[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP26 (mardi 15 septembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 15 Sep 08:06:53 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Changement climatique à Saint-Louis du Sénégal : risques, vulnérabilité et résilience des populations face à la montée des eaux <https://theconversation.com/changement-climatique-a-saint-louis-du-senegal-risques-vulnerabilite-et-resilience-des-populations-face-a-la-montee-des-eaux-137337>, The Conversation, 03/09/20, 22:02
2- Reportage. Au Royaume-Uni, Extinction Rebellion poursuit la lutte malgré le Covid-19 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/04/au-royaume-uni-extinction-rebellion-poursuit-la-lutte-malgre-le-covid-19_6051005_3244.html>, Le Monde, 04/09/20, 17h02
3- Le plan de relance « ne permettra pas à la France de respecter ses objectifs climatiques » <https://reporterre.net/Le-plan-de-relance-ne-permettra-pas-a-la-France-de-respecter-ses-objectifs-climatiques>, Reporterre, 04/09/20
4- En Sibérie, l'explosion d’une bulle de méthane provoque un gouffre de 50 mètres de profondeur <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/en-siberie-une-explosion-d-une-bulle-de-methane-provoque-un-gouffre-de-50-metres-de-profondeur-148952.html>, Novethic, 06/09/20
5- Climat : mieux comprendre le cycle du carbone avec les pulses de CO2 anciens <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/climatologie-climat-mieux-comprendre-cycle-carbone-pulses-co2-anciens-82635/>, Futura-sciences, 06/09/20
6- Voyage en Arctique, où une expédition scientifique hors norme étudie l'épicentre du réchauffement <https://www.lejdd.fr/Societe/voyage-en-arctique-ou-une-expedition-scientifique-hors-norme-etudie-lepicentre-du-rechauffement-3990087>, Le JDD, 08/09/20, 07h00
7- Guterres : s'unir face au changement climatique, ou "nous sommes perdus" <https://www.geo.fr/environnement/guterres-sunir-face-au-changement-climatique-ou-nous-sommes-perdus-201980>, AFP, 08/09/20, 15:00
8- Analyse. L'urgente protection des déplacés environnementaux <https://www.imagine-magazine.com/libre-acces/l-urgente-protection-des-deplaces-environnementaux/>, Imagine demain le monde, 08/09/20
9- Tribune. Le traité sur la charte de l’énergie (TCE), ce traité méconnu qui « menace l’ambition climatique de l’UE » <https://www.nouvelobs.com/planete/20200909.OBS33068/tribune-le-tce-ce-traite-meconnu-qui-menace-l-ambition-climatique-de-l-ue.html>, L’Obs, 09/09/20, 11h49
10- Climat : les modèles ont sous-estimé les capacités d’absorption du CO2 par l'océan <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-climat-modeles-ont-sous-estime-capacites-absorption-co2-ocean-60976/>, Futura-sciences, 09/09/20
11- Banque du climat : 40 milliards pour transformer l’économie en quatre ans <https://www.novethic.fr/actualite/finance-durable/isr-rse/40-milliards-pour-transformer-l-economie-le-projet-en-quatre-ans-de-la-banque-du-climat-148965.html>, Novethic, 09/09/20
12- Made in France : le coup de pouce du gouvernement pour verdir l'industrie <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/made-in-france-le-coup-de-pouce-du-gouvernement-pour-verdir-lindustrie-1241321>, Les Echos, 10/09/20, 18:31
13- La commission parlementaire ENVI entend porter la réduction des émissions de CO2 à 60 % <https://www.euractiv.fr/section/climat/news/la-commission-envi-entend-porter-la-reduction-des-emissions-de-co2-a-60/>, EurActiv Allemagne, 10/09/20
14- Interview. UE : «Nous devons nous montrer cohérents avec notre propre loi Climat» <https://www.liberation.fr/terre/2020/09/11/ue-nous-devons-nous-montrer-coherents-avec-notre-propre-loi-climat_1799104>, Libération, 11/09/20, 06:34
15- Tribune. Urgence climatique : « Soumettre le budget de l’Etat à une évaluation environnementale constitue potentiellement une avancée significative » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/11/urgence-climatique-soumettre-le-budget-de-l-etat-a-une-evaluation-environnementale-constitue-potentiellement-une-avancee-significative_6051822_3232.html>, Le Monde, 11/09/20, 14h13
16- Tribune. Urgence climatique : « On peut savoir. On peut vouloir. Mais on peut ne pas pouvoir » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/11/urgence-climatique-on-peut-savoir-on-peut-vouloir-mais-on-peut-ne-pas-pouvoir_6051823_3232.html>, Le Monde, 11/09/20, 14h13
17- Tribune. Urgence climatique : « L’écologie ne fait toujours pas partie du logiciel de la haute administration » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/11/urgence-climatique-l-ecologie-ne-fait-toujours-pas-partie-du-logiciel-de-la-haute-administration_6051824_3232.html>, Le Monde, 11/09/20, 14h14
18- Entretien. Urgence climatique : « L’Etat est un archipel de compromis » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/11/urgence-climatique-l-etat-est-un-archipel-de-compromis_6051825_3232.html>, Le Monde, 11/09/20, 14h14
19- Réchauffement climatique : « les années 2030 seront pires que les années 2020 » <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-rechauffement-climatique-les-annees-2030-seront-pires-annees-2020-82939/>, Futura-sciences, 11/09/20
20- Présidentielle américaine, J – 51 : le changement climatique s’insinue dans la campagne <https://www.lemonde.fr/international/article/2020/09/13/presidentielle-americaine-j-51-le-rechauffement-climatique-s-insinue-dans-la-campagne_6051987_3210.html>, Le Monde, 13/09/20, 12h44
En images
21- Inondations au Sénégal : les sinistrés demandent de l'aide <https://www.france24.com/fr/video/20200908-inondations-au-s%C3%A9n%C3%A9gal-les-sinistr%C3%A9s-demandent-de-l-aide>, France 24, Le journal de l’Afrique, 08/09/20, 08:54

Bien à vous,
Florence

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VULNÉRABILITÉ DU JOUR : Le Sénégal a essuyé des précipitations d'une intensité inhabituelle. Les pluies, qui ont provoqué des inondations dévastatrices, ont fait au moins quatre morts. (cf. item 1 & 21)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : Le plan de relance va-t-il donner un coup d'accélérateur au verdissement de l'industrie française. (cf. item 3 & 12)
DÉCOUVERTE DU JOUR : Dans la toundra sibérienne, il y aurait 7 000 bulles de méthane qui seraient prêtes à exploser dans la région. Or le méthane a une capacité de réchauffement de l'atmosphère 25 fois plus importante que celle du CO2. (cf. item 4)
ÉTUDES DU JOUR : — De nouvelles méthodes d'extraction du CO2 ancien à partir de carottes de glace ont permis une étude plus fine de ces imprévisibles et soudaines impulsions de CO2. (cf. item 5 & suite)
— Une étude suggère que les chercheurs ont largement sous-estimé les capacités du gigantesque puits de carbone que sont les océans. (cf. item 10 & suite)
EXPÉDITION DU JOUR : Depuis un an, 600 scientifiques engagés dans une expédition hors norme se relaient à bord du brise-glace "Polarstern". Au gré de la dérive de la banquise, les experts cherchent à mieux comprendre le climat. (cf. item 6)
CITATION DU JOUR : "Les Etats doivent s'associer pour lutter contre le réchauffement climatique ou notre monde sera "perdu", avertit Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, pour qui la pandémie de coronavirus illustre les méfaits de la désunion. (cf. item 7)
ENGAGEMENT DU JOUR : Bpifrance et la Banque des territoires ont développé un plan climat de 40 milliards d’euros, sur quatre ans, pour accélérer la transition écologique des entreprises et des collectivités. (cf. item 11)
ACCORD DU JOUR : La commission ENVI du Parlement européen s’est accordée sur un nouvel objectif climatique de 60 % de CO2 en moins d’ici à 2030. C’est 5 % de plus que ce que la Commission européenne devrait proposer. Le ton est donné. (cf. item 13 & 14)
ANALYSES DU JOUR : — Quelles protections existent pour les personnes qui quittent leur région, voire leur pays, en raison des dégradations environnementales et climatiques ? Le débat est complexe et les réponses pressent. (cf. item 8)
— 150 eurodéputés et parlementaires européens réclament une réforme du traité sur la charte de l’énergie (TCE), qui protège selon eux les investissements dans les énergies fossiles. (cf. item 9)
— Le politologue Brice Teinturier constate que les citoyens n’ont pas encore mis totalement en accord leurs comportements individuels avec leurs convictions écologiques. (cf. item 16)
— Trois membres du collectif de hauts fonctionnaires Lierre analysent les réticences de l’administration à prendre des décisions conformes aux nécessités environnementales. (cf. item 17)
— Le sociologue Antoine Vauchez analyse les mécanismes qui entravent la mise en œuvre des politiques environnementales. (cf. item 18)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Changement climatique à Saint-Louis du Sénégal : risques, vulnérabilité et résilience des populations face à la montée des eaux, The Conversation, 03/09/20, 22:02
Par Djiby Sambou, Enseignant chercheur, Université Amadou Mahtar MBOW de Dakar

Située en aval du delta du fleuve Sénégal, la ville de Saint-Louis présente de fortes contraintes physiques qui la rendent particulièrement vulnérable. Même si elle a jusqu’ici été préservée des submersions marines par la Langue de Barbarie, Saint-Louis est fréquemment soumise aux aléas des inondations fluviales.
Au plan géographique, la ville comprend trois entités : le quartier de Sor ; l’île de Saint-Louis ; et la Langue de Barbarie qui présente des spécificités à la fois physiques et humaines.
Au plan physique, la Langue de Barbarie est issue de la rencontre entre le fleuve Sénégal et l’océan Atlantique. Avec une pente de 3 à 4 %, cette flèche littorale sableuse s’étire sur environ 40 kilomètres allant du sud de Saint-Louis jusqu’à l’embouchure du fleuve Sénégal. Notre étude a examiné les effets néfastes des inondations récurrentes dues au changement climatique, et examiné les ressorts de la résilience des populations touchées.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/changement-climatique-a-saint-louis-du-senegal-risques-vulnerabilite-et-resilience-des-populations-face-a-la-montee-des-eaux-137337>
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2- Reportage. Au Royaume-Uni, Extinction Rebellion poursuit la lutte malgré le Covid-19, Le Monde, 04/09/20, 17h02
Cécile Ducourtieux (Londres, correspondante)

