[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (jeudi 30 juillet)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 30 Juil 07:49:35 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Enquête. A Paris, un rucher solidaire pour apaiser les souffrances des migrants <https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/07/16/a-paris-un-rucher-solidaire-pour-apaiser-les-souffrances-des-migrants_6046301_3224.html>, Le Monde, 16/07/20, 13h39
2- Des champignons cultivés sur du marc de café, une autre façon de voir l'avenir <https://www.geo.fr/environnement/des-champignons-cultives-sur-du-marc-de-cafe-une-autre-facon-de-voir-lavenir-201303>, AFP, 17/07/20, 13:00
3- Aux Féroé, la chasse aux cétacés a repris malgré le Covid <https://www.geo.fr/environnement/aux-feroe-la-chasse-aux-cetaces-a-repris-malgre-le-covid-201311>, AFP, 17/07/20, 18:00
4- Chronique. « Les arguments favorables aux “OGM” sont soumis à très peu d’esprit critique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/18/les-arguments-favorables-aux-ogm-sont-soumis-a-tres-peu-d-esprit-critique_6046597_3232.html>, Le Monde, 18/07/20, 10h09
5- Peste porcine : l’Allemagne, en alerte, barricade sa frontière avec la Pologne <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/19/peste-porcine-l-allemagne-en-alerte-barricade-sa-frontiere-avec-la-pologne_6046663_3234.html>, Le Monde, 19/07/20, 09h26
6- Un nouvel outil cartographique pour ausculter les systèmes alimentaires <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/19/un-nouvel-outil-cartographique-pour-ausculter-les-systemes-alimentaires_6046670_3244.html>, Le Monde, 19/07/20, 19h53
7- Des collectivités locales en quête de « résilience » alimentaire <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/20/des-collectivites-locales-en-quete-de-resilience-alimentaire_6046697_3244.html>, Le Monde, 20/07/20, 10h38
8- Roundup : la condamnation de Monsanto confirmée en appel en Californie <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/21/roundup-la-condamnation-de-monsanto-confirmee-en-appel-en-californie_6046798_3234.html>, Le Monde avec AFP, 21/07/20, 03h46
9- Politique agricole commune : pourquoi l’avenir de l’agroécologie se joue à Bruxelles <https://www.wedemain.fr/Politique-agricole-commune-pourquoi-l-avenir-de-l-agroecologie-se-joue-a-Bruxelles_a4789.html>, We Demain, 21/07/20
10- Accroissement du bétail : un facteur pandémique mondial <https://www.cirad.fr/actualites/toutes-les-actualites/communiques-de-presse/2020/croissance-elevage-risque-perte-biodiversite>, Cirad, communiqué du 22/07/20
11- En Syrie, cheptel et terrains agricoles souffrent des fuites de pétrole <https://information.tv5monde.com/info/en-syrie-cheptel-et-terrains-agricoles-souffrent-des-fuites-de-petrole-368371>, AFP, 23/07/20, 11:00
12- En Grèce, les pompiers luttent contre un violent incendie de forêt <https://information.tv5monde.com/info/en-grece-les-pompiers-luttent-contre-un-violent-incendie-de-foret-368423>, AFP, 23/07/20, 17:00
13- Brésil : trois fois plus d'incendies cette année au Pantanal <https://information.tv5monde.com/info/bresil-trois-fois-plus-d-incendies-cette-annee-au-pantanal-368467>, AFP, 23/07/20, 22:00
14- Décryptage. Sortie du glyphosate : où en est la France ? <https://www.liberation.fr/france/2020/07/24/sortie-du-glyphosate-ou-en-est-la-france_1795125>, Libération, 24/07/20, 15:58
15- Masami-Charlotte Lavault, floricultrice, fait grandir les fleurs en plein Paris <https://information.tv5monde.com/info/masami-charlotte-lavault-floricultrice-fait-grandir-les-fleurs-en-plein-paris-368507>, AFP, 24/07/20, 20:00
16- OGM issus du forçage génétique : lettre ouverte de seize ONG à Jean Castex <https://www.actu-environnement.com/ae/news/forcage-genetique-ogm-interdiction-lettre-ouverte-ong-premier-ministre-35912.php4>, Actu-environnement, 24/07/20
17- Portrait Jardins secrets (1/5). « Citoyens, citoyennes, résistons, semons des graines » : une révolution potagère à Tours <https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2020/07/24/citoyens-citoyennes-resistons-semons-des-graines-une-revolution-potagere-a-tours_6047190_3451060.html>, Le Monde, maj le 25/07/20 à 04h48
18- Brésil : la destruction de la forêt amazonienne proche du point de non-retour <https://www.lesechos.fr/monde/ameriques/bresil-la-destruction-de-la-foret-amazonienne-proche-du-point-de-non-retour-1226260>, Les Echos, 25/07/20, 09h00
19- Tribune. Comment nourrir la transition agroécologique ? <https://www.liberation.fr/evenements-libe/2020/07/26/comment-nourrir-la-transition-agroecologique_1795114>, Libération, 26/07/20, 11:57
20- Covid-19. La pandémie aggrave la malnutrition des enfants, alerte l'Unicef <https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/covid-19-la-pandemie-aggrave-la-malnutrition-des-enfants-alerte-l-unicef-6920778>, Ouest-France avec AFP, 28/07/20, 06h56
21- Premiers feux de l'été : plus de 500 hectares de forêt ravagés en Gironde et Loiret <https://information.tv5monde.com/info/premiers-feux-de-l-ete-plus-de-500-hectares-de-foret-ravages-en-gironde-et-loiret-368953>, AFP, 28/07/20, 19:00
En images
22- Plan B. Pourquoi le comté est accusé de polluer les prairies et rivières de Franche-Comté <https://www.lemonde.fr/videos/article/2020/07/27/pourquoi-le-comte-est-accuse-de-polluer-les-prairies-et-rivieres-de-franche-comte_6047374_1669088.html>, Le Monde, 27/07/20, 10h11

Bien à vous,
Florence

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RÉUSSITE DU JOUR : Médecins du monde et une école d’apiculture se sont associés pour former des dizaines de réfugiés à la gestion des ruches. Une manière de les aider à se reconstruire. (cf. item 1)
BARBARIE DU JOUR : La chasse controversée aux grands dauphins a débuté cette semaine aux îles Féroé, avec un premier "grind" qui a coûté la vie à 250 globicéphales noirs ainsi qu'à 35 dauphins à flancs blancs. (cf. item 3)
LOBBYING DU JOUR : Plusieurs exemples ont montré l’extraordinaire capacité des industriels à influencer le débat scientifique relatif aux OGM. (cf. item 4)
BARRICADE DU JOUR : Afin de préserver sa filière porcine et ses exportations vers la Chine, l’Allemagne érige une longue barrière frontalière pour empêcher les sangliers infectés par la peste porcine d’entrer sur son territoire. (cf. item 5)
DÉFIS DU JOUR : — « Nous sommes face au défi de transformer les systèmes alimentaires pour que personne ne soit empêché de se payer une alimentation saine en raison du prix de la nourriture et du manque de revenus. », extrait du rapport conjoint des agences internationales (FAO, OMS, Unicef…) sur la sécurité alimentaire. (cf. item 6 & suite)
— Des territoires de plus en plus nombreux se préoccupent d’assurer la sécurité alimentaire des habitants à l’échelle locale. (cf. item 7)
APPEL DU JOUR : 43 associations membres du collectif 'Pour une autre PAC' ont adressé une lettre ouverte au Président de la République, l'enjoignant de négocier une Politique agricole commune à la hauteur des enjeux environnementaux, climatiques et sanitaires. (cf. item 9)
ÉTUDE DU JOUR : La croissance mondiale d’élevage de bétail menace la biodiversité et augmente les risques sanitaires pour les humains et les animaux domestiques. Ces liens sont au cœur d’une étude qui a été publiée dans la revue Biological Conversation. (cf. item 10)
PORTRAITS DU JOUR : — Masami-Charlotte Lavault veille depuis trois ans des centaines d'espèces de fleurs derrière le cimetière de Belleville à Paris, un sacerdoce pour cette floricultrice urbaine, pionnière de la relocalisation des fleurs françaises. (cf. item 15)
—Un collectif de jardiniers tourangeaux réinvestit les parcelles délaissées de la ville pour y faire du maraîchage sauvage et solidaire. Portrait de Pauline Jallais, l’une de ses militantes pro-autonomie alimentaire. (cf. item 17)
EMBALLEMENT DU JOUR : La déforestation continue de s'accélérer au Brésil, où 20 % de la forêt aurait déjà été détruite. L'Amazonie risque de se transformer en savane d'ici 15 ans selon le climatologue Carlos Nobre. (cf. item 18 & 13)
CHIFFRE DU JOUR : Près de 7 millions d’enfants supplémentaires pourraient souffrir de malnutrition à cause de la crise économique et sociale, estime le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). (cf. item 20)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Enquête. A Paris, un rucher solidaire pour apaiser les souffrances des migrants, Le Monde, 16/07/20, 13h39
Jean-Michel Normand

