[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur biodiversité, sciences et protection du vivant et de l'univers, patrimoine (jeudi 17 septembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 17 Sep 07:01:22 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.).
1- Décryptage. Les nouvelles priorités de la politique mondiale pour sauver la biodiversité en discussion <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/02/les-nouvelles-priorites-de-la-politique-mondiale-pour-sauver-la-biodiversite-en-discussion_6050765_3244.html>, Le Monde, maj le 03/09/20 à 05h52
2- Obèse et maltraité, l'unique éléphant du Pakistan va quitter le pays <https://www.geo.fr/environnement/obese-et-maltraite-lunique-elephant-du-pakistan-va-quitter-le-pays-201954>, AFP, 04/09/20, 16:00
3- Tribune. « La protection de la biodiversité démarre en bas de nos immeubles » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/09/06/la-protection-de-la-biodiversite-demarre-en-bas-de-nos-immeubles_6051174_3234.html>, Le Monde, 06/09/20, 12h31
4- Niger : la réserve des girafes menacée, après une attaque jihadiste <https://www.geo.fr/environnement/niger-la-reserve-des-girafes-menacee-apres-une-attaque-jihadiste-201976>, AFP, 08/09/20, 20:00
5- Hyène échappée, animaux mal nourris : fermeture du zoo d'Abidjan <https://www.geo.fr/environnement/hyene-echappee-animaux-mal-nourris-fermeture-du-zoo-dabidjan-201994>, AFP, 09/09/20, 15:00
6- Chat. Déclin des vertébrés : « Il est indispensable de modifier nos modes de vie pour freiner l’érosion de la biodiversité » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/10/declin-des-vertebres-peut-on-freiner-l-erosion-de-la-biodiversite_6051707_3244.html>, Le Monde, 09/09/20, 18h50
7- Brésil : un sanctuaire de jaguars menacé par les incendies <https://www.geo.fr/environnement/bresil-un-sanctuaire-de-jaguars-menace-par-les-incendies-202002>, AFP, 09/09/20, 19:00
8- L'effondrement de la biodiversité menace la sécurité alimentaire mondiale <https://www.actu-environnement.com/ae/news/biodiversite-effondrement-menace-securite-alimentaire-rapport-planete-vivante-wwf-36072.php4>, Actu-environnement, 10/09/20, 01h01
9- Les deux-tiers de la faune sauvage ont disparu en moins de 50 ans, selon le WWF <https://www.geo.fr/environnement/les-deux-tiers-de-la-faune-sauvage-ont-disparu-en-moins-de-50-ans-selon-le-wwf-202006>, AFP, 10/09/20, 02:00
10- Les populations de vertébrés ont chuté de 68 % en moins de cinquante ans <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/10/les-populations-de-vertebres-ont-chute-de-68-en-moins-de-cinquante-ans_6051606_3244.html>, Le Monde, 10/09/20, 06h43
11- Entretien. Les parcs nationaux africains perpétuent une « tradition de colonialisme vert » <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/10/les-parcs-nationaux-africains-perpetuent-une-tradition-de-colonialisme-vert_6051608_3212.html>, Le Monde Afrique, 10/09/20, 07h47
12- Editorial. Urgence sur la disparition des vertébrés <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/10/urgence-sur-la-disparition-des-vertebres_6051633_3232.html>, Le Monde, 10/09/20, 08h28
13- En Inde, un village prend un crocodile en otage <https://information.tv5monde.com/info/en-inde-un-village-prend-un-crocodile-en-otage-374596>, AFP, 11/09/20, 16:00
14- Le Conseil d'Etat suspend la chasse à la tourterelle des bois <https://information.tv5monde.com/info/le-conseil-d-etat-suspend-la-chasse-la-tourterelle-des-bois-374654>, AFP, 11/09/20, 22:00
15- Australie : des baleines à bosses s'égarent dans une rivière infestée de crocodiles <https://information.tv5monde.com/info/australie-des-baleines-bosses-s-egarent-dans-une-riviere-infestee-de-crocodiles-374714>, AFP, 12/09/20, 15:00
16- « Orques en péril » : la technologie au secours des cétacés <https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/09/12/orques-en-peril-la-technologie-au-secours-des-cetaces_6051964_3246.html>, Le Monde, 12/09/20, 21h00
17- Le champignon tueur qui menace d'exterminer un tiers des amphibiens du Panama <https://information.tv5monde.com/info/le-champignon-tueur-qui-menace-d-exterminer-un-tiers-des-amphibiens-du-panama-374816>, AFP, 13/09/20, 11:00
18- Nouveau report du Congrès mondial de la nature à Marseille, sans nouvelle date <https://www.actu-environnement.com/ae/news/nouveau-report-congres-mondial-nature-marseille-ministere-uicn-36116.php4>, Actu-environnement, 16/09/20
En images
19- Pourquoi les guêpes et les frelons seront encore là cet automne <https://www.lci.fr/planete/video-pourquoi-frelons-et-guepes-sont-aussi-nombreux-et-pour-encore-plusieurs-semaines-2163842.html>, TF1, journal de 20h, 06/09/20
20- Environnement : ces espèces gravement menacées <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/environnement-ces-especes-gravement-menacees_4101449.html>, France 2, journal de 13h, 10/09/20
21- Biodiversité : la Terre a perdu les 2/3 de ses espèces sauvages en 50 ans <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/biodiversite-la-terre-a-perdu-les-2-3-de-ses-especes-sauvages-en-50-ans_4101775.html>, France 2, journal de 20h, 10/09/20
22- Kenya : comment expliquer le record de naissances chez les éléphants ? <https://www.lci.fr/planete/jta-kenya-baby-boom-chez-les-elephants-2164231.html>, TF1, journal de 20h, 10/09/20
23- Orques en péril <https://www.arte.tv/fr/videos/052754-000-A/orques-en-peril/>, Arte, 12/09/20, 22h25 

Bien à vous,
Florence

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

VERTIGE DU JOUR : Entre 1970 et 2016, les populations mondiales de vertébrés – oiseaux, poissons, mammifères, amphibiens et reptiles – ont décliné en moyenne de 68 %, révèle le Fonds mondial pour la nature (WWF) dans la mise à jour de son « indice planète vivante » (IPV), à l’occasion de la 13ème édition de son rapport sur l’état de la biodiversité. (cf. item 6, 8, 9, suite, 10, suite, 12, 20 & 21) 
PRIORITÉ DU JOUR : Protection des coraux et des grands singes, lutte contre la pollution plastique… Les propositions soumises par les membres de l’Union internationale de conservation de la nature témoignent des priorités en matière de protection des écosystèmes. (cf. item 1 & 18)
DÉCISION DU JOUR : Le Conseil d’État a suspendu pour la saison 2020-2021 la chasse à la tourterelle des bois, oiseau dont la population s'est effondrée en Europe, allant à l'encontre de la volonté du gouvernement. (cf. item 14)
ESPOIR DU JOUR : Concernant les éléphants et grâce à mesures drastiques, le Kenya bat des records de natalité. (cf. item 22)
DOCUMENTAIRE DU JOUR : Fascinantes, puissantes, intelligentes, les orques font l’objet depuis un demi-siècle de mesures d’observation et de protection de plus en plus élaborées. Dans le détroit de Johnstone, qui relie le continent canadien à l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique, des chercheurs décryptent leurs modes de communication dans l’espoir de mieux les protéger. (cf. item 16 & 23)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>______________________________________________________________________________________________________________________
1- Décryptage. Les nouvelles priorités de la politique mondiale pour sauver la biodiversité en discussion, Le Monde, maj le 03/09/20 à 05h52
Perrine Mouterde 

