[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage + 1 annonce (jeudi 24 septembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 24 Sep 07:09:00 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.).
1- Ille-et-Vilaine : « Il faut préserver la terre »… L’agriculture tente de résister à la pression foncière <https://www.20minutes.fr/planete/2862327-20200915-ille-vilaine-faut-preserver-terre-agriculture-tente-resister-pression-fonciere>, 20 Minutes, 15/09/20, 17h11
2- Three years for trees. Trois ans à peine et déjà 300 000 arbres pérennes, ... premiers résultats tangibles <http://sentiers.eu/saj/marcher-avec/a-tree-for-you/article/trois-ans-a-peine-et-deja-300-000-arbres-perennes>, Sentiers entre deux, Lettre du 15/09/20
3- Quand la ministre Barbara Pompili signe une pétition réclamant l’interdiction des pesticides <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/15/quand-la-ministre-barbara-pompili-signe-une-petition-reclamant-l-interdiction-des-pesticides_6052319_3244.html>, Le Monde, 16/09/20, 10h37
4- Brésil : une coalition inédite des ONG et de l'agro-négoce contre la déforestation <https://www.geo.fr/environnement/bresil-ong-et-agro-negoce-unis-contre-la-deforestation-202100>, AFP, 16/09/20, 18:00
5- A La Réunion, une pêche préventive aux requins « unique au monde » mais controversée <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/17/a-la-reunion-une-peche-preventive-aux-requins-unique-au-monde-mais-controversee_6052502_3244.html>, Le Monde, 17/09/20, 06h27
6- La présence de requins-bouledogues à La Réunion n’est pas causée par la réserve marine <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/17/la-presence-de-requins-bouledogues-a-la-reunion-n-est-pas-causee-par-la-reserve-marine_6052571_3244.html>, Le Monde, 17/09/20, 11h28
7- Réchauffement : un rapport préconise de planter un arbre par habitant pendant 30 ans pour adapter la forêt <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/rechauffement-un-rapport-preconise-de-planter-un-arbre-par-habitant-pendant-30-ans-pour-adapter-la-foret_147473>, AFP, 17/09/20, 11h16
8- Pesticides : Des résidus détectés dans plusieurs vins certifiés « haute valeur environnementale » <https://www.20minutes.fr/sante/2863963-20200917-pesticides-residus-detectes-plusieurs-vins-certifies-haute-valeur-environnementale>, 20 Minutes avec agences, 17/09/20, 12h21 
9- Enquête. Au Sénégal, le long chemin vers l’autosuffisance en riz <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/17/au-senegal-le-long-chemin-vers-l-autosuffisance-en-riz_6052631_3212.html>, Le Monde Afrique, 17/09/20, 20h00
10- Lutter contre la dégradation des terres peut permettre d’anticiper et de gérer les conflits <https://news.un.org/fr/story/2020/09/1077552>, ONU Info, 17/09/20
11- CETA et bœuf aux hormones : des « défaillances » dans le contrôle des importations en Europe <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/09/18/ceta-et-b-uf-aux-hormones-des-defaillances-dans-le-controle-des-importations-en-europe_6052696_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, 18/09/20, 11h30
12- Jaunisse de la betterave : Tereos a retardé le démarrage de sa campagne 2020/21 <https://www.geo.fr/environnement/jaunisse-de-la-betterave-tereos-a-retarde-le-demarrage-de-sa-campagne-2020-21-202124>, AFP, 18/09/20, 12:00
13- Les grands de la cosmétique soignent leurs jardins <https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2020/09/18/les-grands-de-la-cosmetique-soignent-leurs-jardins_6052756_4497319.html>, Le Monde, 18/09/20, 14h30
14- Bretagne : Des géants de la nutrition animale s’allient pour contrer l’importation de soja étranger <https://www.20minutes.fr/planete/2865055-20200918-bretagne-geants-nutrition-animale-allient-contrer-importation-soja-etranger>, 20 Minutes avec AFP, 18/09/20, 15h01
15- Les jeunes agriculteurs prêts pour la transition bas carbone <https://www.journaldelenvironnement.net/article/les-jeunes-agriculteurs-prets-pour-la-transition-bas-carbone,109358?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 18/09/20
16- Tribune. « Il est important d’encourager une plus grande diversification d’arbres dans les forêts françaises » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/19/il-est-important-d-encourager-une-plus-grande-diversification-d-arbres-dans-les-forets-francaises_6052802_3232.html>, Le Monde, 19/09/20, 07h00
17- Déforestation en Amazonie : Casino mis en demeure par plusieurs ONG <https://information.tv5monde.com/info/deforestation-en-amazonie-casino-mis-en-demeure-par-plusieurs-ong-375903>, AFP, 21/09/20, 08:00
18- Néonicotinoïdes : les députés LREM conditionnent l'adoption du texte à des garde-fous <https://information.tv5monde.com/info/neonicotinoides-les-deputes-lrem-conditionnent-l-adoption-du-texte-des-garde-fous-376045>, AFP, 22/09/20, 03:00
19- "577 abeilles" contre les néonicotinoïdes <https://information.tv5monde.com/info/577-abeilles-contre-les-neonicotinoides-376263>, AFP, 23/09/20, 14:00
En images
20- Le grand format : des fruits exotiques made in Sicile <https://www.lci.fr/planete/video-le-grand-format-des-fruits-exotiques-made-in-sicile-2164776.html>, TF1, journal de 20h, 16/09/20
21- Ouganda : la renaissance d'une forêt <https://information.tv5monde.com/video/ouganda-la-renaissance-d-une-foret>, TV5Monde, 20/09/20
Une annonce
22- Symposium "Manger en ville", [Montpellier SupAgro - Chaire UNESCO] <https://mailchi.mp/026a5b1a672d/les-actualits-de-la-chaire-unesco-alimentations-du-monde-7882037?e=a158773d59>, à suivre en virtuel les 30 septembre et 1er octobre

Bien à vous,
Florence

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CHIFFRE DU JOUR : La France bétonne l’équivalent d’un département tous les 7 ans si bien que les terres agricoles sont grignotées chaque année par la pression foncière. (cf. item 1)
INITIATIVES DU JOUR : — Reboiser la planète en participant à des projets sélectionnés sur des critères écologiques et sociaux par un comité d’experts indépendants, c’est ce dont témoigne le rapport d’activité 2019 d’ "A Tree For You". (cf. item 2)
— Depuis des années, des marques nouent des partenariats avec des producteurs de fleurs et de végétaux. Une façon de contrôler la qualité des produits et d’inciter à des pratiques de culture éthiques et écologiques. (cf. item 13)
— En Bretagne, trois grands groupes viennent d’annoncer la création d’un groupement d’intérêt économique (GIE) afin de réduire leur dépendance protéique. (cf. item 14)
— "Nous sommes prêts à aller dans le sens d’une transition bas carbone dès l’installation des jeunes agriculteurs et d’une promotion des métiers pour assurer le renouvellement des générations", Samuel Vandaele, président du syndicat des Jeunes agriculteurs (JA) (cf. item 15)
— En Ouganda, la forêt de Mpanga longtemps exploitée pour ces bois rares, est aujourd'hui luxuriante. Grâce à un programme national de plantations commerciales, entreprises et particuliers prospèrent, tout en protégeant la forêt. (cf. item 21)
INÉDIT DU JOUR : Une coalition inédite de 230 associations de défense de l'environnement et de représentants de l'agro-négoce au Brésil ont envoyé une lettre au président Jair Bolsonaro avec des propositions pour freiner la déforestation en Amazonie. (cf. item 4)
DOUBLE RISQUES DU JOUR : A La Réunion, des squales sont capturés afin de prévenir les attaques sur l’homme, mais des prises accessoires inquiètent les défenseurs des océans avec des espèces en « danger critique d’extinction ». (cf. item 5 & 6)
RAPPORT DU JOUR : "Au-delà des régénérations naturelles, il nous faudra planter 70 millions d'arbres par an pendant 30 ans, soit un arbre par habitant", estime un rapport destiné à proposer des solutions au gouvernement pour protéger la forêt française des affres du réchauffement climatique. (cf. item 7)
ENQUÊTE DU JOUR : Depuis les émeutes de la faim en 2008, la question de la souveraineté alimentaire fait régulièrement surface au Sénégal, mais de nombreux défis restent à relever pour doper la filière rizicole. (cf. item 9)
DÉCLARATION DU JOUR : Pour aider à prévenir les conflits et en même temps protéger la planète, « nous devons tous lutter contre la dégradation de l'environnement », a déclaré un haut responsable de l'ONU devant le Conseil de sécurité. (cf. item 10)
AUDIT DU JOUR : Un audit européen pointe des « défaillances » dans la traçabilité du bœuf canadien. Avec un risque que des traces d’hormones de croissance se retrouvent dans les assiettes. (cf. item 11)
MISE EN DEMEURE DU JOUR : Une coalition d'associations a épinglé le groupe Casino sur les filières d'approvisionnement en bœuf de certaines de ses filiales en Amérique du Sud, le mettant en demeure de respecter la législation sur le devoir de vigilance. (cf. item 17)
CONDITIONNALITÉ DU JOUR : Des champs de betteraves à l’Assemblée, la bataille des néonicotinoïdes est lancée. Les députés LREM ne voteront en faveur du projet de loi controversé permettant la réintroduction de semences enrobées avec des néonicotinoïdes que si cette dérogation est limitée explicitement aux seules betteraves. (cf. item 18, suite, 19, suite & 12)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Ille-et-Vilaine : « Il faut préserver la terre »… L’agriculture tente de résister à la pression foncière, 20 Minutes, 15/09/20, 17h11
Camille Allain

Dans ce département très attractif, les paysans doivent lutter pour ne pas voir leurs terres être bétonnées
• La France bétonne l’équivalent d’un département tous les sept ans.
• Département très attractif, l’Ille-et-Vilaine voit, lui, ses terres agricoles être grignotées chaque année par la pression foncière.
• A l’occasion du grand salon de l’élevage qui a débuté mardi à Rennes, la Confédération Paysanne a décidé d’alerter sur la nécessaire préservation du foncier.
« On pensait perdre notre ferme ». Sébastien Vétil est un agriculteur heureux et à l’entendre, ses animaux le sont aussi. Toute l’année, ses chèvres angoras, ses veaux et ses vaches profitent du plein air à Guipry-Messac (Ille-et-Vilaine), où sa ferme est installée. C’est là qu’un parc d’attraction dédié aux légendes arthuriennes devait s’installer il y a deux ans. Si le projet avait vu le jour, Sébastien aurait perdu six de ses 65 hectares de terre. « C’est une lutte permanente pour préserver le foncier. Notre cas est la preuve que cela peut arriver partout, même quand on est éloignés des grandes villes ».
Située à une quarantaine de kilomètres au sud de Rennes​, la petite ville enjambant la Vilaine subit pourtant moins la pression foncière que les communes encerclant la capitale bretonne. Très attractive, la métropole voit débarquer chaque année des milliers de nouveaux habitants. Pour les loger et offrir une place en crèche ou à l’école à leurs enfants, les nouvelles constructions se multiplient, suscitant l’inquiétude des principaux propriétaires de terres.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2862327-20200915-ille-vilaine-faut-preserver-terre-agriculture-tente-resister-pression-fonciere <https://www.20minutes.fr/planete/2862327-20200915-ille-vilaine-faut-preserver-terre-agriculture-tente-resister-pression-fonciere>>
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2- Three years for trees. Trois ans à peine et déjà 300 000 arbres pérennes, ... premiers résultats tangibles, Sentiers entre deux, Lettre du 15/09/20
André-Jean Guérin