Médecins du monde et une école d’apiculture se sont associés pour former des dizaines de réfugiés à la gestion des ruches. Une manière de les aider à se reconstruire.
C’est un jardin paisible, isolé des bruits de la capitale, avec de grands arbres et une pelouse magnifique. Un hectare entier de verdure que ceignent les hauts bâtiments des Missions étrangères de Paris (MEP) où sont formés les missionnaires envoyés en Asie par l’Eglise catholique. Sous les tilleuls s’alignent cinq ruches peintes de couleurs vives reproduisant sur chaque face le drapeau d’un pays africain, de la Côte d’Ivoire au Sierra Leone en passant par le Cameroun, le Mali ou la République démocratique du Congo. Silencieux, le pas lent, deux hommes et trois femmes en tenue d’apiculteur s’en approchent.
Pour ces cinq réfugiés, cette journée est spéciale : le moment est venu d’installer une nouvelle ruche, un modèle traditionnel africain en paille du Burkina Faso, à structure horizontale, offerte par un apiculteur.
Annette, 31 ans, originaire de Côte d’Ivoire, a hâte que les opérations commencent. « Ça me passionne de regarder et de comprendre comment cela se passe dans une ruche, jamais je n’avais vu ce spectacle, s’émerveille cette jeune femme albinos, chassée de son pays en raison de la couleur de sa peau dépigmentée. Je dois dire, aussi, que je ne suis pas mécontente de voir que c’est une reine qui dirige l’essaim », ajoute-t-elle en éclatant de rire. Les ruches n’ont pas seulement été peintes et décorées ; leurs reines ont hérité d’un nom, par exemple « Saba » ou « Bibi », surnom de Bintou, l’une des Maliennes du groupe.
Exilés africains en danger de mort
Depuis 2019, le Rucher solidaire des migrants et exilés installé aux MEP par Médecins du monde (MDM) et la Société centrale d’apiculture (SCA), vénérable institution fondée en 1855, accueille des réfugiés par groupes d’une demi-douzaine. Le plus souvent sans papiers, ils viennent d’Afrique francophone ou anglophone, faute de pouvoir disposer de traducteurs qui permettraient d’accueillir des Afghans, des Somaliens ou des Tchétchènes.
Représentants de minorités sexuelles ou ethniques, femmes maltraitées ou promises à la prostitution, tous ont fui leur pays. « Il ne s’agit pas de réfugiés économiques, confirme le docteur Rémi Brouard, bénévole à MDM. Enfermés dans des camps, entassés sur des embarcations de fortunepour traverser la Méditerranée, ils sont en danger de mort chez eux. »
Les psychiatres de l’organisation humanitaire les adressent au Rucher solidaire, la plupart du temps dans le cadre du traitement d’un syndrome post-traumatique. Conditions requises : « Ne pas être allergique et ne pas avoir trop peur des abeilles. » Les stagiaires s’engagent à venir une fois par semaine et à être ponctuels.
> Lire aussi En 2018, près de la moitié des demandeurs d’asile en France sont venus d’Afrique
Parmi les nouveaux venus, une Malienne de 23 ans, Fatoumata. Violée dans son pays par un homme protégé par les autorités locales, elle a vu son frère se faire tuer sous ses yeux alors qu’il tentait de lui venir en aide. Puis ce fut la fuite par la Libye, où elle a subi des violences, le séjour prolongé sur l’île italienne de Lampedusa, avant de parvenir en France, où elle vit dans un hébergement provisoire. « Elle est quand même mieux au milieu des abeilles que livrée à elle-même, bourrée d’antidépresseurs, à attendre des papiers qu’elle n’obtiendra peut-être jamais », insiste le docteur Brouard, apiculteur à ses heures.
Un quartier chic de Paris
L’idée de créer ce rucher lui est venue un soir, le long du canal de l’Ourcq, alors que l’atmosphère était électrique au lendemain d’une énième rixe entre réfugiés somaliens et afghans. Brusquement, la tension est retombée et une file d’attente s’est constituée dans laquelle se sont mêlées, sans heurts, les deux communautés. A l’arrière d’une camionnette venait de commencer une distribution de tartines au miel, comme si cet aliment tout en douceur avait, à lui seul, la faculté d’imposer une trêve.
Des ruches pour les migrants ? Sollicitée en 2017, la Mairie de Paris propose un espace en lisière du boulevard périphérique. On connaît des endroits plus paisibles et moins pollués pour pratiquer l’apiculture…
« Nous avons refusé. Notre intention était, au contraire, de nous installer dans le centre de la capitale pour faciliter la venue de cette population reléguée qui vit dans des lieux excentrés, mais aussi pour lui offrir un autre point de vue, lui faire découvrir un Paris qu’elle ne voit jamais », poursuit Rémi Brouard, pas mécontent que le projet ait finalement été accueilli dans l’enclos des MEP, dans la très chic rue du Bac, dans le 7e arrondissement. Un endroit situé à un battement d’aile de l’hôtel de Matignon dont le parc accueille lui aussi quelques ruches et est, accessoirement, bien pourvu en plantes mellifères.
Le miel, créateur de lien
La thérapie consistant à associer reconstruction psychique et apiculture n’a rien de nouveau. Aux Etats-Unis, l’université du Minnesota mène une expérience de ce genre auprès de vétérans de l’armée. Il y a un siècle, l’université Cornell, dans l’Etat de New York, avait déjà engagé une opération de réinsertion de soldats mutilés lors de la première guerre mondiale en leur faisant élever des abeilles.
A Paris, les vingt-sept réfugiés ayant participé aux sessions des deux dernières saisons habitent en banlieue, voire en très grande banlieue, dans des foyers, des squats, ou encore chez des particuliers qui les hébergent sur un canapé. Leur vie est faite de démarches administratives, quelquefois de petits boulots. Les hommes travaillent illégalement sur des chantiers, les femmes font des coiffures.
La communication n’est pas spontanément fluide entre ces stagiaires venus d’horizons variés, ne pratiquant pas toujours la même religion, ne parlant pas la même langue. D’autant qu’ils n’ont pas le cœur à s’épancher sur leur parcours. « Une fois revêtu le camail de l’apiculteur, chacun s’est retrouvé sur un pied d’égalité et comme ils adorent tous le miel, partie intégrante de leur culture et source de souvenirs d’enfance, la relation s’est nouée », raconte Christine Legret, une autre bénévole de MDM. Pendant la période de confinement, au printemps, ce lien a permis de maintenir le contact.
> Lire aussi Réfugiés : l’Ile-de-France concentre les problèmes de logement
Quelques cours et trois ou quatre séances pratiques ont suffi pour que Mariam, l’Ivoirienne, livre une ode à l’apiculture. « Quand j’ouvre une ruche, je ne pense plus à rien d’autre, s’enthousiasme cette trentenaire qui, maltraitée et battue par son mari, a fui son foyer en laissant deux enfants derrière elle. C’est comme si les abeilles étaient des bébés, des choses fragiles auxquelles je ne voudrais pas faire de mal. Je suis fascinée, transportée dans un autre monde, où je me sens utile et forte, je retrouve de l’espoir. »
Une vraie formation à l’apiculture
Pour Mariam, comme pour les autres, les débuts furent tout de même un peu laborieux. Certains migrants auxquels on propose de peindre l’extérieur d’une ruche sont si introvertis qu’ils consacrent des heures à passer leur pinceau sur le même centimètre carré de bois. D’autres, obnubilés par la recherche d’un lieu où se loger, décrochent définitivement ou se perdent dans les transports. Les cours théoriques – car il s’agit de dispenser une formation à l’apiculture, pas de proposer une vague initiation à la vie des abeilles – ont été adaptés aux différences de langue, à la non-maîtrise de la lecture. Les panneaux pédagogiques sont parfois réalisés avec des émoticônes.
Pour accéder au rucher, chacun a reçu un badge avec son nom, sa photo, son pays d’origine. Aux yeux d’un sans-papiers, pareil détail n’en est pas un, c’est plutôt un début de statut social. Autre fierté : la vente du miel produit par leurs abeilles lors des journées portes ouvertes des MEP pour compléter le financement de cette expérience qui leur permet, au passage, d’obtenir un titre de transport. « En me tendant une cuiller le matin lorsque je partais à l’école, ma mère disait que le miel rend intelligent, qu’il lave le cerveau. Elle avait raison », se souvient Mariam en ôtant son voile protecteur. D’après le docteur Brouard, la consommation d’antidépresseurs est en baisse chez les personnes ayant suivi ce cursus.
Les réfugiés-apiculteurs ont également dû franchir un autre obstacle : celui de la peur de l’abeille. Car si l’européenne Apis mellifera melliferapeut ne pas être commode, Apis mellifera andansonii, l’espèce présente en Afrique de l’Ouest et centrale, se caractérise par une agressivité bien supérieure. Dans les campagnes africaines, l’abeille n’est pas cet insecte que l’on contemple avec attendrissement. En général, les éleveurs préfèrent attendre le soir pour intervenir sur leurs ruches afin de ne pas semer la panique parmi les villageois.
> Lire aussi « La rue, c’est fini, maintenant on construit quelque chose » : à Paris, un projet pilote pour les réfugiés
Finalement, apprivoiser les abeilles françaises n’aura pas été si difficile. « En Côte d’Ivoire, je me suis fait piquer plus d’une fois lorsque je travaillais dans les champs de manioc, mais, ici, je vois qu’elles sont beaucoup moins virulentes », constate Kadi, 30 ans, qui vient d’extraire un cadre de la ruche afin de déterminer si le temps de la récolte approche.
Ania, 26 ans, assure pour sa part que le fait de vaincre cette appréhension l’a aidée à surmonter les autres peurs, bien plus profondes, qui la taraudent depuis son départ de République démocratique du Congo.« Maintenant, confie-t-elle, je sais que je peux venir au rucher, même et surtout quand je me sens mal, pour passer à autre chose. » 
Devenir apiculteur un jour
Alors qu’ils sont réunis autour de la ruche burkinabée hissée sur de longs bambous croisés monte parmi eux une excitation muette provoquée par l’irruption de ce parfum d’Afrique en plein Paris. Avant d’y introduire un essaim et sa reine, il faut l’enduire d’argile. Les mains plongent dans un seau de terre glaise et en ressortent, couleur carotte, pour frictionner l’extérieur comme l’intérieur du long fuseau de paille dont les deux extrémités seront obstruées par un bouchon que l’on laissera se solidifier.
« L’objectif, c’est qu’ils aillent mieux, qu’ils retrouvent de la fierté et renforcent leurs capacités à faire par eux-mêmes, assure Marie-Laure Legroux, formatrice à la Société centrale d’apiculture. D’ailleurs, tous rêvent de devenir apiculteurs le jour où ils pourront rentrer chez eux. » Telle est l’intention de Fabrice, 30 ans, que son père appelle du Tchad tous les vendredis soir, afin de s’assurer qu’il se rendra bien au Rucher solidaire le lendemain.
Au terme d’une saison de formation, Fabrice figure parmi les tuteurs des nouveaux stagiaires après avoir travaillé pendant un mois dans une exploitation apicole en Ardèche. Dans une autre vie, il était fonctionnaire mais il a dû quitter le Tchad et ses enfants pour des raisons dont il ne parle pas. Aujourd’hui, il assure moins souffrir de la solitude et avoir commencé à constituer un réseau de compatriotes.
« J’ai appris plein de choses, comme un vrai professionnel, indique-t-il. D’ailleurs, je suis très fort pour reconnaître la reine au milieu de ses ouvrières. » Repérer un insecte de deux centimètres parmi plusieurs dizaines de milliers d’autres un peu plus petits : tous les apiculteurs confirmés sont loin de pouvoir en faire autant.
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/07/16/a-paris-un-rucher-solidaire-pour-apaiser-les-souffrances-des-migrants_6046301_3224.html <https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/07/16/a-paris-un-rucher-solidaire-pour-apaiser-les-souffrances-des-migrants_6046301_3224.html>>
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2- Des champignons cultivés sur du marc de café, une autre façon de voir l'avenir, AFP, 17/07/20, 13:00
Matthieu Demeestere

Le marc de café ne sert pas seulement à lire l'avenir. A Bruxelles, une jeune entreprise érigée en modèle de l'économie circulaire le recycle pour faire pousser des pleurotes 100% bio en pleine ville.
L'aventure pour la firme "PermaFungi" a commencé en Thaïlande en 2013, quand un Belge parti y voyager à vélo a découvert une ferme cultivant des champignons avec ce résidu connu des amateurs de jardinage pour ses vertus nutritives.
De retour en Belgique, il en parle autour de lui, l'idée séduit. Il y a du potentiel à Bruxelles avec les milliers de tonnes de marc produites chaque année par les cafés et restaurants de la ville et promises à la poubelle.
"C'est un déchet typiquement urbain, disponible tout le temps", souligne Malika Hamza, consultante en alimentation durable, comptant parmi les experts du secteur ayant salué "l'exemplarité" de l'initiative.
Aujourd'hui, six ans après sa création sous forme de coopérative en 2014, la "start-up" affiche fièrement une production moyenne d'une tonne de pleurotes par mois, même si elle peine à être rentable, reconnaît Julien Jacquet, l'un des six cofondateurs.
"L'idée n'est absolument pas de faire le champignon d'exception (...) mais un produit qui ait du sens, local et bio. Il faut convaincre nos acheteurs (magasins bio, restaurants, ndlr) de cette valeur ajoutée", explique ce Wallon de 36 ans, aujourd'hui administrateur délégué de PermaFungi. Le kilo de pleurotes est vendu 15 euros.
- Collecte à vélo -
Concrètement la firme a noué un partenariat avec deux chaînes de restauration, Exki et Le Pain quotidien, pour collecter chaque matin en ville, en partie à vélo, le marc de café bio qui sera le nutriment de base du futur champignon.
Un composant naturel, le mycélium (considéré comme la racine du champignon), est introduit dans un mélange de marc et de paille, placé dans un sac plastique en forme de boudin. Il va déclencher "la fructification", l'étape finale.
Dans des chambres froides équipées de vaporisateurs d'eau, le champignon est récolté au bout de 15 jours sur la paroi de ces sacs suspendus à la verticale. Celle-ci est préalablement transpercée d'un coup de cutter, comme si on aidait le pleurote à s'échapper du sac pour respirer à l'extérieur.
PermaFungi a installé sa champignonnière de 1.000 m2 dans les sous-sols d'un site historique du coeur de Bruxelles, l'ancien entrepôt des Douanes belges, appelé aujourd'hui Tour et Taxis.
Cette localisation, dans un dédale de couloirs sans âme qui vive, est un autre aspect "écoresponsable" du projet aux yeux de ses promoteurs.
"On se réapproprie les espaces urbains inoccupés pour cultiver de façon saine et durable", fait valoir Quentin Thirion, dans l'aventure depuis trois ans, chargé de la tournée matinale des machines à café en vélo cargo.
- Des émules en France -
Produire dans des caves permet d'"utiliser la chaleur résiduelle du bâtiment, il y a aussi une réflexion sur l'énergie consommée", poursuit Malika Hamza.
En bout de chaîne, le résidu de la fructification est utilisé comme compost dans une ferme de l'agglomération, ou pour fabriquer les abat-jours biodégradables que commercialise la société.
Julien Jacquet se vante aussi d'avoir formé "une petite centaine d'entrepreneurs" et assure que son savoir-faire a été "dupliqué" à Marseille, Toulouse, au Québec et même en Nouvelle-Calédonie.
Des "kits à champignons" ont été imaginés pour encourager les particuliers à les faire pousser eux-mêmes à petite échelle à la maison. 
"On ne va pas remplacer l'agriculture classique", lâche l'entrepreneur, "mais c'est essentiel qu'un pays, une ville, sache produire une partie de son alimentation". D'autant plus selon lui quand "un choc" comme la pandémie de coronavirus, avec ses restrictions de déplacements, a montré les limites du commerce sur longues distances.
"La majorité des champignons consommés en Belgique vient des Pays-Bas ou de Roumanie. Or, c'est un produit dont la qualité principale doit être la fraîcheur, on peut le produire chez nous !".
<https://www.geo.fr/environnement/des-champignons-cultives-sur-du-marc-de-cafe-une-autre-facon-de-voir-lavenir-201303 <https://www.geo.fr/environnement/des-champignons-cultives-sur-du-marc-de-cafe-une-autre-facon-de-voir-lavenir-201303>>
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3- Aux Féroé, la chasse aux cétacés a repris malgré le Covid, AFP, 17/07/20, 18:00

