[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (lundi 20 juillet)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 20 Juil 07:58:33 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Les forêts européennes sont de plus en plus exploitées pour leur bois <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/01/les-forets-europeennes-sont-de-plus-en-plus-exploitees-pour-leur-bois_6044850_3244.html>, Le Monde, 01/07/20, 17h28
2- Reportage. Dans le Morvan, la bataille contre la monoculture de pins Douglas s’organise <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/02/dans-le-morvan-la-bataille-contre-la-monoculture-de-pins-douglas-s-organise_6044888_3244.html>, Le Monde, 02/07/20, 01h38
3- Elever des ânes en montagne, le défi d'une jeune Italienne <https://www.geo.fr/environnement/elever-des-anes-en-montagne-le-defi-dune-jeune-italienne-201128>, AFP, 02/07/20, 11:00
4- L’entrée en vigueur de la nouvelle PAC est reportée à 2023 <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/lawmakers-agreed-to-delay-post-2020-cap-by-two-years/>, EurActiv, 02/07/20, 12:38
5- Des nanomatériaux présents dans 900 produits alimentaires <https://www.lalsace.fr/economie/2020/07/06/des-nanomateriaux-presents-dans-900-produits>, L’Alsace, 06/07/20, 05:00
6- Des balises satellites pour lutter contre les filets fantômes en mer <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/des-balises-satellites-pour-lutter-contre-les-filets-fantomes-en-mer_145778>, AFP, 06/07/20, 21:00
7- Didier Guillaume quitte le ministère de l’agriculture sur un bilan mitigé <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/06/didier-guillaume-quitte-le-ministere-de-l-agriculture-sur-un-bilan-mitige_6045401_3234.html>, Le Monde, 06/07/20, 22h46
8- Mauvaises récoltes et coronavirus : au Pakistan, les producteurs de mangues virent à l'aigre <https://www.geo.fr/environnement/mauvaises-recoltes-et-coronavirus-au-pakistan-les-producteurs-de-mangues-virent-a-laigre-201203>, AFP, 08/07/20, 15:00
9- La grande distribution profite de l’appétit des Français pour l’alimentation bio <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/09/la-grande-distribution-profite-de-l-appetit-des-francais-pour-l-alimentation-bio_6045718_3234.html>, Le Monde, 09/07/20, 16h01
10- Retenue d'eau illégale en Lot-et-Garonne : prison ferme pour deux dirigeants agricoles <https://www.geo.fr/environnement/retenue-deau-illegale-en-lot-et-garonne-prison-ferme-pour-deux-dirigeants-agricoles-201246>, AFP, 10/07/20, 18:00
11- Les multinationales de l’élevage industriel sur-financées par la Banque mondiale <https://mrmondialisation.org/les-multinationales-de-lelevage-industriel-sur-financees-par-la-banque-mondiale/>, Mr Mondialisation, 12/07/20
12- La crise du coronavirus va aggraver la faim dans le monde, avertit l'ONU <https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/la-crise-du-coronavirus-va-aggraver-la-faim-dans-le-monde-avertit-l-onu_4044177.html>, France info avec AFP, 13/07/20, 19:03
13- Burger King propose un "Whopper" venant de vaches moins polluantes <https://information.tv5monde.com/info/burger-king-propose-un-whopper-venant-de-vaches-moins-polluantes-367335>, AFP, 14/07/20, 18:00
14- Brasilia promet de réduire la déforestation de l'Amazonie <https://information.tv5monde.com/info/brasilia-promet-de-reduire-la-deforestation-de-l-amazonie-367494>, AFP, 15/07/20, 23:00
15- L’autorité de la concurrence sanctionne lourdement le cartel du jambon <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/16/l-autorite-de-la-concurrence-sanctionne-lourdement-le-cartel-du-jambon_6046330_3234.html>, Le Monde, 16/07/20, 10h05
16- Au Sahel, le « virus de la faim » menace des millions de personnes <https://www.lemonde.fr/international/article/2020/07/15/au-sahel-le-virus-de-la-faim-menace-des-millions-de-personnes_6046265_3210.html>, Le Monde, maj le 16/07/20 à 12h35
17- Cartographier la famine en temps réel pour tenter de mieux la combattre <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/07/16/cartographier-la-famine-en-temps-reel-pour-tenter-de-mieux-la-combattre_6046372_3212.html>, Le Monde Afrique, 16/07/20, 12h53
18- Miser sur les « agriculteurs innovants » pour transformer l’agriculture <https://theconversation.com/miser-sur-les-agriculteurs-innovants-pour-transformer-lagriculture-139888>, The Conversation, 16/07/20, 19:24
19- Certaines variétés tolérantes aux herbicides vont être interdites, mais pas toutes <https://www.actu-environnement.com/ae/news/OGM-mutagenese-decret-herbicides-interdiction-in-vitro-35847.php4>, Actu-environnement, 16/07/20
20- Brésil : 20% des exportations vers l'UE issues de terres déboisées illégalement <https://information.tv5monde.com/info/bresil-20-des-exportations-vers-l-ue-issues-de-terres-deboisees-illegalement-367640>, AFP, 17/07/20, 00:00
En images
21- Comment l’urine humaine pourrait dynamiser l’agriculture du futur <https://www.lemonde.fr/videos/article/2020/07/06/comment-l-urine-humaine-pourrait-dynamiser-l-agriculture-du-futur_6045316_1669088.html>, Le Monde, 06/07/20, 08h57
22- Enquête : la face cachée du poulet brésilien de Domino’s Pizza <https://mrmondialisation.org/enquete-la-face-cachee-du-poulet-bresilien-de-dominos-pizza/>, Mr Mondialisation, 09/07/20
23 - L'enquête : le bio est-il toujours aussi bio ? <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/lenquete-le-bio-est-il-toujours-aussi-bio-03028070.html>, TF1, journal de 20h, 09/07/20

Bien à vous,
Florence

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AGGRAVATION DU JOUR : Selon le rapport annuel de la FAO, la récession mondiale due au nouveau coronavirus risque de pousser vers la faim entre 83 et 132 millions de personnes supplémentaires. Au Sahel, la fermeture des frontières liée au Covid a encore accru les difficultés d’accès à l’alimentation. Cette dégradation a été mise en évidence par la carte de la faim lancée par le Programme alimentaire mondial (PAM). (cf. item 12, suite, 16 & 17)
CHIFFRES DU JOUR : — L’Anses estime que 900 produits alimentaires sont concernés par la présence de nanomatériaux et se pose la question de leurs identification, traçabilité mais également impact sanitaire. (cf. item 5)
— En 2019, les consommateurs ont mis dans leur panier de courses pour 11,3 milliards d’euros de produits bio. Un chiffre en hausse de 13,4 % tandis que la surface agricole en bio a doublé en 5 ans. (cf. item 9 & 23)
— La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et la Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, ont versé pas moins de 2,3 milliards d’euros à l’industrie de la viande et des produits laitiers sur la dernière décennie. (cf. item 11)
ÉTUDES DU JOUR : — L’exploitation du bois par les pays européens a redoublé depuis 2016 selon une étude d’un centre de recherche de la Commission européenne. (cf. item 1, suite & 2) 
— Un cinquième des exportations brésiliennes de soja et de viande bovine vers l'Union européenne (UE) provient de terres déboisées illégalement, révèle une étude publiée par la revue américaine Science. (cf. item 20 & suite)
PRESSION DU JOUR : Face aux pressions insistantes d'investisseurs réclamant des "résultats" dans la lutte contre la déforestation en Amazonie, le gouvernement brésilien devra agir pour convaincre. (cf. item 14 & suite)
CONDAMNATIONS DU JOUR : — Le président de la chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne, Serge Bousquet-Cassagne, et son vice-président, Patrick Franken, promoteurs du barrage de Caussade en Lot-et-Garonne, retenue d'eau illégale, sont condamnés à de la prison ferme, peine rarement prononcée dans des dossiers environnementaux. (cf. item 10 & suite)
— Les douze entreprises qui avaient tenté, entre 2011 et 2013, de s’entendre sur les prix de la charcuterie industrielle se sont vu infliger une amende de 93 millions d’euros par l’Autorité de la concurrence. (cf. item 15)
INITIATIVES DU JOUR : — Les pêcheurs artisanaux du Var vont donc tester en primeur une nouvelle technologie. Casiers, palangres et filets seront munis de balises mesurant à peine 10 centimètres. Chacune d'entre elles contient une puce reliée à l'un des huit satellites, qui, avec 25 autres à horizon 2022, couvriront l'ensemble de la terre. (cf. item 6)
— Un projet de décret assimile les techniques de mutagénèse aléatoire in vitro à des techniques de modification génétique. Les variétés tolérantes aux herbicides obtenues par cette méthode sont donc considérées comme des OGM, et bientôt interdites. (cf. item 19)
— Utilisée pendant des siècles, puis délaissée à la révolution industrielle, l’urine humaine contient de précieux nutriments et pourrait se substituer à certains engrais. (cf. item 21)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Les forêts européennes sont de plus en plus exploitées pour leur bois, Le Monde, 01/07/20, 17h28
Martine Valo 

Une étude d’un centre de recherche de la Commission européenne montre que l’exploitation du bois par les pays européens a redoublé depuis 2016. 
Les Européens comptent sur elles pour maintenir la qualité de leur environnement, leur biodiversité et atteindre les objectifs de l’accord de Paris sur le climat. Les forêts constituent un important puits de carbone qu’elles stockent dans les arbres, des branches aux racines, ainsi que dans le sol. Mais, selon une étude du Centre commun de recherche (CCR) de la Commission européenne basé à Ispra, en Italie, publiée mercredi 1er juillet par Nature, les Etats-membres se sont mis à les exploiter avec une ardeur redoublée depuis 2016, éclaircissant le couvert forestier ou l’entaillant de coupes rases.
Selon leurs analyses de données satellitaires d’une résolution à échelle fine, les aires boisées exploitées se sont largement étendues : leur superficie a augmenté de 49 % par an en moyenne en 2016-2018 par rapport à 2011-2015, ce qui représente une perte annuelle de biomasse de bois de 69 % pour les forêts de l’UE. Cette différence s’explique par des plantations sylvicoles plus denses qu’auparavant. Cette saignée, qui survient après une période de stabilité de 2004 à 2015 prise en référence dans cette étude, ne correspond pas à un regain massif d’arbres arrivés à maturité, mais bien à un boom des marchés, avides de bois pour nourrir les réseaux de chauffage et les centrales électriques, tandis que la demande est aussi à la hausse dans la construction, l’emballage, la pâte à papier, voire la chimie verte.
L’intensification est particulièrement marquée dans les pays qui ont des activités économiques en rapport avec la forêt. C’est vrai en Suède et en Finlande – qui contribuent à plus de la moitié de l’augmentation totale à elles deux –, mais aussi en Pologne, en Espagne, en France, en Lettonie, au Portugal et en Estonie qui comptent pour 30 %. Seuls les Pays-Bas, la Belgique, l’Allemagne et le Danemark échappent à la tendance à l’agrandissement. Et la taille moyenne des parcelles enfle de plus de 44 % dans 21 Etats-membres, « avec des effets potentiels sur la biodiversité, l’érosion des sols et la régulation de l’eau », notent les auteurs. Les forêts de feuillus sont particulièrement touchées.
> Lire aussi  Jane Goodall : « Prenons conscience que la pandémie est liée à notre manque de respect pour le monde naturel »
« Changement abrupt »
« Nous, qui travaillons pour un nouvel observatoire européen sur les déforestations mondiales, avons été surpris par le changement abrupt dans les récoltes de l’UE à partir de 2016, qui était passé inaperçu », explique Guido Ceccherini, chercheur à l’Unité bioéconomie du CCR, qui a conduit l’étude. Celle-ci exclut les déforestations dues aux feux (les statistiques de l’UE en recensent +210 % en 2016-2018) et aux fortes tempêtes.
La méthodologie employée permet de repérer les coupes rases et la nette dégradation de forêts, mais pas de prendre en compte les arbres prélevés de façon sélective ni les plantations sylvicoles récoltées en moins de dix ans. Aussi les résultats sont-ils probablement sous-estimés. Ces vingt-cinq dernières années, les forêts européennes ont absorbé environ 10 % des émissions de gaz à effet de serre de l’UE, les récoltes étant inférieures à la pousse des arbres. Mais, au rythme actuel, elles ne seront bientôt plus en mesure d’atténuer le changement climatique, estiment les rapporteurs.
> Lire aussi  Claire Nouvian, militante écologiste : « J’ai toujours été un prophète de malheur »
Une autre étude, française, souligne ce paradoxe de vouloir stocker plus de CO2grâce aux arbres, tout en développant fortement les récoltes de bois. Ainsi la stratégie nationale bas carbone, qui vise à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, envisage d’augmenter les récoltes de 72 % d’ici là, en passant de 48 millions de mètres cubes en 2015 à 83 millions de m3 en 2050. Les prélèvements seraient même bien supérieurs car ces données ne comprennent que les troncs, pas les branches. Selon deux ingénieurs forestiers, Sylvain Angerand, fondateur de Canopée, et l’agronome Gaëtan du Bus de Warnaffe, qui ont produit ce rapport début 2020, un scénario aussi intensif conduirait à se priver du stockage par l’écosystème d’au moins 140 tonnes de CO2 par hectare et par an en moyenne par rapport à une forêt qui ne subirait aucune coupe.
« Aujourd’hui, près de 80 % des arbres français ont moins de 100 ans, assure Sylvain Angerand. Les laisser vieillir serait une réponse efficace au changement climatique. La stratégie du gouvernement va à l’exact inverse. » Le rapport propose de laisser un quart de la forêt évoluer librement et de limiter les coupes rases au dépérissement dû à la sécheresse ou aux attaques de pathogènes. « Une augmentation massive de la récolte de bois se traduirait par une baisse de la fertilité des sols et une forte érosion de la biodiversité, renchérit Gaetan du Bus de Warnaffe. Sur le long terme, c’est la capacité même des écosystèmes forestiers à produire et à se régénérer qui pourrait être remise en cause. »
> Lire aussi  Coronavirus : « En réduisant la diversité, on augmente la probabilité qu’un virus passe d’une espèce à l’autre et atteigne les hommes »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/01/les-forets-europeennes-sont-de-plus-en-plus-exploitees-pour-leur-bois_6044850_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/01/les-forets-europeennes-sont-de-plus-en-plus-exploitees-pour-leur-bois_6044850_3244.html>>
En savoir plus :
> Abrupt increase in harvested forest area over Europe after 2015 <https://www.nature.com/articles/s41586-020-2438-y>, Nature, 01/07/20
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2- Reportage. Dans le Morvan, la bataille contre la monoculture de pins Douglas s’organise, Le Monde, 02/07/20, 01h38
Martine Valo

