[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international (mercredi 15 juillet)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 15 Juil 07:09:12 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.)
1- Tribune. Transition écologique : «C’est maintenant ou jamais» <https://www.leparisien.fr/environnement/transition-ecologique-c-est-maintenant-ou-jamais-05-07-2020-8347521.php>, Le Parisien, 05/07/20
2- Analyse. Avec la crise sanitaire, le monde est entré dans l’ère de l’argent gratuit <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/06/avec-la-pandemie-le-monde-est-entre-dans-l-ere-de-l-argent-gratuit_6045331_3234.html>, Le Monde, 06/07/20, 13h05
3- Tribune. Convention citoyenne : « Et si la société civile était l’investissement prioritaire de l’après-crise ? » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/06/convention-citoyenne-et-si-la-societe-civile-etait-l-investissement-prioritaire-de-l-apres-crise_6045376_3232.html>, Le Monde, 06/07/20, 16h45
4- Barbara Pompili, une écologiste "réformiste" qui tente de verdir la macronie <https://www.geo.fr/environnement/barbara-pompili-une-ecologiste-reformiste-qui-tente-de-verdir-la-macronie-201177>, AFP, maj le 06/07/20 à 21:00
5- Bilan d’Elisabeth Borne à l’écologie : la poursuite de la « politique des petits pas » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/06/bilan-d-elisabeth-borne-a-l-ecologie-la-poursuite-de-la-politique-des-petits-pas_6045392_3244.html>, Le Monde, 06/07/20, 21h51
6- Débat : La Convention citoyenne pour le climat… et après ? <https://theconversation.com/debat-la-convention-citoyenne-pour-le-climat-et-apres-141891>, The Conversation, 06/07/20, 22:20
7- L’écologie punitive n’est pas un gros mot : c’est une nécessité <https://youmatter.world/fr/ecologie-punitive-necessite-crise/>, Youmatter, 06/07/20
8- Remaniement : Bruno Le Maire prend en charge la relance, il affirme qu'elle sera verte <https://www.novethic.fr/actualite/politique/isr-rse/remaniement-le-gouvernement-castex-confie-a-bruno-le-maire-la-relance-dont-on-ignore-la-couleur-148757.html>, Novethic, maj le 07/07/20 à 11h
9- Débat : Vers des conventions citoyennes universitaires pour le climat et la biodiversité ? <https://theconversation.com/debat-vers-des-conventions-citoyennes-universitaires-pour-le-climat-et-la-biodiversite-141855>, The Conversation, 07/07/20, 23:38
10- Dans l'Arctique russe, l'irréductible Nénétsie <https://www.geo.fr/environnement/dans-larctique-russe-lirreductible-nenetsie-201200>, AFP, 08/07/20, 17:00
11- La médiatrice de l’Union européenne met en cause le processus d’autorisation des pesticides <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/09/la-mediatrice-de-l-union-europeenne-met-en-cause-le-processus-d-autorisation-des-pesticides_6045703_3244.html>, Le Monde, 09/07/20, 11h38
12- Aérien et automobile : Pompili pour des "contreparties" écologiques aux aides <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/aerien-et-automobile-pompili-pour-des-contreparties-ecologiques-aux-aides_145856>, AFP, 09/07/20, 12:00
13- [Effet post-Covid] La France et l’Europe soignent leur indépendance industrielle et technologique <https://www.novethic.fr/actualite/politique/isr-rse/effet-post-covid-la-france-et-l-europe-soignent-leur-independance-industrielle-et-technologique-148770.html>, Novethic, 09/07/20
14- WWF appelle à une vaste "relance verte" avec un million d'emplois à la clé d'ici 2022 <https://www.franceinter.fr/wwf-appelle-a-une-vaste-relance-verte-avec-un-million-d-emplois-a-la-cle-d-ici-2022>, France Inter, 10/07/20, 06h08
15- Environnement : Sus aux SUV et aux prospectus non désirés… Comment des députés veulent « verdir » la publicité <https://www.20minutes.fr/planete/2819407-20200710-environnement-sus-suv-prospectus-non-desires-comment-deputes-veulent-verdir-publicite>, 20 Minutes avec AFP, 10/07/20, 10h35
16- Budget : les députés ne prennent pas en compte les mesures de la Convention climat <https://reporterre.net/Budget-les-deputes-ne-prennent-pas-en-compte-les-mesures-de-la-Convention-climat>, Reporterre, 10/07/20
17- Défendre l'environnement au péril de sa vie : rencontre avec deux sentinelles vertes <https://www.wedemain.fr/Defendre-l-environnement-au-peril-de-sa-vie-rencontre-avec-deux-sentinelles-vertes_a4780.html>, We Demain, 10/07/20
18- [Édito] Plan de relance vert : et si les ministères de l’Economie et de l’Environnement finissaient par s’entendre <https://www.novethic.fr/actualite/politique/isr-rse/edito-plan-de-relance-vert-et-si-les-ministeres-de-l-economie-et-de-l-environnement-finissaient-par-s-entendre-148779.html>, Novethic, 10/07/20
En images
19- La victoire écologiste dans les villes est-elle représentative de ce que pensent tous les Français ? <https://www.lci.fr/population/video-la-victoire-ecologiste-dans-les-villes-est-elle-representative-de-ce-que-pensent-tous-les-francais-2158506.html>, TF1, Le journal de 20h, 05/07/20 

Bien à vous,
Florence

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

ANALYSE DU JOUR : Face à l’explosion des dettes, les banques centrales ont baissé leur taux à des niveaux historiquement bas et ne pourront pas les remonter avant très longtemps. Les conséquences seront très profondes. (cf. item 2)
PLAIDOIRIE DU JOUR : Marie-Béatrice Levaux, membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese), plaide pour faire converger démocratie représentative et démocratie participative tandis que d’autres voix se vont entendre (cf. item 3, 6 & 9)
BILAN & PROJECTION DU JOUR : Après Elisabeth Borne qui, pas plus que ses prédécesseurs, n’a réussi à mettre la protection de l’environnement au cœur des décisions du gouvernement, qu’en sera-t-il pour l’écologiste réformiste, Barbara Pompili ? (cf. item 5, 4, suite, 12, 16 & 18)
MISE EN CAUSE : Les procédures d’autorisation des pesticides ont souvent le don de surprendre ceux qui les décortiquent. Les services de la médiatrice européenne – l’instance consultative chargée d’instruire les litiges entre la société civile et les administrations de l’Union – n’échappent pas à la règle. (cf. item 11)
DÉBATS DU JOUR : — Tout le monde est contre l'”écologie punitive”. Mais qu’est-ce que ça veut dire au juste ? Et est-ce si mal que ça ? (cf. item 7)
— La relance sera-t-elle verte ? (cf. item 8 & 18)
— Proposition de loi intégrant la régulation de la publicité digitale : la pression s'accroît entre le secteur de la communication, fragilisé par le coronavirus et les associations de lutte pour le climat, qui luttent pour la déconsommation. (cf. item 15 & suite)
RAPPORT DU JOUR : Un million d’emplois soutenus à l’horizon 2022 et même 1,8 million d’ici à 2030, voilà ce qu’on gagnerait à colorer fortement en vert le plan de relance de l’économie post-Covid 19, c’est à cette estimation qu’arrive le WWF dans un rapport réalisé avec le cabinet d’audit Ernst & Young. (cf. item 14 & suite)
VICTIMES DU JOUR : Chaque semaine, trois activistes de l’environnement sont assassinés. Face aux intérêts industriels et financiers, ils et elles défendent le droit à l’eau, à la terre, à la vie... au péril de la leur. (cf. item 17)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
______________________________________________________________________________________________________________________
1- Tribune. Transition écologique : «C’est maintenant ou jamais», Le Parisien, 05/07/20
Par Nicolas Hulot, président d'honneur de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme

Dans une tribune au Parisien-Aujourd’hui en France, Nicolas Hulot souhaite prendre « part à la mobilisation en faveur d’une France de la résilience sanitaire, de la transition écologique et de la justice sociale ».
Tribune. « Le temps est venu. Par ces mots, j'ai voulu prendre ma part à la mobilisation en faveur d'une France de la résilience sanitaire, de la transition écologique et de la justice sociale. Il faut y voir ma détermination à toujours tenter de fédérer les énergies à la veille de ce qui apparaît être une heure de vérité. Car, avant la fin de l'année, le contenu du plan d'investissement et la transcription légale ou non des mesures de la Convention citoyenne scelleront le sort de l'écologie durant ce mandat.
>> Suite à lire sur abonnement à :
<https://www.leparisien.fr/environnement/transition-ecologique-c-est-maintenant-ou-jamais-05-07-2020-8347521.php>
______________________________________________________________________________________________________________________
2- Analyse. Avec la crise sanitaire, le monde est entré dans l’ère de l’argent gratuit, Le Monde, 06/07/20, 13h05
Eric Albert 