Un temps menacée d'annulation pour cause de coronavirus, la chasse controversée aux grands dauphins a débuté cette semaine aux îles Féroé, avec un premier "grind" qui a coûté la vie à près de 300 petits cétacés.
Quelque 250 globicéphales noirs ainsi que 35 dauphins à flancs blancs ont été pêchés mercredi soir près de Hvalba, village de 700 âmes sur Suduroy, l'île la plus au sud de l'archipel, ont rapporté les médias locaux et l'ONG écologiste Sea Shepherd, qui veut faire cesser une "pratique barbare".
Le globicéphale noir est aussi connu sous le nom de dauphin-pilote et de "finned pilot whale" en Anglais.
Alors que la proximité des pêcheurs posait la question du maintien de la pêche en période de coronavirus, le ministre féringien des pêches Jacob Vestergaard avait autorisé la chasse cet été, dans un communiqué publié le 7 juillet, où il demandait notamment d'éviter les attroupements.
Tradition estivale ancestrale aux Féroé, le "grind" ou "grindadrap" consiste, en les encerclant, à acculer avec des bateaux un banc de petits cétacés dans une baie. Ils tombent alors entre les mains de pêcheurs restés à terre, qui entrent dans l'eau jusqu'à la taille et les tuent avec des couteaux.
Les images de mer rougie par le sang et les alignements de grands dauphins tués suscitent l'indignation des défenseurs des animaux. L'ONG Sea Sheperd était parvenue à perturber la saison 2014 mais l'ONG dénonce une règlementation qui autorise les navires militaires danois à intervenir pour l'empêcher d'entrer dans les eaux féringiennes.
Les Féringiens qui défendent la pratique reprochent aux médias et ONG étrangers de ne pas respecter leur culture d'îliens, où la pêche et les traditions occupent une place centrale. 
Peuplé d'environ 50.000 habitants, le petit archipel perdu en mer du Nord dénombre à ce jour 188 cas de coronavirus détectés, mais un seul depuis avril.
<https://www.geo.fr/environnement/aux-feroe-la-chasse-aux-cetaces-a-repris-malgre-le-covid-201311 <https://www.geo.fr/environnement/aux-feroe-la-chasse-aux-cetaces-a-repris-malgre-le-covid-201311>>
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4- Chronique. « Les arguments favorables aux “OGM” sont soumis à très peu d’esprit critique », Le Monde, 18/07/20, 10h09
Stéphane Foucart

Plusieurs exemples ont montré l’extraordinaire capacité des industriels à influencer le débat scientifique, raconte dans sa chronique, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».
Chronique. C’est une histoire qui a presque deux décennies, mais elle éclaire toujours, aujourd’hui, la nature des débats sur les biotechnologies. En 2001, Ignacio Chapela et David Quist, deux chercheurs de l’université de Californie à Berkeley (Etats-Unis) publiaient dans la revue Nature des résultats incommodants : les deux scientifiques assuraient avoir détecté, dans certaines variétés de maïs traditionnels mexicains, des traces de contamination génétique dues aux cultures américaines de maïs transgénique, à plusieurs centaines de kilomètres au nord.
Au moment même où l’article était publié — et alors que nul n’avait encore pu l’examiner —, un déluge d’indignation s’abattit sur les éditeurs de la revue : les auteurs étaient des militants écologistes déguisés, leur méthode était défectueuse, leurs résultats étaient pourris, etc.
> Lire aussi  « OGM, mensonges et vérités » : les fausses promesses d’une révolution agricole
Quelques mois plus tard, Nature publiait une notice de désaveu, regrettant la publication de l’étude — sans toutefois avoir le moindre élément pour une rétractation en bonne et due forme. Du jamais-vu. Ces travaux étaient certainement imparfaits, mais sans doute pas plus que la grande majorité de ceux qui sont publiés chaque jour. M. Chapela n’en a pas moins subi, des mois durant, une vindicte si hargneuse, de la part de scientifiques convaincus des bienfaits des biotechs, que son emploi à Berkeley fut un temps menacé.
Cette bronca était-elle si spontanée ? En novembre 2002, dans une chronique au Guardian, George Monbiot a raconté, preuves irréfutables à l’appui, comment une campagne de dénigrement avait été lancée contre M. Chapela et M. Quist par une officine dont l’un des clients était une firme agrochimique bien connue. Des années plus tard, le 12 novembre 2008, Nature revenait sur l’affaire dans un bref article d’information : les résultats qu’elle avait désavoués avaient été reproduits par d’autres chercheurs.
Du côté de « la science »
Cet exemple — parmi de nombreux autres — montre l’extraordinaire capacité des industriels à influencer le débat sur « les OGM » (même si ce terme ne recouvre rien de précis). Plaider pour les biotechs, ce serait ainsi toujours se placer du côté de « la science », tandis que faire preuve de scepticisme à leur endroit serait toujours se placer du côté de l’irrationalité, de l’idéologie, de l’activisme vert, etc. Le résultat de cette ingénierie du débat public est que les arguments favorables aux OGM y sont soumis à très peu d’esprit critique. Ce défaut d’esprit critique à l’endroit des biotechnologies végétales — telles qu’elles sont actuellement utilisées — est général et n’épargne pas le personnel scientifique au sens large, bien au contraire. Pas plus, d’ailleurs, que l’auteur de ces lignes.
Dans l’espace de cette chronique, il a ainsi déjà été affirmé qu’en Inde, le coton transgénique Bt (sécrétant une toxine insecticide) avait eu des résultats positifs en termes de baisse du recours aux pesticides et d’augmentation des rendements. Cette affirmation est probablement fausse et il n’est jamais trop tard pour manger son chapeau.
En mars, en pleine crise due au Covid-19, la revue Nature Plants a publié l’étude la plus exhaustive sur les effets de deux décennies de culture du coton transgénique Bt à l’échelle d’un grand pays. Elle est passée complètement inaperçue. Pour ceux qui ont cru au miracle du coton Bt indien, ses conclusions sont cruelles.
Certes, expliquent ses auteurs, Keshav Kranthi (International Cotton Advisory Committee, à Washington) et Glenn Davis Stone (université Washington, à Saint Louis), le coton Bt ne peut être rendu responsable d’une quelconque épidémie de suicides parmi les agriculteurs indiens — selon une idée répandue chez les détracteurs des biotechs.
Apparition de résistances
Mais aucun des grands bénéfices que lui attribuent ses supporteurs n’est réel ou n’a tenu sur la durée. Après avoir décortiqué vingt ans de données, M. Kranthi et M. Stone indiquent que l’introduction du coton Bt en Inde s’est bien accompagnée d’une réduction de l’utilisation des pesticides, mais celle-ci n’a été qu’« éphémère ». Avec l’apparition de résistances à la toxine Bt chez certains insectes et la prolifération de ravageurs secondaires non ciblés, « les agriculteurs dépensent aujourd’hui plus en pesticides qu’avant l’introduction du Bt », écrivent les deux auteurs. « Tout indique que la situation va continuer à se détériorer », ajoutent-ils.
Ce n’est pas fini. Certaines courbes fièrement exhibées par les promoteurs des biotechs semblent montrer un lien entre l’arrivée du coton transgénique Bt et l’augmentation des rendements. Vraiment ? Non seulement corrélation n’est pas causalité, mais une fois examinée de plus près, à l’échelle de chaque région indienne, la corrélation apparaît elle-même douteuse. « L’adoption du coton Bt s’avère être un mauvais indicateur de l’évolution des rendements », expliquent les deux chercheurs. « Les augmentations de rendement correspondent plutôt à des évolutions dans l’usage des engrais et d’autres intrants », précisent-ils.
Dans les années 1990, lors du lancement des premières cultures transgéniques, l’autorité de la parole scientifique a été largement convoquée, auprès de l’opinion, pour faire de la pédagogie : ces nouvelles plantes — tolérantes à des herbicides ou résistantes à certains ravageurs — allaient augmenter les rendements, faire baisser le recours aux intrants et bénéficier à l’ensemble de la société. Avec deux à trois décennies de recul, tout cela s’est révélé au mieux indémontrable, au pire complètement faux. La transgenèse ou l’édition du génome peuvent apporter des innovations utiles dans de nombreux domaines, et peut-être le feront-elles. Mais il y a fort à parier que, dans leurs principaux usages agricoles, elles n’ont jusqu’à présent pas tenu leurs promesses.
> Lire aussi  Bayer empoisonné par une cascade de procès contre Monsanto aux Etats-Unis
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/18/les-arguments-favorables-aux-ogm-sont-soumis-a-tres-peu-d-esprit-critique_6046597_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/18/les-arguments-favorables-aux-ogm-sont-soumis-a-tres-peu-d-esprit-critique_6046597_3232.html>>
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5- Peste porcine : l’Allemagne, en alerte, barricade sa frontière avec la Pologne, Le Monde, 19/07/20, 09h26
Jean-Michel Hauteville (Berlin, correspondance)

Afin de préserver sa filière porcine et ses exportations vers la Chine, l’Allemagne érige une longue barrière frontalière pour empêcher les sangliers infectés par cette épizootie d’entrer sur son territoire. 
Après avoir fait face à la crise sanitaire liée au Covid-19, l’Allemagne s’inquiète désormais de la progression de la peste porcine africaine (PPA) à ses portes. Inoffensive pour les humains, cette maladie est fatale aux porcs d’élevage et autres sangliers.
L’épizootie sévit depuis plusieurs années dans huit pays d’Europe centrale et orientale, ainsi qu’en Belgique, et se rapproche inexorablement des frontières allemandes : depuis janvier, plusieurs carcasses de sangliers infectés ont été retrouvées dans l’ouest de la Pologne, à moins de 20 km de la Neisse, la rivière frontalière. Le virus a aussi contaminé des élevages, nécessitant l’abattage de plus de 30 000 cochons dans deux exploitations de Pologne occidentale au printemps.
L’heure est donc grave. Soucieuses d’empêcher d’éventuels animaux sauvages atteints par la maladie d’entrer sur le territoire allemand, les trois régions frontalières avec la Pologne se barricadent. Lundi 13 juillet, les autorités du Land du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale ont annoncé la construction d’une clôture, haute de 1,50 m et longue de 62 km, qui suivra le tracé de la frontière.
« Le Mecklembourg-Poméranie-Occidentale se prépare activement depuis des mois pour éviter le pire, affirmait Till Backhaus, ministre de l’agriculture du Land. La barrière frontalière fait partie de notre batterie de mesures préventives. »
A terme, cette structure prolongera les quelque 248 km de clôtures partiellement électrifiées, que les autorités régionales du Brandebourg et de Saxe ont déjà érigées depuis le début de l’année, le long de la ligne Oder-Neisse.
> Lire aussi  Dans les Ardennes, un grillage pour contrecarrer la peste porcine
Mais certains estiment qu’il faut aller plus loin. Vendredi 3 juillet, le Bundesrat (chambre haute du Parlement allemand) se prononçait en faveur de l’érection d’une structure permanente, plus robuste que les frêles barrières actuellement en place ou en construction. Le DBV, la Confédération paysanne allemande, applaudit. « Les protections temporaires ne sont pas à la hauteur », a assuré au magazine Der Spiegel Werner Schwarz, vice-président du DBV. « Le Bundestag [chambre basse du Parlement] doit approuver en toute urgence le projet de clôture permanente », a imploré M. Schwarz. Les travaux de construction pourraient débuter à l’automne.
Premier producteur porcin d’Union européenne
Car les enjeux sont de taille. Avec un cheptel d’environ 26 millions de têtes – soit deux fois plus qu’en France –, l’Allemagne est le premier producteur porcin de l’Union européenne, et le deuxième exportateur de viande de porc vers les marchés extracommunautaires, après l’Espagne. Hors d’Europe, les principaux débouchés de la filière porcine allemande sont la Chine, la Corée du Sud et le Japon. Mais avec l’épizootie, tout peut basculer. « Le jour où un seul sanglier atteint de la PPA sera retrouvé en Allemagne, nous perdrons automatiquement notre statut de pays sain », explique Bernhard Krüsken, secrétaire général du DBV.
De nombreux experts redoutent que, dans cette éventualité, la Chine et d’autres pays tiers interrompent immédiatement leurs importations de viande allemande. Les éleveurs porcins perdraient non seulement l’un de leurs plus grands marchés à l’exportation, mais aussi un débouché important pour les morceaux peu prisés en Europe, tels les queues ou les oreilles. Le prix de la viande risquerait alors de s’effondrer.
Le préjudice potentiel pour la filière n’est pas facile à estimer, mais il risque d’être lourd. Le DBV évoque une fourchette allant de plusieurs centaines de millions d’euros par an pour les producteurs à « au moins 10 milliards d’euros », si l’on y ajoute le coût des mesures sanitaires et le préjudice total subi par l’ensemble du secteur de l’alimentation. Nombre de fermes seraient menacées de faillite.
« Un seul cas de peste porcine dans notre exploitation anéantirait l’équivalent d’au moins une année de production, s’inquiète Dirk Andresen, éleveur près de Demmin, petite ville du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière polonaise. Je ne suis pas sûr que notre exploitation soit capable d’encaisser un tel choc. »
Et pourtant, les déséquilibres causés par la maladie sur le marché mondial du porc avaient jusqu’ici profité aux éleveurs allemands : depuis l’apparition, en 2018, du virus en Chine, premier producteur et premier consommateur mondial, les élevages y ont été décimés par la maladie et les abattages systématiques. Pour répondre à l’insatiable demande des consommateurs chinois, les exportations allemandes de viande de porc vers le géant asiatique ont bondi de 42 % en 2019, pour s’établir à 541 000 tonnes, tandis que les cours s’envolaient de plus de 100 %.
> Lire aussi  La fièvre porcine à la frontière franco-belge inquiète les éleveurs
Cette situation pourrait jouer en faveur de la filière porcine allemande, même si le virus franchissait la frontière polonaise. « Avec un marché mondial en pénurie, la Chine pourrait choisir de suspendre ses importations en provenance des régions contaminées uniquement, et non pas en provenance de toute l’Allemagne », espère M. Krüsken.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/19/peste-porcine-l-allemagne-en-alerte-barricade-sa-frontiere-avec-la-pologne_6046663_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/19/peste-porcine-l-allemagne-en-alerte-barricade-sa-frontiere-avec-la-pologne_6046663_3234.html>>
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6- Un nouvel outil cartographique pour ausculter les systèmes alimentaires, Le Monde, 19/07/20, 19h53
Mathilde Gérard