Le mouvement, qui a lancé une nouvelle série d’actions dans le centre de Londres, fait toujours preuve de détermination mais ses effectifs ont fondu. 
Difficile de continuer la lutte dans une capitale, Londres, en partie désertée à cause du Covid-19, avec un gouvernement conservateur débordé par la crise sanitaire et économique et des médias largement indifférents. C’est pourtant ce que tente le mouvement d’actions en faveur du climat Extinction Rebellion (XR), avec sa nouvelle opération de rentrée (« We want to live », « nous voulons vivre »), qui a débuté mardi 1er septembre au Royaume-Uni et doit durer deux semaines.
> Lire aussi  Extinction Rebellion, portrait du mouvement écologiste qui bloque des places et des ponts à travers le monde
Désormais présent partout dans le monde, le mouvement pacifiste qui revendique des actions « radicales » pour alerter sur l’urgence à agir, est né au Royaume-Uni en 2018. Sa première grande démonstration de force, en avril 2019, a été largement couverte par les médias nationaux. Les clichés d’Oxford Circus, le cœur commercial de Londres, bloqué pendant plusieurs jours d’affilée par un gros bateau rose et des dizaines de militants enchaînés et collés au bitume, ont fait le tour du monde.
Détermination, fantaisie et bonne humeur
La détermination, la fantaisie et la bonne humeur sont toujours là, mais les effectifs ont fondu (quelques milliers de personnes tout au plus, mercredi 2 et jeudi 3 septembre), et les militants ont limité leur déploiement entre Parliament Square, juste en face du palais de Westminster, et dans les rues adjacentes – le « carré magique » du pouvoir politique britannique, entre Downing Street, les ministères, et tous les clubs et think tank gravitant autour. Même le rassemblement face au 55 Tufton Street, l’adresse de la Global Warming Policy Foundation, une fondation accusée par XR d’être climatosceptique, mercredi soir, n’a pas fait le plein, malgré ses têtes d’affiche.
Le comédien britannique Mark Rylance y a pourtant dénoncé avec éloquence tous les « mensonges », de « l’industrie pétrolière, des think tanks ou des médias », qualifiant le perron du 55 Tufton Street « de Ground Zero des mensonges sur l’urgence climatique ». L’acteur, connu pour son interprétation de Thomas Cromwell dans une récente mini-série de la BBC, est membre du collectif Writers Rebel (les « écrivains rebelles », affiliés à XR) avec l’activiste George Monbiot, l’écrivaine Zadie Smith ou la romancière multirécompensée Margaret Atwood (cette dernière n’était pas présente mercredi). L’unique députée verte à la Chambre des Communes, Caroline Lucas, est venue les soutenir.
Tous ont été chaleureusement applaudis, sous le crachin tiède de septembre, mais le public n’était composé que de quelques centaines de militants. « Seuls le Guardian et The Independant s’intéressent à nous, le reste des médias nous traitent comme des extrémistes » assure Tom Hardy, un des membres de la logistique de XR, en marge de l’évènement. « Nous voulons pourtant élargir le mouvement. Moi, je ne suis pas anticapitaliste, et tous les activistes ne sont pas jeunes et mal habillés, il y a aussi des grands-parents ! », souligne le cinquantenaire.
Indifférence du public
Quelques heures plus tôt, dans un rare article consacré à XR, le Evening Standard, a vertement critiqué le mouvement, soulignant son « problème d’image » et des « tactiques [de mobilisation] ridicules ». Le principal quotidien de Londres faisait référence à un épisode controversé de la deuxième grande mobilisation londonienne de XR, en octobre 2019, quand des activistes ont tenté de bloquer le « tube », le métro, à l’heure de pointe, retardant les banlieusards sur le chemin du travail.
> Lire aussi  Crise climatique : près de 300 militants arrêtés à Londres à la suite de blocages « écologiques »
Mêmes convictions, même sentiment d’urgence, mais même indifférence du public jeudi midi à Parliament Square, où les militants de XR se préparaient pour un « carnaval », un défilé déguisé, puis un « méga-rassemblement » de vélos vers Buckingham Palace. Les hélicoptères vrombissaient en continu au-dessus de leurs têtes. Gilets fluo sur le dos, les policiers du MET (la police du grand Londres) se sont massivement déployés mais discutaient calmement avec les organisateurs. « Les gens ont encore peur du Covid, c’est pour cela que vous avez si peu de monde », indique Sophie Paul, 52 ans.
Cette dernière a rejoint le mouvement en 2019, et estime aussi « qu’il est tout sauf extrémiste : nous sommes là au contraire pour protéger la planète ! ». Les militants sont-ils tous blancs issus des classes moyennes à supérieures – un reproche récurrent ? « Les gens viennent de tous les horizons, mais il est vrai que quand vous n’avez pas de privilèges, vous n’avez de temps pour rien », souligne la militante, masque sur le visage – comme presque tout le monde sur Parliament Square. On croise peu de personnes issues des minorités (noires, asiatiques) dans la foule clairsemée, « mais à cette heure, beaucoup de gens sont au travail », ajoute Kate Midgley, 66 ans.
« L’urgence est extrême »
Kate appartient au Faith Bridge, un groupe de militants affiliés à XR mettant en avant leurs convictions religieuses (et multiconfessionnelles). Elle est consciente du déficit d’audience dont pâtit désormais le mouvement, mais insiste : « Il est possible que face à la gravité de la situation, les gens soient dans une sorte de déni. Mais l’urgence climatique est désormais extrême, nous devons absolument attirer l’attention ! » 
> Lire aussi  Six jeunes Portugais attaquent 33 Etats afin de les contraindre à agir contre la crise climatique
Au-dessus d’elle, perchés dans un immense platane, des militants ont déployé une bannière « Our Amazon » (« Notre Amazonie ») sous l’œil vigilant des policiers. « Nous faisons de notre mieux pour pousser à l’action, mais nous sommes humains, nous ne savons pas quelle est la meilleure manière d’agir », reconnaît humblement Louis Keal, jeune chercheur en physique, qui a rejoint XR il y a deux mois et veut faire œuvre de pédagogie : il a confectionné une vaste banderole, expliquant, schémas à l’appui, les raisons de l’urgence climatique.
A la fin du rassemblement à vélo, jeudi en fin de journée, 200 personnes avaient été interpellées, selon Extinction Rebellion.
« Les tentatives de XR pour élargir le mouvement ont pour l’instant échoué, en partie parce que les gens sont préoccupés par la crise du Covid », affirme Graeme Hayes, sociologue à l’université d’Aston (Royaume-Uni), qui suit XR depuis ses débuts. « Le but de leur première action, en avril 2019, était de créer un maximum de perturbations. Cela a marché, la police s’est laissée surprendre. Cette stratégie ne fonctionne plus : la police s’est adaptée, elle ne laisse plus les militants occuper le domaine public et procède immédiatement à des arrestations. Quant aux médias, ils s’en détournent car il n’y a plus l’effet de surprise ni les perturbations. » Les meneurs du mouvement ont conscience du problème, assure M. Hayes. « Peut-être devraient-ils tenter des actions plus ciblées, en plus faibles effectifs ? »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/04/au-royaume-uni-extinction-rebellion-poursuit-la-lutte-malgre-le-covid-19_6051005_3244.html>
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3- Le plan de relance « ne permettra pas à la France de respecter ses objectifs climatiques », Reporterre, 04/09/20
Laury-Anne Cholez (Reporterre)

Le plan de relance du gouvernement va consacrer 30 milliards d’euros à la transition écologique. Un signal fort en faveur du climat, selon certains laboratoires d’idées ; une parodie pour une grande majorité d’associations écologistes.
« Un effort sans précédent. » Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, s’est réjouie du plan de relance présenté jeudi 3 septembre par le gouvernement. Sur les 100 milliards d’euros qui seront injectés dans l’économie, 30 milliards seront destinés à la transition écologique. Petit tour d’horizon des principales mesures annoncées.
Les transports
Premier gagnant de ce grand loto : le secteur des transports, avec 11 milliards d’euros. Le ferroviaire va capter 4,7 milliards d’euros pour lui permettre de se moderniser. Une bonne nouvelle : deux lignes de train de nuit vont être relancées : le Paris-Nice et le Paris-Tarbes, toutes deux arrêtées en 2017. Le gouvernement promet aussi le renforcement des petites lignes régionales et des investissements dans le fret ferroviaire. Les mobilités du quotidien vont recevoir 1,2 milliard d’euros. En clair : plus de moyens pour développer le vélo et améliorer les transports en commun, notamment en Île-de-France.
Enfin, après avoir bénéficié d’un plan de soutien de 8 milliards d’euros en mai dernier le secteur automobile n’est pas oublié. La voiture « propre » remporte 1,9 milliard d’aide à la conversion : ce qui n’est pas vraiment une bonne nouvelle, puisque le véhicule électrique pèse lourdement sur l’environnement.
« Les efforts du gouvernement sur le vélo quotidien sont notables, avec le quadruplement du budget annuel par rapport au plan vélo de 2018, note Olivier Schneider, président de la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB). Mais le gouvernement ne doit pas oublier que les modes de déplacement s’opposent fatalement, et que le plan de relance automobile doit donc prendre en compte la nécessaire baisse du nombre de véhicules motorisés en circulation. La prime de conversion doit au minimum permettre à un ménage de substituer une automobile contre un, voire plusieurs, vélos (pliant, cargo, électrique…). »
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Le-plan-de-relance-ne-permettra-pas-a-la-France-de-respecter-ses-objectifs-climatiques>
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4- En Sibérie, l'explosion d’une bulle de méthane provoque un gouffre de 50 mètres de profondeur, Novethic, 06/09/20
Marina Fabre

