[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur eau, santé, consommation, tourisme, loisirs, pollutions et déchets (vendredi 15 mai)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 15 Mai 08:09:05 CEST 2020


Bonjour à tous,
  
Un grand tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Appel à la poursuite de l’objectif d’alignement fiscal des carburants gazole et essence SP95-E10 <https://www.asef-asso.fr/actualite/communique-de-presse-du-collectif-air-sante-climat-appel-a-la-poursuite-de-lobjectif-dalignement-fiscal-des-carburants-gazole-et-essence-sp95-e10/>, communiqué du collectif Air-Santé-Climat, 27/04/20
2- La climatisation accélère-t-elle la circulation du coronavirus ? <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/04/28/la-climatisation-accelere-t-elle-la-circulation-du-coronavirus_6037943_1650684.html>, Le Monde, 28/04/20, 05h36
3- Coronavirus : différents tests pour différents usages <https://www.sciencesetavenir.fr/sante/coronavirus-differents-tests-pour-differents-usages_143889>, AFP, 29/04/20, 09h16
4- En réduisant la pollution de l’air, le confinement aurait évité 11 000 décès en Europe en un mois <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/29/en-reduisant-la-pollution-de-l-air-le-confinement-aurait-evite-11-000-deces-en-europe-en-un-mois_6038187_3244.html>, Le Monde, 29/04/20, 23h00
5- Coronavirus : Pourquoi l’analyse des eaux usées est-elle essentielle dans la bataille contre le virus ? <https://www.20minutes.fr/planete/2770359-20200430-publier-coronavirus-pourquoi-analyse-eaux-usees-essentielle-bataille-contre-virus>, 20 Minutes, 30/04/20, 09h13
6- Ebola, grippe aviaire, dengue, zika... comme pour le coronavirus, ces virus se diffusent à cause de l'activité humaine <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/comment-la-mondialisation-la-deforestation-l-elevage-intensif-ont-accelere-la-propagation-des-epidemies-comme-ebola-la-dengue-ou-la-grippe-aviaire-148495.html>, Novethic, 30/04/20
7- Les professionnels de santé s’étonnent des quantités de masques vendus par la grande distribution <https://www.lemonde.fr/sante/article/2020/05/01/les-professionnels-de-sante-entre-consternation-et-degout-sur-la-gestion-des-masques_6038368_1651302.html>, Le Monde, 01/05/20, 14h53
8- Dans les Hauts-de-France, des épisodes de pollution malgré le confinement <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/05/02/dans-les-hauts-de-france-des-episodes-de-pollution-malgre-le-confinement_6038458_3244.html>, Le Monde, 02/05/20, 12h10
9- Enquête. Coronavirus : pourquoi la France a tant de mal à se fournir en médicaments <https://www.lemonde.fr/sante/article/2020/05/03/coronavirus-pourquoi-la-france-a-tant-de-mal-a-se-fournir-en-medicaments_6038483_1651302.html>, Le Monde, 03/05/20, 05h36
10- Coronavirus : des indigènes d'Equateur se joignent à l'appel à l'aide des peuples d'Amazonie <https://www.geo.fr/environnement/coronavirus-des-indigenes-dequateur-se-joignent-a-lappel-a-laide-des-peuples-damazonie-200601>, AFP, 05/05/20, 11:00
11- « Il serait inacceptable de sortir demain de la crise du Covid-19 pour mourir de la pollution de l’air » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/05/05/il-serait-inacceptable-de-sortir-demain-de-la-crise-du-covid-19-pour-mourir-de-la-pollution-de-l-air_6038708_3244.html>, Le Monde, 05/05/20, 11h11
12- Des concerts d’harmonica en ligne, des masques et kits sanitaires gratuits... Ces bonnes nouvelles dans la crise du coronavirus <https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200505.OBS28412/des-masques-et-kits-sanitaires-gratuits-des-comediens-qui-se-mettent-en-scene-ces-bonnes-nouvelles-dans-la-crise-du-coronavirus.html>, L'Obs avec AFP, 05/05/20, 19h59
13- Pourquoi on ne peut pas affirmer l'existence d'un lien entre pollution de l'air et transmission du coronavirus <https://www.lejdd.fr/Societe/Sante/pourquoi-on-ne-peut-pas-affirmer-lexistence-dun-lien-entre-pollution-de-lair-et-transmission-du-coronavirus-3966879>, Le JDD, 07/05/20, 10h49
14- Covid-19 : les eaux de baignade présentent-elles un risque ? <https://www.actu-environnement.com/ae/news/covid-19-eaux-baignade-risque-assainissement-haut-conseil-sante-publique-35445.php4>, Actu-environnement, 07/05/20
15- Le déconfinement pourrait entraîner une surconsommation de plastique à usage unique <https://reporterre.net/Le-deconfinement-pourrait-entrainer-une-surconsommation-de-plastique-a-usage-unique>, Reporterre, 09/05/20
16- Le retour en force du plastique, dommage collatéral de la pandémie <https://theconversation.com/le-retour-en-force-du-plastique-dommage-collateral-de-la-pandemie-138024>, The Conversation, 10/05/20, 23:44
17- Tribune. « Qu’avons-nous appris des expériences africaines en matière de lutte contre le VIH/sida ou Ebola ? Pas grand-chose… » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/11/qu-avons-nous-appris-des-experiences-africaines-en-matiere-de-lutte-contre-le-vih-sida-ou-ebola-pas-grand-chose_6039279_3232.html>, Le Monde, 11/05/20, 06h00 
18- Pas de "composé particulier" à l'origine de l'odeur de soufre en Ile-de-France <https://information.tv5monde.com/info/pas-de-compose-particulier-l-origine-de-l-odeur-de-soufre-en-ile-de-france-358761>, AFP, 11/05/20, 23:00
19- Elon Musk, pollueur en chef de l’espace <http://www.journaldelenvironnement.net/article/elon-musk-pollueur-en-chef-de-l-espace,105879?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 11/05/20
20- Ajaccio : le site de Saint-Antoine débarrassé de ses déchets <https://www.francebleu.fr/infos/environnement/ajaccio-le-site-de-saint-antoine-debarrasse-de-ses-dechets-1589290905>, France Bleu RCFM (Radio Corse Frequenza Mora), 12/05/20, 15:44 
En images
21- La crise du coronavirus et le confinement en vingt dessins <https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/05/03/la-crise-du-coronavirus-et-le-confinement-en-vingt-dessins_6038480_3246.html>, Le Monde, 03/05/20, 05h39
22- Lingettes et Covid-19 ne font pas bon ménage <https://www.actu-environnement.com/ae/news/lingettes-desinfection-assainissement-veolia-covid-35434.php4>, Actu-environnement, 06/05/20
23- Côte d'Ivoire : des débris spatiaux tombent près d'un village <https://information.tv5monde.com/video/cote-d-ivoire-des-debris-spatiaux-tombent-pres-d-un-village>, TV5monde, 14/05/20

Bien à vous,
Florence

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CITATION DU JOUR : "J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé." François Marie Arouet, dit Voltaire (1694 - 1778)
QUESTIONNEMENTS DU JOUR : — La climatisation favorisera-t-elle la transmission du Covid-19 ? Plusieurs éléments rendent pertinente l’interrogation sans que des réponses définitives puissent être apportées. (cf. item 2)
— Moléculaire ? Sérologique ? Quels tests pour une infection en cours ou une infection récente ? (cf. item 3)
— Aux Pays-Bas, aux Etats-Unis, en Espagne, mais aussi à Paris…, plusieurs études scientifiques ont démontré la présence du SARS-CoV-2, responsable de la maladie du Covid-19, dans les eaux usées. Pour autant, le virus y est-il toujours infectieux ? (cf. item 5)
— Depuis le début du confinement, si les concentrations en oxyde d’azote ont nettement diminué avec la chute du trafic routier, il n’y a pas eu d’amélioration sensible sur le front des particules. Pas moins de huit pics de pollution aux particules ont été signalés dans les Hauts-de-France. A quoi les doit-on ? (cf. item 8)
— La pollution de l'air peut-elle accélérer la propagation du SARS-CoV-2 ? (cf. item 13)
— Quels sont les risques sanitaires encourus par les baigneurs dans le contexte d'épidémie de Covid-19. (cf. item 14)
ENQUÊTES DU JOUR : — La crise sanitaire a rendu les difficultés d’approvisionnement de la France en médicaments particulièrement sensibles. (cf. item 9)
— Le retour en force du plastique à usage unique. (cf. item 15, suite & 16)
BONNES NOUVELLES DU JOUR : — Petit tour d’horizon des initiatives qui mettent du baume au cœur. (cf. item 12)
— Entre le 15 avril et le 8 mai, 10.350 balles, soit 8.500 tonnes de déchets ont été évacuées du site de Saint-Antoine à Ajaccio où elles étaient stockées depuis le 9 novembre dernier. (cf. item 20)
CONFIRMATION DU JOUR : En détruisant les écosystèmes, les humains ont eux-mêmes provoqué les conditions idéales à la propagation massive de virus. (cf. item 6 & 17)
CHIFFRES DU JOUR : — Avec la baisse des niveaux de dioxyde d’azote de 40% et de particules fines de 10 % en avril, le confinement aurait évité 11 000 décès en Europe et 1 230 en France. (cf. item 4 & 11)
— Selon les responsables du programme que la Nasa consacre aux déchets spatiaux, la banlieue planétaire serait déjà encombrée de 20.000 débris et cela n’est qu’un début. (cf. item 19 & 23)
SLOGAN DU JOUR : Les lingettes, c’est pas dans les toilettes ! (cf. item 22)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Appel à la poursuite de l’objectif d’alignement fiscal des carburants gazole et essence SP95-E10, communiqué du collectif Air-Santé-Climat, 27/04/20

Ce communiqué a été adressé au Président de la République, au Premier Ministre, à la Ministre de la Transition Écologique et Solidaire, au Ministre des Solidarités et de la Santé, au Ministre de l’Economie et des Finances ainsi qu’aux médias.
Notre collectif Air-Santé-Climat composé de médecins, de chercheurs et de responsables associatifs a pour objectif d’alerter sur l’impact de la pollution atmosphérique sur la santé et de proposer des solutions pour améliorer la qualité́ de l’air.  Notre combat est celui de la vérité scientifique.
Le moteur diesel, à l’origine conçu pour les professionnels des transports terrestre et maritime, est totalement inadapté à un usage urbain. Au terme de plusieurs décennies d’avantages fiscaux et tarifaires, il équipe désormais la plupart des véhicules, quels que soient les usages, et son carburant, le gazole, est de très loin le plus vendu.
Comme vous le savez, les émissions du moteur diesel, y compris de dernière génération, sont particulièrement délétères sur les plans sanitaire et environnemental. Ses particules fines et ultrafines à hydrocarbures aromatiques polycycliques lourds ont été reconnues cancérogènes certains par l’Organisation mondiale de la Santé en 2012. Il est en outre très émetteur de NOX (oxydes d’azote), émettant ainsi plus de 6 fois plus de NO2 (dioxyde d’azote) qu’un moteur à essence équivalent, ainsi que de NH3 (ammoniac), de black carbon suie et de N2O (protoxyde d’azote). Particules ultrafines et NO2 sont responsables de graves effets cardiovasculaires, respiratoires, métaboliques, neurologiques et in-utero.
Pourtant, le gazole bénéficie toujours d’une fiscalité allégée.
>> Suite à lire à :
<https://www.asef-asso.fr/actualite/communique-de-presse-du-collectif-air-sante-climat-appel-a-la-poursuite-de-lobjectif-dalignement-fiscal-des-carburants-gazole-et-essence-sp95-e10/>
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2- La climatisation accélère-t-elle la circulation du coronavirus ?, Le Monde, 28/04/20, 05h36
David Larousserie

