[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique & Convention citoyenne pour le climat (suite) (mardi 23 juin)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 23 Juin 08:06:36 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- La Sibérie fait face à une canicule sans précédent <https://reporterre.net/La-Siberie-fait-face-a-une-canicule-sans-precedent>, Reporterre, 19/06/20
2- Les gestes barrières contre le Covid détournés pour lutter contre le changement climatique <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/les-gestes-barrieres-contre-le-covid-detournes-pour-lutter-contre-le-changement-climatique-148689.html>, Novethic, 19/06/20
3- Chronique. Crise écologique : « L’idée qu’une somme de petites actions individuelles pourrait suffire est dangereuse » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/20/crise-ecologique-l-idee-qu-une-somme-de-petites-actions-individuelles-pourrait-suffire-est-dangereuse_6043534_3232.html>, Le Monde, 20/06/20, 05h30 
4- Les émissions de CO2 du permafrost arctique sont largement supérieures aux estimations <https://dailygeekshow.com/rechauffement-co2-permafrost/>, Daily Geek Show, 20/06/20
5- Christo à la montagne, ou comment protéger un glacier du réchauffement <https://information.tv5monde.com/info/christo-la-montagne-ou-comment-proteger-un-glacier-du-rechauffement-364229>, AFP, 21/06/20, 12:00
6- Premier pic de chaleur en France la semaine prochaine <https://information.tv5monde.com/info/premier-pic-de-chaleur-en-france-la-semaine-prochaine-364266>, AFP, 21/06/20, 17:00
7- « Fiers » du travail accompli, les citoyens de la convention pour le climat adoptent leur rapport final <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/21/fiers-du-travail-accompli-les-citoyens-de-la-convention-pour-le-climat-adoptent-leur-rapport-final-et-proposent-un-referendum-sur-une-revision-de-la-constitution_6043649_3244.html>, Le Monde, maj le 22/06/20 à 10h19
8- « Ce que nous avons vécu est une véritable prise de conscience de l’urgence climatique » <https://www.lemonde.fr/climat/article/2020/06/22/ce-que-nous-avons-vecu-est-une-veritable-prise-de-conscience-de-l-urgence-climatique_6043712_1652612.html>, Le Monde, 22/06/20, 10h44
9- Editorial. Traiter de concert urgence climatique et urgence sociale <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/22/traiter-de-concert-urgence-climatique-et-urgence-sociale_6043723_3232.html>, Le Monde, 22/06/20, 11h06 
10- Convention citoyenne : Emmanuel Macron au pied du mur <https://www.euractiv.fr/section/climat/news/convention-citoyenne-emmanuel-macron-au-pied-du-mur/>, EurActiv, 22/06/20, 11:41
11- « Intelligence collective », « manque d’audace »… Réactions mitigées aux propositions de la convention citoyenne pour le climat <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/22/convention-citoyenne-pour-le-climat-des-satisfecit-et-quelques-critiques_6043714_3244.html>, Le Monde, 22/06/20, 11h44
12- Convention climat : des réponses attendues pour jauger le succès <https://information.tv5monde.com/info/convention-climat-des-reponses-attendues-pour-jauger-le-succes-364401>, AFP, 22/06/20, 19:00
13- Entretien. Cyril Dion : « Nous allons rendre les propositions des 150 incontournables » <https://www.goodplanet.info/2020/06/22/cyril-dion-nous-allons-rendre-les-propositions-des-150-incontournables/>, GoodPlanet, 22/06/20
14- Convention citoyenne pour le climat : quelles propositions pour la mobilité ? <https://www.automobile-propre.com/convention-citoyenne-pour-le-climat-quelles-propositions-pour-la-mobilite/>, Automobile propre, 22/06/20
15- Transition énergétique : le Danemark prêt à taxer massivement le carbone <https://www.lemondedelenergie.com/transition-energetique-carbone-danemark/2020/06/22/>, AFP, 22/06/20
16- Biodiversité, environnement et climat de retour dans la Constitution <http://www.journaldelenvironnement.net/article/biodiversite-environnement-et-climat-de-retour-dans-la-constitution,107074>, Le JDLE, 22/06/20
17- Pour l’assemblée britannique sur le climat, la crise sanitaire doit accélérer la transition vers une économie « zéro carbone » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/23/pour-l-assemblee-britannique-sur-le-climat-la-crise-sanitaire-doit-accelerer-la-transition-vers-une-economie-zero-carbone_6043798_3244.html>, Le Monde, 23/06/20, 00h01
En images
18- Dernière ligne droite pour les membres de la Convention Citoyenne pour le Climat - Revoir la session 7 <https://www.lecese.fr/session7-de-travail-de-la-convention-citoyenne-pour-le-climat-au-cese>, CESE, 17/06/20
19- Côte d'Ivoire : un glissement de terrain fait au moins 13 morts au nord d’Abidjan <https://information.tv5monde.com/video/cote-d-ivoire-un-glissement-de-terrain-fait-au-moins-13-morts-au-nord-d-abidjan>, TV5Monde, 19/06/20
20- Les propositions de la Convention citoyenne sont-elles économiquement réalistes ? La mise au point de François Lenglet <https://www.lci.fr/population/video-les-propositions-de-la-convention-citoyenne-sont-elles-economiquement-realistes-la-mise-au-point-de-francois-lenglet-2157246.html>, TF1, journal de 20h, 21/06/20
21- Convention citoyenne : Élisabeth Borne favorable à un référendum sur les "mesures fortes" <https://www.bfmtv.com/politique/convention-citoyenne-elisabeth-borne-favorable-a-un-referendum-sur-les-mesures-fortes_AV-202006220062.html>, BFMTV, 22/06/20, 09:51
22- Référendum sur le climat : Jean-Pierre Raffarin se dit "assez réservé" <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/convention-citoyenne-sur-le-climat/video-referendum-sur-le-climat-jean-pierre-raffarin-se-dit-assez-reserve_4017531.html>, France info, 22/06/20, 10:00
23- [Infographies] – Les mesures transformatrices de la Convention citoyenne pour le climat <https://reporterre.net/Infographies-Les-mesures-transformatrices-de-la-Convention-citoyenne-pour-le-climat>, Reporterre, 22/06/20

Bien à vous,
Florence

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DOSSIER DU JOUR : La Convention citoyenne pour le climat : son vécu (cf. item 7 & 8), son contenu (cf. item 9, 14, 16, 18 & 23) et les avis ou réactions que ses propositions suscitent (cf. item 10, 11, 12, 13, 20, 21 & 22)
CITATIONS DU JOUR : — "Un très bel exemple d’intelligence collective et un impressionnant travail cohérent de véritable démocratie inclusive. Ce peut être un premier levier pour amorcer la mutation écologique tant attendue. Il y a, pour le gouvernement, une opportunité à saisir pour sortir du cercle de la défiance", Nicolas Hulot (cf. item 11)
— “Sur le climat, les citoyens sont plus ambitieux que les politiques depuis 30 ans !”, Cyril Dion, auteur, réalisateur et militant écologiste (cf. item 13 & suite)
RÉFORME DU JOUR : Le Danemark, héraut autoproclamé de la transition énergétique, a annoncé qu’il allait taxer plus le carbone, dans le cadre d’un plan pour le climat qui reste timide selon des associations de protection de l’environnement. (cf. item 15)
PROPOSITIONS DU JOUR : Deux jours après la convention citoyenne française, dont elle a suivi de près l’avancée des travaux, l’assemblée citoyenne britannique sur le climat a rendu ses préconclusions. (cf. item 17)
RECORD DU JOUR : Sur le front du réchauffement climatique, les températures records n’en finissent pas de tomber. En Sibérie, la ville de Verkhoïansk, qui compte 1 300 habitants, a enregistré, samedi 20 juin, 38 °C. (cf. item 1 & suite)
CHIFFRE DU JOUR : Les comportements citoyens pèsent 25 % des émissions totales de gaz à effet de serre (GES) d'un pays. (cf. item 2 & 3)
SOUS-ESTIMATION DU JOUR : Une nouvelle étude alarmante révèle que les modèles climatiques concernant le dégel du permafrost avaient omis de prendre en compte la photominéralisation, un processus naturel qui augmenterait de 14 % la quantité de CO2 libérée dans l’atmosphère. (cf. item 4 & suite)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- La Sibérie fait face à une canicule sans précédent, Reporterre, 19/06/20

À cette période de l’année, la température autour de Khatanga, en Sibérie, tourne habituellement autour de 0 °C en journée. L’année 2020 a battu tous les records. Le 22 mai, il a fait jusqu’à 25 °C dans ce village du nord de la Sibérie, soit 13 °C de plus que lors du précédent record. D’autres villes russes situées dans le cercle polaire arctique sont dans une situation similaire. Le 9 juin 2020, la température a ainsi atteint 30 °C à Nizhnyaya Pesha. « Je suis né en Sibérie et j’y ai vécu pendant soixante ans, a déclaré le journaliste Serguei Zubchuk au Siberian Times. Je ne me rappelle d’aucun printemps semblable à celui-là. »
>>Suite à lire à :
<https://reporterre.net/La-Siberie-fait-face-a-une-canicule-sans-precedent>
Sur le même sujet : 
> Il a fait 38 °C en Sibérie : record de température au-delà du cercle arctique, Le Monde, 22/06/20, 12h13
En Sibérie, la ville de Verkhoïansk, située à 67° de latitude nord, a enregistré samedi 38° C. Voilà plusieurs mois que des températures anormalement élevées sont régulièrement relevées dans la région. 
Sur le front du réchauffement climatique, les températures records n’en finissent pas de tomber. En Sibérie, la ville de Verkhoïansk, qui compte 1 300 habitants, a enregistré, samedi 20 juin, 38 °C, selon Pogoda i Klimat, un site Web qui compile les données météorologiques russes.
La ville est située au-dessus du cercle arctique dans la République de Sakha, environ 4 660 km au nord-est de Moscou, la capitale russe. Selon les météorologues, jamais une telle température n’aurait été observée au-delà du cercle polaire. Verkhoïansk se trouve à 67° de latitude nord.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/22/il-a-fait-38-c-en-siberie-record-de-temperature-au-dela-du-cercle-arctique_6043746_3244.html>
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2- Les gestes barrières contre le Covid détournés pour lutter contre le changement climatique, Novethic, 19/06/20
Marina Fabre

