[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (jeudi 29 avril)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Jeu 29 Avr 07:59:39 CEST 2021
Bonjour à tous,
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants :
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1- La maison 100 % autonome existe (en Suède) <https://theconversation.com/la-maison-100-autonome-existe-en-suede-119565>, The Conversation, maj le 16/04/21 à 08:32
2- Toujours pas de contrôle technique pour les deux roues ! <https://www.natura-sciences.com/energie/controle-technique-deux-roues-2022.html>, Natura-Sciences, 16/04/21, 10:45
3- Récit. Au Mozambique, l’industrie du gaz au défi des Chabab <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/04/16/au-mozambique-l-industrie-du-gaz-au-defi-des-chabab_6077039_3212.html>, Le Monde, 16/04/21, 14h17
4- Projet de parc éolien en mer du Nord : six partis "exigent" un référendum local <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/projet-de-parc-eolien-en-mer-du-nord-six-partis-exigent-un-referendum-local_153523>, AFP, 16/04/21, 21:00
5- Confinement : laisser la voiture au garage permet de sauver des milliers de vies <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pollution/laisser-la-voiture-au-garage-permet-de-sauver-des-milliers-de-vies_153482>, Sciences & Avenir, 17/04/21, 08:00
6- Expérience à Limoges : du liège dans le bitume pour atténuer le bruit de la circulation <https://www.linfodurable.fr/experience-limoges-du-liege-dans-le-bitume-pour-attenuer-le-bruit-de-la-circulation-25198>, L’Info durable avec AFP, 17/04/21
7- Débat : Enfouir la vérité avec les déchets nucléaires ? <https://theconversation.com/debat-enfouir-la-verite-avec-les-dechets-nucleaires-158038>, The Conversation, 18/04/21, 17:02
8- Chronique. Nucléaire : « La guerre fait rage à l’approche d’une décision de Bruxelles sur les technologies labellisées “vertes” » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/04/19/nucleaire-la-guerre-fait-rage-a-l-approche-d-une-decision-de-bruxelles-sur-les-technologies-labellisees-vertes_6077235_3232.html>, Le Monde, 19/04/21, 06h58
9- Entretien. Pascal Canfin : « Je mets en garde les pro-nucléaires contre la ligne dure Française <https://www.euractiv.fr/section/energie/interview/pascal-canfin-je-mets-en-garde-les-pro-nucleaires-contre-la-ligne-dure-francaise/>, EurActiv, 19/04/21, 11:00
10- Reportage. Les jardins ouvriers d’Aubervilliers menacés par les Jeux olympiques <https://reporterre.net/Les-jardins-ouvriers-d-Aubervilliers-menaces-par-les-Jeux-olympiques>, Reporterre, 19/04/21, 11h05
11- À l’échelle mondiale, aucun découplage à attendre entre PIB et consommation d’énergie <https://theconversation.com/a-lechelle-mondiale-aucun-decouplage-a-attendre-entre-pib-et-consommation-denergie-158903>, The Conversation, 19/04/21, 19:18
12- Pandémie, transition énergétique : le gaz fait de la résistance <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/pandemie-transition-energetique-le-gaz-fait-de-la-resistance-1308188>, Les Echos, 20/04/21, 07:07
13- La reprise favorise les énergies fossiles <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/04/20/la-reprise-favorise-les-energies-fossiles_6077372_3234.html>, Le Monde, 20/04/21, 11h08
14- Au Texas, Bobby remplace ses puits de pétrole par des éoliennes <https://www.geo.fr/environnement/au-texas-bobby-remplace-ses-puits-de-petrole-par-des-eoliennes-204511>, AFP, 20/04/21, 08:00
15- En Allemagne, une nouvelle génération de data centers neutres en CO2 <https://www.lemondedelenergie.com/allemagne-datacenters-co2/2021/04/20/>, Le monde de l’énergie, 20/04/21
16- En Amérique du Nord, les cols bleus face à la révolution du véhicule électrique <https://www.lemonde.fr/emploi/article/2021/04/21/en-amerique-du-nord-les-cols-bleus-face-a-la-revolution-du-vehicule-electrique_6077502_1698637.html>, Le Monde, 21/04/21, 07h00
17- Les grands gérants d'actifs restent accros au charbon <https://www.lesechos.fr/finance-marches/gestion-actifs/les-grands-gerants-dactifs-restent-accros-au-charbon-1308545>, Les Echos, 21/04/21, 07:11
18- Sur les pavés romains, le vélo fait sa révolution tranquille <https://www.geo.fr/environnement/sur-les-paves-romains-le-velo-fait-sa-revolution-tranquille-204539>, AFP, 21/04/21, 10:00
19- Strasbourg : et vos vieux vélos deviennent électriques <https://www.leparisien.fr/economie/business/strasbourg-et-vos-vieux-velos-deviennent-electriques-23-04-2021-C7QXEF5S5NGNPOAEAEHCZXUGGI.php>, Le Parisien, 23/04/21, 06h59
En audio
20- Le sable, ressource épuisable, surexploitée et surconsommée <https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-20-avril-2021>, France Inter, La Terre au carré, 20/04/21, de 14h à 15h
En images
21- Une entreprise du Calvados recycle les véhicules anciens en voitures électriques <https://www.francetvinfo.fr/economie/industrie/une-entreprise-du-calvados-recycle-les-vehicules-anciens-en-voitures-electriques_4378161.html>, France info, 19/04/21, 14:31
22- Comment la SNCF recycle ses trains en fin de vie <https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/sncf/transports-la-sncf-recycle-ses-trains-en-fin-de-vie_4378675.html>, France 3, Le 19/20, 19/04/21
23- Semi-conducteurs : la pénurie qui menace l'industrie <https://www.lci.fr/economie/video-semi-conducteurs-la-penurie-qui-menace-l-industrie-2184022.html>, TF1, journal de 20h, 20/04/21
24- Des milliers de vélos partagés entassés sur un terrain vague en Chine <https://www.youtube.com/watch?v=SFoFDEPd8Qs>, Le Parisien, 21/04/21
Bien à vous,
Florence
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PRESSIONS DU JOUR : — La Fédération française des motards en colère et la Fédération française de motocyclisme s’invitent au Ministère des Transports pour déroger à une obligation communautaire de mise en place d’un contrôle technique obligatoire pour les deux roues à partir du 1er janvier 2022. (cf. item 2)
— Six partis politiques de la communauté urbaine de Dunkerque (Nord) "exigent" un référendum local concernant le projet de parc éolien offshore dans la mer du Nord. (cf. item 4)
— Lobby contre lobby, Verts contre nucléocrates, la guerre fait rage à la veille de la publication d’une première liste de technologies labellisées « vertes » par la Commission européenne. (cf. item 8 & 9)
RÉCIT DU JOUR : Amorcée en 2010, la ruée vers le gaz mozambicain a subi un coup d’arrêt après les offensives des Chabab à Palma, aux portes du futur site de Total. (cf item 3)
ENQUÊTE DU JOUR : C’est une démonstration de grande ampleur que procure le confinement du printemps 2020. Quand l’activité humaine se réduit, les émissions de polluants baissent et les humains meurent moins selon l’enquête épidémiologique de Santé Publique France. (cf. item 5)
EXPÉRIENCE DU JOUR : Du liège dans le bitume des routes ou des rues pour atténuer le bruit de la circulation : une expérience vient d'être lancée pour trois ans à Limoges sur un axe très fréquenté. (cf. item 6)
EMPREINTES DU JOUR : En France, si les émissions de CO2 liées à la seule production nationale sont de 5 tCO2/hab, elles s’élèvent à 11tCO2/hab dès lors qu’on prend en compte celles générées par les produits importés. Il convient de raisonner de façon similaire pour calculer l’empreinte énergétique du PIB. (cf. item 11)
REPRISES DU JOUR : — La consommation mondiale de gaz est repartie à la hausse. Elle est tirée par la demande asiatique en gaz naturel liquéfié. (cf. item 12)
— Selon l’AIE, l’année 2021 devrait connaître une hausse importante des émissions de gaz à effet de serre, notamment à cause de l’utilisation croissante du charbon en Asie. (cf. item 13 & suite)
RETARD DU JOUR : La majorité des sociétés de gestion n'ont toujours pas concrétisé leur sortie du charbon, dénonce l'ONG Reclaim Finance dans un classement exclusif. (cf. item 17)
INITIATIVES DU JOUR : — En Suède, Hans Nilsson ingénieur à la retraite installé dans la banlieue de Göteborg s’est lancé dans un projet ambitieux à savoir vivre dans une maison totalement autonome. (cf. item 1)
— L’hébergeur allemand Windcloud recourt largement à l’énergie éolienne pour réduire son empreinte carbone. Son dernier site abrite également sur son toit une ferme d’algues afin de piéger une grande quantité du CO2 qu’il émet. (cf. item 15)
— Dans un cimetière de locomotives et de wagons près de Rouen (Seine-Maritime), 400 modèles sont en attente de démantèlement. Face au gâchis dénoncé par les cheminots, la SNCF vante sa capacité à recycler. (cf. item 22)
MUTATION DU JOUR : Aux Etats-Unis et au Canada, la mutation de l’industrie automobile bouleverse l’organisation du travail des grands constructeurs. (cf. item 16)
PÉNURIE DU JOUR : Automobiles, téléphones, électroménager... La production est menacée par une pénurie de semi-conducteurs devenus des ingrédients de la croissance. Certains industriels sont même obligés de revenir à leurs techniques d'avant pour y faire face. (cf. item 23 & suite)
DOSSIER DU JOUR : Italie, France, Chine… : des histoires de vélos. (cf. item 18, 19 & 24)
IMAGE DU JOUR : Des taches turquoise, bleues ou encore jaunes s’étalent à perte de vue. À Shenyang, dans le nord-est de la Chine, des milliers et des milliers de bicyclettes sont alignées sur un terrain vague. (cf. item 24)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
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> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- La maison 100 % autonome existe (en Suède), The Conversation, maj le 16/04/21 à 08:32
Par Antoine Jolly, Enseignant-chercheur en Physique, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)
2019 aura-t-elle été l’année de la libération pour l’autoconsommation ? C’est en tout cas l’hypothèse formulée dans son dernier hors-série par le Journal du photovoltaïque. Si l’installation de panneaux solaires s’est développée grâce à un tarif de revente attractif, nous atteignons aujourd’hui la parité réseau, c’est-à-dire la situation dans laquelle le prix de l’électricité renouvelable rejoint celui du réseau électrique national.
L’autoconsommation représente déjà 90 % des nouvelles demandes de raccordement des producteurs électriques de faibles puissances tandis que la loi qui encadre cette pratique ne date que de 2017.
Il semble donc que les producteurs individuels d’électricité préfèrent aujourd’hui consommer l’énergie plutôt que de la revendre. Pourtant le taux d’autoconsommation annuel ne dépasse que rarement 20 à 30 % à cause du décalage entre la production solaire et notre consommation d’électricité. C’est pourquoi l’Ademe incite à conserver un contrat de revente afin d’écouler son surplus. L’agence considère également que le stockage, qui permet par exemple de consommer le soir la production de la journée, n’est pas économiquement rentable du fait du coût des batteries. Quant à l’autonomie, elle semble aujourd’hui impossible car elle nécessiterait des capacités de stockage gigantesque.
En Allemagne, pourtant, pays où la parité réseau a été atteinte en 2012, la moitié des nouvelles installations de petite et moyenne taille ont été installées avec une batterie. Les taux d’autoconsommation peuvent alors atteindre un maximum de 70 %. Le rêve d’une maison totalement autonome semble toutefois encore lointain. Comment imaginer un logement complètement déconnecté du réseau électrique, où tous les besoins énergétiques seraient couverts par des ressources renouvelables ?
