[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 2 annonces (vendredi 5 juin)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Ven 5 Juin 08:00:22 CEST 2020
Bonjour à tous,
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants :
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1- Tribune. « La convention citoyenne pour le climat, première marche possible d’une nouvelle institution » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/28/la-convention-citoyenne-pour-le-climat-premiere-marche-possible-d-une-nouvelle-institution_6040991_3232.html>, Le Monde, 28/05/20, 06h00
2- Plus de 165 000 participants à une consultation citoyenne sur le « monde d’après » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/05/28/pres-de-deux-millions-de-votes-pour-une-consultation-citoyenne-sur-le-monde-d-apres_6040980_3244.html>, Le Monde, 28/05/20, 06h41
3- Tribune. « La transition écologique impose des choix cohérents au service d’un projet d’émancipation » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/28/la-transition-ecologique-impose-des-choix-coherents-au-service-d-un-projet-d-emancipation_6040998_3232.html>, Le Monde, 28/05/20, 07h00
4- Entretien. « La pandémie n’est pas une vengeance de la Terre, c’est le résultat de notre rapport à la nature » <https://www.bastamag.net/covid-vengeance-de-la-nature-biodiversite-pathogenes-surconsommation-specificite-humaine-Virginie-Maris>, Bastamag, 28/05/20
5- Des ONG dénoncent un arrêté permettant de "contourner les règles environnementales" en France <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/ressources-naturelles/isr-rse/des-ong-denoncent-un-arrete-permettant-de-contourner-les-regles-environnementales-148614.html>, Novethic, 28/05/20
6- Epinglé par Twitter pour une fake news, Donald Trump menace de fermer les réseaux sociaux <https://www.novethic.fr/actualite/politique/isr-rse/epingle-par-twitter-pour-une-fake-news-donald-trump-menace-de-fermer-les-reseaux-sociaux-148618.html>, Novethic, 28/05/20
7- Penser l’après : Les limites physiques de la planète <https://theconversation.com/penser-lapres-les-limites-physiques-de-la-planete-138842>, The Conversation, 29/05/20, 19:13
8- Plan de relance : le Medef veut un "bouclier écologique" aux frontières de l’Europe <https://www.novethic.fr/actualite/energie/transition-energetique/isr-rse/plan-de-relance-le-medef-veut-un-bouclier-ecologique-aux-frontieres-de-l-europe-148620.html>, Novethic, 29/05/20
9- Fonds européen pour une transition juste : 2,14 milliards d'euros de subventions pour la France <https://www.actu-environnement.com/ae/news/fonds-transition-juste-subvention-france-35560.php4>, Actu-environnement, 29/05/20
10- Entretien. L'eurodéputé LREM Pascal Canfin : "Il faut investir 25 milliards dans la transition écologique" <https://www.lejdd.fr/Politique/leurodepute-lrem-pascal-canfin-il-faut-investir-25milliards-dans-la-transition-ecologique-3971786>, Le JDD, 30/05/20, 22h30
11- Tribune. « Les partisans de la décroissance abandonnent de fait l’objectif du plein-emploi » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/01/les-partisans-de-la-decroissance-abandonnent-de-fait-l-objectif-du-plein-emploi_6041394_3232.html>, Le Monde, 01/06/20, 14h0
12- Faut-il ou non installer « StopCovid » ? Le débat résumé en une conversation SMS <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/06/01/faut-il-ou-non-installer-stopcovid-le-debat-resume-en-discussion-sms_6041417_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, 01/06/20, 19h56
13- Brexit : une semaine « décisive » pour les négociations entre Bruxelles et Londres <https://www.lemonde.fr/international/article/2020/06/01/brexit-une-semaine-decisive-pour-les-negociations-entre-bruxelles-et-londres_6041428_3210.html>, Le Monde, 01/06/20, 22h46
14- Les Objectifs de développement durable (ODD) s’affichent dans le métro <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/economie-circulaire/isr-rse/les-objectifs-developpement-durable-s-affichent-dans-le-metro-148622.html>, Novethic, 02/06/20
15- L’Union européenne réduit son soutien au WWF, accusé de bafouer les droits des Pygmées au Congo <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/06/02/l-union-europeenne-reduit-son-soutien-au-wwf-accuse-de-bafouer-les-droits-des-pygmees-au-congo_6041555_3212.html>, Le Monde, maj le 03/06/20 à 06h18
16- « On est végétariens mais on s’est offert un gigot » : les petits renoncements des écolos <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2020/06/04/on-est-vegetariens-mais-on-s-est-offert-un-gigot-les-petits-renoncements-des-ecolos_6041682_4497916.html>, Le Monde, 04/06/20, 01h31
17- Décryptage. La « petite Chine d’Europe » voit l’avenir en grand <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/04/la-petite-chine-d-europe-voit-l-avenir-en-grand_6041684_3234.html>, Le Monde, 04/06/20, 01h33
18- L'industrie française doit se préparer à un prix du carbone bien plus élevé <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/lindustrie-francaise-doit-se-preparer-a-un-prix-du-carbone-bien-plus-eleve-1208126>, Les Echos, 04/06/20, 09h00
19- Environnement : « sans décision politique courageuse, rien ne bougera » <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/environnement-sans-decision-politique-courageuse-rien-ne-bougera-1208150>, Les Echos, 04/06/20, 09h02
Deux annonces
20- En visio. Démocratie locale et implication citoyenne : Quelles réponses face à l'urgence écologique et sociale ? <https://ventilo.imt-atlantique.fr/limesurvey/index.php/72416?newtest=Y>, Collège des TS, le 25/06/20 de 17h55 à 20h
21- Les Germinations, acte 2 du Festival Vivant <https://www.weezevent.com/germinations-sept2020>, Matrice (75015), les 24 & 25/09/20 de 09:00 à 18:00
Bien à vous,
Florence
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• La diffusion de la présente revue de presse sera momentanément suspendue jusqu'au mercredi 10 juin.
PLAIDOIRIE DU JOUR : Six universitaires, dont le philosophe Dominique Bourg, plaident pour la création d’une "assemblée citoyenne du futur" vouée à la prise en compte du long terme. (cf. item 1)
AVIS DU JOUR : Parmi les 20 000 propositions sur le "monde d’après" issues de la consultation de 165 000 participants, il ressort 14 idées jugées prioritaires dont le développement des circuits courts, le recours à l’agroécologie ou la relocalisation des productions stratégiques. (cf. item 2)
ENTRETIEN DU JOUR : Le COVID-19, issu d’un contact entre l’humain et l’animal, pose la question de notre rapport au monde vivant. La philosophe Virginie Maris interroge les voies d’une possible cohabitation entre humains et non-humains, en rappelant qu’il faut pour cela « restreindre notre territoire ». (cf. item 4)
RECOURS DU JOUR : Plusieurs ONG ont annoncé déposer un recours devant le Conseil d'État contre un récent décret permettant aux préfets de "déroger" à des normes, notamment environnementales, pour autoriser certains projets. Les associations craignent notamment que cela facilite les infrastructures minières en Guyane. (cf. item 5)
ANALYSE DU JOUR : Les trois limites de la planète, matière, énergie et environnement forment un triptyque interconnecté et indissociable. (cf. item 7)
PROPOSITIONS DU JOUR : — Au-delà de la relance par la consommation, le Medef juge que cette relance passera aussi par la protection de l’environnement de la planète. C’est pourquoi il propose entre autres d’accélérer sur la taxe carbone européenne, de verser des éco-chèques aux ménages ou d’aider les PME à mener leur transition. (cf. item 8)
— Les trois outils qui devraient mobiliser au moins 150 milliards d'euros d'investissements dans l'économie de l'UE au cours de la période 2021-2027. (cf. item 9)
— Pascal Canfin, eurodéputé LREM et ex-EELV, appelle Emmanuel Macron à présenter "avant l'été" un plan pour une relance verte de l’économie. (cf. item 10)
ÉCHANGES DU JOUR : A propos de l’application "StopCovid" qui doit aider à lutter contre la pandémie, un échange fictif entre deux citoyens bien informés, qui exposent leurs arguments. (cf. item 12)
COUP DE POUCE DU JOUR : Les Objectifs de développement durable (ODD) font l’objet d’une campagne publicitaire nationale grâce à la Régie Media Transports. Un coup de pouce pour faire connaître les 17 priorités de développement durable des Nations Unies. (cf. item 14)
ENTORSES DU JOUR : La transition énergétique a aussi pâti de la pandémie. Fini le tri sélectif, bonjour les plats industriels. Quant au plastique, c’est redevenu fantastique. (cf. item 16)
DÉCRYPTAGE DU JOUR : Solide base industrielle, main-d’œuvre bon marché… l’Europe centrale et de l’Est pourrait être la grande gagnante du retour des usines sur le continent. (cf. item 17)
ÉTUDE DU JOUR : Le think tank 'La Fabrique de l’Industrie' prône dans une étude un prix du carbone défini à l'avance et la mise en place d'un mécanisme aux frontières de l'Europe. (cf. item 18 & suite)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
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> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Tribune. « La convention citoyenne pour le climat, première marche possible d’une nouvelle institution », Le Monde, 28/05/20, 06h00
Par Collectif*
Jugeant que la crise environnementale reste à ce jour sans réponse politique suffisante, six universitaires, dont le philosophe Dominique Bourg, plaident, dans une tribune au « Monde », pour la création d’une « assemblée citoyenne du futur » vouée à la prise en compte du long terme.
Tribune. La démocratie est, et a toujours été, soumise à la pression des intérêts de court terme. Notre impréparation face à l’actuelle pandémie en est une cruelle illustration. Or, de nombreux scientifiques alertent sur le fait que de telles crises sont amenées à se reproduire, notamment du fait du changement climatique et de l’effondrement de la biodiversité. Il est donc urgent de faire face à l’incapacité des démocraties à intégrer le long terme dans la prise de décision afin de construire une société plus résiliente, capable de faire face aux probables chocs à venir. D’autant qu’à la différence de la lutte contre le Covid-19, dont le nombre de victimes ponctue les bulletins d’information et qui mobilise des moyens gigantesques, la crise environnementale, que nous connaissons depuis longtemps, sape les conditions mêmes de notre survie dans une grande indifférence et, jusqu’à ce jour, sans réponse politique à la hauteur des enjeux.
> Lire aussi « Nous invitons les 193 Etats membres de l’ONU à déclarer l’état d’urgence environnemental et climatique »
Pour corriger cette myopie démocratique, il ne s’agit pas de faire table rase des institutions actuelles, mais de les enrichir, d’innover pour leur permettre de mieux répondre aux problèmes nouveaux. Ce qui va nous obliger à rompre aussi avec des schémas anciens. Ainsi, les sciences de la nature, exclues de la politique moderne, doivent être articulées au processus de prises de décisions publiques. Des sciences éclairantes, car les enjeux environnementaux échappent très largement à nos sens, incapables de prendre la mesure de la composition chimique de l’atmosphère, de l’acidification des océans, de l’effondrement des populations d’arthropodes, etc. Nous avons aussi besoin d’une autre vision du peuple, qui ne doit plus être considéré comme le récepteur passif de décisions sur lesquelles il serait incapable d’avoir prise.
