[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (mardi 21 juillet)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 21 Juil 07:48:44 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Un projet de centrale au fuel en Guyane fait débat <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/06/un-projet-de-centrale-au-fuel-en-guyane-fait-debat_6045291_3244.html>, Le Monde, 06/07/20, 02h42
2- Transition énergétique : 11 multinationales “unies” pour développer des projets “concrets” <https://www.lemondedelenergie.com/transition-energetique-multinationales-projets/2020/07/06/>, AFP, 06/07/20
3- Un fonds pour l'innovation financé par la mise aux enchères des quotas carbone européens <https://www.actu-environnement.com/ae/news/energie-verte-stockage-carbone-technologies-innovantes-union-europeenne-35782.php4>, Actu-environnement, 06/07/20
4- L’« Alliance européenne pour l’hydrogène propre » est prête à décoller <https://www.euractiv.fr/section/energie/news/leak-european-hydrogen-alliance-ready-for-take-off/>, EurActiv, 06/07/20
5- Des collectifs demandent un moratoire sur les projets de centres commerciaux et logistiques <https://reporterre.net/Des-collectifs-demandent-un-moratoire-sur-les-projets-de-centres-commerciaux-et>, Reporterre, 06/07/20
6- Entretien. « La source principale d’électricité du futur, c’est l’économie d’énergie » <http://www.fondation-nature-homme.org/action/la-source-principale-delectricite-du-futur-cest-leconomie-denergie>, Fondation pour la Nature et l’Homme, 06/07/20
7- Paris : des vélos volés en vente à ciel ouvert <https://www.franceinter.fr/paris-des-velos-voles-en-vente-a-ciel-ouvert>, France Inter, 08/07/20, 06h08
8- Enquête. En Côte d’Ivoire, la fièvre de l’or <https://www.lemonde.fr/international/article/2020/07/07/en-cote-d-ivoire-la-fievre-de-l-or_6045414_3210.html>, Le Monde, maj le 08/07/20 à 10h18
9- Enquête. Qualité de vie, villes à taille humaine, dynamisme : pourquoi l’« arc atlantique » a le vent en poupe <https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/07/08/qualite-de-vie-villes-a-taille-humaine-dynamisme-pourquoi-la-facade-ouest-a-le-vent-en-poupe_6045535_3224.html>, Le Monde, 08/07/20, 16h06
10- L'UE prend le train de l'hydrogène propre <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/l-ue-prend-le-train-de-l-hydrogene-propre_145842>, AFP, 08/07/20, 19:00
11- Roybon : enlisé dans de multiples recours, Center Parcs abandonne son projet <https://www.geo.fr/environnement/roybon-enlise-dans-de-multiples-recours-center-parcs-abandonne-son-projet-201212>, AFP, 09/07/20, 00:00
12- Pour l’Autorité environnementale, le projet de nouveau terminal de Roissy est à revoir de fond en comble <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/08/pour-l-autorite-environnementale-le-projet-de-nouveau-terminal-de-roissy-est-a-revoir-de-fond-en-comble_6045642_3244.html>, Le Monde, maj le 09/07/20 à 02h49
13- Tribune. « Les pays exportateurs de pétrole du Moyen-Orient disposent des plus riches viviers de ressources en énergie solaire du monde » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/09/les-pays-exportateurs-de-petrole-du-moyen-orient-disposent-des-plus-riches-viviers-de-ressources-en-energie-solaire-du-monde_6045673_3232.html>, Le Monde, 09/07/20, 06h00
14- Cour des comptes : la construction de l’EPR de Flamanville, un « échec opérationnel » <https://www.euractiv.fr/section/energie/news/cour-des-comptes-la-construction-de-lepr-de-flamanville-un-echec-operationnel/>, EurActiv, 09/07/20, 11:52
15- Aérien et automobile : Pompili pour des "contreparties" écologiques aux aides <https://www.geo.fr/environnement/aerien-et-automobile-pompili-pour-des-contreparties-ecologiques-aux-aides-201219>, AFP, 09/07/20, 12:00
16- « Echec opérationnel » et « dérive des coûts » : la gestion de l’EPR, réacteur nucléaire de troisième génération, décriée par la Cour de comptes <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/09/nucleaire-la-cour-des-comptes-ereinte-l-epr_6045707_3234.html>, Le Monde, 09/07/20, 12h14
17- "Railcoop ira où la SNCF ne va plus" : le pari osé de la coopérative qui veut remettre la ligne Lyon-Bordeaux sur les rails <https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/sncf/railcoop-ira-ou-la-sncf-ne-va-plus-le-pari-ose-de-la-cooperative-qui-veut-remettre-la-ligne-lyon-bordeaux-sur-les-rails_4036625.html>, France Télévisions, 10/07/20, 07:05
18- Etats-Unis : coup d’arrêt au projet d’oléoduc menaçant les Sioux <https://www.bastamag.net/Etats-Unis-Trump-supension-exploitation-oleoduc-Dakota-Access-NoDAPL-victoire-judiciaire-Sioux>, Bastamag, 10/07/20
19- Chronique. « Au Mans, la compagnie artistique Organic Orchestra mène sa vélorution culturelle » <https://www.lemonde.fr/musiques/article/2020/07/11/au-mans-la-compagnie-artistique-organic-orchestra-mene-sa-velorution-culturelle_6045901_1654986.html>, Le Monde, 11/07/20, 05h00 
20- Motos et scooters redoutent d’être « bannis » de Paris <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/10/motos-et-scooters-redoutent-d-etre-bannis-de-paris_6045796_3234.html>, Le Monde, maj le 11/07/20 à 05h40
21- Tribune. « La pollution des sols urbains reste une préoccupation marginale » <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/07/10/la-pollution-des-sols-urbains-reste-une-preoccupation-marginale_6045876_4811534.html>, Le Monde, maj le 11/07/20 à 11h01
22- A Cassis, des moteurs électriques dans des 2CV pour "évoluer avec son temps" <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/a-cassis-des-moteurs-electriques-dans-des-2cv-pour-evoluer-avec-son-temps_145936>, AFP, 11/07/20, 16h42
23- Contrôles, radars antibruit… Les motards bruyants dans le viseur des pouvoirs publics <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/12/controles-radars-antibruit-les-motards-bruyants-dans-le-viseur-des-pouvoirs-publics_6045980_3244.html>, Le Monde, 12/07/20, 08h37
En images
24- Hydrogène : pourquoi la France investit peu sur ce carburant qui ne rejette aucun déchet <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/hydrogene-pourquoi-la-france-investit-peu-sur-ce-carburant-qui-ne-rejette-aucun-dechet-13828044.html>, TF1, journal de 20h, 08/07/20

Bien à vous,
Florence

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DÉCISIONS DU JOUR : — Après plus de dix ans de guerre d’usure, le groupe Pierre et Vacances a décidé d’abandonner son projet de Center Parcs à Roybon (Isère). (cf. item 11 & suite)
— Un tribunal vient d’ordonner la fermeture temporaire du gigantesque oléoduc du Dakota du Nord, gelé sous Obama puis relancé par Donald Trump. Les communautés amérindiennes sont à l’origine de cette victoire juridique fondée sur le respect de l’environnement. (cf. item 18)
ACCÉLÉRATEURS DU JOUR : — Onze groupes internationaux, dont Engie, Total ou Amazon Web Services, ont annoncé “unir leurs forces” pour développer des projets “concrets” afin d’accélérer la transition énergétique dans les transports et la logistique. (cf. item 2)
— La Commission européenne a annoncé une dotation d'un milliard d'euros au Fonds pour l’innovation, un programme mondial pour la démonstration de technologies « innovantes » à faible intensité carbone. (cf. item 3)
— En présentant sa nouvelle alliance des industries de l’hydrogène, l’UE cherche à se poser en leader mondial dans ce domaine mais, comparativement à ses voisins,  la France investit peu dans ce carburant. (cf. item 4, 10 & 24)
ENQUÊTES DU JOUR : — L’orpaillage illégal a pris une ampleur considérable en Côte d’Ivoire et engendre bouleversements environnementaux et tensions communautaires. (cf. item 8)
— Depuis les années 1990, la façade ouest de la France voit sa population augmenter du fait de migrations entre régions. Un phénomène qui s’est encore accéléré avec la pandémie de Covid-19. (cf. item 9)
COPIE À REVOIR DU JOUR : Gaz à effet de serre, pollution de l’air, nuisances sonores, incidences sur les milieux et sites Natura 2000…, dans un avis sévère, l’autorité environnementale (AE) éreinte le projet du nouveau terminal T4 de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. (cf. item 12)
DÉRIVE DU JOUR : La construction du réacteur nucléaire EPR de Flamanville dans la Manche est un échec opérationnel avec des dérives de coûts et de délais considérables, estime la Cour des comptes. (cf. item 14 & 16)
INITIATIVES DU JOUR : — L’Atelier du Zéphyr à Lyon organise des formations d’auto-construction en matière d’énergie renouvelable en vue d’encourager l’autonomie énergétique. (cf. item 6)
— Ralicoop, une coopérative implantée dans le Lot, compte ressusciter d'ici deux ans la ligne Lyon-Bordeaux, un trajet laissé à l'abandon par la SNCF depuis 2012. (cf. item 17)
IMPACT DU JOUR : Le bruit ferait perdre à chaque habitant des zones densément peuplées d’Ile-de-France plus de dix mois de vie en bonne santé et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe la pollution sonore « parmi les principaux risques environnementaux pour la santé ». (cf. item 20 & 23) 
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> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
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> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
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> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
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> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Un projet de centrale au fuel en Guyane fait débat, Le Monde, 06/07/20, 02h42
Perrine Mouterde et Laurent Marot (Cayenne, correspondant)

Une nouvelle centrale thermique pourrait être construite par EDF, ce que dénoncent les défenseurs de l’environnement et les promoteurs des énergies renouvelables. 
Pour le moment, ce sont des mangroves et une forêt marécageuse situées au bord de la route nationale 1 à Matoury, en périphérie de Cayenne. Dans ce secteur, à proximité du port de pêche du Larivot, une nouvelle centrale au fuel est censée commencer à produire de l’électricité d’ici à trois ans. Elle est destinée à remplacer la centrale thermique de Dégrad des Cannes : construite au début des années 1980, cette usine de moteurs diesel au fuel lourd doit fermer fin 2023, à l’expiration de la dérogation lui permettant des rejets polluants hors normes, notamment en oxyde d’azote (NOx).
En pleine crise sanitaire, et sans qu’aucune réunion n’ait pu se tenir, le projet a été soumis à enquête publique du 15 mai au 15 juin, le ministère de la transition écologique ayant jugé que la sécurité de l’approvisionnement électrique était en jeu. Seules quelque 350 contributions ont envoyées par mail – la majorité étant hostiles à la centrale.
> Lire aussi  L’épidémie de Covid-19 plonge la Guyane dans une situation critique
Contrairement au projet de méga-mine de la « Montagne d’or », la question de cette installation au fuel ne mobilise pas largement les Guyanais. Mais la tenue de cette enquête a ravivé les inquiétudes des associations de défense de l’environnement, qui redoutent que la Guyane s’éloigne de l’objectif d’atteindre l’autonomie énergétique en 2030. « Cette centrale est en contradiction avec la loi de 2015 sur la transition énergétique qui exige un effacement des énergies fossiles », déplore Laurent Kelle, responsable du WWF Guyane, qui a participé aux discussions sur la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).
Ce texte, élaboré par l’Etat et la collectivité territoriale et adopté en 2017, prévoit bien la construction d’une centrale d’une puissance thermique de 120 MW – contre 108 MW pour la centrale actuelle. EDF PEI (Production électrique insulaire), filiale d’EDF pour l’outre-mer et la Corse, prévoit d’investir 500 millions d’euros. « En retenant un [tel] projet, on va mettre en péril les futurs projets en énergies renouvelables déjà largement avancés », écrit le Groupement des entreprises en énergies renouvelables de Guyane (GENERG) dans une contribution à l’enquête publique.
Solaire, hydroélectricité et biomasse
Une trentaine de personnalités, dont l’eurodéputé Yannick Jadot ou la présidente du Fonds mondial pour la nature (WWF) Isabelle Autissier, ont relayé ces inquiétudes dans une tribune publiée jeudi 2 juillet. Le président du syndicat des professionnels de l’énergie solaire Enerplan, à l’origine de ce texte, fait état d’un « sentiment d’incompréhension totale ». « D’un côté on nous dit qu’il faut mettre le paquet sur les énergies renouvelables, et de l’autre on construit une centrale au fuel, dénonce Daniel Bour. Où est la cohérence ? »
Plusieurs études de 2018 et 2019 financées par l’Agence française de développement (AFD) et l’Ademe, que Le Monde a pu consulter, confirment que des solutions alternatives à la construction de cette centrale au fuel sont réalisables. Selon des experts indépendants, un scénario combinant solaire, hydroélectricité et biomasse, associés à des batteries et à des groupes électrogènes en containers, permettrait de garantir la sécurité de l’approvisionnement tout en accélérant la transition énergétique de la Guyane.
> Lire aussi  Montagne d’or en Guyane : l’ONU « somme » la France d’écouter les populations autochtones
« Il faudrait lever les contraintes réglementaires qui brident le développement du solaire, adapter la gestion de la retenue hydroélectrique de Petit-Saut en fonction des productions intermittentes, moderniser les systèmes qui gèrent l’équilibre entre consommation et production mais aussi structurer une filière biomasse, explique Christian de Gromard, référent Energie à l’AFD. Mais n’y a aucune raison d’attendre : c’est une solution beaucoup moins émettrice de CO2, moins coûteuse et qui génère davantage d’emplois locaux durables. »
Du côté d’EDF, on assure que la construction de cette centrale est indispensable pour assurer la sécurité de l’approvisionnement sur un territoire en forte croissance démographique, où les coupures d’électricité de plusieurs heures sont fréquentes. La nouvelle installation devrait en outre pouvoir être convertie pour fonctionner, dans un second temps, à partir de biomasse liquide. « Nous venons d’effectuer une phase de test très concluante de fonctionnement à partir de biocombustibles dans la centrale de Pointe Jarry en Guadeloupe, qui est une installation équivalente à celle de Larivot », insiste un porte-parole. Avoir recours à de la biomasse liquide nécessiterait toutefois des importations, la Guyane ne disposant pas de ressources en huiles végétales.
La transition énergétique « à notre rythme »
Les associations s’inquiètent aussi de l’impact du projet sur la biodiversité et des risques de pollution liés à la construction d’un oléoduc de 14,5 km entre le port pétrolier de Dégrad des Cannes et la future centrale. Le Conseil national de protection de la nature a émis un avis défavorable au projet et l’Autorité environnementale a formulé de sérieuses réserves. « Le site a été retenu sans évaluation environnementale ni enquête publique, notait-elle fin 2019. Les impacts sur les milieux naturels et les zones humides sont très forts et les mesures de compensation proposées ne remplissent pas les conditions requises. »
Il y a « des enjeux de préservation d’espèces protégées, tel le toucan toco, la biche des palétuviers ou un palmier peu commun », alerte aussi Rémi Girault, le président de Guyane nature environnement. EDF assure de son côté que la zone de mangroves de 40 hectares – sur un terrain de 110 hectares, dont 24 dévolus au projet industriel – a été sanctuarisée et que des mesures de compensation seront bien mises en œuvre.
Les partisans du projet, eux, mettent en avant la question de la sécurité de l’approvisionnement, mais aussi celle de l’emploi des agents de l’actuelle centrale. Le syndicat majoritaire à EDF Guyane, la puissante Union des travailleurs guyanais (UTG), a manifesté en septembre dernier pour réclamer la mise en œuvre de la PPE. « On est à l’aube d’un clash énergétique. Si on ne sécurise pas l’île de Cayenne avec la nouvelle centrale, on aura de gros problèmes », prévenait alors son secrétaire général, Davy Rimane.
> Lire aussi  « En Guyane, la République Française détruit l’Amazonie et sa biodiversité avec l’aide de subventions de l’Europe »
Hélène Sirder, première vice-présidente de la collectivité territoriale et déléguée à l’énergie, affirme aussi soutenir le projet pour « répondre aux besoins de la population ». « Le territoire n’est pas encore prêt à passer au tout énergies renouvelables, nous faisons la transition énergétique à notre rythme », ajoute-t-elle.
De son côté, le ministère de la transition écologique affirme avoir demandé à EDF fin février de préciser les modalités de fonctionnement de la centrale et que des échanges sont toujours en cours pour « trouver la solution la plus optimale possible ». « Il est fondamental de se donner encore quelques mois pour s’assurer que le choix de cette centrale au fuel, qui est très structurant pour l’avenir, est bien le meilleur, et vérifier qu’il n’existe pas une solution alternative qui s’inscrive dans une logique plus décarbonée », précise une source proche de la ministre des outre-mer Annick Girardin. Un signe que l’autorisation d’exploiter, permettant de lancer les travaux, pourrait se faire attendre ? Les conclusions de l’enquête publique devraient, elles, être rendues mi-juillet.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/06/un-projet-de-centrale-au-fuel-en-guyane-fait-debat_6045291_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/06/un-projet-de-centrale-au-fuel-en-guyane-fait-debat_6045291_3244.html>>
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2- Transition énergétique : 11 multinationales “unies” pour développer des projets “concrets”, AFP, 06/07/20

