[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP26 (lundi 28 septembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 28 Sep 08:03:57 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Climat : voici les virus tropicaux qui menacent la France <https://www.cnews.fr/france/2020-09-18/climat-voici-les-virus-tropicaux-qui-menacent-la-france-999098>, CNews, 18/09/20, 07:07
2- Réchauffement climatique : dans un livre, Laurent Fabius rappelle l'alerte rouge <https://www.lejdd.fr/Politique/rechauffement-climatique-dans-un-livre-laurent-fabius-rappelle-lalerte-rouge-3992064>, Le JDD, maj le 18/09/20 à 14h05
3- "Les niveaux des nappes phréatiques sont au plus bas", alerte une hydrologue <https://www.rtl.fr/actu/environnement/les-niveaux-des-nappes-phreatiques-sont-au-plus-bas-alerte-une-hydrologue-7800815906>, L'invité de RTL Midi, 18/09/20, 14h17
4- Le Canada lance un fonds de réduction des émissions grâce à l’argent financé par les amendes de Volkswagen <https://www.enviro2b.com/2020/09/18/le-canada-lance-un-fonds-de-reduction-des-emissions-grace-a-largent-finance-par-les-amendes-de-volkswagen/>, Enviro2B, 18/09/20
5- Interview. « Il n’y a pas de climato-sceptiques chez les agriculteurs » <https://www.journaldelenvironnement.net/article/il-n-y-a-pas-de-climato-sceptiques-chez-les-agriculteurs,109353?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 18/09/20
6- Les chambres d’agriculture se préparent à réaliser des bilans carbone <https://www.journaldelenvironnement.net/article/les-chambres-d-agriculture-se-preparent-a-realiser-des-bilans-carbone,109363?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 18/09/20
7- Une journée pour nettoyer ses données numériques <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/19/une-journee-pour-nettoyer-ses-donnees-numeriques_6052811_3244.html>, Le Monde, 19/09/20, 05h27
8- Du Sénégal à l’Ethiopie, des pluies diluviennes ravagent la bande sahélienne <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/18/du-senegal-a-l-ethiopie-des-pluies-diluviennes-ravagent-la-bande-sahelienne_6052790_3212.html>, Le Monde Afrique, maj le 19/09/20 à 05h52
9- Le changement climatique à l’échelle régionale : retour sur le projet « Acclimaterra » <https://theconversation.com/le-changement-climatique-a-lechelle-regionale-retour-sur-le-projet-acclimaterra-145946>, The Conversation, 20/09/20, 19:06
10- La Terre ne s’est pas réchauffée aussi vite depuis l'extinction des dinosaures <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-terre-ne-pas-rechauffee-aussi-vite-depuis-extinction-dinosaures-82965/>, Futura-sciences, 20/09/20
11- Les « inégalités extrêmes » des émissions de CO2 nous mènent vers une catastrophe climatique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/21/les-inegalites-extremes-des-emissions-de-co2-nous-menent-vers-une-catastrophe-climatique_6052972_3244.html>, Le Monde, 21/09/20, 05h17
12- La banquise d'été de l'Arctique au deuxième plus bas niveau jamais observé <https://www.geo.fr/environnement/la-banquise-dete-de-larctique-au-deuxieme-plus-bas-niveau-jamais-observe-202167>, AFP, 21/09/20, 21:00
13- « Tout a fini par tomber, même les murs » : le Niger face aux pires inondations de son histoire <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/21/tout-a-fini-par-tomber-meme-les-murs-le-niger-face-aux-pires-inondations-de-son-histoire_6053075_3212.html>, Le Monde Afrique, 21/09/20, 22h04
14- Episodes cévenols : la marque du réchauffement <https://www.journaldelenvironnement.net/article/episodes-cevenols-la-marque-du-rechauffement,109443>, Le JDLE, 21/09/20
15- La banquise arctique a atteint sa deuxième superficie la plus basse jamais enregistrée <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/21/la-banquise-arctique-a-atteint-sa-deuxieme-superficie-la-plus-basse-jamais-enregistree_6053079_3244.html>, Le Monde, maj le 22/09/20 à 09h53
16- Entretien. « Désormais, aucun endroit ni aucun d’entre nous n’est à l’abri du changement climatique » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/22/changement-climatique-desormais-aucun-endroit-ni-aucun-d-entre-nous-n-est-a-l-abri_6053127_3244.html>, Le Monde, 22/09/20, 12h10
17- « C’est comme si notre avenir n’avait pas vraiment d’importance » : les éleveurs de rennes samis frappés par le réchauffement climatique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/22/les-eleveurs-de-rennes-samis-confrontes-aux-effets-du-rechauffement-et-de-la-transition-energetique_6053101_3244.html>, Le Monde, 22/09/20, 16h32
18- La Chine s'engage à la neutralité carbone d'ici 2060, une première <https://information.tv5monde.com/info/la-chine-s-engage-la-neutralite-carbone-d-ici-2060-une-premiere-376193>, AFP, 22/09/20, 23:00
19- Climat : les compagnies pétrolières ne sont pas sur la trajectoire de l’accord de Paris <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/23/climat-les-compagnies-petrolieres-ne-sont-pas-sur-la-trajectoire-de-l-accord-de-paris_6053244_3244.html>, Le Monde, 23/09/20, 07h28
20- Il y a tellement d’ouragans cette année que l’ONU a épuisé les prénoms disponibles pour les nommer <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/23/il-y-a-tellement-d-ouragans-cette-annee-que-l-onu-a-epuise-les-prenoms-disponibles-pour-les-nommer_6053221_3244.html>, Le Monde, 23/09/20, 12h45
21- La Chine surprend en s’engageant à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060 <https://www.lemonde.fr/climat/article/2020/09/24/la-chine-surprend-en-s-engageant-a-atteindre-la-neutralite-carbone-d-ici-a-2060_6053402_1652612.html>, Le Monde, 24/09/20, 12h56
En images
22- Suisse : des militants du climat occupent la Place fédérale de Berne <https://information.tv5monde.com/video/suisse-des-militants-du-climat-occupent-la-place-federale-de-berne>, TV5Monde, 21/09/20
23- Été 2020, le plus sec jamais enregistré <https://www.lci.fr/meteo/video-ete-2020-le-plus-sec-jamais-enregistre-2165305.html>, TF1, journal de 20h, 22/09/20

Bien à vous,
Florence

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SURPRISES DU JOUR : — La Chine s'engage à la neutralité carbone d'ici 2060 et relance l’Accord de Paris. Ce sont désormais les Etats-Unis qui manquent à l’appel de la diplomatie climatique. (cf. item 21 & suite)
— La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) a adopté son nouveau rapport d’orientation pour les trois ans à venir, qui compte «faire du défi climatique une opportunité pour l’agriculture». (cf. item 5 & 6)
RAPPORT DU JOUR : Les 1 % les plus riches émettent deux fois plus de CO2 que la moitié la plus pauvre de l’humanité, selon un rapport d’Oxfam et du Stockholm Environment Institute. (cf. item 10 & suite)
CITATION DU JOUR : "Selon les projections du Groupement intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) de "business-as-usual" pour 2300, les températures mondiales se porteront à un niveau que la planète n'a pas vu depuis 50 millions d’années. Le réchauffement anthropique projeté est sans commune mesure avec la variabilité naturelle du climat". James Zachos, paléoclimatologue & océanographe américain (cf. item 10)
AMPLIFICATIONS DU JOUR : — L’inlandsis groenlandais a perdu 532 milliards de tonnes de glace en 2019, soit l’équivalent du contenu de six piscines olympiques par seconde, un record. Le Groenland se dirige vers une disparition irrémédiable s’il garde le même régime de perte de masse – ce taux a été multiplié par sept en trois décennies. (cf. item 12 & 15)
— Les épisodes cévenols ont toujours existé mais leur intensité s’est accrue de 22% en 50 ans sous l’effet du réchauffement climatique global. (cf. item 14)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Climat : voici les virus tropicaux qui menacent la France, CNews, 18/09/20, 07:07
Mattis Meichler

Parmi les multiples conséquences du réchauffement climatique pour la France, la propagation de nouveaux virus inquiète particulièrement les autorités sanitaires.
La hausse des températures a en effet créé des conditions (chaleur et humidité) favorables à la prolifération d'espèces susceptibles de transmettre des virus qui n'étaient pas présents jusqu'à récemment en France métropolitaine, notamment le moustique tigre (Aedes), les phlébotomes et certaines tiques, trois espèces à l'origine de la transmission des «arbovirus», ou encore de la maladie de Lyme.  
Arrivé en Europe par avion ou par bateau dans les années 2000, le moustique tigre s'est ainsi installé d'abord dans le Sud de la France, avant de remonter vers le Nord alors que les températures moyennes augmentaient. On le trouve désormais dans 58 départements métropolitains, jusqu'en Ile-de-France. 
Le Chikungunya
Comme la Dengue et Zika, le Chikungunya est transmis principalement par le moustique tigre, dont le réchauffement climatique a permis la propagation en France : il était présent en 2019 dans 58 départements métropolitains. 
Le virus a été identifié pour la première fois en Tanzanie en 1952. Son nom signifie « homme qui marche courbé », en raison de ses symptômes : fièvre, douleurs articulaires, maux de tête, éruptions cutanées... qui disparaissent après quelques jours. Dans 10 à 40% des cas, toutefois, la personne atteinte ne présente aucun symptôme. 
Toutefois, les personnes les plus fragiles (nouveaux-nés, personnes âgées ou immunodéprimées...) peuvent développer des symptômes plus graves, comme les méningo-encéphalites. 
Le virus est apparu en Europe en 2007, et un premier cas autochotone recensé en en France en 2010, dans le Var. En octobre 2014, 12 autres cas autochtones avaient été observés à Montpellier.  
>> Suite à lire à :
<https://www.cnews.fr/france/2020-09-18/climat-voici-les-virus-tropicaux-qui-menacent-la-france-999098 <https://www.cnews.fr/france/2020-09-18/climat-voici-les-virus-tropicaux-qui-menacent-la-france-999098>>
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2- Réchauffement climatique : dans un livre, Laurent Fabius rappelle l'alerte rouge, Le JDD, maj le 18/09/20 à 14h05
Redaction JDD

Ce n'est pas son premier livre sur le réchauffement climatique. Mais en cette années où l'accord de Paris, signé sous son égide, rentre juridiquement en application, Laurent Fabius a tenu à tirer la sonnette d'alarme.
Mardi, Laurent Fabius, l'ancien Premier ministre de François Mitterrand et ancien président de la COP21 durant le quinquennat de François Hollande, publiera Rouge Carbone (Editions de l'Observatoire). L'actuel président du Conseil Constitutionnel y décrit l'urgence à agir pour le climat. Il met notamment en lumière un "giga paradoxe". Il s'explique : "La menace individuelle de la mort, directement associée au coronavirus, effraie bien plus l'opinion publique que la perception des conséquences diffuses du réchauffement", alors dit-il, que les "conséquences de ce qui ne constitue pas une crise mais une véritable mutation sont, à moyen et long terme, encore beaucoup plus redoutables que celles de la Covid-19"
La population est "plus sensible à la crise qu'à la mutation"
La crise Covid-19 comme la "menace 'rouge carbone' sont deux catastrophes, mais la population mondiale est manifestement jusqu'ici plus sensible à la crise qu'à la mutation". La crise sanitaire due au Covid19 "a conduit en seulement quelques semaines la quasi-totalité des gouvernements à prendre des mesures sans précédent sur le plan sanitaire, économique et social et financier et sur celui des libertés, mesures acceptés en général par la population", constate-t-il.
Critiquant les égoïsmes nationaux, le court-termisme et les "climato- somnambules" et "climato-négationnistes", comme il les appelle, Fabius s'étonne que le dérèglement climatique, "mutation fondamentale, plus 'grave' à terme si une comparaison est permise en termes de pertes humaines, de dégâts économiques et sociaux, environnementaux n'a pas suscité jusqu'ici toutes les décisions internationales, nationales et locales à la hauteur de cette menace 'rouge carbone'".
<https://www.lejdd.fr/Politique/rechauffement-climatique-dans-un-livre-laurent-fabius-rappelle-lalerte-rouge-3992064>
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3- "Les niveaux des nappes phréatiques sont au plus bas", alerte une hydrologue, L'invité de RTL Midi, 18/09/20, 14h17
Christelle Rebière

Emma Haziza, hydrologue et présidente de Mayane, un centre de recherche sur l'adaptation face au changement climatique, alerte sur les niveaux très bas des nappes phréatiques et appelle à "recréer le cycle de l'eau".
Des terres craquelées, des feuilles brûlées... La sécheresse frappe l’hexagone depuis quatre années consécutives, rappelle Emma Haziza, hydrologue et présidente de Mayane, le centre de recherche sur l'adaptation face au changement climatique. Ce phénomène concerne trois quarts du territoire français, mettant à mal les sols et les niveaux des nappes phréatiques. 
Docteur de l’École des Mines de Paris, Emma Haziza explique que la sécheresse touche "les premières couches des sols". "Si la demande en eau minimale des plantes n’est plus satisfaite, le sol atteint un seuil de flétrissement", détaille-t-elle. Un phénomène qui entraîne notamment la mort de nombreux arbres "sur pied". 
"Cette capacité de stockage de l’eau varie d’un sol à l’autre, mais nous connaissons actuellement une situation généralisée qui s’accélère", ajoute la spécialiste, précisant que les nappes phréatiques se retrouvent désormais "dans des niveaux les plus bas". 
>> Suite à lire ou à réécouter à :
<https://www.rtl.fr/actu/environnement/les-niveaux-des-nappes-phreatiques-sont-au-plus-bas-alerte-une-hydrologue-7800815906 <https://www.rtl.fr/actu/environnement/les-niveaux-des-nappes-phreatiques-sont-au-plus-bas-alerte-une-hydrologue-7800815906>>
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4- Le Canada lance un fonds de réduction des émissions grâce à l’argent financé par les amendes de Volkswagen, Enviro2B, 18/09/20
La Rédaction