Face à l’explosion des dettes, les banques centrales ont baissé leur taux à des niveaux historiquement bas et ne pourront pas les remonter avant très longtemps. Les conséquences seront très profondes. 
Gouvernements, entreprises, ménages : endettez-vous, c’est le moment ! Les taux d’intérêt n’ont jamais été aussi bas et ils ne sont pas prêts de remonter. Le monde est entré dans la pandémie alors que les taux étaient historiquement bas depuis la crise de 2008. Pour permettre aux Etats de se financer pendant cette crise, les banques centrales sont allées encore plus loin, s’enfonçant un peu plus dans cette nouvelle ère monétaire où l’argent est quasi gratuit. « Les taux vont rester très bas très longtemps, on est tous d’accord », explique Mikaël Pacot, d’Axa Investment Managers. « On ne va pas sortir de la politique monétaire expansionniste de sitôt », confirme Christopher Dembik, de Saxo Bank.
> Lire aussi  Les banques centrales, ultime rempart de l’économie mondiale
Pour l’économie mondiale, les conséquences sont majeures. L’action des banques centrales, qui permet de garder les taux à zéro, est le principal phénomène qui va influencer tous les autres. C’est vrai pour les ménages qui achètent un logement et qui vont pouvoir emprunter toujours moins cher. C’est vrai aussi pour les ménages les plus riches, détenteurs d’actifs, qui vont s’enrichir, accentuant les inégalités entre les classes sociales mais aussi entre les générations. Inversement, l’épargne bancaire ne rapporte plus rien et le Livret A est, aujourd’hui, presque sans intérêt. Mais c’est surtout vrai pour les Etats, qui vont pouvoir emprunter comme jamais.
• Trois décennies de baisse des taux 
Avec la pandémie, toutes les grandes banques centrales sont venues au secours de l’économie, en lançant des plans d’achat de dette d’une ampleur inédite. L’enveloppe dépasse, par exemple, 1 500 milliards d’euros pour la Banque centrale européenne (BCE), ce qui permet aux Etats de la zone euro de se financer facilement.
+ Infographie : A travers le monde, les dettes des Etats, des entreprises et des méages explosent depuis trois décennies <https://img.lemde.fr/2020/07/06/0/0/960/1206/688/0/60/0/d49d59b_798719634-eco-1.png>
Officiellement, les banques centrales l’assurent : leur action est temporaire. Bientôt viendra la « normalisation » et le retour à des taux d’intérêt plus élevés. « Elles avaient dit la même chose en 2008-2009, réplique Brian Coulton, chef économiste à Fitch Ratings. La leçon de ces dix dernières années est que les banques centrales ne sont pas allées loin dans la normalisation. » Le cabinet d’analyse Oxford Economics estime que les taux vont rester bas au moins « pendant les cinq prochaines années ».
La tendance à la baisse des taux d’intérêt remonte à la fin des années 1980. La Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale) a été une des premières à le faire. En 1987, le « lundi noir » fait plonger la Bourse. Alan Greenspan est alors depuis deux mois à la tête de la banque centrale américaine, promettant de ne pas agir en cas d’éclatement des bulles financières, persuadé de la force autorégulatrice des marchés. Il fait pourtant exactement l’inverse et annonce immédiatement « être prêt à servir de source de liquidité ».
Depuis, à chaque crise, les banques centrales font de même et soutiennent l’économie, intervenant chaque fois plus fort. En 2008, lors de la grande crise financière, la BCE et la Fed ont mis pour la première fois leurs taux d’intérêt à zéro. Mais cela n’a pas suffi, et elles ont commencé à acheter des dettes (c’est le « quantitative easing »). En 2017, la Fed américaine a bien tenté de normaliser ses taux. Elle a réussi à les augmenter, mais cela a provoqué de très sérieux remous sur les marchés financiers. Et, à la première alerte, les taux sont revenus à zéro.
> Lire la tribune : Christopher Dembik : Nous vivons « la transition d’une économie de marché capitaliste à une économie administrée par les banques centrales »
L’institution monétaire sise à Francfort, elle, n’a jamais réussi à s’approcher de la moindre normalisation. Son taux de dépôt est même devenu négatif en 2014, d’abord à – 0,1 %, puis s’enfonçant progressivement jusqu’à – 0,5 % actuellement.
+ Infographie : C’est notamment vrai pour la plupart des Etats de la zone Euro <https://img.lemde.fr/2020/07/06/0/0/960/1197/688/0/60/0/66b64cd_291025298-eco-2.png>
+ Infographie : Mais les banques centrales ont mis leurs taux à zéro <https://img.lemde.fr/2020/07/06/0/0/960/1350/688/0/60/0/2253578_275855757-eco-3.png>
A travers le monde, les acteurs économiques ont logiquement profité de ces coups de pouce à répétition pour s’endetter toujours plus. La dette cumulée des Etats, des ménages et des entreprises de vingt-cinq premières économies mondiales est ainsi passée de 150 % du produit intérieur brut (PIB) dans les années 1980 à presque 250 % aujourd’hui, selon Invesco. Une catastrophe à venir ? « Tant qu’il y a de la croissance économique et que le coût du financement reste bas, ce n’est pas un problème », note Paul Jackson, d’Invesco. En clair, tout va bien tant que les taux d’intérêt sont au plancher. « On est dans un cercle vicieux, avertit Tony Stringer, directeur des notes des pays souverain à Fitch. Plus les Etats utiliseront ces taux bas pour emprunter, moins les banques centrales pourront durcir leur politique monétaire. »
• Une opportunité exceptionnelle pour les Etats
Depuis le début de la pandémie, les Etats semblent avoir découvert l’arbre à argent magique, dépensant sans compter. En France, les dépenses atteignent un niveau historique : chômage partiel (30 milliards d’euros), report des charges des entreprises (32 milliards), plans d’aide à l’automobile, l’aéronautique, le tourisme… Cette générosité n’est possible que grâce à l’intervention des banques centrales. Aujourd’hui, le taux des obligations françaises à dix ans tourne autour de zéro, celui de l’Allemagne est à – 0,4 % et celui du Royaume-Uni de 0,2 %.
> Lire aussi  Dettes publiques : la lourde facture de la crise due au coronavirus
Cela mène à un paradoxe. De 2008 à fin 2020, la dette de l’Etat français sera passée de 70 % du PIB à 115 %. Mais jamais le remboursement des intérêts n’aura été aussi faible, passant sur la même période de 2,8 % à 1,4 % du PIB. Alors que la dette a doublé, son poids dans le budget du gouvernement a été réduit de moitié. « Heureusement que les taux d’intérêt (…) sont à leur plus bas depuis plusieurs siècles », souligne Paul Jackson, d’Invesco.
+ Infographie : Si bien que le taux d’intérêt moyen imposé aux dettes de la zone euro baisse constamment <https://img.lemde.fr/2020/07/06/0/0/960/1356/688/0/60/0/5365c45_510945013-eco-4.png>
+ Infographie : Et le service de la dette n’a jamais été si bas <https://img.lemde.fr/2020/07/06/0/0/960/1746/688/0/60/0/895e845_872294078-eco-5.png>
Les gouvernements font donc face à une occasion unique. Ils peuvent utiliser la crise pour se lancer dans d’importantes dépenses d’investissement. C’est le moment de débuter des grands travaux, construire des hôpitaux, développer des écoles. « Aujourd’hui, la BCE dit de facto : “je m’engage à vous donner des conditions de financement très favorables pendant longtemps, profitez-en pour faire vos réformes et relancer l’économie” », explique M. Pacot, d’Axa IM.
> Lire la tribune : « La dette publique n’est pas un problème, mais un pilier de la solution »
• Les inégalités vont se creuser
Les propriétaires immobiliers peuvent se frotter les mains, le prix de leurs logements devrait continuer à s’apprécier. C’est déjà le cas depuis la crise de 2008. De Paris à Londres, en passant par New York et Berlin, l’immobilier flambe.
Chaque ville a ses spécificités, mais un facteur commun les lie : les taux d’intérêt sont bas. En zone euro, un prêt immobilier est passé d’un taux moyen de 3 % en 2013 à 1,5 % actuellement. Les ménages peuvent donc emprunter des sommes de plus en plus importantes, ce qui fait gonfler les prix. Bien sûr, certains marchés immobiliers peuvent s’effondrer si la bulle grossit trop, mais la tendance générale reste à la hausse.
Le même phénomène se produit sur le marché actions. Puisque les emprunts obligataires ne rapportent plus rien, les investisseurs cherchent des rendements plus importants, quitte à prendre plus de risques. Beaucoup d’entre eux se rabattent vers les Bourses.
L’extraordinaire rebond des indices boursiers en est la preuve. Ceux-ci sont en hausse de 30 % à 40 % depuis leur point bas d’il y a trois derniers mois, alors même que l’économie traverse l’une des pires récessions de son histoire moderne. L’action des banques centrales explique cette amélioration.
Morale de l’histoire : les riches vont continuer à s’enrichir. « Les propriétaires d’actifs se sont enrichis : le marché actions aux Etats-Unis, ou les marchés immobiliers à travers le monde ont beaucoup augmenté, explique M. Coulton, de Fitch. Dans le même temps, les ménages les plus pauvres ont subi un plafonnement des salaires. Il est difficile d’imaginer que les inégalités ne continueront pas d’augmenter. »
Ces inégalités concernent notamment les écarts entre les générations. Aujourd’hui, il est très difficile pour un jeune d’acheter un premier logement. Inversement, ceux qui ont eu la chance d’acheter il y a vingt ou trente 
Inversement, les petits épargnants vont y perdre. Le taux du Livret A en France n’est plus que de 0,5 %. En Allemagne, la polémique gronde sur le sujet. Avant de quitter son poste en novembre 2019, Mario Draghi, l’ancien président de la BCE, avait même été caricaturé en « comte Draghila », qui suçait l’épargne des ménages.
> Lire aussi  En quatre mois, le Livret A a collecté plus que sur toute l’année 2019
L’enrichissement des riches par le biais des taux d’intérêt faibles ne signifie pas que l’action des banques centrales a été une erreur. Sans leur intervention, les Etats n’auraient pas pu financer les gigantesques et nécessaires aides à l’économie depuis le confinement, ce qui aurait provoqué une dépression majeure, bien plus grave. « Les inégalités ne sont pas un problème à régler par les banques centrales (même si elles en sont conscientes), mais par les gouvernements. C’est une question de politique sociale : fiscalité, redistribution, aide au retour à l’emploi, logement… », note pour sa part M. Pacot.
• Les marchés financiers sont « nationalisés »
Les analystes des marchés financiers ont désormais une obsession : que vont faire les banques centrales ? Chaque mot de Christine Lagarde et de Jerome Powell, qui dirigent respectivement la BCE et la Fed, est scruté de très près. M. Dembik, de Saxo Bank, appelle cela la « nationalisation du marché obligataire ». « Les prix des marchés sont de plus en plus des prix administrés par les banques centrales », complète Patrick Artus, chef économiste de Natixis.
Cela présente deux dangers. D’abord, les investisseurs ne s’intéressent plus vraiment aux actifs qu’ils achètent, tant que les banques centrales sont là pour les soutenir. « Cela pose un risque de mauvaise allocation de l’épargne », note M. Artus. En clair, des bulles peuvent se former dans certains secteurs, si les investisseurs achètent des actifs trop risqués.
Ensuite, alors que les banques centrales sont censées soutenir l’économie réelle et non aider les marchés, « il existe un risque (…) de capture par le secteur financier, témoignait récemment aux Echos Benoît Cœuré, ancien membre du directoire de la BCE. En d’autres termes, le risque que la banque centrale n’ose pas faire ce qu’elle doit de peur de fragiliser les banques et les marchés. » Du petit épargnant au gigantesque fonds de pension en passant par le propriétaire immobilier, une seule certitude : l’attitude des banques centrales ces prochaines années les touchera tous.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/06/avec-la-pandemie-le-monde-est-entre-dans-l-ere-de-l-argent-gratuit_6045331_3234.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
3- Tribune. Convention citoyenne : « Et si la société civile était l’investissement prioritaire de l’après-crise ? », Le Monde, 06/07/20, 16h45
Par Marie-Béatrice Levaux, Membre du Conseil économique, social et environnemental /Cese

