[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur eau, santé, consommation, tourisme, loisirs, pollutions et déchets + 1 publication (mardi 29 septembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 29 Sep 08:05:24 CEST 2020


Bonjour à tous,
  
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1- Le neurologue Bruno Dubois : "Face à Alzheimer, on tient peut-être le chemin de la solution" <https://www.lejdd.fr/Societe/Sante/le-neurologue-bruno-dubois-face-a-alzheimer-on-tient-peut-etre-le-chemin-de-la-solution-3992973>, Le JDD, 19/09/20, 23h45
2- Maladie d'Alzheimer : les recherches qui donnent l'espoir <https://www.lejdd.fr/Societe/Sante/maladie-dalzheimer-les-recherches-qui-donnent-lespoir-3992991>, Le JDD, 19/09/20, 23h59
3- Déchets sur les plages : l'Union européenne en veut moins de 20 tous les 100 mètres <https://www.actu-environnement.com/ae/news/valeur-seuil-dechets-marins-plages-plastique-36138.php4>, Actu-Environnement, 21/09/20
4- Du coiffeur à la mer : des cheveux pour dépolluer les ports <https://www.geo.fr/environnement/du-coiffeur-a-la-mer-des-cheveux-pour-depolluer-les-ports-202175>, AFP, 22/09/20, 12:00
5- Pollution : les eaux du port d'Ajaccio sous surveillance 24 heures sur 24 <https://information.tv5monde.com/info/pollution-les-eaux-du-port-d-ajaccio-sous-surveillance-24-heures-sur-24-376180>, AFP, 22/09/20, 21:00
6- Un an après Lubrizol : des moyens et de la fermeté réclamés <https://information.tv5monde.com/info/un-apres-lubrizol-des-moyens-et-de-la-fermete-reclames-376251>, AFP, 23/09/20, 12:00
7- Les autorités sanitaires européennes donnent l’alerte sur les perfluorés <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/23/les-autorites-sanitaires-europeennes-donnent-l-alerte-sur-les-perfluores_6053285_3244.html>, Le Monde, 23/09/20, 14h55
8- L’Indre polluée après le rejet d’un anesthésiant de l’usine Recipharm <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/23/l-indre-polluee-apres-le-rejet-d-un-anesthesiant-de-l-usine-recipharm_6053343_3244.html>, Le Monde avec AFP, 23/09/20, 19h20
9- Pollution de l’air : la Cour des comptes fustige les « résultats insuffisants » des politiques publiques <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/24/pollution-de-l-air-la-cour-des-comptes-fustige-les-resultats-insuffisants-des-politiques-publiques_6053377_3244.html>, Le Monde, 24/09/20, 05h54
10- Tout électrique, sacs en tissus, numérique… Un guide « débunke » les idées reçues sur le zéro déchet <https://www.20minutes.fr/planete/2869795-20200924-tout-electrique-sacs-tissus-numerique-guide-debunke-idees-recues-zero-dechet>, 20 Minutes, 24/09/20, 19h34
11- Récit. A Rouen, « un an après, on n’oublie pas » l’incendie de Lubrizol <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/25/a-rouen-un-an-apres-on-n-oublie-pas-l-incendie-de-lubrizol_6053654_3244.html>, Le Monde, 25/09/20, 05h33
12- Belgique : du plomb dans le sang des enfants d’Hoboken <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/24/belgique-du-plomb-dans-le-sang-des-enfants-d-hoboken_6053489_3244.html>, Le Monde, maj le 25/09/20 à 09h38
13- Au Sénégal, la tâche infinie de nettoyer les plages <https://information.tv5monde.com/info/au-senegal-la-tache-infinie-de-nettoyer-les-plages-376545>, AFP, 25/09/20, 13:00
14- Le New Jersey interdit tous les sacs à usage unique, une première aux Etats-Unis <https://information.tv5monde.com/info/le-new-jersey-interdit-tous-les-sacs-usage-unique-une-premiere-aux-etats-unis-376662>, AFP, 25/09/20, 19:00
15- Accidents industriels, catastrophes naturelles... la société face au risque <https://lejournal.cnrs.fr/articles/accidents-industriels-catastrophes-naturelles-la-societe-face-au-risque>, CNRS Le journal, 25/09/20
En images
16- Interview : les dangers des microparticules, par Paul Hofman <https://www.futura-sciences.com/sante/videos/interview-dangers-microparticules-paul-hofman-1953/>, Futura-sciences, 18/09/20
17- Arizona : l'eau est monopolisée par les exploitations agricoles <https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/arizona-l-eau-estmonopolisee-par-les-exploitations-agricoles_4114991.html>, France 2, journal de 20h, 22/09/20
Une publication
18- Guide des mouvements zéro - Pour un futur (enfin) désirable <https://www.lisez.com/livre-grand-format/le-guide-des-mouvements-zeros-pour-un-futur-enfin-desirable/9791030103106>, de Justine Davasse, Editions Tana, 17/09/20

Bien à vous,
Florence

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ESPOIR DU JOUR : "L'espoir le plus lumineux, ce sont les énormes progrès conceptuels réalisés ces dernières années pour faire face à la maladie d'Alzheimer. On n'est plus dans la contemplation de la maladie ; on tient peut-être le chemin de la solution. Tout cela irrigue la recherche pharmaceutique.", Bruno Dubois, professeur de neurologie, chef du service à la Pitié-Salpêtrière et auteur de 'Alzheimer – La vérité sur la maladie du siècle’ (cf. item 1 & 2)
ALERTES DU JOUR : — L’exposition de la population européenne aux perfluorés excède largement le seuil fixé par l’agence de sécurité des aliments et les risques sanitaires de ces substances entrant dans la chaîne alimentaire sont d’autant plus importants qu’on dénombre plus de 4 000 produits dans cette famille. (cf. item 7) 
— Les activités d’une usine spécialisée dans la production et le recyclage de métaux non ferreux à Hoboken, au sud-ouest d’Anvers, sont à l’origine d’une pollution au plomb détectée dans des échantillons sanguins des enfants du quartier. Une situation connue des autorités. (cf. item 12)
ADMONESTATION DU JOUR : Après la Commission européenne, après le Conseil d’Etat, c’est au tour de la Cour des comptes de tancer la France pour les "résultats insuffisants" de ses politiques de lutte contre la pollution de l’air. Dans un rapport, elle note que "les instruments réglementaires, budgétaires et fiscaux doivent être renforcés afin d’atténuer les risques sanitaires et environnementaux". (cf. item 9, 16 & suite)
ÉTUDE DE CAS : Il y a tout juste un an, l'usine Lubrizol s'embrasait à Rouen. Comment la population a-t-elle vécu cet accident ? Plus largement, comment percevons-nous les risques majeurs, qu’ils soient d’origine industrielle ou naturelle ? Quels sont les moyens mis en œuvre pour mieux les anticiper ? (cf. item 6, suite, 11 & 15)
INITIATIVES DU JOUR : — Dans le sud-est de la France, un coiffeur souhaite utiliser les mèches coupées pour remplir des boudins entourés de bas en nylon afin d'absorber les résidus d'hydrocarbures dans les ports. (cf. item 4)
— L'Etat du New Jersey a voté l'interdiction des sacs à usage unique, en plastique ou en papier, une première aux Etats-Unis. (cf. item 14)
PUBLICATION DU JOUR : Justine Davasse, militante écologiste, rassemble dans un livre des astuces anti-gaspi et écoresponsables et nous en donne la preuve par l’exemple puisqu’elle ne produit plus que 40 grammes de déchets par an ! (cf. item 10 & 18)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Le neurologue Bruno Dubois : "Face à Alzheimer, on tient peut-être le chemin de la solution", Le JDD, 19/09/20, 23h45
Propos recueillis par Anne-Laure Barret

Avant la journée mondiale de la maladie d'Alzheimer, le professeur Bruno Dubois annonce la création, mardi, d'un réseau de centres de prévention de la démence.
Après des années de doute, Bruno Dubois, professeur de neurologie, chef du service à la Pitié-Salpêtrière, se reprend à espérer. L'auteur du passionnant Alzheimer – La vérité sur la maladie du siècle (Grasset, 2019) attend avec impatience les résultats des essais cliniques sur le nouveau traitement de la société américaine Biogen, auxquels son équipe a été associée, comme à nombre d'études d'ampleur. A l'occasion de la journée mondiale de la maladie d'Alzheimer, le spécialiste proposera mardi la création d'un réseau de centres de prévention de la démence.
Le nouveau médicament du laboratoire Biogen, actuellement examiné par les autorités sanitaires américaines, peut-il constituer une lueur d'espoir ?
L'espoir le plus lumineux, ce sont les énormes progrès conceptuels réalisés ces dernières années. On n'est plus dans la contemplation de la maladie ; on tient peut-être le chemin de la solution. Tout cela irrigue la recherche pharmaceutique. Par le passé, certaines molécules étaient parvenues à faire diminuer les plaques amyloïdes dans le cerveau des malades, c'est-à-dire une des deux lésions caractéristiques d'Alzheimer, mais ça restait sans effet sur les symptômes. Ce sont les échecs thérapeutiques dont on a beaucoup parlé depuis dix ans. L'aducanumab, lui, semble réduire le déclin cognitif chez une partie des patients dans la phase initiale de la maladie. Un effet positif sur l'autonomie et les performances cognitives, c'est une première et quelle promesse ! On tient peut-être un fil de la pelote. Mais prudence : les résultats des essais cliniques n'ont pas encore été publiés. Si l'efficacité était confirmée l'an prochain, 2021 serait la deuxième date la plus importante depuis la description de la maladie par Aloïs Alzheimer en 1906.
Quels autres traitements en développement vous semblent-ils prometteurs ?
La molécule BAN2401, un anticorps qui vise lui aussi à éliminer les plaques amyloïdes, donne des résultats encourageants. La phase 3 de l'essai clinique a démarré. D'autres médicaments ciblant la protéine Tau sont en cours de développement.
> Lire aussi - "Ma maladie a un nom : Alzheimer"
Votre centre est très impliqué dans les essais cliniques. Est-il facile de recruter des patients ?
Non, c'est difficile car les essais sont contraignants. Ils nécessitent des rendez-vous mensuels, avec ponction lombaire et bilans sanguins. Les patients les plus jeunes soignés dans le service, ceux âgés d'environ 65 ans, sont souvent les plus impliqués.
Puisqu'il semble si difficile de guérir Alzheimer, pourra-t-on un jour la prévenir ?
Traiter les gens déjà malades, c'est peut-être trop tard. Impossible de remonter le temps ; on peut seulement espérer bloquer le processus ou en ralentir l'aggravation. Notre objectif est de poser un diagnostic le plus tôt possible, avant la perte d'autonomie, voire avant les symptômes. Pour cela, nous allons nous appuyer sur d'énormes progrès dans l'identification de marqueurs biologiques associés à la présence de lésions. Certains de ces marqueurs étant présents quinze ans avant la survenue des symptômes, on sera capables un jour d'identifier les sujets sains à risque et d'empêcher l'arrivée de la maladie. Je défends l'idée d'une clinique du risque qui va nous permettre de passer d'une vision un peu fataliste, centrée sur l'accompagnement des malades, à une approche d'amont, plus globale et dynamique. Bien sûr, il faudra évidemment expliquer aux personnes ainsi dépistées qu'elles ne sont pas malades, mais à risque. Cela relève encore de la médecine fiction mais, si les médicaments tiennent leur promesse, on peut imaginer que certains puissent être donnés en prévention.
Mais comment pourrait-on repérer les personnes à risque ?
Il n'est pas question de dépister tout le monde à coup de PET-scan ou de ponction lombaire. Pour apprendre à mieux évaluer le risque, nous suivons, à l'Institut de la mémoire et depuis 2013, une cohorte de 318 personnes âgées, sans troubles cognitifs au départ, dans le cadre d'une grande étude baptisée Insight et financée notamment par l'Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM) et la Fondation pour la recherche sur Alzheimer (FRA). Au bout de cinq ans, parmi les 88 personnes qui avaient au départ les lésions cérébrales de la maladie, 15 seulement ont développé des symptômes. Ce qui semble valider l'hypothèse que nous avions formulée en 2007 : la présence de lésions ne suffit pas à annoncer la survenue de la maladie ; seule la présence des symptômes associés à ces lésions définit l'affection. Mais la controverse scientifique n'est pas éteinte : mes collègues d'Harvard ou de la Mayo Clinic aux États-Unis sont persuadés du contraire ! Pour nous, et les données actuelles de la littérature scientifique le suggèrent, d'autres facteurs doivent être associés aux lésions pour que la maladie survienne. Une fois achevés, tous ces travaux nous permettront d'élaborer un algorithme prédictif pour repérer, dans la population des personnes âgées, le petit nombre chez qui les lésions sont présentes et évoluent. Notre équipe a identifié une corrélation entre un marqueur sanguin et les lésions amyloïdes du cerveau. Ça reste fragile, et on n'en est pas encore à diagnostiquer Alzheimer grâce à une prise de sang.
> Lire aussi - Muriel Robin héroïne d’un téléfilm sur Alzheimer : "C'est une maladie qui vous aspire"
Le dépistage, c'est pour demain ou après-demain, mais que faire dès aujourd'hui ?
On a l'idée de créer des centres de prévention de la démence et je vais d'ailleurs en parler mardi, lors d'une conférence à l'Académie de médecine. Je les imagine comme des structures de repérage des facteurs de risque dont certains sont modifiables par des interventions ciblées. En complément, nous développons, avec l'agence régionale de santé d'Île-de-France, une application de repérage de troubles cognitifs accessible sur smartphone. Ce projet baptisé Santé-Cerveau va permettre aux gens de s'évaluer au moyen de questionnaires et de tests validés. Ça leur donnera des indications sur leur fonctionnement cognitif. Au besoin, ils seront mis en contact avec le centre mémoire le plus proche de chez eux. En mobilisant la population, on peut espérer retarder un peu l'entrée dans la maladie.
<https://www.lejdd.fr/Societe/Sante/le-neurologue-bruno-dubois-face-a-alzheimer-on-tient-peut-etre-le-chemin-de-la-solution-3992973>
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2- Maladie d'Alzheimer : les recherches qui donnent l'espoir, Le JDD, 19/09/20, 23h59
Anne-Laure Barret