> Lire aussi « Le Covid-19 a montré l’impossibilité d’atteindre la neutralité carbone, sauf à vouloir une économie qui tourne au chômage de masse »
Répondre à la crise écologique nécessite des mesures fortes et structurelles. Des décisions qui ne peuvent pas seulement être prises au sommet, dans de vastes plans élaborés par les élites dirigeantes, mais doivent être pensées et élaborées avec la participation la plus large de la société. La démocratie du XXIe siècle doit être celle qui est capable de produire des décisions compatibles avec le respect des limites planétaires, de l’empreinte écologique, tout en reposant davantage sur l’intelligence et la créativité citoyennes.
Une troisième chambre parlementaire
C’est tout l’objectif d’une idée débattue depuis de nombreuses années : celle d’une « assemblée citoyenne du futur » s’appuyant sur une expertise scientifique large et transdisciplinaire. Il ne s’agit pas d’une démarche délibérative ou participative sans portée décisionnelle. Le cœur de cette proposition est de créer une institution qui fasse contrepoids à la pression des intérêts de court terme et garantisse une prise en compte de l’environnement et des générations futures dans la fabrique législative. De quoi s’agit-il exactement ? D’une troisième chambre parlementaire, à côté de l’Assemblée nationale et du Sénat, dont l’objectif serait de faire entrer systématiquement la considération du long terme dans la fabrique du droit. Dotée de pouvoirs inédits, mais pas celui de voter la loi, et d’une composition originale, elle aurait pour objectif d’ancrer la décision dans le débat citoyen, d’éclairer et enrichir le processus législatif, d’inciter à l’innovation et à la cohérence environnementale des politiques publiques.
> Lire aussi « L’interdépendance humaine guidera notre transition vers le monde de demain »
Une telle innovation institutionnelle ne saurait se faire sans une modification très importante de la Constitution. A très court terme, les conditions ne sont bien sûr pas réunies pour engager le pays dans une réforme constitutionnelle aussi lourde. Mais nous considérons que l’actuelle convention citoyenne pour le climat, démarche délibérative qui a pour objectif d’« accélérer la transition écologique dans un esprit de justice sociale », constitue une première marche vers cette institution. Ainsi, nous soutenons les membres de la convention dans leurs travaux, attendons leurs conclusions finales avec impatience et veillerons à ce que le gouvernement tienne son engagement de faire adopter ces propositions « sans filtre », soit par un référendum décisionnel, soit par des voies législatives ou réglementaires.
Plan de transformation
Une fois achevés les travaux de cette convention, nous proposons de franchir une seconde marche : une nouvelle expérimentation, mais désormais encadrée par la loi, qui pourrait être adoptée rapidement par le Parlement. Cette expérimentation préfigurerait l’assemblée citoyenne du futur, dans le cadre de ce que permet, aujourd’hui, la Constitution. Elle pourrait parfaitement s’insérer dans les démarches citoyennes actuellement engagées par différents collectifs pour accompagner la sortie de crise. La loi l’encadrant devrait au minimum lui conférer la mission de faire une proposition de plan de transformation, qui serait débattue au Parlement, et de tester l’intégration des limites planétaires dans les études d’impact législatives.
> Lire aussi « La gestion de la pandémie de Covid-19 et les mesures nécessaires à la sortie de crise conspirent à faire de l’environnement une question subsidiaire »
Le président de la République a affirmé, le 13 avril, vouloir « bâtir une stratégie où nous retrouverons le temps long ». Si nous prenons cette volonté au sérieux, expérimentons cette assemblée d’un genre nouveau. Confrontons l’idée au réel. Testons une partie du mécanisme. Apportons-lui ce crédit, en vue du futur débat sur une réforme constitutionnelle sérieuse et bien préparée. Notre pays souhaite-il inventer les institutions qui seront peut-être copiées partout demain ? Il faut débloquer l’avenir et permettre à une démocratie plus écologique et inclusive d’advenir. C’est pourquoi nous appelons les 150 membres de la convention citoyenne pour le climat à demander, dans la conclusion de leur rapport final, la mise en place de cette nouvelle expérimentation que nous proposons d’appeler « convention citoyenne du futur ».
*Signataires : Dominique Bourg, professeur honoraire de philosophie, université de Lausanne ; Marie-Anne Cohendet, professeure de droit public, université Paris-I Panthéon-Sorbonne ; Marine Fleury, maîtresse de conférences en droit public, université de Picardie Jules-Verne ; Bastien François, professeur de science politique, université Paris-I Panthéon-Sorbonne ; Hélène Landemore, maîtresse de conférences en théorie politique, université Yale ; Michel Prieur, professeur émérite de droit de l’environnement, université de Limoges.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/28/la-convention-citoyenne-pour-le-climat-premiere-marche-possible-d-une-nouvelle-institution_6040991_3232.html>
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2- Plus de 165 000 participants à une consultation citoyenne sur le « monde d’après », Le Monde, 28/05/20, 06h41
Audrey Garric
Parmi les quatorze idées jugées prioritaires figurent le développement des circuits courts, le recours à l’agroécologie ou la relocalisation des productions stratégiques.
Les citoyens sont plus que jamais investis dans la construction du « monde d’après ». La consultation « Comment inventer tous ensemble le monde d’après ? », lancée le 10 avril par plusieurs organisations dont le WWF France, La Croix-Rouge ou Make.org, a rassemblé pas moins de 165 000 participants, qui ont élaboré 20 000 propositions et effectué 1,7 million de votes. Les résultats, publiés jeudi 28 mai, montrent le désir d’un futur plus écologique et plus durable. Ils s’inscrivent dans la même veine que ceux de la consultation « Le Jour d’après », lancée par 66 parlementaires et achevée mi-mai.
Parmi les quatorze idées qu’ils ont jugées prioritaires, les citoyens du « Monde d’après » se sont d’abord prononcés en faveur d’une consommation locale, via le développement des circuits courts, et d’une diminution des importations, notamment par le biais de taxes sur les kilomètres parcourus. Ils souhaitent également se diriger vers une agriculture et un élevage « alternatifs », plus locaux et moins intensifs, reposant notamment sur l’agroécologie ou la permaculture, et utilisant moins de produits phytosanitaires.
> Lire aussi « L’agroécologie peut parfaitement nourrir 10 milliards d’humains »
Ils plaident en outre pour limiter la production de déchets, notamment les emballages et le plastique à usage unique, et pour favoriser le recyclage. Ils plébiscitent la relocalisation en France et en Europe de toutes les productions jugées stratégiques, notamment dans les secteurs de la santé, de l’alimentation et du textile. Ils veulent développer les mobilités écologiques (transports en commun, covoiturage, vélo) et réduire le transport routier et aérien de marchandises au profit du ferroviaire.
Modifier en profondeur le modèle économique
Ils souhaitent enfin végétaliser l’espace urbain, mieux protéger la biodiversité, mieux reconnaître et rémunérer les métiers jugés indispensables (enseignants, agriculteurs, caissiers, routiers, personnels soignants…), donner davantage de moyens aux hôpitaux, développer une démocratie plus participative ou encore modifier en profondeur le modèle économique.
A l’inverse, certaines propositions n’ont pas été retenues car jugées trop controversées, telles que l’instauration d’un revenu universel, l’interdiction du déploiement de la 5G, la réduction du temps de travail hebdomadaire ou la sortie du nucléaire.
« Cette consultation a montré un degré d’implication très élevé des citoyens, se félicite Axel Dauchez, le président de Make.org. Le taux de propositions, lorsqu’on le ramène au nombre de participants, est autour de dix fois supérieur à celui des autres consultations de notre plateforme. »
Pour la suite, le WWF s’engage à « traduire les attentes des citoyens en mesures plus détaillées, à modéliser leur impact socio-économique (notamment en termes de maintien et de création d’emplois), et à évaluer les besoins d’investissements nécessaires pour les mettre en œuvre », détaille Pierre Cannet, directeur du plaidoyer de l’ONG. L’idée est de remettre les mesures au président de la République et au gouvernement d’ici à la fin juin dans l’idée qu’elles soient intégrées au plan de relance prévu à l’automne.
« Plan national de relance durable »
C’est justement là que réside le principal enjeu pour la douzaine de consultations citoyennes lancées depuis la crise du Covid-19 : comment peuvent-elles peser en politique ? Contrairement à la convention citoyenne pour le climat, qui a un mandat officiel et qui a reçu l’engagement d’Emmanuel Macron de voir ses propositions transmises « sans filtre », les autres plateformes ne savent pas si les résultats de leurs travaux seront pris en compte et de quelle manière.
> Lire aussi Climat : les 50 propositions de la convention citoyenne pour « porter l’espoir d’un nouveau modèle de société »
« Il y a un risque que ces très nombreuses plateformes restent lettres mortes politiquement, ce qui pourrait décrédibiliser les processus de démocratie participative », prévient Mathilde Imer, l’une des initiatrices de « Nous les premiers », une plateforme d’élus locaux et d’acteurs de la société civile qui vise notamment à rassembler l’ensemble des consultations citoyennes.
« Nous les premiers » propose ainsi qu’une synthèse des consultations soit effectuée, par exemple par la commission nationale du débat public. Cette synthèse pourrait ensuite être utilisée pour définir un « plan national de relance durable » via un processus délibératif du type Grenelle ou Assemblée citoyenne.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/05/28/pres-de-deux-millions-de-votes-pour-une-consultation-citoyenne-sur-le-monde-d-apres_6040980_3244.html>
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3- Tribune. « La transition écologique impose des choix cohérents au service d’un projet d’émancipation », Le Monde, 28/05/20, 07h00
Par Gaëtan Gorce, ancien député (1997-2011) et ancien sénateur (2011-2017) de la Nièvre, membre de la Gauche républicaine et socialiste & animateur du think tank Nos causes communes
L’écologie n’a de sens que si elle s’inscrit dans une perspective philosophique et politique récusant aussi bien l’idéologie de la compétition que le conservatisme xénophobe, souligne, dans une tribune au « Monde », Gaëtan Gorce, membre de la Gauche républicaine et socialiste.
Tribune. De tribunes en appels variés, il n’est plus question, comme issue à la crise que nous traversons, que de transition et d’investissement écologiques ! Mais si tout le monde semble s’accorder sur l’objectif, c’est qu’il repose sur une ambiguïté qu’il serait sage de lever. L’écologie n’est pas un programme en soi. Elle impose de faire des choix cohérents en matière sociale, économique, fiscale et ne peut donc avoir de sens qu’inscrite dans une perspective plus large, politique et anthropologique.
> Lire aussi Compétitivité et écologie : le plan de relance à l’aune du « et en même temps »
Face aux dérives toujours possibles, y compris autoritaires, d’une nouvelle « morale écologiste », c’est d’abord une conception philosophique de l’homme qu’il convient de remettre en avant : une conception qui fait de l’individu un être social, certes autonome mais constitué des relations qu’il entretient avec le monde dans lequel il vit ; une philosophie, celle de l’émancipation collective qui considère l’humanité comme un écosystème, caractérisé par des liens d’interdépendance qui, de contraints, doivent devenir librement consentis. Et dans laquelle l’exigence écologique trouve « naturellement » sa place. Se fixer cette exigence permet de refonder à la base le combat à mener : à la fois contre une idéologie néolibérale revendiquant pour l’individu une liberté d’action totale et contre un conservatisme xénophobe qui partage cette vision compétitive, mais la transpose à l’échelle de groupes humains fermés sur leur identité.