Des chercheurs préconisent, par précaution, d’éviter les ventilations les plus asséchantes et d’humidifier l’air. Mais il faudra alors mieux nettoyer les surfaces potentiellement infectées. 
Avec les beaux jours et la sortie progressive du confinement, une nouvelle question risque de se poser : la climatisation favorisera-t-elle la transmission du Covid-19 ? Plusieurs éléments rendent pertinente l’interrogation sans que des réponses définitives puissent être apportées.
D’abord, si la question se pose, c’est que le virus est dans l’air, au sens propre. Une équipe chinoise vient, dans l’édition du 27 avril de Nature, d’exposer ses résultats de mesures de concentration du virus dans l’air de deux hôpitaux de Wuhan, premier foyer de l’épidémie. Si l’air d’un grand nombre de pièces est exempt de virus, quelques lieux se sont démarqués par une concentration non nulle, comme des toilettes provisoires, des vestiaires ainsi que l’entrée d’un magasin.
> Lire aussi  Coronavirus : quelle est la durée de l’immunité ? Un vaccin est-il certain ? Les premières réponses des scientifiques
Auparavant, dans une étude non publiée mais mise en ligne le 26 mars, sur le site spécialisé medRxiv.org <http://medrxiv.org/>, des chercheurs américains avaient eux aussi trouvé des traces virales dans des échantillons d’air et sur des surfaces, dont des pales de ventilateur, du centre médical de l’université du Nebraska.
Risque de contaminations à grande distance
Les deux équipes ont des conclusions semblables appelant à des précautions sur des risques jusque-là peu cités, les contaminations sans contact ou à grande distance. Même si elles reconnaissent ne pas connaître le potentiel infectieux des concentrations mesurées, elles recommandent donc une meilleure aération des lieux.
Mais la revue Emerging infectious diseases a rapporté des cas de suspicion de transmission du Covid-19 en Chine par le système d’aération d’un restaurant. Ce serait la seule explication au fait que des personnes, pourtant éloignées d’un malade, ont été contaminées lors d’un déjeuner. Un autre article mentionnant le même genre d’effet, mais dans un bus, a lui disparu de la revue Practical Preventive Medicine qui l’avait publié en mars, comme l’a rapporté le site spécialisé dans les publications scientifiques Retraction Watch le 22 avril.
La climatisation pourrait aussi jouer un rôle complexe à cause de son effet sur les gouttelettes contenant le virus et expulsées lors d’une toux, d’un éternuement ou même par la respiration. Celles-ci sont de différentes tailles et le nuage ainsi formé est appelé aérosol. Pour ne rien arranger au débat, les spécialistes préfèrent appeler aérosol seulement un nuage fait de petites gouttes, inférieures à 5 micromètres de diamètre selon l’OMS par exemple, et parler de gouttelettes tout court dans les cas supérieurs à ce seuil. Jusqu’à présent, la transmission du Covid-19 est avérée dans des cas de contact entre les personnes et de transmission de ces « grosses » gouttelettes. Celles-ci tombent et la distance de sécurité d’au moins un mètre correspond à la distance parcourue avant de toucher le sol. Même si plusieurs travaux ont montré des « sauts » sur de plus longues distances.
Sécheresse ennemie
Mais en fait ces gouttelettes peuvent rétrécir. Dans un article mis en ligne le 28 avril sur Arxiv.org <http://arxiv.org/>, le physicien Roland Netz, de l’université libre de Berlin, explique que l’eau s’évapore par divers mécanismes complexes, ce qui réduit la taille de la particule et donc ralentit sa chute, voire peut la faire passer dans le domaine des « aérosols » fait de petites gouttes. Le phénomène dépend du taux d’humidité. Plus il est faible, plus l’évaporation est rapide et donc plus il y a de chance que la charge virale de la grosse goutte reste en suspension longtemps et soit donc potentiellement plus dangereuse. Le physicien estime qu’une goutte de 100 micromètres s’évapore en deux secondes, contre 50 millisecondes pour une dix fois plus petite à 50 % d’humidité.
> Lire aussi  Les masques, même faits maison, protègent-ils du coronavirus ? Le débat démêlé en 8 points
Son confrère Lydéric Bocquet, du Laboratoire de physique de l’Ecole normale supérieure à Paris, dans un article en préparation, a, avec ses calculs, estimé la fraction de virus dans l’air. Celle-ci est plus grande pour les petites gouttes que pour les grandes et elle diminue lorsque le taux d’humidité augmente. « Par précaution, il vaudrait donc mieux éviter les climatisations les plus asséchantes et humidifier l’air, estime Lydéric Bocquet. On comprend aussi pourquoi porter un masque même artisanal est utile car il limite la diffusion des grosses gouttes les plus susceptibles de s’évaporer et de rester dans l’air. » Mais plus de dépôt de gouttes obligera à nettoyer sans doute davantage les surfaces…
L’exemple de la grippe A
Ce rôle de l’humidité dans la diffusion du virus avait déjà été pointé par l’équipe de Marc Lipsitch à Harvard, en 2010 dans Plos Biology. La corrélation entre la baisse de l’épidémie de grippe A et l’augmentation de l’hygrométrie en été explique la saisonnalité de cette maladie.
Le dilemme est donc posé. Climatiser et ventiler est efficace pour assainir l’air mais en fonction des conditions hygrométriques, ces systèmes pourraient contribuer à augmenter la diffusion du virus.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/04/28/la-climatisation-accelere-t-elle-la-circulation-du-coronavirus_6037943_1650684.html <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/04/28/la-climatisation-accelere-t-elle-la-circulation-du-coronavirus_6037943_1650684.html>>
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3- Coronavirus : différents tests pour différents usages, AFP, 29/04/20, 09h16

Diagnostiquer les malades, connaître la part de la population infectée, voire peut-être mesurer le degré d'immunité: plusieurs types de tests existent pour lutter contre le coronavirus et ils ont chacun un rôle bien précis.
- Tests RT-PCR
Utilisés depuis le début de l'épidémie, ces tests virologiques servent à faire un diagnostic et donc à dire si un malade est infecté au moment où on les réalise.
+ Infographie : Tests pour le coronavirus <https://www.sciencesetavenir.fr/assets/afp/2020/04/29/2e509ea9ffc449c11259b753291d25110adbee6f.jpg> (AFP - John SAEKI)
C'est sur eux que s'appuie la stratégie mise en œuvre par la Corée du Sud, citée en modèle pour contrôler l'épidémie : tester massivement, mettre en quarantaine les cas positifs, "tracer" les personnes avec lesquelles ils ont été en contact pour les tester à leur tour.
C'est pourquoi la capacité des pays à réaliser suffisamment de tests de diagnostic sera un critère décisif pour une sortie de confinement réussie.
La technique utilisée, dite RT-PCR, est une méthode de détection du génome du virus.
Pour cela, on doit aller chercher le virus dans les sécrétions du malade. Le prélèvement est effectué en introduisant profondément un écouvillon (long coton-tige) dans son nez (ou sa bouche dans certaines pays).
Le prélèvement peut être fait en laboratoire de ville, à l'hôpital mais aussi en "drive", sur des parkings (la personne testée restant au volant de son véhicule). Le résultat tombe en laboratoire au bout de quelques heures.
La technique RT-PCR est fiable, mais le prélèvement doit être correctement réalisé, faute de quoi on risque de ne pas détecter un malade. Il ne faut pas se contenter de placer l'écouvillon dans la narine, mais l'enfoncer dans les fosses nasales pour aller buter jusqu'à la partie supérieure du pharynx.
L'autre facteur d'erreur est le moment où le prélèvement est réalisé. Si un malade est testé très tôt pendant la phase d'incubation ou tout à la fin de la maladie, la quantité de virus peut ne pas être suffisante pour qu'il soit repéré.
On estime à environ 30% la proportion de ces "faux négatifs" (autrement dit, on passe à côté de 3 malades sur 10).
- Tests de sérologie
Ces tests, pour lesquels une prise de sang suffit, n'ont pas le même objectif que la RT-PCR. Ils visent à déterminer après coup si un individu a été en contact avec le virus en détectant les anticorps (la réponse du système immunitaire).
Il y a quelques semaines, les autorités sanitaires mondiales en attendaient beaucoup pour déterminer qui était immunisé et pouvait donc sortir du confinement
Mais ces espoirs ont été douchés : on ne sait pas encore si les personnes qui ont contracté le nouveau coronavirus sont ensuite immunisées et protégées contre une réinfection. Et même si cette immunité existe, il est impossible de dire combien de temps elle dure.
C'est pourquoi l'OMS (Organisation mondiale de la santé) a mis en garde samedi contre la délivrance d'éventuels "passeports immunitaires".
Autre gros bémol, la fiabilité de ces tests n'est pas encore établie.
Une fois que cela sera fait, ils seront toutefois utiles pour avoir une meilleure connaissance de l'épidémie, en permettant de déterminer quelle proportion de la population a été infectée.
Pour cela, plusieurs pays ont mis en route des enquêtes épidémiologiques basées sur les tests de sérologie : on teste des échantillons représentatifs de la population, comme pour un sondage.
Déterminer la part de la population infectée aidera à connaître le véritable taux de décès de la maladie, qu'on peut aujourd'hui seulement estimer.
On distingue deux catégories de tests de sérologie : les tests automatisables (principalement basés sur une technique nommée Elisa), réalisables uniquement dans des laboratoires de biologie, et les tests unitaires. 
Ces derniers peuvent être utilisés comme test de diagnostic rapide en laboratoire, en dehors d'un laboratoire par un professionnel de santé ou avec un autotest par le patient lui-même, à partir d'une goutte de sang au bout du doigt (leur fiabilité est toutefois contestée).
- Tests de neutralisation
Ces tests sont eux aussi des tests de sérologie (de "sérum", partie liquide du plasma sanguin), mais poussent la logique plus loin. Ils ne visent pas seulement à détecter la présence d'anticorps, mais à mesurer leur efficacité contre le virus.
En France, l'Institut Pasteur en a développé deux.
"L'un utilise du vrai virus, il est donc lourd à manipuler et doit l'être dans des laboratoires de sécurité P3. L'autre utilise un pseudovirus" non infectieux et est plus facile à utiliser, explique à l'AFP Olivier Schwartz, responsable de l'unité virus et immunité à l'Institut Pasteur.
Ce type de tests n'en est pour l'instant qu'à l'étape de la recherche, loin d'une future commercialisation.
"D'autres travaux seront nécessaires pour déterminer la quantité d'anticorps neutralisants susceptible de contribuer à la protection, ainsi que leur persistance dans le temps", précise l'Institut Pasteur.
<https://www.sciencesetavenir.fr/sante/coronavirus-differents-tests-pour-differents-usages_143889>
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4- En réduisant la pollution de l’air, le confinement aurait évité 11 000 décès en Europe en un mois, Le Monde, 29/04/20, 23h00
Stéphane Mandard 

Un centre de recherche européen a calculé que les niveaux de dioxyde d’azote et de particules fines ont baissé respectivement de 40 % et 10 % en avril. En France, 1 230 décès auraient été évités. 
En Italie, en France ou en Allemagne, le confinement a entraîné une baisse sans précédent de la pollution de l’air. Les particules fines et le dioxyde d’azote (NO2) étant responsables, chaque année en Europe, de plus de 400 000 morts prématurées selon l’Agence européenne de l’environnement, des chercheurs ont essayé d’estimer le nombre de vies épargnées grâce à cette chute spectaculaire des niveaux de pollution constatée avec la mise en œuvre, depuis un mois, de mesures pour lutter contre le Covid-19. Environ 11 000 décès auraient été évités en Europe selon une étude publiée mercredi 29 avril par le tout jeune Centre for Research on Energy and Clean Air (Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur, CREA), un organisme de recherche indépendant international basé en Finlande et soutenu notamment par Climateworks et Bloomberg Philanthropies. Le Monde a eu accès aux résultats de ce travail inédit.
> Lire aussi  Coronavirus : une décrue historique des émissions de CO2 est-elle amorcée ?
Avec 2 083 décès évités, c’est l’Allemagne qui tire le plus grand bénéfice de cette chute des niveaux de pollution liée au ralentissement de l’activité économique, devant le Royaume-Uni (1 752), l’Italie (1 490), la France (1 230) et l’Espagne (1 081). Pour parvenir à ces estimations, les chercheurs du CREA ont analysé les données issues de plus de 3 000 stations mesurant les concentrations de particules fines et de NO2 à travers l’Europe entre le 1er avril et le 26 avril, en les comparant aux niveaux des années précédentes tout en tenant compte des conditions météorologiques. Elles montrent globalement une diminution d’environ 40 % du niveau moyen de NO2 et de 10 % pour celui de la pollution à particules. Ces réductions des niveaux de pollution sont plus ou moins importantes selon les pays.
> Lire aussi  Coronavirus : la pollution de l’air est un « facteur aggravant », alertent médecins et chercheurs
Ainsi, pour le NO2, les baisses les plus prononcées sont observées au Portugal, en Espagne, en Norvège, en Croatie, en France, en Italie et en Finlande. Pour les particules fines, les améliorations sont les plus nettes au Portugal, en Grèce, en Suède, en Pologne, Finlande et en Espagne.
Selon le CREA, cette chute de la pollution s’explique principalement par la baisse de la production électrique à partir des centrales à charbon et celle de la consommation de pétrole (un tiers), liée principalement à la réduction du trafic routier.
« Eviter le retour du tout-voiture »
Outre les décès évités, l’étude identifie d’autres bénéfices sanitaires en l’espace d’un mois : 1,3 million d’arrêts de travail en moins, 6 000 nouveaux cas d’asthme évités chez les enfants, 1 900 visites aux urgences à cause de crises d’asthme aiguës ou encore 600 naissances prématurées en moins.
« Les bienfaits inattendus des mesures prises contre le coronavirus montrent à quel point la pollution de l’air est nuisible à notre santé et à quel point ses effets sur la santé sont négligés, commente Lauri Myllyvirta, analyste en chef au CREA. Une fois cette crise du Covid-19 terminée, il faudra pérenniser cette amélioration de la qualité de l’air en mettant en place des systèmes de transport et d’énergie propres. »
> Lire aussi  Comment l’espace public des villes pourrait être réaménagé pour faciliter la distanciation sociale
Plusieurs études, notamment en Italie, ont montré que la pollution de l’air était un facteur aggravant de l’épidémie et que les particules fines pouvaient servir de vecteur au virus. Durement touchée, à l’instar de toute la Lombardie, la ville de Milan vient d’annoncer un programme ambitieux visant à réduire l’usage de la voiture après le déconfinement : 35 km de rues doivent être transformés durant l’été, avec des trottoirs élargis pour les piétons, de nouvelles pistes cyclables et des limitations de vitesse à 30 km/h.
« La pollution de l’air doit être considérée, enfin, comme une menace sérieuse. Dès le 11 mai, il est impératif d’éviter le retour du tout-voiture et des embouteillages et d’inciter aux modes de déplacements les moins polluants », commente Marie Chéron, responsable mobilités à la Fondation Nicolas Hulot. Le Réseau action climat, qui fédère une trentaine d’associations, demande la mise en œuvre, en France, d’un « fonds d’urgence vélo » de 500 millions d’euros. Pour éviter que déconfinement ne rime avec ruée vers la voiture individuelle.
> Lire aussi  « Toutes les conditions sont réunies pour un retour irréversible de la suprématie de la voiture individuelle »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/29/en-reduisant-la-pollution-de-l-air-le-confinement-aurait-evite-11-000-deces-en-europe-en-un-mois_6038187_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Des morts évitées grâce à la baisse de la pollution de l'air, selon une étude <https://information.tv5monde.com/info/des-morts-evitees-grace-la-baisse-de-la-pollution-de-l-air-selon-une-etude-357434>, AFP, 30/04/20, 14:00
En savoir plus :
> 11,000 air pollution-related deaths avoided in Europe as coal, oil consumption plummet <https://energyandcleanair.org/air-pollution-deaths-avoided-in-europe-as-coal-oil-plummet/>, Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA), 30/04/20
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5- Coronavirus : Pourquoi l’analyse des eaux usées est-elle essentielle dans la bataille contre le virus ?, 20 Minutes, 30/04/20, 09h13
Fabrice Pouliquen