Actuelle membre du Cese qui doit être bientôt transformé en « Conseil de la participation citoyenne » Marie-Béatrice Levaux plaide, dans une tribune au « Monde » pour faire converger démocratie représentative et démocratie participative
Tribune. A l’heure où le Conseil économique, social et environnemental (Cese) s’apprête à devenir le carrefour des consultations publiques, il faut donner un nouveau souffle à la démocratie participative et favoriser une approche prospective des problématiques sociales, économiques, culturelles et d’intérêt général, y compris à l’échelle locale.
Le citoyen ne serait-il qu’un électeur ? Et la démocratie en danger face au taux d’abstention galopant ? Si tel est le cas, seul un petit tiers de la population en âge de voter dimanche a pris conscience de sa responsabilité. Des décennies que la démocratie, si fragile et forte à la fois, tente de s’adapter à nos sociétés, aux nouveaux paradigmes.
> Lire aussi  Des conventionnels fiers et heureux d’avoir été entendus
Le corps social a profondément muté. Englobé dans une vaste classe moyenne, déformé par un processus de dualisation de la société qui serait essentiellement structurée par des oppositions entre inclus et exclus, stables et précaires, urbains et ruraux et potentiellement en train d’imploser dans des replis communautaires identitaires. La centralisation des pouvoirs exacerbe le mouvement et conduit celles et ceux qui tiennent ce pouvoir, à se faire des idées inexactes sur les ressentis, sur les fractures et sur les besoins à satisfaire. La crise des « gilets jaunes » en a profondément donné lecture !
Le peuple est impatient pour préparer l’avenir, le monde d’après
Plusieurs fois annoncée et repoussée, la réforme du Conseil économique, social et environnemental est à l’ordre du jour du conseil des ministres du mercredi 8 juillet. Le Cese est à la veille d’une transformation historique. Sa composition doit être réformée pour renouer avec sa vocation originelle : la représentation de la société civile. Le changement de son appellation est à lui seul un symptôme et une promesse.
> Lire aussi  Les citoyens de la convention pour le climat engagés dans un sprint final
Le futur « Conseil de la participation citoyenne » a déjà opéré sa mutation, en accompagnant durant neuf mois, la Convention citoyenne pour le climat.. Mais est-ce suffisant pour donner un horizon aux Français ? Après la crise sanitaire et pour affronter les conséquences durables de la crise économique et sociale, les Français doivent pouvoir se projeter. Ils sont capables du meilleur, à condition que les perspectives soient tracées, que la vision soit à long terme, et qu’elle prenne, un peu, le pas sur l’information en continue qui domine et laisse peu de place au temps long.
> Lire aussi  Tirage au sort, la démocratie du citoyen ordinaire
Le peuple est impatient, mais capable d’agir aujourd’hui pour préparer l’avenir, le monde d’après. Mais quel rôle souhaite-t-on lui donner ? Les vérités d’aujourd’hui ne seront pas les certitudes de demain. Au-delà, la crise sanitaire nous confronte d’abord aux défis éthiques pour relever tous les autres, dans une succession d’effondrements probables. Les crises et les catastrophes ont toujours stimulé les forces d’adaptation de la société. Il faut lire l’essai de Pierre Giorgini « La crise de la joie - et s’il suffisait d’écouter le Vivant ! » (Bayard, 2020). Nous prenons conscience aujourd’hui que nous modifions et altérons notre environnement bien au-delà de notre capacité d’adaptation.
Fédérer l’éclatement des initiatives citoyennes
Aujourd’hui, partout dans les territoires, naissent des innovations de proximité, visant à relier les initiatives locales. Ce sont des situations agiles, en réseau, qui cherchent à être contributeurs d’une globalité durable et à dépasser la « pensée du colibri ». Nous percevons bien la transition actuelle, le passage d’une domination des systèmes pyramidaux – qui dispensent les directives à partir d’une intelligence centrale – à des conceptions où l’intelligence et l’information sont réparties, co-construitent et co-élaborées.
Face à la complexité, et la crise Covid-19 nous le rappelle avec force, il n’y a pas de mode d’emploi unique. Chaque citoyen qui compose le système doit réguler ses comportements et créer une intelligence collective. Ce passage à une société contributive où la localité, le domicile sont les premiers « agissants » pour le bien commun et prennent le pas sur la globalisation.
> Lire aussi  « La planification écologique ne serait-elle pas un moyen efficace de réduire l’incertitude sur l’avenir ? »
Les démocraties représentatives vont-elles s’appuyer sur cette crise inédite pour inventer les nouveaux modèles d’une démocratie co-élaborative ? Ou au contraire vont-elles renforcer leurs visions centralisatrices ? Et si la société civile était l’investissement prioritaire de l’après-crise ? J’en suis convaincue. C’est pour cela que je propose que chaque commune de plus de 1 000 habitants puisse installer un conseil économique, social et environnemental local (Cesel), véritable espace de démocratie participative capable de ré-enchanter la démocratie représentative et de fédérer l’éclatement des initiatives citoyennes.
§ Marie-Béatrice Levaux est référente francophonie du Cese et présidente de la Fédération des particuliers employeurs de France (Fepem).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/06/convention-citoyenne-et-si-la-societe-civile-etait-l-investissement-prioritaire-de-l-apres-crise_6045376_3232.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
4- Barbara Pompili, une écologiste "réformiste" qui tente de verdir la macronie, AFP, maj le 06/07/20 à 21:00
Anne Pascale Reboul

Nommée lundi ministre de la Transition écologique, la députée LREM de la Somme et ancienne secrétaire d'Etat Barbara Pompili, 45 ans, est une écologiste "réformiste", ancienne d'EELV, qui tente de faire entendre une sensibilité écolo chez des "marcheurs" pas toujours convertis.
Barbara Pompili préside depuis 2017 la commission du Développement durable de l'Assemblée, capitalisant sur son expérience de secrétaire d'Etat à la Biodiversité entre février 2016 et mai 2017. 
Assez discrète voire en retrait au départ, comme pour mieux laisser place au "nouveau monde" au Palais Bourbon, elle a développé au sein de sa commission et au-delà un réseau pro-environnement.
Pour tenter de peser davantage, après une première partie de quinquennat en deçà de ses espérances, elle a d'ailleurs créé récemment, avec l'ex-chiraquien Hugues Renson, l'association "En Commun" qui rassemble une cinquantaine de députés LREM de sensibilité sociale et écologique.
"C'est une grosse bosseuse, quelqu'un qui a toujours pour objectif de rassembler les gens autour des projets", salue un ancien collaborateur. Et si "elle n'est pas une frondeuse" dans l'âme, elle n'est pas non plus "béni oui-oui". Elle s'était par exemple abstenue début 2019 sur le texte controversé "anti-casseurs".
Pour les municipales à Amiens, elle figurait sur la liste de Christophe Porquier, son compagnon ex-EELV, quitte à affronter la candidate UDI soutenue par LREM.
Mitigée sur les résultats de la Convention citoyenne sur le climat fin juin, elle a averti que son succès "va dépendre de la manière dont nous réussirons tous collectivement à transformer l'essai, de la volonté politique".
Selon la députée LREM Sonia Krimi, elle-même parfois insoumise, Barbara Pompili "concilie liberté de parole et autorité".
Après une enfance à Liévin (Pas-de-Calais) et dans le bassin minier, cette fille d'institutrice auprès d'enfants handicapés fait ses études à l'IEP de Lille et adhère aux Verts en 2000.
Elle devient la collaboratrice parlementaire du député Yves Cochet, qu'elle définit comme son "mentor". En 2002, elle s'occupe des relations avec la presse lors de la campagne présidentielle de Noël Mamère.
- "Ecolo recyclée" -
En 2012, elle est elle-même élue députée de la Somme dans la circonscription comprenant Amiens. Avec François de Rugy, élu de Loire-Atlantique, elle instaure une coprésidence inédite pour le nouveau groupe écologiste.
"Elle a de la suite dans les idées tout en gardant une grande fraîcheur et en restant franche et directe", lui reconnaissait alors François de Rugy.
"Ce n'est pas parce que je suis une femme jeune, écologiste, +blonde, à forte poitrine+ comme le diraient certains, que je dois me taire", déclarait en 2012 au Courrier Picard celle parfois surnommée "Barbie" par ses propres collègues. "La politique est un métier où il faut se blinder", dit aussi cette femme en pointe contre le sexisme en politique, divorcée et mère d'une fille.
En mai 2016, elle dénoncera cependant "l'injonction pour être une victime" de Denis Baupin, qui était à l'époque accusé d'agressions sexuelles sur des collègues écologistes, avant que l'affaire ne soit classée sans suite.
Sous la précédente législature, elle a cogné parfois sur le gouvernement, notamment en raison de certains choix budgétaires ou en défaveur de l'environnement, et de plus en plus sur ses camarades d'EELV.
La rupture est consommée fin septembre 2015 lorsque Barbara Pompili, après François de Rugy et Jean-Vincent Placé, quitte le parti dans lequel elle ne se reconnaît plus.
A partir de 2016, placée au gouvernement aux côtés de Ségolène Royal, Mme Pompili fait adopter définitivement la loi pour la reconquête de la biodiversité.
En mars 2017, malgré la consigne du Premier ministre Bernard Cazeneuve à l'équipe gouvernementale, elle est la première à soutenir publiquement Emmanuel Macron pour l'élection présidentielle et se présente sous l'étiquette LREM à sa réelection dans la Somme.
Barbara Pompili est "une écolo recyclée", raille un collègue marcheur. Alors qu'elle n'est pas une proche d'Emmanuel Macron, certains redoutent qu'elle manque de poids politique.
En septembre 2018, elle avait osé défier Richard Ferrand dans la course au perchoir de l'Assemblée, promouvant l'accession d'une première femme à cette fonction et récoltant près de 30% des suffrages LREM.
<https://www.geo.fr/environnement/barbara-pompili-une-ecologiste-reformiste-qui-tente-de-verdir-la-macronie-201177>
Sur le même sujet :
> Remaniement : le directeur de Greenpeace France espère que Barbara Pompili "fera mieux que les ministres précédents" à l'Ecologie mais a "quelques doutes" <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/remaniement-le-directeur-de-greenpeace-france-espere-que-barbara-pompili-fera-mieux-que-les-ministres-precedents-a-l-ecologie-mais-a-quelques-doutes_4036949.html>, France info, 06/07/20, 20:11
> Remaniement : la désignation de Barbara Pompili à l'Écologie "ne change pas grand-chose", "assez de discours, des actes", réagit Europe Écologie-Les Verts <https://www.francetvinfo.fr/politique/jean-castex/gouvernement-de-jean-castex/remaniement-la-designation-de-barbara-pompili-a-l-ecologie-ne-change-pas-grand-chose-assez-de-discours-des-actes-reagit-europe-ecologie-les-verts_4037011.html>, France info, 06/07/20, 21:45
> Remaniement : l’écologie en seconde place <https://www.euractiv.fr/section/politique/news/remaniement-lecologie-en-seconde-place/>, EurActiv, 06/07/20
> Barbara Pompili remplace Élisabeth Borne au ministère de la Transition écologique <https://www.actu-environnement.com/ae/news/Remaniement-barbara-pompili-ministere-transition-ecologique-35790.php4>, Actu-environnement, 06/07/20
> L'environnement dans le gouvernement de Jean Castex <http://www.journaldelenvironnement.net/article/l-environnement-dans-le-gouvernement-castex,107624>, Le JDLE, 06/07/20
> Ministre de la transition écologique : Barbara Pompili, une fidèle de la première heure, pour être le visage écologique d'Emmanuel Macron <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/ministre-de-la-transition-ecologique-et-solidaire-barbara-pompili-une-fidele-de-la-premiere-heure-148755.html?utm_source=Abonn%C3%A9s+Novethic&utm_campaign=bb4346eeaa-Recap_2020_07_07&utm_medium=email&utm_term=0_2876b612e6-bb4346eeaa-171062805>, Novethic, 06/07/20
> "C'est François de Rugy bis, en plus souple" : qui est Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique chargée d'incarner le virage vert du gouvernement ? <https://www.francetvinfo.fr/politique/jean-castex/gouvernement-de-jean-castex/c-est-francois-de-rugy-bis-en-plus-souple-qui-est-barbara-pompili-la-ministre-de-la-transition-ecologique-chargee-d-incarner-le-virage-vert-du-gouvernement_4037005.html>, France info, 07/07/20, 07:02
> Barbara Pompili, une écologiste ralliée à la Macronie, Le Monde, 07/07/20, 10h30
Rémi Barroux, Alexandre Piquard et Nabil Wakim
La nouvelle ministre de la transition écologique, qui a porté la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages en 2016, sera notamment chargée de concrétiser les travaux de la convention citoyenne pour le climat. 
La nouvelle ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, connaît le chemin. Elle a en effet déjà occupé un bureau de l’hôtel de Roquelaure, de février 2016 à mai 2017, comme secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité, auprès de Ségolène Royal, ministre dans les gouvernements socialistes de Manuel Valls puis de Bernard Cazeneuve.
Elle ne connaît pas seulement les lieux mais aussi un certain nombre de thématiques dont celle, en particulier, de la protection de la nature : elle a porté une loi pour la reconquête de la biodiversité promulguée le 8 août 2016, qui a notamment introduit la notion de préjudice écologique dans le code civil.
> Lire aussi  Dupond-Moretti nommé garde des sceaux, Darmanin à l’intérieur, Bachelot à la culture… La composition du gouvernement Castex
Depuis juin 2017, comme présidente de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, elle a pu aussi se familiariser avec les protagonistes de nombre de dossiers. Mais Barbara Pompili aura-t-elle les moyens d’incarner l’accélération de la transition écologique promise par le chef de l’Etat, et attendue par une partie des Français, ainsi que l’ont montré les résultats des élections municipales, dimanche 28 juin ?
Concrétiser les travaux de la convention citoyenne pour le climat
En transmettant les clés du ministère à sa successeure, Elisabeth Borne lui lègue une tâche ardue : transcrire dans la loi et la politique gouvernementale les propositions de la convention citoyenne pour le climat − remises au chef de l’Etat le 21 juin −, et inscrire la transition écologique comme marqueur de la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron. La ministre est d’ailleurs numéro deux du gouvernement et hérite d’un vaste périmètre intégrant la thématique du logement, cruciale pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, dont Emmanuelle Wargon sera la ministre déléguée. Le chef de l’exécutif n’a pourtant pas fait le choix d’un nom emblématique pour le ministère, comme pouvait l’être celui de Nicolas Hulot, préférant une diplômée de sciences politiques, au passé écologiste mais ralliée à la majorité présidentielle dès 2017.
Barbara Pompili, 45 ans, est, de fait, peu connue du grand public. Pas plus que ne l’étaient la plupart de ses prédécesseurs, dont François de Rugy, avec qui elle avait quitté les Verts en 2015 pour créer le Parti écologiste. Elle a ensuite rejoint La République en marche (LRM), à l’occasion de sa réélection comme députée de la Somme en juin 2017 − en juin 2012, c’est sous l’étiquette Europe Ecologie-Les Verts (EELV) qu’elle avait été élue.
> Lire aussi  Qui sont les ministres du gouvernement Castex ?
Doit-on voir dans son arrivée à la tête du ministère une reconnaissance pour être restée fidèle aux « marcheurs » du président et n’avoir pas rejoint les dissidents emmenés notamment par le député du Maine-et-Loire Matthieu Orphelin, ex-LRM, qui a créé, en mai 2020, le groupe parlementaire Ecologie Démocratie Solidarité (EDS), comprenant dix-sept députés ? « Je me souviens que, lors du projet de création de ce neuvième groupe parlementaire, des émissaires de la majorité m’ont fait passer le message d’un possible poste au gouvernement pour incarner l’écologie, en cas de renoncement », relate Matthieu Orphelin.
Barbara Pompili, qui avait assisté aux prémices d’EDS, a choisi de rester dans le giron de la majorité. Tout en prenant parfois la liberté de faire des pas de côté. Ainsi, aux dernières municipales à Amiens, elle soutenait une liste écologiste, emmenée par son compagnon, Christophe Porquier (ex-EELV), contre la maire sortante Union des démocrates et indépendants (UDI), Brigitte Fouré, qui avait le soutien de LRM.
Lancer un courant au sein de LRM
C’est néanmoins au sein de la majorité qu’elle décide d’œuvrer, pour peser de l’intérieur, dit-elle. Elle lance, fin mai 2020, un courant au sein de LRM, regroupant une cinquantaine de députés, baptisé « En commun pour une France humaine, écologique et solidaire ». « Nous aurons aussi à concrétiser les travaux de la convention citoyenne sur le climat, fruit d’une délibération citoyenne éclairée et libre. Ils dessinent un nouveau contrat écologique », écrivent les signataires dans la tribune de lancement.
Barbara Pompili connaît les difficultés qui l’attendent. Elle dénonçait, dans une interview au Monde en mai 2016 l’influence des « lobbys » de la chasse, de l’agriculture intensive, ou de l’agrochimie. Elle a manifesté son opposition à certains intérêts, en signant par exemple, le 22 juin dans Libération, une tribune contre le développement des projets d’entrepôts et mégacentres de tri de l’e-commerce, ciblant en particulier Amazon.
L’un des premiers objectifs de la ministre sera de tenir les orientations fixées dans la loi énergie climat, avec notamment l’objectif de neutralité carbone en 2050.
> Lire aussi  Réviser la Constitution, autoroute à 110 km/h, plus de vrac… : les principales propositions adoptées par la convention citoyenne pour le climat
Sur le nucléaire, la nouvelle ministre va se trouver dans une position délicate. Barbara Pompili a derrière elle un parcours de militante antinucléaire. Lors de sa réélection en 2017, elle met sur pied une commission d’enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des centrales nucléaires. Elle expliquait alors au Mondevouloir « sortir de l’opacité » sur ce sujet. Et affirmait n’être « pas d’accord » avec Emmanuel Macron sur le fait que le nucléaire est une énergie d’avenir.
Or elle sera la ministre de tutelle des principaux groupes du secteur, EDF et Orano (ex-Areva). Mme Pompili aura ainsi à échanger avec la filière sur le chantier hors norme de l’EPR de Flamanville (Manche), et surtout à avancer sur des dossiers-clés : le découpage d’EDF pour sanctuariser les activités nucléaires et surtout les projets de construction de nouveaux réacteurs. En 2018, elle estimait ainsi « absurde » cette idée. Elle s’est également opposée au projet Cigéo de stockage de déchets nucléaires de longue durée à Bure (Meuse). La filière nucléaire risque donc d’accueillir fraîchement la nouvelle ministre.
Faire appliquer la feuille de route énergétique de la France
Mais celle-ci saura certainement trouver des soutiens du côté des professionnels des énergies renouvelables. Mme Pompili s’est régulièrement prononcée pour une accélération du développement de l’éolien et du solaire. Elue de la Somme, un département très divisé entre pro et antiéolien, elle a souvent pris parti pour desserrer les contraintes pesant sur la création de nouveaux parcs.
Sur ce sujet, elle devra faire appliquer la feuille de route énergétique de la France, qui prévoit un fort développement des énergies renouvelables. Et également conduire la fermeture des quatre dernières centrales à charbon en France avant 2022. Une promesse d’Emmanuel Macron qui sera difficile à tenir.
> Lire aussi  La France engage la fermeture de ses quatre centrales à charbon
« Nous souhaitons bonne chance à la nouvelle ministre, mais, dans une équipe si ouvertement pro-chasse ou pro-corrida ou si peu encline à prendre sérieusement en compte les enjeux écologiques (…), la tâche paraît bien lourde », commentait, lundi 6 juillet, EELV. « L’expérience et l’engagement de Barbara Pompili pour l’environnement ne font aucun doute, mais nous sommes malheureusement sceptiques sur l’influence réelle qu’elle pourra avoir face à un président omniprésent et une majorité qui détricote systématiquement toute avancée significative en faveur du climat », estimait de son côté Greenpeace.
Les marges de manœuvre dont bénéficiera Barbara Pompili devraient être rapidement connues. Fin juillet se tiendra un nouveau conseil de défense écologique, annoncé par Emmanuel Macron le 22 juin, alors qu’il recevait les membres de la convention pour le climat à l’Elysée. Une occasion pour le gouvernement de matérialiser son ambition verte affichée.
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/07/07/barbara-pompili-une-ecologiste-ralliee-a-la-macronie_6045423_823448.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
5- Bilan d’Elisabeth Borne à l’écologie : la poursuite de la « politique des petits pas », Le Monde, 06/07/20, 21h51
Stéphane Mandard, Audrey Garric, Rémi Barroux et Nabil Wakim

