[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 2 publications & 1 annonce (jeudi 12 mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 12 Mar 08:12:02 CET 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.)
1- Entretien. Pourquoi 53 % des Français aspirent à aller vivre ailleurs ! <http://www.influencia.net/fr/actualites/tendance,tendances,pourquoi-53-francais-aspirent-aller-vivre-ailleurs,9945.html>, INfluencia, 03/03/20
2- Nicolas Hulot : «En ce moment, tout le monde se prétend écolo…» <http://www.leparisien.fr/environnement/nicolas-hulot-en-ce-moment-tout-le-monde-se-pretend-ecolo-04-03-2020-8272665.php>, Le Parisien, maj le 05/03/20 à 06h24
3- Qu'est-ce que le "Pacte du pouvoir de vivre" lancé par Nicolas Hulot et plusieurs ONG ? <https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/qu-est-ce-que-le-pacte-du-pouvoir-de-vivre-lance-par-nicolas-hulot-et-plusieurs-ong_2120104.html>, L’Express avec AFP, 05/03/20, 09:02
4- L’épidémie de Covid-19 est aussi une crise de la mondialisation <https://theconversation.com/lepidemie-de-covid-19-est-aussi-une-crise-de-la-mondialisation-133021>, The Conversation, 06/03/20, 11:02
5- Contre le greenwashing dans la publicité, un député fait adopter un amendement <https://positivr.fr/amendement-contre-greenwashing-dans-la-publicite/>, Positivr, 06/03/20, 11:07
6- 5G : le Conseil d'État rejette la demande de suspension d'attribution des fréquences <https://www.actu-environnement.com/ae/news/5G-conseil-etat-rejet-demande-suspension-attribution-frequences-35108.php4>, Actu-environnement, 06/03/20, 11h21
7- Fréquences 5G : le Conseil d’Etat jugera au fond «avant l’été» <http://www.journaldelenvironnement.net/article/frequences-5g-le-conseil-d-etat-jugera-au-fond-avant-l-ete,104021?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 06/03/20
8- Tribune. Ursula von der Leyen : "Agir vite et construire pour durer pour la nouvelle génération d'Européens" <https://www.lejdd.fr/International/UE/tribune-ursula-von-der-leyen-agir-vite-et-construire-pour-durer-pour-la-nouvelle-generation-deuropeens-3953840>, Le JDD, 07/03/20, 09h10
9- Entretien. « L’écologie est par définition anti-populiste » <https://usbeketrica.com/article/ecologie-par-definition-anti-populiste>, Usbek & Rica, 07/03/20, 14:00
10- À Strasbourg, des chercheurs en quête des plastiques de demain <https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/A-Strasbourg-chercheurs-quete-plastiques-demain-2020-03-08-1301082714>, AFP, 08/03/20, 07:32 
11- Les quatre nouveaux piliers de la politique économique face aux crises énergétique et climatique <https://theconversation.com/les-quatre-nouveaux-piliers-de-la-politique-economique-face-aux-crises-energetique-et-climatique-132889>, The Conversation, 08/03/20, 17:56 
12- Les sneakers bien placées dans la course aux matières écolos <https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2020/03/09/les-sneakers-bien-placees-dans-la-course-aux-matieres-ecolos_6032343_4497319.html>, Le Monde, 09/03/20, 11h44
13- Écologie « positive » ou « punitive », les Français ont dépassé le clivage <https://theconversation.com/ecologie-positive-ou-punitive-les-francais-ont-depasse-le-clivage-132283>, The Conversation, 09/03/20, 19:16
14- Enquête. Savants ou militants ? Le dilemme des chercheurs face à la crise écologique <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/03/09/savants-ou-militants-le-dilemme-des-chercheurs-face-a-la-crise-ecologique_6032394_1650684.html>, Le Monde, 09/03/20, 20h52
15- Economie circulaire : la Commission européenne change de stratégie <http://www.journaldelenvironnement.net/article/economie-circulaire-la-commission-europeenne-change-de-strategie,104045?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 09/03/20
16- « Les économistes ont souvent une conception étroite du bien-être, fondée sur la consommation matérielle » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/10/abhijit-v-banerjee-et-esther-duflo-la-meilleure-science-economique-est-celle-qui-fait-le-moins-de-bruit_6032423_3232.html>, Le Monde, 10/03/20, 20h53
17- L’Europe présente sa vraie fausse stratégie industrielle <http://www.journaldelenvironnement.net/article/l-europe-presente-sa-vraie-fausse-strategie-industrielle,104090?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 10/03/20
18- Les communs, renouveau de la démocratie locale <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/11/les-communs-renouveau-de-la-democratie-locale_6032562_3232.html>, Le Monde, 11/03/20, 06h00
En images
19- Environnement : Copenhague, la ville modèle <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/environnement-copenhague-la-ville-modele_3855371.html>, France 2, journal de 20h, 06/03/20
20- Compagnons du devoir : une filière à succès <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/formation/compagnons-du-devoir-une-filiere-a-succes_3858991.html>, France 2, journal de 13h, 09/03/20
Deux publications
21- La 5G : mauvaises ondes et fuite en avant <http://www.imagine-magazine.com/lire/>, Imagine Demain le Monde n°138, mars & avril 2020
22- L'économie peut-elle réparer le monde <http://www.seuil.com/ouvrage/economie-utile-pour-des-temps-difficiles-abhijit-v-banerjee/9782021366563>, d’Abhijit V. Banerjee et Esther Duflo, Editions du Seuil, 12/03/20
Une annonce
23- Conférence-débat. Désobéissance civile et communication non-violente <https://web.imt-atlantique.fr/x-dre/lsd/index.php?sid=47234&lang=fr>, Collège des Transitions Sociétales, à l’IMT Atlantique de Nantes, le 17/03/20 à 19h50

Bien à vous,
Florence

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ENQUÊTES DU JOUR : — Pour la 1ère fois en 2019, l’environnement devient la question de société la plus importante aux yeux des Français, au même niveau que l’emploi et avant l’immigration, les impôts et taxes, les déficits publics et la dette de l’État. Ce souci grandissant se traduit par une meilleure acceptation de mesures environnementales volontaristes, autrefois jugées contraignantes. (cf. item 13 & suite)
— Ils signent pétitions et tribunes pour alerter sur le réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité, pourtant, leur incursion dans le débat public n’a rien d’évident. A l’heure des « fake news », la communauté scientifique questionnne le bien-fondé de son engagement. (cf. item 14)
CITATIONS DU JOUR : — "On voit bien, et je m'en réjouis, qu'il y a actuellement une rivalité féconde entre les candidats sur la thématique de l'environnement. Mais face à ce foisonnement de promesses, nous proposons aux citoyens de vérifier si le programme de leurs candidats est cohérent et exigeant." Nicolas Hulot (cf. item 2, 3 & suite)
— "L’économie circulaire apparaît comme un concept à la fois efficace et fédérateur. L’Europe, pauvre en ressources, avec un marché saturé, des acteurs industriels et une société civile prêts à s’engager, est mûre pour transformer ses procédés de fabrication et les mises sur le marché. D’autant plus que c’est le meilleur échelon pour réglementer les produits et les services. A eux seuls, les Etats membres ne peuvent pas faire grand-chose", Stéphane Arditi, du Bureau européen de l’environnement (BEE) (cf. item 13)
CHIFFRE DU JOUR : Plus d'un Français sur deux souhaite aller vivre ailleurs selon la 2ème édition de l’Observatoire des usages et représentations des territoires. (cf. item 1)
INITIATIVE DU JOUR : Pour lutter efficacement en faveur de l'environnement, le député Anthony Cellier préconise de contrôler la publicité audiovisuelle. (cf. item 5)
AVIS DU JOUR : Malgré l’absence d’une évaluation sanitaire et environnementale du déploiement de la 5G, le Conseil d'État a rejeté le recours des associations qui réclamaient la suspension des textes relatifs à ce déploiement. Il s’est toutefois engagé à apporter une réponse sur le fond avant l’été. (cf. item 6, 7 & 21)
PERSPECTIVES DU JOUR : Economie circulaire, décarbonation de l'industrie lourde, soutien aux entreprises intensives en énergie, développement de l'hydrogène propre, coups de pouce aux PME sont quelques-unes des nouvelles pistes de travail de la Commission européenne. (cf. item 15 & 17)
PÉDAGOGIE DU JOUR : Les notions de "bien commun" et de « commun" sont  largement mobilisées cette année à l’occasion des élections municipales. Mais que recouvre précisément un commun, en particulier dans un contexte municipal ? (cf. item 18)
BONNES FEUILLES DU JOUR : Face aux inégalités qui explosent, aux désastres politiques et aux catastrophes environnementales qui menacent de toutes parts, l’ouvrage d’Abhijit V. Banerjee et Esther Duflo montre que tout n'est pas perdu. Si des choix de politiques publiques nous ont menés où nous sommes, rien n'empêche d'en faire d'autres. (cf. item 16 & 22) 
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Entretien. Pourquoi 53 % des Français aspirent à aller vivre ailleurs !, INfluencia, 03/03/20
Isabelle Musnik

Les relations des Français vis à vis des villes se transforment. Nos compatriotes ont de nouvelles aspirations. La deuxième édition de l’Observatoire des usages et représentations des territoires livre des clés pour repenser lieux de vie et manières de faire la ville, converger vers les nouveaux désirs et aspirations des habitant(e) s et créer les conditions d’une bonne, voire d’une meilleure, qualité de vie.
C'est un fait : le modèle de la ville en général et de la métropole en particulier perd de son attrait auprès des individus tant il est pour beaucoup associé à un espace de toutes les concentrations (congestions, stress, pollution…). Alors que plus des trois quarts de la population française habitent en ville, ce constat interpelle. Plus encore, ce modèle urbain trouve ses limites dans les déséquilibres du territoire. Le mouvement des Gilets Jaunes a pris racine dans la distance croissante entre les habitants et les ressources. La deuxième édition* de l’Observatoire des usages et représentations des territoires souligne l’influence de l’aménagement du territoire sur ce mécontentement et révèle le désir de “proximités” – accessibilités du travail et des aménités et qualités des voisinages. Un sujet que traite la toute nouvelle revue d’INfluencia (« L’odyssée des territoires »)** qui sort cette semaine**.  
Guénaëlle Gault, directrice générale de l’ObSoCo répond à nos questions.
>> Suite à lire à :
<http://www.influencia.net/fr/actualites/tendance,tendances,pourquoi-53-francais-aspirent-aller-vivre-ailleurs,9945.html>
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2- Nicolas Hulot : «En ce moment, tout le monde se prétend écolo…», Le Parisien, maj le 05/03/20 à 06h24
Propos recueillis par Frédéric Mouchon

