[revue-presse-FNH] Grande revue de presse spéciale suites du premier volet du 6ème rapport du GIEC (9 août 2021) : illustrations, analyses, réactions & propositions (mardi 17 août)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 17 Aou 14:57:31 CEST 2021


Bonjour à tous,

Un grand tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Rapport du Giec : les experts du climat "sonnent le glas" des énergies fossiles, selon le secrétaire général des Nations unies <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/rapport-du-giec-le-rapport-des-experts-climat-sonne-le-glas-des-energies-fossiles-selon-le-secretaire-general-des-nations-unies_4732329.html>, France info avec AFP, 09/08/21, 11:00
2- Rapport du Giec : visualisez le dérèglement du climat depuis 30 ans en cinq infographies <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/infographies-rapport-du-giec-comment-le-climat-mondial-a-deja-change-depuis-la-premiere-alerte-des-scientifiques-il-y-a-30-ans_4727213.html>, France info, 09/08/21, 12:06
3- Climat : "Il faudrait que les émissions diminuent tout de suite", insiste le climatologue Jean Jouzel <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/climat-il-faudrait-que-les-emissions-diminuent-tout-de-suite-insiste-le-climatologue-jean-jouzel_4732513.html>, France info, 09/08/21, 15:54
4- Le rapport du GIEC en 18 graphiques <https://www.lemonde.fr/blog/huet/2021/08/09/le-rapport-du-giec-en-18-graphiques/>, Blog Sciences, 09/08/21
5- Entretien. « Le changement climatique nous touche déjà de plein fouet » <https://lejournal.cnrs.fr/articles/le-changement-climatique-nous-touche-deja-de-plein-fouet>, CNRS le journal, 09/08/21
6- Nouveau rapport du Giec : des effets du réchauffement climatique déjà irréversibles <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/nouveau-rapport-du-giec-des-effets-du-rechauffement-climatique-deja-irreversibles-150062.html>, Novethic, 09/08/21
7- "Incinérée" : Greenville avant et après l'incendie monstre qui ravage la Californie <https://www.geo.fr/environnement/incineree-greenville-avant-et-apres-lincendie-monstre-qui-ravage-la-californie-205826>, AFP, 10/08/21, 02:00
8- Entretien. Rapport du GIEC : « Il faut décarboner de toute urgence et de manière très radicale nos sociétés et nos économies » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/09/rapport-du-giec-il-faut-decarboner-de-toute-urgence-et-de-maniere-tres-radicale-nos-societes-et-nos-economies_6091011_3244.html>, Le Monde, maj le 10/08/21 à 06h57 
9- Analyse. Efforts considérables, délais brefs : contenir le réchauffement est un défi majeur pour les sociétés <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/10/efforts-considerables-delais-brefs-contenir-le-rechauffement-est-un-defi-majeur-pour-les-societes_6091035_3244.html>, Le Monde, 10/08/21, 07h03
10- Le rapport du GIEC « est un code rouge pour l’humanité » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/10/le-rapport-du-giec-est-un-code-rouge-pour-l-humanite_6091059_3244.html>, Le Monde, 10/08/21, 11h19
11- Le système des courants de l’océan Atlantique au bord de la rupture <https://www.lemonde.fr/climat/article/2021/08/10/le-systeme-des-courants-de-l-ocean-atlantique-au-bord-de-la-rupture_6091061_1652612.html>, Le Monde, 10/08/21, 11h25
12- Rapport du GIEC : les nations insulaires appellent le monde à sauver leur avenir <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/10/rapport-du-giec-les-nations-insulaires-appellent-le-monde-a-sauver-leur-avenir_6091064_3244.html>, Le Monde avec AFP, 10/08/21, 11h53
13- Climat : l’Australie ne compte pas revoir ses objectifs à la hausse <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/10/climat-l-australie-ne-compte-pas-revoir-ses-objectifs-a-la-hausse_6091067_3244.html>, Le Monde avec AFP, 10/08/21, 13h00
14- En Grèce, "corps-à-corps" pour arrêter la course folle de l'incendie d'Eubée <https://www.lepoint.fr/monde/en-grece-corps-a-corps-pour-arreter-la-course-folle-de-l-incendie-d-eubee-10-08-2021-2438407_24.php>, AFP, 10/08/21, 21:00
15- Rapport du Giec : le réchauffement climatique peut encore être atténué <https://www.actu-environnement.com/ae/news/Rapport-giec-2021-climat-38004.php4>, Actu-environnement, 10/08/21
16- Tribune. « L’écocide dont résultent les mégafeux est aussi un ethnocide » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/11/l-ecocide-dont-resultent-les-megafeux-est-aussi-un-ethnocide_6091129_3232.html>, Le Monde, 11/08/21, 05h57 
17- Face aux alarmes du GIEC, Macron critiqué pour son bilan environnemental <https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/08/10/le-terne-bilan-environnemental-de-macron-face-aux-alarmes-du-giec_6091101_823448.html>, Le Monde, maj le 11/08/21 à 07h01
18- Mont Blanc : un glacier instable sous haute surveillance côté italien <https://information.tv5monde.com/info/mont-blanc-un-glacier-instable-sous-haute-surveillance-cote-italien-420204>, AFP, 11/08/21, 15:00
19- Changement climatique : "Notre cerveau est moins enclin à y croire s'il ne peut se le représenter clairement" <https://www.lejdd.fr/Societe/changement-climatique-notre-cerveau-est-moins-enclin-a-y-croire-sil-ne-peut-se-le-representer-clairement-4061804>, Le JDD, 11/08/21, 18h53
20- Algérie : 69 morts dans les incendies toujours en cours <https://information.tv5monde.com/info/algerie-69-morts-dans-les-incendies-toujours-en-cours-420187>, AFP, 11/08/21, 22:00
21- Entretien. « D’un point de vue physique, il est toujours possible d’arrêter le réchauffement » <https://usbeketrica.com/fr/article/d-un-point-de-vue-physique-il-est-toujours-possible-d-arreter-le-rechauffement>, Usbek & Rica, 11/08/21
22- Rapport du Giec : cinq chiffres marquants sur le réchauffement climatique et ses conséquences <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/rapport-du-giec-cinq-chiffres-marquants-sur-le-rechauffement-climatique-et-ses-consequences-150066.html>, Novethic, 11/08/21
23- Le président de la COP26 épinglé pour avoir parcouru près de 320.000 kilomètres en avion en sept mois <https://www.lejdd.fr/International/le-president-de-la-cop26-epingle-pour-avoir-parcouru-pres-de-320000-kilometres-en-avion-en-sept-mois-4061773>, Le JDD, 12/08/21, 07h00
24- + 300% <https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/1005.html>, Actu-environnement, Le chiffre du 12/08/21
25- Le Bhoutan, seul pays au monde à avoir un bilan carbone négatif <https://www.nationalgeographic.fr/environnement/2021/07/le-bhoutan-seul-pays-au-monde-a-avoir-un-bilan-carbone-negatif>, National Geographic, 13/08/21, 10:00
26- Loi climat : les Sages écartent le recours des députés, sans se prononcer sur le fond <https://information.tv5monde.com/info/loi-climat-les-sages-ecartent-le-recours-des-deputes-sans-se-prononcer-sur-le-fond-420494>, AFP, 13/08/21, 21:00
27- Été 2021 : le règne du feu <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/la-terre-touchee-par-un-nombre-record-d-incendies-durant-cet-ete-2021-150073.html>, Novethic, 13/08/21
28- Juillet 2021, mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre <https://information.tv5monde.com/info/juillet-2021-mois-le-plus-chaud-jamais-enregistre-sur-terre-420509>, AFP, 14/08/21, 00:00
29- Russie : Poutine s'inquiète de catastrophes naturelles d'une ampleur "sans précédent" <https://information.tv5monde.com/info/russie-poutine-s-inquiete-de-catastrophes-naturelles-d-une-ampleur-sans-precedent-420598>, AFP, 14/08/21, 19:00
30- Cet atlas interactif du GIEC montre l’avenir de la planète <https://www.numerama.com/sciences/732747-le-giec-a-publie-un-atlas-interactif-sur-lavenir-du-climat.html>, Numerama, 15/08/21
31- Qu’est-ce que le permafrost dont la fonte inquiète les scientifiques ? <https://www.numerama.com/sciences/731389-quest-ce-que-le-permafrost-dont-la-fonte-inquiete-les-scientifiques.html>, Numerama, 15/08/21
32- Les modèles de l'océan ne prenaient pas en compte ses profondeurs <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/ocean-modeles-ocean-ne-prenaient-pas-compte-profondeurs-92983/>, Futura-sciences, 16/08/21
33- Le climatologue Hervé le Treut sur le 6e rapport du Giec sur le climat : « l’important est d’agir maintenant au plus vite en faisant les bon choix » <https://www.goodplanet.info/2021/08/16/le-climatologue-herve-le-treut-sur-le-6e-rapport-du-giec-sur-le-climat-limportant-est-dagir-maintenant-au-plus-vite-en-faisant-les-bon-choix>, GoodPlanet, 16/08/21
En images
34- Climat : le rapport du GIEC, "une alerte rouge pour l'humanité" <https://information.tv5monde.com/video/climat-le-rapport-du-giec-une-alerte-rouge-pour-l-humanite>, TV5Monde, 09/08/21
35- Interview. Réchauffement climatique : "Cela fait trente ans que ces signaux alarmants sont donnés" <https://information.tv5monde.com/video/rechauffement-climatique-cela-fait-trente-ans-que-ces-signaux-alarmants-sont-donnes>, TV5Monde, 09/08/21
36- Climat : et maintenant on fait quoi ? <https://www.france.tv/france-5/c-dans-l-air/2670853-emission-du-mardi-10-aout-2021.html>, France 5, C dans l'air, 10/08/21, 17h44
37- Climat : tous les voyants sont au rouge après un mois de températures records <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/climat-tous-les-voyants-sont-au-rouge-apres-un-mois-de-temperatures-records_4737619.html>, France 2, journal de 13h, 14/08/21
38- Vidéo. Voici à quoi ressemblera le littoral français après la montée des eaux <https://www.nouvelobs.com/planete/20210814.OBS47519/voici-a-quoi-ressemblera-le-littoral-francais-apres-la-montee-des-eaux.html>, L’Obs, 14/08/21, 17h03

Bien à vous,
Florence

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TAGLINE DU JOUR : Chaque gramme de CO2 compte ! Chaque dixième de degré compte ! Efforts considérables et délais brefs… (cf. item 2, 4, 5, 6, 910, 11, suite, 12, 15, 18, 19, 21, suite, 22, 24, 30, 31, 32, suite, 33, 34, 35, 36 & 38)
URGENCE DU JOUR : "Il faut décarboner de toute urgence et de manière très radicale nos sociétés et nos économies", Johan Rockström, directeur de l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies et Jean Jouzel, climatologue et ancien vice-président du Giec (cf. item 1, 3 & 8)
EXEMPLARITÉ DU JOUR : L'empreinte carbone du Bhoutan, royaume himalayen, n'est pas seulement neutre mais négative. (cf. item 25)
RECORDS DU JOUR : — Selon les données de la Nasa, recueillies par ses satellites d’observations de la Terre, le 8 août dernier, 187 114 incendies ont été enregistrés au même moment sur le globe. (cf. item 7, 14, suite, 16, 20, suite, 27 & 29)
— Le mois de juillet 2021 dépasse la moyenne mondiale des températures de tous les mois de juillet enregistrés depuis 142 ans. (cf. item 28, suite & 37)
BROUILLAGES DU JOUR : — Le premier ministre conservateur australien, Scott Morrison, a rejeté les appels à fixer des objectifs plus ambitieux en matière de lutte contre le changement climatique, estimant sa politique suffisante. (cf. item 13 & 32)
— La légitimité d’Alok Sharma, président de la COP26, doublement brouillée : il a défendu le projet controversé du Royaume-Uni d'autoriser de nouvelles explorations de gisements de gaz et de pétrole et a parcouru près de 8 fois le tour de la planète en sept mois, en avion, comme si la visioconférence et la quarantaine n'existaient pas. (cf. item 23 & suite)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Rapport du Giec : les experts du climat "sonnent le glas" des énergies fossiles, selon le secrétaire général des Nations unies, France info avec AFP, 09/08/21, 11:00

"Il n'y a pas le temps d'attendre et pas de place pour les excuses", a commenté Antonio Guterres après la publication d'un rapport édifiant sur les conséquences des activités humaines sur le climat.
Le sixième rapport des experts climat de l'ONU (Giec) est une véritable "alerte rouge"pour l'humanité, a réagi le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, lundi 9 août. Ce rapport d'évaluation scientifique, le premier complet depuis sept ans, "doit sonner le glas du charbon et des énergies fossiles, avant qu'ils ne détruisent la planète", a-t-il ajouté dans un communiqué, plaidant pour qu'aucune centrale à charbon ne soit construite après 2021. Les émissions de gaz à effet de serre, à l'origine du changement climatique, sont toujours en hausse, selon les études internationales.
Le rapport du Giec estime notamment que le seuil de +1,5 °C de réchauffement par rapport à l'ère préindustrielle sera atteint autour de 2030, dix ans plus tôt que dans les précédentes projections, menaçant l'humanité de nouveaux désastres "sans précédent". "Les pays devraient également mettre un terme aux nouvelles explorations et productions d'énergies fossiles et déplacer les subventions aux énergies fossiles vers les renouvelables", a ajouté le secrétaire général, qui s'en prend encore plus frontalement qu'à l'habitude à ces industries.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/rapport-du-giec-le-rapport-des-experts-climat-sonne-le-glas-des-energies-fossiles-selon-le-secretaire-general-des-nations-unies_4732329.html <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/rapport-du-giec-le-rapport-des-experts-climat-sonne-le-glas-des-energies-fossiles-selon-le-secretaire-general-des-nations-unies_4732329.html>>
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2- Rapport du Giec : visualisez le dérèglement du climat depuis 30 ans en cinq infographies, France info, 09/08/21, 12:06
Noé Bauduin

Emissions de CO2, hausse des températures, montée des eaux… Plus de 30 ans après le premier rapport du Giec, franceinfo fait le point sur les principaux indicateurs du dérèglement climatique.
"Les émissions résultant des activités humaines augmentent considérablement les concentrations atmosphériques des gaz à effet de serre." Cette phrase, extraite du premier rapport du Giec* (groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), date de 1990. Depuis, cet organisme lancé par les Nations unies pour évaluer les informations scientifiques sur le réchauffement climatique, ses risques et le rôle de l'activité humaine a publié quatre autres rapports. Lundi 9 août, c'est le premier volet de son sixième rapport, attendu pour l'automne 2022, qui est rendu public. Il devrait, une nouvelle fois, donner des arguments à ceux qui appellent à agir plus rapidement contre le changement climatique. Car ce dernier a déjà largement commencé et le climat n'est plus celui d'il y a 30 ans. France info vous propose de visualiser cette évolution en graphiques.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/infographies-rapport-du-giec-comment-le-climat-mondial-a-deja-change-depuis-la-premiere-alerte-des-scientifiques-il-y-a-30-ans_4727213.html <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/infographies-rapport-du-giec-comment-le-climat-mondial-a-deja-change-depuis-la-premiere-alerte-des-scientifiques-il-y-a-30-ans_4727213.html>>
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3- Climat : "Il faudrait que les émissions diminuent tout de suite", insiste le climatologue Jean Jouzel, France info, 09/08/21, 15:54

