[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (lundi 9 mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 9 Mar 08:01:00 CET 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.).
1- Virus de la tomate : risque important de propagation par les jardiniers du dimanche (Anses) <https://www.geo.fr/environnement/virus-de-la-tomate-risque-important-de-propagation-par-les-jardiniers-du-dimanche-anses-200036>, AFP, 24/02/20, 14:00
2- Pesticides : la fronde s’élargit contre les distances d’épandage du gouvernement <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/25/pesticides-la-fronde-s-elargit-contre-les-distances-d-epandage-du-gouvernement_6030715_3244.html>, Le Monde, 25/02/20, 16h28
3- Alimentation. La première banane bio 100 % française arrive sur les étals <https://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/salon/alimentation-la-premiere-banane-bio-100-francaise-arrive-sur-les-etals-6752687>, Ouest-France, 25/02/20, 18h35
4- Bayer empoisonné par une cascade de procès contre Monsanto aux Etats-Unis <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/26/bayer-empoisonne-par-une-cascade-de-proces-contre-monsanto-aux-etats-unis_6030889_3234.html>, Le Monde, 26/02/20, 10h33
5- Petit à petit, les insectes font leur nid dans les rations d'élevage <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/petit-a-petit-les-insectes-font-leur-nid-dans-les-rations-d-elevage_141904>, AFP, 26/02/20, 15:00
6- Tourisme : pourquoi il faut arrêter de ramener des plantes dans nos bagages <http://www.leparisien.fr/environnement/tourisme-pourquoi-il-faut-arreter-de-ramener-des-plantes-dans-nos-bagages-27-02-2020-8267889.php>, Le Parisien, 27/02/20, 06h45
7- Reportage. Aux portes du Queyras, des éleveurs ont redonné vie à l’abattoir de Guillestre <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/27/aux-portes-du-queyras-des-eleveurs-ont-redonne-vie-a-l-abattoir-de-guillestre_6030975_3244.html>, Le Monde, 27/02/20, 06h54
8- 27 associations demandent la dissolution de la cellule Déméter <https://reporterre.net/27-associations-demandent-la-dissolution-de-la-cellule-Demeter>, Reporterre, 27/02/20
9- Dans la tourmente liée au Roundup de Monsanto, le président de Bayer démissionne <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/dans-la-tourmente-liee-au-roundup-de-monsanto-le-president-de-bayer-demissionne-148274.html>, Novethic, 27/02/20
10- La RDC à son tour touchée par les criquets ravageurs, une première depuis 1944 <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/02/28/la-rdc-a-son-tour-touchee-par-les-criquets-ravageurs-une-premiere-depuis-1944_6031145_3212.html>, Le Monde Afrique avec AFP, 28/02/20, 09h59 
11- Les agriculteurs qui travaillent à échelle humaine sont le socle de la société du futur » <https://usbeketrica.com/article/agriculteurs-travaillent-echelle-humaine-socle-societe-futur-sauver-le-present>, Usbek & Rica, 28/02/20, 10:00
12- L'agroécologie, mille définitions pour une agriculture plus propre <https://www.geo.fr/environnement/lagroecologie-mille-definitions-pour-une-agriculture-plus-propre-200092>, AFP, 28/02/20, 12:00
13- Reportage. En Espagne, la fraise pousse sur la misère <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/29/en-espagne-la-fraise-pousse-sur-la-misere_6031293_3234.html>, Le Monde, 29/02/20, 01h22
14- Avec l’herbe miscanthus, le plastique c’est fantastique ! <https://www.parismatch.com/Vivre/Art-de-vivre/Avec-l-herbe-miscanthus-le-plastique-c-est-fantastique-1676044>, Paris Match, 02/03/20, 03h00 
15- La justice rejette la suspension des arrêtés anti-glyphosate de six communes du 93 <https://information.tv5monde.com/info/la-justice-rejette-la-suspension-des-arretes-anti-glyphosate-de-six-communes-du-93-349752>, AFP, 03/03/20, 22:00
16- Au Pakistan, la pire invasion de criquets depuis près de 30 ans <https://information.tv5monde.com/info/au-pakistan-la-pire-invasion-de-criquets-depuis-pres-de-30-ans-349814>, AFP, 04/03/20, 18:00
17- La guerre du camembert est terminée, le fromage normand reste au lait cru <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/04/le-camembert-de-normandie-reste-un-fromage-au-lait-cru_6031831_3234.html>, Le Monde, 04/03/20, 19h35
En  images
18- Valeurs nutritionnelles des aliments : peut-on vraiment faire confiance aux applications ? <https://www.lci.fr/nutrition/video-yuka-open-food-facts-valeurs-nutritionnelles-des-aliments-peut-on-vraiment-faire-confiance-aux-applications-2146023.html>, TF1, journal de 20h, Le grand format, 21/02/20
19- Terres nourricières <https://www.france.tv/france-5/science-grand-format/1262435-terres-nourricieres.html>, France 5, Sciences grand format, 27/02/20 à 20h54
20- La vie est dans le pré <https://www.france.tv/documentaires/environnement/1262555-la-vie-est-dans-le-pre.html>, France 3, 27/02/20, 22h58 
21- Plan B : reboiser sans planter d’arbres, c’est possible <https://www.lemonde.fr/videos/article/2020/03/02/plan-b-reboiser-sans-planter-d-arbres-c-est-possible_6031523_1669088.html>, Le Monde, 02/03/20, 11h39
22- Environnement : des arbres mis en danger par les projets immobiliers <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/environnement-des-arbres-mis-en-danger-par-les-projets-immobiliers_3849481.html>, France 2, journal de 20h, 02/03/20
23- Le temps des arbres <https://www.france.tv/france-5/le-monde-en-face/1272067-le-temps-des-arbres.html>, France 5, Le monde en face, 03/03/20, 20h54

Bien à vous,
Florence

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

ALERTES DU JOUR : — Les jardiniers du dimanche et leurs potagers représentent un risque important de propagation du virus de la tomate ToBRFV ou tomato-virus, qui fait courir un grave risque économique pour les producteurs français, a souligné lundi l'agence de sécurité sanitaire Anses. (cf. item 1 & suite)
— La recrudescence de virus et d’insectes ravageurs introduits en France par des touristes dans leurs bagages inquiète les autorités sanitaires. (cf. item 6)
DOCUMENTAIRE DU JOUR : L’adieu à la chimie de Paul François, agriculteur en Charentes, qui, intoxiqué par Monsanto, a converti toutes ses terres en agriculture biologique. (cf. item 20 et suite)
CHIFFRE DU JOUR : Après des dizaines de milliers de plaintes déposées contre son herbicide Roundup, le groupe allemand Bayer est visé par près de 50 000 plaintes dans le dossier du glyphosate. Un autre produit fabriqué par sa filiale Monsanto, le dicamba, se trouve également dans le collimateur de la justice américaine. (cf. item 4 & 9)
DÉCISIONS DU JOUR : — Les communes de L'Ile-Saint-Denis, Villemomble, Les Lilas, Montfermeil, Sevran et Saint-Denis vont pouvoir maintenir l'interdiction d'utiliser des herbicides contenant du glyphosate sur l'ensemble des jardins, espaces verts publics et privés ainsi que pour l'entretien des routes départementales et communales. (cf. item 15)
— Après deux ans de discussion, l’appellation d’origine protégée (AOP) ‘camembert de Normandie’ ne pourra être inscrite que sur les produits fabriqués sur le territoire normand, valorisant la race normande, le pâturage et la fabrication traditionnelle au lait cru. (cf. item 17)
DÉBAT DU JOUR : Parce que l’avenir de l’agriculture française est l’affaire de tous, vous avez trois mois pour faire entendre votre voix, grâce à ce débat inédit, national et indépendant organisé par la Commission nationale du débat public. (cf. suite de item 12)
INVASION DU JOUR : Après la République démocratique du Congo (RDC), c’est au tour du Pakistan de subir la pire invasion de criquets depuis 30 ans. (cf. item 10 & 16)
REPORTAGE DU JOUR : Autour de Huelva, première région exportatrice de fraises d’Europe, les conditions de travail des saisonniers sont plus que précaires. (cf. item 13)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Après vingt ans de recherche, la banane "Pointe d’or" est produite sans aucun traitement dans les Antilles françaises. (cf. item 3)
— Dans les fermes de saumons, dans la gamelle du chat, peut-être bientôt dans l'auge du cochon ou le bec de la poule : les protéines d'insectes sont en train de changer le régime alimentaire des élevages de tout poil. (cf. item 5)
— On l’appelle l’herbe à éléphant mais sa promesse n’est pas exotique. Le miscanthus peut remplacer le plastique dérivé du pétrole. (cf. item 14 & suite)
— En Afrique, la technique de « régénération naturelle assistée » (RNA) est développée depuis 2009 pour reforester. (cf. item 21)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
_______________________________________________________________________________________________________________________
1- Virus de la tomate : risque important de propagation par les jardiniers du dimanche (Anses), AFP, 24/02/20, 14:00