Des habitants dénoncent les coupes rases de feuillus, qui nuisent à la biodiversité du massif, aujourd’hui composé à 50 % de résineux, et défendent une exploitation plus durable de la forêt.
Racines à l’air, des grosses souches d’arbres et des entassements de branches cassées parsèment le terrain mis à nu par des engins mécaniques. Au lieu-dit Le Paradis, non loin de Brassy, dans la Nièvre, la coupe rase a ouvert l’horizon sur les douces collines vertes bourguignonnes. Le paysage résume bien les enjeux qui opposent les exploitants forestiers à ceux qui, au nom de la défense de la nature, sont de plus en plus remontés contre l’industrialisation du secteur du bois dans le massif du Morvan. D’un côté de la parcelle se dressent encore des feuillus : chênes, hêtres, charmes, mêlés aux bouleaux, châtaigniers, houx ; de l’autre, des pins Douglas alignés en rangs serrés forment un rideau compact. L’ancien chemin qui menait là est défoncé. Du petit muret qui le longeait ne restent plus que des pierres éparpillées dans les ornières
« L’agriculteur l’a explosé pour planter une rangée de plus de sapins de Noël, soupire Nicolas Henry, dit Grand Nico. Notre objectif à nous est de sauvegarder la biodiversité et lutter contre l’enrésinement du Morvan ! » Il ouvre la marche à travers les bois qu’un groupement forestier de plus de deux cents sociétaires, Le Chat sauvage, acquiert hectare par hectare depuis quatre ans. Certains d’entre eux lui emboîtent le pas : un forestier de l’Office national des forêts (ONF) à la retraite, un ancien militaire, une adhérente d’association environnementale, un conseiller municipal d’une commune voisine. « On devrait atteindre une centaine d’hectares cet été, puis vendre en 2021 nos premiers arbres via un futur circuit court, précise Régis Lindeperg, coadministrateur du Chat sauvage et coordinateur de SOS Forêts, un collectif d’associations. Nous en abattrons quelques-uns arrivés à maturité, sans toucher les autres autour afin de préserver l’écosystème. Une forêt bien gérée se régénère. Pas besoin d’y planter de nouvelles espèces. »
En redescendant, des moteurs de tronçonneuses résonnent au loin. Trois énormes camions se succèdent sur la petite route, chargés à l’extrême de troncs en grumes ou en tronçons de deux mètres. Une très grande partie des arbres morvandiaux partent en fumée, sous forme de granulés de chauffage et de pellets pour alimenter les centrales thermiques. En mars 2019, l’Etat et les élus de Bourgogne-Franche-Comté ont adopté un contrat régional forêt-bois qui fait du Morvan une région prioritaire pour la fourniture de résineux, avec l’aval du ministère de l’agriculture. Cette spécialisation s’est esquissée dès les années 1960, et, subventions aidant, le massif est aujourd’hui peuplé de résineux à plus de 50 %, au détriment des feuillus. La monoculture intensive de Douglas ou d’épicéas permet de récolter au bout de trente ou quarante ans, au lieu de cent vingt ans au moins pour le chêne.
> Lire le compte-rendu d’une étude de la Commission européenne :L’exploitation des forêts européennes a bondi depuis 2016
Mais l’acceptation sociale s’émousse chez les randonneurs, cueilleurs de champignons, chasseurs… Les habitants sont les premiers à indiquer l’emplacement des parcelles les plus impressionnantes, propriétés d’investisseurs institutionnels : banques, sociétés d’assurances… Les coupes à blanc qui dégarnissent des collines entières sur plusieurs centaines d’hectares échappent souvent au regard derrière un rideau de feuillus épargnés en bordure de route. L’érosion en ravine les pentes, entraîne la mince couche d’humus forestier et laisse apparaître roche et sable.
Lutte contre les coupes rases
Grand Nico et Régis Lindeperg sont deux anciens de la lutte contre l’implantation d’une scierie géante dans la Nièvre, couplée à une centrale thermique et à une usine de pellets, Erscia, qui a fédéré les opposants à l’industrialisation de la production de bois. Le projet a été stoppé par le Conseil d’Etat en 2013 et son promoteur a connu depuis de sérieux démêlés avec la justice belge.
> Lire le reportage : Une scierie divise le Morvan
« L’engin le plus redouté ici, c’est l’abatteuse Hannibal 50, comme 50 tonnes, avec son bras de 15 mètres. Un nom pareil, ça fait peur, hein ?, lance Régis Lindeperg. Parfois le sol est tellement abîmé qu’ils doivent mettre de l’engrais avant de planter. Dans les années 1970, c’était pire : ils nettoyaient les terrains au napalm en hélicoptère ! » L’espèce en vogue était alors l’épicéa. Attaqués par le scolyte, un insecte pathogène qui a prospéré dans les monocultures, les épicéas dépérissent actuellement et leurs cimes desséchées dessinent des taches rousses dans le vert morvandiau.
Début juin, il y a de l’animation à Brassy. SOS Forêt Bourgogne et Canopée, une association membre des Amis de la Terre, ont accroché des banderoles contre les coupes rases sur des commerces du village. Une trentaine de militants sont aussi allés brandir des affiches à l’usine de granulés Biosyl de Cosne-sur-Loire (Nièvre). Sylvain Angerand, fondateur de Canopée, dénonce l’absurdité de détruire les stocks de carbone des forêts anciennes alors que s’avance la crise climatique. Quelques mois plus tôt, le 17 novembre, 550 personnes de tous âges avaient dessiné de leurs corps un grand « STOP ! » sur un terrain coupé à blanc par la coopérative Unisylva.
« Sur ce sujet, on est dans l’émotionnel. Visuellement, les paysages changent, voilà tout, argumente le directeur général d’Unisylva, Gilles de Boncourt. Une parcelle plantée d’arbres du même âge, c’est ce qu’il y a de plus rationnel. On en enlève progressivement, et, à la fin, c’est “clear and cut” : on coupe tout. Certaines associations disent que cela nuit à la biodiversité, je n’ai lu aucune étude scientifique qui le confirme. C’est une autre biodiversité qui s’installe. Derrière leurs thèses, il y a des ambitions politiques ! » D’ailleurs, selon M. de Boncourt, les techniques ont bien progressé depuis les années 1990 : une buse protège désormais les ruisseaux lors du franchissement des engins et un arbre mort par hectare est laissé à terre.
Le rôle d’Unisylva n’est pas seulement de vendre du bois-énergie, la coopérative élabore aussi un diagnostic, propose une stratégie d’exploitation à ses adhérents et leur offre ses services pour la mettre en œuvre. « Nous accompagnons 12 200 propriétaires qui possèdent de 1 000 à 5 000 hectares, rapporte son directeur. Comme pour les terres agricoles, la valeur de la forêt repose sur le sol ; elle ne vient pas des arbres, mais de leur récolte. » 
Eloge de la rentabilité du côté de la filière bois contre défense des piverts, pics noirs, lynx, renards, insectes, pipistrelles et amphibiens : à chacun sa vision, irréconciliable, d’une gestion durable de la forêt. Si les terrains dénudés se couvrent certes pendant un temps d’une nouvelle vie – fougères, ronces, digitales –, en grandissant, les jeunes Douglas éliminent la faune du sous-bois dans leur ombre. Selon le parc naturel régional du Morvan, 39 espèces d’oiseaux et de chauves-souris dépendantes des peuplements de feuillus sont menacées, ainsi que 28 plantes rares. Les hêtraies montagnardes, situées au-dessus de 700 mètres d’altitude, ont régressé de 80 % à cause de l’enrésinement.
« L’opinion est avec nous »
Du côté d’Autun (Saône-et-Loire), une autre structure comme celle du Chat sauvage gère près de 300 hectares : le Groupement forestier pour la sauvegarde des feuillus du Morvan, créé en 2003. Lucienne Haese en est la vice-présidente. Le 5 juin, à la maison du parc naturel, à Saint-Brisson (Nièvre), à l’occasion d’une conférence de presse – où les gendarmes ont tenu à contrôler les présents, journalistes y compris –, la militante historique, 79 ans ce jour-là, ne mâche pas ses mots. « En trente ans, j’en ai vu et des réunions, et des chartes… Tout est resté lettre morte sur le terrain,lance-t-elle. Je n’arrive pas à croire qu’ils veuillent faire de nos forêts des usines à bois ! La protection de l’eau et de la biodiversité sont des biens communs, leur préservation doit être inscrite dans la loi ! »
Le président du parc naturel du Morvan, Sylvain Mathieu (divers gauche), constate à son tour : « L’opinion est avec nous, c’est évident. Notre richesse, ce sont nos paysages qui attirent les touristes et de nouveaux habitants, mais le logiciel de l’administration dit toujours qu’il nous faut produire du bois pour la France », regrette l’élu, qui est aussi vice-président de la région, chargé précisément de la filière bois et de la forêt. Depuis des années, le parc naturel demande à pouvoir donner un avis consultatif sur les plans de gestion sylvicole et cherche à lutter contre les coupes rases de plus d’un demi-hectare dans le massif. Pour l’instant, l’Etat ne lui a pas permis d’inscrire cette possibilité dans sa charte sur le point d’être renouvelée pour la période 2020-2035.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/02/dans-le-morvan-la-bataille-contre-la-monoculture-de-pins-douglas-s-organise_6044888_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/02/dans-le-morvan-la-bataille-contre-la-monoculture-de-pins-douglas-s-organise_6044888_3244.html>>
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3- Elever des ânes en montagne, le défi d'une jeune Italienne, AFP, 02/07/20, 11:00
Céline Cornu

