[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 3 publications (jeudi 2 juillet)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 2 Juil 08:00:37 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Entretien. Isabelle Stengers : « La science est balbutiante face aux enchevêtrements du vivant » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/19/isabelle-stengers-la-science-est-balbutiante-face-aux-enchevetrements-du-vivant_6043456_3232.html>, Le Monde, 19/06/20, 13h54
2- Action coup de poing de militants écologistes au Medef à Paris <https://www.geo.fr/environnement/action-coup-de-poing-de-militants-ecologistes-au-medef-a-paris-200994>, AFP, 19/06/20, 19:00
3- [Édito] De la taxonomie européenne à la convention citoyenne pour le climat, le verdissement est en marche <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/edito-de-la-taxonomie-europeenne-a-la-convention-citoyenne-pour-le-climat-le-verdissement-est-en-marche-148699.html>, Novethic, 21/06/20
4- Tribune. « Nous voulons aller encore plus loin et encore plus vite afin d’agir face à l’urgence écologique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/22/nous-voulons-aller-encore-plus-loin-et-encore-plus-vite-afin-d-agir-face-a-l-urgence-ecologique_6043679_3232.html>, Le Monde, 22/06/20, 06h48
5- Tribune. « Nous appelons les grandes fortunes à la création d’une Fondation européenne de prévention des crises environnementales et sanitaires » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/23/nous-appelons-les-grandes-fortunes-a-la-creation-d-une-fondation-europeenne-de-prevention-des-crises-environnementales-et-sanitaires_6043827_3244.html>, Le Monde, 23/06/20, 06h15
6- Chronique. Etats-Unis : du « besoin urgent » de réinvention <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/23/etats-unis-du-besoin-urgent-de-reinvention_6043825_3232.html>, Le Monde, 23/06/20, 06h15
7- Produits d'hygiène : un projet de décret encadre l'interdiction de destruction des invendus <https://www.actu-environnement.com/ae/news/produits-hygiene-decret-interdiction-destruction-invendus-35722.php4>, Actu-environnement, 25/06/20, 13h18
8- Des sénateurs s’attaquent à l’impact de la pollution numérique <https://www.20minutes.fr/societe/2807607-20200625-senateurs-attaquent-impact-pollution-numerique>, 20 Minutes avec agences, 25/06/20, 14h00
9- Ecocide : la garde des sceaux ferme la porte au référendum <http://www.journaldelenvironnement.net/article/ecocide-la-garde-des-sceaux-ferme-la-porte-au-referendum,107229?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 25/06/20
10- Requiem pour les enquêtes publiques (2/3) <https://www.actu-environnement.com/ae/news/enquete-publique-ullmann-35723.php4>, Actu-Environnement, Le blog des experts, 25/06/20
11- 10 incertitudes qui pèsent sur la transition écologique depuis le Covid-19 <https://www.novethic.fr/actualite/energie/transition-energetique/isr-rse/post-covid-19-les-10-incertitudes-qui-pesent-sur-la-transition-ecologique-148669.html>, Novethic, 25/06/20
12- 5G : le gouvernement écarte l’idée d’un moratoire <http://www.journaldelenvironnement.net/article/5g-le-gouvernement-ecarte-l-idee-d-un-moratoire,107279?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 26/06/20, 18h07
13- Chronique. Dominique Méda : « Rebâtir notre économie sans contraindre nos concitoyens à passer par la case chômage » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/27/dominique-meda-rebatir-notre-economie-sans-contraindre-nos-concitoyens-a-passer-par-la-case-chomage_6044360_3232.html>, Le Monde, 27/06/20, 05h00
14- Réseaux sociaux : Coca Cola et Unilever suspendent leurs pubs <https://www.laliberte.ch/news-agence/detail/unilever-suspend-ses-pubs-sur-facebook-et-twitter-aux-etats-unis/568254>, La Liberté, 27/06/20
15- Tribune. Marie Toussaint : « Assez de tergiversations, il faut un référendum pour interdire enfin l’écocide » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/29/marie-toussaint-assez-de-tergiversations-il-faut-un-referendum-pour-interdire-enfin-l-ecocide_6044489_3232.html>, Le Monde, 29/06/20, 05h56
16- Tribune. Crime d’écocide : « La priorité serait plutôt d’appliquer le droit de l’environnement déjà existant » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/29/crime-d-ecocide-la-priorite-serait-plutot-d-appliquer-le-droit-de-l-environnement-deja-existant_6044499_3232.html>, Le Monde, 29/06/20, 06h00
17- Interview.  Corinne Lepage : "Ce dont on a réellement besoin, c’est d’un droit pénal de l’environnement fort » <https://www.franceinter.fr/corinne-lepage-ce-dont-on-a-reellement-besoin-c-est-d-un-droit-penal-de-l-environnement-fort>, France Inter, 29/06/20, 06h08
18- Tribune. Trois escales pour réfléchir le monde à venir <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/29/trois-escales-pour-reflechir-le-monde-a-venir_6044593_3232.html>, Le Monde, 29/06/20, 16h39 
19- Tribune. « Pour une école plus résiliente face aux risques sanitaires et environnementaux » <https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/06/29/pour-une-ecole-plus-resiliente-face-aux-risques-sanitaires-et-environnementaux_6044605_3224.html>, Le Monde de l’éducation, 29/06/20, 18h30
En audio
20- Travail, jeunesse, planète <https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/travail-jeunesse-planete>, France Culture, De cause à effets, 21/06/20, de 16h à 17h
21- La sobriété une idée en pleine croissance ? <https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-25-juin-2020-0>, France Inter, La Terre au carré, 25/06/20, de 13h30 à 14h30
Trois publications
22- Récit d’aventure. Aedes Magnificens <https://www.librinova.com/librairie/felix-delmond/aedes-magnificens>, de Felix Delmond, Editions Librinova, 17/05/20
23- Retour sur Terre - 35 propositions <https://www.puf.com/content/Retour_sur_Terre>, de Dominique Bourg, Gauthier Chapelle, Johann Chapoutot, Philippe Desbrosses, Xavier Ricard Lanata, Pablo Servigne, Sophie Swaton, Editions PUF, 17/06/2020
24- Et après ? <https://www.fayard.fr/documents-temoignages/et-apres-9782213717586>, d’Hubert Védrine, Editions Fayard, 24/06/20

Bien à vous,
Florence

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DÉCISION DU JOUR : La taxonomie des activités vertes a été adoptée par Parlement européen. Bien plus qu’un référentiel technique, elle crée un langage commun à tous les pays membres dont les priorités écologistes restent très variables. (cf. item 3)
ASPIRATIONS DU JOUR : — 265 parlementaires nationaux et européens de la majorité affirment vouloir défendre une écologie progressiste, pertinente sur le plan économique et créatrice d’emplois. (cf. item 4)
— En plus de la mobilisation des Etats et de l’Union européenne, celle de grands mécènes est nécessaire pour affronter les défis tant sanitaires que liés au réchauffement climatique, souligne un collectif de 76 scientifiques européens. (cf. item 5)
— Aux Etats-Unis, comment l’Académie des arts et des sciences, créée par les Pères fondateurs, essaie de s’attaquer aux plaies de la démocratie américaine. (cf. item 6)
— La convention citoyenne pour le climat ayant fait apparaître de nombreux gisements d’emplois dans le domaine de la relance verte, il est urgent de passer aux travaux pratiques, plaide la sociologue Dominique Méda. (cf. item 14)
— Agriculture, énergie, mobilité : trois escales pour nourrir des réflexions sur le monde à venir. (cf. item 18)
— Des responsables associatifs demandent la tenue d’« états généraux de l’environnement scolaire ». (cf. item 19 & 20)
— Le mouvement fondé sur la distinction entre l’utile et le superflu est revenu en force avec le confinement. La sobriété a-t-elle de l’avenir dans notre monde ? (cf. item 21)
CONSULTATION DU JOUR : Le ministère de la Transition écologique met en consultation un projet de décret relatif à l'interdiction d'élimination des produits d'hygiène et de puériculture. (cf. item 7)
PROPOSITIONS DU JOUR : Taxe carbone européenne, TVA réduite sur les terminaux reconditionnés ou interdiction des forfaits mobiles illimités : une mission d’information au Sénat a proposé des premières mesures pour limiter l’impact écologique du numérique en France. (cf. item 8)
BLOCAGE DU JOUR : Telle que rédigée par la Convention citoyenne pour le climat, la création d’un crime d’écocide ne pourra juridiquement être soumise à référendum, selon la ministre de la justice Nicole Belloubet. (cf. item 9, 15, 16 & 17)
CONTRESENS DU JOUR : Les enquêtes publiques : chronique d'une mort annoncée. (cf. item 10)
INCERTITUDES DU JOUR : Le prix des énergies fossiles, la baisse des investissements dans les renouvelables, l'exode urbain ou encore la poursuite du télétravail.... De nombreuses incertitudes liées au Coronavirus, mises en avant par le cabinet Enerdata, pèsent sur la transition écologique. (cf. item 11)
MAINTIEN DU JOUR : Le gouvernement maintient son calendrier d’attribution des fréquences et de déploiement de la 5G, malgré les demandes de moratoire. (cf. item 12)
ANNONCE DU JOUR : Coca Cola a annoncé qu'elle suspendait pendant au moins 30 jours toute promotion sur tous les réseaux sociaux, parce qu'"il n'y a pas de place pour le racisme". Unilever a fait une annonce similaire. (cf. item 14)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
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> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Entretien. Isabelle Stengers : « La science est balbutiante face aux enchevêtrements du vivant », Le Monde, 19/06/20, 13h54
Propos recueillis par Antoine Reverchon