Les jardiniers du dimanche et leurs potagers représentent un risque important de propagation du virus de la tomate ToBRFV ou tomato-virus, qui fait courir un grave risque économique pour les producteurs français, a souligné lundi l'agence de sécurité sanitaire Anses.
"La difficulté, c'est qu'aujourd'hui à peu près 50% des plants en France sont commercialisés vers le grand public, vers les jardins potagers et là, comme c'est un virus très résistant dans l'environnement, il peut passer d'un plant à l'autre par le fruit, par les feuilles, par les outils et donc contaminer de jardin en jardin", a déclaré Roger Genet, directeur général de l'Anses, lors d'un point de presse au salon de l'agriculture.
"On peut avoir une vraie situation épidémique difficile à réguler, et c'est évidemment très difficile d'aller décontaminer les jardins et les outils des gens, donc on est extrêmement vigilant sur ces introductions et, quand il y a un point d'infection, à remonter à la source pour pouvoir circonscrire", a-t-il ajouté.
Selon l'Anses, le tomato-virus peut infecter jusqu'à 100% des plantes sur un site de production, ce qui le rend redoutable pour les cultures à haute densité de plantation comme les cultures sous serre. En revanche, il n'a pas d'impact sur l'homme.
Selon M. Genet, le risque pour un jardinier d'acheter des plants ou des semences contaminés n'est à l'heure actuelle "potentiellement pas écarté".
"Les mesures d'urgence qui ont été décidées au niveau européen datent seulement de novembre dernier, donc forcément tous les matériaux végétaux qui ont été l'objet de flux commerciaux avant la mise en place de ces mesures d'urgence n'ont pas été ciblés par les contrôles systématiques qui désormais sont mis en place", a précisé Philippe Reignault, directeur de la santé des végétaux de l'Anses.
Le foyer français est pour l'instant cantonné à deux serres d'une exploitation dans le Finistère. Les plants incriminés proviennent du Royaume-uni mais sont issus de semences produites aux Pays-Bas. Trois autres exploitations identifiées comme ayant reçu le même type de plant font l'objet de prélèvements dans le cadre de l'enquête de traçabilité
<https://www.geo.fr/environnement/virus-de-la-tomate-risque-important-de-propagation-par-les-jardiniers-du-dimanche-anses-200036>
En savoir plus :
> L’Anses met en garde contre un virus émergent qui affecte les plantes potagères <https://www.anses.fr/fr/content/l%E2%80%99anses-met-en-garde-contre-un-virus-%C3%A9mergent-qui-affecte-les-plantes-potag%C3%A8res>, 03/02/20
_______________________________________________________________________________________________________________________
2- Pesticides : la fronde s’élargit contre les distances d’épandage du gouvernement, Le Monde, 25/02/20, 06h15
Stéphane Mandard 

Un nouveau recours est déposé mardi devant le Conseil d’Etat. Il regroupe associations environnementales mais aussi de riverains, travailleurs, médecins et consommateurs. 
La fronde contre l’arrêté et le décret du gouvernement instaurant des zones de non-traitement (ZNT) à base de pesticides s’élargit et s’intensifie. Après le Collectif des maires antipesticides – regroupant environ 120 élus – en janvier, une dizaine d’organisations ont déposé, mardi 25 février, un recours devant le conseil d’Etat pour obtenir l’annulation de textes qu’ils jugent non protecteur pour la santé des riverains et pour l’environnement.
Publié le 27 décembre 2019, ces derniers fixent des distances minimales à respecter entre aires de traitements et habitations. En fonction du type de culture et de la dangerosité des produits utilisés, le gouvernement a retenu trois mètres, cinq mètres, dix mètres voire très exceptionnellement 20 mètres. Des distances jugées « totalement inefficaces » par les ONG et les maires à l’origine de nombreux arrêtés anti-pesticides ces derniers mois. Ils plaident pour des « zones tampons » d’au moins 150 mètres.
> Lire aussi  Des pesticides suspectés d’être des perturbateurs endocriniens ou cancérogènes dans l’air
Le recours a été initié par Générations futures. L’association avait obtenu en juin 2019, déjà devant le Conseil d’Etat, l’annulation du précédent arrêté (de 2017) régissant l’usage des pesticides. Le gouvernement avait été enjoint par la plus haute juridiction administrative d’élaborer un nouveau texte censé mieux protéger les riverains. Cette fois, se sont joints à l’action d’autres organisations environnementales nationale (France Nature environnement) ou régionale (Eau et Rivières de Bretagne) mais aussi des associations de riverains (collectif des victimes de pesticides des Hauts de France et de l’Ouest) et de médecins (Alerte des médecins sur les pesticides), un syndicat de travailleurs (Solidaires) ou encore l’association de consommateurs UFC-Que Choisir.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/25/pesticides-la-fronde-s-elargit-contre-les-distances-d-epandage-du-gouvernement_6030715_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/25/pesticides-la-fronde-s-elargit-contre-les-distances-d-epandage-du-gouvernement_6030715_3244.html>>
_______________________________________________________________________________________________________________________
3- Alimentation. La première banane bio 100 % française arrive sur les étals, Ouest-France, 25/02/20, 18h35
Guillaume Le Du

Carrefour s’apprête à distribuer la banane « Pointe d’or ». Après vingt ans de recherche, ce fruit inédit est cultivé dans les Antilles françaises. Il est présenté au Salon de l’agriculture, à Paris.
« Cette banane est produite, sous les tropiques, sans aucun traitement. » Eric de Lucy, le président de l’Union des groupements de producteurs de bananes de Guadeloupe et de Martinique (UGPBAN) n’hésite pas à parler de « miracle » à propos de la « Pointe d’or », une banane bio « unique au monde ».
Il ne s’agit pas de la traditionnellle « Cavendish » mais d’une variété issue d’un croisement naturel de variétés anciennes. Il aura fallu vingt ans de recherche au Cirad, l’organisme français de recherche agronomique et de coopération internationale pour le développement durable des régions tropicales et méditerranéennes, en lien avec l’Institut technique tropical (IT2), pour mettre au point cette banane résistante à la cercosporiose noire, première maladie du bananier.
>> Suite à lire à :
<https://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/salon/alimentation-la-premiere-banane-bio-100-francaise-arrive-sur-les-etals-6752687>
_______________________________________________________________________________________________________________________
4- Bayer empoisonné par une cascade de procès contre Monsanto aux Etats-Unis, Le Monde, 26/02/20, 10h33
Jean-Michel Hauteville (Berlin, correspondance)

Le groupe allemand est visé par près de 50 000 plaintes dans le dossier du glyphosate. Un autre produit fabriqué par sa filiale Monsanto, le dicamba, se trouve également dans le collimateur de la justice américaine.
Pour Bayer, les ennuis judiciaires volent en escadrille. Outre des dizaines de milliers de plaintes déposées contre son herbicide Roundup, un nouveau dossier vient d’assombrir un peu plus l’horizon pour le géant allemand de l’agrochimie et de la pharmacie : le dicamba. Samedi 15 février, un tribunal américain a condamné Bayer, ainsi que le chimiste allemand BASF, à verser une indemnité de 265 millions de dollars (244 millions d’euros) à un agriculteur du Missouri, qui accusait leur pesticide dicamba d’avoir détruit ses vergers de pêches.
Le jury du tribunal fédéral de Cape Girardeau, dans cet Etat du Midwest américain, a donné raison à Bill Bader, qui affirmait que les deux groupes allemands encourageaient les cultivateurs à employer ce produit de façon inconsidérée. Pulvérisé en abondance sur des champs de soja génétiquement modifié autour de l’exploitation de M. Bader, ce puissant désherbant, fabriqué par Monsanto, a contaminé les terres du maraîcher et dévasté ses cultures, moins résistantes.
> Lire aussi  Bayer : le rachat de Monsanto vire au cauchemar
Pour Bayer, ce jugement représente un nouveau coup dur, deux ans après sa retentissante acquisition de Monsanto, pour 63 milliards de dollars. Le géant américain des OGM et des semences produit le Roundup et le dicamba, et ces deux pesticides n’en finissent pas d’empoisonner le groupe allemand. BASF, qui commercialise un autre produit phytosanitaire à base de dicamba, est aussi impliqué dans cette dernière affaire.
Dès le lendemain de la décision du tribunal, Bayer a fait part de son intention d’interjeter appel. « Nous estimons que les preuves présentées au cours du procès ont démontré que les produits de Monsanto n’étaient pas responsables des pertes invoquées », a assuré le groupe dans un communiqué. Toutefois, la bataille du dicamba ne fait que commencer.
Cancers incurables
En effet, le jugement de Cape Girardeau n’est que le premier d’une série de plus de 140 procès d’ores et déjà intentés par des agriculteurs américains contre Monsanto et sa maison mère Bayer à cause de ce désherbant. Plus d’un million d’hectares de cultures ont été endommagés dans une vingtaine d’Etats. Le spécialiste des OGM nie toute responsabilité et rejette la faute sur les agriculteurs, qu’il accuse de ne pas avoir appliqué le dicamba conformément au mode d’emploi, très complexe, de ce produit.
> Lire aussi  Bayer, dans l’enfer du mariage avec Monsanto
« Le risque posé par ce dossier est déjà connu depuis des années », estime Markus Mayer, analyste chez Baader Bank, qui précise que « son impact économique devrait rester limité ». Selon l’expert munichois, les ventes de ce pesticide par Bayer ne s’élèvent qu’à environ 190 millions d’euros par an, soit moins de 0,5 % du chiffre d’affaires du mastodonte de l’agrochimie.
Le dossier du dicamba ne constitue cependant qu’un chapitre parmi d’autres de la saga judiciaire dans laquelle est empêtrée, aux Etats-Unis, la multinationale sise à Leverkusen, près de Cologne. Outre-Atlantique, le premier problème de Bayer demeure le glyphosate, l’herbicide commercialisé par Monsanto sous la marque Roundup.
Le groupe allemand et sa filiale américaine ont déjà perdu trois procès en Californie contre des particuliers, qui accusent le désherbant d’avoir provoqué chez eux des cancers incurables. Lors du troisième jugement, rendu en mai 2019, un jury d’Oakland a condamné Bayer à verser 2,06 milliards de dommages et intérêts à Alberta et Alva Pilliod, un couple de septuagénaires californiens. Cette pénalité record a été par la suite abaissée à 86,7 millions de dollars.
Lueur d’espoir
Ces trois jugements ne sont pas définitifs, car Bayer a fait appel. Ainsi, dans sa bataille contre les époux Pilliod, le groupe a demandé la révision du procès le 10 février. Mais d’autres poursuites pourraient suivre. En octobre 2019, le géant de l’agrochimie annonçait avoir reçu 42 700 plaintes contre son herbicide au glyphosate aux Etats-Unis, contre quelque 18 000 en juillet.
Le nombre de requêtes ne cesse d’augmenter. Il aurait désormais dépassé les 75 000, avait souligné, en janvier, Kenneth Feinberg, un médiateur nommé par le tribunal de première instance de San Francisco. Ce chiffre est « une approximation spéculative », qui inclut « des plaignants potentiels » qui n’ont pas porté plainte devant les tribunaux, avait rétorqué un porte-parole de Bayer. « Le nombre de plaintes déposées, d’après nos chiffres trimestriels, reste nettement inférieur à 50 000. »
> Lire aussi  « Pour l’heure, c’est peu dire que quelques nuages s’accumulent sur l’avenir de “Bayanto” »
Nonobstant cette situation, une lueur d’espoir est en vue pour le groupe allemand. En janvier toujours, l’agence de presse Bloomberg révélait que Bayer négociait un règlement à l’amiable afin de solder d’un coup la majorité de ces plaintes. « Un accord porterait probablement sur un montant global d’environ 12 milliards d’euros », note Markus Mayer.
D’après Kirk Junker, professeur de droit américain à l’université de Cologne, cette issue est la plus probable, car c’est déjà le cas dans plus de 90 % des poursuites au civil aux Etats-Unis. « Pour les plaignants du glyphosate, un accord à l’amiable avec Monsanto est une solution intéressante, car cela leur permet d’être dédommagés plus rapidement. D’autant que, s’ils sont atteints d’un cancer, ils n’ont pas de temps à perdre. »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/26/bayer-empoisonne-par-une-cascade-de-proces-contre-monsanto-aux-etats-unis_6030889_3234.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
5- Petit à petit, les insectes font leur nid dans les rations d'élevage, AFP, 26/02/20, 15:00
Nicolas Gubert

