[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 1 publication & 1 annonce (vendredi 23 octobre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 23 Oct 08:07:33 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Réchauffement climatique et plan de relance : le spectre des veto polonais et hongrois au Conseil européen <https://www.lejdd.fr/International/UE/rechauffement-climatique-et-plan-de-relance-le-spectre-des-vetos-polonais-et-hongrois-au-conseil-europeen-3998826>, Le JDD, 15/10/20, 17h51
2- Grandes manœuvres vertes dans l’armée française <https://www.novethic.fr/actualite/energie/transition-energetique/isr-rse/grandes-man-uvres-vertes-dans-l-armee-francaise-149098.html>, Novethic, 15/10/20
3- Climat : l'UE repousse à décembre la décision sur son objectif d'émissions pour 2030 <https://information.tv5monde.com/info/climat-l-ue-repousse-decembre-la-decision-sur-son-objectif-d-emissions-pour-2030-379605>, AFP, 16/10/20, 08:00
4- Que peut attendre l’épargnant de l’investissement « socialement responsable » ? <https://theconversation.com/que-peut-attendre-lepargnant-de-linvestissement-socialement-responsable-146883>, The Conversation, 16/10/20, 16:44
5- Banques durables, banques plus stables <https://theconversation.com/banques-durables-banques-plus-stables-148058>, The Conversation, 16/10/20, 16:45
6- Biodiversité : la banque a-t-elle le pouvoir de dire oui ? <https://www.journaldelenvironnement.net/article/biodiversite-la-banque-a-t-elle-le-pouvoir-de-dire-oui,110428>, Le JDLE, 16/10/20
7- Chronique. Depuis le déconfinement, « l’aluminium est sur le podium » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/10/17/depuis-le-deconfinement-l-aluminium-est-sur-le-podium_6056400_3234.html>, Le Monde, 17/10/20, 10h44
8- En conférence dans la Manche : Nicolas Hulot contre les excès et pour le sursaut de l'humanité <https://actu.fr/normandie/le-mont-saint-michel_50353/en-conference-dans-la-manche-nicolas-hulot-contre-les-exces-et-pour-le-sursaut-de-l-humanite_36869815.html>, Actu, 18/10/20, 11:15 
9- La revue scientifique Nature apporte son soutien à Joe Biden contre Donald Trump qui "méprise les faits et la vérité" <https://www.novethic.fr/actualite/politique/isr-rse/la-revue-scientifique-nature-apporte-son-soutien-a-joe-biden-contre-donald-trump-qui-meprise-les-faits-et-la-verite-149103.html>, Novethic, 18/10/20
10- Virginie Maris, philosophe en défense de la nature récalcitrante <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/10/19/virginie-maris-philosophe-en-defense-de-la-nature-recalcitrante_6056542_3232.html>, Le Monde, 19/10/20, 06h30
11- Le « bougé » écologiste de la CGT crée des remous en interne <https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/10/19/le-bouge-ecologiste-de-la-cgt-cree-des-remous-en-interne_6056552_823448.html>, Le Monde, 19/10/20, 09h55
12- Contreparties écologiques : Malgré des promesses, le gouvernement reste muet <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/cp-contreparties-oxfam-fnh.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & Oxfam France, communiqué du 20/10/20
13- Le pays de Gex, dernier paradis du centre commercial <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/10/21/le-pays-de-gex-dernier-paradis-du-centre-commercial_6056762_3234.html>, Le Monde, 21/10/20, 07h47
14- Entretien. Jonathan Nossiter : « On n’a vécu que l’apéro des choses terribles qui nous attendent » <https://www.nouvelobs.com/planete/20201021.OBS35021/jonathan-nossiter-on-n-a-vecu-que-l-apero-des-choses-terribles-qui-nous-attendent.html>, L’Obs, 21/10/20, 11h03
15- Analyse. Dépasser le clivage entre économie et écologie <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/10/22/depasser-le-clivage-entre-economie-et-ecologie_6056922_3232.html>, Le Monde, 22/10/20, 07h00
16- Chronique. Monsanto-Purdue Pharma : « Dans la guerre du pot de terre contre le pot de fer, le 21 octobre sera à marquer d’une pierre blanche » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/10/22/monsanto-purdue-pharma-dans-la-guerre-du-pot-de-terre-contre-le-pot-de-fer-le-21-octobre-sera-a-marquer-d-une-pierre-blanche_6056949_3234.html>, Le Monde, 22/10/20, 10h42
17- Convention citoyenne pour le climat : l’occasion manquée du projet de loi de finances <https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/10/22/convention-citoyenne-pour-le-climat-l-occasion-manquee-du-projet-de-loi-de-finances_6056959_823448.html%3E>, Le Monde, 22/10/20, 15h43
18- Déni du réchauffement, mépris pour les renouvelables, haine des réfugiés climatiques : le « fascisme fossile » <https://www.bastamag.net/extreme-droite-Europe-rechauffement-climat-negationnisme-vote-energie-fossile-automobile-renouvelables-frontiere-racisme-ecologie>, Bastamag, 22/10/20
En images
19- Entretien. Nicolas Hulot : "La crise écologique est la mère de toutes les crises" <https://www.france24.com/fr/20201005-nicolas-hulot-la-crise-%C3%A9cologique-est-la-m%C3%A8re-de-toutes-les-crises>, France 24, 05/10/20
20- "Les Amish de mes Amish sont mes Amish", écrit Nicolas Hulot à Emmanuel Macron après ses propos sur la 5G <https://www.francetvinfo.fr/internet/telephonie/5g/video-les-amish-de-mes-amish-sont-mes-amish-ecrit-nicolas-hulot-a-emmanuel-macron-apres-ses-propos-sur-la-5g_4144005.html>, France info, 16/10/20, 11:32
Une publication
21- Quelles sciences pour le monde à venir - Face au dérèglement climatique et à la destruction de la biodiversité <https://www.odilejacob.fr/catalogue/sciences/environnement-developpement-durable/quelles-sciences-pour-le-monde-a-venir-_9782738153517.php>, Conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot sous la direction d’Alain Grandjean et Thierry Libaert, Editions Odile Jacob, 21/10/20
Une annonce
22- Invitation conférence en ligne - Science et transition écologique : en qui avoir confiance ? <https://app.livestorm.co/fondation-nicolas-hulot/science-et-transition-ecologique-en-qui-avoir-confiance?utm_campaign=INVITATION_PRESSE_WEBINAR_COLLOQUE_5_NOV&utm_medium=email&utm_source=sendinblue>, Fondation Nicolas Hulot, jeudi 05 novembre 2020, de 14h00 à 16h00

Bien à vous,
Florence

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TRANSITION DU JOUR : Utilisation de blindés hybrides, de programmes d’écoconceptions, de panneaux solaires, de chaudières moins émettrices…, les armées françaises engagent un grand plan de transition énergétique. (cf. item 2)
REPORT DU JOUR : Les 27 dirigeants de l'UE, réunis en sommet à Bruxelles, ont décidé de repousser à une prochaine réunion en décembre toute décision sur leur nouvel objectif d'émissions de gaz à effet de serre pour 2030, objet de vives divergences entre les Etats membres. (cf. item 1 & 3)
CHIFFRES DU JOUR : — Selon les chiffres de la Global Sustainable Investment Alliance, les investissements guidés par des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) pèsent aujourd’hui près de 30 000 milliards de dollars dans le monde, correspondant à environ 10 % de l’encours global des actifs financiers. (cf. item 4)
— Selon les estimations menées par les experts de la Banque centrale néerlandaise, l’empreinte biodiversité du secteur bancaire des Pays-Bas équivaudrait à détruire 58.000 km2 d’espaces naturels vierges chaque année, soit 1,7 fois la taille du pays, dont la moitié par des changements d’usage des sols, l’autre moitié par les émissions de gaz à effet de serre. (cf. item 6 & 5)
POSITIONNEMENT DU JOUR : Pour la 3ème fois consécutive, la grande revue scientifique Nature prend parti pour un candidat à l’élection présidentielle américaine. (cf. item 9)
PORTRAIT DU JOUR : Etroitement associée aux recherches en sciences du vivant, Virginie Maris, philosophe de l’environnement, prône une approche pragmatique de sa discipline, tout entière au service des espèces et des espaces protégés. (cf. item 10)
ENTRETIEN DU JOUR : Jonathan Nossiter, le réalisateur de « Mondovino », revient avec « Last Words », une fiction de cinéma sur l’effondrement des civilisations humaines. Un coup de poing qui, jure-t-il, ne se veut pas pessimiste. (cf. item 14)
REPORTAGE DU JOUR : Dans le pays de Gex (Ain), le nombre de m2 de centres commerciaux est 50 % supérieur à la moyenne nationale et malgré un moratoire sur la construction de nouveaux centres, des projets risquent d'amplifier cette omniprésence. (cf. item 13)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : Économie et écologie sont-elles définitivement irréconciliables ? "Oui, si l’on entend par économie la croissance et la négation que les ressources de cette planète sont limitées ; mais non, si l’on parle des rapports entre production et emplois, entre emplois et consommation locale, mais cela implique un autre modèle économique". Delphine Batho, députée non inscrite des Deux-Sèvres (cf. item 15)
PIERRE BLANCHE DU JOUR : En France, le groupe agrochimique Bayer-Monsanto a été définitivement condamné dans l’affaire de l’herbicide Lasso. Aux Etats-Unis, le laboratoire pharmaceutique Purdue Pharma, a plaidé coupable pour avoir largement contribué à la crise sanitaire des opioïdes. (cf. item 16)
ÉDULCORATION DU JOUR : Les associations de défense de l’environnement regrettent que la majorité des mesures fiscales et budgétaires proposées par les 150 Français tirés au sort aient été retoquées, détricotées ou repoussées. (cf. item 17)
CITATION DU JOUR : "Il faut "changer de modèle en profondeur", et "adapter nos démocraties", afin qu’elles "s’accommodent de l’intrusion d’enjeux non plus nationaux, mais universels", Nicolas Hulot (cf. item 19)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Réchauffement climatique et plan de relance : le spectre des veto polonais et hongrois au Conseil européen, Le JDD, 15/10/20, 17h51
François Clemenceau