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/la-maison-100-autonome-existe-en-suede-119565>
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2- Toujours pas de contrôle technique pour les deux roues !, Natura-Sciences, 16/04/21, 10:45
Matthieu Combe avec AFP
Une directive européenne de 2014 prévoit la mise en place d’un contrôle technique obligatoire pour les deux roues à partir du 1er janvier 2022, pour lutter contre les accidents et la pollution. Mais la Fédération française des motards en colère et la Fédération française de motocyclisme s’invitent au Ministère des Transports pour que la France déroge à cette obligation communautaire. Au grand dam de l’association Ras le scoot.
Il n’existe toujours pas de contrôle technique obligatoire pour pour les véhicules motorisés à deux et trois roues d’une cylindrée supérieure à 125 cm3. L’Europe souhaite mettre fin à cette exception, mais la France pourrait s’y déroger. Dans un communiqué, la Fédération française de motocyclisme (FFMC) rappelle que la France avait demandé une dérogation au contrôle technique dès 2014 lors de l’élaboration de la directive européenne. Les services du ministère semblent confirmer l’impossibilité d’une mise en place du contrôle technique début 2022. Toutefois, ils évoquent l’idée d’un contrôle “visuel” de sécurité assorti d’un contrôle de bruit et de pollution. Pour les deux fédérations, c’est déjà trop. “Aucune décision n’a été prise à ce stade sur la mise en place ou pas du contrôle technique des deux-roues”, a précisé jeudi le ministère des Transports.
Ras le scoot est un collectif d’associations et de citoyens visant à faire cesser les nuisances des deux-roues motorisés. Pour lui, cela est “difficilement recevable quand on pense qu’un délai de huit ans a été accordé par l’Europe”. D’autant plus que d’autres pays ont mis en place un tel contrôle. Et que le contrôle technique des véhicules légers est obligatoire en France depuis 1991, rappelle l’association dans un communiqué. Cela étant dit, la France pourrait payer des pénalités financières “pour non-respect d’une directive européenne sans motif valable”, s’indigne Ras le scoot. “L’ensemble des contribuables français devrait payer pour le loisir de quelques milliers de motards bruyants, polluants, dangereux ?”, s’interroge l’association.
>> Suite à lire à :
<https://www.natura-sciences.com/energie/controle-technique-deux-roues-2022.html <https://www.natura-sciences.com/energie/controle-technique-deux-roues-2022.html>>
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3- Récit. Au Mozambique, l’industrie du gaz au défi des Chabab, Le Monde, 16/04/21, 14h17
Nabil Wakim & J ean-Philippe RémyJohannesburg, correspondant régional
Les attaques djihadistes à Palma, aux portes du futur site de Total, mettent en danger ce mégaprojet, victime aussi des contradictions du parti au pouvoir à Maputo et de l’essor du trafic d’héroïne. Une situation qui bouscule les plans des géants mondiaux de l’énergie.
Ils ont réussi leur coup : remporter une bataille à valeur opérationnelle modeste, mais à grand retentissement symbolique et, à présent, leur guerre continue. Jusqu’où ? Quel est le prochain objectif des Chabab (« les jeunes »), affiliés à l’organisation Etat islamique et à nouveau insaisissables dans les forêts et les villages désertés du nord du Mozambique ?
Après l’offensive surprise du groupe djihadiste sur la ville de Palma, le 24 mars, à la frontière tanzanienne, et la débandade qui en avait découlé du côté des forces de sécurité, le gouvernement mozambicain avait déclaré, quelques jours plus tard, avoir repris la cité. Mais les Chabab sont parvenus à réinfiltrer Palma début avril et ont tué des habitants revenus sur les lieux. Cela ne s’est su que lorsque les têtes des malheureux ont été retrouvées…
> Lire aussi L’enfer de l’attaque djihadiste contre la ville de Palma, au Mozambique
C’est ce genre de signature, la capacité des insurgés à défier les services de sécurité, qui conduit aujourd’hui l’industrie gazière tout entière à douter : et si le mégaprojet gazier en développement dans la péninsule d’Afungi était en danger ? Palma ne se trouve qu’à quelques kilomètres des installations terrestres de ce projet international. Le groupe français Total, dont la participation se monte à 26,5 %, est l’opérateur de l’une des trois entités destinées à produire du gaz naturel liquéfié (GNL). Le consortium aurait dû commencer ses activités d’exportation en provenance du site en 2024. Mais, depuis les attaques, tout est à l’arrêt.
D’autres groupes pétroliers, venus de toute l’Asie, comme la China National Petroleum Corporation (CNPC) et l’Oil India Limited (OIL), sont aussi impliqués, tant les découvertes, en 2010, des grandes réserves de gaz au large du Mozambique sont entrées dans les plans d’accès à l’énergie de ce continent qui considère l’océan Indien comme l’un de ses rivages.
En juin 2019, Total a monté un tour de table qui en dit long sur l’importance du projet. Y participent les Etats-Unis (à hauteur de 5 milliards de dollars [4,2 milliards d’euros] d’argent public), le Japon (3 milliards de dollars), le Royaume-Uni, l’Italie, les Pays-Bas, l’Afrique du Sud et la Thaïlande, la Banque africaine de développement et quatorze banques commerciales. UKEF, l’organisme public britannique qui garantit les opérations à l’export, a dégagé plus de 300 millions de dollars pour aider ses entreprises nationales à investir dans le projet, et a garanti plus de 800 millions de dollars de prêts.
La ruée vers le gaz mozambicain a commencé en 2010, avec les découvertes de réserves sous-marines dont la taille (5 000 milliards demètres cubes, selon le Trésor français) pouvait faire du pays l’un des dix premiers exportateurs mondiaux en quelques années. Trois projets ont été développés sur ces champs, dont celui du consortium opéré par Total, Mozambique LNG. Le deuxième, Rovuma LNG, dirigé par l’américain ExxonMobil, n’a pas démarré. Le troisième, Coral-Sul FLNG, mené par l’italien ENI et le chinois CNPC, parie sur un système de barges offshore.
Ancien petit coin de paradis
Les activités terrestres gazières, dont la construction de trains de liquéfaction (les unités qui transforment le gaz extrait offshore en GNL, pour permettre son transport), ont été implantées dans le périmètre d’un camp protégé, sur la péninsule d’Afungi. Juste à côté, Palma est une petite ville au bord de l’océan Indien, qui attirait il y a dix ans encore les routards se passant le nom de ce petit coin de paradis.
Dans l’intervalle, la plage idyllique s’est mise à héberger beaucoup de monde : à la communauté de pêcheurs se sont adjoints des sous-traitants plus ou moins directs de l’industrie gazière, des migrants venus de divers pays et les acteurs discrets du trafic d’héroïne par la grande route du Sud, qui part d’Afghanistan pour rejoindre le marché européen. La province de Cabo Delgado, à la fois pauvre et peuplée, compte également les plus grosses réserves de rubis au monde, une mine de graphite exploitée par l’industrie des véhicules électriques, des réserves de bois précieux et d’or.
Avant de s’inviter dans la géopolitique gazière de Cabo Delgado, les Chabab (qui répondent également aux noms d’Ahlu Sunna wal Jamaa ou Ansar Al-Sunna) ont d’abord fait le plein à Palma : des tonnes de vivres, des munitions, 1 million de dollars en liquide. Ils avaient amené des camions pour transporter leur butin. Total ayant évacué ses employés et ses sous-traitants, il ne reste à présent, sur le site, que les membres des forces de sécurité mozambicaines, théoriquement déployées pour protéger la zone des attaques djihadistes, et des Sud-Africains de compagnies de sécurité privées.
> Lire aussi La montée en puissance discrète des Chabab du Mozambique
Une nouvelle attaque n’est pas à exclure, visant cette fois Afungi. « Au rythme où vont les choses, ils vont s’en prendre une, ça leur pend au nez »,analyse, sans fioritures, une source bien informée. Le site gazier pourrait ainsi être l’objet d’une attaque dite « complexe », consistant à forcer l’entrée d’une zone protégée à l’aide d’un véhicule-suicide ou de tirs d’obus de mortier (les djihadistes avaient enterré ce type d’armes à Palma, sans doute dans l’idée de les utiliser plus tard), avant que ne s’y infiltrent des combattants.
Le chantier gazier intéresse potentiellement les insurgés pour des pillages : installations, machines, équipements divers dont un hôpital et des installations portuaires construits par des sous-traitants de Total. Les infrastructures flambant neuves d’Afungi sont supposées être les meilleures de la région. On y trouve même une piste d’atterrissage de 2 000 mètres.
Groupes pétroliers et investisseurs jouent gros : ces derniers ont déjà débloqué 15 milliards de dollars sur les 20 que coûtera le projet Mozambique LNG. Le projet d’ExxonMobil, quant à lui, devait nécessiter 30 milliards de dollars pour être développé ; la décision finale d’investissement n’est pas prise et, si elle a lieu, cela ne sera sans doute pas avant 2022. La perspective de voir l’installation de dix trains de liquéfaction semble s’éloigner. Ne restent donc en lice, pour l’instant, que les deux trains de Total. A condition que les circonstances le permettent.
Si le grand projet gazier mozambicain est en danger, ce n’est cependant pas seulement la faute des Chabab, peut-être les premiers surpris de faire trembler l’industrie gazière mondiale avec une attaque menée par une centaine d’hommes armés de kalachnikovs et de quelques camions. Les autres responsables se trouvent à plus de 2 000 kilomètres au sud, à Maputo, la capitale. Les dirigeants du parti au pouvoir, le Frelimo, sont pris dans un réseau de priorités contradictoires : ils se sont jusqu’ici refusés à toute forme d’intervention extérieure pour mettre fin au péril chabab, avançant que la souveraineté d’un pays est toujours endommagée lorsque s’y déploient des armées étrangères.
Mais l’argument en cache d’autres : le pouvoir est monopolisé par un ancien mouvement de libération, qui préfère recourir à des sociétés de sécurité privées sud-africaines, hautes en couleur, mais aux capacités limitées sur le terrain, plutôt que de donner sa chance d’opérer à l’armée nationale, son état lamentable semblant être une garantie anti-coup d’Etat et le moyen de continuer à marginaliser les ex-rebelles intégrés dans ses rangs après la fin de la guerre civile, en 1992.
Carences des forces gouvernementales
L’offensive contre Palma a mis en évidence les carences des forces gouvernementales, dont certains éléments ont fui la ville avec la population, lors des attaques. Un connaisseur du projet gazier qualifie la situation sécuritaire de « catastrophique » et dit être parvenu à la conclusion que les Chabab « ont fait la démonstration qu’ils étaient plus forts que l’armée ». Ces quelques milliers d’insurgés ont fait la preuve qu’ils pouvaient organiser des attaques avec minutie, même si toutes ne réussissent pas. « Ils sont encore prenables, mais le temps presse », ajoute la même source.
Le chantier de Total avait déjà été la cible d’attaques courant 2020, alertaient, il y a déjà plusieurs mois, des sources sud-africaines. Certains postes avancés autour du site d’Afungi avaient ainsi été abandonnés par l’armée. A la suite d’attaques et de tirs atteignant l’intérieur du périmètre, Total avait signé, en août 2020, un mémorandum d’entente avec l’Etat mozambicain, qui se poursuit par des réunions mensuelles au plus haut niveau. Un contingent d’environ sept cents hommes défend désormais les abords du chantier, mais ces efforts se révèlent insuffisants. « Les chefs ne commandent pas, les soldats ont peur et ne sont pas formés, les troupes n’ont aucune capacité de renseignement, aucune remontée d’info ne vient du terrain », résume, lapidaire, un interlocuteur au fait du projet.
Dans ces conditions, Total ne reprendra pas d’activités avant que la situation sécuritaire ait changé de façon radicale. Or, l’armée mozambicaine n’est pas réformable à court terme. Les formations des forces spéciales, assurées par des militaires américains, et celles des policiers, par des militaires portugais, ne donneront pas de résultats rapidement. Pour le Frelimo, qui règne sans partage sur le Mozambique, la police est la véritable colonne vertébrale des forces de défense et de sécurité, dont l’occupation, en temps normal, consiste davantage à étouffer toute contestation qu’à défendre les frontières du pays.
