[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (mercredi 16 septembre)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Mer 16 Sep 08:00:35 CEST 2020
Bonjour à tous,
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants :
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1- 'Merci Raymond' sème la nature en ville <http://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/merci-raymond-seme-la-nature-en-ville/>, Entrepreneurs d’avenir, 09/09/20
2- Décryptage. La Grande Muraille verte, mirage sahélien <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/10/la-grande-muraille-verte-mirage-sahelien_6051715_3212.html>, Le Monde Afrique, maj le 10/09/20 à 01h25
3- L’UE a autorisé l’exportation de plus de 80 000 tonnes de pesticides pourtant interdits au sein de l’Union <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/10/l-union-europeenne-a-autorise-l-exportation-de-plus-de-80-000-tonnes-de-pesticides-interdits-en-2018_6051607_3244.html>, Le Monde, 10/09/20, 08h01
4- Pour sauvegarder la biodiversité, le Conseil d’analyse économique recommande de réorienter les aides à l’agriculture intensive <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/10/biodiversite-les-recommandations-du-conseil-d-analyse-economique_6051660_3244.html>, Le Monde, 10/09/20, 11h21
5- Amazonie : Greenpeace déploie une banderole géante à la Commission européenne <https://information.tv5monde.com/info/amazonie-greenpeace-deploie-une-banderole-geante-la-commission-europeenne-374568>, AFP, 11/09/20, 21:00
6- À Montreuil, elles créent une ferme florale urbaine sur une friche polluée <https://usbeketrica.com/article/a-montreuil-ferme-florale-urbaine-sur-une-friche-polluee>, Usbek & Rica, 12/09/20, 10:00
7- Des « cobayes » bretons alertent sur le cadmium, métal lourd issu des engrais phosphatés <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/12/des-volontaires-bretons-alertent-sur-le-cadmium-metal-lourd-issu-des-engrais-phosphates_6051939_3244.html>, Le Monde, 12/09/20, 13h00
8- La déforestation de l’Amazonie s’accélère et pourrait la conduire à « un point de non-retour » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/11/la-foret-amazonienne-s-approche-d-un-point-de-non-retour_6051887_3244.html>, Le Monde, maj le 12/09/20 à 14h23
9- Chronique. « Les néonicotinoïdes sont des substances trop efficaces et trop persistantes pour que leur usage puisse être contrôlé » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/12/les-neonicotinoides-sont-des-substances-trop-efficaces-et-trop-persistantes-pour-que-leur-usage-puisse-etre-controle_6051948_3232.html>, Le Monde, 12/09/20, 17h08
10- Réintroduction des néonicotinoïdes : la betterave est toujours un champ de bataille <https://www.lejdd.fr/Societe/reintroduction-des-neonicotinoides-la-betterave-est-toujours-un-champ-de-bataille-3991534>, Le JDD, 13/09/20, 14h00
11- Le gouvernement prépare un plan pour les abeilles <https://www.lejdd.fr/Societe/le-gouvernement-prepare-un-plan-pour-les-abeilles-3991592>, Le JDD, 13/09/20, 14h36
12- Brésil : stupeur et désolation dans un Pantanal dévoré par les flammes <https://information.tv5monde.com/info/bresil-stupeur-et-desolation-dans-un-pantanal-devore-par-les-flammes-374982>, AFP, 14/09/20, 21:00
13- Pompili signe "l'appel des coquelicots" contre les pesticides <https://information.tv5monde.com/info/pompili-signe-l-appel-des-coquelicots-contre-les-pesticides-375154>, AFP, 15/09/20, 18:00
14- La déforestation en chiffres, selon l'Onu <https://information.tv5monde.com/info/la-deforestation-en-chiffres-selon-l-onu-375193>, AFP, 15/09/20, 22:00
15- Appel. « Nous voulons un plan de sortie de l’agriculture industrielle en dix ans » <https://www.bastamag.net/Nous-voulons-des-paysans-installer-un-million-d-agriculteurs-plan-de-sortie-agriculture-industrielle-coquelicots-pesticides>, BastaMag, 15/09/20
16- Des feuilles d’ananas recyclées pour conserver les aliments et assainir les eaux usées <https://dailygeekshow.com/aerogel-conservation-aliments/>, Daily Geek Show, 15/09/20
En audio
17- Incendies en Californie : "Vous avez quelques minutes pour attraper deux sacs, vos papiers, le chien, sauver votre vie" <https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/incendies-en-californie/incendies-en-californie-la-police-est-arrivee-dans-notre-rue-et-nous-a-dit-devacuer-immediatement_4104531.html>, Radio France, 13/09/20, 14:33
En images
18- Pesticides dans les pommes : pourquoi autant de traitements ? <https://www.lci.fr/sante/video-pesticides-dans-les-pommes-pourquoi-autant-de-traitements-2164141.html>, TF1, journal de 20h, 09/09/20
19- Environnement : le thon rouge est de retour <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/environnement-le-thon-rouge-est-de-retour_4101783.html>, France 2, journal de 20h, 10/09/20
20- Le grand format : les circuits courts sont-ils trop chers ? <https://www.lci.fr/conso-argent/video-le-grand-format-les-circuits-courts-sont-ils-trop-chers-2164249.html>, TF1, journal de 20h, 10/09/20
21- Manger mieux et plus responsable <https://www.france.tv/france-2/tout-compte-fait/1934813-manger-mieux-et-plus-responsable.html>, France 2, Tout compte fait, 12/09/20, 14h03
22- Ils sauvent la planète - Sénégal : un potager dans le désert <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/ils-sauvent-la-planete-senegal-un-potager-dans-le-desert_4106055.html>, France 2, Journal de 20h, 14/09/20
Bien à vous,
Florence
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BOOMERANG DU JOUR : 41 pesticides interdits ont été autorisés à l’exportation depuis l’UE en 2018. Ainsi, les pays membres de l’UE ont exporté de 81 615 tonnes de pesticides contenant des substances bannies depuis parfois plus de dix ans sur leur propre sol. Les principaux importateurs sont aussi ceux qui exportent le plus de denrées alimentaires vers l’Europe. Jus d’orange, café, soja…, des résidus de pesticides ultratoxiques peuvent donc se retrouver in fine à la table des consommateurs européens. (cf. item 3 & suite)
ALERTE DU JOUR : Après les excès de nitrates, après les épandages massifs de lisiers et autres effluents, une nouvelle alerte sur les intrants utilisés par l’agriculture conventionnelle avec le cadmium issu des engrais phosphatés. (cf. item 7)
INTERDÉPENDANCE DU JOUR : Au Japon, si les pêcheurs du Shinji s’étaient plaints à leur ministre de tutelle des pratiques de leurs voisins riziculteurs, on leur aurait sans doute répondu avec assurance que leurs inquiétudes étaient infondées. C’est bien connu : « Les poissons, ça ne va pas butiner dans les rizières. ». Et aujourd’hui de dire pareillement « Les abeilles ça ne va pas butiner les betteraves ». (cf. item 9, 10 & 11)
CHIFFRES DU JOUR : — Quinze ans après son lancement, seulement 4 % de la superficie concernée par le projet pharaonique de la Grande Muraille verte ont été restaurés. (cf. item 2)
— En Californie, plus de 14 000 pompiers luttent contre 29 feux majeurs. 1,2 million d’hectares ont été détruits, contre 105 000 environ en 2019 et douze personnes ont trouvé la mort. Mais "Ça finira par se refroidir" a lancé Trump pour balayer d'une phrase les inquiétudes liées au réchauffement climatique... (cf. item 17 & suite)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Embellir le cadre de vie, rafraîchir l’atmosphère et nourrir les habitants : Merci Raymond, une startup spécialisée dans la scénographie végétale et l’agriculture urbaine, ne voit que des avantages à reverdir la ville. (cf. item 1)
— En Seine-Saint-Denis, le Mur à Fleurs, une friche de 7000 m2, a repris vie pendant le confinement grâce au travail d’une petite équipe décidée à prouver le pouvoir réparateur des fleurs et les bienfaits de leur production locale, à l'heure où 9 fleurs sur 10 vendues en France viennent du bout du monde. (cf. item 6 & suite)
— Des chercheurs singapouriens ont dévoilé une nouvelle méthode prometteuse de recyclage permettant de transformer les feuilles d’ananas en un aérogel pour conserver plus longtemps les fruits et les légumes, et capable d’absorber les produits chimiques toxiques contenus dans les eaux usées. (cf. item 16)
— Les limitations de la pêche au thon rouge ont porté leurs fruits. En à peine 10 ans, l'espèce a trouvé un vrai renouveau. (cf. item 19)
— Gora N'Diaye est un précurseur : il fait pousser des légumes sur une terre desséchée au milieu du désert. Sa ferme a tout d'une oasis, mais c'est aussi une école et un espoir pour les habitants de sa région, à Samba Dia, au Sénégal. (cf. item 22)
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> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- 'Merci Raymond' sème la nature en ville, Entrepreneurs d’avenir, 09/09/20
Pascal de Rauglaudre
Embellir le cadre de vie, rafraîchir l’atmosphère et nourrir les habitants : Merci Raymond, une startup spécialisée dans la scénographie végétale et l’agriculture urbaine, ne voit que des avantages à reverdir la ville.
Le confinement aura eu au moins une vertu : les citadins claquemurés chez eux ont assisté depuis leur balcon au réveil des arbres et des fleurs de printemps. Et pris conscience a fortiori de leur déconnexion du monde naturel. Certains sont tentés de fuir vers les grands espaces. Mais d’autres explorent une autre voie : remettre la nature au cœur des villes.
C’est celle qu’a choisi Merci Raymond, une startup fondée en 2015 par Hugo Meunier, Antoine Baume et Guillaume Hadjigeorgiori. « Végétaliser est une vraie mission d’intérêt général, qui produit des bénéfices pour tout le monde », s’enthousiasme Hugo Meunier, jeune entrepreneur issu du Tarn-et-Garonne, qui a durement ressenti le manque de verdure quand il s’est installé à Paris. « Avec mes associés, nous avons fédéré des talents spécialistes de la ville, architectes, artistes, urbanistes, jardiniers, agronomes, pour prendre part à la révolution verte qui s’annonce. »
>> Suite à lire à :
<http://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/merci-raymond-seme-la-nature-en-ville/>
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2- Décryptage. La Grande Muraille verte, mirage sahélien, Le Monde Afrique, maj le 10/09/20 à 01h25
Laurence Caramel
Quinze ans après son lancement, seulement 4 % de la superficie concernée par ce projet pharaonique ont été restaurés.
Quinze ans après son lancement, le projet de Grande Muraille verte reste un mirage. Le rideau de verdure destiné à s’étirer sur près de 8 000 kilomètres du Sénégal à Djibouti pour enrayer la dégradation des terres sous l’effet de la pression anthropique et du changement climatique dessine une ligne discontinue d’expériences plus ou moins abouties.
Au Mali, au Nigeria, en Mauritanie ou à Djibouti, cette initiative phare du continent, à laquelle sont associés les onze pays de la bande sahélienne, se résume à de maigres parcelles de quelques milliers d’hectares de reboisement.
> Lire aussi Le Sénégal lance un projet de forêts nourricières et médicinales
Le premier rapport d’évaluation, commandé par la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification et dévoilé lundi 7 septembre, acte ce modeste bilan : seulement 4 millions d’hectares ont été aménagés sur les 100 millions visés d’ici à 2030 par cet ambitieux programme de restauration écologique au service de la lutte contre la pauvreté.
