[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage + 1 annonce (mardi 7 juillet)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 7 Juil 07:49:17 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- La Californie ne peut plus avertir sur le risque cancérigène du Roundup <https://www.geo.fr/environnement/la-californie-ne-peut-plus-avertir-sur-le-risque-cancerigene-du-roundup-201039>, AFP, 23/06/20, 23:00
2- Roundup : Bayer va verser 10 milliards de dollars pour faire cesser les poursuites mais ne reconnaît aucune faute <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/25/roundup-bayer-va-verser-10-milliards-de-dollars-pour-faire-cesser-les-poursuites-mais-ne-reconnait-aucune-faute_6044095_3234.html>, Le Monde, 24/06/20, 06h14
3- France : Greenpeace fait son mea culpa sur l'élevage bovin, mais dénonce l'élevage industriel breton <https://www.geo.fr/environnement/france-greenpeace-fait-son-mea-culpa-sur-lelevage-bovin-mais-denonce-lelevage-industriel-breton-201046>, AFP, 24/06/20, 17:00
4- La moitié des publicités alimentaires vues par les enfants concernent des produits gras, sucrés et salés <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/26/la-moitie-des-publicites-alimentaires-vues-par-les-enfants-concerne-des-produits-gras-sucres-et-sales_6044210_3244.html>, Le Monde, 26/06/20, 06h18
5- GreenBack, la startup qui veut noter la qualité environnementale des sols agricoles <https://www.novethic.fr/actualite/finance-durable/isr-rse/greenback-la-start-up-qui-veut-noter-la-qualite-environnementale-des-sols-agricoles-148677.html>, Novethic, 26/06/20
6- Tribune. « Arrimer l’agriculture aux engagements climatiques de la France » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/26/arrimer-l-agriculture-aux-engagements-climatiques-de-la-france_6044306_3232.html>, Le Monde, 26/06/20, 14h56 
7- Baisse historique des produits phytosanitaires et du glyphosate : pourquoi Didier Guillaume s'emballe un peu <https://www.franceinter.fr/societe/baisse-historique-des-produits-phytosanitaires-et-du-glyphosate-pourquoi-didier-guillaume-s-emballe-un-peu>, France Inter, 26/06/20, 15h43
8- La ruée vers la lavande de millions d'abeilles <https://www.geo.fr/environnement/la-ruee-vers-la-lavande-de-millions-dabeilles-201077>, AFP, 27/06/20, 18:00
9- Tribune. Alimentation : « Les pratiques agricoles vertueuses doivent être soutenues » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/28/alimentation-les-pratiques-agricoles-vertueuses-doivent-etre-soutenues_6044442_3232.html>, Le Monde, 28/06/20, 06h00
10- [Bonne nouvelle] Les semences paysannes enfin autorisées à la vente <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/bonne-nouvelle-les-semences-paysannes-enfin-autorisees-a-la-vente-148720.html>, Novethic, 28/06/20
11- Des agriculteurs dénoncent l'attaque d'animaux vivants par des vautours <https://www.geo.fr/environnement/des-agriculteurs-denoncent-lattaque-danimaux-vivants-par-des-vautours-201095>, AFP, 29/06/20, 23:00
12- Dans le sillage des derniers pêcheurs du Danube, un monde s'efface <https://www.geo.fr/environnement/dans-le-sillage-des-derniers-pecheurs-du-danube-un-monde-sefface-201097>, <https://www.geo.fr/environnement/dans-le-sillage-des-derniers-pecheurs-du-danube-un-monde-sefface-201097> AFP, 30/06/20, 11:00
13- Déforestation : le Groupe Casino mis en cause au Brésil et en Colombie <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/30/deforestation-les-pratiques-du-groupe-casino-au-bresil-et-en-colombie-mises-en-cause_6044657_3244.html>, Le Monde, 30/06/20, 11h37
14- Recul des ventes de pesticides de 44% en France en 2019 <https://information.tv5monde.com/info/recul-des-ventes-de-pesticides-de-44-en-france-en-2019-365586>, AFP, 30/06/20, 23:00
15- Brésil : pire mois de juin en 13 ans pour les incendies en Amazonie <https://information.tv5monde.com/info/bresil-pire-mois-de-juin-en-13-ans-pour-les-incendies-en-amazonie-365762>, AFP, 01/07/20, 23:00
16- Baisse des ventes de pesticides : réalité ou artefact ? <http://www.journaldelenvironnement.net/article/baisse-des-ventes-de-pesticides-realite-ou-artefact,107459?xtor=RSS-31>, Le JDLE,  01/07/20
17- Elisabeth Borne confirme le report de l’interdiction du glyphosate <https://reporterre.net/Elisabeth-Borne-confirme-le-report-de-l-interdiction-du-glyphosate>, Reporterre, 01/07/20
18- Baisse du recours aux pesticides : des chiffres à manier avec précaution <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/01/baisse-du-recours-aux-pesticides-des-chiffres-a-manier-avec-precaution_6044874_3244.html>, Le Monde, maj le 02/07/20 à 06h03
19- Résidus de pesticides dans l'air : 32 substances à surveiller, avertit l'Anses <https://www.dna.fr/environnement/2020/07/03/residus-de-pesticides-dans-l-air-32-substances-a-surveiller-avertit-l-anses>, Les DNA avec AFP, 03/07/20, 06:02
En audio
20- Interview. Les pesticides <https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-26-juin-2020-0>, France Inter, La Terre au carré, 26/06/20, de 13h30 à 14h30
En images
21- Agriculture : des bénévoles contre les attaques de loups <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-des-benevoles-contre-les-attaques-de-loups_4023457.html>, France 2, journal de 20h, 26/06/20
22- Les bons vivants du Vexin <https://www.france.tv/france-2/13h15-le-samedi/1786279-les-bons-vivants-du-vexin.html>, France 2, 13h15 le samedi, 27/06/20
23- Transhumance des abeilles : direction les champs de lavande <https://www.actu-environnement.com/ae/news/transhumance-abeilles-champs-zone-mellifere-production-miel-35764.php4>, Actu-environnement, 02/07/20
Une annonce
24- Formation "Botanique & Permaculture" (du 12 au 17 juillet) & Un livre crucial pour l'Afrique <https://permaculture-sans-frontieres.org/newsletters-mgnt/?m=53&p=view&pi=ViewBrowserPlugin&uid=5168d76a25fbbdb5c74495ed7fac7282>, La lettre de Permaculture sans frontières, 01/07/20

Bien à vous,
Florence

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DÉCISIONS DU JOUR : — Un juge américain a interdit à la Californie de placer un avertissement sur les risques de cancer à propos du désherbant Roundup, une victoire pour Bayer, son fabricant. (cf. item 1)
— Une nouvelle loi permet désormais de vendre des semences paysannes aux jardiniers amateurs et c’est un grand pas pour la biodiversité. (cf. item 10)
CHIFFRES DU JOUR : Plus de 125 000 plaintes liées au glyphosate ont été déposées aux Etats-Unis contre Bayer qui s’est engagé à verser entre 10,1 milliards et 10,9 milliards de dollars (entre 9 milliards et 9,7 milliards d’euros) en échange de l’abandon des poursuites. (cf. item 2)
RAPPORTS DU JOUR : — Dans un rapport sur l’exposition des mineurs au marketing alimentaire, Santé publique France appelle à une réglementation plus stricte pour limiter l’impact de ces annonces sur la santé des enfants. (cf. item 4)
— Selon un rapport de l’ONG Envol vert, le distributeur français Casino ne contrôle pas suffisamment l’origine de la viande de bœuf qu’il commercialise sur place. (cf. item 13)
INITIATIVES DU JOUR : — GreenBack, une jeune startup, veut utiliser le Big Data et des relevés physiques dans les champs pour donner une note aux sols cultivés. (cf. item 5)
— Afin d'apaiser le combat entre les camps des pros et anti-loups, une association s'est donné pour mission de former des bénévoles afin qu'ils repoussent prédateurs. (cf. item 21)
EMBALLEMENT DU JOUR : Le recours aux produits phytosanitaires et au glyphosate a-t-il vraiment connu une baisse historique ? (cf. item 7, 14, 16 & 18)
MIGRATION DU JOUR : La transhumance des abeilles vers les champs de lavande. (cf. item 8 & 23)
RECOMMANDATION DU JOUR : Dans sa campagne nationale de mesures de pesticides dans l’air extérieur et sur les 75 substances mesurées, l'Anses estime que 32 réclament des investigations approfondies. (cf. item 19 & suite)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- La Californie ne peut plus avertir sur le risque cancérigène du Roundup, AFP, 23/06/20, 23:00

Un juge américain a interdit à la Californie de placer un avertissement sur les risques de cancer sur le désherbant Roundup, une victoire pour Bayer, son fabricant.
Le géant allemand de l'agrochimie est engagé depuis deux ans dans un litige avec des milliers de plaignants au sujet des risques supposés de cancer liés à l'utilisation de désherbants tels que le Roundup.
L'affaire tranchée lundi soir concerne elle la "Proposition 65", une loi adoptée en Californie en 1986, qui oblige à étiqueter en conséquence les produits dont le risque cancérigène est reconnu par l'Etat.
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a classé le glyphosate, un composant du Roundup, comme "probablement cancérigène", mais le juge William Shubb a fait valoir que "plusieurs autres organisations", y compris l'agence américaine de protection de l'environnement et d'autres agences de l'OMS, "ont conclu qu'il n'y avait pas suffisamment de preuves, ou pas de preuves du tout, montrant que le glyphosate cause le cancer".
L'avertissement californien selon lequel le glyphosate cause le cancer est "trompeur", et de telles affirmations ne sont pas "purement factuelles", a déclaré le juge dans une décision de 34 pages.
William Shubb avait déjà rendu un jugement préliminaire en ce sens en 2018. Cette fois, il a rejeté les arguments de la Californie et rendu l'interdiction permanente.
L'Allemand Bayer a acquis l'Américain Monsanto en 2018 et fait face à des litiges sans fin depuis. En mars, il a fait état d'environ 48.600 poursuites en cours aux Etats-Unis.
L'entreprise a subi des pertes importantes en conséquence, mais les juges ont réduit les amendes décidées par les jurys.
William Shubb a précisé que les jugements rendus contre Bayer n'affectaient pas la question de la "Proposition 65".
"Les jurys devaient déterminer si les preuves, telles que présentées dans ces cas-là, montraient qu'il était plus probable que le glyphosate ait donné le cancer à ces plaignants que le contraire", a-t-il élaboré.
"Ces jurys ont décidé que oui, mais la question sur le potentiel cancérigène du glyphosate est une question séparée".
<https://www.geo.fr/environnement/la-californie-ne-peut-plus-avertir-sur-le-risque-cancerigene-du-roundup-201039>
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2- Roundup : Bayer va verser 10 milliards de dollars pour faire cesser les poursuites mais ne reconnaît aucune faute, Le Monde, 24/06/20, 06h14
Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)

