[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 1 annonce (vendredi 9 avril)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 9 Avr 08:04:51 CEST 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
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1- Interview de Muriel Douru <https://positivr.fr/interview-muriel-douru-les-petits-pas-ne-suffisent-pas-nicolas-hulot/>. « Les Petits Pas ne suffisent pas » <https://positivr.fr/interview-muriel-douru-les-petits-pas-ne-suffisent-pas-nicolas-hulot/>, Positivr, 25/03/21
2- Le durable s'invite dans les formations académiques <https://www.linfodurable.fr/investir-durable/dossiers/le-durable-sinvite-dans-les-formations-academiques-24712>, L’info durable, 26/03/21
3- Label ISR : lancement d'une réforme pour le rendre crédible <https://www.actu-environnement.com/ae/news/lancement-reforme-label-isr-37283.php4>, Actu-environnement, 26/03/21
4- Chronique. Travail forcé : « malaise en Malaisie » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/31/travail-force-malaise-en-malaisie_6075098_3234.html>, Le Monde, 31/03/21, 11h23
5- L'OMC et la France vont travailler ensemble sur la future taxe carbone de l'UE <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20210401-l-omc-et-la-france-vont-travailler-ensemble-sur-la-future-taxe-carbone-de-l-ue>, AFP, 01/04/21, 14:00
6- Marques engagées : arrêtez de planter des arbres ! <http://www.influencia.net/fr/actualites/in,observatoire-influencia,marques-engagees-arretez-planter-arbres,11089.html>, L’Observatoire Influencia, 01/04/21
7- Entretien. Delphine Batho : « La décroissance est une société du plus, pas du moins » <https://reporterre.net/Delphine-Batho-La-decroissance-est-une-societe-du-plus-pas-du-moins-22634>, Reporterre, 02/04/21, 09h35
8- Enquête sur l'île du bout du monde Tristan da Cunha, qui ne connaît ni chômage ni violence <https://www.lejdd.fr/International/enquete-au-bout-du-monde-les-244-habitants-de-lile-tristan-da-cunha-vivent-en-communaute-4034587>, Le JDD, maj le 02/04/21 à 09h39
9- Chronique. Dominique Méda : « Sortir par le haut des débats qui entourent l’idée de revenu universel » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/04/03/dominique-meda-sortir-par-le-haut-des-debats-qui-entourent-l-idee-de-revenu-universel_6075446_3232.html>, Le Monde, 03/04/21, 07h01 
10- Trafics de déchets, de bois et d'animaux... Les gendarmes s'attaquent à la criminalité environnementale <https://www.lejdd.fr/Societe/trafics-de-dechets-de-bois-et-danimaux-les-gendarmes-sattaquent-a-la-criminalite-environnementale-4036220>, Le JDD, 05/04/21, 10h00
11- Covid-19 : le FMI et le G20 entendent prolonger leurs mesures pour alléger la dette des pays les plus pauvres <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/04/05/covid-19-le-fmi-et-le-g20-entendent-prolonger-leurs-mesures-pour-alleger-la-dette-des-pays-les-plus-pauvres_6075640_3234.html>, Le Monde avec AFP, 05/04/21, 20h37 
12- "Non à l’uranium" ? Le Groenland a voté avec son avenir minier en débat <https://information.tv5monde.com/info/non-l-uranium-le-groenland-vote-avec-son-avenir-minier-en-debat-403524>, AFP, 07/04/21, 01:00
13- Publicité : une tolérance de plus en plus grande au greenwashing en France ? <https://theconversation.com/publicite-une-tolerance-de-plus-en-plus-grande-au-greenwashing-en-france-158044>, The Conversation, 07/04/21, 20:24
14- Nathalie Yserd nommée directrice générale d'Écosystem <https://www.actu-environnement.com/ae/news/nathalie-yserd-directrice-generale-ecosystem-37331.php4>, Actu-environnement, 07/04/21
15- Impôts des multinationales : un aggiornamento fiscal se prépare <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/04/08/impots-des-multinationales-un-aggiornamento-fiscal-se-prepare_6075954_3234.html>, Le Monde, 08/04/21, 05h54
16- La production humaine pèse désormais plus lourd que le reste du vivant sur Terre <https://www.lejdd.fr/Societe/la-production-humaine-pese-desormais-plus-lourd-que-le-reste-du-vivant-sur-terre-4036941>, Le JDD, 08/04/21, 07h00
En images
17- Nos actions désastreuses envers la nature et les animaux dénoncées dans ce court-métrage saisissant <https://dailygeekshow.com/man-court-metrage/>, Daily Geek Show, 30/03/21
Une annonce
18- Le Prix Territoria 2021 est lancé ! <https://observatoireterritoria.fr/>, candidatez avant le 1er juillet 2021

Bien à vous,
Florence

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ÉVOLUTIONS DU JOUR : — La pression s’intensifie pour intégrer les enjeux Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) dans l’exercice des métiers. (cf. item 2)
— Le ministère de l'Économie et des Finances annonce le lancement de la réforme du label ISR pour Investissements socialement responsables, soit au 8 mars 2021, 690 fonds ISR pour un total de près de 470 milliards d'euros d'encours. (cf. item 3)
— Une croissance qui repose en partie sur de l’esclavage moderne n’est pas acceptable. (cf. item 4)
— Planter des arbres ne parle pas au consommateur. (cf. item 6)
ENQUÊTE DU JOUR : Les habitants les plus isolés de la planète ne sont pas une tribu recluse mais 244 sujets de la couronne britannique. Ils ont choisi de vivre sur l'île Tristan da Cunha dans l’océan Atlantique, dans une nature hostile où ils ne connaissent ni chômage ni violence. (cf. item 8)
ENGAGEMENTS DU JOUR : — L'Organisation mondiale du commerce et la France vont collaborer pour s'assurer que le futur mécanisme carbone aux frontières sur lequel planche l'Union européenne sera conforme aux règles commerciales internationales. (cf. item 5)
— Les militaires français pilotent, au sein d'Europol, le programme Ambitus, destiné à lutter contre pollueurs et trafiquants. Ils ont notamment pour mission de lutter contre les exportations de déchets et de contrôler la légalité des importations de bois. (cf. item 10)
— L’extension d’une aide d’urgence, sous forme de dons, a été approuvée en faveur des 28 pays les plus pauvres, a annoncé le Fonds monétaire international (FMI). Cet argent permettra de soutenir leurs économies et de renforcer la lutte contre le Covid-19. (cf. item 11)
VOTE DU JOUR : Aux élections législatives du Groenland, la gauche écologique s'impose en rempart face aux convoitises sur les richesses naturelles dont un projet de mine d’uranium. (cf. item 12 & suite)
BILAN DU JOUR : Plus de 11 % des publicités environnementales ne sont pas conformes, comme le montre le dernier bilan « Publicité et environnement », réalisé conjointement par l’Ademe et l’ARPP et publié en septembre 2020. C’est le taux le plus élevé depuis 10 ans et significativement supérieur aux autres thématiques. (cf. item 13)
AGGIORNAMENTO DU JOUR : La révolution fiscale est pour bientôt : un accord sur un taux minimum mondial d’imposition des sociétés, qui s’appliquerait aux plus grandes et aux plus rentables des multinationales du monde entier, bien au-delà des seuls GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), est désormais envisageable en juillet à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et plus sûrement à l’automne. (cf. item 15)
DÉMESURE DU JOUR : Une étude israélienne a calculé que le poids de l'ensemble des produits fabriqués par l'homme, soit 1,1 millier de milliards de tonnes, dépassait celui de l'ensemble des êtres vivants de la Terre. (cf. item 16)
COURT-MÉTRAGE DU JOUR : Pollution, surconsommation, maltraitance envers les animaux… « Man » est un court-métrage signé Steve Cutts. (cf. item 17)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Interview de Muriel Douru. « Les Petits Pas ne suffisent pas », Positivr, 25/03/21

Muriel Douru a écrit « Les Petits Pas ne suffisent pas » en collaboration avec Nicolas Hulot. Dans quel but et avec quels espoirs ? Réponse.
Dans son dernier essai graphique (Les petits pas ne suffisent pas), Muriel Douru retrace le parcours de Nicolas Hulot. Un récit passionnant entremêlé de nombreux rappels précieux sur la situation alarmante de notre planète.
Ce livre, Muriel Douru l'a réalisé en collaboration avec Nicolas Hulot en personne. Résultat : un double regard instructif et éclairé sur les périls qui nous menacent et sur les efforts que l'humanité devra nécessairement fournir pour sauver sa peau. Interview.
>> Suite à lire à :
<https://positivr.fr/interview-muriel-douru-les-petits-pas-ne-suffisent-pas-nicolas-hulot/>
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2- Le durable s'invite dans les formations académiques, L’info durable, 26/03/21
Marie Vabre