Le Canada a lancé un fonds pour investir dans des projets communautaires visant à réduire les émissions, la majeure partie de l’argent provenant d’une amende que Volkswagen a payée pour avoir enfreint les règles nationales sur les émissions de diesel.
Le fonds de 206 millions de dollars canadiens (132 millions d’euros) fait partie du nouveau Fonds d’action et de sensibilisation au climat du gouvernement, qui vise à stimuler la recherche en sciences du climat en autonomisant les jeunes et les collectivités.
« Le nouveau Fonds d’action et de sensibilisation pour le climat créera des emplois pour les Canadiens dans les domaines des sciences et de la technologie, du milieu universitaire et de la communauté locale », a déclaré Jonathan Wilkinson, ministre de l’Environnement et du Changement climatique.
En janvier, un juge au Canada a approuvé une amende de 196,5 millions de dollars canadiens (126 millions d’euros) contre Volkswagen après que la société ait plaidé coupable à des dizaines de chefs d’accusation d’infractions aux émissions de diesel. L’amende était de loin la plus grande sanction environnementale de l’histoire du Canada, ont déclaré les procureurs.
Le ministre a également annoncé un investissement de 50 millions de dollars canadiens sur trois ans pour un certain nombre de priorités telles que le soutien de recherches supplémentaires pour ramener les émissions du pays à zéro.
<https://www.enviro2b.com/2020/09/18/le-canada-lance-un-fonds-de-reduction-des-emissions-grace-a-largent-finance-par-les-amendes-de-volkswagen/ <https://www.enviro2b.com/2020/09/18/le-canada-lance-un-fonds-de-reduction-des-emissions-grace-a-largent-finance-par-les-amendes-de-volkswagen/>>
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5- Interview. « Il n’y a pas de climato-sceptiques chez les agriculteurs », Le JDLE, 18/09/20
Propos recueillis par Stéphanie Senet

La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) a adopté, le 12 septembre à Villejuif, son nouveau rapport d’orientation pour les trois ans à venir, qui compte «faire du défi climatique une opportunité pour l’agriculture». Les explications d’Olivier Dauger, chargé de l’énergie et du climat.
Pour la première fois, votre rapport d’orientation 2020 cible le défi climatique. Pour quelles raisons ?
Olivier Dauger : Le climat n’est pas un sujet nouveau à la FNSEA. Je suis en charge du dossier au syndicat depuis 6 ans, à la demande de l’ancien président Xavier Beulin. Il n’y a pas de climato-sceptiques chez les agriculteurs. L’agriculture est à la fois victime du réchauffement, avec des accidents climatiques qui occupent une grande place de nos conseils d’administration depuis 5 ans, et une source d’émissions de gaz à effet de serre, principalement à cause de l’élevage et de l’utilisation des engrais azotés. Ce qui est nouveau, c’est qu’elle est aussi source de solutions, en captant le carbone ou en réduisant ses émissions. C’est pourquoi nous avons lancé ce travail de fond il y a dix-huit mois, qui s’est conclu par le rapport d’orientation 2020 adopté il y a quelques jours par l’assemblée générale.
Quelles sont vos priorités ?
Nous voulons associer l’ensemble de la chaîne, des instituts de recherche aux commerces alimentaires, en passant par les agriculteurs bien sûr, mais aussi les assureurs, les syndicalistes et les corporations autour du climat afin d’améliorer la résilience des systèmes agricoles face aux effets du réchauffement et augmenter la capacité de stockage du carbone dans les plantes et les sols. Nous n’avons pas le choix. L’agriculture doit être actrice de sa transformation, même si la crise économique complique les choses. La bonne nouvelle, si je puis dire, c’est que tous les agriculteurs, tous les systèmes culturaux et toutes les filières, sont concernés. Ce qui facilite la prise en considération de ces enjeux.
>> Suite à lire à :
<https://www.journaldelenvironnement.net/article/il-n-y-a-pas-de-climato-sceptiques-chez-les-agriculteurs,109353?xtor=RSS-31 <https://www.journaldelenvironnement.net/article/il-n-y-a-pas-de-climato-sceptiques-chez-les-agriculteurs,109353?xtor=RSS-31>>
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6- Les chambres d’agriculture se préparent à réaliser des bilans carbone, Le JDLE, 18/09/20
Stéphanie Senet

20.000 exploitations agricoles pourront mesurer leur bilan carbone d’ici à 2022, grâce à un financement par l’Etat dans le cadre du plan de relance et accompagné par les chambres d’agriculture. Déjà disponible pour l’élevage de ruminants, la méthodologie nationale sera bientôt applicable aux grandes cultures.
Extrait : «Dans le plan de relance, une enveloppe de 10 millions d’euros est affectée aux diagnostics carbone des agriculteurs installés depuis 5 ans. Ce qui va nous permettre de réaliser 30.000 bilans dans les deux ans», explique...
>> Suite à lire en édition abonnée à :
<https://www.journaldelenvironnement.net/article/les-chambres-d-agriculture-se-preparent-a-realiser-des-bilans-carbone,109363?xtor=RSS-31 <https://www.journaldelenvironnement.net/article/les-chambres-d-agriculture-se-preparent-a-realiser-des-bilans-carbone,109363?xtor=RSS-31>>
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7- Une journée pour nettoyer ses données numériques, Le Monde, 19/09/20, 05h27
Maëlle Benisty

L’organisation citoyenne World Clean Up Day organise, samedi 19 septembre, des actions pour lutter contre la pollution virtuelle. 
Avez-vous pensé à vider votre poubelle virtuelle ? De nombreux courriels, photos ou fichiers inutilisés et archivés contribuent à une pollution numérique qui reste invisible. Dans son étude « La face cachée du numérique » éditée en 2019, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) estime que ce secteur serait responsable de 4 % des émissions totales de gaz à effet de serre (GES). Un chiffre qui pourrait doubler d’ici à 2025, au vu de la forte augmentation des usages du numérique.
C’est pour sensibiliser les citoyens à ces enjeux que l’organisation citoyenne World Clean Up Day et le groupe de réflexion Institut du numérique responsableorganisent, samedi 19 septembre, la première édition du « Cyber World Clean Up Day », autrement dit la journée mondiale du nettoyage numérique.
> Lire aussi  Cinq réflexes à adopter pour réduire sa pollution numérique
Né en Estonie en 2008, le mouvement écologique World Clean Up Day a coutume de rassembler, le troisième samedi de septembre, des citoyens volontaires pour ramasser les déchets sauvages présents sur les plages, forêts ou rues bitumées. Pas moins de 180 pays et 20 millions de personnes ont répondu à l’appel en 2019 et 840 tonnes de détritus avaient été récoltées en France. L’édition 2020 propose de s’attaquer aussi aux « déchets numériques », en organisant un grand nettoyage de données.
« On fournit aux entreprises, écoles, ou citoyens volontaires un kit de sensibilisation au sujet avec, par exemple, une vidéo sur les impacts environnementaux du numérique, puis des outils pour faire du tri dans leurs appareils. Prendre le temps de supprimer ses e-mails permet avant tout une prise de conscience », avance Kévin Guérin, chargé de projet du Cyber World Clean Up Day. L’organisation recense déjà plus de 120 événements « CyberCleanUps » organisés dans toute la France et s’attend à « plusieurs milliers de participants ».
« Un premier pas vers la sobriété »
La donnée numérique pollue du fait de son stockage. Chaque photo publiée sur un réseau social ou chaque courriel reçu est archivé dans des centres de données qui fonctionnent vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tous les jours. « Plus on a de données, plus on a besoin de construire ces bâtiments, qui sont extrêmement gourmands en énergie et en ressources nécessaires à leur refroidissement. La chaleur qu’ils émettent est parfois réutilisée, mais, dans le cas contraire, elle perturbe l’environnement et la biodiversité », souligne M. Guérin. Ces centres de données seraient responsables de 28 % des émissions de GES du secteur numérique, selon l’Ademe. Après s’être occupé de sa boîte mail, il faut « trier ses fichiers et privilégier un stockage local au cloud [l’informatique dématérialisée],qui n’est autre qu’un data centre », corrobore Kévin Guérin.
« Faire le ménage dans ses données ne va pas avoir un effet miracle sur l’environnement, mais cela permet de réaliser qu’on n’a pas besoin de stocker autant. C’est un premier pas pour aller vers plus de sobriété », juge Françoise Berthoud, ingénieure de recherche en informatique au CNRS.
En réalité, de nombreux gestes simples permettent un usage du numérique plus écoresponsable : baisser la luminosité des appareils énergivores, supprimer l’historique et fermer les fenêtres Web délaissées pour alléger les serveurs. L’Ademe conseille également d’intégrer à ses favoris les sites fréquemment utilisés plutôt que de passer par un moteur de recherche. Ce geste divise par quatre les émissions de gaz à effet de serre émises.
> Lire aussi  « Pollution, surexploitation des ressources, conséquences sociales… les impacts du numérique sur l’écologie sont multiples »
Le visionnage de vidéo en streaming est montré du doigt puisqu’il représente, à lui seul, 60 % du flux de données sur Internet. Dans son rapport intitulé « Climat : l’insoutenable usage de la vidéo en ligne » et sorti en 2019, le groupe de réflexion français The Shift Project rappelle que les processus pour stocker et acheminer les vidéos jusqu’à nos terminaux consomment de l’électricité, dont la production nécessite des ressources et émet du dioxyde de carbone (CO2). L’organisation estime qu’en 2018, le visionnage de vidéos en ligne a généré autant d’émissions de GES qu’un pays comme l’Espagne, ce qui représente 1 % des émissions mondiales.
« Le numérique est une ressource non renouvelable »
L’organisateur du Cyber Clean Up Day le reconnaît lui-même, le nettoyage de données « n’est pas suffisant pour changer les choses ». Frédéric Bordage, expert indépendant en numérique responsable et membre du collectif Green IT, déplore même que « cette action nous détourne du véritable problème ». « Il faut engager un changement à long terme dans ses habitudes. Par exemple, supprimer dix mails, ça ne représente rien par rapport au fait d’éteindre sa box Internet quand on part de chez soi », argumente-t-il.
D’après ses calculs, couper l’alimentation de sa box quatorze heures par jour permettrait d’économiser, en émissions de gaz à effet de serre, l’équivalent d’un trajet de 60 kilomètres en voiture et 13 fois la consommation électrique d’un smartphone pendant un an. « On peut demander aux gens de faire des efforts sur leurs usages du numérique et c’est important, mais pas suffisant. Nos équipements sont eux-mêmes très polluants et mal recyclés », argue la chercheuse Françoise Berthoud.
> Lire aussi  L’impossible estimation de la pollution générée par son smartphone
La fabrication de nos terminaux numériques (ordinateurs, smartphones, tablettes…) représenterait 47 % des émissions de CO₂ du numérique, rappelle l’Ademe. « Pour fabriquer un ordinateur de deux kilos, il faut 90 kg de matières premières rares et extraites dans des conditions déplorables », affirme Kévin Guérin, pilote du Cyber World Clean Up Day.
« Ces matériaux sont en voie de disparation. Le numérique est une ressource non renouvelable. Il est urgent d’en prendre conscience pour adopter une plus grande frugalité dans nos usages », observe Frédéric Bordage, du Green IT. Plus que nettoyer ses données, il conseille alors de limiter l’achat d’équipements et de privilégier les appareils reconditionnés. « Si on fait tout pour moins produire de données et économiser la ressource numérique, on peut espérer que, dans dix ans, on n’aura plus besoin de journée mondiale du nettoyage numérique », conclut-il.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/19/une-journee-pour-nettoyer-ses-donnees-numeriques_6052811_3244.html>
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8- Du Sénégal à l’Ethiopie, des pluies diluviennes ravagent la bande sahélienne, Le Monde Afrique, maj le 19/09/20 à 05h52
Sandrine Berthaud-Clair