Plus 50 000 plaintes liées au glyphosate ont été déposées aux Etats-Unis contre le groupe agrochimique et pharmaceutique allemand qui a racheté Monsanto en 2018. 
Bayer a annoncé, mercredi 22 juin au soir, une avancée majeure dans ses déboires judiciaires aux Etats-Unis. Le groupe agrochimique et pharmaceutique allemand, qui a racheté l’américain Monsanto en 2018, a négocié un accord monumental avec les milliers de plaignants avec qui il était en procès dans l’affaire du glyphosate, un herbicide commercialisé par Monsanto sous le nom de Roundup.
Bayer s’est engagé à verser entre 10,1 milliards et 10,9 milliards de dollars en échange de l’abandon des poursuites, et les éventuels litiges à venir sont désormais encadrés. Bayer a également soldé les poursuites sur deux autres dossiers attachés à Monsanto : le pesticide Dicamba et la pollution au PCB dans l’eau. Pour le groupe allemand, cet accord représente la fin d’un feuilleton judiciaire qui a gravement terni sa crédibilité et son image depuis deux ans.
L’accord annoncé mercredi prévoit une solution pour environ 75 % des plaintes liées au Roundup. Bayer a précisé que les 25 % restants seraient réglés dans les mois prochains. Une somme de 8,8 milliards à 9,6 milliards de dollars doit être distribuée aux plaignants contre l’abandon des poursuites en cours. 1,25 milliard de dollars sont réservés pour les plaignants à venir.
> Lire aussi  La justice américaine reconnaît à nouveau le rôle du désherbant Roundup de Monsanto dans un cancer
Conseil d’experts
Pour ces derniers, Bayer a prévu un instrument innovant : un conseil d’experts indépendant sera créé afin de clarifier scientifiquement et de façon transparente les liens entre le glyphosate et le lymphome non hodgkinien, une forme de cancer. Si ce conseil établit que l’herbicide cause effectivement ce cancer, et à quel niveau d’exposition, alors les futurs plaignants auront bien droit au versement d’une compensation. Ce dispositif doit encore être approuvé par un juge californien.
> Lire aussi  Le glyphosate, « vrai poison » ou « faux sujet » ? Petit manuel pour comprendre le débat sur l’herbicide controversé
Car Bayer, s’il veut mettre fin aux poursuites, ne reconnaît en aucune manière une faute. Au contraire, il réaffirme sa conviction que l’exposition au glyphosate est sans danger pour la santé. Dans les trois affaires où il a été condamné aux Etats-Unis, il refuse d’abandonner la partie. La plus connue avait vu la victoire d’un ancien jardinier, Dewayne Johnson, qui estimait que l’utilisation du Roundup de Monsanto était la cause de son cancer. Le jury populaire avait condamné Bayer à l’été 2018 à verser 289 millions d’euros au plaignant – un montant réduit par la suite. Cette première affaire, suivie de deux autres défavorables pour Bayer quelques mois plus tard, avait déclenché une avalanche de plaintes contre le Roundup et entraîné une chute vertigineuse de l’action.
« Les trois affaires qui ont été négociées devant les juges – Johnson, Hardeman et Pilliod – vont poursuivre leur procédure en appel et ne font pas partie de l’accord », a précisé le groupe allemand dans son communiqué mercredi soir. Bayer tient à poursuivre les procédures.
> Lire aussi  Bayer empoisonné par une cascade de procès contre Monsanto aux Etats-Unis
En attendant, il continuera à commercialiser le Roundup, aussi bien aux jardiniers privés qu’aux agriculteurs. « Nous estimons qu’il n’y a pas plus de risques pour les uns que pour les autres », a expliqué Liam Condon, chef du département agrochimie de Bayer. Le PDG du groupe, Werner Baumann, a de son côté souligné qu’en janvier, l’agence américaine de protection de l’environnement EPA avait conclu « n’avoir pas constaté de risque pour la santé pour les personnes humaines en cas d’exposition au glyphosate ». Le compromis négocié entre Bayer avec les plaignants ne règle aucunement la controverse actuelle sur l’herbicide et son autorisation.
50 000 plaintes déposées
Convaincu de la sécurité de ses produits, le groupe allemand a longtemps cherché à obtenir gain de cause devant les tribunaux américains, avant de jeter l’éponge face à l’ampleur du risque judiciaire. Plus de 50 000 plaintes ont été déposées. Chaque procès à l’issue incertaine était associé à des dommages considérables en termes d’image, dramatiques pour les affaires du groupe.
Bayer a donc décidé, en 2019, de faire appel à un négociateur rompu aux actions de groupe à l’américaine pour obtenir un accord avec les cabinets d’avocats représentant les plaignants. La somme convenue est bien inférieure à ce que les analystes anticipaient. Mais la marque Bayer, jusqu’ici largement associée à la sage aspirine des familles, a souffert. Bien que la molécule de glyphosate soit exploité par d’autres entreprises, car tombée dans le domaine public, c’est le Roundup qui a concentré les attaques dans cette affaire.
Le groupe allemand a-t-il sous-estimé, en rachetant Monsanto, les risques liés au système judiciaire américain ? Aux Etats-Unis, il est courant que des cabinets d’avocats spécialisés en action de groupe recrutent les plaignants par voie de publicité à la télévision et la plupart des plaintes au civil finissent devant des jurys populaires. Les accords conclus par les avocats peuvent mettre fin aux poursuites en justice, mais ils évitent toute décision sur le fond.
Reste que le retentissement de ce procès a marqué les dirigeants du groupe allemand, qui semblent avoir compris la sensibilité sur les questions agricoles. Bayer s’est engagé en 2019 à dépenser 5 milliards d’euros dans les dix prochaines années pour trouver des méthodes alternatives aux herbicides actuels. Le groupe a également décidé de proposer l’accès libre à ses études concernant les pesticides et les organismes génétiquement modifiés. Il n’est pas certain que cela suffise à rétablir la confiance dans l’opinion.
Les investisseurs du groupe, eux, ont l’air de voir de nouveau en Bayer un placement attractif. Depuis les premières rumeurs sur l’aboutissement de l’accord, le cours a fortement progressé. Le financement du compromis, réparti sur deux ans, ne devrait pas poser de problème au groupe qui dispose de finances solides. Et la crise du coronavirus a également joué un rôle. « Pendant la crise, les seuls commerces ouverts étaient les magasins alimentaires et les pharmacies. C’est justement sur ces produits d’importance systémique que nous sommes spécialisés », a souligné Werner Baumann mercredi soir.
> Lire aussi  Werner Baumann, Monsanto à tout prix
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/25/roundup-bayer-va-verser-10-milliards-de-dollars-pour-faire-cesser-les-poursuites-mais-ne-reconnait-aucune-faute_6044095_3234.html>
Sur le même sujet : 
> Roundup : comment Bayer espère tourner la page des derniers litiges aux Etats-Unis, Les Echos, 25/06/20, 18h30
Véronique Le Billon
Après le règlement amiable à 10 milliards de dollars annoncé mercredi autour de l'herbicide, Bayer fait le pari que l'accord sur les trois-quarts des plaintes va pousser le dernier quart à s'y rallier. Une procédure cadrée et des fonds sont prévus pour d'éventuelles nouvelles plaintes. En maintenant la vente de l'herbicide, le groupe allemand conserve ses positions sur le fond.
En parvenant à un règlement des litiges avec 75 % des 125.000 plaignants, le groupe a jugé que le rapport de force était désormais suffisamment en sa faveur. Les avocats n'ayant pas pris part à l'accord préviennent aujourd'hui que le dossier n'est pas clos pour Bayer. Mais l'accord sonnant et trébuchant devrait pousser les derniers plaignants à solder leurs litiges, estime le groupe.
>> Suite à lire à :
<https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/roundup-comment-bayer-espere-tourner-la-page-des-derniers-litiges-aux-etats-unis-1218589>
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3- France : Greenpeace fait son mea culpa sur l'élevage bovin, mais dénonce l'élevage industriel breton, AFP, 24/06/20, 17:00

Greenpeace fait son mea culpa et admet que les fermes de 1.000 vaches ne sont "pas représentatives" de l'élevage bovin en France, tout en dénonçant le rôle des pouvoirs publics dans l'industrialisation de l'élevage de volailles et de porcs, surtout en Bretagne et dans les Pays de la Loire, selon un rapport publié mercredi.
Après un premier rapport choc mais inexact en 2018 qui avait obligé l'ONG à présenter des excuses aux agriculteurs et agricultrices ayant fait l'objet d'une délation nominative, et à retirer une carte interactive de "fermes-usines", Greenpeace pointe désormais le rôle de l'Etat dans une "industrialisation encouragée et non contrôlée" de l'élevage.
D'abord le constat: "la tendance à l'industrialisation s'accentue", surtout dans les filières volaille et porcine, surtout dans le grand ouest, en Bretagne et dans les Pays de la Loire, a indiqué à l'AFP Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture chez Greenpeace.
Selon l'ONG, 1% des exploitations françaises produisent les deux tiers des porcs, poulets et oeufs produits en France. "La filière des poules pondeuses est en tête du classement en matière d'industrialisation", note le rapport.
La Bretagne à elle seule regroupe près de la moitié des installations soumises à autorisation au nom de la protection de l'environnement et les Pays de la Loire environ 20%.
Les installations classées pour la protection de l'environnement (IPCE) sont celles qui ont plus de 750 emplacements pour les truies, plus de 2.000 pour les porcs de plus de 30 kg, plus de 40.000 pour les volailles, plus de 400 pour les vaches laitières ou plus de 800 pour les élevages de veaux de boucherie ou bovins à l'engraissement.
L'ONG environnementale demande un moratoire sur l'installation et l'extension des élevages de volailles et de porcs et surtout un meilleur contrôle de ceux qui existent.
- "Pratiques inacceptables" -
Dans le même temps, l'association de défense des animaux L214 a diffusé mercredi une video dénonçant les pratiques d'un abattoir industriel de l'Aveyron, montrant notamment des agneaux égorgés à vif, et porté plainte pour "sévices graves envers les animaux". Elle a aussi fustigé le développement d'"élevages intensifs" d'agneaux nouveaux-nés dans la filière Roquefort.
La chaîne ovine de l'abattoir en question a été immédiatement fermée par le ministre de l'Agriculture qui a lancé une "inspection complète" des installations.
L'interprofession de la viande Interbev a "condamné" les "pratiques inacceptables" de cet abattoir, son président Dominique Langlois estimant dans un communiqué qu'elles vont "à l'encontre des priorités que s'est fixée la filière élevage et viande engagée depuis 2017 dans une démarche de responsabilité sociétale collective".
Greenpeace s'inquiète par ailleurs du "détricotage" de la réglementation ICPE via des régimes d'autorisation moins contraignants et un affaiblissement de la participation/consultation du public, ainsi qu'un "renoncement" de l'Etat en matière de contrôles environnementaux sur place.
En matière bovine, l'ONG reconnait que le modèle des fermes de 1.000 vaches n'est "pas du tout" représentatif de "l'état de l'élevage bovin en France", même s'il pourrait devenir "une forme de norme" ailleurs en Europe, en particulier "aux Pays-Bas".
Greenpeace s'inquiète aussi d'un projet de construction d'une usine "de plus de 23.000 vaches laitières" en Espagne, qui en ferait une des plus grandes d'Europe et du monde.
<https://www.geo.fr/environnement/france-greenpeace-fait-son-mea-culpa-sur-lelevage-bovin-mais-denonce-lelevage-industriel-breton-201046>
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4- La moitié des publicités alimentaires vues par les enfants concernent des produits gras, sucrés et salés, Le Monde, 26/06/20, 06h18
Mathilde Gérard