Les futurs professionnels se forment bien différemment des générations précédentes sur les questions de durabilité. La pression s’intensifie pour intégrer les enjeux ESG dans l’exercice de leurs métiers. Le dialogue entre conseillers financiers et clients change. Les aspirations des épargnants, plus séduits par l’investissement responsable (IR), se confirment. Universités et écoles intègrent davantage ces nouvelles règles du jeu dans leurs programmes, bien que des progrès demeurent à accomplir.
Pour préparer les acteurs de la finance, la banque, l’assurance et la gestion de patrimoine de demain, les établissements supérieurs intègrent un peu plus chaque année le développement durable, la RSE, les critères extra-financiers et l’ISR dans leurs parcours, à des degrés très différents : formations diplômantes et certifiantes, modules, cours, conférences, notions, MOOC (Massive Open Online Course) ou SPOC (Small Private Online Course). Dans le secteur purement financier, de nouveaux métiers plus proches des enjeux de responsabilité se développent.
>> Suite à lire à :
<https://www.linfodurable.fr/investir-durable/dossiers/le-durable-sinvite-dans-les-formations-academiques-24712 <https://www.linfodurable.fr/investir-durable/dossiers/le-durable-sinvite-dans-les-formations-academiques-24712>>
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3- Label ISR : lancement d'une réforme pour le rendre crédible, Actu-environnement, 26/03/21
Florence Roussel  

Le ministère de l'Économie et des Finances annonce le lancement de la réforme du label ISR pour Investissements socialement responsables. Créé en 2016, ce label français distingue les placements financiers dits « responsables », c'est-à-dire dont la gestion intègre des facteurs environnementaux, sociaux ou de gouvernance (critères ESG). Au 8 mars 2021, 690 fonds sont labellisés ISR pour un total de près de 470 milliards d'euros d'encours.
Pour obtenir le label, un fonds d'investissement doit démontrer que la prise en compte des facteurs ESG affecte significativement sa gestion. Autrement dit, ce label n'encadre pas directement le contenu des portefeuilles et par conséquent les activités qu'ils financent. Un bémol mis en avant en janvier dernier par un rapport de l'Inspection générale des finances : « à moins qu'il n'évolue radicalement, le label ISR s'expose à une perte inéluctable de crédibilité et de pertinence », alertent les auteurs. « En effet, le label ISR fait à l'épargnant une promesse confuse. Il affiche une ambition d'impact social et environnemental mais ses exigences, fondées sur la notation ESG des émetteurs, ne sauraient garantir un fléchage effectif des financements vers des activités relevant d'un modèle économique durable ».
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/lancement-reforme-label-isr-37283.php4 <https://www.actu-environnement.com/ae/news/lancement-reforme-label-isr-37283.php4>>
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4- Chronique. Travail forcé : « malaise en Malaisie », Le Monde, 31/03/21, 11h23
Philippe Escande

Les douanes américaines ont bloqué toute importation aux Etats-Unis des produits du numéro un mondial des gants médicaux de protection, le malaisien Top Glove. L’Asie du Sud est en plein essor. Mais une croissance qui repose en partie sur de l’esclavage moderne n’est pas acceptable, affirme Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».
Jeudi 25 mars, dans un grand hôtel de la banlieue de Kuala Lumpur, la société Top Glove se voit remettre, pour la cinquième année d’affilée, le prix de la meilleure entreprise asiatique où il fait bon travailler. « C’est la validation de nos efforts dans le domaine du capital humain », se réjouit son directeur général, Dato Lee Kim Meow. Ce n’est manifestement pas l’avis de tout le monde. Lundi 29 mars, le service américain des douanes annonçait le blocage officiel de toute importation aux Etats-Unis des produits de l’entreprise, après une enquête sur des accusations de travail forcé et de conditions de travail indignes. Malaise en Malaisie.
La société malaisienne est le numéro un mondial des gants médicaux de protection. Elle est, à ce titre, l’un des grands gagnants de la crise liée au Covid, qui a provoqué une telle demande mondiale qu’en 2020 son chiffre d’affaires a soudain été multiplié par quatre et son cours de Bourse par six. Fondée, en 1991, par Lim Wee-Chai, Malaisien d’origine chinoise, l’entreprise a conquis le quart du marché mondial et a fait de la Malaisie l’expert international de cette spécialité, grosse consommatrice du caoutchouc des plantations d’hévéas.
Dortoirs insalubres, horaires extensifs, violences...
Ce n’est pas la première fois que les douanes américaines s’intéressent à Top Glove, qui emploie 21 000 personnes dans le monde, dans 50 usines. En juillet 2020, elles avaient déjà interdit, pour les mêmes raisons, deux filiales de la société. Les organisateurs du prix de la meilleure entreprise pour travailler n’ont pas dû lire le quotidien britannique The Guardian, qui, dès 2018, a publié une longue enquête décrivant les conditions de travail des migrants népalais ou bangladais, entassés dans d’immenses dortoirs insalubres, contraints à des horaires extensifs, privés de passeport et violentés. En décembre 2020, l’épidémie de Covid-19 a contaminé 5 000 employés, dont l’un est décédé. Le ministère des ressources humaines malaisien avait lancé 19 enquêtes mettant en lumière le fait que l’entreprise ne respectait pas les règles sociales.
L’histoire de Top Glove, star de la Bourse de Kuala Lumpur, n’est pas isolée. Les mêmes douanes américaines avaient interdit, en décembre 2020, deux autres entreprises de Malaisie, FGV Holdings et Sime Darby Plantation, le numéro un mondial des palmiers à huile, également sur des accusations de travail forcé.
L’essor formidable de l’Asie du Sud en ce moment est largement construit sur le coût très faible de sa main-d’œuvre, par rapport à la Chine voisine, et sur l’appétit occidental. Mais une croissance qui repose en partie sur de l’esclavage moderne n’est pas acceptable. On espère que les douanes européennes en sont aussi convaincues que les américaines.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/31/travail-force-malaise-en-malaisie_6075098_3234.html>
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5- L'OMC et la France vont travailler ensemble sur la future taxe carbone de l'UE, AFP, 01/04/21, 14:00

L'Organisation mondiale du commerce et la France vont collaborer pour s'assurer que le futur mécanisme carbone aux frontières sur lequel planche l'Union européenne sera conforme aux règles commerciales internationales, a annoncé le ministre français de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire jeudi à Genève.
Ce groupe de travail, qui pourra comprendre d'autres pays européens, aura deux objectifs : "comment s'assurer que ce mécanisme est conforme au droit de l'OMC et comment garantir une transition juste pour les pays en développement", a expliqué M. Le Maire après une rencontre avec la nouvelle directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala.
L'idée de ce mécanisme est d'éviter que les très coûteux investissements européens pour décarboner la production industrielle - et ainsi aider à lutter contre le réchauffement climatique - ne soient réduits à néant par l'importation de produits concurrents moins chers parce que fabriqués avec des méthodes traditionnelles.
"Ce mécanisme d’ajustement carbone aux frontières doit respecter les règles de l’Organisation mondiale du commerce. On ne peut pas soutenir d’un côté le multilatéralisme commercial et de l’autre ne pas respecter ses règles", a reconnu M. Le Maire.
Il a indiqué que dans un premier temps seuls seraient concernés l'acier et le ciment, deux produits dont la fabrication génère énormément de gaz à effets de serre. 
"C’est en tout cas l’hypothèse sur laquelle nous travaillons. Cela permet de mieux contrôler l’effectivité de ce mécanisme et nous assurer qu’il respecte bien les règles", a souligné le ministre.
"Mais je crois que le mécanisme que nous avons mis en place permettra justement de rassurer chacun et de répondre à ce questionnement juridique qui est légitime", a-t-il insisté.
Pour sa part, la directrice générale de l'OMC, qui a pris son poste au début du mois de mars, a dit son souci de s'assurer "que nous ne mettons pas en place un mécanisme qui soit discriminatoire, qui protège les producteurs locaux des autres, ou désavantage les producteurs locaux par rapport à d'autres".
Elle a insisté sur un autre aspect qui lui tient très à coeur. "Nous devons nous assurer que les pays les moins développés et les pays en développement ne voient pas ce mécanisme comme un désavantage pour eux, un désavantage à leur développement".
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20210401-l-omc-et-la-france-vont-travailler-ensemble-sur-la-future-taxe-carbone-de-l-ue>
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6- Marques engagées : arrêtez de planter des arbres !, L’Observatoire Influencia, 01/04/21
Laetitia Faure

Malgré les efforts des marques à créer des actions vertes pour contrebalancer ou « augmenter » leur modèle économique, les consommateurs - certes volontaires pour sauver la planète - demeurent peu réceptifs à ces messages. Quid d’une action écoresponsable désormais engloutie par la vague du marketing vert. Ou comment les stratégies RSE de surface peinent à toucher profondément les consommateurs.
Planter des arbres ne parle pas à votre consommateur
Malgré les stratégies RSE et toutes les actions engagées des marques, 64% des Français.es ne peuvent pas citer spontanément une marque écoresponsable en 2021 (étude Sustainable Brands – Imediacenter). Preuve que les consommateurs, noyés dans l’information verte, ont du mal à s’y retrouver. A trop utiliser les mêmes termes, les mêmes actions et les mêmes chartes, médias et consommateurs commencent à dénoncer ces mécanismes de surface. Dernier en date : le site Broute Now qui parodie une marque de mode écolo utilisant tous les codes de convenance : slogans attendus, visuels inclusifs, manifeste complaisant, etc. Autre campagne en Norvège, l’association FINN reprend les clichés environnementaux utilisés par la publicité et souligne le copier-coller des marques en terme d’engagement écoresponsable avec des stratégies qui, au final, visent à toujours consommer davantage.
>> Suite à lire à :
<http://www.influencia.net/fr/actualites/in,observatoire-influencia,marques-engagees-arretez-planter-arbres,11089.html>
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7- Entretien. Delphine Batho : « La décroissance est une société du plus, pas du moins », Reporterre, 02/04/21, 09h35
Propos recueillis par Gaspard d’Allens et Hervé Kempf

