[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 1 publication (lundi 15 juin)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 15 Juin 08:03:13 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un grand tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Le « jour du dépassement de la Terre » recule de trois semaines sous l’effet du coronavirus <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/05/le-jour-du-depassement-de-la-terre-recule-de-trois-semaines-sous-l-effet-du-covid-19_6041815_3244.html>, Le Monde, 05/06/20, 10h40
2- Les 5 termes de la transition écologique et énergétique qu’on fait tous semblant de comprendre <https://usbeketrica.com/article/transition-les-5-mots-qu-on-fait-tous-semblant-de-comprendre>, Usbek & Rica, 05/06/20, 10:44
3- Tribune. « Le commerce de proximité est le dispositif qui permet de recréer ces petits liens essentiels à la vie sociale » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/05/le-commerce-de-proximite-est-le-dispositif-qui-permet-de-recreer-ces-petits-liens-essentiels-a-la-vie-sociale_6041899_3232.html>, Le Monde, 05/06/20, 14h00 
4- Selon Raoni, Bolsonaro "profite" du coronavirus contre les indigènes <https://www.geo.fr/environnement/selon-raoni-bolsonaro-profite-du-coronavirus-contre-les-indigenes-200861>, AFP, 05/06/20, 19:00
5- Un plan pour accélérer la conversion écologique des TPE-PME <https://www.actu-environnement.com/ae/news/lancement-pret-ademe-mtes-bpifrance-conversion-ecologique-pme-tpe-35605.php4>, Actu-environnement, 05/06/20
6- Coup de frein pour l'accord de libre-échange UE-Mercosur après le rejet des députés néerlandais <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/en-rejetant-le-mercosur-les-parlementaires-neerlandais-mettent-un-coup-de-frein-au-traite-de-libre-echange-dans-l-union-europeenne-148645.html>, Novethic, 05/06/20
7- L'ONU demande un changement de cap pour "un avenir vert" après la pandémie <https://www.geo.fr/environnement/lonu-demande-un-changement-de-cap-pour-un-avenir-vert-apres-la-pandemie-200864>, AFP, 06/06/20, 02:00
8- Chronique. « Informer sur l’environnement et sa préservation devient de plus en plus périlleux » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/06/informer-sur-l-environnement-et-sa-preservation-devient-de-plus-en-plus-perilleux_6041976_3232.html>, Le Monde, 06/06/20, 06h58 
9- La montée du protectionnisme risque de bloquer l’ascension des pays pauvres et émergents <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/06/la-montee-du-protectionnisme-risque-de-bloquer-l-ascension-des-pays-pauvres-et-emergents_6041994_3234.html>, Le Monde, 06/06/20, 11h06
10- Le 
PDG de Vinci, Xavier Huillard, au JDD : "C'est une occasion historique pour 
la croissance verte" <https://www.lejdd.fr/Economie/le-pdg-de-vinci-xavier-huillard-au-jdd-cest-une-occasion-historique-pour-la-croissance-verte-3973351>, Le JDD, 07/06/20, 12h00
11- Entretien. Dominique Costagliola : « Durant la crise du Covid-19, certains chercheurs ont choisi de malmener la science » <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/06/06/dominique-costagliola-durant-la-crise-du-covid-19-certains-chercheurs-choisissent-de-malmener-la-science_6042019_1650684.html>, Le Monde, maj le 08/06/20, 19h25
12- Management : enseigner l’action collective pour la transition écologique <https://theconversation.com/management-enseigner-laction-collective-pour-la-transition-ecologique-139536>, The Conversation, 08/06/20, 20:16
13- Tribune. « Plutôt que de rechercher la croissance, il faut se donner un cadre économique et social qui garantisse à tous le nécessaire » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/09/plutot-que-de-rechercher-la-croissance-il-faut-se-donner-un-cadre-economique-et-social-qui-garantisse-a-tous-le-necessaire_6042212_3232.html>, Le Monde, 09/06/20, 06h15
14- Bientôt une loi contre les pubs néfastes au climat et à l’environnement ? <http://www.journaldelenvironnement.net/article/bientot-une-loi-contre-les-publicites-nefastes-au-climat-et-a-l-environnement,106684?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 09/06/20
15- 1,6 milliard d’euros pour les communes prévus au PLFR3 : oui, mais pas pour des rocades ou de nouveaux ronds-points ! <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/cp_plf3_dotation_communes-fnh.pdf>, Fondation pour la Nature et l’Homme, communiqué du 09/06/20
16- Des associations demandent un meilleur encadrement de la publicité, jugée responsable de la « surconsommation » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/10/des-associations-demandent-un-meilleur-encadrement-de-la-publicite-jugee-responsable-de-la-surconsommation_6042384_3244.html>, Le Monde, 10/06/20, 11h51
17- Le plan de relance fait l'impasse sur l'écologie, les ONG très inquiètes <https://www.franceinter.fr/environnement/le-plan-de-relance-fait-l-impasse-sur-l-ecologie-les-ong-tres-inquietes>, France Inter, 10/06/20, 18h01
18- Une nouvelle "Tree Army" contre le chômage et le réchauffement climatique ? <https://www.wedemain.fr/Une-nouvelle-Tree-Army-contre-le-chomage-et-le-rechauffement-climatique_a4737.html>, We Demain, 10/06/20
19- Lumiå, l’école du futur que nous voulons <http://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/lumia-lecole-du-futur-que-nous-voulons/>, Entrepreneurs d’avenir 10/06/20
20- La publicité appelée à effectuer sa transition verte <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/12/la-publicite-appelee-a-effectuer-sa-transition-verte_6042623_3244.html>, Le Monde, 12/06/20, 17h48
21- Initiative : la publicité devient éthique à Strasbourg <https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/bas-rhin/strasbourg-0/strasbourg-publicite-devient-ethique-1840590.html>, France 3 Grand Est, 13/06/20, 18:36
En audio
22- La multinationale Amazon, persona non grata au Pont du Gard ? <https://www.franceinter.fr/emissions/le-zoom-de-la-redaction/le-zoom-de-la-redaction-09-juin-2020>, France Inter, Le zoom de la rédaction, 09/06/20, 07h16
23- Podcast. Climat : la relance économique sera-t-elle verte ou grise ? <https://www.lemonde.fr/podcasts/article/2020/06/08/climat-la-relance-economique-sera-t-elle-verte-ou-grise_6042159_5463015.html>, Le Monde, maj le 09/06/20, 08h11
En audio
24- Nicolas Hulot et Sri Sri Ravi Shankar : « Nous devons créer une nouvelle symphonie pour l’humanité » <https://www.psychologies.com/Actualites/Environnement/Nicolas-Hulot-et-Sri-Sri-Ravi-Shankar-Nous-devons-creer-une-nouvelle-symphonie-pour-l-humanite>, Psychologies, 26/05/20, 10:55
Une publication
25- La consommation de métaux du numérique : un secteur loin d’être dématérialisé <https://www.strategie.gouv.fr/publications/consommation-de-metaux-numerique-un-secteur-loin-detre-dematerialise>, France Stratégie, 08/06/20

Bien à vous,
Florence

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RAPPORTS DU JOUR : Deux rapports concomitants, l’un intitulé « Big Corpo » et l’autre « publicité et transition écologique » jugent que le secteur de la publicité doit être réformé pour lutter contre la « surconsommation » nuisible à la planète. (cf. item 14, suite, 16 & suite, 20 & 21)
ÉCHÉANCE DU JOUR : La date qui marque le jour où l’humanité a consommé toutes les ressources que les écosystèmes peuvent produire en une année devrait tomber le 22 août. (cf. item 1)
ACCOMPAGNEMENT DU JOUR : Le ministère de la Transition écologique, l'Ademe et BPI France lancent un accompagnement technique et financier pour encourager les TPE-PME à choisir la conversion écologique comme plan de relance. (cf. item 5)
DÉCISION DU JOUR : Les députés néerlandais viennent de s'opposer à l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur. Leur rejet marque un coup de frein à ce traité qui doit être ratifié par chaque membre de l'UE pour entrer en vigueur. (cf. item 6)
MENACES DU JOUR : — Le coronavirus qui sévit au Brésil n'épargne pas les indigènes d'Amazonie, une pandémie dont leur porte-parole emblématique, le cacique Raoni, a accusé le président Jair Bolsonaro de vouloir "profiter" pour éliminer son peuple. (cf. item 4)
— Militants écologistes et journalistes sont de plus en plus souvent la cible d’intimidations et les soutiens politiques sont particulièrement faibles. (cf. item 8)
CITATIONS DU JOUR : — "Dans la reconstruction améliorée, postérieure à la pandémie du covid-19, donnons à la nature la place qu'elle mérite, en en faisant la considération primordiale dans la prise de décisions", Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU (cf. item 7)
—" Nous avons une occasion historique de profiter du moment pour basculer en faveur d'une croissance verte. Ce serait une erreur fondamentale de mettre nos ambitions sous le boisseau alors que nous sommes convaincus qu'économie et environnement marchent ensemble", Xavier Huillard, PDG de Vinci (cf. item 10)
— "Pour contribuer professionnellement à la transition écologique, les étudiants en management doivent être formés à développer l’activité collective de leur future organisation dans cette perspective, Laurence de Carlo, Professeure d'aménagement, management et ménagement des territoires, ESSEC (cf. item 12)
— "Il convient de nous interroger sur la place que nous souhaitons laisser aux autres habitants de la planète, humains et non humains, et sur le type de relations que nous souhaitons entretenir avec eux, Bapitste Mylondo, Enseignant en économie et sciences sociales à Sciences Po Lyon (cf. item 13)
IDÉES DU JOUR : — La création d'une "Tree Army", expérimentée avec succès dans les années 1930, pourrait être une solution pour recréer de l'emploi. (cf. item 18)
— Lumiå, une école d’un nouveau genre qui ne cache pas ses grandes ambitions : « rendre viable et désirable l’adéquation entre sa propre intériorité, son contexte social et la puissance du vivant ».  (cf. item 19)
ANALYSE DU JOUR : Loin de l’image de secteur immatériel qui lui est trop souvent associée, le numérique alimente sa croissance exponentielle grâce à une quantité également croissante de métaux. (cf. item 25)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Le « jour du dépassement de la Terre » recule de trois semaines sous l’effet du coronavirus, Le Monde, 05/06/20, 10h40
Audrey Garric

La date qui marque le jour où l’humanité a consommé toutes les ressources que les écosystèmes peuvent produire en une année devrait tomber le 22 août. 
C’est une date fatidique, symbole de la pression exercée par les humains sur la planète. Cette année, le « jour du dépassement de la Terre », qui marque le jour où l’humanité a consommé toutes les ressources que les écosystèmes peuvent produire en une année, devrait tomber le 22 août 2020, soit trois semaines plus tard qu’en 2019 (29 juillet), selon le Global Footprint Network, un institut de recherches international établi en Californie (Etats-Unis).
Ce recul, qui constitue un « renversement historique » par rapport à la tendance à long terme d’augmentation de l’empreinte écologique mondiale, s’explique par les mesures de confinement qui ont été mises en place à travers le monde en réponse à la pandémie de Covid-19. Ces calculs présentent toutefois de fortes incertitudes.
« Cela montre que des changements importants et rapides sont possibles. Mais cette réduction de notre empreinte écologique est imposée et non voulue, et comme elle ne s’accompagne pas d’un changement systémique dans nos modes de production et de consommation, elle ne va pas durer », juge Mathis Wackernagel, le président du Global Footprint Network.
Selon les calculs de l’institut, il faudra, en 2020, l’équivalent de 1,6 planète pour assouvir nos besoins, qu’il s’agisse de boire, de manger, de nous chauffer ou de nous déplacer. Conséquence : la déforestation, le déclin de la biodiversité ou l’élévation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère vont continuer d’affecter l’ensemble du globe.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/05/le-jour-du-depassement-de-la-terre-recule-de-trois-semaines-sous-l-effet-du-covid-19_6041815_3244.html>
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2- Les 5 termes de la transition écologique et énergétique qu’on fait tous semblant de comprendre, Usbek & Rica, 05/06/20, 10:44
Demain.Bpifrance

L'épidémie du Covid-19 a engendré de nombreux questionnements et remises en question quant à nos manières de vivre. Beaucoup se sont demandé si cette crise pourrait être le détonnateur dont la transition écologique avait besoin. Dans l’économie, les start-ups, les PME et les grosses entreprises se sont emparées de ces enjeux, à travers l’innovation. C’est donc tout un vocabulaire propre à ces questions qui s’est installé dans le paysage public. Mais sait-on vraiment de quoi on parle ? Lithium-ion, autoconsommation collective, méthanisation, smart grid, TEE… Zoom sur cinq mots indispensables pour comprendre la transition écologique.
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/article/transition-les-5-mots-qu-on-fait-tous-semblant-de-comprendre>
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3- Tribune. « Le commerce de proximité est le dispositif qui permet de recréer ces petits liens essentiels à la vie sociale », Le Monde, 05/06/20, 14h00 
Par Benoît Heilbrunn, Philosophe et professeur à l’ESCP