Dans un rapport sur l’exposition des mineurs au marketing alimentaire, Santé publique France appelle à une réglementation plus stricte pour limiter l’impact de ces annonces sur la santé des enfants. 
McDo HappyMeal, Nutella, Kinder Bueno : ces produits alimentaires figurent dans le top 10 de ceux ayant fait l’objet des plus gros investissements publicitaires en 2018, selon une étude de Santé publique France (SpF), publiée mercredi 24 juin. Alors que de nombreux travaux scientifiques ont montré l’impact du marketing sur les choix de consommation des enfants, l’agence de sécurité sanitaire a mesuré l’exposition des mineurs aux publicités alimentaires.
Pour mener cette enquête, SpF a répertorié les données d’exposition aux écrans des enfants et des adolescents et celles des investissements et de diffusion des publicités, en les classant en fonction de la valeur nutritionnelle des produits annoncés.
Selon l’agence, les annonces pour des produits affichant un NutriScore D et E – les plus gras, salés et sucrés selon cet outil qui évalue la qualité nutritionnelle des aliments sur une échelle de A à E – représentaient en 2018 « 53,3 % des publicités alimentaires vues par les enfants, 52,5 % de celles vues par les adolescents, et 50,8 % des réclames vues par les adultes ». Un constat inquiétant quand surpoids et obésité demeurent à un niveau élevé en France – 17 % des enfants de 6 à 17 ans sont en surpoids selon la dernière étude nationale sur le sujet en 2015, parmi lesquels 4 % sont en situation d’obésité (une prévalence que le gouvernement veut faire réduire de 20 % d’ici à 2023).
Cette enquête montre l’inefficacité des mesures de régulation publicitaire prises ces dernières années, à commencer par la loi Gattolin du 20 décembre 2016. Celle-ci interdit les annonces dans les programmes jeunesse des chaînes publiques… qui concernent moins de 1 % du temps d’écran des enfants.
La moitié des publicités pour les produits gras, salés et sucrés sont en réalité vues entre 19 heures et 22 heures, à l’heure du prime time, quand plus de 20 % des enfants et des adolescents sont devant leur écran. SpF calcule qu’en 2018, les 4-17 ans ont vu en moyenne seize réclames par semaine pour des produits ayant un NutriScore D ou E.
Moins de temps devant la télévision, mais plus de publicités
Pour parvenir à ces résultats, les autrices de l’étude, Hélène Escalon et Anne-Juliette Serry, ont utilisé plusieurs sources : Médiamétrie, Ipsos, Kantar Médias… Les horaires de diffusion des annonces ont été passés au crible et analysés au prisme des audiences et des heures de visionnage des 4-17 ans. Puis un travail de fourmi a été réalisé afin de coder manuellement près de 1 990 produits publicisés – sur 8 909 recensés –, en fonction de leur valeur nutritionnelle, en s’appuyant à la fois sur le NutriScore et le classement de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
> Lire aussi  Barres chocolatées, bonbons... l’OMS veut protéger les enfants du marketing alimentaire
La télévision reste, en 2018, le média le plus regardé par les enfants de 4 à 12 ans (1 h 28 en moyenne par jour). Cette durée a toutefois diminué depuis 2012 au profit d’Internet (53 minutes par jour). Chez les adolescents, les rapports s’inversent : ils passent 2 heures par jour sur Internet, principalement à regarder des vidéos et sur les réseaux sociaux, contre 1 h 12 devant la télévision (en recul de 42 minutes par rapport à 2012). Pourtant, constate SpF, malgré la baisse du temps passé devant la télévision, le temps quotidien de publicités vues par les 4-17 ans a augmenté entre 2012 et 2018, de 7 minutes à 9 minutes par jour.
L’étude de SpF ne permet pas d’évaluer le poids des publicités en ligne, qui n’ont pu être analysées faute de données exploitables, mais elle n’élude pas l’enjeu numérique. « L’augmentation du temps passé sur Internet par les enfants et les adolescents laisse augurer une exposition bien plus massive aux publicités pour les produits gras, sucrés et salés », écrit SpF. D’autant que la période de confinement au printemps a fait grimper le temps d’écran et la sédentarité. 
« Environnement obésogénique »
« Aujourd’hui, les preuves de l’impact du marketing alimentaire s’accumulent, souligne Anne-Juliette Serry, responsable de l’unité alimentation et activité physique de SpF. Cela agit sur les préférences gustatives des enfants, sur le choix de certaines marques et produits, et entraîne à court terme une prise alimentaire plus élevée. » Des travaux scientifiques ont notamment montré que les enfants et adolescents étaient plus perméables au discours publicitaire. « Ils sont en moindre capacité de discerner l’objectif marketing », poursuit Mme Serry.
Pour SpF, cette imprégnation publicitaire dans laquelle baignent les jeunes participe à créer un « environnement obésogénique ». Dans une précédente enquête, l’agence avait relevé que les enfants et adolescents consomment davantage de produits gras, salés et sucrés et sont plus nombreux que les adultes à dépasser les recommandations sanitaires sur les boissons et aliments sucrés.
Outre la loi de 2016 sur les programmes jeunesse, les initiatives réglementaires ont eu, jusqu’à présent, une portée très limitée, note SpF. Depuis août 2004, les annonces pour les aliments transformés doivent comporter un message sanitaire, mais celui-ci est peu visible. En 2009, une « charte d’engagement » a été signée entre les chaînes et les annonceurs, mais « [cette] charte n’étant pas contraignante, et rien n’étant inscrit pour limiter l’exposition des enfants à la publicité, elle est de faible efficacité », relève l’agence. Une conclusion qui rejoint celle de la Cour des comptes dans un avis de novembre 2019 sur la prévention et la prise en charge de l’obésité, qui demandait déjà que « la France se dot[e] d’une régulation normative de la publicité pour enfant ».
« Malgré les annonces des industriels qui disent s’autoréguler et malgré la diminution du temps passé devant la télévision, les enfants et les adolescents voient toujours autant de publicités pour des aliments gras et sucrés », insiste Anne-Juliette Serry. SpF demande que les publicités pour ces aliments soient interdites sur les tranches horaires les plus regardées par les enfants, c’est-à-dire le prime time.
Demandes convergentes
Une demande qui trouve un nouvel écho avec le rapport remis dimanche 21 juin au gouvernement par la convention citoyenne pour le climat, dont une des mesures vise l’interdiction des publicités pour ces aliments les moins sains.
« Il y a un alignement total de différents points de vue, souligne Camille Dorioz, de l’ONG Foodwatch. L’OMS prône un encadrement plus strict de la publicité alimentaire depuis de nombreuses années ; la Cour des comptes appelle à plus de régulation ; on a une proposition portée par des citoyens tirés au sort, qui reprennent une demande de plusieurs ONG ; et là, une agence de santé publique enfonce le clou. » 
> Lire aussi  Des associations demandent un meilleur encadrement de la publicité, jugée responsable de la « surconsommation »
Pour Foodwatch, le gouvernement devra répondre à ces demandes convergentes lors de l’examen de la réforme de l’audiovisuel public, dont le projet de loi doit être présenté en conseil des ministres cet été.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/26/la-moitie-des-publicites-alimentaires-vues-par-les-enfants-concerne-des-produits-gras-sucres-et-sales_6044210_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/26/la-moitie-des-publicites-alimentaires-vues-par-les-enfants-concerne-des-produits-gras-sucres-et-sales_6044210_3244.html>>
En savoir plus :
> Exposition des enfants et des adolescents à la publicité pour des produits gras, sucrés, salés <https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/nutrition-et-activite-physique/documents/rapport-synthese/exposition-des-enfants-et-des-adolescents-a-la-publicite-pour-des-produits-gras-sucres-sales>, Santé publique France, maj le 26/06/20
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5- GreenBack, la startup qui veut noter la qualité environnementale des sols agricoles, Novethic, 26/06/20
Arnaud Dumas

Une jeune startup vient de voir le jour pour établir un diagnostic de la santé des terres agricoles. GreenBack veut utiliser le Big Data et des relevés physiques dans les champs pour donner une note aux sols cultivés. Elle espère permettre aux entreprises de mieux surveiller la santé environnementale des terres destinées à l'agriculture.
Une agence de notation d’un genre particulier vient de voir le jour. La startup GreenBack veut établir un bilan de santé des sols agricoles en leur donnant une note. Il ne s’agit toutefois pas d’identifier le potentiel de productivité du sol, mais bien de déterminer sa qualité environnementale. Selon GreenBack, 52 % des terres agricoles mondiales sont dégradées.
Quel est le niveau de biodiversité présent ? La réserve en carbone est-elle suffisante ? Contient-il des pesticides ? Ces trois questions, piliers du score fourni par la jeune pousse, sont analysées en fonction de données physiques et du Big Data. Un échantillon est ainsi prélevé sur les parcelles à noter, puis analysé. Les informations sont ensuite croisées avec des données extérieures issues de sources variées : relevés satellites, base de données topographiques ou environnementale, etc. Deux ans de développement avec des laboratoires européens et américains ont été nécessaires pour développer la méthodologie.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/finance-durable/isr-rse/greenback-la-start-up-qui-veut-noter-la-qualite-environnementale-des-sols-agricoles-148677.html>
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6- Tribune. « Arrimer l’agriculture aux engagements climatiques de la France », Le Monde, 26/06/20, 14h56 
Par Gilles Luneau, réalisateur, écrivain, spécialiste des questions agricoles, auteur de Steak barbare 