Cette année, la saison de la mousson est d’une rare violence. Les morts et les disparus se comptent par centaines, les déplacés par centaines de milliers. 
Des habitants sur des radeaux de fortune, d’autres qui sauvent à bout de bras quelques affaires ou regardent impuissant les véhicules flotter dans les torrents de boue. Dakar, Abidjan, Nouakchott, Ouagadougou, Accra, Cotonou, Niamey, Douala, Khartoum ont les pieds dans l’eau. Depuis la fin juin, les images de destruction se succèdent au rythme des pluies diluviennes qui ont frappé douze pays d’Afrique de la bande sahélienne. Du Sénégal à l’Ethiopie, la saison de la mousson est, cette année, d’une rare violence. Les morts et les disparus se comptent par centaines.
Du nord du Nigeria aux environs d’Agadez au Niger, des frontières du Cameroun à celles du Tchad, de vastes zones déjà fragilisées par l’insécurité et les attaques des groupes armés ont été inondées par la crue d’affluents du Niger et le débordement du bassin du lac Tchad. Plus de 360 000 personnes ont dû quitter leur foyer, dont 12 000 pour la seule semaine du 8 au 16 août, selon le décompte de l’Organisation internationale des migrations (OIM). Plus à l’est, dans le nord de l’Ethiopie, des dizaines de milliers d’habitations ont également été détruites, des villages, dissous par les eaux.
> Lire aussi  En Mauritanie, Nouakchott a les pieds dans l’eau à la suite de pluies diluviennes
Au Soudan, où pas moins de 650 000 personnes sont affectées par cette catastrophe d’après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), les autorités ont décrété l’état d’urgence pour trois mois. Le ministère de l’eau et de l’irrigation a annoncé qu’avec un niveau à 17,57 m, le Nil avait atteint un record absolu depuis plus de cent ans et les premiers relevés du fleuve.
Du côté de Niamey aussi, le « niveau du fleuve Niger est à son plus haut historique depuis le début des relevés en 1929 », explique Sylvie Galle, responsable de l’Observatoire Amma-Catch qui documente l’impact du changement climatique sur le cycle de l’eau en Afrique de l’Ouest. Le pays compte déjà plus de 65 morts et 320 000 sinistrés.
Des pluies plus courtes et violentes
Même si on ne dispose pas pour le moment de données précises – les serveurs de certains centres d’observation sont noyés –, l’ampleur exceptionnelle de la mousson sahélienne cette année pose déjà question. Assiste-t-on à une accélération du réchauffement climatique ? Difficile à dire. Les scientifiques ont largement documenté le dérèglement des phénomènes de mousson. Après les deux décennies de sécheresse des années 1970-1980, la pluviométrie avait repris de la vigueur sur toute la bande sahélienne. Mais, depuis le mitan des années 1990, les périodes sèches sont devenues plus arides et la mousson se traduit désormais par des pluies plus courtes et violentes – de quelques heures à quelques jours – entrecoupées de retours à un temps sec.
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Tous les experts interrogés appellent à la prudence : le régime sahélien, bien que profondément perturbé, est par nature sujet à une grande variabilité. Cependant,« le cumul des précipitations de cette année sera supérieur à la moyenne des précédentes et elles témoignent de ce dérèglement climatique », estime Thierry Lebel, hydroclimatologue de l’Institut de recherche pour le développement (IRD).
Sylvie Galle, chercheuse et responsable l’Observatoire Amma-Catch, rappelle que « le régime sahélien continue de se modifier depuis dix ans avec des crues plus précoces et des pluies de plus en plus intenses. S’il faut rester prudent, une année comme celle-ci tend à démontrer qu’on est dans le pire scénario des modélisations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat [GIEC] ».
Artificialisation des sols, abandon des jachères
Au-delà du caractère exceptionnel de l’année 2020, les acteurs de terrain s’inquiètent de l’inadaptation du continent à ces bouleversements. Car qui dit pluie ne dit pas forcément inondation. « Le risque d’inondation est à la fois le produit d’un aléa et d’un niveau de vulnérabilité, souligne Wafa Essahli, ancienne directrice des programmes de l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), et aujourd’hui consultante indépendante. Quand la Suisse connaît des épisodes de pluie sévères, les habitants ne se retrouvent pas avec de l’eau dans leur salon. ».
> Lire aussi  Au Sahel, des arbres et des bêches pour lutter contre l’avancée du désert
Les inondations monstres qui touchent la bande sahélienne révèlent surtout la vulnérabilité et la très faible résilience des Etats du continent. « La bonne pluie est une pluie utile, analyse Thierry Lebel. Or le résultat de ce dérèglement est que les sols, trop secs, ne peuvent plus accueillir ces eaux : le ruissellement emporte tout, habitations, cultures. »
Mais le climat n’est pas seul responsable. Le changement d’usage et l’artificialisation des sols, l’abandon des jachères, l’exil de populations vers les villes, les constructions anarchiques, un urbanisme inadapté, le défaut d’entretien d’infrastructures vieillissantes ou sous-dimensionnées démultiplient les effets des phénomènes météorologiques.
« Le réchauffement est bien là, mais les principales causes des inondations sont dues à l’inadaptation des politiques mises en œuvre, quand elles le sont », résume Wafa Essahli, qui regrette que la communication ne porte pas suffisamment sur ce qu’il est possible de faire, nourrissant un sentiment d’impuissance, voire de fatalité face aux événements climatiques.
Vers une crise alimentaire majeure
« Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’expertise scientifique a du mal à irriguer la décision politique et même les bureaux d’études et d’ingénierie qui construisent les villes africaines, témoigne encore Thierry Lebel. Il n’y a pas forcément de mauvaise volonté, mais l’urgence domine et les marchés publics sont très concurrentiels. Il faut faire progresser l’intégration des savoirs et faire évoluer les normes, notamment hydrologiques, qui sont en retard par rapport aux modélisations scientifiques les plus optimistes. »
A l’arrivée, les conséquences sont dévastatrices. La moitié de la population de Niamey a fui la ville, 34 000 maisons et cases ont été rasées, près de 6 000 hectares de cultures sont immergés, 448 greniers à céréales et 713 puits d’eau potable ont été détruits et au moins la moitié des récoltes de riz sera perdue, selon le dernier bilan du ministère nigérien de l’action humanitaire et de la gestion des catastrophes.
Et la situation menace encore de s’aggraver puisque la saison des pluies court jusqu’à fin septembre, voire au-delà en cas d’année exceptionnelle. Pour les derniers pays de l’arc sahélien, l’est de l’Ethiopie, l’Erythrée, Djibouti et la Somalie, qui relèvent du régime de l’océan Indien, la mousson s’étend d’octobre à novembre.
Plusieurs pays ont d’ores et déjà appelé à l’aide les grandes agences onusiennes pour faire face à la crise alimentaire majeure qui s’annonce alors que celle du Covid-19 a précipité le continent dans une grave crise économique. Et, tandis que la saison du paludisme bat son plein, le spectre du choléra ressurgit avec les décrues.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/18/du-senegal-a-l-ethiopie-des-pluies-diluviennes-ravagent-la-bande-sahelienne_6052790_3212.html>
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9- Le changement climatique à l’échelle régionale : retour sur le projet « Acclimaterra », The Conversation, 20/09/20, 19:06
Par Hervé Le Treut, Climatologue, Sorbonne Université & président (bénévole) de l’association Acclimaterra

Cet article est publié dans le cadre du Forum international de la météo et du climat, qui se tiendra du 15 au 18 octobre 2020 et dont The Conversation est partenaire. Nous vous donnons rendez-vous dès le 30 septembre 2020 au Campus des Cordeliers (Sorbonne Université) pour assister au colloque international qui donnera le coup d’envoi du Forum. Retrouvez toutes les infos sur forumeteoclimat.com.
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Les changements climatiques liés aux émissions de gaz à effet de serre sont désormais clairement visibles ; il n’est plus possible de réfléchir aux implications d’un tel changement de la même manière que dans les années 1980 ou 1990, lorsque se sont mises en place des instances telles que le Programme mondial de recherche sur le climat (1980), le GIEC (1988) ou encore la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, dans la foulée du Sommet de Rio de 1992.
Nous avons, depuis cette époque, continué à émettre des gaz à effet de serre à un rythme annuel toujours croissant. Ces gaz se stockent pour moitié environ dans l’atmosphère. Ils rendent largement irréversible une évolution qui crée par ailleurs une situation d’interdépendance totale entre les différents pays de la planète, puisque les gaz à effet de serre sont continuellement mélangés par les mouvements de l’air, quelle que soit leur origine.
Le rapport du GIEC de 2019 montre que, dans ces conditions, rester sous la barre des 1,5 degré de réchauffement réclame d’atteindre l’équilibre carbone vers 2050 : cela signifie moins de 30 ans pour avoir remplacé de manière complète des combustibles fossiles qui représentent environ 80 % de nos ressources énergétiques.
Dans un tel contexte, il est impossible d’ignorer les risques irrémédiablement croissants auxquels sont soumis les territoires où nous vivons. Et le champ de ce qui est possible diminue constamment, au fil des émissions nouvelles de gaz à effet de serre, qui s’ajoutent aux plus anciennes.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://theconversation.com/le-changement-climatique-a-lechelle-regionale-retour-sur-le-projet-acclimaterra-145946>
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10- La Terre ne s’est pas réchauffée aussi vite depuis l'extinction des dinosaures, Futura-sciences, 20/09/20
Nathalie Mayer, journaliste

Alors que la France connait un épisode de forte chaleur tardif, des chercheurs montrent, avec une précision inégalée, comment le climat de la Terre a évolué depuis 66 millions d'années. De quoi juger de l'impact des changements qui apparaissent périodiquement dans l'orbite de notre planète, des variations des niveaux de gaz à effet de serre ou encore de celles de l'étendue des calottes glaciaires polaires. Et confirmer que notre Terre se réchauffe actuellement à une allure qui va bien au-delà des variations naturelles du climat.
Il a commencé hier et devrait être à son pic aujourd'hui. Les météorologues parlent d'épisode de forte chaleur tardif. Ils s'attendent à ce que des records de température soient battus ce lundi un peu partout dans le pays. Pour une deuxième décade de septembre, voire pour tout le mois de septembre.
Ce dimanche, déjà, des températures incroyablement hautes ont été enregistrées dans le Sud-Ouest. Des températures allant jusqu'à plus +12 °C au-dessus des normales de saison.
En France, cela fait même 15 mois consécutifs que les températures enregistrées sont au-dessus des normales. Et d'autres endroits du Globe affichent les mêmes tendances. Cet été, la Death Valley (États-Unis) a enregistré un 54,4 °C record et il y a fait plus de 38 °C au-dessus du cercle polaire.
C'est dans ce contexte qu'une équipe internationale dirigée par des climatologues de l’université de Californie à Santa Cruz (États-Unis) publie aujourd'hui des résultats destinés à éclairer un peu plus encore l'impact des activités humaines sur le réchauffement climatique que nous vivons actuellement.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-terre-ne-pas-rechauffee-aussi-vite-depuis-extinction-dinosaures-82965/>
En savoir plus : 
> An astronomically dated record of Earth’s climate and its predictability over the last 66 million years <https://science.sciencemag.org/content/369/6509/1383>, Science, 11/09/20
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11- Les « inégalités extrêmes » des émissions de CO2 nous mènent vers une catastrophe climatique, Le Monde, 21/09/20, 05h17
Audrey Garric

Les 1 % les plus riches émettent deux fois plus de CO2 que la moitié la plus pauvre de l’humanité, selon un rapport d’Oxfam et du Stockholm Environment Institute. 
C’est un chiffre prompt à marquer les esprits : les 1 % les plus riches de la planète sont responsables de deux fois plus d’émissions de CO2 que la moitié la plus pauvre de l’humanité.
Alors que les effets dévastateurs du dérèglement climatique se font plus que jamais sentir – incendies en Californie, fonte de la banquise arctique, débâcle du Groenland, vagues de chaleur en Europe –, l’ONG Oxfam et le think tank Stockholm Environment Institute assurent, dans leur dernier rapport publié lundi 21 septembre, que ce sont les « inégalités extrêmes » en matière d’émissions de CO2, à l’œuvre depuis plusieurs décennies, qui précipitent le monde vers une catastrophe climatique.
Ce rapport, qui actualise de précédentes données parues en 2015, se focalise sur les années 1990-2015, une période critique pendant laquelle les émissions annuelles de CO2 ont augmenté de 60 %. Les auteurs se sont intéressés aux émissions dues à la consommation de 117 Etats, c’est-à-dire, pour chaque pays, celles qu’il produit sur son territoire mais aussi celles liées à ses importations de biens et de services, tout en excluant celles rattachées à ses exportations. Ils ont regardé comment se répartissaient les différentes catégories de revenus dans ces rejets.
+ Infographie : Part des émissions cumulées entre 1990 et 2015 par différents groupes de revenus mondiaux. <https://img.lemde.fr/2020/09/18/0/0/2363/2363/688/0/60/0/8aa22a9_679000474-carbon-inequality-social-v7-fr-04.png> (Oxfam)
Les résultats illustrent de manière éloquente l’enjeu de la justice climatique. Les 10 % les plus riches de la planète (630 millions de personnes) ont été à l’origine de 52 % des émissions de CO2 cumulées. Au cours de ces vingt-cinq années, ces habitants ont ainsi consommé un tiers (31 %) du budget carbone mondial encore disponible – c’est-à-dire la quantité maximale de dioxyde de carbone pouvant être émise – pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C. A l’inverse, les 50 % les plus pauvres (3,1 milliards de personnes) étaient responsables de seulement 7 % des émissions cumulées, soit 4 % du budget carbone disponible. L’empreinte carbone d’un habitant faisant partie des 1 % les plus riches est cent fois plus élevée que celle des 50 % les plus pauvres.
En France aussi, des inégalités très marquées
« Ces chiffres permettent d’aller à l’encontre des idées reçues, et notamment celle selon laquelle l’envolée des émissions serait due uniquement à la Chine, à l’Inde et au développement des classes moyennes », analyse Armelle Le Comte, responsable des questions climatiques pour Oxfam France. De fait, le rapport montre que si des millions de personnes sont sorties de la pauvreté dans des pays comme la Chine et l’Inde, avec une forte hausse de leurs revenus et de leurs rejets carbonés, les émissions des plus riches (avant tout des citoyens américains et européens) ont également continué de croître, dans les mêmes proportions.
> Lire aussi  Climat : « L’environnement est la nouvelle frontière des inégalités »
Les rejets des plus pauvres, eux, n’ont quasiment pas évolué sur la période. De sorte qu’entre 1990 et 2015, la croissance des émissions est due pour moitié aux 10 % les plus riches et pour moitié aux 40 % de l’humanité qui correspondent aux classes moyennes.
En France, les inégalités sont aussi très marquées : les 10 % les plus riches ont été responsables de plus d’un quart des émissions cumulées de CO2 sur la période 1990-2015, soit presque autant que la moitié la plus pauvre de la population. Et en 2015, l’empreinte carbone moyenne des 1 % les plus riches était treize fois plus élevée que celle des 50 % les plus pauvres (50,7 tonnes de CO2 par an contre 3,9 tonnes de CO2).
En 2020, l’arrêt forcé des économies lié à la pandémie de Covid-19 a entraîné une chute sans précédent des émissions de CO2.
> Lire aussi  La crise sanitaire due au coronavirus a causé une baisse d’émissions de CO2 sans précédent
Toutefois, les scientifiques anticipent un rebond dès 2021, dans la mesure où ce décrochage n’est pas lié à des transformations socio-économiques structurelles. Dans ce cas, le budget carbone mondial visant à limiter le réchauffement à 1,5 °C sera complètement épuisé à l’horizon 2030.
Autre preuve des inégalités : les 10 % les plus riches de la planète épuiseraient à eux seuls ce budget dès 2033 même si les émissions du reste de la population mondiale devenaient nulles dès demain.
« Le plan de relance français va à contre-courant »
« Cette injustice est ressentie le plus cruellement par les deux groupes qui contribuent le moins à la crise climatique : d’une part, les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables », les plus affectées par les dérèglements climatiques, « et d’autre part les générations futures qui hériteront d’un budget carbone épuisé et d’un climat encore plus dévastateur », indique le rapport d’Oxfam et du Stockholm Environment Institute.
Une analyse produite par le site anglais Carbon Brief, en 2019, avait montré que les enfants nés aujourd’hui devront émettre entre trois et huit fois moins de CO2à l’échelle mondiale que leurs grands-parents pour contenir le réchauffement à 1,5 °C.
> Lire aussi  Combien de CO2 pourrez-vous émettre dans votre vie si le réchauffement est contenu à 1,5 °C ?
Oxfam appelle alors les gouvernements à profiter des plans de relance post-épidémie pour réduire tant les émissions que les inégalités. Elle recommande notamment d’appliquer une taxe carbone sur les produits de luxe (SUV, vols fréquents en classe affaires, jets privés), d’investir dans les transports publics et l’efficacité énergétique des logements ou encore d’interdire la publicité dans les lieux publics.
« Le plan de relance français va à contre-courant, en abaissant les impôts de production sans aucune contrepartie écologique et sociale. Cette baisse va donc profiter autant à des Biocoop qu’à des entreprises comme Total », prévient Armelle Le Comte.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/21/les-inegalites-extremes-des-emissions-de-co2-nous-menent-vers-une-catastrophe-climatique_6052972_3244.html>
Sur le même sujet :
> Climat : les émissions des 1% les plus riches montrées du doigt par Oxfam, AFP, 21/09/20, 10:00
Les 1% les plus riches du monde émettent deux fois plus de gaz à effet de serre que la moitié la plus pauvre de la population, selon un rapport d'Oxfam, qui réclame réclame une "justice sociale et climatique" dans les plans de relance post-Covid.
L'ONG s'est penchée sur la période 1990-2015, 25 années pendant lesquelles les émissions mondiales de CO2, responsables du réchauffement d'une planète qui a déjà gagné plus de +1°C depuis l'ère pré-industrielle, ont augmenté de près de 60%.
Selon son analyse, "les 1% les plus riches de la population (environ 63 millions de personnes) étaient responsables à eux seuls de 15 % des émissions cumulées", soit "deux fois plus que la moitié la plus pauvre de la population mondiale".
Et les 10% les plus riches de la population mondiale (environ 630 millions de personnes) étaient responsables de 52% des émissions de CO2 cumulées.
"Au cours des 20-30 dernières années, la crise climatique s’est amplifiée et le budget carbone mondial limité a été dilapidé au service d’une intensification de la consommation d’une population nantie, et non pour sortir des personnes de la pauvreté", dénonce Oxfam.
Et les groupes qui "souffrent le plus de cette injustice sont les moins responsables de la crise climatique": les plus pauvres et les générations futures, poursuit l'ONG, appelant les gouvernements du monde entier à rectifier le tir en plaçant justice sociale et lutte contre le climat au cœur des plans de relance économique post-Covid.
"Il est clair que le modèle de croissance économique très émetteur de carbone et très inégalitaire des 20-30 dernières années n'a pas bénéficié à la moitié la plus pauvre de l'humanité", a dénoncé auprès de l'AFP Tim Gore, expert de l'ONG.
"C'est une dichotomie fallacieuse de suggérer que nous devons choisir entre la croissance économique et le climat", a-t-il ajouté.
"La pandémie de COVID-19 fait inévitablement ressortir la nécessité de reconstruire mieux et d'inscrire l’économie mondiale sur une voie plus juste, plus durable et plus résiliente", a réagi dans le rapport l'ancien secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. "Cet engagement collectif doit avoir comme priorité de réduire les émissions de CO2 de la frange la plus riche de la société, qui pollue de manière disproportionnée".
<https://information.tv5monde.com/info/climat-les-emissions-des-1-les-plus-riches-montrees-du-doigt-par-oxfam-375917>
En savoir plus : 
> Research report. The Carbon Inequality Era: An assessment of the global distribution of consumption emissions among individuals from 1990 to 2015 and beyond <https://oxfamilibrary.openrepository.com/handle/10546/621049>, Oxfam, 21/09/20
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12- La banquise d'été de l'Arctique au deuxième plus bas niveau jamais observé, AFP, 21/09/20, 21:00
Ivan Couronne avec Pia Ohlin à Stockholm