Les gestes barrières pour lutter contre le Covid-19 sont devenues des réflexes en quelques mois seulement pour des millions de Français. L'association C3D, réunissant les directeurs du développement durable, entend créer le même réflexe pour la lutte contre le réchauffement climatique. L'institut a ainsi détourné ces gestes barrières pour les appliquer au climat. 
Se laver les mains "très régulièrement", tousser ou éternuer dans son coude, porter un masque… Depuis la crise sanitaire provoquée par le Covid-19, les gestes barrières ont été intégrés par la population française. Même les enfants, qui reprendront dès lundi 22 juin le chemin de l’école, les connaissent par cœur. Et si le concept de ces gestes barrières destinés à "se protéger et protéger les autres" était transposé à la lutte contre le changement climatique ? C’est l’idée émise par le C3D, le Collège des directeurs du développement durable.
L’association a développé une affiche avec huit gestes barrières "pour le climat" comme manger de la viande "occasionnellement", renoncer "autant que possible" à l’avion, préférer le réemploi au recyclable ou au jetable ou encore utiliser un véhicule sans moteur thermique. "La crise sanitaire liée au Covid-19 nous montre bien que pour que de nouvelles habitudes soient adoptées, les consignes doivent être dites, lues, vues, entendues, répétées, etc. Il en va de même pour le climat : nous devons intégrer de nouveaux comportements et nous emparer de ces bonnes pratiques pour qu’elles deviennent réflexe", note le C3D.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/les-gestes-barrieres-contre-le-covid-detournes-pour-lutter-contre-le-changement-climatique-148689.html>
En savoir plus :
> Les 8 gestes barrières pour le climat du C3D <http://www.cddd.fr/gestes-barrieres-climat-entreprises-citoyens-c3d/>, Collège des Directeurs du Développement Durable, juin 2020
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3- Chronique. Crise écologique : « L’idée qu’une somme de petites actions individuelles pourrait suffire est dangereuse », Le Monde, 20/06/20, 05h30 
Stéphane Foucart

Nombre de gens ont le sentiment de « faire leur part » en triant leurs déchets, en évitant le plastique ou en prenant leur vélo. Tout cela est peut-être louable mais nous place collectivement très loin du compte, observe Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », dans sa chronique.
Chronique. Tout le monde, ou presque, connaît la fable du colibri. C’est, paraît-il, une histoire traditionnelle amérindienne, et une parabole parfaite de notre situation face à la crise écologique. Un grand incendie s’étant déclaré dans la forêt, tous les animaux étaient consternés, et plus ou moins en fuite devant le désastre. Tous, à l’exception d’un oiseau tropical si minuscule qu’il pourrait être confondu avec un insecte : le colibri. Celui-ci allait et venait de manière incessante, au point de susciter l’agacement du tatou. Le grincheux mammifère demanda à l’oiseau les raisons d’une telle agitation. L’intéressé lui répondit qu’il allait à la rivière remplir son bec de quelques gouttelettes d’eau et qu’il revenait les verser sur le brasier. Le tatou objecta que ces quelques gouttes d’eau n’y changeraient rien. « Je le sais, répondit l’oiseau. Mais je fais ma part. »
« Faire sa part » : c’est le mot d’ordre du mouvement Colibris, l’organisation créée en 2007 sous l’impulsion d’une personnalité charismatique, Pierre Rabhi, chantre de l’agroécologie et de la sobriété heureuse. L’idée sur laquelle repose le mouvement est séduisante. Elle mise sur le courage moral de quelques-uns, sur l’éthique de l’action individuelle, sur l’exemplarité et la capacité des conduites vertueuses à inspirer les autres. Hélas ! Entre autres enseignements, la pandémie de Covid-19 vient d’administrer la preuve empirique que si « faire sa part » est peut-être nécessaire, c’est très loin d’être suffisant.
> Lire aussi  Cyril Dion : « La crise du Covid-19 peut nous aider à construire le monde d’après »
Comment en être convaincu ? Les mesures prises un peu partout dans le monde pour endiguer la progression de la pandémie due au SARS-CoV-2 ont formé une expérience inédite à l’échelle planétaire sur l’impact que pourrait avoir la prise de conscience subite, par 4 milliards d’individus – c’est, grosso modo, le nombre d’humains qui se sont retrouvés confinés pendant plusieurs semaines –, des dégâts que produisent leurs déplacements et leur consommation sur le climat. Le confinement de près de la moitié de l’humanité et la mise à l’arrêt des pans de l’économie affectés par cette contrainte n’auront eu finalement qu’un impact limité.
Très loin du compte
Dans une analyse publiée le 19 mai par la revue Nature Climate Change, la climatologue Corinne Le Quéré et ses coauteurs le notent : « La baisse des émissions quotidiennes de dioxyde de carbone issu de la combustion des ressources fossiles, estimée à 17 % à son maximum [par rapport à l’année précédente], à la suite du confinement sévère et forcé des populations mondiales, est extrême et probablement inédite. Pourtant, cela ne correspond qu’au niveau des émissions de 2006. » On voit qu’une conversion massive des humains à la sobriété prônée par les Colibris – fût-elle contrainte – n’a pas l’effet escompté (même si celui-ci est réel).
La raison, comme nous l’a récemment expliqué François Gemenne, spécialiste de géopolitique de l’environnement et membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), est que le changement climatique tient pour beaucoup au fonctionnement des grandes structures qui forment le socle de l’économie mondiale. En particulier, la production énergétique et la production alimentaire sont fortement émettrices de gaz à effet de serre, ce qu’une modification des comportements individuels n’est pas en mesure de changer rapidement. Une centrale à charbon, une fois sortie de terre, fournira leur électricité à ses riverains pendant quatre décennies, même si ceux-ci décident de réduire leur consommation.
> Lire aussi la tribune de François Gemenne : « De la crise du coronavirus, on peut tirer des leçons pour lutter contre le changement climatique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/18/de-la-crise-du-coronavirus-on-peut-tirer-des-lecons-pour-lutter-contre-le-changement-climatique_6033464_3232.html>
Ainsi, « faire sa part » est incontestablement une belle idée, mais c’est aussi une idée dangereuse, en tout cas à manipuler avec précaution. Elle peut incliner à penser qu’une somme de petites actions individuelles – chacun ayant de surcroît sa propre idée de l’ampleur nécessaire à leur donner – pourrait suffire. Cette idée s’est fortement implantée parmi les décideurs et l’opinion : un grand nombre de nos contemporains ont le sentiment de « faire leur part » en triant leurs déchets, en limitant leur consommation de plastique ou en enfourchant leur bicyclette de temps à autre. Tout cela est peut-être louable, mais nous place collectivement très loin du compte.
La loi du marché se charge de tout
Les tenants de la dérégulation et du marché libre trouvent aussi leur intérêt dans la diffusion de cette vulgate ; les idées des Colibris peuvent aussi être cuisinées à la sauce néolibérale. Puisque les prises de consciences individuelles feront évoluer la demande des consommateurs, les modes de production finiront par devenir eux aussi plus vertueux. De collectif, de politique, de contraintes réglementaires, il n’est nul besoin : la loi du marché se charge de tout.
Voilà qui explique ce paradoxe apparent, relevé par le journaliste Jean-Baptiste Malet dans une enquête publiée en août 2018 par Le Monde diplomatique : nombre de grands patrons (grande distribution, agroalimentaire, restauration rapide) apprécient les idées du mouvement Colibris, voire en courtisent ouvertement l’inspirateur. De même que des responsables politiques issus de la droite la plus libérale.
Ces récupérations ne disent en réalité pas grand-chose du mouvement lui-même. « Faire sa part » n’empêche nullement de délibérer collectivement, de voter. L’écrivain et réalisateur Cyril Dion, cofondateur du mouvement Colibris, est d’ailleurs l’un des garants de la convention citoyenne pour le climat, qui vient de rendre publiques ses propositions.
> Lire aussi  Après la convention pour le climat, les 150 citoyens impliqués souhaitent se regrouper dans une association
Aucune ne prône le maintien d’un statu quo dont on espérerait qu’il s’amende au fil du temps, grâce à une somme de prises de conscience individuelles. Et c’est heureux car si le colibri se contente de chercher à éteindre seul l’incendie, la fin de la fable ne fait guère de doute : la forêt a brûlé et les animaux sont morts, et le colibri avec eux.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/20/crise-ecologique-l-idee-qu-une-somme-de-petites-actions-individuelles-pourrait-suffire-est-dangereuse_6043534_3232.html>
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4- Les émissions de CO2 du permafrost arctique sont largement supérieures aux estimations, Daily Geek Show, 20/06/20
Yann Contegat – Source : Earth

Ce processus naturel augmenterait de 14 % la quantité de CO2 libérée dans l’atmosphère
Cette nouvelle étude alarmante révèle que les modèles climatiques concernant le dégel du permafrost avaient omis de prendre en compte la photominéralisation, un processus naturel contribuant largement à la libération de CO2 dans l’atmosphère.
Des émissions de dioxyde de carbone largement sous-estimées
Le permafrost renferme environ 1,5 milliard de tonnes de carbone, dont une partie est émise dans l’atmosphère en raison de l’activité microbienne. Jusqu’à présent, les spécialistes estimaient qu’entre 5 et 15 % du carbone organique stocké dans le permafrost serait libéré sous forme de dioxyde de carbone d’ici 2100, induisant une augmentation supplémentaire du réchauffement climatique de 0,3 à 0,4 °C. 
> Lire aussi Les herbiers marins : une arme sous-estimée dans la lutte contre le changement climatique
>> Suite à lire à :
<https://dailygeekshow.com/rechauffement-co2-permafrost/>
En savoir plus :
> Arctic amplification of global warming strengthened by sunlight oxidation of permafrost carbon to CO2 <https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1029/2020GL087085>, Geophysical Research Letters, 09/06/20
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5- Christo à la montagne, ou comment protéger un glacier du réchauffement, AFP, 21/06/20, 12:00