Dans un entretien exclusif, Nicolas Hulot, signataire avec 55 ONG d’un «Pacte du pouvoir de vivre», suggère aux candidats aux municipales d’adopter une dizaine de mesures écologiques et sociales incontournables.
Servir 60 % de produits bio et locaux et au moins deux repas végétariens par semaine dans les cantines, intégrer les citoyens aux politiques publiques locales, réduire l'utilisation des pesticides de 50 % dans les zones agricoles… Voilà quelques-unes des dix mesures d'urgence que préconisent les signataires du Pacte du pouvoir de vivre dans une tribune dévoilée ce mercredi.
Parmi eux, des syndicats, des fondations, des ONG écologistes ou de solidarité comme Emmaüs, l'Armée du salut, le Réseau Action climat ou la fondation Nicolas Hulot. A dix jours du scrutin, l'ancien ministre de l'Ecologie, nous en dit plus en exclusivité sur cette démarche inédite. Il suggère aux 900 000 candidats aux élections municipales de s'emparer de ces mesures. Et appelle les électeurs à juger de leurs programmes au prisme de leur engagement en matière écologique et solidaire.
Jamais l'écologie n'a été aussi présente dans les programmes des candidats aux municipales. N'y a-t-il pas une forme d'opportunisme électoral de la part de certains élus ?
Nicolas Hulot. Il ne faut pas être naïf, mais il faut arrêter les procès d'intention. L'important n'est pas de distinguer la sincérité ou la non-sincérité d'un candidat dans ce domaine, car personne n'est dans sa tête, mais de vérifier s'il tient un discours cohérent. C'est pourquoi, avec le « Pacte du pouvoir de vivre » qui regroupe des associations environnementales et de solidarité, des syndicats et des mutuelles, nous avons conçu une grille de lecture permettant aux électeurs de juger sur pièce de la pertinence d'un programme. On voit bien, et je m'en réjouis, qu'il y a actuellement une rivalité féconde entre les candidats sur la thématique de l'environnement. Mais face à ce foisonnement de promesses, nous proposons aux citoyens de vérifier si le programme de leurs candidats est cohérent et exigeant. Je pense qu'il y a de la bonne foi un peu partout, mais tout le monde ne met pas forcément l'écologie et le social au cœur des politiques publiques. Cela permettra aux citoyens d'y voir plus clair car certains élus, en toute sincérité, prennent parfois deux ou trois engagements locaux et se parent de vertus écologiques. Mais dans le même temps, ils ont des engagements ou font des investissements qui sont totalement antinomiques.
A quoi pensez-vous ?
Par exemple, on annonce des opérations de plantation d'arbres, mais de l'autre côté on continue de consommer allègrement des terres agricoles. De même, doit-on continuer à investir de l'argent pour créer des milliers de ronds-points? Parce qu'ils ont des budgets limités, les élus locaux doivent se poser les bonnes questions et faire les bons choix. Par ailleurs, lors d'un de mes derniers déplacements en tant que ministre avec le président Emmanuel Macron, j'avais rencontré les maires de France à Saint-Brieuc. Leur principale demande était de revitaliser le cœur des villes. Mais il faut être cohérent : si on veut redonner vie à nos centres-villes, il faut cesser d'artificialiser les zones périurbaines. L' artificialisation des sols est une des plaies de notre société, car elle accélère l'érosion de la biodiversité et compromet la capacité à stocker du carbone et à s'adapter au changement climatique. C'est pourquoi, parmi les dix mesures écologiques et sociales incontournables que nous suggérons aux élus locaux d'adopter, figure la lutte contre la bétonisation. La plupart du temps, les élus le font par mimétisme avec des villes voisines ou parce que les promoteurs leur ont promis la lune. Mais il faut arrêter cette consommation effrénée d'espaces naturels et agricoles. Nous leur demandons d'instaurer un moratoire sur toute ouverture ou extension de grandes surfaces commerciales ou logistiques dès 2020.
>> Suite à lire à :
<http://www.leparisien.fr/environnement/nicolas-hulot-en-ce-moment-tout-le-monde-se-pretend-ecolo-04-03-2020-8272665.php>
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3- Qu'est-ce que le "Pacte du pouvoir de vivre" lancé par Nicolas Hulot et plusieurs ONG ?, L’Express avec AFP, 05/03/20, 09:02

"Une grande partie des solutions à la crise sociale, écologique et démocratique se trouve à l'échelle locale", soulignent les 55 organisations.
Les organisations à l'initiative du "Pacte du pouvoir de vivre" lancé il y a un an appellent mercredi les futurs élus issus des municipales des 15 et 22 mars à appliquer "dix mesures écologiques et sociales indispensables". 
>> Suite à lire sur inscription à :
<https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/qu-est-ce-que-le-pacte-du-pouvoir-de-vivre-lance-par-nicolas-hulot-et-plusieurs-ong_2120104.html>
Sur le même sujet : 
<http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>>
<https://www.pactedupouvoirdevivre.fr/10-propositions-pour-les-municipales-2020/ <https://www.pactedupouvoirdevivre.fr/10-propositions-pour-les-municipales-2020/>
> Dossier de presse à télécharger à :
<http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp_pactepouvoirdevivre_municipales_sous_embargo-4-03-2020.pdf? <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp_pactepouvoirdevivre_municipales_sous_embargo-4-03-2020.pdf?utm_source=sendinblue&utm_campaign=Pacte_du_pouvoir_de_vivre__Municipales&utm_medium=email>
En savoir plus : 
> Site du Pacte du pouvoir de vivre <https://www.pactedupouvoirdevivre.fr/>
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4- L’épidémie de Covid-19 est aussi une crise de la mondialisation, The Conversation, 06/03/20, 11:02
Par Sébastien Jean, Directeur, CEPII

Les épidémies n’ont pas attendu l’intensité actuelle des interdépendances économiques pour faire des ravages dans des zones très éloignées. La peste de Justinien, du VIe au milieu du VIIIe siècle, la peste noire au XIVe siècle, ou plus récemment la grippe espagnole ont été des cataclysmes d’ampleur internationale, se développant sur de très longues distances, généralement le long des principales routes commerciales.
Il n’en reste pas moins évident que le brassage accélère la contagion, si bien que l’extension de la présente épidémie a été presque immédiatement internationale, voire mondiale, malgré les efforts des autorités chinoises pour l’endiguer.
Demande et offre simultanément frappées
Les interactions accentuent également ses conséquences économiques, qui affectent d’ores et déjà toutes les grandes économies. Le choc est double, puisque les conséquences de l’épidémie sur les comportements et les mesures prises pour limiter sa contagion réduisent brutalement la consommation, tout en paralysant les transports et une partie de l’activité productive.
À l’autre bout du monde, l’assèchement des arrivées de touristes et l’affaissement des débouchés pour les exportations frappent durement des secteurs entiers, tandis que les interruptions de production laissent craindre des ruptures d’approvisionnement non seulement pour les consommateurs, mais également pour les producteurs ayant recours à des pièces et composants chinois, parfois difficiles à remplacer.
La demande et l’offre sont simultanément frappées, ce qui en fait une crise atypique, d’autant plus que l’importance centrale de la Chine à la fois comme marché et comme producteur lui confère une ampleur sans précédent récent à l’échelle mondiale, pour un évènement dont l’origine est extérieure à la sphère économique et financière.
En illustrant à quel point l’économie mondiale dépend de la Chine, cette épidémie pourrait aussi influer sur sa structuration à l’avenir. Le fait que la division internationale du travail induit des fragilités et que le recours à des fournisseurs très éloignés expose à des perturbations également lointaines n’est pas une découverte.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/lepidemie-de-covid-19-est-aussi-une-crise-de-la-mondialisation-133021>
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5- Contre le greenwashing dans la publicité, un député fait adopter un amendement, Positivr, 06/03/20, 11:07
Axel Leclercq

Pour lutter efficacement en faveur de l'environnement, le député Anthony Cellier préconise de contrôler la publicité audiovisuelle.
Qu’on le veuille ou non, la publicité est au cœur de nos vies. Elle est partout où l’on regarde et donc, forcément, influence nos choix et nos comportements. Alors, si l’on veut réellement amorcer une transition écologique digne de ce nom, on ne fera pas l’économie d’un contrôle de la publicité. Le député Anthony Cellier l’a visiblement bien compris, lui qui a réussi à faire adopter un amendement contre le greenwashing dans la publicité audiovisuelle. Explications.
Anthony Cellier, dans un communiqué :
« Certaines publicités utilisent l’écologie comme argument marketing, vantant les mérites écologiques de tel ou tel produit : utilisation de mots-clés, vertus écologiques supposées, impact positif sur l’environnement multiplié, « greenwashing », etc. Dans ce cadre, il n’est pas toujours facile au consommateur de vérifier que telle ou telle affirmation sur les impacts positifs d’un produit sur la planète soit vraie. »
>> Suite à lire à :
<https://positivr.fr/amendement-contre-greenwashing-dans-la-publicite/>
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6- 5G : le Conseil d'État rejette la demande de suspension d'attribution des fréquences, Actu-environnement, 06/03/20, 11h21
Laurent Radisson

Le juge des référés du Conseil d'État a rejeté, jeudi 5 mars, le recours des associations Priartem et Agir pour l'environnement, qui réclamaient la suspension des textes relatifs au déploiement de la 5G. Les deux ONG avaient fait valoir l'absence d'évaluation environnementale préalable au déploiement de la 5G malgré ses conséquences sur l'environnement et la santé.
Le Conseil d'État rejette la requête pour défaut d'urgence. D'une part, les premières autorisations d'utilisation de fréquence délivrées aux opérateurs mobiles ne seront mises en œuvre qu'au cours de l'été 2020 et seront limitées à des aires urbaines. D'autre part, la Haute juridiction administrative se prononcera avant l'été sur les recours au fond contre la procédure d'attribution.
« En s'engageant ainsi publiquement à traiter en un temps record ce dossier sensible, le Conseil d'État confirme l'importance du débat porté par les associations, notamment sur l'absence d'évaluation sanitaire et environnementale du déploiement de la 5G », réagit Priartem. Dans un rapport préliminaire publié en janvier, l'Agence de sécurité sanitaire (Anses) avait pointé le manque de données sur les effets sanitaires liés à l'exposition aux ondes de la 5G, précisant que ses travaux d'expertise complets ne seraient disponibles qu'en 2021.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/5G-conseil-etat-rejet-demande-suspension-attribution-frequences-35108.php4>
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7- Fréquences 5G : le Conseil d’Etat jugera au fond «avant l’été», Le JDLE, 06/03/20
Romain Loury