Le philosophe Benoît Heilbrunn rappelle, dans une tribune au « Monde », que l’échange marchand n’est pas que pécuniaire et destructeur, mais aussi porteur de vivre ensemble.
Tribune. Du confinement qui nous a été imposé, nous pouvons d’ores et déjà apprendre que la société de la frugalité et celle d’un commerce numérisé et tout écran ne sont pas pour demain. Les discours utopiques annonçant l’avènement d’une société post-consumériste prônant la décroissance se fracassent contre l’immense frustration sociale qu’engendre l’impossibilité de pouvoir acheter physiquement et librement du fait de la fermeture de quasi tous les commerces.
Tout indique que nous ne sommes pas prêts à modifier radicalement nos habitudes de consommation pour sortir de ce cyclone mortifère qu’est la société d’hyperconsommation. Pas plus que nous ne sommes prêts à tout acheter en ligne. La souffrance psychologique engendrée par la fermeture des points de vente considérés comme « non essentiels » doit nous interroger sur le rôle du commerce physique dans la vie sociale et personnelle.
Une figure péjorative
Le caractère « essentiel » semble n’avoir été posé qu’en termes de secteur d’activités ou de catégories de produits. La fameuse « pyramide des besoins » proposée par le psychologue américain Abraham Maslow (1908-1970) dès 1943, qui s’étage des besoins de survie aux besoins d’accomplissement, explique en grande partie la hiérarchie sous-jacente à la liste des biens de consommation disponibles en période de confinement. Il faudrait d’abord satisfaire les besoins physiologiques avant de pourvoir aux besoins liés à la curiosité et à l’intellect. Cette « maslowisation » des esprits est une attitude politique extrêmement pernicieuse qui ravale l’être humain à une dimension strictement animale.
Les sciences sociales ont depuis longtemps montré que les besoins s’articulent davantage qu’ils ne s’étagent. La question de l’essentialité ne se pose donc pas en termes de catégories ou de produits, mais de relations. Le commerce de proximité joue à ce titre un rôle fondamental dans nos existences.
> Lire aussi  Le jour d’après : « Les Français se tournent de plus en plus vers les circuits alimentaires courts »
Pourtant, quand Félix Potin (1820-1871) révolutionne le commerce moderne au milieu du XIXe siècle, l’épicier est une figure péjorative. Héritier de Marco Polo et de Christophe Colomb – dont l’objectif premier était de trouver la meilleure route pour le trafic des épices –, il est souvent considéré comme un trafiquant qui n’est fiable ni sur la quantité, ni sur le prix de la marchandise.
Avant qu’une enseigne puisse affirmer dans sa signature de marque « Mon épicier est un type formidable », il a fallu que la relation marchande gagne en transparence et que l’épicerie élargisse les frontières de son assortiment. C’est pourquoi on s’étonnerait aujourd’hui de ne pas trouver dans un magasin de proximité des produits comme un chargeur de téléphone ou des chewing-gums.
Nature de la culture matérielle
L’idée même de nécessité est à la fois historique et culturelle, et donc fondamentalement relative. Il n’y a pas d’ontologie possible du nécessaire, sauf à considérer que l’être humain peut vivre d’amour et d’eau fraîche. Au temps de la déliaison, le commerce de proximité est justement le dispositif qui peut nous permettre de recréer ces petits liens qui sont essentiels à la vie sociale.
Il n’est d’ailleurs pas étonnant que le commerce (contrairement au business) ait un dieu, Hermès, qui est aussi le dieu des échanges, du voyage, et de la communication. Quoi de plus triste qu’un village sans commerçant. Le commerce est une donnée majeure de l’existence qui permet de transformer un espace en un lieu, c’est-à-dire un espace qui soit à la fois historique, identitaire et relationnel.
Une rhétorique politique tente de nous faire croire que notre civilisation aurait largement privilégié les biens sur les liens. Mais c’est méconnaître la nature même de la culture matérielle qui est justement de tisser des liens dans et par les biens.
> Lire aussi  Village cherche restaurateurs désespérément
La valeur des biens marchands est un enchevêtrement de liens à la fois culturels, sociaux et psychologiques. Le shopping est une forme essentielle notre vie sociale et sensible, qui nous permet tour de tour de sentir, de découvrir, de se rencontrer, de s’émerveiller, bref d’échanger de la valeur et du sens. Il induit des médiations (à la fois physiques et symboliques) essentielles dans les relations que nous entretenons avec les autres et avec nous-mêmes.
Agréable et digne de confiance
Les biens n’ont de valeur qu’en vertu de leur valeur de reliance, c’est-à-dire, pour reprendre les termes d’Edgar Morin, tout « ce qui permet de nous relier à autrui de façon, active et consciente, ce qui est à la fois un principe et un but de l’éthique ». D’ailleurs la notion de commerce signifie aussi une certaine façon de se comporter à l’égard d’autrui. Ne dit-on pas de quelqu’un qu’il est d’un « commerce aisé », pour signifier qu’il est agréable et digne de confiance ?
> Lire aussi  « Le futur modèle économique et industriel devra prendre le contre-pied de l’actuel »
C’est pourquoi les écoles dites de commerce créées par les marchands au XIXe siècle pour former leurs enfants aux différents métiers de l’échange ont un rôle capital à jouer dans la revalorisation du commerce. Mais l’observation montre qu’elles ne forment plus guère d’épiciers. La mue de toutes ces écoles en « business schools » signe le tragique abandon de leur mission première former aux échanges entre les hommes.
A la vie qu’incarne le commerce s’est substituée la survie qu’emblématise le business. C’est en redonnant au commerce ses lettres de noblesses que nous pourrons glorifier l’existence contre la religion du business qui nous aimante irrémédiablement vers les rives de l’insignifiance et des pulsions mortifères.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/05/le-commerce-de-proximite-est-le-dispositif-qui-permet-de-recreer-ces-petits-liens-essentiels-a-la-vie-sociale_6041899_3232.html>
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4- Selon Raoni, Bolsonaro "profite" du coronavirus contre les indigènes, AFP, 05/06/20, 19:00
Pascale Trouillaud

Le coronavirus qui sévit au Brésil n'épargne pas les indigènes d'Amazonie, une pandémie dont leur porte-parole emblématique, le cacique Raoni, a accusé le président Jair Bolsonaro de vouloir "profiter" pour éliminer son peuple.
"Bolsonaro veut profiter de cette maladie et il dit que l'indigène doit mourir, qu'on doit en finir avec" lui, a accusé Raoni Metuktire, du peuple Kayapo, dans un entretien à l'AFP réalisé en vidéo depuis son village d'Amazonie.
Infatigable défenseur des droits de son peuple, le nonagénaire ne mâche pas ses mots contre ce président d'extrême droite dont il a déjà réclamé le départ et qui a tenu des propos méprisants pour les autochtones.
Alors que le coronavirus a fait plus de plus de 34.000 morts dans tout le Brésil, "le président Bolsonaro ne pense pas à nous, les indigènes", accuse-t-il.
Il invoque "la précarité des soins de santé" de son peuple, dont la mortalité est deux fois plus élevée que le reste de la population, touchant des enfants, voire des bébés, en raison d'une immunité plus faible. 
"Ici au Brésil, les autorités ne pensent jamais à transporter un indigène pour le soigner dans un hôpital de Brasilia, pour qu'il puisse revenir, une fois guéri, dans son village", poursuit le vieux chef à la coiffe traditionnelle de plumes jaunes et au labret qui lui distend la lèvre.
"Nous ne savons pas ce qu'ils pensent (à Brasilia) de l'amélioration des soins de santé pour les peuples autochtones, jusqu'à présent je n'en ai pas entendu parler", insiste-t-il.
- "Je les retiens au village" -
"Cette pandémie est très dangereuse. Elle a commencé à tuer des gens de mon peuple dans chaque région". Le vieux chef s'est confiné dans la forêt, dans son village de Metuktire, dans l'Etat du Mato Grosso. 
"Je ne bouge pas de mon village, j'attends la fin de la pandémie", dit Raoni, qui a sillonné la planète pour rencontrer des chefs d'Etat. "Après, j'irai en France, voir mes amis". 
"Je m'inquiète beaucoup pour mon peuple et je ne laisse personne sortir pour aller dans les villes, je les retiens tous au village", explique-t-il dans sa langue kayapo.
"Mais certains ont continué d'aller en ville, comme mes congénères du village de Kateté, et ils ont rapporté la maladie dans leurs villages. Pareil avec mes congénères de Gorotire", également dans l'Etat du Para, où "cinq sont morts", se désole le cacique.
L'ONG française Planète Amazone a récolté les deux tiers d'un appel de fonds de 60.000 euros pour sécuriser l'auto-confinement de communautés indigènes.
Mais depuis trois semaines, 10 tonnes d'aliments de base et de produits d'hygiène destinées aux Kayapos sont bloquées par les fournisseurs, selon Planète Amazone, dont le président Gert-Peter Bruch dénonce "un alourdissement criminel de la bureaucratie". Car faute de produits, les indigènes doivent aller dans les villes.
De même la fourniture de médicaments par les ONG aux indigènes a été compliquée par une circulaire de Brasilia, le 20 mai.
Selon l'APIB (Association des peuples indigènes du Brésil), au moins 211 indigènes sont morts du coronavirus, pour 2.178 cas de contamination.
- Délimitation des terres -
L'"imprévu de la maladie" a empêché Raoni de se rendre à Brasilia pour défendre une autre cause essentielle des indigènes : la délimitation de leurs terres.
Le cacique voulait rencontrer le chef de la Funai, la Fondation nationale de l'Indien, un organe public chargé des affaires indigènes.
Une récente ordonnance de la Funai autorise avec effet immédiat le démantèlement de 237 terres indigènes n'ayant pas été encore été délimitées par décret présidentiel.
Ce sont ainsi des terres de la superficie du Portugal qui peuvent être occupées et démembrées.
"Non, cela n'est pas possible !", s'insurge Raoni. "Nos terres ne peuvent être occupées par des envahisseurs", fermiers, bûcherons et orpailleurs clandestins. 
"Et lui, en tant que président", poursuit-il au sujet de Jair Bolsonaro, "doit délimiter ces terres qui ne le sont pas encore, pour que mon peuple y vive et s'y sente bien".
"La Funai appartient aux Indiens. Elle ne peut pas parler contre nous (...) Elle doit faire son travail et faire délimiter les terres indigènes qui ne le sont pas encore".
<https://www.geo.fr/environnement/selon-raoni-bolsonaro-profite-du-coronavirus-contre-les-indigenes-200861>
Sur le même sujet :
> Entretien. Brésil : le cacique Ninawa, malade du Covid-19 et inquiet pour son peuple <https://information.tv5monde.com/info/bresil-le-cacique-ninawa-malade-du-covid-19-et-inquiet-pour-son-peuple-362097>, AFP, 05/06/20, 19:00
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5- Un plan pour accélérer la conversion écologique des TPE-PME, Actu-environnement, 05/06/20
Florence Roussel

Le ministère de la Transition écologique, l'Ademe et BPI France lancent un accompagnement technique et financier pour encourager les TPE-PME à choisir la conversion écologique comme plan de relance. Détails des propositions.
Alors que les appels pour une relance verte sont nombreux, le ministère de la Transition écologique, l'Ademe et BPI France ont voulu apporter un élément de réponse en présentant, vendredi 5 juin, un programme d'accompagnement des PME-TPE afin qu'elles fassent de la transition écologique leur plan de relance. « Ce plan vise à passer un message simple aux chefs d'entreprises : alors que nous allons faire face à une crise économique majeure, la transition écologique est une opportunité. Elle permet de préparer l'avenir de son entreprise », a expliqué Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique.
Ce plan de 250 millions d'euros, contient dix mesures pour « accompagner les dirigeants afin de les aider à prendre du recul et à s'engager », selon Élisabeth Borne. Il s'adresse donc aux 3,67 millions de TPE et 140 000 PME françaises et s'articule autour de trois axes : diagnostiquer, financer et accompagner. « Ce plan, auquel nous sommes fiers de contribuer aujourd'hui, met l'accent sur les PME et les chefs d'entreprises qui jouent un rôle primordial dans la vie du pays, sa transition et dans les emplois liés aux défis écologiques qui s'annoncent », estime Arnaud Leroy, le président de l'Ademe.
Ce plan est accompagné du lancement d'un club des entrepreneurs engagés, mobilisés pour ouvrir leur porte et témoigner face à leurs pairs, des ambassadeurs chargés de convaincre en parlant le même langage. Cette initiative aura pour emblème un coq graphique vert inspiré du coq bleu de la French Fab et du coq rouge de la French Tech.
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<https://www.actu-environnement.com/ae/news/lancement-pret-ademe-mtes-bpifrance-conversion-ecologique-pme-tpe-35605.php4>
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6- Coup de frein pour l'accord de libre-échange UE-Mercosur après le rejet des députés néerlandais, Novethic, 05/06/20
Marina Fabre avec AFP

