[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur biodiversité, sciences et protection du vivant et de l'univers, patrimoine (vendredi 4 septembre)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Ven 4 Sep 08:10:32 CEST 2020
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Bonjour à tous,
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants :
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1- Zoologie. Migrer loin ou pondre sur place, le dilemme des papillons <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/08/23/migrer-loin-ou-pondre-sur-place-le-dilemme-des-papillons_6049708_1650684.html>, Le Monde, 24/08/20, 05h46
2- Une vingtaine de dauphins échoués sur les côtes de l'île Maurice <https://www.geo.fr/environnement/une-dizaine-de-dauphins-echoues-sur-les-cotes-de-lile-maurice-201851>, AFP, 26/08/20, 20:00
3- Plusieurs dizaines de bébés tortues ont éclos sur la plage de Fréjus <https://www.geo.fr/environnement/plusieurs-dizaines-de-bebes-tortues-ont-eclos-sur-la-plage-de-frejus-201863>, AFP, 27/08/20, 17:00
4- Contre l’avis de la Fédération des chasseurs, Emmanuel Macron interdit la chasse à la glu cette année <https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/08/27/contre-l-avis-de-la-federation-nationale-des-chasseurs-l-elysee-decide-d-interdire-la-chasse-a-la-glu-cette-annee_6050106_823448.html>, Le Monde, 27/08/20, 20h14
5- Sri Lanka va interdire l'importantion de produits plastiques pour protéger les éléphants <https://information.tv5monde.com/info/sri-lanka-va-interdire-l-importantion-de-produits-plastiques-pour-proteger-les-elephants-372800>, AFP, 28/08/20, 17:00
6- L’exécutif suspend le piégeage à la glu mais maintient la chasse à la tourterelle des bois <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/29/l-executif-suspend-le-piegeage-a-la-glu-mais-maintient-la-chasse-a-la-tourterelle-des-bois_6050294_3244.html>, Le Monde, 29/08/20, 09h42
7- Interview. Il faut sortir de cette fiction que l'Homme peut dominer le vivant <https://www.actu-environnement.com/ae/news/valerie-cabanes-droits-nature-ecocide-interview-36007.php4>, Actu-environnement, 29/08/20
8- Réseaux sociaux, fibre écologique, féminisation… Comment les chasseurs tentent de moderniser leur image <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/reseaux-sociaux-fibre-ecologique-feminisation-comment-les-chasseurs-tentent-de-moderniser-leur-image_4085893.html>, France info, 30/08/20, 17:02
9- Au Sénégal, le parc des oiseaux du Djoudj peine à résister à la pollution <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/08/31/au-senegal-le-parc-des-oiseaux-du-djoudj-peine-a-resister-a-la-pollution_6050405_3212.html>, Le Monde Afrique, 31/08/20, 05h53
10- Effets des néonicotinoïdes sur la biodiversité aviaire aux Etats-Unis <https://france-science.com/effets-des-neonicotinoides-sur-la-biodiversite-aviaire-aux-etats-unis/>, France-science, 31/08/20, 10:31
11- L’épopée de l’œil, une ode à la diversité du vivant <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/08/31/l-epopee-de-l-il-une-ode-a-la-diversite-du-vivant_6050500_1650684.html>, Le Monde, maj le 01/09/20 à 01h08
12- Comment la LPO veut tendre vers le zéro artificialisation nette <http://www.journaldelenvironnement.net/article/comment-la-lpo-veut-tendre-vers-le-zero-artificialisation-nette,108748?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 01/09/20
13- Covid : un classement des animaux les plus contaminables <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/09/02/covid-un-classement-des-animaux-les-plus-contaminables_6050704_1650684.html>, Le Monde, 02/09/20, 12h00
14- Equateur : un colibri émerveille la science avec son chant de contre-ténor <https://information.tv5monde.com/info/equateur-un-colibri-emerveille-la-science-avec-son-chant-de-contre-tenor-373320>, AFP, 02/09/20, 14:00
15- Alouettes, vanneaux, grives, merles noirs : la chasse traditionnelle renouvelée dans plusieurs départements <https://www.actu-environnement.com/ae/news/chasse-traditionnelle-2020-2021-captures-alouettes-vanneaux-pluviers-grives-merles-noirs-36025.php4>, Actu-environnement, 02/09/20
16- Le grand retour du bouquetin des Pyrénées, après une éclipse de plus d'un siècle <https://information.tv5monde.com/info/le-grand-retour-du-bouquetin-des-pyrenees-apres-une-eclipse-de-plus-d-un-siecle-373461>, AFP, 03/09/20, 10:00
En images
17- Un concours photo pour célébrer la diversité marine et lutter contre le Covid-19 <https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/animaux-marins/un-concours-photo-pour-celebrer-la-diversite-marine-et-lutter-contre-le-covid-19_146996>, Sciences & Avenir, 29/08/20, 08h00
18- Rentrée : une envie persistante de nature ! <https://www.france.tv/france-2/tout-compte-fait/1909383-rentree-une-envie-persistante-de-nature.html>, France 2, Tout compte fait, 29/08/20, 14h03
19- Animaux : le Bioparc de Doué-la-Fontaine, un zoo nouvelle génération <https://www.francetvinfo.fr/animaux/bien-etre-animal/animaux-lebioparcde-doue-la-fontaine-un-zoo-nouvelle-generation_4088883.html>, France 3, Le 19/20, 29/08/20
20- Plan B. Comment la mode des ruches en ville peut se retourner contre les abeilles <https://www.lemonde.fr/videos/article/2020/08/31/comment-la-mode-des-ruches-en-ville-peut-se-retourner-contre-les-abeilles_6050463_1669088.html>, Le Monde, 31/08/20, 11h16
Bien à vous,
Florence
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DÉCISIONS DU JOUR : Emmanuel Macron a choisi de suspendre cette année la pratique controversée de la chasse à la glu dénoncée par les écologistes et la Commission européenne. Au même moment, le ministère de l’écologie signait un arrêté autorisant le prélèvement de 17 460 tourterelles des bois, une espèce en fort déclin. (cf. item 4, suite, 6, 8 & 15)
FASCINATION DU JOUR : La lumière a été un puissant moteur de l’évolution animale. La saga du système visuel, qui a débuté il y a 800 millions d’années, révèle la formidable inventivité de la nature. Les différentes mutations chez les animaux sont autant de bijoux moléculaires et cellulaires. (cf. item 11)
ÉTUDES & RAPPORT DU JOUR : — Migrer loin pour mieux procréer ? Ou rester sur place pour procréer à moindre risque ? Ce dilemme, plusieurs espèces animales l’éprouvent dans leur chair. En témoignent les papillons étudiés par une équipe indienne. (cf. item 1)
— Selon une étude réalisée par l’Université de l’Illinois et d’Auburn, la population d’oiseaux aux Etats-Unis a diminué de 29% depuis 1970. Dans le même temps, les oiseaux des champs ont subi une baisse drastique de 53%. (cf. item 10)
— Dans un rapport publié le 28 août, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) énumère une série de mesures permettant de stopper efficacement l’artificialisation des sols pour préserver les milieux naturels. (cf. item suite de 12)
— Une équipe internationale a étudié chez 410 vertébrés la structure d’un récepteur cellulaire que le SARS-CoV-2 utilise lors de l’infection. Ils en ont déduit une échelle de risque pour ces espèces. (cf. item 13)
— Les scientifiques s'émerveillent d'avoir découvert l'oiseau contre-ténor : un colibri au chant unique, le plus aigu de tous. (cf. item 14 & suite)
DÉCISION DU JOUR : Le Sri Lanka va interdire l'importation de produits plastiques pour protéger les éléphants sauvages et les cerfs qui meurent en les mangeant dans les décharges. (cf. item 5)
CITATION DU JOUR : "Il faut sortir de cette fiction que l'Homme peut dominer le vivant. Car les changements climatiques et la sixième extinction de masse vont nous démontrer le contraire", Valérie Cabanes, juriste internationaliste et essayiste (cf. item 7)
RÉUSSITES DU JOUR : — Couronnement d'un projet franco-espagnol au long cours et avec une nouvelle génération de 70 cabris recensés en 2020, le bouquetin signe son grand retour dans les Pyrénées françaises, dont il avait disparu il y plus d'un siècle. (cf. item 16)
— Le concours de photographies sous-marines Ocean Art "Safe under the sea" a récompensé plus de dix clichés et a permis de récolter des fonds pour aider à lutter contre le Covid-19. (cf. item 17)
REPORTAGE DU JOUR : Alors que Paris compte près de 2 000 ruches, des scientifiques alertent sur les risques que fait courir l’omniprésence des abeilles domestiques sur les autres pollinisateurs. Reportage dans la capitale. (cf. item 20)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
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> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>______________________________________________________________________________________________________________________
1- Zoologie. Migrer loin ou pondre sur place, le dilemme des papillons, Le Monde, 24/08/20, 05h46
Florence Rosier
Une étude indienne comparant la physiologie d’espèces de lépidoptères décortique les compromis induits par les contraintes migratoires et reproductives. Avec des observations parfois contre-intuitives.
Migrer loin pour mieux procréer ? Ou rester sur place pour procréer à moindre risque ? Ce dilemme, plusieurs espèces animales l’éprouvent dans leur chair. En témoignent les papillons étudiés par une équipe indienne. Voyager loin, bien sûr, impose un gros investissement énergétique. Procréer aussi, du moins pour les femelles. Alors, comment les lépidoptères parviennent-ils à concilier ces deux nécessités, vu leurs ressources limitées en énergie ? Eh bien, il leur faut choisir ou adopter un compromis. Ce choix dépend des modes de déplacement de chaque espèce, montre l’étude publiée dans Biology Letters le 19 août. Elle est signée de Vaishali Bhaumik et Krushnamegh Kunte, du Centre national des sciences biologiques à Bangalore.
Les auteurs ont comparé chez neuf espèces de papillons d’Asie du Sud les investissements énergétiques dans le vol et dans la reproduction : parmi ces insectes, deux espèces migrent loin, deux se déplacent à une échelle plus locale, et cinq sont sédentaires (elles servent de contrôle). Pour cela, les scientifiques ont capturé – au bon vieux filet – un total de 591 spécimens représentatifs de ces neuf espèces. Puis ils ont mesuré le poids et la taille du thorax et de l’abdomen de chaque individu. Le poids du thorax, où se trouvent les muscles qui actionnent les ailes, reflète l’investissement dans le vol. Celui de l’abdomen, où mûrissent les ovules (et les œufs, une fois ceux-ci fécondés) ainsi que les spermatozoïdes, reflète l’investissement dans la reproduction. Chaque papillon pesant entre 20 mg et 400 mg, il a fallu une balance très sensible.
Des femelles rusées
Premier constat : toutes ces espèces présentent un gros dimorphisme sexuel. C’est toujours la femelle qui investit le plus d’énergie dans l’abdomen, pour fabriquer les ovules. « Pour elle, c’est un désavantage en vol », souligne Krushnamegh Kunte. La femelle papillon porte donc littéralement le poids de ses tissus reproducteurs. « Le mâle, lui, investit davantage dans le vol. Même quand il ne migre pas, c’est toujours le mâle, à la recherche des femelles, qui a le vol le plus actif », relève Mathieu Joron, lépidoptériste au CNRS à l’université de Montpellier, qui n’a pas participé à l’étude.
