[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (mercredi 25 août)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 25 Aou 08:16:44 CEST 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Un pacte « bas carbone » pour les nouvelles constructions lilloises <https://marcelle.media/2021/07/26/un-pacte-bas-carbone-pour-les-nouvelles-constructions-lilloises-lille/>, Marcelle, 26/07/21
2- Editorial. Energies : entre vent et atome, une clarification s’impose <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/07/30/energies-entre-vent-et-atome-une-clarification-s-impose_6090018_3232.html>, Le Monde, 30/07/21, 11h17 
3- Report de la réforme d’EDF : des blocages trop importants entre Paris et Bruxelles <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/07/29/report-de-la-reforme-d-edf-des-blocages-trop-importants-entre-paris-et-bruxelles_6089908_3234.html>, Le Monde, 29/07/21, 11h30 
4- Incident à l'EPR de Taishan en Chine : un réacteur finalement arrêté <https://www.la-croix.com/Incident-EPR-Taishan-Chine-reacteur-finalement-arrete-2021-07-30-1301168704>, AFP, 30/07/21, 19:00
5- Victoire de l’écologie en Guyane : les travaux de la centrale au fioul du Larivot suspendus <https://reporterre.net/Victoire-de-l-ecologie-en-Guyane-les-travaux-de-la-centrale-au-fioul-du-Larivot-suspendus>, Reporterre, 31/07/21, 12h08
6- Affichage des quais, transition écologique… Les grands chantiers de la directrice de SNCF Gares & Connexions <https://www.lejdd.fr/Economie/Entreprises/marlene-dolveck-sncf-pour-que-les-gens-preferent-le-train-il-faut-donner-envie-daller-dans-les-gares-4060330>, Le JDD, 31/07/21, 21h32 
7- Avec son plan vélo, la Métropole de Lille veut rejoindre le peloton de tête <https://www.lavoixdunord.fr/1051096/article/2021-07-31/avec-son-plan-velo-la-metropole-de-lille-veut-rejoindre-le-peloton-de-tete>, La Voix du Nord, 31/07/21
8- Plus de doute : les véhicules électriques sont beaucoup plus verts que ceux à combustion <https://korii.slate.fr/tech/technologie-environnement-automobile-electriques-beaucoup-plus-verts-combustion-carbone-cycle-vie>, Korii, 02/08/21, 06h28
9- Entretien. Baptiste Lanaspeze : « L’écologie urbaine nous permet de refaire société avec la Terre » <https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/08/02/baptiste-lanaspeze-l-ecologie-urbaine-nous-permet-de-refaire-societe-avec-la-terre_6090257_3451060.html>, Le Monde, 02/08/21, 10h11
10- Editorial. La voiture électrique, défi industriel et sociétal <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/02/la-voiture-electrique-defi-industriel-et-societal_6090295_3232.html>, Le Monde, 02/08/21, 10h48
11- En 2021, l'Europe émet moins de CO2 et produit plus d'électricité renouvelable <https://www.actu-environnement.com/ae/news/europe-emissions-production-electricite-renouvelable-2021-37990.php4>, Actu-Environnement, 02/08/21
12- Comment le français Recygroup veut débarrasser le port de Beyrouth des déchets de l’explosion <https://www.usinenouvelle.com/article/comment-le-francais-recygroup-veut-debarrasser-le-port-de-beyrouth-des-dechets-de-l-explosion.N1130779>, L’Usine Nouvelle, 04/08/21, 06:00
13- Facebook a laissé l'industrie pétrolière diffuser des fake news sur le climat <http://www.slate.fr/story/213966/facebook-laisse-industrie-petroliere-diffuser-fake-news-climat-energies-fossiles>, Slate, 05/08/21, 13h09
14- Etats-Unis : un sommet sur la voiture électrique à la Maison Blanche… sans Elon Musk <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/06/etats-unis-un-sommet-sur-la-voiture-electrique-a-la-maison-blanche-sans-elon-musk_6090674_3234.html>, Le Monde, 06/08/21, 02h00 
15- Ecologie : des obstacles sur la route du « plan nature » de la métropole de Lyon <https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/08/08/ecologie-des-obstacles-sur-la-route-du-plan-nature-de-la-metropole-de-lyon_6090881_823448.html>, Le Monde, 08/08/21, 04h35 
16- Tribune. « La neutralité carbone ne sera pas atteinte dans le secteur de la construction en 2050 » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/09/la-neutralite-carbone-ne-sera-pas-atteinte-dans-le-secteur-de-la-construction-en-2050_6090936_3232.html>, Le Monde, 09/08/21, 06h54
17- Décryptage. L’irrésistible hausse des prix de l’énergie <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/10/l-irresistible-hausse-des-prix-de-l-energie_6091026_3234.html>, Le Monde, 10/08/21, 05h47 
18- La course aux petits réacteurs nucléaires est lancée <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/10/la-course-aux-petits-reacteurs-nucleaires-est-lancee_6091112_3234.html>, Le Monde, 10/08/21, 11h18 
19- La Chine relance sa production de charbon malgré ses engagements sur le climat <https://information.tv5monde.com/info/la-chine-relance-sa-production-de-charbon-malgre-ses-engagements-sur-le-climat-420186>, TV5Monde, 11/08/21, 15:27
20- Russie : importante fuite de pétrole en mer Noire, dénonce le WWF <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pollution/russie-importante-fuite-de-petrole-en-mer-noire-denonce-le-wwf_156503>, AFP, 11/08/21, 22:00
21- Japon : un cargo panaméen se brise en deux, l'équipage sauf <https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/transports/japon-un-cargo-panameen-se-brise-en-deux-l-equipage-sauf_156532>, AFP, 12/08/21, 17:00
22- Emmanuel Macron suspend le contrôle technique obligatoire des deux-roues <https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/08/12/emmanuel-macron-suspend-le-controle-technique-des-deux-roues_6091280_3224.html>, Le Monde avec AFP, 12/08/21, 17h05
23- Désaccord entre les Etats-Unis et l’OPEP+ sur la reprise du marché du pétrole <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/12/desaccord-entre-les-etats-unis-et-l-opep-sur-la-reprise-du-marche-du-petrole_6091283_3234.html>, Le Monde, 12/08/21, 23h55 
24- La revanche du vélo cargo électrique : bien plus rapide et plus propre que la camionnette en ville <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/pollution/isr-rse/la-revanche-du-velo-cargo-electrique-bien-plus-rapide-et-plus-propre-que-la-camionnette-en-ville-150071.html>, Novethic, 12/08/21
25- Editorial. Contrôle technique des motos : l’inquiétante reculade d’Emmanuel Macron <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/14/controle-technique-des-motos-l-inquietante-reculade-d-emmanuel-macron_6091422_3232.html>, Le Monde, 14/08/21, 12h17
En audio
26- À quoi ressemblera la ville du futur ? <https://www.franceinter.fr/emissions/l-ete-comme-jamais/l-ete-comme-jamais-du-mercredi-04-aout-2021>, France inter, L’été comme jamais, 04/08/21, 09:00
En images
27- Biodiversité marine : bientôt une digue éco-conçue à Cherbourg ? <https://www.actu-environnement.com/ae/news/biodiversite-marine-digue-eco-concue-cherbourg-37995.php4>, Actu-environnement, 04/08/21

Bien à vous,
Florence

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PREMIÈRE DU JOUR : Avec la suspension des travaux de la future centrale au fioul du Larivot en Guyane, c’est la première fois que la référence à l’émission de gaz à effet de serre prévu dans un projet engendre une telle décision. (cf. item 5)
CITATION DU JOUR : "Le train représente entre 30 et 50 fois moins d'émissions carbone par rapport à la voiture. L’objectif de doubler la part du ferroviaire dans les transports d'ici à 2030 implique aussi de "verdir" les gares, dès leur conception. En 2030, plus d'un million de panneaux photovoltaïques devraient permettre l'autoconsommation énergétique." Marlène Dolveck, directrice générale de Gares &  Connexions (cf. item 6)
PROGRESSION DU JOUR : Grand Paris, Strasbourg, Lille…partout en France, le vélo avance vent dans le dos. (cf. item 7, suite & 24)
ÉTUDE & RAPPORT DU JOUR : — Les véhicules électriques présentent un bilan carbone global, de leur fabrication à leur recyclage, bien plus favorable que leurs équivalents à pétrole. Et ce quelle que soit la région du monde et le mix énergétique qui leur fournit leur électricité. (cf. item 8, suite & 14)
— Malgré un rebond de la demande en électricité, l'Europe émettrait moins de CO2 en 2021. Dans son rapport semestriel sur l'état du secteur électrique européen, le think-tank Ember avance en effet une baisse de 12 % des émissions de gaz à effet de serre cette année. (cf. item 11 & suite)
— Selon un rapport du think tank londonien InfluenceMap, Facebook n'a pas appliqué ses propres règles pour mettre fin à une campagne de désinformation de l'industrie pétrolière sur la crise climatique. Ainsi, 25 entreprises de l'industrie pétrolière et gazière auraient dépensé au moins 9,5 millions de dollars pour placer leurs publicités sur Facebook au cours de l'année 2020. Ces pubs ont été vues plus de 431 millions de fois et Exxon a dépensé 5 millions de dollars à lui seul, révèle le Guardian. (cf. item 13)
DÉCRYPTAGE DU JOUR : Les tensions sont fortes sur les cours du pétrole, du gaz et de l’électricité en raison de la reprise économique et de la demande en énergie. (cf. item 17 & 23)
QUESTIONNEMENTS DU JOUR : — L’irrésistible réchauffement de la planète va-t-il soutenir une relance de l’énergie nucléaire, très peu émettrice de gaz à effet de serre ? Et sous quelle forme ? Russes, Chinois, Américains et Français s’intéressent aux modèles des « small modular reactors ». (cf. item 18)
— Dans quelle mesure la Chine pourra-t-elle tenir ses engagements climatiques, à savoir atteindre la neutralité carbone d’ici 2060 alors qu’elle relance son industrie du charbon, source d’énergie la plus polluante ? (cf. item 19)
VOLTE-FACE DU JOUR : Le décret a tenu 24 heures. Le lendemain de l’annonce de son instauration, le nouveau contrôle technique des deux-roues, mesure de sécurité obligatoire au niveau européen mais repoussée en France depuis 2015 et qui devait prendre effet en 2023, a été « suspendu jusqu’à nouvel ordre » sur demande du président de la République face au lobby des motards. (cf. item 22, suite & 25)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Dans le cadre du Pacte Lille Bas Carbone, les acteurs locaux de la construction et de l’aménagement – promoteurs, bailleurs sociaux, architectes ou bureaux d’études ont élaboré une charte de 90 exigences. À respecter à Lille, et dans les communes associées de Lomme et Hellemmes. (cf. item 1)
— Mieux que la végétalisation des agglomérations surdimensionnées, il faut « mettre les villes dans la nature plutôt que la nature en ville », estime l’éditeur Baptiste Lanaspeze, pionnier des sentiers métropolitains et concepteur du GR 2013 à Marseille. (cf. item 9)
— Pavillons façonnés en réseaux d’alvéoles, église inspirée de la forme d’un coquillage et du système de ventilation d’une termitière, végétalisation de l’espace…, les inspirations pour la ville de demain. (cf. item 26)
— Le projet franco-britannique Marineff a pour ambition de concevoir des éléments d'infrastructures marines capables d'intégrer la protection de la biodiversité. (cf. item 27)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Un pacte « bas carbone » pour les nouvelles constructions lilloises, Marcelle, 26/07/21
Régis Verley, journaliste

