[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire + 1 publication (mercredi 10 juin)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 10 Juin 07:30:18 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Entretien. Le président de l’Autorité de sûreté nucléaire s’inquiète d’un « recul de la rigueur dans l’exploitation des centrales » <https://www.lemonde.fr/energies/article/2020/05/28/le-gendarme-du-nucleaire-s-inquiete-d-un-recul-de-la-rigueur-dans-l-exploitation-des-centrales_6041023_1653054.html>, Le Monde, 28/05/20, 11h05
2- Pourquoi faut-il privilégier le vélo traditionnel au vélo électrique ? <https://www.rtbf.be/vivacite/emissions/detail_le-6-8/accueil/article_pourquoi-faut-il-privilegier-le-velo-traditionnel-au-velo-electrique?id=10510507&programId=8801>, RTBF, 28/05/20, 12h24
3- Contre les avions et le béton, la bataille repart au nord de Paris <https://reporterre.net/Contre-les-avions-et-le-beton-la-bataille-repart-au-nord-de-Paris>, Reporterre, 28/05/20
4- Plan de soutien à l’automobile : un coup d’accélérateur pour la mobilité électrique salué par l’Avere-France <http://www.avere-france.org/Site/Article/?article_id=7849>, communiqué du 28/05/20
5- Tribune. Aéronautique : « La transition écologique impose une profonde transformation de notre industrie » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/29/aeronautique-la-transition-ecologique-impose-une-profonde-transformation-de-notre-industrie_6041127_3232.html>, Le Monde, 29/05/20, 07h30 
6- Climat, santé : bienvenue dans l'ère du vélo <https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/bienvenue-dans-lere-du-velo-1206793>, Les Echos, 29/05/20, 17h40
7- Des centaines de vélos électriques Jump en parfait état passés au broyeur <https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/velo-electrique-centaines-velos-electriques-jump-parfait-etat-passes-broyeur-81276/>, Futura-sciences, 29/05/20
8- Du charbon à la biomasse, la transition controversée d'une centrale électrique <https://www.geo.fr/environnement/du-charbon-a-la-biomasse-la-transition-controversee-dune-centrale-electrique-200804>, AFP, 30/05/20, 10:00
9- Allemagne : protestation lors de la mise en service d'une centrale à charbon <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/allemagne-protestation-lors-de-la-mise-en-service-d-une-centrale-a-charbon_144777>, AFP, 30/05/20, 16:00
10- Aides à l'achat de véhicules propres : voici les primes qui entrent en vigueur le lundi 1er juin <https://www.lci.fr/automobile/aides-a-l-achat-de-vehicules-propres-voici-les-primes-a-la-casse-qui-entrent-en-vigueur-ce-lundi-2155225.html>, LCI, 31/05/20, 11:32 
11- La baisse du trafic automobile n’a pas amélioré significativement l’air à Paris <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pollution/la-baisse-du-trafic-automobile-n-a-pas-ameliore-significativement-l-air-a-paris_144678>, Sciences & Avenir, 31/05/20, 15h00
12- Premier vol réussi pour le plus gros avion électrique au monde <https://www.automobile-propre.com/breves/vol-reussi-pour-le-plus-gros-avion-electrique-au-monde/>, Automobile propre, 31/05/20
13- Les investissements dans l’énergie vont chuter de 20% en 2020 <https://lenergeek.com/2020/06/01/investissements-energie-chuter-2020/>, L’EnerGEEK, 01/06/20
14- Tribune. « La crise du coronavirus doit nous réapprendre à remettre l’homme au cœur de l’urbanisme et de l’architecture » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/02/la-crise-du-coronavirus-doit-nous-reapprendre-a-remettre-l-homme-au-c-ur-de-l-urbanisme-et-de-l-architecture_6041462_3232.html>, Le Monde, 02/06/20, 07h00
15- Des eurodéputés appellent l’UE à maintenir la contrainte carbone de l’aviation <https://www.euractiv.fr/section/plan-te/news/eu-urged-not-to-mess-with-un-aviation-rules/>, EurActiv, 02/06/20, 10:35
16- Précarité énergétique : une hausse historique des interventions des fournisseurs d’énergie pour facture impayée <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/04/precarite-energetique-une-hausse-historique-des-interventions-des-fournisseurs-d-energie-pour-facture-impayee_6041686_3234.html>, Le Monde, 04/06/20, 02h26
17- Le Covid accélère le "déclin final" des énergies fossiles, selon Carbon Tracker <https://information.tv5monde.com/info/le-covid-accelere-le-declin-final-des-energies-fossiles-selon-carbon-tracker-361945>, AFP, 04/06/20, 19:00
18- Dans l’Arctique russe, une grave catastrophe écologique et des craintes sur la fonte du permafrost <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/04/dans-l-arctique-russe-une-grave-catastrophe-ecologique-et-des-craintes-sur-la-fonte-du-permafrost_6041802_3244.html>, Le Monde, maj le 05/06/20 à 13h07
19- Comment les compagnies low cost espèrent profiter de la crise <https://www.lepoint.fr/economie/comment-les-compagnies-low-cost-esperent-profiter-de-la-crise-05-06-2020-2378622_28.php>, Le Point, 05/06/20, 14:24
20- La marche à pied, gagnante des mobilités post-confinement <https://www.lefigaro.fr/actualite-france/la-marche-a-pied-gagnante-des-mobilites-post-confinement-20200605>, Le Figaro, 05/06/20, 19h30
En images
21- Russie : une fuite de diesel provoque une catastrophe écologique <https://www.francetvinfo.fr/monde/russie/russie-une-fuite-de-diesel-provoque-une-catastrophe-ecologique_3997121.html>, France 2, journal de 20h, 05/06/20
Une publication
22- Le Cerema publie un guide pour un aménagement de la ville en faveur des piétons <https://www.actu-environnement.com/ae/news/guide-cerema-amenagement-ville-pietons-35551.php4>, Actu-environnement, 30/05/20

Bien à vous,
Florence

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CHIFFRES DU JOUR : — La baisse des particules fines à Paris n’a été que de 7% durant les deux mois de confinement de l’activité, vient de confirmer Airparif. Le trafic routier local n’est donc pas la principale cause de ce type de pollution de l’air dans la capitale. (cf. item 11)
— 20 000 tonnes de diesel, soit l’équivalent de 350 wagons-citernes, se sont déversées ces derniers jours dans une rivière de l’Arctique russe depuis une cuve d’une centrale thermique. (cf. item 18, suite & 21)
CONTROVERSE DU JOUR : La centrale électrique de Drax, au Royaume-Uni, est passée en quelques années de l'une des usines les plus polluantes du continent à l'une des plus ambitieuses en matière de réduction des émissions de CO2. Mais sa méthode, remplacer le charbon par de la biomasse, est controversée. (cf. item 8)
PRIMES DU JOUR : Les aides à l'achat de véhicules propres décidées dans le cadre du plan de soutien à la filière automobile entrent en vigueur ce lundi 1er juin, selon un décret publié au Journal officiel. (cf. item 10 & suite)
TECHNOLOGIE DU JOUR : Capable de transporter jusqu’à 14 passagers, le plus grand avion électrique au monde a bouclé son premier vol d’essai. (cf. item 12)
RAPPORTS DU JOUR : — Un rapport de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) prévoit une baisse des investissements dans l’énergie en 2020. Ils devraient chuter de 20% pour l’ensemble du secteur, avec un véritable effondrement pour le gaz et le pétrole. (cf. item 13 & suite)
— Le recul de la demande et les risques croissants pour les investisseurs pourraient amputer des deux tiers la valeur des énergies fossiles, et les profits de ce secteur, selon un rapport d'experts de Carbon Tracker. (cf. item 17 & suite)
PRÉCARITÉ DU JOUR : Le médiateur national de l’énergie s’inquiète de l’augmentation des interventions pour des factures d’électricité ou de gaz impayées en 2019, qui témoignent selon l’institution des « difficultés » de certains Français avant même la crise du Covid-19. (cf. item 16)
GAGNANTS DU JOUR : Au regard des questions de climat et de santé, le vélo et la marche à pied s’avèrent les gagnants de la mobilité post-confinement. (cf. item 2, 6, suite 20 & 22)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Entretien. Le président de l’Autorité de sûreté nucléaire s’inquiète d’un « recul de la rigueur dans l’exploitation des centrales », Le Monde, 28/05/20, 11h05
Propos recueillis par Nabil Wakim et Perrine Mouterde 