Des résultats tangibles ... c’est ce dont témoigne le rapport d’activité 2019 d’ "A Tree For You".
Reboiser la planète en participant à des projets sélectionnés sur des critères écologiques et sociaux par un comité d’experts indépendants. Les donateurs, et tous les partenaires de l’association y ont contribué dans 20 projets à découvrir sur le site <https://www.atreeforyou.org/fr/accueil/> et dans le rapport à télécharger.
> Rapport d’activité 2019 à consulter à :
<http://sentiers.eu/saj/marcher-avec/a-tree-for-you/article/trois-ans-a-peine-et-deja-300-000-arbres-perennes>
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3- Quand la ministre Barbara Pompili signe une pétition réclamant l’interdiction des pesticides, Le Monde, 16/09/20, 10h37
Stéphane Mandard

La ministre de l’écologie soutient l’appel des « coquelicots » alors que le gouvernement s’apprête à réautoriser partiellement les néonicotinoïdes. 
La pétition « Nous voulons des coquelicots », appelant à l’interdiction de tous les pesticides de synthèse, a enregistré mardi 15 septembre sa 1 135 134e et dernière signataire : la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili. Un soutien inattendu de la part de la numéro trois d’un gouvernement qui vient d’annoncer son intention de réautoriser l’usage des pesticides néonicotinoïdes « tueurs d’abeilles » pour soutenir la filière betteravière.
> Lire aussi  Néonicotinoïdes : la réautorisation annoncée de ces insecticides neurotoxiques sur la betterave ravive la polémique
« Je partage l’appel du mouvement des “coquelicots”. Pour cela, nous devons avant tout concentrer nos efforts sur la recherche et le déploiement rapide d’alternatives, afin de pouvoir nous passer à terme des pesticides de synthèse », a commenté Mme Pompili sur son compte Twitter. Sous la présidence Hollande, c’est elle, en tant que secrétaire d’Etat à la biodiversité, qui avait porté en 2016 la loi interdisant les néonicotinoïdes. Lancée en septembre 2018 dans les colonnes de Charlie Hebdo, la pétition a été remise en main propre à la ministre par une délégation composée notamment de la chanteuse Emily Loizeau, parmi les premières signataires de l’appel, et du journaliste Fabrice Nicolino, le président de l’association.
« C’est un moment important, on sort de ce mépris épouvantable qui nous a obsédés pendant ces deux années. Le fait que la numéro trois du gouvernement accepte de contresigner notre appel, c’est tout de même une très bonne nouvelle, et ça clôt ces deux années d’efforts collectifs de manière plutôt heureuse », s’est réjoui Fabrice Nicolino. Le journaliste avait été au cœur d’une violente controverse avec l’Agence nationale de sécurité sanitaire au sujet des SDHI (pour « succinate dehydrogenase inhibitors », « inhibiteurs de la succinate déshydrogénase »), des fongicides dont la toxicité inquiète de nombreux scientifiques.
« Une comédie insupportable »
Que pense le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, à l’origine du projet de loi sur les dérogations à l’interdiction des néonicotinoïdes, du geste de sa collègue à l’environnement ? Le ministère n’a pas répondu à nos sollicitations. « Signer d’une main le retour des néonicotinoïdes alors que l’usage des pesticides a augmenté ces dernières années et, de l’autre, signer des engagements portés par les mouvements de la société civile : on dépasse les limites de la duplicité, réagit pour sa part le député européen (EELV) Yannick Jadot. Faute de pouvoir de décision, ces ministres ne savent plus d’où ils parlent, ils sont les acteurs d’une comédie insupportable au regard des dégâts des pesticides sur la biodiversité et de l’impasse économique et sociale pour les paysans. »
Mardi, les « coquelicots » ont justement renouvelé leur mot d’ordre en lançant un nouveau mouvement : « Nous voulons des paysans. » L’appel demande une sortie de l’agriculture industrielle en dix ans et l’installation de 1 million de nouveaux paysans. L’histoire ne dit pas encore si le ministre de l’agriculture apposera sa signature.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/15/quand-la-ministre-barbara-pompili-signe-une-petition-reclamant-l-interdiction-des-pesticides_6052319_3244.html>
A propos des néonicotinoïdes ou pesticides systémiques :
> Tribune. «Nous réaffirmons les impacts désastreux de ces pesticides» <https://www.liberation.fr/terre/2020/09/21/nous-reaffirmons-les-impacts-desastreux-de-ces-pesticides_1800166>, Libération, 21/09/20, 20:36
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4- Brésil : une coalition inédite des ONG et de l'agro-négoce contre la déforestation, AFP, 16/09/20, 18:00

Une coalition inédite de 230 associations de défense de l'environnement et de représentants de l'agro-négoce au Brésil ont envoyé une lettre au président Jair Bolsonaro avec des propositions pour freiner la déforestation en Amazonie.
Une alliance hautement symbolique, alors que les géants de l'agroalimentaire, comme JBS, numéro un mondial de la viande et membre de cette coalition, ont été accusés récemment d'exporter des produits issus de la déforestation.
Outre JBS, la coalition intitulée "Brésil, Climat, Forêts et Agriculture" regroupe d'autres acteurs importants de l'agroalimentaire, comme Danone ou Unilever, ou du secteur céréalier comme Cargill ou Amaggi. 
Dans ce "rare espace de dialogue entre agro-négoce et écologistes", comme la coalition se définit elle-même, les entreprises sont associées à des ONG comme le Fonds mondial pour la nature (WWF) ou Imazon.
Cette alliance peut sembler paradoxale, mais l'agro-négoce a pris de plus en plus position dans ce sens récemment, craignant que la mauvaise image du Brésil en matière de protection de l'environnement nuise aux exportations.
La lettre a été envoyée mardi au chef de l'Etat, à plusieurs ministres et au vice-président Hamilton Mourao, qui coordonne le Conseil national de l'Amazonie.
La politique environnementale du gouvernement Bolsonaro est fortement critiquée, alors que le nombre de foyers d'incendie enregistrés sur la première quinzaine de septembre en Amazonie est déjà supérieur au total enregistré pour ce même mois de l'année en 2019.
Les signataires de la lettre réclament une augmentation des contrôles et des amendes infligées en cas d'irrégularités, ainsi que la suspension "de tous les processus" de régularisation de terres déboisées illégalement depuis juillet 2008.
"En mettant fin aux régularisations, on agit sur la principale motivation des invasions illégales de terres et, par conséquent, de la déforestation", explique le texte.
Une vision diamétralement opposée de celle du gouvernement Bolsonaro, qui veut intensifier la régularisation en Amazonie et ouvrir les territoires indigènes à l'exploration minière ou agricole. 
Le président d'extrême droite a suscité un tollé récemment en qualifiant les ONG écologistes de "cancer".
Selon les derniers chiffres officiels, 1.358 km2 ont été déboisés en Amazonie le mois dernier, 21% de moins qu'en août 2019.
Mais si l'on prend en compte les données recueillies depuis janvier, la baisse est seulement de 5% par rapport à 2019, année de tous les records. 
Et pas moins de 65.362 foyers d'incendies ont été enregistrés en Amazonie depuis début 2020, une augmentation de 11% par rapport à la même période en 2019. 
Mardi, huit pays européens, dont la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, ont envoyé une lettre au vice-président Mourao pour lui faire part de leur "extrême préoccupation" face à l'"augmentation alarmante" de la déforestation.
<https://www.geo.fr/environnement/bresil-ong-et-agro-negoce-unis-contre-la-deforestation-202100>
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5- A La Réunion, une pêche préventive aux requins « unique au monde » mais controversée, Le Monde, 17/09/20, 06h27
Jérôme Talpin (Saint-Denis (La Réunion), correspondance)