C'est un phénomène de moins en moins rare dans la toundra sibérienne. Une équipe de télévision vient d'y découvrir, par hasard, un gouffre atteignant 50 mètres de profondeur. Les scientifiques émettent l'hypothèse de l'explosion d'une bulle de méthane alors que 7 000 autres seraient prêtes à exploser dans la région. Ces explosions libèrent du méthane dont la capacité de réchauffement de l'atmosphère est 25 fois plus importante que celle du CO2.
C’est par hasard, en survolant la zone, qu’une équipe de télévision a découvert ce gigantesque cratère dans le nord de la Sibérie. Un groupe de scientifiques de l’Académie russe des sciences a été dépêché sur place pour examiner ce gouffre dont la profondeur atteint jusqu’à 50 mètres à certains endroits. Les chercheurs ignorent quand le cratère s’est formé mais ils émettent l’hypothèse de l’explosion d’une bulle de méthane.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/en-siberie-une-explosion-d-une-bulle-de-methane-provoque-un-gouffre-de-50-metres-de-profondeur-148952.html>
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5- Climat : mieux comprendre le cycle du carbone avec les pulses de CO2 anciens, Futura-sciences, 06/09/20
INSU

Au milieu des interminables périodes glaciaires qu'a connues la Terre, il y aurait eu des explosions de dioxyde de carbone, lesquelles, en entrant dans l'atmosphère, auraient fourni des siècles de chaleur, probablement, et auraient favorisé l'implantation d'une faune et d'une flore en lieu et place de calottes et glaciers fondus. De nouvelles méthodes d'extraction du CO2 ancien à partir de carottes de glace ont permis une étude plus fine de ces imprévisibles et soudaines impulsions de CO2.
Une nouvelle étude publiée dans Science présente une analyse très détaillée de l'évolution passée du gaz carbonique dans l'atmosphère au cours de la période comprise entre - 330 000 et - 450 000 ans. Elle a été réalisée à partir de la carotte de glace Epica forée à la station franco-italienne Concordia en Antarctique.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/climatologie-climat-mieux-comprendre-cycle-carbone-pulses-co2-anciens-82635/>
En savoir plus :
> Abrupt CO2 release to the atmosphere under glacial and early interglacial climate conditions <https://science.sciencemag.org/content/369/6506/1000.full>, Science,  21 Aug 2020
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6- Voyage en Arctique, où une expédition scientifique hors norme étudie l'épicentre du réchauffement, Le JDD, 08/09/20, 07h00
Marianne Enault

Depuis un an, 600 scientifiques engagés dans une expédition hors norme se relaient à bord du brise-glace "Polarstern". Au gré de la dérive de la banquise, les experts cherchent à mieux comprendre le climat.
Depuis un an, le Polarstern est un minuscule point qui clignote sur la carte de l'Arctique. Samedi, il scintillait près du pôle Nord. Mardi, il se manifestera plus au sud peut-être, on l'ignore encore. Car le navire de recherche allemand se trouvera là où la banquise le mène. Depuis son départ de Tromso, en Norvège, le 20 septembre 2019, son destin est intimement lié à cette glace de mer qui se meut au gré de la dérive transpolaire, le courant qui s'écoule d'est en ouest dans l'océan Arctique. "Le bateau est arrimé à la banquise et se déplace avec elle, raconte Radiance Calmer. Quand on part faire nos mesures sur la glace, on la sent bouger sous nos pas. C'est magique. »
> Lire aussi - Banquise, cyclones, océans... 5 idées fausses sur le changement climatique
Cette chercheuse française de 32 ans, spécialiste de science atmosphérique employée par l'université du Colorado (États-Unis), est l'une des 600 scientifiques qui se seront relayés à bord d'ici au 12 octobre, quand le bateau regagnera son port d'attache à ­Bremerhaven, dans le nord de ­l'Allemagne. Cette date marquera la fin d'une odyssée scientifique hors norme. Baptisée Mosaic – l'acronyme en anglais d'"Observatoire multidisciplinaire de dérive pour l'étude du climat arctique" –, elle coche toutes les cases record : 390 jours dans l'océan ­Arctique, 140 millions d'euros, 20 pays impliqués, dont la France.
Une expédition contrariée par le Covid-19
"C'est ici, en Arctique, que se situe quasiment l'épicentre du réchauffement global et, en même temps, nous comprenons très peu cette région, justifie le chef de l'expédition, l'Allemand Markus Rex. Nous ne pourrons pas établir de prévisions correctes concernant notre climat si nous n'avons pas de pronostics fiables pour l'Arctique."
Alors, à bord, sur la glace, sous la surface et dans les airs, les experts ne cessent de prélever, de mesurer, de quantifier. "Il faudra des années pour digérer toute cette masse ­d'informations, commente Samuel Morin, directeur du Centre d'études de la neige (Météo-France/CNRS), à Grenoble. Mais cette mission est un incroyable coup d'accélérateur pour améliorer notre connaissance de l'Arctique."
Ce qui se passe là-bas a des conséquences chez nous
L'objectif est d'évaluer l'impact du dérèglement climatique sur la région et sur le monde entier et, in fine, d'améliorer les ­performances des modèles climatiques pour ­obtenir des projections plus ­réalistes. L'enjeu est essentiel, alors que l'Arctique se réchauffe deux fois plus vite que l'ensemble de la planète. "Or ce qui se passe dans cette région a des conséquences chez nous", confirme ­Samuel Morin, évoquant par exemple la formation des tempêtes ou le réchauffement des océans.
> Lire aussi - Le pôle Nord aimante les guerres de demain
L'inverse est aussi vrai, puisque l'expédition a été contrariée par l'épidémie de Covid-19. Au cœur du printemps, la fermeture des frontières a empêché la rotation planifiée des équipes. "Partie mi-janvier, je devais rester deux mois à bord, raconte l'océanographe Janin Schaffer. Je suis rentrée chez moi, à Brême, à la mi-juin!" Qu'importe, le travail l'a accaparée. L'expédition coûte cher, 200.000 euros par jour, alors il s'agit d'être efficace dans ses mesures. "La météo ne permet pas vraiment de traîner, dit en riant la trentenaire. Il a fait jusqu'à -42°C et, avec le vent, en ressenti, c'était -60!"
Sur le bateau, la routine s'installe, entre repas en collectivité et sorties de terrain. Lors de rares pauses, et quand la météo est plus clémente, on prend une chaise et on se pose sur la banquise, face au soleil, un chocolat chaud entre les moufles. "À Pâques, on a eu un jour de repos, raconte l'océanographe. On a fait une longue marche, c'était magnifique."
Un ours polaire un peu trop curieux s'approche du camp
Très vite, les liens se nouent. "À bord, on se recrée une famille, confirme Luisa von Albedyll, une doctorante allemande de 28 ans spécialiste de la glace. Les échanges avec l'extérieur se limitent à quelques e-mails ou messages WhatsApp, sans photo!" L'épidémie semble lointaine. Ici, entre deux mesures, pas de gestes barrière mais des matches de baby-foot, des parties de frisbee sur la glace, des séances de relaxation au sauna.
Là-bas, tout nous rappelle que nous ne sommes que les invités de cette nature sauvage
Parfois, un cri retentit. Un ours polaire un peu trop curieux ­s'approche du camp installé sur la banquise. L'observation se fait à distance, six membres de ­l'expédition veillent, à temps plein et armés, à la sécurité. "Les phoques, c'est une autre histoire, dit Janin, souriante. Ils venaient sans cesse mâcher nos câbles !"
"Là-bas, tout nous rappelle que nous ne sommes que les invités de cette nature sauvage", relativise ­Radiance Calmer. Pendant son ­séjour, la jeune femme a lu Vers le pôle, du Norvégien Fridtjof ­Nansen. Il y a cent vingt-cinq ans, l'explorateur a été le premier homme à vouloir approcher le pôle Nord en utilisant la dérive de la banquise créée par le courant marin de l'océan Arctique. À la proue de son bateau en bois, il a réussi à se porter jusqu'à une latitude de 86°13'6''N, le point le plus au nord jamais atteint jusqu'alors. Plus d'un siècle plus tard, le ­Polarstern a dépassé ce ­record le 23 février 2020, positionné à 156 kilomètres du pôle Nord géographique.
Dans quelques jours, le brise-glace allemand devrait emprunter le détroit de Fram, bras de mer qui sépare le Groenland de l'archipel norvégien du Svalbard, nommé ainsi en référence au voilier de Nansen. "Ça veut dire 'vers l'avant' en norvégien, traduit Luisa von Albedyll. Ça résume bien notre mission !"
<https://www.lejdd.fr/Societe/voyage-en-arctique-ou-une-expedition-scientifique-hors-norme-etudie-lepicentre-du-rechauffement-3990087>
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7- Guterres : s'unir face au changement climatique, ou "nous sommes perdus", AFP, 08/09/20, 15:00
Kelly Macnamara