Onze groupes internationaux, dont Engie, Total ou Amazon Web Services, ont annoncé vendredi “unir leurs forces” pour développer des projets “concrets” afin d’accélérer la transition énergétique dans les transports et la logistique, dans un communiqué commun.
A l’occasion des rencontres économiques d’Aix (3-5 juillet), ces onze grandes entreprises – Amazon Web Services (la division “cloud” d’Amazon), Carrefour, CMA CGM, Cluster Marine Français, Crédit Agricole Corporate and Investment Bank, Engie, Faurecia, Michelin, Schneider Electric, Total et Wartsila (groupe industriel finlandais) – indiquent s’être réunies dans “une coalition internationale”.
Elles ont décidé de “mettre en commun leurs expertises autour de trois ambitions pour réaliser des progrès technologiques et obtenir des résultats mesurables dès 2030”: “avoir un portefeuille plus étendu de sources d’énergies propres”, “réduire la consommation d’énergie par kilomètre équivalent transporté” et “éliminer une partie importante des émissions associées au transport et à la logistique”.
Neuf groupes de travail, réunissant “plusieurs dizaines de personnes”, ont “déjà été mis en place depuis plusieurs mois, afin de construire neuf projets concrets qui contribueront à définir les énergies de demain”, est-il indiqué.
Parmi les thématiques identifiées figurent: “développer les biocarburants”, “élargir les usages du biogaz et des gaz de synthèse dans les transports”, ou encore “lancer des projets pilotes de véhicules zéro émission”.
Les premiers “travaux” de cette coalition seront présentés en janvier 2021 à l’occasion du Congrès mondial de la Nature, qui se tiendra à Marseille.
“Nous devons unir nos forces pour accélérer la transition énergétique de l’industrie du transport et de la logistique”, a résumé Rodolphe Saadé, PDG de l’armateur français CMA CGM, à l’origine du projet, cité dans le communiqué.
“La transition alimentaire pour tous ne se fera pas sans une transition énergétique. Au-delà de nos actions au sein du groupe, les défis sont si immenses, si complexes, qu’ils sont nécessairement collectifs”, a de son côté souligné Alexandre Bompard, PDG du groupe Carrefour.
Pour Jean-Pierre Clamadieu, président du conseil d’administration d’Engie, “la coalition que nous lançons aujourd’hui est la preuve que des solutions sont à portée de main si l’on y travaille de façon coordonnée et sur l’intégralité de la chaîne de valeur. Elles seront demain un atout pour nos entreprises et l’ensemble de l’économie”.
<https://www.lemondedelenergie.com/transition-energetique-multinationales-projets/2020/07/06/ <https://www.lemondedelenergie.com/transition-energetique-multinationales-projets/2020/07/06/>>
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3- Un fonds pour l'innovation financé par la mise aux enchères des quotas carbone européens, Actu-environnement, 06/07/20
Agnès Sinaï 

La Commission européenne a annoncé, le 3 juillet, une dotation d'un milliard d'euros au Fonds pour l'innovation, un programme mondial pour la démonstration de technologies « innovantes » à faible intensité carbone. Sont concernés les secteurs des énergies renouvelables, industries à forte intensité énergétique, stockage de l'énergie, ainsi que le captage, l'utilisation et le stockage du carbone.
Cette initiative sera financée par les recettes provenant de la mise aux enchères des quotasdans le cadre du système d'échange de quotas d'émission de CO2 de l'Union européenne.
Quelque dix milliards d'euros seront alloués entre 2020 et 2030 aux secteurs éligibles de tous les États membres, de l'Islande et de la Norvège. Les fonds pourront être utilisés en synergie avec les aides d'État ou d'autres programmes de financement européens.
L'appel est ouvert. Les projets seront évalués « en fonction de leur capacité à éviter les émissions de gaz à effet de serre, de leur potentiel d'innovation, de leur maturité financière et technique ainsi que de leur potentiel d'expansion et de leur rapport coût-efficacité ».
La date limite de soumission des demandes est fixée au 29 octobre 2020 via le portail de financements et appels d'offre de l'UE.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/energie-verte-stockage-carbone-technologies-innovantes-union-europeenne-35782.php4 <https://www.actu-environnement.com/ae/news/energie-verte-stockage-carbone-technologies-innovantes-union-europeenne-35782.php4>>
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4- L’« Alliance européenne pour l’hydrogène propre » est prête à décoller, EurActiv, 06/07/20
Frédéric Simon

Mercredi 8 juillet, la Commission présentera sa nouvelle alliance des industries de l’hydrogène. Par cette stratégie, l’UE cherche à se poser en leader mondial dans le domaine.
Dans le cadre de sa nouvelle politique industrielle, la Commission a annoncé en mars qu’elle regrouperait les institutions européennes, les gouvernements et les représentants du secteur dans une même alliance, afin de créer une chaîne de valeur complète de l’hydrogène en Europe.
« L’Alliance européenne pour l’hydrogène mettra en commun les ressources pour donner une ampleur et un impact suffisants aux efforts d’industrialisation, [afin de créer] un écosystème de l’hydrogène industriel durable au sein de l’UE », indique une ébauche de document qu’Euractiv a pu consulter.
La Commission doit présenter l’alliance mercredi 8 juillet, en même temps que ses « stratégies » politiques connexes sur l’intégration des secteurs de l’hydrogène et de l’énergie.
Le groupe rassemblera tous les acteurs du milieu, dans le but de réduire les coûts et d’accroître la compétitivité, selon le document qui pourra encore faire l’objet de modifications d’ici à mercredi.
L’hydrogène pourrait représenter la solution miracle pour décarboniser les industries, notamment celles de l’acier et des produits chimiques, pour lesquelles il est difficile de trouver des alternatives parce qu’elles nécessitent de très hautes températures pour fonctionner et ne sont pas faciles à électrifier.
Le déploiement de l’hydrogène à l’échelle industrielle doit se faire de façon systématique tout au long de la chaîne de valeur, indique la Commission dans son ébauche de texte. Cela va de la production et du transport de ce gaz, à son utilisation comme matière première dans les industries à forte intensité énergétique, ou comme carburant dans les transports, explique-t-elle.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/energie/news/leak-european-hydrogen-alliance-ready-for-take-off/ <https://www.euractiv.fr/section/energie/news/leak-european-hydrogen-alliance-ready-for-take-off/>>
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5- Des collectifs demandent un moratoire sur les projets de centres commerciaux et logistiques, Reporterre, 06/07/20
Source : Les Amis de la Terre et Notre affaire à tous.

Lundi 6 juillet, 68 collectifs locaux d’habitants de toute la France mobilisés contre des projets de zones commerciales ou entrepôts de e-commerce ont adressé une lettre ouverte au Président de la République. Une semaine après son allocution à la Convention citoyenne pour le climat au cours de laquelle il s’est déclaré favorable à un moratoire sur les équipements commerciaux, les citoyens exigent l’application « immédiate et sans restriction » de la promesse présidentielle.
Il y a une semaine, les 150 citoyens de la Convention Citoyenne pour le Climat avaient jugé qu’ « il est nécessaire de prendre immédiatement des mesures coercitives pour stopper les aménagements de zones commerciales périurbaines très consommatrices d’espace ».
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6- Entretien. « La source principale d’électricité du futur, c’est l’économie d’énergie », Fondation pour la Nature et l’Homme, 06/07/20

Vous avez déjà fabriqué votre propre lessive ? Et si vous appreniez maintenant à fabriquer votre propre four solaire ? C’est l’idée de L’Atelier du Zéphyr <http://atelierduzephyr.org/> : organiser des formations d’auto-construction à propos de l’énergie, pour encourager à l’autonomie énergétique. Une bonne occasion pour les participant·e·s de repartir non seulement avec leur objet, mais aussi avec des savoirs précieux sur la sobriété énergétique. Interview de Clément, responsable de L’Atelier du Zéphyr. Ce projet a été réalisé grâce au soutien financier du programme Génération Climat, coporté par la FNH et le FORIM.
Comment l’association et le projet sont nés ? 
Il y a un an et demi, j’ai rencontré Aurélie à Valence lors d’un atelier sur l’éolienne à Valence, et assez rapidement, nous avons monté notre propre association à Lyon : L’Atelier du Zéphyr. Ce que nous avions envie de faire en créant, c’était de continuer à proposer des ateliers de constructions d’éoliennes mais d’ouvrir un peu le spectre proposé, en animant plus généralement des formations d’autoconstruction autour de l’énergie. On propose donc des ateliers pour apprendre à fabriquer des outils de production ou de transformation d’énergie. Il s’agit d’éoliennes, de poêle à bois pour se chauffer ou cuisiner, mais aussi tout ce qui va être cuisson solaire ou panneau. Dans un futur proche, nous prévoyons aussi de nous attaquer à la méthanisation.
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7- Paris : des vélos volés en vente à ciel ouvert, France Inter, 08/07/20, 06h08
Thibault Lefèvre

Le vélo a le vent en poupe, le vol de vélo aussi avec à Paris, un véritable marché noir à ciel ouvert. Ça se passe sur une petite place, boulevard de la Chapelle dans le XVIIIème arrondissement. Reportage.
Depuis la fin du confinement, Julien roule avec un vélo tout neuf : "C'est un VTC qui fait à la fois de la route et du tout terrain. Je l'ai payé quand même 490 euros. Faut les sortir quand même". 490 euros donc, pour son troisième vélo en moins de 5 ans. Les deux premiers ont été volés : "récemment un vieux vélo, et un VTT il y a trois ou quatre ans.  La première fois, c'était à Montmartre, la deuxième dans le 11ème, c'est un business."  
Un business qui se concentre donc au nord de Paris, autour d'une petite place arborée, à côté du Boulevard de la Chapelle, surplombée par le métro aérien. Une vingtaine de vélos sont accrochés au mobilier urbain, et des revendeurs guettent, sans stress apparent des clients, sous le regard indifférent des commerçants. Ahmed travaille depuis plus de 20 ans dans une épicerie juste à côté du lieu de vente :
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8- Enquête. En Côte d’Ivoire, la fièvre de l’or, Le Monde, maj le 08/07/20 à 10h18
Cyril Bensimon