L'UE doit se fixer d'ici janvier un objectif de réduction de ses gaz à effet de serre pour 2030 et devra surmonter de redoutables défis pour l'appliquer : un dossier épineux au menu du sommet des Vingt-Sept.
La deuxième journée du Conseil des chefs d'Etats et de gouvernement des Vingt-Sept abordera ce vendredi la question des objectifs à atteindre dans la lutte contre le réchauffement climatique. Un dossier qui ne fait pas l'unanimité, surtout depuis que la Commission a relevé ses ambitions le mois dernier pour parvenir à une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2030. La Pologne, très dépendante du charbon, a clairement indiqué qu'elle jugeait cette proposition "alarmante".
Il se trouve que le plan de relance européen de 750 milliards d'euros conclu cet été inclue également un certain nombre de conditionnalités en termes de protection de l'environnement mais aussi de respect de l'Etat de droit que la Pologne et la Hongrie refusent toujours de valider, mettant en péril l'édifice et le calendrier de mise en œuvre à partir du 1er janvier 2021.
On estime à l'Elysée que "la question du climat est un sujet délicat de débat entre pays membres" mais qu'il est important de "tenir les délais afin qu'un accord soit finalisé avant la fin de l'année", ce qui permettrait d'aborder plus sereinement la Cop26 de 2021 au Royaume Uni.
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/International/UE/rechauffement-climatique-et-plan-de-relance-le-spectre-des-vetos-polonais-et-hongrois-au-conseil-europeen-3998826>
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2- Grandes manœuvres vertes dans l’armée française, Novethic, 15/10/20
Ludovic Dupin avec AFP

Les armées françaises engagent un grand plan de transition énergétique. L’utilisation de blindés hybrides, de programmes d’écoconceptions, de panneaux solaires, de chaudières moins émettrices a été détaillée par la ministre des Armées Florence Parly. Au-delà d’un enjeu environnemental, c’est une question stratégique alors que l’accès aux ressources est rendu plus compliqué par des tensions géopolitiques croissante. 
"Consommer moins, mieux et sûr". C’est l’esprit de la feuille de route énergétique de la Défense française, présentée fin septembre par la ministre des Armées, Florence Parly. Celle-ci tient en 10 points clés portant sur les carburants, l’approvisionnement en énergie propre, l’efficacité énergétique ou la numérisation. Cette stratégie "garantit la résilience de nos approvisionnements énergétiques, qui renforce notre souveraineté, soutient notre liberté d'action et qui répond aussi aux préoccupations des Français", a-t-elle fait valoir.
Le ministère de l’Armée est le plus gros consommateur énergétique de l’État français. Celle-ci a englouti 835 000 mètres cubes de produits pétroliers en 2019. Cela représente une facture de 670 millions d'euros. Les trois quarts (73 %) de la consommation énergétique des armées sont consacrés à la mobilité des avions, des navires et des véhicules militaires terrestres, le quart restant (27 %) aux infrastructures.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/energie/transition-energetique/isr-rse/grandes-man-uvres-vertes-dans-l-armee-francaise-149098.html>
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3- Climat : l'UE repousse à décembre la décision sur son objectif d'émissions pour 2030, AFP, 16/10/20, 08:00

Les dirigeants de l'UE, réunis en sommet à Bruxelles, ont décidé jeudi de repousser à une prochaine réunion en décembre toute décision sur leur nouvel objectif d'émissions de gaz à effet de serre pour 2030, objet de vives divergences entre les Etats membres.
Les Vingt-Sept "reviendront sur le sujet lors de leur sommet de décembre en vue de s'entendre sur un nouvel objectif de réduction de gaz à effet de serre pour 2030" et le soumettre à temps aux Nations unies dans le cadre de l'accord de Paris de 2015 sur le climat, selon les conclusions du sommet.
La Commission européenne vise une réduction d'au moins 55% des émissions européennes en 2030 par rapport au niveau de 1990, contre un objectif de 40% actuellement, afin d'atteindre la "neutralité carbone" en 2050. Le Parlement européen réclame une baisse d'au moins 60%.
Les Etats membres doivent se prononcer, et devront impérativement s'entendre entre eux sur un texte final d'ici la fin de l'année.
Les divergences restent fortes, ce qui a poussé l'Allemagne, à la tête de la présidence tournante de l'UE, à repousser un éventuel accord au sommet des 10-11 décembre. 
Onze pays, dont la France, l'Espagne ou les Pays-Bas, ont exprimé dans une lettre commune leur soutien à une baisse d'"au moins 55%".
Mais plusieurs pays de l'Est s'y opposent, notamment la Pologne, encore très dépendante du charbon et qui refuse de s'engager sur sa neutralité carbone.
"Si c'est un objectif médian pour l'ensemble de l'UE, pas de problème : certains pays pourraient réduire (leurs émissions) davantage. Mais nous, la République tchèque, on n'y arrivera pas", a souligné jeudi le Premier ministre tchèque Andrej Babis.
Le Premier ministre bulgare Boïko Borissov a pointé du doigt le coût économique pour le secteur minier de son pays : "Nos calculs préliminaires suggèrent qu'une baisse de 40% est un plafond", a-t-il averti.
Ces Etats récalcitrants pourraient exiger des financements supplémentaires, notamment via le Fonds de transition juste.
"Tous les Etats participeront à l'effort en prenant en compte les circonstances nationales et dans un esprit d'équité et de solidarité", précisent les conclusions du sommet.
Le calendrier est serré : pour que des négociations avec le Parlement puissent aboutir mi-décembre, il faudrait que les ministres européens de l'Environnement s'accordent dès leur réunion du 23 octobre sur "leur version de la loi climat", a prévenu jeudi l'eurodéputé Pascal Canfin, président de la commission Environnement.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-l-ue-repousse-decembre-la-decision-sur-son-objectif-d-emissions-pour-2030-379605>
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4- Que peut attendre l’épargnant de l’investissement « socialement responsable » ?, The Conversation, 16/10/20, 16:44
Par Pascal Nguyen, Professeur à l’Université de Montpellier, Université de Montpellier

La prise de conscience des dégradations causées à l’environnent et les scandales liés aux conditions de travail pratiquées dans les pays en développement par certains sous-traitants de grands groupes ont poussé de nombreux investisseurs à se servir de leur épargne dans le but d’infléchir les pratiques des entreprises.
Des produits d’investissement qualifiés de « socialement responsables » (ou ISR) se sont ainsi rapidement développés. Ceux-ci sont également identifiés par les trois lettres ESG reflétant leur triple préoccupation : l’environnement, le social et la gouvernance des entreprises. Plus de 500 fonds labellisés sont actuellement disponibles en France auprès des principaux intermédiaires financiers. Leur performance peut être suivie sur le site de Boursorama.
Selon les chiffres de la Global Sustainable Investment Alliance, les investissements guidés par des critères ESG pèsent aujourd’hui près de 30 000 milliards de dollars dans le monde, correspondant à environ 10 % de l’encours global des actifs financiers.
Et l’intérêt pour ce segment ne faiblit pas. De nombreuses sociétés de gestion d’actifs lancent de nouveaux fonds estampillés ISR lorsqu’elles ne prennent pas la décision de se consacrer entièrement à ce type de placements.
L’épargnant dispose désormais d’une large palette de produits de placement, en actions comme en obligations, notamment à base d’obligations vertes.
> À lire aussi : Les obligations vertes, un instrument financier pour défendre l’environnement
Ils peuvent aussi investir dans des fonds indiciels cotés, appelés « trackers », dont l’objectif est de répliquer la composition d’indices boursiers tels que le Dow Jones Sustainability North America aux États-Unis ou le MSCI Europe ESG Leaders de ce côté-ci de l’Atlantique.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/que-peut-attendre-lepargnant-de-linvestissement-socialement-responsable-146883>
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5- Banques durables, banques plus stables, The Conversation, 16/10/20, 16:45
Par Dhafer Saidane, Full Professor - Head of the Msc Corprate Financial Management - Lille and Suzhou, SKEMA Business School & Sana Ben Abdallah, PhD student, École supérieure de commerce de Tunis

Comme dans d’autres secteurs, la transition écologique, la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et le développement durable questionnent aujourd’hui les banques sur leur mode de gestion et leur prise en compte des normes morales et éthiques. En tant qu’intermédiaires financiers, les banques sont ainsi appelées à faire davantage d’efforts pour intégrer les pratiques environnementales et sociales dans le pilotage de leur modèle économique.
Cette prise en compte conduirait notamment à la stabilité bancaire. C’est ce qui ressort de notre travail de recherche publié récemment dans la revue Economics Bulletin, qui examine une zone presque inexplorée de l’interaction entre la durabilité et la stabilité des banques européennes.
L’ampleur et la récurrence des crises financière, économique et aujourd’hui sanitaire ont mis en évidence les imperfections de l’activité bancaire et sa fragilité. La détérioration de la réputation, ou encore la croissance des prêts non performants, constituent quelques conséquences parmi d’autres des maux dont souffre le secteur bancaire dans de nombreux pays.
Le contexte européen n’est pas à l’abri de ces phénomènes, comme le montrent l’ampleur des prêts non performants (en moyenne, 5 % du total des prêts en 2017) ainsi que les mesures plus restrictives adoptées par l’Union européenne depuis 2008 pour renflouer les banques en difficulté.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/banques-durables-banques-plus-stables-148058>
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6- Biodiversité : la banque a-t-elle le pouvoir de dire oui ?, Le JDLE, 16/10/20
Romain Loury

