[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 3 publications & 2 annonces (mardi 26 mai)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 26 Mai 08:05:03 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Tribune. « La planification écologique ne serait-elle pas un moyen efficace de réduire l’incertitude sur l’avenir ? » <https://www.lemonde.fr/signataires/dominique-plihon/>, Le Monde, 15/05/20, 12h26 
2- Tribune. Coronavirus : « Seule la démocratie peut nous permettre de nous accommoder collectivement de la non-maîtrise de notre histoire » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/18/coronavirus-seule-la-democratie-peut-nous-permettre-de-nous-accommoder-collectivement-de-la-non-maitrise-de-notre-histoire_6039973_3232.html>, Le Monde, 18/05/20, 07h00
3- #Guillotine2020 : le retour de bâton pour les stars, déconnectées de la réalité pendant le confinement <https://www.novethic.fr/actualite/social/droits-humains/isr-rse/guillotine2020-menace-sur-les-celebrites-148582.html>, Novethic, 18/05/20
4- Interview. « Notre nouveau syndicat veut lever le tabou de la casse sociale liée au désastre écologique » <https://www.actu-environnement.com/ae/news/syndicat-ecologie-35492.php4>, Actu-environnement, 18/05/20
5- Tribune. « Pour le second tour des élections municipales, seul un vote postal préservera la démocratie » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/19/pour-le-second-tour-des-elections-municipales-seul-un-vote-postal-preservera-la-democratie_6040153_3232.html>, Le Monde, 19/05/20, 16h24
6- Nos jeunes en Service Civique sur le terrain pour accompagner le déconfinement <https://mailchi.mp/uniscite/cp-unis-cit-nos-jeunes-en-service-civique-sur-le-terrain-pour-accompagner-le-dconfinement?e=aff6414a6e>, Unis-Cité, communiqué du 19/05/20
7- Minimal propose une navigation apaisée <https://www.greenit.fr/2020/05/19/minimal-propose-une-navigation-apaisee/>, GreenIT, 19/05/20
8- L’écologie, une idée dont l’heure est venue. Vraiment ? <http://www.journaldelenvironnement.net/article/l-ecologie-une-idee-dont-l-heure-est-venue-vraiment,106154?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 19/05/20
9- La Commission européenne dévoile des feuilles de route ambitieuses pour la biodiversité et l’alimentation <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/05/20/la-commission-europeenne-devoile-des-feuilles-de-route-ambitieuses-pour-la-biodiversite-et-l-alimentation_6040270_3244.html>, Le Monde, 20/05/20, 18h22
10- Exclu : ce que contient le plan de « relance verte » européen <https://www.euractiv.fr/section/economie/news/leaked-europes-draft-green-recovery-plan/>, EurActiv, 20/05/20
11- La France prendra-t-elle le virage du télétravail ? <https://www.actu-environnement.com/ae/news/teletravail-confinement-covid19-france-35505.php4>, Actu-environnement, 20/05/20
12- Valérie Cabanes, l’arme du droit contre l’écocide <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/21/valerie-cabanes-l-arme-du-droit-contre-l-ecocide_6040318_3232.html>, Le Monde, 21/05/20, 11h07
13- Entretien. Le monde d'après : Salgado craint un "génocide" des peuples d'Amazonie <https://information.tv5monde.com/info/le-monde-d-apres-salgado-craint-un-genocide-des-peuples-d-amazonie-360125>, AFP, 21/05/20, 23:00
14- À Urmatt, dans le Bas-Rhin, la scierie SIAT pionnier d’une industrie écolo <https://www.rue89strasbourg.com/urmatt-scierie-siat-ecologie-zero-dechet-169715>, Rue89 Strasbourg, 22/05/20, 04h00
15- L’économie suédoise en berne, malgré l’absence de confinement <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/05/22/l-economie-suedoise-en-berne-malgre-l-absence-de-confinement_6040412_3234.html>, Le Monde, 22/05/20, 10h40
16- Chronique. Compétitivité et écologie : le plan de relance à l’aune du « et en même temps » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/05/22/competitivite-et-ecologie-le-plan-de-relance-a-l-aune-du-et-en-meme-temps_6040416_3234.html>, Le Monde, 22/05/20, 11h00
17- Pour des Sciences Po à la hauteur des enjeux écologiques : 10 propositions concrètes <http://www.socialter.fr/fr/module/99999672/917/pour_des_sciences_po__la_hauteur_des_enjeux_cologiques__10_propositions_concrtes>, Socialter, 22/05/20
18- De nouvelles recommandations pour que la publicité ne favorise plus la surconsommation <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/economie-circulaire/isr-rse/publicite-malgre-de-nouvelles-recommandations-la-profession-rate-l-occasion-de-mieux-reagir-a-l-urgence-climatique-148594.html>, Novethic, 22/05/20
19- Dans le Sentier, où « tout le monde fait des masques depuis avril », c’était ça ou la faillite <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/05/22/dans-le-quartier-du-sentier-a-paris-les-masques-ou-la-faillite_6040403_4500055.html>, M le Magazine, maj le 23/05/20 à 03h37
20- Témoignages. « Il faut revoir tous nos projets au regard de ce que nous avons vécu » : quatre maires témoignent <https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/05/23/il-faut-revoir-tous-nos-projets-au-regard-de-ce-que-nous-avons-vecu-quatre-maires-temoignent_6040516_823448.html>, Le Monde, 23/05/20, 08h14
Trois publications
21- “Quelle stratégie pour le secteur automobile en France après la crise du Covid-19 ?” <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/quel-avenir-pour-la-filiere-automobile-en-france-apres-la-crise-du-coronavirus>, Fondation pour la Nature et l’Homme, note du 05/05/20
22- En ligne. Série « Libérer les imaginaires » <http://www.imagine-magazine.com/lire/>, Imagine demain le monde, épisodes 25, 26 & 27, 18/05/20
23- « Utopique ! » : un livre pour une révolution écologique radicale <https://mrmondialisation.org/utopique-un-livre-pour-une-revolution-ecologique-radicale>, Mr Mondialisation, 19/05/20
Deux annonces
24- Conférence-débat. Relance verte : la RSE a vécu, place à l'économie circulaire <https://3rg8s.r.ag.d.sendibm3.com/mk/mr/2mlS3QBGNtU1WP6lWY6QIgjVnLGQMficIeZ6MtPG14AflLxVC5AiXgo9xq9Wt7KgsmX0AmcnZBb9hdgCegET03R1ICzR9EBfbZHI76fXVyU7Fs2T>, Entrepreneurs d'avenir, le 28/05/20 de 9h à 10h
25- Se (dé)former au Collège des transitions sociétales - les candidatures 2020-2021 sont ouvertes <https://web.imt-atlantique.fr/x-de/cts-pdl/uploads/images/College%20TS/Programme/Programme%202020-2021/Plaquette%20College%20des%20Transitions%20Societales%202020-2021.pdf>, CTS de Nantes, 26/05/20

Bien à vous,
Florence

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INITIATIVES DU JOUR : — Printemps écologique, un nouveau syndicat de salariés fondé sur l'urgence écologique voit le jour. Quelles sont les ambitions de cette nouvelle fédération et quels enjeux y sont liés ? (cf. item 4)
— Les jeunes en Service Civique d’Unis-Cité sont sur le terrain pour accompagner le déconfinement : distribution de masques, aide au retour à l’école, aide à la réparation des vélos, reprise des visites dans les Ehpad… (cf. item 6)
— Face à l'urgence des problématiques environnementales, les associations écologistes de tous les Sciences Po de France formulent 10 revendications concrètes pour que leurs écoles prennent le tournant de la transition. (cf. item 17)
— L’ARPP, l’autorité de régulation de la publicité, vient d’actualiser ses dernières recommandations développement durable qui font autorité auprès des annonceurs. (cf. item 18)
FEUILLES DE ROUTE DU JOUR : — Protéger 30 % des terres et mers au sein de l’UE, réduire de moitié l’usage des pesticides… Bruxelles présente les deux premiers volets de son "pacte vert". (cf. item 9 & suite) 
— Le plan de relance écologique de l’UE prévoit de faire pleuvoir des milliards sur la rénovation des bâtiments, les énergies renouvelables et l’hydrogène, ainsi que sur le ferroviaire et l’économie circulaire, selon un document de travail obtenu par Euractiv. (cf. item 10 & suite)
PORTRAIT DU JOUR : Juriste et écologiste, militante et experte, Valérie Cabanes se bat pour que nos sociétés respectent enfin les « communs » et se dotent d’un droit international capable de sanctionner les crimes contre l’environnement. (cf. item 11)
ALTERNATIVE DU JOUR : En investissant dans l’économie circulaire, SIAT, leader français de la production de bois installé à Urmatt, dans le Bas-Rhin, a réduit son empreinte carbone, favorise les circuits courts et vise le « zéro déchet. (cf. item 14)
TÉMOIGNAGES DU JOUR : Inquiets d’une résurgence de l’épidémie, de retour dans une campagne électorale suspendue depuis le 17 mars, quatre élus locaux racontent cette période de transition pleine d’interrogations. (cf. item 20)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Tribune. « La planification écologique ne serait-elle pas un moyen efficace de réduire l’incertitude sur l’avenir ? », Le Monde, 15/05/20, 12h26 
Par Dominique Plihon, économiste, chercheur associé à la chaire « énergie et prospérité » de l’Institut Louis-Bachelier, à Paris

La crise environnementale place la France dans la situation de 1946, lorsque la planification avait permis de reconstruire un appareil productif tourné vers les besoins économiques et sociaux, rappelle l’économiste Dominique Plihon dans une tribune au « Monde ».
Tribune. L’urgence de la relance économique risque de mettre en danger les impératifs de la transition écologique pour les années futures, alors même que le lien entre la dégradation de notre environnement et la multiplication des pandémies est reconnu. N’oublions pas que l’horizon décisionnel de la majorité des acteurs privés et publics est très court, comme le suggère la fameuse « tragédie des horizons ».
> Lire aussi : Coronavirus : « La planification doit redevenir non le cadre de toute l’action économique, mais une coopération dans des secteurs-clés »
La plupart des pays avancés se caractérisent par l’absence d’institutions tournées vers le long terme. Dans le domaine financier, il y a un déficit d’investisseurs de long terme susceptibles de contribuer efficacement au financement de la transition. Et dans le domaine écologique, la planification stratégique est absente, alors que cette démarche existe dans les grandes entreprises.
Les objectifs stratégiques de la Suède
La Suède fait exception car elle s’est dotée d’un système de planification écologique décentralisé. Seize objectifs stratégiques à long terme de qualité de l’environnement ont été fixés, concernant le climat, la couche d’ozone, la biodiversité… Dès 1991, une programmation de l’évolution à moyen-long terme du prix du carbone a été instituée, couplée avec une réforme de la fiscalité comprenant un volet écologique. Résultat : la Suède affiche des performances écologiques supérieures à la moyenne européenne pour les émissions de CO2, le développement des énergies renouvelables, le traitement des déchets, la préservation de la biodiversité. Depuis 1973, la consommation des produits pétroliers y a été divisée par deux, et la part des énergies fossiles est tombée à 49 %, contre 70 % en France.
> Lire aussi  La Suède se dote d’une loi climatique extrêmement ambitieuse
La planification, qui a fonctionné en France de 1946 jusque dans les années 1990, doit également nous inspirer quelques leçons. A la différence de la planification dirigiste qui prévalait alors dans les pays du bloc soviétique, la planification française était indicative. L’idée était que, étant élaborés dans le cadre d’un débat et d’une concertation entre les partenaires politiques, économiques et sociaux et sous l’égide de l’Etat, les objectifs de la planification s’imposeraient d’eux-mêmes. La planification a joué un rôle important dans la reconstruction de notre économie après la seconde guerre mondiale.
Reconfigurer notre appareil de production
Ne sommes-nous pas aujourd’hui dans une situation comparable à celle de 1946, où nous devons programmer la reconfiguration de notre appareil de production et énergétique face aux impératifs de la transition écologique ? La planification française avait été qualifiée de « réducteur d’incertitude ». La planification écologique ne serait-elle pas un moyen efficace de réduire l’incertitude sur l’avenir, dont l’une des causes est l’absence de visibilité sur les politiques publiques futures face au changement climatique ?
> Lire aussi : Ursula von der Leyen : « Un Green Deal européen pour ralentir le réchauffement de la planète »
Bien entendu, il faudra adapter la planification écologique à la société de ce début de XXIe siècle. A l’instar du modèle suédois, dans lequel l’échelon local et régional joue un rôle clé, il sera crucial de décentraliser la planification et les politiques publiques au niveau des territoires. Par ailleurs, la transition ne réussira que si les acteurs de la société sont informés et associés aux décisions, comme le recommande le principe 10 de la déclaration de Rio (1992) : « La meilleure façon de traiter les questions d’environnement est d’assurer la participation de tous les citoyens concernés, au niveau qui convient... » Une solution pour démocratiser la planification est de prendre appui sur le projet de réforme constitutionnelle annoncée par Emmanuel Macron le 3 juillet 2017, qui prévoit de créer une« chambre du futur » en remplacement du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Et, bien entendu, il faudra donner une dimension européenne à cette planification écologique. D’ailleurs, le Green Deal européen proposé par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, ne pourra pas réussir sans planification.
<https://www.lemonde.fr/signataires/dominique-plihon/>
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2- Tribune. Coronavirus : « Seule la démocratie peut nous permettre de nous accommoder collectivement de la non-maîtrise de notre histoire », Le Monde, 18/05/20, 07h00
Par Jean-Luc Nancy, Philosophe & Jean-François Bouthors, Essayiste