Plusieurs études ont détecté des traces du virus dans des réseaux d’eaux usées. Dangereux ? A priori, non… Mais la question mérite qu’on s’y intéresse de près, plaide l’Académie des technologies. Et pour plusieurs raisons
• Au Pays-Bas, aux Etats-Unis, en Espagne, mais aussi à Paris… Plusieurs études scientifiques ont démontré la présence du SARS-CoV-2, responsable de la maladie du Covid-19, dans les eaux usées.
• Toute la question est de savoir si le virus y est toujours infectieux ? C’est l’une des zones d’ombre qui entourent aujourd’hui le coronavirus. L’Académie des technologies appelle à apporter une attention particulière et un soutien financier à ce sujet.
• L’enjeu est déjà de s’assurer que toutes les mesures sont prises pour protéger les citoyens. Il est aussi de ne pas prendre des mesures inutiles et coûteuses, poussé par l’incertitude. Et enfin de se doter d’un outil de surveillance de l’épidémie.
Comment le virus SARS-CoV-2, responsable de la maladie Covid-19, se comporte-t-il dans l’air ? La question revient régulièrement dans le débat public depuis le début de l’épidémie, sans que la science ne puisse y répondre de manière certaine.
Le comportement du coronavirus dans l’eau est tout aussi épineux. « On sait que pour l’eau potable, le risque est quasi-nul, tant les traitements habituels sont efficaces contre ce type de virus », commence Bernard Saunier, membre de l’Académie des technologies, société savante cousine de l’ Académie des Sciences.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2770359-20200430-publier-coronavirus-pourquoi-analyse-eaux-usees-essentielle-bataille-contre-virus>
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6- Ebola, grippe aviaire, dengue, zika... comme pour le coronavirus, ces virus se diffusent à cause de l'activité humaine, Novethic, 30/04/20
Marina Fabre

Ce sont des virus qui n'auraient jamais pu se propager aussi vite sans les activités humaines. En déforestant massivement sur le continent africain, la chauve-souris, hôte d'Ebola, s'est retrouvée en contact avec les humains. Les oiseaux, eux, ont transmis la grippe aviaire à cause des élevages intensifs forçant la contamination interespèce. En détruisant les écosystèmes, les humains ont eux-mêmes provoqué les conditions idéales à la propagation massive de virus. 
Les experts estiment que la perte de biodiversité et la destruction de l'environnement sont un des facteurs de la pandémie actuelle de coronavirus. Il suffit de jeter un coup d'œil dans le rétroviseur pour s'apercevoir que ce n'est pas la première fois. 65 % des maladies infectieuses émergentes sont des zoonoses, c'est-à-dire des agents pathogènes transmis des animaux à l'homme. Et 72 % trouvent leur origine dans le monde sauvage. Trois virus illustrent ce phénomène. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/comment-la-mondialisation-la-deforestation-l-elevage-intensif-ont-accelere-la-propagation-des-epidemies-comme-ebola-la-dengue-ou-la-grippe-aviaire-148495.html>
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7- Les professionnels de santé s’étonnent des quantités de masques vendus par la grande distribution, Le Monde, 01/05/20, 14h53
François Béguin, Audrey Tonnelier, Béatrice Gurrey et Cécile Prudhomme 

Après avoir fait face, pendant des semaines, à une pénurie d’équipements de protection, pharmaciens et soignants constatent que la grande distribution commercialisera, dès lundi, des centaines de millions de masques. Certains demandent leur réquisition. 
Médecins, infirmiers, sages-femmes, pharmaciens, kinésithérapeutes, podologues, toutes ces professions s’indignent en constatant que la grande et moyenne distribution a pu se procurer plusieurs centaines de millions de masques chirurgicaux, qui seront mis sur le marché à partir du lundi 4 mai, alors qu’eux-mêmes en ont si cruellement manqué et subissent toujours rationnement et pénurie.
Jeudi 30 avril au soir, les ordres nationaux de ces professions ont publié un communiqué commun d’une rare véhémence, sous le titre « Les masques tombent ». « Aujourd’hui, la consternation s’allie au dégoût. Toute guerre a ses profiteurs », écrivent ces professionnels de santé, en demandant où étaient ces masques quand tous, « en prise directe avec la maladie, tremblaient et tombaient chaque matin ». Les annonces de la grande distribution qui se sont succédé mercredi et jeudi (Carrefour, Leclerc, Intermarché, Système U, Lidl…) pour indiquer le nombre de millions de masques bientôt mis en vente, sont qualifiées de « surenchère de l’indécence ». 
Carrefour en annonce 225 millions, en plus des 70 millions réservés pour les salariés du groupe, mais la direction de l’entreprise précise qu’« il n’y a pas de stockage, les masques arrivent au fur et à mesure. Dès le 4 mai, on pourra en vendre 10 millions, à prix coûtant, pas en rayon, mais en caisse ». De tels chiffres ne supposent-ils pas un certain stockage, puisque ces masques sont reconditionnés par lots de 5 ou de 10, chaque client n’ayant droit qu’à deux lots ? Chez Leclerc, ce sont 170 millions de masques qui ont été « sécurisés » dans un premier temps, mais bien davantage à terme. Là aussi, un rempaquetage a eu lieu pour les vendre dès lundi par paquets de dix. Il est à noter que ce sont les PDG des groupes qui se sont déplacés dans les médias pour annoncer les quantités à vendre, les prix, le conditionnement, faisant clairement de ces masques si désirés un produit d’appel grand public pour leurs super ou hypermarchés.
Demande de réquisition par l’Etat de ces stocks
Les professionnels de santé prennent soin de préciser, même si cela tombe sous le sens, qu’ils ne visent pas la vente de masques lavables en tissu ou de masques « grand public », offrant une protection moindre et destinés à « compléter utilement l’arsenal de défense contre le virus », mais bien celle de masques chirurgicaux, dits FFP1, voire FFP2, les plus protecteurs, jusqu’ici réquisitionnés par l’Etat. Le groupe Agromousquetaires (celui d’Intermarché, Netto, Bricorama et d’autres enseignes) a annoncé pour sa part qu’il produirait lui-même 130 millions de masques FFP1 et FFP2 d’ici à décembre dans une usine à Ploërmel (Morbihan), après avoir acheté les deux machines ad hoc.
« Que ces stocks de masques aient été constitués depuis plusieurs semaines ou quelques jours, ils sont la manifestation qu’on ne cherche pas, ou plus, à équiper prioritairement les professionnels de santé, s’insurge l’ordre des infirmiers, par la voix de son président, Patrick Chamboredon. C’est intolérable et révoltant, alors que les équipements de protection nous font encore défaut. » Le même sentiment domine chez les médecins. « Nous sommes très en colère d’apprendre que des dizaines de millions de masques vont être vendus alors qu’on a dû gérer une pénurie profonde », réagit Jean-Marcel Mourgues, vice-président du Conseil national de l’ordre. La distribution de masques reste très parcimonieuse – 12 chirurgicaux et 6 FFP2 par semaine pour les médecins. « La réquisition par l’Etat de ces stocks me semble la suite logique », ajoute-t-il.
> Lire aussi  Coronavirus : la pénurie de masques, grande colère des soignants
C’est cette réquisition qu’a demandée « instamment », jeudi soir, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, au ministre de la santé, Olivier Véran, dans une lettre ouverte. Après réquisition, ces masques doivent « être remis prioritairement aux populations en ayant le plus besoin », insiste le pharmacien : non seulement aux personnels de santé, mais aux Français les plus fragiles, comme les personnes âgées ou les dix millions de malades en affection longue durée (ALD). « Les grandes enseignes déstockent des masques à prix coûtant en envoyant des cartes de fidélité à leurs clients, comme on aurait une promo sur l’essence ou le Nutella. Mais comment les autorités peuvent-elles tenir un discours aussi contradictoire ? », s’insurge Gilles Bonnefond, président de l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Pour la Fédération du commerce et de la distribution, qui a réagi dans un communiqué, « il n’y a pas de stocks cachés ». « Les chiffres annoncés par les enseignes concernent les commandes effectuées, qui ne vont être livrées que très progressivement », assure-t-elle. Pour éviter tout dérapage tarifaire, le gouvernement a annoncé, vendredi 1er mai, que le prix des masques à usage unique de type chirurgical serait réglementé à 95 centimes d’euros l’unité.
« J’ai perdu confiance »
Les pharmaciens, qui se sont pliés aux injonctions du ministère de la santé en distribuant les masques au compte-gouttes, par lots strictement contingentés selon les professions, se sentent néanmoins floués. Durant des mois, ils ont géré les masques d’Etat, gratuits et réquisitionnés, fait face aux supplications de leur patientèle pour obtenir un seul de ces précieux masques pour aller passer une IRM, sans pouvoir y répondre favorablement, et constatent aujourd’hui le tsunami commercial qui s’apprête à déferler. « Des millions de masques dorment dans des entrepôts et nous, nous n’en avons pas ?, s’étrangle une pharmacienne de la banlieue parisienne. J’ai perdu confiance et je suis à deux doigts de vendre l’officine. »
Carine Wolf-Thal, la présidente de l’ordre des pharmaciens, qui s’était réjouie le 26 avril de la possibilité de vendre enfin des masques au grand public, dit éprouver « colère, frustration, indignation et sentiment de trahison ». Comment avoir expliqué, des semaines durant, qu’il fallait être solidaire des personnels de santé, et se retrouver si démuni ? Lucien Bennatan, président du groupe Pharmacie référence (PHR), a sa propre explication. Lorsque le gouvernement a annoncé, par le décret du 23 mars, la réquisition des masques FFP2 et des masques de protection respiratoire présents sur le territoire national, sous la responsabilité du ministère de la santé, rien n’empêchait les officines de se procurer des masques à l’étranger, soutient-il.
Mais les pharmaciens, regrette M. Bennatan, se sont pliés au discours politique dominant, tandis que les grandes surfaces constituaient, elles, des stocks et annonçaient, jeudi 30 avril, un accord pour leur commercialisation avec le ministère de l’économie, sous la responsabilité de la secrétaire d’Etat Agnès Pannier-Runacher. « Il n’était pas tenable longtemps d’expliquer aux gens que les masques ne protégeaient pas d’un virus propagé par voie aérienne. Les pharmaciens auraient dû réagir en professionnels de santé en cherchant à en acquérir dès que possible », dit-il.
Au cabinet de la secrétaire d’Etat, on souligne que depuis le décret du 23 mars, les collectivités locales et acteurs privés – dont la grande distribution – ont la possibilité d’importer des masques, notamment de type FFP2. Mais ils sont tenus de déclarer toute importation supérieure à 5 millions de masques sur un trimestre, l’Etat se gardant le droit de réquisitionner tout ou partie de la marchandise en cas de nécessité pour le système de santé (il doit alors le faire dans un délai de soixante-douze heures après la demande).
« Il y a une grande confusion entre les commandes de masques et ce qui est stocké en France. Chaque semaine, des masques arrivent effectivement nombreux, mais les millions de masques qu’annonce la grande distribution, ce sont des commandes organisées qui vont arriver progressivement », a précisé Agnès Pannier-Runacher, vendredi 1er mai sur RTL.
> Lire aussi  Où se procurer un masque « grand public » ? Combien de temps le porter ?… Nos réponses à vos questions
« Il n’y avait pas de stocks de masques cachés en France », a assuré Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, vendredi 1er mai, lors de son point presse quotidien. Selon lui, les commandes passées par la grande distribution l’ont été avec l’aval des autorités. « Plus nous favorisons l’accès aux masques, mieux c’est », a-t-il estimé, en rappelant que « les professionnels de santé auront accès aux masques en premier ». « Il y a peut-être eu un vide juridique : parce que les pharmaciens ne savaient pas s’ils seraient autorisés à vendre des masques, ils n’ont pas pris les devants pour en commander. C’est la limite d’une profession hyperréglementée », glisse une source proche du dossier.
<https://www.lemonde.fr/sante/article/2020/05/01/les-professionnels-de-sante-entre-consternation-et-degout-sur-la-gestion-des-masques_6038368_1651302.html>
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8- Dans les Hauts-de-France, des épisodes de pollution malgré le confinement, Le Monde, 02/05/20, 12h10
Laurie Moniez (Lille, correspondance)