> Lire aussi Les ailes, système de climatisation du papillon
Mais les femelles rusent. Elles contrôlent, selon leur mode de déplacement, le nombre d’ovules qu’elles fabriquent. Commençons par Euploea sylvester etTirumala septentrionis, les deux espèces qui accomplissent de véritables migrations, sur 350 et 500 kilomètres, entre les deux chaînes de montagnes qui bordent le continent indien, les Ghats occidentaux et orientaux. Eh bien, ces papillons-là ont vite résolu le dilemme. C’est simple : le temps d’accomplir leur long périple, ils stoppent toute activité reproductrice, confirme cette étude – ils se mettent en « diapause » reproductive. Les femelles, en particulier, cessent de fabriquer des ovules : elles voyagent ainsi plus léger.
Cet arrêt reste temporaire : dès qu’elles parviennent à destination, les femelles réactivent leurs ovaires, s’accouplent et pondent leurs œufs. A noter : ces deux espèces sont cousines du papillon monarque (sous-famille des Danainae), célèbre pour ses migrations de grande ampleur en Amérique. Du Mexique au Canada, il se déplace sur des distances pouvant atteindre 4 000 kilomètres, par nuées rassemblant jusqu’à des millions d’individus. Quand il migre, lui aussi se met en diapause reproductive.
> Lire aussi En captivité, le papillon Monarque perd son sens de l’orientation
A l’opposé de ces papillons migrateurs, il y a les papillons sédentaires : pour eux, le dilemme ne se pose pas. Et puis, il y a les papillons qui « se dispersent », sur une échelle locale ou régionale, sur plusieurs dizaines de kilomètres (jusqu’à 200 au maximum). Mais surtout, la direction et la distance de leurs vols restent imprévisibles, au contraire du vol des papillons migrateurs.
Comment ces espèces dispersives font-elles face au fameux dilemme ? C’est là que réside la surprise. Les auteurs ont étudié deux espèces de papillons connues en Inde pour se disperser en essaims, rassemblant des dizaines, voire des centaines de milliers d’individus : Catopsilia pomona, aux ailes d’un jaune très doux, et Catopsilia pyranthe, aux ailes blanches parfois tachetées de noir. La première se disperse avant la mousson d’été (de mars à juin) ; la seconde, après (en octobre-novembre).
Ce qui déclenche leur départ, c’est la pénurie des plantes qui nourrissent leurs larves : deux légumineuses, le cassier et le séné. Car les chenilles déjà écloses, chez ces papillons, dépouillent ces plantes nourricières de leurs feuilles. Pour les larves à venir, ces goulues ne laissent rien à se mettre sous les mandibules ! « Cela force les adultes à se disperser sur des distances incertaines, à la recherche de nouvelles parcelles où poussent des plantes avec assez de feuilles pour nourrir leurs larves », explique Krushnamegh Kunte. Une fois cette parcelle dénichée, les femelles y pondent leurs œufs après l’accouplement.
Davantage d’ovules en vol
Mais au sein de ces deux espèces, certains individus se dispersent et d’autres, non : les sédentaires sont ceux qui ont trouvé sur place de rares sites disponibles pour pondre. Et l’on en vient au résultat le plus étonnant : les femelles qui se dispersent portent plus d’ovules que leurs congénères sédentaires. C’est contre-intuitif : ces ovules alourdissent les femelles, ce qui accroît leur dépense énergétique en vol !
Pour expliquer ce paradoxe, les chercheurs émettent deux hypothèses. « Les femelles restant sur place pondraient leurs œufs au fur et à mesure qu’elles trouveraient des sites de ponte », résume Mathieu Joron. De leur côté, les femelles qui se dispersent, ne trouvant pas de sites de ponte, accumuleraient leurs œufs. Mais au terme de leur vol, cette accumulation se muerait en avantage, une fois un site de ponte déniché. Il s’agit d’être vif : premier arrivé, premier servi ! « La sélection naturelle favoriserait alors les femelles qui portent beaucoup d’œufs, prêts à être pondus. » Au prix, il est vrai, d’une charge plus élevée lors du vol – et d’un risque accru. « Ce qui me frappe, c’est de voir deux stratégies de ponte si contrastées, chez les femelles d’une même espèce », ajoute Mathieu Joron.
> Lire aussi Dans les forêts centrafricaines, la traque du plus grand et mystérieux papillon d’Afrique
Plus subtil encore : chez les femelles qui se dispersent, le nombre d’œufs décline rapidement à mesure que la taille du thorax augmente, montre aussi ce travail. Selon les auteurs, ce serait une réponse adaptative à une carence nutritive des femelles au stade larvaire. Ce déficit alimentaire déclencherait une croissance renforcée du thorax, qui assure les longs vols imposés par la quête de ressources alimentaires.
Ces résultats font craindre une menace accrue sur ces espèces. Certes, leurs femelles peuvent se disperser d’un habitat à un autre, même s’il est fragmenté. Mais point trop longtemps : contrairement aux femelles migratrices, elles restent lestées du poids de leurs œufs. « Avec la perte et la fragmentation de leurs habitats liées à la crise climatique, les femelles de Catopsilia subissent un stress croissant », concluent les auteurs.
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Marathoniens ou sprinteurs, les papillons migrateurs répandus en France
« En Europe, l’espèce de papillons migrateurs la plus connue est la belle-dame », indique le lépidoptériste Mathieu Joron (CNRS, université de Montpellier). Egalement nommé vanesse des chardons (Vanessa cardui), ce papillon n’est pas présent sur le continent européen durant l’hiver. Mais il y revient chaque printemps, depuis l’Afrique du Nord.
Les belles-dames peuvent ainsi parcourir 5 000 kilomètres en remontant jusqu’aux pays scandinaves. En 1949, un vol continu de belles-dames survolant la Suisse (de Berne au lac de Constance, en passant par Zurich) a été observé sur un front large de 50 kilomètres. Par ailleurs, en 1996, une migration de belles-dames a été suivie depuis son départ d’Algérie : quatre jours plus tard, ces super voyageuses étaient parvenues au sud de l’Angleterre.
+ En images, en anglais : Vanessa's Odyssey, Tribute to the butterfly Vanessa cardui and her incredible journey <https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=XPtGA6gm9Uc&feature=emb_logo>, La Ciència Al Teu Món, 25/05/17
Leur vitesse moyenne de croisière est de l’ordre de 25 km/h, mais d’autres espèces, comme le sphinx du liseron (Agrius convolvuli), peuvent atteindre les 100 km/h en vitesse de pointe !« Le vulcain (Vanessa atalanta), une espèce proche de la belle-dame, très présente dans nos jardins, est aussi un grand migrateur », ajoute Mathieu Joron. Il hiverne en Europe du Sud et de l’Ouest, si bien que les populations françaises sont plutôt sédentaires ou bien notre pays accueille les migrants venus du Nord. Autre espèce migratrice qu’on observe en France : le monarque africain (Danaus chrysippus), lui, colonise le littoral du Languedoc tous les ans en remontant par la péninsule Ibérique. Mais la liste est loin d’être exhaustive.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/08/23/migrer-loin-ou-pondre-sur-place-le-dilemme-des-papillons_6049708_1650684.html>
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2- Une vingtaine de dauphins échoués sur les côtes de l'île Maurice, AFP, 26/08/20, 20:00
Dix-huit dauphins se sont échoués mercredi sur les côtes de l'île Maurice, où ils sont morts, ont annoncé les autorités, rejetant un lien éventuel avec la marée noire qui a frappé la même région au début août.
Ces dauphins d'Electre, dont certains agonisaient quand ils ont été trouvés, ont été repérés sur les plages de Grand-Sable, dans le sud-est de cette île de l'océan Indien. Quelques-uns semblaient avoir subi des blessures.
Le ministre de la Pêche Sudheer Maudhoo a indiqué que les corps de 18 dauphins avaient été retrouvés et autopsiés, lors d'une conférence de presse.
"Il n'y avait aucune trace d'hydrocarbure sur eux ou dans leur système respiratoire", a-t-il ajouté.
De nombreux habitants craignaient que ces décès ne soient la conséquence de la marée noire provoquée au début du mois par l'échouage quelques kilomètres plus au sud du vraquier MV Wakashio.
Ce bateau a heurté le 25 juillet un récif à Pointe d'Esny. L'épave s'est brisée en deux, trois semaines plus tard, après une course contre la montre pour pomper le carburant qu'elle contenait encore.
Le navire a laissé échapper au moins 1.000 tonnes de fioul de ses flancs, qui ont souillé les côtes - notamment des espaces protégés abritant des forêts de mangrove et des espèces menacées - et les eaux cristallines qui attiraient de nombreux touristes avant la pandémie de coronavirus.
Avant les résultats de l'autopsie, Owen Griffiths, un expert de l'ONG Mauritius Marine Conservation Society interrogé par l'AFP, avait estimé qu'il pouvait s'agir d'une "coïncidence malheureuse", en faisant référence à un incident similaire survenu en 2005.
"Probablement ont-ils suivi un banc de poissons dans le lagon, perdu leurs repères et pas réussi à revenir en mer, et ils ont cherché à rejoindre la mer en passant directement au-dessus de la barrière de corail plutôt qu'en trouvant la passe. Paniqués et stressés, ils ont heurté les coraux, se sont épuisés et sont morts", avait-il avancé.
Greenpeace a réclamé dans un communiqué une "enquête urgente" pour établir les faits.
Les autorités mauriciennes, aidées d'experts étrangers, essaient toujours d'évaluer l'impact de la fuite du MV Wakashio. Selon leurs premières conclusions, il n'y aurait pas de dommages sur les fonds marins et les récifs coralliens.
Mais la poupe du bateau, toujours échouée, continue à menacer les coraux. Et des nappes d'hydrocarbures ont atteint des mangroves, risquant de tuer des plantes dans les prochains mois.
<https://www.geo.fr/environnement/une-dizaine-de-dauphins-echoues-sur-les-cotes-de-lile-maurice-201851>
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3- Plusieurs dizaines de bébés tortues ont éclos sur la plage de Fréjus, AFP, 27/08/20, 17:00
Plusieurs dizaines de bébés tortues de l'espèce Caretta Caretta, ou tortue caouanne, ont éclos depuis 24 heures sur la plage publique de Fréjus (Var) où une femelle était venue pondre en juillet, a-t-on appris jeudi auprès du Réseau des tortues marines de Méditerranée française (RTMMF).
"Les œufs ont commencé à éclore tôt mercredi matin. Ce sont des personnes présentes sur la plage qui en ont donné le signalement après avoir observé entre 10 et 20 petites tortues qui partaient à la mer", a indiqué Sidonie Catteau, référente locale du RTMMF et chargée de projet à l'association Marineland.
Les équipes de surveillance composées, outre le RTMMF, de l'Office français de la biodiversité (OFB), de la ville de Fréjus et de l'Observatoire marin de la communauté d'agglomération locale, ont ensuite, une fois sur place, comptablisé dans la matinée 8 nouveaux départs et de nouveau 20 dans la soirée.