La pandémie de Covid-19 nous rappelle à quel point l’avenir nous échappe, expliquent, dans une tribune au « Monde », le philosophe Jean-Luc Nancy et l’essayiste Jean-François Bouthors.
Tribune. Depuis quelques années, les alertes répétées des scientifiques quant à la crise écologique provoquée par la démesure technique et économique des sociétés industrialisées et les multiples crises minant la démocratie laissaient entrevoir la possibilité d’un effondrement. Aussi une révolution de l’esprit paraissait-elle déjà indispensable. Sans elle, il ne semblait pas envisageable de rompre avec les logiques du calcul et de la production, au sens où le calcul conduit à sortir de ce qu’Aristote visait comme la quête de la bonne vie – par l’amélioration réfléchie de ce qui existe – et à rechercher l’augmentation, l’accroissement…
Cette fuite en avant dans tous les domaines de l’économie, qui caractérise le capitalisme depuis son essor et s’accompagne d’inégalités croissantes, mettait en danger la survie de cette même humanité et celle de la biodiversité. Rien n’était joué d’avance, mais il n’était pas déraisonnable de penser que la mort, si nous n’y prenions pas garde, pourrait avoir le dernier mot.
Pourtant, la conscience de ce danger ne permettait pas de commencer à mettre en œuvre un redressement de la trajectoire. Comme s’il n’était pas possible d’imaginer, autrement que sous le régime de l’utopie, une révolution économique et sociale. Quand bien même, comme on l’avait vu avec les « gilets jaunes », l’aggravation de la situation dans des pays pourtant parmi les plus riches portait dans ses flancs un potentiel de révolte et de soulèvement de plus en plus difficile à contenir.
> Lire aussi  Après deux mois de confinement, une rancœur encore plus forte accumulée contre le gouvernement
Stopper la machine à court terme, et même à moyen terme, semblait impossible : c’était irreprésentable. Personne ne pouvait sérieusement le penser, à moins de faire abstraction de la complexité des effets en retour d’une telle décision. A l’inconnu qui était devant nous, le présent si imparfait, si potentiellement catastrophique, semblait préférable pour la majorité, d’autant que, depuis quelques années, les esquisses de solutions un temps envisagées se révélaient problématiques, voire impraticables, durablement (qu’on songe aux biocarburants, aux éoliennes, voire au biomimétisme).
L’horizon du changement semblait devoir constamment reculer, à mesure même que l’on se rapprochait du mur de la catastrophe. En ce sens, par-delà une « lutte des classes » réelle mais assourdie, malgré les velléités de renverser le « système », une absence générale de volonté de s’engager dans l’inconnu de la « transition » écologique laissait au capitalisme le loisir de poursuivre sa route. Traduction postmoderne de « l’esprit d’un monde sans esprit » que stigmatisait Marx.
Menace de mort
La pandémie, à laquelle personne ou presque n’était préparé, est venue tous nous prendre à revers. Brutalement, ce qui semblait inimaginable, un virus, l’a fait advenir : la « machine », le « système » si souvent incriminé, mais jamais démonté, est presque à l’arrêt. La menace de mort, parce qu’elle s’est soudain terriblement rapprochée, nous a fait préférer la survie à la poursuite de notre trajectoire « capitaliste » car soudain, le prix à payer immédiatement à la mort semble exorbitant, au point de nous voiler les conséquences futures de la suspension planétaire d’une grande partie de la vie économique. Conséquences dont on pressent pourtant dès aujourd’hui qu’elles vont être gigantesques socialement, économiquement, politiquement, géopolitiquement, et qu’elles pourraient faire plus qu’ébranler le système : amorcer son effondrement.
Il a pu sembler, dans les débuts de la pandémie, que les démocraties contemporaines étaient particulièrement fragiles et peu efficaces dans la lutte contre le virus, tandis que des régimes autoritaires et des sociétés moins individualistes obtenaient de meilleurs résultats. Cinq mois après le début « officiel » du Covid-19, tous les régimes, quels qu’ils soient, sont menacés par l’effondrement de la machine mondiale. Les interdépendances sont telles que nul pays, si grand et si puissant soit-il, ne peut se sauver tout seul. Cette évidence, cependant, cède encore le pas devant l’aveuglement des égoïsmes nationaux. La coopération et la solidarité internationale font défaut, comme si chaque pays pouvait rester indemne du drame des autres… Tous savent pourtant qu’il n’en est rien.
En effet, une chose reste inchangée, avant comme après la survenue du virus : les humains choisissent le proche contre le lointain, de même qu’ils choisissent le présent contre l’avenir. Choix désespéré, au sens où il rend manifeste une impossibilité d’espérer, c’est-à-dire de croire à un avenir autre que la reconduction du présent et de ses modalités. Ce qui ne se trouve pas dans le champ de vision est comme sans existence, sinon sous une forme fantasmatique qu’il est tentant et facile d’agiter pour désigner des coupables supposés et des boucs émissaires.
L’impossibilité d’espérer et la tentation de pointer des coupables résultent largement de l’expérience terriblement provocante que nous fait faire le virus. Alors que depuis le milieu du XIXe siècle, l’ignorance avait reculé à marche forcée sous l’effet d’une accélération des connaissances scientifiques dans tous les domaines, le virus, la pandémie et leurs conséquences sont l’illustration criante et effrayante des limites de la puissance que ces savoirs confèrent, alors que les progrès de la technique qui en résultent ont pu nous faire croire que la maîtrise de notre destin personnel et collectif était à portée de main.
Extrême incertitude
L’illusion de l’infini de cette puissance résiste encore à plusieurs constats pourtant très inquiétants. Le premier est celui des dégâts environnementaux de cette puissance incapable d’autolimitation : pillage et pollution des ressources naturelles, destruction de la biodiversité, dérèglement climatique. Le second, c’est la somme des effets en retour des progrès techniques, comme le vieillissement de la population, le renchérissement du coût de la santé, les menaces sur les libertés que fait peser l’intelligence artificielle, la consommation croissante d’énergie qui résulte des effets démultiplicateurs des derniers outils technologiques aux usages toujours plus intenses.
Le constat sans doute le moins connu, c’est le vertige des questions que la science se pose à elle-même lorsqu’elle établit que ses progrès les plus pointus la placent au bord d’un non-savoir abyssal : la représentation de la science comme maîtrise d’un réel unique se dissipe…
Le virus – par sa nouveauté, sa vitesse de circulation, par les surprises qu’il nous réserve quant à ses modes d’action sur l’organisme, et, surtout, par cette caractéristique si particulière qui fait qu’une partie des personnes qu’il infecte sont des porteurs asymptomatiques – nous place dans une situation d’extrême incertitude. Il a, en quelque sorte, collé la possibilité de la mort sous nos yeux, nous plaçant devant l’impensable et l’inconnu par excellence.
Ce n’est pas simplement la finitude de l’existence qui nous est difficilement supportable, c’est le non-savoir face auquel nous nous trouvons. Le suspens que nous nous sommes imposé par le confinement, pour tenter de conjurer la mort, nous a fait sortir de toutes les trajectoires que nous pouvions baliser par le calcul.
Le futur – au sens de ce que nous projetions à partir des données du présent – se dérobe désormais pour nous laisser face à l’incertain radical de l’à-venir, dont nous n’avons pas la maîtrise. Le « gouvernement par les nombres » – pour reprendre les termes du juriste Alain Supiot – se trouve mis en échec, presque congédié, par le « retour » de la mort comme horizon ineffaçable.
Le retour du religieux, sous des formes fondamentalistes, millénaristes, hystériques ou piétistes, ces dernières années, a sans doute été la traduction de l’inquiétude diffuse devant un monde dont la complexification rendait à beaucoup le futur insaisissable. Au non-savoir qui se profilait, ce retour du religieux opposait la croyance. Ce qui survient se trouve ainsi sous l’empire d’une volonté transcendante à laquelle on se confie.
Disponibilité à l’inconnu
Il n’empêche que cela survient. La catastrophe de la pandémie est là. L’inconnu de tous les dérèglements que produit le virus dans les organismes, non seulement individuels, mais aussi sociaux, économiques, politiques et internationaux, nous met radicalement en demeure non pas de croire en ceci ou cela, mais d’oser prendre le risque de vivre en situation de non-savoir – ce qui ne veut pas dire renoncer à penser ni à connaître, mais le faire dans la conscience que si nous prenons en charge notre destin, nous ne pouvons en être totalement les maîtres, ni individuellement ni collectivement. Cette prise de risque passe par la disponibilité à l’inconnu qui vient.
> Lire aussi  Jürgen Habermas : « Dans cette crise, il nous faut agir dans le savoir explicite de notre non-savoir »
Quand le futur déraille, quand la projection du présent ne tient plus, la vie ne peut que se tourner vers l’à-venir en se risquant à ses incertitudes. Il n’est plus ici question de croyance mais de foi, définie comme ce consentement à l’incertitude qui pose que la vie ne peut que se risquer à vivre. Pour soi-même, pour les générations suivantes qui, à leur tour, se verront mises au défi du non-savoir radical de la mort, qui ne peut être surmonté autrement que par la transmission de la vie, et non par la course à la prolongation des existences individuelles.
En nous plaçant en ce lieu, le virus ouvre la possibilité d’une véritable révolution de l’esprit, au cœur de laquelle est posée la question de notre capacité à nous accommoder collectivement de la non-maîtrise absolue de notre histoire. La démocratie, avec toutes ses limites et ses imperfections, est à vrai dire le seul régime qui puisse donner un corps politique à cet acte de foi radicalement laïc.
Elle est née de l’effondrement des régimes de « certitudes » théocratiques et de l’impasse dans laquelle se trouvaient des régimes despotiques ou tyranniques. Elle est une tentative de trouver comment entrer ensemble – en peuple – dans l’avenir. Non qu’elle soit capable de produire les calculs et les projections qui permettraient de résorber l’inconnu, le non-savoir. Ce qu’elle peut offrir – et elle seule –, c’est le partage à voix égales du poids de la finitude et du non-savoir.
Enoncé ainsi, cela semble accablant. Cela ne l’est pas si ce partage démocratique s’accompagne, comme Athènes l’avait compris, de la seule production dont l’infini soit supportable, celle du sens, par les arts, par la pensée, par l’esprit, par l’amour… en sorte que la conscience du caractère tragique de l’existence nous conduise à nous considérer les uns les autres avec empathie, puisque nous affrontons le même effondrement, la même incertitude. Or c’est en définitive l’effondrement qui nous fonde.
§ Jean-Luc Nancy et Jean-François Bouthors ont coécrit Démocratie ! Hic et Nunc (Editions Francois Bourin, 2019).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/18/coronavirus-seule-la-democratie-peut-nous-permettre-de-nous-accommoder-collectivement-de-la-non-maitrise-de-notre-histoire_6039973_3232.html>
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3- #Guillotine2020 : le retour de bâton pour les stars, déconnectées de la réalité pendant le confinement, Novethic, 18/05/20
Marina Fabre

Le Covid-19 a fait tomber les stars de leur piédestal. Pendant le confinement, depuis leur baignoire remplie de roses, leur maison de campagne, leur villa à Beverly Hills... les célébrités ont appelé les citoyens à "rester positifs" voire à "lutter contre le consumérisme" alors qu'elles-mêmes vantent dans des publicités des voitures ou des sacs de luxe. Une déconnexion de la réalité qu'elles payent sur les réseaux sociaux avec l'ascension du hashtag #Guillotine2020. 
C’est une tribune publiée dans le Monde le 6 mai qui a mis le feu aux poudres. Un collectif de personnalités, de Madonna à Juliette Binoche en passant par Cate Blanchett, Robert de Niro ou encore Marion Cotillard a appelé les citoyens à lutter contre un "retour à la normal". "Le consumérisme nous a conduits à nier la vie en elle-même : celle des végétaux, celle des animaux et celle d’un grand nombre d’humains. La pollution, le réchauffement et la destruction des espaces naturels mènent le monde à un point de rupture", écrivent ainsi 200 artistes et scientifiques. Mais, alors que les appels pour un monde d’après plus durable se multiplient quitte à brouiller le message, cette tribune devient la risée des réseaux sociaux. 
"Personnellement, j’avoue que je n’en peux plus de ces tribunes où le nombre et la notoriété des signataires tentent vaille que vaille de masquer la vacuité des idées et l’indigence du texte. Est-ce qu’on est vraiment obligés de subir ça ?", s’interroge le chercheur, spécialiste de l’environnement et membre du Giec François Gemenne. Au-delà du fond, c’est aussi la cohérence qui est pointée du doigt. Alors que les signataires appellent à mettre fin au "consumérisme", les internautes ont retrouvé les publicités dans lesquelles les célébrités du collectif ont tourné. On voit ainsi Robert de Niro vanter les voitures Kia, Marion Cotillard égérie de Dior ou encore Juliette Binoche dans une publicité pour la banque Crédit Agricole. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/social/droits-humains/isr-rse/guillotine2020-menace-sur-les-celebrites-148582.html>
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4- Interview. « Notre nouveau syndicat veut lever le tabou de la casse sociale liée au désastre écologique », Actu-environnement, 18/05/20
Propos recueillis par  Laurent Radisson

