécialisés bio, comme La Vie Claire, Biocoop, Naturalia, juste devant les hypermarchés qui captent 49 % de la clientèle.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/apres-le-bio-la-grande-distribution-s-empare-du-vrac-148091.html>
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15- Entretien. Philippe Mauguin (Inrae) : « Il existe des solutions pour réduire l’usage des pesticides jusqu’à 60 % », Le Monde, 27/01/20, 10h41
Julia Zimmerlich  

Selon le PDG de l’Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, la transition est possible à condition de mieux accompagner l’ensemble des agriculteurs. 
Malgré les appels répétés à la sortie des pesticides et les plans Ecophyto successifs du gouvernement depuis dix ans pour amorcer la transition vers une agriculture moins consommatrice d’intrants, le secteur semble bloqué dans une impasse. L’usage des pesticides a augmenté de 25 % en dix ans, selon les derniers chiffres publiés par le ministère de l’agriculture, alors que les objectifs tendaient vers une réduction de moitié d’ici à 2025. PDG de l’Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), né de la toute récente fusion des organismes de recherche INRA et Irstea, Philippe Mauguin appelle à plus de moyens et d’accompagnement pour les agriculteurs.
Comment assurer une sécurité alimentaire mondiale ?
Philippe Mauguin : Il n’y aura pas de recette magique. Que l’on prenne l’horizon 2030 ou 2050, il ne peut y avoir une réponse uniforme, mais des agricultures qui devront relever des défis bien plus complexes que ceux que nous connaissons. Aujourd’hui, le modèle d’intensification que nous avons appelé la « révolution verte » dans les années 1950-2000 est dans l’impasse, et d’ici à 2050, il faudra nourrir 9 milliards à 10 milliards d’humains. L’équation se complique avec l’accélération des dérèglements climatiques, qui sont déjà à l’œuvre, et l’érosion de la biodiversité, qui touche les pollinisateurs indispensables à l’agriculture. Les experts doutent que l’on puisse tenir le scénario le plus optimiste, fixé par la COP de Paris en 2015. Nous allons vivre une amplification des phénomènes extrêmes, avec des alternances de sécheresses et d’inondations, qui limitent les rendements, et un recul progressif des terres agricoles grignotées par l’urbanisation. La solution unique n’existe pas : l’agriculture numérique et les biotechnologies ne suffiront pas à résoudre toutes les questions. Les fermes verticales ou encore la production cellulaire de viande ne seront pas les modèles agricoles de demain. Les chercheurs de l’Inrae travaillent sur des combinaisons de solutions, autour de la génétique, de l’agronomie, du biocontrôle et du numérique, pour cultiver et élever autrement tout en protégeant l’environnement.
Quelles sont les solutions les plus prometteuses pour se passer des pesticides ?
Sur le volet de la génétique, l’Inrae a une longue histoire de développement de variétés résistantes aux maladies et aux bioagresseurs. Prenons l’exemple du secteur viticole, qui est parmi ceux qui consomment le plus de pesticides en France : nous avons sorti quatre premiers cépages résistants au mildiou et à l’oïdium en 2018. L’utilisation de ces cépages permet de réduire de 80 % à 90 % l’utilisation de produits phytosanitaires. Nous avons identifié des gènes résistants à ces deux maladies dans des variétés de vignes sauvages en Asie et en Amérique. Nous l’avons fait sans OGM, et sans utiliser la méthode Crispr-CAS9, qui est pourtant beaucoup plus rapide et que nos chercheurs maîtrisent, pour se conformer à la réglementation européenne. L’amélioration génétique doit tenir compte aussi de l’adaptation au climat, avec une meilleure résistance au stress hydrique par exemple. Les premiers vins que nous sortons sont prometteurs mais issus de cépages nouveaux. Tout l’enjeu est de réussir à conserver la qualité gustative des cépages traditionnels. Il va nous falloir dix à quinze ans pour intégrer ces gènes de résistance aux principaux cépages du paysage viticole français. C’est le travail que nous allons mener en région Nouvelle-Aquitaine dans le cadre du projet VitiREV, qui a été retenu lors de l’appel à projets « Territoires d’innovations », lancé par l’Etat. Dans l’attente du déploiement des cépages résistants, il existe d’autres moyens afin de réduire tout de suite l’utilisation des pesticides. Grâce à l’amélioration des agroéquipements et à l’apport du numérique, nous pouvons réduire jusqu’à 60 % l’utilisation de produits en fonction des cultures et des stades de végétation.
Et en arboriculture, à quand des vergers sans aucun pesticide ?
A la station expérimentale de Gotheron, dans la Drôme, nos chercheurs travaillent sur un verger sans pesticides. Pour compliquer la vie des agresseurs, nous avons sélectionné une grande diversité d’arbres combinant des résistances variées aux maladies et implantés en cercles concentriques. Nous menons également des recherches avec nos partenaires internationaux, comme en Chine avec l’université du Yunnan, sur un riz produit sans aucun fongicide. Les riziculteurs ont puisé dans la biodiversité des grains de riz, qui sont assez proches, mais présentent une belle variété de gènes de résistance. Sur l’ensemble de cette rizière, on constate des petits foyers d’agression, mais qui ne réussissent pas à se développer.
L’agroécologie prône la recherche de solutions dans la nature, avec notamment le développement des solutions de biocontrôle. En quoi cela consiste-t-il ?
Ce sont des méthodes de protection des cultures fondées sur l’utilisation d’organismes vivants ou de substances naturelles pour contrôler les insectes et champignons envahisseurs. Cela peut passer par le recours aux trichogrammes, des microguêpes (qui mesurent moins d’un millimètre de long), qui se développent à l’intérieur des œufs d’autres insectes comme la pyrale du maïs et les neutralisent. Ou encore l’utilisation de phéromones et kairomones pour attirer ou repousser les insectes. De gros progrès ont été faits sur les déterminants génétiques et neurologiques de l’olfaction des insectes ces dernières années. Le biocontrôle représente aujourd’hui un des axes de recherche les plus prometteurs pour réduire notre consommation de pesticides.