On dirait presque une des oeuvres gigantesques de l'empaqueteur et artiste défunt Christo.
Comme un immense linceul, la toile blanche recouvre le flanc de la montagne. Dans le nord alpin de l'Italie, l'été approche et il faut protéger la glace alpine de la chaleur qui vient.
Le glacier de Presena, à cheval entre le Trentin Haut-Adige et la Lombardie, a perdu plus du tiers de son volume depuis 1993. La faute au réchauffement climatique, et à des étés toujours plus ensoleillés qui chaque année font reculer la glace un peu plus.
Dès la saison de ski terminée et les remontées mécaniques immobilisées, il faut donc se mobiliser pour essayer de limiter la fonte des glaces
"Cette zone se rétrécit de plus en plus, donc il nous faut la couvrir au maximum", explique Davide Panizza, 34 ans, patron de l'entreprise Carosello-Tonale company, mandatée par la région pour l'opération.
Le projet a débuté en 2008, avec près de 30.000 mètres carrés de toile déployés et posés sur la neige. Son équipe installe cette année 100.000 mètres carrés.
"La toile est une bâche géotextile qui reflète la lumière, maintenant en dessous une température inférieure à la température ambiante, et qui donc aide à la préservation de la neige".
Dans cette vallée frontalière entre les régions du Trentin et de la Lombardie, à plus de 2.700 mètres d'altitude, les travailleurs déroulent de longues bandes de bâche reverbérantes, qui donnent à ce flanc de montagne emballé des allures de cadeau géant.
Il faut coudre les bandes méthodiquement, pour éviter qu'elles ne glissent au bas de la pente ou se disjoignent sous l'effet du temps.
Chacune de ces bandes mesure 70 mètres de long sur 5 mètres de large, pour un coût de fabrication de 400 euros. Leur couleur blanche ne se distingue guère de la neige blanchâtre déjà ramollie par la chaleur.
Il faut près de six semaines pour les installer à la fin du printemps, et autant à l'automne pour les enlever
"Il y a des expériences similaires sur des glaciers autrichiens, mais leur surface est plus petite" qu'au glacier de Presena, souligne M. Panizza.
Franco Del Pero, 48 ans, dirige sur le terrain l'opération. Le dispositif s'est amélioré au fur et à mesure des années. "Maintenant, quand on enlève le tout en septembre, et que nous nous rendons compte du bon boulot, je suis fier", sourit-il.
<https://information.tv5monde.com/info/christo-la-montagne-ou-comment-proteger-un-glacier-du-rechauffement-364229>
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6- Premier pic de chaleur en France la semaine prochaine, AFP, 21/06/20, 17:00

La France connaîtra son premier pic de chaleur la semaine prochaine, avec des températures supérieures à 30°C dans l'Hexagone, voire 35°C localement, avertit Météo-France.
"Dès lundi, les températures repasseront au-dessus des normales de saison", indique Météo-France dans un bulletin. "Mardi, les températures atteindront généralement 26 à 30°C sur la moitié nord, 28 à 33°C sur la moitié sud", avec une chaleur particulièrement marquée dans les plaines du Sud-Ouest.
"Mercredi, jeudi et vendredi seront les trois journées les plus chaudes", précise Météo-France, avec le mercure atteignant ou dépassant les 30°C "sur la plupart des régions". "On atteindra très souvent 32 à 34 °C du Sud-Ouest à l'Ile-de-France ainsi que sur les régions proches de la vallée du Rhône", indique Météo-France. "Le seuil des très fortes chaleurs (35 °C) pourrait être dépassé localement."
Les températures minimales pourront dépasser 20°C "dans les grandes métropoles ou sur le pourtour méditerranéen", en particulier jeudi et vendredi.
2019 avait été la troisième année la plus chaude en France métropolitaine - après 2018 et 2014 -, marquée par deux épisodes exceptionnels de canicule et un record absolu de 46°C. 2020 s'inscrit dans la même tendance, avec un hiver qui a connu des records de douceur et un printemps qui a été le deuxième plus chaud jamais enregistré.
Avec le réchauffement climatique, les vagues de chaleur pourraient être deux fois plus nombreuses d'ici 2050, prévoit Météo-France.
<https://information.tv5monde.com/info/premier-pic-de-chaleur-en-france-la-semaine-prochaine-364266>
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7- « Fiers » du travail accompli, les citoyens de la convention pour le climat adoptent leur rapport final, Le Monde, maj le 22/06/20 à 10h19
Audrey Garric et Rémi Barroux 