La banquise d'été en Arctique a fondu en 2020 jusqu'à la deuxième superficie la plus petite jamais enregistrée, après 2012, une nouvelle manifestation du réchauffement continu du climat, selon des observations satellites annoncées lundi par le National Snow and Ice Data Center aux Etats-Unis.
La banquise est la glace qui se forme sur l'eau. Tous les ans, une partie fond l'été et se reforme l'hiver, de façon normale, mais avec le réchauffement climatique, elle fond de plus en plus l'été, et sa superficie hivernale se réduit aussi. Les satellites observent de façon très précise ces superficies depuis 1979, et la tendance à la réduction est nette.
Cette année, le minimum de la banquise estivale a été atteint le 15 septembre, avec 3,74 millions de kilomètres carrés, selon des données préliminaires du centre, dont les annonces à la fin de chaque hiver et de chaque été font référence.
"L'année a été folle dans le nord, avec la banquise presque au niveau le plus bas jamais vu, des canicules (...) en Sibérie et des immenses feux de forêts", a déclaré Mark Serreze, son directeur. 
"Nous nous dirigeons vers un océan Arctique sans glace saisonnière", a-t-il déploré.
En général, le Groenland se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète.
La fonte de la banquise ne contribue pas directement à la hausse du niveau des océans, puisque la glace est déjà sur l'eau. Mais elle y contribue indirectement, et "a un impact sur le système du climat", dit à l'AFP Claire Parkinson, climatologue de la Nasa, dont les satellites mesurent les glaces des pôles.
En effet, moins il y a de glace, moins les rayonnements solaires sont reflétés et plus ils sont absorbés par les océans, ce qui les réchauffe.
- Un océan s'ouvre -
"La faible couverture de la banquise cette année est pile dans la tendance de déclin observée depuis quatre décennies", ajoute Claire Parkinson.
Les preuves du rétrécissement de la glace, en superficie et en épaisseur, sur mer et sur terre et dans les glaciers, en Arctique et en Antarctique, s'accumulent de façon indéniable, même si les rythmes diffèrent d'un endroit à un autre.
Ainsi, la banquise antarctique a vite fondu pendant trois ans jusqu'en 2017, mais ces dernières années, elle a un peu repris, sans qu'on comprenne vraiment le phénomène. Dans l'Arctique, la réduction est plus marquée depuis 1996 par rapport à la période précédente, note Claire Parkinson, même s'il y a des variations d'une année à l'autre.
La banquise du nord risquerait même de disparaître plus vite que ce que les modèles climatiques prédisent, ont jugé des chercheurs dans une étude publiée par la revue Nature en juillet.
Cette disparition bouleverse l'écosystème (les ours en dépendent pour attraper les phoques) et le mode de vie des Inuits au Groenland.
"A cause de la fonte de l'Arctique, l'océan va absorber plus de chaleur, et nous finirons tous par être exposés aux effets dévastateurs du dérèglement climatique", a réagi Laura Meller, de Greenpeace, qui se trouve à bord d'un navire parti de l'archipel norvégien de Svalbard et était lundi au bord de la glace.
"Quand je regarde par la fenêtre, j'ai du mal à me rappeler que j'observe une urgence climatique en temps réel", dit-elle à l'AFP par téléphone.
Les dirigeants mondiaux, qui se réuniront sur le climat et la biodiversité dans les deux prochaines semaines à l'ONU, ne peuvent ignorer le problème : l'an dernier, les experts climat de l'ONU (Giec) ont adopté un rapport sur les océans et la cryosphère (banquise, glaciers, calottes polaires et permafrost), avertissant des catastrophes en chaîne d'un monde plus chaud de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. La planète en est déjà à +1°C.
<https://www.geo.fr/environnement/la-banquise-dete-de-larctique-au-deuxieme-plus-bas-niveau-jamais-observe-202167>
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13- « Tout a fini par tomber, même les murs » : le Niger face aux pires inondations de son histoire, Le Monde Afrique, 21/09/20, 22h04
Morgane Le Cam (Niamey, envoyée spéciale)

Conséquence du changement climatique et de la destruction de la savane, la crue du fleuve Niger, fin août, a fait 71 morts et plus de 350 000 sinistrés dans le pays. 
A Kirkissoye, c’est le calme après le déluge. Dans ce quartier de Niamey, il n’y a plus âme qui vive. Les inondations qui ont dévasté la capitale du Niger entre le 24 août et le 6 septembre ont enseveli les habitations du bord du fleuve. « Tout est foutu. Jamais nous n’aurions imaginé un tel paysage. C’est une catastrophe », murmure Souley Adamou en naviguant entre les ruines sur sa pirogue de fortune. L’homme de 28 ans a perdu sa maison, une bonne partie de ses affaires et son atelier de couture, engloutis par les eaux. Tout juste a-t-il pu sauver son outil de travail : une machine à coudre.
En attendant des jours meilleurs, l’artisan s’est reconverti en piroguier pour aider les milliers de rescapés à récupérer leurs affaires ou à traverser les rues. Ce mercredi 16 septembre, son embarcation dérive entre des toits de tôle froissés, des canapés et des réfrigérateurs éventrés, derniers vestiges de baraques en terre dont même les murs ont disparu. Seules ont tenu les maisons en béton construites par ceux qui en avaient les moyens. En temps normal, l’alerte rouge inondation est déclenchée à Niamey lorsque l’eau dépasse les 620 cm. Cette année, même l’appareil de mesure a été submergé.
> Lire aussi  Inondations au Niger : au moins 45 morts et plus de 200 000 sinistrés
Le Niger fait face aux plus grosses inondations de son histoire. Dans le pays, plus de 32 900 habitations ont été détruites et 3 082 hectares de cultures irriguées ont été ensevelies par les eaux, selon un bilan dressé par le ministère de l’action humanitaire et de la gestion des catastrophes le 11 septembre. Parmi les 350 915 sinistrés recensés, au moins 71 Nigériens sont morts. Parmi eux, deux adolescents de Kirkissoye, âgés de 12 et 15 ans. Souley Adamou connaît leur famille. Il était présent quand les voisins, paniqués, ont essayé de sauver les gamins. Ces derniers « étaient venus récupérer quelques affaires après les inondations de la veille, et puis la maison est tombée, on a été obligés de plonger pour récupérer les corps sous les décombres », confie-t-il.
« L’eau est entrée d’un seul coup »
Les proches du piroguier, eux, ont eu plus de chance. Evacués à temps, ils ont rejoint des centaines d’autres sinistrés ayant élu temporairement domicile dans une des 46 écoles mobilisées par les autorités dans l’arrondissement 5 de Niamey. Des refuges comme le collège-lycée Gaweye 1, qui accueille près de 860 personnes. Dans ce village de fortune, la cour de récréation a laissé place à un mini-marché où les femmes cuisinent et recousent les habits déchirés, tandis que d’autres se reposent à l’ombre des arbres. Le préau fait office de salle de consultation médicale, gérée par trois agents de santé. Les salles de classe, elles, sont devenues des dortoirs. Dans l’un d’eux, Aïssa Amadou, 53 ans, a tenté de créer un semblant d’intimité, pour elle et ses sept enfants, en tendant un foulard sur un pupitre délabré. Comme les autres, cette femme a vu les eaux monter dans sa maison. « L’eau est entrée d’un seul coup, nous en avions jusqu’à la taille. Tout a fini par tomber, même les murs ! Il n’y a plus rien », raconte-t-elle. Sa baraque avait pourtant résisté aux inondations des années précédentes, en 2012, 2014, 2016, 2019…
Avant la saison des pluies, les autorités nigériennes avaient essayé de prendre les devants. A partir du mois de juin, les hommes de l’Office national des aménagements hydro-agricoles (ONAHA) se sont relayés nuit et jour pour rehausser la digue séparant le fleuve des terres des paysans. « 464 millions de francs CFA [707 000 euros] ont été mobilisés. Nous avons rehaussé la digue à 650 cm. Jusqu’au 23 août, nous étions sûrs de ne pas être inondés. Mais le lendemain, les premières digues ont cédé. L’eau les a dépassées », relate Djibo Boubacar, secrétaire général de la mairie de l’arrondissement 5. Le bureau du fonctionnaire croule sous les demandes d’aides des sinistrés. Ici, 9 222 ménages ont été victimes des inondations : plus d’un habitant sur deux. « L’Etat fait de son mieux. Nous mettons les écoles à disposition, nous y déployons des équipes médicales, nous distribuons des kits de vivres et d’hygiène avec l’aide de nos partenaires », détaille Djibo Boubacar entre deux signatures.
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Le secrétaire général n’est pas au bout de ses peines. L’eau va stagner pendant des mois dans les quartiers ; et à la fin de l’année, le fleuve Niger, qui déborde déjà, se verra rempli davantage par sa deuxième crue, venue du Mali et de Guinée. L’arrondissement 5 risque d’être inondé jusqu’en février prochain. Les sinistrés logés dans les écoles, eux, devront les évacuer au 15 octobre, date de la rentrée des classes. Pour résoudre l’équation, les autorités comptent reloger plus de 7 000 ménages sur un terrain en cours d’aménagement. Une stratégie qui avait déjà été mise en place lors des inondations précédentes. Mais une partie des habitants avaient refusé de déménager de leur quartier, aussi inondable soit-il, pour se retrouver sur ces terrains situés trop loin de leurs activités professionnelles. « Mes voisins et moi, nous ne voulons pas quitter notre quartier. Nous avons toujours vécu ici, nous ne connaissons que ça ! Dieu nous protégera les années suivantes », espère Aïssa Amadou. Comme beaucoup, elle attend que les pluies passent pour retourner chez elle et rebâtir sa maison sur les vestiges de celle qui s’est effondrée. Quitte à la voir de nouveau tomber lors des prochaines inondations.
« Il faut repenser l’aménagement des villes »
Pour la mairie centrale de Niamey, l’occupation de ces terres inondables est difficilement contrôlable. Cette année, la municipalité pense toutefois avoir trouvé la parade : « Nous donnerons gratuitement les parcelles aux sinistrés sur le site de relocalisation. En échange, nous récupérerons leurs terrains, situés sur les zones inondées, pour y développer des activités de pisciculture et de maraîchage. Il faut repenser l’aménagement de nos villes, accueillir l’eau, s’en servir. Les digues, c’est bien, mais quand on traite un problème partiellement, il risque de se répéter. Pour le régler durablement, nous devons surtout lutter contre l’ensablement du fleuve », souligne Mouctar Mamoudou, président de la délégation spéciale de la ville de Niamey.
Le changement climatique, qui a entraîné une intensification des pluies au Niger, ne suffit pas à expliquer le phénomène des inondations qui frappe le pays un peu plus fort chaque année. « Nous avons détruit la végétation pour construire des habitations et des champs. Cette savane, qui permettait à l’eau de s’infiltrer dans le sol et réduisait les écoulements, n’existe plus. Ainsi, pour une même quantité de pluie qui tombe, l’eau ruisselle beaucoup plus qu’avant. Plus l’eau ruisselle sur un sol nu, plus elle emporte de sable, qui atterrit dans le fleuve. Ce dernier s’ensable, sa capacité diminue et il déborde donc beaucoup plus vite », analyse Issoufou Maigary, expert hydrologue au centre régional Agrhymet du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS). Ironie du sort, le bureau de l’hydrologue a failli être lui aussi inondé. De sa fenêtre, il peut voir une montagne de terre : le sol a été rehaussé de plusieurs mètres. Derrière cette digue de fortune, le jardin s’est transformé en lac.
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Issoufou Maigary ne comprend pas : selon lui, la solution durable à ces inondations a déjà été trouvée par l’Etat nigérien il y a près de quarante ans. « Quand j’étais à l’école primaire, on entendait déjà parler de la construction du barrage de Kandadji. Depuis tout ce temps, c’est toujours à l’état de projet », déplore le quinquagénaire. L’ouvrage permettrait de produire de l’électricité et de réguler l’abondance ou la rareté de l’eau qui frappe la capitale au gré des saisons. Pendant les pluies, le barrage retiendrait les surplus, les filtrerait et pourrait les redistribuer aux foyers le reste de l’année. Une aubaine pour les Niaméens des quartiers modestes qui, lorsqu’ils ne sont pas inondés, manquent d’eau et sont victimes de coupures qui empoisonnent leur quotidien. Selon les autorités, les travaux du barrage auraient commencé l’an dernier pour une opérationnalisation prévue en 2025. Issoufou Maigary, lui, attend de le voir pour le croire.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/21/tout-a-fini-par-tomber-meme-les-murs-le-niger-face-aux-pires-inondations-de-son-histoire_6053075_3212.html>
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14- Episodes cévenols : la marque du réchauffement, Le JDLE, 21/09/20
Romain Loury