Les Etats doivent s'associer pour lutter contre le réchauffement climatique ou notre monde sera "perdu", avertit le patron de l'ONU Antonio Guterres, pour qui la pandémie de coronavirus illustre les méfaits de la désunion. 
"Je crois que l'échec à contenir la propagation du virus, parce qu'il n'y a pas eu suffisamment de coordination internationale (...) doit faire comprendre aux pays qu'ils doivent changer de voie", a-t-il déclaré à l'AFP avant l'ouverture de l'Assemblée générale des Nations Unies le 21 septembre.
"Ils (les Etats) doivent agir ensemble face à la menace climatique, bien plus grave que la pandémie en soi - c'est une menace existentielle pour la planète et nos vies mêmes", a-t-il insisté dans des entretiens accordés à plusieurs membres de l’alliance de médias Covering climate now, dont l’objectif est de renforcer la couverture des questions liées au climat.
"Soit nous sommes unis, soit nous sommes perdus," a-t-il lancé, appelant notamment à adopter "de vraies mesures de transformation dans les domaines de l'énergie, des transports, de l'agriculture, de l'industrie, dans notre mode de vie, sans lesquels nous sommes perdus."
En raison de la pandémie de Covid-19, d'importantes réunions internationales sur le climat prévues en 2020 ont dû être reportées, faisant craindre de nouveaux retards dans la lutte contre le changement climatique.
La Cop26, destinée à relancer l'application de l'accord de Paris, mis à mal par le retrait des Etats Unis annoncé en 2017 par Donald Trump, a ainsi été reportée à novembre 2021. 
Or les évolutions d'émissions de gaz à effet de serre mondiales ne permettent déjà pas d'envisager de tenir l'objectif de maintenir le réchauffement "nettement sous" 2°C depuis le début de l'ère industrielle, encore moins celui plus ambitieux de 1,5°C.
- "Impacts dramatiques" -
Et si les confinements massifs de populations imposés à travers le monde face au Covid ont conjoncturellement fait baisser les émissions - jusqu’à 8% mondialement sur l'année selon certaines estimations - les scientifiques soulignent que l'évolution globale ne va pas ralentir sans changements systémiques, notamment en matière d'énergie et d’alimentation.
Or, pour atteindre 1,5°C, les émissions de gaz à effet de serre devraient baisser de 7,6% par an sur la prochaine décennie, selon les experts climatiques de l'ONU.
En attendant, les effets du changement climatique se font déjà sentir, comme la multiplication de phénomènes météo extrêmes ou la fonte des glaces, avec pour conséquences une hausse potentiellement dévastatrice du niveau des océans.
Côté réchauffement, 2019 a été la deuxième année la plus chaude dans le monde, après 2016, et les experts s'attendent à ce que la température moyenne mondiale batte un nouveau record au cours de la prochaine période quinquennale (2020–2024).
Et le secrétaire général de l'ONU de mettre en garde : "Pour les cinq prochaines années, nous nous attendons à des choses absolument terribles en matière de tempêtes, de sécheresses et autres impacts dramatiques sur les conditions de vie de nombreuses personnes dans le monde".
"C'est le moment de se réveiller", a-t-il lancé en soulignant que beaucoup repose sur les actions qu'entreprendront - ou pas - les principaux émetteurs: Chine, Etats-Unis, Union européenne, Russie, Inde et Japon. - Pollueurs payeurs -
"Nous n'avons jamais été aussi fragiles, nous n'avons jamais autant eu besoin d'humilité, d'unité et de solidarité", a-t-il encore insisté, dénonçant "les démonstrations irrationnelles de xénophobie" ou la montée des nationalismes.
Alors que de nombreux pays lancent des plans de relance massifs pour tenter de sortir de la récession causée par l'arrêt brutal de l'économie du à la pandémie, M. Guterres a enjoint les Etats à ne pas favoriser les investissements dans les énergies fossiles et s'engager au contraire vers la "neutralité carbone" à l'horizon 2050. 
"La pollution et non la population" doit autant que possible payer les taxes pour financer cette transition, a-t-il insisté.
"Je ne veux pas revenir à un monde où la biodiversité est remise en cause, où les énergies fossiles ont plus de subventions que les renouvelables, un monde où les inégalités aboutissent à des sociétés avec de moins en moins de cohésion et créent de l'instabilité, de la colère, de la frustration".
"Je crois qu'il nous fait un monde différent, une normalité différente, et je crois que nous avons une opportunité d'y arriver", a-t-il conclu.
<https://www.geo.fr/environnement/guterres-sunir-face-au-changement-climatique-ou-nous-sommes-perdus-201980>
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8- Analyse. L'urgente protection des déplacés environnementaux, Imagine demain le monde, 08/09/20
Sarah Freres

Quelles protections existent pour les personnes qui quittent leur région, voire leur pays, en raison des dégradations environnementales et climatiques ? Le débat est complexe et les réponses pressent. Imagine les analyse.
En 1984, au Sahel, la « grande sécheresse » qui sévit déjà depuis plusieurs années s’intensifie. Le cheptel s’échange contre des sacs de riz, les mesures des pluviomètres chutent, les récoltes s’amenuisent, les périodes de soudure s’allongent. Encore gravée dans les mémoires, l’avancée du désert provoque des exodes qui se sont désormais normalisés. « Il y avait déjà des mouvements dans les années 70. Mais l’exode a véritablement commencé après 1984. Il est alors devenu partie intégrante de la culture des ruraux, notamment des jeunes. Quand les anciens en parlent, ils se rappellent qu’il n’y avait rien à manger. Beaucoup de familles sont parties et ne sont jamais revenues », relate Souley Kabirou, professeur à l’université de Zinder (Niger) et spécialiste des mobilités rurales. C’est dans ce contexte que, en 1985, un rapport du Programme des Nations unies pour l’Environnement et le Développement médiatise le terme de « réfugiés environnementaux » pour désigner « des personnes qui ont été obligées de quitter leur habitat traditionnel, temporairement ou de manière permanente, à cause d’une catastrophe environnementale qui a mis en danger leur existence ou qui a affecté notablement leurs conditions de vie ».
>> Suite à lire à :
<https://www.imagine-magazine.com/libre-acces/l-urgente-protection-des-deplaces-environnementaux/>
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9- Tribune. Le traité sur la charte de l’énergie (TCE), ce traité méconnu qui « menace l’ambition climatique de l’UE », L’Obs, 09/09/20, 11h49
Par 98 eurodéputés et 49 parlementaires nationaux

147 eurodéputés et parlementaires européens réclament une réforme du TCE, le traité sur la charte de l’énergie, qui protège selon eux les investissements dans les énergies fossiles.
Cette tribune, intitulée « Déclaration sur la modernisation du traité sur la charte de l’énergie (TCE) », a été signée par 98 eurodéputés et 49 parlementaires nationaux des Etats membres, à l’initiative des Français Pascal Durand (Renew), Manon Aubry (GUE) et Aurore Lalucq (S&D), des Belges Maria Arena (S&D) et Saskia Bricmont (Greens) et des Allemands Helmut Scholz (GUE) et Anna Cavazzini (Greens). Les intertitres sont de la rédaction.
L’UE a pour objectif d’être un leader incontestable en matière de climat et la première région du monde à devenir neutre sur le plan climatique. Le Green Deal et la proposition de loi européenne sur le climat comptent à notre connaissance parmi les instruments politiques les plus ambitieux pour lutter contre le changement climatique.
Cependant, le méconnu traité sur la charte de l’énergie (TCE) menace l’ambition climatique de l’UE au niveau national et international. L’UE et ses Etats membres ont ratifié ce traité dans le but de renforcer leur sécurité énergétique en assurant un approvisionnement continu en combustibles fossiles en provenance de l’Est.
>> Suite à lire à :
<https://www.nouvelobs.com/planete/20200909.OBS33068/tribune-le-tce-ce-traite-meconnu-qui-menace-l-ambition-climatique-de-l-ue.html>
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10- Climat : les modèles ont sous-estimé les capacités d’absorption du CO2 par l'océan, Futura-sciences, 09/09/20
Nathalie Mayer, journaliste

Chaque année, les océans absorbent des milliards de tonnes de dioxyde de carbone (CO2). Ils jouent ainsi un rôle important dans la régulation de la quantité de ce gaz à effet de serre dans notre atmosphère. Et une étude suggère aujourd'hui que les chercheurs ont largement sous-estimé les capacités de ce gigantesque puits de carbone.
Une partie du dioxyde de carbone (CO2) que nous émettons vers l'atmosphère est absorbée par les océans. Par simple dissolution du gaz dans l'eau. Ou lorsque le CO2 est utilisé par le phytoplancton pour sa photosynthèse. Et aujourd'hui surprise, des chercheurs de l’université d’Exeter (Royaume-Uni) nous apprennent que les océans absorbent plus de carbone que la plupart des modèles le suggèrent. Ils concluent à un flux jusqu'à deux fois plus important en certains endroits et à certains moments.
« Les études antérieures ont ignoré les petites différences de température entre la surface de l’océan et la profondeur de quelques mètres à laquelle sont effectuées les mesures », explique Andrew Watson, chercheur, dans un communiqué de l’université d’Exeter. Une erreur, lorsque l'on sait que la solubilité du CO2 dépend très fortement de la température.
Une petite variation de température qui fait la différence
En utilisant des données satellites pour corriger ces variations de température, les chercheurs ont remarqué que cela faisait une grande différence. Leurs résultats ont montré, entre 1992 et 2018, un flux beaucoup plus important dans les océans. « La différence que nous calculons représente environ 10 % des émissions mondiales de carbone », précise Andrew Watson.
Cette estimation concorde par ailleurs bien mieux avec une autre méthode de calcul indépendante de la quantité de CO2 absorbée par les océans. Une méthode qui se base sur des travaux menés par des navires de recherche pendant des décennies pour calculer comment l'inventaire carbone des océans a augmenté.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-climat-modeles-ont-sous-estime-capacites-absorption-co2-ocean-60976/>
En savoir plus :
> Revised estimates of ocean-atmosphere CO2 flux are consistent with ocean carbon inventory <https://www.nature.com/articles/s41467-020-18203-3>, Nature communications, 04 September 2020
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11- Banque du climat : 40 milliards pour transformer l’économie en quatre ans, Novethic, 09/09/20
Arnaud Dumas

Rénovation thermique des bâtiments, mobilités durables, développement des énergies renouvelables, accélération des innovations vertes… Bpifrance et la Banque des territoires ont développé un plan climat de 40 milliards d’euros, sur quatre ans, pour accélérer la transition écologique des entreprises et des collectivités. En associant leurs forces, les deux entités publiques se posent en véritable banque du climat.
La Banque des territoires et Bpifrance ont annoncé un plan commun pour accélérer la transition écologique de la France. À elles deux, elles prévoient d’injecter 40 milliards d’euros dans les quatre prochaines années, en se focalisant sur trois axes : la décarbonation des entreprises et des territoires, le développement des énergies renouvelables, et le financement massif des innovations vertes.
La Banque des territoires, entité du groupe Caisse des dépôts (dont Novethic est une filiale), et Bpifrance, filiale à 50 % du même groupe, ont choisi d’opérer main dans la main pour mettre en œuvre ce plan climat. "Bpifrance et la Banque des territoires forment une plate-forme commune, qu’on pourrait appeler une banque du climat", explique Nicolas Dufourcq, le directeur général de Bpifrance.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/finance-durable/isr-rse/40-milliards-pour-transformer-l-economie-le-projet-en-quatre-ans-de-la-banque-du-climat-148965.html>
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12- Made in France : le coup de pouce du gouvernement pour verdir l'industrie, Les Echos, 10/09/20, 18:31
Vincent Collen