Selon les experts du climat de l’ONU, les émissions de CO2 n’ont pas baissé depuis 1990, bien au contraire, et la limite de réchauffement climatique, fixée à 1,5°C, devrait être atteinte d'ici 2035 soit beaucoup plus tôt que prévu.
"Il faudrait que les émissions diminuent tout de suite" pour éviter d'atteindre les 2 degrés de réchauffement synonymes d'"aspects irréversibles", a souligné le climatologue, président de l’association Météo et climat et ancien vice-président du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) Jean Jouzel, lundi 9 août sur France info. Le rapport du Giec publié le même jour "dit que chaque demi-degré compte", souligne-t-il. Jean Jouzel s'inquiète notamment du plan de relance français : sur 100 milliards d'euros, seuls "30 milliards peuvent être qualifiés de verts".
France info : Le Giec prône une réduction immédiate des émissions de CO2 afin de limiter le réchauffement climatique sous la barre de 1,5 degré, on risquerait sinon de dépasser les 2 degrés de réchauffement d'ici 2030. Quel serait le risque ?
Jean Jouzel : Ce que dit le rapport c'est que chaque demi-degré compte. Par exemple, il est clairement indiqué que les événements extrêmes, les précipitations violentes, les pluies torrentielles, mais aussi les sécheresses seraient plus importantes à 2 degrés qu'à 1,5 degré. Cela est analysé et confirmé. Le réchauffement climatique n'a été "que" de 1 degré depuis une centaine d'années, mais il s'est accompagné d'un dérèglement climatique que nous percevons de façon très claire à travers les événements extrêmes comme les vagues de chaleur et pluies torrentielles. Alors imaginez avec 4 degrés de plus, ce serait évidemment un autre monde.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/climat-il-faudrait-que-les-emissions-diminuent-tout-de-suite-insiste-le-climatologue-jean-jouzel_4732513.html <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/climat-il-faudrait-que-les-emissions-diminuent-tout-de-suite-insiste-le-climatologue-jean-jouzel_4732513.html>>
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4- Le rapport du GIEC en 18 graphiques, Blog Sciences, 09/08/21
Sylvestre Huet

Plus précis. Plus alarmant. Plus fiable. Plus pédagogique. Le groupe-1 du GIEC vient de publier son rapport dans le cadre de la préparation du 6ème rapport de ce Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Le premier fut publié en 1990. Il servit de base scientifique à l’élaboration de la Convention Climat de l’ONU, signée à Rio de Janeiro en 1992.
Le GIEC se divise en trois groupes de travail. Le premier s’occupe de la physique du climat – comment il fut, est et sera dans le futur en fonction des différents scénarios possibles d’émissions de gaz à effet de serre par l’Humanité. Le second analyse les conséquences de ce changement climatique sur les écosystèmes naturels et agricoles et sur les sociétés humaines ainsi que sur les adaptations possibles de ces dernières à ces menaces. Le troisième s’interroge sur les politiques à conduire pour diminuer ces menaces en réduisant nos émissions de gaz à effet de serre.
Les groupes 2 et 3 doivent approuver leurs rapports en février et mars 2022. Le rapport de synthèse est prévu pour fin septembre 2022.
Cette note présente le résumé pour décideurs du groupe 1 et son document « réponses aux questions fréquentes » (FAQ en anglais) à travers une sélection de graphiques rapidement commentés. Elle ne porte donc que sur la physique du climat.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lemonde.fr/blog/huet/2021/08/09/le-rapport-du-giec-en-18-graphiques/ <https://www.lemonde.fr/blog/huet/2021/08/09/le-rapport-du-giec-en-18-graphiques/>>
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5- Entretien. « Le changement climatique nous touche déjà de plein fouet », CNRS le journal, 09/08/21
Propos recueillis par Martin Koppe

Le Giec vient de publier le premier volet de son nouveau rapport, accompagné de son résumé aux décideurs, sur le changement climatique et ses impacts sur la planète. Christophe Cassou, directeur de recherche CNRS au laboratoire Climat, environnement, couplages et incertitudes et co-auteur du rapport, nous explique l’élaboration et les conclusions de ces documents. 
Vous êtes co-auteur du premier volet du sixième rapport du Giec. Comment ces documents sont-ils organisés ?
Christophe Cassou [1] : Le Giec fonctionne par cycles. Le nôtre a démarré en 2015 et se terminera en 2022, avec la sortie d’un rapport de synthèse. Le rapport général est composé de trois volets. Le premier, que nous publions ce mois-ci, traite de la compréhension physique du système climatique et du changement climatique. Le second portera sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité des sociétés humaines et des écosystèmes au changement climatique, tandis que le dernier abordera les solutions globales à mettre en œuvre pour atténuer le changement climatique et ses effets. Trois rapports spéciaux complètent ce cycle. Publiés en 2018 et 2019, ils se focalisent sur les impacts climatiques à un niveau de réchauffement précis, à savoir 1,5 degré, les impacts du changement climatique sur l’océan et la cryosphère et, enfin, sur les zones continentales.
>> Suite à lire à :
<https://lejournal.cnrs.fr/articles/le-changement-climatique-nous-touche-deja-de-plein-fouet <https://lejournal.cnrs.fr/articles/le-changement-climatique-nous-touche-deja-de-plein-fouet>>
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6- Nouveau rapport du Giec : des effets du réchauffement climatique déjà irréversibles, Novethic, 09/08/21
Pauline Fricot

"Un réchauffement comme celui de ces dernières décennies n’a jamais été observé depuis des millénaires ou même davantage", alerte le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Ce lundi 9 août, l’instance onusienne de référence sur l’étude du climat publie le très attendu premier chapitre de son sixième rapport, qui porte sur les bases physiques du changement climatique.
Les scientifiques tirent la sonnette d’alarme : le climat se réchauffe pratiquement partout, les températures augmentent rapidement et certains des changements déjà amorcés, comme la fonte des calottes glaciaires, sont déjà irréversibles sur des centaines voire des milliers d'années. Tels sont les éléments d’alerte inscrits dans le premier chapitre du sixième rapport choc du GIEC, fruit du travail de 234 experts internationaux.
"Ce rapport est une confrontation avec la réalité", assure la climatologue Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du Groupe de travail 1 du GIEC. "Nous avons maintenant une image beaucoup plus claire du climat passé, présent et futur, ce qui est essentiel pour comprendre où nous allons, ce qui peut être fait et comment nous pouvons nous préparer". Le rapport du GIEC s’appuie en effet sur 14 000 études. Les chercheurs ont particulièrement travaillé sur l’impact du réchauffement climatique à l’échelle régionale, grâce à des modélisations de plus en plus sophistiquées.
"Aucune région ne sera épargnée", prévient le GIEC. Celles-ci seront touchées différemment, avec un réchauffement plus important dans l’hémisphère nord, des précipitations plus importantes dans les hautes latitudes, et les tropiques. Et les effets sont déjà visibles. "Le changement climatique induit par l'homme affecte déjà de nombreux phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes dans toutes les régions du monde" et en particulier "à travers les extrêmes tels que les vagues de chaleur, les fortes précipitations, les sécheresses et les cyclones tropicaux".
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<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/nouveau-rapport-du-giec-des-effets-du-rechauffement-climatique-deja-irreversibles-150062.html <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/nouveau-rapport-du-giec-des-effets-du-rechauffement-climatique-deja-irreversibles-150062.html>>
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7- "Incinérée" : Greenville avant et après l'incendie monstre qui ravage la Californie, AFP, 10/08/21, 02:00

Comme un signe annonçant l'approche d'un des pires feux de forêt recensés en Californie, le ciel est devenu rouge foncé peu avant que les flammes ne balayent la petite ville de Greenville. Après leur passage, ne restaient que des murs calcinés, de la fumée et de la cendre.
Les stigmates de cet incendie, baptisé Dixie Fire, sont visibles sur une série de clichés réalisés par un photographe de l'AFP avant et après le sinistre, qui a détruit des centaines de bâtiments et provoqué l'évacuation de milliers d'habitants dans le nord de la Californie.
"J'ai observé, sous le choc, comment un bureau de poste, une caserne de pompiers, une banque, un musée et d'innombrables commerces ont été incinérés et réduits à un tas de décombres fumants", raconte ce photographe, Josh Edelson. "Des animaux morts gisaient sur le bord des routes", écrit-il.
Le journaliste aguerri, qui suit depuis des années les gigantesques incendies ravageant l'Ouest américain, a assisté aux "efforts futiles des pompiers pour stopper des flammes d'une centaine de mètres de haut qui les dominaient, sauvant quelques maisons pendant que la plupart étaient perdues".
Josh Edelson a lui-même dû conduire à travers un "couloir de flammes" qui embrasaient les deux côtés de la route.
"Je suis passé en mode survie et j'ai aussitôt commencé à identifier mentalement l'endroit où se trouvait mon abri anti-feu", a-t-il écrit après avoir enfin réussi à se mettre en sécurité.
Dimanche soir, le Dixie Fire avait détruit près de 200.000 hectares de végétation, une surface supérieure à celle de l'aglomération de Los Angeles, ce qui en fait le deuxième incendie le plus dévastateur de l'histoire de la Californie.
Le gouverneur de l'Etat, Gavin Newsom, a parcouru les ruines de Greenville, exprimant sa "profonde reconnaissance" aux soldats du feu et appelant à "admettre ouvertement que ces incendies sont causés par le climat".
Le changement climatique contribue à l'augmentation des températures, à la multiplication des canicules et à la raréfaction des précipitations par endroits, une combinaison idéale pour le développement des incendies, comme en Californie.
Huit des dix plus gros feux de forêt jamais enregistrés dans l'Etat se sont déclarés depuis 2017. Et six depuis 2020, lorsque s'est produit le plus vaste de tous, le gigantesque August Complex, qui a détruit 417.000 hectares.
Les autorités estiment qu'il faudra des semaines avant de pouvoir éteindre le Dixie Fire, qui a débuté le 13 juillet dernier.
Tami Kugler, une habitante qui a fui Greenville, assise près d'une tente installée sur un site d'évacuation, a raconté sa course contre le feu à l'AFP : "C'était comme conduire pour sortir d'une zone de guerre, comme on le voit dans les films."
"Mon quartier n'existe plus -- je veux dire plus du tout. Les maisons de tous ceux auxquels je tiens et que j'aime dans ce quartier ont disparu", lâche-t-elle.
<https://www.geo.fr/environnement/incineree-greenville-avant-et-apres-lincendie-monstre-qui-ravage-la-californie-205826 <https://www.geo.fr/environnement/incineree-greenville-avant-et-apres-lincendie-monstre-qui-ravage-la-californie-205826>>
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8- Entretien. Rapport du GIEC : « Il faut décarboner de toute urgence et de manière très radicale nos sociétés et nos économies », Le Monde, maj le 10/08/21 à 06h57 
Propos recueillis par Audrey Garric

Réagissant aux dernières conclusions du GIEC, le scientifique suédois Johan Rockström estime qu’il y a des « raisons d’espérer » même si « nous ne voyons, jusqu’à présent, aucun signe crédible que nous allons parvenir » à limiter le réchauffement à 1,5 °C. 
Après la publication du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), lundi 9 août, le directeur de l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique (Allemagne), Johan Rockström, prévient que nous nous rapprochons de points de basculement majeurs. Il a identifié, en 2009, neuf seuils limites qui ne peuvent être dépassés sans mettre l’humanité en danger. Quatre de ces limites planétaires sont désormais franchies (le climat, la biosphère, la biodiversité et les nutriments), et deux sont sur le point de l’être : l’eau douce et l’acidification des océans.
Quelles sont les principales conclusions de ce nouveau rapport du GIEC ?
C’est le rapport du GIEC le plus robuste scientifiquement : il va très loin dans la confirmation de l’aspect global du changement climatique. Il avance des preuves irréfutables de la gravité de la situation, en confirmant non seulement, sans équivoque, que nous réchauffons la planète, mais aussi de manière indiscutable que la fréquence et la gravité des événements climatiques extrêmes augmentent. Les vagues de chaleur, les sécheresses, les inondations sont désormais attribuées au changement climatique d’origine humaine avec un degré de certitude très élevé. Il s’agit donc de véritables munitions scientifiques en faveur d’une action urgente.
Il s’agit aussi du premier rapport du GIEC à ne pas exclure des points de basculement, qu’il s’agisse de l’instabilité de la calotte glaciaire en Antarctique ou de la déstabilisation de l’AMOC, la circulation méridienne de retournement Atlantique [la circulation des courants océaniques de l’Atlantique, parmi lesquels le Gulf Stream]. Il montre aussi que la capacité des forêts, des sols et des océans à absorber les émissions de CO2 risque de s’affaiblir. Ces puits ont jusqu’à présent absorbé 56 % de nos émissions anthropiques.
Avons-nous déjà passé des points de rupture ?
Le rapport du GIEC ne le conclut pas. Mon évaluation est également que nous n’avons pas encore franchi un point de basculement majeur. Malheureusement, nous disposons de plus en plus de preuves scientifiques que nous nous en rapprochons, qu’il s’agisse de la déstabilisation de l’ouest de la calotte antarctique, de l’AMOC, de l’Arctique ou des récifs coralliens. Cela signifie-t-il que la planète entière a franchi une sorte de point de non-retour ? La réponse est non.
> Lire aussi  La crise climatique s’aggrave partout, à des niveaux sans précédent, alerte le GIEC
La fenêtre est encore ouverte, mais à peine ouverte, pour être en mesure de limiter le réchauffement à une température globale gérable sur Terre. Un réchauffement de 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle [l’un des objectifs de l’accord de Paris de 2015] entraînerait de nombreux événements extrêmes, des défis majeurs pour de nombreuses économies et sociétés humaines, pour les récifs coralliens et les océans, mais serait très probablement gérable. C’est si nous dépassons 2 °C de réchauffement que nous risquons de franchir des points de basculement.
Est-il encore possible de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C ?
D’un point de vue physique, nous pouvons encore limiter le réchauffement à 1,5 °C. Mais nous ne voyons, jusqu’à présent, aucun signe crédible que nous allons y parvenir. Nous continuons de construire des centrales à charbon, de déforester massivement, et, après la pandémie de Covid-19, nous avons retrouvé une tendance d’augmentation ininterrompue des émissions de gaz à effet de serre.
> Lire aussi  Le GIEC, trente ans de collaboration entre scientifiques et politiques au service du climat
D’après le GIEC, pour avoir deux chances sur trois de limiter le réchauffement à 1,5 °C, il ne faut pas émettre plus de 400 milliards de tonnes de CO2. Or, nous en émettons 40 milliards par an. Il ne reste donc plus que dix ans d’émissions à ce rythme. Le rapport du GIEC montre que, même si on parvenait à réduire fortement nos émissions, on aurait sans doute un dépassement du seuil de 1,5 °C, avant d’y revenir.
Comment réduire drastiquement nos émissions ?
Il faut décarboner de toute urgence et de manière très radicale nos sociétés et nos économies. La première chose est de sortir des combustibles fossiles, en se débarrassant immédiatement du charbon. Nous avons aussi besoin d’un prix mondial du carbone. Et tous les pays du monde doivent s’engager, d’ici à la COP26[la 26e conférence mondiale sur le climat] de Glasgow en novembre, à ne produire aucune émission nette d’ici à 2050, ce qui implique d’éliminer les combustibles fossiles au cours des trente prochaines années.
La croissance économique actuelle est-elle compatible avec la limitation du changement climatique ?
La façon dont nous définissons la croissance économique aujourd’hui n’est pas compatible avec le réchauffement climatique. Cela dit, je suis agnostique en matière de croissance économique. Je pense aussi que de nombreuses régions du monde, parmi les plus vulnérables et celles à faibles revenus, en ont encore besoin. Mais ce développement économique doit tenir compte de tous les coûts réels, de la destruction du climat, de la nature, des océans, des calottes glaciaires, de la qualité de l’air. Le type de croissance actuel, où nous détruisons le climat et où nous obtenons des bénéfices à court terme, n’est pas durable.
Les scientifiques alertent sur le changement climatique depuis des décennies. Pourquoi n’agissons-nous pas ?
C’est une question très compliquée. Il y a d’abord le fait que nos économies, nos emplois et nos vies sont alimentés par les énergies fossiles. Abandonner les combustibles fossiles au profit des énergies renouvelables requiert donc une transformation majeure et radicale. D’autant que les lobbys des industries du pétrole, de l’automobile ou de l’aviation tentent de freiner le processus, de même que les pays qui dépendent des combustibles fossiles, comme l’Arabie saoudite, l’Australie, la Russie, le Brésil. Mais il y a aussi le fait que les gens ne sont pas prêts à changer rapidement.
Avez-vous de l’espoir de voir les choses changer ?
Je pense qu’il y a des raisons d’espérer. D’abord, parce que les faits scientifiques sont si écrasants et si robustes qu’on ne peut pas les remettre en question. Ensuite, parce que les événements extrêmes frappent durement toutes les économies du monde entier. Enfin, et c’est le point le plus important, parce que nous avons de plus en plus de preuves qu’un avenir sans carbone ni combustibles fossiles offre de meilleurs résultats, une meilleure économie, plus d’emplois et de meilleures conditions de vie, une meilleure santé, et une réduction potentielle des conflits.
Nous voyons désormais non seulement qu’il est nécessaire, mais aussi qu’on peut y être gagnants, de s’engager sur la voie de la décarbonation. Nous le voyons tard, mais les solutions sont là.
En quoi les conclusions du GIEC rejoignent-elles vos travaux sur les limites planétaires ?
Il y a trois liens. Le premier, c’est que, si nous continuons à brûler des énergies fossiles, l’efficacité des puits de carbone – les terres, la biodiversité et les océans, qui sont des limites planétaires – va décroître. Le deuxième, c’est notre limite des aérosols. La seule raison pour laquelle nous n’avons pas encore atteint un réchauffement de 1,5 °C, c’est parce que, paradoxalement, les polluants atmosphériques refroidissent la planète, puisqu’ils renvoient la chaleur entrante. C’est un dilemme : si nous limitons la pollution de l’air dans les villes, nous nous heurtons à un réchauffement supplémentaire rapide.
> Lire aussi  Rapport du GIEC : « L’espoir est maigre tant les Etats ne parviennent pas à prendre des décisions politiques ambitieuses et contraignantes »
Le dernier point, c’est l’eau douce. Le réchauffement climatique augmente l’humidité de l’air, donc les précipitations, donc les pluies extrêmes et les inondations. Tout cela signifie que pour respecter l’accord de Paris, il faut non seulement stopper les émissions de dioxyde de carbone provenant des combustibles fossiles, mais aussi préserver la résilience et la capacité d’absorption du carbone des forêts, des sols, des zones humides et des prairies, ainsi que la santé des océans.
> Lire aussi  « Notre planète a ses limites », sur Netflix : quand l’humanité prend le risque de rendre la Terre invivable
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/09/rapport-du-giec-il-faut-decarboner-de-toute-urgence-et-de-maniere-tres-radicale-nos-societes-et-nos-economies_6091011_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/09/rapport-du-giec-il-faut-decarboner-de-toute-urgence-et-de-maniere-tres-radicale-nos-societes-et-nos-economies_6091011_3244.html>>
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9- Analyse. Efforts considérables, délais brefs : contenir le réchauffement est un défi majeur pour les sociétés, Le Monde, 10/08/21, 07h03
Stéphane Foucart