Il est urgent de donner à la nature une place politique et de revoir le financement d’un modèle agronomique européen à bout de souffle, affirme Gilles Luneau, spécialiste du monde agricole, dans une tribune au « Monde ».
Tribune. Le président de la République, Emmanuel Macron, nous l’a annoncé : « La reconstruction économique, écologique et solidaire sera la clé notre indépendance. » En matière agricole et alimentaire, la crise due au Covid-19 a montré que notre fragilité se logeait dans la dépendance aux importations et que la relative solidité de notre souveraineté alimentaire tenait dans la puissance et la créativité des circuits courts entre production agricole et consommateur, entre campagne et ville.
> Lire aussi  Comment le confinement a modifié les comportements alimentaires en France
Climat, biodiversité, santé, le modèle agronomique européen est au bout du sillon, en échec patent. Alors, sans attendre, emboîtons le pas à l’ambition présidentielle. La première des qualités d’une décision politique est la cohérence entre les idées et les actes. Pour ce qui nous intéresse, cela se mesure à la capacité d’une activité humaine à se couler dans la dynamique d’un écosystème.
Le premier signe de cohérence serait de créer un grand ministère de l’écologie incluant l’agriculture, tant cette dernière affecte le climat, la biodiversité et la santé. Le second signe serait de placer l’enseignement agricole sous l’autorité de l’éducation nationale. Car l’avenir appartient aux jeunes agriculteurs bien formés aux défis de la transition écologique. Le troisième signe serait d’admettre les agriculteurs dans le régime général d’assurance sociale et de retraite, pour que nous fassions société avec celles et ceux qui nous nourrissent.
Garantie de transparence
Pour gérer l’onde de choc qu’un tel changement de cap provoquerait dans le corporatisme agricole et imaginer démocratiquement l’avenir de notre agriculture et de nos façons de se nourrir, il serait bon de transformer les chambres départementales d’agriculture en « parlements de la nature et de la nourriture » où seraient représentés tous les usagers de la nature. Un lieu qui donnerait à la nature une place politique.
> Lire aussi  Agribashing : « Les paysans ont perdu la bataille culturelle contre la ville »
Pour arrimer l’agriculture aux engagements climatiques pris en 2015 par la France à la COP21, il suffirait de conditionner au climat, à la biodiversité, à la ressource en eau, les 20 milliards annuels de concours publics à l’agriculture dès le premier euro versé. Ce qui permettrait de financer la transition climatique et écologique de l’agriculture sans augmentation de budget.
Pour « bâtir de nouveaux équilibres dans les pouvoirs et les responsabilités », comme le souhaite le président de la République, on peut ne pas décider de l’agriculture depuis Paris. Rien n’empêche de transférer la gestion des subventions de la politique agricole commune (PAC) aux régions. Les élus régionaux sont les mieux à même d’identifier les besoins et enjeux territoriaux et d’offrir une garantie de transparence à la portée du citoyen. Cela contribuerait à la territorialisation des filières agroalimentaires, c’est-à-dire au partage sur leur territoire de la valeur qu’elles génèrent.
Ces décisions politiques découlant du bon sens baliseraient le changement de cap indispensable à notre souveraineté alimentaire, à la satisfaction de nos engagements écologiques internationaux, et enverraient à nos partenaires européens le courageux signal d’une responsabilité historique assumée.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/26/arrimer-l-agriculture-aux-engagements-climatiques-de-la-france_6044306_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/26/arrimer-l-agriculture-aux-engagements-climatiques-de-la-france_6044306_3232.html>>
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7- Baisse historique des produits phytosanitaires et du glyphosate : pourquoi Didier Guillaume s'emballe un peu, France Inter, 26/06/20, 15h43
Sandy Dauphin & Louis-Valentin Lopez

Le ministre de l'Agriculture affirme que l'usage de produits phytosanitaires et de glyphosate a baissé de 35% entre 2018 et 2019. Des chiffres qu'il convient néanmoins de replacer dans leur contexte, avec notamment une explosion des ventes en 2018.
"Entre 2019 et 2018, la baisse des produits phytosanitaires et du glyphosate, c'est moins 35%", a affirmé le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume vendredi sur franceinfo. Le ministre répondait au député européen Europe Écologie - Les Verts Yannick Jadot, qui avait affirmé hierque l'utilisation du glyphosate avait "augmenté" en France. "Ce qui fait sur les deux ans -30%, entre 2019 et 2017. C'est une excellente nouvelle", s'est réjoui le ministre.
Dans la foulée, interrogé par France Inter, le ministère de l'Agriculture nous a communiqué d'autres chiffres, plus affinés : il y a ainsi eu, dit le ministère, une baisse de 35% de la quantité totale de substances actives vendues de glyphosate entre 2018 et 2019, et de 40% de la quantité de substances actives vendues de tous les produits phytosanitaires. La baisse de la quantité totale est en outre de 50 % pour les produits les plus dangereux (les CMR, les cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques...).
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.franceinter.fr/societe/baisse-historique-des-produits-phytosanitaires-et-du-glyphosate-pourquoi-didier-guillaume-s-emballe-un-peu>
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8- La ruée vers la lavande de millions d'abeilles, AFP, 27/06/20, 18:00
Francois Becker

Le bourdonnement des abeilles, l'odeur de la lavande, la clarté d'une nuit d'été. En Provence, la transhumance des abeilles bat son plein, une course contre la montre qui permettra de produire plus d'un millier de tonnes d'un miel très apprécié.
"Une ruche, c'est une bombe ! Si je lâche, les abeilles s'échappent !", prévient Patrice Parrocel, un apiculteur de 35 ans qui a attendu la tombée de la nuit pour charger, à la main, 50 ruches à l'arrière de son camion. Chacune pèse 30 kg, contient une reine, et plus de 40.000 butineuses... qu'il ne vaut mieux pas déranger.
Alors la transhumance, tradition depuis les années 1960 et la professionnalisation de l'apiculture, se passe toujours la nuit, lorsque les abeilles sont rentrées à la ruche.
L'enfumoir --une sorte d'arrosoir muni d'un soufflet-- à la main, M. Parrocel noie l'entrée des ruches dans une fumée d'herbes sèches pour calmer les abeilles : "Si on charge en plein jour, pendant qu'elles butinent, on part avec la moitié d'entre elles".
Les colonies les plus anciennes, avec leurs "vieilles" reines, âgées de plus de deux ans, sont quant à elles privées de transhumance, car plus assez productives.
Ce déplacement des ruches au rythme des floraisons permet en effet d'optimiser la production de miel, et le développement des colonies. Et d'obtenir, au cours de l'année, différentes sortes de miel : "toutes fleurs", "de montagne" ou encore "châtaignier". 
Mais avant cela, il faut rouler, les ruches solidement harnachées, sur la trentaine de kilomètres qui séparent Volx, en vallée de Durance, où elles ont hiverné, des champs de lavande de Banon, environ 300 m plus en altitude. Il faut à M. Parrocel une quinzaine de trajets pour transporter les 700 ruches qu'il exploite.
"Ma hantise, c'est l'accident", raconte ce chauffeur de taxi reconverti comme apiculteur professionnel, qui avoue encore "un petit stress", à sa dixième année de transhumance. Après une très courte nuit, le camion s'ébranle à 04H30.
- Régal pour les butineuses -
Après un trajet sans encombre, le déchargement commence à nouveau ruche après ruche, à quelques centaines de mètres des splendides champs de lavandin (un cousin de la lavande, moins cultivé) qui font la renommée de la Provence.
Un régal pour les butineuses, qui, aux premières lueurs, zèbrent le ciel, droit sur les fleurs. La floraison dure environ un mois, de quoi tirer bon an mal an 15 kg de miel par ruche.
Le miel de lavande, onctueux et clair, représente plus de la moitié des 2.500 tonnes de miel produits chaque année par les 3.600 apiculteurs de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, selon l'association professionnelle Apiculteurs en Provence, qui veut faire connaître ces transhumances, et l'indication géographique protégée que ce miel a obtenu.
"Economiquement, ça se passe bien", souligne Philippe Picard, responsable de l'association de développement de l'apiculture provençale (Adapi). Cependant, dans cette région écrasée par le soleil à l'été, les apiculteurs se savent à la merci du climat. Ce dernier se fait de plus en plus "capricieux", euphémise M. Picard : "Plus un printemps ne se passe comme le précédent".
Sans compter les maux qui touchent tous les apiculteurs : les dégâts des pesticides, les parasites, ou les vols de ruches qui se multiplient. La disparition de plus d'une centaine de ruches chez un apiculteur du Var, en plein confinement, a fait du bruit dans ce petit monde.
Mais en pleine transhumance, devant une mer de fleurs roses caressée par les rayons du soleil levant, ne parlez pas à M. Parrocel de ces fléaux : "Quand je suis là, le matin autour des champs de lavande, je me dis que c'est le plus beau métier du monde".
<https://www.geo.fr/environnement/la-ruee-vers-la-lavande-de-millions-dabeilles-201077>
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9- Tribune. Alimentation : « Les pratiques agricoles vertueuses doivent être soutenues », Le Monde, 28/06/20, 06h00
Par Collectif*