Les derniers chiffres publiés par le ministère de l’agriculture montrent que l’utilisation des pesticides a augmenté de 25 % en dix ans en France, alors que le dernier plan « Ecophyto » fixe comme objectif une diminution de 50 % d’ici à 2025. Comment expliquez-vous ces résultats décevants ?
Cette transition prend du temps, et même les chercheurs sont parfois frustrés. Le travail de fond mené par nos chercheurs avec les 3 000 exploitations du réseau des fermes Dephy et les chambres d’agriculture, dans le cadre du plan « Ecophyto », est encourageant : elles ont réussi à réduire l’utilisation des produits pesticides de 17 % à 43 % selon les filières, sans perte de rentabilité. Ce sont des agriculteurs engagés, très motivés, pointus et surtout accompagnés. En somme, les conditions idéales du changement. Mais la généralisation de leurs pratiques à l’ensemble des agriculteurs est difficile ; il ne faut pas oublier que la profession est confrontée à un contexte de concurrence mondiale accrue et de tension avec la grande distribution. Le simple fait que nos chercheurs montrent que les solutions existent n’est pas un levier suffisant. On passe d’un système à un autre, et comme dans n’importe quelle transition, il y a une prise de risque technique et économique, que tous ne sont pas prêts à assumer. Il y a un virage à ne pas manquer lors de la prochaine PAC [qui devrait entrer en vigueur d’ici 2022] avec la mise en place d’aides spécifiques à la transition agroécologique.
Cela signifie-t-il que nous avons les solutions techniques et que ça n’est plus qu’une question de moyens, doublée d’une question humaine ?
Oui, au-delà de l’aspect financier, c’est un changement plus global qui doit être à l’œuvre. Dans le modèle agricole actuel, on dispose de pesticides chimiques très efficaces, faciles d’emploi et pas chers. C’est une reconception radicale du système qui est nécessaire. Les solutions alternatives aux pesticides sont toutes à effet partiel. Il ne s’agit pas de substituer un produit à un autre, mais d’avancer sur ces combinaisons complexes de solutions, en changeant d’échelle, de la parcelle au bassin de production. La recherche est et sera l’une des clés de ce changement.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/27/philippe-mauguin-inrae-il-existe-des-solutions-pour-reduire-l-usage-des-pesticides-jusqu-a-60_6027354_3244.html>
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16- Comment l’industrie agroalimentaire se passe de l’additif E171, Le Monde, 27/01/20, 11h35
Laurence Girard

Egalement connu sous le nom de dioxyde de titane, il était très présent dans les bonbons, confiseries de chocolat ou chewing-gum jusqu’à sa suspension en France au 1er janvier. 
Ne cherchez plus l’E171 dans la liste des ingrédients des produits alimentaires. Depuis le 1er janvier, cet additif également connu sous le nom de dioxyde de titane (Ti02) n’est plus autorisé dans les rayons des magasins en France. Une décision qui a contraint grands groupes mais aussi PME et artisans à revoir leurs recettes.
Quand l’ONG Agir pour l’environnement avait fait pression, en 2017 sur le gouvernement français, pour qu’il inscrive dans la loi cette suspension d’utilisation, elle avait référencé près de 200 produits contenant des nanoparticules de dioxyde de titane. Essentiellement dans les rayons bonbons, confiseries de chocolat, chewing-gum, biscuits et crèmes glacées. En décembre 2019, elle n’en comptabilisait plus que 27.
Dans l’usine du groupe Mars, à Haguenau en Alsace, les travaux de réaménagement des lignes de production des célèbres bonbons M & M’s sont encore en cours. Ils devraient s’achever fin juin 2020 pour la version tout chocolat. Mais les déclinaisons de la marque destinées au marché français sont déjà sans E171. La suppression de l’additif controversé n’a pas été une tâche aisée.
Des effets possiblement cancérogènes
Et pourtant, cet ingrédient n’a aucune valeur nutritive ou gustative. « Il est utilisé pour deux caractéristiques principales, sa propriété de blanchissement avec à la clé un blanc très éclatant, ou pour son coté brillant, “glossy” », explique Vincent Bruart, directeur marketing de Sucralliance, une PME qui a racheté le confiseur nordiste Verquin et sa marque de bonbons Têtes brûlées.
Ce groupe s’est distingué en bannissant le TiO2 dès 2017. Juste après la publication par des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) d’une étude mettant en évidence des effets possiblement cancérogènes de cette substance présente sous forme de nanoparticules. « Nous l’utilisions dans certaines recettes de la marque Têtes brûlées, en particulier pour le bonbon Star, qui est glossy comme un rouge à lèvres. Nous avons cherché des palliatifs, nous n’en avons pas trouvé, donc le produit est aujourd’hui plus terne », raconte M. Bruart qui ajoute : « Nous avons eu un pic de réclamations des clients à la suite de la modification de la recette mais nous leur avons répondu en leur expliquant les raisons de ce changement d’aspect. » Sucralliance, qui revendique un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros, estime que ses ventes n’en ont finalement pas été affectées.
Pour d’autres industriels, il était impensable de modifier l’aspect de leur produit que les clients mangent d’abord avec les yeux. Le chemin a donc été plus long pour eux. A l’exemple du groupe italien Perfetti Van Melle (Mentos, Chupa Chups) dont le chiffre d’affaires atteint 2,4 milliards d’euros. Selon Sonia Depoilly, responsable de la filiale française, « le dioxyde de titane donne une coloration blanche, brillante, très agréable à l’œil. Cela a été un vrai casse-tête de s’en affranchir, cela nous a pris plus de trois ans ». Pour le remplacer, l’italien a opté pour le xylitol, un édulcorant issu de l’écorce de bouleau. « Il est aussi très blanc, mais il faut désormais huit à dix couches d’enrobage contre une avec le TiO2 », ajoute-t-elle.
> Lire aussi  Le dioxyde de titane, nanoparticule présente dans l’alimentation, bientôt interdit en France ?
Un changement qui coûte cher
Le confiseur italien, qui a supprimé l’E171 dès 2018, reconnaît avoir été très questionné par les consommateurs début 2019, lorsque le sujet a été fortement médiatisé. Au moment même où le gouvernement tergiversait avant de publier l’arrête de suspension. Et alors que l’engouement pour les applications nutritionnelles comme Yuka incitait les Français à décrypter et à s’interroger sur les compositions des produits alimentaires. « Les ventes de Mentos ont progressé de 11 % en deux ans, alors que le marché du chewing-gum en France baissait de plus de 8 % », se réjouit Mme Depiolly.
