[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (vendredi 25 septembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 25 Sep 08:03:38 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Enquête. Comment les citadins ont rétréci la ville <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2020/09/11/comment-les-citadins-ont-retreci-la-ville_6051839_4497916.html>, Le Monde, 11/09/20, 15h14
2- Comment abandonner le moteur diesel : atelier à Sucy-en-Brie <https://94.citoyens.com/evenement/comment-quitter-son-vehicule-a-moteur-diesel-atelier-a-sucy-en-brie>, Sucy Environnement Transition (SET), 11/09/20
3- Venezuela : Une fuite sur un oléoduc entraîne une marée noire <https://www.20minutes.fr/planete/2860471-20200913-venezuela-fuite-oleoduc-entraine-maree-noire>, 20 Minutes avec AFP, 13/09/20, 09h49
4- Bill Gates ne croit pas du tout aux avions et aux poids-lourds électriques <https://www.clubic.com/aeronautique/actualite-12004-bill-gates-ne-croit-pas-du-tout-aux-avions-et-aux-poids-lourds-electriques.html>, Clubic, 13/09/20, 11h11
5- Analyse. Le rail, véritable locomotive du plan de relance ? <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/09/14/le-rail-veritable-locomotive-du-plan-de-relance_6052052_3234.html>, Le Monde, 14/09/20, 05h00
6- Transports : le "coup de pouce" vélo prolongé, avec 20 millions en plus <https://www.geo.fr/environnement/transports-le-coup-de-pouce-velo-prolonge-avec-20-millions-en-plus-202062>, AFP, 14/09/20, 19:00
7- Energie : enquête sur le démarchage téléphonique mensonger <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/09/15/energie-enquete-sur-le-demarchage-telephonique-mensonger_6052194_3234.html>, Le Monde, 15/09/20, 05h41
8- Daimler va verser 2,2 milliards de $ pour avoir menti sur les émissions diesel de ses véhicules <https://www.clubic.com/mag/transports/actualite-12692-daimler-va-verser-2-2-milliards-de-pour-avoir-menti-sur-les-emissions-diesel-de-ses-vehicules.html>, Clubic, 15/09/20, 16h09
9- Loi de la jungle : des immeubles en Chine envahis par les plantes <https://www.geo.fr/environnement/loi-de-la-jungle-des-immeubles-en-chine-envahis-par-les-plantes-202073>, AFP, 15/09/20, 18:00
10- Journée de la qualité de l'air : Strasbourg s'attaque aux particules fines <https://www.francebleu.fr/infos/environnement/journee-de-la-qualite-de-l-air-strasbourg-s-attaque-aux-particules-fines-1600189462>, France Bleu, 15/09/20, 19:23
11- Gazel Energies formalise sa sortie du charbon français <https://www.journaldelenvironnement.net/article/gazel-energies-formalise-sa-sortie-du-charbon-francais,109228?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 15/09/20
12- Au Royaume-Uni, le renouveau du parc nucléaire dans l’impasse <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/09/17/au-royaume-uni-le-renouveau-du-parc-nucleaire-dans-l-impasse_6052558_3234.html>, Le Monde, 17/09/20, 10h44
13- Chili : abandon du plus grand projet de mine d'or au monde <https://www.geo.fr/environnement/chili-abandon-du-plus-grand-projet-de-mine-dor-au-monde-202120>, AFP, 17/09/20, 22:00
14- Electricité : l'hiver prochain sera sans doute tendu <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/electricite-lhiver-prochain-sera-sans-doute-tendu-1243790>, Les Echos, 18/09/20, 17:46
15- Le RER nouvelle génération dévoilé <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/09/18/le-rer-nouvelle-generation-devoile_6052791_3234.html>, Le Monde avec AFP, 18/09/20, 19h17
16- Cyclotourisme : l’été où les Français ont roulé <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/09/19/cyclotourisme-l-ete-ou-les-francais-ont-roule_6052808_3234.html>, Le Monde, 19/09/20, 08h21
17- Bretagne : des voiliers cargos pour du café et du chocolat encore plus vertueux <https://information.tv5monde.com/info/bretagne-des-voiliers-cargos-pour-du-cafe-et-du-chocolat-encore-plus-vertueux-375705>, AFP, 19/09/20, 11:00
18- Sur l’île de Berder, zizanie autour d’un projet hôtelier <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/09/20/sur-l-ile-de-berder-zizanie-autour-d-un-projet-hotelier_6052899_4500055.html>, M le mag, 20/09/20, 05h24
19- Camion électrique qui ne roulait pas vraiment : le fondateur de Nikola démissionne <https://www.numerama.com/vroom/649854-camion-electrique-qui-ne-roule-pas-vraiment-le-fondateur-de-nikola-demissionne.html>, Numerama, 21/09/20
20- Ikea France va commercialiser des panneaux solaires "clé en main" <https://information.tv5monde.com/info/ikea-france-va-commercialiser-des-panneaux-solaires-cle-en-main-376069>, AFP, 22/09/20, 10:00
21- Les trottinettes électriques, bonnes ou mauvaises pour le climat ? <https://theconversation.com/les-trottinettes-electriques-bonnes-ou-mauvaises-pour-le-climat-146035>, The Conversation, 22/09/20, 22:46
En images
22- Accident minier en RDC : les creuseurs pointent le manque de sécurité <https://information.tv5monde.com/video/accident-minier-en-rdc-les-creuseurs-pointent-le-manque-de-securite>, TV5Monde, 14/09/20
23- En Australie, des billets d'avion pour "nulle part" s'arrachent en 10 minutes <https://www.capital.fr/conso/en-australie-des-billets-davion-pour-nulle-part-sarrachent-en-10-minutes-1380908>, Capital, maj le 20/09/20 à 15:07

Bien à vous,
Florence

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EXPLORATION DU JOUR : Le nouvel horizon de la vie urbaine, c’est le quartier. Le boucher du coin, la voisine du 3e, le sport, juste en bas… Avec la pandémie, les habitants des villes ont pris de nouvelles habitudes. Et les municipalités suivent le mouvement. (cf. item 1)
QUESTIONNEMENTS DU JOUR : — Avec 4,7 milliards d’euros dédiés, est-il question de sauvetage ou de relance du ferroviaire ? (cf. item 5)
— Accidentogènes, ne dépassant pas les 28 jours de durée de vie en moyenne, polluantes…, les trottinettes sont-elles aussi néfastes pour le climat ? (cf. item 21)
ENQUÊTE DU JOUR : Promesses irréalistes, pratiques frauduleuses, défaut d’information, le démarchage mensonger réalisé pour le compte de fournisseurs d’énergie, notamment le groupe ENI. (cf. item 7)
CHIFFRE DU JOUR : Dans le cadre du Dieselgate et après Volkswagen, c’est au tour du groupe Daimler de passer à la caisse aux États-Unis avec le règlement d’une lourde ardoise de 2,2 milliards de dollars. (cf. item 8)
IMPASSE DU JOUR : Au Royaume-Uni, après Toshiba, Hitachi abandonne son projet d’une centrale nucléaire. EDF est l’un des derniers acteurs en lice. (cf. item 12)
DÉCISION DU JOUR : Le tribunal de l'environnement chilien a confirmé l'abandon définitif du gigantesque projet de mine d'or à ciel ouvert de Pascua Lama, à cheval entre le Chili et l'Argentine, en raison de multiples atteintes à l'environnement. (cf. item 13)
VIGILANCE DU JOUR : L’approvisionnement en électricité risque d’être tendu cet hiver et Réseau transport d’électricité (RTE) n’exclut pas les délestages ciblés de ménages en cas d’hiver très froid. (cf. item 14 & suite)
NOUVEAUTÉ DU JOUR : Deux étages, de larges portes pour faciliter l’accès, de vastes allées éclairées d’un wagon à l’autre, des prises USB pour les portables, des dizaines d’écrans… Le RER nouvelle génération a été dévoilé pour la première fois. (cf. item 15)
PLÉBISCITE DU JOUR : Le tourisme à vélo a été plébiscité cette année par les Français, poussés par le désir de nature et l’essor de l’électrique. Ce qui n’était qu’une niche devient, par endroits, une véritable économie. (cf. item 16) 
INITIATIVE DU JOUR : Deux frères originaires de Saint Quay-Portrieux (Côtes-d’Armor) se sont lancés dans la torréfaction de café et la fabrication de chocolat Grain de Sail afin de remplir les cales d'une flotte de voiliers modernes dont le premier lèvera l'ancre en octobre de Saint-Malo. (cf. item 17)
DÉMISSION DU JOUR : Nikola, spécialisé dans la conception de poids lourds électriques, va désormais devoir avancer sans son fondateur, Trevor Milton, contraint de démissionner pour soupçons de fraude. (cf. item 19 & suite)
AHURISSEMENT DU JOUR : La compagnie australienne Qantas a proposé un vol pour "nulle part" à 130 passagers le tout pour… 787 dollars (environ 664 euros). (cf. item 23)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
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> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Enquête. Comment les citadins ont rétréci la ville, Le Monde, 11/09/20, 15h14
Catherine Rollot