Il n’y a pas urgence à suspendre l’attribution des fréquences 5G, lancée fin décembre par le gouvernement, estime le Conseil d’Etat dans une ordonnance rendue jeudi 5 mars. Il s’est toutefois engagé à apporter une réponse sur le fond avant l’été.
Mi-février, les associations Priartém et Agir pour l’environnement saisissaient le Conseil d’Etat, dans le cadre d’un recours au fond et en référé, afin d’annuler la procédure d’attribution de la bande comprise entre 3,4 et 3,8 gigahertz (GHz), considérée comme la ‘bande cœur’ de la 5G.
Deux textes sont visés: un arrêté du 30 décembre 2019 relatif aux modalités et aux conditions d'attribution d'autorisations d'utilisation de ces fréquences, et un décret du 31 décembre 2019 relatif aux redevances d’utilisation de ces fréquences.
Selon les deux associations, engagées contre la pollution électromagnétique, le lancement de la 5G en France «se fait à marche forcée, dans la plus grande précipitation, sans qu’aucune évaluation sanitaire ni aucun débat démocratique sur les effets de cette technologie sur nos sociétés n’aient pu être menés». Quant à la consultation publique menée sur la procédure d’attribution, elle a été d’une «durée insuffisante» -du 28 novembre au 12 décembre 2019.
Pas d’urgence constituée
Jeudi 5 mars, le Conseil d’Etat a rejeté la requête en référé, estimant que «l’urgence n’[était] pas constituée». En cause, «les premières autorisations d’utilisation de fréquences délivrées aux opérateurs mobiles ne pourront donner lieu à des communications effectives utilisant le nouveau standard que sur des points limités et seulement à partir de l’été», d’autant que la décision sur le fond est attendue «avant l’été 2020».
Prenant acte de cette décision, les deux associations y voient un signe encourageant : «en s'engageant ainsi publiquement à traiter en un temps record ce dossier sensible, le Conseil d'Etat confirme l'importance du débat porté par les associations, notamment sur l'absence d'évaluation sanitaire et environnementale du déploiement de la 5G». Elles appellent le gouvernement à suspendre la procédure d’attribution des fréquences 5G, attendue au printemps.
Dans un rapport publié fin janvier, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) reconnaît que les effets sanitaires de la 5G demeurent peu connus: elle n’a recensé que quatre études sur la bande 3,4-3,8 GHz.
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/frequences-5g-le-conseil-d-etat-jugera-au-fond-avant-l-ete,104021?xtor=RSS-31>
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8- Tribune. Ursula von der Leyen : "Agir vite et construire pour durer pour la nouvelle génération d'Européens", Le JDD, 07/03/20, 09h10
Par Ursula von der Leyen

Dans une tribune que publie le JDD, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, revient sur ses 100 premiers à la tête de l'institution. "En politique, une semaine, c’est long, explique-t-elle. Mais 100 jours, c’est juste assez de temps pour fixer un cap. »
Tribune. "Avant de prendre mes fonctions il y a 100 jours, j’ai été frappée par l’audace d’esprit, mais aussi d’action, dont fait preuve la nouvelle génération d’Européens. Vendredi, je l’ai de nouveau clairement vue et entendue, lorsque des milliers de jeunes sont descendus dans les rues de Bruxelles pour réclamer une action d’urgence pour la planète. Cette génération veut agir vite — et elle a raison. Car nous sommes face à une double transition majeure : écologique et numérique. Cette transition nous impactera tous, où que nous vivions et quoi que nous fassions. Elle transformera notre manière de voyager et nos modes de conception, de fabrication et de consommation. Elle créera de nouvelles opportunités pour les innovateurs, les entrepreneurs et l’industrie en Europe.
> Lire aussi - Ursula von der Leyen : enquête sur l'ascension de la dame de Bruxelles
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<https://www.lejdd.fr/International/UE/tribune-ursula-von-der-leyen-agir-vite-et-construire-pour-durer-pour-la-nouvelle-generation-deuropeens-3953840>
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9- Entretien. « L’écologie est par définition anti-populiste », Usbek & Rica, 07/03/20, 14:00
Pablo Maillé

Entretien avec le philosophe Pierre Charbonnier, auteur d’Abondance et liberté, un ouvrage paru aux éditions La Découverte qui retrace « une histoire environnementale des idées politiques modernes ».
C’est sur un constat sans appel que s’ouvre Abondance et liberté, paru en janvier 2020 aux éditions La Découverte : « Durant le temps nécessaire à l’écriture de ce livre, le site d’observation américain de Mauna Loa, à Hawaï, indique que la concentration de CO2 atmosphérique a franchi la barre des 400, puis des 410 ppm [partie par million, unité de mesure de la pollution, ndlr]. » En comparaison, cette valeur était restée sous la barre des 300 ppm pendant l’intégralité de l’histoire humaine préindustrielle.
Comment en est-on arrivé là ? Pour répondre, entre autres, à cette question, Pierre Charbonnier, philosophe et chargé de recherches au CNRS, ne cherche pas « dans les idées politiques modernes les germes de la pensée écologique » mais montre au contraire comment ces dernières, qu’elles se revendiquent ou non de l’idéal écologiste, « sont informées par une certaine conception du rapport à la terre et à l’environnement. » La lecture de son ouvrage apparaît essentielle à l’heure où le dérèglement climatique et le bouleversement des équilibres écologiques s’intensifie jour après jour.
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<https://usbeketrica.com/article/ecologie-par-definition-anti-populiste>
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10- À Strasbourg, des chercheurs en quête des plastiques de demain, AFP, 08/03/20, 07:32 

De pansements «intelligents» à base de carapaces de crevettes à des matériaux d'isolation issus de micro-algues, des chercheurs planchent sur les bioplastiques de demain dans des laboratoires de Strasbourg, la «Mecque des polymères» aujourd'hui en pointe sur ces matériaux qui ont le vent en poupe.
«Pendant très longtemps, on a été pris pour des écologistes retardés, jusqu'à ce que ce champ de recherche explose et maintenant tout le monde trouve cela normal. Mais on a été très seuls pendant longtemps à travailler là-dessus», s'amuse le Pr Luc Avérous, coordinateur des recherches sur les bioplastiques au sein de l'Institut de chimie et procédés pour l'énergie, l'environnement et la santé de Strasbourg.
Les yeux du chercheur brillent quand il évoque la quête des bioplastiques du futur, s'emparant au fil de la conversation de barquettes de fast-food ou autres petits objets omniprésents dans son bureau, dont les matériaux ressemblent à s'y méprendre à des plastiques classiques. Mais tous sont issus de la biomasse.
Lignine du bois, tanins, acides gras de micro-algues: le vivant regorge de produits ou sous-produits pleins de promesses pour ses équipes.
- Marché naissant -
Après la Seconde Guerre mondiale, Strasbourg s'est affirmée, à travers l'Institut Charles Sadron, comme la «Mecque» de la recherche mondiale sur les polymères, ces grosses molécules constituées de la répétition d'un même motif.
Du polyéthylène au polystyrène, les polymères issus du pétrole, dont l'industrie était alors en plein essor, sont vite devenus omniprésents, mais 70 ans plus tard, les industriels comme les consommateurs sont demandeurs de matériaux plus verts.
«Autour de 2008, nous avons pris conscience de notre vulnérabilité aux ressources issues du pétrole», explique Rémi Perrin, directeur Recherche et Développement du groupe Soprema, l'un des leaders mondiaux de l'étanchéité. L'entreprise investit massivement dans la recherche sur les bioplastiques, via le laboratoire Mutaxio, lancé en 2017 avec les équipes du Pr Avérous.
«Il y a pour des matériaux totalement - ou presque totalement - biosourcés un marché qui est en train de naître et qui se développe énormément», estime M. Perrin. Mais attention, «si le taux de substitution est bas, c'est plus considéré comme du +green washing+ que comme de la révolution environnementale», tempère-t-il.
Il souligne que Soprema a déjà breveté 10 technologies grâce à ce partenariat avec le CNRS, pour des produits qui devraient être mis sur le marché d'ici à 18 ou 36 mois.
La production des bioplastiques, c'est à dire des plastiques biosourcés, biodégradables ou les deux, ne représente aujourd'hui qu'environ 1% des quelque 360 millions de tonnes de plastiques produites chaque année dans le monde, selon la fédération European Bioplastics.
- Propriétés inédites -
Pourtant, «on est capable de faire en biosourcé tous les principaux polymères de grande consommation», explique Luc Avérous, dont les équipes travaillent aussi avec Peugeot-Citroën, Tereos ou encore Veolia.
Alors que du biomédical à l'industrie automobile, les débouchés sont multiples, les chercheurs ne se contentent pas de reproduire des matériaux existants à partir de la biomasse mais créent aussi de nouveaux matériaux, aux propriétés parfois inédites, justifiant des prix éventuellement supérieurs aux plastiques tirés du pétrole.
En 2019, une équipe a réussi à créer un vitrimère biosourcé, soit un matériau qui marie les avantage des deux grandes familles de plastiques, les thermoplastiques, qui sont recyclables, et les thermodurcissables, plus résistants mais qui une fois devenus solides, ne peuvent pas redevenir liquides.
Des chercheurs travaillent aussi sur des pansements dérivés de carapaces de crevettes, qui contiennent de la chitine, une substance qui, une fois transformée, devient souple et bactéricide.
«Pour l'instant, on n'affame pas la planète en faisant du biosourcé: tous les grands projets industriels s'intéressent principalement à des coproduits de l'industrie, qui ne sont pas valorisés», souligne le Pr Avérous.
Pour autant, pas question de jeter le bébé avec l'eau du bain en voulant faire disparaître tous les plastiques issus du pétrole.
«Les plastiques de demain seront biosourcés mais ils seront aussi issus du recyclage du plastique existant: il va falloir trouver des polymères qu'on ne jette plus, plus à usage unique, qu'on puisse réutiliser en ayant les mêmes propriétés», insiste le directeur de l'Institut Charles Sadron, Christian Gauthier.
<https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/A-Strasbourg-chercheurs-quete-plastiques-demain-2020-03-08-1301082714>
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11- Les quatre nouveaux piliers de la politique économique face aux crises énergétique et climatique, The Conversation, 08/03/20, 17:56 
Par Jean-François Verdié, Professeur, Département Economie Finance, TBS Business School & Maxime Maury, Professeur affilié, TBS Business School

Le monde va aborder plusieurs risques de crise en 2020 ou 2021 au plus tard. D’abord, un risque de récession et de crise financière avec un ralentissement économique confirmé, dans un contexte d’endettement sans précédent (plus de trois années de PIB) et de pénurie de pétrole annoncée.
Ensuite, un choc pétrolier imminent puisque, pour la première fois dans son histoire, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) évoque un risque d’oil crunchavec le franchissement du « pic du pétrole » prévu entre 2020 et 2025, pic au-delà duquel la production d’or noir va décroître irrémédiablement.
Chaque année, la demande augmente d’un million de barils-jour alors que la déplétion, qui désigne la diminution des réserves de pétrole et hydrocarbures, atteint les 2 millions de barils ; il faudra donc extraire des réserves mondiales l’équivalent de la production de l’Arabie saoudite tous les trois ans ! Cette tâche acrobatique est menacée par l’absence de nouvelles découvertes et la fragilité financière des pétroles de schiste américains.
Enfin, une crise climatique avec l’échec retentissant de la conférence de Madridsur le climat qui laisse pendant le défi énergétique : réduire notre consommation d’énergies fossiles pour empêcher l’emballement climatique. Avec un inévitable adieu à la croissance !
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<https://theconversation.com/les-quatre-nouveaux-piliers-de-la-politique-economique-face-aux-crises-energetique-et-climatique-132889>
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12- Les sneakers bien placées dans la course aux matières écolos, Le Monde, 09/03/20, 11h44
Valentin Pérez 

