[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur eau, santé, consommation, tourisme, loisirs, pollutions et déchets (jeudi 16 juillet)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 16 Juil 08:35:40 CEST 2020


Bonjour à tous,
  
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Tribune. Tourisme : « Le redémarrage dans “le monde d’après” s’opère selon la même logique que celle qui prévalait dans “le monde d’avant” ? » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/04/tourisme-le-redemarrage-dans-le-monde-d-apres-s-opere-selon-la-meme-logique-que-celle-qui-prevalait-dans-le-monde-d-avant_6045180_3232.html>, Le Monde, 04/07/20, 09h00
2- Tribune. "Pour un conseil scientifique planétaire" <https://www.lejdd.fr/Societe/Sante/tribune-pour-un-conseil-scientifique-planetaire-3979188>, Le JDD, 04/07/20, 22h30
3- Enquête. Après la crise du Covid-19, un tourisme plus stable que durable <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/06/apres-la-crise-du-covid-19-un-tourisme-plus-stable-que-durable_6045303_3234.html>, Le Monde, 06/07/20, 11h48
4- Entretien. « Il faudrait réserver le voyage à des expériences rares » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/06/il-faudrait-reserver-le-voyage-a-des-experiences-rares_6045305_3234.html>, Le Monde, 06/07/20, 15h28
5- La pollution aux microplastiques affecte aussi les écosystèmes terrestres <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/06/la-pollution-aux-microplastiques-affecte-aussi-les-ecosystemes-terrestres_6045295_3244.html>, Le Monde, 06/07/20, 16h20
6- Nice : Les Azuréens produisent trop de déchets, quelles astuces pour les réduire ? <https://www.20minutes.fr/planete/2816007-20200706-nice-azureens-produisent-trop-dechets-astuces-reduire>, 20 Minutes, 06/07/20, 19h29
7- Coronavirus : 239 scientifiques alertent l'OMS sur une possible transmission dans l'air du Covid-19 <https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-239-scientifiques-alertent-l-oms-sur-une-possible-transmission-dans-l-air-du-covid-19_4037051.html>, France info avec AFP, 06/07/20, 22:58
8- Aux Etats-Unis, la critique de la pollution par le plastique est qualifiée de « terrorisante » <https://reporterre.net/Aux-Etats-Unis-la-critique-de-la-pollution-par-le-plastique-est-qualifiee-de-terrorisante>, Reporterre, 06/07/20
9- Des peluches IKEA pour sensibiliser à la pollution plastique <https://creapills.com/peluches-ikea-pollution-plastique-20200706>, Creapills, 06/07/20
10- Fin du procès du scandale sanitaire du Mediator <https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/07/07/fin-du-proces-du-scandale-sanitaire-du-mediator_6045419_3224.html>, Le Monde avec AFP, 07/07/20, 05h21
11- Enquête. Des traces du SARS-CoV-2 dans les eaux usées à Paris interrogent sur un possible retour de l’épidémie <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/08/des-traces-de-covid-19-dans-les-eaux-usees-a-paris-interrogent-sur-un-possible-retour-de-l-epidemie_6045540_3244.html>, Le Monde, 08/07/20, 09h56
12- Tribune. « La poursuite des recherches sur les facteurs d’expansion du moustique-tigre en milieu urbain est essentielle » <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/07/08/la-poursuite-des-recherches-sur-les-facteurs-d-expansion-du-moustique-tigre-en-milieu-urbain-est-essentielle_6045624_4811534.html>, Le Monde, 08/07/20, 17h37
13- Citeo et IPC travaillent ensemble au recyclage des plastiques <https://www.actu-environnement.com/ae/news/citeo-ipc-recyclage-dechets-plastique-35823.php4>, Actu-environnement, 09/07/20, 11h24 
14- Synthèse. Coronavirus dans le monde : plus de 12 millions de cas et 550 000 morts <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/09/coronavirus-trump-menace-les-ecoles-qui-ne-rouvriront-pas-a-la-rentree_6045672_3244.html>, Le Monde avec AFP, 09/07/20, 16h29
15- Santé : un laboratoire rennais tente de percer les mystères de "l'exposome" <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/sante-un-laboratoire-rennais-tente-de-percer-les-mysteres-de-l-exposome_145910>, AFP, 10/07/20, 09h00
16- Covid-19 : des chercheurs produisent de l'éthanol à partir de déchets <https://www.sciencesetavenir.fr/sante/israel-virus-des-chercheurs-produisent-de-l-ethanol-a-partir-de-dechets_145912>, Sciences & Avenir avec AFP, 10/07/20, 11h26
17- Astreinte record pour forcer l'Etat à réduire la pollution de l'air <https://information.tv5monde.com/info/astreinte-record-pour-forcer-l-etat-reduire-la-pollution-de-l-air-366916>, AFP, 10/07/20, 21:00
18- Notre-Dame-de-Paris : une pollution au plomb sous-estimée ? <http://www.journaldelenvironnement.net/article/notre-dame-de-paris-une-pollution-sous-estimee,107848?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 10/07/20
19- 5G : des risques « très faibles » pour la santé <https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/divers-5g-risques-tres-faibles-sante-81918/>, Futura-sciences, 10/07/20
20- Stress et maladies cardio-vasculaires : comment les nuisances sonores touchent la santé <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/11/stress-et-maladies-cardio-vasculaires-comment-les-nuisances-sonores-touchent-la-sante_6045954_3244.html>, Le Monde, 11/07/20, 18h20
21- Triste record : nos déchets électroniques ont dépassé les 53 millions de tonnes l’année dernière <https://dailygeekshow.com/dechets-electroniques/>, Daily Geek Show, 11/07/20
22- Le confinement, une « parenthèse enchantée » à la pollution sonore <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/12/le-confinement-une-parenthese-enchantee-a-la-pollution-sonore_6045969_3244.html>, Le Monde, 12/07/20, 08h05
23- Des gants et des masques dans sept grands fleuves européens, alerte la Fondation Tara <https://information.tv5monde.com/info/des-gants-et-des-masques-dans-sept-grands-fleuves-europeens-alerte-la-fondation-tara-367069>, AFP, 12/07/20, 11:00
24- Bangladesh : course pour sauver des tortues prises dans une marée géante de plastiques <https://www.geo.fr/environnement/bangladesh-course-pour-sauver-des-tortues-prises-dans-une-maree-geante-de-plastiques-201255>, AFP, 12/07/20, 20:00
En audio
25- Des fleuves à l'océan, itinéraire d'un plastique ravageur <https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/des-fleuves-a-locean-itineraire-dun-plastique-ravageur-0>, France culture, De cause à effets, 11/07/20, de 8h05 à 9h
En images
26- La santé des voyageurs qui empruntent le métro parisien est-elle en danger ? <https://dailygeekshow.com/metro-air-pollution/>, Daly Geek Show, 11/07/20

Bien à vous,
Florence

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ALERTE DU JOUR : Un groupe de 239 scientifiques internationaux a appelé les autorités de santé dont l'OMS, à reconnaître la capacité du COVID-19 à se propager dans l'air bien au-delà de deux mètres. (cf. item 7)
CONDAMNATION DU JOUR : Trois ans après une première décision, le Conseil d’Etat soit la plus haute juridiction administrative, condamne l’Etat à une astreinte de 10 millions d’euros pour le forcer à réduire la pollution de l’air, le montant le plus élevé qui ait jamais été imposé et qu’il justifie par "la gravité des conséquences en termes de santé publique". (cf. item 17 & suite)
RÉFLEXIONS DU JOUR : Au regard du modèle consumériste du tourisme de masse, des appels à une mutation verte de ce secteur et des tentatives concrètes de régulation. (cf. item 2 & 3)
SOUS-ESTIMATION DU JOUR : Selon une étude publiée dans GeoHealth, revue de l’Union américaine de géophysique (AGU), les chercheurs estiment que ce n’est pas 150 kg de plomb qui se sont déposés sur Paris lors de l’incendie de Notre-Dame mais plus certainement une tonne, soit près de 7 fois plus. (cf. item 18)
CHIFFRES DU JOUR : — Le COVID-19 a déjà fait 550 000 morts sur plus de 12 millions de cas dans le monde. (cf. item 14)
— 53,6 millions de tonnes de déchets de puces électroniques, de cartes informatiques, de résistances, de lampes, d’écrans plats et autres…c’est la quantité de déchets électroniques que nous, humains, avons générée en 2019 ou une moyenne 16 kg par Européen. (cf. item 21 & suite)
— 300 millions de tonnes de plastique sont produits chaque année dans le monde, dont un tiers soit 100 millions se retrouveraient dans la nature. (cf. item 5, 8 & 9)
IMPACTS DU JOUR : — L’Organisation mondiale de la santé (OMS) identifie les nuisances sonores comme la deuxième cause de morbidité parmi les facteurs de risque environnemental, derrière la pollution de l’air et l’Europe relève 12 000 morts prématurées par an à cause du bruit. (cf. item 20 & 22)
— Les scientifiques de Tara ont retrouvé masques et gants systématiquement sur les berges et les plages de 7 fleuves européens, lors de prélèvements effectués en juin. (cf. item 23, 24 & 25)
— Olivier Blond, président de l’association Respire, a enregistré 7 fois plus de particules fines dans le métro que dans les rues. (cf. item 26)
ALTERNATIVES DU JOUR : — L'éco-organisme Citeo et le centre technique industriel IPC, spécialisé dans l'innovation plastique et composites, unissent leurs efforts "pour tendre vers 100 % de plastiques recyclés à l'horizon 2025". (cf. item 13)
— Des scientifiques ont mis au point une technique "simplifiée" et "à moindre coût" pour produire de l'éthanol à partir de déchets végétaux traités à l'ozone, répondant ainsi à la demande grandissante d'alcool à usage médical liée à la pandémie de Covid-19. (cf. item 16)
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> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
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> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Tribune. Tourisme : « Le redémarrage dans “le monde d’après” s’opère selon la même logique que celle qui prévalait dans “le monde d’avant” ? », Le Monde, 04/07/20, 09h00
Par Bernard Duterme, sociologue, directeur du Centre tricontinental (CETRI, Louvain-la-Neuve, Belgique), groupe d’études et de réflexions indépendant sur les rapports Nord-Sud

Le sociologue Bernard Duterme ne croit guère, dans une tribune au « Monde », à la possibilité de développer un « tourisme durable », les Etats venant au secours d’un secteur sinistré sans tenter de le réorienter
Tribune. Qui a cru l’espace d’un instant que les choses allaient changer ? Qui a pu penser sérieusement que le déconfinement post-pandémie et la sortie de l’abstinence touristique qu’il autorise allaient jeter les bases d’un grand marché du dépaysement « juste et durable » ? Ou, dit autrement, que le dépassement de la crise sanitaire allait accoucher d’un tourisme international accessible à toutes et tous, aux coûts et aux bénéfices équitablement répartis et dont la généralisation ne dépasserait pas les capacités d’absorption de l’écosystème terrestre ? Même si beaucoup l’ont souhaité, peu de voix en réalité ont accordé un tel pouvoir magique à la tragique parenthèse du coronavirus.
A raison, car l’heure de la revanche consumériste a sonné. La déferlante du voyage d’agrément reprend ses droits. Par étape certes, presque précautionneuse, progressive, d’une frontière à une autre, redécouvrant « les charmes de la proximité » en attendant « les embruns des grands larges » ou « l’exotisme des destinations lointaines », mais résolue, ostensible et méritée ! L’homo turisticus qui piaffait d’impatience, assigné à résidence depuis le mois de mars, peut enfin replonger dans les délices de la mobilité de plaisance. En cela, il demeure un « privilégié » – 7 % seulement de l’humanité ont accès au tourisme international –, mais il n’en a cure. Ou juste un peu, parfois, au risque de gâcher ses vacances.
> Lire aussi  « La transition écologique et le tourisme responsable sont incompatibles avec la massification des voyages »
Avec lui, c’est un secteur central de l’économie globale – 10 % du produit mondial brut et de l’emploi, premier poste du commerce international – qui repart, après la plus grave déflagration de toute son existence. Fort d’un taux de croissance annuel moyen de 4 % à 5 % depuis plus de sept décennies et de 1 700 milliards de dollars de recettes en 2019, il devrait enregistrer en 2020 une chute abyssale des séjours à l’étranger d’environ 70 %, selon les prévisions médianes de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Chute assortie de quantités considérables de faillites et de licenciements.
Les principales tares du tourisme international
Dès 2021, toutefois, augure l’OMT, le tourisme devrait retrouver la santé. Si le virus est maîtrisé bien sûr, mais surtout – préconise l’agence onusienne – si les gouvernements ont l’intelligence de redoubler d’incitants fiscaux et d’assouplissements divers pour tour-opérateurs en phase de reconquête…
L’extrême concentration des profits, la hausse continue des émissions carbone, la pression concurrentielle sur les ressources, l’instrumentalisation des populations locales, les effets d’éviction, de saturation, de vulnérabilisation… comptent déjà parmi les principales tares du tourisme international, d’autant plus problématiques lorsque son empreinte s’étale en pays pauvres.
> Lire aussi  Campagnes publicitaires et Chèques-Vacances : la bataille pour les touristes de France a commencé
Fallait-il dès lors que la relance, que le redémarrage dans « le monde d’après » s’opère selon la même logique que celle qui prévalait dans « le monde d’avant » ? Avec les mêmes avantages – financiers, récréatifs… – et les mêmes inconvénients – sociaux, écologiques… ? Le tout, distribué inégalement entre voyagistes transnationaux et acteurs locaux, « visiteurs » et « visités », investisseurs privés et autorités publiques, industrie touristique et environnement ?
Mobilité récréative réservée à une minorité à l’échelle planétaire
Les leviers d’action et les possibilités de régulation ne manquent pourtant pas, pour tenter d’inverser les tendances. On aurait aimé que l’OMT saisisse l’occasion pour donner corps à ses propres intentions de « transformer le tourisme mondial et la manière dont il est pratiqué (…) pour le rendre socialement, économiquement et écologiquement durable ». On aurait apprécié que les 442 principaux tour-opérateurs mondiaux qui se sont (ré-)engagés en 2019 à promouvoir le « Code mondial d’éthique du tourisme » en traduisent les recommandations les plus pressantes dans leurs stratégies de relance.
> Lire aussi  Le coronavirus met en péril la reprise de l’économie mondiale
Hélas, sur fond d’impératif retour à la normale, le business as usual ne souffre aucune inflexion régulatrice. C’est en ayant les coudées franches que le secteur le plus prolifique de l’économie-monde entend s’attaquer à la pente la plus vertigineuse qu’il ait jamais eu à remonter. L’OMT le répète à l’envi, relayée par la plupart des Etats membres, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale : pour récupérer aussi vite que possible son rôle de « moteur de croissance », de « vecteur de développement », de « pourvoyeur d’emplois » et de « trait d’union entre les peuples », le tourisme a besoin du « soutien des gouvernements », mais certainement pas de nouvelles « entraves » qui porteraient « atteinte à sa compétitivité ».
> Lire aussi  Coronavirus : les touristes chinois manquent à l’appel en France
Les touristes en souffrance partagent la même impatience. « To travel is to live », ils en ont besoin, ils y ont droit. Tant pis si l’exercice de ce droit à la mobilité récréative est réservé à une minorité à l’échelle planétaire. Tant pis si sa généralisation, dans ses formes actuelles, est écologiquement impossible. Les vacanciers internationaux ont fait leur l’insigne saillie du président américain George Bush lors du Sommet de la Terre (à Rio, en 1992) : « Our way of life is not negotiable » (« Notre mode de vie n’est pas négociable »). Le tourisme, de masse ou de niche, « populaire » ou « élitiste », qui sature ou exclut, a ses raisons que l’intérêt général, les inégalités Nord-Sud et l’urgence climatique ne peuvent suffire à tempérer. Avant nous, la pandémie. Après nous, le déluge.
§ Bernard Duterme est coordinateur des livres La Domination touristique (Syllepse, 2018) et L’Urgence écologique vue du Sud (Syllepse, 2020).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/04/tourisme-le-redemarrage-dans-le-monde-d-apres-s-opere-selon-la-meme-logique-que-celle-qui-prevalait-dans-le-monde-d-avant_6045180_3232.html>
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2- Tribune. "Pour un conseil scientifique planétaire", Le JDD, 04/07/20, 22h30
Rédaction JDD