"Nous allons continuer notre surveillance, car nous ne savons pas s'il reste encore des œufs qui vont éclore dans le nid, qui peut en compter jusqu'à 90", précise Sidonie Catteau. "À un moment, c'est comme un gros bouillon, les tortues sortent toutes en même temps et puis c'est la course vers la mer, qui était distante de 7 à 8 mètres", raconte-t-elle.
Pondus le 10 juillet dernier sur la plage des Sablettes, en plein centre de Fréjus, les œufs ont éclos au bout de 46 jours seulement, alors que la durée d'incubation est estimée habituellement entre 53 et 67 jours.
En juillet, une autre tortue marine avait pondu, une nuit plus tard, sur une autre plage de Fréjus mais plus éloignée du centre-ville, à Saint-Aygulf. Aucune activité n'a pour l'instant été décelée sur le site qui va néanmoins être surveillé en permanence à partir de ce jeudi.
En 2016, une tortue caouanne était déjà venue pondre sur cette même plage de Saint-Aygulf. Au bout de deux mois et demi, quatre œufs avaient éclos et les tortues, aidées par les équipes scientifiques, avaient pu gagner la mer.
Jusqu’à présent les côtes françaises étaient surtout connues pour être des zones d’alimentation fréquentées par des individus subadultes, et non de nidification. Celles-ci se situent plutôt en Grèce, en Tunisie ou encore en Italie.
Mais l'Observatoire des tortues marines de France métropolitaine note une activité de reproduction plus régulière depuis 2016 pour cette espèce protégée.
Il en attribue la raison à l’augmentation de la température de surface en Méditerranée française ces dernières années.
<https://www.geo.fr/environnement/plusieurs-dizaines-de-bebes-tortues-ont-eclos-sur-la-plage-de-frejus-201863>
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4- Contre l’avis de la Fédération des chasseurs, Emmanuel Macron interdit la chasse à la glu cette année, Le Monde, 27/08/20, 20h14
La France était le dernier pays de l’Union européenne à autoriser dans cinq départements du Sud-Est, à titre dérogatoire, cette pratique interdite par la directive Oiseaux.
Emmanuel Macron a décidé d’interdire cette année la chasse à la glu, a annoncé l’Elysée jeudi 27 août, dans l’attente d’une réponse de la Cour de justice de l’Union européenne (UE) sur cette méthode de chasse controversée. Le chef de l’Etat a pris cette décision mercredi, après avoir reçu le président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), Willy Schraen, en présence de la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, a précisé la présidence.
La chasse à la glu consiste à recouvrir de colle des baguettes, appelées gluaux, fixées sur des branches d’arbre ou au sommet de grandes perches. Les grives et merles noirs qui se posent sur ces pièges sont décollés puis mis en cage : ils servent alors d’appelant pour attirer, en chantant, d’autres oiseaux tirés par les chasseurs. La France est le dernier pays de l’Union européenne à autoriser dans cinq départements du Sud-Est, à titre dérogatoire, cette chasse interdite par ladirective Oiseaux.
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Une capture jugée « non sélective » par l’UE
Début juillet, dans le cadre d’une procédure d’infraction ouverte il y a un an, la Commission européenne avait adressé à Paris un avis motivé dans lequel elle lui demandait de « réexaminer ses méthodes de capture d’oiseaux ». Elle souligne que la colle n’est pas une méthode sélective et donnait trois mois au gouvernement pour répondre, faute de quoi elle pourrait saisir la Cour de justice de l’UE.
Selon les militants de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), si seuls les grives et merles sont ciblés, tous les petits passereaux sont victimes des gluaux : mésanges, rouges-gorges, fauvettes, et même parfois de plus grands oiseaux comme des faucons crécerelles.
Willy Schraen, à la tête de la puissante FNC, insiste, lui, sur le fait que les oiseaux capturés aux gluaux ne sont pas tués, mais relâchés à la fin de la saison, et assure que cette méthode n’a pas d’impact sur la biodiversité. « En quoi ça dérange l’Europe et notre ministre ? », s’était-il interrogé mi-août sur France Inter. Pour la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, fragilisée par la réintroduction des néonicotinoïdes sur les cultures de betteraves, cet arbitrage représente une avancée, et fait mentir les déclarations régulières du patron de la FNC, qui se vante de ses liens privilégiés avec le président.
« On a une chasse légale qui vient d’être arbitrairement arrêtée, c’est inacceptable », a dénoncé vendredi sur BFMTV Willy Schraen, annonçant son intention « d’attaquer l’Etat » pour faire renverser une « décision prise dans un contexte très politique, (où) les pressions sont fortes ».
En 2004, la Cour de justice de l’Union européenne avait condamné l’Espagne, jugeant que les conditions de la chasse à la glu y étaient contraires à cette directive, notamment son article 8, qui précise que les Etats membres doivent interdire le recours à tout moyen de capture ou de mise à mort « non sélective ».
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<https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/08/27/contre-l-avis-de-la-federation-nationale-des-chasseurs-l-elysee-decide-d-interdire-la-chasse-a-la-glu-cette-annee_6050106_823448.html>
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> Macron suspend la chasse à la glu pour les grives et les merles cette année <https://information.tv5monde.com/info/macron-suspend-la-chasse-la-glu-pour-les-grives-et-les-merles-cette-annee-372681>, AFP, 27/08/20, 19:00
> Chasse à la glu : l’Elysée tranche en faveur des défenseurs des animaux, Le Monde, maj le 28/08/20 à 01h25
Perrine Mouterde
Emmanuel Macron a choisi de suspendre cette pratique controversée cette année. Elle était dénoncée par les écologistes et la Commission européenne.
« C’est le résultat d’un travail énorme, nous n’allons pas bouder notre bonheur ! » La suspension de la chasse à la glu a réjoui les défenseurs de l’environnement, dont le directeur général de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), Yves Vérilhac. L’Elysée a fait savoir, jeudi 27 août, qu’Emmanuel Macron avait décidé de suspendre cette pratique cette année, dans l’attente d’une réponse de la Cour de justice de l’Union européenne (UE) sur cette méthode controversée.
La Fédération nationale de la chasse (FNC) se dit, elle, « sidérée » par l’attitude du gouvernement, qu’elle accuse de « perdre son sang-froid face à une campagne de dénigrement conduite par les ONG, avec le soutien implicite de la ministre de l’écologie [Barbara Pompili] ». « Les chasseurs ne peuvent pas comprendre que cette pratique soit sacrifiée au nom d’un affichage politique “vert” sans fondement réel pour qui se préoccupe réellement de biodiversité au sein des territoires, comme nous le faisons au quotidien ! », a réagi le président de la Fédération, Willy Schraen, dans un communiqué.
L’Association nationale de défense des chasses traditionnelles à la grive a convoqué une assemblée générale samedi pour évoquer « les recours possibles ainsi que les actions à conduire pour ne pas perdre totalement [ses] droits ».
Une méthode non sélective
La chasse à la glu, que la France était le dernier pays d’Europe à autoriser, faisait depuis des années l’objet de tensions récurrentes entre chasseurs et écologistes. Elle consiste à recouvrir de colle des baguettes, appelées gluaux, qui sont fixées sur des branches d’arbre ou au sommet de grandes perches. Les grives et merles noirs qui se posent sur ces pièges sont décollés, puis mis en cage : ils servent alors d’appelant pour attirer, en chantant, d’autres oiseaux tirés par les chasseurs.
Cette chasse était encore pratiquée par quelque 5 500 personnes dans cinq départements du Sud-Est. Ses défenseurs mettent en avant que les oiseaux piégés n’étaient pas tués mais relâchés à la fin de la saison et que ces captures n’avaient aucun impact sur la biodiversité, les prélèvements étant minimes au regard de la population totale en Europe.
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Au contraire, les associations de défense de l’environnement dénonçaient une méthode non sélective – des espèces autres que celles qui étaient ciblées pouvaient être prises au piège – et cruelle, des oiseaux pouvant notamment mourir englués.
Il y a un an, la Commission européenne a ouvert une procédure d’infraction contre la France : dans un avis motivé datant de juillet, elle rappelle que cette méthode de capture est interdite par la directive Oiseaux, qui vise à protéger toutes les espèces naturellement présentes à l’état sauvage dans l’UE. « Les Etats membres peuvent déroger à certaines dispositions de la directive, mais seulement à certaines conditions strictes qui ne sont pas remplies en l’espèce », écrit-elle. Paris a jusqu’au 4 octobre pour « répondre aux préoccupations » de la Commission, faute de quoi, celle-ci menace de saisir la Cour de justice de l’UE. Cette Cour a également été saisie fin 2019 par le Conseil d’Etat, qui lui a demandé de préciser si la directive Oiseaux permet d’autoriser la capture à la glu de certaines espèces d’oiseaux sauvages.
Des « pressions inacceptables »
Barbara Pompili, nommée ministre de l’écologie quelques jours seulement après l’avis de la Commission, a fait part à la mi-juillet au président de la FNC de son intention de ne pas autoriser de quota de chasse à la glu cette année. Une annonce qui a conduit les chasseurs à menacer de manifester devant le fort de Brégançon (Var), où Emmanuel Macron passait ses vacances, avant d’être finalement reçus par l’entourage du premier ministre, Jean Castex. Mercredi 26 août, le président de la République a à son tour reçu Willy Schraen, en présence de la ministre, pour lui faire part de son arbitrage.
La LPO a salué, jeudi, le « courage » de Barbara Pompili, « qui a su résister aux pressions inacceptables ». Allain Bougrain-Dubourg, son président, s’est toutefois étonné que l’annonce vienne de l’Elysée. « Je trouve surréaliste que le président, qui a sûrement d’autres choses à faire au vu de la situation, ait reçu le patron des chasseurs pour parler de la glu, juge-t-il. Et il prive d’une certaine façon la ministre de sa victoire, ce qui n’est pas très élégant. »
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Dans l’entourage de Barbara Pompili, qui ne s’est jusqu’ici jamais exprimée publiquement sur le dossier, on assure que seul le résultat compte. « La ministre a instruit le dossier en mettant en avant le risque d’une condamnation européenne et le fait que cette chasse est non sélective, explique-t-on au ministère. Le président a considéré qu’il y avait des éléments nouveaux qui justifiaient de remettre en question les équilibres trouvés jusqu’ici avec les chasseurs et a endossé cette décision, ce qui est une bonne chose. »
La chasse à la tourterelle des bois autorisée
D’autres chasses demeurent toutefois dans le viseur, non seulement des écologistes mais aussi de la Commission européenne, comme le piégeage d’alouettes et de pigeons avec des filets et des matoles, ou la chasse à l’oie cendrée.
C’est aussi le cas de la chasse à la tourterelle des bois, une espèce en mauvais état de conservation : l’arrêté autorisant le prélèvement de 17 460 oiseaux cette année devrait être signé vendredi par le ministère de l’écologie, à la veille de l’ouverture de cette chasse. La LPO a prévu de déposer dans la foulée un recours en référé devant le Conseil d’Etat pour tenter de faire suspendre la chasse. « Il ne faut pas que l’annonce concernant la glu éclipse l’avenir de la tourterelle des bois », note Allain Bougrain-Dubourg.