« Au bout de quinze ans, nous aurions pu espérer quelque chose de différent », a convenu Amina Mohammed, vice-secrétaire générale des Nations unies et éphémère ministre de l’environnement du Nigeria en 2016, lors de la présentation du rapport à laquelle participaient virtuellement les représentants des Etats de la Grande Muraille et des bailleurs de fonds dont l’inconstant soutien en dépit des promesses explique en partie ce résultat. La montée des conflits et de l’insécurité dans le Sahel central a aussi fermé de vastes territoires à toute intervention.
Flou et absence de pilotage
Il n’empêche, derrière les déclarations incantatoires faisant de la réalisation de la Grande Muraille verte « une priorité » pour améliorer les conditions de vie de millions de personnes exposées à une insécurité alimentaire chronique, les gouvernements, à l’exception du Sénégal – vitrine la plus avantageuse du projet – et de l’Ethiopie, n’ont pas placé ce sujet en tête de leurs agendas. L’absence de portage politique de haut niveau, le manque de moyens humains et financiers des ministères de l’environnement sont des freins récurrents.
Souvent, les agences de la Grande Muraille verte prévues dans chaque pays « ne se matérialisent pas encore », pointe également le rapport. Les déclarations divergentes entre les bailleurs de fonds et les Etats sur le montant des fonds versés pour soutenir le projet couronnent un sentiment de flou et d’absence de pilotage.
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Selon l’Agence panafricaine de la Grande Muraille verte, qui est installée à Nouakchott, avec pour mission de coordonner les avancées dans les différents pays, 200 millions de dollars (170 millions d’euros) ont été mobilisés depuis le début de l’initiative, dont 150 millions de dollars provenant de financements étrangers, le reste étant pris en charge par les Etats eux-mêmes.
De leur côté, ces donateurs, au premier rang desquels la Banque mondiale, avancent un chiffre beaucoup plus important de 870 millions de dollars. L’écart, selon l’explication fournie par le rapport, tiendrait au fait que ces institutions mènent des opérations en dehors du tracé initialement défini par les pays africains tout en les comptabilisant dans la Grande Muraille.
Convaincre les populations
Le secrétaire général de l’agence, Abdoulaye Dia, ne cache pas son désaccord : « Nous voulons des financements pour les objectifs que nous avons définis. Nous sommes court-circuités. Des interventions sont décidées sans que nous soyons informés. Il est ensuite un peu facile de nous reprocher de ne pas rendre compte. » Quel que soit le chiffre retenu, il est loin des 4 milliards de dollars promis en 2015 dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat.
Entre le rêve entretenu à travers des films promotionnels projetés dans les enceintes internationales et la réalité sur le terrain, le doute s’est installé.
« Il est difficile de savoir qui fait quoi et où. Cela affecte la crédibilité du projet qui est déjà pour beaucoup sérieusement mise en doute après ces quinze ans d’existence. Ce rêve ne parviendra jamais à se concrétiser si les populations ne sont pas convaincues qu’il leur offre un avenir meilleur. Or ce travail n’a pas été fait », observe Patrice Burger, président du Cari, une ONG engagée dans la lutte contre la désertification. Il reste cependant convaincu de la nécessité de cette entreprise pharaonique.
> Lire aussi Inna Modja parie sur la Grande Muraille verte pour « redonner un rêve à l’Afrique »
Chez certains scientifiques, le questionnement est plus profond. « Le projet de Grande Muraille verte s’appuie sur un récit de la désertification du Sahel que les études scientifiques menées depuis la fin des années 1980 contredisent. Malgré ces critiques et le fait qu’il soit difficile sinon impossible de cartographier cette “désertification”, des politiques consistant à arrêter l’avancée du désert continuent à prospérer », regrette l’agronome, Pierre Hiernaux, auteur avec le géographe norvégien Tor Benjaminsen d’un article sur « La narration de la désertification dans le Sahel de 1900 à 2019 ».
Un « reverdissement » du Sahel
Plusieurs études, dont certaines sont reprises dans le rapport spécial du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) publié en août 2019, attestent de ce « reverdissement » du Sahel depuis la fin des grandes sécheresses des années 1980. « L’augmentation globale de la pluviométrie coïncide avec une augmentation du couvert herbacé, mais également avec une plus forte densité du couvert ligneux – c’est-à-dire des arbres », poursuit M. Hiernaux, sans nier qu’il existe localement des exceptions comme dans le Gourma malien.
La dégradation des terres, lorsqu’elle est observée, s’explique bien davantage par la pression démographique que doivent supporter de fragiles systèmes agropastoraux. Une cause qui, selon lui, n’est pourtant jamais mise en avant.
Au départ impressionné par l’ambition de l’initiative continentale, le chercheur indépendant Ronan Mugelé se montre, à l’issue de sa thèse intitulée « La Grande Muraille verte, géographie d’une utopie environnementale au Sahel » (2018), beaucoup plus sceptique : « Ce projet manipule des images très fortes à des fins incertaines. Il est présenté comme un défi technique, apolitique, alors qu’il existe de fortes rivalités entre les pays engagés, entre les fonctionnaires chargés de le mettre en œuvre et les populations qui doivent l’accepter… Son impact sur le pastoralisme et les tensions qu’il peut alimenter en soustrayant des zones de pâturages dans un contexte de raréfaction des ressources est fortement questionné par les chercheurs qui sont aujourd’hui sur le terrain. »
> Lire aussi Les parcs nationaux africains perpétuent une « tradition de colonialisme vert »
En dépit de ce bilan, l’heure n’est cependant pas au renoncement. L’ancienne secrétaire exécutive de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, Monique Barbut, demeure l’une de ses plus ferventes avocates. « Il n’y a aucun programme en dehors de la Grande Muraille verte qui fasse autant sens. C’est le seul qui permette de donner dix millions d’emplois aux jeunes d’ici à 2030, de traiter la question de l’adaptation au changement climatique et d’assurer la sécurité alimentaire au Sahel », continue-t-elle de plaider en usant de son entregent dans les palais présidentiels africains comme dans les capitales européennes ou les hautes sphères onusiennes.
Emmanuel Macron lui a confié l’organisation du prochain One Planet Summit, prévu en marge du Congrès de l’Union mondiale pour la conservation de la nature début janvier 2021 à Marseille. Il se pourrait bien alors que la Grande Muraille verte soit une nouvelle fois placée sous le feu des projecteurs et rappelée à l’attention des donateurs.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/10/la-grande-muraille-verte-mirage-sahelien_6051715_3212.html>
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3- L’UE a autorisé l’exportation de plus de 80 000 tonnes de pesticides pourtant interdits au sein de l’Union, Le Monde, 10/09/20, 08h01
Stéphane Mandard
Si le Royaume-Uni est le premier exportateur en volume, la France est le pays qui expédie le plus grand nombre de substances hautement toxiques différentes.
C’est un commerce dont l’Europe ne se vante pas. Chaque année, l’Union européenne (UE) autorise, dans la plus grande opacité, ses champions de l’agrochimie à continuer à produire et à exporter des tonnes de pesticides dont elle interdit l’usage en son sein en raison de leur très haute toxicité et des risques qu’ils font peser sur la santé et l’environnement.
Une enquête publiée jeudi 10 septembre et à laquelle Le Monde a eu accès révèle l’ampleur de ce commerce. En 2018, les pays membres de l’UE ont approuvé l’exportation de 81 615 tonnes de pesticides contenant des substances bannies depuis parfois plus de dix ans sur leur propre sol, selon les données auxquelles ont eu accès pour la première fois l’association suisse Public Eye et la branche britannique de Greenpeace. C’est l’équivalent de la quantité de pesticides vendus en France cette année-là. Si le Royaume-Uni est le premier exportateur en volume, la France est le pays qui exporte le plus grand nombre de substances prohibées différentes (dix-huit).
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Au total, 41 pesticides interdits ont été autorisés à l’exportation depuis l’UE en 2018, seule année complète pour laquelle les ONG ont réussi à collecter l’ensemble d’informations souvent couvertes par le « secret des affaires ».
Pour établir cette cartographie, Public Eye et Greenpeace UK ont obtenu plusieurs milliers de « notifications d’exportation » : des documents que les entreprises doivent remplir pour exporter des substances inscrites sur la liste des produits chimiques dangereux du règlement européen sur le consentement préalable informé. Les autorités réglementaires nationales (ministère de l’environnement) et européennes (agence européenne des produits chimiques) vérifient ces documents et les transmettent aux autorités des pays de destination. Les quantités effectivement exportées peuvent parfois différer des volumes mentionnés dans ces notifications.
Risques d’empoisements mortels pour les agriculteurs
Produit-phare de ces produits ultratoxiques « made in Europe », le tristement célèbre paraquat. Commercialisé depuis 1962, cet herbicide massivement utilisé dans les monocultures de maïs, soja ou coton est interdit dans l’UE depuis 2007, en raison des risques d’empoisonnement mortels qu’il fait peser sur les agriculteurs.
La firme suisse Syngenta continue pourtant d’en produire en quantité très importante dans son usine d’Huddersfield, en Angleterre. En 2018, les autorités britanniques ont ainsi approuvé l’exportation de plus de 28 000 tonnes d’un mélange à base de paraquat. Destinations privilégiées : l’Amérique du Sud, l’Asie et l’Afrique.
> Lire aussi Les chiffres noirs des ventes de pesticides « extrêmement dangereux »
Loin derrière le paraquat, on retrouve ensuite, avec 15 000 tonnes, le dichloropropène (1,3-D). Notamment utilisé comme nématicide dans la culture de légumes, classé comme cancérogène probable, il est également interdit depuis 2007. Commercialisé par la firme américaine Corteva, il est très répandu au Maroc dans les champs de tomate.
Avec 10 000 tonnes, la cyanamide, un régulateur de croissance utilisé dans la vigne et la culture de fruits, complète le trio des best-sellers. Suspectée d’être cancérogène et de porter atteinte à la fertilité, elle a été bannie dans l’UE en 2008. La société AlzChem en exporte depuis l’Allemagne vers le Pérou, le Chili ou l’Afrique du Sud.
Effet boomerang pour l’Europe
Au total, le Royaume-Uni, l’Italie, les Pays-Bas, l’Allemagne, la France, la Belgique et l’Espagne représentent plus de 90 % des volumes exportés. Du côté des importateurs, on retrouve 85 pays. Les trois quarts sont des pays en développement ou émergents.
Le Brésil, l’Ukraine, le Maroc, le Mexique et l’Afrique du Sud figurent parmi les dix principaux importateurs. Mais le premier « client » de ce commerce controversé n’est pas un pays pauvre. Il s’agit des Etats-Unis. Etats-Unis, Brésil, Ukraine : comme un boomerang, les principaux importateurs sont aussi ceux qui exportent le plus de denrées alimentaires vers l’Europe. Jus d’orange, café, soja…, des résidus de pesticides ultratoxiques peuvent donc se retrouver in fine à la table des consommateurs européens.