Face à un gouvernement qui vire « conservateur assumé » et à une loi Climat « dépourvue d’ambition », la députée Delphine Batho insiste : il faut rompre avec le mythe de la croissance économique, destructrice des écosystèmes et des humains.
Delphine Batho, ancienne ministre de l’Écologie de François Hollande, est députée (non-inscrite) des Deux-Sèvres et membre du collectif Écologie, Démocratie, Solidarité (EDS). Elle est aussi l’autrice d’Écologie intégrale — Le manifeste, aux éditions du Rocher (2019).
Reporterre — Le projet de loi Climat est en cours d’examen à l’Assemblée nationale. Quel bilan en faites-vous à ce stade ? 
Delphine Batho — Cette loi renonce à toute forme d’action efficace face au réchauffement climatique. On peut d’ores et déjà en tirer une conclusion : c’est l’échec de la dernière tentative de concilier l’urgence écologique avec le consumérisme. Le choix principal du gouvernement reste de privilégier la croissance. Ce n’est pas compatible avec la réduction de l’empreinte carbone. D’où ce texte de faux semblants, avec nombre de dispositions sans portée normative, comme on jette des vœux en l’air. On affiche une ambition dans un alinéa, puis on la démonte dans l’alinéa suivant. 
N’y a-t-il pas eu d’avancées par rapport à la version initiale ?
Non, au contraire. L’examen en commission a encore affaibli le texte déjà dépourvu d’ambition, même sur des éléments qui peuvent paraître insignifiants. Par exemple, la Convention citoyenne pour le climat avait proposé qu’on interdise les échantillons dans le cadre de la lutte contre le gaspillage. La majorité a décidé de les réintroduire dans les publications de presse. Même sur des mesures cosmétiques, La République en marche (LREM) tergiverse.
Le recul le plus significatif concerne la rénovation énergétique : une rénovation pourra désormais être qualifiée de « performante » si le logement rénové est classé C voire D [1], ce qui implique que la France ne respectera pas sa propre stratégie bas-carbone pour le secteur du bâtiment. Sur l’artificialisation des sols, les objectifs sont reportés de dix ans. Les dispositions sur la réduction du trafic aérien ou l’extension des aéroports sont accompagnées de tellement de dérogations qu’elles sont totalement vidées de leur sens.
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Delphine-Batho-La-decroissance-est-une-societe-du-plus-pas-du-moins-22634>
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8- Enquête sur l'île du bout du monde Tristan da Cunha, qui ne connaît ni chômage ni violence, Le JDD, maj le 02/04/21 à 09h39
Marianne Enault