Un pacte social
Elle conduit à renouer avec les deux grandes sources d’inspiration que furent pour la gauche les théories de la liberté sociale et du solidarisme, qui restent d’une formidable actualité. La première va au-delà d’une conception matérielle et jugée égoïste de la liberté. Aussi refuse-t-elle d’en séparer la définition de celle de la fraternité. La liberté n’est pas la juxtaposition d’intérêts et d’initiatives individuels dont la confrontation finit par détruire la société. Elle est la possibilité de s’accomplir par le plein exercice de ses facultés, qui ne peut s’obtenir par la concurrence qui mutile mais se réalise au contraire par la coopération qui enrichit la ressource commune dans laquelle chacun peut alors puiser plus largement. Ce qui suppose que l’autre ne soit pas vu simplement comme un partenaire de l’échange marchand, mais comme un égal.
Le philosophe, homme politique et éditeur Pierre Leroux (1797-1871) s’est, parmi d’autres, fait le porte-parole de cette idée d’une véritable communauté sociale, condition et moyen de la liberté individuelle. Le « solidarisme », formalisé par le Prix Nobel de la paix Léon Bourgeois (1851-1925), la complète : prenant acte que l’individu n’existe pas sans la société, il fonde positivement la morale et le droit sur ce fait social incontestable qu’est la solidarité, c’est-à-dire l’imbrication des fonctions. Il en déduit la dette dont chaque membre de la société serait redevable. De ce qu’il ne peut rien accomplir sans les autres, l’homme doit s’acquitter par son engagement à leur service, au prorata des avantages reçus. Le développement de sa liberté, son épanouissement, liés à ses qualités propres, se réaliseront d’autant mieux que la société sera plus solidaire, c’est-à-dire plus riche de la conjonction des efforts de tous.
Ces deux cadres théoriques, qui ont servi de fondement tant à l’impôt progressif qu’aux premières assurances sociales, amènent à une conclusion commune : il n’y a pas lieu d’opposer l’individu à la société, l’une étant créée par l’autre, pas plus que la liberté à la solidarité, chacune contribuant à l’affirmation de l’autre. Leur développement ne peut être que concomitant. On voit bien alors en quoi cette approche nous aide à préciser le projet de la gauche et à y intégrer l’écologie.
> Lire aussi Huit pistes pour une relance verte des économies après le coronavirus
Le « solidarisme » repose sur une conception du pacte social susceptible de servir de support à un réformisme offensif. Il imagine en effet ce pacte comme un contrat de fait, dont les clauses devraient être proches de celles que les hommes auraient consenties s’ils avaient pu en délibérer à l’origine. Le principe d’égalité ne les aurait en effet conduits à donner leur accord qu’en contrepartie d’avantages jugés équivalents par et pour tous. C’est cette perspective d’une égalité fondatrice et croissante qui doit donc guider l’action politique, poussant au progrès continu de la solidarité.
« Un fonds commun » inaliénable
Le solidarisme invite ensuite à considérer que la dette dont l’homme est débiteur vaut aussi bien pour l’avenir que pour le passé. La seule façon qu’il ait de remercier ses donateurs est d’agir de la même façon à l’égard de ses descendants, tous étant ses semblables dotés par conséquent des mêmes droits. Il lui incombe donc d’entretenir mais aussi d’enrichir le legs qui lui est fait et dans lequel il est aisé – et logique – d’introduire « la nature ». Le patrimoine dont il jouit et qu’il lui revient de transmettre est en effet aussi bien matériel qu’immatériel, naturel que social. Il constitue « un trésor ou un fonds commun » inaliénable, non privatisable, universellement accessible, anticipant les notions de patrimoine commun de l’humanité ou de biens publics mondiaux. Il en découle une règle pour l’action : préserver, réparer ou enrichir ce patrimoine par des politiques appropriées.
> Lire aussi En France, le secteur des énergies renouvelables appelle à une « accélération »
Cette analyse, séculaire, est aujourd’hui confortée par l’évolution des sciences, notamment la biologie qui fait de tout être vivant non une substance mais une symbiose, non un état mais un devenir. Toutes nous confirment que nous sommes physiquement et psychologiquement le produit d’interactions : notre mode d’existence est donc foncièrement écologique. L’économie ne peut prétendre en fournir la finalité profonde qu’il appartient à la communauté humaine de définir en élargissant sa responsabilité à toutes les dimensions de vie sur terre. Dès lors, l’enjeu est bien de construire sur ces bases la société comme une société de coopération qui pense l’humain en relation avec ce qui le fait vivre. Au rebours d’une vision réactionnaire subordonnant la vie sociale au respect des lois naturelles, il s’agit bien là d’articuler le politique, l’économique, le social et l’environnemental au service d’un projet d’émancipation.
§ Gaëtan Gorce est ancien député (1997-2011) et ancien sénateur (2011-2017) de la Nièvre, membre de la Gauche républicaine et socialiste, animateur du think tank Nos causes communes
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/28/la-transition-ecologique-impose-des-choix-coherents-au-service-d-un-projet-d-emancipation_6040998_3232.html>
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4- Entretien. « La pandémie n’est pas une vengeance de la Terre, c’est le résultat de notre rapport à la nature », Bastamag, 28/05/20
Propos recueillis par Barnabé Binctin
Le nouveau virus, issu d’un contact entre l’humain et l’animal, pose la question de notre rapport au monde vivant. La philosophe Virginie Maris s’intéresse depuis longtemps à ces sujets : dans un livre passionnant, La Part sauvage du Monde (Seuil, 2018), elle interroge les voies d’une possible cohabitation entre humains et non-humains, en rappelant qu’il faut pour cela « restreindre notre territoire ». Première partie de cet entretien.
Basta ! : Une certaine interprétation de la crise du Covid-19 consiste à y voir une forme de « vengeance » de la Terre, comme si l’émergence du virus agissait comme une rébellion face aux destructions environnementales imposées par les activités humaines… Que vous inspire la tonalité de ces propos ?
Virginie Maris [1] : Il y a deux lectures possibles à cette parabole. La première revient à dire que ce qui se joue relève d’une régulation naturelle et d’une certaine nécessité écologique, eu égard à notre niveau de consommation des ressources et à notre densité de population. En biologie, c’est un phénomène bien connu : on sait que les populations se maintiennent à un certain niveau de compatibilité avec ce qu’on appelle la « capacité de charge des milieux », la capacité des ressources à se régénérer d’elles-mêmes. À l’inverse, au-delà d’une certaine densité, il y a le risque d’une surexploitation des ressources, également l’augmentation de la transmission des pathogènes à cause d’une fréquentation trop rapprochée. Tout cela finit par induire une surmortalité de la population.
C’est, d’une certaine façon, une lecture assez « charitable », puisqu’elle s’appuie sur une considération biophysique parfaitement documentée par les sciences naturelles. Pour autant, cette lecture ne me convient pas du tout, car l’humain ne se comporte justement pas comme les autres espèces animales. Dans les sociétés humaines se développe une aversion à la mort et à la souffrance. Il me semble donc tout à fait odieux de justifier l’élimination des surnuméraires de la population humaine sur la base de processus naturels ! C’est d’ailleurs une idée qu’on retrouve dans une certaine version « fascisante » de l’écologie, ou dans la bouche d’écologues extrêmement misanthropes. Cela fait directement écho à la pensée de Garrett Hardin [2], et à sa métaphore du lifeboat ethics (l’éthique du radeau de sauvetage, en français) : si on laisse monter trop de monde sur le radeau, à la fin, tout le monde finira par couler. Il y a là une forme de réduction biologique d’un problème social et politique, celui de la surconsommation et de la répartition inégalitaire des richesses.
[1] Virginie Maris est philosophe, chercheuse en philosophie de l’environnement de l’unité Biodiversité et conservation du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive à Montpellier.
>> Suite à lire à :
<https://www.bastamag.net/covid-vengeance-de-la-nature-biodiversite-pathogenes-surconsommation-specificite-humaine-Virginie-Maris>
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5- Des ONG dénoncent un arrêté permettant de "contourner les règles environnementales" en France, Novethic, 28/05/20
Béatrice Héraud avec AFP
Plusieurs ONG ont annoncé déposer un recours devant le Conseil d'État contre un récent décret permettant aux préfets de "déroger" à des normes, notamment environnementales, pour autoriser certains projets. Les associations craignent notamment que cela facilite les infrastructures minières en Guyane.
Publié le 8 avril, en plein confinement, un décret autorise les préfets de département et de région à "déroger aux normes arrêtées par l'administration de l'État pour un motif d'intérêt général". L’objectif est de déroger à ces normes "afin de tenir compte dans certaines conditions, des circonstances locales", dans divers domaines tels que l’environnement, l’agriculture et la forêt, l’aménagement du territoire, la construction et l’urbanisme. Il fait suite à une expérimentation menée pendant deux ans à partir de 2017.
Une procédure que plusieurs associations dénoncent comme un "passe-droit particulièrement dangereuse sur certains territoires déjà soumis à une forte pression de la part des industriels". En ligne de mire notamment : les mines de Guyane, estiment-elle. Dans un communiqué commun, Les Amis de la Terre, Notre Affaire à tous, Wild Legal et Maiouri Nature Guyane annoncent donc déposer un recours devant le Conseil d’Etat pour obtenir l’annulation du décret.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/ressources-naturelles/isr-rse/des-ong-denoncent-un-arrete-permettant-de-contourner-les-regles-environnementales-148614.html>
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6- Epinglé par Twitter pour une fake news, Donald Trump menace de fermer les réseaux sociaux, Novethic, 28/05/20
Marina Fabre avec AFP
Est-ce la fin de l'intouchabilité de Donald Trump sur Twitter ? Le réseau social vient d'épingler deux tweets du Président américain qui contenaient potentiellement des informations trompeuses. Jusqu'ici Donald Trump, qui tweete 29 fois par jour en moyenne, n'avait jamais été inquiété par la plateforme alors qu'il a plusieurs fois dépassé les limites. Très énervé, le président a menacé de fermer les réseaux sociaux.
C’est le réseau social préféré de Donald Trump. Le Président américain, qui cumule 80 millions de followers, tweete en moyenne 29 fois par jour depuis le début de l’année. Mais la Lune de miel pourrait bien être terminée. Hier, mercredi 17 mai, Twitter a, pour la première fois, apposé un message d’avertissement sous deux tweets présidentiels. "Vérifiez les faits !", était-il écrit en dessous d’un tweet de @realDonaldTrump qui évoquait les votes par correspondance. Alors que des millions d’Américains envisagent cette option en pleine épidémie de Covid-19, Donald Trump martèle que ce système favorise la fraude électorale.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/politique/isr-rse/epingle-par-twitter-pour-une-fake-news-donald-trump-menace-de-fermer-les-reseaux-sociaux-148618.html>
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7- Penser l’après : Les limites physiques de la planète, The Conversation, 29/05/20, 19:13
Par Roland Lehoucq, Chercheur en astrophysique, Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) & François Graner, Directeur de recherche CNRS, Université de Paris
Les chercheuses et les chercheurs qui contribuent chaque jour à alimenter notre média en partageant leurs connaissances et leurs analyses éclairées jouent un rôle de premier plan pendant cette période si particulière. En leur compagnie, commençons à penser la vie post-crise, à nous outiller pour interroger les causes et les effets de la pandémie, et préparons-nous à inventer, ensemble, le monde d’après.
