[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international (vendredi 17 juillet)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 17 Juil 08:02:36 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Interview. Ecologie : pour reprendre le pouvoir, intéressons-nous à son histoire <https://www.ladn.eu/entreprises-innovantes/marques-engagees/ecologie-nous-manquons-perspective-historique-probleme/>, L’ADN innovation, 10/07/20
2- L’écologie municipale à l’épreuve dans les grandes villes <https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/07/11/l-ecologie-municipale-a-l-epreuve-dans-les-grandes-villes_6045896_823448.html>, Le Monde, 11/07/20, 05h41
3- Chronique. Thomas Piketty : « Reconstruire l’internationalisme avec un modèle de développement coopératif fondé sur la justice économique et climatique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/11/thomas-piketty-reconstruire-l-internationalisme-avec-un-modele-de-developpement-cooperatif-fonde-sur-la-justice-economique-et-climatique_6045893_3232.html>, Le Monde, 11/07/20, 06h56
4- Laurence Tubiana : « Je crois davantage aux mobilisations citoyennes qu’à un casting gouvernemental » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/11/laurence-tubiana-je-crois-davantage-aux-mobilisations-citoyennes-qu-a-un-casting-gouvernemental_6045895_3244.html>, Le Monde, 11/07/20, 08h25
5- Le bras de fer se durcit entre les publicitaires et les écologistes <https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/le-bras-de-fer-se-durcit-entre-les-publicitaires-et-les-ecologistes-1223052>, Les Echos, 11/07/20, 10h00
6- Les boutiques de luxe se languissent de leur clientèle étrangère <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/12/les-boutiques-de-luxe-se-languissent-de-leur-clientele-etrangere_6045972_3234.html>, Le Monde, 12/07/20, 04h00
7- Tribune. Tourisme : « La crise a mis en évidence la fragilité d’une économie dépendante de l’hypermobilité » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/12/tourisme-la-crise-a-mis-en-evidence-la-fragilite-d-une-economie-dependante-de-l-hypermobilite_6045983_3232.html>, Le Monde, 12/07/20, 09h00
8- Au Vietnam, les starts-up écolos ont le vent en poupe <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/au-vietnam-les-starts-up-ecolos-ont-le-vent-en-poupe_145940>, AFP, 12/07/20, 09h16
9- « Il faut agir de manière radicale » : Paris veut profiter de la crise sanitaire pour freiner le tourisme de masse <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/12/deconfine-le-paris-touristique-reste-vide_6045970_3234.html>, Le Monde, 12/07/20, 13h32
10- Extinction Rebellion, les Désobéissants, L214… ils sont les nouveaux guerriers de l’écologie <https://www.leparisien.fr/politique/extinction-rebellion-les-desobeissants-l214-ils-sont-les-nouveaux-guerriers-de-l-ecologie-12-07-2020-8351766.php>, Le Parisien, 12/07/20, 18h01
11- Dans le Mara au Kenya, le Covid-19 siphonne les revenus des Masaï <https://information.tv5monde.com/info/dans-le-mara-au-kenya-le-covid-19-siphonne-les-revenus-des-masai-367145>, AFP, 13/07/20, 09:00)
12- 8,8 milliards d'humains en 2100 : vers un déclin imminent de la population mondiale ? <https://www.leparisien.fr/societe/8-8-milliards-d-humains-en-2100-vers-un-declin-imminent-de-la-population-mondiale-15-07-2020-8352897.php>, Le Parisien avec AFP, 15/07/20, 13h33
13- La Chine à la conquête des pôles <https://theconversation.com/la-chine-a-la-conquete-des-poles-142342>, The Conversation, 15/07/20, 19:46
14- 395 millions d'emplois <https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/913.html>, Actu- environnement, le chiffre du 15/07/20
15- Plan de relance vert, participation citoyenne, dividendes… les cinq annonces de Jean Castex à retenir <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/plan-de-relance-vert-participation-citoyenne-dividendes-les-cinq-annonces-de-jean-castex-a-retenir-148794.html>, Novethic, 15/07/20
16- Plan de relance : 20 milliards d’euros pour la transition écologique <https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/07/16/plan-de-relance-20-milliards-d-euros-pour-la-transition-ecologique_6046359_823448.html>, Le Monde, 16/07/20, 11h16
17- Chronique. « Les humains sont-ils trop nombreux ? » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/16/sommes-nous-trop-nombreux_6046318_3232.html>, Le Monde, 16/07/20, 11h38
18- Thunberg, Hulot et DiCaprio appellent l'UE à agir pour "éviter un désastre climatique" <https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/thunberg-hulot-et-dicaprio-appellent-l-ue-a-agir-pour-eviter-un-desastre-climatique_2131053.html>, L’Express avec AFP, 16/07/20, 16:24
19- Conseil européen extraordinaire / Transition écologique et plan de relance : la FNH appelle Emmanuel Macron à continuer de porter  l’ambition au niveau européen tout en l’appliquant aussi en France… <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/cp_160720_conseileuropeenextraordinaire.pdf>, communiqué du 16/07/20, 16:32
En images
20- Vacances : Amsterdam veut limiter le tourisme de masse <https://www.francetvinfo.fr/monde/pays-bas/vacances-amsterdam-veut-limiter-le-tourisme-de-masse_4041993.html>, France 2, journal de 20h, 10/07/20

Bien à vous,
Florence

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DOSSIER DU JOUR : Le tourisme de masse : des recettes économiques avec des externalités négatives (pollution, bruit, déchets, recul de la biodiversité…) et une grande fragilité liée à sa dépendance à l’hypermobilité. (cf. item 6, 7, 9, 11 & 18)
TENSION DU JOUR : La pression s'accroît entre le secteur de la communication, fragilisé par le coronavirus et les associations de lutte pour le climat, qui luttent pour la déconsommation. (cf. item 5 & suite)
ÉTUDE & RAPPORT DU JOUR : — La population mondiale devrait décliner dès la deuxième moitié du siècle pour atteindre 8,8 milliards en 2100, soit 2 milliards de moins que les projections de l'ONU, selon une étude inédite qui prédit des bouleversements dans l'équilibre mondial et au sein des sociétés. (cf. item 12, suite & 17)
— 395 millions, c’est le nombre d’emplois qui seront créés d'ici 2030 au niveau mondial si les entreprises donnent la priorité à la nature, selon un rapport du Forum Économique Mondial. (cf. item 14 & suite)
CHIFFRE DU JOUR : Dans son discours de politique générale, le premier ministre, Jean Castex, a promis de mobiliser 20 milliards d’euros pour la rénovation thermique des bâtiments, pour réduire les émissions des transports et des industries, produire une alimentation plus locale et durable, soutenir « les technologies vertes de demain ». (cf. item 16 & 15)
APPELS DU JOUR : — Greta Thunberg et trois autres jeunes militantes écologistes ont lancé un nouvel appel aux dirigeants de l'Union européenne pour "faire face à l'urgence climatique » en la traitant comme une crise. (cf. item 18 & suite)
— A l’occasion du Conseil Européen extraordinaire des 17 et 18 juillet, la Fondation Nicolas Hulot appelle Emmanuel Macron à porter un message de cohérence en proposant qu’au moins 50% des financements aillent à des investissements écologiques et que pas un euro ne vienne financer les projets néfastes au climat et à la biodiversité. (cf. item 19)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Interview. Ecologie : pour reprendre le pouvoir, intéressons-nous à son histoire, L’ADN innovation, 10/07/20
Mélanie Roosen

Parler d’urgence écologique, imaginer demain sans connaître hier, le tout le nez collé au présent… c’est compliqué. Et loin d’être sain. Le spécialiste Patrick Scheyder en est persuadé.
À l’origine, Patrick Scheyder est pianiste. Mais depuis 10 ans, il s’est spécialisé sur un sujet très particulier : l’histoire de l’écologie. Il organise des spectacles qui interrogent notre rapport à la biodiversité, puise dans les textes des auteurs et autrices célèbres et a écrit plusieurs ouvrages avec des personnalités référentes. En octobre 2020 sortira le prochain, aux éditions Belin. On y retrouvera le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, à qui l’on doit la vulgarisation du concept de « résilience », et l’historien Benjamin Stora.
Interview.
Vous regrettez que l’écologie ne soit pas suffisamment perçue au prisme de l’Histoire. Pourquoi ?
Patrick Scheyder : L’écologie fait partie des sujets de société les plus discutés. On ne peut pas se permettre de ne pas connaître son histoire ! Sinon, comment nous situer dans le débat, qui cristallise des oppositions parfois très fortes entre les gouvernements et les citoyens ? Si l’on imagine que ces oppositions sont nées avec l’« apparition » du dérèglement climatique, on occulte une part importante de l’histoire. Et nos choix, nos décisions en seront forcément impactés. Ou plutôt, nos manques de choix et de décisions. Il faut bien reconnaître qu’en 40 ans, les choses n’ont guère bougé : nous faisons face à des idées fixes peu rassurantes, comme si la société était incapable d’évoluer sur le sujet. La pensée écologique doit être en mouvement, avancer. Et je ne pense pas que l’on puisse avancer sans bagage historique, surtout sur un domaine soumis à une récupération politique croissante.
>> Suite à lire à :
<https://www.ladn.eu/entreprises-innovantes/marques-engagees/ecologie-nous-manquons-perspective-historique-probleme/ <https://www.ladn.eu/entreprises-innovantes/marques-engagees/ecologie-nous-manquons-perspective-historique-probleme/>>
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2- L’écologie municipale à l’épreuve dans les grandes villes, Le Monde, 11/07/20, 05h41
Julie Carriat, Jean-Pierre Tenoux (Besançon, correspondant), Claire Mayer (Bordeaux, correspondance) et Nathalie Stey (Strasbourg, correspondance)