La pandémie a mis en évidence les fragilités des « systèmes alimentaires ». L’université Johns-Hopkins a mis au point un site statistique qui améliore leur connaissance. 
« Nos systèmes alimentaires ne fonctionnent plus et la pandémie de Covid-19 aggrave la situation. » Ce constat sévère n’émane pas d’une ONG, mais du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le 9 juin. Quelques semaines plus tard, un rapport conjoint des agences internationales (FAO, OMS, Unicef…) sur la sécurité alimentaire, publié le 13 juillet, enfonce le clou : « Nous sommes face au défi de transformer les systèmes alimentaires pour que personne ne soit empêché de se payer une alimentation saine en raison du prix de la nourriture et du manque de revenus. »
> Lire aussi  La faim progresse toujours dans le monde : 3 milliards de personnes ne peuvent s’offrir un régime alimentaire sain
La crise économique qui découle de la pandémie de Covid-19 risque de faire basculer dans la faim entre 83 et 132 millions de personnes, selon l’ONU. La perte immédiate de revenus est largement responsable de cette situation, le budget alimentaire étant l’un des premiers sur lesquels les ménages les plus pauvres rognent.
Mais l’ensemble de la chaîne alimentaire a montré des signes de fragilité ces derniers mois : les fermetures de frontières ont exacerbé la dépendance à une main-d’œuvre agricole étrangère et aux denrées importées, tandis que des usines de transformation agroalimentaires et des abattoirs se sont révélés d’importants foyers de diffusion du virus. Placés sur le banc des accusés, les « systèmes alimentaires » sont au cœur de l’attention et feront l’objet d’un sommet des Nations unies en 2021. Mais de quoi parle-t-on précisément ?
Les équipes de l’université américaine Johns-Hopkins (JHU) de Baltimore apportent une pierre à la compréhension de cette notion avec le lancement d’un « tableau de bord des systèmes alimentaires », un site consacré aux statistiques sur l’alimentation, rassemblant des jeux de données auparavant éparpillées entre plusieurs institutions (FAO, Unicef) et organismes privés (comme le baromètre Euromonitor). Plus de 160 indicateurs ont été réunis pour visualiser, pays par pays, des informations sur la production agricole, l’usage de produits phytosanitaires, les circuits de transport et de distribution, la part de l’alimentation dans le budget des ménages, ou des données de nutrition et de santé.
Manque de données
« L’objectif était de rassembler de façon visuelle toutes les données dans un seul lieu plutôt que de devoir naviguer sur une quarantaine de sites différents », explique Jessica Fanzo, professeure à l’université Johns-Hopkins, qui a dirigé la conception de cet outil. Avec cette carte des systèmes alimentaires, l’université américaine, dont le tableau de bord du Covid-19 fait référence dans le suivi de la pandémie, montre à nouveau son savoir-faire statistique. « Les systèmes alimentaires avaient leurs problèmes avant le Covid, de fonctionnalité, d’équité, de capacité à délivrer une nourriture saine. La pandémie a mis en lumière ces problèmes de façon aiguë », expose Jessica Fanzo.
> Lire aussi  Johns Hopkins University, vigie mondiale de l’épidémie due au coronavirus
En optant pour une approche globale des problématiques alimentaires, l’outil éclaire l’interdépendance entre santé de la planète, santé humaine et santé économique. « L’enjeu n’est pas seulement de produire la nourriture, mais de comprendre comment on la transforme, la distribue, la consomme et la gaspille. Or aujourd’hui, toutes les données ne sont pas disponibles », observe Nicolas Bricas, du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, qui n’a pas participé à la conception du tableau de bord. Au sein de la JHU, les chercheurs ont notamment été surpris par le manque de données sur les comportements des consommateurs. « Nous n’avons pas d’indicateurs fiables sur ce que l’on mange à travers le monde, et sur ce qui motive ces choix », s’étonne ainsi Jessica Fanzo.
Difficulté à « se rendre compte des jeux d’acteurs »
Les experts internationaux conviennent pourtant de l’importance d’avoir des outils de diagnostic fiables. Pour Anna Lartey, directrice de la nutrition de la FAO, l’agence de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture, « la planète produit suffisamment de nourriture pour ses habitants, et pourtant 690 millions de personnes sont sous-alimentées et 2 milliards n’ont pas un régime de qualité. Nous devons braquer nos projecteurs sur les mécanismes et les institutions impliquées. » 
L’experte ghanéenne cite l’exemple des supermarchés dans les pays africains. « On y trouve beaucoup de nourriture transformée et très calorique. Les aliments frais se trouvent, eux, dans les marchés informels. Donc le nombre de supermarchés pour 100 000 habitants est un indice de comment la nutrition d’un pays peut évoluer. » Les cartes de la JHU permettent notamment de voir les pays où la croissance du nombre de grandes surfaces alimentaires est la plus forte.
Pour Anna Lartey, les indications du tableau de bord sont multiples : « Nous savons que l’obésité est en hausse dans tous les pays. A quel type d’aliments la population a-t-elle accès ? Quelle est la part des fruits et légumes consommés ? Quelle part du budget des ménages est consacrée à l’alimentation ? Cela peut aider à prendre les bonnes décisions. »
> Lire aussi  Crise alimentaire : « C’est l’occasion ou jamais de réorienter notre système vers un développement plus durable »
Nicolas Bricas émet toutefois quelques réserves : « Le cadre conceptuel utilisé ne rend pas bien compte des jeux d’acteurs qui orientent les systèmes alimentaires. Par exemple, on ne voit pas la montée en puissance des GAFA dans l’agriculture et l’alimentaire, ou le rôle des multinationales des semences. » 
Reste à savoir comment réformer les systèmes. Pour Nicolas Bricas, « on ne part pas de zéro. Depuis des années s’expérimentent dans des tas d’endroits des façons de produire autrement, faire du commerce autrement et consommer autrement. » Mais pour accélérer le changement, ces initiatives locales ont besoin de légitimité politique, à laquelle les outils statistiques, comme celui de la JHU, pourraient contribuer.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/19/un-nouvel-outil-cartographique-pour-ausculter-les-systemes-alimentaires_6046670_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/19/un-nouvel-outil-cartographique-pour-ausculter-les-systemes-alimentaires_6046670_3244.html>>
En savoir plus ;
> Food Systems Dashboard - Food systems data for improving diets and nutrition <https://foodsystemsdashboard.org/>
> The State of the Food Security and Nutrition in the World 2020 <http://www.fao.org/3/ca9692en/online/ca9692en.html>, FAO, 13/07/20
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7- Des collectivités locales en quête de « résilience » alimentaire, Le Monde, 20/07/20, 10h38
Angela Bolis 