Les députés néerlandais viennent de s'opposer à l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur. Leur rejet marque un coup de frein à ce traité qui doit être ratifié par chaque membre de l'UE pour entrer en vigueur. Alors que la France s'était finalement opposée à cet accord pour des raisons environnementales, la Commission européenne peut difficilement pousser en sa faveur en pleine présentation du Green Deal. 
"L’ère des accords de libre-échange est révolue". Voilà ce qu’a déclaré Esther Ouwehand, la dirigeante du parti animaliste des Pays-Bas après l’adoption d’une motion déposée par son parti, demandant au gouvernement de s’opposer au traité de libre-échange entre le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, Venezuela) et l’Union européenne.  Le gouvernement néerlandais, qui n'a pas encore réagi, doit décider de suivre ou non le vote des députés, selon un porte-parole de la chambre à l'AFP mais ce vote est inédit. "C'est un signal politique : si même les Pays-Bas sont contre, ça va être difficile", concède une source européenne. 
Le texte doit être ratifié par l’ensemble des États membres pour entrer en vigueur. Or, plusieurs pays comme la Belgique, l’Irlande, le Luxembourg et la France se sont montrés récalcitrants depuis la signature officielle du traité il y a un an. En août dernier, alors que la forêt amazonienne partait en fumée, le président français Emmanuel Macron avait accusé son homologue brésilien Jair Bolsonaro d’avoir "menti" sur ses engagements en faveur de l’environnement. Le 23 août il annonçait que la France s’opposerait finalement "en l’état" au traité de libre-échange UE-Mercosur.
Au-delà des questions environnementales, c’est aussi la question de la "concurrence déloyale" sur les sujets agricoles qui est particulièrement pointée du doigt. La FNSEA, le principal syndicat agricole français s’oppose farouchement à son adoption déplorant que la France souhaite importer une agriculture qu’elle ne veut pas produire sur son territoire. "À quoi bon demander en France et en Europe une montée en gamme en termes de qualité et de respect de l'environnement si c'est pour importer des produits contraires à cet effort ?", s’interrogeait le syndicat Jeunes Agriculteurs (JA). 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/en-rejetant-le-mercosur-les-parlementaires-neerlandais-mettent-un-coup-de-frein-au-traite-de-libre-echange-dans-l-union-europeenne-148645.html>
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7- L'ONU demande un changement de cap pour "un avenir vert" après la pandémie, AFP, 06/06/20, 02:00

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a demandé vendredi à la communauté internationale de changer de cap et de prendre la nature en compte dans ses décisions, afin de "forger un avenir vert" après la pandémie du nouveau coronavirus.
"Il faut que toute notre communauté globale change de cap", a souligné M. Guterres, lors d'un événement virtuel organisé par la Colombie, pays comptant la plus importante biodiversité de la planète après le Brésil, et qui accueille cette année la Journée mondiale de l'environnement, organisée chaque 5 juin par l'ONU.
"Dans la reconstruction améliorée, postérieure à la pandémie du covid-19, donnons à la nature la place qu'elle mérite, en en faisant la considération primordiale dans la prise de décisions", a-t-il ajouté.
Pour lui, l'apparition du nouveau coronavirus est un "message clair" de la nature face à la dégradation des habitats et à la perte de biodiversité, liées à l'activité humaine, associée à des inondations, catastrophes naturelles et incendies de plus en plus fréquents.
"Repensons ce que nous achetons et ce que nous utilisons, adoptons des habitudes, des systèmes alimentaires et des modèles d'entreprenariat durables, préservons les espaces et la vie sylvestres qui existent encore, et engageons nous à forger un avenir vert et résilient", a-t-il souligné.
Dans une lettre lue au cours du lancement de cette journée, organisée aussi en partenariat avec l'Allemagne, le pape François a également plaidé pour la préservation des écosystèmes, avec "une vision d'avenir, qui ne se fixe pas que sur l'immédiat, recherchant des gains rapides et faciles", mais "la préservation pour le bien de tous".
Le président colombien Ivan Duque a soutenu le message de M. Guterres et appelé à "consolider une éthique environnementale authentique".
Depuis le premier cas répertorié en décembre en Chine, le nouveau coronavirus a contaminé au moins 6,6 millions d'habitants de la planète, causant plus de 390.000 morts.
L'ONU a averti du danger d'une augmentation des émissions de carbone avec la levée du confinement, imposé dans de nombreux pays face au virus, et appelé à lancer des programmes favorisant une "croissance plus verte".
Les records de chaleur, l'acidification des océans, la montée du niveau des eaux, ainsi que la fonte des glaciers montrent une accélération du changement climatique au cours des cinq dernières années, selon un rapport de l'Organisation météorologique mondiale.
<https://www.geo.fr/environnement/lonu-demande-un-changement-de-cap-pour-un-avenir-vert-apres-la-pandemie-200864>
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8- Chronique. « Informer sur l’environnement et sa préservation devient de plus en plus périlleux », Le Monde, 06/06/20, 06h58 
Stéphane Foucart

Militants écologistes et journalistes sont de plus en plus souvent la cible d’intimidations et les soutiens politiques sont particulièrement faibles, raconte dans sa chronique Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».
Mercredi 3 juin au matin, Pierre Rigaux a retrouvé un jeune renard mort sur le capot de sa voiture. La carrosserie était, à dessein, barbouillée du sang de l’animal. Tout porte à penser qu’il s’agit là d’un nouvel épisode dans l’accumulation de menaces verbales, d’intimidations et d’agressions physiques dont il est l’objet depuis plusieurs mois, et dont il tient la minutieuse chronique. Naturaliste et militant anti-chasse, l’intéressé a pour seuls torts d’user des armes pacifiques qui sont aussi celles des journalistes : la liberté d’aller et venir, d’observer et de publier ses témoignages. Mais la publicité qu’il donne à certaines pratiques de chasse est, semble-t-il, vécue comme un affront par des porteurs de fusil — ils le lui rendent à leur façon.
Cette fois, la brutalité des images qu’il a postées sur les réseaux sociaux <https://twitter.com/RigauxNature/status/1268101770024189955?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1268101770024189955&ref_url=https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/06/informer-sur-l-environnement-et-sa-preservation-devient-de-plus-en-plus-perilleux_6041976_3232.html>, montrant le cadavre du petit animal, a suscité un tel émoi que la ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, et sa secrétaire d’Etat, Brune Poirson, ont chacune manifesté, par une brève déclaration sur Twitter, leur soutien au naturaliste. Du soutien, Pierre Rigaux n’en a jusqu’à présent pas eu beaucoup. Les mains courantes et les plaintes qu’il a déposées auprès de la gendarmerie n’ont jamais eu d’effets ; il dit cette fois vouloir saisir le procureur de la République.
« Quelques coups de poings dans la gueule »
Dans les campagnes, la chasse est une source de tensions considérables et les forces de l’ordre seraient fondées à être plus réactives face à de telles intimidations. D’autant plus que celles-ci sont assumées par des représentants du milieu cynégétique. Interrogé le 4 mai par Chassons.com, sur la difficulté à faire condamner les auteurs d’invectives en ligne et de dégradation des miradors, le président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, a déclaré : « J’aimerais bien qu’on en chope quelques-uns, quand même (…) il y en a quelques-uns, y a quelques coups de poings dans la gueule qui se perdent, quand même. (…) Je comprends le chasseur qui dit : “Si j’en prends un, il va prendre une bonne branlée.” »
De tels mots d’ordre, adressés à une communauté d’individus armés, n’ont provoqué aucun émoi particulier des autorités. Celles-ci ont placé M. Schraen sous protection policière, mi-mai, devant la multiplication des réactions hostiles et des menaces consécutives à la diffusion de cet entretien.
Dans d’autres situations de tensions qui traversent les campagnes, le gouvernement a pourtant pris des mesures singulièrement radicales. En décembre, le ministre de l’intérieur Christophe Castaner a créé au sein de la gendarmerie une « cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole », baptisée Demeter. Dans les faits, cette cellule a un spectre d’intervention très large puisqu’elle n’est pas seulement dévolue à protéger les agriculteurs des agressions : elle est fondée à agir contre les individus se livrant à « de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ».
En février, Le Monde a révélé que la cellule Demeter est le fruit d’une convention signée, sous l’égide de la place Beauvau, entre la gendarmerie nationale et les deux syndicats agricoles qui défendent l’agriculture industrielle — à l’exclusion des autres. Même dans l’Amérique de Donald Trump, une telle privatisation des forces de l’ordre paraîtrait surréaliste.
> Lire aussi  Vives critiques contre Déméter, la cellule de gendarmerie surveillant les « atteintes au monde agricole »
Il s’agit, là encore, d’intimider des militants environnementalistes. Des riverains ou des apiculteurs protestant contre les épandages de pesticides reçoivent la visite des gendarmes, des membres d’associations sont convoqués pour avoir parlé à la presse. Le 2 juin, France Nature Environnement (FNE) annonçait qu’un porte-parole de l’association Sources et rivières du Limousin venait d’être convoqué par la gendarmerie d’Egletons (Corrèze). Motif de la convocation ? Selon FNE, l’intéressé avait répondu à France 3 et dénoncé la destruction d’une forêt et d’une zone humide, au profit de serres industrielles à tomates hors-sol. Pendant l’entretien avec les journalistes, il était posté sur un remblai devant le site en question, et aurait ainsi violé une propriété privée. « L’ensemble du mouvement France Nature Environnement s’inquiète de ces bien curieuses dérives issues de la cellule Demeter », a déclaré le réseau associatif dans un communiqué.
Poursuites-bâillons et mises au placard
Ces histoires croisées suggèrent que non seulement l’Etat ne mobilise pas ses moyens pour protéger la liberté d’expression des militants environnementalistes face à des manœuvres d’intimidations crapuleuses, mais qu’en dépit de quelques Tweet de membres du gouvernement, il participe lui-même à les faire taire.
> Lire aussi  « Agribashing » : un levier d’influence pour une partie du monde agricole
Quelques militants réduits au silence : est-ce si important ? La question va en réalité bien au-delà. Informer sur l’environnement et sa préservation devient aussi de plus en plus périlleux pour les professionnels de l’information, y compris en France. En mai, plusieurs journalistes (dont l’auteur de ces lignes) ont pris fait et cause pour défendre une consœur, Inès Léraud, ciblée par des entreprises du complexe agro-industriel breton pour des enquêtes incisives sur les dégâts environnementaux de leurs activités.
L’initiative a rapidement grandi. Ce sont désormais plusieurs centaines de journalistes bretons, réunis en collectif, qui constatent que ceux d’entre eux qui travaillent sur l’agro-industrie locale risquent des poursuites-bâillons en justice, la mise au placard ou le chômage. « Des articles sont censurés, des sujets pas abordés de peur de fâcher les annonceurs, et des subventions municipales sont coupées », écrivent-ils dans une pétition, réclamant la création d’un observatoire régional de la liberté de la presse. Ce ne devrait pas être si compliqué : de tels observatoires existent déjà, pour surveiller l’« agribashing ».
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/06/informer-sur-l-environnement-et-sa-preservation-devient-de-plus-en-plus-perilleux_6041976_3232.html>
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9- La montée du protectionnisme risque de bloquer l’ascension des pays pauvres et émergents, Le Monde, 06/06/20, 11h06
Julien Bouissou 