Les pétroliers s’en étaient accommodés jusqu’ici. Début février, le PDG de Total, Patrick Pouyanné, se disait même confiant. « Le projet est sur les rails, et la partie ingénierie est en avance », expliquait-il. Puis est survenue la démonstration des Chabab à Palma. Le groupe français est habitué à opérer dans les zones à risque, mais il n’est nulle part confronté ainsi à la possibilité de se retrouver la cible d’un groupe djihadiste dominant le terrain.
Le retard que va prendre le projet est encore difficile à prévoir. Le calendrier, selon Benjamin Augé, rédacteur en chef de la lettre Africa Energy InteIligence et chercheur associé à l’Institut français des recherches internationales, « glissera fortement, car tous les sous-traitants du groupe français sont non seulement partis de la zone de construction d’Afungi, mais certains autres stationnés à Pemba, à plusieurs centaines de kilomètres au sud, ont également été sommés d’en partir début avril. Il est cependant difficile d’envisager un départ pur et simple de la major au vu des réserves en jeu : les plus importantes du continent après celles du Nigeria. Le gel des travaux peut aller de quelques mois à plus d’un an, mais la décision dépendra de la réponse mozambicaine en matière de sécurité. »
> Lire aussi Mayotte lorgne le filon gazier du voisin mozambicain
« Nous n’attendons pas de production avant la seconde moitié de 2025. De toute évidence, ce calendrier pourrait être repoussé. En bonne logique, la compagnie ne devrait redémarrer ses activités sur le projet que si le gouvernement peut effectivement sécuriser une zone d’un rayon de 25 kilomètres autour du site. Mais, alors que le gouvernement affirme que Palma a été reprise [par les forces de sécurité], il est impossible de déterminer si les assaillants ne sont pas en train de se regrouper pour un nouvel assaut », avertit Gerrit Van Rooyen, du cabinet d’analyse de risque NKC African Economics, en Afrique du Sud.
Dans la foulée de l’attaque de Palma, des armes automatiques démontées avaient été trouvées dans les bagages des habitants en fuite, dans le périmètre d’Afungi (dont Total avait ouvert les portes) ou dans le port de Pemba (qu’ils avaient rejoint en bateau), l’actuel point nodal de la logistique gazière. Etait-ce des infiltrés chabab ? Dans la confusion, rien n’a été établi. Des mouvements de panique agitent à présent Pemba, reconnue comme vulnérable par plusieurs sources bien informées, avec des infiltrations de Chabab, des complicités locales et des militaires capables de vendre une information cruciale pour l’équivalent d’un an de salaire (600 euros), le tarif en vigueur.
« Too big to fail »
Total peut-il invoquer une situation de force majeure et se retirer du projet ? La possibilité existe, mais elle n’est pas encore envisagée. « Le régime Frelimo est humilié par cette situation, il ne va clairement pas ergoter sur des principes juridiques d’arrêt des travaux. Pour ce qui est de la réponse sécuritaire, la restructuration de l’armée et celle de l’appareil de renseignement, indispensable dans la lutte contre ce type de nébuleuse, vont prendre du temps, c’est-à-dire des années. Total ne va pas attendre aussi longtemps. On s’achemine donc selon toute vraisemblance vers un projet bunkérisé, au sein d’une enceinte, à quoi s’ajoutera la présence de militaires logés et nourris par Total, complétés par des sociétés de sécurité privées, comme cela se fait dans d’autres zones difficiles, au Nigeria ou en Irak », anticipe M. Augé.
Par ailleurs, opérer dans un milieu djihadiste présente un autre type de risque : celui d’être confronté à la suspicion d’avoir dû acheter sa tranquillité, ce qu’un patron français du secteur énergétique appelle le « risque Lafarge », faisant allusion aux démêlés judiciaires du groupe cimentier accusé d’avoir payé des groupes liés à l’organisation Etat islamique, avant d’ajouter : « Plus personne ne veut prendre le moindre risque de ce type. »
Les acteurs du gaz plaident en conséquence pour une autre solution, celle d’une intervention militaire à composante régionale. Celle-ci ne pourrait être constituée qu’à l’appel du gouvernement de Maputo, et s’inscrire dans les organismes régionaux, puis dans l’Union africaine. Cette hypothèse rencontre déjà quelques soutiens, car le dossier inquiète au plus haut point sur le continent. Le président du Malawi, Lazarus Chakwera, sait que son pays est aux premières loges, avec une zone d’influence chabab qui s’étend sur son territoire. Son homologue botswanais, Mokgweetsi Masisi, pragmatique, estime aussi qu’une action régionale est inévitable. La création d’une force continentale ad hoc, sur le modèle de la Mission de l’Union africaine en Somalie, l’Amisom, avec des financements européens et une participation américaine, et au sein de laquelle on trouverait aussi des contingents d’Afrique centrale ou orientale, est en discussion, mais dispose de peu de temps pour émerger.
Le risque à court terme est de voir des jeunes de la région rejoindre le maquis de Cabo Delgado, comme l’ont fait récemment des Sud-Africains, partis de la ville portuaire de Durban, reconnus ensuite sur des photos circulant sur les réseaux sociaux. « Ils ont pu quasiment gagner un terrain de djihad en voiture avec deux pleins d’essence. C’est autrement plus simple que d’aller en Syrie ou en Irak », s’inquiète une source sécuritaire régionale. Le temps presse aussi pour le projet gazier.
> Lire aussi l’éditorial du « Monde » :Au Mozambique, une nouvelle menace islamiste en Afrique
Les promoteurs, le gouvernement mozambicain, les sociétés pétrolières et les investisseurs le croyaient too big to fail (« trop gros pour échouer »). Or, Mozambique LNG (13,1 millions de tonnes de gaz par an) est temporairement dans les limbes ; Rovuma LNG (15,2 millions de tonnes par an) demeure virtuel. Et Coral-Sul FLNG est nettement plus petit. Il ne devrait produire que 3 millions de tonnes de gaz liquide par an, grâce à des barges de liquéfaction flottantes ne nécessitant qu’un minimum de logistique terrestre. Si la situation ne s’améliore pas, même Total pourrait envisager de changer de projet pour passer au tout-offshore.
En dépit des difficultés sécuritaires, ce projet a été développé dans un contexte de forte demande en GNL. « La quasi-totalité des Etats asiatiques sont en déficit énergétique, rappelle M. Augé. Ceux qui en ont les moyens signent des contrats de gaz à long terme, afin de s’assurer d’un approvisionnement stable et garanti pendant les deux prochaines décennies. Le Mozambique présente plusieurs avantages pour eux. Il est idéalement situé géographiquement, sur l’océan Indien, et il a, de plus, accueilli à bras ouverts des sociétés indiennes (privées et publiques), japonaise (privée), chinoise (publique) et thaïlandaise (publique) sur les blocs. Depuis une décennie, toutes ces firmes financent l’exploration et, désormais, le développement. Il est logique que certaines achètent le gaz qui sera produit dans le futur. Les autres acheteurs se trouvent très largement en Asie, zone où la croissance de consommation du GNL est la plus forte au monde, avec des pays qui abandonnent graduellement d’autres types d’énergie, comme avec le nucléaire au Japon, après Fukushima. Si des sociétés occidentales ont acheté du gaz du projet de Total, cela ne veut pas dire qu’elles le vendront forcément en Occident, elles pourront aussi le placer en Asie. »
Plusieurs facteurs se sont récemment conjugués pour doucher cet enthousiasme. D’abord les organismes de défense de l’environnement incluent le gaz liquéfié dans la liste des énergies polluantes. Et établissent une équivalence entre effets sur l’environnement et effet sur les populations. Depuis 2017, les attaques des Chabab ont fait quelque 2 600 morts et 670 000 déplacés. « La violence qui sévit dans le nord du Mozambique depuis trois ans est terrible. Mais il ne s’agit pas seulement d’un problème régional africain, ni d’une simple lutte contre les “islamistes mondiaux”, comme le prétend le gouvernement mozambicain, avance Daniel Ribeiro, de l’ONG Les Amis de la Terre-Mozambique/Justiça Ambiental. C’est un conflit complexe exacerbé par le développement gazier, et notamment par les activités de Total et des banques françaises », dénonce-t-il.
Plaque tournante de l’héroïne
Les ONG environnementales estiment que la nature même du projet gazier peut entraîner le pays dans l’abîme. Pour les défenseurs de l’environnement, le gaz exporté contribuera activement au réchauffement planétaire, alors que le Mozambique est considéré comme l’un des pays les plus exposés au risque climatique.
A l’inverse, Total affirme que le gaz est une « énergie de transition »,nécessaire pour se débarrasser du charbon, notamment en Asie. Le GNL est au cœur de la stratégie du groupe français, qui prévoit de se rebaptiser « TotalEnergies », en mai. Derrière cette nouvelle identité se cache l’idée d’un basculement de plus en plus important du pétrole vers le gaz et l’électricité. Numéro deux mondial du GNL, le groupe entend consolider sa position grâce à ses projets d’ampleur dans l’Arctique russe et au Mozambique.
Mais certains experts disent voir se profiler un possible retournement de tendance, avec un développement plus rapide que prévu des énergies renouvelables, couplées à un infléchissement de la politique aux Etats-Unis, où l’administration Biden est en rupture avec la politique de son prédécesseur, fervent partisan du GNL. D’autant que certains pays producteurs de gaz à bon marché, dont la Russie, envisagent d’augmenter leur production pour combler, d’ores et déjà, ce que le Mozambique ne sera pas capable d’exporter. Le Qatar, par exemple, devrait ainsi passer de 77 millions de tonnes par an à 110 millions.
> Lire aussi Les champions des énergies renouvelables rivalisent désormais avec les majors du pétrole et du gaz
« Le gaz qatari étant très peu cher à produire, il est très compétitif et pourrait empêcher, à moyen terme, le rythme d’accroissement de la production du Mozambique, qui, théoriquement, devait arriver à produire 60 à 80 millions de tonnes de gaz avec une dizaine de trains de liquéfaction », explique M. Augé.
L’eldorado gazier mozambicain est-il compromis ? En plus de la menace djihadiste, d’autres facteurs, jusqu’ici sous-estimés, contribuent à saper la confiance des pétroliers en la possibilité d’un retournement rapide et décisif de la situation. Le passage de grosses quantités de drogues embarquées à bord de boutres au Pakistan et arrivant sur les côtes du Mozambique révèle le contexte politique réel du pays, devenu une plaque tournante de l’héroïne mondiale.
Selon les rapports de Global Initiative, un consortium d’ONG basé à Genève et dont les premières enquêtes ont été publiées en 2018, « 10 à 40 tonnes d’héroïne » passent chaque année par ce corridor, à destination de l’Afrique du Sud et de ses ports depuis lesquels la marchandise est ensuite acheminée vers l’Europe. Les acteurs de ce marché sont connus, leurs noms figurent dans les rapports très précis et informés de Global Initiative. Il est établi qu’ils ne peuvent continuer à opérer qu’en bénéficiant de protections au plus haut de l’appareil politique au Mozambique.
Après la chute de Palma, précédée par celle d’un point d’entrée encore plus important, Mocimboa da Praia, en août, et les menaces sur Pemba, les trafiquants ont pris une mesure simple : ils débarquent désormais leurs cargaisons un peu plus au sud. Le pays compte plus de 2 000 kilomètres de côtes.