Au-delà de la question de la souveraineté alimentaire, la crise liée à l’épidémie du Covid-19 place l’enjeu de la durabilité au cœur de nouvelles politiques agricoles volontaristes qui ciblent les productions plus saines et plus écologiques, estime, dans une tribune au « Monde », un collectif de quatre chercheurs.
Tribune. Dans le contexte de la crise du Covid-19 et de ses suites, les appels à une plus grande souveraineté alimentaire de la France sont nombreux. Celle-ci suppose une baisse des importations qui passe principalement par des gains de compétitivité prix et hors prix des producteurs nationaux.
Elle peut aussi se traduire par une reterritorialisation de l’alimentation, remettant en cause le mouvement de spécialisation productive des territoires qui a prévalu au cours des dernières décennies. Cependant, la réduction des importations et la reterritorialisation ne sont que deux vecteurs qui doivent être mis au service d’un enjeu supérieur, celui de la durabilité de notre agriculture et de notre alimentation.
> Lire aussi  Anne-Cécile Suzanne : « Le discours adressé aux agriculteurs est d’une incohérence totale »
En dépit des innovations et des gains de productivité qui permettront de réduire les coûts de production, des systèmes agricoles et alimentaires plus écologiques, plus sains et relocalisés se traduiront vraisemblablement par des prix alimentaires plus élevés. Cette augmentation est requise pour couvrir les surcoûts de production. Elle peut bénéficier aux producteurs agricoles français à deux conditions.
Trouver une traduction dans la Politique agricole commune
Tout d’abord, en s’assurant que cela ne profite pas à des concurrents moins-disants sur les deux plans de l’environnement et de la santé. Dans cette perspective, les accords commerciaux signés par l’Union européenne (UE) doivent intégrer des exigences équivalentes à celles imposées aux producteurs européens. Cette exigence vis-à-vis des pays tiers non européens l’est aussi entre Etats membres européens.
Ensuite, en s’assurant que des prix alimentaires plus élevés se traduiront par des rémunérations plus élevées pour les producteurs, notamment, par le renforcement des accords de filières. La contrepartie est l’engagement résolu de l’agriculture dans la transition agroécologique selon les axes proposés dans le Pacte Vert qui doivent trouver traduction effective dans la prochaine Politique agricole commune (PAC).
> Lire aussi  La convention citoyenne pour le climat dévoile 150 propositions pour « changer en profondeur la société »
Les pratiques agricoles vertueuses doivent être soutenues et les pratiques non vertueuses pénalisées, dans les deux cas de façon déterminée. Des productions alimentaires plus écologiques et plus saines, mais aussi plus chères, trouveront des débouchés auprès de certaines catégories, souvent aisées, de la population. Il convient de mobiliser ce premier levier des dispositions à payer par le biais de campagnes d’information et d’une plus grande transparence des conditions de production, notamment par l’étiquetage, au double titre de la visibilité et de la sincérité des efforts des producteurs.
Les transitions vers des régimes alimentaires de meilleure qualité
Le caractère local, régional ou national peut également être valorisé car il répond à une attente des consommateurs. Ceci à condition que les productions correspondantes soient irréprochables sur les deux plans de l’environnement et de la santé. Mais pour éviter que les augmentations des prix alimentaires ne creusent les inégalités sociales liées à l’alimentation, un deuxième axe d’action s’impose.
Celui d’un soutien financier à la consommation alimentaire pour les populations les plus défavorisées. Les expérimentations de bons alimentaires fléchés sur des produits sains, notamment les fruits et légumes, testées au Royaume-Uni, mettent en évidence les bénéfices de cette politique.
> Lire aussi  Plus de 165 000 participants à une consultation citoyenne sur le « monde d’après »
Le troisième étage du dispositif, de portée plus générale, doit favoriser les transitions vers des régimes alimentaires de meilleure qualité, sur les plans de l’environnement et de la santé, pour l’ensemble de la population. Les travaux de recherche montrent qu’une réduction significative de l’empreinte carbone de notre alimentation (un quart de nos émissions de gaz à effet de serre) n’est possible que par une modification des consommations alimentaires.
Soutenir la consommation des catégories les plus défavorisées
Il en est de même pour lutter contre le surpoids et l’obésité, et les maladies chroniques associées. Il s’agit ici de favoriser les évolutions vers des régimes alimentaires plus riches en fruits et légumes, en légumineuses et en fibres, et moins riches en produits animaux et en produits gras/salés/sucrés.
De telles modifications de la structure des consommations alimentaires peuvent permettre, dans une certaine mesure, de contenir les niveaux des dépenses alimentaires des ménages, malgré des prix alimentaires plus élevés. Néanmoins, compte tenu de l’ampleur des changements à opérer et de la difficulté à modifier les régimes alimentaires qui dépendent fortement des habitudes et des préférences, il est peu probable que les nécessaires évolutions des régimes alimentaires aient lieu si elles ne sont pas soutenues par une politique volontariste.
> Lire aussi  Les agriculteurs français face à l’urgence climatique, sur France 3
Au-delà des campagnes d’information ou de l’étiquetage des produits, faut-il alors introduire des signaux-prix, de façon à inciter les consommateurs à tenir compte des impacts environnementaux et de santé de leurs choix alimentaires ? Les recherches économiques sur ce point tendent à répondre positivement. On peut ainsi imaginer une modulation des taux de TVA ou l’introduction d’un schéma de subventionnement et de taxation des produits, en fonction de leurs impacts sur l’environnement et la santé. De telles mesures devraient être mises en œuvre de façon à être neutres fiscalement, afin de ne pas affecter, en moyenne, les dépenses des ménages. La neutralité fiscale permet cependant des transferts entre ménages, une partie de la collecte fiscale pouvant être utilisée pour soutenir la consommation des catégories les plus défavorisées.
*Collectif de quatre chercheurs : Cécile Détang-Dessendre, directrice scientifique adjointe Agriculture à Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), Hervé Guyomard, directeur scientifique Agriculture à l’Inrae, Vincent Réquillart, directeur de recherche à l’Inrae et professeur à la Toulouse School of Economics (TSE), Louis-Georges Soler, économiste à l’Inrae.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/28/alimentation-les-pratiques-agricoles-vertueuses-doivent-etre-soutenues_6044442_3232.html>
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10- [Bonne nouvelle] Les semences paysannes enfin autorisées à la vente, Novethic, 28/06/20
Marina Fabre

Une nouvelle loi permet désormais de vendre des semences paysannes aux jardiniers amateurs. Jusqu'ici, toutes les semences autorisées à la commercialisation devaient être inscrites au cahier officiel selon des critères répondant surtout à l'agriculture intensive. Cette nouvelle est un "grand pas pour la biodiversité", estime la députée LREM Barbara Pompili. Reste à permettre aux agriculteurs d'en acheter.
C’est une loi publiée en toute discrétion dans le Journal officiel le 11 juin qui marque un "grand pas pour la biodiversité", selon la présidente de la Commission développement durable à l’Assemblée nationale Barbara Pompili. De fait, la loi adoptée le 27 mai par les parlementaires, permet désormais de vendre des semences paysannes aux jardiniers amateurs. Concrètement, ces semences sont celles qu’un agriculteur va prélever directement de sa récolte afin de les replanter.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/bonne-nouvelle-les-semences-paysannes-enfin-autorisees-a-la-vente-148720.html>
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11- Des agriculteurs dénoncent l'attaque d'animaux vivants par des vautours, AFP, 29/06/20, 23:00

Des syndicats d'agriculteurs en Haute-Loire ont dénoncé ces derniers jours de récentes attaques de vautours contre des troupeaux, et demandé à l'Etat d'agir en mettant notamment en place des tirs d'effarouchement et un système d'indemnisation pour les éleveurs.
"Les vautours sont des nécrophages stricts et donc totalement inoffensifs et incapables d’attaquer le moindre troupeau", a réagi lundi la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), jointe par l'AFP.
"Il est vrai qu’un animal mourant et incapable de bouger peut théoriquement être mangé par des vautours. Et dans ce cas, ils anticipent une mort certaine", a-t-elle ajouté, évoquant l'exemple de bête morte ou blessée à la suite d'une "mise bas qui s'est mal passée" ou de l'attaque "d'un chien errant".
La LPO répondait au communiqué de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs de Haute-Loire, diffusé mercredi et faisant état "d'attaques" du rapace diurne dans leurs cheptels.
"Depuis trois semaines, six éleveurs de Haute-Loire ont subi des attaques de vautours: 7 ovins et 2 bovins ont été consommés, et un agneau attaqué mais sauvé par l'éleveur", ont-ils dénoncé, citant des cas dans les communes de Saugues, Torsiac, Couteuges, Lubilhac, Thoras et Chanaleilles.
"Si nous avons tous appris à l'école que le vautour était nécrophage, force est de constater, au vu des dernières attaques, qu'il s'attaque aussi à des animaux vivants", ont-ils aussi affirmé. 
"On parle du bien-être animal sans arrêt, on laisse les animaux dehors, dans le milieu naturel, avec le plus de confort et de bien-être possible", a souligné par la suite la présidente des JA Haute-Loire, Laurine Rousset, interrogée par l'AFP. 
"Et maintenant il va falloir les rentrer car on a des problèmes de vautours ? Il y a un moment, il va falloir faire les bons choix", a-t-elle insisté.
Les deux syndicats agricoles demandent notamment une étude de "l'évolution des comportements des vautours", la mise en place de tirs d'effarouchement et d'une indemnisation pour les éleveurs.
Ils ont rendez-vous avec le préfet début juillet.
La LPO, aux doléances des agriculteurs de Haute-Loire, a rappelé lundi les réponses déjà existantes d'un Plan National d'Actions, qui vise à préserver la relation à bénéfices réciproques entre éleveurs et vautours.
L'association a assuré en outre que la "très grande majorité" des éleveurs était favorable à la présence de ces oiseaux, garants selon elle d'un "équarrissage naturel et gratuit".
<https://www.geo.fr/environnement/des-agriculteurs-denoncent-lattaque-danimaux-vivants-par-des-vautours-201095>
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12- Dans le sillage des derniers pêcheurs du Danube, un monde s'efface, AFP, 30/06/20, 11:00
Mihaela Rodina et Ionut Iordachescu