Après plusieurs échecs, une poignée de médicaments suscitent de l'espoir face à la maladie d'Alzheimer. Des résultats sont attendus aux États-Unis en début d'année prochaine.
Il y a donc des progressions "exponentielles" réjouissantes en médecine. On l'avait presque oublié, tant notre vie est désormais hantée par l'avancée, galopante, du coronavirus. Quand on lui demande si la pilule miracle est pour après-demain, Marie Sarazin, cheffe de service en neurologie à l'hôpital Sainte-Anne à Paris, fait une réponse prudente : "Sur le plan de la recherche fondamentale, on progresse tellement vite que c'est devenu difficile à suivre, même pour les spécialistes. L'accumulation de connaissances nouvelles est explosive. Pour l'instant, aucun médicament n'a fait ses preuves et il faut se méfier des annonces tonitruantes des laboratoires mais, quand les avancées sont aussi importantes en science, il suffit parfois de peu de temps pour que la recherche clinique suive, pourquoi pas de façon exponentielle."
À la veille de la Journée mondiale de la maladie d'Alzheimer, ils sont nombreux, dans ce champ de la médecine longtemps infertile, à considérer qu'il y a enfin des raisons d'espérer. Certes, il n'existe toujours pas de traitement efficace contre une pathologie neurodégénérative très fréquente qui frapperait chaque année 225.000 nouveaux malades en France. Mais, en décembre 2019, une lueur est née : le laboratoire Biogen a assuré, lors d'un congrès, que sa molécule aducanumab était capable de réduire le déclin cognitif chez une partie des patients inclus dans l'essai clinique, et ce dans la phase initiale de la maladie.
Une multitude d'équipes qui travaillent pour une même cause
Si les résultats définitifs de l'étude n'ont pas été publiés, ce qui incite à la réserve, tout comme le fait que les données présentées l'aient été en pourcentage, un dossier de demande d'autorisation de mise sur le marché a bien été déposé aux États-Unis par l'entreprise américaine. "La FDA [gendarme américain du médicament] est en train de l'examiner, précise une source bien informée. Le Covid n'a pas interrompu le processus, et la réponse est attendue pour mars 2021." Alors, faut-il vraiment se réjouir? "Oui, car c'est la première fois qu'une piste thérapeutique pourrait être validée", éclaire Patrick Dallemagne, professeur en chimie médicinale à l'université de Caen et directeur du Centre d'études et de recherche sur le médicament de Normandie.
> Lire aussi - Le neurologue Bruno Dubois : "Face à Alzheimer, on tient peut-être le chemin de la solution"
À l'instar de Biogen, d'autres acteurs industriels se sont lancés dans la course au remède miracle. "Cette concurrence est plutôt rassurante car, après l'échec des molécules de Pfizer et Lilly, on a cru que c'était la fin, que l'industrie allait se désengager d'Alzheimer, raconte un neurologue. Certains l'ont fait, comme Pfizer, mais heureusement d'autres compétiteurs sont arrivés." La majorité des quelque 300 médicaments en cours de développement s'attaque aussi aux protéines (plaques amyloïdes ou Tau) qui s'accumulent dans le cerveau des malades. "Certains traitements essaient de réduire leur toxicité, d'autres d'inhiber leur production", décrit la professeure Sarazin.
C'est la première fois qu'une piste thérapeutique pourrait être validée
Mais d'autres voies sont explorées. Et les chercheurs du public ne sont pas en reste pour proposer des chemins buissonniers et audacieux. "Grâce à l'aide de la Fondation pour la recherche médicale [FRM], nous travaillons sur un traitement qui vise à moduler l'inflammation au niveau des synapses", explique par exemple la professeure Sarazin.
À Caen, Patrick Dallemagne et ses collègues ont pour projet, depuis une dizaine d'années, de mettre au point une molécule capable d'agir sur "une maladie qui a de multiples causes". "Avec le soutien de la Région Normandie et de la FRM, on cherche un couteau suisse, une multithérapie comme pour le sida, décrit le chimiste. Mais pas administrée en plusieurs pilules. Il s'agit de réunir toutes ces activités dans une seule molécule."
La prudence des chercheurs après vingt ans d'échec
Une part du rêve est déjà devenue réalité : l'équipe normande a démontré l'intérêt de son "couteau suisse" dans les modèles cellulaires et animaux. La voilà sur la ligne de départ du marathon des essais cliniques, dans le sillage d'une équipe lilloise qui, grâce à une start-up, vient d'emmener une molécule en phase 2. "Si nous parvenons à apporter la preuve que notre molécule n'est pas dangereuse, la première phase démarrera fin 2021", détaille le professeur Dallemagne.
Le chercheur défriche en parallèle la piste du repositionnement de médicaments. L'échec probable de l'hydroxychloroquine contre le Covid-19 ne doit pas faire oublier que c'est parfois en débusquant un vieux traitement dans l'armoire à pharmacie et en le testant sur une maladie incurable que la médecine fait des pas de géant. Lui a breveté, dans le domaine d'Alzheimer, un remède ancien utilisé fréquemment pour soigner une pathologie banale. "On a publié nos résultats et on cherche un partenaire industriel", murmure-t-il.
La molécule étant de longue date sur le marché, il ne voudrait pas inciter les patients à se la procurer avant d'avoir la preuve que cela fonctionne. La course contre Alzheimer est certes relancée, mais ses compétiteurs, plus modestes que certains "covidologues", ont appris la prudence. Eux ont été échaudés par vingt ans d'échec.
<https://www.lejdd.fr/Societe/Sante/maladie-dalzheimer-les-recherches-qui-donnent-lespoir-3992991>
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3- Déchets sur les plages : l'Union européenne en veut moins de 20 tous les 100 mètres, Actu-Environnement, 21/09/20
Philippe Collet

L'Union européenne a fixé à moins de 20 déchets tous le 100 mètres le seuil pour les déchets marins échoués sur les côtes. Le chemin s'annonce long pour ramener les plages européennes à un tel niveau.
Le 18 septembre, la Commission européenne a fixé la valeur-seuil pour les déchets marins échoués sur les côtes. Une plage est considérée en bon état écologique lorsqu'il y a moins de 20 déchets pour 100 mètres de côte. Cette valeur-seuil, élaborée conformément à la directive-cadre « stratégie pour le milieu marin » qui impose aux États membres de mettre en œuvre des stratégies de protection de l'environnement marin, fixe un objectif concret pour les plages, explique l'exécutif européen. Cette valeur-seuil est un premier pas pour la prise en compte des déchets marins et d'autres seuils pourraient être fixés en application de la directive-cadre.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/valeur-seuil-dechets-marins-plages-plastique-36138.php4>
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4- Du coiffeur à la mer : des cheveux pour dépolluer les ports, AFP, 22/09/20, 12:00
Clara Marchaud