> Lire aussi L’Union européenne sous pression pour autoriser des pesticides interdits dans les produits importés
L’Ukraine, le « grenier à blé » de l’Europe, importe notamment d’importantes quantités d’atrazine (800 tonnes en 2018). Utilisée principalement comme désherbant du maïs, l’atrazine est interdite dans l’UE depuis 2003 en raison de son potentiel cancérogène, de sa capacité à perturber le système endocrinien et par sa propension à contaminer les nappes phréatiques. L’herbicide est toujours produit en France par Syngenta dans son usine d’Aigues-Vives, dans le Gard.
Avec 7 663 tonnes de pesticides interdits, la France est le cinquième exportateur en volume mais le premier par la diversité (dix-huit) des substances interdites.
Ce business controversé est loin de se tarir. A mesure que l’UE retire de son marché des pesticides jugés trop dangereux pour la santé de ses citoyens ou de son environnement, les exportations augmentent. En 2019, les autorités européennes ont donné leur feu vert à l’exportation de neufs nouveaux pesticides interdits, pour un volume de 8 000 tonnes. La France est à l’origine de plus de la moitié de ces nouvelles exportations, avec notamment plus de 4 000 tonnes de mélanges à base de picoxystrobine, substance active d’un fongicide produit par Corteva et interdit depuis 2017 car soupçonné de provoquer des dommages irréversibles sur le génome.
« Efforts de diplomatie verte »
Le législateur français a cependant décidé de mettre un terme à ces pratiques à partir de 2022. Et ce malgré l’intense lobbying des géants de l’agrochimie jusqu’au plus haut sommet de l’Etat, comme l’avait révélé Le Monde en janvier.
Seuls les Pays-Bas ont manifesté leur intention d’imiter la France et de soutenir une interdiction qui s’appliquerait à toute l’Europe. Le rapporteur spécial des Nations unies sur les substances toxiques, Baskut Tuncak, demande à l’UE de « faire preuve de leadership pour mettre fin à cette pratique odieuse, synonyme de discrimination et d’exploitation ».
Contactée par Le Monde, la Commission européenne fait remarquer que la législation européenne est déjà « plus stricte » que ne l’exigent les conventions internationales. Elle renvoie la responsabilité aux pays importateurs : « Une interdiction des exportations de l’UE ne conduira pas automatiquement les pays tiers à cesser d’utiliser ces pesticides car ils peuvent les importer d’ailleurs. » Un argument également invoqué par les industriels pour contester l’interdictiond’exportation qui doit entrer en vigueur en France en 2022.
De même source, on indique que « convaincre [ces pays] de ne pas utiliser de tels pesticides sera plus efficace ». Une stratégie qui fait partie des « efforts de diplomatie verte » de l’UE pour « parvenir à des systèmes alimentaires plus durables au niveau mondial. »
+ Infographie : Le big five des vendeurs de pesticides avec chiffe d’affaires et part des pesticides les plus dangereux vendus dans le monde en 2018 <https://img.lemde.fr/2020/02/20/0/0/960/3741/688/0/60/0/f02fad3_Yhs7TKSIE78MA1cdIPl-cCUG.png>
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/10/l-union-europeenne-a-autorise-l-exportation-de-plus-de-80-000-tonnes-de-pesticides-interdits-en-2018_6051607_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/10/l-union-europeenne-a-autorise-l-exportation-de-plus-de-80-000-tonnes-de-pesticides-interdits-en-2018_6051607_3244.html>>
Sur le même sujet :
> Pesticides interdits : 81000 tonnes de produits toxiques fabriquées en Europe, exportées hors Union européenne, France Inter, 12/09/20, 10h49
Des pesticides jugés trop toxiques en Europe continuent d'être fabriqués dans l'Union pour être exportés notamment vers des pays en voie de développement moins regardants. Cette pratique est légale mais elle est épinglée dans un nouveau rapport publié par les ONG Public Eye et Unearthed.
D'après ce rapport, des entreprises européennes ont exporté en 2018, 81 000 tonnes de pesticides interdits en Europe vers le Brésil, l'Ukraine ou encore le Maroc, soit au total 85 pays, pour la plupart en voie de développement ou émergents, et où les réglementations sont plus faibles et les risques plus élevés. Les organisations non gouvernementales dénoncent dans leur rapport des "risques sanitaires et environnementaux dramatiques".
Des produits interdits en Europe, mais toujours cultivés pour l'exportation
Ces exportations de pesticides concernent des produits tels que le dichloropène qui débarrassait notamment les champs de carottes d'un ver parasite, la cyanamide utilisée dans les vignes et la culture des fruits ou encore l'herbicide paraquat soupçonné de lien avec la maladie de Parkinson. Au total, 41 pesticides interdits en Europe car jugés trop toxiques, continuent d'être fabriqués et exportés hors union européenne. Sur les 81 000 tonnes exportées en 2018, il y a 28 000 tonnes de paraquat (plus du tiers), alors qu'il a été interdit en 2017 par la justice européenne car il est soupçonné de lien avec la maladie de Parkinson, et provoque insuffisances rénale et respiratoire.
Ainsi, la production, le stockage ou le transport de tels produits destinés à des pays-tiers ne sont pas soumis à autorisation, même si les règles sur l'exportation de ces pesticides sont encadrées par la Convention de Rotterdam (initiée par l'ONU en 1998) dont les Etats de l'UE sont signataires. Selon cette convention, les pays exportateurs s'engagent à respecter les éventuelles restrictions de pesticides des pays importateurs. Or, en réalité, selon le rapport, les pays en développement et émergents "sont les terrains de jeu privilégiés de ces multinationales, qui y font près de 60 % de leurs ventes de pesticides extrêmement dangereux".
>> Suite à lire à :
<https://www.franceinter.fr/environnement/pesticides-interdits-81000-tonnes-de-produits-toxiques-fabriques-en-europe-et-exportes-hors-union-europeenne>
En savoir plus :
> Pesticides interdits : plus de 80'000 tonnes exportées depuis l’UE, dont un tiers par Syngenta <https://www.publiceye.ch/fr/coin-medias/communiques-de-presse/detail/pesticides-interdits-plus-de-80000-tonnes-exportees-depuis-lue>, Public Eye, communiqué du 10/09/20
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4- Pour sauvegarder la biodiversité, le Conseil d’analyse économique recommande de réorienter les aides à l’agriculture intensive, Le Monde, 10/09/20, 11h21
Perrine Mouterde
Dans une note publiée jeudi, l’instance rattachée aux services du premier ministre déplore l’inefficacité des politiques de conservation de la nature.
Quels instruments économiques faut-il mettre en place pour protéger la biodiversité ? C’est à cette question que tente de répondre le Conseil d’analyse économique (CAE) dans une note publiée jeudi 10 septembre. Un sujet jusqu’ici rarement abordé par cette instance chargée d’éclairer les choix du gouvernement.
Les trois auteurs rappellent d’abord le constat : les politiques de conservation de la nature affichent des résultats « décevants » et ne parviennent pas à enrayer le déclin de la biodiversité. Parmi les raisons de cette inefficacité, ils citent une gouvernance fragmentée, une fiscalité peu incitative à la protection de l’environnement ou des budgets insuffisants. Ils insistent aussi sur l’absence de vision écosystémique : les politiques sont encore trop centrées sur la protection d’une espèce ou d’un animal en particulier, plutôt que sur celle des écosystèmes dans leur globalité. « Il faut qu’il y ait une prise de conscience de la nécessité de préserver le fonctionnement de base des écosystèmes, en protégeant notamment les habitats », affirme Jean-Christophe Bureau, professeur en économie à AgroParisTech.
> Lire aussi Les populations de vertébrés ont chuté de 68 % en moins de cinquante ans
Les décideurs manquent également d’une approche économique. « Les politiques prennent en charge la biodiversité par le biais de méthodes réglementaires qui ne sont pas compatibles avec les intérêts économiques des acteurs, explique Dominique Bureau, délégué général du Conseil économique pour le développement durable. On interdit des choses mais on fabrique ensuite des contournements : des dérogations, du braconnage, d’autres produits aussi toxiques. On réduit la période de la pêche mais en autorisant des bateaux deux fois plus gros… »
Un « signal-prix »
Jusqu’à présent, la puissance publique est la seule à investir dans la biodiversité. Les dépenses privées n’ont pas augmenté depuis 2003 et celles des entreprises ont même diminué en valeur réelle. « En misant essentiellement sur les démarches volontaires et la sensibilisation, on a ignoré que les agents économiques sont d’abord guidés par leur intérêt privé, et qu’il importe donc d’aligner celui-ci avec l’intérêt collectif », écrivent les experts.
Comment inciter ces acteurs à mieux prendre en compte la valeur de la biodiversité, alors que les bénéfices de celle-ci sont souvent diffus et perceptibles à moyen ou long terme ? Selon le CAE, un « signal-prix » doit refléter, de manière lisible et dans la durée, la rareté des ressources environnementales. « L’idée n’est pas de tout monétiser ou mesurer mais de sensibiliser sur le fait que les services environnementaux ont une valeur, explique Jean-Christophe Bureau. Ne pas prendre en compte les cobénéfices de la protection de la nature dans les calculs économiques est une erreur. »
Concrètement, le Conseil recommande d’intégrer dans la comptabilité des entreprises les actifs liés à la biodiversité et de supprimer les subventions dommageables aux écosystèmes. Il propose de réduire les incitations à l’artificialisation des sols en révisant les dispositifs fiscaux existants et de généraliser à tous les projets d’aménagement l’obligation de compensation des atteintes prévisibles à la biodiversité.
Renforcer les inspections
L’agriculture intensive, l’une des principales pressions, pourrait également être un levier d’action majeur. Environ 15 milliards d’euros d’aides publiques sont versés chaque année à ce secteur, quasiment sans contreparties environnementales. Le CAE plaide pour une réorientation de l’ensemble de ces aides afin qu’elles rémunèrent de nouvelles fonctions, et notamment la fourniture de services environnementaux. Celle-ci devrait être perçue comme une activité économique à part entière, au même titre que la production de produits alimentaires. « Il faut mettre en place des contrats de services environnementaux à long terme, sur dix ou vingt ans, et que les agriculteurs soient rémunérés pour cela », affirme Jean-Christophe Bureau.
Concernant les échanges extérieurs, la note appelle à renforcer les inspections visant à limiter l’importation d’espèces invasives et à rendre plus opérationnelles les clauses environnementales liées à la biodiversité dans les accords commerciaux. « Par le commerce ou par nos modes de consommation, la France peut aussi concourir à la perte de biodiversité dans le monde ou la reporter ailleurs, précise Katheline Schubert, professeure à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne. Il faut que toutes ces mesures s’intègrent dans un cadre global. »
Signe de l’importance de développer une approche économique, la plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques a lancé mardi 8 septembre une nouvelle évaluation sur l’impact et la dépendance des entreprises à l’égard de la biodiversité. Elle devra identifier des critères et des indicateurs pour les mesurer, et réfléchir à la manière de les intégrer dans les politiques.
> Lire aussi « Alerte rouge » sur la perte mondiale de biodiversité
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/10/biodiversite-les-recommandations-du-conseil-d-analyse-economique_6051660_3244.html>
En savoir plus :
> Biodiversité en danger : quelle réponse économique <http://www.cae-eco.fr/Biodiversite-quelle-reponse-economique>, Conseil d’analyse économique (CAE) , Note n°59, septembre 2020
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5- Amazonie : Greenpeace déploie une banderole géante à la Commission européenne, AFP, 11/09/20, 21:00
"L'Amazonie brûle, l'Europe coupable" : l'ONG environnementale Greenpeace a déployé vendredi un calicot géant sur la façade du siège de la Commission européenne à Bruxelles pour renforcer la pression sur l'UE dans le combat contre la déforestation, notamment au Brésil.