Bernard Doroszczuk dresse le bilan annuel du fonctionnement des installations et revient sur l’impact de la crise sanitaire sur les centrales. 
Le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Bernard Doroszczuk, a présenté, jeudi 28 mai, devant les parlementaires un bilan « balancé » de l’état des installations nucléaires en 2019. Le gendarme du nucléaire, qui n’a effectué que des contrôles à distance au début du confinement, a repris début mai ses inspections physiques dans les centrales.
Comment la filière nucléaire a-t-elle fait face, jusqu’ici, à la crise sanitaire ?
Cette situation est inédite : pour la première fois, l’ensemble de la filière nucléaire s’est retrouvé sous tension sans que l’origine de la crise soit liée à un événement sur son parc. Les plans de continuité d’activité des opérations ont été mis en œuvre sans difficulté, et il n’y a jamais eu de risque pour la sûreté en raison de l’absence de personnels. Sur le parc nucléaire, les installations qui n’étaient pas essentielles à la production d’électricité ou de combustibles ont été mises à l’arrêt.
Quelles mesures de protection ont été prises pour les personnels ? Certains sous-traitants ont estimé n’être pas suffisamment protégés…
Les exploitants ont géré cette crise de manière tout à fait correcte. Il y avait au départ – comme partout – un déficit de masques, mais qui a été résorbé. Bien sûr, il y a eu des interrogations sur le respect des gestes barrières et sur les protections individuelles, tant pour le personnel prestataire que d’EDF. Il y a eu parfois l’évocation d’utilisations de droits de retrait mais, finalement, les mesures de protection nécessaires ont été prises pour les éviter. Il y a eu une prise en main très satisfaisante de la part d’EDF.
> Lire aussi  Nucléaire : les sous-traitants en première ligne pendant la pandémie de Covid-19
Cette crise a-t-elle toutefois exposé certaines vulnérabilités de la filière ?
Chez Orano [ex-Areva], la discussion concernant le droit de retrait a été plus compliquée que chez EDF. Le personnel a exigé des mises en sécurité qui ont entraîné des arrêts d’une installation de retraitement à la Hague. On s’est aperçu que si de tels arrêts se prolongeaient, cela conduirait à devoir entreposer des quantités plus importantes de combustibles usés dans les « piscines » de la Hague, qui sont déjà très largement occupées.
Cela met de nouveau en évidence que nous sommes dans une situation d’insuffisance d’entreposage des combustibles usés. Il y a donc urgence à prendre une décision concernant la construction d’une nouvelle capacité d’entreposage. Cette décision, portant sur la création d’une « piscine centralisée » par EDF, devait d’ailleurs être prise d’ici à la fin de l’année, mais ce délai ne sera pas respecté. C’est un enseignement général que je tire de cette crise, mais aussi depuis ma prise de fonctions : il y a clairement un déficit de culture de précaution.
Ce « déficit de culture de précaution » est-il d’abord de la responsabilité du gouvernement ou d’EDF ?
Il s’agit d’une responsabilité collective. Concernant les capacités d’entreposage des combustibles usés, cela fait des années que l’ASN alerte sur les risques, mais ce sujet n’est toujours pas pris suffisamment au sérieux. Il y a aussi un déficit de culture de précaution dans la population qui vit autour des centrales. Nous avons réalisé, en 2019, une campagne de distribution de comprimés d’iode : en disposer chez soi est un moyen de se protéger en cas d’accident nucléaire. Et, pourtant, seul 25 % de la population concernée est allé retirer ses comprimés en pharmacie.
Enfin, on a souvent attiré l’attention sur le fait qu’il fallait garder des marges dans la production électrique. Si on n’a pas de capacités de production supérieures à la demande, il serait difficile de prendre des décisions de sûreté qui nous conduiraient à demander l’arrêt d’un ou de plusieurs réacteurs.
> Lire aussi  Coronavirus : l’Autorité de sûreté nucléaire appelle à une vigilance particulière lors du redémarrage des activités
Quel bilan tirez-vous en matière de sûreté sur l’année 2019 ? L’état de santé du parc nucléaire vous semble-t-il rassurant ou préoccupant ?
Le niveau de sûreté a été acceptable, mais certains points nécessitent des améliorations. Dans les points positifs, il faut souligner qu’il n’y a eu aucun incident important sur les installations en service en 2019. Ceci dit, il y a des points de vigilance, notamment chez EDF. Le premier, c’est la saturation des capacités d’ingénierie de l’entreprise, qui doivent être renforcées. C’est un sujet important car de nombreuses opérations liées à la possible prolongation de la durée de vie des réacteurs vont avoir lieu dans les prochaines années. Les opérations ont été très bien conduites sur le site de Tricastin [Drôme], le premier réacteur à avoir passé ce réexamen. Des équipes importantes ont été envoyées sur place pendant de longues périodes. Il faut qu’EDF puisse maintenir ce niveau d’investissement sur les prochains réacteurs, sinon il pourrait y avoir un doute sur sa capacité à assurer le réexamen dans de bonnes conditions.
Vous vous êtes aussi inquiété de l’absence de rigueur d’EDF dans certaines opérations…
Le recul de la rigueur dans l’exploitation des centrales est le deuxième point de vigilance concernant EDF. En 2019, trois événements significatifs de niveau 2 [sur l’échelle INES qui en compte 7] ont eu lieu dans des centrales, contre aucun en 2018. Deuxièmement, l’ASN a constaté que les consignes en cas d’incident [départ de feu, inondations, etc.] n’étaient pas adaptées à la réalité, contenaient parfois des erreurs ou étaient simplement inapplicables. Il y a une certaine dérive de ce point de vue.
Enfin, des écarts de conformité sont toujours constatés sur les réacteurs – des modifications ou des opérations de maintenance réalisées de manière non conforme au cahier des charges. L’ensemble de la chaîne est en cause, beaucoup d’opérations sont réalisées par des prestataires extérieurs, mais elles doivent faire l’objet d’une surveillance renforcée de la part d’EDF, qui en est responsable. Il y a à la fois des problèmes de compétences et, parfois, il faut le dire, un manque de conscience professionnelle dans la culture de sûreté.
Avez-vous l’impression que vos critiques sont prises en compte ?
Oui, nous constatons une évolution et une amélioration. Il y a eu des changements dans la direction du parc nucléaire chez EDF, et nous avons face à nous un état d’esprit plus positif en termes de transparence.
Dans le dossier de l’EPR de Flamanville, l’ASN a contraint EDF à reprendre certaines soudures non conformes. Ce qui a entraîné des nouveaux retards…
Cette décision d’imposer la réparation des soudures a marqué très fortement, d’autant qu’il y a eu par la suite des rapports qui ont confirmé que la conduite du projet de Flamanville avait été défectueuse. Il y a eu une prise de conscience, chez EDF, que la qualité des projets devait être améliorée. Cette décision y a participé.
> Lire aussi  « On est en confiance » : EDF tente de rassurer sur les défauts de fabrication de six réacteurs nucléaires
Les opérations de contrôle que vous avez demandées ont-elles permis de révéler de nouveaux défauts ?
Après la découverte de non-conformité sur une quarantaine de soudures, en avril 2018, l’ASN a demandé une extension des contrôles, et cela a conduit à identifier d’autres difficultés. C’est aujourd’hui plus d’une centaine de soudures, contre une quarantaine initialement, qui doivent être réparées.
<https://www.lemonde.fr/energies/article/2020/05/28/le-gendarme-du-nucleaire-s-inquiete-d-un-recul-de-la-rigueur-dans-l-exploitation-des-centrales_6041023_1653054.html>
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2- Pourquoi faut-il privilégier le vélo traditionnel au vélo électrique ?, RTBF, 28/05/20, 12h24
François Saint-Amand

Gilles Goetghebuer a pointé les différences de pollution entre vélo électrique et vélo traditionnel et a souligné le mauvais impact du marché du vélo électrique dans Le 6-8 ce 28 mai.
Le vélo a suscité un engouement sans précédent pendant la crise sanitaire et le confinement.
"Il y a quand même un petit bémol qui chagrine tous les amateurs de vélo car dans les ventes de nouveaux vélos, un sur deux est électrique" estime Gilles Goetghebuer alors que pour de nombreux amoureux du vélo, "c'est une invention magnifique qui n'a pas besoin d'être dénaturée par un moteur".
Le vélo électrique oui, mais pas si vous êtes en pleine forme
Bien entendu, le chroniqueur sports du 6-8 concède que certaines personnes ont besoin d'un vélo électrique, notamment celles qui doivent transporter des enfants en gravissant des côtes ou celles qui sont en déclin physique par exemple.
"Avec ces profils particuliers, le vélo électrique remplit sa mission" assure-t-il.
Le problème se situe à l'opposé selon Gilles Goetghebuer : "Il y a plein de gens qui achètent le vélo électrique et qui sont en pleine forme". On doit même différencier les deux désormais en parlant de vélo électrique d'un côté et de vélo musculaire de l'autre.
Il donne l'exemple suivant : "L'égérie de la marque française de vélo électrique Moustache bike, c'est Julien Absalon, il a 39 ans et est deux fois champion olympique de VTT, pas le genre à avoir un moteur pour faire du vélo dans la forêt".
"Le plus désespérant à mon sens, c'est que désormais on trouve déjà un moteur électrique pour les enfants" ajoute-t-il.
>> Suite à lire à :
<https://www.rtbf.be/vivacite/emissions/detail_le-6-8/accueil/article_pourquoi-faut-il-privilegier-le-velo-traditionnel-au-velo-electrique?id=10510507&programId=8801>
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3- Contre les avions et le béton, la bataille repart au nord de Paris, Reporterre, 28/05/20
Alexandre-Reza Kokabi

Dans la plaine de France, au nord de Paris, les élus ont voté l’agrandissement de l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle et le bétonnage d’une partie des terres du triangle de Gonesse. Des associations écolos ont déposé un recours en contentieux contre cette décision, représentative d’un monde qui ne change pas sa façon de penser.
Toujours plus d’avions dans le ciel et de sols étouffés sous le béton : le « monde d’après » la pandémie de Covid-19 ressemblerait-il comme deux gouttes d’eau au « vieux monde »  ? Au nord de Paris, où les terres fertiles du triangle de Gonesse sont menacées d’urbanisation, où l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle pourrait accueillir 40 millions de passagers supplémentaires par an, c’est ce que laissent présager les documents d’urbanisme votés par les élus avant la pandémie et le confinement. Des militants écologistes ne l’entendent pas de cette oreille et se battent pour éviter la relance de « la machine infernale ». Ils veulent enterrer définitivement des projets qu’ils jugent « anachroniques » et « climaticides ».
Quinze associations [1], dont le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), Notre affaire à tous (NAT) et France nature environnement (FNE), exigent conjointement l’abandon du projet de terminal T4 de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle et la protection des terres agricoles du triangle de Gonesse, au nord de la capitale. Elles ont déposé, mercredi 13 mai, un recours en contentieux contre le schéma de cohérence territoriale de Roissy-Pays-de-France, adopté par le conseil communautaire le 19 décembre dernier. Ce document d’urbanisme permet, en effet, la construction d’un nouveau terminal au sein de l’aéroport Charles-de-Gaulle et l’urbanisation d’une partie du triangle de Gonesse.
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Contre-les-avions-et-le-beton-la-bataille-repart-au-nord-de-Paris>
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4- Plan de soutien à l’automobile : un coup d’accélérateur pour la mobilité électrique salué par l’Avere-France, communiqué du 28/05/20

