[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP26 + 1 annonce (mardi 10 mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 10 Mar 07:58:19 CET 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.).
1- Lutte contre le changement climatique : voici les bons et les mauvais élèves au sein du CAC 40 <https://www.lejdd.fr/Societe/lutte-contre-le-changement-climatique-voici-les-bons-et-les-mauvais-eleves-du-cac-40-3952871>, Le JDD, 02/03/20, 16h42
2- Municipales : Que peut faire votre maire pour le climat ? <https://www.wedemain.fr/Municipales-Que-peut-faire-votre-maire-pour-le-climat_a4585.html>, We Demain, 02/03/20
3- Sea Tree : un arbre flottant pour créer un écosystème <https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Sea-Tree-un-arbre-flottant-pour-creer-un-ecosysteme-1676300>, Paris Match Avenir, 03/03/20, 06h00 
4- Incendies australiens : le réchauffement ne se cache plus <http://www.journaldelenvironnement.net/article/incendies-australiens-le-rechauffement-ne-se-cache-plus,103921?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 04/03/20
5- Inaction climatique : une décennie perdue <https://reporterre.net/Inaction-climatique-une-decennie-perdue>, Reporterre, 04/03/20
6- Le sud-est du Brésil à la merci du dérèglement climatique <https://information.tv5monde.com/info/le-sud-est-du-bresil-la-merci-du-dereglement-climatique-349966>, AFP, 05/03/20, 05:00
7- Récit. Pendant huit mois, la forêt australienne a brûlé <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/05/pendant-huit-mois-la-foret-australienne-a-brule_6031922_3244.html>, Le Monde, 05/03/20, 20h08
8- Jour du dérèglement climatique : à partir du 5 mars, la France ne devrait plus émettre de CO2 <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/la-france-aurait-depasse-son-objectif-de-neutralite-carbone-des-le-5-mars-si-on-etait-en-2050-148294.html>, Novethic, 05/03/20
9- Surconsommation, SUV, promotions... la publicité appelée à s'engager plus en avant pour l’urgence climatique <https://www.novethic.fr/actualite/entreprise-responsable/isr-rse/la-publicite-pointee-du-doigt-et-sommee-de-se-reformer-face-a-l-urgence-climatique-148297.html>, Novethic, 05/03/20
10- Factuel. Stations de ski : en dessous de 1 300 mètres pas de salut <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/06/stations-de-ski-en-dessous-de-1-300-metres-pas-de-salut_6031997_3234.html>, Le Monde, 06/03/20, 00h53
11- La convention citoyenne pour le climat dans la dernière ligne droite <https://information.tv5monde.com/info/la-convention-citoyenne-pour-le-climat-dans-la-derniere-ligne-droite-350174>, AFP, 06/03/20, 09:00
12- La Pologne presse l’UE de supprimer les quotas de CO2 gratuits des avions <https://www.euractiv.fr/section/plan-te/news/pressure-builds-on-eu-to-dump-aviations-licence-to-pollute/>, EurActiv, 06/03/20, 11:32
13- Fraude record à la "taxe carbone" : peine confirmée en appel pour l'un des principaux prévenus <https://information.tv5monde.com/info/fraude-record-la-taxe-carbone-peine-confirmee-en-appel-pour-l-un-des-principaux-prevenus-350194>, AFP, 06/03/20, 12:00
14- Question de la semaine : la fonte du permafrost est-elle une menace pour l'humanité ? <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/question-de-la-semaine-la-fonte-du-permafrost-est-elle-une-menace-pour-l-humanite_142207?xtor=RSS-15>, Sciences & Avenir, 06/03/20, 14h55
15- Jeunes pour le climat : 3.400 manifestants à Bruxelles avec Greta Thunberg <https://information.tv5monde.com/info/jeunes-pour-le-climat-3400-manifestants-bruxelles-avec-greta-thunberg-350293>, AFP, 06/03/20, 19:00
16- La neutralité carbone d'ici 2050, stratégie officielle de l'UE pour respecter l'accord de Paris <https://www.actu-environnement.com/ae/news/Neutralite-carbone-2050-strategie-long-terme-ue-ccnucc-35116.php4>, Actu-environnement, 06/03/20
17- Tribune. Pierre Calame : « Contre le réchauffement climatique, il faut instaurer une obligation de résultat » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/06/pierre-calame-contre-le-rechauffement-climatique-il-faut-instaurer-une-obligation-de-resultat_6032103_3232.html>, Le Monde, maj le 07/02/20 à 08h21
18- Convention climat : une révision de la Constitution sur la table <https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/convention-climat-une-revision-de-la-constitution-sur-la-table-1182894>, Les Echos, 07/03/20, 09h30
19- [Science] Climat : après une décennie perdue, les efforts doivent désormais être quadruplés <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/science-climat-apres-une-decennie-perdue-les-efforts-doivent-desormais-etre-quadruples-148301.html>, Novethic, 07/03/20
20- Le coronavirus, un frein au réchauffement, peut-être de courte durée <https://information.tv5monde.com/info/le-coronavirus-un-frein-au-rechauffement-peut-etre-de-courte-duree-350466>, AFP, 08/03/20, 12:00
21- Les émissions mondiales de CO2 liées à l’électricité ont baissé de 2 % en 2019, une première en trente ans <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/09/les-emissions-mondiales-de-co2-liees-a-l-electricite-ont-baisse-de-2-en-2019-une-premiere-en-trente-ans_6032279_3244.html>, Le Monde, 09/03/20, 06h03
22- Les citoyens de la convention pour le climat engagés dans un sprint final <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/09/les-citoyens-de-la-convention-pour-le-climat-engages-dans-un-sprint-final_6032332_3244.html>, Le Monde, 09/03/20, 12h10
23- Les forêts africaines absorbent davantage de carbone que l’Amazonie <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/03/09/les-forets-africaines-absorbent-davantage-de-carbone-que-l-amazonie_6032385_3212.html>, Le Monde Afrique, 09/03/20, 18h00
24- Les scientifiques cherchent à réduire leur empreinte carbone <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/03/09/les-scientifiques-cherchent-a-reduire-leur-empreinte-carbone_6032392_1650684.html>, Le Monde, 03/09/20, 19h00
En images
25- Dijon : des membres de Plantation Rébellion plantent clandestinement des arbres <https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/cote-d-or/dijon/dijon-membres-plantation-rebellion-plantent-clandestinement-arbres-1796147.html>, France 3 Bourgogne–Franche-Comté, 07/03/20, 15:05
Une annonce
26- Justice climatique et sociale : les mobilisations près de chez vous les 13 et 14 mars <https://www.bastamag.net/carte-mobilisations-marches-climat-france-13-14-mars-greta-thunberg>, BastaMag, 10/03/20

Bien à vous,
Florence

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AVANCÉE DU JOUR : Lors de leur avant-dernière session de travail, les 150 Français tirés au sort ont débattu de leurs cent cinquante propositions destinées à « changer en profondeur la société ». (cf. item 11, 18 & 22)
ÉTUDES & ANALYSE DU JOUR : — Selon une étude comparative portant sur les stratégies de 25 entreprises cotées au CAC 40, aucun grand groupe français n'est en conformité avec la loi et la vigilance climatique. (cf. item 1)
— Le réchauffement climatique a bien contribué aux incendies qui ont détruit en Australie plus de 12 millions d’hectares pendant 240 jours, révèle une grande étude publiée par des climatologues du consortium international World Weather Attribution. (cf. item 4, suite & 7)
— La lenteur des progrès en matière  d’action climatique a mené à une « décennie perdue » selon l’analyse de dix ans de rapports du Programme des Nations Unies pour l’environnement sur les besoins en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Désormais il va falloir aller plus vite et plus fort. La prochaine décennie est cruciale pour inverser la tendance. (cf. item 5, suite, 19 & suite) 
— Sous l’effet du changement climatique et de la déforestation, les forêts tropicales deviennent des puits de carbone de moins en moins efficaces. Une étude publiée dans la revue Nature, alerte sur l’affaiblissement de ces puits naturels, essentiels pour atténuer la hausse des concentrations de CO2 dans l’atmosphère. (cf. item 23)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Des transports à l’alimentation, votre futur maire aura les moyens d’agir pour le climat. Exemples dans 5 domaines clés. (cf. item 2)
— Attaquée pour la surconsommation, la promotion de produits polluants comme les SUV et son empreinte carbone via ses supports numériques, la publicité doit être mieux encadrée. C’est ce que proposent certains parlementaires. (cf. item 9) 
— Les ministres européens de l’Environnement suggèrent de ne plus délivrer de quotas de CO2 gratuits aux compagnies aériennes et les États membres se sont mis d'accord pour que l'objectif de neutralité carbone d'ici 2050, et la stratégie de la Commission pour y parvenir, soit la stratégie officielle de l'Europe dans le cadre de l'accord de Paris. (cf. item 12 & 16)
ÉCHÉANCES DU JOUR : Dès le 5 mars, la France a entamé son découvert climatique. Cela signifie qu’en seulement 2 mois et 5 jours, le pays a émis autant de gaz à effet de serre qu’il pourrait en émettre en un an pour atteindre l’objectif de neutralité carbone qu’il s’est fixé pour 2050. (cf. item 8 & suite)
MUTATION DU JOUR : Le manque d’enneigement oblige les domaines de basse et moyenne montagne à changer leur modèle économique. (cf. item 10)
QUESTION DU JOUR : Si le permafrost dans les pays arctiques dégèle, est-il possible que certains virus disparus depuis longtemps redeviennent actifs ? (cf. item 14)
ENGAGEMENT DU JOUR : Entre les congrès internationaux, les missions de terrain et les calculs informatiques, les chercheurs, souvent entre deux avions, ne sont pas exemplaires en termes d’émission de CO2. Certains d’entre eux prennent le problème à bras-le-corps. (cf. item 24)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Lutte contre le changement climatique : voici les bons et les mauvais élèves au sein du CAC 40, Le JDD, 02/03/20, 16h42
Gaël Vaillant

Selon une étude comparative portant sur les stratégies de 25 entreprises cotées au CAC 40, aucun grand groupe français n'est en conformité avec la loi et la vigilance climatique.
L'association Notre Affaire à tous, qui œuvre pour l'instauration d'une justice climatique, entend pointer les mauvais élèves de la lutte contre le changement climatique. Pour ce faire, elle a mené avec des chercheurs une étude comparative sur les actions réalisées ou non par 25 grands groupes français, tous cotés au CAC 40. Les entreprises sont jugées à l'aune d'une série de critères se basant sur les objectifs de l'Accord de Paris, adopté à la COP21 en 2015, des prévisions du Giec, le groupe d'experts de l'ONU, et de l'Agence internationale de l'énergie. Et le bilan, dévoilé lundi après-midi par l'association, est accablant : aucune entreprise ne peut prétendre être en conformité avec la loi et la vigilance climatique.
> Lire aussi - Comment l'ONU compte accélérer la lutte contre le réchauffement climatique
Les chercheurs qui ont mené l'étude ont croisé les données publiées par les entreprises elles-mêmes et celles récoltées par l'Etat français. Voici les 4 enseignements à retenir de cette étude :
1. L'empreinte carbone des 25 entreprises testées dépasserait 3.549 millions de tonnes équivalent CO2 émises et représenterait donc presque huit fois les émissions territoriales françaises.
2. 10 entreprises sur 25 n'intègrent toujours pas le climat à leurs plans de vigilance, comme leur impose une loi adoptée le 21 février 2017.
3. La majorité des multinationales ne reconnaissent pas leur responsabilité dans le réchauffement climatique.
4. Aucune des 25 entreprises n'a mis en place une stratégie de diminution d'impact climatique en lien avec la trajectoire adoptée lors de la COP21 (rester en-dessous de la hausse de 1,5°C de réchauffement planétaire).
Natixis, Total et Air Liquide, mauvais élèves
Tous ne sont pas des mauvais élèves pour autant, à l'image de groupes comme Schneider Electric ou Michelin qui obtiennent de bonnes "notes" dans cette étude, au vu des critères utilisés. Les bonnets d'âne sont à l'inverse attribués à Natixis, Total et Air Liquide.
> Lire aussi - Total attaqué en justice pour inaction climatique
"Ces multinationales pourront être attaquées en justice", prévient l'étude de "Notre Affaire pour tous". L'association vise autant les grandes entreprises que l'Etat, appelant le pouvoir à mieux réguler les activités pouvant engendrer des conséquences climatiques et à faire mieux respecter la loi.
Ainsi, l'étude liste plusieurs recommandations, contraignantes pour les grands groupes, à l'image de la publication des données concernant l'empreinte carbone de chacun.
L'association réclame également aux sociétés mères de "mentionner de façon explicite leur contribution au réchauffement climatique" et de "s'aligner sur un scénario 1,5°C", c'est-à-dire sur le principal objectif retenu lors de la COP21.
<https://www.lejdd.fr/Societe/lutte-contre-le-changement-climatique-voici-les-bons-et-les-mauvais-eleves-du-cac-40-3952871>
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2- Municipales : Que peut faire votre maire pour le climat ?, We Demain, 02/03/20
Alice Pouyat