Les squales sont capturés afin de prévenir les attaques sur l’homme, mais d’autres espèces sont prises. Un scandale écologique, selon des scientifiques et des écologistes. 
Depuis la fin du mois de juin, le risque d’attaques de requins est considéré comme « fort à maximal » à La Réunion. En juillet, un squale a été observé sur le « spot » de surf de Saint-Leu, une vague mythique aux eaux bleues changeantes située à l’entrée du port, face à la baie bordée de filaos. L’hiver austral, avec des températures océaniques plus fraîches et une houle soulevant les sédiments, favorise la fréquentation de ces animaux sur le littoral.
Le Centre Sécurité Requin (CSR), qui pilote la stratégie locale de réduction du risque, a déjà lancé plusieurs appels à la prudence aux usagers. Car, malgré l’interdiction en vigueur depuis 2013 de la baignade et des activités nautiques, sauf dans les zones aménagées, entre vingt et trente surfeurs profitent quotidiennement des vagues plus formées durant cette période de l’année. Pour éloigner les squales, la plupart utilisent un équipement de protection individuelle, un boîtier collé à leur planche qui émet des impulsions électriques censées tenir à distance les animaux.
> Lire aussi  Hormis paniquer, que faire en cas d'attaque de requin ?
Selon le CSR, le risque de croiser des requins est d’autant plus élevé qu’en raison de la houle, les pêcheurs de son « programme réunionnais de pêche de prévention » peuvent être empêchés de sortir en mer.
Capturer des requins pour diminuer les risques d’attaque : le sujet est extrêmement clivant dans l’île. D’un côté, il y a ceux qui considèrent que cette pêche doit être intensifiée, y compris dans la réserve naturelle marine qui s’étend sur 3 500 hectares à l’ouest de l’île. De l’autre, ceux pour qui les prises ne diminuent pas les risques, et qui dénoncent un scandale écologique ainsi qu’un danger pour la biodiversité.
Des espèces « quasi menacées »
Graphiques en main, Willy Cail, directeur du CSR, montre que « là où il y a de la pêche, il n’y a pas d’attaque. C’est pourquoi, normalement, nous pêchons en permanence ». La dernière, qui a coûté la vie à un surfeur de 28 ans, Kim Mahbouli, le 9 mai 2019 à Saint-Leu, s’est déroulée après une période d’une dizaine de jours sans pêche en raison de la météo.
Depuis 2011, une trentaine d’attaques de requins, dont onze mortelles, ont été recensées à La Réunion présentée fréquemment dans ce domaine comme le lieu le plus dangereux du monde. Un désastre pour l’économie locale et son tourisme. Un des candidats malheureux aux municipales de Saint-Paul, sur la côte ouest, Jean-François Nativel, fondateur de l’association Océan Prévention Réunion, avait fait de la pêche aux squales et de la protection des activités nautiques un de ses thèmes de campagne.
> Lire aussi  La pêche au requin devient légale à La Réunion
Accusés d’inertie par les associations d’usagers et de surfeurs souvent très virulentes, ainsi que par des acteurs du tourisme, l’Etat et les collectivités ont doté, en 2018, ce nouveau programme de pêche d’un budget annuel de près de 2 millions d’euros.
« C’est un enjeu majeur de sécurité publique, souligne le sous-préfet de Saint-Paul, Olivier Tainturier, président du CSR. Il constitue une première barrière de protection. Il s’agit de pratiquer une pêche d’interception et de prévention des spécimens en maraude près des côtes. Nos cibles sont le requin bouledogue et, dans une moindre mesure, le requin-tigre, deux espèces dangereuses. »
L’association Vie Océane s’insurge, elle, contre ces captures. Le « bouledogue » et le « tigre » sont des espèces considérées comme « quasi menacées » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Mais ce sont surtout les prises accessoires qui inquiètent les défenseurs des océans avec des espèces en « danger critique d’extinction » comme les requins marteaux ou la raie guitare.
Le CSR défend un programme « efficace et durable » avec des résultats « uniques au monde » grâce à une technique de pêche « péi », expression locale signifiant « fabriquée à La Réunion ». Depuis mars 2018, 42 bouledogues et 167 tigres ont ainsi été capturés. « Ils représentent un tiers des prises, observe Willy Cail. Les autres espèces sont relâchées et nous sommes fiers du taux de survie de ces prises accessoires qui se situe à 82 % ». Ce résultat est obtenu grâce à une technique baptisée Pavac, pour palangre verticale avec alerte de capture.
« Nous visons l’exemplarité »
Les Pavac sont déployées pendant douze heures la nuit dans les zones côtières sur la façade ouest de l’île, entre Saint-Paul et Saint-Pierre, où se concentrent les activités nautiques. Lorsque l’appât est mordu, un signal est transmis aux pêcheurs qui disposent de 100 minutes pour relever la ligne et relâcher la prise s’il ne s’agit pas d’un requin-tigre ou bouledogue. Sept pêcheurs ont été sélectionnés par appel d’offres. « Le pêcheur a l’obligation de filmer ce qu’il fait, affirme M. Cail. Nous avons un programme de pêche coûteux. Il doit être plus blanc que blanc. »
« Beaucoup des prises accessoires sont relâchées dans un état de grande fatigue et blessées, s’indigne le président de Vie Océane Jean-Claude Martigné. Les blessures et le stress générés ont un impact sur leur reproduction et leur longévité. Ces prises accessoires concernent des espèces essentielles à l’équilibre des récifs coralliens que la réserve naturelle marine s’efforce de protéger. Cette pêche risque de provoquer un effet domino sur la chaîne alimentaire. »
Le CSR oppose à l’association un taux de survie des captures « plus élevé que nulle part ailleurs » : 82 % à La Réunion contre 29 % dans le Queensland en Australie avec des palangres conventionnelles et 22 % dans le KwaZulu-Natal en Afrique du Sud, selon une étude publiée par le responsable scientifique du programme réunionnais de pêche de prévention dans la revue Fisheries Research, en mars 2019.
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Le Centre Sécurité Requin met aussi en avant des journées de formation payées aux pêcheurs pour manipuler les prises. « Si nécessaire, ils doivent pratiquer la ventilation pour oxygéner le poisson et qu’il soit relâché en étant vivace le plus possible, explique Willy Cail. Cela coûte cher [2 500 euros pour les sept pêcheurs] mais cela en vaut la peine car nous visons l’exemplarité. »
« Pour aller plus loin, nous lançons le marquage avec trente balises acoustiques sur les espèces les plus fragiles comme le requin-marteau ou les carangues grosses têtes, annonce Olivier Tainturier. L’enjeu, c’est aussi de repérer les périodes et les zones les plus fréquentées par les requins marteaux et de ne pas aller pêcher dans ces zones-là. Et 15 % des sorties font l’objet de contrôles inopinés. »
Les requins bouledogues davantage ciblés
Le CSR ne cache pas vouloir cibler davantage de requins bouledogues, animal réputé méfiant et intelligent, donc difficile à capturer. Les prélèvements stomacaux effectués sur les prises indiquent qu’ils « chassent près des côtes et se nourrissent de poissons à une profondeur inférieure à 200 mètres, quand le requin-tigre s’alimente plus au large et plus en profondeur ». Ce qui signifie qu’il s’approche moins du littoral.
Selon Vie Océane, il est impossible de considérer que le programme de pêche est « efficace » quand la part des requins bouledogues capturés ne représente que 7 % des prises. « C’est très peu avec un budget de 2 millions. On peut dire qu’il s’agit de requins en or, qui finissent à la poubelle car leur chair n’est pas consommée »,ironise l’association. D’autant plus que pour celle-ci, les tigres devraient également être considérés comme des prises accessoires car ils sont très peu impliqués dans les attaques à La Réunion.
« Affirmer que 33 % des prises [les taux avancés par le CSR] concernent deux espèces ciblées est une manière de légitimer le programme de pêche », argumente un scientifique de l’association qui ne souhaite pas être cité, en raison des insultes et menaces proférées sur les réseaux sociaux de la part des militants de la pêche aux squales. Selon lui, ces grands migrateurs peuvent provenir de beaucoup plus loin dans l’océan Indien et de l’océan Pacifique. De Nouvelle-Calédonie, de Tahiti ou d’Australie. « Il est donc ridicule de pêcher des requins-tigres à La Réunion en pensant que cela aura un impact sur la sécurité, poursuit-il. Croire que l’on va régler ainsi la problématique de la sécurité des activités nautiques et lever les interdictions qui y sont liées, c’est malhonnête. »
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Mais pour le CSR, le requin-tigre n’a rien d’une prise accessoire. « Dans le monde, il est responsable de 129 attaques dont trente-quatre fatales, juste derrière le grand requin blanc », argumente Willy Cail. « Nous voulons éviter qu’un spécimen de grande taille et dangereux maraude et s’installe près des côtes, ajoute Olivier Tainturier. Nous n’allons pas vider l’océan Indien de ses requins-tigres. Quand on voit ce qu’on a pêché depuis plus de deux ans, ce n’est pas une pression énorme… » 
Le surf à nouveau autorisé
Tous les écologistes et scientifiques ne rejettent pas en bloc l’idée de pêcher des requins. « Il faudrait pouvoir cibler les individus les plus déviants, nuance un chercheur en biologie marine qui souhaite garder l’anonymat, pour les mêmes raisons. Les plus déviants, ce sont ceux qui s’approchent le plus des côtes, qui ont des comportements opportunistes pour chercher d’autres sources de protéines. Comme chez les humains, tous n’ont pas le même comportement. »
Le CSR espère aussi, à terme, « encadrer les activités nautiques plutôt que les interdire ». Le surf va ainsi être à nouveau autorisé à Saint-Leu en octobre, selon un protocole précis. Les surfeurs devront se mettre à l’eau avec un équipement de protection individuelle baptisé « Shark Shield », qui a fait l’objet de tests jugés positifs en Nouvelle-Calédonie. Un bateau et deux scooters seront en surveillance. En fin de compte, le CSR veut mettre en place des zones sécurisées avec un système d’information spot par spot sur les conditions météo, des indicateurs sur la qualité et la turbidité de l’eau, et des drapeaux pour informer les pratiquants.
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En attendant cet assouplissement, l’interdiction du surf reste un sujet hautement inflammable. « Le risque fait partie du surf », rappelle Antoine (qui n’a pas souhaité donner son nom), qui n’a jamais cessé de prendre sa planche malgré l’arrêté préfectoral. Surfeur depuis « tout petit », ce chef d’entreprise de 37 ans estime que « [s]es libertés sont de plus en plus entravées ». Mais il revendique être « contre l’abattage des squales », contrairement à la plupart des surfeurs. « Mon point de vue est ultra-minoritaire », reconnaît celui qui se dit épuisé par ces débats qui « se terminent toujours mal ». « Je pense qu’il y a moins de risque à aller surfer que de prendre une moto. Il existe une phobie qui n’est pas rationnelle. Le requin, c’est la vie sauvage. Le surf est plus qu’un sport. Chacun doit assumer ses responsabilités. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/17/a-la-reunion-une-peche-preventive-aux-requins-unique-au-monde-mais-controversee_6052502_3244.html>
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6- La présence de requins-bouledogues à La Réunion n’est pas causée par la réserve marine, Le Monde, 17/09/20, 11h28
Jérôme Talpin (Saint-Denis (La Réunion), correspondance)

Les accusations à l’encontre de la zone de protection, soupçonnée d’être responsable de la mort de surfeurs victimes d’attaques, sont infondées. 
C’est une hypothèse qui, pour ses défenseurs, a acquis la valeur d’un fait établi. La présence de requins en nombre près des côtes réunionnaises serait due à l’existence de la réserve marine de La Réunion à l’ouest de l’île, soupçonnée d’être un garde-manger à poissons pour les squales. Elle serait ainsi responsable de la mort de surfeurs victimes d’attaques de requins. Des accusations prononcées à plusieurs reprises lors de manifestations, parfois violentes, devant les locaux de la réserve marine. Et parmi les partisans de la pêche préventive aux requins mise en œuvre sur l’île, beaucoup font pression pour que des palangres soient déployées à l’intérieur des zones protégées.
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Une étude centrée sur les requins-bouledogues balaie ces idées reçues. Les bouledogues ont été identifiés comme à l’origine de 9 des 20 attaques survenues depuis 2013. Une autre a été provoquée par un requin-tigre. Pour les 10 autres, le type de requin n’a pas pu être identifié. Selon les résultats des recherches menées entre 2013 et mai 2014, « la répartition spatiale des requins-bouledogues n’était pas centrée sur la réserve marine ». Ces résultats ont été publiés en novembre 2019 dans la revue américaine Marine Ecology Progress Series.
Présence de carcasses de poissons
L’étude a été menée par des chercheurs de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), dont Pascale Chabanet, sa représentante à La Réunion, ainsi que par l’Agence de recherche pour la biodiversité à La Réunion et le Center for Coastal Oceans Research basé aux Etats-Unis. La télémétrie acoustique passive a été utilisée pour suivre les déplacements de 36 requins-bouledogues sur la côte ouest de La Réunion. Marqués, ces animaux étaient repérés, lors de leur passage devant des récepteurs, pour déterminer leurs déplacements le long de la côte et les effets de la zone de protection marine.
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Selon les chercheurs, la majorité des 18 requins « qui ont pu être suffisamment observés sur l’ensemble des 36 récepteurs acoustiques, ont été détectés plus fréquemment en dehors de la réserve qu’à l’intérieur ». Les données collectées font aussi état « de variations individuelles entre les requins ». Treize d’entre eux ont passé plus de temps à l’extérieur de la réserve. Pour cinq autres, c’est l’inverse. « Mais uniquement devant le port de Saint-Gilles au cours des mois d’avril à juin. »Ce qui indique que ce type de squales peut fréquenter « des lieux particuliers à un moment de leur cycle de vie ».
L’étude met en avant plusieurs hypothèses pour expliquer la présence des requins à l’ouest de la Réunion : « Présence des carcasses de poissons rejetées aux abords des ports, eaux turbides riches en matière organique venant des bassins versants, pollution venant des zones urbaines, surexploitation des stocks de poissons démersaux [poissons vivant près du fond des mers] ou regroupement de requins sur des lieux spécifiques avant l’accouplement qui aurait lieu entre juin et septembre… »
> Lire aussi  A La Réunion, les requins déchirent le vivre ensemble
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/17/la-presence-de-requins-bouledogues-a-la-reunion-n-est-pas-causee-par-la-reserve-marine_6052571_3244.html>
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7- Réchauffement : un rapport préconise de planter un arbre par habitant pendant 30 ans pour adapter la forêt, AFP, 17/09/20, 11h16