Entre exigence sociale, environnementale et démocratique, de nouveaux maires écologistes prennent le pouvoir, à Bordeaux, Strasbourg ou Besançon. Derrière leurs victoires locales, ils veulent aussi dessiner un projet national. 
Avec une vingtaine de villes remportées, plus de 2 millions d’administrés, la machine écologiste est lancée. Depuis les 4 et 5 juillet, les gagnants de la poussée verte aux élections municipales ont pris leurs quartiers, dans les hôtels de ville de Bordeaux, Strasbourg, Besançon, ou Lyon. Dans les rangs d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), l’heure est à la jubilation. « L’écologie a longtemps été présentée comme un foyer d’utopistes et de refuzniks du progrès. Aujourd’hui preuve est faite que les réalistes, ce sont les écologistes, et les utopistes, ce sont ceux qui veulent maintenir le statu quo et un modèle qui va dans le mur », se réjouit Noël Mamère, l’un des premiers maires écologistes de France – élu à Bègles (Gironde) de 1989 à 2017 –, qui savoure, éloigné de tout mandat, ce « grand bonheur ».
Les bons résultats du parti n’ont pas éteint les réflexes critiques, à droite notamment, où l’on minimise un vote « bobo » qui serait l’apanage de grandes villes déconnectées des territoires moins bien lotis. Il n’empêche, l’heure des gestionnaires écologistes est venue, dans les métropoles surtout, les villes moyennes aussi. Pour définir l’écologie municipale, il faut d’abord admettre une logique tenace : c’est dans les endroits les moins verts – grandes villes, métropoles – que les électeurs votent le plus écolo, même si le vote vert périurbain progresse dans une moindre mesure.
> Lire aussi  Elections municipales 2020 : écologistes et socialistes se disputent l’électorat urbain
Ensuite, impossible de ne pas mentionner la partie la plus visible du programme des nouveaux maires, celle qui s’articule autour de l’horizon de la ville apaisée : végétalisation ou « déminéralisation », mobilités douces, circuits courts, qualité de l’air. En dépit des procès en « boboïsation », cet arsenal de mesures est aussi devenu un marronnier de la campagne des élections municipales, les candidats de tout bord s’emparant de l’idée de plus en plus consensuelle d’une ville respirable, agréable, cyclable.
Vélo et végétalisation
En la matière, Pierre Hurmic, l’écologiste qui a fait basculer Bordeaux, à droite depuis soixante-treize ans, prévoit dès cet été une « végétalisation provisoire »dans certains espaces. « On pourra ainsi baisser la température moyenne de 5 °C », ajoute l’écologiste, à l’approche d’un été qui menace d’être caniculaire. Il partage cette mesure avec Jeanne Barseghian, nouvelle maire de Strasbourg, ainsi qu’un premier geste symbolique : déclarer l’état d’urgence climatique.
Anne Vignot, 60 ans, ingénieure de recherche au CNRS, devenue officiellement vendredi 3 juillet la première maire écologiste de Besançon (la première femme à ce mandat aussi), s’amuse presque de ces lieux communs. La semaine dernière, une équipe de télé lui a encore demandé d’enfourcher son vélo devant la caméra. « J’ai bien compris que c’était devenu le plan incontournable », s’amuse-t-elle. « C’est mon mode de déplacement quotidien, donc pas de triche. Cela fait plus de dix ans que je n’ai plus d’auto, depuis la mort de ma 205 rouge », poursuit-elle, avant de s’interroger sur la nécessité de la berline mise à sa disposition, employant deux chauffeurs.
Au-delà du symbole, la maire de cette ville au centre ancien enserré dans la boucle de rivière du Doubs entend ramener la voiture à sa « juste place » en luttant contre le stationnement sauvage et en faisant respecter des limitations de vitesse à 30 km/h, voire 20 km/h par endroits.
Procès en élitisme
A lui seul, pourtant, le volet « ville apaisée » des programmes locaux d’EELV alimente les procès en élitisme dressés dans les grandes villes. Le philosophe Pierre Charbonnier, chargé de recherche au CNRS et auteur de Abondance et liberté. Une histoire environnementale des idées politiques (La Découverte, 2020), juge, dans une tribune publiée par Libération le 30 juin, que l’écologie municipale, de plus en plus urbaine, fait face à deux scénarios possibles. D’un côté, celui « d’une consolidation des inégalités sociales et spatiales à partir des valeurs vertes ». De l’autre, dit-il, elle peut ambitionner d’abolir « la frontière entre l’intérieur et l’extérieur », et de rénover « le pacte qui lie les centres-villes aux espaces fantômes qu’elles consomment et consument ». L’équation, délicate, exige de conjuguer le désormais classique « fin du monde et fin de mois », de réconcilier ville et périphérie, centres historiques et ronds-points.
Parmi les figures du parti, les idées ne manquent pas pour résoudre cette tension. David Cormand, eurodéputé et secrétaire national d’EELV de 2016 à 2019, estime qu’il faut en finir avec la vision d’un « rayonnement exogène » des grandes villes, comme avec l’idée de leur « compétitivité internationale », pour privilégier « une économie endogène avec des réseaux locaux plus résilients et générateurs d’emploi ». « Pour répondre à la question sociale, il faut aussi faire en sorte que les gens aient moins de dépenses, moins besoin de leur voiture, moins de taxes ménagères et de facture énergétique, énumère-t-il. C’est le treizième mois écologique. »
Entre frugalité et grands emprunts
Dans le même temps, les édiles défendent l’équilibre de leur future gestion financière, un point qui a longtemps constitué un angle d’attaque privilégié contre « l’utopisme » des Verts. A Bordeaux, Pierre Hurmic a annoncé le gel de certains programmes immobiliers, une manière, dit-il, de conjuguer un objectif de zéro artificialisation des sols et de frugalité budgétaire. « Il faut que la réalité urbanistique bordelaise soit en cohérence avec l’idée d’une agglomération non millionnaire », appuie l’avocat, promettant la non-artificialisation des derniers espaces de nature tout en s’engageant à « faire avec le budget actuel », sans augmenter les impôts.
> Lire aussi  Brice Teinturier : « La poussée verte aux élections municipales est la poursuite d’une forme de dégagisme »
A Strasbourg, Mme Barseghian envisage pour sa part le lancement d’un grand emprunt de 350 millions d’euros sur six ans, notamment pour investir dans la réhabilitation de logements privés et de bâtiments publics. Idem à Besançon : Mme Vignot prévoit d’emprunter 10 millions d’euros pour les écoles et se réserve la possibilité d’emprunter 9 à 10 millions de plus, « tout en restant dans le vert en termes de désendettement ».
Tout en y accédant largement, les élus écologistes promettent de questionner les structures de pouvoir qu’ils occupent. Jeudi 2 juillet à Lyon, Bruno Bernard a pris la tête de la métropole, tout un symbole tant la superstructure s’écarte des idéaux de démocratie participative des écologistes. Dans son discours d’installation, le nouveau président s’est fixé pour objectif de « convaincre les habitants du Grand Lyon que cette assemblée fortement renouvelée représente les citoyens ».
M. Cormand, son ami présent à ses côtés, en convient : « Historiquement, l’écologie est une pensée qui se méfie de la concentration des activités, du pouvoir politique, économique, financier, culturel, et des plus riches sur une seule zone. Les métropoles n’ont jamais irrigué autour d’elles, au contraire, elles drainent. Cette vision-là, on l’a toujours remise en question. »
« Renouer le lien démocratique avec les citoyens »
Alors qu’infusent depuis plusieurs années les écrits de l’Américain Murray Bookchin sur le municipalisme libertaire, l’idée de faire émerger la démocratie à l’échelon local fait son chemin. A Besançon, Anne Vignot n’a été élue que par 16,70 % des inscrits, abstention oblige. Cela n’ôte rien à sa légitimité « mais m’oblige à l’humilité », insiste-t-elle, déterminée à « renouer le lien démocratique avec les citoyens ».
Un dossier en particulier, l’aménagement d’un écoquartier aux Vaîtes, petit secteur de jardins ouvriers, devrait mettre à l’épreuve cette ambition. Après plusieurs recours, le Conseil d’Etat a validé, vendredi 3 juillet, la suspension des travaux dans la zone à défendre (ZAD), ce qui devrait lui laisser le temps de solliciter le « GIEC local » qu’elle veut installer afin de lui soumettre tous les dossiers à impact environnemental. « Je me suis engagée à transformer la ville, il me faut, pour cela, une adhésion massive sinon ça restera trop ponctuel, anecdotique », dit-elle.
> Lire aussi  Comment Emmanuel Macron veut contrer la poussée écologiste
Si certains promettent le changement, d’autres perpétuent des alliances anciennes, comme à Strasbourg, où Jeanne Barseghian et la socialiste Catherine Trautmann ont annoncé la constitution d’un intergroupe majoritaire qui devrait permettre à l’ancienne maire de garder un œil sur la nouvelle majorité et sa génération de novices.
Mais les écologistes ne sont plus une force d’appoint. Dans les thèses de Murray Bookchin, les municipalités libres finissent d’ailleurs par se réunir en fédération et par remplacer l’Etat. Parmi les Verts, la parabole plaît. « C’est ce qui va se passer, les [Eric] Piolle [maire de Grenoble depuis 2014], [Grégory] Doucet [maire de Lyon], Hurmic, tous ceux qui ont été élus, vont créer une fédération des villes écolos, s’enthousiasme Noël Mamère. Ce qui s’est passé aux municipales peut être une forme de répétition générale avant ce qui pourrait se passer à la présidentielle. » L’élan des municipales n’aplanit pourtant pas toutes les divergences. Mercredi 8 juillet, le maire de Grenoble, Eric Piolle, a ainsi prôné une « stratégie différente »de celle de l’eurodéputé Yannick Jadot pour l’élection présidentielle, jugeant « fondamental » de « créer une équipe » avant de choisir un candidat… Le débat est ouvert.
+ Infographie : Bordeaux : Liste arrivée en tête au second tour des municipales <https://img.lemde.fr/2020/07/10/0/0/960/4269/688/0/60/0/b818771_626781450-MATINALE-Votes-verts-BORDEAUX.png>
+ Infographie : Lyon : Liste arrivée en tête au second tour des municipales <https://img.lemde.fr/2020/07/10/0/0/960/4137/688/0/60/0/a67bcac_152774344-MATINALE-Votes-verts-LYON.png>
+ Infographie : Lille : Liste arrivée en tête au second tour des municipales <https://img.lemde.fr/2020/07/10/0/0/960/3300/688/0/60/0/2a3b69d_562407885-MATINALE-Votes-verts-LILLE.png>
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/07/11/l-ecologie-municipale-a-l-epreuve-dans-les-grandes-villes_6045896_823448.html <https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/07/11/l-ecologie-municipale-a-l-epreuve-dans-les-grandes-villes_6045896_823448.html>>
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3- Chronique. Thomas Piketty : « Reconstruire l’internationalisme avec un modèle de développement coopératif fondé sur la justice économique et climatique », Le Monde, 11/07/20, 06h56
Thomas Piketty, économiste, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Ecole d’économie de Paris

Dans sa chronique au « Monde », l’économiste propose un nouveau modèle d’échanges internationaux qui tournerait le dos au libre-échange.
Chronique. Peut-on redonner un sens positif à l’internationalisme ? Oui, mais à condition de tourner le dos à l’idéologie du libre-échange absolu qui a jusqu’ici guidé la mondialisation, et d’adopter un nouveau modèle de développement fondé sur des principes explicites de justice économique et climatique. Ce modèle doit être internationaliste dans ses objectifs ultimes mais souverainiste dans ses modalités pratiques, au sens où chaque pays, chaque communauté politique doit pouvoir fixer des conditions à la poursuite des échanges avec le reste du monde, sans attendre l’accord unanime de ses partenaires. La tâche ne sera pas simple, et ce souverainisme à vocation universaliste ne sera pas toujours facile à distinguer du souverainisme de type nationaliste. Il est d’autant plus urgent de préciser les différences.
Supposons qu’un pays, ou une majorité politique en son sein, juge souhaitable de mettre en place un impôt fortement progressif sur les hauts revenus et patrimoines afin d’opérer une redistribution importante en faveur des plus modestes, tout en finançant un programme d’investissement social, éducatif et écologique. Pour aller dans cette direction, ce pays envisage un prélèvement à la source sur les profits des entreprises, et surtout un système de cadastre financier permettant de connaître les détenteurs ultimes des actions et des dividendes et d’appliquer ainsi les taux souhaités au niveau individuel. Le tout pourrait être complété par une carte carbone individuelle permettant d’encourager les comportements responsables, tout en imposant lourdement les plus fortes émissions, ainsi que ceux qui bénéficient des profits des entreprises les plus polluantes, ce qui exige, là encore, de connaître leurs détenteurs.
Excès de la dérégulation financière
Un tel cadastre financier n’a malheureusement pas été prévu par les traités de libre circulation des capitaux mis en place dans les années 1980-1990, en particulier en Europe dans le cadre de l’Acte unique (1986) et du traité de Maastricht (1992), textes qui ont fortement influencé ceux adoptés ensuite dans le reste du monde. Cette architecture légale ultrasophistiquée, toujours en vigueur aujourd’hui, a de facto créé un droit quasi sacré à s’enrichir en utilisant les infrastructures d’un pays, puis à cliquer sur un bouton afin de transférer ses actifs dans une autre juridiction, sans possibilité prévue pour la collectivité de retrouver leur trace. A la suite de la crise de 2008, à mesure que l’on constatait les excès de la dérégulation financière, des accords sur les échanges automatiques d’informations bancaires ont certes été développés au sein de l’OCDE. Mais ces mesures, établies sur une base purement volontaire, ne comportent aucune sanction pour les récalcitrants.
> Lire aussi : La crise financière de 2008 remet la régulation au goût du jour
Supposons donc qu’un pays souhaite accélérer le mouvement et décide de mettre en place une fiscalité redistributrice et un cadastre financier. Imaginons que l’un de ses voisins ne partage pas ce point de vue et applique un taux dérisoire d’impôt sur les bénéfices et d’impôt carbone aux sociétés basées sur son territoire (réellement ou fictivement), tout en refusant de transmettre les informations sur leurs détenteurs. Dans ces conditions, le premier pays devrait à mon sens imposer des sanctions commerciales au second, variables suivant les entreprises, à la mesure du dommage fiscal et climatique causé.
Des traités sophistiqués et contraignants,
Des travaux récents ont montré que de telles sanctions apporteraient des recettes substantielles et inciteraient les autres pays à coopérer. Bien sûr, il faudra plaider que ces sanctions ne font que corriger une concurrence déloyale et le non-respect des accords climatiques. Mais ces derniers sont tellement flous et, à l’inverse, les traités sur la libre circulation absolue des biens et des capitaux sont tellement sophistiqués et contraignants, notamment au niveau européen, qu’un pays s’engageant dans cette voie risque fort d’être condamné par les instances européennes ou internationales (Cour de justice de l’Union européenne, Organisation mondiale du commerce). Si tel est le cas, il faudra assumer et sortir unilatéralement des traités en question, tout en en proposant de nouveaux.
Quelle est la différence entre le souverainisme social et écologique qui vient d’être esquissé et le souverainisme nationaliste (mettons de type trumpiste, chinois, indien ou, demain, français ou européen), fondé sur la défense d’une identité civilisationnelle particulière et d’intérêts réputés homogènes en son sein ?
Il y en a deux. D’abord, avant d’engager de possibles mesures unilatérales, il est crucial de proposer aux autres pays un modèle de développement coopératif, fondé sur des valeurs universelles : justice sociale, réduction des inégalités, préservation de la planète. Il faut également décrire précisément les assemblées transnationales (comme l’Assemblée parlementaire franco-allemande [APFA] créée l’an dernier, mais avec de réels pouvoirs) qui idéalement devraient être chargées des biens publics globaux et des politiques communes de justice fiscale et climatique.
> Lire aussi  Thomas Piketty : « Social-fédéralisme contre national-libéralisme »
Ensuite, si ces propositions sociales-fédéralistes ne sont pas retenues dans l’immédiat, la démarche unilatérale doit néanmoins rester incitative et réversible. L’objectif des sanctions est d’inciter les autres pays à sortir du dumping fiscal et climatique, et non d’installer un protectionnisme permanent. De ce point de vue, les mesures sectorielles sans fondement universel telles que la « taxe GAFA » sont à proscrire, car elles se prêtent aisément à une escalade des sanctions (taxes sur le vin contre taxes sur le numérique, etc.).
Prétendre qu’une telle voie est facile à suivre et bien balisée serait absurde : tout reste à inventer. Mais l’expérience historique montre que le nationalisme ne peut conduire qu’à exacerber les tensions inégalitaires et climatiques, et que le libre-échange absolu n’a pas d’avenir. Raison de plus pour réfléchir dès à présent aux conditions d’un nouvel internationalisme.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/11/thomas-piketty-reconstruire-l-internationalisme-avec-un-modele-de-developpement-cooperatif-fonde-sur-la-justice-economique-et-climatique_6045893_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/11/thomas-piketty-reconstruire-l-internationalisme-avec-un-modele-de-developpement-cooperatif-fonde-sur-la-justice-economique-et-climatique_6045893_3232.html>>
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4- Laurence Tubiana : « Je crois davantage aux mobilisations citoyennes qu’à un casting gouvernemental », Le Monde, 11/07/20, 08h25
Propos recueillis par Rémi Barroux et Solenn de Royer 