Des poids lourds comme Nike aux petits labels comme Rombaut, à chacun son modèle à base de polyester recyclé ou de cactus. 
Un pas après l’autre : dans la mode, les efforts techniques de verdissement ont d’abord concerné le prêt-à-porter, au travers du développement du coton bio ou de la montée du surcyclage (le fait de récupérer des chutes de tissu pour en tirer de nouveaux habits). Mais avec la réflexion autour des cuirs, la sneaker se retrouve enfin au cœur des débats. « Il y a de vrais efforts à fournir dans ce domaine, estime Nathalie Ruelle, professeure à l’Institut français de la mode. D’une part, les chaussures sont des articles que l’on doit changer souvent à cause de leur usure et d’autre part, les sneakers sont à la mode », entre mises en scène sur les réseaux sociaux, aux pieds des mannequins sur les podiums ou en guise d’appât dans les vitrines des grands magasins.
Particulièrement privilégié par les marques, le polyester recyclé à base de bouteilles plastiques. Depuis dix ans et de plus en plus fréquemment, des poids lourds comme Nike, Adidas, Converse ou Everlane en tirent des baskets, tout comme Timberland qui met en lumière cette saison sa collection baptisée « Rebotl ». « Ce matériau vient s’ajouter à nos efforts précédents : la semelle en caoutchouc recyclé ou le coton bio, précise Giorgio d’Aprile, directeur marketing de Timberland Europe. Les études montrent qu’environ deux tiers des consommateurs se disent prêts à changer de marque lors d’un achat si celle-ci est plus durable : il y a donc un vrai intérêt dicté par des clients de plus en plus sensibles à ces problématiques. »
Pour autant, ces marques établies continuent opportunément de laisser cohabiter leurs modèles plus « durables » avec l’offre classique qui a fait leur succès. « La sneaker est aujourd’hui devenue un symbole statutaire. Or, tout le monde n’est pas prêt à renoncer à sa paire habituelle de Nike ou de Yeezy pour aller vers une marque plus vertueuse », remarque Mats Rombaut, créateur trentenaire basé à Paris dont le label, Rombaut, est l’un des premiers à avoir investi en 2011 le terrain de la basket végan et durable (polyester recyclé, caoutchouc et, cette saison, « cuir de cactus »).
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<https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2020/03/09/les-sneakers-bien-placees-dans-la-course-aux-matieres-ecolos_6032343_4497319.html>
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13- Écologie « positive » ou « punitive », les Français ont dépassé le clivage, The Conversation, 09/03/20, 19:16
Par Patrick Jolivet, Adjoint à la directrice exécutive de la prospective et de la recherche à l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie)

Pour la première fois en 2019, l’environnement devient la question de société la plus importante aux yeux des Français, au même niveau que l’emploi et avant l’immigration, les impôts et taxes, les déficits publics et la dette de l’État. Ce souci grandissant se traduit par une meilleure acceptation de mesures environnementales volontaristes, autrefois jugées contraignantes.
Cette évolution invite aujourd’hui à dépasser la dichotomie entre mesures punitives et mesures incitatives, et ouvre un espace aux pouvoirs publics pour lutter contre le changement climatique. C’est ce que révèle la dernière vague des baromètres annuels publiés par l’Ademe publiée le 11 février 2020.
Les Français prêts à limiter l’usage de la voiture
L’un des éléments les plus marquants de l’enquête est l’ouverture progressive des sondés à des dispositions visant à limiter l’usage de la voiture en cas de pic de pollution.
Une évolution notable sur ce sujet sensible, puisque l’adhésion concernait jusqu’alors les mesures incitatives traditionnelles, comme la gratuité des transports, le développement des réseaux de transport en commun, ou l’incitation aux déplacements à pied et à vélo. Les sondés se montraient en revanche plus réticents vis-à-vis des mesures représentant des entraves à leur liberté de circulation.
Les mesures incitatives sont toujours les plus plébiscitées, mais d’autres connaissent aujourd’hui une forte progression. 58 % des opinions recueillies sont favorables à la mise en place de la circulation différenciée, qui interdit à certains véhicules de rouler en cas de pic de pollution, en fonction du niveau de leur vignette Crit’Air : une hausse de 9 points par rapport à 2017.
Plus de 5 personnes sur 10 (55 %) se montrent également en faveur de l’interdiction – toute l’année cette fois-ci – de la circulation des véhicules les plus polluants en fonction de leur vignette Crit’Air, soit 7 points de plus que deux ans plus tôt.
Cette tendance – croissante dans le temps – est cohérente, puisque la circulation routière constitue pour près de 7 Français sur 10 la première source de pollution de l’air préoccupante au niveau local (contre 57 % pour l’activité industrielle et 29 % pour l’agriculture).
D’autres dispositions volontaristes demeurent très majoritairement acceptées comme la limitation de la vitesse maximale autorisée dans les centres-villes (69 % des personnes interrogées y sont favorables) et l’obligation de livraison des marchandises en ville par des véhicules propres, même si cela pourrait se traduire par une légère augmentation des prix (67 % de réponses favorables à une telle mesure).
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/ecologie-positive-ou-punitive-les-francais-ont-depasse-le-clivage-132283>
En savoir plus :
> Enquête annuelle 2019. Baromètre les français et l'environnement - vague 6 <https://www.ademe.fr/barometre-francais-lenvironnement-vague-6>, Opinion Way SAS, Ademe, RCB, décembre 2019
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14- Enquête. Savants ou militants ? Le dilemme des chercheurs face à la crise écologique, Le Monde, 09/03/20, 20h52
Audrey Garric