Le plan de relance présenté mardi 26 mai par le Président de la République place les véhicules électriques au cœur de la stratégie de l’industrie automobile française. Filière d’excellence et axe majeur de la reconquête de la souveraineté technologique industrielle du pays, la mobilité électrique est une pièce maîtresse pour répondre aux enjeux économiques et écologiques actuels.
En soutenant massivement l'électrification de la mobilité, la France fait le choix d'une relance verte du secteur automobile. Cette ambition s'articule autour d'actions pour :
• booster la demande avec des dispositifs d'aide à l'achat de véhicules ainsi qu'à la recharge, 
• renforcer significativement le tissu industriel automobile, fortement touché par la crise alors qu'il doit engager une véritable révolution : celle du véhicule électrique et du véhicule autonome. 
Pour Cécile Goubet, Déléguée générale de l'Avere-France, l'augmentation des aides et la mise en place de dispositifs de financement de la recharge sont de bonnes nouvelles. ''Aujourd'hui on navigue en pleine incertitude, celles liées aux comportements d'achats et de mobilité. Plusieurs études montrent qu'en sortie de crise sanitaire, les Français pourraient se tourner vers des modes de déplacement individuels notamment la voiture. Si les Français vont acheter un véhicule, il faut qu'il soit à faibles émissions car c'est une condition d'acceptabilité des politiques de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la qualité de l'air''.
>> Suite à lire à :
<http://www.avere-france.org/Site/Article/?article_id=7849>
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5- Tribune. Aéronautique : « La transition écologique impose une profonde transformation de notre industrie », Le Monde, 29/05/20, 07h30 
Par Collectif*

Le progrès technique ne suffira pas à la diminution des émissions de gaz à effet de serre des avions, indispensable contre le réchauffement climatique, affirment plus de 550 étudiants du secteur de l’aéronautique dans une tribune au « Monde », qui plaident en faveur de reconversions industrielles et d’une réduction du trafic aérien.
Tribune. Nous, étudiants du secteur de l’aéronautique, adressons cette tribune aux décideurs politiques et industriels. Elle a pour but de les informer de la prise de position d’une tranche sinon majoritaire, du moins significative des futurs acteurs de l’aéronautique française en faveur d’une transformation structurelle profonde de ce secteur.
Le transport aérien cristallise les débats depuis de nombreuses années. Ses détracteurs l’accusent d’être la figure de proue d’un système qui mène au réchauffement climatique et à des destructions aux conséquences encore mal connues. Ses défenseurs soulignent son importance pour l’économie mondiale et les millions d’emplois qu’il représente.
L’actuelle crise sanitaire mondiale met en évidence ses fragilités. Nous pensons qu’il faut profiter de cette occasion pour rebâtir un secteur aérien résilient, respectant l’objectif des accords de Paris [sur le climat de 2015] consistant à limiter le réchauffement global à moins de 2 °C.
Si ce secteur participe à hauteur de 4,9 % au réchauffement global, en comptabilisant ses effets induits, l’impact d’un vol sur le bilan carbone d’un individu est autrement plus conséquent.
Une politique de compensation inadaptée
Un simple aller-retour Paris-New York produit l’équivalent de 1 tonne de CO2 par passager, selon l’« écocalculateur » de la direction générale de l’aviation civile (DGAC), alors même que la stratégie nationale bas carbone adoptée par la France voudrait que chaque citoyen passe en dessous des 2 tonnes par an d’ici à 2050, soit une division par 6 du budget carbone individuel moyen. Pour cela, les émissions du trafic aérien, aussi bien français qu’international, doivent décroître de 4,5 % par an.
Faut-il, pour cela, compter sur les seules innovations ? Certes, de grands progrès ont été accomplis depuis le début de l’aviation commerciale. En soixante-dix ans, selon les chiffres du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), la consommation des avions au siège par kilomètre a baissé de 80 %. Mais la cadence actuelle de réduction des émissions, environ 1 % à 2 % par an, est insuffisante face au taux de croissance annuel du secteur, qui dépasse les 5 %.
> Lire aussi  Coronavirus : « 7 milliards d’euros pour Air France, sans contrepartie environnementale ou sociale », voilà qui pose question
Les acteurs aéronautiques utilisent donc des moyens détournés pour atteindre leurs objectifs carbone : compensation des vols par la plantation de forêts, investissements financiers « verts »… Cette politique atteste bien d’une volonté de l’industrie de se défaire de l’image de gros émetteurs de gaz à effet de serre, mais elle reste inadaptée à l’ampleur des enjeux. Les rares programmes de réduction d’émissions, comme Corsia [Carbon Offsetting and Reduction Scheme for International Aviation], sont encore rudimentaires et insuffisants.
Aujourd’hui, le secteur aéronautique est l’un des plus durement frappés par la crise provoquée par la pandémie de Covid-19. Le manque à gagner promet d’être colossal pour les compagnies aériennes : 290 milliards d’euros, selon l’Association internationale du transport aérien (IATA), soit la moitié de leurs recettes cumulées. La diminution du trafic devrait entraîner une baisse de la demande d’avions neufs de 40 % à 60 % dans les cinq prochaines années, selon une étude du cabinet Archery Strategy Consulting.
Ferroviaire et efficacité énergétique
En tant que futurs acteurs de l’aéronautique, nous sommes directement concernés par les politiques visant à organiser le sauvetage total ou partiel de ces entreprises. Dans le pire des cas, plus de la moitié des nouveaux diplômés de nos écoles verraient leur entrée dans le monde professionnel compromise. Au vu des menaces économiques et climatiques qui planent sur le XXIe siècle, il est probable qu’un retour à la croissance du secteur, s’il se produit, serait de courte durée.
Nous sommes convaincus que le ralentissement de cette industrie constitue une opportunité pour convertir une partie de notre savoir-faire et de nos chaînes de production vers les activités à même de porter la transition écologique, comme le ferroviaire ou l’efficacité énergétique.
> Lire aussi  « Air France-KLM n’a pas eu d’autre choix que d’obtempérer et de mener une transformation accélérée »
Le progrès technique ne peut, à lui seul, permettre la réduction des émissions de gaz à effet de serre du secteur aérien, indispensable à la lutte contre le réchauffement climatique, et donc au maintien des conditions d’habitabilité de la Terre. Les efforts technologiques doivent être menés de concert avec des choix politiques et économiques en faveur d’une réduction globale du trafic.
Aujourd’hui, des plans de remise en marche de l’industrie aéronautique se dessinent dans le monde, mais la très grande majorité d’entre eux ne comportent pas de contreparties environnementales.
Contreparties
Cela n’est pas à la hauteur des enjeux, même si la France, derrière l’Autriche, fait figure à cet égard d’exception positive, avec les mesures exigées par le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire [annonce, le 4 mai, d’une aide de 7 milliards conditionnée à l’abandon des liaisons possibles en train en moins de 2 heures 30], et les engagements déjà actés par Air France. Nous saluons cette ambition d’exemplarité, dont nous suivrons l’application avec attention. La cohérence et l’efficacité imposeraient que l’ensemble du secteur concurrentiel soit soumis aux mêmes contraintes.
> Lire aussi  Le monde d’après : « Il est temps de ne pas reprendre comme avant »
Le gouvernement, en plus d’imposer des contreparties, doit encourager et accompagner la reconversion partielle du secteur aérien. Nous approuvons la proposition lancée par l’Atelier d’écologie politique de Toulouse d’une réflexion collective à ce sujet. Nous sommes désireux d’échanger avec les employés et dirigeants de ce secteur, avec les représentants du gouvernement, avec les membres de la convention citoyenne pour le climat sur la place de l’aéronautique au sein d’un monde qui doit réinventer sa mobilité pour assurer sa décarbonation d’ici à 2050.
L’histoire de l’aviation est celle d’une industrie pionnière qui s’enracine dans un des plus anciens rêves de l’humanité. A peine centenaire, c’est elle qui relie aujourd’hui le monde en une civilisation dense et d’une richesse inédite. Son développement rapide fut celui de l’individu moderne pour qui chaque lieu devenait accessible et toute culture devenait familière. Pilier d’une amitié des peuples encore trop imparfaite, l’aéronautique doit se réinventer pour continuer à porter son idéal de progrès.
Nous, jeunes ingénieurs, sommes prêts à nous montrer à la hauteur de cette riche histoire et à relever le nouveau défi de l’aéronautique : s’installer dans un monde résilient et durable, tout en répondant à des besoins sociétaux. Qu’il s’agisse d’affréter des masques, des vivres, de transporter la paix ou de soutenir la découverte, ces avions-là, nous choisirons ensemble de les faire voler.
§ Premiers signataires : Madeleine d’Arrentieres, 2e année à l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace (ISAE-Supaéro) ; Ange Blanchard, 2e année à l’ISAE-Supaéro ; Nicolas Bourdeaud, 2e année à l’ISAE-Supaéro ; Gwendal Brossier, 2e année à l’Ecole nationale de l’aviation civile (ENAC) ; Simon Cancès, 2e année à l’ENAC ; Léo Hautbout, 2e année à l’ENAC ; Paul Strang, 2e année à l’ISAE-Supaéro.
§ La liste complète des signataires est accessible en cliquant sur ce lien <https://docs.google.com/document/d/1yeYyQGO3pbPhd3ThRyG5KvLX9Dw86bDq3w5XaXerhJ0/edit?fbclid=IwAR0zQIw4ISzio_uWhmhyIfnuZyWghWKHMHXOZD4m3FFAS3Gib400lj4cDhw>.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/29/aeronautique-la-transition-ecologique-impose-une-profonde-transformation-de-notre-industrie_6041127_3232.html>
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6- Climat, santé : bienvenue dans l'ère du vélo, Les Echos, 29/05/20, 17h40
Adrien Lelièvre