Pas plus que ses prédécesseurs l’ancienne ministre – qui va rejoindre le ministère du travail – n’a réussi à mettre la protection de l’environnement au cœur des décisions du gouvernement. 
Le passage à la tête du ministère de la transition écologique et solidaire d’Elisabeth Borne n’aura duré qu’une cinquantaine de jours de plus que celui de son prédécesseur, François de Rugy, 354 contre 300. Mais, à la différence de ce dernier, qui a dû démissionner pour « dépenses excessives » le 16 juillet 2019, ou encore de Nicolas Hulot, qui a quitté le navire gouvernemental à la fin d’août 2018, jugeant la politique écologique du gouvernement d’Edouard Philippe trop timide, Mme Borne quitte son poste à l’occasion d’un mouvement collectif, la démission de tout le gouvernement, vendredi 3 juillet. Elle reste néanmoins dans le nouveau gouvernement de Jean Castex, présenté lundi 6 juillet, comme ministre du travail, de l’emploi et de l’insertion. La reconnaissance sans doute de ses capacités à se saisir de dossiers complexes, avec des oppositions importantes, ce qui sera nécessaire à cette polytechnicienne qui fut présidente de la RATP, et qui devra mener à leur terme les réformes des retraites ou de l’assurance-chômage.
> Lire aussi  Les trois ans mouvementés du premier ministre Edouard Philippe
Au fil des changements dans le poste, qualifié de « ministère de l’impossible » par Robert Poujade – premier ministre de l’écologie sous la présidence de Georges Pompidou en 1971, décédé le 8 avril 2020 –, il se confirme que les marges de manœuvre du locataire de l’hôtel de Roquelaure sont limitées. Et que l’avancée des politiques écologiques dépend d’abord des capacités à gagner des arbitrages en réunions interministérielles, et de la confrontation avec des ministères toujours puissants, comme celui de l’économie ou celui de l’agriculture.
Elisabeth Borne a ainsi dû assumer le pataquès gouvernemental, et les rétropédalages consécutifs, à l’hiver 2019-2020, autour de l’amendement sur l’huile de palme, alors que les députés voulaient retirer à celle-ci le bénéfice des avantages fiscaux liés aux biocarburants. « C’était compliqué pour elle de peser face [au ministre de l’économie et des finances] Bruno Le Maire. Elle s’est retrouvée dans des contradictions qui montrent bien que l’on reste dans la politique des petits pas, comme l’avait dénoncé Nicolas Hulot. Elle a fait ce qu’elle a pu », observe ainsi Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.
« Alors que l’écologiste le plus populaire de France n’a pas réussi et a démissionné, il est évident que ce ministère est d’une instabilité chronique, qui renvoie aux choix du président de la République et du premier ministre », juge aussi Delphine Batho, députée Ecologie Démocratie Solidarité (EDS) des Deux-Sèvres et ancienne ministre de l’écologie.
En effet, celle qui avait rejoint l’équipe gouvernementale d’Edouard Philippe à la mi-mai 2017, comme ministre des transports auprès de Nicolas Hulot, n’a donc pas vraiment eu le temps de marquer son passage par de grands chantiers. Durant son année ministérielle, Elisabeth Borne a néanmoins conclu trois chantiers législatifs, engagés avant son arrivée, la loi énergie-climat, adoptée le 8 novembre 2019, la loi d’orientation des mobilités, promulguée le 24 décembre 2019, et la loi contre le gaspillage et sur l’économie circulaire du 10 février 2020.
> Lire aussi  Elisabeth Borne, une « workaholic » aux transports
Globalement, si « elle n’a pas démérité », selon Matthieu Orphelin, député EDS du Maine-et-Loire, elle n’a pas réussi à accélérer la transition écologique. « Il y a eu des décisions positives, comme l’abandon d’EuropaCity [le projet de méga centre commercial et de loisirs au nord de Paris, abandonné en novembre 2019], ou sur le plan vélo, mais elle n’a pas réussi, comme ses prédécesseurs, à placer l’écologie au cœur de l’économie et de la relance », regrette Florence Denier-Pasquier, vice-présidente de France Nature Environnement, qui déplore aussi, sous le ministère de Borne, le transfert aux préfets de nouveaux pouvoirs de décision, « ce qui affaiblit le droit environnemental ».
Energie
Elisabeth Borne a pris son poste au moment de l’examen de la loi énergie-climat, adoptée par le Parlement en novembre 2019, mais elle n’a pas pu imprimer sa marque sur un texte dont les principaux objectifs avaient déjà été annoncés par Nicolas Hulot dès 2017. La loi, qui grave dans le marbre le principe de neutralité carbone au milieu du siècle, confirme la fermeture des quatre dernières centrales françaises au charbon en 2022 et programme la réduction de la part de l’électricité d’origine nucléaire à 50 % d’ici à 2035. De même, la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie, dont le décret est paru en avril 2020, poursuit les orientations décidées par François de Rugy.
A son arrivée au ministère, la filière nucléaire avait poussé un grand soupir de soulagement. Après Nicolas Hulot et François de Rugy, les réseaux pronucléaires voyaient d’un bon œil l’arrivée d’une polytechnicienne, ex-chef d’entreprise. Quelques semaines après son arrivée, à la mi-septembre 2019, elle avait signé une lettre au PDG d’EDF qui lui donnait une feuille de route pour envisager la construction de six nouveaux réacteurs EPR. Mais la ministre a pris rapidement le contre-pied des attentes de la filière nucléaire et annoncé une réflexion sur un scénario 100 % énergies renouvelables pour la France. Elle a assumé et défendu la fermeture des deux réacteurs de la centrale alsacienne de Fessenheim.
Elisabeth Borne a voulu mettre l’accent sur la rénovation énergétique et a tenté de soutenir les énergies renouvelables, mais elle n’a pas pu aller très loin, ses marges de manœuvre ayant été très réduites. Au final, les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 0,9 % en 2019 par rapport à 2018, ce qui reste insuffisant par rapport à la trajectoire prévue par le gouvernement.
Pollution de l’air et mobilités
Pas plus que ses prédécesseurs Elisabeth Borne n’aura infléchi la politique du gouvernement en matière de lutte contre la pollution de l’air. Au point que le rapporteur public du Conseil d’Etat a demandé, vendredi 3 juillet, une astreinte de 10 millions d’euros par semestre à l’encontre de l’Etat pour ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour réduire les niveaux de concentration en dioxyde d’azote (un gaz très toxique émis principalement par le trafic routier) en dessous des valeurs limites réglementaires dans une dizaine d’agglomérations.
Juste avant de quitter son ministère, Elisabeth Borne a annoncé la création d’une dizaine de nouvelles zones à faibles émissions (ZFE) d’ici à 2021. Trop tard pour empêcher une nouvelle condamnation après celle de la Cour de justice de l’Union européenne en octobre 2019.
Pesticides
Egalement sous la pression du Conseil d’Etat, le gouvernement a dû revoir sa copie sur les pesticides et le décret encadrant ses usages, la plus haute juridiction estimant qu’il ne protégeait pas suffisamment la santé des riverains des zones d’épandage. Confrontée notamment à la fronde de nombreux maires multipliant les arrêtés antipesticides, la ministre a organisé une consultation publique sur la question sensible des distances minimales à respecter entre aires de traitement et habitations. La consultation aura reçu plus de 50 000 contributions, mais son résultat a frustré à la fois les défenseurs de l’environnement, qui réclamaient au moins 150 mètres, et les agriculteurs, opposés à toute « amputation » de leurs parcelles. Le décret, publié à la fin de décembre 2019, a retenu des distances de trois, cinq, dix, voire très exceptionnellement vingt mètres, en fonction du type de culture et de la dangerosité des produits utilisés.
> Lire aussi  Pesticides : le gouvernement opte pour des distances très réduites entre zones d’épandage et habitations
Lubrizol
Le passage d’Elisabeth Borne aura aussi été marqué par l’incendie de l’usine chimique Lubrizol à Rouen, le 26 septembre 2019. Dans un rapport rendu en juin, la commission d’enquête du Sénat critique sévèrement la gestion de l’Etat. A la lumière de la division par deux du nombre d’inspections des sites Seveso ces quinze dernières années, les sénateurs jugent « peu réaliste » l’objectif du plan post-Lubrizol de réduction des risques industriels d’augmenter de 50 % les contrôles d’ici à 2022 à effectifs constants.
Economie circulaire
Portée essentiellement par Brune Poirson – l’une des trois secrétaires d’Etat, avec Emmanuelle Wargon et Jean-Baptiste Djebbari (aux transports), qui étaient attachés à son ministère –, la loi antigaspillage et pour une économie circulaire a montré les capacités d’Elisabeth Borne à défendre les options de son ministère. Alors que le Sénat avait repoussé la consigne pour les bouteilles en plastique, la ministre a pris place elle-même au banc, à l’Assemblée nationale, pour défendre l’amendement de Brune Poirson et du gouvernement qui réintroduisait dans la loi ce dispositif.
International 
Enfin, Mme Borne a été en retrait sur la scène internationale, déléguant à sa secrétaire d’Etat, Brune Poirson, une grosse partie du travail et de la représentation en matière de négociations climatiques (COP, etc.). A l’exception de l’Europe : elle a notamment poussé en faveur d’une rehausse de l’ambition au niveau européen, en défendant l’objectif de réduire les émissions de 55 % d’ici à 2030, contre 40 % aujourd’hui.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/06/bilan-d-elisabeth-borne-a-l-ecologie-la-poursuite-de-la-politique-des-petits-pas_6045392_3244.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
6- Débat : La Convention citoyenne pour le climat… et après ?, The Conversation, 06/07/20, 22:20
Par Christian de Perthuis, Professeur d’économie, fondateur de la chaire « Économie du climat », Université Paris Dauphine – PSL

