[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 1 publication & 1 annonce (mardi 24 mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 24 Mar 08:15:50 CET 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.)
1- Chronique. Recherche et développement : la leçon de la Belgique à la France <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/18/recherche-et-developpement-la-lecon-de-la-belgique-a-la-france_6033482_3232.html>, Le Monde, 18/03/20, 06h10
2- « Démondialisation » ? La crise du coronavirus révèle une tendance de fond <https://theconversation.com/demondialisation-la-crise-du-coronavirus-revele-une-tendance-de-fond-133558>, The Conversation, 19/03/20, 21:19
3- Témoignages. Confinés en solitaire : « Nous sommes des êtres sociaux, ce sera une épreuve » <https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/03/20/confines-en-solitaire-nous-sommes-des-etres-sociaux-ce-sera-une-epreuve_6033759_3224.html>, Le Monde, 20/03/20, 05h10
4- Critique. Imaginer la transition <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/20/imaginer-la-transition_6033766_3232.html>, Le Monde, 20/03/20, 06h05
5- Enquête. Les libertés publiques à l’épreuve du coronavirus <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/20/les-libertes-publiques-a-l-epreuve-du-covid-19_6033764_3232.html>, Le Monde, 20/03/20, 07h28
6- Chronique. Plan d’aide de la BCE : « Pour la zone euro, le défi est existentiel » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/20/plan-d-aide-de-la-bce-pour-la-zone-euro-le-defi-est-existentiel_6033780_3234.html>, Le Monde, 20/03/20, 09h50 
7- Interview. Coronavirus : « C’est le début d’une déstabilisation en cours, il n’y aura pas d’après », selon le philosophe Dominique Bourg <https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/2743779-20200319-coronavirus-debut-destabilisation-cours-apres-selon-philosophe-dominique-bourg>, 20 Minutes, maj le 20/03/20 à 10h06
8- Des patrons de la Silicon Valley refusent la distanciation sociale <http://www.slate.fr/story/188778/patrons-silicon-valley-refusent-distanciation-sociale-crise-economique-sanitaire-coronavirus>, Slate, 20/03/20, 10h23
9- Coronavirus : 35 députés proposent un plan de transformation de la société <https://positivr.fr/coronavirus-35-deputes-proposent-plan-transformation-societe-climat/>, Positivr, 20/03/20
10- Rompre le cercle vicieux entre épidémies, croissance et pollution <https://theconversation.com/rompre-le-cercle-vicieux-entre-epidemies-croissance-et-pollution-133948>, The Conversation, 22/03/20, 21:14
11- Quand un virus produit le « reset » du monde <https://www.tek4life.eu/index.php/qui-sommes-nous/newsletters/66-quand-un-virus-produit-le-reset-du-monde>, TEK4life, 23/03/20, 09:00
Pour s’en sortir sans sortir
12- Films, livres, expos, musique… Profitez de la culture gratuite et à portée de clic <https://www.lci.fr/high-tech/films-livres-exposition-visite-musique-la-culture-numerique-gratuite-et-a-portee-de-clic-2148645.html>, LCI, 20/03/20
13- Factuel. Jeux de société : notre guide pour jouer même quand on est confiné chez soi <https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/03/21/jeux-de-societe-notre-guide-pour-jouer-meme-quand-on-est-confine-chez-soi_6033942_4408996.html>, Le Monde, 21/03/20, 10h00
En audio
14- Novethic lance son podcast #les engagés, à la rencontre de celles et ceux qui font la transition écologique et sociale <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/test-conce-148283.html>, Novethic, 18/03/20
En images
15- Fin du monde : et si c'était sérieux ? <https://www.france.tv/france-2/complement-d-enquete/1007635-fin-du-monde-ils-s-y-preparent-deja.html>, France 2, Complément d’enquête, 19/03/20, 22h44
16- Nicolas Hulot : "L'humanité est confrontée à son destin, il faut qu'on le prenne en main" <https://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/nicolas-hulot-l-humanite-est-confrontee-a-son-destin-il-faut-qu-on-le-prenne-en-main-1232522.html>, BFMTV, 22/03/20, 18h
Une publication
17- Lire, s’évader, nous relier… <http://www.imagine-magazine.com/lire/?article1860>, Imagine Demain le Monde, 20/03/20
Une annonce
18- Forum-débat. Démocratie locale et implication citoyenne: Quelles réponses face à l'urgence écologique et sociale ? <https://web.imt-atlantique.fr/x-dre/lsd/index.php?sid=42712&lang=fr>, Collège des transitions sociétales, Polytech de Nantes, 04/06/20, de 16h45 à 22h30

Bien à vous,
Florence

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PRÉCONISATION DU JOUR : Seule l’intégration dans la comptabilité des entreprises des coûts des externalités, le passage à une consommation de fonctions plutôt que de produits, la promotion de solutions low-tech, de la réparabilité et du réemploi peuvent avoir une portée réelle pour assurer la « transition ». (cf. item 4)
ENQUÊTE DU JOUR : Le coronavirus autorise la mise entre parenthèses d’un certain nombre de valeurs qui fondent le contrat social. Mais la liberté d’informer reste essentielle pour lutter contre la propagation de l’épidémie. (cf. item 5)
ANALYSES DU JOUR : — La 'démondialisation', phénomène conjoncturel lié aux incertitudes d’un environnement géopolitique ou sommes-nous en présence d’une tendance de fond ? (cf. item 2)
— La crise du coronavirus marque-t-elle le début de cet effondrement, à entendre comme la convergence de toutes les crises : climatiques, écologiques, biogéophysiques, économiques… ? Dominique Bourg, philosophe, n’en doute pas. (cf. item 7)
— Il semble que la littérature théorique sur la croissance économique commence à peine à comprendre le rôle joué par les maladies infectieuses, même si certains enseignements peuvent être tirés. (cf. item 10)
— Il aura fallu simplement 15 gènes pour détourner le cours de l’histoire mondiale. Quinze, c’est en effet le nombre de gènes que renferme le virus Covid-19. Soit 2 000 fois moins que notre lot héréditaire humain ! Et pourtant la minuscule entité virale « couronnée » a réussi à pirater la santé des hommes, leurs capacités d’interagir, leur économie. Elle induit une déconstruction générale. Le fantasme d’un monde « à disposition sans frais » se fissure de toutes parts. (cf. item 11)
— "Nous recevons une sorte d'ultimatum de la nature. L'histoire se souviendra de cette période comme un passage de cap pour l'humanité", Nicolas Hulot (cf. item 16 & suite)
INITIATIVES DU JOUR : — «Des grandes crises peuvent naître de grandes avancées.» 35 députés de tous horizons proposent un plan de transformation écologique et social. (cf. item 9)
— "Les Engagés" va régulièrement donner la parole à celles et ceux qui font la transition écologique et sociale. (cf. item 14)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
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> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Chronique. Recherche et développement : la leçon de la Belgique à la France, Le Monde, 18/03/20, 06h10
Philippe Askenazy, Chercheur au CNRS/ENS/Centre Maurice Halbwachs