Les habitants les plus isolés de la planète ne sont pas une tribu recluse mais 244 sujets de la couronne britannique. Ils ont choisi de vivre sur l'île Tristan da Cunha, dans une nature hostile où ils ne connaissent ni chômage ni violence.
Il n'y a ni sable fin ni palmiers. Pas plus d'eau turquoise autour. De l'île, Tristan da Cunha ne possède aucune des caractéristiques fantasmées. Si, l'isolement. Bienvenue au bout du monde, sur ce confetti de terre situé à 2.790  kilomètres à l'ouest de la ville du Cap, en Afrique du Sud, et à 3.222 kilomètres à l'est-sud-est de l'Etat brésilien de Rio de Janeiro. Son surnom : "l'île de la désolation". "On n'a guère de chances de la croiser qu'en faisant le Vendée Globe ou en revenant d'une rare croisière au pôle Sud", résume Marc Escudier, un Français de 34 ans qui a vécu sur l'île dans le cadre d'une mission de volontariat international en entreprise.
Dans ce nid à tempêtes, où le vent souffle deux cents jours par an, vivent 244 personnes. "Ce ne sont ni des scientifiques ni des militaires envoyés par leur administration, s'étonne le navigateur Michel Ulrich, qui les a rencontrés lors d'une traversée dans l'Atlantique Sud, mais des citoyens britanniques qui demeurent volontairement sur le territoire le plus isolé du monde !" Car l'île, administrée par le gouverneur de Sainte-Hélène, à 2.420  kilomètres au nord-nord-est, dépend de la couronne d'Angleterre.
Neuf allers-retours par an
Pour s'y rendre, une qualité, la patience, et un seul moyen de transport, le bateau. Il n'y a pas d'aéroport. Il faut donc embarquer au Cap à bord de l'un des quatre navires qui font neuf allers-retours chaque année, et compter au minimum sept jours de mer. Impossible de s'en approcher sans risquer de fendre sa coque en deux sur les récifs ; Tristan da Cunha est la crête émergée d'une chaîne de montagnes sous-marines. Les passagers sont débarqués, en pleine mer, sur des bateaux à fond plat manœuvrés par les habitants.
L'isolement du caillou volcanique s'est accentué depuis l'ouverture d'un aéroport à Sainte-Hélène en 2016, qui a réduit les liaisons maritimes. Décidément, cette île "voisine" a toujours joué un rôle dans le destin de Tristan da Cunha. Découverte en 1506 par le navigateur portugais Tristão da Cunha - qui n'arriva pas à l'accoster mais lui laissa son nom -, elle n'est rien ou presque avant l'arrivée de Napoléon à Sainte-Hélène. Nous sommes en octobre 1815 et ce dernier, déchu après Waterloo, y est emprisonné. Craignant que des partisans ne viennent le libérer, le duc de Wellington installe une garnison à Tristan da Cunha : 87 hommes et deux canons. Ils y resteront jusqu'à la date de la mort de l'Empereur, en 1821.
La zone est aussi redoutée que les Bermudes
Quand l'heure du rapatriement arrive, un caporal écossais, William Glass, demande l'autorisation de rester dans l'île avec sa femme et deux "Hottentots", l'appellation péjorative de l'époque pour désigner un peuple pastoral d'Afrique australe. Le petit groupe est bientôt rejoint par deux Anglais puis par des naufragés ; pour les marins, la zone est aussi redoutée que les Bermudes. En 1826, l'île compte six hommes et deux femmes. Le caporal Glass, épris de la philosophie des Lumières, fasciné par la Révolution française et les récits utopistes - il a assurément lu Thomas More -, fonde une colonie chrétienne égalitaire. "Nul ne s'élèvera au-dessus de quiconque", écrit-il en guise de loi fondamentale.
Pour se développer, les premiers colons vont chercher des femmes, volontaires est-il écrit dans le peu de documentation disponible, à Sainte-Hélène et en Afrique du Sud. Avec les morceaux de lave qui jalonnent l'île - traces des éruptions anciennes du Queen Mary's Peak, qui domine le lieu du haut de ses 2.062 mètres - et les débris apportés par la mer, ils construisent des maisons et fondent The Settlement, "la colonie". En 1867, à la faveur du passage du duc d'Edimbourg, elle est rebaptisée Edimbourg-des-Sept-Mers.
Les légendes font l'histoire
Pendant un siècle, les habitants vivent au rythme du commerce avec les bateaux qui, faisant route vers l'Afrique du Sud, l'Extrême-Orient ou les Indes, mouillent au large pour se ravitailler en eau douce et en légumes frais. Mais l'ouverture du canal de Suez, en 1869, puis de celui de Panama, en 1913, réduit les passages. Tristan s'organise et vit en autarcie. Les temps sont durs, tout autant que le climat : les habitants cultivent des pommes de terre dans des carrés de pierre élaborés avec des morceaux de lave afin de les protéger du vent - les potato patches - et pêchent, essentiellement la langouste.
A la fin du 19e siècle, la famine guette. Tous les Tristanais connaissent l'histoire de ces 15 hommes qui, en 1885, ont défié la haute mer pour récupérer des vivres à bord du West Riding. Tous furent engloutis par les eaux sombres. L'île a grandi au rythme de ces légendes. "Elles se transmettent de génération en génération, témoigne Conrad Glass, l'unique policier des lieux, qui les a consignées dans un livre en 2011. Elles fondent notre histoire commune."
Pour s'y rendre, il faut motiver sa demande. Ensuite, le conseil de l'île se prononce
La trentaine d'enfants de la petite école, qui les accueille jusqu'à l'âge de 16 ans, les connaît sur le bout des doigts. A Tristan, la population a toujours oscillé autour de 250 personnes. Car les habitants veillent jalousement sur leur tranquillité. "Ils n'ont pas envie de devenir des bêtes de cirque, commente Marc Escudier, ni d'attirer toutes les personnes en quête de sens." La politique migratoire est stricte. "Pour s'y rendre, il faut motiver sa demande, témoigne Clarence Boulay, une scénographe de 36 ans venue y terminer sa thèse de doctorat sur la question de l'espace, en 2011. Ensuite, le conseil de l'île se prononce." L'instance, sorte d'assemblée législative qui préside aux destinées de Tristan, se réunit tous les trois mois et traite toutes les affaires courantes ; les dossiers sensibles - ceux qui ont trait à l'argent notamment - sont laissés à l'administrateur, un fonctionnaire britannique nommé par Londres.
Langouste pour tout le monde
Ces dernières années, l'île a toutefois cherché à développer le tourisme ; quelques centaines de personnes débarquées chaque année à l'occasion d'une croisière dans les mers du Sud. Vente d'artisanat local, hébergement le temps de quelques nuits… Ces visiteurs représentent la troisième ressource financière de l'île, après la pêche et… les timbres. Ceux-ci, fabriqués en Angleterre, sont envoyés à Tristan, où le cachet manuel qui y est apposé suscite le vif intérêt des collectionneurs.
Quant à la pêche, l'essentiel des revenus vient du commerce de la langouste, dont la chair raffermie par les eaux froides est au menu des plus grandes tables du monde. C'est la seule activité privatisée de l'île, qui fait vivre une trentaine de pêcheurs et l'équivalent à la conserverie. Les autres Tristanais sont employés par l'administration. "Même le barman est fonctionnaire !", confie, amusé, Marc Escudier. "Il n'y a pas de chômage, confirme Kelly Burns, responsable du département tourisme. Personne n'est laissé pour compte." Elle est l'une des rares non-insulaires à être devenue Tristanaise. Fille de l'ancien administrateur Sean Burns, elle a rencontré son futur mari, Shane Green, lors de vacances sur l'île en 2012 ; ils attendent leur deuxième enfant.
L'île compte en tout sept patronymes, qui dessinent les origines des habitants : les Glass et les Swain viennent du Royaume-Uni ; les Green, des Pays-Bas ; les Hagan et les Rogers, des Etats-Unis ; les Lavarello et les Repetto, d'Italie. Les Squibb sont récemment venus compléter la liste, quand M. Squibb a épousé une Tristanaise expatriée au Royaume-Uni et qu'ils sont revenus s'installer à Tristan. "Forcément, la question de la consanguinité se pose, reconnaît le médecin de l'île, Alex Wonner, un Belge de 58 ans. Mais il n'y a pas plus de consanguinité à Tristan que dans un petit village d'Europe. Et, en réalité, leur patrimoine génétique est plus varié que ce que l'on croit." Les marins naufragés ou les expatriés en visite ont souvent laissé un souvenir de leur passage.
Des études génétiques menées en 1961 n'ont pas trouvé trace de consanguinité. "Je n'ai pas de pathologies liées à cette question", assure d'ailleurs le médecin. A l'exception de l'asthme. L'histoire raconte que deux des pères fondateurs étaient atteints de cette déficience respiratoire. Aujourd'hui, la moitié de la population est asthmatique. C'est d'ailleurs grâce aux habitants de Tristan que des scientifiques ont isolé, dans les années 1960, le gène responsable de cette maladie. Mais selon Alex Wonner, il s'agit davantage d'un asthme saisonnier lié à la présence dans l'air de particules liées au volcan.
L'attrait de la modernité
Le Queen Mary's Peak, que personne n'escalade jamais et dont la cime est toujours enneigée, a d'ailleurs failli sceller le sort des Tristanais. Le 10 octobre 1961, le volcan entre en éruption. Les habitants trouvent refuge sur les îles voisines puis sont évacués, sur décision de Londres, d'abord au Cap puis en Angleterre. Pour les autorités britanniques, c'en est clairement fini du Settlement. Les Tristanais sont installés à Calshot, un village côtier du Hampshire, près de Southampton. Dans Les Bienheureux de la désolation, paru en 1970, Hervé Bazin raconte l'exil de ces 264 personnes jetées dans le grand bain du 20e siècle, sans codes ni repères. L'intégration est difficile. A l'hiver 1962, non immunisés, ils souffrent tous de la grippe. "En Angleterre, on a découvert une vie trop réglementée, raconte Conrad Glass, qui, avec sa famille, a fait partie des évacués. On n'avait pas l'habitude de faire la queue ni d'être à l'heure pour prendre un bus. Il fallait fermer sa porte à clé, certains se sont fait agresser. Les médias nous poursuivaient. Plus rien, dans notre vie, ne semblait nous appartenir."
A tel point qu'au bout de deux ans ils demandent à rentrer. "Ils ont voulu retrouver cette vie qu'ils connaissaient et qu'ils aimaient, où les hommes et les animaux sont libres, raconte la Tristanaise Dawn Repetto. On n'est vraiment bien que chez soi." L'Angleterre regarde, médusée, ces "sauvages" qui refusent la modernité. Leur retour fait même l'objet d'un débat au Parlement. Mais à force d'entêtement, ils arrivent à regagner Tristan, où ils rebaptiseront leur port Calshot Harbour en souvenir.
La particularité des Tristanais est qu'ils savent tout faire. L'infirmier travaille aussi dans les champs, la maîtresse d'école à l'usine de poissons
De cette expérience douloureuse, ils tirent des leçons et font entrer un peu de modernité dans leur vie. Ils améliorent leurs cultures, développent leurs installations et dressent des antennes radio. "La particularité des Tristanais est qu'ils savent tout faire, confirme Marc Escudier. L'infirmier travaille aussi dans les champs, la maîtresse d'école à l'usine de poissons." Sur l'île, la vie est rude mais simple. Le sens du vent détermine l'activité de la journée. "A l'hôpital, on travaille de 8 heures à 15 heures, témoigne le médecin. Mais s'il fait beau à 11h30, ils partent tous dans leurs champs de pommes de terre !"
Deux vaches par famille, un mouton par personne
Chaque famille a droit à deux vaches, chaque personne à un mouton. Le peu de versant herbeux n'autorise pas davantage. "On apprend à faire avec ce qu'on a, témoigne Dawn Repetto. On n'a pas le temps de s'asseoir et de débattre, donc on a moins de problèmes." Les Tristanais gagnent peu - le salaire moyen est d'environ 350 euros -, mais ils ne paient pas de taxes et tous les services sont pris en charge par la Couronne. L'entraide, elle aussi, est reine. "La question de la survie et de la subsistance fait intimement partie d'un fonctionnement communautaire où personne n'est laissé à l'écart, analyse Clarence Boulay. Ce passé de naufrages, de famines, puis l'éruption ont créé une force communautaire incroyable." Le médecin raconte le cas de ce jeune homme qui, parti se faire opérer au Cap d'une appendicite compliquée, a trouvé ses champs de pommes de terre plantés à son retour.
"On vit selon notre devise : "'Notre foi est notre force'", résume Dawn Repetto. Les îliens sont fidèles à leur tradition chrétienne et ont érigé deux églises, l'anglicane St Mary et la catholique St Joseph. "Mais leur rapport à la religion est surtout culturel, témoigne Marc Escudier. Le dimanche, il n'y a pas foule à la messe ; en revanche, pas question de travailler!" Les traditions, héritées des premiers colons, sont nombreuses. La plus célèbre d'entre elles est le Ratting Day : l'opération, destinée à se débarrasser des centaines de rats arrivés dans les cales des premiers bateaux, est devenue festive. Répartis en équipe, les hommes parcourent l'île à la recherche des rongeurs ; celle qui rapporte le plus de queues a gagné. "Toute occasion est bonne pour faire la fête, raconte Clarence Boulay. Avec 244 personnes, il y a un anniversaire cinq jours par semaine!" Les invitations sont généreuses et les soirées se prolongent tard dans la nuit, chez les uns et les autres, ou dans le Hall, la salle des fêtes du village. Sur les buffets, la langouste est proposée bouillie, frite, rôtie ou en tarte ; et finit parfois dans les gamelles des border collies, ces chiens de troupeau très appréciés des Tristanais.
Une vie très codifiée
Mais cette vie en communauté est en réalité très codifiée. "Entre les femmes et les hommes, les rôles sont répartis, assure Clarence Boulay. Lors des soirées, chacun de son côté." A l'église, à la fin de la messe pour un décès, les premières sortent toujours avant les seconds. "C'est davantage un respect des traditions que quelque chose d'interdit ou de subi", a cru comprendre Marc Escudier. Pour Clarence Boulay, "ces rituels rassurent" la petite communauté. "C'est vrai que les rôles sont assez traditionnels, reconnaît Kelly Burns, avec son regard encore extérieur. Mais pendant que je fais la cuisine, mon mari n'est pas allongé sur le canapé en train de regarder la télé! Il s'occupe du bétail, construit des maisons ou va pêcher."
La société de consommation est arrivée sur l'île, et pas forcément les bons côtés
Au fil des années, les Tristanais ont vu débarquer le téléphone, les voitures, puis Internet. "La société de consommation est arrivée sur l'île, observe Marc Escudier, et pas forcément les bons côtés." Le médecin de l'île confirme : l'importation de produits gras et sucrés a fait monter en flèche les problèmes d'obésité et de diabète. Les travaux sont moins physiques que par le passé et les Tristanais prennent leur voiture pour emmener les enfants à l'école, 300 mètres plus loin, ou pour parcourir les deux petits kilomètres de l'unique route de l'île. "Depuis trente ans, les gens sont devenus plus matérialistes, reconnaît Conrad Glass. Ils veulent avoir une vie plus confortable et mettent parfois leur intérêt avant celui de la communauté." Parmi les plus anciens - Ellen, la doyenne, a 102 ans -, certains craignent de voir disparaître les traditions. Mais malgré Facebook et les réseaux sociaux, les jeunes ne semblent pas vouloir quitter leur cocon. Ces dernières années, plusieurs sont partis faire leurs études en Angleterre et la plupart sont revenus. "Ils n'envisagent pas leur destin ailleurs que sur l'île", commente Alex Wonner, qui peine à trouver du personnel qualifié.
La communauté, c'est le contraire de la différence et de la liberté
Il fait d'ailleurs souvent appel à des expatriés, tel son infirmier qui vient du Zimbabwe. Ceux-ci découvrent, parfois avec effroi le sport national, le gossip - comprendre : les ragots. "Ici, tout le monde sait tout sur tout", confirme, un peu las, Conrad Glass. "La communauté, c'est le contraire de la différence et de la liberté", juge Clarence Boulay, pourtant revenue transformée de ses huit mois sur l'île. Tristan vit au rythme des histoires de cœur et de rancœur. Lors des soirées, les désamours prennent parfois de l'ampleur. "Comme dans toutes les îles, il y a un problème d'alcoolisme", confie le médecin. Mais ça tourne rarement mal et la cellule, toujours vide, du policier Glass en témoigne. "Il y a toujours quelqu'un pour calmer le jeu, assure Marc Escudier. S'ils se font la guerre, l'île devient un champ de bataille. Alors, leur objectif principal est de préserver la paix."
Récemment, ils ont vu leur isolement encore accru à cause du Covid-19. Partis installer leur fille en Angleterre pour ses études, Dawn et Robin Repetto s'y sont retrouvés bloqués et ont finalement décidé de s'installer sur l'île de Man, à une cinquantaine de kilomètres des côtes anglaises. Inversement, faute de remplaçant à cause de la pandémie, le médecin a vu son séjour de six mois prolongé et ignore quand il pourra rentrer. Le prix à payer pour cette vie à l'abri des maux du monde? "C'est parfois difficile à vivre et ma famille me manque, confie Kelly Burns. Mais sans l'éloignement, Tristan ne serait assurément pas la même."
<https://www.lejdd.fr/International/enquete-au-bout-du-monde-les-244-habitants-de-lile-tristan-da-cunha-vivent-en-communaute-4034587>
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9- Chronique. Dominique Méda : « Sortir par le haut des débats qui entourent l’idée de revenu universel », Le Monde, 03/04/21, 07h01 
Par Dominique Méda, Sociologue, professeure de sociologie à l’université Paris-Dauphine