Face au réchauffement global, que peuvent faire les élus locaux ? Beaucoup ! Des transports à l’alimentation, votre futur maire aura les moyens d’agir pour le climat. Exemples dans 5 domaines clés.
Plus que quelques jours avant les Municipales 2020 : des élections locales qui peuvent avoir des conséquences globales. 
Les communes et l'intercommunalité ont en effet la main sur des secteurs très émetteurs de CO2 : le bâtiment, les transports, l'alimentation… Selon un récent rapport du think tank La Fabrique écologique, les collectivités sont responsables de 15 % des émissions de gaz à effet de serre, et indirectement de 50 % d’entre elles. 
50 % à 70 % des solutions pour lutter contre le réchauffement climatique se jouent à l'échelle infranationale, estime aussi le GIEC, qui appelle à agir avant 2030 pour éviter la catastrophe écologique. Soit durant la prochaine mandature. 
Mais si de plus en plus de communes, de Grande-Synthe dans le Nord à Langouët en Bretagne, font de l'écologie une priorité, "la France conserve une tradition jacobine : on attend encore trop de l’État", analyse Géraud Guibert, président de la Fabrique écologique. Voici notamment 5 domaines clés sur lesquels nos élus peuvent agir.
1. Mesurer les émissions locales
Si les communes de plus de 50 000 habitants sont censées évaluer leurs émissions, très peu le font réellement. "Les mesurer est indispensable pour se fixer une trajectoire et respecter les Accords de Paris, mais aussi répondre au besoin de transparence des citoyens. Les élus devraient publier des bilans chiffrés chaque année", souligne Géraud Guibert. 
Le président du think tank encourage aussi à instaurer des débats d’orientation climatique au conseil municipal. Et que tout investissement – par exemple la construction d’une école – fasse l’objet d’une évaluation économique, mais aussi écologique. "Il existe aujourd’hui des outils assez simples pour cela."
>> Suite à lire à :
<https://www.wedemain.fr/Municipales-Que-peut-faire-votre-maire-pour-le-climat_a4585.html>
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3- Sea Tree : un arbre flottant pour créer un écosystème, Paris Match Avenir, 03/03/20, 06h00 
Barbara Guicheteau

Chef de file d’un urbanisme aquatique, l’architecte néerlandais Koen Olthuis a mis au point un building amphibie réservé à la faune et à la flore, le Sea Tree, conçu comme un sanctuaire urbain pour la biodiversité. Révolutionnaire. 
Telle une arche de Noé du XXIe siècle, le Sea Tree (« arbre de mer ») offre un refuge à la faune et à la flore menacées d’extinction par le changement climatique : abeilles, oiseaux, insectes… « Les espèces varieront suivant son lieu d’implantation, à Paris, en Asie ou aux Etats-Unis », observe son créateur, l’architecte néerlandais Koen Olthuis. Sacré en 2007 comme l’une des personnes les plus influentes de l’année par le magazine « Time », il est l’un des pionniers de l’« architecture bleue ». Né aux Pays-Bas, ce mouvement consiste à utiliser l’eau comme une surface constructible pour lutter contre le réchauffement climatique et l’étalement urbain qui grignote des terres fertiles. 
Le premier Sea Tree ne devrait pas tarder à flotter dans le sud de la Chine
Véritable poumon urbain captant les émissions nocives de carbone, le Sea Tree est conçu comme un parc naturel vertical et amphibie, avec un empilement de terrasses végétalisées et une partie immergée pouvant accueillir la faune et la flore marine. Il s’ancre sur n’importe quelle surface aquatique (mer, fleuve, lac, port...), avec une profondeur et une hauteur adaptées au territoire. S’il peut bouger de quelques mètres au gré des vents et des courants, un système de câbles en acier lui évite de dériver et son centre de gravité bas l’empêche de chavirer. « L’objectif est de laisser la nature l’investir, à l’abri des hommes », indique l’architecte, qui s’est inspiré de la technologie des plateformes pétrolières offshore pour sa tour végétalisée qu’il espère financer, entre autres, grâce à la participation des groupes pétroliers, appelés à reverdir la planète. Après une commande de la ville de Kunming, en Chine, le premier Sea Tree ne devrait pas tarder à flotter dans le sud du pays. Livraison prévue pour fin 2020.
> Entretien avec Koen Olthuis à lire à :
<https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Sea-Tree-un-arbre-flottant-pour-creer-un-ecosysteme-1676300>
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4- Incendies australiens : le réchauffement ne se cache plus, Le JDLE, 04/03/20
Romain Loury

Le réchauffement climatique a bien contribué aux incendies qui ont dévasté le sud de l’Australie en durant l’été austral, révèle une grande étude publiée mercredi 4 mars par des climatologues du consortium international World Weather Attribution. En moyenne, il aurait accru le risque d’une telle catastrophe de 80% en moyenne, probablement beaucoup plus.
Depuis septembre 2019, plus de 11 millions d’hectares de terres australiennes ont brûlé, dont 5,8 millions d’hectares de forêt. Soit 21% de la forêt tempérée australienne, dans un pays qui, les années les plus intenses, n’en voit partir en fumée que 2%. Publiés fin février dans Nature Climate Change, ces chiffres seraient en-deçà de la réalité : non seulement la saison des incendies n’est pas close, mais la Tasmanie n’a pas été intégrée dans ces calculs.
Les dégâts sont gigantesques à bien des égards. Primo, sur la biodiversité, avec environ 1,5 milliard d’animaux morts dans les incendies, dont nombreux appartiennent à des espèces déjà menacées, endémiques à l’Australie. Selon un bilan dressé fin janvier par le ministère australien de l’environnement, 327 espèces menacées ont ainsi vu disparaître au moins 10% de leur habitat.
Deuxio, sur le climat: en trois mois, ces feux ont émis 400 millions de tonnes de CO2, l’équivalent des émissions annuelles de l’Australie. Tertio, sur la santé publique: outre les 34 décès directement liés aux incendies, l’impact de la pollution de l’air, qui ne sera connu que dans quelque années, pourrait être désastreux. Selon une étude publiée en 2016, les incendies qui ont frappé Sumatra et Bornéo en 2015 ont entraîné un surplus de 100.000 décès en Indonésie, en Malaisie et à Singapour.
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/incendies-australiens-le-rechauffement-ne-se-cache-plus,103921?xtor=RSS-31>
En savoir plus :
> Attribution of the Australian bushfire risk to anthropogenic climate change <https://www.worldweatherattribution.org/bushfires-in-australia-2019-2020/>, World Weather Attribution, 10/01/20
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5- Inaction climatique : une décennie perdue, Reporterre, 04/03/20

Un article publié mercredi 4 mars dans la revue Nature analyse dix ans de rapports du Programme des Nations Unies pour l’environnement sur les besoins en matière de réduction des émissions. Le constat est sans appel : les auteurs concluent que la lenteur des progrès en matière d’action climatique a mené à une « décennie perdue » et que les efforts déployés aujourd’hui pour atteindre les objectifs de Paris doivent quadrupler pour éviter les scénarios désastreux décrits dans le rapport 1.5 du GIEC.
En raison de la lenteur de l’action climatique, les gouvernements doivent désormais quadrupler leurs efforts pour atteindre l’objectif de Paris. Les émissions annuelles mondiales de gaz à effet de serre ont augmenté de 14 % entre 2008 et 2018. Cela signifie que les émissions doivent maintenant diminuer plus rapidement que ce qui avait été estimé précédemment.
Selon les auteurs de l’article, si des mesures sérieuses avaient été prises en 2010, les réductions nécessaires pour atteindre les niveaux d’émissions de 2 °C en 2020 (l’objectif mondial de l’époque) étaient d’environ 14 %. Au lieu de cela, les émissions ont augmenté et les réductions requises à partir de 2020 sont maintenant de 55 % d’ici 2030 pour 1,5 °C. Cela signifie que les émissions doivent maintenant diminuer de plus de 7 % par an.
Selon les auteurs, l’écart est désormais si grand que les gouvernements, le secteur privé et les collectivités doivent passer en mode de crise.
<https://reporterre.net/Inaction-climatique-une-decennie-perdue>
En savoir plus :
> Emissions : world has four times the work or one-third of the time <https://www.nature.com/articles/d41586-020-00571-x>, Nature, 04/03/20
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6- Le sud-est du Brésil à la merci du dérèglement climatique, AFP, 05/03/20, 05:00
Paula Ramon

Des précipitations record dans le sud-est du Brésil ont fait plusieurs dizaines de morts ces dernières semaines, des drames causés par des phénomènes climatiques extrêmes aggravés par une mauvaise gestion de l'urbanisme dans la zone la plus riche et la plus peuplée du pays.
Fin janvier, plus de 50 personnes sont décédées lors de pluies diluviennes dans l'Etat du Minas Gerais, à l'intérieur des terres.
Un mois plus tard, c'était au tour des régions littorales, avec 21 morts et 28 disparus près de Sao Paulo et 5 décès à Rio de Janeiro.
Avec à chaque fois les mêmes images de chaos et de détresse, avec des zones d'habitations précaires dévastées par des glissements de terrain et des rues transformées en torrents où les habitants sont évacués en canot pneumatique.
"L'eau a envahi ma cuisine, la salle de bains, les chambres, tout. J'ai tout perdu", a raconté à l'AFP Ivone Cardoso, 65 ans, en évacuant l'eau et la boue de sa maison, dans le quartier de Realengo, à Rio de Janeiro.
- "Été des extrêmes" -
Lors des deux premiers mois de l'année, les volumes de précipitations ont battu tous les records dans le sud-est du Brésil. 
Les orages sont fréquents à cette période qui correspond à l'été brésilien, mais pas d'une telle intensité.
"Nous avons observé une augmentation d'événements météorologiques extrêmes, avec des volumes de précipitations prévus normalement sur plusieurs jours atteints en moins de 24 heures", explique à l'AFP Andrea Ramos, de l'Institut national de Météorologie (Inmet). 
"C'est l'été des extrêmes, avec une première moitié de saison plus sèche que d'habitude (en décembre et début janvier) et une deuxième très pluvieuse", explique Marcelo Seluchi, du Centre de contrôle des désastres naturels (Cemaden).
Les spécialistes considèrent qu'il est trop tôt pour attribuer directement ces phénomènes météorologiques au réchauffement de la planète, faute d'études scientifiques détaillées.
Mais ils constatent d'ores et déjà que la situation actuelle est sans précédent.
"Le réchauffement climatique est indéniable et notre planète est plus humide qu'il y a 50 ou 100 ans. Cela signifie que les mêmes phénomènes météorologiques peuvent provoquer des précipitations plus intenses", souligne Marcelo Seluchi.
- Logements précaires -
Mais la situation ne serait pas aussi dramatique si la croissance urbaine effrénée avait été accompagnée d'une vraie politique pour éviter l'établissement de logements précaires, souvent bâtis sans permis de construire.
M. Seluchi estime que plus de la moitié de la population des capitales des quatre Etats du sud-est (Rio, Sao Paulo, Minas Gerais et Espirito Santo) vivent dans des zones à risque. 
"Dans 80% des cas, ce sont des personnes vulnérables, vivant dans des habitations très précaires, dans des lieux à forte densité de population, avec beaucoup d'enfants et de personnes âgées", précise-t-il. 
Le maire de Rio Marcelo Crivella a provoqué un tollé en affirmant dimanche sur les réseaux sociaux que la population de ces zones à risque était responsable des problèmes parce qu'elle décidait de s'installer près de cours d'eaux pour y jeter les ordures.
Le lendemain, un habitant sinistré lui a jeté de la boue au visage.
L'incurie des pouvoirs publics a également été pointée du doigt à Guaruja, une des villes les plus touchées par les pluies torrentielles, dans le littoral sud de Sao Paulo.
"Des gens de la mairie savaient qu'on vivait dans une zone à risque, ils savaient qu'il allait beaucoup pleuvoir, mais n'ont pas fait évacuer les habitants", déplore Yago de Sousa Nunes, 24 ans, dont trois membres de la famille ont été portés disparus après avoir été ensevelis par une coulée de boue.
Pour Henrique Evers, responsable de l'antenne brésilienne du think tank américain WRI (World Resources Institute), "le meilleur moyen de résoudre ce problème est de mettre en place une vraie politique de logements sociaux, dans des zones mieux desservies par les services publics".
Même si certaines initiatives, publiques ou privées, commencent à aller dans ce sens, "le Brésil a encore un long chemin à parcourir dans ce domaine", conclut-il.
<https://information.tv5monde.com/info/le-sud-est-du-bresil-la-merci-du-dereglement-climatique-349966>
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7- Récit. Pendant huit mois, la forêt australienne a brûlé, Le Monde, 05/03/20, 20h08
Isabelle Dellerba (Sydney, correspondance)