A 23 ans, Vanessa Peduzzi a fait un choix plutôt radical : élever des ânes et des vaches en alpage, au-dessus du lac de Côme. Pour elle, ni bar ni discothèque, mais la vie au grand air, une voie empruntée par un nombre croissant de jeunes Italiens.
"C'est un travail fatiguant, prenant, mais il me plaît. J'ai choisi cette vie : c'est ici que je veux être, entourée par la nature et les animaux", explique-t-elle à l'AFP.
Des pâturages, des bois et une grande bâtisse qu'elle entend transformer en ferme-auberge : nous sommes à Alpe Bedolo, à 813 mètres d'altitude, sur la commune lombarde de Schignano dans le nord du pays.
La jeune femme a un diplôme de cuisinière mais l'appel de la montagne a été plus fort.
"Je me suis lancée l'année dernière, j'ai commencé avec deux petites ânesses. Je n'avais ni terrain, ni étable alors je me suis fait prêter un pré par un ami", raconte-t-elle.
"La situation m'a depuis un peu échappé", rit-elle, alors que son troupeau compte désormais une vingtaine d'ânes --dont quinze ânesses gravides--, une dizaine de vaches, cinq veaux et cinq génisses.
Beatrice, Silvana, Giulia, Tom et Jerry... tous ont des noms. La plupart paissent à Alpe Bedolo, un alpage qu'elle a pu obtenir il y a quelques mois à l'issue d'un appel d'offres.
- Lever à l'aube -
"J'ai cette passion depuis toute petite. Mes grands-parents, qui avaient une auberge, avaient des vaches laitières, ils faisaient du beurre, du fromage". Et "enfant, je suivais mon père qui emmenait ses vaches dans les alpages", se souvient-elle.
"Au début, mon père n'a pas été très heureux de mon choix parce qu'il a toujours fait ce métier et sait qu'il est difficile" mais il s'est depuis fait à l'idée et "m'aide, me donne des conseils".
Ses journées débutent tôt: dès 06H30, elle vient voir ses bêtes, vérifie qu'elles vont bien, leur donne de l'eau.
"Ce n'est pas une promenade de santé. Il faut parfois appeler le vétérinaire, aider les animaux à mettre bas. Quand les gens de mon âge se préparent le samedi soir pour aller prendre un apéro, moi je me prépare pour aller à l'étable".
"Mais c'est ainsi. Cela ne me pèse pas de venir ici le samedi, le dimanche, à Noël ou au Jour de l'An".
La nature est la seule chose dont elle a besoin: "rien que le fait d'aller faire les courses à Côme me fatigue. Le bruit, les voitures, le smog... Si je peux éviter, j'évite. Ici, je me sens comme une déesse".
Pour le moment, elle vend des animaux et de la viande. Mais, dès que cela sera possible, elle traira ses vaches et ânesses et fabriquera des fromages.
- "Parité absolue" -
"Le lait d'ânesse est très prisé, il est le plus similaire au lait maternel et convient très bien aux personnes intolérantes" aux autres laits, note Vanessa, short en jeans et bandeau coloré dans les cheveux.
Parallèlement, elle mène, avec son compagnon de 34 ans, les travaux de restauration du bâtiment qui accueillera la ferme-auberge.
"Cela prend du temps tout en s'occupant des animaux. Mais cela ne m'effraie pas", assure-t-elle. Son compagnon, qui travaille dans la construction, l'aide un peu financièrement en attendant que la ferme soit rentable.
Selon Jacopo Fontaneto, du principal syndicat agricole italien, la Coldiretti, après une période d'abandon des montagnes, "on assiste ces 10-20 dernières années à un beau retour des jeunes".
Le nombre d'agriculteurs de moins de 35 ans a augmenté de 12% en cinq ans, selon des données de 2019. Un tiers sont des femmes.
Les métiers de la terre sont "une voie du futur pour les jeunes instruits" et non plus une voie de garage pour ceux ayant du mal à l'école, note le syndicat agricole, en soulignant que huit Italiens sur dix seraient ainsi heureux que leur enfant fasse ce métier.
Mais "ce n'est pas facile de faire un tel choix. A 20-30 ans, on pense souvent à autre chose, à s'amuser, à sortir", note M. Fontaneto. La vie dans les alpages notamment est "une vie de sacrifices", assure-t-il, même si on est entouré de "la compagnie la plus belle dont on puisse rêver".
<https://www.geo.fr/environnement/elever-des-anes-en-montagne-le-defi-dune-jeune-italienne-201128 <https://www.geo.fr/environnement/elever-des-anes-en-montagne-le-defi-dune-jeune-italienne-201128>>
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4- L’entrée en vigueur de la nouvelle PAC est reportée à 2023, EurActiv, 02/07/20, 12:38
Gerardo Fortuna | translated by  Sandra Moro

Les Croates ont atteint leur objectif : ils ont arraché un accord de dernière minute au Parlement européen sur le règlement transitoire de la PAC le dernier jour de leur présidence de l’UE. La PAC post-2020 est repoussée de deux ans.
Les négociateurs du Conseil et du Parlement ont « élaboré de manière informelle une entente commune » sur une période intérimaire de deux ans durant laquelle les règles actuelles de la politique agricole commune (PAC) s’appliqueront, avant que le prochain programme de subventions agricoles de l’UE ne débute.
Bien qu’il soit provisoire, le compromis obtenu couvre tous les aspects essentiels de la PAC transitoire. Seules les questions liées au prochain budget à long terme de l’UE restent en suspens.
Les colégislateurs ont résisté aux pressions de la Commission européenne, qui voulait que la période de transition entre le programme actuel de la PAC et le prochain soit limitée à un an.
D’après Euractiv.com <http://euractiv.com/>, la pression exercée sur les législateurs provenait de la direction générale du budget de la Commission. Celle-ci estime qu’un écart de deux ans entre les deux programmes de la PAC ne s’inscrit pas bien dans le contexte de « Next Generation EU » (la prochaine génération de l’UE), le fonds de relance de 750 milliards d’euros proposé  par la Commission pour faire face aux répercussions économiques de la pandémie de coronavirus.
Le règlement transitoire garantira la poursuite des paiements directs, ainsi que le financement de nouveaux projets dans le cadre du programme de développement rural, même en l’absence d’un accord sur la réforme de la PAC, qui est dans l’impasse.
Cependant, l’entrée en vigueur de la PAC post-2020 sera repoussée à 2023.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/lawmakers-agreed-to-delay-post-2020-cap-by-two-years/ <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/lawmakers-agreed-to-delay-post-2020-cap-by-two-years/>>
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5- Des nanomatériaux présents dans 900 produits alimentaires, L’Alsace, 06/07/20, 05:00

Depuis près de 30 ans, les nanomatériaux sont présents dans de nombreux produits de la vie courante, notamment dans l’alimentation. Alors que l’Anses estime que 900 produits alimentaires sont concernés, se pose la question de leurs identification, traçabilité mais également impact sanitaire…
Les nanomatériaux manufacturés sont utilisés depuis près de 30 ans dans l’industrie, notamment agroalimentaire, pour leurs propriétés spécifiques à la nano-échelle (dimension comprise entre 1 et 100 nanomètres, soit l’infiniment petit).
Dans le domaine de l’alimentation, ils sont utilisés d’abord en tant qu’additif (pour améliorer l’aspect et l’appétence d’un produit, en modifiant sa couleur ou sa texture).
Ils peuvent aussi servir comme matériaux au contact des aliments, notamment pour améliorer la sécurité du conditionnement : par exemple, l’utilisation de nano-argent pour ses fonctions antimicrobiennes.
Ils peuvent enfin avoir une vocation nutritive (comme le carbonate de calcium utilisé à l’état nanoparticulaire dans les laits infantiles pour atteindre une teneur suffisante en calcium).
>> Suite à lire à :
<https://www.lalsace.fr/economie/2020/07/06/des-nanomateriaux-presents-dans-900-produits <https://www.lalsace.fr/economie/2020/07/06/des-nanomateriaux-presents-dans-900-produits>>
En savoir plus : 
> Nanomatériaux dans les produits destinés à l’alimentation <https://www.anses.fr/fr/system/files/ERCA2016SA0226Ra.pdf>, Avis de l’Anses, mai 2020
> Nanomatériaux dans l’alimentation : les recommandations de l’Anses pour améliorer leur identification et mieux évaluer les risques sanitaires pour les consommateurs <https://www.anses.fr/fr/content/nanomat%C3%A9riaux-dans-l%E2%80%99alimentation-les-recommandations-de-l%E2%80%99anses-pour-am%C3%A9liorer-leur>, 09/06/20
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6- Des balises satellites pour lutter contre les filets fantômes en mer, AFP, 06/07/20, 21:00
Estelle Emonet

Pris au piège dans les mailles des filets de pêche perdus, espadons, araignées de mer et daurades ne seront jamais mangés. Pour lutter contre ces ravages au fond des mers, un projet expérimental va les tracer par satellite.
Dans les eaux de Méditerranée dans un premier temps, puis dans l'Atlantique, au large de la Bretagne, du Canada ou de la Guyane, cette expérimentation menée par une société française et des scientifiques, vise aussi à réduire la pollution plastique des océans. 
"Perdre un filet c'est un drame financier pour les pêcheurs traditionnels mais aussi pour l'environnement", explique Pierre Morera, président d'un regroupement de 200 pêcheurs artisanaux dans le Var.
Chaque année, quelque 9,5 millions de tonnes de plastiques sont déversées en mer, selon des chiffres de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dont des filets fantômes. Aux Açores, ils représentent 100% des déchets au fond de la mer, selon François Galgani, océanographe à l’Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer).
Les pêcheurs artisanaux du Var vont donc tester en primeur la technologie développée par la société toulousaine CLS, filiale du Centre national d’études spatiales (CNES), avec l'appui de l'Ifremer.
Casiers, palangres et filets seront munis de balises mesurant à peine 10 centimètres. Chacune d'entre elles contient une puce reliée à l'un des huit satellites, qui, avec 25 autres à horizon 2022, couvriront l'ensemble de la terre. 
Elles émettront un signal permettant aux pêcheurs dotés d'une tablette de connaître la position de leurs engins de pêche.
- "Fait pour tuer" -
"Le problème, c'est qu'un filet c'est fait pour tuer, et quand il est perdu ou abandonné il continue à tuer, des poissons, mais aussi parfois des tortues ou des phoques" qui sont des espèces menacées, commente François Galgani.
Sur son bateau, Pierre Morera, qui pêche à trois ou quatre heures de navigation de la côte, derrière les îles d'Hyères, quand le jour n'est pas encore levé, compte sur ce système pour retrouver plus facilement ses outils de travail partis à la dérive.
"La perte d'un engin de pêche s'avère coûteux pour les pêcheurs artisanaux. Une palangre --ligne de pêche sur laquelle sont accrochés des hameçons-- coûte 3.000 euros", souligne cet homme qui pratique une pêche artisanale, respectueuse des ressources.
A ses côtés, sur le port de Carqueiranne, Olivier Sacchi, biologiste marin et plongeur pour l'association des professionnels de la mer, LRS, rappelle que pêcheurs, plongeurs et scientifiques travaillent depuis "plus de 10 ans" pour réduire l'impact des filets fantômes.
Les deux robots sous-marin téléguidés, équipés de caméras, acquis par cette association peuvent repérer les filets échoués à plusieurs centaines de mètres de profondeur.
"Grâce à cette nouvelle technologie, les professionnels pourront réduire le temps perdu en mer, synonyme de surcoût, et prendre moins de risques", défend M. Sacchi. 
"Si cette technologie est viable économiquement ici pour les pêcheurs artisanaux, alors elle le sera pour tous", estime le directeur de l'innovation de CLS, Gaëtan Fabritius. Une balise coûterait environ 60 euros à l'achat, une somme à laquelle s'ajouterait l'abonnement aux services de traçage et de récupération.
A terme, une règlementation internationale pourrait obliger les pêcheurs à équiper leurs engins de balises afin de lutter contre la pollution marine des filets fantômes, relève CLS, dans les starting-blocks en vue d'un important marché potentiel.
En 2018, le nombre total de navires de pêche dans le monde, des petits bateaux non motorisés aux grands navires industriels, était estimé à 4,56 millions, par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/des-balises-satellites-pour-lutter-contre-les-filets-fantomes-en-mer_145778 <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/des-balises-satellites-pour-lutter-contre-les-filets-fantomes-en-mer_145778>>
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7- Didier Guillaume quitte le ministère de l’agriculture sur un bilan mitigé, Le Monde, 06/07/20, 22h46
Laurence Girard 