Ils signent pétitions et tribunes pour alerter sur le réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité, pourtant, leur incursion dans le débat public n’a rien d’évident. A l’heure des « fake news », la communauté scientifique questionnne le bien-fondé de son engagement.
« Suis-je encore écologue ou écologiste ? » Comme d’autres scientifiques, Franck Courchamp, directeur de recherches au CNRS, est en plein questionnement. Sans relâche, depuis plusieurs années, mais surtout ces derniers mois, il s’interroge sur son rôle en tant que scientifique, et en tant que citoyen, face à une crise environnementale sans précédent dont il documente chaque jour les effets. « Pendant des années, j’observais la destruction de la biodiversité de manière neutre, comme un chercheur en médecine verrait une maladie : pour étudier les dysfonctionnements du corps humain, dit-il. Aujourd’hui, je vis très mal cet effondrement du vivant et j’ai décidé de m’engager. » 
Le bon équilibre
Ce chercheur, qui a étudié des plus petites espèces (fourmis) aux plus grosses (éléphants), a récemment réorienté ses recherches autour des effets des changements globaux, tels le dérèglement climatique ou la surexploitation des ressources, sur la biodiversité. Et il a pris le parti d’« informer les gens pour qu’ils réagissent ». « Je ne sais pas si c’est notre rôle de résoudre les problèmes environnementaux, mais c’est peut-être notre devoir », esquisse le chercheur, qui s’implique dans des livres et des documentaires, et répond inlassablement aux sollicitations des associations comme des médias. Trouver le bon équilibre n’a pas été aisé, et ne l’est toujours pas. « Cela me mettrait mal à l’aise en tant que citoyen de ne pas agir, mais cela me met mal à l’aise en tant que scientifique d’agir, car je risque de perdre de la neutralité et la crédibilité indispensables à mon travail. »
Cette ambivalence, que Franck Courchamp désigne comme « la bipolarité de l’écologue », s’applique à d’autres disciplines académiques. Pour un nombre croissant de climatologues, de biologistes, d’agronomes ou d’astronomes, particulièrement chez les jeunes chercheurs, la production de connaissances pour leur seul intérêt scientifique ne suffit plus, alors que les glaciers fondent, la mer monte, les espèces s’éteignent et les événements extrêmes se multiplient. Et que la société, toujours plus inquiète, leur demande des réponses à la crise. La tentation est alors forte de sortir des laboratoires pour investir l’agora.
Preuve de cette ébullition de la communauté, les pétitions de chercheurs se multiplient. Le 21 février, dans une tribune du Monde, près de 1 000 scientifiques de toutes disciplines appelaient les citoyens à la désobéissance civile, « pour changer le système par le bas dès aujourd’hui ». En novembre, 11 000 chercheurs proposaient des transformations mondiales de nos modes de vie pour éviter des « souffrances indescriptibles », tandis que d’autres exhortaient les maires à réduire la consommation de viande dans les cantines scolaires ou soutenaient la grève des jeunes pour le climat, pour ne citer que quelques exemples d’une longue liste d’appels.
Un terme repoussoir
Les questionnements et tiraillements sont tels que l’Institut Pierre-Simon-Laplace (IPSL), qui rassemble neuf laboratoires de recherche spécialisés dans les sciences de l’environnement, a organisé une conférence sur le sujet, mi-janvier, tandis que la Société française d’écologie et d’évolution (SFE2) y a consacré une journée de réflexion au Muséum national d’histoire naturelle, à Paris, le 3 février. Selon un sondage effectué en janvier par la SFE2, 84 % des écologues et évolutionnistes (sur 439 réponses) pensent qu’il faudrait augmenter l’implication de la recherche en écologie dans la société.
La question a même fait irruption à l’Académie des sciences lorsque des étudiants ont bousculé d’éminents scientifiques à l’issue d’un colloque consacré au climat, fin janvier. « Les scientifiques doivent-ils s’engager politiquement pour être enfin écoutés ? Un ou une scientifique du climat ne devrait-il pas être militant ? », a lancé une étudiante, prononçant un terme repoussoir pour une partie de la communauté.
« La vie périclite sur Terre et l’on se demande s’il est bien raisonnable que les scientifiques interviennent dans le débat public. C’est scandaleux de se poser cette question », s’irrite l’astrophysicien Aurélien Barrau. Ce professeur à l’université Grenoble-Alpes est devenu l’une des figures médiatiques de la lutte contre le dérèglement climatique après avoir lancé, avec l’actrice Juliette Binoche, un appel pour une action politique « ferme et immédiate », signé par 200 personnalités et publié en « une » du Monde. « Avant de tenter de sauver des enfants face à un terroriste, on ne se demande pas si l’on est légitime, si l’on sort de son rôle, si l’on a le bon niveau de diplômes », tacle-t-il, avec le brin de provocation dont il est coutumier.
« Essentialisation du scientifique »
La participation des scientifiques au débat public ne va pourtant pas de soi. « La majorité ne pensent pas qu’ils ont à prendre position publiquement, pas plus que les ingénieurs, les cadres ou les énarques », rappelle l’historien des sciences Dominique Pestre, directeur de recherche à l’EHESS. « On n’est pas omniscients et, dans mon cas, c’est un frein pour parler en public, explique Sébastien Masson. Je cherche à comprendre comment fonctionne le climat, la mousson ou El Niño indépendamment du changement climatique. Du coup, je suis mal à l’aise pour parler du changement climatique. » Ce chercheur au laboratoire Locean (IPSL) dit rester dans sa « bulle » en publiant ses résultats dans des revues scientifiques.
Surtout, le fait de prendre parti va à l’encontre des valeurs communément projetées sur les scientifiques : celles de la neutralité, du désintéressement, de l’honnêteté, de l’autonomie, voire de la pureté. « Le scientifique est essentialisé. Avec la laïcisation de la société, il est devenu l’héritier du clerc, avec toute une série d’attributs qui le définissent comme un personnage très à part, ce qu’il n’est pas », poursuit Dominique Pestre. « Le grand récit de la science, c’est qu’elle est d’autant plus utile à la société qu’elle lui est extérieure », complète son confrère et collègue Christophe Bonneuil. En somme, le savant devrait se tenir à l’écart du militant.
« Illusion » de la neutralité
Alors que ce mythe d’une science coupée de la société a été déconstruit par des dizaines d’années de recherche en sociologie et en histoire des sciences, ceux qui s’engagent ont abandonné l’idée d’une neutralité scientifique ou d’un devoir de réserve qui leur incomberait. Vincent Devictor, directeur de recherche (CNRS) à l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier, y voit des principes qui favorisent l’« autocensure » et un « manque de courage » de la communauté des écologues. Comme nombre de ses collègues, il considère que tout scientifique est orienté dans ses recherches. Soit par des valeurs positives, telle la curiosité, soit par des contraintes souvent liées au financement.
A cette « illusion » de la neutralité, le climatologue Christophe Cassou oppose d’autres vertus, comme l’impartialité et l’objectivité. « Il s’agit de présenter les faits et leur niveau de certitude, d’expliquer qu’ils sont obtenus dans la rigueur de la démarche scientifique, puis de dresser l’ensemble du panel des solutions à la crise climatique. Par exemple, sur l’énergie, après avoir insisté sur la nécessaire sobriété, j’évoque autant le nucléaire que les renouvelables, mais comme des choix de société, décrit le directeur de recherche CNRS, basé à Toulouse. Dès qu’on communique, on devient impliqué, parce que l’on a envie que la société change. »
La climatologue Valérie Masson-Delmotte « revendique une forme d’engagement », notamment lorsqu’elle défend un meilleur enseignement des sciences du climat, et une « parole libre », différente de celle du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), dont elle est coprésidente du groupe 1. « Je suis payée par les impôts des gens. J’ai le sentiment de devoir partager les connaissances produites grâce à cela », explique-t-elle.
Touches plus personnelles
Une responsabilité d’autant plus importante à une époque où les « fakes news » augmentent la défiance du grand public vis-à-vis de la science. Et où le message scientifique peine parfois à s’imposer : « Alors que notre discours est bousculé par les sceptiques et les fabricants de doute d’un côté, et les collapsologues et les catastrophistes de l’autre, il est d’autant plus nécessaire que nous, scientifiques académiques, réinvestissions l’espace public », plaide Maxime Pauwels, enseignant-chercheur en écologie et évolution à l’université de Lille.
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Cet engagement se traduit d’abord dans la vulgarisation, l’une des missions dévolues aux scientifiques. La jeune climatologue à l’IPSL Aglaé Jézéquel, qui considère, comme beaucoup de chercheurs de sa génération, qu’étudier la climatologie est un « choix politique », intervient régulièrement auprès d’établissements scolaires et dans des conférences grand public pour « être utile à la société ». A l’explication objective et quantitative du processus physique du dérèglement climatique, elle ajoute quelques touches plus personnelles : comment elle le vit et y réagit. « Je ne dis pas aux gens quoi faire, mais ce que je fais à mon échelle, notamment prendre moins l’avion et manger peu de viande. » Elle repense aussi ses pratiques professionnelles, évite certaines conférences à l’étranger pour limiter le nombre de vols, à l’image d’un mouvement dans la recherche qui réfléchit à son impact climatique.
« Eclairer les choix politiques »
Reste que la connaissance scientifique peut s’avérer difficilement utilisable par la société en général et les décideurs en particulier. A l’image du climatologue Eric Guilyardi (IPSL), des chercheurs appellent à une coconstruction de l’expertise avec les acteurs locaux. « On n’est pas là pour décider, mais il faut rapprocher notre diagnostic au plus près de l’espace de la décision. Cela fait partie de notre rôle », plaide le climatologue Hervé Le Treut, professeur à la Sorbonne Université et à l’Ecole polytechnique.
Il l’a expérimentée pendant cinq ans, en présidant le comité scientifique du projet AcclimaTerra en Nouvelle-Aquitaine grâce auquel la région s’est dotée d’une stratégie d’adaptation au dérèglement climatique. Les 370 experts pluridisciplinaires ont « éclairé les choix politiques » – par exemple arbitrer entre protéger la biodiversité, produire des agrocarburants et produire de l’énergie – en abordant le problème « dans son ensemble, en considérant les enjeux pour les agriculteurs, les gens qui vivent sur le littoral ou à la montagne », explique-t-il.
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Jusqu’où aller dans cette participation à la vie de la cité ? La réponse est aussi diverse que les scientifiques eux-mêmes. « A un moment, il y a forcément une zone grise où l’on est nécessairement mal à l’aise car on nous demande notre avis sur tout », estime Hervé Le Treut. C’est ce qu’a vécu l’écologue Franck Courchamp en étant interviewé par les médias sur les incendies en Australie, dont il n’est pas spécialiste, mais également sur les OGM, le nucléaire, le végétarisme ou les gestes écologiques du quotidien. « Cela pose un problème de légitimité, reconnaît-il. Mais je me sens un devoir de répondre, et lorsqu’on apparaît aussi comme un citoyen, on peut toucher plus largement les gens. »
Partage des savoirs
Dans leurs prises de parole, certains scientifiques choisissent de s’en tenir à leur domaine d’expertise, tandis que d’autres considèrent qu’il faut s’aventurer au-delà, l’ampleur de la crise environnementale nécessitant une vision d’ensemble et une réponse globale. Près de 120 universitaires de toutes disciplines réunis en Atelier d’écologie politique (Atécopol) à Toulouse, un collectif informel réfléchissant aux bouleversements écologiques, ont ainsi décidé de partager leurs savoirs entre eux pour que chaque membre puisse répondre, au-delà de sa spécialité de base, aux sollicitations de la société civile lors de colloques, d’interventions dans des écoles ou de formations. 
« Bien sûr, on prend le risque de dire des bêtises, mais l’on ne se départit jamais d’une démarche scientifique, qui implique une remise en cause perpétuelle et une absence de parti pris », assure Jean-Michel Hupé, chercheur CNRS en neurosciences et en écologie politique, qui a cocréé le collectif en septembre 2018. Le discours de l’Atécopol va plus loin que celui du GIEC, qui s’interdit d’être prescriptif : « On assume de dire que la poursuite d’une croissance économique à tout prix est incompatible avec la limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C et la préservation de la biodiversité. » 
Sphères militantes
La limite du curseur entre scientifique et citoyen est parfois moins facile à trouver, lorsque le champ de la recherche rencontre les sphères militantes ou politiques. La candidature du mathématicien Cédric Villani à la mairie de Paris n’a pas manqué d’interroger ses pairs. Et que penser de l’éminent climatologue et glaciologue Jean Jouzel, qui préside le comité de soutien d’Anne Hidalgo (PS) dans la même élection ? « La crédibilité scientifique est indépendante de ce que l’on fait à l’extérieur de son laboratoire », répond-il.
Depuis 2015 qu’il n’est plus coprésident du groupe 1 du GIEC, le scientifique, médaille d’or du CNRS, se sent « plus libre de répondre à des sollicitations d’engagement plus citoyen ». Après avoir rejoint la campagne du candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon comme conseiller climat, en 2017, il a soutenu l’économiste Pierre Larrouturou aux élections européennes de 2019. « Tous mes engagements ont à voir avec mon rôle de lanceur d’alerte sur le climat. Je le fais à travers un apport de scientifique, répond-il. On peut dire que je suis un militant du climat. »
Les militants, justement, certains chercheurs n’hésitent plus à se mêler à eux. En janvier, le climatologue Christophe Cassou, membre du GIEC, a consacré trois heures à former aux sciences du climat des activistes du mouvement citoyen Alternatiba. « Il y a un débat dans la communauté scientifique sur le fait de répondre ou non aux demandes d’associations militantes », convient-il. Il a choisi d’y aller pour que ces ONG « relaient mieux auprès du grand public les faits scientifiques qui justifient leurs engagements ». Aurait-il formé de la même façon les salariés ou les dirigeants d’un groupe pétrolier ? « Si Total ou d’autres industriels me sollicitaient, je serais le premier à répondre, mais ce n’est pas le cas »,répond-il sans hésiter.
« Devenir moins naïfs »
Le directeur de recherche du CNRS a également été entendu comme témoin dans deux procès de décrocheurs de portraits d’Emmanuel Macron, lors desquels il a rappelé les faits scientifiques qui justifient l’urgence écologique. Mais, le 14 janvier, après la condamnation des militants en appel à Lyon, il critique la décision de la cour sur Twitter : « Rappeler par le symbole et la non-violence toute la fragilité de ce commun [le climat] et l’impérative nécessité de le protéger reste un délit en France. Quel aveuglement ! », jugeant la position de la justice française « d’un autre temps » au lendemain de la relaxe, par le tribunal de Lausanne, de militants poursuivis pour des faits similaires. Les critiques d’internautes sur son « manque de neutralité » ne se font pas attendre.
« Nous sommes en milieu hostile, déstabilisés par des mouvements anti-environnementalistes qui ont un agenda implicite et qui jettent le doute et le discrédit sur nos activités. On devrait devenir moins naïfs, s’armer et devenir un contre-pouvoir face aux rouleaux compresseurs des lobbys »,assume l’écologue Vincent Devictor. Avec quelques collègues, il consacre deux heures par semaine à consolider son argumentaire pour être convaincant.
Entre former les militants et devenir militante elle-même, il y a un pas que l’écologue Céline Teplitsky a franchi sans hésiter. Cette chargée de recherche (CNRS) au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive à Montpellier a rejoint Extinction Rebellion en septembre pour répondre au « besoin de faire quelque chose ». Elle fournit des connaissances scientifiques au mouvement et a joué un rôle de médiatrice lors la semaine de « rebellion internationale » d’octobre. « Je suis membre d’Extinction Rebellion en tant que scientifique et citoyenne, mais pas en tant que chercheuse au CNRS », nuance-t-elle.
Assiste-t-on pour autant à la naissance du savant-militant ? L’historien des sciences Christophe Bonneuil observe plutôt le retour d’un engagement des scientifiques reflétant celui de la société française en général, qui s’est repolitisée depuis 2018 avec le mouvement pour le climat, les grèves des jeunes mais aussi le conflit des « gilets jaunes ».
« Les scientifiques ont toujours été engagés dans la société, qu’il s’agisse, depuis la seconde guerre mondiale, de défendre la paix, l’avortement ou de dénoncer le nucléaire, rappelle-t-il. Ce qui est nouveau, depuis un an, c’est que les chercheurs, dans leurs pétitions, n’appellent plus seulement les autorités à agir face à la crise, mais soutiennent également les grèves climatiques et l’action directe. » Il émet l’hypothèse que « la perte de légitimité d’un Etat, qui ne remplit plus ses fonctions régaliennes de sécurisation des personnes, par défaut d’action à la hauteur de l’urgence climatique, conduit des chercheurs fonctionnaires à se désolidariser, à faire un pas de côté ».
« Science Canada Dry »
Si Céline Teplitsky se dit « sereine » par rapport à son engagement, la question du militantisme fait plus que jamais débat au sein de la communauté scientifique. Sébastien Barot, directeur de recherche en écologie à l’Institut de recherche pour le développement, voit d’un bon œil ce virage vers le militantisme, estimant que « dans la plupart des cas, cela n’empêche pas les chercheurs de continuer à faire un travail rigoureux et non biaisé idéologiquement ». Aux yeux du vice-président de la Société française d’écologie et d’évolution, « d’autres problèmes sont plus importants pour la recherche : le sous-financement qui limite son impact et l’hypercompétition qui pousse clairement à la fraude, ce qui biaise les résultats ».
A l’inverse, le climatologue et membre du GIEC Eric Guilyardi dénonce, dans certaines tribunes, une « science Canada Dry », qui « en a le goût et l’odeur mais qui n’en est pas ». « Ces appels, souvent assez naïfs, sont présentés avec des courbes et des chiffres, mais, en réalité, ils sont basés sur des valeurs qui ne sont pas affichées. Les rapports du GIEC ne disent pas si et comment il faudrait transformer la société », explique-t-il.
« Quand on est pris dans un discours politique ou partisan, on est pris d’un côté d’une controverse et pas de l’autre. Le risque, c’est qu’on perde notre crédibilité scientifique et qu’on ne nous croie plus », prévient Robert Vautard, le directeur de l’IPSL à Paris. S’il défend la liberté individuelle de chaque scientifique, y compris celle de signer des pétitions, voire d’être militant, le directeur appelle les chercheurs à ne pas engager l’IPSL dans son ensemble. Il a ainsi souhaité que les messages de nature militante ne soient pas envoyés sur la liste commune des e-mails, par « respect pour les opinions divergentes ».
Reste que la question du militantisme des savants est posée lorsqu’ils remettent en cause l’ordre établi, moins quand ils le soutiennent, note Christophe Bonneuil : « Il faut arrêter de penser que l’impureté est du côté de la société civile. » A ses yeux, tous sont engagés même s’ils ne le reconnaissent pas : « Les scientifiques, via les financements publics, sont encouragés à travailler avec l’industrie, les militaires, mais jamais avec le monde associatif. Or la première position n’est pas neutre. » Les recherches menées pour développer les techniques, accroître la croissance ou le progrès ne sont pas neutres, c’est juste qu’elles bousculent moins la société. Et qu’elles questionnent moins les scientifiques.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/03/09/savants-ou-militants-le-dilemme-des-chercheurs-face-a-la-crise-ecologique_6032394_1650684.html>
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15- Economie circulaire : la Commission européenne change de stratégie, Le JDLE, 09/03/20
Stéphanie Senet