Partant de niveaux de dépenses en recherche développement assez proches en 2010, la Belgique a accompli bien plus de progrès que la France, observe l’économiste Philippe Askenazy dans sa chronique, en particulier grâce à des incitations fiscales plus efficaces que notre crédit d’impôt recherche.
Chronique. Le président de la République Emmanuel Macron s’est appuyé, dans son discours du 12 mars, sur les scientifiques et a rendu hommage à nos soignants tout en esquissant une critique du « tout libéralisme ». Cela tombe bien, car un des premiers textes post-crise sanitaire devrait être la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), initialement prévue en mars. Soit il sera le signal d’une vraie prise de conscience, soit il sera prouvé qu’il ne s’agissait que de mots...
A travers l’Europe, l’idéologie des « financements sur projets » dits « prioritaires » a en effet miné la diversité de la recherche, affaiblissant nos sociétés face aux crises sociales ou environnementales. Ainsi, les équipes de recherche sur les coronavirus, financées au moment de la crise du SRAS en 2003, ont vu leurs ressources se tarir une fois la menace oubliée.
> Lire aussi  « Nous, chercheurs et universitaires, démissionnerons de nos fonctions administratives si le projet de loi sur la recherche n’est pas retiré »
En France, la recherche est structurellement affaiblie depuis plusieurs décennies. L’effort de recherche et développement (R&D) en part du produit intérieur brut (PIB) reste en deçà du niveau du début des années 1990. La France figurait alors dans le top 5 mondial avant un décrochage qui a débuté en 1993, avec le couple Fillon-Sarkozy, alors respectivement ministres de la recherche et du budget.
Porter un regard sur la Belgique est éclairant. L’Union européenne avait fixé en 2000 un objectif de 3 % du PIB pour la R&D à l’horizon 2010. Si l’effort a d’abord été maintenu, il n’a, selon Eurostat, atteint que 2,06 % en Belgique et 2,18 % en France à cette date. L’objectif a alors été repoussé à 2020. Or, pour la France, les derniers chiffres provisoires sont très déprimants : la part consacrée à la R&D plafonne à 2,20 % du PIB en 2018.
> Lire aussi  Loi de programmation pluriannuelle de la recherche : « Une réforme néolibérale contre la science et les femmes »
Le contraste avec la Belgique, où une bonne partie du chemin a enfin été effectuée, est d’autant plus saisissant. En 2018, la part de la R&D dans le PIB est estimée à 2,76 %.
Tour de passe-passe comptable
Comment l’expliquer ? Les dépenses belges dans les universités et la recherche publique sont passées de 0,65 % du PIB à 0,80 % entre 2010 et 2018 ; elles ont décliné en France de 0,78 % à 0,73 %. Et encore, ce dernier chiffre est largement gonflé par un tour de passe-passe comptable. En effet les dépenses françaises incluent le financement des pensions des fonctionnaires retraités : l’employeur paye aujourd’hui une cotisation faciale de 74 % (contre 62 % en 2010) sur le salaire brut du chercheur fonctionnaire. En Belgique, comme en Allemagne, les cotisations retraites sont de moins de 20 %, l’Etat abondant par d’autres ressources les régimes de pension.
> Lire aussi  « Le projet actuel visant à accroître les inégalités entre chercheurs sera probablement contre-productif »
Sur une base comparable, les dépenses réelles de R&D au sein des institutions publiques françaises pourraient ne pas dépasser 0,6 % du PIB. En France, la faiblesse des structures publiques participe d’un manque d’attractivité des carrières scientifiques.
Quant à la part de la R&D effectuée dans les entreprises privées, alors qu’elle était de 1,38% du PIB en 2010 dans les deux pays, elle a péniblement atteint 1,44 % en France en 2018, mais s’est envolée à 1,95 % en Belgique. Pourtant, la France, avec son crédit d’impôt recherche (CIR), est fiscalement aussi généreuse que la palette des « incitants fiscaux » belges. Plus de 30 % des dépenses de R&D d’une entreprise peuvent être pris en charge par l’Etat, sans compter les subventions directes.
Dérive idéologique et d’intérêts financiers
Bien que parcellaires, les études sur la Belgique suggèrent que les mécanismes de certains « incitants » belges sont bien plus stimulants que l’équivalent de notre CIR. Il s’agit notamment de la dispense de versement du « précompte professionnel », le nom donné à l’impôt à la source dans la fiscalité belge. Le laboratoire privé, comme tout employeur, prélève l’impôt sur le revenu des chercheurs, mais au lieu de le reverser à l’Etat, il en garde 80 % ! Plutôt que de passer par une machinerie fiscale type CIR, souvent utilisé par les directions financières comme outil d’optimisation fiscale, l’argent demeure géré directement sur le lieu d’exécution de la recherche.
Victime de dérive idéologique et d’intérêts financiers, la recherche française mérite une réforme. Espérons que les scientifiques seront enfin entendus.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/18/recherche-et-developpement-la-lecon-de-la-belgique-a-la-france_6033482_3232.html>
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2- « Démondialisation » ? La crise du coronavirus révèle une tendance de fond, The Conversation, 19/03/20, 21:19
Par Thierry Gonard, Enseignant Méthodologie, Entrepreneuriat et Innovation, Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)

La notion de « démondialisation » est amplement débattue depuis des années. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Est-ce un phénomène conjoncturel lié aux incertitudes d’un environnement géopolitique régulièrement électrisé par les tweets de Donald Trump et aujourd’hui accentué par la crise du coronavirus, ou sommes-nous en présence d’une tendance de fond et, en ce cas, pourquoi ? Quelles hypothèses pouvons-nous en tirer à propos de l’évolution de l’économie mondiale, des stratégies des entreprises et des territoires ?
+ Tweet de Daniel Schneidermann <https://twitter.com/d_schneidermann/status/1238025401819168769?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed&ref_url=http://theconversation.com/demondialisation-la-crise-du-coronavirus-revele-une-tendance-de-fond-133558>, Arrêt sur images
« Démondialisation » ou « relocalisation » ?
Alerte à Bercy : « L’épidémie de [coronavirus] change la donne de la mondialisation et montre que dans certaines filières, les difficultés d’approvisionnement peuvent poser un problème stratégique », reconnaît le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Il devient dès lors « impératif de relocaliser un certain nombre d’activités ».
Si avec la crise actuelle, la relocalisation de la fabrication des principes actifs de médicaments et d’autres produits devient un « impératif » pour nos pouvoirs publics, l’étude réalisée par la société de conseil spécialisée en achat opérationnel Agilebuyer et le Conseil national des achats (CNA) auprès de 682 professionnels des achats fin 2019 montre que, pour les départements achat des entreprises françaises, comme l’explique Olivier Wajnsztok, fondateur d’Agilebuyer :
« Acheter français ne semble plus relever de l’anecdote ou d’une simple question d’image. C’est une tendance de fond qui s’impose ; pour 54 % des directions achats, c’est même un critère d’attribution du business. »
O. Wajnsztok estime qu’il s’agit d’« une relocalisation défensive car il faut sécuriser ses approvisionnements dans un environnement géopolitique plus incertain ». D’autres facteurs entrent en jeu : l’augmentation des coûts salariaux dans les pays émergents ; les frais de transport et l’impact carbone ; les coûts liés aux défauts de qualité des produits et services… Mais 45 % des acheteurs disent buter sur deux obstacles : les capacités de production française et les prix.
Le phénomène décrit ici pour la France – et que la crise du coronavirus a illustré avec la pénurie des masques de protection – n’explique qu’en partie l’évolution des échanges mondiaux constatée depuis plusieurs années. El Mouhoub Mouhoud, professeur d’économie à Paris Dauphine, nous rappelle en effet que, avant 2010, le commerce mondial augmentait deux fois plus vite que la production mondiale. Aujourd’hui, production et commerce mondial évoluent au même rythme. La principale explication réside dans la chute des exportations de produits assemblés en Chine.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/demondialisation-la-crise-du-coronavirus-revele-une-tendance-de-fond-133558>
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3- Témoignages. Confinés en solitaire : « Nous sommes des êtres sociaux, ce sera une épreuve », Le Monde, 20/03/20, 05h10
Aurélie Collas 

Seniors isolés, couples en union libre, célibataires ou parents divorcés, dix millions de Français vivant seuls se préparent à vivre plusieurs semaines de confinement en tête-à-tête avec eux-mêmes. Témoignages. 
Elle ne déambule plus devant sa maison. Elle ne croise plus ses voisins pour parler du beau temps ou des premiers bourgeons sur les arbres fruitiers. Elle n’a plus de visites, plus de petits ou arrière-petits-enfants à embrasser. Comme dix millions de Français qui vivent seuls – qu’ils soient jeunes ou âgés, célibataires ou séparés –, Suzanne Gournay commence à vivre une période inédite, sans contact physique avec le monde extérieur. Elle ne sait pas encore si le confinement est compatible avec la solitude, si cet isolement en solitaire ne va pas finir par l’oppresser.
Suzanne Gournay est la doyenne de Pesmes, petit bourg de 1 000 habitants situé en Haute-Saône, entre Besançon et Dijon. Elle fêtera ses 100 ans cette année. En 99 ans d’existence, elle n’avait jamais rien vécu de pareil : « J’ai connu l’Occupation, le rationnement, le couvre-feu… Mais même pendant la guerre, on pouvait circuler. Le confinement est un mot que j’ignorais totalement. »
> Lire aussi  Coronavirus : « la France fait l’expérience de l’assignation à résidence collective »
Après tout, quand on a déjà vécu « la peur au ventre », l’effort demandé depuis le 17 mars pour freiner l’épidémie de Covid-19 ne semble pas insurmontable. Mme Gournay se passe de son aide à domicile qui venait trois fois par semaine : « Tant pis si le ménage n’est pas fait ou si le repassage s’accumule. Personne ne le verra ! » Quant aux courses, la mairie a pris le relais ; c’est une conseillère municipale qui lui apporte désormais ses provisions. Pour le reste, elle se débrouille. Elle se contente depuis trois jours des coups de téléphone de ses enfants et de quelques pas quotidiens dans son jardin. Mais combien de temps cela est-il tenable ?
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/03/20/confines-en-solitaire-nous-sommes-des-etres-sociaux-ce-sera-une-epreuve_6033759_3224.html>
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4- Critique. Imaginer la transition, Le Monde, 20/03/20, 06h05
Antoine Reverchon