Moins de deux ans après son arrivée, l’ancien socialiste quitte ses fonctions avec l’image d’un ministre qui n’a pas su se défaire de l’influence de la FNSEA. 
« Je n’ai jamais oublié qu’un mandat politique avait un début et une fin. » La phrase de Didier Guillaume, énoncée en janvier 2018 alors qu’il pensait tourner la page de sa carrière politique, prend aujourd’hui tout son sens. La date de fin de son mandat de ministre de l’agriculture est désormais connue. Il quitte la rue de Varenne, lundi 6 juillet, laissant la place à Julien Denormandie. Il était entré en fonction en octobre 2018.
M. Guillaume avait déjà été donné partant en début d’année, au moment de l’annonce de sa candidature officielle à la mairie de Biarritz. Il n’envisageait toutefois pas de démissionner et espérait se maintenir rue de Varenne jusqu’aux élections municipales. Un épisode rocambolesque puisqu’un autre ministre du gouvernement, Jean-Baptiste Lemoyne, souhaitait également concourir pour cette ville. Emmanuel Macron avait dû lui-même intervenir pour remettre de l’ordre dans ses troupes et contraindre ses deux ministres à ne pas briguer cette mairie. Elle a finalement été décrochée par une candidate Les Républicains.
Ambition biarrote
Cette ambition biarrote de M. Guillaume n’avait pas manqué de perturber les milieux agricoles alors que se profilait un moment clé pour l’avenir de l’agriculture française avec la renégociation de la politique agricole commune (PAC) à Bruxelles pour les années 2021-2027. Mais la crise du Covid-19 a bousculé tous les agendas. Les discussions à Bruxelles ont été interrompues et M. Guillaume s’est mobilisé auprès des agriculteurs en liaison avec Bercy.
« Le ministre a été réactif pour les mesures à mettre en place dans cette période de crise », reconnaît Nicolas Girod, porte-parole du syndicat de la Confédération paysanne. Même si son appel « à l’armée des ombres de l’agriculture » a été diversement apprécié, d’autant que le lancement d’une mobilisation des Français pour venir en soutien aux exploitants a suscité beaucoup d’enthousiasme mais autant de frustrations. Les agriculteurs ont plutôt boudé les candidatures spontanées et milité pour une ouverture des frontières aux habituels saisonniers étrangers.
> Lire aussi  « La tension monte dans les campagnes », qui attendent leurs saisonniers
Lors de l’arrivée de Didier Guillaume rue de Varenne, le syndicat FNSEA s’était félicité de la nomination d’un élu rural familier du monde agricole. Le premier syndicat français avait d’ailleurs déjà lâché son nom en 2014, le voyant bien remplacer Stéphane Le Foll, sous la mandature de François Hollande. Homme d’appareil, M. Guillaume a commencé sa carrière dans la Drôme avant de diriger le groupe socialiste au Sénat. Grâce à cet ancrage rural, il bénéficiait d’une bonne connaissance des dossiers agricoles et pouvait se vanter d’être l’élu d’un département très orienté vers l’agriculture biologique.
> Lire aussi  Coronavirus : « Un moratoire sur les épandages de pesticides près des habitations est une nécessité sanitaire et morale »
En fin de parcours, selon M. Girod, « son bilan est très mitigé. On avait un espoir qu’il se détache de la FNSEA, mais très vite, il est rentré dans le rang en suivant la ligne » du syndicat agricole. Ainsi la signature par M. Guillaume au nom de l’Etat d’un « contrat de solution » lors de son premier salon de l’agriculture, en février 2019, donnait quitus à la FNSEA pour réduire l’usage des produits phytosanitaires et du glyphosate – même si le ton est monté entre le premier syndicat agricole et le ministre au sujet du décret publié à la fin de 2019 concernant les zones de non-traitement (ZNT) aux pesticides : ce bras de fer avait fait converger les tracteurs vers Paris en novembre 2019 pour faire pression, en amont, sur le gouvernement et obtenir des assouplissements. Le ministre a pu toutefois se féliciter à la fin de juin d’une baisse des ventes de produits phytosanitaires en 2019 après une forte hausse en 2018.
Il a lancé la loi alimentation
M. Guillaume a géré le suivi de la loi agriculture et alimentation (EGalim), pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable, élaborée par son prédécesseur, Stéphane Travert, et votée au début d’octobre 2018, juste avant sa nomination. Il a assuré la publication des ordonnances nécessaires à la mise en musique du texte voulu par M. Macron.
Mais il n’aura pas impulsé un autre texte législatif attendu de beaucoup. En juin 2020, il a annoncé qu’il n’y aurait pas de loi foncière, « faute de temps » avant la fin du quinquennat, douchant les espoirs des acteurs du monde agricole désireux d’une régulation de l’accès aux terres, un sujet clé pour assurer l’installation de nouveaux agriculteurs. La question du renouvellement des générations, alors qu’un agriculteur français sur deux va partir à la retraite dans les dix prochaines années, sera centrale pour le nouvel hôte de la rue de Varenne. Tout comme la renégociation de la prochaine politique agricole commune (PAC), qui définira les ambitions de l’agriculture française dans le cadre européen. Sans oublier de clarifier les positions sur les accords de libre-échange européens, sujet de fortes tensions avec les agriculteurs.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/06/didier-guillaume-quitte-le-ministere-de-l-agriculture-sur-un-bilan-mitige_6045401_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/06/didier-guillaume-quitte-le-ministere-de-l-agriculture-sur-un-bilan-mitige_6045401_3234.html>>
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8- Mauvaises récoltes et coronavirus : au Pakistan, les producteurs de mangues virent à l'aigre, AFP, 08/07/20, 15:00
Shazia Bhatti à Multan, Kaneez Fatima à Lahore

Baisse des récoltes, chute de la demande et exportations impactées par le nouveau coronavirus... la mangue connaît une saison noire au Pakistan, la filière luttant désormais pour sa survie après un début d'année désastreux.
Dans la famille de Rana Muhammad Azim, on produit des mangues "depuis des générations". Mais cette année, les récoltes ont été 40% inférieures à la précédente sur ses terres fertiles de Multan (centre), dans la province du Pendjab. La faute à un hiver anormalement long et des pluies décalées dans le temps, qu'il impute au changement climatique.
A cet état de fait naturel se sont ajoutés les tracas liés au Covid-19. Des semaines de confinement au Pakistan, des pays étrangers qui se referment, des clients qui se perdent... "Nos mangues sont prêtes mais aucun exportateur n'est prêt à prendre le risque de nous les acheter", se lamente M. Azim. "La situation est extrêmement préoccupante pour nous", poursuit-il. "Nous ne pouvons pas payer nos travailleurs journaliers".
Mohammad Akram, un autre producteur de mangues, assure de son côté avoir perdu "plus de la moitié" de ses récoltes cette année. "Mes coûts de production sont de 500.000 roupies (environ 2.700 euros, une somme importante dans le Pakistan rural). Qui va me les couvrir ?", s'interroge-t-il.
En 2019, le Pakistan a récolté 1,5 million de tonnes de mangues, dont il a exporté 115.000 tonnes pour 80 millions de dollars, faisant du pays le sixième exportateur mondial de ce fruit.
Mais cette année, à peine 80.000 tonnes devraient trouver acquéreur à l'étranger, estime Waheed Ahmed, un dirigeant de l'Association des importateurs et exportateurs de fruits et légumes du Pakistan, pour qui les industries de transformation, comme celles produisant la pulpe de mangue, subiront aussi des pertes.
- Fruits pourris -
En juin, des dizaines de camions remplis de mangues ont été bloqués à la frontière avec l'Iran, où des restrictions ont été imposées pour entraver la propagation du coronavirus. Des centaines de tonnes de fruits non réfrigérés ont ainsi pourri sous 40 degrés.
Un nouveau coup rude pour le Pakistan, où la mangue est reine... et un véhicule diplomatique majeur.
A l'entame de la saison des mangues, des milliers de caisses sont envoyées aux décideurs pour s'attirer leurs faveurs. Quelques unes sont même offertes par Islamabad au Premier ministre indien, qu'importe la continuelle brouille diplomatique et les trois guerres entre les deux voisins. 
"La demande a aussi chuté" au Moyen-Orient, un marché privilégié pour les mangues pakistanaises, du fait de la pandémie, qui a causé des licenciements massifs et le retour au pays de dizaines de milliers de travailleurs d'Asie du Sud, grands consommateurs du fruit sucré, observe M. Ahmed.
Alors que le marché intérieur génère beaucoup moins de revenus, les producteurs peuvent seulement se consoler en se disant que leurs manguiers ont été épargnés par les criquets pèlerins, dont les pires nuées en 25 ans au Pakistan ont anéanti des récoltes entières de légumes et de coton.
Avec la reprise des vols et l'assouplissement des restrictions aux frontières, ils espèrent augmenter leurs exportations dans la seconde moitié de la saison pour éviter des pertes impossibles à compenser.
"La situation nous a obligés à réfléchir à de nouvelles solutions et à innover", remarque le producteur Muhammad Ali Gardezi, qui a démarré une activité en ligne. A l'ère de la distanciation sociale, les fermes Shah, dont il est copropriétaire, livrent désormais les mangues à domicile pour les gourmands souhaitant éviter les magasins trop fréquentés.
<https://www.geo.fr/environnement/mauvaises-recoltes-et-coronavirus-au-pakistan-les-producteurs-de-mangues-virent-a-laigre-201203 <https://www.geo.fr/environnement/mauvaises-recoltes-et-coronavirus-au-pakistan-les-producteurs-de-mangues-virent-a-laigre-201203>>
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9- La grande distribution profite de l’appétit des Français pour l’alimentation bio, Le Monde, 09/07/20, 16h01
Laurence Girard

En 2019, les consommateurs ont mis dans leur panier de courses pour 11,3 milliards d’euros de produits bio. Un chiffre en hausse de 13,4 %. 
« Je n’exploite pas mes terres, je les cultive », lance Jacques Frings, désireux de souligner une nuance fondamentale dans l’approche du métier. Cet arboriculteur devenu maraîcher creuse le sillon de l’agriculture biologique depuis 1977 dans sa ferme de 65 hectares à Cossigny en Seine-et-Marne, où poussent courges, blettes et tomates anciennes. Ce pionnier, élu président du Groupement des agriculteurs biologiques (GAB) d’Ile-de-France, fait aujourd’hui partie d’un bataillon dont les rangs ne cessent de s’étoffer. Selon les chiffres publiés jeudi 9 juillet par l’Agence bio, il existait 47 196 fermes certifiées bio en France fin 2019. Un chiffre en progression de 13,4 % grâce à un recrutement de 5 573 fermes sur un an.
> Lire aussi la tribune : Le jour d’après : « Les Français se tournent de plus en plus vers les circuits alimentaires courts »
Désormais, la part des exploitations françaises ayant abandonné engrais de synthèse et produits phytosanitaires chimiques a dépassé le cap des 10 %. Toujours aussi dynamique, l’Occitanie mène la danse, avec plus de 10 600 producteurs bio, suivie de l’Auvergne-Rhône-Alpes et de la Nouvelle-Aquitaine. L’Ile-de-France ferme la marche.
« Le réflexe de M. Tout-le-Monde »
Globalement, les terres cultivées en bio ou en cours de conversion, ont doublé en cinq ans, pour atteindre 2,3 millions d’hectares soit 8,5 % de la surface agricole utile (SAU). Toutes les productions sont concernées par cette course au dossard vert, même si le porc, le poulet et les céréales restent en queue de peloton, et les fruits et la vigne en tête.
+ Infographie : La surface agricole a doublé en 5 ans <https://img.lemde.fr/2020/07/09/0/0/1068/841/688/0/60/0/f49ae59_798094656-ECO-2820-BIO_2-4.png>
+ Infographie : Un secteur pourvoyeur d’emplois <https://img.lemde.fr/2020/07/09/0/0/1068/894/688/0/60/0/1b58dd2_446853732-ECO-2820-BIO_3-4.png>
Cette dynamique de production est au diapason de l’engouement des Français pour l’alimentation bio. Les consommateurs ont mis dans leur panier de courses l’équivalent de 11,3 milliards d’euros de produits estampillés du logo à la fleur blanche sur fond vert en 2019, selon l’Agence bio. En croissance de 13,3 %, ce montant représente plus de 6 % de la dépense alimentaire des ménages. En incluant la consommation hors foyer – au restaurant et dans les cantines –, la valeur totale frôle les 12 milliards d’euros. « Avant, consommer bio, c’était un geste militant, maintenant c’est le réflexe de M. Tout-le-Monde », estime Philippe Henry, président de l’Agence bio, agriculteur en Meurthe-et-Moselle, converti au bio depuis vingt ans.
+ Infographie : L’appétit pour le bio ne se dément pas <https://img.lemde.fr/2020/07/09/0/0/1068/784/688/0/60/0/cc03bff_439761929-ECO-2820-BIO_1-4.png>
La grande distribution profite de cette fringale des Français pour les produits bio. Elle continue à croquer des parts de ce marché lucratif et s’arroge maintenant 55 % du gâteau, signant une progression des ventes de 18 % en 2019. Des prises de position renforcées par ses magasins de proximité et ses services de drive. Mais aussi par l’achalandage des rayons. Si les enseignes misent sur leur marque propre, elles bénéficient tout autant des déclinaisons de plus en plus nombreuses des marques des groupes agroalimentaires.
+ Infographie : La grande distribution croque la moitié du marché <https://img.lemde.fr/2020/07/09/0/0/1068/1208/688/0/60/0/f0ac622_412600601-ECO-2820-BIO_4-4.png>
Importations stables
D’ailleurs, cette entrée en force de l’industrie agroalimentaire traditionnelle se traduit dans l’évolution du contenu du panier d’achat. L’Agence bio note une présence accrue des produits transformés. Les surgelés, avec, en tête de gondole, les pizzas et les glaces, les sodas, les eaux aromatisées, la bière mais aussi les fromages industriels ou les céréales du petit déjeuner pèsent de plus en plus lourd. Même si l’œuf n’a pas été détrôné de son statut de produit bio le plus consommé.
« On assiste à une massification du bio, mais si le marché tire très fort, il n’y a pas eu d’appel d’air aux importations », constate M. Henry. L’an dernier, 33 % des produits bio consommés en France étaient importés. Un niveau stable qui concerne avant tout les fruits, la poissonnerie, les boissons non alcoolisées et l’épicerie.
> Lire aussi la tribune de Sophie Michel: Agribashing : « Le sujet du bio est devenu une priorité »
L’origine France est importante aux yeux des clients. Une notion mise en avant par les réseaux de distribution spécialisés, comme Biocoop, La Vie claire ou Bio c’ bon, soucieux de se distinguer avec des gammes spécifiques alors que leur croissance ralentit face au rouleau compresseur de la grande distribution. « 80 % de nos produits sont français. Nous coconstruisons des filières avec 3 600 fermes sur tour le territoire », explique Christian Weinsberg, administrateur de Biocoop. Les consommateurs les plus exigeants vont jusqu’à privilégier le local. Cette demande a historiquement donné un poids fort à la vente directe de produits bio. La part de marché de ce mode de distribution, en légère érosion, est estimée à 11 %. M. Henry vend ainsi ses pommes de terre à la ferme à une clientèle rurale qui achète par 50 kg voire 100 kg. Ou comment obtenir des légumes bio à un prix accessible…
« Il faut réorienter la PAC »
En 2020, la crise due au Covid-19 a bousculé les habitudes alimentaires des Français. Les achats de produits bio ont flambé avec le confinement. Alors que sa croissance en début d’année était en ligne avec celle de 2019, à 15 %, l’enseigne Biocoop affirme qu’elle est montée à 30 %, avant de redescendre à 25 % en mai. En grande distribution, le pic a été encore plus spectaculaire. Selon l’institut Nielsen, les ventes ont bondi de 60 % mi-mars, avant de retomber à une progression comprise entre 15 % et 20 % en mai, voire de redescendre en juin, à un taux de croissance de près de 10 %, inférieur à celui d’avant-crise.
> Lire aussi  Coronavirus : l’alimentation en circuit court est plébiscitée par les Français
Dans ce contexte porteur, « il faut penser à moyen terme », estime M. Henry. En ligne de mire, la prochaine politique agricole commune (PAC) 2021-2027 en cours de négociation. « Bruxelles a fixé un objectif de 25 % de bio en 2030. Il faut réorienter la PAC pour donner plus de moyens à l’agriculture biologique et faire en sorte que la France soit moteur », ajoute-t-il.
Emmanuel Macron avait, quant à lui, fixé un cap ambitieux inscrit dans la loi EGalim, censée rééquilibrer les relations commerciales entre agriculteurs. En 2022, 15 % de la SAU devait être convertie à l’agriculture biologique. En février, le Sénat avait considéré que l’objectif de ce plan baptisé « Ambition bio 2022 » était hors d’atteinte. Il épinglait une politique sans « carte d’identité budgétaire ». Le plan de relance de l’agriculture évoqué par le gouvernement est donc très attendu.
> Lire aussi  L’objectif de convertir 15 % de la surface agricole utile au bio d’ici à 2022 est « une ambition très com »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/09/la-grande-distribution-profite-de-l-appetit-des-francais-pour-l-alimentation-bio_6045718_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/09/la-grande-distribution-profite-de-l-appetit-des-francais-pour-l-alimentation-bio_6045718_3234.html>>
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10- Retenue d'eau illégale en Lot-et-Garonne : prison ferme pour deux dirigeants agricoles, AFP, 10/07/20, 18:00