D'un salon de coiffure aux eaux d'un port varois, en passant par une entreprise d'insertion : au lieu de finir à la poubelle, les cheveux coupés par Thierry Gras sont transformés en boudins pour contribuer à dépolluer la Méditerranée.
"Le cheveu est lipophile, c'est-à-dire qu'il absorbe les graisses et les hydrocarbures", explique à l'AFP le coiffeur à l'origine de cette initiative depuis son salon de Saint-Zacharie, dans le sud-est de la France. 
Grâce aux boudins absorbants remplis de mèches, il espère lutter "contre la pollution, même infime" de l'eau des ports.
Utilisée depuis des années pendant les marées noires, cette technique est "intéressante" car elle "valorise des déchets dans de la dépollution", note Naoufel Haddour, maître de conférence à l'Ecole centrale de Lyon qui travaille sur d'autres techniques de traitement des eaux pollués.
Chaque année, un coiffeur produit environ 29 kilogrammes de cheveux qui finissent la plupart du temps à la poubelle, raconte M. Gras en train de couper les mèches colorées d'un client.
Enfant, il avait été marqué par le naufrage en 1978 de l'Amoco Cadiz, lors duquel des cheveux avaient été utilisés pour éponger plus de 200.000 tonnes d'hydrocarbures déversées sur le littoral breton.
D'où son étonnement en commençant sa carrière de coiffeur de constater qu'aucune filière de recyclage n'existait.
C'est à ce moment-là qu'a germé l'idée d'utiliser les mèches coupées pour remplir des boudins entourés de bas en nylon afin d'absorber les résidus d'hydrocarbures dans les ports.
En 2015, il a fondé l'association des Coiffeurs justes, un réseau de 3.300 professionnels qui lui envoient des mèches coupées. 
"On peut les utiliser en cas de grave accident pétrolier comme c'est arrivé récemment à l'île Maurice, mais l'idée ici c'est de dépolluer de manière récurrente toutes les micro-pollutions", détaille le coiffeur.
Aujourd'hui, dans un entrepôt de Brignoles, à 30 kilomètres de son salon, 40 tonnes de cheveux attendent le début de la production à grande échelle de boudins antipollution, qui devrait démarrer après des tests dans le port de Cavalaire-sur-Mer.
Dans des sacs en papier remplis de deux kilos de cheveux chacun: le fruit des coupes de coiffeurs d'Ile-de-France, de Bretagne et même d’Allemagne ou du Luxembourg.
Ces cheveux sont ensuite envoyés dans une entreprise d'insertion à quelques rues de là, où des personnes éloignées de l'emploi ou en décrochage scolaire, en remplissent des bas nylon.
- "Circuit écologique" -
Un processus "valorisant" pour les employés puisqu'il s'inscrit dans un but environnemental, selon Sophie Jampy, encadrante. A long terme, les boudins pourraient être vendus neuf euros, la moitié revenant à cette structure d'insertion.
Pour le moment, ils sont envoyés au port de Cavalaire-sur-Mer où une dizaine d'entre eux sont testés depuis le début de l'été près de la station-essence, le long des quais et de la coque des bateaux. 
"L'eau finit toujours à la mer, la pollution c'est pareil", note le maire de Cavalaire et PDG du port, Philippe Leonelli, qui se réjouit de pouvoir désormais vider les eaux du port des gouttelettes d'hydrocarbures s'échappant notamment des moteurs des 1.100 bateaux qui s'y abritent.
"La méthode traditionnelle (des buvards ou boudins en polymères, NDLR), c'est des produits qu'on ne réutilise pas et qu'on jette", déplore-t-il. Les boudins de cheveux, eux, sont lavables et réutilisables "une dizaine de fois".
Différents ports fluviaux ou maritimes en France se sont montrés intéressés pour commander des boudins varois. 
"On est tous à la recherche de moyens recyclables pour essayer de ne plus surcharger notre territoire et notre terre", note M. Leonelli, heureux de faire partie de ce "circuit local, écologique et solidaire". 
Prochaine étape: obtenir l'accréditation de l'inspection du travail pour les outils de production et de l'organisme antipollution des eaux, avant le début de la production à grande échelle prévue à l'automne.
<https://www.geo.fr/environnement/du-coiffeur-a-la-mer-des-cheveux-pour-depolluer-les-ports-202175>
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5- Pollution : les eaux du port d'Ajaccio sous surveillance 24 heures sur 24, AFP, 22/09/20, 21:00

Des capteurs d'analyse et d'alerte de la pollution marine, présentés comme une première en France, ont été mis en service mardi dans le port d'Ajaccio afin d'évaluer tous les quarts d'heure, 24 heures sur 24, l'état de l'eau du port.
"Aujourd'hui, aucun autre port en France n'utilise ce genre de capteur qui remonte autant d'informations de façon instantanée, nous sommes dans l'innovation", a expliqué à l'AFP le directeur du port Paul Corticchiato lors de la présentation de ces capteurs installés par le laboratoire de recherche Stella Mare (Sustainable TEchnologies for LittoraL Aquaculture and MArine REsearch) dépendant de l'Université de Corse et du CNRS.
Deux de ces capteurs financés par un programme européen sont opérationnels et trois autres vont être installés pour couvrir l'ensemble du port.
Les agents portuaires peuvent ainsi "être informés en temps réel sur leur smartphone" des données enregistrées tous les quarts d'heure et donc de l'apparition de pollution, permettant ainsi une intervention rapide, s'est félicité le premier adjoint au maire Stéphane Sbraggia. 
Ces données seront également consultables par le public à partir de novembre sur le site internet du port d'Ajaccio.
Outre les alertes pollutions, ces capteurs permettent la remontée de nombreuses données qui seront analysées par Stella Mare.
D'un coût total de 85.000 euros (capteurs, application, formation des agents), ce dispositif est financé par le programme européen QualiPorti d'amélioration des eaux portuaires qui regroupe six partenaires corse, italiens et sardes (Ajaccio, Livourne, Portoferraio, Olbia, Savone et la Région autonome de Sardaigne). Ces partenaires ont vocation à partager les résultats de leurs actions.
Ce programme a un budget total de 1,7 million d'euros (676.000 euros pour Ajaccio) et est financé à 85% par le Fonds européen de développement régional (Feder).
Outre ces capteurs, huit actions pilote ont été mises en place par Ajaccio avec pour objectif d'obtenir la certification européenne "port propre" d'ici la fin 2021. Parmi elles, la dépollution du port, dans les prochaines semaines, avec l'enlèvement des épaves et macro-déchets et l'installation d'une pompe de récupération des eaux grises et noires, a expliqué Paul Corticchiato.
Un petit robot télécommandé de dépollution en surface en forme de mini catamaran, le jellyfishbot, a également été acquis pour 40.000 euros et permet de récupérer les irisations d'hydrocarbures et les déchets flottants.
<https://information.tv5monde.com/info/pollution-les-eaux-du-port-d-ajaccio-sous-surveillance-24-heures-sur-24-376180>
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6- Un an après Lubrizol : des moyens et de la fermeté réclamés, AFP, 23/09/20, 12:00
Chloé Coupeau

Plus de sanctions contre les usines en infraction, beaucoup plus d'inspecteurs de site, moins d'allègement des règles environnementales : un an après l'incendie hors norme de Lubrizol à Rouen, élus et associations attendent toujours des mesures fortes de la part du gouvernement pour prévenir les accidents industriels.
"Au jour d'aujourd'hui malheureusement, un accident de cette ampleur (10.000 tonnes de produits chimiques ont brûlé, ndlr) pourrait parfaitement arriver parce que les choses n'ont pas fondamentalement bougé", explique le député PS de Seine-maritime Christophe Bouillon qui a présidé la mission d'information de l'Assemblée nationale sur l'incendie, le 26 septembre 2019, de l'usine Seveso Lubrizol et de son voisin Normandie Logistique.
C'est aussi le point de vue du collectif Lubrizol qui regroupe une quarantaine d’organisations syndicales, politiques, de défense de l’environnement, de riverains et de victimes de l’incendie et affiche 25.000 membres sur Facebook. 
Selon le journal Paris Normandie, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili doit annoncer jeudi un "plan estimé à trois milliards d'euros" pour renforcer la sécurité des sites industriels. Mais on "attend toujours" la concrétisation des premières mesures annoncées par sa prédécesseure Élisabeth Borne en février, relève M. Bouillon, interrogé par l'AFP.
Le gouvernement a alors promis d'augmenter de 50% les contrôles sur les sites industriels d'ici 2022 avec la création de 50 postes d'inspecteurs en 2021. "Ça va dans le bon sens mais ce n'est franchement pas à la hauteur. Ce n'est pas avec 50 postes qu'on atteindra l'objectif", estime le député. Le rapport de la mission parlementaire parle de 200 effectifs temps plein supplémentaires. La commission d'enquête du Sénat sur l'incendie préconisait, elle, un "plan de montée en charge pluri-annuel" des effectifs.
"Depuis quinze ans (...) le nombre de contrôles" des sites industriels classés "a pratiquement été divisé par deux", selon le rapport des sénateurs.
Et pour que ces contrôles soient suivis d'effets il "faudrait un gendarme et la peur du gendarme", ajoute M. Bouillon. Le député préconise la création d'une autorité indépendante de contrôle des sites Seveso, sur le modèle de l'autorité de sûreté nucléaire (ASN). L'idée est défendue par d'autres comme le député PCF Hubert Wulfranc. Mais "le gouvernement l'a balayée d'un revers de la main", regrette M. Bouillon. Le Sénat ne l'a toutefois pas non plus reprise dans ses propositions.
- "Réduire les risques à la source" -
Mme Borne a en revanche annoncé la création d'un bureau enquête accident pour les sites industriels. "Un BEA, c'est une fois qu'il y a un accident. Nous, on souhaiterait une autorité qui travaille en amont pour réduire les risques à la source", comme l'ASN, explique Charlotte Goujon, vice-présidente PS de la Métropole de Rouen chargée des risques industriels et sanitaires.
En attendant, pour M. Bouillon, il faudrait "faire évoluer le plafond des sanctions de 15.000 euros d'amendes maximum aujourd'hui à 100.000". "Le manque de suivi judiciaire aux manquements graves est également préoccupant", avaient estimé les sénateurs.
"Il y a vraiment un décalage entre le discours et la réalité derrière", poursuit le député, dénonçant "la faiblesse" des crédits de la mission prévention des risques. Dans le budget examiné en novembre 2019 pour 2020, ces crédits sont "en baisse". "Il a fallu se battre" pour que ça ne recule pas plus, assure-t-il.
Selon lui, il faudrait également rendre à nouveau obligatoire les évaluations environnementales pour tout projet concernant les sites Seveso et ceux qui leurs sont liés. Et être "vigilant" face à la tendance, qui selon lui persiste "sous couvert de crise" et "d'impératifs économiques", à simplifier la réglementation, par exemple en augmentant le seuil au-delà duquel une entreprise est soumise à certaines obligations.
Dans le cadre du "choc de la simplification" annoncé par l’Élysée en 2013, le gouvernement s'était "engagé à simplifier la réglementation environnementale tout en maintenant un niveau de protection constant".
Le nombre d'accidents sur les quelque 500.000 sites industriels classés en France (dont plus de 1.200 Seveso) a augmenté de 34% entre 2016 et 2018.
<https://information.tv5monde.com/info/un-apres-lubrizol-des-moyens-et-de-la-fermete-reclames-376251>
Sur le même sujet :
> Sites Seveso : L’incendie de Lubrizol servira-t-il d’électrochoc dans la gestion du risque industriel en France ? <https://www.20minutes.fr/planete/2869503-20200924-sites-seveso-incendie-lubrizol-servira-electrochoc-gestion-risque-industriel-france#xtor=RSS-149>, 20 Minutes, 24/09/20, 21h06
> Gouvernement et industrie tirent leurs enseignements de l’accident de Lubrizol <https://www.journaldelenvironnement.net/article/gouvernement-et-industrie-tirent-leurs-enseignements-de-l-accident-de-lubrizol,109573?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 24/09/20
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7- Les autorités sanitaires européennes donnent l’alerte sur les perfluorés, Le Monde, 23/09/20, 14h55
Stéphane Foucart 