Si le secteur bancaire se soucie désormais de son impact climatique, ses effets sur la biodiversité demeurent encore mal chiffrés. Première tentative en la matière, la Banque des Pays-Bas (banque centrale néerlandaise) a réalisé ses propres estimations pour le secteur financier du pays, révélant l’ampleur du problème.
«Notre mode de vie, notre économie dépendent de la biodiversité», a estimé Frank Elderson, directeur exécutif de la Nederlandsche Bank, lors d’une conférence de presse organisée jeudi 15 octobre. L’inverse est aussi vrai : la biodiversité dépend du secteur bancaire. Mais pas à son bénéfice, si l’on en croit le rapport mené par la banque centrale, «Indebted to Nature», une première au niveau mondial.
Selon les estimations menées par les experts de la banque, en partenariat avec l’agence néerlandaise d’évaluation environnementale (PBL), l’empreinte biodiversité du secteur bancaire des Pays-Bas équivaudrait à détruire 58.000 km2 d’espaces naturels vierges chaque année, soit 1,7 fois la taille du pays, dont la moitié par des changements d’usage des sols, l’autre moitié par les émissions de gaz à effet de serre.
>> Suite à lire à :
<https://www.journaldelenvironnement.net/article/biodiversite-la-banque-a-t-elle-le-pouvoir-de-dire-oui,110428>
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7- Chronique. Depuis le déconfinement, « l’aluminium est sur le podium », Le Monde, 17/10/20, 10h44
Laurence Girard

Le métal léger, dont le cours avait sensiblement chuté pendant le confinement, a repris des couleurs. Il se négocie désormais au-delà des 1 500 dollars la tonne. Mais pour combien de temps, s’interroge Laurence Girard, journaliste au « Monde ».
Matières premières. Avant l’entrée en hibernation, et à l’approche de Noël, les marmottes redoublent d’activité pour emballer les tablettes de chocolat dans du papier d’alu. Un usage du métal brillant mis en lumière par une publicité restée dans les esprits, même si les sceptiques ont émis un doute sur la véracité de l’histoire.
Tous, en tout cas, s’accordent sur un fait : l’aluminium est plébiscité bien au-delà des Alpes. En Californie, par exemple. En dévoilant l’iPhone 12, mardi 13 octobre, Apple a prouvé sa fidélité à son métal fétiche. A une nuance près : la tranche en aluminium du produit emblématique de la firme à la pomme n’est plus bombée, mais plate. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour les « applemaniaques »…
> Lire aussi  Apple dévoile quatre iPhone 12 au dessin renouvelé, compatibles avec la 5G
Le métal poids plume et résistant n’arrête pas là son esprit de conquête. Il séduit tout autant les fabricants de canettes que les concepteurs de carlingues d’avion ou les designers de carrosseries automobiles. A l’heure où le malus écologique plane sur les véhicules en surpoids, les conducteurs peuvent arrêter de grignoter du chocolat, ou opter pour un modèle allégé. L’aluminium remplace alors avantageusement l’acier sur la balance.
Mise sous cloche de la planète et de ses usines
Cette palette d’applications fait du métal brillant un bon indicateur de l’activité économique. Sans surprise, l’aluminium, au même titre que les autres métaux industriels, comme le cuivre, le zinc ou le nickel, a été laminé par la crise liée au Covid-19. La mise sous cloche d’une partie de la planète et de ses usines a soudain dégonflé les cours au London Metal Exchange. Il est tombé à son plus bas niveau depuis quatre ans.
A l’inverse, avec le déconfinement, le métal léger s’est envolé. Il a repris plus de 30 % de sa valeur depuis mars et se négocie au-delà des 1 500 dollars (1 280 euros) la tonne. L’aluminium est sur le podium. Mais pour combien de temps ?
Les Etats-Unis, en effet, ont annoncé de nouvelles taxes sur l’importation de tôles en aluminium en provenance de 18 pays, dont l’Allemagne. En 2018, une taxe sur ce métal avait amorcé le conflit commercial entre Donald Trump et Xi Jinping. Ou comment allumer la mèche avec… l’aluminium.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/10/17/depuis-le-deconfinement-l-aluminium-est-sur-le-podium_6056400_3234.html>
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8- En conférence dans la Manche : Nicolas Hulot contre les excès et pour le sursaut de l'humanité, Actu, 18/10/20, 11:15 
Christophe Luneau, correspondant de La Presse de la Manche

L'ancien ministre de l'écologie Nicolas Hulot était invité à une conférence débat sur le thème 'Agir pour la planète", samedi 17 octobre 2020 au prieuré du Mont Saint-Michel.
Nicolas Hulot, ancien ministre de la Transition écologique et solidaire, animait un débat samedi 17 octobre 2020 au prieuré du Mont Saint-Michel, à Ardevon, dans la Manche, au cours d’une conférence publique sur le thème « Agir pour la planète« .
Depuis que la terre s’est formée, « la planète a fait trois sauts selon moi », raconte tout de go l’ancien ministre, pour expliquer l’évolution du globe dans le temps avec l’humanité.
« Le premier, c'est le saut de la vie, le deuxième, c'est le saut de l'esprit, et le troisième, c'est celui du sens que nous sommes en train de donner aujourd'hui. » 
« Le progrès a du plomb dans l’aile »
Invité d’honneur de cette conférence, puis à un débat avec les acteurs locaux sur leurs avancées en la matière, Nicolas Hulot n’a eu que peu de temps, une heure (avec le jeu des questions-réponses), pour poser les jalons d’un nouveau monde et y « soutenir ce qui est vertueux, tout en se débarrassant de ce qui est toxique ».
Reçu samedi après-midi par la Fondation du Mont-Saint-Michel, l’écologiste n’a pas manqué, en revanche, de fustiger le modèle socio-économique actuel des pays développés, dont « la marche triomphante du progrès a pris du plomb dans l’aile ».
« On utilise l'économie pour dépenser et détruire. Notre monde ne partage pas et épuise. » Nicolas Hulot
Face à l’inquiétude des populations, quasi universelle, liée à l’amoindrissement rapide de certaines richesses naturelles par leur surexploitation, Nicolas Hulot parle même de « peur qui nous a été donnée pour réagir ».
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<https://actu.fr/normandie/le-mont-saint-michel_50353/en-conference-dans-la-manche-nicolas-hulot-contre-les-exces-et-pour-le-sursaut-de-l-humanite_36869815.html>
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9- La revue scientifique Nature apporte son soutien à Joe Biden contre Donald Trump qui "méprise les faits et la vérité", Novethic, 18/10/20
Ludovic Dupin avec AFP

Pour la troisième fois consécutive, la grande revue scientifique Nature prend parti pour un candidat à l’élection présidentielle américaine. Mercredi 14 octobre, le journal a annoncé son soutien à Joe Biden dans la course à la Maison Blanche. Dans un édito, elle descend en flamme Donald Trump, accusé de nier la réalité scientifique et le changement climatique.
"Aucun autre président dans l'histoire récente n'a essayé à ce point de politiser les agences gouvernementales et de les purger de l'expertise scientifique. Les actions de l'administration Trump accélèrent le changement climatique, rasent la nature, souillent l'air et tuent la vie sauvage, ainsi que des humains", écrit la revue de référence Nature dans un éditorial cinglant, intitulé "Pourquoi nature Soutient Joe Biden pour la présidence".
Ce n'est pas la première fois qu'un candidat obtient les faveurs de Nature. La revue avait exprimé sa préférence pour Barack Obama en 2012 et pour Hillary Clinton en 2016, mais de façon moins incisive. Nature pointe notamment du doigt l'annonce du retrait des États-Unis de l'Accord de Paris sur le climat et d'institutions internationales comme l'Organisation mondiale de la Santé. Mais aussi les "interférences sur les agences scientifiques et sanitaires (...) essentielles pour la sécurité de la population" et le "mépris" pour "les faits et la vérité, qui s'est affiché dans sa désastreuse réponse à la pandémie de Covid-19".
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<https://www.novethic.fr/actualite/politique/isr-rse/la-revue-scientifique-nature-apporte-son-soutien-a-joe-biden-contre-donald-trump-qui-meprise-les-faits-et-la-verite-149103.html>
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10- Virginie Maris, philosophe en défense de la nature récalcitrante, Le Monde, 19/10/20, 06h30
Catherine Vincent