Un tel changement coûte cher. A Hagenau, Mars a investi 44 millions d’euros depuis fin 2018 pour s’affranchir du TiO2. « Quand vous regardez les M & M’s, vous voyez les belles couleurs, le côté peps. On part de la cacahuète, on ajoute une couche de chocolat marron, et puis on veut une couleur jaune ou verte. Si on la met directement sur le chocolat, elle va se mélanger. Il faut donc une couche opaque avant de déposer la couleur. Le dioxyde de titane formait cette couche opaque », explique Stéphanie Domange, PDG de Mars Wrigley France.
L’amidon de riz a été sélectionné comme ingrédient de remplacement mais le process a dû être modifié. Avec l’ajout d’une étape de saupoudrage de sucre glace sur la couverture de chocolat et la mise en place de l’enrobage avec l’amidon de riz.
Le géant alimentaire a également investi 70 millions d’euros pour convertir ses autres usines en Europe. En revanche, pas question de supprimer l’E171 outre-Atlantique. « Les consommateurs n’ont pas la même sensibilité aux Etats-Unis sur la question du dioxyde de titane ou des colorants artificiels, précise Mme Domange. Nous envisageons de supprimer tous les colorants artificiels en Europe d’ici à 2025. »
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L’E171 toujours présent dans d’autres produits alimentaires
La décision de la France de suspendre au 1er janvier l’additif E171, formé de nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2), ne concerne que les produits alimentaires. Le E171 est présent dans d’autres produits d’usage courant, notamment dans les dentifrices, comme l’a montré une enquête de l’association Agir pour l’environnement signalant la présence de l’additif dans deux tiers des dentifrices vendus en France, ainsi que dans les médicaments, notamment sous forme de gélules. En 2017, l’UFC-Que choisir avait mis en évidence la présence de ce colorant dans 4 000 références de médicaments. Le dioxyde de titane est également très présent dans les peintures et matériaux de construction.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/27/comment-l-industrie-agroalimentaire-se-passe-du-dioxyde-de-titane_6027355_3234.html>
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17- Céréales : Kellogg veut réduire progressivement l'utilisation du glyphosate, AFP, 27/01/20, 22:00

Kellogg, l'entreprise américaine célèbre pour ses céréales du petit-déjeuner, souhaite éliminer d'ici 2025 l'utilisation du glyphosate sur le blé et l'avoine qu'il utilise dans ses produits comme les Smacks, les All Bran ou les Special K, dans le cadre d'une stratégie plus large sur l'utilisation des pesticides chez ses fournisseurs.
Le désherbant, le plus souvent vendu sous la marque Roundup, n'est déjà pas très employé sur le blé et l'avoine, des céréales qui ne sont pas génétiquement modifiées pour y résister. 
Mais "dans certaines circonstances", certains agriculteurs utilisent le produit chimique pour assécher les plants "quelques semaines avant la moisson", reconnaît le groupe dans un message posté sur son site internet et destiné à répondre aux questions des clients. Le niveau d'humidité étant réglementé, cette technique leur permet de l'abaisser plus rapidement avant la récolte, ce qui peut être utile si des orages s'annoncent. 
"Bien que cette pratique ne soit pas répandue dans nos chaînes d'approvisionnement en blé et en avoine, nous travaillons avec nos fournisseurs pour éliminer progressivement l'utilisation du glyphosate comme agent de séchage avant récolte (...) sur nos principaux marchés, y compris aux Etats-Unis, d'ici la fin 2025", souligne l'entreprise. 
Kellogg a pris cette décision, dévoilée lundi par le quotidien Washington Post, fin 2019, a précisé l'entreprise à l'AFP en soulignant qu'elle s'appliquerait notamment au Royaume-Uni, en France, aux Etats-Unis, au Canada, au Mexique et en Australie. 
La société a parallèlement commencé à recueillir plus d'informations sur l'utilisation des produits phytosanitaires chez les agriculteurs à qui l'entreprise achète ses matières premières et a déjà engagé certaines actions pour réduire l'utilisation des pesticides.
"Nous travaillons actuellement avec nos fournisseurs et d'autres parties prenantes à un plan d'actions pour 2025", indique le groupe dans un courriel. 
"La société Kellogg ne possède ni ne gère de fermes, et n'utilise pas de pesticides dans la fabrication de ses aliments", rappelle la responsable développement durable de l'entreprise, Amy Senter. Mais "nous avons commencé dès avant 2017 à discuter avec nos fournisseurs de leur utilisation de pesticides, y compris l'utilisation du glyphosate comment agent séchant", ajoute-t-elle. 
"Tous les produits vendus par Kellogg répondent aux exigences réglementaires, et nous continuons de surveiller activement la science, les réglementations et les préférences des consommateurs sur ce sujet", indique aussi Mme Senter. 
Le groupe agro-alimentaire n'a en revanche pas explicitement évoqué l'utilisation du glyphosate sur le maïs ou le soja cultivé par ses fournisseurs, sachant que la grande majorité de ces produits agricoles est génétiquement modifiée aux Etats-Unis pour résister aux pesticides. 
L'association Groupe de travail sur l'environnement (EWG) a en tout cas salué la décision dévoilée lundi, qui devrait permettre de diminuer la présence résiduelle de glyphosate dans les bols du petit-déjeuner. 
Lors de trois séries de tests menées en 2018 et 2019 sur des produits contenant de l'avoine des marques Kellogg's, General Mills et Quaker, elle avait trouvé des traces "dans pratiquement tous les échantillons analysés", rappelle-t-elle dans un communiqué. 
"Il n'est pas surprenant que les consommateurs ne veuillent pas d'un désherbant controversé dans leurs céréales. Il est maintenant temps pour General Mills et Quaker d'écouter leurs clients et de suivre l'exemple de Kellogg", a commenté Ken Cook, un responsable de l'association, dans le document.