Déroulée à l'aube sur toute la hauteur de la façade du siège de l'exécutif européen, la banderole géante représente en trompe-l'œil une trouée dans le bâtiment par lequel on entrevoit une forêt tropicale en flammes. De véritables fumigènes ont été allumés de part et d'autre, a pu constater l'AFP.
"Les feux en Amazonie sont loin, mais l'Europe jette de l'huile sur les flammes : en achetant du soja et d'autres produits venant des zones déforestées, l'Europe est complice de la destruction en cours en Amazonie et dans d'autres écosystèmes", a affirmé Sini Eräjää, militante en charge de campagne sur l'agriculture et les forêts pour Greenpeace.
"Les Européens doivent pouvoir faire leurs courses en sachant qu'aucun article dans leur supermarché n'a contribué aux feux de forêts ou aux violations des droits de l'homme, nous avons besoin d'une loi européenne rigoureuse", a-t-elle insisté dans un communiqué.
Selon Greenpeace, par le biais de ses importations de boeuf, soja, huile de palme, café et cacao, l'UE est "responsable de plus de 10% de la déforestation dans le monde".
"Des entreprises avaient pris des engagements volontaires il y a une décennie pour mettre fin à la déforestation dans leur chaîne d'approvisionnement. Mais ça n'a pas fonctionné, les produits restent importés en Europe avec très peu de contrôles", a expliqué à l'AFP Sébastien Snoeck, militant de Greepeace présent devant la Commission.
Selon lui, "on ne peut pas compter" sur le régime du président brésilien Jair Bolsonaro pour protéger la plus grande forêt tropicale du monde, où les incendies ont progressé de 28% en juillet 2020, par rapport à juillet 2019.
Le vaste accord commercial non encore ratifié entre l'UE et les pays sud-américains du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) inquiète : il amènerait l'ouverture accrue des marchés européens à la viande sud-américaine alors que l'élevage est responsable de 80% de la déforestation en Amazonie, selon l'organisation WWF.
Un nombre croissant d'Etats membres ont exprimé leurs vives réticences à valider cet accord, face à la menace écologique au Brésil -- "une bonne chose" selon Greenpeace --.
Mais alors que la Commission européenne vient de lancer une consultation publique pour affiner sa stratégie contre la déforestation, "il est bon de lui rappeler que les engagements volontaires n'ont pas fonctionné et qu'il faut agir très concrètement", a fait valoir Sébastien Snoeck.
<https://information.tv5monde.com/info/amazonie-greenpeace-deploie-une-banderole-geante-la-commission-europeenne-374568>
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6- À Montreuil, elles créent une ferme florale urbaine sur une friche polluée, Usbek & Rica, 12/09/20, 10:00
Annabelle Laurent
Planter des légumes en ville, pourquoi pas… mais des fleurs ? En Seine-Saint-Denis, le Mur à Fleurs, une friche de 7000 m2, a repris vie pendant le confinement grâce au travail d’une petite équipe décidée à prouver le pouvoir réparateur des fleurs et les bienfaits de leur production locale, à l'heure où neuf fleurs sur dix vendues en France viennent du bout du monde. Quatrième volet de notre série de reportages sur l’agriculture urbaine, après nos escales à Paris, Bayonne et Amiens.
Sécateur en main, Sophie Jankowski jauge les fleurs amoureusement. Lesquelles couper aujourd’hui ? Elle s’enthousiasme, lance des « ça explose, les zinnia ! » ou « regarde, on a des cosmos cupcakes » puis, lucide, saisissant l’incompréhension dans nos yeux, désigne les fleurs en question. Les zinnia ressemblent aux marguerites, les cosmos cupcakes ont une collerette centrale, c’est noté. La récolte s’étoffe dans ses mains et nous parcourons les allées de phlox, statices, carottes sauvages, monardes, dahlias, tournesols. Éclatantes au soleil de midi, les fleurs semblent là depuis toujours. Il y a six mois pourtant, le sol était abandonné et recouvert de cailloux. « Des tonnes de cailloux… », se souvient Sophie.
Le 13 mars à 20 heures, Emmanuel Macron annonce le confinement du pays. Le jour même, une serre et un container, prévu pour faire sécher les fleurs, viennent d’être livrés sur le site, coup de chance. Mais le programme du Mur à Fleurs, qui doit connaître ce printemps sa toute première saison, est chamboulé. Il faut réaliser les semis, préparer les lignes pour les accueillir, et tout est à l’arrêt. « On avait prévu de travailler avec beaucoup plus de monde, avec les lycées d’horticulture notamment, et on s’est retrouvées… à deux », raconte Sophie Jankowski. J’ai pensé ‘maintenant, seules les fleurs vont parler. Si ça fleurit, il y a une suite, sinon, il n’y en a pas’. »
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/article/a-montreuil-ferme-florale-urbaine-sur-une-friche-polluee>
En savoir plus :
La série d'Usbek & Rica sur l'agriculture urbaine :
> 1/ À Paris, la plus grande ferme urbaine d’Europe « ne veut pas être gadget » <https://usbeketrica.com/article/la-plus-grande-ferme-urbaine-d-europe-ne-veut-pas-etre-gadget>
> 2/ À Bayonne, une agriculture urbaine qui rêve de changer le système alimentaire <https://usbeketrica.com/article/a-bayonne-agriculture-urbaine-pour-changer-systeme-alimentaire>
> 3/ A Amiens, une micro-ferme urbaine fait triompher le circuit court <https://usbeketrica.com/article/a-amiens-une-micro-ferme-urbaine-fait-triompher-le-circuit-court>
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7- Des « cobayes » bretons alertent sur le cadmium, métal lourd issu des engrais phosphatés, Le Monde, 12/09/20, 13h00
Martine Valo
Un groupe de 57 volontaires ont fait analyser leurs urines, mettant en évidence, pour douze d’entre eux, des teneurs supérieures à celles préconisées par l’Anses.
Après les excès de nitrates, après les épandages massifs de lisiers et autres effluents, une nouvelle alerte sur les intrants utilisés par l’agriculture conventionnelle devait être lancée samedi 12 septembre depuis la Bretagne. Le rendez-vous était donné à Pommeret, dans les Côtes-d’Armor, tout près des plages d’Hillion fréquemment victimes des marées d’algues vertes. Cette fois, ce sont les engrais minéraux préparés à base de roches phosphatées qui sont concernés. Dans le monde, environ 90 % de celles-ci sont exploitées pour la fertilisation agricole. En France, plusieurs centaines de milliers de tonnes sont intégrées chaque année aux terres cultivées. Or les engrais phosphatés contiennent, entre autres, du cadmium, un métal lourd classé cancérogène pour l’homme par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Dans quelle mesure cette substance toxique présente depuis des décennies dans les campagnes contamine-t-elle ou non les humains ? C’est ce qu’ont voulu savoir 57 volontaires, âgés de 47 ans à 75 ans, tous non fumeurs, qui ont participé à un test destiné à détecter une éventuelle présence de cadmium dans leurs urines. La réunion de Pommeret tient lieu de présentation officielle des résultats : les analyses de douze de ces « cobayes » comme ils disent, excèdent 0,5 microgramme de cadmium par gramme de créatine, la teneur maximale préconisée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).
« Je fais déjà attention »
Marie Reinholdt fait partie des personnes positives et en a été surprise. « J’aimerais bien savoir d’où vient ce produit cancérogène, ce que je dois changer dans mon quotidien, s’interroge-t-elle. Je fais déjà attention à pas mal de choses : je me déplace à vélo, je cuisine, je mange bio, je prépare moi-même ma lessive car un de mes enfants a de l’eczéma, j’ai un cadre de vie a priori de qualité à Saint-Malo. » Infirmière de bloc opératoire dans un hôpital, âgée de 50 ans, elle s’est prêtée à l’expérience pour accompagner une amie. Elle en tire la conclusion qu’il faut impérativement approfondir les investigations sur les questions de santé et d’environnement. « Je vois trop de jeunes gens atteints de cancer, il faut qu’on trouve pourquoi », répète-t-elle.
> Lire aussi La mobilisation des « pisseurs involontaires de glyphosate » prend de l’ampleur
Une autre volontaire, Régine Quéva, bientôt 60 ans, autrice d’ouvrages sur l’usage des produits naturels, enregistre l’un des taux du métal lourd les plus élevés du groupe. Extrêmement attentive à son alimentation, elle précise cependant qu’elle a l’habitude de consommer beaucoup d’algues. En juillet, l’Anses a de nouveau publié une mise en garde sur la concentration de cadmium contenu dans les makis, nori et wakamé, ainsi que dans les compléments alimentaires à base d’algues.
Chez Marie Reinholdt, la nourriture est plus conventionnelle. Alors, elle qui se montrait rigoureuse à ne pas consommer de fruits venant de loin, comme les bananes, s’étonne à présent d’en arriver à douter des pommes de terre et des carottes cultivées près de chez elle. Car l’essentiel de l’exposition au cadmium provient effectivement de ce que nous mangeons, sauf chez les fumeurs de tabac et les travailleurs de la filière des engrais phosphatés, condamnés à l’inhaler.
> Lire aussi Le cadmium, ce « tueur » caché dans les engrais qui divise l’Europe
Le métal lourd est « omniprésent dans notre environnement » à cause des activités agricoles et industrielles et « pénètre facilement dans les végétaux par leurs racines », entrant ainsi dans la chaîne alimentaire, indique l’Anses dans son avis de septembre 2019. Reconnu cancérogène, mutagène et toxique pour la reproduction (CMR), il entraîne chez les humains « des atteintes rénales et une fragilité osseuse lors d’une exposition prolongée ». Aussi l’agence a-t-elle revu à la baisse la précédente valeur toxicologique de référence qui datait de 2011, et appelle à « limiter l’exposition de la population ». Les plus de 60 ans en particulier ne devraient pas être exposés par voie orale à plus de 0,35 microgramme de cadmium par kilogramme de poids corporel par jour.
Des teneurs relativisées
« C’est à cause de cette toxicité osseuse que j’ai retenu des volontaires d’un certain âge, indique le journaliste Martin Boudot, qui enquête depuis des mois sur le cadmium et a eu l’idée de ces analyses d’urines. Mais les enfants sont concernés aussi. Chez eux, les pommes de terre contribuent à 14 % de l’exposition totale au métal lourd, devant le pain (13 %). Chez les adultes, c’est l’inverse, le pain (22 %) est la première cause, selon des estimations de l’Anses. »
Le réalisateur de la série documentaire d’investigation scientifique Vert de rage a néanmoins retenu la pomme de terre – plus facile à pister que le blé, qui subit des transformations multiples – pour cet épisode qui sera diffusé dans quelques mois par France Télévisions. Il a donc fait analyser plusieurs tubercules, dont les vingt-quatre issus de l’agriculture conventionnelle contenaient en moyenne deux fois plus de cadmium que ce qu’estime l’Anses, et quatre fois plus que les quatre bio de l’échantillon.