Etroitement associée aux recherches en sciences du vivant, cette philosophe de l’environnement prône une approche pragmatique de sa discipline, tout entière au service des espèces et des espaces protégés. 
Portrait. Arrimer son masque sur les oreilles pour rencontrer une philosophe spécialisée dans la gestion du vivant, l’interroger en haussant le ton pour franchir le mètre de distanciation physique qui nous sépare, cela conduit quasi mécaniquement à cette question : « Et la situation actuelle, vous en pensez quoi ? » Virginie Maris n’hésite guère. « Cela ne me fait pas du tout penser, ni produire. Cela me plonge dans une grande perplexité. »
On s’étonne, elle précise. « Pour moi qui travaille depuis longtemps sur le rapport de l’homme à la nature, la pandémie de Covid-19 n’est pas surprenante. Cela fait des années que les écologues et les épidémiologistes s’y attendent. » D’où vient alors cette perplexité ? « De notre conformité collective. Après une année 2019 parsemée de contestations tant sur le plan climatique que social, je découvre que nous sommes domesticables. Qu’il nous est possible, presque du jour au lendemain, de reprendre nos activités, masqués et dociles, comme des zombies qui traversent l’espace public. Et cela me fait un peu peur. » 
Limiter l’emprise humaine sur la planète
Docile ? On doute qu’elle le soit. A 42 ans, Virginie Maris présente à tout le moins un profil de chercheuse atypique. D’abord, parce qu’elle travaille depuis plus de dix ans dans un laboratoire spécialisé dans les sciences du vivant, le prestigieux Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE) de Montpellier – ce qui, pour une philosophe, n’est pas si courant. Ensuite, parce qu’elle entretient « un rapport presque instrumental à la philosophie », qu’elle envisage avant tout comme un outil « au service d’un enjeu politique et social majeur » – en l’occurrence, l’effondrement de la biodiversité. Enfin, parce qu’elle défend une conception de la préservation de la nature à rebours de la cohabitation prônée par d’autres, en insistant sur la nécessité de limiter l’emprise humaine sur la planète. Un thème qu’elle développe dans son dernier ouvrage, La Part sauvage du monde (Seuil, 2018), titre qui ne doit rien au hasard.
« Alors que notre tradition occidentale survalorise la culture, la domestication et le contrôle du vivant, je vois dans le sauvage le caractère absolument subversif, récalcitrant d’une nature qui, de part en part, nous échappe et fuit ce grand projet de gestion du monde », détaille-t-elle. Penser la nature dans sa différence, comme ce qui est irréductiblement extérieur aux affaires humaines : la posture ne va pas sans effort. Elle l’oblige notamment à prendre ses distances « avec des alliés et des amis, qui s’occupent du vivre-ensemble plus que de la séparation. Ceux qui inventent de nouvelles diplomaties interspécifiques, ceux qui se soucient des friches et des villes ou soutiennent une paysannerie durable, ceux qui défendent des façons plus douces de “faire avec” la nature ». Pas question, pour Virginie Maris, de disqualifier ces approches. Mais sa priorité est ailleurs. Il nous faut aussi, soutient-elle, préserver des espaces et des territoires « où les êtres de nature peuvent faire sans nous ». Autrement dit, réinvestir à nouveau frais le « grand partage », tel que défini par l’anthropologue Philippe Descola, entre les humains et leur production d’une part, le monde naturel d’autre part.
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Cette sensibilité, qui l’a menée à faire une thèse de philosophie sur la biodiversité, lui est venue sur le tard. « Quand j’étais enfant, je détestais les petites bêtes. J’ai grandi à Annecy, près de la montagne, mais mes parents ne sont pas des écolos », confie-t-elle pourtant. Un début de cursus en biologie éveille son intérêt pour le vivant, son adhésion à Greenpeace lui ouvre les yeux sur « la tragédie » que constitue l’extinction des espèces, mais la jeune étudiante n’en continue pas moins de s’orienter vers la philosophie des mathématiques. Jusqu’à son « épiphanie ». « J’ai rencontré l’éthique environnementale en étant chargée de cours, et j’ai soudain compris que la philosophie pouvait aussi s’intéresser à ce qui m’animait comme citoyenne. » Depuis, ces deux facettes d’elle-même n’ont plus cessé de s’alimenter l’une l’autre. Dans un écosystème on ne peut plus favorable à cette symbiose, puisque le CEFE, dès la fin des années 1990, a eu la clairvoyance de s’ouvrir aux sciences humaines et sociales. Aux côtés des écologues et des évolutionnistes, on y trouve des géographes, des anthropologues, des ethnobotanistes… Lorsqu’elle rejoint l’équipe en 2009, juste après l’obtention de son poste au CNRS, la jeune chercheuse arrive dans un contexte préparé à la recevoir.
Opinions marquées sur l’éthique
Philippe Jarne, qui s’apprêtait alors à prendre la direction du CEFE, se souvient très bien de ce moment : « Elle nous avait contactés quelques jours avant la date limite de dépôt des dossiers, pendant les vacances de Noël… On a sauté sur sa candidature. » Pour ce biologiste de l’évolution, son regard de philosophe est« bien plus qu’une cerise sur le gâteau. Virginie a des opinions assez marquées sur l’éthique et sur le positionnement d’un écologue dans la société. Cela nous oblige à réfléchir différemment, à replacer ce qu’on fait dans une vision plus large du monde ». Quelle valeur attribue-t-on à la biodiversité ? Comment contourner le vocabulaire de la biologie des invasions, calqué sur un discours militaire et parfois xénophobe ? Avec son approche pragmatique de la philosophie, les questions qu’elle soulève s’ancrent directement dans la réalité de l’écologie. « Virginie a la double culture. Avoir quelqu’un comme elle à portée d’oreilles et de voix, c’est extrêmement enrichissant », ajoute Jean-Louis Martin, autre collègue du CEFE avec qui elle a cosigné plusieurs publications.
Après Nature à vendre. Les limites des services écosystémiques (Quae, 2014) et Philosophie de la biodiversité (Buchet/Chastel, 2016), La Part sauvage du monde est son troisième ouvrage. Mais l’écriture ne constitue qu’une petite partie de ses activités. Outre ses recherches interdisciplinaires au CEFE, Virginie Maris consacre une bonne part de son temps de travail à diverses structures institutionnelles, tel le Conseil national de la protection de la nature (CNPN). Une interface entre sciences, politiques publiques et gestion de la nature qui lui permet d’être « dans le cœur du réacteur » de la décision politique. Avec son lot de rencontres, mais aussi de désillusions quant à la capacité réelle de l’Etat à se saisir des enjeux de la biodiversité.
Engagement en politique
« Le verrou, c’est la perméabilité entre les intérêts économiques et les institutions garantes du bien public, autrement dit la force des lobbys », résume-t-elle. Pour cette chercheuse habitée par « un sentiment d’urgence et d’effectivité », l’espérance dans l’action politique s’est soudain déplacée, à l’automne dernier, dans une liste écocitoyenne pour les municipales d’Arles (Bouches-du-Rhône), où elle habite de longue date. Après une campagne « de bric et de broc », celle-ci a remporté 8,5 % des voix au premier tour. Un score suffisant pour que Virginie Maris figure désormais dans l’opposition au conseil du nouveau maire, Patrick de Carolis. Avec un enthousiasme tout neuf. « A ma petite échelle, je ne peux rien faire contre les lobbys. Mais contribuer à inventer un cadre dans lequel les citoyens trouvent un intérêt à se battre collectivement pour le bien commun, c’est peut-être à ma portée. » 
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De « la montée en compétence et en créativité collective » à laquelle elle a participé pendant cette campagne, elle parle encore avec des étoiles dans les yeux. Comme pour tenter de compenser la déception causée par « le rendez-vous tragiquement manqué avec une réflexion de fond qu’aurait pu susciter la crise sanitaire actuelle, sur l’organisation de la société, du travail, des productions alimentaires et matérielles ». Une autre raison, et non des moindres, de perplexité.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/10/19/virginie-maris-philosophe-en-defense-de-la-nature-recalcitrante_6056542_3232.html>
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11- Le « bougé » écologiste de la CGT crée des remous en interne, Le Monde, 19/10/20, 09h55
Bertrand Bissuel et Raphaëlle Besse Desmoulières (Grand-Couronne (Seine-Maritime), envoyée spéciale)

Le rapprochement décidé par Philippe Martinez entre le syndicat à la culture industrialiste et des ONG comme Greenpeace passe mal auprès de certaines fédérations. 
C’était leur premier déplacement en commun. A l’origine du collectif Plus jamais ça, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, Jean-François Julliard, numéro un de Greenpeace France, et Aurélie Trouvé, coprésidente d’Attac, accompagnés d’autres responsables associatifs, ont accordé leur agenda pour se retrouver, vendredi 16 octobre, dans une papeterie à l’arrêt, à Grand-Couronne (Seine-Maritime). Les portes de l’usine de Chapelle Darblay, la seule en France à produire du papier journal 100 % recyclé, se sont refermées en juillet, 218 salariés ont été licenciés et des équipes CGT se battent, depuis, pour faire revivre le site.
La centrale dirigée par M. Martinez a proposé ce lieu où ses troupes sont en force. « On est venus pour voir concrètement sur le terrain de quelle façon on peut matérialiser le jour d’après. Ici, c’est une très bonne illustration pour voir comment conjuguer urgences sociale et climatique », explique le leader de la CGT, avant de s’engouffrer dans les immenses hangars où le silence a remplacé le bruit des machines.
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Lancée fin 2019, la démarche a débouché sur un texte commun, publié fin mars. Paraphé par une vingtaine d’organisations, le document appelle à apporter « une réponse démocratique, sociale et écologique à la crise », avec 34 mesures pour en sortir. « On a vu qu’il y avait plus de sujets qui nous rassemblent que de sujets qui nous divisent », assure M. Martinez.
Le nucléaire, pomme de discorde
Ce rapprochement inédit, notamment entre la CGT et Greenpeace, qui ont le nucléaire comme pomme de discorde, a déclenché un débat animé à l’intérieur du syndicat. En particulier début juin, lors d’une réunion du Comité confédéral national (CCN), le « parlement » de l’organisation. Si l’on se fie au compte rendu des interventions dans le magazine Le Peuple, « organe officiel de la CGT », ceux qui approuvent Plus jamais ça ne sont pas isolés. Se coaliser avec des ONG peut aider à établir le lien avec « des salariés qui ne se retrouvent pas dans le syndicalisme ou des jeunes plus sensibles aux enjeux » environnementaux, a argumenté Samantha Dumousseau, responsable de l’union départementale (UD) de Charente. C’est un point d’appui « sur lequel il faut que nous construisions le jour d’après », a renchéri Jean-Marc Canon (syndicats de l’Etat).
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Mais ils sont aussi plusieurs à exprimer leur étonnement face à une initiative, à leurs yeux, insuffisamment débattue en interne : elle risque d’être vue comme « une démarche de sommet, coupée ou incomprise par les syndicats », a indiqué Cédric Caubère, le dirigeant de l’UD de Haute-Garonne. Depuis la loi de 2015 sur la transition énergétique, « nous n’avons pas rediscuté de façon concrète de ces enjeux, à l’échelon confédéral », confie au Monde Sébastien Ménesplier, secrétaire général de la fédération mines-énergie. « La CGT a donc besoin d’avoir une position, poursuit-il. Quand elle cosigne un texte avec Greenpeace, nos adhérents dans la filière du nucléaire se disent que les orientations du syndicat ont changé. Il faut que nous ayons une réflexion, pour déterminer ce que nous avons en commun avec cette ONG ou d’autres. » Au sein de sa fédération, M. Ménesplier ne voit « guère de raisons de travailler avec Greenpeace » sur la question de l’énergie atomique.
Régulièrement bousculé par son aile gauche, M. Martinez aurait-il été tenté de passer par-dessus ses instances sur un thème qu’il savait miné ? C’est le reproche que lui a adressé, lors du CCN de juin, Laurent Brun, le patron de la fédération des cheminots : « Nous sommes très en colère sur ce que nous interprétons comme des coups de force sur des virages politiques de la confédération », a dénoncé celui qui est parfois présenté comme un prétendant au poste de secrétaire général de la CGT.
Au-delà des critiques sur le manque de concertation en interne, dont certaines émanent d’opposants à M. Martinez, il y a surtout des interrogations de fond sur l’emploi. « Des démarches, comme celles qui ont été impulsées avec Greepeace, sont intéressantes, déclare au Monde Mohammed Oussedik, le leader de la fédération verre-céramique. Le syndicalisme ne peut pas rester dans l’entre-soi, le social et l’environnement doivent être pensés ensemble. Mais on ne peut pas, comme ça, tirer un trait sur des industries qui ont un avenir. Il faut les laisser opérer des transitions. »
« Une contradiction »
Tous ces remous ne surprennent nullement Françoise Piotet, professeur émérite à Paris-I. « La CGT s’est longtemps vécue comme devant avoir le monopole du discours légitime sur la transformation sociale », rappelle-t-elle. Le fait que le syndicat noue des alliances avec des acteurs de la société civile ébranle, du même coup, les représentations de bon nombre de ses membres. En outre, l’irruption de la question écologique remet en cause des repères. « Depuis les origines, la culture dominante de cette organisation est ouvriériste, industrialiste et pour le progrès qui va libérer l’humanité de son asservissement à la nature, ajoute la sociologue. La relation à l’environnement telle qu’on en parle aujourd’hui est quelque chose qui ne va pas de soi, au moins au niveau confédéral. » 
L’écologie est un thème délicat à aborder à la CGT, « car ce syndicat a vraiment pris de l’importance en augmentant fortement le nombre de ses adhérents dans la métallurgie, au moment du Front populaire puis après la Libération », enchaîne Jean-Marie Pernot, de l’Institut de recherches économiques et sociales. « Parler de décarbonation ou de verdissement de l’économie, ce n’est pas rien pour une organisation profondément marquée par le développement industriel : elle se retrouve face à une contradiction, compliquée à gérer, car des dizaines de milliers d’emplois sont en jeu », complète-t-il. En filigrane, il y a le souvenir des bastions ouvriers, « qui se sont effondrés à partir des années 1970 alors qu’ils constituaient une large partie du socle de la CGT ».
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M. Martinez, lui, semble vouloir maintenir le cap. « Chez nous, c’est démocratique », plaide-t-il lors de la visite de la papeterie, en reconnaissant qu’« il y a des camarades qui ne sont pas d’accord ». « Les syndiqués, vous l’aurez remarqué, ne sont pas tous au CCN, signale-t-il. Je m’appuie sur mes expériences de terrain et partout où je vais, [l’initiative] est très appréciée. » Et de conclure : « C’est la CGT qui s’ouvre. Plus on s’ouvre, mieux on se porte. Quand on discute tout seul, on est sûr d’avoir raison. »
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/10/19/le-bouge-ecologiste-de-la-cgt-cree-des-remous-en-interne_6056552_823448.html>
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12- Contreparties écologiques : Malgré des promesses, le gouvernement reste muet, Fondation Nicolas Hulot & Oxfam France, communiqué du 20/10/20