« L’économie contre l’écologie ? », c’est l’intitulé du dossier du mois de mars de la revue « Esprit ». Dans ce numéro, les auteurs exposent les solutions aujourd’hui préconisées, et parfois mises en œuvre, pour assurer la « transition », mais qui, selon eux, restent insuffisantes face à l’ampleur du défi. 
Revue. Affronter les catastrophes à venir, reconstruire une planète vivable et une économie durable, obligent, on le sait déjà, à abandonner le cadre intellectuel qui a guidé jusqu’ici un monde où régnait la croyance dans l’infinité des ressources et le désir d’une croissance continue. Cela est particulièrement vrai pour la « science économique », dans la mesure où c’est elle qui, de près ou de loin, a délimité toutes les catégories de l’action publique. C’est le constat établi par les auteurs réunis par l’économiste Bernard Perret pour cette livraison de la revue Esprit. Les critiques contre les « dogmes » de la théorie économique néoclassique – la croyance dans l’efficience des marchés, dans le comportement rationnel des agents – sont elles-mêmes assez… classiques, si l’on ose dire. Mais le mérite des auteurs est de montrer que les solutions aujourd’hui préconisées, et parfois mises en œuvre, pour assurer la « transition » relèvent encore de ce cadre, et pourraient de ce fait s’avérer insuffisantes.
> Lire aussi  Pierre Calame : « Contre le réchauffement climatique, il faut instaurer une obligation de résultat »
Frank Aggeri, professeur de gestion à Mines Paris Tech, montre ainsi que l’incantation des « technologies vertes » – voiture électrique, énergies renouvelables – oublie « qu’il n’existe pas de “technologies propres”. « Nous n’avons toujours pas admis que ce ne sont pas les technologies qui sont en cause, mais les comportements de consommation et les modes de production », écrit-il. Passer du moteur à combustion au moteur électrique pour pouvoir continuer à vendre et à acheter plus de voitures n’a aucun sens. Seule l’intégration dans la comptabilité des entreprises des coûts des externalités, le passage à une consommation de fonctions plutôt que de produits, la promotion de solutions low-tech, de la réparabilité et du réemploi peuvent avoir une portée réelle.
> Lire aussi  Savants ou militants ? Le dilemme des chercheurs face à la crise écologique
De même l’appel à la « responsabilité » des entreprises ne peut déboucher que sur le « greenwashing » si les entreprises ne sont pas incitées – ou contraintes – à repenser produits, process et chaînes de valeur à l’aune des objectifs environnementaux. Idem pour les échanges internationaux qui continuent, à travers les traités de commerce, de fonctionner comme si de rien n’était. Quant à l’outil financier, l’incitation par le « prix du carbone » avatar du fétichisme de l’efficience des marchés, oublie les conditions sociales et politiques d’une véritable transition ; il en est de même du « green new deal », qui entend recycler les vieilles recettes keynésiennes de l’investissement public dans les « nouveaux besoins » de la transition, mais néglige la refonte des modes de production, les sobriétés nécessaires, le changement du rapport au travail.
Dominique Dron, ancienne commissaire générale au développement durable (2011-2012) et ses coauteurs en appellent ainsi à une refonte de l’usage même du crédit imaginant « des monnaies locales et complémentaires » mises au seul service de la satisfaction des besoins et de « l’utilisation des communs », libérant l’homme, et la planète, de la quête d’une désormais inatteignable croissance.
§ Revue « Esprit » n°462, mars 2020, 20 euros.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/20/imaginer-la-transition_6033766_3232.html>
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5- Enquête. Les libertés publiques à l’épreuve du coronavirus, Le Monde, 20/03/20, 07h28
Catherine Vincent