Des territoires de plus en plus nombreux se préoccupent d’assurer la sécurité alimentaire des habitants à l’échelle locale. 
« Développer une alimentation de qualité, locale, accessible dans toutes les villes et villages de France ». Le premier ministre, Jean Castex, en a fait, avec le développement des « circuits courts », l’un des axes de sa déclaration de politique générale, prononcée mercredi 15 juillet, devant les députés.
Sur le terrain, plusieurs collectivités ont pris les devants. Certaines, qui visent un degré élevé d’autonomie ou de « résilience » alimentaire, ont été confortées dans leurs choix par la crise liée au Covid-19. Depuis un an, la politique en la matière du Grand Angoulême a ainsi pris une tournure nouvelle. « L’objectif, dans les cinq ans à venir, est de nourrir 150 000 habitants en étant capable de résister à des aléas climatiques, à une crise sanitaire ou économique, à la fin du pétrole… C’est faisable, on a les terres et les savoir-faire pour ça », résume Jean-François Dauré, président de cette intercommunalité, qui mène, depuis 2015, un « projet alimentaire territorial ».
> Lire aussi  Huit pistes pour une relance verte des économies après le coronavirus
La collectivité a fait son calcul. Théoriquement, elle peut prétendre à l’autosuffisance alimentaire grâce à ses 30 000 hectares de surface agricole, à condition de jouer sur certaines variables : par exemple, en réduisant de moitié sa consommation de viande.
Mais bien d’autres questions se cachent derrière celle du foncier : où partent les flux de céréales produits sur le territoire ? Y a-t-il assez de moulins, de pressoirs ? Comment produire plus de fruits, ou lancer une filière de protéines végétales ?
Pour avancer dans ce vaste chantier, le Grand Angoulême se fait accompagner par Les Greniers d’abondance. Cette jeune association, fondée en 2018, a fait de la résilience alimentaire locale son cheval de bataille. « On est partis du constat que les politiques actuelles ne pourront pas éviter des phénomènes de rupture, sur les plans écologique, climatique ou énergétique. Il faut donc anticiper et adapter nos systèmes alimentaires, qui ont une fonction vitale », explique l’un des deux fondateurs, Arthur Grimonpont. « L’objectif est d’atteindre une certaine autonomie dans les territoires pour assurer une sécurité alimentaire de base en cas de perturbations fortes », poursuit son acolyte, Félix Lallemand.
Une question encore émergente
Les deux cofondateurs, l’un ingénieur en aménagement du territoire, l’autre biologiste, se sont rencontrés dans les rangs du Shift Project, un centre de réflexion consacré à la réduction de la dépendance aux énergies fossiles.
Avec leur association, ils s’efforcent de mettre au jour les vulnérabilités d’un système alimentaire mondialisé : changement climatique, effondrement de la biodiversité, dégradation des sols, épuisement des ressources énergétiques et minières, crise économique, conflits, crises sanitaires… Et c’est au niveau des collectivités territoriales qu’il convient le mieux, selon eux, de reprendre en main sa sécurité alimentaire.
« L’autonomie des territoires locaux a été forte jusqu’à la moitié du XXe siècle, avec l’objectif, assuré par les pouvoirs publics, d’approvisionner les villes en produits frais. Avec le développement de l’agroalimentaire et les innovations logistiques, cet approvisionnement est apparu comme acquis. Il a été délégué au privé, explique Claire Delfosse, professeure de géographie à l’université Lyon-II et directrice du Laboratoire d’études rurales, partenaire de l’association. Depuis la crise de la vache folle et les années 2000, il y a de nouveau une préoccupation croissante pour la question alimentaire, émanant d’abord des habitants. C’est devenu un enjeu pour l’Etat et surtout pour les collectivités, plutôt sous l’angle des circuits courts et du manger sain. » 
La question de la résilience du système alimentaire, elle, est encore émergente. Elle apparaît néanmoins comme un des objectifs du Pacte de Milan, signé en 2015 par une centaine de grandes villes, dont huit en France, engagées dans une politique alimentaire durable.
Plus récemment, la crise due au Covid-19 a rappelé combien ce risque peut vite ressurgir dans les esprits. « Il n’y a pas eu de pénurie, ou très peu, mais les gens ont eu peur de cela. C’est comme s’ils s’étaient rendu compte de la fragilité de nos approvisionnements… D’où une prise de conscience de l’importance d’avoir une alimentation plus locale », analyse Yuna Chiffoleau, chercheuse à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.
L’installation d’agriculteurs est essentielle
Pendant le confinement, une petite ville de Vendée, Dompierre-sur-Yon, s’est ainsi lancée dans un jardin potager communal. Quelques mois plus tôt, un collectif d’habitants avait lancé la dynamique en plantant un verger sur un terrain de la commune. Cette fois, c’est la mairie qui salarie un maraîcher, chargé de cultiver des légumes sur une parcelle du centre du bourg. L’ancien grenier à grains a été réinvesti pour servir de lieu de stockage. Les légumes sont réservés aux bénéficiaires de l’aide alimentaire.
Pour assurer une production locale, l’installation d’agriculteurs, surtout, est essentielle, alors que la population active agricole a été divisée par deux en vingt ans. La communauté de communes du Val de Drôme a ainsi racheté une propriété de neuf hectares pour installer cinq éleveurs et maraîchers. « On leur loue l’outil de travail : les terres, des serres, un local pour la transformation… Le contrat, c’est qu’ils vendent localement », explique le président de l’intercommunalité, Jean Serret. Les collectivités ont aussi soutenu, à Die, l’un des plus petits abattoirs de France, sauvé de la fermeture ; ou encore, à Mornans, la société Troupéou, qui permet de transformer et de conditionner la viande, notamment de chèvre.
> Lire aussi  Guillaume Garot : « Au même titre que l’éducation ou la santé, l’alimentation doit être garantie à chacun »
Gagner en résilience implique ainsi de penser large, à tous les niveaux de la chaîne de production alimentaire. Et même à ses coulisses. « Le point de dépendance le plus crucial est énergétique : le pétrole, totalement importé, est le sang de notre système alimentaire », note Arthur Grimonpont. Solutions avancées : produire localement des biocarburants, ou utiliser la traction animale. De même faut-il songer à relocaliser autant que possible les engrais, les semences, la fabrication d’engins agricoles…
L’eau, également, est une ressource en tension, avec l’augmentation annoncée des sécheresses. A Rennes, par exemple, la ville a intégré, dans son projet alimentaire durable, un marché public visant à acheter des denrées locales pour ses cantines, tout en préservant la qualité de son eau. Une vingtaine d’agriculteurs, travaillant sur son bassin-versant, lui vendent leurs produits au prix qu’ils ont fixé. En échange, ils s’engagent à faire évoluer leurs pratiques pour bannir certains pesticides, et autres produits polluant le réseau d’eau potable.
« Construire une complémentarité »
Ainsi, la résilience se construit-elle, selon ses promoteurs, au-delà des frontières de la ville, dans une alliance entre urbains et ruraux. A Grenoble, par exemple, la métropole a associé deux parcs naturels voisins, le Vercors et la Chartreuse, à son projet alimentaire durable.
A Paris, même si les initiatives d’agriculture urbaine ont fleuri lors de la dernière mandature, l’approvisionnement des habitants ne peut être envisagé dans un périmètre aussi réduit. « Penser l’autonomie alimentaire à l’échelle de la ville n’a pas de sens, les villes existent parce qu’il est possible de produire du surplus ailleurs pour nourrir les citadins, explique Sabine Bognon, maîtresse de conférence au Centre d’écologie et des sciences de la conservation, qui a fait une thèse sur l’approvisionnement alimentaire de la capitale. Il y a un mythe de la ceinture verte qui alimentait Paris : dès la Révolution, des denrées venaient en fait de toute la France pour nourrir ses habitants. » 
> Lire aussi  Pour les collapsologues, la pandémie accélère la quête de l’autosuffisance
Du côté des campagnes, cette résilience n’est d’ailleurs pas plus évidente. « Le milieu rural apparaît comme le lieu de production agricole par excellence, note la géographe Claire Delfosse. Pour autant, il y a des problèmes de mobilité, d’accès aux commerces… Et les territoires sont le plus souvent spécialisés, dans les céréales, l’élevage, la viticulture, avec énormément d’importations et d’exportations. » 
Ainsi, la question de la résilience ne se résume-t-elle pas à une simple autonomie des villes ou des territoires ruraux, et encore moins à un repli sur soi. « Il faut rééquilibrer le système vers plus de proximité, mais l’idée n’est pas de passer au 100 % local ! Sinon, on serait tout aussi vulnérables, par exemple en cas d’inondation, ou d’épidémie dans les cultures d’une région, estime Yuna Chiffoleau. Il faut construire une complémentarité, par exemple en montant un partenariat entre Paris et la Creuse pour l’approvisionnement en viande. On passe alors de dépendances subies à des interdépendances maîtrisées. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/20/des-collectivites-locales-en-quete-de-resilience-alimentaire_6046697_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/20/des-collectivites-locales-en-quete-de-resilience-alimentaire_6046697_3244.html>>
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8- Roundup : la condamnation de Monsanto confirmée en appel en Californie, Le Monde avec AFP, 21/07/20, 03h46

Une cour d’appel de Californie a, une nouvelle fois, considérablement réduit les dommages et intérêts que le groupe devra verser à Dewayne Johnson, le plaignant. 
Une cour d’appel de Californie a confirmé, lundi 20 juillet, la condamnation de la firme Monsanto, poursuivie par un jardinier souffrant d’un cancer qu’il attribue au désherbant Roundup, mais a une nouvelle fois considérablement réduit les dommages et intérêts à verser au plaignant.
En août 2018, un jury populaire du tribunal de San Francisco avait conclu que Monsanto avait agi avec « malveillance » en cachant le caractère potentiellement cancérigène du glyphosate, principe actif du Roundup, et que ce désherbant grand public et son équivalent professionnel RangerPro avaient « considérablement » contribué à la maladie de Dewayne Johnson, 48 ans, qui est en phase terminale.
> Lire aussi  Bayer empoisonné par une cascade de procès contre Monsanto aux Etats-Unis
Condamné à verser 289 millions de dollars (252,25 millions d’euros) de dommages et intérêts, le géant agrochimique avait alors annoncé son intention de faire appel, tout en demandant en parallèle à la juge de San Francisco Suzanne Bolanos d’organiser un nouveau procès.
En octobre 2018, Mme Bolanos avait maintenu ce verdict sur le fond, mais fortement revu à la baisse les indemnités, à 78,5 millions de dollars (68,5 millions d’euros). Le plaignant avait accepté cette réduction « dans le but d’éviter le poids d’un nouveau procès », « espérant voir de son vivant une résolution finale » du dossier, avaient expliqué les avocats de ce père de deux garçons.
L’« anomalie » de la nouvelle réduction des dommages punitifs
Lundi, les magistrats de la cour d’appel de Californie ont maintenu que le Roundup avait bien causé le cancer de M. Johnson, contrairement à ce qu’affirme Bayer. Ils ont en revanche ramené les dommages et intérêts à 20,4 millions de dollars (17,8 millions d’euros) au total.
L’un des avocats de M. Johnson a qualifié cette décision de « nouvelle grande victoire », attribuant la nouvelle réduction des dommages punitifs à une « anomalie » des textes de lois californiens.
M. Johnson avait abondamment utilisé Roundup et RangerPro dans le cadre de son travail, pendant deux ans, à partir de 2012.
> Lire aussi  Roundup : Bayer va verser 10 milliards de dollars pour faire cesser les poursuites mais ne reconnaît aucune faute
Ce procès était le premier mettant sur le banc des accusés les produits au glyphosate de Monsanto, contre lesquels des milliers de procédures juridiques ont été lancées rien qu’aux Etats-Unis, selon le groupe allemand Bayer, qui l’a racheté.
Bayer a annoncé en juin dernier qu’il était prêt à verser plus de dix milliards de dollars (8,7 milliards d’euros) pour mettre un terme à ces actions en justice. Le glyphosate a été classé en 2015 « cancérigène probable » par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/21/roundup-la-condamnation-de-monsanto-confirmee-en-appel-en-californie_6046798_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/21/roundup-la-condamnation-de-monsanto-confirmee-en-appel-en-californie_6046798_3234.html>>
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9- Politique agricole commune : pourquoi l’avenir de l’agroécologie se joue à Bruxelles, We Demain, 21/07/20
Morgane Russeil-Salvan

Alors que Pacte vert européen envisage de faire de l'agriculture un de ses outils de lutte contre le changement climatique, des collectifs estiment que le projet de politique agricole prévue pour 2022 manque d'ambition écologique.
Elles ont choisi d’interpeller Emmanuel Macron. Les 43 associations membres du collectif Pour une autre PAC ont adressé jeudi 16 juillet une lettre ouverte au Président de la République, l'enjoignant de négocier une Politique agricole commune à la hauteur des enjeux environnementaux, climatiques et sanitaires. "Ensemble, les 43 organisations [...] l’affirment avec gravité : la proposition de réforme de la PAC au niveau européen est loin d’être à la hauteur des enjeux révélés par la crise", peut-on y lire. 
Mardi 21 juillet, les États membres s'accordaient sur un budget à long terme de l’UE (2021-2027) de 1 074 milliards d’euros, dont 336,4 milliards seront alloués à la PAC. Ce montant sera complété par des allocations prévues par le plan de relance. 
Le budget de la future PAC augmente donc de 6 milliards d’euros par rapport à la période actuelle, selon le Ministère de l'Agriculture. Cet argent bénéficiera-t-il à l'agriculture biologique ? À l'heure actuelle, il est impossible de le savoir : la prochaine PAC ne devrait pas voir le jour avant 2022, la pandémie de Covid-19 ayant ralenti le processus législatif. Les grandes lignes de cette politique ont toutefois déjà été présentées par la Commission européenne en mai 2018. Depuis, les négociations sont en cours. 
>> Suite à lire à :
<https://www.wedemain.fr/Politique-agricole-commune-pourquoi-l-avenir-de-l-agroecologie-se-joue-a-Bruxelles_a4789.html <https://www.wedemain.fr/Politique-agricole-commune-pourquoi-l-avenir-de-l-agroecologie-se-joue-a-Bruxelles_a4789.html>>
En savoir plus :
> Lettre ouverte au Président de la République - Pour une autre PAC <https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/lettre-ouverte-au-president-de-la-republique-pour-une-autre-pac>, Collectif, 17/07/20
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10- Accroissement du bétail : un facteur pandémique mondial, Cirad, communiqué du 22/07/20

La croissance mondiale d’élevage de bétail menace la biodiversité et augmente les risques sanitaires pour les humains et les animaux domestiques. Ces liens sont au cœur d’une étude de Serge Morand, chercheur au Cirad en Thaïlande, détaché du CNRS, qui vient d'être publiée dans la revue Biological Conversation.
Au niveau mondial, les recherches montrent une augmentation de l’émergence de maladies infectieuses et d’épidémies, une perte accélérée de la biodiversité et une augmentation importante de la production d’animaux domestiques. Mais quel est le lien entre ces différentes manifestations ? Cette question résurgente suite à la crise du Covid-19 trouve une première vague de réponses grâce à une nouvelle étude en écologie des parasites. Son objectif ? Décrire les schémas globaux de la biodiversité et des maladies infectieuses dans l’espace et le temps.
>> Suite à lire à :
<https://www.cirad.fr/actualites/toutes-les-actualites/communiques-de-presse/2020/croissance-elevage-risque-perte-biodiversite <https://www.cirad.fr/actualites/toutes-les-actualites/communiques-de-presse/2020/croissance-elevage-risque-perte-biodiversite>>
En savoir plus :
> Emerging diseases, livestock expansion and biodiversity loss are positively related at global scale <https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0006320720307655?dgcid=author>, Biological Conservation, 22/07/20.
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11- En Syrie, cheptel et terrains agricoles souffrent des fuites de pétrole, AFP, 23/07/20, 11:00
Delil Souleimane