Printemps écologique, un nouveau syndicat de salariés fondé sur l'urgence écologique voit le jour. Maxime Blondeau, son co-fondateur, présente les ambitions de cette nouvelle fédération et les enjeux qui y sont liés.
Actu-Environnement : En quoi la fédération que vous mettez en place se distingue-t-elle des syndicats traditionnels ?
Maxime Blondeau : Nous sommes la première union de syndicats à ne pas traiter l'impératif écologique comme une externalité mais comme une raison d'être. Nous sommes également les premiers à mettre en cause le productivisme. Avec les syndicats traditionnels, il est encore difficile de parler de décroissance sélective ou de démantèlement progressif de certaines filières polluantes. Une autre différence de fond vient du fait que nous portons un discours sur l'impact direct des entreprises sur la société, alors que la vocation des syndicats consistait surtout à défendre les intérêts de leurs membres face à leur employeur. Nous incarnons un élargissement du champ d'action syndical. De façon générale, nous proposons de repenser le travail de telle sorte qu'il soit respectueux du vivant, qu'il soit conçu comme une contribution sociale et qu'il contribue à une économie inclusive et régénérative.
>> Suite à lire à :  
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/syndicat-ecologie-35492.php4>
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5- Tribune. « Pour le second tour des élections municipales, seul un vote postal préservera la démocratie », Le Monde, 19/05/20, 16h24
Par Sylvain Brouard, Directeur de recherche à Sciences Po - Centre de recherches politiques de Sciences Po /CEVIPOF & Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques / LIEPP

Les électeurs ne seront pas convaincus par les promesses de sécurité sanitaire d’un nouveau scrutin dans quelques semaines. La solution est dans l’organisation du vote par correspondance, estime, dans une tribune au « Monde », Sylvain Brouard, directeur de recherche à Sciences Po.
Tribune. Le fiasco du premier tour de l’élection municipale n’a pas suffi. Il semble que l’on soit reparti pour un tour ! Rappelons que l’abstention a atteint un niveau inédit aux élections municipales et que l’effet du Covid-19 sur l’abstention n’a pas été uniforme. Dans la première vague de l’enquête Ipsos – Cevipof pour le projet « Attitudes des citoyens sur le Covid-19 », réalisée les 16 et 17 mars 2020, 57 % des répondants n’ayant pas participé au scrutin du 15 mars 2020 indiquaient ne pas avoir souhaité se rendre dans un bureau de vote à cause du coronavirus (dont la moitié pour ce seul motif).
La proportion d’abstentionnistes invoquant le coronavirus croît avec l’âge : de 32 % parmi les 18-24 ans à 67 % parmi les plus de 65 ans. Enfin, alors que 48 % des abstentionnistes des communes rurales invoquent le coronavirus, ils sont 69 % dans les communes urbaines. Les conditions sont-elles réunies pour un deuxième tour respectant les exigences démocratiques ? Tout d’abord, les électeurs sont, aujourd’hui, surtout préoccupés par leur situation économique et sociale compte tenu de la hausse du chômage et des pertes de revenu.
> Lire aussi  Coronavirus : jeu de dupes autour des élections municipales
Ils souhaitent aussi revoir leurs proches, particulièrement lorsque ceux-ci habitent à plus de 100 km. D’ailleurs, interrogées à deux reprises sur le sujet, près des deux tiers des répondants souhaitent que l’organisation des élections ait lieu dans quelques mois, contre 15 % seulement dans quelques semaines. Bien que la campagne municipale se soit de facto arrêtée durant la semaine précédant le 1ertour, elle a tout de même pu avoir lieu avant celle-ci. Qu’en sera-t-il pour le deuxième tour ? On imagine mal le tractage sur les marchés, le porte-à-porte ou les meetings… Après la généralisation du télétravail, voici donc venu le temps de la télécampagne exclusive.
Un besoin de légitimité électorale
L’électeur va-t-il lui aussi être virtuel ? Le risque existe que les électeurs votent avec leurs pieds dans le présent contexte sanitaire et social. Le risque est d’autant plus élevé que la confiance dans l’exécutif est beaucoup plus faible qu’elle l’était le 15 mars et que les citoyens ont déjà fait l’expérience de l’organisation, coûte que coûte, des élections.
D’un point de vue pratique, il est hautement improbable que les présentes règles sanitaires soient (mieux) respectées devant ou dans la majorité des bureaux de vote. Dans les zones urbaines, en particulier, plusieurs bureaux de vote de près d’un millier d’inscrits sont souvent regroupés dans un même lieu… Comme les citoyens, les présidents ou assesseurs peuvent aussi renâcler à jouer le jeu.
> Lire aussi  Coronavirus : les municipales n’auraient pas contribué statistiquement à la propagation du Covid-19
Malgré tout, il est également incontestable que les exécutifs locaux ont besoin de la légitimité électorale pour assumer leurs lourdes fonctions dans le contexte actuel. Enfin le président et le gouvernement ont plus que jamais besoin des investissements et dépenses des exécutifs locaux pour relancer l’économie française.
Le vote postal existe dans certains pays
Comment sortir de ce dilemme ? En s’inspirant des bonnes pratiques existant ailleurs. Le 15 mars, les élections municipales ont aussi eu lieu en Bavière, l’une des régions les plus touchées, à cette date, en Allemagne. Malgré le Covid-19, la participation y a progressé par rapport aux élections de 2014, les électeurs ayant la possibilité de voter par la poste.
Le second tour a eu lieu deux semaines plus tard et, pour la première fois, exclusivement par correspondance. Le vote postal existe également dans de nombreux autres pays et cinq Etats des Etats-Unis ne votent plus que par correspondance. Le vote postal a également existé, en France, pour les élections prud’homales.
> Lire aussi  Le gouvernement envisage un vote au Parlement sur la date du second tour des municipales
Si l’exécutif décide d’organiser, à court terme, le deuxième tour des élections municipales, plutôt que de nouvelles promesses sur des conditions matérielles du scrutin qui garantiraient la sécurité sanitaire – qui ne convaincront que ceux qui veulent être convaincus – il doit, sans délai, prendre les dispositions nécessaires à l’organisation d’un vote postal. Seule cette solution permettrait au maximum de citoyens de participer à ce scrutin, sans risque sanitaire ni pour eux ni pour les élus et personnels en charge des bureaux de vote.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/19/pour-le-second-tour-des-elections-municipales-seul-un-vote-postal-preservera-la-democratie_6040153_3232.html>
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6- Nos jeunes en Service Civique sur le terrain pour accompagner le déconfinement, Unis-Cité, communiqué du 19/05/20

Déjà très mobilisés pendant la crise, notamment dans le cadre de la Réserve Civique, les jeunes en Service Civique d’Unis-Cité sont sur le terrain pour accompagner le déconfinement : distribution de masques, aide au retour à l’école, aide à la réparation des vélos, reprise des visites dans les Ehpad …  
Les jeunes en Service Civique ont été nombreux en cette période de crise sanitaire à s'être engagés au-delà de leur mission habituelle pour répondre aux sollicitations de l’Etat, des collectivités ou d’associations afin d’agir sur des missions d’urgence…
Pendant toute la période de confinement, l’ensemble des 5000 jeunes en Service Civique d’Unis-Cité ont continué leur mission à distance, pour répondre aux besoins sociaux exacerbés par la crise ou poursuivre leur combat pour la préservation de l’environnement. Nombreux sont ceux qui ont par ailleurs décidé d’intervenir sur des missions de terrain pour faire face aux situations d’urgence provoquées par la crise, le plus souvent à la demande des services de l’Etat et via la Réserve Civique lancée en mars par le Gouvernement : aide alimentaire d’urgence, solidarité de proximité, lutte contre l’isolement des aînés et des plus fragiles ….
Aujourd’hui, partout en France, les jeunes d’unis-cité accompagnent la sortie de confinement et sont notamment mobilisés sur :
>> Suite à lire à :
<https://mailchi.mp/uniscite/cp-unis-cit-nos-jeunes-en-service-civique-sur-le-terrain-pour-accompagner-le-dconfinement?e=aff6414a6e>
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7- Minimal propose une navigation apaisée, GreenIT, 19/05/20
Frédéric Bordage

Connaissez-vous Minimal ? Cette extension pour Chrome et Firefox propose d’apaiser votre navigation sur des services en ligne tels que Youtube, Facebook, Google, Stackoverflow, Amazon, Yahoo, Netflix, etc.
Comment ça marche ?
Mininal élimine le contenu qui vise à attirer votre attention pour vous faire rester plus longtemps en ligne (afin d’afficher plus de publicités et des vidéos publicitaires).
L’idée est donc d’éliminer tout le contenu inutile afin de vous permettre de vous concentrer sur ce que vous êtes venu faire sur la page web que vous consulter : regarder une vidéo, partager une photo, lire un article, etc.
>> Suite à lire à :
<https://www.greenit.fr/2020/05/19/minimal-propose-une-navigation-apaisee/>
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8- L’écologie, une idée dont l’heure est venue. Vraiment ?, Le JDLE, 19/05/20
Valéry Laramée de Tannenberg

Ni le gouvernement ni les écologistes ne sont à la hauteur des enjeux environnementaux. De quoi rater notre entrée dans le monde d'après.
Le 6 mai dernier, Nicolas Hulot nous revenait du Purgatoire. L’ancien ministre, personnalité politique préférée des Français, a-t-il voulu distraire son ennui ou faire un nouveau tour en politique ? Mystère, comme souvent avec le président d’honneur de la Fondation Nicolas Hulot. Certains éléments plaident pourtant en faveur de la seconde hypothèse.
Ce même 6 mai, 200 Beautiful People, signaient, toujours dans le quotidien gothique du soir, une tribune appelant «solennellement les dirigeants et les citoyens à s’extraire de la logique intenable qui prévaut encore.» Quelques pages plus loin, 9 personnalités diverses appuyaient les «100 principes pour un nouveau monde» de Nicolas Hulot. L’ancien animateur d’Ushuaïa assurant la promotion de sa campagne via un site internet et une longue interview dans la matinale de France Inter.
Nouveau groupe parlementaire
Cette opération de communication politique pourrait trouver des relais au Parlement. Une vingtaine de députés, déçus du macronisme, créent, ce mardi 19 mai, un neuvième groupe parlementaire. Regroupant des membres de l’aile gauche de La République en marche, comme Aurélien Taché (Val-d’Oise), Guillaume Chiche (Deux-Sèvres), Emilie Cariou (Meuse) ou Cédric Villani, et d’anciens élus écologistes, tels Barbara Pompili (Somme) et Delphine Batho (Deux-Sèvres), le groupe Ecologie démocratie solidarité sera co-présidé par Paula Forteza (députés des Français d’Amérique latine et des Caraïbes) et Matthieu Orphelin. Dans une autre vie, le député du Maine-et-Loire assurait le porte-parolat de la … fondation Nicolas Hulot.
Le peuple n’a pas été oublié.
Le 13 mai, les promoteurs de la plateforme Le jour d’après (dont Matthieu Orphelin) publiaient les résultats de leur consultation. Au menu, pas mal de mesurettes (adoption d’une loi Vegan ou d’une taxe Tobin), de grands principes (défiance vis-à-vis de la 5G ; relocalisation de la production de produits de première nécessité) et d’idées force (lancement d’un Green Deal européen). Certaines de ces idées que pourraient être portées par les parlementaires de ce fameux neuvième groupe.
Voici donc lancé le grand véhicule politique hulotien. Cet objet politique non identifié (kite)surfe sur la vague de l’envie collective (mais supposée) d’un nouveau monde, de la recherche de l’homme providentiel et de l’urgence écologique. C’est par un «le temps est venu, ensemble, de poser les premières pierres d’un nouveau monde» que Nicolas débute la liste de ses «100 principes». Pourquoi sortir du bois maintenant ?
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/l-ecologie-une-idee-dont-l-heure-est-venue-vraiment,106154?xtor=RSS-31>
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9- La Commission européenne dévoile des feuilles de route ambitieuses pour la biodiversité et l’alimentation, Le Monde, 20/05/20, 18h22
Mathilde Gérard et Perrine Mouterde 