L’accord autour du Pacte Lille Bas Carbone est présenté comme « inédit ». Pendant des mois, les acteurs locaux de la construction et de l’aménagement – promoteurs, bailleurs sociaux, architectes ou bureaux d’études parmi lesquels Vinci, Enedis ou encore Engie – ont élaboré une charte de 90 exigences. À respecter à Lille, et dans les communes associées de Lomme et Hellemmes. 
« Nous savons tous que nous devrons aller vers des constructions plus écologiques et plus sobres. Autant s’y mettre tout de suite ». Signataire du Pacte Lille Bas Carbone, comme 140 autres responsables lillois, Arnaud Delannay, bailleur social et PDG de la société 3F-Notre Logis, salue l’engagement local.
Réduire l’impact du bâtiment
L’objectif est de permettre l’application immédiate à tous les projets résidentiels et tertiaires, publics ou privés, d’exigences visant à réduire l’impact du bâtiment. Sur le climat, l’environnement et la santé.
Six priorités régissent ces engagements. Dont l’énergie et l’eau, la mobilité durable, les matériaux bas carbone et l’économie circulaire. Tous les signataires s’engagent à maximiser le nombre de logements traversants. À récupérer l’eau de pluie pour arroser les espaces verts. À atteindre un taux de valorisation des déchets issus de la démolition supérieur à 50%. Ou encore à développer les informations sur les bonnes pratiques à destination des habitants.
Il s’agit, selon Martine Aubry, de « faire en sorte d’aller plus loin que la réglementation et de trouver des solutions innovantes dans tous les domaines. Que ce soit la récupération des déchets, la place de la nature ».
>> Suite à lire à :
<https://marcelle.media/2021/07/26/un-pacte-bas-carbone-pour-les-nouvelles-constructions-lilloises-lille/>
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2- Editorial. Energies : entre vent et atome, une clarification s’impose, Le Monde, 30/07/21, 11h17 

En prenant acte de la contestation contre l’éolien, Emmanuel Macron remet implicitement en cause l’objectif d’une forte décrue du nucléaire. Si tel est le cas, le chef de l’Etat doit accepter de mener le débat en toute transparence durant la campagne présidentielle.
Symboles de la conversion écologique, les éoliennes sont devenues, en France, un objet passionné de débat. Depuis que La France tente de rattraper le retard qu’elle a pris sur ses voisins européens – l’Allemagne surtout –, la contestation croît, notamment dans le nord et l’est du pays, où se concentre l’essentiel du parc. On a pu en mesurer l’ampleur lors des élections régionales de juin. De l’extrême gauche à l’extrême droite, les critiques ont fusé contre ces pylônes de béton blanc accusés de défigurer le paysage pour un gain écologique contestable : l’électricité n’y est pas produite en continu, et certains composants sont difficilement recyclables. Dans les Hauts-de-France, le président de la région, Xavier Bertrand, par ailleurs candidat à l’élection présidentielle, s’est juré de bloquer tous les projets.
Mardi 27 juillet, en marge de son déplacement en Polynésie française, Emmanuel Macron a pris acte de cette contestation. Faisant sienne la crainte de voir le paysage dénaturé, il a défendu sur Franceinfo un « pragmatisme au cas par cas » sur les futures implantations, n’excluant pas de possibles renoncements dès lors que la contestation locale serait devenue trop forte.
> Lire aussi Eoliennes : en Polynésie, Emmanuel Macron en appelle au « pragmatisme au cas par cas »
Ce n’est pas la première fois que le président de la République prend ses distances avec l’énergie du vent. En janvier 2020, lors d’une table ronde consacrée à « L’Ecologie dans nos territoires », il avait affirmé ne pas croire à un développement massif de l’éolien terrestre. Il préférait miser sur l’offshore, un domaine prometteur mais qui semble alimenter de nouveaux foyers de contestation, chez les pêcheurs notamment.
Objectif de neutralité carbone
La proximité de l’élection présidentielle l’incite à revenir à la charge, avec comme premier objectif de ne pas laisser la droite s’ériger en conservatrice exclusive des « paysages » qui, dit-il « sont une part de notre patrimoine ». Emmanuel Macron cherche par ailleurs à marginaliser un probable candidat Vert en tentant d’incarner une écologie acceptable par le plus grand nombre, dans la foulée de la loi « climat » que le gouvernement vient de faire voter.
> Lire aussi  « Plus que des promesses intenables, le secteur de l’énergie a besoin d’une feuille de route claire »
Ces réserves de plus en plus appuyées à l’égard de l’éolien appellent cependant une clarification rapide de la politique énergétique qu’il a engagée. Le développement de l’éolien à un rythme soutenu est en effet indispensable pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050, ce à quoi la France s’est engagée, et pour réduire la part du nucléaire au sein du mix électrique. L’ambition du gouvernement est de la limiter à 50 % à l’horizon 2035, contre plus de 70 % aujourd’hui. C’est en pointant cet objectif que la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, a récemment refusé à la droite l’adoption d’une disposition législative donnant un droit de veto aux maires sur les implantations d’éoliennes. Elle craignait la multiplication des contentieux. La voie choisie a été de développer la concertation avec les régions pour tenter de dépassionner le débat.
> Lire aussi  Report de la réforme d’EDF : des blocages trop importants entre Paris et Bruxelles
Les récents propos d’Emmanuel Macron bouleversent ce fragile équilibre. D’autant que le chef de l’Etat a de nouveau publiquement défendu le nucléaire en considérant qu’il était « une chance » pour la France, notamment parce qu’il produit une énergie qui émet peu de CO2. Si telle est sa conviction, un débat public sur la viabilité de la poursuite du choix du nucléaire doit s’engager au plus vite dans le cadre de la campagne présidentielle.
Jusqu’à présent, le chef de l’Etat l’a soigneusement éludé, par crainte d’un choc frontal avec les écologistes : la décision de construire ou non de nouveaux réacteurs a été repoussée à 2023 ; la réforme d’EDF est au point mort. Il est temps de sortir du flou pour que les citoyens puissent assumer, en toute connaissance de cause, les choix qu’impose la transition écologique.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/07/30/energies-entre-vent-et-atome-une-clarification-s-impose_6090018_3232.html>
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3- Report de la réforme d’EDF : des blocages trop importants entre Paris et Bruxelles, Le Monde, 29/07/21, 11h30 
Jean-Michel Bezat et Isabelle Chaperon

La grande transformation de l’énergéticien n’aura pas lieu sous ce quinquennat. En cause, des désaccords sur les relations entre sociétés issues d’une éventuelle scission. 
La grande transformation d’EDF n’aura pas lieu, du moins pas sous ce quinquennat. « A ce stade, les discussions n’ont pas abouti » avec Bruxelles et, faute d’un accord global, « il n’est pas envisageable d’avoir un projet de loi au Parlement dans l’immédiat », a expliqué, jeudi 28 juillet, une source gouvernementale à l’AFP.
A la demande d’Emmanuel Macron, l’énergéticien travaillait depuis 2018 à une refonte de son organisation en plusieurs entités. Objectif, recréer des marges de manœuvre financières pour lui permettre d’investir à la fois dans les énergies renouvelables et la rénovation de son parc nucléaire. Vent debout, les syndicats d’EDF, eux, dénonçaient une « désintégration » de l’électricien.
> Lire aussi  Pas de « scission » ni de « privatisation » d’EDF : le PDG de l’entreprise tente de rassurer à propos du projet Hercule
« Nous regrettons que cette réforme, qui est indispensable pour EDF, ne puisse se conclure maintenant », a réagi le PDG de l’entreprise, Jean-Bernard Lévy, jeudi 29 juillet, en présentant ses résultats pour le premier semestre. Et d’insister : « Le sujet de fond reste entier. Notre court terme est assuré ; notre moyen et notre long terme ne le sont pas si nous voulons jouer en première division, ce qui est quand même attendu d’EDF. »
« Nous sommes toujours convaincus de la nécessité de faire cette réforme », ajoute-t-on du côté du gouvernement, « nous n’avons pas abandonné les travaux ». Mais entre la levée de boucliers des syndicats, mais aussi de la gauche et d’une partie de la droite, et les exigences de la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, un compromis paraissait difficile à trouver. Surtout, le risque politique devenait trop élevé à moins d’un an de l’élection présidentielle d’avril 2022.
Désendetter la maison mère
Déjà, en mai, le gouvernement avait dû revoir partiellement sa copie, en renonçant au projet de scission « Hercule », commandé par Emmanuel Macron à M. Lévy fin 2018. Le chantier avait été rebaptisé « Grand EDF », pour signifier qu’il ne s’agissait pas d’un démantèlement. Le schéma prévoyait qu’une société de tête détenue à 100 % par l’Etat, EDF SA, non cotée en Bourse, abrite les centrales nucléaires et thermiques en France, l’ingénierie et les fonctions centrales.
Une première filiale, propriété exclusive d’EDF SA, rassemblait les barrages hydroélectriques, ce qui leur permettait d’échapper à une ouverture à la concurrence réclamée depuis plus de dix ans par la Commission et refusée par Paris. Un sujet qu’il faudra bien traiter. Une seconde filiale, « contrôlée très majoritairement par EDF SA », selon Bercy, devait comprendre Enedis (réseau de distribution) et les énergies renouvelables (ENR), son capital pouvant être ouvert jusqu’à 30 % à des investisseurs privés. Ainsi allégée d’une partie de l’effort de financement des ENR, la maison mère, endettée à hauteur de 42 milliards d’euros, pouvait se concentrer sur les activités nucléaires, en France et à l’étranger.
> Lire aussi  Le gouvernement repousse discrètement la réforme d’EDF
Les négociations avec Bruxelles portaient sur la relation entre ces sociétés. Pour le gouvernement, l’entreprise devait rester intégrée et les flux financiers pouvoir circuler entre filiales. Ce n’était pas l’avis de la Commission, qui souhaitait la quasi-indépendance des différentes entités. Bruno Le Maire, ministre de l’économie, des finances et de la relance, avait indiqué que c’était une « ligne rouge absolue », jugeant les exigences européennes « inacceptables ».
Dans sa négociation avec Bruxelles, EDF espérait aussi une révision à la hausse du prix de la vente de son électricité d’origine nucléaire à ses concurrents (un quart de sa production), plafonné depuis dix ans à 42 euros le mégawattheure (MWh). Un niveau aujourd’hui très inférieur à celui du marché, et qui entraîne des pertes de recettes considérables pour le groupe. Cette réforme de l’accès régulé à l’énergie nucléaire historique (Arenh) est aussi jugée urgente par M. Lévy. Mais un relèvement conséquent du prix de l’électricité juste avant la présidentielle n’était sans doute pas non plus opportun.
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Retour au bénéfice au premier semestre pour EDF
EDF a annoncé, jeudi 29 juillet, être revenu dans le vert au premier semestre 2021, avec un bénéfice net de 4,172 milliards d’euros, après une perte de 701 millions un an plus tôt, son activité profitant notamment d’une hausse de sa production nucléaire. Son chiffre d’affaires a progressé de 14,1 %, à 39,6 milliards d’euros. L’ebitda (excédent brut d’exploitation) est en hausse de 29,3 %, à 10,6 milliards d’euros, grâce à « une progression de la production nucléaire en France et un climat plus froid dans un contexte de hausse des prix de l’électricité et du gaz », précise le communiqué d’EDF. Le groupe souligne que cet ebitda grimpe aussi de 26,8 % par rapport au premier semestre 2019, qui n’avait pas été affecté par la crise Covid.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/07/29/report-de-la-reforme-d-edf-des-blocages-trop-importants-entre-paris-et-bruxelles_6089908_3234.html>
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4- Incident à l'EPR de Taishan en Chine : un réacteur finalement arrêté, AFP, 30/07/21, 19:00
Ludovic Ehret