L’orpaillage illégal a pris une ampleur considérable dans ce pays d’Afrique de l’Ouest et engendre bouleversements environnementaux et tensions communautaires.
Soudain, au milieu d’une clairière se découvre un trou où plongent des êtres animés par des rêves de fortune. Une fosse de terre brune et de rocailles d’une cinquantaine de mètres de diamètre, qui aimante des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants portés par l’espoir d’y découvrir le filon, la pépite susceptible de changer leur destin. Armés d’une pioche ou d’une pelle, certains creusent en surface, dégoulinant de sueur. D’autres s’enfoncent au péril de leur vie dans des galeries souterraines. Selon la légende, l’or est une matière vivante qui, pour s’offrir aux audacieux, exige certains sacrifices.
En sortant de la ville d’Oumé (50 000 habitants), au centre de la Côte d’Ivoire, il suffit de faire quelques kilomètres de voiture puis une demi-heure de marche à travers une forêt copieusement tronçonnée pour tomber sur cette mine d’or clandestine.
Ce lieu sans nom a des allures de tour de Babel inversée. Dans les entrailles de la terre s’engouffrent des migrants venus du Ghana, de Guinée, mais surtout du Mali et plus encore du Burkina Faso. Les deux voisins septentrionaux de la Côte d’Ivoire possèdent la plus longue expérience et les réseaux les plus performants dans le secteur aurifère.
Creuser, piocher, broyer, trier, laver, concasser, retrier pour ne souvent récolter qu’une pincée de poussière dorée est le quotidien de ces forçats, payés au prorata de leurs découvertes. Les rêves de richesse sont le meilleur aimant pour les filières de recrutement ou pour ceux qui sont simplement portés par l’aventure du moment. Mais la confrontation avec la réalité peut être cruelle. Seydou, un Guinéen arrivé il y a trois ans, dit n’avoir toujours rien trouvé dans les sous-sols de la région. Dès lors, c’est devant les bars et les restaurants qu’il mendie son butin.
« C’est sans danger »
Voilà une dizaine d’années que la fièvre de l’orpaillage clandestin frappe tout le Sahel et au-delà une large partie de l’Afrique de l’Ouest. En Côte d’Ivoire, en parallèle d’une production industrielle en constante progression, le phénomène a pris une telle ampleur que les équilibres économiques et environnementaux de certaines régions sont en danger. Les bouleversements engendrés ont suscité en plusieurs endroits des tensions communautaires, toujours promptes à déborder sur le champ politique.
Ces risques, Idrissa – tous les prénoms ont été modifiés – s’en fiche comme d’une guigne. « Quatre mois après l’ouverture, on a déjà tiré plus de 10 kg de la mine », prétend le jeune « chef de chantier ». Gestionnaire du site pour le compte d’un investisseur extérieur dont il préfère taire le nom, ce trentenaire alerte est chargé de payer le droit d’accès à la terre aux chefs locaux, de rémunérer les orpailleurs, d’acheter le matériel, de revendre l’or extrait, de corrompre les fonctionnaires pour qu’ils ferment les yeux, comme lui clôt les siens sur certaines techniques destinées à ne perdre aucune particule de métal jaune.
Devant un alignement de « piscines » d’environ deux mètres de côté, creusées à même la terre, où le sable extrait est une dernière fois filtré dans du cyanure, Idrissa s’amuse de nos inquiétudes sanitaires : « C’est sans danger. Regarde ! Il y a encore de l’herbe à côté. »
> Lire aussi Afrique de l’Ouest : et si les investisseurs ne misaient pas que sur l’or ?
Combien de mines illicites, semblables à celle-ci, se sont ouvertes ces dernières années en Côte d’Ivoire ? Un comptage précis s’avère impossible, mais les autorités et les acteurs du secteur admettent que le phénomène, s’il n’est pas nouveau, a connu une forte expansion. De bonnes sources parlent d’au moins un millier de sites sur l’ensemble du territoire.
En 2014, le gouvernement ivoirien estimait que sur les 25 millions d’habitants du pays, environ 500 000 vivaient de cette activité. « L’orpaillage clandestin a pris des dimensions inquiétantes, durant les dix dernières années, faisant perdre à l’Etat quelque 479,22 milliards de francs CFA, soit environ 878 millions d’euros », s’inquiétait alors le ministère des mines.
La menace du président
L’embargo imposé par les Nations unies sur les exportations d’or et de diamants durant les années de guerre (2002-2011) avait été levé un an plus tôt. Des experts, cités dans un rapport de l’organisation African Security Sector Network, évaluaient à « environ 30 tonnes d’or par an la production artisanale qui échappe à l’Etat ». En 2019, la production officielle était de 32,5 tonnes.
Appuyée par les industriels canadiens, australiens et nigérians ayant investi dans ce qui est encore un territoire prometteur pour le secteur minier, une politique de répression a été engagée – plus de 200 sites illégaux ont été démantelés et une centaine de personnes interpellées depuis un an –, mais la stratégie a montré ses limites face à l’attrait du gain rapide.
En visite dans le centre du pays en septembre 2019, le président Alassane Ouattara avait exprimé sa volonté d’« éradiquer une bonne fois pour toutes ce problème » et menacé : « Lorsque nous découvrirons que des ressortissants d’un pays voisin sont impliqués dans ce phénomène, nous les expulserons immédiatement. » A quelques kilomètres du lieu où le chef de l’Etat a tenu ce discours, Souleymane ne se sent guère concerné par cet avertissement. A Hiré, une sous-préfecture d’un peu plus de 50 000 habitants, lui et son frère, tous deux âgés d’une cinquantaine d’années, ont été des pionniers de l’orpaillage sauvage. A ce jour, ils ont quatre « chantiers » en activité.
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« Si tu as l’accord des autorités locales, ça suffit pour travailler. En Côte d’Ivoire, l’argent finit toujours par tout arranger », confie l’entrepreneur clandestin, qui n’a jamais cessé les allers-retours entre son Burkina Faso natal et la Côte d’Ivoire, où il mène ses affaires. Sa recette ? « Pour monter des chantiers, on paye 250 000 CFA [380 euros] par mois à la gendarmerie. La même chose aux Eaux et Forêts. Entre 250 000 et 500 000 aux soldats des FRCI [Forces républicaines de Côte d’Ivoire]. Le flair compte, mais il y a des signes. Si tu vois dans la forêt un endroit où l’herbe est morte, il est possible qu’il y ait un filon en dessous. » 
Les flambeurs des maquis
A l’entendre, le travail serait plus aisé en Côte d’Ivoire que dans les pays du Sahel. La terre y est plus meuble, les filons moins profonds. « Ici, quand il pleut, tu peux même voir les enfants ramasser l’or qui remonte dans les rues », plaisante Souleymane.
L’acheminement de substances très toxiques, comme le mercure, utilisépour amalgamer les poussières d’or, et le cyanure, pour laver une dernière fois les roches, ne lui pose aucun souci. « C’est un frère qui va régulièrement en Chine qui nous les envoie jusqu’au port d’Abidjan. » Une fois collecté, l’or est revendu à des bijoutiers du quartier de Treichville, à Abidjan, au Mali, au Burkina, « en fonction de là où le cours est le meilleur », avant de prendre le plus souvent la direction de Dubaï, la plaque tournante mondiale du business de l’or.
La seule évocation de la Brigade de répression des infractions au code minier, montée en décembre 2018 notamment pour contourner les administrations locales corrompues, éveille sur le visage de Souleymane un sourire complice. Par un geste de la main en direction de sa poche, il rappelle que tout est négociable. Risqué, aussi. « Sauf pour la Tabaski [nom donné à l’Aïd-el-Kébir en Afrique de l’Ouest], tu ne me verras jamais bien habillé. Pour ne pas te faire attaquer par des concurrents, il ne faut jamais attirer l’attention », prévient ce père de famille qui ne s’intéresse « ni au ballon, ni à la musique, ni aux filles ». 
Les hommes du coin ne sont pas tous aussi austères. En fin de semaine, dans les « maquis » (des bars-restaurants en plein air) de Hiré, certains creuseurs flambent leur magot dans la boisson et les plaisirs tarifés.
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Avec ses alignements d’échoppes remplies de pelles, de pioches et autres outils indispensables, Hiré est un Far West contemporain. L’Etat y a organisé des descentes pour chasser les orpailleurs clandestins arrivés par cars entiers du Burkina Faso. Les prostituées venues d’Abidjan ont filé, mais l’attrait pour le métal jaune n’a pas cessé. Les réseaux en place et les travailleurs ont repris leurs activités.
A la sortie de la ville, dans un atelier clandestin, des femmes et des adolescentes concassent des pierres au prix de 2 500 francs CFA le sac de 50 kg. Des garçons d’une douzaine d’années viennent ensuite les broyer en une poudre grise ou ocre, puis laver et amalgamer le tout avec du mercure. Les forces de l’ordre veillent à leur façon : à une centaine de mètres de là, un gendarme paresse sur sa moto à l’ombre d’un arbre. Comme un rêve ou une hallucination, un VTT dernier cri monté par un Blanc en tenue de coureur cycliste file sur la piste puis disparaît.
Jardin secret
Natif de Hiré, qu’il n’a jamais quitté, Roger est un commerçant accueillant, comme en atteste l’étonnante bande d’évangéliques ayant investi sa terrasse, très portés sur la prière, la boisson et les billets de banque. Le chaleureux sexagénaire, très au fait des affaires de sa ville, peste volontiers contre la société Afrique Gold. La compagnie, montée par un consortium canadien et un établissement financier regroupant des investisseurs du continent africain, exploite en pleine ville une mine industrielle.
« Les explosions quotidiennes fissurent ma maison », s’insurge-t-il en montrant des lézardes sur les murs. « Les productions de cacao sont maintenant à plus de 15 kilomètres. Les champs où étaient plantées les cultures vivrières ont disparu et les prix ont donc monté », s’agace Roger, avant de laisser découvrir son jardin secret. « Un filon passe en dessous de chez moi, dit-il devant un conduit d’à peine deux mètres de diamètre creusé dans son arrière-cour. En quatre mois, nous avons extrait 60 sacs de cailloux qui nous ont donné 2,2 kg d’or. » 
L’affaire est rentable. Roger ne donne pas le montant, mais il dit avoir reçu la moitié du magot – au cours actuel, le lingot de 1 kg se négocie environ 50 000 euros –, l’autre moitié ayant été partagée entre le « chef de chantier » et les creuseurs. L’un de ses voisins a même installé une excavatrice dans son jardin. Lorsque les militaires ont tenté de racketter Roger, un coup de fil à un officier, vieille connaissance de la famille, a permis de transformer les voleurs en protecteurs rémunérés.
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Plusieurs officiers des FRCI, venus de l’ancienne rébellion, se sont enrichis en parrainant des sites clandestins, d’abord dans le nord du pays, puis sur l’ensemble du territoire. « Cela a d’une certaine manière aidé à les démobiliser. Ils sont encore dans le commerce, mais se font plus discrets », souffle une source sécuritaire.
L’une des inquiétudes est que ce trafic puisse profiter aux réseaux djihadistes actifs au Sahel, dont les ramifications s’étendent jusqu’aux côtes ivoiriennes. En novembre 2019, l’organisation International Crisis Group rappelait que « plusieurs membres de la katiba [brigade] Khalid Ben Walid, branche sud d’Ansar Eddine [un groupe lié à Al-Qaida], auraient reconnu avoir reçu une formation aux explosifs sur une des nombreuses mines d’or artisanales du nord de la Côte d’Ivoire, près de la frontière malienne ». Le centre de recherche alertait sur le fait que, depuis 2016, au Mali, au Burkina Faso et au Niger, « des groupes armés, y compris djihadistes, trouvent dans les mines d’or une nouvelle source de financement, voire un terrain de recrutement ».
<https://www.lemonde.fr/international/article/2020/07/07/en-cote-d-ivoire-la-fievre-de-l-or_6045414_3210.html <https://www.lemonde.fr/international/article/2020/07/07/en-cote-d-ivoire-la-fievre-de-l-or_6045414_3210.html>>
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9- Enquête. Qualité de vie, villes à taille humaine, dynamisme : pourquoi l’« arc atlantique » a le vent en poupe, Le Monde, 08/07/20, 16h06
Michel Dalloni