Si les concentrations en oxyde d’azote ont nettement diminué avec la chute du trafic routier, il n’y a pas eu d’amélioration visible sur le front des particules. L’épandage est montré du doigt. 
Depuis le début du confinement décrété en France le 17 mars pour freiner l’épidémie de Covid-19, pas moins de huit pics de pollution aux particules ont été signalés dans les Hauts-de-France par l’observatoire de la qualité de l’air régional ATMO. Le dernier pic de pollution aux particules date du 24 avril, après trois jours consécutifs d’une qualité d’air mauvaise.
Avec la réduction de l’important trafic routier et la baisse d’activité de nombreuses industries, les Nordistes espéraient profiter d’un air plus sain qu’habituellement, l’année 2019 ayant été particulièrement catastrophique avec 51 jours de pollution recensés par ATMO. Or, si en avril les concentrations d’oxyde d’azote (polluant atmosphérique principalement émis par le trafic routier et le chauffage résidentiel) ont diminué de 47 %, il n’y a pas eu d’amélioration visible sur le front des particules.
A qui la faute ? Selon ATMO, plusieurs phénomènes ont pu être à l’origine des quatre épisodes de pollution de mars et avril. « D’abord, les particules ont de multiples origines, comme l’activité industrielle, le chauffage au bois, les activités agricoles et le trafic, explique Céline Derosiaux, chargée de la communication ATMO Hauts-de-France. Et puis à cette période de l’année, les conditions printanières favorisent la formation de particules dites “secondaires” ». Celles-ci sont formées à partir d’ammoniac et d’oxydes d’azote. Or, l’épandage de fertilisants est une source majeure d’ammoniac. Première région agricole de France, avec 2,1 millions d’hectares de surface agricole utile et 27 400 exploitations agricoles, les Hauts-de-France voient chaque année une partie de ses sols être recouverts de fumiers, lisiers et autres engrais azotés minéraux entre le début du mois de mars et la fin avril.
Demande de réglementation des épandages
Le 25 avril, le groupe Europe Ecologie - Les Verts a donc demandé au préfet de limiter les épandages agricoles. « Du 16 au 18 avril, par exemple, beaucoup de personnes ont indiqué qu’elles sentaient les odeurs d’épandage en étant à Lille, dénonce Julie Nicolas, cosecrétaire du groupe EELV de Lille-Lomme-Hellemmes. Et ces jours-là, les nitrates d’ammonium étaient très présents dans l’air. »
Les Verts ne veulent pas stigmatiser les agriculteurs précisant qu’avec la fermeture des déchèteries, les brûlages de déchets verts par les particuliers, pourtant interdits, ont aussi favorisé la présence de particules fines. « On ne demande pas aux agriculteurs de renoncer à tous les épandages mais au moins de les reporter ou de les diminuer », ajoute Julie Nicolas qui regrette l’absence de réponse de la préfecture. « A Lille, comme partout en France, il y a un refus des préfets de réglementer les épandages, mais si on découvre que les pics de pollution peuvent être corrélés avec les hospitalisations en cette période de Covid, c’est potentiellement une petite bombe », estime Julie Nicolas. Les écologistes soulignent le lien étroit entre la pollution de l’air par les particules et le développement, ainsi que l’aggravation de maladies respiratoires, notamment du Covid-19. Or, une ordonnance rendue le 20 avril par le Conseil d’Etat rappelle que l’administration doit faire preuve, dans le contexte actuel d’urgence sanitaire, d’une vigilance particulière en prenant des mesures pour limiter les pratiques agricoles polluantes.
> Lire aussi  Coronavirus : le Conseil d’Etat demande une « vigilance particulière » avec les épandages agricoles
Président de la Chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais, Christian Durlin rappelle, de son côté, les contraintes liées à son métier : « Techniquement, les épandages se font à un moment où la plante a besoin de fertilisants, en début de croissance, donc on ne choisit pas les périodes ! » Installé depuis 1992 sur une exploitation de polyculture-élevage à Richebourg, dans le Pas-de-Calais, Christian Durlin avoue une certaine lassitude face aux critiques visant sa profession. « On ne peut pas réclamer une autonomie alimentaire de proximité et critiquer son fonctionnement. Si on ne veut pas de ces émissions, il ne faut pas d’agriculture ! » Christian Durlin aimerait également connaître dans le détail la composition et la provenance des particules polluantes dans l’air. Chez ATMO Hauts-de-France, on précise, en effet, que le nitrate d’ammonium a une durée de vie plusieurs jours. « Notre région a pu récupérer des masses d’air déjà chargées par les vents de nord et nord-est. » En clair, une partie de la pollution peut aussi venir des pays voisins comme la Belgique et les Pays-Bas.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/05/02/dans-les-hauts-de-france-des-episodes-de-pollution-malgre-le-confinement_6038458_3244.html>
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9- Enquête. Coronavirus : pourquoi la France a tant de mal à se fournir en médicaments, Le Monde, 03/05/20, 05h36
Marie-Béatrice Baudet