C'est l'unique centrale EPR en fonctionnement dans le monde : Taishan, construite en Chine avec le géant français de l'énergie EDF, s'est résolue à arrêter l'un de ses deux réacteurs, plus d'un mois après l'annonce d'un incident présenté comme sans gravité.
Le site se trouve dans une zone côtière de la grande province du Guangdong (sud), la plus peuplée du pays, à quelques dizaines de kilomètres des territoires semi-autonomes chinois de Macao et de Hong Kong.
Après que la chaîne américaine CNN eut rapporté une possible "fuite", les autorités chinoises avaient signalé à la mi-juin un incident au niveau du réacteur numéro 1 de Taishan.
Un petit nombre de barres de combustible d'uranium endommagées ("crayons") causait une accumulation de gaz rares radioactifs dans le circuit primaire, étanche, de la centrale. 
Les autorités avaient qualifié le phénomène de "courant" et écarté tout danger sur le site, réalisé en partenariat avec EDF, qui a fourni la technologie EPR.
Sous pression, l'électricien français a déclaré un mois plus tard que si l'incident était arrivé en France, il aurait mis le réacteur à l'arrêt. A Taishan cependant, une telle décision revenait à TNPJVC, la co-entreprise exploitant la centrale. 
EDF en détient 30%, au côté du géant chinois CGN qui en possède 70%.
"La centrale nucléaire de Taishan (...) fait de la sûreté sa première priorité (...) et a décidé d'arrêter le réacteur 1 pour maintenance, afin de trouver la cause des dommages affectant le combustible et de remplacer le combustible endommagé", a finalement indiqué vendredi CGN dans un communiqué.
Le géant nucléaire local précise que la décision a été prise "après une discussion substantielle entre les techniciens chinois et français".
"EDF prend acte de la décision de TNPJVC", a pour sa part réagi vendredi auprès de l'AFP une porte-parole du groupe français. Elle "est conforme à ce que EDF aurait fait en France au regard de ses procédures en matière d’exploitation du parc nucléaire français", a-t-elle insisté. 
- "Admissible" -
Selon CGN, la mise à l'arrêt du réacteur n'est pas consécutive à un danger imminent : les dégâts sur le combustible "restent dans la plage admissible des spécifications techniques" et le réacteur aurait pu "continuer à fonctionner de manière stable", d'après le groupe.
Le réacteur "Taishan 1" a été le premier EPR au monde à entrer en service, en décembre 2018. Le deuxième réacteur, "Taishan 2", continue à fonctionner.
Le problème rencontré dans la centrale a alimenté ces dernières semaines les critiques contre l'EPR, dont les chantiers en France, en Finlande et au Royaume-Uni (pour deux réacteurs) sont marqués par des retards et des surcoûts.
"Un examen complet et transparent des dysfonctionnements de l’EPR de Taishan doit être mené", a réclamé Yannick Rousselet, de Greenpeace France. 
"Si un défaut de conception du réacteur ou du combustible était à l’origine de l'incident sur l’EPR de Taishan, cela compromettrait les quatre projets d'EPR européens", selon l'ONG hostile au nucléaire. 
- Quel avenir ? -
EDF ne construit aujourd'hui qu'un seul EPR en France, celui de Flamanville (Manche), mais espère de nouveaux chantiers.
Le gouvernement français joue la prudence et veut attendre le démarrage concret de ce site, attendu au mieux pour la fin 2022 après de nombreux retards, pour se prononcer.
Malgré les déboires, EDF a bon espoir de vendre de nouveau l'EPR à l'étranger, tablant sur la volonté de certains pays d'améliorer leur bilan climatique et notamment de moins dépendre du charbon.
Le problème à Taishan interroge toutefois sur l'avenir du nucléaire en Chine, qui possède aujourd'hui le troisième parc nucléaire mondial.
Le développement de l'atome y est important mais a été freiné suite à la catastrophe de la centrale japonaise de Fukushima en 2011.
<https://www.la-croix.com/Incident-EPR-Taishan-Chine-reacteur-finalement-arrete-2021-07-30-1301168704>
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5- Victoire de l’écologie en Guyane : les travaux de la centrale au fioul du Larivot suspendus, Reporterre, 31/07/21, 12h08
Hélène Ferrarini

Le tribunal administratif de la Guyane suspend les travaux de la future centrale au fioul du Larivot en soulignant entre autres son incompatibilité avec les engagements climatiques de la France.
Le juge des référés de Cayenne vient de mettre un premier coup d’arrêt au projet énergétique le plus décrié de Guyane : une centrale au fioul située dans une zone de mangroves soumise à des risques d’inondation. Saisi par les associations Guyane Nature Environnement (GNE) et France Nature Environnement (FNE), le tribunal administratif a souligné, dans sa décision du 27 juillet, « un doute sérieux quant à la légalité » de l’autorisation environnementale de la future centrale, développée par EDF-Pei (production électrique insulaire) pour un coût de cinq cents millions d’euros. L’arrêté préfectoral du 22 octobre 2020 autorisant sa mise en exploitation est donc temporairement suspendu jusqu’à ce que la justice statue sur le fond.
En février dernier, GNE et FNE déposaient au tribunal administratif quatre recours pour contester les autorisations préfectorales accordées fin 2020. Le 7 juillet, les associations saisissaient le juge de référés « avant qu’il ne soit trop tard », car, sur le site du Larivot, les travaux de déboisement et de terrassement ont commencé. Pour GNE, il s’agit du « premier référé gagné » et pour FNE du « premier succès en référé face à EDF ».
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Victoire-de-l-ecologie-en-Guyane-les-travaux-de-la-centrale-au-fioul-du-Larivot-suspendus>
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6- Affichage des quais, transition écologique… Les grands chantiers de la directrice de SNCF Gares & Connexions, Le JDD, 31/07/21, 21h32 
Marie-Pierre Gröndahl