Avec la fin des derniers brasiers, l’île fait le bilan des immenses incendies qui ont détruit plus de 12 millions d’hectares pendant 240 jours. 
La fin de cette longue séquence a été expédiée en un Tweet, 175 caractères et une énième photo d’arbres calcinés. « Pour la première fois depuis début juillet 2019, il n’y a actuellement aucun feu de brousse ou de prairie actif en Nouvelle-Galles du Sud », ont écrit, lundi 2 mars, les pompiers de l’Etat australien le plus touché par les incendies, jusqu’à ce que la pluie finisse par éteindre les derniers brasiers. Un Tweet passé quasiment inaperçu dans un pays encore groggy par la magnitude de la catastrophe et où chacun réalise qu’il faudra encore de longs mois avant de connaître l’ampleur exacte des dégâts, et des années pour restaurer ce qui peut l’être.
Pendant 240 jours consécutifs, les feux ont dévoré le sud-est de l’île-continent, causant la mort de 33 personnes, détruisant plus de 3 000 habitations et dévastant 12,6 millions d’hectares de forêts. « A quoi va ressembler l’avenir ? Franchement, je ne sais pas », se désole Margaret Tadrosse, 57 ans, qui a perdu 6 000 pommiers et 3 millions de dollars australiens d’investissements (près de 1,8 million d’euros), le 21 décembre, lorsque les flammes ont déferlé sur son verger, dans la petite commune de Bilpin, à 80 kilomètres de Sydney. « Je n’ai pas les moyens de remettre mes parcelles en état et malgré toutes les démarches que j’ai entreprises, je n’ai pas reçu un sou, de qui que ce soit. »
> Lire aussi  « Tout le paysage est comme une allumette » : récit d’une semaine dans l’enfer des feux australiens
Si de nombreux Australiens se sont tournés vers leurs compagnies d’assurances – qui, dans l’ensemble du pays, pourraient débourser jusqu’à 1,3 milliard de dollars australiens pour dédommager leurs clients –, Margaret Tadrosse, comme beaucoup d’autres, sait qu’elle ne touchera rien. « J’étais assurée contre la grêle mais pas contre les incendies. Le risque me semblait minime et cela m’aurait coûté trop cher », explique-t-elle, désemparée. Elle espère néanmoins pouvoir compter sur quelques-unes des aides promises par les autorités. Le gouvernement fédéral a notamment mis sur pied une agence dotée d’une enveloppe de 2 milliards de dollars pour soutenir l’effort de reconstruction.
« Le drame continue »
Selon une étude menée par l’université nationale australienne, 75 % de la population a été touchée par ces feux, 3 millions de personnes directement et 15 millions indirectement. Parmi elles, les habitants de Sydney, Melbourne et Canberra, qui ont inhalé de manière répétée et prolongée des fumées toxiques. Les conséquences à long terme sur leur santé restent, pour l’heure, inconnues.
Une autre interrogation concerne l’impact de cette saison d’incendies exceptionnellement virulents sur la biodiversité unique de l’île-continent. D’après de premières estimations, plus de 1 milliard d’animaux ont péri dans les brasiers et 113 espèces sont désormais menacées, dont la souris marsupiale, l’opossum nain des montagnes ou encore l’oiseau-lyre. « Mais nous sommes loin d’avoir un tableau complet de la situation, nous sommes toujours en train d’essayer de comprendre quels animaux ont réussi à survivre et où », précise John Grant, porte-parole de Wires, une organisation de sauvetage et de réhabilitation de la faune, qui participe à un programme destiné à nourrir les bêtes demeurées dans les bois calcinés.
« En restant dans leur habitat naturel, ces animaux meurent de faim. En le quittant, ils se font renverser par des voitures. Le drame continue », ajoute-t-il. Au plus fort de la crise, les Australiens se sont massivement mobilisés pour tenter de sauver cette faune en danger. C’est le cas, par exemple, de douze koalas appartenant à un groupe particulièrement important pour l’avenir de l’espèce – car préservé du chlamydia, une maladie sexuellement transmissible qui décime la population de marsupiaux –, qui ont été récupérés à la faveur d’une accalmie et confiés aux soigneurs du zoo de Taronga, à Sydney.
Près de trois mois plus tard, personne ne sait où les relâcher, car 21 % des forêts australiennes, abritant deux cent soixante-douze espèces de plantes, sont parties en fumée pendant ce long épisode de feux. Certains arbres, comme les eucalyptus, résistants aux feux, devraient renaître. D’autres espèces, présentes dans les forêts tropicales qui n’avaient jamais été confrontées aux flammes, pourraient, en revanche, disparaître.
> Lire aussi  Les forêts d’Australie pourront-elles se regénérer après les immenses incendies ?
A terme, le visage de la côte est australienne pourrait être profondément modifiée si les épisodes de ce type se multiplient. Un scénario que les chercheurs envisagent. « Le changement climatique a augmenté d’au moins 30 % les risques d’incendies extrêmes en Australie », avance une étude menée par les scientifiques du groupe World Weather Attribution, publiée mercredi 4 mars. « Si les températures mondiales augmentent de 2 0C, les conditions météorologiques qui causent les incendies seraient au moins quatre fois plus fréquentes », alertent-ils.
Scott Morrison toujours réticent
Pour préparer le pays à répondre à des saisons d’incendies toujours plus longues et dévastatrices, le gouvernement conservateur a lancé une commission d’enquête nationale qui doit rendre ses conclusions d’ici à la fin du mois d’août. Le premier ministre, Scott Morrison, fervent défenseur de l’industrie minière, a promis de mettre en œuvre ses recommandations rapidement. Il montre, par contre, moins d’empressement sur le front de la lutte contre le réchauffement climatique.
Malgré la pression de plus en plus forte de l’opinion publique et les appels à l’action qui résonnent dans son propre camp, le premier ministre australien n’a toujours pas doté le pays d’une politique qui lui permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 26 %-28 % en 2030 par rapport à 2005, comme Canberra s’y est engagée lors de la conférence climat de la COP21, fin 2015. Il se contente de proposer, dans les mois à venir, « une stratégie de réduction des émissions à long terme », mais refuse notamment de s’engager sur un objectif de neutralité carbone d’ici à 2050.
Selon les experts, la dernière saison des incendies, qui a également causé d’importantes pertes dans les secteurs agricoles et touristiques, constitue l’épisode le plus coûteux de l’histoire du pays.
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Au moins 5 000 koalas victimes des incendies
Les images de koalas assoiffés, pris au piège des feux de forêts en Australie, avaient fait le tour du monde. Selon une étude du groupe de recherche Biolink pour le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), publiée mercredi 4 mars, ce sont au minimum près de 5 000 marsupiaux, soit 12 % de la population, qui a péri entre le 1er octobre 2019 et le 10 janvier en Nouvelle-Galles du Sud. Sur trois générations, près de 66 % de la population de koalas a disparu, affirme aussi le rapport : le changement climatique et les feux de brousse constituent « une menace d’extinction immédiate, permanente et importante » pour les koalas de cet Etat australien. L’IFAW préconise que ces animaux, aujourd’hui classés comme espèce vulnérable, soient « placés d’urgence sur la liste des espèces menacées ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/05/pendant-huit-mois-la-foret-australienne-a-brule_6031922_3244.html>
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8- Jour du dérèglement climatique : à partir du 5 mars, la France ne devrait plus émettre de CO2, Novethic, 05/03/20
Concepcion Alvarez

À partir de ce 5 mars, la France entame son découvert climatique. Cela signifie qu’en seulement deux mois et cinq jours, le pays a émis autant de gaz à effet de serre qu’il pourrait en émettre en un an pour atteindre l’objectif de neutralité carbone qu’il s’est fixé pour 2050. Il ne reste donc que 30 ans, alertent les ONG, pour reculer cette date au 31 décembre. Une génération charnière.
Ce jeudi 5 mars marque le jour du dérèglement climatique, nouvel indicateur mis en place par les organisations de l’Affaire du Siècle (1). Cela signifie que si on était en 2050, la France aurait déjà dépassé l’objectif de neutralité carbone qu’elle s’est fixée dans la loi Energie-Climat. Elle aurait émis en seulement deux mois autant de gaz à effet de serre qu’elle peut en émettre en un an. 
"Ce marqueur est là pour montrer le chemin qu’il reste à parcourir. En 2050, le jour du dérèglement climatique devra être aligné sur le 31 décembre. Cela représente un écart de 300 jours à combler en 30 ans", alerte Cécile Ostria, la présidente de la FNH. "Or au rythme actuel, la neutralité carbone ne serait atteinte qu’en 2085" ajoute-t-elle.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/la-france-aurait-depasse-son-objectif-de-neutralite-carbone-des-le-5-mars-si-on-etait-en-2050-148294.html>
Sur le même sujet : 
> Climat : on vous explique ce qu'est la neutralité carbone et comment y parvenir, Le JDD, 05/03/20, 12h50
Aude Le Gentil
Le 5 mars, la France aura émis tous les gaz à effet de serre qu'elle devrait rejeter en un an si elle était neutre en carbone, d'après le calcul d'associations environnementales. Pour préserver le climat, la France vise la neutralité carbone d'ici à 2050. On vous explique ce que cela signifie.
Depuis le 5 mars, le pays vit à découvert. C'est ce qu'ont calculé quatre associations écologistes - Notre Affaire à Tous, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme, Greenpeace France et Oxfam France - en parlant du "jour du dérèglement". "En deux mois et cinq jours, la France a émis la totalité des gaz à effet de serre qu'elle pourrait émettre en un an si elle respectait son objectif de neutralité carbone", expliquent ces organisations dans un communiqué.
> Lire aussi - Banquise, cyclones, océans... 5 idées fausses sur le changement climatique
>> Suite à lire sur abonnement à :
<https://www.lejdd.fr/Societe/climat-on-vous-explique-ce-quest-la-neutralite-carbone-et-comment-y-parvenir-3953321>
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9- Surconsommation, SUV, promotions... la publicité appelée à s'engager plus en avant pour l’urgence climatique, Novethic, 05/03/20
Béatrice Héraud

C’est un secteur de plus en plus critiqué sur sa responsabilité dans le changement climatique. Attaquée pour la surconsommation, la promotion de produits polluants comme les SUV et son empreinte carbone via ses supports numériques, la publicité doit être mieux encadrée. C’est ce que proposent certains parlementaires.
Avalanche de publicité pour des prix cassés lors du Black Friday, spots vantant les mérites de véhicules polluants diffusés avant des documentaires sur le climat, greenwhashing… La publicité ne fait plus rêver. Pire, elle agace. À l’heure de l’urgence climatique, des citoyens et parlementaires ont décidé de mettre en lumière les "incohérences et les dérives" d’un secteur qu’ils jugent désormais "clé" dans la lutte contre le changement climatique.
Lors du lancement de la Convention citoyenne sur le climat, la publicité s’est rapidement invitée dans les débats, poussée par une personnalité de poids : la paléoclimatologue et membre du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), Valérie Masson-Delmotte. "Je savais que les experts parleraient de la fiscalité, du logement ou de l’alimentation mais, à la suite de réflexions personnelles sur le rôle de la publicité dans nos comportements et sur les injonctions contradictoires auxquelles nous sommes soumis sur le climat, j’ai tenu à suggérer cette piste. D’autant que le GIEC abordera pour la première fois les aspects sociaux et la consommation soutenable dans son prochain rapport", explique-t-elle.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/entreprise-responsable/isr-rse/la-publicite-pointee-du-doigt-et-sommee-de-se-reformer-face-a-l-urgence-climatique-148297.html>
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10- Factuel. Stations de ski : en dessous de 1 300 mètres pas de salut, Le Monde, 06/03/20, 00h53
Eric Dedier et infographies de Marianne Boyer, Maxime Mainguet et Floriane Picard