Quatre ans après la publication de sa première stratégie, qui ciblait le recyclage, la Commission européenne vise désormais des produits et des services plus durables. Son nouveau plan d’action doit être présenté le 11 mars.
L’économie circulaire, c’est l’un des principaux moyens d’atteindre la neutralité carbone en 2050, selon Frans Timmermans, le vice-président de la Commission européenne, en charge du Pacte vert. Ainsi, l’exécutif européen entend favoriser la production de biens durables, dans tous les secteurs, selon le draft du plan d’action que le JDLE a pu consulter. Une petite révolution.
Il y a seulement cinq ans, l’économie circulaire made in Europe se résumait à augmenter le recyclage et abandonner certains plastiques à usage unique. Le projet de Pacte vert a précipité les choses. «L’économie circulaire apparaît comme un concept à la fois efficace et fédérateur. L’Europe, pauvre en ressources, avec un marché saturé, des acteurs industriels et une société civile prêts à s’engager, est mûre pour transformer ses procédés de fabrication et les mises sur le marché. D’autant plus que c’est le meilleur échelon pour réglementer les produits et les services. A eux seuls, les Etats membres ne peuvent pas faire grand-chose», analyse Stéphane Arditi, du Bureau européen de l’environnement (BEE). Ce que confirme la récente loi française sur l’économie circulaire.
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/economie-circulaire-la-commission-europeenne-change-de-strategie,104045?xtor=RSS-31>
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16- « Les économistes ont souvent une conception étroite du bien-être, fondée sur la consommation matérielle », Le Monde, 10/03/20, 20h53
Par Abhijit V. Banerjee (Economiste) et Esther Duflo (Economiste)