C’est le docteur Joël Poupon, toxicologue à l’hôpital Lariboisière à Paris, qui a effectué cette recherche. Le biologiste a aussi procédé aux analyses du panel breton, qu’il relativise. « Les taux les plus élevés atteignent 0,8 microgramme par gramme de créatine, ce qui correspond à l’ancienne valeur de référence pour les non-fumeurs, note-t-il. On peut supposer que ces données reflètent assez bien l’état de la population française. »
Cependant, il souligne que cette substance CMR apportée par les aliments doit être réduite. Il faut donc changer la composition des engrais phosphatés. Six des neuf doses de fertilisants destinés aux professionnels de l’agriculture qu’il a analysées présentaient une teneur supérieure à la recommandation de l’Anses. Un bras de fer entre Etats est actuellement en cours dans l’Union européenne pour imposer une réduction des concentrations en métal lourd.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/12/des-volontaires-bretons-alertent-sur-le-cadmium-metal-lourd-issu-des-engrais-phosphates_6051939_3244.html>
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8- La déforestation de l’Amazonie s’accélère et pourrait la conduire à « un point de non-retour », Le Monde, maj le 12/09/20 à 14h23
Anne Vigna (Rio de Janeiro, correspondance)
Malgré une diminution en août, les surfaces concernées sont en progression par rapport à 2019. Selon les scientifiques, passé un seuil critique, la forêt ne pourra plus se régénérer.
Serait-ce enfin une bonne nouvelle en provenance de l’Amazonie brésilienne ? Les chiffres de la déforestation du mois d’août révèlent une diminution de 34 % par rapport au même mois en 2019. « Seuls » 1 358,78 km2 de forêt primaire ont été rasés, contre 1 714 km2 en août 2019.
« Nous sommes toujours dans une situation très préoccupante, tempère le chercheur Claudio Almeida, qui coordonne le programme de contrôle de la déforestation de l’Amazonie au sein de l’Institut national de recherches spatiales (INPE) au Brésil. En réalité, les chiffres d’août 2019 étaient alarmants, et ceux de 2020 sont aussi très mauvais si vous comparez avec les années précédentes. » Un bilan de 278 km2 pour août 2017 ou encore de 528 km2 en août 2018, avant l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro.
> Lire aussi « Cette réserve a perdu sa raison d’être » : en Amazonie, le rêve brisé d’une forêt durable
Aucune raison de se réjouir, donc, d’autant que les scientifiques prévoient une augmentation significative de la déforestation par rapport à 2019 lors du décompte final, en décembre. « La déforestation détectée jusqu’en août par le système Deter est déjà supérieure de 2 400 km2 à celle de 2019. Les cartes montrent une déforestation inédite dans des territoires indigènes jusque-là épargnés et une appropriation des terres publiques, détaille le spécialiste. On déforeste pour revendiquer ensuite la terre, la légaliser et, éventuellement, la revendre. »
En décembre 2019, l’exécutif avait justement présenté au Congrès une ordonnance pour régulariser les terres publiques occupées illégalement. Le projet n’a jamais été voté et n’est plus valide depuis le 20 mai, mais une nouvelle ordonnance sera prochainement présentée.
Aux signaux de la déforestation s’ajoutent ceux de la dégradation de la forêt, lorsque la coupe rase des arbres n’est pas franche mais suffisante pour mettre en péril la survie et la restauration des essences. Toujours selon le système Deter, ces cinq dernières années, la dégradation de la forêt amazonienne a été trois fois supérieure à celle de la déforestation : entre 2015 et 2019, elle a atteint 97 247 km2, contre 30 600 km2 de déforestation.
L’INPE n’additionne cependant pas les deux superficies pour tenter de représenter l’état réel de l’Amazonie : « Des zones dégradées peuvent entrer l’année suivante dans le calcul de la déforestation ou, au contraire, être laissées ainsi et se rétablir les années suivantes. Nous considérons que sur les quelque 4 millions de kilomètres carrés que forme l’Amazonie brésilienne, 800 000 km2 sont aujourd’hui déforestés soit près de 20 % de sa superficie », explique encore Claudio Almeida.
Les indices d’un dérèglement se multiplient
Cette estimation se rapproche dangereusement du « point de non-retour » que les scientifiques tentent de calculer à partir de leurs travaux de modélisation : le point à partir duquel l’Amazonie n’aurait plus la capacité de se régénérer et prendrait des allures de savane. Mais son calcul divise la communauté scientifique. Pour certains experts, il pourrait être atteint lorsque la déforestation couvrira 25 % du bassin amazonien, formé par neuf pays. Pour d’autres, il faudra 40 % de superficie déforestée pour assister à une telle transformation.
> Lire aussi Amazonie : « Serait-on en train d’assister à un nouvel ethnocide sanitaire accompagné d’un écocide ? »
Quoi qu’il en soit, les indices se multiplient d’un dérèglement de la grande forêt,qui joue un rôle crucial dans le régime pluviométrique et comme puits de carbone. En témoignent cette année les violents incendies qui auraient déjà dévasté 15 % du Pantanal, la plus grande zone humide tropicale de la planète, située au sud de l’Amazonie. En 2020, le régime des pluies du Pantanal est inférieur de moitié à celui de 2019, selon l’Institut de météorologie national.
« Il ne fait aucun doute que les feux dans le Pantanal sont une conséquence de la déforestation et des incendies en Amazonie. Ces événements climatiques sont liés », analyse le professeur de l’université de Sao Paulo, Ricardo Galvao, ancien directeur de l’INPE, démis de ses fonctions en 2019 par le président Bolsonaro qui contestait les chiffres de la déforestation émis par l’Institut.
Le chef de l’Etat persiste à réfuter les chiffres qui lui déplaisent, contestant désormais ceux des incendies. L’INPE constate une progression du nombre de feux en Amazonie entre le 1er janvier et le 10 septembre 2020 : 57 823 enregistrés dans la région, soit 6 % de plus qu’à la même période de 2019, qui avait déjà battu un record. Et ce malgré l’envoi des forces armées.
> Lire aussi « Il n’y a plus de limite ! » : au Brésil, la déforestation augmente, conséquence indirecte du coronavirus
« Cette politique est un échec car les militaires devraient être sous les ordres des inspecteurs de l’Ibama, la police de l’environnement, hautement spécialisée et entraînée à combattre la déforestation et les incendies, estime Ricardo Galvao.Mais l’Ibama a été mise de côté, et les militaires ne savent où aller, ils ne peuvent confisquer le matériel ni infliger des amendes selon la législation brésilienne. Donc le message envoyé à ceux qui déforestent est qu’ils peuvent continuer, que rien de grave ne leur arrivera. »
Dans le collimateur du gouvernement
A cette faible capacité de dissuasion des forces armées s’ajoute un effet limité de la pression internationale sur la politique brésilienne. Tout en la jugeant insuffisante, les experts estiment qu’elle reste la meilleure arme pour lutter contre la déforestation. « L’Union européenne [UE] doit exiger une baisse significative de la déforestation en Amazonie pour signer le traité de libre-échange avec le Mercosur. La pression politique seule ne sert à rien », considère par exemple Paulo Barreto, chercheur à l’institut Imazon, un institut de recherche spécialisé sur l’Amazonie.
> Lire aussi « L’Europe peut nous aider à sauver l’Amazonie »
Les experts brésiliens réfutent les conclusions du rapport sur les conséquences environnementales de l’accord commercial entre l’UE et le Mercosur, réalisé par la London School of Economics. Ce document conclut que le Brésil peut augmenter ses exportations de viande de bœuf vers l’UE sans déforester davantage, étant donné que le pays dispose de 90 millions d’hectares de pâturages dégradés.
« Cette donnée est exacte, mais cela ne signifie nullement que le Brésil arrête de déforester. L’expansion de la frontière agricole se poursuit malgré ces pâturages dégradés. D’où la nécessité d’exiger des résultats avant de signer un accord », ajoute Paulo Barreto. Les incendies ont lieu après la déforestation pour nettoyer les terres et les transformer principalement en pâturage pour le bétail.
L’augmentation cette année du prix de la viande de bœuf (+ 58 %) est par conséquent une mauvaise nouvelle pour la forêt. « Historiquement, la déforestation dépend de la politique et du marché. Aujourd’hui, on est face à la pire combinaison possible : le marché est très favorable et le gouvernement incite ouvertement au crime », résume le chercheur à l’institut Imazon.
> Lire aussi « La forêt amazonienne brûlée par l’industrie de l’élevage »
Dans ce paysage, les données de l’INPE publiées depuis trente ans constituent un instrument de suivi essentiel. Régulièrement utilisées par les scientifiques, les pouvoirs publics et le secteur économique pour tracer la provenance des productions agricoles, ces informations dérangent aujourd’hui l’équipe de Jair Bolsonaro. L’Institut est dans le collimateur du gouvernement, qui, cette année encore, a décidé de réduire fortement son budget.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/11/la-foret-amazonienne-s-approche-d-un-point-de-non-retour_6051887_3244.html>
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9- Chronique. « Les néonicotinoïdes sont des substances trop efficaces et trop persistantes pour que leur usage puisse être contrôlé », Le Monde, 12/09/20, 17h08
Stéphane Foucart
Certes, les abeilles ne butinent pas dans les champs de betteraves. Mais cet argument, utilisé comme élément de langage par le gouvernement, masque une réalité étayée par des centaines de travaux scientifiques récents.
Chronique. En mars 2016, lorsqu’elle plaidait pour l’interdiction des insecticides néonicotinoïdes, l’actuelle ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, déclarait devant les députés : « Les études scientifiques s’empilent. Aujourd’hui, (…)on peut raconter ce qu’on veut, les néonicotinoïdes sont extrêmement dangereux, ils sont dangereux pour les abeilles, mais bien au-delà des abeilles, ils sont dangereux pour notre santé, ils sont dangereux pour notre environnement, ils contaminent les cours d’eau, ils contaminent la flore, y compris la flore sauvage. Ils restent dans les sols très longtemps. (…) Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas. »
Promu par les milieux de l’agro-industrie, repris par le ministre de l’agriculture, répercuté par des journalistes et multiplié à l’infini sur les réseaux sociaux par des milliers de petites mains, un unique élément de langage est venu balayer tout cela. Nul ne l’ignore plus : « Une abeille, ça ne va pas butiner dans les champs de betteraves. » Il n’y aurait donc pas de raison de s’inquiéter de la remise en selle des néonicotinoïdes sur cette culture, qui doit être soumise dans les prochaines semaines à la représentation nationale.
Certes, les abeilles ne butinent pas dans les champs de betteraves. Mais la mise en majesté de cet argument masque une réalité étayée par des centaines de travaux récents, à laquelle faisait référence Mme Pompili en mars 2016 : les néonicotinoïdes sont des substances trop efficaces et trop persistantes pour que leur usage puisse être contrôlé. Et ce d’autant plus que leur solubilité dans l’eau leur offre une variété d’imprévisibles destins.
> Lire aussi Néonicotinoïdes : la réautorisation annoncée de ces insecticides neurotoxiques sur la betterave ravive la polémique
En novembre 2019, des chercheurs japonais l’ont illustré de manière si spectaculaire que leurs résultats, publiés dans Science, vont loin au-delà de tout ce qu’on pouvait imaginer jusqu’alors.