La crise sanitaire a rendu les difficultés d’approvisionnement de la France en médicaments particulièrement sensibles. Pourtant, la dépendance du pays à des usines chinoises ou indiennes était connue depuis plusieurs années.
Au téléphone, la colère le gagne. Sénateur du Nord, Jean-Pierre Decool, 67 ans, s’énerve, parle de plus en plus vite, puis finit par lâcher d’une voix lasse : « Vous savez, certains jours, je me demande si l’action publique, à laquelle j’ai dédié toute ma vie, a encore un sens. » Confiné près de Dunkerque, dans le petit village de Brouckerque, dont il fut le maire pendant vingt-quatre ans, l’élu de droite, membre du groupe Les Indépendants-République et territoires, rumine et rumine encore. Comment la France, « sa » France, est-elle devenue au fil des ans un pays en mal de médicaments ? Un pays qui dépend d’usines indiennes et chinoises pour la fabrication de comprimés et de solutions injectables pourtant indispensables à une protection sanitaire de qualité. Un pays où, aujourd’hui, les soignants font face à la pandémie de Covid-19, les yeux rivés sur les armoires à pharmacie prises d’assaut.
Les praticiens en sont malheureusement réduits à gérer les réserves au jour le jour et à piocher avec prudence dans les cartons de sédatifs, d’antibiotiques ou d’anesthésiants. Ce travail de fourmi précautionneuse est ingrat et suscite de nombreuses interrogations éthiques. N’est-ce pas un crève-cœur, par exemple, de devoir substituer au désormais trop rare Hypnovel, puissant sédatif administré aux patients en fin de vie, du Rivotril, un antiépileptique qui permet surtout d’apaiser les convulsions ?
L’époque est singulière, il est vrai. La demande de produits médicaux a explosé depuis la propagation incontrôlable du SARS-CoV-2 et a vivement dégradé les stocks, même les mieux fournis. Pourtant, il ne faudrait pas s’y tromper, cette crise sévit depuis bien longtemps.
> Lire aussi Coronavirus : inquiétude mondiale sur les inévitables pénuries de médicaments
Jean-Pierre Decool n’est ni médecin ni pharmacien. Cet ancien professeur de mathématiques a néanmoins acquis de solides connaissances en matière d’approvisionnement en médicaments. Le 2 octobre 2018, il présentait au Sénat les conclusions de la mission d’information, lancée quelques mois plus tôt et présidée par le socialiste Yves Daudigny, sur « la pénurie de médicaments et de vaccins », dont il était le rapporteur.
Ces travaux, qui restent une référence, appelaient notamment « à recréer les conditions d’une production pharmaceutique de proximité » et réclamaient en urgence « la mise en place d’une véritable stratégie industrielle nationale et européenne », avec à la clé de nombreuses propositions concrètes.
« Vous vous rendez compte de la perte de temps ! »
Le calendrier semblait propice. En mars 2019, soit quelques mois après la publication du rapport Daudigny-Decool, le projet de loi relatif à l’organisation et la transformation du système de santé, présenté par la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, arrive au Sénat. Afin de mieux armer le pays contre les récurrentes ruptures de stock de médicaments, Jean-Pierre Decool, soutenu par quelques dizaines de sénateurs de droite comme de gauche, propose plusieurs amendements au texte. A sa grande surprise, ils sont tous rejetés, jugés pour la plupart irrecevables en commission, car considérés sans lien, même indirect, avec l’organisation du système de santé.
Tenace, l’élu dépose, le 16 avril 2019, une proposition de loi qui ne sera même pas inscrite à l’ordre du jour, faute de niche parlementaire. En réalité, il faudra attendre la loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2020), promulguée le 24 décembre 2019, pour que certaines idées du rapport sénatorial soient reprises par le gouvernement.
Mais entre son passage au Conseil d’Etat et la rédaction des décrets d’application, l’ensemble des nouvelles dispositions – dont l’obligation faite aux laboratoires français de disposer d’un stock de sécurité de médicaments de quatre mois disponible sur le territoire européen – ne sera effectif qu’à partir du 30 juin 2020… « Vous vous rendez compte de la perte de temps !, s’enflamme de plus belle l’homme du Nord. Il y a un an, on nous a renvoyés à nos chères études ; aujourd’hui si c’était à refaire, tout le monde applaudirait en votant les mesures auxquelles nous avions pensé ! »
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Le Sénat n’est pas le premier à avoir tiré le signal d’alarme. Dès 2011, l’Académie nationale de pharmacie créait un groupe de travail sur l’indisponibilité des médicaments, « car nous savions parfaitement que nombre de produits jouaient les globe-trotteurs depuis le milieu des années 1990 et parcouraient des milliers et des milliers de kilomètres avant de parvenir à leur destination finale », relate son président, Patrick Couvreur, lui aussi agacé par les années perdues.
Pilules ou chaussures, même combat
Comment expliquer cette frénésie kilométrique ? Professeur d’économie à l’université Paris-Dauphine et spécialiste des multinationales, El Mouhoub Mouhoud fait un parallèle entre l’industrie du médicament et le groupe Nike.
« Pourquoi est-ce si étonnant ?, argumente-t-il. Si vous réfléchissez bien, ces deux acteurs fragmentent leur chaîne de valeur de façon presque identique. Ils gardent sous contrôle les activités clés, mais externalisent les segments intermédiaires à faible rentabilité. C’est la grande histoire de la désindustrialisation, en France comme ailleurs. » 
Pour l’auteur de Mondialisation et délocalisation des entreprises (La Découverte, 2011), la quête d’une molécule inédite, comme celle d’une super-semelle à air qui soulagera les jambes des marathoniens, est pilotée de près par les maisons mères. Idem pour le marketing et la distribution, essentiels au lancement mondial de la nouvelle vedette du moment. « Ces phases représentent des investissements colossaux à compenser, lors de la fabrication, par des économies d’échelle qui contribuent également au versement de dividendes élevés. Qu’il s’agisse de médicaments ou de chaussures de sport, l’amont et l’aval du processus sont donc financés en partie par des délocalisations, ces modes d’organisation taylorienne du passé. » 
L’innovation est en effet un sujet clé pour les géants de la pharmacie, puisqu’une découverte est protégée par un brevet pendant vingt ans. Le laboratoire qui en est à l’origine se trouve alors en situation de monopole et réalise des marges élevées. La recherche initiale, tous azimuts, est devenue l’apanage des start-up avec qui les grands laboratoires signent des partenariats ou négocient leur rachat dès qu’elles se montrent fécondes.
« Partie de poker »
Ce schéma est presque incontournable tant il apparaît impossible pour ces petites structures de financer la phase de développement d’une nouvelle molécule, dont le coût est évalué entre 1 milliard et 2 milliards de dollars (jusqu’à 1,8 milliard d’euros). Cette étape cruciale nécessite l’enrôlement de centaines et de centaines de patients dans plusieurs pays différents afin de tester l’efficacité thérapeutique de la substance et de rassurer les autorités sanitaires sur ses potentiels effets secondaires, l’objectif étant d’obtenir les autorisations de vente sur les marchés nationaux.
« C’est une gigantesque partie de poker, juge Sébastien Jean, directeur du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii). Les laboratoires misent des centaines de millions sur une substance alors qu’il existe une chance minime de mener le processus à son terme. Le risque est présent jusqu’à la fin. Pensez qu’un test ultime peut mettre en évidence un effet secondaire indésirable » et faire vite grimper l’addition. En août 2012, l’américain Bristol-Myers Squibb annonça l’abandon de ses recherches sur un médicament contre l’hépatite C, qui l’obligea à passer une provision de 1,8 milliard de dollars dans ses comptes.
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L’optimisation des ressources allouées, comme on dit en langage managérial, est jouée à fond dès lors qu’un princeps, c’est-à-dire un médicament original protégé par un brevet, atteint l’âge fatidique des 20 ans. Il tombe alors dans le domaine public et devient un générique copié partout dans le monde.
La pression sur les coûts s’accroît. La concurrence fait rage, en Asie tout particulièrement. Comme le proclament les consultants en stratégie, le médicament se transforme alors en « commodité », dont la fabrication doit être la moins onéreuse possible.
Molécules voyageuses
En France, les pouvoirs publics, soucieux de réduire les déficits, imposent des prix de plus en plus bas aux industriels afin de minorer le montant des remboursements médicaux. Pour ce faire, ils disposent d’un redoutable levier : la Sécurité sociale, le plus grand financeur des dépenses de santé. « Je viens de vérifier le prix d’une boîte de paracétamol vendue dans nos officines, c’est 1 euro !, témoigne Patrick Couvreur. Une boîte d’amoxicilline, un antibiotique vraiment très utilisé, 3 euros ! Comment voulez-vous que des industriels européens continuent à investir dans des sites de production ? Or, ces vieilles molécules sont très importantes. »
Le paracétamol, l’antalgique le plus vendu au monde, apaise rages de dents et maux de tête, mais il est aussi, pour le moment, l’un des traitements conseillés pour lutter contre les symptômes légers du Covid-19. Dès février, les Français se sont donc rués sur les boîtes de Doliprane, de Dafalgan et de Panadol. Le 18 mars, craignant une rupture d’approvisionnement, l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé a restreint les ventes de paracétamol dans les pharmacies, seulement autorisées à vendre une boîte en cas d’absence de symptômes de l’acquéreur, deux boîtes s’il est fiévreux et autant qu’indiqué s’il présente une ordonnance.
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Le principe actif du paracétamol est une poudre blanche et cristalline inodore, de saveur amère, appelée APAP. Une fois traitée puis mélangée à des excipients, la substance est conditionnée soit sous forme de gélules et de comprimés soit sous forme de poches pour préparations injectables. Que l’APAP vienne à manquer et la chaîne se rompt. Or, la substance est une grande voyageuse. Plus aucun laboratoire ne la produit en Europe depuis douze ans. L’Inde et la Chine ont ravi le marché il y a plus de quinze ans.
Aujourd’hui paisible retraité de 62 ans, Bernard Ughetto se souvient très bien de la fermeture, en 2008, de l’usine Rhodia, à Roussillon (Isère), dernier site européen à fabriquer la substance active du paracétamol à raison de 8 000 tonnes par an. Coordinateur CGT pour l’ensemble des activités du groupe chimique français – passé ensuite dans le giron du belge Solvay –, le militant a mobilisé ses troupes, écrit au cabinet de la ministre de la santé de l’époque, Roselyne Bachelot, pour alerter sur une décision industrielle qui, selon l’analyse du syndicat, mettait un peu plus à mal la sécurité sanitaire du pays. « Vous savez ce qu’on nous a répondu ? Que tous les salariés seraient reclassés. On l’avait déjà négocié, et c’est ce qui s’est passé, en effet. Mais sur le fond de la question, nous n’avons pas eu de retour. »
Délocalisations à outrance
Pour justifier le baisser de rideau, la direction avait mis en avant l’incapacité de l’entreprise française à contrer la concurrence asiatique. En 2008, un kilo de paracétamol chinois était vendu 2 à 3 euros aux laboratoires, contre 4 euros en moyenne pour Rhodia.
A la lecture du rapport d’experts, demandé par le comité d’entreprise de Rhodia Roussillon et destiné à éclairer les débats, un document confidentiel que Le Monde a pu consulter, on comprend combien la compétitivité chinoise reposait aussi sur des pratiques peu respectueuses de l’environnement : « La majeure partie de la production d’APAP en Chine relève d’une chimie rudimentaire polluante », notent les auteurs du document daté de 2008. Tout comme en Inde, où les effluves sont encore déversés dans les rivières sans aucune précaution. Les principaux polluants retrouvés sont des antibiotiques, comme à Hyderabad, dans le sud du pays, qui abrite un important hub pharmaceutique
Les délocalisations ont aussi permis de s’affranchir de normes environnementales jugées trop contraignantes par certains industriels. Ancienne biologiste hospitalière, Marie-Christine Belleville s’est beaucoup investie, à l’Académie nationale de pharmacie, dans les travaux et les rapports consacrés, depuis 2011, à la pénurie de médicaments, mais elle connaît également l’univers de la chimie pour y avoir travaillé plusieurs années au début de sa carrière. « Préparer un principe actif afin qu’il soit prêt à être livré à une usine de conditionnement est un processus complexe », témoigne-t-elle. Pour faire simple, la synthèse de la substance nécessite beaucoup d’énergie électrique, ainsi que l’utilisation de métaux lourds, comme le cuivre, pour leurs propriétés de catalyseurs. Il s’agit ensuite de nettoyer la molécule avec des solvants pour la purifier, solvants éliminés à leur tour par de multiples lavages. « Bien sûr que tous ces aspects réglementaires ont joué un rôle dans la volonté de délocaliser,confirme un ancien cadre dirigeant français. Mettre en place une station d’épuration coûte beaucoup d’argent. »
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Le paracétamol n’est pas un cas isolé. Dans les années 1980, 20 % des substances actives étaient produites en Asie, aujourd’hui c’est 80 % environ.
Une revue de détail s’impose afin de bien appréhender l’ampleur du phénomène. Commençons par la Chine. Elle livre aujourd’hui à la planète 90 % de la pénicilline, 80 % de la vitamine C et 70 % de l’acide citrique. Elle s’est progressivement imposée dans le commerce pharmaceutique mondial à partir des années 1990 pour les mêmes raisons qui ont fait d’elle l’usine du monde : des coûts de production imbattables grâce à une main-d’œuvre abondante et peu chère, des terrains et de l’électricité bon marché, sans oublier des contraintes environnementales inexistantes en raison de la bienveillance des responsables locaux, dont la carrière dépendait surtout des taux de croissance économique obtenus dans leur province. Depuis 2010, les choses ont bougé, la pollution insoutenable dans les villes et le saccage des campagnes, largement abîmées par les usines sales, ont contraint les autorités à prendre l’environnement au sérieux.
« Pharmacie du monde »
Si l’on s’intéresse à l’Inde, elle fournirait, selon l’Alliance pharmaceutique indienne, qui fédère 10 000 entreprises, 20 % des génériques vendus dans le monde, 60 % des principaux vaccins et 60 % des traitements antirétroviraux prescrits contre le sida. C’est grâce aux grandes réformes de libéralisation de l’économie, adoptées par New Delhi au début des années 1990, et surtout en investissant le marché de la lutte contre le VIH dix ans plus tard, que le sous-continent a gagné le titre de « pharmacie du monde ». L’Inde est un partenaire incontournable pour les Etats-Unis, puisqu’elle fabrique 30 % des produits pharmaceutiques consommés sur le sol américain.
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Les sous-traitants chinois et indiens ont aussi réuni leurs forces au sein de leurs pays respectifs. De rapprochement en rapprochement, leur secteur s’est consolidé. Les laboratoires occidentaux négocient désormais avec un nombre de plus en plus limité de fournisseurs. Si l’on reprend le cas de l’APAP, quatre grands acteurs mondiaux se partagent l’essentiel du marché : l’un est basé aux Etats-Unis, un autre en Inde et deux en Chine.
La pandémie de Covid-19 a braqué les projecteurs sur cette division mondiale des tâches et les dangers sous-jacents. Au début de l’année, un vent de panique a flotté sur les états-majors pharmaceutiques occidentaux quand ils ont appris la décision de la Chine de se mettre à l’arrêt – pendant trois semaines ? trois mois ? – pour limiter la propagation du virus. Effroi encore en apprenant que la province du Hubei, considérée comme l’épicentre de la pandémie et où tournent quarante-deux usines de médicaments, chinoises ou étrangères, allait elle aussi stopper toute activité. Parmi elles, l’un des quatre fournisseurs d’APAP.
La France risquait de manquer de paracétamol. Et d’antibiotiques aussi, puisque le 3 mars, c’était au tour du gouvernement nationaliste indien de Narendra Modi de fermer le robinet des exportations de treize molécules, dont le paracétamol, encore lui, et plusieurs antibiotiques, comme l’érythromycine, souvent indiquée dans les infections pulmonaires, et le chloramphénicol, utilisé contre la méningite et la fièvre typhoïde.
Le mardi 7 avril, industriels et professionnels de santé poussèrent un soupir de soulagement : l’Inde rouvrait ses frontières. En Chine aussi, depuis fin février, c’est back to business, mais, touchées par des transports encore perturbés, les exportations de produits pharmaceutiques auraient chuté de 20 %.
« Itinéraires stupéfiants »
« S’il vous plaît, toute cette dépendance ahurissante, on ne pouvait pas dire que l’on ne savait pas », persévère le sénateur Jean-Pierre Decool. En 2008, l’Agence de sécurité du médicament signalait quarante-quatre ruptures de stock et tensions d’approvisionnement, avant que les statistiques s’envolent : 173 mentions en 2012, 530 en 2017, 871 en 2018, et l’on pourrait dépasser 1 200 signalements en 2019.
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La poussée enregistrée en 2017 serait en partie imputable au lancement par Pékin, la même année, d’une campagne de lutte contre la pollution particulièrement sévère, qui entraîna l’arrêt ou la fermeture de dizaines de milliers d’usines, dont de nombreux laboratoires pharmaceutiques. Les conséquences sur l’industrie du médicament ne se firent pas attendre. Il y eut, entre autres, une pénurie mondiale d’amoxicilline et d’acide clavulanique, deux principes actifs de l’Augmentin, un antibiotique puissant indiqué dans le traitement de nombreuses infections, dont les cystites et les pyélonéphrites.
« Attention néanmoins à ne pas trop regarder dans le rétroviseur,s’inquiète Olivier Wierzba, directeur associé au Boston Consulting Group, à Paris, qui compte plusieurs laboratoires dans son portefeuille clients. L’avenir de l’industrie pharmaceutique passe désormais par les biotechnologies, le paysage évolue beaucoup. Actuellement, 70 % à 80 % de l’innovation provient des molécules biologiques, pas de la chimie fine. »
Si Philippe Luscan, vice-président de Sanofi, chargé des affaires industrielles, partage cette vision, rappelant que le groupe français, placé dans le top cinq mondial de l’industrie pharmaceutique, consacre deux tiers de ses investissements industriels à la biotechnologie, il relativise néanmoins les tendances en cours. « 80 % des médicaments dans le monde sont encore issus aujourd’hui de la chimie fine, mais, c’est exact, leur part baisse de 2 % par an. 20 % sont issus des biotechnologies et leur part augmente de 2 % par an. Les courbes sont appelées à se croiser dans quelques années. »
D’ici là, nombre de médicaments vont continuer leur périple autour du monde, surtout que les industriels de la biotechnologie commencent, eux aussi, à délocaliser. « Les itinéraires sont parfois assez stupéfiants,raconte Patrick Couvreur. Une substance active de synthèse peut être d’abord traitée en Chine, puis filer en Inde, être conditionnée en Pologne et finir son périple en France. On découvre une cascade de sous-traitants. »
Mais de tout cela, le consommateur n’a pas idée, puisqu’il n’existe aucune mention sur les boîtes de médicaments de l’endroit d’où proviennent les matières premières. Aucun « made in China », aucun « made in India » sur un paquet de Doliprane, par exemple. C’est la ville et le pays de conditionnement de la substance active qui sont spécifiés : Rzeszow, en Pologne, ou Lisieux (Calvados), en France, par exemple.
Prime aux acteurs nationaux
L’éclatement de la chaîne de valeur du médicament pose donc la question de la traçabilité d’un produit. Depuis la crise de la vache folle, les clients des boucheries connaissent mieux l’origine des viandes présentées en rayon. Il est délicat de mener une politique de qualité irréprochable quand le fournisseur est à des milliers de kilomètres.
Parfois, les sanctions tombent. En 2014, lors d’une inspection de routine sur le site du conglomérat indien GVK, à Hyderabad, les inspecteurs de l’Agence française de sécurité du médicament ont découvert des anomalies dans les tests réalisés pour s’assurer que les génériques fabriqués étaient similaires au princeps. Les contrôleurs décidèrent de retirer provisoirement du marché français vingt-cinq médicaments aussi connus que le Doliprane, le Seroplex, un antidépresseur, ou le Vastarel, prescrit contre les angines de poitrine. Un sérieux rappel à l’ordre. En 2011, la Direction européenne de la qualité du médicament avait retiré leur certificat à deux fabricants chinois de Diclofénac, un anti-inflammatoire très utilisé en France. Et ce ne sont que des exemples parmi d’autres.
« En ce qui me concerne, observe Philippe Luscan, je suis favorable à ce que l’on précise le site de production d’un médicament sur la notice. Ce serait plus clair, en effet. » Le responsable de Sanofi joue un peu sur du velours, car la stratégie de l’entreprise française repose sur une solide assise industrielle, une position plutôt atypique. Le groupe compte soixante-dix usines dans le monde, dont quarante en Europe et dix-huit en France).
« Les délocalisations sont, selon moi, une recette d’hier. La santé relève de la souveraineté nationale. Produire en France et en Europe est un atout majeur », professe-t-il, certain que la pandémie actuelle va rebattre les cartes. L’une des pistes possibles – et d’autres que Sanofi en soutiennent l’idée – serait de faire du lieu de production d’un médicament un critère d’appréciation pour son prix de vente, la prime allant bien évidemment au « made in France » et au « made in Europe ».
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« Bien sûr qu’il faut donner un bonus aux acteurs qui jouent la carte nationale, tempête Jean-Pierre Decool. S’il n’y a pas de carotte, cela ne marchera pas. C’est la réalité, c’est comme ça. Et de plus en plus de personnes le comprennent désormais, depuis l’arrivée de ce fichu virus. »
Il suffit de feuilleter de nouveau le rapport du Sénat ou ceux de l’Académie nationale de pharmacie pour s’apercevoir que toutes ces idées existaient déjà depuis plusieurs années, mais dormaient dans les tiroirs.
<https://www.lemonde.fr/sante/article/2020/05/03/coronavirus-pourquoi-la-france-a-tant-de-mal-a-se-fournir-en-medicaments_6038483_1651302.html>
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10- Coronavirus : des indigènes d'Equateur se joignent à l'appel à l'aide des peuples d'Amazonie, AFP, 05/05/20, 11:00