Les 150 Français tirés au sort ont adopté plus de 150 propositions pour réduire les émissions de CO2. Ils proposent notamment un référendum sur la révision de la Constitution. 
« Satisfaction », « soulagement », « fierté » aussi. Les mots ne manquaient pas, dimanche 21 juin, aux 150 membres de la convention citoyenne pour le climat pour exprimer le plaisir d’un « travail bien fait » et, surtout, d’avoir répondu, à l’issue de neuf mois de discussions, à une question très vaste : comment réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 dans un esprit de justice sociale ?
Au final, ce sont plus de 150 propositions – la seule rejetée concerne la réduction du temps de travail de 35 heures à 28 heures – qui ont été transmises à la ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne. Soit un rapport de quelque 600 pages pour « changer en profondeur la société », adopté solennellement lors d’une ovation debout, à 15 heures.
L’accouchement fut parfois difficile, pendant les trois jours de conclusion, de vendredi à dimanche, avec des débats rendus malaisés par le manque de temps de délibération et l’organisation en cinq salles pour des raisons sanitaires, au siège du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Mais les citoyens tirés au sort – des lycéens, médecins, sapeurs-pompiers ou agriculteurs, âgés de 16 à 80 ans, et originaires de toutes les régions – ont eu plaisir à se retrouver pour cette dernière ligne droite.
Des débats fournis
Il y eut bien quelques tensions, comme sur le choix de voter finalement par objectifs regroupant des propositions, et non mesure par mesure. « C’est un problème de cohérence, un objectif repose sur plusieurs propositions, plusieurs paramètres, et en enlever un déséquilibrait l’objectif tout entier », a plaidé Thierry Pech, l’un des deux coprésidents du comité de gouvernance.
> Lire aussi  Réviser la Constitution, autoroute à 110 km/h, plus de vrac… : les principales propositions adoptées par la convention citoyenne pour le climat
Au cours de trois jours de débats fournis, le débat sur le passage à 28 heures de travail hebdomadaire a été particulièrement nourri, la majorité expliquant que cette mesure serait « incompréhensible » pour les Français, alors que le pays vivait une crise économique.
« Cette réduction du temps de travail va entraîner des délocalisations et des fermetures d’entreprises », avançait une citoyenne, quand d’autres expliquaient que les citoyens de la convention passeraient « pour des guignols ». « Les 28 heures sont hors mandat », « indéfendables dans le contexte actuel », ont renchéri d’autres citoyens.
Les défenseurs de la mesure ont multiplié les arguments : « Ce n’est pas pour tout de suite, mais pour 2030 ; il n’y a pas consensus entre nous, mais c’est bien de porter ce sujet pour le futur », a avancé Sylvie (la plupart des délégués souhaitent être appelés par leur prénom). La proposition a finalement été rejetée par 65 % des voix.
« On a simplement souhaité être ambitieux »
Les citoyens ont aussi âprement débattu la proposition visant à réduire de 130 km/h à 110 km/h la vitesse sur les autoroutes. Elle n’a été approuvée qu’à 60 %, bien moins que les larges consensus obtenus par ailleurs.
« Les gens vont basculer sur les routes nationales et départementales, qui sont gratuites, ce qui ne fera rien gagner au niveau de la consommation car on freine et on accélère davantage », jugeait Benoît, rejoint par plusieurs citoyens. A l’inverse, Brigitte a défendu la mesure « pour le climat, parce qu’on pollue moins, mais aussi pour qu’il y ait moins d’accidents de la route ». « En passant à 110 km/h, on perd trois minutes sur 200 kilomètres. Arrêtez de dire qu’on limite nos libertés », s’est énervé Guillaume.
L’obligation de rénovation globale des bâtiments d’ici à 2040 a, elle aussi, suscité quelques mécontentements. « C’est une mesure totalitaire », a lâché Brigitte. « C’est un sujet sensible, car c’est parfois compliqué de dépenser un peu plus d’argent pour certains ménages, a reconnu Jean-Pierre. Mais on a simplement souhaité être ambitieux. » « L’intérêt, c’est aussi d’éliminer les logements indécents, c’est l’intérêt général », a abondé Samir.
D’autres thématiques ont donné lieu à des oppositions, comme sur les énergies renouvelables ou la diminution de l’usage des produits phytosanitaires de 50 % d’ici à 2025 – la proposition finale étant jugée par certains trop timorée.
Les autres mesures ont, elles, été votées largement, balayant de nombreuses thématiques depuis la réduction de la place de la voiture individuelle à la régulation de la publicité, en passant par la réduction de la consommation de viande, l’éducation à l’environnement et la lutte contre l’artificialisation des sols. Même des propositions moins consensuelles dans la société française ont remporté un large soutien, telles que la « limitation des effets néfastes du transport aérien » ou la taxation des entreprises qui distribuent plus de 10 millions d’euros de dividendes annuels, à hauteur de 4 %.
Un processus qui a favorisé le consensus
« Ce qui est très marquant, ce sont les votes ultramajoritaires, qui traduisent une confiance entre les groupes thématiques, au sein de chaque groupe, et la formation d’un esprit de convention, note Maxime Gaborit, doctorant à l’Université Saint-Louis, à Bruxelles, qui a suivi l’ensemble des travaux de la convention. Il y a une vraie volonté de paraître unis, qui est liée à l’organisation du processus qui a depuis le début privilégié le consensus. »
> Lire aussi  Convention citoyenne pour le climat : le rôle des experts dans la formation de l’opinion
Les 150 citoyens ont eu à cœur, durant ces trois jours, mais aussi tout au long de leurs longs mois de travail, de concilier l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre avec la justice sociale, soit les termes exacts de la mission fixée par le président de la République, en avril 2019.
Ainsi, sur de nombreuses propositions susceptibles de pénaliser les plus démunis, les conventionnels ont trouvé des outils pour éviter une mise en œuvre pénalisante. L’ombre du mouvement des « gilets jaunes » et de leur refus de voir augmenter le prix des carburants a plané sur la convention citoyenne.
Pour orienter les achats alimentaires vers le bio et promouvoir « une alimentation saine et durable » accessible au plus grand nombre, des chèques alimentaires « pour les plus démunis, à utiliser dans les AMAP [Association pour le maintien d’une agriculture paysanne] ou pour des produits bio », sont proposés. « Consommer et se nourrir ne doivent pas être des gestes militants, mais une réalité quotidienne pour tous », a plaidé Angela. Les 150 Français ont aussi contrebalancé l’obligation de rénovation énergétique des bâtiments par une aide minimale pour tous. Pour les ménages les plus modestes, le reste à charge doit être réduit à presque zéro, ont-ils précisé.
L’écocide pour les atteintes graves à l’environnement
Après avoir adopté leurs 46 objectifs, les citoyens ont décidé de proposer à référendum trois de leurs mesures phares : celles d’une révision constitutionnelle (modification du préambule et de l’article 1er afin de renforcer la prise en compte de l’environnement), ainsi que l’introduction dans le droit français d’un crime « d’écocide » – visant à réprimer les atteintes graves à l’environnement. Ils se sont en revanche opposés à un référendum sur leurs mesures concrètes, comme la lutte contre l’artificialisation des sols ou la régulation de la publicité.
> Lire aussi  Crise écologique : « L’idée qu’une somme de petites actions individuelles pourrait suffire est dangereuse »
Le sujet du référendum a mis au jour de nombreuses divisions, craintes et interrogations, les citoyens ressentant une forte pression. Les uns ont défendu un passage nécessaire pour « emmener le débat dans la société » et chercher « une légitimité auprès des citoyens », les autres un procédé « casse-gueule » car risquant de « réduire à néant neuf mois de travail » en cas de rejet. « Il faut tenter notre chance et faire confiance au peuple français », a plaidé Amel. « Pour la Constitution et l’écocide, d’accord pour le référendum, mais pour le reste, c’est au pouvoir de prendre ses responsabilités », a affirmé un citoyen.
« Les citoyens ont conscience du chemin qu’ils ont parcouru au sein du processus, ce qui les a conduits à être plus mesurés sur le référendum. Cela traduit une incertitude, exprimée dans les débats, sur le fait d’être encore des citoyens comme les autres », juge Maxime Gaborit.
Les citoyens ont abordé, à la fin de la convention et dans un temps très restreint, le financement de leurs mesures, le point le moins abouti de leurs travaux. Ils ont adopté une synthèse comprenant 78 pistes, allant d’un impôt écologique sur la fortune sur le modèle de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) au renforcement de la taxe sur les transactions financières, parmi les orientations les plus soutenues.
La synthèse intègre également l’idée d’un moratoire pendant cinq ans sur l’évolution de la taxe carbone, « le temps que les ménages soient informés de l’urgence climatique et aient les moyens de changer leurs habitudes », mais cette proposition a été moins consensuelle. Pour Marie-Hélène, cela montre que leurs orientations ont été « réfléchies même avec leur financement ». « Il faut désormais laisser l’arbitrage à l’exécutif », juge Samir.
La convention a-t-elle répondu à son mandat de départ ? « La majorité de ces mesures n’est pas nouvelle, mais les citoyens sont allés plus loin que ce qui existait déjà. Leur ensemble est cohérent, ambitieux et technique », se félicite Laurence Tubiana, la coprésidente du comité de gouvernance. Un tiers des 150 propositions ont été traduites juridiquement, c’est-à-dire préparées à faire l’objet d’une proposition de loi, d’un projet de loi ou d’un règlement.
« Le paquet de mesures permet globalement de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici à 2030 », estime celle qui fut ambassadrice de la France pour le climat – mais aucun chiffrage précis n’a été fourni. L’objectif de 40 % risque en outre de se révéler bientôt caduc car le Green Deal de l’Union européenne prévoit que les ambitions soient revues à la hausse.
« L’expérience était géniale »
Après la remise de leur volumineux rapport, c’est bien Emmanuel Macron qui devra trancher et dire, le 29 juin, ce qu’il en retient – il avait promis une traduction « sans filtre » au départ. « On a essuyé les plâtres de cette forme de démocratie citoyenne, ce n’est pas parfait, mais le bilan est positif », juge Yolande Bouin, ex-travailleuse sociale et enseignante. Pour Danièle de Saleneuve, retraitée de l’Assistance publique, « l’expérience était géniale, on a balayé tous les sujets pertinents avec des propositions assez fortes, mais c’est à Emmanuel Macron de dire ce qu’il prend, c’est de sa responsabilité maintenant ».
« Nos mesures peuvent être applicables rapidement, veut croire Amandine Roggeman, une Parisienne de 27 ans. Elles pourraient permettre de corriger le plan de relance du gouvernement, notamment nos mesures pour un parc automobile plus propre, pour limiter les effets néfastes du trafic aérien et l’obligation de rénovation des bâtiments. »
> Lire aussi  Après la convention pour le climat, les 150 citoyens impliqués souhaitent se regrouper dans une association
Après la réception des citoyens par le chef de l’Etat, le 29 juin, ces derniers se retrouveront une ultime fois, après l’été, pour peaufiner leur réponse à l’exécutif. En créant l’association Les 150, les citoyens ont déjà clairement indiqué qu’ils veilleraient à la mise en œuvre de leurs propositions.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/21/fiers-du-travail-accompli-les-citoyens-de-la-convention-pour-le-climat-adoptent-leur-rapport-final-et-proposent-un-referendum-sur-une-revision-de-la-constitution_6043649_3244.html>
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8- « Ce que nous avons vécu est une véritable prise de conscience de l’urgence climatique », Le Monde, 22/06/20, 10h44

Les 150 membres de la convention pour le climat ont remis, dimanche, leur rapport au gouvernement. Voici les principaux extraits de leur introduction et de leur conclusion, dans lesquelles ils s’adressent aux Français. 
Durant neuf mois, 150 citoyennes et citoyens ont réfléchi à des solutions pour l’environnement dans le cadre de la convention citoyenne pour le climat. Ils ont remis leur rapport au gouvernement le 21 juin. Le Monde retranscrit les principaux extraits de leur introduction et conclusion.
> Lire aussi  Réviser la Constitution, autoroute à 110 km/h, plus de vrac… : les principales propositions adoptées par la convention citoyenne pour le climat
« Citoyennes et citoyens libres, indépendants de tout parti ou influence, représentatifs de la société : nous sommes 150 femmes et hommes âgés de 16 à 80 ans, de toutes origines et professions. Nous avons été sélectionnés par tirage au sort selon une génération aléatoire de numéros de téléphone, sans nous être portés volontaires préalablement, pour être membres de la convention citoyenne pour le climat afin que nous formions une image de la société française capable de vous représenter.
Nous ne sommes pas des experts, nous sommes des citoyennes et citoyens comme les autres, représentatifs de la diversité de la société. Nous avons le pouvoir de décider et de faire changer les choses, pouvoir que nous avons exercé avec une attention particulière pour les plus fragiles, et ce dans un esprit de justice sociale.
La convention citoyenne pour le climat est la première expérience démocratique d’ampleur faisant appel au tirage au sort – et donc reconnaissant la capacité des citoyennes et citoyens ni spécialistes ni militants de s’exprimer sur un sujet d’avenir majeur.
Nous avons vécu ensemble, pendant neuf mois, une expérience humaine inédite et intense, qui nous a amenés à prendre conscience de l’impérieuse nécessité d’un changement profond de l’organisation de notre société et de nos façons de vivre.
Pour répondre à la question qui nous était posée, « Comment réduire d’au moins 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre [(GES)] d’ici à 2030, dans le respect de la justice sociale ? », nous avons échangé librement dans la pluralité de nos opinions. Nous nous sommes nourris d’échanges avec des experts et des représentants économiques, associatifs et publics, afin d’être en capacité de rédiger des mesures concrètes, en connaissance de cause et en toute indépendance. (…)
Ce que nous avons vécu est une véritable prise de conscience de l’urgence climatique : la Terre peut vivre sans nous, mais, nous ne pouvons pas vivre sans elle. (…) Nous ne sommes pas uniquement devant le choix d’une politique économique pour faire face à une crise économique, sociale et environnementale, nous devons agir sans plus attendre pour stopper le réchauffement et le dérèglement climatiques qui menacent la survie de l’humanité. Si nous ne rattrapons pas le retard pris, beaucoup de régions du globe deviendront inhabitables, du fait de la montée des eaux ou de climats trop arides. C’est une question de vie ou de mort !
Nous ne sommes pas en compétition avec les élus ou les autres acteurs de la société française : nous devons tous changer nos comportements en profondeur pour laisser à nos enfants et petits-enfants une planète viable. (…)
Nous attendons du gouvernement et des pouvoirs publics une prise en compte immédiate de nos propositions permettant une accélération de la transition écologique, notamment dans la stratégie de sortie de crise, en faisant du climat la priorité des politiques publiques, en évaluant les résultats et en sanctionnant les écarts. (…)
Nous invitons les acteurs économiques à mener une action plus volontariste en faveur de la transition écologique, en faisant de cette problématique une opportunité pour repenser en profondeur nos modes de production et de consommation, et favoriser une meilleure distribution des richesses. L’urgence climatique nous impose des décisions difficiles mais indispensables : soyez inventifs. (…)
Il apparaît inévitable de revoir nos modes de vie, nos manières de consommer, de produire et de travailler, de nous déplacer, de nous loger et de nous nourrir. (…)Nous, les 150 citoyennes et citoyens, sommes conscients que les mesures que nous préconisons peuvent être difficiles à comprendre et parfois à accepter pour tous ceux qui verront leur métier disparaître et devront se réorienter, et qu’elles impliquent de nouvelles contraintes pour tous les Français.
La plupart d’entre nous n’auraient pu imaginer en acceptant de participer à cette convention qu’ils puissent préconiser des mesures qui peuvent sembler extrêmes. Pour autant, il est vraisemblable qu’elles soient encore insuffisantes pour atteindre l’objectif de réduction de 40 % des émissions de GES et maintenir l’augmentation de la température de la terre en deçà de 2 degrés.
Nous pensons donc important que nos concitoyennes et concitoyens se saisissent de tous les sujets que nous avons travaillés pendant neuf mois avec le souci constant de l’intérêt commun. Nous les engageons à faire entendre leurs voix auprès des élus qui les représentent à toutes les échelles du territoire français, et à leur demander des comptes chaque fois que leurs décisions ne tiendront pas compte de l’urgence climatique et du respect de la biodiversité.
Nous considérons que la réussite de cette convention dépendra en grande partie du respect par l’exécutif de son engagement à transmettre nos propositions « sans filtre », c’est-à-dire dire sans être reformulées ni adaptées, mais également de leur prise en compte par le pouvoir législatif. (…)
Les référendums sur la Constitution et la reconnaissance du crime d’écocide que nous demandons permettront à tous les Français de prendre conscience, comme nous l’avons fait, des enjeux et des dangers du réchauffement climatique, et d’une sixième extinction de masse, de débattre et de s’approprier la transformation de la société qu’impliquent nos mesures. »
> Lire aussi  « Intelligence collective », « manque d’audace »… Réactions mitigées aux propositions de la convention citoyenne pour le climat
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2020/06/22/ce-que-nous-avons-vecu-est-une-veritable-prise-de-conscience-de-l-urgence-climatique_6043712_1652612.html>
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9- Editorial. Traiter de concert urgence climatique et urgence sociale, Le Monde, 22/06/20, 11h06 