> Lire aussi En Afrique de l’Est, les victimes des nouvelles routes de l’héroïne
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/04/16/au-mozambique-l-industrie-du-gaz-au-defi-des-chabab_6077039_3212.html <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/04/16/au-mozambique-l-industrie-du-gaz-au-defi-des-chabab_6077039_3212.html>>
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4- Projet de parc éolien en mer du Nord : six partis "exigent" un référendum local, AFP, 16/04/21, 21:00
Six partis politiques de la communauté urbaine de Dunkerque (Nord) "exigent" un référendum local concernant le projet de parc éolien offshore dans la mer du Nord, assurant que "quasiment" tous les partis "expriment des interrogations, voire leurs doutes" quant à sa "pertinence".
"Partout en France, en ce qui concerne le choix éolien, les questions se précisent. Les citoyens s'organisent afin de réclamer plus de transparence dans les procédures. Les oppositions s'affirment", exposent les signataires de cet appel commun, les sections locales de La France Insoumise, du Modem, du Mouvement des Citoyens, du Nouveau Centre, des Républicains, de l'Union des Centristes et des Ecologistes.
Selon eux, les citoyens du Dunkerquois sont "nombreux à refuser, à juste titre, d'être écartés d'une décision qui va conditionner leur avenir et celui du territoire."
"Cette position est légitime. Elle implique une obligation démocratique", disent-ils, "soucieux de l'intérêt général", et considérant qu'"au-delà de nos différences, un référendum sur le périmètre communautaire s’impose".
Ils soulignent notamment que ces éoliennes se situeront "sur un lieu de mémoire emblématique de notre histoire, celui de l'opération Dynamo où des milliers de soldats, principalement français et britanniques, ont péri."
En juin 2019, le groupement EDF renouvelables, Innogy et Enbridge, a remporté l'appel d'offre pour la construction et l'exploitation de ce parc, qui sera situé en zone Natura 2000.
Le parc, de 50 km2 maximum et situé à 10 km des côtes, devrait être composé de 46 éoliennes, hautes de 225 à 300 mètres de haut, pour 600 MW de capacité. Sa mise en service est prévue en 2027, pour une durée d'exploitation de 30 ans.
La production annuelle attendue correspond aux besoins de près d'un million d'habitants, avec un prix de référence pour les 20 premières années de 44 euros/MWh.
"Le parc éolien à Dunkerque est dans une optique d'énergies renouvelables dont nous avons besoin mais il ne pourra se faire qu'avec une consultation notamment citoyenne comme toute consultation qui devrait se faire sur des projets, notamment dans les Hauts-de-France", a déclaré à l'AFP Karima Delli, députée européenne EELV, tête de liste de l'union de la gauche et des écologistes aux élections régionales.
En septembre 2019, la commission nationale du débat public a décidé d'organiser un débat public, qui s'est déroulé du 14 septembre au 20 décembre 2020, avec, notamment, neuf réunions publiques, ayant regroupé 534 participants présents physiquement et 603 par voie numérique.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/projet-de-parc-eolien-en-mer-du-nord-six-partis-exigent-un-referendum-local_153523>
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5- Confinement : laisser la voiture au garage permet de sauver des milliers de vies, Sciences & Avenir, 17/04/21, 08:00
Loïc Chauveau
Santé Publique France estime à 2.300 le nombre de décès évités en France lors du confinement principalement du fait d’une baisse des particules fines dans l’atmosphère. Une preuve grandeur nature qu’une action sur les sources d’émissions des polluants permet de sauver des vies.
C’est une démonstration de grande ampleur que procure le confinement du printemps 2020. Quand l’activité humaine se réduit, les émissions de polluants baissent et les humains meurent moins. Santé Publique France (SPF) vient ainsi de publier les résultats de son enquête épidémiologique sur l’impact de l’arrêt quasi-total de l’économie sur la santé grâce à la méthode éprouvée EQIS (Evaluation Quantitative des Impacts sur la Santé). Résultat : en à peine deux mois, 2.300 décès évités du fait d’une diminution de l’exposition aux particules fines d’une taille de 2,5 microns (PM2,5) qui n’ont pourtant diminué que de 7% et 1.200 morts du fait du dioxyde d’azote (N02), un gaz lié, lui, au trafic routier dont les émissions se sont effondrées de 40%. Les épidémiologistes ont pris la précaution de scinder ce printemps 2020 en deux périodes, celle du confinement total (16 mars au 11 mai) et du déconfinement partiel (11 mai au 22 juin) pour bien préciser l’impact d’un arrêt presque total des activités en général, du trafic routier en particulier.
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pollution/laisser-la-voiture-au-garage-permet-de-sauver-des-milliers-de-vies_153482>
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6- Expérience à Limoges : du liège dans le bitume pour atténuer le bruit de la circulation, L’Info durable avec AFP, 17/04/21
Du liège dans le bitume des routes ou des rues pour atténuer le bruit de la circulation : une expérience vient d'être lancée pour trois ans à Limoges sur un axe très fréquenté.
Un enrobé intégrant des granulats de liège a commencé d'être posé jeudi boulevard de la Valoine dans le cadre d'une étude sur les performances acoustiques des chaussées, a-t-on appris auprès de Limoges Métropole et de la société Colas chargés du projet avec l'université de Limoges et le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement).
"Le liège est un isolant phonique bien connu. Les premiers tests en laboratoire, à l'aide d'une voiture miniature ont confirmé une atténuation des sons. Mais il faut aussi regarder l'impact de la météo, de la poussière, des résidus de pneus sur ce nouveau procédé et étudier la durabilité du revêtement", explique Patrick Tardieux, directeur des études techniques à Limoges Métropole.
Des sonomètres installés sur la chaussée permettront de comparer sur trois portions de 150 mètres chacune le son d'un enrobé classique, d'un enrobé phonique traditionnel et de l'enrobé intégrant du liège.
"Trois ou quatre tonnes sont livrées à l'usine pour être intégrées à l'enrobé. Il sera composé de gravillons, de bitume et de 0,5 à 1% de liège." précise Julien Beauveil, de la société Colas.
Le dispositif sera également testé en 2022 avenue Adrien Tarrade, une route "plus fermée" selon Patrick Tardieux, car encadrée de maisons, d'arbres, d'immeubles. "On saura alors si les riverains, au quotidien, ressentent une différence notable. Pour l'instant, le liège vient du Portugal mais si ça marche et si nous développons son usage, nous essaierons de trouver des fournisseurs au plus près".
La tranquillité a un prix : 50% plus élevé qu'un enrobé phonique classique. " Mais s'il est produit à plus grande échelle, il pourrait atteindre un tarif supérieur de seulement 5 à 10%", note Julien Beauveil.
<https://www.linfodurable.fr/experience-limoges-du-liege-dans-le-bitume-pour-attenuer-le-bruit-de-la-circulation-25198>
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7- Débat : Enfouir la vérité avec les déchets nucléaires ?, The Conversation, 18/04/21, 17:02
Par Pierre Ginet, Professeur des universités en géographie et géopolitique, Université de Lorraine
527 225 m3 de déchets radioactifs sont entreposés à la Hague, 628 000 m3 dans les trois centres de stockage de l’Aube. Dans le Grand Est, le projet Cigéo porté par l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra) s’ajoutera vraisemblablement à ce dispositif.
Trois expertises se sont construites autour de ce mégaprojet. Trois expertises et autant d’approches de la notion de vérité.
Si l’expertise du promoteur, l’Andra donc, et celle des collectifs d’opposants (Bure-Stop, Cedra52, Eodra…) sont, de façon attendue respectivement favorable et défavorable à Cigéo, l’expertise universitaire, elle, pose problème.
Produire une vérité officielle
A priori « axiologiquement neutre » (c’est-à-dire sans prise de position éthique ou politique), ouverte à la dispute confraternelle et à la réfutation, l’expertise universitaire, dans le champ des sciences humaines et sociales (SHS), apparaît essentiellement réduite à produire une vérité officielle pour le compte d’un complexe industrialo-financier ; elle lui fournit l’assistance à maîtrise d’ouvrage demandée, tout en oblitérant les travaux des chercheurs qui s’écartent d’une ligne technocratique.
Une posture qui justifiait de rassembler les arguments de l’opposition citoyenne au projet Cigéo, dans un ouvrage consacré à ce projet d’aménagement, paru en avril 2017 et dont j’ai assuré la direction.
Toujours en attente de sa réfutation, l’argumentaire développé dans cet ouvrage révèle une des faces sombres des transitions énergétique et écologique : Cigéo constitue un fait spatial total, révélateur des paradoxes de notre démocratie.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/debat-enfouir-la-verite-avec-les-dechets-nucleaires-158038>
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8- Chronique. Nucléaire : « La guerre fait rage à l’approche d’une décision de Bruxelles sur les technologies labellisées “vertes” », Le Monde, 19/04/21, 06h58
Jean-Michel Bezat
L’énergie atomique peut-elle être considérée comme un investissement durable, au même titre que les énergies renouvelables ? C’est la voix que porte la France en Europe, mais la question divise les Etats membres, analyse Jean-Michel Bezat, journaliste au « Monde », dans sa chronique.
Chronique. Le mot est barbare, bien dans le style du sabir bruxellois :« taxonomie ». Il désigne la classification des activités économiques en fonction de leur empreinte écologique. Depuis des mois, une question divise l’Union européenne (UE) et nourrit la colère des écologistes : le nucléaire peut-il être considéré comme un investissement durable, au même titre que les énergies renouvelables ? Lobby contre lobby, Verts contre nucléocrates, la guerre fait rage à la veille de la publication, mercredi 21 avril, d’une première liste de technologies labellisées « vertes » par la Commission.
Deux lectures les opposent. Si l’on intègre l’usage de l’eau par les centrales et surtout les déchets radioactifs, le nucléaire doit être exclu, défendent les écologistes ; si l’on s’en tient au seul objectif de lutte pour le climat, il devient légitime puisqu’il n’émet que 12 grammes de CO2/Kwh sur son cycle de vie, le meilleur bilan carbone de toutes les énergies. « Les analyses n’ont pas révélé la moindre preuve scientifique qu’[elle] fasse plus de mal à la santé humaine ou à l’environnement que d’autres technologies de production d’électricité », vient de conclure un rapport d’experts de la Commission favorables à l’atome - et donc « biaisé », dénonce Greenpeace.
Bruxelles procrastine
Le dossier est monté jusqu’au sommet de l’Etat. Dans une lettre adressée mi-mars à la présidente de la Commission et cosignée par six chefs de gouvernement (Pologne, Hongrie…), Emmanuel Macron réclame à Ursula von der Leyen « des règles du jeu équitables pour l’énergie nucléaire, sans l’exclure des politiques et des avantages climatiques et énergétiques ». N’est-ce pas, par exemple, un moyen de produire de l’hydrogène décarboné en masse ? Paris voit plus loin : la reconnaissance de ces investissements vertueux pourrait entraîner un assouplissement en leur faveur des règles sur les aides d’Etat, voire sur la dette publique.
> Lire aussi Pourquoi le nucléaire va s’inviter dans la campagne présidentielle de 2022
Le sujet est politiquement si sensible que Bruxelles procrastine. L’espoir des pro-nucléaires d’obtenir un label vert dès cette année s’éloigne. La Commission vient de renoncer à la voie réglementaire de l’acte délégué pour porter l’affaire au niveau politique et s’en remettre à une codécision du Conseil et du Parlement, selon le média en ligne Contexte. Mme von der Leyen veut favoriser un « débat transparent » dans l’UE, où la politique énergétique reste de la compétence des Etats membres. Ils sont partagés entre « pro », emmenés par la France, et « anti », guidés par l’Allemagne, qui a renoncé à cette énergie il y a dix ans, comme l’Italie.