Dans les fermes de saumons, dans la gamelle du chat, peut-être bientôt dans l'auge du cochon ou le bec de la poule : les protéines d'insectes sont en train de changer le régime alimentaire des élevages de tout poil.
Le ténébrion meunier ou la mouche soldat noire se généraliseront-ils dans les rations des animaux d'élevage ? La question peut sembler paradoxale, puisque l'agriculture et l'utilisation des pesticides sont rendues responsables du déclin de certains insectes dans la nature.
"On redonne à l'insecte exactement le même rôle qu'il a dans la nature, de se développer dans les déchets, de transformer cette biomasse en décomposition en sol, et de recycler les nutriments dans la chaîne alimentaire, pour nourrir des oiseaux, des mammifères et des poissons", explique toutefois à l'AFP Clément Ray, PDG d'Innovafeed, groupe spécialisé dans la production de farine d'insectes.
A la différence près que les insectes sont ici produits par l'homme à l'échelle industrielle, un domaine dans lequel la France se taille une place de choix, aux côtés de l'Afrique du Sud, des Pays-Bas et du Canada.
Deux des leaders sont ainsi français : Innovafeed et Ynsect. Ils produisent déjà annuellement 1.000 tonnes chacun de farines d'insectes, dans des sites pilotes. Et s'apprêtent à changer de dimension.
Innovafeed va décupler sa production avec la mise en service fin avril d'une usine à Nesle (Somme), qui produira à terme 15.000 tonnes, avant la construction prévue de cinq autres sites en Europe et aux Etats-Unis.
Ynsect, pour sa part, veut construire pour 2021 un nouveau site de production à Amiens : "en capacité totale, on va dépasser les 50.000 tonnes par an d'ici fin 2022", explique le PDG Antoine Hubert.
Preuve que l'activité génère de plus en plus d'intérêt, un meunier breton Paulic Meunerie vient de se lancer en Bourse, pour financer une diversification dans l'alimentation des insectes d'élevage.
- Limiter surpêche et déforestation -
Principal argument pour développer une filière industrielle de production d'insectes destinée à l'alimentation animale : l'aspect environnemental. D'autant que l'aquaculture et l'élevage sont montrés du doigt pour leur impact sur les écosystèmes marins ou terrestres.
Les producteurs de saumons sont ainsi sommés de changer leurs pratiques après la dénonciation par les ONG des effets délétères sur les océans de la pêche dite minotière, de petits poissons destinés à nourrir des poissons d'élevage.
Le groupe de distribution Auchan a communiqué mercredi lors du salon de l'agriculture sur le lancement d'une truite nourrie sans farine issue de ce type de pêche, mais avec des insectes produits par InnovaFeed et de l'huile de micro-algue.
C'est aussi le positionnement de la start-up française Tomojo, qui vend des croquettes aux insectes pour les chiens et chats : "On a une protéine de bonne qualité, traçable, qui est très nutritive, bien digérée par le système animal, mais qui n'entre pas en compétition avec l'alimentation humaine, qui ne détruit pas les ressources de la planète", explique à l'AFP Madeleine Morley, co-fondatrice de cette jeune pousse.
Tomojo a vendu en 2019 quelque 11 tonnes de croquettes, presque quatre fois plus qu'en 2018 mais une goutte d'eau dans le marché colossal de l'alimentation des animaux de compagnie, qui pèse environ 1,5 milliard d'euros par an pour la seule France.
Ce développement encore modeste s'explique notamment par le manque de ressources disponibles : "La +petfood+ est un peu en compétition avec l'aquaculture", qui a de plus en plus recours aux farines d'insectes, explique Mme Morley.
Sur un marché de l'aliment pour poissons d'aquaculture pesant 120 milliards de dollars par an, "la part des ingrédients à très forte valeur ajoutée qu'on cherche à remplacer, c'est environ 35 milliards de dollars par an", indique M. Ray.
- Bientôt dans la basse-cour ? -
Poissons et compagnons domestiques ne seront bientôt peut-être plus les seuls à manger de la farine d'insectes: les animaux de la ferme pourraient bientôt y goûter aussi.
Bruxelles étudie en effet la possibilité d'autoriser les protéines d'insectes dans l'alimentation des volailles et des cochons. 
"Les volailles et les porcs mangent naturellement des insectes", relève Antoine Hubert, qui espère une mise en application en 2021. 
"Après, c'est un marché encore beaucoup plus gros que l'aquaculture à des prix aussi beaucoup plus compétitifs", prévient-il.
Cette évolution règlementaire pourrait contrer une autre dérive environnementale : l'importation de soja OGM du Brésil et, à travers elle, la déforestation de l'Amazonie.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/petit-a-petit-les-insectes-font-leur-nid-dans-les-rations-d-elevage_141904>
_______________________________________________________________________________________________________________________
6- Tourisme : pourquoi il faut arrêter de ramener des plantes dans nos bagages, Le Parisien, 27/02/20, 06h45
Frédéric Mouchon

La recrudescence de virus et d’insectes ravageurs introduits en France par des touristes dans leurs bagages inquiète les autorités sanitaires. Elles lancent une alerte.
>> Suite à lire sur abonnement à :
<http://www.leparisien.fr/environnement/tourisme-pourquoi-il-faut-arreter-de-ramener-des-plantes-dans-nos-bagages-27-02-2020-8267889.php>
_______________________________________________________________________________________________________________________
7- Reportage. Aux portes du Queyras, des éleveurs ont redonné vie à l’abattoir de Guillestre, Le Monde, 27/02/20, 06h54
Mathilde Gérard, Guillestre (Hautes-Alpes, envoyée spéciale)