Les épisodes cévenols, y compris ceux aussi violents que celui survenu samedi 19 septembre dans le Gard, ont certes toujours existé. Toutefois, leur fréquence et leur intensité tendent sans nul doute à s’accroître sous l’effet du réchauffement.
Ce week-end, le nord du Gard a été touché par un épisode cévenol d’une rare ampleur. Les cumuls de pluie ont atteint jusqu’à 500 mm, «voire localement plus», constate Météo France. «C’est l’équivalent de 500 litres d’eau au mètre carré accumulés en seulement 12 heures, dont 200 mm tombés entre 9 heures et 11 heures samedi matin», ajoute-t-elle, évoquant un épisode «qui ne se produit qu’une fois par siècle en moyenne».
Quelle est l’origine des épisodes cévenols, qui surviennent en fin d’été et début d’automne ? D’une part, la mer Méditerranée a été chauffée tout l’été, engendrant des masses d’air chaud et très humides. Poussées par un vent du sud, elles sont guidées en altitude par les contreforts des Cévennes, croisant en altitude de premières masses froides automnales. C’est cette rencontre explosive qui engendre les trombes de pluie.
Une intensité accrue de 22% en 50 ans
Or plusieurs études l’ont montré : les épisodes cévenols sont certes un phénomène naturel, mais ils deviennent plus fréquents et plus intenses du fait du réchauffement. Plus chaudes, les masses d’air provenant de Méditerranée peuvent en effet contenir plus d’humidité, et donc engendrer plus de pluie, plus fréquemment.
Entre 1961 et 2015, l’intensité moyenne des épisodes cévenols s’est accrue de 22%, comme l’a montré une étude française publiée en avril 2018. Et les évènements les plus intenses, ceux dont le cumul de précipitations dépasse les 300 mm, sont désormais trois fois plus probables qu’ils ne l’étaient en 1950, explique au JDLE le climatologue Robert Vautard, directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL), co-auteur de ces travaux.
>> Suite à lire à :
<https://www.journaldelenvironnement.net/article/episodes-cevenols-la-marque-du-rechauffement,109443>
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15- La banquise arctique a atteint sa deuxième superficie la plus basse jamais enregistrée, Le Monde, maj le 22/09/20 à 09h53
Audrey Garric

La glace de mer pointait à 3,7 millions de kilomètres carrés cet été. L’Arctique est en train d’opérer une transition vers un nouveau climat, dans lequel les extrêmes sont la norme. 
C’est une nouvelle preuve que l’Arctique, sentinelle du réchauffement climatique, se dérègle toujours plus rapidement. La banquise polaire de l’hémisphère Nord a atteint sa deuxième superficie la plus basse jamais enregistrée : 3,74 millions de kilomètres carrés le 15 septembre, juste derrière le record de 2012, qui pointait à 3,4 millions de kilomètres carrés, selon le Centre national américain de données sur la neige et la glace (NSIDC). C’est seulement la deuxième fois, depuis le début des relevés satellitaires en 1979, que l’étendue de la banquise arctique plonge sous la barre des 4 millions de kilomètres carrés. Soit très loin de la moyenne de 6,3 millions de kilomètres carrés de surface de mer gelée, mesurée à la mi-septembre, entre 1981 et 2010.
« Ce fut une folle année dans le Grand Nord, avec une banquise qui a presque atteint son étendue la plus faible jamais enregistrée, des vagues de chaleur frôlant les 40 °C en Sibérie et des feux de forêt massifs, déclare dans un communiqué Mark Serreze, directeur du NSIDC. Nous nous dirigeons vers un océan arctique saisonnièrement libre de glace, et cette année est un autre clou dans le cercueil. »
La fonte de la glace de mer a été particulièrement marquée la première semaine de septembre – avec une perte de 80 000 km2 par jour, un record –, en raison d’un air chaud provenant du centre-nord de la Sibérie, où les températures étaient de 6 °C supérieures à la moyenne. Le retrait est très important dans les mers de Barents, de Kara et de Laptev, au nord de la Scandinavie et de la Russie.
> Lire aussi  Chaleurs extrêmes et feux de forêt : à l’avant-poste du changement climatique, la Sibérie suffoque
Cette fonte spectaculaire s’inscrit dans une tendance lourde à la disparition de la banquise. La glace de mer – qui connaît chaque année son étendue minimum mi-septembre avant de croître jusqu’à un maximum en février-mars – fond désormais davantage l’été et se reforme moins l’hiver. Sa superficie de fin d’été a décliné de 13 % par décennie depuis 1979 et les quatorze dernières années sont toutes les moins englacées. Cette faible étendue est « sans précédent depuis au moins mille ans », écrivait le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans son rapport spécial sur les océans et la cryosphère, paru en septembre 2019.
« Le rayonnement solaire fait fondre la banquise en l’été, mais l’océan joue aussi un rôle, non seulement en été quand les couches de surface de l’eau se réchauffent, mais aussi, désormais, en hiver », explique Marie-Noëlle Houssais, chercheuse océanographe (CNRS) au Laboratoire d’océanographie et du climat. « En Arctique, l’océan agit comme une petite bombe à retardement : il transporte et emmagasine en profondeur une chaleur qui provient de l’Atlantique. Depuis quelques années, par des effets de mélange, elle remonte épisodiquement vers la surface de l’océan Arctique, de sorte que la glace se reforme moins vite en hiver », poursuit la spécialiste des régions polaires.
+ Graphique : Evolution de l’âge de la banquise arctique entre 1984 et 2019. Les couleurs correspondent à des années.  <https://img.lemde.fr/2020/09/17/0/0/1672/1090/688/0/60/0/95c9b1e_595586566-capture-d-e-cran-2020-09-17-a-22-18-05.jpg>(NSIDC)
Cette banquise moins étendue est également formée de glace plus mince et plus jeune, donc plus vulnérable. En 2019, à peine plus de 1 % de la couverture de glace de mer était constituée de très vieille glace (supérieure à 4 ans), contre 33 % en 1984, selon le NSIDC. Désormais, la banquise est formée aux deux tiers de glace datant de moins d’un an. « Or une banquise plus mince fond plus rapidement, elle est plus sensible aux tempêtes et elle dérive plus vite », prévient Marie-Noëlle Houssais.
Amplification arctique
Cette fonte aggrave le dérèglement climatique de la région, en une forme de cercle vicieux, en raison d’un phénomène appelé amplification arctique : lorsque de la glace ou de la neige disparaît, la couverture blanche très réfléchissante est remplacée par de l’océan ou de la végétation, plus sombres, qui absorbent davantage les rayons du soleil. Cela entraîne alors une hausse des températures de l’air et de l’eau qui, à son tour, accélère la fonte et donc le réchauffement. De sorte que depuis le milieu des années 1990, l’Arctique se réchauffe à un rythme plus de deux fois supérieur à celui du reste du monde.
> Lire aussi  Température record, banquise au plus bas : l’Arctique subit des changements spectaculaires
« L’Arctique entre dans un climat complètement différent d’il y a quelques décennies. C’est une période de changement si rapide que les observations des climats passés ne montrent plus ce à quoi vous pouvez vous attendre l’année prochaine », indique Laura Landrum, chercheuse au Centre national de recherche atmosphérique, basé dans le Colorado (Etats-Unis). Elle a publié, avec une collègue, une étude dans Nature, lundi 14 septembre, montrant que l’Arctique est en train d’opérer une transition depuis un état essentiellement gelé à un climat totalement nouveau, dans lequel les extrêmes deviennent la norme.
En utilisant des observations de terrain et des modèles (qui présentent toutefois des incertitudes), les deux scientifiques concluent que dans le scénario le plus pessimiste du GIEC, qui implique que les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas limitées, l’Arctique serait totalement libre de glace pendant trois à quatre mois de l’année à la fin du siècle. En raison de cette disparition de la banquise l’été, les températures de l’air, au-dessus de l’océan Arctique, pourraient être 16 à 28 °C supérieures à celles de la seconde moitié du XXe siècle, durant l’automne et l’hiver. Les chutes de neige se transformeraient en partie en pluies, et la majorité des régions continentales connaîtraient un allongement de la saison pluvieuse de deux à quatre mois.
Six piscines olympiques par seconde
Au-delà de la banquise, dont la fonte n’augmente pas le niveau des océans puisqu’il s’agit d’eau de mer gelée, c’est la débâcle de la calotte glaciaire du Groenland – constituée, elle, d’eau douce – qui inquiète le plus les scientifiques. D’après une étude parue fin août dans Communications Earth & Environment, une publication de Nature, l’inlandsis groenlandais a perdu 532 milliards de tonnes de glace en 2019, soit l’équivalent du contenu de six piscines olympiques par seconde, un record. Une autre étude parue dans la même revue quelques jours plus tôt indiquait que le Groenland se dirige vers une disparition irrémédiable s’il garde le même régime de perte de masse – ce taux a été multiplié par sept en trois décennies. Lundi, une masse de glace de 113 km2, soit deux fois la surface de Manhattan, s’est détachée du plus grand glacier de l’Arctique, situé au Groenland.
> Lire aussi  La fonte de la calotte glaciaire du Groenland semble irrémédiable
« Si nous ne modifions pas rapidement et drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre, on est sur la voie d’une disparition du Groenland sur une longue échelle de temps, sur plusieurs millénaires, voire plusieurs siècles », juge Gaël Durand, glaciologue à l’Institut des géosciences de l’environnement :
« Les impacts seront importants sur l’élévation du niveau des mers, ce qui pourrait avoir de graves conséquences car l’activité humaine se concentre sur les côtes. »
Ces changements sans précédent que connaît l’Arctique mettent déjà les habitants et les écosystèmes en péril. Ils affectent les autochtones, qui ont plus de mal à pêcher et à chasser, alors que les poissons ou les mammifères migrent vers le nord. Ces populations se retrouvent, en outre, davantage isolées, faute de banquise pour se déplacer en motoneige, arrimer leurs bateaux ou faire atterrir leurs avions. Moins de glace signifie également des vagues et des tempêtes plus intenses et plus fréquentes, qui frappent la côte et érodent le littoral, de sorte que des villages envisagent de se relocaliser.
> Lire le reportage : Kivalina, l’inexorable naufrage d’une île
Plus largement, les modifications du climat de l’Arctique, considéré comme le climatiseur de la planète, peuvent avoir un impact sur le climat aux latitudes moyennes de l’hémisphère Nord. De nombreuses études ont montré que la fonte de la banquise pouvait entraîner des épisodes froids en Asie de l’Est ou dans l’est des Etats-Unis. Mais ces liens épisodiques ne peuvent être généralisés à l’ensemble des régions de moyennes latitudes, prévient le GIEC dans son rapport sur la cryosphère, indiquant qu’il existe de nombreuses incertitudes.
L’Arctique est également un des moteurs de la circulation thermohaline de l’océan. « S’il y a moins de glace dans l’océan Arctique et si la fonte du Groenland s’amplifie, la transformation des eaux chaudes en eau froide qui alimente cette circulation entre l’Equateur et les pôles risque d’être perturbée », explique Marie-Noëlle Houssais. De quoi affecter le climat de l’océan Atlantique, et donc de l’Europe.
+ Infographie : Extension de la banquise arctique <https://img.lemde.fr/2020/09/21/0/0/1050/2886/688/0/60/0/b7bf62e_173559926-arctique.png>
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/21/la-banquise-arctique-a-atteint-sa-deuxieme-superficie-la-plus-basse-jamais-enregistree_6053079_3244.html>
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16- Entretien. « Désormais, aucun endroit ni aucun d’entre nous n’est à l’abri du changement climatique », Le Monde, 22/09/20, 12h10
Propos recueillis par Audrey Garric 