La philosophe considère, dans un entretien au « Monde », que la crise sanitaire a révélé l’incapacité du pouvoir politique et des « experts » à sortir de l’idéalisme de la croissance et à penser la réalité qui nous attend. 
Isabelle Stengers est professeure de philosophie des sciences, retraitée de l’Université libre de Bruxelles. Après avoir longtemps étudié la construction des discours et des concepts scientifiques et les relations entre sciences et pouvoirs (L’Invention des sciences modernes, La Découverte, 1993), elle analyse les risques que l’idéal scientifico-capitaliste fait courir au vivant (Au temps des catastrophes. Résister à la barbarie qui vient, La Découverte, 2008) et s’engage dans un combat intellectuel pour une refondation des rapports sociaux et biologiques (Réactiver le sens commun. Lecture de Whitehead en temps de débâcle, La Découverte, 208 pages, 18 euros) à partir de la pensée du mathématicien britannique Alfred North Whitehead (1861-1947).
Que nous montre le coup d’arrêt provoqué par le virus sur la fragilité du système global de croissance ?
Le premier trait de l’événement pandémique est le rapport étonnant qu’il établit entre le local et le global. Bien qu’il ait partie liée avec les désordres écologiques que provoque l’exploitation tous azimuts du vivant et de son milieu, cet événement a pour point de départ une affaire hyper-locale : un être, qui n’existe que pour cette éventualité rare, rencontre un hôte accueillant, avec lequel, grâce auquel, il pourra participer à l’aventure de la vie.
Une telle rencontre est parfaitement contingente, même si les virus ne cessent de muter, c’est-à-dire d’en augmenter la probabilité. Mais elle a ouvert à celui-ci un destin étonnant, bien différent de celui de ses cousins, qui participent de manière plus ou moins pacifique à la vie de chauve-souris ou de pangolins. Ce qui, pour le virus, est l’accomplissement de sa vocation première et dernière, a réussi à susciter ce qu’a été incapable de provoquer une menace qui, elle, est globale et prévisible : celle du désastre climatique dont les signes avant-coureurs se multiplient aujourd’hui. Certes, des catastrophes se succèdent désormais, imposant le fait qu’il y a « comme un problème », mais il semble entendu que celui-ci devra se résoudre dans le respect de l’impératif de croissance. Quoi que ce soit d’autre est inconcevable. La réussite virale a pourtant provoqué l’inconcevable.
> Lire aussi  Coronavirus : une association saisit le Conseil d’Etat devant l’« inégalité d’accès aux soins hospitaliers »
Il y a un contraste assez sidérant entre le désordre climatique, explicable, implacable et indifférent à ses conséquences, et le virus, prince de l’opportunisme, qui n’existe que grâce aux conséquences qu’il provoque, mais sans les expliquer. Car le virus n’explique pas les effets de la rencontre, et encore moins l’« arrêt » sinon du monde, en tout cas de tout ce que ce monde fait circuler. C’est bien plutôt ce monde qui s’est bloqué à son épreuve. Panique générale, sauf en Afrique, où les épidémies, on connaît.
Gouvernements, experts et opinion n’ont-ils pas réaffirmé à cette occasion leur confiance dans la science ?
Nos responsables nous disent qu’ils ont été surpris, qu’ils n’étaient pas préparés à cela. Mais cela veut dire qu’ils n’avaient pas pu ou pas su entendre les experts, pour qui ce monde écologiquement dévasté, où tout circule dans tous les sens (sauf les migrants), verra se succéder des pandémies. De même qu’ils n’entendent pas l’avertissement selon lequel nos monocultures clonées sont hautement vulnérables à des infections épidémiques. Cette incapacité à entendre est une forme d’« idéalisme », une incapacité inculquée de prendre au sérieux ce qui peut entraver, voire seulement compliquer, la logique de marché devenue aujourd’hui la seule source légitime de réponse à nos questions.
> Lire aussi  Coronavirus : « Le confinement accroît la violence des “petites inégalités” »
L’idéaliste dit : « On sait bien, mais quand même. » Quand même, les masques et les médicaments sont bien meilleur marché en Chine. Quand même, le commerce à flux tendu est le plus efficace. Et lorsque les choses vont mal, l’idéaliste se tourne vers la science. Certes, en quelques mois, les scientifiques ont beaucoup appris du virus. Ils peuvent même, à partir de ses variations génétiques, suivre les trajets de l’épidémie. Mais lorsque des médecins-experts parlent de la science, on ne sait s’il faut rire ou pleurer.
Nos sciences sont balbutiantes face aux enchevêtrements des vivants. Ce que, au nom de la science, les médecins réclament, ce sont des guérisons qui se produisent pour de « bonnes raisons », sanctionnées par des données statistiques aveugles, mais parfois trafiquées par ceux qui savent profiter de tous les idéalismes, favoriser tous les aveuglements. Qu’importe, ils font de la « science » puisqu’ils savent que, comme le serinait Gaston Bachelard [1884-1962], « l’opinion a toujours tort ».
Avez-vous une vision optimiste ou pessimiste de cet épisode quant à notre capacité commune à être, comme vous l’avez écrit, « à la hauteur du monde tel qu’il se fait » ?
Nos gouvernants demandent aujourd’hui aux Français d’être fiers d’avoir gagné sinon « la guerre » contre le virus, du moins cette bataille. C’est du plus haut comique quand on pense aux contrôles policiers tatillons, à une soumission exigée, faisant des habitants des enfants qui profiteraient de la moindre faille. Tolérance zéro. Mais c’est aussi sinistre quand on pense à l’angoisse et au désespoir des vieux qui sont morts seuls, à la souffrance de leurs proches. Non, il n’y a pas eu de « capacité commune ». Le virus n’a pas créé d’égalité, il a exacerbé les inégalités. Au nom de sa menace, ce sont les vulnérables, les encaqués, les précarisés, les racisés qui ont trinqué.
> Lire aussi  Il n’y a pas de victoire possible contre le Covid-19 sans une lutte contre « les inégalités sociales et territoriales »
Les seules capacités communes qui se soient portées à sa hauteur, outre celles des soignants, sont celles des collectifs qui se sont démenés pour aider, prendre soin, secourir. A cause d’eux, je ne me sens pas le droit d’être pessimiste, mais il serait stupide d’être optimiste, de faire confiance à ceux qui nous gouvernent. Même s’ils ont été ébranlés, ils seront vite ramenés sur le « juste chemin » d’une croissance qu’il faut d’abord et avant tout relancer.
> Lire aussi  La crise économique provoquée par le coronavirus pourrait être la plus dévastatrice depuis 150 ans
De manière prévisible va résonner l’appel à l’unité pour cette cause commune, mais ce sera un échec. Il se heurtera au souvenir des mensonges dissimulant l’irresponsabilité foncière de ceux qui « savent », mais aussi à celui de la crise de 2008, où le renflouement des banques s’est payé par l’austérité frappant d’abord les plus pauvres alors que les violences policières se démultipliaient.
La perte de confiance en ceux qui nous gouvernent n’est pas un phénomène sociologique sur lequel disserter. Elle est fondée. Mais ce qu’elle pourra engendrer, personne ne le sait. Les différentes manières de diviser seront utilisées. Les alternatives infernales seront brandies – choisissez entre baisse de salaire ou licenciement. La peur du désordre sera activée.
Tout cela suffira-t-il à étouffer les pensées qui, peut-être, ont germé dans bien des cerveaux perplexes quant à l’avenir qui se prépare ? Nous vivons un moment d’incertitude radicale, mais l’affaire du Covid-19 nous aura avertis. Nous sommes gouvernés par des « idéalistes », incapables de penser avec ce qui, que nous le voulions ou non, nous attend.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/19/isabelle-stengers-la-science-est-balbutiante-face-aux-enchevetrements-du-vivant_6043456_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/19/isabelle-stengers-la-science-est-balbutiante-face-aux-enchevetrements-du-vivant_6043456_3232.html>>
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2- Action coup de poing de militants écologistes au Medef à Paris, AFP, 19/06/20, 19:00

Des militants du mouvement écologiste Extinction Rebellion ont mené vendredi une action coup de poing contre le Medef à Paris, aspergeant sa façade de faux sang pour dénoncer des "lobbies" qui empêchent selon eux l'application des mesures environnementales, a constaté l'AFP.
Déguisés en hommes et femmes d'affaires, fumant de gros cigares, une quinzaine de militants se sont regroupés devant le siège du patronat où ils ont parodié "le discours pro-économique et écocidaire" de ce "lobby influent", puis chanté "quel plaisir de polluer !".
Ils ont ensuite déployé une banderole proclamant ironiquement "Gloire au Medef", et aspergé la façade du bâtiment de faux sang avec une motopompe.
"Nous dénonçons l'influence actuelle qu'ont les lobbies très polluants, que ce soient les lobbies de l'agro-industrie, le Medef, l'industrie du plastique qui, alors que le Covid n'était pas terminé, ont commencé à envoyer des courriers pour demander la suspension des normes environnementales qui sont aujourd'hui nécessaires pour notre survie", a déclaré à l'AFP un membre d'Extinction Rebellion.
"On voulait à la fois dénoncer le cynisme et montrer que c'est quelque chose de dramatique. Il y a déjà des morts à cause de la crise climatique, des famines, des épidémies, et donc ces gens-là ont du sang sur les mains, il faut le dire", a-t-il ajouté.
Pour Extinction Rebellion, "le vrai coupable, c'est d'abord l'exécutif qui accepte ces relations et cette influence dans ses choix", explique le mouvement dans un communiqué.
Les forces de l'ordre sont arrivées après l'action, aucune interpellation n'a eu lieu.
<https://www.geo.fr/environnement/action-coup-de-poing-de-militants-ecologistes-au-medef-a-paris-200994>
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3- [Édito] De la taxonomie européenne à la convention citoyenne pour le climat, le verdissement est en marche, Novethic, 21/06/20
Anne-Catherine Husson-Traore, Directrice générale de Novethic

D’un côté, le Parlement européen adopte la taxonomie pour réellement verdir les investissements dans l’Union. De l’autre, les 150 citoyens de la convention pour le climat remettent au gouvernement des mesures ambitieuses et disruptives pour mettre la France sur la voie d’une baisse drastique de ses émissions. Deux preuves que le monde plus durable du "jour d’après" n’est pas qu’une utopie.
L’épidémie de Covid-19 a lancé le grand débat sur le monde d’après, porté par l’idée que la crise sanitaire serait une césure entre le monde d’avant au modèle économique ravageur et celui d’après où le respect des humains et de l’environnement dominerait le monde. Difficile de croire à ce coup de baguette magique apporté par un virus malin. Pourtant à quelques jours de distance deux signaux montrent que le monde change vite et que les citoyens et leurs élus sont prêts à aller beaucoup plus rapidement vers la transition écologique que ne le croient ceux qui parlent en leur nom.
La taxonomie des activités vertes a été adoptée par Parlement européen le 18 juin. Bien plus qu’un référentiel technique, elle crée un langage commun à tous les pays membres dont les priorités écologistes restent très variables. C’est la pierre angulaire d’un dispositif qui doit permettre aux États, aux entreprises et aux investisseurs de définir leur part verte et de crédibiliser le déploiement du Green Deal. Elle fera partie intégrante de la régulation européenne dès 2021.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/edito-de-la-taxonomie-europeenne-a-la-convention-citoyenne-pour-le-climat-le-verdissement-est-en-marche-148699.html>
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4- Tribune. « Nous voulons aller encore plus loin et encore plus vite afin d’agir face à l’urgence écologique », Le Monde, 22/06/20, 06h48
Par un Collectif*