Protection des coraux et des grands singes, lutte contre la pollution plastique… Les propositions soumises par les membres de l’Union internationale de conservation de la nature témoignent des priorités en matière de protection des écosystèmes. 
Protéger les récifs coralliens, combattre le commerce illégal de dents ou de griffes de lions, généraliser les pratiques alternatives à l’utilisation des pesticides de synthèse… La version finale des 128 motions  <https://www.iucncongress2020.org/fr/assembly/motions>qui seront soumises au vote à l’occasion du congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a été publiée, mardi 1er septembre.
A quatre mois de cet événement prévu début janvier à Marseille, cette liste dresse un état des lieux des priorités en matière de conservation de la nature et doit structurer la politique mondiale sur le sujet.
Les quelque 1 400 membres de l’UICN ont eu quatre mois, de mai à août 2019, pour soumettre leurs propositions. Les motions jugées recevables ont ensuite été ouvertes à une discussion en ligne, de décembre 2019 à mars 2020. « Nous avons reçu 221 propositions, ce qui est un record », se réjouit Sonia Pena Moreno, qui gère le processus des motions au sein du secrétariat de l’UICN.
> Lire aussi  Amazonie : « Serait-on en train d’assister à un nouvel ethnocide sanitaire accompagné d’un écocide ? »
Ces motions couvrent une grande diversité de sujets : lutte pour la protection d’espèces ou de milieux particuliers (les grands singes, les mangroves, les cours d’eau péruviens des Andes et de l’Amazonie…), réduction de pressions particulières (pollution lumineuse et plastique, produits chimiques…), gouvernance et politique de la conservation (financement de la biodiversité, coopération transfrontalière, reconnaissance des crimes environnementaux comme des infractions graves…), relations entre développement humain et nature…
« Elles attirent l’attention sur certains problèmes urgents en proposant des solutions concrètes et mettent sur la table des questions qui sont encore peu traitées mais seront les enjeux de demain », résume Sébastien Moncorps, le directeur du comité français de l’UICN. Une motion sur la pandémie et ses impacts sur la biodiversité sera également ajoutée à ce corpus d’ici au congrès.
Un tremplin vers la COP15
Si l’essentiel de ces textes sera soumis à un vote électronique, dix-huit d’entre eux seront débattus lors de l’assemblée générale des membres en janvier : il s’agit des propositions que l’UICN considère « d’importance significative », qui n’ont pas abouti à un texte consensuel lors de la discussion en ligne ou qui sont particulièrement controversées, et qui nécessitent donc des discussions plus approfondies.
> Lire aussi  La baleine franche de l’Atlantique Nord et des lémuriens de Madagascar au dernier stade avant l’extinction
Parmi celles-ci, plusieurs concernent l’océan, en appelant à une meilleure planification de l’utilisation des espaces maritimes et à un renforcement de la protection des mammifères marins. Des sujets conflictuels en raison de la multiplicité des intérêts en jeu : économiques avec la pêche, commerciaux, géostratégiques… D’autres motions appellent à mieux prendre en compte les liens entre changement climatique et crise de la biodiversité ou à réduire les impacts de l’industrie minière – là encore un sujet à fort enjeu économique.
L’association France nature environnement (FNE) s’inquiète de la présence, dans cette courte liste, d’une motion sur la biologie de synthèse, qui vise à en établir les principes et à créer un cadre de référence. « Le comité d’experts qui travaille sur le sujet est porteur d’intérêts qui ne sont pas neutres, estime son vice-président, Jean-David Abel. Modifier une espèce pour résister à tel champignon parasitaire, c’est bien, mais nous sommes incapables de dire qu’il n’y aura pas d’autres effets non voulus. Il faut discuter de ce sujet mais avec les garde-fous nécessaires. » 
> Lire aussi  « La déforestation n’est pas une fatalité, mais un choix politique »
L’importance des peuples autochtones et la nécessité de mieux protéger les défenseurs de l’environnement – au moins 212 d’entre eux ont été tués en 2019 – comptent parmi les quatre sujets considérés comme particulièrement stratégiques.
Les deux autres motions font référence à la 15e conférence des parties (COP 15) de la Convention sur la diversité biologique (CDB). Elles appellent à mettre en place un cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 « transformateur et efficace » et à fixer des objectifs de conservation de la nature par zone géographique.
Une première ébauche de texte, qui devrait être adoptée lors de la prochaine COP Biodiversité, prévue en Chine en 2021, prévoit de protéger 30 % de la planète des activités humaines d’ici à 2030. « Le congrès de l’UICN doit permettre de renforcer les négociations en vue de la COP, affirme Yann Wehrling, l’ambassadeur français à l’environnement. Il va mettre en lumière les sujets de discussions les plus difficiles et sur lesquels il est nécessaire d’accélérer. »
Une fois adoptées à la majorité, sous forme de résolutions ou de recommandations, les motions n’auront pas de caractère contraignant. Au-delà de leur rôle en vue de la préparation de la COP, quelle influence auront-elles ? Pour tous les acteurs, le travail d’élaboration de ces propositions, qui requiert de bâtir un consensus avec des membres d’aires géographiques variées, constitue déjà une phase particulièrement importante.
« Un espace de dialogue utile et fondamental »
« Ce processus de discussion démocratique est unique, insiste Jon Paul Rodriguez, qui dirige le groupe de travail sur les motions de l’UICN. Il rassemble des Etats, des agences gouvernementales, des ONG, des peuples indigènes… Il n’y a pas d’autre enceinte où petits et grands travaillent côte à côte en ayant quasiment le même poids. Nos membres mettent tout leur cœur dans l’élaboration de ces motions. »
« C’est un espace de dialogue utile et fondamental, confirme Pierre Cannet, le directeur du plaidoyer du WWF France. Au sein des instances onusiennes par exemple, les négociateurs sont des Etats, alors qu’à l’UICN, la société civile et des scientifiques peuvent contribuer aux motions jusqu’au congrès. »
> Lire aussi  En Afrique du Sud, les manchots menacés par le soutage des bateaux en mer
Depuis la première assemblée générale de l’UICN, à Fontainebleau, en 1948, les recommandations adoptées ont conduit à la mise en place de plusieurs conventions internationales, telles la Convention de Ramsar sur les zones humides et la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites). Elles ont aussi conduit à la définition de certains principes, tel celui des solutions fondées sur la nature (SFN), adopté lors du congrès d’Hawaï en 2016. A Marseille, les forêts anciennes et primaires devraient être à leur tour définies, ce qui permettra de les cartographier et de mettre en place des actions en vue de leur restauration.
« Les motions de l’UICN servent de référence intellectuelle et d’autorité pour le monde de la conservation et permettront de produire des textes juridiques et techniques, explique Aleksandar Rankovic, chercheur à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Elles représentent, tous les quatre ans, un aggiornamento du logiciel politique de la biodiversité. » 
> Lire aussi  Lutte contre les pandémies : « Il faut créer une sorte de GIEC des santés humaine, animale et environnementale »
En marge du congrès auront lieu plusieurs sommets dont un « One Planet Summit », rassemblant des dirigeants politiques. L’occasion, pour les Etats, de bâtir des coalitions et d’annoncer des engagements en faveur des sujets qu’ils auront défendus par des motions.
La France, par exemple, porte un texte sur la lutte contre la déforestation importée [déboisement induit par les importations de matières premières]. Elle est le seul pays, avec la Norvège, à avoir adopté une stratégie nationale en la matière. En août, alors que l’Amazonie était de nouveau la proie des flammes, une vingtaine d’ONG dénonçaient toutefois « l’inaction » de Paris. « Cette stratégie bouscule des problématiques lourdes mais d’ici au congrès, nous aurons des choses à annoncer pour montrer que des avancées ont été réalisées », assure, au nom de la France, Yann Wehrling.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/02/les-nouvelles-priorites-de-la-politique-mondiale-pour-sauver-la-biodiversite-en-discussion_6050765_3244.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
2- Obèse et maltraité, l'unique éléphant du Pakistan va quitter le pays, AFP, 04/09/20, 16:00
Thomas Watkins

Kaavan était un mignon éléphanteau quand le Sri Lanka l'a offert au Pakistan en 1985. Trente-cinq ans plus tard, c'est un pachyderme obèse, après des années de maltraitance, qui s'apprête à quitter Islamabad, illustrant l'indignité des zoos pakistanais.
En mai, la justice, outrée par le traitement réservé aux animaux du zoo de la capitale, a ordonné le transfert d'une partie d'entre eux vers des cieux plus cléments. Deux mois plus tard, deux lions sont morts, probablement de stress, quand on les a sortis de leur étroite cage. Des autruches les ont accompagnés au paradis des animaux malheureux.
L'ourse, frappée d'une tumeur, ne fait toujours que tourner sur elle-même dans un enclos minuscule. Quand Kaavan, héros malgré lui de cette ménagerie fatiguée, tirera bientôt sa révérence.
Son salut est venu d'une vétérinaire californienne, Samar Khan, scandalisée il y a quelques années pendant la visite du zoo. "J'ai été horrifiée de découvrir qu'il était enchaîné depuis 28 ans", se souvient-elle, interrogée par l'AFP. La chanteuse Cher s'est ensuite emparée de la cause de l'éléphant.
Après une lutte acharnée de défenseurs des animaux pakistanais, la délivrance approche. Vendredi, une équipe d'experts internationaux, armée de fléchettes tranquillisantes, a fait le check-up de Kaavan, le premier depuis 2016, avant son départ prévu pour les forêts du Cambodge.
Attiré par une cuve de bananes et du pain, puis anesthésié à trois reprises, le pachyderme a globalement donné satisfaction.
"Il est en bonne condition générale (...) mais il est totalement obèse", commente le vétérinaire en chef Frank Goeritz, qui travaille pour le groupe autrichien de protection de sauvetage des animaux Four Paws (quatre pattes, NDLR) International.
- 'Il s'ennuie' -
"Il pèse beaucoup trop et ses pieds sont horribles", poursuit-il, tout en chantonnant "My way", de Frank Sinatra, pour calmer l'éléphant, dont les ongles, fissurés et malformés, requièrent selon lui des soins médicaux. 
Kaavan a mangé jusqu'à 200 kilos de canne à sucre par jour et a été privé de stimuli intellectuels, d'où son comportement "stéréotypé", explique M. Goeritz. L'éléphant ne fait souvent que tourner sa tête et son tronc d'un côté à l'autre pendant des heures, nourrissant controverses et interrogations sur sa santé mentale.
"Il s'ennuie. Il a indéniablement besoin de défis physiques et mentaux", estime le vétérinaire, qui a déjà soigné des éléphants à travers l'Afrique.
Une caisse de transport doit maintenant être construite et Kaavan devra s'y habituer avant qu'il puisse être transporté par avion cargo dans la réserve animalière cambodgienne où il doit refaire sa vie. Sa compagne Saheli, arrivée du Sri Lanka en 1990, est morte de la gangrène en 2012.
Aux quatre coins du pays, les zoos pakistanais se distinguent par la médiocrité de leurs installations et la pauvreté des soins accordés aux animaux. En 2018, 30 d'entre eux avaient péri dans le zoo flambant neuf de Peshawar (nord-ouest), dont trois rares bébés léopards des neiges.
En février, le cadavre d'un adolescent avait été retrouvé dans l'enclos des lions d'un parc animalier de Lahore (Est) où il travaillait.
Les droits des animaux sont loin de constituer une priorité au Pakistan. Des centaines d'animaux exotiques ont été importés ou élevés sur place ces dernières années. Pour que de riches Pakistanais puissent parader sur les réseaux sociaux avec des lions dans leurs 4X4 de luxe.
<https://www.geo.fr/environnement/obese-et-maltraite-lunique-elephant-du-pakistan-va-quitter-le-pays-201954>
______________________________________________________________________________________________________________________
3- Tribune. « La protection de la biodiversité démarre en bas de nos immeubles », Le Monde, 06/09/20, 12h31
Par trois chercheurs de l’Université de Lyon*