Les indigènes Siekopai d'Equateur se sont joints lundi à l'appel à l'aide d'autres ethnies d'Amazonie face au nouveau coronavirus, dénonçant un manque d'attention médicale pour une population "en danger d'extinction", dans une région d'Amérique latine particulièrement affectée par la pandémie.
"Nous ne pouvons être exclus de toute attention médicale", a dénoncé Justino Piaguaje, président de ce peuple indigène ne comptant plus qu'environ 740 personnes, en indiquant que 14 ont été testées positives après le décès de deux chefs âgés présentant les symptômes du virus.
Le territoire siekopai (séquoia) couvre environ 25.000 hectares en Equateur, dans la province amazonienne de Sucumbios (nord-est, frontière de la Colombie et du Pérou).
"C'est une population transfrontalière (...) De faible densité démographique, elle est en danger d'extinction" à cause de l'exploitation pétrolière et des plantations de palmier à huile, a ajouté Luke Weiss, vice-président de l'une des communautés vivant du côté équatorien, lors d'une conférence de presse virtuelle conjointe.
Cette même ethnie compte quelque 900 membres dans la province péruvienne de Loreto, voisine de Sucumbios, selon ces mêmes représentants.
Selon Justino Piaguaje, les Siekopais n'ont "jamais bénéficié d'une attention adéquate" de la part du gouvernement équatorien depuis que la pandémie a été détectée.
L'Equateur est l'un des pays d'Amérique latine les plus affectés par le Covid-19, avec près de 32.000 cas, dont au moins 1.569 morts depuis le 29 février, outre 1.336 décès probablement dus au nouveau coronavirus, mais n'ayant pu être confirmés faute de tests.
Ce chef indigène a ajouté que des personnels médicaux n'avaient été envoyés dans les communautés siekopais qu'au mois de mars, lorsque des indigènes présentaient déjà des symptômes de la maladie.
La Commission interaméricaine des droits humains (CIDH) a lancé lundi sur Twitter un "appel urgent à l'Etat équatorien afin qu'il adopte des mesures efficaces pour protéger le droit à la santé et préserver l'intégrité du peuple Siekopai, comme d'autres en danger face à la pandémie".
Fin avril, plusieurs chefs indigènes d'Amazonie ont lancé un appel à l'aide humanitaire internationale afin de prévenir "un ethnocide dans tout le bassin amazonien", en dénonçant l'abandon dont sont victimes leurs peuples.
"Il n'y a pas de médecins dans nos communautés, il n'y a pas d'équipements de prévention face à cette pandémie (...) Il n'y a pas de soutien en matière alimentaire", avait notamment déploré José Gregorio Diaz Mirabal, de la Coordination des organisations indigènes du bassin amazonien (Coica), qui regroupent des ethnies des neuf pays de cette région.
Il avait en outre dénoncé le fait que les exploitants miniers et forestiers illégaux profitaient du confinement pour agir en toute "impunité" et exposer les communautés à la contagion.
<https://www.geo.fr/environnement/coronavirus-des-indigenes-dequateur-se-joignent-a-lappel-a-laide-des-peuples-damazonie-200601>
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11- « Il serait inacceptable de sortir demain de la crise du Covid-19 pour mourir de la pollution de l’air », Le Monde, 05/05/20, 11h11
Stéphane Mandard 

Dans une lettre ouverte transmise au « Monde », des élus locaux exhortent le chef de l’Etat à se saisir du déconfinement pour faire de la qualité de l’air une « priorité nationale ». 
« Il serait inacceptable de sortir demain de la crise du Covid-19 pour mourir de la pollution de l’air. » Dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron transmise au Monde, une dizaine d’élus locaux de tous bords politiques demandent au chef de l’Etat que « la lutte contre la pollution de l’air soit enfin reconnue comme priorité nationale et prise en compte dans l’ensemble des politiques publiques, pour que les près de 67 000 décès que la France connaît chaque année soient rapidement relégués au passé ». Car si le coronavirus a déjà fait plus 25 000 victimes, les particules fines et autres oxydes d’azote sont à l’origine d’environ 67 000 morts (cancers du poumon, AVC, infarctus…) tous les ans selon les dernières estimations publiées en 2019 dans la revue médicale European Heart Journal. 
> Lire aussi  Coronavirus : le Sénat réécrit le texte prolongeant l’état d’urgence sanitaire
Ce cri d’alarme contre ces « décès passés sous silence » émane de l’Alliance des collectivités françaises pour la qualité de l’air, réseau regroupant une quarantaine de membres dont des agglomérations et des villes comme Paris. Parmi les signataires, on trouve des vice-présidents de métropoles (Guy Bergé, centre droite, Metz ; Christiane Bouchart, EELV, Lille ; Jérôme Dutroncy, Parti de gauche, Grenoble ; Pascale Hameau, EELV, Saint-Nazaire), le maire de Champlan (Christian Leclerc, sans étiquette), l’adjointe au maire de Villeurbanne (Anne Reveyrand, PS), la conseillère de Paris chargée de l’environnement (Aurélie Solans, écologiste) ou encore Françoise Schaetzel (EELV), conseillère de l’Eurométropole de Strasbourg et présidente de l’Alliance. « S’il est trop tôt pour sérieusement envisager un après-Covid-19, il n’est pas trop tard pour que les mesures prises dans les prochaines semaines, les prochains mois le soient au bénéfice de la lutte contre le Covid-19 mais aussi de la lutte contre d’autres fléaux sanitaires, au premier plan desquels la pollution de l’air », alertent-ils.
Moins d’épandages et plus de vélo
« Le déconfinement ne doit pas être l’occasion d’un retour en arrière et aux erreurs du passé, mais enfin d’une vraie politique globale contre la pollution de l’air », commente Mme Schaetzel. « La crise du Covid-19 montre qu’il est possible de mobiliser l’ensemble des acteurs et des institutions pour faire face à une crise sanitaire sans précédent », rappelle le texte. Françoise Schaetzel en sait quelque chose. Elle est médecin de santé publique et prête main-forte aux équipes de l’Agence régionale de santé depuis le début de la pandémie dans un département classé « rouge ». « En tant que collectivités locales chargées de la lutte contre la pollution de l’air, nous interpellons aujourd’hui l’Etat pour nous donner les moyens d’une mobilisation à la hauteur de cette catastrophe sanitaire, explique la présidente de l’Alliance, également conseillère de Strasbourg. Nous n’avons plus le temps, il faut agir tout de suite ! »
Première action : demander « dès maintenant » aux préfets de réguler et réduire au maximum les épandages agricoles de lisiers. Malgré la baisse de la pollution d’origine automobile depuis le début du confinement, des pics aux particules fines ont été observés en Alsace ou dans les Hauts-de-France. Et plusieurs études scientifiques ont montré que l’exposition chronique aux particules fines était un facteur aggravant des effets du coronavirus.
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Deuxième mesure : promouvoir, sans attendre le 11 mai, l’usage du vélo à travers des « aides financières fortes ». Le gouvernement a annoncé un plan doté de 20 millions d’euros. Un premier pas jugé insuffisant. Car les élus redoutent tous que déconfinement ne rime avec ruée vers la voiture. « Il ne faut pas se leurrer, un paquet de gens vont reprendre leurs voitures tout seuls, et pas la peine de leur parler covoiturage, témoigne Aurélie Solans, conseillère de Paris chargée de l’environnement. Pour les personnes qui habitent en grande couronne, prendre le RER et le métro, c’est forcément anxiogène. »
Créer des zones à faibles émissions
Les membres de l’Alliance réclament des moyens pour permettre aux collectivités de financer des « mesures d’urgence » : accompagner les agriculteurs vers des pratiques moins consommatrices d’intrants, aider au renouvellement des appareils de chauffage polluants – « On décompte encore 10 000 vieux poêles à bois dans l’agglomération strasbourgeoise », relève Françoise Schaetzel – ou encore pour mettre en place des zones à faibles émissions (ZFE). Celles-ci sont censées être la pierre angulaire de la politique du gouvernement pour faire reculer les niveaux de pollution au dioxyde d’azote (liée au trafic routier), qui dépassent les valeurs limites dans une douzaine d’agglomérations et valent à la France une condamnation devant la Cour de justice de l’Union européenne.
Ces ZFE visent à exclure progressivement des centres-villes les véhicules les plus polluants sur la base des vignettes Crit’Air. D’ici à la fin 2020, toutes les agglomérations concernées par des dépassements doivent en développer. Mais aujourd’hui, seuls Paris et dans une moindre mesure Grenoble ont déjà franchi le pas. Il s’agit désormais de créer les conditions réglementaires à l’accélération de ces mesures. Il en va aussi de leur efficacité. Les ZFE butent encore, par exemple, sur l’absence de possibilité de verbalisation par contrôle vidéo automatique.
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De manière plus globale, les signataires de l’appel demandent que, dans le futur plan de relance, toute aide publique soit conditionnée au respect des objectifs du Plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques. Dans leur interpellation au chef de l’Etat, ils dressent un parallèle avec le changement climatique et souhaitent que les propositions de la Convention citoyenne pour le climat soient examinées avant la fin de la session parlementaire. « La pollution de l’air est une menace que nous avons trop longtemps mise de côté, comme le dérèglement climatique, jusqu’à mettre en danger la résilience et l’économie de notre société tout entière. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/05/05/il-serait-inacceptable-de-sortir-demain-de-la-crise-du-covid-19-pour-mourir-de-la-pollution-de-l-air_6038708_3244.html>
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12- Des concerts d’harmonica en ligne, des masques et kits sanitaires gratuits... Ces bonnes nouvelles dans la crise du coronavirus, L'Obs avec AFP, 05/05/20, 19h59