Le plan de relance octroie 1,2 milliard d'euros sur deux ans aux industriels tricolores pour les aider à réduire leurs émissions de CO2. La sidérurgie, la chimie ou le ciment sont particulièrement visés. Le gouvernement espère réduire l'empreinte carbone de l'industrie tout en stoppant la fermeture des usines.
Le plan de relance va donner un gros coup d'accélérateur au verdissement de l'industrie française. C'est en tout cas l'objectif du gouvernement, qui dévoilait, jeudi, un plan d'aides publiques pour réduire les émissions de CO2 du secteur manufacturier. Des subventions de 1,2 milliard d'euros seront distribuées aux entreprises d'ici à 2022, dont 200 millions avant la fin de l'année. Les premiers projets devront être soumis à l'administration avant le 20 octobre pour un engagement des crédits dès décembre, promet l'exécutif.
L'industrie manufacturière et la construction représentent 18 % des émissions de gaz à effet de serre en France, selon le ministère de la Transition écologique. Avec la désindustrialisation, elles ont fortement diminué ces dernières années : -33 % entre 1990 et 2019. Mais l'effort à fournir pour respecter l'Accord de Paris demeure important. L'industrie devra encore réduire ses émissions de CO2 de près d'un tiers d'ici à la fin de la décennie.
>> Suite à lire à :
<https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/made-in-france-le-coup-de-pouce-du-gouvernement-pour-verdir-lindustrie-1241321>
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13- La commission parlementaire ENVI entend porter la réduction des émissions de CO2 à 60 %, EurActiv Allemagne, 10/09/20
Florence Schulz 

La commission ENVI du Parlement européen s’est accordée sur un nouvel objectif climatique de 60 % de CO2 en moins d’ici à 2030. C’est 5 % de plus que ce que la Commission européenne devrait proposer. Le ton est donné.
Après des négociations difficiles, la commission de l’environnement du Parlement européen (ENVI) s’est accordée sur un nouvel objectif européen climatique pour 2030. Ce plan prévoit de porter la réduction des émissions de gaz à effet de serre à 60 % par rapport au niveau de 1990, tandis qu’elle était initialement prévue à 40 %. Toutefois, l’étude d’incidence de la Commission européenne à cet effet est toujours en cours. Les documents bruxellois divulgués préconisent eux une augmentation à « au moins 55 % ». La présidente de l’exécutif européen Ursula von der Leyen devrait s’exprimer à ce propos dans son discours sur l’état de l’Union européenne la semaine prochaine.
En plus de l’objectif de réduction, les députés ont aujourd’hui décidé la création d’un conseil européen indépendant sur le changement climatique composé de 15 experts, chargés de proposer de nouvelles étapes de réduction entre 2023 et 2050. Bruxelles avait aussi proposé de son côté de fixer de nouveaux objectifs sous la forme d’actes délégués, ce que le Parlement et le Conseil de l’UE avaient refusé. À l’avenir, l’assiette du Conseil sur le changement climatique ne devrait pas être un pourcentage basé sur le temps, mais un budget carbone déterminé scientifiquement. À partir de 2050, la neutralité climatique doit être atteinte et les émissions doivent même être réduites, et ce, en stockant plus de CO2 que ce qui est rejeté dans l’air.
De plus, la commission ENVI demande à ce que les subventions aux énergies fossiles cessent à partir de 2025. En outre, les citoyens européens devraient avoir le droit de protéger le climat et de pouvoir poursuivre les États membres s’ils ne versent pas leurs contributions nationales.
Michael Bloss, rapporteur fictif des Verts au sein d’ENVI, a salué le compromis d’aujourd’hui, qualifiant le résultat de « marteau climatique » ; il permettra de fixer de nouvelles normes. « C’est une réussite totale, qui n’aurait pas été possible sans la pression des multiples mouvements climatiques, comme Fridays For Future », a-t-il souligné auprès d’Euractiv.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/climat/news/la-commission-envi-entend-porter-la-reduction-des-emissions-de-co2-a-60/>
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14- Interview. UE : «Nous devons nous montrer cohérents avec notre propre loi Climat», Libération, 11/09/20, 06:34
Propos recueillis par Aude Massiot

L'eurodéputé vert Bas Eickhout, vice-président de la commission environnement du Parlement, revient sur les politiques climatiques actuellement en discussion au niveau européen.
Plus, toujours plus, mais jamais assez pour le climat. L’Union européenne pourrait bien adopter, prochainement, un nouvel objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2030 et s’aligner ainsi sur l’accord de Paris sur le climat. C’est cette idée en tête que, jeudi, la commission environnement du Parlement européen a adopté sa position sur le projet de loi Climat, présenté en mars par la Commission européenne. Celui-ci rend contraignant le fait d’atteindre la neutralité climatique d’ici la moitié du siècle pour l’UE. Il prévoit aussi «que toutes les législations et politiques pertinentes soient cohérentes, ou participent, à atteindre l’objectif de neutralité climatique».
Jeudi, 1 000 amendements ont été discutés par les eurodéputés de la commission environnement. Le Parlement, en plénière, confirmera ou non cette position lors de sa session d’octobre. S’ensuivra un trilogue avec la Commission et les Etats membres. Bas Eickhout, eurodéputé néerlandais vert et vice-président de la commission environnement du Parlement, décrypte les grands enjeux des discussions européennes actuelles sur le climat.
Quels changements le Parlement veut-il tenter d’apporter à la proposition de loi Climat de la Commission européenne ?
Nous demandons principalement d’inclure dans le texte un rehaussement des objectifs pour 2030 de réduction des émissions de gaz à effet de serre [par rapport à 1990, ndlr]. Actuellement, l’UE s’engage, à cette échéance, à les réduire de 40%. La Commission prévoit de le remonter à «-50% à -55%». Nous venons de voter pour une visée de -60%. Nous espérons ainsi faire monter la pression sur le sujet.
L’autre enjeu que porte le Parlement est de mettre en place un conseil de scientifiques pour surveiller que l’UE est bien sur la voie de la neutralité climatique. La science conseille, notamment, de ne plus se baser sur l’évolution des émissions de gaz à effet de serre comme critères pour évaluer nos politiques, mais de calculer plutôt notre budget carbone, soit les quantités de gaz à effet de serre restantes avant d’atteindre une hausse des températures mondiales de 1,5°C, l’objectif de l’accord de Paris.
>> Suite à lire à :
<https://www.liberation.fr/terre/2020/09/11/ue-nous-devons-nous-montrer-coherents-avec-notre-propre-loi-climat_1799104>
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15- Tribune. Urgence climatique : « Soumettre le budget de l’Etat à une évaluation environnementale constitue potentiellement une avancée significative », Le Monde, 11/09/20, 14h13
Par Cécile Blatrix, Politiste, professeure de science politique à AgroParisTech (UMR Printemps, université Paris-Saclay)