Dans une tribune au « Monde » lancée par Pascal Canfin, président de la Commission de l’environnement au Parlement européen, et Jean-Charles Colas-Roy, député de l’Isère, 265 parlementaires nationaux et européens de la majorité affirment vouloir défendre une écologie progressiste, pertinente sur le plan économique et créatrice d’emplois.
Tribune. « Le monde d’après sera résolument écologique. » C’est parce que nous souscrivons pleinement à cette ambition fixée par le président de la République à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement que nous plaçons la transition écologique au cœur de notre action.
Depuis trois ans, nous avons déjà fait beaucoup pour le climat et la biodiversité. La France a su entraîner l’Europe vers la neutralité carbone, objectif radical de transformation de notre économie. Avec la loi Hulot, nous sommes le seul pays du G20 à refuser des permis d’hydrocarbures sur notre territoire au nom de notre ambition climatique. Nous avons aussi inscrit l’urgence écologique et climatique dans la loi. Notre majorité a porté l’obligation d’avoir au moins 50 % de produits issus de l’agriculture biologique et de circuits courts dans la restauration collective d’ici à 2022.
> Lire aussi  « L’Etat a tenu » : Emmanuel Macron s’offre un satisfecit sur sa gestion de crise
Nous avons pris des mesures sans précédent pour favoriser l’économie circulaire, pour lutter contre les pollutions plastiques et nous avançons sur les enjeux de bien-être animal. Nous avons également fait des choix courageux et concrets, dans l’Hexagone comme dans les outre-mer, notamment en mettant fin au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), au projet minier de Montagne d’or, en Guyane, ou encore au développement du mégacentre commercial d’EuropaCity (Val-d’Oise).
Nous avons changé en profondeur l’utilisation de l’argent public pour les transports : sur le quinquennat, l’écrasante majorité des investissements dans notre mobilité ira au train, aux transports en commun et au vélo.
Approfondir le consensus démocratique
Tout cela, aucun des gouvernements précédents, de gauche comme de droite, n’en avait eu le courage. C’est pourquoi nous, parlementaires de la majorité présidentielle, sommes fiers de tout ce qui a déjà été entrepris.
Mais nous avons également conscience du chemin qu’il reste à parcourir et du temps que nécessitent de telles transitions. C’est pourquoi nous voulons aller encore plus loin et encore plus vite afin d’agir face à l’urgence écologique.
Pour cela, nous devons tout d’abord continuer à approfondir le consensus démocratique autour de ces sujets. C’est tout le sens de la convention citoyenne pour le climat, exercice inédit que certains ont regardé d’un œil dubitatif à son lancement et qui a tout pour être une leçon historique de démocratie réinventée. Dimanche 21 juin, les 150 citoyens de la convention ont rendu leurs travaux, après plus de neuf mois de discussions riches et passionnantes.
> Lire aussi  Réviser la Constitution, autoroute à 110 km/h, plus de vrac… : les principales propositions adoptées par la convention citoyenne pour le climat
Nous l’affirmons clairement : ces propositions devront être écoutées et largement mises en œuvre, à travers les lois votées au Parlement, à travers notre mobilisation en Europe lorsque la compétence se situe à cet échelon, et avec l’organisation possible d’un référendum à choix multiples pour garantir que la majorité des Français soutienne cette ambition.
La transition écologique constitue également une formidable opportunité de repenser l’aménagement et le développement durable des territoires, avec les élus locaux et dans des formes innovantes de démocratie locale.
Le deuxième axe de ce « monde d’après » est de construire le premier plan de relance aligné avec l’accord de Paris. La France a été le premier pays européen à imposer à sa compagnie aérienne des engagements écologiques majeurs au moment de son sauvetage. Le plan automobile trace un chemin très clair pour accélérer la transition du secteur vers le véhicule électrique et hybride rechargeable. Et nous adossons cette mutation écologique à une politique industrielle renouvelée : nous construirons en France et en Europe les voitures électriques et leurs batteries qui en sont un élément clé. Nous voulons être les premiers à inventer et produire à l’échelle industrielle l’avion décarboné.
Entraîner les autres Etats
Nous souhaitons maintenant que cette ambition se déploie aussi dans la rénovation des logements, des écoles, des universités et des hôpitaux… pour relancer le secteur de la construction, fortement créateur d’emplois non délocalisables, tout en réduisant nos factures énergétiques. Ces investissements, nous pourrons les financer grâce à la mobilisation de la France pour créer un outil de solidarité européen de relance sans précédent de 750 milliards d’euros.
> Lire aussi  Crise écologique : « L’idée qu’une somme de petites actions individuelles pourrait suffire est dangereuse »
Enfin, la troisième priorité est d’entraîner les autres Etats. Nul ne l’ignore, la bataille pour le climat et pour la nature ne se gagnera vraiment que si nous agissons tous.
Les ONG environnementales européennes classent la France dans le top 3 pour son action climatique. Nous avons fait de l’écologie un élément clé de l’influence française en Europe. Et nous allons poursuivre. Notamment en continuant à transformer notre modèle agricole, dans le cadre de la politique agricole commune [PAC], autour d’un triptyque : plus de revenus pour les agriculteurs, plus de protection contre les concurrences déloyales, notamment des importations qui ne respectent pas nos règles du jeu environnementales, et plus de transition agroécologique. Grâce à notre action en Europe et dans le monde, nous contribuons à réinventer les règles de la mondialisation sans tomber dans le repli sur soi nationaliste que nous condamnerons toujours.
Tout cela dessine le chemin d’une écologie progressiste, pertinente sur le plan économique, créatrice d’emplois et de sens notamment pour notre jeunesse et juste sur le plan social, que nous plaçons au cœur de l’action de notre majorité présidentielle, en France comme en Europe.
*Liste complète des signataires <https://bit.ly/3100Rrv>
> Écouter aussi  Climat : l’Etat peut-il vraiment transformer l’économie ?
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/22/nous-voulons-aller-encore-plus-loin-et-encore-plus-vite-afin-d-agir-face-a-l-urgence-ecologique_6043679_3232.html>
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5- Tribune. « Nous appelons les grandes fortunes à la création d’une Fondation européenne de prévention des crises environnementales et sanitaires », Le Monde, 23/06/20, 06h15
Par collectif de 76 scientifiques européens

En plus de la mobilisation des Etats et de l’Union européenne, celle de grands mécènes est nécessaire pour affronter les défis tant sanitaires que liés au réchauffement climatique, souligne un collectif de 76 scientifiques européens dans une tribune au « Monde ».
Tribune. La pandémie due au SARS-CoV-2 a confronté le monde entier à une crise sanitaire sans précédent. La rapidité de sa diffusion sur toute la planète, conséquence inévitable des innombrables déplacements individuels dans une économie mondialisée, tranche avec la difficulté pour les Etats de coordonner la gestion d’une telle crise. Pire même, elle a accentué les divergences de stratégies pour y répondre, quand elle n’a pas exacerbé les rivalités géopolitiques préexistantes.
Cette pandémie a surgi alors que, depuis plusieurs années, une autre crise de grande ampleur nous est annoncée, celle due au réchauffement climatique. Cette dernière modifiera en profondeur l’habitabilité de beaucoup de zones submersibles, les modalités de production agricole donc de nutrition humaine et, sans doute, la dynamique de propagation des maladies infectieuses. Autant de situations d’urgence humanitaire et de déplacements de populations qu’il est difficile d’anticiper.
A l’heure où la Chine et les Etats-Unis s’affrontent en tentant d’imposer leurs doctrines politiques et sociales respectives, nous devons préserver le socle de solidarité sociale, de démocratie politique et le souci du bien public qui prévalent en Europe pour le plus grand bénéfice de ses citoyens. Or, par temps de crise, les inégalités sociales s’aggravent, les plus démunis étant toujours les plus touchés.
Répondre beaucoup plus rapidement à des défis imprévus
Pour affronter ces défis, chacun attend d’abord des Etats européens qu’ils assument leurs responsabilités. Mais l’Union européenne doit aussi se doter d’une capacité renforcée de gestion de crise, pour affronter convenablement les périodes chaotiques à traverser avant de retrouver une situation plus sereine. Elle doit intervenir auprès des populations et dans les régions les plus durement frappées par les crises sanitaires ou environnementales, pour qu’elles puissent bénéficier d’un puissant effort de solidarité.
L’expérience de la pandémie nous rappelle pourtant que ces décisions institutionnelles, lestées d’une administration complexe, ont un temps de réponse moins bien adapté à l’urgence en temps de crise. Il est nécessaire qu’une mobilisation issue de la société civile ait également lieu. A ce titre, l’initiative de personnes privées disposant de grandes fortunes permettrait de répondre beaucoup plus rapidement à des défis imprévus, en complément des mesures adoptées par les Etats européens et l’Union européenne.
Aux Etats-Unis, on ne compte plus les initiatives de milliardaires américains pour contribuer à la lutte contre la pandémie. Elles s’inscrivent dans une longue tradition philanthropique, qui représente 1,5 % du PIB américain. Force est de constater que cette tradition est beaucoup moins forte en Europe, où les dons ne correspondent qu’à 0,2 % du PIB, malgré un certain soutien dans le domaine social, éducatif et scientifique. Mais il faut bien dire que les initiatives des grandes fortunes européennes dans la lutte contre le SARS-CoV-2 sont restées très discrètes à ce jour.
> Lire aussi  Richard Horton, patron du « Lancet » : « Le Covid-19 montre une faillite catastrophique des gouvernements occidentaux »
Nous appelons ces grandes fortunes à une mobilisation de citoyenneté européenne pour créer ensemble une Fondation européenne de prévention des crises environnementales et sanitaires. Elle pourrait être dotée d’un capital de 20 milliards d’euros, apporté par des mécènes de chacun des 27 pays de l’Union Européenne. Il suffirait qu’une centaine d’entre eux contribue à hauteur de 200 millions d’euros pour y parvenir. Cela ne représente pas un effort excessif, quand on le compare à ce qu’ont fait Warren Buffett et Bill Gates qui, à eux deux, ont doté la Fondation Bill et Melinda Gates à hauteur de 50 milliards d’euros, soit plus de deux fois ce que nous proposons.
Se donner les moyens d’une action de grande ampleur
Ce capital, en partie consomptible, pourrait être mobilisé en période de crise aiguë, avec une réactivité incomparable, sur simple décision de son conseil des mécènes, pour intervenir dans les territoires de l’Union européenne les plus durement frappés, et ailleurs dans le monde si nécessaire.
Hors crise aiguë, le revenu annuel de la Fondation, de l’ordre de 500 millions d’euros, permettrait de soutenir, sur les avis d’un conseil scientifique indépendant, les efforts de recherche académiques sur les questions environnementales et sanitaires, et d’accompagner de petites entreprises socialement et techniquement innovantes sur des créneaux stratégiques, autant d’enjeux de prévention des crises à venir.
Fédérer les efforts de mécènes européens au sein d’une même fondation, c’est se donner les moyens d’une action de grande ampleur, à la hauteur de ce que l’Europe représente dans l’histoire, pour relever les défis environnementaux et sanitaires à venir. Cette initiative ne saurait se substituer à un engagement fort des Etats, dans le respect de la tradition européenne d’investissements publics, garant de la cohésion sociale.
Mais l’engagement européen des plus fortunés montrerait que chacun sait accompagner notre destin commun à la vraie mesure de ses moyens. Un gage de solidarité et de dynamisme social, dont nous sortirons tous renforcés.
§ Liste des signataires français : Martin Andler (mathématiques, université de Versailles-Saint-Quentin) ; Frédéric Barras (microbiologie, Institut Pasteur) ; Françoise Barré-Sinoussi (virologie, institut Pasteur, Inserm, Académie des sciences, Prix Nobel de médecine 2008) ; Daniel Cohen (sciences économiques, Ecole normale supérieure) ; Pascale Cossart (microbiologie, Institut Pasteur, Académie des sciences) ; Gérard Eberl (immunologie, Institut Pasteur) ; Alain Fischer (immunologie, Collège de France, Académie de médecine, Académie des sciences) ; Marc Fontecave (chimie, Collège de France, Académie des sciences) ; Eric Karsenti (biologie marine, laboratoire européen de biologie moléculaire, directeur scientifique de l’expédition Tara-Ocean, CNRS, Académie des sciences) ; Marc Lecuit (microbiologie, maladies infectieuses et médecine tropicale, Institut Pasteur, Hôpital Necker, université de Paris) ; Pierre Netter (génétique, Sorbonne Université) ; Lluis Quintana-Murci (génétique de l’évolution, Institut Pasteur, Collège de France, Académie des sciences) ; Miroslav Radman (génétique, fondateur du Centre méditerranéen pour les sciences de la vie, Académie des sciences, France et Croatie) ; Félix Rey (virologie, institut Pasteur, Académie des sciences) ; Philippe Sansonetti (microbiologie, institut Pasteur, Collège de France, Académie des sciences) ; Alain Tedgui (biologie vasculaire, centre de recherche cardio-vasculaire de Paris, Inserm, université de Paris) ; Robert Vautard (climatologie, institut Pierre-Simon Laplace, Guyancourt, CNRS) ; Francis-André Wollman (bioénergétique, Institut de biologie physico-chimique, CNRS, Académie des sciences) ;
§ La liste des autres signataires européens est accessible en cliquant sur ce lien <https://europe-foundation.eu/>.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/23/nous-appelons-les-grandes-fortunes-a-la-creation-d-une-fondation-europeenne-de-prevention-des-crises-environnementales-et-sanitaires_6043827_3244.html>
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6- Chronique. Etats-Unis : du « besoin urgent » de réinvention, Le Monde, 23/06/20, 06h15
Corine Lesnes (San Francisco, correspondante)