La Fondation Nicolas Hulot et Oxfam France appellent le gouvernement à enfin passer à l’action et à proposer de véritables contreparties écologiques et sociales.
Malgré un engagement d'Olivier Dussopt, ministre délégué aux comptes publics et du rapporteur Laurent Saint Martin la semaine dernière, aucun amendement imposant des contreparties écologiques et sociales contraignantes aux grandes entreprises n’a été déposé pour la discussion prévue aujourd’hui en commission des finances de l’Assemblée Nationale. Pire, le rapporteur s’est opposé aux amendements demandant des contreparties contraignantes, portés par des députés de sa propre majorité. Oxfam et la Fondation Nicolas Hulot regrettent la stratégie du silence menée par le gouvernement sur ce sujet fondamental.
>> Suite à lire à :
<http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/cp-contreparties-oxfam-fnh.pdf>
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13- Le pays de Gex, dernier paradis du centre commercial, Le Monde, 21/10/20, 07h47
Isabelle Rey-Lefebvre (pays de Gex (Ain), envoyée spéciale) et Emeline Cazi (pays de Gex (Ain), envoyée spéciale)

Un moratoire sur la construction de nouveaux centres a été décrété dans cette région où le nombre de m2 de commerces est 50 % supérieur à la moyenne. 
Il faut traverser des ronds-points, longer les installations de l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), sur de grandes lignes droites, avant d’apercevoir le terrain, route de la Faucille. Derrière les palissades de bois brut, l’herbe est encore grasse. D’ici à deux ans, elle aura disparu sous une nappe de parking de 2 000 places, cinquante boutiques et quinze restaurants. « Un projet durable et écologique exceptionnel », annonce le panneau au bord de la route. En fait, une vaste zone commerciale à 2,5 km du centre-ville de Saint-Genis-Pouilly, dans l’Ain. « Je ne fais pas de centre commercial. Je crée un lieu de centralité et d’échanges, une machine à fabriquer du lien social », rectifie Antoine Frey, PDG du groupe Frey, le futur exploitant.
A 9 km de là, un peu plus à l’Est en allant vers Genève, c’est au pied de la « grande douane » de Ferney-Voltaire (Ain), l’un des trois passages vers la Suisse, que 150 boutiques, dix-sept restaurants, 1 600 places de stationnement et près de 4 000 m² consacrés aux sciences et à la culture doivent voir le jour d’ici à 2025. Là encore, « l’expérience shopping augmentée » d’Altarea Cogedim n’aurait rien à voir avec une virée du samedi dans les rayons du H&M et Decathlon de Val Thoiry, 70 enseignes, à sept minutes de là. Ni d’ailleurs avec les allées plus chics de l’espace Candide, à l’entrée de Ferney-Voltaire.
> Lire aussi  La crise liée au Covid-19 met les foncières commerciales en difficulté
Bienvenue en pays de Gex, paradis des centres commerciaux, où le moratoire décrété cet été par Emmanuel Macron sur les nouvelles zones de périphérie ne semble ici perturber personne. Des habitants ont bien fait le voyage jusqu’à Bourg-en-Bresse, début juillet – à deux heures de route, autant dire un autre monde –, pour interpeller le préfet d’alors, Arnaud Cochet, sur la pertinence d’installer deux complexes, dont l’un sur une zone humide, dans une région où le nombre de mètres carrés de commerces est déjà 50 % supérieur à la moyenne nationale. Le projet de Ferney-Voltaire « est réalisé sur un tènement déjà artificialisé », balaie la nouvelle représentante de l’Etat, Catherine Sarlandie de la Robertie, en éludant la question du gigantisme.
Une mine d’or pour la grande distribution
Ce territoire est un lieu à part ; tourné vers la Suisse ; un îlot de prospérité relié à la France par le seul défilé de l’Ecluse (cluse séparant les départements de l’Ain et de la Haute-Savoie). Les institutions internationales de Genève sont à un quart d’heure en voiture. Le CERN a installé ses laboratoires à cheval sur la frontière.
Chaque jour, plus de 20 000 personnes – hauts fonctionnaires, ingénieurs, soignants – traversent pour aller gagner en Suisse un salaire deux fois plus élevé qu’en France. « Genève est l’une des métropoles les plus dynamiques d’Europe. En vingt ans, plus de 100 000 emplois y ont été créés, explique Laurent Chalard, géographe au Centre européen des affaires internationales. Cela a entraîné une croissance démographique de plusieurs centaines de milliers de personnes. »
Mais là où l’emploi explose, le logement n’a pas suivi. La Suisse préserve ses terres agricoles au nom de la sécurité alimentaire et, donc, construit peu. « Les pays de Gex et d’Annemasse [Haute-Savoie] sont donc devenus les déversoirs périurbains de la métropole », poursuit le géographe. Les villages ruraux français sont aujourd’hui des villes de 10 000 habitants qui vivent au rythme des arrivées de familles dont les contrats ne durent parfois pas plus de trois ans, mais qui trouvent ici des 150 m² de standing.
La grande distribution voit dans cette enclave à fort pouvoir d’achat une mine d’or. La pression sur les élus est forte. Peu rechignent à déclasser un terrain contre la promesse d’un financement de médiathèques, de piscines. C’est ainsi que le pays de Gex et ses 100 000 habitants accueille tout l’éventail possible de galeries marchandes, hypermarchés, zones commerciales et, à présent, ces futurs « lieux de commerces et de loisirs », évidemment bardés de tous les labels environnementaux.
« La zone de chalandise la plus qualitative de France »
Le week-end, les parkings ne désemplissent pas. Les plaques d’immatriculation suisses côtoient les plaques françaises. Les familles du canton font leurs courses en France. La viande – pour laquelle elles sont d’ailleurs limitées à un kilo par personne et par jour – y est 30 % moins chère, tout comme les livres, les vêtements. Il n’y a guère que la hi-fi qu’il est plus avantageux d’acheter de l’autre côté de la frontière.
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La clientèle suisse représente 30 % du chiffre d’affaires des commerçants. Partout, les investisseurs vantent « la zone de chalandise la plus qualitative de France ». Le gâteau n’est pourtant pas extensible à l’infini. Mais c’est là que surgit l’argument imparable : le maire (divers droite) de Ferney-Voltaire, Daniel Raphoz, n’a nulle part où acheter ses chemises XXL – « Je les commande en Allemagne, par Internet. Avant, je les achetais à Annemasse, mais le magasin a disparu » – et l’aménageur ne trouve pas chaussure à sa taille.
A Saint-Genis-Pouilly, le maire (divers gauche), Hubert Bertrand, a aussi ses raisons. Il a construit 1 300 logements de luxe, il faut maintenant apporter « les services haut de gamme ». Les élus de Pays de Gex agglo ont eu beau s’opposer à son projet, il a passé outre. Au nom d’une certaine « conception économe de l’aménagement du territoire », argumente-t-il. « Vous croyez qu’on culpabilise parce qu’on développe notre commune ? Si on ne le fait pas, les gens seront sur les routes. » Et de quelques inimitiés locales. « Nous sommes la seule commune de gauche dans un secteur de droite. » Son projet a dû passer deux fois en commission nationale d’aménagement commercial (CNAC). « Deux fois, nous avons eu gain de cause », se félicite-t-il.
Place à la culture et aux loisirs
Dépassé, en perte de vitesse, le centre commercial ? Les foncières rivalisent d’imagination pour s’installer malgré tout. Les douze grands du secteur se sont battus pour la zone d’aménagement concerté de la Poterie, à Ferney, bientôt desservie par le tram. Vendre des vêtements est devenu ringard, les supermarchés ne sont plus les locomotives. Place à la culture et aux loisirs. Les élus sont séduits.
C’est ainsi que l’offre d’Altarea et son partenariat avec le Centre Pompidou et la Cité des sciences l’a emporté. L’espace consacré ne sera pas un musée, mais une réplique de la Galerie des enfants du Centre Pompidou parisien. La Cité des sciences développera un escape game autour des sciences cognitives. Y sera aussi réinstallé le cinéma d’art et essai Voltaire, dont le gérant, David Marguin, très courtisé, a décroché cinq salles supplémentaires et négocié âprement son loyer.
Dans la ville voisine de Saint-Genis-Pouilly, Antoine Frey mise tout sur son « social club » de 1 000 m² – autrement dit, des locaux mis à disposition des associations de la commune. « En échange, on leur demande de participer à l’animation du lieu », explique le patron de la « première foncière européenne de la convivialité » – ce sont ses mots –, qui imagine déjà le concert de la chorale sur son rooftop. « On veut sortir des choses artificielles, on ne veut plus des animations financées par le centre commercial, comme le bisou du Père Noël. »
Murs d’escalade et escape game sont désormais des incontournables. Préfigurent-ils le nouveau visage de ces « destinations loisirs », « nouveaux centres-villes » ? « Ce serait un retour aux sources », dit en s’amusant Pascal Madry, directeur de l’Institut pour la ville et le commerce. « Dans les années 1950, l’architecte [autrichien] Victor Gruen [1903-1980], soucieux de réenchanter les banlieues pavillonnaires américaines, a dessiné des lieux de culte et de loisirs à côté des commerces. Il voulait recréer le centre-ville dans les périphéries. Mais, très vite, des investisseurs ont vidé ce nouvel objet urbain de ses activités non rémunératrices pour en faire un objet financier. » L’équilibre budgétaire n’a pas bougé : le loisir remplit l’espace, mais ne paie pas.
« Projets obsolètes et catastrophiques »
Le spécialiste en urbanisme est formel : « Conçus il y a dix ans, calibrés à une époque où la grande distribution ouvrait plus de mètres carrés que la croissance de la consommation ne pouvait l’absorber, les projets du pays de Gex sont obsolètes. »
Sur le plan urbanistique, ils sont même « catastrophiques ». « L’opération Frey va concentrer un trafic automobile sur des voies déjà saturées. Et il y aura des dommages collatéraux sur les commerces de proximité déjà fragilisés. » Les indépendants de Ferney-Voltaire ont cru un temps pouvoir infléchir le projet. Altarea finance à hauteur de 2 millions d’euros des actions de promotion du centre-ville, à dix minutes à pied. Avec le recul, les représentants de Vivez Voltaire ! comprennent qu’ils pèsent peu face « à ce colosse qui grimpe dans une barque ».
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Des habitants tentent le tout pour le tout pour barrer ces méga projets. Des recours gracieux ont été déposés, des pétitions circulent. Le collectif Stop au projet Open de Saint-Genis-Pouilly insiste sur la nappe phréatique affleurant et les risques de sécheresse de l’Allondon et de son affluent. L’argument de l’emploi – un petit millier créé par opération – est balayé. On ne vit pas, ici, avec un salaire de vendeuse. Quant au centre médical d’Open et ses trente-sept praticiens : « On n’arrive pas à trouver de médecin pour la maison médicale ouverte il y a trois ans », constatent Jean-Christophe Durand et Agnès Bingham, les animateurs de Stop Open. A Ferney-Voltaire, l’association emmenée par un trio d’intellectuelles déplore que la seule proposition pour réaménager une zone désuète soit un temple de la « surconsommation » paré « d’alibis culturels ». « Il y a sans doute d’autres choses à faire dans la cité de Voltaire. »
Ces oppositions n’ébranlent en rien les promoteurs, sûrs de leur succès. L’infortune du Candide et ses trente boutiques qui vivotent depuis trois ans à l’entrée de Ferney ne refroidissent personne. Le centre a pourtant été pensé comme « un espace de vie » au « cadre agréable ». Pour autant, ce mardi de début octobre, le café est vide. Les salariés du coin préfèrent déjeuner au Goodies, traiteur libanais, une institution installée depuis quarante ans dans la zone qu’Altarea doit rénover. Goodies, c’est l’indépendant modèle que les foncières rêvent d’attirer pour diversifier leur offre. Mais le traiteur, exproprié, n’ira pas dans le nouveau centre, les loyers d’Altarea sont hors de sa portée.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/10/21/le-pays-de-gex-dernier-paradis-du-centre-commercial_6056762_3234.html>
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14- Entretien. Jonathan Nossiter : « On n’a vécu que l’apéro des choses terribles qui nous attendent », L’Obs, 21/10/20, 11h03
Propos recueillis par Arnaud Gonzague