Les espaces verts en pied d’immeubles, sous-investis, représentent un terreau fertile, expliquent trois chercheurs de l’Université de Lyon, dans ce nouvel épisode de « L’Abécédaire de la ville ». Ouvrez à la lettre « B », comme « Biodiversité en milieu urbain ».
Tribune. L’érosion accélérée de la biodiversité remet en question nos conditions et possibilités d’existence, de même que celles de toutes les autres formes de vivant. Dans cette perspective, les activités humaines auraient, selon certaines études scientifiques, multiplié par cent à mille la vitesse globale d’extinction des espèces par rapport à celle qu’a connue l’évolution de la vie sur Terre dans l’ensemble de son histoire.
Espérer résoudre cette crise, c’est en premier lieu repenser notre manière d’habiter la planète. La première cause de l’altération du fonctionnement des écosystèmes réside en effet dans la destruction des habitats naturels, alimentée notamment par l’extension de l’urbanisation.
> Lire aussi  Biodiversité : une espèce sur huit, animale et végétale, risque de disparaître à brève échéance
En réaction à ce phénomène, la densification est à l’ordre du jour dans beaucoup de métropoles françaises, où de nombreux projets de construction dans les premières couronnes doivent permettre de limiter l’étalement urbain et l’artificialisation des campagnes. Ces projets se font malheureusement trop souvent au détriment de la biodiversité qui prospère dans les espaces non bâtis au cœur des agglomérations. Une ressource pourtant précieuse.
Les recherches multidisciplinaires menées ces dernières années, par exemple par l’équipe d’Anne-Caroline Prévot au Centre d’écologie et des sciences de la conservation du Muséum national d’histoire naturelle, ont montré au contraire la nécessité de la préserver afin de multiplier les occasions pour les citadins d’être au contact de la biodiversité. Aujourd’hui, celles-ci se réduisent souvent à des relations très dégradées, domestiquées ou même artificialisées.
Le danger de l’amnésie environnementale
Parce qu’on a d’abord envie de protéger ce qu’on connaît, cet appauvrissement des expériences de nature en ville, qualifié parfois d’« amnésie environnementale », contribue à l’aggravation de la situation. En effet, c’est par l’expérience quotidienne et la proximité avec la faune et la flore que se réalisent, au-delà de la prise de conscience, la familiarisation et l’affirmation d’une préoccupation morale vis-à-vis des autres formes de vivant.
Un apprentissage et une appropriation par la tête, le cœur et les mains tels que le définissait déjà le pédagogue suisse Johann Heinrich Pestalozzi au XVIIIe siècle. Des expériences de nature que ne peuvent complètement remplacer l’école, les animateurs nature, les reportages télévisés ou les parcs zoologiques, qui jouent néanmoins un rôle important dans la sensibilisation aux enjeux de la biodiversité.
> Lire aussi  « Sans nouvelle loi foncière, la destruction des espaces naturels se poursuivra à un rythme insoutenable »
En ville, cette relation peut se vivre au sein d’espaces verts publics, comme les parcs urbains, mais davantage encore dans les espaces privés, qui constituent la majeure partie de l’armature verte des villes. Une fois exclus les champs et les forêts, le chercheur Arnaud Bellec, de l’université de Lyon, a ainsi calculé qu’au sein de la métropole lyonnaise, 73 % de la végétation relevait actuellement du domaine privé. Parmi ces espaces proches de nos lieux de vie figurent notamment les jardins des maisons individuelles ou des copropriétés, dont la gestion dépend souvent entièrement des habitants.
Cette réalité n’a jamais été aussi concrète que pendant les deux mois de confinement printanier. Ceux qui avaient accès à un jardin ou à un espace vert à proximité immédiate de leur logement se sont rendu compte de son importance. Les autres ont au contraire souvent pris conscience d’un manque profond, et évoqué parfois le souhait de se rapprocher de la nature. En cela, la crise sanitaire a exacerbé les inégalités environnementales, qui demeurent une réalité permanente pour de nombreux habitants en temps normal.
L’habitat collectif, terra incognita de la biodiversité
La proportion des Français ayant accès à des jardins ou à des espaces verts privés n’est pas connue précisément et n’a jamais été chiffrée de manière complète sur un territoire. La valeur de cette biodiversité « résidentielle » elle-même n’a par ailleurs jamais été mesurée en tant que telle, tant du point de vue écologique que pour le bien-être des habitants.
En France et en Angleterre surtout, plusieurs études – comme le projet Biodiversity in Urban Gardens, de l’université de Sheffield – se sont focalisées sur les jardins des particuliers. Mais rien de systématique n’a été produit sur les espaces verts des habitats collectifs qui représentent pourtant, en France, la forme dominante de logement – 84 % des ménages de la métropole de Lyon –, en particulier pour les habitants les plus modestes.
> Lire aussi  « La biodiversité en ville n’est pas le problème mais une des solutions »
Situés en majorité dans les banlieues, où s’imbrique une plus grande variété de bâtis et de modes d’occupation du sol à la lisière de la ville et de la campagne, ces espaces possèdent pourtant une valeur importante pour la conservation de la biodiversité urbaine. A l’abri de l’agriculture intensive des campagnes et des cœurs de ville trop bétonnés, ils constituent des « points chauds » de la biodiversité, propices, grâce au patchwork d’habitats et de ressources qu’ils constituent, à la cohabitation de nombreuses espèces vivantes.
Dans la région lyonnaise, le programme européen Urbanbees pour le maintien des abeilles sauvages en milieux urbains et périurbains a ainsi montré que les banlieues, où seulement 50 % des sols sont artificialisés, constituent un terrain particulièrement propice à leur épanouissement. Mais ce potentiel reste largement méconnu. De plus, la densification s’opère aujourd’hui précisément dans ces espaces de biodiversité en banlieue.
Repenser la gestion des espaces verts des immeubles collectifs
Souvent traités comme la dernière roue du carrosse lors de la construction des projets immobiliers, entretenus selon une logique mécanique et rébarbative à coup de gazons ras et de haies composées d’une seule espèce végétale, les espaces verts de nos immeubles sont majoritairement sous-investis. A densité de population égale, nous sommes autant capables de produire des écosystèmes riches que de vrais déserts biologiques.
Il est urgent que cela change. Pour cela, la place et la qualité même des sols et de la végétation doivent être reconsidérées dans le projet d’aménagement urbain, et ce dès son origine. La terre fertile devenant une denrée de plus en plus rare, l’enjeu se situe dans la préservation de l’existant, du choix de l’implantation du bâtiment jusqu’à la manière de conduire le chantier. Les grands arbres doivent également être conservés autant que possible. Ils exercent par les activités liées à leurs racines un rôle protecteur sur plusieurs centaines de mètres carrés, tandis que leur canopée offre ombre et protection contre le ruissellement et l’érosion.
> Lire aussi  A l’université ou dans les écoles d’architecture, la nature infiltre les formations sur la ville
Les massifs d’arbustes sont d’excellents supports où les espèces nichent, se nourrissent, se déplacent. De nombreuses fleurs de variétés horticoles sont a contrario vides de nectar pour les pollinisateurs et requièrent un arrosage abondant pour survivre. Au fond, c’est le design complet de ces espaces qu’il convient de questionner pour en faire de réels supports d’une biodiversité locale, en adéquation avec les différentes fonctionnalités attendues par les habitants qui désirent désormais mieux qu’une pelouse desséchée dès le mois de juin.
Encourager la redécouverte de ces espaces verts
Justement, de plus en plus habitants s’approprient cet enjeu. A budget constant, ils imaginent de nouvelles plantations, sollicitent des professionnels compétents en botanique pour les accompagner ou décident de s’occuper ensemble des espaces verts de leurs immeubles. Le recours moins fréquent aux machines fait naître des besoins de main-d’œuvre plus importants et la création d’emplois de jardiniers de mieux en mieux formés en écologie végétale.
Généraliser ces initiatives nécessite qu’un maximum de citadins, toutes origines et sensibilités confondues, soient convaincus de la valeur morale, esthétique ou économique de la biodiversité. Dans cette perspective, il faut imaginer un encouragement à la redécouverte des espaces verts de proximité et développer de nouveaux supports de transmission des connaissances sur la biodiversité ordinaire, en proposant par exemple dans les immeubles des animations de science citoyenne.
> Lire aussi  Quand les citadins cultivent la ville
Pour les chercheurs, il s’agit d’identifier les meilleurs compromis, à défaut de consensus, entre densification urbaine, biodiversité, attentes paysagères et sociales d’accès à la nature en documentant les pratiques et aménagements favorisant des espaces de coexistence riche dans les zones urbaines denses. Et ce, notamment, pour accompagner au mieux les promoteurs, architectes, paysagistes, bailleurs et collectivités qui désirent participer au développement d’aménagements propices à des relations bénéfiques entre humanité et biodiversité.
*Thomas Boutreux (doctorant en écologie et en géographie à l’université Claude-Bernard Lyon-I, lauréat d’une bourse de thèse de l’Ecole urbaine de Lyon). 
Marc Bourgeois (maître de conférences en géographie à l’université Jean-Moulin Lyon-III, membre de l’UMR Environnement ville société). 
Bernard Kaufmann (maître de conférences en écologie à l’université Claude-Bernard Lyon-I, membre de l’UMR Ecologie des hydrosystèmes naturels et anthropisés). Il est également membre de la direction du LabEx Intelligence des mondes urbains (IMU)
§ Cet article s’inscrit dans le cadre de « L’Abécédaire de la ville » du Monde Cities, avec l’Ecole urbaine de Lyon. Sa coordination scientifique est assurée par Lucas Tiphine.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/09/06/la-protection-de-la-biodiversite-demarre-en-bas-de-nos-immeubles_6051174_3234.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
4- Niger : la réserve des girafes menacée, après une attaque jihadiste, AFP, 08/09/20, 20:00
Boureima Hama