Coprésidente du comité de gouvernance de la convention citoyenne pour le climat, Laurence Tubiana estime que le gouvernement Castex n’incarne pas « le changement écologique auquel aspire le pays ». 
Laurence Tubiana a coprésidé le comité de gouvernance de la convention citoyenne pour le climat, mise en place par Emmanuel Macron, qui a rassemblé 150 citoyens tirés au sort. Celle qui préside la Fondation européenne pour le climat fut aussi l’ambassadrice chargée des négociations sur le changement climatique pour la conférence sur le climat, la COP21 à Paris en 2015.
Vous avez fait savoir que vous ne vouliez pas entrer au gouvernement. La proposition vous a-t-elle été faite ?
Non. Mais beaucoup d’informations circulaient pour dire que j’avais accepté ! D’où mon besoin de clarifier. J’ai un engagement politique depuis longtemps, à ma façon. Je respecte les responsabilités opérationnelles, mais aujourd’hui, je crois davantage aux mobilisations citoyennes pour conduire ce changement qu’à un casting gouvernemental.
Beaucoup vous imaginaient pourtant succéder à Elisabeth Borne à l’écologie. Le choix pour Matignon de Jean Castex, un ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy, a-t-il pesé ?
Pour être utile, encore faut-il être raccord avec l’équipe et celui qui la dirige ; ce n’était pas le cas ici. Je suis une femme de gauche et écologiste, ce n’est pas un mystère. Jean Castex est sûrement quelqu’un de respectable et compétent, mais il ne m’apparaissait pas incarner ce changement écologique auquel aspire le pays. Or le moment est venu de donner des signes d’audace ! Je serai plus utile à l’extérieur, en défendant le point de vue des citoyens de la convention climat, par exemple.
N’est-ce pas le propre de la politique que d’avancer à petits pas, grâce à des compromis ?
Il y a un gouffre abyssal entre le discours et les actes. C’est cette incohérence, pointée par le Haut Conseil pour le climat [auquel participe Laurence Tubiana] dès son premier rapport, que je trouve insupportable. Bien sûr, une politique publique se fabrique à l’aide de compromis. Et ce gouvernement va devoir montrer le chemin. Mais il faut revoir tant de choses ! On doit changer de modèle économique, or c’est si lent… Prenons les constructeurs automobiles : ils sont encore en train de construire plus d’automobiles, plutôt que de devenir des services de mobilité. On voit bien la limite de l’exercice dès qu’il s’agit de transition écologique.
Comment avez-vous lu les résultats des municipales ?
Les citoyens mettent désormais l’environnement en tête de leurs priorités, à la même hauteur que l’emploi. Les municipales ont donné un signal. Mais on constate en même temps une méfiance. Ma fondation [la Fondation européenne pour le climat] a financé une étude de Destin commun (à paraître bientôt) qui montre que plus de 65 % des Français désirent un changement profond pour l’après Covid-19, mais 70 % pensent que cela n’arrivera pas. C’est ce décalage qui caractérise notre pays. L’abstention révèle une crise démocratique profonde. On ne peut pas rester à attendre la présidentielle dans un système marqué par une verticalité qui a fait son temps.
De quelle verticalité parlez-vous ?
La Constitution de 1958, le pouvoir présidentiel, encore renforcé avec l’inversion du calendrier électoral ! Emmanuel Macron n’a jamais caché qu’il croyait à cette incarnation très personnelle du pouvoir mais moi, je n’y crois pas. Je ne crois pas à l’homme ou à la femme providentielle. Je ne crois pas au bonapartisme. Le temps est venu de changer la Constitution. Faut-il plus de proportionnelle, revoir le calendrier électoral ? Je ne sais pas. Mais ce système est épuisé et c’est dangereux.
Vous dites que 65 % des Français veulent le changement mais dans une élection de proximité comme les municipales, il y a 60 % d’abstention. N’est-ce pas paradoxal ?
Oui et non… A force de voir leurs aspirations déçues, les Français n’y croient plus. Mais la vraie cause de cette défiance à l’égard des institutions, c’est la méfiance de nos élites à l’égard des citoyens. On a tout entendu au début de la convention : comment ces gens non informés, sortis de nulle part, pourraient-ils avoir un avis éclairé sur des problèmes complexes ? Puis on les a traités de « Khmers verts » ! Or ces citoyens ont démontré l’inverse. Avec de l’information et un cadre clair, ces citoyens de bonne volonté peuvent trouver du consensus et résoudre des problèmes que l’on pensait insolubles politiquement. Il faut faire confiance aux citoyens, organiser partout des conventions citoyennes. Cela donnerait beaucoup de vie à notre démocratie.
> Lire aussi  La convention citoyenne pour le climat dévoile 150 propositions pour « changer en profondeur la société »
Le changement dans les grandes villes, Bordeaux, Lyon, Strasbourg… traduit-il une vraie aspiration écologique ?
Je trouve ce basculement très encourageant. Ce n’est pas le cas seulement en France. Regardez à Milan, à Amsterdam… les mêmes solutions pour réduire la pollution et la place de la voiture, végétaliser la ville. Attention toutefois au risque de coupure avec les territoires péri-urbains. Mais ce sont des laboratoires du changement social, des moyens de pression aussi sur le pouvoir central, en demandant les moyens financiers pour pouvoir le faire.
La crise économique qui arrive ne va-t-elle pas mettre les problématiques écologiques au second plan ?
C’est la crainte des citoyens qui se demandent si la crise ne risque pas de reléguer au second plan ces préoccupations. L’étude (publiée vendredi 10 juillet) du WWF montre que l’on peut créer un million d’emplois si l’on fait les bons choix. Les projets autoroutiers, par exemple, créent moins d’emplois que la rénovation thermique des bâtiments. C’est le moment ou jamais de faire preuve d’audace et de courage politique. Et c’est possible car de plus en plus d’entreprises le montrent. Les institutions financières, privées en particulier, font le choix aujourd’hui d’une économie verte. Si on n’amorce pas le changement aujourd’hui, c’est fini. En 2022, les caisses de l’Etat seront vides, il n’y aura plus de ressources pour le faire. Il faut aller au bout de cette logique, en assurant l’accompagnement social nécessaire.
Le ministère de la transition écologique a perdu son terme de « solidaire », cela a-t-il un sens pour vous ?
Je pense que c’est une erreur. Beaucoup de mesures environnementales sont régressives du point de vue des revenus, basées sur la fiscalité. Les pauvres payent plus cher. Il faut penser les mesures écologiques comme un moyen de lutter aussi contre les inégalités, qui sont un problème majeur aujourd’hui. Il faut penser la justice sociale et environnementale « en même temps ». C’est là que la convention citoyenne était intéressante. Elle voyait l’objectif et pensait en même temps la justice sociale. Mais ce n’est pas dans le logiciel politique aujourd’hui.
Croyez-vous à l’impulsion écologique qu’Emmanuel Macron dit vouloir pour ces deux prochaines années ?
On le saura vite. Je serai contente si toutes les mesures de la convention sont appliquées, si l’essentiel des aides va vers le ferroviaire, la rénovation thermique, l’agroécologie… je dirai bravo. Le président a une grande responsabilité. S’il veut développer cette démocratie participative, il doit prendre au sérieux les recommandations de la convention et les soutenir. Sinon les gens ne voudront plus jamais se prêter à ce type d’exercice.
> Lire aussi  Comment faire de la rénovation énergétique des bâtiments un levier de la relance
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/11/laurence-tubiana-je-crois-davantage-aux-mobilisations-citoyennes-qu-a-un-casting-gouvernemental_6045895_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/11/laurence-tubiana-je-crois-davantage-aux-mobilisations-citoyennes-qu-a-un-casting-gouvernemental_6045895_3244.html>>
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5- Le bras de fer se durcit entre les publicitaires et les écologistes, Les Echos, 11/07/20, 10h00
Véronique Richebois

La pression s'accroît entre le secteur de la communication, fragilisé par le coronavirus et les associations de lutte pour le climat, qui luttent pour la déconsommation. Vendredi, le député écologiste Matthieu Orphelin a déposé une proposition de loi intégrant la régulation de la publicité digitale.
Alors que s'amorcent les Etats Généraux de la Publicité, le torchon brûle entre les professionnels du secteur et les mouvements écologistes et consommateurs. Depuis deux mois, ceux-ci exigent une régulation plus stricte de la publicité pour l'adapter aux enjeux climatiques. La pression s'est encore accentuée avec le dépôt, vendredi matin, de la proposition de loi de Matthieu Orphelin, président du groupe Ecologie démocratie solidarité à l'Assemblée Nationale.
Martelant les arguments déjà repris depuis deux mois par les associations, sa proposition ouvre en revanche un nouveau champ en proposant de s'appliquer « pleinement au numérique » , qui pèse déjà plus de 40 % du total de la publicité en France. La mention « En avez-vous vraiment besoin ? », visant à lutter contre la surconsommation, serait ainsi rendue indispensable avant le paiement de tout achat de produits sur internet.
Autre point de rupture radical, le renforcement des prérogatives des élus locaux, offrant la possibilité aux maires d'interdire toute publicité sur le territoire de leur commune.
Pour le reste, le texte du député s'appuie les travaux de la Convention Citoyenne sur le Climat . Si ses conclusions étaient adoptées, toute campagne en faveur des énergies fossiles et de tout véhicule aérien, routier ou maritime fonctionnant aux énergies fossiles se verrait interdite. De même que l'affichage extérieur dans l'espace public.
« Une proposition ultra-radicale »
De quoi faire bondir les instances professionnelles du secteur - l'AACC, l'Union des Marques (UDM), l'Udecam, l'Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP) - dont aucune n'a été consultée par la Convention Citoyenne. Président de l'ARPP, Stéphane Martin juge : « Il y a un déficit de démocratie dans ce refus. De façon plus globale, on a l'impression de deux mondes parallèles qui s'ignorent. »
La proposition de loi s'inscrit également dans la droite ligne de deux rapports rendus en juin 2020, cités en références. Le rapport « Big Corpo » du SPIM (système publicitaire et influence des multinationales) et « Pour une loi Evin Climat » : interdire la publicité des industries fossiles » porté par un ensemble d'ONG, dont Greenpeace.
En revanche, aucune mention n'est faite du rapport analysant l'impact de la publicité sur le climat et la biodiversité, remis au gouvernement en juin, par Thierry Libaert, conseiller économique au Comité économique et social européen et Géraud Guibert, conseiller à la Cour des Comptes. Il plaide, via 23 mesures « pour une « soft-law » et une autorégulation. Nous demandons à la profession de jouer le jeu et nous pensons qu'elle a intérêt à le faire », résume Thierry Libaert, qui estime la proposition de loi de Matthieu Orphelin « ultra-radicale mais ayant le mérite d'organiser un débat législatif sur le sujet ».
>> Suite à lire à :
<https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/le-bras-de-fer-se-durcit-entre-les-publicitaires-et-les-ecologistes-1223052 <https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/le-bras-de-fer-se-durcit-entre-les-publicitaires-et-les-ecologistes-1223052>>
Sur le même sujet :
> «Achetez une voiture… mais ne l’utilisez pas trop !», La Presse, 13/07/20, 06h00
Jean-Christophe Laurence
Comment inciter les citoyens à faire leurs déplacements à pied ou à vélo ? En obligeant les vendeurs de voitures à en faire la promotion, pardi. 
« Un petit vélo avec votre nouvelle auto ? » 
« Pourquoi ne pas aller marcher après vous être stationné ? » 
« Achetez une voiture… mais ne l’utilisez pas trop ! » 
Le ton est caricatural, bien sûr. Mais ce genre d’annonces pourrait néanmoins faire son apparition en France. 
Un projet de décret vient en effet d’être déposé par le ministère de la Transition écologique, relatif à la promotion des « mobilités actives » dans les pubs pour véhicules à moteur. 
Dit autrement, ce projet obligerait les constructeurs de voitures, de motos ou de scooters à encourager la marche, la bicyclette, le covoiturage ou les transports en commun à l’intérieur même de leurs réclames publicitaires. Une façon comme une autre de sensibiliser la population au problème des changements climatiques et de demander à l’industrie automobile d’en faire un peu plus pour la cause verte. 
Ces messages prendraient la forme de simples « mentions », un peu comme ce qu’on peut voir dans le bas des pubs de produits alimentaires (« Mangez cinq fruits par jour ») ou à la fin des réclames pour des alcools (« La modération a bien meilleur goût »). 
« Quand vous avez une publicité pour des bonbons, on vous dit : “Il faut bouger.” Eh bien, quand on fait une publicité pour les voitures, c’est la même chose. On vous dit : “Attention, il faut aussi faire du vélo ou prendre les transports en commun” », a expliqué la ministre française de la Transition écologique, Élisabeth Borne, en annonçant cette initiative gouvernementale à la fin du mois de juin.
>> Suite à lire à :
<https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2020-07-13/achetez-une-voiture-mais-ne-l-utilisez-pas-trop.php <https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2020-07-13/achetez-une-voiture-mais-ne-l-utilisez-pas-trop.php>>
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6- Les boutiques de luxe se languissent de leur clientèle étrangère, Le Monde, 12/07/20, 04h00
Juliette Garnier 