Le nouvel horizon de la vie urbaine, c’est le quartier. Le boucher du coin, la voisine du 3e, le sport, juste en bas… Avec la pandémie, les habitants des villes ont pris de nouvelles habitudes. Et les municipalités suivent le mouvement.
Avant le confinement, Paul, ingénieur de 35 ans, se qualifiait d’« hypermobile ». Toujours prêt à enfourcher son scooter pour aller prendre un verre avec des amis, faire des emplettes dans le centre de Paris, sans compter ses allées et venues quotidiennes pour se rendre à son bureau de la Défense. Quant aux week-ends et vacances, ils étaient toujours programmés loin de la capitale, où ce Lyonnais s’est installé il y a cinq ans.
« Je ne me posais pas la question d’explorer mon quartier, que je pensais un brin trop excentré et sans attrait particulier », résume-t-il. Jusqu’à ce que les restrictions de circulation lui imposent un immobilisme forcé. Coincé à la lisière d’Issy-les-Moulineaux, dans un secteur qu’il estimait atone, le jeune homme a découvert des espaces verts, des commerces de bouche et une sociabilité de proximité qu’il ne soupçonnait pas. « Si je n’avais pas été obligé de me poser, j’aurais sans doute continué à chercher loin ce que je trouve en grande partie en bas de chez moi », confie le jeune actif dont la zone de chalandise s’est considérablement réduite, et qui goûte désormais au plaisir de passer du temps chez lui, ou à deux pas.
Paul est loin d’être un cas isolé. Comme lui, beaucoup de citadins ont, à la faveur de la crise sanitaire, relocalisé leur consommation et leurs relations sociales. A Paris, Mulhouse, Metz ou Bordeaux, ils ont recréé une sorte de « vie de village ». Et ils ne semblent plus pressés de sortir des alentours tout juste découverts parfois. Si près, si riche, si rassurante, la petite échelle est devenue et reste leur nouvelle frontière. Avec désormais, un peu partout, le port obligatoire du masque, plus question de perdre du temps et du souffle dans des trajets inutiles.
Nouvel « eldorado des relations sociales »
« Pendant la période de confinement, les habitants ont redécouvert leur quartier, devenu l’eldorado des relations sociales, explique Lise Bourdeau-Lepage, géographe et économiste, professeure à l’université Jean-Moulin Lyon-III, qui a mené une vaste enquête sur les effets du confinement sur le quotidien des Français. On y a exprimé son soutien aux soignants, on a aidé ses voisins, et on a pris l’habitude de faire ses courses dans les commerces de proximité. C’est nouveau, car les citadins passent en temps normal peu de temps dans leur logement et dans leur quartier. La plupart des villes modernes sont organisées entre d’un côté des lieux de travail et de l’autre des lieux de vie ou de loisirs. »
Les restrictions de déplacement ont apporté leur lot de surprises et de découvertes. Tiens, un petit maraîcher, un joli square, une association d’habitants… Autant de petits cailloux qui ont permis, lors des tours de pâté de maison journaliers, de baliser le temps confiné. Et qui, en temps de liberté retrouvée, restent des repères familiers et rassurants, au cœur du fonctionnement quotidien. « Dans la tête de beaucoup de personnes, la pandémie est encore là, d’où un déconfinement lent et le sentiment encore très présent que la famille ou le voisin sont moins potentiellement contaminants que l’inconnu », décrypte Nathalie Damery, présidente et cofondatrice de l’Observatoire société et consommation (Obsoco).
La proximité évoque l’entre-soi, le refuge. « On est dans des mécanismes de réassurance, poursuit Fanny Parise, anthro­pologue, chercheuse associée à l’Institut ­lémanique de théologie pratique de l’Université de Lausanne (Suisse). Quand les individus ont l’impression que leur vie leur échappe, ils se tournent vers ce qui leur est proche (famille, voisins, environnement), une sphère qu’ils ont l’impression de pouvoir maîtriser. » 
A Lyon, dans sa géographie de quartier, Nicole, septuagénaire en pleine forme, a désormais ses jalons. « Je sais maintenant que mon voisin d’immeuble est médecin, que tel boulanger livre aussi à domicile, qu’il y a un groupe de bénévoles prêts à donner un coup de main aux personnes âgées isolées. Cela me pousse à entretenir plus que jamais les liens avec tout ce réseau, au cas où. » 
Le Covid-19, catalyseur de tendances
La peur serait-elle donc la principale raison qui nous pousserait à limiter notre périmètre vital ? « Les contraintes de distanciation (port du masque, organisation des flux, files d’attente) pèsent aussi, estime Rémy Oudghiri, sociologue, directeur de Sociovision, société d’études et de conseil. Tant que la vie est rendue compliquée par la multiplicité des gestes barrières, nombre de personnes mettent entre parenthèses leur mode de vie habituel. »
> Lire aussi Comment les épidémies ont façonné l’urbanisme des métropoles occidentales
Beaucoup d’observateurs estiment néanmoins que la pandémie a servi de catalyseur à des tendances émergentes, allant dans le sens d’un rétrécissement des besoins, des distances ou des déplacements. « Le regain d’intérêt pour la marche, l’agriculture urbaine ou encore le localisme montrent que les citadins aspirent à une vie et une ville plus apaisées, grâce notamment au développement d’une mobilité raisonnée, et de services à l’échelle des quartiers », estime Paul Lecroart, urbaniste à l’Institut Paris Région.
Le fort développement du télétravail comme de nombre d’activités à domicile (école, médecine, achats, etc.), en remettant le foyer au centre de la vie quotidienne, tend à favoriser plus encore cette vie « autour de soi », ces « villages métropolitains », que beaucoup jusqu’à présent considéraient « comme un mythe urbain inspiré des modes de vie plus ruraux ou de l’imaginaire du film Amélie Poulain », souligne l’Agence d’urbanisme et d’aménagement Toulouse aire métropolitaine (AUAT), qui a planché sur le sujet.
Plaidoyer pour « la ville du quart d’heure »
Moins de pollution et de nuisances, davantage de vélo, d’espaces verts, de lieux de rencontres, de commerces, le tout à quelques rues de son appartement, un idéal de « proximité heureuse », pour l’urbaniste Carlos Moreno, professeur associé à l’Institut d’administration des entreprises de Paris (université Panthéon-Sorbonne), qui plaide depuis des années pour « une ville du quart d’heure ». Son idée : faire de la ville une agglomération de centres où l’on puisse trouver les ressources pour habiter, travailler, s’approvisionner, se soigner, apprendre et se divertir en seulement quinze minutes de marche ou de vélo. Avantage : un rythme de vie plus apaisé, permettant d’avoir plus de temps pour soi, ses proches, ses voisins et de réduire son impact environnemental en supprimant les déplacements inutiles et chronophages. Un retour du « local » qui risque de laisser de côté une partie des habitants des lointaines périphéries, abonnés pour des raisons professionnelles à de longs trajets pendulaires. Du moins ceux qui ne pourront pas télétravailler, et s’affranchir de leur métro-boulot-dodo.
> Lire aussi « Cette crise sanitaire est l’occasion de penser la ville du quart d’heure »
Quelles qu’en soient les limites, ce concept, que M. Moreno décline aussi en « territoires de la demi-heure » dans les zones à faible ou moyenne densité de population, a trouvé une nouvelle audience depuis la crise du Covid-19. Les villes pionnières comme Paris, Nantes, Rennes ou Mulhouse, qui avaient déjà épousé l’idée, ont fait des émules. A Toulouse, Bordeaux ou encore Metz, le slogan s’est invité dans la campagne pour les municipales de mars et juin 2020 et s’est retrouvé sur bon nombre de programmes de maires sortants ou de candidats.
« Le principe est de mieux utiliser ce qui est déjà construit, ce qui n’implique pas des investissements considérables », explique l’urbaniste, soutien et inspirateur de la maire de Paris, Anne Hidalgo qui, dans sa nouvelle équipe, a nommé une adjointe chargée de « la ville du quart d’heure », Carine Rolland.
Pour que tout soit proche, des endroits existants pourraient être transformés en lieux multi-usages. « Beaucoup des ressources de la ville sont très mal ou sous-utilisées. Je pense aux gymnases, aux conservatoires, qui pourraient accueillir des ateliers de réparation d’objets ou des conférences, en dehors de leurs heures d’ouverture classiques. Idem pour les cours d’école, qui pourraient se transformer en square le temps d’un week-end », poursuit Carlos Moreno. Une manière « d’aménager la vie dans la ville », qui permettrait d’en finir avec les cités éclatées, les heures perdues dans les transports et l’arrêt brutal en cas de pandémie. Et si, dans le futur, le bien vivre avait la taille d’un pâté de maisons ?
<https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2020/09/11/comment-les-citadins-ont-retreci-la-ville_6051839_4497916.html <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2020/09/11/comment-les-citadins-ont-retreci-la-ville_6051839_4497916.html>>
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2- Comment abandonner le moteur diesel, Sucy Environnement Transition (SET), 11/09/20

Dans le cadre de la Charte Air-Energie-Santé , l’association Sucy Environnement Transition propose l’atelier « Comment quitter son véhicule à moteur diesel » (conseils gratuits par mail – inscription : charteair at gmail.com),afin d’anticiper l’interdiction de circulation des véhicules diesel dès le 1er janvier 2024 dans le périmètre de la zone à faibles émissions (ZFE) de la Métropole du Grand Paris (puis dans de nombreuses autres métropoles françaises et européennes). 
> Flyer à voir à :
<https://drive.google.com/file/d/1XOfy4AK_JoRRomOwS21afbHGcjCDApa1/view>
En savoir plus :
> Comment quitter son véhicule à moteur diesel : atelier à Sucy-en-Brie <https://94.citoyens.com/evenement/comment-quitter-son-vehicule-a-moteur-diesel-atelier-a-sucy-en-brie>
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3- Venezuela : Une fuite sur un oléoduc entraîne une marée noire, 20 Minutes avec AFP, 13/09/20, 09h49

Pollution. L’entreprise nationale de pétrole minimise en affirmant avoir réparé la fuite. L’opposition s’alarme en se basant sur des images satellitaires
Une catastrophe environnementale a lieu au Venezuela. Une marée noire a touché la côte ouest du pays à la suite d’une fuite sur l’oléoduc transportant du pétrole brut vers la principale raffinerie du pays, a indiqué samedi l’entreprise nationale Petroleos de Venezuela (PDVSA).
Une étendue de « plus de 13 km »
Pour l’entreprise, tout semble être rentré dans l’ordre. Elle a en effet précisé avoir réalisé des travaux « d’assainissement » dans cette zone située près de Miranda, dans l’Etat de Falcon (nord-est), après avoir réparé la fuite. La fourniture de brut au centre de raffinage de Paraguaná, d’une capacité de 950.000 barils par jour, n’est pas affectée, selon PDVSA.
L’opposition et les organisations de défense de l’environnement sont eux très inquiets de la situation. Ils ont dénoncé dès jeudi l’existence d’une marée noire sur les côtes de Falcon. La commission de l’environnement du Parlement vénézuélien, où l’opposition est majoritaire, affirme, sur la base d’images satellitaires, que cette marée noire couvre une étendue de « plus de 13 km ». En août déjà, une autre marée noire avait touché quatre kilomètres de plages dans le parc national de Morrocoy, une réserve marine très touristique, également située dans l’Etat de Falcon, selon ces mêmes sources.
Une économie dépendante du pétrole
L’industrie pétrolière a été la pierre angulaire de l’émergence économique du Venezuela il y a un peu plus d’un siècle et sa principale source de revenus. Mais de 3,2 millions de barils par jour il y a douze ans, sa production est tombée à moins de 400.000 barils par jour en juillet. Pour le gouvernement socialiste de Nicolas Maduro, en sont responsables les sanctions draconiennes imposées par les Etats-Unis. L’opposition vénézuélienne et les analystes pointent, eux, la corruption et l’incurie des responsables du secteur pétrolier.
<https://www.20minutes.fr/planete/2860471-20200913-venezuela-fuite-oleoduc-entraine-maree-noire>
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4- Bill Gates ne croit pas du tout aux avions et aux poids-lourds électriques, Clubic, 13/09/20, 11h11
Arnaud Marchal, spécialiste automobile

Pour Bill Gates, les semi-remorques et les avions électriques ne fonctionneront pas. Les batteries sont trop lourdes pour permettre à des véhicules imposants d’effectuer de longues distances. 
Si le magnat de l’informatique passe son temps à utiliser sa fortune pour tenter de résoudre les problèmes du monde et du climat, il ne croit pas que les motorisations électriques soient la solution pour l’aéronautique et les poids lourds.
L’électrique ne serait pas la solution à tout
S'il voit d’un bon œil les automobiles dotées de motorisation électrique et l’effervescence des nouveaux acteurs autour de ce marché, ce n’est pas pour lui la bonne solution pour le transport routier de marchandises ou le transport aérien.
Il a ainsi déclaré sur son blog : « Le problème est que les batteries sont grosses et lourdes. Plus vous essayez de déplacer de poids, plus vous avez besoin de batteries pour alimenter le véhicule. Mais plus vous utilisez de piles, plus vous ajoutez de poids et plus vous avez besoin de puissance. Même avec de grandes percées dans la technologie des batteries, les véhicules électriques ne seront probablement jamais une solution pratique pour des engins comme les 18 roues, les cargos et les jets de passagers. L'électricité fonctionne lorsque vous devez parcourir de courtes distances, mais nous avons besoin d'une solution différente pour les véhicules lourds et long-courriers ».
Si Elon Musk a prédit récemment que les avions électriques seraient viables à partir du moment où les batteries atteindront une densité énergétique de 400 Wh par kilogramme, Bill Gates pense qu’elles ne seront jamais assez performantes pour permettre de faire voler un avion sur une longue distance ou assurer la traction d’un semi-remorque.
L’avenir nous dira lequel des deux a raison.
<https://www.clubic.com/aeronautique/actualite-12004-bill-gates-ne-croit-pas-du-tout-aux-avions-et-aux-poids-lourds-electriques.html>
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5- Analyse. Le rail, véritable locomotive du plan de relance ?, Le Monde, 14/09/20, 05h00
Eric Béziat