Huit personnalités plaident pour un conseil scientifique mondial indépendant dans une tribune pour le JDD. Un groupe "qui ait la légitimité pour recueillir les informations sur de possibles risques d'épidémie émanant de différentes sources institutionnelles ou de lanceurs d'alerte indépendants". 
Huit personnalités prennent position pour un conseil scientifique planétaire, tirant les leçons de la crise sanitaire du nouveau coronavirus. Voici leur tribune dans le JDD : 
"Des avertissements ont été lancés quant au risque d'une pandémie mondiale bien avant la crise actuelle. De 'grandes voix' se sont notamment exprimées, dont George Bush en 2005, puis Bill Gates en 2015. Dans beaucoup de pays, dont la France, cela n'a pas eu de conséquences sur les décisions prises pour se préparer. La question se pose donc : pourquoi les avertissements n'ont-ils pas été entendus ?
> Lire aussi : Cécile Duflot, Najat Vallaud-Belkacem et 11 dirigeants d'ONG engagés "contre le nationalisme vaccinal"
S'agissant des épidémies, la prévention, l'identification de l'agent infectieux et la riposte doivent s'organiser à deux niveaux :
• Au niveau national, avec la préparation du pays et de son système de santé en amont du déclenchement de l'épidémie (équipements, stocks de matériel, formation des personnels soignants, éducation à la santé...) ; puis avec la 'conduite de la guerre' une fois l'épidémie déclarée.
• Au niveau international, grâce à un réseau d'alerte épidémiologique présent dans tous les pays, une coordination de l'information, et des recommandations. C'est le rôle de l'OMS à Genève.
Ce constat se double d'un élément géopolitique évident : l'information sur les pandémies fait partie des stratégies des gouvernements, qui n'ont pas toujours, face aux épidémies, pour seule priorité d'alerter l'opinion, d'informer les citoyens et de mettre en place un "cordon sanitaire". En ce qui concerne le Covid-19, il semble qu'il y ait eu des défaillances dans la prévention de l'émergence de la maladie infectieuse et dans l'envoi des signaux d'alerte à partir de la Chine. Il y a aussi des débats sur l'indépendance de l'OMS face à la puissance des Etats. A l'aune de ce constat, il est crucial que toutes les occasions d'échange d'informations et de coopération entre les Etats soient désormais mises à profit.
> Lire aussi - Exclusif. Le secrétaire général de l'ONU sur la crise du Covid-19 : "Attention au scénario le plus sombre"
Concrètement, peut-on agir plus rapidement sur la détection précoce des risques d'épidémie, sur l'envoi d'alertes au niveau mondial, et, de façon plus permanente, sur l'émission de recommandations à l'adresse des Etats quant aux précautions à prendre ? Il faut d'abord que l'information existe ; et pour cela que le monde dispose d'un réseau d'information sur la naissance des épidémies, ayant un haut niveau de qualité et de fiabilité. L'OMS dispose d'un outil de grande qualité créé en 2000 : le Réseau mondial d'alerte et d'action en cas d'épidémie (GOARN). Lors des dernières épidémies, ce réseau a produit des informations fiables qui ont été utilisées dans le monde entier.
Une structure scientifique indépendante, pouvant s'exprimer dans les médias
Ce qui a dysfonctionné dans le cas présent concerne l'exploitation de l'information par l'OMS. C'est donc à ce second stade qui faut apporter une amélioration : pour contourner le risque d'enlisement tenant à des raisons politiques, il faudrait qu'il existe une structure scientifique indépendante qui ait la légitimité pour recueillir les informations sur de possibles risques d'épidémie émanant de différentes sources institutionnelles (dont le GOARN) ou de lanceurs d'alerte indépendants.
> Lire aussi : Au Brésil, Rio se déconfine... en pleine pandémie
Ce groupe scientifique devrait - et c'est décisif - pouvoir s'exprimer publiquement sur tous les médias, sans être soumis, de la part d'Etats ou d'organisations internationales, à une censure ou un filtrage susceptibles de retarder ou de modifier son message. Ce groupe scientifique pourrait aussi, de façon plus permanente et sans connexion avec un danger imminent, faire des recommandations aux Etats sur les meilleures politiques de préparation à d'éventuelles pandémies.
Nous pensons que cette question devrait être considérée comme urgente et avoir la priorité sur l'analyse rétrospective nécessairement longue de ce qui s'est passé dans chaque pays et sur le plan international, ainsi que sur les éventuelles propositions de réforme de l'OMS. Faisons en sorte que cette crise nous permette de mettre en place un dispositif international léger mais efficace qui contribuera à mieux contrôler les pandémies de demain."
Les signataires : 
Pascal Blanchard, historien ; Philippe Crouzet, industriel ; Thierry Drilhon, cofondateur d'Agir pour le cœur des femmes ; René Frydman, professeur émérite ; Philippe Lagayette, ancien haut fonctionnaire ; Claire Mounier-Vehier, cardiologue, cofondatrice d'Agir pour le cœur des femmes ; Jean-Daniel Rainhorn, professeur de santé internationale ; Bernard Spitz, président des Gracques
<https://www.lejdd.fr/Societe/Sante/tribune-pour-un-conseil-scientifique-planetaire-3979188>
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3- Enquête. Après la crise du Covid-19, un tourisme plus stable que durable, Le Monde, 06/07/20, 11h48
Clément Guillou

Après la pause brutale imposée par la pandémie, les intérêts et les habitudes des acteurs de cette industrie de masse (10 % du PIB mondial) devraient jouer en faveur d’un retour à la croissance. Et ce malgré les appels à une mutation verte du secteur et des tentatives concrètes de régulation.
Pour les vulnérables varans de Komodo, la pandémie de Covid-19 a résolu l’équation sur laquelle les hommes butaient : comment conserver la manne touristique tout en protégeant les lézards géants qui la génèrent ? En faisant une pause, avaient suggéré les autorités locales l’an dernier, et en fermant le parc national toute l’année 2020. Hors de question, avaient répondu les petites entreprises touristiques locales, soutenues par le gouvernement de Djakarta. Avec le Covid-19, les dragons de Komodo ont finalement eu droit à leurs trois mois de tranquillité absolue ; et l’écosystème garantissant leur survie a prospéré.
Cette fable indonésienne rappelle que la manifestation la plus voyante de la pandémie fut, en de nombreux endroits, la disparition du tourisme. C’est, pour ce secteur économique qui représente 10 % du produit intérieur brut et des emplois dans le monde, une double source d’inquiétudes : d’abord parce que de nombreuses affaires, dans cette économie largement composée de micro-entreprises, ne survivront pas à cette perte sèche ; ensuite, parce que les effets néfastes de la sainte trinité du tourisme de masse – croisières, vols low cost et resorts balnéaires – ont été d’autant plus visibles qu’ils n’étaient plus là.
> Lire aussi Trois graphiques pour comprendre l’ampleur de la crise du tourisme à venir
Ces dernières années, ce tourisme industriel, notamment dans les villes, avait fait émerger les notions de « tourismophobie » et « surtourisme ». « Le nombre croissant de touristes urbains accroît l’exploitation des ressources naturelles, a des conséquences socio-culturelles, exerce une pression sur les infrastructures, les modes de transport et d’autres installations », s’inquiétait en 2019 le secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), Zurab Pololikashvili.
Au diable la critique !
Aucune industrie ne menait, avant la crise, une croissance aussi échevelée que le tourisme mondial. La plupart des acteurs s’accordent à dire que le retour au niveau d’antan prendra plusieurs années en raison de l’ampleur inégalée de la crise, de la faiblesse des compagnies aériennes et du temps nécessaire pour trouver un vaccin. Mais les plus optimistes soulignent que les précédentes crises, souvent liées à des attentats, ont montré la capacité du tourisme à rebondir très rapidement : après les attentats du 11 septembre 2001, la pandémie de SRAS en 2003 et la crise économique mondiale en 2009, l’industrie n’a mis que de onze à dix-neuf mois pour revenir au même palier.
« Quand un vaccin sera trouvé, tout reviendra à la normale, et même davantage, car les gens réalisent que le voyage leur manque, assure Dimitrios Buhalis, directeur du Centre international de recherche sur le tourisme et l’hôtellerie de l’université de Bournemouth (Royaume-Uni). Il va y avoir un besoin de décompresser et, pour les citadins, de prendre l’air. Les habitants des pays riches qui voyagent ont déjà tous les produits qu’ils veulent : ce qu’ils recherchent, désormais, ce sont des expériences – sportives, gastronomiques, culturelles – dont le prérequis commun est le voyage. »
Du côté des professionnels et des Etats et collectivités qui en vivent, la demande est également pressante en faveur d’un retour au monde d’avant. La disparition des touristes vaut toutes les études d’impact : certains territoires, y compris une métropole comme Paris, réalisent qu’ils ne peuvent se passer durablement de cette source de devises. Au diable donc la critique sociale du tourisme de masse, vieille comme sa naissance, à la fin des années 1950 !
+ Infographie : Un coup de frein difficile à encaisser pour certaines économies <https://img.lemde.fr/2020/07/03/0/0/0/0/1260/0/0/0/8d7b0c3_362930013-630-frein.png>
« On a l’impression que c’est un gros mot ; mais le droit au voyage, c’est une conquête sociale !, s’insurge Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du voyage, le syndicat des voyagistes et tour-opérateurs. Refaire du voyage quelque chose d’élitiste, ce serait revenir au XIXe siècle. La fin de la massification, je n’y crois pas. Mais j’espère que l’on va aller vers des voyages dans lesquels on s’investit un peu plus, à la fois plus longs et moins fréquents. »
Décalage entre aspirations et choix
Si chaque crise – sociale, sanitaire ou économique – est l’occasion d’une pause et d’une réflexion sur l’industrie touristique, elle ne débouche jamais sur une transformation radicale, expliquent les historiens Johan Vincent et Yves-Marie Evanno, directeurs de l’ouvrage Tourisme et Grande Guerre. Voyage(s) sur un front historique méconnu (1914-2019) (Editions Codex, 2019) : « Il y a des mutations discrètes mais surtout des désillusions.Les besoins pragmatiques des Etats font qu’ils relancent toujours l’économie sur des bases que l’on connaît déjà, pour aller le plus vite possible. »
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Trois acteurs seraient en capacité d’orienter la façon dont on voyage : les consommateurs, les industriels et les décideurs politiques. Le comportement des premiers est mystérieux. Les classes moyennes chinoise et indienne, premières contributrices à la massification du tourisme, auront-elles le souci de voyager différemment ? Et faut-il les priver d’une frénésie dont ont usé et abusé les riches Occidentaux depuis trente ans ?
En Europe, certains anticipent un retour à davantage de tourisme domestique et à des voyages moins fréquents mais plus longs. Mais en la matière, le décalage est patent entre les aspirations vertueuses exprimées dans les enquêtes d’opinion et le choix réellement effectué. Jan Van der Borg, économiste du tourisme à l’université de Louvain (Belgique), revendique de faire partie des optimistes – après avoir joué, dit-il, les Cassandre dans les années 1990 en prévenant de la montée du « surtourisme » en Europe.
« Il y a des signes qui montrent que les consommateurs vont ouvrir la voie vers un tourisme plus sain, affirme-t-il. Au lieu de partir six fois par an en week-end, ils économiseront pour s’offrir un voyage de qualité une fois par an dans un endroit spécifique ; le reste de l’année ils passeront les vacances dans leur pays. Je serais très déçu si l’industrie n’utilisait pas ce momentum pour refuser certaines pratiques. » 
« Etre acteur du changement plutôt que subir »
Du côté des industriels, pressés de pouvoir travailler de nouveau, le discours en faveur d’un tourisme moins frénétique est pourtant peu audible. « Mes entreprises ont une culture conservatrice, souffle Jean-Pierre Mas. Or, ou l’on change, ou l’on va passer à côté de la demande. »
Lors d’un récent séminaire en ligne, le sociologue Jean Viard mettait en garde des centaines de professionnels convoqués pour une réflexion sur l’avenir du voyage : « Le monde du tourisme va-t-il avoir un discours sur la façon de polluer moins en voyageant plus ? Je n’entends pas ce discours. Or, il faut que ce monde devienne un acteur de la régulation écologique du tourisme plutôt qu’il la subisse. » 
Jean-François Rial, patron du groupe Voyageurs du monde, est bien seul à réclamer de nouvelles habitudes et un plus grand respect de l’industrie vis-à-vis des écosystèmes qui la font vivre. La crise a été « trop courte », regrette-t-il, pour changer les comportements des consommateurs comme des industriels. Seule issue, selon lui ? L’accession au pouvoir des écologistes, qui imposeraient une fiscalité plus lourde aux compagnies aériennes comme aux hôtels qui dénaturent les sols.
> Lire aussi « La transition écologique et le tourisme responsable sont incompatibles avec la massification des voyages »
Les Etats et les destinations touristiques apparaissent comme les plus susceptibles de bouleverser une industrie dont les dégâts pour la planète et le cadre de vie sont connus. « A court terme et dans un endroit géographiquement limité, certains Etats ou territoires ont un intérêt au tourisme de masse. Mais c’est un discours comptable, pas économique, juge Danièle Küss, experte auprès de l’OMT. Prenez l’Aquitaine, dont la côte est concernée par ce phénomène : son défi est de répartir les visiteurs dans le temps et dans l’espace, en investissant par exemple dans le tourisme rural. »
Gestion des flux
Certains pays revendiquent désormais un modèle touristique plus soutenable, qu’il s’agisse de l’Espagne ou d’Etats d’Amérique centrale : Costa Rica, Mexique, Guatemala… Dans plusieurs régions du monde, la crise du Covid-19 est l’occasion pour les gouvernements de se rendre compte de l’importance du secteur dans leur économie et de la nécessité de le soutenir, voire de l’organiser.
Elle met aussi le doigt sur la dépendance absolue de régions entières à cette économie, et de la nécessité de se diversifier. Un premier pas indispensable vers une réforme du tourisme de masse, sans laquelle l’industrie entière ira à sa perte, selon Jan van der Borg : « Comme pour le coronavirus, il faut aplatir la courbe du tourisme. Si on parvient à freiner cette croissance, on peut rendre en même temps un grand service à l’industrie, aux locaux et aux touristes. »
+ Infographie : Un afflux de touristes qui sursollicitent certains territoires : l’exemple européen <https://img.lemde.fr/2020/07/03/0/0/0/0/1260/0/0/0/809ea7e_192223121-630-carte.png>
A Amsterdam, le temps des enterrements de vie de garçon semble compté. Pour Geerte Udo, responsable de la promotion de la capitale néerlandaise, « nous devons nous assurer de retrouver l’équilibre entre la vie, le travail et le tourisme, à commencer par une offre locale pour locaux, afin qu’ils puissent à nouveau jouir » du « quartier rouge », haut lieu de la prostitution et des coffee shops.
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La gestion des flux était déjà, avant la crise, la priorité des lieux les plus touristiques du monde – quelques villes européennes et des sites culturels majeurs comme le Machu Picchu, Angkor Vat ou le Taj-Mahal. Selon Sandra Carvao, directrice des études de l’OMT, « la recherche de l’équilibre entre les habitants et les touristes va connaître une accélération. Mais ces destinations très touristiques ont encore un potentiel si elles parviennent à segmenter leurs offres et à diriger les visiteurs vers d’autres endroits que les quelques rues encombrées ».
Réservation obligatoire
Le sentiment de « surtourisme » vient le plus souvent d’une piètre gestion des flux, plaide le secteur. Il suffirait donc de davantage étaler les visites, avec des incitations financières par exemple, pour rendre les visiteurs plus supportables. Car il est vain d’espérer que les populations du monde entier se détournent, une fois la crise passée, de ces lieux au hit-parade des destinations.
+ Infographie : Une forte croissance portée par la Chine <https://img.lemde.fr/2020/07/03/0/0/0/0/1260/0/0/0/0c86512_210549225-630-croissance.png>
« Si les gens veulent tous aller aux mêmes endroits, c’est qu’ils le méritent et que des images produites par la littérature, la publicité ou la culture populaire les rendent incontournables, dit Stéphane Durand, cofondateur du cabinet de conseil Horwarth. L’ensemble des pays émergents produisent chaque année des dizaines de millions de primo-visiteurs : des gens qui n’ont jamais voyagé et jouissent d’une faible culture touristique. Ils vont à l’essentiel, dans les lieux connus, surtout quand, comme les Américains ou les Chinois, ils n’ont pas suffisamment de congés pour aller hors des sentiers battus. »
Les spécialistes du secteur anticipent déjà, à l’issue de la crise, une généralisation de la réservation obligatoire pour les lieux les plus visités du monde, voire pour certains quartiers ou des plages. Cette nécessité d’annoncer sa venue, déjà en vigueur dans certains des grands musées ou un lieu comme la Cité interdite de Pékin, s’accélérera d’autant plus que l’utilisation des applications sur mobile est devenue plus naturelle durant la crise.
L’acceptation de ces dispositifs par les visiteurs pourrait en être facilitée. Mais cette mutation numérique s’apparente à un cautère sur une jambe de bois : une façon peu coûteuse de dissimuler les excès du tourisme de masse si néfastes aux varans de Komodo.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/06/apres-la-crise-du-covid-19-un-tourisme-plus-stable-que-durable_6045303_3234.html>
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4- Entretien. « Il faudrait réserver le voyage à des expériences rares », Le Monde, 06/07/20, 15h28
Propos recueillis par Clément Guillou 