<https://information.tv5monde.com/info/cereales-kellogg-veut-reduire-progressivement-l-utilisation-du-glyphosate-343691>
Sur le même sujet :
> Kellogg’s commits to reducing widely used herbicide in supply chain. But farmers didn’t know about it <https://www.washingtonpost.com/business/2020/01/27/kelloggs-quietly-commits-reducing-widely-used-herbicide-supply-chain-only-farmers-didnt-know-about-it/>, Washington Post, 27/01/20, 1:00 p.m
> EWG Applauds Kellogg’s for Pledge to End Pre-Harvest Use of Weedkiller Glyphosate <https://www.ewg.org/release/ewg-applauds-kellogg-pledge-end-pre-harvest-use-weedkiller-glyphosate>, Environmental Working Group (EWG), 27/01/20
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18- Tribune. Agribashing : « Les coutures de nos sociétés craquent », Le Monde, 28/01/20, 08h02
Par Marie-Hélène Lafon, Ecrivaine

L’écrivaine Marie-Hélène Lafon dénonce la dernière calamité qui s’est abattue sur le monde paysan : les néo-ruraux « mauvais coucheurs » qui entendent régenter la vie à la campagne.
[La multiplication de litiges entre touristes, nouveaux arrivants et agriculteurs ou maires, portant sur le chant d’un coq, le carillon d’une église ou le coassement des grenouilles, a conduit le groupe UDI, Agir et indépendant à déposer une proposition de loi afin de protéger le « patrimoine sensoriel des campagnes ». Soutenue par Franck Riester, ministre de la culture, celle-ci sera débattue à l’Assemblée, jeudi 30 janvier.]
Tribune. C’est comme une histoire de famille qui n’en finirait pas de se raconter. Une histoire de famille emberlificotée, carabinée, tortueuse, infime et épique. Une saga peut-être hexagonale. On ne saurait plus tout à fait comment elle a commencé, ni où ni quand. Chacun, dans la lignée, aurait sa version et n’en démordrait pas.
Au commencement, des fermes, terres, bois, bêtes et bâtiments ont été quittés, fuis, abandonnés, partagés, perdus, vendus, cédés, bradés ; les mots s’emballent un peu pour dire avec justesse ces choses qui échappent. Au départ, on a été séparé, on s’est arraché, sans bien savoir jusqu’à quel point l’on pourrait rester attaché, même et surtout si l’on ne voulait plus en entendre parler. Notre vieux socle hercynien est paysan.
Il ne faut pas chercher beaucoup, dans la plupart des familles, pour exhumer, à deux ou trois générations en amont de la nôtre, ces ancêtres agricoles, raides dans leurs habits et mains pendantes sur les photos, quand il y a des photos. Ils furent berrichons, provençaux, auvergnats, bretons ou ardennais ; ils ont quitté le pays premier pour inventer leur vie ailleurs et leur mémoire têtue nous traverse.
> Lire aussi  « Beaucoup de gens, à Paris, sont moins bien logés que mes vaches » : le désarroi du monde agricole face à l’« agribashing »
C’est peut-être aussi un pli d’enfance. On a beau avoir été élevé sur les pentes de la Croix- Rousse, à La Garenne-Colombes, à Nevers ou à Guéret, on se souvient d’être allé chercher le lait à la ferme, dans un bidon de fer-blanc fermé d’un couvercle rond, les chemins étaient creux et la lumière verte, on avait les jambes nues et le pied léger. Les étés seraient irrémédiables mais on ne le savait pas encore et, parfois, on s’ennuyait. La cour de la ferme était un autre monde, sonore, haut en couleur et en odeurs, où les voix, les gestes, ceux des gens, et les cris, ceux des bêtes, prenaient soudain un relief inusité.
C’était spectaculaire et exotique. On en revenait édifié, le bidon plein battait les mollets et on regrettait de n’avoir pas osé caresser les lapins qui penchaient inexplicablement leurs oreilles douces dans des clapiers tapissés de paille grise.
> Lire aussi  Le monde agricole, un terrain sur lequel gouvernement et majorité avancent comme sur des œufs
Ensuite, du temps a passé, roulé, le temps de l’histoire et celui de nos vies, qui ne se séparent pas. Le tournant du troisième millénaire et d’un nouveau siècle a été pris, vingt années ont été grignotées. Les paysans avaient reflué, tellement, tellement, jusqu’à n’être plus qu’un filet d’eau, à moins de 4 % de la population active quand ils tenaient encore pratiquement la moitié du lit de la rivière, à 40 % en 1914, à la veille de la grande saignée que l’on sait.
Ils avaient reflué et muté, tellement muté, entre mécanisation, remembrement, politique agricole commune, industrialisation des méthodes et mondialisation des produits, que l’on peinait parfois à les reconnaître et à les aimer.
De vilains mots avaient fusé, « vache folle », « minerai de viande », « transgénique », « glyphosate », « agribashing » ; aux grands maux des remèdes vivaces, mitonnés déjà, ici ou là, depuis des décennies : traçabilité, agriculture biologique, circuits courts, permaculture, biodiversité. Nous en sommes là, c’est âpre, des paysans se suicident, il faut nourrir la planète et ça chauffe, la température monte.
Chicaneries sempiternelles
Entre-temps, les rurbains se sont inventés et invités au festin de la vie verte. D’aucuns ont fui les villes et leurs périphéries galopantes ou les villes les ont vomis. Ils avalent des kilomètres en covoiturage ou attendent des trains dans les aubes froides, et leurs enfants, parfois, raniment les écoles de bourgs assoupis. D’autres sont retraités, plus ou moins fringants, et reviennent dans des pays qui ont changé et se dérobent à leur retour de flamme.
La déception les guette, et les tenaces rancœurs des amoureux éconduits. La robinsonnade en fermette rénovée ou en lotissement éruptif pourrait tourner au vinaigre et voir se multiplier les occasions de frictions, de litiges, de poursuites, de chicaneries sempiternelles, de vendettas subreptices. Comment réduire au silence l’âne et le coq, les cloches des églises et celles des vaches, le tracteur et la tondeuse, la moissonneuse et la tronçonneuse ?