Le coronavirus autorise la mise entre parenthèses d’un certain nombre de valeurs qui fondent le contrat social. Mais il ne saurait être question de remettre en cause la liberté d’informer, essentielle pour lutter contre la propagation de l’épidémie.
La progression fulgurante de l’épidémie de Covid-19 le confirme chaque jour un peu plus : le respect des libertés publiques fondamentales des citoyens, principe au cœur des démocraties, est difficilement compatible avec la gestion sanitaire d’une crise de cette ampleur. « Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos, dans une chambre », écrivait Blaise Pascal. Les pouvoirs publics viennent d’en faire l’amère expérience, ce qui les conduit à durcir jour après jour les restrictions de rassemblement et de déplacement des populations pour tenter d’enrayer la transmission du virus. Des mesures liberticides prises dans un cadre parfaitement légal, celui du droit d’exception.
> Lire aussi Coronavirus : Emmanuel Macron déplore que trop de Français prennent « à la légère » les consignes de confinement
Pour pouvoir agir dans des situations où l’intérêt national, la sécurité des populations et l’ordre public sont gravement menacés, les démocraties, de longue date, ont été amenées à établir des règles dérogatoires au droit commun. Cette extension des pouvoirs de l’exécutif s’appuie, en France, sur la théorie dite « des circonstances exceptionnelles ». Elle trouve son origine dans l’arrêt Heyriès (1918), l’un des grands arrêts du Conseil d’Etat, qui avait pour objet de faire face aux circonstances de guerre : dans une situation telle qu’on ne peut plus raisonnablement respecter la légalité ordinaire, l’administration est autorisée, sous le contrôle du juge, à prendre toutes les mesures de nature à améliorer les choses. Le juge administratif admet ainsi, en temps de guerre, la légalité de décisions qui seraient invalides en temps de paix, traduisant en termes juridiques la réflexion de Montesquieu : « Il y a des cas où il faut mettre, pour un moment, un voile sur la liberté comme on cache les statues des dieux. »
Des entorses rendues légales
Cette théorie des circonstances exceptionnelles a connu une première traduction législative en 1955, avec la loi, maintes fois modifiée depuis, qui organise l’état d’urgence. Et une seconde traduction dans la loi du 5 mars 2007, intégrée dans le code de la santé public sous le titre « Menaces sanitaires graves ». Le législateur vient d’en faire une troisième avec l’« état d’urgence sanitaire » débattu au Parlement jeudi 19 mars : un état d’urgence qui pourra être déclaré en cas de « catastrophe » sanitaire (niveau plus élevé que « menace grave »), et dont l’exécution dépend directement du premier ministre.
> Lire aussi Coronavirus : vers l’instauration d’un « état d’urgence sanitaire » en France, où le nombre de contaminations augmente
L’article L. 3131-1 de la loi du 5 mars 2007, intitulé « Mesures d’urgence », précise ceci : « En cas de menace sanitaire grave appelant des mesures d’urgence, notamment en cas de menace d’épidémie, le ministre chargé de la santé peut, par arrêté motivé, prescrire dans l’intérêt de la santé publique toute mesure proportionnée aux risques courus et appropriée aux circonstances de temps et de lieu. » On notera le vocable « toute mesure », qui ouvre des perspectives très vastes. Dans certains cas, sous certaines conditions et pendant un certain temps, il est donc légal de commettre des entorses aux valeurs qui fondent notre contrat social : les libertés publiques. Soit l’ensemble des droits et des libertés individuelles et collectives garantis par les textes législatifs, traduction dans le droit positif des droits de l’homme et des droits fondamentaux.
Leur liste est longue : liberté d’aller et venir, liberté du domicile, liberté de l’intimité, liberté d’association, de réunion, de manifestation, mais aussi liberté de conscience et de culte, d’enseignement, d’opinion ou de pensée, liberté d’expression, liberté de la presse… et cette liste n’est pas exhaustive. C’est donc une partie de ces libertés publiques qui peuvent être mises sous le boisseau lors d’une grave menace sanitaire. A condition – on y reviendra – que les mesures prises soient« proportionnées aux risques courus et appropriées aux circonstances de temps et de lieu ».
> Lire aussi Les Français ambivalents sur les libertés publiques
Si la loi sur les menaces sanitaires graves n’est entrée dans le code de la santé publique qu’en 2007, c’est qu’une telle menace, depuis des décennies, avait cessé de peser sur les pays développés. Depuis la fin du XIXe siècle, les progrès accomplis dans la connaissance des agents infectieux, le développement des conditions d’hygiène, l’usage des vaccinations, puis des antibiotiques, avaient changé la donne. Dans les années 1950-1960, l’opinion, largement répandue dans les pays occidentaux, était que les maladies infectieuses allaient finir par être durablement maîtrisées. Ainsi la variole, éradiquée en 1977.
L’apparition des infections d’origine animale
« En matière de réflexion sur la sécurité sanitaire, le grand tournant date des années 1990, avec l’apparition des zoonoses émergentes, infections d’origine animale pouvant s’étendre très vite aux populations humaines,rappelle Patrick Zylberman. Le monde a alors pris conscience du danger que représentaient ces nouveaux agents microbiens. Les Etats-Unis ont été les premiers à s’en soucier, et cette préoccupation a couvert la totalité du second mandat de Bill Clinton [1997-2000]. » Une prise de conscience accélérée, explique l’historien des épidémies, par deux événements. D’une part, l’audition devant le Sénat américain, en 1998, de Ken Alibeck, Russe exfiltré qui fut pendant plusieurs années le directeur adjoint de Biopreparat (le programme de l’Union soviétique destiné à la guerre biologique), « dont la déposition a glacé de peur tous ceux qui l’ont entendue ». D’autre part, les attentats du 11 septembre 2001, qui ont relancé la crainte d’une attaque bioterroriste.
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Le 21 décembre 2001, le Model State Emergency Health Powers Act (MSEHPA), loi sur la santé publique destinée à aider les législatures des Etats-Unis à réviser leurs propres lois pour répondre à ce danger, était communiqué aux assemblées des Etats pour examen et approbation. « Le MSEHPA comporte la possibilité de mesures extrêmement contraignantes et totalement dérogatoires aux libertés publiques, notamment le fait de mettre en quarantaine des personnes asymptomatiques, précise Patrick Zylberman. Tous les Etats ne l’ont pas adopté en tant que tel. Mais, partout, la possibilité de recourir à la contrainte administrative en cas de menace sanitaire grave a été renforcée sous une forme ou sous une autre. Y compris en Europe, où l’on est moins enclin qu’aux Etats-Unis à adopter des mesures directement attentatoires aux libertés publiques. »
Voilà pour les textes. Mais dans la pratique, ces mesures exceptionnelles n’ont pratiquement jamais subi l’épreuve du feu dans nos démocraties. En revanche, cette stratégie sanitaire d’urgence a été utilisée dans plusieurs pays d’Asie-Pacifique. Pour lutter contre la propagation du coronavirus SARS-CoV, l’agent du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) responsable de plusieurs milliers de morts en 2002-2003, des pays comme Taïwan ou Singapour ont appliqué des mesures très coercitives, tel le port obligatoire d’un bracelet électronique à la cheville pour les personnes ayant commis des infractions à la quarantaine. « Dès le début de l’épidémie, le Vietnam a mis en place des mesures de quarantaine et de confinement très fortes. Résultat : il y a eu très peu de cas. Dans cet Etat communiste, le sacrifice des libertés individuelles au nom de la protection des populations a été payant », ajoute l’anthropologue Frédéric Keck, spécialiste des catastrophes sanitaires. De même, c’est en prenant des mesures très fortement liberticides que la Chine vient de parvenir à inverser la courbe de propagation du Covid-19 à l’intérieur de ses frontières. Pour venir à bout d’une épidémie galopante, un régime autocratique serait-il plus efficace qu’une démocratie ? Pas si simple.
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S’il est, en effet, une liberté publique essentielle pour lutter contre une épidémie de façon précoce, et donc efficace, c’est la liberté d’informer. Or, ainsi que le rappelle au Monde l’Américain David Heymann, sommité mondiale en matière d’épidémiologie et de santé publique, « la Chine n’a pas signalé les foyers de SRAS lorsqu’ils sont apparus, en novembre 2002. Au moment où elle l’a fait, en février 2003, le virus s’était propagé dans tout le pays, et plusieurs mois précieux ont ainsi été perdus ».
Taïwan et Singapour : pratique de la transparence
En ce qui concerne l’épidémie de Covid-19, la Chine – comme l’Iran – a de nouveau longtemps temporisé, muselant la liberté d’expression des lanceurs d’alerte avant d’admettre la gravité de la crise. A contrario, l’Etat démocratique de Taïwan semble mener depuis le début une gestion exemplaire de la crise, grâce à des mesures d’ampleur prises très précocement et dans une grande transparence. Quant à Singapour, démocratie autoritaire dont David Heymann revient tout juste, elle a « pour politique sous-jacente de permettre à chacun de comprendre comment empêcher que soi-même ou ses proches soient infectés. Les personnes contacts doivent signaler leur température deux fois par jour à l’aide d’une application de téléphonie mobile ; ceux qui ne le font pas sont identifiés et condamnés à une amende, ou placés sous surveillance à domicile ».
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Mais la France, à l’instar de ses voisins occidentaux, n’est ni Taïwan ni Singapour. Son régime démocratique y est plus libéral, son sens du civisme et de la discipline aussi. De plus, l’Occident n’a pas cette longueur d’avance que le SRAS et quelques autres vagues épidémiques ont donnée à l’Asie du Sud-Est en matière de stratégie sanitaire. Pour toutes ces raisons, il s’est révélé particulièrement délicat pour le pouvoir exécutif d’estimer quelles étaient les mesures « proportionnées » qu’il convenait d’adopter pour lutter contre la propagation du SARS-CoV-2.
Concilier efficacité et respect des libertés
Car les pouvoirs démocratiques doivent ici répondre à des injonctions paradoxales. Il leur faut tenter de concilier efficacité et respect des libertés. Tenir compte de la demande sociale de protection sanitaire, mais aussi de la défiance envers les contraintes imposées par l’Etat. Trouver la juste mesure entre trop et trop peu. Choisir entre la persuasion et l’obligation. Miser sur la pédagogie et sur l’expertise des autorités sanitaires. Le tout dans un contexte d’urgence et d’actualisation permanente des connaissances.
Face à cette difficulté, le gouvernement français a choisi la graduation des atteintes aux libertés publiques. Contre l’avis de certains scientifiques et médecins, qui estimaient qu’il fallait agir plus vite et plus fort en matière de mesures préventives, il s’est tout d’abord borné à interdire les rassemblements de plus de 1 000 personnes, puis de plus de 100 personnes. Jeudi 12 mars, il annonçait la fermeture de toutes les crèches, écoles et universités. Très vite, il apparut que ce n’était pas suffisant, et que l’on s’acheminait vers un scénario dramatique à l’italienne. Mais, là encore, le train de mesures a été progressif. Tout en annonçant samedi 14 mars au soir la fermeture de tous les cafés, restaurants et commerces non indispensables, le premier ministre, Edouard Philippe, a exhorté les Français à respecter d’eux-mêmes les règles de distanciation sociale. Mais cet appel à la responsabilité individuelle n’a pas été concluant. D’où le confinement général annoncé lundi 16 mars, avec des sanctions aux contrevenants. Une montée en puissance qui laisse en suspens plusieurs questions.
Question de confiance, tout d’abord. Les Français accepteront-ils sans rechigner les contraintes très fortes qui leur sont désormais imposées ? La réponse ne relève pas seulement d’une bonne communication, mais aussi de notre capacité à observer les gestes d’hygiène et les comportements adaptés à la prévention des maladies infectieuses. « Contrairement aux pays anglo-saxons et scandinaves, cette culture de santé publique est peu développée en France, du fait notamment du divorce entre l’Etat et la médecine libérale. Dans ce contexte, et à une époque où les réseaux sociaux permettent à n’importe qui de dire n’importe quoi, il va falloir établir de nouvelles règles de confiance. Or, la confiance ne s’improvise pas », remarque François Buton, chercheur au CNRS en science politique (ENS de Lyon) et bon connaisseur de l’histoire de la surveillance épidémiologique.
L’altruisme en examen
Question de responsabilité collective, ensuite. Une population, certes, accepte d’autant mieux de restreindre ses libertés individuelles qu’elle en comprend l’intérêt général. Mais cela ne suffit pas. « La valeur qui est en examen, fondamentalement, c’est l’altruisme. Est-ce que chacun est prêt à accepter un certain nombre de contraintes même s’il ne se sent pas malade pour protéger les autres ? », s’interrogeait le 12 mars, sur France Culture, l’ancien directeur de la santé William Dab, professeur titulaire de la chaire d’hygiène et sécurité du Conservatoire national des arts et métier (Cnam).
« Exercice de psychologie sociale grandeur réelle. Une grande partie des gens, même très informés, ne répondent donc réellement qu’à la contrainte… (ce qui explique plein de trucs sur la crise écologique) », tweetait l’écologiste Cécile Duflot, dimanche 15 mars, en commentaire d’une vidéo montrant les Parisiens se pressant aux étals d’un marché. Le 16 mars, la Fédération hospitalière de France appelait les Français, dans un communiqué, à « un immense élan de civisme national » pour permettre aux hôpitaux publics de soigner dans les meilleures conditions possibles l’épidémie. « Il faut se protéger soi-même, mais aussi protéger nos aînés et les personnes les plus fragiles en appliquant à la lettre les consignes du gouvernement », insistait son président, Frédéric Valletoux. L’avenir, là encore, montrera si ces injonctions suffisent. Faute de quoi, l’exécutif pourrait envisager l’état d’urgence, s’aidant alors de l’armée pour faire respecter le confinement général.
Question, encore, de solidarité et d’équité. « Restreindre les libertés publiques, oui, mais les libertés de qui ? Le virus touchant préférentiellement les gens les plus fragiles, les moins informés, ceux parmi lesquels la promiscuité est la plus grande, l’épidémie suivra forcément un gradient social. Attention à ce que les plus pauvres ou les plus isolés ne soient pas stigmatisés et tenus comme responsables de ce qui leur arrive », s’inquiète François Buton. Dans son Histoire de la folie (1972), le philosophe Michel Foucault décrivait ainsi les léproseries médiévales comme des machines à créer l’exclu, « cette figure insistante et redoutable qu’on n’écarte pas sans avoir tracé autour d’elle un cercle sacré ». Une mise en garde sur laquelle revient également le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), dans un avis rendu, vendredi 13 mars, à la demande du ministre de la santé, Olivier Véran, en soulignant que « les décisions qui seront prises, quelle qu’en soit la nature, doivent répondre à l’exigence fondamentale du respect de la dignité humaine, c’est-à-dire que la valeur individuelle de chaque personne doit être reconnue comme absolue ».
Question de temps, enfin. Car l’adhésion de la population à des mesures très contraignantes, dans nos pays démocratiques, ne peut pas durer indéfiniment. « A Wuhan, la ville chinoise d’où est partie l’épidémie, les gens sont depuis deux mois mis en quarantaine sans pouvoir sortir de chez eux, dépendant complètement des comités de quartier pour leur ravitaillement… Même en Suède, où la culture de santé publique est assez forte, je ne suis pas sûr qu’on supporterait ça très longtemps », remarque l’historien Patrick Zylberman.
> Lire aussi Coronavirus : à Wuhan, confinement et isolement des malades ont permis d’endiguer l’épidémie
Le CCNE rappelle, quant à lui, « le danger qu’il y aurait à étendre ces mesures contraignantes au-delà de ce qui serait nécessaire à la lutte contre l’épidémie ou à cause d’une conception inadaptée du principe de précaution ». Dans Surveiller et punir (1975), Foucault, toujours lui, expliquait comment la propagation de la peste avait permis aux Etats, au XVIIe siècle, d’imposer des mesures coercitives à travers leur pouvoir de normalisation. Entre libertés et sécurité, l’épidémie de Covid-19 soumet les démocraties à un exercice politique d’une rare difficulté.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/20/les-libertes-publiques-a-l-epreuve-du-covid-19_6033764_3232.html>
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6- Chronique. Plan d’aide de la BCE : « Pour la zone euro, le défi est existentiel », Le Monde, 20/03/20, 09h50 
Philippe Escande