Le sociologue Rodolphe Christin pointe, dans un entretien au « Monde », les facteurs de résistance – économiques, culturels, sociaux – des acteurs de cette industrie qui ne souhaitent pas abandonner le modèle consumériste. 
Sociologue et essayiste, Rodolphe Christin est l’auteur du Manuel de l’antitourisme (Ecosociété, 144 p., 2017) et de La vraie vie est ici. Voyager encore ? (Ecosociété, 136 p., 2020).
En quoi le tourisme s’est-il selon vous dévoyé ?
Rodolphe Christin : Un processus nous a fait passer du tourisme social, qui avait une dimension d’élévation de soi par la découverte d’autres horizons, au tourisme comme acte de consommation de masse. Cette logique a transformé des lieux touristiques en galeries commerciales. De l’hédonisme du déplacement, nous avons été convertis à une logique de consommation tous azimuts.
La transformation du tourisme en prestation de service tue l’exotisme, provoque un aménagement du territoire extrêmement serré, si bien que cela rend les lieux touristiques invivables pour les autochtones : hausse du coût de la vie, nuisances durant la haute saison, etc.
Cette pause forcée du tourisme peut-elle être un point de bascule pour l’industrie ?
Je n’en ai pas l’espoir. Tout est fait pour que cela reparte comme avant, même s’il y a une récupération de la critique touristique par les opérateurs : ils tentent de déculpabiliser les gens en disant qu’ils vont arrêter de détruire l’environnement.
> Lire aussi  Après la crise du Covid-19, un tourisme plus stable que durable
Le marketing fait qu’il est très difficile d’échapper aux mailles du tourisme. Le voyage, dans les années 1970, était une contre-culture. Aujourd’hui, le départ en vacances est la norme du comportement le plus standard possible. Le cliché de l’exotisme apparaît partout, jusque sur votre écran d’ordinateur lorsque vous l’allumez.
Si quelque chose changeait dans les prochaines années, cela signifierait que la paupérisation a été telle que les gens n’ont plus les moyens de partir. Ce n’est pas une raison très réjouissante.
Y a-t-il une forme de tourisme qui trouve grâce à vos yeux ?
Non. L’effet de masse est dans l’addition de toutes les formes de tourisme. Ainsi, celui dit « responsable » est aussi une manière d’approfondir la conquête du tourisme sur les espaces de nos existences. Inéluctablement, celui qui va trouver le bon endroit, où il n’y a personne, sera vite rattrapé par la foule. Le tourisme acceptable, c’est un tourisme invisible, qui ne marche pas commercialement : une personne va dans un endroit qui n’intéresse pas grand monde.
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Il faudrait voyager beaucoup moins. Partir moins souvent, plus longtemps. Réserver les temps de voyage à des expériences rares. C’est parce qu’un voyage ne revient pas souvent qu’il va vous chambouler et revêtir une dimension initiatique. Le voyage commence sur le pas de sa porte. L’itinéraire devrait en être partie prenante ; or, avec le tourisme, le trajet est le plus aseptisé possible, pour alléger la charge mentale et physique liée au déplacement.
Les acteurs du tourisme n’ont-ils pas pris conscience des problèmes induits par cette activité ?
J’interviens régulièrement devant les professionnels et je ne rencontre pas d’hostilité quant au diagnostic. Mais quand je parle de décroissance du tourisme, on m’oppose que c’est impossible car il génère de l’emploi. Il y a un consensus avec le monde politique, puisque toutes les régions veulent organiser les territoires pour attirer les touristes. L’habitant, dès lors, devient un figurant de l’industrie touristique sans le savoir.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/06/il-faudrait-reserver-le-voyage-a-des-experiences-rares_6045305_3234.html>
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5- La pollution aux microplastiques affecte aussi les écosystèmes terrestres, Le Monde, 06/07/20, 16h20
Clémentine Thiberge

Selon une étude allemande, ces particules pourraient avoir des conséquences sur l’agriculture et modifier les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère 
Depuis plusieurs années, l’impact de la pollution aux plastiques dans les océans est largement étudié. Mais les effets sur les écosystèmes terrestres sont encore méconnus.
Pourtant on sait aujourd’hui que le plastique se retrouve sur la totalité du globe. Début juin, des scientifiques américains avaient ainsi découvert que l’équivalent de 120 millions de bouteilles en plastique se déversait chaque année sur les parcs nationaux des Etats-Unis par l’intermédiaire des eaux de pluie. Quelques semaines plus tard, une autre étude américaine avait fait état de la pollution aux microplastiques en Antarctique, pourtant un des endroits les plus reculés de la planète.
> Lire aussi  Les eaux de l'Antarctique sont infestées de millions de fragments de plastique
Des scientifiques allemands de l’Institut de biologie de Berlin ont donc voulu connaître les effets de cette pollution sur la terre ferme. « Le problème est qu’on ne sait pas grand-chose sur ce sujet, explique Matthias Rillig, chercheur à l’institut et auteur de l’étude. La recherche sur le milieu terrestre a environ dix ans de retard sur [celle concernant] les océans. »
En effet, selon l’étude – elle a été publiée le 26 juin dans la revue Science –, il existe de grandes incertitudes sur le sujet : quels sont les types de plastique présents dans les sols et en quelles quantités ? Quels effets ont-ils, comment ceux-ci changent-ils avec le temps et comment interagissent-ils avec d’autres facteurs ?
« Changements dans la structure des sols »
« Cette étude est très intéressante, confirme Jean-François Ghiglione, directeur de recherche au CNRS à l’Observatoire d’océanographie microbienne de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), qui n’a pas participé aux recherches, car c’est la première fois que des travaux donnent l’état des connaissances sur les microplastiques en milieu terrestre. »
Et les résultats sont alarmants : des sols aux animaux, en passant par les plantes, toutes les strates des écosystèmes terrestres sont touchées. « Nous avons par exemple observé que les particules de plastique, en particulier les fibres, peuvent induire des changements dans la structure des sols, explique Matthias Rillig. Alors que cette structure est justement une caractéristique-clé du sol qui influence de nombreux paramètres. En agriculture par exemple, les traitements des champs sont différents selon la composition des terrains. »
Mais l’étude montre une chose étonnante : à certaines plantes, la présence de microplastiques pourrait être favorable. Certains végétaux voient en effet leur croissance s’accélérer en présence de polymères, probablement parce que leurs racines rencontrent moins de résistance dans le sol, selon les auteurs de l’étude.
« Cependant, nuance Matthias Rillig, même si certains effets peuvent être positifs pour certains végétaux, comme la croissance accélérée, cela signifie toujours que d’autres plantes en pâtiront. Ainsi, s’il y a des changements dans la composition des communautés végétales, et que certaines plantes se développent mieux, ça sera toujours aux dépens des autres. » De plus, de nombreux effets négatifs pourraient contrebalancer les effets positifs. Par exemple, selon l’étude, les additifs présents dans les plastiques diminueraient la résistance des plantes à certaines maladies.
Le cycle de l’eau est transformé
Mais, plus étonnant encore, le plastique pourrait avoir des effets sur la quantité de gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère. « Beaucoup de bactéries se développent sur les microplastiques quand ils sont dans le sol, explique Jean-François Ghiglione. Certaines vont consommer de l’oxygène et rejeter du dioxyde de carbone, pour d’autre ce sera l’inverse. De la même manière elles vont avoir une incidence sur le cycle de l’azote. Ce que disent les auteurs dans cette étude, c’est que ces bactéries ont un effet qu’on ne peut plus considérer comme négligeable dans les cycles des gaz et dans les sols. »
Ainsi, la présence de plastique pourrait, dans certains cas, avoir des conséquences sur l’agriculture. « Certaines bactéries présentes sur les polymères vont capter des engrais, en consommant de l’azote par exemple, poursuit le chercheur, donc les champs agricoles pourraient nécessiter un traitement différent selon la densité de microplastiques présents dans les sols. »
> Lire aussi  Transportés par l’air, les microplastiques polluent jusque dans les montagnes
« Le problème, c’est que le plastique modifie les milieux à tous les niveaux possibles », constate Matthias Rillig. Selon l’étude, les films plastique et les fibres peuvent par exemple altérer l’écoulement de l’eau dans les sols et l’évapotranspiration des plantes. Le cycle de l’eau, le bilan énergétique des écosystèmes et même les taux d’érosion sont transformés par la simple présence de ce matériau. « Scientifiquement le problème est vraiment difficile à saisir,poursuit l’auteur des travaux, car nous parlons d’une immense diversité de conséquences en matière de chimie, de physique, de biologie. »
Pour les chercheurs, une chose est sûre : il est indispensable d’en savoir plus sur les effets de cette pollution. « Le plastique est présent sur la totalité du globe,explique Matthias Rillig. C’est un matériau durable qu’on ne peut pas récupérer une fois dispersé dans l’environnement. Nous devons donc aujourd’hui en connaître plus sur ce sujet pour savoir de quelle manière nous affectons notre planète et ce que cela peut avoir comme effet sur l’agriculture, par exemple, ou le changement climatique. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/06/la-pollution-aux-microplastiques-affecte-aussi-les-ecosystemes-terrestres_6045295_3244.html>
En savoir plus :
> Microplastic in terrestrial ecosystems <https://science.sciencemag.org/content/368/6498/1430?cs_referral=yes>, Science, 26 June 2020
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6- Nice : Les Azuréens produisent trop de déchets, quelles astuces pour les réduire ?, 20 Minutes, 06/07/20, 19h29
Olfa Ayed

Initiatives. Des solutions concrètes dans la vie quotidienne
• En France un habitant produit en moyenne 350 kg de déchets par an.
• Dans les Alpes-Maritimes, on en produirait 100 kg de plus.
• Des solutions existent pour réduire la production de déchets au quotidien.
En France, un habitant produit en moyenne 350 kg de déchets par an, d’après le centre national d'information indépendante sur les déchets. Les Alpes-Maritimes font figure de (très) mauvais élève puisque la moyenne par habitant est de plus de 450 kg, relève Nice-Matin.
Mais des solutions concrètes existent pour les réduire. Et ça s’applique dans la vie quotidienne. 20 Minutes vous livre quelques astuces pour faire maigrir vos poubelles.
Réduire ses déchets grâce au « vrac »
« Acheter en vrac » est l’une des solutions à privilégier, selon l’association Zéro Déchets de Nice. Ce groupe local affilié à l’association Zero Waste France recense toutes les astuces permettant de réduire la production de déchets.
« Sacs à vrac, tupperware, sacs réutilisables et bocaux », sont les équipements à avoir pour éviter les emballages plastiques dans la cuisine, explique Camille, l’un des bénévoles de l’association. Ce dernier énumère des astuces pour réduire ses déchets dans une présentation vidéo destinée aux membres de l’association.
Et l’achat en vrac ne se limite pas à la cuisine. Il est également possible pour les produits de la salle de bain (shampoing solide, dentifrice solide, par exemple) ou ménagers. Il est toutefois conseillé de se renseigner en ligne pour repérer les magasins qui pratiquent le vrac​.
Et si certains achats ne peuvent se faire de cette manière, mieux vaut choisir un emballage recyclable comme « le verre ou le carton », explique-t-on encoree du côté de Zero Waste.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2816007-20200706-nice-azureens-produisent-trop-dechets-astuces-reduire>
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7- Coronavirus : 239 scientifiques alertent l'OMS sur une possible transmission dans l'air du Covid-19, France info avec AFP, 06/07/20, 22:58