Alors que, de ce côté-ci de l’Atlantique, les 150 citoyens de la Convention pour le climat ont remis leurs propositions, Corine Lesnes, correspondante du « Monde » à San Francisco, raconte dans sa chronique comment l’Académie des arts et des sciences, créée par les Pères fondateurs, essaie de s’attaquer aux plaies de la démocratie américaine.
Chronique. Entre pandémie et manifestations antiracistes, le rapport de l’Académie américaine des arts et des sciences sur la revitalisation de la démocratie est passé largement inaperçu. Ce n’est pourtant pas tous les jours que les Américains réfléchissent à une réforme de leurs institutions. S’il est une chose dont ils sont – et restent – fiers, c’est bien de leur modèle de checks and balances, la démocratie bourgeoise et vertueuse qu’ils considèrent avoir donnée en exemple à l’humanité. Le monde ancien peut bien s’écrouler, l’internet rendre obsolète la notion de frontières, et les réseaux sociaux compliquer celle de « free speech » (liberté d’expression), la charte de 1787, conçue par un été torride à Philadelphie, plus d’un siècle et demi avant l’air conditionné, ne saurait être amendée. La Constitution est un texte sacré.
Les membres de l’American Academy of Arts and Sciences sont en quelque sorte les gardiens du temple : l’institution a été fondée en 1780, en pleine guerre d’indépendance, par John Adams, le futur successeur de George Washington à la Maison Blanche, et John Hancock, l’ambitieux révolutionnaire qui laissa une signature énorme sur la proclamation du 4 juillet 1776 afin que le roi George III n’ait même pas besoin de mettre ses lunettes pour comprendre le message, dit la légende..
> Lire aussi  « En se désolidarisant des manifestations contre le racisme, Donald Trump dégrade un peu plus l’image de son pays »
Les académiciens n’en ont pas moins bravé le tabou sur la modernisation des institutions. Après deux ans de recherches et une cinquantaine de sessions d’échange avec leurs concitoyens, leur Commission sur la pratique de la démocratie citoyenne a rendu ses conclusions le 11 juin. Les « sages » – universitaires, travailleurs sociaux, data scientists, représentants du monde de l’entreprise, des médias, des organisations de jeunesse ; démocrates comme républicains – prennent acte d’un modèle en bout de course : inégalités croissantes, polarisation politique, montée du nationalisme blanc, manque de confiance dans les institutions, alors que prospère en ligne « une culture de cynisme et de jubilation nihiliste ». S’y ajoutent cette année la pandémie, qui a déjà fait plus de 120 000 morts et la mise en lumière des injustices raciales, phénomènes qui ne font que « renforcer le besoin urgent de réinvention », a souligné le philanthrope et coprésident de la Commission Stephen Heintz.
31 recommandations
La Commission propose 31 recommandations. Augmenter le nombre d’élus à la Chambre des représentants : ils sont 435 depuis 1929 alors que la population a augmenté de 60 %. Une telle mesure rendrait le collège des grands électeurs plus représentatif, fait-elle valoir, et elle limiterait les chances de voir se reproduire le scénario de 2000 et 2016 quand ni Al Gore ni Hillary Clinton n’ont été élus alors qu’ils avaient remporté la majorité des votes au niveau national. Actuellement, souligne le rapport, la voix d’un résident du Wyoming pèse 3,7 fois plus au collège électoral que celle d’un Californien. En 1792, le vote d’un habitant du Delaware pesait 1,7 fois plus que celui d’un compatriote de Virginie, qui était l’Etat le plus peuplé.
> Lire aussi  La Cour suprême inflige un camouflet à Donald Trump sur l’immigration
Rendre le vote obligatoire (les Etats-Unis sont au 26e rang de l’Organisation de coopération et de développement économiques pour la participation). Désigner un jour férié pour les élections (actuellement un mardi, choisi en 1845 « pour ne pas interférer entre le shabbat et le marché du mercredi », rappelle le rapport).
> Lire aussi  Le mauvais exemple de la démocratie américaine
Revenir sur la désignation à vie des juges de la Cour suprême et limiter leur mandat à dix-huit ans. Une idée très débattue parmi les experts. Certains considèrent que la nomination à vie a ses vertus : les juges ne craignent pas de changer de bord. Voyez le président de la cour John Roberts, un républicain : le 18 juin, il a sauvé les « dreamers », les jeunes sans-papiers amenés aux Etats-Unis dans leur enfance par leurs parents. En 2012, il avait sauvé l’Obamacare, la réforme de la santé de Barack Obama. Dans les livres d’histoire, il apparaîtra peut-être comme celui qui a « sauvé » la République de l’autoritarisme de Donald Trump…
> Lire aussi  « Autant en emporte le vent », une contre-offensive idéologique à « La Case de l’oncle Tom »
La Commission propose encore le vote par « ranking », un mécanisme qui est censé atténuer la polarisation : non seulement les électeurs choisissent un candidat, mais ils allouent des ordres de préférences aux suivants. Utile quand aucun n’a la majorité absolue. Le découpage électoral serait confié à des commissions indépendantes plutôt que laissé aux partis, qui s’arrangent entre eux actuellement pour se répartir les électeurs, selon la pratique connue sous le nom de « gerrymandering ». Pour sauver l’information généraliste, une taxe serait instaurée sur la publicité en ligne, à l’européenne. Elle alimenterait un fonds public de financement des médias.
Une seule réforme nécessiterait un amendement à la Constitution, le Saint Graal de toute velléité de changement aux Etats-Unis (il faut les deux tiers des deux chambres et une ratification par les trois quarts des Etats) : celle sur le financement des campagnes électorales. Pour le reste, les membres de la Commission assurent que leurs propositions sont réalistes, même par ces temps de gridlock (blocage politique) à Washington. Leur horizon est 2026, pour l’anniversaire de l’indépendance de 1776. Les Etats-Unis n’auront encore que 250 ans. L’âge, veulent croire les réformateurs, de la réinvention…
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/23/etats-unis-du-besoin-urgent-de-reinvention_6043825_3232.html>
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7- Produits d'hygiène : un projet de décret encadre l'interdiction de destruction des invendus, Actu-environnement, 25/06/20, 13h18
Philippe Collet

Un projet de décret fixe le cadre de l'interdiction d'enfouissement ou d'incinération des produits d'hygiène et de puériculture. Ils devront être donnés ou recyclés, si les conditions le permettent et ne sont pas « excessives ».
Le ministère de la Transition écologique met en consultation un projet de décret relatif à l'interdiction d'élimination des produits d'hygiène et de puériculture. Les mesures proposées pour assurer le don de ces invendus non-alimentaires doivent entrer en vigueur le 1erjanvier 2022, pour les produits qui étaient déjà soumis à une responsabilité élargie du producteur (REP) avant l'adoption de loi Économe circulaire, et en 2024 pour les autres.
Pour rappel, la loi Économie circulaire de février 2020 interdit l'élimination des invendusnon-alimentaires en imposant une obligation de réemploi, réutilisation ou recyclage. Il s'agit de « mettre fin à certaines pratiques d'élimination des invendus se traduisant par l'incinération ou la mise en décharge de ces produits », rappelle le ministère, ajoutant que « cette mesure vise également à favoriser le don aux associations et aux acteurs de l'économie sociale et solidaire, notamment pour ce qui concerne les produits de première nécessité ».
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/produits-hygiene-decret-interdiction-destruction-invendus-35722.php4>
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8- Des sénateurs s’attaquent à l’impact de la pollution numérique, 20 Minutes avec agences, 25/06/20, 14h00

Gaz à effet de serre ?  « La réduction de l’empreinte carbone […] devra tout particulièrement passer par une limitation du renouvellement des terminaux, alors que la durée de vie d’un smartphone est aujourd’hui de 23 mois », expliquent les représentants
Taxe carbone européenne, TVA réduite sur les terminaux reconditionnés ou interdiction des forfaits mobiles illimités : une mission d’information au Sénat a proposé ce mercredi des premières mesures pour limiter l’impact écologique du numérique en France. Selon une étude commandée par la mission d’information, le numérique représentait en 2019 2 % du total des émissions de gaz à effet de serre en France (15 millions de tonnes équivalent CO2) et pourrait augmenter de 60 % d’ici 2040, ont indiqué les sénateurs.
Mais le chiffre étonne des experts, comme l’organisation GreenIT, qui a publié ce mardi un rapport estimant le même impact autour de 5 % en 2020 et s’interroge sur le périmètre pris en compte par les sénateurs. Les deux études s’accordent en revanche sur la source la plus importante de ces émissions : les terminaux des utilisateurs (télévisions, notamment les plus grands écrans, smartphones, ordinateurs, objets connectés), principalement lors de leur fabrication à l’étranger.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/societe/2807607-20200625-senateurs-attaquent-impact-pollution-numerique>
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9- Ecocide : la garde des sceaux ferme la porte au référendum, Le JDLE, 25/06/20
Stéphanie Senet

Proposée le 21 juin par la convention citoyenne pour le climat, la création d’un crime d’écocide ne pourra juridiquement être soumise à référendum, selon la ministre de la justice Nicole Belloubet.
Extrait : Le comité légistique de la convention citoyenne l’avait relevé, la garde des sceaux l’a confirmé. Telle qu’elle a été rédigée par les citoyens, «la création d’un crime d’écocide ne pourra être soumise à...
>> Suite à lire sur abonnement à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/ecocide-la-garde-des-sceaux-ferme-la-porte-au-referendum,107229?xtor=RSS-31>
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10- Requiem pour les enquêtes publiques (2/3), Actu-Environnement, Le blog des experts, 25/06/20
Par Gabriel Ullmann, Docteur en droit

Depuis plus de dix ans, les évolutions réglementaires restreignent le recours aux enquêtes publiques. Une tendance de fond préjudiciable selon Gabriel Ullmann. Détails dans ce second volet d'une série de trois écrits, consacrée aux enquêtes publiques.
Alors que la participation du public au processus décisionnel est présentée comme un pilier de la démocratie environnementale, et que les enquêtes publiques en sont un des fondements majeurs, ce mode de participation présentielle n'a jamais été autant menacé et, dans son sillage, les concertations préalables. Le nombre d'enquêtes publiques annuelles, en baisse constante depuis une dizaine d'années, est passé de quelque 15 000 naguère à moins de 6 000 de nos jours.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/enquete-publique-ullmann-35723.php4>
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11- 10 incertitudes qui pèsent sur la transition écologique depuis le Covid-19, Novethic, 25/06/20
Concepcion Alvarez