Deux dirigeants de la chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne ont été condamnés vendredi à Agen à de la prison ferme pour la construction illégale d'une retenue d'eau à fin d'irrigation, le lac de Caussade, au cœur d'une vive controverse entre agriculteurs et défenseurs de l'environnement.
Serge Bousquet-Cassagne, président de la chambre d'agriculture, s'est vu infliger par le tribunal correctionnel une peine de 9 mois de prison assortie de la révocation d'un sursis de 4 mois attaché à une condamnation antérieure.
Son vice-président et ex-président de la Coordination rurale (syndicat majoritaire en Lot-et-Garonne), Patrick Franken, a été condamné à 8 mois de prison et à la révocation d'un sursis de 14 mois.
Les deux dirigeants, qui ont fait savoir qu'ils faisaient appel, devront s'acquitter d'une amende de 7.000 euros chacun.
"C'est un jugement complétement aberrant", a réagi M. Bousquet-Cassagne, principal promoteur de cette retenue d'eau. "Le tribunal est environnementaliste donc c'est normal. Mais nous avons le soutien des élus et de toute la population du Lot-et-Garonne, ça nous réconforte. Le combat du pot de fer contre le pot de terre, du rat des villes contre le rat des champs ne s'arrêtera jamais", a-t-il dit à un correspondant de l'AFP.
"L'appel nous sauvera peut-être du pire mais c'est très dur, nous pensions avoir du sursis", a déclaré Patrick Franken. "Nous sommes des personnes responsables et respectables qui ont pignon sur rue. Il n'y a pas eu d’enrichissement personnel. C'est un ouvrage que nous avons fait au service des autres".
La chambre d'agriculture départementale a été condamnée à 40.000 euros d'amende, dont 20.000 avec sursis mais ne sera pas obligée de remettre le site en état comme l'avait demandé le parquet à l'audience le 3 juillet.
Les condamnations sont toutefois en grande partie conformes aux réquisitions du ministère public.
Les dommages et intérêts attribués aux associations environnementales sont de 69.000 euros et Enedis devra recevoir près de 33.000 euros en réparation d'un préjudice matériel. 
Des agriculteurs ont exprimé leur mécontentement sur leurs exploitations en mettant le feu à des pneus ou à des détritus. En milieu d'après-midi, la Coordination rurale évoquait "au moins une vingtaine de feux un peu partout sur le département", selon son président départemental Pascal Beteille. "Ce sont des feux de l'injustice ! a-t-il justifié, prendre de la prison ferme pour un trou c'est scandaleux, on n'est pas des assassins".
Situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Villeneuve-sur-Lot, dans la commune de Pinel-Hauterive, le lac de Caussade a été édifié sur 20 hectares par des agriculteurs désireux d'irriguer leurs exploitations en saison sèche.
Ce projet, contesté plusieurs fois en justice par des associations de défense de l'environnement dont France Nature Environnement (FNE), une des quatre parties civiles au procès, donne lieu - depuis l'annulation d'un arrêté préfectoral de juin 2018 autorisant les travaux - à une passe d'armes entre les agriculteurs et les autorités de l'Etat.
En mars, des élus du département et l'Etat ont proposé aux agriculteurs un compromis leur permettant d'utiliser l'eau du lac cet été avant sa vidange complète à l'automne, prélude au dépôt d'une nouvelle demande d'autorisation.
Ce compromis a été trouvé après qu'un rapport a conclu, selon la préfète de Lot-et-Garonne Béatrice Lagarde, que l'ouvrage n'avait "pas été réalisé dans les règles de l'art" et présentait un "risque de rupture avéré".
"Cela fait 20 ans que ce dossier traîne : l'Etat nous avait donné son accord avant de le retirer pour des raisons politiques", à l'automne 2018, a déploré Pascal Beteille.
La vice-présidente de France Nature Environnement Florence Denier-Pasquier a salué vendredi le fait que "la délinquance environnementale et écologique (ait été) sanctionnée" et assuré que l'association allait poursuivre son "combat juridique pour la remise en état du site y compris en agissant sur le plan européen".
<https://www.geo.fr/environnement/retenue-deau-illegale-en-lot-et-garonne-prison-ferme-pour-deux-dirigeants-agricoles-201246 <https://www.geo.fr/environnement/retenue-deau-illegale-en-lot-et-garonne-prison-ferme-pour-deux-dirigeants-agricoles-201246>>
Sur le même sujet : 
> Caussade : prison ferme pour deux dirigeants agricoles <http://www.journaldelenvironnement.net/article/caussade-prison-ferme-pour-deux-dirigeants-agricoles,107838?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 10/07/20
> Les promoteurs du barrage de Caussade condamnés à de la prison ferme, Le Monde, maj le 11/07/20 à 08h29
Martine Valo
Le président de la chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne, Serge Bousquet-Cassagne, et son vice-président, Patrick Franken, sont condamnés à des peines rarement prononcées dans des dossiers environnementaux. 
Jusqu’à présent, seule la justice administrative s’était penchée – à plusieurs reprises – sur le dossier de Caussade : une digue de 12,5 mètres de haut capable de retenir 920 000 mètres cubes d’eau, construite sans autorisation et sortie de terre début 2019, sur un ruisseau de Lot-et-Garonne.
> Lire aussi  Illégal, le barrage de Caussade présente aussi des défauts de sécurité
Vendredi 10 juillet, le tribunal judiciaire d’Agen a condamné les commanditaires de cet ouvrage illégal, le président de la chambre d’agriculture du département, Serge Bousquet-Cassagne, et son vice-président, Patrick Franken, à neuf mois de prison ferme et à la révocation d’un précédent sursis de quatre mois pour le premier ; à huit mois ferme et quatorze mois de sursis pour le second, ainsi qu’à 7 000 euros d’amende chacun.
Il leur est reproché d’avoir exécuté des travaux nuisibles à l’eau et aux milieux aquatiques et de les avoir pollués au passage. La chambre d’agriculture, maître d’ouvrage dans cette réalisation, est sanctionnée de 40 000 euros d’amende, dont 20 000 euros avec sursis. Cependant la demande de remise en état du site, donc la destruction du barrage, n’a pas été suivie. Les prévenus ont fait appel du jugement.
« C’est une très bonne décision qui sanctionne fermement la délinquance environnementale, en espérant qu’elle soit confirmée ultérieurement », commente Alice Terrasse, avocate de France Nature Environnement (FNE). La fédération s’était constituée partie civile dans cette affaire, aux côtés de l’Association nationale pour la protection des eaux et rivières - Truites, ombres, saumons et Sepanso Aquitaine. « Ce sont des peines rarement prononcées dans des dossiers environnementaux, renchérit Florence Denier-Pasquier, vice-présidente de FNE. Mais le barrage va-t-il rester là comme une verrue ? Nous allons continuer à nous battre pour qu’il y ait un partage de l’eau avec les autres usagers, qu’on parvienne enfin à un contrat de territoire dans cette vallée. »
Tourner la page du traumatisme de Sivens
Les services de l’Etat n’en ont donc pas fini avec le casse-tête de cette retenue de 378 mètres de large, installée dans la commune de Pinel-Hauterive, au profit d’agriculteurs irrigants. Certaines de leurs vingt-huit exploitations font affaire avec des semenciers qui exigent d’elles un approvisionnement en eau sécurisé. Faute de quoi, pas de contrat. Or produire du blé pour ces sociétés rapporte jusqu’à dix fois plus que pour une coopérative classique. Les promoteurs du « lac de Caussade », comme ils l’appellent, ont fait de celui-ci un symbole de la résistance aux « oukases des Parisiens », selon l’expression de Serge Bousquet-Cassagne. Depuis deux ans, le président de la chambre d’agriculture répétait à l’envi qu’il voulait ainsi tourner la page du traumatisme de Sivens – un barrage d’une hauteur de 12,80 mètres projeté dans le Tarn, avant la mort du manifestant Rémi Fraisse en octobre 2014 –, « qui a stoppé toute retenue d’eau pour mille ans ».
> Lire aussi  Illégal, le barrage de Caussade est tout de même sorti de terre
« Décidée sans concertation, alors que le bassin-versant compte déjà des centaines de retenues, Caussade est l’illustration exacte de ce qu’il ne faut pas faire dans une gestion durable et équitable de l’eau, de ces vieux projets surdimensionnés datant des années 1980 », affirme de son côté Florence Denier-Pasquier. France Nature Environnement, convaincue que ce genre d’ouvrages ne règle pas le problème de la sécheresse chronique, avait demandé la suspension des travaux de défrichement d’une parcelle boisée dès le début du chantier en 2018. D’autant que celui-ci est entaché d’avis négatifs de la part de plusieurs instances consultatives environnementales. En septembre 2018, le tribunal administratif de Bordeaux lui avait donné raison en référé, puis confirmera sa décision sur le fond.
« Ça va mal se terminer cette histoire »
Le lendemain, le 18 septembre de la même année, le ministre de la transition écologique et solidaire et celui de l’agriculture écrivaient ensemble une lettre à la préfète de Lot-et-Garonne la pressant de retirer son autorisation délivrée trois mois plus tôt. Ce sera fait, mais cet acte d’autorité ne sera jamais suivi d’effet sur le terrain. Car les tentatives ultérieures de la préfecture, d’abord pour interrompre la construction en 2019 puis, en février 2020, pour faire vider la retenue dont la fiabilité est mise en doute par des expertises, sont toutes restées vaines. Les tracteurs de la Coordination rurale, le syndicat auquel appartiennent MM. Bousquet-Cassagne et Patrick Franken, sont venus plusieurs fois défendre l’accès au site.
Néanmoins, les élus locaux qui soutiennent vigoureusement l’ouvrage ont obtenu du gouvernement en mars, que l’eau de Caussade puisse être utilisée sur les cultures cet été. L’accord prévoit que soit déposée ensuite, à l’automne, une demande d’autorisation en bonne et due forme, moyennant des contrôles réguliers de la sécurité de l’édifice.
> Lire aussi  La chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne refuse de détruire la retenue d’eau de Caussade, comme le demande l’Etat
Vendredi 3 juillet, devant le palais de justice d’Agen, des agriculteurs accompagnés de vaches avaient lancé alors quelques pétards et déversé de la terre en guise de soutien aux deux hommes forts de la Coordination rurale. « On est tombé sur un juge complètement tabanard [un terme péjoratif du Sud-Ouest équivalent de « bourrin », « irréfléchi »] (…) il m’a fait avaler mon chewing-gum et fermer ma gueule, ce qui est quand même compliqué, avait lancé Serge Bousquet-Cassagne, bravache, au début d’une audience qui devait durer sept heures. Je pense que ça va mal se terminer, cette histoire », concluait-il.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/10/les-promoteurs-du-barrage-de-caussade-condamnes-a-de-la-prison-ferme_6045842_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/10/les-promoteurs-du-barrage-de-caussade-condamnes-a-de-la-prison-ferme_6045842_3244.html>>
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11- Les multinationales de l’élevage industriel sur-financées par la Banque mondiale, Mr Mondialisation, 12/07/20