"La transmission par l'air de SARS-CoV-2 n'est pas universellement acceptée ; mais notre opinion collective est qu'il existe bien assez d'éléments probants pour appliquer le principe de précaution", plaident ces scientifiques.
Depuis le début de la pandémie de coronavirus, la question de sa transmission par voie aérienne interroge. Lundi 6 juillet, un groupe de 239 scientifiques internationaux a appelé dans une lettre adressée aux autorités de santé, à commencer par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), à reconnaître la capacité du virus à se propager dans l'air bien au-delà de deux mètres. Ils souhaitent que ces dernières recommandent une ventilation vigoureuse des espaces publics intérieurs, afin d'enrayer l'épidémie, responsable de la mort de plus de 500 000 personnes dans le monde en six mois.
"Nous appelons la communauté médicale et les organismes nationaux et internationaux compétents à reconnaître le potentiel de transmission aérienne du Covid-19", écrivent dans la revue Clinical Infectious Diseases (lien en anglais) d'Oxford deux scientifiques, Lidia Morawska de l'université de Queensland (Australie) et Donald Milton de l'université du Maryland, dans un article signé par 237 autres experts. "Il existe un potentiel important de risque d'inhalation de virus contenus dans des gouttelettes respiratoires microscopiques [microgouttelettes] à des distances courtes et moyennes [jusqu'à plusieurs mètres, de l'ordre de l'échelle d'une pièce], et nous prônons le recours à des mesures préventives pour empêcher cette voie de transmission aérienne", poursuivent-ils.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-239-scientifiques-alertent-l-oms-sur-une-possible-transmission-dans-l-air-du-covid-19_4037051.html>
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8- Aux Etats-Unis, la critique de la pollution par le plastique est qualifiée de « terrorisante », Reporterre, 06/07/20
Source : The Times Picayune/ Nola.com

Anne Rolfes et Kate McIntosh, membres de la Louisiana Bucket Brigade, sont accusées de crime « terrorisant » pour avoir déposé en décembre 2019 une boîte remplie de pastilles de plastique, récoltées sur la côte du Texas, au domicile de lobbyistes et dirigeants d’usines de pétrole et de gaz. Des instructions écrites sur la boîte recommandaient de « ne pas retirer les pastilles en plastique de leur emballage, ne pas les laisser à la portée des enfants ou des animaux domestiques et de les recycler de manière responsable ». La plainte les accuse d’avoir eu l’intention de faire peur, action assimilée à du terrorisme. Elles ont été convoquées au commissariat le 25 juin et libérées après paiement d’une caution de 5.000 $ en attendant un jugement.
Leur action était le prolongement de la Nurdlefest (Fête des nodules plastique), un événement de sensibilisation à la pollution plastique, une journée de conférences, musiques, spectacles, pour sensibiliser à ce qui se passerait si Formosa était autorisé à construire un énorme complexe pétrochimique dans la paroisse de St James, mais le complexe a néanmoins été officiellement approuvé.
Leurs avocats expliquent que ces accusations de crime « terrorisant » sont utilisées pour criminaliser les militants écologistes en Louisiane qui mènent une campagne pour empêcher Formosa Plastics de construire une usine supplémentaire à St James Parish, une localité située dans la « Cancer Alley », un couloir de 137 km de long occupé par des raffineries de pétrole et des usines pétrochimiques, le long du fleuve Mississippi, entre la Nouvelle-Orléans et Baton Rouge. Cette zone, habitée majoritairement par des Noirs, a le taux de cancer les plus élevé des États-Unis, et aussi de toutes sortes d’autres maladies, maladies auto-immunes, asthme et autres problèmes respiratoires.
<https://reporterre.net/Aux-Etats-Unis-la-critique-de-la-pollution-par-le-plastique-est-qualifiee-de-terrorisante>
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9- Des peluches IKEA pour sensibiliser à la pollution plastique, Creapills, 06/07/20
Idée détectée par Maxime Delmas

Et si IKEA prenait la parole contre la pollution des océans en utilisant les célèbres peluches vendues dans ses magasins ? Je parle au conditionnel car l’opération que je mets en lumière aujourd’hui n’a jamais vu le jour, mais elle peut être inspirante.
Imaginée par 5 étudiants de l’école de publicité MADS à Moscou, la campagne “Plastic surgery” a pour objectif de marquer les esprits des consommateurs en détournant les peluches vendues par IKEA, celles qui se trouvent généralement proche des caisses et qui font les yeux doux aux enfants.
Ici, les peluches représentent des animaux marins qui sont victimes de la pollution plastique, à l’instar de cette tortue dont le corps est emprisonné dans un emballage de bières. Des doudous 100% inspirés de la réalité des océans et dont vous avez certainement quelques photographies choc en tête.
Selon les étudiants, cette campagne aurait pour but de sensibiliser le public sur le problème, mais aussi IKEA afin d’encourager la marque à réduire son utilisation du plastique. Une campagne fictive qui a connu malgré tout un bel écho sur les réseaux sociaux et qui aurait du sens si les recettes de la vente de ces peluches étaient reversées à des associations. Mais reste à savoir si produire des peluches pour sensibiliser à la production de plastique est un message pertinent.
+ En image : Plastic Surgery <https://i1.wp.com/creapills.com/wp-content/uploads/2020/06/peluches-ikea-pollution-plastique.jpg?w=1080&ssl=1>
<https://creapills.com/peluches-ikea-pollution-plastique-20200706>
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10- Fin du procès du scandale sanitaire du Mediator, Le Monde avec AFP, 07/07/20, 05h21

La défense du groupe pharmaceutique a rejeté toute faute pénale dans l’affaire de ce médicament tenu pour responsable de centaines de décès, l’un des pires scandales sanitaires français. 
Le tribunal correctionnel de Paris rendra le 29 mars 2021 son jugement au procès-fleuve des laboratoires Servier et de l’Agence de sécurité du médicament (ANSM, ex-Afssaps), qui étaient jugés depuis le 23 septembre 2019 dans l’affaire du scandale sanitaire du Mediator.
La défense du groupe pharmaceutique a une ultime fois, lundi 6 juillet, rejeté toute faute pénale dans l’affaire de ce médicament tenu pour responsable de centaines de décès, l’un des pires scandales sanitaires français, qui avait été révélé il y a dix ans par la pneumologue de Brest Irène Frachon.
> Lire aussi  Procès du Mediator : fin des plaidoiries des parties civiles qui réclament « 1 milliard » d’euros d’indemnisations
La présidente du tribunal Sylvie Daunis a déclaré clos ce procès hors norme, dans lequel plus de 6 500 personnes sont parties civiles et qui aura duré « 517 heures et quelques minutes d’audience ».
Pendant les près de neuf mois de leur délibéré, les juges vont « devoir mettre de côté l’émotion très forte (…) ressentie. Car [elle] ne doit pas être le guide de notre décision », a déclaré Mme Daunis. « Seul le respect du droit et de la procédure peuvent être le fil conducteur de notre réflexion, même si cela peut être difficile à entendre pour les victimes », a ajouté la magistrate.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/07/07/fin-du-proces-du-scandale-sanitaire-du-mediator_6045419_3224.html>
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11- Enquête. Des traces du SARS-CoV-2 dans les eaux usées à Paris interrogent sur un possible retour de l’épidémie, Le Monde, 08/07/20, 09h56
Chloé Hecketsweiler et Denis Cosnard 

Les résultats des derniers prélèvements montrent une résurgence du virus, à des niveaux minimes. L’incidence de l’infection remonte également dans certains départements d’Ile-de-France, mais il est trop tôt pour parler d’un rebond épidémique. 
Faut-il s’alarmer ? Près de deux mois après la levée des principales mesures de confinement, la quantité de virus détectée dans les eaux usées parisiennes semble indiquer une légère reprise de l’épidémie depuis une quinzaine de jours, indiquent des sources concordantes.
Depuis le début de la pandémie, les eaux usées, puis retraitées dans les usines d’Eau de Paris, font l’objet d’un suivi, avec l’objectif d’évaluer la circulation du SARS-CoV-2 au sein de la population. A partir d’échantillons prélevés entre le 5 mars et le 23 avril, dans le cadre d’un projet baptisé « Obépine », des chercheurs ont en effet montré une corrélation entre le niveau de virus dans les eaux usées et le nombre de cas de Covid-19.
Un indicateur épidémique « avancé »
L’explication ? Quand un malade va aux toilettes, le virus présent dans ses selles contamine les eaux qui les évacuent. Il est présent quelques jours après l’infection, avant l’apparition des premiers symptômes de la maladie. Les eaux usées « reflètent en partie l’état de santé de la population », souligne-t-on chez Eau de Paris, et représentent un indicateur épidémique « avancé » par rapport aux indicateurs « tardifs », comme les hospitalisations.
On peut aussi retrouver des traces du virus dans le réseau d’eau non potable, qui est alimenté par l’eau de la Seine et du canal de l’Ourcq. C’est ce qui s’était produit à la mi-avril : des quantités infimes de SARS-CoV-2 avaient été relevées sur quatre des vingt-sept points de prélèvement testés. Cela avait conduit la Mairie de Paris à arrêter immédiatement d’utiliser cette eau non potable, dans le cadre du « principe de précaution ». Un mois plus tard, à la mi-mai, plus aucune trace n’était repérable dans les nouveaux prélèvements, une indication cohérente avec la décrue de l’épidémie due au confinement.
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Les résultats des prélèvements effectués du 22 au 25 juin marquent cependant un retournement. Selon nos informations, six des douze analyses réalisées pendant cette période se sont révélées positives − à des niveaux minimes −, et des tests supplémentaires pratiqués la semaine suivante ont confirmé ces résultats.
Reste à comprendre exactement le phénomène. « S’agit-il d’un signe qu’avec le déconfinement, l’épidémie repart ? s’interroge Anne Souyris, l’adjointe à la Maire de Paris chargée de la santé. C’est l’inquiétude, mais nous avons besoin d’éléments complémentaires. » Même prudence au sein de l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France. « Nous avons pris connaissance de ces analyses, mais nous devons construire la méthode pour les exploiter. Nous ne voulons pas nous engager sur de fausses pistes », souligne Aurélien Rousseau, le directeur de l’ARS.
Une méthodologie pour traquer le virus
L’agence travaille en ce moment avec Eau de Paris et le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne à l’élaboration d’une méthodologie pour traquer le virus dans les eaux franciliennes.
« L’analyse des eaux usées est un outil intéressant pour déployer des mesures ciblées : mise en place de barnums [où les habitants peuvent aller se faire tester], envoi de bons par l’Assurance-maladie [pour un dépistage gratuit]», énumère M. Rousseau, en précisant que 700 000 courriers ont déjà été envoyés en Ile-de-France. L’idée serait de mettre en place des capteurs, à des points précis, afin de pouvoir relier le flux d’eaux analysées à un quartier par exemple, et de recouper ces données avec les résultats de tests virologiques enregistrés dans la base Sidep (service intégré de dépistage et de prévention).
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Un autre clignotant s’est allumé récemment : bien que l’incidence de l’infection soit stable dans la région, une inflexion de la courbe a été observée dans plusieurs départements. Elle « remonte légèrement dans les Yvelines, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne et le Val-d’Oise, sans lien avec une évolution du taux de tests, et poursuit sa baisse dans les autres départements », note l’agence de sécurité sanitaire Santé publique France (SPF) dans son dernier point épidémiologique régional du 25 juin. « A ce stade, nous n’avons pas d’alerte majeure sur une reprise épidémique », relativise M. Rousseau, en précisant que des soubresauts ont déjà été observés, mais jamais une « dégradation durable des indicateurs ».
Les appels à SOS Médecins pour suspicion de Covid-19, qui n’avaient cessé de baisser depuis le pic de la fin mars, remontent également. En Ile-de-France, le nombre d’appels a progressé de 39 % durant la semaine du 22 au 28 juin, et à nouveau de 39 % la semaine suivante, montrent les données diffusées par Santé Publique France. Si leurs volumes restent faibles – 8 à 10 fois inférieurs à ceux enregistrés fin mars – l’inflexion de tendance n’en est pas moins notable.
Les autres indicateurs ne traduisent pas de véritable rebond de l’épidémie, plutôt une « circulation modérée, mais stabilisée du virus ». « Nous sommes très vigilants, car, ailleurs, le virus a pu recommencer à circuler dans les zones urbanisées », note M. Rousseau, en rappelant que les scientifiques sont encore très partagés sur l’éventualité d’une seconde vague. « Nous nous préparons à des opérations de reconfinement ciblées », précise le haut fonctionnaire ajoutant que les critères − territoire, population − font l’objet de différents scénarios.
Un certain relâchement
Depuis quelques semaines, la relance des activités s’accompagne d’un certain relâchement en matière de respect des gestes barrières, ce qui laisse craindre une reprise de l’épidémie.
A Paris, par exemple, le port du masque demeure quasi systématique dans les transports en commun, mais se révèle de moins en moins fréquent dans les rues. « En France, nous sommes d’un grand laxisme, déplore le professeur Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), dans Le Parisien du mardi 7 juillet. On traite le virus avec mépris, on se fera rattraper. » Il dit craindre une seconde vague « dès cet été ». 
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« Le nombre de clusters signalés, s’il n’augmente plus, reste néanmoins significatif, ce qui reflète une circulation persistante du virus », relève dans le même document de SPF le professeur Pascal Astagneau, directeur du Centre d’appui pour la prévention des infections associées aux soins en Ile-de-France. « Certains de ces nouveaux cas concernent de façon inquiétante le personnel soignant à l’hôpital, alors même qu’il s’agit d’une population particulièrement informée du risque et sensibilisée au respect des mesures barrières », ajoute-t-il. Sa conclusion constitue un appel à la vigilance : « Le virus est encore là, et bien là, c’est certain. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/08/des-traces-de-covid-19-dans-les-eaux-usees-a-paris-interrogent-sur-un-possible-retour-de-l-epidemie_6045540_3244.html>
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12- Tribune. « La poursuite des recherches sur les facteurs d’expansion du moustique-tigre en milieu urbain est essentielle », Le Monde, 08/07/20, 17h37
Par Claire Valiente Moro, Maître de conférences à l’Université Lyon 1, responsable de l’équipe Dynamique microbienne et transmission virale, au laboratoire d’écologie microbienne de Lyon (UMR CNRS 5557)