L’exercice était périlleux. Mais la convention citoyenne sur le climat a respecté sa feuille de route et s’impose dans sa double dimension, démocratique et écologique.
Editorial du « Monde ». Au moment où l’urgence climatique impose au pays des choix forts, la conclusion des travaux de la convention citoyenne sur le climat apparaît prometteuse. Il n’était pas écrit d’avance que 150 citoyens tirés au sort et réunis à intervalles réguliers dans les locaux du Conseil économique, social et environnemental parviennent, en l’espace de neuf mois, à réaliser ce qui était attendu d’eux : formuler des propositions précises visant à réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 « dans un esprit de justice sociale ».
L’exercice était d’autant plus périlleux qu’il intervenait après le rejet de la taxe carbone, dont la montée en puissance, pourtant adoptée à une très large majorité par le Parlement, avait suscité une véritable rébellion populaire. Il était d’autant plus attendu que le président de la République avait investi la convention d’une mission qui dépassait largement le simple cadre consultatif : rédiger un certain nombre de mesures réglementaires et législatives qui pourraient être soumises« sans filtre » aux autorités compétentes. Et désigner, parmi ces dernières, celles qu’elle souhaitait voir soumises à référendum.
> Lire aussi  Réviser la Constitution, autoroute à 110 km/h, plus de vrac… : les principales propositions adoptées par la convention citoyenne pour le climat
La feuille de route a été respectée : plus de 150 propositions ont été remises, dimanche 21 juin, à la ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne. Elles incluent aussi bien l’objectif de réduire la vitesse sur les autoroutes de 130 à 110 km/h que celui de rendre obligatoire la rénovation énergétique globale des bâtiments d’ici à 2040, ou encore l’institution d’une taxe de 4 % sur les dividendes distribués au-delà de 10 millions d’euros. Sur tous ces sujets hautement conflictuels, le gouvernement est prié de saisir la balle au bond, tandis que la convention renvoie à un éventuel référendum la révision de la constitution qu’elle appelle de ses vœux pour que « la conciliation des droits, libertés et principes qui résultent de son préambule » ne puisse « compromettre la préservation de l’environnement ». Soit un sérieux changement d’approche.
Une nouvelle forme de démocratie représentative
Pour qu’une juxtaposition de réflexions individuelles, ancrées dans le vécu quotidien, se transforme en « un chemin collectif », il aura fallu développer toute une ingénierie participative. Près de 140 experts, venus de tous horizons, ont été auditionnés ; des animateurs ont encadré les travaux de chaque groupe de travail ; un comité de pilotage a veillé à la bonne marche de la convention, sans que les citoyens aient pour autant exprimé la crainte d’avoir été manipulés. Convaincus d’avoir donné naissance à une nouvelle forme de démocratie représentative, ils ont décidé de créer une association pour veiller collectivement à la mise en œuvre de leurs conclusions. Le message est clair : la démocratie participative peut être l’une des réponses convaincantes à la crise de la représentativité, à condition que la réponse du président de la République soit, maintenant, à la hauteur.
> Lire aussi  « Fiers » du travail accompli, les citoyens de la convention pour le climat adoptent leur rapport final
Emmanuel Macron et son gouvernement se retrouvent ainsi au pied du mur dans une double dimension démocratique et écologique. Les déconvenues ont été nombreuses, ces dernières années. En 2007, le Grenelle de l’environnement avait soulevé un grand espoir au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, avant d’accoucher d’une souris après la crise de 2008 : la relance n’avait été en rien verdie et, face aux difficultés sociales, le président avait tourné casaque.
> Lire aussi  « Intelligence collective », « manque d’audace »… Réactions mitigées aux propositions de la convention citoyenne pour le climat
Cette fois, il n’y a plus le choix : l’urgence est telle qu’il faut agir, et fort, en profitant de l’élan donné par la convention. Car, même si deux sujets essentiels ont été éludés – le sort de la taxe carbone et la part du nucléaire dans le mix énergétique –, des propositions citoyennes sont là, fortes, concrètes et évaluées. Elles ouvrent la voie à une action rapide, même si son financement et son impact climatique restent à déterminer précisément. Surtout, la prise de conscience des Français autour de la catastrophe écologique a tellement progressé que tout retard serait désormais considéré comme un manquement grave. Loin d’apparaître comme un frein, l’ampleur de la crise économique nous oblige, collectivement, à sortir de notre zone de confort pour traiter de concert l’urgence sociale et l’urgence climatique.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/22/traiter-de-concert-urgence-climatique-et-urgence-sociale_6043723_3232.html>
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10- Convention citoyenne : Emmanuel Macron au pied du mur, EurActiv, 22/06/20, 11:41
Valéry Laramée de Tannenberg | Le Journal de l'Environnement

Pensée comme une réponse à la crise des gilets jaunes, la convention citoyenne sur le climat a adopté son programme. Un article de notre partenaire, le Journal de l’environnement.
Emmanuel Macron s’est pris à son propre piège. En avril 2019, en pleine crise des gilets des gilets jaunes, le président de la République consulte le peuple. Il s’agit aussi d’impulser le lancement du programme écologique qui sera au cœur de ses deux dernières années au pouvoir. Ce projet est lancé dans les pires conditions. Nul ne sait vraiment de quoi il est fait. Trop ambitieux, ce programme heurtera une partie de sa majorité politique. Ectoplasmique, il alimentera le torrent de critiques qui inonde chaque jour l’Elysée.
Coup de génie : le programme ne sortira pas des bureaux feutrés du palais présidentiel. Il sera le fruit d’une délibération populaire. Ce sera la convention citoyenne pour le climat (CCC): un aréopage de 150 Français tirés au sort qui, pendant neuf mois, débattront des moyens propres à mettre la France sur les rails de l’écologie, de la justice sociale et de la décarbonation. Mieux, le chef de l’Etat se montre favorable à l’organisation d’un référendum pour s’assurer que les recommandations phares de ces Conventionnels d’un nouveau type soient frappées du sceau de la démocratie la plus directe.
Succès politique majeur
L’idée est diabolique. Elle permet au locataire de l’Elysée de s’affranchir d’un long débat sociétal et parlementaire, dont l’expérience du Grenelle nous apprend qu’il peut être ingrat pour le pouvoir en place. Et pas forcément bénéfique à l’environnement. Elle donne l’onction populaire à un projet présidentiel. Et dans la perspective de sa réélection, Emmanuel Macron a besoin d’un succès politique majeur.
Jusqu’ici, le dispositif a fonctionné. Sept sessions durant, les Conventionnels de l’écologie ont méticuleusement rempli leur mission. Avec attention, et parfois sidération, ils ont écouté les scientifiques. Avec passion, ils ont débattu. Avec conviction, ils ont choisi les moyens d’accélérer la transition environnementale et sociale.
Hélas, hélas, hélas, le résultat n’est pas à la hauteur des ambitions initiales. Que retenir des 150 mesures présentées, jeudi 18 juin ? Qu’il est un catalogue de mesures aux 5 chapitres bien ordonnés : se loger, se déplacer, se nourrir, consommer, produire et travailler.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/climat/news/convention-citoyenne-emmanuel-macron-au-pied-du-mur/>
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11- « Intelligence collective », « manque d’audace »… Réactions mitigées aux propositions de la convention citoyenne pour le climat, Le Monde, 22/06/20, 11h44
Audrey Garric et Rémi Barroux