"Quel est l'avenir de la réserve ?" de Kouré et ses célèbres girafes, s'inquiète Aïcha Idé, qui habite Kanaré, un village voisin, dans le sud du Niger, un mois après l'assassinat par des jihadistes présumés de 8 personnes, dont 6 humanitaires français. 
"Nous sommes profondément tristes après la mort de notre collègue et des sept travailleurs d'Acted, nous sommes tous des frères parce que nous vivons grâce aux girafes", explique à l'AFP Ousseini Idrissa, un des onze guides désormais au chômage, qui s'interroge sur l'avenir.
"Si les Blancs ne viennent plus voir les girafes, nos familles vont également en souffrir car les girafes sont notre seul moyen de survie", explique M. Ousseini, vêtu de l'uniforme vert des guides, cigarette coincée entre les doigts.
Les jeunes humanitaires français, deux hommes et quatre femmes, ont été assassinés avec leur chauffeur et leur guide nigériens par des hommes armés à moto le 9 août alors qu'ils visitaient la réserve de girafes de Kouré, à 60 km au sud-est de la capitale Niamey où ils étaient basés.
Après l'attaque, le gouvernement nigérien a fermé la réserve tandis que la France a placé le site dans la "zone rouge", tout comme le reste du pays, excepté la capitale.
Le Niger, pays sahélien très pauvre, est en proie à des attaques jihadistes récurrentes qui ont fait des centaines de morts.
- Projets à l'arrêt -
Dans ce contexte d'insécurité, les girafes peralta, une espèce menacée, étaient une des rares attractions accessibles pour les habitants expatriés de Niamey qui s'y rendaient souvent le week-end. 
Traversée par la route nationale, la réserve est une zone semi-désertique avec des arbustes poussant sur un sol caillouteux sous un ciel chargé de gros nuages noirs en cette saison des pluies.
Les girafes avaient trouvé un havre de paix, bénéficiant de l'indulgence des paysans... même lorsqu'elles détruisent les maigres récoltes de céréales.
De 50 en 1996, les effectifs des girafes étaient estimés à 664 en 2019, d'après le ministère de l'Environnement. 
Pour encourager les populations à les protéger davantage, des partenaires, européens, américains, turcs et des ONG internationales financent des projets communautaires.
"Si la mesure de fermeture perdure, cela suppose l'arrêt de toutes les activités sur la réserve, y compris des projets de développement financés à coût de millions au profit des villageois", alerte Omer Dovi, un membre de l'Association de sauvegarde des girafes du Niger (ASGN).
Des villages ont bénéficié de forages d'eau potable, de dispensaires, d'écoles, de moulins à grains, de semences et d'engrais.
"Ce forage d'eau potable que vous voyez est financé par une ONG de protection des girafes, si la réserve ne marche plus, nous serons de grands perdants", explique Aïssa Issa, aux côtés d'autres villageoises venues pour la corvée d'eau.
Les femmes reçoivent des prêts sans intérêt pour monter de petits commerces.
- Autodéfense -
Sani Ayouba, un responsable de l'ONG Jeunes volontaires pour l'environnement (JVE) redoute que "le choc" de l'attaque ne sonne "la fin de toutes les activités qui concourent à maintenir les girafes dans cette réserve".
"Il faut équiper d'avantage les forestiers et songer à former des +rangers+ à l'image des parcs d'autres pays", propose-t-il.
Les guides comptent eux sur une présence militaire et une sécurisation de la zone. 
"Il n'y a pas de miracle pour faire revenir les Blancs : il suffit d'imposer des mesures drastiques de sécurité sur tout le site", tranche Ousseini Idrissa, qui se dit même prêt à combattre.
"Nous avons aussi besoin d'apprendre à nous servir d'une arme pour l'autodéfense", assure-t-il.
Lors d'une visite sur les lieux, le Premier ministre Brigi Rafini a promis "plus de sécurité" et "d'entreprendre toutes les actions de nature à recréer l'espoir à Kouré", sans énoncer de mesures.
"C'est tout de suite que le gouvernement doit installer une base militaire ici !", crie Ramatou Issa, une vendeuse de fruits près d'un poste de contrôle à l'entrée de la réserve. "Si la zone est délaissée, elle se transformera en un repaire de bandits", prédit-elle.
Depuis l'attaque, des patrouilles militaires lourdement armées sillonnent la réserve de plus de 116.000 hectares, a constaté un correspondant de l'AFP.
"Nous expliquons aux riverains que la sécurité est désormais une priorité et de signaler tout individu ou mouvement suspect", souligne le commandant Lamine Saïdou, responsable de la réserve.
L'insécurité et le manque de ressources peuvent aussi influer sur la survie des girafes.
S'exprimant sous couvert d'anonymat, un expert met en garde : "Il faut tout faire pour maintenir les girafes à Kouré, si elles migrent définitivement vers des zones des conflit, l'espèce peralta s'éteindra".
Omer Dovi craint le développement du braconnage : "Si les riverains ne tirent plus profit de la présence des girafes, alors ils attaqueront une girafe, puis deux, puis trois...".
<https://www.geo.fr/environnement/niger-la-reserve-des-girafes-menacee-apres-une-attaque-jihadiste-201976>
______________________________________________________________________________________________________________________
5- Hyène échappée, animaux mal nourris : fermeture du zoo d'Abidjan, AFP, 09/09/20, 15:00

Le zoo d'Abidjan a été fermé par les autorités après l'évasion mardi d'une hyène, dernier épisode d'une série de problèmes touchant le parc.
"Le zoo national d'Abidjan est fermé pour un audit. Par ailleurs, le ministre informe que la hyène qui s'est échappée le 8 septembre a été capturée sans encombre et remise dans son enclos", indique un communiqué du ministère des Eaux et Forêts parvenu à l'AFP mardi soir. 
La hyène s'est échappée dans l'après-midi semant le trouble dans le quartier de Las Palmas, voisin du zoo, circulant entre les immeubles et les voitures. Elle n'a attaqué personne. 
Cet incident survient après la circulation sur les réseaux sociaux d'images d'un lion famélique et d'accusations de maltraitance.
En 2019, le ministère des Eaux et Forêts avait remplacé le directeur du zoo et lancé un programme de réhabilitation du zoo, a affirmé à l'AFP un porte-parole du ministère. 
"Il y a eu une succession d'actions et de problèmes. Nous avons fermé le zoo pour un audit qui devrait durer un mois. Nous espérons être accompagné par des partenaires internationaux mais nous allons poursuivre les travaux. L'audit devrait aussi nous en dire plus", a-t-il ajouté.
Le zoo, qui se targue d'accueillir 350 animaux, compte notamment des lions et des éléphants. Il était régulièrement visité par des écoliers et figurait sur les guides de voyage malgré la vétusté de certaines installations. 
La nouvelle direction ne fait pas l'unanimité. Un employé du zoo a récemment été licencié après avoir évoqué les mauvaises conditions de vie des animaux ainsi que des retards de salaires sur Radrio France Intrenationale (RFI). Les bénévoles qui aidaient le zoo ont été écartés, selon une source proche du zoo. "Il y a aussi une surpopulation de lions en raison de la décision de supprimer la contraception", ajoute cette source. 
"Il y a de gros problèmes de gestion. On espère que l'audit va donner quelque chose et que cela permettra d'améliorer les conditions de vie des animaux", a affirmé l'AFP Audrey Montel, présidente du Comité de protection des animaux de Côte d'Ivoire qui suit l'affaire.
<https://www.geo.fr/environnement/hyene-echappee-animaux-mal-nourris-fermeture-du-zoo-dabidjan-201994>
______________________________________________________________________________________________________________________
6- Chat. Déclin des vertébrés : « Il est indispensable de modifier nos modes de vie pour freiner l’érosion de la biodiversité », Le Monde, 09/09/20, 18h50

Véronique Andrieux et Arnaud Gauffier, respectivement directrice générale et directeur des programmes du WWF France, ont répondu à vos questions sur la disparition massive d’espèces vivantes et de leur milieu. 
Entre 1970 et 2016, les populations mondiales de vertébrés – oiseaux, poissons, mammifères, amphibiens et reptiles – ont décliné en moyenne de 68 %, révèle le Fonds mondial pour la nature (WWF) jeudi 10 septembre, à l’occasion de la publication de la treizième édition de son rapport « Planète vivante ».
Une étude publiée jeudi dans la revue Nature, fruit d’une collaboration entre le WWF et une quarantaine d’ONG et d’organisations, montre que seule une approche intégrée, combinant des mesures de protection ambitieuses et une transformation du système alimentaire, permet de redresser la courbe de la perte de biodiversité d’ici à 2050.
Véronique Andrieux, directrice générale du WWF France, et Arnaud Gauffier, son directeur des programmes, ont répondu à vos questions sur le rapport de l’ONG et la perte de biodiversité.
> Lire aussi  Urgence sur la disparition des vertébrés
Faimdumonde : Nous sommes des vertébrés. A quand notre tour ?
Véronique Andrieux : Les implications pour l’être humain sont déjà là, en matière de santé, de sécurité alimentaire, d’accès à l’eau et de prévention des pandémies. En protégeant la biodiversité, c’est bien nous que nous protégeons. Un exemple très actuel : les feux qui continuent de ravager la Californie, l’Amazonie, la Sibérie.
Phil : Qu’en est-il de nouvelles espèces qui sont encore à découvrir, et donc de la balance disparition-apparition ?
Arnaud Gauffier : Le rythme actuel de disparition des espèces est plus de 100 à 1 000 fois supérieur au rythme normal enregistré au cours des deux derniers millions d’années. En outre, la « découverte » de nouvelles espèces ne signifie pas qu’elles viennent d’apparaître dans le milieu naturel, on ne peut donc pas comparer disparition d’espèces et découverte de nouvelles espèces. La plupart étaient présentes depuis des millénaires et participaient déjà à l’équilibre du vivant sans que nous le sachions.
En revanche, la disparition d’espèces est définitive et affecte autant les connaissances humaines que les écosystèmes.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/10/declin-des-vertebres-peut-on-freiner-l-erosion-de-la-biodiversite_6051707_3244.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
7- Brésil : un sanctuaire de jaguars menacé par les incendies, AFP, 09/09/20, 19:00

Les incendies qui font rage dans le Pantanal, la plus grande zone humide tropicale sur terre, menacent une réserve naturelle connue pour abriter la plus grande population de jaguars au monde, ont alerté mardi les autorités de l'Etat du Mato Grosso, dans le centre-ouest du Brésil.
"Des renforts ont été envoyés pour lutter contre l'incendie dans le parc naturel Encontro das Aguas", proche de la frontière avec le Paraguay, et "se concentrent dans l'est du parc connu pour abriter la plus grande concentration de jaguars au monde", souligne le communiqué.
Deux femmes et sept enfants, dont les maisons étaient entourés par les flammes, ont été secourus par les sauveteurs qui tentent également de protéger les 140 ponts afin d'éviter que les populations se retrouvent isolées, est-il ajouté.
Le Pantanal, à l'extrémité sud de la forêt amazonienne et qui s'étend du Brésil au Paraguay et à la Bolivie, est c. 
La région abrite une des plus grandes concentrations d'oiseaux et de caïmans de la planète mais également une colonie de jaguars, espèce classée comme "presque menacée" d'extinction par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Cette grande plaine traversée par de nombreuses rivières a été touchée par un nombre record d'incendies cette année.
Il y a déjà eu plus d'incendies dans le Pantanal brésilien cette année (12.102) que sur l'ensemble des années 2018 et 2019 combinées, selon les données satellitaires recueillies par l'agence spatiale nationale, l'INPE.
En juillet, les satellites ont détecté 1.684 incendies dans la région, soit trois fois plus qu'en juillet 2019 considéré jusqu'alors comme le pire mois depuis le début des relevés de l'INPE en 1998.
Les autorités brésiliennes ont lancé le 7 août l'opération Pantanal II visant à limiter l'impact de ces incendies et 122 pompiers luttent actuellement contre les flammes, appuyés par cinq avions bombardiers d'eau.
<https://www.geo.fr/environnement/bresil-un-sanctuaire-de-jaguars-menace-par-les-incendies-202002>
______________________________________________________________________________________________________________________
8- L'effondrement de la biodiversité menace la sécurité alimentaire mondiale, Actu-environnement, 10/09/20, 01h01
Laurent Radisson  