Depuis les années 1990, la façade ouest de la France voit sa population augmenter du fait de migrations entre régions. Un phénomène qui s’est encore accéléré avec la pandémie de Covid-19.
Ça n’a pas toujours été un compliment. A une époque, c’était même le contraire : une constatation navrée, un quasi-reproche. On s’en servait pour moquer les distraits, ceux qui confondaient les prénoms, oubliaient les adresses, mélangeaient les horaires. « Complètement à l’ouest », disait-on, en détachant bien les syllabes avant de souffler en signe de dépit. Pauvres d’eux…
Aujourd’hui, c’est un éloge, à la limite du dithyrambe. On s’en sert pour distinguer ceux qui voient loin, prennent un temps d’avance et savent où ils vont. Et où vont-ils donc, pour les congés, pour la retraite ou pour la vie ? « Complètement à l’ouest », dit-on, en opinant du chef, admiratif. Les veinards !
Et à l’ouest de quoi ? De la France, pardi ! Direction l’Atlantique ou ses marches, quelque part entre Brest (Finistère) et Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques). On n’est pas bien là, au bord de l’eau ou pas loin ? « Au début des années 1990, les départements de la façade ouest ont connu un regain démographique, dû aux migrations internes, explique le démographe Hervé Le Bras, qui a signé Se sentir mal dans une France qui va bien (L’Aube, 2019). A la délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’action régionale [Datar], on s’est mis à parler d’“arc atlantique”. Personne n’avait vu venir ce phénomène. » Une risée qui a viré lame de fond.
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En 2011, Didier Vye, enseignant à l’université de La Rochelle, notait, dans un article de la revue Espace populations sociétés : « Au tournant du XXIe siècle, cette tendance s’est accentuée : les Landes deviennent le département le plus attractif de France depuis 1999, avec 1,5 % de croissance démographique annuelle ; les Pyrénées-Atlantiques doublent leur rythme de croissance, dynamique largement enclenchée en Gironde, Vendée ou Finistère. Les progrès sont encore plus spectaculaires pour deux des quatre départements bretons : le Morbihan triple son rythme de croissance pendant que les Côtes-d’Armor le quadruplent ! »
Les accélérations sont parfois fulgurantes. La dernière en date doit beaucoup à la pandémie de Covid-19. Dimanche 15 et lundi 16 mars, à quelques heures de l’allocution présidentielle officialisant le confinement, on s’est entassés sur les autoroutes pour fuir le virus venu de l’est. Cap inverse. Et fissa ! Aux portes de Paris, la barrière de péage de Saint-Arnoult (Yvelines) ressemblait à la plaine de l’Oklahoma à l’heure de la grande ruée de 1889. Nuage de microparticules en plus. Trois mois plus tard, certains ont décidé de ne pas rebrousser chemin, grossissant un peu plus les rangs des néo-Occidentaux.
« Zones pacifiées »
A 48 ans, Sylvie Astié avait pris les devants. Voilà trois ans que cette graphiste parisienne prépare son installation définitive dans sa maison de Morgat, au cœur du Finistère, tout au bout de la Bretagne. « J’y viens de plus en plus souvent et j’y reste de plus en plus longtemps, dit-elle. Un jour, bientôt, je ne repartirai pas. A Paris, les déplacements sont très longs. On gaspille le temps. Le bruit est aussi pesant que l’indifférence. Ici, pour rencontrer des gens, il suffit de sortir. La lumière est formidable. Et il ne pleut pas tant que ça. »
Le ponant serait-il devenu le refuge des déçus de la ville-monde ? Le havre des rebelles à l’artificialisation des sols et des relations humaines ? Le sanctuaire des citadins en mal d’horizon ? La nouvelle frontière des adeptes de la slow attitude ?
Camille et Olivier, quadragénaires allègres, ont atterri à Bègles (Gironde) il y a deux ans. Provenance : Nanterre (Hauts-de-Seine). « Si nous avions pu acheter à Paris même, nous y serions restés. Mais avec trois enfants, c’était impossible, reconnaît Olivier. Camille a eu une proposition de boulot à Bordeaux et moi, qui suis indépendant, je peux travailler où je veux. Une liaison Wi-Fi et une gare TGV à proximité me suffisent. Nos parents habitent la région parisienne et tous nos amis s’y trouvent, alors, au moment de décider, on a tiré à pile ou face. La pièce est tombée du bon côté. » Le hasard fait bien les choses. La petite famille s’est fondue dans le paysage sans problème, adoptant la légendaire discrétion girondine au point de suggérer le respect de leur anonymat dans les colonnes du Monde. « Ici, les gens sont sympas », « la pression est moins forte » et « la ville a gardé des dimensions humaines ». 
> Lire aussi Coronavirus : les Parisiens en province, entre colère et bonne cohabitation
Sur ledit « arc atlantique », aucune cité ne dépasse les 350 000 habitants. Pas plus Nantes (309 346, au terme du recensement 2017) que Bordeaux (254 436), Rennes (216 815), Angers (152 960) ou Brest (140 064). Ne parlons pas de La Flèche, dans la Sarthe (15 185).
« On est bien loin du vieil axe français Lille-Paris-Lyon-Marseille, dont les aires urbaines, qui dépassent le million de personnes, structurent la vie économique et drainent l’emploi depuis des décennies, remarque le sociologue Jean Viard, récent auteur de L’Implosion démocratique (L’Aube, 2019). Les villes de l’Ouest ont longtemps souffert de ne pas avoir connu la révolution industrielle. Mais, aujourd’hui, elles n’ont pas à en faire le deuil. Leur mutation est bien plus facile. L’immigration n’est pas vécue de la même manière. La tradition catholique contribue à la cohésion sociale. La culture du consensus est réelle. Ce sont des zones pacifiées. » 
« West » Anderson fait son cinéma
Sylvie Astié approuve : « On se sent protégé de la violence sociale, mais aussi un peu loin des lieux de revendication, ce qui peut être un problème. »
William Aucant, qui poursuit son parcours d’architecte-urbaniste trentenaire à Nantes, après une longue étape à Berlin, a été séduit par « la gentillesse de l’accueil » et « la vigueur du mouvement associatif ». Et à Bègles, Olivier s’est mis au coworking, ce qu’il n’aurait pas fait en banlieue parisienne. « On ne nous a jamais considérés comme des étrangers, insiste William Aucant. Les gens sont très attentifs aux autres. C’est leur manière de vivre et, sans doute, une conséquence de leur engagement au profit de la collectivité. On sent quelque chose de sincère. C’est très motivant. »
Selon Jean Viard, cette authenticité est l’un des atouts de l’Ouest. « C’est même devenu un excellent argument touristique », relève-t-il. A rebours du bling-bling bétonné du littoral méditerranéen. Cela n’a pas échappé à Sylvie Astié. « Les Bretons ont réussi à protéger leurs côtes de façon exemplaire. » On pourrait en dire autant de Fouras (Charente-Maritime) ou de Bidart (Pyrénées-Atlantiques). Mais pas de La Baule-Escoublac (Loire-Atlantique) ou de Saint-Jean-de-Monts (Vendée), vous avez raison. N’empêche, les grandes villes elles-mêmes soignent leur look. « Elles sont plus malignes dans la gestion du territoire. Nantes et Bordeaux, par exemple, inventent des solutions ou adaptent celles qui fonctionnent sans oublier leur passé », assure William Aucant, qui est membre de la convention citoyenne pour le climat.
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Vous connaissez Wes Anderson ? Cinéaste américain plutôt stylé, établi à Paris 14e. Et bien, quand il s’est agi de trouver un décor authentiquement français pour The French Dispatch, son dixième long-métrage, retenu dans la Sélection officielle du Festival de Cannes 2020 (qui n’a pas eu lieu), il a choisi, roulement de tambour : Angoulême.
« Nous avons fait un grand tour de France à la recherche d’une ville qui pourrait être un quartier parisien, comme Ménilmontant, Belleville ou Montmartre. Angoulême a une belle architecture. La vieille ville est préservée. Enfin, ici, c’est calme, donc idéal pour faire un film », a-t-il confié dans un entretien au quotidien La Charente libre. Un de ses acteurs, Bill Murray, a même prolongé son séjour. « Lost in translation ? » Pas le moins du monde. Il y a quelques années, Hollywood ne jurait pourtant que par la tour Eiffel ou la baie des Anges.
L’immatriculation militante
Et voilà comment les villes de l’Ouest figurent sans coup férir en haut du palmarès publié, depuis 2003, par l’hebdomadaire L’Express. En 2019, Angers caracole en tête de celles où il fait bon vivre. Nantes (1re) et Rennes (2e) se distinguent parmi celles où il fait bon travailler. Et Bordeaux (3e) est reconnue comme une ville où il fait bon entreprendre.
« Elles sont dans l’air du temps, affirme le journaliste Pierre Falga, qui fut maître d’œuvre de ce classement. La création de liaisons TGV dédiées et la vogue du télétravail les ont singulièrement rapprochées de Paris. Ça rassure les patrons et les familles. Le coût de la vie, immobilier compris, y est encore raisonnable. Sauf exception, la délinquance est maîtrisée. L’offre scolaire et universitaire est complète, et le dispositif de santé à la hauteur. » Modérons toutefois les ardeurs. « Il faut signaler que Paris est placé hors concours, rappelle Pierre Falga. Et ne pas oublier que, peu à peu, on voit aussi émerger des villes comme Annecy, Clermont-Ferrand ou Nancy. L’écart n’est pas aussi impressionnant que ça. »
Est-ce à dire que l’Ouest, le vrai, pourrait un jour perdre son avantage ? Doit-on anticiper un effet boomerang qui ramènerait les migrants déçus de l’autre côté du péage de Saint-Arnoult ? Faut-il préparer les personnels de la gare de Lyon (Paris 12e) à un soudain assaut de « déménagés » en partance pour un nouvel épisode méridional ?
« Non, tranche Hervé Le Bras, il n’y aura pas de mouvement de balancier. L’héliotropie et l’hydrotropie ne suffisent plus à expliquer les déplacements de populations. » « L’avenir est aux villes moyennes, qui sont en croissance démographique continue à l’Ouest », ajoute Jean Viard. « On ne va pas tarder à les redécouvrir », estime Pierre Falga, qui cite Vannes (Morbihan), Saintes et Rochefort (Charente-Maritime), Cholet ou Saumur (Maine-et-Loire).
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Reste à négocier avec la marmaille. Ce n’est pas le plus simple. Notamment en cas de puberté. Lucien Berthion, 55 ans, technicien dans l’agroalimentaire, peut en témoigner : « Quand j’ai annoncé à mon fils Jean que nous allions habiter vers Thouars, dans les Deux-Sèvres, il a consulté Internet pour localiser l’endroit et ensuite pour trouver le numéro de la Ddass. On était à deux doigts du signalement. Il disait : “Vous agissez hors de mon consentement. Je ferai tout pour revenir à Paris !” » Une fois nanti de son bac ES, Jean a choisi d’intégrer une école de commerce. Et où ça ? A Nantes. Deuxième choix : Angers. Sinon, Bordeaux. Fin du sketch.
Il ne faudra pas non plus oublier de prévenir le garagiste. Angelica et Jean-Yves, fonctionnaires de haut vol, Parisiens d’adoption, qui préfèrent rester anonymes, eux aussi, s’en sont occupés. Leur retraite, qui approche, ils la prendront à Royan (Charente-Maritime). Madame a craqué. « C’est une ville qui me ressemble, confie-t-elle. Elle a dû se reconstruire. Je suis née au Chili, mais j’ai grandi en France où mes parents se sont exilés au moment de la dictature… Je rêve d’une maison des années 1950, en béton. Nous économisons pour ça. J’aime la plage de la Grande-Conche et celle de Saint-Georges-de-Didonne. L’eau est aussi froide qu’à Viña del Mar, près de Valparaiso. » En attendant de s’y baigner, Angelica a fait changer les plaques d’immatriculation de sa voiture, ornée d’un 17 revendicatif et du logo de la Charente-Maritime. Elle est déjà à l’Ouest. Complètement.
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/07/08/qualite-de-vie-villes-a-taille-humaine-dynamisme-pourquoi-la-facade-ouest-a-le-vent-en-poupe_6045535_3224.html <https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/07/08/qualite-de-vie-villes-a-taille-humaine-dynamisme-pourquoi-la-facade-ouest-a-le-vent-en-poupe_6045535_3224.html>>
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10- L'UE prend le train de l'hydrogène propre, AFP, 08/07/20, 19:00
Marine Laouchez

Bruxelles a dévoilé mercredi un plan de développement de l'hydrogène propre dans l'UE avec pour objectif de décarboner les secteurs les plus polluants comme la sidérurgie et les transports, dans la course vers la neutralité climatique en 2050.
"C'est la clé d'une économie européenne forte, compétitive et sans carbone", a assuré le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans lors d'une conférence de presse.
Pour la Commission, l'hydrogène "propre" doit permettre d'aider des secteurs qui peinent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Il s'agit de remplacer les énergies fossiles dans l'industrie, notamment pour la production d'acier, de l'utiliser comme carburant pour le transport aérien et maritime, les poids-lourds, mais aussi pour les batteries.
Elle en a fait un investissement prioritaire pour la transition et la relance de son économie après la crise liée au coronavirus.
Actuellement, le secteur de l'énergie est responsable de 75% des émissions de gaz à effet de serre de l'UE.
- Avion neutre en carbone -
La production et consommation actuelle d'hydrogène dans l'UE s'élève à 9,8 millions de tonnes, largement issue d'énergies fossiles. Soit une part infime de la consommation d'énergie européenne, mais que la Commission voit monter jusqu'à 14% en 2050 sous sa forme "propre" (produite par électrolyse de l'eau avec de l'électricité issue de sources renouvelables).
Dans un premier temps, la Commission souhaite soutenir l'installation de 6 gigawatts (GW) d'électrolyseurs d'hydrogène renouvelable, et une production jusqu'à un million de tonnes d'hydrogène renouvelable, avant une augmentation progressive pour un développement à grande échelle entre 2030 et 2050.
"Nous sommes les leaders mondiaux dans cette technologie et nous voulons rester en tête mais nous devons faire un effort supplémentaire (...) car le reste du monde nous rattrape rapidement", a mis en garde Frans Timmermans. 
Au sein de l'UE, l'Allemagne a annoncé début juin un investissement massif de 9 milliards d'euros, avec l'ambition de devenir le "fournisseur et producteur numéro 1" d'hydrogène dans le monde. La France va consacrer 1,5 milliard d'euros sur trois ans pour "parvenir à un avion neutre en carbone en 2035".
"L'Allemagne a intérêt à pousser le dossier car elle dispose des champions potentiels pour créer une grande filière industrielle de l'hydrogène vert", note Clément Le Roy, analyste Energie au sein du cabinet Wavestone.
L'hydrogène propre doit participer à la mise en place d'un système énergétique mieux intégré en Europe, un objectif qui a aussi fait l'objet d'une nouvelle "stratégie" publiée mercredi.
La Commission veut développer un système plus "circulaire", centré sur l'efficacité énergétique et l'électrification. Par exemple en réutilisant la chaleur résiduelle provenant de sites industriels ou de centres de données, ou en accélérant le passage aux véhicules électriques.
- Toujours le gaz -
Pour l'ONG Transport & Environnement, "l'UE a raison de donner la priorité à l'hydrogène dans les transports où il n'y a pas d'alternative pour décarboner". Mais comme d'autres défenseurs de l'environnement, elle s'inquiète du rôle conservé par le gaz.
La Commission européenne estime en effet que dans les premières années, une "période de transition" sera nécessaire pour assurer une production stable et des prix compétitifs, au cours de laquelle d'autres processus de production d'hydrogène, émetteurs de carbone, seront maintenus mais atténués par des techniques de capture de carbone.
"La Commission est tombée dans le panneau de l'industrie des combustibles fossiles. (...) Elle offre une nouvelle bouée de sauvetage à cette industrie en faillite", a déploré Tara Connolly de Friends of the Earth.
Fin juin, une large coalition d'industriels - ExxonMobil, GE, ENI, Equinor ou Erdgas - a plaidé pour une production d'hydrogène au gaz naturel, accompagnée de technologies de capture de carbone, "nécessaire pour rendre les utilisations de l'hydrogène compétitives en termes de coût". 
"Aujourd'hui, il est 2 à 5 fois moins cher que l'hydrogène renouvelable et son déploiement contribuera à réduire le coût de ce dernier", avançaient-ils.
Pour Lisa Fischer du think tank E3G, la Commission oublie que "si nous voulons de l'hydrogène vert, nous allons avoir besoin d'énergie renouvelable bien plus que ce que nous produisons à l'heure actuelle", estime-t-elle.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/l-ue-prend-le-train-de-l-hydrogene-propre_145842 <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/l-ue-prend-le-train-de-l-hydrogene-propre_145842>>
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11- Roybon : enlisé dans de multiples recours, Center Parcs abandonne son projet, AFP, 09/07/20, 00:00
Katia Dolmadjian

Le groupe Pierre et Vacances a annoncé mercredi l'abandon de son projet de domaine Center Parcs à Roybon (Isère), bloqué par de multiples recours et d'interminables procédures judiciaires depuis son lancement en 2007, et dont le terrain est occupé par des "zadistes".
Le projet, d'un montant de 390 millions d'euros, prévoyait la construction dans la forêt de Chambaran de mille cottages, de commerces et de restaurants autour d'un espace aquatique, sous la forme d'une bulle transparente maintenue à 29 degrés avec piscines, toboggans et jacuzzis.
"Depuis plus de dix ans, des procédures judiciaires contestant les autorisations administratives ont fait obstacle à la réalisation du projet. L'autorisation de défrichement, indispensable à sa réalisation, étant devenue caduque, et l'accès du site étant bloqué par des +zadistes+ occupant illégalement le terrain depuis 2014, Center Parcs a décidé de se retirer de ce projet", selon un communiqué du groupe.
Pierre et Vacances-Center Parcs, qui insiste sur son "engagement en faveur d'un tourisme responsable et durable", met en avant le fait que le projet de domaine "a reçu un soutien constant de toutes les collectivités locales pour ses qualités environnementales, ses retombées en termes d'emplois et de revenus, et sa capacité à revitaliser et à rééquilibrer le territoire".
"Ce n'est pas de gaîté de coeur" que le groupe jette l'éponge, a commenté à l'AFP Gérard Brémond, président et fondateur de Pierre et Vacances, qui compte à ce jour 25 Center Parcs en Europe, constitués de cottages immergés dans des domaines forestiers.
"Mais on était dans une impasse, c'était devenu inextricable entre l'occupation du site, les changements de règlementations, les autorisations pour les permis de construire, pour le défrichement, la loi sur l'eau, la préservation des espèces, et les lenteurs de la justice dans les différents stades, la cour d'appel, le tribunal administratif, le conseil d'Etat. Tout cela se superposait, c'était interminable", a-t-il résumé.
Les recours déposés par les opposants au projet --principalement des associations de défense de la nature et de protection du milieu aquatique-- se sont succédé depuis 2010, dans une alternance de revers et de victoires pour Center Parcs.
- Les autres projets confirmés -
Depuis 2014, le terrain est également devenu une "zone à défendre" (ZAD), occupée par des militants.
"On pense qu'il vaut mieux réserver nos moyens intellectuels et financiers pour d'autres développements, on peut très bien réussir quand le contexte n'est pas aussi hostile", a souligné Gérard Brémond.
Le groupe Pierre et Vacances tient ainsi à "confirmer" mercredi le développement de ses autres projets de Center Parcs.
Ainsi, en Europe, deux nouveaux domaines sont en cours d'instruction au nord de l'Allemagne et en Bavière, et deux autres sites dans la région de Berlin font l'objet d'"engagement de négociations et d'études".
"Un premier projet au Danemark est en phase de finalisation conceptuelle, et deux projets supplémentaires ont été identifiés en Scandinavie", selon le communiqué.
Ces projets s'accompagnent d'un plan de rénovation pour les domaines existants, "avec une enveloppe d'investissements de près de 400 millions d'euros financée par les propriétaires-bailleurs".
Dans l'Hexagone, le domaine des Landes de Gascogne (Lot-et-Garonne) doit ouvrir ses portes au printemps 2022. "Le projet a été accueilli très favorablement et soutenu tant par les collectivités territoriales que par les habitants et les acteurs de la protection de l'environnement", affirme le groupe.
Trois autres projets restent contestés en justice ou combattus localement : l'extension du domaine existant de Bois-Francs (Eure), le projet de Poligny (Jura) qui fait l'objet de recours judiciaires contre le plan local d'urbanisme, et le projet du Rousset (Saône-et-Loire) pour lequel "on dialogue et on fera des propositions à l'automne sur des améliorations qu'on apporte", selon M. Brémond.
Le PDG ne chiffre pas le manque à gagner lié à l'abandon du projet de Roybon, mais insiste sur le fait qu'"il n'y aura aucun impact sur la trésorerie du groupe".
<https://www.geo.fr/environnement/roybon-enlise-dans-de-multiples-recours-center-parcs-abandonne-son-projet-201212 <https://www.geo.fr/environnement/roybon-enlise-dans-de-multiples-recours-center-parcs-abandonne-son-projet-201212>>
Sur le même sujet :
> Après plus de dix ans de guerre d’usure, Center Parcs abandonne son projet à Roybon <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/08/enlise-dans-de-multiples-recours-center-parcs-abandonne-son-projet-a-roybon_6045650_3244.html>, Le Monde avec AFP, 09/07/20, 22h51
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12- Pour l’Autorité environnementale, le projet de nouveau terminal de Roissy est à revoir de fond en comble, Le Monde, maj le 09/07/20 à 02h49
Stéphane Mandard 