L’exposition de la population européenne excède largement le seuil fixé par l’agence de sécurité des aliments. 
Bien que parfaitement inconnus du grand public, les composés fluoroalkyliques (dits PFAS, pour « substances per- et polyfluoroalkyliques ») posent des risques sanitaires pour de larges franges de la population européenne. C’est le sens de l’expertise rendue vendredi 18 septembre par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), l’agence chargée d’évaluer les substances entrant dans la chaîne alimentaire. A la lumière des données les plus récentes, l’EFSA a réévalué le seuil d’exposition acceptable aux quatre PFAS les plus courants (PFOA, PFOS, PFNA et PFHxS) et fixe cette limite d’exposition à 0,63 milliardième de gramme par kilo de poids corporel et par jour (ng/kg/j).
Extrêmement bas, ce seuil tolérable atteste de la capacité de ces perturbateurs endocriniens suspectés à produire des effets délétères à des niveaux d’exposition très faibles. Selon l’agence basée à Parme (Italie), l’exposition moyenne d’une large part de la population européenne à ces substances – en particulier les enfants – excède souvent largement, voire très largement, ce seuil de référence. Une situation jugée « inquiétante » par l’agence, pourtant peu suspecte d’alarmisme. Par rapport à l’évaluation qu’elle avait conduite en 2008, l’EFSA a dû diviser le seuil d’exposition tolérable aux PFAS par plus de 2500, pour tenir compte de nouvelles études, toujours plus préoccupantes.
> Lire aussi  Produits chimiques : bataille au sein de la Commission sur la nouvelle « stratégie durable »
Les PFAS sont un groupe de substances de synthèse parées de propriétés physico-chimiques particulières (imperméabilisation, isolation électrique, etc.). Elles sont utilisées depuis des décennies par une variété de secteurs industriels : revêtements antiadhérents d’ustensiles de cuisine, matériaux d’emballage des aliments, textiles, automobile, électronique, mousses anti-incendie, etc. Par le biais de rejets industriels, du ruissellement de décharges, de la pollution des sols et des nappes phréatiques, ces substances ont progressivement imprégné l’environnement. Elles se stockent et persistent dans la chaîne alimentaire, achevant leur destin dans l’assiette des consommateurs – et in fine dans leurs organismes. Où, de surcroît, elles s’accumulent en raison de leur forte persistance. Toute la population occidentale est, à divers degrés, concernée.
« Les enfants sont le groupe de population le plus exposé »
Selon l’EFSA, les principales sources d’exposition à ces produits sont « l’eau potable, le poisson, les fruits, les œufs ou les produits à base d’œuf ». Les aliments les plus fortement contaminés sont la viande de gibier et certains produits de la mer. Selon les experts commis par l’agence européenne, « les enfants sont le groupe de population le plus exposé, et l’exposition pendant la grossesse et l’allaitement est le principal contributeur à l’apport en PFAS chez les nourrissons ».
L’EFSA a évalué l’exposition moyenne de la population européenne à ces substances à partir des mesures de la contamination d’un grand échantillon d’aliments commercialisés dans l’Union européenne. Selon les méthodes d’évaluation, les experts ont considéré une fourchette basse et une fourchette haute. Dans tous les cas, le seuil d’exposition tolérable est largement excédé pour les enfants et les nourrissons : de 0,85 à 6,5 ng/kg/j pour la fourchette basse, et de 38,6 à 112,1 ng/kg/j, pour la fourchette haute. Dans l’hypothèse la plus optimiste, les enfants peuvent donc être exposés à ces quatre PFAS jusqu’à 10 fois le seuil tolérable d’exposition et dans le pire des cas, jusqu’à près de 180 fois ce seuil.
Pour les adolescents, adultes et personnes âgées, les niveaux d’exposition sont environ deux fois inférieurs mais soulèvent néanmoins aussi une « inquiétude sanitaire », selon l’EFSA. D’autant que ces estimations sont limitées aux aliments bruts et ne tiennent pas compte d’autres sources d’exposition – matériaux au contact des aliments, contamination de l’air intérieur, etc.
Les effets sanitaires des PFAS sont très divers. Celui détecté aux plus faibles niveaux d’exposition est un effet immunitaire (une réponse vaccinale atténuée) chez les enfants exposés. Plusieurs études épidémiologiques publiées ces dernières années et rassemblées par l’agence européenne indiquent une association entre l’exposition aux PFAS et l’élévation du taux de cholestérol, le diabète et l’obésité, des troubles hépatiques, un faible poids à la naissance pour les bébés exposés in utero, ou encore une réduction des hormones thyroïdiennes.
> Lire aussi  Des perturbateurs endocriniens imprègnent tous les Français et surtout les enfants
Ce dernier effet pourrait d’ailleurs augurer d’un impact sur le neurodéveloppement des enfants ayant été exposés in utero ou dans la période périnatale, et l’EFSA recommande la poursuite des travaux sur ce sujet. D’autres dégâts possibles, comme l’altération du développement de la glande mammaire, ont été relevés sur des animaux de laboratoires. Tous les modes d’action de ces produits – les mécanismes biologiques par lesquels ils génèrent la variété de ces dégâts – ne sont pas encore élucidés.
Selon les données présentées par l’EFSA, l’exposition à deux PFAS – le PFOA et le PFOS – est en baisse depuis le tournant du siècle. Mais d’autres perfluorés sont, au contraire, de plus en plus présents, tandis que pour la majeure part d’entre eux, aucune tendance claire, ni à la hausse, ni à la baisse, ne peut être identifiée.
« Plus de 4 000 produits dans cette famille »
« Il est très important que nous puissions poursuivre nos travaux sur l’alimentation des Français, en particulier pour mieux caractériser leurs expositions à ces produits : les dernières études que nous avons conduites sur le sujet reposent sur des données qui ont plus de dix ans, explique Matthieu Schuler, directeur de l’évaluation des risques de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Les niveaux d’exposition tolérable établis par l’EFSA, très bas, doivent nous conduire à trouver les moyens de limiter les expositions, en particulier chez les enfants. »
Quant aux restrictions d’usage de ces produits, c’est un casse-tête réglementaire. « Il existe plus de 4 000 produits dans cette famille et les plus problématiques sont déjà soumis à des restrictions dans le cadre de la directive européenne sur les produits chimiques, explique M. Schuler. D’autres sont inscrits dans la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants » – du nom de ce traité international qui bannit les substances dangereuses capables de s’accumuler dans l’environnement et la chaîne alimentaire, comme le DDT, le chlordécone, les polychlorobiphényles (PCB), etc. « Plusieurs agences sanitaires européennes travaillent à trouver un cadre réglementaire susceptible d’encadrer ces produits en procédant par groupe de substances en particulier compte tenu de leur persistance dans l’environnement », ajoute M. Schuler.
Utilisés depuis plus les années 1950, notamment pour la fabrication du téflon (le célèbre revêtement de poêles anti-adhésif) par le géant de la chimie DuPont, les PFAS sont demeurés sous le radar des pouvoirs publics jusque dans les années 1990. C’est l’action en justice d’un groupe de riverains américains, contaminés par les effluents d’une usine du groupe de chimie DuPont, qui a mis en lumière, dès 1998, l’ampleur du scandale – une histoire fidèlement racontée dans le dernier film de Todd Haynes, Dark Waters. En particulier, le travail de l’avocat à l’origine de l’affaire, Robert Bilott, a montré que DuPont connaissait depuis des décennies les risques sanitaires présentés par les PFAS mais a continué à produire ces substances, tout en dissimulant leurs dangers.
> Lire aussi  « “Dark Waters” raconte l’histoire d’une contamination mondiale et méconnue »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/23/les-autorites-sanitaires-europeennes-donnent-l-alerte-sur-les-perfluores_6053285_3244.html>
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8- L’Indre polluée après le rejet d’un anesthésiant de l’usine Recipharm, Le Monde avec AFP, 23/09/20, 19h20

Le laboratoire de Monts (Indre-et-Loire) de l’entreprise suédoise a reconnu mercredi être à l’origine de la pollution découverte le 11 septembre. 
Le laboratoire suédois Recipharm de Monts (Indre-et-Loire) est à l’origine d’une pollution de l’Indre au début du mois de septembre, a reconnu, mercredi 23 septembre, le directeur du site. La pollution a été découverte le 11 septembre par le site du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Monts, situé en amont immédiat du laboratoire suédois.
« L’investigation est en cours, mais oui, il s’est passé quelque chose chez nous qui n’aurait pas dû se passer. Nous avons joué la transparence et nous avons commencé notre investigation pour bien comprendre ce qui s’est passé », a déclaré Mikael Ericson, le directeur général de ce laboratoire. Selon M. Ericson, le 7 septembre, 2 m3 d’un produit anesthésiant ont ainsi été rejetés dans le système de traitement d’eau de l’usine, alors qu’ils auraient « dû être ramassés dans des bidons pour être transportés (…) pour destruction ».
« Forte mortalité piscicole »
« Quand vous allez chez le dentiste (…), ça soulage de la douleur pendant une heure. C’est ce genre de médicament, dilué dans l’eau », a-t-il expliqué, refusant de se prononcer sur la dangerosité de la pollution. « Je ne vais pas cacher que nous avons fait une bêtise. Je ne vais pas cacher que ce n’est pas acceptable. Il faut maintenant comprendre comment cela s’est passé pour que cela ne se répète pas », a-t-il insisté.
Dans un communiqué, la préfecture d’Indre-et-Loire affirme qu’elle a signalé l’incident au parquet et pris un arrêté d’interdiction de la pêche dans l’Indre à Monts et dans les communes en aval. Dans son arrêté du 19 septembre, elle évoque « une forte mortalité piscicole », un « risque certain de toxicité des populations piscicoles », et la nocivité potentielle des molécules « qui en forte densité entraînent une situation dangereuse pour la santé humaine ». La direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) du Centre-Val de Loire a inspecté le site lundi, a fait savoir la préfecture.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/23/l-indre-polluee-apres-le-rejet-d-un-anesthesiant-de-l-usine-recipharm_6053343_3244.html>
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9- Pollution de l’air : la Cour des comptes fustige les « résultats insuffisants » des politiques publiques, Le Monde, 24/09/20, 05h54
Stéphane Mandard