Un été sans touristes étrangers va coûter très cher aux grands magasins et aux enseignes de luxe, qui ont adopté des mesures d’économie. 
L’ennui gagne les vendeurs des grands magasins parisiens. Aux Galeries Lafayette, comme au Printemps, boulevard Haussmann, les employés des stands des marques de luxe tuent le temps. Derrière leurs masques de protection, les uns bavardent, les autres pianotent sur leur smartphone en le dissimulant dans un tiroir ou sur l’écran d’un ordinateur d’encaissement. « Il n’y a pas de touristes », déplore l’une d’entre eux. La fréquentation des Galeries Lafayette, qui, d’habitude, accueillent 80 000 visiteurs par jour, est actuellement en chute, de l’ordre de 40 %, assure l’enseigne. Au Printemps, l’activité est aussi en berne.
> Lire aussi  Le coronavirus tétanise le secteur du tourisme : « La crise est mondiale. Aucun pays n’est désormais épargné »
Après avoir ferraillé des années pour obtenir l’ouverture le dimanche et ainsi mieux servir les clients étrangers, les grands magasins, comme les boutiques de luxe de l’avenue Montaigne ou de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, vont souffrir cet été. La pandémie due au coronavirus interdit ou décourage les touristes de voyager au sein de l’Union européenne.
En 2019, plus de 50,3 millions de voyageurs étaient venus visiter la capitale et l’Ile-de-France. Un record. Et cette clientèle avait alors confirmé sa grande passion pour les achats dans les boutiques parisiennes. Le shopping est toujours la troisième motivation des touristes de passage en Ile-de-France, derrière la visite des musées et monuments, et la promenade en ville, selon les données 2018 du comité régional du tourisme. Leurs dépenses ont atteint plus de 22 milliards d’euros l’an dernier.
L’atonie des ventes alarme le Comité Montaigne
Les Chinois sont notamment connus pour raffoler des boutiques de luxe, des parfumeries et parapharmacies où ils trouvent des marques françaises à un prix plus attrayant qu’en Chine. Au total, la clientèle internationale représente 8 % des ventes de produits cosmétiques, de soins et de maquillage en France, selon le groupe NPD. Et les parfumeries parisiennes pèsent lourd dans les comptes des enseignes. Preuve qu’elles ont déjà fortement souffert de la crise liée au coronavirus : les ventes à Paris ne représentent plus que 30 % des ventes en France, contre 33 % un an plus tôt, précise Mathilde Lion, responsable des études chez NPD.
« Juillet et août sont les deux premiers mois d’activité des Galeries Lafayette, devant décembre », rappelle Alexandre Liot, directeur du magasin situé boulevard Haussmann. Et ce grâce, notamment, aux étrangers, qui représentent 50 % des 2 milliards d’euros de son chiffre d’affaires annuel. L’enseigne du boulevard Haussmann prévoit un « flux de touristes quasi nul » au cours de cet été. En cette mi-juillet, devant les vitrines du Bon Marché ou de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, seuls quelques « daigous », ces Chinois installés à l’étranger qui achètent des sacs à main pour les expédier en Chine à leurs clients, forment de courtes files d’attente au petit matin.
L’atonie des ventes alarme le Comité Montaigne. Cette association des commerçants de l’avenue du 8e arrondissement, où s’alignent les magasins Louis Vuitton, Gucci et Chanel, constate combien l’artère est vide. Les 154 chambres et suites du Plaza Athénée, palace de l’avenue, resteront fermées jusque début septembre. Le Bristol reste aussi portes closes, comme 11 autres des 12 palaces parisiens. Or, « l’hôtellerie haut de gamme, la gastronomie, l’industrie de la culture et le commerce fonctionnent main dans la main », rappelle Christophe Laure, de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de prestige.
Dès lors, les touristes très fortunés font défaut partout dans ce quartier dit du « triangle d’or ». Kering, qui exploite notamment les boutiques Gucci, Balenciaga et Saint Laurent avenue Montaigne, estime que cette clientèle y génère la moitié de ses ventes. « Elle ne sera pas de retour avant au moins un an », a déclaré François-Henri Pinault, PDG du groupe, dans une interview au Figaro mi-mai. A quelques pas, sur l’avenue des Champs-Elysées, les chiffres d’affaires des commerces sont déjà en retrait de « 50 % à 70 % », selon les enseignes.
Face à un été 2020 inédit qui promet d’être un gouffre financier pour plusieurs enseignes, le commerce parisien a d’ores et déjà revu sa copie. LVMH, qui a repoussé l’inauguration de la Samaritaine d’avril 2020 à février 2021, passe en revue ses magasins Sephora dans la capitale. Quelques-unes de ses parfumeries fermeront définitivement leurs portes, dont au Palais des congrès, rue de Rivoli, près du Marais et avenue des Ternes.
Un « plan drastique » d’économies
Boulevard Haussmann, les Galeries Lafayette ont aussi adopté un « plan drastique » d’économies, note M. Liot. L’enseigne, qui devrait prochainement décrocher un prêt garanti par l’Etat d’un montant de 300 millions d’euros, a gelé ses embauches et fermé l’une de ses antennes boulevard Haussmann. Cette surface ouverte en 2017 accueillait les clients chinois. Ses 200 employés sont au chômage partiel. Et aucune date de réouverture n’est prévue. « Impossible de prévoir ce qu’il va se passer dans les douze à dix-huit mois », juge M. Liot.
Le commerce parisien espère renouer avec la clientèle tricolore. Kering a formé les vendeurs de ses boutiques pour démarcher les consommateurs français par téléphone et les inviter en magasin. Les Galeries Lafayette tablent aussi sur eux pour compenser « un peu » la perte des clients étrangers.
> Lire aussi  Déconfinement des commerces : les Français reviennent à pas comptés en magasins
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/12/les-boutiques-de-luxe-se-languissent-de-leur-clientele-etrangere_6045972_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/12/les-boutiques-de-luxe-se-languissent-de-leur-clientele-etrangere_6045972_3234.html>>
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7- Tribune. Tourisme : « La crise a mis en évidence la fragilité d’une économie dépendante de l’hypermobilité », Le Monde, 12/07/20, 09h00
Par Mikel Agirre Maskariano, Géographe et membre de la plate-forme de riverains Bizilagunekin

La crise sanitaire a fragilisé les villes et régions dépendantes du tourisme, à l’instar de Saint-Sébastien, archétype d’une croissance effrénée. La mise en œuvre de stratégies de développement plus focalisées sur les atouts des territoires est indispensable, estime dans une tribune au « Monde » le géographe Mikel Agirre Maskariano
Tribune. Le tourisme est devenu l’un des secteurs productifs les plus concernés par la crise socio-économique résultant de l’entrée en scène du Covid-19. Le secteur s’est retrouvé dans une impasse soudaine en raison des restrictions à la mobilité imposées à plusieurs niveaux afin de limiter l’expansion du virus. Dans ce contexte, ce sont notamment les économies dont le tourisme occupe une part privilégiée du PIB qui souffrent de manière accentuée des effets néfastes de la chute d’activité.
A titre d’illustration, le dernier rapport intitulé « Perspectives économiques » publié par l’OCDE cite la forte dépendance au tourisme en tant que principale raison pour comprendre la fragilité de l’Espagne ou encore de l’Italie face au nouveau paysage économique qui se dessine sous nos yeux.
> Lire aussi  Venise et les touristes : « un poco ma non troppo »
Toutefois, ces deux pays ne symbolisent que la face visible d’une réalité répandue partout dans le sud de l’Europe. Depuis une vingtaine d’années, les pays du bassin méditerranéen ont connu une forte progression du tourisme, qui est devenu un moteur fondamental de leur croissance. Au cours de la dernière décennie, l’essor du tourisme a atteint même des territoires jusqu’alors méconnus du public international.
Augmentation des loyers
La région de Saint-Sébastien, au Pays basque, représente un cas d’école en matière de croissance effrénée de l’activité touristique. Grâce à la stratégie d’internationalisation suivie par les autorités locales, Saint-Sébastien s’est positionnée comme l’épicentre du tourisme sur tout l’arc atlantique sud-européen. A cet égard, le nombre de visiteurs étrangers, dont notamment des Etats-uniens et des Français, ne cesse d’augmenter chaque année.
L’apparition des activités liées au tourisme dans la ville s’est multipliée pendant ces dernières années, mettant le secteur au premier rang de l’économie locale par rapport aux principaux indicateurs économiques. Ainsi, la ville fait l’objet d’une spécialisation accrue dans le domaine du tourisme. Toutefois, ce phénomène a entraîné toute une série de répercussions profondes, qui ont redessiné la nature même de la ville.
> Lire aussi  Après la crise du Covid-19, un tourisme plus stable que durable
Parmi les conséquences les plus évidentes figurent : l’augmentation des loyers à la suite de la prolifération des appartements touristiques ; la hausse des prix à la consommation liée au pouvoir d’achat plus élevé des touristes ; la disparition progressive des commerces de proximité et leur remplacement par des établissements à caractère touristique ; ou encore les nuisances inhérentes au secteur de l’hôtellerie et de la restauration.
Perte démographique des quartiers centraux
Ces inconvénients sont en outre aggravés par des processus moins visibles et pourtant absolument fondamentaux comme : la perte démographique des quartiers centraux à la suite du déplacement de la population vers des périphéries plus abordables ; le démantèlement des relations sociales de proximité ; le dépérissement des dynamiques propres à chaque quartier et de leur identité intrinsèque ; ou la marchandisation des valeurs culturelles et patrimoniales, parmi lesquelles la gastronomie, les expressions artistiques traditionnelles et contemporaines, ou les bâtiments de caractère.
Le bilan présenté témoigne donc de la faiblesse d’un modèle de ville axé sur la monoactivité touristique comme principal levier de développement. Le pari touristique a certes rapporté des recettes au profit de certains groupes de bénéficiaires sur le court terme. Néanmoins, la crise actuelle a mis en évidence la fragilité d’une économie aussi dépendante des entrées extérieures ainsi que de l’hypermobilité globale.
> Lire aussi  Incarnations de la pandémie, les croisières font de la résistance
La fermeture parfois définitive des entreprises, les licenciements et la hausse du chômage se sont succédé à un rythme vertigineux au fil des derniers mois, donnant un coup de grâce à un secteur déjà marqué par sa fragilité en ce qui concerne la création de la valeur ajoutée et la précarité des emplois qu’elle engendre.
Favoriser la décroissance touristique
En tout cas, cet enjeu n’est pas unique à Saint-Sébastien, mais plutôt partagé par plusieurs territoires du sud de l’Europe. La situation actuelle de détresse peut s’avérer un moment propice pour réfléchir au chemin de spécialisation économique emprunté par de nombreuses villes ces dernières années. C’est l’occasion idéale pour favoriser la mise en œuvre des nouvelles stratégies de développement moins tributaires des aléas globaux et plus focalisées sur les besoins et les atouts propres à chaque territoire.
> Lire aussi  Un été sans corrida ni feria, de Nîmes à Arles, de Béziers à Mont-de-Marsan
Ainsi, dans les régions à forte dépendance au tourisme, l’émancipation économique et sociale pourrait d’abord passer par l’adoption des mesures favorisant la décroissance touristique. Par exemple, cela vaudrait la peine d’essayer d’appliquer des mesures qui ont eu des répercussions positives dans des villes comme Barcelone, Paris ou Amsterdam, où les pouvoirs publics locaux ont déjà mis en place des mécanismes dans le but de diminuer la pression exercée par l’activité touristique sur le logement.
> Lire aussi  Au Japon, le phallus est une fête
A plus grande échelle, les effets immédiats de la crise ont mis en exergue les lacunes des économies en quête de la croissance à tout prix, tout en relevant le besoin de mettre l’accent sur des priorités socio-environnementales de plus grande ampleur. De même, la crise a accentué l’importance et l’efficience des liens de proximité ainsi que de la solidarité collective pour répondre aux situations d’urgence. Il est donc à présent temps de concentrer les efforts de développement sur le renforcement des alternatives socio-économiques plus localisées, portant sur la transition écologique et l’innovation sociale comme vecteurs réels de changement.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/12/tourisme-la-crise-a-mis-en-evidence-la-fragilite-d-une-economie-dependante-de-l-hypermobilite_6045983_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/12/tourisme-la-crise-a-mis-en-evidence-la-fragilite-d-une-economie-dependante-de-l-hypermobilite_6045983_3232.html>>
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8- Au Vietnam, les starts-up écolos ont le vent en poupe, AFP, 12/07/20, 09h16