"Au-delà des régénérations naturelles, il nous faudra planter 70 millions d'arbres par an pendant 30 ans, soit un arbre par habitant", estime un rapport destiné à proposer des solutions au gouvernement pour protéger la forêt française des affres du réchauffement climatique.
Parmi les préconisations phares, la création d'un "fonds pour l'avenir de la forêt, abondé par le public et le privé, doté de 300 millions d'euros par an sur 30 ans", selon ce rapport remis jeudi matin par la députée du Nord Anne-Laure Cattelot (LREM) au ministre de l'Agriculture Julien Denormandie.
Ce fonds aurait pour mission de "reconstituer massivement les forêts sinistrées, anticiper, enrichir et adapter à l'aune de nos connaissances les peuplements vulnérables au changement climatique et créer de nouvelles forêts", indique ce rapport.
La reconstitution de peuplements (ensembles d'espèces végétales qui vivent dans un même milieu biogéographique, NDLR) sinistrés par la sécheresse et les maladies provoquées par cette dernière, comme la chalarose, un champignon qui touche les frênes du Pas-de-Calais, représente à elle seule 360.000 hectares, selon ce rapport.
Il faudrait compter par ailleurs 650.000 hectares de plantations "dans les peuplements les plus vulnérables", mais pas encore condamnés, selon ce rapport.
Enfin, pour boiser les friches ou les terres concernées par la déprise agricole, le rapport préconise de planter 750.000 hectares sur 30 ans.
Au total, le besoin global est de "8,8 milliards d'euros sur 30 ans, soit en moyenne 300 millions d'euros par an", conclut ce rapport.
"Il s'agit d'hypothèses conservatrices", a souligné dans un entretien à l'AFP Mme Cattelot, qui a rédigé ce rapport avec un expert du ministère de l'Agriculture et un expert du ministère de la Transition écologique.
"Si on se retrouve avec un accroissement des besoins de ressources en bois dans la construction et d'un autre côté un dépérissement qui accélère la perte de la ressource bois et de ce super puits de carbone, on se retrouve le bec dans l'eau, c'est pour ça qu'il faut investir dans la forêt", a-t-elle déclaré.
Elle a salué l'enveloppe de 150 millions d'euros pour le reboisement, annoncée récemment par le ministre de l'Agriculture dans le cadre du plan de relance de l'économie française: "c'est déjà un très beau montant, il va falloir lancer un dispositif et que les forestiers s'en emparent", a-t-elle appuyé. 
La France compte près de 17 millions d'hectares de forêts, soit environ un tiers de la métropole.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/rechauffement-un-rapport-preconise-de-planter-un-arbre-par-habitant-pendant-30-ans-pour-adapter-la-foret_147473>
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/rechauffement-climatique-il-faudra-planter-un-arbre-par-habitant-pendant-30-ans-pour-proteger-la-foret-previent-un-rapport_4109233.html>
En savoir plus : 
> La députée Anne-laure Cattelot remet au gouvernement son rapport de mission parlementaire et formule 19 grandes recommandations pour l’avenir de la foret et de la filière bois <https://agriculture.gouv.fr/telecharger/119154?token=3a3b95330085810b968bb06d15cd056d>, communiqué du 17/09/20 (PDF, 303.44 Ko)
<https://agriculture.gouv.fr/remise-au-gouvernement-du-rapport-de-mission-parlementaire-sur-lavenir-de-la-foret-et-de-la-filiere>
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8- Pesticides : Des résidus détectés dans plusieurs vins certifiés « haute valeur environnementale », 20 Minutes avec agences, 17/09/20, 12h21 

Environnement. Le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux a dénoncé « une escroquerie intellectuelle », affirmant que les doses détectées étaient minimes
L’association Alerte aux toxiques a dénoncé ce mercredi la présence de résidus de pesticides dans 22 vins certifiés Haute valeur environnementale (HVE). Les taux relevés sont tout de même « globalement relativement bas », selon le laboratoire d’analyses.
L’association voulait mesurer « les écarts entre les belles promesses […] et la réalité de ce label qui se voudrait équivalent au bio », explique la porte-parole d’Alerte aux toxiques, Valérie Murat.
Des teneurs « relativement basses »
Sur 160 molécules de produits phytosanitaires recherchées, 28 ont été retrouvés dans les vins analysés (Bordeaux, Champagne et Languedoc). Toutes les bouteilles millésimées 2015 à 2019 contenaient des perturbateurs endocriniens, 11 des produits cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR), et quatre bouteilles un neurotoxique ou substance pouvant nuire au fœtus.
« Globalement, les teneurs retrouvées […] sont relativement basses, beaucoup ne sont même pas quantifiées », a indiqué Vincent Bouazza, responsable de l’unité de chimie fine du laboratoire Dubernet, auteur des analyses. Quant à l’effet cocktail des résidus, « ils sont plusieurs millions de fois moins concentrés que l’éthanol, produit le plus nocif dans une bouteille de vin », estime-t-il.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/sante/2863963-20200917-pesticides-residus-detectes-plusieurs-vins-certifies-haute-valeur-environnementale>
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9- Enquête. Au Sénégal, le long chemin vers l’autosuffisance en riz, Le Monde Afrique, 17/09/20, 20h00
Salma Niasse Ba 

Depuis les émeutes de la faim en 2008, la question de la souveraineté alimentaire fait régulièrement surface, mais de nombreux défis restent à relever pour doper la filière rizicole. 
Chargé à bloc, le camion peine à se frayer un chemin. En cette saison des pluies au Sénégal, toute manœuvre est périlleuse et il faudra l’aide de plusieurs manutentionnaires pour franchir les passages les plus difficiles de la piste boueuse. L’embourbement évité de justesse, le camion accède à l’entreprise de transformation de riz Aïssatou Gaye, à Ross Béthio, à 50 km au nord-est de Saint-Louis. Très vite, le personnel est à pied d’œuvre pour décharger les sacs dans l’entrepôt déjà partiellement rempli par la première récolte de l’année en attendant celle de la saison sèche, achevée tardivement fin août.
Si cette livraison laisse croire que la production de riz local est enfin au rendez-vous, les chiffres, eux, traduisent une autre réalité. Malgré plus de 300 000 tonnes de riz paddy (non décortiqué) récoltées dans le nord du Sénégal durant cette première campagne, l’autosuffisance semble encore lointaine. Pour que chacun des 16 millions d’habitants puisse consommer ses 80 kg de riz annuels, le Sénégal n’a pour l’heure pas d’autre choix que d’importer massivement. Ainsi, « sur les 110 000 tonnes de riz redistribuées aux ménages les plus vulnérables au printemps, l’écrasante majorité provenait de l’extérieur »,renseigne le directeur du commerce intérieur, Ousmane Mbaye, qui précise que les importations avoisinent les 100 000 tonnes chaque mois.
> Lire aussi  Au Sénégal, le mil, céréale millénaire et dernier rempart contre la sécheresse
Cette année, le pays a craint la catastrophe... En effet, alors que les émeutes de la faim de 2008 suscitées par la hausse des cours mondiaux du riz sont encore dans toutes les têtes, un arrêt momentané des exportations asiatiques, au cœur de la crise sanitaire, a fait redouter un manque de cette nourriture de base sur les étals. Ce qui a illico relancé le débat sur la souveraineté alimentaire en ceeb (« riz » en wolof), un sujet présent dans les promesses électorales de Macky Sall en 2012, mais un peu oublié depuis.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/17/au-senegal-le-long-chemin-vers-l-autosuffisance-en-riz_6052631_3212.html>
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10- Lutter contre la dégradation des terres peut permettre d’anticiper et de gérer les conflits, ONU Info, 17/09/20

Pour aider à prévenir les conflits et en même temps protéger la planète, « nous devons tous lutter contre la dégradation de l'environnement », a déclaré, jeudi, un haut responsable de l'ONU devant le Conseil de sécurité.
Lors d'une séance d'information virtuelle sur l'impact humanitaire de la dégradation continue de l’environnement, la paix et la sécurité, le Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULD), Ibrahim Thiaw, a rappelé au Conseil que la protection de l'environnement était vitale pour « notre santé, notre richesse et notre bien-être ».
« Si nous évitons, réduisons et inversons la dégradation des terres de manière coordonnée, nous pouvons mieux prévenir, anticiper et gérer de nombreux conflits dans le monde », a-t-il affirmé.
Menaces changeantes
Le chef de la CNULD a souligné que les menaces d’aujourd’hui sont passées du conflit entre États à la violence qui est principalement du fait d’acteurs non-étatiques.
« Une évaluation des causes profondes de ces conflits montre qu'une grande partie a un lien avec l'environnement », a déclaré M. Thiaw, soulignant l'abondance des ressources naturelles qui peuvent être monétisées, telles que le pétrole, les minéraux et la faune ou « la rareté de la terre, de l’eau et de lavégétation ».
Il a noté que dans les terres arides, comme la région du Sahel en Afrique, la violence éclate souvent à cause de la concurrence pour la terre.
>> Suite à lire à :
<https://news.un.org/fr/story/2020/09/1077552>
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11- CETA et bœuf aux hormones : des « défaillances » dans le contrôle des importations en Europe, Blog Les Décodeurs, 18/09/20, 11h30
Maxime Vaudano 