Ces Etats, dont l’économie dépend des exportations de matières premières ou de produits manufacturés, sont parmi les plus touchés par la crise liée au Covid-19. 
« C’est l’apocalypse. » Chaque jour, Rubana Huq, la présidente de l’Association des fabricants et exportateurs de textile du Bangladesh (BGMEA), recense les usines qui ferment en raison de la crise économique et sanitaire liée au Covid-19. Au total, 400 ateliers textiles auraient déjà fait faillite et 500 000 emplois auraient été perdus.
Les fabricants du pays chiffrent à près de 3 milliards de dollars (2,6 milliards d’euros) les annulations de commandes des marques d’habillement du monde entier, soit 10 % de leurs ventes annuelles à l’étranger. L’économie du Bangladesh, deuxième exportateur mondial de textile après la Chine, vacille. Sa croissance devrait être divisée par deux en 2020, selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), qui a annoncé, mercredi 3 juin, avoir débloqué une ligne de crédit pour lui venir en aide.
Les pays pauvres et émergents, dont l’économie dépend des exportations de matières premières ou de produits manufacturés, sont parmi les plus touchés par la crise. Celle-ci devrait, d’après l’Organisation mondiale du commerce (OMC), entraîner une chute de 13 % à 32 % du volume des échanges de marchandises, soit davantage que pendant la crise financière de 2008-2009.
> Lire aussi  Vers une nouvelle ère du protectionnisme
Or contrairement à l’Europe ou aux Etats-Unis, qui ont les moyens de s’endetter, les pays à bas revenu ne disposent pas de la même marge de manœuvre financière pour sauver leurs économies. Avant même la crise, le FMI considérait que la moitié d’entre eux étaient en risque de surendettement. Depuis le début de la pandémie, ils n’ont pu consacrer que 1,4 % de leur produit intérieur brut (PIB) à des plans d’aide économique, contre 8,6 % du PIB chez les riches.
La montée du protectionnisme dans le monde et les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis risquent d’accentuer la crise et de stopper l’ascension des pays à bas et moyen revenu. Certains d’entre eux, en effet, tiraient profit de l’ouverture des frontières pour s’insérer dans les chaînes d’approvisionnement des multinationales. Les relocalisations prônées par la France ou les Etats-Unis au nom de la « souveraineté économique » pourraient provoquer des suppressions d’emplois.
« L’essor des chaînes de valeur mondiales a été un facteur-clé de la croissance, qui a permis aux économies en développement de rattraper rapidement leur retard », affirmait le directeur général de l’OMC, Roberto Azevêdo, en janvier 2020. L’institution attribue le recul de la pauvreté sur la planète au quadruplement du commerce mondial. Une personne sur dix dans le monde vit aujourd’hui au-dessous du seuil de pauvreté, contre une sur trois en 1995.
Automatisation croissante des tâches industrielles
Un succès qu’il convient toutefois de relativiser. « Le danger existe que certains restent coincés dans les maillons à faible valeur ajoutée de la chaîne d’approvisionnement, et que la répartition des bénéfices soit donc inégale », reconnaissent les économistes Santiago Fernandez de Cordoba et Rubiah Lambert, dans un article publié fin mai par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).
Cependant, le commerce extérieur est crucial pour leur croissance. La Cnuced a calculé qu’il contribuait à hauteur de 30 % au PIB des pays en voie de développement, contre 18 % dans les pays développés. « Grâce à une meilleure intégration au reste du monde, des pays comme l’Inde, les Philippines ou l’Afrique du Sud ont réussi à faire reculer la pauvreté, explique Kaushik Basu, ancien chef économiste à la Banque mondiale. Donc la vague protectionniste m’inquiète. »
> Lire aussi  Commerce mondial et coronavirus : la menace de l’effondrement
« Les subventions massives distribuées par les pays du Nord pour soutenir leurs entreprises pendant la pandémie engendreront des effets de distorsion dans le système du commerce mondial », ajoute Richard Kozul-Wright, directeur de la division de la mondialisation et des stratégies de développement de la Cnuced. L’agence onusienne plaide pour un renforcement de la coopération entre pays du Sud, sur le plan commercial ou financier, afin de surmonter la crise.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/06/la-montee-du-protectionnisme-risque-de-bloquer-l-ascension-des-pays-pauvres-et-emergents_6041994_3234.html>
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10- Le 
PDG de Vinci, Xavier Huillard, au JDD : "C'est une occasion historique pour 
la croissance verte", Le JDD, 07/06/20, 12h00
Propos recueillis par Sylvie Andreau

Le patron de Vinci Xavier Huillard explique pourquoi la reprise économique passe par le respect de l'environnement.
Parmi les tout premiers groupes mondiaux de construction, avec 48  milliards d'euros de chiffre d'affaires dont 26 en France, Vinci reconnaît avoir mis du temps à comprendre que les contraintes environnementales pouvaient créer des opportunités de croissance. Pour sortir de la crise, son PDG, Xavier Huillard, a élaboré un plan de relance dans lequel il confirme l'accélération de son groupe vers la réduction d'émissions.
Qu'est-ce que la crise sanitaire 
a changé pour Vinci ?
Nous avons tous eu peur pour notre santé et celle de nos proches, et ça nous a rendus plus sensibles aux problèmes de santé de la planète. Nous avons une occasion historique de profiter du moment pour basculer en faveur d'une croissance verte. Ce serait une erreur fondamentale de mettre nos ambitions sous le boisseau alors que nous sommes convaincus qu'économie et environnement marchent ensemble.
Vous placez-vous dans la catégorie des gros pollueurs ?
Nos deux métiers, la construction et la mobilité, représentent 50 % des émissions de CO2 dans le monde. Nous sommes conscients de faire partie du problème et aussi de la solution. Nous terminons notre premier programme de réduction de nos émissions de CO2, lancé il y a une dizaine d'années, avec un objectif de - 30 %, et nous l'avons porté à - 40 % pour 2030.
Il faut accélérer la rénovation du patrimoine, dont le plus gros propriétaire est l'État
À quand remonte votre démarche environnementale ?
À partir de la COP21, nous nous sommes dotés d'une ambition plus élevée et surtout plus partagée à l'intérieur de l'entreprise. Nous lancerons d'ailleurs en septembre un prix de l'environnement Vinci. Avec l'intelligence de nos 220 000 collaborateurs, je suis sûr que nous allons découvrir des mines d'idées. Environnement et économie marchent de pair. Les thèses de décroissance sont épouvantables : si on sauve la planète au détriment de l'économie, on va se payer un énorme problème social.
Les contraintes imposées par l'État sont-elles nécessaires ?
Il n'y a pas d'un côté des entreprises qui ne font rien parce qu'elles ne sont occupées que par le profit et de l'autre des États qui doivent leur mettre la pression. Nous, entrepreneurs, sommes beaucoup plus efficaces quand nous décidons nous-mêmes de notre trajectoire, de nos objectifs et de nos ambitions. L'État, quand il s'empare d'un sujet, veut tout de suite le normer, mettre des pénalités qui en réalité sont sources de contre-performance, car les vraies évolutions sont culturelles.
Sur quoi se fonde votre plan de relance ?
Chaque année, on construit des bâtiments neufs, vertueux sur le plan de la performance énergétique, mais au rythme actuel il faudra plus de cinquante ans pour verdir le parc existant. Il faut accélérer la rénovation du patrimoine, dont le plus gros propriétaire est l'État. Il devrait donner l'exemple. L'idée est évidente et, avec les taux d'intérêt actuels, le timing est génial. Reste à savoir qui décide, qui valide. C'est pour ça qu'il faut décentraliser et laisser aux maires la possibilité de rénover leur parc.
Il faut faire de l'ingénierie simultanée : que tout le monde travaille ensemble à un bâtiment efficace énergétiquement
Et pour les bâtiments neufs ?
Si vous voulez construire un bâtiment vertueux, vous ne pouvez pas le faire de façon séquentielle, comme le veut le code des marchés publics, avec les interventions d'un architecte, puis de l'ingénierie, puis d'un entrepreneur. Cette organisation va à l'encontre d'une démarche environnementale. Il faut renverser tout ça et faire de l'ingénierie simultanée : que tout le monde travaille ensemble à un bâtiment efficace énergétiquement.
Vous pouvez aussi construire
 des routes plus vertes ?
Nous avons exposé nos idées à des responsables politiques. Tout ce qui touche aux pistes cyclables leur plaît bien. Nos idées sur l'infrastructure routière, beaucoup moins. Pourtant, la route n'est pas le diable. Elle a autant sa place que le ferroviaire dans un plan de relance et sera utilisée demain par des voitures électriques et des camions à hydrogène. Prenez notre chantier du contournement ouest de Strasbourg, qui porte sur 24 kilomètres. Nous avons recréé sur une zone de 1 300 hectares les habitats naturels des 47 espèces protégées du site, dont le grand hamster d'Alsace. C'est la première fois en France que l'on compense quatre fois la surface utilisée pour une nouvelle infrastructure.
Le confinement a fait baisser notre activité autoroute de 80 %, avec les mêmes coûts fixes
Que pensez-vous du débat sur les autoroutes gratuites ?
Je ne suis pas inquiet. La SNCF a-t‑elle prévu la gratuité de ses trains, EDF celle de son électricité ? Le confinement a fait baisser notre activité autoroute de 80 %, avec les mêmes coûts fixes. Grâce au besoin profond de mobilité, elles vont se requinquer et faire un bel été. Pour l'aéroportuaire, ça va être plus dur. Retrouver le trafic d'avant le Covid-19 va prendre des années.
Justement, dans l'aéroportuaire, des opportunités seront-elles à saisir ?
Les privatisations vont continuer, mais avec un temps de latence. Ceux qui avaient en tête d'ouvrir le capital attendent, pour avoir des chiffres de trafic qui tiennent la route. C'est comme si l'État français disait qu'il allait ouvrir le capital d'ADP, ce n'est pas franchement le moment !
Êtes-vous inquiet pour les mois à venir ?
Je pense qu'il va y avoir une crise, mais je ne suis pas sûr qu'elle sera épouvantable, au vu de la quantité hallucinante d'argent qui est injectée dans la plupart des zones géographiques pour éteindre l'incendie économique potentiel. Il faudra faire quelque chose avec toute cette masse monétaire. C'est surtout le risque de dégât des eaux que je crains.
<https://www.lejdd.fr/Economie/le-pdg-de-vinci-xavier-huillard-au-jdd-cest-une-occasion-historique-pour-la-croissance-verte-3973351>
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11- Entretien. Dominique Costagliola : « Durant la crise du Covid-19, certains chercheurs ont choisi de malmener la science », Le Monde, maj le 08/06/20, 19h25
Propos recueillis par Sandrine Cabut