Fermé en 2016, l’abattoir de ce village du Briançonnais a été repris par une coopérative d’éleveurs, pour des raisons économiques, mais aussi morales, afin de se réapproprier la mort des animaux.
Quand elle s’est rendue à la première réunion d’information sur une possible reprise de l’abattoir intercommunal, en 2016, Véronique Dubourg a d’abord douté. Eleveuse de chèvres laitières à Puy-Sanières (Hautes-Alpes), la sexagénaire à la frêle silhouette et au doux regard s’est interrogée sur sa présence dans cette assemblée de grands gaillards : travailler dans un abattoir, elle, la fromagère qui a régalé pendant trente ans les marchés de la région de ses tommes et briquettes de chèvre ? « Je n’avais ni le bon âge, ni le bon sexe, ni le bon gabarit », s’étonne encore aujourd’hui l’agricultrice de 64 ans.
Pourtant, trois ans plus tard, celle qui a gardé un petit troupeau d’agneaux se retrouve, tous les mardis, à pousser des carcasses dont le poids dépasse 100 kg, à retirer les peaux des cochons et des ovins tout juste abattus et à manipuler de lourdes machines. « S’il y avait eu une trentaine de baraqués prêts à faire le travail, je me serais effacée. Mais il fallait des bras », raconte-t-elle.
Avec une dizaine d’autres paysans, Véronique Dubourg est désormais « éleveuse-tâcheronne » à l’abattoir de Guillestre, bourg du Briançonnais, niché à mi-chemin entre les parcs du Queyras et des Ecrins. L’établissement, repris en main par une coopérative, a rouvert ses portes fin 2016, quatre mois seulement après sa fermeture.
Y consacrant une journée par semaine, les éleveurs dessinent ici un nouveau modèle d’abattage, sans cadence imposée, en limitant la souffrance des animaux – les leurs, en grande partie. Indemnisés à la bête abattue (7 euros pour un cochon ou agneau, 18 euros pour un veau, 31 euros pour une vache, répartis entre le nombre de personnes sur la chaîne), les « tâcherons » ont trouvé dans cette activité nouvelle un moyen de maîtriser l’ensemble de la chaîne de production, en s’affranchissant des intermédiaires, jusqu’à pouvoir assurer la vente directe de leur viande.
« Cela permet de développer un pôle agricole local »
La structure précédente – qui employait trois ouvriers, une secrétaire et un directeur – avait été contrainte de fermer en raison de frais trop lourds. Pour être rentable, il aurait fallu qu’elle tourne à 600 tonnes de viande par an, un volume inatteignable dans la région où l’on pratique un élevage pastoral de petits animaux.
> Lire aussi Bien-être animal : « La survie de l’élevage est en jeu »
« Quand l’abattoir a fermé le 12 août, c’était la pleine saison pour les éleveurs, raconte Bénédicte Peyrot, présidente de la société civile qui gère désormais l’établissement. Pour certains éleveurs, il fallait compter une demi-journée de transport pour rejoindre l’abattoir le plus proche situé à Gap. » Des trajets à rallonge pour des exploitants agricoles n’ayant parfois besoin de faire tuer que deux agneaux de lait à la fois, soit 16 kg de viande, et synonymes de stress pour les bêtes trimbalées sur des routes de montagne.
Rouvrir l’abattoir de Guillestre, c’était maintenir l’activité d’élevage dans ce secteur des Hautes-Alpes. « C’est important que les paysans puissent abattre localement, insiste le maire de la commune, Bernard Leterrier, vétérinaire retraité. Il faut qu’il y ait le moins de transport possible pour les animaux, et cela permet de développer un pôle agricole local. » C’était aussi un pied de nez à un mouvement continu en France de fermeture des abattoirs, dont le nombre est passé de 1 200 en 1970 à 263 en 2016 (hors ceux de volailles), dont un tiers d’établissements publics.
Les éleveurs de Guillestre ont bénéficié du soutien des communes propriétaires des murs de l’abattoir, de la préfecture et des services vétérinaires du département, qui leur ont accordé l’indispensable agrément. Aucune structure classique de salariat n’étant viable, ils se sont inspirés d’une initiative à Die, dans la Drôme, où des paysans ont repris, dans les années 2000, l’abattoir intercommunal. Pendant quatre mois, les Hauts-Alpins se sont formés auprès des pionniers drômois et ont passé toutes les certifications en protection animale.
« Fière d’accompagner mes bêtes jusqu’au bout »
En France, plusieurs groupes d’éleveurs revendiquent un « abattage paysan » et portent des projets divers – reprise d’outils existants par une coopérative, caissons d’abattage mobile ou camions se déplaçant de ferme en ferme. Tous ont les mêmes objectifs : des abattoirs de proximité, au service des éleveurs, permettant de maîtriser ce maillon final de la production.
Une disposition de la loi agriculture et alimentation (Egalim) permet, depuis avril 2019, l’expérimentation des dispositifs mobiles, mais les initiatives en sont encore à l’état de projet, en raison des lourdeurs administratives.
> Lire aussi Abattoirs : comment nous tuons les bêtes
Début décembre 2019, à l’invitation de la Confédération paysanne, différents collectifs se sont retrouvés lors d’un séminaire pour échanger et tenter de définir leurs spécificités. Pour Olivier Bel, porte-parole du syndicat dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), il y a à la fois une cause pragmatique à ces projets – la disparition des abattoirs locaux –, et une cause morale – se réapproprier la mort des bêtes.
Abattre les animaux qu’on a élevés, cela n’a rien d’évident. Si chaque éleveur sait que les bêtes dont il prend soin auront pour destinée l’abattoir, se confronter directement à la mort de l’animal peut être difficile.
« On ne tue pas impunément les animaux, ce n’est pas banal. Il faut des conditions dignes », insiste la sociologue Jocelyne Porcher, cofondatrice du collectif Quand l’abattoir vient à la ferme. « Avant, j’amenais mes bêtes à l’abattoir et mon travail s’arrêtait là, raconte Amélie Griveau, éleveuse de brebis et d’agneaux de lait à Vallouise (Hautes-Alpes). C’était un endroit qui me terrorisait. Mais la peur, c’est culturel, parce qu’il y a une désappropriation de l’outil. » Aujourd’hui, Mme Griveau est « fière d’accompagner [s]es bêtes jusqu’au bout ».
Sur la chaîne d’abattage de Guillestre, tous les éleveurs sont polyvalents. Mais dans la pratique, une répartition des tâches s’est naturellement opérée. « La mort reste inconfortable pour moi, et je ne pourrais pas faire la saignée, confie ainsi Véronique Dubourg. Quand je travaille sur les carcasses, il y a déjà plus de distance. »
L’étourdissement des cochons et des agneaux, puis leur saignée, est effectué par Eric Sibille, qui, d’un geste sûr et précis, insensibilise les bêtes au moyen d’une pince à électronarcose maintenue sur leur tête – quelques longues secondes pour les porcins de plus de 100 kg, plus rapidement pour les ovins qui tombent sans un cri.
Plus loin, sur une autre chaîne, vaches et veaux sont étourdis au moyen d’un « matador », une tige perforante qui leur fait perdre conscience. Les bêtes sont ensuite saignées, puis suspendues par les pattes et vidées de leur sang.
Loin des cadences des abattoirs privés
Loin des cadences des abattoirs privés, qui peuvent atteindre jusqu’à 700 porcs par heure, ici personne ne regarde le chronomètre, et les tâcherons peuvent passer dix minutes voire plus sur chaque animal pour ces quelques étapes cruciales. Les bêtes sont ensuite passées dans une « épileuse » pour les porcins (bain d’eau chaude à 60 °C, qui décolle les poils), ou dans des machines qui retirent les peaux et cuirs des ovins et bovins, puis sont nettoyées, éviscérées, fendues en deux, pesées, tamponnées… avant de finir dans la chambre froide.
Sur la chaîne, certains multiplient les casquettes, comme Etienne Humbert, moustachu jovial chargé de l’accueil des bêtes, de la triperie et du ménage, pour qui « l’abattoir permet de toucher un revenu supplémentaire et de voir du monde chaque semaine », tandis que trois autres tâcherons se sont spécialisés dans la maintenance et le suivi technique des installations.
Lors de toutes ces étapes, un inspecteur sanitaire rattaché aux services vétérinaires du département vérifie l’état des bêtes ante et post-mortem et le bon déroulé des procédures. Jean-Pierre Giordano a connu le précédent abattoir : « Avant, je devais souvent arrêter la chaîne et râler contre les ouvriers. Maintenant, il y a beaucoup plus de respect. Au niveau du traitement des animaux, c’est le jour et la nuit. »
Les éleveurs, habitués à un travail solitaire avec leur troupeau, ont ici appris à collaborer. « On se respecte les uns les autres, et on respecte les animaux, affirme Amélie Griveau. C’est un fil de confiance qu’on tisse avec ceux qui nous confient leurs bêtes, car on sait tout le travail nécessaire pour les faire grandir. »
En ce mardi de la fin janvier, l’équipe aura abattu une vache de 457 kg, un veau de 115 kg, sept cochons, quatre caprins, et trente et un agneaux. En parallèle, Bastien Mathieu, boucher de 24 ans, aura découpé et préparé des colis de viande mis sous vide puis récupérés par les éleveurs. A 13 heures, il est temps de nettoyer les outils, les bottes, les tabliers et de partager un casse-croûte. « Manger ensemble après l’abattoir, qui est un lieu fermé, cela permet d’avoir un sas de décompression », relève Bénédicte Peyrot.
> Lire aussi Des caméras dans les abattoirs, pour lutter contre les maltraitances animales
Les repas, tout comme le café et les croissants du matin, n’ont rien d’anecdotique. « Pour nous, l’abattoir, c’est la vie des éleveurs, c’est la vie des consommateurs, insiste la présidente de la coopérative. On recrée ce lien qui n’existe plus sur les exploitations. »
En 2019, 117 tonnes de viande, provenant de 136 élevages sont sorties de l’abattoir de Guillestre. Mais, si l’établissement est aujourd’hui à l’équilibre financier, c’est au prix d’un gros investissement de temps de la part de chaque administrateur et d’une part de bénévolat. Bien conscients qu’un tel modèle ne pourrait se généraliser partout en France, les coopérateurs sont néanmoins fiers de réussir à faire tourner la structure depuis trois ans. Pour eux, loin d’être un lieu mortifère, l’abattoir peut faire vivre une communauté.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/27/aux-portes-du-queyras-des-eleveurs-ont-redonne-vie-a-l-abattoir-de-guillestre_6030975_3244.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
8- 27 associations demandent la dissolution de la cellule Déméter, Reporterre, 27/02/20

Jeudi 27 février, 27 organisations — dont France nature environnement, la Fondation Nicolas Hulot, la Ligue des Droits de l’Homme ou le WWF — ont demandé, dans une lettre ouverte au Premier ministre Édouard Philippe, la dissolution de la cellule Déméter.
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/27-associations-demandent-la-dissolution-de-la-cellule-Demeter>
_______________________________________________________________________________________________________________________
9- Dans la tourmente liée au Roundup de Monsanto, le président de Bayer démissionne, Novethic, 27/02/20

C’est l’homme qui a porté la fusion entre Bayer et Monsanto. Werner Wenning, le président de Bayer, vient d’annoncer sa démission alors que le groupe fait face à un risque financier sans précédent dû aux plaintes liées au Roundup, l’herbicide phare de Monsanto. Une erreur que le géant allemand espère corriger en misant sur le compromis.
Le président de Bayer démissionne. Mercredi 26 février, Werner Wenning, l’homme qui a porté l’acquisition de Monsanto, main dans la main avec le DG Werner Baumann, paie ce que beaucoup considèrent comme une erreur stratégique. Le géant allemand a dépensé 63 milliards de dollars pour racheter son concurrent en 2018 et, depuis, il fait l’objet de milliers de plaintes venues essentiellement des États-Unis concernant le Roundup, le produit phare de Monsanto dont la molécule active est le très controversé glyphosate.
"Bayer fait de grands progrès sur le plan stratégique et opérationnel - l'intégration de l'entreprise agricole acquise se déroule très bien et les mesures annoncées en matière d'efficacité, de structure et de portefeuille progressent bien", a déclaré dans un communiqué Werner Wenning. "Nous avons également fait et continuons de faire des progrès dans le traitement des questions juridiques aux États-Unis. C'est pourquoi le moment est venu de passer le relais à mon successeur", a-t-il ajouté. Norbert Winkeljohann, membre du conseil de surveillance de Bayer depuis mai 2018 et ancien président du conseil d’administration de PwC Europe, va remplacer Werner Wenning lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires le 28 avril 2020.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/dans-la-tourmente-liee-au-roundup-de-monsanto-le-president-de-bayer-demissionne-148274.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
10- La RDC à son tour touchée par les criquets ravageurs, une première depuis 1944, Le Monde Afrique avec AFP, 28/02/20, 09h59 