Marlène Dolveck, à la tête de Gares &  Connexions, prépare l'après-Covid. Alors que le trafic passagers retrouve son niveau de 2019, elle souhaite rendre les gares encore plus accueillantes, et rallonger le délai d'affichage des quais.
En signant son contrat de directrice générale de l'une des plus importantes filiales de la SNCF, Gares & Connexions, Marlène Dolveck n'imaginait pas devoir faire face à deux crises majeures dès son entrée en fonction. Or, en janvier 2020, à l'arrivée de cette ex-dirigeante de la banque HSBC, le groupe dirigé par Jean-Pierre Farandou sort à peine de la plus longue grève de son histoire, liée à la réforme des retraites. Et va devoir réduire la quasi-totalité de son activité dès la mise en place du premier confinement. 
> Lire aussi - Jean-Pierre ­Farandou, PDG de la SNCF : "Je veux doubler le nombre des passagers en dix ans dans les trains"
"D'un jour à l'autre, il a fallu arrêter les travaux en cours dans l'ensemble des gares concernées et fermer les 1.500 commerces", se souvient cette arrière-petite-fille et fille de cheminots. L'une de ses premières décisions ? Renoncer à percevoir les loyers des boutiques installées dans les 3.030 gares de France (soit 10 millions de mètres carrés gérés), du 15 mars jusqu'à la fin du mois d’avril  2020.
Un été presque "normal" en termes de trafic
Les rebondissements de la crise sanitaire n'ont pas cessé depuis. Sérieuse, bosseuse, réputée proche de ses équipes et du terrain, cette recrue venue de l'extérieur pour prendre un poste très convoité en interne – et qui n'avait depuis sa création en 2015 jamais échappé à un candidat "maison" – a appris à composer avec de multiples contraintes. Notamment celles qui freinent ses déplacements, en France comme à l'international. 
Gares &  Connexions, une société anonyme à capitaux publics, filiale à 100 % de SNCF Réseau, réalise 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires, voit passer 10 millions de personnes chaque jour et emploie 4.700 salariés (et 10.000 prestataires), sans oublier son activité de maître d'œuvre pour tous les chantiers de rénovation. 
Dès le 30 juin, nous avons pu rouvrir les commerces et faire revenir les pianos. Les gares ont pu redevenir un lieu d'hospitalité et de culture
Marlène Dolveck, 45 ans, qui a commencé par enseigner les sciences économiques au lycée, avant de rejoindre le Crédit agricole, puis La Poste pendant douze ans, a une triple mission : rassurer en permanence sur les conditions d'accueil dans les gares face au risque sanitaire, élaborer une nouvelle stratégie dans un contexte économique bouleversé et réfléchir au rôle de Gares &  Connexions à l'aube de l'ouverture du marché français à la concurrence.
> Lire aussi - Ouverture à la concurrence des lignes ferroviaires régionales : qui pour remplacer la SNCF ?
Pour l'instant, en ce grand week-end de chassé-croisé traditionnel dans tout le pays, cette Toulousaine, mère de famille nombreuse, savoure un été "presque normal", du moins en termes de trafic passagers. "Dès le 30 juin, nous avons pu rouvrir les commerces et faire revenir les pianos. Les gares ont pu redevenir un lieu d'hospitalité et de culture", se félicite-t-elle. Même si les annonces sonores rappellent que les masques y demeurent obligatoires, de même que l'usage du gel hydroalcoolique, et le respect des distances entre les personnes.
Plus d'un million de panneaux photovoltaïques en gare d'ici 2030
Pragmatique et – de son propre aveu – perfectionniste, la directrice générale résume le rôle de Gares &  Connexion simplement : "Pour que les gens préfèrent le train, il faut d'abord leur donner envie d'aller dans les gares." Ce qui suppose d'améliorer sans cesse la propreté et la sécurité, de mettre au point une gamme de services "agréables et utiles pour les voyageurs" et de proposer des innovations dans les espaces commerciaux. 
Il ne faut pas faire courir le risque aux passagers d'un changement de quai à la dernière minute. Il y a un juste milieu à trouver [dans le délai d'affichage des quais]
Sans rien négliger des "irritants" potentiels, qui hérissent les clients : des escalators ou des ascenseurs qui fonctionnent, des toilettes accessibles, en passant par une qualité de l'air irréprochable, et, côté tech, une application enrichie mais facile à utiliser. Elle aimerait aussi aller plus loin, et implanter à l'avenir des crèches, des espaces de coworking, des associations, ou des cafés.
> Lire aussi - La SNCF lance Ouigo en Espagne
Autre chantier, l'affichage des quais à l'avance. Dans certains pays européens, il est même disponible la veille du départ, voire le jour de l'achat du billet. Rien de tel en France, où il est connu entre 20 et 30 minutes avant le départ du train. "Rallonger ce délai sera un véritable atout pour les clients, estime Marlène Dolveck. Mais il ne faut pas faire courir le risque aux passagers d'un changement de quai à la dernière minute. Il y a un juste milieu à trouver." 
Le train représente entre 30 et 50 fois moins d'émissions carbone par rapport à la voiture
Le grand enjeu reste bien sûr celui lié aux impératifs écologiques. "Le train représente entre 30 et 50 fois moins d'émissions carbone par rapport à la voiture", rappelle-t-elle. L'objectif de doubler la part du ferroviaire dans les transports d'ici à 2030 implique aussi de "verdir" les gares, dès leur conception. En 2030, plus d'un million de panneaux photovoltaïques devraient permettre l'autoconsommation énergétique. "Une stratégie n'est réussie que si on en voit la preuve sur le terrain", dit Marlène Dolveck. Qui rêve de pouvoir y retourner davantage.
<https://www.lejdd.fr/Economie/Entreprises/marlene-dolveck-sncf-pour-que-les-gens-preferent-le-train-il-faut-donner-envie-daller-dans-les-gares-4060330>
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7- Avec son plan vélo, la Métropole de Lille veut rejoindre le peloton de tête, La Voix du Nord, 31/07/21
Matthieu Delcroix 

Le vélo dans la métro (4). Un plan vélo à 60 millions d’ici 2024 pour le Grand Paris. Cent millions d’investissement par l’Eurométropole de Strasbourg sur cinq ans. Autant par la Métropole européenne de Lille. Partout en France, le vélo avance vent dans le dos. Pour quelles ambitions ?
L’Eurométropole de Strasbourg a voté, fin juin, une enveloppe de 100 millions d’euros pour son plan vélo 2021-2026. Exactement comme la Métropole européenne de Lille, à quelques jours près. Seule différence, mais de taille : Strasbourg ambitionne, d’ici 2030, de monter sur le podium des villes cyclables européennes...
Suite à lire en édition abonnée à :
<https://www.lavoixdunord.fr/1051096/article/2021-07-31/avec-son-plan-velo-la-metropole-de-lille-veut-rejoindre-le-peloton-de-tete>
Sur le même sujet :
> Strasbourg : des bornes pour regonfler les pneus des vélos installées un peu partout <https://pokaa.fr/2021/07/31/strasbourg-des-bornes-pour-regonfler-les-pneus-des-velos-installees-un-peu-partout/>, Pokaa, 31/07/21
> En Allemagne, les cyclistes s’organisent pour changer les villes <https://reporterre.net/En-Allemagne-les-cyclistes-s-organisent-pour-changer-les-villes>, Reporterre, 02/08/21, 10h10
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8- Plus de doute : les véhicules électriques sont beaucoup plus verts que ceux à combustion, Korii, 02/08/21, 06h28
Repéré par Thomas Burgel sur Ars Technica

Ça va mieux en le (re)disant.
Si la chose ne fait plus grand doute dans la plupart des esprits, nombre de thuriféraires du moteur à combustion et contempteurs de la mobilité électrique continuent d'affirmer que les véhicules à batteries ne sont qu'une fausse solution environnementale qui, sur l'ensemble de leur cycle de vie et tous calculs faits, ne présentent pas d'intérêt net pour l'environnement.
C'est faux et, comme l'explique Ars Technica, une nouvelle étude le confirme : les véhicules électriques présentent un bilan carbone global, de leur fabrication à leur recyclage, bien plus favorable que leurs équivalents à pétrole. Et ce quelle que soit la région du monde et le mix énergétique qui leur fournit leur électricité.
Publiée par Georg Bieker de l'International Council on Clean Transportation, un organisme bien connu pour son rôle dans l'enquête sur le scandale des émissions ayant secoué Volkswagen, l'étude en question conclue qu'un véhicule électrique à batterie présente d'ores et déjà et dans tous les cas un bilan carbone extrêmement favorable.
>> Suite à lire à : 
<https://korii.slate.fr/tech/technologie-environnement-automobile-electriques-beaucoup-plus-verts-combustion-carbone-cycle-vie>
En savoir plus :
> Electric cars have much lower life cycle emissions, new study confirms <https://arstechnica.com/cars/2021/07/electric-cars-have-much-lower-life-cycle-emissions-new-study-confirms/>, Ars Technica, 31/07/21, 13:00
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9- Entretien. Baptiste Lanaspeze : « L’écologie urbaine nous permet de refaire société avec la Terre », Le Monde, 02/08/21, 10h11
Propos recueillis par Nicolas Truong 