Le réalisateur de « Mondovino » revient avec « Last Words », une fiction de cinéma sur l’effondrement des civilisations humaines. Un coup de poing qui, jure-t-il, ne se veut pas pessimiste.
C’est un drôle de long-métrage, avec des acteurs inattendus – Nick Nolte d’abord, qu’on n’avait pas vu sur les écrans depuis… on ne saurait même plus dire quand et qui ressemble à un Michel Simon gloussant. Charlotte Rampling ensuite, habituée aux ovnis cinématographiques. Kalipha Touray enfin, jeune acteur gambien que Jonathan Nossiter a croisé dans un camp de réfugiés en Italie.
L’auteur du documentaire choc « Mondovino » en 2004 s’est reconverti aujourd’hui dans la vigne italienne et nous livre cette fiction dépeignant une fin de l’humanité pas follement réjouissante. Radicalement effondriste, son film n’incite guère à se relever les manches. Ou alors si ? Interview.
Votre « Last Words » sillonne une Europe qui se résume, grosso modo, à des décombres fumants désertés par les hommes. Vous trouviez utile de nous stresser par les temps qui courent ?
Je sais que beaucoup voient du pessimisme dans mon film, mais c’est le contraire de ma démarche. C’est bien une utopie, pas une dystopie. Ce que je montre, c’est comment recréer du vécu, de la relation humaine dans un espace où tout a été détruit. Ce n’est pas comment les choses se terminent qui importe ici [en l’occurrence mal, on le comprend dès le début du film, NDLR], mais ce qui a été vécu avant que ça arrive. Vous savez, les films hollywoodiens vous exposent à des quantités extraordinaires de violence mais, à la fin tout se termine toujours bien. Pendant une heure et demie, vous avez subi la terreur, mais vous sortez de la salle avec un happy end. Votre trauma a été endormi. Mon film, c’est le contraire : j’espère que vous en sortirez réveillé, avec l’envie d’aller à la rencontre de l’autre.
>> Suite à lire et bande-annonce à voir à :
<https://www.nouvelobs.com/planete/20201021.OBS35021/jonathan-nossiter-on-n-a-vecu-que-l-apero-des-choses-terribles-qui-nous-attendent.html>
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15- Analyse. Dépasser le clivage entre économie et écologie, Le Monde, 22/10/20, 07h00
Martine Valo (Service Planète)

Au nom de l’emploi, de la baisse de revenus, de la perte de compétitivité, les dossiers à caractère environnemental sont renvoyés à plus tard. Pourtant, les deux notions ne sont pas irréconciliables. 
Analyse. Vingt millions de Français expérimentent la vie au temps du couvre-feu, alors que l’ombre du confinement du printemps dernier plane encore sur le pays. Certains sont frappés par un deuil ou encore en prise avec les difficultés que cet arrêt radical de l’économie mondiale leur a infligées. D’autres, moins exposés dans leur activité professionnelle, en gardent un souvenir mitigé, teinté d’un brin de nostalgie pour un intermède sans pollution de l’air excessive, sans bruit, rythmé de chants d’oiseaux et d’instants de convivialité entre voisins chaque soir à 20 heures. Ceux-là ont pensé et répété comme un mantra qu’après un tel moment de répit on allait s’atteler à bâtir un « monde d’après » moins dévastateur. Ceux-là ont déchanté à l’automne venu.
Au nom de l’emploi, de la baisse de revenus, de la perte de compétitivité, les dossiers à caractère environnemental sont glissés sous la pile, renvoyés à plus tard. Au contexte exceptionnel généré par la crise sanitaire, la réponse est classique : le gouvernement roule pied sur le frein sur toute mesure qui pourrait contrarier l’activité des entreprises. Car le terme d’urgence ne désigne pas le même temps pour les uns et les autres. Fournir des réponses immédiates permettant aux acteurs économiques de maintenir leur fonctionnement actuel sans trop de casse, ou bien préserver dans la durée un environnement qui offre des services incommensurables et maintient une qualité de vie sur terre ? La priorité consisterait plutôt à se demander comment dépasser cet antagonisme sans attendre.
Le retour des néonicotinoïdes
Les 150 participants à la convention citoyenne pour le climat, que le président de la République avait conviés il y a un an à inaugurer une nouvelle forme de démocratie, peuvent mesurer ce net refroidissement d’ambiance. Moratoire sur la 5G, régulation des publicités vantant des produits particulièrement polluants, taxation des engrais chimiques, détaxation des billets de tain… les propositions qu’ils avaient été priés de formuler sont accueillies par une fin de non-recevoir ou un renvoi aux calendes grecques, voire par une saillie moqueuse sur les « amish »adeptes de « la lampe à huile ».
> Lire aussi  « La convention citoyenne butte, comme il était prévisible, sur l’appareil polico-administratif »
Le 27 octobre arrive au Sénat un texte qui illustre bien cette dialectique. Le gouvernement l’a martelé : il faut sauver la betterave française attaquée par un puceron vecteur d’une jaunisse qui réduit ses rendements. Pour lutter contre ce pathogène, la loi s’apprête à autoriser le retour sur le marché des néonicotinoïdes qu’elle avait interdits en 2018. Las, l’usage de cette dangereuse famille de pesticides va contribuer à accélérer la disparition des insectes pollinisateurs et des oiseaux. Or tout le monde voudrait en finir avec ces poisons persistants, ont déclaré en substance nombre de députés embarrassés.
C’est donc en affichant leur mauvaise conscience qu’ils ont participé au vote solennel à l’Assemblée nationale le 6 octobre. Une majorité de 313 parlementaires a approuvé un usage des néonicotinoïdes dérogatoire et « ponctuel », ont-ils insisté – jusqu’en 2023 tout de même –, 158 se sont prononcés contre. Le projet de loi n’a pas convaincu tout le monde au sein de La République en marche : 32 parlementaires ont voté contre, 36 se sont abstenus.
Dans le monde, le rythme d’extinction des insectes est huit fois supérieur à celui des autres espèces animales. En Europe, les abeilles connaissent un taux de mortalité abyssal, une trentaine de pollinisateurs sauvages sont menacés de disparaître. Les oiseaux vont continuer de souffrir de cet effondrement, les cultures aussi. Après la victoire des betteraviers cet automne, les arboriculteurs pourraient se faire entendre les prochains printemps.
Croissance et bonheur
Ce même 6 octobre, funeste aux yeux des écologistes, l’Assemblée nationale a aussi adopté la loi d’accélération et de simplification de la vie publique : une série de mesures hétéroclites rassemblées sous un acronyme qui se veut clin d’œil, Asap. L’idée revendiquée est de permettre aux acteurs industriels de créer des emplois aussi vite que possible. Il a donc été décidé de raboter notamment les enquêtes publiques et la concertation des riverains. Au passage, les agriculteurs ont obtenu des facilités pour bâtir de grands réservoirs d’eau en rendant plus difficiles les recours des associations environnementalistes devant les tribunaux. De quoi gagner un tout petit peu de temps, mais pas de quoi affronter collectivement des sécheresses toujours plus rapprochées.
> Lire aussi  Loi ASAP : l’opposition et les ONG dénoncent un projet « fourre-tout » et une « dérégulation »
Alors, économie et écologie sont-elles définitivement irréconciliables ? « Oui, si l’on entend par économie la croissance et la négation que les ressources de cette planète sont limitées ; mais non, si l’on parle des rapports entre production et emplois, entre emplois et consommation locale, mais cela implique un autre modèle économique, synthétise la députée des Deux-Sèvres Delphine Batho (non inscrite). Il est normal que les antagonismes montent en tension : au fur et à mesure de l’accélération vertigineuse du changement climatique et du déclin des écosystèmes, les gens sont de plus en plus nombreux à penser que le plus important est de rester vivant. »
L’élue, très engagée contre les néonicotinoïdes, dénonce « le mythe de la croissance synonyme de bonheur », qui empêche les responsables politiques de se saisir du moment présent pour réfléchir aux bases de fonctionnements différents. « Certains secteurs vont forcément connaître de la décroissance. Le transport aérien par exemple a-t-il besoin d’un coup de pouce pour passer deux-trois années difficiles ou bien d’un regard lucide pour une véritable restructuration qu’il va falloir accompagner ? », interroge-t-elle. A la sortie de la crise sanitaire, l’avion ne présentera peut-être plus le même attrait pour le business devenu coutumier des téléconférences et le tourisme de masse peut-être moins conquérant.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/10/22/depasser-le-clivage-entre-economie-et-ecologie_6056922_3232.html>
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16- Chronique. Monsanto-Purdue Pharma : « Dans la guerre du pot de terre contre le pot de fer, le 21 octobre sera à marquer d’une pierre blanche », Le Monde, 22/10/20, 10h42
Jean-Michel Bezat