Par l’ampleur inédite du dispositif et sa réactivité, la Banque centrale européenne a agréablement surpris les marchés. Ce n’est que dans les crises graves que l’institution gagne en puissance et en cohérence, observe Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».
Chronique. Le bazooka est un lance-roquettes antichar inventé par les Américains en 1942 et dont l’usage aurait été, selon le général Eisenhower, déterminant dans la victoire des alliés sur l’Allemagne nazie. Ceux que manient aujourd’hui les banques centrales sont bien plus puissants, même si personne ne sait s’ils suffiront à faire gagner la guerre économique contre le virus. Six jours après l’annonce d’un premier volet d’aide aux établissements bancaires, la Banque centrale européenne (BCE) a sorti un plan gigantesque de 750 milliards d’euros sous forme de rachat de dettes d’Etat ou d’entreprises. Un programme massif qui se compare à ceux de la Réserve fédérale américaine et de la Banque d’Angleterre, portant sur des sommes équivalentes.
Cette fois, la BCE, en dépit de sa gouvernance infiniment plus complexe que celle de ses homologues, n’a pas tardé à réagir face à l’aggravation économique soudaine, née de la paralysie de l’activité et de l’effondrement des marchés. Les bazookas sont de puissance équivalente mais, pour la BCE, le fait qu’elle l’ait dégainé aussi vite a rassuré les marchés, agréablement surpris par la rapidité et l’ampleur du dispositif. Pour une fois, l’institution européenne, toujours tiraillée entre les philosophies antagonistes de ses membres, n’a pas tergiversé.
Un « corona bond »
Il faut dire que, pour l’institution-phare de la zone euro, le défi est existentiel. Ne pas bouger aurait signifié laisser tomber une partie de ses membres historiques, comme l’Italie ou l’Espagne, déjà les plus touchés par le Covid-19, et, derrière, le spectre de la fin de l’euro. C’est l’accroissement soudain des taux italiens, après la sortie malheureuse de la patronne de la BCE, Christine Lagarde, jeudi 12 mars, laissant croire que la BCE se désintéressait de la dérive des taux de la dette italienne, qui a paradoxalement poussé l’institution à sortir l’artillerie lourde.
> Lire aussi  « La crise du coronavirus doit amener l’Europe à changer de logiciel économique »
Mais la grande innovation est que l’arme sera désormais beaucoup plus précise. Pour la première fois, la BCE pourra cibler sans contrainte ni limite ses rachats d’actifs sur un pays particulier, l’Italie ou la Grèce par exemple, sans être obligée de le faire avec les autres pays de la zone. Enfin, les gouvernements, y compris les plus réfractaires, s’engagent dans des plans de soutien massifs à leurs économies, comme le demandait la Banque centrale. Reste la dernière étape, le lancement d’un grand emprunt européen spécifique, un « corona bond », comme le suggère l’Italie. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, y est favorable, mais les politiques allemands et néerlandais n’en veulent toujours pas. Pourtant, en dépit de la réticence de ces gardiens du dogme budgétaire, la BCE accroît sa puissance de feu et sa réactivité. Comme si elle ne pouvait donner la mesure de sa puissance que sous la mitraille. Quand tout le monde saisit enfin le danger de l’inaction.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/20/plan-d-aide-de-la-bce-pour-la-zone-euro-le-defi-est-existentiel_6033780_3234.html>
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7- Interview. Coronavirus : « C’est le début d’une déstabilisation en cours, il n’y aura pas d’après », selon le philosophe Dominique Bourg, 20 Minutes, maj le 20/03/20 à 10h06
Propos recueillis par Laure Beaudonnet

Assiste-t-on à l'effondrement de notre monde ? Le philosophe Dominique Bourg se penche sur la question
• « Le Covid-19 […] est la plus grave crise sanitaire qu’ait connue la France depuis un siècle », a affirmé le président de la République.
• Alors que plusieurs pays européens, dont la France, sont à l’arrêt, tant économiquement que socialement, la question de l’effondrement se pose.
• Le philosophe Dominique Bourg analyse avec 20 Minutes la crise du coronavirus et envisage l’après.
La France fait face à « la plus grave crise sanitaire depuis un siècle », a indiqué Emmanuel Macron lors de son allocution jeudi dernier. Après la Chine, plusieurs pays européens, dont la France, sont à l’arrêt. Les bourses s’effondrent alors qu'une partie de la population se retrouve coincée entre quatre murs, confinée chez elle, en télétravail ou au chômage technique.
La réalité est-elle en train de donner raison aux collapsologues qui envisageaient -dans le livre Comment tout peut s’effondrer de Pablo Servigne et Raphaël Stevens- l’effondrement de la civilisation thermo-industrielle ? La crise du coronavirus marque-t-elle le début de cet effondrement, à entendre comme la convergence de toutes les crises : climatiques, écologiques, biogéophysiques, économiques… ? Dominique Bourg*, philosophe et professeur honoraire à l’université de Lausanne, n’en doute pas.
Est-on en train de vivre l’effondrement tel qu’il est décrit par la collapsologie ?
Je refuse de parler d’effondrement au singulier. Depuis plus d’un demi-siècle, on nous dit que notre système n’est pas durable. C’est logique qu’il s’effondre. Vous ne pouvez pas dire d’un côté, ce n’est pas durable, et de l’autre, il va se maintenir à l’infini. C’est absurde. Ce qui se passe aujourd’hui ridiculise tous les propos un peu hautains et rigolards autour de la question de l’effondrement. Il faut quand même être prudent. Il ne faut pas dire : ça y est, c’est l’effondrement au sens de Yves Cochet. Ça nourrit des réactions pitoyables. Vous avez des gens qui vont vider les rayons, il y a des vols de masques dans les hôpitaux...
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/2743779-20200319-coronavirus-debut-destabilisation-cours-apres-selon-philosophe-dominique-bourg>
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8- Des patrons de la Silicon Valley refusent la distanciation sociale, Slate, 20/03/20, 10h23
Repéré par Claire Levenson sur The Guardian