Dans un avis rendu le 8 juillet, elle estime que les incidences du futur T4 sur les gaz à effet de serre, la pollution de l’air, le bruit ou les sites protégés sont sous-évaluées. 
Gaz à effet de serre, pollution de l’air, nuisances sonores, incidences sur les milieux et sites Natura 2000… c’est toute la copie qui est à revoir. Dans un avis aussi sévère qu’attendu, rendu mercredi 8 juillet, que Le Monde a pu consulter, l’Autorité environnementale (AE) étrille le projet de nouveau terminal T4 de l’aéroport Roissy - Charles-de-Gaulle. Ce chantier pharaonique (estimé entre 7 et 9 milliards d’euros) porté par Groupe ADP doit permettre d’accueillir jusqu’à 40 millions de passagers supplémentaires par an à l’horizon 2037 et d’absorber environ 450 vols de plus chaque jour.
Un aéroport dans l’aéroport, comme si Orly – et ses 30 millions de passagers annuels – était intégré dans Roissy. Les premiers coups de pioche devaient initialement être donnés en 2021 pour une ouverture partielle trois ans plus tard, juste avant les Jeux olympiques. Mais le projet a déjà pris trois ans de retard. L’enquête publique, elle, a été reportée à l’automne en raison de la crise sanitaire due au Covid-19.
> Lire aussi  Quel impact pour le nouveau terminal de Roissy ?
« La mobilisation de l’Etat et d’ADP pour diminuer les risques sanitaires et se mettre en cohérence avec les engagements relatifs au climat n’est pas proportionnée à leur volonté de capter les retombées économiques d’une extension de l’activité aéroportuaire », juge l’AE. Le projet de terminal T4 télescope aussi les conclusions de la convention citoyenne, qui propose l’interdiction de toute extension d’aéroport et la limitation des vols intérieurs. Le dossier soumis par Groupe ADP « omet de prendre en compte les impacts climatiques des émissions produites en phase de croisière [en vol] », précise l’AE. Quant à l’« équation à résoudre » entre, d’un côté, l’augmentation massive du nombre de passagers, de vols, de la circulation automobile induite et des émissions de gaz à effet de serre associés et, de l’autre, le respect des objectifs nationaux et internationaux de la France pour les réduire, elle n’est tout simplement « pas décrite ni posée de manière complète ».
Les impacts environnementaux du T4 ne se limitent pas au dérèglement climatique. « Les incidences du projet sur la qualité de l’air et sur le bruit et donc la santé des résidents et riverains de la plate-forme aéroportuaire sont incomplètement évaluées », ajoute l’autorité. En matière de nuisances sonores, le dossier n’apporte « aucune assurance que les aéronefs accueillis sur la plate-forme seront bien modernisés dans les délais annoncés ». Aussi l’AE exprime-t-elle ses plus grands doutes quant à la crédibilité des évaluations fournies par Groupe ADP qui concluent que plus de vols égalent moins de bruit.
> Lire aussi  « Il faut annuler le projet de quatrième terminal à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle »
Associations et maires réclament l’abandon du projet
Autre point noir, le traitement des eaux rejetées par la plate-forme aéroportuaire. L’autorité juge que son efficacité ne « paraît pas assurée ». Une lacune rédhibitoire pour l’AE : « L’absence d’incidences sur les milieux et sites Natura 2000 situés en aval de la plate-forme, indispensable à l’autorisation du projet, n’est pas démontrée. »
Contacté par Le Monde, Groupe ADP assure qu’il « tirera les conséquences de l’ensemble des recommandations émises par l’Autorité environnementale et qui le concernent », précisant que ces dernières sont également « adressées à l’Etat ». Il ajoute avoir « pris la décision d’adapter le projet pour tenir compte des priorités issues de la crise et d’ajuster en conséquence le calendrier ».
Le rapport d’une quarantaine de pages de l’AE ne manquera pas non plus de fournir de nouveaux arguments aux nombreux opposants au T4. Le 22 juin, au lendemain de la remise des 150 propositions de la convention citoyenne, un collectif de 26 associations et ONG a adressé une lettre ouverte au président de la République pour lui demander l’abandon d’un projet qui, selon les estimations, pourrait ajouter 15 millions de tonnes d’équivalent CO2 aux émissions annuelles de la France s’il est mené à son terme. Pendant la campagne des municipales, une centaine de maires d’Ile-de-France avaient également écrit à Emmanuel Macron pour l’exhorter à retirer le projet.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/08/pour-l-autorite-environnementale-le-projet-de-nouveau-terminal-de-roissy-est-a-revoir-de-fond-en-comble_6045642_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/08/pour-l-autorite-environnementale-le-projet-de-nouveau-terminal-de-roissy-est-a-revoir-de-fond-en-comble_6045642_3244.html>>
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13- Tribune. « Les pays exportateurs de pétrole du Moyen-Orient disposent des plus riches viviers de ressources en énergie solaire du monde », Le Monde, 09/07/20, 06h00
Par Håvard Halland, Economiste au Centre de développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques /OCDE

L’économiste Havard Halland explique, dans une tribune au « Monde », comment la taxe carbone aux frontières pourrait, paradoxalement, favoriser le développement économique des pays producteurs de pétrole
Tribune. Pour relancer nos économies d’une manière durable dans le sillage de la crise due au Covid-19, l’instauration d’une tarification effective du carbone à l’échelle mondiale reste plus importante que jamais. Cependant, tant que les Etats ne parviendront pas à s’entendre sur la gravité des risques induits par le changement climatique, la mise en place d’un système mondial de taxation des gaz à effet de serre restera une perspective lointaine.
Le mécanisme d’« ajustement carbone aux frontières » envisagé par l’Union européenne (UE) pourrait toutefois être un premier pas vers une réallocation des investissements internationaux dans le sens souhaité. Ambitieux, les nouveaux objectifs climatiques de l’UE exigeront des réductions des émissions non seulement dans le secteur de l’énergie, mais aussi dans les secteurs à forte intensité énergétique comme les industries lourdes, la métallurgie, la pétrochimie, le ciment, les engrais.
> Lire aussi  Ecologie, emploi, croissance : la difficile équation de la reprise aux rencontres d’Aix
Pour garantir l’équité des règles du jeu entre les entreprises de l’UE et les entreprises étrangères qui ne sont pas soumises aux objectifs d’émissions fixés par l’Union, celle-ci pourrait appliquer une taxe aux frontières sur les importations à forte intensité de carbone. La combinaison d’une imposition élevée du carbone au sein de l’UE, et d’une taxe carbone aux frontières pourrait amener les industries énergivores à réévaluer leurs choix de localisation de leurs investissements.
Une taxe carbone aux frontières
Pour abaisser le coût des émissions, les entreprises de l’UE les plus consommatrices d’énergie auraient le choix entre acheter des énergies propres produites dans l’UE, les importer, ou bien relocaliser leur production dans des régions riches en ressources énergétiques propres à bas coût. Il en est de même pour les entreprises hors de l’UE désireuses d’échapper à la taxe.
Les entreprises des secteurs qui peuvent électrifier leur processus de production s’efforceraient de se procurer de l’électricité propre bon marché. Les entreprises des secteurs difficiles à électrifier parce que nécessitant la chaleur industrielle haute température, comme la sidérurgie ou l’industrie cimentière, seraient incitées à localiser leur production dans des zones produisant de l’hydrogène propre à un coût avantageux.
> Lire aussi  Les industriels français en faveur d’une taxe carbone aux frontières
Actuellement, l’hydrogène est presque entièrement produit à partir de combustibles fossiles, et la production d’hydrogène génère chaque année des émissions de CO2 équivalentes à celles de l’Indonésie et du Royaume-Uni réunies, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Néanmoins, un prix suffisamment élevé du carbone, ou une taxe carbone aux frontières de l’UE au niveau équivalent, pourrait garantir la compétitivité des technologies propres pour la production d’hydrogène.
Les atouts de l’hydrogène « vert » et « bleu »
L’hydrogène « vert », produit avec de l’énergie renouvelable, et l’hydrogène « bleu », produit à partir de gaz naturel dont le CO2 émis est capté et stocké sous terre, font tous deux partie de la stratégie de l’UE en matière d’hydrogène. L’hydrogène peut générer de la chaleur industrielle et, en pouvant stocker l’énergie, peut résoudre les défis d’intermittence associés au solaire et au vent. Cela est essentiel pour les processus industriels tels que la fonte des métaux, qui dépendent d’un approvisionnement constant en énergie.
> Lire aussi  Isabelle Méjean : « La relocalisation est une fausse bonne idée »
Une partie du surplus d’énergie propre requis proviendra des pays de l’UE, mais il faudra aussi en accroître les importations. Des obstacles logistiques entraveraient toutefois une hausse de ces importations, au moins à court terme : le coût du transport de l’hydrogène demeure élevé et il faudrait développer de nouvelles infrastructures de transport de l’électricité.
Des bénéfices pour trois raisons
Pour les pays hors UE dotés de ressources énergétiques propres et ayant accès aux capitaux nécessaires pour développer ces ressources, les répercussions seraient bénéfiques.
Premièrement, les industries les plus énergivores pourraient devenir plus vertes. Elles pourraient convertir leurs installations existantes au bénéfice d’une économie sobre en carbone, et ainsi éviter d’avoir à payer la taxe aux frontières de l’UE.
Deuxièmement, la relocalisation des entreprises à forte intensité énergétique vers des pays où le coût des énergies propres est faible pourrait ouvrir à ces derniers des perspectives d’industrialisation. En particulier ceux qui disposent aussi d’une main-d’œuvre bien formée, sont géographiquement proches du marché européen, et ont accès aux matières premières industrielles. La pétrochimie bas carbone, par exemple, aura toujours besoin de pétrole et de gaz en tant que matières premières, même si les entreprises s’orientent vers la consommation d’énergies renouvelables.
Troisièmement, on pourrait assister à une expansion du marché d’exportation d’électricité et d’hydrogène propres non seulement à destination de l’Europe, mais aussi d’entreprises à forte intensité énergétique dans d’autres régions du monde souhaitant exporter vers le marché européen.
La transition vers une énergie propre
Paradoxalement, ce sont les pays exportateurs de gaz et de pétrole du Moyen-Orient qui pourraient être les bénéficiaires d’une tarification du carbone. Ils disposent des plus riches viviers de ressources en énergie solaire du monde, ont accès à des capitaux, possèdent un tissu industriel non négligeable dans la pétrochimie, la métallurgie et les engrais. Si elles appliquent le captage et le stockage du carbone, les entreprises de la région pourraient produire davantage d’hydrogène « bleu » à partir du gaz naturel ou produire de l’hydrogène « vert » en utilisant de l’électricité propre produite localement.
Plusieurs pays de cette région peinent aujourd’hui à créer un secteur privé non pétrolier capable de rivaliser avec la concurrence sur les marchés d’exportation et à attirer des investissements directs étrangers vers d’autres secteurs que le pétrole et le gaz. Mais le faible coût des énergies propres dans la région pourrait leur offrir un nouvel avantage comparatif. Ces pays, aujourd’hui dépendants des énergies fossiles, se préoccupent à juste titre des répercussions économiques et budgétaires de la transition vers une énergie propre.
Certes, les effets de la tarification du carbone sur ces économies sont sujets à des incertitudes, tout comme la viabilité des nouvelles technologies de la filière hydrogène. Les coûts futurs du transport de l’énergie et des produits finaux seront également des paramètres à prendre en compte, de même que des mesures de représailles qui pourraient être prises éventuellement en réponse à une taxe aux frontières. Néanmoins, ces pays pourraient admettre qu’il est de leur intérêt de considérer les effets positifs potentiels, au même titre que les effets négatifs, d’une tarification du carbone.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement les vues de l’OCDE.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/09/les-pays-exportateurs-de-petrole-du-moyen-orient-disposent-des-plus-riches-viviers-de-ressources-en-energie-solaire-du-monde_6045673_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/09/les-pays-exportateurs-de-petrole-du-moyen-orient-disposent-des-plus-riches-viviers-de-ressources-en-energie-solaire-du-monde_6045673_3232.html>>
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14- Cour des comptes : la construction de l’EPR de Flamanville, un « échec opérationnel », EurActiv, 09/07/20, 11:52
Ouest France avec Reuters

Le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, précise que l’EPR de Flamanville ne sera mis en service que mi-2023 au plus tôt.
La construction du réacteur nucléaire EPR de Flamanville dans la Manche est un échec opérationnel avec des dérives de coûts et de délais considérables, estime ce jeudi la Cour des comptes, qui ajoute que la construction du nouveaux EPR en France ne peut être envisagée sans réponses claires sur les modes de financement.
Le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a par ailleurs précisé à Reuters que l’EPR de Flamanville ne serait mis en service que mi-2023 au plus tôt.
Un coût estimé à 12,4 milliards d’euros pour Flamanville
Malgré un choix technologique désormais éprouvé en Chine et l’amélioration apportée au pilotage de ces grands chantiers, les gains financiers et techniques attendus du projet EPR 2 doivent être confirmés, écrit la Cour des comptes dans un rapport sur la filière EPR.
La construction de nouveaux EPR en France ne saurait en tout état de cause être envisagée sans réponses préalables claires sur les modes de financement et la place de la production électronucléaire dans le mix électrique de demain, ajoute dans son rapport la juridiction financière de l’ordre administratif français.
Le coût de construction de trois paires d’EPR 2 est estimé à 46 milliards d’euros, ajoute la Cour des comptes qui note qu’EDF ne peut plus financer seule la construction de nouveaux réacteurs.
Selon les dernières estimations en date fournies par EDF, à l’occasion d’une énième révision du budget et du calendrier survenue en octobre 2019, l’EPR de Flamanville devrait coûter 12,4 milliards d’euros et le chargement de son combustible est programmé pour fin 2022. La Cour des estimes estime par ailleurs que le futur coût de production de l’EPR de Flamanville sera de 110 à 120 euros par MWH.
En construction depuis 2007, le réacteur de nouvelle génération devait initialement entrer en production en 2012 pour une facture estimée autour de 3,5 milliards d’euros, mais il a accumulé de multiples retards et dérapages budgétaires.
<https://www.euractiv.fr/section/energie/news/cour-des-comptes-la-construction-de-lepr-de-flamanville-un-echec-operationnel/ <https://www.euractiv.fr/section/energie/news/cour-des-comptes-la-construction-de-lepr-de-flamanville-un-echec-operationnel/>>
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15- Aérien et automobile : Pompili pour des "contreparties" écologiques aux aides, AFP, 09/07/20, 12:00