Le gouvernement a annoncé consacrer 4,7 milliards d’euros au ferroviaire. Mais dans cette manne, il est difficile de distinguer ce qui est vraiment nouveau de ce qui était déjà acté et opportunément ajouté au plan de relance, détaille Eric Béziat, journaliste au « Monde ». 
Le président de la République, Emmanuel Macron, et son premier ministre, Jean Castex, l’avaient laissé entendre lors de leurs interventions cet été, le ferroviaire serait l’un des axes forts du plan de relance d’une économie française affaiblie par la crise due au Covid-19. Dont acte : le montant affiché pour la relance du rail – 4,7 milliards d’euros – fait partie des gros chiffres du plan à 100 milliards présenté, jeudi 3 septembre, par M. Castex. Certes, les dotations au ferroviaire sont loin derrière la baisse des impôts de production pour les entreprises (20 milliards d’euros), mais, hormis le Ségur de la santé, la rénovation thermique des bâtiments et le plan hydrogène, peu de chapitres dépassent les 3 milliards de financement.
« Le plan tape juste, a commenté sur RTL Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, le lendemain de l’annonce. On va rénover le réseau. Il faut des rails qui fonctionnent. Avec 4,7 milliards, on peut faire beaucoup de choses et on va faire beaucoup de choses pour les Français. » C’est bien l’infrastructure ferroviaire qui ressort grande gagnante du plan de relance, et, partant, la SNCF, qui reste monopolistique de fait dans le système ferroviaire français.
> Lire aussi  « Avant de relancer le ferroviaire, commençons par le sauver »
Une réunion interministérielle, vendredi 11 septembre, a confirmé la répartition des 4,7 milliards d’euros. Ce sont d’abord 3 milliards qui sont consacrés à la régénération et à la modernisation (signalisation numérique dite ERTMS2) des voies ferrées les plus empruntées (environ 20 000 kilomètres sur 29 000), 1 milliard ira à l’aménagement des gares, la sécurisation des quais et du réseau (passages à niveau) et à l’abandon du désherbant glyphosate dont la SNCF fait un grand usage pour éviter la pousse de la végétation sur ses rails.
Le plan ajoute 300 millions d’euros pour le maintien des petites lignes (9 000 kilomètres), complétés par 500 à 600 millions d’euros apportés par les régions, et dégage 300 millions d’euros pour les infrastructures spécifiques au fret ferroviaire en plus d’une gratuité des péages en 2020 et 2021. Enfin, 100 millions vont à la relance des trains de nuit (la moitié pour l’achat de matériel, la moitié pour financer le déficit d’exploitation).
« Dans l’attente de précisions »
Face à cette manne, les réactions du secteur n’ont pas tardé. Et en dehors de celle des dirigeants de la SNCF (dont l’Etat reste actionnaire à 100 %), elles se ressemblent toutes. En résumé : c’est un bon début, mais qui a besoin d’être clarifié. Côté syndical, la modérée UNSA ferroviaire, deuxième organisation cheminote derrière la CGT, évoque un « plan de relance ambitieux, inédit mais imprécis ». Et les dirigeants de l’UNSA de s’interroger : « Le gouvernement veut-il remettre au goût du jour certains projets déjà instruits mais qui n’avaient pas abouti par manque de financement ? » Chez les contestataires, on est plus sévère encore. SUD (troisième syndicat) dénonce les « faux-semblants et effets d’annonce », la CGT « un engagement pour plus tard, étalé sur plusieurs années et dont la réalisation concrète n’est pas assurée ».
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Hors du champ syndical, l’Association française du rail, qui regroupe les opérateurs ferroviaires alternatifs à la SNCF, « reste dans l’attente de précisions ». « Ce plan garantit une bonne remise à niveau du réseau, mais pour un an seulement », analyse le président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports, Bruno Gazeau.
Bref, le flou demeure. Et du coup, on cherche les loups derrière les milliards. Il est, en effet, très difficile de démêler ce qui est vraiment nouveau de ce qui était déjà acté et opportunément ajouté au plan de relance. Si, par exemple, les 300 millions destinés aux petites lignes correspondent bien à un manque à gagner pour boucler le financement de la stratégie gouvernementale sur ces voies régionales, d’autres décisions – et en particulier celles correspondant à l’indispensable régénération du réseau ferroviaire français – ne sont que la confirmation d’engagements étatiques déjà anciens et jamais tout à fait remplis.
La SNCF mal en point
Fin 2016, le gouvernement Valls avait signé avec la SNCF un contrat de performance de 46 milliards d’euros d’investissement sur dix ans pour la remise à niveau d’un réseau dangereusement vieilli et fragilisé (les passagers des TGV bloqués dans le Sud-Ouest fin août peuvent en témoigner). Soit 4,6 milliards par an, l’équivalent de dix plans de relance tous les douze mois. Promis juré par la République.
La relance du ferroviaire est donc surtout un très long chemin pavé de bonnes intentions et de mesures définitives. Et ce depuis que le constat a été fait au milieu des années 2000 que les chemins de fer français étaient malades. Il y a eu ce contrat de performance en 2016, mais aussi les réformes qui devaient améliorer le système ferroviaire en 2014 et 2018 (avec une reprise de 35 milliards de dette actuellement en cours), et puis la loi d’orientation des mobilités de 2019 avec son Conseil d’orientation des infrastructures chargé d’éclairer le gouvernement sur les investissements prioritaires.
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Mais c’est comme si rien n’avait été fait. Plombée, il est vrai, par le Covid-19 et les grèves de 2018 et fin 2019, la SNCF, pivot du système, est toujours mal en point. L’arrivée de la concurrence n’a pas démontré d’effets concrets : elle n’a pas empêché le fret ferroviaire de sombrer, elle est pour le moment inexistante dans le trafic voyageurs. L’entreprise, pas toujours performante économiquement, a été sommée de réaliser des gains de productivité. Elle en a d’ailleurs accompli, mais ils ne sont pas encore suffisants aux yeux de Bercy et ils ont souvent contribué à exaspérer les voyageurs (guichets fermés) et à tendre les relations sociales au sein de l’entreprise.
Une fois encore, une nouvelle chance semble être donnée au train. Au chef de gare Castex de démontrer qu’il prend en main les manettes du rail tricolore.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/09/14/le-rail-veritable-locomotive-du-plan-de-relance_6052052_3234.html>
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6- Transports : le "coup de pouce" vélo prolongé, avec 20 millions en plus, AFP, 14/09/20, 19:00

L'opération "coup de pouce vélo", aide à la réparation de bicyclettes, va être prolongée jusqu'à la fin de l'année et dotée de 20 millions d'euros supplémentaires, avec pour objectif de dépasser le million de réparations, a annoncé lundi le gouvernement.
Le "coup de pouce", lancé en mai au moment du déconfinement par le ministère de la Transition écologique et solidaire, est un forfait de 50 euros (hors taxes) pris en charge par l'Etat et permettant de faire réparer sa bicyclette.
Il a connu un grand succès, avec 620.000 vélos réparés, grâce notamment à l'engouement pour le vélo en cette période de pandémie -notamment pour éviter les transports en commun-, favorisé par de nombreux nouveaux aménagements. La fréquentation des pistes cyclables a ainsi progressé de 29% depuis la fin du confinement par rapport à la même période de 2019.
Le gouvernement a donc décidé de rajouté 20 millions au dispositif (pour atteindre 80 millions au total), qui restera en vigueur jusqu'à la fin de l’année, avec pour objectif de dépasser le million de réparations, ont annoncé lundi la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili et le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, lors d'un déplacement dans un magasin de réparation de cycles à Paris, marquant également les deux ans du lancement du "plan vélo".
Par ailleurs, l'Etat va doubler pour "les ménages modestes" les primes mises en place par les collectivités pour l'achat d'un vélo à assistance électrique, jusqu'à 200 euros apportés par l’Etat, a indiqué Mme Pompili.
Le plan de relance présenté début septembre prévoit une enveloppe de 200 millions d'euros en faveur du vélo, dont 100 millions seront délégués aux régions, afin notamment d'équiper 1.000 gares en stationnement sécurisées et de réaliser 600 projets de pistes cyclables en deux ans. 
Mme Pompili s'est félicitée que la France soit "en train de vivre un moment vélo", en soulignant l'effort fait par les pouvoir publics pour assurer leur "première responsabilité" et permettre aux cyclistes, nouveaux comme habituels, de "rouler en toute sécurité".
<https://www.geo.fr/environnement/transports-le-coup-de-pouce-velo-prolonge-avec-20-millions-en-plus-202062>
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7- Energie : enquête sur le démarchage téléphonique mensonger, Le Monde, 15/09/20, 05h41
Damien Leloup et Nabil Wakim