Dans son village du nord-est de la Syrie, Abdel Karim Matar ne se remet pas de la mort de ses chevaux. Ses pur-sang arabes, dit-il, ont péri après avoir bu dans le ruisseau pollué par des fuites de pétrole.
Dans cette région du pays en guerre, contrôlée par les Kurdes, ce sont les vastes champs pétroliers de Rmeilane qui font planer une grave menace écologique, contaminant les cours d'eau du secteur, affirme l'ONG néerlandaise PAX.
A Rmeilane, un réservoir en particulier, Gir Zero, a connu plusieurs fuites depuis au moins 2014, selon un rapport de l'ONG publié en juin.
Et ces cinq dernières années, des milliers de barils se sont déversés dans les rivières de la région, menaçant la santé des habitants et le gagne-pain de dizaines de villages, d'après des données de PAX mais aussi de Samir Madani, cofondateur du site Tanker Trackers, spécialisé dans le suivi de pétroliers.
Pour M. Matar, le coup de grâce est venu il y a quatre mois quand ses bêtes ont été empoisonnées en s'abreuvant au cours d'eau près de son village d'Abou Hajar.
"J'ai perdu deux pur-sang arabes à cause de la rivière et du pétrole qui s'y trouve", affirme cet agriculteur de 48 ans.
Il assure que "les déchets pétroliers transportés par la rivière s'infiltrent" dans les terrains agricoles et que la pollution "touche les nappes phréatiques et provoque des odeurs nauséabondes".
"C'est également un foyer de maladies, à l'origine d'infections cutanées", déplore-t-il.
- Gir Zero -
Dans la Syrie en guerre depuis 2011, les combats ont parfois ravagé les infrastructures pétrolières, cibles des convoitises des différents belligérants.
Avant le conflit, la production de pétrole brut syrien atteignait près de 400.000 barils par jour. Aujourd'hui, elle s'est effondrée.
Soutenus par des troupes américaines sur place, les Kurdes contrôlent les plus importants champs pétroliers, qui représentent la principale source de revenus de leur administration autonome.
Mais cette richesse, qui échappe pour le moment au régime de Bachar al-Assad, a un coût pour les agriculteurs de Rmeilane, comme l'explique Hassan Abdel Mahmoud.
Dans un pâturage, le berger pointe du doigt des tâches huileuses noires sur la toison d'un de ses moutons. Un seul coupable selon lui, Gir Zero.
"Depuis le début du conflit, l'eau est polluée par le pétrole et les moutons sont les plus affectés", déplore-t-il.
Ses propos font écho à ceux des éleveurs des environs, qui disent avoir perdu plusieurs moutons ou vaches qui venaient s'abreuver aux cours d'eau pollués.
Sans oublier les problèmes respiratoires causés par l'inhalation des effluves du pétrole ou des déchets pétroliers déversés dans les cours d'eau, affirment des habitants.
"Nous devons régulièrement emmener nos enfants chez le médecin pour les mettre sous respirateur artificiel à cause des émanations", assure M. Abdel Mahmoud.
- Pas de solution -
Dans les régions du nord-est syrien, les raffineries de fortune pullulent, souvent visibles le long des routes de campagne entre les villages et les villes, projetant dans le ciel de longs panaches de fumée noire.
Transformant de manière primaire le pétrole brut en benzine, essence et diesel, ces infrastructures déversent aussi leurs déchets dans les rivières voisines, selon PAX.
Dans l'une de ces raffineries près de la ville de Qahtaniya, l'exposition prolongée à ces résidus pétroliers, par inhalation ou par contact direct, a provoqué des problèmes de santé chez plusieurs employés, dont Ahmed Mohamed.
Lui-même se plaint de maux de tête récurrents ainsi que de douleurs thoraciques et de brûlures aux jambes, causés par les techniques rudimentaires utilisées pour chauffer le pétrole brut et le raffiner.
"Je suis obligé de faire ça pour nourrir mes enfants parce qu'il n'y a pas d'autre travail", affirme l'ouvrier de 37 ans.
De leur propre aveu, les autorités kurdes semblent désarmées face aux répercussions environnementales de l'or noir.
"C'est l'une de nos plus grandes préoccupations", affirme à l'AFP Berivan Omer, responsable environnementale au sein de l'administration kurde.
"Mais les solutions à ce stade sont difficiles à trouver car elles nécessitent d'importants financements et de l'expertise".
<https://information.tv5monde.com/info/en-syrie-cheptel-et-terrains-agricoles-souffrent-des-fuites-de-petrole-368371 <https://information.tv5monde.com/info/en-syrie-cheptel-et-terrains-agricoles-souffrent-des-fuites-de-petrole-368371>>
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12- En Grèce, les pompiers luttent contre un violent incendie de forêt, AFP, 23/07/20, 17:00

Un incendie de forêt attisé par des vents violents près de Corinthe, dans le sud-ouest de la Grèce, continuait de brûler jeudi pour la seconde journée consécutive sans faire de victime mais provoquant des dégâts sur des habitations, a-t-on appris auprès des sapeurs-pompiers.
"Les vents sont de force 6 Beaufort et les flammes ont provoqué des dégâts matériels à quelques habitations", a indiqué à l'AFP un responsable de ce service.
Les sapeurs-pompiers ont renforcé leur présence sur les lieux du feu avec un total de 268 pompiers et bénévoles, aidés d'une quarantaine de camions, de trois avions et six hélicoptères bombardiers d'eau, selon la même source.
Au moins quatre localités avaient été évacuées par précaution mercredi quand ce feu s'est déclaré à la mi-journée à quelque 80 kilomètres d'Athènes, dans le Péloponnèse.
Un établissement pour handicapés ainsi qu'un camp de vacances avaient été également évacués, selon l'agence grecque ANA.
Les vents forts qui soufflaient sur la Grèce depuis mercredi rendaient le travail des pompiers plus difficile.
Par ailleurs, les pompiers ont circonscrit jeudi trois autres incendies de forêt dans le Péloponnèse et en Crète.
Pendant l'été, les feux en Grèce sont fréquents en raison des hautes températures, dépassant souvent les 35 degrés Celsius, et des vents violents.
Il y a deux ans, le 23 juillet 2018, un incendie inédit dans la station balnéaire de Mati, le plus meurtrier des dernières décennies en Grèce, avait fait 102 morts et carbonisé la majorité des maisons de cette localité à une trentaine de kilomètres au nord-est d'Athènes.
<https://information.tv5monde.com/info/en-grece-les-pompiers-luttent-contre-un-violent-incendie-de-foret-368423 <https://information.tv5monde.com/info/en-grece-les-pompiers-luttent-contre-un-violent-incendie-de-foret-368423>>
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13- Brésil : trois fois plus d'incendies cette année au Pantanal, AFP, 23/07/20, 22:00

Les feux de végétation enregistrés depuis le début de l'année au Pantanal, sanctuaire de biodiversité situé au sud de l'Amazonie brésilienne, ont presque triplé par rapport à 2019, selon les données satellitaires disponibles jeudi.
Les satellites de l'Institut national des recherches spatiales (INPE) ont repéré 3.506 foyers du 1er janvier au 22 juillet, un record pour cette période de l'année depuis que les statistiques ont commencé à être établies, en 1998. 
La hausse s'élève à 192% par rapport à cette même période de l'année dernière.
Une situation d'autant plus préoccupante que l'année 2019 dans sa totalité avait déjà vu le nombre d'incendies du Pantanal multiplié par six par rapport à 2018.
La carte de l'INPE qui permet d'observer les zones les plus touchées actuellement par les feux de végétation montre clairement une grande concentration de points rouges -- qui représentent des incendies -- dans cette région du centre-ouest du Brésil.
Plus grande zone humide de la planète, cette plaine inondée à 80% au coeur de la saison humide et sanctuaire d'une faune extrêmement riche, se situe à 62% en territoire brésilien, dans les Etats du Mato Grosso et du Mato Grosso du Sud, et environ 20% dans le nord du Paraguay, et 18% en Bolivie
Depuis le début de l'année, Corumba, ville de l'Etat du Mato Grosso du Sud, est largement en tête des municipalités les plus touchées par des incendies, avec 2.423 foyers, une hausse de 147% par rapport à la même période de 2019.
Au nord du Pantanal, l'Amazonie a connu son pire mois de juin en 13 ans pour les feux de forêt, avec 2.248 foyers, même si, depuis le début de l'année, le total est en baisse de 16% par rapport à 2019.
La saison sèche en Amazonie, où des régions entières partent en fumée, a commencé en juin et les spécialistes craignent que le mois d'août soit particulièrement dévastateur, même si le gouvernement a interdit la semaine dernière les brûlis agricoles pour une durée de quatre mois.
Le président d'extrême droite Jair Bolsonaro, dont la politique environnementale est fortement critiquée par les écologistes, a subi ces dernières semaines la pression d'investisseurs réclamant des "résultats" dans le combat contre la déforestation et les incendies.
<https://information.tv5monde.com/info/bresil-trois-fois-plus-d-incendies-cette-annee-au-pantanal-368467 <https://information.tv5monde.com/info/bresil-trois-fois-plus-d-incendies-cette-annee-au-pantanal-368467>>
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14- Décryptage. Sortie du glyphosate : où en est la France ?, Libération, 24/07/20, 15:58
Margaux Lacroux 

C'était l'une des promesses de François de Rugy au ministère de la Transition écologique. A moins de six mois de l’échéance prévue, le flou commence à se dissiper autour de cette mission délicate.
«Sortir du glyphosate d’ici fin 2020», sans attendre que l’UE se décide en 2022. La promesse avait été lancée en 2018 par le ministre de la Transition écologique et solidaire d’alors, François de Rugy. Il s’était engagé à mettre fin aux principaux usages de l’herbicide, classé «cancérogène probable», dans les trois ans au plus tard, et dans les cinq ans pour l’ensemble des usages. «Objectif maintenu», a assuré Julien Denormandie en prenant ses fonctions au ministère de l’Agriculture lors du dernier remaniement. Le gouvernement promet que «les agriculteurs ne seront pas laissés sans solution» et précise qu’il s’agit de «mettre fin aux principaux usages du glyphosate dès lors que des alternatives existent». La mission est délicate : 85% des agriculteurs utilisent le glyphosate, rappelle la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), et les pratiques varient considérablement selon les types d’exploitations. A moins de six mois de l’échéance en France, le flou commence à se dissiper. Jeudi, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, les patrons de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et de l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae) ont donné un aperçu du calendrier, des interdictions et des exceptions qui pourraient s’appliquer. Décryptage.
>> Suite à lire à :
<https://www.liberation.fr/france/2020/07/24/sortie-du-glyphosate-ou-en-est-la-france_1795125 <https://www.liberation.fr/france/2020/07/24/sortie-du-glyphosate-ou-en-est-la-france_1795125>>
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15- Masami-Charlotte Lavault, floricultrice, fait grandir les fleurs en plein Paris, AFP, 24/07/20, 20:00
Nicolas Gubert

Son jardin est de moins en moins secret : Masami-Charlotte Lavault veille depuis trois ans sur des centaines d'espèces de fleurs derrière le cimetière de Belleville à Paris, un sacerdoce pour cette floricultrice urbaine, pionnière de la relocalisation des fleurs françaises.
Derrière un mur d'enceinte tapissé de lierre, après avoir longé une allée d'arbres de Judée, un spectacle insoupçonné s'offre aux yeux des amateurs de fleurs : penchée sur un champ de 1.200 mètres carrés et armée d'un sécateur, Mme Lavault, dès l'aube, taille et soigne nigelles de Damas, cosmos, calendulas, gueules de loups...
Deux jours par semaine, cette trentenaire procède à la cueillette de ses pensionnaires multicolores. "Il faut récolter les fleurs très tôt ou très tard, ça dépend", explique-t-elle. "Elles sont comme nous, quand elles ont chaud, elles transpirent et elles perdent leur eau, donc si on récolte quand il fait déjà chaud, elles sont moins bien hydratées, et une fleur pas hydratée, c'est une fleur qui est prête à faner" et dont la durée de vie se réduit de plusieurs jours.
"Floricultrice urbaine" depuis huit ans après une première vie londonienne dans le design industriel, Mme Lavault a été lauréate en 2017 du concours "Parisculteurs", organisé par la mairie de Paris, à qui elle loue son terrain de "pleine terre en plein dans la ville, derrière le cimetière et au pied du réservoir d'eau de Belleville".
Si elle se réjouit du "mouvement de renouveau de la fleur française depuis quelques années", elle indique avoir eu "beaucoup de mal à convaincre les gens du bien-fondé" de son projet.
"Je cultive ici entre 200 et 250 espèces, avec énormément de variétés à l'intérieur de chaque espèce. C'est beaucoup trop : en général en agriculture, on essaie de ne pas se compliquer la vie. Mais pour moi, c'est très important d'avoir une grande diversité, pour le choix que ça permet pour les clients, et aussi parce qu'un lieu où il y a beaucoup, beaucoup de plantes différentes, c'est un lieu qui est plus résilient", explique Mme Lavault, qui ne sait travailler qu'en biodynamie.
- Un champ cultivé en biodynamie -
Ses fleurs, elles les traite "mais pas du tout en chimique, avec des bactéries, c'est un traitement de prévention, c'est comme si on prenait des probiotiques", explique Mme Lavault.
Après l'entretien des plantes, une fois par semaine, elle applique ainsi des préparations fermentées, à l'aide d'un pulvérisateur dorsal sur ses fleurs qui grandissent en plein air.
"L'idée, c'est de restaurer une flore équilibrée, c'est ce que je fais avec le champ, je restaure tout le temps sa micro-flore et sa micro-faune", détaille Masami-Charlotte Lavault, qui compose avec autant de méticulosité ses arrangements floraux.
"L'art floral japonais, qui s'appelle l'ikébana, c'est la seule façon d'arranger les fleurs qui me plaît vraiment", explique cette Franco-japonaise, à mille lieues du bouquet foisonnant à la française.
"Un arrangement en ikébana commence vraiment par la déambulation, on regarde les plantes vivantes, on choisit très précisément ce qu'on veut prélever et ensuite on l'arrange", explique-telle à propos de cette pratique multiséculaire qui constitue, par sa frugalité, "l'art floral du futur".
Il est tout aussi naturel, pour Mme Lavault de faire pousser ses fleurs à proximité des caveaux qui surplombent la colline de Belleville. "C'est un paradoxe dans la société occidentale", dit-elle. Mais "dans beaucoup d'autres cultures, la mort est quand même plus intégrée à la vie", relève-t-elle, en espérant amener toujours plus de vie dans son commerce.
"Le plus intéressant, c'est de faire de la vente directe. Pour les gens, c'est génial de pouvoir venir ici, de voir comment ça marche, de voir un champ de fleurs (...). Le but de la micro-agriculture, c'est d'être au plus proche des gens qui vont consommer le produit", conclut-elle avant de reprendre son sécateur et de repartir veiller sur ses fleurs.
<https://information.tv5monde.com/info/masami-charlotte-lavault-floricultrice-fait-grandir-les-fleurs-en-plein-paris-368507 <https://information.tv5monde.com/info/masami-charlotte-lavault-floricultrice-fait-grandir-les-fleurs-en-plein-paris-368507>>
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16- OGM issus du forçage génétique : lettre ouverte de seize ONG à Jean Castex, Actu-environnement, 24/07/20
Laurent Radisson  