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Le confinement mis en place pour lutter contre la pandémie de Covid-19 a radicalement modifié nos vies en stoppant de nombreuses activités. Une des conséquences de cette crise sanitaire est la diminution de nos émissions de CO2 la plus importante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale : 7 % sur les quatre premiers mois de 2020. Respecter l’objectif de l’Accord de Paris pour limiter le réchauffement à 1,5 °C nécessite une baisse des émissions équivalente à celle imposée par le Covid-19, mais en continu durant les prochaines décennies.
La pandémie a aussi révélé la fragilité de notre société. Quelles seraient les conséquences humaines d’une telle pandémie combinée avec un phénomène naturel extrême – ouragan, incendie géant, canicule – dont la probabilité et l’amplitude augmentent à cause du réchauffement climatique ?
Il est grand temps de prendre des mesures face aux risques futurs – qui se cumuleront – et d’augmenter l’intensité des efforts consentis pour être en état d’y faire face. Deux oublis sont à l’origine de nos imprudences : l’oubli de principes de base de la physique et l’oubli des limites physiques de notre planète.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/penser-lapres-les-limites-physiques-de-la-planete-138842>
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8- Plan de relance : le Medef veut un "bouclier écologique" aux frontières de l’Europe, Novethic, 29/05/20
Ludovic Dupin
Pour le Medef, la relance française doit passer avant tout par la consommation. Mais, mise sous pression par la société civile et ses propres membres, l’organisation patronale juge aussi qu’une bonne relance passera par la protection de l’environnement de la planète. C’est pourquoi il propose entre autres d’accélérer sur la taxe carbone européenne, de verser des éco-chèques aux ménages ou d’aider les PME à mener leur transition.
C’est un changement de ton du côté du représentant du patronat français. En pleine crise du coronavirus, le Medef s’était rapproché du ministère de l’environnement pour demander un moratoire sur les contraintes environnementales afin de faciliter la vie des entreprises. Une demande qui avait soulevé un tollé jusque chez les grands dirigeants, qui avaient repris la parole en demandant au gouvernement une relance verte. Le Medef a bien entendu le message lors de la présentation de ses propositions pour la relance française le 28 mai.
"La transition écologique et énergétique est apparue comme une exigence à laquelle il faut répondre d’urgence, afin de préserver l’environnement et la planète", explique Geoffroy Roux de Bézieux qui lie cette urgence à la protection demandée par les Français. "Nous soutenons que le modèle européen soit une économie décarbonée (…) c’est même un argument de compétitivité face aux modèles américain et chinois".
"Pour cela, il faut un bouclier écologique aux frontières de l’Europe", explique le patron des patrons. Ce bouclier consiste en l’instauration d’une taxe carbone pour les produits qui rentrent en Europe. Se dédouanant de toute volonté de protectionnisme, il ajoute en souriant : "C’est une taxe libérale car elle remet à égalité les États qui ont une vision décarbonée de l’économie par rapport à ceux qui ont une vision différente".
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/energie/transition-energetique/isr-rse/plan-de-relance-le-medef-veut-un-bouclier-ecologique-aux-frontieres-de-l-europe-148620.html>
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9- Fonds européen pour une transition juste : 2,14 milliards d'euros de subventions pour la France, Actu-environnement, 29/05/20
Florence Roussel
Après avoir présenté son plan de relance mercredi 27 mai, la commission européenne a donné plus de précisions sur l'un des outils de financement de la transition écologique : le fonds pour une transition juste. Créé dans le cadre du Pacte vert en janvier dernier, ce fonds devait initialement accorder des subventions permettant de mobiliser entre 30 et 50 millards d'euros aux régions les plus en retard en matière de neutralité carbone. Dans le cadre de son plan de relance, la Commission a affiné ses calculs et a réparti les montants entre États membres.
Ainsi, la France pourra bénéficier de 2,14 milliards d'euros de subventions européennes pour aider certains de ses territoires à sortir du charbon. La Pologne sera la grande bénéficiaire de ce fonds avec 8 milliards d'euros, puis vient l'Allemagne (5,15 Md€) et le Royaume-Uni (4,44 Md€). Au total, les 27 États membres se partageront 40 Md€.
À ce fonds, s'ajoute un régime spécial dans le cadre d'InvestEU pour attirer l'investissement privé, et des prêts au secteur public. A total, ces trois outils devraient mobiliser au moins 150 milliards d'euros d'investissements dans l'économie de l'UE au cours de la période 2021-2027.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/fonds-transition-juste-subvention-france-35560.php4>
Et aussi :
> 1 milliard d’euros, c’est la somme supplémentaire qui sera dédiée aux communes pour les aider à financer leur transition écologique. Ce 1 milliard d’euros a été annoncé par Édouard Philippe, vendredi 29 mai dans le cadre du plan de sauvetage des communes, dont les revenus 2020 seront très affectés par l’épidémie de Covid-19.
<https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/898.html>
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10- Entretien. L'eurodéputé LREM Pascal Canfin : "Il faut investir 25 milliards dans la transition écologique", Le JDD, 30/05/20, 22h30
Propos recueillis par Sarah Paillou
Pascal Canfin, eurodéputé LREM et ex-EELV, appelle Emmanuel Macron à présenter "avant l'été" un plan pour une relance verte de l'économie.
Ancien ministre EELV du quinquennat Hollande et directeur de WWF France, avant de passer l'an dernier sous le pavillon En marche pour les élections européennes, Pascal Canfin appelle dans le JDD un plan de 25 milliards d'euros dédié la transition écologique pour relancer l'économie post-pandémie. Au Président, l'eurodéputé écolo-macroniste, qui dirige à Bruxelles la commission de l'environnement, demande d'accélérer la présentation de ce "paquet global", pour l'heure envisagée à la rentrée.
Vous prônez une relance verte de l'économie. Comment la mettre en œuvre ?
Je souhaite qu'Emmanuel Macron lance le premier plan de relance aligné avec l'accord de Paris. Les décisions du gouvernement vont dans la bonne direction. Mais il manque le paquet global : il faut que 25 milliards d'euros, dans les deux prochaines années, soient dédiés à la transition écologique. Cet argent public viendra entre autres du plan de relance européen.
> Lire aussi - L'Europe cherche sa relance verte pour l'après-coronavirus
Qu'entendez-vous par "paquet global" ?
Les décisions déjà prises s'imposent par leur urgence, mais je pense que le Président gagnerait, avant l'été, à en expliquer la vision d'ensemble en disant que pour la première fois de l'histoire économique française, notre plan d'investissement s'inscrit dans la trajectoire de la neutralité carbone. Et que nous pouvons le financer, grâce aux avancées au niveau européen.
Le plan de relance européen pourrait "financer 25.000 kilomètres dédiés au vélo"
À quoi serviraient ces 25 milliards ?
Par exemple, les Français ne sont pas encore tous de retour dans les transports en commun par crainte du virus. C'est le moment d'avoir un choc d'offre et de demande sur le vélo. Le gouvernement a déjà mobilisé 60 millions d'euros pour soutenir la réparation des vélos. En parallèle, il faut créer des pistes cyclables, donc aider les collectivités territoriales. Je propose que le plan de relance européen finance 25 000 kilomètres dédiés au vélo sur le continent. La demande des Français est là, et cela permettra de créer des emplois.
Le plan de relance va clairement accélérer la transition industrielle du secteur automobile
Mais la priorité française semble être le soutien au secteur automobile. Pour les associations environnementales, le gouvernement "fait fausse route"…
Je ne suis pas d'accord. L'essentiel des aides au secteur automobile se concentrent sur la transition vers l'électrique et l'hydrogène. Le plan de relance va clairement accélérer la transition industrielle du secteur. Pour un consommateur, cela veut dire que, sur l'ensemble de sa vie, une voiture électrique est maintenant au même prix qu'une thermique. La prime à la conversion pour les voitures diesel et essence est limitée aux 200.000 premiers véhicules achetés : cela ne durera que quelques semaines. Toutefois, je suis favorable à ce qu'elle soit conditionnée à la puissance du véhicule, pour qu'elle ne puisse pas bénéficier aux acheteurs de SUV, plus polluants. Il faut aussi investir dans le train.
C'est-à-dire ?
Comme pour Renault et Air France, l'État doit combler le trou financier de la SNCF, et que l'entreprise, en contrepartie, investisse dans les petites lignes ferroviaires.
Les objectifs sur le glyphosate "ne sont pas atteints"
Quels autres secteurs doit-on soutenir ?
Le BTP. Mais le plan de relance va-t-il aider à construire des équipements du passé comme des autoroutes ou va-t-il soutenir un grand plan d'isolation thermique des bâtiments ? On a les technologies et le savoir-faire pour lancer ces investissements, et ce sont les mêmes grandes entreprises et artisans qui en bénéficieront. Le même euro d'argent public dépensé aura le même impact économique et social dans les deux cas, mais un effet environnemental complètement différent.
C'est l'occasion pour la France de diminuer les pesticides pour de vrai
Comment rendre l'agriculture française plus verte ?
La Commission européenne va renforcer de 15 milliards d'euros le budget alloué à la transition agroécologique. C'est l'occasion pour la France d'utiliser sa part - près de deux milliards - pour diminuer les pesticides pour de vrai. Parce que nos objectifs ne sont pas atteints, notamment sur le glyphosate : on doit en sortir fin 2020 et, dans la plupart des cas, on n'y est pas. Pour la crédibilité de l'engagement d'Emmanuel Macron, il faut que l'État prenne en charge les alternatives au glyphosate, comme le matériel de désherbage mécanique. On doit pouvoir dire à tous les viticulteurs, par exemple, que la solution qui leur permettra de sortir du glyphosate sera financée.
Il y aura toujours des esprits chagrins, mais la France est clairement moteur dans la mise en place du Green Deal européen.
Avez-vous eu un retour du gouvernement sur vos propositions ?
J'ai donné ces éléments au Président et aux ministres de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, et de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne. Le contrat de transition écologique avec Air France est directement issu de mes discussions avec Bruno Le Maire.
Est-ce une offre de service ?
Pas du tout ! Je ne suis demandeur de rien, à part de faire avancer la cause, et c'est exactement ce que je fais avec mon rôle au Parlement européen. Il y aura toujours des esprits chagrins, mais la France est clairement moteur dans la mise en place du Green Deal européen. C'est une très grande responsabilité.
<https://www.lejdd.fr/Politique/leurodepute-lrem-pascal-canfin-il-faut-investir-25milliards-dans-la-transition-ecologique-3971786>
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11- Tribune. « Les partisans de la décroissance abandonnent de fait l’objectif du plein-emploi », Le Monde, 01/06/20, 14h04
Par Christophe Ramaux, économiste au Centre d’économie de la Sorbonne (Université Paris 1) et membre des Economistes atterrés
L’économiste Christophe Ramaux souligne dans une tribune au « Monde » l’impossibilité de concilier les objectifs de réduction des inégalités et de protection de l’environnement tout en prônant la « décroissance »
Tribune. La crise du coronavirus fait ressurgir deux exigences : le pouvoir d’achat des « premiers de corvées » et l’écologie. Comment les concilier ? Est-il possible d’augmenter le revenu des moins aisés sans croissance du produit intérieur brut (PIB), voire en le réduisant comme le préconisent les partisans de la décroissance ?