L’épidémiologiste critique la gestion des essais cliniques et le mode de diffusion de certains résultats scientifiques depuis l’apparition de la pandémie due au SARS-CoV-2. 
Epidémiologiste et biostatisticienne, Dominique Costagliola est directrice adjointe de l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique (Sorbonne Université, Inserm). Spécialiste du VIH, elle est impliquée depuis janvier dans le suivi de la pandémie de Covid-19, notamment en tant que membre du comité scientifique de REACTing, le consortium de l’Inserm qui coordonne la recherche française pendant les épidémies.
Beaucoup d’essais cliniques ont été lancés pour tester des médicaments anti-Covid-19, souvent avec de faibles effectifs, parfois redondants, comme pour l’hydroxychloroquine, dans une vingtaine d’études rien qu’en France… Pourquoi cette dispersion ?
Cela a été le cas en Chine, et en France aussi, faute d’une autorité unique capable d’amener à des coopérations. Dans notre pays, n’importe quel hôpital peut être promoteur d’études, c’est totalement décentralisé. De plus, dans cette période d’urgence, il y a eu pléthore de financements.
L’Agence nationale de la recherche (ANR), qui, habituellement, ne finance pas d’études cliniques, a lancé un appel d’offres spécifique Covid pour lequel des études cliniques étaient éligibles, avec des montants qui ne couvrent pas totalement les frais d’un essai, mais sont suffisants pour l’amorcer. Des appels à projets « Flash Covid » ont aussi été créés pour des programmes hospitaliers de recherche clinique (PHRC), au niveau national et régional. En tant que membre du jury de certains de ces PHRC, j’ai par exemple constaté que deux projets concurrents, dans la même région, avaient été retenus dans le cadre du PHRC régional. Il aurait été plus raisonnable que les deux équipes travaillent ensemble.
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) est, elle, chargée d’autoriser les essais cliniques, en vérifiant les prérequis scientifiques et les conditions de surveillance de ceux-ci, mais elle n’a pas le pouvoir de refuser des études parce qu’elles sont redondantes, ou celui de demander aux investigateurs de collaborer. Le problème se pose aussi pour les comités de protection des personnes (CPP), qui donnent leur avis sur les conditions, notamment éthiques, des projets cliniques. Choisis par tirage au sort, les CPP ont connaissance des projets qui leur sont soumis, mais n’ont pas forcément une vision globale à un moment donné. Pour cela, ils peuvent consulter la base européenne où sont enregistrés tous les essais cliniques, mais ils seraient à la limite de leur compétence s’ils refusaient d’autoriser un projet sous prétexte que c’est le douzième testant la même molécule…
Au sein de REACTing, nous avons essayé de jouer un rôle de coordination auprès d’équipes venant nous présenter leurs projets. Au total, nous en avons examiné plus de 80, mais nous n’avons pas de pouvoir décisionnaire car ce n’est pas nous qui accordons les financements. Et tous les projets ne nous sont pas soumis.
La coopération européenne, et notamment l’essai Discovery, à l’initiative de la France et qui devait recruter 3 100 personnes dans plusieurs pays, n’a pas non plus bien fonctionné. Quelles sont les pistes pour faire mieux à l’avenir ?
Cette étude, qui vise à comparer quatre médicaments aux soins courants[remdesivir, lopinavir/ritonavir associé ou non à interféron bêta, hydroxychloroquine], a démarré très rapidement en France, mais il a été compliqué de faire participer les autres pays prévus, pour différentes raisons. Par exemple, l’Italie et l’Espagne ont finalement choisi de contribuer seulement à Solidarity, un essai clinique proche de Discovery, porté par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En Belgique, les centres ont décidé de rejoindre Solidarity, mais les autorités sanitaires équivalentes à l’ANSM ont estimé qu’il n’y avait pas suffisamment de surveillance de la tolérance des traitements, et ils ont refusé le protocole.
Au Royaume-Uni, le National Health Service (NHS) a, lui, interdit aux investigateurs de prendre part à Discovery car le pays a décidé de se concentrer sur un seul gros essai, appelé Recovery. Cette étude, qui évalue plusieurs traitements, est très modulaire et elle a déjà évolué plusieurs fois. Plus de 10 000 patients ont déjà été recrutés. Contrairement à nous, les Britanniques se sont extrêmement bien organisés et ont mis en place un programme de recherche clinique unique qui explore plusieurs directions, mais en nombre limité.
Actuellement, on prépare un projet européen, pour constituer une plate-forme avec un réseau d’investigateurs et d’hôpitaux identifiés. L’idée est de se mettre en ordre de marche pour qu’en cas de deuxième vague ou de nouvelle émergence on puisse commencer des études sans délai. Par ailleurs, les ministères de la santé et de la recherche ont commandé un rapport qui devra soumettre des propositions pour éviter cette cacophonie qui a fait perdre beaucoup d’énergie.
Cette cacophonie dans les essais peut-elle expliquer qu’aucun médicament n’ait vraiment démontré son efficacité sur le nouveau coronavirus ?
Jusqu’ici, il s’agit de repositionnement de molécules, qui n’ont pas été initialement conçues pour traiter le Covid-19, et dans de tels contextes on ne peut pas s’attendre à des résultats spectaculaires.
> Lire aussi  Covid-19 : pourquoi le traitement à l’hydroxychloroquine est suspendu en France
Les données d’une étude américaine suggèrent une efficacité du remdesivir, un antiviral, mais qui n’est pas majeure et qu’il faut confirmer. Comme l’épidémie reflue en France, il n’y a plus beaucoup de recrutements de malades dans Discovery. Mais il y aura peut-être suffisamment d’inclusions dans l’essai Solidarity pour conclure, puisque l’épidémie est toujours active dans certains pays, en Amérique du Sud ou en Iran, où arrive une deuxième vague.
S’il y avait un médicament très efficace, nous l’aurions déjà vu. A défaut, l’objectif actuel est de sélectionner quelques traitements qui fonctionnent un peu. En cas de deuxième vague, nous pourrons alors évaluer à quel moment ils sont le plus utiles, tester des combinaisons…
Qu’en est-il de l’hydroxychloroquine ? Dès la première étude de l’équipe du professeur Raoult, vous avez été très critique sur sa méthodologie et ses résultats.
Dans une maladie comme le Covid-19, où le taux de létalité n’est pas très élevé [moins de 1 %], seuls des essais randomisés peuvent démontrer l’efficacité d’un traitement, et affirmer le contraire est malhonnête. Jusqu’ici, l’équipe de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection n’a pas produit de données solides, et il y a de nombreuses zones d’ombre dans ses données. En outre, si Didier Raoult est passé outre l’avis négatif d’un CPP, comme l’a révélé le journal Libération, il a enfreint la loi sur les essais cliniques, ce qui devrait relever de la justice.
> Lire aussi  Covid-19 : une étude internationale suggère un risque accru de mortalité sous hydroxychloroquine
Les études publiées par d’autres équipes n’ont jusqu’ici pas retrouvé d’efficacité de l’hydroxychloroquine dans le Covid-19. Ainsi, un essai randomisé mis en ligne le 3 juin sur le site du New England Journal of Medicine ne met pas en évidence d’effet de cette molécule dans la prévention de l’infection chez les sujets contacts d’un cas. Ce résultat ne plaide pas en faveur d’une efficacité à une phase précoce de l’infection. Les investigateurs de cet essai ont aussi évalué l’intérêt de l’hydroxychloroquine chez les contacts symptomatiques d’un cas et leurs résultats devraient être disponibles bientôt.
Mais la récente publication de « The Lancet », qui a conclu à la toxicité de cette molécule et conduit la France à interdire l’utilisation compassionnelle et suspendre les essais, est elle aussi sous le feu des critiques.
J’ai été alertée en apprenant que cette étude provenait de l’équipe qui, avec la même base de données, avait été à l’origine d’une prépublication suggérant un effet faramineux dans le Covid de l’ivermectine, un antiparasitaire. Cet article était nul.
> Lire aussi  « The Lancet » annonce le retrait de son étude sur l’hydroxychloroquine
L’étude observationnelle du Lancet trouve un risque accru d’arythmie cardiaque et de décès chez les patients traités par hydroxychloroquine, mais j’ai constaté que l’analyse n’est pas stratifiée par pays. Or, le risque de mourir du Covid-19 n’est pas le même d’un pays à l’autre, il dépend de la structure de la population, du niveau des soins… L’effet observé par les auteurs pourrait en partie être dû à cela, et pas forcément à l’hydroxychloroquine. Ne pas tenir tenir compte de ce paramètre est une faute de base dans ce type d’étude, et je ne comprends pas que les reviewers [relecteurs de l’article] n’aient pas demandé aux auteurs une analyse stratifiée, qui se fait très facilement. Par ailleurs, de nombreuses incohérences sur la base de données elle-même ou sur certains autres résultats ont amené The Lancet à publier une « expression of concern » [une mise en garde] sur cet article qu’il avait accepté. L’article a depuis été retiré sur demande de trois des quatre coauteurs.
> Lire aussi  Hydroxychloroquine : « The Lancet » met en garde contre une étude publiée dans ses colonnes
On sait que l’hydroxychloroquine, surtout associée à l’azithromycine, peut induire de nombreux effets indésirables cardiaques. Il est probable que son profil de toxicité ne soit pas le même pour le Covid-19 que dans ses indications habituelles (lupus et polyarthrite), car les doses utilisées sont plus élevées et l’infection a elle-même des conséquences sur le cœur. Mais si sa toxicité était si importante, l’étude britannique Recovery, qui porte sur un grand effectif, l’aurait observé aussi, ce qui n’est pas le cas. En revanche, ses investigateurs ont annoncé le 5 juin suspendre le bras hydroxychloroquine, faute d’effet favorable sur la mortalité.
Pour régler la question de l’efficacité, le seul moyen est de continuer les essais randomisés, donc c’est une bonne chose que les études suspendues reprennent. En revanche, dès le départ, il n’était pas légitime d’utiliser l’hydroxychloroquine en dehors des essais cliniques, en compassionnel, faute de données solides sur l’efficacité.
Après l’annonce hâtive par l’Assistance publique (AP-HP) de résultats prometteurs avec le tocilizumab, une immunothérapie, pour le traitement des formes graves, sans attendre leur publication, vous avez démissionné du comité de recherche sur le Covid-19 de l’AP-HP. Que s’est-il passé ?
Des résultats préliminaires de cette étude Corimuno-19 ont été présentés publiquement par les investigateurs au Haut Comité de santé publique, alors même que le comité indépendant chargé de la surveillance de l’essai avait estimé qu’il y avait de petites incohérences dans les données et qu’il fallait continuer. Les effets du médicament devaient être jugés au 14e jour de traitement, et ce recul n’était pas atteint chez tous les malades.
Par crainte que les résultats ne se répandent, l’AP-HP, promoteur de l’étude, a décidé de les rendre publics, sans en avertir le comité indépendant, qui s’est senti désavoué et a démissionné. J’ai ensuite démissionné car j’étais révoltée de constater que l’AP-HP continuait à dire que tout avait été bien fait. Or, elle avait mis en place une gouvernance de l’essai peu solide, avec un comité indépendant au rôle pas très clair. Les investigateurs principaux avaient accès aux données détaillées par groupe de traitement, ce qui n’est habituellement pas le cas. En tant qu’investigateur, vous êtes enthousiaste de votre idée, c’est humain, mais communiquer sur des résultats peu solides n’aide pas dans une crise, et ce système l’a permis. Aujourd’hui, toutes les données sont revues de façon très fine, et l’ANSM doit même effectuer un contrôle sur site. Au passage, que l’ANSM inspecte l’étude Corimuno et pas celles de Didier Raoult n’est pas normal, c’est vraiment deux poids deux mesures.
Cette crise malmène-t-elle la science ?
Oui, il y a des chercheurs qui choisissent de la malmener en ne se comportant pas comme des scientifiques. Quelqu’un qui vend des idées sans être capable de produire des données solides peut-il encore être qualifié de chercheur ? Cette crise fait disjoncter certains, comme l’épidémiologiste américain John Ioannidis, qui a passé toute sa carrière à critiquer la mauvaise science et qui aujourd’hui produit des analyses d’une qualité épouvantable. Les revues scientifiques publient rapidement et pas toujours à bon escient, comme le montre encore l’exemple du Lancet.
Il y a aussi une inflation des articles en prépublication, cela peut être intéressant pour discuter entre chercheurs, mais c’est un problème quand les résultats sont présentés comme ceux d’une publication. Les médias ne devraient pas en faire état tant qu’ils ne sont pas revus par les pairs.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/06/06/dominique-costagliola-durant-la-crise-du-covid-19-certains-chercheurs-choisissent-de-malmener-la-science_6042019_1650684.html>
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12- Management : enseigner l’action collective pour la transition écologique, The Conversation, 08/06/20, 20:16
Par Laurence de Carlo, Professeure d'aménagement, management et ménagement des territoires, ESSEC

Dans l’enseignement supérieur, de nombreuses voix ont appelé à un réveil écologique avant la crise du Covid-19. Il s’agit que les étudiants puissent appréhender dans leurs formations les enjeux de la transition écologique qu’imposent le changement climatique, l’épuisement des ressources et de la biodiversité.
Plus de 30 000 étudiants ont signé le premier appel lancé en 2018. Un second a recueilli plus de 8800 signatures, dont celles de 160 dirigeants d’établissement et 1200 enseignants. Puis plus de 80 députés ont signé une proposition de loi, déposée en septembre 2019 à l’Assemblée nationale par Delphine Batho, Matthieu Orphelin et Cédric Villani.
A court terme, les étudiants ont besoin d’un socle de connaissances sur le réchauffement climatique. De plus, leurs cours doivent intégrer ces enjeux. Des initiatives sont prises en ce sens par plusieurs établissements. Un soutien et une incitation institutionnels sont nécessaires afin que les établissements puissent s’engager plus encore, et en plus grand nombre.
En management, la formation des étudiants s’inscrit dans ce que celui-ci signifie, soit, dans une approche pragmatiste, « la capacité d’une organisation à conduire l’activité collective », comme le rappelle Philippe Lorino, professeur émérite à l’ESSEC.
Pour contribuer professionnellement à la transition écologique, les étudiants en management doivent donc être formés à développer l’activité collective de leur future organisation dans cette perspective.
Ils auront à se situer comme une de ses parties prenantes et à travailler plus ou moins directement avec les autres. Celles-ci seront externes, dont des experts, représentants des pouvoirs publics et destinataires de l’activité. Elles seront aussi internes, les salariés disposant d’expertises et expériences indispensables à la mise en œuvre d’une transition écologique légitime et pertinente à l’échelle de leur organisation.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/management-enseigner-laction-collective-pour-la-transition-ecologique-139536>
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13- Tribune. « Plutôt que de rechercher la croissance, il faut se donner un cadre économique et social qui garantisse à tous le nécessaire », Le Monde, 09/06/20, 06h15 
Par Bapitste Mylondo, Enseignant en économie et sciences sociales à Sciences Po Lyon