Par certains aspects, la toute récente Convention citoyenne pour le climat rappelle le Grenelle de l’environnement, cet ensemble de rencontres organisées fin 2007 pour débattre et élaborer un agenda du développement durable en France.
Avec le Grenelle, le pays s’engageait pour la première fois dans un débat organisé autour de parties prenantes censées refléter la diversité de la société civile. Avec la Convention citoyenne, l’idée est de se passer des corps intermédiaires, en faisant directement dialoguer des citoyens tirés au sort, les plus représentatifs possible de la population française.
L’exemple irlandais
Inédit en France, ce type d’exercice a été mené dans d’autres pays pour sortir du blocage des institutions politiques face à des « questions qui fâchent ». L’exemple le plus abouti est celui de l’Irlande. En 2014 puis 2016, des assemblées de citoyens tirés au sort y ont ouvert la voie de la légalisation de l’avortement et du mariage de personnes de même sexe.
Comme le Haut Conseil pour le climat, une autre création de la Macronie, la Convention citoyenne a été constituée dans l’urgence, en réaction à la crise des « gilets jaunes » qui a débuté fin 2018. Mais au lieu de travailler sur un mandat précis, sa mission ratissait très large :
« Définir des mesures permettant de réduire d’aumônes 40 % les émissions de gaz à effet de serre en France dans un esprit de justice sociale. »
Le résultat est un ensemble de 149 propositions, regroupées autour de cinq thématiques couvrant les différents aspects de nos modes de vie ; on trouve également un supplément portant sur des propositions de réforme constitutionnelle ainsi qu’un ajout sur quelques pistes possibles de financement qui ne comprend, il faut le souligner, aucune proposition chiffrée.
> À lire aussi : Convention citoyenne pour le climat : la démocratie participative vue de l’intérieur
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/debat-la-convention-citoyenne-pour-le-climat-et-apres-141891>
______________________________________________________________________________________________________________________
7- L’écologie punitive n’est pas un gros mot : c’est une nécessité, Youmatter, 06/07/20
Clément Fournier - Rédacteur en chef

Tout le monde est contre l'”écologie punitive”. Mais qu’est-ce que ça veut dire au juste ? Et est-ce si mal que ça ?
Ces dernières années, à chaque fois qu’une réglementation forte est prise au nom de l’écologie, de nombreux acteurs montent au créneau pour dénoncer une écologie dite “punitive”.
Qu’il s’agisse d’une taxe, d’interdictions, de malus financiers voire de quotas : quand l’écologie contraint, on dit qu’elle est punitive. On l’a encore vu ces derniers jours avec la polémique sur la réduction à 110 km/h de la vitesse de circulation sur les autoroutes, que certains sont allés jusqu’à qualifier de “liberticide”.
L’argument est massue : ce qui est punitif, liberticide, est par définition mauvais, non-souhaitable. Les mesures prises pour limiter l’usage de la voiture sont punitives, elles sont “une guerre contre les automobilistes”. Une société qui fait la guerre à ses propres citoyens ? Voilà une réalité inacceptable, qu’il faut évidemment dénoncer.
À la limite, il est même inutile d’en débattre. Tout le monde semble d’accord : l’écologie punitive, ce n’est pas bien. Mais ne peut-on pas interroger ce consensus apparent ? Qu’y-a-t-il de si mal à ce qu’une politique écologique soit “punitive” ? Déjà, que veut-on dire par là ? Et surtout, compte tenu de l’urgence écologique que chacun peut constater, n’est-ce pas nécessaire ?
>> Suite à lire à :
<https://youmatter.world/fr/ecologie-punitive-necessite-crise/>
______________________________________________________________________________________________________________________
8- Remaniement : Bruno Le Maire prend en charge la relance, il affirme qu'elle sera verte, Novethic, maj le 07/07/20 à 11h
Arnaud Dumas et Anne-Catherine Husson-Traore

Bruno Le Maire fait partie des rescapés du gouvernement précédent. Il reste ministre de l’Économie et des finances mais le Premier Ministre, Jean Castex, lui a confié une nouvelle mission : la relance du pays qui affronte une crise économique après le choc sanitaire du Covid-19. La composition de ce gouvernement n’indique pas, pour l'instant, qu’elle sera verte, malgré les appels insistants lancés par les dirigeants d’entreprise. Pendant la passation de pouvoirs avec Gérald Darmanin, Bruno Le Maire a cependant assuré qu'elle le serait. 
Bruno Le Maire est resté à Bercy après avoir été en première ligne des sauvetages des grands groupes français en péril : Renault, Air France… Le ministre de l’Économie et des finances ajoute cependant une corde à son arc, Jean Castex lui ayant confié la mission de la relance économique. Pour l’instant, cet ajout à son titre ne donne aucune précision sur la nature de cette relance attendue à la rentrée pour tenter d’endiguer la vague de licenciements et de défaillance d’entreprises qui a déjà commencé.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/politique/isr-rse/remaniement-le-gouvernement-castex-confie-a-bruno-le-maire-la-relance-dont-on-ignore-la-couleur-148757.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
9- Débat : Vers des conventions citoyennes universitaires pour le climat et la biodiversité ?, The Conversation, 07/07/20, 23:38
Par Joel Chevrier, Professeur de physique, Université Grenoble Alpes