Pour répondre à cette question, il faut se pencher sur le niveau de vie des ménages français : les revenus d’activité et du patrimoine (revenus « primaires »), mais aussi les prestations sociales reçues - retraite, allocations familiale et chômage, minima sociaux… - dont sont déduits les cotisations sociales et les impôts directs versés. Ce niveau de vie est calculé par unité de consommation (UC) pour tenir compte de la taille du ménage (une UC pour le premier adulte, 0,5 pour les autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 pour les moins de 14 ans).
Le niveau de vie moyen est de 2 000 euros par mois, le niveau de vie médian (la moitié touchent plus, l’autre moins) de 1 735 euros (données Insee sur l’année 2017). Celui des 10 % (décile) les plus pauvres est de 700 euros, celui des 10 % les plus riches de 4 763 euros, soit un rapport d’inégalité interdécile de 6,8. Ces chiffres intègrent déjà de la redistribution puisque pour les seuls revenus primaires, le niveau de vie des 10 % les plus aisés est 22,2 plus élevé que celui des 10 % les plus pauvres.
Un SMIC net à 1 200 euros
Il y a cependant de la marge pour la justice sociale puisqu’au final, après redistribution, les 10 % les plus pauvres n’ont que 3,5 % de la masse des revenus alors que les 10 % les plus aisés en capturent 24 %. Le Smic net est aujourd’hui de 1 200 euros. La CGT demande de le passer à 1 450 euros. Certains « gilets jaunes » ont revendiqué une hausse plus limitée, à 1 300 euros.
Retenons ces 1 300 euros comme cible a minima. Aujourd’hui 30 % des ménages – essentiellement des personnes sans emploi, travailleurs précaires ou à temps partiel – n’atteignent pas ce niveau de vie. Si l’on se place dans l’hypothèse d’un PIB constant, et donc d’un revenu global des ménages constant, il faudrait pour qu’ils l’obtiennent que le niveau de vie des 10 % les plus aisés passe de 4 763 euros à 3 996 euros.
> Lire aussi L’écologie, ce nouvel horizon politique
De même si l’on souhaite aussi revaloriser de 10 % le niveau de vie des 20 % de ménages situés juste en dessous de la médiane (ceux compris entre les 30 % les plus pauvres et les 50 % les plus aisés), le niveau de vie des 10 % les plus aisés devait alors passer à 3 586 euros, soit une baisse cumulée de 25 %.
Sans croissance impossible d’augmenter les plus démunis
A ce stade, soulignons-le, les classes moyennes et moyennes supérieures se situant entre le 5e et le 9e décile ne bénéficieraient d’aucune hausse de leur niveau de vie. Est-il possible, comme le prônent les partisans de la décroissance, de réduire le PIB en ne tablant que sur la réduction des revenus des plus riches ? Pour que ceux-ci amortissent seuls le choc d’une baisse du revenu global de 5 %, leur niveau de vie devrait baisser de 1 000 euros.
Combiné aux objectifs de réduction des inégalités vus plus haut, il devrait en conséquence passer à 2 586 euros. En fait, les 10 % les plus riches… ne le seraient plus, leur niveau de vie passant en deçà du décile précédent (2 810 euros pour le 9e décile). Si l’on retient une hypothèse de baisse de 10 % du revenu global, plus audacieuse en termes de décroissance, le revenu des 10 % les plus riches devrait passer à 1 586 euros, soit bien en dessous du niveau de vie moyen !
> Lire aussi Dominique Méda : « Il nous faut réussir le tour de force de transformer la situation en prélude à la reconversion écologique de nos sociétés »
Le bilan est clair : avec la décroissance, il n’est pas possible d’augmenter significativement le revenu des plus démunis en pariant uniquement sur le fait de « faire payer les riches ». Il faudrait simultanément réduire sensiblement le niveau de vie des classes moyennes et moyennes supérieures, où l’on trouve les infirmières et les instituteurs.
Plus que la décroissance il faut réorienter la production
Que faire ? La crise du coronavirus se traduit déjà par une chute du PIB et du revenu des ménages, d’ailleurs beaucoup plus brutale pour les précaires dont le contrat n’a pas été renouvelé. Il y a bien lieu de réduire les inégalités en taxant les plus riches. De même, il y a lieu de réduire des productions (charbon, pétrole, SUV…). Mais plus qu’une décroissance globale, n’est-ce pas la réorientation de la production qu’il convient d’organiser ?
Le PIB est un indicateur précieux pour défendre les services publics, puisque son calcul stipule, contre l’avis des libéraux, qu’ils sont productifs et créent de la richesse monétaire au même titre que la production marchande. Il est précieux aussi en ce que qu’il se décline de trois façons différentes : par la production, mais aussi par la demande (consommation - dont celle de services publics - et investissement) et enfin par les revenus (salaires, revenus du capital, etc.).
> Lire aussi Adam Tooze : « L’ampleur de la crise s’aggrave de jour en jour, sous nos yeux »
Réduire le PIB c’est réduire la production et la demande, mais aussi automatiquement les revenus distribués. D’où l’impasse sociale qui vient d’être évoquée, impasse abyssale, pour ne pas dire indécente, si l’on songe aux pays les moins avancés. Le capitalisme laissé à lui-même est productiviste : peu importe le contenu de la croissance pourvu qu’elle soit profitable.
Rénovation et relocalisation de la production
Preuve qu’on est souvent prisonnier du schéma intellectuel de ceux qu’on combat, les partisans de la décroissance voient symétriquement le salut dans la baisse de la production. Ils arguent que le découplage entre production et émission de gaz à effet de serre (GES) est impossible, sans craindre de discréditer ainsi l’objectif de neutralité carbone en 2050, qui prévoit des émissions nettes nulles (entièrement compensées) à cette date.
> Lire aussi « Face à la crise, il faut sortir du système néolibéral et productiviste »
Le découplage entre production et émissions de GES a déjà commencé à l’échelle mondiale. Comment l’amplifier ? En réduisant l’intensité énergétique de la production, ce qui passe par la rénovation thermique du bâti, la relocation de la production, la priorité aux consommations et productions peu énergivores (santé, éducation, culture…), car le PIB ce n’est pas seulement la production matérielle.
Le dogmatisme vert
En réduisant simultanément l’intensité carbone de l’énergie par le recours à l’électricité non carbonée, avec les renouvelables mais aussi le nucléaire. Car il faut avoir le courage de reconnaître que, puisque l’éolien et le photovoltaïque exigent, faute de dispositif de stockage massif de l’électricité, le complément à la source renouvelable est particulièrement nocif s’il s’agit du charbon ou même du gaz.
> Lire aussi François Ruffin : « Nous devons refermer la parenthèse libérale »
La plupart des partisans de la décroissance abandonnent de fait l’objectif du plein-emploi. Mal logement, santé, éducation, nourriture saine, rénovation thermique, transports non carbonés, etc. : le social comme l’écologie appellent pourtant un choc d’activité, avec à la clé des millions d’emplois à créer. Et un emploi quel qu’il soit (y compris public ou associatif) augmente la richesse monétaire, le PIB, et partant le niveau de vie.
L’émancipation sociale au XXe siècle a été embrumée par le dogmatisme rouge. Puisse le XXIe siècle ne pas l’être par le dogmatisme vert.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/01/les-partisans-de-la-decroissance-abandonnent-de-fait-l-objectif-du-plein-emploi_6041394_3232.html>
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12- Faut-il ou non installer « StopCovid » ? Le débat résumé en une conversation SMS, Blog Les Décodeurs, 01/06/20, 19h56
Martin Untersinger et Pierre Breteau
L’application du gouvernement, déployée ce 2 juin, doit aider à lutter contre la pandémie. Nous avons reconstitué un échange fictif entre Bob et Alice, deux citoyens bien informés, qui exposent leurs arguments.
Après plusieurs semaines de débats et de développement, et une validation par le Parlement, l’application StopCovid va être déployée mardi 2 juin : elle sera disponible au téléchargement pour les smartphones iOS et Android. Elle doit aider à lutter contre la pandémie de Covid-19 en France, en permettant d’identifier les cas contacts et de prévenir les personnes ayant croisé d’un peu trop près, et un peu trop longuement, des personnes diagnostiquées positives au Covid-19.
Ses détracteurs dénoncent néanmoins un dispositif dangereux pour les libertés publiques, généralisant un fichage médical à travers nos smartphones. Bob et Alice, deux citoyens bien informés, exposent leurs arguments pour ou contre StopCovid :
> Le débat sur l'application StopCovid à retrouver à :
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/06/01/faut-il-ou-non-installer-stopcovid-le-debat-resume-en-discussion-sms_6041417_4355770.html>
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13- Brexit : une semaine « décisive » pour les négociations entre Bruxelles et Londres, Le Monde, 01/06/20, 22h46
Cécile Ducourtieux (Londres, correspondante) et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)
Le Royaume-Uni redoute de prolonger une transition qui risquerait d’obliger le pays à participer à l’effort budgétaire européen de relance après la crise du coronavirus.
C’est le quatrième et, en principe, dernier round de négociations sur le Brexit entre Bruxelles et Londres avant la date butoir du 30 juin, celle avant laquelle les deux parties peuvent encore s’entendre sur une éventuelle prolongation des discussions au-delà du 31 décembre. D’ici là, le Royaume-Uni continue à jouir de l’essentiel des droits − et des obligations − d’un Etat membre.
Cette nouvelle semaine de discussions, qui devrait s’achever vendredi 5 juin, débouchera-t-elle sur la décision de reporter des débats au-delà de la fin de l’année ? Va-t-elle préfigurer le « no deal » ? Ou permettra-t-elle, au contraire, de dégager les bases d’un accord ?
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Les deux tours précédents ont confirmé l’impasse. « Mon état d’esprit ? Grave, car la situation est sérieuse. Il nous reste, en fait, cinq mois pour négocier, novembre et décembre devant être consacrés à la ratification par le Parlement européen. C’est possible, mais c’est très contraint », explique au Monde Michel Barnier, négociateur en chef de l’UE.
Du côté britannique, on semble sans illusion : « Nous serons constructifs, mais les positions restent très éloignées », a assuré David Frost, le négociateur en chef pour le gouvernement de Boris Johnson, devant des députés britanniques le 28 mai. Et il est clair que Londres n’a aucune intention de réclamer une extension de la période de transition. « Nous ne la demanderons pas », a répété M. Frost, toujours ferme et courtois. « Même si l’UE la réclame, nous la refuserons », a-t-il ajouté.
Barnier appelle « à plus de réalisme »
La crise du coronavirus a retardé les discussions avec Bruxelles mais n’a en rien entamé la conviction du gouvernement britannique. M. Johnson redoute de prolonger une transition qui risquerait d’obliger le pays à participer à l’effort budgétaire européen de relance. Et il veut aussi en finir avec la négociation pour se concentrer sur le redémarrage économique de son pays.
Plusieurs points d’un évident blocage subsistent dans cette négociation économique et commerciale. D’abord, sur la définition de normes communes et du partenariat « juste et équitable » voulu par les Européens. Ils redoutent que le Royaume-Uni, une fois devenu un concurrent, utilise son autonomie pour se livrer à un dumping fiscal, social, réglementaire ou à base d’aide d’Etats. Avec, à la clé, des centaines de milliers d’emplois du marché unique européen qui se trouveraient en concurrence directe avec des entreprises britanniques bénéficiant d’avantages compétitifs.