Ces derniers mois, l’insecte a frappé neuf pays d’Afrique de l’Est. Les experts redoutent une famine dans le Nord et le Sud-Kivu, déjà en « insécurité alimentaire ». 
Après l’Afrique de l’Est, la République démocratique du Congo est à son tour touchée par l’invasion des criquets ravageurs, une première depuis 1944, ont indiqué, jeudi 27 février, des experts qui redoutent des conséquences agricoles calamiteuses pour des populations fragiles.
Les criquets pèlerins ont fait leur apparition en fin de semaine dernière dans la province de l’Ituri (nord-est), à la frontière avec le Soudan du Sud et l’Ouganda, des pays déjà touchés, ajoute-t-on de même source.
> Lire aussi  En Afrique de l’Est, les essaims de criquets pèlerins atteignent le Soudan du Sud
« Un petit groupe de criquets pèlerins matures est arrivé le 21 février sur la rive occidentale du lac Albert, près de Bunia, après avoir traversé le nord de l’Ouganda par de forts vents de secteur nord-est », indique l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). « La dernière fois que le pays a reçu du criquet pèlerin remonte à 1944 », précise la FAO dans L’Observatoire acridien daté du 24 février.
Les criquets ont été aperçus pour la première fois en RDC le 19 février dans le territoire d’Aru, en Ituri, a indiqué à l’AFP Jean-François Kamate, inspecteur agricole dans cette zone de l’Ituri : « Il y a un risque qu’ils se multiplient. Ils se promènent en couple et ravagent tout ce qui est vert, même les écorces, la pelouse. »
Tailles gigantesques
L’expert agricole redoute « une famine comparable à celle de 1944 lors de la dernière apparition d’insectes ravageurs dans ce territoire à vocation agricole ».
La présence de ces insectes inquiète jusque dans les deux provinces voisines du Nord et du Sud-Kivu « en proie en l’insécurité alimentaire », a dit Josué Aruna, un militant de la société civile environnementale au Sud-Kivu.
> Lire aussi  « Nous avons quelques semaines pour contrôler l’invasion de criquets pèlerins » dans la Corne de l’Afrique
Peuplés de plusieurs millions de personnes, les deux Kivus comme l’Ituri comptent des dizaines de milliers de déplacés qui ont fui les violences des groupes armés dans ces trois provinces.
Ces derniers mois, les criquets pèlerins ont frappé neuf pays d’Afrique : l’Ethiopie, la Somalie, l’Erythrée, la Tanzanie, l’Ouganda, Djibouti, le Kenya, le Soudan et le Soudan du Sud.
Leurs essaims peuvent atteindre des tailles gigantesques. Au Kenya, l’un d’entre eux a été estimé à 2 400 km², soit presque l’équivalent d’une ville comme Moscou. Ce qui signifie qu’il pouvait contenir jusqu’à 200 milliards de criquets.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/02/28/la-rdc-a-son-tour-touchee-par-les-criquets-ravageurs-une-premiere-depuis-1944_6031145_3212.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
11- Les agriculteurs qui travaillent à échelle humaine sont le socle de la société du futur », Usbek & Rica, 28/02/20, 10:00
Lila Meghraoua

Une fois par mois, nous nous associons au Parisien, à Konbini News et à France Culturepour alerter et proposer des solutions face à l’urgence écologique. Pour ce 6e rendez-vous de l'opération #SauverLePrésent, consacré à la problématique de l'agriculture, nous avons discuté avec Stéphanie Maubé qui élève des moutons dans le Cotentin depuis près de 10 ans et qui a co-écrit Il était une bergère (éd. Le Rouergue, 2020). Elle nous a expliqué pourquoi berger, c’est un métier du futur.
Il y a encore dix ans, Stéphanie Maubé vivait à Paris et squattait les plateaux de tournage. Elle travaillait dans l’audiovisuel. Un peu par hasard, elle a alors « remporté » un séjour à la campagne. Une nuit, elle se retrouve à aider un berger à mettre bas ses brebis. Une épiphanie dans le sens le plus littéral. Depuis, elle a gagné au lycée agricole ses galons de bergère et est à la tête d’un troupeau d’une centaine de moutons qu’elle élève avec une approche naturelle. Dehors, à l’herbe et l’air libre. Le journaliste Yves Deloison l’a suivie dans son quotidien. Ensemble ils ont écrit Il était une bergère, paru récemment aux Éditions Le Rouergue, un livre-témoignage, mais aussi une réflexion sur une agriculture à taille humaine. On a discuté avec la bergère, à des années-lumière des codes pastoraux classiques. Être berger, c’est le futur.
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/article/agriculteurs-travaillent-echelle-humaine-socle-societe-futur-sauver-le-present>
_______________________________________________________________________________________________________________________
12- L'agroécologie, mille définitions pour une agriculture plus propre, AFP, 28/02/20, 12:00
Isabel Malsang

Fondée sur des pratiques agricoles calées sur la vie des sols, la nature et ses cycles, l'agroécologie paraît un concept entendu, la voie à suivre pour une transition environnementale de l'agriculture et de l'alimentation. Oui, mais laquelle exactement ?
Lors du 57e salon de l'agriculture qui fermera ses portes dimanche à Paris, le mot agroécologie était partout. Mais chacun soutient sa propre définition, plus ou moins écolo, plus ou moins productiviste. 
Apparu en 1928 sous la plume d'un agronome américain d'origine russe, Basile Bensin, l'agroécologie a été conceptualisée par des universitaires à Berkeley comme Miguel Altieri, essentiellement en référence à une agriculture alternative s'opposant au modèle industriel d'Amérique Latine, souligne Bernard Hubert, directeur d'études à l'EHESS.
Pour Olivier De Schutter, ex-rapporteur des Nations unies du droit à l'alimentation, l'agroécologie est une façon saine de nourrir la planète en luttant contre les pollutions et le changement climatique à la fois : un ensemble de pratiques agricoles qui recherchent "des moyens d'améliorer les systèmes agricoles en imitant les processus naturels", notamment en gérant la matière organique des sols".
En France, dans les années 60, l'agroécologie promue par Pierre Rabhi et Terre et Humanisme s'est forgée en résistance aux méfaits de l'agriculture intensive sur la nature. 
Mais elle est restée largement minoritaire au profit de la mécanisation, du recours aux engrais et pesticides de synthèse qui ont transformé la France en puissance agricole et agroalimentaire en faisant exploser les rendements.
Jusqu'à la loi d'avenir pour l'agriculture de 2014. Cette loi portée par Stéphane Le Foll "s'est appuyée sur les agriculteurs afin d'essayer de remettre en cause le système dominant", soulignait récemment Nicole Ouvrard, directrice des rédactions du groupe Réussir, lors d'un colloque à Paris.
Lancé par la Commission nationale du débat public (CNDP) au salon de l'Agriculture, le vaste débat prévu dans toute la France jusqu'à fin mai à la demande du gouvernement et de la Commission européenne (1) cherchera notamment à répondre aux questions : "quel modèle agricole pour la société française ?" et "quelle transition agroécologique pour l'agriculture ?".
Le temps presse. Pour Nicolas Gross, chercheur à l'INRAE, le changement climatique va intensifier la désertification de régions du monde qui ne l'étaient pas jusqu'à présent. En France, la moitié sud du pays jusqu'à Clermont-Ferrand, est concernée, sauf la façade Atlantique, selon une étude qu'il vient de publier dans la revue Science.
- "Des compromis partout" -
Ce qui implique des façons différentes de produire des végétaux, céréales, oléagineux, légumes ou fruits, et de faire de l'élevage. Dans les régions plus au nord, la nécessité de réduire les émissions amènera aussi les pratiques agricoles à évoluer.
Si de plus en plus d'interlocuteurs s'accordent sur le besoin de mieux traiter les sols, de les couvrir toute l'année pour empêcher l'érosion, favoriser la photosynthèse des plantes, et donc la captation du carbone, les techniques sont différentes selon les interlocuteurs et ... les comptes en banque.
Certains privilégient le développement du bio, coûteux en surfaces. D'autres le retour de petites unités paysannes mélangeant culture et élevage sur des prairies qui captent le carbone - les deux profitant l'un à l'autre au plan écologique.
D'autres enfin privilégient une "agriculture de précision", basée sur des outils d'aide à la décision, drones, capteurs et images satellites, coûteuse en capitaux, les "données" devenant le nerf de la production alimentaire de demain.
Aujourd'hui "je ne connais aucune ferme qui soit en agroécologie pure, il y a des compromis partout", parfois avec le plastique ou la mécanisation, tente de dédramatiser Olivier Hébrard, expert de Terre et Humanisme.
In fine, c'est sans doute la rentabilité qui permettra les choix. 
"On peut construire des systèmes de production donc des parcelles, des territoires agricoles qui permettent de concilier performance productive et performance environnementale", a expliqué cette semaine le directeur scientifique agriculture de l'INRAE, Christian Huygue, sur France 3.
A condition que les agriculteurs "ne soient pas soumis à des injonctions paradoxales" du gouvernement et des consommateurs. "On ne peut pas leur dire, vous produisez beaucoup au prix le plus bas tout en faisant des choses très complexes", a-t-il dit. "Il faut qu'il y ait une cohérence globale".
1. Le débat public sur l’agriculture
Parce que l’avenir de l’agriculture française est l’affaire de tous, vous avez trois mois pour faire entendre votre voix, grâce à ce débat inédit, national et indépendant organisé par la Commission nationale du débat public
<https://impactons.debatpublic.fr>
<https://www.geo.fr/environnement/lagroecologie-mille-definitions-pour-une-agriculture-plus-propre-200092>
_______________________________________________________________________________________________________________________
13- Reportage. En Espagne, la fraise pousse sur la misère, Le Monde, 29/02/20, 01h22
Sandrine Morel (Huelva, envoyée spéciale)