Un audit européen pointe des « défaillances » dans la traçabilité du bœuf canadien. Avec un risque que des traces d’hormones de croissance se retrouvent dans les assiettes. 
« On nous accusait d’être des agitateurs de peur : on a maintenant la confirmation qu’il y avait des raisons de s’inquiéter. » Comme Mathilde Dupré, la codirectrice de l’Institut Veblen (think tank spécialisé sur la transition écologique), plusieurs ONG ont découvert cet été avec stupéfaction sur le site de la Commission européenne ce qui ressemble à une munition idéale dans leur guerre de tranchée contre le CETA, le controversé accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Canada.
Cet audit de vingt-sept pages, rédigé par les experts en sécurité alimentaire de la Commission, a été publié dans l’indifférence quasi générale en mai 2020, au cœur de la pandémie liée au coronavirus. Son contenu était pourtant très attendu : c’est la première fois, depuis l’entrée en vigueur du CETA en 2017, que les Européens inspectent les élevages bovins canadiens destinés au marché européen, pour vérifier qu’ils respectent nos normes – et en particulier l’interdiction d’hormones de croissance, très répandues au Canada mais proscrites sur le sol européen depuis 1988.
Le résultat est pour le moins inquiétant : alors que le CETA a ouvert aux éleveurs canadiens la possibilité d’exporter trois fois plus de bœuf vers l’Europe, les experts relèvent plusieurs « défaillances » dans le contrôle de la traçabilité du bétail. Incomplètes, les bases de données canadiennes ne permettent pas de suivre efficacement les bêtes estampillées « sans hormones » pour s’assurer qu’elles ne soient pas confondues avec les autres. L’audit pointe également un « conflit d’intérêts potentiel » chez les vétérinaires chargés d’évaluer le respect des normes sanitaires : exerçant à titre privé, ceux-ci sont « rémunérés par les exploitants qu’ils contrôlent », tout en leur apportant, en parallèle, « une assistance zootechnique et sanitaire ».
> Lire aussi : Faut-il ratifier ou non le CETA ?
Impossible de détecter la présence d’hormones
Tous ces problèmes avaient déjà été soulevés lors d’un précédent audit, en 2014, et auxquels le Canada n’a toujours pas remédié. La conclusion des experts européens est sévère : le système actuel « n’est pas en mesure d’apporter la garantie que seuls les établissements pleinement conformes continuent à figurer sur la liste des établissements autorisés à exporter vers l’UE ».
Faut-il, dès lors, craindre que du bœuf aux hormones soit arrivé dans nos assiettes ? « Il est impossible de le savoir, car la présence d’hormones n’est pas testée lors de l’entrée sur le territoire français, explique Jean-Luc Angot, chef du corps des inspecteurs de santé publique vétérinaire au ministère de l’agriculture. De tels contrôles seraient de toute façon inutiles, car les doses sont trop faibles pour être détectables. »
Elément « rassurant », les quantités de viande canadienne importées en France restent pour l’instant minimes : 104 « tonnes équivalent carcasse » en 2019 – l’équivalent de 0,01 % de la production française. « Même s’il n’y a pas de risque majeur pour la santé publique, cela pose un problème de confiance dans le respect, par le Canada, des normes européennes : on parle ici des hormones, mais cela pourrait être autre chose », relève M. Angot, qui rappelle les craintes soulevées en 2019 autour des règles d’utilisation des farines animales ou des antibiotiques par les producteurs canadiens.
Interpellé par les ONG sur cette découverte embarrassante, relayée le 28 juillet par le magazine La France agricole, le gouvernement français n’a pas jugé utile de protester publiquement. Le cabinet du ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, assure toutefois qu’une lettre a été adressée le 4 août à la Commission européenne pour exprimer la « préoccupation » de la France, et s’étonner du silence radio de l’exécutif bruxellois sur le sujet.
« Discuter avant de décider quoi que ce soit »
La Commission européenne semble pour l’instant vouloir jouer l’apaisement : elle assure avoir entamé des échanges avec le Canada pour aboutir à des « mesures correctives », qui devraient être officiellement présentées lors d’une réunion Europe-Canada sur les mesures phytosanitaires, en novembre. Le vétérinaire en chef du Canada, Jaspinder Komal, confirme que son pays« s’emploie déjà à donner suite aux recommandations » de l’audit, tout en se félicitant que « dans l’ensemble » le rapport confirme que « le système canadien d’inspection des viandes fonctionne comme prévu ».
« On veut une réponse rapide et à la hauteur de la part du Canada », assure-t-on du côté du gouvernement. Insuffisant, clame Samuel Leré, de la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme : « Il faut mettre les Canadiens devant leurs responsabilités, et ça ne peut pas se faire dans un comité technique qui n’est pas ouvert au public. » Selon lui, « la France et l’UE doivent clarifier leur position en prenant des sanctions contre le Canada, le temps que les changements soient effectifs ».
Certains observateurs évoquent une possible activation des clauses de sauvegarde du CETA, qui permettraient de bloquer provisoirement les importations bovines. « Nous allons d’abord discuter avant de décider quoi que ce soit », tempère la Commission, qui n’a pas encore programmé de nouvel audit au Canada, comme le lui réclamait le gouvernement français.
Ce nouvel épisode pourrait raviver les braises du débat sur le CETA, qui avait divisé la majorité macroniste lors de sa ratification à l’Assemblée nationale, à l’été 2019. Combattu par un front hétéroclite d’agriculteurs, d’organisations écologistes et d’adversaires du libre-échange, l’accord commercial est une sérieuse épine dans le pied du gouvernement. En juin, le président Emmanuel Macron a rejeté la renégociation du CETA, réclamée par la convention citoyenne pour le climat. Mais il repousse, depuis déjà plus d’un an, le vote du Sénat, dans l’attente d’une « évaluation des effets de l’accord », dont personne ne sait réellement ce qu’elle recouvre. L’enjeu est de taille : en cas de rejet par les sénateurs, la ratification pourrait échouer et l’accord être définitivement enterré.
> Lire aussi  Faut-il avoir peur du CETA ? Une série pour tout comprendre
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CETA : un bilan commercial « positif »
Après trois ans d’application provisoire, le bilan du CETA « est positif pour la France et pour l’UE », assure-t-on au ministère des affaires étrangères, qui chapeaute le commerce extérieur. Paris se félicite d’une amélioration du solde commercial de la France par rapport au Canada, qui a dépassé les 600 millions d’euros en 2019, grâce à une progression de 11 % des exportations vers le pays de l’érable.
Si le commerce de fromage français, souvent mis en avant comme l’un des grands gagnants de l’accord, a bien progressé de 30 % en 2019, il n’apporte toujours qu’une contribution modeste (57 millions d’euros) au commerce franco-canadien, au regard de l’automobile (374 millions d’euros) ou des produits pharmaceutiques (234 millions d’euros).
L’excédent commercial de la France s’améliore depuis le CETA
Echanges commerciaux annuels entre la France et le Canada. L’excédent commercial de 2019 (647 millions d'euros) est supérieur à 2015, meilleure année avant l’entrée en vigueur du CETA (480 millions).
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/09/18/ceta-et-b-uf-aux-hormones-des-defaillances-dans-le-controle-des-importations-en-europe_6052696_4355770.html>
En savoir plus :
> Audit. Food of animal origin-bovine and pig meat intended for export to the European Union <https://ec.europa.eu/food/audits-analysis/audit_reports/details.cfm?rep_id=4287>, 25/05/20
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12- Jaunisse de la betterave : Tereos a retardé le démarrage de sa campagne 2020/21, AFP, 18/09/20, 12:00

Le groupe sucrier Tereos a annoncé vendredi avoir retardé le démarrage de sa campagne de betterave pour 2020/21, en raison notamment des dégâts provoqués par la jaunisse dans certains champs.
"La campagne sucrière 2020/21 s'ouvre dans un contexte inédit du fait de l’épidémie de Covid-19 et d'une situation sanitaire pour les betteraves compliquée en raison de fortes attaques de jaunisse virale dans certaines régions", a justifié le groupe dans un communiqué. 
"Dans ce contexte, Tereos a décidé de retarder son calendrier de démarrage des activités industrielles dans les régions touchées. Cette mesure vise à permettre aux associés coopérateurs affectés de disposer d’une période de végétation plus longue, favorable au rendement", a-t-il expliqué. 
Dans de nombreuses régions, les betteraves issues de semences non enrobées d'insecticide sont atteintes de "jaunisse", en raison d'un puceron vert vecteur de la maladie qui affaiblit les plantes.
Le gouvernement a annoncé début août vouloir autoriser les agriculteurs à utiliser dès 2021 sous "conditions strictes" des semences de betteraves enrobées d'un insecticide interdit depuis 2018, afin de "pérenniser" la filière sucrière française, malgré l'opposition des défenseurs de l'environnement et des apiculteurs.
Tereos chiffre à environ 12% "la perte moyenne de rendement" de ses coopérateurs par rapport à la campagne 2019/20. "Elle est marquée par de fortes disparités régionales. Dans les régions les plus affectées, la baisse peut dépasser les 30%", souligne le communiqué. 
Les volumes de betteraves en France de Tereos pour la campagne 2020 sont ainsi attendus "en baisse de 9% par rapport au niveau de la campagne 2019", a-t-il estimé.
"Les semis de betterave 2020 ont été réalisés au printemps dans des conditions similaires aux années précédentes malgré le confinement", assure encore le groupe, qui affirme que "les surfaces emblavées par les coopérateurs Tereos sont en croissance de 3,5%".
Selon des estimations au 1er septembre 2020 publiées par le service statistique du ministère de l'Agriculture Agreste, la récolte de betteraves industrielles est attendue en baisse de 16,3% par rapport à la moyenne 2015-2019.
<https://www.geo.fr/environnement/jaunisse-de-la-betterave-tereos-a-retarde-le-demarrage-de-sa-campagne-2020-21-202124>
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13- Les grands de la cosmétique soignent leurs jardins, Le Monde, 18/09/20, 14h30
Claire Dhouailly