Partout en Europe, les grandes villes réduisent la place réservée aux voitures au profit des vélos pour soulager les transports en commun et réduire la pollution. Mais il s'agit aussi de favoriser une industrie en plein essor, celle des modèles électriques et connectés, comme le montre la récente alliance de SEB avec Marc Simoncini. Démonstration à Bruxelles.
Bruxelles est la capitale de beaucoup de choses : de l'Europe, de l'autodérision, de l'Otan et de la bande dessinée. Mais certainement pas du vélo - Copenhague ou Amsterdam font beaucoup mieux en la matière. Les choses changent vite, toutefois, dans la ville belge qui, fort touchée par la pandémie, se met à choyer les cyclistes. En cette fraîche et venteuse journée du 11 mai, synonyme de réouverture des magasins après quasiment deux mois de confinement, les amateurs de la petite reine s'y sont réveillés avec de nouveaux droits. 
Dans la zone du Pentagone, l'hypercentre qui concentre les édifices les plus célèbres de la ville (Manneken-Pis, Grand-Place, marché Sainte-Catherine, etc.) et regroupe un peu plus de 50 000 habitants, les cyclistes ont désormais la priorité sur les automobilistes. Ils peuvent donc circuler en toute confiance au milieu de la chaussée. La vitesse de circulation a été abaissée de 30 à 20 km/h. Des panneaux signalant le changement de priorité ont été installés à la hâte, tandis que la cadence des feux de circulation a été ralentie pour s'adapter au rythme des cyclistes et des piétons, eux aussi prioritaires. Une petite révolution dans cette ville où la voiture, longtemps reine, occupe encore 58,5% de la voirie, contre 2% pour le vélo.
>> Suite à lire à :
<https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/bienvenue-dans-lere-du-velo-1206793>
Sur le même sujet :
> Le nombre de vélos a bondi de 52% en un an à Paris <http://www.leparisien.fr/info-paris-ile-de-france-oise/transports/le-nombre-de-velos-a-bondi-de-52-en-un-an-a-paris-28-05-2020-8325573.php>, Le Parisien, 28/05/20, 16h24
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7- Des centaines de vélos électriques Jump en parfait état passés au broyeur, Futura-sciences, 29/05/20
Marc Zaffagni, Journaliste

Aux Etats-Unis, plusieurs centaines de vélos électriques issus du service de location Jump ont été envoyés dans un centre de recyclage alors qu'ils étaient visiblement en bon état. Pourquoi n'ont-ils pas pu avoir une seconde vie ?
Voilà un bien triste exemple de gaspillage. A l'heure où la pandémie de coronavirus est en train de remodeler les modes de déplacement et où le vélo connaît un essor bienvenu, des centaines de VAE du service location de vélos Jump ont été envoyés au broyeur. Cela s'est passé aux Etats-Unis et les images qui circulent sur les réseaux sociaux ont provoqué une vague d'indignation. Sur Twitter, plusieurs comptes ont partagé des photos et vidéos montrant des milliers de vélos électriques Jump envoyés dans un centre de recyclage pour y être broyés. Ces VAE sont décrits comme étant en « parfait état ».
Le site Vice a mené l'enquête et découvert qu'il s'agirait d'une partie de la flotte Jump qu'Uber aurait préféré envoyer au rebus. Petit résumé de l'histoire. En 2018, Uber fait l'acquisition de Jump pour se diversifier. Le service de location de trottinettes et de vélos électriques est présent dans 37 villes à travers le monde, dont Paris. Mais, confronté à la nécessité de réduire drastiquement ses coûts en se recentrant sur des cœurs de métier, Uber a annoncé début mai qu'il cédait Jump à Lime, un autre acteur de la mobilité douce dont les trottinettes électriques arpentent aussi les trottoirs parisiens et lyonnais.
Exclusive : New, close-up pictures of the Seattle JUMP 5.5 fleet show that every single bike has *already had their 36V Li-Ion battery removed,* so the manpower existed to do that prior to sending them to scrap. The extent of the waste is unfathomable. pic.twitter.com/zT3nRhYNAs
— Bike Share Museum (@bikesharemuseum) May 26, 2020
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/velo-electrique-centaines-velos-electriques-jump-parfait-etat-passes-broyeur-81276/>
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8- Du charbon à la biomasse, la transition controversée d'une centrale électrique, AFP, 30/05/20, 10:00
Kevin Trublet

La centrale électrique de Drax, au Royaume-Uni, est passée en quelques années de l'une des usines les plus polluantes du continent à l'une des plus ambitieuses en matière de réduction des émissions de CO2. Mais sa méthode, remplacer le charbon par de la biomasse, est controversée.
La plus grosse centrale à charbon du pays, située dans le Yorkshire, dans le nord de l'Angleterre, a amorcé sa conversion vers la biomasse il y a dix ans. Elle entend se passer complètement du charbon en 2021.
Le Royaume-Uni a décidé l'arrêt définitif du charbon pour produire de l'électricité à horizon 2025, et les centrales utilisant cette ressource s'y comptent désormais sur les doigts d'une main.
Celle d'Aberthaw (groupe RWE), a notamment fermé en mars, sans projet de reconversion. L'expérience menée par Drax en est d'autant plus scrutée.
Dans un entretien à l'AFP, Will Gardiner, le directeur général de Drax, met en avant un approvisionnement en bois "responsable". Le CO2 émis par le bois brûlé est capturé par les arbres nouvellement plantés, faisant de la biomasse une énergie propre et renouvelable, assure-t-il.
En 2020, quatre des six réacteurs utilisent des granules de bois, et un système de capture du carbone a été installé, pour réduire les émissions. Le ministre des Finances britannique, Rishi Sunak, a dit vendredi espérer que le Royaume-Uni puisse devenir "un leader mondial" de la capture et du stockage de CO2.
"Je ne pense pas qu'il y aura encore du charbon ou du gaz naturel dans notre système en 2050", l'année où le Royaume-Uni vise la neutralité carbone. "On aura autre chose", par exemple de l'éolien, "et de la biomasse", poursuit le patron de Drax.
Lors de la COP 25 à Madrid, en décembre, le groupe a été jusqu'à déclarer vouloir devenir "négatif en carbone", en retirant plus de CO2 de l'atmosphère qu'il n'en émet, d'ici 2030. 
Mais au-delà de sa contribution à la lutte contre le réchauffement climatique, la biomasse "a permis à la centrale de poursuivre son activité et de maintenir" environ 900 postes, insiste Will Gardiner.
- Délai de capture -
Mais l'utilisation de la biomasse, deuxième énergie renouvelable au Royaume-Uni derrière l'éolien, fait polémique.
Début 2018, 800 scientifiques écrivent au Parlement européen pour l'enjoindre de restreindre la biomasse aux résidus et déchets pour limiter la déforestation.
Selon Michael Norton, directeur du programme environnement du Conseil scientifique des académies des sciences européennes (Easac), le problème de la biomasse est qu'"il faut entre plusieurs décennies et plusieurs siècles" pour que les nouveaux arbres puissent recapturer tout le carbone libéré lors de la combustion.
Et entre-temps, le bois ayant une intensité énergétique plus faible que le charbon, la somme de gaz à effet de serre relâchée est donc plus importante. D'autant plus s'il faut ajouter les émissions liées au transport, Drax important d'Amérique du Nord 80% des 7,5 millions de tonnes de bois qu'elle brûle chaque année.
L'ONG écologiste Greenpeace qualifie pour sa part le plan de Drax de "pari sur le dos de l'humanité".
Will Gardiner rétorque que Drax a recours majoritairement aux résidus laissés par d'autres industries, "des cimes et branches qui, autrement, retourneraient dans les domaines et pourriraient en émettant du CO2", alors que leur valorisation des résidus incite les exploitants à replanter.
Quant aux 20% de matières premières provenant d'arbres effectivement abattus pour ce motif, il rappelle que les forêts correctement entretenues sont aérées en coupant régulièrement les membres plus chétifs.
M. Gardiner reconnaît néanmoins que l'énergie produite à partir de la biomasse n'est qu'une partie de la solution et que le Royaume-Uni devra atteindre 80% d'énergie provenant de l'éolien.
"Mais vous aurez toujours besoin d'autre chose en plus" pour quand il n'y a pas de vent.
Concernant le délai nécessaire pour capturer le CO2 libéré dans l'atmosphère, M. Gardiner renvoie aux conclusions de l'organisation IEA Bioenergy.
Celle-ci affirmait en novembre que la publication de l'Easac "inclut plusieurs erreurs", soutenant que la combustion de biomasse n'engendre pas de surplus de carbone dans l'atmosphère du fait "des dynamiques de systèmes forestiers".
La publication de l'Easac "a fait l'objet d'un examen par des pairs dans une revue internationale", a répliqué M. Norton, très critique vis-à-vis de l'EIA Bioenergy.
<https://www.geo.fr/environnement/du-charbon-a-la-biomasse-la-transition-controversee-dune-centrale-electrique-200804>
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9- Allemagne : protestation lors de la mise en service d'une centrale à charbon, AFP, 30/05/20, 16:00

Des militants anti-charbon ont protesté samedi contre la mise en service au même moment de la centrale "Datteln 4" alors que l'Allemagne compte abandonner ce minerai.
Avant que le jour ne se lève, l'ONG de défense de l'environnement Greenpeace a projeté le slogan "Crise climatique - Made in Germany" contre la tour de réfrigération de 180 m de haut de cette centrale située dans l'ouest du pays et qui est mise en service ce samedi par son exploitant Uniper.
Des militants d'une autre organisation, Fridays for Future, ont également manifesté bruyamment mais dans le calme devant la centrale. 
"Nous envoyons nos meilleures salutations à ce gouvernement manifestement incompétent", a lancé Luisa Neubauer de Fridays for Future, citée par l'agence allemande de presse dpa. "Nous allons empêcher l'exploitation de cette centrale, nous allons la mettre à l'arrêt, nous gagnerons ce conflit", a-t-elle également assuré.
"Aujourd'hui est une journée honteuse pour l'Europe", a également réagi la militante suédoise Greta Thunberg sur le réseau social Twitter. "Nous nous sommes engagés à mener la voie pour éviter un désastre climatique et c'est le signal qu'on envoie maintenant au monde?", a-t-elle ajouté.
Selon le projet de loi allemand sur la sortie du charbon adopté en février en conseil des ministres, le gouvernement vise un abandon de ce minerai au plus tard en 2038 et pourrait avancer cette échéance à 2035, en fonction des bilans d'étape menés en 2026 et 2029.
L'attention des militants anti-charbon, qui a gagné en importance en Allemagne depuis que la sortie du nucléaire décidée en 2011 a prolongé la dépendance du pays envers ce minerai, s'est portée ces derniers mois sur Datteln 4, qu'ils souhaitent ériger en symbole de ce qu'ils considèrent comme une hypocrisie gouvernementale.
La fermeture des centrales à charbon débutera le 31 décembre 2020 avec un complexe dans le bassin rhénan. Mais le gouvernement estime préférable de stopper de vieilles centrales plus polluantes plutôt que d'annuler la mise en service de "Datteln 4".
Berlin a promis 4,35 milliards d'euros d'indemnités aux exploitants de centrales. Les employés concernés recevront également un soutien tandis qu'une aide financière de 40 milliards d'euros sera accordée aux régions minières jusqu'en 2038.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/allemagne-protestation-lors-de-la-mise-en-service-d-une-centrale-a-charbon_144777>
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10- Aides à l'achat de véhicules propres : voici les primes qui entrent en vigueur le lundi 1er juin, LCI, 31/05/20, 11:32 
La rédaction de LCI