Mieux que la végétalisation des agglomérations surdimensionnées, il faut « mettre les villes dans la nature plutôt que la nature en ville », estime l’éditeur Baptiste Lanaspeze, pionnier des sentiers métropolitains et concepteur du GR 2013 à Marseille.
Né en 1977, Baptiste Lanaspeze est auteur, éditeur et consultant. Il a fondé et dirige les éditions Wildproject, consacrées à la pensée écologiste. Créateur du GR 2013, il est le cofondateur de l’Agence des sentiers métropolitains, l’auteur de Marseille, ville sauvage (Actes Sud, 2012, rééd. 2020) et, avec Paul Hervé Lavessière, du Sentier du Grand Paris(Wildproject, 2020).
Comment définissez-vous l’écologie urbaine ?
L’écologie est la science des relations des vivants avec la Terre, et la ville est un mode d’habitat caractéristique des sociétés humaines. L’écologie urbaine pose donc une question fondamentale : comment organiser les habitats humains de façon qu’ils s’insèrent dans les autres habitats terrestres ? Comment pouvons-nous refaire société avec la Terre ? 
La recomposition écologique de nos territoires urbains constitue, en quelque sorte, le volet opérationnel de l’écologie théorique et politique. Et elle est − enfin ! − en train de susciter l’attention des architectes et des urbanistes, comme en témoigne, par exemple, la récente exposition du Pavillon de l’Arsenal « La beauté d’une ville : controverses esthétiques et transition urbaine ».
> Lire aussi « La protection de la biodiversité démarre en bas de nos immeubles »
Pourquoi ce regain d’intérêt pour la nature en ville ?
Cet intérêt pour la nature en ville me semble une première étape vers une véritable écologie urbaine. L’expression « nature en ville », qui n’existait pas dans les années 2000, est devenue, depuis une décennie, un enjeu, parfois un slogan. Du côté des habitants, on l’associe à des initiatives spontanées de végétalisation, allant des rues plantées (dans les centres-villes) aux jardins potagers en pied d’immeubles (dans les résidences collectives).
Et du côté des collectivités locales, l’expression est devenue omniprésente depuis la réforme réglementaire de 2010, qui inscrit dans le code de l’urbanisme des continuités écologiques (« trame verte et bleue »). Cela a contraint les techniciens et les élus à s’approprier cette nouvelle dimension de l’aménagement urbain. Cette réforme réglementaire est issue de « l’écologie du paysage », une sous-discipline de l’écologie, apparue dans les années 1980, qui étudie la fragmentation des habitats naturels dans les territoires habités (ruraux, périurbains, urbains), et qui invite à créer de nouvelles connexions pour recomposer le tissu de la matrice du vivant. C’est le propos de ces « trames vertes » ou « corridors » que de retisser de la vie dans notre monde déchiré.
> Lire aussi « La biodiversité en ville n’est pas le problème mais une des solutions »
La façon dont nous habitons la Terre constitue une des causes importantes de la « sixième extinction ». La nature en ville est-elle vraiment un projet stratégique pour renverser cette tendance ?
Bien qu’elle ait eu le mérite de faire venir les écologues à la table des négociations, et d’obliger les urbanistes à acquérir des rudiments d’écologie scientifique, la « nature en ville » constitue une entrée insuffisante dans la vaste question de l’écologie urbaine. Elle peut trop facilement servir de caution écologique à un développement urbain qui se contente de rajouter du végétal et de restaurer les rivières. Un des mantras des projets institutionnels de « nature en ville » est par exemple de « planter davantage d’arbres pour créer des îlots de fraîcheur et lutter contre le réchauffement climatique ». Mais à quoi bon, si on reste dans des villes surdimensionnées, structurées par le transport express, ultra-carbonées, financiarisées, ultra-inégalitaires, dépendantes de flux mondialisés ?
Au risque d’une formule trop expéditive, je dirais que la question n’est pas tant la nature en ville que les villes dans la nature. Il faut renverser la charge de la preuve ! On trouve normal de faire des enclaves de nature sauvage (parcs naturels), mais ne serait-ce pas les villes qui devraient limiter leur emprise spatiale, pour préserver la santé et la beauté du monde vivant ?
Est-ce la raison pour laquelle vous avez créé le GR 2013, ainsi que l’Agence des sentiers métropolitains ?
Le GR 2013 est en effet né de ces méditations sur l’écologie urbaine, pendant que j’écrivais Marseille, ville sauvage. Je venais de créer les éditions Wildproject, et ma découverte de la philosophie de l’écologie m’avait convaincu qu’on ne pouvait plus philosopher sans avoir une pratique de terrain. Pour interroger ce champ de recherche de l’écologie urbaine, le territoire marseillais me semblait idéal : la richesse des relations ville-nature à Marseille me nourrissait intimement sur les plans sociologique, géographique, poétique…
C’est ainsi qu’est née l’idée de transposer la pratique de la randonnée pédestre dans les espaces urbains et périurbains – entrées de villes, pavillons, zones d’activités, friches… Depuis le XIXe siècle et la peinture de paysage, la randonnée avait beaucoup contribué à l’émergence d’une sensibilité proto-écologiste, cependant encore marquée par la nature vierge et le dualisme. Inspiré par des artistes-marcheurs marseillais comme Hendrik Sturm ou Nicolas Memain, qui arpentaient et racontaient le périurbain, j’ai voulu décaler vers nos territoires habités le regard admiratif du randonneur.
A la suite de la création de ce premier sentier, nous avons fondé, en 2014, avec l’urbaniste Paul-Hervé Lavessière, l’Agence des sentiers métropolitains ; et d’autres sentiers sont apparus en France et dans le monde. Nous avons parcouru, en collectif, des milliers de kilomètres à pied dans les banlieues de Marseille, Paris, Bordeaux, Tunis, Milan, Cologne, Athènes, Boston… ce qui a donné naissance à une « Académie des sentiers métropolitains » en six langues. 
Nous définissons notre Agence des sentiers métropolitains comme une agence d’urbanisme atypique, en contexte de transition écologique : les sentiers métropolitains sont des équipements urbains indispensables pour permettre aux citadins d’atterrir sur leurs territoires, et de se sentir légitimes à contribuer aux débats sur la réinvention écologique des villes.
> Lire aussi « Les villes doivent s’inspirer de la climatologie urbaine pour répondre à la crise sanitaire »
Comment la ville peut-elle refaire société avec la Terre ?
Plusieurs dynamiques sont à l’œuvre. D’abord, l’agriculture urbaine est un mouvement international essentiel, qui relie le plaisir, l’estomac, l’assiette, le transport et le territoire urbain. Ce mouvement mobilise les habitants, qui plébiscitent les marchés paysans ; mais aussi les porteurs de projets agricoles, qui sont de plus en plus nombreux. Il résonne également avec une dimension théorique, que le philosophe de l’architecture Sébastien Marot a résumée autour de la notion d’« agritecture » dans la dernière Triennale de Lisbonne. L’idée est que, jusqu’au XIXe siècle, on avait toujours pensé dans un même geste la question urbaine et la question rurale ; et qu’il est vital de réactiver cette unité.
Ensuite, un autre mouvement, qui me semble structurant, est la reprise actuelle, par une nouvelle génération de militants et de chercheurs, du « biorégionalisme » – un mouvement californien des années 1970, lié à la contre-culture, qui invite à recomposer radicalement nos habitats et nos modes de vie à partir et au service des territoires vivants et des bassins versants. Avec des gens comme Mathias Rollot (Qu’est-ce qu’une biorégion ?, Wildproject, 2021, 140 pages, 12 euros), ce mouvement est en train d’infléchir le sens même du mot « architecture ».
> Lire aussi Wildproject, dix ans d’« humanités écologiques »
Ces deux mouvements témoignent d’une effervescence prometteuse pour esquisser les principes d’une véritable écologie urbaine. Nous nous y essayons en ce moment avec « Villes terrestres », un projet européen d’éducation à l’écologie urbaine destiné aux professionnels de la ville, et qui rassemble l’Agence des sentiers métropolitains, la Cité de l’agriculture, à Marseille, l’association urbAgora, à Liège, Il Mercato ritrovato, à Bologne, et la métropole de Barcelone.
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Baptiste Lanaspeze, arpenteur des villes sauvages
Arpenter le sentier métropolitain du GR 2013 Marseille-Provence, qui propose 365 kilomètres de chemins balisés entre collines et cités, étangs et lotissements, c’est faire l’expérience d’un monde hybridé. Un monde où les frontières entre nature et culture deviennent clairs-obscurs. Surtout lorsque Baptiste Lanaspeze, son concepteur, guide les pas des promeneurs.
Car le directeur des éditions Wildproject a imaginé ces chemins de randonnée comme une manière de marcher « par-delà nature et culture », comme dit l’anthropologue Philippe Descola, loin d’une vision dite « naturaliste », qui sépare radicalement les humains des non-humains. Une façon d’incarner les humanités écologiques, qu’il publie depuis plus de dix ans. Et d’envisager Marseille comme « une ville sauvage ».
> Lire aussi  Naturalistes, écrivains, historiens, philosophes… Ces penseurs qui inventent de nouvelles façons d’habiter la Terre
L’escapade commence entre le vrombissant quartier Saint-Antoine, chanté par les rappeurs Jul et Soprano, situé dans le 15earrondissement de Marseille, et celui de l’oppidum de Verduron. Les coquelicots se mêlent aux odeurs mentholées, et l’argile de la colline qui descend vers les quartiers de la Castellane et de la Bricarde colle aux pieds.
Plus bas, un guetteur (« chouf ») d’un réseau de trafiquants, ne parvenant pas à distinguer randonneurs et indicateurs, lance une sonore alerte (« arah ! ») afin que la bande s’évanouisse dans la nature. Baptiste Lanaspeze, qui voudrait que ce sentier invite le promeneur à « marcher à Marseille comme dans les Pyrénées », aime aller « chercher la beauté du diable » dans ces « territoires abîmés ». Mais des quartiers sont également revivifiés par ce GR inattendu, littéralement tracé hors des sentiers battus. Devant « Foresta », tiers-lieu initié par un collectif d’architectes qui domine la mer et permet de voir la côte bleue, Dalila, une habitante d’origine algérienne, qui aime préparer des cafés gratuits a tutti, lance : « Ici, on est solidaires ! »
Parmi « ceux qui croient »
Rabbah, ancien enfant du bidonville de Lorette, ouvrier retraité qui arpente quotidiennement le GR 2013, s’exclame : « C’est beau ici, cela me fait penser à la Kabylie. » Et ajoute : « La nature, c’est Dieu qui l’a créée afin qu’on s’y retrouve et que l’on se rencontre. » « On ne saurait mieux dire », acquiesce Baptiste Lanaspeze. Car l’éditeur fait partie de « ceux qui croient ». Mais « il n’est pas aisé, au sein d’une galaxie écologiste souvent gauchiste et anticléricale, d’échanger sur le sujet », reconnaît-il. C’est pourquoi il a notamment publié Genèse. Dieu nous a-t-il placés au-dessus de la nature ? de J. Baird Callicott (Wildproject, 120 pages, 8 euros), une réflexion intempestive sur l’écologie du christianisme.
Ce GR est arpenté par plus de 200 000 randonneurs par an. Un succès pour Baptiste Lanaspeze, pionnier des sentiers métropolitains, et pour Wildproject, sa maison d’édition, longtemps restée « sous les radars ». La petite officine marseillaise, « chic et discrète », est devenue, en écologie, incontournable. Depuis 2018, son chiffre d’affaires a augmenté de plus de 60 %. Il faut dire que nous sommes entrés dans une nouvelle ère, dite de l’anthropocène, sur laquelle Wildproject travaille depuis dix ans, publiant les grands noms de la pensée écologique, de Rachel Carson à Baptiste Morizot, dont les titres respectifs Printemps silencieux et Les Diplomatess’écoulent à plus de trois cents exemplaires par mois. Sans parler du Covid-19, qui vient, déclare l’éditeur, « donner un grand coup de sifflet à notre modèle de développement ». Mais pas à celui de Baptiste Lanaspeze, parti depuis longtemps en éclaireur sur le chemin des idées.
> Retrouvez tous les épisodes de la série « Les penseurs du vivant » ici <https://www.lemonde.fr/les-penseurs-du-vivant/>
<https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/08/02/baptiste-lanaspeze-l-ecologie-urbaine-nous-permet-de-refaire-societe-avec-la-terre_6090257_3451060.html>
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10- Editorial. La voiture électrique, défi industriel et sociétal, Le Monde, 02/08/21, 10h48