Alors que l’actualité du coronavirus peut paraître des plus anxiogènes, « l’Obs » fait le tour des nouvelles et initiatives qui mettent du baume au cœur.
Le coronavirus fait sans cesse plus de victimes à travers le monde… Le chômage explose dans de nombreux pays, qui entament prudemment leur déconfinement depuis quelques jours. Malgré cette lourde actualité, quelques bonnes nouvelles, belles images et élans de solidarité existent. « L’Obs » propose chaque jour une sélection de ces informations susceptibles de vous redonner sourire et espoir.
• Des masques gratuits à la Goutte d’or à Paris
Dans le 18e arrondissement de Paris, quartier de la Goutte d’or, un tailleur sénégalais a distribué gratuitement 500 masques en tissu aux habitants, rapportait mardi la chaîne de télévision TV5Monde. L’associé et le gérant de Barakatou, une boutique de tissus africains, avaient déjà distribué 400 masques aux pompiers et aux policiers la semaine dernière.
« Au Sénégal et où que l’on soit, la solidarité ça fait partie de notre vie », a confié Faty Musa, le gérant de la boutique. L’initiative a été saluée sur Twitter par le maire-adjoint de Paris en charge du Logement, Ian Brossat.
> Lire aussi : Pourquoi attend-on des femmes qu’elles cousent des masques gratuitement ?
• Des kits sanitaires gratuits pour les commerçants à Bordeaux
Masques, gel et marquage au sol pour le jour J : la chambre de commerce et d’industrie de Bordeaux-Gironde va distribuer à partir de mercredi quelque 900 « kits » gratuits de protection aux commerçants en pleins préparatifs pour rouvrir le 11 mai, érigé en « journée de l’espoir ».
« Et si ça fonctionne et qu’ils adhèrent à ce kit, on les fournira à l’ensemble des commerçants de Gironde », a promis Patrick Seguin, président de la CCI girondine.
• Les comédiens privés de scène jouent sur les réseaux sociaux
Dans leur cuisine ou leur salon, sur Youtube et Instagram avec le mot-clé #Avousdejouer, une centaine de comédiens se sont enregistrés sans artifice, avec une règle simple : sans considération de style, vers ou prose, ils récitent des courts extraits des œuvres des trois plus grands auteurs du théâtre classique français : Molière, Racine et Corneille.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200505.OBS28412/des-masques-et-kits-sanitaires-gratuits-des-comediens-qui-se-mettent-en-scene-ces-bonnes-nouvelles-dans-la-crise-du-coronavirus.html>
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13- Pourquoi on ne peut pas affirmer l'existence d'un lien entre pollution de l'air et transmission du coronavirus, Le JDD, 07/05/20, 10h49
Par Cathy Clerbaux, Directrice de recherche au CNRS, laboratoire LATMOS, Institut Pierre Simon Laplace (IPSL), Sorbonne Université

Cathy Clerbaux, directrice de recherche au CNRS, détaille les rouages de la publication des études scientifiques et dresse un état des lieux des connaissances sur les particules pour déconstruire une hypothèse émise par des scientifiques italiens. Ces derniers estimaient que la pollution de l'air pourrait accélérer la propagation du SARS-CoV-2. 
Il y a encore deux mois, comme probablement 4 milliards d'autres personnes, j'étais loin d’imaginer que la pandémie du Covid-19 allait bousculer mon quotidien et les travaux de recherche que je mène avec mon équipe à Sorbonne Université et à l'Université Libre de Bruxelles – nous travaillons sur la surveillance des concentrations des gaz dans l'atmosphère, à partir d'observations obtenues par satellite. Dès le début de la pandémie, comme d'autres scientifiques et en collaboration avec les agences spatiales, nous avons pu documenter la baisse de la pollution associée à la chute de l'activité économique et à la limitation des déplacements.
Dans le contexte anxiogène de la propagation rapide du virus, une étude de scientifiques italiens a jeté le trouble : elle estime que la pollution de l'air pourrait accélérer la propagation du SARS-CoV-2, en partant du constat que la pandémie a démarré à Wuhan (Chine) et dans la vallée du Pô (Italie), deux régions notoirement très polluées. Les médias ont largement diffusé cette information ; et mes collègues et moi-même, parce que nous travaillons sur la pollution, avons été amenés à commenter, dans l'urgence, si "oui ou non, la pollution de l'air est une autoroute pour le coronavirus". 
L'idée sous-jacente étant que, comme les stratégies mises en place par les différents pays pour limiter la propagation du virus se basent sur les mesures sanitaires de distanciation sociale, si le virus peut être transporté par les particules, chacun pourrait être infecté à une distance bien supérieure à celle de un ou deux mètres qui est la recommandation actuelle. Dans un contexte où les vecteurs de propagation du virus restent encore mal connus, il est important de faire le point sur la fiabilité de ces informations.
Avant de revenir sur cette hypothèse, voyons d'abord d'où viennent les particules en général, comment elles sont transportées, et leurs impacts sur la santé en fonction de la localisation géographique.
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/Societe/Sante/pourquoi-on-ne-peut-pas-affirmer-lexistence-dun-lien-entre-pollution-de-lair-et-transmission-du-coronavirus-3966879>
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14- Covid-19 : les eaux de baignade présentent-elles un risque ?, Actu-environnement, 07/05/20
Dorothée Laperche 

À la demande du ministère de la Santé, le Haut conseil de la santé publique s'est penché sur les risques sanitaires encourus par les baigneurs dans le contexte d'épidémie de Covid-19 et les mesures de gestion à mettre en œuvre.
Avec des gouttelettes d'eau potentiellement projetées dans les yeux, la bouche ou le nez, à quel risque expose une baignade dans une eau naturelle dans un contexte d'épidémie de Covid-19 ?
L'arrivée de la saison estivale et la perspective de la levée progressive du confinement posent de manière accrue la question. La Direction générale de la santé a demandé au Haut conseil de la santé publique (HCSP) d'éclaircir ce point et de proposer des mesures de gestion aux collectivités.
La réponse de l'instance est prudente, les connaissances sur le devenir du virus dans l'environnement étant encore parcellaires. Les experts se sont notamment prononcés sur la base d'une analyse par analogie des données disponibles de la littérature sur d'autres virus.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/covid-19-eaux-baignade-risque-assainissement-haut-conseil-sante-publique-35445.php4>
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15- Le déconfinement pourrait entraîner une surconsommation de plastique à usage unique, Reporterre, 09/05/20
Source : No Plastic In My Sea

À la lecture des recommandations du ministère du Travail sur le déconfinement, l’association No Plastic In My Sea a dénoncé jeudi 7 mai « un décalage entre la recommandation globale (centrée sur un socle de mesures barrière et de « distanciation ») et certaines fiches métier qui systématisent le recours au plastique et à l’usage unique sans raisons explicites ».
Hors des recommandations générales, le ministère a en effet publié des fiches spécifiques. Ainsi, la fiche vestiaires, locaux sociaux et locaux fumeurs maintient l’accès aux distributeurs, micro-ondes et réfrigérateurs (avec un affichage pour inciter au lavage des mains et au nettoyage) mais recommande de suspendre l’utilisation des fontaines à eau et de distribuer des bouteilles. « Paradoxalement, elle indique que chacun peut être invité à venir avec sa gourde », a constaté l’association, qui privilégie cette option.
De plus, « s’il parait nécessaire de sécuriser les matériels utilisés par plusieurs personnes, certaines fiches prévoient de nombreuses protections à usage unique, une plastification de documents papier et évoquent des parois en plastique entre les postes (centres d’appel) sans rappeler que le risque de persistance du Covid sur le plastique peut être de 7 jours », a rappelé l’association, en se référant à une étude publiée dans le Lancet.
<https://reporterre.net/Le-deconfinement-pourrait-entrainer-une-surconsommation-de-plastique-a-usage-unique>
En savoir plus : 
> Déconfinement : Mesures barrière, distanciation et matériel individuel plutôt qu’usage unique et plastique <https://noplasticinmyseafr.files.wordpress.com/2020/05/cp-dc3a9confinement-def.pdf>, No Plastic in my Sea, communiqué, mai 2020
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16- Le retour en force du plastique, dommage collatéral de la pandémie, The Conversation, 10/05/20, 23:44
Par Ethel Eljarrat, Investigadora Científica del Departamento de Química Ambiental, Instituto de Diagnóstico Ambiental y Estudios del Agua (IDAEA - CSIC)

La principale préoccupation mondiale aujourd’hui est évidemment de vaincre le Covid-19, afin d’éviter de nouveaux morts et de nouvelles contagions. Une fois l’objectif atteint, la crise économique résultant de la pandémie sera le sujet le plus pressant.
Dans la situation actuelle, la question environnementale est relayée au second plan. Pourtant, nous qui nous dédions au sujet de la pollution ne pouvons pas baisser la garde.
L’arrêt brutal des activités économiques provoqué par le confinement mondial a provoqué quelques évolutions positives sur le plan environnemental : l’assainissement de la couche d’ozone et l’amélioration de la qualité de l’air et des eaux.
Toutefois, nous avons également observé une croissance dans la production et la consommation de matériel plastique à usage unique. Cette hausse se traduit à la fois dans l’usage hospitalier que domestique et va probablement continuer à s’accentuer à mesure que nous avancerons dans le déconfinement des citoyens.
N’oublions pas que la pollution plastique constitue l’une des principales menaces environnementales de la planète, selon le dernier rapport du Programe des Nations unies pour l’environnement (PNUE) publié en 2019.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/le-retour-en-force-du-plastique-dommage-collateral-de-la-pandemie-138024>
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17- Tribune. « Qu’avons-nous appris des expériences africaines en matière de lutte contre le VIH/sida ou Ebola ? Pas grand-chose… », Le Monde, 11/05/20, 06h00 
Par Marc-Eric Gruénais, anthropologue à l’université de Bordeaux & Josiane Tantchou, anthropologue au CNRS