Le moustique-tigre, responsable de la transmission de la dengue ou du chikungunya, s’est parfaitement adapté aux villes des pays tempérés, explique la microbiologiste Claire Valiente Moro, dans ce nouvel épisode de l’« Abécédaire de la ville ».
Tribune. Considérées depuis longtemps comme un problème grave de santé publique dans les régions tropicales, les maladies infectieuses transmises par les moustiques sont devenues plus récemment un enjeu de société dans les pays au climat tempéré. En témoigne, par exemple, l’augmentation de cas de contamination par la fièvre du Nil survenue ces dernières années en Europe du Sud.
L’espèce Aedes albopictus, connue communément sous le nom de moustique-tigre, inquiète plus particulièrement les autorités sanitaires. Ces dernières années, cet insecte reconnaissable à la présence d’une ligne blanche centrale sur le thorax, a en effet été impliqué dans plusieurs épidémies de dengue et de chikungunya à travers le monde, et des cas de contamination sans voyage préalable dans des zones connues pour être infestées ont, par ailleurs, été recensés dans des endroits du globe jusque-là épargnés.
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L’expansion territoriale spectaculaire du moustique-tigre suscite, à ce titre, des préoccupations grandissantes. Originaire des forêts d’Asie du Sud-Est, il a colonisé en une vingtaine d’années l’ensemble des continents, à l’exception de l’Antarctique. Il est aujourd’hui reconnu par les scientifiques comme l’une des espèces les plus invasives au monde.
Sur les routes de la mondialisation commerciale
Le commerce maritime de pneus et de bambous en provenance d’Asie et des Etats-Unis a joué un rôle déterminant dans l’introduction du moustique-tigre sur de nouveaux continents, tandis que les transports routiers participent à sa dispersion interrégionale. Deux caractéristiques seraient dans cette perspective plus particulièrement responsables de son succès invasif et de son potentiel adaptatif.
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D’une part, la grande plasticité écologique du moustique-tigre : les larves de cette espèce colonisent aussi bien des gîtes d’origine naturelle (trous de roche, creux d’arbre, etc.) qu’artificielle (vases, pots, intérieur de pneus, etc.). D’autre part, les œufs de certaines populations du moustique-tigre peuvent arrêter leur développement (dormance) pendant l’hiver et éclore au printemps suivant. Ils survivent également plusieurs mois sans eau, favorisant ainsi leur transport sur de très longues distances.
Un moustique à l’aise en milieu urbain
D’origine tropicale, le moustique-tigre a progressivement adapté son mode de vie aux habitats urbains des milieux tempérés. Les travaux d’observation menés en France métropolitaine par les Ententes interdépartementales pour la démoustication (EID) ont ainsi montré que ses espaces de reproduction privilégiés étaient particulièrement nombreux dans les jardins pavillonnaires (vases, soucoupes de pot de fleurs, bâches, arrosoirs, seaux, jouets, parasols, etc.), mais aussi les parcs et les cimetières. Les milliers de bouches d’évacuation des eaux sur la voirie sont également favorables à son épanouissement, notamment lorsqu’ils sont remplis de branches et de feuilles
Phénomène récent, les jardins partagés aménagés dans le cadre des initiatives visant à réintégrer la nature au cœur de la ville sont par ailleurs rapidement devenus l’une des résidences favorites du moustique dans les centres urbains. Ces espaces disposent souvent de nombreux réservoirs d’eau stagnante (collecteurs d’eau de pluie, pots de fleurs, arrosoirs, etc.) particulièrement adaptés au développement larvaire des moustiques.
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On le voit, si les nouveaux aménagements d’espaces végétalisés représentent une source de biodiversité pour la faune et la flore, et procurent un bien-être incontestable aux citadins, ils peuvent avoir des conséquences sur la prolifération d’espèces nuisibles. Il apparaît ainsi essentiel d’anticiper la gestion de ces espaces afin de protéger la santé des habitants humains et non humains, notamment par l’élimination de tous les réservoirs d’eau inutiles.
D’autant plus qu’à l’heure actuelle les maladies transmises par le moustique-tigre – dengue et chikungunya essentiellement, mais aussi les virus Zika, Potosi ou La Crosse, de même que les vers parasites comme Dirofilaria immitis et Dirofilaria repens qui touchent particulièrement les chiens et les chats – ne bénéficient pas toutes de traitements ou de vaccins efficaces. La prévention repose donc principalement sur la lutte contre le développement de l’espèce elle-même.
Attention aux opérations de démoustication
Mais attention aux méthodes utilisées. A ce titre, il est important que les opérations de démoustication prennent en compte le rapport bénéfices-risques sur la santé globale des environnements.
Parmi les méthodes les plus critiquées à l’heure actuelle : l’utilisation des insecticides chimiques, et ce, en raison de leur impact sur les espèces non ciblées. Par exemple, la deltaméthrine, un insecticide de la famille des pyréthrinoïdes, présente une forte toxicité pour les abeilles et de façon plus large pour l’ensemble des insectes. Sans compter que les insecticides chimiques favorisent de plus en plus le développement de résistances chez les moustiques s’ils ne sont pas utilisés correctement.
De nombreux spécialistes d’entomologie médicale et vétérinaire, qui étudient les rapports des insectes avec la santé des humains et non-humains, s’accordent ainsi à dire que les stratégies à privilégier sont idéalement celles capables de réduire la taille de la population de moustiques vecteurs de maladie sous le seuil requis pour la transmission d’un agent pathogène (qui cause l’infection, tel qu’un virus), tout en préservant le rôle écologique de ces insectes au sein des écosystèmes.
Les larves de moustiques servent, en effet, notamment, de nourriture aux poissons, batraciens et invertébrés aquatiques, tandis que les adultes sont une source d’alimentation pour les araignées, les oiseaux, les libellules ou bien encore les chauves-souris. Ce sont également des pollinisateurs, même si l’on ne sait pas, à l’heure actuelle, dans quelles proportions.
Peu d’informations concernant l’impact des activités humaines
Peu d’informations concernant l’impact des activités humaines, tels que les rejets industriels, domestiques ou hospitaliers sur l’habitat urbain du moustique-tigre sont, pour l’instant, disponibles. Existe-t-il, par exemple, une incidence des résidus de médicaments, de détergents ou de pesticides, souvent présents dans les eaux usées des milieux urbains, sur la physiologie des moustiques-tigres adultes issus de larves ayant été en contact avec cette pollution, ainsi que sur leur capacité à transmettre des pathogènes ? Les travaux que nous menons dans le laboratoire d’écologie microbienne de Lyon tentent d’apporter des réponses à ces questions en évaluant l’impact des polluants d’origine industrielle ou domestique sur l’implantation de cette espèce.
Les recherches s’intéressent également au rôle des îlots de chaleur urbains sur la dynamique des populations de moustiques. Les conséquences de ce phénomène, qui se caractérise par une augmentation plus importante de la température dans les espaces denses et minéraux, tels que les centres-villes, par rapport aux espaces qui le sont moins, sont préoccupantes compte tenu du fait que la chaleur joue un rôle important, non seulement dans l’éclosion des œufs en état de dormance, mais aussi dans le cycle de développement du moustique.
> Lire aussi  « La lutte contre les îlots de chaleur urbains est loin d’être gagnée »
En effet, habituellement comprise entre six et dix jours lorsque la température atteint 20 à 25 oC, la transformation d’une larve en adulte n’est plus que de six jours dès que la température atteint 28 oC. Avec, à la clé, une population de moustiques beaucoup plus importante. Par ailleurs, plus le thermomètre grimpe et plus le risque de transmission de pathogènes est important, sachant qu’il existe un lien étroit entre la multiplication virale et la température chez les moustiques.
Alors que d’ici à 2050, 70 % de la population mondiale pourrait vivre en ville, la poursuite des recherches sur les facteurs favorisant l’expansion du moustique tigre en milieu urbain est essentielle afin de mieux évaluer et prévenir le risque de développement de cette espèce. Les travaux menés pourraient, en outre, conduire à de nouvelles préconisations sur les bonnes pratiques de gestion en mesure de limiter la colonisation des milieux urbains par d’autres espèces vectrices de maladies.
<https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/07/08/la-poursuite-des-recherches-sur-les-facteurs-d-expansion-du-moustique-tigre-en-milieu-urbain-est-essentielle_6045624_4811534.html>
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13- Citeo et IPC travaillent ensemble au recyclage des plastiques, Actu-environnement, 09/07/20, 11h24 
Rémi Pin

L'éco-organisme Citeo et le centre technique industriel IPC, spécialisé dans l'innovation plastique et composites, unissent leurs efforts « pour tendre vers 100 % de plastiques recyclés à l'horizon 2025 ». Rappelons que le taux de recyclage des emballages ménagers plastique était de 29 % en 2019.
L'objectif de ce projet est double, expliquent les deux partenaires : faire progresser l'éco-conception en travaillant à la recyclabilité de tous les emballages, et intégrer des plastiques recyclés dans les emballages alimentaires.
Les emballages souples en plastique représentent aujourd'hui 25 % des emballages plastiques ménagers, soit environ 280 000 tonnes. Vingt-quatre millions de Français concernés par l'extension des consignes de tri peuvent déjà les trier. « Avec l'extension des consignes de tri en 2022, Citeo estime augmenter la collecte de plastiques usagés ménagers de 150 000 tonnes, explique Luc Uytterhaeghe, directeur général d'IPC. Cela signifie que les gisements de plastiques vont augmenter, mais également que nous allons collecter des emballages flexibles tels que des films, ou encore des barquettes, qui avant n'intégraient pas la poubelle de tri ».
L'utilisation de certains matériaux, l'association de plastiques différents, la présence de films complexes ou de colles perturbent le recyclage de ces emballages. L'objectif du projet vise à « évaluer l'impact des choix de conception pour aider les industriels à mettre sur le marché des emballages recyclables ».
L'IPC met notamment au service des industriels trois plateformes de transfert technologique, en particulier la plateforme DIS 30, dont l'objectif est de développer des projets de R&D et des transferts de compétences vers les entreprises dans trois domaines : « la durabilité, l'intelligence, et la sécurité ».
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/citeo-ipc-recyclage-dechets-plastique-35823.php4>
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14- Synthèse. Coronavirus dans le monde : plus de 12 millions de cas et 550 000 morts, Le Monde avec AFP, 09/07/20, 16h29

Le président des Etats-Unis a menacé les écoles qui ne rouvriraient pas de couper leurs financements fédéraux. 
Plus de 12 millions de cas du nouveau coronavirus ont été officiellement déclarés dans le monde, dont plus de la moitié aux Etats-Unis et en Amérique latine, selon un comptage réalisé par l’Agence France-presse (AFP) à partir de sources officielles jeudi 9 juillet dans l’après-midi.
Au moins 12 081 516 cas d’infection, parmi lesquels 550 013 morts, ont été recensés, notamment aux Etats-Unis, pays le plus touché avec 3 055 101 cas dont 132 309 décès, et au Brésil (1 713 160 cas, dont 67 964 décès). Le nombre de cas déclarés dans le monde a doublé depuis le 31 mai, et plus de 1,3 million de nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés ces sept derniers jours. Parmi les personnes infectées, 6 447 909 patients, soit plus de la moitié, ont été déclarés guéris par les autorités sanitaires.
Ce chiffre ne reflète toutefois qu’une fraction du nombre réel de contaminations, un grand nombre de pays ne testant notamment que les cas graves.
› Tous les chiffres de la pandémie sur notre page de suivi <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/05/05/coronavirus-age-mortalite-departements-pays-suivez-l-evolution-de-l-epidemie-en-cartes-et-graphiques_6038751_4355770.html>
• L’OMS va évaluer la gestion de la crise
L’Organisation mondiale de la santé (OMS), vivement critiquée pour sa réponse à la pandémie de Covid-19, a annoncé jeudi la création d’un panel indépendant d’experts, dont le mandat sera élaboré en consultation avec les Etats membres. Il sera coprésidé par l’ancienne première ministre de Nouvelle-Zélande Helen Clark et l’ancienne présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf, a annoncé le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, devant les diplomates représentants les Etats membres.
> Lire aussi  Coronavirus : l’OMS, une institution indispensable, mais à rénover
Deux jours après que les Etats-Unis ont officiellement confirmé leur retrait de l’organisation, il a aussi mis en garde jeudi contre les « divisions » de la communauté internationale, qui « donnent l’avantage » au coronavirus.
• Nombre record de contaminations en Iran
L’Iran a annoncé jeudi un nouveau record de mortalité qui alourdit encore le bilan des victimes du coronavirus dans ce pays où l’épidémie gagne de nouveau du terrain depuis plusieurs semaines. « Malheureusement, au cours des dernières vingt-quatre heures, nous avons perdu 221 de nos compatriotes à cause de la maladie de Covid-19 ; le nombre de morts atteint désormais 12 305 », a déclaré Sima Sadat Lari, la porte-parole du ministère de la santé, lors d’un point de presse télévisé.
> Lire aussi  En Iran, le bilan du coronavirus repart à la hausse
Mercredi, elle annonçait que neuf des 31 provinces iraniennes étaient classées comme « rouges », la catégorie la plus élevée dans l’échelle du risque de virus dans le pays. Dix autres sont également en état d’alerte, notamment la province de Téhéran, qui compte aussi la capitale iranienne.
La République islamique, qui a confirmé officiellement ses premiers cas de coronavirus en février, reste de loin le pays le plus touché par la pandémie au Proche et au Moyen-Orient.
• L’Ivy League suspend les compétitions jusqu’en 2021
L’Ivy League, qui regroupe les universités les plus prestigieuses des Etats-Unis, a décidé mercredi de ne pas disputer de compétitions sportives jusqu’en 2021 à cause de la pandémie de Covid-19. « Nous estimons que nous ne sommes pas en mesure de créer et maintenir un environnement propice à des compétitions sportives interuniversitaires qui correspondrait à nos critères de sécurité », écrit le Conseil des présidents de ces huit universités dans un communiqué.
La décision de l’Ivy League pourrait influencer d’autres universités dont les équipes évoluent au plus haut niveau des lucratifs championnats universitaires, une des voies d’accession aux ligues professionnelles (NBA, NFL, NHL…).
• Flambée de cas à Tulsa, dans l’Oklahoma
Le nombre de cas de Covid-19 recensés à Tulsa, dans l’Etat américain de l’Oklahoma, s’est envolé un peu plus de deux semaines après un meeting de campagne organisé par Donald Trump dans cette ville, ont indiqué mercredi les autorités sanitaires locales. Alors que le nombre de cas de Covid-19 avait chuté de 20 % entre le 28 juin et le 4 juillet, le département de la santé de Tulsa a fait état de plus de 200 contaminations nouvelles chaque jour depuis lundi, avec un pic à 266 mercredi. Plusieurs milliers de partisans du président américain avaient assisté le 20 juin à son grand retour depuis le début de l’épidémie.
• Ecosse, Autriche, Finlande : changements aux frontières
La France, l’Allemagne, la Grèce, les Pays-Bas, Malte ou la Pologne figurent parmi les 39 pays dont les voyageurs seront exemptés de quarantaine en Ecosse, qui a dévoilé une liste plus restreinte que l’Angleterre. Les voyageurs en provenance d’Espagne ou de Serbie devront toujours se confiner quatorze jours en arrivant en Ecosse.
En Autriche, le gouvernement va réimposer des restrictions aux voyageurs en provenance de Roumanie et de Bulgarie, affectées par une augmentation des cas de Covid-19, ainsi qu’aux voyageurs venant de Moldavie : test négatif de moins de quatre jours ou quarantaine de quatorze jours.
La Finlande autorisera à partir du 13 juillet les touristes de 17 Etats européens à faible taux d’infection, liste qui n’inclut pas pour l’instant la France ni le Luxembourg.
> Lire aussi  Coronavirus : la crise sanitaire et économique aggrave les écarts de croissance entre pays européens
• Le Maroc autorise le retour de ses ressortissants et des résidents étrangers
Les Marocains et les résidents étrangers au Maroc seront autorisés à revenir dans le royaume à partir du 14 juillet, a annoncé le gouvernement marocain mercredi, sans avancer de date sur la réouverture des frontières aux touristes.
Seuls les voyages par voies aérienne et maritime seront autorisés, avec l’obligation de présenter à l’embarquement un test de dépistage du Covid-19 négatif de moins de quarante-huit heures, a ajouté le gouvernement dans un communiqué.
Aucune annonce n’a été faite sur la date de réouverture générale des frontières, fermées depuis mi-mars pour lutter contre la pandémie due au nouveau coronavirus. Secteur-clé de l’économie marocaine, le tourisme a depuis vu ses recettes plonger.
• Nouvelle manifestation violente en Serbie
De nouveaux heurts ont éclaté mercredi soir à Belgrade, la capitale serbe, lors d’un rassemblement de manifestants furieux de la gestion par les autorités de la crise du coronavirus, les policiers tirant des gaz lacrymogènes contre des protestataires jetant des pierres et des pétards.
Des manifestants s’étaient rassemblés devant le Parlement au lendemain d’un premier accès de colère contre l’annonce par le président, Aleksandar Vucic, de la réintroduction d’un couvre-feu intégral durant le week-end afin de lutter contre une résurgence de l’épidémie.
Le chef de l’Etat serbe a semblé mercredi prendre ses distances par rapport à cette annonce, déclarant que la décision finale sur un confinement éventuel reviendrait à son gouvernement.
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• Le Tchad rouvre son espace aérien, la Mauritanie lève le couvre-feu
Le Tchad a annoncé mercredi la réouverture de son espace aérien pour les vols internationaux à partir du 1er août malgré la progression continue du nouveau coronavirus sur le continent africain. Sont concernés « les vols intérieurs, internationaux et les vols commerciaux », a précisé le porte-parole du gouvernement tchadien, Oumar Yaya.
> Lire aussi  Coronavirus : l’Afrique joue la prudence sur la réouverture de ses frontières
La Mauritanie a décidé de lever à partir de vendredi le couvre-feu nocturne instauré depuis mars, et de rétablir la circulation, qui avait été interdite, entre les régions pour faire barrage à l’épidémie due au coronavirus, a annoncé la télévision nationale mercredi. La Mauritanie va aussi rétablir les vols intérieurs vendredi. En revanche, elle maintient ses frontières terrestres, aériennes et maritimes fermées, et continuera à imposer le port du masque dans les lieux publics et à interdire les rassemblements, a dit la télévision.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/09/coronavirus-trump-menace-les-ecoles-qui-ne-rouvriront-pas-a-la-rentree_6045672_3244.html>
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15- Santé : un laboratoire rennais tente de percer les mystères de "l'exposome", AFP, 10/07/20, 09h00