Le prix des énergies fossiles, la baisse des investissements dans les renouvelables, l'exode urbain ou encore la poursuite du télétravail.... De nombreuses incertitudes liées au Coronavirus, mises en avant par le cabinet Enerdata, pèsent sur la transition écologique alors que les plans de relance des États peuvent jouer un rôle clé pour construire une société bas-carbone plus résiliente.
1) Des énergies fossiles bon marché
La baisse du prix des énergies fossiles pourrait avoir comme conséquence une hausse de leur usage au détriment des renouvelables. En Chine, par exemple, les indicateurs montrent déjà une progression du charbon. C’est pourquoi, l’AIE et l’OCDE appellent les gouvernements à profiter de ces prix bas pour supprimer les soutiens aux énergies fossiles sans que cela ne pèse sur les budgets des ménages.
2) La voiture ressort du garage
Dans son premier bilan du déconfinement, publié le 9 juin, Airparif révélait que la pollution de l’air liée au trafic routier avait retrouvé des niveaux très élevés, jusqu'à atteindre 80 % des émissions observées avant le confinement. Une autre étude, réalisée par le Centre de recherche sur l’énergie et la qualité de l’air (CREA) confirme qu'avec la levée du confinement les concentrations en dioxyde d’azote (NO2) ont plus que doublé par rapport à la moyenne des trente jours de confinement où elles étaient les plus basses. Paris est ainsi la métropole européenne où le rebond a été le plus important. 
>> Suite à lire à
<https://www.novethic.fr/actualite/energie/transition-energetique/isr-rse/post-covid-19-les-10-incertitudes-qui-pesent-sur-la-transition-ecologique-148669.html>
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12- 5G : le gouvernement écarte l’idée d’un moratoire, Le JDLE, 26/06/20, 18h07
Romain Loury

La 5G, premier reniement gouvernemental de la Convention citoyenne pour le climat ? Plusieurs associations, réticentes envers cette nouvelle technologie, l’affirment à l’issue d’une rencontre avec le gouvernement. Celui-ci maintient son calendrier d’attribution des fréquences et de déploiement, malgré les demandes de moratoire.
Extrait : Fin 2019, le gouvernement a lancé la procédure d’attribution de la bande comprise entre 3,4 et 3,8 Gigahertz (GHz), considérée comme la ‘bande cœur’ de la 5G. Si cette procédure était initialement prévue au printemps, la...
>> Suite à lire sur abonnement à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/5g-le-gouvernement-ecarte-l-idee-d-un-moratoire,107279?xtor=RSS-31>
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13- Chronique. Dominique Méda : « Rebâtir notre économie sans contraindre nos concitoyens à passer par la case chômage », Le Monde, 27/06/20, 05h00
Dominique Méda, professeure de sociologie, directrice de l’Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales, Université Paris Dauphine - PSL

La convention citoyenne pour le climat ayant fait apparaître de nombreux gisements d’emplois dans le domaine de la relance verte, il est urgent de passer aux travaux pratiques, plaide la sociologue dans sa chronique.
Chronique. Le 14 juin dernier, le Président de la République annonçait solennellement : « Il nous faut aussi créer les emplois de demain par la reconstruction écologique qui réconcilie production et climat », promettant de détailler au début du mois de juillet le nouveau chemin proposé. Entre-temps, les 150 citoyens réunis dans la convention citoyenne pour le climat ont rendu leurs propositions, qui sont autant de précieuses balises. Rédigées dans un langage extrêmement clair, passées au tamis des expériences personnelles de chaque citoyen, et issues d’un savant dosage entre apports des experts et délibérations collectives (l’alchimie en sera analysée par la trentaine de chercheurs observateurs de la convention – dont je fais partie), ces mesures donnent en effet les clés d’une transition écologique concrète combinant relance verte et nouvelles pratiques de sobriété.
> Lire aussi  Réviser la Constitution, autoroute à 110 km/h, plus de vrac… : les principales propositions adoptées par la convention citoyenne pour le climat
Certes, des milliards ont déjà été versés ou programmés pour soutenir notre économie frappée de plein fouet par la crise liée au Covid-19, certes il est urgent de soutenir les entreprises et les emplois qui risquent de disparaître massivement, mais nous ne devons pas pour autant le faire de façon aveugle, comme l’a rappelé notamment le Haut Conseil pour le climat. Ce dernier a en effet publié un rapport spécial au mois d’avril, destiné à rappeler que la crise sanitaire est sans doute une crise endogène – c’est-à-dire provoquée non pas par la colère des dieux, mais par la démesure des humains – et à conjurer le gouvernement de ne pas recommencer les mêmes erreurs qu’en 2008, c’est-à-dire de ne pas s’engager dans une relance « brune », qui aggraverait la situation climatique, mais au contraire dans une relance verte, qui nous permettrait d’engranger de nombreux bénéfices, notamment en termes de santé.
Opportunité historique
Parmi les mesures proposées par la convention citoyenne pour le climat, nombreuses sont en effet celles qui auront une action déterminante en matière de santé : développer les autres modes de transport que la voiture individuelle, interdire les centres-villes aux véhicules les plus émetteurs de gaz à effet de serre, réduire la circulation des poids lourds devrait permettre de diminuer drastiquement la pollution de l’air, qui fait chaque année 48 000 morts, c’est-à-dire plus que le Covid ; mais également lutter contre la malbouffe, et donc s’attaquer résolument à ses comorbidités (obésité, diabète, hypertension…) dont on a constaté le caractère fatal pendant la crise sanitaire. On dispose donc bien d’un ensemble d’outils permettant de renforcer la résilience de la société et de satisfaire les aspirations prioritaires de nos concitoyens.
> Lire aussi  Les trente propositions des députés LRM à Emmanuel Macron pour « l’après »
La relance verte permettrait d’obtenir un triple bénéfice : en termes écologiques (adoucir, repousser voire nous éviter les pires manifestations du changement climatique et de la disparition de la biodiversité, tout en se préparant du mieux possible à leur irruption) ; en termes de santé, en renforçant notre capacité à résister aux crises sanitaires – qu’elles soient associées ou non à la crise écologique ; et en termes économiques, en soutenant l’activité productive de manière sélective – notamment en conditionnant les aides d’Etat à des engagements écologiques.
La nécessité d’un investissement public supplémentaire de 20 milliards d’euros par an pendant dix ans, déjà évoquée avant la crise du Covid-19, est donc plus évidente que jamais, mais la crise que nous traversons constitue de surcroît une opportunité historique pour engager une véritable « reconversion écologique », terme que j’emploie depuis plus de dix ans pour souligner à la fois le caractère radical du changement à mettre en œuvre, mais aussi pour en rappeler la proximité avec les douloureuses reconversions industrielles que nous avons connues.
Economie sous perfusion
Il s’agit en effet de rebâtir toute notre économie sans contraindre des millions de nos concitoyens à passer par la case chômage. C’est en ce moment, sur le terrain de notre économie dévastée et en attente de perfusion, que nous devons être capables d’organiser le sauvetage et les transferts d’emplois des entreprises et des secteurs condamnés vers les secteurs que la relance verte va soutenir. La rénovation thermique des bâtiments rendue obligatoire, le renforcement des infrastructures de transport, l’agriculture biologique, les nouvelles filières de recyclage et de réparation prévus par la convention sont autant de gisements d’emplois.
> Lire aussi  Aéronautique : « La transition écologique impose une profonde transformation de notre industrie »
Encore devrons-nous être capables de les déployer. Or nous disposons aujourd’hui de trop peu de connaissances, de trop peu d’outils. Quelles sont les compétences à déployer, et dans quels secteurs ? Comment déployer ceux dont nous avons absolument besoin ? Quels sont les dispositifs de formation qui font encore défaut ? Quels sont les emplois qui nécessitent un soutien public et ceux qui n’en nécessitent pas ? Faut-il mettre en place un « revenu de transition » ou des dispositifs équivalents au « contrat d’activité » proposé il y a vingt-cinq ans par le Commissariat général au plan dans son rapport « Le travail dans vingt ans » ? La nouvelle édition de la Prospective des métiers et des qualifications (la dernière date de 2015) pourrait utilement distinguer différents scénarios et différentes temporalités pour guider les choix publics.
> Lire l’éditorial du « Monde » : Traiter de concert urgence climatique et urgence sociale
Sur plusieurs de ces questions, un rapport très précis a été rendu en février 2019 par Laurence Parisot, l’ancienne présidente du Medef, pour préparer le Plan de programmation des emplois et des compétences prévu par la loi du 17 août 2015 relative à la transition écologique pour la croissance verte. Le chemin est clair. Le plus urgent est désormais de passer aux travaux pratiques.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/27/dominique-meda-rebatir-notre-economie-sans-contraindre-nos-concitoyens-a-passer-par-la-case-chomage_6044360_3232.html>
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14- Réseaux sociaux : Coca Cola et Unilever suspendent leurs pubs, La Liberté, 27/06/20

Coca Cola, l'une des marques les plus connues du monde, a annoncé vendredi qu'elle suspendait pendant au moins 30 jours toute promotion sur tous les réseaux sociaux, parce qu'"il n'y a pas de place pour le racisme". Unilever a fait une annonce similaire.
"Il n'y a pas de place pour le racisme dans le monde et il n'y a pas de place pour le racisme sur les réseaux sociaux", a dit James Quincey, le PDG du géant mondial, dans un très bref communiqué.
Il a exigé des réseaux sociaux -que d'autres marques ont décidé de boycotter pour les forcer à faire davantage pour supprimer les contenus haineux- qu'ils fassent preuve de plus de "transparence et de responsabilité".
Coca-Cola va mettre à profit sa pause pour "faire le point sur (ses) stratégies publicitaires et voir si des révisions sont nécessaires", a expliqué M. Quincey.
>> Suite à lire à : 
<https://www.laliberte.ch/news-agence/detail/unilever-suspend-ses-pubs-sur-facebook-et-twitter-aux-etats-unis/568254>
Sur le même sujet : 
> Sous pression, Facebook annonce un durcissement de sa politique de modération <https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/06/26/unilever-suspend-ses-publicites-sur-facebook-twitter-et-instagram-aux-etats-unis_6044346_4408996.html>, Le Monde avec AFP, 27/06/20, 12h23
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15- Tribune. Marie Toussaint : « Assez de tergiversations, il faut un référendum pour interdire enfin l’écocide », Le Monde, 29/06/20, 05h56
Marie Toussaint, Députée européenne Europe Ecologie-Les Verts