Doses homéopathiques
La limnologiste Masumi Yamamuro (université de Tokyo) et ses collègues se sont intéressés aux rendements d’une grande pêcherie d’eau douce du sud-ouest du Japon, dans la préfecture de Shimane. Le lac Shinji, septième plus grand lac de l’archipel, fournissait depuis des décennies une moyenne d’environ 280 tonnes annuelles de deux espèces commerciales fort prisées de la gastronomie nippone : le wakasagi (Hypomesus nipponensis) et l’anguille japonaise (Anguilla japonica).
En 1993, l’imidaclopride – le premier des « néonics », commercialisé par Bayer – fut autorisé en traitement de semences, sur le riz. Il fut d’abord utilisé à des doses homéopathiques. Selon les chiffres colligés par les chercheurs japonais, un peu moins d’une centaine de kilos d’imidaclopride furent utilisés en 1993 à l’échelle des 6 700 km2 de la préfecture de Shimane – c’est-à-dire presque rien. En tout cas presque rien comparé aux quelque 25 tonnes de néonics qui seront appliquées, dès 2021, sur plus de 450 000 hectares de betteraves à sucre françaises.
Mais, du fait de la connexion des rizières au réseau hydrographique local, une fraction indéterminée de ce presque rien s’est retrouvée dans le lac Shinji, qui s’étend sur près de 80 km2. L’analyse rétrospective de la qualité des eaux du lac a montré que cet apport pourtant minuscule d’imidaclopride (moins de 100 kilos de produit dilués dans plusieurs centaines de millions de mètres cubes d’eau) a suffi à anéantir presque instantanément les populations de zooplancton (arthropodes, insectes aquatiques, etc.) du lac.
Conséquence immédiate : l’effondrement abrupt des captures de toutes les espèces qui s’en nourrissent. En l’espace d’une seule année, les prises de wakasagiet d’anguilles se sont littéralement écroulées. Elles sont passées respectivement d’environ 240 tonnes à 22 tonnes par an et de 40 tonnes à 10 tonnes par an. Les néonics ayant continué à être utilisés sans relâche, ces deux espèces ne se sont jamais rétablies.
+ Infographie : Rendement de la pêcherie du lac Shinji (Japon) <https://img.lemde.fr/2020/09/11/0/0/960/1221/688/0/60/0/16da62e_240282518-pla-3720-lac-shinji.png>
Enseignement épistémologique
Trois enseignements peuvent être tirés de ces travaux – qui n’ont fait l’objet d’aucun démenti depuis leur publication. Le premier est qu’une quantité négligeable de néonics appliquée à l’échelle d’un grand territoire peut avoir un effet catastrophique sur l’écologie, et donc l’économie, de toute une région – il serait intéressant de savoir ce qu’il est advenu des communautés de pêcheurs de la zone et de la manière dont elles ont surmonté ou non ce désastre. Le second enseignement est un corollaire immédiat du premier : aucune confiance ne peut être accordée aux systèmes d’évaluation réglementaire des risques environnementaux. Une faillite de cette magnitude est simplement impardonnable.
> Lire aussi Avec ou sans floraison, les néonicotinoïdes représentent des risques pour les pollinisateurs
Enfin, et c’est sans doute le plus intéressant, le troisième enseignement est de nature épistémologique. L’effondrement du lac Shinji montre que des innovations techniques – les néonics en l’occurrence – peuvent avoir des effets négatifs qui, bien qu’énormes, peuvent demeurer longtemps sous le radar sans être documentés. L’absence de preuve, la difficulté ou l’impossibilité d’administrer la preuve sont, en creux, interprétées comme autant de preuves de l’absence d’effets délétères.
Entre 1993 et la publication de novembre 2019 dans Science, un quart de siècle s’est donc écoulé sans que le lien entre les problèmes des communautés de pêcheurs du lac Shinji et l’introduction d’un nouveau pesticide soit mis en évidence. Ce lien, d’ailleurs, aurait très bien pu ne jamais être mis en évidence – cela n’a tenu qu’à la volonté de quelques chercheurs de travailler sur le sujet.
Ainsi, pendant tout ce temps, si les pêcheurs du Shinji s’étaient plaints à leur ministre de tutelle des pratiques de leurs voisins riziculteurs, on leur aurait sans doute répondu avec assurance que leurs inquiétudes étaient infondées. C’est bien connu : « Les poissons, ça ne va pas butiner dans les rizières. »
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/12/les-neonicotinoides-sont-des-substances-trop-efficaces-et-trop-persistantes-pour-que-leur-usage-puisse-etre-controle_6051948_3232.html>
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10- Réintroduction des néonicotinoïdes : la betterave est toujours un champ de bataille, Le JDD, 13/09/20, 14h00
Marianne Enault
Pour les agriculteurs et les sucriers, seul le retour des néonicotinoïdes sauvera la filière. Dans les parcelles, la tension monte.
Fonctionner cent jours par an fait déjà de vous un cas à part dans le paysage industriel français. Mais cette année, les Lesaffre, sucriers depuis cinq générations à Nangis (Seine-et-Marne), verront leur usine tourner cinquante-sept jours seulement. "Sans matière première, il n'y a plus d'usine, commente, las, son président Cyril Lesaffre. Ici, on ne fait que du sucre." Dans la région, tous les champs de betteraves sucrières ont changé de couleur ces dernières semaines. La faute aux pucerons qui répandent la jaunisse dans les parcelles.
"A cette époque de l'année, les feuilles sont vertes et arrivent à hauteur de genoux, décrit Sébastien Dromigny, depuis son champ à Saint-Just-en-Brie. Là, tout est jaune." Du pied, il déterre une betterave dont la petite taille l'affole. Cette année, l'agriculteur va perdre entre 30 et 50% de sa récolte. "Ça représente 1.000 euros à l'hectare. J'en ai 45", calcule-t-il. L'usine Lesaffre s'attend à un chiffre d'affaires divisé par deux.
Un plan de protection des pollinisateurs d'ici la fin de l'année
Pour sauver cette filière - 46 000 emplois directs -, le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, a annoncé la réintroduction des néonicotinoïdes (NNI), une famille d'insecticides interdite depuis 2018 en raison de leur dangerosité pour les pollinisateurs mais très efficace contre les pucerons. L'Union européenne prévoit toutefois des dérogations "en cas de circonstances particulières non maîtrisables". Confrontés à la jaunisse, 13 pays européens, dont la Belgique, utilisent d'ailleurs des NNI. En France, le projet de loi est attendu en commission le 5 octobre. "On doit agir vite, justifie le ministre. Toute la filière est mise à mal."
Des mauvaises herbes s'installent à côté. Elles vont fleurir, absorber des NNI et attirer les pollinisateurs
Mais le retour des néonicotinoïdes dans les champs a valu une volée de critiques au gouvernement, accusé de céder au "lobby du sucre" au détriment de l'environnement. "Ces substances ont pour effet d'affecter le système nerveux de tous les insectes, confirme Christian Huyghe, directeur scientifique à l'Inrae. Or, le produit va se retrouver dans le nectar des fleurs butinées par les abeilles." Un argument balayé par les agriculteurs, les betteraves étant récoltées avant leur floraison. "Des mauvaises herbes s'installent à côté, tempère le chercheur. Elles vont fleurir, absorber des NNI et attirer les pollinisateurs." Pire, une partie du produit, non utilisée par la plante, demeure dans les sols.
Pour préserver les abeilles, l'Anses, agence sanitaire nationale, va établir une liste de plantes mellifères - attirant ces insectes - qui ne pourront pas être cultivées après les betteraves, tels le colza ou le tournesol. Le gouvernement travaille également sur un plan de protection des pollinisateurs qui verra le jour d'ici à la fin de l'année. Enfin, la dérogation sera réservée aux seuls betteraviers.
Ça fait quatre ans qu'on sait qu'on va vers cette impasse. La pression n'a pas été suffisante
"Nous ne sommes pas des ayatollahs du tout chimique, se défend Sébastien Dromigny. Pendant le confinement, nous étions les meilleurs amis des Français, là on nous accuse. On en a marre d'être cette variable d'ajustement." Alors, à qui la faute ? "C'est une responsabilité collégiale, assure aujourd'hui Julien Denormandie. Celle de l'exécutif, des pouvoirs de contrôle et des acteurs de terrain. Ça fait quatre ans qu'on sait qu'on va vers cette impasse. La pression n'a pas été suffisante."
Une affaire de souveraineté alimentaire
Seuls deux des quatre anciens ministres de l'Agriculture ont accepté de s'expliquer auprès du JDD. "On n'est pas resté sans rien faire, défend Stéphane Travert. On a mis des moyens dans la recherche mais ça n'a pas été suffisant." Pour Stéphane Le Foll, l'erreur a résidé dans l'abandon des restrictions imposées aux producteurs de substances chimiques, qu'il avait défendues. Nommé en juillet, Julien Denormandie, ingénieur agronome, en a fait une affaire de souveraineté alimentaire, comme Napoléon avant lui, qui, au début du 19e siècle, fait développer la betterave sucrière pour échapper au blocus anglais. "Je ne veux pas que demain nous devenions dépendants du sucre des Pays-Bas", tonne le ministre.
Pour faire avancer la recherche, le gouvernement a débloqué 5 millions d'euros. Mais les travaux de génétique destinés à trouver une variété résistante à la jaunisse s'inscrivent dans le temps long. Or la dérogation prendra fin le 1er juillet 2023. "Il faut réfléchir dès à présent à d'autres pratiques dans les champs", avance Julien Denormandie. Il s'agira, par exemple, de réintroduire des haies pour faire revenir les auxiliaires, ces insectes régulant les populations de ravageurs.
Dans l'incertitude, certains collègues arrêteront la betterave
"On ne va pas remplacer une recette par une autre recette, abonde Christian Huyghe, de l'Inrae. La protection par la chimie n'est pas une option durable. Il faudra accompagner les agriculteurs." La filière, souffrante depuis la fin des quotas en 2017 et la division du cours du sucre par deux, attend une réponse avant fin octobre pour savoir quoi planter.
"Dans l'incertitude, certains collègues arrêteront la betterave", assure Sébastien Dromigny. Huit kilomètres plus au sud, Cyril Lesaffre, à la tête de 110 salariés, est inquiet. Si le gouvernement a promis des indemnisations aux agriculteurs, rien n'est prévu pour les sucriers. "Sans cette dérogation, on devra prendre des décisions irréversibles."
<https://www.lejdd.fr/Societe/reintroduction-des-neonicotinoides-la-betterave-est-toujours-un-champ-de-bataille-3991534>
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11- Le gouvernement prépare un plan pour les abeilles, Le JDD, 13/09/20, 14h36
Thomas Liabot
Pour accompagner le retour possible des néonicotinoïdes dans les champs de betteraves, le gouvernement travaille sur un plan de protection des pollinisateurs qui sera rendu public d’ici à la fin de l’année.
L’annonce du probable retour des néonicotinoïdes (NNI), pourtant interdits depuis 2018 car dangereux pour les pollinisateurs, a fait bondir les écologistes et les défenseurs de l’environnement. Le gouvernement a donc décidé d’accompagner ce projet de loi, attendu en Commission le 5 octobre, d’un certain nombre de mesures, parmi lesquelles la mise en place d’un comité de suivi destiné à s’assurer que dans les champs traités avec cet insecticide ne seront pas plantées, dans un délai encore à définir, des plantes mellifères, qui attirent justement les pollinisateurs.