Autour de Huelva, dans le sud-ouest du pays, première région exportatrice de fraises d’Europe, les conditions de travail des saisonniers sont dénoncées par l’Organisation des Nations unies. 
Robe longue et foulard noué sur la tête, elles marchent, par petits groupes, le long des serres de fraises qui s’étendent à perte de vue dans la province espagnole de Huelva, en Andalousie. Sous le soleil de cette fin d’après-midi, au mois de février, sur le large Camino del Fresno, une route de terre entre Moguer et Lucena del Puerto, ces Marocaines croisent, sur leur chemin, des migrants subsahariens, filant à vélo, et des travailleurs espagnols, dont les voitures soulèvent le sable. Avant que la nuit ne tombe, elles se dirigent vers les bâtiments ou les modules de chantier où elles sont hébergées durant la saison des fruits rouges, de janvier à juillet. Les migrants subsahariens, pour leur part, regagnent l’un des trente bidonvilles qui parsèment la province, où ils vivotent sans eau ni électricité, dans de grandes tentes faites de cartons, de palettes de bois, de toiles et de vieilles couvertures.
En visite à Huelva, première région exportatrice de fraises d’Europe, avec 11 700 hectares consacrés à la culture de fruits rouges, le rapporteur spécial sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU), Philip Alston, a émis un compte-rendu préliminaire accablant, le 7 février. Consterné par les conditions « déplorables » des bidonvilles où vivent des travailleurs des serres, « bien pires que dans un camp de réfugiés », il a appelé les administrations locale et nationale, ainsi que les entreprises du secteur à trouver une solution plutôt que de « se renvoyer la balle »
Le gouvernement de gauche espagnol a réagi en annonçant un changement de normes, afin que les inspecteurs du travail puissent effectuer des contrôles dans les campements, où la plupart des occupants sont dépourvus de papiers. Le président de l’Association interprofessionnelle de la fraise andalouse, Interfresa, José Luis Garcia-Palacios, pour sa part, qualifie de « calomnieuses » et « mensongères » les accusations de M. Alston. « Les campements illégaux n’ont rien à voir avec le secteur agricole : ils se trouvent sur des terrains publics, et cela fait dix ans que nous demandons aux administrations de mettre fin à cette situation inhumaine qui nuit à notre image, alors que nous n’en sommes pas responsables », assure au Monde M. Garcia-Palacios. Il réfute le fait que les migrants sans papiers qui y vivent travaillent dans la fraise. « Nos entreprises ne donnent pas de couvertures à ceux qui ne respectent pas la loi. »
Un besoin élevé en main-d’œuvre
Il suffit de s’enfoncer un peu plus loin dans la forêt de pins, vers Lucena del Puerto, pour en avoir le cœur net. C’est là que se trouve « El Bosque », comme l’indique une pancarte de la Croix-Rouge : un bidonville géant, où des abris de fortune, recouverts de toiles noires, servent de toit à des centaines de migrants. S’ils s’installent ici, ce n’est pas un hasard. « Je vais là où il y a du travail : j’ai vécu à Barcelone, à Almeria, et, là, je viens pour la fraise », raconte Eric Jam, un jeune Ghanéen sans papiers de 22 ans, qui a traversé le détroit de Gibraltar en barque en 2018.
> Lire aussi  En Andalousie, plongée dans l’enfer des serres de tomates bio
Alors que la convention collective du secteur fixe le salaire journalier à 42 euros, il est payé « 36 euros par jour pour ramasser les fraises et 38 euros par jour pour les myrtilles », explique-t-il, tout en remuant les braises du feu qu’il a allumé au milieu des épines de pin pour faire chauffer une marmite d’eau. D’autres utilisent des bonbonnes de gaz pour cuisiner, certains des générateurs à essence pour brancher aussi leur téléphone ou leur télévision. Les incendies sont fréquents. « On ne veut pas vivre dans cette misère, sans eau, sans rien. On se lève la nuit pour faire nos besoins au milieu de tous. On vit comme des animaux… », s’insurge Nana (les personnes citées dont le nom n’apparaît pas ont souhaité garder l’anonymat), 36 ans, un autre Ghanéen, arrivé en Espagne il y a cinq ans. Il n’a pas encore commencé la saison, mais il sait qu’il sera embauché, quand les producteurs seront débordés...
L’apogée de la récolte est en mars. Le besoin en main-d’œuvre – entre 90 000 et 100 000 travailleurs chaque saison – est élevé. Et, malgré un taux de chômage de 21 % en Andalousie, les candidats espagnols manquent. Les conditions de travail, sous les serres, qui sont comme des étuves, le dos courbé toute la journée pour sélectionner les fruits mûrs, sont difficiles. En 2019, 52 % des travailleurs de la fraise étaient des Espagnols, le plus souvent employés dans les usines de conditionnement, 22 % venaient du reste de l’Europe et 26 % d’ailleurs, essentiellement du Maroc, pays avec lequel il existe un partenariat depuis 2001.
Cette année, les gouvernements espagnol et marocain ont fixé un quota maximum de 20 000 « contrats en origine », qui permet aux agriculteurs espagnols de recruter directement dans les campagnes marocaines. Le logement et la moitié du transport sont pris en charge. Leur contrat dure de trois à six mois. Les femmes mariées, veuves ou divorcées, avec enfants, sont sélectionnées prioritairement, pour éviter qu’elles ne cherchent à rester en Espagne, en situation irrégulière, une fois le contrat terminé.
Logées dans des conditions épouvantables
Les conditions de vie de ces saisonnières ne sont pas exemptes de critiques. En particulier, depuis qu’en 2018 une dizaine d’entre elles ont porté plainte pour harcèlement et abus sexuels, ainsi que pour exploitation professionnelle, contre le chef d’entreprise qui les avait embauchées. Si presque toutes les plaintes ont été classées depuis, faute de comparution des plaignantes devant le juge, ce scandale a mis en lumière l’extrême vulnérabilité de ces femmes, qui ne savent généralement ni lire, ni écrire, ni compter et encore moins parler espagnol, n’ont pas d’autre choix que de faire confiance à leur supérieur, et sont parfois logées dans des conditions épouvantables.
La plupart des logements se trouvent derrière des grilles et sont inaccessibles aux passants. La Confédération syndicale des commissions ouvrières (CCOO) s’est plainte de ne pas pouvoir y avoir accès à sa guise. A sept kilomètres de Moguer, cependant, un chemin part sur la droite, s’enfonce entre les serres et débouche sur une série de cabines de chantier. Dans des conditions déplorables, six femmes logent dans le premier d’entre eux. Un lit superposé occupe toute la largeur du module et deux autres y sont collés dans le sens de la longueur, formant un U étroit. Faute d’armoire, leur linge est posé au pied de leur lit. A l’autre extrémité, la porte de la salle de bains s’ouvre sur un WC qui fuit, rafistolé avec du ruban adhésif, à côté duquel se trouve une sorte de douche, faite d’un assemblage précaire de tuyaux, dont l’un goutte dans un seau.
« Il faut plus d’inspecteurs »
Un bidon de 5 litres à la main, Fatya, 43 ans, mère de deux enfants de 14 et 17 ans, explique à Mohammed, traducteur du Syndicat andalou des travailleurs (SAT), organisation anticapitaliste minoritaire, qu’elle est arrivée à la mi-janvier, et que c’est la quatrième année qu’elle fait la « saison de la fraise en Espagne », car, au Maroc, elle toucherait « 8 euros à peine par jour ». Pas question, donc, de se plaindre...
« Beaucoup de logements sont indignes. La barrière linguistique, la pauvreté et le besoin ouvrent la voie aux abus dans ou hors des entreprises, résume José Antonio Brazo Regalado, membre du SAT. Il faut plus d’inspecteurs et faire en sorte qu’ils puissent se rendre sans préavis dans les entreprises pour surveiller le respect des droits des travailleuses. »
Interrogée sur le logement que le syndicat nous a montré, Interfresa assure qu’il était « provisoire, le temps d’en préparer un nouveau ». Cinq jours plus tard, des photos témoignent de sa rénovation… Conscient de la mauvaise image du secteur, l’association interprofessionnelle a mis en place, en septembre 2018, un plan de responsabilité éthique, professionnel, social et d’égalité (Prelsi), visant à prévenir et à combattre les possibles cas d’abus sexuels, après le scandale de 2018, et à garantir des conditions de travail et de logement dignes aux saisonnières.
La crainte de perdre son emploi
Quatorze médiateurs ont été formés pour leur expliquer leurs droits, dans leur langue, et répondre à tous leurs doutes ou problèmes. Un numéro d’urgence leur a été communiqué. Des normes imposent un confort minimum aux logements. Mais les entreprises du secteur ne sont pas obligées d’y adhérer. « Près de 73 % des entreprises du secteur des fruits rouges en font partie, se félicite le directeur technique du Prelsi, Borja Ferrera. Nous avons inspecté plus de 600 logements et remis des indications pour qu’ils soient mis aux normes. Et, toutes les semaines, l’un de nos consultants d’intégration va visiter les saisonnières. »
« Plus de 90 % des questionnaires de satisfaction que je leur fais remplir sont positifs », assure Sanae Serghini, 30 ans, médiatrice marocaine du Prelsi, alors qu’elle est en visite dans l’entreprise Fresgumer. Le logement des saisonnières Nadia, Fatima, Zahira et Samira est spacieux, propre, repeint à neuf et décoré de rideaux à carreaux.
Dans la société suivante, Freshuerto, le logement est aussi spacieux et propre. Une Marocaine, venue d’une autre exploitation pour déjeuner avec ses amies, écoute Sanae Serghini avec attention. « Pourquoi ne viens-tu pas inspecter mon logement ? », lui demande-t-elle en arabe, rapporte Mme Serghini. Elle craint de perdre son emploi si elle se plaint, mais elle raconte qu’elles sont douze à s’entasser dans une seule pièce, que la douche n’a pas d’eau chaude et que leurs sommiers sont cassés. Désolée, Sanae Serghini lui explique qu’elle ne peut rien faire si son employeur n’a pas souscrit au Prelsi. Comme 27 % des producteurs de fraises.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/29/en-espagne-la-fraise-pousse-sur-la-misere_6031293_3234.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
14- Avec l’herbe miscanthus, le plastique c’est fantastique !, Paris Match, 02/03/20, 03h00 
Sixtine Dubly