Une population jeune, très connectée, un vivier de programmateurs bon marché et un secteur prometteur dans un pays particulièrement vulnérable au changement climatique : les start-up écolos ont le vent en poupe à Ho Chi Minh-Ville, Silicon Valley de l'Asie du Sud-Est.
Le Thanh a une idée : fabriquer des chaussures à partir de marc de café et les vendre en ligne. 
Il lance ShoeX en 2017 et se fait repérer dans l'édition vietnamienne de la célèbre émission de télé-réalité "Shark Tank", où des hommes d'affaires investissent dans les projets prometteurs d'entrepreneurs débutants. Il obtient une enveloppe de 200.000 dollars (180.000 euros).
Surfant sur la pandémie de coronavirus, la société, très flexible, ne produit plus de baskets et s'est reconvertie depuis avril dans la production, toujours à base de café, de masques de protection réutilisables, avec filtre biodégradable.
"On nous en a commandé 500.000 d'ici fin 2020 et on espère multiplier notre production par quatre ou cinq", s'enthousiasme Le Thanh dont la petite entreprise écoule déjà une partie de sa production aux Etats-Unis, en Europe et au Japon.
Avant de se lancer, le jeune homme de 35 ans a fait ses gammes dans deux multinationales au Canada, attiré par le salaire plus élevé que dans les entreprises locales.
Mais il a préféré rentrer dans son pays et monter sa propre société, car le marché au Vietnam est "un peu trouble", moins règlementé qu'ailleurs et il y a donc "davantage d'opportunités à saisir", selon lui.
- Explosion de l'investissement -
L'investissement dans les start-ups vietnamiennes est en pleine expansion: il a bondi à 741 millions de dollars en 2019 contre 284 millions l'année précédente (+160%), d'après des données de l'entreprise singapourienne Cento Ventures, spécialisée dans les marchés numériques. 
L'argent provient d'investisseurs locaux, mais aussi du Japon, de Singapour, de Corée du Sud....
Le pays communiste est désormais le numéro deux en Asie du Sud-Est, derrière l'Indonésie, mais devant Singapour, en termes de fonds injectés dans ses start-ups.
Et Ho Chi Minh-Ville, la capitale économique, est en passe de devenir une Sillicon Valley régionale.
Les sociétés qui se lancent dans la "green tech" sont particulièrement appréciées, le Vietnam étant dans le top 10 des pays les plus touchés par le dérèglement climatique, d'après l'Indice mondial des risques climatiques.
Pailles en bambou, serviettes hygiéniques en tissu organique, vêtements et emballages éco-friendly, ces petites entreprises prolifèrent sur la toile.
Les investissements ont été stoppés ces derniers mois, la pandémie ayant paralysé l'économie mondiale. 
Mais le pays est bien placé pour rebondir, souligne Eddie Thai, du fonds d'investissement spécialisé 500 Startups.
Le PIB devrait connaître une croissance positive en 2020 de +2,7%, d’après les prévisions du Fonds monétaire international, à faire pâlir d'envie de nombreuses économies dans le monde, entrées en récession.
La population très jeune -70% des 97 millions d'habitants a moins de 35 ans-, accro au smartphone et très connectée (55 millions d'internautes) est un autre atout pour ces entreprises.
Elles disposent aussi de programmateurs très bien formés qui ont étudié aux Etats-Unis ou en Europe, mais aussi dans les universités vietnamiennes qui offrent de plus en plus de cursus. 
Et cette main d’œuvre à un coût attractif même par rapport à la Chine ou l'Inde.
Mais il reste encore des freins dans le pays autoritaire au parti unique où la lourdeur administrative est encore de mise.
"Les réglementations se sont considérablement améliorées depuis les années 80, mais il y a encore beaucoup à faire", souligne Eddie Thai.
Investir pour un étranger est toujours un processus long et compliqué. Rapatrier ses capitaux demande aussi beaucoup de temps et de démarches administratives.
Le Thanh n'est pas découragé : il va chercher de nouveaux partenaires au Vietnam et à l'international pour tenter d'obtenir des fonds et bénéficier de leur réseau.
Au Vietnam, explique-t-il, "les chances de réussir sont plus grandes qu'ailleurs, mais il est aussi plus facile d'échouer. J'aime cette prise de risque". 
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/au-vietnam-les-starts-up-ecolos-ont-le-vent-en-poupe_145940 <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/au-vietnam-les-starts-up-ecolos-ont-le-vent-en-poupe_145940>>
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9- « Il faut agir de manière radicale » : Paris veut profiter de la crise sanitaire pour freiner le tourisme de masse, Le Monde, 12/07/20, 13h32
Clément Guillou

Privé des voyageurs américains et chinois, les plus dépensiers, le secteur touristique de la capitale ne peut compter sur les Français pour compenser, malgré des conditions de visite idéales. 
Si Paris est une fête, alors c’est une soirée privée. L’été est là, mais la tour Eiffel s’escalade toujours en un temps record, Notre-Dame se laisse contempler, et les quais de Seine respirent. Une promenade cycliste dans la capitale offre le saisissant contraste d’un Est parisien en terrasse au soleil, verre à la main, et de zones touristiques beaucoup moins denses.
Paris, comme encalminée jusqu’à la fin juin, a pourtant abattu ses atouts un à un. De l’Arc de triomphe, le 15 juin, à Disneyland, mercredi 15 juillet, les principaux lieux touristiques de la région capitale auront mis un mois à se déconfiner.Lundi 6, c’était au tour du Louvre. Foin de confettis : la crise sanitaire s’est rappelée au musée le plus visité du monde lorsque des guides conférenciers, masqués dans la cour carrée, ont protesté de leur sort, s’estimant les grands oubliés du plan de sauvetage du tourisme.
> Lire aussi  Après la crise du Covid-19, un tourisme plus stable que durable
Sous la pyramide, les Français ont repris possession d’un musée dont les visiteurs habituels sont à 75 % étrangers, comme le château de Versailles ou Disneyland Paris – un taux qui grimpe encore l’été. La jauge maximale (500 entrées toutes les demi-heures, avec réservation fortement recommandée) rend la configuration idéale pour les Instagrammeuses, qui peuvent multiplier les selfies devant les œuvres, sans créer d’embouteillage.
Semblant de normalité devant La Joconde, où une dizaine de minutes d’attente sont nécessaires pour regarder Mona Lisa dans les yeux, ôter son masque et être pris en photo devant l’impassible dame. A quelques pas, on peut scruter en toute quiétude Le Radeau de la Méduse et ses naufragés aux pieds bandés. Les créneaux horaires sont pourtant pleins, alimentés notamment par les entrées gratuites – 49 % des visiteurs, dont de très nombreux jeunes de moins de 26 ans. Mais le Louvre accueille de 30 000 à 40 000 personnes par jour en été, contre de 7 500 à 9 000 lors de sa semaine de réouverture.
+ Infographie : Le tourisme, un business jusqu’ici porteur et pourvoyeur d’emplois <https://img.lemde.fr/2020/07/11/0/0/1068/2667/688/0/60/0/be1b2ac_958826933-ECO-2820-Tourisme-Web01.jpg>
Aux Vedettes de Paris, amarrées près de la tour Eiffel, la rotation des bateaux est passée d’un départ toutes les dix minutes à une dizaine de départs par jour. On constate, comme au Louvre, le retour timide des Allemands et des visiteurs issus du Benelux, ainsi qu’une clientèle familiale et francilienne, pour laquelle l’offre a été adaptée. Signe d’une population très différente cet été, les cars touristiques à arrêts multiples ne reprendront leur service à Paris que le 15 juillet, avec une offre ciblant le public français.
Montons à Montmartre et contemplons le vide : la place du Tertre est devenue agréable, sauf aux yeux d’Eric Devichi, responsable du restaurant Au Cadet de Gascogne. « Normalement, à cette époque, ça déborde toute la journée. Mais 95 % de notre clientèle est étrangère. Ça ne reprendra pas avant l’année prochaine… si tout se passe bien. » Il y a du passage, bien sûr, mais les Français cèdent moins facilement devant un carré d’agneau facturé 48 euros.
> Lire aussi  « C’est très calme, mais c’était voulu » : potion amère pour les parcs d’attractions
« Voir les gens en terrasse, ça donne de l’espoir »
La république de Montmartre a conservé ses règles, comme l’impossibilité, Covid-19 ou non, de payer par Carte bleue pour moins de 11 euros. Les artistes de la place du Tertre, d’ordinaire serrés les uns contre les autres, ont dû prendre leurs aises en vertu des règles de distanciation physique : 80 dessinateurs et peintres sont acceptés, contre 300 en temps normal, mais ils ne sont pas si nombreux à venir. « Voir les gens en terrasse, ça donne de l’espoir, mais ce week-end, je n’ai rien vendu, se désole Gérard, la soixantaine, qui préfère tirer le portrait des touristes qu’être identifié dans le journal. Les Français viennent nous voir, mais avec eux, il faut baisser les prix ; pas avec les Américains ou les Coréens, nos meilleurs clients. »
Espèce recherchée par les hôteliers et bistrotiers parisiens, malgré sa propension à commander un café à emporter ou à demander le code Wi-Fi, le touriste américain ne pourra venir cet été. Pas plus que les Chinois ou, dans un premier temps, les Britanniques. Ces trois nationalités sont celles qui dépensent le plus dans la capitale.
+ Infographie : Une fréquentation record des hôtels <https://img.lemde.fr/2020/07/11/0/0/1068/4723/688/0/60/0/dece603_94750846-ECO-2820-Tourisme-Web02.jpg>
Selon une étude de la région Ile-de-France sur l’année 2018, un touriste français débourse 83 euros par jour ; les Américains dépensent le double, les ressortissants de la zone Asie-Moyen Orient, encore davantage (180 euros) et sur des séjours plus longs – cinq à six nuits. Conséquence de la fermeture des frontières avec les deux principaux pays émetteurs, et de la lente reprise du transport aérien en Europe, l’Office du tourisme et des congrès de Paris a déjà revu à la baisse les prévisions annoncées fin juin. « On sera plus proche de 30 % d’activité que de 50 % », relève Corinne Menegaux, sa directrice générale, qui se rassure en constatant, dans les enquêtes d’opinion, que le désir de visiter la Ville lumière demeure élevé.
L’Ile-de-France avait déjà perdu 16 millions de visiteurs au premier semestre (le record sur un an, établi ces deux dernières années, est de 50 millions de touristes). Les pertes seront lourdes pour les quelque 120 000 entreprises franciliennes – soit 10 % de l’ensemble –, dont l’activité repose principalement sur l’activité touristique. Sans même évoquer le sort des vendeurs à la sauvette de tours Eiffel en plastique, dont le manège avec la police (le passage d’un fourgon les fait s’envoler comme une nuée de moineaux) a repris plus vite que le commerce.
> Lire aussi  Après le confinement, le lent réveil des hôtels de France
Paris n’a pas connu la flambée de réservations constatées au mois de juin dans les régions de France. Les hôteliers, qui s’appuient sur la demande internationale et la clientèle d’affaires, paient le plus lourd tribut, même si une lente reprise de la fréquentation était constatée en début de semaine. Onze des douze palaces de la capitale resteront fermés jusqu’en septembre. Ils avaient ouvert leurs réservations pour l’été, mais la demande était loin de suffire pour rendre une ouverture économiquement rentable, explique Christophe Laure, responsable de la branche Prestige à l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH).« Tant que les Etats-Unis feront partie des pays dont les ressortissants ne peuvent pas venir, ce sera compliqué : entre 25 % et 40 % de notre clientèle est nord-américaine. On a une clientèle haut de gamme en loisirs et une clientèle affaires. C’est un écueil sérieux. »
+ Infographie : Le poids des salons et congrès <https://img.lemde.fr/2020/07/11/0/0/1068/2039/688/0/60/0/b2b5dfb_212788621-ECO-2820-Tourisme-Web03.jpg>
En septembre, malgré les sombres perspectives, la majorité des palaces devraient tenter de rouvrir pour « créer un dynamisme et motiver les équipes ». Mais le secteur d’entrée et milieu de gamme reverra la lumière bien avant le luxe, sans doute avec la (timide) reprise des salons et congrès ce mois-là.
Offre de transports réduite
La reprise est aussi freinée par l’absence d’offre culturelle, qui constitue un aimant pour les touristes nationaux et des pays voisins, souligne Christian Mantei, président de l’agence gouvernementale Atout France : « La demande n’est pas relancée parce que l’offre n’est pas disponible. Les événements culturels comptent énormément : les concerts, le théâtre. Or tout cela est à l’arrêt. »
> Lire aussi  Les boutiques de luxe se languissent de leur clientèle étrangère
Comment, à l’ère de la distanciation physique et de la recherche d’air pur, attirer les touristes dans l’une des villes les plus congestionnées et polluées d’Europe ? L’Office de tourisme a réduit sa campagne de communication à destination des Français, consciente que la partie serait difficile à jouer. Elle vise les pays frontaliers, mais reste handicapée par l’offre de transports réduite, trains comme avions.
« On envoie des messages de réassurance sanitaire et on met en avant les vertus de Paris en phase avec les attentes du moment, expose Corinne Menegaux. Le Paris vélo, le Paris nature et le Paris des monuments visibles dans des conditions privilégiées. » Les châteaux, forêts et cours d’eau de la région sont, comme les pistes cyclables des bords de Seine, mis en avant dans une campagne de communication, ainsi que les terrasses de bistrot. « C’est le pas de côté, en plus des monuments. » 
Comme d’autres grandes villes touristiques, Paris pourrait mettre à profit cette période exceptionnelle pour endiguer les premiers signes de tourisme de masse visibles dans la capitale. « Paris ne pensait pas le tourisme, ne l’anticipait pas, estime Edith Fagnoni, professeur des universités en géographie à Paris-Sorbonne. Or, si elle ne rentrait pas encore dans la catégorie de villes menacées par le “surtourisme”, elle y allait tout droit. Ce moment doit permettre de repenser la cohabitation entre habitants et tourisme, entre tourisme et patrimoine. »
> Lire aussi  Tourisme : « Comment changer de modèle sans tuer la poule aux œufs d’or ? »
La région y semble prête. « On réfléchissait à réguler les flux dans les musées et monuments dès avant le Covid, assure Christophe Decloux, directeur général du Comité régional du tourisme. Tous sont désormais horodatés et en préréservation. Je pense que cela restera le cas après la crise, car cela améliore l’expérience. » La mairie de Paris envisage de son côté de s’attaquer aux cars de touristes fonctionnant au diesel et aux longs bateaux de croisière sur la Seine, dont certains dépassent 100 mètres.
« Il faut agir de manière radicale, déclare Frédéric Hocquard, nouvel adjoint au tourisme d’Anne Hidalgo. Un autre tourisme est possible et il faut profiter du fait que les touristes ne sont plus là pour qu’ils reviennent différemment. Les cars au diesel, les bateaux de croisière et les appartements sur Airbnb » sont donc des cibles prioritaires. Pour le tourisme de masse, Paris ne redeviendra pas forcément une fête.
> Lire aussi  Airbnb : la Mairie de Paris offensive, les propriétaires attentistes
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/12/deconfine-le-paris-touristique-reste-vide_6045970_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/12/deconfine-le-paris-touristique-reste-vide_6045970_3234.html>>
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10- Extinction Rebellion, les Désobéissants, L214… ils sont les nouveaux guerriers de l’écologie, Le Parisien, 12/07/20, 18h01
Jannick Alimi et Philippe Martinat