La majorité des réactions politiques et de la société civile salue le « sérieux » du travail accompli par les 150 citoyens tirés au sort, même si certains émettent des regrets et réserves sur certaines propositions. 
En recevant, dimanche 21 juin, le rapport de 600 pages contenant les propositions de la convention citoyenne pour le climat, la ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, n’a pas caché sa satisfaction. Votre « ambition donne de la force à la ministre de l’écologie que je suis », a-t-elle déclaré aux 150 citoyens. « Vous répondez avec force à tous ceux qui doutent de la démocratie participative »,a ajouté Elisabeth Borne.
> Lire aussi  « Fiers » du travail accompli, les citoyens de la convention pour le climat adoptent leur rapport final
La ministre n’a pas livré son sentiment sur le sort qui leur serait réservé par le chef de l’Etat, qui recevra les conventionnels le 29 juin mais, interrogée sur les propositions de référendum, elle a estimé que « quand il s’agit de transformation forte, il est important de s’assurer qu’il y a une adhésion des Français ».
L’un de ses prédécesseurs, Nicolas Hulot, président d’honneur de la Fondation pour la nature et l’homme, a « salué un très bel exemple d’intelligence collective et un impressionnant travail cohérent de véritable démocratie inclusive. Ce peut être un premier levier pour amorcer la mutation écologique tant attendue. Il y a, pour le gouvernement, une opportunité à saisir pour sortir du cercle de la défiance ».
Proche de M. Hulot, le député Matthieu Orphelin considère aussi que c’est désormais aux responsables politiques « de faire leur part du travail en concrétisant » les mesures de la convention. « L’enjeu pour la majorité, désormais, c’est d’être capable d’assumer ce nouveau modèle de société », avance le député de Maine-et-Loire. Le coprésident du nouveau groupe Ecologie, démocratie, solidarité (EDS), et ex-LRM, appelle à une grande loi climat, qui « reprendrait la globalité des conclusions » de la convention citoyenne, et qui « pourrait rassembler les parlementaires les plus progressistes ».
> Lire aussi  « Ce que nous avons vécu est une véritable prise de conscience de l’urgence climatique »
D’ici là, le député s’engage, avec son groupe, à reprendre sous la forme d’amendements certaines des propositions de la convention, comme l’obligation de rénovation globale des bâtiments, dès l’examen du 3e projet de loi de finances rectificative (PLFR 3) qui débutera lundi 29 juin. Membre aussi du groupe EDS, la députée des Deux-Sèvres Delphine Batho se montre plus inquiète. « Les 150 mesures sont précises, rédigées, elles sont un point d’appui et mettent les politiques, les parlementaires au pied du mur. Le risque, c’est que le gouvernement fasse le tri et écarte les plus ambitieuses. Un bon exemple est la proposition des citoyens d’un moratoire et d’une renégociation du CETA [l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada]. »
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/22/convention-citoyenne-pour-le-climat-des-satisfecit-et-quelques-critiques_6043714_3244.html>
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12- Convention climat : des réponses attendues pour jauger le succès, AFP, 22/06/20, 19:00
Stéphane Orjollet

"Les 150" de la Convention citoyenne sur le climat auront dans une semaine une première idée de la mise en oeuvre de leurs propositions - timorées pour les uns mais extrêmes pour d'autres - qui pourrait déterminer le renouvellement de cet exercice inédit de démocratie participative.
La ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, a reçu dimanche leurs 150 propositions, saluant leur "ambition" et répétant qu'elles "ont vocation à alimenter le plan de relance sur lequel (le gouvernement) est en train de travailler", face à la profonde récession engendrée par la crise du Covid.
Les premières indications concrètes sont attendues le 29 juin, quand Emmanuel Macron recevra à l'Elysée la Convention, qui a souhaité renvoyer les politiques à "leurs responsabilités" en ne multipliant pas les suggestions de référendum. Malgré les marques d'intérêt pour un tel scrutin à questions multiples distillées par l'Elysée - ce qui a plutôt braqué les membres de la CCC, selon des sources proches de leurs discussions.
Leurs propositions ont été reçues selon des lignes de fracture plus ou moins attendues.
Ainsi, l'association "40 millions d'automobilistes" a assuré sans surprise avoir recueilli 400.000 signatures en ligne contre l'idée d'abaisser la vitesse sur autoroute à 110 km/h. Et le Medef, tout en saluant un travail "sérieux", a jugé certaines propositions "extrêmes", notamment sur la limitation des vols aériens intérieurs. La Convention a également proposé une taxe sur les dividendes, fléchée vers un verdissement de l'appareil productif.
Mais d'autres jugent les propositions timorées, voire hors-sujet, ou s'interrogent sur l'absence de réflexion sur le secteur de l'énergie - notamment nucléaire - et l'évacuation de la question de la taxe carbone. Alors que c'est précisément la révolte des "Gilets jaunes" contre une telle mesure qui avait été à l'origine de la convocation de la CCC.
"Prévoir d'aussi nombreuses propositions (...) en atténue la légitimité" et laisse au gouvernement et au Parlement la possibilité de "faire son marché", regrette sur Twitter Géraud Guibert, président de la fondation la Fabrique écologique. "La Convention aura ainsi plus émis des avis que pris des décisions".
- Pas la révolution -
Une analyse que réfutent les citoyens de la Convention, qui évoquent pour leur part un "nouveau modèle de société qu'(ils) dessinent". Pour le défendre et veiller à sa traduction dans les faits, ils se sont constitués en association, baptisée "Les 150".
Car c'est aussi à cette aune que sera jugée cette expérience politique inédite au niveau national, et son éventuelle répétition, voire son institutionnalisation, que certains appellent de leurs voeux. 
"Nous avons en France un problème d'élites et de démocratie participative," analyse Corinne Lepage, qui a été ministre de l'Environnement, activiste et maintenant avocate spécialisée. "Il faut trouver un équilibre, sans tomber dans la pagaille", poursuit-elle, qualifiant la CCC "d'expérience intéressante" ayant débouché sur "des propositions allantes, même si ça n'est pas la Révolution".
Barbara Pompili, présidente (LREM, ex-EELV) de la commission du Développement durable à l'Assemblée nationale, se dit de son côté "assez partagée", même s'il "y a clairement des mesures qui vont dans le sens de ce que nous proposons depuis longtemps et qui vont nous aider".
Mais elle regrette que la CCC n'ait recommandé pour un référendum "que les mesures les plus consensuelles" (comme l'inscription dans la Constitution de la lutte contre le réchauffement climatique), alors que des propositions plus difficiles auraient pu être l'occasion "d'une campagne et d'une sensibilisation" du public, menée avec ses membres.
Elle aussi pointe "un risque de piochage évident" dans les mesures, même si l'Assemblée se prépare à se saisir du sujet. D'ailleurs, des membres de la CCC y seront auditionnés dès cette semaine. Quant au succès final, "il va dépendre de la manière dont nous réussirons tous collectivement à transformer l'essai. De la volonté politique".
<https://information.tv5monde.com/info/convention-climat-des-reponses-attendues-pour-jauger-le-succes-364401>
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13- Entretien. Cyril Dion : « Nous allons rendre les propositions des 150 incontournables », GoodPlanet, 22/06/20

Alors que la Convention citoyenne pour le Climat s’est achevée hier, Cyril Dion, auteur, réalisateur et militant écologiste, commence son travail de « garant » à la fois de l’intégrité des propositions, mais aussi de leur application ou du moins de leur discussion par les pouvoirs législatif et exécutif. Heureux et épuisé, il nous livre son premier bilan.
Comment allez-vous jouer votre rôle de garant dans les jours qui viennent ?
Avec d’autres, nous allons nous mobiliser pour rendre les conclusions des 150 incontournables. Qu’elles deviennent une base de travail pour les parlementaires : 60 députés vont relayer les propositions et les porter au Parlement. Plusieurs ONG ont salué le travail de la Convention et elle a fait les Unes de tous les journaux, de toutes les radios et télés tout le week-end. La campagne de mobilisation va maintenant commencer sur les réseaux sociaux, avec des vidéo et des informations à suivre via le mouvement international  #onestprêt ou sur le site que les 150 conventionnaires vont ouvrir.
>> Suite à lire à :
<https://www.goodplanet.info/2020/06/22/cyril-dion-nous-allons-rendre-les-propositions-des-150-incontournables/>
Sur le même sujet : 
> Cyril Dion : «L’enjeu, c’est que le débat qui a eu lieu à 150 se diffuse à 44 millions d’électeurs» <https://www.liberation.fr/france/2020/06/20/cyril-dion-l-enjeu-c-est-que-le-debat-qui-a-eu-lieu-a-150-se-diffuse-a-44-millions-d-electeurs_1791764>, Libération, 20/06/20, 13:24
> Cyril Dion : "Macron a besoin de montrer qu’il fait quelque chose sur le terrain de l’écologie » <https://www.lejdd.fr/Politique/cyril-dion-macron-a-besoin-de-montrer-quil-fait-quelque-chose-sur-le-terrain-de-lecologie-3976236>, Le JDD, 20/06/20, 19h39
> Cyril Dion : « Jamais un plan pour le climat n’a été aussi ambitieux » <https://www.humanite.fr/cyril-dion-jamais-un-plan-pour-le-climat-na-ete-aussi-ambitieux-690601>, L’Humanité, 20/06/20
> Interview. Cyril Dion : “Sur le climat, les citoyens sont plus ambitieux que les politiques depuis 30 ans !” <http://www.lavie.fr/actualite/ecologie/cyril-dion-les-citoyens-sont-plus-ambitieux-que-les-politiques-depuis-30-ans-22-06-2020-107046_8.php>, La Vie, 22/06/20, 18h27
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14- Convention citoyenne pour le climat : quelles propositions pour la mobilité ?, Automobile propre, 22/06/20
Philippe Schwoerer