Depuis les années 1980, cet oiseau migrateur connaît un déclin important, notamment en Europe de l’Ouest. En France et en Espagne, principaux pays d’accueil de la population reproductrice, l’espèce a décliné d’au moins 40 % entre 1996 et 2016 et au Royaume-Uni, où il ne resterait que quelques milliers de couples, elle est considérée comme quasi éteinte. La tourterelle des bois est d’ailleurs classée comme « vulnérable » sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), au niveau européen comme au niveau mondial.
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En janvier 2019, le ministère de l’écologie a mis en place un comité d’experts ayant pour mission de le conseiller sur la gestion des espèces, afin d’adapter le nombre de prélèvements autorisés en fonction de leur état de conservation. Il avait préconisé l’an dernier de ne pas chasser de tourterelles pour « maximiser les chances d’une stabilisation des effectifs à court terme et permettre leur éventuelle restauration à des valeurs proches de celles observées dans les années 2000 ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/27/chasse-a-la-glu-l-elysee-tranche-en-faveur-des-defenseurs-des-animaux_6050135_3244.html>
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5- Sri Lanka va interdire l'importantion de produits plastiques pour protéger les éléphants, AFP, 28/08/20, 17:00
Le Sri Lanka va interdire l'importation de produits plastiques pour protéger les éléphants sauvages et les cerfs qui meurent en les mangeant dans les décharges, a annoncé vendredi le ministre de l'Environnement.
Le plastique dans les décharges sri-lankaises est une cause majeure de décès pour les éléphants, des autopsies ayant montré qu'ils en ont des kilos dans l'estomac après avoir fouillé dans les décharges.
Une législation est en préparation pour mettre fin à l'importation de produits plastiques qui terminent dans les décharges, a déclaré le ministre de l'Environnement Mahinda Amaraweera au parlement. Elle sera présentée dans les mois qui viennent, selon les officiels.
"Les plastiques causent des dommages incalculables à notre faune, éléphants, cerfs et autres animaux", a déclaré M. Amaraweera à l'AFP peu après son annonce.
Le Sri Lanka interdit déjà depuis 2017 la fabrication ou l'importation de plastique non biodégradable destiné à emballer les aliments ou pour des sacs plastiques.
Le ministre a indiqué que les mesures envisagées, qui concernent surtout les jouets et ustensiles de cuisine, seraient étendues à la production locale, sans donner de calendrier.
<https://information.tv5monde.com/info/sri-lanka-va-interdire-l-importantion-de-produits-plastiques-pour-proteger-les-elephants-372800>
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6- L’exécutif suspend le piégeage à la glu mais maintient la chasse à la tourterelle des bois, Le Monde, 29/08/20, 09h42
Perrine Mouterde
Les associations de protection de l’environnement et la Commission européenne critiquent les prélèvements sur cette espèce en net déclin.
Au moment où l’Elysée décidait de suspendre la chasse à la glu, jeudi 27 août, le ministère de l’écologie signait un arrêté autorisant le prélèvement de 17 460 tourterelles des bois, une espèce en fort déclin. Une décision contre laquelle la Ligue de protection des oiseaux (LPO) a aussitôt déposé un recours devant le Conseil d’Etat. « Hier, nous apprenions la fin heureuse du piégeage à la glu mais il fallait sûrement faire un nouveau cadeau aux chasseurs », a réagi vendredi Allain Bougrain-Dubourg, le président de l’association.
Dès son arrivée au ministère de la transition écologique en juillet, Barbara Pompili avait fait part au président de la Fédération nationale de la chasse (FNC), Willy Schraen, de son intention de ne pas accorder de quota de chasse à la glu. Cette technique, qui consiste à enduire de colle des branches d’arbres pour piéger grives et merles noirs et en faire des « appelants » – placés dans des cages, ils chantent et attirent ainsi d’autres oiseaux tirés par les chasseurs –, est dénoncée de longue date par les associations de défense des animaux.
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Comme la Commission européenne, qui a ouvert une procédure d’infraction contre Paris à ce sujet en juillet 2019, ils mettaient en avant son caractère non sélectif, des espèces autres que celles ciblées pouvant être capturées. Le 2 juillet, la Commission a enjoint à la France de « réexaminer ses méthodes de capture » contraires à la directive oiseaux, faute de quoi elle menaçait de saisir la Cour de justice de l’Union européenne (UE).
Alors que la pression des chasseurs était forte, c’est finalement le chef de l’Etat qui a arbitré. Dans son livre Un chasseur en campagne, paru en août, Willy Schraen vante sa proximité avec Emmanuel Macron, un « interlocuteur de choix » qui a « reconnu la chasse comme aucun président ne l’avait fait avant lui ». Il a pourtant dénoncé, jeudi, une décision « sidérante ». « Les chasseurs ne peuvent pas comprendre que la chasse à la glu soit sacrifiée au nom d’un affichage politique “vert”, sans fondement réel pour qui se préoccupe réellement de biodiversité, a réagi le président de la FNC. C’est tout un pan de la culture française et rurale qui est en passe de disparaître. »
Déclin inquiétant de l’espèce
La France était le dernier pays de l’Union européenne à autoriser la chasse à la glu, qui n’est plus pratiquée que par 5 500 chasseurs dans cinq départements du Sud-Est. Selon ses défenseurs, cette méthode de capture, qui n’impacte que de manière infime la population européenne des grives et des merles – 0,001 % des quelque 700 millions d’individus, selon les chiffres de la FNC –, ne réduit en rien la biodiversité.
Pour obtenir un arbitrage favorable, Barbara Pompili a mis en avant la « fragilité juridique très forte » d’une chasse à la « non-sélectivité évidente », explique son entourage. « On se met en conformité avec l’UE, cela faisait longtemps qu’on devait le faire, c’est fait et c’est une bonne nouvelle pour le droit et pour la biodiversité », a insisté la ministre vendredi 28 août.
La suspension de la chasse à la tourterelle, tout autant dénoncée par la Commission européenne et par les écologistes en raison du déclin inquiétant de l’espèce, semble en revanche ne pas avoir été envisagée. « La menace de sanction européenne est moins imminente sur ce sujet, la Commission ayant formulé une mise en demeure mais pas encore d’avis motivé », précise Muriel Arnal, la présidente de l’association de protection des animaux One Voice.
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La tourterelle des bois, dont la population a diminué de près de 80 % depuis les années 1980, est classée comme « vulnérable » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). « Les oiseaux migrateurs transsahariens et agricoles font partie des espèces les plus mal en point, explique Hervé Lormée, responsable de l’équipe colombidés au sein de l’Office français de la biodiversité (OFB). C’est le cas de la tourterelle des bois, qui est granivore mais ne trouve plus suffisamment de quoi s’alimenter. »
En 2019, l’unité avifaune migratrice où travaille M. Lormée a été consultée par le comité d’experts sur la gestion adaptative (CEGA), mis en place par le ministère de l’écologie. Elle a tenté de déterminer si la pression cynégétique dans quatre pays d’Europe de l’Ouest – la France, l’Italie, l’Espagne et le Portugal – était viable par rapport à la dynamique de l’espèce. « Nous sommes parvenus à la conclusion que, dans l’immense majorité des scénarios envisagés, les prélèvements actuels étaient excessifs », explique l’ingénieur.
Dans ses avis de 2019 et 2020, le CEGA recommande de suspendre la chasse à la tourterelle des bois pour « maximiser les chances d’une stabilisation des effectifs à court terme, et permettre une éventuelle restauration » des populations.
Dégradation des habitats
Cette chasse, pratiquée dans le Sud-Ouest et sur le pourtour méditerranéen, s’ouvre samedi 29 août pour quelques semaines, jusqu’au départ des oiseaux vers le Sud. En Gironde, par exemple, c’est une pratique appréciée par une partie des quelque 36 000 chasseurs. Pour Jérôme Werno, le directeur technique de la fédération départementale, l’interdire n’est pas la solution pour améliorer la conservation de l’espèce.
« Les prélèvements en France sont très faibles alors qu’ils sont beaucoup plus importants en Espagne et au Portugal, assure-t-il. Et il faudrait travailler à l’amélioration des habitats : la dégradation des milieux et de la biodiversité, c’est ça le vrai sujet. Je rêverais que l’on travaille avec les associations de protection de l’environnement sur ces questions ! Nous avons l’impression que nous, les chasseurs, nous apportons plus qu’on ne prend… » Dans le département, des associations cynégétiques participent à des actions en faveur de la biodiversité, en protégeant des zones humides ou en plantant des haies.
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Au niveau national, les chasseurs mettent aussi en avant ces actions concrètes pour justifier le maintien des chasses traditionnelles et des méthodes controversées. « Je n’ai pas encore vu beaucoup d’animalistes planter des haies pour préserver l’habitat des passereaux », écrit Willy Schraen dans son livre. Une étude menée en collaboration entre l’Espagne et la France doit tenter d’évaluer l’impact réel et l’efficacité de ces initiatives.
L’argument ne convainc pas la fondatrice de One Voice, qui prévoit également de déposer, lundi 31 août, un recours contre l’arrêté sur la chasse à la tourterelle. « Les chasseurs n’entretiennent pas la nature pour la collectivité, ils entretiennent leur terrain de jeu pour y pratiquer leurs loisirs, juge Muriel Arnal. Pourquoi ont-ils besoin de tuer des tourterelles pour être utile à la biodiversité ? »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/29/l-executif-suspend-le-piegeage-a-la-glu-mais-maintient-la-chasse-a-la-tourterelle-des-bois_6050294_3244.html>
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7- Interview. Il faut sortir de cette fiction que l'Homme peut dominer le vivant, Actu-environnement, 29/08/20
Propos recueillis par Laurent Radisson
Alors qu'une association suisse lance un appel pour donner une personnalité juridique au fleuve Rhône, Valérie Cabanes, juriste internationaliste et essayiste, nous explique l'intérêt qu'il existe à donner des droits à la nature.
Actu-Environnement : L'association suisse ID-Eau demande de donner la personnalité juridique au Rhône. Quel est l'objectif ?
Valérie Cabanes : Cela aurait deux conséquences. Philosophique d'abord, en reconnaissant nos liens d'interdépendance avec le reste du vivant. La pandémie a aidé à cette prise de conscience et à comprendre que la survie de l'humanité dépend de la bonne santé des écosystèmes. Sortir d'une vision trop anthropocentrée du monde nous permettrait d'accepter des innovations juridiques et de créer des passerelles entre différentes disciplines pour aborder les problèmes de la crise écologique et climatique. La deuxième conséquence est juridique. Accepter de donner une personnalité juridique à des éléments non humains et de les représenter en justice permettrait de prévenir les dommages. Depuis 2012, grâce au procès de l'Érika, on a reconnu en France le principe du préjudice écologique. Le juge a reconnu la valeur intrinsèque de l'écosystème marin et a donné une amende à Total pour réparer le dommage écologique indépendamment des victimes humaines. On en est donc déjà au stade où l'on reconnaît cette valeur mais on ne peut la mettre en avant dans une plainte que si le dommage a eu lieu. Les droits donnés à la nature permettraient de demander au juge des mesures conservatoires, par exemple sur des projets industriels qui menaceraient les équilibres écologiques.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/valerie-cabanes-droits-nature-ecocide-interview-36007.php4>
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8- Réseaux sociaux, fibre écologique, féminisation… Comment les chasseurs tentent de moderniser leur image, France info, 30/08/20, 17:02
Charlotte Causit & Ilan Caro
Face à la montée en puissance des critiques, les chasseurs tentent de séduire l'opinion publique : fini la caricature du viandard bourru, aviné, chère aux Inconnus. Ils se présentent désormais comme des défenseurs modernes de la nature.