> Lire aussi En Allemagne, l’accident de Fukushima a accéléré la sortie du nucléaire civil
Sur un enjeu crucial pour elle, la France est assez isolée en Europe. Chinois, Britanniques et Canadiens ont clairement retenu le nucléaire comme arme anti-réchauffement. Le président américain, Joe Biden, l’a intégré dans sa stratégie environnementale, et les mots de sa conseillère pour le climat, le 1er avril, sont allés droit au cœur des dirigeants français : le nucléaire doit être, selon Gina McCarthy, l’une des sources d’énergie inscrites dans le plan de renouvellement des infrastructures de 2 000 milliards de dollars préparé par la Maison Blanche.
Purgatoire post-Fukushima
« La finance, c’est le nerf de la guerre climatique », soulignait récemment le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire, en recevant John Kerry, envoyé spécial de M. Biden sur le climat. Français et Américains viennent de décider de travailler à une classification verte pour inciter les marchés – déjà en partie convaincus – à orienter plus de capitaux vers les technologies bas carbone, y compris nucléaires. Or les Vingt-Sept doivent mobiliser 4 500 milliards d’euros d’ici à 2030, une première étape pour atteindre la neutralité carbone en 2050 inscrite dans leur « Pacte vert ». Un « oui » de Bruxelles soutiendrait une filière convalescente. EDF en tête, qui se dit face à un « mur d’investissements » vertigineux.
> Lire aussi Climat : l’ambition européenne revue à la hausse
En 2022-2023, la France décidera s’il faut remplacer une partie des 56 réacteurs produisant 70 % de son électricité. Lesté d’une dette de 42 milliards, EDF devra lever des capitaux à un coût compétitif. Où trouver les 45 milliards nécessaires au premier programme de six EPR que l’opérateur historique a dans ses cartons ? Son patron, Jean-Bernard Lévy, a lui aussi averti Bruxelles, en janvier, sur LinkedIn : « Qui pourrait croire que l’Europe envisage un accord réservant le financement de nouvelles constructions nucléaires aux institutions bancaires russes et chinoises, mais le restreignant pour les banques européennes ? » Des institutions qui ouvriraient la porte aux technologies de leurs propres pays, « sacrifiant » l’industrie du Vieux Continent.
Ses partisans veulent croire que le nucléaire sort du purgatoire post-Fukushima, comme il avait réussi à renaître dans les années 2000 après la catastrophe de Tchernobyl en 1986. Il dispose de défenseurs crédibles : l’Agence international de l’énergie, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le milliardaire Bill Gates… Sans sa contribution, l’objectif de l’accord de Paris de limiter le réchauffement de la planète en dessous de 2 °C est hors de portée, clament-ils d’une même voix. Reste à faire les bons choix économiques et technologiques.
> Lire le tchat avec les journalistes du « Monde » : Dix ans après Fukushima, où en est le nucléaire ?
Européens, Russes et Chinois privilégient encore les puissantes centrales de 1 000 à 1 700 mégawatts (MW), qui correspondent à leurs besoins. Les Américains n’y croient plus. Ils misent sur les petits réacteurs modulaires (50 à 300 MW), moins gourmands en capitaux, plus faciles à construire et adaptés au remplacement des centrales au charbon ou au gaz. M. Kerry avance même qu’ils vont « peut-être résoudre les problèmes de fusion, de sécurité, de prolifération des déchets », mieux que les anciens mastodontes. Mais aucun expert ne sait encore si les électrons sortis des small modular reactors seront compétitifs. Tous savent, en revanche, qu’ils doivent baisser leurs coûts. Il n’y a pas plus d’argent magique dans le nucléaire qu’ailleurs, avec ou sans le label vert de Bruxelles.
> Lire aussi La carte du nucléaire dans le monde après Fukushima
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/04/19/nucleaire-la-guerre-fait-rage-a-l-approche-d-une-decision-de-bruxelles-sur-les-technologies-labellisees-vertes_6077235_3232.html>
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9- Entretien. Pascal Canfin : « Je mets en garde les pro-nucléaires contre la ligne dure Française, EurActiv, 19/04/21, 11:00
Propos recueillis par Frédéric Simon
En insistant sur l’inclusion du nucléaire dans la finance verte, la France risque l’isolement en Europe, prévient Pascal Canfin. Une autre voie est selon lui possible, qui consisterait à définir les conditions qui feraient entrer le nucléaire dans la catégorie dite de transition.
Pascal Canfin est eurodéputé pour le groupe centriste Renew Europe au Parlement européen, où il préside la Commission environnement (ENVI). Il s’est confié à Frédéric Simon pour EURACTIV.com à Bruxelles.
La Commission s’apprête à publier un acte délégué sur la finance verte mercredi 21 avril, qui couvrira essentiellement les énergies renouvelables. Dans un deuxième temps, elle publiera une autre proposition législative d’ici septembre qui couvrira les technologies dites de transition, décision qui reviendra donc aux Etats membres et au Parlement européen. Cette approche en deux temps vous paraît-elle raisonnable au regard des dissensions sur le gaz et le nucléaire ?
Pascal Canfin : Il y a une dizaine de jours, j’ai suggéré à la Commission de délier le sujet gaz et nucléaire du reste de la taxonomie. Et de les traiter ensemble parce que ces deux technologies posent le même type de questions quant aux conditions de leur acceptabilité.
Pour moi, il ne fallait en aucun cas que ces deux technologies prennent en otage le reste de la taxonomie. A partir du moment où on n’est pas encore sur la zone d’atterrissage sur ces technologies, la bonne solution c’est de les dissocier du reste. Je pense que c’est maintenant acté, et c’est une bonne chose. Il faut que l’Europe avance sur la taxonomie et la finance verte, l’enjeu est trop important notamment au niveau de la crédibilité et du leadership de l’Europe à l’international.
Le gaz et le nucléaire sont certes politiquement très importants mais c’est finalement un élément parmi beaucoup d’autres en terme d’investissement. Maintenant, est-ce que le traitement du gaz et du nucléaire doit se faire au travers d’un acte délégué ou bien d’une loi ? Il y a du pour et du contre dans les deux options. Pour ma part, je suis ouvert aux deux.
En revanche, il y a une chose sur laquelle je voudrais insister : si la Commission choisissait la voie d’un règlement, qui serait donc débattu, négocié et amendé par le Parlement et le Conseil, la ligne rouge pour moi serait de toucher au seuil du principe d’innocuité, le « do no significant harm » en anglais.
Parce que ce qui est considéré dommageable pour l’environnement, c’est un facteur objectif sur lequel on ne peut pas transiger. Et il serait pour moi inacceptable de contourner ce principe au seul motif que le sujet est traité dans un règlement plutôt qu’un acte délégué.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/energie/interview/pascal-canfin-je-mets-en-garde-les-pro-nucleaires-contre-la-ligne-dure-francaise/>
Sur le même sujet :
> Plusieurs chefs d’État demandent à la Commission de reporter sa proposition de « taxonomie climatique » <https://www.euractiv.fr/section/climat/news/plusieurs-chefs-detat-demandent-a-la-commission-de-reporter-sa-proposition-de-taxonomie-climatique/>, EurActiv, 21/04/21, 07:48
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10- Reportage. Les jardins ouvriers d’Aubervilliers menacés par les Jeux olympiques, Reporterre, 19/04/21, 11h05
Guy Pichard, Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), reportage
La troisième vague d’actions contre la réintoxication du monde est passée samedi en Seine-Saint-Denis, dans la ville d’Aubervilliers où un millier de personnes étaient mobilisées pour la sauvegarde de jardins condamnés à être remplacés par un centre aquatique pour les JO 2024.
« Des potirons pas du béton ! » Derrière ce slogan, le millier de manifestants de la marche allant de la mairie jusqu’aux « jardins ouvriers des vertus » sont venus montrer que cette lutte implique davantage que les dix-neuf parcelles de jardins menacées par le rouleau-compresseur des Jeux olympiques Paris 2024. Samedi 17 avril, le collectif de défense des jardins ouvriers d’Aubervilliers, Saccage 2024 et Youth For Climate IDF ont fédéré des sympathisants venus exprimer leur rejet de cette nouvelle bétonisation orchestrée par Grand Paris Aménagement (GPA) et la Ville d’Aubervilliers au nom de l’olympisme. Car les raisons de la colère ont eu le temps de germer... « En septembre 2020, nous avons appris que l’ancienne maire d’Aubervilliers (Meriem Derkaoui — PCF, NDLR) avait signé rapidement, avant son départ, le lancement des travaux de la piscine et qu’une partie des jardins allait être détruite », explique Alan, qui cultive une parcelle avec son frère. « Ensuite, des options sont apparues : un restaurant, un solarium, des immeubles... » Ce projet colossal, mené par le groupe de BTP Spie Batignolles et coûtant la bagatelle de 33,6 millions d’euros, comprendra plusieurs bassins, un espace de fitness et de cardio-training, des saunas et hammams, un solarium... et des espaces végétalisés (sic).
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11- À l’échelle mondiale, aucun découplage à attendre entre PIB et consommation d’énergie, The Conversation, 19/04/21, 19:18
Par Jacques Treiner, Physicien théoricien, chercheur associé au laboratoire LIED-PIERI, Université de Paris & Jacques Percebois, Professeur émérite à l'Université de Montpellier, chercheur à l'UMR CNRS Art-Dev, Université de Montpellier
Pour évaluer l’empreinte carbone d’un pays, sont prises en compte non seulement les émissions générées localement, mais aussi celles incluses dans les produits importés. Sans quoi, la délocalisation hors du pays d’une partie de ses activités industrielles donnerait l’illusion qu’il a réduit son empreinte carbone. Celle de la France est par exemple de 11 tCO2/hab, alors que les émissions liées à la seule production nationale ne sont que de 5 tCO₂/hab.
Il convient de raisonner de façon similaire pour calculer l’empreinte énergétique du PIB, c’est-à-dire la quantité d’énergie primaire nécessaire pour produire les biens et les services consommés, en comptabilisant aussi celle dépensée pour fabriquer les biens et services importés. Là encore, la baisse du contenu énergétique d’un pays sera illusoire si dans le même temps il délocalise ses activités industrielles, et rapatrie ensuite les produits qu’il ne fait plus.
S’il apparaît logique que la hausse du PIB s’accompagne d’une progression de l’énergie utilisée, la corrélation peut se complexifier sur le long terme, en tenant compte de plusieurs facteurs : les économies d’énergie liées à une amélioration des équipements utilisateurs d’énergie, la substitution entre formes d’énergie (certaines sont plus efficaces que d’autres), l’évolution de la structure du PIB (la tertiarisation du PIB tend à réduire le contenu énergétique, toutes choses égales par ailleurs).
Tentons d’y voir plus clair en repartant de la réalité concrète que l’on veut mesurer à travers ces calculs.
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12- Pandémie, transition énergétique : le gaz fait de la résistance, Les Echos, 20/04/21, 07:07
Vincent Collen
Après un trou d'air l'an dernier, la consommation mondiale de gaz est repartie de l'avant, plus résiliente que le pétrole et le charbon. Elle est tirée par la demande asiatique en gaz naturel liquéfié. Qatar, Russie, Etats-Unis… Les grands pays producteurs augmentent leurs capacités.
C'est l'énergie fossile qui résiste le mieux à la crise sanitaire et à la transition écologique. Le marché mondial du gaz a certes été affecté en 2020, mais nettement moins que le pétrole ou le charbon. Il s'est contracté de seulement 1,9 % l'an dernier, selon les données de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) publiées il y a quelques jours. Le recul est sans précédent depuis plus de dix ans mais il est sans commune mesure avec celui du charbon (-4 %) et surtout du pétrole (-9 %) .
« Le marché s'est très vite ressaisi », constate Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du Centre énergie et climat de l'Ifri. Cette résilience s'explique d'abord par les usages du gaz. Contrairement au pétrole, il n'a pas été directement affecté par le coup d'arrêt au transport routier et aérien dû aux restrictions des déplacements. Les industries ont un peu moins consommé de la molécule mais les habitants de l'hémisphère Nord n'ont pas arrêté de se chauffer, malgré un premier trimestre particulièrement doux.