« Au nom du principe de précaution tel qu'inscrit dans la Constitution française, nous vous demandons que la France défende une interdiction de la production, de l'utilisation et de la dissémination de tout OGM issu du forçage génétique ». Telle est la demande qu'ont adressée au Premier ministre, Jean Castex, seize organisations, parmi lesquelles la Confédération paysanne, le collectif des Faucheurs volontaires ou encore Pollinis.
Le forçage génétique, expliquent-elles, est une nouvelle manière d'utiliser la transgénèse en l'accompagnant d'un contournement des lois de l'hérédité via une technique récente de modification génétique d'un organisme appelée « CRISPR ». « Cette modification pourra ainsi se propager en quelques générations à l'ensemble d'une population, voire à toute une espèce », alertent les ONG. Et les risques avancés font froid dans le dos : éradication d'espèces entières, modifications irréversibles d'équilibres naturels, interactions imprévues entre constructions génétiques forcées et naturelles...
La pression des firmes de la biotech est grande, expliquent-elles, pour que les tests aujourd'hui effectués en laboratoires soient menés « grandeur nature ». La Commission européenne, ajoutent les ONG, a demandé à l'Autorité européenne de sécurité de aliments (Efsa) si les protocoles d'évaluation des risques des OGM traditionnels pouvaient s'appliquer aux insectes issus du forçage génétique en vue de préparer le cadre réglementaire permettant leur mise sur le marché.
Les signataires formulent cette demande alors que se profilent les deux grands rendez-vous internationaux sur la biodiversité que sont le Congrès mondial de la nature de l'UICN à Marseille et la 15e conférence des parties (COP 15) à la Convention sur la diversité biologique (CDB). Le 16 janvier dernier, le Parlement européen a adopté une résolution invitant la Commission et les États membres à adopter un moratoire sur la dissémination d'organismes issus du forçage génétique lors de la COP 15. Les membres de l'UICN seront également appelés à définir une position commune sur cette question, rappellent les ONG.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/forcage-genetique-ogm-interdiction-lettre-ouverte-ong-premier-ministre-35912.php4 <https://www.actu-environnement.com/ae/news/forcage-genetique-ogm-interdiction-lettre-ouverte-ong-premier-ministre-35912.php4>>
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17- Portrait Jardins secrets (1/5). « Citoyens, citoyennes, résistons, semons des graines » : une révolution potagère à Tours, Le Monde, maj le 25/07/20 à 04h48
Catherine Rollot

Jardins secrets (1/5). Un collectif de jardiniers tourangeaux réinvestit les parcelles délaissées de la ville pour y faire du maraîchage sauvage et solidaire. Portrait de Pauline Jallais, l’une de ses militantes pro-autonomie alimentaire.
Elle arrive au lieu de rendez-vous sur son vélo hollandais équipé de deux porte-bébés, yeux verts et large sourire. La « jardinière masquée » circule donc à visage découvert. A 34 ans, la Tourangelle Pauline Jallais est l’un des membres de ce collectif de maraîchers improvisés qui, chaque semaine, se retrouvent pour planter et entretenir des fruits et légumes dans les espaces délaissés de la ville de Tours.
L’idée est née pendant le confinement. Mélanie Bresson, une couturière professionnelle de la région, s’est lancée dans la fabrication de protections en tissu. Très vite, une armée de petites mains la rejoint pour coudre et distribuer gratuitement plus de 60 000 exemplaires en Touraine. « A cette occasion, on a vu qu’il y avait aussi une urgence alimentaire car beaucoup de bénévoles rencontraient des difficultés pour se nourrir », explique Pauline Jallais, proche des « couturières masquées du Centre-Val de Loire ».
Grâce aux réseaux sociaux, et au relais de militants, comme l’aventurier écolo tourangeau Baptiste Dubanchet (qui s’est fait connaître en traversant l’Atlantique en pédalo en se nourrissant de restes et d’invendus), un petit groupe de jardiniers décide sans autorisation municipale d’investir un bout de parcelle en friche dans le quartier Lakanal-Strasbourg, à proximité du centre de Tours. « Planter des comestibles dans la ville était une façon de faire prendre conscience de la nécessité de se réapproprier notre alimentation en produisant là où les gens vivent. » Le masque est l’accessoire de l’époque : après les couturières, va pour les jardinières ainsi nommées.
> Lire aussi « Des potagers bio et solidaires pour ceux que la crise ne manquera pas de toucher »
Néophytes et passionnés
Quelques semis de radis plus tard, le mouvement a essaimé dans cinq quartiers de la ville et plus d’une soixantaine de femmes et d’hommes se retrouvent régulièrement pour manier la bêche et le râteau.
« Tout le monde peut participer. Il y a des gens qui se connaissent et d’autres qui viennent par hasard ou par curiosité. Cela crée du lien », assure Pauline Jallais. Les plants et graines proviennent de dons de maraîchers ou de particuliers. « Nous savons bien que l’on ne va pas nourrir une ville avec nos plantations, mais c’est une manière de montrer que l’on peut faire différemment, en mettant à disposition de tous une nourriture plus locale. »
En cette douce soirée d’été, ils sont une petite dizaine à bichonner des plants potagers installés en bordure de massifs de fleurs ou au milieu d’herbes folles. Derrière le jardin René-Boylesve, un espace vallonné planté d’arbres avec aire de jeux et fontaines, quelques bouts de terre inoccupés en bordure d’un parking accueillent des rangées de tomates, courges, aubergines, petits pois, maïs. « Nous n’arrachons rien et nous n’empiétons pas sur les espaces déjà plantés », prévient la petite troupe de squatteurs des plates-bandes.
Les cultures du printemps déconfiné ont bien grandi, même si elles restent discrètes au milieu des parterres fleuris. L’heure est à l’arrosage et à l’entretien des parcelles. Certains sont venus les mains dans les poches, d’autres ont pris quelques outils, la plupart désormais à visage découvert. On vient pour jardiner mais aussi pour papoter. Des bouteilles en plastique vides font office d’outil ou de contenants.
Annika, metteuse en scène d’origine allemande à la tête d’une compagnie de théâtre locale, a confectionné de jolies étiquettes en bois pour signaler les plantations. Dans son sac à dos, une scie et un marteau remplaceront plantoir et grattoir. « C’est quoi ça ? Ah, de la menthe ! », dit-elle, le nez au ras du sol. Lisa habite à deux pas. « En mal de nature », elle est venue pour « participer et apprendre », elle dont les connaissances ne dépassent pas les feuilles des quelques plantes aromatiques de son balcon. Sa fille, Khali, 5 ans, a déjà pris les choses en main, s’appliquant à doucher avec énergie les jeunes pousses sorties de terre.
« Beaucoup de participants sont de parfaits néophytes, comme moi, explique Pauline Jallais. Même s’il y a aussi de vrais passionnés d’agriculture. On n’a pas besoin d’être spécialiste de la permaculture pour venir. Il suffit d’avoir envie de s’engager, d’être acteur de sa ville, et de vouloir à sa petite échelle faire bouger les choses. »
Un résumé de ce qui a poussé cette urbaine, déjà bien occupée avec ses deux enfants de 2 et 5 ans et son travail d’éducatrice spécialisée auprès d’adultes présentant des troubles psychiques, à s’investir dans ce potager partagé.
« Ralentir le temps »
Pour trouver les racines vertes de Pauline, il faut remonter à une petite enfance passée dans une maison avec un grand terrain à Villandry, une petite ville des environs de Tours, dont la renommée mondiale tient à son magnifique château de style Renaissance, mais surtout à la beauté de ses jardins et de son potager. Déjà ! La mère médecin et le père pilote d’avion font partager leur goût pour la nature. « Plus que des souvenirs de jardinage, j’ai en tête des odeurs, des couleurs de fleurs, des noms de plantes… toute une éducation à l’environnement qui était très importante pour mes parents, même quand on est revenus vivre en ville. » Après son bac et quelques séjours à l’étranger, elle trouve sa voie « dans le social » et dans la cause environnementale.
Engagée auprès de l’organisation ANV-COP21 (Action non violente-COP21), un mouvement citoyen qui s’oppose aux projets et aux politiques contribuant au dérèglement climatique, l’éducatrice essaie d’appliquer au quotidien ses convictions. « Je ne suis pas parfaite mais j’essaie de faire ma part. »
Au zéro déchet et autres gestes écolos pour diminuer son impact carbone, s’ajoute désormais la volonté de quitter la ville, ou du moins d’y vivre plus frugalement. Dans quelques semaines, elle emménagera dans un appartement moins vaste que celui qu’elle loue actuellement. Un choix qui a rendu possible l’achat d’un terrain boisé à la campagne. « C’est le pendant nature. J’y ai installé une vieille caravane, il y a des arbres fruitiers et le début d’un potager. » Acquis plusieurs mois avant le début du confinement, le lieu, situé à une dizaine de kilomètres à l’est de Tours, s’apprécie davantage de jour en jour. « Avoir un jardin permet de se poser, de faire un break, de ralentir le temps, d’aller à l’essentiel, quel luxe ! », s’enthousiasme la jeune femme.
Dans quelques semaines, les premières récoltes des potagers masqués devraient se dérouler sous des cieux favorables. En juin, le collectif avait posté un appel sur sa page Facebook – « La pelle du 18 juin » – invitant les Tourangeaux et les autres à entrer en « résistance alimentaire ». « Citoyens, citoyennes, résistons. Semons des graines, plantons des comestibles partout où cela nous sera possible. Redonnons sa place à la nature pour être résilients face aux menaces qui pèsent sur notre autonomie alimentaire », pouvait-on y lire.
> Lire aussi Crise alimentaire : « C’est l’occasion ou jamais de réorienter notre système vers un développement plus durable »
Amorcée par le mouvement mondial Les Incroyables Comestibles, lancé en 2008 pendant la crise économique dans une petite ville du nord de l’Angleterre, la lutte potagère gagne du terrain. A Poitiers, un groupe de « Jardinières masquées » s’est constitué et d’autres sont en passe de le faire, notamment en Touraine.
Une pétition en ligne qui milite pour réserver 50 % des espaces verts urbains à des plantations alimentaires (légumes et arbres fruitiers) dans les villes circule depuis mi-juillet. A Tours, les citoyens planteurs espèrent que l’élection d’un maire écologiste aux municipales, Emmanuel Denis, favorisera la végétalisation et la mise en culture de l’espace public.
A quelques centaines de kilomètres plus à l’ouest, à Nantes, la municipalité vient d’annoncer qu’elle va transformer une partie de ses espaces verts en potagers pour approvisionner les habitants fragilisés par la crise économique et sociale. Autant de graines semées dans le sillon de Pauline Jallais, jardinière militante, avec ou sans masque.
<https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2020/07/24/citoyens-citoyennes-resistons-semons-des-graines-une-revolution-potagere-a-tours_6047190_3451060.html <https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2020/07/24/citoyens-citoyennes-resistons-semons-des-graines-une-revolution-potagere-a-tours_6047190_3451060.html>>
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18- Brésil : la destruction de la forêt amazonienne proche du point de non-retour, Les Echos, 25/07/20, 09h00
Thierry Ogier