Comment mettre le fumier, le lisier, la bouse, la merde hors d’état de nuire ? Pis, comment maîtriser les grenouilles énamourées, juguler les roucoulades des crapauds en émoi, et le brame du cerf ? On fait comment avec le brame du cerf ? On m’objectera que le brame du cerf, lui, est chic, voire recherché et très couru en lisière des forêts giboyeuses, et je ne sache pas que l’on s’en plaigne après 22 heures et avant 7 heures.
> Lire aussi  Des députés veulent protéger le « patrimoine sensoriel des campagnes » contre les plaintes des touristes
Toujours les mauvais coucheurs, les allumés congénitaux, les durs à cuire et les bas de plafond ont proliféré, à la ville comme à la campagne. Notre décennie n’en a ni l’apanage ni l’exclusivité, mais les réseaux sociaux offrent à la bêtise ordinaire et à la mesquinerie atavique une occasion inespérée de se hausser du col et de se monter le bourrichon au vu et au su de tous. La mayonnaise tourne au ridicule et menace de déborder. On en rit souvent, on pourrait en pleurer.
Parfois les histoires de famille et de patrimoine, sensoriel ou pas, finissent mal, devant les tribunaux, dans les colonnes des journaux et sous le feu de caméras carnassières, pour ne pas dire charognardes. Le plus souvent, on s’arrange, ça s’arrange, ça tâtonne, ça balbutie, ça improvise entre voisins et ça finit par s’apprivoiser. Il y faut de la vaillance, de l’audace, du bon vouloir, de la rigueur, de la confiance, de la patience, de l’endurance, de la ténacité, toutes vertus qui, j’en conviens, ne sont ni racoleuses ni férocement télégéniques.
Il semblerait cependant que l’on n’ait plus tellement le choix. Nécessité fait loi, plus sûrement encore que notre Assemblée qui accompagne le mouvement ; les coutures de nos sociétés craquent, le vent se lève, il va falloir inventer d’autres façons d’être ensemble et d’habiter le monde, les aubes futures sont à ce prix.
§ Marie-Hélène Lafon est écrivaine. Née à Aurillac dans une famille de paysans, cette professeure agrégée de français a fait du Cantal le terreau dans lequel, admiratrice de Pierre Michon et de Flaubert, elle enracine ses romans et nouvelles depuis « Le Soir du chien » (Buchet Chastel, 2001). Parmi ses livres, on peut citer aussi « Les Derniers Indiens » (Buchet-Chastel, 2008), « L’Annonce » (Buchet-Chastel, 2009) ou encore « Joseph » (Buchet-Chastel, 2014).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/28/agribashing-les-coutures-de-nos-societes-craquent_6027453_3232.html>
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19- Des albatros pour repérer les pêcheurs illégaux dans les mers australes, Le Monde avec AFP, 28/01/20, 09h16

Pour le projet « Ocean sentinel », 169 albatros des îles Crozet, Kerguelen et Amsterdam ont été équipés de balises détectant les radars des navires de pêche. Une technique efficace, selon des chercheurs. 
Comment surveiller la pêche dans les mers australes, vastes étendues inhospitalières qui attirent les flottes du monde entier ? Grâce aux albatros, suggèrent des chercheurs français qui ont estimé, avec leur aide, qu’un tiers de bateaux y pêchent illégalement.
Ces géants des airs, dont l’envergure peut atteindre 3,50 m, peuvent en effet parcourir d’immenses distances loin de toute terre. Et repèrent visuellement à 30 km les bateaux, sur lesquels ils fondent avant de les suivre pendant des heures.
C’est en étudiant la surmortalité des albatros, qui ont tendance à se noyer en happant les hameçons des longues lignes (palangres) utilisées par les pêcheurs, que des chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de La Rochelle Université ont eu l’idée d’utiliser leur attrait pour les navires. « On s’est rendu compte qu’on pouvait développer une partie opérationnelle », explique Henri Weimerskirch, qui a dirigé l’étude, publiée lundi 27 janvier dans la revue américaine PNAS.
> Lire aussi  Un pacte contre la pêche illégale du thon
Pendant six mois, 169 albatros des îles Crozet, Kerguelen et Amsterdam, dans les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), ont ainsi été équipés de petites balises pesant à peine 70 g et détectant à 5 km les échos émis par les radars des navires de pêche.
Ces données, transmises en temps réel, ont été croisées avec celles du « système d’identification automatique » (AIS en anglais) avec lequel tous les bateaux sont supposés naviguer, mais que certains pêcheurs éteignent pour opérer dans des zones d’exclusion territoriale. Pour éviter les collisions, ils n’éteignent en revanche pas leur radar, permettant ainsi aux albatros espions de détecter les fraudeurs probables.
Plus efficaces que des drones
Une technique plus efficace que ne le serait l’observation satellitaire, chère, soumise aux intermittences de survol et « très sensible à l’état de la mer, souvent déchaînée » sous ces latitudes, souligne M. Weimerskirch.
Entre novembre 2018 et mai 2019, les albatros, eux, ont pu patrouiller sans relâche sur plus de 47 millions de km2, permettant la « première estimation » du genre, selon le chercheur. Un peu à la manière de drones, mais sans besoin de les recharger, et « l’intelligence en plus ».
> Lire aussi  Entrée en vigueur du premier traité mondial contraignant visant à lutter contre la pêche illégale
Résultat de cette patrouille des mers aérienne, sur les 353 contacts radars établis pendant la campagne d’étude, « il y a jusqu’à 30 % des bateaux qui n’ont pas leur système d’identification en fonctionnement ». Navires qui ont donc toutes les chances de se livrer à une activité illégale dans ces régions par ailleurs peu fréquentées. La proportion est toutefois « extrêmement variable selon les zones économiques » exclusives, où les Etats exercent souverainement l’exploitation des ressources marines, souligne le chercheur.
Une deuxième phase d’étude prévue
Ainsi, en zone française, contrôlée par la marine nationale et où l’on risque l’interception, « on est à 20 % environ » d’AIS éteints, explique M. Weimerskirch. Mais en zone sud-africaine, autour des îles du Prince-Edouard dans les quarantièmes rugissants, « aucun bateau n’était déclaré ».