Promesses irréalistes, pratiques frauduleuses, défaut d’information : « Le Monde » a pu écouter des dizaines d’heures d’enregistrements de démarchage réalisés pour le compte de fournisseurs d’énergie, notamment le groupe ENI. 
« Bonjour, c’est votre conseiller énergie. Je vous appelle pour vous faire bénéficier d’un tarif avantageux. » Mme T. écoute ; elle se rappelle vaguement avoir reçu un premier appel, va chercher sa facture d’électricité, sans trop comprendre de quoi il est question. Vingt minutes plus tard, elle a changé de fournisseur, en étant persuadée d’avoir fait une bonne affaire. En réalité, elle va payer plus cher, et a signé son contrat à la va-vite, poussée par des techniques de démarchage à la limite de la légalité.
Le Monde a pu écouter plusieurs dizaines d’heures de démarchage téléphonique réalisé pour des entreprises françaises par un centre d’appel en Tunisie. Près de 40 gigaoctets de fichiers ont été laissés accidentellement sans protection en ligne. Un consultant en sécurité informatique, Oussama Jnahi, a d’abord signalé au Monde leur existence. Ces enregistrements illustrent les pratiques commerciales agressives des fournisseurs d’énergie pour faire basculer coûte que coûte des particuliers vers leurs offres.
Prenons Nina B. Elle reçoit, en juillet 2020, un coup de fil d’un démarcheur pour le compte d’ENI – le quatrième fournisseur du marché français –, qui lui promet de faire baisser sa facture, en la passant de 132 euros mensuels à 100 euros : « Vous payez trop cher aujourd’hui, madame », lui répète son interlocuteur, qui, en fin d’appel, se réjouit : « Vous venez de réaliser 32 euros mensuels d’économie, c’est énorme ! »
> Lire aussi  Le fournisseur d’énergie ENI condamné pour non respect du droit de rétractation de consommateurs
Le script des entretiens téléphoniques est toujours le même. Il en va ainsi pour Françoise A, à qui est promise une baisse mensuelle de 21 euros par mois, toujours de la part d’un démarcheur ENI. L’offre est alléchante : plus de 200 euros d’économies par an pour le gaz et l’électricité, cela ne se refuse pas. Evidemment, son interlocutrice ne précise pas que le groupe pétrogazier italien a été épinglé à plusieurs reprises pour ses pratiques de démarchage agressif et sanctionné par les services de la Répression des fraudes à payer 315 000 euros d’amende pour le même motif, en février 2020.
« C’est trompeur de proposer des baisses de 20 % ou 30 % »
Plus important encore, elle omet d’expliquer que cette baisse de mensualités ne va pas l’empêcher de recevoir, en fin d’année, une facture de régularisation qui risque d’être élevée. « Beaucoup de consommateurs se plaignent d’avoir signé pour des mensualités faibles, mais on ne leur a jamais donné le prix total de ce qu’ils allaient payer », prévient Frédérique Fériaud, directrice générale du médiateur de l’énergie, avec qui Le Monde a partagé certains enregistrements.
« La consommation d’énergie va rester la même, quel que soit le fournisseur. C’est trompeur de proposer des baisses de 20 % ou 30 % », précise Mme Fériaud. Dans plusieurs des enregistrements, les offres proposées sont, en réalité, sur l’année, plus onéreuses que les tarifs d’EDF, réglementés par l’Etat. Le marché de l’énergie est pourtant structuré de manière particulièrement complexe pour permettre aux fournisseurs alternatifs de proposer des offres plus compétitives.
L’écoute minutieuse de nombreux entretiens laisse apparaître une autre pratique systématique : les démarcheurs envoient par courriel aux consommateurs un contrat qu’ils leur font signer en direct lors de la conversation téléphonique. Or le Code de la consommation précise bien que le document doit être envoyé à l’issue de la conversation téléphonique.
Il pourrait s’agir d’un point de détail, mais l’écoute des démarchages donne une impression de vente forcée dans de nombreux cas : le représentant insiste pour obtenir au plus vite les coordonnées bancaires et les faire remplir en temps réel, envoie le courriel en continuant à discuter, et fait valider par le client toutes les étapes en un rien de temps.
Lorsque le script est bien exécuté, le nouveau contrat est signé en une vingtaine de minutes. Un autre fournisseur, Total Direct Energie, a été condamné à 60 000 euros d’amende en 2017 pour ce type de pratiques.
Les clients sont généralement perdus
Au passage, les démarcheurs tentent souvent de faire renoncer les clients à leur droit de rétractation : « La loi vous donne quatorze jours de rétractation, mais vous préférez profiter de ce tarif dès maintenant, n’est-ce pas ? Je mets dès maintenant, c’est bien ça ? », s’entend ainsi proposer M. Adrien B. Rien d’illégal dans cette proposition, mais il apparaît évident, dans de nombreux enregistrements, que les clients ne comprennent pas clairement de quoi il s’agit.
Face à des démarcheurs rapides qui les abreuvent de promesses de réduction, les clients sont généralement perdus. Ainsi de Christophe V. : alors que son interlocutrice est en train de finaliser le contrat, elle lui précise finalement : « Vous allez donc résilier votre contrat Total Direct Energie. » « Ah, mais j’avais pas compris ! Je veux pas changer de… J’avais pas compris tout ça. Je ne veux pas changer… », s’inquiète M. V. « Ah, mais Monsieur, vous n’avez rien changé. Vous allez uniquement bénéficier d’une baisse de tarifs », le rassure son interlocutrice, qui lui souhaite toutefois « bienvenue dans la famille ENI ». Ses doutes sont de toute façon un peu tardifs : Christophe V a déjà donné ses coordonnées bancaires et renoncé à sa période de rétractation…
Cette confusion est entretenue par le soin que mettent parfois les opérateurs à semer le doute sur leur identité, en laissant accroire qu’ils appellent de la part du fournisseur d’énergie actuel de la personne démarchée. Ils se présentent, dans certains enregistrements, comme « votre conseiller énergie », ou comme un comparateur.
Le plus souvent, l’appel est passé pour le compte d’ENI. Contacté par Le Monde à plusieurs reprises, le groupe a refusé de répondre à nos questions. Mais, comme en témoignent les enregistrements, le centre d’appel travaille également pour de plus petits fournisseurs, tels Butagaz, le belge Méga Energie ou l’italien Wekiwi – qui, sur les réseaux sociaux, affirme de manière fallacieuse « ne pas pratiquer le démarchage ».
Un autre acteur sert d’intermédiaire entre ces différentes parties : une entreprise française appelée Pioui, qui promet d’aider ses clients à faire baisser leurs factures en négociant à leur place. Auprès du Monde, le PDG de l’entreprise, David Deletrez, reconnaît que certaines des tactiques utilisées par les démarcheurs sont « limites par rapport aux textes de loi », mais assure que certaines anomalies sont corrigées par un service de « contrôle qualité » dans des appels postérieurs, auxquels Le Monde n’a pas eu accès.
Arguments particulièrement malhonnêtes
Son entreprise élabore, en accord avec les fournisseurs d’énergie, les scripts suivis par les salariés des centres d’appel. Et si les appels sont très semblables d’un fournisseur à l’autre, c’est parce que « les cahiers des charges des opérateurs fonctionnent à peu près tous de la même manière », détaille-t-il, évoquant un marché « particulièrement concurrentiel », dans lequel les principaux acteurs cherchent simplement à tirer parti des « latences juridiques » entre le moment où une pratique est tolérée et celui où elle est interdite.
M. Deletrez en veut pour preuve la mise en place rapide – et effectivement constatée par Le Monde dans des enregistrements récents – de la nouvelle réglementation obligeant les démarcheurs à informer les appelés de l’existence de la liste antidémarchage Bloctel. Une simple inscription gratuite sur cette liste signale qu’un particulier refuse d’être appelé par des démarcheurs ; les entreprises qui ne respecteraient pas cette obligation risquent de lourdes sanctions.
> Lire aussi  Energie : les « méthodes commerciales douteuses » des fournisseurs d’électricité et de gaz
Reste que des arguments avancés fréquemment par les démarcheurs téléphoniques, dans les enregistrements consultés par Le Monde, sont particulièrement malhonnêtes.
Des personnes sont sollicitées au prétexte « qu’en raison de la pandémie », des baisses de tarif auraient été décidées, ce qui est faux. Dans d’autres cas, le démarcheur affirme appeler pour effectuer « un relevé de consommation », justification utilisée pour demander à son interlocuteur son numéro de Point de livraison (PDL) d’électricité ; dans d’autres encore, le client est convaincu de devoir signer rapidement puisque les « prix vont doubler, voire tripler » à cause du Covid-19.
Joint par Le Monde, le centre d’appel tunisien concerné admet qu’il peut « y avoir des choses à revoir » sur la méthode, mais explique devoir jongler entre les demandes de ses donneurs d’ordres et la législation.
« Ils vont tuer l’ouverture à la concurrence »
En définitive, la responsabilité de ces pratiques retombe sur les opérateurs, rappelle le médiateur de l’énergie, Olivier Challan Belval, qui s’est déjà prononcé pour une interdiction du démarchage à domicile, en février 2020. « Ces pratiques sont sidérantes », juge-t-il. « Les fournisseurs ne font pas sérieusement leur travail. Ils vont tuer l’ouverture à la concurrence parce que les gens vont finir par rester chez les opérateurs historiques. »
Les services du médiateur, qui reçoivent chaque année davantage de plaintes concernant le démarchage, doutent de la capacité des fournisseurs à s’autoréguler, et plaident pour un encadrement plus strict du démarchage téléphonique, voire pour son interdiction si la situation ne s’améliore pas.
> Lire aussi  Energie : « Il faut interdire les démarchages à domicile »
Mais est-il possible d’encadrer ces pratiques ? Le marché de l’énergie est ouvert à la concurrence depuis 2007, mais EDF détient encore les trois quarts du marché de l’électricité, et Engie (ex-GDF Suez) les deux tiers de celui du gaz. Pour faire baisser leurs coûts et proposer des tarifs compétitifs, les principaux fournisseurs ont délocalisé leur centre d’appel à l’étranger (à l’exception d’EDF) et multiplient les opérations pour faire basculer les clients.
> Lire aussi  Dans la jungle des comparateurs de tarifs d’électricité
En 2019, plus de 60 % des Français ont été démarchés par des concurrents d’EDF. La raison en est simple : les prix de l’énergie et les taxes sur la facture sont les mêmes pour tous les fournisseurs. Et les réductions proposées sont minimes, de l’ordre de 6 % par an en moyenne. Dans ces conditions, difficile de convaincre les citoyens de changer.
Interrogé dans un publireportage en janvier 2020 sur ce qui pourrait permettre aux consommateurs d’être plus confiants dans le marché, le PDG d’ENI France, Daniel Fava, répondait sans sourciller : « L’information. C’est un point crucial. Il faut que le consommateur puisse faire son choix en ayant toutes les données utiles. » Y compris lors des démarchages.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/09/15/energie-enquete-sur-le-demarchage-telephonique-mensonger_6052194_3234.html>
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8- Daimler va verser 2,2 milliards de $ pour avoir menti sur les émissions diesel de ses véhicules, Clubic, 15/09/20, 16h09
Arnaud Marchal, spécialiste automobile - Source : Automotive News

Le Dieselgate continue sur sa lancée : cette fois c’est le groupe Daimler qui passe à la caisse aux États-Unis avec le règlement d’une lourde ardoise de 2,2 milliards de dollars.
Cette somme couvrira les réclamations de 250 000 propriétaires de véhicules du groupe aux États-Unis, ainsi que la somme due aux régulateurs américains et californiens.
> Lire aussi : L'ex-P.-D.G. de Volkswagen va être jugé pour le scandale du Dieselgate
Une lourde pénalité pour servir d’exemple
Le constructeur Daimler paie-t-il ses erreurs plus cher que de raison pour servir d’exemple ? C’est ce que laisse entendre le vice procureur général Jeff Rosen : « ce règlement servira à dissuader toute autre entité qui pourrait être tentée de violer les lois de notre nation sur la pollution à l'avenir ».
Cette somme est le fruit d’une enquête de cinq ans autour des tricheries sur les émissions excessives des motorisations diesel des véhicules de tourisme et des utilitaires légers commercialisés aux États-Unis.
Dans les documents judiciaires, le groupe Daimler, propriétaire de Mercedes-Benz, nie les accusations et ne reconnaît aucune responsabilité. Toutefois, au regard des conclusions de l’enquête, le groupe a accepté de payer plusieurs centaines de millions de dollars aux propriétaires de ses véhicules et assurera une opération de rappel pour corriger les logiciels des voitures et prolonger les garanties.
<https://www.clubic.com/mag/transports/actualite-12692-daimler-va-verser-2-2-milliards-de-pour-avoir-menti-sur-les-emissions-diesel-de-ses-vehicules.html>
Sur le même sujet :
> Tribune. Dieselgate : clap de fin pour le «permis de tricher» ! <https://www.liberation.fr/debats/2020/09/15/dieselgate-clap-de-fin-pour-le-permis-de-tricher_1799364>, Libération, 15/09/20, 14:41
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9- Loi de la jungle : des immeubles en Chine envahis par les plantes, AFP, 15/09/20, 18:00

Des bâtiments résidentiels "végétalisés" du sud-ouest de la Chine, avec plantes luxuriantes sur les balcons des appartements, se retrouvent envahis par leur propre végétation au point d'être fuis par leurs résidents, selon un média d'Etat.
Le complexe de huit immeubles expérimentaux a été construit en 2018 dans la grande ville de Chengdu, capitale de la province du Sichuan. A l'époque, le projet a été décrit comme "une forêt verticale".
Particularité : les appartements de ce quartier d'habitation, baptisé "Jardin forestier de Qiyi", possèdent tous des balcons où la végétation est maximisée, donnant aux édifices des allures de petite jungle.
Selon le site internet du promoteur immobilier, l'ensemble des 826 appartements mis en vente ont trouvé acquéreur très rapidement en avril 2018.
Mais des vidéos tournées début septembre montrent des bâtiments à l'apparence négligée, où la végétation semble avoir littéralement envahi les lieux : une mini-forêt s'étend sur de nombreux balcons et sur les murs extérieurs.
Certains appartements paraissent occupés, avec de la lumière à l'intérieur des logements, des plantes bien taillées et du mobilier installé sur la terrasse. Mais les terrasses de nombreux autres sont recouvertes par une végétation laissée à l'abandon. 
Seule une dizaine de familles ont emménagé dans le quartier, selon le quotidien semi-officiel Global Times. 
Le faible taux d'occupation serait dû à la présence de nombreux moustiques, qui prolifèrent en raison de la végétation, ont déclaré des locataires au journal.
<https://www.geo.fr/environnement/loi-de-la-jungle-des-immeubles-en-chine-envahis-par-les-plantes-202073>
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10- Journée de la qualité de l'air : Strasbourg s'attaque aux particules fines, France Bleu, 15/09/20, 19:23
Corinne Fugler, France Bleu Alsace, France Bleu Elsass

Ce mercredi 16 septembre 2020, c'est la "journée nationale de la qualité de l'air". L'Eurométropole de Strasbourg s'efforce de limiter la circulation des véhicules à moteur en ville. Elle veut aussi inciter les particuliers à renouveler leurs poêles à bois, gros pourvoyeurs en particules fines.
Strasbourg fait partie des neuf zones qui, en France, subissent de fréquents dépassements des normes. Au début du mois de juillet 2020, le Conseil d’État a ordonné au gouvernement de prendre des mesures pour réduire la pollution de l’air, sous astreinte de dix millions par semestre de retard.
L'Eurométropole de Strasbourg subit principalement trois types de polluants : l'ozone, avec la combinaison d'un soleil omniprésent et du trafic auto. Les particules fines et ultra-fines, les PM10 et PM2,5. Et le dioxyde d'azote, généré lui aussi par la circulation et les appareils de chauffage. 
On estime que dans l'Eurométropole, chaque année, 500 décès sont liés à la pollution atmosphérique.
>> Suite à lire à :
<https://www.francebleu.fr/infos/environnement/journee-de-la-qualite-de-l-air-strasbourg-s-attaque-aux-particules-fines-1600189462>
Sur le même sujet :
> Strasbourg : Pour améliorer la qualité de l'air, l'eurométropole propose des aides pour changer de poêle à bois <https://www.20minutes.fr/strasbourg/2862199-20200915-strasbourg-ameliorer-qualite-air-eurometropole-propose-aides-changer-poele-bois>, 20 Minutes, 15/09/20, 16h57
> Qualité de l’air dans l'Eurométropole de Strasbourg : « On progresse, mais on n’est pas encore bon » <https://www.dna.fr/environnement/2020/09/15/qualite-de-l-air-ce-qu-il-faut-retenir-du-bilan-2019>, DNA, 15/09/20, 22:07
> L'Eurométropole de Strasbourg veut encourager les projets photovoltaïques citoyens <https://www.dna.fr/environnement/2020/09/15/un-encouragement-aux-projets-photovoltaiques-citoyens>, DNA, 15/09/20, 22:07 
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11- Gazel Energies formalise sa sortie du charbon français, Le JDLE, 15/09/20