Portés par la vague verte, de plus en plus de groupes radicaux prônant la désobéissance civile multiplient les actions coups de poing.
Blocage partiel de l'aéroport d'Orly, décrochage du portrait d'Emmanuel Macron dans des dizaines de mairies, incendies de pylônes de télécoms, attaques contre des boucheries, banques taguées ou visées par des opérations « nettoyage », enchaînement de corps quasi-nus et couverts de faux sang sur les grilles du ministère de l'Economie…
Les Français ont découvert ces derniers mois ces actions coups de poing, aussi spectaculaires que politiques. Elles sont revendiquées par des activistes écologistes des mouvements Extinction Rebellion, les Désobéissants, Greenpeace, L214, Deep Green Resistance (DGR). Leurs objectifs et modes d'action diffèrent, mais leur point commun est d'être tous portés par la vague verte et d'assumer une « désobéissance civile » au nom de la survie de la Terre et de l'humanité…
> Vidéo. Extinction Rebellion s'enchaîne à Bercy pour dénoncer le plan de relance
« Certains de ces groupes comme les antispécistes (NDLR : partisans de la libération animale et hostiles à la consommation de viande) peuvent être d'une violence inouïe », affirme Stéphane Le Foll, le maire PS du Mans. Il se souvient que, lorsqu'il était ministre de l'Agriculture, entre 2012 et 2017, sa femme « recevait des lettres lui disant qu'elle était mariée à un assassin. »
Une « ligne rouge » que s'interdit de franchir Corinne Morel-Darleux, élue régionale d'Auvergne-Rhône-Alpes. Si cette militante et théoricienne de l'activisme écologiste (autrice de « Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce : réflexions sur l'effondrement » aux éditions Libertalia) récuse clairement toute violence contre les personnes, il n'en va pas de même pour les actions contre les biens matériels. « Tout n'est pas acceptable, estime-t-elle, mais certaines circonstances, comme la bétonisation de terres agricoles pour construire des entrepôts d'Amazon, peuvent légitimer des occupations. »
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.leparisien.fr/politique/extinction-rebellion-les-desobeissants-l214-ils-sont-les-nouveaux-guerriers-de-l-ecologie-12-07-2020-8351766.php <https://www.leparisien.fr/politique/extinction-rebellion-les-desobeissants-l214-ils-sont-les-nouveaux-guerriers-de-l-ecologie-12-07-2020-8351766.php>>
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11- Dans le Mara au Kenya, le Covid-19 siphonne les revenus des Masaï, AFP, 13/07/20, 09:00
François Ausseill

Au cœur des plaines majestueuses du Masaï Mara, au Kenya, la pandémie de coronavirus fait des ravages économiques, réduisant drastiquement les moyens de subsistance d'une communauté masaï dépendante du tourisme et fragilisant un modèle de protection de la faune singulier.
Avant même l'apparition officielle du virus au Kenya mi-mars, le tourisme, un des piliers de l'économie kényane, a été touché de plein fouet par des annulations en janvier et février, notamment venues de marchés cruciaux comme la Chine, l'Europe et les États-Unis. 
Le secteur accuse déjà un manque à gagner de 750 millions de dollars (664 millions d'euros) pour cette année, soit la moitié des revenus pour l'ensemble de 2019, selon le ministère du Tourisme.
"Nous affichions complet pour ce mois de juin, mais à présent nous n'avons aucune réservation. Rien. C'est terrible", explique Jimmy Lemara, 40 ans, manageur masaï d'un éco-lodge de la réserve privée d'Ol Kinyei.
Dans cette région dont l'incroyable biodiversité a généré une industrie touristique florissante, la population masaï, une ethnie d'éleveurs d'environ 1.2 million de personnes au Kenya (2,5% de la population), dépend désormais quasi-exclusivement du tourisme.
Elle y tire des revenus de la location des terres - qui, mises en commun, forment les réserves privées -, des salaires versés par les lodges aux employés essentiellement masaï (cuisiniers, guides, gardes de sécurité), de la vente d'artisanat pour les femmes et des visites touristiques de l'habitat traditionnel.
- 'Tout est fermé' -
A Talek, petite bourgade poussiéreuse située à l'une des principales entrées de la réserve nationale du Masaï Mara, la population fait grise mine et serre les dents en espérant des jours meilleurs.
"Depuis décembre, l'activité est extrêmement limitée et à présent, nous sommes en mode survie, en espérant gagner 150 à 200 shillings (entre 1,5 et 2 dollars) par jour pour pouvoir se payer un repas", témoigne Ibrahim Sameri, 38 ans, dont le petit atelier de mécanique peut générer jusqu'à 30 dollars par jour en haute saison.
Nalokiti Sayialel vend normalement des colliers et bracelets de perles aux touristes de passage : "Cela fait trois mois que je n'ai rien vendu", explique la vendeuse de 45 ans.
"C'est terrible. Tout est à l'arrêt, tout est fermé. Je n'ai jamais rien vu de tel", renchérit Petro Nautori, guide touristique de 44 ans complètement désœuvré depuis janvier.
La réserve nationale du Masai Mara, gérée par le comté de Narok, est prolongée vers le nord par plusieurs réserves privées dont les différents gestionnaires, des acteurs privés, louent la terre aux propriétaires masaï en échange d'une sanctuarisation de celle-ci pour garantir plus d'habitat à la faune.
Débuté en 2005, ce modèle a permis de quasiment doubler la surface dédiée à la protection de la faune dans cette région.
En moyenne, chaque propriétaire touche environ 22.000 shillings par mois (220 USD), deux fois plus que le salaire minimum légal dans cette partie du pays.
Mais à Ol Kinyei comme dans d'autres réserves privées des environs, le loyer versé aux propriétaires masaï a été divisé par deux.
Les sociétés gestionnaires affirment être prises à la gorge par le remboursement des avances versées pour des séjours finalement annulés et par les charges fixes, notamment la location de la terre. 
Les salaires des employés des lodges ont également été rabotés, jusqu'à 50%.
- Fragile modèle -
La situation est si précaire que de nombreuses familles masaï se sont résolues à puiser dans leur patrimoine, le bétail, pour tenter de générer un peu de revenus.
"Le peu que nous recevons n'est pas assez pour subvenir aux besoins de la famille et j'ai dû vendre deux chèvres pour environ 12.000 shillings afin de boucler la fin de mois", explique Julius Sanare, 41 ans, chef cuisinier de l'eco-lodge où travaille Jimmy Lemara. 
En raison de l'épidémie de Covid-19, les marchés aux bestiaux sont fermés, et selon plusieurs habitants de la région, les Masaï se voient contraints de vendre leurs animaux sous le manteau et à prix bradés à des acheteurs peu scrupuleux.
Pour Mohanjeet Brar, directeur général des Porini safari camps, une société qui gère deux réserves privées et plusieurs lodges dans le Mara, la situation actuelle, "catastrophique", pourrait remettre en cause l'existence même de certaines réserves si elle perdurait.
"Si les propriétaires ne reçoivent plus leur loyer (...), ils n'auront d'autre choix que de chercher d'autres moyens d'utiliser la terre: en la clôturant, la vendant, ou pour y monter une affaire. Autant d'alternatives qui ne s'accommodent pas de la faune, des éléphants et des félins. Tout ceci serait perdu".
Sa société tente dès lors de trouver de quoi amortir le choc et diversifier ses revenus: elle a lancé un programme "Adopte un hectare" pour générer des fonds et tente de voir s'il n'y a pas moyen de monétiser ses efforts de protection de l'environnement sur le marché des crédits-carbone.
<https://information.tv5monde.com/info/dans-le-mara-au-kenya-le-covid-19-siphonne-les-revenus-des-masai-367145 <https://information.tv5monde.com/info/dans-le-mara-au-kenya-le-covid-19-siphonne-les-revenus-des-masai-367145>>
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12- 8,8 milliards d'humains en 2100 : vers un déclin imminent de la population mondiale ?, Le Parisien avec AFP, 15/07/20, 13h33