« Certains bateaux chinois ou espagnols s’approchent d’une zone économique et d’un coup il n’y a plus de signal. C’est qu’ils pêchent au bord », analyse le chercheur, qui rappelle que l’activité « est extrêmement rentable ».
> Lire aussi  Pour en finir avec le pillage des eaux africaines
Le projet, baptisé « Ocean sentinel » (sentinelle de l’océan) et labellisé par le Conseil européen de la recherche (CER), aura « montré qu’il est possible en utilisant des animaux d’obtenir des informations qu’on ne peut récolter par ailleurs », se félicite Henri Weimerskirch, alors que la surpêche illégale met à mal la biodiversité marine.
L’équipe prévoit déjà une deuxième phase d’étude, avec le déploiement d’une soixantaine de nouveaux albatros patrouilleurs des mers. Et ses travaux ont aussi attiré l’attention du département des pêcheries de Nouvelle-Zélande, de l’Afrique du Sud et même du Service de la flore et de la faune sauvages de Hawaï.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/28/des-albatros-pour-reperer-les-pecheurs-illegaux-dans-les-mers-australes_6027452_3244.html>
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20- Elevage : le ministre de l'Agriculture annonce l'interdiction du broyage des poussins et de la castration à vif des porcelets fin 2021, France info avec AFP, 28/01/20, 10:10

Quelque 50 millions de poussins mâles sont broyés chaque année en France.
C'est la fin annoncée de deux pratiques très controversées utilisées dans l'élevage. Le broyage des poussins et la castration à vif des porcelets seront interdits fin 2021, a annoncé le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, mardi 28 janvier, au micro de BFMTV et RMC.
"La question de la castration fait débat chez nous et c'est un problème auquel on essaie de trouver des solutions. C'est une pratique traditionnelle qui est imposée pour avoir une bonne qualité de viande, ce n'est pas le signe d'un élevage intensif. Une partie des cochons mâles serait immangeable si on ne les castrait pas", a expliqué à franceinfo Jean-François Vincent, secrétaire national à la Fnab (Fédération nationale d'agriculture biologique des régions de France).
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/elevage-le-ministre-de-l-agriculture-annonce-l-interdiction-du-broyage-des-poussins-et-de-la-castration-a-vif-des-porcelets-fin-2021_3802721.html>
Sur le même sujet :
> Bien-être animal : le gouvernement ne fait pas trop de foin <https://www.liberation.fr/france/2020/01/28/bien-etre-animal-le-gouvernement-ne-fait-pas-trop-de-foin_1775729>, Libération, 28/01/20, 14:44
> La France veut interdire la castration à vif des porcelets et le broyage des poussins à la fin de 2021 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/28/la-france-veut-interdire-le-broyage-des-poussins-et-la-castration-a-vif-des-porcelets-a-la-fin-de-2021_6027528_3244.html>, Le Monde avec AFP, 28/01/20, 15h31
> Quatre questions sur la fin annoncée du broyage des poussins mâles <https://www.lci.fr/planete/quatre-questions-sur-la-fin-du-broyage-des-poussins-males-annonce-par-didier-guillaume-2143984.html>, LCI, 28/01/20, 19:29
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21- La moitié des vignobles mondiaux menacés par un réchauffement de 2°, AFP, 28/01/20, 17:00

Plus de la moitié des régions viticoles actuelles pourraient disparaître avec un réchauffement de 2 degrés, objectif de l'accord de Paris, et jusqu'à 85% avec un réchauffement de 4 degrés, selon une étude publiée mardi dans la revue américaine PNAS.
Les chercheurs, américains et français de l'Institut national de recherche en agriculture, alimentation et environnement (Inrae) notamment, ont développé un modèle pour calculer les différents stades de développement de 11 des cépages les plus courants à travers le monde, qu'ils ont ensuite croisé avec les données de projection du changement climatique.
Résultat, 56% des régions viticoles pourraient ne plus être aptes à la culture viticole actuelle avec un réchauffement de 2 degrés et 85% avec 4 degrés, ce dernier scénario étant de plus en plus considéré comme possible par les scientifiques. D'autres régions deviendraient par contre propices à la production du vin.
Sans surprise, les régions au climat déjà plus chaud subiraient les plus grandes pertes, les pays méditerranéens comme l'Italie ou l'Espagne perdant environ 65% de leur vignoble, avec peu de gains de territoires (moins de 10%). Les régions viticoles de latitudes plus élevées, comme la Nouvelle-Zélande ou le nord des Etats-Unis enregistrent à l'opposé principalement des gains de territoire cultivable, de 15% à 100% selon les cépages. Des pays en zones plus tempérées, comme la France ou l'Allemagne, enregistrent autant de pertes que de gains (environ 20%).
Au vu de leur modélisation, les chercheurs soulignent que les pertes pourraient être mitigées par des modifications d'encépagement.
De tels changements pourraient réduire la perte de zones propices à la culture viticole de 56% à 24% avec deux degrés de réchauffement et de 85% à 58% dans un scénario à quatre degrés.
Des variétés tardives et supportant mieux la chaleur telles que la syrah, le grenache et le mourvèdre pourraient ainsi beaucoup plus se développer dans les régions viticoles actuelles, alors que des variétés précoces telles que le chasselas, le pinot noir et le chardonnay pourraient se répandre dans de nouvelles régions plus septentrionales.
De tels changements entraîneraient des "défis complexes, mais pas insurmontables, sur les plans légal, culturel et financier" estiment les auteurs, alors que la viticulture est par exemple en France régie par un système strict d'appellation.
Les auteurs imaginent ainsi que le traditionnel pinot noir de Bourgogne puisse être un jour remplacé "par le mourvèdre ou le grenache aimant la chaleur".
<https://information.tv5monde.com/info/la-moitie-des-vignobles-mondiaux-menaces-par-un-rechauffement-de-2deg-343848>
En savoir plus :
> Diversity buffers winegrowing regions from climate change losses <https://www.pnas.org/content/early/2020/01/21/1906731117>, PNAS, 27/01/20
> Adapter les régions viticoles au changement climatique en mobilisant la diversité des cépage <https://www.inrae.fr/actualites/CP-Adaptation-regions-viticole-changement-climatique-diversite-cepages>s, INRAE, 28/01/20
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22- Pesticides interdits : révélations sur l’intense lobbying des industriels jusqu’au sommet de l’Etat, Le Monde, 28/01/20, 17h22
Stéphane Mandard 

« Le Monde » révèle les manœuvres des géants de l’agrochimie pour faire annuler un article de loi interdisant la production en France et l’export de substances interdites en Europe en raison de leur toxicité. 