« Sur le level playing field [un alignement réglementaire maximal], il n’y a aucun mouvement de Londres et les choses pourraient donc mal se terminer, explique M. Barnier. Les Britanniques voudraient aussi une sorte de “best of”, et même plus, des accords commerciaux que nous avons conclus avec d’autres pays. Le meilleur des mondes, en quelque sorte. J’appelle à plus de réalisme. »
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A Londres, on réplique que les négociateurs sont, en fait, « en train de trouver une solution au problème de l’équivalence réglementaire » : « Pour le moment, on nous propose un choix binaire, explique M. Frost. Vous aurez l’accord commercial avec zéro tarif si vous acceptez toutes les contraintes du level playing field. Sinon, vous n’aurez que les conditions de l’Organisation mondiale du commerce [des taxes élevées, soit l’équivalent d’un no deal]. On pense qu’il y a un compromis possible, avec un accord commercial qui supprime entre 98 et 99 % des taxes à l’importation, par exemple », a encore indiqué le diplomate. « C’est en tout cas ce que nous avons proposé, mais je ne suis pas sûr que nous y soyons encore », a-t-il reconnu, face aux députés britanniques.
Sur la pêche, autre grosse pierre d’achoppement, le dialogue de sourds semble faire place à l’ébauche d’un compromis. Les Européens réclamaient un statu quo complet pour l’accès aux eaux britanniques, Londres invoquait sa totale souveraineté et promettait, au mieux, des quotas annuels de pêche − impossibles à définir pour des dizaines d’espèces. De nouveaux « paramètres » sont en discussion, et Bruxelles a accepté de les évoquer. « Sans cette discussion, il n’y aura pas d’accord et sans accord sur la pêche, il n’y aura pas d’accord sur le commerce », rappelle Michel Barnier.
Accords « durables » sur l’Irlande
Pas question non plus d’accepter les requêtes des Britanniques pour accéder aux données personnelles « comme s’ils étaient membres de l’Union ou de Schengen »,commente une source diplomatique, qui ajoute : « Nous réclamons des garanties pour la protection des droits des citoyens. Droits qui ne peuvent être interprétés que par la Cour de justice de Luxembourg. » Or, Londres refuse encore absolument d’accepter la prévalence du droit européen et de la Cour de justice de Luxembourg sur les lois britanniques. Les échanges éventuels de données devront donc être négociés. Et ils seraient, en tout cas, régulièrement révisables.
Enfin, les négociateurs de l’Union demandent que Londres mette en œuvre concrètement les accords « durables » conclus avec Boris Johnson sur l’Irlande fin 2019, censés garantir à la fois la paix, la protection du marché intérieur et le contrôle de tous les produits arrivant en Irlande du Nord. Là aussi, la date butoir est le 31 décembre.
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Londres ne semble cependant pas prêt à quitter la table des négociations dès fin juin, afin de mieux préparer un « no deal » à la fin de l’année. Le gouvernement dit vouloir poursuivre la discussion et Boris Johnson entend s’y impliquer personnellement, à l’occasion de la « réunion à haut niveau », prévue entre lui, les présidents du Conseil, de la Commission et probablement du Parlement, à la mi-juin. Le Conseil européen du 19 juin pourrait également se saisir du dossier, même si les suites de la pandémie et le plan de relance retiendront l’essentiel de son attention.
Michel Barnier, en tout cas, est formel : « Mon mandat ne bouge pas et est confirmé. Londres ne pourra pas bénéficier d’un statut de quasi-membre du marché unique et de l’union douanière sans accepter aucune contrainte. Nous respectons la souveraineté du Royaume-Uni mais nous voulons des règles du jeu équitables. »
<https://www.lemonde.fr/international/article/2020/06/01/brexit-une-semaine-decisive-pour-les-negociations-entre-bruxelles-et-londres_6041428_3210.html>
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14- Les Objectifs de développement durable (ODD) s’affichent dans le métro, Novethic, 02/06/20
Béatrice Héraud
C’est une première. Les Objectifs de développement durable font l’objet d’une campagne publicitaire nationale grâce à la Régie Media Transports. Celle-ci a mis ses écrans à disposition de la Fondation Elyx, dont le petit personnage dessiné est l'ambassadeur digital des Nations Unies. Un coup de pouce pour faire connaître ces 17 priorités de développement durable, considérées par beaucoup comme un cap pour la relance post-Covid-19, mais qui restent encore très méconnues des Français.
En mars 2020, seuls 11 % des Français connaissaient les Objectifs de développement durable. Un petit chiffre pour ces 17 priorités environnementales, sociales et économiques définies en 2015 par l’ONU, pour une mise en oeuvre d'ici 2030. Une campagne nationale diffusée depuis le 25 mai dans les gares et stations de métro de la RATP et de la SNCF pourrait permettre de les diffuser un peu plus largement au grand public. Une première.
La campagne est réalisée par la fondation Elyx, dont le président Yacine Aït Kaci est le créateur du petit personnage du même nom, ambassadeur digital de l’ONU depuis 2015. Il accompagne bon nombre de communications onusiennes sur les ODD ou le climat.
Pour la Fondation Elyx, la campagne est un moyen inespéré de diffuser plus largement les ODD à l’heure "où beaucoup de français se posent la question d’un changement de modèle économique et social". Elle devrait aussi permettre de rassembler "autour de la prochaine grande échéance : le 25 septembre 2020, il nous restera officiellement 10 ans pour atteindre l’Agenda 2030." Or, si nous étions déjà loin du compte, la crise du Covid-19 risque de creuser encore davantage l’écart, dans des domaines aussi cruciaux que la santé, l’éducation ou le travail.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/economie-circulaire/isr-rse/les-objectifs-developpement-durable-s-affichent-dans-le-metro-148622.html>
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15- L’Union européenne réduit son soutien au WWF, accusé de bafouer les droits des Pygmées au Congo, Le Monde, maj le 03/06/20 à 06h18
Laurence Caramel
L’appui à la création du parc naturel de Messok Dja est suspendu. Bruxelles va passer au crible ses financements aux aires protégées en Afrique centrale.
L’Union européenne (UE) a décidé de suspendre une partie de ses financements au Fonds mondial pour la nature (WWF), en raison de manquements au respect des droits humains dans le projet de création de l’aire protégée de Messok Dja, au Congo-Brazzaville. La sanction, entrée en vigueur le 17 avril, n’a fait l’objet d’aucun communiqué de presse. Elle constitue pourtant un sévère avertissement pour la plus grande organisation mondiale de protection de la nature et donne pour la première fois gain de cause aux communautés autochtones du bassin du Congo menacées d’éviction par un projet de conservation.
Interpellée sur le contrôle des fonds qu’elle octroie, l’UE va passer en revue tous les contrats finançant des aires protégées dans la région. Plus de 300 millions d’euros ont été accordés dans le cadre du budget européen qui s’achève cette année (2014-2020). « Le respect des droits humains est un des fondements de l’Union européenne. Nous ne pouvons tolérer aucune entorse », explique un fonctionnaire de la Commission.
> Lire aussi Le WWF accusé de financer des factions paramilitaires violentes en Asie et en Afrique
Messok Dja est un projet d’aire protégée porté depuis une dizaine d’années par le WWF dans le nord-ouest du Congo. Cette région abrite de vastes étendues de forêts quasi intactes qui se prolongent au Cameroun et au Gabon, constituant un des derniers sanctuaires pour les éléphants de forêts et les grands singes. A ce titre, elle mobilise depuis longtemps, à travers le projet Tridom, l’attention et l’argent des grands bailleurs de fonds engagés dans la protection des écosystèmes d’Afrique centrale. Une mosaïque d’aires protégées, dont certaines chevauchent les frontières, sanctuarise plusieurs dizaines de milliers de kilomètres carrés. De grandes ONG internationales, à l’instar du WWF, en assurent la gestion en appui aux gouvernements locaux, dont les moyens humains et financiers s’avèrent insuffisants pour faire face à la pression du braconnage de l’ivoire et de la viande de brousse.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/06/02/l-union-europeenne-reduit-son-soutien-au-wwf-accuse-de-bafouer-les-droits-des-pygmees-au-congo_6041555_3212.html>
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16- « On est végétariens mais on s’est offert un gigot » : les petits renoncements des écolos, Le Monde, 04/06/20, 01h31
Pascale Krémer
La transition énergétique a aussi pâti de la pandémie. Fini le tri sélectif, bonjour les plats industriels. Quant au plastique, c’est redevenu fantastique.
Ils frôlaient le zéro déchet, avaient bouté la voiture et le sac plastique hors de leur vie. Après des mois d’attente, ils avaient décroché leur droit d’accès aux composteurs du quartier et même le Graal, une place au jardin partagé.
C’est alors qu’est survenue l’épidémie et ses corollaires, confinement et contraintes sanitaires. Certains engagés volontaires de la transition écologique ont dû faire des entorses à leur routine vertueuse. Des petits renoncements racontés comme autant de défaites par les plus soucieux de leur bilan carbone.
Sur Facebook, le groupe fermé « Zérodechet Family », fort de 43 000 membres, témoigne de ce désarroi. Ici on « espère se ressaisir », là on a « perdu la motivation ».
« Avant le confinement, j’avais atteint mon premier objectif : une poubelle noire de 30 litres par mois. Je suis revenue à une par semaine », écrit Inoue, le 16 mai. « Par crainte de contamination, j’ai acheté à plusieurs reprises de la viande et du poisson en barquette plastique, et là, c’est le pire retour en arrière », pour Véronique. Emilie, assistante maternelle, doit « déverser des litres de Sanytol dans les pièces communes chaque soir ». Anne va à l’« Aldi du coin au lieu du magasin bio », cela l’a « bien embêtée de revenir au mode de vie d’avant ».
Aller au plus efficace
Jérémy Pichon, à l’origine de ce fil de discussions, ne lui jettera pas la pierre. « Je suis allé à l’Intermarché », pose-t-il gravement. Auteur, avec sa compagne Bénédicte Moret, de Famille (presque) zéro déchet. Ze guide (Thierry Souccar, 2016) et de Famille en transition écologique (2019), il reconnaît « quelques compromis » du fait des pénuries, dont ce retour à l’hypermarché. Sans surjouer le réfractaire drapé de vert – « L’hyper, j’y allais encore en dépannage, pour une bouteille de vin… » –, renouer avec la grande distribution n’a pas été un plaisir. « On n’a pas vraiment envie de croquer dans tout… »
Durant le confinement, et même après, tant les files d’attente se sont multipliées, il a fallu aller au plus efficace. Pas le temps de pousser jusqu’au petit magasin bio, direction la supérette du coin, pour tout acheter d’un coup. Les livraisons de l’Amap (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) ont été interrompues, la confection de paniers par les adhérents devenant impossible. Les épiceries en vrac sont brutalement devenues moins glamour – elles ont dû refuser les contenants des clients, potentiellement contaminés, et ressortir les sacs en kraft.