"C'que j'kiffe, c'est l'adrénaline ! Le moment où tout le monde commence à courir, c'est ouf ! T'entends le signal et là tu sais que c'est tipar. Quand je suis avec la meute, j'suis une machine, inarrêtable. Non, vraiment j'kiffe ça la chasse à courre !" Sur un banc, au pied d'un immeuble de cité, voilà le type de discussions qu'entretiennent deux jeunes filles. La scène sera peut-être réelle, un jour. Mais en attendant, elle n'existe que dans un clip promotionnel de la Fédération nationale des chasseurs (FNC).
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/reseaux-sociaux-fibre-ecologique-feminisation-comment-les-chasseurs-tentent-de-moderniser-leur-image_4085893.html>
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9- Au Sénégal, le parc des oiseaux du Djoudj peine à résister à la pollution, Le Monde Afrique, 31/08/20, 05h53
Salma Niasse Ba
Pour protéger la troisième réserve ornithologique mondiale, l’Unesco vient d’achever une digue de 36 km censée empêcher les eaux usées des rizières de s’y écouler.
Lettre d’Afrique
Certains sont déjà en route. Flamants roses, hérons pourprés, oies de Gambie… Près de 3 millions d’oiseaux venus du monde entier rejoindront d’ici à quelques semaines le parc national du Djoudj, à 60 km de Saint-Louis, dans le nord du Sénégal. Pour hiverner dans cette réserve ornithologique de 16 000 hectares – la troisième plus importante au monde –, certains, comme le dendrocygne veuf, traverseront le continent ; d’autres, à l’image de la sarcelle d’été, parcourront plus de 15 000 km depuis la Sibérie. Une fois le Sahara franchi, près de 120 espèces paléarctiques viendront s’abreuver aux eaux douces du Djoudj.
> Lire aussi Au Soudan du Sud, la révélation d’un éden inexploré de la biodiversité
Et cette année, le parc devrait se montrer plus hospitalier que par le passé. Bien que le site, classé au patrimoine de l’Unesco depuis 1981, souffre toujours de la pollution et du manque d’eau, la livraison, le 12 août, d’une digue de 36 km devrait enfin permettre à la faune et à la flore locales de respirer. Construit et financé par l’Unesco, le précieux rempart est censé empêcher les eaux usées des rizières périphériques de s’écouler dans la zone protégée. Bien sûr, sa présence ne réglera pas le problème des rizières « installées au sein même du parc de façon illégale », fustige le conservateur du site, Cheikh Niang, qui a porté l’affaire devant les autorités. Mais avec la digue, une partie du flux sera déviée et les troupeaux de bovins qui pâturent aux abords du parc – et parfois s’y égarent – ne seront bientôt plus qu’un mauvais souvenir.
Dernier refuge du phragmite aquatique
Bordés par le fleuve Sénégal et par une chaîne de lacs et de marigots interconnectés, les bassins poissonneux du Djoudj servent depuis plusieurs années de déversoir aux eaux polluées par les fertilisants des parcelles rizicoles. Ces dernières se sont multipliées dans la région avec le lancement, en 2008, de programmes pour parvenir à l’autosuffisance en riz. Une extension des cultures qui s’est faite dans la précipitation, sans que soient creusés les canaux de drainage qui auraient permis de protéger la réserve. Résultat : les fertilisants ont entraîné l’apparition de roseaux envahissants, comme le typha, qui prolifèrent et obstruent les cours d’eau.
La situation était devenue d’autant plus alarmante que les poissons, principale ressource alimentaire des oiseaux, se retrouvaient littéralement asphyxiés, privés d’oxygène par le typha. Amadou Diop, écoguide au Djoudj depuis vingt ans, a vu la situation se détériorer et redoute que malgré la digue les plantes qui poussent à grande vitesse soient difficiles à éradiquer. Depuis que le typha a remplacé le nénuphar, explique-t-il, l’anserelle naine (aussi appelée « sarcelle à oreillons ») ne migre plus vers le Djoudj.
Amadou Diop se fait également du souci pour le phragmite aquatique, un passereau qui niche en Europe. Considéré comme une espèce menacée, le petit oiseau au plumage brun a besoin d’une zone de protection spéciale. Or un rapport sur les menaces qui pèsent sur le parc souligne que le Djoudj « est le lieu d’hivernage principal, ou tout au moins le seul connu », pour ce volatile. Si le vaste sanctuaire sénégalais ne pouvait plus lui servir de refuge, l’espèce risquerait tout simplement de disparaître, met en garde l’écoguide.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/08/31/au-senegal-le-parc-des-oiseaux-du-djoudj-peine-a-resister-a-la-pollution_6050405_3212.html>
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10- Effets des néonicotinoïdes sur la biodiversité aviaire aux Etats-Unis, France-science, 31/08/20, 10:31
Benjamin Doreilh
Selon une étude réalisée par l’Université de l’Illinois et d’Auburn, la population d’oiseaux aux Etats-Unis a diminué de 29% depuis 1970. Dans le même temps, les oiseaux des champs ont subi une baisse drastique de 53%.
Cette dramatique baisse de population a des répercussions directes sur l’agriculture. Les oiseaux étant des prédateurs pour de nombreux insectes ravageurs, leur diminution entraîne une augmentation de ces derniers.
Les principaux phénomènes impliqués dans la baisse de la biodiversité aviaire sont la conversion d’espaces naturels (prairie..) en champs cultivés, les pratiques culturales intensives, l’utilisation de certains pesticides et le réchauffement climatique.
Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont mis en exergue l’impact direct de l’utilisation des insecticides à base de néonicotinoïdes sur les populations d’oiseaux. La dangerosité des néonicotinoïdes sur les abeilles, les papillons et les insectes est connue et pleinement documentée mais peu d’études d’impacts ont été réalisées sur les oiseaux. Celle-ci est la première étude globale sur l’ensemble du territoire américain et s’étale sur une période de 7 ans.
>> Suite à lire à :
<https://france-science.com/effets-des-neonicotinoides-sur-la-biodiversite-aviaire-aux-etats-unis/>
En savoir plus :
> Decline in U.S. bird biodiversity related to neonicotinoids, study shows <https://aces.illinois.edu/news/decline-us-bird-biodiversity-related-neonicotinoids-study-shows>, Illinois Aces, August 11, 2020
> Neonicotinoids and decline in bird biodiversity in the United States <https://www.nature.com/articles/s41893-020-0582-x>, Nature Sustainability, 10 August 2020
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11- L’épopée de l’œil, une ode à la diversité du vivant, Le Monde, maj le 01/09/20 à 01h08
Florence Rosier
La lumière a été un puissant moteur de l’évolution animale. La saga du système visuel, qui a débuté il y a 800 millions d’années, révèle la formidable inventivité de la nature. Les différentes mutations chez les animaux sont autant de bijoux moléculaires et cellulaires.
« Je n’ai jamais pu y penser sans chanceler », avouait Charles Darwin. Qu’est-ce qui pouvait donc bien causer un tel vertige chez l’inventeur de la théorie de l’évolution des espèces ? Une question le hantait : comment l’œil des vertébrés pouvait-il être d’une telle « perfection » ? Un organe aussi sophistiqué défiait sa fameuse théorie. Dans son grand œuvre, L’Origine des espèces (1859), long cantique à la gloire du vivant, le génial naturaliste confie parfois ses doutes. « Il semble absurde au possible, je le reconnais, de supposer que la sélection naturelle ait pu former l’œil avec toutes [ses] inimitables dispositions. » Cet embarras, les créationnistes l’exploiteront à l’envi pour discréditer la thèse du savant.
« Darwin s’est-il mis le doigt dans l’œil ? », s’interroge à son tour, faussement ingénu, Jean Deutsch, professeur émérite de génétique et de zoologie à l’université Paris-VI, dans son lumineux ouvrage, La Méduse qui fait de l’œil et autres merveilles de l’évolution (Seuil, 2017). Fabuleuse diversité des systèmes visuels ! L’ouvrage en livre un brillant aperçu : yeux à facettes des insectes ; yeux-miroirs de la coquille Saint-Jacques (ce mollusque sans tête est pourvu de centaines d’yeux qui étincellent au soleil) ; œil en trou d’épingle du nautile ; troisième œil du lézard ; yeux des méduses, calmars, araignées, caméléons ; yeux télescopiques de la crevette-mante (ou squille), cette incroyable créature ; sans oublier, bien sûr, les yeux-caméras des vertébrés les plus familiers à nos yeux…
Autant de dispositifs « inimitables » forgés par l’évolution, autant d’inventions improbables et pourtant bien réelles. « La lumière a été la principale force sélective sur Terre », estime Russell Fernald, biologiste à l’université Stanford, en Californie. Grâce à leurs yeux de plus en plus performants, les animaux ont pu, explique-t-il, développer des comportements de plus en plus efficients (Curr Opin Neurobiol.,2000).
Darwin avait su ouvrir l’œil – et le bon. Mais, non sans perfidie, les créationnistes avaient tronqué sa citation. En voici donc la suite : « Si, comme cela est certainement le cas, on peut démontrer qu’il existe de nombreuses gradations entre un œil simple et imparfait et un œil complexe et parfait, chacune de ces gradations étant avantageuse à l’être qui la possède ; si, en outre, l’œil varie quelquefois et que ces variations sont transmissibles par hérédité, ce qui est également le cas (…), la difficulté d’admettre qu’un œil complexe et parfait a pu être produit par la sélection naturelle, bien qu’insurmontable pour notre imagination, n’attaque en rien notre théorie. »
Darwin « avait raison »
Un siècle et demi plus tard, la science confirme cette clairvoyance. Les systèmes visuels de nombreuses espèces ont été passés au crible des outils d’investigation du vivant. Leurs bases génétiques, moléculaires, cellulaires ont été mises au jour, leurs rouages optiques démontés, les secrets de la perception des couleurs révélés…
Les « nombreuses gradations » entre un « œil simple » et plus « complexe » sont apparues. « Darwin avait raison, alors même qu’il ignorait tout des bases génétiques des variations biologiques, admire Dan-Eric Nilsson, professeur de zoologie fonctionnelle à l’université de Lund (Suède). Il avait compris que les deux piliers de l’évolution des êtres vivants suffisent à expliquer l’évolution de l’œil. » Ces deux piliers, ce sont la descendance avec modifications (grâce aux mutations et recombinaisons génétiques qui surviennent au hasard, dans les cellules sexuelles), et la sélection des individus porteurs de variations avantageuses, dans un milieu donné.
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Retour sur cette improbable épopée. Elle démarre par une question : « voir », au fond, qu’est-ce donc ? Il ne suffit pas de détecter la lumière, comme le font certains organismes unicellulaires. Il faut, en sus, pouvoir analyser le signal lumineux et y répondre par un comportement adapté. Il faut donc un système nerveux. Deuxième interrogation : comment construire l’œil le plus simple ? Il suffit de coupler deux cellules. La première est une cellule nerveuse dotée d’un pigment sensible à la lumière : c’est un « photorécepteur ». La seconde, une cellule munie d’un pigment opaque à la lumière : c’est une « cellule pigmentaire ». Sa mission : canaliser la lumière vers le photorécepteur.