Le non-respect des normes européennes, au-delà des conséquences sanitaires, représente « des risques juridiques et financiers importants pour l’Etat », alertent les rapporteurs. 
Après la Commission européenne, après le Conseil d’Etat, c’est au tour de la Cour des comptes de tancer la France pour les « résultats insuffisants » de ses politiques de lutte contre la pollution de l’air. Dans un rapport publié mercredi 23 septembre, elle note que « les instruments réglementaires, budgétaires et fiscaux doivent être renforcés afin d’atténuer les risques sanitaires et environnementaux ».
Selon les modes de calcul, on estime que l’exposition aux particules fines et autre dioxyde d’azote (NO2) est responsable chaque année en France de 48 000 à 67 000 décès prématurés.
> Lire aussi  Pollution de l’air : l’Etat condamné à une astreinte de 10 millions d’euros par semestre pour son inaction
Si les émissions de polluants atmosphériques ont sensiblement diminué depuis le début des années 1990 et la mise en place des réglementations sectorielles (industrie, transport, agriculture, résidentiel), la réalisation des objectifs de réduction fixés par l’Union européenne (UE) à l’horizon 2030 est, elle, « très incertaine » pour trois des cinq polluants surveillés : les particules fines – les plus dangereuses car elles pénètrent profondément l’organisme –, les oxydes de soufre (d’origine industrielle) et l’ammoniac (il est issu principalement des épandages agricoles).
Une provision de 81 millions d’euros passée en 2019
Malgré la baisse tendancielle des émissions, les niveaux de polluants dans l’air demeurent « préoccupants » dans plusieurs zones du territoire : les concentrations en NO2 ou en particules fines dépassent les normes européennes dans une quinzaine de territoires et en particulier dans les grandes agglomérations. Une situation qui comporte « des risques juridiques et financiers importants pour l’Etat », alertent les rapporteurs.
En juillet, le Conseil d’Etat lui a infligé une astreinte de 10 millions d’euros par semestre de retard dans l’exécution de la directive européenne sur la qualité de l’air. Déjà, en octobre 2019, c’est la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) qui avait condamné la France pour des dépassements systématiques et répétés des limites pour le dioxyde d’azote, gaz très toxique émis principalement par les véhicules diesels.
> Lire aussi  Pollution de l’air : la France condamnée par la justice européenne pour ne pas avoir protégé ses citoyens
Si la CJUE juge toujours insuffisantes les mesures prises par la France, elle pourrait prononcer une deuxième condamnation assortie cette fois d’une lourde amende. La Cour des comptes l’évalue à 100 millions d’euros la première année puis 90 millions d’euros par année de retard. A la lecture du rapport, on apprend d’ailleurs que le gouvernement a déjà budgété cette amende : une provision de 81 millions d’euros a été passée en 2019 au titre de ce contentieux. Il ne se fait guère d’illusion sur son issue.
Selon les projections du ministère de la transition écologique, pour au moins trois agglomérations (Paris, Lyon et Marseille), le retour dans les clous ne se fera pas avant 2025. Et d’ici-là, l’UE aura très certainement renforcé ses normes pour les aligner sur les valeurs limites (plus strictes) de l’Organisation mondiale de la santé.
Des prélèvements fiscaux sur les engrais azotés
Les plans nationaux de réduction des émissions de polluants atmosphérique « manquent d’ambition et de portage politique », estime la Cour des comptes qui relève que leur mise en œuvre est « très partielle », s’agissant notamment de la fiscalité sur les carburants ou les pratiques agricoles. « Les instruments réglementaires, budgétaires et fiscaux doivent être plus efficacement employés », selon les rapporteurs.
Les moyens budgétaires alloués à la lutte contre la pollution de l’air (392 millions d’euros en 2018) restent « modestes » au regard des dépenses fiscales à l’effet négatif sur la qualité de l’air (comme les taux réduits de taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) dont le montant a dépassé 5 milliards d’euros en 2018.
La mise en œuvre du principe « pollueur-payeur » est également « loin d’être une réalité », relève l’institution qui déplore que le rééquilibrage de la fiscalité entre le gazole et l’essence ait été suspendu fin 2018.
Au total, la Cour des comptes formule une douzaine de recommandations. Intégrer dans le malus automobile des paramètres liés aux émissions de polluants atmosphérique dont le poids du véhicule ou renforcer les contrôles sur les installations industrielles classées.
> Lire aussi  Le gouvernement envisage une nouvelle taxe sur les voitures, cette fois en fonction du poids
Le rapport met particulièrement l’accent sur l’agriculture où « des mesures plus contraignantes doivent être mises en œuvre rapidement ». Il préconise ainsi « des prélèvements fiscaux sur les engrais azotés » à partir de 2025 afin de réduire les émissions d’ammoniac et l’interdiction les techniques d’épandage les plus émissives. La Cour des comptes propose aussi d’intégrer la qualité de l’air dans les critères de conditionnalité des aides de la politique agricole commune ou encore de prévoir, dès 2021, le financement d’un dispositif de surveillance pérenne des pesticides dans l’air.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/24/pollution-de-l-air-la-cour-des-comptes-fustige-les-resultats-insuffisants-des-politiques-publiques_6053377_3244.html>
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10- Tout électrique, sacs en tissus, numérique… Un guide « débunke » les idées reçues sur le zéro déchet, 20 Minutes, 24/09/20, 19h34
Emilie Petit

Eco-responsable. Justine Davasse, militante écologiste, vient de publier son premier livre, le « Guide des mouvements zéro, pour un futur (enfin) désirable »
Le tout électrique est-il vraiment écolo ? Les sacs en tissus, c’est vraiment mieux pour la planète ? Adepte du zéro déchet, Justine Davassedébunke les idées reçues sur l'écologie dans son Guide des mouvements zéro*. 
Elle en profite pour revenir sur les basiques d’une consommation à l'empreinte carbone minimale : s’habiller avec des vêtements de seconde main, supprimer le film étirable en plastique de ses tiroirs ou encore les bienfaits de l’alimentation locale et durable. L'occasion de prendre de bonnes résolutions alors que ces vendredi et samedi, se tiennent  les journées d'action pour le climat un peu partout dans le monde. 
Quarante grammes de déchets par an
Si Justine Davasse parle si bien du zéro déchet, c’est parce qu’elle met en pratique, au quotidien, ces astuces anti-gaspi et écoresponsables. Si bien qu’elle ne produit plus que 40 grammes de déchets par an !
La Belge d’origine rappelle aussi quelques chiffres, loin d’être anodins, comme ceux de la production annuelle de vêtements mondiale (80 milliards), le nombre de décès prématurés par an attribués à la pollution de particules fines (48.000), et la nourriture jetée chaque seconde dans le monde (41 tonnes).
*Le Guide des mouvements zéros. Pour un futur (enfin) désirable, éditions Tana (septembre 2020), 16,90 euros
<https://www.20minutes.fr/planete/2869795-20200924-tout-electrique-sacs-tissus-numerique-guide-debunke-idees-recues-zero-dechet>
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11- Récit. A Rouen, « un an après, on n’oublie pas » l’incendie de Lubrizol, Le Monde, 25/09/20, 05h33
Stéphane Mandard, Rouen, envoyé spécial