Les aides à l'achat de véhicules propres décidées dans le cadre du plan de soutien à la filière automobile entrent en vigueur ce lundi 1er juin, selon un décret publié ce dimanche au Journal officiel. Voici le détail.
L'aide de l'Etat pour l'achat d'un véhicule propre, annoncée mardi dernier par le président de la République, entrera en vigueur dès ce lundi 1er juin, indique un décret publié au Journal officiel ce dimanche. Ainsi, il sera possible de bénéficier d'une aide jusqu'à 7000 euros pour l'achat d'un véhicule électrique neuf pour un particulier, de 5000 euros pour une personne morale (entreprise, collectivité).
Le décret entérine également la création d'un bonus écologique de 2000 euros pour l'achat d'un véhicule hybride rechargeable, l'augmentation de la prime à la conversion jusqu'à 3000 euros pour un véhicule thermique et jusqu'à 5000 euros pour un véhicule électrique ou hybride rechargeable. Le plafond de revenu fiscal permettant de bénéficier de primes plus importantes est relevé à 18.000 euros.
La prime à la casse attribuée pour le remplacement d'un véhicule par un autre moins polluant est élargie aux véhicules classés Crit'Air 3, soit les véhicules essence immatriculés avant 2006 mais aussi les diesel d'avant 2011. 
Attention, ces mesures doivent s'arrêter au 31 décembre 2020.
<https://www.lci.fr/automobile/aides-a-l-achat-de-vehicules-propres-voici-les-primes-a-la-casse-qui-entrent-en-vigueur-ce-lundi-2155225.html>
Sur le même sujet :
> Les aides à l'achat de véhicules propres entrent en vigueur lundi, <https://www.automobile-propre.com/prime-voiture-electrique-et-hybride-le-nouveau-bonus-en-details/> Le Figaro avec AFP, 31/05/20, 11:05
> Prime voiture électrique et hybride : le nouveau bonus en détails <https://www.automobile-propre.com/prime-voiture-electrique-et-hybride-le-nouveau-bonus-en-details/>, Automobile propre, 31/05/20
> La prime à la conversion et le bonus écologique remaniés entrent en vigueur <https://www.actu-environnement.com/ae/news/bonus-ecologique-prime-conversion-auto-decret-entree-vigueur-35569.php4>, Actu-environnement, 01/06/20
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11- La baisse du trafic automobile n’a pas amélioré significativement l’air à Paris, Sciences & Avenir, 31/05/20, 15h00
Loïc Chauveau 

La baisse des particules fines à Paris n’a été que de 7% durant les deux mois de confinement de l’activité, vient de confirmer Airparif. Le trafic routier local n’est donc pas la principale cause de ce type de pollution de l’air dans la capitale.
Si, sans surprise, l'association de mesure de la qualité de l'air Airparif a bien enregistré une baisse de 30 % des dioxydes d'azote dans la capitale et jusqu'à 50 % près des grands axes du fait de la réduction de la circulation, elle ne mesure pas un progrès significatif pour les particules fines de 10 micromètres (PM10) et de 2,5 micromètres (PM2,5). Chercheurs au laboratoire Edytem de l'université de Savoie Mont-blanc qui étudie les dynamiques environnementales, Christine Piot et Emmanuel Naffrechoux ont ainsi reconstitué les moyennes quotidiennes des concentrations en particules fines des 13 stations de mesure automatique de Paris et proche banlieue pour constater des concentrations similaires à celle de l'année précédente, où le trafic automobile était “normal”.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pollution/la-baisse-du-trafic-automobile-n-a-pas-ameliore-significativement-l-air-a-paris_144678>
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12- Premier vol réussi pour le plus gros avion électrique au monde, Automobile propre, 31/05/20
Hugo Lara

Ce n’est pas encore une version zéro-émission de l’A380, mais on s’y rapproche à (très) petit pas. Capable de transporter jusqu’à 14 passagers, le plus grand avion électrique au monde a bouclé son premier vol d’essai.
Et si l’avion électrique idéal était tout simplement un modèle converti ? Alors que plusieurs start-ups travaillent sur des prototypes entièrement nouveaux, les seuls vols zéro-émission réalisés l’ont été par des appareils dont le moteur thermique a été remplacé par un moteur électrique. Fin 2019 le premier avion commercial à batterie, un De Havilland Beaver DHC-2 transformé, lançait son premier vol. Il y a quelques jours, c’est un Cessna 208B Grand Caravan tout aussi électrifié qui inaugurait le vol du plus grand aéronef commercial zéro-émission au monde.
Les deux appareils partagent une technologie très similaire et notamment leur moteur électrique de 560 kW (761 ch) fourni par MagniX. Décollé le 28 mai de l’aéroport de Grant County au nord-ouest des États-Unis, le Cessna a réussi un premier vol d’essai de 30 minutes à une altitude maximale de 2500 pieds (762 m). Selon AeroTEC qui a conçu l’appareil, il a consommé l’équivalent de 6 dollars (5,4 euros) d’électricité alors que la version thermique aurait nécessité plus de 300 dollars (270 euros) de carburant.
Il s’agit cependant d’un modèle expérimental, équipé d’une volumineuse batterie lithium-ion 750 v de 1100 kg. S’il peut actuellement transporter un maximum de 4 passagers sur 160 km, la société espère pouvoir embarquer une « pleine charge » sur la même distance d’ici quelques années grâce à l’évolution des technologies de batteries. Une autonomie suffisante pour de nombreux opérateurs mais toujours très éloignée des 1759 km offerts par la version thermique du Cessna Grand Caravan.
>> Vidéo à voir à :
<https://www.automobile-propre.com/breves/vol-reussi-pour-le-plus-gros-avion-electrique-au-monde/>
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13- Les investissements dans l’énergie vont chuter de 20% en 2020, L’EnerGEEK, 01/06/20

Un rapport de l’AIE publié ce 27 mai 2020 prévoit une baisse des investissements dans l’énergie en 2020. Ils devraient chuter de 20% pour l’ensemble du secteur, avec un véritable effondrement pour le gaz et le pétrole. Si les investissements dans les renouvelables et l’efficacité énergétique devraient moins subir la crise, leur baisse remet en cause les trajectoires mondiales de transition énergétique et d’accès à l’énergie.
L’AIE annonce pour 2020 « la plus forte baisse historique des investissements mondiaux dans l’énergie »
L’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a publié, le 27 mai 2020, un rapport sur l’investissement mondial dans l’énergie en 2020. D’après l’agence, la crise du Covid-19 va provoquer « la plus forte baisse historique des investissements mondiaux dans l’énergie ». L’AIE prévoit ainsi une chute d’environ 20% des investissements par rapport à 2019 (contre une hausse de 2% prévue en début d’année), soit une baisse de 360 milliards de moins.
Si tous les secteurs sont concernés, les hydrocarbures sont les plus touchés. Les investissements mondiaux dans le gaz et le pétrole devraient ainsi baisser d’un tiers, et de plus de 50% spécifiquement pour l’industrie du schiste, « déjà sous pression ». De quoi anticiper un risque d’approvisionnement sur les marchés pétroliers aux alentours de 2025, selon l’AIE.
Toujours selon l’agence, les technologies « propres » (entendre : sans émissions carbone : renouvelables, nucléaire, capture-stockage du CO2, batteries, efficacité énergétique…) devraient représenter 40% des investissements en 2020, contre un tiers en 2019. Cette hausse en pourcentage prouve que les financiers soutiennent davantage ces technologies que le gaz ou le pétrole.
>> Suite à lire à : 
<https://lenergeek.com/2020/06/01/investissements-energie-chuter-2020/>
En savoir plus :
> World Energy Investment 2020 <https://www.connaissancedesenergies.org/sites/default/files/pdf-pt-vue/WEI2020.pdf>, Agence internationale de l’énergie (AIE), 27/05/20
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14- Tribune. « La crise du coronavirus doit nous réapprendre à remettre l’homme au cœur de l’urbanisme et de l’architecture », Le Monde, 02/06/20, 07h00
Par François de Mazières, Maire de Versailles (DVD), ex-président de la Cité de l'architecture et du patrimoine