Atrazine, propisochlore, perméthrine, nonylphénol éthoxylé… ces pesticides sont interdits en Europe depuis plus de dix ans en raison de leur toxicité avérée. Syngenta, Bayer, BASF, Corteva et autres géants de l’agrochimie continuent pourtant de les produire, y compris en France, et de les écouler massivement en Afrique, en Amérique latine ou dans les pays de l’Est. Et selon les informations du Monde, ces entreprises ont engagé les grandes manœuvres jusqu’au sommet de l’Etat pour conserver cette activité à risque pour les populations exposées, mais très rentable.
> Lire : Le recours aux pesticides a connu une hausse spectaculaire en 2018
Car depuis la promulgation de la loi sur l’alimentation (Egalim) le 30 octobre 2018, une menace pèse sur cette pratique assez méconnue. Son article 83 prévoit l’interdiction, à partir de 2022, de la production, du stockage et de la circulation de produits phytopharmaceutiques contenant des substances actives non autorisées en Europe pour des raisons liées à la protection de la santé humaine ou animale ou à la préservation de l’environnement.
« Atteinte excessive à la liberté d’entreprendre »
Après des mois d’intense lobbying afin de faire reculer le législateur, l’Union de l’industrie de la protection des plantes (UIPP) a abattu une nouvelle carte. L’UIPP, qui regroupe les fabricants de produits phytosanitaires, a déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) à l’encontre dudit article, estimant qu’il porte une « atteinte excessive à la liberté d’entreprendre protégée par la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ». Cette QPC a été transmise le 7 novembre 2019 par le Conseil d’Etat, jugeant qu’elle présentait un « caractère sérieux ». Le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision vendredi 31 janvier.
Pour la directrice de l’UIPP, Eugénia Pommaret, cette interdiction aura « un effet sanitaire nul » dans la mesure où elle est limitée à la France et n’empêchera donc pas les exportations depuis d’autres pays, mais introduit en revanche une « distorsion de concurrence » en défaveur des entreprises basées en France. L’UIPP, qui rassemble dix-neuf entreprises, dont certaines sont à la fois productrices de pesticides et de semences, agite le chiffon rouge de l’emploi.
> Lire aussi  Pesticides : le gouvernement opte pour des distances très réduites entre zones d’épandage et habitations
Quelques jours après la promulgation de la loi, le syndicat écrit au premier ministre. « L’impact économique et social en France de cette mesure sera extrêmement important, avec plus de 2 700 emplois directement concernés sur nos 19 sites de production répartis sur l’ensemble du territoire », préviennent les signataires – dont les patrons des entités françaises de Bayer, BASF, Syngenta – dans un courrier daté du 18 novembre 2018 :
« A cela viennent s’ajouter les emplois indirects associés à ces sites, dont le nombre est évalué à pus de 1 000 ; les sites étant souvent implantés en zones rurales, c’est ainsi toute l’économie de ces territoires qui risque d’être impactée. »
Au détour de la missive, on apprend que ces pesticides interdits en Europe en raison de leur dangerosité avérée représentent, selon le syndicat, pour certaines usines, « jusqu’à deux tiers du volume de production et des effectifs associés ». Interrogé, l’UIPP n’a pas pu préciser les volumes concernés. Les quantités de pesticides non autorisés encore produits en France sont pourtant loin d’être négligeables. Parmi les substances les plus exportées en 2017 figurent notamment le propisochlore (1 316 571 kg), l’atrazine (267 750 kg), le nonylphénol éthoxilé (243 180 kg) ou encore la perméthrine (69 018 kg).
Amendement, dérogation, QPC
« La perte de ces capacités de production en France pourrait ainsi induire un point de rupture quant à la rentabilité de certains sites, et par voie de conséquence, entraîner tout simplement leur fermeture et la délocalisation de l’activité », s’inquiète l’UIPP. Autre menace brandie par le syndicat : « Cette interdiction aura pour conséquences des réductions inévitables des investissements en recherche et innovation, seuls capables d’apporter des réponses concrètes aux demandes sociétales », comprendre trouver des alternatives aux pesticides de synthèse.
Le lobbying des géants de l’agrochimie finit par payer. Le 11 avril 2019, lors de l’adoption de la loi Pacte relative à la croissance et à la transformation des entreprises, un amendement voté avec le soutien du gouvernement revient sur l’interdiction introduite dans la loi Egalim. Celle-ci est reportée à 2025 et une dérogation est prévue pour les entreprises passant des « conventions de transition » avec l’Etat.
L’amendement ne convainc pas le Conseil constitutionnel qui, un mois plus tard, retoque l’article, le considérant comme un cavalier législatif. Mais les fabricants de pesticides ne s’en tiennent pas là. A la fin juillet, ils déposent un recours devant le Conseil d’Etat pour excès de pouvoir contre la circulaire interministérielle relative à l’entrée en vigueur de l’interdiction prévue dans la loi Egalim, puis déposent leur QPC.
Entre-temps, les échanges entre les membres de l’UIPP et l’exécutif vont bon train. Le Monde a eu accès à plusieurs correspondances. Le 25 juin 2019, le chef de cabinet du président de la République répond au directeur du site de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire) de la société Phyteurop. « Soyez certains que le chef de l’Etat a pris connaissance avec attention des préoccupations que vous exprimez au sujet de l’interdiction de la production de produits phytopharmaceutiques contenant des substances actives interdites dans l’ensemble de l’Union européenne », écrit le chef de cabinet d’Emmanuel Macron. Il précise que les parlementaires ont voté dans la loi Pacte « le décalage de cette interdiction à 2025 », mais que « le Conseil constitutionnel ayant disjoint la disposition correctrice votée par le Parlement », il invite son interlocuteur à se rapprocher du ministre de l’économie « pour trouver une solution ».