Le 26 septembre 2019, un incendie ravageait les entrepôts de l’usine chimique et de sa voisine Normandie Logistique, plongeant la population dans la stupeur. Retour sur place, où une manifestation est prévue samedi.
« Un an après, on n’oublie pas ! » L’affiche, jaune gilet, tapisse les murs du centre-ville de Rouen. « Lubrizol coupable, Etat complice ». Le tract passe de main en main sur les marchés. « Manifestation samedi 26 septembre ». Autour de la gare routière, devant le Burger King, sur l’esplanade de l’église Saint-Sever… des militants battent le rappel à grands coups de mégaphone.
Au volant de sa Citroën, Gérald Le Corre, chasuble CGT Seine-Maritime sur tee-shirt noir « Putain d’usine », tire trois mannequins installés dans une remorque façon char de parade : deux têtes blondes, le visage mangé par un masque à gaz et le corps couvert d’une combinaison blanche, un homme à fière allure en veston et casquette brodés. « Je suis le préfet, rassurez-vous, vous ne risquez absolument rien pour votre santé ! », s’époumone Gérald Le Corre, micro dans une main, volant dans l’autre.
> Lire aussi Le recours à la sous-traitance a « fragilisé » la sécurité du site de Lubrizol
Un an que l’infatigable porte-voix du collectif unitaire Lubrizol – qui regroupe syndicats, partis de gauche et écologistes, associations de défense de l’environnement ou encore « gilets jaunes » – organise des manifs pour réclamer « justice et vérité ». La prochaine partira devant la désormais célèbre usine Lubrizol, où tout a commencé.
Jeudi 26 septembre 2019. La France vient d’apprendre le décès de Jacques Chirac. Les Rouennais, eux, se réveillent avec une vision d’apocalypse.
Un an après, ils n’ont rien oublié. L’immense panache de fumée noire au-dessus de leur tête. La suie sur les balcons et les voitures. Les débris de toit amianté dans les jardins. L’odeur nauséabonde d’hydrocarbure brûlé. Les yeux et la gorge qui piquent. Les maux de tête. Les écoles fermées. Les sirènes des pompiers… L’usine chimique Lubrizol est en feu. Quelques jours plus tard, ils apprendront que l’incendie a aussi ravagé les entrepôts de la société mitoyenne, Normandie Logistique (NL), et que ce sont finalement 9 500 tonnes et non pas 5 000 tonnes de produits potentiellement dangereux qui ont brûlé.
Comment un feu d’une telle ampleur a-t-il pu se déclarer sur un site classé Seveso seuil haut, six ans après un premier incident (une fuite de mercaptan s’était fait ressentir jusque dans le sud de l’Angleterre et en région parisienne) et deux ans après une inspection des installations classées jugeant le risque d’un incendie à « au maximum une fois tous les dix mille ans » ? La question hante toujours les Rouennais.
La justice n’y a encore pas complètement répondu. L’enquête pénale, ouverte notamment pour « mise en danger d’autrui », a confirmé une série de manquements qui ont valu à Lubrizol sa mise en examen. Mais si la piste d’un départ de feu chez le voisin NL, non classé Seveso, est privilégiée, les investigations n’ont toujours pas permis de déterminer avec certitude son origine.
« Dans ma cellule de crise à 3 heures du matin, je n’ai qu’une obsession : éteindre le feu au plus vite pour éviter un suraccident. » Le préfet de Normandie et de Seine-Maritime, Pierre-André Durand, n’a pas non plus oublié la nuit du 26 septembre. « Zéro mort, zéro blessé, zéro destruction » : il se défend des critiques sur la gestion de la crise. Le préfet reconnaît toutefois des « difficultés » qui ont créé « malaise et suspicion » : un système d’alerte « obsolète » basé sur les sirènes ou une « faille réglementaire » qui ne permettait pas aux autorités de connaître en temps réel l’état des stocks entreposés sur les deux sites incendiés.
« Solder les inquiétudes de la population »
Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, et sa collègue à la transition écologique, Barbara Pompili, ont fait le déplacement à Rouen jeudi 24 septembre. Histoire de signifier que le gouvernement avait « tiré toutes les leçons » de l’incendie et de distiller quelques annonces : le déploiement, à partir de 2021, d’un nouvel outil d’alerte des populations au moyen des téléphones portables, une augmentation de 50 % des inspections des installations classées pour atteindre 25 000 par an (pour 500 000 installations) d’ici à la fin du quinquennat ou encore un contrôle de toutes celles qui se situent à moins de 100 mètres d’un site Seveso dans les trois ans.
Mobilisé sur le front du Covid-19, le ministre de la santé, Olivier Véran, n’était pas là pour répondre aux « manquements dans la gestion des conséquences sanitaires de l’accident » pointés par la commission d’enquête sénatoriale post-Lubrizol dans un rapport paru en juin.
Pierre-André Durand martèle que plus de 2 000 analyses (air, eau, sol…) ont été réalisées avec des résultats à chaque fois « rassurants ». Très sévères avec l’Etat, les sénateurs ont demandé la mise en place de registres de morbidité pour traquer sur le long terme l’apparition d’éventuels cancers ou de malformations congénitales.
> Lire aussi Lubrizol : une enquête épidémiologique menée auprès de plus de 5 000 personnes
L’agence de sécurité sanitaire Santé publique France (SpF) vient seulement de lancer au début du mois une « enquête en santé ressentie » auprès d’environ 5 000 personnes. Une évaluation quantitative des risques sanitaires, imposée aux exploitants, doit également bientôt démarrer. L’association Rouen Respire, 1 600 adhérents, créée sur les cendres de l’incendie, s’étonne que cette expertise soit confiée aux entreprises : « que les pollueurs paient le coût des analyses, c’est normal, mais qu’ils les fassent, où est l’indépendance ? », s’étrangle Nathalie Le Meur, sa responsable santé.
Les résultats sont attendus au premier trimestre 2021. « On sera alors allé au bout des choses et en mesure de solder les inquiétudes de la population », veut croire le préfet. Déjà, la fin des travaux de nettoyage des zones incendiées, juste avant la date anniversaire, « va libérer les riverains ». Le représentant de l’Etat fait référence à cette « ambiance olfactive anxiogène » qui a baigné y compris dans son bureau jusqu’à l’été.
« Ça nous est tombé dessus »
Cette odeur tenace n’est quasiment plus perceptible sur le site de Lubrizol. Hormis quelques traces d’hydrocarbures au sol, les stigmates de l’incendie ont été effacés. Plusieurs milliers de fûts endommagés et près de 3 000 tonnes de ferrailles calcinées et de boues ont été évacuées. Des deux entrepôts (9 000 m2 et 900 m2) qui ont pris feu, il ne reste qu’un bout de pan de mur encore debout et une immense dalle de béton.
Isabelle Striga, la présidente de Lubrizol France, veut désormais y installer des « panneaux solaires » et « un espace végétalisé » pour ses 200 salariés. La patronne de la filiale du groupe américain, propriété du milliardaire Warren Buffett, avait convoqué la presse mardi pour « aborder une dernière fois le sujet de l’incendie ». L’occasion de rappeler que sa société avait fait réaliser plus de 265 000 analyses concluant toutes à son « innocuité » et que « ce qui s’est passé le 26 septembre 2019 ne pourra plus se produire car nous ne reconstruirons pas les entrepôts de stockage sur le site ». 
> Lire aussi Lubrizol : le toit en amiante, un « danger » qui inquiète toujours les riverains de l’usine
Spécialisé dans la fabrication de lubrifiants pour moteur, Lubrizol tourne aujourd’hui aux deux tiers de son activité. « Nous voulons retisser des liens avec les habitants de ce territoire qui est aussi le nôtre depuis 1954, dit Isabelle Striga, du fond du cœur. »
« Ça fait mal au cœur de se faire cracher dessus et traiter de voyous », témoigne Francis Malandain, 55 ans dont trente-deux chez Lubrizol. Comme la plupart de ses collègues, le délégué CFE-CGC a traversé cette année avec un « sentiment d’injustice ». Depuis le début, il est persuadé que le feu n’est pas parti de son usine : « Ça nous est tombé dessus. » Les cinquante salariés de NL ont aussi été durement éprouvés. Le chef d’équipe qui s’occupait des produits Lubrizol stockés chez NL s’est suicidé un mois après l’incendie. Aujourd’hui, un permis de démolir barre l’entrée de l’entreprise normande.
Bastion des « gilets jaunes »
L’ombre du nuage a aussi plané sur la campagne des municipales. Pourtant, la ville n’est pas tombée dans l’escarcelle des écologistes. L’ancien fief de Laurent Fabius a bien un nouveau maire, Nicolas Mayer-Rossignol, mais il est toujours socialiste.
« Rouen concentre les enjeux de fin du monde et de fin du mois », résume l’édile dans une formule empruntée aux slogans des Marches pour le climat. La ville est un bastion des « gilets jaunes ». L’élu préside également la métropole Rouen-Normandie. Il rêve d’en faire « une capitale de l’après », « l’épicentre d’une transition sociale-écologique ».
Toute la semaine, une série de débats et d’ateliers étaient organisés autour de cette « ambition ». Démarrée avec Nicolas Hulot, elle s’est terminée avec une autre ancienne ministre de l’environnement, Corinne Lepage, autour d’une question toujours prégnante : quelle sécurité industrielle, quelle culture du risque ?
« Du côté de l’Etat, ça a été trop peu et trop tard en termes d’information et de transparence, juge M. Mayer-Rossignol. Ça a créé une rupture de confiance avec la population très difficile à restaurer aujourd’hui. » Le nouveau maire s’était opposé au redémarrage de Lubrizol cet été.
Pour les écologistes et les associations environnementales, ce type d’industrie n’a plus lieu d’être dans une métropole de plus de 400 000 habitants comme celle de Rouen. Ce n’est pas l’avis de son nouveau président : « Lubrizol a encore sa place sur notre territoire à condition de s’engager résolument vers la transition écologique. » « Fermer une usine ne réglera rien. Le sujet ne se borne pas à Lubrizol », assure l’élu.
L’agglomération rouennaise concentre, sur les boucles de la Seine, une vingtaine de sites classés Seveso seuil haut dont certains « autrement plus dangereux ». L’usine Borealis (ex- AZF) produit et stocke plusieurs millions de tonnes d’engrais à base de nitrate d’ammonium, la substance à l’origine de la déflagration qui a ravagé Beyrouth le 4 août.
> Lire aussi Lubrizol : un redémarrage autorisé, malgré les oppositions
« Le modèle économique de notre territoire est à bout de souffle, c’est tout l’appareil productif qui doit engager sa mutation vers une économie décarbonée », estime M. Mayer-Rossignol. L’élu emploie des références au judo : « Faisons de nos faiblesses des forces pour essayer de devenir des champions. » Il prend en exemple la société Valgo, spécialiste de la dépollution des friches industrielles. C’est elle qui intervient chez Lubrizol. Créée en 2004 à Toulouse après la catastrophe AZF, elle a installé son siège dix ans plus tard à Rouen sur l’ancien site de la raffinerie Petroplus.
Un écoquartier « calme et vivant » avec près de 2 500 logements flambant neufs et une tour en bois doit prospérer sur l’une de ces friches, au pied du pont Flaubert. Situé à moins de 500 mètres de Lubrizol, le projet doit être « repensé », affirme aujourd’hui le maire. Il promet d’ouvrir une « consultation citoyenne » et d’y faire pousser dans un premier temps une « forêt urbaine » pour créer « une zone tampon » à proximité des usines.
Pendant plus de dix ans, Emilie Gateclou a vécu dans une petite maison ouvrière, à Petit-Quevilly, à une cinquantaine de mètres de Lubrizol. Le 26 septembre, elle a « cru qu’elle allait mourir sur place ». La fumée, les explosions, les SMS affolés de sa sœur… Elle réveille ses deux filles et prend la direction d’Evreux pour les « mettre à l’abri » chez son père.
> Lire aussi Incendie de l’usine Lubrizol : selon l’enquête, le feu serait parti de la société Normandie Logistique
Depuis, malgré les réticences de ses filles (« C’était la maison de leur enfance »), elle a vendu et emménagé en périphérie de Rouen, à Saint-Léger-du-Bourg-Denis, où « le nuage n’est pas passé ». Professeure au lycée de Grand-Quevilly, MmeGateclou a perdu en temps de transport mais elle « respire ». Surtout, elle a « retrouvé le sommeil ». Mais elle n’a pas oublié. En 2013, la fuite de mercaptan chez Lubrizol était intervenue la veille de l’achat de sa maison. En se rendant chez le notaire, elle croise les caméras de télé plantées devant le portail de l’usine. « Je me suis dit : “Tu fais la connerie de ta vie !” »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/25/a-rouen-un-an-apres-on-n-oublie-pas-l-incendie-de-lubrizol_6053654_3244.html>
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12- Belgique : du plomb dans le sang des enfants d’Hoboken, Le Monde, maj le 25/09/20 à 09h38
Cédric Vallet (Anvers (Belgique), envoyé spécial)