Le nouveau rapport Planète vivante du WWF révèle une accélération de la destruction de la biodiversité. L'approvisionnement alimentaire, qui repose sur des espèces surexploitées et de moins en moins diversifiées, est menacé.
Les chiffres relatifs à l'érosion de la biodiversité sont toujours plus alarmants. Les populations de vertébrés ont chuté de 68 % entre 1970 et 2016, révèle le nouveau rapport Planète vivante publié ce jeudi 10 septembre par le WWF. Or, les variations de populations d'espèces constituent un indicateur majeur de la santé globale des écosystèmes.
« Soixante-quinze pour cent de la surface terrestre libre de glace a déjà été considérablement altérée, la plupart des océans sont pollués et les zones humides ont perdu plus de 85 % de leur superficie », rapporte l'ONG.
Indice en-deçà de la limite inférieure de sécurité
Parmi les indices analysés, figure l'indice « Intégrité de la biodiversité » qui mesure la capacité des écosystèmes à fournir des bénéfices aux populations, ou services écosystémiques. L'indice moyen mondial, établi à 79 %, est bien en-deçà de la limite inférieure de sécurité fixée à 90 %. Et il continue de baisser, en particulier en Afrique. Cet indice était déjà très faible dans certaines régions, comme l'Europe occidentale, où les terres sont utilisées de manière intensive depuis très longtemps. « Ce qui laisse supposer que la biodiversité terrestre de la planète est déjà dangereusement compromise », conclut le WWF.
D'autres indicateurs sont tout aussi alarmants. Les études de long terme sur les insectes, qui existent surtout en Europe et en Amérique du Nord, révèlent « une diminution extrêmement rapide, récente et continue du nombres d'insectes, de leur répartition ou de leur poids global ». Le déclin touche également le règne végétal. « Le nombre d'extinctions connues de plantes est deux fois plus élevé que celui des mammifères, des oiseaux et des amphibiens réunis », ajoute l'ONG.
« La destruction des écosystèmes à des fins agricoles demeure la principale cause du déclin de la biodiversité. Quatre-vingts pour cent de la déforestation mondiale et la majorité des feux de forêts tropicaux, de même qu'une grande partie de la disparition des zones humides et des pollutions des milieux d'eau douce s'expliquent par l'extension des surfaces agricoles », pointe Arnaud Gauffier, directeur des programmes au WWF France. On notera, à cet égard, que la baisse de 94 % de l'indice Planète vivante pour les sous-régions tropicales des Amériques constitue « le déclin le plus important jamais observé dans une région ».
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/biodiversite-effondrement-menace-securite-alimentaire-rapport-planete-vivante-wwf-36072.php4>
______________________________________________________________________________________________________________________
9- Les deux-tiers de la faune sauvage ont disparu en moins de 50 ans, selon le WWF, AFP, 10/09/20, 02:00
Stéphane Orjollet

Le monde a perdu plus des deux-tiers de ses populations d'animaux sauvages en moins de 50 ans, principalement à cause de l'activité humaine, avertit jeudi le Fonds mondial pour la nature (WWF), qui pointe les dangers de cet effondrement pour l'avenir de l'humanité.
Entre 1970 et 2016, 68% de cette faune sauvage a disparu, selon l'Indice planète vivante, outil de référence publié tous les deux ans par le WWF. La cause principale est la destruction d'habitats naturels, notamment pour l'agriculture, une tendance qui risque de favoriser de nouvelles pandémies du type Covid-19 en mettant au contact humains et animaux, ce qui favorise la transmission de virus d'espèce à espèce.
Cet indice, compilé en coopération avec la Société zoologique de Londres, prend en compte environ 4.000 espèces de vertébrés, répartis en quelque 21.000 populations d'animaux à travers le monde. Il enregistre une nouvelle accélération de la chute de biodiversité, qui s'établissait à 60% lors du dernier rapport en 2018 (période 1970/2014).
"Depuis 30 ans nous voyons la chute s'accélérer et ça continue dans la mauvaise direction", résume pour l'AFP Marco Lambertini, directeur mondial du WWF. "Nous assistons à la destruction de la nature par l'humanité. (...) De fait, c'est un écocide".
- "Echec système" -
Le tout "à la vitesse de l'éclair par rapport aux millions d'années depuis lesquelles de nombreuses espèces vivent sur cette planète". Résultat selon Marco Lambertini: "Tous les voyants de notre planète sont au rouge avec le message: échec système".
Car depuis 50 ans, "notre monde a été transformé par une explosion du commerce mondial, de la consommation et de la croissance de la population humaine", souligne le rapport. Mais ces changements, notamment la déforestation à des fins agricoles, "ont eu un coût énorme sur la nature" et l'humanité dépasse désormais chaque année son "budget biologique", consommant plus que les capacités de régénération de la Terre.
S'y ajoutent les effets attendus du réchauffement climatique, qui modifie lui aussi les habitats naturels et met "jusqu'à 20% des espèces sauvages en danger d'extinction d'ici la fin du siècle". Comme les roussettes ou "renards volants", parmi les plus grandes chauve-souris au monde, dont les populations subissent des hécatombes en Australie du fait des sécheresses et canicules récurrentes.
Les pertes montent à 84% pour les espèces d'eau douce (poissons, oiseaux, amphibiens, mammifères...). Et certaines régions paient un tribut particulièrement lourd: les zones tropicales d'Amérique centrale et latine ont ainsi subi un effondrement de 94%.
"La bonne nouvelle dans toutes ces mauvaises nouvelles, c'est que nous commençons à comprendre" que cette situation n'est pas tenable, relève pourtant le patron du WWF. 
Et le rapport Planète vivante s'accompagne cette année d'une lueur d'espoir, avec la parution simultanée d'une étude réalisée avec une quarantaine d'autres ONG et instituts de recherche.
Intitulée "Infléchir la courbe" et publiée également jeudi dans la revue Nature, elle modélise une série de scénarios d'actions possibles, pour préserver la nature ou les espèces, mais aussi réduire l'empreinte de la production agricole ou de la consommation humaine, notamment de produits issus de l'élevage animal.
- Inverser le déclin -
"Le plus ambitieux, qui combine toutes ces interventions, nous permet d'estimer qu'il est possible d'inverser le déclin de la biodiversité d'ici 2050", explique David Leclère, chercheur à l'International institute for applied system analysis (IIASA) et auteur principal de l'étude.
Cette stratégie "intégrée" (agissant sur plusieurs leviers) permet en outre selon les chercheurs d'éviter des effets de bord négatifs comme une augmentation du prix des denrées alimentaires, telles que celles qui ont déclenché des "émeutes de la faim" dans certaines régions du monde pendant la dernière décennie.
Des scénarios agissant sur un seul ou deux leviers permettraient pour certains d'inverser la courbe, mais plus tardivement, ou de minimiser les pertes.
Mais il y a urgence, insiste David Leclère. "Tout retard dans l'action entrainera de nouvelles pertes de biodiversité". Or les écosystèmes ont des "points de non retour" au-delà desquels ils ne se rétablissent plus. Et une espèce qui disparait le fait "pour toujours".
Face à cette situation "les gens commencent à s'inquiéter", estime Marco Lambertini. "Nous avons un devoir moral de coexistence avec la planète, mais maintenant il y a aussi cet élément nouveau, l'impact sur nos sociétés, notre économie et, bien sûr, notre santé".
Et alors que plusieurs grandes réunions internationales sur la biodiversité devraient avoir lieu en 2021 (après avoir été reportées pour cause de pandémie), il appelle à "des accords ambitieux avec des engagements forts et des objectifs tangibles".
<https://www.geo.fr/environnement/les-deux-tiers-de-la-faune-sauvage-ont-disparu-en-moins-de-50-ans-selon-le-wwf-202006>
Sur le même sujet : 
> Biodiversité : 68% des animaux vertébrés ont disparu, mais ce n'est que la partie visible de l'iceberg <https://www.lejdd.fr/Societe/biodiversite-68-des-animaux-vertebres-ont-disparu-mais-ce-nest-que-la-partie-visible-de-liceberg-3990950>, Le JDD, 10/09/20, 17h54
> Extinction des espèces : les Hommes sont plus dangereux que le réchauffement <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/developpement-durable-extinction-especes-hommes-sont-plus-dangereux-rechauffement-climatique-55431/>, Futura-sciences, 10/09/20
______________________________________________________________________________________________________________________
10- Les populations de vertébrés ont chuté de 68 % en moins de cinquante ans, Le Monde, 10/09/20, 06h43
Perrine Mouterde