La nouvelle ministre de l'Environnement Barbara Pompili a plaidé jeudi pour des "contreparties" écologiques aux plans de soutien aux secteurs de l'aéronautique et l'automobile, pour les inciter à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
"Sur ces 20 milliards pour l'aéronautique et la voiture, j'ai proposé, et j'ai été soutenue par le groupe (LREM) quand j'étais encore députée, de faire une conditionnalité de ces aides, donc on a un amendement qui j'espère va passer qui va permettre de lancer la machine", a déclaré la ministre sur Franceinfo.
A ces industries, le gouvernement dit : "On vous soutient (...) mais il faut qu'il y ait un peu de contreparties, et même pas qu'un peu", a-t-elle ajouté. "Il faut que vous vous engagiez dans une réduction des gaz à effet de serre, que vous publiiez ces engagements. Cette publication sera obligatoire si l'amendement est voté mais je pense qu'il le sera".
Si certains "ne jouent pas le jeu, il doit y avoir des sanctions", a-t-elle insisté.
Le 3e projet de loi de finances rectificative (PLFR 3) en discussion à l'Assemblée prévoit surtout des "plans de soutien et d'urgence sectoriels" face à la crise du coronavirus : 18 milliards d'euros pour le tourisme, 15 milliards pour l'aéronautique ou les 8 milliards du plan automobile.
Alors que le transport est le premier secteur d'émissions de gaz à effet de serre en France, le Haut Conseil pour le climat a réclamé que l'enjeu climatique soit mieux pris en compte dans le plan global de relance que dans ces mesures d'urgence.
"On va avoir des moyens pour enfin pousser l'écologie dans l'économie parce que cette crise terrible permet paradoxalement d'ouvrir des portes pour transformer l'économie", a estimé Barbara Pompili, affirmant avoir reçu de "grosses assurances" en la matière.
Les défenseurs de l'environnement s'interrogent sur la capacité à peser de cette quatrième ministre de la Transition écologique d'Emmanuel Macron, alors que même le populaire Nicolas Hulot avait renoncé après des déconvenues.
Mais cette crise "montre que nous sommes dans un système à bout de souffle et je crois que cette prise de conscience n'existait pas suffisamment quand Nicolas Hulot" était ministre, a estimé Barbara Pompili, assurant que des "feuilles de route" étaient en train d'être rédigées "pour que chaque ministère puisse prendre sa part dans la transition écologique".
Parmi ses priorités : la santé environnementale mais aussi la rénovation énergétique des bâtiments, pour laquelle elle a assuré qu'il y aurait "plus d'argent", sans donner de chiffre.
Regrettant des aides "pas suffisamment ciblées", elle a prôné un système "plus efficace" et insisté sur la nécessité de se concentrer sur "les rénovations complètes": "si vous changez une fenêtre ou si vous isolez votre toit, ce n'est pas suffisant".
Concernant l'interdiction de la publicité pour les véhicules très polluants type SUV, une des propositions de la Convention citoyenne, elle a indiqué vouloir "regarder de plus près" la question des "publicités qui incitent à des modes de consommation qui ne vont pas".
Mais "il faut qu'on fasse attention parce que moi, j'étais pour, mais il faudrait aussi dans ce cas-là interdire les pubs pour les confiseries".
<https://www.geo.fr/environnement/aerien-et-automobile-pompili-pour-des-contreparties-ecologiques-aux-aides-201219 <https://www.geo.fr/environnement/aerien-et-automobile-pompili-pour-des-contreparties-ecologiques-aux-aides-201219>>
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16- « Echec opérationnel » et « dérive des coûts » : la gestion de l’EPR, réacteur nucléaire de troisième génération, décriée par la Cour de comptes, Le Monde, 09/07/20, 12h14
Nabil Wakim et Perrine Mouterde

Selon les calculs des magistrats, le coût total du chantier du réacteur de Flamanville, s’élève à 19,1 milliards d’euros, et non 12,4 milliards, comme annoncé par EDF. 
« Un échec opérationnel, des dérives de coûts et des délais considérables. » Dans un rapport rendu public jeudi 9 juillet, la Cour des comptes ne mâche pas ses mots sur la filière EPR, le réacteur nucléaire de troisième génération. L’instruction approfondie des magistrats, qui a duré dix-huit mois, critique le chantier catastrophique de Flamanville (Manche), l’incapacité de la filière nucléaire et de l’Etat à assurer le suivi des opérations et le développement international hasardeux du réacteur. La Cour interroge également l’avenir de l’EPR – sans toutefois mettre en cause la technologie elle-même.
• Une dérive financière encore plus importante qu’annoncé
L’une des principales surprises du rapport concerne le coût total du chantier de Flamanville. Commencé en 2007, il devait initialement se terminer en 2012 et coûter 3,4 milliards d’euros. Après des années de déboires, EDF estime que le réacteur devrait démarrer en 2023, pour un budget de 12,4 milliards d’euros. Mais le chiffrage plus précis de la Cour ajoute des coûts complémentaires non intégrés par EDF, qui pourraient atteindre 6,7 milliards d’euros à la mise en service du réacteur. Soit un total de 19,1 milliards. Les magistrats ont en effet calculé le montant du « surcoût » de financement dû au retard de construction, ainsi que diverses dépenses intervenant avant la mise en service – pièces de rechange, procédures administratives, charges fiscales… Dans sa réponse au rapport, le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, ne conteste pas le montant de la Cour.
> Lire aussi  Pierre Moscovici : « L’EPR fait face à une dérive financière à tous les étages »
« Les conséquences de ces dérives pèsent évidemment sur les coûts et la rentabilité de l’EPR de Flamanville », soulignent les magistrats. Ces derniers ont aussi calculé le coût de l’électricité qui sera produite par l’EPR de Flamanville – un chiffre qu’EDF se refuse à rendre public depuis plus de dix ans – et estiment qu’il pourrait se situer entre 110 et 120 euros le mégawattheure. Un prix qui représente plus du double de celui de l’électricité produite aujourd’hui par les réacteurs nucléaires existants, et qui est également supérieur à celui de l’électricité fournie par les énergies renouvelables intermittentes, éoliennes et solaires – y compris en prenant en compte le coût du stockage de l’électricité.
A l’étranger, la Cour affirme que la construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point, dans le sud-ouest de l’Angleterre, « pèse lourdement sur les finances d’EDF », la rentabilité de cet investissement ayant été plusieurs fois revue à la baisse, et que les deux réacteurs de Taishan, en Chine, qui ont été mis en service en 2018,« n’assurent pas encore une rentabilité suffisante ».
• Les causes des déboires et la responsabilité de l’Etat
Les projets d’EPR sont partis, dès leurs prémices, sur de mauvais rails. La Cour rappelle que c’est la rivalité très forte entre les deux entreprises publiques EDF et Areva qui a conduit au « lancement précipité », au début des années 2000, des chantiers de construction des deux premiers réacteurs en France et en Finlande. Une précipitation synonyme d’impréparation – les principaux contrats de construction sont conclus alors que seulement 10 % à 40 % des études nécessaires ont été réalisées –, et qui a conduit à des estimations « irréalistes » : la durée moyenne de construction d’un réacteur dans le monde a été de cent vingt et un mois entre 1996 et 2000, mais la durée initiale retenue par EDF est de cinquante-quatre mois ; les besoins en ingénierie sont estimés à 5 millions d’heures de travail, il en faudra 22 millions.
En outre, EDF n’est pas organisée pour gérer ce projet, ni techniquement ni financièrement. Jusqu’en 2015, par exemple, il n’y a pas de véritable équipe dévolue à la gestion du chantier. Le conseil d’administration ne délibère quasiment jamais sur le sujet et ne se saisit pas des messages d’alerte envoyés par le comité d’audit. La communication de l’entreprise avec l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pose également question : EDF n’a informé celle-ci des difficultés liées à la réalisation des soudures de traversées qu’en 2017, alors qu’elle avait connaissance de ces éléments depuis 2013. Cette mauvaise gestion et cette perte de compétences avaient déjà été mises en lumière par le rapport de Jean-Martin Folz, rendu public en octobre 2019.
> Lire aussi : Le rapport Folz dresse un bilan sévère de l’« échec » de l’EPR de Flamanville
EDF n’est, toutefois, pas la seule à blâmer. Le rapport de la Cour souligne que les administrations concernées – telles que l’Agence des participations de l’Etat ou la direction générale chargée de l’énergie – n’ont « pas rempli leur rôle » d’évaluation et de suivi et qu’elles n’ont, en conséquence, pas alerté les ministres sur les différents aléas des chantiers. « Il n’est pas établi que les administrations de tutelle réalisent un travail d’instruction technique suffisamment approfondi pour éclairer les décideurs politiques » en matière de nucléaire civil et militaire, écrivent les magistrats.
• Les inquiétudes de la Cour des comptes pour la suite
Tirant la leçon des déboires des chantiers de l’EPR, en France mais également en Finlande, EDF travaille à la conception d’un modèle dit « EPR2 », qu’il présente comme moins coûteux et capable d’assurer le même niveau de sûreté. C’est sur la base de ce projet que le gouvernement a demandé au PDG du groupe de réfléchir au scénario de construction de six réacteurs sur les quinze prochaines années. Dans leur rapport, les magistrats s’inquiètent d’un « gain financier incertain à ce stade » et soulignent que le coût prévisionnel envisagé par EDF – 46 milliards d’euros pour l’ensemble – repose sur « des données partielles ». « On ne peut pas établir avec un degré raisonnable de certitude que les économies de construction de futurs EPR2 par rapport au coût de construction d’EPR de type Flamanville se matérialiseront », peut-on lire dans le rapport.
La Cour alerte sur la réflexion à avoir sur le futur du mix électrique français, qui doit s’appuyer sur une planification à long terme. « EDF ne peut financer seul la construction de nouveaux réacteurs. (…) Aucun nouveau projet ne saurait être lancé sans une forme de garantie publique », plaident les magistrats. Une réflexion déjà en cours au gouvernement et chez EDF. Le plan « Hercule » porté par Jean-Berard Lévy avait notamment pour objectif d’assurer un financement public aux activités nucléaires. Mais la Cour souligne que « la charge ainsi transférée au consommateur ou au contribuable ne trouverait sa justification que si l’électricité produite par les nouveaux réacteurs électronucléaires s’avérait suffisamment compétitive ». Une démonstration qui reste à produire.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/09/nucleaire-la-cour-des-comptes-ereinte-l-epr_6045707_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/09/nucleaire-la-cour-des-comptes-ereinte-l-epr_6045707_3234.html>>
Sur le même sujet :
> L’EPR : un fiasco français <http://www.journaldelenvironnement.net/article/l-epr-un-fiasco-francais,107763?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 09/07/20
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17- "Railcoop ira où la SNCF ne va plus" : le pari osé de la coopérative qui veut remettre la ligne Lyon-Bordeaux sur les rails, France Télévisions, 10/07/20, 07:05
Anne Brigaudeau

Cette entreprise implantée dans le Lot compte ressusciter d'ici deux ans un trajet laissé à l'abandon par la SNCF depuis 2012. La future ligne desservirait notamment Roanne, Montluçon, Guéret, Limoges, Périgueux et Libourne.
Une gageure ? Implantée à Cajarc, dans le Lot, la coopérative Railcoop veut ressusciter la ligne directe Bordeaux-Lyon, abandonnée depuis près d'une décennie par la SNCF. Et ce, dès 2022. Dans la foulée, elle entend instaurer d'autres liaisons ferroviaires transverses, sans détour par Paris. Avec un double objectif : faire progresser la part du train par rapport à celle de la voiture et vivifier des bassins à faible densité de population dans le Massif central, dont le confinement a montré le pouvoir d'attractivité.
L'idée est portée par une fratrie. Ingénieur de formation, selon son profil Linkedin, Nicolas Debaisieux, 40 ans, aujourd'hui directeur général de Railcoop, a travaillé sur les questions d'environnement pour le ministère de l'Ecologie. Diplômée de Sciences Po, sa sœur Alexandra, 41 ans, directrice générale déléguée, est spécialiste des financements européens. Si le projet se doit d'être viable, "la rentabilité n'est pas l'objectif premier", explique-t-elle en substance à France info.
D'où la forme d'une "coopérative" prise par Railcoop (et plus précisément d'une société coopérative d'intérêt collectif, qui oblige à réinvestir 57,5% des bénéfices dans l'entreprise). Alors que le rail s'ouvre à la concurrence en France, tous deux ont choisi de se lancer sur les trajets délaissés par la SNCF et les autres géants du secteur. Leur pari a-t-il des chances de réussir ?
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/sncf/railcoop-ira-ou-la-sncf-ne-va-plus-le-pari-ose-de-la-cooperative-qui-veut-remettre-la-ligne-lyon-bordeaux-sur-les-rails_4036625.html <https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/sncf/railcoop-ira-ou-la-sncf-ne-va-plus-le-pari-ose-de-la-cooperative-qui-veut-remettre-la-ligne-lyon-bordeaux-sur-les-rails_4036625.html>>
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18- Etats-Unis : coup d’arrêt au projet d’oléoduc menaçant les Sioux, Bastamag, 10/07/20
Sophie Chapelle

Un tribunal vient d’ordonner la fermeture temporaire du gigantesque oléoduc du Dakota du Nord, gelé sous Obama puis relancé par Donald Trump. Les communautés amérindiennes sont à l’origine de cette victoire juridique fondée sur le respect de l’environnement.
C’est un énorme revers pour l’administration Trump, mais surtout une immense victoire pour les tribus amérindiennes et les défenseurs de l’environnement. Un juge du District de Columbia aux États-Unis a ordonné, le 6 juillet, que l’oléoduc Dakota Access cesse ses activités dans un délai d’un mois. « Aujourd’hui est un jour historique pour la nation sioux de Standing Rock et toutes les personnes qui nous ont soutenus tout au long de notre bataille contre le pipeline », a déclaré Mike Faith, président du Conseil de la nation de Standing Rock.
« Il a fallu quatre longues années, mais aujourd’hui, justice a été faite à Standing Rock », a réagi Jan Hasselman, avocat du groupe Earthjustice, qui a représenté la nation sioux devant les tribunaux.« Si les événements de 2020 nous ont appris quelque chose, c’est que la santé et la justice doivent être prioritaires dès le début de tout processus décisionnel si nous voulons éviter une crise par la suite ».
>> Suite à lire à :
<https://www.bastamag.net/Etats-Unis-Trump-supension-exploitation-oleoduc-Dakota-Access-NoDAPL-victoire-judiciaire-Sioux <https://www.bastamag.net/Etats-Unis-Trump-supension-exploitation-oleoduc-Dakota-Access-NoDAPL-victoire-judiciaire-Sioux>>
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19- Chronique. « Au Mans, la compagnie artistique Organic Orchestra mène sa vélorution culturelle », Le Monde, 11/07/20, 05h00 
Frédéric Potet