Céüze a fermé définitivement, le Mont-Dore est placé en redressement judiciaire. Le manque d’enneigement oblige les domaines de basse et moyenne montagne à changer leur modèle économique.
Cette saison, la Croix de Bauzon n’a pas vu un flocon. La petite station de ski ardéchoise n’a pu ouvrir qu’une semaine, et encore seulement avec de la neige de culture. « Les températures étaient trop élevées », s’excuse presque Séverine Roux, responsable administrative de la station. Lundi 2 mars, la jeune femme a vu tomber les premières neiges de l’hiver. Plus à l’est, au Markstein (Vosges), la situation est aussi désespérée. « C’est une très très mauvaise saison », se désole Annick Lutenbacher, présidente du Syndicat mixte pour l’aménagement du massif du Markstein-Grand-Ballon. Faute de neige, la station « n’a pas fonctionné à Noël, seulement quelques jours en janvier, et a tourné au ralenti en février, pourtant le meilleur mois avec trois semaines de vacances scolaires. Celui ou, normalement, nous faisons le chiffre d’affaires de la saison », déplore la dirigeante.
Cet hiver trop doux et pluvieux frappe directement à la caisse les stations de basse et moyenne montagne. Avec moins de 100 000 euros de chiffre d’affaires, le Markstein est loin de son économie habituelle. Les bonnes années « on est plutôt entre 500 000 et 750 000 euros », explique Mme Lutenbacher. Si elle « reste optimiste pour le ski » dans les années qui viennent, la responsable a fait une croix sur l’hiver 2020. « Même si les conditions sont à nouveau bonnes avec de la neige, les gens ne reviendront pas. C’est trop tard dans la saison ! », se désespère-t-elle. Pourtant, les petites stations tentent de diversifier leurs activités. Le Markstein propose depuis 2015 de la luge sur rail tandis que la Croix de Bauzon a déjà prévu « des réunions au printemps », après la saison, pour « mener une réflexion » sur son avenir.
Hécatombe
Cet hiver, le Markstein et la Croix de Bauzon, sont loin d’être les seules stations en difficulté. Une période noire pour quelques noms historiques des sports d’hiver. Céüze, dans les Hautes-Alpes, très prisée des skieurs marseillais, a fermé définitivement ses remonte-pentes en février, tandis que la station du Mont-Dore (Puy-de-Dôme) a été placée en redressement judiciaire lundi 2 mars.
> Lire aussi Réchauffement climatique : « Une armada de stations de sports d’hiver devront fermer ou se réinventer »
Cette hécatombe n’est pas pour étonner Jean-Luc Boch, maire de La Plagne-Tarentaise et président de France Montagnes, l’association qui regroupe les principaux acteurs du tourisme de montagne dans l’Hexagone. « Les stations en dessous de 1 200 à 1 300 mètres d’altitude doivent renouveler leur modèle économique », indique l’édile. Selon lui, « Il faut arrêter de vouloir implanter des canons à neige là où ce n’est pas viable dans le temps. » Avec le réchauffement climatique, conseille-t-il, « Ce n’est pas la peine de faire une course à l’armement si on est à 1 000 mètres d’altitude. »
En clair, rien ne sert d’investir lourdement pour s’équiper si les flocons ne sont plus au rendez-vous. D’expérience, il faut au minimum cent jours d’ouverture pour qu’un domaine skiable soit viable. Même dans ses meilleures années, le Markstein reste en dessous de ce seuil.
Faute de neige, le ski se concentre de plus en plus dans les Alpes du Nord. Elles génèrent à elles seules « 75 % des 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel des sports d’hiver », admet le maire de la Plagne-Tarentaise. Le reste des massifs se partagent la portion congrue : 10 % pour les Pyrénées et les Alpes du Sud et 5 % pour le Massif central, le Jura et les Vosges. 
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Sources : « Atlas environnemental des stations de ski et des communes supports de stations », Commissariat général au développement durable, 2019 ; 
Stationsfantomes.wordpress.com ; Crédoc ; Pierre-Alexandre Métral ; Domaines skiables de France ; Cour des comptes 2018 ; Météo France
> Source + infographies à voir à :
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/06/stations-de-ski-en-dessous-de-1-300-metres-pas-de-salut_6031997_3234.html>
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11- La convention citoyenne pour le climat dans la dernière ligne droite, AFP, 06/03/20, 09:00

Vendredi, la Convention citoyenne pour le climat entre "dans le vif du sujet" : ses 150 citoyens vont sélectionner et affiner les propositions qu'ils retiendront lors de leur dernière session, en avril, et qui doivent servir de base à des "décisions fortes" du gouvernement.
Ses membres, tirés au sort, planchent depuis octobre sur des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique, avec le mandat de "réduire d'au moins 40% les émissions des gaz à effet de serre d'ici 2030 dans une logique de justice sociale".
Avec cette sixième session, "on entre dans le vif du sujet", explique un des membres, c. Lors des précédentes réunions, les 150 Français de tous âges et tous horizons ont planché en petits groupes sur les thématiques "se loger, se nourrir, se déplacer, consommer, travailler/produire".
Ce week-end et lors de la dernière session en avril, ils travailleront tous ensemble. "On va pouvoir confronter nos idées, présenter nos travaux aux autres groupes, tenir compte de leurs retours", explique ce Normand de 31 ans.
"Cette session sera consacrée à la délibération", complète Julien Blanchet, rapporteur général de la Convention.
L'objectif est d'élaborer les propositions transmises au gouvernement. "Des décisions fortes seront prises" à partir de là, a promis Emmanuel Macron. Ces propositions, dont le nombre n'est pas arrêté, pourraient donner lieu à un référendum, des lois ou des recommandations.
Cette initiative, inédite en France, est une réponse de l'exécutif à la crise des "gilets jaunes" provoquée par une possible hausse de la taxe carbone.
Depuis six mois, les citoyens sélectionnés travaillent d'arrache-pied. "Les portes nous sont ouvertes, on a carte blanche", s'enthousiasme Sylvain Burquier, un publicitaire de 41 ans. Cette semaine, des membres de la Convention ont rencontré des parlementaires. "On parle de modifier la Constitution, c'est quand même fou d'en arriver là", poursuit ce Parisien. "Si on va jusqu'au bout, ça peut avoir de l'influence sur la société française."
Mélanie Cosnier, une auxiliaire de vie de 47 ans, défend l'idée de "mesures radicales". "Il faut changer profondément la société actuelle pour avoir un réchauffement climatique limité à 2°C, ce qui serait déjà exceptionnel", explique cette Sarthoise.
Pour Grégoire Fraty en revanche, il faudra être "ambitieux mais raisonnable également pour la justice sociale".
- "Projet de société" -
Les citoyens gardent pour l'instant le secret sur leurs propositions. Mais de grands thèmes émergent: la finance verte, les modes de travail, une alimentation saine et durable, les gaz à effet de serre liés aux importations, la rénovation énergétique des bâtiments, l'usage de la voiture individuelle, le transport aérien, l'économie circulaire...
"Leurs propositions forment un ensemble cohérent, c'est un véritable projet de société avec en fil rouge la neutralité carbone", a indiqué à l'AFP Laurence Tubiana, coprésidente du comité de gouvernance de la Convention et architecte de l'Accord de Paris.
Pour Grégoire Fraty, le travail mené sera un succès s'il débouche sur "un référendum" et si les parlementaires reprennent leurs propositions "sans les dénaturer".
"Si les gens prennent conscience de l'urgence" et que les enjeux climatiques "deviennent le centre des discussions", Mélanie Cosnier aura l'impression d'avoir mené à bien sa mission. "Il y a un déficit d'information sur les enjeux climatiques" en France, confirme Julien Blanchet.
Cinq jeunes de 16 et 17 ans, membres de la Convention, ont invité la militante suédoise Greta Thunberg à les rencontrer en mars, lors de son passage en France, pour parler de leurs travaux, les rendre plus visibles au public et "d'accroître la pression pour que notre gouvernement agisse rapidement".
La France est loin du compte pour atteindre son objectif de neutralité carbone en 2050 (impliquant que le pays n'émette pas plus de gaz à effet de serre que ses "puits" - sols, forêts... - ne peuvent en absorber).
Les experts du Haut conseil pour le climat (HCC) mis en place par Emmanuel Macron parle d'"objectifs ambitieux", mais d'"actions insuffisantes". Le gouvernement leur a répondu en janvier en rappelant les mesures déjà prises et en renvoyant aux travaux de la Convention.
<https://information.tv5monde.com/info/la-convention-citoyenne-pour-le-climat-dans-la-derniere-ligne-droite-350174>
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12- La Pologne presse l’UE de supprimer les quotas de CO2 gratuits des avions, EurActiv, 06/03/20, 11:32
Sam Morgan | translated by Morgane Detry

Les ministres européens de l’Environnement suggèrent  de ne plus délivrer de quotas de CO2 gratuits aux compagnies aériennes.
Lors d’une réunion du Conseil « Environnement » le jeudi 5 mars à Bruxelles, la Pologne a appelé à supprimer l’allocation gratuite de quotas à l’aviation, un appel qui a trouvé écho dans neuf autres États membres et à la Commission européenne.
La proposition polonaise souligne qu’en 2019, les compagnies aériennes ont bénéficié d’environ 800 millions d’euros de permis gratuits, soit à peu près la moitié des allocations versées. Elle indique de plus que l’aéronautique est le seul secteur assujetti à quotas, et dont les émissions continuent à augmenter.
Les ministres expliquent dans leur texte que « l’allocation gratuite de quotas d’émissions aux opérateurs aériens devrait être considérée comme un mécanisme qui affaiblit [ce] régime européen, une situation qui n’est pas encore raisonnablement justifiée pour l’instant ».
La majorité d’entre eux a choisi de commenter la proposition, jugeant nécessaire d’inscrire une tarification plus juste de l’aviation dans l’agenda écologique européen. Le projet a toutefois été relégué au second plan face à d’autres sujets plus importants, comme les objectifs climatiques à long terme de l’UE.
La session s’est tenue à huis clos, mais des sources ont confirmé à Euractiv que jusqu’à dix États membres se sont montrés favorables à l’idée, dont la France, l’Italie et les Pays-Bas. Seuls le Portugal et Chypre ont émis des doutes.
Dans le cadre de son « Green Deal », la Commission a promis d’« étendre les échanges de droits d’émissions au secteur maritime, et de réduire les allocations versées gratuitement aux compagnies aériennes ». Une révision du marché du carbone est prévue pour 2021.
L’exécutif européen risque cependant de traverser des turbulences, au vu des différends qui opposent les États membres sur la façon de procéder. Certains soutiennent la tolérance zéro de la Pologne ; d’autres misent sur une suppression progressive ; les derniers postulent pour une simple réduction du nombre de permis gratuits.
Mais ce désir de changement bien avant la révision complète de 2021 pourrait pousser la Commission à agir plus rapidement et à adopter des mesures uniquement dans le domaine de l’aviation. L’exécutif européen a été sommé d’en faire de même pour le secteur maritime.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/plan-te/news/pressure-builds-on-eu-to-dump-aviations-licence-to-pollute/>
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13- Fraude record à la "taxe carbone" : peine confirmée en appel pour l'un des principaux prévenus, AFP, 06/03/20, 12:00

La cour d'appel de Paris a confirmé vendredi la condamnation à huit ans de prison de Gérard Chetrit, l'un des principaux protagonistes du volet record de la fraude sur le marché des droits à polluer, et a décerné un mandat d'arrêt contre lui.
Dans ce dossier colossal à 385 millions d'euros, le financier franco-Israélien, condamné pour avoir joué le rôle de "trader", a également vu confirmée sa peine de 10 millions d'euros d'amende.
Maintenu en détention à l'issue du premier procès, en mai 2018, il avait été libéré sous conditions quatre mois plus tard, contre l'avis de l'accusation qui pointait un risque de fuite en Israël. Il ne s'était pas présenté au procès en appel à l'automne.
Cette vaste arnaque à la TVA appliquée entre 2008 et 2009 au marché européen des quotas de carbone, conçus pour lutter contre le réchauffement climatique, a coûté 1,6 milliard d'euros à l'État français.
La combine était simple: acheter des droits à polluer hors taxe à l'étranger, les revendre TTC en France puis investir les fonds dans une nouvelle opération sans jamais reverser la TVA à l'État.
Ce volet "marseillais", le plus spectaculaire, prend racine dans le quartier marseillais du Panier et s'étire jusqu'en Israël et dans des myriades de comptes offshore.
Figure tutélaire du dossier, surnommée "Ma Dalton" ou "La Marraine du Panier" dans la presse, Christiane Melgrani, une ancienne prof de maths marseillaise, avait été condamnée en 2018 à neuf ans de prison et trois millions d'euros d'amende. Elle n'avait pas fait appel.
Troisième prévenu central identifié par l'accusation, l'autre "trader" de la fraude, Eric Castiel, a vu sa peine allégée à six ans de prison et 5 millions d'euros d'amende, contre 10 ans et 20 millions en 2018, et son mandat d'arrêt maintenu.
Trente-six personnes, soupçonnées d'être impliquées à divers degrés, avaient été condamnées en 2018 dans ce dossier. Sur les 17 prévenus rejugés, 13 ont été condamnés et quatre relaxés.
Parmi eux, l'avocat Arié Goueta a vu sa peine allégée : cinq ans de prison dont trois avec sursis et mise à l'épreuve, 500.000 euros d'amende et une interdiction définitive d'exercer. 
La compagne de Christiane Melgrani également : Angelina Porcaro, dont le restaurant marseillais "La Cantinette" avait vu transiter intrigues et billets de banque, a été condamnée à quatre ans d'emprisonnement dont deux ferme.
Les prévenus condamnés devront rembourser solidairement l'Etat.
<https://information.tv5monde.com/info/fraude-record-la-taxe-carbone-peine-confirmee-en-appel-pour-l-un-des-principaux-prevenus-350194>
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14- Question de la semaine : la fonte du permafrost est-elle une menace pour l'humanité ?, Sciences & Avenir, 06/03/20, 14h55
Lise Loumé