Les débats africains sur la santé publique sont riches d’enseignements et devraient être médités en France, estiment, dans une tribune au « Monde », les anthropologues Marc-Eric Gruénais et Josiane Tantchou.
Tribune. En 1978, sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé, tous les Etats représentés au sein des Nations unies s’accordaient sur une déclaration, connue sous l’intitulé de « Déclaration d’Alma Ata » sur les soins de santé primaires. Elle remettait en question l’approche hospitalo-centrée qui avait prévalu jusqu’alors pour faire face aux problèmes de santé dans les pays dits « du Sud », en privilégiant la prévention. En 2020, face à la pandémie liée au Covid-19, qu’avons-nous retenu de cette prise de position remontant à plus de quarante ans ? Pas grand-chose.
Les données rapportées sur la pandémie sont principalement hospitalières, on ne parle que des « soignants » principalement hospitaliers – desquels il ne saurait être question de remettre en cause le mérite – en mettant en avant les soins, tandis que les hésitations autour du port du masque sont illustratives de l’absence d’une culture de prévention.
> Lire aussi  « La pandémie liée au coronavirus doit nous amener à repenser les villes africaines »
Dans les années 1980, la planète était confrontée à la flambée épidémique liée au VIH ; en l’absence de traitement, la question du recours au dépistage comme moyen de prévention dans les pays dits « du Sud », et en Afrique en particulier, fut débattue. Les partisans de la nécessité de connaître son statut sérologique grâce au dépistage pour prévenir l’expansion de l’épidémie l’emportèrent alors. Les personnels de santé étaient invités à proposer systématiquement un test du VIH à leurs patients, tandis que les associations proposaient des tests et organisaient des campagnes de dépistage destinées au grand public. Les tests étaient précédés d’un « conseil » pour les faire accepter en expliquant les avantages pour soi et son entourage.
Désinvolture critiquée
Quarante ans plus tard, face à la pandémie liée au Covid-19, qu’avons-nous retenu de cette stratégie qui n’a jamais été remise cause ? Pas grand-chose.
Les retards pour équiper le maximum de structures en tests de dépistage, le silence sur une dotation en tests d’associations s’occupant des populations les plus vulnérables sont illustratifs de l’absence d’une prise en compte des expériences passées.
Toujours dans les années 1980, et toujours à propos du VIH/sida sur le continent africain, on enjoignait aux personnels de santé d’utiliser systématiquement des gants pour prendre en charge les patients dans des zones à forte prévalence. Mais ils n’avaient pas toujours à disposition des gants et prenaient tout de même en charge des patients en toute méconnaissance de leur statut sérologique, on critiquait leur désinvolture, leur ignorance des risques, on ne les applaudissait pas.
Prises de risques identifiées
En 2020, en France, face à la pandémie liée au Covid-19, qu’avons-nous retenu de ces prises de risque identifiées et problématisées depuis une quarantaine d’années ? Pas grand-chose.
A la fin des années 2010, et en particulier en 2016, alors que l’épidémie d’Ebola sévissait en Afrique de l’Ouest (Guinée, Liberia, Sierra Leone notamment), les soignants africains payaient un très lourd tribut en prenant en charge des patients infectés par le virus. Les familles étaient alors contraintes, après que les corps des défunts furent enterrés sans protocole, d’accepter de procéder à des enterrements dits « sécurisés », pour être présents au moment de l’inhumation, sans s’exposer au risque d’infection.
> Lire aussi  Coronavirus : pourquoi l’Afrique résiste mieux que le reste du monde
Moins d’une décennie plus tard, en France, face à la pandémie liée au Covid-19, qu’avons-nous retenu de ces dispositions ? Pas grand-chose.
L’information sanitaire est un vrai casse-tête. Les chiffres n’ont pas de valeur absolue et définitive, mais relative, voire indicative, et rapportée à leurs conditions de recueil. De quoi une personne est-elle morte ? Comment peut-on identifier les causes d’une infection en l’absence de tests appropriés ?
Manque de recul historique
Dans les pays dits « du Sud », et les pays africains en particulier, il est d’usage de critiquer la qualité de l’information sanitaire (personnel non formé, absence de confirmation sérologique, formulaire non adapté ou indisponible…) pour arguer de la validité relative des statistiques sanitaires.
En 2020, en France, face à la pandémie liée au Covid-19, on a tardé à inclure les données provenant des Ehpad dans les statistiques. Les « causes de la mort » en effet ne sont guère standardisées : comment faire la différence entre un décès lié à une pneumopathie et un décès lié au Covid-19 en l’absence d’un test pratiqué lorsqu’il y a un décès à domicile ? Les analyses provenant par exemple de l’Insee se multiplient pour inviter à la prudence à propos de l’interprétation des données surtout hospitalières. Qu’avons-nous appris des critiques, quant à la qualité de l’information sanitaire produite par les établissements de santé sur le continent africain ? Pas grand-chose.
Face à ces quelques rappels (d’autres l’ont fait avant nous, dans d’autres domaines), on ne peut qu’être interpellé par les débats dominants actuels qui manquent de recul historique et qui ne prennent pas en compte les réflexions qui ont irrigué les débats de santé publique sur le continent africain depuis au moins une quarantaine d’années, et conduit à des mesures efficaces. L’Afrique a des leçons à donner à la France.
§ Marc-Eric Gruénais est anthropologue à l’université de Bordeaux ; Josiane Tantchou, est anthropologue au CNRS. Tous deux sont chercheurs à l’unité de recherche Les Afriques dans le monde, spécialistes des systèmes de santé en Afrique.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/11/qu-avons-nous-appris-des-experiences-africaines-en-matiere-de-lutte-contre-le-vih-sida-ou-ebola-pas-grand-chose_6039279_3232.html>
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18- Pas de "composé particulier" à l'origine de l'odeur de soufre en Ile-de-France, AFP, 11/05/20, 23:00

La préfecture de police de Paris a indiqué lundi soir ne pas avoir "identifié de composé particulier" qui aurait pu être à l'origine d'une odeur de soufre ressentie en Ile-de-France dans la nuit de dimanche à lundi.
L'odeur, également comparable à celle d'œuf pourri, a été ressentie dimanche soir dans le nord de Paris, selon les témoignages de très nombreux internautes sur les réseaux sociaux. 
"Le laboratoire central de la préfecture de Police de Paris a effectué et analysé des prélèvements d’air. Ces analyses n'ont pas permis d’identifier de composé particulier, notamment soufré qui aurait pu être à l’origine de ces odeurs", selon un communiqué.
"La préfecture de Police rappelle par ailleurs qu’elle n’a eu connaissance d’aucun événement du type incident industriel sur la région qui aurait pu en être la source", poursuit la préfecture de police.
"L'odeur de soufre était reconnaissable mais la concentration très, très faible", a indiqué à l'AFP, Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris.
Deux hypothèses étaient envisagées, "la source assainissement" des eaux usées, et "un nuage de dioxyde de soufre qui arrive de l'étranger", a déclaré M. Grégoire. 
Les pompiers d'Ile-de-France ont reçu de très nombreux appels depuis dimanche soir pour signaler une inhabituelle odeur de soufre dans l'air, sans pouvoir donner lundi d'explication à ce phénomène, peut-être lié aux intempéries, selon eux.
L'odeur a été signalée jusqu'à Melun (50 km au sud de Paris) et Meaux (50 km à l'est de Paris), ont confirmé lundi à l'AFP les pompiers de Seine-et-Marne. 
"Odeur de soufre ressentie sur plusieurs départements vraisemblablement liée aux récentes intempéries. Prise en compte, cette odeur ne correspond à aucune intervention particulière en cours", avait confirmé la Brigade des sapeurs pompiers de Paris dans la nuit sur Twitter.
L'organisme de surveillance de la qualité de l'air en Ile-de-France, Airparif, n'a pas relevé de fortes teneurs en dioxyde de soufre, mais précise à l'AFP que l'odeur d'oeuf pourri peut également être émise par un composant très présent dans les eaux usées, le sulfure d'hydrogène (H2S), un gaz très reconnaissable à son odeur nauséabonde, qui ne fait pas partie de ses relevés.
Le SIAAP (Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne), affirme de son côté n'avoir relevé aucune anomalie sur ses systèmes malgré des contrôles dimanche et lundi et que "l'origine des odeurs ressenties par la population ne vient pas du système d'assainissement. 
De violents orages ont éclaté samedi soir sur la région parisienne. Des pluies éparses et des fortes rafales de vents continuaient de s'abattre lundi, tandis que le déconfinement progressif débutait en France.
<https://information.tv5monde.com/info/pas-de-compose-particulier-l-origine-de-l-odeur-de-soufre-en-ile-de-france-358761>
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19- Elon Musk, pollueur en chef de l’espace, Le JDLE, 11/05/20
Volodia Opritchnik

Le créateur des voitures électriques Tesla lance des centaines de petits satellites, chaque année, pour développer l’accès à l’Internet. De quoi encombrer les orbites basses, perturber les opérations spatiales et les recherches en astronomie.
Il y a trois décennies, mon premier rédacteur en chef me commanda une enquête sur un sujet inédit (forcément). En cette année du lancement du télescope spatial Hubble (qui se révèlera être un peu myope, avant d’être opéré en 1993), on commençait à s’intéresser à ce qui est devenu un «marronnier» journalistique: les déchets dans l’espace.
Le sujet est digne d’intérêt. Durant les 60 premières années de la conquête spatiale, les terriens ont expédié 9.000 satellites sur différents types d’orbites. Pendant leur lancement, durant leur fonctionnement ou lors de leur rentrée dans l’atmosphère, ces objets produisent en continu des débris plus ou moins gros. Sans compter les outils lâchés dans le vide par les cosmonautes, lors de leurs sorties extravéhiculaires.
20.000 débris
Circulant à très grande vitesse, tous ces résidus occasionnent des dégâts à ceux qui se trouvent sur leur route. Panneaux solaires et instruments de satellites sont les plus vulnérables. En 8 ans, la station spatiale internationale a été frappée à 58 reprises par des micrométéorites et des déchets spatiaux, sans (trop) d’effets jusqu’à présent. Selon les responsables du programme que la Nasa consacre aux déchets spatiaux, la banlieue planétaire serait déjà encombrée de 20.000 débris. Cela n’est qu’un début.
Ces dernières semaines, les fusées de SpaceX ont expédié une centaine de petits satellites de télécommunication de 260 kg chacun. Au rythme de lancement actuel, cette flotte atteindra 12.000 satellites en 2025. Et la société créée par Elon Musk prévoit d’en déployer 42.000 à terme. Ainsi constitué, le réseau Starlink devrait fournir un accès à l’Internet haut débit à tous les terriens. Non sans quelques dommages collatéraux.
En expédiant cette myriade de satellites, le créateur des voitures électriques Tesla[1] augmentera immanquablement le gisement de déchets spatiaux. Six engins mis en orbite en mai 2019 sont déjà hors service. Pour éviter l’un d’entre eux, l’agence spatiale européenne (ESA) a modifié la trajectoire de son satellite Aeolus, en septembre 2019. Installés entre 340 et 1150 km d’altitude, les satellites Starlink pourraient tripler le nombre d’objets en déshérence dans notre proche banlieue spatiale, estiment trois astronomes de Institut italien d'astrophysique (Inaf). Au grand dam des opérateurs spatiaux. Mais pas seulement.
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/elon-musk-pollueur-en-chef-de-l-espace,105879?xtor=RSS-31>
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20- Ajaccio : le site de Saint-Antoine débarrassé de ses déchets, France Bleu RCFM (Radio Corse Frequenza Mora), 12/05/20, 15:44 
Alexandre Sanguinetti, Jérôme Susini

Entre le 15 avril et le 8 mai, 10.350 balles, soit 8.500 tonnes de déchets ont été évacuées du site de Saint-Antoine où elles étaient stockées depuis le 9 novembre dernier.
C'était un des derniers stigmates de la crise des déchets de la fin de l'année dernière, après le blocage du site d'enfouissement technique de Viggianellu, les 510 dernières balles d'ordures ménagères ont été évacuées du site de Saint-Antoine, le 8 mai dernier.
L’opération s’est déroulée sur 3 semaines. Pour que le transport maritime se déroule dans les meilleures conditions, l’entreprise SLTP a dû re-filmer l’ensemble des balles. C'est ensuite la société Rocca, titulaire du marché de transport, qui s'est chargée du transfert de ces balles vers le continent. La totalité de l'opération a nécessité le chargement de 345 remorques.
Le site de Saint-Antoine doit à présent être nettoyé. C'est en cours. La CAPA (Communauté d'Agglomération du Pays Ajaccien) a affecté des agents au nettoyage de l'ancienne décharge de Saint-Antoine. Elle fera enfin intervenir une entreprise pour finaliser le tri des terres souillées par les plastiques. "Nous avons la satisfaction de voir le site de Saint-Antoine rendu à son état naturel", explique Laurent Marcangeli, le maire d'Ajaccio, "un site où l'on a vu s'accumuler pendant de longs mois, au grand dam de la population, des norias de balles de déchets".
>> Suite à lire à :
<https://www.francebleu.fr/infos/environnement/ajaccio-le-site-de-saint-antoine-debarrasse-de-ses-dechets-1589290905>
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En images
21- La crise du coronavirus et le confinement en vingt dessins, Le Monde, 03/05/20, 05h39

Du combat des soignants aux décisions des politiques en passant par la vie confinée, la période actuelle inspire les dessinateurs de presse. 
> 20 dessins à voir à :
<https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/05/03/la-crise-du-coronavirus-et-le-confinement-en-vingt-dessins_6038480_3246.html>
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22- Lingettes et Covid-19 ne font pas bon ménage, Actu-environnement, 06/05/20
Baptiste Clarke 

Le confinement a entrainé une augmentation importante de l'usage des lingettes imprégnées de produits pour nettoyer toutes sortes de surface. Or beaucoup sont ensuite jetées dans les toilettes après usage et endommagent le réseau d'assainissement.
Depuis déjà quelques années les professionnels de l'assainissement alertent sur l'usage des lingettes qui finissent dans les toilettes. Biodégradables ou non, ces dernières bouchent les canalisations et endommages les réseaux dans son ensemble. Mais depuis le début du confinement cette situation s'est nettement aggravée comme nous l'explique Arnaud Lavalette, directeur des opérations de la Région Sud chez Veolia, voir la vidéo.
> Reportage vidéo à voir à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/lingettes-desinfection-assainissement-veolia-covid-35434.php4>
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23- Côte d'Ivoire : des débris spatiaux tombent près d'un village, TV5monde, 14/05/20
Hélène Stiefel

Les habitants de N'Guessankro ont eu une sacrée frayeur ! Des objets métalliques sont tombés du ciel près de ce village de l'est du pays. Il pourrait s'agir des débris d'une fusée chinoise. Lancé il y a peu, l'engin devait finir sa course au milieu de l'océan Pacifique mais il a perdu sa trajectoire en entrant dans l'atmosphère. Les autorités ivoiriennes ont ouvert une enquête.
> Vidéo à voir à :
<https://information.tv5monde.com/video/cote-d-ivoire-des-debris-spatiaux-tombent-pres-d-un-village <https://information.tv5monde.com/video/cote-d-ivoire-des-debris-spatiaux-tombent-pres-d-un-village>>
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– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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