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13- La reprise favorise les énergies fossiles, Le Monde, 20/04/21, 11h08
Nabil Wakim
Selon l’AIE, l’année 2021 devrait connaître une hausse importante des émissions de gaz à effet de serre, notamment à cause de l’utilisation croissante du charbon en Asie.
Une série de mauvaises nouvelles. Certains espéraient que le monde d’après la pandémie serait mieux préparé pour faire face à l’urgence climatique. Le nouveau rapport mondial de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) vient y apporter un démenti cinglant.
Selon le rapport annuel « Global Energy Review », publié mardi 20 avril, l’année 2021 devrait être l’une des pires en matière d’émissions de gaz à effet de serre, avec plus 33 milliards de tonnes équivalent CO2 rejetées dans l’atmosphère. « Cela serait la plus forte hausse d’émissions depuis 2010, au moment de la reprise très carbonée qui avait suivi la crise financière [de 2008] », souligne l’agence. Il s’agirait également de la deuxième augmentation la plus forte de l’histoire.
La première cause de cette hausse est la rapide reprise économique chinoise : en sortant de la crise sanitaire, la Chine a relancé fortement son industrie et sa production électrique, particulièrement à base de charbon. « King Coal », que l’on donnait pour moribond, effectue un retour en grâce dans toute l’Asie.
> Lire aussi Pourquoi le monde est toujours accro au charbon
La demande augmente de 4,5 %, au-delà de ce qu’elle était en 2019, et proche de son niveau record de 2014. « Cela montre que la reprise économique mondiale sera particulièrement carbonée et cela met en danger les objectifs mondiaux de réduction des émissions », s’inquiète auprès du Monde Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE.
« Une occasion cruciale »
La production électrique à partir de charbon est l’une des manières les plus polluantes de produire de l’électricité. Ce rebond s’observe dans la plupart des pays émergents, où la demande en énergie est très forte. A lui seul, le parc de centrales chinoises compte pour un tiers de la consommation mondiale. Mais le charbon est également, dans une moindre mesure, en croissance aux Etats-Unis, où la hausse des prix du gaz lui a bénéficié.
Ces données sont publiées alors que le nouveau président américain, Joe Biden, a convié plusieurs dirigeants mondiaux − dont Emmanuel Macron − à un sommet sur le climat les 22 et 23 avril.
> Lire aussi Avec l’élection de Joe Biden aux Etats-Unis, « nous avons une chance d’éviter les pires impacts du changement climatique »
Pour M. Birol, « ce sommet est une occasion cruciale pour s’engager à une action claire et immédiate avant la COP26 à Glasgow [Ecosse] », qui doit se tenir en décembre. Il alerte sur le « décalage grandissant » entre la rhétorique sur le sujet climatique « et les données que l’on constate dans la vie réelle ».
Plus généralement, la demande d’énergie devrait croître de 4,6 % en 2021, selon les prévisions de l’AIE. Le gaz naturel devrait, comme le charbon, dépasser la consommation de 2019. Le pétrole connaîtrait également un rebond, mais resterait sous son pic de 100 millions de barils quotidiens de 2019.
Cette hausse ne doit pourtant pas faire oublier la croissance historique des énergies renouvelables. Elles devraient compter pour 30 % de la production d’électricité au niveau mondial en 2021, la plus grosse part depuis la révolution industrielle, indique également l’AIE.
Là aussi, Pékin joue un rôle prédominant, puisque la moitié de cette augmentation est due aux nouvelles installations en Chine. L’éolien devrait croître de 17 % et le solaire de 18 % au niveau global. Mais si ces deux sources d’énergie connaissent une croissance fulgurante, elles ne représentent qu’un tiers de la production d’électricité renouvelable, loin derrière d’autres sources, comme l’hydroélectricité ou la biomasse.
> Lire aussi Les nouvelles ambitions climatiques de la Chine
« L’une des leçons est que le seul développement des énergies renouvelables ne suffit pas. On le voit : elles augmentent considérablement, mais les émissions de CO2aussi », relève Fatih Birol, qui plaide pour une stratégie de fermeture des vieilles centrales à charbon, le développement du véhicule électrique et un recours accru à l’hydrogène. « Le monde doit prendre sérieusement le sujet des centrales à charbon », insiste M. Birol, qui rappelle que de très nombreuses unités doivent encore démarrer dans les pays émergents dès 2022.
Le directeur exécutif de l’AIE est aussi pessimiste pour l’année prochaine : « Si les gouvernements n’agissent pas rapidement pour réduire les émissions, nous aurons probablement une situation plus grave en 2022 », précise-t-il, en expliquant que « le secteur aérien n’est pas encore revenu à son niveau d’avant la crise ».
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/04/20/la-reprise-favorise-les-energies-fossiles_6077372_3234.html>
Sur le même sujet :
> Les émissions de CO2 liées à l'énergie parties pour un rebond majeur en 2021, selon l'AIE <https://www.connaissancedesenergies.org/afp/les-emissions-de-co2-liees-lenergie-parties-pour-un-rebond-majeur-en-2021-selon-laie-210420>, AFP, 20/04/21, 09:00
En savoir plus :
> Report. Global Energy Review 2021 - Part of Global Energy Review <https://www.iea.org/reports/global-energy-review-2021>, International Energy Agency (IEA), April 2021
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14- Au Texas, Bobby remplace ses puits de pétrole par des éoliennes, AFP, 20/04/21, 08:00
François Picard
Si JR et Bobby Ewing -- les héros de la série Dallas -- vivaient aujourd'hui, reboucheraient-ils leurs puits de pétrole pour les remplacer par des éoliennes ? C'est ce qu'a fait un autre Bobby texan près de San Angelo, à quatre heures de voiture à l'ouest de Dallas.
En ce jour d'avril 2021, Bobby Helmers, 79 ans, écoute le murmure des pales qui fendent l'air en formant un cercle de 120 mètres de diamètre. Il n'en revient toujours pas du peu de bruit qu'elles émettent.
Il y a trois ans, des ouvriers rebouchaient ses neuf puits de pétrole aux pompes grinçantes et croisaient chaque matin les hommes venus ériger les six immenses éoliennes qui dominent à présent la propriété.
Le ranch du cow-boy appartient depuis trois générations à la famille de son épouse Sandra. "Les Stetson et les chevaux ont été remplacés par des casquettes et des pick-up", plaisante-il, en référence au fameux chapeau à large bord.
Les vaches, elles, demeurent. Avec un employé, le couple élève à des fins de reproduction 125 brangus, une race hybride, croisement entre angus (une espèce connue pour sa chair tendre) et brahman (célèbre pour sa résistance à la chaleur).
Mais, aujourd'hui, la moitié du chiffre d'affaires de l'exploitation provient des éoliennes.
A quelques kilomètres de là, dans un petit bâtiment posé au milieu des genévriers et des cactus, Kevin DeFoor, 48 ans, gère la petite dizaine d'ouvriers en charge d'entretenir le parc de 76 éoliennes dont fait partie le ranch de Bobby et Sandra Helmers.
- Texas champion de l'éolien -
"La région s'est développée grâce à l'agriculture, l'élevage et le pétrole", explique l'employé du géant énergétique français Engie, exploitant du parc. Ancien gardien de prison, c'est sur le tard que cet enfant du pays a découvert que les richesses locales ne se trouvaient pas que dans les sols.
En 2007, il décide de travailler dans le secteur éolien, une première dans sa famille. Depuis, il ne tarit pas d'éloges sur la constance du vent local. "Nos turbines tournent 50% du temps, c'est une belle performance dans le secteur !"
Les annonces de Joe Biden en faveur d'une transition vers des énergies propres ont un écho particulier au Texas. L'État est connu pour ses énergies fossiles mais il a massivement investi au début des années 2000 pour devenir aujourd'hui le premier producteur national dans l'éolien et le deuxième dans le solaire.
"Contrairement aux idées reçues, le gouverneur George W. Bush (1995-2000) et son successeur Rick Perry (2000-2015) ne voulaient pas que le Texas soit exclusivement l'Etat du pétrole. Ils voulaient qu'il soit celui de toutes les énergies", explique Joshua Long, professeur spécialiste de l'environnement à l'université Southwestern, près d'Austin.
Cela fait donc longtemps qu'énergies fossiles et renouvelables cohabitent au Texas et ce n'est pas par conviction écologiste que Bobby Helmers est passé du pétrole à l'éolien.
Installées au début des années 1990, ses pompes à pétrole ne remontaient plus grand-chose depuis un moment et leur exploitant a fini par jeter l'éponge.
- Revenus stables -
Coup de chance, quelques années auparavant, le groupe Infinity Renewables avait donné rendez-vous à Bobby Helmers et ses voisins dans un restaurant du hameau non loin. Les royalties potentielles l'ont tout de suite convaincu.
Le pétrole n'étant pas illimité, "le rendement des puits diminue forcément d'année en année", rappelle-t-il. "Dans l'éolien, la production est constante. Quant au pourcentage perçu, il est augmenté au bout de 5, puis 10 ans, quand les investissements sont mieux amortis."
De négociations en mesures des vents, une décennie passe entre cette réunion et la construction de la première éolienne. "Entre temps, Engie a racheté Infinity Renewables et la technologie a évolué. Les turbines devaient faire 1,5 mégawatt-heure (MWh) et elles en font 2,625", augmentant son chiffre d'affaires, se félicite le cow-boy depuis son salon où trônent quelques trophées de chasse.
Alors que sa rente pétrolière fluctuait au gré des cours volatils du marché, Bobby Helmers apprécie dorénavant la stabilité de ses nouveaux revenus dont il ne dévoilera pas le montant.
Il a malgré tout connu sa première déception il y a quelques mois lorsque ses turbines ont arrêté de tourner pendant 10 jours lors du froid historique qui s'est abattu sur la région. Quel univers impitoyable !
<https://www.geo.fr/environnement/au-texas-bobby-remplace-ses-puits-de-petrole-par-des-eoliennes-204511>
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15- En Allemagne, une nouvelle génération de data centers neutres en CO2, Le monde de l’énergie, 20/04/21
Publié par The Agility Effect, site partenaire du monde de l'énergie
Accompagné par Axians, l’hébergeur allemand Windcloud recourt largement à l’énergie éolienne pour réduire son empreinte carbone. Son dernier site abrite également sur son toit une ferme d’algues afin de piéger une grande quantité du CO2 qu’il émet.
Au niveau mondial, les produits et services numériques représenteraient environ 3 % des émissions de gaz à effet de serre, selon la plupart des estimations. A eux seuls, les data centers pèsent lourd dans cette dette énergétique.
Près de la moitié de la consommation électrique de ces véritables gouffres énergétiques est dédiée aux systèmes de refroidissement des serveurs qui, en fonctionnement, dégagent de la chaleur.
Face à l’urgence climatique, comment réduire cette empreinte carbone ? Différentes techniques sont utilisées. Le « watercooling » exploite les propriétés caloriporteuses de l’eau. Le « freecooling » consiste, lui, à utiliser l’air extérieur durant la nuit ou en période hivernale. L’hébergeur allemand Windcloud, lui, défriche d’autres pistes.
Fin août 2020, il inaugurait un datacenter de nouvelle génération qui se veut, a minima, neutre en CO2. Basé à Enge-Sande, près de la frontière avec le Danemark, le site abrite 24 racks d’une puissance totale de 60 kW. Il répond à la norme européenne EN 50600 VK3, garantissant « les normes les plus élevées en matière de disponibilité, de sécurité et d’efficacité énergétique ».