Dans sa chronique, Frédéric Potet, journaliste au « Monde », raconte l’expérience originale et bien dans l’air du temps d’une troupe qui entame une tournée où le vélo occupe une place centrale.
Chronique. Mouvement né dans les années 1970, avec l’objectif de développer la pratique du vélo, la vélorution serait donc en marche. La crise sanitaire a démultiplié l’engouement pour la bicyclette, devenue l’emblème et l’outil des nouvelles politiques de transport et de protection de l’environnement. Partout, il n’est désormais question que de pistes cyclables, de véloroutes, de parkings-relais, de garages dédiés, de primes à l’achat, de flottes de vélos cargos… Jamais la petite reine n’avait été à pareille fête, au point qu’il paraît difficile, à l’avenir, de monter un projet, de quelque nature que ce soit, sans accorder une place à cette idole des temps modernes et perturbés.
Au Mans, une compagnie artistique donne l’exemple. Créée il y a dix ans, Organic Orchestra a commencé, jeudi 9 juillet, dans le cadre du festival Les Soirs d’été, une tournée où le vélo occupe un rôle-clé : l’engin sert non seulement de moyen de transport aux artistes et techniciens, ainsi qu’au matériel, rangé dans des caisses fixées à des remorques, mais aussi de générateur électrique au dispositif installé sur scène (musique, lumière, vidéo). Rendue possible grâce à des batteries et à des panneaux solaires accrochés à même les cycles, l’autonomie énergétique est la règle d’or d’Oniri 2070, le dernier spectacle d’Organic Orchestra, une plongée sonore et visuelle dans ce que sera la vie d’ici un demi-siècle sur un archipel imaginaire.
> Lire aussi  Les ventes de vélos explosent avec la crise sanitaire
Le projet est le grand chantier de Vincent Tchaïbi, alias Ezra, 36 ans, l’un des principaux activistes, en France, du human beatboxing, discipline vocale consistant à imiter le son d’instruments de musique avec sa bouche. Que ce soit avec ses propres créations ou pour accompagner d’autres chanteurs (Camille, Wax Tailor), le musicien a multiplié les tournées, ces dix dernières années. « Avec souvent beaucoup de route entre chaque représentation, raconte-t-il. Dans le domaine de la musique actuelle, les dates de concert sont rarement rassemblées géographiquement. Il m’est également arrivé de faire un aller-retour au Japon sur 48 heures pour jouer deux fois. J’ai cru pertinent de requestionner ce modèle de tournée. »
Sobriété énergétique
En 2018, la petite troupe – où figurent une chanteuse et documentariste (Juliette Guignard), un vidéaste (Alexandre Machefel) et un technicien-ingénieur (Kevin Loesle) – s’était rendue de Brest à Nantes à bord d’un voilier. Fort d’un matériel léger et transportable, le groupe s’était alors produit une dizaine de fois dans les îles du Ponant. Adapté au vélo cette année, le projet a gagné en sobriété énergétique : chaque représentation a ainsi été pensée pour consommer la valeur symbolique d’1 kWh, soit l’équivalent d’un cycle de lave-linge.
Le concept a ses limites, évidemment. La capacité des batteries restreint à une heure et quart la durée du spectacle et à cent le nombre de spectateurs pouvant y assister confortablement. « Mais c’est très bien ainsi, poursuit Ezra. Le but est de pouvoir jouer dans des lieux insolites, difficiles d’accès, en petit nombre et en totale autonomie. » En 2019, la compagnie s’est produite au milieu d’un bois, à l’occasion d’une résidence dans le Vercors. Au Mans, ces jours-ci, elle s’est installée sur un terrain de sport et dans la cour de récréation d’une école. « L’idée est aussi de créer une bulle avec le public », explique Juliette Guignard, « narratrice » du spectacle par le biais d’enregistrements sonores réalisés en amont, dans lesquels revient le thème des mobilités du futur.
Pour leur propre mobilité, les quatre fantassins anticarbone ont acheté des VTC d’occasion sur Leboncoin, qu’ils ont ensuite équipés de kits électriques d’aide au pédalage. Mais pas question d’en abuser, sous peine de se retrouver avec des batteries à plat, les soirs de spectacle. Les grands déplacements – par exemple entre Le Mans et Saint-Malo, où ils doivent se produire du 15 au 17 juillet – se feront à bord d’un van, équipé d’une remorque pour les vélos.
Economiser les corps
Tous les autres trajets – d’un quartier à l’autre, où spectacles et médiations diverses sont généralement organisés – s’effectueront en revanche sur deux roues, à la force du jarret, à raison de 25 kilomètres par jour. A l’instar des batteries, les corps devront veiller à s’économiser : « Nous devons garder à l’esprit que notre métier est le spectacle vivant, pas le sport », souligne Alexandre Machefel, le vidéaste, adepte de créations visuelles en temps réel. Une partie de plaisir vélocipédique attend les artistes-cyclistes, mi-août : les 11,4 kilomètres et les 800 mètres de dénivelé séparant Grenoble du Sappey-en-Chartreuse (Isère), où ils doivent se produire.
> Lire aussi  Adieu métro-boulot, vive le vélotaf ! six conseils pour se mettre en selle
Mais tout écosystème a un prix. « L’idéal serait de monter une tournée où nous ferions tout à vélo, en supprimant le van, indique Ezra. Ce n’est malheureusement pas toujours nous qui décidons des dates et des lieux. On a bon espoir d’y arriver l’an prochain, en Bretagne. » L’usage du TER pourrait être une alternative : conçues par l’ingénieur du groupe, les caisses fourre-tout – à la fois valises, caissons de basse, supports d’éclairage et tables où poser l’appareillage électronique de création – respectent en effet la taille des bagages recommandée par la SNCF.
Organic Orchestra finira sa tournée en novembre, à Liège, en Belgique. Liège, où, en 1986, le chanteur et poète wallon Julos Beaucarne avait créé une série de spectacles restée dans les mémoires : assis sur des vélos reliés à une mini-centrale électrique, 105 spectateurs devaient produire chaque soir, en pédalant, l’énergie nécessaire aux représentations. Julos Beaucarne fut l’un des premiers « vélorutionnaires », dans la période post-68. En 1986, les membres d’Organic Orchestra n’étaient pas nés, à l’exception d’Ezra, qui avait 2 ans. Il faut parfois du temps aux révolutions pour advenir.
<https://www.lemonde.fr/musiques/article/2020/07/11/au-mans-la-compagnie-artistique-organic-orchestra-mene-sa-velorution-culturelle_6045901_1654986.html <https://www.lemonde.fr/musiques/article/2020/07/11/au-mans-la-compagnie-artistique-organic-orchestra-mene-sa-velorution-culturelle_6045901_1654986.html>>
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20- Motos et scooters redoutent d’être « bannis » de Paris, Le Monde, maj le 11/07/20 à 05h40
Eric Béziat

Des états généraux de la mobilité et du stationnement pourraient rendre plus sévères les conditions de circulation et de stationnement des deux-roues motorisés dans la capitale. 
A bientôt 62 ans, Philippe Monneret n’est pas vraiment à ranger dans la catégorie des motards enragés ou des braillards casqués. C’est pourtant un coup de colère que cet ex-pilote professionnel au palmarès étoffé, consultant pour la sécurité routière et patron d’un groupe de moto-école, a décidé de pousser. Sa cible : les projets de la Mairie de Paris en matière de deux-roues motorisés. Motos et scooters sont dans le collimateur de la nouvelle équipe d’Anne Hidalgo, la maire (PS) de la capitale nouvellement réélue : stationnement payant, limitation de vitesse généralisée, interdiction partielle de circulation…
> Lire aussi  A Paris, la rue de Rivoli bientôt fermée aux voitures
Pour M. Monneret, l’une des principales hérésies à venir est le 30 kilomètres/heure partout et pour tous, ainsi que le périphérique limité à 50. « Le “tous à vélo à Paris”, même électrique, n’est pas viable, gronde-t-il. Le vélo ou la trottinette ne sauront répondre à eux seuls à la demande des centaines de milliers de personnes qui viennent chaque jour travailler. Des limitations de vitesse devant les écoles, pourquoi pas ? Mais ralentir à ce point la vitesse de circulation des scooters et des motos n’a pas de sens. Il y a une volonté de les bannir de Paris et de limiter encore plus les libertés individuelles dans les choix de mobilité. »
« Faible occupation de la voirie »
Du côté de la Fédération française des motards en colère (FFMC), c’est un peu la même tonalité, même si la cible de cette association de défense des motocyclistes porte plutôt sur le stationnement. Compréhensive à ce sujet lors de son premier mandat, Mme Hidalgo a proposé lors de la campagne électorale que le stationnement des deux-roues motorisés devienne payant. Déjà, la tolérance envers les scooters garés sur les trottoirs a récemment pris fin et les véhicules en infraction sont désormais verbalisés.
« Le stationnement payant va coûter autour de 1 000 euros par an aux motards parisiens, note Jean-Marc Belotti, président de la FFMC. Au lieu de nous rejeter, il vaudrait mieux nous intégrer comme une option écologique de mobilité. Les deux-roues motorisés apportent fluidité à la circulation et faible occupation de la voirie. Le motard accepte de braver le froid, la pluie pour contribuer à une mobilité moins encombrante et moins polluante. »
> Lire l’entretien : Mobilité : « Les villes doivent accompagner le passage à des modes de transport propres »
Au fond, face à la rareté de l’espace voirie, les motards, après les automobilistes, passent à leur tour sous les fourches caudines des arbitrages municipaux en faveur des mobilités douces et non polluantes. Des choix qui ne sont d’ailleurs pas complètement tranchés. « Des états généraux de la mobilité et du stationnement à Paris, lancés dès cet été, vont préciser notre politique », explique Christophe Najdovski, adjoint écologiste à la mobilité lors du premier mandat d’Anne Hidalgo et qui vient d’être remplacé à ce poste par David Belliard, chef de file Europe Ecologie-Les Verts (EELV) de Paris.
« Vacarme motorisé »
Le programme de ces états généraux risque de ne pas plaire au peuple motard. Outre le stationnement, l’exécutif parisien a l’intention de réglementer sévèrement l’activité des livreurs à Mobylette et, plus généralement, la nuisance des deux-roues à moteur : pollution, bruit. « Avec le déconfinement, le retour du vacarme motorisé ulcère les citoyens, assure Franck-Olivier Torro, porte-parole du collectif RasLeScoot. Nous plaidons, de notre côté, pour une interdiction totale, dans Paris, des scooters et motos, par ailleurs très polluants en composés organiques volatils, les études le montrent. »
« Nous sommes face une politique clivante, choquante, qui n’est pas au service des usagers, rétorque Eric de Seynes, président de Yamaha Europe et motard à Paris depuis plus de trente ans. Et cela au moment même où l’épidémie provoque un engouement des citoyens pour le deux-roues, nous le constatons dans nos commerces. » Un constat partagé par Philippe Monneret : « La demande en formation a doublé depuis le 11 mai par rapport à la normale. »
Les motards et « scootards » ont bien l’intention de se faire entendre lors des états généraux parisiens. « Nous n’avons pas été invités, remarque M. Belotti. Mais nous allons nous rappeler au bon souvenir de Mme Hidalgo en manifestant le 18 juillet à Paris. Et, notez bien, ce n’est pas une manifestation antiécologique. Nous sommes une partie de la solution. »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/10/motos-et-scooters-redoutent-d-etre-bannis-de-paris_6045796_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/10/motos-et-scooters-redoutent-d-etre-bannis-de-paris_6045796_3234.html>>
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21- Tribune. « La pollution des sols urbains reste une préoccupation marginale », Le Monde, maj le 11/07/20 à 11h01
Par Marine Canavese, doctorante en sociologie à l’université Lyon-II (Centre Max Weber) & Stéphane Frioux, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Lyon-II (Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes).