Pour lutter contre le dérèglement climatique, l’automobile électrique doit rapidement remplacer la voiture à moteur thermique. Révolution pour les constructeurs européens, cette accélération va aussi bouleverser les équilibres sociaux.
Editorial du « Monde ». Invention française, fierté allemande, l’automobile est dans le collimateur de Bruxelles. Le 14 juillet, la Commission européenne a présenté sa feuille de route pour révolutionner ce secteur plus que centenaire. Dans le cadre du pacte vert, les véhicules à moteur thermique seront interdits de commercialisation dès 2035. Cette accélération de plus de cinq ans du calendrier a peu de chances d’être contestée politiquement, y compris en Allemagne, où les inondations ont tragiquement mis l’accent sur les dégâts du dérèglement climatique.
> Lire aussi  Transports, chauffage, importations… Bruxelles présente douze propositions de loi pour le climat
L’offensive de la Commission est justifiée. Si l’on admet l’urgence, alors il faut s’attaquer sérieusement aux deux principales sources d’émissions de gaz à effet de serre en Europe : les transports et la production d’électricité (sauf en France, du fait du nucléaire). Les voitures particulières sont responsables de près des deux tiers des émissions de CO2 du secteur des transports.
Le virage paraît d’autant plus logique que, avec la voiture électrique, la solution existe. La plupart des constructeurs ont déjà pris les devants. Ils vont dépenser des dizaines de milliards d’euros pour se passer en dix ans du moteur à essence inventé en 1886 par Carl Benz.
> Lire aussi  Faire accepter la voiture électrique, un défi pour les industriels
Cette révolution, cependant, va avoir un impact considérable sur un grand nombre d’activités et sur l’emploi. Par la sophistication et la large diffusion de ses produits, l’industrie automobile est au sommet de la chaîne de valeur industrielle. Sa production et son usage nécessitent le concours de myriades d’entreprises de toutes tailles, aussi bien dans la mécanique que dans les services. En France, selon le Comité des constructeurs d’automobiles, la filière fait travailler plus de 2 millions de personnes, du garagiste au fabricant d’acier, dont 200 000 dans l’industrie automobile. Tous vont être affectés – en premier lieu ceux qui participent à la fabrication des moteurs. On le voit déjà avec les disparitions ou les restructurations de fonderies et fabricants de composants, comme la fonderie du Poitou.
> Lire aussi  « Cette entreprise, je l’ai dans le corps » : à la Fonderie du Poitou Fonte, la fin d’un monde pour les métallos
Les pouvoirs publics minimisent le choc en mettant en avant, et en subventionnant, l’installation d’usines de fabrication de batteries. Mais, à la différence du moteur thermique, l’Europe n’est pas en avance dans ce domaine. Elle est même en retard sur les Asiatiques, Chinois en tête, qui captent les deux tiers du marché. Le rattrapage à coût compétitif ne sera pas évident. De plus, les emplois de remplacement, qui ne seront pas aussi nombreux, requièrent d’autres qualifications.
Symbole d’émancipation
L’autre défi est sociétal. La voiture, symbole de l’émancipation des classes moyennes et populaires des « trente glorieuses », va redevenir un produit cher, avec un coût supérieur de près de 10 000 euros à celui de son équivalent thermique. La place de l’automobile dans la société est remise en question. Rejetée par les écologistes depuis plus de quarante ans, elle est aussi un instrument de liberté incomparable, voire indispensable pour la moitié des Français, qui vivent en zone rurale ou dans des villes de moins de 50 000 habitants
Le pari de la mobilité propre ne concerne donc pas seulement les industriels. Depuis deux siècles, l’idée selon laquelle le progrès technique est source d’émancipation est la base du développement de nos sociétés. L’automobile y a largement participé. Sa remise en cause bouleverse les équilibres sociaux. Seul un large débat de société, assorti de solutions concrètes pour ceux qui ne peuvent s’en passer, permettra de reconfigurer l’usage de ce bien à forte valeur symbolique.
> Lire aussi  L’industrie automobile appelle Emmanuel Macron à l’aide face à une transition énergétique « dévastatrice »
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/02/la-voiture-electrique-defi-industriel-et-societal_6090295_3232.html>
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11- En 2021, l'Europe émet moins de CO2 et produit plus d'électricité renouvelable, Actu-Environnement, 02/08/21
Félix Gouty

Malgré un rebond de la demande en électricité, l'Europe émettrait moins de CO2 en 2021. Dans son rapport semestriel sur l'état du secteur électrique européen, le think-tank Ember avance en effet une baisse de 12 % des émissions de gaz à effet de serre cette année, en comparaison des niveaux pré-pandémiques de 2019. Cette réduction aurait été réalisée en dépit d'une demande croissante de 6 % en électricité, dans l'Union européenne, par rapport à l'an dernier.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/europe-emissions-production-electricite-renouvelable-2021-37990.php4>
En savoir plus 
> European Electricity Review - 6-month update H1-2021 <https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-37990-rapport-electricite-europe-2021-ember.pdf>, Ember, July 2021
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12- Comment le français Recygroup veut débarrasser le port de Beyrouth des déchets de l’explosion, L’Usine Nouvelle, 04/08/21, 06:00

Un an après, le port de Beyrouth (Liban) conserve toujours les séquelles de l’explosion qui l’a ravagé le 4 août 2020. Telle une décharge à ciel ouvert, il compte encore des dizaines de tonnes de débris issus de la catastrophe. Depuis janvier 2021, le groupe français Recygroup cherche le meilleur moyen de déblayer le site tout en valorisant les déchets.
Il y a un an jour pour jour, le 4 août 2020, une explosion provoquée par l’incendie d’un hangar contenant - selon les sources officielles - 2750 tonnes de nitrate d’ammonium, ravageait le port de Beyrouth (Liban) et une partie des quartiers alentours. Au bilan humain lourd - au moins 210 morts, plus de 6500 blessés et environ 300 000 sans-abris - s’ajoutent les dégâts matériels. Dans un rapport d’octobre 2020, l’ONU estime que la catastrophe a généré plus d’un million de tonnes de déchets en tout genre. Rien que dans le port, on dénombre des dizaines de milliers de tonnes de débris, allant de la ferraille au béton, en passant par les matériaux compostables.
Si les rues ont été déblayées, la situation au port n’a presque pas changé depuis le 4 août 2020. Les tas de déchets continuent de s’amonceler à l’air libre, au gré du vent, de la pluie et de la chaleur étouffante de ces dernières semaines. Certains monticules se sont même agrandis, les employés du port y ayant ajouté les contenus des containers abandonnés. Seule avancée concrète, une entreprise allemande a évacué vers l’Europe, en mai, la grande majorité des substances toxiques.
Si les rues ont été déblayées, la situation au port n’a presque pas changé depuis le 4 août 2020. Les tas de déchets continuent de s’amonceler à l’air libre, au gré du vent, de la pluie et de la chaleur étouffante de ces dernières semaines. Certains monticules se sont même agrandis, les employés du port y ayant ajouté les contenus des containers abandonnés. Seule avancée concrète, une entreprise allemande a évacué vers l’Europe, en mai, la grande majorité des substances toxiques.
Un premier contrat signé en janvier 2021
Catastrophique au niveau sanitaire et environnementale, la situation n’en est pas pour autant désespérée. En janvier 2021, les autorités libanaises signent un contrat avec Recygroup, groupe français basé dans la banlieue lilloise (Nord) et spécialisé dans la gestion et la valorisation des déchets. [...]
>> Suite à lire en édition abonnée à :
<https://www.usinenouvelle.com/article/comment-le-francais-recygroup-veut-debarrasser-le-port-de-beyrouth-des-dechets-de-l-explosion.N1130779>
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13- Facebook a laissé l'industrie pétrolière diffuser des fake news sur le climat, Slate, 05/08/21, 13h09
Repéré par Clarisse Portevin sur The Guardian

Un rapport accuse les géants du pétrole de promouvoir les énergies fossiles comme solution à la crise climatique.
Selon un rapport du think tank londonien InfluenceMap, Facebook n'a pas appliqué ses propres règles pour mettre fin à une campagne de désinformation de l'industrie pétrolière sur la crise climatique. L'analyse, publiée jeudi 5 août, a en effet identifié une augmentation de la publicité issue de ces entreprises lors de l'élection présidentielle américaine de 2020. Ces annonces, diffusées aux États-Unis, visaient à influencer le débat sur les politiques de lutte contre le changement climatique.
Le groupe de réflexion InfluenceMap dit avoir trouvé 6.782 publicités mensongères consacrées aux énergies fossiles sur Facebook, rien qu'en 2020. ExxonMobil, en particulier, a utilisé le réseau social pour promouvoir l'utilisation du pétrole, qualifié d'abordable, fiable et important pour que l'Amérique ne dépende pas d'autres pays dans son approvisionnement énergétique.
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/213966/facebook-laisse-industrie-petroliere-diffuser-fake-news-climat-energies-fossiles>
En savoir plus :
> Climate Change and Digital Advertising - The Oil and Gas industry's Digital Advertising Strategy <https://influencemap.org/EN/report/Climate-Change-and-Digital-Advertising-a40c8116160668aa2d865da2f5abe91b#2>, InfluenceMap, August 2021
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14- Etats-Unis : un sommet sur la voiture électrique à la Maison Blanche… sans Elon Musk, Le Monde, 06/08/21, 02h00 
Arnaud Leparmentier (New York, correspondant)