L’objectif de demeurer sous le seuil de 1,5 °C d’élévation du mercure – inscrit dans l’accord de Paris sur le climat – semble hautement improbable à la lecture des données du GIEC sur les quantités de CO2 déjà émises par l’économie mondiale. 
Analyse. Pour prendre la mesure de l’effort requis par la lutte contre le réchauffement, il faut se rendre à la trente-huitième page du « Résumé à l’intention des décideurs » <https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/downloads/report/IPCC_AR6_WGI_SPM.pdf>, la synthèse en langue commune du volumineux rapport publié, lundi 9 août, par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Les experts y rassemblent, dans un tableau lapidaire, les quantités de dioxyde de carbone (CO2) que les économies peuvent encore émettre, à compter de début 2020, sans précipiter le franchissement de certains seuils de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle, entre 1850 et 1900. Chaque estimation est assortie d’une probabilité, due aux incertitudes sur la réponse du système climatique et à l’évolution des facteurs de réchauffement autres que le CO2 (émissions de méthane, de particules fines, etc.).
Quoiqu’il arrive désormais, l’objectif de demeurer sous le seuil de 1,5 °C d’élévation du mercure – inscrit dans l’accord de Paris – semble hautement improbable. La température moyenne terrestre a en effet déjà surpassé de 1,07 °C les niveaux préindustriels, hausse provoquée pour l’essentiel par l’émission d’environ 2 400 milliards de tonnes de CO2 (GtCO2) depuis 1850. Pour avoir un peu plus de quatre chances sur cinq (83 %) de ne pas ajouter 0,43 °C au thermomètre planétaire et tutoyer ainsi le seuil de 1,5 °C, il ne faudrait plus émettre que 300 GtCO2 avant que l’économie mondiale ne parvienne à la neutralité carbone. Or, ce budget n’équivaut qu’à un peu plus de sept ans d’émissions, en prenant 2019 comme référence.
> Lire aussi Tchat. Rapport du GIEC : « L’espoir est maigre tant les Etats ne parviennent pas à prendre des décisions politiques ambitieuses et contraignantes » <https://www.lemonde.fr/planete/live/2021/08/09/rapport-du-giec-que-faut-il-en-retenir-posez-vos-questions-en-direct_6090964_3244.html>
En cas de dépassement, la perte de chance se produit rapidement. Avec seulement deux années et demie d’émissions supplémentaires (toujours avec 2019 comme référence), la probabilité de demeurer sous 1,5 °C de réchauffement passe de 83 % à 67 %. En ajoutant encore deux ans et demi d’émissions – c’est-à-dire douze années d’émissions au total –, il ne resterait plus qu’une chance sur deux (50 %) de rester sous cette limite. L’émission de 900 GtCO2 – soit quelque 21 années d’émissions au niveau de 2019 – réduirait à 17 % la probabilité de rester sous le fameux seuil. Soit moins d’une chance sur six.
Ces mêmes 900 GtCO2 permettraient de garder une chance sur deux de rester sous 1,7 °C de réchauffement, et plus de quatre chances sur cinq de ne pas franchir le seuil de 2 °C. Pour conserver une chance sur deux de rester sous ce seuil – qui engagerait malgré tout les sociétés sur la voie de bouleversements considérables –, il ne faudrait plus émettre, selon les calculs du GIEC, que 1 350 GtCO2, c’est-à-dire environ 32 ans d’émissions au niveau de 2019.
Bien que frappante, cette présentation minore pourtant la sévérité de la situation : raisonner en années d’émissions en fixant une année de référence ne tient pas compte du fait, plausible, que les émissions de CO2 vont continuer de croître dans les prochaines années, comme elles l’ont fait au cours des dernières décennies (à quelques exceptions près, comme à l’occasion des crises financières ou celle, en 2020, du Covid-19). Les budgets calculés par le GIEC pourraient ainsi être épuisés bien plus vite. Sauf à ce que la baisse des émissions mondiales intervienne de manière franche et rapide, la prochaine décennie verra de nombreuses fenêtres d’opportunité se fermer irrémédiablement.
Une idée de la « hauteur de la marche » à franchir
Dans leur rapport rendu le 9 août – qui n’est que le premier volet du sixième rapport d’évaluation –, les experts du GIEC n’abordent le problème climatique que sous l’angle des sciences expérimentales. Ils donnent ainsi une idée de la « hauteur de la marche » à franchir au niveau mondial, mais ne détaillent pas les scénarios d’action susceptibles de répondre à la situation. Cet exercice sera conduit dans le troisième volet du rapport, qui devrait être rendu public au printemps 2022.
> Lire aussi  La crise climatique s’aggrave partout, à des niveaux sans précédent, alerte le GIEC
Dans le troisième volet de son précédent rapport, livré en 2014, le GIEC avait tenté d’illustrer les efforts à consentir en présentant la contribution au réchauffement de chaque type de besoin : se nourrir, se vêtir, se déplacer, etc. En général, les contributions au réchauffement sont plutôt présentées en fonction de la source d’émission (pétrole, gaz, charbon, déforestation, etc.), et non en fonction de la finalité d’usage.
Le résultat, adapté de travaux coordonnés par Bojana Bajzelj (université de Cambridge, Royaume-Uni) et publiés dans la revue Environmental Science & Technology, est que la production de nourriture compte environ à elle seule, au niveau mondial, pour plus de 15 % des émissions de gaz à effet de serre. Suivent la construction (7,7 %), le chauffage et la climatisation (5 %), l’éclairage (1,6 %), les communications (2,4 %), le transport de marchandises (4,3 %), les voyages personnels (4,3 %), les déplacements urbains (1,7 %) ou encore… les différentes formes de nettoyage domestique, de lavage de textiles, et l’hygiène corporelle (5 %).
Pour entraver la dérive climatique, ces nombreux « postes » d’émissions de CO2 devront être, à terme, décarbonés. L’effort à consentir ne sera pas seulement technique mais passera aussi par une redéfinition de la croissance, plaide l’Agence européenne de l’environnement (EAA), l’une des agences officielles de l’Union européenne. Jusqu’à présent, observe l’EAA dans une note détonante publiée en janvier (intitulée « Growth without economic growth »), la croissance économique est étroitement couplée à la dégradation de l’environnement et à l’émission de gaz à effet de serre.
L’agence précise que « les études récentes (…) ne voient aucun indice qu’un découplage total entre croissance et dégradation de l’environnement ait eu lieu à l’échelle mondiale » et ajoute qu’un tel découplage « n’est peut-être pas possible », nul consensus n’existant à ce sujet. « La croissance est ancrée dans la culture, la politique et les institutions, ajoute l’EAA. Le changement exige que nous nous attaquions à ces obstacles de manière démocratique. Les différentes communautés qui vivent dans la simplicité offrent une inspiration pour l’innovation sociale. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/10/efforts-considerables-delais-brefs-contenir-le-rechauffement-est-un-defi-majeur-pour-les-societes_6091035_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/10/efforts-considerables-delais-brefs-contenir-le-rechauffement-est-un-defi-majeur-pour-les-societes_6091035_3244.html>>
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10- Le rapport du GIEC « est un code rouge pour l’humanité », Le Monde, 10/08/21, 11h19
Martine Valo

La tendance générale est à l’appel à l’action, après la publication du sixième rapport des experts du climat. 
Les réactions se sont multipliées dans le monde, après la publication, lundi 9 août, du sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). La tendance générale est à l’appel à l’action face à un constat encore plus inquiétant que les précédents rapports. Nul ne feint la surprise : voilà des années que les scientifiques alertent sur le réchauffement et le rôle désormais irréfutable des activités humaines dans les bouleversements à l’œuvre. « Vous nous parlez depuis plus de trois décennies des dangers de laisser la planète se réchauffer. Le monde écoutait, mais il n’entendait pas. Le monde a écouté, mais il n’a pas agi avec assez de force. En conséquence, le changement climatique est un problème qui est ici, maintenant. Personne n’est en sécurité. Et ça empire plus vite », a ainsi déclaré la directrice du Programme des Nations unies pour l’environnement, Inger Andersen.
> Lire aussi  La crise climatique s’aggrave partout, à des niveaux sans précédent, alerte le GIEC
Pour Antonio Guterres, cette nouvelle publication scientifique « est un code rouge pour l’humanité ». « Les sonnettes d’alarme sont assourdissantes et les preuves sont irréfutables : les émissions de gaz à effet de serre provenant de combustibles fossiles et de la déforestation étouffent notre planète et mettent des milliards de personnes en danger immédiat », affirme le secrétaire général des Nations unies. Anticipant la prochaine livraison des experts du GIEC, en 2022, qui portera sur les solutions visant à limiter les effets du changement climatique, il demande que la « promesse, vieille de dix ans, de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour soutenir l’atténuation et l’adaptation dans les pays en développement [soit]tenue ».
Le ton est accusateur envers les pays les plus riches et les plus pourvoyeurs en gaz à effet de serre, au royaume du Bhoutan, où Sonam P. Wangdi s’est exprimé au nom du groupe des quarante-six pays les moins développés du monde, dont il est le président, comme au sein de la représentation des trente-neuf pays de l’ONU faisant partie de l’Alliance des petits Etats insulaires (Aosis). « Les grands émetteurs doivent tenir compte des dommages infligés par l’industrie des combustibles fossiles, sachant que chaque tonne de carbone et chaque dollar dépensé en combustibles fossiles auront un impact négatif », estime l’ambassadrice d’Antigua-et-Barbuda, Diann Black-Layne, responsable des négociations sur le climat pour l’Aosis. « C’est un secteur qui reçoit des subventions annuelles de plus de 600 milliards de dollars pour détruire notre planète, tandis que le Fonds des Nations unies pour le climat en reçoit 2,4 milliards par an pour la sauver. Le GIEC confirme l’expérience des petits Etats insulaires : que les cyclones s’intensifient et que le niveau des mers monte, mais il confirme aussi que nous pouvons encore enrayer le pire », insiste-t-elle, tout en appelant à « renverser la vapeur ».
Les combustibles fossiles ciblés
Face aux feux gigantesques qui affectent cet été l’Amérique du Nord, la Grèce, la Turquie, la Sibérie, aux précipitations dévastatrices qui ont endeuillé la Chine et l’Allemagne, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) lance elle aussi un appel à une « action immédiate ». « La dure réalité du changement climatique se joue en temps réel sous nos yeux, déclare Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM. C’est un avant-goût de ce qui attend les générations futures. Certains des changements négatifs sont déjà enfermés dans le système climatique, mais d’autres peuvent encore être résolus si nous réalisons dès maintenant des réductions fortes, rapides et durables des émissions. »
Alors que tous les regards se tournent vers les décideurs politiques, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, assure que les Etats-Unis sont prêts à prendre leur part pour combattre la crise climatique et se sont engagés sous l’impulsion de l’administration Biden, à réduire de 50 % à 52 % leurs émissions en 2030, par rapport au niveau de 2005.
> Lire aussi  Efforts considérables, délais brefs : contenir le réchauffement est un défi majeur pour les sociétés
Au Royaume-Uni, pays hôte de la prochaine conférence internationale sur le climat, la COP26, en novembre, à Glasgow, Boris Johnson n’est pas en reste. « Nous savons ce qu’il faut faire pour limiter le réchauffement de la planète : reléguer aux oubliettes le charbon et passer à des sources d’énergie renouvelables, protéger la nature et financer le climat », avance le premier ministre britannique.
« Scellons un accord à la hauteur de l’urgence ! » lors de la COP26, exhorte pour sa part Emmanuel Macron. Le rapport du GIEC est sans appel. A nouveau. Le temps de l’indignation est derrière nous. Accord de Paris, neutralité carbone au niveau européen, loi climat… La France restera du côté de ceux qui agissent », ajoute le président français dans un tweet.
Les ONG, qui se sont exprimées à travers le réseau international Climate Action Network (environ 1 300 organisations environnementales), ciblent quant à elles, majoritairement, le secteur des combustibles fossiles. Toutes insistent sur l’urgence à se saisir du problème et enjoignent aux « dirigeants mondiaux » – l’Union européenne comprise – « d’arrêter de traîner les pieds ».
> Lire aussi  Rapport du GIEC : « Il faut décarboner de toute urgence et de manière très radicale nos sociétés et nos économies »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/10/le-rapport-du-giec-est-un-code-rouge-pour-l-humanite_6091059_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/10/le-rapport-du-giec-est-un-code-rouge-pour-l-humanite_6091059_3244.html>>
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11- Le système des courants de l’océan Atlantique au bord de la rupture, Le Monde, 10/08/21, 11h25 
Clémentine Thiberge