Je suis professeur de physique à l’université Grenoble Alpes depuis bientôt 25 ans. Aujourd’hui, bien tard probablement, ma réflexion est résumée par l’article du climatologue Jean Jouzel dans The Conversation : « Pourquoi les universités doivent déclarer l’état d’urgence écologique et climatique » <https://theconversation.com/pourquoi-les-universites-doivent-declarer-letat-durgence-ecologique-et-climatique-126880>. qui contient pour seule indication pédagogique :
« Pour cela, il est indispensable d’intégrer l’action écologique et climatique à toutes les disciplines. »
Si le titre de l’article nous oblige, la proposition pédagogique me semble limitée surtout s’il s’agit pour les universités d’avoir un impact sur tous les étudiants.
Qui va venir dans chaque discipline enseigner le réchauffement climatique ? Va-t-on faire un cours de réchauffement climatique par discipline isolée ? Un pour spécialistes du droit, un autre pour physiciens, pour historiens, ou bien une présentation générale, superficielle et indigeste des innombrables articles en ligne ? Comment être à la hauteur des enjeux sinon en rassemblant les étudiants dans une réflexion commune quels que soient les parcours ?
Difficile c’est vrai, car pour l’essentiel, l’université procède par disciplines académiques spécialisées et/ou par adéquation avec les professions liées au monde socio-économique et industriel. Dans le monde d’avant, ce fut un succès. Il ne faut pas toujours se flageller. Mais là, ça ne marchera pas.
Accompagner, dans l’urgence, les étudiants vers ce futur lourd de menaces incontournables met au défi les universités au cœur même de leur modèle d’éducation et de formation. Ces problèmes globaux, extrêmement complexes, ne se laissent pas projeter sur les disciplines de l’université et les enseignements associés. Comment inventer des outils et des formes pédagogiques en étant déjà dans l’état d’urgence écologique et climatique ?
Essayons de regarder comment faire en prenant la convention citoyenne pour le climat comme repère.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/debat-vers-des-conventions-citoyennes-universitaires-pour-le-climat-et-la-biodiversite-141855>
______________________________________________________________________________________________________________________
10- Dans l'Arctique russe, l'irréductible Nénétsie, AFP, 08/07/20, 17:00
Romain Colas

"Demain, qui prêtera attention à nous ?" : Lioudmila Laptander se bat pour l'autonomie de sa région, la Nénétsie, un territoire aux confins de la Russie peuplé de tribus nomades et inquiet du développement économique de l'Arctique.
"Si la Nénétsie est rattachée à une autre région, j'ai peur que plus personne ne prenne soin de notre langue et de nos traditions. Et que nos petits villages dans la toundra soient oubliés", déclare à l'AFP Mme Laptander, 61 ans, membre de l'association nénètse "Iassaveï".
Situé au bord de l'Océan arctique glacial, le district autonome de Nénétsie a été secoué en mai par une vague de protestations contre la fusion annoncée avec la région voisine d'Arkhanguelsk, un projet destiné à mieux orchestrer l'exploitation des richesses et les défis logistiques des deux territoires.
Cette idée a finalement été enterrée après que la Nénétsie, grande comme la moitié de l'Allemagne mais peuplée de seulement 44.000 habitants, a fait savoir son opposition de manière tonitruante : le 1er juillet, elle fut la seule région de Russie à rejeter (55% contre) la révision constitutionnelle renforçant les pouvoirs de Vladimir Poutine. 
Un signal clair avant l'élection du nouveau chef du district.
"Le président peut rester au pouvoir s'il le souhaite, mais que personne ne touche à notre autonomie !", martèle Viktoria Bobrova, 57 ans, une militante locale et haute-fonctionnaire à la retraite. "On va continuer le combat lors du scrutin régional de septembre".
- Chamanisme et peaux de bêtes -
Soumise à un climat extrême, la Nénétsie est connue pour ses éleveurs de rennes nomades vivant dans les immenses espaces du Grand Nord. Un mode de vie ancestral, fait de tentes en bois, de chamanisme et de peaux de bêtes.
Les peuples autochtones, mais aussi une partie de la majorité russe, craignent de voir ces spécificités sacrifiées sur l'autel des priorités stratégiques du Kremlin : l'exploitation des matières premières de l'Arctique et de la voie maritime commerciale du Nord, facilitée par le recul des glaces dû au changement climatique. 
Les Nénètses, une ethnie samoyède représentant environ 18% de la population locale, ont donné leur nom au territoire qui possède aujourd'hui son propre budget et d'importantes ressources en hydrocarbures. De quoi garantir l'autonomie. 
Pour de nombreux habitants, soumettre leurs terres à l'autorité de la région voisine risquerait de mettre en péril leur mode de vie, à commencer par réduire les généreuses subventions pour l'élevage de rennes.
"C'est déjà dur de vivre ici, loin de tout. On ne veut pas que notre niveau de vie baisse encore", soutient Tatiana Antipina, une entrepreneuse locale.
Pendant de longues semaines, les habitants ont donc organisé des pétitions, des actions de protestations publiques et des campagnes sur les réseaux sociaux. Des tracts ont même été envoyés par bateaux et hélicoptères dans les villages les plus isolés. 
- Train vers la Lune -
Pour Viktoria Bobrova, dire "non" au référendum de Poutine était le moyen d'"être certaine que notre volonté d'autonomie soit entendue".
D'autres ont profité du vote pour dénoncer l'abandon des hameaux arctiques, comme le village de pêcheurs de Volonga, 35 âmes au bord de la mer des Barents. Ici, le "niet" l’a emporté avec 100 % des voix, soit 17 votants.
"Il n'y a plus rien, pas de boulot, le village tombe en ruines. Pourquoi on voterait pour la nouvelle constitution ?", lance Mikhaïl Khoziainov, 62 ans, un ancien pêcheur de saumon interrogé par téléphone. 
Pour éviter une falsification des résultats, des observateurs ont surveillé de près le décompte. Autant d'expériences emmagasinées avant le scrutin du 13 septembre. 
Après le référendum, le chef par intérim de la Nénétsie, Iouri Bezdoudni, a affirmé que le sujet d'une fusion avec Arkhanguelsk était "clos", mais les militants restent sur leurs gardes. De grands projets controversés, pour développer l'Arctique, restent d'actualité.
Les autorités locales soutiennent ainsi la construction d’un port en eaux profondes à Indiga, en Nénétsie, qui devra être relié à Arkhanguelsk par une nouvelle voie ferrée.
"Cette ligne risque d'être difficile et chère à construire car elle traverse de grands espaces marécageux", rétorque Viktoria Bobrova. "Cela équivaudrait à envoyer un train vers la lune."
<https://www.geo.fr/environnement/dans-larctique-russe-lirreductible-nenetsie-201200>
______________________________________________________________________________________________________________________
11- La médiatrice de l’Union européenne met en cause le processus d’autorisation des pesticides, Le Monde, 09/07/20, 11h38
Stéphane Foucart

Dans une lettre dont « Le Monde » a obtenu copie, les services de l’instance consultative déplorent que des molécules insuffisamment évaluées soient mises sur le marché. 
Les procédures d’autorisation des pesticides ont souvent le don de surprendre ceux qui les décortiquent. Les services de la médiatrice européenne – l’instance consultative chargée d’instruire les litiges entre la société civile et les administrations de l’Union – n’échappent pas à la règle.
Dans une lettre du 22 juin dont Le Monde a obtenu copie, la médiatrice, Emily O’Reilly, adresse à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, les conclusions préliminaires de l’enquête qu’elle mène sur le sujet, après avoir été saisie par l’organisation non gouvernementale (ONG) Pesticide Action Network Europe (PAN-Europe). Des conclusions qui interrogent la légalité des autorisations de mise sur le marché de nombreux pesticides, accordées ces dernières années par l’exécutif européen, notamment au regard du respect du principe de précaution.
> Lire aussi  L’Union européenne sous pression pour autoriser des pesticides interdits dans les produits importés
Pour comprendre, il faut savoir que ces autorisations sont délivrées après une expertise des risques conduite par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Et que cette évaluation est fondée sur des données fournies par la firme qui souhaite voir son produit homologué. Parfois, ces données sont lacunaires et l’EFSA n’est pas en mesure de conclure son travail. La Commission peut alors autoriser ces produits en utilisant une procédure dite de demande de « données confirmatoires » : la substance est homologuée mais des informations complémentaires sont demandées à l’entreprise qui la commercialise.
Une situation « particulièrement problématique »
Pour PAN-Europe, cette procédure est utilisée de manière abusive. Chaque année depuis 2015, selon l’ONG, la Commission y a recours dans environ la moitié des autorisations délivrées. Pour son enquête, la médiatrice s’est focalisée sur cinq substances (flazasulfuron, isofétamide, picolinafen, benzovindiflupyr et époxiconazole) ayant bénéficié de telles autorisations.
> Lire aussi  Pesticides interdits : révélations sur l’intense lobbying des industriels jusqu’au sommet de l’Etat
Emily O’Reilly observe d’abord que, dans une majorité de cas, l’EFSA n’est pas consultée préalablement à l’autorisation. « Lorsque l’EFSA a identifié des éléments d’inquiétude critique ou n’a pas réussi à identifier des usages sûrs, il semblerait raisonnable que la Commission (…) cherche à obtenir des éclaircissements de l’EFSA avant d’approuver la substance active en question », écrit la médiatrice. Dans trois des cinq situations analysées, cela n’a pas été le cas. Une situation « particulièrement problématique, car c’est le rôle de l’EFSA de procéder à l’évaluation scientifique », ajoute-t-elle.
Cahier des charges réglementaire inexistant
En outre, note la médiatrice, la Commission n’explique ni ne motive ses décisions de délivrer de telles autorisations, en l’absence des données nécessaires. Or, rappelle Mme O’Reilly dans sa lettre, l’esprit de cette procédure est de « renforcer la confiance dans une décision », lorsque de nouvelles informations scientifiques ou techniques surviennent pendant ou après le processus d’évaluation.
L’enquête des services de la médiatrice met enfin au jour une information jugée « préoccupante ». Pour les pesticides approuvés selon cette procédure depuis 2015, les « données confirmatoires » sur la manière dont ils réagissent au traitement des eaux n’ont toujours pas été fournies. En clair, il est incertain que ces substances et leurs sous-produits présents dans les eaux de surface ou les eaux souterraines soient efficacement ciblés par les procédés de potabilisation. Ces données n’ont pas été fournies, note la médiatrice, parce que le document guide ad hoc — c’est-à-dire le cahier des charges réglementaire auquel doivent se référer les industriels pour fournir ces données — n’existe pas. « Et il n’y a toujours aucun signe de [sa] finalisation », conclut-elle. Contactée par Le Monde, la Commission assure qu’elle répondra à la médiatrice avant le 30 septembre.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/09/la-mediatrice-de-l-union-europeenne-met-en-cause-le-processus-d-autorisation-des-pesticides_6045703_3244.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
12- Aérien et automobile : Pompili pour des "contreparties" écologiques aux aides, AFP, 09/07/20, 12:00