Avec 14,5% des émissions de gaz à effets de serre à l’échelle mondiale, l’élevage industriel est l’un des secteurs les plus néfastes pour l’environnement. Outre la pollution de l’air, cette activité est également synonyme de déforestation, de cruauté animale, de dégradation des eaux et d’exploitation des agriculteurs. Aujourd’hui, tous les experts s’accordent pour dire que la production industrielle de viande et de produits animaux doit baisser drastiquement pour affronter sérieusement la crise écologique. Une enquête du Bureau odef Investigative Journalism révèle pourtant que les principales banques de développement du monde ignorent délibérément ces appels. Au total, la BERD et l’IFC ont ainsi versé pas moins de 2,3 milliards d’euros à l’industrie de la viande et des produits laitiers sur la dernière décennie…
À l’heure actuelle, 75 % des terres agricoles du monde sont consacrées à l’élevage du bétail et à la culture de leur nourriture. Autant dire qu’une majorité écrasante des surfaces cultivables sont utilisées pour nourrir des animaux plutôt que des hommes. La surproduction de viande et la place démesurée qu’elle occupe dans le régime alimentaire des populations les plus favorisées du globe exercent une pression dramatique sur l’environnement, qui déstabilise les écosystèmes à travers le monde.
>> Suite à lire à :
<https://mrmondialisation.org/les-multinationales-de-lelevage-industriel-sur-financees-par-la-banque-mondiale/ <https://mrmondialisation.org/les-multinationales-de-lelevage-industriel-sur-financees-par-la-banque-mondiale/>>
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12- La crise du coronavirus va aggraver la faim dans le monde, avertit l'ONU, France info avec AFP, 13/07/20, 19:03

Selon un rapport annuel de l'Organisation des Nations unies, la récession mondiale due au nouveau coronavirus risque de pousser vers la faim entre 83 et 132 millions de personnes supplémentaires.
Près d'un humain sur neuf souffrait de sous-alimentation chronique en 2019, et cette proportion est appelée à s'aggraver en raison de la pandémie de coronavirus, selon un rapport annuel de l'ONU publié lundi 13 juillet.
D'après les dernières estimations, la faim touchait l'an dernier environ 690 millions de personnes, soit 8,9% de la population mondiale, peut-on lire dans un rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). C'est 10 millions de personnes de plus qu'en 2018, et 60 millions de plus qu'en 2014.
"Si la tendance se poursuit, on estime que d'ici à 2030, ce nombre dépassera les 840 millions de personnes. Ça signifie clairement que l'objectif [d'éradiquer la faim d'ici à 2030, établi par l'ONU en 2015] n'est pas en voie d'être atteint", a commenté Thibault Meilland, analyste des politiques au sein de la FAO.
Beaucoup ont "dû réduire la quantité et la qualité" de leur nourriture 
A cela s'ajoute le choc sanitaire et économique causé par la pandémie de Covid-19, qui cause des pertes de revenus en cascade, renchérit les aliments, et perturbe les chaînes d'approvisionnement. Selon le rapport, la récession mondiale due au nouveau coronavirus risque de pousser vers la faim entre 83 et 132 millions de personnes supplémentaires. "Ce sont des hypothèses encore relativement prudentes, la situation est en pleine évolution", relève Thibault Meilland.
Au-delà de la sous-nutrition, le rapport souligne que de plus en plus de personnes "ont dû réduire la quantité et la qualité de la nourriture qu'elles consomment". Deux milliards d'entre elles souffrent ainsi d'"insécurité alimentaire". En d'autres termes, elles n'ont pas régulièrement accès à des aliments nutritifs en qualité et en quantité suffisantes.
Plus de personnes encore (3 milliards) n'ont pas les moyens de s'offrir une alimentation considérée comme équilibrée, avec notamment des apports suffisants en fruits et légumes.
<https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/la-crise-du-coronavirus-va-aggraver-la-faim-dans-le-monde-avertit-l-onu_4044177.html <https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/la-crise-du-coronavirus-va-aggraver-la-faim-dans-le-monde-avertit-l-onu_4044177.html>>
En savoir plus :
> Rapport de l’ONU : Alors que la faim augmente et que la malnutrition persiste, la réalisation de l’objectif Faim zéro d’ici à 2030 est compromise <http://www.fao.org/news/story/fr/item/1297840/icode/>, FAO, communiqué du 13/07/20
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13- Burger King propose un "Whopper" venant de vaches moins polluantes, AFP, 14/07/20, 18:00

Pour protéger l'environnement, Burger King s'est donné une nouvelle mission : limiter le méthane rejeté par les pets et rots des vaches fournissant la viande de ses célèbres sandwiches "Whopper" en ajustant leur régime alimentaire. 
Selon des tests préliminaires, ajouter 100 grammes de feuilles de citronnelle à l'alimentation habituelle des ruminants à la fin de leur existence les aide à mieux digérer, assure le groupe dans un communiqué mardi. 
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont modifié le régime de vaches pendant les quatre derniers mois de leur vie et celles ayant bénéficié de cette expérience ont, sur les trois à quatre derniers mois, rejeté 33% en moins de méthane, un gaz participant à l'effet de serre, que leurs consœurs n'ayant pas changé de nourriture.
Les amateurs curieux de déguster un hamburger conçu avec un steak provenant d'une de ces vaches devront se rendre à partir de mardi dans un des restaurants de la chaîne à Miami, New York, Austin, Portland ou Los Angeles.
Mais Burger King, qui s'est associée à deux chercheurs pour mener cette expérience, espère inspirer d'autres organisations et a mis les conclusions de l'étude à la disposition de tous.
"Si tout le secteur, depuis les agriculteurs jusqu'aux distributeurs de viande, en passant par les autres marques, nous rejoignent, nous pouvons étendre cette expérience à grande échelle et collectivement aider à réduire les émissions de méthane qui ont un rôle dans le changement climatique", assure le groupe. 
Pour répondre à la demande de certains clients de plus en plus soucieux de respecter l'environnement en limitant leur consommation de viande, Burger King avait déjà été l'une des premières grandes chaînes à proposer une version végétarienne de son hamburger phare au printemps 2019.
<https://information.tv5monde.com/info/burger-king-propose-un-whopper-venant-de-vaches-moins-polluantes-367335 <https://information.tv5monde.com/info/burger-king-propose-un-whopper-venant-de-vaches-moins-polluantes-367335>>
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14- Brasilia promet de réduire la déforestation de l'Amazonie, AFP, 15/07/20, 23:00

Le gouvernement brésilien s'est engagé mercredi à réduire "au minimum acceptable" la déforestation et les incendies en Amazonie, en réponse aux critiques venues de l'intérieur et de l'extérieur du pays depuis l'arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro.
"Nous allons tenter de réduire au minimum acceptable la déforestation et les incendies, pour démontrer à la communauté internationale et à la société brésilienne notre engagement", a promis le vice-président Hamilton Mourao.
Mais, a précisé le général qui dirige le Conseil national de l'Amazonie créé en janvier, "il est clair que la déforestation zéro et le développement économique ne s'excluent pas l'un l'autre".
Le vice-président, qui s'exprimait après avoir dirigé une réunion de ce conseil interministériel, a insisté sur "le ferme engagement" du gouvernement vis-à-vis de "la préservation et du développement" de l'Amazonie, la plus grande forêt tropicale du monde dont 60% se situe en territoire brésilien.
Il n'a toutefois fourni aucune précision sur les moyens que Brasilia mettrait en oeuvre.
La déforestation de l'Amazonie brésilienne a atteint un record avec une accélération de 25% au cours du premier semestre par rapport à la même période de 2019.
Elle a touché 3.069 km2, le chiffre le plus élevé depuis la compilation de ces données en 2015, selon l'Institut National des recherches spatiales (INPE).
Le mois de juin, qui marque le début de la saison sèche, a été le pire en 13 ans également pour les incendies de forêt, avec 2.248 foyers recensés, une hausse de 19,5% par rapport à juin 2019.
En mai, le gouvernement avait envoyé l'armée en Amazonie pour lutter contre les incendies qui la ravagent à chaque saison sèche.
La politique du président Jair Bolsonaro, arrivé au pouvoir en janvier 2019, est au coeur des critiques des défenseurs de l'Amazonie. 
Le chef de l'Etat, qui n'a jamais affiché de préoccupation pour l'environnement, a indiqué à plusieurs reprises qu'il comptait ouvrir les territoires indigènes et des réserves naturelles protégées aux activités minières ou agricoles -- celles qui favorisent le plus le déboisement. 
Il a attribué les critiques aux ONG "mondialistes" et à la volonté supposée de certains pays d'entraver le développement économique du Brésil, tout en menaçant sa souveraineté.
- Mauvaise image -
Mais ces derniers mois, les questions environnementales ont pris plus de place, notamment dans les discussions du Brésil avec les acteurs économiques.
A la fin juin, des fonds d'investissement d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Sud qui administrent quelque 4 milliards de dollars d'actifs avaient menacé de retirer leurs investissements au Brésil si le gouvernement ne parvenait pas à contenir la destruction de la forêt amazonienne.
"Ils veulent voir des résultats, une réduction de la déforestation", avait déclaré le vice-président jeudi dernier, après une visioconférence avec les investisseurs.
Les grands exportateurs brésiliens, préoccupés par la mauvaise image du Brésil en terme d'environnement, ont également exprimé leur préoccupation.
Et ce mercredi, ce sont 17 anciens ministres brésiliens de l'Economie et d'anciens présidents de la Banque centrale qui ont demandé un changement de politique.
<https://information.tv5monde.com/info/brasilia-promet-de-reduire-la-deforestation-de-l-amazonie-367494 <https://information.tv5monde.com/info/brasilia-promet-de-reduire-la-deforestation-de-l-amazonie-367494>>
Sur le même sujet : 
> Brésil : Bolsonaro sous pression pour préserver l'Amazonie, AFP, 17/07/20, 20:00
Louis Genot
Face aux pressions insistantes d'investisseurs réclamant des "résultats" dans la lutte contre la déforestation en Amazonie, le gouvernement brésilien semble avoir changé de ton, mais il devra agir pour convaincre.
Le simple fait que le vice-président Hamilton Mourao se soit engagé mercredi à "réduire à un minimum acceptable" la déforestation et les incendies est déjà une petite révolution. 
Il y a un peu moins d'un an, quand la communauté internationale, le président français Emmanuel Macron en tête, s'était émue de voir des régions entières de la forêt amazonienne, "bien commun" de l'humanité, partir en fumée, son homologue brésilien Jair Bolsonaro s'était braqué.
Il avait crié à un complot "colonialiste" menaçant la souveraineté du Brésil. 
Jeudi soir, le président, lors d'un direct sur Facebook, a encore accusé: "l'Europe est une secte environnementale. Ils n'ont rien préservé de leur environnement, presque rien (..) Mais ils nous tirent tout le temps dessus, et de manière injuste", a lancé Jair Bolsonaro, "nous avons des problèmes parce que le Brésil est une puissance dans l'agronégoce".
Mais fin juin, quand des fonds d'investissement d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Sud qui administrent 4.000 milliards de dollars ont menacé de retirer leurs investissements, leurs arguments sonnants et trébuchants ont eu un tout autre écho.
"Le fait que la pression vienne d'investisseurs et non de chefs d'Etats change la donne", estime auprès de l'AFP André Perfeito, économiste du cabinet de consultants Necton.
Ces investisseurs ont été entendus la semaine dernière par le gouvernement lors d'une visioconférence et le vice-président Mourao a reconnu que de belles paroles n'étaient pas suffisantes.
"A aucun moment ils se sont engagés à apporter des fonds, ils veulent voir des résultats, une réduction de la déforestation", a-t-il déclaré à l'issue de cette réunion.
- "Pas de plan concret" -
La menace des investisseurs est prise très au sérieux par un gouvernement qui aura plus que jamais besoin de devises pour relancer une économie sinistrée par le coronavirus.
"Le Brésil compte sur des investissements venus de l'étranger pour préparer la sortie de crise, avec de grands chantiers d'infrastructure, notamment du traitement des eaux", explique Rubens Barbosa, ex-ambassadeur du Brésil aux Etats-Unis. 
Plusieurs anciens ministres des Finances et anciens présidents de la Banque centrale du Brésil ont affirmé cette semaine dans une lettre ouverte que l'absence d'efforts contre le réchauffement climatique "pourrait avoir des conséquences beaucoup plus graves que la pandémie".
Les défenseurs de l'environnement ne se font pas beaucoup d'illusions face au changement de discours d'un gouvernement désireux d'ouvrir les territoires indigènes et les réserves naturelles protégées aux activités minières ou agricoles -- celles qui favorisent le plus le déboisement. 
"Quel est le plan concret, avec quel budget ? Au-delà des discours, on ne voit pas le moindre signe d'un vrai changement de politique", estime Marcio Astrini, secrétaire exécutif de l'Observatoire du Climat, un collectif d'ONG luttant contre le réchauffement climatique.
Et les chiffres sont alarmants, avec une déforestation record au premier semestre, 25% supérieure aux six premiers mois de l'année dernière.
En mai, le gouvernement a envoyé l'armée en Amazonie pour lutter contre les incendies qui la ravagent à chaque saison sèche. Mais le vice-président Mourao a reconnu que ces opérations avaient commencé "trop tard".
Résultat, le Brésil a connu son pire mois de juin depuis 13 ans pour les feux de forêt. Des incendies souvent provoqués par des agriculteurs pratiquant le brûlis sur les zones déboisées pour cultiver ou faire paître le bétail.
- "A contre-courant" -
Pourtant, la ministre de l'Agriculture Tereza Cristina a assuré récemment que le Brésil n'avait "pas besoin" de déboiser l'Amazonie pour développer l'immense potentiel agricole qui en fait l'un des greniers de la planète. 
Cette ministre qui défend ardemment les intérêts des géants de l'agro-alimentaire brésilien sait que son secteur dépend des exportations vers des pays de plus en plus réticents à acheter des produits "issus de la déforestation".
Une étude publiée jeudi par la revue américaine Science a montré qu'un cinquième des exportations de soja et de viande bovine du Brésil vers l'Union européenne provenait de terres déboisées illégalement.
"Le Brésil ne peut pas se permettre de s'isoler, il faut qu'il s'adapte aux changements de perception du monde sur les questions environnementales", avertit Rubens Barbosa. "On ne peut pas parler de menace sur notre souveraineté. Le gouvernement Bolsonaro a signé de son plein gré l'accord commercial entre le Mercosur et l'Union européenne, qui contient un chapitre dédié au développement durable", rappelle-t-il.
"Le monde a changé, mais le gouvernement Bolsonaro continue de nager à contre-courant", conclut Marcio Astrini.
<https://information.tv5monde.com/info/bresil-bolsonaro-sous-pression-pour-preserver-l-amazonie-367746 <https://information.tv5monde.com/info/bresil-bolsonaro-sous-pression-pour-preserver-l-amazonie-367746>
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15- L’autorité de la concurrence sanctionne lourdement le cartel du jambon, Le Monde, 16/07/20, 10h05
Laurence Girard et Cécile Prudhomme