Cette circulation océanique, qui joue un rôle de thermostat de la planète, est de plus en plus affectée par les émissions de gaz à effet de serre. 
Des hivers plus cléments au nord, des étés moins chauds au sud. La Circulation méridienne de retournement atlantique, un courant océanique aussi appelé AMOC, joue un rôle de thermostat de la planète. Mais ce système, dont fait partie le Gulf Stream, est aujourd’hui arrivé à son point de rupture, suggère une étude parue dans la revue Nature Climate Change, jeudi 5 août.
L’AMOC est en effet l’un des principaux systèmes de circulation océanique de la Terre. Tel un tapis roulant géant, ce courant transporte l’eau chaude et salée de l’équateur vers le nord. Cette eau se refroidit alors et devient ainsi plus dense. Lorsqu’elle est suffisamment lourde, elle s’enfonce vers des couches océaniques plus profondes et retourne vers le sud. Au total, ce courant déplace près de 20 millions de mètres cubes d’eau par seconde, soit près d’une centaine de fois le flux du fleuve Amazone.
> Lire aussi  Le courant océanique Gulf Stream est au plus bas depuis mille ans
En février déjà, une étude dans la même revue avait alerté sur la diminution de puissance de l’AMOC, au plus bas depuis un millénaire. Aujourd’hui Niklas Boers, climatologue à l’Institut de recherche de Potsdam (Allemagne) sur les effets du changement climatique, démontre que le point de non-retour est proche. « Alors que l’on savait que l’AMOC était à son plus faible niveau depuis au moins mille ans, la question restait ouverte de savoir si cet affaiblissement était simplement une variation du système ou s’il était associé à une perte de stabilité, explique-t-il. Il faut imaginer une chaise que l’on peut déplacer ou incliner ; dans le premier cas, sa stabilité ne sera pas affectée, dans le second cas, il y a un point d’inclinaison au-delà duquel la chaise va tomber : le point de basculement. »
Les résultats de l’étude montrent que l’affaiblissement de l’AMOC est associé à une baisse de stabilité, et que le courant s’est donc rapproché du seuil critique à partir duquel il pourrait s’effondrer. L’état des connaissances actuel ne permet toutefois pas de savoir si ce basculement est imminent ou s’il risque de survenir dans plusieurs siècles.
> Lire aussi En Islande, avant-poste du dérèglement climatique : « On vit une explosion au ralenti »
Conséquences multiples
Reste à savoir, aussi, quelles sont les régions qui pourraient être affectées par la modification de ce courant. « Le monde entier, répond Niklas Boers, mais les pays adjacents à l’océan Atlantique plus directement. » Les conséquences pourraient être multiples : températures plus fraîches en Europe, élévation du niveau de la mer dans l’est des Etats-Unis, modification des régimes de précipitations dans les systèmes de mousson tropicaux, en particulier en Amérique du Sud et en Afrique de l’Ouest. « En Afrique de l’Ouest, certaines études suggèrent qu’un effondrement de l’AMOC pourrait pousser la région dans des conditions de sécheresse permanentes », confirme l’auteur de l’étude.
Pour expliquer ces possibles réactions en chaîne, Julie Deshayes, chercheuse océanographe au CNRS, qui n’a pas participé à l’étude, rappelle que l’AMOC « n’est pas un seul courant, mais une moyenne, une construction mathématique qui regroupe, fusionne plusieurs courants différents dans tout l’Atlantique Nord, dont le Gulf Stream. » Les fluctuations de ce dernier ont un impact sur le climat global. Et, dans le contexte de l’intensification de l’effet de serre, la circulation joue un autre rôle fondamental : elle contribue à stocker, dans les profondeurs de l’océan, une partie du dioxyde de carbone émis par les activités humaines. L’AMOC influence également les écosystèmes marins à grande échelle avec le transport horizontal de nutriments et de gaz, notamment l’oxygène.
> Lire aussi  Rapport du GIEC : « Il faut décarboner de toute urgence et de manière très radicale nos sociétés et nos économies »
Selon la chercheuse, plusieurs paramètres demeurent encore inconnus. « On connaît un peu les conséquences d’un effondrement dans un climat stable, commente Julie Deshayes, mais le climat actuel n’est pas stable. Et on ne sait pas comment les conséquences de l’effondrement de l’AMOC vont interagir avec les conséquences directes du changement climatique telles que l’augmentation des températures, la modification du cycle de l’eau, etc. »
Et aujourd’hui, c’est justement le réchauffement climatique en cours qui semble affaiblir ce courant. L’AMOC est en effet déterminé par les gradients de densité de l’eau qui sont affectés à la fois par la température et la concentration en sel. Or, la température et la salinité sont deux variables déréglées par le changement climatique. « Plus nous émettons de CO2 et d’autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère, plus la probabilité que l’AMOC s’effondre à un moment donné est élevée », observe la chercheuse. Les solutions pour éviter le point de non-retour consisteraient donc à « réduire et éventuellement arrêter les émissions de gaz à effet de serre aussi vite que possible ».
> Lire aussi  La crise climatique s’aggrave partout, à des niveaux sans précédent, alerte le GIEC
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2021/08/10/le-systeme-des-courants-de-l-ocean-atlantique-au-bord-de-la-rupture_6091061_1652612.html <https://www.lemonde.fr/climat/article/2021/08/10/le-systeme-des-courants-de-l-ocean-atlantique-au-bord-de-la-rupture_6091061_1652612.html>>
Sur le même sujet : 
> [Sciences] Gulf Stream : des premiers signes alarmants d’un effondrement du courant marin <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/sciences-gulf-stream-des-signes-d-un-effondrement-du-courant-marin-150070.html>, Novethic, 14/08/21
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12- Rapport du GIEC : les nations insulaires appellent le monde à sauver leur avenir, Le Monde avec AFP, 10/08/21, 11h53

Après la publication, lundi 9 août, du rapport de l’ONU alertant sur le réchauffement de la planète et la hausse du niveau des mers, des dizaines de petits Etats insulaires vulnérables aux effets du changement climatique ont appelé le monde à sauver leur avenir.
« Nous devons inverser la tendance », a déclaré Diann Black-Layne, négociatrice principale sur le climat pour l’Alliance des petits Etats insulaires (Aosis) et ambassadrice d’Antigua-et-Barbuda, dans un communiqué publié lundi soir.
« Le fait est que si nous limitons le réchauffement à 1,5 degré, nous risquons toujours une augmentation du niveau de la mer d’un demi-mètre. Mais si nous empêchons le réchauffement d’atteindre 2 degrés, nous pouvons éviter une élévation du niveau de la mer de trois mètres à long terme. C’est notre avenir même qui est en jeu », a-t-elle ajouté.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/10/rapport-du-giec-les-nations-insulaires-appellent-le-monde-a-sauver-leur-avenir_6091064_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/10/rapport-du-giec-les-nations-insulaires-appellent-le-monde-a-sauver-leur-avenir_6091064_3244.html>>
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13- Climat : l’Australie ne compte pas revoir ses objectifs à la hausse, Le Monde avec AFP, 10/08/21, 13h00

Le premier ministre conservateur, Scott Morrison, a rejeté mardi les appels à fixer des objectifs plus ambitieux en matière de lutte contre le changement climatique, estimant sa politique suffisante. 
Le premier ministre australien, Scott Morrison, a rejeté mardi 10 août les appels à revoir les objectifs climatiques de l’Australie à la hausse, malgré le rapport alarmant de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur le climat, publié la veille. Le chef du gouvernement a averti qu’il ne souhaitait pas fixer d’objectifs en matière de neutralité carbone.
L’Australie s’était déjà illustrée en la matière il y a deux ans, avec un refus similaire lors du sommet annuel du Forum des îles du Pacifique (FIP), en août 2019. Alors que la plupart des pays appelaient à des mesures concrètes pour lutter contre les risques que fait peser le changement climatique dans la région, le rassemblement s’était conclu par un manque d’engagement du gouvernement australien, qui avait alors refusé de se fixer un objectif d’abandon du charbon comme source d’énergie. Quatre ans avant, lors de la COP21, à Paris, en 2015, les timides engagements climatiques de l’Australie avaient également été relevés : une diminution de 26 % (pouvant aller jusqu’à 28 %) de ses émissions avant 2030 par rapport à 2005. Même les Etats-Unis, pourtant peu prompts à prendre ce type d’engagement, avaient fait mieux en affichant un objectif de diminution de 26 % à 28 % de leurs émissions avant 2025 par rapport à 2005.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/10/climat-l-australie-ne-compte-pas-revoir-ses-objectifs-a-la-hausse_6091067_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/10/climat-l-australie-ne-compte-pas-revoir-ses-objectifs-a-la-hausse_6091067_3244.html>>
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14- En Grèce, "corps-à-corps" pour arrêter la course folle de l'incendie d'Eubée, AFP, 10/08/21, 21:00
Alexandros Kottis, avec Chantal Valery à Athènes

Villages assiégés, pinèdes carbonisées et maisons détruites : l'île grecque d'Eubée offrait un spectacle de désolation mardi alors que des centaines de pompiers et de volontaires luttaient pour arrêter la course folle du plus destructeur des incendies ayant frappé la Grèce.
En huit jours d'incendie sur cette vaste île montagneuse et boisée à 200 km d'Athènes, ce sont 49.700 hectares qui sont déjà partis en fumée, selon le Système européen d'information sur les feux de forêts (EFFIS).
Et depuis le 29 juillet, plus de 93.700 hectares ont été ravagés par les flammes dans ce pays méditerranéen frappé début août par la pire canicule en trois décennies. Moins de 2.300 hectares avaient brûlé en moyenne sur la même période entre 2008 et 2020.
Face à une "catastrophe naturelle aux proportions sans précédent", le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a annoncé le déblocage d'une enveloppe globale de 500 millions d'euros qui comprend à la fois des aides d'urgence aux habitants victimes des feux, mais aussi un plan de reconstruction des zones sinistrées.
En l'espace de quelques jours où le thermomètre a largement dépassé les 40° à de nombreux endroits, 586 incendies se sont déclarés dans le pays, a précisé le vice-ministre de la Protection civile, Nikos Hardalias. 
Devant l'avancée du brasier, plus de 3.000 personnes ont été évacuées par la mer de l'immense île d'Eubée dont la partie nord s'est embrasée le 3 août, selon les garde-côtes grecs.
Si les autorités ont jugé que "la situation est bien meilleure" mardi, les pompiers, aidés de nombreux volontaires, bataillaient toujours pour empêcher le feu d'atteindre Istiaia, une ville de 7.000 habitants, qui n'a pas été évacuée.
Les forces déployées dans la partie nord d'Eubée ont été renforcées mardi et portées à 870 pompiers, dont beaucoup venus de Chypre, Slovaquie, Pologne, Serbie, Ukraine et Roumanie, selon les services d'incendies grecs.
Dix-sept hélicoptères bombardiers d'eau étaient mobilisés, ainsi que huit avions, dont trois Canadair français.
Dans le Péloponnèse, région également frappée par les incendies, les feux ont repris de plus belle, poussant les autorités à ordonner l'évacuation de plus d'une dizaine de petits villages dans la région de Gortynia.
"En un clin d'œil, nous avons perdu tout contrôle", a déploré le maire, Efstathios Soulis, à la télévision publique ERT, ajoutant que des dizaines de villages, d'unités agricoles et d'entreprises étaient en danger.
A Eubée, "les citoyens et les pompiers sont engagés dans une bataille au corps-à-corps, se battant avec tout leur coeur et toute leur âme", a déclaré sur sa page Facebook le maire d'Istiaia, Yiannis Kontzias.
La Grèce et la Turquie sont touchées par une vague d'incendies violents, qui ont fait huit morts sur les côtes turques et trois morts en Grèce.
La Turquie semblait toutefois désormais sortie d'affaire.
Seize personnes ont été interpellées, soupçonnées d'incendie criminel ou d'incendie par négligence, a indiqué la police.
- "On les supplie de venir" -
Des villages entiers ont été évacués et des centaines de maisons détruites à Eubée mais aussi dans l'agglomération d'Athènes, sur la péninsule du Péloponnèse et dans d'autres régions du pays.
En T-shirts et souvent sans masque ni casque, les volontaires, aidés de pompiers, luttaient sur plusieurs fronts pour contenir les flammes qui dévorent Eubée. 
Mardi, le maire d'Istiaia se montrait "optimiste" sur le front de Kamatriades, estimant que le feu y était "sous contrôle". 
Mais sur l'autre front, une centaine de pompiers se battaient contre l'avancée impitoyable des flammes, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Dans le village balnéaire d'Asminio, menacé par les flammes, l'ordre d'évacuer a été donné mardi midi. "Où veux-tu qu'on aille?", hurle une sexagénaire qui refuse de quitter les lieux sous un ballet d'hélicoptères.
Dans les rues, envahies par des dizaines d'habitants, le ton monte: "Regarde, ce sont eux qui font le boulot", s'emporte Dimitri en montrant un camion de pompiers slovaque. "Ils sont où, les nôtres? On les supplie de venir et personne n'arrive".
- Le Premier ministre demande pardon -
Le maire d'Istiaia a estimé que "les hélicoptères avaient beaucoup aidé" lundi. "Si nous avions fait ça dès le début, nous aurions évité cette destruction", a-t-il dit.
A l'instar de l'opposition, de nombreux responsables locaux et habitants ont dénoncé le manque de réactivité et de moyens aériens mis en œuvre.
Le Premier ministre a "demandé pardon pour de possibles erreurs". "Nous avons fait tout ce qui était humainement possible, mais dans plusieurs cas, ce n'était pas assez", a-t-il déclaré lundi soir dans une allocution télévisée.
Nikos Hardalias a lui souligné mardi qu'il était "très dangereux" pour les pilotes de voler avec "zéro visibilité".
<https://www.lepoint.fr/monde/en-grece-corps-a-corps-pour-arreter-la-course-folle-de-l-incendie-d-eubee-10-08-2021-2438407_24.php <https://www.lepoint.fr/monde/en-grece-corps-a-corps-pour-arreter-la-course-folle-de-l-incendie-d-eubee-10-08-2021-2438407_24.php>>
Sur le même sujet : 
> "Je suis perdu" : en Grèce, les éleveurs hébétés face à leurs troupeaux brûlés <https://information.tv5monde.com/info/je-suis-perdu-en-grece-les-eleveurs-hebetes-face-leurs-troupeaux-brules-420234>, AFP, 11/08/21, 20:00
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15- Rapport du Giec : le réchauffement climatique peut encore être atténué, Actu-environnement, 10/08/21
Fanny Bouchaud

Le réchauffement climatique est déjà en route, et certains de ses effets sont déjà irréversibles mais il est encore possible de les atténuer. Un défi qui nécessite une baisse drastique et peu probable des émissions de gaz à effet de serre.
Le Groupe d'experts international sur l'évolution du climat (Giec) a publié son rapport le 9 août. Ce rapport est le résultat de la compilation et de l'analyse de plus de 14 000 études scientifiques. Il a pour but de faire un état de l'art des connaissances actuelles sur le climat et de donner les clés nécessaires aux décideurs pour engager des politiques en faveur du climat. Plus précis et plus pédagogique que ses prédécesseurs, le rapport de 2021 l'atteste : le réchauffement climatique est bien en route et certains des changements qu'il a provoqués sont déjà irréversibles. Mais ces changements peuvent être atténués par « une baisse profonde et rapide des émissions de gaz à effet de serre (GES)». Ce qui nécessite la coordination de tous les États.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/Rapport-giec-2021-climat-38004.php4 <https://www.actu-environnement.com/ae/news/Rapport-giec-2021-climat-38004.php4>>
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16- Tribune. « L’écocide dont résultent les mégafeux est aussi un ethnocide », Le Monde, 11/08/21, 05h57 
Par Joëlle Zask, philosophe, maîtresse de conférences à l’université d’Aix-Marseille, autrice de Quand la forêt brûle (Premier Parallèle, 2019)