La convention citoyenne pour le climat a approuvé à 99,3 % la reconnaissance de l’écocide, un crime évoqué depuis les années 1950, et préconise son adoption par référendum. La députée européenne écologiste estime, dans une tribune au « Monde », que cette demande doit être entendue.
Tribune. Tous les signaux écologiques sont au rouge et ils deviennent même incandescents. Le climat se réchauffe de plus en plus vite ; de récentes révélations des chercheurs du centre de renommée internationale Stockholm Resilient Center montrent que le rôle des nuages sur le changement climatique avait été sous-estimé et que l’objectif de 1,5 °C pourtant mentionné par l’accord de Paris est d’ores et déjà hors de portée. Les limites planétaires sont en grande partie dépassées, la biodiversité est menacée, la déforestation continue à nous rendre plus vulnérables aux pandémies zoonotiques comme celle du Covid-19 que nous venons de vivre.
> Lire aussi la tribune de Marta Torre-Schaub : Crime d’écocide : « La priorité serait plutôt d’appliquer le droit de l’environnement déjà existant »
Ce dont nous avons besoin s’apparente à une révolution. Parce que l’humanité n’a jamais connu de risque aussi grave que la mise en danger de l’habitabilité de la Terre. Notre survie est engagée. Ceux qui exploitent sans limites les ressources naturelles et détruisent les écosystèmes portent atteinte aux droits des 7 milliards d’êtres humains peuplant aujourd’hui la planète comme à ceux des générations futures.
Les zélés laudateurs du statu quo
Il est temps de changer de modèle économique. Il est temps d’engager d’autres politiques publiques que celles qui nous conduisent à notre perte. Il est temps d’engager un basculement civilisationnel. Tout l’enjeu de la convention citoyenne pour le climat qui s’achève résidait dans notre capacité à réaliser cet objectif. Le travail des 150 membres de cette convention fut remarquable, y compris en termes légistiques. Ils ont jugé, à leur immense majorité, que la reconnaissance de l’écocide serait déterminante dans l’atteinte de nos objectifs climatiques. En l’occurrence, ils ont affirmé que la destruction de la planète ne pouvait plus rester impunie ; qu’il fallait prévenir, tout autant que punir, les actes qui mettent en danger la sûreté de la planète pour l’humanité.
> Lire aussi  Réviser la Constitution, autoroute à 110 km/h, plus de vrac… : les principales propositions adoptées par la convention citoyenne pour le climat
A peine la convention citoyenne est-elle achevée que l’on entend déjà les voix des zélés laudateurs du statu quo expliquer pourquoi reconnaître les écocides est une mauvaise idée.
« Précipitation », disent-ils. Mais quelle précipitation ? L’écocide est un crime évoqué depuis les années 1950, discuté par les juristes de la commission juridique des Nations unies depuis les années 1970, dénoncé en 1972 lors de l’ouverture de la première conférence internationale sur l’environnement, la conférence de Stockholm, par le premier ministre suédois Olof Palme, faisant alors référence à l’utilisation de l’agent orange au Vietnam.
> Lire aussi  « Ce que nous avons vécu est une véritable prise de conscience de l’urgence climatique »
« Manque de précision », ajoutent-ils, alors qu’ils avaient tout le loisir, ces derniers mois, de répondre à une aspiration citoyenne qui n’a pas émergé dimanche 21 juin, mais qui agite depuis plusieurs années le mouvement social en France et à l’étranger. Emmanuel Macron lui-même a prononcé le terme d’écocide à plusieurs reprises, notamment en août 2019, en réaction aux méga-feux qui détruisaient l’un des poumons de la planète : la forêt amazonienne.
> Lire aussi  « Fiers » du travail accompli, les citoyens de la convention pour le climat adoptent leur rapport final
La majorité présidentielle a pourtant rejeté par deux fois la reconnaissance de l’écocide : en mai 2019 au Sénat, en décembre 2019 à l’Assemblée nationale.
Avec d’autres juristes comme Valérie Cabanes, nous nous battons depuis des années pour que le droit français et le droit international reconnaissent les écocides. Partout où nous intervenons, cette proposition recueille un large assentiment. Il nous apparaît que nos Assemblées, sur ce point, ne représentent pas la sensibilité du pays.
Sur un sujet aussi déterminant pour notre avenir, pour lever les verrous, pour faire reculer l’influence des lobbies, nous croyons à la force de l’intelligence collective de notre peuple. Les 150 de la convention citoyenne pour le climat, qui ont voté à 99,3 % pour la reconnaissance de l’écocide, demandent son adoption par référendum. Cette demande doit être entendue.
Redonner sens à l’universalisme écologique
La France est une nation citoyenne, qui n’est jamais aussi pleinement elle-même que quand elle porte des idées qui engagent le destin du monde. A celles et ceux qui parlent de redonner sens à l’universalisme, je réponds : banco ! Il est temps de donner un nouvel élan à notre République en embrassant résolument l’universalisme écologique. Un référendum portant notamment sur cette question des écocides serait l’occasion d’un large débat sur les liens entre le contrat social et le contrat naturel et le moyen de construire un chemin commun vers la transition écologique.
> Lire aussi  La convention citoyenne pour le climat souhaite un référendum sur la Constitution et le crime d’« écocide »
Pour toutes ces raisons, nous demandons un référendum. En 2020, après plus de cinquante ans de tergiversations, il est temps d’inscrire dans le droit la condamnation de l’écocide, ce grave crime qui met en danger l’habitabilité de la Terre, et de garantir le droit de l’ensemble des êtres humains à un environnement sain, un climat stable et des écosystèmes permettant notre survie collective. Ce dont la planète a besoin, un référendum le rendra enfin possible.
§ Marie Toussaint est députée européenne élue sur la liste Europe Ecologie-Les Verts, juriste à l’origine de l’action en justice contre l’Etat français, connue sous le nom de « L’affaire du siècle ».
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/29/marie-toussaint-assez-de-tergiversations-il-faut-un-referendum-pour-interdire-enfin-l-ecocide_6044489_3232.html>
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16- Tribune. Crime d’écocide : « La priorité serait plutôt d’appliquer le droit de l’environnement déjà existant », Le Monde, 29/06/20, 06h00
Marta Torre-Schaub, juriste spécialiste du droit de l’environnement, directrice de recherche au CNRS, membre de l’Institut de sciences juridique et philosophique de l’université Sorbonne-Paris-I et directrice du GDR ClimaLex

Proposée par la convention citoyenne pour le climat, l’introduction de cette nouvelle infraction risque d’être inefficace, estime la juriste Marta Torre-Schaub dans une tribune au « Monde ».
Tribune. La convention citoyenne pour le climat s’était donné comme objectif de transformer la société en profondeur. Elle a ainsi produit 150 propositions, qui représentent un travail remarquable et novateur méritant d’être salué. L’inscription d’un « crime d’écocide » dans notre code pénal compte parmi les mesures phares. Cette initiative, si elle présente un intérêt intellectuel indéniable, n’en pose pas moins de sérieuses questions.
Arrêtons-nous d’abord sur l’intérêt d’une telle innovation. Le crime d’écocide est porteur d’une forte valeur symbolique par le parallèle avec le crime contre l’humanité qu’est le génocide. Il peut avoir, de fait, un effet politique fort et permettre sans doute d’exercer une action dissuasive auprès d’acteurs peu scrupuleux à l’égard de notre environnement. Dans l’arène internationale, il peut probablement conduire, à terme, la France à porter devant la Cour pénale internationale le projet d’inclure le crime d’écocide dans le statut de Rome.
> Lire aussi notre archive de 2017 : L’écocide, un concept-clé pour protéger la nature
Cette proposition pose néanmoins plusieurs questions de forme et de fond. Une partie de celles portant sur la forme – la consultation par voie de référendum – a été écartée pour des raisons constitutionnelles. Il reste néanmoins de nombreuses inconnues. Par quelles voies la proposition de loi peut-elle revenir devant le Parlement, alors qu’elle a déjà été rejetée à deux reprises par le Sénat et l’Assemblée nationale ? De plus, le président de la République s’est engagé à reprendre les propositions « sans filtre », mais la traduction normative qui pourrait leur être donnée, y compris par le pouvoir législatif, n’est définie nulle part.
Problèmes de définition
Parmi les questions portant sur le fond, certaines concernent la définition même de ce nouveau crime, qui, selon les citoyens de la convention, doit être constitué par « toute action ayant causé un dommage écologique grave en participant au dépassement manifeste et non négligeable des limites planétaires, commise en connaissance des conséquences qui allaient en résulter et qui ne pouvaient être ignorées ».
Il n’est pas certain que la formule retenue au final soit celle que la convention a publiée. En effet, le comité d’experts chargé de préciser les propositions a fait trois contre-propositions sensiblement différentes. L’idée centrale reste la même : il s’agit de pouvoir faire comparaître devant la justice pénale l’auteur ou les auteurs du crime de « dépassement des limites planétaires », afin que des magistrats déterminent si les limites ont été dépassées et si les agissements en cause constituent un crime d’écocide.
> Lire aussi la tribune de Marie Toussaint : « Assez de tergiversations, il faut un référendum pour interdire enfin l’écocide »
Mais comment définir un tel « dépassement » et qui peut déterminer ces fameuses « limites » ? La notion de « limites planétaires » n’existe pas encore dans notre système de droit. Elle doit être consacrée en amont si l’on veut que le crime d’écocide ait un contenu référent. La création de ce crime va donc de pair avec la mise en place, proposée par la convention, d’une nouvelle institution : la Haute Autorité des limites planétaires, chargée de fixer les seuils auxquels devront se référer les juges.
Outre le fait qu’il peut apparaître problématique que les critères déterminant le dépassement de ces limites soient fixés par une autorité qui n’existe pas encore, il n’est pas certain que la nouvelle institution puisse s’articuler aisément à celles qui existent déjà. Le Haut Conseil pour le climat, le Conseil national de la transition écologique et l’Office français de la biodiversité, ont en effet déjà en partie pour fonctions de définir lesdites « limites planétaires ».
Des mécanismes existent
Un autre obstacle réside dans l’évaluation précise des faits afin de pouvoir déterminer s’ils sont « intentionnels », « graves », « répétés » et « commis en connaissance » de cause. Autant d’éléments subjectifs que les juges devront examiner pour déterminer si certains individus doivent être incriminés. Or l’appareil judiciaire actuel n’est guère adapté à cette nouvelle figure.
> Lire aussi  « Intelligence collective », « manque d’audace »… Réactions mitigées aux propositions de la convention citoyenne pour le climat
Et l’on peut s’interroger sur la capacité du droit de la procédure pénale à présenter suffisamment de souplesse pour que la preuve de l’intentionnalité ou de la connaissance du dépassement des limites planétaires soit rapportée par les victimes au procès. Sans compter les moyens économiques nécessaires à de telles procédures.
Par ailleurs, la création d’une nouvelle catégorie pénale de crime commis contre l’environnement ne peut être efficace que dans la mesure où elle s’articule de manière cohérente au droit déjà existant. En effet, des mécanismes de pénalisation et de responsabilisation des atteintes à l’intégrité des écosystèmes et de l’environnement existent déjà.
Le problème réside dans la difficulté de leur application effective, et dans l’absence de réel accès à la justice en matière environnementale et de capacité pour la société civile à rendre opérationnels les droits à un environnement sain. La véritable question à poser est donc celle de l’effectivité. La création d’un tel crime peut-elle améliorer notre système de justice environnementale ou bien augmenter ses difficultés ?
Articuler les procédures
Pour l’heure, la priorité serait plutôt d’appliquer le droit de l’environnement déjà existant, en établissant son « intégrité » et surtout sa « non-régression », principe auquel il est essentiel de donner une valeur constitutionnelle de manière urgente. Il s’agit aussi d’allouer plus de moyens à nos tribunaux et de faciliter l’accès de nos concitoyens à la justice pour l’environnement.
Le crime d’écocide peut être considéré comme le pendant « pénal » du « préjudice écologique pur », déjà inscrit dans le code civil, et dont la définition est « une atteinte non négligeable aux éléments ou aux fonctions des écosystèmes ». Il apparaît important d’articuler les deux procédures et d’œuvrer à ce que le « préjudice écologique pur » soit davantage reconnu par nos tribunaux.
> Lire aussi  « Fiers » du travail accompli, les citoyens de la convention pour le climat adoptent leur rapport final
Il existe en effet peu de contentieux mobilisant cette responsabilité écologique intégrale. Celui de « L’affaire du siècle » pourrait constituer une grande première si les juges reconnaissent l’existence d’un tel préjudice écologique pour des faits tenant au changement climatique. Si tel est le cas, on peut se demander s’il est vraiment nécessaire d’ajouter le crime d’écocide à notre système juridique.
§ Marta Torre-Schaub est une juriste spécialiste du droit de l’environnement. Elle est directrice de recherche au CNRS, membre de l’Institut de sciences juridique et philosophique de l’université Sorbonne-Paris-I et directrice du GDR ClimaLex.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/29/crime-d-ecocide-la-priorite-serait-plutot-d-appliquer-le-droit-de-l-environnement-deja-existant_6044499_3232.html>
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17- Interview.  Corinne Lepage : "Ce dont on a réellement besoin, c’est d’un droit pénal de l’environnement fort », France Inter, 29/06/20, 06h08
Propos recueillis par Emmanuel Leclère