La sociologue défend, dans sa chronique, la proposition d’une refonte efficace de la fiscalité qui permette de faire avancer le projet de revenu universel, remède à la fragilisation des classes populaires.
Chronique. Au moment où un troisième confinement vient d’être annoncé par le président de la République, il est essentiel de se plonger dans les analyses qui tirent les enseignements du premier. Dans « Covid-19, regards croisés sur la crise », plus de 50 chercheurs de toutes disciplines reviennent sur les enjeux majeurs de cette période, en particulier sur les douloureux arbitrages entre pertes sanitaires et pertes économiques auxquels les pouvoirs publics ont été confrontés. « L’explosion des inégalités. Classes, genres et générations face à la crise sanitaire » présente, quant à lui, les résultats de la première grande enquête réalisée auprès des Français confinés en documentant les fractures que la pandémie a aggravées.
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En résumé : les classes populaires, déjà fragilisées, sont celles qui ont payé le plus lourd tribut à la crise en continuant à travailler sans moyens de protection ou en perdant leur emploi et en connaissant pour la plupart de graves difficultés financières, pendant que les professions les mieux protégées par leur statut d’emploi pouvaient continuer à télétravailler et à épargner. Dans certains territoires, la forte densité, l’exiguïté des logements et la fréquence des comorbidités ont démultiplié cet écart. Les femmes ont subi une régression sans précédent, en perdant leur emploi plus que les hommes et en supportant la plus grande partie de l’augmentation des charges domestiques et familiales. Les jeunes ont connu d’énormes difficultés, les uns pour entrer dans l’emploi, les autres pour continuer leurs études, la plupart ayant eu à faire face à une aggravation de leur situation financière.
Failles de l’Etat-providence
La pandémie a éclaté dans un contexte social dégradé où les inégalités de conditions de vie, de travail, d’accès aux soins et à la protection sociale étaient exacerbées depuis des décennies. Elle a achevé de rendre éclatantes les failles de notre Etat-providence et constitue d’une certaine manière une occasion unique d’engager une réforme structurelle de celui-ci en faveur des plus modestes.
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Le remède à la fragilisation des classes populaires, notamment à celle de leur emploi, est connu. Concernant les travailleurs dits de la « deuxième ligne », les éléments que Christine Erhel et Sophie Moreau-Follenfant viennent de rassembler mettent en évidence l’ampleur de la sous-rémunération chronique, des mauvaises conditions de travail et de l’insatisfaction salariale de ces presque cinq millions de personnes. Ce diagnostic appelle la mise en place non pas seulement d’une prime, mais bien d’une véritable révision des classifications et des grilles salariales, rehaussant de façon permanente les rémunérations de ces personnes à la hauteur de leur contribution déterminante à la vie sociale, de même qu’une réflexion approfondie sur les fondements de la hiérarchie des salaires. Une politique visant à l’amélioration de la qualité de l’emploi ne pourra qu’être bénéfique aux femmes et aux jeunes dans la mesure où c’est le caractère plus fragile du statut d’emploi de ces derniers qui a entraîné leur plus grande vulnérabilité à la crise.
Elégance et réalisme
Mais ces mesures ne suffiront pas. Le lourd tribut payé par les jeunes montre qu’il nous faut sortir du bricolage et moderniser réellement notre Etat-providence. Plusieurs solutions sont en lice : l’ouverture du RSA aux jeunes dès 18 ans (évidemment non exclusive d’un fort accompagnement vers l’emploi), soutenue légitimement par de nombreuses organisations ; le revenu minimum unique proposé par Louis Maurin et Noam Leandri, au nom de l’Observatoire des inégalités, qui permettrait de sortir l’ensemble de la population française de la pauvreté ; l’idée, extrêmement ambitieuse, soutenue par l’économiste Pierre-Alain Muet dans Un impôt juste, c’est possible ! (Seuil, 2018), qui présente le tour de force de conjuguer bouclage de la protection sociale grâce au versement d’un revenu universel et refonte d’une fiscalité devenue inefficace et injuste.
> Lire aussi  « Revenu universel » : la première fois que « Le Monde » l’a écrit
L’élégance et le caractère réaliste de la proposition viennent du fait que le revenu universel n’est versé (en totalité ou en partie) que lorsque les revenus d’activité – connus en temps réel – ne dépassent pas un certain montant. Quand le contribuable n’a aucun revenu, le revenu disponible est égal au revenu universel. Quand les revenus d’activité augmentent, le revenu disponible augmente au-delà du revenu universel, mais moins que du montant initial en raison de l’augmentation de l’impôt sur le revenu. Mais, comme le précise Pierre-Alain Muet, ce revenu universel n’est pas une prestation qu’il faut aller demander (quand on connaît son existence) en s’engageant dans des démarches compliquées.
Tout le monde – y compris les jeunes dès 18 ans – a droit à ce revenu universel, mais ne le touchent que ceux dont les revenus sont insuffisants. En résumé : tout le monde reçoit (en droit) le revenu universel ; tout le monde paie un impôt sur le revenu qui commence au premier euro de revenu d’activité gagné ; seul le solde entre le revenu universel et l’impôt sur le revenu est versé (en fait) ou collecté tous les mois dans le cadre du prélèvement à la source. L’adoption de cette proposition nous permettrait de sortir par le haut des débats trop confus qui ont entouré depuis des années l’idée généreuse de revenu universel. Elle présente d’innombrables mérites, dont celui d’enfin traiter dignement les jeunes. En faire un projet central pour la prochaine élection présidentielle redonnerait aux citoyens l’espoir dont ils ont tant besoin.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/04/03/dominique-meda-sortir-par-le-haut-des-debats-qui-entourent-l-idee-de-revenu-universel_6075446_3232.html>
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10- Trafics de déchets, de bois et d'animaux... Les gendarmes s'attaquent à la criminalité environnementale, Le JDD, 05/04/21, 10h00
Stéphane Joahny