Depuis des années, des marques nouent des partenariats avec des producteurs de fleurs et de végétaux. Une façon de contrôler la qualité des produits et d’inciter à des pratiques de culture éthiques et écologiques. Deux expositions parisiennes expliquent cette démarche. 
En ce mois de septembre où la vie parisienne reprend peu à peu ses droits, ce n’est pas à un défilé couture que convie la maison Chanel au Jardin des plantes, mais à une balade oxygénante au cœur de ses champs, des « laboratoires à ciel ouvert » consacrés aux espèces qui font l’efficacité de ses soins.
Café vert produit au Costa Rica, camélia cultivé dans le Sud-Ouest, plantes des Alpes du Sud et vanille de Madagascar, la marque a choisi de mettre un coup de projecteur sur ses quatre principales filières végétales. L’occasion de découvrir un aperçu de la démarche de terrain lancée il y a des années par Chanel, qui n’a pas attendu le succès de la marque de cosmétiques bio Tata Harper et ses champs du Vermont pour plonger les mains dans la terre.
Tout a commencé il y a une trentaine d’années dans la région de Grasse (Alpes-Maritimes), sur les terres de fleurs à parfum alors quasiment à l’agonie. « Dès 1987, nous avons signé un partenariat avec le plus grand producteur de fleurs locales pour résister à la disparition programmée de la rose de mai et du jasmin et pérenniser, entre autres, la formulation de l’Extrait N° 5. Depuis, nous avons augmenté la qualité et la production, et accueilli de nouvelles fleurs – iris, tubéreuse, géranium. De ce partenariat est née une réflexion sur le soin au début des années2000, qui nous a conduits à ouvrir notre premier centre de culture, de recherche et d’expérimentation botanique sur l’île de Madagascar, en 2002 », raconte Agathe Derain, directrice sourcing durable chez Chanel.
La maison parisienne n’est pas la seule à œuvrer sur ce terrain. D’autres acteurs puissants de la cosmétique sont aussi très investis dans la traçabilité des ingrédients végétaux. C’est le cas de Clarins, qui noue depuis une trentaine d’années des partenariats vertueux à travers le monde, retracés dans l’exposition « Grandeur Nature » qui se tient sur le toit de la Grande Arche de la Défense, à Puteaux, jusqu’à fin octobre.
Avec ses « jardins », la marque Dior a aussi créé ses propres filières durables d’actifs cosmétiques (longoza à Madagascar, jisten en Ouzbékistan ou rose de Granville en Normandie) en parallèle de son investissement en pays grassois. C’est en 2006 qu’elle signe pour ses parfums un premier contrat d’exclusivité avec Carole Biancalana, productrice de fleurs : « Quand j’ai repris l’exploitation familiale du Domaine de Manon, en 1999, ce n’était pas du tout rentable. J’avais un autre métier à côté. Je cultivais déjà en bio sans trouver preneur pour mes fleurs, jusqu’à ce que je rencontre le parfumeur de Dior, François Demachy, convaincu qu’il était devenu essentiel pour les maisons de parfum de soutenir les petites productions locales, de façon non anecdotique. »
Louis Vuitton, qui a aussi réinvesti les terres et le savoir-faire grassois pour la conception de ses fragrances – à l’instar d’entreprises de composition comme IFF (International Flavors and Fragrances) ou Firmenich –, n’a pas créé d’alliance avec un producteur en particulier pour le moment. « Nous réfléchissons à établir des contrats exclusifs pour l’avenir afin de mieux pérenniser cette activité et ainsi s’assurer une production », assure Jacques Cavallier-Belletrud, le parfumeur de la maison de luxe.
Un métier redevenu attractif
Dans les années 1990, dans ce coin de la Côte d’Azur, on ne comptait plus que 15producteurs locaux, aujourd’hui on en dénombre 40 et de nouveaux projets sont en cours. « Nous avons reconquis les terres grâce aux investissements des marques et aux efforts des collectivités locales, qui ont pris conscience de l’urgence de réagir », se réjouit Carole Biancalana. Le plan local d’urbanisme a notamment été modifié pour faire passer une bonne proportion d’espaces à bâtir en zones non constructibles.
Porté par un mouvement de retour à la terre et une implication grandissante des acteurs du luxe dans la cosmétique, le métier de producteur floral est même redevenu attractif. En France comme à l’autre bout du monde, être approché par ces grandes maisons, c’est un peu gagner à la loterie. Les partenariats s’inscrivent sur du long, voire du très long terme, avec des revenus garantis au prix juste quels que soient les aléas des récoltes. « Les risques sont partagés, ils ne sont plus uniquement supportés par le producteur. En contrepartie, nos produits doivent être irréprochables, aussi bien en termes de qualité que de RSE [responsabilité sociale des entreprises] », souligne Carole Biancalana.
Maîtriser les cultures permet aux maisons d’aller aussi loin que possible dans le contrôle et la qualité des matières premières. A côté de l’industrie agroalimentaire, la cosmétique, avec ses faibles volumes de matières végétales, a, sans ces partenariats, peu de poids pour inciter les producteurs à adopter des pratiques de culture vertueuses, bien plus chères et complexes à mettre en œuvre. Mais c’est loin d’être la seule raison. « Ces terres sont aussi pour nous d’importants centres de recherche botanique et phytochimique pour isoler des molécules, comprendre les plantes et leur adaptation au changement climatique. Sur nos filières en propre, nous allons jusqu’à mener des expérimentations sur le plan de l’agroécologie, qui servent ensuite à tous nos partenariats. C’est un secteur très complexe, qui demande de pouvoir expérimenter sur un temps long », confie Agathe Derain, chez Chanel.
Le domaine de 20 hectares acquis en 2016 dans les Alpes du Sud par Clarins s’apparente lui aussi à un laboratoire d’études de plantes et à un site de production de matières premières, tout en étant « un maître étalon » en matière de processus vertueux. « Ce que nous demandons à nos producteurs, nous nous l’appliquons aussi à nous. Nous devons donner l’exemple », souligne Guillaume Lascourreges, directeur développement durable du groupe Clarins.
On aurait tort de croire que le développement de ces filières végétales est motivé par un simple désir de communication. « Notre consommatrice fait l’expérience de nos filières depuis des années sans le savoir », rappelle Agathe Derain. Sans savoir que l’aspect socioéconomique est au cœur des échanges, et que – entre autres nombreux exemples –, là où la vanille est cultivée en agroforesterie, les arbres fruitiers replantés par Chanel génèrent d’autres sources de revenus pour les partenaires locaux.
Une filière de kalanchoé à Madagascar
Qui sait également que Clarins a créé une filière de kalanchoé à Madagascar dix ans après avoir lancé un mécénat de revalorisation de la pharmacopée locale ? « La demande est venue des habitants, qui nous ont demandé s’ils ne pouvaient pas produire des plantes pour nous. On a travaillé trois ans pour lancer la filière, qui leur assure aujourd’hui une autonomie financière », raconte Guillaume Lascourreges.
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Dans les Alpes, la marque faisait déjà du mécénat pour la préservation de la biodiversité locale depuis les années 1990, bien avant d’acquérir des terres. Mener des actions écologiques et éthiques pour leurs filières et au-delà est vécu comme un devoir pour le luxe, à l’image de la couture vis-à-vis des métiers d’art. « Nous avons un rôle prescripteur et notre exigence de qualité doit se ressentir à tous les niveaux. C’est notre rôle aujourd’hui de contribuer à préserver et à régénérer la biodiversité, qui nous sert depuis des années à concevoir nos formules », estime Guillaume Lascourreges.
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Désormais, pour les consommateurs, connaître ce qui se trame derrière les produits ne relève plus de la simple curiosité. « La reconnexion au vivant est devenue essentielle », constate Pierre Bisseuil, cofondateur de l’agence The Prospectivists. Transparence, naturalité et responsabilité éthique et écologique sont, dans tous les secteurs, au cœur des préoccupations.
§ « La beauté se cultive », du 23 au 27 septembre 2020, Jardin des Plantes de Paris. 
§ « Grandeur Nature », jusqu’au 30 octobre 2020, Toit de la Grande Arche de la Défense, à Puteaux, et Grandeur Nature, éditions Prisma, 128 p., 30 €.
<https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2020/09/18/les-grands-de-la-cosmetique-soignent-leurs-jardins_6052756_4497319.html>
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14- Bretagne : Des géants de la nutrition animale s’allient pour contrer l’importation de soja étranger, 20 Minutes avec AFP, 18/09/20, 15h01
C.A.

Agriculture.  En Bretagne, 95% des protéines végétales sont importées d'Amérique du sud
Il traverse l’océan Atlantique pour nourrir nos bêtes. Depuis des années, le recours massif au soja produit au Brésil et en Argentine est la cible de critiques. Peu vertueux sur le plan écologique, le système d’import rend en plus l’agriculture française dépendante des cours de marchés situés à des milliers de kilomètres de ses animaux. Risqué. En Bretagne, trois grands groupes viennent d’annoncer la création d’un groupement d’intérêt économique (GIE) afin de réduire leur dépendance protéique.
Eureden, groupe né de la fusion de Triskalia et du groupe D’Aucy, s’est allié à Valorex et Tromelin Nutrition, tous deux spécialistes de la nutrition animale pour « construire une filière de production végétale riche en protéines ». « Il y a une alternative à des achats de soja étranger », souligne Henri Tromelin, directeur général de Tromelin Nutrition.
La Bretagne hyper dépendante aux importations
Le groupement espère développer des cultures de protéagineux en Bretagne pour nourrir les animaux d’élevage. Actuellement, le soja, la féverole, les pois ou le lupin ne représentent que 0,6 % de la surface agricole bretonne. Le « grenier de la France » présente la particularité de dépendre à 95 % des importations de soja d’Amérique du Sud. Le chiffre est de 45 % au niveau national.
Pour mettre au point une filière « qui soit rentable et dont le modèle serait dupliqué à l’échelle du pays », le groupement va poser 225.000 euros par an sur la table en plus d’un investissement de départ de cinq millions d’euros pour l’achat de deux outils industriels. Une alliance qui va avoir du poids. Eureden emploie plus de 9.000 personnes, rassemble 20.000 agriculteurs et affichait un chiffre d’affaires de plus de trois milliards d’euros l’an dernier. L’entreprise Tromelin Nutrition emploie 110 personnes et Valorex 125 personnes.
<https://www.20minutes.fr/planete/2865055-20200918-bretagne-geants-nutrition-animale-allient-contrer-importation-soja-etranger>
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15- Les jeunes agriculteurs prêts pour la transition bas carbone, Le JDLE, 18/09/20
Stéphanie Senet

Alors qu’un quart des terres agricoles seront transmises dans les 10 prochaines années, le plan de relance cible directement les jeunes générations. Au menu : formation aux risques et généralisation du bilan carbone des nouvelles exploitations.
Ils seront au rendez-vous. «Les jeunes et la transition agro-écologique sont au cœur du volet agricole du plan de relance présenté par le ministre Julien Denormandie. Nous sommes prêts à aller dans ce sens, celui d’une transition bas carbone dès l’installation et d’une promotion des métiers pour assurer le renouvellement des générations», a affirmé Samuel Vandaele, président du syndicat des Jeunes agriculteurs[1] (JA).
Présenté le 3 septembre, le plan de relance agricole prévoit en effet «qu’un nouvel installé pourra être accompagné pour réaliser un bilan carbone de son exploitation et ainsi identifier les leviers agro-écologiques à sa disposition». Sur le mode du volontariat. Un bilan financé par une enveloppe globale de 10 millions d’euros destinée aux jeunes, comprenant d’autres mesures comme la promotion de métiers du vivant. Ce levier d’action est en tout cas prometteur, puisqu’un quart des exploitations seront transmises dans les 10 prochaines années, en raison du vieillissement des agriculteurs. A condition que ceux-ci soient remplacés. En 2018, le nombre d’installations a poursuivi sa baisse pour toucher 13.925 agriculteurs.
>> Suite à lire à :
<https://www.journaldelenvironnement.net/article/les-jeunes-agriculteurs-prets-pour-la-transition-bas-carbone,109358?xtor=RSS-31>
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16- Tribune. « Il est important d’encourager une plus grande diversification d’arbres dans les forêts françaises », Le Monde, 19/09/20, 07h00
Par Collectif*