La politiste Cécile Blatrix détaille, dans une tribune au « Monde », les avancées et les insuffisances du nouvel outil d’aide à la décision en faveur de la transition écologique, qui sera utilisé par les députés lors de la discussion du projet de loi de finances.
Tribune. Le projet de loi de finances (PLF) pour 2021 sera examiné à partir du 12 octobre par l’Assemblée nationale. La discussion devrait s’appuyer cette année sur un nouvel outil d’aide à la décision en faveur de la transition écologique : le « budget vert ». Une annexe informative (un « jaune budgétaire », dans le jargon) sera publiée après le PLF, début octobre. Intitulé « Rapport sur l’impact environnemental du budget », ce « jaune » est supposé offrir aux députés une vision claire des recettes et dépenses ayant un impact environnemental. Les parlementaires avaient déjà pu consulter un « jaune » sur le « Financement de la transition écologique » lors de l’examen du PLF 2020.
Les instruments de pilotage budgétaire sont en effet des outils centraux pour garantir une meilleure connaissance des moyens que l’on consacre, pour quels objectifs et avec quelle efficacité, aux enjeux écologiques : érosion de la biodiversité, urgence climatique, préservation des ressources… Cette connaissance, indispensable pour mettre en place des politiques environnementales, a longtemps fait défaut. La faiblesse des moyens financiers et humains alloués par l’Etat aux enjeux écologiques se double ainsi d’une difficulté à mesurer l’effort financier en matière d’environnement, à la fois en volume et en tendances. Pour ce faire, on ne saurait se limiter à l’analyse du seul budget du ministère de l’environnement : c’est bien l’ensemble du budget de l’Etat qui doit être décrypté.
> Lire aussi  Plan de relance : comment se répartissent les 30 milliards pour la transition écologique
La démarche de « budgétisation environnementale » constitue donc, potentiellement, une avancée significative, puisqu’il s’agit d’évaluer les impacts sur l’environnement de l’ensemble du budget de l’Etat. Il s’agit en quelque sorte d’une étude d’impact sur l’environnement, appliquée non pas à un projet d’aménagement ou à un document d’urbanisme (comme cela est obligatoire en France depuis 1976), mais au budget de l’Etat lui-même.
Cette démarche est d’autant plus importante qu’un des principes de l’évaluation environnementale est non seulement d’éclairer les décisions, mais aussi de permettre la participation du public à leur élaboration, suivant l’article 7 de la Charte de l’environnement, qui a valeur constitutionnelle.
Débat méthodologique
L’idée de soumettre le budget de l’Etat à une évaluation environnementale ne date pas d’hier. En 2016, un rapport de la Cour des comptes consacré à l’efficience des dépenses fiscales relatives au développement durable pointait les limites de l’effort public et le poids prédominant des dépenses défavorables à l’environnement. La démarche actuelle s’inscrit dans le cadre de l’initiative internationale lancée en septembre 2017 sous l’égide de l’OCDE, au sein de laquelle la France s’est engagée lors du One Planet Summit de décembre 2017. Le Paris Collaborative on Green Budgeting vise à évaluer la compatibilité des budgets nationaux avec les engagements pris au niveau international, en particulier dans le cadre de l’accord de Paris. Un rapport conjoint de l’Inspection générale des finances (IGF) et du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), publié en septembre 2019, a proposé de caractériser l’impact environnemental (favorable/neutre/défavorable) des dépenses budgétaires et fiscales. Le « jaune » annexé au PLF 2021 par le gouvernement a été rédigé selon cette méthodologie.
> Lire aussi  « Mettons l’environnement au cœur de la reprise économique »
Il s’agit donc d’un pas important, mais l’exercice a ses limites.
Tout d’abord, la méthodologie adoptée continue à faire débat : comment rendre lisible par le plus grand nombre un document inévitablement complexe ? Comment sont prises en compte les niches fiscales et les dépenses néfastes pour l’environnement et la biodiversité ? Comment traiter les technologies controversées (biocarburants, nucléaire, etc.) ? Et ne faut-il pas systématiquement associer à la mesure de l’impact environnemental d’une décision une analyse de ses éventuels effets sociaux sur les différents secteurs de la société ?
Par ailleurs, la démarche n’a de sens que si elle permet d’orienter les décisions en faveur d’une transition écologique et sociale. Or l’expérience précédente de l’OCDE en la matière, qui concernait le gender budgeting (« budgétisation sexo-spécifique »), montre que l’évaluation des impacts d’un budget au regard d’un enjeu n’est pas suffisante en soi pour faire évoluer les pratiques et les choix stratégiques. Lors de la présentation du rapport IGF-CGEDD, les associations environnementales, notamment le Réseau action climat, avaient insisté sur la nécessité de ne pas s’arrêter à l’évaluation des impacts sur l’environnement. Elles avaient demandé que soit défini un calendrier pluriannuel visant à mettre en cohérence le budget de l’Etat français avec ses engagements internationaux (en particulier l’objectif de neutralité carbone en 2050) en s’acheminant vers la suppression progressive des quelque 25 milliards d’euros de dépenses évaluées comme défavorables à l’environnement.
Choix de société
En outre, si la démarche de budgétisation environnementale est susceptible d’éclairer les décisions, la question des arbitrages reste posée. Or c’est bien d’un choix de société qu’il est question : un gouvernement doit-il renoncer à une mesure « bonne » pour le PIB, l’emploi et les recettes de l’Etat, au motif qu’elle dégrade l’environnement ? A quelles conditions ? Avec quelle répartition des coûts entre les différentes catégories sociales ?
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Enfin, comment construire la légitimité démocratique de ce type de décision ? Pour que les arbitrages soient à la hauteur des enjeux écologiques tout en suscitant l’adhésion des citoyens, un débat large et ouvert doit être mené dès à présent, en vue de la discussion budgétaire qui débutera en octobre à l’Assemblée nationale, afin de clarifier le mandat donné à nos gouvernants. La mobilisation des parlementaires, mais aussi de tous et toutes, est nécessaire et urgente pour que les décisions d’aujourd’hui soient prises sur cette base, seule à même de construire la légitimité des orientations adoptées.
L’évaluation de l’impact environnemental du budget de l’Etat ne pourra constituer un outil de transformation efficace que si elle s’inscrit dans une dynamique globale de recomposition des manières de penser et de faire l’action publique.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/11/urgence-climatique-soumettre-le-budget-de-l-etat-a-une-evaluation-environnementale-constitue-potentiellement-une-avancee-significative_6051822_3232.html>
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16- Tribune. Urgence climatique : « On peut savoir. On peut vouloir. Mais on peut ne pas pouvoir », Le Monde, 11/09/20, 14h13
Par Brice Teinturier, Politologue, directeur général délégué d’Ipsos et auteur*

Le politologue Brice Teinturier constate, dans une tribune au « Monde », que les citoyens n’ont pas encore mis totalement en accord leurs comportements individuels avec leurs convictions écologiques.
Tribune. Vu de loin, il peut sembler paradoxal que les Français n’aient pas adopté plus de comportements vertueux en matière de protection de l’environnement, alors que cette préoccupation fait maintenant partie des trois ou quatre sujets qu’ils jugent majeurs, ce qui n’était absolument pas le cas il y a quelques années.
Vu de près, le paradoxe s’éclaire.
Tout d’abord, la prise de conscience des enjeux environnementaux et climatiques n’est, malgré tout, pas sans effet sur les comportements : les enquêtes montrent bien que ceux que l’on peut qualifier de vertueux ont incontestablement progressé chez les citoyens et consommateurs français, que ce soit dans l’alimentation, le tri des déchets, la gestion de l’eau, etc. La question est donc celle de l’ampleur du changement, non sa réalité.
Quatre grands freins à un véritable basculement des comportements subsistent néanmoins.
De l’hyper-individualisme…
Vouloir, ou le poids des habitudes. Changer de comportement a un coût – psychologique, organisationnel, économique –, a fortiori quand il s’agit de s’imposer des contraintes supplémentaires là où le confort et la facilité peuvent prévaloir. Il ne faut pas non plus négliger l’incivisme d’une partie de la population, qui continue à jeter sans vergogne mégots ou plastiques dans la nature, à prendre la voiture ou l’avion pour de petits déplacements et ne se préoccupe absolument pas du reste de la population.
On touche là une tendance profonde, l’hyper-individualisme, qui concerne 17 % environ de la population, ceux qui, dans nos enquêtes, déclarent : « Dans la vie, ce qui compte, c’est moi d’abord, les autres viennent toujours après. » Le premier obstacle à l’orientation massive des comportements en faveur de l’environnement est donc la tension entre l’individu et le collectif, le consommateur et le citoyen. Le premier veut des cerises en hiver et des mandarines en été. Le second est sensible aux conséquences : aberration écologique, impact énergétique, destruction des ressources, etc.
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Savoir, ou l’intensité de la menace perçue. Certes, la dégradation de l’environnement, le changement climatique, la pollution inquiètent de plus en plus. Mais les études montrent aussi que ces questions restent très abstraites pour une grande partie de la population. En revanche, plus la menace est visible, comme le réchauffement climatique ou la multiplication des épisodes de pollution, plus ce savoir abstrait s’enrichit d’une expérience directe du sujet. C’est bien ce qui s’est produit ces dernières années, mais le chemin de la connaissance est encore long à parcourir et peut conduire à une forme de relativisation de la menace – ce qui est différent de la contestation de sa réalité –, nuisant au basculement des comportements.
… à la conscience morale
Pouvoir, ou la force des contraintes. Le troisième frein, majeur, est celui de la capacité à agir. On peut savoir. On peut vouloir. Mais on peut ne pas pouvoir. Le citoyen consommateur est alors pris dans un système d’injonctions contradictoires. La contrainte peut être économique et la tension sur le pouvoir d’achat joue ici un rôle fondamental. Mais elle peut être technique ou territoriale. On l’a vu avec les « gilets jaunes », qui ont à la fois réagi à une augmentation du coût de l’essence et à une nouvelle taxe venant grever un budget déjà très contraint, mais qui n’avaient aussi, pour nombre d’entre eux, pas d’autre recours possible que la voiture pour se déplacer. Selon ce qui est mis en place dans la ville, l’immeuble, l’entreprise, l’hypermarché ou les transports, le pouvoir d’agir est donc facilité ou empêché. Contrairement à une idée reçue, les jeunes sont ainsi moins vertueux que les seniors en matière de tri des déchets : en grande partie parce qu’il est plus difficile d’avoir plusieurs poubelles dans un studio que dans un pavillon…
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Etre efficace, ou le syndrome de la goutte d’eau. Il s’agit là d’un mécanisme de déresponsabilisation individuelle redoutable, puisqu’il consiste à considérer que ses efforts sont dérisoires et inutiles par rapport aux véritables pollueurs. A l’échelle de la planète, des pays tels que la Chine et les Etats-Unis plutôt que la France ; à l’échelle nationale, l’industrie, l’agriculture ou les transports plutôt que l’individu. Le syndrome de la goutte d’eau justifie soit que l’on ne fasse rien, soit que l’on fasse peu en trouvant des compromis. Il met donc à l’épreuve l’articulation des logiques collectives et individuelles et la capacité des individus à imposer un changement de société (le tout) plutôt qu’à rechercher ou imposer une somme laborieuse de comportements individuels vertueux (les parties). Mais ce raisonnement a aussi sa propre perversité, puisqu’il justifie de ne rien changer individuellement tant qu’on n’a pas tout changé collectivement !
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Le devoir d’agir, qu’il relève d’une norme extérieure ou qu’il soit intériorisé et librement consenti, se heurte à la profondeur du vouloir, du pouvoir, du savoir et de l’efficience. Quand le lien est fait avec la santé, et il l’est de plus en plus, un bénéfice individuel tangible, auquel le citoyen autant que le consommateur est attaché, permet plus sûrement d’obtenir une modification des comportements. Mais cela ne peut suffire. Pour changer les habitudes, il faut avoir une conscience morale, celle d’une responsabilité vis-à-vis de ce qui nous dépasse : la planète, le genre humain, les générations à venir. Cela requiert de l’apprentissage et de la pratique, ne serait-ce que pour comprendre que vivre autrement n’est ni hors de portée, ni synonyme de bagne ou de régression inéluctable.
*Brice Teinturier a notamment écrit « Plus rien à faire, plus rien à foutre : la vraie crise de la démocratie » (Robert Laffont, 2017).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/11/urgence-climatique-on-peut-savoir-on-peut-vouloir-mais-on-peut-ne-pas-pouvoir_6051823_3232.html>
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17- Tribune. Urgence climatique : « L’écologie ne fait toujours pas partie du logiciel de la haute administration », Le Monde, 11/09/20, 14h14
Par Collectif*