Une usine de recyclage de métaux répand du plomb sous forme de particules fines et de poussières près des maisons de cette ville belge. Une situation connue des autorités. 
Devant sa petite maison blanche fraîchement rénovée, Hasan Assaidi pointe, juste au bout de sa rue, la cheminée industrielle qui s’élance vers un soleil pesant. « Eux, je ne leur fais pas confiance, ils ne disent jamais la vérité ! » « Eux », c’est Umicore, un grand groupe industriel spécialisé dans la production et le recyclage de métaux non ferreux, dont les activités à Hoboken, au sud-ouest d’Anvers, sont à l’origine d’une pollution au plomb détectée dans des échantillons sanguins des enfants du quartier.
Lors des derniers tests, effectués en juin par l’institut d’hygiène de la province d’Anvers, près de la moitié des enfants examinés se situaient au-dessus du seuil de dangerosité de 5 microgrammes de plomb par décilitre de sang. Des résultats qui ont fait réagir les responsables politiques locaux. Après avoir tergiversé, la majorité qui unit socialistes, libéraux et nationalistes flamands de la N-VA, sous l’autorité du bourgmestre d’Anvers Bart De Wever, a finalement accepté qu’une commission logement du conseil communal d’Anvers soit consacrée à ce dossier, jeudi 24 septembre. « C’est un premier pas, mais nous aurions aimé une commission à l’écoute des habitants et chargée d’enquêter indépendamment » sur les causes de cette pollution, déclare Ilse van Dienderen, conseillère communale Groen (Verts) à Anvers, qui dénonce le « manque de transparence » d’Umicore.
Car la situation à Hoboken n’est plus vraiment sous contrôle. Luc Gellens, vice-président d’Umicore, le reconnaissait dans une interview accordée en juillet au quotidien flamand De Standaard : « Il serait préférable qu’il n’y ait pas de familles avec de jeunes enfants vivant dans la région, disait-il. Ou bien à distance suffisante, et je parle de plus d’un kilomètre. »
Effets potentiels irréversibles
Aujourd’hui, le site d’Umicore, à Hoboken, est ceinturé d’habitations. Des jeunes du quartier sont atteints de maux étranges. « Trois de mes enfants sont malades,déplore Hassan Assaidi. Les trois autres, il faudra les protéger. » La plus grande, 17 ans, souffre de rhumatismes précoces très douloureux. Son adolescent de 14 ans a le nez, les sinus et les oreilles encombrés. L’école signale par ailleurs des problèmes de concentration. Sa cadette, âgée de 8 ans, accuse un retard de croissance important. « Le problème, c’est l’usine. Mais il n’est pas facile de prouver un lien direct avec ces maladies. Aller en justice, cela prendrait des années », lâche Hassan, tout en affichant un sourire contrarié.
> Lire aussi  Etats-Unis : victimes d’une pollution au plomb, les habitants de Flint indemnisés de 600 millions de dollars
Le plomb s’échappe dans l’air, depuis l’usine, sous forme de particules fines et de poussières, puis s’accumule sur le sol, se répand dans les jardins et les intérieurs. « La principale voie d’absorption du plomb vient de l’ingestion de poussières par les mouvements de la main vers la bouche », explique Elke Adriaenssens, de l’agence flamande pour l’environnement, émanation du gouvernement régional. « Il existe une corrélation entre les concentrations de plomb dans l’air et la présence de plomb dans le sang », ajoute-t-elle.
Les effets potentiels d’une exposition prolongée au plomb sont irréversibles. Insuffisance rénale, attaques du système immunitaire, troubles du comportement, baisse du quotient intellectuel. La liste est longue. « Les conséquences sur les enfants sont plus graves car leur système neurologique est encore en développement, et leur système gastro-intestinal absorbe davantage de plomb que les adultes, c’est pourquoi nous proposons des tests aux enfants »,explique Vera Nelen, directrice de l’institut d’hygiène de la province d’Anvers, qui organise, deux fois par an depuis une trentaine d’années, des prises de sang – sur la base du volontariat – pour tous les enfants d’Hoboken. « Au fil du temps, les connaissances scientifiques au sujet des impacts du plomb s’améliorent. Donc les seuils de ce qui est “acceptable” diminuent », ajoute-t-elle.
Des maisons greffées autour de l’usine
Le problème du plomb dans ce district d’Anvers est presque aussi vieux que le passé industriel de la ville. Le site métallurgique a été construit en 1887 à des fins de désargentage de minerais, bien avant de s’orienter vers le recyclage et la production de métaux précieux, ou de plomb et autres métaux de base à partir de rebuts industriels et de déchets de produits de consommation. Le site, qui s’étale sur 127 hectares, est doté, entre autres, d’un haut-fourneau, d’une raffinerie de plomb et d’une autre de nickel. Les maisons se sont greffées autour de l’usine à partir des années 1920, permettant aux ouvriers d’aller travailler dans différents sites industriels qui longent l’Escaut.
Dans les années 1980, les émissions toxiques ont attiré l’attention des autorités, qui ont commencé à contrôler la teneur en plomb du sang des enfants. Depuis, les moyennes de contamination ont diminué grâce, notamment, à des opérations d’assainissement des sols, au nettoyage régulier des rues, à des évolutions des procédés industriels – même si les familles les plus proches du site ont toujours été confrontées à des taux importants de contamination.
La courbe a opéré un revirement spectaculaire à la hausse lors des derniers tests menés par la province d’Anvers au mois de juin : 123 enfants ont été testés, soit environ 30 % de la population infantile locale. A l’issue des examens biologiques, 46 % présentaient des taux supérieurs à 5 microgrammes par décilitre de sang. Et pour quatre enfants, ces taux se situaient au-dessus de 20 microgrammes.
Les effets négatifs du confinement
Comment expliquer cette hausse inquiétante ? Chez Umicore, on estime qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions. « Nos émissions étaient inférieures aux normes officielles », affirme Marjolein Scheers, porte-parole du groupe. Au sein des autorités administratives, on évoque de multiples causes possibles. « Une activité plus importante de l’usine combinée à des facteurs climatiques », tente Vera Nelen. Les forts vents de février auraient soulevé des masses importantes de poussières contaminées. Le confinement est aussi considéré comme facteur aggravant, les enfants étant davantage en contact avec leur environnement toxique. « Pendant cette période, tout le monde restait à la maison, les enfants ont beaucoup joué dans le jardin », explique Elke Adriaenssens.
Une des solutions proposées par l’entreprise est le rachat des maisons les plus proches de l’usine, afin de créer une zone tampon. Une solution que soutient l’échevin anversois en charge du logement, le nationaliste flamand Fons Duchateau (N-VA), qui a refusé de répondre aux questions du Monde.
> Lire aussi  Incendie de Notre-Dame : une nouvelle étude relance la question de l’exposition au plomb
Ce projet de rachat, au lieu de rassurer les habitants, a généré des craintes, car il contredit les discours rassurants d’Umicore, qui répète depuis des années que les émissions ne dépassent pas les normes et que les taux de plomb diminuent. « On nous avait dit qu’il y avait des problèmes, mais que les taux étaient bas, témoigne Tomas Mampuys, habitant du quartier. Depuis que le rachat des maisons est envisagé, on comprend que la réalité est plus grave que ce qui nous était décrit. »
« Laver les jouets » et se méfier des tapis
Une affiche publiée par la commune, posée sur la station de mesure de la qualité de l’air, prodigue quelques conseils pour réduire les risques de contamination. « Laver les jouets des enfants ». « Changer de chaussures dans la maison ». Les autorités recommandent par exemple, en matière d’achat de tapis, d’« opter pour des matières qui retiennent moins les poussières – comme le plastique ou le caoutchouc. »
Esther Verbist vit à deux pas de cette station. Sur son palier, un paillasson en caoutchouc. Son premier enfant a été testé. Résultat : 9,7 microgrammes par décilitre de sang. Esther passe pourtant bien du temps « à nettoyer, enlever les poussières. Mon plus jeune, dès qu’il met quelque chose à la bouche, je deviens folle ». La jeune mère de famille n’écarte pas l’idée de quitter le quartier, même si cela serait un déchirement. Le coin est très calme, plutôt arboré, les voitures y circulent peu et les habitations sont peu onéreuses. Mais il y a cette « menace invisible, dont on ne sait pas vraiment ce que ça fait sur nos enfants », déplore Mme Verbist.
> Lire aussi  Pollution de l’air : la Commission européenne reconnaît que la législation actuelle n’est pas assez protectrice <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/29/pollution-de-l-air-la-commission-europeenne-reconnait-que-la-legislation-actuelle-n-est-pas-assez-protectrice_6021098_3244.html>
Deux rues plus loin, Fatima, mère de cinq enfants, désigne des traces, visibles, elles, d’une pollution qu’elle n’explique pas. Ses rideaux, à hauteur d’ouverture des fenêtres, sont couverts de multiples petites taches brunes. « Ces derniers temps, il y a une sorte de poussière noire et fine qui revient. J’ai nettoyé hier, c’est de retour aujourd’hui. » L’un de ses enfants perd des petites plaques de cheveux. Sa fille développe des maladies auto-immunes. « Mais on ne sait pas si c’est l’usine, d’autres gens ont ces maladies ailleurs », tente-t-elle de se convaincre.
Problèmes de concentration à l’école
L’impact à long terme sur les enfants n’est pas étudié par les autorités, qui arrêtent les tests à 12 ans. « Dans les écoles des alentours, des enfants ont des problèmes de concentration, reconnaît Vera Nelen, mais on ne sait pas si c’est lié au plomb. » Ce que l’on sait, en revanche, c’est que la durée d’exposition a un impact direct sur les niveaux de contamination. C’est pour cette raison que l’école du quartier a fermé ses portes en 2014, contraignant les parents à scolariser leurs enfants dans des établissements éloignés du site. C’est également pour cette raison qu’Umicore participe financièrement aux excursions et camps d’été pour enfants organisés en été par la commune d’Anvers. « La ville paye des excursions au zoo ou à la mer, témoigne Esther Verbist. Le but, c’est de faire baisser les taux dans le sang des enfants. »
La pollution au plomb n’est pas l’unique problème des voisins d’Umicore. De l’arsenic, substance cancérogène avérée, s’échappe aussi de l’usine. L’arsenic est présent dans l’air, sous forme de particules en suspension, à des niveaux qui dépassent largement la norme officielle. Alors que la valeur cible fixe un seuil de 6 nanogrammes par mètre cube, la concentration d’arsenic dans l’air atteint, dans les environs de l’usine, des niveaux allant jusqu’à 29 nanogrammes par mètre cube.
> Lire aussi  Des sénateurs réclament « un droit à l’information » sur les sols pollués
Si la présence de cette substance est bien mesurée dans l’air, l’impact dans les organismes des populations locales est curieusement ignoré des autorités. « Nous avons l’ordre de n’examiner que le plomb dans le sang des enfants, mais nous aimerions davantage nous pencher sur la présence d’arsenic », explique Vera Nelen. De quoi inquiéter encore davantage les habitants d’Hoboken, dont certains, à l’instar d’Esther Verbist, s’interrogent : « Pourquoi ce serait à nous de déménager et pas à Umicore de faire des efforts ? »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/24/belgique-du-plomb-dans-le-sang-des-enfants-d-hoboken_6053489_3244.html>
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13- Au Sénégal, la tâche infinie de nettoyer les plages, AFP, 25/09/20, 13:00
Malick Rokhy BA

Tels des Sisyphe punis des Dieux, des bénévoles de Bargny, ancien village de pêcheurs du Sénégal, ont beau enlever les ordures, elles reviennent inlassablement joncher les plages, repoussées par les vagues ou déposées par les habitants, faute de système adéquat de collecte.
"Tant que la plage ne sera pas propre, nous ne lâcherons pas", confie à l'AFP Médoune Ndoye, à la tête d'une association locale de protection de l'environnement.
"Nous avons l'impression que nos investissements sont vains", mais "nous sommes plus que jamais déterminés", ajoute Médoune Ndoye, 29 ans, qui se présente comme un activiste et un musicien.
Il y a quelques semaines, il a organisé une collecte sur internet qui a permis de réunir 250.000 francs CFA (375 euros) pour acheter "des râteaux, des gants, des brouettes, des sacs et des pelles".
Avec les volontaires de son association, il a passé trois jours à déblayer la grande plage de cette ville qui compte quelque 60.000 habitants, à une trentaine de kilomètres de Dakar.
Sur son téléphone, le jeune homme montre le résultat : une plage de sable débarrassée des sacs en plastique, des bouteilles d'eau, des restes de filets de pêche et des carcasses de poissons qui la défiguraient.
Mais plusieurs jours plus tard, "tout est à nouveau sale", soupire-t-il en parcourant du regard des ordures à perte de vue.
- Canal aux eaux verdâtres -
Pour lui, les chalutiers et les pirogues des pêcheurs artisanaux, en rejetant à la mer leurs déchets, et les habitants eux-mêmes, en venant vider leurs poubelles à même la plage, sont responsables de ce retour incessant de la pollution.
"Il y a une quinzaine d'années, nous allions à la plage nous prélasser. Nous ne pouvons plus le faire maintenant à cause des saletés", déplore Thiaboye Samb, une mère de famille.
Bargny, coincée entre l'océan et l'autoroute, conserve ses petites maisons de pêcheurs de la communauté Lébou.
Mais la commune jouxte aussi la ville nouvelle de Diamniadio et est bordée d'industries, notamment dans le secteur du ciment. Un grand port minéralier est en cours de construction.
Malgré ces développements et projets pharaoniques, l'ancien village n'a pas vu ses infrastructures se moderniser. Comme dans de nombreuses localités du Sénégal, une gestion efficace des déchets y fait défaut.
La mairie a bien fait creuser un canal pour évacuer les eaux de pluie. Mais une eau verdâtre y stagne généralement, mêlée à des détritus, et les déchets qui envahissent ses rives attirent chèvres, moutons et poules.
Pour Pape Ndoye, père de famille au chômage d'une cinquantaine d'années, l'absence de bacs à ordures dans les rues explique en partie la saleté. En outre, les camions de collecte des immondices ne peuvent accéder aux ruelles des quartiers populaires.
- "Reconquérir la mer" -
"Des populations viennent de quartiers éloignés pour déposer leurs ordures sur la plage", ajoute-t-il. Comme pour lui donner raison, une jeune fille déverse une bassine au contenu incertain dans une décharge sauvage face à la mer.
Un responsable de la municipalité, Mandoye Ndoye, assure que les autorités locales ont pris des mesures ces dernières années.
"Depuis 2015, la mairie a initié un programme de collecte avec des camions. En plus de la sensibilisation, nous allons mettre des containers à disposition avec trois points de collecte", promet-il, en désignant des ouvriers justement occupés à construire ces abris à poubelles.
La mairie veut aussi lancer la "reconquête du bord de mer", en relogeant une centaine de ménages dont les maisons sont menacées par l'érosion côtière et en réaffectant les surfaces ainsi libérées à des activités de loisir, selon ce responsable.
Les rapports entre les bénévoles et les autorités locales ne sont toutefois pas au beau fixe.
"Elles ne répondent pas à nos courriers, ne viennent pas à nos manifestations, nous prenant pour des opposants", explique Médoune Ndoye, pour qui les services de la commune "doivent collaborer avec la société civile".
"Nous ne nous engageons que pour des actions transparentes", rétorque un responsable municipal, sans plus de commentaire.
<https://information.tv5monde.com/info/au-senegal-la-tache-infinie-de-nettoyer-les-plages-376545>
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14- Le New Jersey interdit tous les sacs à usage unique, une première aux Etats-Unis, AFP, 25/09/20, 19:00