Selon le climatologue américain Michael E. Mann <https://michaelmann.net/>, les événements climatiques extrêmes se produisent plus tôt et avec une plus grande ampleur que ce que les modèles avaient prévu. 
Incendies en Californie ou en Amazonie, multiplication des ouragans, chaleurs extrêmes, fonte de la banquise spectaculaire, débâcle des calottes glaciaires : les catastrophes climatiques se succèdent sans relâche. Le climatologue américain Michael E. Mann, directeur du Earth System Science Center de l’université de Pennsylvanie, décrypte cette « nouvelle normalité ».
Le dérèglement climatique est-il responsable de toutes les catastrophes qui se multiplient cette année, ou bien d’autres phénomènes jouent-ils également un rôle ?
Un phénomène connu appelé La Niña est en cours, et ces températures de surface anormalement fraîches dans le Pacifique équatorial est facilitent la formation d’ouragans et de tempêtes dans l’Atlantique. Mais la variabilité naturelle du climat ne peut expliquer les extrêmes météorologiques et climatiques sans précédent auxquels nous assistons actuellement. Nous sommes témoins des effets du dérèglement climatique d’origine humaine, et ce n’est pas sorcier à comprendre : davantage d’humidité s’évapore dans l’atmosphère, d’une part en raison d’un océan plus chaud, ce qui aggrave les inondations dues aux tempêtes côtières, et d’autre part en raison de sols plus chauds, ce qui aggrave les sécheresses. Le réchauffement climatique entraîne des vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses. Or, si la chaleur et la sécheresse se combinent, les incendies de forêt s’intensifient.
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Ainsi, la canicule qu’a connue le nord de l’Europe en 2018 a été rendue deux fois plus probable par le changement climatique. La probabilité qu’un ouragan comme Florence (catégorie 4) touche les Etats-Unis, toujours en 2018, a été multipliée par 50 en raison du réchauffement des océans. En 2019, Dorian, avec des vents qui ont frôlé 300 km/h, s’est avéré le cyclone le plus puissant de l’Atlantique à avoir touché terre (à égalité avec une autre tempête). Et fin août, Laura est devenue l’ouragan qui s’est intensifié le plus rapidement dans l’histoire avant de frapper la côte du golfe du Mexique. Nous faisons désormais face à un dérèglement climatique dangereux et il faut savoir jusqu’à quel point nous sommes prêts à le laisser s’aggraver.
Cette année enregistre-t-elle davantage d’événements climatiques intenses ?
Je dirais qu’elle est similaire à ce que nous avons vu à l’été 2018, avec des extrêmes météorologiques sans précédent dans l’hémisphère Nord. Il s’agit d’une nouvelle normalité. Désormais, aucun endroit ni aucun d’entre nous n’est à l’abri du changement climatique. Mais la situation va encore empirer si nous n’agissons pas. De grandes parties des tropiques et des régions subtropicales deviendront inhabitables d’ici à la fin du siècle si nous ne réduisons pas considérablement les émissions dans les décennies à venir.
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Le climat se dérègle-t-il plus rapidement que ce que les derniers modèles scientifiques prévoient ?
Certains changements, comme le réchauffement de la planète (+ 1,1 °C par rapport à l’ère préindustrielle), sont tout à fait conformes aux prévisions des modèles. Mais d’autres impacts, comme la fonte des calottes glaciaires et l’élévation du niveau de la mer, ainsi que l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes (les feux de forêt, les super-tempêtes, les inondations, etc.), se produisent plus tôt et avec une plus grande ampleur que ce que les modèles avaient prévu. Les incendies de forêt en Californie et en Australie cette année ont par exemple été sans précédent en termes d’intensité et de dommages. Nous savons aussi que les projections futures pour ce type d’événements sont sous-estimées.
Les climatosceptiques aiment invoquer l’imperfection des modèles pour justifier l’inaction en matière de climat. Mais c’est tout le contraire : le climat réel est probablement plus dynamique que ce dont nos modèles climatiques simplifiés peuvent rendre compte, ce qui signifie que les impacts du réchauffement sont davantage susceptibles d’être plus importants que ce que les modèles ont prévu. Cela nous rappelle que l’incertitude n’est pas de notre côté et que le coût de l’inaction est bien plus élevé que le coût de l’action.
De nombreux scientifiques jugent désormais que la trajectoire actuelle des émissions est moins dramatique que celle du scénario le plus pessimiste du GIEC (le RCP 8.5). Qu’en pensez-vous ?
D’autres travaux, que je trouve convaincants, montrent qu’en fait, nous sommes très proches de ce scénario pessimiste. Les critiques de ce scénario affirment que les émissions de CO2 provenant des combustibles fossiles sont actuellement inférieures à celles supposées dans le RCP 8.5. Mais ils négligent le fait que l’amplification des « boucles de rétroaction » compense largement cette situation, comme par exemple les rejets massifs de CO2 libéré dans l’atmosphère lors des mégafeux causés en Australie et dans l’ouest des Etats-Unis, qui aggravent le dérèglement climatique. Il est, à mon sens, tout à fait raisonnable de retenir la trajectoire du RCP 8.5 comme scénario catastrophe potentiel : les concentrations de CO2 pourraient augmenter encore plus rapidement, étant donné les incertitudes quant à la réaction du cycle du carbone mondial au réchauffement en cours.
Jugez-vous que la Terre a atteint un point de non-retour ?
Il n’y a pas de « point de basculement » ou de « point de non-retour » unique. Plus nous brûlons de combustibles fossiles, plus nous réchauffons la planète et plus les impacts sont importants. Si nous arrêtons de brûler des combustibles fossiles maintenant, la température de la Terre se stabilisera d’ici quelques années. Certains dégâts sont déjà irrémédiables et nous devons déjà nous adapter aux risques élevés provoqués par le réchauffement qui a eu lieu. Mais nous pouvons prévenir les pires impacts si nous agissons maintenant.
Croyez-vous qu’il soit encore possible de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C ?
Il n’est absolument pas trop tard pour limiter le réchauffement à 1,5 °C. Nos travaux montrent que c’est encore possible, à condition de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 7,5 % par an au cours de la prochaine décennie. Rien, dans la physique de la Terre, ne nous empêche d’y parvenir. Les seules véritables limites à l’heure actuelle sont la volonté politique. Si nous n’agissons pas dans les prochaines années, la possibilité de limiter le réchauffement à 1,5 °C pourrait bien disparaître. Mais même si c’était le cas, cela ne signifie pas que nous devons baisser les bras. Limiter le réchauffement à 2 °C permettra d’éviter des dommages bien plus importants que de laisser le réchauffement dépasser 2,5 °C. Et ainsi de suite pour 3 °C.
> Lire aussi  Climat : après une décennie perdue, les Etats doivent réduire drastiquement leurs émissions
Que répondez-vous à Donald Trump qui estime que le climat va se refroidir et que les scientifiques ne peuvent pas prévoir le climat à venir ?
Donald Trump est un maelström d’ignorance, d’avidité et d’égoïsme. Plus largement, les principaux obstacles à la lutte contre le changement climatique aux Etats-Unis sont les efforts de certains « inactivistes » pour minimiser la menace, pour détourner l’attention des vraies solutions (arrêter de brûler des combustibles fossiles, changer de modèle agricole, etc.), pour rejeter la faute sur les individus plutôt que sur les pollueurs, pour diviser la communauté des militants pour le climat et même pour promouvoir la fatalité et le désespoir, ce qui peut être aussi handicapant que la négation pure et simple.
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Malgré les efforts déployés par ces forces de l’inaction, je continue de conserver un optimisme prudent. Il y a plusieurs raisons à cela : le fait que les émissions mondiales de CO2 se sont stabilisées en 2019, en grande partie en raison de la transition des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables à l’échelle mondiale ; le mouvement des jeunes pour le climat et le regain d’activisme en faveur du climat aux Etats-Unis et à l’étranger ; la résurgence d’une politique progressiste aux Etats-Unis ; et la prise de conscience, partout dans le monde, de la réalité de la crise climatique. Pour toutes ces raisons, je pense que nous relèverons collectivement le défi avant qu’il ne soit trop tard.
> Lire aussi  Climat : l’ambition européenne revue à la hausse
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/22/changement-climatique-desormais-aucun-endroit-ni-aucun-d-entre-nous-n-est-a-l-abri_6053127_3244.html>
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17- « C’est comme si notre avenir n’avait pas vraiment d’importance » : les éleveurs de rennes samis frappés par le réchauffement climatique, Le Monde, 22/09/20, 16h32
Anne-Françoise Hivert (envoyée spéciale à Jokkmokk, Suède)

Dans l’Arctique, les températures augmentent deux fois plus vite que dans le reste du monde. Les éleveurs doivent faire face au dérèglement climatique, mais aussi aux grands projets empiétant sur les pâturages. 
En langue sami, il n’existe pas de mot pour exprimer l’instabilité. Les variations incessantes de la météo, les oscillations constantes du mercure, et surtout, l’imprévisibilité. Celle qui invalide le savoir des anciens et donne aux éleveurs de rennes le sentiment de « jouer constamment avec la vie de leur troupeau ». Assise dans la cuisine douillette de son chalet turquoise, au milieu d’une forêt de conifères, près de Jokkmokk, juste au-dessus du cercle polaire, dans le nord de la Suède, Jannie Staffansson, 30 ans, ne cache pas son désarroi : « Chaque année est pire que la précédente. »
Cheveux blonds et regard clair, la jeune femme est née à Idre, dans la province de Dalécarlie, au centre de la Suède. Comme son compagnon, Keira, originaire de Jokkmokk, elle a grandi dans une famille sami, l’un des derniers peuples autochtones d’Europe. Ils sont autour de 100 000, éparpillés entre la Norvège, la Suède, la Finlande et la péninsule de Kola, en Russie, des régions septentrionales où les températures augmentent deux fois plus vite que dans le reste du monde. En Suède, une toute petite minorité (environ 2 500 personnes) vit de l’élevage de rennes.
+ Carte de la Norvège, Suède et Finlande <https://img.lemde.fr/2020/09/22/0/0/1050/1236/688/0/60/0/970fad0_479368053-laponie-rennes-web.png>
Le troupeau de Jannie et Keira se trouve encore dans la montagne, sur les pâturages d’automne. Ce n’est que lorsqu’il redescendra, fin novembre, que le couple pourra constater l’étendue des dégâts. Mais Jannie se prépare déjà au pire. Cette année, le printemps n’a jamais véritablement commencé : « Au moment du vêlage, en mai, il y avait encore de la neige et il faisait très froid. Les femelles ont voulu aller à l’ouest, là où elles ont l’habitude de mettre bas. Le vent était glacial. Des rennes sont morts, gelés. Nous n’avons eu que très peu de faons. »
> Lire aussi  Une saison meurtrière pour les rennes du Svalbard, en Norvège
Ensuite, malgré les températures estivales record dans l’Arctique, il a fallu attendre des semaines avant que la glace finisse de fondre dans le nord de la Suède. Les rennes ont eu du mal à trouver de quoi se nourrir. La jeune éleveuse craint qu’ils n’aient pas repris suffisamment de force et voit déjà se profiler le spectre de l’hiver passé.
Variations soudaines de températures
En 2019, il est tombé plusieurs dizaines de centimètres de neige dès le mois de septembre. Le redoux n’a pas suffi à tout faire fondre. Et, quand le froid s’est installé, il a recouvert le sol d’une épaisse couche de glace, « enfermant » la terre et le lichen dont se nourrissent les rennes l’hiver. « Quand les rennes ne trouvent plus à s’alimenter, ils se dispersent et vous perdez rapidement le contrôle du troupeau », relate Jannie. Ces épisodes se sont généralisés ces quinze dernières années, en raison des variations soudaines de températures provoquées par le réchauffement climatique.
Pour les éleveurs alors, une seule solution : ils doivent nourrir les rennes. Fin novembre 2019, Jannie et Keira ont parqué leur troupeau dans un enclos près de chez eux. Peu de temps après, un matin, en venant remplir les auges de granulés de céréales, la jeune femme a découvert un premier cadavre : « Le renne était mort pendant la nuit. Il n’avait aucun symptôme visible. C’est comme s’il avait été foudroyé. » Puis, un deuxième succombe, et ainsi de suite, pendant près de deux mois. Le couple a perdu 20 % de son troupeau.
« On ne savait pas quoi faire, souffle l’éleveuse. Si on traitait les animaux dans l’enclos, ils pouvaient continuer à s’infecter, mais si on les remettait en liberté, ils risquaient de mourir de faim. » Les analyses ont révélé une pneumonie, rare et impossible à détecter à l’œil nu. Avant, les jeunes samis auraient demandé conseil aux anciens. Aujourd’hui, leur savoir ne suffit plus. « Ils nous disent qu’ils n’ont pas de réponse, que ce n’était pas comme ça, avant. Alors, on se retrouve en permanence à prendre des décisions, sans en connaître les conséquences. »
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A 200 km au sud de Jokkmokk, dans la municipalité de Mala, un éleveur a dû abattre 70 rennes début janvier. Les animaux avaient contracté une conjonctivite infectieuse. Chercheur à l’université de Tromsö, en Norvège, Morten Tryland fait le lien avec la sédentarisation des animaux : « Quand les rennes sont enfermés, ils ont plus de contacts entre eux, avec les gens et les animaux de compagnie. L’hygiène n’est pas toujours très bonne dans les enclos. Ce sont autant de facteurs de stress, qui affaiblissent leur système immunitaire et représentent un terrain fertile pour les bactéries. »
Plutôt que de risquer une contagion dans un enclos, Nils-Johan Utsi, 72 ans, et trois de ses voisins ont laissé leurs troupeaux vaquer en liberté, sur une plaine marécageuse, près du village de Porjus, à 45 km au nord de Jokkmokk. Chaque jour, ils se sont relayés pour venir les nourrir. C’est cher et cela prend du temps. En théorie, les éleveurs ont droit à une compensation financière du gouvernement, équivalente à 50 % du coût des granulés. « Mais il faut prouver qu’il n’y avait pas d’autre solution, ce qui n’est pas toujours facile », explique le septuagénaire au visage tanné par le soleil.
« Une limite est en train d’être atteinte »
Des mauvais hivers, ses ancêtres en ont connu eux aussi. « La différence, dit-il, est que, lorsque la terre était enfermée à un endroit, le troupeau pouvait se déplacer ailleurs pour trouver du lichen. Malheureusement, c’est de plus en plus difficile. » Sur son ordinateur, il montre des images satellites de la région. D’immenses taches jaunes colorient le paysage, redessiné par l’industrie forestière. « A ces endroits, tous les arbres ont été abattus, souligne l’éleveur. Et, avec eux, a disparu le lichen accroché aux branches, dont les rennes auraient pu se nourrir quand les sols sont couverts de glace. » Ailleurs, des arbres ont été replantés, mais trop près les uns des autres : les rennes ont dû mal à se frayer un chemin, et sur le sol, privé de soleil, le lichen dépérit.
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A l’université d’Umea, Per Sandström, chercheur au département de gestion des ressources forestières, collabore depuis une vingtaine d’années avec des éleveurs. En cartographiant le nord de la Suède, ils ont établi ensemble que les surfaces de lichen avaient diminué de 71 % depuis 1953. Même dans les zones où il en reste, les rennes hésitent parfois à s’aventurer, observe Per Sandström : « En les équipant de GPS, on peut voir qu’ils évitent de s’approcher de certains endroits, comme les parcs éoliens, ce qui réduit encore plus les surfaces utilisables pour les éleveurs. »
Pour Niila Inga, éleveur de 38 ans, « une limite est en train d’être atteinte ». Lunettes en écailles, houppette à la Tintin, l’ancien président de l’Organisation nationale des Samis suédois (SSR) exprime sa frustration : « Pour faire face aux conséquences du changement climatique, nous avons besoin d’espace et de flexibilité. Or la superficie de nos pâturages ne cesse de diminuer et les terres sont de plus en plus fragmentées. » 
« Attaqués sur deux fronts »
Son histoire familiale en est l’illustration. L’été, ses arrière-grands-parents transhumaient avec leur troupeau sur les hauteurs de Tromsö, en Norvège. A la fin des années 1920, ils ont été déplacés par l’Etat suédois lors du tracé de la frontière entre les deux royaumes. On les a installés à Kiruna, au nord de Jokkmokk. Là même où, en 1898, la compagnie minière publique LKAB, fleuron de l’industrie suédoise, avait inauguré ce qui reste aujourd’hui la plus grande mine de fer souterraine du monde.
Depuis cette époque, la ruée vers le grand nord n’a jamais cessé. Au XXe siècle, les richesses tirées des sous-sols ont servi à financer la construction de l’Etat-providence suédois. Ces dernières années, un nouveau projet a pris le relais : accélérer la transition énergétique du pays. Centrales hydroélectriques, parcs éoliens, mines de cuivre destinées à la production de câbles pour les voitures électriques… Il n’est plus question que des « nouvelles opportunités » à saisir en Arctique.
« Nous sommes attaqués sur deux fronts », s’insurge Aili Keskitalo, qui dénonce un « colonialisme vert ». Depuis 2013, elle préside le parlement sami norvégien. « D’un côté, nous devons subir le réchauffement climatique. De l’autre, on nous demande de supporter les mesures d’adaptation. Et si on ose protester, on est accusé d’être contre le développement durable, alors que c’est justement notre mode de vie que nous voulons préserver. On nous reproche aussi de participer au changement climatique en utilisant nos scooters des neiges ou des hélicoptères. Or c’est justement parce que les rennes ne trouvent pas à manger et qu’ils s’éparpillent que nous en avons besoin plus que jamais. »
A Jokkmokk, le maire social-démocrate, Robert Bernhardsson, défend un projet de mine de fer, contre l’avis du conseil régional. Il met en avant les opportunités économiques pour sa commune, dont les finances sont dans le rouge. En face, Henrik Blind, sami et écolo, a réussi à mobiliser l’opposition. Aux dernières élections locales, il a remporté 13,6 % des voix, le meilleur score du parti vert en Suède. Il reconnaît toutefois que ses camarades écologistes « ne comprennent pas toujours les revendications des éleveurs ».
Campagne de haine
Face à la crise climatique, la question du droit à la terre revient en force. Le 23 janvier, les éleveurs ont remporté une victoire importante devant la cour suprême suédoise. En 1993, Stockholm avait décidé unilatéralement de retirer aux Samis le droit d’administrer les permis de chasse et de pêche sur les territoires dont ils ont seulement l’usage mais pas la propriété. Après dix ans de procédure judiciaire, la cour suprême a donné raison au groupement d’éleveurs de Girja contre l’Etat, sur la base du « droit immémorial à la terre ».
Le jugement, qui pourrait faire jurisprudence, a déclenché une campagne de haine sur les réseaux sociaux. Des rennes ont été abattus et des éleveurs menacés. Le gouvernement a condamné les attaques, « mais seulement après qu’on a exigé une réaction », déplore Niila Inga. Il rappelle que la Suède, régulièrement critiquée sur la scène internationale, n’a toujours pas signé la Convention 169 relative aux peuples indigènes et tribaux, et que, dans ses écoles, « les enfants en apprennent plus sur les Indiens d’Amérique que sur la culture sami ».
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Alors que faire ? « J’aimerais qu’on arrête, souffle la femme d’un éleveur dans le village de Porjus. Les rennes ne nous causent que des ennuis et ne nous rapportent rien. » Autour d’elle, les hommes se taisent. Pour survivre, la plupart ont une autre activité. A 100 couronnes (9,6 euros) le kg, le prix de la viande atteint pourtant des records. Mais les coûts ne cessent eux aussi de monter, auxquels il faut ajouter le manque à gagner causé par les animaux tués sur les routes, par les trains ou les prédateurs.
« Le renne n’est pas seulement notre héritage, c’est la colonne vertébrale de la culture sami », s’inquiète Niila Inga. A Jokkmokk, Jannie s’interroge : combien de temps encore l’élevage traditionnel, semi-nomadique, sera-t-il encore possible ? En décembre 2015, la jeune femme a participé à la conférence sur le climat (COP21) à Paris. Elle en est revenue déprimée : « Il y a eu plein de déclarations, mais, au final, rien n’a changé, comme si notre avenir, celui des peuples autochtones, n’avait pas vraiment d’importance. » 
Reste la nouvelle génération. Agée de 24 ans, Sanna Vannar, la présidente de l’organisation des jeunes Samis (Saminuorra), en est devenue la porte-drapeau. Sans le renne, dit-elle, « je ne sais pas qui je suis ». Alors elle est prête à se battre. Avec neuf familles du monde entier, son association participe au « People’s Climate Case », qui a intenté un procès à l’Union européenne, accusée de ne pas agir suffisamment pour le climat. Les plaignants, soutenus par des dizaines d’ONG, de scientifiques et 270 000 citoyens, ont été déboutés en mai 2019 en première instance. Ils ont fait appel.
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<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/22/les-eleveurs-de-rennes-samis-confrontes-aux-effets-du-rechauffement-et-de-la-transition-energetique_6053101_3244.html>
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18- La Chine s'engage à la neutralité carbone d'ici 2060, une première, AFP, 22/09/20, 23:00
Ivan Couronne