Comment, maintenant, produire un pigment sensible à la lumière ? Pour cela, l’évolution a peaufiné une famille de protéines, les « opsines ». Fait remarquable : tous les systèmes visuels, chez tous les animaux, utilisent des opsines, qui s’insèrent dans la membrane du photorécepteur. Ces protéines renferment une petite molécule, le rétinal (une forme de vitamine A). C’est la clé du système. Qu’un seul photon le frappe, et le rétinal se déploie dans l’espace, ce qui ouvre la molécule d’opsine. S’ensuit une cascade de réactions, aboutissant à l’activation du photorécepteur. D’où l’émission d’un signal nerveux : c’est la réponse au stimulus visuel.
L’œil ancestral, il y a 650 millions d’années
« L’odyssée de l’œil a commencé quand la première opsine a été produite, il y a environ 800 millions d’années », raconte Dan-Eric Nilsson. A cette époque, les éponges se sont déjà séparées du reste de l’arbre évolutif des animaux (pour mémoire, l’ancêtre commun de tous les animaux vivait il y a un milliard d’années). Peu après, la famille des opsines s’est fortement diversifiée. « Cela conforte l’idée que la première opsine a ouvert de nouvelles possibilités qui ont été rapidement exploitées par le vivant », observe Dan-Eric Nilsson.
La faune actuelle offre un précieux vivier pour vérifier cette thèse de « l’œil ancestral » : on a par exemple découvert de petits vers annelés dotés d’yeux en tous points semblables à cet œil primitif, formé d’un photorécepteur et d’une cellule pigmentaire.
« Darwin n’avait pas trouvé cet œil ancestral dont il avait stipulé l’existence. Il avait donc humblement admis cette faille dans sa théorie. Maintenant qu’on l’a découvert, l’argument pernicieux des créationnistes se retourne contre eux »,analyse le professeur José-Alain Sahel, ophtalmologue, directeur de l’Institut de la vision, à Paris.
Cet œil ancestral – le tout premier – est probablement apparu il y a 650 à 550 millions d’années, juge Dan-Eric Nilsson. Pour estimer cet âge, les chercheurs se fondent sur les différences entre les yeux des diverses espèces vivantes. Ont-ils des dispositifs optiques : lentille, miroir, cornée ? Sont-ils « simples » ou « composés » ?
Les yeux simples ne contiennent qu’une cavité tapissée de photorécepteurs – comme les yeux-caméras des vertébrés et des céphalopodes. Les yeux composés, eux, sont formés d’un grand nombre d’yeux élémentaires, ou « ommatidies » – les yeux à facettes des insectes et des crustacés.
Autre critère de distinction : quels types de photorécepteurs équipent les rétines ? Dans les « cellules ciliaires », les molécules d’opsines s’accumulent dans un long cil. Elles équipent les yeux des vertébrés, pour l’essentiel. Dans d’autres photorécepteurs, les opsines s’insèrent dans des microvillosités membranaires. Ces photorécepteurs-là équipent, sauf exception, les yeux des céphalopodes, des insectes et crustacés, des vers plats…
En combien de temps, ensuite, l’évolution a-t-elle façonné un œil complexe ? Cela n’aurait pas pris plus de 400 000 ans, a estimé Dan-Eric Nilsson. L’œil a évolué en quatre grandes phases. Les animaux ont ainsi successivement acquis une sensibilité à la lumière non directionnelle, puis directionnelle, ensuite une vision de faible, puis de haute résolution.
« A trois reprises, l’évolution du système visuel s’est heurtée à une insuffisance de photons pour stimuler les photorécepteurs. A trois reprises, cela a conduit à des innovations », résume Dan-Eric Nilsson. Première innovation : les membranes contenant les opsines se sont empilées dans les photorécepteurs, ce qui a dopé leur sensibilité. Deuxième innovation : les lentilles de l’œil (cornée et cristallin) ont été inventées, ce qui a permis de focaliser la lumière sur une partie de la rétine. Troisième innovation : la taille des yeux a augmenté, d’où une meilleure résolution.
800 yeux chez la mouche
Et l’anatomie de l’œil ? Après « l’explosion du Cambrien », marquée par une fabuleuse diversification des espèces, il y a 540 à 500 millions d’années, une admirable invention a eu lieu : dans 28 des 33 branches de l’arbre de l’évolution, un œil-puits s’est creusé. Puis son ouverture s’est réduite. Dès lors, les rayons lumineux issus d’une même direction se sont concentrés sur un nombre restreint de photorécepteurs. Et la lumière fut !
Cet œil « en trou d’épingle » a formé une image – de qualité encore médiocre, certes. Aujourd’hui ce type d’œil survit chez un mollusque céphalopode, le nautile. Il fallait cependant augmenter sa résolution. Mais comment ? En réduisant son ouverture ? La quantité de lumière perçue aurait alors chuté. En augmentant l’ouverture ? Mais l’image serait devenue floue.
Pour sortir du dilemme, l’œil-puits a évolué en deux structures distinctes plus complexes : l’œil-caméra, d’un côté ; l’œil composé, de l’autre. L’œil-caméra, d’abord. Ses lentilles (cristallins) ont suivi huit chemins évolutifs distincts : chez les céphalopodes, les vertébrés, les copépodes (de minuscules crustacés), et les gastéropodes (4 chemins différents). En plus de ce cristallin, l’œil des mammifères et des araignées, lui, s’est doté d’un second système réfractif : la cornée.
Les yeux composés, maintenant. Ils sont formés par la juxtaposition de plusieurs centaines d’yeux simples : 800 chez la mouche, jusqu’à 30 000 chez certains coléoptères ! Chacun a sa propre lentille et ses propres photorécepteurs. Très répandus, ils sont probablement apparus plusieurs fois dans différentes branches de l’arbre évolutif.
Que voient vraiment ces yeux composés ? L’image est-elle pixellisée, de moindre qualité que celle des yeux-caméras ? Pas si sûr ! « Le plus grand succès évolutif, en nombre d’espèces et d’individus, est celui des insectes, qui possèdent des yeux composés », observe, amusé, Jean Deutsch. Ces yeux offrent au moins deux avantages. Ils confèrent une vision panoramique. Et ils sont extrêmement sensibles au mouvement. Un atout-clé pour des insectes au vol rapide ! « L’abeille peut ainsi percevoir 240 images par seconde ; la mouche, 60. C’est pourquoi il est si difficile d’en attraper une », souligne Florian Sennlaub, de l’Inserm à l’Institut de la vision. Notre espèce, elle, parviendrait à discerner une vingtaine d’images par seconde – d’où les fameuses 24 images par seconde du cinéma. Battue à plate couture par les yeux des insectes…
Un fabuleux bestiaire
Place à l’émerveillement, maintenant. « De même que nous devrions célébrer la diversité des êtres humains, nous devrions aussi rendre hommage à la diversité des yeux », souligne Jeffrey Gross, professeur d’ophtalmologie à l’université de Pittsburgh (Pennsylvanie), dans Development, en 2019. Un record, d’abord. Le calmar géant (Architeuthis dux) possède l’œil le plus grand de la création actuelle : 27 centimètres de diamètre ! Il peut ainsi détecter la présence de son principal prédateur, le cachalot, dans l’obscurité des grands fonds océaniques.
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Le cas des méduses est à part. Elles forment le seul groupe animal, en dehors des animaux à symétrie bilatérale (soit l’immense majorité des animaux), à être doté de vrais yeux. Prenons la redoutable méduse-boîte (Cuboméduse), armée d’un des venins les plus toxiques au monde. Elle possède 24 yeux de quatre types différents, regroupés dans quatre organes sensoriels (rhopalies). Mine de rien, ils sont capables de former des images de bonne qualité ! Cette méduse est dépourvue de cerveau, mais possède un anneau nerveux qui fait le tour de son ombrelle – en passant par les rhopalies. Cet anneau transmet donc les informations sensorielles à un réseau nerveux qui commande les cellules musculaires. Incroyable : cette méduse dirige bien sa nage selon les obstacles qu’elle perçoit, a montré l’équipe de Dan-Eric Nilsson en 2011.
Un drôle de ver marin, maintenant : le spirographe. La bestiole habite, sa vie durant, un tube d’argile. Elle se nourrit en filtrant l’eau de mer pour en extraire le plancton. Comment ? En déployant ses tentacules en un splendide éventail. Eh bien, ces tentacules sont équipés d’un réseau d’yeux. Leur mission : détecter l’approche d’un poisson prédateur. Auquel cas, l’animal se rétracte prestement dans son abri-tube.
Les araignées aussi réservent des surprises. La plupart sont presque aveugles. Exception notable, « les araignées sauteuses ont une remarquable acuité visuelle », observe Jeffrey Gross. Ces chasseuses ont quatre paires d’yeux-caméras : deux gros yeux frontaux, très impressionnants, et 6 yeux secondaires. Chacun de ces 8 yeux forme une image précise : c’est ainsi qu’elles repèrent leurs proies. « Elles peuvent faire des bonds prodigieux, jusqu’à 30 centimètres, alors que leur propre taille n’excède pas un centimètre », s’émerveille Jean Deutsch. Comment font-elles pour focaliser sur de telles distances ? Leurs yeux principaux sont dotés d’un téléobjectif : un système de deux lentilles dont la distance varie. Les fabricants d’appareils photo n’ont rien inventé…
Le troisième œil, vous n’y croyez pas ? Vous avez tort. Il existe bel et bien… chez le lézard. Situé au sommet de son crâne, il possède une lentille, un corps vitré, une rétine… comme un œil classique de vertébré. « Il ne produit sans doute pas une image de qualité. Mais il permet au lézard de percevoir l’ombre d’un rapace qui le survole », indique Jean Deutsch.
Ce troisième œil fait partie d’une structure du cerveau présente chez tous les vertébrés : la glande pinéale (épiphyse). Sa principale mission : produire la mélatonine, l’hormone centrale de la régulation des rythmes circadiens, calés sur l’alternance du jour et de la nuit. Chez le lézard, la glande pinéale comporte deux parties : à l’arrière, la glande proprement dite ; à l’avant, ce troisième œil.
Un bricolage évolutif
Encore plus stupéfiant : on trouve également un troisième œil – et même un quatrième – chez la lamproie, un poisson issu d’une lignée très ancienne de vertébrés. Sa glande pinéale possède elle aussi deux parties, chacune étant dotée d’un œil. D’où cette hypothèse : chez l’ancêtre des vertébrés, la glande pinéale aurait eu deux branches, dont chacune était munie d’un œil. Ensuite, la lignée des mammifères aurait perdu une de ces branches, avant de perdre l’œil de l’autre branche (mais celle-ci est toujours chargée de produire la mélatonine). Fait notable, la structure du récepteur de la mélatonine est proche de celle des opsines. « Il est probable que la première opsine est née d’une modification d’un récepteur de la mélatonine », note Dan-Eric Nilsson.
Comment faire du neuf avec du vieux ? « Dans chaque cas, la sélection naturelle a fait ce qu’elle pouvait avec le matériel qui était à sa disposition », relevait le généticien François Jacob, prix Nobel de médecine en 1965. L’évolution de l’œil illustre à merveille cette notion de « bricolage évolutif ».