"Si le permafrost dans les pays arctiques dégèle, est-ce possible que certains virus disparus depuis longtemps redeviennent actifs ?", nous demande un lecteur sur notre page Facebook. C'est la question de la semaine.
"Si le pergélisol (permafrost en anglais) dans les pays arctiques dégèle, est-ce possible que certains virus disparus depuis longtemps redeviennent actifs ?", nous demande Georges Boucher sur notre page Facebook. Chaque semaine, sur la page de Sciences et Avenir, nous sélectionnons une question de lecteur pour lui apporter une réponse. Merci pour votre insatiable curiosité.
L'on parle de "pergélisol" en français, et de "permafrost" en anglais : ces sols gelés toute l'année recouvrent 25% des terres émergées de l'hémisphère nord, notamment en Russie, au Canada et en Alaska. Ils peuvent être composés de micro-lentilles de glace ou de grosses masses de glace pure, sur une épaisseur de quelques mètres à plusieurs centaines de mètres.
La fonte du permafrost : des effets climatiques...
La fonte du permafrost inquiète le plus souvent pour ses effets climatiques. En effet, ces sols gelés renferment quelque 1.700 milliards de tonnes de gaz à effet de serre (GES), soit environ le double du dioxyde de carbone (CO2) déjà présent dans l'atmosphère. Avec le changement climatique en cours, le permafrost se réchauffe et commence à fondre, libérant progressivement les milliards de tonnes qu'il renferme, au risque notamment d'accélérer le réchauffement global.
La fonte du permafrost hypothèque déjà l'objectif, énoncé par l'accord de Paris, de contenir le réchauffement climatique à moins de +1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle, selon une étude scientifique publiée en septembre 2018 dans Nature Geoscience. Dans cette étude, les auteurs décrivent un cercle vicieux : les gaz émis par le permafrost accélèrent le réchauffement, qui accélère la fonte du permafrost. D'ici à 2100, ce dernier pourrait, selon le scénario le moins négatif, diminuer de 30% et libérer jusqu'à 160 milliards de tonnes de GES, alertait en 2015 la chercheuse Susan Natali, du Woods Hole Research Center.
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/question-de-la-semaine-la-fonte-du-permafrost-est-elle-une-menace-pour-l-humanite_142207?xtor=RSS-15>
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15- Jeunes pour le climat : 3.400 manifestants à Bruxelles avec Greta Thunberg, AFP, 06/03/20, 19:00

Environ 3.400 personnes, selon la police, ont manifesté vendredi après-midi à Bruxelles pour le climat, à l'appel de l'organisation "Youth for Climate", en présence de la militante écologiste suédoise Greta Thunberg.
La jeune fille est arrivée sans dire un mot, en tout début de manifestation avec son fameux panneau à la main : "Skolstrejk för klimatet" ("grève scolaire pour le climat", ndlr) en lettres noires sur fond blanc.
Anorak mauve, écharpe arc-en-ciel et bonnet blanc, sous la pluie et le vent bruxellois, elle a immédiatement attiré une nuée de photographes et une foule de curieux.
"Il est honteux que nous soyons toujours là", a-t-elle affirmé à l'issue de la manifestation. "Il est honteux que pendant si longtemps l'urgence climatique et environnementale ait été ignorée."
Selon le décompte officiel de la police bruxelloise, 3.400 manifestants l'ont accompagnée pendant cette marche dans la capitale belge.
"On est plus chauds, plus chauds, plus chauds que le climat !", ont entonné les manifestants, beaucoup de jeunes Belges, mais aussi des membres d’associations comme Greenpeace ou WWF, ainsi que des retraités.
Réunis en plein centre de la capitale de l'UE, les participants ont brandi les drapeaux des Etats membres, ainsi que des messages, souvent en anglais: "C’est maintenant le dernier espoir", "Nous pissons sous la douche" ou encore "Pas de nature, pas de futur."
La manifestation était organisée deux jours après la présentation par la Commission européenne d'un projet de "loi climat", destiné à inscrire dans le marbre l'objectif de neutralité carbone en 2050, qui a été critiqué par Greta Thunberg.
"Notre maison est en feu" et cette loi "dit, essentiellement, que nous allons attendre encore quelques années pour commencer à éteindre le feu", a regretté vendredi l'adolescente.
Or, "le temps est un luxe que vous n'avez pas", a-t-elle ajouté.
Cette proposition constitue un des piliers du "Pacte vert" de l'UE, faisant du climat la priorité de la Commission, mais qui est jugé insuffisant par les organisateurs de la manifestation.
"C'est plutôt une +merde verte+", estiment-ils sur leur page Facebook. Selon eux, les objectifs climatiques de l'UE ne sont "pas suffisants pour limiter le réchauffement de la planète".
L'UE "doit montrer qu'elle est prête à se battre pour notre avenir", insistent-ils.
Présente cette semaine à Bruxelles, Greta Thunberg a rencontré plusieurs responsables européens, dont la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et celui du Parlement David Sassoli.
<https://information.tv5monde.com/info/jeunes-pour-le-climat-3400-manifestants-bruxelles-avec-greta-thunberg-350293>
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16- La neutralité carbone d'ici 2050, stratégie officielle de l'UE pour respecter l'accord de Paris, Actu-environnement, 06/03/20
Florence Roussel

Alors que jusqu'à présent l'objectif de neutralité carbone n'était pas partagé par tous les États membres européens, le discours s'unifie. Réunis en Conseil jeudi 5 mars, les États membres se sont mis d'accord pour que l'objectif de neutralité carbone d'ici 2050, et la stratégie de la Commission pour y parvenir, soit la stratégie officielle de l'Europe dans le cadre de l'accord de Paris.
Cette neutralité carbone est l'un des moyens évoqués dans l'article 4 de l'accord de Paris pour réussir à contenir le réchauffement climatique nettement en dessous des 2 degrés. L'accord demande des réductions rapides d'émissions de gaz à effet de serre à travers des contributions nationales (NDC) révisées tous les cinq ans et à la fois une stratégie long terme à 2050. Pour ce dernier point, la stratégie de la Commission présentée le 4 mars sera donc celle qui sera transmise à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) par l'UE.
« La stratégie de l'UE rappelle l'attachement plein et entier de l'UE et de ses États membres à l'accord de Paris et à ses objectifs à long terme, peut-on lire dans le communiqué du Conseil. Chaque État membre est également tenu d'élaborer sa propre stratégie nationale en vue de sa communication à la CCNUCC. L'UE demande instamment à toutes les parties à l'accord de Paris de communiquer leurs stratégies d'ici 2020, conformément à l'accord de Paris. »
La stratégie européenne s'articule notamment autour d'un projet de loi climat, présentée mercredi 4 mars par la Commission européenne. (35094)
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/Neutralite-carbone-2050-strategie-long-terme-ue-ccnucc-35116.php4>
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17- Tribune. Pierre Calame : « Contre le réchauffement climatique, il faut instaurer une obligation de résultat », Le Monde, maj le 07/02/20 à 08h21
Par Pierre Calame, polytechnicien, ingénieur des ponts et chaussées, président honoraire de la Fondation Charles Léopold Mayer

Sceptique sur la capacité de la Convention citoyenne pour le climat à imposer des mesures à la hauteur de la situation, Pierre Calame, président honoraire de la Fondation Charles Léopold Mayer, dans une tribune au « Monde » prône un changement radical d’approche.
Tribune. Avertissement de la communauté scientifique ; émoi public ; engagement des pouvoirs publics à agir ; constat que rien n’a vraiment changé ; nouvel avertissement des scientifiques, etc. Comme un pas de danse bien rodé, le rituel se répète depuis 1979 date du premier avertissement scientifique, lors de la Conférence mondiale sur le climat. Jusqu’à quand ? Progressivement, le ballet se transforme en danse macabre, entraînant riches et pauvres dans la même ruine.
La récente tribune « Face à la crise écologique la rébellion est nécessaire » signée par près de 1 000 scientifiques et présentée en Une du Monde du 21 février, souligne, après des dizaines d’avertissements du même tonneau, que « depuis des décennies, les gouvernements successifs ont été incapables de mettre en place des actions fortes et rapides pour faire face à la crise climatique ». Elle en appelle à une action des citoyens eux-mêmes. On découvrira demain, bien sûr, que ces actions sont tout aussi impuissantes à engager la transformation structurelle indispensable.
> Lire aussi  « La Convention citoyenne pour le climat pourrait préfigurer une nouvelle forme de démocratie »
Les scientifiques se prennent à espérer que les propositions issues de la Convention citoyenne pour le climat, dont la sixième session (sur sept) se termine le dimanche 8 mars, seront enfin à la hauteur du défi. C’est beaucoup d’illusions si l’on regarde le mandat donné à la Convention, qui invite les citoyens à lister des actions classées dans cinq domaines (se loger, se déplacer, travailler et produire, se nourrir, consommer), le faible temps laissé à des citoyens qui pour la plupart ne peuvent consacrer que leurs week-ends à la réflexion sur un sujet aussi vaste et la méthodologie de travail qui les met dans une moulinette qu’ils n’ont pas choisie.
Politique et économie les deux lorgnettes que l’on regarde par le mauvais bout
Les mêmes causes produiront les mêmes effets. On découvrira dans deux ou trois ans que les mesures adoptées étaient malheureusement « anecdotiques », pour reprendre les critiques portées par certaines ONG à l’encontre du président de la République après sa visite le 13 février au massif du Mont-Blanc. Que dirait-on d’un médecin qui recommanderait pendant plusieurs décennies le même traitement sans résultat ? On envisagerait de changer l’un et l’autre. Mais non, dans une affaire qui concerne notre avenir à tous, on continue, on prend les mêmes et on recommence.
> Lire aussi  Valérie Cabanes : « La rhétorique écologique des dirigeants français relève surtout d’éléments de langage »
Encore un tour de valse : avertissement, émoi, mesures nouvelles, constat que rien n’a changé. Seuls les musiciens semblent infatigables. Où est le loup ? Il est bien visible, pas besoin d’aller le chercher dans les bois. La démarche est toujours identique. On montre par des scénarios techniques qu’il serait possible de réduire notre empreinte carbone totale, incluant l’énergie grise (celle qui a servi à fabriquer et transporter les biens et services importés). Puis on met en place des obligations de moyens pour faire advenir ces scénarios, tout en veillant à ne pas mettre en péril notre industrie, notre croissance, notre niveau de vie. Et, bien entendu, si ces moyens n’ont pas obtenu le résultat escompté, personne n’en est responsable.
Politique et économie sont ainsi deux lorgnettes que l’on regarderait par le mauvais bout. Au lieu de nous faire voir l’avenir de près, elles nous en éloignent, le renvoient dans l’abstraction : au-delà des échéances électorales pour la politique, au-delà des prévisions de rentabilité pour l’économie. Entre des mesures efficaces contre le réchauffement climatique, dont l’effet ne se fera sentir qu’à long terme et à l’échelle mondiale, et la réduction du chômage, qu’est-ce qui a des chances de déterminer les futures élections ? Poser la question, c’est y répondre.
Une question qui mérite un référendum
Conclusion : il est inévitable, pour sortir de la danse macabre, de changer radicalement d’approche, en remplaçant les foisonnantes obligations de moyens par une obligation de résultat et en instaurant une responsabilité juridique des gouvernants à l’égard de cette obligation.
Obligation de résultat : le plafond de notre empreinte carbone totale, incluant les émissions directes et indirectes, doit se réduire de six à sept pour cent par an. Ce qui veut dire que c’est un bien rare, et même de plus en plus rare. Comment peut-on répartir équitablement un bien rare au sein d’une population ?
> Lire aussi  L’Académie des sciences tourne la page du climatoscepticisme
Il n’y a pas trente-six solutions, il n’y en a que trois : agir sur le prix du bien, par la taxation, jusqu’à ce que la totalité de la demande n’excède pas le plafond ; mettre le bien aux enchères ; répartir équitablement ce bien entre toute la population. Les deux premières solutions reviennent à réserver aux plus riches un bien, la consommation d’énergie fossile, dont chacun est dépendant. Autant dire qu’elles ne sont pas politiquement praticables. Reste la troisième : l’allocation à chacun de quotas d’émission.
Responsabilité des dirigeants à l’égard du respect de nos engagements internationaux et allocation de quotas d’émission à tous, voilà bien la matière d’un référendum. La Convention citoyenne sera-t-elle en mesure de le proposer ? À voir la moulinette dans laquelle sont pris les citoyens membres de la Convention on peut en douter. Reste à espérer un sursaut.
§ Pierre Calame est l’auteur de « Petit traité d’œconomie » Editions Charles Leopold Mayer, 2018.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/06/pierre-calame-contre-le-rechauffement-climatique-il-faut-instaurer-une-obligation-de-resultat_6032103_3232.html>
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18- Convention climat : une révision de la Constitution sur la table, Les Echos, 07/03/20, 09h30
Muryel Jacque