Les 150 citoyens tirés au sort et constitués en assemblée dès octobre dernier viennent de remettre leurs propositions qui visent à lutter contre le réchauffement climatique avec « un esprit de justice sociale ». Voici les principales concernant le volet mobilité.
Constat chiffré
En France, les déplacements des personnes et le transport des marchandises pèsent 30% des émissions de gaz à effet de serre. C’est le groupe des voitures individuelles qui a le plus fort impact sur le sujet (52%) dans cette part, suivi par les poids lourds et les utilitaires (19% chacun). Pour comparaison, les vols intérieurs ne représentent que 4%.
Retoucher les habitudes de mobilité n’est pas simple, entre les bonnets rouges qui se sont opposés il y a quelques années aux mesures sur le fret, comme l’ecotaxe poids lourds, et les gilets jaunes nés sous la conjonction des hausses de la taxe carbone et du cours du pétrole. Voilà pourquoi Emmanuel Macron a mis en place une assemblée citoyenne.
Un parc de véhicules plus vertueux
Afin d’accélérer le renouvellement du parc français roulant vers un mix plus vertueux, les citoyens proposent différentes actions qui visent à agir sur la réglementation.
Tout d’abord en déplaçant les curseurs du bonus et du malus. Le premier serait plus conséquent pour les modèles peu polluants afin d’aider davantage les ménages et les professionnels à les adopter. Le malus pèserait plus lourd pour les véhicules les plus émissifs, le poids s’ajoutant en critère pour son calcul. Ces derniers ne seraient plus commercialisés neufs dès 2025, selon la convention citoyenne.
Les garagistes seraient soumis à un plan de formation destiné à leur faire acquérir les compétences nécessaires pour accompagner cette évolution de la flotte nationale.
>> Suite à lire à :
<https://www.automobile-propre.com/convention-citoyenne-pour-le-climat-quelles-propositions-pour-la-mobilite/>
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15- Transition énergétique : le Danemark prêt à taxer massivement le carbone, AFP, 22/06/20

Le Danemark, héraut autoproclamé de la transition énergétique, a annoncé lundi qu’il allait taxer plus le carbone, dans le cadre d’un plan pour le climat qui reste timide selon des associations de protection de l’environnement.
Les détails de cette réforme fiscale, dont l’objectif est “de rendre plus attractives les solutions vertes” sans plomber ni le contribuable ni les entreprises, seront négociés après l’été, a indiqué le ministère des Finances.
Le Conseil du climat recommande une taxation du carbone à 1.500 couronnes (201 euros) par tonne, contre 170 couronnes actuellement.
“On ne voit seulement que des débuts relativement ténus d’une transition verte du Danemark”, a déploré auprès de l’AFP Helene Hagel, responsable climat et politique de l’environnement chez Greenpeace Danemark.
Selon elle, il faut cesser d’être flou, taxer l’ensemble des gaz à effet de serre et retrousser ses manches pour une refonte de l’agriculture et du secteur des transports, sur lesquels les partis doivent plancher à l’automne.
“Il est essentiel de donner un prix plus précis à la pollution sous forme d’impôts sur les gaz à effet de serre. Il est facile de s’entendre sur la forme mais plus difficile de négocier complètement dans les faits la nature des taxes”, a-t-elle écrit.
Copenhague avait déjà annoncé que le pays scandinave, pionnier de l’éolien, allait diminuer de 70% ses émissions de CO2 à l’horizon 2030.
L’accord, négocié par tous les partis à l’exception d’une petite formation d’extrême-droite, entérine aussi la création de deux “îles énergétiques”, l’une en mer du Nord et l’autre dans la Baltique, pour une capacité totale d’énergie éolienne en mer de 5 GW, permettant, additionnée au développement d’un autre champ offshore, de tripler la production nationale de ce type d’énergie.
Ces îles doivent permettre à terme l’utilisation de nouvelles technologies capables de stocker l’énergie produite par les éoliennes, est-il précisé.
<https://www.lemondedelenergie.com/transition-energetique-carbone-danemark/2020/06/22/>
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16- Biodiversité, environnement et climat de retour dans la Constitution, Le JDLE, 22/06/20
Stéphanie Senet

Si la Charte de l’environnement a déjà valeur constitutionnelle, les citoyens ont tenu à inscrire la préservation de la biodiversité, de l’environnement et de la lutte contre le dérèglement climatique à l’article premier de la Constitution. Une évolution symbolique, chère à l’ancien ministre de la transition écologique Nicolas Hulot.
Votée à 81%, la modification de l’article premier de la Constitution vise à inscrire le troisième alinéa suivant : «La République garantit la préservation de la biodiversité, de l’environnement et lutte contre le dérèglement climatique». Soit précisément la mesure réclamée par Nicolas Hulot lors du lancement de la révision constitutionnelle en … 2018. Si l’ancien ministre avait eu gain de cause au départ, le président Macron a ensuite fait marche arrière au profit d’une mention moins ambitieuse : «la République favorise toutes les actions en faveur du climat et de la biodiversité».
Dans la communauté des juristes spécialisés en environnement, la mesure est toutefois jugée timide. L’éminent professeur Michel Prieur plaide ainsi pour l’inscription, plus efficace, du principe de non-régression dans la loi fondamentale, comme il l’avait justifié lors d’un colloque sur la révision de la Constitution organisé en mars 2018.
Patrimoine commun de l’humanité
Les citoyens ont également retenu l’idée d’un bien commun, en faisant évoluer la Constitution dès son préambule, avec cette inscription –en 2e alinéa- : «La conciliation des droits, libertés et principes qui en résultent ne saurait compromettre la préservation de l’environnement, patrimoine commun de l’humanité».
Deux évolutions à forte portée symbolique plutôt que juridique, surtout qu’elles seront soumises à un référendum populaire, avec la pénalisation de l’écocide dans la loi (lien vers article) maintes fois rejetée par les parlementaires.
D’autres juristes, dont l’avocat Arnaud Gossement, rappellent pour la nécessité, avant tout, de faire appliquer le droit de l’environnement existant. Avec des moyens humains et financiers à la hauteur des enjeux.
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Le retour du parquet environnemental / La convention a plébiscité la création d’un parquet environnemental sur le modèle espagnol, la création d’un juge spécialisé (réforme en cours par le ministère de la justice) et le renforcement de la formation des magistrats à la protection de l’environnement.
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/biodiversite-environnement-et-climat-de-retour-dans-la-constitution,107074>
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17- Pour l’assemblée britannique sur le climat, la crise sanitaire doit accélérer la transition vers une économie « zéro carbone », Le Monde, 23/06/20, 00h01
Cécile Ducourtieux

En présentant ses préconclusions mardi, la « climate assembly » veut peser sur le plan de redémarrage de l’économie que dévoilera Boris Johnson, d’ici à une dizaine de jours. 
Deux jours après la convention citoyenne française, dont elle a suivi de près l’avancée des travaux, l’assemblée citoyenne britannique sur le climat a rendu ses préconclusions, mardi 23 juin. Ce « timing » n’a aucun rapport avec l’agenda hexagonal : il est directement lié au tempo politique national. D’ici une dizaine de jours, le premier ministre Boris Johnson et son chancelier de l’Echiquier, Rishi Sunak, doivent dévoiler un plan pour tenter de faire redémarrer une économie mise à l’arrêt par trois mois de confinement.
La « climate assembly » rendra ses conclusions définitives en septembre (propositions concrètes à l’appui) mais ses organisateurs veulent déjà peser sur ces décisions gouvernementales imminentes, avec au moins deux messages importants. Les Britanniques souhaitent que le plan de relance « postpandémique » soit l’occasion d’accélérer la transition du Royaume-Uni vers une économie « zéro carbone », afin de tenir l’objectif national d’émissions nettes de gaz à effet de serre nulles d’ici 2050. Ils sont également prêts à des changements sensibles de mode de vie pour y parvenir.
> Lire aussi  Au Royaume-Uni, l’horizon économique ne cesse de s’obscurcir
Suite à un vote à bulletin secret organisé auprès des 108 membres de l’assemblée les 16 et 17 mai, une large majorité d’entre eux — 79 % exactement — sont ainsi « parfaitement d’accord » ou « d’accord » pour que « les mesures prises par le gouvernement pour aider l’économie à se redresser soient conçues pour parvenir à l’objectif zéro émissions nettes ». Seuls 9 % « ne sont pas d’accord » ou « absolument pas d’accord », et 12 % n’ont pas d’opinion tranchée. 
Limiter les aides aux secteurs très émetteurs en carbone
Comme en France, les participants ont été sélectionnés au hasard parmi 30 000 foyers anglais, écossais, gallois et nord irlandais et sont représentatifs en âge, sexe, ethnie, milieu socio-économique de la population nationale.
Parents, grands-parents, aides soignant ou ingénieurs : ils ont commencé à travailler en février, se rassemblant les week-ends dans un centre de conférences de Birmingham, avant d’achever leurs discussions en ligne. Leur anonymat a jusqu’alors été protégé : les médias n’ont eu accès qu’aux résultats de leurs réunions. Beaucoup suggèrent que le gouvernement limite les aides aux secteurs très émetteurs en carbone — ou les conditionne à une transition vers des modèles décarbonés. Sont d’abord visés le secteur de l’aviation et l’extraction de gaz et de pétrole en mer du Nord (environ 5 % du produit intérieur brut écossais). Les membres de l’assemblée espèrent aussi des investissements supplémentaires dans les infrastructures : transport, construction et réhabilitation de logements.
« Les montants consacrés à sauver les industries à base d’énergies fossiles [le secteur aérien, le pétrole de la mer du Nord] sont de l’argent jeté par les fenêtres pour des industries qui sont de toute façon condamnées » est une des idées qui a le plus circulé dans l’assemblée, à en croire son prérapport. Dans le même registre : « les industries pétrolières ou gazières ne devraient pas faire l’objet de plans de sauvetage […]. Aidons leurs salariés, mais pas elles, leur activité est incompatible avec l’objectif de neutralité carbone. » 
Parmi les rares objections, celle-ci quand même : « nous [Royaume-Uni] ne contribuons qu’à hauteur de 1 % aux émissions mondiales de dioxyde de carbone [CO2], notre priorité devrait plutôt être de reconstruire notre économie après la pandémie plutôt que de nous infliger des dommages économiques encore plus graves au travers d’initiatives vertes coûteuses, aux gains financiers négligeables. » 
Le télétravail plébiscité
Une écrasante majorité des membres de l’assemblée (93 %) sont par ailleurs « parfaitement d’accord » ou « d’accord » pour qu’avec le déconfinement, « le gouvernement et les employeurs prennent des mesures pour encourager les modifications de mode de vie et de travail davantage compatibles avec l’objectif de zéro émissions. » Seuls 4 % des membres sont « contre ou clairement contre » ces changements de mode de vie, et 3 % n’ont pas d’opinion.
Ils souhaitent le maintien du télétravail et éviter au maximum les voyages d’affaires : « le télétravail est génial : cela engendre moins de trafic, moins de vols, on est plus efficaces, le gouvernement doit l’encourager y compris au travers d’incitations ou d’amendes », estiment certains membres. D’autres tiquent sur le caractère obligatoire de telles mesures. La priorité devrait « pour l’heure rester dans la lutte contre le virus et la recherche d’un vaccin », objectent quelques voix discordantes.
Les organisateurs de l’assemblée se disent surpris par le quasi-consensus de ses membres sur le parti à tirer de la crise pandémique (le bilan officiel frôle les 43 000 morts au Royaume-Uni). Ils ont aussi constaté une tendance à davantage compter sur les pouvoirs publics pour orienter l’économie vers des objectifs climatiques : une nouveauté, dans un pays jusqu’alors profondément libéral.
Faire valoir les priorités de l’opinion publique
L’assemblée britannique a été mise en place en juin 2019 par la Chambre des communes juste après que la première ministre de l’époque, Theresa May, s’est engagée à tenir l’objectif climatique de 2050 (en l’inscrivant dans la loi). Elle a donc moins de prise sur les décisions de l’exécutif national que son équivalente hexagonale, crée sur l’impulsion de l’Elysée.
Elle compte cependant faire valoir les priorités de l’opinion publique qu’elle a su faire émerger. « Les Britanniques ont démontré leur capacité à répondre positivement et de manière responsable à une menace invisible [le virus]. Nous pensons que la même approche, basée sur la confiance du public dans des politiques ambitieuses, basées sur la science et la transparence, est une bonne base pour parvenir à l’objectif zéro émissions », estiment les présidents des six commissions parlementaires à l’origine de l’assemblée dans une lettre adressée à Boris Johnson, mardi.
> Lire aussi  Brexit : Londres veut couper son lien avec l’Union européenne dès la fin de l’année
Fin mai, le premier ministre s’est engagé à « reconstruire mieux » et à contribuer à une économie « plus verte et plus résiliente » après la crise sanitaire. Pour autant, à en croire les indiscrétions de la presse sur les mesures de soutien à l’étude à Downing Street, rien ne ressemble pour l’instant à une révolution verte. Il est surtout question de mesures à court terme — des baisses de TVA pour le secteur du tourisme par exemple. Depuis son arrivée à la tête du gouvernement britannique, en juillet 2019, Boris Johnson n’a déroulé qu’une véritable vision pour le pays (encore assez vague) : réaliser le Brexit, et en tirer le meilleur parti possible.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/23/pour-l-assemblee-britannique-sur-le-climat-la-crise-sanitaire-doit-accelerer-la-transition-vers-une-economie-zero-carbone_6043798_3244.html>
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En images
18- Dernière ligne droite pour les membres de la Convention Citoyenne pour le Climat - Revoir la session 7, CESE, 17/06/20