Les douze entreprises qui avaient tenté, entre 2011 et 2013, de s’entendre sur les prix de la charcuterie industrielle se sont vu infliger une amende de 93 millions d’euros par l’Autorité de la concurrence, ce jeudi 16 juillet. 
Une histoire de faux carnet, de rendez-vous secret dans un hôtel à Lyon, de trahison… L’Autorité de la concurrence a rendu ses conclusions, jeudi 16 juillet, sur l’affaire emblématique du cartel du jambon. Révélée en octobre 2018 par Le Monde, cette entente sur le marché de la charcuterie industrielle est hors norme tant par son étendue − une entente en amont et en aval − que par le nombre de participants : douze entreprises soupçonnées d’avoir joué un rôle à des étapes différentes de la construction du prix des produits de charcuterie vendus dans les grandes surfaces. De l’ex-Financière Turenne Lafayette à Fleury Michon, en passant par Les Salaisons celtiques (Intermarché) ou le groupe Nestlé… Entre janvier 2011 et avril 2013, les industriels ont tenté de s’entendre sur les prix autant à l’achat, dans leurs approvisionnements auprès des abatteurs de porcs, qu’à la vente, face aux distributeurs pour des produits crus ou cuits de marque nationale et de distributeur (MDD). Ils ont été sanctionnés à hauteur de 93 millions d’euros par des amendes allant de 1 000 euros (Salaisons du Mâconnais) à plus de 35,5 millions d’euros pour Cooperl Arc Atlantique. L’Autorité a indiqué avoir refusé « d’accorder au premier demandeur de clémence [Aoste] le bénéfice de l’exonération totale de sanctions », qui écoppe de 892 000 euros d’amende.
Malchance et retournements de veste
L’histoire débute en 2011. Le climat économique est tendu pour les industriels en pleine hausse de prix du porc. En crise depuis trois ans, les éleveurs, dont les marges sont laminées par la flambée du prix des céréales depuis 2008, réclament des augmentations. Mais les fabricants craignent que la grande distribution refuse de répercuter cette hausse de tarif.
Une première réunion est alors organisée, le 26 avril 2011, à l’Hôtel Ibis gare de Lyon à Paris, puis une autre, le 17 mai 2011, à l’Ibis Lyon Est à Lyon entre Aoste et cinq autres entreprises, dont Financière Turenne Lafayette, qui détenait à cette époque la marque Madrange. Objectif : « comment faire passer les hausses de prix auprès des distributeurs ».
Au retour de ces réunions, certains commerciaux font imprudemment des comptes rendus par e-mail à leur hiérarchie.
Mais, un an plus tard, l’un des participants retourne sa veste. Le 2 octobre 2012, la société Campofrio Food (marque Aoste), en plein changement d’actionnariat, se rapproche des autorités pour demander une procédure de clémence, comme le prévoit la loi, de manière à alléger sa sanction en contrepartie d’informations.
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Pour autant, Aoste continue de participer aux échanges. Il organise la réunion de trop, le 30 avril 2013, toujours à l’Ibis Lyon Est. Or la loi impose de cesser toute participation sous peine d’une déchéance de clémence pour « défaut de coopération totale » avec les enquêteurs.
Coup de malchance. Après cette réunion, un autre participant est pris de remords et demande une procédure de clémence en pensant être le premier à dénoncer le cartel. Le groupe Coop, une enseigne de supermarchés suisse, qui exerce dans le commerce de gros au travers de Transgourmet et Bell et a acquis la société auvergnate Salaison Polette, raconte alors aux enquêteurs cette ultime rencontre.
Un précieux carnet de notes
En parallèle, l’Autorité de la concurrence ouvre une enquête, le 5 avril 2013, comme l’indique un arrêt de la cour d’appel de Paris, en 2014. Des perquisitions sont réalisées en mai 2013. Documents papier, imprimés informatiques, fichiers de messageries – y compris dans les ordinateurs individuels des directeurs des achats – sont saisis chez les industriels.
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L’un des protagonistes, Fleury Michon, tente de faire annuler la saisie des pièces récupérées, au motif, notamment, qu’elles étaient « disproportionnées au regard du champ de l’enquête ». Sa demande est rejetée par la cour d’appel de Paris.
Les enquêteurs ont récupéré des éléments confirmant les indications écrites dans un précieux carnet de notes qu’Aoste a livré aux enquêteurs lors de sa demande de clémence. L’Autorité de la concurrence envisage de clore la procédure au milieu de l’année 2019.
Réajustements
Mais un ultime rebondissement va perturber le dossier. Pendant l’instruction, un des participants du cartel décide de contester la pièce maîtresse du dossier, le carnet du salarié d’Aoste qui retrace les réunions et les tarifs, en déposant une plainte pénale pour faux. Rédigé d’une écriture trop régulière pour correspondre à des notes prises au fur et à mesure, le contenu du carnet semble avoir été recopié. Un jugement pour faux en écriture menace alors une nouvelle fois de faire tomber la clémence d’Aoste. Une expertise est alors réalisée, et conclut, en mai 2019, que rien ne permet de considérer avec certitude que le carnet de note du demandeur de clémence aurait été monté de toutes pièces, car son écriture est bien celle de son auteur.
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Ces amendes tombent à un moment délicat pour les entreprises de la charcuterie. Elles ont été confrontées à une hausse du cours du porc en 2019, alimentée par la demande chinoise, pays touché par la peste porcine africaine. Même si des réajustements tarifaires ont été négociés en cours d’année avec la grande distribution. Fleury Michon pointe cet argument pour justifier la perte de 28 millions d’euros dans ses comptes 2019. Alors même que l’entreprise n’a pas provisionné la sanction financière (14,7 millions d’euros) de l’Autorité de la concurrence.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/16/l-autorite-de-la-concurrence-sanctionne-lourdement-le-cartel-du-jambon_6046330_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/16/l-autorite-de-la-concurrence-sanctionne-lourdement-le-cartel-du-jambon_6046330_3234.html>>
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16- Au Sahel, le « virus de la faim » menace des millions de personnes, Le Monde, maj le 16/07/20 à 12h35
Matteo Maillard (Bamako, correspondance)

La fermeture des frontières liée au Covid a encore accru les difficultés d’accès à l’alimentation, dans une région touchée par les violences, le réchauffement climatique et les problèmes de gouvernance. 
Le Sahel fait face à un risque de famine sans précédent. Si cette région d’Afrique de l’Ouest était déjà le théâtre de la crise alimentaire la plus foudroyante au monde lors de la dernière décennie, la menace est aujourd’hui plus pressante que jamais. A la flambée des violences djihadistes et intercommunautaires dans le centre du Mali et dans le nord du Burkina Faso, à l’accélération du réchauffement climatique – 1,5 fois plus rapide que la moyenne mondiale –, à la persistance des problèmes de gouvernance des Etats locaux, s’ajoute, depuis cinq mois, le Covid-19. Dans la région, les humanitaires l’ont renommé « le virus de la faim ».
« Toutes les conséquences des mesures anti-Covid-19 mises en place par les Etats sahéliens ont été sous-estimées, avance Alexandra Lamarche, spécialiste de la région à l’ONG Refugees International. Le Programme alimentaire mondial (PAM) estimait que 3,9 millions de personnes dans le Sahel central allaient souffrir d’insécurité alimentaire cette saison. Aujourd’hui, nous sommes à 5 millions. » Afin de prévenir la pandémie, les Etats sahéliens (Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria et Sénégal) ont mis en place des mesures fortes : fermeture des frontières, parfois des marchés et des lieux fréquentés, couvre-feu, distanciation sociale et restriction des déplacements. Une réaction efficace, qui a contribué à freiner la contamination, mais qui a eu un effet pervers sur les économies et le système agropastoral, qui emploie 25 millions de Sahéliens.
De juin à septembre, la saison des pluies coïncide avec la période de soudure. Les greniers sont presque vides et l’on se prépare à semer. « Mais le Covid-19 a compliqué l’accès aux semences, explique Coumba Sow, coordinatrice résilience à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). La fermeture des marchés et des frontières a empêché les agriculteurs de s’approvisionner en suffisance afin de planter pour la saison suivante. Cela a freiné aussi la possibilité d’écouler ses marchandises, entraînant une perte importante de revenus. » La raréfaction des produits, dont beaucoup n’ont pu être acheminés jusqu’aux lieux de vente, a fait flamber les prix des denrées alimentaires locales comme importées, de 10 % au Mali, jusqu’à 30 % au Nigeria.
>> Site à lire à :
<https://www.lemonde.fr/international/article/2020/07/15/au-sahel-le-virus-de-la-faim-menace-des-millions-de-personnes_6046265_3210.html <https://www.lemonde.fr/international/article/2020/07/15/au-sahel-le-virus-de-la-faim-menace-des-millions-de-personnes_6046265_3210.html>>
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17- Cartographier la famine en temps réel pour tenter de mieux la combattre, Le Monde Afrique, 16/07/20, 12h53
Carrie Nooten