Combien de temps encore faudra-t-il feindre de croire aux fables de la croissance verte, de la dématérialisation de l’économie, et du découplage entre hausse de la production et désastre écologique, interroge l’économiste Baptiste Mylondo dans une tribune au « Monde », pour qui la décroissance, c’est penser le « suffisant ».
Tribune. Notre société de consommation est une société de surconsommation. Ce constat semblait acquis depuis les années 1970 au moins, mais la récente tribune de l’économiste Christophe Ramaux (« Les partisans de la décroissance abandonnent de fait l’objectif de plein-emploi », Le Monde du 1er juin) nous rappelle qu’il n’en est rien. Soyons clairs : nous consommons trop, nous produisons trop, nous polluons trop, nous détruisons trop, collectivement.
Bien sûr, ce constat collectif ne peut faire l’économie d’une analyse critique des inégalités. D’ailleurs, les travaux en justice environnementale nous montrent qu’en matière de pollution et de destruction, les responsabilités sont inégalement partagées, et qu’elles s’avèrent le plus souvent proportionnelles aux revenus. En tant que décroissant, on peut en tirer deux conclusions.
Premièrement, la décroissance doit être une décroissance des inégalités. C’est d’ailleurs à ce titre, notamment, que nous sommes nombreux à défendre l’instauration d’un revenu inconditionnel suffisant (car avoir moins, ce n’est pas assez), combiné à un revenu maximum lui aussi suffisant (car avoir plus, c’est trop).
Deuxièmement, cette décroissance des inégalités ne doit en aucun cas se traduire par une hausse globale des revenus.
> Lire aussi  « L’objectif de croissance économique serait incompatible avec une sortie de la crise écologique »
Dans une société qui consomme déjà trop, augmenter le pouvoir d’achat global ne saurait constituer un objectif raisonnable. En effet, poursuivre un tel objectif, en France, serait proprement indécent si l’on se soucie sincèrement du sort des pays « les moins avancés ». Plus largement, il convient de nous interroger sur la place que nous souhaitons laisser aux autres habitants de la planète, humains et non humains, et sur le type de relations que nous souhaitons entretenir avec eux.
Limites écologiques et sociales
Il faut aussi rénover les bâtiments, relocaliser la production (autant que possible), la réorienter, et surtout la réorganiser en la sortant de son cadre capitaliste. Mais comment croire sérieusement qu’il ne faudra pas aussi la réduire et, avec elle, faire baisser le revenu moyen ? Combien de temps encore faudra-il feindre de croire aux fables de la croissance verte, de la dématérialisation de l’économie, et du découplage entre hausse de la production et désastre écologique ?
D’abord, sortir du monde de la croissance implique de se confronter honnêtement aux impasses de l’illimitation. Nous devons composer avec des limites écologiques, bien sûr, mais aussi avec les limites sociales, signalées dès 1976 par l’économiste Fred Hirsch (1931-1978). Dans son livre, Les Limites sociales de la croissance (Les Petits matins-Institut Veblen, 2016, traduit par Baptiste Mylondo), il pointait la logique de « compétition positionnelle »(la lutte de chacun contre tous pour le standing et l’accès aux biens les plus recherchés) comme principal moteur de la croissance économique.
D’un point de vue collectif, cette dynamique positionnelle est aussi le principal écueil de cette excroissance économique. Car si vouloir dépasser les autres est sans conteste une motivation économique puissante, il ne faut pas perdre de vue que toute place gagnée par l’un est aussi perdue par quelqu’un d’autre. Dans ces conditions, la croissance économique devient un jeu à somme négative qui voit chacun s’épuiser à essayer de dépasser les autres.
> Lire aussi  Le revenu universel entraînera-t-il la fin du travail ?
Ensuite, quand bien même il serait possible de poursuivre indéfiniment une hausse du produit intérieur brut (PIB), cela aurait-il un sens ? Quel degré d’exploitation, d’aliénation, d’avilissement et, en définitive, de bêtise, sommes-nous prêts à accepter au nom de cette croissance ? On comprend bien les motivations des capitalistes, mais à gauche ? Tout ça au nom de la « valeur travail » et de l’objectif de plein-emploi ? Ça n’a pas de sens.
Logique productiviste
Non seulement cela conduit, de fait, à faire de l’emploi le produit final de notre activité économique, dans une logique digne des Shadoks, mais en plus, c’est faire l’impasse sur la question des gagnants et des perdants de cette survalorisation de l’emploi.
Les gagnants, ce sont les employeurs mais aussi tous ceux qui ont la chance d’occuper un emploi plaisant et reconnu, tout en profitant du labeur des moins bien lotis. Les perdants, ce sont tous les autres, tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, souffrent de l’emploi ou de l’absence d’emploi (alors vécue comme un manque). Il serait temps de sortir de cette fascination maladive pour l’emploi, et de la logique productiviste qu’elle justifie.
> Lire aussi  « Face à la crise, il faut sortir du système néolibéral et productiviste »
Enfin, plus fondamentalement, cela démontre l’incapacité à appréhender la question du suffisant. Quand en aurons-nous enfin assez ? Plutôt que de rechercher indéfiniment la croissance, il faut se donner un cadre économique et social qui garantisse à tous le nécessaire, mais qui se borne aussi au suffisant.
C’est à la définition collective de ces deux catégories qu’il faut aujourd’hui s’atteler, à la lumière de deux exigences : le respect de la nature et le refus de l’exploitation. Cessons de nous mentir en affirmant que cette double exigence est compatible avec l’augmentation ou même le maintien de notre train de vie collectif.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/09/plutot-que-de-rechercher-la-croissance-il-faut-se-donner-un-cadre-economique-et-social-qui-garantisse-a-tous-le-necessaire_6042212_3232.html>
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14- Bientôt une loi contre les pubs néfastes au climat et à l’environnement ?, Le JDLE, 09/06/20
Stéphanie Senet

Alors que les voix s’élèvent, chez les parlementaires, pour interdire les publicités climaticides, plusieurs associations proposent des solutions de régulation, dans un rapport publié ce 9 juin.
Mettre fin aux pratiques encourageant la surconsommation, qui sont néfastes au climat, en prenant pour modèle la loi Evin interdisant la publicité de l’alcool et du tabac au nom de la santé publique… L’idée n’est pas nouvelle. Mais elle connaît un intérêt croissant en France, comme le montre ce rapport des Amis de la Terre, Résistance à l’agression publicitaire (RAP), Communication sans frontières et Observatoire des multinationales[1]. Le Conseil constitutionnel a d’ailleurs ouvert la porte. Dans un arrêt rendu le 31 janvier 2020, il a affirmé que la protection de l’environnement ayant valeur constitutionnelle, elle pouvait justifier des atteintes à la liberté d’entreprendre.
Produits trop gras, trop sucrés, trop salés
A l’étranger, des règlementations ont essaimé. Le gouvernement de Singapour a ainsi interdit, en octobre 2019, toute publicité[2] pour les boissons trop sucrées dans le cadre de sa politique de lutte contre le diabète. Possible en France ? Le principal obstacle réside dans les budgets publicitaires et marketing colossaux des entreprises de l’agroalimentaire. A eux seuls, les groupes Ferrero, Nestlé, Mondelez, Orangina-Schweppes et Coca-Cola ont ainsi dépensé plus de 700 millions d’euros dans la publicité, en France, en 2018. C’est pourquoi une interdiction ciblée aux heures de grande écoute semble plus probable, comme le suggère le think tank Terra Nova. En particulier pour les produits alimentaires trop gras, trop sucrés et trop salés visant les enfants.
Alors qu’en France, un enfant sur six est en surpoids ou obèse, le gouvernement français n’a pris aucune mesure, se contentant des engagements volontaires des industriels, rappelle Foodwatch. La limitation de ces publicités est pourtant inscrite dans le plan national de santé 2018-2022 et a fait l’objet d’une recommandation lors d’un atelier des états généraux de l’alimentation. Vœux pieux.
Les ONG recommandent aussi de restreindre les publicités en faveur de la restauration rapide, en premier lieu lorsqu’elles sont destinées aux enfants, comme c’est déjà le cas au Québec, à San Francisco et Santa Clara (Californie).
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/bientot-une-loi-contre-les-publicites-nefastes-au-climat-et-a-l-environnement,106684?xtor=RSS-31>
En savoir plus :
> Rapport Big Corpo : Pour un encadrement de la pub dans le monde d’après <https://antipub.org/rapport-big-corpo-pour-un-encadrement-de-la-pub-dans-le-monde-dapres/>, Antipub, 09/06/20
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15- 1,6 milliard d’euros pour les communes prévus au PLFR3 : oui, mais pas pour des rocades ou de nouveaux ronds-points !, Fondation pour la Nature et l’Homme, communiqué du 09/06/20

Le 3e projet de loi de finances rectificative, qui sera présenté en conseil des ministres le 10 juin, dote les communes et EPCI d’un milliard d’euros supplémentaires pour investir sur leurs territoires. Pour la Fondation Nicolas Hulot, l’augmentation de la dotation d’investissement annoncée est une bonne nouvelle, mais le montant prévu de désormais 1,6 milliard d’euros devra être conditionné aux investissements dans la transformation écologique et sociale des territoires, et exclure tout investissement climaticide. Il serait en effet dangereux de laisser les collectivités et les services de l’État reproduire les erreurs de l’après crise de 2008 par des investissements de relance n’apportant aucun bénéfice écologique et social (construction de rocades ou de ronds-points...). Alors que tous les territoires doivent jouer un rôle dans la transition écologique et la justice sociale, la FNH appelle l’État à donner un cap clair aux collectivités et à poursuivre son engagement sur le long terme.
Des investissements pour permettre aux collectivités de jouer pleinement leur rôle de stabilisateur social et d’accélérateur de la transition écologique
La Dotation de Soutien à l’Investissement Locale (DSIL) augmentée doit ainsi permettre aux communes et EPCI de soutenir plus efficacement :
• Le déploiement d’une agriculture et d’une alimentation durable, locale et saine accessible à tous. Lors de la crise sanitaire, les collectivités territoriales ont été des soutiens importants pour le secteur agricole et alimentaire. L’enjeu est de continuer d’impulser les dynamiques de changement. La DSIL doit permettre le développement de systèmes alimentaires durables, grâce à la mise en place d’outils et de ressources : animateurs territoriaux, grand plan de formation à l’alimentation durable, conversion des pratiques en restauration collective, structuration de filières locales durables. Ce sont au moins 340 millions d’euros par an pendant 3 ans qui sont nécessaires, rien que pour la restauration collective et le recrutement d'animateurs territoriaux.
• Le déploiement d’une mobilité durable et inclusive : pérennisation des coronapistes et développement du réseau cyclables pour lesquels 200 millions d’euros sont nécessaires, services de voitures partagées… Pour rappel, 1 Français sur 2 estime qu'il pourrait réaliser tout ou partie de ses trajets à vélo à condition de disposer d'infrastructures sécurisées (Baromètre des mobilités du quotidien - FNH et Wimoov, 2020).
• La rénovation massive des 280 millions de m2 de bâtiments publics, dont 50% sont des bâtiments scolaires.
Ce PLFR3 ne doit être que la première étape des discussions budgétaires qui engagent l’État à soutenir l’ensemble des collectivités sur le long terme.
<http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/cp_plf3_dotation_communes-fnh.pdf>
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16- Des associations demandent un meilleur encadrement de la publicité, jugée responsable de la « surconsommation », Le Monde, 10/06/20, 11h51
Rémi Barroux