La nécessité de développer de nouveaux modes de vie aura des conséquences majeures sur la conception des villes, estime le maire de Versailles François de Mazières, dans une tribune au « Monde ». La politique d’aménagement du territoire qu’impliquent ces changements devra être menée en étroite concertation avec les élus locaux
Tribune. « Les villes devraient être construites à la campagne, l’air y est tellement plus pur ». L’écrivain Alphonse Allais (1854-1905), dans cette phrase pleine d’humour, résumait l’un des plus grands défis qui se posent à nos sociétés contemporaines. Comment concilier les avantages de la ville avec ceux de la vie proche de la nature ? Au terme de ces deux mois de confinement, nombre de citadins ont pu toucher au rêve d’Alphonse Allais grâce au télétravail, mais beaucoup plus nombreux sont ceux, notamment en région parisienne, qui ont souffert de l’exiguïté de leur appartement.
Cette prise de conscience qu’un nouveau mode de vie est non seulement possible, mais nécessaire pour affronter les défis de notre société aura des conséquences majeures sur la conception des villes et, partant, sur l’architecture.
La première est la remise en cause de l’hyperconcentration urbaine. La mode, en ce début du XXIe siècle, est aux mégalopoles. Le Grand Paris, le Grand Londres, le Grand Moscou, les gigantesques villes chinoises, la course aux tours toujours plus hautes, plus spectaculaires emplissent nos journaux. Ces hypervilles, non seulement paraissaient indispensables dans la grande compétition économique internationale, mais inéluctables de surcroît.
L’épidémie de Covid-19 aura montré la fragilité de ces colosses et en aura souligné les limites sanitaires, alimentaires et sociales. La promiscuité des lieux publics et des transports, mais en même temps l’isolement des personnes car la grande ville distend les liens de voisinage, l’exiguïté des pièces des nouveaux immeubles, le gigantisme des centres commerciaux, tout semble soudain contraire à nos aspirations pour cette nouvelle ère qui s’ouvre.
Matériaux naturels, locaux
A l’inverse, la province, les villes moyennes, les villes de grande banlieue permettent, avec leurs logements moins chers et plus spacieux, un contact plus immédiat avec la nature, facilitent les solidarités de voisinage, redeviennent brusquement modernes.
> Lire aussi  « L’efficacité d’un Etat, qu’il soit fédéral ou central, dépend de la confiance suscitée par son leader »
Dès lors, dans un pays comme la France, au taux de densité heureusement faible, l’aménagement du territoire redevient une indispensable priorité. Une politique d’autant plus nécessaire que l’on voit clairement se dessiner la nécessité de préserver à la fois des grandes réserves bioclimatiques et de repeupler des territoires qui se désertifient.
Menée en très étroite concertation avec les élus locaux, cette politique devra permettre la relocalisation d’activités essentielles comme le textile et la pharmacologie, la diffusion de l’économie numérique, la meilleure utilisation de nos voies navigables, un maillage ferroviaire et d’autoroutes adapté, en résumé, tous ces équipements d’infrastructures indispensables au développement économique.
Deuxième conséquence de la crise, le mouvement en faveur d’une architecture durable va s’accélérer. Depuis le Grenelle de l’environnement, au début des années 2000 [en 2007], la prise de conscience est réelle. Une attention accrue est portée au climat, aux spécificités du site, aux matériaux plus naturels, plus locaux. Mais parallèlement, sous la contrainte de la rentabilité immédiate, renforcée par l’hyperconcentration de notre secteur de la construction, la standardisation des logements et une diminution de la taille des pièces se sont poursuivies dans les agglomérations urbaines.
Jardins familiaux
La crise que nous traversons va pousser à mettre la pratique en conformité avec le discours. Elle renforce en effet l’aspiration de nos concitoyens à la maison individuelle. Avoir un habitat doté d’un espace en plein air, de pièces de taille suffisante, d’un éclairage naturel suffisant est devenu non seulement un luxe mais, aux yeux de beaucoup, une nécessité.
> Lire aussi  « Plus une ville est optimisée, moins elle est résiliente, car il n’existe pas de ressources cachées pour s’adapter et rebondir »
Mais comme, à l’inverse, cette crise souligne l’urgence de limiter l’étalement urbain pour préserver les zones agricoles périurbaines, la résolution de cette contradiction devient de fait la question majeure de la construction.
Selon l’expression qu’affectionnent les architectes, la bonne architecture naissant de contraintes, il ne faut pas désespérer des résultats que l’on peut en attendre. En ville, les terrasses, un temps bannies, vont redevenir modernes. L’habitat en bande permettant à la fois l’individualisation du logement et une certaine densité est également un compromis qui devrait prospérer, en espérant qu’il se double d’une ambition dans la qualité de sa réalisation.
> Lire aussi  « Les élus nationaux et locaux sont confrontés à un changement profond de vision de l’urbanisme »
De même, il faudra penser l’articulation de l’architecture et du paysage comme un préalable à nos nouveaux quartiers, remettre au goût du jour les cités-jardins, avec leurs jardins familiaux qui sont non seulement un apport important pour les familles aux petites ressources, mais aussi un rôle d’exutoire efficace aux tensions sociales.
Proximité du lieu de travail
Le troisième enseignement de cette crise est que l’on doit réapprendre à gérer le temps long. Depuis quelques années, la politique du logement a fait place à des annonces successives rarement suivies d’effets sur la durée. Il paraît désormais indispensable de freiner cette frénésie d’annonces au plan national et redonner toute sa place aux élus locaux, proches des préoccupations de leurs concitoyens.
Prenons un exemple très concret : la politique du logement social a dérivé, ces dernières années, vers toujours plus de concentration et une politique d’attribution fait selon des algorithmes nationaux, dans laquelle le critère de proximité du lieu de travail n’est quasiment jamais pris en compte.
> Lire aussi  « La taille et la qualité des logements doivent être un chantier auquel nous devrons nous atteler »
Si l’on veut limiter les déplacements, commençons par autoriser les villes à conserver, sur leur territoire, les personnels des hôpitaux, des services sociaux, d’entretien, de police, parfois contraints à habiter très loin de leur lieu de travail. Le logement social n’en sera que mieux accepté.
La crise du coronavirus doit nous réapprendre à remettre l’homme au cœur de l’urbanisme et de l’architecture. De cette catastrophe sachons au moins en tirer cette leçon.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/02/la-crise-du-coronavirus-doit-nous-reapprendre-a-remettre-l-homme-au-c-ur-de-l-urbanisme-et-de-l-architecture_6041462_3232.html>
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15- Des eurodéputés appellent l’UE à maintenir la contrainte carbone de l’aviation, EurActiv, 02/06/20, 10:35
Sam Morgan | translated by Morgane Detry

Des eurodéputés demandent à la Commission et au Conseil européen de ne pas changer le système mondial de l’aviation des Nations unies, qui vise à rendre l’industrie neutre en carbone.
En vertu du régime CORSIA, dans les années à venir, toute hausse des émissions de CO2 de l’aviation internationale par rapport aux niveaux actuels devra être compensée par des investissements dans des projets écologiques, comme l’énergie renouvelable ou la reforestation.
Les règles du mécanisme définissent l’année 2019-2020 comme point de référence pour les compensations. D’après les compagnies aériennes, l’annulation des vols et la diminution des émissions en raison du coronavirus vont rabaisser ce seuil de référence, ce qui, à son tour, risque d’augmenter potentiellement les coûts futurs de neutralisation des niveaux de pollution.
La Commission donne raison aux transporteurs, et propose donc d’ajuster la législation pour que seule l’année 2019 serve de point de comparaison. Le Conseil européen, qui devait normalement se prononcer cette semaine, décidera le 3 juin d’adopter ou non cette position.
Des eurodéputés de tout le paysage politique du Parlement européen ont écrit à la Commission et au Conseil pour les inviter à attendre la révision du CORSIA en 2022 avant d’effectuer tout changement législatif.
Des eurodéputés demandent à la Commission et au Conseil européen de ne pas changer le système mondial de l’aviation des Nations unies, qui vise à rendre l’industrie neutre en carbone.
En vertu du régime CORSIA, dans les années à venir, toute hausse des émissions de CO2 de l’aviation internationale par rapport aux niveaux actuels devra être compensée par des investissements dans des projets écologiques, comme l’énergie renouvelable ou la reforestation.
Les règles du mécanisme définissent l’année 2019-2020 comme point de référence pour les compensations. D’après les compagnies aériennes, l’annulation des vols et la diminution des émissions en raison du coronavirus vont rabaisser ce seuil de référence, ce qui, à son tour, risque d’augmenter potentiellement les coûts futurs de neutralisation des niveaux de pollution.
La Commission donne raison aux transporteurs, et propose donc d’ajuster la législation pour que seule l’année 2019 serve de point de comparaison. Le Conseil européen, qui devait normalement se prononcer cette semaine, décidera le 3 juin d’adopter ou non cette position.
Des eurodéputés de tout le paysage politique du Parlement européen ont écrit à la Commission et au Conseil pour les inviter à attendre la révision du CORSIA en 2022 avant d’effectuer tout changement législatif.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/plan-te/news/eu-urged-not-to-mess-with-un-aviation-rules/>
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16- Précarité énergétique : une hausse historique des interventions des fournisseurs d’énergie pour facture impayée, Le Monde, 04/06/20, 02h26
Louisa Benchabane 