Certains députés, comme Matthieu Orphelin (proche de Nicolas Hulot) et Sacha Houlié (LREM), veulent déposer une proposition de loi constitutionnelle pour inclure la préservation de l'environnement dans l'article 1 er. Une idée que portent haut certains citoyens de la Convention pour le climat. Un travail commun s'est engagé.
Ce pourrait être leur 14 Juillet à eux. Parmi les idées phares discutées par les citoyens de la Convention pour le climat, tirés au sort pour trouver des solutions concrètes à la crise du climat, modifier l'article 1er de la Constitution afin d'y inscrire la lutte contre le réchauffement occupe une place de choix.
Ce serait « la mesure chapeau », imagine Sylvain Burquier, l'un des citoyens qui portent cette réflexion avec force, alors que les 150 Français tirés au sort sont à nouveau réunis ce week-end à Paris pour la dernière réunion de travail avant l'annonce, début avril, des mesures qu'ils retiendront. Une mesure symbolique évidente, qui verrait « les citoyens réviser eux-mêmes leur Constitution », dépeint ce Parisien quadragénaire, « mais pas que », puisqu'elle serait susceptible d'avoir à terme des répercussions sur l'économie du pays.
Intérêt commun
Jusqu'à aujourd'hui, aucun pays du G20 n'a encore touché à sa loi fondamentale pour contraindre l'Etat à mieux prendre en compte les enjeux écologiques. La Convention s'emparant du sujet, les députés Matthieu Orphelin (apparenté au groupe Libertés et Territoires) et Sacha Houlié (LREM) y ont vu une rare opportunité de (re)mettre le sujet sur la table.
Les deux élus ont en effet l'intention de déposer une proposition de loi constitutionnelle qui inclut la protection de l'environnement et la lutte climatique dans l'article 1er. L'idée avait été discutée en 2018 mais s'était retrouvée ensevelie avec la réforme de la Constitution, enterrée après l'affaire Benalla .
« Nous souhaitons arriver à une formulation qui corresponde à ce que veulent les citoyens, pour que leur ambition soit traduite dans la loi le plus vite possible », explique l'écologiste Matthieu Orphelin, un proche de Nicolas Hulot. En novembre, l'ancien ministre de la Transition écologique s'était rendu à la Convention et avait évoqué l'idée d'une telle modification de la Constitution.
>> Suite à lire à :
<https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/convention-climat-une-revision-de-la-constitution-sur-la-table-1182894>
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19- [Science] Climat : après une décennie perdue, les efforts doivent désormais être quadruplés, Novethic, 07/03/20
Concepcion Alvarez

Dans une nouvelle étude publiée cette semaine dans la revue Nature, des chercheurs alertent sur l’urgence de l’action climatique après dix années de perdu. Si des efforts sérieux avaient été réalisés dès 2010, la communauté internationale aurait eu une plus grande marge de manœuvre, mais désormais il va falloir aller plus vite et plus fort. La prochaine décennie est cruciale pour inverser la tendance.
Une décennie de perdue qui va se payer cher. C’est le constat que font les auteurs d’une étude (1) publiée cette semaine dans la revue Nature. Pour arriver à cette conclusion pessimiste, ils ont analysé dix ans de rapports du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) qui comparent l’écart entre les efforts réalisés par les États et ce qui devrait être fait. Résultat : la fenêtre de tir se réduit pour endiguer le changement climatique et les efforts devront être multipliés par quatre d’ici 2030. 
À cela trois raisons, expliquent les auteurs. Il y a d’abord le fait que les émissions ont continué d’augmenter : + 14 % entre 2008 et 2018. La communauté internationale a par ailleurs endossé un objectif plus ambitieux depuis la publication d’un rapport choc du GIEC en 2018 et vise désormais un réchauffement limité à 1,5°C d’ici la fin du siècle. Et puis les contributions climatiques nationales (NDC) restent insuffisants dans une telle trajectoire, même s’ils étaient respectés. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/science-climat-apres-une-decennie-perdue-les-efforts-doivent-desormais-etre-quadruples-148301.html>
En savoir plus : 
> Emissions: world has four times the work or one-third of the time <https://www.nature.com/articles/d41586-020-00571-x>, Nature, 04/03/20
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20- Le coronavirus, un frein au réchauffement, peut-être de courte durée, AFP, 08/03/20, 12:00
Marlowe Hood & Laure Fillon

Avions cloués au sol, événéments annulés, usines arrêtées : le coronavirus pèse sur l'économie mondiale, avec comme corollaire inattendu une chute des émissions de gaz à effet de serre en Chine et ailleurs. Mais cette bonne nouvelle pour l'environnement ne pourrait être que temporaire.
Le géant asiatique, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, a vu ses émissions s'effondrer d'au moins un quart entre le 3 février et le 1er mars comparé à 2019, selon une estimation de l'organisme Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA).
Les congés du Nouvel an lunaire, qui tombait le 25 janvier, marquent habituellement une baisse des émissions suivie d'un rebond. Mais cette année, dans un pays mis sous cloche, avec des usines au ralenti ou à l'arrêt, la consommation des centrales à charbon qui alimentent les industries peine à repartir.
La situation fait tâche d'huile dans d'autres régions du monde. L'aviation, qui représente environ 2% des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) et dont le trafic est en plein essor, connaît une baisse de trafic marquée. A tel point que le secteur parle d'une situation "presque sans précédent" depuis la crise financière de 2008-2009.
Une bonne nouvelle pour la planète, à l'heure où les pays peinent à réduire leurs émissions de CO2 ? L'urgence climatique exige pourtant une baisse drastique - de 45% d'ici 2030 par rapport à 2010 selon les experts de l'Onu, le Giec - pour limiter les effets dévasteurs qui menacent des millions de vies humaines et des écosystèmes.
- Retour de bâton ? -
Pour le chercheur Joeri Rogelj, qui contribue aux travaux du Giec, il ne faut pas crier victoire trop vite. "Les réductions d'émissions liées au coronavirus ne sont pas structurelles. Elles vont disparaître dès que le transport de biens et de personnes sera rétabli après l'épidémie", prévoit-il.
La Banque centrale américaine (Fed) a déjà réduit ses taux en urgence pour stimuler l'économie, une première depuis la crise de 2008. Les pays du G7, les économies les plus riches du monde, sont prêts à prendre des mesures budgétaires. Pékin a un vaste plan de soutien pour les petites et moyennes entreprises, avec des facilités de crédit.
En 2008/09, la crise financière avait été suivie d'"un fort rebond (des émissions de CO2) à cause des mesures de relance des gouvernements", rappelle Glen Peters, climatologue au centre de recherche Cicero, sur Twitter.
"Il n'y a pas la place en 2020 pour de telles +mesures+ qui appartiennent aux années 1990", critique Li Shuo, porte-parole de Greenpeace Chine, à l'AFP.
Le danger est que la crise sanitaire détourne "l'attention du changement climatique et d'autres problèmes à long-terme", alors que l'urgence climatique "nécessite une attention sur plusieurs décennies", estime Michael Oppenheimer, de l'université de Princeton.
- Repenser le système -
"La seule solution est d'obtenir un engagement ferme à agir" de la part de pays clés, estime-t-il. La dernière conférence de l'ONU pour le climat, la COP25, qui s'est tenue à Madrid en décembre, n'est pas allée dans ce sens. Reste à voir à quelle point la nouvelle épidémie va gêner les préparatifs de la COP26 à Glasgow en novembre.
Elle a déjà un impact sur la conférence de l'ONU pour la biodiversité prévue en octobre en Chine, la COP15. Des négociations préparatoires ont dû être déplacées en février à Rome et la Chine "a été empêchée par cette crise de jouer un rôle de présidence active", constate Sébastien Treyer, directeur général de l'Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI).
Pour Amy Myers Jaffe, du groupe de réflexion américain Council on Foreign Relations, il y aura des enseignements positifs à tirer de cette crise sur le long terme, en particulier concernant les "changements d'habitude" et les réductions d'émissions de CO2 qu'elles peuvent entraîner.
"80% des biens sont transportés dans le monde par bâteau (...) Si les chaînes de production sont réduites après le coronavirus, certains avantages en terme de réduction d'émissions pourraient rester", estime-t-elle.
Cette crise est aussi l'occasion pour les entreprises de multiplier le télétravail et les téléconférences. Ceci permettra peut-être de "faire sauter le verrou culturel" qui empêche des employés de recourir à ces technologies, ajoute Amy Myers Jaffe.
"L'épidémie du coronavirus est en partie due au fait que nous avons perdu un équilibre sain entre l'humain et la nature", constate Li Shuo. Cette maladie, comme le Sras et le Mers avant, serait née dans le monde animal avant de passer aux humains. Pour le porte-parole de Greenpeace, il ne faudrait pas rater cette opportunité de rétablir cet équilibre. "Nous sommes, après tout, déjà dans l'urgence climatique."
<https://information.tv5monde.com/info/le-coronavirus-un-frein-au-rechauffement-peut-etre-de-courte-duree-350466>
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21- Les émissions mondiales de CO2 liées à l’électricité ont baissé de 2 % en 2019, une première en trente ans, Le Monde, 09/03/20, 06h03
Perrine Mouterde

Le recul s’explique notamment par une baisse record des rejets liés au charbon dans l’Union européenne et aux Etats-Unis. La Chine est désormais responsable de la moitié des émissions globales liées à cette énergie. 
C’est une nouvelle encourageante pour la lutte contre le réchauffement climatique. Pour la première fois depuis plus de trente ans, les émissions de CO2du secteur électrique ont diminué de 2 % au niveau mondial en 2019. Ce résultat s’explique en grande partie par la baisse de 3 % des émissions liées à la production d’électricité générée à partir du charbon – une diminution, là encore, qui n’avait pas été observée depuis 1990.
Ce bilan, publié lundi 9 mars par le groupe de réflexion indépendant basé à Londres Ember, qui plaide pour une accélération de la transition électrique, s’appuie sur des données couvrant 85 % de la production mondiale et sur des estimations pour les 15 % restants.
> Lire aussi  Les émissions de gaz à effet de serre liées à l’énergie se sont stabilisées en 2019
Le rapport confirme les observations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui a annoncé, en février, une stagnation des émissions de gaz à effet de serre liées à l’ensemble du secteur de l’énergie en 2019, en l’expliquant principalement par la baisse des émissions liées à la production d’électricité. En novembre 2019, Carbon Brief, une organisation d’analyse de données dans le secteur de l’énergie, avait également pointé une baisse historique de l’électricité produite par des centrales à charbon.
Des progrès « totalement insuffisants »
L’effondrement du charbon a été particulièrement marqué dans l’Union européenne (– 24 %) et aux Etats-Unis (– 16 %) mais ne se confirme pas à l’échelle de toute la planète. La Chine, où la production de charbon a crû le plus fortement en 2019 (+ 2 %), est désormais responsable de la moitié des émissions globales liées à cette énergie. L’enjeu pour le climat est majeur : les centrales à charbon sont responsables d’environ 30 % des émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie. « Des progrès ont lieu en termes de baisse de production de charbon, mais ils sont totalement insuffisants au regard de l’urgence à atteindre les objectifs pour le climat, particulièrement en Asie », soulignent les experts d’Ember.
Car même cette baisse record de l’électricité générée à partir de charbon, si elle se répétait chaque année, ne permettrait pas de limiter le réchauffement à + 1,5 °C (l’objectif le plus ambitieux figurant dans l’accord de Paris sur le climat). Il faudrait que cette réduction soit de 11 % par an d’ici à 2030 pour parvenir à cet objectif, selon le scénario médian du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). L’AIE estime de son côté que la production de charbon devrait baisser d’environ 5 % par an.
Par ailleurs, cette réduction de la production de charbon a en partie été compensée par une hausse de la production d’électricité générée par le gaz, qui émet environ moitié moins de CO2. C’est le cas notamment aux Etats-Unis. « Passer du charbon au gaz, c’est simplement échanger un combustible fossile contre un autre, regrette Dave Jones, le principal auteur de l’étude. Le moyen le moins cher et le plus rapide de mettre fin à la production de charbon est de déployer rapidement l’énergie éolienne et solaire. » « Alors que le charbon s’effondre, le passage au gaz ne représente pas un progrès du point de vue climatique », insiste aussi Ted Nace, directeur exécutif de Global Energy Monitor.
Record pour la production nucléaire
Selon le rapport d’Ember, la production d’électricité solaire et éolienne a atteint 270 térawatts par heure (TWh) en 2019 – le deuxième meilleur chiffre de l’histoire –, soit 8 % du total mondial, contre 3 % seulement en 2013. Dans l’Union européenne, ces énergies renouvelables ont même représenté 18 % de la production d’électricité en 2019.
Pour atteindre les objectifs climatiques, la production éolienne et solaire doit continuer à croître de 15 % par an, selon les scénarios du GIEC et de l’AIE. « Cet objectif a été réalisé en 2019 mais maintenir ce taux de croissance élevé à mesure que les volumes augmentent nécessitera un effort colossal », prévient le think tank.
La production d’électricité d’origine nucléaire affiche, elle aussi, un résultat record, avec la hausse la plus forte du siècle (+ 101 TWh). Un bond qui tient au redémarrage de centrales en Corée du Sud et au Japon et à la mise en service de nouvelles installations en Chine. En raison de la croissance économique faible et des hivers doux en 2019, la croissance de la demande d’électricité a par ailleurs été la plus faible de la décennie (+ 357 TWh).
Autant d’éléments conjoncturels qui laissent craindre aux auteurs du rapport que la baisse globale observée ne soit pas une tendance de fond. Même si, en 2020, l’épidémie de Covid-19, qui paralyse la Chine depuis plusieurs semaines, pourrait provoquer une baisse de la production d’électricité et de l’utilisation du charbon chinois, et donc des émissions. « L’effondrement du charbon en 2019, qui s’est appuyé sur la transition d’ordre structurelle vers l’éolien et le solaire, a aussi reposé sur de nombreux autres facteurs ponctuels et n’est pas encore la nouvelle norme, écrivent-ils. Ce qui signifie que limiter le réchauffement à 1,5 °C semble extrêmement difficile. »
> Lire aussi  Coronavirus : l’épidémie provoque une baisse temporaire des émissions de CO2
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/09/les-emissions-mondiales-de-co2-liees-a-l-electricite-ont-baisse-de-2-en-2019-une-premiere-en-trente-ans_6032279_3244.html>
En savoir plus :
> Global Electricity Review <https://ember-climate.org/project/global-power-2020/>, Ember, March 2020
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22- Les citoyens de la convention pour le climat engagés dans un sprint final, Le Monde, 09/03/20, 12h10
Audrey Garric