La nouvelle ministre de l'Environnement Barbara Pompili a plaidé jeudi pour des "contreparties" écologiques aux plans de soutien aux secteurs de l'aéronautique et l'automobile, pour les inciter à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
"Sur ces 20 milliards pour l'aéronautique et la voiture, j'ai proposé, et j'ai été soutenue par le groupe (LREM) quand j'étais encore députée, de faire une conditionnalité de ces aides, donc on a un amendement qui j'espère va passer qui va permettre de lancer la machine", a déclaré la ministre sur Franceinfo.
A ces industries, le gouvernement dit : "On vous soutient (...) mais il faut qu'il y ait un peu de contreparties, et même pas qu'un peu", a-t-elle ajouté. "Il faut que vous vous engagiez dans une réduction des gaz à effet de serre, que vous publiiez ces engagements. Cette publication sera obligatoire si l'amendement est voté mais je pense qu'il le sera".
Si certains "ne jouent pas le jeu, il doit y avoir des sanctions", a-t-elle insisté.
Le 3e projet de loi de finances rectificative (PLFR 3) en discussion à l'Assemblée prévoit surtout des "plans de soutien et d'urgence sectoriels" face à la crise du coronavirus : 18 milliards d'euros pour le tourisme, 15 milliards pour l'aéronautique ou les 8 milliards du plan automobile.
Alors que le transport est le premier secteur d'émissions de gaz à effet de serre en France, le Haut Conseil pour le climat a réclamé que l'enjeu climatique soit mieux pris en compte dans le plan global de relance que dans ces mesures d'urgence.
"On va avoir des moyens pour enfin pousser l'écologie dans l'économie parce que cette crise terrible permet paradoxalement d'ouvrir des portes pour transformer l'économie", a estimé Barbara Pompili, affirmant avoir reçu de "grosses assurances" en la matière.
Les défenseurs de l'environnement s'interrogent sur la capacité à peser de cette quatrième ministre de la Transition écologique d'Emmanuel Macron, alors que même le populaire Nicolas Hulot avait renoncé après des déconvenues.
Mais cette crise "montre que nous sommes dans un système à bout de souffle et je crois que cette prise de conscience n'existait pas suffisamment quand Nicolas Hulot" était ministre, a estimé Barbara Pompili, assurant que des "feuilles de route" étaient en train d'être rédigées "pour que chaque ministère puisse prendre sa part dans la transition écologique".
Parmi ses priorités : la santé environnementale mais aussi la rénovation énergétique des bâtiments, pour laquelle elle a assuré qu'il y aurait "plus d'argent", sans donner de chiffre.
Regrettant des aides "pas suffisamment ciblées", elle a prôné un système "plus efficace" et insisté sur la nécessité de se concentrer sur "les rénovations complètes": "si vous changez une fenêtre ou si vous isolez votre toit, ce n'est pas suffisant".
Concernant l'interdiction de la publicité pour les véhicules très polluants type SUV, une des propositions de la Convention citoyenne, elle a indiqué vouloir "regarder de plus près" la question des "publicités qui incitent à des modes de consommation qui ne vont pas".
Mais "il faut qu'on fasse attention parce que moi, j'étais pour, mais il faudrait aussi dans ce cas-là interdire les pubs pour les confiseries".
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/aerien-et-automobile-pompili-pour-des-contreparties-ecologiques-aux-aides_145856 <https://information.tv5monde.com/info/aerien-et-automobile-pompili-pour-des-contreparties-ecologiques-aux-aides-366732>>
______________________________________________________________________________________________________________________
13- [Effet post-Covid] La France et l’Europe soignent leur indépendance industrielle et technologique, Novethic, 09/07/20
Ludovic Dupin

Lorsque l’économie mondiale a commencé à ralentir, l’Europe et la France ont pris conscience de leur extrême dépendance aux chaînes d’approvisionnement et aux technologies étrangères. C’est une question de souveraineté pour le Vieux Continent qui a décidé de réagir en commençant par deux secteurs : la production de médicaments et la 5G. Toute la semaine, Novethic revient sur les effets secondaires positifs que la crise sans précédent du Covid-19 a entraînés.
C’est un sujet qui a surgi très tôt lors de la crise sanitaire du Coronavirus. Avant même que la France ne se confine, la diminution des échanges commerciaux avec la Chine a mis en lumière la dépendance des entreprises européennes à l’atelier du monde qu’est la Chine. La France en premier. L’Hexagone a complètement abandonné son secteur industriel qui représentait 25 % du PIB à la fin des années 70, et à peine 10 % désormais. La moyenne européenne est à 20 %, l’Allemagne est à 27 %...
Plusieurs secteurs l’ont payé cash : automobile, textile ou encore médicaments. 80 % des principes actifs présents dans nos médicaments sont fabriqués hors de l’Union européenne, principalement en Asie. Depuis longtemps, l’Académie nationale de pharmacie appelle à "relocaliser la production des matières premières pharmaceutiques" notamment pour les antibiotiques, les anticancéreux et les vaccins. 
Emmanuel Macron a bien entendu l’alerte. Le 16 juin dernier, à l’occasion d’une visite dans une usine de Sanofi, il appelait à enfin prendre des mesures en ce sens : "Tout le monde a vu pendant cette crise que certains médicaments usuels n’étaient plus produits en France et en Europe". Dans la foulée, il assurait que "certaines productions critiques" de santé allaient être relocalisées sur le territoire. Pour preuve, dans la foulée, l’industriel français de la pharmacie annonçait un investissement de 610 millions d’euros pour créer un nouveau site de production de vaccin dans l’Hexagone.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/politique/isr-rse/effet-post-covid-la-france-et-l-europe-soignent-leur-independance-industrielle-et-technologique-148770.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
14- WWF appelle à une vaste "relance verte" avec un million d'emplois à la clé d'ici 2022, France Inter, 10/07/20, 06h08
Célia Quilleret & Louis-Valentin Lopez

Dans un rapport dévoilé ce vendredi, l'ONG de protection de la nature incite le gouvernement à investir massivement dans la rénovation énergétique des bâtiments, les énergies renouvelables et les transports durables.
Et si la relance verte promise par le gouvernement permettait de créer un grand nombre d'emplois ? Selon le dernier rapport du WWF réalisé avec le cabinet Ernst and Young et dévoilé vendredi, une relance axée sur les secteurs de la transition énergétique permettrait de soutenir 1 million d'emplois en France d'ici 2022 (comprendre les emplois créés et maintenus). 
Pour parvenir à cette conclusion, l'ONG a agrégé de nombreuses données, provenant de l'Ademe (l'Agence de la transition écologique), du ministère de l'Agriculture ou encore de la Commission européenne. Son rapport s’appuie aussi sur l’ensemble des propositions remises par les citoyens dans le cadre de la consultation "Inventons le Monde d’Après", ainsi que celles de la Convention Citoyenne pour le Climat.
Investir massivement dans les "emplois verts"
Et cela peut aller très vite, dit l'ONG de protection de la nature, à condition néanmoins d'investir massivement : 14 milliards d’euros par an supplémentaires sur la période 2020-2023 dans la rénovation énergétique des bâtiments, les énergies renouvelables et les transports durables.
WWF veut, à travers ce rapport, prouver au ministre de l'Économie Bruno Le Maire (qui est aussi ministre de la Relance) que la transition écologique est bénéfique pour l'emploi. Un million d'emplois, souligne l'ONG, ce serait deux fois plus qu'avec un plan de relance classique."Ce million d’emplois, ce sont des artisans, des ingénieurs et ouvriers du bâtiment, des mécaniciens, des exploitants agricoles, des réparateurs de vélo, de logisticiens..." égrène Pierre Cannet, chargé de plaidoyer à WWF.
>> Suite à lire à :
<https://www.franceinter.fr/wwf-appelle-a-une-vaste-relance-verte-avec-un-million-d-emplois-a-la-cle-d-ici-2022>
Sur le même sujet : 
> Une relance verte pourrait permettre de générer 1,8 million d’emplois d’ici à 2030, calcule WWF <https://www.20minutes.fr/planete/2819647-20200710-relance-verte-pourrait-permettre-generer-18-million-emplois-2030-calcule-wwf>, 20 Minutes, 10/07/20, 17h25
En savoir plus :
> Rapport. Monde d’après : l’emploi au cœur d’une relance verte <https://www.wwf.fr/sites/default/files/doc-2020-07/20200710_Rapport_Monde-apres-emploi-au-coeur-relance-verte_WWF-min.pdf>, WWF, juillet 2020
______________________________________________________________________________________________________________________
15- Environnement : Sus aux SUV et aux prospectus non désirés… Comment des députés veulent « verdir » la publicité, 20 Minutes avec AFP, 10/07/20, 10h35
N.S.

Climat. Les députés du groupe Ecologie, Démocratie, Solidarité (EDS) ont annoncé vendredi le dépôt d’une proposition de loi qui reprend les principales propositions de la Convention citoyenne pour le climat sur la publicité
Présenter des mesures « fortes de régulation » pour « faire de la publicité un levier au service de la transition écologique et de la sobriété ». C’est le sens de la proposition de loi annoncée ce vendredi et portée par le député Matthieu Orphelin, proche de Nicolas Hulot. Le texte est cosigné par les 16 autres élus du groupe Ecologie, Démocratie, Solidarité (EDS), créé en mai et où lesquels figurent d’anciens « marcheurs », des LREM de l’aile gauche (Aurélien Taché, Cédric Villani…) et l’ex-ministre PS à l’Ecologie Delphine Batho.
Pour « verdir » ce secteur, EDS reprend les principales propositions de la Convention citoyenne pour le climat sur le sujet, afin de « réduire les incitations à la surconsommation ». « Ce n’est pas une loi d’interdictions, c’est une loi de mobilisation de tout le secteur de la publicité et d’encadrement progressif sur les produits les plus néfastes pour le climat », a indiqué Matthieu Orphelin, coprésident du groupe EDS.
Le texte prévoit notamment dans sa vingtaine d’articles d’interdire les nouveaux écrans vidéo publicitaires, ceux existants devant être retirés selon des modalités définies par décret. Il prévoit aussi de restreindre progressivement sur sept ans la publicité portant sur les véhicules particuliers les plus émetteurs, notamment les SUV les plus gros.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2819407-20200710-environnement-sus-suv-prospectus-non-desires-comment-deputes-veulent-verdir-publicite>
Sur le même sujet :
> Le bras de fer se durcit entre les publicitaires et les écologistes, Les Echos, 11/07/20, 10h00
Véronique Richebois
La pression s'accroît entre le secteur de la communication, fragilisé par le coronavirus et les associations de lutte pour le climat, qui luttent pour la déconsommation. Vendredi, le député écologiste Matthieu Orphelin a déposé une proposition de loi intégrant la régulation de la publicité digitale.
Alors que s'amorcent les Etats Généraux de la Publicité, le torchon brûle entre les professionnels du secteur et les mouvements écologistes et consommateurs. Depuis deux mois, ceux-ci exigent une régulation plus stricte de la publicité pour l'adapter aux enjeux climatiques. La pression s'est encore accentuée avec le dépôt, vendredi matin, de la proposition de loi de Matthieu Orphelin, président du groupe Ecologie démocratie solidarité à l'Assemblée Nationale.
Martelant les arguments déjà repris depuis deux mois par les associations, sa proposition ouvre en revanche un nouveau champ en proposant de s'appliquer « pleinement au numérique » , qui pèse déjà plus de 40 % du total de la publicité en France. La mention « En avez-vous vraiment besoin ? », visant à lutter contre la surconsommation, serait ainsi rendue indispensable avant le paiement de tout achat de produits sur internet.
Autre point de rupture radical, le renforcement des prérogatives des élus locaux, offrant la possibilité aux maires d'interdire toute publicité sur le territoire de leur commune.
Pour le reste, le texte du député s'appuie les travaux de la Convention Citoyenne sur le Climat . Si ses conclusions étaient adoptées, toute campagne en faveur des énergies fossiles et de tout véhicule aérien, routier ou maritime fonctionnant aux énergies fossiles se verrait interdite. De même que l'affichage extérieur dans l'espace public.
« Une proposition ultra-radicale »
De quoi faire bondir les instances professionnelles du secteur - l'AACC, l'Union des Marques (UDM), l'Udecam, l'Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP) - dont aucune n'a été consultée par la Convention Citoyenne. Président de l'ARPP, Stéphane Martin juge : « Il y a un déficit de démocratie dans ce refus. De façon plus globale, on a l'impression de deux mondes parallèles qui s'ignorent. »
La proposition de loi s'inscrit également dans la droite ligne de deux rapports rendus en juin 2020, cités en références. Le rapport « Big Corpo » du SPIM (système publicitaire et influence des multinationales) et « Pour une loi Evin Climat » : interdire la publicité des industries fossiles » porté par un ensemble d'ONG, dont Greenpeace.
En revanche, aucune mention n'est faite du rapport analysant l'impact de la publicité sur le climat et la biodiversité, remis au gouvernement en juin, par Thierry Libaert, conseiller économique au Comité économique et social européen et Géraud Guibert, conseiller à la Cour des Comptes. Il plaide, via 23 mesures « pour une « soft-law » et une autorégulation. Nous demandons à la profession de jouer le jeu et nous pensons qu'elle a intérêt à le faire », résume Thierry Libaert, qui estime la proposition de loi de Matthieu Orphelin « ultra-radicale mais ayant le mérite d'organiser un débat législatif sur le sujet ».
>> Suite à lire à :
<https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/le-bras-de-fer-se-durcit-entre-les-publicitaires-et-les-ecologistes-1223052 <https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/le-bras-de-fer-se-durcit-entre-les-publicitaires-et-les-ecologistes-1223052>>
Sur le même sujet :
> «Achetez une voiture… mais ne l’utilisez pas trop !», La Presse, 13/07/20, 06h00
Jean-Christophe Laurence
Comment inciter les citoyens à faire leurs déplacements à pied ou à vélo ? En obligeant les vendeurs de voitures à en faire la promotion, pardi. 
« Un petit vélo avec votre nouvelle auto ? » 
« Pourquoi ne pas aller marcher après vous être stationné ? » 
« Achetez une voiture… mais ne l’utilisez pas trop ! » 
Le ton est caricatural, bien sûr. Mais ce genre d’annonces pourrait néanmoins faire son apparition en France. 
Un projet de décret vient en effet d’être déposé par le ministère de la Transition écologique, relatif à la promotion des « mobilités actives » dans les pubs pour véhicules à moteur. 
Dit autrement, ce projet obligerait les constructeurs de voitures, de motos ou de scooters à encourager la marche, la bicyclette, le covoiturage ou les transports en commun à l’intérieur même de leurs réclames publicitaires. Une façon comme une autre de sensibiliser la population au problème des changements climatiques et de demander à l’industrie automobile d’en faire un peu plus pour la cause verte. 
Ces messages prendraient la forme de simples « mentions », un peu comme ce qu’on peut voir dans le bas des pubs de produits alimentaires (« Mangez cinq fruits par jour ») ou à la fin des réclames pour des alcools (« La modération a bien meilleur goût »). 
« Quand vous avez une publicité pour des bonbons, on vous dit : “Il faut bouger.” Eh bien, quand on fait une publicité pour les voitures, c’est la même chose. On vous dit : “Attention, il faut aussi faire du vélo ou prendre les transports en commun” », a expliqué la ministre française de la Transition écologique, Élisabeth Borne, en annonçant cette initiative gouvernementale à la fin du mois de juin.
>> Suite à lire à :
<https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2020-07-13/achetez-une-voiture-mais-ne-l-utilisez-pas-trop.php <https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2020-07-13/achetez-une-voiture-mais-ne-l-utilisez-pas-trop.php>>
______________________________________________________________________________________________________________________
16- Budget : les députés ne prennent pas en compte les mesures de la Convention climat, Reporterre, 10/07/20
Source : Réseau action climat