Selon la philosophe Joëlle Zask, dans une tribune au « Monde », une des raisons fondamentales de l’extension des feux de forêt qui ravagent la planète est liée à la mise à l’écart des populations, souvent autochtones, qui la connaissent intimement.
Tribune. Les mégafeux de forêt, ces signes les plus violents de la crise écologique, font rage : en Sibérie, un million et demi d’hectares, dont on parle trop peu, sont récemment partis en fumée. L’ouest des Etats-Unis et du Canada est en flamme. Tout le sud de l’Europe est menacé.
Les causes environnementales des mégafeux sont identifiées. Il en va de même de leur impact écologique : nous savons que ces feux sont dus au dérèglement climatique dont les activités humaines sont responsables, qu’ils émettent autant de gaz à effet de serre que la circulation automobile, que les forêts qui en sont victimes sont durablement détruites, que des espèces qui y vivent disparaissent. La forêt amazonienne produit désormais plus de gaz carbonique qu’elle n’en capture. Récemment, les fumées dégagées par les feux qui sévissent dans l’Oregon et en Californie ont atteint New York, dont les habitants ont été asphyxiés. Le 30 juillet, Joe Biden a déclaré qu’il fallait voir dans les mégafeux la preuve de l’urgence à agir énergiquement pour le climat.
> Lire aussi  La crise climatique s’aggrave partout, à des niveaux sans précédent, alerte le GIEC
Ce qui est moins connu est la corrélation entre le développement de ces feux extrêmes et la dégradation, voire la disparition des activités humaines compétentes dans les forêts, dont les feux dirigés ou écobuage, qui sont destinés, entre autres, à éviter les mégafeux. Les touristes et les « rurbains » qui se multiplient à la campagne en quête d’un lieu de séjour plus humain que la grande ville sont ignorants en la matière. Ils sont aussi négligents : 80 % des feux de forêt sont dus à des actes humains accidentels et, pour une proportion non négligeable, criminels.
Peuples délogés et déculturés
En revanche, les peuples et les individus qui connaissent la forêt, l’entretiennent et en prennent soin depuis des millénaires ont été massivement délogés et déculturés. Ainsi en va-t-il des peuples autochtones de l’Amérique du Nord, des Amérindiens du Brésil, des peuples aborigènes d’Australie ou des peuples nomades de Sibérie, mais aussi de nos paysans et forestiers européens qui savaient cultiver les forêts et les protéger des flammes.
> Lire aussi  « Cette météo, ce n’est pas la nôtre » : en Russie, un été de catastrophes climatiques
Le processus est simple : les forêts qui, au cours des millénaires, se sont adaptées aux activités humaines – dont le pastoralisme, l’agriculture paysanne, le traçage de voies de passage, les feux d’entretien – se referment et s’uniformisent. Elles s’encombrent de matière sèche et de strates intermédiaires de végétation qui sont pour les flammes autant de tremplins vers le houppier des grands arbres. Dans les circonstances actuelles de températures extrêmes, de longues sécheresses, de vents intenses et d’invasions de nuisibles, les priver de ces soins, souvent au nom d’une nature vierge qui n’existe quasiment pas, c’est les livrer aux flammes.
Le sinistre cas de Fordlândia
L’écocide dont résultent les mégafeux est aussi un ethnocide. Détruire la forêt, la compartimenter, la privatiser, l’exploiter ou la défricher sur d’immenses surfaces au profit de l’extraction minière, de l’élevage, du soja transgénique ou du palmier à huile, c’est en parallèle, et avec tout autant de violence, détruire culturellement les peuples qui y vivent.
> Lire aussi  L’incendie Dixie Fire devient le deuxième plus grand feu de l’histoire de la Californie
En 1928, le sinistre cas de Fordlândia atteste déjà cette corrélation. Afin de produire du caoutchouc, l’industriel américain Henry Ford met la main sur 10 000 kilomètres carrés près de Santarem, au Brésil, dont il chasse les habitants. Destinés à une plantation d’hévéas, ces hectares sont aspergés de kérosène et incendiés jusqu’à la racine. Aucun litre de latex n’a jamais été produit. Non seulement la forêt se ravine mais les arbres se contaminent les uns les autres.
Quant aux travailleurs de la plantation recrutés parmi les Indiens brésiliens, les traitements qui leur sont infligés ne sont pas d’une nature fondamentalement différente de ceux que subit la forêt. La ville ouvrière prétendument « modèle » dans laquelle ils sont logés leur est parfaitement inadaptée. La tentative de colonisation culturelle qui les vise passe par le corned-beef et le hamburger, l’interdiction des femmes et de l’alcool, le port obligatoire d’un badge, des horaires stricts et autres contraintes du même acabit. Dès 1934, après moult révoltes et désertions, Fordlândia est abandonné.
Savoirs patiemment élaborés durant des siècles
Cet épisode bien décrit par l’historien américain Greg Grandin est l’un des premiers actes, certes avorté, d’un drame dont les actes suivants vont, quant à eux, triompher de l’adversité naturelle et de la prétendue « sauvagerie » humaine. Là où nous commençons à reconnaître des savoirs patiemment élaborés durant des siècles, on ne voit alors que de l’obscurantisme et de la superstition. Ainsi en va-t-il des peuples aborigènes d’Australie dont la situation est aujourd’hui emblématique de l’intrication entre la destruction de la nature et la destruction des formes de vie autochtones.
> Lire aussi  Grèce : de violents incendies continuent de ravager le pays, des milliers de personnes ont été évacuées
Si le bush est victime de mégafeux qu’aucune technologie humaine, si sophistiquée qu’elle soit, ne peut dominer, c’est aussi que ces peuples, qui s’occupent de la forêt depuis cinquante mille ans, ont perdu, quand ils n’ont pas été décimés, la possibilité d’entretenir la biodiversité et de « nettoyer le paysage », lequel a pourtant évolué de manière à avoir besoin de leurs soins.
Aujourd’hui, face à l’impuissance absolue de la rationalité occidentale, ce sont les rangers aborigènes, mais aussi les Amérindiens, les forestiers corses, les éleveurs californiens, les peuples sibériens qu’on appelle à l’aide pour enseigner ce qu’ils savent et organiser la lutte qui convient contre les mégafeux. Espérons que leur « culture du feu » et leurs sciences de la nature auront mieux résisté aux assauts de la « civilisation » que la nature en flamme.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/11/l-ecocide-dont-resultent-les-megafeux-est-aussi-un-ethnocide_6091129_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/11/l-ecocide-dont-resultent-les-megafeux-est-aussi-un-ethnocide_6091129_3232.html>>
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17- Face aux alarmes du GIEC, Macron critiqué pour son bilan environnemental, Le Monde, maj le 11/08/21 à 07h01 
Olivier Faye

Alors que l’organisation internationale appelle à un sursaut politique, le volontarisme affiché du président est entaché par la récente condamnation du gouvernement par le Conseil d’Etat pour son inaction climatique. 
La sonnette d’alarme retentit au plus mauvais moment pour Emmanuel Macron. Lundi 9 août, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a fait état de la situation dramatique dans laquelle se trouve la planète, dont le réchauffement devrait atteindre le seuil de + 1,5 °C autour de 2030, soit dix ans plus tôt qu’estimé. Cette évolution, appelée à s’accentuer dans les décennies à venir, pourrait provoquer des désastres « sans précédent » pour l’humanité (inondations, sécheresses…), alertent les 234 scientifiques internationaux, réunis sous l’égide de l’Organisation des Nations unies (ONU), dans le premier volet de leur rapport d’évaluation – le précédent datait de 2013.
> Lire aussi  La crise climatique s’aggrave partout, à des niveaux sans précédent, alerte le GIEC
« Le rapport du GIEC est sans appel. A nouveau. Le temps de l’indignation est derrière nous », a convenu le chef de l’Etat sur Twitter, lundi, assurant que « la France restera du côté de ceux qui agissent ». M. Macron a donné rendez-vous à ses homologues du monde entier, en novembre, à Glasgow, en Ecosse, pour la 26e conférence de l’ONU sur le climat (COP26). « Scellons un accord à la hauteur de l’urgence ! », a-t-il lancé.
Action trop timorée
Or, ce volontarisme apparent se heurte, dans les faits, aux conclusions sévères rendues, en France, sur l’action trop timorée de l’exécutif en matière environnementale. Le 4 août, le Conseil d’Etat a en effet condamné les pouvoirs publics à payer une astreinte record de 10 millions d’euros pour ne pas avoir pris les mesures nécessaires afin de lutter contre la pollution atmosphérique. Cette décision, résultat du recours d’une ONG, est motivée par « la gravité des conséquences en termes de santé publique » et « l’urgence qui en découle ».
> Lire aussi  Pollution de l’air : l’Etat condamné à payer une astreinte record de 10 millions d’euros
Le 1er juillet, déjà, la plus haute instance administrative du pays avait enjoint à l’exécutif de « prendre des mesures supplémentaires d’ici au 31 mars 2022 » pour atteindre l’objectif d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici à 2030. L’ambition est pourtant gravée dans le marbre de l’accord de Paris sur le climat (2015) – elle pourrait encore être rehaussée à Glasgow dans quelques semaines. « Le gouvernement français doit renforcer considérablement sa politique climatique s’il veut atteindre les objectifs qu’il s’est fixés, comme le rappelle le Conseil d’Etat. On ne combat pas le réchauffement climatique avec des discours », a souligné, lundi, l’ancienne ambassadrice française lors de la COP21, Laurence Tubiana.
> Lire aussi  La convention citoyenne pour le climat se sépare sur une note sévère au gouvernement
Cette dernière avait été choisie par l’exécutif, en 2019, pour coprésider le comité de gouvernance de la convention citoyenne pour le climat. Au lendemain de la crise des « gilets jaunes », provoquée notamment par la hausse de la taxe carbone, Emmanuel Macron comptait sur cette instance pour trouver une voie de passage entre l’impératif écologique et son acceptabilité économique et sociale. Las, de nombreux membres de la convention ont été déçus, deux ans plus tard, par la traduction concrète de leurs travaux.
« Ecologie du sur-place »
Le référendum que leur a promis le président de la République afin d’introduire la lutte contre le changement climatique à l’article 1er de la Constitution n’aura pas lieu, faute d’accord avec le Sénat. Surtout, la loi Climat et résilience, adoptée en juillet sur la base de leurs préconisations, est jugée insuffisante par la plupart des associations environnementales.
> Lire la tribune : « Le projet de loi Climat et résilience constitue une double occasion manquée : respecter l’accord de Paris et faire confiance à la science »
« Une écologie du sur-place », a critiqué la Fondation Nicolas-Hulot. « La COP26 de Glasgow en novembre sera évidemment une étape décisive, mais il n’y aura pas de volontarisme au niveau international sans changement politique au niveau national », préviennent les porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Eva Sas et Alain Coulombel, dans un communiqué publié lundi, pointant « les renoncements de la loi Climat ».
De son côté, l’exécutif assure porter une « écologie de gouvernement », à rebours de l’« écologie excessive » et des « simplismes ». « Depuis quatre ans, le gouvernement et la majorité ont fait énormément : arrêt du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et du projet EuropaCity pour préserver les terres agricoles, vote de l’un des plans de relance les plus “verts” au monde, selon l’ONU, vote d’une loi sur l’économie circulaire, qui a placé la France en tête de la fin progressive du plastique à usage unique… », a défendu la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, le 22 juillet, dans une tribune au Mondesignée avec l’eurodéputé macroniste Pascal Canfin.
Leur credo : « transformer sans fracturer ». Quitte à paraître privilégier, donc, l’écologie des « petits pas », comme le dénonçait Nicolas Hulot au moment de démissionner du gouvernement, en 2018.
Emmanuel Macron craint avant tout de réveiller une colère semblable à celle des « gilets jaunes ». A ce titre, l’impact économique et social de la crise du Covid-19 l’invite à redoubler de prudence. « Toutes nos politiques publiques doivent être jugées à l’aune de l’écologie, convient un poids lourd du gouvernement. Mais le risque de conflits sociaux majeurs vient aussi de là, entre ceux qui peuvent payer et ceux qui ne le peuvent pas. C’est un fossé très dangereux. La raison pour laquelle il ne faut pas de transition écologique brutale. »
Soucieux du peuple de droite
Sur le plan politique, pourtant, de nombreux soutiens du chef de l’Etat estiment qu’Emmanuel Macron pourrait capitaliser sur cette question, en particulier auprès de l’électorat de centre gauche. « Il n’y a jamais eu de grand discours écolo de sa part, comme celui des Mureaux sur le séparatisme islamiste. Il en faudrait un », plaide un bras droit de l’ancien ministre de l’économie, selon lequel un espace reste à occuper pour une « écologie républicaine de raison » à côté d’Europe Ecologie-Les Verts. Mais le locataire de l’Elysée paraît plus soucieux de ne pas s’aliéner le peuple de droite, réputé crucial en vue de l’élection présidentielle de 2022.
En septembre 2020, M. Macron moquait ainsi « le modèle amish » promu, selon lui, par certains élus écologistes, partisans du « retour à la lampe à huile ». « Oui, la France va prendre le tournant de la 5G », répondait-il alors à ceux qui réclamaient un moratoire sur cette technologie.
> Lire aussi Eoliennes : en Polynésie, Emmanuel Macron en appelle au « pragmatisme au cas par cas »
En écho à de nombreux responsables de droite ou d’extrême droite, qui dénoncent l’implantation d’éoliennes en France, le président de la République a par ailleurs pris ses distances avec ce mode de production énergétique. Il a défendu, dans un entretien à France info, le 27 juillet, « le pragmatisme au cas par cas » sur les projets éoliens, pour éviter « d’abîmer nos paysages : c’est une part de notre patrimoine, de notre richesse profonde, de notre identité ».
Son épouse, Brigitte Macron, a pour sa part apporté publiquement son soutien à l’animateur Stéphane Bern, qu’elle a qualifié, début juin, de « Don Quichotte » pour sa croisade antiéoliennes. En mai, Barbara Pompili affirmait pourtant qu’« il y a une nécessité absolue de déployer l’éolien en France face à l’urgence climatique, à un moment où beaucoup cherchent à politiser, cliver, polémiquer autour de ce sujet ».
> Lire aussi  Référendum climat : l’exécutif enterre la promesse d’Emmanuel Macron
Le deuxième volet du rapport du GIEC, lui, devrait détailler les impacts sur la planète du réchauffement climatique. Il est attendu en février 2022, en pleine campagne présidentielle.
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/08/10/le-terne-bilan-environnemental-de-macron-face-aux-alarmes-du-giec_6091101_823448.html <https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/08/10/le-terne-bilan-environnemental-de-macron-face-aux-alarmes-du-giec_6091101_823448.html>>
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18- Mont Blanc : un glacier instable sous haute surveillance côté italien, AFP, 11/08/21, 15:00

Un glacier instable en cours de fonte se trouvant sur le versant italien du Mont Blanc est surveillé de près par des scientifiques, qui craignent que la hausse des températures ne représente une menace pour la vallée située en contrebas.
Le glacier de Planpincieux, perché à 2.700 mètres d'altitude au-dessus du village du même nom, est au-dessous de la face sud des Grandes Jorasses.
Qualifié de "tempéré", il est déjà en cours de fonte, contrairement aux glaciers polaires encore gelés jusqu'à la couche rocheuse. Ce qui signifie que le glacier de Planpincieux peut glisser plus rapidement en raison de la couche d'eau sur laquelle il repose, le rendant plus dangereux pour le Val Ferret situé en contrebas, selon les experts. 
"Nous faisons face à une hausse importante des températures, qui accélère la formation de la couche d'eau sous le glacier", a expliqué à l'AFPTV Valerio Segor, le directeur de gestion des risques naturels dans le Val d'Aoste, dans le nord-ouest de l'Italie.
Auparavant, le glacier de Planpincieux, plus épais et moins fracturé, était dans une position plus stable sur la roche, a rappelé Paolo Ferret, un expert en glaciers basé à Courmayeur mais, en raison de la hausse des températures causée par le changement climatique, il "s'est déplacé que sur une surface lisse le rendant plus instable".
Le glacier glisse lentement mais sûrement, jusqu'à un mètre et demi par jour dans les cas extrêmes, a-t-il précisé, alors que le sérac Whymper, un glacier de type polaire le surplombant à 4.000 mètres d'altitude, glisse sur une distance de 2 à 20 centimètres chaque jour.
Un énorme bloc de 15.000 m3 de glace s'est détaché du Whymper en octobre, juste après que les autorités eurent interdit l'accès aux sentiers situés en contrebas.
Les mouvements du glacier de Planpincieux et de ceux qui le surplombent sont suivis de près à l'aide radars et les autorités régionales ont mis sur pied des plans d'urgence reposant sur plusieurs scénarios.
Le scénario "extrême" envisage la chute de 800.000 m3 de glace sur le village et les routes d'accès "mais il n'y a aucune garantie que cela se déroulera de cette façon", selon Paolo Ferret.
<https://information.tv5monde.com/info/mont-blanc-un-glacier-instable-sous-haute-surveillance-cote-italien-420204 <https://information.tv5monde.com/info/mont-blanc-un-glacier-instable-sous-haute-surveillance-cote-italien-420204>>
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19- Changement climatique : "Notre cerveau est moins enclin à y croire s'il ne peut se le représenter clairement", Le JDD, 11/08/21, 18h53
Louis de Briant