La population mondiale devrait décliner dès la deuxième moitié du siècle pour atteindre 8,8 milliards en 2100, soit 2 milliards de moins que les projections de l'ONU, selon une étude inédite qui prédit des bouleversements dans l'équilibre mondial et au sein des sociétés.
Le chiffre a fait grand bruit lors de la sortie de l'étude dans The Lancet, dans la nuit de mardi à mercredi : alors que l'ONU tablait jusque ici sur une croissance continue de la population mondiale au XXIe siècle, de 7,7 milliards actuellement à 9,7 milliards en 2050, puis 10,9 milliards en 2100, des scientifiques américains annoncent de leur côté une inversion imminente de la courbe.  Ces chercheurs de l'Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME), organisme financé par la fondation Bill et Melinda Gates qui fait référence pour ses études mondiales en santé publique, prédisent en effet un pic dès 2064, à 9,7 milliards de personnes, avant un déclin jusqu'à 8,8 milliards en 2100.
C'est «une bonne nouvelle pour l'environnement (moins de pression sur les systèmes de production alimentaire et moins d'émission de CO2)», indique Christopher Murray, directeur de l'institut. Mais «l'inversion de la pyramide des âges aura des conséquences profondes et négatives sur l'économie et l'organisation des familles, des communautés et des sociétés», tempère-t-il. Même si ces projections ne sont pas «gravées dans le marbre» et que des changements de politiques pourraient modifier les trajectoires des différents pays.
>> Suite à lire à :
<https://www.leparisien.fr/societe/8-8-milliards-d-humains-en-2100-vers-un-declin-imminent-de-la-population-mondiale-15-07-2020-8352897.php <https://www.leparisien.fr/societe/8-8-milliards-d-humains-en-2100-vers-un-declin-imminent-de-la-population-mondiale-15-07-2020-8352897.php>>
Sur le même sujet :
> 8,8 milliards d’humains en 2100 ? Cinq questions sur l’étude qui bouscule les prévisions démographiques, Le Parisien, 15/07/20, 16h57
Vincent Gautier
Prévoyant que la population mondiale commencera à chuter dès 2064, l’étude américaine publiée dans The Lancet est à lire avec de grandes précautions.
Serons-nous un jour plus de 10 milliards d'êtres humains sur Terre? En s'en tenant aux dernières projections des Nations unies dévoilées en 2019, ce seuil pourrait être franchi au cours de la seconde moitié du XXIe siècle. Selon l'ONU, la population mondiale approcherait les 11 milliards en 2100, contre 7,7 milliards actuellement.
Est-ce une certitude ? Un article publié mardi par la revue The Lancet rebat ces cartes démographiques. Selon cette étude de l'Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME), basé aux Etats-Unis, à Seattle, nous ne serons « que » 8,8 milliards sur la planète en 2100, après un pic à 9,7 milliards atteint dès 2064.
>> Suite à lire sur abonnement :
<https://www.leparisien.fr/societe/8-8-milliards-d-humains-en-2100-cinq-questions-sur-l-etude-qui-bouscule-les-previsions-demographiques-15-07-2020-8353401.php <https://www.leparisien.fr/societe/8-8-milliards-d-humains-en-2100-cinq-questions-sur-l-etude-qui-bouscule-les-previsions-demographiques-15-07-2020-8353401.php>>
En savoir plus :
> Fertility, mortality, migration, and population scenarios for 195 countries and territories from 2017 to 2100 : a forecasting analysis for the Global Burden of Disease Study <http://www.healthdata.org/research-article/fertility-mortality-migration-and-population-scenarios-195-countries-and>, The Lancet, 14/07/20
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13- La Chine à la conquête des pôles, The Conversation, 15/07/20, 19:46
Par Emmanuel Véron, Enseignant-chercheur - Ecole navale, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) – USPC & Emmanuel Lincot, Spécialiste de l'histoire politique et culturelle de la Chine contemporaine, Institut Catholique de Paris

Le grave accident écologique récemment survenu dans l’Arctique russe en pleine pandémie de Covid-19 aura laissé la communauté internationale plutôt indifférente. Cette crise environnementale s’ajoute pourtant au réchauffement climatique qui, d’ici quelques décennies seulement, libérera totalement cette région des glaces en été. L’accès aux ressources naturelles devient de plus en plus aisé, ce qui engendre une véritable bataille pour l’Arctique dans laquelle la Chine entend bien jouer un rôle majeur.
Il en va de même dans l’Antarctique où Pékin remet systématiquement en cause l’hégémonie occidentale. Un enjeu de taille, de nature non seulement environnementale mais aussi stratégique, qui ne manquera sans doute pas d’être abordé lors des prochains sommets Chine/UE et bien sûr lors de la COP-26 qui aura lieu en 2021.
Dans les régions polaires, quasiment vides d’hommes et d’infrastructures, ce qui attise la compétition interétatique, Pékin met plusieurs fers au feu : recherche scientifique, diplomatie et influence, investissements dans l’extraction, tourisme et développement du programme spatial…
L’Arctique : nouvel enjeu de la géopolitique mondiale
Ce n’est qu’au début des années 1990 que la RPC se met à manifester un intérêt concret pour la région en rappelant que le traité du Svalbard, signé au début des années 1920, autorisait ses signataires, à l’exception notable de la Chine, à conduire des activités civiles (pêche, tourisme, chasse, industrie et recherche scientifique) dans cette partie de l’Arctique norvégien. En 2004, la Chine y ouvrira la station de recherche Huanghe (du nom du fleuve Jaune), à Ny-Ålesund.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://theconversation.com/la-chine-a-la-conquete-des-poles-142342 <https://theconversation.com/la-chine-a-la-conquete-des-poles-142342>>
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14- 395 millions d'emplois, Actu- environnement, le chiffre du 15/07/20

C’est le nombre d’emplois qui seront créés d'ici 2030 au niveau mondial si les entreprises donnent la priorité à la nature, selon un rapport du Forum Économique Mondial. La diversification des productions agricoles, le recyclage des vêtements, la gestion durable des écosystèmes marins, le verdissement des immeubles et des infrastructures, la récupération de ressources dans l’extraction, l’économie circulaire dans l’industrie automobile sont autant de pistes pour des gisements d’embauches.
<https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/913.html <https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/913.html>>
En savoir plus :
> The Future Of Nature And Business - New Nature Economy Report II <https://fr.weforum.org/reports/new-nature-economy-report-ii-the-future-of-nature-and-business>, World Economic Forum, 14/07/20
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15- Plan de relance vert, participation citoyenne, dividendes… les cinq annonces de Jean Castex à retenir, Novethic, 15/07/20
Marina Fabre

Le nouveau chef du gouvernement a présenté ce 15 juillet son discours de politique générale devant les députés. Au-delà de sa volonté de s'appuyer davantage sur les territoires, Jean Castex a annoncé consacrer 20 milliards d'euros à la relance verte, dédier 40 milliards à l'industrie et à la relocalisation et vouloir modérer la distribution des dividendes dans les entreprises aidées par l'État. 
>> Suite à lire :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/plan-de-relance-vert-participation-citoyenne-dividendes-les-cinq-annonces-de-jean-castex-a-retenir-148794.html <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/plan-de-relance-vert-participation-citoyenne-dividendes-les-cinq-annonces-de-jean-castex-a-retenir-148794.html>>
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16- Plan de relance : 20 milliards d’euros pour la transition écologique, Le Monde, 16/07/20, 11h16
Audrey Garric 

Dans son discours de politique générale, le premier ministre, Jean Castex, a cité notamment deux propositions de la convention citoyenne pour le climat : le moratoire sur les nouvelles zones commerciales et la régulation de la publicité. 
Emmanuel Macron avait vanté une « écologie du mieux » face à une « écologie du moins ». Jean Castex a enfoncé le clou, mercredi 15 juillet, lors de sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, affirmant « croire en la croissance écologique, pas à la décroissance verte ». Défendant une écologie « créatrice de richesses », il a égrainé une série de mesures d’un plan de relance, début septembre, « qui sera un accélérateur puissant de la transition écologique ».
Il a promis de mobiliser 20 milliards d’euros, soit un cinquième du plan de 100 milliards, pour la rénovation thermique des bâtiments, pour réduire les émissions des transports et des industries, produire une alimentation plus locale et durable, soutenir « les technologies vertes de demain », comme les batteries, ou encore « mieux recycler et moins gaspiller ». Soit une rallonge de l’enveloppe de 15 milliards d’euros sur deux ans déjà annoncée par le président de la République, le 29 juin, devant les 150 Français tirés au sort de la convention citoyenne pour le climat.
Plan vélo « très ambitieux »
Jugeant que « l’écologie est l’affaire de tous », il a estimé que les entreprises « doivent évoluer, et les investissements massifs du pacte productif vont les y aider ». Pour concilier transition écologique et pouvoir d’achat, il s’agira également « d’accompagner individuellement les Français », par le financement des projets de rénovation thermique ou la prime à la conversion pour les véhicules les plus polluants.
Le premier ministre a également promis d’accélérer les investissements dans les filières agricoles afin de développer une « alimentation de qualité, locale, accessible dans tous les villes et villages », ainsi que de mettre en place un plan vélo « très ambitieux et contractualisé avec les collectivités territoriales », notamment pour investir dans les vélos électriques. D’ici à la fin 2021, tous les territoires devront être dotés de « contrats de relance et de développement écologiques ».
> Lire aussi  Devant l’Assemblée, le nouveau premier ministre Jean Castex se présente en homme des « territoires »
S’il a abordé plusieurs de ses grands objectifs, Jean Castex a repris deux propositions précises de la convention citoyenne pour le climat, dont il a salué le « remarquable travail » : il a annoncé un moratoire pour l’installation de nouveaux centres commerciaux dans les zones périurbaines et la régulation de la publicité pour « réduire les incitations à la surconsommation de produits polluants ».
« Logique de tri »
Le chef du gouvernement a réitéré l’engagement d’Emmanuel Macron d’intégrer les 146 mesures de la convention citoyenne à un projet de loi, mais il en a repoussé le calendrier, indiquant désormais que le texte serait « présenté à la concertation » au début de l’automne, et non plus à la fin de l’été – au risque qu’il ne soit examiné qu’en 2021. « Je suis plutôt satisfait de ces annonces, qui reprennent les grandes lignes de notre rapport, même si j’attends de voir ce que cela donne », réagit Grégoire Fraty, l’un des citoyens tirés au sort, coprésident de l’association Les 150, qui doit rencontrer Jean Castex le 20 juillet pour travailler sur le suivi des propositions.
« Il y a une incertitude grandissante sur les mesures de la convention », juge de son côté la députée écologiste des Deux-Sèvres Delphine Batho, regrettant le changement de calendrier du projet de loi et une « logique de tri » de la part du gouvernement en dépit de la cohérence d’ensemble. L’ex-ministre, qui n’a pas voté la confiance au gouvernement, à l’image de la quasi-totalité de son groupe Ecologie Démocratie Solidarité, dénonce une vision de l’écologie seulement comme un « levier de relance » et non une « urgence de résilience de la société ».
Renforcement du bonus écologique pour les véhicules propres
Alors que la France n’est pas « à la hauteur des enjeux climatiques », selon le dernier rapport du Haut Conseil pour le climat (HCC), les 20 milliards en faveur de la transition écologique suffiront-ils à redresser le cap et à accélérer ? « C’est un bon début, mais il faut que cette somme soit pérennisée et double rapidement », répond Louise Kessler, directrice du programme Economie de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE). Selon les chiffrages de ce think tank, il faudrait 9 milliards d’euros d’argent public supplémentaire chaque année jusqu’en 2023, puis 22 milliards en plus par an entre 2024 et 2028 pour respecter les objectifs de la stratégie nationale bas carbone dans trois secteurs – les transports, le bâtiment et l’énergie.
> Lire aussi  La France n’est toujours pas « à la hauteur des enjeux » climatiques
Surtout, investir dans le vert n’a de sens que si l’on n’investit pas dans le marron, comme l’a rappelé le HCC. Or, depuis le début de la crise sanitaire, la France a adopté près de 18 milliards d’euros d’aides dans des secteurs fortement consommateurs d’énergies fossiles (en particulier Air France-KLM et Renault), avec des contreparties environnementales « pas assez contraignantes ni précises », selon Louise Kessler, contre 3 milliards en faveur de la transition écologique, notamment par le renforcement du bonus écologique pour les véhicules propres. S’ils se concrétisent, les 20 milliards annoncés par Jean Castex permettraient de faire passer la France parmi les pays du G20 qui ont plus dépensé pour les énergies propres que pour les énergies fossiles – à condition que les 40 milliards d’euros annoncés pour l’industrie ne soient pas néfastes au climat.
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/07/16/plan-de-relance-20-milliards-d-euros-pour-la-transition-ecologique_6046359_823448.html <https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/07/16/plan-de-relance-20-milliards-d-euros-pour-la-transition-ecologique_6046359_823448.html>>
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17- Chronique. « Les humains sont-ils trop nombreux ? », Le Monde, 16/07/20, 11h38
Par Alain Frachon, éditorialiste au « Monde »