Elle fleurit de janvier à mars à moins d’une heure de Paris. Et incarne la troisième génération des bioplastiques. Le brevet est français et c’est une première mondiale. 
En évoquant cette plante, on se prend à rêver. D’éléphants et de singes, de paysages indiens au sud de la forêt de Fontainebleau. On l’appelle l’herbe à éléphant mais sa promesse n’est pas exotique. Elle peut remplacer le plastique dérivé du pétrole. Avec 60 grammes de poudre de cette élégante graminée coiffée d’un plumeau doré, on peut produire 1 kilo de plastique. Une usine en construction à proximité de 250 hectares de cultures pourra dès cette année fournir 300 tonnes annuelles, et bientôt le double.
L’aventure commence en 2007. Patrick Billard, agriculteur en Seine-et-Marne, rapporte d’un voyage en Orient quelques plants qu’il acclimate dans son champ, à la manière des botanistes du XVIIIe siècle. En Inde, elle sert de paillis animal et alimente les chaufferies. « J’ai été intrigué par cette plante résistante, qui pousse sans arrosage sur des terres non agricoles, voire polluées. J’ai convaincu les voisins de se lancer avec moi dans ce nouveau marché de l’isolant. La curiosité a fait le reste, le miscanthus n’avait pas été étudié à fond. » Très vite, un mandat est donné à deux chercheurs de l’université Picardie Jules-Verne. Le premier brevet est déposé en 2015, cofinancé par la communauté de communes Moret Seine et Loing. Il décrit le processus de fabrication d’un polymère 100 % biosourcé et biodégradable.
Suite à lire à :
<https://www.parismatch.com/Vivre/Art-de-vivre/Avec-l-herbe-miscanthus-le-plastique-c-est-fantastique-1676044>
En savoir plus :
> Polybiom exploite 5 brevets pour une gamme de produits, tous 100 % biosourcés et 100 % biodégradables <https://www.polybiom.com/>
_______________________________________________________________________________________________________________________
15- La justice rejette la suspension des arrêtés anti-glyphosate de six communes du 93, AFP, 03/03/20, 22:00

Le tribunal administratif de Montreuil a rejeté mardi les demandes de suspension des arrêtés anti-pesticides pris par les maires de six communes de Seine-Saint-Denis, les autorisant ainsi à interdire les produits phytopharmaceutiques sur leur territoire.
Les communes de L'Ile-Saint-Denis, Villemomble, Les Lilas, Montfermeil, Sevran et Saint-Denis vont pouvoir maintenir l'interdiction d'utiliser des herbicides contenant du glyphosate sur l'ensemble des jardins, espaces verts publics et privés ainsi que pour l'entretien des routes départementales et communales.
"Les produits phytopharmaceutiques visés par l'arrêté en litige (...) constituent un danger grave pour les populations exposées" justifiant les arrêtés des municipalités, même si cette prérogative relève normalement de la compétence du ministre de l'Agriculture, a expliqué le tribunal dans sa décision.
"La commune de l'Ile-Saint-Denis ne compte que 8.000 habitants, mais est caractérisée par une population jeune, qui réside à 85% dans des logements sociaux dont les espaces communs sont traités avec des pesticides, et par l'importance de la pollution atmosphérique", avait justifié le maire écologiste Mohamed Gnabaly, lors de l'audience fin février.
Un argument pris en compte par le juge des référés, qui avait été saisi en urgence par le préfet de la Seine-Saint-Denis, opposé à ces arrêtés.
La requête du préfet concernant la ville de Saint-Denis a quant à elle été purement jugée irrecevable.
En revanche, le juge des référés a ordonné la suspension des arrêtés pris par les maires de Tremblay-en-France et de Stains jusqu'à ce que le tribunal se prononce au fond. 
"Je vais faire appel de la décision, il en va de la santé des habitants", a déclaré à l'AFP le maire (PCF) de Stains Azzedine Taïbi. "J'ai pris cet arrêté pour protéger les habitants car nous n'avons pas le droit de regard sur les jardins privés où le glyphosate peut être utilisé", a-t-il ajouté.
En mai, l'emblématique maire de la ville de Langouët (Ille-et-Villaine), Daniel Cueff, avait pris un arrêté anti-pesticides, mais celui-ci avait été annulé par la justice. Plusieurs centaines de communes se sont depuis emparées de la question de l'utilisation des pesticides.
<https://information.tv5monde.com/info/la-justice-rejette-la-suspension-des-arretes-anti-glyphosate-de-six-communes-du-93-349752>
_______________________________________________________________________________________________________________________
16- Au Pakistan, la pire invasion de criquets depuis près de 30 ans, AFP, 04/03/20, 18:00
Kaneez Fatima

Dans la région de Pipli Pahar (Est), le fracas d'ustensiles en métal vient briser la sérénité des champs de blé. A l'origine du tintamarre, des paysans tentent d'effrayer des criquets pèlerins, dont c'est la pire invasion au Pakistan depuis près de 30 ans.
Chaque jour, au lever du soleil, des nuages de pesticides obscurcissent l'air. Les villageois ramassent alors des pelletées d'insectes morts, qu'ils remettent à des fonctionnaires contre une récompense de 20 roupies pakistanaises (12 centimes d'euros) par kilo.
"Je n'avais pas vu une telle invasion de toute ma carrière", s'effraie Shehbaz Akhtar, un fonctionnaire chargé de l'éradication des criquets dans la province du Pendjab, le grenier à céréales du Pakistan.
Le Pakistan connaît sa pire attaque de criquets pèlerins depuis 27 ans, ont déclaré des responsables fédéraux et locaux à l'AFP.
D'après l'ONU, fortes pluies et cyclones ont déclenché une multiplication "sans précédent" des populations de criquets l'an passé dans la péninsule arabique.
Les essaims ont ensuite quitté le désert du Baloutchistan (Sud-Ouest), près de la frontière iranienne, où ils se reproduisent habituellement, pour s'abattre sur le Pendjab et le Sindh (Sud).
Les criquets pèlerins avaient déjà fait de lourds dégâts dans le nord-ouest de Inde, voisin du Pakistan, ces derniers mois. Une année de conditions climatiques extrêmes les ont également vu dévaster une dizaine de pays d'Afrique de l'Est cette année.
Au Pakistan, aucune donnée officielle ne permet de savoir combien de terres ont été touchées ni combien ils menacent la sécurité alimentaire ou même l'économie du pays, dont l'agriculture pèse 20% du PIB.
- 'Vaincre' les criquets -
Les autorités, qui affirment procéder à des enquêtes locales dont beaucoup sont encore en cours, ont déclaré une urgence nationale. Une "opération de combat" a été lancée pour "vaincre" les criquets, affirme Shehbaz Akhtar.
"Nous pulvérisons deux fois par jour ici", acquiesce Fayyaz Azeem, juché sur un tracteur, un masque sur le visage et les mains gantées, pour épandre des pesticides, une fois à l'aube et une autre fois le soir.
Mais la méthode est lente, face à des essaims pouvant parcourir 150 km quotidiennement. Souvent, lorsque les criquets sont tués dans un champ, ils ont déjà détruit le suivant. Les produits chimiques sont en outre si forts qu'ils rendent les céréales inconsommables ensuite.
L'ami et voisin chinois a proposé son aide face au fléau, envoyant des équipes d'experts pour évaluer la crise, se réjouit Muhammad Hashim Popalzai, secrétaire au ministère de la sécurité alimentaire, interrogé par l'AFP.
Sur la base de leur recommandations, Pékin pourrait proposer la pulvérisation aérienne - une méthode beaucoup plus rapide et efficace. Le Pakistan pourrait également importer des pesticides de Chine.
- Vigilance -
L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), s'implique également, selon M. Popalzai, permettant la tenue de réunions entre Inde et Pakistan, deux puissances nucléaires aux relations exécrables, pour empêcher les essaims de se propager.
Mais pour beaucoup, le mal est déjà fait. Une catastrophe quand "nos moyens de subsistance dépendent des récoltes", déplore Muhammad Ismaeel Wattoo, un autre agriculteur touché par le fléau à Pipli Pahar.
Dans la province du Sindh, les responsables craignent l'impact des criquets sur la production de coton, qui atteint son maximum pendant l'été. D'après la Chambre d'agriculture du Sindh, environ 40% de toutes les cultures ont été détruites "à Karachi et dans les environs".
Zafar Hayyat, le président du Bureau des agriculteurs du Pakistan, impute la faute aux autorités. La dernière invasion de cette ampleur date d'il y a si longtemps que "le gouvernement n'était plus vigilant", regrette-t-il.
Les autorités doivent en outre rester sur le qui-vive car "après la saison de reproduction, il y a un risque que les essaims reviennent en juin", avertit-il.
Mais pour certains à Pipli Pahar, les efforts déjà déployés ont été trop faibles, ou trop tardifs. Assise au coin d'un champ de blé avec sa vache, Rafiya Bibi observe les nuages de pesticides qui l'entourent.
Les criquets ont déjà détruit ses cultures de colza, de tournesol, de piments et de tabac, qu'elle avait payées avec un prêt de 45.000 roupies (260 euros) du gouvernement, une fortune en milieu rural.
Sans récolte, elle craint de ne pas pouvoir rembourser son prêt. Et soupire : "tout ce qu'il me reste, c'est pleurer."
<https://information.tv5monde.com/info/au-pakistan-la-pire-invasion-de-criquets-depuis-pres-de-30-ans-349814>
_______________________________________________________________________________________________________________________
17- La guerre du camembert est terminée, le fromage normand reste au lait cru, Le Monde, 04/03/20, 19h35
Laurence Girard 