Le rapport « Planète vivante » du Fonds mondial pour la nature (WWF) révèle l’ampleur de l’érosion de la biodiversité. 
C’est un chiffre qui vient nous rappeler, tous les deux ans, l’ampleur dramatique de la perte de biodiversité. Entre 1970 et 2016, les populations mondiales de vertébrés – oiseaux, poissons, mammifères, amphibiens et reptiles – ont décliné en moyenne de 68 %, révèle le Fonds mondial pour la nature (WWF). L’organisation publie, jeudi 10 septembre, la mise à jour de son « indice planète vivante » (IPV), à l’occasion de la treizième édition de son rapport sur l’état de la biodiversité.
Calculé par la Société zoologique de Londres, l’IPV a pris en compte cette année les données scientifiques concernant 20 811 populations représentant 4 392 espèces d’animaux. « Ce chiffre témoigne d’un déclin spectaculaire des populations de vertébrés sauvages en moins de cinquante ans, souligne Véronique Andrieux, la directrice générale du WWF France. Il doit résonner tout particulièrement cette année, alors que les racines de la pandémie de Covid-19 sont liées à notre modèle de production et de consommation et à la crise écologique. » 
Les vertébrés représentent moins de 5 % des espèces animales connues, mais sont les plus étudiés et les mieux suivis. « L’IPV fait partie des indicateurs qui font référence, confirme Florian Kirchner, responsable du programme espèces au sein du comité français de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN). La liste rouge s’intéresse aux espèces les plus proches de l’extinction, mais avec l’IPV, on se rend compte qu’un grand nombre d’espèces, même communes, connaissent un déclin significatif. Il prouve à quel point l’érosion de la biodiversité est profonde. »
C’est un chiffre qui vient nous rappeler, tous les deux ans, l’ampleur dramatique de la perte de biodiversité. Entre 1970 et 2016, les populations mondiales de vertébrés – oiseaux, poissons, mammifères, amphibiens et reptiles – ont décliné en moyenne de 68 %, révèle le Fonds mondial pour la nature (WWF). L’organisation publie, jeudi 10 septembre, la mise à jour de son « indice planète vivante » (IPV), à l’occasion de la treizième édition de son rapport sur l’état de la biodiversité.
Calculé par la Société zoologique de Londres, l’IPV a pris en compte cette année les données scientifiques concernant 20 811 populations représentant 4 392 espèces d’animaux. « Ce chiffre témoigne d’un déclin spectaculaire des populations de vertébrés sauvages en moins de cinquante ans, souligne Véronique Andrieux, la directrice générale du WWF France. Il doit résonner tout particulièrement cette année, alors que les racines de la pandémie de Covid-19 sont liées à notre modèle de production et de consommation et à la crise écologique. » 
Les vertébrés représentent moins de 5 % des espèces animales connues, mais sont les plus étudiés et les mieux suivis. « L’IPV fait partie des indicateurs qui font référence, confirme Florian Kirchner, responsable du programme espèces au sein du comité français de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN). La liste rouge s’intéresse aux espèces les plus proches de l’extinction, mais avec l’IPV, on se rend compte qu’un grand nombre d’espèces, même communes, connaissent un déclin significatif. Il prouve à quel point l’érosion de la biodiversité est profonde. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/10/les-populations-de-vertebres-ont-chute-de-68-en-moins-de-cinquante-ans_6051606_3244.html>
En savoir plus : 
> Indice planète vivante 2018 <https://www.wwf.fr/rapport-planete-vivante-2018>, WWF, septembre 2020
______________________________________________________________________________________________________________________
11- Entretien. Les parcs nationaux africains perpétuent une « tradition de colonialisme vert », Le Monde Afrique, 10/09/20, 07h47
Propos recueillis par Joan Tilouine 

Le chercheur Guillaume Blanc analyse les pratiques de la conservation de la nature en Afrique, en exhumant une histoire coloniale méconnue. 
C’est l’histoire d’une autre forme de colonialisme. Du XIXe siècle jusqu’à ce jour, le fantasme d’une nature africaine forcément sauvage, supposément vierge et menacée par les Africains eux-mêmes perdure dans les milieux de la conservation occidentale.
L’Afrique serait ainsi « la demeure de la nature inévoluée depuis son origine », écrit le professeur au Collège de France, François-Xavier Fauvelle, dans la préface du livre L’invention du colonialisme vert du chercheur Guillaume Blanc, paru le 9 septembre.
Ce dernier, historien de l’environnement, décrypte la genèse coloniale de la préservation de la nature en Afrique. Une doctrine qui irrigue aujourd’hui encore une pratique moderne et néocoloniale de la conservation. « Cet idéal d’une nature débarrassée de ses habitants guide la majorité des aires protégées du continent. Voilà ce qu’est le colonialisme vert », écrit Guillaume Blanc pour définir ce concept.
Comment se perpétue aujourd’hui le « colonialisme vert » dans les parcs naturels d’Afrique ?
Guillaume Blanc. Dès le XIXe siècle, des colons européens croient retrouver en Afrique ce qu’ils ont perdu chez eux avec la révolution industrielle : une nature prétendument intacte. Il s’agit pour eux de préserver en Afrique ce qu’ils ont détruit en Europe. Pour ce faire, ils mettent la nature en parc et expulsent brutalement les populations locales.
Aujourd’hui, les conservationnistes occidentaux agissent dans la droite ligne de cette tradition coloniale. Ils pointent systématiquement du doigt un triptyque continental : déforestation-désertification-érosion des sols. Ils convainquent les Etats de les laisser continuer d’expulser par la force des habitants indésirables dans les aires protégées.
> Lire aussi  Au cœur de l’Afrique, une ONG en guerre au nom de la nature
Le paysan africain est ainsi représenté comme ignorant et nuisible à l’environnement. Le chasseur traditionnel devient un braconnier traqué par des rangers et le berger nomade un délinquant bouleversant la pureté d’un écosystème qui doit rester figé et prétendument sauvage. Le tout au nom de la préservation du mythe colonial d’un éden africain.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/10/les-parcs-nationaux-africains-perpetuent-une-tradition-de-colonialisme-vert_6051608_3212.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
12- Editorial. Urgence sur la disparition des vertébrés, Le Monde, 10/09/20, 08h28

Les populations d’oiseaux, de poissons, de mammifères, d’amphibiens et de reptiles ont reculé de 68 % depuis 1970. Les décideurs doivent accélérer les efforts pour sauvegarder la biodiversité avant que le point de non-retour, estimé par les scientifiques à deux ou trois décennies, ne soit atteint.
Editorial du « Monde ». Avec la régularité d’un métronome, la destruction des espèces animales se poursuit. Les rapports alarmistes ont beau s’empiler, les scientifiques ont beau alerter sur les effets catastrophiques à long terme, la marche vers une extinction de masse semble inexorable. L’étude biennale du Fonds mondial pour la nature (WWF), publiée jeudi 10 septembre, sonne une nouvelle fois le tocsin à propos du déclin des vertébrés. A l’échelle mondiale, les populations d’oiseaux, de poissons, de mammifères, d’amphibiens et de reptiles ont reculé de 68 % depuis 1970. L’ampleur du phénomène est d’autant plus dramatique que celui-ci s’accélère : en 2016, le WWF recensait déjà une chute de 58 % du nombre de vertébrés.
> Lire aussi  Les populations de vertébrés ont chuté de 68 % en moins de cinquante ans
La Terre n’en est pas à sa première extinction de masse. La paléontologie en répertorie cinq, dont la plus spectaculaire s’est produite il y a soixante-six millions d’années, avec la disparition des dinosaures et des trois quarts des espèces existantes. La différence avec la période actuelle est que le pire est évitable. On connaît le responsable – l’homme –, et les causes concrètes de la destruction sont bien identifiées.
L’extension des surfaces agricoles ou construites a conduit au recul et à la fragmentation des habitats naturels de quantité d’espèces. La surexploitation des forêts et des océans ont contribué à l’extinction des plus fragiles. A cela s’ajoute la pollution des écosystèmes par les déchets et les pesticides, tandis que l’intensification des échanges a favorisé la prolifération des espèces invasives, sans compter les effets du réchauffement climatique.
> Lire aussi  Pour sauvegarder la biodiversité, le Conseil d’analyse économique recommande de réorienter les aides à l’agriculture intensive
Au cours des dernières décennies, les messages destinés à l’opinion publique se sont concentrés sur un bestiaire réduit à une poignée d’espèces en voie de disparition, des rhinocéros aux baleines en passant par les orangs-outans. Mais, aujourd’hui, il est nécessaire de faire prendre conscience que l’extinction est généralisée et touche aussi les espèces communes sur tous les continents. Ce constat doit inciter à raisonner sur les écosystèmes dans leur globalité et non plus seulement sur la protection de tel ou tel animal.
Certes, le phénomène frappe davantage certaines régions, comme l’Amérique subtropicale ou l’Afrique, un peu moins l’Europe. Toutefois, cette répartition des dommages est en trompe-l’œil. Les pays développés ont une responsabilité directe dans l’extinction animale à l’autre bout du monde, dans la mesure où ils sont les principaux consommateurs de produits liés à la déforestation, tandis qu’ils expédient une partie de leurs déchets vers les pays les plus pauvres.
La responsabilité de l’homme dans cette destruction de la biodiversité a un avantage : l’humanité dispose du pouvoir de réparer – au moins partiellement – ce qu’elle a abîmé. Les solutions passent par l’extension des zones protégées, la mise en œuvre de politiques d’accompagnement pour compenser les pertes économiques liées à l’abandon de pratiques néfastes pour la biodiversité, ou encore la remise à plat des dispositifs d’aides publiques, en commençant par l’arrêt des subventions aux plus dommageables.
La relative inefficacité des politiques mises en œuvre jusqu’à présent ne doit pas décourager les décideurs, mais au contraire les inciter à accélérer les efforts avant que le point de non-retour, estimé par les scientifiques à deux ou trois décennies, ne soit atteint. Pendant trop longtemps, la nature a été réduite à la notion de ressource matérielle. Il est temps de lui redonner sa dimension patrimoniale. La vie sur Terre est en jeu.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/10/urgence-sur-la-disparition-des-vertebres_6051633_3232.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
13- En Inde, un village prend un crocodile en otage, AFP, 11/09/20, 16:00

Des villageois du nord de l'Inde ont d'abord eu très peur en trouvant un crocodile de deux mètres de long caché dans leur bassin d'irrigation. Et puis ils ont eu une idée : s'en servir pour demander une rançon.
Selon les autorités, le reptile s'était échappé d'une réserve naturelle voisine après des inondations dues à la mousson mardi et avait trouvé refuge au village de Midania, dans l'Etat pauvre d'Uttar Pradesh.
Les villageois ont alors attrapé le crocodile et réclamé 50.000 roupies (environ 570 euros) pour le rendre à la réserve, a expliqué à l'AFP Anil Patel, un responsable de la zone entourant le parc naturel de Dudhwa.
"Il nous a fallu des heures, avec l'aide des autorités et policiers locaux, pour les convaincre de relâcher le crocodile", a dit M. Patel.
Les villageois ont même été menacés de poursuites judiciaires, les responsables leur expliquant qu'ils risquaient jusqu'à sept ans de prison.
Le crocodile a retrouvé la liberté, selon M. Patel : "Nous l'avons relâché le jour même dans la rivière Ghagra".
Les villageois "n'avaient aucune idée du fait que le crocodile est un animal protégé aux termes de la loi", a noté M. Patel. "C'est important pour nous d'éduquer davantage de gens à propos des animaux sauvages."
<https://information.tv5monde.com/info/en-inde-un-village-prend-un-crocodile-en-otage-374596>
______________________________________________________________________________________________________________________
14- Le Conseil d'Etat suspend la chasse à la tourterelle des bois, AFP, 11/09/20, 22:00