Protéger 30 % des terres et mers au sein de l’UE, réduire de moitié l’usage des pesticides… Bruxelles présente mercredi les deux premiers volets de son « pacte vert ». 
Faire en sorte que la biodiversité sur le territoire européen soit, en 2030, sur la voie de la « guérison ». Garantir l’accès à une alimentation saine et encourager la transition vers une agriculture plus durable. Tels sont les objectifs fixés par les stratégies Biodiversité 2030 et De la ferme à la fourchette (F2F), adoptées mercredi 20 mai par la Commission européenne. Pour le vice-président de la Commission, Frans Timmermans, « la crise du coronavirus a montré à quel point nous sommes vulnérables, et combien il est important de restaurer un équilibre entre les activités humaines et la nature ».
> Lire aussi  Coronavirus : « En réduisant la diversité, on augmente la probabilité qu’un virus passe d’une espèce à l’autre et atteigne les hommes »
Pour enrayer l’érosion de la biodiversité, la Commission propose d’abord qu’en 2030 au moins 30 % des terres et des mers soient protégées au sein de l’Union européenne (UE), contre 26 % et 11 % aujourd’hui. Une ambition qui rejoint celle de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique, qui doit parvenir à des accords mondiaux lors de la 15e conférence des parties (COP15), désormais prévue en 2021 en Chine : une première ébauche de texte, publiée en janvier, appelle également à protéger 30 % de la planète.
En outre, 10 % de ces aires terrestres et marines – et notamment les forêts primaires et anciennes, les tourbières, les marécages ou les prairies – devront l’être de manière stricte. « Pour les aires marines, cela représenterait un véritable bond en avant », souligne Barbara Herrero, responsable des politiques sur la nature pour l’UE au sein de l’organisation BirdLife. Moins de 1 % du territoire européen est aujourd’hui protégé de manière forte.
Des objectifs contraignants
Au-delà des mesures de protection, les Etats européens doivent également œuvrer à « restaurer » la nature. Dans la précédente stratégie, adoptée en 2011, ils s’étaient engagés à restaurer 15 % des écosystèmes dégradés d’ici à 2020 : depuis près de dix ans, pourtant, les pressions pesant sur ces écosystèmes n’ont cessé de s’accroître. Pour inverser la tendance, la Commission appelle les pays membres à s’engager à ce qu’aucune espèce ni habitat protégé n’ait vu son état se détériorer d’ici à 2030 – seuls 23 % des espèces et 16 % des habitats protégés sont actuellement dans un bon état de conservation – et à ce qu’au moins 30 % des espèces et habitats atteignent un « statut favorable ».
Surtout, la Commission souhaite présenter, en 2021, des objectifs contraignants de restauration de la nature. Une mesure saluée par les organisations de défense de l’environnement. « Cela va permettre une meilleure mise en œuvre de ces ambitions, note Sabien Leemans, chargée des questions de biodiversité au bureau politique européen du Fonds mondial pour la nature (WWF). Il faudrait aussi que chaque Etat sache très précisément combien d’hectares doivent être restaurés. La Commission pourra alors lancer des procédures d’infraction si les engagements ne sont pas respectés. »
En ce qui concerne les forêts, la Commission encourage une gestion respectueuse de la nature et propose de planter trois milliards d’arbres d’ici à 2030. Elle recommande de « rendre à la nature » 10 % des surfaces agricoles pour favoriser des paysages de « haute diversité » ; de restituer l’écoulement naturel des rivières sur 25 000 km ; ou encore que chaque ville européenne de plus de 20 000 habitants mette en place, d’ici à fin 2021, « d’ambitieux plans de verdissement urbains ». Vingt milliards d’euros par an devraient être dévolus à la protection de la nature.
> Lire aussi  Cyril Dion : « La crise du Covid-19 peut nous aider à construire le monde d’après »
Si les ONG saluent une feuille de route allant dans la bonne direction, l’essentiel sera de voir si elle est réellement mise en œuvre, à la différence des précédentes. « Cette stratégie peut être vraiment bénéfique à la nature à condition qu’elle soit soutenue par le Parlement européen et les Etats membres », souligne Sabien Leemans.
Le commissaire européen à l’environnement, Virginijus Sinkevicius, assure que seuls des objectifs mesurables, pouvant être évalués régulièrement et pour certains contraignants, ont été proposés. « C’est un nouveau plan d’action ambitieux qui doit enclencher des changements systémiques, dit-il. Nous sommes aussi dans un nouvel environnement politique avec le Green Deal : il y a une fenêtre d’opportunité pour mettre en œuvre cette stratégie. » 
Rapprocher consommateurs et agriculteurs
Son succès dépendra surtout de la mise en cohérence de cette stratégie avec les autres politiques européennes et notamment avec la politique agricole commune (PAC), l’agriculture intensive étant l’une des causes principales de l’érosion de la biodiversité. La stratégie De la ferme à la fourchette, présentée conjointement, appelle à un changement de paradigme, en mettant l’accent sur l’alimentation, plutôt que sur la seule production agricole. En prônant une approche globale, l’objectif est de mettre en cohérence l’ensemble de la chaîne alimentaire, de la production à la consommation, afin d’allier santé des consommateurs, santé de la planète et juste rémunération des producteurs.
« L’alimentation recoupe tous les autres sujets – environnementaux, sociaux, sanitaires… L’approche de la stratégie est intéressante en insistant sur le rapprochement des consommateurs et des agriculteurs », relève Mathieu Courgeau, président de la plate-forme Pour une autre PAC, qui regroupe des dizaines d’associations et syndicats, et éleveur laitier en Vendée. Alors que la PAC, puissant outil de subventions européen, est accusée de n’avoir qu’un prisme productif, une approche générale des problématiques d’alimentation était réclamée de longue date par des ONG, syndicats et scientifiques.
La question de l’articulation de la stratégie F2F avec la future PAC, qui doit être réformée d’ici à 2023, suscite toutefois des inquiétudes. Selon la Commission européenne, les objectifs de la stratégie s’imposeront et devront se traduire dans la réforme de la PAC et notamment dans les vingt-sept « plans stratégiques » déclinés par les Etats membres. Mais « on a des doutes quant aux outils qui sont mis sur la table et aux mesures qui accompagneront la transition », insiste Mathieu Courgeau.
> Lire aussi  Coronavirus : plus résilient, plus sobre, plus solidaire… des pistes pour imaginer « le monde d’après »
Rappelant la responsabilité de l’Union européenne, premier importateur et exportateur de denrées alimentaires dans le monde, la stratégie F2F fixe des grands principes : l’usage des pesticides devra être réduit de moitié d’ici à 2030, l’usage des antibiotiques dans l’élevage diminué de moitié, et la part des surfaces cultivées en bio être portée à 25 % à la fin de la décennie. Le texte rappelle que la production alimentaire génère environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre, dont une partie due à l’élevage, qui devront être réduites. La Commission ne pose pas d’objectif chiffré, mais encourage le développement de l’agroécologie, l’agroforesterie, ou encore « l’agriculture de précision », qui repose sur l’usage de technologies et qui fait craindre à l’ONG les Amis de la Terre « une agriculture 4.0 dont l’objectif est de réduire à la marge les intrants chimiques, sans jamais chercher à s’en affranchir », selon Anne-Laure Sablé, chargée de campagne agriculture.
Etiquetage nutritionnel obligatoire
Avec un adulte européen sur deux en surpoids, la stratégie F2F insiste sur le fait que l’alimentation des citoyens de l’UE n’est pas satisfaisante, trop riche en graisses, sucres, sel et protéines animales. Les choix alimentaires les plus sains doivent être encouragés et plusieurs mesures visent à encadrer le marketing alimentaire. La Commission indique notamment qu’elle rendra obligatoire un étiquetage nutritionnel sur les emballages.
Sur les pratiques d’élevage, la Commission souligne qu’elle révisera « la législation sur le bien-être animal, en incluant les conditions de transport et d’abattage » et envisage un étiquetage sur les modes de production. « Malgré certaines intentions positives, le texte publié aujourd’hui par la Commission ne remet pas en cause la proposition de réforme de la PAC, qui est aujourd’hui pratiquement muette sur le sujet du bien-être animal, s’inquiète Agathe Gignoux, de l’association Compassion in World Farming France. Cela n’augure rien de bon sur la façon dont la Commission va traduire concrètement certains des principes annoncés. »
Alors que la pandémie de Covid-19 faisait craindre que ces deux feuilles de route soient repoussées à un horizon lointain, la Commission n’a finalement décalé que de quelques semaines leur présentation, envoyant le message que le « pacte vert » promis par sa présidente, Ursula von der Leyen, reste d’actualité. « Ces deux stratégies sont des éléments centraux du plan de relance européen [qui sera présenté le 27 mai] », a insisté Frans Timmermans.
> Lire aussi  Le coronavirus met le Green Deal européen à l’épreuve
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/05/20/la-commission-europeenne-devoile-des-feuilles-de-route-ambitieuses-pour-la-biodiversite-et-l-alimentation_6040270_3244.html>
Sur le même sujet : 
> L’Europe choisit la voie de la résilience climatique <http://www.journaldelenvironnement.net/article/l-europe-choisit-la-voie-de-la-resilience-climatique,106249?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 20/05/20
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10- Exclu : ce que contient le plan de « relance verte » européen, EurActiv, 20/05/20
Frédéric Simon | translated by Sandra Moro

Le plan de relance écologique de l’UE prévoit de faire pleuvoir des milliards sur la rénovation des bâtiments, les énergies renouvelables et l’hydrogène, ainsi que sur le ferroviaire et l’économie circulaire, selon un document de travail obtenu par Euractiv.
La Commission européenne s’attèle à élaborer un plan qui doit aider l’économie de l’UE à se remettre de la crise du COVID-19. Soit au total au moins 1000 milliards d’euros consacrés à un vaste programme de relance, qui devrait être présenté la semaine prochaine.
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a présenté ce plan au Parlement européen la semaine dernière, en promettant de placer le « Green Deal » au cœur de l’effort de relance de l’UE.
Le plan devrait être publié le 27 mai, et bien qu’il manque encore d’importantes précisions sur le financement, certains aspects du dispositif commencent à émerger. Mardi 19 mai, Euractiv s’est procuré un projet présenté comme « un document de travail », portant sur les aspects écologiques du plan de relance.
Le document obtenu par Euractiv provient d’une source fiable. Mais il ne concerne que les aspects écologiques du plan de relance et n’aborde pas d’autres sujets cruciaux, tels que la santé et les finances.
Il est divisé en plusieurs sections – dont la rénovation des bâtiments, les énergies renouvelables et l’hydrogène, et la mobilité propre – qui sont résumées ci-dessous :
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/economie/news/leaked-europes-draft-green-recovery-plan/>
En savoir plus :
> Pour télécharger le document de travail complet <https://www.euractiv.com/wp-content/uploads/sites/2/2020/05/Green-Deal-Recovery-Package.pdf?_ga=2.127498954.631624227.1590039885-1076083808.1587015704> 
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11- La France prendra-t-elle le virage du télétravail ?, Actu-environnement, 20/05/20
Rémi Pin 

Peu pratiqué en France, le télétravail connaît un essor forcé avec la crise sanitaire. Intégré à une vision globale de la mobilité, il peut avoir un impact environnemental bénéfique, tout comme contribuer à revitaliser des territoires.
Dans l'impossibilité de se rendre sur leur lieu de travail, des millions de salariés français, essentiellement des cadres et apparentés, ont expérimenté le télétravail à temps complet pendant le confinement. Un passage forcé pour certains, une réelle opportunité et une découverte pour d'autres. Il a en tout cas imposé aux chefs d'entreprises des pratiques qu'ils pensaient impossibles il y a encore quelques semaines.
La France reste très en retard dans la pratique du travail à domicile par rapport aux pays scandinaves et anglo-saxons. Avant le confinement, seuls 7 % des salariés français pratiquaient le télétravail selon une enquête du Forum Vies Mobiles. « Cela fait des années voire des décennies que l'on parle de télétravail, explique Sylvie Landriève, co-directeur du Forum. En réalité, sa pratique en France avance très peu, et cela malgré des assouplissements législatifs ces dernières années. Il y a une réelle réticence d'une partie des entreprises et des managers à ne pas avoir de contrôle visuel de leurs salariés ».
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/teletravail-confinement-covid19-france-35505.php4>
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12- Valérie Cabanes, l’arme du droit contre l’écocide, Le Monde, 21/05/20, 11h07
Luc Cédelle 