L’appellation d’origine protégée ne sera pas étendue, comme le voulaient les éleveurs, à la célèbre spécialité normande à base de lait pasteurisé.
Il n’y aura pas de lait pasteurisé dans le camembert de Normandie. Le verdict est tombé, mardi 3 mars, après deux années d’intenses discussions au sein de la précieuse appellation fromagère. L’appellation d’origine protégée (AOP) camembert de Normandie ne pourra être inscrite que sur les produits fabriqués sur le territoire normand, valorisant la race normande, le pâturage et la fabrication traditionnelle au lait cru.
L’Organisme de défense et de gestion (ODG) Camembert de Normandie, présidé par Patrick Mercier, dit regretter cette décision. « L’arrêt du projet de grande AOP Camembert de Normandie est une déception », estime-t-il. L’accord du 21 février 2018 à l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) visait à définir une double AOP dans une zone géographique élargie – l’une serait baptisée « Cœur de gamme » et élaborée avec du lait pasteurisé provenant de troupeaux (avec au moins 30 % de vaches normandes) ; l’autre, dite « haut de gamme », aurait continué à être fabriquée avec du lait cru produit par au moins 60 % de vaches normandes.
> Lire aussi  Pourquoi la future AOP Camembert de Normandie est-elle critiquée par certains producteurs ?
« Lutter contre les usurpations auprès des fabricants »
Cet accord était censé mettre fin à une bataille du camembert lancée en 2012. L’association de défense de l’AOP de Normandie avait assigné les industriels Lactalis, Savencia, la coopérative Isigny-Sainte-Mère et des distributeurs, les sommant de retirer des emballages la mention « Fabriqué en Normandie » sur des camemberts non AOP. Sachant qu’avec Président, Lactalis avait ouvert la voie à l’industrialisation de ce fromage de terroir, proposant un camembert pasteurisé.
Finalement, lors de son Assemblée générale du 29 janvier 2020, l’Organisme de défense et de gestion a rejeté le cahier des charges à 53 %, alors qu’une majorité de 55 % était requise. Les industriels et les PME se sont prononcés contre le projet soutenu par les éleveurs. Mardi 3 mars, l’ODG a décidé à 97 % d’abandonner le projet de grande AOP, décision qui limite aujourd’hui l’AOP à 6 000 tonnes de produit et sonne l’arrêt du « Fabriqué en Normandie ».
« Il revient à l’INAO et à la direction générale de la concurrence [DGCCRF]d’appliquer dès à présent ce règlement visant à lutter contre les usurpations auprès des fabricants, mais aussi de tous les revendeurs et ainsi de veiller au retrait de toute référence à la Normandie sur tous les fromages de type Camembert », prévient M. Mercier, qui demande aussi aux consommateurs, par leur acte d’achat, de faire respecter la loi.
> Lire aussi  La guerre du camembert, symbole de l’appétit des industriels pour les fromages AOP
 <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/04/le-camembert-de-normandie-reste-un-fromage-au-lait-cru_6031831_3234.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
En images
18- Valeurs nutritionnelles des aliments : peut-on vraiment faire confiance aux applications ?, TF1, journal de 20h, Le grand format, 21/02/20

Avant d’acheter un produit alimentaire, de plus en plus de Français le scannent sur leur smartphone afin de connaître ses valeurs nutritionnelles. Mais peut-on vraiment faire confiance à ces applications ?
> Grand format à voir à :
<https://www.lci.fr/nutrition/video-yuka-open-food-facts-valeurs-nutritionnelles-des-aliments-peut-on-vraiment-faire-confiance-aux-applications-2146023.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
19- Terres nourricières, France 5, Sciences grand format, 27/02/20 à 20h54

L'agriculture est une pratique qui s'inscrit dans les paysages depuis près de 10 000 ans et c'est l'un des moteurs les plus puissants du développement de l'humanité. Pour nourrir le monde, les agriculteurs ont conçu des techniques ingénieuses. Ils ont façonné leur environnement pour rendre des déserts fertiles ou des montagnes escarpées cultivables. Au fil du temps, ils ont su obtenir des récoltes abondantes. Baptiste Grard, écologue et chercheur à l'Inra, parcourt le monde à la découverte de structures agricoles prodigieuses - comme les rizières en terrasses aux Philippines -, de trésors végétaux et de projets futuristes.
> Documentaire (90 min) réalisé par Gabriel Martiarena à revoir jusqu’au 28/03/20 à :
<https://www.france.tv/france-5/science-grand-format/1262435-terres-nourricieres.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
20- La vie est dans le pré, France 3, 27/02/20, 22h58 

Paul François, agriculteur en Charentes, est un «grand céréalier», il exploite 250 hectares de terre. En 2004, il a été intoxiqué par du Lasso, un herbicide de Monsanto. Il en garde de graves séquelles. Après dix ans de doutes et d'hésitations, Paul a décidé de surmonter ses peurs et de convertir toutes ses terres en agriculture biologique. Eric Guéret a suivi cette mutation passionnante pendant une année, de sa dernière moisson «chimique» à sa première moisson sans pesticide. Paul mène un autre combat de taille, depuis 12 ans, il se bat en justice contre Monsanto pour faire reconnaître la responsabilité de la firme dans ses graves problèmes de santé.
> Documentaire (79 min) réalisé réalisé par Eric Guéret à revoir jusqu’au 29/03/20 à :
<https://www.france.tv/documentaires/environnement/1262555-la-vie-est-dans-le-pre.html>
Sur le même sujet :
> Paul François, un agriculteur contre Monsanto <https://www.youtube.com/watch?v=LjtUiVpK6lU>, Brut, 06/02/19
> Entretien. « Je n’aspire qu’à retrouver une vie normale », dit Paul François, l’agriculteur en guerre contre Monsanto <https://www.20minutes.fr/planete/2727543-20200227-aspire-retrouver-vie-normale-dit-paul-francois-agriculteur-guerre-contre-monsanto>, 20 Minutes, 27/02/20, 14h22
> L’adieu à la chimie d’un agriculteur intoxiqué <https://www.la-croix.com/Culture/TV-Radio/Ladieu-chimie-dun-agriculteur-intoxique-2020-02-27-1201080845>, La Croix, 27/02/20 à 15:04
> Sur France 3, l’agriculture bio illustrée par l’exemple de Paul François en lutte contre Monsanto <https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/02/27/sur-france-3-l-agriculture-bio-illustree-par-l-exemple-de-paul-francois-en-lutte-contre-monsanto_6031096_3246.html>, Le Monde, 27/02/20, 20h00
_______________________________________________________________________________________________________________________
21- Plan B : reboiser sans planter d’arbres, c’est possible, Le Monde, 02/03/20, 11h39
Laureline Savoye

En Afrique, la technique de « régénération naturelle assistée » est développée depuis 2009 pour reforester. 
« La nature a les moyens de se régénérer toute seule. » C’est à ce credo que les adeptes de la régénération naturelle assistée (RNA) sont fidèles. La technique consiste à isoler la tige d’un arbuste, en coupant toutes les autres autour, pour lui permettre de profiter des nutriments du sol. Elle peut alors continuer sa croissance jusqu’à devenir un arbre. Des arbres prêts à pousser si l’homme en accompagne la croissance.
L’un des plus fervents défenseurs de la méthode s’appelle Tony Rinaudo. C’est un agronome australien, lauréat du prix Nobel alternatif en 2018. En 1983, il s’installe au Niger et remet au goût du jour cette technique ancestrale. En trente-sept ans, six millions d’hectares sont ainsi restaurés, soit 240 millions d’arbres, sans qu’un seul n’ait été planté. Notre journaliste a rencontré Tony Rinaudo et est allée découvrir la mise en place de la RNA au Sénégal.
<https://www.lemonde.fr/videos/article/2020/03/02/plan-b-reboiser-sans-planter-d-arbres-c-est-possible_6031523_1669088.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
22- Environnement : des arbres mis en danger par les projets immobiliers, France 2, journal de 20h, 02/03/20

Partout en France, des arrachages d'arbres suscitent le débat. Au Mans, dans la Sarthe, des habitants se mobilisent pour préserver leur patrimoine écologique.
C'est un monument végétal que l'on remarque de très loin dans la ville du Mans (Sarthe). Un cèdre bleu du Liban centenaire, haut d'une trentaine de mètres. Sa majestueuse silhouette est désormais cernée par les tractopelles d'un chantier de construction. Des engins qui, selon un collectif de riverains et de militants inquiets, menacent désormais sa survie. "Là on cache la misère avec la bâche parce que dessous, il y a des racines à nu. Les pelleteuses viennent au bord, et continuent à fragiliser l'arbre. C'est extrêmement dangereux ce qu'ils font", s'insurge un homme.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/environnement-des-arbres-mis-en-danger-par-les-projets-immobiliers_3849481.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
23- Le temps des arbres, France 5, Le monde en face, 03/03/20, 20h54

Ils sont bûcherons, éleveurs, particuliers, propriétaires fonciers, vignerons ou simples citoyens. Tous ont tissé un lien intime avec l'arbre et œuvrent à leur manière pour qu'il retrouve pleinement sa place au cœur de notre société. À la ville comme à la campagne. Synonyme de vie, de connaissance et de fertilité, l'arbre régule notre climat, nos eaux, notre sol et même notre bien-être. Les uns cherchent donc à réconcilier l'agriculture avec l'arbre en le faisant revenir au cœur des champs et des élevages, les autres se rassemblent pour acheter des espaces naturels boisés. Et la fertilité du sol forestier est aujourd'hui un modèle naturel.
> Documentaire (69 min) de Marie-France Barrier à revoir à :
<https://www.france.tv/france-5/le-monde-en-face/1272067-le-temps-des-arbres.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
Sur le fond et en complément de notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> & Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>, il s’agit là d’une modeste contribution à une meilleure compréhension du monde par l’éducation à la complexité.
Quant à la forme, elle se veut sans prétention et n'y associe aucune pièce jointe pour éviter de saturer votre boîte mail.
Pour agrandir la taille des caractères
A l’aide du clavier : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et appuyez sur la touche + autant de fois que vous le souhaitez jusqu’à ce que vous soyez en mesure de lire correctement.
A l’aide de la souris : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et tournez la molette de votre souris vers le bas pour agrandir. Cela fonctionne avec la plupart des navigateurs.
Merci pour votre indulgence.
NB : – Si vous êtes équipé(e) d’un antispam, n’oubliez pas de le formater pour vous permettre de recevoir la présente revue de presse.
- En pied de page de chaque message vous trouverez une adresse url qui vous permettra :
• De vous abonner, de changer de mail ou de vous désabonner à votre gré ;
• D’accéder à un archivage.
- Pour entrer en liaison avec le gestionnaire de cette liste, adresser votre mail à : <f.demonclin(at)fnh.org <http://fnh.org/>>
- Economisez de l'énergie, du papier et de l'encre, n'imprimez ce message que si nécessaire.
_____________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS 
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
_____________________________________________________________________________________________________________________
-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe HTML a été nettoyée...
URL: <http://mailing.fondation-nature-homme.org/pipermail/revue-presse/attachments/20200309/df5a2667/attachment.html>


Plus d'informations sur la liste de diffusion revue-presse