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« J’ai emmené ma mère faire les courses chez Leclerc, en voiture », témoigne elle aussi Danyla Guy, chargée d’économie sociale et solidaire à la mairie de Sceaux (Hauts-de-Seine), ex-confinée en rase campagne sarthoise, à 25 kilomètres du premier commerce. « Nous les “transitionneurs”, nous anticipions plutôt un événement qui empêcherait l’accès aux supermarchés… Pas qu’ils seraient vus comme une solution. » Pour être tout à fait honnête, il lui faut encore évoquer le pot de Nutella, au format familial, concédé à sa fille adolescente. « Elle renonçait déjà à beaucoup de choses pendant le confinement. C’était dur, sans les copains. Une part de jeunesse gâchée… »
Des petits plaisirs régressifs et industriels, au goûter ou à l’apéro, des fruits pas franchement de saison, du tout-prêt pour la pause midi en télétravail avec charge d’enfants, des entorses au bio trop onéreux pour un budget de chômage partiel… Ainsi Jean, jeune conseiller environnement dans une collectivité locale, confiné avec son compagnon à Paris, a bouleversé sa « routine écolo ». « J’ai eu besoin de réconfort. Dans ma tête, les usines et les avions étaient arrêtés, j’avais droit aux Pépito. »
Et même au gigot. « On est végétariens, mais à Pâques, on a craqué. On a acheté un petit gigot en circuit court, élevé dans des conditions acceptables en Picardie. C’est quand même très bon… Comme on en avait un peu marre de cuisiner, on s’est aussi fait livrer des burgers et des repas asiatiques. C’est ce qui me fait le plus culpabiliser. Les gars étaient à vélo mais cela génère énormément de déchets d’emballage, et ils étaient payés une misère tout en prenant des risques. » Depuis, Jean ressent comme une perte de motivation. « En fait, j’ai du mal à croire que les humains vont réussir à changer. »
Deux milliards de masques jetables
Qu’il semble loin, déjà, ce début d’année où étaient bannis les produits en plastique à usage unique, les Coton-Tige et autre vaisselle jetable ! Le plastique censément hygiénique (bien qu’excellent support du virus, selon The Lancet) et le tout-jetable, ces incarnations du mal écologique, ont fait un retour aussi triomphal qu’anachronique.
La France a commandé près de deux milliards de masques jetables à la Chine, selon le ministre de la santé, Olivier Véran. A Bruxelles, le lobby des transformateurs européens de plastique (EuPC) a profité de la crise sanitaire pour demander à la Commission européenne « de reporter d’au moins un an la mise en œuvre au niveau national de la directive sur l’interdiction des plastiques à usage unique (SUP) et de lever toutes les interdictions » déjà en vigueur concernant ce type de produits.
> Lire aussi Les masques jetés par terre deviennent un problème de santé publique
Dans les magasins, les fruits et les légumes se retrouvent enveloppés de film protecteur, les caissières cernées de Plexiglas. A la boulangerie, chez le primeur, le sac en tissu tendu au commerçant déclenche la grimace. Les masques chirurgicaux en polypropylène, ni biodégradables ni recyclables ? Il faut bien s’y résoudre quand respirer toute la journée à travers un épais masque en tissu vire au supplice.
Bénédicte, kinésithérapeute en banlieue parisienne, a repris ses activités au cabinet en surblouse polyester, masque jetable et gants plastique, maniant les lingettes désinfectantes et la Javel. « Alors qu’à la maison je ne nettoie plus qu’au vinaigre ménager », dit-elle.
Le tri des déchets et le compostage en ont, eux aussi, pris un coup. Nantais, Julien Dossier, directeur de Quattrolibri, cabinet conseil en transition écologique, raconte son « crève-cœur » : jeter à la poubelle les épluchures de légumes. « La ville avait fermé les composteurs collectifs. Et en plus, il y a eu une interruption du tri sélectif. »
La tentation de la lingette
Sans compter les déchetteries inaccessibles, l’arrêt de toutes les activités collaboratives (jardins partagés, supermarchés coopératifs, recycleries…), la méfiance envers tout produit de seconde main, Internet à fond le débit… Et la voiture ressortie du garage pour un tour au drive, la sortie en forêt ou le boulot sans RER.
Mathilde, 45 ans, enseignante à Tours, estime avoir « encore fait un pas en avant, depuis le confinement, mis à part la consommation de cartouches d’encre et de papier imprimante ». Sa famille, déjà « hypersensibilisée » au défi environnemental, « a mangé local et de saison, en circuits courts », s’est mise « à tout fabriquer » et n’a « pas cédé à la tentation de la lingette ». « Mais, dit-elle, pour cet été, si les enfants vont voir les grands-parents, ce sera en voiture, pas par le train. Je ne veux pas qu’ils apportent des microbes à mes parents… »
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Ces compromis par temps de pandémie n’ont pas empêché certains de sortir de l’épreuve sanitaire « renforcés dans leur détermination, assure Julien Dossier. On sait pourquoi on agit. » Surtout, bien au-delà des initiés de l’empreinte carbone, les nouveaux modes et rythmes de vie imposés par le confinement ont provoqué des déclics, a-t-il observé depuis son immeuble, au centre-ville de Nantes. « Chez nous, cela a déclenché la plantation de pieds de tomates dans la cour jusque-là très minérale. La végétalisation est devenue un projet collectif qui suscite une forte adhésion. La prochaine étape est prévue : ce sera un compost. En renforçant le dialogue entre voisins, le confinement a abouti à une contamination d’usages. » Et cette contamination-là le réjouit.
<https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2020/06/04/on-est-vegetariens-mais-on-s-est-offert-un-gigot-les-petits-renoncements-des-ecolos_6041682_4497916.html>
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17- Décryptage. La « petite Chine d’Europe » voit l’avenir en grand, Le Monde, 04/06/20, 01h33
Marie Charrel
Les défis de la relocalisation 3/5. Solide base industrielle, main-d’œuvre bon marché… l’Europe centrale et de l’Est pourrait être la grande gagnante du retour des usines sur le continent. A condition de monter en gamme et de se développer dans les services pour ne pas être uniquement un centre de production à bas coût.
Tomislav Donchev, le vice-premier ministre bulgare, en est convaincu. Dans le sillage de la crise due au Covid-19, l’Europe de l’Est pourrait devenir, un peu plus encore, la « petite Chine d’Europe ». « Les nouveaux Etats membres seront encore plus importants pour l’industrie européenne lorsque celle-ci se remettra du choc externe de la pandémie », a-t-il déclaré mi-avril à Euractiv, le site Internet spécialiste de l’actualité européenne. Insistant sur la rapidité avec laquelle les entreprises bulgares sont capables de réorganiser leurs chaînes de production, il se félicite des « opportunités » que la situation représente aussi pour son pays.
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Alors que la pandémie a souligné l’importance de relocaliser les industries stratégiques, l’Europe centrale et de l’Est sera-t-elle la grande gagnante du retour des usines ?
« Il est prématuré pour en parler, car, pour le moment, les gouvernements locaux travaillent surtout à limiter les sérieux dégâts économiques et sociaux liés à la crise », constate Dominik Owczarek, analyste à l’Institut des affaires publiques, un groupe de réflexion indépendant de Varsovie. La région, dépendante des constructeurs automobiles germaniques, est en effet très affectée par la récession de l’Allemagne, son principal partenaire. « Reste qu’à moyen terme ces pays ont tous les atouts pour profiter d’un tel mouvement », estime Grzegorz Sielewicz, économiste chez Coface, dans la capitale polonaise.
Eldorado des constructeurs automobiles
A commencer par leur solide base industrielle. Celle-ci pèse 23 % du produit intérieur brut (PIB) en République tchèque, 20 % en Slovaquie, en Slovénie et en Roumanie, 19 % en Hongrie ou encore 17 % en Pologne, selon la Banque mondiale, contre 10 % en France.
« Dans la Bohême tchèque, la tradition industrielle est implantée depuis le XIXe siècle, et elle a perduré sous le communisme », rappelle l’historien Roman Krakovsky, auteur de Le Populisme en Europe centrale et orientale(Fayard, 2019). Ailleurs, le secteur s’est surtout développé après la chute du bloc soviétique, dans la foulée des privatisations plus ou moins chaotiques, puis de l’arrivée des investisseurs occidentaux.
Résultat : en moins de deux décennies, la région est devenue l’eldorado des constructeurs automobiles. En 2018, 3,3 millions de véhicules ont été construits au sein du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie), contre 1,2 million en 2000. « Ces pays sont très intégrés dans les chaînes de production européennes, et c’est là que les constructeurs automobiles ont localisé leurs usines les plus compétitives »,détaille Stéphane Colliac, spécialiste de la région à BNP Paribas.
Ces dernières années, les salaires ont nettement augmenté, sous l’effet de la forte baisse du chômage et de la pénurie de main-d’œuvre. Toutefois, ils restent plus bas qu’à l’Ouest : le coût de l’heure dans l’industrie et les services marchands était de 13,65 euros en République tchèque fin 2019, 10,50 euros en Pologne et 7,36 euros en Roumanie, d’après Rexecode, contre 37,66 euros en France et 31,82 euros en moyenne dans la zone euro.
« La région offre en outre des coûts de transport et de logistique compétitifs par rapport à l’Asie », ajoute Jan Vejmelek, chef économiste de Komercni Banka (KB), une filiale de la Société générale, à Prague.
« L’une des limites reste la taille »
Encore faut-il savoir quels produits, au juste, seraient concernés par le retour des usines aujourd’hui localisées en Asie. L’automobile ? « Les voitures achetées en Europe sont pour l’essentiel déjà assemblées en Europe », rappelle Vincent Vicard, au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii). Les médicaments ? Les composants électroniques utilisés dans la téléphonie et l’informatique ? « Mais, en la matière, l’une des limites reste la taille, estime Stéphane Colliac. Ces pays sont minuscules à côté de la Chine et de ses centres de production à grande échelle. »
Voilà pourquoi, du côté du gouvernement polonais, on avance que ces discussions n’ont de sens que si elles sont coordonnées à l’échelon européen, en tentant de favoriser des relocalisations réparties dans plusieurs pays membres, en fonction des avantages comparatifs de chacun. Un peu comme l’a fait l’Allemagne ces dernières décennies, en déployant ses fournisseurs automobiles en Pologne, en Slovaquie et en République tchèque.
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Ou encore à l’exemple de l’Alliance européenne des batteries. Créée en 2017, elle associe des constructeurs au sein de sept Etats (Allemagne, Belgique, Finlande, France, Italie, Pologne et Suède) pour combler le retard européen face à la Chine dans la fabrication de batteries électriques. « Il ne s’agit pas de lancer une course au moins-disant entre les pays membres, mais de rendre nos chaînes de production plus courtes et indépendantes du reste du monde », assure Jadwiga Emilewicz, la ministre du développement de la Pologne, balayant les craintes de dumping social de la part des pays de l’Est, un sujet de tensions régulières entre Paris et Varsovie.
L’Institut économique polonais, un cercle de réflexion public, a dressé plusieurs scénarios où une partie des produits finis et semi-finis aujourd’hui fabriqués en Chine seraient relocalisés. « Le Vieux Continent en profiterait à moyen terme si les Etats membres mettaient en place des incitations nationales, tout en utilisant l’Europe de l’Est comme base arrière industrielle, analyse Piotr Arak, son directeur. Mais cela ne serait possible que s’il y avait une volonté politique forte. »
Réduire la trop grande dépendance au secteur automobile
Pour sécuriser leurs approvisionnements, les entreprises pourraient en effet préférer diversifier leurs fournisseurs, en se tournant vers d’autres pays d’Asie du Sud-Est, plutôt que rapatrier leurs usines.