Pour la première fois, la Chine s'est fixé mardi un objectif de neutralité carbone, à l'horizon 2060, une décision qui renforce l'accord de Paris sur le climat et accentue le contraste avec l'attitude de retrait climatique des États-Unis sous Donald Trump.
L'annonce surprise a été faite par le président chinois Xi Jinping dans un discours à l'Assemblée générale de l'ONU, qui se tient de façon virtuelle cette année.
"Nous avons comme objectif de commencer à faire baisser les émissions de CO2 avant 2030, et d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2060", a déclaré le président Xi.
Pékin va accroître ses engagements climatiques dans le cadre de l'accord de Paris sur le climat, a-t-il dit. Ces engagements sont librement fixés par chaque pays signataire mais ils les engagent, et ils sont censés être régulièrement revus à la hausse. Le prochain cycle de relèvements est jugé crucial pour infléchir réellement la courbe mondiale des émissions de carbone et limiter le réchauffement de la planète.
"Tous les pays doivent prendre des mesures décisives pour honorer cet accord", a encore déclaré Xi Jinping, soulignant implicitement que les États-Unis, deuxième émetteur de la planète, allaient s'en retirer en novembre, selon une décision de Donald Trump.
La Chine était déjà largement sur la bonne trajectoire pour faire plafonner ses émissions avant 2030 (le "pic", dans le jargon climatique).
Quant à l'objectif de 2060, il est moins ambitieux que la date de 2050 qui a été adoptée par des dizaines de petits pays et quelques grands, dont ceux de l'Union européenne, mais il a été salué par plusieurs experts comme un pas majeur pour redonner de la vie à l'accord de Paris.
"Le diable est dans les détails et la Chine devra fixer des objectifs spécifiques à court terme, ainsi qu'une date de pic plus rapprochée, mais la voie prise par la Chine pour un avenir à zéro carbone se précise", a salué Helen Mountford, vice-présidente du World Resources Institute.
Jean-Pascal van Ypersele, climatologue belge et ancien vice-président du Giec, le groupe d'experts climat de l'ONU, dit à l'AFP que l'annonce est "très importante", mais prévient que la Chine devra être "cohérente" et arrêter de financer des centrales au charbon ou d'autres infrastructures aux énergies fossiles en Afrique.
- Suspense aux Etats-Unis -
Réduire à zéro les rejets nets de carbone dans l'atmosphère d'ici le milieu du siècle est indispensable pour limiter à 1,5°C le réchauffement de la planète, par rapport à la fin du XIXe siècle, ont conclu les experts climat de l'ONU dans un rapport de référence en 2018.
"C'est sans doute la plus proche date réaliste pour la Chine", convient Neil Hirst, chercheur à l'Imperial College London, à propos de 2060. "C'est un grand défi qui impliquera l'arrêt ou la rénovation d'un grand nombre de centrales à énergies fossiles relativement modernes", pointe-t-il.
La déception des experts vient de ce que la Chine n'a pas avancé la date pour le "pic" des émissions carbone, la date de 2030 étant assurée d'être tenue en raison de la croissance rapide des énergies renouvelables dans le pays.
Dans son propre message à l'ONU, le président américain a accusé la Chine de "jeter des millions et des millions de tonnes de plastique et de déchets dans les océans" et d'autres violations environnementales, et il s'est vanté que les émissions de CO2 américaines se soient réduites l'an dernier.
C'est vrai, mais loin d'être suffisant. Donald Trump, en retirant son pays de l'accord et en démolissant plusieurs piliers du plan climatique de Barack Obama, a considérablement ralenti les progrès des États-Unis. Cela n'a été que partiellement compensé par un mouvement d'initiatives et de réglementations au niveau des États et des villes.
L'ambassadeur chinois à l'ONU, Zhang Jun, a répondu que les États-Unis n'avaient de leçon à donner à personne : "Ce sont eux qui n'ont pas ratifié le protocole de Kyoto, eux qui sont sortis de l'accord de Paris."
L'avenir de l'accord de 2015 sera en partie déterminé par l'élection présidentielle américaine du 3 novembre. Le candidat démocrate, Joe Biden, a promis de redevenir signataire, et d'atteindre la neutralité carbone en 2050.
<https://information.tv5monde.com/info/la-chine-s-engage-la-neutralite-carbone-d-ici-2060-une-premiere-376193>
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19- Climat : les compagnies pétrolières ne sont pas sur la trajectoire de l’accord de Paris, Le Monde, 23/09/20, 07h28
Nabil Wakim

Un rapport de l’ONG Oil Change International a passé en revue les stratégies climatiques des acteurs du secteur : Total figure parmi les plus mauvais élèves. 
Les majors du pétrole sont-elles compatibles avec l’accord de Paris sur le climat ? Pour tenter de répondre à cette question, l’ONG Oil Change international (OCI) a passé en revue les engagements des principales compagnies. Le bilan est sans appel : « Aucun des plans climat n’est compatible avec l’objectif de l’accord de Paris de maintenir le réchauffement climatique sous 1,5 °C », note le rapport publié mercredi 23 septembre. Une conclusion qui n’est pas vraiment surprenante, tant la prise de conscience climatique du secteur est tardive et peu partagée. Les entreprises européennes du secteur ont, dans leur discours, intégré les objectifs climatiques, alors que leurs concurrentes américaines ignorent totalement l’enjeu, soutenues par une administration Trump empreinte de climatoscepticisme.
> Lire aussi  Nicola Sturgeon : « Le changement climatique est une menace mondiale qui exige une action mondiale »
Pour tenir une trajectoire qui permette de limiter les effets du réchauffement climatique, les majors du secteur devraient cesser l’exploration de nouveaux gisements et prévoir le déclin progressif de la production dans les nouveaux champs existants, insiste le rapport. « Construire plus d’infrastructures, investir plus de capitaux, embaucher plus de travailleurs pour exploiter de nouvelles réserves d’énergies fossiles va créer une “prison de carbone”, rendant plus difficile, politiquement et économiquement, de limiter la production », relève le rapport d’OCI. L’ONG a analysé les plans climat des compagnies pétrolières en s’appuyant sur dix critères et en croisant les engagements avec les données du cabinet spécialisé Rystad, qui fait référence dans le secteur. Parmi les points-clés, la fin de nouveaux projets pétro-gaziers, la baisse de la production d’ici à 2030, la prise en compte des émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble de la chaîne de valeur, ou la mise en place d’une trajectoire réaliste et transparente. « Les compagnies pétro-gazières disent de plus en plus qu’elles font partie de la solution à la crise climatique, mais la réalité est bien différente », tance le rapport.
Les entreprises américaines font l’autruche
Dans le détail, le rapport d’Oil Change International note de véritables différences entre les stratégies des compagnies pétrolières. Seule la britannique BP s’est engagée à diminuer sa production d’ici à 2030, l’italienne ENI prévoit un plateau de sa production en 2025 (mais uniquement pour le pétrole). Toutes les autres comptent continuer à accroître leurs productions d’énergies fossiles, même si certaines, comme Total, entendent miser désormais sur le gaz, moins émetteur que le pétrole. Les compagnies européennes commencent également à prendre en compte le « scope 3 », c’est-à-dire les émissions liées au carburant qu’elles vendent – et pas uniquement celles liées à leurs installations. BP, ENI et l’espagnol Repsol, sont les plus avancées, alors que Total a fixé ce cadre uniquement pour ses émissions européennes. Les entreprises américaines, elles, n’abordent pas le sujet.
Parmi les majors européennes, Total, qui s’est pourtant dotée d’une stratégie sur le sujet en mai lors de sa dernière assemblée générale, apparaît à la traîne derrière BP ou ENI. « Total a réussi il y a quelques mois à adopter une “ambition climat” qui se résume à du “greenwashing” », déplore Lorette Philippot, des Amis de la Terre France, partenaire du rapport d’Oil Change international.
Total, comme ses homologues européennes, est depuis plusieurs mois sous la pression d’investisseurs qui soumettent aux votes des assemblées générales des résolutions contraignantes pour pousser les compagnies pétrolières à changer de cap. En mai, un texte de ce type avait recueilli 16 % des voix lors de l’assemblée générale de Total. « Ce rapport montre que les compagnies pétrolières veulent continuer sur une voie destructrice à la fois pour la planète et pour leurs profits de moyen et long terme – malgré leurs promesses de passer au vert », estime Mark Van Baal de Follow This, qui soutient les investisseurs qui demandent un virage stratégique aux majors.
> Lire aussi  Urgence climatique : « Soumettre le budget de l’Etat à une évaluation environnementale constitue potentiellement une avancée significative »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/23/climat-les-compagnies-petrolieres-ne-sont-pas-sur-la-trajectoire-de-l-accord-de-paris_6053244_3244.html>
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20- Il y a tellement d’ouragans cette année que l’ONU a épuisé les prénoms disponibles pour les nommer, Le Monde, 23/09/20, 12h45
Audrey Garric 