Lors de leur avant-dernière session de travail, les Français tirés au sort ont débattu de leurs cent cinquante propositions destinées à « changer en profondeur la société ». 
Ils sont désormais entrés dans la dernière ligne droite, et comme souvent dans les courses, tout va se jouer au sprint. Lors de leur sixième et avant-dernière session de travail, du 6 au 8 mars, les membres de la convention citoyenne pour le climat ont examiné et débattu, pour la première fois en séance plénière, l’ensemble des mesures et recommandations élaborées par leurs groupes thématiques – se déplacer, se nourrir, consommer, se loger, produire et travailler. Pas moins de cent cinquante propositions pour « changer en profondeur la société ».
A un mois de la remise de leur rapport à l’exécutif, il leur reste encore à les amender, à les voter, à en déterminer la forme juridique (loi, règlement, référendum) et à s’arrêter sur les sources de financement. « C’est un travail colossal, et à mesure que les sessions avancent, on craint de ne pas réussir à aller au bout, faute de temps. Mais je fais confiance à l’organisation pour y arriver », confie Mélanie, 36 ans, qui vit dans les Hauts-de-Seine et travaille dans l’événementiel [elle ne souhaite pas donner son nom, comme de nombreux membres de la convention].
Cette sixième session aurait dû être le moment d’un premier vote et d’un premier tri des propositions. Mais, épidémie de Covid-19 oblige, la convention a enregistré une vingtaine de défections de citoyens, « qui n’ont pas pu se déplacer, par crainte pour leur santé personnelle ou pour leurs proches », explique Laurence Tubiana, coprésidente du comité de gouvernance. S’ils ont suivi les débats à distance, leur absence rendait compliquée une procédure de vote dans l’hémicycle. Le fait que la session soit maintenue malgré le « contexte inquiétant » témoigne de« l’engagement » des membres de la convention, note Mme Tubiana.
> Lire aussi  En France, 150 citoyens tirés au sort chargés de trouver des solutions à la crise climatique
Gaz à effet de serre et justice sociale
Depuis le 4 octobre 2019, les cent cinquante citoyens tirés au sort pour participer à cette expérience démocratique inédite voulue par Emmanuel Macron pour tenter de répondre à la crise des « gilets jaunes », travaillent sans relâche pour répondre à une question ardue : comment réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 dans un esprit de justice sociale ? Ces lycéens, médecins, sapeurs-pompiers ou agriculteurs, âgés de 16 à 81 ans, et originaires de toutes les régions françaises, ont auditionné plus d’un centaine d’experts, lu des dizaines de rapports, et poursuivi leurs travaux entre les sessions, en participant à des webinaires (« séminaires par Internet ») ou encore en rencontrant leurs élus, des associations et des entreprises.
> Lire les reportages : Convention pour le climat : « C’est la première fois que l’on donne la parole aux citoyens »
A un mois de la remise de leur rapport à l’exécutif, il leur reste encore à les amender, à les voter, à en déterminer la forme juridique (loi, règlement, référendum) et à s’arrêter sur les sources de financement. « C’est un travail colossal, et à mesure que les sessions avancent, on craint de ne pas réussir à aller au bout, faute de temps. Mais je fais confiance à l’organisation pour y arriver », confie Mélanie, 36 ans, qui vit dans les Hauts-de-Seine et travaille dans l’événementiel [elle ne souhaite pas donner son nom, comme de nombreux membres de la convention].
Cette sixième session aurait dû être le moment d’un premier vote et d’un premier tri des propositions. Mais, épidémie de Covid-19 oblige, la convention a enregistré une vingtaine de défections de citoyens, « qui n’ont pas pu se déplacer, par crainte pour leur santé personnelle ou pour leurs proches », explique Laurence Tubiana, coprésidente du comité de gouvernance. S’ils ont suivi les débats à distance, leur absence rendait compliquée une procédure de vote dans l’hémicycle. Le fait que la session soit maintenue malgré le « contexte inquiétant » témoigne de« l’engagement » des membres de la convention, note Mme Tubiana.
> Lire aussi  En France, 150 citoyens tirés au sort chargés de trouver des solutions à la crise climatique
Gaz à effet de serre et justice sociale
Depuis le 4 octobre 2019, les cent cinquante citoyens tirés au sort pour participer à cette expérience démocratique inédite voulue par Emmanuel Macron pour tenter de répondre à la crise des « gilets jaunes », travaillent sans relâche pour répondre à une question ardue : comment réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 dans un esprit de justice sociale ? Ces lycéens, médecins, sapeurs-pompiers ou agriculteurs, âgés de 16 à 81 ans, et originaires de toutes les régions françaises, ont auditionné plus d’un centaine d’experts, lu des dizaines de rapports, et poursuivi leurs travaux entre les sessions, en participant à des webinaires (« séminaires par Internet ») ou encore en rencontrant leurs élus, des associations et des entreprises.
> Lire les reportages : Convention pour le climat : « C’est la première fois que l’on donne la parole aux citoyens »
« C’est un paquet ambitieux. Je suis frappé par le très bon niveau des discussions, il n’y a pas de questions à côté », s’enthousiasme le climatologue Jean Jouzel, membre du comité de gouvernance de la convention. « On a fait bien plus que ce que j’espérais. Nous avons des mesures cohérentes entre elles, et il en vaut mieux trop que pas assez », dit dans un sourire Amel, une infirmière de 25 ans qui vit à Nanterre (Hauts-de-Seine).
Si la majorité des propositions n’a soulevé que quelques interrogations ou des demandes d’éclaircissements, une poignée s’est révélée plus clivante. Les crispations et antagonismes ont été particulièrement vifs sur la question de la réduction de la vitesse sur les autoroutes, de l’évolution des régimes alimentaires, de la taxation des entreprises… Mais aussi sur la question du temps de travail : « Réduire le temps de travail n’est pas viable, on est déjà l’un des pays où l’on travaille le moins », proteste un citoyen. « Pour produire mieux, il faut travailler moins », rétorque un autre. A l’inverse, l’idée d’inscrire l’écocide et les limites planétaires dans la loi a suscité une ovation.
> Lire aussi  Les 150 citoyens de la convention pour le climat esquissent leur vision de la France en 2030
Temps de débat chronométré
« Malgré quelques oppositions, ce week-end n’était globalement pas conflictuel », modère Maxime Gaborit, doctorant à l’université Saint-Louis, à Bruxelles. Ce chercheur, qui suit les travaux depuis le départ, esquisse deux hypothèses : « Soit l’organisation en groupes thématiques a été tellement structurante qu’elle a créé de la concorde, les citoyens ne critiquant pas le travail fait par les autres groupes ; soit l’avis de la majorité silencieuse, qui n’est pas intervenue lors des débats, s’exprimera lors du vote final à bulletin secret. » Il note que seule une quinzaine de personnes ont pris très fréquemment la parole en plénière.
L’expression de tous a pâti d’un temps de débat chronométré et resserré, pour réussir à appliquer un ordre du jour très dense. « On manque de temps pour mûrir ces questions. Je suis persuadée que tous les citoyens n’auront pas tous les tenants et aboutissants avant de voter », regrette Yolande, 59 ans, tapissière d’ameublement à Douarnenez (Finistère). Comme tous, elle a découvert les dernières modifications des propositions alors que débutait leur examen.
Les citoyens ont jusqu’au 16 mars pour déposer des amendements. Ceux qui recueilleront au moins vingt soutiens pourront être validés et envoyés au comité de la légistique. Lors de la septième session de travail, les citoyens débattront des amendements, puis ils voteront sur les mesures ainsi que sur leur transcription juridique. Ils devront également se prononcer sur l’opportunité de réformer la Constitution. Certains citoyens proposent d’amender l’article 1er, afin d’y renforcer la prise en compte de l’écologie, de créer un défenseur de l’environnement – à l’image du défenseur des droits –, ou de compléter la devise républicaine (liberté, égalité, fraternité).
Enfin, les membres de la convention devront avancer sur les mécanismes de financement de leurs mesures, un travail encore en friche. « C’est le grand absent de nos débats. Or sans financement on ne peut pas appliquer nos mesures », s’inquiète Isabelle Robichon, gestionnaire de comptes clients à La Poste, à Paris.
Quid des mesures des « 150 » ?
Face à l’ampleur de la tâche, leur dernier rendez-vous, qui doit se tenir les 3 et 4 avril, pourrait être allongé d’un ou deux jours, du 2 au 5 avril par exemple. Alors que l’épidémie due au nouveau coronavirus s’étend en France, le collège des garants a évoqué « la nécessité absolue de respecter un quorum d’au moins 140 suffrages exprimés » lors de la septième session.
Une fois votées, qu’adviendra-t-il des mesures des « 150 » ? Alors qu’Emmanuel Macron s’est engagé à reprendre « sans filtre » les propositions « précises, claires et détaillées », certains citoyens craignent que leurs mesures « deviennent impopulaires, car portées par un gouvernement impopulaire ».
D’autres, comme Amel, redoutent que « les politiques créent un déséquilibre dans l’équilibre que l’on a trouvé ». « J’ai peur que les mesures minimes soient gardées tandis que celles structurelles, qui touchent aux entreprises, par exemple, seraient écartées, dit la jeune femme. Ou que cela affecte les citoyens français si certaines mesures qui sont là pour les accompagner disparaissent. »
Pour préparer l’après, préserver leur héritage mais aussi maintenir du lien, certains citoyens ont créé une association, qui a déjà recueilli une centaine d’adhésions au sein de la convention. « Quand nous remettrons nos mesures à l’exécutif, nous montrerons que nous restons vigilants par rapport à ce qui en est fait », explique Grégoire Fraty, 31 ans, secrétaire général d’une fédération d’associations chargées de la formation professionnelle près de Caen (Calvados). Et de se féliciter : « Dans un mois, ce sera la fin de la convention, mais pas des cent cinquante. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/09/les-citoyens-de-la-convention-pour-le-climat-engages-dans-un-sprint-final_6032332_3244.html>
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23- Les forêts africaines absorbent davantage de carbone que l’Amazonie, Le Monde Afrique, 09/03/20, 18h00
Laurence Caramel 