Le président Joe Biden a signé un décret qui fixe pour objectif de produire aux Etats-Unis de 40 % à 50 % de véhicules électriques ou hybrides d’ici à 2030. 
Le PDG de Tesla, Elon Musk, a révolutionné la voiture électrique quand tous les constructeurs l’avaient délaissée au début du siècle. Il a repris – pour une bouchée de pain –, lors de la grande crise financière, une usine dans la baie de San Francisco abandonnée par Toyota et General Motors. Il a construit une gigantesque usine de batteries électriques dans le Nevada et achève un nouveau site d’assemblage de Tesla au Texas.
Tesla produit américain et occupe encore la moitié du marché domestique du véhicule électrique. Et pourtant, son patron n’était pas présent lors du grand raout organisé par Joe Biden, jeudi 5 août, sur les pelouses de la Maison Blanche. Le président y a signé un décret fixant pour objectif de produire aux Etats-Unis de 40 % à 50 % de véhicules électriques ou hybrides d’ici à 2030. Mais sans le leader du marché. « Ouais, c’est bizarre que Tesla n’ait pas été invité », a twitté dans la matinée Elon Musk.
> Lire aussi  Visionnaire, ambitieux, transgressif... Elon Musk, portrait d’un électron libre
Interrogé sur CNBC, le secrétaire au transport, Pete Buttigieg, était confus : « Il y a tellement de leaders dans cette industrie, il y a de nouvelles entreprises, il y a les compagnies historiques que nous devons toutes faire bouger dans cette direction. » M. Buttigieg a également expliqué que la révolution électrique concernait tout le marché, et qu’il ne voulait pas donner le sentiment qu’il s’agissait d’un produit de luxe.
« Le futur sera made in America »
Sur la pelouse de la Maison Blanche, des véhicules électriques Ford, General Motors ou Jeep, filiale de Chrysler. Mais aucune Tesla. Pendant la cérémonie, le nom du leader du marché n’a jamais été prononcé. C’était la journée du « Big Three » de Detroit, les trois constructeurs américains, et du syndicat automobile UAW (United Auto Workers). Joe Biden a ainsi été introduit par le président du syndicat à Detroit, Bernie Ricke : « Nous vous soutenons et vous nous soutenez. » Et ce dernier de rappeler que Joe Biden et l’UAW travaillent ensemble depuis ses débuts.
Joe Biden s’est réjoui d’avoir en sa présence les patrons de « Big Three » (Ford, General Motors et Chrysler, absorbé par Stellantis, tous trois syndiqués, à la différence de Tesla) et estimé que « la classe moyenne a fait ce pays et la classe moyenne a été faite par les syndicats ».
Le président démocrate veut permettre à Detroit de rattraper son retard face à la Chine. 
« Nous sommes en concurrence avec la Chine et de nombreux autres pays pour le XXIe siècle. Pour gagner, nous devrons nous assurer que le futur sera made in America. » Dans la matinée, il avait twitté : « Le futur de l’industrie automobile est électrique… et fabriqué aux Etats-Unis. »
> Lire aussi  Raz de marée de voitures électriques d’ici à 2025 en Europe
L’objectif est à la fois considérable – les ventes de véhicules électriques représentent actuellement 3 % du marché américain – mais aussi modeste – l’Union européenne veut arrêter la production de voitures thermiques en 2035. La Maison Blanche veut donner du temps à Detroit de s’adapter. « L’objectif 2030 est calibré pour laisser le temps aux usines existantes de se moderniser sans abandonner les actifs et d’étendre la fabrication nationale aux Etats-Unis avec les travailleurs syndiqués », écrit la Maison Blanche dans un communiqué.
Joe Biden a répété sa volonté de reconstruire l’Amérique avec les cols bleus, qui ont continué de voter Donald Trump quand ils sont blancs. « On ne laissera personne derrière », a promis M. Biden, notant que « 90 % des jobs dans les travaux d’infrastructures ne nécessitent pas de maîtrise universitaire ».
Des bornes de rechargement publiques
Pour basculer vers l’électrique, Joe Biden veut installer des bornes de rechargement électrique publiques sur tout le territoire. Le plan en discussion au Sénat prévoit d’y consacrer 7,5 milliards de dollars (6,3 milliards d’euros), la moitié de ce qu’avait proposé au printemps M. Biden. Il veut installer 500 000 bornes dans le pays – il y en a actuellement 105 000, dont un tiers en Californie. A titre de comparaison, les Etats-Unis comptent 145 000 stations-essence. Dans le passé, faute d’action publique, Tesla a développé son propre réseau de plus de 1 000 stations et 10 000 prises, qu’il a promis d’ouvrir aux autres véhicules à la fin de l’année. Le projet du Sénat prévoit d’allouer aussi 6 milliards de dollars à la fabrication et au recyclage des batteries.
Joe Biden est revenu sur une norme décidée sous Barack Obama mais abolie par Donald Trump sur la consommation d’essence. A partir de 2026, les automobiles devront en moyenne consommer 4,3 litres aux 100 kilomètres, contre 5,9 exigés par Donald Trump. Ce durcissement a reçu le soutien de Ford et des constructeurs étrangers BMW, Volkswagen, Honda et Volvo, qui ont cessé de s’y opposer depuis la défaite de Donald Trump. Ils ont signé un communiqué publié par la Maison Blanche : « Nous restons déterminés à faire avancer le secteur dans la lutte contre le changement climatique. »
Pour l’instant, le projet ne prévoit pas de crédits fiscaux pour les acquéreurs de véhicule électrique mais, selon le Wall Street Journal, la Maison Blanche y travaille. Globalement, l’effort financier est majeur. « Collectivement, l’industrie automobile s’est engagée à investir plus de 330 milliards de dollars sur cinq ans dans le passage à l’électrique », a résumé John Bozella, président de l’association pour l’innovation automobile, ajoutant : « C’est du vrai argent. »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/06/etats-unis-un-sommet-sur-la-voiture-electrique-a-la-maison-blanche-sans-elon-musk_6090674_3234.html>
Sur le même sujet : 
> Voiture électrique : Biden veut que les Etats-Unis prennent le volant <https://information.tv5monde.com/info/voiture-electrique-biden-veut-que-les-etats-unis-prennent-le-volant-419500>, AFP, 05/08/21, 23:00 
> Fin des moteurs à combustion : les engagements des constructeurs mondiaux <https://www.euractiv.fr/section/energie/news/fin-des-moteurs-a-combustion-les-engagements-des-constructeurs-mondiaux/>, EURACTIV France avec AFP, 04/08/21
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15- Ecologie : des obstacles sur la route du « plan nature » de la métropole de Lyon, Le Monde, 08/08/21, 04h35 
Richard Schittly (Lyon, correspondant)

Visant à réintroduire de la nature en ville, le plan, doté d’un budget de 44 millions d’euros et voté à l’unanimité par les conseillers du Grand Lyon, se heurte aux réglementations. 
A la sortie de Lyon, en direction de Grenoble, une bande de terre labourée est hérissée de cylindres en bambou, d’où émergent de fines branches. Ces plantations soigneusement alignées sont situées en prolongement de la zone commerciale de Saint-Priest. Près de 2 000 arbres et 600 arbustes, d’une vingtaine d’essences différentes, sont prévus dans ce secteur, un des plus denses de l’agglomération lyonnaise. Encore fragiles, ces jeunes pousses traduisent les premiers effets visibles du « plan nature » de la majorité écologiste de la métropole de Lyon.
> Lire aussi  A la métropole de Lyon, la colère des maires des petites communes
Plantations, végétalisation des espaces publics et des collèges, réduction des îlots de chaleur : l’objectif est de rendre l’espace plus respirable face aux changements climatiques. Politiquement, ce plan de 44 millions d’euros a fait l’unanimité, voté en janvier par l’ensemble des conseillers métropolitains, toutes tendances confondues. Concrètement, les premières mesures, déroulées depuis le printemps, révèlent la complexité d’un projet de réintroduction de la flore et de la faune dans un espace de 1,4 million d’habitants, et dont la moitié de la surface est complètement urbanisée.
« Nous sommes élus pour ça »
Quai Sarrail, rive gauche du Rhône, dans le centre de Lyon, le Grand Lyon a planté, en juin, 30 arbres d’essences différentes, en remplacement de 29 anciens platanes, condamnés par la maladie du chancre coloré. L’initiative a provoqué une vive réaction de l’architecte des Bâtiments de France (ABF), gardien de l’esthétique architecturale de la capitale des Gaules, dont une partie est classée au patrimoine mondial de l’Unesco. En effet, les nouveaux arbres ne respecteraient pas la symétrie uniforme des antiques platanes. Le remplacement de ces derniers fait l’objet d’une âpre négociation en coulisses, arbitrée par la préfecture, avec un risque de contentieux juridique qui peut potentiellement imposer l’arrachage des récentes plantations. La menace climatique se double d’un risque administratif, lorsqu’il est question de modifier le paysage urbain. « C’est vrai, nous devons affronter des obstacles réglementaires et administratifs, mais c’est le lot de toute politique locale. Pour cette raison, nous ne devons plus prendre de retard. Notre action est engagée avec détermination, nous sommes élus pour ça », soutient Bruno Bernard, président (Europe Ecologie-Les Verts) de la métropole de Lyon.
> Lire aussi  A Paris, les rêves de « forêts urbaines » se heurtent à la réalité
La réintroduction de la nature en ville ne se limite pas aux plantations éparses. « Il ne suffit pas d’avoir les plus belles prairies du monde pour avoir des papillons. La clé de la réussite, c’est la continuité des espaces naturels », résume Pierre Athanaze. Selon le vice-président à l’environnement au Grand Lyon, les études scientifiques démontrent un appauvrissement des espèces végétales, en baisse de 21 % sur le territoire de la métropole, au cours de ces quinze dernières années, et une baisse vertigineuse des populations d’oiseaux. La reconquête de la flore et de la faune passe par la pollinisation, et donc par les insectes. « On constate une baisse de 75 % des populations d’insectes en Europe depuis trente ans. Les plantes sauvages ou cultivées dépendent d’eux, c’est pour cela qu’il faut assurer la circulation des insectes pollinisateurs », explique M. Athanaze. Outre la plantation de 6 000 arbres et de 28 kilomètres de haies, le plan nature de la métropole prévoit des connexions entre les zones végétalisées.
> Lire aussi  La population des oiseaux des villes et des champs en France a décliné de près de 30 % en trente ans
Douze corridors ont été identifiés pour assurer une continuité de la nature sur l’ensemble du territoire de 533,7 km2. A Pierre-Bénite, au sud de Lyon, il s’agit d’une bande étroite de 600 mètres pour relier un marais au Rhône. A l’est, il est prévu de relier les parcs de Parilly et de Miribel-Jonage sur une vingtaine de kilomètres, en traversant rues, lotissements et friches industrielles. « C’est un véritable puzzle que nous constituons », résume Pierre Athanaze.
Maillage naturel
Ce maillage naturel suppose des changements du plan local d’urbanisme et de l’habitat (PLU-H) pour ramener des zones constructibles en zones agricoles. Environ 200 hectares de rétrozonage sont envisagés. La collectivité a prévu un budget de 9 millions d’euros pour effectuer les acquisitions foncières indispensables aux liaisons végétales. Les corridors devront forcément passer par des espaces privés, qui représentent environ 70 % de l’espace végétalisé de l’agglomération lyonnaise. Pour cela, la métropole a prévu de proposer, dès la rentrée, une aide financière et technique aux copropriétés, afin de débuter des plantations et des changements de sols. Le dispositif envisage, en outre, la prise en charge de la moitié du coût des plantations privées par la collectivité.
Ce plan nature peut paraître marginal en terme financier, par rapport au budget global de 4 milliards d’euros de la deuxième métropole de France. « Ce plan agit comme une boussole, il est relié à toutes les compétences métropolitaines en urbanisme, en logement, en collecte des déchets », précise Pierre Athanaze. Une augmentation de 12 millions d’euros dans le budget de fonctionnement vise à renforcer les vingt agents de la direction du patrimoine végétal, augmentée d’un tiers d’effectifs. Des formations sont aussi programmées pour introduire de nouvelles fonctions dans les métiers des agents métropolitains. Les égoutiers, par exemple, pourraient étudier la réintroduction des eaux pluviales en direction des ouvrages enherbés. Cœur du mandat de la nouvelle majorité écologiste, le plan nature ambitionne aussi un effet social, avec un rééquilibrage entre les territoires urbanisés de l’Est lyonnais et ceux de l’Ouest, plus verts et favorisés, avec l’espoir que la nature puisse véhiculer un peu de justice sociale.
> Lire aussi  Urbanisme : la poussée des villes-forêts divise les architectes paysagistes
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/08/08/ecologie-des-obstacles-sur-la-route-du-plan-nature-de-la-metropole-de-lyon_6090881_823448.html>
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16- Tribune. « La neutralité carbone ne sera pas atteinte dans le secteur de la construction en 2050 », Le Monde, 09/08/21, 06h54
Par Guillaume Loizeaud, Directeur de la division Construction de RX France, organisateur de salons professionnels