Iosif Acsente a passé sa vie dans les bras du delta du Danube. A 74 ans, son quotidien de pêcheur reste immuable mais le décor, aux confins aquatiques de la Roumanie, se transforme inexorablement.
Celui qui se décrit comme le "dernier rameur de Sfantu Gheorghe", son village natal, connaît tellement bien l'embouchure du fleuve "que si on me jetait du haut d'un hélicoptère, je saurais où je suis", raconte à l'AFP cet homme longiligne.
Une gageure dans ce labyrinthe végétal entre ciel et eau, plus grande zone humide d'Europe, où s'entrelacent canaux, étangs, marais jusqu'à leur rencontre avec la mer Noire.
Dispersées sur les 5.800 km2 du delta, quelques localités tentent de concilier leur développement avec le fragile équilibre naturel d'une zone classée au patrimoine mondial de l'Unesco pour sa faune et sa flore, faite notamment de milliers de roseaux qui ondulent dans le vent.
Accessible uniquement par bateau, le village de Sfantu Gheorghe est "le premier à voir le soleil se lever" au sein de l'Union européenne, énonce fièrement le maire adjoint, Aurel Bondarencu. 
- Longs hivers -
La commune compte un peu plus de 500 habitants, contre 2.000 au début des années 1990, après la fin de la dictature communiste.
Iosif Ascente sort son canot tous les jours depuis plus de quarante ans. Mais comme beaucoup de jeunes Roumains, ses deux filles ont quitté le pays pour travailler à l'étranger.
"Mes fils travaillent en Allemagne, sur des bateaux de croisière", détaille quant à lui M. Bondarencu. 
"J'aime cette région mais je n'aurais pas voulu que mes enfants y restent", souffle le maire adjoint. En hiver, le brouillard complique la navigation et il arrive encore au fleuve de geler. 
Mieux vaut ne pas attraper le nouveau coronavirus dans l'isolement du delta. "Il y de bonnes chances pour qu'il soit trop tard quand la chaloupe de secours arrive", confie Iosif Acsente.
Assis sur un petit banc devant sa maison, Ilie Ignat, 75 ans, se remémore "les beaux jours" des pêches miraculeuses en mer Noire et les hivers qui coupaient le village du monde durant des semaines. Il a raccroché ses filets il y a une dizaine d'années. 
"Les jeunes d'aujourd'hui ne veulent plus faire d'effort. Les rames, c'est fini", lâche-t-il, avec un brin de vague à l'âme.
Le poisson se fait rare. Ce jour-là, un seul sandre s'est égaré dans le filet tendu la veille par Iosif Acsente.
- Nature sous pression -
Les rames des barques de pêche, polies par le vent et la pluie, ont disparu au profit des engins à moteur. Dans les rues recouvertes de sable fin et bordées de jardins fleuris, quelque 4X4 bringuebalants, sans plaque d'immatriculation, ont remplacé les charrettes.
"Les voitures détruisent Sfantu Gheorghe et les embarcations équipées de moteurs trop puissants ravagent le delta", admet un autre pêcheur, Marius. 
Comme tant d'habitants, cet homme de 51 ans ne peut cependant vivre sans l'indispensable source de revenus de la région, le tourisme, qui accroît la pression sur l'environnement.
Marius guide les visiteurs dans les canaux à la découverte des nénuphars jaunes ou des colonies de pélicans. 
"La pandémie n'a pas été bonne pour l'homme mais elle a donné un peu de répit à la nature", reconnaît-il en arrêtant sa barque pour ne pas perturber un cormoran qui sèche ses ailes au soleil et une gracile aigrette semblant marcher sur l'eau.
En juillet comme en août, chaque maison ou presque - sur les toits desquelles la chaume traditionnelle fait peu à peu son retour - offre le gîte aux estivants, proposant les plats locaux à base de brochet ou de perche.
Si les touristes étrangers devaient se faire rares à cause de la pandémie, les Roumains seront au rendez-vous, veut croire le maire adjoint. "On n'a pas eu de problème ici avec le coronavirus", explique-t-il. "Au contraire, je crains qu'on ne puisse pas accueillir tout le monde".
<https://www.geo.fr/environnement/dans-le-sillage-des-derniers-pecheurs-du-danube-un-monde-sefface-201097>
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13- Déforestation : le Groupe Casino mis en cause au Brésil et en Colombie, Le Monde, 30/06/20, 11h37
Martine Valo

Selon un rapport de l’ONG Envol vert, le distributeur français ne contrôle pas suffisamment l’origine de la viande de bœuf qu’il commercialise sur place. 
Les images de l’Amazonie en flammes, en août 2019, ont ému le monde entier. L’histoire de cet écosystème unique sacrifié au profit d’intérêts fonciers a beau se dérouler outre-Atlantique, elle est reliée à un groupe français de la grande distribution, Casino, selon le rapport d’Envol vert qui doit être publié mardi 30 juin. Cette association française est allée épauler des organisations d’Amérique du Sud, entre autres des journalistes et des chercheurs du collectif Reporter Brasil, qui ont enquêté sur place pendant un an.
> Lire aussi  Une déforestation inquiétante en Amazonie brésilienne depuis le début de l’année
Bois, soja, cacao, huile de palme constituent les principales causes de la déforestation galopante sur la planète. Au Brésil, qui en est le champion du monde, c’est le bœuf, élevé principalement pour sa viande, qui en est le premier responsable. L’Institut national de recherches spatiales (INPE) constate que l’Amazonie a perdu 10 123 kilomètres carrés en 2019, 44 % de plus qu’en 2018, et la dévastation s’accélère en 2020. La destruction des savanes du Cerrado va bon train aussi.
Dans ces deux hauts lieux de la biodiversité planétaire, les feux de forêt, dont la saison démarre ces jours-ci, ont augmenté de 71 % en 2019 par rapport à l’année précédente. Une fois les bois de valeur exploités, les troupeaux gagnent ainsi de nouvelles pâtures, qu’ils occupent de manière particulièrement extensive : 1,31 tête à l’hectare (ha) en moyenne au Brésil, 0,6 en Colombie. Leur expansion est spectaculaire en Colombie, depuis la signature de la paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) en 2016, et au Brésil, deuxième exportateur mondial, qui comptait 158 millions de bêtes en 1994, 214 millions aujourd’hui.
43 % du marché colombien
« Ce système d’élevage constitue en fait un héritage de la colonisation : il s’agit d’occuper le plus d’espace possible pour affirmer ensuite que cette parcelle d’Amazonie est à soi, analyse Boris Patentreger, membre d’Envol vert, qui a coordonné l’enquête sur place. C’est une forme de spéculation foncière puisqu’on peut la revendre ensuite un bon prix. » Et la grande distribution y aurait une part de responsabilité en raison de son peu d’empressement à améliorer la traçabilité de son approvisionnement, en particulier en Colombie, souligne le rapport.
Or Casino est bien présent dans les deux pays, où la consommation nationale de bœuf est importante. Le groupe occupe 15 % du marché au Brésil, avec sa filiale Grupo Pao Açucar (GPA) et ses enseignes Assai et Extra ; 43 % en Colombie, avec Exito. Il y réalise 47 % de son chiffre d’affaires global. En France, la société, elle-même détenue par Rallye, est propriétaire d’une série d’enseignes comme Monoprix, Franprix, Leader Price, Spar, mais aussi de Naturalia, et met en avant une image de distributeur responsable. Envol vert et ses partenaires reprochent d’autant plus au distributeur ses lacunes dans le contrôle de l’origine des bœufs.
Evoquant la loi de 2017 sur le devoir de vigilance des grandes entreprises françaises vis-à-vis de leurs fournisseurs, les ONG estiment que le groupe ne devrait pas déléguer cette responsabilité aux abattoirs qui le livrent. Parmi ces derniers, quelques-uns ont certes signé des engagements à lutter contre la déforestation avec le gouvernement, ou bien avec des ONG comme Greenpeace, mais ils n’ont pas forcément les moyens de leurs ambitions. Aussi certains magasins commercialisent-ils une viande provenant de fermes qui finissent d’engraisser des animaux provenant d’autres fermes qui, elles, continuent d’exploiter et de brûler illégalement des parcelles en Amazonie, selon le rapport. Ces activités commerciales correspondraient à 56 000 hectares détruits en 2019 dans les deux pays selon les estimations des auteurs.
Casino a répondu à l’association, assurant qu’il lutte « activement contre la déforestation liée à l’élevage bovin au Brésil et en Colombie. » Et assure que sa filiale GPA s’implique à titre expérimental dans le projet pilote d’un outil de traçabilité nommé Visipec. « Nous sommes en train de renforcer nos politiques pour contrôler l’ensemble de nos chaînes d’approvisionnement qui sont complexes au Brésil  et nous allons continuer, assure au Monde Matthieu Riché, directeur RSE du groupe Casino. Dans le contexte géopolitique local, les entreprises doivent se montrer encore plus vigilantes. »
« Blanchiment de vaches »
Insuffisant rétorquent les enquêteurs qui ont testé 131 produits vendus dans dix magasins implantés dans sept villes du Brésil, notamment Belem et Manaus. Ils ont cherché à remonter la chaîne en amont de deux importants abattoirs de l’entreprise JBS, situés dans le Mato Grosso, en prenant la précaution de ne pas se limiter aux livraisons directes de cheptel. Ils ont multiplié les recherches à partir des numéros figurant sur les produits congelés, ont interrogé les bases de données sur les transports des animaux, les références cadastrales, les listes noires du gouvernement brésilien sur lesquelles figurent les exploitants condamnés pour travail forcé et atteintes à l’environnement. Enfin, ils ont consulté les alertes à la déforestation venant des systèmes de surveillance satellite d’ONG.
> Lire aussi  L’agriculture intensive est responsable d’une pollution « très largement sous-estimée »
Le rapport détaille le cas de quatre grandes fermes situées en Amazonie ou dans le Cerrado. L’une d’elles, la fazenda Ellus, dans le Mato Grosso, a totalisé plus de 2 400 ha brûlés en 2019 – comme le montrent des images de la NASA –, dont 1 962 ha dans des aires permanentes de préservation non exploitables selon la loi. Autre exemple, celui d’une exploitation condamnée à plusieurs reprises à de lourdes amendes et frappée d’embargo pour avoir déforesté plus de 1 100 ha. Cette dernière contourne le problème avec du « blanchiment de vaches », c’est-à-dire en transférant ses troupeaux dans une de ses propriétés louées à un autre fermier.
> Lire aussi  L’Amazonie en feu vue du ciel
Il est enfin question de la fazenda JR, 168 ha dans l’Etat du Para, toujours en Amazonie, dont 14 ha empiètent sur le territoire autochtone Apyterewa. Casino s’engage à se pencher sur ces quatre cas.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/30/deforestation-les-pratiques-du-groupe-casino-au-bresil-et-en-colombie-mises-en-cause_6044657_3244.html>
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14- Recul des ventes de pesticides de 44% en France en 2019, AFP, 30/06/20, 23:00