« En outre, il ne faut pas oublier que l’objectif est d’augmenter l’avance technologique de l’Europe, ce qui est moins évident lorsque l’on parle des matières premières, et de certains principes actifs pour les médicaments »,ajoute Jadwiga Emilewicz. Comprendre : relocaliser, oui, mais seulement si l’on vise une montée en gamme.
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Derrière ces propos point l’obsession de l’Europe centrale, et surtout du groupe de Visegrad, depuis quelques années : ne plus être l’usine d’assemblage à bas coût du continent.
« Le principal défi de notre pays est d’échapper au moyen de gamme, comme a réussi à le faire la Corée du Sud », résume David Marek, au cabinet Deloitte, à Prague. « Désormais, nous favorisons les investissements à haute valeur ajoutée », confirme Jana Kohoutova, de CzechInvest, l’agence tchèque chargée des investissements dans le pays. Celle-ci ne jure plus que par « l’industrie 4.0 », ce concept d’usines largement robotisées exigeant des profils qualifiés.
Même son de cloche du côté de Sofia. « Nous pensons que l’économie locale va intégrer plus de digitalisation dans les années à venir, ce qui fera basculer les emplois vers plus de qualifications », indique-t-on à l’agence d’investissement de la capitale bulgare. Où l’on reconnaît malgré tout que le pays manque encore de niches de spécialisation. Il souffre également de problèmes structurels de taille (système judiciaire lent et corruption, notamment). En outre, les investissements en recherche et développement (R&D) restent relativement faibles dans la région, en dépit des ambitions affichées.
L’enjeu est aussi de réduire la trop grande dépendance au secteur automobile, dont l’avenir est assombri par la délicate transition vers les modèles électriques. Pour cela, Sofia, comme Varsovie, Cracovie ou Wroclaw, en Pologne, misent sur les services. Dans ces villes, il s’ouvre désormais moins d’usines que de « centres de services partagés » et d’externalisation. IBM, Nokia, Capgemini, Crédit Suisse ou encore Atos y ont localisé une partie de leurs services, tels que la comptabilité, les ressources humaines, l’informatique, les relations clients ou la R&D, réalisées ici pour une partie du groupe ou d’autres filiales européennes.
Selon l’ABSL, l’association professionnelle du secteur, la Pologne recense aujourd’hui 1 400 centres de ce genre, détenus aux deux tiers par des entreprises étrangères, et employant quelque 307 000 ingénieurs, informaticiens ou contrôleurs de gestion. « Ici aussi, la région a une carte à jouer, résume Grzegorz Sielewicz. Avant de conclure : « La pandémie a confirmé qu’il était très facile de travailler à distance pour de tels profils. » Au risque de raviver les craintes de délocalisation de l’Ouest vers l’Est, cette fois, dans les services…
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Les défis de la relocalisation dans le « monde d’après » le coronavirus
La crise qui touche la planète depuis plusieurs mois a mis en évidence la fragilité des chaînes de valeur, des sources d’approvisionnement, de la trop grande dépendance à la Chine. D’où le retour en force du thème de la relocalisation. Rapatrier des usines en France, serait synonyme d’indépendance et pourvoyeuse d’emplois. En théorie du moins, car en pratique, les freins sont nombreux. Il n’empêche, le mouvement amorcé va d’autant plus modifier la géopolitique du commerce mondial que les relations entre les Etats-Unis et la Chine se tendent de nouveau. Un bouleversement en cours que « Le Monde » explore dans une série en cinq volets.
1/5 Une politique industrielle à repenser
• Entre mantra politique et mirage économique, le difficile retour des usines en France <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/02/entre-mantra-politique-et-mirage-economique-le-difficile-retour-des-usines-en-france_6041434_3234.html>
• L’éternel retour du « Made in France » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/02/relocalisation-l-eternel-retour-du-made-in-france_6041485_3234.html>
• Des relocations profitant à l’emploi… et aux robots <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/02/relocalisation-des-retours-d-usine-profitant-a-l-emploi-et-aux-robots_6041490_3234.html>
• A Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques, « nous avons le savoir-faire, les outils, les équipes » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/02/relocalisations-a-lacq-dans-les-pyrenees-atlantiques-nous-avons-le-savoir-faire-les-outils-les-equipes_6041493_3234.html>
2/5 Pharmacie, agriculture, automobile : les défis d’un retour au pays
• La difficile relocalisation de l’industrie pharmaceutique <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/03/la-difficile-relocalisation-de-l-industrie-pharmaceutique_6041564_3234.html>
• Pour parer aux pénuries, l’Etat a centralisé les achats de certaines molécules <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/03/pour-parer-aux-penuries-dans-les-hopitaux-l-etat-a-centralise-les-achats-de-certaines-molecules_6041608_3234.html>
• Un retour de l’industrie automobile de masse en France est-il possible ? <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/03/un-retour-de-l-industrie-automobile-de-masse-en-france-est-il-possible_6041618_3234.html>
• La crise due au coronavirus relance le débat sur la souveraineté alimentaire <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/03/la-crise-due-au-coronavirus-relance-le-debat-sur-la-souverainete-alimentaire_6041599_3234.html>
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/04/la-petite-chine-d-europe-voit-l-avenir-en-grand_6041684_3234.html>
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18- L'industrie française doit se préparer à un prix du carbone bien plus élevé, Les Echos, 04/06/20, 09h00
Muryel Jacque
A plus de 100 euros la tonne, l'impact sera réel sur la compétitivité des entreprises, estime La Fabrique de l'Industrie. Dans une étude publiée mercredi, le think tank prône un prix défini à l'avance et la mise en place d'un mécanisme aux frontières de l'Europe.
L'idée est loin d'être communément admise. Jusqu'à présent, le prix du carbone, certes faible , n'a pas eu d'impact réellement négatif sur la compétitivité industrielle. Mais son augmentation, inéluctable dans les années à venir alors que la France s'est engagée à réduire drastiquement ses émissions de gaz à effet de serre, « va avoir un effet très structurant sur l'industrie » et toucher son organisation, a prévenu Louis Gallois, à l'occasion de la présentation d'une étude de La Fabrique de l'Industrie, think tank que le président du conseil de surveillance de PSA Groupe copréside.
Dès à présent, a-t-il insisté, « il faut que l'industrie soit capable de concilier les mesures destinées à faire face à la crise du Covid-19 et la poursuite des politiques de lutte contre le réchauffement climatique. C'est le défi. Il va donc falloir accompagner les entreprises ».
>> Suite à lire en édition abonnée à :
<https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/lindustrie-francaise-doit-se-preparer-a-un-prix-du-carbone-bien-plus-eleve-1208126>
En savoir plus :
> Note. L’effet sur la compétitivité industrielle de la tarification du carbone, La Fabrique de l’Industrie, 03/06/20
Caroline Mini et Matthieu Glachant
La France vise la neutralité carbone en 2050, c’est-à-dire zéro émission nette tous gaz à effet de serre confondus. Cet objectif suppose un changement significatif de notre rythme de décarbonation pour limiter le réchauffement climatique à moins de 2 degrés. C’est donc une certitude : le coût du carbone émis va croître dans les prochaines années en France et en Europe, ce qui fait logiquement naître des inquiétudes sur la compétitivité de l’industrie, en concurrence avec des entreprises localisées dans des pays ayant une politique climatique moins ambitieuse.
Dans ce contexte, l’objectif de cette note est de fournir une synthèse de la littérature économique empirique relative à l’impact de la tarification carbone sur la compétitivité industrielle. Elle propose également une réflexion sur les mesures d’accompagnement, de soutien à la compétitivité et de limitation des fuites de carbone, qui pourraient être envisagées.
>> Suite à lire à :
<https://www.la-fabrique.fr/fr/publication/quand-le-carbone-coutera-cher/>
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19- Environnement : « sans décision politique courageuse, rien ne bougera », Les Echos, 04/06/20, 09h02
Muryel Jacque
Demander aux entreprises de s'engager volontairement pour une relance verte ne suffira pas, dit Fabrice Bonnifet, le président du Collège des directeurs du développement durable, association qui réunit une bonne partie du CAC 40 et du SBF 120. Selon lui, il faut une régulation forte qui s'applique à tous les secteurs.
Peut-on comparer la crise sanitaire et la crise climatique ?
La crise actuelle a révélé l'extrême fragilité du système économique. Nous savons qu'il faut diviser par deux nos émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030 si nous voulons laisser un monde vivable à nos enfants, donc qu'elles diminuent d'environ 7 % par an. C'est l'équivalent d'une crise du Covid par an ! Or, voyez le traumatisme économique qu'elle entraîne, dont on est loin d'avoir encore mesuré tous les effets. Et, avec la crise climatique, ce ne seront pas des centaines de milliers de morts, mais des centaines de millions.
>> Suite à lire en édition abonnée à :
<https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/environnement-sans-decision-politique-courageuse-rien-ne-bougera-1208150>
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Deux annonces
20- En visio. Démocratie locale et implication citoyenne : Quelles réponses face à l'urgence écologique et sociale ?, Collège des TS, le 25/06/20 de 17h55 à 20h
Démocratie locale et implication citoyenne : Quelles réponses face à l'urgence écologique et sociale ?
Jeudi 25 juin 2020, en visio de 17h55 à 20h
Organisée et animée par les auditeurs du Collège des transitions sociétales
Avec les témoignages de :
• Jean-François CARON, maire de Loos-en-Gohelle, ville d’environ 6 900 habitants du département du Pas-de-Calais.
Elu en 2001, Jean-François CARON a engagé Loos sur les voies d’une transition systémique, en s’appuyant sur des dispositifs participatifs innovants et « impliquants ».
• Sabine GIRARD, Chercheure à l'INRAE à Grenoble, conseillère municipale de la commune de Saillans, ville d'environ 1 300 habitants de la Drôme.
Elue en 2014 sur une liste citoyenne, l'équipe municipale a ouvert la voie à des expérimentations démocratiques inspirantes.
> Pour s’inscrire
<https://ventilo.imt-atlantique.fr/limesurvey/index.php/72416?newtest=Y>
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21- Les Germinations, acte 2 du Festival Vivant, Matrice (75015), les 24 & 25/09/20 de 09:00 à 18:00
Les Germinations des 24 & 25 septembre, ce sont 60 intervenants qui viennent partager avec vous quatre horizons pour demain :
• la redirection écologique,
• la transition comptable,
• les nouveaux modèles d’entreprises contributives,
• l’émergence d’une civilisation du soin et de la relation.
Les Germinations co-organisées avec Matrice associent une dizaine de partenaires : Entrepreneurs d'avenir, le Collège des directeurs développement durable (C3D), OREE, CEEBIOS, AgroParisTech, le Mouvement de l'agriculture du vivant, Strate Ecole de Design, La Bascule, Open Lande et ENGAGE.
Elles se déroulent sous le haut patronage du ministère de l’agriculture et de l’alimentation et le ministère de la transition écologique et solidaire, avec le soutien de Novamont.
> Pour retrouver le programme <https://tek4life.eu/images/pdf/Programme_Germinations_24-25_sept2020.pdf>
> Pour s’inscrire au tarif Early bird jusqu’au 7 juillet
<https://www.weezevent.com/germinations-sept2020>
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Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
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– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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