Le médiateur national de l’énergie s’inquiète de l’augmentation des interventions pour des factures d’électricité ou de gaz impayées en 2019, qui témoignent selon l’institution des « difficultés » de certains Français avant même la crise du Covid-19. 
Les expulsions de logement des locataires en difficulté pour payer leur loyer ne sont plus possibles jusqu’au 10 juillet en France depuis que la trêve hivernale a été prolongée. La décision accompagne l’état d’urgence sanitaire déclenché depuis l’apparition de l’épidémie de Covid-19. Un répit pour les milliers de foyers qui risquent d’être expulsés de leurs logements cette année. Près de 36 000 étaient dans cette situation en 2018. Pendant cette trêve, les coupures pour impayés sont interdites. Mais les factures énergétiques continuent à peser sur les budgets des ménages les plus modestes. Leur accès à l’énergie pourrait être coupé dès la reprise des expulsions.
En 2019, le médiateur national de l’énergie a observé une hausse historique du nombre de foyers dans l’incapacité de régulariser leurs factures d’électricité. Près de 672 400 interventions pour des impayés ont été comptabilisées, contre 572 440 en 2018. Une croissance importante qui inquiète l’autorité publique. « Cette information est un indicateur sur les difficultés que rencontrent nos concitoyens », insiste Olivier Challan Belval, médiateur national de l’énergie.
> Lire aussi  Précarité énergétique : combien de personnes peinent à chauffer leur logement ?
Une augmentation d’autant plus préoccupante qu’elle a été relevée avant la crise économique causée par le ralentissement de l’activité pendant la période de confinement. « On peut légitimement penser que les personnes en précarité seront plus nombreuses en 2020 à cause des conséquences de la crise sur le revenu des ménages », souligne Frédérique Feriaud, directrice des services du médiateur national de l’énergie.
L’accès à l’énergie est un besoin élémentaire dans le quotidien pour chauffer son logement pendant les périodes de froid, ou pour s’alimenter et s’éclairer. Les personnes qui peinent à régulariser leur facture d’électricité ou de gaz, sont en situation de précarité énergétique. Dans le baromètre Energie-info réalisé en 2019 par le cabinet Market Audit, près d’un tiers des Français interrogées confie restreindre leur consommation de chauffage pendant l’hiver, ce qui les fait souffrir du froid.
> Lire aussi  Isolement, précarité, perte de repères : comment le confinement a fait basculer psychologiquement certains étudiants
Des aides possibles
La fragilité des foyers disposant de faibles ressources financières est une cause certaine de la précarité énergétique. Mais la mauvaise isolation des bâtiments est identifiée par l’autorité comme l’une des principales raisons du gonflement des dépenses énergétiques. « Lutter contre les passoires thermiques permettrait de réduire la consommation d’énergie des occupants de logements très mal isolés, signale Frédérique Feriaud. L’obligation de travaux pour y remédier imposée aux bailleurs serait une mesure très efficace ».
Pour remédier à ce phénomène, qui touche chaque année plus de Français, et inciter les pouvoirs publics à agir, le médiateur de l’énergie propose plusieurs solutions. Comme respecter l’obligation pour les fournisseurs de désigner un « correspondant solidarité précarité ». Cette personne est en charge d’établir le dialogue entre les services sociaux ou les associations qui accompagnent les foyers en difficulté face au paiement de leurs factures. L’inexistence de ce lien ne favorise pas la recherche de solutions en faveur des personnes en précarité énergétique. « Certains fournisseurs n’ont pas les moyens de dédier un interlocuteur, mais cette fonction est nécessaire au sein des entreprises », explique Frédérique Feriaud.
Souvent, les ménages en précarité se retrouvent exclus lorsqu’ils voient leur contrat résilié pour non-paiement de leurs factures. Ils peinent à en retrouver un nouveau. Ainsi, le médiateur demande la mise en place d’un fournisseur de dernier recours pour permettre l’accès à l’énergie pour tous. Un dispositif déjà prévu pour le gaz naturel par la loi relative à l’énergie et au climat.
Sans pointer du doigt une entreprise du secteur en particulier, le médiateur national de l’énergie dénonce la préférence de certaines d’entre elles à résilier purement et simplement les contrats de leurs clients en cas d’impayés. Ce qui entraîne une coupure d’énergie, plutôt que d’interrompre ou réduire provisoirement la fourniture. En cas de difficulté pour payer les factures, le médiateur conseille de contacter d’abord le fournisseur pour essayer d’obtenir un échéancier de paiement, puis de prendre rendez-vous avec les services sociaux et les organismes en capacité de les aider.
> Lire aussi  Europe : « La précarité énergétique n’est pas une légende urbaine »
Les mesures drastiques préconisées par l’institution indépendante ne sont que des recommandations. « Nous savons que pour la plupart, il serait nécessaire de faire évoluer la loi pour les mettre en œuvre, et qu’il n’y a pas nécessairement de consensus entre les différents acteurs sur nos propositions », avoue Frédérique Feriaud. Néanmoins, leur prise en compte par les pouvoirs publics serait un signal fort pour lutter contre la précarité énergétique
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/04/precarite-energetique-une-hausse-historique-des-interventions-des-fournisseurs-d-energie-pour-facture-impayee_6041686_3234.html>
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17- Le Covid accélère le "déclin final" des énergies fossiles, selon Carbon Tracker, AFP, 04/06/20, 19:00

Le recul de la demande et les risques croissants pour les investisseurs pourraient amputer des deux tiers la valeur des énergies fossiles, et les profits de ce secteur, selon un rapport d'experts publié jeudi.
La concurrence d'énergies non carbonées aux coûts de plus en plus compétitifs, et les politiques des Etats en matière climatique et de souveraineté énergétique sont en train de pousser l'industrie du pétrole, du gaz et du charbon, vers le "déclin final", estime le think tank Carbon Tracker.
"Le déclin final commence quand la demande atteint son sommet", explique à l'AFP l'auteur principal, Kingsmill Bond, ex-analyste financier à la City de Londres.
Avant l'épidémie de Covid-19, la plupart des experts situaient entre le milieu et la fin de la décennie 2020 le sommet de la demande mondiale de pétrole. Les groupes pétroliers visent plus loin, le PDG de Total anticipant, dans une interview jeudi, une demande à son maximum à 2030.
Mais la crise générée par l'épisode de confinement mondial pourrait accélérer le processus, selon Carbon Tracker : "il se peut que nous ayons atteint ce pic", estime M. Bond.
- L'essor des technologies renouvelables -
Les entreprises des énergies fossiles représentent aujourd'hui 18.000 milliards de dollars en actions cotées, soit un quart de la valeur des marchés, relève le rapport.
Si la demande reculait de 2% par an -- conformément aux objectifs de l'accord de Paris de maintenir le monde sous 2°C de réchauffement -- leurs profits futurs seraient amputés des deux tiers. Ils tomberaient à 14.000 milliards, au lieu des 39.000 milliards estimés par la Banque mondiale, selon le calcul de Carbon Tracker. 
A ce jour, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit une chute de 8% de la demande d'or noir en 2020 -- tout en redoutant une montée du charbon.
"Personne ne connaît l'ampleur de la reprise en 2021," poursuit M. Bond. Mais le temps de retrouver les niveaux passés, "les technologies renouvelables seront assez développées pour répondre à la croissance de la demande".
En 2019, l'électricité d'origine renouvelable a représenté 72% de la croissance du secteur électrique, selon l'Agence internationale de l'énergie renouvelable (IRENA).
Quand une technologie concurrente absorbe la croissance et dépasse 5% du marché, la technologie plus ancienne entame son déclin, comme l'histoire industrielle l'a montré, argumente Carbon Tracker.
Les renouvelables génèrent aujourd'hui un quart de l'électricité, mais représentent 4% de la consommation d'énergie primaire.
"Il est temps de préparer une liquidation ordonnée des actifs fossiles et de gérer l'impact sur l'économie mondiale, plutôt que d'essayer de soutenir ce qui n'est pas soutenable", appelle le rapport. A défaut, celui-ci annonce une onde de choc massive pour l'économie mondiale et des risques d'instabilité dans certains gros pétro-Etats.
<https://information.tv5monde.com/info/le-covid-accelere-le-declin-final-des-energies-fossiles-selon-carbon-tracker-361945>
En savoir plus :
> Decline and Fall : The Size & Vulnerability of the Fossil Fuel System <https://carbontracker.org/reports/decline-and-fall/>, Carbon Tracker, 04 June 2020
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18- Dans l’Arctique russe, une grave catastrophe écologique et des craintes sur la fonte du permafrost, Le Monde, maj le 05/06/20 à 13h07
Benoît Vitkine (Moscou, correspondant)