Mal connue sur le plan scientifique, trop peu prise en compte par la loi, la pollution des sols est pourtant un enjeu majeur dans le cadre de la densification urbaine, alertent les chercheurs Marine Canavese et Stéphane Frioux dans ce nouvel épisode de l’abécédaire de la ville : S comme « Sols urbains ».
Tribune. En février 2020, le Sénat a ouvert une commission d’enquête « sur les problèmes sanitaires et écologiques liés aux pollutions des sols ». A l’origine de cette demande : Gisèle Jourda, sénatrice (Groupe socialiste et républicain) de l’Aude. Ce département abrite la mine d’or de Salsigne, fermée en 2004 après des décennies d’activités extractives qui ont contaminé la vallée de l’Orbiel, notamment à l’arsenic.
La commission doit permettre « d’évaluer l’ampleur de la pollution des sols consécutive à des activités industrielles et minières ainsi que la capacité des pouvoirs publics à identifier et prévenir les risques que cette pollution présente pour la santé des populations et l’environnement ». Du point de vue des scientifiques qui s’intéressent à l’histoire et à la sociologie des politiques environnementales et à leur médiatisation, c’est un événement important, et l’occasion de revenir sur la lente prise de conscience dans le débat public des risques sanitaires liés aux sols pollués en milieu urbanisé.
> Lire aussi  Dans l’Aude, colère après une pollution à l’arsenic
La protection environnementale des sols a cela de particulier – comparée à celle de l’air ou de l’eau – qu’il n’existe pas, en droit français, de loi spécifique contre leur pollution. Ils sont uniquement pris en compte de manière indirecte dans la loi du 15 juillet 1975 relative à l’élimination des déchets et dans la loi du 19 juillet 1976 relative aux installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), telles que les usines et les chantiers, dont les rejets sont particulièrement susceptibles de contaminer les milieux. Auparavant, les sols étaient considérés comme un réceptacle d’immondices, dont on ne se souciait plus une fois que ces dernières étaient enterrées ou déversées. Aujourd’hui encore, la pollution des sols urbains reste une préoccupation environnementale à la marge.
Un enjeu dans le cadre des politiques de densification
Ces derniers sont pourtant l’objet d’enjeux considérables dans le contexte actuel de densification urbaine, qui se traduit notamment par l’utilisation d’anciennes parcelles industrielles à des fins récréatives (espaces verts, jardins collectifs urbains, squares, etc.) ou pour la réalisation de nouvelles constructions. Or, un sol urbain est marqué par l’ensemble des activités humaines passées et présentes, souvent propices à des rejets de polluants tels que les solvants ou les hydrocarbures, que l’on retrouve à différents niveaux de profondeur, jusqu’aux nappes phréatiques.
> Lire aussi  La pollution aux microplastiques affecte aussi les écosystèmes terrestres
Néanmoins, de nombreux processus sont encore mal connus scientifiquement. C’est le cas notamment des effets cocktail liés à l’exposition à plusieurs polluants, par inhalation des poussières, par exemple. De même, il y a peu de recherches sur l’impact environnemental global des techniques de dépollution, telles que les géomembranes textiles qui visent à isoler les contaminants du reste de l’environnement et dont la durabilité pose question. Ou bien encore sur les transferts de certains polluants depuis les sols jusqu’aux végétaux, enjeu central pour les citadins qui pratiquent le jardinage potager.
Les années 1980, le début de la prise de conscience
Lorsque, au début des années 1980, le secrétariat d’Etat à l’environnement lance une réflexion sur la faisabilité d’un « observatoire de la qualité des sols », les études préliminaires sont confiées à des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). Ces derniers raisonnent avant tout sur les sols agricoles, qu’ils connaissent mieux et sur lesquels ils ont l’habitude de travailler. Les sols pollués des milieux urbains, eux, émergent dans le débat public de façon indirecte, à travers la reconversion des friches industrielles du Nord-Pas-de-Calais et de Lorraine, la volonté de fermer les décharges d’ordures ménagères ou de mieux contrôler les dépôts de déchets.
Une dizaine d’années après le scandale de la décharge sauvage de Love Canal dans la banlieue de Niagara Falls aux Etats-Unis (1976), qui met pour la première fois en lumière dans la presse internationale l’impact de l’enfouissement massif, organisé et non déclaré de produits toxiques par certains industriels concernant la santé des habitants, plusieurs affaires commencent à sensibiliser l’opinion française aux enjeux sanitaires des sols pollués.
Parmi les plus connues, mentionnons celle de la décharge de déchets industriels de Montchanin(Saône-et-Loire), fermée à la fin des années 1980, à la suite des plaintes de nombreux habitants qui, outre des nuisances liées aux odeurs, souffraient de démangeaisons. De même, en 1996, la dépollution d’urgence très coûteuse menée lors de l’aménagement du Stade de France est jugée insuffisante. Et fait aussi l’objet de controverses en raison des pratiques d’évacuation des terres excavées inadaptées à la pollution aux hydrocarbures identifiée sur le site.
De manière plus générale, les articles sur les sols pollués en milieu urbanisé et leur impact sur la santé des habitants se multiplient dans la presse locale. Mais la problématique reste négligée par les campagnes de sensibilisation des associations nationales de défense de l’environnement, plus investies dans la protection des espaces naturels et des espèces menacées. La lutte contre les sols pollués suscite surtout des mobilisations locales, près de décharges ou d’anciens sites miniers.
Le jardinage urbain remet le sujet sur le devant de la scène
La fin des années 1990 et les années 2000, marquées par la volonté de réintroduire le jardinage potager et d’agrément dans les centres urbains, constituent un tournant. Mais aussi par celle d’implanter des formes professionnelles de production alimentaire, comme les « fermes urbaines », au cœur des villes. Cet essor, souvent porté par des agronomes militants et soutenu par des élus soucieux de verdir l’image de leur ville, suscite de nouveaux questionnements chez les jardiniers, certains agents des collectivités et des scientifiques. Ceux-ci concernent la qualité des sols urbains, les risques liés à la manipulation des terres ou leur compatibilité avec d’éventuels usages nourriciers.
> Lire aussi  Quand les citadins cultivent la ville
Pendant la campagne des municipales 2020, quelques exemples ont montré que les sols pollués pouvaient également figurer dans un programme politique, comme à Montreuil, où la liste écologiste entend « [relever] le défi de la pollution des sols urbains » et de faire de la ville un pôle d’expertise en dépollution en réponse à des mobilisations locales importantes de la part des habitants. Comme souvent dans les anciennes zones agricoles, telles celles où ont été épandues des eaux usées passées par les égouts de l’agglomération parisienne (plaines de Pierrelaye et d’Achères par exemple), les sols du secteur des « murs à pêches » sont pollués aux métaux lourds (plomb, mercure, zinc).
Cette pollution est connue des habitants du secteur depuis de nombreuses années : les végétaux cultivés aujourd’hui dans les vergers y sont pour certains impropres à la consommation selon les normes actuelles. Le débat sur la pollution des sols a toutefois été relancé récemment par le projet de réhabilitation de l’usine EIF. L’environnement immédiat de cette ancienne peausserie s’est en effet avéré fortement contaminé par des solvants chlorés cancérigènes (benzène et trichloréthylène), créant des questionnements sur le risque d’y implanter de nouvelles activités.
Les sols urbains pollués interrogent ainsi les sociétés démocratiques dans leurs aptitudes au débat public sur la gestion d’un risque sanitaire dans un contexte de connaissances scientifiques encore peu stabilisées. Il semble aujourd’hui impossible de ne pas inclure, dans l’élaboration de solutions justes et équitables, l’ensemble des personnes concernées. Mais cela suppose alors que les citoyens acceptent de considérer dans la délibération les incertitudes scientifiques avec lesquelles les gestionnaires et les experts ont l’habitude de prendre des décisions.
<https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/07/10/la-pollution-des-sols-urbains-reste-une-preoccupation-marginale_6045876_4811534.html <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/07/10/la-pollution-des-sols-urbains-reste-une-preoccupation-marginale_6045876_4811534.html>>
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22- A Cassis, des moteurs électriques dans des 2CV pour "évoluer avec son temps", AFP, 11/07/20, 16h42

Dans les ateliers du Mehari Club de Cassis, un mécano s'attèle à extraire le moteur thermique d'une ancienne 2CV pour en installer un autre électrique : au démarrage de la célèbre Citröen, l'habituel vrombissement laisse place à un simple "clic".
Suivant l'exemple d'une quarantaine de pays, la France a autorisé début avril le remplacement des moteurs essence ou diesel des voitures de plus de cinq ans par des moteurs électriques. Une décision saluée par les professionnels du secteur qui vantent l'intérêt écologique de cette conversion.
Au Mehari Club de Cassis, à une vingtaine de kilomètres de Marseille, la transformation complète, appelée "rétrofit", d'une ancienne 2CV, dure en tout une vingtaine d'heures. Le temps d'enlever le moteur thermique, le réservoir et le pot d'échappement pour les remplacer par un moteur électrique, d'imposantes batteries dans le coffre et une prise pour la recharge à l'arrière.
"C'est un véhicule qui s'y prête bien et en plus le poids des nouveaux équipements, même avec les grosses batteries, correspond à celui d'origine, soit environ 900 kg", détaille Maxime Cabanel, ingénieur dans cette entreprise qui fabrique des pièces détachées de Mehari et de 2CV, deux modèles emblématiques de la marque Citroën.
Chargées en 3h30, les 2CV 100% électrique, qui coûteront environ 14.000 euros, auront une autonomie de 120km et pourront circuler "partout", même sur les autoroutes avec une vitesse maximale de 90km/h, comme les originales.
Installé au volant d'une "Deudeuche" jaune et entièrement électrique, un prototype, Stéphane Wimez, le directeur général, gravit silencieusement les premiers kilomètres de la sinueuse route des Crêtes, qui monte au-dessus de Cassis et de la Méditerranée.
"Là, on profite du paysage, on profite des cigales, on a un silence de fonctionnement, même si on entend encore certains bruits mécaniques originels de la 2CV", explique le dirigeant, qui a milité avec l'association Aire (Acteurs de l'industrie du rétrofit électrique) pour autoriser le "rétrofit" en France.
Le but, pour lui, est surtout de "donner une seconde vie aux modèles anciens qui sont condamnés à ne plus rouler en ville", en raison des règlementations environnementales strictes.
"Il faut évoluer avec son temps, le rapport aux voitures évolue considérablement avec les jeunes générations, elles en utilisent de moins en moins surtout à cause de l'impact écologique", concède Stéphane Wimez qui a commercialisé depuis 2017 des Méhari complètement neuves et électriques, appelées "Eden". "Il faut bien qu'on continue à exister", glisse-t-il.
Pour être homologués, les véhicules devront avoir été transformés par un professionnel habilité dans les conditions fixées par le législateur. Professionnel qui devra notamment respecter la "répartition d'origine des masses dans le véhicule, avec une tolérance de 10%", précise le chef d'entreprise.
"Aujourd'hui, on est sur une centaine de kits par an, mais en vitesse de croisière, on envisage de faire plusieurs milliers de kits", précise Stéphane Wimez, qui espère un "marché potentiel" de 10.000 voitures sur les 100.000 2CV du parc existant en France.
Les entreprises du secteur, qui demandent la mise en place d'une prime à la conversion pour ces véhicules, ont estimé que 66.000 véhicules pourraient être ainsi adaptés d'ici cinq ans en France. Elles en espèrent un chiffre d'affaires d'un milliard d'euros et la création de 5.500 emplois.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/a-cassis-des-moteurs-electriques-dans-des-2cv-pour-evoluer-avec-son-temps_145936 <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/a-cassis-des-moteurs-electriques-dans-des-2cv-pour-evoluer-avec-son-temps_145936>>
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23- Contrôles, radars antibruit… Les motards bruyants dans le viseur des pouvoirs publics, Le Monde, 12/07/20, 08h37
Ulysse Bellier 

La Mairie de Paris s’est équipée d’appareils pour verbaliser les deux-roues les plus bruyants, qui affectent le quotidien et le sommeil des Parisiens. D’ici deux ans, une nouvelle technologie de radar antibruit devrait être expérimentée en France. 
La Yamaha de Jean-Louis est garée sur le bas-côté, place de la République, à Paris. Derrière le moteur, poussé à 4 000 tours/minute, trois mesures sont prises par les policiers de la brigade spécialisée de la Mairie de Paris qui mènent ce matin-là une opération de contrôle des nuisances sonores : 97, 96 et 95 décibels (dB) s’affichent sur l’écran du sonomètre placé à proximité du pot d’échappement, soit environ 10 dB de plus qu’autorisé, selon la carte grise de la moto de 1 300 cm3. « Je pensais franchement que mon pot était homologué », assure le motard, casque posé sur le réservoir. Sur les deux pots d’échappement de Jean-Louis manque pourtant la chicane, un embout qui réduit le bruit du véhicule. Il écopera d’une amende de 90 euros.
En septembre 2019, la Mairie de Paris s’est équipée d’appareils afin de contrôler, avec ses propres agents, les nuisances sonores des deux-roues les plus bruyants dans la capitale. « Ça pèse beaucoup sur le quotidien des Parisiens, et cela peut entraîner des problèmes de santé », explique le nouvel adjoint à la sécurité d’Anne Hidalgo, Nicolas Nordman, venu observer comment se déroulent ces opérations.
> Comprendre | Stress et maladies cardio-vasculaires : comment les nuisances sonores touchent la santé <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/11/stress-et-maladies-cardio-vasculaires-comment-les-nuisances-sonores-touchent-la-sante_6045954_3244.html>
Les motos et scooters sont la seconde cause de nuisance sonore la plus citée par les Franciliens derrière le voisinage, selon une étude du Crédoc réalisée en 2016 pour Bruitparif, un observatoire associatif du bruit en Ile-de-France. Et, selon le même organisme, créé en 2004 sur volonté de la région, le bruit ferait perdre à chaque habitant des zones densément peuplées de la région plus de dix mois de vie en bonne santé.
Comportements condamnables
Mais, au guidon d’une moto, « le bruit fait partie de la sensation de conduite, on ne va pas vous mentir », reconnaît Jean-Louis. Et puis, ajoute-t-il, s’il a enlevé les chicanes de ses pots, « c’est pour que les automobilistes nous entendent ». « Dans Paris, [la largeur des voies] se réduit, forcément les motos sont obligées de se faufiler, on nous voit de moins en moins. » Un argument répété par Hadi, également arrêté sans chicane dans le pot de son gros scooter, « mais au moins je sais que les gens m’entendent ».
> Lire aussi  Motos et scooters redoutent d’être « bannis » de Paris
C’est certain. Selon une simulation de Bruitparif, une moto débridée peut réveiller à elle seule une dizaine de milliers de personnes en un seul trajet nocturne dans la capitale – vingt fois moins avec un pot normalisé. « Même avec les fenêtres fermées, ça risque de perturber le sommeil, sans forcément de réveil conscient », explique Fanny Mietlicki, la directrice de Bruitparif.
Et si ces contrôles, en hausse dans la capitale, permettent de repérer les véhicules hors des clous, « ça ne sanctionne pas forcément les comportements bruyants : il n’y a pas que l’engin, mais aussi la façon de conduire, note-t-elle. Des motards qui accélèrent outre mesure, ça ne se voit pas à l’arrêt », alors que de tels comportements sont condamnables en soi.
Des radars antibruit bientôt en test
La vallée de Chevreuse, dans le sud-ouest de l’Ile-de-France, est le paradis des motards de la région. Chaque dimanche ensoleillé, ils viennent profiter de ce parc naturel régional et de ses beaux virages. Ses habitants subissent, eux, une « situation invivable », déplore Jean-Noël Barrot, député (MoDem) de ce coin des Yvelines, préoccupé par la question. Lui aussi reste sceptique face à des contrôles statiques. L’élu assure que ces vérifications policières manuelles « nécessitent un engagement très fort des forces de l’ordre, alors qu’elles ont d’autres missions à accomplir ». D’où l’idée de radars antibruit automatiques, « des manières d’inciter à des comportements vertueux et de soulager les forces de l’ordre ».
Depuis quelques années, Bruitparif travaille au développement d’un outil adéquat. L’enjeu, « c’est d’être en capacité d’identifier la provenance d’un bruit, d’en avoir une traçabilité », détaille Fanny Mietlicki. Ses services techniques ont développé la Méduse, un capteur de bruits environnementaux. Accroché en hauteur, sur un lampadaire par exemple, l’appareil ressemble à ces caméras de vidéosurveillance avec une boule noire pointée vers le bas. La Méduse, elle, possède quatre tentacules avec un microphone à chaque extrémité. C’est en croisant les mesures sonores à un appareil photo placé entre les micros que le système peut identifier précisément l’origine du son.
Le président de Bruitparif, Didier Gonzales, l’assure : cette technologie n’est rien de moins qu’une « révolution ». « Désormais, on est capable de dire qui fait du bruit, et à quel niveau. Ce qui ouvre la porte à des mesures de prévention ou de verbalisation. » Un amendement à la loi d’orientation des mobilités, votée fin 2019, permet de lancer l’expérimentation de ces radars sur deux ans.
> Lire aussi  « Comment je faisais avant ? » : le confinement, une « parenthèse enchantée » à la pollution sonore
Dès le décret d’application paru – d’ici la rentrée, selon Jean-Noël Barrot –, une poignée de villes sélectionnées par le ministère de la transition écologique pourront se lancer dans l’expérimentation de ce qui pourrait être le premier radar antibruit au monde. Il faudra alors étalonner les appareils et régler de nombreuses questions techniques mais, « sous deux ans », selon le député, des motards pourraient être verbalisés de manière automatique pour infraction sonore, à la manière des radars de vitesse.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/12/controles-radars-antibruit-les-motards-bruyants-dans-le-viseur-des-pouvoirs-publics_6045980_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/12/controles-radars-antibruit-les-motards-bruyants-dans-le-viseur-des-pouvoirs-publics_6045980_3244.html>>
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En images
24- Hydrogène : pourquoi la France investit peu sur ce carburant qui ne rejette aucun déchet, TF1, journal de 20h, 08/07/20

Dans le monde, la course pour développer un réseau de stations et l'industrie de l'hydrogène est déjà lancée. En Chine, le gouvernement coupe les aides aux voitures électriques et passe à cette molécule : 14 milliards d'euros d'investissement. L'Allemagne, elle, annonce un plan à 9 milliards d'euros. Dans l'Hexagone, seulement 100 millions d'euros. Pourtant l'État doit investir pour rendre cette technologie abordable. Une voiture coûte plus 50 000 euros. Le numéro un français de la pile à hydrogène, qui est le cœur du véhicule, en fabrique seulement 200 par an.
> Reportage à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/hydrogene-pourquoi-la-france-investit-peu-sur-ce-carburant-qui-ne-rejette-aucun-dechet-13828044.html <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/hydrogene-pourquoi-la-france-investit-peu-sur-ce-carburant-qui-ne-rejette-aucun-dechet-13828044.html>>
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– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
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– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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