Malgré les catastrophes naturelles qui s'enchaînent, le réchauffement climatique reste très difficile à se représenter, explique Tali Sharot, professeure en neurosciences cognitives à l'Université de Londres. La faute - en partie - à notre cerveau, focalisé sur le moment présent et très optimiste pour notre propre personne.
Des incendies meurtriers en Grèce, en Algérie et en Turquie, des inondations dévastatrices en Belgique et en Allemagne… L'été 2021 voit se succéder des catastrophes climatiques, de plus en plus nombreuses selon le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) : "Il est pratiquement certain que les extrêmes de chaleur sont devenus plus fréquents et plus intenses dans la plupart des régions du globe depuis les années 1950", écrit le rapport, et qu'il est très probable que ceux-ci sont directement liés à l'activité humaine.
> Lire aussi - Cartes. Quel climat pour la France, demain?
L'une des explications de notre difficulté à agir se trouve peut-être… dans notre cerveau. Focalisé sur le présent, rétif à se projeter trop loin dans l'avenir et mal équipé pour se représenter les bouleversements du climat, il n'est pas facile pour lui d'appréhender le réchauffement climatique. Mais il peut être influencé, si on évite le catastrophisme et si on met en avant ce que chacun à y gagner personnellement. On peut même l'aider à lutter contre la désinformation, jure Tali Sharot, professeure en neurosciences cognitives à l'Université de Londres.
Dans une interview au magazine Uzbek&Rica, vous expliquiez que le cerveau humain était fabriqué pour survivre, pas pour le long terme. Y a-t-il une impossibilité de notre cerveau à penser le temps long ?
Nous avons tous des biais : il y a d'abord l'écart temporel, le biais du présent. C'est une tendance que nous avons à nous appuyer davantage sur le présent que sur le passé quand nous prenons une décision. J'accorde plus de prix à la part de gâteau que je reçois aujourd'hui qu'à celle que je recevrai la semaine prochaine. Notre cerveau a évolué de façon à se concentrer sur le moment présent, parce que nous sommes focalisés sur la survie.
De plus, quand on se projette dans l'avenir, on pense à soi-même comme à une personne légèrement différente. On utilise le même processus mental que celui qu'on applique aux autres. C'est donc aussi difficile de penser à soi dans le futur, que de se mettre à la place des autres. 
Dans le cas du réchauffement climatique, les deux éléments jouent. Les effets les plus dévastateurs se feront sentir dans le futur, aux dépens de nos petits-enfants. Enfin, notre cerveau est moins enclin à croire que quelque chose va arriver si on ne peut pas se le représenter clairement, ce qui n'est pas toujours facile avec le climat.
Le réchauffement climatique a pourtant des conséquences de plus en plus concrètes sur nous, comme les inondations en Belgique et en Allemagne ou les feux de forêt en Grèce. Pourquoi le sentiment que le danger se rapproche ne nous pousse-t-il pas à agir ?
Les conséquences les plus immédiates du réchauffement climatique affectent d'abord les minorités : la plupart des gens ne les ont pas vécu eux-mêmes. D'après plusieurs études, même les gens qui y croient pensent que les conséquences du réchauffement seront plus faibles dans leur propre région. On nomme ceci "l'optimisme privé mais le pessimisme public".
C'est en cela assez similaire au Covid-19 : beaucoup de personnes ont eu à souffrir du Covid, mais peu ont expérimenté de symptômes sévères. Les gens apprennent de leur propre vécu. On peut mettre à disposition des graphes, des données, des datas, mais toutes les études montrent à quel point les gens s'appuient sur leur propre expérience.
Que faut-il faire pour nous pousser à agir ?
Il faut déjà définir comment agir et quel type d'action est requise. Au niveau individuel, que peut faire une seule personne ? Les messages envoyés par les militants écologistes peuvent être très contradictoires. On voit passer beaucoup de données, des messages opposés et on ne sait plus quoi faire. On pense alors ne plus avoir aucun contrôle : l'un des problèmes majeurs, c'est la communication.
> Lire aussi - Le climatologue Christophe Cassou : "Le changement climatique est un voyage sans retour"
Quand les gens pensent qu'ils ne peuvent pas agir, c'est que la communication autour du réchauffement climatique tourne principalement autour de l'Apocalypse. Ils sont alors moins enclins à agir pour changer les choses. Ce scénario-catastrophe prive de tout espoir. Et, évidemment, il y a aussi le fait que ceux avec le plus de pouvoir sur le sujet sont les décideurs politiques.
Les conclusions catastrophiques du Giec, bien que parfaitement fondées scientifiquement, seraient donc contreproductives en termes de communication ?
On doit bien sûr connaître les données et les conséquences du réchauffement climatique, mais on peut les orienter pour indiquer comment arriver au meilleur scénario [le GIEC a présenté trois scénarios possibles en fonction du degré de réchauffement]. Cela n'empêche pas de dire ce que l'on sait : que ce sera très difficile.
La meilleure façon de changer le comportement des gens, c'est de les encourager. Par exemple : "Si tu ne manges pas de viande rouge, tu auras meilleure mine" ou bien : "Il y a des alternatives à la viande". On met en avant ce qu'on peut faire de mieux. Ainsi, les solutions présentées ne permettent pas seulement d'éviter le réchauffement climatique mais auront aussi des conséquences positives pour soi.
Vous avez aussi écrit que les faits, les données, ne font pas changer d'avis les gens, à cause du biais de confirmation. Est-ce pour cette raison que certains ne croient pas au réchauffement climatique, malgré l'accumulation de preuves ?
La question du climat a été très politisée, en particulier aux Etats-Unis. Le problème n'est pas lié à la gauche ou à la droite, mais aux croyances des gens. Si vous ne croyez pas au réchauffement climatique, vous ne changerez pas d'avis si l'on vous dit que cela empire. Mais si on vous explique que ce ne sera pas aussi terrible que prévu, là vous changez d'avis. C'est aussi vrai pour les gens qui croient au réchauffement climatique : ils sont plus susceptibles de croire que la situation s'aggrave, plutôt qu'elle s'améliore. Nous sommes tous plus enclins à accepter des informations qui vont dans notre sens.
> Lire aussi - Réchauffement climatique : pourquoi agir sur les gaz à effet de serre de courte durée peut faire la différence
Comment parler à des gens influencés par des informations opposées ?
Parfois, on peut pousser les gens à agir sans avoir à changer leur système de croyances. Inciter quelqu'un à marcher plutôt qu'à prendre la voiture, par exemple, pour son intérêt. Ensuite, les gens sont plus susceptibles de croire ceux qui leur ressemblent : des parents, des proches ou des personnes qui croient au réchauffement climatique, même parmi ceux qui ne souhaitent pas agir contre. Il faut aussi leur donner la parole.
<https://www.lejdd.fr/Societe/changement-climatique-notre-cerveau-est-moins-enclin-a-y-croire-sil-ne-peut-se-le-representer-clairement-4061804 <https://www.lejdd.fr/Societe/changement-climatique-notre-cerveau-est-moins-enclin-a-y-croire-sil-ne-peut-se-le-representer-clairement-4061804>>
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20- Algérie : 69 morts dans les incendies toujours en cours, AFP, 11/08/21, 22:00
Yacine Benrabia avec Abdelhafid Daamache à Alger

Au moins 69 personnes sont mortes dans les incendies qui ravagent le nord de l'Algérie, des feux par dizaines avivés par la chaleur extrême et contre lesquels pompiers, militaires et volontaires tentent désespérément de lutter mercredi.
Au moins 28 soldats et 37 civils ont péri dans ces incendies qui ont débuté lundi soir en Kabylie, notamment dans la région de Tizi Ouzou, selon des bilans officiels.
En fin d'après-midi, l'agence officielle APS a fait état de quatre autres morts, sans dire s'il s'agissait de civils ou de militaires.
Et 20 personnes étaient portées disparues mercredi, selon le site d'information francophone Tout sur l'Algérie (TSA).
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a décrété un deuil national de trois jours à partir de jeudi.
Des images impressionnantes, accompagnées d'appels à l'aide, circulent sur les réseaux sociaux, avec des troncs calcinés, du bétail agonisant et des villages assiégés.
Sur des images de l'AFP, on peut voir des habitants tentant désespérément d'étouffer un départ de feu à l'aide de modestes branches.
Alors que l'Algérie fait face à une vague de chaleur extrême, des vents compliquent la tâche des secouristes, selon Youcef Ould Mohamed, un responsable local des forêts cité par l'agence officielle APS.
- Appels à l'aide -
Selon le porte-parole de la protection civile, Nassim Barnaoui, 69 foyers d'incendies étaient encore actifs mercredi dans 17 wilayas (préfecture), notamment dans celle de Tizi Ouzou, qui a enregistré le plus de pertes humaines.
"J'ai laissé tous mes biens dans mon village et je me suis enfui avec ma femme et mes trois enfants vers la ville", a dit a l'AFP Abdelhamid, un commerçant du village de Beni Yeni. "Heureusement, je possède un appartement dans le centre de Tizi Ouzou."
Dans la province voisine de Béjaïa, quatre personnes sont décédées mercredi, a rapporté l'APS citant un responsable de la protection civile locale. Ce dernier avait fait état plus tôt dans la journée du "déclenchement de neuf grands incendies".
Depuis mardi, des appels à envoyer de l'aide --nourriture, eau, médicaments-- pour les habitants des villages touchés se sont multipliés sur les réseaux sociaux.
Le président français Emmanuel Macron a annoncé mercredi envoyer deux Canadair et un avion de commandement pour aider à lutter contre les incendies.
En France, la diaspora et des ONG se mobilisent par ailleurs pour envoyer du matériel aux zones sinistrées par l'intermédiaire d'organisations locales, comme elles l'ont fait pour l'envoi de bouteilles d'oxygène en plein pic de l'épidémie de Covid-19.
L'Algérie a en outre conclu un accord avec l'Union européenne (UE) pour l'affrètement de deux avions bombardiers d'eau qui seront déployés à partir de jeudi, selon l'APS.
Le Maroc voisin, qui connait des tensions avec Alger, s'est dit aussi prêt à aider l'Algérie.
La piste criminelle a été évoquée par les autorités algériennes.
"Cinquante départs de feu en même temps, c'est impossible. Ces incendies sont d'origine criminelle", a affirmé mardi le ministre de l'Intérieur Kamel Beldjoud.
La radio publique a annoncé mardi l'arrestation de trois "pyromanes" à Médéa. Un quatrième a été arrêté à Annaba, selon l'APS.
- Vague de chaleur -
Le Premier ministre Aïmène Benabderahmane a évoqué plus de 70 incendies dans 18 wilayas du nord du pays. 
Le pire drame est survenu mardi quand 28 militaires ont péri alors qu'ils évacuaient des villageois menacés par les flammes, dans les montagnes de Bejaïa et Tizi Ouzou.
Chaque année, le nord de l'Algérie est touché par des feux de forêt. En 2020, près de 44.000 hectares de taillis sont partis en fumée. Les autorités avaient annoncé avoir arrêté plusieurs auteurs d'incendies criminels.
Ce phénomène s'amplifie tandis que les incendies se multiplient sur la planète. L'augmentation de la température, la multiplication des canicules et la baisse des précipitations par endroit est une combinaison idéale.
Une vague de chaleur extrême doit se poursuivre jusqu'en fin de semaine au Maghreb selon différents services météorologiques, avec des températures atteignant 46 degrés.
En Tunisie voisine, la capitale Tunis a battu mardi son record absolu, avec 49 degrés. Une quinzaine de départs de feu ont été enregistrés dans le nord et le nord-ouest, sans faire de victime, selon Moez Triaa, porte-parole de la protection civile.
Sur la rive nord de la Méditerranée, la Grèce et la Turquie ont été les pays les plus touchés ces deux dernières semaines, avec une série d'incendies qui ont fait huit morts sur les côtes turques et trois en Grèce.
<https://information.tv5monde.com/info/algerie-69-morts-dans-les-incendies-toujours-en-cours-420187 <https://information.tv5monde.com/info/algerie-69-morts-dans-les-incendies-toujours-en-cours-420187>>
Autres impacts climatiques : 
> Inde : des milliers de personnes évacuées de leurs villages inondés <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/inde-des-milliers-de-personnes-evacuees-de-leurs-villages-inondes_156520>, AFP, 12/08/21, 13:00
> Pic de chaleur en Italie : les pompiers face à plus de 500 incendies <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/italie-les-pompiers-face-a-plus-de-500-incendies-a-cause-du-pic-de-chaleur_4735803.html>, AFP, 12/08/21, 22:00
> Bolivie : 749.000 hectares ravagés par les flammes cette année (ONG) <https://information.tv5monde.com/info/bolivie-749000-hectares-ravages-par-les-flammes-cette-annee-ong-420437>, AFP, 13/08/21, 12:00
> Japon : inondations et glissements de terrain après des pluies torrentielles <https://information.tv5monde.com/info/japon-inondations-et-glissements-de-terrain-apres-des-pluies-torrentielles-420545>, AFP, 14/08/21, 12:00
> Au Niger, les fortes pluies ont fait 64 morts et près de 70 000 sinistrés depuis juin <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/14/au-niger-les-fortes-pluies-ont-fait-64-morts-et-pres-de-70-000-sinistres-depuis-juin_6091443_3212.html>, Le Monde avec AFP, 14/08/21, 16h59 
> L'Algérie combat encore les feux de forêts, le bilan s'alourdit <https://information.tv5monde.com/info/l-algerie-combat-encore-les-feux-de-forets-le-bilan-s-alourdit-420586>, AFP, 15/08/21, 02:00
> "Du paradis à l'enfer", les apiculteurs d'Eubée ont tout perdu dans le feu <https://information.tv5monde.com/info/du-paradis-l-enfer-les-apiculteurs-d-eubee-ont-tout-perdu-dans-le-feu-420681>, AFP, 15/08/21, 19:00
> Le nord du Maroc touché à son tour par d’importants feux de forêt <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/16/le-nord-du-maroc-touche-a-son-tour-par-d-importants-feux-de-foret_6091544_3212.html>, Le Monde avec AFP, 16/08/21
> Inondations en Turquie : près de 80 morts, une quarantaine de disparus <https://information.tv5monde.com/info/inondations-en-turquie-pres-de-80-morts-une-quarantaine-de-disparus-420752>, AFP, 16/08/21, 22:00
> Sécheresse dans l'Ouest américain : restrictions historiques dans le bassin du Colorado <https://information.tv5monde.com/info/secheresse-dans-l-ouest-americain-restrictions-historiques-dans-le-bassin-du-colorado-420806>, AFP, 17/08/21, 02:00
> Incendie dans le Var : 6 000 hectares parcourus et des milliers de personnes évacuées <https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/en-direct-incendie-dans-le-var-4-000-hectares-parcourus-et-des-milliers-de-personnes-evacuees-1629171158>, France bleu, 17/08/21, 05:44
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21- Entretien. « D’un point de vue physique, il est toujours possible d’arrêter le réchauffement », Usbek & Rica, 11/08/21
Propos recueillis par Pablo Maillé