> Lire aussi : Réintroduction des néonicotinoïdes : la betterave est toujours un champ de bataille
Un plan de protection des pollinisateurs est également en cours d’élaboration. "L’objectif est d’apporter une vision globale sur l’action du gouvernement en matière de pollinisateurs, dans une perspective plus large que les NNI, et de présenter des mesures concrètes pour protéger les pollinisateurs face à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques", explique-t-on au ministère de l’Agriculture.
Un nouvel arrêté d’ici à la fin de l’année
Ce sera l’occasion de concrétiser la révision de l’arrêté "Abeilles", qui encadre les traitements insecticides en France et sur lequel planche un groupe de travail depuis l’an dernier. Il s’agira aussi, détaille-t-on rue de Varenne, de prendre en compte "les risque chroniques pour les abeilles dans les autorisations de mise sur le marché" des produits. Le nouvel arrêté fera l’objet d’une consultation publique avant sa publication à la fin de l’année.
Il s’agira aussi de traduire par voie réglementaire les lignes directrices de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui seront également révisées en mars 2021. "On fait un plan pollinisateurs mais dans ce plan figure le mot pesticide, déplore Samuel Jolivet, le directeur de l’Office pour les insectes et leur environnement (Opie). J’ai peu confiance en ces effets d’annonce. Sur ce sujet, le gouvernement fait des reculades dans tous les sens.
<https://www.lejdd.fr/Societe/le-gouvernement-prepare-un-plan-pour-les-abeilles-3991592>
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12- Brésil : stupeur et désolation dans un Pantanal dévoré par les flammes, AFP, 14/09/20, 21:00
Eugenia Logiuratto
Au lieu de la végétation luxuriante et de la faune abondante, l'odeur de brûlé, la lueur des flammes et la désolation : le Pantanal brésilien, sanctuaire de biodiversité, est ravagé par des incendies.
Felipe Maia, employé d'un hôtel qui vivait de l'écotourisme, tente de contenir l'avancée du feu en aspergeant avec un tuyau l'un des ponts en bois qui permettent de traverser les rivières sur la Transpantaneira, route de 150 km qui relie Poconé à Porto Jofre, dans le centre-ouest du Brésil.
La région subit sa pire sécheresse en 47 ans et de nombreux cours d'eau sont asséchés. Les incendies sont relativement courants à cette époque de l'année, mais cette fois, ils sont totalement hors de contrôle.
Environ 23.500 km2, près de 12% de la plus grande zone humide de la planète, qui s'étend aussi au Paraguay et en Bolivie, sont déjà partis en fumée depuis le début de l'année.
"Tous les jours, nous passons sur cette route et dès que nous voyons un foyer d'incendie à proximité, nous aspergeons les ponts pour éviter qu'ils ne brûlent à leur tour", explique Felipe Maia à l'AFP, à quelques mètres d'une zone couverte de monticules en feu.
De nombreux habitants, guides touristiques, employés et propriétaires de fermes-auberges prêtent main forte aux pompiers jour et nuit.
- Animaux dans un "état critique" -
"C'est triste. Nous avons subi la pandémie (de coronavirus), qui dure plus de temps que prévu au Brésil, et nous pensions avoir bientôt une bonne saison de tourisme, mais les incendies sont arrivés", déplore Roberto Carvalho Macedo, guide touristique qui fait partie de ces patrouilles de bénévoles.
Les satellites de l'Institut national de recherches spatiales (INPE) ont identifié du 1er janvier au 13 septembre 14.764 foyers d'incendie dans le Pantanal brésilien, une augmentation de 214% par rapport à la même période de l'année dernière. Le record pour toute une année (12.536 foyers) a déjà été largement battu, en un peu plus de neuf mois.
Roberto Carvalho Macedo pilote un bateau sur lequel une équipe de l'AFP sillonne les cours d'eau du Parque naturel Encontro das Aguas, une grande zone inondable qui débute là où se termine la Transpantaneira.
Le paysage verdoyant des rives du fleuve contraste avec le ton noir et gris des arbres carbonisés.
On peut habituellement y voir une grande variété d'animaux : caïmans, loutres géantes, fourmiliers, sans compter le plus grand félin des Amériques, le jaguar.
Accompagnée d'une équipe de vétérinaires et de biologistes, la jeune guide Eduarda Fernandes Amaral a passé le dimanche à la recherche d'un jaguar blessé par le feu, mais l'animal n'est pas apparu.
"Tous les animaux à qui nous avons pu porter secours étaient dans un état très critique, avec des brûlures jusqu'à l'os", explique-t-elle, tout en installant des mangeoires de fortune avec de l'eau et des fruits.
Les animaux qui survivent aux flammes risquent de mourir de faim ou de soif.
Eduarda Fernandes Amaral admet qu'il est impossible de calculer avec précision le nombre d'animaux touchés, mais assure que les pertes sont énormes.
"J'espère au moins que ces images permettent aux gens d'ouvrir les yeux et de comprendre que la biodiversité que nous avons ici est unique. Nous avons besoin de la préserver, elle est très précieuse", résume-t-elle.
- "Sentiment d'impunité" -
Ces incendies sans précédent sont avant tout dus à la sécheresse exceptionnelle : de janvier à mai, il a plu moitié moins que prévu et de nombreuses zones n'ont pas été inondées comme c'est le cas habituellement.
Mais les spécialistes considèrent que d'autres facteurs sont à prendre en compte, notamment la substitution de végétation native par des plantes venues de l'extérieur destinées au pâturage qui brûlent plus facilement.
Sans compter le "sentiment d'impunité" qui règne en raison "du manque de moyens des organes publics de protection environnementale", dénonce Vinicius Silgueiro, de l'ONG Institut Centre de Vie (ICV).
De nombreux écologistes critiquent la politique environnementale du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, qu'ils jugent responsable de la recrudescence des incendies dans le Pantanal et en Amazonie.
<https://information.tv5monde.com/info/bresil-stupeur-et-desolation-dans-un-pantanal-devore-par-les-flammes-374982>
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13- Pompili signe "l'appel des coquelicots" contre les pesticides, AFP, 15/09/20, 18:00
La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a signé mardi "l'appel des coquelicots" pour l'interdiction des pesticides de synthèse, en recevant les promoteurs de cette pétition ayant récolté plus d'un million de signatures.
"Je partage l'appel du mouvement des coquelicots", a écrit la ministre sur Twitter. "Pour cela, nous devons avant tout concentrer nos efforts sur la recherche et le déploiement rapide d'alternatives, afin de pouvoir nous passer à terme des pesticides de synthèse".
L'appel lancé en septembre 2018 dans Charlie Hebdo a recueilli plus de 1,1 million de signatures déposées mardi au ministère par l'association "Nous voulons des coquelicots".
"C'est un moment important, on sort de ce mépris épouvantable qui nous a obsédés pendant ces deux années. Le fait que la numéro trois du gouvernement accepte de contre-signer notre appel, c'est tout de même une très bonne nouvelle et ça clôt ces deux années d'efforts collectifs de manière plutôt heureuse", a commenté le président de l'association Fabrice Nicolino.
La ministre a été critiquée après l'annonce cet été par le gouvernement du retour temporaire dans les champs de betteraves de l'utilisation des néonicotinoïdes néfastes pour les abeilles.
Mme Pompili qui, en tant que secrétaire d'Etat à la biodiversité avait porté en 2016 la loi interdisant ces insecticides, avait estimé début septembre que cette dérogation constituait "un exemple typique des problèmes que nous rencontrons quand on n'est pas suffisamment vigilants sur l'application des lois que nous votons".
"En quatre ans, on avait le temps pour trouver des alternatives, y compris pour les betteraves, le problème c'est que derrière ça n'a pas suivi", avait-elle indiqué sur France Inter, répétant sa volonté que ces insecticides soient interdits "totalement".
Le mouvement des coquelicots a lancé un nouvel appel baptisé "nous voulons des paysans", réclamant un plan de sortie de l'agriculture industrielle en dix ans, pour "permettre de produire des aliments de qualité pour tous, sans pesticides, et de les vendre dans des circuits rémunérateurs et stables", permettant de retrouver des paysans "heureux, fiers de nourrir la société".
"On nous a longtemps divisés entre ceux qui veulent un monde sans pesticides et des agriculteurs qui sont face à une réalité de survie et il est temps maintenant qu'on mette nos gouvernants face à des décisions majeures qu'ils doivent prendre", a commenté la chanteuse Emily Loizeau, signataire de la première heure de l'appel des coquelicots.
<https://information.tv5monde.com/info/pompili-signe-l-appel-des-coquelicots-contre-les-pesticides-375154>
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14- La déforestation en chiffres, selon l'Onu, AFP, 15/09/20, 22:00
La forêt a perdu "presque 100 millions d'hectares" sur la planète en deux décennies, les superficies forestières ne "cessant de décliner", "quoique plus lentement par rapport aux décennies précédentes" et avec des tendances "opposées" selon les continents, indique la FAO dans un rapport publié mardi à Genève.
En chiffres, la proportion de forêts par rapport à la surface terrestre mondiale est tombée à 31,2% en 2020, couvrant au total 4,1 milliards d'hectares, alors qu'elle était de 31,5% en 2010 et de 31,9% en 2000, selon l'agence des Nations unies chargée de l'agriculture et de l'alimentation, qui supervise aussi les forêts.
Ces tendances mondiales traduisent des dynamiques opposées selon les régions.
La déforestation touche surtout l'Afrique subsaharienne et l'Asie du Sud-Est, où elle s'est plutôt accélérée au cours des dix dernières années, ainsi que l'Amérique latine et centrale, où elle a plutôt tendance à ralentir.
Les pertes s'expliquent surtout par la conversion des forêts en terres agricoles destinées aux cultures ou aux pâturages, surtout dans les pays les moins avancés sur le plan économique ou les pays sans développement en littoral, selon la FAO.
En Asie du Sud-Est, la forêt recouvre 47,8% des surfaces contre 49% en 2015, et en Afrique sub-saharienne, 27,8% contre 28,7% il y a cinq ans.
Des pays à vocation agricole comme la Côte d'Ivoire voient la forêt se réduire à 8,9% de la surface totale du pays contre 10,7% en 2015. Le Kenya, le Mali et le Rwanda résistent, avec des surfaces en très légère hausse.
En Amérique latine et centrale, la forêt n'occupe plus que 46,7% de la surface totale contre 47,4% il y a cinq ans. Au Brésil, les surfaces boisées ont ainsi régressé à 59,4% du territoire en 2020 contre 60,3% en 2015. Haïti continue sa déforestation avec seulement 12,6% de surfaces boisées contre 13,2% en 2015.
En revanche, dans la plupart des autres régions d'Asie, ainsi qu'en Europe et en Amérique du Nord, la superficie de forêts a "globalement augmenté entre 2000 et 2020", en raison des efforts déployés en faveur du boisement et de la restauration des paysages et de l'expansion naturelle des forêts dans ces régions.
En France, la forêt recouvre 31,5% de la surface totale en 2020 contre 30,7% en 2015. En Italie, elle occupe 32,5% du territoire national contre 31,6% cinq ans auparavant, en Autriche, 47,2% contre 47%. En Allemagne, les forêts sont restées stables, à 32,7% de la surface totale, ainsi qu'au Portugal, à 36,2%.