L'Etat du New Jersey a voté l'interdiction des sacs à usage unique, en plastique ou en papier, une première aux Etats-Unis, où la pandémie de coronavirus a récemment augmenté l'utilisation des sacs jetables.
Le texte, adopté par le parlement du New Jersey jeudi, doit encore être ratifié par le gouverneur démocrate Phil Murphy, qui a indiqué être favorable au projet.
Après un délai de 18 mois, aucun commerce ne pourra distribuer de sacs en plastique, à quelques exceptions près, notamment les emballages plastiques pour de la viande crue, des fruits ou des légumes.
Quant aux sacs en papier, très populaires aux Etats-Unis, ils seront interdits dans toutes les épiceries et supermarchés d'une superficie d'au moins 230 m2.
Plusieurs Etats et villes américaines avaient déjà imposé aux commerçants de faire payer les sacs en papier mais aucun ne les avait encore interdit.
La pandémie de coronavirus a retardé l'application d'interdictions déjà votées pour les sacs en plastique, notamment dans l'Etat de New York, où la mise en place a été repoussée du 1er mars au 19 octobre. 
Par précaution sanitaire, certains commerces ont même refusé temporairement aux clients la possibilité d'utiliser leurs propres sacs.
La loi adoptée jeudi interdit également l'utilisation du polystyrène pour emballer des aliments.
Elle prévoit également que des pailles ne soient distribuées qu'aux clients qui en font la demande, et non par défaut, comme c'est souvent le cas.
Les contrevenants recevront un simple avertissement à la première infraction, mais seront passibles d'une amende de mille dollars en cas de récidive et 5.000 pour une troisième entorse.
Tous les Etats américains ne sont pas au diapason de ce mouvement. En 2015, le Missouri a adopté une loi qui empêche les municipalités de l'Etat d'interdire les sacs en plastique.
<https://information.tv5monde.com/info/le-new-jersey-interdit-tous-les-sacs-usage-unique-une-premiere-aux-etats-unis-376662>
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15- Accidents industriels, catastrophes naturelles... la société face au risque, CNRS Le journal, 25/09/20
Philippe Testard-Vaillant

Il y a tout juste un an, l'usine Lubrizol s'embrasait à Rouen. Comment la population a-t-elle vécu cet accident ? Plus largement, comment percevons-nous les risques majeurs, qu’ils soient d’origine industrielle ou naturelle ? Quels sont les moyens mis en œuvre pour mieux les anticiper ? Eléments de réponse avec des scientifiques à travers plusieurs enquêtes et études de cas. 
Que nos sociétés soient régulièrement le théâtre d’accidents technologiques majeurs, des noms de sinistre mémoire sont là pour le rappeler : Minamata (1932), Seveso (1976), Bhopal (1984), Tchernobyl (1986), AZF (2001), Fukushima (2011)... Le dernier en date a choqué le monde entier, lorsqu’une terrible double déflagration a détruit la moitié de Beyrouth (Liban) le 4 août dernier. En France, nul n’a oublié l’incendie gigantesque qui, il y a tout juste un an à Rouen, a ravagé en pleine nuit une partie de l’usine classée Seveso Lubrizol, spécialisée dans la fabrication d’additifs pour lubrifiants, ainsi que trois bâtiments de l’entreprise de transport Normandie Logistique, plongeant la population dans une épaisse fumée noire.
>> Suite à lire à :
<https://lejournal.cnrs.fr/articles/accidents-industriels-catastrophes-naturelles-la-societe-face-au-risque>
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En images
16- Interview : les dangers des microparticules, par Paul Hofman, Futura-sciences, 18/09/20
Jonathan Sare, Futura

La pollution de l'air par les microparticules est un problème qui touche une bonne partie de la France. Futura-Sciences a interrogé Paul Hofman, directeur du laboratoire de pathologie de Nice et chercheur pionnier dans la détection du cancer du poumon, pour en savoir plus sur les risques engendrés par les microparticules.
Les microparticules sont des particules de l'ordre de 2,5 microns. Elles sont, entre autres, libérées dans l’atmosphère lors de la combustion de diesel ou d'huiles. La principale nocivité de ces particules est qu'au vu de leur petite taille, elles peuvent aisément pénétrer profondément dans les poumons. Comme le corps ne peut pas les rejeter par la toux, elles se fixent sur les alvéoles pulmonaires et provoquent des inflammations chroniques pouvant mener au cancer. 
Au-delà de leur aspect cancérogène, ces particules peuvent développer d'autres pathologies comme de l'asthme, des bronchites chroniques ou encore des allergies. La pollution atmosphérique est considérée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme un cancérogène de type 1, au même titre que peut l'être le tabac par exemple. Elle est actuellement la première cause de l'augmentation du cancer du poumon chez les non-fumeurs en France.
> Vidéo à voir à :
<https://www.futura-sciences.com/sante/videos/interview-dangers-microparticules-paul-hofman-1953/ <https://www.futura-sciences.com/sante/videos/interview-dangers-microparticules-paul-hofman-1953/>>
Rappel sur le même sujet : 
> Lire aussi  Pollution de l’air : la Commission européenne reconnaît que la législation actuelle n’est pas assez protectrice <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/29/pollution-de-l-air-la-commission-europeenne-reconnait-que-la-legislation-actuelle-n-est-pas-assez-protectrice_6021098_3244.html>, Le Monde, 30/11/19, 09h50
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17- Arizona : l'eau est monopolisée par les exploitations agricoles, France 2, journal de 20h, 22/09/20

Aux Etats-Unis, il n'y a aucune restriction d'usage de l'eau lorsque vous possédez un terrain. Dans l'Arizona, des fermes géantes profitent de cela pour assécher les nappes phréatiques en toute impunité. 
La maison de Carolina Compson est cernée par les exploitations agricoles. Cette commerciale, qui travaille à domicile, ne dispose que d'une seule source d'eau potable : son puits. "J'avais 24 mètres d'eau dans ce puits il y a un an. Maintenant je n'en ai plus que 6", se désole-t-elle. La commerciale a encore de l'eau pour quelques semaines mais il lui faudrait un puits plus profond, qui lui coûterait entre 20 000 et 30 000 dollars. L'eau est monopolisée par l'agriculture locale. Dans le sud de l'Arizona, les terres cultivées ont augmenté de 30% en seulement 5 ans. Les fermes s'installent car il n'y a aucune limite imposée au pompage des nappes phréatiques.
>> Suite à lire et reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/arizona-l-eau-estmonopolisee-par-les-exploitations-agricoles_4114991.html>
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Une publication
18- Guide des mouvements zéro - Pour un futur (enfin) désirable, de Justine Davasse, Editions Tana, 17/09/20

Un guide militant pour faire entrer le " zéro " dans notre mode de vie. Antigaspi, zéro déchet, fin de la pollution au plastique et utilisation des monnaies locales sont des thèmes de la démarche " zéro ", qui accueille toutes les actions visant à mettre un terme à la consommation sans limite, à favoriser la justice sociale et à oeuvrer pour la transition écologique. Justine Davasse agit au quotidien pour un futur enfin désirable : depuis 2015, elle recueille et partage sous la bannière des Mouvements Zéro, idées et solutions d'ici et d'ailleurs pour construire un monde meilleur. 
Santé et bien-être - Alimentation durable - Economie - Energie - Electronique responsable - Voyager durable - Zéro déchet - Politique - Plastique Les enjeux et les possibles leviers d'action politiques, riches d'exemples et d'expériences en tout genre. Les idées reçues et des arguments pour répondre à ces idées fausses qui discréditent les pratiques écologiques : "Se mettre au zéro déchet coûte cher", "Le supermarché est un gain de temps", "Les protéines ne se trouvent que dans la viande"... 
Les incontournables pour agir à son échelle : des actions faciles à mettre en place pour agir individuellement et autour de soi, comme prendre un panier bio chez un producteur local, upcycler, privilégier un moteur de recherche écoresponsable, changer de banque... Des challenges pour les plus téméraires, qui passent par la prise de conscience de son pouvoir d'action et l'envie de pousser son engagement à plus grande échelle : se présenter à des élections avec une liste citoyenne, monter sa conférence gesticulée ou entreprendre des actions de dépollution posent les jalons d'une transformation sociétale. 
Ce qui est fait en France et ailleurs dans le monde en matière d'engagements politiques, de travail associatif ou de projets, pour avoir une vision globale des mutations et pouvoir s'en inspirer.
A propos de l’auteure
Justine Davasse s'est intéressée très tôt à notre part de responsabilité dans le réchauffement climatique, et partage son savoir avec les auditeurs dans son émission "Les Mouvements Zéro" sur Radio Campus Orléans. Elle intervient également au sein d'entreprises et de collectivités pour les aider à s'engager dans la transition écologique. Elle est l'auteure de la conférence "Le burn-out du Colibri" et l'administratrice du groupe "Facebook Transition écologique et éco-anxiété : groupe de soutien".
Guide des mouvements zéro - Pour un futur (enfin) désirable, de Justine Davasse, Editions Tana, 17/09/20, ISBN : 979-10-301-0310-6, EAN : 9791030103106, 192 pages, 16,90 € ou 11,99 € en e-book.
<https://www.lisez.com/livre-grand-format/le-guide-des-mouvements-zeros-pour-un-futur-enfin-desirable/9791030103106>
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NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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