Le data center utilise exclusivement de l’énergie renouvelable, produite à 98 % par l’éolien, ressource particulièrement abondante dans ce district allemand de la Frise-du-Nord. Mais l’originalité du bâtiment vient surtout de son toit qui abrite une ferme d’algues spirulines de 240 m2, exploitée en coopération avec la société NOVAgreen.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemondedelenergie.com/allemagne-datacenters-co2/2021/04/20/>
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16- En Amérique du Nord, les cols bleus face à la révolution du véhicule électrique, Le Monde, 21/04/21, 07h00
Caroline Talbot (New York, correspondance)
Aux Etats-Unis et au Canada, la mutation de l’industrie automobile bouleverse l’organisation du travail des grands constructeurs.
« Je suis excitée », s’exclame Karen Weldon, 58 ans, dont l’usine sera bientôt convertie au montage de véhicules électriques. La responsable de la santé et de la sécurité du site de General Motors d’Ingersoll en Ontario, au Canada a récemment passé quelques jours de formation dans le Michigan, pour comprendre comment allait être assemblée la fourgonnette électrique EV600, qui succédera au modèle Equinox. « C’est incroyable, s’enthousiasme-t-elle. Le véhicule fait plus de 7 mètres de long et le bloc-batterie est énorme. Pour travailler dessus, il faudra utiliser des leviers et accéder par le haut, nous qui avions l’habitude de nous glisser sous les voitures. »
Le pilote d’assemblage Jeff Roberts, qui, à 48 ans, fait lui aussi partie des vingt salariés sélectionnés pour aller se former aux Etats-Unis, anticipe de grands changements. « Il faudra apprendre la haute tension et revoir l’ergonomie des postes de travail, détaille-t-il. Je suis un peu inquiet mais j’ai confiance. Nous allons faire cette révolution, plutôt que de lui courir après. » La mutation de l’automobile vers l’électrique transforme l’organisation du travail et les besoins en compétences.
> Lire aussi Mobilités : une voiture électrique pour tous les jours… ou presque
Les syndicats essaient d’y préparer les salariés. Jeff Roberts, qui a vingt-sept ans d’usine derrière lui, se veut prudemment optimiste. Ça n’a pas toujours été le cas. « Lorsqu’en août 2020, nous avons entamé des négociations collectives, nous avons compris qu’aucun investissement dans les voitures électriques n’était prévu au Canada, se souvient Dino Chiodo, directeur auto du syndicat Unifor. Beaucoup d’usines allaient fermer et le Covid accélérait le mouvement. C’est pourquoi nous avons consciemment décidé de nous inscrire dès le début dans la stratégie électrique. »
« Besoins différents en personnels »
Les syndicalistes ont dorénavant un rendez-vous technologique trimestriel avec les constructeurs, General Motors, Ford et Stellantis. Ils visent ainsi la préservation d’un maximum d’emplois « décents » pour leurs 44 000 adhérents chez les constructeurs et les équipementiers canadiens.
La tâche n’est pas aisée. Les experts de l’industrie ont tous noté l’intérêt croissant des grandes marques pour ce qu’on appelle les EV (Electric Vehicles). General Motors s’est récemment fixé pour objectif de passer au tout-électrique d’ici à 2035. A la même époque, la Californie a promis de bannir les nouveaux véhicules à essence. Et le président américain Joe Biden a évoqué la construction de 500 000 stations de recharge.
> Lire aussi « Volkswagen prend une avance décisive dans les batteries »
Mais la technologie est tellement différente des moteurs à combustion qu’on se demande qui sera aux manettes. Michael Robinet, l’expert auto de la société d’études IHS Markit dans le Michigan souligne la transition obligée d’un modèle de fabrication « mécanique » au « mécatronique » pour finir au tout « électronique ». « Les fabricants sont en train de réévaluer leur modèle, dit-il. Pour construire des voitures à essence, plusieurs sites de fabrication de moteurs sont nécessaires Chaque véhicule a son propre moteur. Mais le futur bloc-batterie d’une Fiesta, d’une Corolla ou d’un utilitaire est le même, ce qui génère des économies d’échelles et des besoins différents en personnels. »
Il y a 80 % de pièces mobiles en moins dans les nouveaux groupes motopropulseurs, a calculé l’United Auto Workers (UAW), le syndicat américain des travailleurs de l’automobile. Conclusion logique du professeur Art Wheaton, de l’Institut du travail à l’université Cornell, les effectifs seront réduits de 30 %, en jouant la carte des préretraites et des départs avec prime.
Former ou embaucher
Qui choisir pour réaliser le travail restant ? « Les salariés de l’auto sont dans une impasse, avoue Theodore DeWitt, professeur de management de l’université du Massachusetts à Boston. Les progrès technologiques poussent à l’automatisation et en plus le nombre de pièces à assembler diminue. » Le montage se simplifie. Les constructeurs doivent choisir : former leurs troupes aux nouveaux métiers, ou embaucher des nouveaux.
> Lire aussi Les adeptes de la Tesla, tribu des survoltés de la « watture »
La tentation est forte de recruter des débutants, non syndiqués, aux exigences salariales revues à la baisse. Lorsqu’on voit Elon Musk, le créateur des voitures électriques de luxe Tesla fuir les syndicats, ou qu’on regarde ce qui se passe dans les start-up adeptes du zéro émission, on comprend les bouleversements de l’industrie. Chez Arrival, par exemple, la conception des bus et des fourgonnettes est confiée à des anciens de Nokia, Apple, Intel, Uber… Et la future fabrication se fera dans une mini-usine de 200 personnes, pleine de robots assembleurs, en Caroline du Nord.
> Lire aussi D’Apple à Alibaba, les entreprises technologiques prennent le virage de la voiture électrique
Pour Rory Gamble, le nouveau président de l’UAW, le pire des scénarios serait que les géants de Detroit suivent la voie tracée par les start-up. Et que les opportunités d’emplois qui apparaissent dans les composants, notamment la fabrication de batteries lui échappent. Sam Abuelsamid, consultant de Guidehouse Insights, à Detroit, étudie de près les usines en question. Telle la co-entreprise entre General Motors et le coréen LG Chem à Lordstown dans l’Ohio, ou encore le futur site de Spring Hill dans le Tennessee. « Le processus de fabrication des batteries est très automatisé, avec des espaces propres pour éviter les contaminations, explique-t-il. Les emplois disponibles sont surtout dans l’entretien des machines. »
Les anciens de l’automobile, désireux de se reconvertir, devraient aller voir ailleurs, dans l’installation de stations de recharge ou la seconde vie des batteries, suggère-t-il. Et pour ceux qui s’accrochent aux usines de montage de voitures, l’avenir appartient à l’analyse des données informatiques, la programmation, le dépannage… Forte de ses trente-deux ans de métier, Mme Weldon veut y croire : « Nous avons tellement de chance de pouvoir partir dans une tout autre direction », dit-elle.
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Les chiffres
2,7 % : C’est la part de l’électrique dans les nouveaux véhicules vendus dans le monde en 2020, selon Bloomberg News Energy Finance. Cette part, estime l’agence, devrait monter à 10 % en 2025 pour atteindre 28 % en 2030 et 58 % en 2040.
<https://www.lemonde.fr/emploi/article/2021/04/21/en-amerique-du-nord-les-cols-bleus-face-a-la-revolution-du-vehicule-electrique_6077502_1698637.html>
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17- Les grands gérants d'actifs restent accros au charbon, Les Echos, 21/04/21, 07:11
Amélie Laurin
Un seul gestionnaire d'actifs, AXA IM, obtient la moyenne dans le premier classement des politiques charbon de l'ONG Reclaim Finance. Si les groupes français sont mieux classés que les Anglo-Saxons, Natixis IM est épinglé pour le manque de cohérence des politiques environnementales de ses filiales.
Des paroles aux actes, il y a parfois un gouffre. La majorité des sociétés de gestion n'ont toujours pas concrétisé leur sortie du charbon, dénonce l'ONG Reclaim Finance dans un classement exclusif dévoilé ce mercredi dans « Les Echos ». La plupart des gérants de fonds sont pourtant en première ligne pour défendre une finance plus verte. Ce lundi encore, Pimco et d'autres grands acteurs ont signé l'appel d'une coalition internationale, l'Institutional Group on Climat Change, pour exhorter les banques à lutter contre le changement climatique.
« Les gestionnaires d'actifs ont multiplié ces derniers mois les engagements à réduire leurs émissions [de gaz à effet de serre, NDLR] à 'net-zéro', mais ce rapport montre que ces engagements sont des paroles en l'air », affirme Lara Cuvelier, chargée de la campagne investissements durables chez Reclaim Finance. Avec le soutien de trois autres organisations (Urgewald, Re : Common et The Sunrise Project), l'ONG s'est penchée sur les relations entre les gérants et le charbon, qu'elle considère comme « non seulement l'une des énergies fossiles les plus polluantes, mais aussi le secteur le plus facile à éliminer des portefeuilles ».
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<https://www.lesechos.fr/finance-marches/gestion-actifs/les-grands-gerants-dactifs-restent-accros-au-charbon-1308545>
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18- Sur les pavés romains, le vélo fait sa révolution tranquille, AFP, 21/04/21, 10:00
Alvise Armellini
Avec ses sept collines, sa circulation chaotique, ses pavés et ses routes notoirement cahoteuses, Rome n'a jamais été une ville idéale pour les cyclistes, mais avec la pandémie, le vélo se fait peu à peu une place.
Comme dans toutes les grandes villes du monde, les rues vidées par les restrictions dues à la pandémie de Covid-19 ont donné une bouffée d'air aux cyclistes romains. Un nouveau réseau de pistes cyclables et des aides publiques à l'achat de vélos ont également accéléré la tendance.
Valeria Picchi, une Romaine de 36 ans, a vendu son scooter l'an dernier au profit d'un vélo électrique assorti d'une petite remorque pour emmener ses deux enfants à l'école avant de filer au travail.
"Je me sens comme un oiseau rare", explique-t-elle à l'AFP. "Les gens nous regardent, mes enfants adorent ça (...). Je suis en train de devenir une célébrité dans le quartier".
Beaucoup de citadins rechignent pourtant toujours à l'idée de se lancer sur un vélo au milieu des Vespa vrombissants, des vieilles Fiat et autres créatures de la jungle routière romaine.
L'essentiel du trajet domicile-école-boulot emprunté par Valeria Picchi se fait sur une piste cyclable à l'écart de la circulation automobile. Sans cela, elle aurait continué à circuler en voiture ou à scooter.
Elle a aussi franchi le pas grâce à la subvention - jusqu'à 500 euros - offerte par le gouvernement à tous les Italiens souhaitant s'acheter un vélo neuf ou d'occasion (ou un scooter électrique). Le programme a reçu 119.000 demandes en 2020.
"Une révolution est en marche et j'en suis !", se réjouit la trentenaire, qui donne des coups de pédale autour du parc de la Villa Leopardi dans le quartier du Nomentano par un frais matin de printemps.
"Nous ne sommes pas le Danemark, nous avons aussi besoin d'une révolution dans les esprits, mais nous y allons +piano, piano+", observe-t-elle.
- Pavés peints en noir -
Pour certains, ces progrès sont trop lents. "Il y a cinq ans, on ne voyait quasiment pas de vélos à Rome. Personne n'en faisait, sauf pour un tour au parc le dimanche", rappelle Roberto Scacchi, responsable régional de l'association de défense de l'environnement Legambiente.
"Je ne vois pourtant pas de révolution à l'œuvre (...). On est toujours à un vélo pour 100 voitures", constate-t-il près de la gare centrale de Termini devant une piste cyclable flambant neuve.
D'après la Fédération européenne des cyclistes, seuls 0,6% des Romains font régulièrement du vélo, contre 49% des habitants de Copenhague.
Hormis le trafic, les cyclistes de la Ville éternelle doivent affronter des rues et routes en si mauvais état que les fabricants de scooters en font leurs circuits de test pour éprouver les suspensions de leurs nouveaux modèles.
L'an dernier, la maire de Rome Virginia Raggi a annoncé 150 kilomètres de nouvelles pistes, censés s'ajouter aux 250 km existants et approcher la capitale italienne de son objectif de 500 km.