Prenons le cristallin. Il fallait rendre cette lentille transparente. Mais comment faire, à moindres frais ? Eh bien, l’évolution a tout bonnement recyclé de vieilles protéines, grâce à une étrange loi biophysique. Dans le sac du cristallin, de petites protéines ont été produites en grandes quantités. Idée extravagante, pensez-vous : le cristallin n’allait-il pas devenir opaque ? Eh bien non. C’est même le contraire qui s’est produit, a montré Annette Tardieu, directrice de recherche au CNRS. « En s’accumulant, ces protéines forment des agrégats de très grande taille qui prennent une structure quasi liquide », explique Jean Deutsch. Chez les vertébrés, l’évolution a donc « choisi » d’accumuler dans cette lentille des protéines très communes qui équipaient déjà les cellules : des protéines de réponse au stress (rebaptisées ici « cristallines »). Et la lumière fut : le cristallin est devenu transparent.
Autre exemple de recyclage : chez certains vers plats, pour clarifier le cristallin, l’évolution a plutôt réutilisé… des mitochondries, ces usines à énergie des cellules. « Quelle drôle d’idée ! », s’amuse Jean Deutsch.
Une leçon d’humilité, maintenant. « Les performances de l’œil humain sont très pauvres dans la vision des couleurs », observe Florian Sennlaub. C’est dit.
La perception des couleurs, en réalité, dépend des opsines contenues dans les « cônes », ces photorécepteurs chargés de la vision diurne. Notre rétine comporte trois types de cônes, respectivement sensibles au bleu, au vert et au rouge. En combinant la perception de ces trois couleurs primaires, nous détectons tout le spectre de la lumière visible.
Mais les autres animaux ? La « championne toutes catégories », note Jean Deutsch, est notre étrange crustacé : la squille, ou crevette-mante. Avec ses yeux composés montés sur pédoncules articulés, la créature a des allures d’Alien. Or ces yeux sont équipés de douze opsines différentes (et d’autres pigments). Résultat : l’animal peut reconnaître jusqu’à seize couleurs de base différentes ! « Deux verts identiques pour nous sont très différents pour les squilles », note Jean Deutsch. Quant aux calmars et autres céphalopodes, ils posent une énigme. « Un seul type d’opsine a été trouvé dans leur rétine : leur capacité à percevoir les couleurs reste donc un mystère », résume Jeffrey Gross.
Modifier la perception de couleurs n’est « pas une opération très difficile pour l’évolution », souligne par ailleurs Jean Deutsch. Il suffit de changer un seul acide aminé (la brique de base des protéines) dans la molécule d’opsine pour changer son spectre d’absorption lumineuse.
Les oiseaux captent les ultraviolets
Le génial Darwin, cependant, n’a pas échappé à un préjugé de son temps. « Quand il affirmait que les yeux “parfaits” ont évolué à partir d’yeux “imparfaits”, son regard n’était pas dénué d’anthropomorphisme, reconnaît Dan-Eric Nilsson. En réalité, toutes les gradations de l’œil, de la plus simple à la plus complexe, ont été optimales, en regard des comportements animaux qu’elles ont permis à un moment donné. »
En voici un bel exemple. Les premiers mammifères, de petite taille, étaient des animaux nocturnes : il leur fallait échapper aux féroces dinosaures. Comme ils n’avaient guère besoin de voir les couleurs, ils ont perdu plusieurs types de cônes. Conséquence : « La plupart des mammifères actuels, comme les chiens ou les chats, n’ont que deux types de cônes », indique Florian Sennlaub. Après l’extinction des dinosaures, la menace a disparu. Certains primates, comme l’homme, ont alors réacquis un troisième type de cônes.
Les oiseaux, eux, sont de petits dinosaures vivants, dotés d’une riche capacité de perception des couleurs. La plupart de ceux qui sont diurnes possèdent quatre ou cinq types de cônes différents. Ainsi, en sus des trois couleurs primaires, ils perçoivent les ultra-violets.
« Le seul véritable voyage, le seul bain de jouvence, ce ne serait pas d’aller vers de nouveaux paysages, mais d’avoir d’autres yeux », notait Marcel Proust (La Prisonnière, 1923).
Un siècle plus tard, son vœu est exaucé : l’homme est parvenu à « voir » à travers les yeux d’autres animaux. Pour recréer la façon dont les oiseaux perçoivent les couleurs, l’équipe de Dan-Eric Nilsson a utilisé une caméra spéciale, dotée de roues à filtres qui miment les quatre types de cônes des oiseaux. Verdict, publié dans Nature Communications en 2019 : grâce aux ultraviolets qu’ils perçoivent, nos amis à plumes voient bien mieux les contrastes entre les faces inférieure et supérieure des feuilles. « Ce qui est pour nous une muraille verte apparaît clairement, aux yeux des oiseaux, comme un ensemble de feuilles discernables », explique Dan-Eric Nilsson. Dans une forêt dense, cela les aide à se mouvoir et à trouver leur nourriture. « Nous avons la notion que ce que nous voyons est la réalité, mais c’est une réalité très humaine. Les autres animaux vivent dans d’autres réalités », constate le chercheur. La réalité, au fond, est dans l’œil de celui qui regarde.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/08/31/l-epopee-de-l-il-une-ode-a-la-diversite-du-vivant_6050500_1650684.html>
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12- Comment la LPO veut tendre vers le zéro artificialisation nette, Le JDLE, 01/09/20
Stéphanie Senet
Dans un rapport publié le 28 août, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) énumère une série de mesures permettant de stopper efficacement l’artificialisation des sols pour préserver les milieux naturels.
Extrait : Après de nombreuses institutions, l’ONG propose à son tour son scénario idéal pour limiter au mieux l’artificialisation des sols en France, l’un des principaux facteurs mondiaux du déclin de la biodiversité. Agir sur la...
>> Suite à lire sur abonnement à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/comment-la-lpo-veut-tendre-vers-le-zero-artificialisation-nette,108748?xtor=RSS-31>
En savoir plus :
> Zéro artificialisation nette - Conditions de mise en œuvre et opportunités pour le Plan de relance post Covid19 <https://www.lpo.fr/images/actualites/2020/zan/zan_lpo.pdf>, [Les propositions de la LPO] (pdf), 28/08/20
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13- Covid : un classement des animaux les plus contaminables, Le Monde, 02/09/20, 12h00
Hervé Morin
Une équipe internationale a étudié chez 410 vertébrés la structure d’un récepteur cellulaire que le SARS-CoV-2 utilise lors de l’infection. Ils en ont déduit une échelle de risque pour ces espèces.
+ Infographie : Covid : un classement des animaux les plus contaminables et vulnérabilité des espèces face au risque du SARS-CoV-2 <https://img.lemde.fr/2020/08/28/0/0/1068/4479/688/0/60/0/901d852_167791124-SCIE-3620-ACE2-COVID19-.png>
On sait que les coronavirus infectant l’homme peuvent repasser à l’animal : dans le cas du SARS-CoV2, responsable du Covid-19, la transmission à un tigre a été documentée à New York. Ce nouveau coronavirus met à profit un récepteur, ACE2, dont il se sert comme d’une serrure pour pénétrer nombre de tissus. Une équipe internationale a analysé la séquence génétique commandant la synthèse d’ACE2 de 410 espèces de vertébrés, dont 252 mammifères. Ils en déduisent une échelle de susceptibilité de ces animaux. Sans surprise, les grands singes connaissent le plus grand risque de transmission. Il ne s’agit pour l’heure que d’hypothèses, soulignent cependant les chercheurs dans PNAS du 21 août, mais leur étude pourrait aider à remonter aux espèces ayant servi d’intermédiaires avant le passage à l’homme, « guider la sélection de modèles animaux de CoviD-19, et aider à la conservation des animaux » tant dans les habitats naturels que dans les zoos.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/09/02/covid-un-classement-des-animaux-les-plus-contaminables_6050704_1650684.html>
En savoir plus :
> Broad host range of SARS-CoV-2 predicted by comparative and structural analysis of ACE2 in vertebrates <https://www.pnas.org/content/early/2020/08/20/2010146117>, PNAS, August 21
> USDA statement on the confirmation of COVID-19 in a tiger in New York <https://www.aphis.usda.gov/aphis/newsroom/news/sa_by_date/sa-2020/ny-zoo-covid-19>, United States Department of Agriculture (USDA) - Animal and Plant Health Inspection Service, 13/05/20
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14- Equateur : un colibri émerveille la science avec son chant de contre-ténor, AFP, 02/09/20, 14:00
Paola López
Son chant a longtemps été confondu avec le murmure du vent dans la lande équatorienne, mais les scientifiques s'émerveillent aujourd'hui d'avoir découvert l'oiseau contre-ténor : un colibri au chant unique, le plus aigu de tous.
Communément appelé "la petite étoile équatorienne", ce colibri de 14 centimètres à peine est capable d'émettre des sons suraigus.
L'Oreotrochilus chimborazo chante à une fréquence fondamentale de 13,4 kilohertz (kHz), qui peut monter jusqu'à 16 kHz, selon une étude publiée en juillet dans la revue Science Advances, alors que la vaste majorité des oiseaux émettent des sons allant de 2 à 8 kHz.
"La fréquence fondamentale est importante car elle indique la fréquence à laquelle vibre le syrinx, l'équivalent de notre larynx, qui produit le son", explique à l'AFP Fernanda Duque, neuroscientifique équatorienne de l'Université de Georgie, aux Etats-unis, auteure de l'article.
Toujours étonnée par sa découverte après cinq ans de travail, la scientifique de 32 ans note que certains colibris émettent des vocalises qui atteignent 8 kHz, "mais il est rare d'entendre des chants au-dessus de 10 kHz, c'est pourquoi ces vocalises sont importantes", explique-t-elle.
Par ailleurs, "la petite étoile équatorienne" est le seul colibri qui peut vivre à 5.200 mètres d'altitude, défiant le froid extrême des paramos équatoriens, ces landes humides de haute altitude des régions équatoriales, un écosystème vital qui agit comme une éponge retenant l'eau.
Le pays compte quelque 130 espèces de colibris, soit 40 % des 300 enregistrées sur le continent américain, le seul où ils vivent.
- "Un sssss" -
Les mâles de l'espèce Oreotrochilus chimborazo émettent un chant si fort qu'il peut couvrir le bruit du vent frappant la lande et les chuquiragua, ces plantes arbustives qui constituent leur nourriture préférée.
"J'ai entendu ce son, mais il ne m'est même pas venu à l'esprit que cela pouvait être le chant d'un oiseau. Pour moi, cela ressemblait au murmure du vent dans la prairie, à un 'sssss'", se souvient l'époux de Fernanda Duque, le scientifique équatorien Carlos Rodriguez, 33 ans, qui étudie l'évolution du chant des oiseaux à l'université du Texas, aux Etats-Unis.
Il a même pensé que ce son était le bourdonnement d'un insecte. "Mais j'ai constaté qu'à chaque fois que j'entendais ce son je voyais le colibri", a-t-il expliqué.