<https://information.tv5monde.com/info/la-deforestation-en-chiffres-selon-l-onu-375193>
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15- Appel. « Nous voulons un plan de sortie de l’agriculture industrielle en dix ans », BastaMag, 15/09/20
Par le mouvement des Coquelicots
Voilà deux ans que le mouvement des Coquelicots, qui réclame la fin du recours aux pesticides de synthèse, a été lancé. Plus d’un million de signatures sont remises ce 15 septembre à la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili. L’enjeu désormais : sortir de l’agriculture industrielle en dix ans et installer un million de paysannes et paysans. Nous relayons leur appel, « Nous voulons des paysans ».
Nous avons tant besoin de paysans. Officiellement, ils ne sont plus que 430 000, alors qu’ils étaient encore 7,4 millions en 1946. Beaucoup seront partis à la retraite sous trois ans, et ne seront pas remplacés. Seront-ils demain moins de 150 000, rescapés au milieu d’un désert de machines et de détresse ? Sur une planète dévastée par la crise climatique, la mort des oiseaux et des insectes.
Nous avons tous cru que le glorieux travail de la terre pouvait être remplacé par le pétrole, les engins et la chimie. Nous, paysans et non-paysans. Cette vision nous a conduits dans une impasse. Un système absurde, celui de l’agriculture industrielle, nous prive de tout avenir commun. Des paysans endettés se suicident, les sols meurent, des maladies chroniques surgissent, la société se détourne de produits qu’elle ne veut plus manger.
>> Suite à lire à :
<https://www.bastamag.net/Nous-voulons-des-paysans-installer-un-million-d-agriculteurs-plan-de-sortie-agriculture-industrielle-coquelicots-pesticides>
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16- Des feuilles d’ananas recyclées pour conserver les aliments et assainir les eaux usées, Daily Geek Show, 15/09/20
Yann Contegat - Source : National University Of Singapore
L’aérogel créé a permis de retarder le processus de dégradation des fruits et légumes de 14 jours
Des chercheurs singapouriens ont récemment dévoilé une nouvelle méthode prometteuse de recyclage permettant de transformer les feuilles d’ananas en un aérogel permettant de conserver plus longtemps les fruits et les légumes, et capable d’absorber les produits chimiques toxiques contenus dans les eaux usées.
Un matériau particulièrement polyvalent
Les technologies prolongeant la durée de vie des aliments périssables pourraient nous aider à limiter grandement les quantités d’aliments gaspillées. Après avoir passé des années à développer des matériaux écologiques à partir de marc de café ou de débris de canne à sucre, les chercheurs de l’Université nationale de Singapour sont parvenus à concevoir un matériau extrêmement prometteur à base de feuilles d’ananas recyclées dont les usages seraient multiples.
« Ces éco-aérogels fabriqués à partir de fibres de feuilles d’ananas sont très polyvalents », explique le professeur Duong Hai-Min. « Ils possèdent des propriétés absorbantes et se révèlent également efficaces pour l’isolation thermique et phonique. Nous avons également démontré leurs applications potentielles dans la conservation des aliments et le traitement des eaux usées. C’est un grand pas vers l’agriculture durable et la gestion des déchets, ainsi qu’une source de revenus supplémentaire pour les agriculteurs. »
Le processus commence par le broyage et le mélange des fibres des feuilles d’ananas dans l’eau, tout en ajoutant de petites quantités de produits chimiques non toxiques. Ce mélange est ensuite maturé, congelé et lyophilisé pour créer un aérogel, qui est ensuite traité avec du charbon actif en poudre. Cette dernière étape clé permet à l’aérogel d’absorber efficacement le gaz d’éthylène, l’hormone qui régit le processus de maturation des fruits et légumes.
>> Suite à lire à :
<https://dailygeekshow.com/aerogel-conservation-aliments/>
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En audio
17- Incendies en Californie : "Vous avez quelques minutes pour attraper deux sacs, vos papiers, le chien, sauver votre vie", Radio France, 13/09/20, 14:33
Benjamin Illy
Alors que le président américain est attendu lundi en Californie, les incendies continuent de ravager la côte ouest des États-Unis. En Oregon, des milliers de personnes ont dû évacuer et tout laisser derrière elles.
Au moins 27 morts, des milliers de déplacés, deux millions d'hectares de forêts partis en fumée, des villes entièrement carbonisées... La côte ouest des Etats-Unis est toujours en proie à des incendies d'une ampleur inédite. Lundi 14 septembre, Donald Trump est attendu en Californie pour mesurer les dégâts. Dans l'Etat voisin d'Oregon, où sept personnes ont péri dans les flammes selon un bilan encore très provisoire, 500 000 habitants ont reçu jeudi un ordre d'évacuation, et 40 000 ont déjà dû effectivement quitter la zone.
>> Suite à lire ou à réécouter à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/incendies-en-californie/incendies-en-californie-la-police-est-arrivee-dans-notre-rue-et-nous-a-dit-devacuer-immediatement_4104531.html>
Sur le même sujet :
> Incendies dans l'Oregon : à Estacada, la désolation et la peur des pillages <https://information.tv5monde.com/info/incendies-dans-l-oregon-estacada-la-desolation-et-la-peur-des-pillages-374796>, AFP, 13/09/20, 09:00
> Vidéo. Incendies aux Etats-Unis : des images de drone impressionnantes montrent les dégâts en Oregon <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/video-incendies-aux-etats-unis-des-images-de-drone-impressionnantes-montrent-les-degats-en-oregon_4104419.html>, France info avec AFP, 13/09/20, 10:37
> Incendies : attendu en Californie, Trump attaqué sur le changement climatique <https://information.tv5monde.com/info/incendies-attendu-en-californie-trump-attaque-sur-le-changement-climatique-374611>, AFP, 13/09/20, 22:00
> "On a du mal à respirer" : l'Ouest américain suffoque sous la fumée des incendies <https://information.tv5monde.com/info/du-mal-respirer-l-ouest-americain-suffoque-sous-la-fumee-des-incendies-375018>, AFP, 14/09/20, 23:00
> Incendies : "Ça finira par se refroidir", lance Trump en Californie <https://information.tv5monde.com/info/incendies-ca-finira-par-se-refroidir-lance-trump-en-californie-374611>, AFP, 15/09/20, 03:00
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En images
18- Pesticides dans les pommes : pourquoi autant de traitements ?, TF1, journal de 20h, 09/09/20
Pink lady, golden, granny... Chaque année dans l'Hexagone, il s'en mange 17 kg de pomme par foyer. De belles pommes, mais qui cachent sous leur robe une multitude de traitements. Les pommes, seraient-elles dangereuses pour la santé ?
La pomme est le fruit préféré des Français. Chaque famille en mange en moyenne 17 kg par an. C'est aussi l'un des fruits qui subissent le plus de traitement avant d'être cueilli. En moyenne, une trentaine de produits phytosanitaires y sont pulvérisés. Des herbicides, des fongicides et des pesticides pour l'essentiel, afin de lutter contre les champignons et d'autres maladies. Alors, y a-t-il des pommes plus saines que les autres ?
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/sante/video-pesticides-dans-les-pommes-pourquoi-autant-de-traitements-2164141.html>
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19- Environnement : le thon rouge est de retour, France 2, journal de 20h, 10/09/20
Les limitations de la pêche au thon rouge ont porté leurs fruits. En à peine 10 ans, l'espèce a trouvé un vrai renouveau.
Ancienne espèce en voie de disparition il y a moins de 10 ans, le thon rouge est de retour. On en trouve des centaines en mer Méditerranée. "Il y a 6 ans quand j’ai commencé, pêcher 7 thons sur une nuit, je me serais dit : 'waou'", commente Erwan Berton, fier de sa prise du jour.
Renaissance de l’espèce
Au début des années 2000, le thon rouge, victime de son succès, est déclaré en surpêche. Devenu la coqueluche des cuisiniers, et très utilisé dans la préparation des sushis, son prix a été multiplié par 15. En conséquence, 80% de l’espéce a disparu, entrainant la colère des scientifiques et une nouvelle loi européenne, qui impose des quotas. 13 ans plus tard, l’espèce renaît enfin et il est désormais possible d’apercevoir des bancs de thons. "C’est un signe de très bonne vitalité du stock", explique Tristan Rouyer, chercheur à Sète (Hérault) et spécialiste des thons rouges. Depuis 2015, les quotas de pêche augmentent à nouveau de 20% chaque année, ce qui inquiète certaines associations.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/environnement-le-thon-rouge-est-de-retour_4101783.html>
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20- Le grand format : les circuits courts sont-ils trop chers ?, TF1, journal de 20h, 10/09/20
Du verger à votre panier, savez-vous par combien de mains sont passés vos fruits ? Conditionnement, mise en rayons... À chaque intermédiaire, vous payez des frais supplémentaires. Alors, acheter en circuit court coûte-t-il vraiment plus cher ?
Le circuit court est un mode de vente avec au maximum un intermédiaire entre le producteur et le consommateur. Malgré la réduction des intermédiaires, ce système engendre des frais. Pour le même kilo de pomme, le client peut payer 90 centimes d'euros de plus selon le circuit court choisi. Face à la demande croissante des consommateurs, les grandes surfaces se mettent elles aussi à travailler en direct avec des producteurs. Si la provenance des produits est affichée sur l'étiquette, ce n'est pas le cas du nombre d'intermédiaires. Il n'existe pas de label pour certifier un circuit court.
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/conso-argent/video-le-grand-format-les-circuits-courts-sont-ils-trop-chers-2164249.html>
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21- Manger mieux et plus responsable, France 2, Tout compte fait, 12/09/20, 14h03
Présenté par : Julian Bugier
Deux enquêtes :
• Direct producteur : comment bien acheter sur Internet ?
• Que valent les labels de pêche durable ?
> Magazine (48 min) à revoir à :
<https://www.france.tv/france-2/tout-compte-fait/1934813-manger-mieux-et-plus-responsable.html>
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22- Ils sauvent la planète - Sénégal : un potager dans le désert, France 2, Journal de 20h, 14/09/20
Gora N'Diaye est un précurseur : il fait pousser des légumes sur une terre desséchée au milieu du désert. Sa ferme a tout d'une oasis, mais c'est aussi une école et un espoir pour les habitants de sa région, à Samba Dia.
Avec ses pieds de manioc par dizaines, ses légumes et fruits, difficile de croire que cette ferme a poussé sur le désert tant la nature y est abondante. "C'est très important, ca attire les oiseaux, les abeilles", dit Gora N'diaye, fondateur de la ferme école de Kaydara. Il y a quinze ans, il n'y avait rien d'autre que du sable. Tout est sorti de terre par la volonté de Gora, autodidacte et pionnier de l'agro-écologie en Afrique. "C'était désertique, il n'y avait pas un seul arbre ici. Tout était sec et c'était même un terrain de football pour les jeunes du village."
Récoltes garanties
Mais en-dessous, il y avait de l'eau. Il est le premier aussi au Sénégal à avoir adopté la permaculture, ce concept qui vise à créer des petits écosystèmes ou par exemple les arbres favorisent l'éclosion d'autres cultures végétales en retenant l'humidité. Le tout sans aucun produit chimique. L'autre avantage est de garantir des récoltes toute l'année et aux paysans d'avoir des revenus.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/ils-sauvent-la-planete-senegal-un-potager-dans-le-desert_4106055.html>
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– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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