Certains PDG pensent que les conséquences économiques du confinement sont pires que la crise sanitaire liée au coronavirus.
Lundi 16 mars, le PDG de MicroStrategy, une entreprise de création de logiciels a envoyé une lettre à ses 2.000 employé·es pour critiquer les mesures de confinement prises en réponse à l'épidémie de Covid-19:
«Adopter la distanciation sociale et l'hibernation économique est désespérant et débilitant, a écrit Michael Saylor. Si nous voulons maintenir notre productivité, nous devons continuer à travailler au bureau.»
Alors que le président américain a décrété l'urgence nationale le 13 mars et que les autorités sanitaires recommandent le télétravail, plusieurs patrons de la tech encouragent leurs salarié·es à venir au bureau même si leurs tâches pourraient être effectuées à distance. La logique de Michael Saylor est que le désastre économique causé par le confinement sera plus grave que la propagation du virus et qu'il suffirait de «mettre en quarantaine les 40 millions de personnes retraitées et immunodéprimées».
«Dans le pire des cas, l'espérance de vie mondiale baisserait de quelques semaines. Au lieu de 79,60 ans, nous aurions 79,45 ans à vivre. Une personne sur 500 décéderait un peu plus tôt [...], a-t-il ajouté. Nous devons continuer à faire notre travail, nous occuper de nos clients, éduquer nos enfants... faire du sport, voir nos amis, écouter de la musique, manger, boire et être joyeux.»
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/188778/patrons-silicon-valley-refusent-distanciation-sociale-crise-economique-sanitaire-coronavirus>
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9- Coronavirus : 35 députés proposent un plan de transformation de la société, Positivr, 20/03/20
Harold Paris

«Des grandes crises peuvent naître de grandes avancées.» 35 députés de tous horizons proposent un plan de transformation écologique et social.
Alors que le projet de loi sur l’état d’urgence sanitaire, les mesures de soutien aux entreprises et le report du second tour des élections municipales est examiné ce jour à l’Assemblée nationale après son passage au Sénat, 35 députés de tous horizons ont déposé un amendement afin de coupler la relance économique «à une transformation de notre société en faveur du climat, de la biodiversité, de la santé et de la justice sociale».
Le député Matthieu Orphelin de la 1ere circonscription du Maine-et-Loire, ex-La République en Marche et aujourd’hui Libertés et territoires depuis 2019, publiait ce 20 mars 2020 le message suivant sur Twitter :
« Des grandes crises peuvent naître de grandes avancées. Avec 35 collègues de différents partis, nous proposons de coupler la relance économique à une transformation de notre société en faveur du #climat, de la biodiversité, de la santé et de la justice sociale. »
L’objectif de ce plan est de «définir les réformes et les moyens financiers nécessaires pour respecter les budgets carbone 2019-2023 et 2024-2038 (… et) pour respecter les objectifs de découplage progressif entre la croissance et la consommation de matières premières».
Concrètement, comme présenté dans le tweet partagé par Matthieu Orphelin, l’amendement prévoit la mise en place d’une large concertation de 6 mois pour élaborer un plan de transformation destiné à :
>> Suite à lire à :
<https://positivr.fr/coronavirus-35-deputes-proposent-plan-transformation-societe-climat/>
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10- Rompre le cercle vicieux entre épidémies, croissance et pollution, The Conversation, 22/03/20, 21:14
Par Olivier Damette, Professeur en sciences économiques, Université de Lorraine, BETA et associé Chaire Econonomie du Climat Paris Dauphine, Université de Lorraine & David Desmarchelier, Maître de conférences HDR en sciences économiques, Université de Lorraine

Depuis quelques jours, les effets de la crise sanitaire sur l’économie se font lourdement sentir. Les bourses mondiales ont accusé des baisses record, et lundi 16 mars au matin, la Bourse de Paris plongeait à moins de 3800 points, affectant tous les secteurs. Un niveau que le CAC n’avait plus atteint depuis début 2013. Les marchés paniquent et les principales banques centrales mondiales se précipitent pour prendre des mesures d’urgence, la FED en tête, afin d’injecter rapidement des liquidités.
Ces conséquences économiques pourraient bien avoir des effets de long terme et risquent de générer une nouvelle récession mondiale, douze ans après la crise des subprimes qui avait débouché deux ans plus tard sur celle de la dette souveraine – caractérisée par une explosion des dettes étatiques. Les mesures d’urgence indispensables prises par les gouvernements, associées aux stabilisateurs automatiques, creuseront nécessairement les déficits et la dette dans les mois à venir.
Les niveaux d’endettement des trois principaux acteurs du circuit économique (État, ménages, entreprises) étaient pourtant déjà très élevés, soutenus par une économie sous perfusion et des taux bas. Ces derniers étaient nourris par une politique monétaire macro-prudentielle – c’est-à-dire une politique normalement temporaire d’assouplissement monétaire qui vise à réactiver les canaux par lesquels elle intervient pour relancer l’économie – que la BCE et la FED ont initiée il y a des années pour éviter notamment une trappe à liquidité, c’est-à-dire une situation où la masse monétaire (le crédit) ne répondrait plus aux variations du taux d’intérêt (l’instrument principal de la Banque Centrale).
Ils laissaient déjà craindre un réajustement dangereux des marchés et de forts risques de crise mondiale bien avant l’épidémie du nouveau coronavirus. La correction déclenchée par ce choc exogène, par essence non prévisible, a été au-delà de toutes les craintes. Le ralentissement des services (tourisme, bars et restaurants depuis peu, etc.) s’est ajouté au ralentissement de la production industrielle généré par les effets dominos de l’épidémie en Chine, usine du monde et maillon indispensable des chaînes de valeurs.
Un plan de relance d’ampleur pour sauver l’économie française et européenne doit être mis en place très rapidement car la nature macroéconomique de la crise – offre et demande impactées simultanément – sera profonde et les experts se penchent déjà sur la question.
À court terme du moins, il sera nécessaire de renoncer à tout dogmatisme sur le creusement des déficits publics et de la dette, et de faire en sorte que les banques centrales et les gouvernements supportent, à n’importe quel prix, le système de santé et le lissage des revenus des agents économiques. Comme Keynes le disait, « à long terme, nous serons tous morts ». Mais en période de forte épidémie, nous le serons peut-être à court terme…
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/rompre-le-cercle-vicieux-entre-epidemies-croissance-et-pollution-133948>
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11- Quand un virus produit le « reset » du monde, TEK4life, 23/03/20, 09:00
Dorothée Browaeys