La direction de l'énergéticien a présenté mardi 15 septembre un plan de restructuration lié à la fermeture de ses centrales à charbon en France. Ce désengagement pourrait conduire à la suppression de 230 postes.
«Il est envisagé de mettre un terme à l'activité de l'unité charbon de Gardanne-Meyreuil au terme de la phase d'information-consultation et de contrôle par l'autorité administrative», indique l'entreprise dans un communiqué.
Cette centrale au charbon située à Gardanne (Bouches-du-Rhône), marquée par un long conflit social, n'a pas produit d'électricité depuis plus d'un an et demi.
«Sa remise en service nécessiterait de lourds investissements, que la décision d'une fermeture, au plus tard en 2022, ne rendent plus viables», justifie la direction.
La France veut fermer ses quatre dernières centrales à charbon d'ici à 2022, une promesse du président de la République qui a été inscrite dans la  loi énergie et climat.  
Maintien des activités connexes
En revanche, l'unité biomasse de Gardanne serait «pérennisée». De quoi maintenir de 45 à 70 emplois à terme.
Gazel Energie, filiale du groupe tchèque EPH, possède également la centrale au charbon Emile-Huchet, située à Saint-Avold (Moselle) en Lorraine.
 «Son activité serait maintenue jusqu'en 2022, afin de répondre aux demandes du marché et du système électrique», indique la direction. A terme 80 emplois pourraient être maintenus pour produire de la chaleur renouvelable, de l'hydrogène vert et du e-méthanol. Gazel Energies envisage aussi la construction de parcs photovoltaïques sur le site mosellan.
«Au total, le projet pourrait conduire à la suppression de 230 postes», indique Gazel. L'entreprise «engagera prochainement une négociation avec les partenaires sociaux, pour définir les modalités d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) assorti d'une période ouverte au volontariat».
<https://www.journaldelenvironnement.net/article/gazel-energies-formalise-sa-sortie-du-charbon-francais,109228?xtor=RSS-31>
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12- Au Royaume-Uni, le renouveau du parc nucléaire dans l’impasse, Le Monde, 17/09/20, 10h44
Eric Albert (Londres, correspondance)

Après Toshiba, Hitachi abandonne son projet d’une centrale nucléaire. EDF est l’un des derniers acteurs en lice. 
Hitachi a enfoncé un clou de plus dans le cercueil du renouveau du nucléaire britannique, mercredi 16 septembre. Le groupe japonais a annoncé formellement l’abandon de son projet de centrale à Wylfa, au Pays de Galles. En cause : la « rationalité économique » du projet, qui était trop cher et trop risqué à financer.
Cet abandon est un désaveu de plus pour une filière nucléaire qui accumule les déboires au Royaume-Uni. Il y a douze ans, alors que la grande majorité des huit sites nucléaires britanniques en fonctionnement doivent fermer d’ici à 2030, le gouvernement britannique avait présenté l’ambition d’un grand renouvellement. Il comptait faire ce qu’aucun autre pays n’avait tenté : construire des centrales nucléaires entièrement financées par le secteur privé.
> Lire aussi  Nucléaire : les nouvelles dérives de l’EPR en Finlande pourraient coûter cher à l’Etat français
« Six sites avaient été désignés, rappelle Paul Dorfman, de l’Institut sur l’énergie de l’University College London. Aujourd’hui, trois ont été abandonnés et deux autres sont mal partis. » Le seul projet en cours de construction est l’EPR d’EDF Hinkley Point C, dans le sud-ouest de l’Angleterre.
En signe de protestation
Outre le retrait d’Hitachi (qui avait aussi le site d’Oldbury, dans l’ouest de l’Angleterre, également abandonné), Toshiba avait déjà jeté l’éponge en 2018. Pendant des années, sa filiale Westinghouse avait étudié avec le français Engie un projet de centrale dans le nord de l’Angleterre. Là encore, le financement s’était révélé l’obstacle incontournable.
Le grand renouveau du parc nucléaire britannique se heurte au prix des centrales. Hinkley Point C, où sont construits deux réacteurs, doit coûter autour de 25 milliards d’euros, selon les dernières estimations officielles. Le bouclage du financement de ce chantier avait été dantesque. Du côté d’EDF, le directeur financier avait démissionné en signe de protestation, et il avait fallu faire venir le chinois CGN, qui avait accepté d’en payer le tiers, pour trouver l’argent.
Du côté britannique, l’Etat avait accepté de signer un contrat hors norme : Hinkley Point C a reçu la garantie de vendre son électricité pendant trente-cinq ans à 92,50 livres sterling (101 euros) par mégawattheure, soit plus de deux fois le prix du marché. Certes, EDF et CGN prennent intégralement en charge le risque de la construction, y compris les éventuels retards et surcoûts, mais le prix exorbitant a provoqué une levée de boucliers au Royaume-Uni.
> Lire aussi  Nucléaire : sur le chantier d’Hinkley Point, les travaux continuent
Désormais, le gouvernement britannique est clair : plus jamais il ne signera un tel contrat. Soit la prochaine centrale sera moins chère, soit elle ne sera pas.
C’est dans ce contexte qu’il reste deux autres projets de centrales. EDF espère en construire une à Sizewell, dans l’est de l’Angleterre, tandis que CGN souhaite en fabriquer une de sa propre technologie à Bradwell, dans la même région. Dans les deux cas, l’affaire est mal partie.
Partager les risques
Pour ce qui concerne Bradwell, les tensions politiques avec Pékin rendent l’idée d’un feu vert de Londres très improbable. Difficile d’imaginer que la Chine puisse entrer dans le nucléaire occidental, alors qu’une technologie comme la 5G est déjà sujette à controverse.
> Lire aussi  Pierre Moscovici : « L’EPR fait face à une dérive financière à tous les étages »
Reste Sizewell Point C, où le problème est financier. EDF promet que cette réplique de Hinkley Point C sera moins chère, grâce aux économies d’échelle. Mais les déboires des projets de Flamanville (Manche), en France, font douter de cet engagement. Et par ailleurs, l’électricien français, incapable de payer lui-même, négocie avec le gouvernement britannique pour trouver un accord d’un nouveau genre.
Plutôt que laisser à EDF tous les risques de construction, l’Etat pourrait accepter de les partager. En échange, l’électricien français se montrerait moins gourmand et réclamerait un prix de l’électricité moins élevé.
Désormais, toute l’industrie attend le Livre blanc que le gouvernement doit publier à l’automne, donnant les grandes lignes de sa politique de production d’électricité. Mais même s’il se dit très favorable au nucléaire, est-ce que cela suffira à boucler un financement pour Sizewell Point C ?
« Le problème est que le coût du nucléaire est devenu prohibitif », souligne M. Dorfman. L’explosion de la centrale de Fukushima en 2011 a abouti sur de nouvelles exigences de sécurité de la part des régulateurs, augmentant le prix des travaux. Dans le même temps, les énergies renouvelables sont devenues très compétitives.
EDF réplique qu’une base permanente est nécessaire, pour assurer la production électrique quand le vent ne souffle pas ou que le soleil ne brille pas. L’électricien français tente aussi de retourner le retrait d’Hitachi en sa faveur, soulignant qu’il présente actuellement le dernier grand projet viable permettant de sauver la filière nucléaire au Royaume-Uni. « A moins que Sizewell C, une réplique de Hinkley Point C, ne reçoive le feu vert, il y a un sérieux risque pour l’avenir de la capacité de construction de nucléaire civil au Royaume-Uni et les dizaines de milliers d’emplois qui vont avec », souligne Cameron Gilmour, le porte-parole du consortium Sizewell C.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/09/17/au-royaume-uni-le-renouveau-du-parc-nucleaire-dans-l-impasse_6052558_3234.html>
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13- Chili : abandon du plus grand projet de mine d'or au monde, AFP, 17/09/20, 22:00

Le tribunal de l'environnement chilien a confirmé jeudi l'abandon définitif du gigantesque projet de mine d'or à ciel ouvert de Pascua Lama, à cheval entre le Chili et l'Argentine, en raison de multiples atteintes à l'environnement.
Le tribunal a ordonné "la fermeture totale et définitive de Pascua Lima" et une amende de 9 millions de dollars contre la société minière canadienne Barrick Gold, deuxième producteur d'or au monde, pour les dommages infligés à l'environnement lors des travaux de construction.
"L'ampleur du danger d'atteinte à la santé des populations rend nécessaire la fermeture du projet minier de Pascua Lama car aucune autre alternative d'exploitation sûre ne semble viable pour l'environnement et la santé des populations", a indiqué le tribunal dans son jugement.
Cette décision confirme celle prise en 2018 par l'agence environnementale chilienne d'annuler ce projet pour non-respect de la licence environnementale qui avait été accordée, et que Barrick Gold a contestée devant le tribunal environnemental.
L'agence environnementale chilienne avait décidé de sanctionner Barrick Gold, à travers sa succursale régionale Nevada SpA, pour 33 violations des normes environnementales, parmi lesquelles "de nombreux manquements relatifs au déversement d'eaux toxiques", "la destruction de la flore" ainsi qu'une "surveillance inadaptée tant sur les impacts environnementaux que sociaux".
"L'agence environnementale a agi dans le cadre de la légalité, en pesant correctement les éléments de proportionnalité et en optant pour la fermeture définitive et non pour une fermeture partielle ou temporaire", a ajouté le tribunal dans sa décision.
Situé à 4.500 mètres d'altitude, dans une zone de glaciers de la Cordillère des Andes, à la frontière nord entre le Chili et l'Argentine, le projet aurifère s'était heurté à une forte résistance dans les deux pays en raison des problèmes environnementaux qu'il engendrait.
- "Victoire importante" -
Pascua Lama devait être le plus grand gisement d'or et d'argent du monde, Barrick Gold prévoyant d'investir quelque 8 milliards de dollars.
Il prévoyait une production de quelque 615.000 onces d'or et 18,2 millions d'onces d'argent.
Le projet avait été gelé dès 2013, l'agence environnementale chilienne ayant alors estimé insuffisants les travaux réalisés par Barrick Gold pour protéger les cours d'eau entourant le gisement, et ayant retiré la licence d'exploitation.
"Cette sentence est une victoire très importante pour les communautés locales qui, pendant des années, ont dénoncé et engagé des actions en justice en raison des graves conséquences de l'exploitation minière sur leurs territoires", a réagi Greenpeace.
L'ONG de défense de l'environnement estime important que les autorités adoptent une loi qui protège les glaciers des autres projets miniers au Chili et qui assure l'approvisionnement en eau de toute la population.
"Nous avons insisté en permanence auprès des entreprises pour que l'exploitation minière puisse se faire, se réaliser, mais en respectant l'environnement et (...) les institutions. Les entreprises qui ne respectent pas le cadre institutionnel ne pourront pas faire avancer leurs projets", a déclaré Baldo Prokurica, le ministre chilien des mines.
<https://www.geo.fr/environnement/chili-abandon-du-plus-grand-projet-de-mine-dor-au-monde-202120>
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14- Electricité : l'hiver prochain sera sans doute tendu, Les Echos, 18/09/20, 17:46
Hortense Goulard