Esther Duflo et Abhijit V. Banerjee, Prix Nobel d’économie en 2019 et professeurs au Massachusetts Institute of Technology, publient « Economie utile pour des temps difficiles ». « Le Monde » en publie des extraits. 
Bonnes feuilles. Nous vivons une époque de polarisation croissante. De l’Inde à la Hongrie, des Philippines aux Etats-Unis, du Brésil au Royaume-Uni, de l’Italie à l’Indonésie, le débat public entre droite et gauche se réduit de plus en plus à des affrontements bruyants, où l’invective laisse peu de place à la nuance et à la réflexion. Aux Etats-Unis, où nous vivons et travaillons, le nombre d’électeurs qui votent pour un parti différent aux diverses élections est à son plus bas niveau historique. Parmi les Américains qui s’identifient à l’un des deux grands partis, 81 % ont une opinion négative du parti adverse ; 61 % des démocrates jugent les républicains racistes, sexistes et sectaires, et 54 % des républicains jugent les démocrates malveillants. Un tiers des Américains seraient profondément déçus si un membre de leur famille proche épousait une personne de l’autre camp.
En France et en Inde, deux autres pays où nous passons beaucoup de temps, la montée de la droite dure est commentée, au sein de l’élite progressiste « éclairée » à laquelle nous appartenons, en des termes toujours plus apocalyptiques. La peur ne cesse de grandir : la civilisation telle que nous la connaissons, fondée sur le débat et la démocratie, serait désormais menacée.
> Lire aussi  Le Nobel d’économie à Esther Duflo, Michael Kremer et Abhijit Banerjee pour leurs travaux sur la lutte contre la pauvreté
Nous sommes des économistes, c’est-à-dire des chercheurs en sciences sociales. Notre métier consiste à présenter des faits et une interprétation des faits qui seront susceptibles, nous l’espérons, de réduire ces divisions et d’aider chaque camp à mieux comprendre l’autre, afin de parvenir, sinon à un consensus, du moins à une sorte de désaccord raisonnable. La démocratie ne peut certes pas vivre sans conflit, mais à condition qu’il y ait du respect de part et d’autre ; et le respect suppose la compréhension mutuelle.
Ce qui rend la situation actuelle particulièrement inquiétante, c’est que l’espace permettant un débat de ce type semble se réduire chaque jour un peu plus. On observe une « tribalisation » des opinions, non seulement dans le domaine strictement politique, mais aussi en ce qui concerne les principaux problèmes de société et les solutions qu’il conviendrait de leur apporter. (…)
Economie et préjugés
Cela est d’autant plus regrettable que nous rentrons dans des temps difficiles. Les folles années de forte croissance mondiale, alimentée par l’expansion du commerce international et l’incroyable réussite économique de la Chine, sont sans doute terminées : la croissance chinoise ralentit et des guerres commerciales éclatent ici et là. Les pays qui ont prospéré sur cette déferlante – en Asie, en Afrique, en Amérique latine – commencent à s’inquiéter de ce qui les attend. Bien sûr, dans la plupart des pays riches, en Occident, cette croissance lente ne date pas d’hier, mais le détricotage du tissu social qui l’accompagne la rend particulièrement préoccupante aujourd’hui. Il semble que nous soyons revenus à l’époque des Temps difficiles de Charles Dickens, les riches se dressant contre des pauvres de plus en plus aliénés et privés de perspective d’avenir.
> Lire aussi  La leçon de dignité de l’économiste Esther Duflo
Les questions économiques et de politique économique se trouvent au cœur de la crise actuelle. Peut-on faire quelque chose pour relancer la croissance ? Est-ce une priorité dans un Occident encore prospère ? Comment traiter l’explosion généralisée des inégalités ? Le libre-échange est-il le problème ou la solution ? Quels sont ses effets sur les inégalités ? Qu’en sera-t-il demain : les pays où le coût du travail est bas vont-ils évincer l’industrie chinoise ? Et que penser de l’immigration ? Les immigrés non qualifiés sont-ils trop nombreux ? Et des nouvelles technologies ? Faut-il craindre ou saluer les avancées de l’intelligence artificielle ? Enfin, et c’est sans doute la question la plus urgente, comment les sociétés peuvent-elles aider les populations laissées sur le bord de la route par la loi du marché ? (…)
Il se trouve que les économistes de métier ont beaucoup à dire sur ces questions : ils étudient l’immigration pour mesurer ses effets sur les salaires, les impôts pour déterminer s’ils découragent l’entreprise, les programmes de redistribution sociale pour voir s’ils encouragent la paresse. Ils regardent ce qui se passe quand les nations commercent entre elles, et émettent des hypothèses sur les gagnants et les perdants probables de ces échanges. Ils réalisent des efforts considérables pour comprendre pourquoi certains pays connaissent la croissance et d’autres non, et ce que les gouvernements peuvent faire pour y remédier – si toutefois ils peuvent quelque chose. Ils rassemblent également des données sur ce qui rend les individus plutôt méfiants ou généreux, sur les raisons pour lesquelles on quitte son pays pour un autre, et sur la manière dont les réseaux sociaux exploitent nos préjugés.
Economie et futurologie
Or ce que les recherches les plus récentes nous révèlent est souvent surprenant, en particulier pour tous ceux qui sont habitués aux réponses toutes faites des manuels d’économie du secondaire et des pseudo-économistes des plateaux de télévision. Leurs résultats peuvent nous fournir un éclairage nouveau sur nombre de ces débats. (…)
Nous sommes convaincus que, lorsque l’opinion du public et celle des économistes diffèrent, ce ne sont pas toujours ces derniers qui ont raison. Nous, économistes de métier, sommes souvent trop enfermés dans nos modèles et nos méthodologies, et il nous arrive d’oublier où finit la science et où commence l’idéologie. Nous répondons à des questions de politique économique en nous appuyant sur des hypothèses qui nous semblent aller de soi parce qu’elles sont les éléments constitutifs de nos modèles, mais cela ne veut pas dire qu’elles sont toujours correctes. Nous sommes néanmoins les seuls à disposer d’une expertise utile. L’ambition (modeste) de ce livre est de partager une partie de cette expertise et de rouvrir le débat sur les sujets les plus cruciaux et les plus clivants d’aujourd’hui.
> Lire aussi  « Le Nobel récompense une économie du développement plus factuelle et plus rigoureuse »
Nous avons besoin pour cela de mieux comprendre les raisons de la méfiance qu’inspirent les économistes. Pour une bonne part, elles tiennent au fait qu’il y a, autour de nous, beaucoup de mauvaise science économique. Les individus qui représentent les « économistes » dans le débat public ne sont en général pas ceux du panel IGM Booth. Les économistes auto-proclamés de la télévision et de la presse – économiste en chef de la banque X ou de la société Y – sont la plupart du temps, à de notables exceptions près, les porte-parole des intérêts économiques de leurs employeurs, et ils se sentent souvent en droit d’ignorer le poids des faits et de la preuve. Ils font également montre d’un optimisme irréductible, et très prévisible, à l’égard des mécanismes du marché. Et c’est précisément ce type d’attitude que le public associe aux économistes en général.
Malheureusement, qu’il s’agisse de leur apparence (costume-cravate) ou de leur manière de parler (avec force jargon), ces économistes médiatiques sont difficiles à distinguer des économistes de métier. La différence la plus notable est sans doute leur goût pour l’affirmation péremptoire et la prédiction définitive, ce qui, fâcheusement, ne fait que renforcer leur autorité. Or leurs prédictions sont le plus souvent très mauvaises, en partie parce que l’exercice de la prévision lui-même est impossible ou presque ; c’est la raison pour laquelle les économistes de métier se tiennent en général prudemment à distance de la futurologie. (…)
Economie et plomberie
L’autre explication de cette défiance est qu’en général, à de notables exceptions près, ceux qui ont les opinions les plus arrêtées et n’ont pas la patience de s’ouvrir ou de se confronter aux meilleurs travaux de la science économique contemporaine. Certains, trop redevables à l’orthodoxie pour tenir compte d’un fait ne s’y conformant pas, répètent comme un mantra de vieilles idées, quand bien même elles ont été depuis longtemps réfutées. D’autres ne cachent pas leur méfiance vis-à-vis de la science économique dominante, ce qu’elle mérite, d’ailleurs, quelquefois ; mais ce ne seront pas eux qui parleront des recherches les plus actuelles et les plus intéressantes.
> Lire aussi  Esther Duflo : « Plus on aide les gens, plus ils sont aptes à sortir de la trappe à pauvreté »
Nous pensons que la meilleure science économique est souvent celle qui fait le moins de bruit. Le monde est si incertain et si compliqué que ce que les économistes ont de plus précieux à partager n’est pas leurs conclusions mais le chemin qu’ils empruntent pour y parvenir : les faits dont ils ont connaissance, la manière dont ils les interprètent, les étapes déductives par lesquelles ils passent, les raisons de leur incertitude quand elle subsiste. Car les économistes ne sont pas des scientifiques comme le sont les physiciens. Ils possèdent bien peu de certitudes absolues. L’humour de la série américaine The Big Bang Theory repose sur le mépris des physiciens pour les ingénieurs. Les physiciens ont des idées abstraites et profondes quand les ingénieurs sont des bricoleurs qui bidouillent pour tenter de donner une forme concrète à ces pensées. Du moins est-ce ainsi qu’ils sont présentés dans ce programme. Si une série doit un jour se moquer des économistes, il y a fort à parier que nous nous retrouvions très en dessous des ingénieurs, du moins de ceux qui fabriquent des fusées, car, contrairement aux ingénieurs (en tout cas à ceux de The Big Bang Theory), nous ne pouvons même pas compter sur des physiciens pour nous dire comment faire échapper une fusée à la gravitation terrestre. Les économistes sont plutôt des plombiers : ils résolvent les problèmes par un mélange d’intuition faite de science, de conjecture fondée sur l’expérience et d’une bonne dose d’essais et d’erreurs. (…)
Economie et médecine
La bonne science économique n’est d’ailleurs pas une denrée si rare. Elle commence par identifier des faits troublants, pose quelques hypothèses fondées sur ce que nous savons déjà du comportement humain ainsi que sur des théories qui ont fait ailleurs la preuve de leur validité ; elle utilise des données pour tester ces conjectures, affine la ligne d’attaque (ou la modifie radicalement) en fonction de ce que nous disent les données avant d’arriver, enfin, avec un peu de chance, à une solution. En cela, notre travail ressemble beaucoup à la recherche médicale. Dans son remarquable ouvrage sur la lutte contre le cancer, L’Empereur de toutes les maladies [Flammarion, 2013], Siddhartha Mukherjee montre que la mise sur le marché de tout nouveau médicament est précédée d’un long processus, fait d’hypothèses inventives, d’expérimentations prudentes et de perfectionnements variés. Le travail des économistes est très comparable. Comme en médecine, nous ne sommes jamais certains d’avoir trouvé la vérité : nous avons simplement suffisamment foi dans le fait qu’une solution existe pour nous lancer, sachant qu’il nous faudra peut-être changer d’avis plus tard. Comme en médecine, enfin, notre travail ne s’arrête pas dès lors que les recherches fondamentales sont terminées et que l’idée principale a été dégagée : encore faut-il, ensuite, appliquer cette idée dans le monde réel.
> Lire aussi  L’incroyable succès des économistes français aux Etats-Unis
Il nous semble important d’être guidés dans ce projet par une vision large de ce que désirent les êtres humains et de ce qui constitue réellement une vie bonne. Les économistes ont souvent une conception étroite du bien-être, fondée essentiellement sur la consommation matérielle. Or nous avons tous besoin de davantage pour que notre vie se révèle épanouissante : le respect du bien commun, le réconfort de la famille et des amis, la dignité, la légèreté, le plaisir. L’accent mis sur le seul revenu n’est pas seulement un raccourci commode : c’est une vue déformante, qui a souvent conduit les économistes les plus brillants à s’égarer sur de fausses pistes, les décideurs politiques à prendre de mauvaises décisions, et trop d’entre nous à nous préoccuper de faux problèmes et oublier les vrais. C’est cette approche encore qui amène tant de gens à croire que toute la misère du monde est prête à déferler sur nos côtes pour prendre nos meilleurs emplois. C’est elle qui pousse les nations occidentales à poursuivre comme une idée fixe le retour des glorieuses années de la croissance économique effrénée. Elle qui nous conduit à nous méfier des pauvres et à avoir, en même temps, terriblement peur de rejoindre un jour leurs rangs. Elle enfin qui semble rendre si difficile le compromis entre croissance de l’économie et survie de la planète (…).
§ « Economie utile pour des temps difficiles », d’Abhijit V. Banerjee et Esther Duflo, Seuil, 544 p., 25 €, à paraître le 12 mars.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/10/abhijit-v-banerjee-et-esther-duflo-la-meilleure-science-economique-est-celle-qui-fait-le-moins-de-bruit_6032423_3232.html>
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17- L’Europe présente sa vraie fausse stratégie industrielle, Le JDLE, 10/03/20
Valéry Laramée de Tannenberg

Décarbonation de l'industrie lourde, soutien aux entreprises intensives en énergie, développement de l'hydrogène propre et coups de pouce aux PME sont quelques-unes des nouvelles pistes de travail de la Commission européenne.
C’est l’une des premières déclinations thématiques de son Pacte vert que la Commission européenne a dévoilé, ce mardi 10 mars. Trois commissaires (concurrence, économie au service des personnes et marché intérieur) avaient fait le déplacement jusqu’à la tribune de presse de la Commission, à Bruxelles. L’enjeu est d’importance : ce programme vise à préparer la décarbonation de l’industrie de l’UE et son entrée dans le monde merveilleux du numérique.
Train de mesures
Plus qu’une véritable stratégie (la Commission n’a pas la compétence de définir des stratégies industrielles), le programme s’apparente à un train de mesures visant à soutenir certains secteurs fragilisés par la mondialisation ou les mutations en cours. Margaret Vestager, Valdis Dombrovskis et Thierry Breton ont notamment annoncé le lancement d’un plan d’action pour la propriété intellectuelle pour renforcer, notamment, la protection des contenus mis en ligne.
La Commission va aussi évaluer ses règles encadrant la concurrence. Ce qui devrait, peut-être à terme, faciliter les fusions d’entreprises. Ce qui devrait aussi permettre d’engager la très attendue réforme des règles encadrant les aides d’Etat. Dans le même ordre d’idée, la Commission devrait prochainement publier un livre blanc sur les distorsions provoquées par les subventions des pays tiers. Une élégante façon d’annoncer la mise en œuvre de la taxe carbone aux frontières, toujours prévue pour 2021.
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/l-europe-presente-sa-vraie-fausse-strategie-industrielle,104090?xtor=RSS-31>
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18- Les communs, renouveau de la démocratie locale, Le Monde, 11/03/20, 06h00
Claire Legros