Juriste et écologiste, militante et experte, Valérie Cabanes se bat pour que nos sociétés respectent enfin les « communs » et se dotent d’un droit international capable de sanctionner les crimes contre l’environnement. 
La parole bien ciselée et les yeux plus que bleus, elle a un visage sculpté par le sourire. Valérie Cabanes (prononcer Cabanès), n’en est pas moins imprégnée de la noirceur du monde et du devoir de s’y opposer. Le halo d’angoisse et l’impact dévastateur de la pandémie ont rendu encore plus impératif son indissociable engagement de juriste et d’écologiste.
« Nous sommes dans un moment où l’on reprend conscience de notre humanité commune et de l’urgence d’une solidarité internationale », dit-elle, effarée par l’annonce, le 29 avril par l’Organisation internationale du travail (OIT), que les trois quarts des travailleurs informels du globe, soit 1,6 milliard de personnes, sont immédiatement menacés de voir leurs moyens de subsistance anéantis. « Les trois quarts ! », répète-t-elle, se demandant comment conjurer à la fois l’égocentrisme hexagonal et la tentation, qui pointe déjà, de reprendre un inconcevable business as usual.
Sur la scène de l’écologie, Valérie Cabanes est notamment cofondatrice en 2015, et aujourd’hui présidente d’honneur, de l’association Notre affaire à tous, à l’origine de la pétition L’Affaire du siècle, soutenant l’action en justice de quatre ONG contre l’Etat, qu’elles accusent d’ « inaction climatique ». Mais elle s’est surtout affirmée ces dernières années en porte-parole d’une cause qu’elle n’a pas inventée mais qu’elle est plus que jamais déterminée à faire progresser : celle de la reconnaissance en droit de l’écocide, autrement dit du crime commis contre l’environnement.
> Lire aussi  Valérie Cabanes : « La rhétorique écologique des dirigeants français relève surtout d’éléments de langage »
Sur le plan national, européen et international, elle est de ceux qui échafaudent des stratégies pour que cette reconnaissance advienne et constitue enfin une véritable dissuasion. Son expertise en ce domaine lui a valu – et lui vaut encore – d’être consultée par les membres de la convention citoyenne pour le climat. Prise par la crise sanitaire comme un bateau dans les glaces, cette instance a poursuivi ses travaux en « distanciel » pendant le confinement et, pour ne pas être oubliée, a même dévoilé, le 9 avril, 50 premières propositions.
Une citoyenne du monde
Mais la remise solennelle et médiatisée de ses 150 propositions attend encore un moment où le Covid-19 ne serait plus l’unique sujet de l’attention publique. Pour la juriste qui – c’est le moins qu’on puisse dire – n’est pas, à ce stade, convaincue de la profondeur de l’engagement écologique de l’exécutif, ces propositions, une fois publiées, seront âprement discutées, « peut-être jusqu’au clash, ce n’est pas exclu ». En tout cas, elles seront forcément mises en balance avec des intérêts économiques aussi puissants qu’à courte vue. Ceux-là même avec lesquels elle a l’habitude de ferrailler sur le terrain du droit international… et souvent sur le terrain tout court, au risque d’aggraver, à 51 ans, son bilan carbone de grande voyageuse depuis l’enfance.
> Lire aussi  Valérie Cabanes : « Reconnaître la nature comme sujet de droit »
Une enfance paisible et, déjà, de citoyenne du monde. Fille de hippies – des vrais, arrivés en Inde avant 1968 –, elle suivait, à l’âge de la maternelle, ses parents d’ashram en ashram, avant que, de retour en France, ils ne se stabilisent dans un vieux mas, équivalent provençal de la « maison bleue » de Maxime Leforestier. Quand ils se séparent, alors qu’elle a 8 ans, elle reste avec son père, qui organise en précurseur des rencontres New Age, tandis que sa mère part travailler à Paris pour Nouvelles Frontières.
A 15 ans, la jeune fille poursuit ses études à Paris et part seule en voyage, profitant des billets gratuits que lui procure sa mère. Etudiante à Aix-en-Provence, elle envisage brièvement le journalisme avant de postuler à Bioforce Développement (aujourd’hui Institut Bioforce), centre lyonnais de formation aux métiers de l’humanitaire. Débute alors un parcours qui, comme souvent dans les ONG, tient aussi du film d’aventures. A 20 ans, elle dirige un projet au Burkina Faso.
Thèse d’anthropologie juridique
A 23 ans, elle est responsable pour Handicap International d’un centre orthopédique à Quetta, au Pakistan, à la frontière avec l’Afghanistan, où arrivent les talibans. Une nuit de 1995, à Kampala en Ouganda, elle est prise en otage avec sa fille de 4 ans et quelques collègues. Elle accompagnera aussi, en 1999, un programme de réinsertion de prostituées au Cambodge.
En 2000, la trentaine passée et séparée (en bons termes) du père de ses deux enfants, lui aussi cadre humanitaire, elle se questionne sur les souffrances dont elle a été témoin, éprouvant le besoin d’aller « à la source des problèmes plutôt que de mettre des pansements sur les plaies ». La validation des acquis lui permet d’engager, à la faculté de droit et sciences politiques d’Aix-Marseille, un double cursus pour obtenir un diplôme à bac + 5 en « droit international : urgence, réhabilitation, développement » et un autre à bac + 6 de « juriste internationaliste de terrain ».
Elle dirige ensuite Planète Enfants, une ONG luttant contre les trafics humains au Népal, en Inde, au Sri Lanka… mais basée alors en Dordogne, où elle habite aujourd’hui. Parallèlement, elle démarre une thèse d’anthropologie juridique qui l’amène, trois ans durant, à des séjours répétés au Québec auprès des Innus, peuple autochtone en conflit avec la société d’Etat Hydro-Québec, lancée dans la construction d’un ensemble de barrages sur leur territoire.
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Sur les promesses financières, les Innus finiront par voter en faveur de l’opération. Ayant suivi les négociations, la jeune femme est révoltée par les « manipulations visant à cacher l’impact destructeur du projet sur l’écosystème local ». Faute de pouvoir s’en tenir à la neutralité académique, elle renonce à sa thèse.
L’écocide à la liste des crimes internationaux
Passée sur le versant de l’expertise militante, elle accompagne en 2011, avec l’association Planète Amazone, une partie de la tournée européenne du cacique kayapo Raoni, mobilisé contre l’ensemble de barrages Bel Monte, au Brésil. Elle écrit pour des ONG des rapports destinés au Conseil des droits de l’homme de l’ONU sur les violations des droits humains au détriment des peuples autochtones et les dommages environnementaux – « deux faces d’une même médaille », dit-elle – et constate les failles du droit international sur ces sujets.
Elle se lance alors sur les pas de l’avocate écossaise Polly Higgins (1968-2019). Figure prématurément disparue du mouvement écologiste mondial, celle-ci avait proposé en 2010 à la Commission du droit international de l’ONU un amendement au statut de Rome, le texte fondateur de la Cour pénale internationale (CPI), visant à ajouter l’écocide à la liste des crimes internationaux déjà retenus par cette instance. « L’avantage de la CPI, explique Valérie Cabanes, est qu’elle est indépendante des Nations unies et ne peut être bloquée par les Etats-Unis, qui n’en sont pas signataires. »
La convention citoyenne pour le climat
Avec ses collègues juristes du mouvement End Ecocide on Earth, inspiré par Polly Higgins, elle relance cette proposition depuis 2014, l’objectif étant de rallier les deux tiers des Etats signataires nécessaires pour amender le traité de la CPI afin de contraindre les multinationales au respect des droits humains et de l’environnement. « Le plaidoyer écologique, observe-t-elle, se heurte à deux obstacles : dans la tradition du droit public, ni les générations futures ni les éléments de la nature ne sont reconnus comme sujets de droit. C’est cela qu’il faut changer. »
Mais comment définir un crime, l’écocide, dont les conséquences sont gravissimes mais les contours flous ? « En s’appuyant sur la science pour qualifier ce qui ne peut plus être toléré », dit-elle, se référant aux travaux des chercheurs du Stockholm Resilience Centre, qui ont répertorié en 2009 les neuf « points de bascule » ou « limites planétaires » au-delà desquels l’habitabilité de la planète est menacée.
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Comme l’économiste Gaël Giraud ou le philosophe Dominique Bourg, Valérie Cabanes s’efforce de populariser ces notions, espérant même que la convention citoyenne pour le climat proposera qu’il y soit fait référence dans la Constitution. Ces limites portent notamment sur la biodiversité et le taux de CO₂ dans l’atmosphère et – fragile mais précieuse avancée – ont été intégrées en 2012 par l’ONU aux outils de suivi des objectifs de développement durable.
Réconcilier l’humanité avec la nature
Elle propose « qu’elles deviennent des normes juridiques contraignantes », comportant un aspect de responsabilité pénale. Des périodes transitoires laisseraient cependant aux entreprises le temps de se mettre en conformité. « Beaucoup de PDG nous disent que ces contraintes leur permettraient de résister à leurs actionnaires », ajoute-t-elle, soulignant que « 71 % des émissions de gaz à effet de serre sont produites par 15 sociétés mères dans le monde ». 
Ces principes, qui passent aussi par des modalités complexes de représentation des éléments naturels (les « communs ») par des « tuteurs », sont développés dans son livre Un Nouveau droit pour la Terre (Seuil, 2016). Son second ouvrage, Homo natura (Buchet-Chastel, 2017), porte pile sur les thèmes aujourd’hui discutés, dans la perspective de l’après-Covid-19, dans les milieux de l’écologie.
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Elle y argumente notamment en faveur d’un rétablissement de l’autonomie alimentaire et de relocalisations qui ne se confondraient pas – c’est l’une de ses préoccupations du moment – « avec le discours de repli sur soi porté par les populistes ». Au contraire, Valérie Cabanes aspire à ce que l’on puisse « renouer avec l’esprit initial des Nations unies » et « relier le local avec l’universel en refusant une interdépendance économique qui ne s’appuierait pas sur l’interdépendance écologique ».
Elle plaide plus largement, dans ce livre, pour « une nouvelle humanité réconciliée avec la nature » et qui choisirait, dans son rapport avec celle-ci, « l’usufruit plutôt que la propriété ». Une perspective pour laquelle, malgré le vertige qui étreint toutes les personnes engagées aujourd’hui dans la cause écologique, elle œuvre méthodiquement et pacifiquement.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/21/valerie-cabanes-l-arme-du-droit-contre-l-ecocide_6040318_3232.html>
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13- Entretien. Le monde d'après : Salgado craint un "génocide" des peuples d'Amazonie, AFP, 21/05/20, 23:00
Propos recueillis par Anna Pelegri

Le photographe franco-brésilien Sebastiao Salgado, 76 ans, qui a passé sa vie à immortaliser avec son objectif la condition des plus pauvres et leur environnement dégradé, craint que les peuples indigènes d'Amazonie ne subissent un "génocide" faute de soins dans le Brésil de Jair Bolsonaro.
Q : Pourquoi avez-vous lancé une campagne pour les peuples d'Amazonie, qui a recueilli plus de 261.000 signatures ?
R : "Avec l'invasion de leurs territoires par des orpailleurs, ceux qui exploitent le bois, les sectes religieuses, les fermiers, il y a un grand risque de transmettre le coronavirus aux Indiens qui n'ont pas d'anticorps.
On risque vraiment une énorme catastrophe. Moi j'appelle ça un génocide : c'est l'élimination d'une ethnie et de sa culture. Je crois que c'est vers ça que le gouvernement de Bolsonaro se dirige, parce que sa position est à 100% contre les Indiens".
Q : Comment vivez-vous la situation au Brésil, très affecté par la pandémie ?
R : "Je le vis très mal. Ici en France les Français gueulent un peu, mais le gouvernement ici a une immense bonne volonté. Il y a une union, tout le monde y participe de la même façon. Tandis qu'au Brésil, c'est un éclatement de prises de positions. La majorité des gouverneurs des Etats, les maires des grandes villes demandent une quarantaine. M. Bolsonaro est contre le confinement. On n'a pas l'infrastructure médicale qui existe en France. C'est une mort annoncée pour une grande partie de la population. Si la maladie rentre dans la forêt, on n'a pas les moyens de porter assistance : les distances sont énormes, les moyens très petits. Les Indiens seront abandonnés dans un espace huit fois plus grand que la France".
Q : Quelle a été votre activité préférée pendant le confinement ?
R : "C'était un moment d'appréhension, on ne sait pas quel va être notre avenir. Mais c'était tellement fantastique pour notre vie personnelle : on a eu l'opportunité de vivre avec notre fils trisomique d'une manière très étroite. On pouvait aller dans un parc, et on a connu le Bois de Vincennes comme la paume de la main, un bois magnifique. Je prépare un grand travail sur l'Amazonie, qui doit paraître l'année prochaine. J'étais très pris".
Q : Qu'est-ce qu'enseigne cette pandémie ?
R : "Un plaisir énorme à retourner à notre intimité, à ces moments presque de silence, à pouvoir approfondir. Moi qui suis un grand voyageur, j'ai fait un grand voyage à l'intérieur de moi-même. Je suis un passionné de football. Je commence à voir que ces équipes, tous ces joueurs qui étaient tellement importants pour moi, à la fin, n'ont aucune importance".
Q : Quelles solutions pour le monde d'après ?
R : "Ce virus est un produit aussi de la destruction de l'environnement de la planète. On est devenu des +aliens+ : en vivant dans Paris on ne vit pas en France, en vivant à Rio on ne vit pas au Brésil, en vivant à Pékin on ne vit pas en Chine. On détruit tout pour nous entretenir en ville.
Il y a tant à faire. Il faut garantir qu'une grande partie du PIB de la planète puisse être consacrée à sa reconstruction".
<https://information.tv5monde.com/info/le-monde-d-apres-salgado-craint-un-genocide-des-peuples-d-amazonie-360125>
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14- À Urmatt, dans le Bas-Rhin, la scierie SIAT pionnier d’une industrie écolo, Rue89 Strasbourg, 22/05/20, 04h00
Déborah Liss 