Experts de l’action publique, trois membres du collectif de hauts fonctionnaires Lierre analysent, dans une tribune au « Monde », les réticences de l’administration à prendre des décisions conformes aux nécessités environnementales.
Tribune. L’Etat peine à se mettre au diapason de l’urgence climatique. Pire, des blocages et des résistances persistent au sein de son administration. Si les manifestations concrètes de la crise écologique et des attentes citoyennes commencent à faire bouger des lignes, la prise de conscience et l’adaptation sont trop lentes dans la haute administration. Plusieurs freins peuvent expliquer le décalage entre la réalité de la situation et des réponses pour y faire face.
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Le premier de ces freins est sans doute culturel, il trouve son origine dans la formation initiale et continue des responsables de l’administration. Les enjeux écologiques et les sciences du vivant sont quasiment absents des cursus des formations qui conduisent à ces fonctions, et le prisme économique prédomine. Ainsi, des profils de techniciens continuent à imposer une approche gestionnaire et budgétaire des dossiers. Leurs voix, notamment à Bercy, pèsent le plus dans les arbitrages interministériels.
L’écologie ne fait toujours pas partie du logiciel de la haute administration. Jusqu’à très récemment, elle était perçue comme une menace ou comme une douce utopie, aujourd’hui elle peut être un supplément d’âme ou une figure imposée qu’il faut exécuter, sans conviction.
L’action de l’administration d’Etat se trouve également entravée par ses contraintes internes. Le fonctionnement de l’Etat est trop souvent cloisonné et l’écologie, par définition systémique, n’y trouve pas sa place. Il manque une impulsion transversale.
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De la même manière, les ministères sont encore souvent prisonniers des porteurs d’intérêts privés auxquels leur action est exclusivement dédiée : l’agriculture parle aux syndicats agricoles conventionnels, dans une logique historique de cogestion ; le logement aux acteurs de la construction ; les transports sont dominés par le poids du secteur automobile et l’économie comme l’énergie par le nucléaire et le modèle centralisé de société qu’il suppose… Au final, les sujets environnementaux sont relégués très loin du rang des priorités.
Nécessité d’innover
Par ailleurs, la trop faible place des garanties environnementales dans le code des marchés publics et l’annualité des objectifs budgétaires empêchent de porter des politiques publiques sur le long terme.
Enfin, un des derniers freins réside dans le cloisonnement quasi hermétique avec les collectivités territoriales. Il existe peu de liens directs entre l’administration des ministères, les grands corps d’Etat et l’administration des collectivités. Cette absence de culture commune et d’échanges structurés est un handicap pour comprendre les besoins des territoires et accompagner les transformations nécessaires.
> Lire la chronique : « Transition écologique : le choc des réalismes »
La haute administration se trouve désormais devant un impératif de transformation et de renouvellement. Cette transformation implique une impulsion politique forte. Des objectifs ambitieux doivent être fixés à tous les ministères et à leurs directions. Les entités publiques ont l’opportunité d’être exemplaires en matière sociale et environnementale. Elles peuvent adopter des organisations et des modes de fonctionnement plus sobres dans leurs consommations matérielles, plus démocratiques et respectueuses du bien-être de leurs agents.
Relever le défi écologique implique aussi d’innover et de développer de nouvelles méthodes qui favorisent le dialogue social, la participation des professionnels et des citoyens. La période de confinement a fait réémerger des réseaux de solidarité entre habitants autour des enjeux du quotidien – se nourrir, se déplacer, prendre soin des plus vulnérables. Les structures publiques doivent pouvoir tester des modes de fonctionnement qui ne soient plus exclusivement hiérarchiques et descendants. Des espaces de réflexion doivent s’offrir aux agents publics pour faire changer les pratiques de leurs organisations.
*Signataires : Jacques Archimbaud est vice-président de la Commission nationale du débat public. Il a été membre des cabinets des ministres de l’environnement et du logement. 
François Langlois est haut fonctionnaire d’Etat (Cour des comptes, sous-préfet) et en collectivités territoriales (directeur général des services de la Région PACA puis de la Ville de Grenoble). 
Dominique Méda est haut fonctionnaire et professeure d’université. Tous sont membres du comité d’orientation du Lierre, un réseau qui regroupe plusieurs centaines de hauts fonctionnaires, responsables et experts de l’action publique, de sensibilité écologiste.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/11/urgence-climatique-l-ecologie-ne-fait-toujours-pas-partie-du-logiciel-de-la-haute-administration_6051824_3232.html>
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18- Entretien. Urgence climatique : « L’Etat est un archipel de compromis », Le Monde, 11/09/20, 14h14
Propos recueillis par Antoine Reverchon

Le sociologue Antoine Vauchez analyse, dans un entretien au « Monde », les mécanismes qui entravent la mise en œuvre des politiques environnementales.
Entretien. Antoine Vauchez, directeur de recherche CNRS au Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP-université Paris-I-Sorbonne-EHESS) est sociologue, spécialiste des « élites » administratives et politiques en France et dans l’Union européenne. Il a écrit, avec Pierre France, Sphère publique, intérêts privés. Enquête sur un grand brouillage (Presses de Sciences Po, 2017).
Comment expliquez-vous que la France ait tant de mal à « mettre en musique » l’action publique autour d’une véritable politique environnementale ?
La politique environnementale a trois caractéristiques essentielles : elle est extrêmement sectorielle dans les faits, même si elle revendique – à raison – la nécessité d’être transversale ; elle se construit essentiellement autour d’agences indépendantes, qui ont le rôle, forcément ambigu, d’être à la fois chargées de protéger le public et d’organiser les marchés ; l’initiative politique vient en fait, bien souvent, de l’échelon européen. Elle est donc complexe, morcelée et donne assez peu de prises, en réalité, pour piloter une politique écologique nationale.
> Lire aussi  Plan de relance : comment se répartissent les 30 milliards pour la transition écologique
La politique environnementale doit trouver sa place dans une série de politiques classiques – transports, énergie, agriculture, industrie, télécoms, etc. –, qui sont mises en œuvre par des bureaucraties sectorielles ayant chacune leur propre histoire, leurs interlocuteurs (les syndicats agricoles, les industriels, les grands opérateurs nationaux, etc.). La décision de permettre l’usage des néonicotinoïdes aux betteraviers est typique de ce fonctionnement. Une politique environnementale « transversale » exigerait une très forte coordination à la fois politique et administrative, ce qui supposerait la création d’institutions interministérielles. Il y a eu des tentatives en ce sens, avec la création d’un vaste ministère de l’environnement et du développement durable, dont le titulaire avait été promu au rang de ministre d’Etat. Mais la prise du champ du politique sur le champ de l’action publique reste faible…
La volonté politique se heurterait donc à « l’Etat profond » ?
Je ne crois pas à cette héroïsation du politique, qui lutterait contre des administrations rétives. Tout d’abord parce que le personnel politique, Emmanuel Macron en tête, et les cabinets ministériels sont directement issus de la haute fonction publique. L’action politique est toujours coproduite avec les hauts fonctionnaires, notamment les grands corps. Ensuite, contrairement à l’image de toute-puissance qu’il aime à se donner, l’Etat n’agit jamais seul. Il a des relais, des interlocuteurs, avec lesquels il négocie et à travers lesquels il met en œuvre l’action publique ; il « choisit » avec quelle société civile il veut prioritairement interagir. L’Etat est un archipel de compromis.
> Lire la chronique : « Transition écologique : le choc des réalismes »
Comment fonctionne cet archipel, dans le domaine environnemental ?
Les politiques environnementales s’appuient sur des mécanismes de régulation technique plus que sur des lois et des contraintes juridiques a priori. Elles sont souvent décidées à l’échelle européenne – par exemple la directive Reach sur l’industrie chimique – et déclenchent une longue chaîne de production de normes très concrètes, très techniques, visant la « mise en conformité » (compliance, en anglais) plutôt que l’interdiction. Le problème est qu’une grande partie de l’effectivité de ces normes est coproduite, à l’échelon national ou européen, par des agences de régulation indépendantes qui négocient, de façon généralement opaque, une panoplie de seuils, de niveaux, d’indicateurs, avec les stakeholders (« les parties prenantes »), c’est-à-dire les intérêts privés en présence. Cette technicité extrême et ce mode de décision génèrent des trous, des ambiguïtés, des incertitudes tout au long de la chaîne normative, lesquels déterminent in fine l’efficacité réelle de l’action politique. Il n’y a pas d’Etat régulateur, il y a un état de la régulation, évidemment perfectible.
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Comment ?
Certes, l’action politique peut construire un horizon normatif volontariste. L’objectif de « transition écologique » incite bel et bien les grands corps à inscrire leur action dans cet objectif. Mais il manque le droit, qui ne joue pas aujourd’hui tout son rôle d’intégrateur de l’action publique. Il y a bien des mouvements en ce sens, avec la reconnaissance par le Conseil constitutionnel de la protection de l’environnement comme principe opposable à la liberté d’entreprendre, ou encore le constat récent par le Conseil d’Etat de la « carence de l’Etat » en matière de qualité de l’air. Ce sont des décisions juridiques opposables à l’action (ou à l’inaction) de l’administration. Il y a eu aussi la création d’institutions nouvelles, comme la Convention citoyenne – mais elles suscitent dans l’administration un mécanisme de mise à distance : prend-on toute la liste des propositions ou une partie ? Au titre de décisions ou d’orientations ?
> Lire aussi  Convention citoyenne pour le climat : le gouvernement annonce des premières mesures
La réforme ne viendra pas simplement de l’intérieur. Il faut qu’apparaissent de nouveaux systèmes d’alliances, des coalitions larges entre citoyens, justiciables et stakeholders, pour créer l’effet d’entraînement nécessaire. Mais il restera à l’Etat la tâche de construire, au sein de l’administration, les ressources et les institutions qui s’ouvriront à ces nouveaux partenaires, même critiques, et créer ainsi une nouvelle chaîne de régulation.
Mais une telle stratégie entrerait en collision avec le « macronisme », dont le programme – d’autant plus en période de crise économique – reste marqué par « la libération des énergies », la simplification administrative, l’association des entreprises aux choix d’action publique. L’écologie ne s’est arrimée qu’après coup à ce programme. Le projet de loi sur l’accélération et la simplification de l’action publique (dite loi ASAP), toujours en discussion au Parlement, le montre bien : il affaiblit les procédures d’enquête publique, le rôle des associations environnementales et des juges. De façon emblématique, le programme de rénovation thermique des logements, à visée écologique, va être piloté conjointement par l’Etat et les grands industriels du secteur. La logique reste celle de la régulation plutôt que de la contrainte juridique (la « smart écologie », selon la commission Attali), qui, au nom du rejet de « l’écologie punitive », risque d’aller à l’encontre de l’écologie participative. L’administration continue de percevoir les associations et les juges comme des risques à gérer, et non comme des constructeurs de l’action publique.
Qu’en est-il des scientifiques, conviés par les politiques comme interlocuteurs quasi uniques à l’occasion de la pandémie ?
On demande en effet aux scientifiques, sur la santé comme sur les questions d’environnement, de participer à la chaîne de régulation, par exemple en fixant des seuils, des standards et des normes. Ils sont ainsi enrôlés dans la bataille réglementaire, d’où les conflits d’intérêts qui ne manquent pas d’apparaître.
La question se pose aussi sur les données sur lesquelles s’appuie le régulateur, supposément, elles aussi, parées de l’exactitude et de la neutralité. Mais qui produit les données ? Qui en dispose et selon quelles modalités ? Il est de plus en plus difficile d’affirmer aujourd’hui que la science puisse donner son verdict dans le débat public. La position des scientifiques qui agissent aujourd’hui souvent en corégulateurs doit elle aussi être interrogée.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/11/urgence-climatique-l-etat-est-un-archipel-de-compromis_6051825_3232.html>
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19- Réchauffement climatique : « les années 2030 seront pires que les années 2020 », Futura-sciences, 11/09/20
Nathalie Mayer, journaliste