Comment les scientifiques du GIEC travaillent-ils  ? Entretien avec Sophie Szopa, co-rédactrice du dernier rapport et chercheuse en chimie atmosphérique au sein du Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement de l’université Paris-Saclay.
Attribution « sans équivoque » de la responsabilité du dérèglement climatique à l’être humain, phénomènes météorologiques extrêmes amenés à « se multiplier », effets du réchauffement en partie « irréversibles »… Au lendemain de la publication du premier volet du nouveau rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), chacun tente de dégager les conclusions les plus importantes de ce texte majeur consacré aux « bases physiques » du climat, ayant impliqué quelque 230 chercheuses et chercheurs du monde entier. 
Mais comment ont travaillé, justement, ces dizaines d’universitaires issus de champs de recherche et de disciplines différentes ? Quelles difficultés ont-ils rencontré ? Et en quoi leurs résultats sont-ils si déterminants ? Pour mieux comprendre les coulisses de cette machine bien rodée, nous avons posé quelques questions à Sophie Szopa, co-rédactrice du rapport et chercheuse en chimie atmosphérique au sein du Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement de l’université Paris-Saclay.
Usbek & Rica : Comment avez-vous travaillé sur ce nouveau rapport du GIEC  ?
Sophie Szopa : J’ai coordonné la rédaction du chapitre sur les espèces à courte durée de vie, qui sont en interaction avec la pollution et le climat. En tant que chercheurs, nous avons été sélectionnés en janvier 2018 parmi 700 candidatures. Finalement, 234 auteurs principaux et coordinateurs ont été retenus. Notre travail est de répondre à une demande des gouvernements à travers des titres de chapitres et des mots-clés. C’est ensuite à nous d’organiser notre travail pour y adosser de la matière scientifique.
Le GIEC ne produit pas de résultats, il analyse les résultats déjà produits dans la littérature scientifique, avec un focus particulier sur les publications parues depuis le dernier rapport lui-même, qui date de 2013. Sur l’ensemble du rapport, plus de 14 000 publications sont citées et, en pratique, on en étudie au moins trois fois plus. Mais l’idée n’est pas de faire des papiers de « review » ou de méta-analyse sur un seul sujet  ; c’est plutôt d’aboutir à une évaluation qui répond aux questions les plus décisives sur le climat. On ne cherche pas à être exhaustif mais à aller en profondeur dans l’analyse des publications.
Ce premier volet du rapport s’intéresse aux bases physiques du climat, c’est-à-dire aux publications de physique, de chimie, de calcul numérique à partir de modèles, et en partie de biologie pour la composante végétation. Si vous ouvrez une portion de chapitre, par exemple, vous vous rendrez compte que l’on commence par rappeler les résultats présentés dans le rapport précédent – qu’on appelle l’AR5 -, avec des niveaux de certitude et d’incertitude. Ensuite, on analyse les publications parues depuis sur le même sujet. Enfin, on conclut sur les progrès qui existent, ou non, dans notre connaissance d’un processus climatique particulier.
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/fr/article/d-un-point-de-vue-physique-il-est-toujours-possible-d-arreter-le-rechauffement <https://usbeketrica.com/fr/article/d-un-point-de-vue-physique-il-est-toujours-possible-d-arreter-le-rechauffement>>
Sur le même sujet :
> Sophie Szopa : «Il faut s'inscrire dans une démarche de réduction forte dans la décennie à venir» <https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invit%C3%A9-du-matin/20210809-sophie-szopa-chercheuse-en-chimie-atmosph%C3%A9rique-experte-aupr%C3%A8s-du-giec>, RFI, L’invité du matin, 10/08/21, de 08h20 à 08h28
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22- Rapport du Giec : cinq chiffres marquants sur le réchauffement climatique et ses conséquences, Novethic, 11/08/21
Pauline Fricot

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a publié le 9 août le premier chapitre de son sixième rapport, qui porte sur les bases physiques du changement climatique. Celui-ci fait un état des lieux des connaissances sur le climat et ses perspectives d'évolution en fonction des émissions de gaz à effet de serre. En voici cinq chiffres clés.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/rapport-du-giec-cinq-chiffres-marquants-sur-le-rechauffement-climatique-et-ses-consequences-150066.html <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/rapport-du-giec-cinq-chiffres-marquants-sur-le-rechauffement-climatique-et-ses-consequences-150066.html>>
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23- Le président de la COP26 épinglé pour avoir parcouru près de 320.000 kilomètres en avion en sept mois, Le JDD, 12/08/21, 07h00
Redaction JDD

Le président de la COP26, qui se tiendra en novembre en Ecosse, a parcouru près de huit fois le tour de la planète en sept mois, en avion. 
"Excessif" et "hypocrite". Alok Sharma, le président de la COP26, est vivement critiqué dans la presse britannique pour avoir voyagé à de nombreuses reprises en avion ces sept derniers mois, afin de "préparer le terrain" avant le sommet mondial pour le climat qui aura lieu du 1er au 12 novembre à Glasgow, en Ecosse. L'homme politique britannique aurait visité trente pays, soit 320.000 kilomètres parcourus au total. "Huit fois le tour de la planète", a calculé The Guardian. Sur le plan écologique et sanitaire, ces multiples trajets sont décriés.
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/International/le-president-de-la-cop26-epingle-pour-avoir-parcouru-pres-de-320000-kilometres-en-avion-en-sept-mois-4061773 <https://www.lejdd.fr/International/le-president-de-la-cop26-epingle-pour-avoir-parcouru-pres-de-320000-kilometres-en-avion-en-sept-mois-4061773>>
Sur le même sujet :
> Kérosène. Trente vols internationaux en sept mois : le président de la COP26 vivement critiqué <https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/kerosene-trente-vols-internationaux-en-sept-mois-le-president-de-la-cop26-vivement>, Courrier international, 06/08/21, 18:55
> Climat : le rapport du Giec est "l'avertissement le plus sévère jamais lancé", selon le président de la COP26 <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/climat-le-rapport-du-giec-est-l-avertissement-le-plus-severe-jamais-lance-selon-le-president-de-la-cop26_4731495.html>, France info avec AFP, 08/08/21, 15:49
> Le rapport du GIEC, "avertissement le plus sévère jamais lancé" à l'Humanité dixit Alok Sharma <https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/pour-alok-sharma-le-rapport-du-giec-sera-l-avertissement-le-plus-severe-jamais-lance-a-l-humanite-890356.html>, La Tribune, 08/08/21, 16:01
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24- + 300%, Actu-environnement, Le chiffre du 12/08/21

C'est l’augmentation du nombre de recherches en rapport avec le changement climatique enregistrées par Google Trends en 48 heures. L’outil permettant de connaître la fréquence à laquelle un terme est recherché sur Google a enregistré une envolée des recherches sur les moyens de lutter contre le réchauffement climatique, sur les moyens d’y survivre et sur l’effondrement du gulf stream. La France est d’ailleurs le pays où le rapport du Giec est le plus recherché. Les Français semblent donc nourrir une inquiétude envers l’avenir de la planète, mais aussi de l’humanité.
<https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/1005.html <https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/1005.html>>
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25- Le Bhoutan, seul pays au monde à avoir un bilan carbone négatif, National Geographic, 13/08/21, 10:00
So Youn

Le Bhoutan a fait du développement durable la pierre angulaire de son identité.
Le Bhoutan est probablement le pays « le plus heureux » au monde. C'est également l'un des pays les plus verts. Et ce n'est pas un hasard. Le roi Jigme Singye Wangchuck a développé son indice de Bonheur National Brut selon quatre piliers : le développement durable, la protection de l'environnement, la préservation de la culture ainsi qu'une bonne gestion du pays. D'autres pays en prennent bonne note, puisque l'empreinte carbone du royaume himalayen n'est pas seulement neutre mais négative.
Autre fait qui vaut la peine d'être souligné : cette configuration est valable malgré l'augmentation de l'activité touristique. L'une des façons pour les touristes étrangers de contribuer aux efforts de conservation du pays peut paraître paradoxale : il leur suffit de s'y rendre.
Niché entre les deux mastodontes industrialisés que sont la Chine et l'Inde, le Bhoutan est une destination unique. Ce n'est qu'en 1974 que cette nation reculée s'est ouverte aux touristes étrangers et en 1999 que les télévisions y ont été autorisées.
Le Bhoutan a fait du développement durable la pierre angulaire de son identité nationale. « Nos monarques éclairés ont œuvré sans relâche au développement de notre pays, en trouvant un juste équilibre entre croissance économique et développement social, protection de l'environnement et préservation culturelle, le tout sous une bonne gestion gouvernementale », a déclaré en 2016 lors d'une conférence TED Tshering Tobgay, premier ministre du Bhoutan.
>> Suite à lire à :
<https://www.nationalgeographic.fr/environnement/2021/07/le-bhoutan-seul-pays-au-monde-a-avoir-un-bilan-carbone-negatif <https://www.nationalgeographic.fr/environnement/2021/07/le-bhoutan-seul-pays-au-monde-a-avoir-un-bilan-carbone-negatif>>
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26- Loi climat : les Sages écartent le recours des députés, sans se prononcer sur le fond, AFP, 13/08/21, 21:00
Laure Fillon

Le Conseil constitutionnel a écarté vendredi en grande partie un recours déposé par des députés concernant la loi climat-résilience, jugée insuffisante contre le changement climatique, car leurs griefs étaient "excessivement généraux", mais sans se prononcer sur la conformité de la loi par rapport à la Constitution.
"Le recours contestait la loi prise en son ensemble", jugeant qu'elle s'inscrit "+dans la spirale d’inaction ayant conduit au non-respect de la trajectoire de la France en matière de réduction des gaz à effets de serre+" et ne garantit pas "le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé consacré par l’article 1er de la Charte de l’environnement", rappelle le Conseil constitutionnel dans un communiqué.
"Les requérants ne développent qu’une critique générale (...) de l’insuffisance de la loi prise en son ensemble et ne critiquent donc, pour en demander la censure, aucune disposition particulière", relève le communiqué. "Le Conseil constitutionnel en déduit que leur grief ne peut qu’être écarté."
Les Sages ont également écarté un recours concernant les entrepôts de commerce en ligne. Ils ont en revanche censuré certains articles considérés comme des "cavaliers législatifs".
"Cette loi ne défend pas l’intérêt général, le Conseil aurait dû prendre une décision protégeant nos droits et libertés qui sont menacés par l’aggravation croissante du changement climatique", critique Laura Monnier, de l'ONG Greenpeace, dans un communiqué.
Une fois la loi en vigueur, il restera la possibilité de contester son contenu via la procédure de la question prioritaire de constitutionnalité (QPC). "Cela peut prendre des années", tempère Fabien Bottini, docteur en droit public, qui a contribué à la "contribution extérieure" (note juridique informelle) déposée par Greenpeace au Conseil constitutionnel.
Plus de soixante députés avaient saisi fin juillet le Conseil constitutionnel concernant la loi climat-résilience.
"L'ambition écologique de la loi n'est pas remise en cause au regard de la Constitution", a réagi le ministère de la Transition écologique dans un communiqué. "Ses nombreuses dispositions permettront rapidement d'accélérer la lutte contre le changement climatique" pour "faire entrer encore davantage l'écologie dans la vie des Français", s'est-il félicité.
Inspirée du travail de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), et associée à d'autres textes et au plan de relance, la loi climat-résilience permettra à la France de remplir ses engagements et de "tendre vers l'objectif de -40%" des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport à 1990, assurait le ministère lors de son adoption par le Parlement le 20 juillet.
Mais beaucoup jugent que le compte n'y est pas, au moment où le groupe des experts climat de l'Onu, le Giec, souligne dans son dernier rapport que le climat change plus vite qu'attendu à cause des activités humaines.
"Nous estimons que cette loi prive de garanties légales +le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé+ consacré par l’article 1er de la Charte de l’environnement", indiquait La France insoumise dans un communiqué, pour expliquer la saisine du Conseil constitutionnel. 
- Précédent allemand -
En Allemagne, la Cour constitutionnelle a censuré en avril dernier une partie de la loi climat du gouvernement, la jugeant trop peu ambitieuse. Les juges ont estimé que la législation n'était "pas conforme aux droits fondamentaux" des jeunes générations, obligeant ainsi Berlin à rehausser ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, à -65% d'ici 2030 comparé à 1990.
En France, le Conseil d'Etat a enjoint début juillet le gouvernement à en faire plus pour respecter ses engagements de réduction de gaz à effet de serre. Saisi par la commune de Grande-Synthe et plusieurs associations, il lui a donné jusqu'au 31 mars pour revoir sa copie.
Le Haut Conseil pour le climat (HCC), organisme indépendant chargé d'évaluer la politique climatique de la France, juge aussi "insuffisants" les efforts faits par Paris. Sans compter que la Commission européenne veut maintenant réduire les émissions de l'UE de 55% d'ici 2030.
"Il convient à présent de faire une loi rectificative", estime le député PS Gérard Leseul, qui fait partie des élus ayant saisi les Sages.
<https://information.tv5monde.com/info/loi-climat-les-sages-ecartent-le-recours-des-deputes-sans-se-prononcer-sur-le-fond-420494 <https://information.tv5monde.com/info/loi-climat-les-sages-ecartent-le-recours-des-deputes-sans-se-prononcer-sur-le-fond-420494>>
Sur le même sujet : 
> Loi Climat : le Conseil constitutionnel écarte le recours des députés <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/13/loi-climat-le-conseil-constitutionnel-ecarte-le-recours-des-deputes_6091359_3244.html>, Le Monde avec AFP, 13/08/21, 20h52
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27- Été 2021 : le règne du feu, Novethic, 13/08/21
Ludovic Dupin

Plus de 180 000 incendies sont en cours sur Terre. Certaines régions en Méditerranée, en Amazonie et en Californie sont très largement détruites. Une carte en temps réel de la Nasa permet de se donner une idée précise de l’étendue des foyers à travers le globe. Elle souligne un peu plus l’urgence à agir sur le réchauffement, alors que les températures extrêmes et les sécheresses alimentent ces brasiers.
"Notre maison brûle et nous regardons ailleurs". Cette phrase choc de Jacques Chirac, usée jusqu’à la corde, n’est plus du tout d’actualité. Cette année, la Terre brûle et partout où notre regard se porte nous ne pouvons pas y échapper. Russie, Grèce, Sicile, Algérie, Tunisie, Amazonie, États-Unis, Mozambique, Zimbabwe… Selon les données de la Nasa, recueillies par ses satellites d’observations de la Terre, le 8 août dernier, 187 114 incendies ont été enregistrés au même moment sur le globe. Le précédent record date de septembre 2020 avec 138 680 foyers, soit presque 50 000 de moins.
Ce nombre est toutefois très abstrait. Pour se rendre compte de ce que cela représente, le site de la Nasa, Firms (Fire Information for Resource Management System), met à disposition une carte interactive où chaque point rouge est un incendie. Au moment où nous écrivons ces lignes, le 12 août 2021, la carte laisse à penser que le centre de l’Afrique et l’Amazonie sont entièrement en train de brûler. Un zoom sur la Méditerranée laisse imaginer la situation intenable en Sicile et en Algérie.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/la-terre-touchee-par-un-nombre-record-d-incendies-durant-cet-ete-2021-150073.html <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/la-terre-touchee-par-un-nombre-record-d-incendies-durant-cet-ete-2021-150073.html>>
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28- Juillet 2021, mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre, AFP, 14/08/21, 00:00
Lucie Aubourg

Juillet 2021 a été le mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre, a annoncé vendredi une agence scientifique américaine, évoquant une "trajectoire inquiétante" pour la planète sous les assauts du changement climatique.
Cette "première place est la pire", a commenté dans un communiqué le chef de l'Agence nationale océanique et atmosphérique américaine (NOAA), Rick Spinrad. 
"Le mois de juillet est généralement le mois le plus chaud de l'année, mais juillet 2021 s'est surpassé, devenant le mois de juillet et le mois tout court le plus chaud jamais enregistré."
"Ce nouveau record accentue la trajectoire inquiétante et perturbante sur laquelle le changement climatique a mis le globe", a-t-il ajouté, tandis que des feux virulents et autres phénomènes climatiques extrêmes frappent actuellement des régions du monde, de la Sibérie à l'Algérie, de la Turquie à la Californie.
La température globale à la surface de la planète a été plus élevée de 0,01°C par rapport au précédent mois de juillet le plus chaud, en 2016 (à égalité depuis avec ceux de 2019 et 2020), selon l'agence américaine. 
Et elle était de 0,93°C au-dessus de la moyenne des températures au 20ème siècle.
Dans l'hémisphère nord en particulier, la température enregistrée à la surface des continents (donc en excluant les océans) a été "sans précédent", de 1,54°C au-dessus de la moyenne, surpassant le précédent record de 2012.
Les relevés ont commencé il y a 142 ans, a précisé la NOAA. 
Le service européen Copernicus sur le changement climatique (C3S) a de son côté estimé la semaine dernière que juillet 2021 était le troisième mois de juillet le plus chaud sur Terre.
Il est fréquent que les agences présentent de petites différences dans leurs données.
"NOAA a une couverture plus limitée sur l'Arctique", ce qui peut expliquer cette différence, a expliqué à l'AFP Zeke Hausfather, climatologue au Breakthrough Institute et spécialiste des records de température. "Mais indépendamment d'où exactement (le mois de juillet) arrive dans le classement, le réchauffement enregistré dans le monde cet été est une conséquence claire du changement climatique." 
- Générations futures -
L'annonce de ce record intervient quelques jours seulement après la publication d'un nouveau rapport des experts climat de l'ONU (Giec), montrant sans équivoque que le climat change plus vite qu'on le craignait, par la faute de l'humanité.
Le réchauffement de la planète pourrait atteindre le seuil de +1,5°C autour de 2030, dix ans plus tôt qu'estimé, menaçant de nouveaux désastres "sans précédent", selon ce rapport. 
Les humains sont "indiscutablement" responsables des dérèglements climatiques et n'ont d'autre choix que de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre s'ils veulent en limiter les dégâts, ont constaté les experts du GIEC.
Illustrations concrètes du changement climatique, le monde a d'ores et déjà été confronté cette année à des événements climatique extrêmes: incendies spectaculaires en Grèce et en Turquie, feux de forêt en Sibérie et en Californie, famine à Madagascar, inondations exceptionnelles en Chine et en Allemagne, canicule record au Canada, etc.
Ces événements se produisent alors que la hausse de la température à l'échelle de la planète n'est "que" de 1,1°C par rapport à la période pré-industrielle.
En 2015, l'Accord de Paris prévoyait de limiter le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2°C, à +1,5°C de préférence.
Les appels à agir se multiplient et tous les regards se tournent désormais vers Glasgow, où se réuniront en novembre les dirigeants du monde entier pour la conférence climat COP 26. 
"Nous venons juste de connaître le mois le plus chaud jamais vécu sur notre planète", a réagi sur Twitter le sénateur progressiste américain Bernie Sanders. "Je ne veux pas que les générations futures se repenchent sur ce moment et demandent pourquoi nous n'avons pas fait tout ce que nous pouvions pour nous attaquer au changement climatique."
<https://information.tv5monde.com/info/juillet-2021-mois-le-plus-chaud-jamais-enregistre-sur-terre-420509 <https://information.tv5monde.com/info/juillet-2021-mois-le-plus-chaud-jamais-enregistre-sur-terre-420509>>
Sur le même sujet : 
> 48,8 °C relevés en Sicile : un possible nouveau record de température en Europe <https://www.euractiv.fr/section/climat/news/488-c-releves-en-sicile-un-possible-nouveau-record-de-temperature-en-europe/>, Ouest-France AFP, 12/08/21
> Juillet 2021 a été le mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre, selon l’agence américaine NOAA <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/13/juillet-2021-a-ete-le-mois-le-plus-chaud-jamais-enregistre-sur-terre-selon-l-agence-americaine-noaa_6091383_3244.html>, Le Monde avec AFP, maj le 14/08/21 à 06h34 
> La Terre vient de vivre son mois le plus chaud jamais enregistré <http://www.slate.fr/story/214314/terre-mois-plus-chaud-temperature-dereglement-climatique>, Slate, 14/08/21, 15h54
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29- Russie : Poutine s'inquiète de catastrophes naturelles d'une ampleur "sans précédent", AFP, 14/08/21,  19:00
Ola Cichowlas