Les militaires français pilotent, au sein d'Europol, le programme Ambitus, destiné à lutter contre pollueurs et trafiquants. Ils ont notamment pour mission de lutter contre les exportations de déchets et de contrôler la légalité des importations de bois.
Les ports de Rotterdam et d'Anvers : sur la table des gendarmes français qui luttent contre le crime environnemental, la liste des opérations à venir – dès cet été si la crise sanitaire le permet – se précise. Dans le viseur des militaires de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp) et de leurs partenaires européens, on trouve les exportations de déchets et la légalité des importations de bois. Au sein d'Europol, l'Oclaesp pilote le programme Ambitus, doté de 1,5 million d'euros et destiné à structurer la lutte contre la criminalité environnementale en Europe.
Une priorité depuis 2018 pour la Commission européenne. "La mafia italienne n'est pas la seule impliquée dans l'enfouissement de déchets, explique le capitaine David Aires, à la tête du programme. De plus en plus d'organisations investissent dans cette criminalité parce que ça rapporte et parce que les peines encourues ne sont pas à la hauteur des enjeux. D'autant que le crime environnemental ne s'arrête pas avec la fin de l'infraction : la pollution d'un sol perdure pendant cinquante ans, il faut des dizaines d'années pour reconstituer une forêt."
En France, le projet de loi climat et résilience, en cours d'examen à l'Assemblée, prévoit de durcir les sanctions et introduit le délit d'écocide pour les faits les plus graves. La notion fait débat. A l'échelle de l'Europe, il s'agit aussi de s'accorder sur la définition et le périmètre du crime environnemental. Ainsi, les experts du think tank italien Istituto Affari Internazionali ont pour mission d'établir un "état de la menace". Un consensus a été trouvé autour de trois priorités : la lutte contre les trafics de déchets et d'espèces protégées et les crimes forestiers.
Nouvelles structures et formation en ligne 
Parmi les 27 pays membres de l'Union, certains comme la France (depuis 2004), l'Espagne, l'Italie ou le Portugal se sont dotés de structures d'enquête spécialisées. D'autres en sont loin. Il faut donc former les futurs enquêteurs. "Nous sommes en train d'adapter en ligne le module développé pour nos unités de terrain, explique le capitaine Aires. Entre les directives européennes et les différents codes de santé publique, de l'environnement, etc., la lutte sur cette forme de criminalité demande beaucoup de technicité. »
> Lire aussi - Barbara Pompili et Eric Dupond-Moretti : "Nous créons un délit d'écocide"
Partenaire du programme, l'École nationale de la magistrature a formé une trentaine de procureurs et de juges européens. Un deuxième séminaire est prévu à l'automne. La feuille de route d'Ambitus prévoit une coopération renforcée avec les pays d'Asie du Sud-Est (création d'un réseau d'experts), mais aussi les Balkans et l'Ukraine, nouvelles destinations privilégiées des déchets européens.
<https://www.lejdd.fr/Societe/trafics-de-dechets-de-bois-et-danimaux-les-gendarmes-sattaquent-a-la-criminalite-environnementale-4036220>
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11- Covid-19 : le FMI et le G20 entendent prolonger leurs mesures pour alléger la dette des pays les plus pauvres, Le Monde avec AFP, 05/04/21, 20h37 

L’extension d’une aide d’urgence, sous forme de dons, a été approuvée en faveur des 28 pays les plus pauvres, a annoncé lundi le Fonds monétaire international. Cet argent permettra de soutenir leurs économies et de renforcer la lutte contre le Covid-19. 
Les pays les plus pauvres pourraient retrouver un peu d’air. Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé, lundi 5 avril, l’extension d’une aide d’urgence en faveur de vingt-huit pays parmi les plus pauvres du monde en vue d’alléger leur dette et de mieux faire face à l’impact de la pandémie de Covid-19.
Le FMI avait entrepris, en mars 2020, une levée de fonds afin de permettre au fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes (ARC) d’offrir des allégements du service de la dette à hauteur de 1 000 milliards de dollars. Cela concernait vingt-cinq pays pour une durée de six mois. En octobre, le dispositif avait été étendu à vingt-huit pays et prolongé jusqu’au 13 avril. Le conseil d’administration du FMI a approuvé, le 1er avril, de l’étendre à nouveau, jusqu’au 15 octobre.
> Lire aussi  Le FMI s’inquiète des risques de défaut de paiement dans les pays pauvres
L’objectif est de « libérer des ressources financières » pour les consacrer au soutien sanitaire, social et économique pour atténuer l’impact de la pandémie, a expliqué l’institution de Washington. « Jusqu’à présent, les donateurs se sont engagés à verser des contributions totalisant environ (…) 774 millions de dollars, venant de l’Union européenne, du Royaume-Uni, du Japon, de l’Allemagne, de la France, des Pays-Bas, de la Suisse, de la Norvège, Singapour, de la Chine, du Mexique, des Philippines, de la Suède, de la Bulgarie, du Luxembourg et de Malte », a ajouté, lundi, le FMI.
Le président de la Banque mondiale, David Malpass, a par ailleurs confier s’attendre à ce que les pays du G20 maintiennent jusqu’à la fin de l’année le moratoire sur la dette des pays les plus pauvres. « En octobre, j’avais appelé [les pays du G20] à une prolongation d’un an de leur initiative de suspension du service de la dette [DSSI] », a-t-il rappelé, lundi, lors d’une conférence téléphonique. Le G20 avait accepté une prolongation de six mois, jusqu’au 30 juin 2021. Le groupe, qui se réunit mercredi 7 avril, pourrait encore faire durer cette suspension « jusqu’à la fin de cette année calendaire avec la direction claire que ce sera la dernière prolongation », a ajouté M. Malpass.
> Lire aussi  « La communauté internationale continue d’apporter des réponses partiales et déséquilibrées à l’insoutenabilité de la dette »
Un allégement de la dette serait nécessaire à plus long terme pour offrir aux pays les plus pauvres la possibilité de ramener le fardeau de leur dette à un niveau plus modéré.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/04/05/covid-19-le-fmi-et-le-g20-entendent-prolonger-leurs-mesures-pour-alleger-la-dette-des-pays-les-plus-pauvres_6075640_3234.html>
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12- "Non à l'uranium"? Le Groenland a voté avec son avenir minier en débat, AFP, 07/04/21, 01:00
Christian Sølbeck à Nuuk et Camille Bas-Wohlert à Copenhague