Alors que la filière forêt-bois s’apprête à recevoir 200 millions d’euros du plan de relance, un collectif d’une quarantaine de chercheurs estime, dans une tribune au « Monde », que les arbitrages doivent s’appuyer sur la science. Il insiste sur la nécessité de valoriser la diversité des plantations.
Tribune. A l’instar de la forêt amazonienne, qualifiée par Emmanuel Macron de « bien commun pour l’humanité » devant être protégé, la forêt française métropolitaine suscite le débat entre enjeux carbone, maintien de la biodiversité et menace du changement climatique.
Pour tenir les engagements de l’accord de Paris, c’est-à-dire limiter l’augmentation de la température moyenne annuelle à un maximum de 2 °C, le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a récemment rappelé qu’il nous reste seulement dix ans pour agir. Au-delà, les « points de bascule » écologiques pourraient ouvrir la voie à un emballement climatique irréversible.
Parce qu’elle fixe environ 20 % de nos émissions annuelles de carbone, la forêt française contribue à limiter le changement climatique. Cependant, les dépérissements d’arbres en Europe sont alarmants et questionnent la pérennité du puits de carbone forestier.
Mais comment préserver les forêts de ces changements tout en favorisant leur rôle de puits de carbone ? Alors que les réflexions avancent à l’échelle européenne, en particulier avec le Green Deal 2020, deux mesures principales sont prioritairement discutées en France : d’une part l’augmentation forte des coupes et la promotion du bois énergie, d’autre part le recours massif aux plantations.
Absence de consensus
Ces mesures sont supposées augmenter la fixation de carbone dans les forêts et les « produits bois » qui en sont extraits, et éviter l’émission de carbone d’origine fossile en remplaçant charbon, pétrole ou gaz par du bois. Pourtant, de tels choix ne font pas l’objet d’un consensus scientifique, voire sont en désaccord avec les résultats les plus récents.
> Lire aussi  Dans le plan de relance, 200 millions d’euros pour les forêts
En tant que chercheurs étudiant la réponse des forêts au changement climatique, nous voudrions rappeler certains points essentiels sur les connaissances actuelles, en espérant qu’ils éclairent les décisions à venir.
Est-ce que couper et planter plus pour stocker plus (de carbone) est compatible avec l’accord de Paris ? Les choses ne sont en fait pas si simples. En effet, d’après plusieurs études et rapports récents qui ont comparé l’effet de différents scénarios de gestion forestière sur le bilan de carbone forestier français métropolitain, intensifier fortement les coupes réduit la fixation de carbone du secteur forêt-bois dans les prochaines décennies.
De plus, pendant les années voire les décennies qui suivent les coupes à blanc, les forêts sont émettrices nettes de carbone, du fait du relargage de carbone du sol. Un argument pourtant souvent avancé est qu’une forêt « jeune » fixerait plus de carbone qu’une forêt « âgée ». Or, les études scientifiques récentes ont montré que des forêts matures continuent de fixer du carbone à des taux similaires ou supérieurs à ceux des forêts très jeunes.
Un pari risqué
De plus, les forêts françaises sont loin d’être vieilles : plus d’un tiers sont apparues après-guerre et l’âge moyen des arbres en France est d’environ soixante ans, soit à peine l’adolescence pour des arbres dont certaines espèces peuvent vivre plusieurs centaines d’années. Enfin, les fortes coupes augmentent la vulnérabilité des forêts aux extrêmes climatiques en altérant « l’ambiance forestière », qui peut pourtant tamponner le microclimat sous le couvert de plusieurs degrés.
> Lire aussi  « Green Deal » de l’UE : les aides européennes au secours du climat
Quant aux plantations à fort rendement censées suivre les coupes, elles sont très souvent plus vulnérables aux extrêmes climatiques et aux ravageurs que les autres forêts. Ceci est particulièrement vrai pour les plantations réalisées avec une seule espèce d’arbre, c’est-à-dire l’écrasante majorité des plantations réalisées en France.
Ainsi, compter sur ce type de plantations s’apparente à un pari risqué dans le futur hautement incertain qui se profile. Enfin, le bilan carbone de l’utilisation massive de bois-énergie est très débattu, les arbres en bonne santé étant plus efficaces à absorber du carbone dans la forêt qu’en se substituant à des énergies fossiles, alors que l’urgence première est de diminuer nos émissions carbonées.
Et si nous misions sur la diversité des peuplements comme assurance ? Un consensus émerge depuis quelques années sur le fait que les forêts plus riches en espèces d’arbres sont plus résilientes aux aléas climatiques. Surtout, il est essentiel de rappeler qu’une forêt, ce n’est évidemment pas que du carbone.
> Lire aussi  « Ne prenons plus les plantations d’arbres pour des forêts »
Il y a consensus sur le fait que la diversité en espèces d’arbres augmente la résistance des peuplements aux ravageurs, promeut la diversité des insectes, oiseaux, organismes du sol, essentiels pour la vie forestière, et maximise un grand nombre de « services » que nous rendent les forêts avec toute leur biodiversité (régulation du cycle de l’eau, protection contre l’érosion, fertilité des sols, ou bien encore provision de lieux de loisirs).
S’adapter aux conditions futures
Il est donc important d’encourager une plus grande diversification en espèces d’arbres dans les forêts – y compris dans les plantations (quand elles sont nécessaires) – et une sylviculture à couvert continu, plus vertueuse face au climat. Cette diversification doit être nourrie par les recherches menées actuellement, cruciales pour identifier les espèces, provenances et modes de sylviculture les plus adaptés aux conditions futures.
> Lire aussi  « Les forêts de plantations possèdent la plupart des attributs des forêts dites naturelles »
Dans un monde au climat de plus en plus incertain, la gestion forestière est essentielle pour réduire la vulnérabilité des forêts, tout en maintenant leur capacité à fixer du carbone et à produire du bois. Il n’existe cependant pas de solution simple et systématique aux défis posés par le changement climatique, et de plus, les réponses sont à décliner différemment en termes de territoire et de multifonctionnalité.
Une des priorités reste donc d’encourager les recherches sur ce sujet. Mais face à l’urgence, et compte tenu de l’état des connaissances scientifiques et des nombreuses incertitudes qui demeurent, il paraît opportun de ne pas dilapider le capital que représentent nos forêts, mais au contraire de le renforcer. Prises entre leur vulnérabilité accrue au climat et leur rôle dans l’atténuation du changement climatique, les forêts sont à la croisée des chemins.
Au moment où la forêt française et sa filière vont recevoir 200 millions d’euros du plan de relance, les conditions liées à la distribution de ce montant devront être arbitrées. Les choix qui sont faits aujourd’hui auront des effets pendant des décennies, décennies cruciales pour le climat. Ces choix doivent s’appuyer sur la science, car devant l’ampleur des changements, il ne faudra pas se tromper.
*Chercheurs et universitaires signataires : Emilie Andrieu, Institut national de la recherche agronomique (Inrae), Toulouse ; Virginie Baldy, professeur à l’université d’Aix-Marseille et directrice déléguée de l’IMBE UMR 7263 ; Luc Barbaro, Inrae, Toulouse ; Valentin Bellassen, Inrae Dijon ; Laurent Bergès, Inrae Grenoble ; Damien Bonal, Inrae Nancy ; Thomas Bouvin, Inrae Avignon ; Antoine Brin,Ecole d’Ingénieurs de Purpan ; Jérôme Chave, CNRS, Toulouse ; Maxime Cailleret, Inrae, Aix-en-Provence ; Philippe Ciais, CEA Saclay ; Hervé Cochard, Inrae, Clermont-Ferrand ; Hendrik Davi, Inrae, Avignon ; Marc Deconchat, Inrae, Toulouse ; Christine Delire, chercheuse CNRS en modélisation de la végétation et du climat CNRM Méteo-France, Toulouse ; Nicolas Delpierre, université Paris-Saclay ; Sylvain Delzon, Inrae, Bordeaux ; Alexis Ducousso, Inrae, Bordeaux ; Bruno Fady, Inrae, Avignon ; Catherine Fernandez, professeur l’université d’Aix-Marseille et directrice de l’IMBE UMR 7263 ; Marc Fuhr, Inrae, Grenoble ; Thierry Gauquelin, professeur à l’université d’Aix-Marseille, institut Méditerranéen de Biodiversité et Ecologie UMR 7263 ; Joannès Guillemot, Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), Montpellier ; Stephan Hättenschwiler, CNRS, Montpellier ; Baptiste Hautdidier, Inrae, Bordeaux ; Hervé Jactel, Inrae, Bordeaux ; Emilie Joetjzer, chercheuse en écologie forestière dans l’UMR Silva INRAE Nancy ; Georges Kunstler, Inrae, Grenoble ; Fabien Laroche, Inrae, Nogent-sur-Vernisson ; Jonathan Lenoir, CNRS, Amiens ; Denis Lousteau, Inrae, Bordeaux ; Isabelle Maréchaux, Inra, Montpellier ; Nicolas Martin, Inrae, Avignon ; Francis Martin, Inrae, Nancy ; Xavier Morin, CNRS, Montpellier ; Yoan Paillet, Inra, Grenoble ; Rémy Petit, Inrae, Bordeaux ; Bernard Prévosto, Inrae, Aix-en-Provence ; Julien Ruffault, Inrae, Avignon ; Jean-Marie Savoie, école d’ingénieurs de Purpan ; Clélia Sirami, Inrae, Toulouse ; Caroline Scotti, Inrae, Avignon ; Ivan Scotti, Inrae, Avignon ; Maude Toigo, CNRS Montpellier ; Aude Valade, Cirad, Montpellier ; Ghislain Vieilledent, Cirad, Montpellier.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/19/il-est-important-d-encourager-une-plus-grande-diversification-d-arbres-dans-les-forets-francaises_6052802_3232.html>
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17- Déforestation en Amazonie : Casino mis en demeure par plusieurs ONG, AFP, 21/09/20, 08:00

Une coalition d'associations a épinglé lundi le groupe Casino sur les filières d'approvisionnement en bœuf de certaines de ses filiales en Amérique du Sud, le mettant en demeure de respecter la législation sur le devoir de vigilance. 
"Ces associations françaises, américaines et colombiennes nous ont mandaté afin de vous mettre en demeure de respecter les obligations légales qui s'imposent à la société Casino Guichard-Perrachon en matière de devoir de vigilance et de risques liés à la déforestation en Amérique du Sud", ont annoncé leurs avocats dans un courrier adressé lundi au PDG du groupe, Jean-Charles Naouri. 
La procédure de ces ONG, parmi lesquelles Notre Affaire à tous, Sherpa, Mighty Earth et Envol Vert, s'appuie sur un rapport de cette dernière publié en juin. Il mettait en lien quatre fermes liées à la déforestation illégale au Brésil, en Amazonie et dans le Cerrado et 52 produits "vendus en rayon et aussi dans les étals de boucher de deux magasins du groupe". 
"A elles seules, ces fermes représentent 4.500 hectares de forêts coupés illégalement pour laisser place au pâturage de bovins. Des terres autochtones protégées sont également converties", dénonçait le rapport de l'ONG colombienne.
Dans la lettre de mise en demeure, les avocats font valoir que "l'enquête de terrain menée par Envol Vert a permis de démontrer que ces fournisseurs du groupe Casino [...] se sont régulièrement fournis auprès de fermes mises en cause dans des activités de déforestation et d'accaparement des terres indigènes".
Les ONG exigent que le groupe établisse une cartographie des risques, une traçabilité sur toute la chaîne d'approvisionnement ainsi que la mise en place d'un système d'alerte, notamment en cas de violation des droits des peuples amazoniens. 
"Lorsque Casino dit qu'ils ont vérifié que leurs trois principaux fournisseurs s'approvisionnent directement auprès de fermes qui ne font pas de déforestation, c'est l'objet de ce dossier de leur dire que ce n'est pas suffisant", a fait valoir Me François de Cambiaire.
Si l'entreprise "ne se met pas en conformité dans un délai de trois mois", les associations se sont dites prêtes à porter l'affaire au tribunal et à "solliciter la réparation des préjudices qui en découlent", ont déclaré les ONG dans un communiqué commun. 
La loi sur le devoir de vigilance invoquée oblige les sociétés de plus de 5.000 salariés en France, ou plus de 10.000 dans le monde à publier un plan de vigilance destiné à prévenir les risques en matière d'environnement, de droits humains et de corruption qui pourraient résulter de leurs activités et de celles de leurs filiales, fournisseurs et sous-traitants.
"Les liens entre la viande vendue par Casino et la déforestation montrent combien aujourd'hui cette loi est nécessaire", a estimé Sandra Cossart, directrice de l'ONG Sherpa, lors d'une rencontre avec la presse. 
Lors des huit premiers mois de l'année, les satellites de l'Institut national de recherches spatiales (INPE) ont identifié 6.086 km2 déboisés dans la plus grande forêt tropicale de la planète.
La déforestation avait atteint un niveau exceptionnel en 2019 (9.178 km2), la première année du mandat du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, très critiqué pour sa politique environnementale.
<https://information.tv5monde.com/info/deforestation-en-amazonie-casino-mis-en-demeure-par-plusieurs-ong-375903>
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18- Néonicotinoïdes : les députés LREM conditionnent l'adoption du texte à des garde-fous, AFP, 22/09/20, 03:00