Le président Vladimir Poutine s'est inquiété samedi de catastrophes naturelles d'une ampleur "absolument sans précédent" en Russie, confrontée à des feux de forêts dévastateurs en Sibérie et à des inondations dans le sud.
Sollicité par les responsables régionaux en visioconférence, le président russe a demandé au gouvernement de faire tout ce qui était possible pour aider les habitants des régions de Sibérie, touchées par des feux de forêts virulents aggravés par la sécheresse, ou du sud du pays, frappées par des inondations.
En Iakoutie (Sibérie), la région la plus vaste et la plus froide de Russie, les feux de forêts ont déjà ravagé cet été une surface plus grande que le Portugal.
Les scientifiques russes et les spécialistes de l'environnement ont établi que les feux actuels sont bien une conséquence du changement climatique et de la hausse globale des températures.
"Tout cela montre encore une fois à quel point il est important de nous engager de manière profonde et systématique à l'avenir dans le programme climatique et environnemental", a déclaré Vladimir Poutine.
Le président russe a demandé aux autorités de se tenir prêtes à évacuer davantage d'habitants dans les régions touchées par les incendies - particulièrement les personnes âgées - et à leur apporter un soutien économique.
Il a également demandé aux responsables régionaux de chiffrer les dégâts des incendies et de planifier une reconstruction des maisons.
Les responsables régionaux ont demandé du renfort et de l'aide économique à Moscou afin de faire face aux dégâts causés par ces catastrophes.
Aysen Nikolaïev, président de la Iakoutie, a déclaré lui aussi que l'ampleur des incendies qui frappent la région est une première "dans l'histoire". Il a également demandé des mesures de soutien pour les dégâts causés sur les récoltes.
Cette semaine, les autorités russes ont mis en service un centre d'opération spécial pour lutter contre les incendies en Sibérie, et mobilisé des pompiers supplémentaires.
Le gouverneur de la région de Krasnodar (sud), Veniamine Kondratiev, a souligné que la région avait "reçu en un jour les précipitations qui tombent habituellement en un an".
Dans la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par la Russie au détriment de l'Ukraine, le dirigeant local Sergueï Axionov a indiqué que deux personnes étaient mortes en conséquence des inondations, et que plus de 3.000 personnes avaient demandé de l'aide aux autorités.
Pendant des années, Vladimir Poutine était connu pour des positions climato-sceptiques, arguant notamment que la Russie bénéficierait du changement climatique.
Le président russe avait cependant participé cette année à un sommet tenu par le président américain Joe Biden, et fait part de son intérêt pour la "mise en place d'une coopération internationale" sur le changement climatique.
<https://information.tv5monde.com/info/russie-poutine-s-inquiete-de-catastrophes-naturelles-d-une-ampleur-sans-precedent-420598 <https://information.tv5monde.com/info/russie-poutine-s-inquiete-de-catastrophes-naturelles-d-une-ampleur-sans-precedent-420598>>
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30- Cet atlas interactif du GIEC montre l’avenir de la planète, Numerama, 15/08/21
Marcus Dupont-Besnard

Vous pouvez simuler l'avenir de la planète sur cet atlas en fonction de différents facteurs : quel degré de réchauffement, quelle période, etc. Cela fonctionne aussi pour l'élévation du niveau de la mer. De quoi bien visualiser le problème.
La première partie du sixième rapport du GIEC a été publiée ce 9 août 2021. Celui-ci dresse un constat alarmant sur l’impact des activités humaines sur le climat de la Terre. Le rapport montre que le rythme du dérèglement et du réchauffement est inédit depuis au moins 2 000 ans, et que nombre des conséquences sont irréversibles. Mais, loin d’être pessimiste, le document rappelle aussi que des actions sont encore possibles — à court terme, en revanche.
Prendre conscience de tels changements à l’échelle planétaire peut s’avérer parfois difficile. Le GIEC a donc mis en place, en parallèle du rapport, un atlas interactif. Attention, ce site est exclusivement en anglais.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.numerama.com/sciences/732747-le-giec-a-publie-un-atlas-interactif-sur-lavenir-du-climat.html <https://www.numerama.com/sciences/732747-le-giec-a-publie-un-atlas-interactif-sur-lavenir-du-climat.html>>
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31- Qu’est-ce que le permafrost dont la fonte inquiète les scientifiques ?, Numerama, 15/08/21
Hugo Ruher

Le réchauffement climatique entraîne une fonte du permafrost, cette couche de sol qui reste d'habitude gelée en permanence. Un phénomène qui inquiète la communauté scientifique et aussi les gouvernements désormais. Mais pourquoi exactement ?
Dans les plaines sibériennes, l’habituel froid austère a laissé sa place, depuis quelques semaines, aux incendies. Chaque été, la taïga est attaquée par les flammes, mais les chercheurs russes déplorent un accroissement du phénomène ces trois dernières années, en raison de la hausse des températures — parfois trois fois plus rapides ici que sur le reste du globe. Mais au-delà des dégâts provoqués par les incendies eux-mêmes, les scientifiques se disent inquiets d’une fonte accélérée du permafrost, ce qui soulève quelques questions.
>> Suite à lire à :
<https://www.numerama.com/sciences/731389-quest-ce-que-le-permafrost-dont-la-fonte-inquiete-les-scientifiques.html <https://www.numerama.com/sciences/731389-quest-ce-que-le-permafrost-dont-la-fonte-inquiete-les-scientifiques.html>>
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32- Les modèles de l'océan ne prenaient pas en compte ses profondeurs, Futura-sciences, 16/08/21
Éléonore Solé, journaliste scientifique

Les océans se réchaufferaient à retardement. C'est la nouvelle hypothèse de deux chercheurs américains, qui ont pris en compte les profondeurs des eaux.
Durant la majeure partie du XXe siècle, les températures de l'océan auraient été stables, malgré les premiers effets du réchauffement climatique. À partir des années 1990, cette gigantesque masse d'eau aurait commencé à se réchauffer. C'est en tout cas l'hypothèse émise par deux chercheurs américains, Aaron Bagnell et Timothy DeVries, et publiée dans Nature Communications.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/ocean-modeles-ocean-ne-prenaient-pas-compte-profondeurs-92983/ <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/ocean-modeles-ocean-ne-prenaient-pas-compte-profondeurs-92983/>>
En savoir plus :
> 20th century cooling of the deep ocean contributed to delayed acceleration of Earth’s energy imbalance <https://www.nature.com/articles/s41467-021-24472-3>, Nature Communications, 29 July 2021
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33- Le climatologue Hervé le Treut sur le 6e rapport du Giec sur le climat : « l’important est d’agir maintenant au plus vite en faisant les bon choix », GoodPlanet, 16/08/21

Au cours de cet interview, le climatologue Hervé Le Treut réagit au 6e rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Ce dernier a, une fois de plus, sonné l’alarme climatique en insistant sur l’irréversibilité du réchauffement et son ampleur. Hervé Le Treut, est spécialiste de la simulation du climat, membre de l’Académie des sciences, professeur à l’École polytechnique et à Sorbonne Université.
Qu’apporte ce 6e rapport d’évaluation du GIEC aux connaissances scientifiques sur le climat ?
Hervé Le Treut : Il s’inscrit dans la continuité des précédents travaux du Giec et de ce qui se produit aujourd’hui avec le changement climatique. Dans les années 1980, on savait déjà dans quelles directions le climat pouvaient évoluer. Puis, dans les années 1990, on a vu apparaitre les premiers symptômes vraiment clairs du changement climatique. Le travail de suivi précis des connaissances reste néanmoins nécessaire pour passer d’un diagnostic général et proposer des formes d’actions.
De plus, le rapport apporte des nouveautés sur l’irréversibilité de certains phénomènes. Le premier concerne le stockage de la chaleur dans l’océan et le second concerne les événements extrêmes. Ils sont plus fréquents, plus violents. Ils ont donc un impact très fort dans les deux hémisphères. La planète se réchauffe, le niveau des précipitations augmente, il y a donc plus d’eau dans l’atmosphère, la fonte des glaces s’accélère. Les conséquences peuvent se révéler extrêmement violentes.
>> Suite à lire à :
<https://www.goodplanet.info/2021/08/16/le-climatologue-herve-le-treut-sur-le-6e-rapport-du-giec-sur-le-climat-limportant-est-dagir-maintenant-au-plus-vite-en-faisant-les-bon-choix <https://www.goodplanet.info/2021/08/16/le-climatologue-herve-le-treut-sur-le-6e-rapport-du-giec-sur-le-climat-limportant-est-dagir-maintenant-au-plus-vite-en-faisant-les-bon-choix>>
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En images
34- Climat : le rapport du GIEC, "une alerte rouge pour l'humanité", TV5Monde, 09/08/21
Alexandre Malesson

"Une alerte rouge pour l'humanité". C'est en ces termes qu'Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, a qualifié le rapport du GIEC, le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Jamais la planète n'a été autant bouleversée, avec des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus graves. Une seule et unique responsable : l'activité de l'homme et l'augmentation constante du CO2 dans l'atmosphère. Le monde se dirigerait vers une augmentation de la température de 4 à 5 degrés, selon le rapport. 
> Vidéo (1 min 36) à voir à :
<https://information.tv5monde.com/video/climat-le-rapport-du-giec-une-alerte-rouge-pour-l-humanite <https://information.tv5monde.com/video/climat-le-rapport-du-giec-une-alerte-rouge-pour-l-humanite>>
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35- Interview. Réchauffement climatique : "Cela fait trente ans que ces signaux alarmants sont donnés", TV5Monde, 09/08/21

Le GIEC a donné un coup de semonce climatiques dans son rapport, avec des annonces très alarmistes. Emilie Gaillard, Maître de conférences en droit au campus des transitions de Sciences-Po Rennes nous livre son analyse. Elle n'est d'ailleurs pas surprise du contenu de ce rapport : "Cela fait 30 ans que ces signaux alarmistes et alarmants sont donnés. Il y a en vérité une accélération du réchauffement climatique, notamment par rapport au rythme effréné de la fonte de la calotte glacière". 
> Entretien (4 min 48) à voir à :
<https://information.tv5monde.com/video/rechauffement-climatique-cela-fait-trente-ans-que-ces-signaux-alarmants-sont-donnes <https://information.tv5monde.com/video/rechauffement-climatique-cela-fait-trente-ans-que-ces-signaux-alarmants-sont-donnes>>
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36 - Climat : et maintenant on fait quoi ?, France 5, C dans l'air, 10/08/21, 17h44

Avec la participation de :  
- Françoise Vimeux, climatologue et directrice de recherches à L’Institut de recherche pour le développement
- Philippe Dessertine, directeur de l’institut de Haute Finance  
- Audrey Garric, journaliste au service planète du Monde
- Astrid De Villaines, cheffe du service politique du Huffington Post 
> Magazine (68 min) à revoir à :
<https://www.france.tv/france-5/c-dans-l-air/2670853-emission-du-mardi-10-aout-2021.html <https://www.france.tv/france-5/c-dans-l-air/2670853-emission-du-mardi-10-aout-2021.html>>
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37- Climat : tous les voyants sont au rouge après un mois de températures records, France 2, journal de 13h, 14/08/21

Le mois de juillet 2021 est le mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre, en tout cas depuis 142 ans et le début des relevés. Une trajectoire inquiétante pour la planète.
Après une semaine déjà écrasante, entre 46 et 49 degrés sont attendus le week-end du 14 août dans le sud de l'Espagne. Un record de 48,8 a été atteint en Sicile cette semaine. C'est un été de températures extrêmes. Selon une agence américaine, le mois de juillet a été le plus chaud jamais enregistré. L'analyse de son chef est sans appel. "Ce nouveau record accentue la trajectoire inquiétante et perturbante sur laquelle le changement climatique a mis le globe", a déclaré Rick Spinrad.
Rendez-vous en novembre pour la COP26
En juillet dans l'hémisphère nord, la température à la surface des continents a été de 1,54 degré au-dessus de la moyenne, du jamais-vu. Des épisodes caniculaires et des records de températures sont enregistrés sur tout le continent. Conséquence : des incendies meurtriers au Canada, en Grèce, en Turquie, et encore en ce moment en Algérie. Ces nouvelles données sont publiées alors que les experts climat de l'ONU ont tiré la sonnette d'alarme. Quelles politiques les États sont-ils prêts à mettre en œuvre ? Ce sera l'enjeu de la COP26, la prochaine conférence sur le climat, l'automne prochain en Écosse.
> Vidéo à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/climat-tous-les-voyants-sont-au-rouge-apres-un-mois-de-temperatures-records_4737619.html <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/climat-tous-les-voyants-sont-au-rouge-apres-un-mois-de-temperatures-records_4737619.html>>
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38- Vidéo. Voici à quoi ressemblera le littoral français après la montée des eaux, L’Obs, 14/08/21, 17h03

Le dernier rapport du Giec confirme une hausse continue du niveau des océans, de 3,6 mm chaque année. Une montée qui menace les côtes françaises.
Le dernier rapport du Giec est sans appel : depuis 2006, le niveau des mers d’élève, en continu, de 3,6 millimètres par an. Cette hausse provoquée par la fonte des glaciers représente une menace pour les côtes françaises. L’organisation Climate Central a modélisé une carte de la planète qui, à partir des données fournies par les scientifiques, simule la montée des eaux à l’horizon 2100, avec différents scénarios possibles, dont celui d’un réchauffement global compris entre 3 et 4 degrés. Des cartes qui révèlent la submersion complète de régions complètes, de la Côte d’Opale à la Camargue, en passant par le Marais poitevin, comme on le découvre dans la vidéo ci-dessous.
<https://www.nouvelobs.com/planete/20210814.OBS47519/voici-a-quoi-ressemblera-le-littoral-francais-apres-la-montee-des-eaux.html <https://www.nouvelobs.com/planete/20210814.OBS47519/voici-a-quoi-ressemblera-le-littoral-francais-apres-la-montee-des-eaux.html>>
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