"Non à l'uranium"? Les Groenlandais ont voté mardi pour élire leur Parlement, un scrutin anticipé dominé par un projet minier qui divise le territoire autonome danois de l'Arctique, source de convoitises croissantes sur fond de réchauffement climatique.
Les bureaux de vote, certains parmi les plus septentrionaux du monde, ont fermé à partir de 22H00 GMT, même si le scrutin a dû être prolongé quelque peu dans la capitale Nuuk en raison de l'affluence tardive, selon des images de la télévision groenlandaise KNR. Les résultats sont attendus dans la nuit.
Dans l'immense île arctique aux seulement 56.000 habitants et quelque 40.000 électeurs, les deux principaux partis s'opposent sur l'autorisation d'un projet de mine de terres rares et d'uranium à l'étude depuis plus d'une décennie à Kuannersuit, à la pointe sud.
Ses partisans, dont le parti social-démocrate Siumut au pouvoir mais à la traîne dans les sondages, voient la mine comme une ressource d'importance pour une petite économie encore largement dépendante des subventions du Danemark.
Pour ses adversaires, dont le parti Inuit Ataqatigiit (IA), formation de gauche à tendance écologiste en tête des intentions de vote, c'est une menace pour le fragile environnement local, déjà confronté au spectre d'un dérèglement climatique accéléré.
"J'ai voté pour un parti qui dit non à l'uranium", a déclaré à l'AFP Henrik Jensen, un électeur quadragénaire, à la sortie du bureau de vote de Nuuk. "Le Groenland a toujours été contre les mines d'uranium et c'est pour ça que je vote pour un parti qui dit non à l'uranium".
Pour se partager les 31 sièges de l'Inatsisartut, le Parlement local, sept partis et 189 candidats étaient en lice.
A Nuuk, sous la neige, les électeurs se sont pressés à l'Inussivik, grand centre sportif abritant le bureau de vote de la capitale, a constaté un correspondant de l'AFP, et le vote a dû être prolongé légèrement dans la soirée du fait de l'affluence.
Des masques étaient distribués à l'entrée pour garantir le déroulement du scrutin dans le respect des mesures sanitaires sur un territoire quasi épargné par la pandémie de Covid-19, avec 31 cas et zéro décès.
"Je ne vote pas comme les dernières fois (..), j'espère l'alternance pour qu'il y ait des changements", a expliqué Frederik Grønvold.
Si les soubresauts de la vie politique locale groenlandaise n'ont pas toujours passionné depuis l'autonomie de 1979, le Groenland est scruté de plus en plus près à l'international, en témoigne l'offre d'achat par le président américain Donald Trump en 2019, sur fond de positionnement russe et plus récemment chinois dans l'Arctique.
- Pas à vendre -
Copenhague comme Nuuk ont fait savoir clairement que le territoire n'était pas à vendre, mais le gouvernement local cherche à attirer des investisseurs internationaux, faisant miroiter ses ressources naturelles prouvées ou espérées.
Porté par le groupe australien -- à capitaux chinois -- Greenland Minerals, qui détient depuis 2010 un permis d'exploration, le projet de Kuannersuit a entraîné en février l'annonce de ces élections anticipées avec le départ d'un petit parti allié à Siumut. 
Selon un sondage publié lundi, 63% des Groenlandais sont contre ce projet minier, mais sur l'exploitation minière en général la tendance est inverse (52% pour, 29% contre). 
Outre la mine, la campagne a également porté sur la pêche, qui constitue le plus gros secteur économique du Groenland, les questions sociales et l'identité culturelle, à l'heure où la jeunesse renoue avec la culture inuit et questionne l'héritage colonial danois.
Dirigé par Mute Egede, un député de 34 ans, IA est en tête dans les sondages avec 36% des intentions de vote, soit un bond de dix points par rapport aux dernières élections de 2018. Siumut, au pouvoir de manière quasi-ininterrompue depuis quatre décennies, est crédité de 23%, soit un recul de 4 points.
Mais l'issue du scrutin reste incertaine, selon le politologue Rasmus Leander Nielsen même si "le scénario le plus probable est qu'IA s'allie avec un ou deux petits partis".
"Si les électeurs nous choisissent, nous sommes prêts à commencer à travailler dès le premier jour pour bâtir une coalition pour gouverner le pays pour les quatre prochaines années", a affirmé M. Egede à l'AFP mardi.
Sa formation est favorable à un moratoire sur l'uranium qui suspendrait de facto l'autorisation d'exploitation du gisement, ce qui pour certains compromettraient les velléités d'indépendance économique voire politique du Groenland.
Le Danemark, qui assure ne pas vouloir bloquer un processus d'indépendance, verse plus de 520 millions d'euros par an au gouvernement groenlandais, soit un tiers de son budget total.
- Accord de Paris -
S'il remporte l'élection, le parti Inuit a également promis de signer l'accord de Paris sur le climat, que le Groenland est un des rares territoires à ne pas avoir ratifié.
Depuis les années 1990, le réchauffement climatique est deux fois plus rapide au pôle Nord qu'ailleurs et bouleverse les modes de vie traditionnels des Inuits.
<https://information.tv5monde.com/info/non-l-uranium-le-groenland-vote-avec-son-avenir-minier-en-debat-403524>
Sur le même sujet : 
> "Non à l'uranium"? Le Groenland a voté avec son avenir minier en débat <https://information.tv5monde.com/info/non-l-uranium-le-groenland-vote-avec-son-avenir-minier-en-debat-403524>, AFP, 07/04/21, 01:00
> Au Groenland, la gauche écologiste opposée à un projet minier controversé remporte les élections <https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/07/au-groenland-la-gauche-ecologiste-opposee-a-un-projet-minier-controverse-remporte-les-elections_6075824_3210.html>, Le Monde avec AFP, 07/04/21, 09h24 
> Le Groenland porte au pouvoir la gauche écologiste, opposée à un projet minier controversé <https://information.tv5monde.com/info/le-groenland-porte-au-pouvoir-la-gauche-ecologiste-opposee-un-projet-minier-controverse-403724>, AFP, 07/04/21, 15:00
> Reportage. Groenland : la gauche écologique s'impose en rempart face aux convoitises sur les richesses naturelles <https://information.tv5monde.com/video/groenland-la-gauche-ecologique-s-impose-en-rempart-face-aux-convoitises-sur-les-richesses>, TV5Monde, 07/04/21 
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13- Publicité : une tolérance de plus en plus grande au greenwashing en France ?, The Conversation, 07/04/21, 20:24
Par Mathieu Jahnich, Chercheur-consultant indépendant - Marketing, communication et transition écologique, Sciences Po

L’année 2020 a été marquée par la publication de plusieurs rapports et études qui soulignent l’impact négatif des marques sur l’environnement ; ils prônent des changements profonds dans l’offre des entreprises, dans l’information des consommateurs et dans la régulation de la communication et la publicité.
Au centre du dispositif d’autorégulation français se trouve l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) et des instances qui y sont rattachées, comme le Jury de déontologie publicitaire (JDP).
Leur rôle est de définir les règles déontologiques et de veiller à leur bonne application par l’ensemble des acteurs de la filière publicité (annonceurs privés et publics, agences conseils, diffuseurs, free-lance…), avant et après diffusion, que ce soit à la télévision, dans la presse, en affichage, sur les réseaux sociaux ou encore en vitrine d’un magasin.
Tous les arguments publicitaires écologiques ou les allégations qui font référence aux enjeux de transition écologique doivent, en théorie, respecter ces règles, rassemblées dans la « Recommandation développement durable » de l’ARPP.
Dans les faits, plus de 11 % des publicités environnementales ne sont pas conformes, comme le montre le dernier bilan « Publicité et environnement », réalisé conjointement par l’Ademe et l’ARPP et publié en septembre 2020.
C’est le taux le plus élevé depuis 10 ans et significativement supérieur aux autres thématiques (0,2 % de non-conformité pour les comportements alimentaires ou l’image et le respect de la personne, par exemple).
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/publicite-une-tolerance-de-plus-en-plus-grande-au-greenwashing-en-france-158044>
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14- Nathalie Yserd nommée directrice générale d'Écosystem, Actu-environnement, 07/04/21
Laurent Radisson 

La nouvelle directrice générale de l'éco-organisme se nomme Nathalie Yserd. Précédemment directrice déléguée, elle a pris ses nouvelles fonctions le 1er avril. Elle succède à Christian Brabant.
Nathalie Yserd avait rejoint Eco-system en 2012 en tant que directrice déléguée d'Écosystem. Le conseil d'administration de l'éco-organisme de la filière des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) vient de la nommer directrice générale. Elle succède à ce poste à Christian Brabant.
Agée de 49 ans, Madame Yserd a effectué son parcours professionnel au sein des groupes Carrefour, PPR, Fnac et eBay avant de rejoindre Éco-system. L'ambition affichée par la nouvelle directrice générale ? « Tout mettre en œuvre pour contribuer à l'allongement de la durée de vie des équipements électriques et électroniques et à la réutilisation de matières issues du recyclage. »
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/nathalie-yserd-directrice-generale-ecosystem-37331.php4>
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15- Impôts des multinationales : un aggiornamento fiscal se prépare, Le Monde, 08/04/21, 05h54
Julien Bouissou et Anne Michel