En France, le groupe agrochimique a été définitivement condamné dans l’affaire de l’herbicide Lasso. Aux Etats-Unis, le laboratoire pharmaceutique a plaidé coupable pour avoir largement contribué à la crise sanitaire des opioïdes, observe Jean-Michel Bezat, journaliste au « Monde ».
Paul François, agriculteur en Charente, sait enfin qu’un combat contre une multinationale de l’agrochimie n’est pas toujours perdu d’avance. Les victimes des opioïdes prescrits en veux-tu en voilà aux Etats-Unis peuvent, elles, reprendre espoir en apprenant qu’un laboratoire pharmaceutique a plaidé coupable pour un antidouleur ayant entraîné la mort par dépendance et surdose de 470 000 Américains depuis vingt ans ? Dans la guerre toujours recommencée du pot de terre contre le pot de fer, le mercredi 21 octobre sera à marquer d’une pierre blanche sur le front de la santé.
> Lire aussi  Monsanto définitivement condamné dans l’affaire de l’intoxication d’un agriculteur
Au terme de quatorze ans de bataille judiciaire, M. François a vécu « une grande délivrance » : la Cour de cassation a rejeté le pourvoi formé par Monsanto, qui contestait l’intoxication de l’agriculteur par son herbicide Lasso en 2004. Elle ne se prononce pas sur la toxicité du produit, toujours niée par la firme, mais sur ses défaillances dans l’information pour l’usage du Lasso. Un rejet, longuement motivé, qui rend définitive la condamnation en France de la société américaine acquise par l’allemand Bayer en 2018. « Il y aura un avant et un après ce procès. Il montre qu’un simple citoyen peut faire condamner une multinationale », a réagi M. François, qui se bat désormais pour une indemnisation « rapide ».
Cette condamnation pénale, le laboratoire pharmaceutique Purdue Pharma cherche à y échapper dans le cadre d’une transaction au civil avec les plaignants prêts à l’accepter. En l’espèce, aux Etats-Unis, le ministère de la justice, une bonne vingtaine d’Etats et plus de 2 000 comtés, villes et individus, tous frappés par les ravages de l’Oxycontin, le médicament antidouleur opiacé de la société détenue par la richissime et très controversée famille Sackler.
« Cupidité »
Purdue a annoncé, mercredi, qu’il plaidait coupable de plusieurs chefs d’inculpation. Ses dirigeants reconnaissent avoir ignoré les mises en garde de la Food and Drug Administration, qui contrôle les produits alimentaires et pharmaceutiques, et fermé les yeux sur les dérapages de ses commerciaux, qui harcelaient les médecins et versaient des pots-de-vin aux plus corrompus. La compagnie de Samford (Connecticut) se dit prête à verser 8,3 milliards de dollars (7 milliards d’euros).
En sera-t-elle capable, alors qu’elle a demandé en septembre 2019 à bénéficier de la loi sur les faillites (Chapter 11) pour continuer sa restructuration ? L’entreprise va renaître sous la forme d’une société se consacrant au « bien public », recentrer la vente d’Oxycontin sur les bonnes indications, fournir des traitements contre l’overdose ou la dépendance sans faire de profit et financer les programmes des collectivités locales pour réparer les dégâts sanitaires.
> Lire aussi  Roundup : la condamnation de Monsanto confirmée en appel en Californie
Mais le compte n’y est pas. La famille Sackler n’est pas poursuivie pénalement, au grand dam de procureurs de plusieurs Etats, qui fustigent sa « cupidité ». Tout juste son nom a-t-il disparu de nombreux musées, y compris Le Louvre, dont elle était une généreuse donatrice. Face aux milliers de morts par overdose liée à d’autres produits, et à l’extension des trafics illégaux, que la politique de Purdue Pharma a favorisée, les plus intransigeants rappellent le précédent de l’industrie du tabac, qui avait accepté de payer plus de 200 milliards de dollars dans le cadre d’un accord en 1998.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/10/22/monsanto-purdue-pharma-dans-la-guerre-du-pot-de-terre-contre-le-pot-de-fer-le-21-octobre-sera-a-marquer-d-une-pierre-blanche_6056949_3234.html>
Sur le même sujet : 
> Rappel. Scandale des opiacés : grandeurs et décadences de la famille Sackler <https://www.lefigaro.fr/societes/scandale-des-opiaces-grandeurs-et-decadences-de-la-famille-sackler-20191020>, Le Figaro économie, 20/10/19, 19:06
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17- Convention citoyenne pour le climat : l’occasion manquée du projet de loi de finances, Le Monde, 22/10/20, 15h43
Audrey Garric 

Les associations de défense de l’environnement regrettent que la majorité des mesures fiscales et budgétaires proposées par les 150 Français tirés au sort ont été retoquées, détricotées ou repoussées. 
La promesse du président de la République d’appliquer « sans filtre » la totalité des mesures de la convention citoyenne pour le climat (CCC) – à l’exception de trois – sera-t-elle respectée ? Alors que les tensions s’accumulent entre le gouvernement et une partie des 150 Français tirés au sort, le projet de loi de finances (PLF) pour 2021, dont la première partie a été votée mardi 20 octobre à l’Assemblée nationale, fait figure de premier test d’envergure.
Selon Matignon, sept ou huit propositions de la convention, de nature fiscale, seront intégrées dans le PLF, aux côtés de treize autres incluses dans le plan de relance – qui fait également partie du PLF. Soit 14 % des mesures de la CCC. Un calcul que réfutent les associations de défense de l’environnement, qui estiment que la majorité des mesures fiscales et budgétaires de la convention ont pour l’instant été retoquées, détricotées ou repoussées.
> Lire aussi  La délicate élaboration de la loi « convention citoyenne pour le climat »
Les propositions visant à renforcer la fiscalité sur l’aviation ont été reportées, de même que la mise en place d’une redevance sur les engrais azotés. Les amendements portant sur une baisse de la TVA à 5,5 % pour les mobilités collectives du quotidien ont été rejetés, comme la réforme de l’indemnité kilométrique dans le barème de l’impôt sur le revenu, qui avantage aujourd’hui les voitures puissantes.
Des mesures « édulcorées au maximum »
D’autres mesures ont bel et bien été adoptées par l’Assemblée, mais soit partiellement soit dans des termes autres que ceux de la convention. Le malus au poids des véhicules, ajouté au PLF par le gouvernement, ne concernera que ceux de plus de 1,8 tonne (contre 1,4 tonne dans la proposition des conventionnels), soit 2 % des ventes de voitures neuves. Dans le même temps, le gouvernement a retardé à 2023 le renforcement du malus automobile au niveau souhaité par la convention. Enfin, le forfait mobilité durable – une prime facultative destinée aux salariés effectuant leur trajet domicile-travail à vélo, en transports en commun ou en covoiturage – a vu son montant augmenter de 400 à 500 euros, mais n’a pas été généralisé à l’ensemble des salariés du privé et des agents du public, comme le demandaient les conventionnels.
> Lire aussi  Le retour du malus au poids mécontente la filière automobile
Malgré de longs débats, le gouvernement et la majorité ont, enfin, rejeté toutes les propositions visant à mettre en place des contreparties écologiques et sociales à la baisse des impôts de production de 10 milliards d’euros par an. Le gouvernement a annoncé que des amendements seraient déposés sur la deuxième partie du PLF, dont l’examen débute en séance plénière lundi 26 octobre, pour deux semaines.
« C’est de l’enfumage. Les mesures de la convention ont été édulcorées au maximum : il en reste l’habillage, mais il manque le contenu, dénonce Clément Sénéchal, chargé de la campagne climat à Greenpeace France. C’est une occasion manquée, car le projet de loi de finances fait partie des textes-clés pour mettre en œuvre la transition écologique. »
Recherche « d’un équilibre »
Même déception du côté du député du Maine-et-Loire Matthieu Orphelin, ex-La République en marche, qui a voté contre la première partie du PLF. « Le gouvernement est passé à côté des gros sujets de la convention citoyenne, et tout ce qui pouvait rendre le budget 2021 plus écologique et plus solidaire », dénonce-t-il.« Entre les mesures rejetées, et le plan de relance qui est insuffisant pour financer certaines propositions, comme la rénovation des logements, ce PLF ne répond pas à l’ambition de réduire de 40 % nos émissions d’ici à 2030 », abonde Agny Kpata, l’une des conventionnels, qui travaille sur les financements au sein de l’association Les 150.
Du côté de Matignon, qui défend une « bonne dynamique de mise en œuvre des mesures », on répond que certaines propositions seront complétées ou introduites plus tard, comme le forfait mobilité durable qui sera généralisé,« quand on aura plus de retours d’expérience sur le dispositif ». « Le malus poids est une avancée majeure. Cela donne un signal très fort aux constructeurs automobiles », plaident les services du premier ministre. Pour l’écotaxe sur l’aérien comme pour le malus automobile, Matignon indique avoir « cherché un équilibre » entre la crise économique liée à la pandémie et les mesures de la convention.
> Lire aussi  Les principales propositions de la convention pour le climat passées au crible
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/10/22/convention-citoyenne-pour-le-climat-l-occasion-manquee-du-projet-de-loi-de-finances_6056959_823448.html>
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18- Déni du réchauffement, mépris pour les renouvelables, haine des réfugiés climatiques : le « fascisme fossile », Bastamag, 22/10/20
Sophie Chapelle