Mais l'association Legambiente estime que 15 km seulement de pistes ont été réalisées, et la plupart d'entre elles sont "temporaires", délimitées uniquement par un trait de peinture, sans séparer en toute sécurité, cyclistes et automobilistes.
Une grande piste dans le nord de la ville débouche brusquement sur une langue rugueuse de pavés, plutôt que sur de l'asphalte : ils ont simplement été peints en noir !
- Périphérique cyclable -
Giulio Maselli, propriétaire d'un magasin de cycles dans le centre, a vu ses ventes exploser "d'au moins 50%" l'an dernier. Il reste cependant prudent et rêve d'un puissant coup de pédales pour moderniser les infrastructures.
"Sinon cette bulle est condamnée à dégonfler", prévient-il.
Les édiles locaux jurent leurs grands dieux romains qu'ils sont à pied d'oeuvre.
Stefano Brinchi, responsable de la régie municipale des transports Mobilità, assure que la ville entend promouvoir une transition "irréversible" en faveur de la mobilité verte.
"Nous devons faire mentir le mythe selon lequel Rome n'est pas une ville faite pour le vélo", dit-il, mettant en avant le projet de périphérique cyclable de 45 km autour de la ville.
Cette grande ceinture relierait le Colisée, le Vatican et le quartier touristique du Trastevere à d'autres arrondissements moins connus de Rome comme Tor Pignattara, et de grands parcs du nord, comme la réserve naturelle d'Aniene.
La piste pourrait ouvrir fin 2022 : "Ce sera la plus belle piste cyclable du monde", mais pour l'instant "un monde virtuel", ironise Roberto Scacchi.
<https://www.geo.fr/environnement/sur-les-paves-romains-le-velo-fait-sa-revolution-tranquille-204539>
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19- Strasbourg : et vos vieux vélos deviennent électriques, Le Parisien, 23/04/21, 06h59
Martin Antoine
Créée à Strasbourg, Ohm & Watt électrifie les bicyclettes de ceux qui refusent de remiser leurs vieux vélos et hésitent à acheter des vélos à assistance électrique onéreux.
« Une seconde vie pour vos vélos » ! Ce pourrait être le slogan de l’entreprise Ohm & Watt, fondée à Strasbourg (Bas-Rhin) le mois dernier. Watt comme l’unité internationale permettant de mesurer la puissance électrique au cœur des activités de la jeune société alsacienne. « Nous proposons d’électrifier vos vélos classiques », explique Thomas Hampé-Kautz, directeur général. Un jeune homme qui a quitté son précédent métier dans l’industrie pour monter sa firme avec l’aide de ses parents.
« Je suis assez geek et j’ai trouvé le moyen de fabriquer nos propres batteries en fouillant sur Internet », confie Thomas. Un matériel amovible qu’il fixe sur le cadre ou le porte-bagages des bicyclettes que les propriétaires souhaitent transformer. « Acheter un vélo à assistance électrique (VAE) coûte en moyenne 1800 euros. Nous proposons un kit électrique pour environ 950 euros, soit moitié moins », lance fièrement le trentenaire.
>> Suite à lire à :
<https://www.leparisien.fr/economie/business/strasbourg-et-vos-vieux-velos-deviennent-electriques-23-04-2021-C7QXEF5S5NGNPOAEAEHCZXUGGI.php>
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En audio
20- Le sable, ressource épuisable, surexploitée et surconsommée, France Inter, La Terre au carré, 20/04/21, de 14h à 15h
Mathieu Vidard
Il est une ressource épuisable et en danger car surconsommé. Le sable est la deuxième ressource naturelle la plus consommée, en masse, après l’eau, mais avant le pétrole et le gaz. On estime qu'entre 40 et 50 milliards de tonnes de sable sont extraits chaque année sur la planète.
Avec Eric Chaumillon, enseignant-chercheur à l'université de La Rochelle en géologie littorale et au laboratoire le LIENSs.
> Emission (55 min) à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-20-avril-2021>
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En images
21- Une entreprise du Calvados recycle les véhicules anciens en voitures électriques, France info, 19/04/21, 14:31
La start-up Lornotau basée dans la Calvados se propose de transformer d’anciennes voitures à moteur thermique classique en voitures électriques. Ces véhicules sont pour l’instant destinés uniquement à la location et plutôt pour un usage citadin #IlsOntLaSolution
Faire du neuf avec du vieux, c’est le crédo de Lornotau. La toute jeune société basée à Lisieux dans le Calvados recycle d’anciens véhicules et les transforme en voitures électriques. Elle ne garde que la carrosserie et change tout le système interne de l’automobile grâce à une plateforme unique. L’entreprise a sorti le 7 avril son premier prototype : une Renault Twingo.
La start-up normande entend ainsi répondre à la demande en véhicule électrique qui ne cesse de croître. En 2020, le marché a en effet bondi de 159% par rapport à l’année 2019. Un phénomène expliqué par l’arrivée de modèles neufs et la nouvelle réglementation CO2 en France.
20 000 euros le prototype
Mais Lornotau veut proposer sa solution face à l'omniprésence des modèles sortis d'usine. "La seule alternative aujourd’hui pour consommateurs, c’est d’acheter des véhicules neufs. On dit ‘non il y a une autre possibilité, c’est juste de requalifier des anciens véhicules", détaille Sébastien Rolo, fondateur de Lornauto qui a dépensé 20 000 euros pour l’aménagement de son prototype.
Pour l’instant, la petite Twingo est destinée à un usage citadin. Elle est proposée à la location. Comptez 250 euros par mois pour une autonomie de 100 à 150 km. "Ce sont des véhicules urbains, donc peu d’énergie, peu de poids pour une utilisation quotidienne", liste le créateur de la société. Lornauto espère proposer ses voitures recyclées non polluantes à la vente à partir de 2022. A terme, l’objectif est de produire 7 000 véhicules par an en 2030.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/industrie/une-entreprise-du-calvados-recycle-les-vehicules-anciens-en-voitures-electriques_4378161.html>
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22- Comment la SNCF recycle ses trains en fin de vie, France 3, Le 19/20, 19/04/21
Dans un cimetière de locomotives et de wagons près de Rouen (Seine-Maritime), 400 modèles sont en attente de démantèlement. Face au gâchis dénoncé par les cheminots, la SNCF vante sa capacité à recycler.
Près de Rouen (Seine-Maritime), un cimetière ferroviaire regroupe 400 voitures et wagons, aux carcasses taguées ou dévorées par le temps et par la rouille, sur plus de dix kilomètres. Certains trains ont dépassé l'âge limite conseillé ; d'autres, comme les locomotives de fret, auraient encore pu servir des années. Face à l'essoufflement du transport ferroviaire, la SNCF a décidé de s'en débarrasser. Un gâchis incompréhensible pour les cheminots. "Par exemple, les locotracteurs 8 000, ou les machines que vous voyez, ça fait 11 ans qu'elles sont ici, en désuétude", critique Christophe Callay, de la CGT Cheminots.
Vider la totalité des dix cimetières d'ici 2028
La SNCF a longtemps caché ses dix cimetières aux emplacements secrets. Mais à force de grossir, ils concentrent aujourd'hui 5 000 voitures et wagons. Dans l'un deux, les trains sont évacués petit à petit du site pour être démantelés. "Depuis l'année dernière, on est arrivés à un rythme où on démantèle plus rapidement que le nombre de nouvelles radiations de matériel ferroviaire, ce qui fait qu'on est en train de libérer, au fur et à mesure, des kilomètres de voie", défend Jérémie Pigeaud, du technicentre SNCF Quatre-Mares. Avec sa nouvelle filière de démantèlement, la SNCF veut vider la totalité de ses dix cimetières d'ici 2028.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/sncf/transports-la-sncf-recycle-ses-trains-en-fin-de-vie_4378675.html>
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23- Semi-conducteurs : la pénurie qui menace l'industrie, TF1, journal de 20h, 20/04/21
Automobiles, téléphones, électroménager... La production est menacée par une pénurie de semi-conducteurs. Certains industriels sont même obligés de revenir à leurs techniques d'avant pour y faire face.
Dans votre voiture, utilisez-vous peut-être un GPS ? S'il pleut, vous activez les essuies glaces. Et avant de partir, vous enclenchez évidemment votre clignotant. Des gestes anodins qui tous nécessitent une puce électronique. Problème, il n'y en a plus pour tout le monde, au point de forcer la Peugeot 308 a changé de look. Pour ne pas mettre à l'arrêt son usine de Sochaux, la marque a dû remplacer les compteurs digitaux, gourmands en électronique, par des compteurs à aiguille. Système D qui a tout de même ses limites au vu du nombre de puces présentes. Bref, il y en a toujours plus.
Et ce n'est pas seulement dans les voitures, ordinateurs, téléphones, consoles de jeux vidéo, télévisions, le semi-conducteur, nouvel or de l'industrie, sans lequel les géants se trouvent bloquer. Faute de stock, Samsung a par exemple retardé la sortie de son prochain téléphone. Pour éviter de connaître le même sort, l'usine française Gys qui fabrique des instruments de soudure a tenté d'anticiper, multipliant les commandes de puce juste avant la pénurie. Et pourtant, pour assurer ses commandes, elle doit à nouveau en commander. Mais cette fois, les prix de cette puce microscopique sont astronomiques, atteignant plus de 10 euros le semi-conducteur. Des prix qui ne devraient pas se rétablir tout de suite, alors que la pénurie risque de durer, selon les industriels, encore un an.
>> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/economie/video-semi-conducteurs-la-penurie-qui-menace-l-industrie-2184022.html>
En plateau, sur le même sujet :
> François Lenglet : les puces électroniques "constituent désormais les ingrédients de la croissance" <https://www.lci.fr/economie/video-francois-lenglet-les-puces-electroniques-constituent-desormais-les-ingredients-de-la-croissance-2184030.html>, TF1, journal de 20h, 20/04/21
Et aussi :
> Semi-conducteurs : la sécheresse à Taïwan risque d'amplifier la pénurie mondiale <https://information.tv5monde.com/info/semi-conducteurs-la-secheresse-taiwan-risque-d-amplifier-la-penurie-mondiale-405547>, AFP, 21/04/21, 10:00
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24- Des milliers de vélos partagés entassés sur un terrain vague en Chine, Le Parisien, 21/04/21
Des taches turquoise, bleues ou encore jaunes s’étalent à perte de vue. À Shenyang, dans le nord-est de la Chine, des milliers et des milliers de bicyclettes sont alignées sur un terrain vague. Ces montures inutilisées, dont la couleur est associée à une marque spécifique, rappellent l’essor parfois anarchique du vélo-partage dans le pays. Depuis 2016, les villes chinoises sont envahies par ces vélos de location, laissés sur n’importe quel trottoir après utilisation. Le concept, ultra-simple, a relancé le vélo en Chine, où il était le principal moyen de locomotion jusque dans les années 1970 avant d’être peu à peu supplanté par la voiture, symbole d’élévation sociale. Les grands groupes chinois ont joué des coudes ces dernières années pour s’imposer sur le marché du vélo-partage avant que la bulle n’explose. Début 2018, la start-up chinoise Ofo a ainsi disparu du marché , croulant sous les dettes. Avec leur essor, ces montures sont devenues omniprésentes, devenant parfois un cauchemar de gestion pour les municipalités. Les dégradations ou les vols volontaires de vélos partagés sont rares en Chine, mais certains sont abandonnés dans des endroits non réglementaires et beaucoup s’entassent aux abords des bouches de métro. Devant l’ampleur du phénomène, Pékin a par exemple prévu la suppression de 44 000 vélos de ses arrondissements urbains cette année, afin de ramener la flotte de la capitale à 800 000 unités.
> Animation vidéo à voir à :
<https://www.youtube.com/watch?v=SFoFDEPd8Qs>
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– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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