En l'an 2000, un tel scénario aurait pu faire l'objet d'un film de science-fiction à succès. Mais en 2020, il correspond tout simplement à la réalité. La Terre va mal. Elle subit catastrophe naturelle après catastrophe. Pire : les scientifiques assurent que nous n'avons encore rien vu !
Cette année 2020 a commencé avec des incendies monstrueux en Australie. Puis, nous avons eu des records de températures... à faire froid dans le dos : 38 °C en Sibérie et 54,4 °C dans la bien nommée Vallée de la mort, aux États-Unis.
L'Amazonie a elle aussi connu des incendies d'une ampleur qui n'avait pas été vue depuis une quinzaine d'années. Dans l'Atlantique, ce ne sont pas moins de 17 tempêtes tropicales qui ont déjà été nommées depuis le début de cette saison des ouragans. Certains annoncent même que, dans les jours qui viennent, quatre de ces tempêtes pourraient sévir en même temps. Au Japon et en Corée du Sud, c'est le typhon Haishen qui a fait de sévères dégâts ces derniers jours.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-rechauffement-climatique-les-annees-2030-seront-pires-annees-2020-82939/>
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20- Présidentielle américaine, J – 51 : le changement climatique s’insinue dans la campagne, Le Monde, 13/09/20, 12h44
Gilles Paris (Washington, correspondant)

Les incendies qui ravagent l’ouest des Etats-Unis replacent le débat environnemental dans la campagne présidentielle. Un sujet que Donald Trump ne pourra peut-être pas éviter éternellement. 
• Le fait du jour
Donald Trump a été obligé de modifier son agenda pour ajouter une étape californienne à la tournée engagée samedi 12 septembre dans l’Ouest américain. Des dizaines de feux dévastateurs, alimentés depuis des jours par une sécheresse chronique et des vents violents, ravagent actuellement l’Etat de Washington, l’Oregon et la Californie. Au moins 16 victimes ont été recensées au cours des derniers jours, mais le directeur des services de gestion des urgences de l’Oregon, Andrew Phelps, a dit se préparer « à un nombre considérable de morts, en nous fondant sur ce que nous savons du nombre de bâtiments détruits », de vastes régions étant encore pour l’instant inaccessibles.
Ignorer ce désastre qui frappe des bastions démocrates devenait de plus en plus délicat pour le président, qui s’est rendu récemment dans deux Etats républicains touchés par des catastrophes naturelles, l’Iowa et le Texas. Mais le déplacement en Californie constitue une gageure pour Donald Trump. Son adversaire Joe Biden a assuré dans un communiqué publié samedi consacré à ces incendies que « la science est claire et des signes mortels comme ceux-ci sont indubitables : le changement climatique constitue une menace existentielle imminente pour notre mode de vie ». « Le président Trump peut essayer de nier cette réalité, mais les faits sont indéniables. Nous devons absolument agir maintenant pour éviter un avenir défini par une succession sans fin de tragédies comme celle que les familles américaines endurent aujourd’hui » dans cette région, a-t-il ajouté.
Donald Trump, qui n’a mentionné qu’à deux reprises ces incendies depuis qu’ils ont pris cette ampleur, a vanté le 8 septembre le bilan environnemental de son administration au cours d’un déplacement en Floride. « Nous avons actuellement l’air le plus pur que nous ayons jamais eu dans ce pays, disons au cours des quarante dernières années », a-t-il assuré, alors que les images de ciels orangés s’affichent à la « une » des médias américains. L’indice de qualité de l’air samedi matin à Salem, la capitale de l’Oregon, a atteint le chiffre de 512 sur une échelle qui va ordinairement de 0 à 500, soit le pire résultat depuis le début de ces mesures, en 1985.
Alors que Joe Biden a renforcé le volet environnement de son programme après avoir remporté la primaire démocrate, Donald Trump, longtemps climatosceptique revendiqué, reste muet sur le sujet après avoir éliminé au cours des trois dernières années de nombreuses réglementations en faveur de l’environnement.
Le changement climatique n’a même pas été évoqué dans son discours d’acceptation de candidature, lors de la convention d’investiture républicaine, le 27 août. Au début du même mois, ce dossier arrivait à l’avant-dernière place dans la liste des sujets considérés comme « très importants » par les électeurs inscrits interrogés par le Pew Research Center. Les incendies en cours pourraient lui donner un nouvel écho, plus favorable au candidat démocrate.
• La vidéo du jour
> Capacidad mental <https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=ibKhnRYGxcw&feature=emb_logo>, par Donald J Trump, 30/06/20
Les publicités en espagnol diffusées par l’équipe de campagne de Donald Trump expliquent-elles la remontée du président sortant dans l’Etat-clé de Floride ? Un sondage publié par le Miami Herald dans un bastion démocrate montre que, pour l’instant, Joe Biden peine à convaincre l’électorat latino. Son avance est deux fois inférieure à celle dont disposait Hillary Clinton en 2016. Donald Trump fait jeu égal avec l’ancien vice-président au sein de cet électorat, ce qui pourrait lui permettre de conserver la Floride et ses 29 grands électeurs. Joe Biden n’y a pas fait campagne depuis les primaires démocrates, il y a plus de six mois.
• Le chiffre du jour
76 : Une écrasante majorité de personnes interrogées par l’institut Gallup (76 %) affirme préférer épargner plutôt que consommer comme d’ordinaire dans le contexte du ralentissement économique provoqué par l’épidémie de Covid-19. Cette prudence pourrait peser sur le rythme de la reprise compte tenu du poids important de la consommation. Une majorité relative (45 %) du même échantillon estime cependant que le développement d’un vaccin pourrait les inciter à revenir à leur niveau de dépenses précédent.
« Ne faites pas ce que vous dit le président. » Tel est en substance le message publié sur Twitter par le procureur démocrate de Caroline du Nord, Josh Stein, après un message présidentiel qui, pris au pied de la lettre, ferait commettre aux électeurs une infraction. Twitter a d’ailleurs signalé le message de Donald Trump tout en le laissant accessible.
• Le graphique du jour
Les avis exprimés par les électeurs de Donald Trump et de Joe Biden sur une série de questions de société sont diamétralement opposés, selon les résultats d’un sondage publié par le Pew Research Center le 10 septembre. Ces écarts existaient déjà il y a quatre ans entre les électeurs de Donald Trump et ceux de la démocrate Hillary Clinton, mais ils se sont renforcés significativement pour ce qui concerne la situation des femmes et celle des Noirs.
> Un fossé sépare les électeurs républicains des démocrates : Pourcentages des électeurs qui sont d'accord avec les phrases suivantes <https://www.pewresearch.org/politics/2020/09/10/voters-attitudes-about-race-and-gender-are-even-more-divided-than-in-2016/>...
• La photo du jour
> Les partisans de Donald Trump ne reculent devant rien, à l’image de cette bague représentant le président américain, à Cincinnati (Ohio) <https://img.lemde.fr/2020/09/12/0/0/3500/2333/688/0/60/0/7a1ac75_ggg-cin01-usa-election-trump-0912-1e.JPG>, samedi 12 septembre.
• A suivre
Le candidat démocrate à la présidentielle Joe Biden n’avait rien à son programme de dimanche, samedi soir 12 septembre. Ses prochains déplacements sont prévus en Floride, le 15 septembre, puis dans le Minnesota, le 18 septembre.
<https://www.lemonde.fr/international/article/2020/09/13/presidentielle-americaine-j-51-le-rechauffement-climatique-s-insinue-dans-la-campagne_6051987_3210.html>
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En images
21- Inondations au Sénégal : les sinistrés demandent de l'aide, France 24, Le journal de l’Afrique, 08/09/20, 08:54

Le Sénégal a essuyé les 5 et 6 septembre des précipitations d'une intensité inhabituelle. Les pluies, qui ont provoqué des inondations dévastatrices, ont fait au moins quatre morts. À Dakar, la capitale, des milliers de personnes sont sinistrées. De nombreuses maisons sont submergées et leurs habitants contraints de déménager. Au désespoir, les sinistrés demandent l'aide des autorités, vivement critiquées pour leur gestion des crues.
> Reportage à voir à :
<https://www.france24.com/fr/video/20200908-inondations-au-sénégal-les-sinistrés-demandent-de-l-aide>
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– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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