Vingt mille tonnes de diesel se sont déversées ces derniers jours dans une rivière de l’Arctique depuis une cuve d’une centrale thermique. Les causes de cette catastrophe sont âprement discutées. 
Pour le journal Kommersant, il pourrait s’agir du « plus grand déversement connu de produits pétroliers dans l’Arctique russe ». Une semaine après la catastrophe, les 20 000 tonnes de diesel échappées d’une centrale thermique de la région de Norilsk, soit l’équivalent de 350 wagons-citernes, sont toujours visibles à la surface de la rivière Ambarnaïa, donnant une teinte rougeâtre aux eaux de ce cours d’eau du Grand Nord russe.
Mercredi 3 juin, l’affaire a pris une tournure nationale, lorsque Vladimir Poutine a vertement tancé, en direct à la télévision, le patron de NTEK, filiale du géant minier Norilsk Nickel et propriétaire de la centrale sur laquelle est apparue la fuite. Cette centrale fonctionnant au gaz alimente la ville de Norilsk, 180 000 habitants, à une dizaine de kilomètres. Les cuves de diesel y font office de source d’énergie de secours. C’est l’une d’elles qui s’est affaissée le 29 mai.
« Pourquoi les agences gouvernementales n’ont-elles été mises au courant que deux jours après les faits ? Allons-nous apprendre les situations d’urgences sur les réseaux sociaux ? », s’est interrogé le président russe lors de cet échange. De fait, en même temps que les communiqués rassurants de NTEK, les premières images de la pollution sur l’Ambarnaïa apparaissaient en ligne. Comme en écho aux propos de M. Poutine, trois enquêtes criminelles ont été ouvertes et un employé de la centrale placé en détention provisoire pour un mois.
Des effets « pendant dix ans »
La société d’exploitation minière rejette ces accusations et affirme avoir agi promptement. L’établissement de barrages flottants a ainsi permis d’éviter que la nappe de pétrole n’atteigne le lac Piassino, au nord, puis l’océan Arctique. Mais la situation est loin d’être réglée, avec des opérations de récupération des hydrocarbures qui s’annoncent délicates.
La rivière, peu profonde, ne permet pas une intervention par bateau, et la zone, isolée et marécageuse, est difficilement accessible par la terre. « Il faut travailler très rapidement car le carburant est en train de se dissoudre dans l’eau », a indiqué à l’AFP un porte-parole des services d’urgence. Le carburant pompé devra être stocké sur place jusqu’à l’hiver, dans des containers spéciaux. M. Poutine a également déclaré, mercredi 3 juin, l’état d’urgence au niveau fédéral, permettant de mobiliser plus de moyens. Le ministère de l’environnement évoque, quant à lui, des effets qui pourraient se faire ressentir « pendant dix ans ».
> Lire aussi  Température record, banquise au plus bas : l’Arctique subit des changements spectaculaires
Tout autant que les conséquences de la catastrophe, encore difficiles à mesurer, ses causes font l’objet d’âpres discussions, avec, en toile de fond, une angoisse de plus en plus présente en Russie, celle de la fonte du permafrost et de ses conséquences sur l’environnement et sur l’activité humaine dans le Grand Nord.
Car au-delà des responsabilités immédiates – l’absence de barrages de terres autour des réservoirs de carburant est notamment critiquée – une hypothèse se fait jour pour expliquer le drame : sous l’effet du changement climatique et des températures anormalement élevées, le permafrost − cette couche de terre gelée qui peut atteindre mille mètres − fond peu à peu. La terre, auparavant dure comme le béton, devient alors instable, menaçant la stabilité des constructions.
« Notre industrie est négligente »
Notant que les piliers soutenant le réservoir « tenaient depuis trente ans sans difficulté », Norilsk Nickel évoque la fonte du « gel éternel », comme on désigne, en russe, le permafrost. En évoquant un « affaissement des fondations », le ministère des situations d’urgence semble aller dans le même sens, de même que plusieurs experts, dont la directrice de l’Institut des problèmes écologiques, Olga Pliamina, citée par l’agence TASS.
Interrogé par Le Monde, Ivan Blokov, l’un des responsables de Greenpeace Russie, se veut plus prudent : « On ne sait pas si les mouvements du sol ont joué, affirme-t-il. La seule chose qui est sûre, c’est qu’il y a eu corrosion des structures, et que notre industrie est négligente. » Autrement dit, Norilsk Nickel, qui a déjà été responsable de pollutions dans le passé, pourrait opportunément attribuer à la fonte du permafrost une nouvelle bévue.
> Lire aussi  Le dégel du permafrost, l’autre menace climatique qui inquiète les chercheurs
Il faut dire que le sujet est devenu prégnant en Russie ces dernières années. Dans les immenses espaces du nord, le changement climatique se fait ressentir particulièrement fort, et la fonte du pergélisol inquiète. Dans une ville comme Iakoutsk, de nombreux bâtiments, battis sur pilotis en raison de la dureté du sol, menacent de s’effondrer. Les vieilles maisons en bois, elles, se disloquent.
Le risque a même été chiffré. En octobre 2019, le vice-ministre pour le développement de l’Arctique et de l’Extrême-Orient estimait que le coût annuel de la fonte des sols pourrait atteindre jusqu’à 2 milliards d’euros par an. « Le problème est sérieux et l’ampleur des dégâts ne va cesser d’augmenter. Les tuyaux [gazoducs et oléoducs] vont exploser, les piliers s’effondrer », disait-il de façon prémonitoire.
L’accord de Paris ratifié
De fait, l’inquiétude concerne particulièrement les hydrocarbures. Quelque 15 % des sites d’extractions pétroliers et 80 % des sites d’extraction gazière sont situés dans des zones de permafrost. A Norilsk, Norilsk Nickel a entrepris la construction de bâtiments plus légers, avec un nombre d’étages réduit.
La prise de conscience est encore limitée. En décembre, Vladimir Poutine assurait encore que « personne ne sait à quoi est dû le changement climatique ». Reste que c’est cette prise de conscience qui explique, pour de nombreux observateurs, la décision du Kremlin de ratifier, en septembre 2019, l’accord de Paris sur le climat (COP21), plus de trois ans et demi après l’avoir signé.
L’engagement n’est certes pas très contraignant pour la Russie, puisque la référence retenue pour les émissions de carbone remonte à 1990, une époque où l’industrie soviétique était bien plus importante qu’aujourd’hui, mais le signal est là. Et Moscou réalise que les avantages qu’elle escompte du réchauffement climatique (en premier lieu l’ouverture de la route maritime en Arctique) sont bien inférieurs aux dangers encourus.
La multiplication des catastrophes climatiques a également joué un rôle. En Sibérie et dans le Grand Nord, feux de forêt et inondations massives se succèdent à un rythme effréné. Les températures observées cette semaine y ont allègrement dépassé les 30 degrés.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/04/dans-l-arctique-russe-une-grave-catastrophe-ecologique-et-des-craintes-sur-la-fonte-du-permafrost_6041802_3244.html>
Sur le même sujet :
> Pollution en Arctique : la Russie ordonne la vérification de structures bâties sur le permafrost <https://information.tv5monde.com/info/pollution-en-arctique-la-russie-ordonne-la-verification-de-structures-baties-sur-le-permafrost>, AFP, 05/06/20, 23:00
> Pollution dans l'Arctique : Moscou va réviser les infrastructures à risque sur le permafrost <https://information.tv5monde.com/info/pollution-dans-l-arctique-moscou-va-reviser-les-infrastructures-risque-sur-le-permafrost-362147>, AFP, 06/06/20, 02:00
> Russie : une marée noire liée à la fonte des sols gelés ? <https://www.lejdd.fr/International/russie-une-maree-noire-liee-a-la-fonte-des-sols-geles-3973315>, Le JDD, 06/06/20, 19h21 
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19- Comment les compagnies low cost espèrent profiter de la crise, Le Point, 05/06/20, 14:24
Thierry Vigoureux

La redistribution des cartes du transport domestique va parfois réduire le nombre de dessertes régionales en maintenant le nombre de sièges sur des avions plus productifs.
La fin des restrictions de distance de déplacement et l'ouverture prochaine des frontières entre pays européens donnent le feu vert à la reprise du transport aérien moyen-courrier. En même temps, le passager reprend confiance, rassuré par l'organisation de la distanciation dans les aéroports et par le système sophistiqué de filtration et de renouvellement de l'air à bord des avions. FlightRadar a recensé 9 050 vols dans le monde le 1er juin à 15 heures GMT, soit 48 % du nombre de vols enregistrés à la même heure un an auparavant. Il s'élevait à 17 626. Mais la donne a changé car les États accompagnent désormais leurs aides financières de recommandations impératives concernant les dessertes. La plus en vue concerne Air France, qui ne doit plus proposer de lignes aériennes intérieures si le TGV assure la même mission en moins de deux heures trente. Soit dit en passant, cette contrainte enlève une épine du pied à la compagnie nationale car les vols domestiques génèrent une part importante de son déficit, 189 millions d'euros de pertes au dernier exercice. L'État aide ainsi Air France à réaliser cette douloureuse opération de réduction de 40 % du trafic domestique. Cet objectif défini par Ben Smith, le patron du groupe, a été annoncé la semaine dernière, lors de l'assemblée générale des actionnaires.
> Lire aussi Déconfinement : trains et avions, une lente reprise
Pour Air France, renoncer à exploiter des vols au départ d'Orly, c'est perdre des créneaux qui, sauf décision administrative contraire, seront ensuite redistribués à la concurrence pour assurer les mêmes lignes ou d'autres dessertes. À Francfort et à Munich, les slots abandonnés par Lufthansa ne peuvent être repris que par des compagnies n'ayant pas reçu d'aides publiques. Mais la compagnie nationale dispose d'une parade à cette double peine en faisant appel à sa low cost Transavia. On sait que celle-ci se libère progressivement des entraves nées d'accords sociaux signés à sa création en 2007. Ils sont progressivement résiliés depuis que ses pilotes sont recrutés chez les navigants d'Air France. Le nombre d'avions de sa flotte n'est plus limité à 40. Outre Orly, Nantes et Lyon, une nouvelle base est créée à Montpellier et d'autres sont en projet.
>> Suite à lire à :
<https://www.lepoint.fr/economie/comment-les-compagnies-low-cost-esperent-profiter-de-la-crise-05-06-2020-2378622_28.php>
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20- La marche à pied, gagnante des mobilités post-confinement, Le Figaro, 05/06/20, 19h30
Michalik Marie-Liévine

58% des Français pensent changer durablement leur façon de se déplacer, selon une étude du Nouvel Observatoire des risques routiers et de la mobilité.
Aucune nostalgie pour les kilomètres d'embouteillages et les métros bondés. Pour 55% des Français, un retour à la normale est source de stress. Après deux mois confinés, les Français ont pris goût aux rues désertes où le charivari des oiseaux avait remplacé le brouhaha des pots d'échappement. Conclusion : plus d'un Français sur deux (58%) veut se déplacer autrement. Avec les risques sanitaires actuels, les transports collectifs sont boudés par un tiers des Français dénombre le Nouvel Observatoire des risques routiers et de la mobilité, outil lancé en 2017 par l'association Prévention Routière. Solitaires et à l'air libre, le vélo et la marche à pied font figures de favoris. 24 % disent des Français vouloir marcher davantage. Le vélo arrive juste derrière la voiture avec 13% des Français qui souhaitent l'enfourcher plus souvent. L'association Vélo&Territoires a noté par ailleurs une hausse de 87% de l'utilisation du vélo par rapport au début de l'année.
>> Suite à lire à :
<https://www.lefigaro.fr/actualite-france/la-marche-a-pied-gagnante-des-mobilites-post-confinement-20200605>
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En images
21- Russie : une fuite de diesel provoque une catastrophe écologique, France 2, journal de 20h, 05/06/20

20 000 tonnes de carburant se sont déversés dans la nature à la suite d’une fuite de la cuve d’une centrale thermique, causant des dégâts écologiques très importants.
C’est une catastrophe écologique qu’il est même possible d’observer depuis l’espace. Une fuite dans une cuve d’une centrale thermique a causé un véritable désastre à Norilsk en Russie où 20 000 tonnes de carburant se retrouvent dans la nature. Le diesel flotte et laisse derrière lui une trace rouge et des dégâts majeurs. C’est l’une des pires pollutions de l’histoire dans l’arctique russe.
Poutine tape du poing
L’incident a eu lieu la semaine dernière mais l’affaire prend de l’ampleur depuis que Vladimir Poutine s’en est emparé, reprochant à l’entreprise la gestion de la cuve. Désormais, il faut tenter de stopper la propagation du carburant. L’état d’urgence a été déclaré. "Si ce carburant passe sous la glace, il sera impossible de le récupérer", affirme Mikhaïl Sarkov, directeur adjoint des services de secours du Nord. Les autorités affirment avoir réussi à arrêter les hydrocarbures mais les associations rapportent que des composés dangereux sont déjà dissous dans l’eau.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/russie/russie-une-fuite-de-diesel-provoque-une-catastrophe-ecologique_3997121.html>
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Une publication
22- Le Cerema publie un guide pour un aménagement de la ville en faveur des piétons, Actu-environnement, 30/05/20
Rémi Pin

Les mesures de confinement ont entraîné une baisse inédite des déplacements et un recul des véhicules motorisés sur la voirie, laissant la place à de nombreuses opportunités de rééquilibrage de l'espace public en faveur des modes actifs. Selon le principe de l'urbanisme tactique, ces aménagements provisoires pourront ensuite se pérenniser. Après un guide sur les aménagements en faveur des cyclistes, le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) publie un guide pratique pour les collectivités qui souhaitent tester des aménagements provisoires en faveur des piétons : Aménagements provisoires pour les piétons : tester pour aménager durablement.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/guide-cerema-amenagement-ville-pietons-35551.php4>
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– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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