La France devrait disposer d'assez d'électricité pour passer l'hiver 2020-2021 sans encombre, mais RTE appelle à la prudence. La sécurité d'approvisionnement électrique continue de faire l'objet d'une « vigilance particulière », conséquence de la crise sanitaire, a indiqué ce vendredi le gestionnaire du réseau à haute tension.
« Dans l'ensemble, l'hiver 2020-2021 demeure toujours sous « vigilance particulière » avec une probabilité élevée de situations tendues sur l'équilibre entre offre et demande d'électricité », écrit RTE dans un communiqué. La saison sera notamment marquée par « une probabilité de tension élevée fin novembre - début décembre en cas de froid précoce ».
Maintenance décalée
En juin dernier, RTE avait déjà alerté sur le risque de manquer d'électricité pendant l'hiver prochain. La principale cause en était les retards pris par EDF dans son programme de maintenance des centrales nucléaires, programme décalé en raison du confinement. Depuis lors, EDF a réaménagé son calendrier pour réduire au maximum les interventions pendant l'hiver. Ce qui a permis de « gagner de 6 à 7 GW de marge en novembre-décembre, et de l'ordre de 3 GW en janvier », note RTE.
> Lire aussi : La France fait déjà fonctionner ses centrales à charbon
Le gestionnaire de réseaux d'électricité a donc revu ses perspectives « dans un sens légèrement favorable », notamment pour la période allant d'octobre à mi-novembre. La situation pendant janvier et février 2021 sera elle aussi « proche de celles rencontrées les hivers derniers ». La sécurité d'approvisionnement devrait donc être assurée à cette période.
>> Suite à lire à :
<https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/electricite-lhiver-prochain-sera-sans-doute-tendu-1243790>
Sur le même sujet : 
> L’approvisionnement en électricité risque d’être tendu cet hiver, 20 Minutes, 18/09/20, 18h28
Mikaël Libert
Réseau transport d’électricité (RTE) n’exclut pas les délestages ciblés de ménages en cas d’hiver très froid
• La crise du coronavirus a perturbé les opérations de maintenance du parc nucléaire.
• L’été a permis de rattraper une partie de retard mais RTE estime que la situation peut encore être tendue.
• En cas d’hiver plus froid que la normale, des délestages ciblés de ménages ne sont pas exclus.
Pourvu qu’on ait du jus. En juin dernier, Réseau de transport d’électricité (RTE) avait publié une étude montrant qu’il existait un risque en termes d’approvisionnement en électricité pour l’hiver prochain. Ce risque était notamment lié à la perturbation du calendrier des opérations de maintenance des réacteurs nucléaires du parc français à cause de la crise du coronavirus. Ce vendredi, RTE a réévalué ses perspectives de manière optimiste sans toutefois exclure des tensions en cas d’hiver rigoureux.
Le premier effet de la crise sanitaire remarqué par RTE était plutôt positif puisque le distributeur d’électricité avait noté « une diminution de la consommation. » Pas illogique puisque la période de confinement a engendré un arrêt presque complet de l’économie et que le temps était de la partie. Le deuxième effet était plus préoccupant, la crise ayant eu un « impact important […] sur le programme de maintenance des réacteurs nucléaires », relève RTE.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2865183-20200918-approvisionnement-electricite-risque-etre-tendu-hiver>
> Pourquoi la France a redémarré ses centrales à charbon si tôt, L’Alsace, 18/09/20, 19:29
Pour faire face à la consommation d'électricité et pallier la faible disponibilité du parc nucléaire et aérien, la France a dû mettre en fonctionnement ses quatre centrales à charbon. Une situation inédite pour un mois de septembre. On vous explique pourquoi.
>> Suite à lire à :
<https://www.lalsace.fr/environnement/2020/09/18/pourquoi-la-france-a-redemarre-ses-centrales-a-charbon-si-tot>
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15- Le RER nouvelle génération dévoilé, Le Monde avec AFP, 18/09/20, 19h17

Ces nouveaux trains desserviront d’abord la ligne D du RER en région parisienne dans un an, puis ultérieurement la ligne E. 
Deux étages, de larges portes pour faciliter l’accès, de vastes allées éclairées d’un wagon à l’autre, des prises USB pour les portables, des dizaines d’écrans… Le RER nouvelle génération a été dévoilé pour la première fois, vendredi 18 septembre, à Petite-Forêt, au centre d’essais ferroviaires d’Alstom, près de Valenciennes.
Ce modèle présenté comme plus spacieux, confortable et connecté, a été développé et produit en consortium par Alstom et Bombardier, deux géants ferroviaires qui ont conclu leur mariage en scellant un accord sur les termes financiers de la transaction.
Malgré la crise sanitaire, les trains seront livrés à partir de la fin de 2021, a annoncé la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse. Ils devraient améliorer le quotidien de plus d’un million de voyageurs à la fin de leur déploiement. Ils desserviront d’abord la ligne D du RER en région parisienne dans un an, puis ultérieurement la ligne E.
Le contrat géant pour la région parisienne prévoit la livraison de 255 rames pour un montant maximal de 3,7 milliards d’euros. Ile-de-France Mobilité (IDFM), l’autorité des transports franciliens qui finance l’achat et est également présidée par Mme Pécresse, a pour l’instant passé commande de 71 rames pour un montant de 1,55 milliard d’euros. Les autres tranches seront officialisées « au fur et à mesure des besoins (…), on pense qu’on est tout à fait en mesure d’honorer toutes les commandes et d’en passer de nouvelles », a-t-elle déclaré.
> Lire aussi  Alstom cherche à revoir le prix de Bombardier
Emplois garantis sur les sites d’Alstom et Bombardier
Ce contrat sécurise les emplois de 2 000 personnes sur les sites d’Alstom et de Bombardier, notamment dans le Nord, et plus de 8 000 emplois dans la filière ferroviaire française. De prochaines commandes d’IDFM sont attendues pour des trains destinés au RER B et à de nouveaux métros.
Valérie Pécresse a rappelé que son projet d’investissement avait bien failli être mis en péril par les pertes de recettes liées au Covid-19, estimées à 2,6 milliards d’euros pour les transports franciliens. Après un bras de fer de plusieurs mois, elle a obtenu un accord avec le gouvernement au début de septembre pour compenser ces pertes.
> Lire aussi  Bruxelles approuve, sous conditions, le rachat de Bombardier Transport par Alstom
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/09/18/le-rer-nouvelle-generation-devoile_6052791_3234.html>
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16- Cyclotourisme : l’été où les Français ont roulé, Le Monde, 19/09/20, 08h21
Clément Guillou (Nogent-le-Retrou, Eure-et-Loir)

Le tourisme à vélo a été plébiscité cette année par les Français, poussés par le désir de nature et l’essor de l’électrique. Ce qui n’était qu’une niche devient, par endroits, une véritable économie. 
Outre des vitraux prodigieux, la cathédrale de Chartres a une chose que d’autres joyaux de l’architecture gothique n’ont pas. Discrets, dans les recoins du parvis, ne prétendant à rien, voici quatre ensembles d’arceaux d’une capacité totale de 60 vélos, permettant aux touristes pédalants de venir y trouver le frais, le courage, ou même la rédemption lorsqu’ils s’aident d’un moteur électrique. Un signe de la prise en compte de l’essor de cette forme de tourisme qui connut un succès épatant cet été.
Chartres est une étape sur l’un des 21 grands itinéraires cyclables qui sillonnent la France : la Véloscénie, rejoignant Paris et le Mont-Saint-Michel par une voie non pas directe mais propice à la balade cycliste – pistes cyclables, mais surtout routes départementales sans difficulté et boudées des automobilistes. Cet été, la Véloscénie, inaugurée en 2013, a connu une hausse de sa fréquentation de 29 %par rapport à 2019.
+ Carte :  21 grands itinéraires cyclables qui sillonnent la France <https://img.lemde.fr/2020/09/19/0/0/1068/1395/688/0/60/0/6433183_499552888-eco-3820-cyclotourisme-web.png>
Croyons ces chiffres sur parole puisqu’un lundi de septembre, sous un soleil d’août, on vit plus de camionnettes de La Poste (deux) que de cyclotouristes (zéro) entre Chartres et Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir). On apprit à nos dépens que le lundi doit, comme sur le Tour de France, faire office de jour de repos du cyclotouriste, puisque commerces et lieux d’hébergement sont, pour la plupart, fermés. Le label Accueil Vélo, décerné aux 4 000 établissements proposant des aménagements aux cyclistes et à leurs montures, n’impose cependant pas d’ouvrir sept jours sur sept et à toute heure. Une barquette de frites surgelées arrosée d’un soda prend alors des airs de festin ; l’épopée dans la simplicité.
« Un océan de possibilités »
Les Français n’ont jamais été aussi nombreux à pratiquer ce tourisme par essence local et sans diesel. Selon le décompte de l’association Vélos & territoires, un réseau de collectivités, la fréquentation des dix voies Eurovélo traversant la France a augmenté de 24 % cette année, hors période de confinement. La hausse est comparable à celle du cyclisme urbain. Et ce, alors même que les étrangers, qui représentent d’ordinaire un cyclotouriste sur cinq en France, furent peu nombreux.
Du jeune sans le sou qui bivouaque au groupe de patrons américains qui enchaîne cols et restaurants étoilés, en passant par les familles propulsées sur vélo à assistance électrique (VAE) ou les couples séjournant en chambre d’hôtes, le paysage des cyclotouristes est bigarré. Il y a Aurélien Trachez, 24 ans, salarié dans l’humanitaire, qui noue des amitiés chaque soir autour de la tente. Olivier Poignard, consultant en marketing de 32 ans, qui a découvert « un océan de possibilités » en convertissant sa femme au VAE dans l’Anjou. Ingrid Miralles, conseillère Pôle emploi de 45 ans, qui traverse le Massif central à l’écart des voies vertes trop fréquentées et aime « ne pas savoir où [elle] va dormir le soir ». Philippe Puybareau, ingénieur commercial de 58 ans, qui improvise le long de la Corrèze avec femme et (grand) enfant. Ils n’ont pas grand-chose en commun mais font le même retour d’expérience : davantage de rencontres et de surprises sur la route. L’intérêt du tourisme n’est plus dans la destination mais dans le voyage en soi.
L’industrie touristique a mis du temps à saisir l’intérêt de ces clients qui prennent de la place, ont parfois des demandes baroques – un petit-déjeuner roboratif et une lessive dans la nuit – et étaient réputés moins dépensiers : s’ils voyageaient à vélo, c’est forcément qu’ils ne pouvaient faire autrement. Ces dernières années, le regard des hébergeurs change en même temps que le profil des cyclotouristes. Selon une étude publiée par l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, en avril, un touriste à vélo dépense 68 euros par jour, contre 55 euros pour les autres touristes.
> Lire aussi  Les ventes de vélos explosent avec la crise sanitaire
Les aventuriers frugaux, dont la quête était le dépassement de soi et le rapport individuel à la nature, deviennent une minorité. Ils fuient les sentiers balisés et cherchent, dans les massifs intermédiaires, les dénivelés qui font encore peur aux nouveaux cyclotouristes. Ces derniers sont ciblés par des marques qui vendent vélo, textiles et accessoires à des tarifs rappelant le marché du luxe. C’est le prolongement d’un changement, entamé au siècle dernier, dans la pratique du vélo : en baisse chez les ouvriers et employés, en hausse chez les femmes et catégories sociales supérieures.
Le plaisir « sans souffrir »
La démocratisation du tourisme à vélo est concomitante à celle du cyclisme urbain. Elle est facilitée par la révolution de l’électrique et la prise de conscience que les enfants peuvent accompagner l’aventure. « Cet été, on avait surtout des familles de cadres, 30 à 40 ans, avec de jeunes enfants, relate Valérie Azezian, de l’agence de voyage spécialisée France à vélo. Ils louaient des carrioles, des vélos suiveurs et partaient une semaine sur les châteaux de la Loire. On a loué beaucoup de VAE aux Français : ils veulent se faire plaisir mais sans trop souffrir. » Ses habituels clients étrangers sont plus âgés et sportifs.
> Lire aussi  Le « staycation » rebat les cartes du tourisme européen
Olivier Hamon bichonne cette clientèle « sympa et très décontractée » dans son auberge des Aubépines, façade crème et volets verts, qui jouxte la petite gare d’Illiers-Combray (Eure-et-Loir). La Véloscénie passe par ce lieu de pèlerinage proustien, carte postale de la France rurale, à 30 kilomètres de Chartres. Surprise, cet été : l’absence des Anglo-Saxons a été compensée par l’arrivée de familles françaises en VAE.
Le camping demeure, de loin, le premier mode d’hébergement, mais les économies ainsi faites se reportent sur la culture, les produits locaux et, surtout, la restauration. La clientèle sportive, en forte progression et qui se déploie autour de lieux de culte comme le mont Ventoux, est la plus dépensière avec près de 90 euros par jour. Le chiffre d’affaires du tourisme à vélo est évalué par l’Ademe à 4,2 milliards d’euros en 2019, soit un milliard de moins que l’œnotourisme.
Ces dépenses non délocalisables et les emplois locaux induits convainquent nombre de collectivités de développer des voies cyclables, dont le coût est modeste et souvent abondé par des financements européens. « Le développement de la Loire à vélo a changé à la fois le regard des professionnels et des élus, retrace Nicolas Mercat, du cabinet d’études Inddigo, spécialisé dans la pratique cycliste. En plus d’être une clientèle à fort pouvoir d’achat, le cyclotouriste est aussi la possibilité d’une saison longue, de Pâques à la Toussaint. »
Hormis sur la Loire à vélo, l’offre touristique évolue toutefois moins vite que le tracé des routes… qui lui-même prend du temps. Les services liés au cyclotourisme, qu’ils soient marchands (location de vélo, transport de bagages) ou non-marchands (aires de bivouac, points d’eau ou toilettes publiques), se sont aussi développés à un rythme moins frénétique que l’aménagement des véloroutes.
« On a encore des territoires de conquête, admet Camille Thomé, directrice de Vélo & territoires. Il reste des zones où le cycliste est un peu dubitatif : parce qu’il ne trouve pas où dîner, parce qu’il y a un vide d’hébergement ou un refus des hébergements à la nuitée. » Olivier Midière, directeur de l’Agence régionale du tourisme Grand-Est, constate que « certains acteurs, qui sont installés depuis un moment, ne font pas les efforts nécessaires. Trouver les restaurants fermés le dimanche sur la véloroute, cela pose problème. »
La SNCF irrite les cyclotouristes
Il est un acteur, lui aussi installé depuis un moment, qui irrite les cyclotouristes davantage qu’un restaurant fermé, une crevaison inopportune ou une averse imprévue : la SNCF. « Le train est censé être le meilleur ami du vélo mais pas en France, se désole Sébastien Bosvieux, Toulousain de 44 ans qui voyage fréquemment avec sa compagne. En Suisse, en Allemagne, en Autriche, tout est prévu, avec un wagon uniquement consacré aux vélos ou des remorques derrière les cars. La SNCF n’a pas pris la mesure de l’enjeu et, lorsqu’on va prendre un train avec son vélo, on ne sait jamais comment on va être reçu par le contrôleur. C’est compliqué d’organiser des vacances dans ces conditions. »
A la SNCF, les règles de transport des vélos non démontés varient d’un train et d’une ligne à l’autre. La façade Ouest est, de manière générale, mieux pourvue que le reste de la France. Camille Thomé constate que la France a refait son retard sur ses voisins européens, à l’exception de cette fameuse intermodalité « train ou car + vélo ». « C’est une faiblesse concurrentielle pour nous. Nous avons bon espoir que la situation s’améliore grâce à la loi d’orientation des mobilités (LOM). Dans tous les cas, cela se comptera en années avant de rénover le matériel roulant, aujourd’hui inadapté. » 
La LOM, promulguée en décembre 2019, prévoit d’améliorer l’emport des vélos non démontés dans les trains. Mais seuls les décrets, à paraître, fixeront le nombre minimal d’emplacements. Les associations de cyclistes souhaiteraient qu’il soit de huit. La SNCF se garde bien d’évoquer publiquement un chiffre. « Nous travaillons depuis plusieurs mois avec l’Etat et les associations pour trouver le bon équilibre permettant d’accompagner le développement du cyclotourisme », déclare le groupe ferroviaire, qui a pris langue avec un collectif d’usagers baptisé Train + Vélo. L’association Vélo & territoires compte davantage sur l’ouverture du rail à la concurrence pour « bousculer la vieille garde et faire que le regard change ». Après tout, même les cathédrales millénaires ont su s’adapter à l’émergence du touriste pédalant.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/09/19/cyclotourisme-l-ete-ou-les-francais-ont-roule_6052808_3234.html>
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17- Bretagne : des voiliers cargos pour du café et du chocolat encore plus vertueux, AFP, 19/09/20, 11:00
Sandra Ferrer