Les ventes de pesticides ont reculé en France de 44% en volume en 2019, après l'envolée des ventes intervenue en 2018 (+18%), a annoncé mardi le gouvernement.
Les quantités vendues de glyphosate, désherbant controversé, "diminuent de 35% (-3.358 tonnes) entre 2018 et 2019 après avoir augmenté de 11% (+999 tonnes) entre 2017 et 2018", ont précisé les ministères de la Transition écologique et de l'Agriculture dans un communiqué conjoint.
Le gouvernement français avait promis fin 2017 que cette molécule serait interdite "dans ses principaux usages" dans un délai de trois ans, sans attendre les cinq ans décidés au niveau européen.
"Ces évolutions à la baisse compensent totalement l'augmentation des ventes en 2018, intervenue juste avant la hausse de la redevance pour pollution diffuse intervenue au 1er janvier 2019", a indiqué le gouvernement dans son communiqué.
"Un coup de com'", a réagi l'association Générations futures, qui s'est étonnée de voir des tendances exprimées en volumes "alors que l'indicateur de suivi du plan est le Nodu, basé sur le nombre de doses" et des résultats basés "sur des données non consolidées".
Selon ces "données provisoires", les quantités totales de substances actives vendues en usages agricoles, hors produits de biocontrôle, ont diminué de 44% entre 2018 et 2019 (-28.078 tonnes), après avoir augmenté de 18% entre 2017 et 2018 (+11.870 tonnes)", a indiqué le gouvernement, qui estime que ces résultats "permettent de constater les premiers effets des mesures engagées (...) depuis 2018 afin de réduire l'utilisation des produits phytosanitaires".
Concernant les quantités de produits vendus considérés comme "les plus préoccupants", dits CMR (cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques), elles ont diminué "de plus de 50% en 2019 par rapport à 2018", a précisé le gouvernement.
A l'inverse, la part relative des produits de biocontrôle, alternatives aux pesticides chimiques, "continue à augmenter, ce qui illustre une substitution progressive et continue des substances les plus dangereuses par ces produits", ont affirmé les autorités. 
La Cour des Comptes avait épinglé le 4 février dernier la politique de réduction des pesticides agricoles menée par l'Etat, laquelle avait donné jusque là des résultats "très en deçà des objectifs" en 2018, malgré un budget considérable, de quelque 400 millions d'euros (dont 71 millions prélevés sur la redevance pour pollutions diffuses).
Depuis le Grenelle de l'environnement fin 2007, qui avait fixé un objectif de réduction de 50% de l'usage des pesticides de synthèse en 10 ans, les deux plans successifs mis en œuvre, Ecophyto 1 et 2, ont abouti à des échecs. En avril, le gouvernement a donc tenté pour la troisième fois de désintoxiquer l'agriculture des excès de la chimie en lançant un plan Ecophyto 2+.
<https://information.tv5monde.com/info/recul-des-ventes-de-pesticides-de-44-en-france-en-2019-365586>
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15- Brésil : pire mois de juin en 13 ans pour les incendies en Amazonie, AFP, 01/07/20, 23:00

Le nombre d'incendies de forêt en Amazonie brésilienne a augmenté de 19,5% en juin par rapport au même mois de l'année dernière, avec 2.248 foyers recensés, le pire total depuis 13 ans, d'après les données officielles rendues publiques mercredi.
Le mois de juin marque le début de la saison sèche et ces chiffres confirment les prévisions des analystes, qui tablent sur une année encore plus dévastatrice que 2019, quand la recrudescence des feux de forêt en Amazonie avait suscité une vive émotion dans le monde entier.
Le site de l'Institut national de recherches spatiales (INPE), qui permet de suivre en temps réel les alertes d'incendies identifiées par satellite, n'avait jamais fait état d'autant de foyers pour ce mois de l'année depuis les 3.519 recensés en 2007.
Mais le pire est attendu pour le mois d'août : plus de 30.000 foyers avaient été enregistrés en 2019, trois fois plus que lors de ce même mois en 2018.
Les incendies de forêt en Amazonie sont pour la plupart criminels et directement liés à la déforestation, étant souvent causés par des agriculteurs pratiquant le brûlis sur les zones déboisées pour pouvoir cultiver ou faire paître le bétail.
La déforestation au Brésil était déjà très élevée cette année avant même le début de la saison sèche, avec plus de 2.000 km2 déboisés de janvier à mai, 34% de plus que sur la même période de 2019, selon les dernières données de l'INPE.
L'Institut de recherches environnementales de l'Amazonie (Ipam) estime que 9.000 km2 de forêt déjà déboisés depuis l'an dernier pourraient partir en fumée d'ici le mois d'août.
Les écologistes accusent le gouvernement du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, un climatosceptique notoire, de favoriser la déforestation en appelant à légaliser l'agriculture ou les activités minières dans des zones protégées.
Les spécialistes craignent par ailleurs que l'augmentation des incendies ne cause davantage de troubles respiratoires chez une population déjà touchée de plein fouet par le coronavirus.
Autre problème de taille : les pouvoirs publics disposent de moins de moyens humains et financiers pour protéger l'environnement à cause de la pandémie, qui a fait près de 60.000 morts au Brésil.
<https://information.tv5monde.com/info/bresil-pire-mois-de-juin-en-13-ans-pour-les-incendies-en-amazonie-365762>
Sur le même sujet :
> Brésil : 2 248 foyers d’incendie recensés en Amazonie, le pire total depuis treize ans <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/01/bresil-2-248-foyers-d-incendie-recenses-en-amazonie-le-pire-total-depuis-treize-ans_6044880_3244.html>, Le Monde avec AFP, 01/07/20, 23h00 
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16- Baisse des ventes de pesticides : réalité ou artefact ?, Le JDLE,  01/07/20
Romain Loury

La baisse est impressionnante : -44% de produits phytosanitaires vendus en 2019 par rapport à 2018, -35% de glyphosate. Annoncés mardi 30 juin par les ministères de la transition écologique et solidaire, ces chiffres signifient-ils pour autant que la sortie des pesticides est en cours ? Pas si simple.
Les chiffres de vente des pesticides de l'année N ne sont généralement annoncés qu’en fin d’année N+1. Or le gouvernement a cette fois-ci pris plusieurs mois d’avance sur les chiffres 2019. D’abord par la voix du ministre de Didier Guillaume, ministre de l’agriculture, qui a détaillé quelques chiffres vendredi 26 juin sur France Info: -35% de vente de glyphosate en 2019 par rapport à 2018, -30% en 2019 par rapport à 2018.
Se félicitant de cette baisse ainsi que la dynamique favorable des conversions en bio, Didier Guillaume jetait aussitôt un froid : «on n’arrivera pas au zéro glyphosate. Dire que nous devrions tout arrêter, c’est tromper les gens, c’est partir dans une aventure qui serait dramatique. Si on dit ‘zéro glyphosate’, on arrêtera de produire de l’alimentation».
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/baisse-des-ventes-de-pesticides-realite-ou-artefact,107459?xtor=RSS-31>
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17- Elisabeth Borne confirme le report de l’interdiction du glyphosate, Reporterre, 01/07/20

Un jour après le discours d’Emmanuel Macron, lundi 29 juin 2020, devant les membres de la Convention citoyenne pour le climat, la ministre de l’Écologie, Elisabeth Borne, a donné une interview dans Le Parisien <https://www.leparisien.fr/politique/elisabeth-borne-yannick-jadot-n-a-pas-le-monopole-de-l-ecologie-29-06-2020-8344515.php>.
Elle y évoque l’interdiction du glyphosate, ce pesticide controversé. « Nous étudions actuellement des alternatives qui pourraient permettre d’en sortir rapidement. […] Mais je peux vous assurer que cette interdiction sur les principaux usages sera mise en œuvre avant la fin du quinquennat. L’engagement sera tenu », a-t-elle déclaré dans les colonnes du quotidien.
Cette phrase a fait bondir les associations écologistes dont Attac. Car en expliquant que la sortie sera « mise en œuvre avant la fin du quinquennat », c’est-à-dire avant mai 2022, la ministre confirme le report de cette interdiction.
Le 27 novembre 2017, Macron avait pourtant promis la sortie de l’utilisation du glyphosate en France « d’ici 3 ans » donc d’ici 2021. Mais l’Assemblée a ensuite rejeté en 2018 les amendements visant à inscrire cette interdiction en 2021 dans la loi Egalim. « Il n’est pas nécessaire que ce soit dans la loi dès lors que nous prenons des engagements », avait assuré à l’époque le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert. Par la suite, le président de la République et le nouveau ministre de l’Agriculture Didier Guillaume ont à leur tour remis en cause la date de 2021.
Les écologistes ont fait part de leur colère. Encore une promesse enterrée.
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Elisabeth-Borne-confirme-le-report-de-l-interdiction-du-glyphosate>
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18- Baisse du recours aux pesticides : des chiffres à manier avec précaution, Le Monde, maj le 02/07/20 à 06h03
Stéphane Foucart 

Sur la base de données provisoires et partielles, le gouvernement annonce une baisse spectaculaire des ventes de produits phytosanitaires en 2019, par rapport à 2018. 
Au lendemain de la poussée verte au second tour des élections municipales, un communiqué conjoint du ministère de l’agriculture et du ministère de la transition écologique et solidaire, publié mardi 30 juin, annonce une baisse spectaculaire des ventes de produits phytosanitaires en France, en 2019. Ces chiffres doivent cependant être pris avec grande prudence : non seulement ils sont provisoires et ne concernent que les ventes – et non l’intensité d’usage –, mais ils sont de surcroît restreints à certaines catégories de produits.
Loin des reprises claironnant une « baisse de 44 % des ventes de pesticides », le gouvernement a en réalité annoncé une baisse de 44 % des volumes de substances actives vendues, « hors produits de biocontrôle », entre 2018 et 2019. De telles restrictions ne permettent pas d’apprécier la baisse du recours à l’ensemble des pesticides, comme c’est l’usage dans la communication des chiffres officiels. Selon la présentation du gouvernement, les quantités écoulées du célèbre glyphosate auraient chuté de 35 % et celles des produits les plus dangereux, dits CMR (pour « cancérogène, mutagène ou reprotoxique »), auraient baissé de quelque 50 %.
« Pur coup de com »
Selon le communiqué des ministères, ces chiffres sont le signe d’une transition en cours et d’un recours plus important aux produits de biocontrôle, généralement considérés comme moins problématiques que les substances de synthèse, utilisées en agriculture conventionnelle et biologique. Sans explications, le gouvernement a toutefois choisi de ne pas divulguer l’évolution du tonnage de l’ensemble des pesticides vendus en France, incluant les produits de biocontrôle. Interrogé, le ministère de l’agriculture renvoie vers le cabinet du ministre, qui n’a pas répondu à nos sollicitations.
> Lire aussi  Glyphosate : la déontologie de l’Anses mise en cause
« C’est un pur coup de com, c’est lamentable et surtout ce n’est pas sérieux », proteste pour sa part François Veillerette, porte-parole de Générations futures. Le choix de communiquer sur les tonnages de certaines substances vendues et non sur le nombre de doses-unités (NODU) est en particulier fortement critiqué par l’association, associée au plan Ecophyto – le plan gouvernemental qui, depuis 2009, mesure l’évolution du recours aux pesticides en France.
Or, depuis une décennie, le NODU est le principal indice choisi par les autorités françaises pour mesurer cette évolution. En effet, cet indice tient compte de l’efficacité des molécules. Certaines doivent être appliquées en doses importantes, tandis que d’autres – beaucoup plus actives – ont des taux d’application très faibles. Une baisse des ventes des premières pourrait, par exemple, occulter une augmentation des secondes.
En outre, comme le rappellent les deux ministères dans leur communiqué, ces chiffres sont « provisoires ». Ils proviennent de la base de données dans laquelle les distributeurs de produits phytosanitaires déclarent leurs ventes de l’année précédente. Celle-ci a été consultée courant juin aux fins des annonces ministérielles mais, traditionnellement, des ventes de produits continuent à y être enregistrées jusqu’au mois de novembre, voire décembre.
> Lire aussi  Des résidus de pesticides cancérogènes dans l’eau du robinet
En 2013, par exemple, une baisse d’utilisation des pesticides entre 2011 et 2012 avait été annoncée par le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, mais n’avait pas été confirmée par les chiffres consolidés. En l’occurrence, les chiffres annoncés sont d’autant plus fragiles que la crise due au Covid-19 et la mise à l’arrêt de nombreuses entreprises ont pu retarder le processus de déclaration des ventes de « phytos » chez certains distributeurs.
Attendre les données consolidées
Les chiffres officiels pour l’année 2018, eux, n’ont été communiqués qu’en janvier 2020. Ils mettaient en évidence une forte augmentation des tonnages de pesticides agricoles vendus entre 2017 et 2018 (+ 23 %), partiellement attribuée à l’augmentation prévue de la redevance pour pollution diffuse : de nombreux agriculteurs auraient fait des stocks en 2018, gonflant artificiellement les chiffres. Une baisse des ventes est donc probable en 2019, les agriculteurs pouvant puiser dans leurs stocks. Cette baisse sera-t-elle aussi spectaculaire que celle annoncée par le gouvernement ? Il faudra attendre les données consolidées pour le savoir.
En attendant, les chiffres officiels consolidés, colligés en mai dans une note du Commissariat général au développement durable (CGDD), montrent qu’au cours de la dernière décennie les volumes d’insecticides employés ont augmenté d’environ 250 %, les fongicides de 41 % et les herbicides de 23 %.
> Lire aussi  Roundup : Bayer va verser 10 milliards de dollars pour faire cesser les poursuites mais ne reconnaît aucune faute
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/01/baisse-du-recours-aux-pesticides-des-chiffres-a-manier-avec-precaution_6044874_3244.html>
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19- Résidus de pesticides dans l'air : 32 substances à surveiller, avertit l'Anses, Les DNA avec AFP, 03/07/20, 06:02