L'ancienne ministre de l'Environnement défend l'idée d'un "droit pénal de l’environnement", qui punirait notamment par "de la prison ferme" les atteintes graves à la nature et aux écosystèmes.
Quatre questions à Corinne Lepage, avocate et ancienne ministre de l’environnement.
France Inter : Que pensez-vous de la position adoptée mercredi dernier de la garde des sceaux, Nicole Belloubet, qui a écarté un référendum sur l'écocide ?
Corinne Lepage : "Je ne suis pas très étonnée de la position de la garde des sceaux, puisqu’il y a déjà eu un projet [de loi] déposé au Sénat qui a été retoqué et ce, à la demande du gouvernement. Il faut comprendre que ce n’est pas simple parce que l’écocide est un crime au niveau international : quand vous voyez la déforestation massive de Bolsonaro au Brésil ou la mise sur le marché de produits toxiques, ça concerne toute l’humanité et on est à chaque fois en face d’un écocide. Au niveau national, c’est plus délicat à définir. D’autant plus que la notion de crime contre l’environnement existe déjà dans notre code pénal.
>> Suite à lire à :
<https://www.franceinter.fr/corinne-lepage-ce-dont-on-a-reellement-besoin-c-est-d-un-droit-penal-de-l-environnement-fort>
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18- Tribune. Trois escales pour réfléchir le monde à venir, Le Monde, 29/06/20, 16h39 
Par Raphaël Grandeau, Ancien élève de l’Ecole des Mines de Paris

A l’occasion des Rencontres économiques Aix En Seine, du 3 au 5 juillet, « Le Monde » publie le texte de Raphaël Grandeau (26 ans), lauréat de l’opération « La Parole aux 18-28 » organisée dans le cadre de cet événement.
Tribune. A l’heure où le Vieux Continent rouvre timidement ses frontières, où la complexité des travaux scientifiques se noie sous les paroles de guides d’opinion, et où nous redécouvrons la signification du biopouvoir de Michel Foucault, je vous propose de partir ensemble pour un voyage en trois escales. Agriculture, énergie, mobilité - chaque escale est une expérience, pour nourrir des réflexions sur le monde à venir.
Première escale : Hiscahoco, en Bolivie. Pour y parvenir, il faut d’abord atteindre La Paz, nichée à 3 500 mètres d’altitude. Prendre un bus à la volée, marcher dans la broussaille poussiéreuse, pour enfin apercevoir quelques maisons de terre cuite. A l’été 2018, je rejoins les paysans boliviens Wilmer, Lydia, et leurs cinq enfants. L’objectif est de construire une serre agricole, une idée mûrie avec cette famille que j’avais rencontrée deux ans auparavant. Sur l’altiplano, les conditions sont rudes : récolte de l’orge à la serpe, patates déshydratées à chaque repas.
Impliquer les paysans dans la conception et la construction de la serre a garanti la pérennité de son usage, un aspect clef si l’on veut réussir un projet d’aide au développement. Un an plus tard, la famille a donné des nouvelles : la serre abrite aujourd’hui essentiellement des salades. La serre semble donc être utilisée, mais l’alimentation de la famille s’est-elle vraiment diversifiée ? Les salades sont-elles partagées avec d’autres familles ? Le fils aîné, m’apprend-on, passe désormais ses vacances dans la banlieue tentaculaire de La Paz. Il y vend des sandales asiatiques importées via le Pérou. Se dessine en filigrane une dynamique qui nous dépasse un peu. Et nous interroge : quels échanges et quelles solidarités entre Etats et territoires souhaitons-nous, notamment en termes d’agriculture ?
> Lire aussi  « Nous voulons aller encore plus loin et encore plus vite afin d’agir face à l’urgence écologique »
L’agriculture andine est symptomatique. Dans les quartiers branchés des capitales occidentales, le quinoa colonise les assiettes. Avec un prix triplé entre 2008 et 2012, la graine des Andes traverse aisément les frontières (State of the art report on quinoa around the world, Food and Agriculture Organisation, 2013). L’exportation s’est substituée à la consommation locale, et la Bolivie importe en revanche massivement du riz asiatique et du blé argentin. Les flux de céréales s’entrecroisent. Au risque de créer un choc économique ?
La notion d’énergie est clef
Et en Europe ? Le confinement nous a recentré sur l’essentiel : une agriculture plus régionale serait-elle pertinente ? De quelle indépendance alimentaire sommes-nous capables ? Pour esquisser le modèle agricole de demain, nous pouvons commencer par participer au débat public en cours sur le plan stratégique national de la Politique agricole commune.
Deuxième escale : Lostanges, hameau corrézien, loin des Andes boliviennes. Le ronronnement régulier du pédalier se mêle au vent léger d’un soir d’été. Lostanges est le premier opus d’un projet « cinématique » initié en 2019 avec quatre amis. Le principe ? Réaliser des projections de courts-métrages à ciel ouvert, à la force des mollets. L’énergie requise pour la projection est récupérée d’un spectateur qui pédale.
Chaque séance démarre ainsi : combien de cyclistes par jour faudrait-il, pour un Français moyen, afin de couvrir ses besoins en énergie ? Environ une centaine. Face aux enjeux climatiques que nous devons relever, la notion d’énergie est clef.
Réduire nos émissions de gaz à effet de serre signifie en effet mieux maîtriser notre consommation d’énergie. Alors que faire ? Le kit de projection « cinématique » peut nous inspirer : il matérialise simultanément la production et la consommation d’énergie. Ces deux leviers sont donc à activer — au-delà du thème traditionnel de la production d’énergie décarbonée, il nous appartient de modifier nos usages pour réduire notre consommation. Par exemple, rénover thermiquement les bâtiments pour moins chauffer. Explorons toutes les pistes possibles : plutôt que de déplorer l’utilisation de la voiture individuelle, comment inventer le véhicule pesant 100 kg ? Comment réduire la distance domicile travail ? Au lieu de blâmer la génération « Petite Poucette » chère à Michel Serres, qui, d’un coup de tablette, part en villégiature sous le soleil de Phuket, demandons-nous : comment valoriser les territoires proches pour les rendre agréables à vivre… et à visiter ?
Les enjeux de la mobilité
Troisième escale : Bobigny. Habitations géométriques. Klaxons frénétiques. Je rejoins un tournoi sportif organisé par une association d’aide à l’insertion professionnelle. L’association forme les jeunes au sport, bâtit avec eux un lien de confiance, et facilite notamment leur recherche de stage. Les formateurs le confirment : les jeunes ont du mal à quitter leur quartier, à prendre les transports pour aller dans la ville voisine ; un événement comme la pandémie les encouragent, paradoxalement, à être plus autonomes.
A l’heure où la mobilité sociale repose sur la mobilité géographique, où les sédentaires les plus précaires – les « hommes inutiles » que décrit Pierre-Noël Giraud – restent pris au piège d’un duo pauvreté et inégalités, envisageons des pistes de progrès. Le sport, tel qu’il est porté par cette association, peut certes transgresser les barrières sociales. Mais comment mieux orienter l’aménagement de nos villes, par exemple à travers les plans locaux d’urbanisme, pour permettre une meilleure mobilité ? L’ascenseur social n’est pas seulement l’affaire de l’éducation nationale ou de redistributions fiscales.
Agriculture, énergie, mobilité… Les trois projets montrent qu’il est possible, à petite échelle, d’avoir un impact, tout en maintenant une vision de long terme.
Et vous, quelle sera votre quatrième escale ?
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Les Rencontres économiques d’Aix en Seine : « Agir face aux dérèglements du monde »
Du 3 au 5 juillet, 300 acteurs du monde académique, politique, économique et social seront réunis pour des débats 100 % en ligne autour du thème « Agir face aux dérèglements du monde – On va s’en sortir ! ». L’objectif est d’imaginer l’avenir de la société française et européenne alors qu’une crise économique et sociale majeure se profile en France et dans le monde du fait de la pandémie de coronavirus. Le public, connecté en ligne, pourra suivre l’événement en direct sur lesrencontreseconomiques.fr et interroger les intervenants. 120 jeunes âgés de 18 à 28 ans sélectionnés à l’issue du concours « La parole aux 18-28 », seront les invités des Rencontres économiques. Avec associations et syndicats, ces jeunes livreront leurs propositions lors d’une déclaration finale à l’issue de l’événement.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/29/trois-escales-pour-reflechir-le-monde-a-venir_6044593_3232.html>
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19- Tribune. « Pour une école plus résiliente face aux risques sanitaires et environnementaux », Le Monde de l’éducation, 29/06/20, 18h30
Par Collectif*