Créé en 2010 pour répondre aux nouveaux enjeux de santé environnementale, l'Institut de recherche en santé, environnement et travail (Irset) de Rennes cherche aujourd'hui à comprendre le rôle des facteurs environnementaux sur la santé humaine tout au long de la vie, dit "exposome" en langage scientifique.
"Au départ on s'est intéressé à des molécules comme le glyphosate, l'atrazine ou le Bisphénol A, puis petit à petit on en est venus à étudier leur mélange, car la vraie vie, c'est d'être exposé à des mélanges, c'est du cocktail", résume le directeur de l'Irset, Michel Samson.
L'institut, qui compte 260 salariés, publie chaque année plusieurs centaines d'études sur l'impact des pollutions environnementales sur la santé, des pesticides aux composés industriels, en passant par les médicaments.
Son principal atout : faire cohabiter des approches autrefois cantonnées chacune dans leur champ de recherche (biologie moléculaire, épidémiologie, toxicologie, génétique, modélisation, etc).
L'épidémie de Covid-19 a remis sur le devant de la scène les effets de la dégradation de l'environnement sur la santé : les personnes atteintes de maladies chroniques (obésité, diabète, Alzheimer, Parkinson, cancer, etc.), pour lesquelles le facteur environnemental est pointé du doigt, ont ainsi eu plus de probabilités de développer une forme grave du Covid-19.
Pour effectuer leurs recherches, les chercheurs travaillent avec des fragments d'organes embryonnaires humains issus d’interruptions volontaires de grossesse et des données de cohortes épidémiologiques, dont "Pelagie" en Bretagne, qui suit quelque 3.000 adolescents depuis leur naissance.
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/sante-un-laboratoire-rennais-tente-de-percer-les-mysteres-de-l-exposome_145910>
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16- Covid-19 : des chercheurs produisent de l'éthanol à partir de déchets, Sciences & Avenir avec AFP, 10/07/20, 11h26

Des scientifiques ont mis au point une technique "simplifiée" et "à moindre coût" pour produire de l'éthanol à partir de déchets végétaux traités à l'ozone, répondant ainsi à la demande grandissante d'alcool à usage médical liée à la pandémie de Covid-19.
Depuis près de cinq ans, Hadas Mamane, qui dirige le programme de génie environnemental de l'Université de Tel-Aviv (Israël), travaille avec son équipe sur le recyclage des déchets et leur transformation en alcool, comme par exemple substitut de carburant. Mais l'irruption du nouveau coronavirus, qui a fait considérablement augmenter la demande en désinfectants pour les mains, a orienté ses recherches vers la transformation de déchets en éthanol, un alcool couramment utilisé pour fabriquer les solutions hydroalcooliques. "On a constaté qu'Israël importait tout l'éthanol pour fabriquer de "l'alcogel" et on a décidé de fabriquer nous-même de l'éthanol à partir des déchets", a indiqué Mme Mamane à l'AFP.
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/sante/israel-virus-des-chercheurs-produisent-de-l-ethanol-a-partir-de-dechets_145912>
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17- Astreinte record pour forcer l'Etat à réduire la pollution de l'air, AFP, 10/07/20, 21:00
Amélie Bottolier-Depois
Les ONG crient "victoire" : l’État a désormais six mois pour durcir son dispositif contre la pollution de l'air, responsable de 48.000 morts prématurées par an, sous peine d'une astreinte record de 10 millions d'euros par semestre de retard.
Le 12 juillet 2017, le Conseil d’État avait enjoint l’État de mettre en œuvre des plans de réduction des niveaux de particules PM10 (diamètre inférieur ou égal à 10 microns) et/ou de dioxyde d'azote (NO2, polluant notamment associé au trafic routier) dans treize villes et régions.
Mais trois ans plus tard, l’État n'a pas "pris des mesures suffisantes propres à assurer l'exécution complète de cette décision" dans huit de ces zones, estime la plus haute juridiction administrative française dans une nouvelle décision rendue vendredi. 
Malgré des "feuilles de route" adoptées pour les treize zones, les valeurs limites de pollution sont toujours dépassées dans six zones pour le NO2 (Lyon, Marseille-Aix, Reims, Grenoble, Strasbourg et Toulouse), à Fort-de-France pour les PM10 et à Paris pour les deux polluants.
Les limites sont également dépassées dans la Vallée de l'Arve (Haute-Savoie) mais le plan d'action pour cette zone comporte des mesures "détaillées" et "crédibles" pour réduire la pollution d'ici 2022. C'est donc pour les huit grandes villes que l’État est condamné.
Vu le délai écoulé, l'importance du respect des règles européennes, "la gravité des conséquences" en termes de santé publique et "l'urgence qui en découle", le Conseil d’État a donc prononcé une astreinte de 10 millions d'euros par semestre.
C'est "le montant le plus élevé" jamais imposé "pour contraindre l’État à exécuter une décision prise par le juge administratif", précise le Conseil d'Etat dans un communiqué. Montant qui pourra être révisé, à la baisse ou à la hausse, à l'issue des six premiers mois accordés à l'Etat pour prendre des mesures.
"Pour la première fois", l'astreinte pourrait être versée aux ONG requérantes mais aussi à des personnes morales publiques "disposant d'une autonomie suffisante à l'égard de l’État" ou privées à but non lucratif, menant des actions dans ce domaine de la qualité de l'air.
- "La pollution n'est pas une fatalité" -
A l'audience la semaine dernière, le rapporteur public, qui avait demandé cette astreinte, avait notamment évoqué l'Ademe (Agence de la transition écologique) comme possible bénéficiaire.
"C'est une grande satisfaction. Ça veut dire que le Conseil d’État prend en considération les enjeux majeurs liés à la qualité de l'air", s'est réjoui Me Louis Cofflard, avocat des Amis de la Terre, qui avait réclamé 100.000 euros par jour de retard, soit près de deux fois plus.
"Et surtout, le Conseil d’État semble se donner les moyens de son autorité avec une amende totalement inédite", a-t-il déclaré à l'AFP.
La nouvelle ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a assuré sur Twitter que le gouvernement allait "mettre fin à ces dépassements grâce à la création obligatoire d'ici six mois de zones à faibles émissions qui interdisent la circulation des véhicules les plus polluants".
La création de ces ZFE avait été annoncée par sa prédecesseure Elisabeth Borne à la veille de l'audience, mais le rapporteur public avait alors estimé qu'une telle annonce ne pouvait être assimilée à un début "d'exécution" de la décision.
"Victoire !", s'est pour sa part félicitée l'ONG Notre Affaire à tous sur Twitter. "L'inaction face aux dégradations environnementales et au dérèglement climatique doit cesser".
"La pollution de l’air n’est pas une fatalité. Les solutions existent!", a commenté Olivier Blond, directeur de l'association Respire, soulignant que "ce sont des dizaines de milliers de vies qui sont en jeu chaque année". 
Basées sur des valeurs fixées par les directives européennes, l'exposition aux principaux polluants de l'air (particules fines, ozone, benzène, dioxyde d'azote et dioxyde de souffre) ne doit pas dépasser certaines concentrations, sur un jour et sur l'ensemble de l'année.
Si la situation s'est globalement améliorée depuis 15 ans en France, Paris est régulièrement rappelée à l'ordre par la Commission européenne, qui n'avait pas été convaincue par les plans d'action présentés pour les zones les plus polluées de l’Hexagone.
<https://information.tv5monde.com/info/astreinte-record-pour-forcer-l-etat-reduire-la-pollution-de-l-air-366916>
Sur le même sujet : 
> 20 mesures contre le diesel <https://www.respire-asso.org/20-mesures-contre-le-diesel/>, Association Respire, 05/07/20
> Pression du Conseil d'Etat au sujet de la pollution de l'air : l'association Respire salue "une décision historique" et "attend une réaction du gouvernement" <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/droit-et-justice/pression-du-conseil-d-etat-au-sujet-de-la-pollution-de-l-air-l-association-respire-salue-une-decision-historique-et-attend-une-reaction-du-gouvernement_4041913.html>, France info, 10/07/20, 20:21
> Pollution de l’air : l’Etat condamné à une astreinte de 10 millions d’euros par semestre pour son inaction, Le Monde, maj le 11/07/20 à 05h41
Stéphane Mandard 
Trois ans après une première décision, la plus haute juridiction administrative constate que « le gouvernement n’a toujours pas pris les mesures demandées pour réduire la pollution de l’air dans huit zones en France ». 
A peine nommés, le gouvernement Castex et sa nouvelle ministre de l’écologie, Barbara Pompili, sont sous pression sur le front de la pollution de l’air. Dans une décision historique en la matière rendue vendredi 10 juillet, le Conseil d’Etat enjoint à l’exécutif de prendre sans tarder toutes les mesures nécessaires pour réduire les niveaux de pollution sous peine d’une astreinte record de 10 millions d’euros par semestre de retard. Il lui pose un ultimatum de six mois pour exécuter cette décision.
> Lire aussi  Pollution de l’air : le gouvernement sous la menace d’une lourde amende
Le Conseil d’Etat précise que cette astreinte de 10 millions d’euros, correspondant à plus de 54 000 euros par jour, est « le montant le plus élevé qui ait jamais été imposé pour contraindre l’Etat à exécuter une décision prise par le juge administratif ». Il est justifié par « la gravité des conséquences en termes de santé publique » et « l’urgence qui en découle », précisent les magistrats dans leur arrêt. Selon les modes de calcul, on estime que la pollution de l’air est à l’origine, chaque année, en France de 48 000 à 67 000 décès prématurés.
Dans une première décision rendue en juillet 2017, la plus haute juridiction administrative avait déjà enjoint au gouvernement de mettre en œuvre des plans permettant de ramener – dans 13 zones du territoire et dans le délai le plus court possible – les concentrations de dioxyde d’azote (NO2) et de particules fines (PM10) en dessous des valeurs limites (40 µg/m³ en moyenne annuelle) fixées par la directive européenne de 2008.
Huit agglomérations concernées
Trois ans plus tard, le Conseil d’Etat constate que « le gouvernement n’a toujours pas pris les mesures demandées pour réduire la pollution de l’air dans huit zones en France » où les valeurs limites restent dépassées. Il s’agit des agglomérations de Paris, Grenoble, Lyon, Marseille-Aix, Reims, Strasbourg et Toulouse pour le dioxyde d’azote, et de Paris et Fort-de-France pour les particules fines.
Pour la vallée de l’Arve, en Haute-Savoie, soumise notamment à un important trafic de poids lourds avec le tunnel du Mont-Blanc, le Conseil d’Etat juge que le plan élaboré en 2019 comportait suffisamment de « mesures précises, détaillées et crédibles » pour assurer un respect des valeurs réglementaires d’ici à 2022. L’ancien ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, était pourtant allé, en septembre 2017, expliquer aux habitants en colère de la vallée qu’il n’y avait pas de « solution miracle » contre la pollution de l’air.
> Lire aussi  Pollution de l’air : des familles de la vallée de l’Arve attaquent l’Etat pour « carence fautive »
A l’exception de la vallée savoyarde, le Conseil d’Etat estime que pour les zones toujours concernées par des dépassements, les mesures présentées par le gouvernement ne permettront pas de se conformer aux normes européennes dans « le délai le plus court possible ». Ainsi, le nouveau plan de protection de l’atmosphère de l’Ile-de-France, « se borne à retenir l’année 2025 » comme objectif pour revenir en deçà des valeurs limites en NO2, gaz très toxique émis principalement par le trafic routier, et les PM10, émises également par les activités industrielles et agricoles ou par le chauffage en hiver.
« Tournant historique »
Les magistrats notent également que les « feuilles de route » transmises par le gouvernement à la Commission européenne en avril 2018 ne comportent « aucune estimation de l’amélioration de la qualité de l’air qui en est escompté, ni aucune précision concernant les délais prévus pour la réalisation de ces objectifs ». Des lacunes qui ont valu à la France une condamnation par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) en octobre 2019, après près de dix ans de mises en demeure et d’avertissements sans lendemain. Pour l’heure, la CJUE n’a pas encore prononcé de sanction financière.
De son côté, le Conseil d’Etat précise que le montant de 10 millions d’euros par semestre pourra être révisé à la hausse si la décision de 2017 n’a toujours pas été pleinement exécutée. Il pourrait être reversé aux associations à l’origine de la requête ainsi qu’aux organismes privés et publics œuvrant dans le domaine de la qualité de l’air. Les organismes chargés de la surveillance de la pollution atmosphérique, tel Airparif, avaient alerté le président de la République sur des difficultés financières liées à la crise due au Covid-19, à la baisse structurelle des ressources issues de la taxe sur les activités polluantes et à un désengagement de certaines collectivités locales.
« Les ZFE, le nerf de la guerre »
« Cette amende exemplaire vient enfin sanctionner dix ans d’inaction des gouvernements successifs. Elle marque un tournant historique dans la lutte contre la pollution de l’air », se félicite Louis Cofflard, l’avocat de l’association Les Amis de la Terre. A l’origine de la première requête devant le Conseil d’Etat ayant conduit à l’arrêt de 2017, l’association avait déposé un deuxième recours en octobre 2018 avec 77 autres requérants (Greenpeace, France Nature Environnement, Notre affaire à tous, Respire, mais aussi des médecins) afin de contraindre le gouvernement à exécuter la décision.
« Dans neuf zones en France, la pollution de l’air est trop élevée. Nous allons mettre fin à ces dépassements grâce à la création obligatoire d’ici à six mois dezones à faibles émissions [ZFE] qui interdisent la circulation des véhicules les plus polluants », assure la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili. Juste avant de céder son portefeuille, Elisabeth Borne avait annoncé la création d’une dizaine de nouvelles ZFE d’ici à 2021. Mme Pompili va devoir accélérer le mouvement. Aujourd’hui, elles sont seulement opérationnelles à Paris – où tous les véhicules diesel et essence seront bannis, respectivement d’ici à 2024 et à 2030 – et dans une moindre mesure à Grenoble. « Les ZFE, c’est le nerf de la guerre, assure-t-on au ministère. Nous allons laisser le temps aux nouveaux exécutifs municipaux de s’installer et nous nous mobiliserons avec eux dès la rentrée pour sortir rapidement de ces situations de dépassements. »
> Lire aussi  Pollution : quinze agglomérations s’engagent à déployer des « zones à faibles émissions »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/10/pollution-de-l-air-l-etat-condamne-a-une-astreinte-de-10-millions-d-euros-par-semestre-pour-son-inaction_6045863_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Pollution de l’air : le Conseil d'État presse le gouvernement d’agir sous peine de payer 10 millions d'euros par semestre <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/pollution-de-l-air-le-conseil-d-etat-presse-le-gouvernement-d-agir-avec-une-astreinte-record-de-10-millions-d-euros-par-semestre-148782.html>, Novethic, 13/07/20
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18- Notre-Dame-de-Paris : une pollution au plomb sous-estimée ?, Le JDLE, 10/07/20
Romain Loury