Employés jusqu’à la fin du Moyen Age dans les campagnes, où ils organisaient le partage des biens naturels tels que pâturages et étangs, ces usages ont investi les villes où ils ouvrent de nouvelles approches économique et politique pour redonner du souffle à l’action collective. 
Histoire d’une notion. Alors que l’écologie s’impose comme le thème central des élections municipales, les notions de « bien commun » et de « commun », déjà présentes lors du scrutin présidentiel de 2017, sont encore largement mobilisées cette année dans les discours et jusqu’aux intitulés des listes électorales.
Mais que recouvre précisément un commun, en particulier dans un contexte municipal ? Si le terme est suffisamment fédérateur pour que chaque candidat y projette ses propres aspirations, la notion, elle, commence à être bien documentée. Hasard du calendrier, vient de paraître en France la traduction du discours prononcé à Stockholm par la politiste américaine Elinor Ostrom (1933-2012), première femme récompensée en 2009 par le prix Nobel d’économie pour ses recherches sur les communs (Discours de Stockholm, C&F, 118 p., 16 €). Ce texte ainsi que la préface de l’économiste Benjamin Coriat éclairent opportunément les enjeux d’une notion qui ouvre de nombreux champs dans le monde des idées à l’heure où l’humanité est confrontée à des crises sociales et écologiques majeures.
Règles d’usage
L’histoire des communs commence loin des villes, dans les campagnes, où l’organisation des usages du sol prime, jusqu’à la fin du Moyen Age, sur la notion de propriété. Des règles y définissent alors l’accès aux ressources – pâturages, étangs, forêts – en fonction de deux impératifs : garantir les droits de chacun tout en évitant la surexploitation.
Ces pratiques déclinent au fur et à mesure que se développent la règle des « enclosures » et la propriété privée. Pour la grande majorité des économistes du XXe siècle, la préservation des ressources naturelles passe soit par le marché (en privatisant le bien), soit par l’Etat qui peut en réglementer son accès et son usage.
> Lire aussi  Mon idée pour la France : « Constitutionnalisons les biens communs »
Dans les années 1990, Elinor Ostrom ouvre une brèche dans ce modèle dominant. A partir d’observations de terrain – des groupes de pêcheurs exploitant des zones littorales, des agriculteurs partageant un système d’irrigation au Népal… –, elle montre que, partout dans le monde, des communautés sont capables d’organiser durablement des « règles d’usage » afin de garantir à la fois la survie des habitants et la préservation d’un réservoir de ressources pour les générations suivantes.
Mais de telles organisations ne s’improvisent pas. L’un des principaux apports des travaux d’Ostrom est d’abord méthodologique. Dans son discours, elle s’attache d’ailleurs à décrire minutieusement la grille d’analyse qui lui a permis d’examiner selon les mêmes principes l’ensemble des expériences. La pérennité d’un commun repose sur l’existence d’une communauté capable de définir des règles pour distribuer à chacun les droits d’accès à la ressource. Elle s’appuie aussi sur huit principes de gouvernance incontournables pour éviter la surexploitation : prévoir des sanctions graduées, définir qui peut ajuster les règles…
Projet politique
En privilégiant la valeur d’usage sur la valeur d’échange, le modèle du commun ouvre une troisième voie entre le contrôle par l’Etat et les mécanismes du marché. Il fait l’objet de nombreuses expériences à travers le monde, dans des domaines variés, et en particulier dans les villes où « les communs urbains sont en passe de devenir un outil de projet incontournable pour imaginer et renouveler une partie de la production urbaine », estime l’urbaniste Cécile Diguet dans une note publiée en juillet 2019 par l’Institut Paris Région.
> Lire aussi  Le climat, bien public ou bien commun ?
Qu’il s’agisse de jardins partagés, de coopératives citoyennes de production d’énergie, de cafés associatifs, d’habitats groupés ou d’ateliers de réparation collectifs, ces projets ont pour caractéristique d’être organisés par des groupes d’habitants, en rupture avec la privatisation de services et d’espaces publics, dans une démarche solidaire ou de transition écologique.
Pour autant un commun n’est pas nécessairement en concurrence avec l’acteur public. Des chercheurs de l’université de Georgetown (Washington, D.C.) ont créé une base de données au sein du LabGov (Laboratory for the Governance of the City as a Commons), qui recense plus de 400 initiatives dans 130 villes. Leurs travaux montrent qu’une municipalité peut faciliter l’organisation de communs dans le cadre de « partenariats public-commun », en particulier lorsqu’il s’agit de préserver un bien commun universel. Ainsi, en Italie, la ville de Naples est passée, pour la gestion de son réseau d’eau potable, d’un modèle privé à une gouvernance horizontale à laquelle sont associés des habitants. De son côté, le conseil municipal de Bologne a approuvé en 2014 un « règlement pour l’administration partagée des communs urbains ». Cette charte est aujourd’hui ratifiée par plus d’une centaine de communes italiennes.
> Lire aussi  « On commence par le “bien commun” et on finit par le Comité de salut public »
A travers l’action collective, c’est bien un projet de réappropriation de la politique qui est en œuvre, et que les élus peuvent accompagner. Benjamin Coriat voit d’ailleurs dans l’« extraordinaire vitalité » des communs urbains « l’origine de la renaissance d’un nouveau municipalisme, qui nourrit lui-même le renouveau de la citoyenneté ». En France, un collectif d’organisations documente outils et propositions sur le site Politiques des communs, dans la perspective des élections municipales. Selon lui, cette dynamique appelle à une « transformation de la culture politique de l’administration, des élus et des habitants ». Un renouvellement de la démocratie locale dont une large part reste à inventer.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/11/les-communs-renouveau-de-la-democratie-locale_6032562_3232.html>
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En images
19- Environnement : Copenhague, la ville modèle, France 2, journal de 20h, 06/03/20

Avoir une émission de carbone neutre en carbone d'ici 2025, c'est le but non dissimulé de Copenhague. La capitale du Danemark, déjà en pointe entre terme de respect d'environnement et d'écoresponsabilité, veut aller encore plus loin.
À Copenhague, au Danemark, chaque geste du quotidien est bon pour impacter le moins possible l'environnement. Cela passe par les repas scolaires d'Astar Rosa, une écolière de dix ans, commandés sur mesure avec sa mère pour éviter le gaspillage. La jeune fille choisit les plats qui l'attirent. Les commandes vont ensuite dans un atelier, où tout est fait maison avec des produits biologiques.
60 projets écologiques en cours
Cette conception de l'alimentation n'est qu'un des volets du plan écologique de Copenhague. Objectif : atteindre une émission de carbone neutre en carbone d'ici 2025. Tout un pan de la mairie s'y consacre, via le projet climat. "On travaille sur 60 projets dans notre plan climat. Le chantier prioritaire, c'est celui du logement, afin de réduire la consommation d'énergie", explique Jorgen Albilldgaard, le directeur.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/environnement-copenhague-la-ville-modele_3855371.html>
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20- Compagnons du devoir : une filière à succès, France 2, journal de 13h, 09/03/20

À la fin de la semaine, des portes ouvertes partout en France vont se tenir afin de faire encore mieux connaître une filière d'exception, les Compagnons du devoir.
C'est une formation d'excellence. À la fin de leur cursus, neuf Compagnons du devoir sur dix trouvent un travail. Anne Laure Roty s'est installée il y a cinq ans aux portes du Morvan. Cette compagnon tapissière a choisi de s'établir ici après plusieurs tours de France et des expériences professionnelles en Grande-Bretagne et en Australie. "Les gens étaient contents de me voir installée", explique la jeune femme.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/formation/compagnons-du-devoir-une-filiere-a-succes_3858991.html>
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Deux publications
21- La 5G : mauvaises ondes et fuite en avant, Imagine Demain le Monde n°138, mars & avril 2020

Plus de trafic de données, plus de data centers, plus d’objets connectés, plus de smartphones… L’arrivée de la 5G va révolutionner nos modes de vie, avec de nombreux impacts sur la santé, la protection de nos vies privées, la transmission des savoirs, la vie démocratique… Imagine vous propose un dossier de 18 pages qui fait le tour de la question de manière fouillée et critique.
Dans ce numéro, nous vous emmenons au cœur de la Rinconada, au sud-est du Pérou, où l’on extrait de l’or sale à 5300 mètres d’altitude, à Mafia (Tanzanie) aux côtés des femmes cultivatrices d’algues, dans le delta du Mono (Bénin) où les dieux vaudous veillent sur la mangrove.
Vous y croiserez par ailleurs le philosophe-pisteur de loups Baptiste Morizot, des adeptes du sans-abrisme autogéré, un journaliste iranien en exil, le neuroscientifique Sébastien Bohler et son « bug humain », des clowns à l’hôpital… et bien d’autres découvertes !
En savoir plus :
<http://www.imagine-magazine.com/lire/>
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22- L'économie peut-elle réparer le monde, d’Abhijit V. Banerjee et Esther Duflo, Editions du Seuil, 12/03/20

" Nous avons écrit ce livre pour garder espoir. Pour parler de ce qui ne s'est pas bien passé, et raconter pourquoi, mais aussi de tout ce qui est allé dans le bon sens. " Esther Duflo et Abhijit V. Banerjee. Face aux inégalités qui explosent, aux désastres politiques et aux catastrophes environnementales qui menacent de toutes parts, cet ouvrage montre que tout n'est pas perdu. Si des choix de politiques publiques nous ont menés où nous sommes, rien n'empêche d'en faire d'autres. 
A condition de dresser, d'abord, un constat honnête. Ces pages traquent les fausses évidences sur toutes les questions les plus pressantes : immigration, libre-échange, croissance, inégalités, changement climatique. Elles montrent où et quand les économistes ont échoué, aveuglés par l'idéologie. Mais l'ouvrage ne fait pas que renverser les idées reçues. Il répond à l'urgence de temps troublés en offrant un panel d'alternatives aux politiques actuelles. 
Une bonne science économique peut faire beaucoup. Appuyée sur les dernières avancées de la recherche, sur des expériences et des données fiables, elle est un levier pour bâtir un monde plus juste et plus humain. En cela, Economie utile pour des temps difficiles est aussi un appel à action.
A propos des auteurs
Esther Duflo et Abhijit V. Banerjee ont reçu le prix Nobel d'économie en 2019. De réputation internationale, tous deux sont professeurs d'économie au MIT (Massachusetts Institute of Technology). Ils y ont cofondé et y co-dirigent le J-PAL, laboratoire d'action contre la pauvreté. Ils ont signé, en 2012, Repenser la pauvreté (Seuil).
L'économie peut-elle réparer le monde, d’Abhijit V. Banerjee et Esther Duflo, Editions du Seuil, Collection : Les Livres du Nouveau Monde, 12/03/20, ISBN : 978-2-02-136656-3, EAN : 9782021366563, 576 pages, 25 € ou 17,99 € en e-book.
<http://www.seuil.com/ouvrage/economie-utile-pour-des-temps-difficiles-abhijit-v-banerjee/9782021366563>
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Une annonce
23- Conférence-débat. Désobéissance civile et communication non-violente, Collège des Transitions Sociétales, à l’IMT Atlantique de Nantes, le 17/03/20 à 19h50

Face à une situation écologique qui se dégrade, face à une démocratie représentative en recherche de légitimité, face à des régimes autoritaires qui s’installent démocratiquement, une “drôle d’ambiance” s’installe progressivement dans nos démocraties, dans notre pays, mêlée d’indignation, de résignation, de colère, de dégagisme, de survivalisme … de radicalité(s).
Dans ce contexte, nous avons besoin plus que jamais de bienveillance, d’humilité, d’engagement, de non-violence, sans pour autant rogner nos convictions.
Avec la sortie du livre collectif “Désobéis-moi ?!”, regards croisés sur la désobéissance civile en démocratie face à l’urgence écologique, et “La communication NonViolente” à l’usage de ceux qui veulent changer le monde, les auteurs viendront partager un peu de raison et … de leurs émotions.
Venez en faire autant.
• Télécharger le programme <https://web.imt-atlantique.fr/x-de/cts-pdl/uploads/images/College%20TS/Livre%20desobeis-moi/Annonce%2017%20mars%202020.pdf>
• Lien pour venir en covoiturage <https://www.togetzer.com/covoiturage-evenement/pbs6dl>
• Les conférences en direct : site vidéo du Collège TS <https://www.youtube.com/channel/UCW7hrUJkuFmbKnnXJVGtU8A>
• Les prochaines conférences-débats 2019-2020 <https://web.imt-atlantique.fr/x-de/cts-pdl/index.php?page=2019-2020>
> Pour s’inscrire :
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Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
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NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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