Et "parmi les sons que nous sommes habitués à entendre, les murmures sont ceux qui ont les fréquences plus élevées, plus élevées que des sifflets", souligne-t-il. Et avec l'âge, rappelle-t-il, les capacités auditives diminuent et ne sont plus capables de capter le chant de contre-ténor du colibri.
L'Oreotrochilus chimborazo vit dans la réserve naturelle de Chakana, sur les pentes du volcan équatorien Antisana (50 km au sud-est de Quito), où l'étude a été réalisée.
C'est dans cet habitat qu'Efraín Cepeda, membre de la Fondation de protection de la nature Jocotoco, l'a également observé. Lorsque le colibri entame son chant, perché sur la plante chuquiragua, son cou s'élargit et les plumes de sa tête bougent comme pour former une vague qui change de couleur par irisation, explique-t-il.
Ce colibri possède une calotte qui va du violet au bleu, selon la lumière. Ces couleurs et la fréquence de son chant sont le mode de communication qu'il utilise "dans des contextes sociaux spécifiques qui sont la défense d'un territoire et la séduction", explique Fernanda Duque.
La chercheuse a également identifié que les mâles et les femelles d'Oreotrochilus chimborazo vivent sur des territoires différents et que seuls les mâles interprètent ce chant suraigu, plus complexe que les autres vocalises que l'espèce peut effectuer.
<https://information.tv5monde.com/info/equateur-un-colibri-emerveille-la-science-avec-son-chant-de-contre-tenor-373320>
En savoir plus :
> High-frequency hearing in a hummingbird <https://advances.sciencemag.org/content/6/29/eabb9393>, Science Advances, 17 Jul 2020
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15- Alouettes, vanneaux, grives, merles noirs : la chasse traditionnelle renouvelée dans plusieurs départements, Actu-environnement, 02/09/20
Rachida Boughriet
Ce mercredi 2 septembre, le ministère de la Transition écologique a publié au Journal officiel plusieurs arrêtés qui fixent des quotas de chasse pour les alouettes des champs, les merles noirs et les grives ainsi que les vanneaux et les pluviers dorés dans plusieurs départements. Ces arrêtés maintiennent les quotas de chasse pour chaque espèce pour la saison 2020-2021 et réglementent les chasses traditionnelles. Ainsi, quatre arrêtés définissent les quotas de prélèvement des alouettes des champs autorisés pour la saison 2020-2021, à l'aide de pantes et de matoles dans quatre départements : Gironde (38 600 captures maximum), Landes (61 600 captures), Lot-et-Garonne (4 100 captures) et Pyrénées-Atlantiques (2 200 captures).
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/chasse-traditionnelle-2020-2021-captures-alouettes-vanneaux-pluviers-grives-merles-noirs-36025.php4>
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16- Le grand retour du bouquetin des Pyrénées, après une éclipse de plus d'un siècle, AFP, 03/09/20, 10:00
Thomas Rossi
Avec une nouvelle génération de 70 cabris recensés en 2020, le bouquetin signe son grand retour dans les Pyrénées françaises, dont il avait disparu il y plus d'un siècle, le couronnement d'un projet franco-espagnol au long cours.
Les jeunes spécimens ont été dénombrés pour 41 d'entre eux dans le Parc National des Pyrénées (PNP), à cheval sur les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques, et pour les autres dans le Parc régional des Pyrénées ariégeoises.
C'est dans ces deux sites que des bouquetins, cousins de la sous-espèce disparue, ont été réintroduits ces dernières années, portant la population côté français à quelque 400 individus.
"Par rapport à l'objectif initial de créer des noyaux de population viable, pour l'instant on peut qualifier l'opération de succès", se félicite Jérôme Lafitte, chargé de mission Faune au PNP.
Parmi les indicateurs au vert, il cite "une très bonne reproduction depuis plusieurs années, et plusieurs cas de gémellité, qu'on ne voit que dans des populations très dynamiques".
Mais aussi "une très bonne survie des jeunes cabris, qui arrivent à passer l'hiver", alors que l'une des inconnues de l'entreprise était la résistance "au froid pyrénéen de bêtes habituées à un climat plus chaud et sec".
- Réticences espagnoles -
En 1910, deux grands bouquetins étaient abattus dans les Hautes-Pyrénées, sonnant la disparition des Capra Pyrenaica pyrenaica du versant français.
Lorsque la dernière femelle est retrouvée morte côté espagnol, le 6 janvier 2000, cette sous-espèce du bouquetin ibérique s'est officiellement éteinte.
Mais l'Espagne compte toujours des spécimens cousins, des Capra pyrenaica victoriae. De quoi nourrir l'idée d'une réintroduction dans les Pyrénées françaises, en germe depuis les années 80. Il faudra toutefois attendre 2014 pour les premiers lâchers.
"Jusqu'en 2012, l'Espagne refusait de livrer des bouquetins", explique Jean-Paul Crampe, membre du comité scientifique du PNP.
"Il y avait la crainte de voir un animal exclusivement espagnol sortir des frontières pour être exploité par les voisins. Et puis certains scientifiques estimaient que seule la Pyrenaica pyrenaica devait vivre sur le massif pyrénéen".
Les Espagnols ont même tenté de ressusciter cette sous-espèce: "en 2010, ils sont arrivés à la naissance d'un petit cabri cloné, qui n'a survécu que quelques minutes". Le projet a été abandonné.
Pour surmonter les réticences espagnoles, la France s'engage à ne pas chasser le bouquetin, et "inscrit le bouquetin ibérique dans la liste des espèces protégées", ajoute M. Crampe. Au final, l'Espagne donne son feu vert, "et depuis tout s'est enchaîné très rapidement".
- "Animaux majestueux" -
"Cela a été très compliqué d'obtenir la mise à disposition des animaux, mais maintenant on a des relations très étroites avec les autorités espagnoles", confirme Matthieu Cruège, qui dirige le Parc régional des Pyrénées ariégeoises.
Entre 2014 et 2019, 226 bouquetins ibériques, issus du Parc national de la Sierra de Guadarrama (près de Madrid), ont été réintroduits dans le massif français, 131 dans le Parc National des Pyrénées.
Cette réussite sur le front de la biodiversité se veut aussi un moteur touristique. "Pour nous c'était vraiment l'une des composantes du projet", avec "des formations sur le bouquetin pour les professionnels du tourisme" relève Matthieu Cruège.
"Et ça marche, il y a une bonne réponse du public. Ce sont de animaux majestueux et c'est une vraie émotion de les observer. Le bouquetin apporte à l'économie touristique de la montagne".
La Fédération des chasseurs de l'Ariège a été partie prenante du projet, au nom de la sauvegarde de la biodiversité et pour le "plaisir de l'oeil", affirme Jean Guichou, son directeur.
Sans toutefois baisser les armes : "peut-être un jour lorsque le bouquetin ibérique sera assez abondant, mes enfants ou petit-enfants pourront chasser à nouveau quelques individus", espère-t-il.
De nouveaux lâchers sont prévus cet automne en vallée d'Aspe, dans les Pyrénées-Atlantiques. Suivis en 2021 d'une opération de renforcement "génétique des populations en place avec l'introduction d'individus issus d'autres populations, d'un autre site donateur", indique Jerôme Lafitte.
"Il faut s'attendre dans les 30 ans qui viennent à voir des bouquetins un peu partout dans les Pyrénées", anticipe Jean-Paul Crampe. "C'est une espèce qui a la côte. Et c'est moins difficile à réintroduire que l'ours ou le loup".
<https://information.tv5monde.com/info/le-grand-retour-du-bouquetin-des-pyrenees-apres-une-eclipse-de-plus-d-un-siecle-373461>
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En images
16- Un concours photo pour célébrer la diversité marine et lutter contre le Covid-19, Sciences & Avenir, 29/08/20, 08h00
Anne-Sophie Tassart
Le concours de photographies sous-marines Ocean Art "Safe under the sea" a récompensé plus de dix clichés et a permis de récolter des fonds pour aider à lutter contre le Covid-19.
L'organisateur du concours de photographies sous-marines Ocean Art Underwater, le magazine en ligne Underwater Photography Guide, avait révélé en janvier 2020 le nom des gagnants. Finalement, un second concours a été organisé quelques mois plus tard en vue de faire un don pour la recherche contre le Covid-19 grâce aux bénéfices engendrés. Les gagnants de ce concours, nommé Ocean Art "Safe under the sea" ("à l'abris sous la mer" en français), ont été annoncés le 24 août 2020.
>> Suite à lire et 11 photos à voir à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/animaux-marins/un-concours-photo-pour-celebrer-la-diversite-marine-et-lutter-contre-le-covid-19_146996>
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17- Rentrée : une envie persistante de nature !, France 2, Tout compte fait, 29/08/20, 14h03
Présenté par Julian Bugier
Au sommaire : "Pouvoir d'achat, qualité de vie : faut-il partir loin de la ville ?". Parmi les conséquences du confinement, on trouve le désir de mener une vie plus proche de la nature. Des entrepreneurs qui ont observé cette tendance proposent d'accompagner ces candidats au changement de vie. - "Un poulailler à domicile ?". De plus en plus de Français installent un poulailler au fond de leur jardin. Dans les animaleries, le marketing bat son plein avec des rayons entiers consacrés aux poulaillers. Mais est-ce si facile de s'occuper de ses poules et d'obtenir des œufs de qualité ?
> Magazine à revoir à :
<https://www.france.tv/france-2/tout-compte-fait/1909383-rentree-une-envie-persistante-de-nature.html>
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18- Animaux : le Bioparc de Doué-la-Fontaine, un zoo nouvelle génération, France 3, Le 19/20, 29/08/20
Le Bioparc de Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire) vient d’être élu deuxième meilleur zoo d’Europe
Au Bioparc de Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire), il n’y a pas de loutres jongleuses ou de félins dressés pour les visiteurs. Sur 17 hectares, 1 300 animaux évoluent à leur rythme et le parc est l’un des refuges de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). “Il y a des choses qui ne vont pas dans les zoos, c’est sûr. Ici, la dynamique s’est de tendre vers le plus naturel possible”, décrit Charline Gaudin, soigneuse.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/animaux/bien-etre-animal/animaux-lebioparcde-doue-la-fontaine-un-zoo-nouvelle-generation_4088883.html>
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19- Plan B. Comment la mode des ruches en ville peut se retourner contre les abeilles, Le Monde, 31/08/20, 11h16
Clémence Duneau
Alors que Paris compte près de 2 000 ruches, des scientifiques alertent sur les risques que fait courir l’omniprésence des abeilles domestiques sur les autres pollinisateurs. Reportage dans la capitale.
Paris compte près de 2 000 ruches. L’objectif : préserver les abeilles dites « domestiques », une espèce très travailleuse qui produit beaucoup de miel. Mais, à cause des pesticides et du manque de fleurs, ces abeilles ont tendance à disparaître. L’installation de ruches permet donc de maintenir l’espèce et de lui laisser une place en ville. Mais ce qui était une excellente initiative pour la sauvegarde des abeilles domestiques l’est aujourd’hui moins pour celle des autres espèces de pollinisateurs. En particulier pour une cousine directe : l’abeille sauvage.
> Reportage à voir à :
<https://www.lemonde.fr/videos/article/2020/08/31/comment-la-mode-des-ruches-en-ville-peut-se-retourner-contre-les-abeilles_6050463_1669088.html>
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