La déforestation continue de s'accélérer au Brésil, où 20 % de la forêt aurait déjà été détruite. Le climatologue Carlos Nobre estime que l'Amazonie risque de se transformer en savane d'ici 15 ans.
Inexorable. Le rythme de destruction de l'Amazonie brésilienne, en dépit de tous les cris d'alarme et de la mobilisation internationale, ne cesse de s'accélérer. Lors du seul mois de juin, les « indices de dévastation », rendus publics par le gouvernement brésilien , ont battu un record historique : 1.034 km². Au cours du premier semestre, la déforestation aurait progressé de 25 % par rapport à l'année précédente, selon l'Institut national de recherche spatiale (INPE).
Sous la pression des investisseurs , le gouvernement brésilien, par la voix du vice-président Hamilton Mourão, a promis de reprendre les choses en mains et de freiner le rythme de la déforestation d'ici 2022. Un moratoire sur les brûlis, traditionnellement pratiqués par les agriculteurs, a officiellement été déclaré pour une période de quatre mois. Les patrons des trois plus grandes banques privées du pays (dont Santander), viennent en outre, lors d'une initiative sans précédent, de dévoiler un programme d'action conjoint pour financer le développement durable en Amazonie, notamment en ce qui concerne la bioéconomie, et mettre fin à la déforestation dans la filière de l'élevage. Avec, semble-t-il, la bénédiction du vice-président de la République.
« Au mieux, on peut essayer de limiter les dégâts »
« Mourão est plus habile que le président [Bolsonaro]. Mais il y a peu d'espoir que ça s'arrange, car il y a un problème de complicité [entre le pouvoir en place et les intérêts économiques qui promeuvent la déforestation] », affirme Rubens Ricupero, un ancien diplomate qui fut ministre de l'Environnement et ministre des Finances. « Au mieux, on peut essayer de limiter les dégâts. Sinon, on peut s'attendre à une destruction irréversible jusqu'à la fin du mandat présidentiel. »
>> Suite à lire à :
<https://www.lesechos.fr/monde/ameriques/bresil-la-destruction-de-la-foret-amazonienne-proche-du-point-de-non-retour-1226260 <https://www.lesechos.fr/monde/ameriques/bresil-la-destruction-de-la-foret-amazonienne-proche-du-point-de-non-retour-1226260>>
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19- Tribune. Comment nourrir la transition agroécologique ?, Libération, 26/07/20, 11:57
Par Tatiana de Williencourt, du Fonds épicurien, fonds de dotation reconnu d’intérêt général 

L'alimentation durable doit être soutenue, notamment par l’effet de levier du mécénat.
Tribune. «Vous allez venir gambader dans la colline avec les chèvres. Vous allez apprendre à manger une tomate, à la découper et à la déguster comme la meilleure chose qui soit. Avec nous, être MOF, ce n’est pas le titre de meilleur ouvrier de France, c’est miel olive fromage. Soutenir les produits de notre terroir, c’est aussi soutenir l’attractivité de notre territoire.» Par ces quelques mots lancés avec force et passion devant des représentants du monde économique local naissait le Fonds épicurien, un soir de l’hiver 2014.
Notre petit groupe, constitué de quelques amis entrepreneurs, sentait qu’il pouvait toucher son auditoire. Les ingrédients étant réunis : simplicité, plaisir et convivialité sur fond de décor bucolique et champêtre. Une vraie carte postale pagnolesque. Et, cerise sur le gâteau, le «quatrième tiers», pour parfaire la recette de Raimu, parler d’attractivité locale.
Une bonne recette qui nécessite pourtant encore un ingrédient primordial : la générosité, car, soutenir ce fonds de dotation, c’est sortir son chéquier et accepter de donner sans retour (mis à part la défiscalisation qui réduit le coût réel du don de 60% voire 66%). Un don comme celui que l’on fait à la Croix-Rouge ou à des causes plus habituées à la philanthropie, comme la santé, la culture ou l’éducation.
Au début de cette aventure, le petit groupe que nous étions, et qui restera le noyau dur du fonds, ressemblait à une bonne bande d’amis, complètement novices sur ce sujet mais convaincus que le thème de l’alimentation durable devait être soutenu, notamment par l’effet de levier du mécénat.
Ne pas bouder son plaisir
Par son nom, le Fonds épicurien se place sous l’égide du philosophe grec du IVe siècle avant JC. Souvent galvaudée, sa philosophie, invite, pour atteindre le bonheur, à se procurer des petits plaisirs quotidiens et facilement reproductibles. Bien loin des images d’excès ou de luxe associées, à tort, à la figure d’Epicure.
L’alimentation simple, saine et durable – une tomate bien mûre, issue du circuit le plus court possible, consommée avec un peu d’huile, et une brousse du Rove par exemple – pourrait donc en faire partie. Plaisir reproductible à volonté, pour autant que ce soit dans le respect des saisons.
Ainsi baptisé, le Fonds épicurien interpelle. L’image que suscite cet adjectif, même erroné, n’est pas complètement pour nous déplaire. Elle contribue sûrement à donner à notre initiative un caractère très convivial et de fait, attirant.
>> Suite à lire à :
<https://www.liberation.fr/evenements-libe/2020/07/26/comment-nourrir-la-transition-agroecologique_1795114 <https://www.liberation.fr/evenements-libe/2020/07/26/comment-nourrir-la-transition-agroecologique_1795114>>
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20- Covid-19. La pandémie aggrave la malnutrition des enfants, alerte l'Unicef, Ouest-France avec AFP, 28/07/20, 06h56

Selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance, « les conséquences de la pandémie font plus de mal aux enfants que la maladie elle-même ». Ainsi, elle estime que ce sont près de 7 millions d'enfants qui pourraient venir s'ajouter au 47 millions souffrant déjà des conséquences de la malnutrition en 2019.
Près de 7 millions d'enfants supplémentaires dans le monde pourraient souffrir des effets de la malnutrition à cause de la crise économique et sociale causée par la pandémie de Covid-19, selon une estimation de l'Unicef publiée mardi.
Avant la pandémie de Covid-19, 47 millions d'enfants à travers le monde souffraient déjà en 2019 des conséquences de la malnutrition, perte de poids et maigreur extrême, souligne l'Unicef, le Fonds des Nations unies pour l'enfance.
« Cela fait sept mois que les premiers cas de Covid-19 ont été rapportés et il est de plus en plus clair que les conséquences de la pandémie font plus de mal aux enfants que la maladie elle-même », a commenté dans un communiqué la directrice exécutive de l'Unicef, Henrietta Fore.
>> Suite à lire à :
<https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/covid-19-la-pandemie-aggrave-la-malnutrition-des-enfants-alerte-l-unicef-6920778 <https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/covid-19-la-pandemie-aggrave-la-malnutrition-des-enfants-alerte-l-unicef-6920778>>
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21- Premiers feux de l'été : plus de 500 hectares de forêt ravagés en Gironde et Loiret, AFP, 28/07/20, 19:00
Jean-Louis Pany

Favorisés par les chaleurs des derniers jours et la sécheresse qui s'installe en France, deux feux de forêt ont réduit en fumée plus d'un demi-millier d'hectares au total en Gironde et dans le Loiret.
Ces premiers grands incendies de l'été, désormais fixés, n'ont pas fait de victimes et leurs causes restent inconnues, même si, dans les deux cas, les feux seraient partis de bords de route, ce qui évoque habituellement l'hypothèse d'une origine humaine, encore à confirmer.
En Sud Gironde, près du village du Tuzan, dans le massif des Landes de Gascogne, les flammes sont apparues lundi après-midi. Un feu "complexe" et "virulent" selon les pompiers, en raison notamment du vent, d'un terrain sableux et marécageux difficile d'accès, et de la présence de jeunes pins offrant un massif plus dense, propice à la propagation.
Il aura fallu l'intervention de deux bombardiers d'eau Dash, deux Canadair, jusqu'à 180 pompiers - dont quatre ont été victimes d'un "coup de chaud" - pour fixer en début de nuit cet incendie qui a ravagé plus de 295 ha, selon un bilan affiné mardi matin après un survol en hélicoptère.
Mardi, un temps gris et plus frais - avec quelques gouttes de pluie en matinée - facilitait la tâche des pompiers qui devaient cependant surveiller la zone plusieurs jours pour éviter toute reprise. Quelque 150 d'entre eux restaient engagés à la mi-journée, notamment pour traiter les lisières du feu, "noyer" le terrain et apposer des tapis d'émulseurs (mousse).
"Le feu n'évolue plus, mais il est toujours un peu actif...", a résumé le lieutenant-colonel Eric Pitault, du Service départemental d'Incendie et de Secours (SDIS) de la Gironde.
Lundi soir, une cinquantaine de personnes vivant dans des hameaux alentours avaient dû être évacuées en raison de la fumée, mais aucune habitation n'a été détruite.
Dans le Loiret, plus de 250 ha de forêt et de friches près de Vienne-en-Val, en Sologne, ont été aussi avalés par le feu dans la nuit de lundi à mardi.
- Un été "de tous les dangers" -
Aucun blessé n'est à déplorer et seul le garage d'une maison a été détruit, mais il a fallu jusqu'à 110 pompiers et 30 engins pour que le feu soit enfin "sous surveillance" mardi matin, selon les pompiers.
Leur tâche a été compliquée par l'habitat diffus de cette région, qui les a obligés à disperser de nombreux engins pour préserver d'abord les maisons.
En France, "depuis quelques temps, on connait une sécheresse des sols comme de l'air, donc tous les éléments sont réunis" pour des départs de feu, estime le porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers (FNSPF), Eric Brocardi, qui appelle à une grande vigilance.
"Les incendies peuvent donc prendre un peu partout sur l'ensemble du territoire, et pas seulement sur l'arc méditerranéen, ce qui peut causer des soucis en terme de répartition des forces de secours sur tout le territoire", a-t-il mis en garde.
Dans l'Indre, par exemple, l'aéroport de Châteauroux a été équipé pour recevoir des bombardiers d'eau capable de défendre les grands massifs forestiers du centre, ouest et nord de la France, une protection potentielle notamment pour des sites prestigieux comme Fontainebleau ou Rambouillet. Des avions bombardiers d'eau doivent encore être affectés au site.
Dès le début juillet, le président de la FNSPF Grégory Allione avait prévenu que l'été 2020 serait celui de "tous les dangers", rappelant que depuis deux ans, c'est "l'ensemble du territoire qui est désormais régulièrement affecté" par la sécheresse et la chaleur. En 2019, 15.000 hectares de végétation avaient brûlé, contre 5.124 en 2018.
"Ce qui nous apparaissait comme anormal ces dernières années devient régulier", avait-il souligné. Une constatation qui va être vérifiée cette fin de semaine où les thermomètres doivent fortement grimper dans l'Hexagone.
Avec des prévisions de températures supérieures à 40° jeudi, les préfètes de la Gironde, des Landes et de Lot-et-Garonne ont décidé mardi d'élever la vigilance "risque feux de forêt" au niveau orange (vigilance élevée) dans leurs départements, à compter de mercredi et pour au moins cinq jours.
Les activités d'exploitation forestière, de travaux sylvicoles et de sciage seront ainsi suspendues de 14H00 à 22H00.
<https://information.tv5monde.com/info/premiers-feux-de-l-ete-plus-de-500-hectares-de-foret-ravages-en-gironde-et-loiret-368953 <https://information.tv5monde.com/info/premiers-feux-de-l-ete-plus-de-500-hectares-de-foret-ravages-en-gironde-et-loiret-368953>>
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En images
22- Plan B. Pourquoi le comté est accusé de polluer les prairies et rivières de Franche-Comté, Le Monde, 27/07/20, 10h11
Marc Bettinelli 

Les producteurs de ce fromage, dont les ventes ne cessent d’augmenter, sont pointés du doigt par les défenseurs de l’environnement en Franche-Comté. 
C’est un fromage que petits et grands adorent. Depuis trente ans, ses ventes n’ont cessé d’augmenter, en faisant le fromage AOP le plus vendu en France. Encore produit artisanalement par 2 500 fermes, il fait la fierté de la région dont il est issu : la Franche-Comté. Mais, en juin 2020, plusieurs associations écologistes ont publié une lettre ouverte accusant les producteurs de comté de « multiples atteintes à l’environnement ». Les militants leurs reprochent de chercher à produire toujours plus d’herbe pour nourrir leurs vaches afin d’accroître la production de lait. Or les engrais utilisés ruisseleraient dans les rivières de la région, et se retrouveraient alors « asphyxiées par des algues ». Notre journaliste s’est rendu en Franche-Comté afin d’en savoir plus.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/videos/article/2020/07/27/pourquoi-le-comte-est-accuse-de-polluer-les-prairies-et-rivieres-de-franche-comte_6047374_1669088.html <https://www.lemonde.fr/videos/article/2020/07/27/pourquoi-le-comte-est-accuse-de-polluer-les-prairies-et-rivieres-de-franche-comte_6047374_1669088.html>>
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– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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