Face à l’idée de certains écologistes que la population mondiale serait trop importante, des chercheurs estiment que celle-ci va plutôt stagner voire décroître d’ici à la fin du siècle, raconte Alain Frachon, éditorialiste au « Monde ».
Chronique. Dans la famille écologiste, la force politique montante en Europe, une branche flirte volontiers avec une vision apocalyptique du monde. Nous sommes trop nombreux, dit-elle, nous allons épuiser les richesses naturelles de la planète. Ressources finies pour population galopante : la catastrophe est dans les chiffres. A la nécessité de la décroissance économique s’ajouterait celle de la décroissance démographique. Vaste débat. Mais la prémisse est-elle juste ? Sommes-nous, allons-nous être, « trop » nombreux ? 
La pandémie de coronavirus a mis une vérité en évidence : nous sommes vieux. La proportion de personnes âgées – catégorie la plus sévèrement touchée par le Covid-19 – dans la population mondiale n’a jamais été aussi élevée. Nous sommes vieux parce que nous sommes mieux nourris et mieux soignés. L’humanité connaît un allongement sans précédent de la durée de la vie. Parallèlement, l’humanité enregistre une diminution drastique du taux de mortalité à la naissance.
> Lire aussi  Une étude suggère que la population mondiale pourrait décliner à partir de 2064
Population, épidémies : le terrain se prête à de multiples fantasmes. Malencontreusement publiés au moment du confinement, deux livres sur le sujet méritent d’être « déconfinés » pour animer les conversations de l’été.
Le grand mérite du politologue Bruno Tertrais, de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), est d’avoir mouliné des tonnes de données pour en extirper un ouvrage court et clair : Le Choc démographique (Odile Jacob, 256 pages, 22,90 euros).
Planisphère du troisième âge
Dans cette discipline, on appelle « la transition » ce moment où une population passe d’un taux de mortalité et d’un taux de natalité élevés à un taux de mortalité puis de natalité faibles. L’humanité entre « dans l’âge adulte », écrit Tertrais. De 7,8 milliards d’habitants aujourd’hui, le monde doit passer, selon l’ONU, à 8,5 milliards en 2030 et, sans doute, 9,7 milliards en 2050. La transition démographique sera alors en voie d’achèvement, au niveau juste nécessaire au remplacement des générations.
Nous ne vieillissons pas tous au même rythme. Un planisphère du troisième âge – à colorer en vermeil – verrait les plus fortes concentrations de personnes âgées en Asie de l’Est et en Europe. Là, les indices de fécondité s’effondrent. C’est le cas en Chine et, plus encore, en Corée du Sud et au Japon, ces deux derniers étant les pays les plus âgés du monde.
> Lire aussi  En 2050, nous serons 9,7 milliards d’humains
L’Europe, Russie comprise, représente quelque 700 millions d’habitants, qui prennent de l’âge. Les plus concernés par le vieillissement, et la diminution accélérée de leur population, sont la Russie, l’Europe centrale et orientale (cette dernière est appelée à perdre 15 % de ses habitants d’ici à 2050). Le sud du Vieux Continent n’est pas mieux loti, qui voit l’Italie, l’Espagne et le Portugal vieillir à grande vitesse et n’accroître leur population que grâce à l’immigration.
Le Moyen-Orient et le Maghreb sont en phase de transition démographique, les Etats-Unis maintiennent une bonne dynamique (pas seulement grâce à l’immigration). Partout, l’évolution est la même : urbanisation, baisse du taux de fécondité, vieillissement.
On connaît les exceptions. L’Inde d’abord, qui devrait vite rejoindre puis dépasser la Chine (aujourd’hui, 1,3 milliard d’habitants). Mais « la dernière frontière démographique », dit Tertrais, c’est l’Afrique subsaharienne. Les pays les plus jeunes du monde sont là : âge médian le plus bas, taux de fécondité les plus élevés.
Décroissance régulière
Seulement, l’Afrique n’échappe pas à l’urbanisation et connaîtra vite, à son tour, le même cycle que les autres continents : baisse du taux de fécondité etc.
Que se passera-t-il après les 9,8 milliards d’habitants que l’ONU annonce pour 2050, quand le monde entier prendra de l’âge ? « Ira-t-on, à très long terme, du vieillissement au dépeuplement ? », interroge Tertrais. « Oui », répondent deux chercheurs canadiens, Darrell Bricker et John Ibbitson, dans un livre qui va à l’encontre de la vulgate dans ce domaine : Planète vide. Le choc de la décroissance démographique mondiale (Les Arènes, traduit de l’anglais par Corinna Gepner, 336 p., 20 euros).
Comme Tertrais, Bricker et Ibbitson ne croient en rien à l’hypothèse de la « bombe démographique », ce niveau de population que nous ne pourrions ni nourrir ni soigner et qui annoncerait la fin de notre espèce. Tous trois pourfendent la renaissance d’un néomalthusianisme porté par une certaine pensée écologique que résumerait le triptyque « déclinisme-collapsologie-apocalyptisme ». Ils replacent la question des flux migratoires dans la réalité de chiffres qui tordent le coup au scénario d’une « invasion » de l’Europe par l’Afrique. Mais, au terme d’un tour du monde de la démographie, les Canadiens vont plus loin que Tertrais. Ils se risquent à mettre en avant, et même à privilégier, l’hypothèse du dépeuplement progressif de la planète, voire « une élimination continue, au fil des générations, du troupeau humain ». Quand, transition démographique accomplie, le monde arrivera au terme du XXIe siècle, disent-ils, sa population commencera à décroître et poursuivra une décroissance régulière.
> Lire aussi  Comment le vieillissement de la population va bouleverser nos sociétés
La réflexion est stimulante, d’autant que, comme Bruno Tertrais, les deux Canadiens, pas langue de bois pour un sou, passent en revue les conséquences que la démographie peut avoir sur l’économie, la géopolitique et les régimes politiques.
Tout cela est rondement mené. Mais, en démographe du dimanche écoutant en boucle Dylan chanter I Want You, on fera tout de même remarquer à Bricker et Ibbitson qu’il leur arrive aussi de céder au pessimisme. Ils évacuent l’hypothèse d’une reprise soudaine de la croissance démographique. C’est ignorer les aléas de l’amour et de la libido qui, dans cette affaire, ont encore leur mot à dire.
+ Vidéo : Si le monde était un village de 100 habitants <https://www.dailymotion.com/embed/video/x5t3m8n?api=postMessage&autoplay=false&id=player-x5t3m8n&mute=false&origin=https://www.lemonde.fr&queue-autoplay-next=false&queue-enable=false>
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/16/sommes-nous-trop-nombreux_6046318_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/16/sommes-nous-trop-nombreux_6046318_3232.html>>
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18- Thunberg, Hulot et DiCaprio appellent l'UE à agir pour "éviter un désastre climatique", L’Express avec AFP, 16/07/20, 16:24

Pour les auteurs, la crise du Covid-19 et la mobilisation à travers le monde montrent "que la crise climatique n'a à aucun moment été traitée comme une crise".
Greta Thunberg et trois autres jeunes militantes écologistes ont lancé ce jeudi un nouvel appel aux dirigeants de l'Union européenne pour "faire face à l'urgence climatique", dans une tribune signée par 150 scientifiques et de très nombreuses célébrités. Dans une lettre envoyée aux 27 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union, qui se retrouvent vendredi et samedi pour un sommet extraordinaire à Bruxelles, l'adolescente suédoise demande l'adoption de mesures immédiates, sept "premiers pas" pour "éviter un désastre climatique et écologique". 
L'appel demande notamment, "avec effet immédiat", de "cesser les investissements dans l'exploration et extraction d'énergies fossiles, de céder toutes les subventions à ces énergies et de sortir complètement et immédiatement des énergies fossiles". Ou encore d'œuvrer à faire de l'"écocide" un crime devant la Cour internationale de justice de l'ONU à La Haye. 
>> Suite à lire à :
<https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/thunberg-hulot-et-dicaprio-appellent-l-ue-a-agir-pour-eviter-un-desastre-climatique_2131053.html <https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/thunberg-hulot-et-dicaprio-appellent-l-ue-a-agir-pour-eviter-un-desastre-climatique_2131053.html>>
Sur le même sujet :
> Greta Thunberg appelle les dirigeants européens à faire face « à l’urgence climatique » <https://www.nouvelobs.com/ecologie/20200716.OBS31265/greta-thunberg-appelle-les-dirigeants-europeens-a-faire-face-a-l-urgence-climatique.html>, L’Obs, 16/07/20, 16h47
> Greta Thunberg launches open letter demanding world leaders take immediate action on climate crisis <https://mashable.com/article/greta-thunberg-letter-climate-crisis/?europe=true>, Mashable, 16/07/20, 14:13
> Les jeunes appellent l'Europe à gérer le réchauffement climatique comme une crise <https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_les-jeunes-appellent-l-europe-a-gerer-le-rechauffement-climatique-comme-une-crise?id=10543949>, RTBF, 16/07/20, 15h09
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19- Conseil européen extraordinaire / Transition écologique et plan de relance : la FNH appelle Emmanuel Macron à continuer de porter  l’ambition au niveau européen tout en l’appliquant aussi en France…, communiqué du 16/07/20, 16:32

- Conseil Européen extraordinaire des 17 et 18 juillet - 
Transition écologique et plan de relance : la FNH appelle Emmanuel Macron à continuer de porter l’ambition au niveau européen tout en l’appliquant aussi en France...
Lors d’une audition devant les Sénateurs, le Premier Ministre a affirmé que la France recevrait 35 milliards d’euros issus du fonds européen, initialement porté par Emmanuel Macron et Angela Merkel. Les 17 et 18 juillet, les chefs d’Etat européens discuteront de la répartition de ce fonds et de son usage. A cette occasion, la Fondation Nicolas Hulot appelle Emmanuel Macron à porter un message de cohérence en proposant qu’au moins 50% des financements aillent à des investissements écologiques et que pas un euro ne vienne financer les projets néfastes au climat et à la biodiversité. Plus encore, et en guise d’exemplarité, la FNH appelle le Président à appliquer ces règles au plan de relance français dans son ensemble, soit aux 100 milliards d’euros annoncés par Jean Castex lors de son discours de politique générale.
Au niveau européen : la France doit se ranger du côté des pays ambitieux sur le climat, la biodiversité et la justice sociale
Emmanuel Macron doit porter un message d’ambition et de cohérence auprès de ses homologues :
- 50% des montants doivent servir des investissements écologiques ayant un impact immédiat sur la baisse des émissions de GES et sur la reconquête de la biodiversité.
- Aucune somme de ce plan de relance ne doit encore pouvoir financer des projets liés aux énergies fossiles ou aux EPR, à la construction de nouveaux équipements routiers ou autoroutiers, ni à l’extension ou tout nouvel équipement incompatible avec la nécessaire baisse des émissions de gaz à effet de serre
Au niveau national : la France doit utiliser le plan de relance pour enfin engager la transition écologique
Il serait inconcevable que la France soit moins disante au niveau national concernant l’argent qui viendrait directement du budget français. Or, pour le moment seulement 20 milliards des 100 milliards supplémentaires annoncés hier par le Premier ministre, dans son discours de politique générale, seraient alloués à la transition écologique. La FNH demande donc que les 40 milliards qui sont alloués à l’industrie soit fléchés sur des industries d’avenir et conditionnés à des gains écologiques et sociaux. En d’autres termes, cet argent ne doit en aucun cas alimenter des secteurs comme le nucléaire, l’agriculture de précision, la 5G mais, se concentrer sur des secteurs d’avenir comme le rail, le fret, la rénovation des bâtiments, l’agroécologie, les énergies renouvelables… Par ailleurs, la FNH reste opposée à la suppression des impôts de production (20 milliards) qui, vu le contexte actuel, est d’autant moins prioritaire qu’il permettrait d’aider aussi bien des entreprises polluantes que du secteur promouvant de la transition écologique.
<http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/cp_160720_conseileuropeenextraordinaire.pdf <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/cp_160720_conseileuropeenextraordinaire.pdf>>
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En images
20- Vacances : Amsterdam veut limiter le tourisme de masse, France 2, journal de 20h, 10/07/20

Les habitants d'Amsterdam veulent retrouver leur ville dont ils se sentent dépossédés depuis plusieurs années par l'expansion du tourisme de masse. Le confinement a apporté un nouveau visage à la ville. La municipalité vient d'interdire les locations Airbnb dans certains quartiers.
Des ponts quasiment déserts, des bateaux-mouches qui tournent à vide et des coffee shop qui attendent le client. La crise sanitaire a redonné à Amsterdam, aux Pays-Bas, une certaine quiétude qui inspire la municipalité car, depuis plusieurs années, la capitale sature. Il y a 20 millions de visiteurs par an, dont beaucoup sont attirés par les drogues douces en vente libre et la prostitution qui s'affiche en vitrine.
Locations interdites dans certains quartiers
Pour en finir avec le tourisme de masse, la municipalité a interdit le 1er juillet la location d'appartements sur Airbnb et sur les autres plateformes dans les trois quartiers les plus touristiques de la ville. Dans un quartier, un logement sur 15 est proposé à la location touristique. Certains propriétaires disposent d'un permis et pourront louer encore quelques années. Pour tous les autres, c'est terminé. Une décision de la majorité écologiste d'Amsterdam qui s'est accélérée avec le confinement.
>> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/pays-bas/vacances-amsterdam-veut-limiter-le-tourisme-de-masse_4041993.html <https://www.francetvinfo.fr/monde/pays-bas/vacances-amsterdam-veut-limiter-le-tourisme-de-masse_4041993.html>>
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– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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