Que disent les principaux partis d’extrême droite en Europe à propos du changement climatique ? Négationnisme, promotion des énergies fossiles et de l’industrie automobile – souvent au détriment des ouvriers qui y travaillent –, opposition à toute mesure de lutte contre le changement climatique...
C’est un étrange paradoxe. L’intensification des événements météorologiques extrêmes et le dérèglement du climat coïncident avec la montée de l’extrême droite, une force politique qui nie catégoriquement ces phénomènes. Le Zetkin Collective [1], un groupe composé de chercheurs, d’activistes et d’étudiants, vient de publier un livre sur le « fascisme fossile » aux éditions La Fabrique. Ils examinent ce que les principaux partis d’extrême droite ont dit, écrit et fait à propos du climat et de l’énergie dans treize pays européens, dont la France [2].
>> Suite à lire à :
<https://www.bastamag.net/extreme-droite-Europe-rechauffement-climat-negationnisme-vote-energie-fossile-automobile-renouvelables-frontiere-racisme-ecologie>
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En images
19- Entretien. Nicolas Hulot : "La crise écologique est la mère de toutes les crises", France 24, 05/10/20
Valériane Gauthier

C’est un paradoxe : "Jamais l’Homme n’a été aussi puissant, et jamais il n’a été aussi vulnérable", philosophe Nicolas Hulot, animateur et producteur de télévision, écrivain, et ancien ministre de la Transition écologique et solidaire. Mais face à cette crise écologique inédite, pour l’ancien ministre, l’heure n’est plus aux demi-mesures.  Il faut "changer de modèle en profondeur", et "adapter nos démocraties", afin qu’elles "s’accommodent de l’intrusion d’enjeux non plus nationaux, mais universels".
> Entretien (13 min) à voir à :
<https://www.france24.com/fr/20201005-nicolas-hulot-la-crise-écologique-est-la-mère-de-toutes-les-crises>
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20- "Les Amish de mes Amish sont mes Amish", écrit Nicolas Hulot à Emmanuel Macron après ses propos sur la 5G, France info, 16/10/20, 11:32

Nicolas Hulot juge sur France info les propos du chef de l'Etat "inutiles" et "injustes". "La véritable modernité aujourd'hui, elle est du côté de l'écologie", a-t-il estimé.
"Quand j'ai entendu cette formule sur les Amish je me suis permis d'envoyer un petit texto au président en lui disant : 'Attention, les Amish de mes Amish sont mes Amish', parce que je me sentais effectivement concerné", a affirmé l'ex-ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, vendredi 16 octobre sur franceinfo, après les propos du chef de l'Etat le mois dernier. Emmanuel Macron a assuré que la France allait "prendre le tournant de la 5G", en ironisant devant des entreprises du numérique sur ceux qui préfèreraient "le modèle Amish" et le "retour à la lampe à huile".
"Il ne m'a pas répondu mais peu importe", a ajouté Nicolas Hulot, jugeant les propos du chef de l'Etat "inutiles" et "injustes". "Se moquer de l'écologie ou des écologistes, c'est quand même ignorer que si on les avait écoutés de longue date et si on avait réagi de longue date, on serait dans une situation qui serait beaucoup moins complexe, tragique et pénalisante", a-t-il souligné.
"Le modèle économique actuel nous mène à l'austérité puisqu'il épuise toutes nos ressources essentielles. Et le retour de la lampe à huile, ça sera la conséquence de l'inaction. La véritable modernité aujourd'hui, elle est du côté de l'écologie", a estimé Nicolas Hulot.
> Vidéo à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/internet/telephonie/5g/video-les-amish-de-mes-amish-sont-mes-amish-ecrit-nicolas-hulot-a-emmanuel-macron-apres-ses-propos-sur-la-5g_4144005.html>
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Une publication
21- Quelles sciences pour le monde à venir - Face au dérèglement climatique et à la destruction de la biodiversité, Conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot sous la direction d’Alain Grandjean et Thierry Libaert, Editions Odile Jacob, 21/10/20

L'époque est riche en événements et situations où l'expertise scientifique est sommée de se prononcer. Quittant les laboratoires pour descendre dans la rue, elle doit affronter les lobbies industriels, les médias, et composer avec des stratégies politiques et économiques qui lui sont étrangères. La "vérité" scientifique, toujours temporaire et fragile, sort souvent malmenée de ce combat inégal. Comment faire en sorte que la science devienne la meilleure alliée de la démocratie ? C'est un vaste chantier auquel s'est attelé depuis vingt ans le Conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot. 
A partir d'exemples concrets, dont au premier chef la question du climat, il a patiemment démêlé l'écheveau d'intérêts particuliers et de modes de pensée obsolètes qui mènent à s'opposer systématiquement aux avancées de la science et à maintenir un commode statu quo (business as usual et "après moi le déluge"), même lorsque l'avenir de la planète est en jeu. Ces analyses éclairantes montrent la voie d'une meilleure dissémination de la pensée scientifique permettant à tout citoyen de décider en toute indépendance de son avenir. 
Ces mesures pour une saine prise en compte de la science dans le débat et l'action politiques se résument en un "pacte scientifique" en cinq points, quinze ans après le "pacte écologique" proposé par la même Fondation.
Avec la participation de Loïc Blondiaux, Nicolas Bouleau, Dominique Bourg, Philippe Cury, Marc Dufumier, Marie Duru-Bellat, Jean-Baptiste Fressoz, François Gemenne, Gaël Giraud, Pierre-Henri Gouyon, Jean Jouzel, Marc Lachièze-Rey, Éloi Laurent, Jean-Dominique Lebreton, Marie-Antoinette Mélières, Corine Pelluchon, Michel Prieur, Cécile Renouard, Laurence Scialom, José Tissier. 
Quelles sciences pour le monde à venir - Face au dérèglement climatique et à la destruction de la biodiversité, Conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot sous la direction d’Alain Grandjean et Thierry Libaert, Editions Odile Jacob, Collection Sciences,  21/10/20, ISBN : 978-2-7381-5351-7, EAN : 9782738153517, 272 pages, 22,90 € ou 17,99 en e-book.
<https://www.odilejacob.fr/catalogue/sciences/environnement-developpement-durable/quelles-sciences-pour-le-monde-a-venir-_9782738153517.php>
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Une annonce
22- Invitation conférence en ligne - Science et transition écologique : en qui avoir confiance ?, Fondation Nicolas Hulot, jeudi 05/11/20, de 14h00 à 16h00

A l’heure des fake news et de la post-vérité, la Fondation Nicolas Hulot et son Conseil Scientifique interrogent le rôle et l’avenir des sciences dans la transition écologique, à travers un livre publié chez Odile Jacob et un sondage Ipsos exclusif « Les français, la science et la confiance ».
Quel rôle des scientifiques dans la transition environnementale ? Le savoir scientifique doit-il mener l'action politique et jusqu'où ? Comment les Français se représentent-ils désormais la science et ses messages ? autant de questions auxquelles la Fondation Nicolas Hulot et son Conseil Scientifique apporteront des réponses :
Jeudi 5 novembre 2020
De 14h00 à 16h00
A l’occasion d’une conférence exclusivement en ligne 
Avec la participation de Nicolas Hulot, Alain Grandjean, Etienne Klein, Brice Teinturier et des membres du Conseil scientifique de la FNH.
> Merci de confirmer votre présence en vous inscrivant directement sur la plateforme Livestorm :
<https://app.livestorm.co/fondation-nicolas-hulot/science-et-transition-ecologique-en-qui-avoir-confiance?utm_campaign=INVITATION_PRESSE_WEBINAR_COLLOQUE_5_NOV&utm_medium=email&utm_source=sendinblue>
<http://r.mail.fnh.org/mk/mr/mhuKSB36Dj4qr1f72FUBc5eek5KvFR974D-8AiVVeQSCjbSkN2bfrk4RrzD-2XYQKNGa4WvR-_PN2pF0q8ChnalSaopa7ZBreQE>
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– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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