De son côté, Bruno Le Maire demande à ses services de réaliser une étude pour analyser les « impacts économiques et sociaux » de l’interdiction. Selon cette note, la mesure pourrait concerner directement 1 000 emplois sur les 5 500 du secteur des phytosanitaires et environ 1 500 emplois pour les semenciers français, leaders mondiaux avec un chiffre d’affaires de 3 milliards d’euros et très dépendants des produits phytosanitaires.
Le 15 juillet, le ministre de l’économie prend la plume pour écrire au patron de Syngenta France. Il reprend les mêmes arguments que l’UIPP : « L’interdiction introduite par la loi Egalim conduit à mettre en cause tout ou partie de ces sites[produisant les pesticides interdits]. A cette situation pourrait s’ajouter l’impact indirect sur le tissu industriel des sous-traitants et plus largement sur le tissu économique des territoires concernés. »
Bruno Le Maire rappelle à son tour que l’amendement à la loi Pacte « avait pour objet d’abroger les dispositions introduites par la loi Egalim ». Il assure que ses services étudient des mesures pour aider les entreprises du secteur à « aborder la transition écologique vers des produits moins impactants pour la santé et l’environnement ». 
« Une violation des droits de l’homme »
Pour l’association France Nature Environnement (FNE), l’analyse du ministère de l’économie est « partielle ». « Elle oublie d’évaluer les risques sanitaires et environnementaux que font courir ces activités en France, où les accidents sont fréquents sur les sites de stockage, de production ou lors des transports », relève Jérôme Graefe, le juriste de FNE.
Pour l’ONG, l’exportation de pesticides interdits en Europe, principalement vers des pays en développement, constitue surtout une « violation des droits humains », en les exposant à des substances dont la toxicité est avérée. C’est le cas de l’atrazine, dont le géant suisse Syngenta (970 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018) est le principal producteur.
Utilisée principalement comme désherbant du maïs, l’atrazine est interdite dans l’Union européenne depuis 2003 en raison de son potentiel cancérogène, perturbateur endocrinien et de ses effets délétères sur le développement intra-utérin. Pourtant, la France continue de l’exporter vers la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, le Soudan, le Nigeria, le Ghana et l’Ethiopie. « Exposer la population d’autres pays à des pesticides extrêmement dangereux dont l’utilisation n’est plus permise dans les pays industrialisés (…) constitue de toute évidence une violation des droits de l’homme », dénonce l’Organisation des Nations unies dans son rapport 2017 sur le droit à l’alimentation.
+ Courrier de l’UIPP à Edouard Philippe <https://html1-f.scribdassets.com/95oq8cri2o7k5s5y/images/1-71c1685fa0.jpg>
+ Courrier du Chef de Cabinet du Président de la République au Directeur du site Phyteurop de Montreuil-Bellay <https://html2-f.scribdassets.com/3mly04r5hc7k5sba/images/1-f535a82f37.jpg>
+ Courrier de Bruno Le Maire au Président de Sumi Agro France SAS <https://html2-f.scribdassets.com/4w4ibv7klc7k5sn4/images/1-cfa5c6c99f.jpg>
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/28/pesticides-interdits-le-lobbying-des-industriels-pour-continuer-a-produire-en-france-et-exporter_6027530_3244.html>  
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En audio
23- Pour une alimentation mondiale durable, France Inter, La Terre au carré, 22/01/20, de 13h30 à 14h30
Mathieu Vidard

Avec une population mondiale qui devrait atteindre 9 milliards d’habitants en 2050 et des changements planétaires irréversibles, les systèmes alimentaires doivent répondre à un double défi collectif : garantir l’accès de chacun à des aliments de qualité, sans pour autant épuiser les ressources naturelles de la planète.
Invité du jour : Nicolas Bricas est socio-économiste de l'alimentation et titulaire de la Chaire Unesco Alimentations du Monde.
> Emission (50 min) à (ré)écouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-22-janvier-2020>
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En images
24- Nicolas Hulot dénonce "un conservatisme crasse" au ministère de l'Agriculture, RTL, 24/01/20, 06:00
Marie Gingault

Nicolas Hulot revient sur son passage au gouvernement, dans "Capital" sur M6 dimanche 26 janvier, et dénonce avec des mots forts ses collègues d'alors.
Interrogé sur le plateau de Julien Courbet dans Capital au sujet de l'urgence climatique, Nicolas Hulot ne mâche pas ses mots. L'ancien ministre dénonce "un conservatisme crasse" au ministère de l'Agriculture. Des mots forts pour l'ex-numéro deux du gouvernement, pour qui aucune avancée écologique ne sera possible tant qu'il n'y aura pas de "feuille de route commune".
"Les confrontations que j'avais [au sein du gouvernement] étaient entre le ministère de la Transition écologique et celui de l'Agriculture", reconnait Nicolas Hulot. Parmi ces points de friction, on peut citer celui sur le glyphosate. Il est, selon l'écologiste essentiel de "mettre des points d'étapes". "Le glyphosate on dit 'on l'interdit à partir de telle date'. Par contre on met les moyens". Car "dès que l'on sait qu'une situation est irréversible, croyez-moi dès le lendemain on se met en branle", déclare Nicolas Hulot. 
Lorsqu'il était ministre, Nicolas Hulot a eu de nombreux de couacs avec Stéphane Travert, l'ancien ministre de l'Agriculture.
Vidéo à voir à :
<https://www.rtl.fr/actu/politique/nicolas-hulot-denonce-un-conservatisme-crasse-au-ministere-de-l-agriculture-7799951144>
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25- Ecologie : la permaculture, entre jardinage et mode de vie, TF1, journal de 13h, 25/01/20

En cette saison, les stages de permaculture fleurissent. Un moyen d'acquérir des leçons de jardinage et de s'approprier une philosophie.
Si à ses débuts, la permaculture n'intéressait que les extrémistes écolos, elle devient de plus en plus en vogue. Dans ce mode de culture où les pesticides sont bannis, il suffit de se fier à la nature, de l'observer et de vivre pas à pas avec elle. Plus que du jardinage, la permaculture est un mode de vie.
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/planete/ecologie-la-permaculture-entre-jardinage-et-mode-de-vie-2122210.html>
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