Le Programme alimentaire mondial a lancé une version interactive de sa carte de la faim. Celle-ci a mis en évidence une dégradation de la situation dans le Sahel. 
En lançant officiellement sa « carte de la faim » <https://hungermap.wfp.org/> actualisée en temps réel en janvier, la petite équipe du laboratoire de la faim du Programme alimentaire mondial (PAM), installée à Rome, ne se doutait pas qu’elle allait mettre son outil à l’épreuve très rapidement. Le dispositif, qui permet en un coup d’œil de repérer qui, sur la planète, est en situation d’urgence alimentaire, a été enrichi d’un filtre spécial Covid-19 dès le 27 mars pour identifier les pays les plus impactés par la pandémie en termes d’alimentation et de nutrition.
« Ces derniers mois, nous avons constaté une détérioration de la sécurité alimentaire dans le Sahel, donne en exemple Anwen Chung, à la tête de l’agence des Nations unies. Les gens nous ont dit avoir peur d’aller dehors, et qu’ils ne sortaient pas faire des courses. » Ainsi, lorsque l’on clique sur un pays sahélien tel que le Burkina Faso, on constate que la quasi-totalité du territoire est en rouge, signe que les niveaux de faim y sont très élevés. Les données indiquent que, sur une population de 19,8 millions d’habitants, 11,9 millions de personnes n’ont pas de quoi se nourrir en quantité suffisante.
« Technologie révolutionnaire »
Plusieurs indicateurs sont intégrés au tableau de bord, comme la malnutrition infantile, la balance commerciale, la dépendance aux importations ou même l’inflation, pour mieux décrypter la situation. Mi-juillet, selon les modélisations de la carte, quinze pays dans le monde connaissaient une situation critique et 990 millions de personnes ne mangeaient pas à leur faim. La tendance est à la dégradation alors que les experts de l’ONU annoncent une augmentation de la pauvreté dans le sillage de la pandémie.
« Cette carte aide les professionnels de l’aide alimentaire, notamment les ONG, à prendre de meilleures décisions en fonction des situations », avance Anwen Chung. Par exemple, si plus de 40 % de la population est sous-alimentée dans le sud de l’Ethiopie, la situation est meilleure dans la province qui borde la Somalie. De quoi éclairer les organisations qui doivent choisir où envoyer de l’aide en priorité.
> Lire aussi  Au Sahel, le « virus de la faim » menace des millions de personnes
Pour Arif Husain, l’économiste en chef du PAM, l’idée d’une photographie en temps réel n’était pas si évidente à développer : « L’insécurité alimentaire est d’habitude mesurée de façon statique, même si nous savons qu’elle est dynamique car elle change continuellement. Utiliser cette technologie, c’est révolutionnaire ! » 
Pour garantir l’instantanéité de la carte, les dix analystes, spécialistes des données et ingénieurs informatiques de l’équipe, comptent sur deux modes opératoires. Tout d’abord, des enquêtes automatisées sont conduites quasi quotidiennement par téléphone, depuis des centres d’appels locaux.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/07/16/cartographier-la-famine-en-temps-reel-pour-tenter-de-mieux-la-combattre_6046372_3212.html <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/07/16/cartographier-la-famine-en-temps-reel-pour-tenter-de-mieux-la-combattre_6046372_3212.html>>
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18- Miser sur les « agriculteurs innovants » pour transformer l’agriculture, The Conversation, 16/07/20, 19:24
Par Roland Condor, Titulaire de la chaire « Modèles entrepreneuriaux en agriculture », École de Management de Normandie – UGEI

La transition agroécologique – qui consiste à passer d’un système de production agricole néfaste pour l’environnement à un système qui n’altère pas, voire utilise les ressources naturelles pour produire des biens alimentaires – a été plébiscitée par la récente Convention citoyenne pour le climat.
Une grande partie des propositions de cette initiative citoyenne vise en effet à fournir à l’agriculture les moyens d’accélérer sa mue.
Si on peut se féliciter que les propositions de la Convention aillent dans le bon sens, plusieurs recommandations importantes pour l’agroécologie n’ont toutefois pas été évoquées ou retenues.
C’est notamment le cas concernant le soutien à apporter aux entrepreneurs agricoles vertueux ; et également le financement de recherches permettant de repérer, comparer et évaluer des pratiques agroécologiques originales.
Dans une recherche qui sera publiée prochainement par la revue Économie rurale– et issue d’une thèse portant sur l’innovation dans la filière du paysage (conception, création et entretien de jardins)–, ces deux actions paraissent pourtant essentielles à l’évolution des pratiques agricoles.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/miser-sur-les-agriculteurs-innovants-pour-transformer-lagriculture-139888 <https://theconversation.com/miser-sur-les-agriculteurs-innovants-pour-transformer-lagriculture-139888>>
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19- Certaines variétés tolérantes aux herbicides vont être interdites, mais pas toutes, Actu-environnement, 16/07/20
Sophie Fabrégat

Un projet de décret assimile les techniques de mutagénèse aléatoire in vitro à des techniques de modification génétique. Les variétés tolérantes aux herbicides obtenues par cette méthode sont donc considérées comme des OGM, et bientôt interdites.
Les variétés de colza tolérantes aux herbicides devraient être interdites d'ici moins d'un mois. C'est ce que prévoient un projet de décret et deux projets d'arrêtés soumis pour avis au Haut conseil aux biotechnologies (HCB) par les ministres de la Transition écologique, de la Recherche et de l'Agriculture. Depuis plusieurs années, de nombreux acteurs dénoncent les méthodes d'obtention végétale par mutation génétique, connues sous le terme de mutagénèse. Saisi par des associations, le Conseil...
>> Suite à lire sur abonnement à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/OGM-mutagenese-decret-herbicides-interdiction-in-vitro-35847.php4 <https://www.actu-environnement.com/ae/news/OGM-mutagenese-decret-herbicides-interdiction-in-vitro-35847.php4>>
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20- Brésil : 20% des exportations vers l'UE issues de terres déboisées illégalement, AFP, 17/07/20, 00:00

Un cinquième des exportations brésiliennes de soja et de viande bovine vers l'Union européenne (UE) provient de terres déboisées illégalement, révèle une étude publiée jeudi par la revue américaine Science. 
Intitulée "Les pommes pourries de l'agro-business brésilien", cette étude est rendue publique dans un contexte de fortes réticences en Europe concernant la ratification de l'accord de libre-échange signé entre l'UE et les quatre pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), à cause de l'avancée de la déforestation amazonienne depuis l'arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro au Brésil. 
L'étude a été réalisée par douze chercheurs au Brésil, en Allemagne et aux Etats-Unis, à l'aide d'un puissant logiciel qui a permis d'analyser 815.000 propriétés rurales et d'identifier des zones de déforestation illégale, surtout en Amazonie et dans le Cerrado, la grande savane du centre du pays. 
"Entre 18 et 22% -possiblement davantage- des exportations annuelles du Brésil vers l'UE sont le fruit de la déforestation illégale", affirme Raoni Rajão, responsable du projet et professeur de l'Université fédérale de Minas Gerais (UFMG).
Près de deux millions de tonnes de soja issues de propriétés où il y a eu de la déforestation illégale arriveraient en Europe chaque année, indique l'étude.
Les producteurs de soja ont rejeté ces allégations, rappelant un moratoire de 2006 qui interdit l'achat de soja aux agriculteurs qui l'auraient cultivé sur des zones déboisées d'Amazonie.
"Le soja produit dans les zones déboisées illégalement (...) n'entre pas dans la chaîne productive du secteur", et ne peut donc pas être exporté, a assuré dans un communiqué l'Abiove (Association brésilienne des industries des huiles végétales). 
Pour ce qui est de la viande bovine, les auteurs ont trouvé que sur les 4,1 millions de têtes de bétail abattues par an, au moins 500.000 proviendraient de terres déboisées hors du cadre légal.
Les auteurs relèvent cependant que "près de 80% des agriculteurs brésiliens respectent le code forestier" et que le nouveau logiciel pourrait aider à "prendre des mesures rapides et décisives contre les contrevenants". 
Le Brésil a la capacité pour "devenir une puissance environnementale mondiale qui protège ses écosystèmes, en même temps qu'elle alimente le monde", soulignent les auteurs. 
Le pays "en a déjà les moyens, il ne manque que la volonté politique", ajoutent-ils. 
"Les jungles au Brésil se trouvent à un point de rupture", prévient le professeur Britaldo Soares-Filho, co-auteur et également chercheur à l'UFMG. 
M. Soares attribue cette menace à "l'impact des signaux politiques encourageant la déforestation et le fait d'accaparer les terres", en référence au soutien du président d'extrême droite aux projets qui visent à ouvrir les territoires indigènes et des réserves naturelles protégées aux activités minières ou agricoles -- celles qui favorisent le plus le déboisement. 
Selon les chiffres officiels, la déforestation de l'Amazonie brésilienne a atteint un record avec une accélération de 25% au cours du premier semestre par rapport à la même période de 2019.
L'étude "pointe du doigt la responsabilité de tous les marchés étrangers dans ce processus".
<https://information.tv5monde.com/info/bresil-20-des-exportations-vers-l-ue-issues-de-terres-deboisees-illegalement-367640 <https://information.tv5monde.com/info/bresil-20-des-exportations-vers-l-ue-issues-de-terres-deboisees-illegalement-367640>>
En savoir plus :
> Estudo identifica propriedades que exportam soja e carne ‘contaminadas’ pelo desmatamento ilegal <https://ufmg.br/comunicacao/noticias/estudo-identifica-propriedades-que-exportam-soja-e-carne-contaminadas-pelo-desmatamento>, UFMG, 16/07/20, 15h30
> The rotten apples of Brazil's agribusiness <https://science.sciencemag.org/content/369/6501/246>, Science, 17/07/20
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En images
21- Comment l’urine humaine pourrait dynamiser l’agriculture du futur, Le Monde, 06/07/20, 08h57
Karim El Had

Utilisée pendant des siècles, puis délaissée à la révolution industrielle, l’urine humaine contient de précieux nutriments et pourrait se substituer à certains engrais. « Le Monde » a rencontré les partisans et entrepreneurs de cet « or liquide ». 
Et si l’urine des Européens remplaçait les engrais industriels d’origine minérale ? C’est le pari lancé par une jeune entreprise installée près de Bordeaux, dont « Le Monde » est parti à la rencontre, dans le cadre de la série vidéo Plan B.
Connue depuis des siècles, mais abandonnée en Europe pendant la révolution industrielle, l’urine humaine est à nouveau considérée comme une alternative crédible aux engrais chimiques dans l’agriculture. Reste à construire les outils pour la récolter massivement, ce à quoi s’emploient déjà des entrepreneurs et inventeurs français. Plan B est parti à leur rencontre. 
Au plus près du terrain, en France et dans le monde, partez à la rencontre de celles et ceux qui relèvent les défis environnementaux d’aujourd’hui. Plan B, le nouveau rendez-vous vidéo du Monde, tous les lundis sur Le Monde.
Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/videos/article/2020/07/06/comment-l-urine-humaine-pourrait-dynamiser-l-agriculture-du-futur_6045316_1669088.html <https://www.lemonde.fr/videos/article/2020/07/06/comment-l-urine-humaine-pourrait-dynamiser-l-agriculture-du-futur_6045316_1669088.html>>
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22- Enquête : la face cachée du poulet brésilien de Domino’s Pizza, Mr Mondialisation, 09/07/20

Domino’s Pizza, c’est une enseigne de restauration rapide américaine bien connue. Ce qui l’est sans doute moins c’est la provenance de la viande de poulet qui garnit leurs pizzas. L’association L214 a enquêté et les résultats sont – on s’en doutait – accablants : entre poulets importés du Brésil et élevage de type industriel aux conditions de vie horribles, on ne pouvait réunir pires pratiques impactant l’environnement et la défense animale.
Franchise présente dans soixante pays et comptant 17 000 points de vente (dont 400 en France), Domino’s Pizza est une marque bien implantée dans l’univers de la restauration rapide. Pour approvisionner ses nombreux restaurants à travers le monde on pourrait naïvement penser que les restaurants feraient appel à des producteurs locaux, notamment pour réduire les coûts de transport. L’enquête menée par la L214 démontre qu’il n’en est rien.
>> Suite à lire et vidéo à voir à :
<https://mrmondialisation.org/enquete-la-face-cachee-du-poulet-bresilien-de-dominos-pizza/ <https://mrmondialisation.org/enquete-la-face-cachee-du-poulet-bresilien-de-dominos-pizza/>>
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23- L'enquête : le bio est-il toujours aussi bio ?, TF1, journal de 20h, 09/07/20

Depuis cinq ans, la consommation de produits bio a plus que doublé dans le pays. L'Hexagone en est même devenu le premier marché européen. L'année 2019, les Français ont dépensé douze milliards d'euros en produits bio. Les ventes ont encore augmenté de 13% en un an. Face à cette demande, les fruits et les légumes bio peuvent-ils être cultivés comme avant ? 
> Reportage à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/lenquete-le-bio-est-il-toujours-aussi-bio-03028070.html <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/lenquete-le-bio-est-il-toujours-aussi-bio-03028070.html>>
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– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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