Le Conseil d’État a suspendu vendredi pour la saison 2020-2021 la chasse à la tourterelle des bois, oiseau dont la population s'est effondrée en Europe, allant à l'encontre de la volonté du gouvernement.
Le ministère de la Transition écologique avait pris un arrêté le 28 août autorisant le tir de 17.460 tourterelles des bois, en dépit de l'opposition de plusieurs associations dont la Ligue de protection des oiseaux (LPO), qui a porté l'affaire devant le Conseil d’État.
L'exécution de cet arrêté "est suspendue", annonce le Conseil d’État dans sa décision.
Cet oiseau migrateur, dont la population a chuté de 80% en Europe ces 40 dernières années, fait l'objet de mesures de gestion adaptative des espèces en France. 
Le nombre d'animaux pouvant être tués est fixé après expertise scientifique sur l'état de conservation de chaque espèce. Un comité scientifique préconisait en 2019 de ne plus chasser la tourterelle des bois, ou, au pire, de tuer 1,3% des effectifs estimés en France, soit 18.300 oiseaux.
Le juge des référés note "que l'espèce a diminué de près de 80% en 15 ans, que les experts recommandent l'interdiction de la chasse de cet oiseau sauvage et que le gouvernement n'a pas apporté d'éléments permettant de justifier son autorisation", selon un communiqué.
"Le quota de prélèvements fixés par l'arrêté, en très légère diminution par rapport à l'année précédente, avait été uniquement déterminé au regard du constat d'une baisse tendancielle de la population européenne sur les décennies passées. Or, selon le juge des référés, un tel constat aurait dû conduire le gouvernement à interdire la chasse à la tourterelle des bois, et non à réduire proportionnellement le quota maximal de prélèvement", selon le communiqué.
La LPO avait critiqué la décision du ministère de la Transition écologique de prendre cet arrêt la veille de l'ouverture de la chasse, "afin de permettre, même en cas de recours de la LPO à la procédure d’urgence (référé-suspension), la chasse pendant 10 à 15 jours, avant toute décision du Conseil d‘État". 
Selon l'association One voice, au 10 septembre, "déjà 6287 tourterelles des bois avaient péri dans le cadre de cet arrêté".
La Fédération nationale de la chasse (FNC) défend cette chasse, comme la chasse à la glu, au nom de la défense des chasses traditionnelles.
Le président Emmanuel Macron, pourtant proche des chasseurs, a décidé le 27 août de suspendre la chasse à la glu pour une saison. Avec ce geste, il répondait à la fois aux demandes des écologistes et aux injonctions de la Commission européenne qui, début juillet, a donné trois mois à la France pour mettre fin à cette méthode de chasse non-sélective, interdite par une directive de 2009 sauf dérogation.
<https://information.tv5monde.com/info/le-conseil-d-etat-suspend-la-chasse-la-tourterelle-des-bois-374654>
Sur le même sujet : 
> Les chasseurs en colère manifestent dans la ville du Premier ministre <https://information.tv5monde.com/info/les-chasseurs-en-colere-manifestent-dans-la-ville-du-premier-ministre-374702>, AFP, 12/09/20, 14:00
______________________________________________________________________________________________________________________
15- Australie : des baleines à bosses s'égarent dans une rivière infestée de crocodiles, AFP, 12/09/20, 15:00

Trois baleines à bosse, une espèce généralement en partance pour l'Antarctique à cette époque de l'année, se sont trompées de direction et égarées dans des rivières infestées de crocodiles du nord de l'Australie, selon le département des parcs nationaux.
Deux des cétacés, d'abord observés dans East Alligator River dans le parc national de Kakadu en début de semaine, semblent être retournés en mer, selon le service des parcs australiens.
Mais les autorités surveillent au moins une troisième baleine qui a été vue samedi à 20 kilomètres en amont de la rivière, a indiqué à l'AFP un responsable du Parc national de Kakudu, Feach Moyle. "L'explication la plus plausible est qu'elles redescendaient vers le sud et ont pris une mauvaise direction".
Si des baleines sont parfois observées au large de la côte du Territoire du Nord, cela semble être la première fois qu'une d'elles est vue dans les rivières tropicales de l'immense réserve naturelle classée sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, a-t-il souligné.
Les autorités du parc ont mis en place une zone d'exclusion pour protéger les plaisanciers et les baleines, qui peuvent atteindre 16 mètres de long et peser 30 tonnes. 
"Nous ne voulons surtout pas d'une collision entre un bateau et une baleine dans des eaux infestées de crocodiles et où on n'a aucune visibilité dans l'eau", a expliqué le département des parcs nationaux.
Les autorités craignent aussi que les bateaux ne poussent les cétacés à remonter encore plus la rivière.
Les crocodiles ne sont pas un danger pour la baleine en raison de leur taille, a précisé M. Moyle. "Même un gros crocodile ne va pas s'approcher d'elles". En revanche, si un cétacé se trouvait bloqué, il pourrait devenir une proie pour les crocodiles, car un sauvetage prendrait du temps dans ce territoire éloigné.
<https://information.tv5monde.com/info/australie-des-baleines-bosses-s-egarent-dans-une-riviere-infestee-de-crocodiles-374714>
______________________________________________________________________________________________________________________
16- « Orques en péril » : la technologie au secours des cétacés, Le Monde, 12/09/20, 21h00
Alain Constant

Filmé au Canada, un documentaire diffusé par Arte raconte les efforts de l’observatoire Orcalab pour préserver le cétacé à dents. 
Fascinantes, puissantes, intelligentes, les orques font l’objet depuis un demi-siècle de mesures d’observation et de protection de plus en plus élaborées. Notamment sur la côte pacifique du Canada où l’on trouve en permanence des orques dites résidentes, alors que les orques nomades, présentes dans toutes les mers du globe, sont évidemment plus difficiles à étudier.
> Lire aussi  « Planète bleue », une odyssée au cœur des océans captivante
Au début des années 1960, des dizaines d’orques avaient été capturées au large des côtes canadiennes pour amuser le public des aquariums. Mais à partir de 1970, les pouvoirs publics prennent conscience du danger de voir disparaître l’espèce, essentielle pour l’écosystème et dont la structure sociale complexe ne cesse de surprendre les chercheurs.
> Lire aussi  Orques contre baleines à bec : partie de cache-cache entre géants des mers
Des navires de recherche de la garde côtière canadienne jusqu’à l’Orcalab, observatoire fondé en 1970 par le docteur Paul Spong sur l’île isolée d’Hanson, ce documentaire aux images impressionnantes fait le tour de la question du sauvetage de ces animaux. Des drones aux balises dernière génération, en passant par des enregistrements sonores sous-marins très perfectionnés permettent de recenser et d’étudier avec précision les orques au large de Vancouver et de ses environs.
Trois dangers
Mais, en dépit de cette surveillance, les orques sont toujours menacées par trois dangers. D’abord le manque de nourriture, puisque les orques résidentes dépendent d’une seule source, à savoir le saumon, de plus en plus rare en raison de la pêche intensive. Ensuite la pollution sonore émise par les bateaux : les orques ont une audition très développée et communiquent à l’aide de vocalises et de cliquetis. Des chercheurs ont d’ailleurs démontré que chaque groupe familial possède un ensemble d’appels caractéristiques et sophistiqué. Enfin, la contamination chimique des fonds marins, pollués par le chlore, le plomb ou le mercure.
Associer des vocalises à un comportement précis est une des missions des chercheurs venus du monde entier à l’Orcalab. Doté de six hydrophones, ce centre d’observation est une référence depuis cinquante ans. Mais son fondateur reste inquiet : « Avant même le lever du soleil, on entend le bruit de la flotte de pêche sportive. Ces sons perturbent les capacités des orques à chasser… »
§ Orques en péril, de Yanick Rose, Volker Barth et Michael Allder (Can.-Fr.-All., 2020, 52 min).
<https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/09/12/orques-en-peril-la-technologie-au-secours-des-cetaces_6051964_3246.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
17- Le champignon tueur qui menace d'exterminer un tiers des amphibiens du Panama, AFP, 13/09/20, 11:00
Juan José Rodríguez