Les ministres des finances du G20 ont pris acte, mercredi, du soutien de l’administration Biden au projet d’instauration d’un seuil minimal de taxation confié depuis quatre ans à l’OCDE. Un accord pourrait intervenir « d’ici à la mi-2021 » sur un tel taux plancher. 
La révolution fiscale est pour bientôt : un accord sur un taux minimum mondial d’imposition des sociétés, qui s’appliquerait aux plus grandes et aux plus rentables des multinationales du monde entier, bien au-delà des seuls GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), est désormais envisageable en juillet à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), plus sûrement à l’automne, selon les informations du Monde.
Un tel accord pourrait faire rentrer, chaque année, plus de 100 milliards de dollars (84 milliards d’euros) dans les caisses des Etats, durement sollicitées par la pandémie de Covid-19 et la mise à l’arrêt de l’économie mondiale.
Réunis mercredi 7 avril par visioconférence, les ministres des finances du G20 – le groupe composé des dix-neuf pays les plus riches et de l’Union européenne (UE) – ont en effet pris acte du soutien de l’administration Biden au projet de réforme de la fiscalité mondiale confiée depuis quatre ans à l’OCDE. Ils ont affirmé vouloir parvenir à un accord « d’ici à la mi-2021 » sur un tel taux plancher, partout dans le monde.
> Lire aussi  Les Etats-Unis lancent le combat pour une taxation minimale des multinationales
Deux jours plus tôt, l’Américaine Janet Yellen, secrétaire d’Etat au Trésor, avait dévoilé la position de la nouvelle administration Biden sur ce dossier très attendu par la communauté internationale : « Nous travaillons avec les pays du G20 pour convenir d’un taux minimal d’imposition sur les sociétés, qui peut arrêter la course vers le bas », avait-elle déclaré sans réserve. Une déclaration conforme aux engagements pris par Joe Biden durant la campagne pour l’élection présidentielle, en rupture avec les choix politiques de Donald Trump.
Un aggiornamento fiscal
Dès mardi 6 avril, Gita Gopinath, économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI), avait salué la perspective d’un tel accord mondial, se disant « très favorable à un impôt global minimum sur les sociétés ». Le transfert d’argent vers les paradis fiscaux « nous préoccupe beaucoup », fait-elle valoir, car il « réduit l’assiette fiscale sur laquelle les gouvernements peuvent percevoir des revenus et effectuer les dépenses sociales et économiques nécessaires ».
Le FMI a calculé que les mesures fiscales adoptées par les pays du G20, depuis le début de la pandémie de Covid-19, atteignaient 12 700 milliards de dollars, sans compter le plan d’investissement de quelque 2 000 milliards de dollars annoncé par le président américain Joe Biden. Un effort mondial qu’il faudra bien financer.
Dans les économies avancées, en effet, ces mesures représentent à elles seules 6 % de leur produit intérieur brut (PIB). La dette publique mondiale, qui a déjà atteint les 97 % du PIB en 2020, devrait frôler les 100 % en 2021. Les pays se trouvent dans une situation délicate. Pour sortir de l’ornière, le FMI préconise un nouveau cadre fiscal adapté à la situation actuelle, dont fait partie le taux minimal d’impôt sur les sociétés.
> Lire aussi  Le FMI prévoit une croissance mondiale plus rapide mais inégale en 2021
Ainsi, plus qu’une avancée, c’est un aggiornamento fiscal qui se prépare. Car avec un tel taux plancher, exit la délocalisation de profits dans les paradis fiscaux, les Etats se mettant d’accord pour récupérer la différence entre l’impôt acquitté à l’étranger par leurs entreprises nationales et l’impôt qu’elles auraient dû acquitter sur leur sol – supérieur ou égal, donc, à ce nouveau taux plancher.
« Ce seuil plancher mondial devrait avoir des répercussions dans les pays européens qui ont de faibles taux d’impôt sur les sociétés », glisse-t-on d’ores et déjà à Bercy. En Allemagne, le ministre des finances Olaf Scholz, qualifie la proposition américaine de véritable « percée ».
Une impulsion américaine
De fait, sans l’adhésion de la première économie mondiale, dont sont issues une bonne partie des grandes multinationales, le projet de réforme conçu par l’OCDE n’aurait pu aboutir. Il se voit désormais relancé, à la faveur d’une nouvelle dynamique de négociation. L’impulsion américaine devrait redonner de la vigueur au camp des grands partisans de la réforme, parmi lesquels l’Allemagne et la France, surtout désireuse pour sa part de taxer les géants du numérique.
« Nos discussions à 140 pays avaient déjà beaucoup avancé, mais la nouvelle administration Biden va porter nos travaux », confirme Pascal Saint-Amans, le directeur du centre de politique et d’administration fiscales de l’OCDE. « L’Amérique est de retour, une Amérique qui veut l’ordre et la paix, en réconciliant les Américains avec la mondialisation, ajoute-t-il. La solution, c’est un impôt minimum et une solution globale. »
A combien pourrait s’élever le futur seuil plancher mondial d’imposition des sociétés ? Le 5 avril, Janet Yellen a placé la barre haut. Elle a en effet dévoilé une feuille de route fiscale ambitieuse pour son pays, seule à même de financer le plan d’investissement géant post-Covid-19 de quelque 2 000 milliards de dollars annoncé par le président Joe Biden.
> Lire aussi  Pour financer ses grands projets, Joe Biden veut taxer plus durement les entreprises américaines
Si le Congrès des Etats-Unis l’acceptait, le taux d’imposition des sociétés dans ce pays passerait de 21 % à 28 % pour les profits réalisés sur le sol américain, et à 21 % contre 10,5 % à 13 % actuellement pour les bénéfices réalisés à l’étranger – autrement dit le cœur du sujet négocié à l’OCDE.
Jusqu’à présent, même si rien n’était écrit et figé, les discussions à l’OCDE tournaient autour d’un taux d’imposition minimum de 12,5 %. Pour rester compétitifs, les Etats-Unis auraient donc intérêt à ce que le curseur mondial soit sensiblement relevé. Un taux de 15 % ou de 17 % serait une option envisageable. « On va voir sur quel équilibre se fait l’accord international. En tout état de cause, il peut se faire à un taux différent de celui des Etats-Unis », remarque-t-on à Bercy.
Taxer efficacement les entreprises du numérique
Mais le projet de l’OCDE ne se résume pas à l’instauration d’un impôt minimum mondial, conçu comme un filet de sécurité pour limiter la concurrence fiscale entre pays. Il comporte un autre pilier, consacré à la façon de taxer efficacement les entreprises du numérique et plus largement les multinationales actives dans de nombreux marchés, sans y avoir de présence physique imposable. Ces entreprises échappent aujourd’hui largement à l’impôt du fait de règles fiscales dépassées.
Ce pilier prévoit une répartition des profits entre les pays où ces sociétés ont implanté leurs sièges et ceux où elles ont leurs marchés et y réalisent chiffre d’affaires et bénéfices. Selon le projet de l’OCDE, ces pays « de marché » se verraient allouer un pourcentage des profits mondiaux des entreprises concernées, dits « résiduels » car situés au-delà d’un seuil de rentabilité considéré comme normal.
Et au total, c’est bien d’une réforme majeure de la fiscalité mondiale dont il est question, la plus ambitieuse jamais tentée qui doit mettre d’accord, au-delà des Etats-Unis, l’Europe, l’Inde, la Chine…
> Lire aussi l’éditorial : Fiscalité des multinationales, taxer enfin le numérique
Les mois à venir seront déterminants pour l’avenir de cette réforme fiscale sans équivalent et la mise hors circuit des paradis fiscaux. Il ne fait aucun doute qu’en cas d’accord à l’OCDE, les Etats-Unis abandonneraient les mesures de rétorsion à l’encontre des pays qui, comme la France, ont d’ores et déjà adopté des taxes nationales unilatérales sur les géants du numérique. Un élément qui devrait peser dans la balance et favoriser la recherche d’un consensus.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/04/08/impots-des-multinationales-un-aggiornamento-fiscal-se-prepare_6075954_3234.html>
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16- La production humaine pèse désormais plus lourd que le reste du vivant sur Terre, Le JDD, 08/04/21, 07h00
Gaël Vaillant

Une étude israélienne a calculé que le poids de l'ensemble des produits fabriqués par l'homme, soit 1,1 millier de milliards de tonnes, dépassait celui de l'ensemble des êtres vivants de la Terre.
Le chiffre est démesuré : selon une étude pilotée par l'institut israélien Weizmann, rendue publique dans la prestigieuse revue scientifique Nature et citée en France par le site Novethic, tout ce que les humains ont créé, fabriqué, usiné, fondu, façonné pèse près de 1,1 teratonnes, soit plus d'un millier de milliards de tonnes. Et selon la conclusion des chercheurs, cela dépasse le poids total de tous les êtres vivants de la planète, qu'ils soient animaux - dont les humains -, végétaux, bactéries ou champignons. "L'Humanité est devenue une force dominante pour modifier la face de la Terre", jugent-ils.
L'institut israélien Weizmann travaille sur le calcul de la masse anthropogénique, c'est-à-dire toutes les créations de l'Homme. Celle-ci, explique l'étude, "a doublé tous les vingt ans" pour surpasser la "biomasse vivante totale".
Huit milliards de tonnes de plastique
Autre donnée, vertigineuse : en moyenne, chaque humain produit une masse anthropogénique "égale ou supérieure à sa masse corporelle". Certaines matières sont plus présentes, à commencer par le plastique dont la masse totale représente huit milliards de tonnes. A titre de comparaison, la masse des seuls mammifères, humains compris, est de quatre milliards de tonnes.
Et les presque huit milliards d'êtres humains ne représentent que 0,01% de la biomasse vivante totale. Une étude qui conforte la théorie dite de l'anthropocène, littéralement "l'âge de l'Homme". Parmi les géologues, le terme est très discuté car l'anthropocène induirait le fait que la présence de l'Homme sur Terre serait indélébile.
Pour l'institut israélien Weizmann, la masse des choses produites par lui est telle qu'elle devrait rester dans les couches géologiques de notre planète au-delà de l'extinction - ou du départ de Terre - de l'humanité.
<https://www.lejdd.fr/Societe/la-production-humaine-pese-desormais-plus-lourd-que-le-reste-du-vivant-sur-terre-4036941>
Sur le même sujet :
> Ce que l’Homme a fabriqué pèse désormais plus lourd que tout le vivant sur Terre <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/ce-que-l-homme-a-fabrique-pese-desormais-plus-lourd-que-tout-le-vivant-sur-terre-149700.html>, Novethic, 07/04/21
En savoir plus :
> Global human-made mass exceeds all living biomass <https://www.nature.com/articles/s41586-020-3010-5>, Nature, 09 December 2020
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En images
17- Nos actions désastreuses envers la nature et les animaux dénoncées dans ce court-métrage saisissant, Daily Geek Show, 30/03/21
Jasmine Foygoo

Pollution, surconsommation, maltraitance envers les animaux...
« Man » est un court métrage signé Steve Cutts. Il y dénonce notre comportement envers la nature et les animaux, qui entraine bien des problèmes tels que la pollution, la surconsommation ou encore la maltraitance envers les animaux.
> Animation à voir à :
<https://dailygeekshow.com/man-court-metrage/>
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Une annonce
18- Le Prix Territoria 2021 est lancé !, candidatez avant le 1er juillet 2021

Votre collectivité ose l’innovation ? 
Le Prix TERRITORIA récompense les précurseurs avec l’objectif de faire connaître et essaimer les bonnes pratiques dans tous les domaines de l’action publique locale.
Qu’il s’agisse de la cible visée par l’action, de la démarche et des partenariats mis place pour atteindre les objectifs ou d’un nouveau service rendu aux « usagers » du territoire… toutes les initiatives intéressent le jury du Prix TERRITORIA, présidé par la ministre en charge des collectivités territoriales.
Date limite d'envoi des dossiers le 1er Juillet 2021
Pour candidater :
• Règlement
• Bulletin d'inscription au format pdf
• Fiche de synthèse au format Word
• RIB
vous pouvez nous contacter par mail à : <contact at observatoireterritoria.fr>
> Pour tout renseignement complémentaire : 
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– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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