Les dépôts de plomb aux alentours de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, suite à l’incendie d’avril 2019, seraient bien plus élevés qu’estimés par les autorités sanitaires, suggère une étude publiée jeudi 9 juillet dans GeoHealth, revue de l’Union américaine de géophysique (AGU). Au lieu de 150 kg de plomb, les chercheurs estiment qu’au moins une tonne s’est déposée sur Paris.
Le 15 avril 2019, la toiture et la flèche de Notre-Dame-de-Paris partaient en fumée, sous les yeux éberlués des Parisiens et des touristes. Au-delà de cette perte patrimoniale sans précédent en France, des inquiétudes sanitaires ont rapidement émergé au sujet de la forte présence de plomb dans les parties incendiées.
Sur les 460 tonnes de plomb que contenaient la toiture et la flèche, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) estime que 150 kg ont été vaporisés dans l’air, où ce métal lourd, très nocif au développement cérébral des enfants, a été détecté jusqu’à 50 km de la cathédrale. A cette distance, des teneurs atmosphériques 20 fois supérieures à la normale ont ainsi été observées au cours de la semaine suivant l’incendie.
Le plomb étant un élément chimique lourd, une grande partie est retombé à proximité de Notre-Dame. Rouvert le 31 mai après 13 mois de fermeture, le parvis de la cathédrale présentait ainsi des teneurs de l’ordre de 30.000 à 40.000 microgramme par mètre carré de sol (µg/m2), selon des mesures effectuées par l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France –alors vivement critiquée pour son supposé manque de transparence.
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/notre-dame-de-paris-une-pollution-sous-estimee,107848?xtor=RSS-31>
En savoir plus :
> Fallout of Lead over Paris from the 2019 Notre‐Dame Cathedral Fire <https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1029/2020GH000279>, GeoHealth, AGU, 09 July 2020
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19- 5G : des risques « très faibles » pour la santé, Futura-sciences, 10/07/20
Nathalie Mayer, journaliste

Alors que la France se prépare à déployer son réseau 5G, des questions se posent quant aux effets sur l'environnement et sur la santé des rayonnements émis par ces antennes de nouvelle génération. Des études apportent aujourd'hui quelques réponses rassurantes.
La cinquième génération de réseau mobile, la 5G pour les initiés, promet surtout des débits jusqu'à dix fois plus importants que ceux qui sont possibles avec la génération précédente, la fameuse 4G. De quoi faire émerger de nouveaux services et de nouveaux usages. Mais aussi, inquiéter quant aux effets possibles sur la santé des rayonnements électromagnétiques émis par les antennes 5 G. D'autant que dans son rapport intermédiaire publié en janvier 2020, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) note « un manque important, voire une absence, de données relatives aux effets biologiques et sanitaires » des réseaux sans fil de cinquième génération.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/divers-5g-risques-tres-faibles-sante-81918/>
En savoir plus :
> Guidelines for limiting exposure to electromagnetic fields (100 khz to 300 ghz) <https://www.icnirp.org/cms/upload/publications/ICNIRPrfgdl2020.pdf>, International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection (ICNIRP) , March 2020
> IEEE Committee on Man and Radiation-COMAR Technical Information Statement : Health and Safety Issues Concerning Exposure of the General Public to Electromagnetic Energy From 5G Wireless Communications Networks <https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32576739/>, Health Physics, 2020 Jun 22
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20- Stress et maladies cardio-vasculaires : comment les nuisances sonores touchent la santé, Le Monde, 11/07/20, 18h20
Ulysse Bellier

Le bruit environnemental cause au moins 12 000 morts prématurées par an en Europe. Une forte exposition peut favoriser l’apparition de pathologies. 
En Ile-de-France, les habitants des zones densément peuplées perdent en moyenne dix mois de vie en bonne santé en raison du bruit. Ces données sont connues depuis longtemps, mais le confinement, marqué par une baisse du volume sonore inédite pour beaucoup de Français, a fait prendre conscience de l’impact de ce type de nuisances sur la qualité de vie.
L’Organisation mondiale de la santé identifie ces nuisances sonores comme la deuxième cause de morbidité parmi les facteurs de risque environnemental, derrière la pollution de l’air. Il ne s’agit pas là d’effets directs sur l’audition, comme pourraient le subir un ouvrier travaillant dans le bâtiment ou une personne qui écoute de la musique trop fort. « Ce qui menace la santé dans les bruits qui nous préoccupent, c’est la gêne occasionnée, qui entraîne des difficultés à de nombreux niveaux », note le médecin spécialiste Paul Avan, enseignant-chercheur à l’université Clermont-Auvergne.
> Lire aussi  Autoroutes : la réglementation sur le bruit n’est « pas correctement appliquée »
Durant le sommeil, l’oreille est le principal système d’alarme encore actif. Dans ce temps de repos indispensable, l’audition est alors un « gage de survie », explique la responsable du bruit routier à l’Office fédéral de l’environnement suisse, Sophie Hoehn. Un bruit qui se distingue dans la nuit provoque une poussée d’hormones, similaire à l’adrénaline. « Si pendant la nuit, vous avez 50 fois un véhicule bruyant qui passe, détaille cette docteure en biologie, ce n’est pas forcément suffisant pour vous réveiller, mais ça provoque cinquante pics d’hormones de stress. » Ce qui, en cascade, va augmenter le rythme cardiaque et la tension.
Troubles du sommeil
Ces poussées de stress « peuvent diminuer la durée du sommeil, mais aussi sa qualité en touchant aux phases les plus profondes », qui sont aussi les plus réparatrices, explique Jean-Claude Normand, maître de conférences en médecine et santé au travail à l’université Claude-Bernard Lyon-I. Ces troubles du sommeil augmentent la survenue de certaines pathologies, au premier rang desquelles les maladies cardio-vasculaires, jusqu’à l’infarctus. Des liens plus faibles ont été établis entre exposition à des nuisances sonores et affaiblissements du système immunitaire ou apparition de diabètes.
Selon une publication, au début de l’année, de l’Agence européenne de l’environnement, le bruit environnemental provoque environ 12 000 morts prématurées et 48 000 nouvelles maladies cardio-vasculaires par an dans l’Union européenne. A cela s’ajoutent 6,5 millions de personnes soumises à des troubles du sommeil chronique – et l’agence juge ces chiffres « très probablement sous-estimés ».
Ces troubles du sommeil ne s’estompent pas avec le temps, car les alertes hormonales sont produites « de manière réflexe », note le docteur Paul Avan. L’idée selon laquelle on s’habituerait au bruit est « un mythe », confirme Sophie Hoehn.
« Si vous arrivez dans une nouvelle maison où il y a du bruit, les premières nuits on se réveille, mais plus au bout d’un moment. Le phénomène physiologique, lui, ne s’arrête jamais. »
Et le bruit ne nuit pas uniquement au sommeil. En plus des nuisances fortes au travail – 558 cas de surdité ont été reconnus comme maladies professionnelles par la sécurité sociale en 2018 –, « il y a la gêne pour se concentrer », poursuit Jean-Claude Normand. Dans un open space, un centre d’appel, à l’école, la gène par les nuisances sonores « est un modificateur de la vigilance, qui modifie les réactions psychiques et les opérations mentales ». Ainsi ont été prouvés à de multiples reprises (ici ou là) les effets négatifs du bruit sur les apprentissages de l’enfant.
« L’oreille mesure en permanence »
« Il ne s’agit pas d’un retentissement pur et dur sur la santé », nuance Jean-Claude Normand. Mais faire répéter dans un open space bruyant, devoir parler plus fort en classe ou refaire des calculs en raison du bruit est pénible. Ce qui peut, en cascade, « avoir un effet indirect sur la santé, par des facteurs de stress ».
> Lire aussi  Avec le confinement, l’Ile-de-France passe en mode silencieux
« On ne peut pas séparer la dimension physique du bruit de sa dimension psychique, répète ce médecin, car l’oreille mesure en permanence, mais le traitement est fait au niveau cérébral. » Autrement dit, les mécanismes de déclenchement d’alerte ne se font pas au niveau de l’oreille interne, mais bien du cerveau – ce qui laisse la place à de plus grandes différences entre les individus.
« On n’est pas égaux face au bruit », estime Valérie Rozec, docteur en psychologie de l’environnement et responsable de projet au centre d’information sur le bruit. Plusieurs facteurs influent ainsi sur la manière dont l’environnement sonore affecte les individus :
« L’acoustique ne représente que 30 à 40 % de la gêne exprimée, le reste correspond à des facteurs individuels – âge, éducation, etc. – et contextuels : occurrence du bruit, activité en cours, le fait de pouvoir contrôler la source de bruit notamment. »
> Lire l’entretien : Le silence est « l’antidote physiologique aux effets néfastes du bruit »
S’ajoute enfin une composante sociale : les personnes les plus exposées aux bruits dans leur environnement résidentiel – autoroute, aéroport – ont davantage tendance à être les travailleurs contraints à travailler dans des espaces de travail les plus pénibles, les plus bruyants, note Jean-Claude Normand. « En ce sens, le bruit est un marqueur d’inégalités sociales. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/11/stress-et-maladies-cardio-vasculaires-comment-les-nuisances-sonores-touchent-la-sante_6045954_3244.html>
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21- Triste record : nos déchets électroniques ont dépassé les 53 millions de tonnes l’année dernière, Daily Geek Show, 11/07/20
Arielle Lovasoa - Source : ZDNet

Chaque Européen jette en moyenne 16 kg de produits électroniques par an
53,6 millions de tonnes de déchets de puces électroniques, de cartes informatiques, de résistances, de lampes, d’écrans plats et autres… parvenez-vous à concevoir la taille ou la superficie que cela occuperait ? Difficile à imaginer, n’est-ce pas ? Pourtant, c’est le rapport que vient de sortir le Global E-waste Monitor 2020 sur la quantité de déchets électroniques que nous, humains, avons générée en 2019. 
Un record… toxique
Selon l’Observatoire mondial des déchets électroniques, ce chiffre serait en hausse de 21 % par rapport à 2015. Mais si comme nous, vous êtes déjà abasourdi par ce rapport, attendez d’entendre la suite car, en réalité, le pire est à venir selon cet organisme. En effet, l’ONU estime que les déchets mondiaux grimperont à 74 millions de tonnes (Mt) d’ici 2030 rapporte ZDNet, ceci, en raison de la hausse des taux de consommation électrique et électronique mais aussi des cycles de vie plus courts de ces appareils et du fait qu’ils ne pourront pas toujours être réparables.
> Lire aussi Du sable vert sur les plages pour absorber les émissions de carbone
Et justement, les experts de l’ONU affirment que la quantité des autres familles de déchets que l’on considérait quand même comme importantes, comme les emballages, les déchets de santé ou les meubles, est en réalité dérisoire par rapport aux « e-déchets ». D’ailleurs, niveau recyclage, Les Echos nous rapporte qu’en 2019, « seulement 17,4 % de ces déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) ont été collectés et recyclés ».
>> Suite à lire à :
<https://dailygeekshow.com/dechets-electroniques/>
En savoir plus :
> Report. Global E-waste Monitor 2020 <https://globalewaste.org/>, The Global E-Waste, July 2020
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22- Le confinement, une « parenthèse enchantée » à la pollution sonore, Le Monde, 12/07/20, 08h05
Cécile Bouanchaud et Léa Sanchez