A l'abri du monde extérieur, quelque 200 grenouilles dorées vivent dans des aquariums, confinées dans des conteneurs : à l'état naturel, elles ne survivraient pas à un champignon tueur qui menace d'exterminer un tiers des espèces d'amphibiens au Panama.
Au Smithsonian Tropical Research Institute (STRI), sur le canal Gamboa, au nord de la ville de Panama, un système d'irrigation, des roches et de la végétation reproduisent leur habitat naturel dans un bain de lumière ultraviolette et une température idéale.
Depuis 11 ans maintenant, et malgré le fait qu'elle soit endémique au Panama, aucune grenouille dorée n'a été observée dans son habitat naturel. La plupart, environ 1.500, se trouvent dans des zoos aux Etats-Unis pour assurer leur reproduction.
Mais ces rares grenouilles tachées de noir et mesurant 8 centimètres à peine ne sont pas les seules menacées par le champignon tueur qui se répand dans l'eau : crapauds et salamandres sont également en danger.
"Au Panama, nous pouvons dire qu'environ un tiers des 225 espèces d'amphibiens sont menacées", alerte Roberto Ibañez, un chercheur du STRI titulaire d'un doctorat en zoologie de l'Université du Connecticut (Etats-Unis).
"C'est un superfongique" qui "peut même affecter d'autres espèces qui ne sont pas des amphibiens", explique-t-il.
Le Chytrid Fungus s'incruste dans la peau de l'animal et l'infecte, l'empêchant d'échanger des sels et de l'eau avec son environnement. L'invasion cause des dommages irréparables à leurs fonctions vitales et l'animal meurt, comme asphyxié.
"C'est une maladie assez dramatique et douloureuse", déclare Angie Estrada, docteure en biologie et administratrice du jardin botanique de Panama.
Les experts affirment que le champignon, détecté au XXe siècle dans la péninsule coréenne, s'est déjà propagé dans le monde entier.
Cet agent pathogène, arrivé au Panama au début des années 1990, n'a cessé de faire des ravages depuis. Il est responsable de la chytridiomycose, une maladie infectieuse qui a déjà provoqué la disparition de 30 espèces.
"Partout dans le monde où il y a des amphibiens, il y a déjà le Chytrid Fungus", dit Mme Estrada.
- "Il y a de l'espoir" -
Malgré ce sombre scénario, une lumière illumine le bout du tunnel. Au cours des dernières années, certaines espèces considérées comme disparues ont été repérées.
"Certaines grenouilles reviennent, elles ont trouvé le moyen de se défendre" contre le champignon. "Il y a de l'espoir", veut croire Mme Estrada.
Au STRI, quelque 2.000 spécimens et 12 espèces de grenouilles sont préservées dans l'espoir de pouvoir les relâcher un jour, une fois la parade trouvée contre le Chytrid Fungus.
"L'idée n'est pas de garder ces animaux en captivité pour toujours. Nous voulons pouvoir un jour rendre ces populations à leur habitat naturel", explique M. Ibañez.
Gina Della Togna, docteur en biologie moléculaire et cellulaire de l'université du Maryland, mène au Panama un projet de reproduction assistée des amphibiens et congèle du sperme pour ensuite pouvoir féconder des femelles.
Parfois, elle injecte avec précaution des hormones à de minuscules grenouilles qui semblent se perdre dans la paume de sa main.
"De tous les animaux, les amphibiens sont l'espèce la plus menacée au monde", déplore-t-elle. Pour eux, "la situation est critique".
Selon un rapport du Fonds mondial pour la nature (WWF), publié cette semaine, le monde a perdu plus des deux tiers de ses vertébrés en moins de 50 ans.
La réalité est particulièrement dramatique dans les zones tropicales d'Amérique centrale et du Sud, où la perte est de 94%.
<https://information.tv5monde.com/info/le-champignon-tueur-qui-menace-d-exterminer-un-tiers-des-amphibiens-du-panama-374816>
______________________________________________________________________________________________________________________
18- Nouveau report du Congrès mondial de la nature à Marseille, sans nouvelle date, Actu-environnement, 16/09/20
Rachida Boughriet 

Ce mercredi 16 septembre, le ministère de la Transition écologique et l'Union internationale de la conservation de la nature (UICN) ont annoncé un nouveau report du Congrès mondial de la nature qui devait initialement se tenir en juin à Marseille (Bouches-du-Rhône). En avril dernier, le ministère et l'UICN avaient déjà repoussé à janvier 2021 la tenue de cette réunion internationale sur la biodiversité, à cause de la crise sanitaire de la Covid-19. C'est pour cette même raison, que les nouvelles dates de l'évènement « seront annoncées prochainement ».
Le cadre mondial de la biodiversité pour l'après-2020 doit être adopté lors de la 15e conférence des parties (COP 15) de la Convention sur la diversité biologique, à Kunming (Chine) qui a aussi été reportée à mai 2021. La COP 15 devait initialement se tenir en octobre 2020. En 2010, les États parties à la Convention se donnaient vingt objectifs à atteindre d'ici 2020. Le bilan final des Nations unies, publié le 15 septembre, montre qu'aucun d'entre eux n'a été pleinement atteint.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/nouveau-report-congres-mondial-nature-marseille-ministere-uicn-36116.php4>
______________________________________________________________________________________________________________________
En images
19- Pourquoi les guêpes et les frelons seront encore là cet automne, TF1, journal de 20h, 06/09/20

Cinq fois plus nombreux que l’an dernier, les guêpes et les frelons risquent de rester avec nous jusqu'à l'automne. Les conditions météo de ces derniers mois ont été propices à leur prolifération.
>> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/planete/video-pourquoi-frelons-et-guepes-sont-aussi-nombreux-et-pour-encore-plusieurs-semaines-2163842.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
20- Environnement : ces espèces gravement menacées, France 2, journal de 13h, 10/09/20

Le WWF a lancé jeudi 10 septembre un cri d’alarme. En 50 ans, 68% des espèces vertébrées étudiées par la fondation ont disparu.
Des reptiles aux poissons en passant par les mammifères, toutes les espèces sont touchées. L’organisation WWF publie jeudi 10 septembre les résultats d’un rapport préoccupant : sur 4 000 espèces, la population des vertébrés a chuté de 68% en 50 ans. Rien qu’en France, 98 espèces se sont éteintes.
L’homme, principal responsable
"La perte des espèces, la perte des animaux est surtout liée à la destruction de leurs habitats. Et la destruction de ces habitats est principalement due à l’agriculture. En fait, on est littéralement en train de manger la planète et la biodiversité", explique Arnaud Gauffier, directeur des programmes WWF France. Les oiseaux sont particulièrement touchés. Selon l’organisation, leur population a chuté de 60% depuis 1980. L'organisation demande au gouvernement de protéger les espèces menacées.
>> Vidéo à voir à : 
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/environnement-ces-especes-gravement-menacees_4101449.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
21- Biodiversité : la Terre a perdu les 2/3 de ses espèces sauvages en 50 ans, France 2, journal de 20h, 10/09/20

Les espèces sauvages disparaissent peu à peu. C’est la conclusion du Fond mondial pour la nature (WWF) dans son dernier rapport alarmant. La Terre a perdu près des deux tiers de sa faune sauvage en un demi-siècle. Sur le plateau de France 2, Valérie Heurtel fait le point.
C’est un chiffre effarant : en moins de 50 ans, le monde a perdu 68 % de ses animaux sauvages. Telle est la conclusion du Fond mondial pour la nature. La journaliste Valérie Heurtel fait remarquer que même les moineaux tendent à être moins nombreux que jadis : "Il y a 30 ans, il y en avait partout, en ville, dans les jardins. Aujourd’hui, 6 moineaux sur 10 ont disparu. On a perdu aussi la moitié des papillons."
Des disparitions qui s’accélèrent
La journaliste note également qu’il y a une accélération de ce phénomène dramatique. On dénombrait par exemple 50 000 pontes, par saison, de tortues luth qui venaient sur les plages en Guyane. Désormais, le chiffre s’élève difficilement à 200. Les causes sont évidentes : l’homme cultive actuellement un tiers de la planète et détruit au passage l’habitat des espèces ; des forêts sont rasées et 70 % des zones humides ont été malheureusement comblées. Une situation qui devrait alerter au plus haut.
> Plateau à retrouver à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/biodiversite-la-terre-a-perdu-les-2-3-de-ses-especes-sauvages-en-50-ans_4101775.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
22- Kenya : comment expliquer le record de naissances chez les éléphants ?, TF1, journal de 20h, 10/09/20
Virginie Fauroux et Charles Diwo

Baby-boom - Il y a quelques années, les éléphants d'Afrique étaient menacés d'extinction, principalement à cause du braconnage. Mais aujourd'hui, plusieurs pays, dont le Kenya, ont pris des mesures drastiques, et les résultats sont spectaculaires.
Des éléphanteaux qui gambadent dans la savane, cette scène redevient quotidienne au Kenya. Le pays bat en effet des records de natalité. Plusieurs centaines de naissances y sont comptabilisées depuis le début de l'année, et désormais, le pays compte 34.000 pachydermes, soit plus du double qu'il y a 30 ans.
Le résultat d'une politique anti-braconnage extrêmement sévère. Les lois et les punitions ont été renforcées, notamment avec des peines de prison et des sanctions financières importantes. Il y a quelques semaines à peine, un trafiquant s'est ainsi fait condamner à six ans de prison ferme.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lci.fr/planete/jta-kenya-baby-boom-chez-les-elephants-2164231.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
23- Orques en péril, Arte, 12/09/20, 22h25 

Dans le détroit de Johnstone, qui relie le continent canadien à l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique, le navire de recherche "Vector" largue les amarres. À son bord, des chercheurs décryptent les modes de communication des orques dans l’espoir de mieux les protéger. 
Thomas Doniol-Valcroze et une équipe de chercheurs du ministère des Pêches, des Océans et de la Garde côtière s’apprêtent à effectuer le recensement annuel des orques résidentes de la région. Plus facilement observables que les orques nomades, ces mammifères marins sédentaires sont depuis plusieurs décennies l’objet d’études scientifiques. Dotées d’un cerveau parmi les plus complexes du monde animal, les orques, appelées aussi épaulards, émettent comme leurs cousins les dauphins des vocalises qui leur permettent de chasser, mais aussi de communiquer entre elles. Un langage sonore particulier que les scientifiques s’attellent à décrypter en étudiant, notamment, les corrélations entre leurs déplacements en groupe et la fréquence de leurs vocalises.   
> Documentaire (52 min) à revoir à :
<https://www.arte.tv/fr/videos/052754-000-A/orques-en-peril/>
______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
Sur le fond et en complément de notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> & Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>, il s’agit là d’une modeste contribution à une meilleure compréhension du monde par l’éducation à la complexité.
Quant à la forme, elle se veut sans prétention et n'y associe aucune pièce jointe pour éviter de saturer votre boîte mail.
Pour agrandir la taille des caractères
A l’aide du clavier : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et appuyez sur la touche + autant de fois que vous le souhaitez jusqu’à ce que vous soyez en mesure de lire correctement.
A l’aide de la souris : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et tournez la molette de votre souris vers le bas pour agrandir. Cela fonctionne avec la plupart des navigateurs.
Merci pour votre indulgence.
NB : – Si vous êtes équipé(e) d’un antispam, n’oubliez pas de le formater pour vous permettre de recevoir la présente revue de presse.
- En pied de page de chaque message vous trouverez une adresse url qui vous permettra :
• De vous abonner, de changer de mail ou de vous désabonner à votre gré ;
• D’accéder à un archivage.
- Pour entrer en liaison avec le gestionnaire de cette liste, adresser votre mail à : <f.demonclin(at)fnh.org <http://fnh.org/>>
- Economisez de l'énergie, du papier et de l'encre, n'imprimez ce message que si nécessaire.
_______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS 
– Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/> de poser les premières pierres d’un nouveau monde
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
_______________________________________________________________________________________________________________________
-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe HTML a été nettoyée...
URL: <http://mailing.fondation-nature-homme.org/pipermail/revue-presse/attachments/20200917/a3837f63/attachment.html>


Plus d'informations sur la liste de diffusion revue-presse