La 7ème session de la Convention Citoyenne pour le Climat s'est déroulée les 19, 20 et 21 juin au CESE. 
Les 150 citoyennes et citoyens avaient pour mission, lors de ces 3 jours, de relire, d'amender et d'adopter formellement :
- le texte de présentation et l'exposé des motifs du livrable final
- toutes les mesures structurantes. 
Le rapport final a été remis à Elisabeth Borne dimanche.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lecese.fr/session7-de-travail-de-la-convention-citoyenne-pour-le-climat-au-cese>
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19- Côte d'Ivoire : un glissement de terrain fait au moins 13 morts au nord d’Abidjan, TV5Monde, 19/06/20
Laure de Matos

En Côte d’Ivoire, au moins 13 personnes sont mortes, ce jeudi 18 juin, dans un glissement de terrain, à Anyama, dans le nord d'Abidjan. De nombreuses autres sont portées disparues, selon des habitants. De fortes pluies s’abattent sur la capitale économique ivoirienne depuis plusieurs jours.
> Vidéo à voir à :
<https://information.tv5monde.com/video/cote-d-ivoire-un-glissement-de-terrain-fait-au-moins-13-morts-au-nord-d-abidjan>
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20- Les propositions de la Convention citoyenne sont-elles économiquement réalistes ? La mise au point de François Lenglet, TF1, journal de 20h, 21/06/20

François Lenglet, spécialiste économie de TF1, s'est penché ce dimanche 21 juin 2020 sur les propositions adoptées par la Convention citoyenne pour le climat.
La convention citoyenne pour le climat a rendu ce dimanche ses propositions pour lutter contre le réchauffement climatique. Sont-elles économiquement réalistes ? "Son travail a le mérite d'anticiper certains des objectifs qu'il nous faut atteindre : l'interdiction du plastique à usage unique par exemple. Pour autant, c'est un voyage vers la décroissance qui nous est proposé. Moins de consommations avec l'interdiction de nouvelles zones commerciales, moins de transports avec la limitation des achats de voitures, puis moins de publicités qui seraient interdites dans les lieux publics et remplacées par des messages comme : 'en avez-vous vraiment besoin'", explique François Lenglet. 
> Vidéo à voir :
<https://www.lci.fr/population/video-les-propositions-de-la-convention-citoyenne-sont-elles-economiquement-realistes-la-mise-au-point-de-francois-lenglet-2157246.html>
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21- Convention citoyenne : Élisabeth Borne favorable à un référendum sur les "mesures fortes", BFMTV, 22/06/20, 09:51
Clarisse Martin

La ministre de la Transition écologique et solidaire réagissait aux mesures proposées par la Convention citoyenne pour le climat, parmi lesquelles une révision de la Constitution.
La Convention citoyenne pour le climat a rendu dimanche ses propositions, demandant l'inscription dans la Constitution française de plusieurs mesures destinées à lutter contre le réchauffement climatique. Les 150 personnes qui composent la Convention citoyenne demandent également la création d'un crime "d'écocide" par le biais d'un référendum.
"Je suis favorable à tout ce qui peut permettre de mieux réprimer les atteintes à l'environnement. La proposition, on va le regarder attentivement, en plus ils demandent un référendum, ça permettra aussi aux Français de se prononcer", a réagi ce lundi Élisabeth Borne, invitée de BFMTV-RMC, sur le point précis de l'écocide.
"S'assurer qu'on a l'adhésion des Français"
La ministre de la Transition écologique et solidaire s'est dite à titre personnel favorable à un référendum sur les mesures destinées à répondre à "l'urgence climatique" :
"Je pense que, compte-tenu de l'urgence climatique, on ne peut pas répondre au défi par de petites mesures et je pense qu'il faut donc des mesures fortes, et des mesures fortes, il faut s'assurer qu'on a une adhésion des Français", a-t-elle poursuivi.
>> Suite à lire à :
<https://www.bfmtv.com/politique/convention-citoyenne-elisabeth-borne-favorable-a-un-referendum-sur-les-mesures-fortes_AV-202006220062.html>
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22- Référendum sur le climat : Jean-Pierre Raffarin se dit "assez réservé", France info, 22/06/20, 10:00

"Il faut sans doute un climat démocratique apaisé, ce qui n'est pas tout à fait le cas aujourd'hui", a estimé l'ancien Premier ministre.
"Personnellement, je suis assez réservé sur les référendums", a déclaré lundi 22 juin sur franceinfo Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, alors que la Convention citoyenne pour le climat a notamment proposé dimanche de soumettre aux Français par référendum l'introduction de la lutte contre le réchauffement climatique dans la Constitution.
"Je suis très prudent sur le référendum. Il y a des circonstances où il peut être utile. Il faut sans doute un climat démocratique apaisé, ce qui n'est pas tout à fait le cas aujourd'hui", a souligné l'ancien Premier ministre, qui avait été engagé dans la campagne du référendum sur le traité établissant une constitution européenne, en 2005, sous la présidence de Jacques Chirac. La victoire du "non" avait entraîné à l'époque son départ de Matignon.
« Les Français choisissent la question, ce n'est pas forcément la question qui leur est posée à laquelle ils répondent. Notamment dans les périodes de crise, ils votent pour ou contre le pouvoir. » Jean-Pierre Raffarin à France info
Jean-Pierre Raffarin a questionné la légitimité de cette Convention citoyenne : "Une assemblée de 150 personnes tirées au sort pour organiser les questions d'actualité, pour qu'un ministre vienne s'exprimer, c'est très bien. Ce tirage au sort est légitime pour l'interpellation, pour la protestation, quelques fois même pour l'émotion, mais pour formuler les propositions, il faut des process qui sont des process d'ingénierie politique, scientifique et administrative", a-t-il estimé.
Pour Jean-Pierre Raffarin, "la question de la légitimité est toujours posée. Est-ce que le tirage au sort va donner de la légitimité ?", s'interroge-t-il. L'ancien Premier ministre en doute. Rien ne vaut, selon lui, le suffrage universel : "La conviction, vous l'avez parce que vous êtes. Vous avez une conviction, elle est respectable. Vous êtes. C'est parce que votre existence vous donne droit à cela. La responsabilité, c'est quelqu'un qui vous la confie. Il faut un acte de responsabilité. Et le suffrage universel, c'est la meilleure source de la responsabilité et de la légitimité", a-t-il affirmé.
>> Vidéo à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/convention-citoyenne-sur-le-climat/video-referendum-sur-le-climat-jean-pierre-raffarin-se-dit-assez-reserve_4017531.html>
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23- [Infographies] – Les mesures transformatrices de la Convention citoyenne pour le climat, Reporterre, 22/06/20
Gaspard d’Allens et Sacha Pessin

Du 19 au 21 juin, les 150 tirés au sort de la Convention citoyenne pour le climat ont adopté plus d’une centaine de mesures qui pourraient transformer l’écologie du pays. Reporterre les présente en infographies.
Après neuf mois de travail, les 150 membres ont voté tout au long du week-end leurs propositions. Au-delà de l’objectif initial de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les citoyens et citoyennes ont tenu à dessiner « un nouveau modèle de société », un horizon plus sobre et plus écologique pour la France.
>> Infographies à voir à :
<https://reporterre.net/Infographies-Les-mesures-transformatrices-de-la-Convention-citoyenne-pour-le-climat>
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– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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