Avec la diminution drastique des émissions sonores, notamment celles issues des transports, la période de confinement a profondément modifié le rapport au bruit de nombreux Français. 
Pendant le confinement, Simon a découvert le plaisir de télétravailler les fenêtres ouvertes. Cybèle*, elle, a appris à reconnaître le chant des perruches à collier. Coutumière des bouchons d’oreille depuis des années, Mélusine les a remisés dans le tiroir, profitant de nuits calmes, grâce à la forte diminution du trafic routier et à la fermeture des « lieux recevant du public non indispensables à la vie du pays », le samedi 14 mars à minuit.
> Lire aussi  Moins de bruit, plus de télé, pas d’avions ou presque : la « France à l’arrêt » en douze graphiques
Pour sonder ce nouveau rapport au bruit, Le Monde a lancé un appel à témoignages, qui a recueilli en quelques heures une centaine de réponses de femmes et d’hommes de tous âges, vivant à la campagne ou en ville. A l’unisson, ils témoignent d’un paradoxe : celui d’avoir pu « entendre le silence ». La nette diminution des nuisances sonores a également été constatée par les observatoires français spécialisés qui disposent de stations de mesure acoustique.
« Un silence inhabituel »
En Ile-de-France, l’association Bruitparif rapporte, dans une analyse publiée début juin, avoir observé « un silence inhabituel » avec le confinement. A Paris, le long du réseau de voirie, l’indicateur Lden (niveau de bruit pondéré sur vingt-quatre heures) a ainsi diminué de 7 décibels dB (A) sur l’ensemble des huit semaines de confinement par rapport à la situation habituelle, soit une chute d’environ 80 % des émissions sonores. Dans les zones animées, les soirs de week-end, la baisse moyenne par rapport à la normale a été très marquée – « de 6,9 à 19,6 décibels de moins selon les quartiers ». Les nuisances sonores subies par les riverains des chantiers et des aéroports franciliens, dont l’activité s’est effondrée avec la crise sanitaire, se sont également fortement réduites.
L’organisme lyonnais Acoucité, qui s’intéresse essentiellement au bruit routier et observe des stations de mesure situées dans plusieurs métropoles, a lui aussi constaté une baisse des niveaux sonores moyens en lien avec les restrictions de déplacement imposées aux Français le 17 mars.
Une réduction du niveau sonore moyen majoritairement comprise entre 4 et 6 dB
La réduction de l'indicateur Lden observée par l'association Acoucité, représentée sur ce graphique, correspond dans la plupart des cas à une baisse de « 60% à 75% de l’énergie sonore » entre la « situation normale » (période du 6 janvier au 15 mars 2020) et le confinement. 
Quelles conséquences pour notre perception auditive ? Une diminution du niveau sonore de 3 dB est déjà perceptible à l’oreille, fait savoir Bruitparif <https://www.bruitparif.fr/perception/>, et à partir de 5 dB l’amélioration est nette. Une diminution du niveau sonore de 10 dB est quant à elle ressentie comme une division par deux du bruit.
Place Bellecour, important point de passage et de rencontres à Lyon, la réduction du niveau de bruit moyen observé la nuit, de 22 heures à 6 heures du matin, a même dépassé ce seuil. Elle a atteint « une valeur supérieure à 11 dB (équivalant à une diminution de plus de 92 % de l’énergie sonore) », notait Acoucité dans un document diffusé le 11 mai. Le niveau sonore moyen observé à cet endroit vers 2 heures du matin était ainsi d’environ 39,7 dB (A) pendant le confinement contre 51,1 dB (A) avant le confinement – soit l’équivalent d’une cour intérieure contre une rue calme sans trafic routier.
Mais le bruit est peu à peu revenu dans la métropole lyonnaise, notamment avec le début du déconfinement, le 11 mai. Pour Patricio Munoz, le directeur d’Acoucité, il faudra encore attendre quelque temps pour faire une analyse méticuleuse des niveaux sonores actuels, mais ceux-ci « semblent proches des valeurs habituelles ». En Ile-de-France aussi, Bruitparif témoigne de la remontée des niveaux sonores dans les quartiers animés et le long des axes routiers. Les nuisances sonores sont « réapparues aux abords de la plupart des chantiers, avec des niveaux de bruit moyens proches de ceux observés avant le confinement », ajoute l’organisme.
Un rapport au bruit bouleversé
Quelle incidence sur notre tolérance au bruit ? Pour Mathieu, traducteur à Paris, ce retour à « la vie normale » constitue « une agression sonore ». « Comment je faisais avant ? », s’interroge le quadragénaire, évoquant le confinement comme « une parenthèse enchantée ». Selon Acoucité, ces deux mois d’accalmie sonore ont en effet profondément modifié notre rapport au bruit :
« La modification de l’environnement sonore durant la période de confinement ne s’est pas limitée à la réduction de l’énergie sonore. La baisse des niveaux s’est en effet accompagnée d’une réorganisation complète de la hiérarchie de la perception des sonorités. »
Durant cette parenthèse, les bruits naturels n’étaient plus en retrait. Richard*, 28 ans, enseignant à Poitiers, évoque ainsi une « métamorphose » de son environnement sonore « dès le premier jour » du confinement. Pour lui, ce n’est pas le silence qui a envahi la ville, mais « de nouveaux bruits ». Ceux du vent dans les arbres, des oiseaux, des enfants qui jouent et pleurent.
> Lire aussi  Stress et maladies cardio-vasculaires : comment les nuisances sonores touchent la santé
Nombreux sont ceux qui témoignent des bienfaits de cette nouvelle perception sonore induite par le confinement. « Le silence apporte de la sérénité, on se sent moins prisonnier d’un environnement », constate Cybèle, employée à la Ville de Paris, qui a profité de ces deux mois pour découvrir le chant des oiseaux, « pies, rossignols, hirondelles… » :
« Ces bruits de nature constituaient un moyen de m’évader, de sortir de mes pensées et de la pesanteur du quotidien. » 
La transformation s’est révélée d’autant plus marquante pour les riverains habitués au bruit ambiant. « Du jour au lendemain, plus rien », se souvient Jean-François, 48 ans, habitant à Habsheim, non loin de Mulhouse, à la lisière d’une grande forêt. Cette petite ville alsacienne « à 500 mètres de l’autoroute, à 400 mètres de la voie ferrée, et [qui] voit défiler une noria d’avions en provenance de l’aéroport situé à quelques kilomètres », détaille le quadragénaire, a pu profiter de « nuits plus tranquilles ». 
L’accalmie soudaine a surtout souligné avec acuité les désagréments que constitue habituellement la pollution sonore, aussi bien en ville qu’à la campagne. « Le silence du confinement m’a fait réaliser à quel point il était fatiguant pour le cerveau de composer avec cette gêne permanente », souligne Simon, Parisien de 27 ans, dont « la tolérance aux bruits urbains a diminué depuis cette période ».
« Mon corps se tend »
En cela, le déconfinement a rendu le retour du bruit intolérable chez certains. « Le bruit est devenu une nuisance plus difficile à supporter quand on sait qu’il est possible de l’éviter », estime François, 42 ans, médecin à Paris. Il rappelle les conséquences de la pollution sonore : « moins de sommeil, moins de patience, moins d’amabilité, moins de concentration, donc plus d’erreurs en tout genre ».L’Organisation mondiale de la santé la classe d’ailleurs « parmi les principaux risques environnementaux pour la santé ». 
> Lire aussi  Le bruit nuit gravement à la santé des Franciliens
En Ile-de-France, le collectif de riverains Drapo craint ainsi les répercussions sur la santé de la réouverture d’Orly, le 26 juin, alors que le bruit associé au trafic aériendans la zone avait « quasiment disparu à partir de la troisième semaine de confinement », comme le note Bruitparif. En ville, certains confient vivre « un enfer » depuis la réouverture des bars et la reprise du trafic automobile – les niveaux sonores le long des axes routiers tendant à retrouver le même volume qu’avant le confinement.
A Paris, le bruit routier en hausse depuis la fin du confinement
L'indicateur Lden (niveau de bruit pondéré sur 24h), représenté sur ce graphique, est remonté avec la levée progressive des restrictions de déplacement et d'activités.
Source : https://rumeur.bruitparif.fr/main
En tête des nuisances sonores décrites par les riverains, on trouve les motos, non loin devant les klaxons. Depuis son appartement parisien donnant pourtant sur une petite ruelle, Agnès les entend quotidiennement, « ma sensibilité est bien plus forte qu’avant ». Au-delà de l’agacement que cela suscite, les répercussions sont physiques, « mon corps se tend », confie cette trentenaire.
> Lire aussi  Contrôles, radars antibruit… Les motards bruyants dans le viseur des pouvoirs publics
« Chaque bruit qui revient est vécu comme une agression, provoquant une montée de stress », ajoute Jean-François, qui aspire désormais à « vivre dans un endroit où [il a] le droit au silence ». Agnès, David, Morgan, Isabelle… Nombreux sont ceux qui souhaitent eux aussi changer de lieu de vie. Cybèle, elle, n’a pas les moyens de déménager, mais « veut faire avancer les choses à [son] échelle ». Elle envisage de revendre sa moto pour un vélo électrique plus silencieux.
D’autres assurent que la problématique de la pollution sonore a orienté leur vote lors des municipales. « Le facteur bruit a été décisif dans ma prise de position dans l’urne dimanche dernier en faveur d’Anne Hidalgo », commente Paul, étudiant de 23 ans. A Strasbourg, Yann, 30 ans, a voté pour la liste Europe Ecologie-Les Verts : « Je n’en pouvais plus d’entendre mon voisin faire chauffer son moteur avant d’aller travailler. » 
> Lire aussi  Autoroutes : la réglementation sur le bruit n’est « pas correctement appliquée »
* Le prénom a été modifié
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/12/le-confinement-une-parenthese-enchantee-a-la-pollution-sonore_6045969_3244.html>
En savoir plus :
> Résultats de l’étude « Confinement COVID-19 : impact sur l’environnement sonore » <http://www.acoucite.org/confinement-covid-19-impact-sur-lenvironnement-sonore-mise-a-jour-juin-2020/>, acoucité sonore de la Métropole de Lyon, 08/06/20
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23- Des gants et des masques dans sept grands fleuves européens, alerte la Fondation Tara, AFP, 12/07/20, 11:00

Des masques de protection et des gants ont été retrouvés dans sept grands fleuves européens en juin, a indiqué dimanche une porte-parole de la Fondation Tara, alertant sur le danger de cette pollution plastique liée à la crise sanitaire.
"Les scientifiques des laboratoires partenaires" de Tara ont "retrouvé masques et gants systématiquement" sur les berges et les plages de sept fleuves européens, lors de prélèvements effectués "au mois de juin", a déclaré Romy Hentinger, responsable du plaidoyer et de la coopération internationale de la fondation, sur la radio française France Inter.
"C'est préoccupant pour la suite" car "on peut en déduire que d'autres sont déjà arrivés en mer", a ajouté la porte-parole, soulignant que les masques de protection à usage unique, en polypropylène et "très fins", "vont se fragmenter rapidement".
Les fleuves étudiés font partie des neuf grands fleuves européens explorés en 2019 par la goélette scientifique, dans le cadre d'une mission sur les microplastiques : la Tamise, l'Elbe, le Rhin, la Seine, l'Ebre, le Rhône, le Tibre, la Garonne et la Loire.
"On attend les résultats finaux de ces scientifiques qui sont encore en train de terminer ces fleuves", a ajouté Romy Hentinger.
L'expédition de mai à novembre 2019 avait mis en évidence la présence de microplastiques dans 100% des prélèvements d'eau, montrant que ceux-ci sont déjà présents dès les fleuves et "ne se dégradent pas en mer, sous l'influence des rayons UV et du sel" comme on le pensait, a expliqué Martin Hertau, capitaine de ce laboratoire flottant.
<https://information.tv5monde.com/info/des-gants-et-des-masques-dans-sept-grands-fleuves-europeens-alerte-la-fondation-tara-367069>
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24- Bangladesh : course pour sauver des tortues prises dans une marée géante de plastiques, AFP, 12/07/20, 20:00

Une marée de déchets plastiques sans précédent à Cox's Bazar, au Bangladesh, a envahi l'une des plus longues plages du monde, déclenchant dimanche une course pour sauver des tortues marines, a-t-on appris auprès des autorités.
Environ 50 tonnes de déchets plastiques se sont répandues sur une dizaine de kilomètres de cette plage longue au total de 120 km, sur le golfe du Bengale dans le Sud-Est du pays. C'est la première fois, selon le département bangladais des Forêts, qu'une telle quantité de plastiques est ramenée par la mer sur cette plage.
"Il s'agit d'un cas unique d'invasion de plastiques" et c'est "un signal de grand danger pour la biodiversité marine", a déclaré Moazzem Hossain, un responsable d'une organisation locale de défense de l'environnement, Save the Nature Bangladesh. La quantité annuelle de déchets produits par des navires et les pays environnants qui flotte dans le golfe du Bengale représente habituellement quelque 26 tonnes, selon lui.
Des habitants ont observé dès samedi soir des vagues transportant des bouteilles en plastique, filets de pêches et bouées. Dimanche matin, ils ont trouvé des carcasses de tortues sur le sable.
"Des centaines d'habitants se sont rués sur la plage depuis tôt ce matin pour sauver les tortues blessées" prisonnières des déchets, a déclaré à l'AFP un porte-parole du département des Forêts, Sohail Hossain. "Nous avons enterré les tortues mortes et tentons de remettre à l'eau celles qui ont été sauvées".
Des bénévoles de Plastik Bank Bangladesh ont retrouvé et enterré une vingtaine de tortues olivâtres, une espèce classée vulnérable par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
"Je n'ai jamais vu de ma vie autant de tortues mortes sur la plage ni autant de déchets plastiques flottant au bord", a déclaré à l'AFP un pêcheur, Jashim Uddin.
La plupart des tortues avaient au moins trente ans, a estimé un spécialiste bangalais de l'ONG Creative Coservation Alliance, Shahriar Caesar Rahman. "Les tortues se font souvent piéger dans des masses de déchets énormes qui flottent dans la mer et finissent par mourir suffoquées. Cela semble avoir été le cas", a-t-il expliqué à l'AFP.
Les autorités locales ont indiqué qu'elles enquêtaient sur l'incident.
<https://www.geo.fr/environnement/bangladesh-course-pour-sauver-des-tortues-prises-dans-une-maree-geante-de-plastiques-201255>
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En audio
25- Des fleuves à l'océan, itinéraire d'un plastique ravageur, France culture, De cause à effets, 11/07/20, de 8h05 à 9h
Aurélie Luneau

La voix est libre avec Erik Orsenna et Gilles Bœuf
300 millions de tonnes de plastique sont produits chaque année dans le monde, dont un tiers se retrouverait dans la nature et 8 millions seraient déversés dans l’océan. Selon les scientifiques, il faut 20 ans pour décomposer un sac, 50 pour un gobelet… Si on ne fait rien, cette production devrait augmenter de 40% d’ici à 2030 d’après le WWF qui d’ailleurs a annoncé, cette semaine, qu’une nouvelle espèce d’amphipode, un crustacé d’environ un centimètre, a été découvert dans la Fosse des Mariannes et est déjà contaminée par le plastique. Aujourd'hui, le constat est donc unanime, à tous les échelons, et des solutions alternatives sont recherchées.
À l'occasion de la dernière expédition de la goélette Tara qui, de la Tamise au Tibre, a cherché à mieux comprendre les origines de la pollution plastique, et suite à la publication de ses premiers résultats, regards croisés entre nos deux invités d’horizons différents, mais aux préoccupations complémentaires, l'écrivain-académicien et économiste Erik Orsenna, parrain de cette expédition, auteur notamment du livre « Vive l’Océan », publié par Le livre de Poche, on peut citer aussi « Dernières nouvelles du monde », chez Robert Laffont, et le dernier « Briser en nous la mer gelée », paru chez Gallimard, et l'océanographe et biologiste Gilles Bœuf, président du conseil scientifique de l’Agence française pour la biodiversité, professeur à la Sorbonne, membre du bureau de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, l’IPBES. À signaler vos articles sur les fleuves et les lacs dans les derniers numéros de la revue Reliefs et votre leçon inaugurale au Collège de France « La biodiversité, de l’océan à la cité », publiée chez Fayard.
>> Emission à réécouter à :
<https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/des-fleuves-a-locean-itineraire-dun-plastique-ravageur-0>
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En images
26- La santé des voyageurs qui empruntent le métro parisien est-elle en danger ?, Daly Geek Show, 11/07/20
Hugo Clément

Ces usagers respirent chaque jour l’air le plus pollué de Paris
Les usagers du métro parisien respirent tous les jours l’air le plus pollué de la capitale. En effet, ce n’est pas dans les bouchons ou dans les boulevards mais bien sur les quais du métro. Équipé d’un capteur de pollution, Olivier Blond, président de l’association Respire, a enregistré sept fois plus de particules fines dans le métro que dans les rues. Si un tel pic de pollution était enregistré à l’extérieur, des mesures d’urgence auraient dû être appliquées.
> Vidéo à voir :
<https://dailygeekshow.com/metro-air-pollution/>
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– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
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– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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