En investissant dans l’économie circulaire, SIAT, leader français de la production de bois installé à Urmatt, a réduit son empreinte carbone, favorise les circuits courts et vise le « zéro déchet. » Il s’agit « d’aller dans le sens de l’histoire » selon son dirigeant.
La scierie SIAT est un immense site de 32 hectares à Urmatt, commune de la vallée de la Bruche de 1 500 âmes. C’est presque un village dans le village, où des centaines de tronçons de bois et de palettes attendent d’être transformés en panneaux et poutres destinés à la charpente, à la couverture et à l’ossature des bâtiments. 
C’est aussi là que s’élève une grande centrale de cogénération, où l’écorce, premier déchet de l’activité d’une scierie, est brûlée pour fabriquer de la biomasse puis de l’électricité. L’autre résidu, la sciure, y est transformée en granulés pour les chaudières à bois.
Ces trois activités de l’entreprise (bois de construction, bois d’aménagement et énergie renouvelable) permettent à Lionel Welsch, le responsable santé sécurité de SIAT, de dire que « 100% de la matière première entrante est transformée en produits immédiatement commercialisables. »
>> Suite à lire à :
<https://www.rue89strasbourg.com/urmatt-scierie-siat-ecologie-zero-dechet-169715>
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15- L’économie suédoise en berne, malgré l’absence de confinement, Le Monde, 22/05/20, 10h40
Anne-Françoise Hivert (Malmö (Suède), correspondante régionale)

Le royaume scandinave a opté pour des recommandations, plutôt que des mesures obligatoires, face au coronavirus. Pour autant, l’économie suédoise n’a pas été plus épargnée par la crise que son voisin danois, pour sa part confiné. 
La conférence de presse a lieu à Copenhague, le 11 mars. La première ministre, Mette Frederiksen, annonce le confinement dans son pays. Fermeture des écoles, collèges, lycées et universités, des cafés, restaurants et magasins, des administrations publiques, généralisation du télétravail… Le Danemark opte pour des mesures certes moins sévères qu’en France, en Italie ou en Espagne. Mais la vie quotidienne n’a plus rien d’ordinaire.
A l’est, de l’autre côté de l’Öresund, son voisin suédois impose lui aussi la distanciation physique. Sauf qu’elle n’est pas obligatoire, seulement vivement recommandée : les jardins d’enfants, écoles et collèges restent ouverts, comme les cafés et restaurants, ou les magasins. Les personnes de plus de 70 ans sont priées d’éviter les interactions avec autrui. Ceux qui peuvent travailler à la maison sont incités à le faire, et les regroupements de plus de cinquante personnes sont interdits.
> Lire aussi  Coronavirus : la Suède inquiète de son image à l’étranger
Deux pays, deux stratégies. Neuf semaines plus tard, le Danemark et ses 5,8 millions d’habitants déplorent 548 décès dus au Covid-19, contre 3 698 en Suède, pays de 10 millions d’habitants. Une différence que les autorités sanitaires, à Stockholm, expliquent en partie par la propagation du virus dans les maisons de retraite suédoises, fortement touchées.
Une baisse de 7 % à 10 % du PIB suédois en 2020
Du point de vue économique, la Suède aurait dû toutefois mieux s’en tirer que le Danemark. Certains pourfendeurs de l’approche suédoise, d’ailleurs, ne se sont pas privés d’accuser le gouvernement à Stockholm de faire le choix de son économie, au prix des vies humaines. Une affirmation fermement rejetée par les autorités.
Or, les premières statistiques montrent que l’économie suédoise est loin d’avoir été épargnée par les retombées de la crise sanitaire. Depuis début mars, 80 000 personnes ont reçu un avis de licenciement. Le taux de chômage, à 7 % en début d’année, est passé à 8,4 % mi-mai. Il devrait atteindre 11 % d’ici à la fin de l’année, selon l’Institut de la conjoncture, qui prévoit une baisse de 7 % à 10 % du produit intérieur brut (PIB) en 2020.
> Lire aussi  « Les gens n’ont pas la tête à consommer » : à Copenhague, les doutes des commerçants
Pour l’économie suédoise, dont le PIB dépend presque pour moitié des exportations, l’effondrement brutal des échanges internationaux, qui a entraîné une baisse de la production en Suède, a joué un rôle important. Mais pas seulement, selon Ylva Héden Westerdahl, chef des prévisions à l’Institut de la conjoncture : « Les recommandations de l’agence de la santé publique, qui disent aux Suédois de pratiquer la distanciation physique, d’éviter les contacts, de travailler à la maison s’ils le peuvent ont eu une répercussion sur l’économie. »
Pour preuve, le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, où 80 % des patrons interrogés par l’institut affirment avoir vu leur chiffre d’affaires baisser d’au moins 75 %. Même chose pour la moitié des restaurateurs, sachant que tous constatent une diminution de leurs revenus. Fin avril, 50 000 entreprises suédoises avaient fait une demande de chômage partiel.
Résultat « contre-intuitif »
Pour tenter de comprendre l’incidence économique du confinement, comparée à la méthode douce consistant à privilégier les recommandations aux mesures obligatoires, quatre chercheurs de l’université de Copenhague ont étudié la consommation de près de 1 million de clients de la Danske Bank – 860 000 Danois et 100 000 Suédois, représentatifs de la population des deux pays –, de la mi-mars au 5 avril.
Première observation : si les dépenses des Danois ont chuté plus que celles des Suédois, la différence n’est que marginale, avec une baisse de la consommation de 29 % au Danemark, contre 25 % chez son voisin. Le professeur d’économie Niels Johannesen, un des auteurs de l’étude, avoue avoir été surpris par ce résultat « contre-intuitif », qui va à l’encontre de l’idée selon laquelle le confinement serait responsable de la chute de la consommation.
« En fait, observe-t-il, la baisse des dépenses intervient au Danemark simultanément avec la fermeture de la société. Mais c’est aussi le moment où le risque de contamination est le plus élevé. Or, dans un pays comme la Suède, où ce risque est le même qu’au Danemark, mais où les gens ont encore des choix, on constate qu’ils arrêtent eux aussi de consommer. »
« Les plus âgés préfèrent rester chez eux »
Deuxième observation : si la consommation des jeunes Danois, âgés de 18 à 29 ans, a baissé bien plus que celle des Suédois du même âge, c’est l’inverse pour les plus de 70 ans. Au Danemark, les seniors, même s’ils ont modifié leurs comportements, ont continué d’emprunter les transports collectifs ou d’aller faire leurs courses, bien plus qu’en Suède. Pourtant, tous faisaient l’objet de recommandations similaires. La différence : « Quand vous ne fermez pas, la prévalence du virus est plus importante dans la société, ce qui accroît le risque de sortir pour les plus âgés, qui préfèrent rester chez eux », explique M. Johannesen.
Dans leur article, les chercheurs concluent ainsi que « la plus grosse réduction de l’activité économique est causée par la pandémie elle-même et a lieu, peu importe si les gouvernements ferment ou pas des secteurs avec une haute proximité sociale ». Ce que montrent les pays scandinaves.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/05/22/l-economie-suedoise-en-berne-malgre-l-absence-de-confinement_6040412_3234.html>
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16- Chronique. Compétitivité et écologie : le plan de relance à l’aune du « et en même temps », Le Monde, 22/05/20, 11h00
Jean-Michel Bezat

Le gouvernement demande aux groupes d’être à la fois compétitifs et écologiques ! Mais, quand des entreprises comme Air France-KLM, Airbus ou Renault jouent leur survie, l’injonction est contradictoire et l’exercice difficile, analyse Jean-Michel Bezat, journaliste au « Monde ».
Pertes & profits. Le Covid-19 a entraîné la fin prématurée d’un géant souffrant d’obésité : l’Airbus A380. Air France-KLM a annoncé, mercredi 20 mai, l’« arrêt définitif » de son exploitation, initialement prévu fin 2022. La quasi-totalité de sa flotte est clouée au sol depuis deux mois, et les vols long-courriers effectués par le super-jumbo ne reprendront que progressivement. Ce qui oblige la compagnie franco-néerlandaise à accélérer une mise à la retraite d’office, comme l’allemand Lufthansa et Etihad, la compagnie d’Abou Dhabi. En attendant la décision du dubaïote Emirates, dont les commandes massives avaient permis au programme d’éviter le crash.
> Lire aussi  « Hypertrophié ou minimal, on a vu l’Etat se démultiplier pour sauver les entreprises »
Les défenseurs de l’environnement ne regretteront pas un avion qui consommait de 20 % à 25 % de kérosène en plus par siège et émettait plus de CO2 que ses rivaux. Il sera remplacé par l’A350 et le Boeing 787 « Dreamliner », en attendant la prochaine génération. Si sa mise au rebut anticipée est dictée par un impératif de rentabilité, cette décision est bénéfique pour la planète. La compagnie, qui doit réduire de 50 % ses émissions de CO2 sur ses vols intérieurs d’ici à 2024, est exposée à un autre risque : l’Etat, qui lui a octroyé 7 milliards de prêts, envisage d’imposer le train sur les trajets de moins de deux heures et trente minutes.
Sur la voie d’une économie moins carbonée
La crise sanitaire n’entraînera pas de rupture brutale en raison de l’inertie d’un système thermo-industriel vieux de deux siècles, mais elle sera sans doute un accélérateur sur la voie d’une économie moins carbonée. Le gouvernement incite aussi Renault, qui a bénéficié de 5 milliards d’aides, à se focaliser davantage sur la voiture électrique. Et dans le cadre du plan de soutien à l’aéronautique, présenté en juin, pourquoi ne demanderait-il pas à Airbus et à Safran un effort supplémentaire pour fabriquer des avions plus « verts ». Les transports joueront, avec le BTP, un rôle-clé dans cette transition écologique.
> Lire aussi  « Nous sommes face à un risque de déclin majeur de l’industrie »
« Toutes les aides que nous apportons aux entreprises doivent être orientées dans deux directions : la décarbonation de l’économie française et l’amélioration de sa compétitivité », souligne le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, dans un entretien au Figaro du vendredi 22 mai. L’Etat pompier essaie de relancer la machine industrielle à coups de milliards. Il lui faut faire bon ménage avec l’Etat stratège, censé préparer un avenir en vert.
Soyez compétitifs et écologiques ! Mais, quand des entreprises comme Air France-KLM, Airbus ou Renault jouent leur survie, l’injonction est contradictoire et l’exercice difficile. On le verra avec les primes prévues par le plan de soutien à la filière automobile. Elles devront certes faire la part belle au véhicule électrique, sans ignorer les 350 000 voitures à moteur thermique en attente de clients chez les concessionnaires. Signe de l’importance de l’enjeu, c’est le président de la République, Emmanuel Macron, qui le dévoilera la semaine prochaine. Et qui devra manier la dialectique du « en même temps » qui lui est si chère.
> Lire aussi  Coronavirus : la France renforce son arsenal pour protéger ses entreprises « stratégiques »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/05/22/competitivite-et-ecologie-le-plan-de-relance-a-l-aune-du-et-en-meme-temps_6040416_3234.html>
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17- Pour des Sciences Po à la hauteur des enjeux écologiques : 10 propositions concrètes, Socialter, 22/05/20
Collectif des associations écologistes des IEP

Face à l'urgence des problématiques environnementales, les associations écologistes de tous les Sciences Po de France formulent 10 revendications concrètes pour que leurs écoles prennent le tournant de la transition.
Tribune. La crise sanitaire que nous vivons rappelle la vulnérabilité de notre modèle de civilisation, déjà fragilisé par la crise écologique et sociale. Au vu de l'urgence, les Sciences Po doivent s'engager dans une transition écologique concrète, ambitieuse et collective. Les Sciences Po, qui aspirent à former leurs étudiant·e·s aux grands enjeux contemporains, doivent prendre en compte les défis environnementaux, sociaux et démocratiques que pose la crise écologique. Ils ont la responsabilité d’agir, dès aujourd’hui, pour engager, aux côtés d'autres institutions de l’enseignement supérieur, une transition écologique concrète et planifiée. Depuis des décennies, la communauté scientifique, relayée par la société civile, nous alerte. Plus que jamais, nous devons engager un changement conséquent de nos modes de vie. Or, jusqu’ici, les efforts faits à la marge ne sont pas suffisants pour atteindre les objectifs des accords internationaux et rectifier la trajectoire écocidaire sur laquelle nous nous sommes engagé·e·s. Le temps des petits pas est désormais révolu. 
>> Suite à lire à :
<http://www.socialter.fr/fr/module/99999672/917/pour_des_sciences_po__la_hauteur_des_enjeux_cologiques__10_propositions_concrtes>
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18- De nouvelles recommandations pour que la publicité ne favorise plus la surconsommation, Novethic, 22/05/20
Béatrice Héraud