Il aura fallu simplement 15 gènes pour détourner le cours de l’histoire mondiale. Quinze, c’est en effet le nombre de gènes que renferme le virus Covid-19. Soit 2 000 fois moins que notre lot héréditaire humain ! Et pourtant la minuscule entité virale « couronnée » a réussi à pirater la santé des hommes, leurs capacités d’interagir, leur économie. Elle induit une déconstruction générale. Une sorte de « reset ». Mais comment allons-nous redémarrer ? Et avec la même « machine », ou faut-il en changer ?
Confinés dans nos foyers devenus « bases de survie », nous voici en suspens. Estomaqués. Qui eût cru il y a seulement quinze jours qu’une telle bascule pouvait s’imposer à nous ? Et puis il y a ceux qui affrontent l’épidémie, les malades, les soignants, les morts… le tsunami infectieux est brutal. Non anticipé véritablement car nous n’avons pas encore réalisé que la Chine est à notre porte, que la mondialisation confond les espaces, abolit prend de vitesse les apprentissages immunitaires et les barrières que façonne avec le temps la vaccination naturelle.
Le fantasme d’un monde « à disposition sans frais » se fissure de toutes parts
Le boomerang est sévère. La violence d’une économie de marché offerte au néolibéralisme, qui ne voit dans les territoires, les matières, les espèces vivantes, les services… que des ressources à exploiter, a dynamité la protection des organismes en relation. Avec d’autres scientifiques, l’écologue de l'IRD Rodolphe Gozlan et la doctorante Soushieta Jagadesh attestent que le dérèglement des équilibres vivants augmente notre vulnérabilité sanitaire en augmentant le risque d’émergence de nouveaux pathogènes. Les zoonoses, issues de mises en contact nouvelles avec des espèces sauvages, représentent 70 % des infections émergentes. Déjà au XIXe siècle le choléra indien a envahi l’Europe. Mais cette fois, comme pour la grippe espagnole, l’épidémie est planétaire… « Avec 200 000 vols par jour et jusqu'à 20 000 avions en vol simultanément, ne cherchez pas trop longtemps le responsable de la propagation ultra-rapide de cette pandémie », ajoute Nicolas Meilhan, conseiller à France Stratégies et membre des « éconoclastes » (tweet du 17 mars).
Par la menace sanitaire, nous réalisons concrètement aujourd’hui le revers de la médaille d’un monde ultra-connecté. Boomerang des « coûts cachés » de la délocalisation généralisée : il y a un prix à payer à faire produire nos biens à l’autre bout de la planète. Le placage de l’impératif économique sur une planète vivante est insoutenable. Les chaînes de production planétaires nous fragilisent. Un siècle après l’invention par Arthur Cécil Pigou du concept d’«externalité » nous ne pouvons que nous rendre à l’évidence : il n’y a pas d’extérieur au système économique. Il nous faut même engager le « réencastrement » de l’économie dans le cadre sociétal, comme l’a préconisé Karl Polyani. Selon Jean-Paul Karsenty, associé de TEK4life, « le choc écologique et sanitaire va modifier la tension entre économie et écologie en "revalorisant" ce à quoi l'on tient, vous, moi, les autres, et le monde ! Dans ces nouvelles représentations, la notion de prix sera alors réinterrogée, comme un instrument sans foi ni loi, toujours calculant mais... qui reprendra du sens, voire de multiples sens. La question du "prix juste" et du "juste prix" qui revient régulièrement dans l'actualité illustre cette dynamique. »
>> Suite à lire à :
<https://www.tek4life.eu/index.php/qui-sommes-nous/newsletters/66-quand-un-virus-produit-le-reset-du-monde>
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Pour s’en sortir sans sortir
12- Films, livres, expos, musique… Profitez de la culture gratuite et à portée de clic, LCI, 20/03/20
Melinda Davan-Soulas

Confinement intelligent – L’ordinateur, la tablette ou encore le smartphone sont devenus des incontournables du quotidien. Vos enfants y passent des heures, alors autant que ce soit de manière instructive. Le web regorge de sites gratuits pour enrichir leurs connaissances et leur culture. Voici notre sélection pour mettre le temps à la maison à profit.
Marre d’être confinés chez vous ? Et pourquoi vous ne vous évaderiez pas dans le monde virtuel. Il n’est jamais trop tard pour parfaire sa culture et l’enrichir. Internet regorge de très nombreux sites qui propose du contenu gratuit pour se cultiver. Et encore plus en ces temps difficiles où vous avez du temps à domicile. Alors, seul ou en famille, partez à l’assaut du web de manière intelligente.
Le site de référence est indiscutablement Archive.org. Ce site américain se présente sous la forme d’une bibliothèque thématique gratuite avec des millions de contenus à disposition, de livres à des films parmi les plus célèbres, de logiciels de téléchargement à des jeux vidéo ou des concerts de musique. Tout est archivé pour la postérité, même la moindre page web.
Films
Le site Open Culture a listé 1.150 films du monde entier dont quelques grands classiques en noir et blanc, des documentaires, des polars, des films indépendants… Tous sont accessibles gratuitement. On trouve notamment A Star is Born (version 1950), Cyrano de Bergerac (1re version), des films d’Alfred Hitchcock, d’arts martiaux, muets… On trouve aussi des courts métrages de grands réalisateurs comme Quentin Tarantino ou Michel Gondry, des dessins animés. Le site répertorie les liens et vous renvoie directement vers les bonnes pages. On trouve aussi sur Open Culture des MOOC, les fameux cours en ligne, des ebooks, des cours d'économie et autres livres audio
>> Suite à lire à :
<https://www.lci.fr/high-tech/films-livres-exposition-visite-musique-la-culture-numerique-gratuite-et-a-portee-de-clic-2148645.html>
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13- Factuel. Jeux de société : notre guide pour jouer même quand on est confiné chez soi, Le Monde, 21/03/20, 10h00
Damien Leloup

Quoi de plus social qu’une partie de jeu de société ? Même confiné, il est possible (et même recommandé !) de jouer. Nos conseils pour se ménager un agréable moment ludique chez soi.
Les bars à jeux et les ludothèques sont fermés, les soirées entre amis et voisins ne sont plus possibles, mais il reste possible de jouer, chez soi ou sur Internet, à de très nombreux jeux de société. Vous trouverez ci-dessous des conseils pour choisir le ou les jeux qui vous conviendront le mieux, en fonction de la situation. Même si vous n’avez pas l’habitude de jouer à autre chose qu’au tarot ou au Monopoly, il existe des centaines de jeux simples à prendre en main et adaptés à toutes les configurations de confinement. Si vous jouez déjà régulièrement, vous trouverez des idées plus adaptées sur le blog Un monde de jeux, de Martin Vidberg, ou sur sa chaîne YouTube.
Cette sélection se concentre à dessein sur des titres aux règles plutôt simples et encore commercialisés. Les boutiques sont fermées, mais certaines proposent des ventes par correspondance, et le leader français de la vente en ligne, Philibert, poursuit son activité. Nous déconseillons de commander des jeux sur Amazon, où, toute considération éthique mise à part, les tarifs et la disponibilité sont souvent peu intéressants pour les jeux de société. De très nombreux jeux existent également en version pour tablette ou jouables avec un navigateur Internet.
• Jouer en famille avec des ados <https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/03/21/jeux-de-societe-notre-guide-pour-jouer-meme-quand-on-est-confine-chez-soi_6033942_4408996.html#huit-anchor-de-grands-enfants>
• Jouer avec de jeunes enfants <https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/03/21/jeux-de-societe-notre-guide-pour-jouer-meme-quand-on-est-confine-chez-soi_6033942_4408996.html#huit-anchor-jeunes-enfants>
• Jouer en couple ou en duo <https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/03/21/jeux-de-societe-notre-guide-pour-jouer-meme-quand-on-est-confine-chez-soi_6033942_4408996.html#huit-anchor-couple-ou-en-duo>
• Jouer en solo <https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/03/21/jeux-de-societe-notre-guide-pour-jouer-meme-quand-on-est-confine-chez-soi_6033942_4408996.html#huit-anchor-en-solo>
• De très bons jeux pour celles et ceux qui vivent bien leur confinement <https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/03/21/jeux-de-societe-notre-guide-pour-jouer-meme-quand-on-est-confine-chez-soi_6033942_4408996.html#huit-anchor-sang-froid-d-un-astr>
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/03/21/jeux-de-societe-notre-guide-pour-jouer-meme-quand-on-est-confine-chez-soi_6033942_4408996.html>
Sur le même sujet :
> Jeux de société : 5 bons plans pour jouer avec toute la famille, Le Parisien, 19/03/20, 11h15
Pour occuper les soirées loin des écrans, rien de mieux que les jeux de société ! Il en existe de nombreux adaptés à toute la famille. Voici notre sélection, à vous faire livrer à domicile.
>> Suite à lire à :
<http://www.leparisien.fr/guide-shopping/jeux-de-societe-5-bons-plans-pour-jouer-avec-toute-la-famille-19-03-2020-8283372.php>
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En audio
14- Novethic lance son podcast #les engagés, à la rencontre de celles et ceux qui font la transition écologique et sociale, Novethic, 18/03/20
Concepcion Alvarez