Alors que la crise sanitaire a selon eux « mis en évidence l’inadaptation du bâti et de l’environnement scolaire », des responsables associatifs demandent, dans une tribune au « Monde », la tenue d’« états généraux de l’environnement scolaire ».
Tribune. Durement ébranlée par la crise due au Covid-19, l’école doit devenir plus résiliente face aux risques sanitaires et environnementaux pour accueillir tous les élèves dans des conditions satisfaisantes et leur offrir un environnement sain, qui corresponde à leurs besoins. Pendant les deux mois de confinement, l’école ne s’est faite qu’à distance, creusant les inégalités malgré l’engagement des personnels éducatifs.
Puis, quand la reprise scolaire a été annoncée, les règles du protocole sanitaire et l’exiguïté des locaux, conçus pour offrir 2,40 mètres carrés à chaque élève, n’ont permis qu’à une minorité d’enfants de retourner en classe. Au 4 juin, seuls un quart des écoliers et un cinquième des collégiens avaient pu le faire, et souvent à un rythme très partiel. Le protocole sanitaire a donc dû être remanié et allégé en urgence pour rendre possible la scolarisation de tous les enfants.
« Ecole caserne »
La crise n’a fait que révéler la saturation des classes et mis en évidence l’inadaptation du bâti et de l’environnement scolaire, sur le plan sanitaire mais aussi pour le bien-être et les apprentissages des élèves.
Souvent hérités des modèles de « l’école caserne » ou de l’architecture « Pailleron », les établissements scolaires ne prennent pas suffisamment en compte la dimension pédagogique de l’espace extérieur. Au retour du confinement, plusieurs pays ont recommandé de développer les classes dehors (notamment le Danemark et la Belgique) parce que dehors l’air est moins confiné, le virus moins dangereux et l’espace ouvert libère des contraintes. Enseigner à l’extérieur est vu désormais comme une solution « pertinente » par la rectrice de l’académie de Poitiers et cela est d’ailleurs une « possibilité encouragée » dans le protocole sanitaire publié le 18 juin. Alors donnons-nous les moyens de développer ce modèle pour tous. Quand l’école en plein air n’est pas possible, en milieu urbain par exemple, débitumons et végétalisons les cours et les abords des établissements scolaires, pour permettre à la jeunesse de se reconnecter à la nature.
> Lire aussi  Coronavirus : les activités de plein air plébiscitées par les Français
Par ailleurs, l’air extérieur, même aux abords des écoles, reste pollué. L’étude réalisée par l’association Respire montre que 464 établissements dépassent les valeurs légales pour le monoxyde d’azote (NO2) en Ile-de-France ; 100 % des établissements de Paris et de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) dépassent les seuils de particules fines (PM2,5) recommandés par l’Organisation mondiale de la santé. En zone urbaine, cette pollution provient essentiellement du trafic routier, qu’il faut donc diminuer, en particulier aux abords des établissements.
La crise due au Covid a montré combien ces abords étaient négligés, avec des trottoirs étroits et souvent tellement encombrés qu’ils ne permettent ni le respect des distances de sécurité sanitaire pour les parents ni un accès confortable et sécurisé aux écoles. C’est pourquoi il faut apaiser l’entrée des établissements, en créant un parvis piétonnisé et convivial autour de l’entrée. Cela de manière participative, car les parents doivent avoir leur mot à dire dans la transformation à venir des écoles. Dans les zones rurales, des champs traités aux pesticides jouxtent les écoles…
Un « new deal » du bâti scolaire
L’état du bâti scolaire met aussi en danger la santé des élèves et des personnels. Selon Santé publique France, au moins vingt agents et enseignants de l’éducation nationale développent chaque année un cancer incurable en raison d’une exposition à l’amiante sur leur lieu de travail. Plusieurs rapports ont récemment montré que nos établissements scolaires contiennent encore énormément d’amiante et que la législation en vigueur est très mal appliquée : 46 % des écoles primaires ne possèdent pas de dossier technique amiante (DTA) et 22 % des écoles diagnostiquées contiennent des matériaux amiantés dégradés. Comment est-il encore possible d’accepter une telle mise en danger des personnels et des élèves ?
> Lire aussi  Amiante : la loi très mal appliquée dans les écoles
Après ces deux mois de confinement suivis d’une reprise scolaire très partielle, il devient urgent de repenser globalement notre modèle et d’exiger la tenue d’états généraux de l’environnement scolaire. Finançons un véritable « new deal » pour diagnostiquer et réhabiliter les établissements d’enseignement. Les collectivités locales ne peuvent assurer à elles seules tous les investissements nécessaires.
Sortir du confinement doit être l’occasion de sortir de la classe, mais aussi de transformer profondément l’école de demain pour la rendre plus résiliente. Développons le modèle de l’école en plein air, ensauvageons les espaces extérieurs pour réduire l’effet des canicules et favoriser l’épanouissement des élèves. Il est urgent de réfléchir au sens que nous donnons à l’éducation devant les crises annoncées, qui nous ont saisis pour le moment dans une impréparation extrême. Les élèves doivent recevoir une formation plus adaptée à l’époque que nous vivons. Réclamons des mesures pour rendre l’école plus respectueuse de son environnement et plus ouverte sur la nature, parce que les élèves sont aussi des enfants et des jeunes adultes, qui ont besoin d’être en contact avec le vivant, de s’émerveiller pour grandir et préparer le monde à venir. Transformons l’école pour qu’elle ne mette pas en danger leur développement physique et cognitif.
*Liste des signataires : Rodrigo Arenas et Carla Dugault, co-présidents FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves), Olivier Blond, directeur de Respire ; Maryse Chrétien, présidente de l’AGEEM (Association générale des enseignants des écoles et classes maternelles publiques) ; Muriel Fifils, membre fondatrice du collectif Tous Dehors France et fondatrice de l’école Caminando ; Laurence Hansen-Love et Laure Pillot, membres du collectif Enseignant.e.s pour la planète ; Julie Ricard, présidente du RPPN (Réseau de pédagogie par la nature) ; Cyril Verlingue, président de l’association Urgence Amiante Ecoles
> Lire aussi  Coronavirus : « Et si nous faisions la classe dehors ? »
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/06/29/pour-une-ecole-plus-resiliente-face-aux-risques-sanitaires-et-environnementaux_6044605_3224.html>
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En audio
20- Travail, jeunesse, planète, France Culture, De cause à effets, 21/06/20, de 16h à 17h
Aurélie Luneau

L'avenir de la terre et de ses habitants appellerait, selon nombre de chercheurs de disciplines différentes, à repenser notre relation au travail, à son utilité positive et à sa finalité. Une aspiration portée, ces derniers temps, par des mouvements de jeunes à l'échelle mondiale, inquiets non seulement pour leur devenir, mais aussi de leur impact sur l’environnement. Un constat qui pousse désormais le monde économique à être inventif, créatif et à modifier en profondeur les modèles économiques, scientifiques, sociaux. Mais un tel programme est-il audible aujourd'hui ? Quels chemins devrait-il emprunter ? Au-delà du travail et de ses formes, comment revoir la formation et l'enseignement pour accompagner ce changement de société qui semble se profiler à l'horizon ? 
C’est le sujet de notre émission aujourd’hui, sur France Culture, avec le philosophe Bernard Stiegler dont le dernier livre édité aux Liens qui libèrent et commis avec le collectif Internation s’intitule « Bifurquer », et avec Cécile Renouard, présidente du Campus de la Transition, directrice de recherche à l’ESSEC, professeur de philosophie/éthique au Centre Sèvres, à l’École des Mines de Paris et Sciences Po, religieuse de l’Assomption.
Et en fin d’émission, Catherine Golliau, rédactrice en chef des hors-séries au Magazine Le Point, nous parlera du dernier Numéro Spécial Références, un trimestriel paru sur « L’Homme et la nature » !
>> Suite à lire ou à réécouter (58 min) à :
<https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/travail-jeunesse-planete>
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21- La sobriété une idée en pleine croissance ?, France Inter, La Terre au carré, 25/06/20, de 13h30 à 14h30
Mathieu Vidard

Promu depuis longtemps par les milieux écologistes, ce mouvement fondé sur la distinction entre l’utile et le superflu est revenu en force, et de force, avec le confinement. La sobriété a-t-elle de l’avenir dans notre monde ?
Nous en parlons avec Patrick Viveret, philosophe et magistrat honoraire à la Cour des comptes et cofondateur des rencontres internationales «Dialogues en humanité», membre du collectif «l’Archipel citoyen : osons les jours heureux».
> Emission (17 min) à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-25-juin-2020-0>
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Trois publications
22- Récit d’aventure. Aedes Magnificens, de Felix Delmond, Editions Librinova, 17/05/20

Serge, jeune médecin terminant sa formation en Afrique de l’Ouest, constate que de nombreuses femmes fréquentant son hôpital développent d’étranges symptômes. Contre toute attente, son supérieur ne semble pas être enclin à lui accorder un quelconque crédit. Alors qu’il tente d’en découvrir la cause, il a le désagréable sentiment d’être surveillé.
Constant, jeune reporteur, est enfin chanceux. Alors qu’il vivotait de petits boulots, il remporte un concours d’écriture. Il vient de remporter le prix du « Jeune reporter Francophone ». À la clef, un voyage pour participer la conférence mondiale sur le climat.
Alors que le changement climatique s’accentue, l’ONU tente désespérément de susciter un engagement des Nations. Ange Jouno, en homme d’affaires avisé, espère bien profiter de la situation en anticipant les bouleversements mondiaux futurs. Il investit dans les secteurs clefs, bien décidé à en tirer le plus grand profit. Avec ses associés, il va dévoiler à l’ONU son dernier projet d’une ampleur pharaonique, mais en sous-main, il mène un dessein qui pourrait bien changer la face du monde.
Sans se connaître et sans le savoir, les deux jeunes hommes sont malencontreusement les grains de sables qui pourraient compromettre les projets de Jouno.
A propos de l’auteur
Ingénieur de recherche depuis 1998, les activités de Felix Delmond sont à l’interface entre les questions de développement durable, d’environnement et les systèmes d’information et les applications informatiques orientées web. Ayant eu la chance de participer à plusieurs conférences mondiales de l’ONU concernant ces différents domaines, dans ce cadre, l'auteur a eu l’occasion de mettre en place plusieurs plateformes internet d’information sur les enjeux environnementaux et a participé à l’écriture de plusieurs ouvrages universitaires.
Récit d’aventure, Aedes Magnificens, de Felix Delmond, Editions Librinova, 17/05/20, ISBN : 9791026255222, 516 pages, 5,99 € en e-book.
<https://www.librinova.com/librairie/felix-delmond/aedes-magnificens>
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23- Retour sur Terre - 35 propositions, de Dominique Bourg, Gauthier Chapelle, Johann Chapoutot, Philippe Desbrosses, Xavier Ricard Lanata, Pablo Servigne, Sophie Swaton, Editions PUF, 17/06/2020

Il nous reste dix années pour enfin affronter le monde tel qu'il est, et surtout tel qu'il est en train de devenir, à savoir de moins en moins favorable à nos existences et à celles de l'ensemble des êtres vivants. Dix ans pour nous débarrasser de nos lubies productivistes et consuméristes. Dix ans pour bâtir une société qui sache régénérer une nature en voie de destruction accélérée. Dix ans pour resserrer nos inégalités, tout en redonnant sens à nos existences. 
Instauration de quotas de consommations, nationalisation des banques, empaysannement de l'agriculture, instauration d'une chambre dédiée aux enjeux de long terme et d'un sénat transformé en chambre des biorégions, réforme du statut des élus et des fonctionnaires : cet ouvrage collectif propose des mesures économiques, institutionnelles et internationales pour réussir à bâtir une civilisation nouvelle.
Retour sur Terre - 35 propositions, de Dominique Bourg, Gauthier Chapelle, Johann Chapoutot, Philippe Desbrosses, Xavier Ricard Lanata, Pablo Servigne, Sophie Swaton,, Editions PUF, Hors collection, 17/06/2020, ISBN : 978-2-13-082653-8, EAN : 9782130826538, 96 pages, 5,00 €.
<https://www.puf.com/content/Retour_sur_Terre>
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24- Et après ?, d’Hubert Védrine, Editions Fayard, 24/06/20

Pendant des années, nous sommes restés sourds face aux alertes annonçant une pandémie dévastatrice. Dans le chant des sirènes de la mondialisation elles étaient littéralement impensables. La propagation rapide de la Covid-19 a sonné brutalement l'heure des comptes. Dans la panique sanitaire et économique, la bataille de l'après a déjà commencé entre ceux qui veulent un retour à " la normale " et ceux qui appellent à un changement, relatif ou radical. 
Mais comment pourrait-on revenir à "la normale", c'est-à-dire à la multidépendance, l'insécurité financière, l'irresponsabilité écologique ? La question aujourd'hui est donc de savoir ce qui demeurera et ce qui doit être changé. Parviendrons-nous à éviter l'effondrement économique mondial sans sacrifier l'urgence vitale de l'écologisation ? Un système multilatéral international pourra-t-il être refondé, à commencer par un système d'alerte sanitaire ? Comment nous extraire des dépendances de nos économies, si dangereuses et révélées par cette crise ? Comment allons-nous repenser le tourisme ? Comment va-t-on gérer la réhabilitation de l'Etat-nation et la nouvelle demande d'Etat protecteur ? Que faire au niveau français, au niveau européen ? Dans cet essai vif et dense, Hubert Védrine se penche sans détour sur tous les débats qui vont forger l'après-pandémie mondiale. 
Pendant quatorze ans auprès de François Mitterrand à l'Elysée et cinq ans à la tête du Quai d'Orsay, Hubert Védrine voyage, écrit, enseigne et conseille.
Et après ?, d’Hubert Védrine, Editions Fayard, 24/06/20, ISBN : 978-2-213-71758-6, EAN : 9782213717586, 48 pages, 12 € ou 8,49 en e-book.
<https://www.fayard.fr/documents-temoignages/et-apres-9782213717586>
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NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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