Vingt-deux associations dénoncent dans un rapport l’influence des milliards d’euros investis en dépenses publicitaires sur les comportements, en contradiction avec la transition écologique. 
Et si la crise sanitaire, le confinement et le ralentissement de l’économie étaient une opportunité, « celle d’avoir arrêté un temps la machine » ? C’est ce qu’espère Renaud Fossard, coordonnateur du rapport « Big corpo, Encadrer la pub et l’influence des multinationales : un impératif écologique et démocratique ». En présentant, mardi 9 juin, ce travail collectif de vingt-deux associations, dont Les Amis de la Terre France, Foodwatch, l’institut Veblen, Résistance agression publicitaire (RAP), Sherpa, Communication sans frontières…, les responsables associatifs ont dénoncé le rôle de la publicité et de la communication des multinationales dans la surconsommation, « qui dévore et pollue la planète ».
> Lire aussi  Plus d’une centaine d’articles de loi en débat pour lutter contre le gaspillage
Les dépenses annuelles mondiales de publicité et de communication des grandes entreprises dépasseront les 1 500 milliards de dollars (1 320 milliards d’euros) en 2021, estiment les auteurs du rapport, et en France, elles seraient de 46,2 milliards d’euros. « Parmi les quelque trois millions d’entreprises en France, moins de 1 % ont accès au marché publicitaire », précise Mathilde Dupré, codirectrice de l’Institut Veblen, et parmi celles-ci « le secteur automobile se dispute chaque année avec celui de la grande distribution la place de premier investisseur publicitaire en France ».
Parmi les sept plus gros annonceurs français, se trouvent Renault, Peugeot et Citroën qui dépassaient à eux seuls le milliard d’euros de dépenses publicitaires en 2018, détaillent les auteurs. « Le secteur de l’automobile est régulièrement le premier investisseur publicitaire du pays – environ 3,5 milliards d’euros chaque année – et ce sont les ventes de 4/4, pick-up, et SUV qui bénéficient actuellement de la plus forte croissance. » Mettre la publicité au service de la transition écologique consisterait à ne l’autoriser que pour les alternatives aux véhicules thermiques des particuliers. « Dans le cadre d’une approche plus progressive, il s’agirait d’interdire la publicité uniquement pour les plus polluants », proposent les associations. 
De nombreuses cibles
Idem pour « les offres de voyage à haute intensité de transport », c’est-à-dire proposant des transports à fort impact polluant pour des voyages de très courte durée (par exemple, un aller-retour en avion pour un week-end). Le RAP propose l’interdiction des publicités les concernant.
> Lire aussi  Pollution : les avions ont laissé 918 millions de tonnes de CO2 dans le ciel en 2018
Les cibles du rapport sont nombreuses : les publicités vantant les eaux minérales, « émanation directe de la nature », alors qu’elles sont vendues en bouteilles plastiques, ou encore tous les aliments « de la malbouffe », jugés nocifs pour la santé et l’environnement, avec les milliards d’unités d’emballages souvent non recyclables.
Les associations entendent aussi dénoncer « l’impunité des multinationales qui cherchent à obtenir une légitimité sociale, une acceptation de leurs activités et empêchent la création de normes contraignantes », affirme Juliette Renaud, des Amis de la Terre.
Limiter l’influence sur « le désir même de l’acte d’achat »
Par leur omniprésence dans l’espace public et le jeu des budgets publicitaires, ces grandes sociétés exerceraient « une influence éditoriale sur les médias », dénoncent les associations. Parmi leurs 20 propositions, elles demandent notamment une réforme du système des aides à la presse pour soutenir l’indépendance des médias.
Pour tenter de limiter l’influence de la communication des multinationales sur « le désir même de l’acte d’achat », les associations proposent aussi l’interdiction des écrans numériques qui se multiplient dans l’espace public comme chez les commerçants. Cette mesure a déjà fait l’objet d’une proposition de loi, présentée par Delphine Batho, relative « à l’interdiction de toute forme de publicité numérique et lumineuse dans l’espace public ». Pour la députée des Deux-Sèvres, rattachée au nouveau groupe parlementaire Ecologie Démocratie Solidarité, présente avec Dominique Potier, député PS de Meurthe-et-Moselle, à la visioconférence, mardi, « la bataille culturelle contre le consumérisme doit dorénavant occuper une place centrale ».
Les deux députés, auxquels s’associe aussi François Ruffin, député (La France insoumise) de la Somme, se sont engagés auprès des associations à présenter une proposition de loi-cadre, s’inspirant de la loi Evin de 1991 qui avait notamment interdit la publicité d’alcool lors des événements sportifs, à la télévision et au cinéma ainsi que les publicités pour le tabac.
Créer une autorité administrative indépendante
Les associations voient aussi d’un bon œil les premières propositions de la Convention citoyenne pour le climat qui font de la limitation de la publicité, voire de son interdiction dans l’espace public, un thème central de la transition écologique. « Leurs propositions vont dans le bon sens », a ainsi estimé Marie Cousin du RAP. Les députés ont promis qu’ils reprendraient les propositions des citoyens dans le cadre de ce projet de loi-cadre.
« Relancer la consommation, cela paraît incontournable, mais qui consomme quoi ? Il faut mieux encadrer les publicités ce que ne fait pas assez l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité dont le conseil d’administration accueille les représentants des agences de communication, c’est un enjeu démocratique », a conclu Renaud Fossard. Le rapport « Big Corpo » propose la création d’une autorité administrative indépendante qui permettrait un meilleur encadrement des activités publicitaires et de communication. Celle-ci serait composée notamment d’un certain nombre d’experts indépendants issus du secteur de la communication, de la santé, de la consommation, de l’environnement, du genre et de la petite enfance.
Jeudi 11 juin, devrait être aussi rendu public le rapport commandé en octobre par la ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, à Géraud Guibert, conseiller maître à la Cour des comptes, et à Thierry Libaert, conseiller au Conseil économique, social et environnemental, sur l’impact de la publicité sur la transition écologique.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/10/des-associations-demandent-un-meilleur-encadrement-de-la-publicite-jugee-responsable-de-la-surconsommation_6042384_3244.html>
Sur le même sujet :
> « Il ne faut plus laisser la publicité faire la promotion de tout et n’importe quoi » <https://www.nouvelobs.com/conso/20200609.OBS29875/il-ne-faut-plus-laisser-la-publicite-faire-la-promotion-de-tout-et-n-importe-quoi.html>, L’Obs, 09/06/20, 14h00
> Un rapport de 22 associations en vue de limiter la publicité <https://www.cbnews.fr/marques/rapport-22-associations-vue-limiter-publicite-52729>, AFP, 09/06/20, 22:02
> "Surconsommation", "blanchiment d’image"… des associations formulent des propositions pour mieux réguler la pub <https://www.sudouest.fr/2020/06/09/surconsommation-blanchiment-d-image-des-associations-formulent-des-propositions-pour-mieux-reguler-la-pub-7551309-4693.php>, Sud-Ouest avec AFP, 09/06/20
> Consommation. Publicité : mais pourquoi est-elle si méchante… ? <https://www.humanite.fr/consommation-publicite-mais-pourquoi-est-elle-si-mechante-690125>, L’Humanité, 09/06/20
> Encadrer la pub et l’influence des multinationales : un impératif écologique et démocratique <https://multinationales.org/Encadrer-la-pub-et-l-influence-des-multinationales-un-imperatif-ecologique-et>, Observatoire des multinationales (ODM), 09/06/20
> Surconsommation, supports envahissants, produits polluants… Mieux encadrer la pub, l’un des champs de bataille de la transition écologique ? <https://www.20minutes.fr/planete/2796059-20200609-surconsommation-supports-envahissants-produits-polluants-mieux-encadrer-pub-champs-bataille-transition-ecologique>, 20 Minutes, maj le 10/06/20 à 15h54
> Publicité. « Une loi Évin pour le climat et contre la malbouffe » <https://www.humanite.fr/publicite-une-loi-evin-pour-le-climat-et-contre-la-malbouffe-690159>, L’Humanité, 10/06/20 
> Comment se libérer de la publicité, arme de séduction massive des multinationales <https://reporterre.net/Comment-se-liberer-de-la-publicite-arme-de-seduction-massive-des-multinationales>, Reporterre, 10/06/20
> Chronique. La publicité, un acteur responsable de la transition écologique ? <https://business.lesechos.fr/directions-marketing/communication/publicite/0603374266728-la-publicite-un-acteur-responsable-de-la-transition-ecologique-338161.php>, Les Echos, 11/06/20, 15:00
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17- Le plan de relance fait l'impasse sur l'écologie, les ONG très inquiètes, France Inter, 10/06/20, 18h01
Célia Quilleret

"Où sont passées les ambitions écologiques du gouvernement ?", se demandent plusieurs ONG environnementales et sociales. Alors que le projet de loi de finances rectificative a été présenté ce mercredi matin en Conseil des ministres, rien de concret n’apparaît dans le plan de relance pour la transition écologique.
"Jamais 2 sans 3" se désolent Greenpeace, le RAC (Réseau action climat), Oxfam, le WWF, France Nature Environnement ou encore le Secours populaire dans un communiqué. Les ONG font ici clairement référence au troisième projet de loi de finances rectificative, présenté ce mercredi matin à l’Élysée, qui "fait l’impasse sur l’écologie". Et ce, alors que le mois de mai est à nouveau, après février, mars, ou avril, le mois le plus chaud jamais enregistré par le réseau européen Copernicus.
Dans ce texte de loi, 40 milliards d’euros viennent d’être ajoutés pour la relance et le sauvetage de l’économie française. En tout, l’État investit donc 20 milliards en soutien direct et 300 milliards en prêts garantis aux entreprises. 
>> Suite à lire à : 
<https://www.franceinter.fr/environnement/le-plan-de-relance-fait-l-impasse-sur-l-ecologie-les-ong-tres-inquietes>
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18- Une nouvelle "Tree Army" contre le chômage et le réchauffement climatique ?, We Demain, 10/06/20
Pauline Vallée

La crise économique due au Covid-19 a mis au chômage des millions d’Américains. La création d'une "Tree Army", expérimentée avec succès dans les années 1930, pourrait être une solution pour recréer de l'emploi.
La pandémie de Covid-19 et le ralentissement de l’activité qui a suivi ont laissé 23 millions d’Américains sans emploi, dont plus de 7 millions de jeunes. Et même si le taux de chômage a légèrement reculé au mois de mai, pour s’établir à 13,3 %, la situation économique fait craindre à plusieurs observateurs la naissance d'une “génération perdue”. Parmi eux, Collin O’Mara, président de la National Wildlife Federation, l'une des plus grandes associations environnementales américaines, 
L'ancien secrétaire au Département des ressources naturelles et du contrôle environnemental du Delaware a partagé son inquiétude en mai dans une tribune publiée par le  New York Times, où il appelle à restaurer les “Civilian Conservation Corps” (Corps civil de protection de l’environnement, en français). 
Nés durant une autre crise, celle de 1929, ces "emplois-jeunes" ont été mis en place par l’administration Roosevelt dans le cadre de son programme de relance économique New Deal. “À l'époque, sa grande crainte était que ces jeunes, en particulier les jeunes hommes, tombent dans la délinquance compte tenu de la situation sociale”, explique Aurore Lalucq, économiste, eurodéputé et porteuse d'une idée similaire via son projet de Green Deal. “L'idée était de confier à ces jeunes des travaux d’utilité publique, qui n'étaient pris en compte ni par le marché ni par l’État. La conservation environnementale en faisait partie.” 
Les Civilian Conservation Corps s’adressent alors en priorité aux hommes de moins de 25 ans dépourvus de formation. Ceux-ci sont logés, nourris et reçoivent 30 dollars par mois (un salaire équivalent aujourd’hui à 588 dollars). Entre 1933 et 1942, le projet permet d'accompagner trois millions de participants, de planter trois milliards d’arbres et de fonder – ou réhabiliter – 700 parcs nationaux, lui valant le surnom de Tree Army. 
“Outre son intérêt environnemental, c'est probablement le programme du New Deal qui a le mieux fonctionné et qui a évité des coûts sociaux énormes”, poursuit Aurore Lalucq. “Ces jeunes hommes ne seraient pas forcément tombés dans la délinquance sans les Civilian Conservation Corps. Mais cela a permis de les former, de leur remettre le pied à l’étrier en leur faisant prendre conscience qu’ils pouvaient être utiles à la collectivité.”  
> À lire aussi : Territoire Zéro Chômeur : "C’est la première fois de ma vie que mon travail a un sens"
>> Suite à lire à :
<https://www.wedemain.fr/Une-nouvelle-Tree-Army-contre-le-chomage-et-le-rechauffement-climatique_a4737.html>
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19- Lumiå, l’école du futur que nous voulons, Entrepreneurs d’avenir 10/06/20
Pascal de Rauglaudre

Le 21 septembre, la rentrée sonnera aussi pour les étudiants de Lumiå, une école d’un nouveau genre qui ne cache pas ses grandes ambitions : « rendre viable et désirable l’adéquation entre sa propre intériorité, son contexte social et la puissance du vivant ». 
Et si pour respecter les limites de la planète, on changeait radicalement de logique ? Au lieu de partir de l’économie pour aller vers l’environnement, on se demanderait d’abord ce que la planète est capable de supporter, avant de lancer des projets qui s’inscrivent dans ces limites ?
Aujourd’hui, les objectifs écologiques affichés par les pays sont bien en-deçà de ce qu’exige la situation de l’environnement et du climat en particulier. Nous devons de toute urgence inverser nos manières de penser.
C’est toute l’ambition de Lumiå, concept hybride entre école et espace d’essor personnel pour monter des projets à forte ambition environnementale. « Lumiå nous est apparue comme une évidence, car il y a un vrai déficit dans le monde des grandes écoles pour porter le paradigme de la soutenabilité », explique Christophe Sempels, directeur de la recherche-action à Lumiå et docteur en sciences de gestion.
Lumiå comprend un centre de formation exécutive, un laboratoire de recherche-action et un incubateur. Elle intègrera beaucoup d’innovations pédagogiques, comme la formation par projet et par expérience. « Pour bien comprendre les enjeux de la biodiversité, par exemple, pas question de rester assis dans une salle : les étudiants partiront en learning expeditions découvrir les écosystèmes sur le terrain avec des biologistes. »
>> Suite à lire à :
<http://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/lumia-lecole-du-futur-que-nous-voulons/>
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20- La publicité appelée à effectuer sa transition verte, Le Monde, 12/06/20, 17h48
Rémi Barroux