En cette période de trouble, Novethic veut explorer des perspectives positives avec son nouveau podcast. "Les Engagés" va régulièrement donner la parole à celles et ceux qui font la transition écologique et sociale. Les trois premiers épisodes sont consacrés aux jeunes qui s'engagent, chacun à leur niveau et de façon complémentaire : l'un en politique, l'autre dans les marches et les mobilisations traditionnelles pour le climat. La dernière a même opté pour la désobéissance civile.
Nous les croisons au fil de nos reportages, nos enquêtes, nos conférences, sans toujours pouvoir leur donner la place que l'on voudrait dans nos articles. Ces personnes inspirantes qui s'engagent au quotidien pour construire la société de demain, une société plus sobre en carbone, plus juste et plus humaine. C'est à ces "Engagés" que nous avons décidé de consacrer le podcast de la rédaction de Novethic. Les trois premiers épisodes donnent la parole aux jeunes qui militent, chacun à leur niveau, pour sauver la planète.
Tous ces épisodes (et les prochains) sont à retrouver sur les plateformes de téléchargement de podcasts telles que iTunes, Spotify, Deezer et Soundcloud. 
>> Podcast à retrouver à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/test-conce-148283.html>
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En images
15- Fin du monde : et si c'était sérieux ?, France 2, Complément d’enquête, 19/03/20, 22h44
Présenté par Jacques Cardoze

La fin du monde n’a jamais été aussi proche ! Date annoncée de l’Apocalypse : 2030. Et cette fois-ci, ce n’est pas une prophétie qui le dit, mais des scientifiques très sérieux ! 
On les appelle les « collapsologues », de l’anglais « collapse » qui signifie « effondrement ». A cause du réchauffement planétaire et de l’épuisement de nos ressources énergétiques, ils sont convaincus que nos sociétés sont condamnées à disparaître. Leur star : Pablo Servigne, ingénieur agronome français qui multiplie les conférences partout en France. Dans ses livres vendus à plus de 100 000 exemplaires, il démontre « scientifiquement » qu’il est déjà trop tard pour lancer la transition écologique et qu’il faut réfléchir à l’ « après ». Certains disciples y croient dur comme fer et sombrent dans de profondes angoisses existentielles.
Selon les collapsologues, les catastrophes naturelles vont se multiplier et les réfugiés climatiques déferler dans nos villes et campagnes. Complément d’enquête s'est plongé au cœur de ce mouvement catastrophiste qui mobilise de plus en plus de citoyens, de tous horizons : en France, nous avons rencontré des cadres supérieurs ou des fonctionnaires qui migrent dans le Cantal. Ils s’initient très sérieusement à la permaculture pour assurer leur autonomie alimentaire. Comment se préparer à la fin du monde ? Aux Etats-Unis, nous avons suivi des activistes prêts à saboter des routes et des usines pour accélérer l’effondrement de la civilisation.
Les autorités envisagent-elles ce scénario du pire ? Le gouvernement a-t-il un plan de secours ? Pour évaluer la crédibilité de cette menace, nous avons interrogé les meilleurs experts, climatologues, ingénieurs, démographes, et même le Premier ministre !
> Un documentaire de 52 minutes réalisé par Sylvain Pak à revoir à :
<https://www.france.tv/france-2/complement-d-enquete/1007635-fin-du-monde-ils-s-y-preparent-deja.html>
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16- Nicolas Hulot : "L'humanité est confrontée à son destin, il faut qu'on le prenne en main", BFMTV, 22/03/20, 18h

L’ancien ministre de l’Écologie, Nicolas Hulot, était l’invité d’Apolline de Malherbe ce dimanche soir sur BFMTV.
Interview à voir à :
<https://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/nicolas-hulot-l-humanite-est-confrontee-a-son-destin-il-faut-qu-on-le-prenne-en-main-1232522.html>
Et aussi : 
> Nicolas Hulot : "Acceptons que le politique nous fixe des limites" <https://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/nicolas-hulot-acceptons-que-le-politique-nous-fixe-des-limites-1232521.html>, BFMTV,  22/03/20
> Nicolas Hulot : "L'histoire se souviendra de cette période comme un passage de cap pour l'humanité" <https://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/nicolas-hulot-l-histoire-se-souviendra-de-cette-periode-comme-un-passage-de-cap-pour-l-humanite-1232520.html>, BFMTV,  22/03/20
> Nicolas Hulot : "On découvre brutalement que, pour beaucoup de ressources vitales, nous sommes dépendants d'autres pays" <https://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/nicolas-hulot-on-decouvre-brutalement-que-pour-beaucoup-de-ressources-vitales-nous-sommes-dependants-d-autres-pays-1232519.html>, BFMTV,  22/03/20
> Nicolas Hulot : "Nous recevons une sorte d'ultimatum de la nature" <https://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/nicolas-hulot-nous-recevons-une-sorte-d-ultimatum-de-la-nature-1232518.html>, BFMTV,  22/03/20
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Une publication
17- Lire, s’évader, nous relier…, Imagine Demain le Monde, 20/03/20

En cette période de confinement, nous avons plus que jamais besoin de lectures inspirantes, qui nous aident à comprendre, décoder, mettre en perspective, espérer, nous projeter et construire les bases d’un futur désirable.
Dans un esprit de solidarité et fidèle à son approche vivante, constructive et apaisante du journalisme, notre rédaction a décidé de vous offrir de l’information de qualité, accessible à tous, le temps de la crise.
• Dès aujourd’hui, notre rédaction et le comité d’accompagnement de notre réforme #Imagine2020, baptisé Les Pisteurs d’Imagine et composé d’une quinzaine de personnalités issues de la société civile, co-signent une tribune intitulée « Après la pandémie ». « Notre devoir aujourd’hui est de savoir lire, dans ces crises, la possibilité d’une refondation », peut-on lire dans cet appel collectif à découvrir sans tarder sur notre site www.imagine-magazine.com.
• Chaque vendredi, via cette newsletter, Imagine vous offrira en accès libre trois articles de qualité sélectionnés dans nos archives qui touchent, de près ou de loin, à la crise sanitaire en cours. Cette série en vingt épisodes intitulée « Libérer les imaginaires » sera également disponible via nos réseaux sociaux. Cette semaine, retrouvez un grand entretien avec le psychothérapeute Thomas d’Ansembourg et ses « pacific-actions », un reportage au cœur des terrils où la biodiversité renaît et la chronique scientifiquequelque peu prémonitoire de notre collègue Pablo Servigne publiée en 2017 qui traite de la science des réseaux. 
L’information indépendante a un prix. Mais dans le contexte actuel, en tant que média alternatif soucieux de créer des liens, Imagine contribue modestement au besoin collectif de culture, de ressourcement, d’évasion et de mise en relations.
Partagez ces lectures avec vos proches, racontez-les par téléphone aux personnes isolées, parlez-en avec vos enfants, envoyez-les à un ami à qui elles feront du bien !
<http://www.imagine-magazine.com/lire/?article1860>
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Une annonce
18- Forum-débat. Démocratie locale et implication citoyenne: Quelles réponses face à l'urgence écologique et sociale ?, Collège des transitions sociétales, Polytech de Nantes, 04/06/20, de 16h45 à 22h30

Forum-débat organisé et animé par les auditeurs du du Collège des transitions sociétales.
Responsables de collectivités (élu.es ou services), de l’Etat, d’associations, d’entreprises, cet évènement est pour vous !
En présence de Marie-Hélène Bacqué, Séverine Bellina, Claire Roumet, Jo Spiegel…
• 16h45 : Accueil
• 17h00 : Démocratie locale et implication citoyenne : qu'en pensez-vous ?
(Ateliers prospectifs et participatifs)
• 19h00 
(Participation libre aux frais)    
• 20h15 :  Démocratiser la démocratie locale : regards croisés    
Les auditeurs du Collège TS
Jean-François CARON, Maire de Loos-en-Gohelle
Loïc BLONDIAUX, Politologue et professeur de science politique
• 22h15 : Conclusion introductive :
Les auditeurs du Collège TS
Bernard LEMOULT, Directeur du Collège TS
Les  auditeurs du Collège des transitions sociétales vous invitent à explorer, partager et contribuer à faire émerger vos utopies réalistes autour de ces questions ... de démocratie locale.    
> Programme détaillé à venir
> Inscription (gratuite, nombre de places limité) <https://web.imt-atlantique.fr/x-dre/lsd/index.php?sid=42712&lang=fr>
<https://web.imt-atlantique.fr/x-dre/lsd/index.php?sid=42712&lang=fr>
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À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
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NOS APPELS 
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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