La campagne nationale de mesures de pesticides dans l’air extérieur n’a pas identifié de risques particuliers pour la santé à ce stade, mais 32 substances devront faire l’objet d’une évaluation approfondie, a averti l'Anses jeudi.
Quels sont les pesticides présents dans l'air ambiant et présentent-ils un danger ? L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a publié jeudi ses premières interprétations de la campagne nationale de mesure des pesticides dans l'air extérieur, la CNEP, lancée en 2018.
Sur 12 mois, en métropole et en Outre-Mer, quelque 1 800 échantillons ont été récoltés. La campagne a mesuré 75 substances dont la liste avait été définie en 2017, et qui entrent "dans la composition des produits phytopharmaceutiques, de produits biocides, de médicaments vétérinaires et antiparasitaires à usage humain".
Pas de problème sanitaire important au vu des connaissances actuelles
Pour l'heure, il n'y a pas de quoi s'inquiéter, estime l'Agence : "La première approche a fourni des indices du risque sanitaire en rapprochant les résultats de mesures dans l’air avec les données de toxicologie disponibles. Le faible niveau de ces indices ne met pas en évidence, au vu des connaissances actuelles, une problématique sanitaire forte associée à l’exposition de la population générale via l’air extérieur, hors source d’émission de proximité".
>> Suite à lire à :
<https://www.dna.fr/environnement/2020/07/03/residus-de-pesticides-dans-l-air-32-substances-a-surveiller-avertit-l-anses>
En savoir plus :
> Pesticides dans l’air extérieur : l’Anses identifie les substances nécessitant une évaluation approfondi <https://www.anses.fr/fr/content/pesticides-dans-l%E2%80%99air-ext%C3%A9rieur-l%E2%80%99anses-identifie-les-substances-n%C3%A9cessitant-une-%C3%A9valuation>e, Anses, 02/07/20
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En audio
20- Les pesticides, France Inter, La Terre au carré, 26/06/20, de 13h30 à 14h30
Mathieu Vidard

Pendant le confinement les distances entre épandages et habitations ont été réduites au maximum. La Commission Européenne prépare un Green Deal et annonce qu’elle veut réduire de 50% l’usage des pesticides. Comment s'arbitre le débat sur les pesticides en France ?
Nous en parlons avec Pierre-Marie Aubert, chercheur en politiques agricoles et alimentaires à l’IDDRI, l’Institut du Développement Durable et des Relations Internationales, et responsable de l’initiative Politiques publiques pour l’agriculture européenne de l’IDDRI.
>> Interview à lire ou à réécouter (15 min) à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-26-juin-2020-0>
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En images
21- Agriculture : des bénévoles contre les attaques de loups, France 2, journal de 20h, 26/06/20

Afin d'apaiser le combat entre les camps des pros et anti-loups, une association s'est donné pour mission de former des bénévoles afin qu'ils repoussent prédateurs.
Au sujet du loup, il y a ceux qui militent pour sa réintroduction et les éleveurs qui ont déploré 12 000 pertes l'an passé. Ces deux camps semblent irréconciliables. Pour apaiser cette lutte, une association a mis au point un programme pour former des bénévoles afin qu'ils gardent les troupeaux et que, le cas échéant, ils puissent repousser des prédateurs. Dans la vallée de Turriers, dans les Alpes-de-Haute-Provence, l'apprentissage commence par l'installation de grillages.
"On ne vient pas l'emmerder, il ne vient pas nous emmerder"
D'ici quelques semaines, chacun d'entre eux partira seul pour aider un berger. "Le but du jeu, ce n'est pas de tuer tous les loups qui existent autour, c'est que le loup comprenne bien que quand il est à l'intérieur, il n'est pas chez lui et que quand il est à l'extérieur, il fait ce qu'il veut. On ne vient pas l'emmerder, il ne vient pas nous emmerder", explique Ingrid Briclot, l'éleveuse à l'origine de l'opération.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-des-benevoles-contre-les-attaques-de-loups_4023457.html <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-des-benevoles-contre-les-attaques-de-loups_4023457.html>>
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22- Les bons vivants du Vexin, France 2, 13h15 le samedi, 27/06/20
Présenté par Laurent Delahousse

Alors que la France reprend son souffle, nous sommes allés voir une bande d'amis, pour la plupart trentenaires, qui habitent à côté les uns des autres et qui au premier jour de la crise ont retroussé leurs manches pour ne pas tout perdre. 
Aurélien, maraîcher, écoulait ses légumes bios sur les marchés en plein air. Séverine, traiteur, travaillait pour des mariages, des comités d’entreprise et des salons. Clara vendait sa bière artisanale essentiellement dans les restaurants de la région. 
Mais du jour au lendemain, tout s'est arrêté. Ils ont dû s'organiser en livrant des paniers repas, tous composés de ces produits locaux. Ce circuit court a trouvé sa clientèle. Et si la crise avait été une opportunité ? Cette joyeuse bande rêve de durer dans le temps, après la crise… et de changer les habitudes des consommateurs ! Elle s’est même donné un nom : Les bons vivants du Vexin.
> Reportage de David Geoffrion et Fanny Martino à voir à :
<https://www.france.tv/france-2/13h15-le-samedi/1786279-les-bons-vivants-du-vexin.html>
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23- Transhumance des abeilles : direction les champs de lavande, Actu-environnement, 02/07/20
Baptiste Clarke  

Comme chaque année, de nombreux apiculteurs déplacent leurs ruches vers des zones plus mellifères pour optimiser la production de miel. Une transhumance qui s'opère en pleine nuit, sur des dizaines voire des centaines de kilomètres.
> Reportage en PACA à voir à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/transhumance-abeilles-champs-zone-mellifere-production-miel-35764.php4>
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Une annonce
24- Formation "Botanique & Permaculture" (du 12 au 17 juillet) & Un livre crucial pour l'Afrique, La lettre de Permaculture sans frontières, 01/07/20

• Il reste quelques places pour la formation de 6 jours que donnera Éric Escoffier du 12 au 17 juillet prochain au Château de Celon (Indre, France) :
Botanique & Espèces fondamentales pour la permaculture et les systèmes régénératifs.
Pourquoi cette formation ?
Pour concevoir efficacement les systèmes humains (production de la nourriture, de l'énergie, des matériaux, zéro déchets), une certaine connaissance des plantes, des écosystèmes et des processus du vivant est indispensable.
Cette formation est à la fois une introduction au monde végétal et une "botanique de la permaculture".
Elle propose des éléments concrets, théoriques et pratiques, et des clés d'entrée pour l'observation, la reconnaissance et l'usage des plantes, dans le but de concevoir des systèmes soutenables (régénératifs), ce qui est l'objectif de la permaculture, et une nécessité absolue pour qu'il y ait un futur.
• Arbres et arbustes du Sahel - Trees and Shrubs of the Sahel
Nous sommes heureux de vous annoncer que le magistral livre de Hans-Jürgen von Maydell "Arbres et arbustes du Sahel" / "Trees and Shrubs of the Sahel", qui était devenu quasiment introuvable, est dorénavant gratuitement téléchargeable en PDF, dans sa version anglaise comme dans sa version française.
C'est important car ce livre est absolument crucial pour le Sahel et d'autres régions tropicales et subtropicales, et qu'il constitue de surcroît un modèle de structure et de choix de l'information exemplaire pour tout programme de développement, de reforestation et de ressources soutenables partout dans le monde (avec, entre autres, ses annexes et ses tables par critères et fonctions d'une exceptionnelle pertinence).
N'hésitez pas à diffuser cette information auprès de toutes les personnes qui œuvrent en Afrique.
• Cagnotte Permaculture sans frontières : soutenez-nous !
Le confinement a été un coup dur pour Permaculture sans frontières, et notamment pour les inscriptions à nos formations, seule ressource de l'association.
Nous avons donc ouvert une cagnotte en ligne.
Pour nous permettre de continuer nos activités en France comme dans les tropiques, soutenez-nous !
Grand merci pour ce que vous pourrez faire.
>> En savoir plus : 
<https://permaculture-sans-frontieres.org/newsletters-mgnt/?m=53&p=view&pi=ViewBrowserPlugin&uid=5168d76a25fbbdb5c74495ed7fac7282>
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À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS 
– Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/> de poser les premières pierres d’un nouveau monde
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
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NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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