Fini les produits vantés comme "respectueux" ou "protégeant" la planète ? L’ARPP, l’autorité de régulation de la publicité, vient d’actualiser ses dernières recommandations développement durable qui font autorité auprès des annonceurs. Mais si l’ARPP s’est bien saisie de la question de la surconsommation, elle a raté l’occasion de se positionner sur le rôle de la publicité face au changement climatique. 
"Mon vieil ordinateur fonctionne encore... mais un accident est si vite arrivé !" Fin 2018, cette publicité de Cdiscount diffusée à l’occasion des soldes, provoque la colère des ONG environnementales et pousse même l’Ademe à dénoncer une "incitation à la surconsommation". "Force est de constater que le mécanisme d’autorégulation mis en place" par la profession publicitaire "ne fonctionne pas", écrit alors l'agence dans un communiqué. 
Dans un contexte déjà lourd sur le rôle de la publicité face à la transition écologique, la polémique fait mouche et enclenche un mécanisme de réflexion sur le métier. L’autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) s'engage donc alors à revoir ses recommandations sur le développement durable. Publiées fin avril, elles entreront en vigueur en août.  
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/economie-circulaire/isr-rse/publicite-malgre-de-nouvelles-recommandations-la-profession-rate-l-occasion-de-mieux-reagir-a-l-urgence-climatique-148594.html>
En savoir plus :
> Recommandation développement durable V3 (en vigueur le 1er août 2020) <https://www.arpp.org/nous-consulter/regles/regles-de-deontologie/recommandation-developpement-durable-v3/>, Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), 28/04/20
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19- Dans le Sentier, où « tout le monde fait des masques depuis avril », c’était ça ou la faillite, M le Magazine, maj le 23/05/20 à 03h37
Sevin Rey-Sahin 

Le quartier traditionnel de la confection textile à Paris voit dans la pandémie une nouvelle opportunité économique. 
« C’était les masques ou rien », les masques ou la faillite. Dans le Sentier, le choix fut rapide. Le temple du textile parisien ne parle plus que respirabilité, filtration, là où autrefois on parlait viscose, polyester, imprimés. « Tout le monde fait des masques depuis avril », admet Ali, grossiste de tissus. Ça tombe bien, le pays en a besoin : au moins 40 millions par semaine, expliquait fin mars le ministre de la santé Olivier Véran. De ses premiers colis reçus depuis la fin du confinement, Ali sort une dizaine de masques aussi fleuris que colorés. Il s’y est mis, lui aussi.
Fermetures des boutiques, paiements en suspens, clients en faillite… Le confinement a coûté cher au Sentier. Les impayés se comptent en centaines de milliers d’euros. Ali a « 700 000 euros dehors », Eddy*, à la tête d’une TPE de six salariés, s’est vu annuler une commande de 500 000 euros. Alors, fin mars, quand l’Association française de normalisation (Afnor) publie un tutoriel pour « accélérer la fabrication en série ou artisanale d’un nouveau modèle de masque », en tissu donc, l’espoir renaît là où justement le tissu ne manque pas. Les usines turques, tunisiennes, marocaines ou bulgares peuvent repartir.
« Au début, on a fait avec ce qu’on avait », assure Eddy. Malgré le confinement, il assemble 17 000 masques en deux semaines dans des ateliers de confection de la région parisienne. « Nous étions à 10 % de nos capacités, beaucoup ne voulaient pas travailler », détaille-t-il. Une rue plus loin, Jojo, fabricant de vêtements pour des centrales d’achat depuis trente-cinq ans, vend 10 000 masques par semaine en « porte-à-porte » aux pharmacies ou aux buralistes. Son voisin, Marco, confie en avoir écoulé 70 000 à « un réseau de pharmaciens ». Dans d’autres locaux, les cartons en provenance de Chine dans lesquels on devine des masques s’empilent. Certains, bien qu’ils en produisent, comme l’atteste leur site Internet, refusent de l’admettre. Dans ce petit milieu où tout le monde se connaît, il faut éviter de trop en dire.
Des marges non négligeables
À l’évidence, cette nouvelle denrée textile a tout du pain bénit. Le coût de production est en moyenne de 1,20 euro et le prix de vente, non plafonné par l’État contrairement aux masques chirurgicaux, monte jusqu’à 5 euros. Les marges sont supérieures à celles d’un tee-shirt, et la création bien plus simple. « C’est facile pour nous, on n’a pas de contrainte d’esthétique, de toute façon après dix lavages, ça va à la poubelle », souligne Hassan*, vendeur d’accessoires textiles. Il affirme avoir fait la moitié de son chiffre d’affaires annuel en un mois grâce 
à la vente de 300 000 masques produits en Bulgarie.
Dans son atelier de confection à Aubervilliers, un hangar vétuste aux fenêtres couvertes de peinture et aux spots agressifs, Ökkes reconnaît la simplicité d’assemblage. Son frère 
boucher vient même lui donner un coup de main tant ce n’est pas sorcier. Pour ce dernier maillon de la chaîne, ce nouveau produit change même les rapports de force. Ökkes et ses salariés, des immigrés turcs ou chinois, sont ­correctement rémunérés pour la première fois. « Pour une robe, on nous payait maximum 2 euros. Pour un masque, c’est 1 euro. Des robes, j’en assemble 200 par jour, des masques 2 000 », glisse-t-il.
Mais, pour ce qui concerne le niveau de protection sanitaire, que valent tous ces masques confectionnés avec des tissus en stock et vendus en porte-à-porte ? « Y a à boire et à manger, du bon, du moins bon et du pourri », concède Marco. Le bon, ce sont les « masques grand public » dont l’appellation est strictement contrôlée. Pour afficher le logo officiel avec le niveau de ­filtration et le nombre de lavages, le fabricant de tissu ou de masques doit en effet soumettre ses échantillons aux tests de la Direction générale de l’armement (DGA) ou d’autres laboratoires compétents.
Des escroqueries inéluctables
Hassan est parmi les premiers à proposer des masques homologués. Devant des étagères de bobines de dentelles, il nous lit le document de la DGA avec fierté : « capacité de filtration de 98 % ». Grâce à cette validation, Hassan est référencé sur le site Savoirfaireensemble.fr, plateforme de mise en relation créée par le comité stratégique de filière des industries de la mode et du luxe (CSF) pour équiper le pays en masques. Parmi les clients potentiels : des collectivités locales ou des supermarchés, « des gens que l’on n’aurait jamais pu approcher », confie Hassan. En face de lui, Ali, qui a raté le test de filtration « à 4 % près », fait la grimace, il demandera à son usine turque d’ajouter une nouvelle couche de tissu.
Les demandes de test affluent à la DGA. Chaque jour son centre d’expertise et d’essais reçoit en moyenne 200 échantillons dont la moitié seulement pourra être testée. Marco attend ses résultats depuis trois semaines. Dans un marché où « le gros de l’affaire se joue maintenant », les escroqueries semblent inéluctables. Un commerçant a déjà appelé Hassan pour « s’arranger et profiter de son DGA ». « Même quand t’as ton certificat, au bout d’un moment tu n’auras plus le tissu validé, alors tu tricheras », assure Marco. Au ministère de l’économie et des finances, on rétorque que la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a commencé les contrôles et que la fraude coûtera cher. Mais dans le Sentier, peu importent les sanctions, tout le monde se demande surtout combien de temps encore cette histoire de masques va durer.
*Le prénom a été modifié
> Lire aussi  Sur le sentier du « made in Paris »
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/05/22/dans-le-quartier-du-sentier-a-paris-les-masques-ou-la-faillite_6040403_4500055.html>
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20- Témoignages. « Il faut revoir tous nos projets au regard de ce que nous avons vécu » : quatre maires témoignent, Le Monde, 23/05/20, 08h14
Simon Auffret

Inquiets d’une résurgence de l’épidémie, de retour dans une campagne électorale suspendue depuis le 17 mars, quatre élus locaux racontent au « Monde » cette période de transition pleine d’interrogations.
Le temps du bilan n’est pas encore arrivé, mais le retour à la normale se profile. Aux préoccupations sanitaires se substituent, jour après jour, les inquiétudes sur la réouverture des commerces et des collèges, la fréquentation des établissements culturels et l’arrivée de la saison touristique.
Après neuf semaines à la tête de leur municipalité en pleine crise due au Covid-19, les maires en attente de réélection voient aussi leur campagne électorale relancée par l’annonce de l’organisation d’un second tour, longtemps oublié, le 28 juin.
En zone rurale ou dans une sous-préfecture, dans un département classé « vert » ou « rouge », élus depuis le 15 mars ou briguant un nouveau mandat, quatre maires racontent au Monde, pour la troisième semaine consécutive, leurs appréhensions dans cette période de transition, pleine d’interrogations sur le monde d’après la pandémie.
• Azzedine Taïbi, maire de Stains (Seine-Saint-Denis)
« Je pense qu’il faut revoir tous nos projets au regard de ce que nous avons vécu. »
« Après ces huit semaines de confinement, je me dis que c’est une belle occasion, collectivement et individuellement, de revoir un peu nos modes de pensée, de déplacement, de vivre notre quotidien. Même si le déconfinement a été brutal, j’ai toujours cet espoir de renverser un peu la table et de passer à un autre mode de société. Notre système tourné vers la marchandisation, les habitants des quartiers populaires ne le vivent pas. En réalité, ils le subissent, et je m’étais dit que le confinement pourrait nous permettre de renouer avec de véritables valeurs tournées vers l’humain, des valeurs de respect de tous, qui protègent aussi notre environnement.
A Stains, un élan de solidarité s’est mis en place et va se poursuivre, mais cela ne doit pas effacer la responsabilité du gouvernement. Je les ai vus, ces politiques d’austérité, se mettre en place dans les quartiers populaires. En tant qu’élu, on vous donne de l’argent pour vous faire plaisir d’un côté, on vous retire des services publics, des enseignants, des policiers de l’autre. Emmanuel Macron dit vouloir gérer les choses autrement. Je n’en suis pas certain.
> Lire aussi « J’ai peur pour nos enfants, pour nos seniors, si une seconde vague arrive » : inquiets du déconfinement, quatre maires témoignent
On voit que la machine économique est en train de prendre le pas sur la santé et moi, les habitants de ma ville, ce sont essentiellement des travailleurs exposés, dans la sécurité, aux caisses des magasins, des infirmiers et des soignants, les premiers face aux virus.
Je ne sais pas s’il y aura une seconde vague d’épidémie. Par contre, je m’inquiète beaucoup pour les personnes qui ont d’autres pathologies et qui ne se sont pas soignées durant toute cette période de confinement. C’était très dur, y compris pour ceux qui ont été confinés dans des logements très petits avec 5, 6, 7 personnes. On a mis en place un suivi psychologique avec les professionnels de santé pour venir en aide aux familles.
> Lire aussi « Tournée des masques » et crainte d’une seconde vague : première journée de déconfinement avec un maire de Seine-Saint-Denis
Je pense qu’il faut revoir tous nos projets au regard de ce que nous avons vécu. Depuis des années, dans ma ville, je ne cesse d’exiger plus de pistes cyclables : c’est un sujet sur lequel je ne vais rien lâcher maintenant, je peux vous le dire. C’est une nécessité de ne pas laisser revenir la voiture de manière très importante. On s’est habitué à moins de pollution, donc c’est quand même agréable. »
• Marie-Hélène Thoraval, maire de Romans-sur-Isère (Drôme)
« Pour le second tour, je pense que l’on devrait faciliter l’expression des personnes vulnérables. »
« J’ai une opposition au conseil municipal qui s’est manifestée [le 11 mai, jour du déconfinement] en demandant la convocation d’un conseil municipal. Je leur ai proposé, s’ils le souhaitent, une réunion des présidents de groupe. Depuis le début du confinement, je ne m’étais même pas posé la question : j’avais des prérogatives pour agir sans qu’une délibération soit nécessaire. Comme le président de la République et le gouvernement, tout membre d’un exécutif a besoin d’avoir les coudées franches dans une situation d’urgence.
Les paramètres de la campagne pour le second tour vont être modifiés, bien sûr, mais le fait que les nouveaux conseils municipaux ne soient pas mis en place est en train de freiner tous les investissements et la mise en œuvre des projets, qu’ils soient pilotés par la commune ou par l’agglomération.
Il y a un sujet sur lequel je souhaiterais que le gouvernement se penche. Aujourd’hui, le système qui est opéré pour les procurations est très rigide. Il avait été autorisé en mars aux directeurs d’Ehpad de recevoir des procurations des personnes vulnérables – il faut aujourd’hui aller plus loin et assouplir. Je ne dis pas qu’il ne faut pas de rigueur, attention, mais il faudrait donner la possibilité à nos concitoyens de se rendre en mairie auprès d’agents assermentés par l’Etat pour obtenir ces procurations.
> Lire aussi « Il faudrait arrêter d’infantiliser les Français » : trois maires racontent leur première semaine de déconfinement
Il y a des gens qui vont se sentir encore fragiles pour sortir et aller voter. Nous avons déjà constaté, lors du premier tour, que certains citoyens ne se sont pas déplacés par peur d’une contamination. Il reste des craintes, et pour le second tour, je pense que l’on devrait faciliter l’expression des personnes vulnérables ou considérées comme à risque. Cela apporterait à l’expression démocratique de toutes les villes de France. »
• Jérémie Brigand, maire de Massingy (Côte-d’Or) et président de la communauté de communes du Pays châtillonnais
« Les gens qui ne partent pas à la mer, on va essayer de les ramener au vert. »
« Dans nos communes, tout n’est pas revenu à la normale. Il y a encore la peur, il y a encore des protocoles sanitaires à respecter, nous fonctionnons à environ 50 % par rapport à avant la crise. La situation sanitaire est bonne, il n’y a quasiment plus de cas de Covid-19 dans nos hôpitaux et les médecins de ville nous disent depuis plusieurs jours qu’ils ne voient plus de patients suspectés d’être contaminés au nouveau coronavirus : c’est en bonne voie.
On souhaite sortir de cette classification en rouge le plus vite possible, mais nous sommes dans une région encore touchée, cela pourra prendre du temps. J’ai été surpris de la rapidité de la décision du premier ministre sur l’installation des conseils municipaux déjà élus [du 23 au 28 mai], qui tranche avec les précautions prises sur les autres mesures.
J’ai été élu au premier tour dans ma commune, mais environ un quart des maires des 107 communes de l’intercommunalité ne l’ont pas encore été. Nous allons organiser un conseil communautaire dans une salle de sport, pour pouvoir respecter la distanciation sociale, et dans une situation inédite : d’anciens élus vont être mélangés avec les nouveaux, qui n’auront pas forcément la connaissance de tous les dossiers.
Je n’étais pas obligé de rassembler les délégués, au vu des prérogatives données aux élus locaux pendant l’état d’urgence sanitaire, je peux prendre les décisions tout seul. Mais dans un souci démocratique, je souhaite qu’il y ait une discussion.
Le dossier compliqué maintenant, ce n’est pas un scoop, c’est le tourisme. Comment vont réagir les vacanciers quand la barrière des 100 km va être levée ? Une fois que les restaurants et sites culturels pourront ouvrir, notre idée est d’aller chercher les touristes régionaux : les gens qui ne partent pas à la mer, on va essayer de les ramener au vert. Chez nous, c’est campagnes et forêts, on va essayer de jouer là-dessus. »
• Christine Le Strat, maire de Pontivy (Morbihan)
« C’est à l’agence régionale de santé et à l’Etat de fournir les moyens aux hôpitaux. »
« Dans une communauté de communes voisine, les élus ont décidé de donner leurs indemnités du mois d’avril à l’hôpital. Il y a eu un appel pour que nous le fassions aussi. Nous n’y sommes pas opposés, mais on ne le fera pas de manière publique, chacun pourra le faire en fonction de son cas personnel. J’ai un fort attachement à mon hôpital du Centre-Bretagne, depuis plusieurs années, mais j’estime que c’est à l’agence régionale de santé et à l’Etat de fournir les moyens aux hôpitaux.
Je me sens très loin de la campagne pour les élections municipales, et je sais qu’il va falloir s’y remettre. Depuis le début de la crise sanitaire, on est sur le terrain. Dans cette phase de déconfinement, il y a quand même des prescriptions sanitaires lourdes et il y a lieu de rester très vigilant pour éviter qu’il puisse y avoir de nouveaux foyers de contamination. Il y en a eu dans les abattoirs, pas très loin de chez nous, dont on est en train de rechercher l’origine.
> Lire aussi Coronavirus dans des abattoirs : pourquoi des foyers d’infection apparaissent-ils ?
Cela peut paraître petit, mais à notre échelle, le centre hospitalier du Centre-Bretagne a eu seize personnes en réanimation, qui en sont désormais sorties. Quand on a mis en place des groupements hospitaliers de territoire, nous craignions d’être englobés dans l’hôpital de Lorient. Nous nous sommes opposés à un rapprochement, qui aurait pu déboucher sur une fusion, pour constituer à la place un petit groupe hospitalier à l’échelle de notre secteur. Cela n’a pas forcément été bien perçu. Avec cette crise du Covid-19, on se rend compte que d’avoir un petit établissement a permis une grande adaptabilité, une cohésion des personnels, que notre hôpital a aussi bien fonctionné qu’une grosse structure.
La directrice du centre hospitalier l’exprimait en disant : “Notre petit bateau a aussi bien répondu à cette crise que les gros.” Les témoignages de malades disant le plus grand bien de notre hôpital redonnent du baume au cœur : on se dit qu’en tant que maire, si on s’interroge constamment sur la pertinence de nos choix, ils ne sont pas toujours les plus mauvais. »
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/05/23/il-faut-revoir-tous-nos-projets-au-regard-de-ce-que-nous-avons-vecu-quatre-maires-temoignent_6040516_823448.html>
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Trois publications
21- “Quelle stratégie pour le secteur automobile en France après la crise du Covid-19 ?”, Fondation pour la Nature et l’Homme, note du 05/05/20