Les tempêtes tropicales se sont multipliées depuis mai dans l’Atlantique, de sorte qu’il a fallu recourir aux lettres de l’alphabet grec pour leur trouver un nom, une situation qui n’a connu qu’un précédent dans l’histoire, en 2005. 
« Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur du monde. » Sans doute Albert Camus n’avait-il pas anticipé le cas particulier des cyclones. Pour ces phénomènes météorologiques extrêmes, seuls les plus dangereux ont l’honneur d’être baptisés. Mais cette année, les tempêtes tropicales et les ouragans sont si nombreux dans l’Atlantique que l’Organisation des Nations unies (ONU) est à court de prénoms. Il a alors fallu recourir aux lettres de l’alphabet grec, une situation qui n’a connu qu’un précédent dans l’histoire, en 2005.
Cristobal, Laura, Marco, Sally, Wilfried : les ouragans se sont multipliés depuis le début de la saison cyclonique dans l’Atlantique, qui s’étend officiellement du 1er juin au 30 novembre, mais qui a débuté cette année dès mai. Le Centre national des ouragans américain (National Hurricane Center ; NHC) a pour l’instant décompté vingt-trois phénomènes, bien plus que la moyenne 1981-2010 à la même période (huit). L’année 2020 a quasi atteint le record de 2005, qui avait enregistré vingt-huit tempêtes.
> Lire aussi  L’ouragan Sally en passe de frapper le sud-est des Etats-Unis
Or, il n’existe que vingt et un prénoms chaque année pour nommer les tempêtes tropicales (dont les vents dépassent 63 kilomètres/heure ; km/h) et les cyclones (à partir de 117 km/h) de l’Atlantique. Les ouragans ont commencé à être baptisés, il y a des années, pour faciliter leur identification dans les messages d’alerte. Après avoir porté, occasionnellement, le nom du saint du jour, jusqu’au milieu du XXe siècle, puis l’alphabet radio international (alpha, bravo, charlie, etc.), ils ont été nommés de manière systématique à partir de listes de prénoms en 1953, d’abord exclusivement féminins, puis, à partir de 1979, en alternance avec des prénoms masculins.
Utilisation de l’alphabet grec
Six listes ont été établies (avec des prénoms d’origine américaine, espagnole et française) par le NHC, mises à jour par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), et sont reprises cycliquement. La liste de 2020 sera ainsi reprise en 2026. Seuls les noms des cyclones les plus violents et les plus meurtriers sont retirés de ces listes pour ne pas être réutilisés, comme ce fut par exemple le cas pour Katrina (2005) ou Irma et Maria (2017).
« Ces listes ne comportent que vingt et une lettres sur vingt-six, car il n’est pas facile de trouver six noms appropriés [pour les six listes tournantes] commençant par Q, U, X, Y et Z. Dans un souci de sécurité, les noms doivent être facilement reconnaissables », indique l’OMM.
> Lire l’entretien : « Désormais, aucun endroit ni aucun d’entre nous n’est à l’abri du changement climatique »
Lorsque la liste s’est vue épuisée le 18 septembre, c’est donc l’alphabet grec qui a été utilisé (alpha, beta, gamma, delta, epsilon, etc.). Le dernier phénomène en date est la tempête tropicale Beta, qui a touché les côtes du Texas, lundi 21 septembre, provoquant d’importantes inondations.
Cette année aura battu d’autres records : cinq cyclones ont été en formation au même moment au-dessus du bassin Atlantique (Paulette, René, Sally, Teddy et Vicky), ce qui n’est arrivé dans l’histoire qu’en 1971. Wilfried est aussi la tempête tropicale à s’être formée le plus tôt pour le 21e phénomène de la saison. Et neuf tempêtes ont déjà frappé les Etats-Unis, un record (à égalité avec l’année 1916).
« Une grande partie de l’Atlantique est actuellement beaucoup plus chaude que la normale, ce qui fournit plus de carburant aux ouragans pour se développer. De plus, nous sommes actuellement dans un événement La Niña », explique Philip Klotzbach, chercheur à l’université du Colorado (Etats-Unis), spécialisé dans le suivi des ouragans. Ce refroidissement d’une partie de l’océan Pacifique équatorial entraîne de faibles cisaillements de vents sur le bassin atlantique, permettant aux cyclones de se structurer et de se renforcer.
Plus puissants à la fin du siècle
Le scientifique conseille toutefois de ne pas se focaliser uniquement sur le nombre de tempêtes nommées, mais de regarder également la proportion d’ouragans majeurs (de catégories 3 à 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson). Pour l’instant, seuls deux entrent dans cette catégorie (Laura et Teddy), classant 2020 dans la moyenne 1981-2010. « Nombre des tempêtes qui se sont formées cette année ont été faibles et de courte durée », précise M. Klotzbach.
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Il relève un autre indicateur : l’énergie cumulative des cyclones tropicaux, un indice qui tient compte de leur fréquence, de leur intensité et de leur durée. Au 21 septembre, cet indice s’élevait à 101, au-dessus de la moyenne (70), mais ce chiffre « n’est pas aussi élevé que ce à quoi on pourrait s’attendre, étant donné le nombre de tempêtes qui se sont formées ».
Quel est l’impact du dérèglement climatique sur les ouragans ? Le réchauffement des océans n’entraîne pas d’augmentation du nombre de cyclones, mais a tendance à intensifier les phénomènes les plus violents. D’ici à la fin du siècle, on s’attend à des phénomènes plus puissants, associés à des pluies plus intenses, d’environ 20 % supérieures aux moyennes actuelles.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/23/il-y-a-tellement-d-ouragans-cette-annee-que-l-onu-a-epuise-les-prenoms-disponibles-pour-les-nommer_6053221_3244.html>
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21- La Chine surprend en s’engageant à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060, Le Monde, 24/09/20, 12h56
Frédéric Lemaître (Pékin, correspondant) et Audrey Garric 

Le pays continue pourtant de construire de nombreuses centrales au charbon. Mais l’annonce est aussi le signe des ambitions de Pékin dans le domaine des industries innovantes. 
C’est une lueur d’espoir dans un ciel obscurci par les catastrophes climatiques. Pour la première fois, mardi 22 septembre, la Chine s’est fixé un objectif de neutralité carbone, à l’horizon 2060. L’annonce en a été faite par le président Xi Jinping, lors de son intervention, par visioconférence, au cours de la 75e session de l’Assembée générale des Nations unies (ONU). Le premier pollueur mondial, responsable d’un quart des émissions de gaz à effet de serre, s’engage également à atteindre un pic de ses rejets de CO2 avant 2030 – et non plus « autour » de 2030, comme indiqué lors de son précédent plan climat.
L’annonce a surpris. Ne serait-ce que parce que la Chine continue de construire de nombreuses centrales au charbon. « La Chine envisage actuellement d’augmenter ses capacités de production des centrales au charbon à hauteur de 249,6 gigawatts [GW] ; 97,8 GW sont en construction et 151,8 GW en préparation. Une augmentation de 21 % par rapport à fin 2019 (205,9 GW) », notaient, en juin, le Global Energy Monitor et le Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA) dans une étude intitulée « Un nouveau boom du charbon en Chine ». A titre de comparaison, aux Etats-Unis, les centrales au charbon ont une capacité de 246,2 GW et en Inde de 229 GW.
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C’est pourquoi l’annonce du président chinois laisse certains spécialistes de la Chine sceptiques. « Xi Jinping laisse la question climatique aux générations futures. Déjà, à la fin du XXe siècle, la Chine voulait ramener sa consommation de charbon à 1,2 milliard de tonnes par an. Or en 2018, elle en a consommé 4,84 milliards de tonnes. Donc les promesses pour 2060… », résume François Godement, spécialiste de l’Asie à l’Institut Montaigne.
« Contradictions entre la rhétorique et l’action »
Néanmoins, il est évident que la question climatique préoccupe les dirigeants chinois. Xi Jinping parle fréquemment de « civilisation écologique ». Il exerce régulièrement une forte pression sur les dirigeants locaux sur ce thème. Les observateurs sont divisés. Certains n’y voient qu’une simple rhétorique sans effet, d’autres sont au contraire convaincus que la Chine veut également prendre le leadership international sur les questions environnementales, notamment pour favoriser ses industries innovantes.
La Chine produit déjà la plupart des batteries ion-lithium, des panneaux solaires et des éoliennes dans le monde, et elle est le pays où la part de marché des véhicules électriques est la plus importante. « Il y a de vraies contradictions entre la rhétorique et l’action, mais le discours de mardi est important. (…) Il peut signaler que le pays se prépare à mettre en place des politiques d’émissions plus strictes, même si elles ne sont pas suffisantes pour atteindre l’objectif de 2060 », note James Temple dans un article en ligne de la MIT Technology Review du 23 septembre.
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Le 14e plan quinquennal (2021-2025), qui devrait être partiellement rendu public en octobre, constituera une indication importante. Selon Bloomberg, il devrait prévoir de réduire la part du charbon dans la consommation d’énergie de 57,5 % cette année à 52 % en 2025.
« La neutralité carbone est absolument faisable tant du point de vue technique qu’économique, assure Richard Baron, directeur exécutif de la 2050 Pathways Platform, une ONG qui travaille avec des pays pour les aider à construire leurs stratégies climatiques de long terme. Mais la Chine va devoir se poser la question de ses projets de centrales à charbon, qui n’auront bientôt plus de viabilité économique. Cela nécessite un gros changement, car sa relance économique a beaucoup consisté à investir dans l’industrie lourde et les infrastructures. »
Relance de la diplomatie climatique
« C’est l’annonce la plus importante en termes de politique climatique mondiale depuis au moins cinq ans, et elle était impensable il y a quelques années », juge le climatologue allemand Niklas Höhne, fondateur de l’Institut NewClimate, à Cologne. Selon le Climate Action Tracker, un groupe d’experts spécialiste de l’évaluation des politiques climatiques, l’atteinte par Pékin de la neutralité carbone d’ici à 2060 entraînerait une baisse des prévisions de réchauffement de 0,2 °C à 0,3 °C à l’horizon 2100, la plus grande réduction pour un seul pays jamais calculée par ces instituts.
Au-delà de l’effet bénéfique pour le climat, l’annonce surprise de Xi Jinping relance une diplomatie climatique mise à mal par la crise du Covid-19. « C’est un signal politique extrêmement positif pour relancer un multilatéralisme sur le climat, très affaibli ces dernières années », estime Lucile Dufour, responsable des négociations internationales au Réseau Action Climat. Elle voit dans cette annonce « un signal prometteur » quant à la capacité du binôme Chine-Union européenne (UE) à prendre le leadership en matière climatique, et à remplacer le couple sino-américain qui s’était formé avant l’adoption de l’accord de Paris, en 2015.
L’annonce chinoise intervient après un sommet virtuel UE-Chine, le 14 septembre, et surtout alors que la Commission européenne a également proposé, mi-septembre, d’accroître les efforts des Vingt-Sept dans la lutte contre le dérèglement climatique : elle préconise une baisse des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030 par rapport à 1990, quand il était jusqu’ici question d’un recul de 40 %. L’UE – à l’exception de la Pologne – s’est également fixé pour objectif de devenir neutre sur le plan climatique d’ici à 2050.
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« Les dirigeants de Pékin, de Bruxelles et des capitales du monde en développement nous redonnent confiance avant la COP26, l’année prochaine », se félicite Laurence Tubiana, directrice de la Fondation européenne pour le climat et ancienne ambassadrice de la France pour les négociations climatiques.
Manquent désormais à l’appel les Etats-Unis
La 26e conférence des Nations unies sur le climat, qui devait se tenir en novembre à Glasgow (Ecosse), mais qui a été repoussée d’un an en raison de la pandémie de Covid-19, est considérée comme un moment crucial pour accroître les efforts des Etats. En effet, leurs engagements pris en 2015 mettent la planète sur une trajectoire de réchauffement de 3,2 °C d’ici à la fin du siècle, bien plus que le maximum de 2 °C, ou 1,5 °C, prévu par l’accord de Paris.
Cinq ans après l’adoption du traité international, les Etats doivent relever, avant la fin de l’année, leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Or, pour l’instant, seuls treize pays, qui ne représentent que 3,6 % des émissions mondiales, ont déposé leurs nouveaux plans auprès de l’ONU, selon le décompte du think tank américain World Resources Institute. Avec la Chine et l’Europe, ce sont deux des principaux pollueurs de la planète qui pourraient aller plus loin.
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Manquent désormais à l’appel les Etats-Unis, qui doivent sortir de l’accord de Paris le 4 novembre, au lendemain de l’élection présidentielle. Le scrutin du 3 novembre sera, en ce sens, crucial : le candidat démocrate, Joe Biden, a promis qu’en cas de victoire, son pays réintégrerait le traité et viserait la neutralité carbone en 2050. Dans ce cas, avec un engagement des trois premiers émetteurs mondiaux, qui représentent 45 % des émissions, « l’objectif de ne pas dépasser 1,5 °C de réchauffement serait clairement à portée », selon Bill Hare, le directeur du centre de recherche Climate Analytics.
Plus largement, la Chine et l’Europe peuvent entraîner d’autres pays. « Cela va obliger certains pays pollueurs, comme l’Australie, l’Indonésie ou le Vietnam, à questionner leur modèle économique basé sur des émissions toujours croissantes s’ils veulent continuer à exporter leurs produits vers l’Europe et la Chine », avertit Richard Baron.
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2020/09/24/la-chine-surprend-en-s-engageant-a-atteindre-la-neutralite-carbone-d-ici-a-2060_6053402_1652612.html>
Sur le même sujet :
> La Chine s'engage à la neutralité carbone d'ici 2060 et relance l’Accord de Paris, Novethic, 23/09/20
Concepcion Alvarez
Le Président chinois Xi Jinping a annoncé sa décision d'atteindre la neutralité carbone en 2060, lors de l'Assemblée générale des Nations-Unies. Une déclaration inattendue qui permet de relancer l'Accord de Paris, mais aussi de pointer l'attitude de retrait climatique des États-Unis, sur fond de nouvelle guerre froide entre les deux puissances les plus émettrices de la planète. L'avenir de l'Accord va désormais se jouer lors de la présidentielle américaine.
C’est une annonce surprise, d’une importance majeure. La Chine, premier émetteur de gaz à effet de serre au monde, s’est engagée à atteindre la neutralité carbone en 2060. Une annonce majeure. Son Président, Xi Jinping l’a annoncé cette nuit dans un discours à l'Assemblée générale de l'ONU. "Nous avons comme objectif de commencer à faire baisser les émissions de CO2 avant 2030, et d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2060", a-t-il déclaré. Il envoie ainsi un signal fort au monde entier. 
Pékin redonne ainsi un souffle à l’Accord de Paris, dont la dynamique n’a fait que retomber depuis l’annonce du retrait des États-Unis par Donald Trump, et qui doit devenir effectif en novembre. "Tous les pays doivent prendre des mesures décisives pour honorer cet accord", a encore déclaré Xi Jinping, désignant implicitement son rival occidental. Si l'objectif de 2060 est moins ambitieux que la date de 2050 adoptée notamment par l'Union européenne, il a été salué par plusieurs experts.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/la-chine-s-engage-a-la-neutralite-carbone-d-ici-2060-et-relance-l-accord-de-paris-149022.html>
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En images
22- Suisse : des militants du climat occupent la Place fédérale de Berne, TV5Monde, 21/09/20
Hélène Stiefel

En Suisse, 400 militants du climat occupent, depuis ce lundi 21 septembre à 4 heures du matin, la Place fédérale de Berne. Ils prévoient d'y rester jusqu'au 25 septembre prochain, pour sonner l'alerte climatique. La Suisse, signataire de l'Accord de Paris, a un taux important d'émissions de gaz à effet de serre et la biodiversité y est menacée. Les occupants de Berne réclament du personnel politique des mesures fortes et urgentes face à la crise climatique.
> Vidéo (2min54) à voir à :
<https://information.tv5monde.com/video/suisse-des-militants-du-climat-occupent-la-place-federale-de-berne>
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23- Été 2020, le plus sec jamais enregistré, TF1, journal de 20h, 22/09/20

Sol craquelé, manque d'eau... L'Hexagone a connu cet été la pire sécheresse de son histoire. Les conséquences de cet épisode climatique sont multiples.
Officiellement depuis 15 heures cet après-midi, nous sommes en automne. Ce qu'il faut retenir de la période estivale qui vient de s'écouler, c'est la sécheresse. Les ingénieurs météo le confirment. Cet été 2020 est le plus chaud que la France ait connu depuis 1959. Des restrictions d'eau sont toujours d'ailleurs appliquées dans 78 départements. Et les conséquences sont déjà nombreuses. Les rendements agricoles sont faibles, des arbres meurent et des milliers de truites ont été asphyxiées.
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/meteo/video-ete-2020-le-plus-sec-jamais-enregistre-2165305.html>
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– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
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– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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