Les députés LREM posent leurs conditions : ils ne voteront en faveur du projet de loi controversé permettant la réintroduction de semences enrobées avec des néonicotinoïdes que si cette dérogation est limitée explicitement aux seules betteraves.
"Il nous paraît nécessaire d'avoir pour cette mesure exceptionnelle, un encadrement le plus strict possible (...) En l'état, le texte proposé par le gouvernement ne peut pas avoir notre soutien", a prévenu lundi le nouveau patron des députés "marcheurs" Christophe Castaner, lors de sa première conférence de presse. 
Il propose deux "dispositions supplémentaires" au texte gouvernemental. Le projet de loi doit tout d'abord explicitement prévoir que "ces dérogations soient limitées aux seules betteraves sucrières", a avancé M. Castaner, lors d'une conférence de presse aux côtés de responsables LREM du texte. 
Celui-ci propose également l'instauration d'un "comité de suivi" qui "comptera des parlementaires en son sein et doté de réels pouvoirs de contrôle".
Face au danger de la "jaunisse de la betterave", transmise par un puceron vert vecteur du virus, qui se développe sur les cultures dont les semences n'ont pas été enrobées au préalable de cet insecticide néfaste pour les abeilles, la France prévoit des dérogations temporaires pour permettre à ses agriculteurs de le réutiliser. 
Malgré l'opposition des écologistes et des apiculteurs, Paris s'appuie sur l'article 53 du règlement européen sur les phytosanitaires permettant de déroger à l'interdiction de certains produits lorsqu'il existe un "danger qui ne peut être maîtrisé par d'autres moyens raisonnables".
La baisse des rendements induite menace la pérennité de la filière sucrière française, qui emploie 46.000 personnes, dont une bonne partie dans des usines de transformation, estime la profession.
Le gouvernement avait déjà promis que ces dérogations seraient "réservées" aux seules betteraves mais s'était refusé à l'inscrire spécifiquement, arguant d'un risque de censure constitutionnelle. Face aux critiques, il avait promis qu'un arrêté serait axé sur les betteraves.
"Nous n'avons jamais d'assurance que le Conseil constitutionnel pourrait ne pas retoquer mais nous avons travaillé à affiner le texte pour faire en sorte de nous en préserver", a promis M. Castaner. 
Le projet de loi doit être débattu le 5 octobre à l'Assemblée nationale, en première lecture. Il doit être examiné dès mercredi en commission des affaires économiques.
A la suite de la loi biodiversité de 2016, la France est le seul pays de l'UE à avoir mis en œuvre en septembre 2018 une interdiction totale des néonicotinoïdes. Douze autres pays européens ont demandé et obtenu des dérogations.
<https://information.tv5monde.com/info/neonicotinoides-les-deputes-lrem-conditionnent-l-adoption-du-texte-des-garde-fous-376045>
Sur le même sujet : 
> Néonicotinoïdes : gages de transition des producteurs et scientifiques l'opposition s'organise, AFP, 22/09/20, 17:00
Nicolas Gubert & Gregory Danel
Préparer la fin des néonicotinoïdes : alors que le gouvernement se prépare à réintroduire temporairement ces insecticides controversés pour sauver la filière betteraves, producteurs et scientifiques ont tenté mardi de donner des gages de leur engagement pour la transition, mais députés écologistes comme associations ont réaffirmé leur opposition à ce texte.
L'interprofession betteraves-sucre (AIBS) a présenté mardi un "plan de prévention" et une série d'engagements qui doivent permettre d'"accélérer la transition" et "protéger les pollinisateurs", menacés par le retour dans les plaines de ces insecticides "systémiques" qui, en enrobant la semence, circulent au sein de la plante tout au long de sa croissance.
Après les avoir interdits en 2018, le gouvernement a accepté d'accorder à compter de l'an prochain des dérogations temporaires, comme dans une douzaine d'autres pays européens, afin de juguler la "jaunisse de la betterave" qui a mis à mal cet été les rendements. En cause, un puceron vert, vecteur du virus, qui se développe sur les cultures non protégées par un insecticide. 
Malgré l'opposition des écologistes et des apiculteurs, le gouvernement s'appuie sur l'article 53 du règlement européen sur les phytosanitaires permettant de déroger à l'interdiction de certains produits lorsqu'il existe un "danger qui ne peut être maîtrisé par d'autres moyens raisonnables".
Dans leur plan, les professionnels s'engagent notamment à réduire "de 25%" l'utilisation des néonicotinoïdes en enrobage de semence "par rapport à la pratique précédente".
Ils s'engagent aussi à restreindre à "une seule année" l'utilisation de semences traitées aux néonicotinoïdes par parcelle sur la période de transition 2021-2023, durant laquelle doit courir la dérogation, qui devrait être renouvelée chaque année, sous réserve du vote de la loi par le Parlement.
Lundi soir, les députés LREM ont conditionné leur vote en faveur du projet de loi, qui sera débattu le 5 octobre à l'Assemblée nationale en première lecture: ils ne voteront ce texte que si la dérogation est limitée explicitement aux seules betteraves.
"C'est un grand recul. Nous appelons les députés à voter avec leurs convictions plutôt qu'en suivant les consignes de groupe", a déclaré mardi Mathieu Orphelin, lors d'une conférence de presse du groupe Ecologie, Démocratie, Solidarité (EDS), qui regroupe 17 députés, principalement des déçus de l'aile gauche de la Macronie.
Il a qualifié ce projet de loi de "dernier grand vote sur la biodiversité du quinquennat".
Alors que le texte doit être examiné mercredi par la commission des Affaires économiques de l'Assemblée, l'union nationale de l'apiculture française (Unaf) a d'ores et déjà prévu un "happening" à quelques mètres de là, sur l'esplanade des Invalides, pour s'opposer à ce texte en compagnie d'une dizaine d'associations et de syndicats.
- Doublement de l'effort de recherche -
Ce plan s'ajoute à un autre, portant sur la recherche agronomique, qui sera mené par l'Institut national de la recherche agronomique et environnementale (Inrae) et l'Institut technique de la betterave (ITB). Visant à accélérer la découverte d'alternatives, il a été remis en fin de matinée au ministre de l'Agriculture Julien Denormandie.
Les chercheurs vont notamment pouvoir s'appuyer sur les avancées déjà obtenues dans le cadre du programme de recherche Aker, qui vient de s'achever après avoir mobilisé pendant huit ans une centaine de personnes, autour de l'amélioration du rendement de la betterave en sucre.
"On espère progresser notamment sur des variétés résistantes, parce qu'on s'est donné un énorme potentiel génétique, avec de la diversité génétique (sans OGM) à la suite du programme", a déclaré lors d'un entretien à l'AFP Philippe Mauguin, président de l'Inrae.
Comme souvent en agronomie, toutefois, le salut des betteraviers viendra d'une "combinaison de solutions", a-t-il prévenu.
Le programme de recherche, doté de 7 millions d'euros de subventions publiques, avec les auto-financements de l'Inrae, et les cofinancements de la filière, "va mobiliser 20 millions d'euros en trois ans", a-t-il précisé, soit un quasi-doublement des moyens mobilisés dernièrement dans la lutte contre les virus.
Une ré-autorisation de ces pesticides, même provisoire, constituerait "une grave erreur", ont jugé pour leur part un collectif de scientifiques rattaché à l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui ont souligné "les impacts désastreux" de ces produits, dans une tribune publiée par le quotidien Libération <https://www.liberation.fr/terre/2020/09/21/nous-reaffirmons-les-impacts-desastreux-de-ces-pesticides_1800166>.
<https://information.tv5monde.com/info/neonicotinoides-gages-de-transition-des-producteurs-et-scientifiques-l-opposition-s-organise>
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19- "577 abeilles" contre les néonicotinoïdes, AFP, 23/09/20, 14:00

Une petite abeille en colère, le poing levé, répliquée par dizaines sur des pancartes : des opposants à la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes ont fait entendre leur colère mercredi sur l'esplanade des Invalides à Paris.
Au milieu de la fumée soufflée par des enfumoirs d'apiculteurs, ce happening de "577 abeilles", du nombre de députés à l'Assemblée nationale, visait à tenter de convaincre les élus de ne pas voter le projet de loi voulu par le gouvernement pour sauver la filière betteraves.
"Le choix du gouvernement va à contre-courant de tout ce que demande la société aujourd'hui : une évolution de l'agriculture qui doit être plus en lien avec les écosystèmes", a déclaré Stéphen Kerckhove, patron de l'ONG Agir pour l'environnement, à l'origine du rassemblement.
Aux côtés des ONG (Générations Futures, Greenpeace, foodwatch...) étaient présents les représentants des apiculteurs, certaines organisations agricoles comme la Confédération paysanne, ou encore des élus de gauche et écologistes.
"C'est inadmissible de vouloir réintroduire ces poisons", a déclaré à l'AFP Dominique Cena, secrétaire général de l'Union nationale de l'apiculture française (UNAF). "On sacrifie une fois de plus la filière apicole qui souffre depuis plus de 20 ans", a-t-il ajouté, évoquant "300 à 320.000 colonies (d'abeilles) au tapis chaque année". 
Les néonicotinoïdes, qui visent le système nerveux des insectes, désorientent les pollinisateurs, contribuant au déclin spectaculaire des colonies.
Après les avoir interdits en 2018, le gouvernement a accepté d'accorder à compter de l'an prochain des dérogations temporaires, comme dans une douzaine d'autres pays européens, afin de juguler la "jaunisse de la betterave" qui a mis à mal cet été les rendements. En cause, un puceron vert, vecteur du virus, qui se développe sur les cultures non protégées par un insecticide. 
"Globalement, dans mes champs j'ai besoin des insectes, donc dès lors que des néonicotinoïdes sont utilisés, ils vont tuer les pucerons mais aussi la grande famille des insectes dont certains sont absolument utiles à mon système de production", a expliqué Guillaume Riou, président de la Fédération nationale de l'agriculture biologique (FNAB), appelant au développement de la filière betteraves bio qui aujourd'hui compte selon lui seulement 1.500 hectares.
<https://information.tv5monde.com/info/577-abeilles-contre-les-neonicotinoides-376263>
Sur le même sujet : 
> De l'Assemblée aux champs de betteraves, la bataille des néonicotinoïdes est lancée <https://www.lalsace.fr/economie/2020/09/23/de-l-assemblee-aux-champs-de-betteraves-la-bataille-des-neonicotinoides-est-lancee>, L’Alsace, 23/09/20, 18:19
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En images
20- Le grand format : des fruits exotiques made in Sicile, TF1, journal de 20h, 16/09/20

Le visage de la Sicile a changé. Pour ne pas subir les changements climatiques, les Siciliens ont anticipé et changé leur culture. L'île est devenue une nouvelle terre de fruits exotiques.
Le réchauffement climatique n'épargne pas la Sicile. Depuis un siècle, la température moyenne sur l'île a augmenté de 1,5 °C, avec des records de chaleur et surtout de gros orages. Le visage de la Sicile a donc changé. Peu à peu, la culture des agrumes et des plantes méditerranéennes est remplacée par des fruits tropicaux ordinairement cultivés aux Antilles ou en Thaïlande. Les mangues et les litchis poussent désormais au pied de l'Etna.
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/planete/video-le-grand-format-des-fruits-exotiques-made-in-sicile-2164776.html>
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21- Ouganda : la renaissance d'une forêt, TV5Monde, 20/09/20
Oumy Diallo

A quelques kilomètres de Kampala, se dresse la forêt de Mpanga. Longtemps exploitée pour ces bois rares, elle est aujourd'hui luxuriante. Grâce à un programme national de plantations commerciales, entreprises et particuliers prospèrent, tout en protégeant la forêt.
> Vidéo (2min23) à voir à :
<https://information.tv5monde.com/video/ouganda-la-renaissance-d-une-foret>
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Une annonce
22- Symposium "Manger en ville", [Montpellier SupAgro - Chaire UNESCO], à suivre en virtuel les 30 septembre et 1er octobre

Le Cirad, l'UMR Moisa et la Chaire Unesco Alimentations du monde, en partenariat avec l’OCHA et la revue Anthropology of Food, organisent la 3e édition du symposium “Manger dans les villes d’Afrique, Amérique latine et Asie” sur "Genre et alimentation à l'épreuve de la vie urbaine".
> Inscription gratuite mais obligatoire ici <https://chaireunesco-adm.us14.list-manage.com/track/click?u=e6af86da3ce99f083e8a187c7&id=b95579a9b8&e=a158773d59>
> Toutes les informations sur l'évènement <https://chaireunesco-adm.us14.list-manage.com/track/click?u=e6af86da3ce99f083e8a187c7&id=f856b442ca&e=a158773d59>
<https://mailchi.mp/026a5b1a672d/les-actualits-de-la-chaire-unesco-alimentations-du-monde-7882037?e=a158773d59>
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