Deux rapports jugent que le secteur doit être réformé pour lutter contre la « surconsommation » nuisible à la planète.
La question de la publicité et de son rôle dans la consommation, voire « la surconsommation » dénoncée par les associations de défense de l’environnement, fait l’objet d’un tir groupé. Après la présentation, mardi 9 juin, d’un rapport intitulé « Big Corpo » prônant son encadrement, afin de contrer « l’influence des multinationales », par vingt-deux ONG, Géraud Guibert, conseiller maître à la Cour des comptes et président de la Fabrique écologique, et Thierry Libaert, conseiller au Comité économique et social européen, ont à leur tour rendu, jeudi 11, un rapport consacré à la « publicité et [la] transition écologique » à la ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, et à la secrétaire d’Etat, Brune Poirson. Ce sont elles qui, en octobre 2019, avaient commandé ce travail.
Ce rapport est rendu public une semaine avant la fin des travaux de la Convention citoyenne pour le climat, les 19, 20 et 21 juin, qui a fait de la publicité un enjeu important de la transition écologique et de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Il devrait être « versé au débat public » et « mis à la disposition des conventionnels qui pourront s’en saisir s’ils le souhaitent », a précisé Brune Poirson.
> Lire aussi  Des associations demandent un meilleur encadrement de la publicité, jugée responsable de la « surconsommation »
Mais à la différence des 150 citoyens de la convention, volontaires tirés au sort, ou encore des associations, qui s’attaquent à la publicité de manière plus frontale, les deux rapporteurs préfèrent « une véritable stratégie permettant au secteur publicitaire de devenir un acteur de la transition écologique », écrivent-ils. Ils veulent éviter « des blocages » de la profession, « alors que les initiatives de tous sont indispensables ». « La publicité a énormément travaillé sur la question du genre. Ce sont les publicitaires eux-mêmes qui l’ont fait. Il faut les amener à faire la même chose sur le climat », a expliqué au Monde Géraud Guibert.
Extinction lumineuse
Alors que des interdictions nombreuses de certaines formes de publicité sont réclamées tant par les citoyens que par les ONG – écrans publicitaires numériques et lumineux dans les espaces publics, véhicules polluants comme les SUV, lignes de transport aérien… –, les rapporteurs se montrent plus prudents. « Interdire la publicité de produits dont la vente n’est ni interdite ni fortement découragée, par exemple par une fiscalité adaptée, pourrait poser des problèmes juridiques », écrivent Géraud Guibert et Thierry Libaert.
Ils envisagent néanmoins certaines mesures d’interdiction, « mais sur la base d’une démarche cohérente et programmée dans le temps permettant à la publicité d’évoluer ». Ainsi proposent-ils « l’obligation d’extinction lumineuse la nuit de toute publicité ». « On ne doit plus éclairer de publicité la nuit, dans les Abribus où personne ne passe plus, ou sur les kiosques. Il faut les réserver aux messages d’intérêt général, aux missions de service public », explique Géraud Guibert, qui assure que cette mesure a fait l’objet de multiples oppositions. Les rapporteurs veulent aussi des sanctions plus efficaces contre l’affichage sauvage.
Autre proposition : interdire les publicités pour des produits appelés à disparaître, quelque temps avant l’échéance prévue, telles les voitures à moteur thermique qui doivent être retirées de la vente en 2040. « Nous avons essayé de ne pas faire de choses symboliques, mais opérationnelles. En interdisant aujourd’hui la pub pour les SUV, on ne touche qu’un tout petit secteur des émissions de gaz à effet de serre. Outre le risque de détournement comme on le voit avec les SUV électriques, il y a un problème de seuil des émissions à déterminer et donc d’efficacité », avance Géraud Guibert.
Aux mesures coercitives, les rapporteurs préfèrent un engagement de la profession d’atteindre la neutralité carbone en 2050. « Cet objectif constitue désormais la feuille de route de la société française, ce doit être aussi celui du secteur publicitaire. » Ce secteur doit élaborer, selon eux, une « trajectoire climatique », ce qui suppose un calendrier de réduction de l’espace publicitaire.
Mise en place d’un visuel
Les auteurs du rapport préconisent la mise en place d’un visuel permettant d’identifier facilement par les consommateurs les barèmes validés par les pouvoirs publics, tels ceux existant pour la consommation d’énergie pour les appareils ménagers, ou encore le Nutri-score, le système d’étiquetage sur la qualité nutritionnelle des aliments. « Il faut que le consommateur sache que la société et l’Etat veulent décourager l’achat de certains produits », poursuit Géraud Guibert. Proposant un « Grenelle citoyen de la publicité et de la transition écologique » d’ici à la fin 2020, les rapporteurs espèrent que la profession saura se doter de « règles d’autodiscipline pour une fonction plus responsable ».
Quand les ONG proposent la création d’une autorité indépendante, associant la société civile, les associations de consommateurs, les syndicats, jugeant que le travail de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), au conseil d’administration de laquelle siègent les agences de communication, n’est pas assez efficace, MM. Guibert et Libaert préfèrent la réforme. « Il faut ouvrir la gouvernance de l’ARPP aux associations de consommateurs et de défense de l’environnement », propose Géraud Guibert.
> Lire aussi  « Sans résidu de pesticides », AOP, HVE : la bataille de l’étiquetage des produits alimentaires
Les mesures avancées dans ce rapport pourraient donc ne pas suffire aux militants des ONG. Ces derniers agissent dans la rue. Le 17 juin, des actions de désobéissance civile se dérouleront, notamment à Marseille, pour « désintoxiquer l’espace public de ses publicités ». Déjà, lors du week-end des 30 et 31 mai, des mobilisations s’étaient déroulées à Paris, Lille, Strasbourg, Poitiers… pour recouvrir des panneaux publicitaires, en soutien au militant d’Alternatiba et d’ANV-COP21 (Action non violente-COP21), Alex Montvernay, qui était convoqué, le 2 juin, par le tribunal correctionnel de Lyon. Poursuivi pour dégradation de biens publics – il avait recouvert, lors d’une action collective en mars 2019, d’eau et de farine des panneaux –, le jeune militant risque 300 euros d’amende et deux mois de suspension de permis, requis par le procureur de la République. Le jugement doit être rendu le 2 juillet.
> Lire aussi  Plus d’une centaine d’articles de loi en débat pour lutter contre le gaspillage
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/12/la-publicite-appelee-a-effectuer-sa-transition-verte_6042623_3244.html>
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21- Initiative : la publicité devient éthique à Strasbourg, France 3 Grand Est, 13/06/20, 18:36
Sylvie Malal

C'est une campagne d'affichage hors normes qui se prépare à Strasbourg. Sur les panneaux publicitaires, habituellement squattés par les grandes enseignes à grand renfort de slogans standardisés, des petits nouveaux se donnent huit semaines pour bousculer l'ordre établi.
Surtout, pas de publicité ! Lorsque les créateurs strasbourgeois de la marque Niu ont lancé leur produit il y a un an, il n'était pas question d'investir le moindre euro dans un spot publicitaire. Leur produit, c'est une crème solaire respectueuse de l'environnement, à base de minéraux plutôt que de chimie et sans nanoparticules.
"On n'allait pas mettre 10 000 euros pour montrer une jolie fille en train de sourire sur une plage", assène Hadrien Collot, co-fondateur de la marque. Il a 26 ans, moitié breton, moitié alsacien, et passionné de plongée en apnée. Aux premières loges pour constater la dégradation continue du milieu océanique.
Exit donc, la jolie fille. Sa communication, il l'a basée sur la défense de l'environnement, par le bouche à oreille et sur une plateforme de crowdfunding : un tube de crème acheté, c'est un m2 de plage nettoyé ! Succès fulgurant : en un an, plus de 7 000 crèmes vendues, et 10 000 m2 de plage en Bretagne ou dans le sud ouest, débarrassés des mégots et autres déchets plastiques. Dans la foulée, une ONG a même été constituée, avec entre autres projets, des pouponières à corail pour reconstituer les fonds marins partout dans le monde. 
>> Suite à litre à :
<https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/bas-rhin/strasbourg-0/strasbourg-publicite-devient-ethique-1840590.html>
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En audio
22- La multinationale Amazon, persona non grata au Pont du Gard ?, France Inter, Le zoom de la rédaction, 09/06/20, 07h16
Célia Quilleret

2000 ans après la construction de l'aqueduc romain, Amazon rêve à son tour de s’implanter tout près de ce monument antique. Pas pour acheminer de l’eau, mais pour transporter des millions de marchandises vendues par internet. Tout un symbole. Sauf que cette arrivée prévue divise les riverains de ces communes gardoises.
> 4 minutes à réécouter à : 
<https://www.franceinter.fr/emissions/le-zoom-de-la-redaction/le-zoom-de-la-redaction-09-juin-2020>
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23- Podcast. Climat : la relance économique sera-t-elle verte ou grise ?, Le Monde, maj le 09/06/20, 08h11

Nos journalistes Marie Charrel et Nabil Wakim expliquent les enjeux de la relance verte dans Pandémie, le podcast du Monde sur l’épidémie. 
Peut-on saisir l’opportunité de devoir relancer nos économies pour accélérer la transition écologique ? Pour compenser les pertes colossales dues à l’épidémie de Covid-19 et au confinement, les gouvernements vont mettre des centaines de milliards sur la table et beaucoup comptent conditionner ces aides à l’adoption de modèles commerciaux plus respectueux de l’environnement.
Mais alors que l’on veut également sauver les grands fleurons de notre industrie, comment s’assurer que la relance ne sera pas grise en protégeant également les entreprises les plus consommatrices en énergies fossiles ? Marie Charrel et Nabil Wakim expliquent les enjeux de la relance verte dans le dernier épisode de Pandémie, le podcast du Monde dédié à l’épidémie de Covid-19.
> Podcast à réécouter à :
<https://www.lemonde.fr/podcasts/article/2020/06/08/climat-la-relance-economique-sera-t-elle-verte-ou-grise_6042159_5463015.html>
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En audio
24- Nicolas Hulot et Sri Sri Ravi Shankar : « Nous devons créer une nouvelle symphonie pour l’humanité », Psychologies, 26/05/20, 10:55
Lucien Fauvernier

En nous rappelant la fragilité de nos existences, la crise sanitaire du Covid-19 nous a fait prendre conscience de l’urgence à interroger le sens de nos vies. Le virus nous a également replacés au sein d’un écosystème naturel, que nous pensons maîtriser, mais dont nous sommes en réalité dépendants. A la lumière de ce raisonnement, Nicolas Hulot ancien ministre de l’écologie et Sri Sri Ravi Shankar, maître spirituel indien, nous livrent 5 idées pour un « monde d’après » plus conscient et écologique. 
Sommaire
1. Retrouver le sens du mot « liberté »
2. Renouer avec notre écosystème 
3. Réinterroger le progrès technologique 
4. Envisager le changement avec sérénité 
5. Cultiver notre alliance avec la nature
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.psychologies.com/Actualites/Environnement/Nicolas-Hulot-et-Sri-Sri-Ravi-Shankar-Nous-devons-creer-une-nouvelle-symphonie-pour-l-humanite>
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Une publication
25- La consommation de métaux du numérique : un secteur loin d’être dématérialisé, France Stratégie, 08/06/20

Loin de l’image de secteur immatériel qui lui est trop souvent associée, le numérique alimente sa croissance exponentielle grâce à une quantité également croissante de métaux. 
France Stratégie publie des analyses de fond, et des études de prospective à moyen et long termes pour contribuer à la décision publique et à l’information de l’opinion. Tous les agents de France Stratégie et la plupart de leurs interlocuteurs demeurent actuellement en télétravail, ce qui nous permet d’assurer la continuité de nos missions dans le respect des mesures de déconfinement progressif et de distanciation physique. Nous sommes ainsi en mesure d’achever et de publier les travaux engagés avant la crise sanitaire et de mener à bien de nouveaux travaux qui tiennent compte de la crise elle-même et de ses conséquences.
> Pour télécharger le document de travail :
<https://www.strategie.gouv.fr/publications/consommation-de-metaux-numerique-un-secteur-loin-detre-dematerialise>
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– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
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– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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