Transporter des marchandises à la voile, ils en rêvaient, mais lesquelles ? Deux frères se sont lancés dans la fabrication de café et de chocolat bios afin de remplir les cales d'une flotte de voiliers modernes dont le premier lèvera l'ancre en octobre de Saint-Malo.
"On est peut-être en 2020, mais il n'y a rien de plus facile qu'une voile pour faire avancer un navire", assure Jacques Barreau, directeur général de l'entreprise morlésienne de torréfaction de café et de fabrication de chocolat Grain de Sail.
"L'envie au départ c'était vraiment de faire du transport décarboné, mais on s'est demandé ce qu'on pouvait bien transporter", raconte celui qui pendant un temps a développé le projet de parc éolien dans la baie de Saint-Brieuc pour le compte de la PME Nass & Wind, spécialisée dans les énergies renouvelables et dont son jumeau Olivier Barreau est un des fondateurs. 
"On n'a pas osé entrer de plein pied dans le secteur très concurrentiel du transport de marchandises", reconnait l'ingénieur de formation de 52 ans lors d'un entretien au siège de l'entreprise située sur le petit port de Morlaix, au pied d'une écluse. 
Les deux frères, originaires de Saint Quay-Portrieux et dont l'un des ancêtres était armateur, décident alors de trouver des produits à fabriquer et commercialiser. 
L'activité de torréfaction voit le jour en 2013 puis trois ans plus tard celle de fabrication de chocolat. Fin 2018, ils lancent la construction de leur premier voilier cargo. "On a ainsi pu financer le bateau", souligne Jacques Barreau, évoquant un coût de deux millions d'euros. 
Long de 22 mètres et pouvant transporter jusqu'à 50 tonnes de marchandises, le voilier actuellement en fin de construction à Lorient entamera son premier périple le 12 octobre depuis Saint-Malo, son port d'attache. 
- Flotte de voiliers cargo -
Au terme d'une transatlantique de deux à trois semaines, en fonction des aléas climatiques, il jettera l'ancre à New York. Dans ses cales, quelques 15.000 bouteilles de vins biologiques et nature "pour donner un peu de sens à la traversée", explique Stefan Gallard, directeur marketing de l'entreprise en pointe en matière de développement durable.
Quatre marins seront à bord, tous salariés de l'armement Grain de Sail Shipping, dont trois titulaires du brevet de capitaine 3000 et même "illimité" pour l'un d'entre eux, qui permet de commander les plus grands navires. Le deux-mats débarquera ses vins à New York avant de rallier la République Dominicaine où il sera chargé en cacao pour le premier voyage, avant un retour dans la cité corsaire en janvier. 
Le voilier effectuera deux boucles transatlantiques par an, jusqu'à l'arrivée d'ici 2023 d'un deuxième voilier cargo d'environ 40 mètres. A terme, l'entreprise ambitionne de développer un réseau de sites de transformation de cafés et de chocolats en Europe et sur la côte Est des États-Unis, le tout relié par une flotte de voiliers cargo modernes.
"D'une idée qui peut paraître utopique on a fait une entreprise qui marche", se réjouit Olivier Barreau, actionnaire principal de Grain de Sail, dont la commercialisation de chocolat (220 tonnes en 2020) représente 90% de l'activité.
L'entreprise, qui emploie une trentaine de personnes et en fait travailler vingt autres porteuses de handicap, a réalisé en 2020 un chiffre d'affaires de cinq millions d'euros, en augmentation de 55% par rapport à l'année précédente. Au printemps, elle inaugurera à Morlaix un nouveau bâtiment de 2.500 m2 qui offrira une capacité de production de chocolat quasiment doublée par rapport celle de l'actuelle chocolaterie. 
Plusieurs entreprises en France planchent sur des projets de voiliers cargo, telles que les nantaises Neoline et Zéphyr et Borée ou la finistérienne TOWT, qui transporte depuis 2011 des marchandises sur des vieux gréements et a lancé en juillet un appel d'offre pour la construction d'ici 2024 de quatre voiliers cargos de 70 mètres de long.
<https://information.tv5monde.com/info/bretagne-des-voiliers-cargos-pour-du-cafe-et-du-chocolat-encore-plus-vertueux-375705>
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18- Sur l’île de Berder, zizanie autour d’un projet hôtelier, M le mag, 20/09/20, 05h24
Robin Richardot 

Depuis qu’un promoteur immobilier veut construire un complexe de luxe sur l’île, qui dépend de Larmor-Baden, dans le golfe du Morbihan, la commune est déchirée entre pro-retombées économiques et anti, soucieux de préserver l’environnement. 
A Larmor-Baden, dans le Morbihan, il suffit d’un mot pour lancer des débats houleux entre voisins : Giboire. Cela fait quatre ans que ce promoteur immobilier rennais ambitionne d’installer un complexe hôtelier quatre étoiles de 80 chambres avec piscine sur l’île de Berder. Un bout de terre privé, accessible par un gois à marée basse, qui accueille jusqu’à 3 000 visiteurs certains jours sur son sentier ouvert au public. « C’est notre Mont-Saint-Michel à nous », se vantent les Larmoriens. Mais ces dernières semaines, l’île divise les 858 habitants de la commune.
Quatre associations de défense de l’environnement ont déposé des recours judiciaires en juillet afin de bloquer le projet immobilier. Elles craignent que ce dernier ne dénature le cadre de l’île, sa végétation, ses plages que l’on découvre le long du sentier côtier et ses bâtiments datant du XIXe siècle. Il y a donc d’un côté les pro-Giboire, qui ont manifesté leur soutien le 23 août, et de l’autre, les anti-Giboire, réunis le 6 septembre pour un « pique-nique joyeux » sur l’île.
Lors de ce dernier rassemblement, le ton est monté entre les deux camps. « Bande de salopards ! », « cocus ! », ont invectivé les uns, quand les autres n’en peuvent plus de « ces assos de vieux énervés qui n’ont rien d’autre à faire que scruter les permis de construire ». Selon « Mousse », pro-Giboire et gérant du bar juste en face de l’île, un manifestant l’aurait menacé de brûler son établissement. D’ailleurs, certains Larmoriens défendent mordicus avoir vu des black blocs à la manifestation du 6 septembre.
Vente à Yves Rocher
Un niveau de tension jamais atteint dans la commune alors que les premiers différends autour de l’île de Berder datent des années 1980. A l’époque, le terrain appartient à des bonnes sœurs qui le vendent à Yves Rocher. « On a dû batailler pour que l’industriel maintienne une activité à caractère social sur l’île », resitue Eugène Riguidel, navigateur. L’entrepreneur breton abandonne ses ambitions hôtelières et loue ses 25 hectares à un centre de vacances pour jeunes.
L’histoire aurait pu se terminer là, mais Yves Rocher meurt en 2009 et ses descendants mettent en vente l’île en 2012. Marc Chapiro, un militant de Baden (la commune juste au nord de Larmor-Baden), lance alors un collectif et une pétition pour que Berder devienne un parc départemental. Des grands noms apportent leur signature : la navigatrice Florence Arthaud, le député José Bové et le chanteur Renaud. Le groupe immobilier rennais Giboire acquiert finalement l’île et prévoit dès 2016 l’installation d’un complexe de luxe.
En réaction aux recours des associations, Christophe Guyomard a lui aussi créé un collectif. Ce conseiller municipal, ancien navigateur dans la marine, craignait que Giboire imite Yves Rocher et abandonne le projet. « On a un investisseur breton qui investit en Bretagne, qui promet 47 emplois minimum, qui s’engage à rénover les lieux, tout ça pour zéro euro de subventions publiques, et on est en train de laisser filer cette opportunité », fulmine celui qui joue les porte-parole de la mairie dans l’histoire.
Guerre d’arguments
Les deux camps se livrent alors une guerre ­d’arguments, avec une légère ­tendance à l’exagération. « Giboire construira un pont ou un tunnel pour accéder à l’île à toute heure », imagine Eugène Riguidel. Le marin prédit même un héliport. « Et puis ça sera une base de lancement pour la fusée Ariane, des fois qu’en Guyane ça ne marcherait plus », lui renvoie Christophe Guyomard, dénonçant des « fake news ».
Entre deux piques, on se dispute les chiffres et l’adhésion des Larmoriens. La pétition des anti-Giboire assure l’emporter avec près de 13 000 signatures (contre 1 300 pour le texte adverse, disponible seulement depuis août). Mais dans l’autre camp, on revendique « 80 % de signataires locaux ». « A leur manifestation il n’y avait qu’une quinzaine de Larmoriens, contre-attaque Christophe Guyomard. Les autres étaient des activistes écolos de Rennes ou Nantes. » 
> Lire aussi  Le petit éden breton d’un couple franco-britannique
Ce débat pourrait s’inviter en mars aux élections départementales. Jusque-là, François Goulard, président du conseil départemental, a rejeté les demandes des militants écologistes. « Le département n’a rien à voir dans cette histoire, balaie-t-il. L’achat, la rénovation et l’entretien de l’île représenteraient plusieurs millions d’euros. C’est plus d’une année du budget du département qui y passerait. » Certains Larmoriens craignent que l’île ne devienne une nouvelle ZAD (« zone à défendre ») dans la région.
Signer la pétition
A la mairie, on a surtout peur que Giboire jette l’éponge. Entre la cour d’appel et le Conseil d’Etat, les anti-complexe ont sans doute bloqué le projet immobilier pour cinq ans minimum. Contacté, le groupe Giboire n’a pas souhaité répondre à nos questions mais assure qu’une vente de l’île n’est pas à l’ordre du jour. « Au moins, c’est un groupe breton », soulignent Manuela et Benoît, gérants du seul hôtel de la commune.
> Lire aussi  A La Trinité-sur-Mer, la demeure historique du clan Le Pen
Sur le port de Larmor-Baden, un couple de touristes écoute Eugène Riguidel défendre ses arguments puis demande l’adresse du site pour signer la pétition. Un autre homme indique qu’il en parlera à ses amis lorientais. « Tu peux leur dire de rester chez eux, gronde alors un Larmorien. Si on continue de bloquer tous les projets, dans dix ans, on ne visitera plus que des ruines sur cette île. »
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/09/20/sur-l-ile-de-berder-zizanie-autour-d-un-projet-hotelier_6052899_4500055.html>
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19- Camion électrique qui ne roulait pas vraiment : le fondateur de Nikola démissionne, Numerama, 21/09/20
Maxime Claudel