Sous l’effet du changement climatique et de la déforestation, les forêts tropicales deviennent des puits de carbone de moins en moins efficaces. 
Jusqu’à présent, de toutes les forêts tropicales, l’Amazonie était considérée comme le plus puissant puits de carbone. Mais les forêts africaines viennent de la détrôner : elles absorbent désormais une partie plus importante de l’augmentation des émissions mondiales de CO2.
C’est ce que révèle une étude publiée dans la revue Nature, jeudi 5 mars, qui alerte sur l’affaiblissement de ces puits naturels, essentiels pour atténuer la hausse des concentrations de CO2 dans l’atmosphère. « Le pic de séquestration du carbone par les forêts tropicales a eu lieu dans les années 1990 et, depuis, leur capacité diminue », explique le docteur Wannes Hubau, chercheur au Musée royal de l’Afrique centrale (Bruxelles) et premier auteur de l’article. L’Amazonie, dont la capacité de séquestration a baissé d’un tiers en vingt ans, pourrait même rejeter davantage de CO2 qu’elle n’en absorbe d’ici à 2040.
> Lire aussi  Lee White : « Personne n’est prêt à payer le juste prix pour sauver les forêts tropicales »
Ce déclin s’explique d’abord par la déforestation, mais la dynamique interne des écosystèmes forestiers sous l’effet du réchauffement entre aussi en jeu. C’est l’originalité de cette étude d’avoir concentré ses observations sur des « forêts intactes », afin d’y mesurer l’impact du dérèglement climatique sur la croissance et le dépérissement des arbres. 565 parcelles, d’une superficie moyenne d’un hectare, réparties en Amazonie et en Afrique ont été suivies à intervalles réguliers sur une trentaine d’années.
Des épisodes massifs de dépérissement
L’Asie où les « forêts intactes » sont résiduelles a été laissée de côté. « La destruction des forêts a jusqu’à présent davantage attiré l’attention des scientifiques, mais il existe aussi une transformation plus invisible dont il faut prendre conscience », poursuit Wannes Hubau, interrogé par Le Monde Afrique.
Toutes les forêts ne réagissent pas de la même façon et les grands massifs du bassin du Congo résistent mieux. Sur les deux continents, l’augmentation des concentrations de CO2 dans l’atmosphère a d’abord pour effet une formidable accélération de la croissance des arbres. Mais l’augmentation des températures et la répétition des sécheresses contrebalancent de plus en plus ce phénomène. En particulier en Amazonie, où les sécheresses ont entraîné des épisodes massifs de dépérissement.
> Lire aussi  En Afrique centrale, la forêt brûle aussi, mais pas pour les mêmes raisons
Par contraste, la situation de relative altitude – 200 mètres au-dessus du niveau de la mer – a protégé les forêts africaines avec des températures inférieures de 1,1 °C en moyenne à celles de l’Amazonie. « Les forêts africaines ont un cycle de vie plus lent. Le carbone reste piégé une quinzaine d’années supplémentaires avant que ne surviennent des mortalités. C’est ce qui explique aussi le décalage entre les deux blocs forestiers », poursuit le chercheur. Si la faculté de stockage du carbone de l’Amazonie a commencé à décroître au milieu des années 1990, la courbe s’est inversée il y a seulement quelques années en Afrique.
Des points de bascule redoutés
Aucun retour en arrière ne doit être attendu. Le modèle mathématique utilisé pour anticiper l’avenir de ces puits de carbone montre qu’ils arriveront d’ici à quelques décennies à saturation, soit bien plus tôt que ne le prévoient les études utilisées par le GIEC (groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) pour établir ses scénarios : vers 2040 pour l’Amazonie et 2060 pour l’Afrique.
Ces dates, bien qu’approximatives, indiquent des points de bascule (tipping points) redoutés par les scientifiques, car ils marquent la frontière à partir de laquelle la nature elle-même devient un facteur d’accélération du changement climatique. « Cela signifie que pour contenir le réchauffement en deçà de 2 °C, objectif que se sont fixé les signataires de l’accord de Paris, des efforts plus importants devront être accomplis », avertit Wannes Hubau. Le recours au mécanisme de compensation pour « effacer » partiellement les émissions de certains pays ou de grandes entreprises pourrait ainsi trouver plus vite que prévu ses limites.
Pour autant, insiste le professeur du Musée royal de l’Afrique central auquel cette étude a demandé sept ans de travail, « les forêts tropicales restent des réservoirs gigantesques et il importe de tout faire pour les préserver ». Rien que dans leurs arbres, c’est-à-dire sans prendre en compte la manière organique des sols, elles stockent 250 milliards de tonnes de carbone, ce qui équivaut à 90 ans d’émissions mondiales de combustibles fossiles au niveau actuel.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/03/09/les-forets-africaines-absorbent-davantage-de-carbone-que-l-amazonie_6032385_3212.html>
En savoir plus : 
> Tropical carbon sinks are saturating at different times on different continents <https://www.nature.com/articles/d41586-020-00423-8>, Nature, 04/03/20
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24- Les scientifiques cherchent à réduire leur empreinte carbone, Le Monde, 03/09/20, 19h00
Cécile Michaut

Entre les congrès internationaux, les missions de terrain et les calculs informatiques, les chercheurs, souvent entre deux avions, ne sont pas exemplaires en termes d’émission de CO2. Certains d’entre eux prennent le problème à bras-le-corps. 
Les scientifiques n’en finissent pas de nous alerter sur le réchauffement climatique et la nécessité de baisser nos émissions de gaz à effet de serre pour limiter les risques. Mais donnent-ils l’exemple ? Pas vraiment : entre les voyages en avion pour se rendre aux congrès internationaux, les missions de terrain et les calculs informatiques, la recherche n’est pas l’activité la plus sobre. Aujourd’hui, de plus en plus de chercheurs souhaitent réduire leur empreinte carbone. « C’est indispensable pour préserver le lien avec la société, et la crédibilité de la recherche scientifique, soutient Tamara Ben Ari, chercheuse à l’INRA. Nous devons faire l’expérience de la transition énergétique sur nos propres activités. Et si nous ne souhaitons pas le faire, nous devons expliquer pourquoi à la société. »
> Lire aussi  Savants ou militants ? Le dilemme des chercheurs face à la crise écologique
Tamara Ben Ari et Olivier Berné, astrophysicien au CNRS à Toulouse, ont fondé le collectif Labos 1point5, ayant pour but de quantifier et diminuer l’empreinte carbone des activités de recherche. Ce collectif, qui rassemble chercheurs, ingénieurs, techniciens et administratifs de la recherche, a publié dans Le Monde, en mars 2019, une tribune appelant les scientifiques à réduire leur impact environnemental. Aujourd’hui, plus de 1 400 personnes sont membres de Labos 1point5. Parmi les initiatives, figure la mise au point d’un outil libre permettant de calculer l’empreinte carbone des laboratoires, de manière à pouvoir comparer les résultats entre disciplines et laboratoires.
Empreintes élevées et inégalitaires
Olivier Aumont, chercheur au Laboratoire d’océanographie et du climat, à Paris, a ainsi réalisé le bilan carbone de son laboratoire. Les résultats – qui comportent beaucoup d’incertitudes – ont surpris certains scientifiques : presque la moitié des émissions proviennent des transports, surtout des vols longs- et moyens-courriers, un tiers des missions en mer, seulement 15 % du fonctionnement du laboratoire (dont deux tiers sont dus au déjeuner !), et enfin 10 % du calcul informatique intensif. Le total : 9,5 tonnes d’équivalent carbone par personne (l’empreinte moyenne d’un Français étant de 11 tonnes par an, pour ses activités professionnelle et personnelle). Un résultat élevé et très inégalitaire : l’empreinte de certains chercheurs, surtout les galonnés, est énorme. Face à ces constats, le groupe de travail de M. Aumont a défini 16 propositions d’actions, avec un objectif chiffré de – 40 % d’émissions en 2030 pour l’IPSL.
Pour aller plus loin, le collectif Labos 1point5 a mené une enquête sur les représentations et les pratiques dans le monde académique, auprès de trois disciplines : climatologie, astrophysique et sociologie. Les résultats sont étonnamment proches, avec plus de 92 % des répondants qui estiment que « la recherche a un devoir d’exemplarité en matière de réduction d’empreinte écologique ». Entre 71 % et 81 % des répondants, selon les disciplines, pensent que « la recherche scientifique pousse à des déplacements trop nombreux ». Et seulement un répondant sur cinq pense que « les organismes de recherche mènent une politique à la hauteur des enjeux de la transition écologique ».
« Réformes structurelles »
Pour les fondateurs du collectif, c’est aussi l’occasion de réfléchir au sens de leur travail. « Il faut une réforme profonde du fonctionnement de la recherche,estiment-ils. Aujourd’hui, l’organisation de la recherche, avec ses critères d’évaluation, de compétition, pousse à des comportements intensifs en ressources : beaucoup de missions, de colloques, de calculs… Pour diminuer l’empreinte carbone de la recherche, il faut donc des réformes structurelles, profondes. Il ne faut pas que tout ce travail ne débouche que sur quelques réformes bureaucratiques ».
Cependant, de nombreux chercheurs craignent que cela se fasse au détriment de la science, notamment son cœur de métier : les missions de terrain, les calculs. Les voyages en avion font aussi débat : polluants, mais souvent indispensables, aussi bien pour les expérimentations de terrain que pour les rencontres avec les chercheurs étrangers.
Les scientifiques les plus engagés pour le climat, comme la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, doivent souvent assister à des réunions lointaines, mais s’attachent à limiter le plus possible leur impact. « Je limite les déplacements en privilégiant les outils de travail à distance, comme la visioconférence, en refusant des déplacements à grande distance pour des interventions ponctuelles ou des réunions courtes. Je privilégie le train pour les trajets d’une durée jusqu’à six heures, et les avions récents plus performants, en classe éco uniquement », indique la coprésidente du groupe 1 du GIEC. Elle compense les émissions des vols qu’elle est contrainte de faire en finançant, sur son salaire, des projets de proximité. « Il ne s’agit pas de tout faire à distance du jour au lendemain mais d’agir pour contribuer à la réduction de toutes les émissions de gaz à effet de serre », résume-t-elle.
Plan d’action
Pour le collectif, il est important d’utiliser les mêmes méthodes qu’en recherche scientifique : collégialité des décisions, rigueur des travaux, partage des tâches. Plusieurs groupes de travail avancent ainsi sur les outils juridiques et techniques, d’autres rassemblent et organisent les idées, d’autres encore améliorent l’outil de mesure de l’empreinte carbone. Certaines propositions concerneront tous les domaines de recherche (trajets domicile-travail, missions…), d’autres seront spécifiques à certaines disciplines (usage du plastique en biologie, calcul intensif ailleurs…).
Du côté des organismes de recherche, l’heure est à la réflexion plus qu’à l’action. Le collectif Labos 1point5 réclame un meilleur accès aux données pour pouvoir mener les bilans d’émissions de gaz à effet de serre et une enquête au niveau national, mais cela nécessite des vérifications juridiques, en raison du règlement général sur la protection des données. Alain Schuhl, directeur général délégué à la science du CNRS, promet un plan d’action pour le printemps, sans objectif chiffré.
Le mouvement est plus général : No Fly Climate SCI est une initiative de chercheurs de tous pays qui souhaitent eux aussi réduire leur empreinte sur le climat.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/03/09/les-scientifiques-cherchent-a-reduire-leur-empreinte-carbone_6032392_1650684.html>
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En images
25- Dijon : des membres de Plantation Rébellion plantent clandestinement des arbres, France 3 Bourgogne–Franche-Comté, 07/03/20, 15:05
AM avec Muriel Bessard

Une dizaine de membres du collectif Plantation Rebellion a mené une action ce matin au bord du lac Kir, à Dijon. Ils ont planté une cinquantaine d’arbres. Leur objectif est d’interpeller les citoyens et les politiques pour lutter contre le réchauffement climatique.
Baptisés "la branche arbrée du GIEC", les activistes de Plantation Rebellion se sont rassemblés ce samedi 07 mars, à 6 heures du matin, au bord du lac Kir, à Dijon.
Dans la nuit, bercés par le chant matinal des oiseaux, ils sont arrivés armés de pelles, de piquets et de cagettes contenant les plants. Ils ont d'abord creusé une cinquantaine de trous en cercle avant de mettre les plants en terre puis de les protéger. L’ "afforestation" a été réalisée dans un terrain enherbé. L’objectif des "militants jardiniers" est d’interpeller les citoyens et les politiques pour favoriser les plantations d’arbres, meilleur moyen pour lutter contre l’augmentation du CO2 et donc le réchauffement climatique.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/cote-d-or/dijon/dijon-membres-plantation-rebellion-plantent-clandestinement-arbres-1796147.html>
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Une annonce
26- Justice climatique et sociale : les mobilisations près de chez vous les 13 et 14 mars, BastaMag, 10/03/20
Par Collectif

Les mouvements de jeunes pour le climat appellent leurs ainés à les rejoindre pour une grève pour une journée d’action le 13 mars. Le lendemain, une grande mobilisation nationale est organisée à l’initiative de nombreuses organisations environnementales. Nous relayons leurs appels et les cartes des mobilisations prévues.
>> Suite à lire à :
<https://www.bastamag.net/carte-mobilisations-marches-climat-france-13-14-mars-greta-thunberg>
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– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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