Le 9 juillet, le projet de loi de finances a été voté en séance publique à l’Assemblée nationale en première lecture.
Parmi les nombreuses mesures rejetées, dont la mise en œuvre aurait pu être voté dès maintenant :
> l’intégration d’une composante poids dans le Malus pour l’achat de véhicules ; 
> la baisse de TVA à 5,5 % sur les billets de train ; 
> la mise en place de prêts à taux zéro pour l’achat d’un véhicule peu émetteur ; 
> l’élargissement des publics éligibles pour les aides à la rénovation performante ; 
> la mise en place des éco-conditionnalités « climat » véritablement contraignantes pour les entreprises qui reçoivent des aides publiques 
> l’augmentation des montants du Fonds vélo pour financer des pistes cyclables, etc.
« Le monde d’avant siège dans l’hémicycle »
WWF, Fondation Nicolas Hulot, Oxfam, Greenpeace, CCFD... toutes les ONG environnementales et de solidarité ont dit leur déception face à cet « échec » du gouvernement.
« Lors du vote de ce troisième projet de loi de finances rectificative, ce sont les propositions de la convention citoyenne pour le climat qui ont été examinées par la majorité, a par exemple déclaré Clément Sénéchal, de Greenpeace. Contrairement aux promesses d’Emmanuel Macron et malgré la nomination d’une nouvelle ministre de la Transition écologique, elles ont toutes été rejetées (...) À travers le rejet de ces deux mesures structurantes, c’est l’émergence effective d’une économie décarbonée qu’on refuse. Le monde d’avant siège dans l’hémicycle. »
« Ce projet de loi était le premier crash test pour montrer la volonté du gouvernement et de la majorité à l’Assemblée nationale de mettre en œuvre les propositions de la Convention citoyenne pour le climat, a quant à lui rappelé le Réseau action climat dans un communiqué. Malheureusement, cela ressemble à une fin de non-recevoir. Encore une fois le virage écologique et social annoncé ne se traduit pas dans les faits immédiats ; il est repoussé à plus tard. »
<https://reporterre.net/Budget-les-deputes-ne-prennent-pas-en-compte-les-mesures-de-la-Convention-climat>
______________________________________________________________________________________________________________________
17- Défendre l'environnement au péril de sa vie : rencontre avec deux sentinelles vertes, We Demain, 10/07/20
Par Frédéric Joignot

Chaque semaine, trois activistes de l’environnement sont assassinés. Face aux intérêts industriels et financiers, ils et elles défendent le droit à l’eau, à la terre, à la vie... au péril de la leur. Portraits de deux militants en lutte, en Inde et en Ouganda.
Pendant près d’un quart de siècle, Fatima Babu a peiné à mobiliser les citoyens de Tuticorin, dans le sud de l’État indien du Tamil Nadu, contre la menace toxique causée par la fonderie de cuivre Sterlite. Après la construction de cette gigantesque usine en 1994, cette prof d’anglais a intenté des actions en justice, organisé des ateliers et donné des entretiens pour alerter l’opinion face aux risques de cancers et de maladies respiratoires. Souvent seule. 
"J’ai traversé des moments difficiles, raconte cette femme de 67 ans, aujourd’hui à la retraite. L’entreprise m’a toujours désignée comme l’ennemi." Ses adversaires ont tenté d’entacher sa réputation, de diviser sa famille et d’utiliser sa religion chrétienne pour la désigner comme antisociale ou anti-indienne. 
Ce n’est qu’en 2018 que son combat a commencé à trouver un écho, lorsque l’entreprise a annoncé son projet de doubler la taille de la fonderie. Les 22 mai de cette même année, 20 000 manifestants sont descendus dans les rues de Tuticorin pour s’opposer au projet. Mais ce jour-là, la police a tiré sur eux à balles réelles. Bilan du massacre, 13 morts. 
Quelques jours plus tard, le gouvernement du Tamil Nadu fait fermer la fonderie. Mais Fatima Babu n’est pas d’humeur à célébrer la victoire. Le coût humain a été terrible, et elle craint que la mesure ne soit que temporaire. En février, les milieux économiques indiens se plaignaient de la chute des exportations de cuivre causée par la fermeture de Sterlite…
>> Suite à lire à :
<https://www.wedemain.fr/Defendre-l-environnement-au-peril-de-sa-vie-rencontre-avec-deux-sentinelles-vertes_a4780.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
18- [Édito] Plan de relance vert : et si les ministères de l’Economie et de l’Environnement finissaient par s’entendre, Novethic, 10/07/20
Ludovic Dupin

Pour honorer sa priorité écologique, le nouveau gouvernement va devoir aligner les stratégies de trois ministres emblématiques : Barbara Pompili en charge de l’Écologie, Brune Lemaire, Ministre de l’économie et des finances et de la relance et Agnès Pannier-Runacher à l’industrie. Leurs premières déclarations semblent de nature à favoriser une relance verte basée sur des investissements massifs pour décarboner l’économie.  
Cela fait une semaine que le gouvernement Castex a été nommé et les intentions des ministres sont présentées en boucle dans les médias, devant les deux Chambres parlementaires et à l’occasion de multiples déplacements. Pour peu, on pourrait croire que les ministres de la Transition écologique Barbara Pompili, de l’Économie Bruno Le Maire, et de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher ont écrit leurs discours en commun. Tous mettent comme alpha et oméga de leur action le plan de relance, en assurant que celui-ci sera "vert", "vert" et "vert" .
"La politique industrielle va être le cœur de notre relance", assure Agnès Pannier-Runacher devant l’Assemblée nationale. Elle sera là pour "apporter des solutions à la décarbonation de nos activités". Sur Europe 1, Bruno Le Maire appuie : "L’accélération de la transformation écologique et de la lutte contre le réchauffement climatique créeront de nouveaux emplois et feront la compétitivité du modèle économique français. Cette stratégie sera au cœur de notre relance". "La reconquête industrielle de notre pays passe par la décarbonation de notre économie. La relance sera verte", ajoute-t-il à l’occasion d’une visite chez l’équipementier automobile Faurecia.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/politique/isr-rse/edito-plan-de-relance-vert-et-si-les-ministeres-de-l-economie-et-de-l-environnement-finissaient-par-s-entendre-148779.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
En images
19- La victoire écologiste dans les villes est-elle représentative de ce que pensent tous les Français ?, TF1, Le journal de 20h, 05/07/20 

Nous nous sommes rendus à Besançon et ses environs pour savoir si la vague verte avait dépassé les frontières du centre-ville. Rencontre avec des citadins et des personnes vivant à la campagne.
Les Verts se sont imposés dans dix des 50 villes les plus peuplées de France, comme à Besançon. La périphérie de la ville de 116.000 habitants a plutôt choisi la droite lors des municipales, les quartiers populaires l'abstention. Le centre-ville, lui, a opté pour les écologistes, qui ont remporté la mairie. Alors, le vote pour les Verts vient-il uniquement des centres-villes ? Est-ce un vote bobo ?
> Eléments de réponse dans le reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/population/video-la-victoire-ecologiste-dans-les-villes-est-elle-representative-de-ce-que-pensent-tous-les-francais-2158506.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
Sur le fond et en complément de notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> & Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>, il s’agit là d’une modeste contribution à une meilleure compréhension du monde par l’éducation à la complexité.
Quant à la forme, elle se veut sans prétention et n'y associe aucune pièce jointe pour éviter de saturer votre boîte mail.
Pour agrandir la taille des caractères
A l’aide du clavier : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et appuyez sur la touche + autant de fois que vous le souhaitez jusqu’à ce que vous soyez en mesure de lire correctement.
A l’aide de la souris : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et tournez la molette de votre souris vers le bas pour agrandir. Cela fonctionne avec la plupart des navigateurs.
Merci pour votre indulgence.
NB : – Si vous êtes équipé(e) d’un antispam, n’oubliez pas de le formater pour vous permettre de recevoir la présente revue de presse.
- En pied de page de chaque message vous trouverez une adresse url qui vous permet :
• De vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner à votre gré ;
• D’accéder à un archivage.- Pour entrer en liaison avec le gestionnaire de cette liste, adresser votre mail à : <f.demonclin(at)fnh.org <http://fnh.org/>>
- Economisez de l'énergie, du papier et de l'encre, n'imprimez ce message que si nécessaire.
_______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS 
– Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/> de poser les premières pierres d’un nouveau monde
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
______________________________________________________________________________________________________________________

-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe HTML a été nettoyée...
URL: <http://mailing.fondation-nature-homme.org/pipermail/revue-presse/attachments/20200715/2de06b9b/attachment.html>


Plus d'informations sur la liste de diffusion revue-presse