Alors qu’Emmanuel Macron va annoncer ce jour son plan de soutien au secteur automobile, vous trouverez le communiqué de presse présentant les conclusions de notre note “ Quelle stratégie pour le secteur automobile en France après la crise du Covid-19 ? ”.
La Fondation Nicolas Hulot plaide notamment pour :
> A court terme : 
• Des mesures pour favoriser l’achat des véhicules électriques (et pas des véhicules essence et diesel).
• Un fond de dotation spécifique alloués aux collectivités territoriales pour investir dans les bornes de recharges et déployer des services de partage de véhicules électriques.
> A moyen terme : 
• Un conditionnement des aides à la définition d’un nouveau contrat de filière pour agir sur la suppression des emplois tout en étant en adéquation avec les engagements climatiques de la France. 
• Le renforcement les investissements de l'Etat et des principaux donneurs d'ordre dans l'Alliance pour les batteries.
Marie Chéron (Responsable mobilité) et Samuel Leré (Responsable plaidoyer) sont à votre disposition pour vous apporter des éclairages ou analyses.
> Lire le communiqué de presse “ Secteur auto : le temps est venu d’une transformation en profondeur ” <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/cp_transformer_secteur_auto-fnh.pdf?utm_source=sendinblue&utm_campaign=Mail_plan_auto&utm_medium=email>
> Lire la note “ Quelle stratégie pour le secteur automobile en France après la crise du Covid-19 ? ” <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/publications/note_crise_sanitaire_et_filiere_automobile_fnh_2020.pdf?utm_source=sendinblue&utm_campaign=Mail_plan_auto&utm_medium=email>
<http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/quel-avenir-pour-la-filiere-automobile-en-france-apres-la-crise-du-coronavirus>
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22- En ligne. Série « Libérer les imaginaires », Imagine demain le monde, épisodes 25, 26 & 27, 18/05/20

A J-15 jours de la sortie de sa nouvelle formule (un magazine spécial post-crise de 156 pages, un site web entièrement remanié, la publication du Manifeste Imagine...), le magazine Imagine demain le monde vous propose une belle offre de lancement : pour tout abonnement souscrit dès aujourd’hui, profitez ici pendant un mois d’un accès à toutes les archives d’Imagine depuis sa création en 1996 : 139 numéros, des milliers d’articles de référence et un outil précieux pour comprendre et décoder les métamorphoses présentes et à venir.
Comme chaque semaine depuis le début de la pandémie, Imagine vous propose sa série "Libérer les imaginaires" en accès libre. Aujourd’hui, retrouvez les propos visionnaires d’Edgar Morin, le portrait d’un ex-trader devenu adepte de la slow money et un focus sur les fratries.
• Episode 25 - L’improbable peut arriver [Imagine 100ième / novembre-décembre 2013]
En novembre 2013, le sociologue Edgar Morin était le grand témoin du 100 numéro d’Imagine. Il évoquait son dernier livre La voie. Pour l’avenir de l’humanité. Un grand entretien qui résonne largement avec la crise mondiale que nous traversons aujourd’hui.
> A lire ici <https://www.imagine-magazine.com/lire/spip.php?article1605>
• Episode 26 - De la bourse à la terre [Imagine 108 / mars-avril 2015]
En septembre 2008, point culminant de la crise financière, la banque Lehman Brothers fait faillite. À ce moment, Aymeric Jung travaille à Londres, en salle des marchés. Depuis, il a « quitté le Titanic » et développe la branche francophone du mouvement Slow Money. Portrait d’un financier qui redonne de la valeur à l’argent.  
> A lire ici <http://www.imagine-magazine.com/lire/spip.php?article1864>
• Episode 27 - « La fratrie, c’est un laboratoire de vie » [Imagine 115 / mai-juin 2015]
Quels sont liens ces liens particuliers qui unissent des frères et des sœurs ? Comment naissent et se développent ces relations chargées d’histoires et d’expériences qui durent tout au long d’une vie ? Un entretien avec Stéphanie Haxhe, psychologue et auteure de Nouvelles fratries (De Boeck, 2010). 
> A lire ici <http://www.imagine-magazine.com/lire/spip.php?article2136>
<http://www.imagine-magazine.com/lire/>
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23- « Utopique ! » : un livre pour une révolution écologique radicale, Mr Mondialisation, 19/05/20

Pour Vito, il est temps d’aller plus loin, de frapper fort. Parce que nous avons été trop longtemps insouciants, dolents, ivres d’un confort moderne dont on croit ne plus pouvoir se passer et qui nous a endormis alors que les alarmes résonnent autour de nous. S’appuyant sur l’héritage de Gébé et de sa BD « L’an 1 », Vito imagine dans un livre abondamment illustré de dessins de sa main comment nous pouvons -nous devons- repenser nos espaces de vie, jusqu’à même notre façon d’appréhender cette vie.
« Utopique ! » ou comment tout recommencer
L’auteur est conscient que son programme et ses idées ne convaincront pas tout le monde, mais malgré tout il prend le risque de déplaire en détaillant quelle serait pour lui une société plus résiliente, enfin respectueuse du Vivant. Sachant qu’il s’expose à des critiques, Vito désamorce d’emblée celles qui ne manqueront de lui parvenir en particulier sur son regard critique envers la voiture. Un point qui ne manquera pas de déconcerter les habitués que nous sommes à ce moyen de transport devenu primordial dans nos modes de vie modernes.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://mrmondialisation.org/utopique-un-livre-pour-une-revolution-ecologique-radicale/>
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Deux annonces
24- Conférence-débat. Relance verte : la RSE a vécu, place à l'économie circulaire, Entrepreneurs d'avenir, le 28/05/20 de 9h à 10h

#Greentalk #Economiecirculaire, Entrepreneurs d'avenir vous invite jeudi 28 mai de 9h à 10h
A une croissance prédatrice, il est possible d'opposer un modèle respectueux, vertueux et surtout courageux.
Comment transformer nos modes de production, de consommation et de recyclage ? 
Participez à la conférence-débat sur l’économie circulaire avec Romain Ferrari, entrepreneur, président de la Fondation 2019, expert aussi pédagogique qu’engagé et Arnaud de Saint Simon, journaliste.
En introduction, Jacques Huybrechts, fondateur d’entrepreneurs d’avenir présentera le Manifeste pour Refonder le Progrès.
> Pour en savoir plus et s’inscrire :
<https://3rg8s.r.ag.d.sendibm3.com/mk/mr/2mlS3QBGNtU1WP6lWY6QIgjVnLGQMficIeZ6MtPG14AflLxVC5AiXgo9xq9Wt7KgsmX0AmcnZBb9hdgCegET03R1ICzR9EBfbZHI76fXVyU7Fs2T>
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25- Se (dé)former au Collège des transitions sociétales - les candidatures 2020-2021 sont ouvertes, CTS de Nantes, 26/05/20

Le Collège des transitions sociétales vous invite à embarquer sur un nouveau programme
Elu.es et dirigeants, acteurs en responsabilités, vous travaillez dans une interco, une commune, au sein de l’espace public ou privé, ce programme de (dé)formation est pour vous … et à la carte.
Pour engager les transitions sur nos territoires...
>> Une séquence "pour embarquer un collectif", sur ½ ou 1 journée, à construire ensemble (nous contacter), sur la base de :
La compréhension de la situation écologique, sociale et démocratique actuelle, quelle vision … à partager ? Quelles sont nos représentations ?
Les fondamentaux de la coopération, décrypter les articulations pour mieux co-construire des stratégies territoriales de transitions
>> Et/ou des séquences au choix, "pour aller plus loin" :
• Nos rapports au monde, nos représentations, les conditions de la coopération et l'articulation du je-nous
• Modes de vie et stratégies territoriales de transition
• Leadership et rencontre avec des porteurs de projet
• Démocratie, désobéissance civile, et communication NonViolente
> Programme et dates
<https://web.imt-atlantique.fr/x-de/cts-pdl/uploads/images/College%20TS/Programme/Programme%202020-2021/Plaquette%20College%20des%20Transitions%20Societales%202020-2021.pdf>
> Pour candidater
https://ventilo.imt-atlantique.fr/limesurvey/index.php/453937?newtest=Y>
> Pour en savoir plus :
https://web.imt-atlantique.fr/x-de/cts-pdl/index.php?page=Programme>
> Pour prendre contact
<College-TS at imt-atlantique.fr>
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– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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