En raison des accusations qui visent son entreprise et, surtout, sa personne, Trevor Milton, fondateur de Nikola, a démissionné.
Nikola, spécialisé dans la conception de poids lourds électriques, va désormais devoir avancer sans son fondateur. Dans un communiqué publié le 20 septembre, le constructeur annonce avoir accepté la démission de Trevor Milton de son poste de président. La décision de l’intéressé intervient après un rapport accablant de Hindenburg Research. Ce cabinet a mis en exergue des mensonges et des fausses promesses liés à Nikola et Trevor Milton, dans le but d’attirer des investissements. Parmi les arguments avancés, il y a cette vidéo montrant un camion en train de rouler— alors qu’il ne roule pas vraiment.
Le fait que Trevor Milton se retire de lui-même viendra peut-être mettre de l’huile sur le feu et appuyer l’argumentaire du camp opposé. Dans une lettre diffusée sur Twitter le 21 septembre, il explique son choix : « On devrait se concentrer sur l’entreprise et sa mission révolutionnaire, pas sur moi. Je prévois de me défendre contre les allégations à mon encontre, lancées par des détracteurs extérieurs. » Il souhaite rediriger les enquêtes — et la lumière — sur lui et protéger son entreprise.
>> Suite à lire à :
<https://www.numerama.com/vroom/649854-camion-electrique-qui-ne-roule-pas-vraiment-le-fondateur-de-nikola-demissionne.html>
Sur le même sujet : 
> Chronique. Avec les camions électriques Nikola, « il flotte comme un parfum d’arnaque sur Wall Street », Le Monde, 22/09/20, 10h47 
Philippe Escande
Le patron du fabricant, Trevor Milton, a démissionné lundi 21 septembre pour soupçons de fraude. Preuve que Nikola est loin de suivre les pas de son modèle, Tesla, note Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».
Pertes et profits. Trevor Milton a-t-il dupé tout le monde ? Introduit en Bourse en juin 2020, le fabricant de camions électriques Nikola valait, un mois plus tard, près de 13 milliards de dollars (11 milliards d’euros). Deux fois plus que Renault, pour une entreprise qui n’a finalement jamais fabriqué ni vendu le moindre produit. La consécration est venue le 8 septembre, avec l’annonce de l’investissement de 2 milliards de dollars de General Motors dans la société.
Aujourd’hui, c’est la débandade et il flotte comme un parfum d’arnaque sur Wall Street. L’investisseur activiste Hindenburg Research a fait exploser le rêve électrique vendu par M.Milton, le fondateur de Nikola. Lundi 21 septembre, ce dernier a présenté sa démission. L’épais rapport du financier, qui ne cache pas avoir parié sur la baisse des actions, évoque les inexactitudes et omissions dans le parcours et le discours de l’homme qui a su séduire le premier constructeur automobile américain.
> Lire aussi  Nikola ou quand le camion à hydrogène enflamme la Bourse
Certaines ont été déjà confirmées. Comme d’avoir fait croire qu’il avait mis au point des composants qu’il achetait en fait à des partenaires ou d’avoir truqué une vidéo montrant un camion électrique qui avançait tout seul en terrain plat, alors qu’il descendait une pente, mu par la seule force de la gravité. Il apparaît peu à peu qu’une bonne part de la propriété intellectuelle de l’entreprise réside dans les promesses et l’entregent de son patron.
Concept industriel balbutiant
Le talent de Trevor Milton a été de convaincre des partenaires de plus en plus prestigieux de le suivre dans son aventure. Et, chaque fois, les partenariats précédents ont cautionné les suivants. Cet optimisme débordant et son activisme sur les réseaux sociaux font immanquablement penser à son modèle, Elon Musk, le patron de Tesla. A trois différences près. D’abord, sur le plan technique, Tesla s’est appuyé sur une technologie éprouvée, celle des batteries pour voitures électriques, qu’il a améliorée, et non sur la promesse de poids lourds à hydrogène, dont le concept industriel est encore balbutiant.
Ensuite, la stratégie de Tesla, à l’inverse de celle de Nikola, se fonde sur l’intégration, au niveau interne, de toute la conception et la fabrication. Le groupe possède ses usines de batteries et celles de montage. Enfin, et c’est le plus important, s’il s’est fourvoyé sur les délais, M. Musk a été au rendez-vous des ventes et de la fabrication en série de ses voitures. La montée en cadence de son usine chinoise après celle de Californie a démontré qu’il avait passé avec succès son brevet d’industriel pur et dur. Il reste du chemin à Nikola pour suivre cette voie. Et ce n’est pas en utilisant la simple gravité qu’il y parviendra.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/09/22/avec-nikola-il-flotte-comme-un-parfum-d-arnaque-sur-wall-street_6053132_3234.html>
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20- Ikea France va commercialiser des panneaux solaires "clé en main", AFP, 22/09/20, 10:00

Le géant suédois de l'ameublement Ikea va commercialiser à partir de mardi "un service clé en main d'installation de panneaux solaires pour les particuliers", qu'il promet "rentable en 7 à 10 ans en moyenne", selon un communiqué mardi.
"Ce service a pour objectif de rendre l'installation de panneaux solaires plus simple et accessible", détaille Ikea, selon qui "le client peut réduire la facture d'énergie de 50% en moyenne grâce à l'autoconsommation et la revente du surplus d'électricité produit".
L'entreprise, qui s'associe pour l'occasion avec Voltalia, acteur international des énergies renouvelables, propose deux types d'offres, une "pour s'adapter aux toitures les mieux exposées, à partir de 6.990 euros pour 6 panneaux, et 7.990 euros pour 9 panneaux", une autre "s'adaptant à différents types de toits, avec du matériel pour optimiser la production et l'autoconsommation", 1.000 euros plus cher.
Ikea annonce des garanties dont "5 ans pour le service après-vente tout compris", "5 ans de garanties de performance" lors de laquelle "s'il y a une différence entre la performance annoncée lors du devis final et la production réelle de l'installation, le client se verra rembourser la différence", "10 ans minimum de garantie du fabricant sur les composants (panneaux et onduleur) et "25 ans de garantie sur la performance des panneaux".
<https://information.tv5monde.com/info/ikea-france-va-commercialiser-des-panneaux-solaires-cle-en-main-376069>
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21- Les trottinettes électriques, bonnes ou mauvaises pour le climat ?, The Conversation, 22/09/20, 22:46
Par Anne de Bortoli, Chercheure en durabilité des transports (et ingénieur-chercheur en éco-conception routière), École des Ponts ParisTech (ENPC)

Alors que les effets dramatiques des dérèglements climatiques se font sentir de manière plus intense chaque année, les donneurs d’ordre publics et privés réalisent progressivement l’urgence de prendre des décisions drastiques pour réussir la transition climatique.
Le transport constitue un des leviers de cette transition, puisqu’il comptabilisait déjà 14 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales en 2010, sans tenir compte des émissions liées aux infrastructures, à la production des véhicules, et aux autres services adjacents.
À ce titre, l’émergence massive des trottinettes électriques partagées en 2017-2018 aurait pu sembler providentielle : un véhicule de 17 kg transportant une personne semble prometteur sur le plan environnemental, notamment lorsqu’on le compare à la voiture, un monstre de 1300 tonnes transportant à peine plus de passagers !
Pourtant, très vite, ces nouveaux engins ont créé des conflits entre usagers de l’espace public, devenant l’objet de nombreuses critiques : accidentogènes, ne dépassant pas les 28 jours de durée de vie en moyenne, polluantes… Les pouvoirs publics ont réagi plus ou moins vigoureusement, allant jusqu’à interdire les trottinettes dans certaines villes, à l’image de Barcelone.
Reste un dernier aspect, essentiel : l’impact de ces véhicules en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Les trottinettes sont-elles (aussi) néfastes pour le climat ? C’est ce que nous avons cherché à savoir.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/les-trottinettes-electriques-bonnes-ou-mauvaises-pour-le-climat-146035>
Sur le même sujet : 
> Les trottinettes électriques sont-elles écologiques ? <http://www.slate.fr/story/195311/trottinettes-electriques-bonnes-mauvaises-climat-transport-transition-energetique-emissions-carbone>, Slate, 23/09/20
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En images
22- Accident minier en RDC : les creuseurs pointent le manque de sécurité, TV5Monde, 14/09/20
Jean-Luc Eyguesier

Les secours dans l'Est de la République démocratique du Congo ont ramené à la surface les premiers corps d'orpailleurs portés disparus depuis l'accident qui a frappé vendredi leur mine d'or artisanale. Les opérations se poursuivent ce lundi. Les creuseurs déplorent le manque d'inspections dans les mines.
> Vidéo à voir à :
<https://information.tv5monde.com/video/accident-minier-en-rdc-les-creuseurs-pointent-le-manque-de-securite>
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23- En Australie, des billets d'avion pour "nulle part" s'arrachent en 10 minutes, Capital, maj le 20/09/20 à 15:07
Annick Berger

La compagnie Qantas propose de s’envoler quelques heures pour la "Great Southern Land". Un grand tour pour observer, depuis le ciel, la Grande barrière de Corail ou l’Uluru.
Face aux restrictions toujours en vigueur pour de nombreuses compagnies aériennes, ces dernières rivalisent d’imagination pour faire entrer des recettes dans leurs caisses bien vides. Dernière en date : Qantas. La compagnie australienne a proposé un vol pour "nulle part" à 130 passagers le tout pour… 787 dollars (environ 664 euros) minimum, détaille ABC. Le transporteur, qui a perdu deux milliards de dollars depuis le début de la crise sanitaire, a organisé un vol vers la "Great Southern Land" australienne. Un voyage qui partira et arrivera à Sydney.
Un voyage dont les billets se sont arrachés en moins de 10 minutes, en faisant le vol le plus vendu de l’histoire de Qantas. Il faut dire que la compagnie a mis le paquet pour attirer les voyageurs : le vol survolera la Grande Barrière de corail et le mythique Uluru, le mont situé dans le centre de l’Australie et désormais interdit aux visiteurs en raison de son caractère sacré pour les Aborigènes.
>> Suite à lire et vidéo à voir à :
<https://www.capital.fr/conso/en-australie-des-billets-davion-pour-nulle-part-sarrachent-en-10-minutes-1380908>
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– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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