Guillaume Loizeaud, expert de l’habitat, appelle, dans une tribune au « Monde », les professionnels du secteur à se rassembler pour relever le défi de la construction et de la rénovation « zéro carbone » des logements, expliquant que ce sont nos modes d’habitation qu’il faut changer.
Tribune. Les « bâtisseurs » ont su au fil des siècles accompagner le développement de nos sociétés, de l’habitat le plus rudimentaire aux mégapoles d’aujourd’hui, en inventant les techniques et les technologies qui ont permis les grandes transformations. Les bâtisseurs des temps modernes, tous les acteurs de la construction, ont à nouveau l’occasion d’être au rendez-vous de l’histoire en relevant le défi environnemental, vital pour notre maison commune.
Un siècle avant notre ère, le Romain Vitruve posait le principe d’une architecture qui devait imiter la nature, aux proportions justes. A l’ère industrielle, l’architecte américain Frank Lloyd Wright (1867-1959) ou l’essayiste écologiste Pierre Rabhi n’ont eu de cesse d’alerter les concepteurs pour que la nature ne soit pas oubliée au seul profit de la consommation. Il est nécessaire, encore aujourd’hui, de nous en inspirer pour réduire notre empreinte environnementale et atteindre l’objectif national d’une contribution neutre en carbone d’ici à 2050.
> Lire la tribune : « L’objectif symbolique de neutralité carbone en 2050 ne doit pas se transformer en une servitude écologique insupportable »
Or, si l’on s’en tient au seul secteur résidentiel de la construction, rien ne permet de dire que cet objectif sera atteint.
Des solutions crédibles et matures
Les émissions de CO2 du parc résidentiel en France atteignent aujourd’hui un peu plus de 100 millions de tonnes par an, dont 33 millions émanant des logements neufs et 74 millions des habitations existantes. Le fossé à franchir est immense, et les conditions ne sont pas réunies au sein de notre filière pour avoir la certitude de le franchir. Cela supposerait, par exemple, de rénover 70 % du parc résidentiel actuel pour qu’il atteigne le niveau « bâtiment basse consommation » (BBC) en 2050 et que les nouvelles constructions, y compris les procédés pour les réaliser, passent rapidement sur des systèmes décarbonés !
> Lire aussi  Le bâtiment à l’épreuve du bilan carbone
Pourtant, l’engagement vient du législateur porté par la société, qui s’exprime sur le sujet, d’une part, par les urnes, certes encore faiblement, et, d’autre part, au travers d’importants mouvements citoyens.
L’axe de la décroissance ou du ralentissement de la production de nouveaux logements, parfois présenté comme une solution, ne s’applique pas au besoin le plus essentiel qui consiste à fournir à chacun un habitat digne, sain, agréable et confortable. Tout le monde aspire à vivre mieux et habiter mieux. Ce sont donc nos modes d’habitation qu’il faut changer.
> Lire aussi  Comment construire des villes durables en s’inspirant de la nature
Des solutions crédibles et matures existent pour conduire la filière vers le point zéro : changer les procédés industriels de fabrication des composants du secteur résidentiel (décarbonation du béton, des matériaux et des énergies), changer les processus de construction eux-mêmes (construction hors site, conception bioclimatique), changer d’échelle sur l’emploi de matériaux biosourcés, changer les comportements pour consommer moins et mieux, et enfin stocker et partager l’énergie.
Risque funeste
Mais, même dans le scénario le plus optimiste, les technologies disponibles permettront d’atteindre tout au plus les deux tiers des réductions d’émissions attendues. Sauf à sombrer dans le déni, la neutralité carbone ne sera donc pas atteinte en 2050. Et si les acteurs et les filières concernés ne posent pas ensemble le bon diagnostic et ne définissent pas un système de mesures pragmatique, sûr et robuste, le scénario optimiste se transformera en série dramatique pour le climat et pour notre avenir.
> Lire aussi  Lina Ghotmeh, architecte : « Construire en bois, c’est habiter le vivant »
Face à ce risque funeste, il est urgent que chacun accepte de bâtir un référentiel commun. En clair, que toutes les composantes de la grande famille du bâtiment acceptent de travailler ensemble et partagent leurs données.
Pour créer les conditions de cette réussite collective, il est temps de créer une entité comptable des progrès réels et chiffrés, avec pour responsabilité d’informer le plus justement. Soutenue par l’ensemble des parties prenantes de la filière comme par les citoyens, cette entité non partisane serait capable de donner une vision consolidée et de valoriser les bonnes pratiques.
> Lire la tribune : « Une approche technicienne du bâtiment ne suffira pas à répondre au défi énergétique »
C’est absolument nécessaire : il faut créer l’instrument qui rassemble et pose les consensus collectifs et chiffrés. Personne n’a envie de créer une instance supplémentaire, mais celle-ci serait pourtant bien essentielle pour créer du collectif. Pour fabriquer de la cohésion sociale, nous devons nous rassembler autour de sujets essentiels pour les générations futures.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/09/la-neutralite-carbone-ne-sera-pas-atteinte-dans-le-secteur-de-la-construction-en-2050_6090936_3232.html>
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17- Décryptage. L’irrésistible hausse des prix de l’énergie, Le Monde, 10/08/21, 05h47 
Jean-Michel Bezat

Les tensions sont fortes sur les cours du pétrole, du gaz et de l’électricité en raison de la reprise économique. 
Le monde a de nouveau soif de pétrole, de gaz, d’électricité et de charbon pour faire fonctionner ses usines, ses centrales thermiques et ses transports. La reprise économique est solidement installée en Europe, en Asie et en Amérique du Nord, et la forte demande en énergie tire depuis des mois les prix vers le haut.
> Lire aussi  Commerce mondial : la Chine tire le mieux son épingle du jeu
A commencer par ceux du pétrole, ce qui permet aux entreprises du secteur de renouer avec des résultats exceptionnels. La compagnie publique Saudi Aramco a ainsi annoncé, dimanche 8 août, un bénéfice de 25,5 milliards de dollars (21,7 milliards d’euros) au deuxième trimestre, quatre fois plus qu’un an auparavant.
• Le pétrole : cher et volatil
L’or noir donne la tendance : son renchérissement explique en partie celui du gaz, qui pèse à son tour sur le coût de production de l’électricité. Malgré quelques fluctuations, le baril de brent a progressé de plus de 55 % en un an, passant de 45 dollars à 75 dollars, et n’est descendu en dessous que lundi 9 août (69 dollars). Cette tendance alimente l’inflation et « impacte très fortement nos importations en valeur », selon le ministre délégué au commerce extérieur, Franck Riester. Le déficit commercial de la France s’est creusé pour atteindre 34,8 milliards d’euros au premier semestre. 
> Lire aussi  L’OPEP et ses partenaires s’accordent sur une légère augmentation de la production de pétrole
L’équilibre entre l’offre et la demande est tendu et l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, rejointe au sein de l’OPEP+ par dix autres nations emmenées par la Russie, pilote la production pour que les prix restent élevés sans compromettre la reprise. Les extractions aux Etats-Unis sont inférieures d’environ 15 % à celle de début 2020, alors de 13 millions de barils par jour, et la remontée des prix n’a pas entraîné de reprise des campagnes de forage de pétrole de schiste (shale oil).
Cette hausse du brut et des marges de raffinage se cumule avec un niveau élevé de taxes (60 % d’un litre de carburant) et pèse sur le budget des ménages. Selon les derniers chiffres du ministère de la transition écologique, le prix moyen du super 95 a atteint 1,56 euro et celui du gazole 1,44 euro pour la semaine achevée le 1er août, soit une augmentation de l’ordre de 15 % sur un an.
• Le gaz : la Russie, la demande et les stocks
La demande est elle aussi très forte, surtout des industries énergivores et des pays asiatiques. Les marchés s’emballent, également tirés par les cours du brut. Le prix spot du gaz en Asie (Chine, Japon et Corée du Sud) a été multiplié par six, passant en un an de 2,2 à plus de 13 dollars par British Thermal Unit (BTU) . Quant à l’Europe, moins dépendante du gaz naturel liquéfié (GNL) qatari, américain ou australien, elle n’a pas connu des prix aussi élevés depuis 2008.
> Lire la chronique : « Les marchés mondiaux du gaz s’emballent, et les consommateurs vont le payer au prix fort »
Le tarif réglementé de vente (TRV) de gaz réservé à Engie, qui concerne encore un tiers des 10,7 millions d’abonnés, s’en ressent. Il a été relevé de 9,96 % au 1er juillet et de 5,3 % au 1er août, sur proposition de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Le régulateur indique qu’en raison des fortes baisses enregistrées au début de la crise sanitaire, ce tarif n’a finalement pris « que » 6,5 % depuis janvier 2019.
Mais cette hausse de 2021 n’est pas seulement liée aux prix mondiaux. S’y ajoutent un hiver froid, qui nécessite une reconstitution des stocks, des opérations de maintenance en mer du Nord et un relèvement des obligations des fournisseurs en matière de sobriété énergétique, qui répercutent le coût des certificats d’économies d’énergie sur le consommateur. Enfin, Gazprom (40 % des importations de l’Union européenne) gère ses exportations transitant par l’Ukraine au plus juste. Une manière pour le géant russe, proche du Kremlin, de signifier que son nouveau gazoduc, Nord Stream 2, accepté bon gré mal gré par les Etats-Unis, est indispensable à la sécurité d’approvisionnement du Vieux Continent.
> Lire aussi  Gazoduc Nord Stream 2 : les Etats-Unis et l’Allemagne se mettent d’accord
• L’électricité : flambée en Europe
Sur le marché de gros, le mégawattheure pour fourniture en 2022 approche 80 euros, alors qu’il n’a été que de 46 euros en moyenne en 2020. L’électricité coûte de plus en plus cher aux particuliers, y compris pour une majorité de Français aux tarifs réglementés. Elle a encore augmenté de 0,48 % en août, après + 1,93 % en février et deux augmentations plus fortes en 2020.
> Lire aussi  « L’histoire du marché de l’électricité montre que le “monopole public à la française” a été un frein au développement des énergies renouvelables »
Comment l’expliquer ? Par le prix du gaz, qui permet de produire 20 % du courant en Europe, et celui du CO2, qui n’a cessé de se renchérir. Ce signal prix au-delà de 50 euros la tonne sur le marché doit rendre les énergies fossiles moins compétitives et favoriser les énergies bas carbone. En France, la baisse de disponibilité du parc nucléaire, due à des décalages dans le programme de maintenance des 56 réacteurs durant les premiers mois du Covid-19, a aussi pesé, obligeant EDF à acheter sur le marché de gros.
Les prix du courant flambent au Royaume-Uni, en Italie et surtout en Espagne (+ 36 % par rapport à l’été 2020). Le gouvernement a dû réduire la TVA pour limiter la flambée et contenir la colère des Espagnols. Il a réclamé à la Commission européenne un assouplissement des règles de marché pour que les prix reflètent certes les coûts mais restent « raisonnables ». Or, celle-ci juge que le système actuel favorise une concurrence saine pour créer des règles du jeu équitables en faveur des énergies renouvelables et du stockage. Le contraire de l’ancien, accusé d’être « cher, inefficace et dominé par quelques grandes entreprises qui contrôlaient le secteur ».
Comme EDF, qui reste trop monopolistique aux yeux de Bruxelles. A terme, ses tarifs, parmi les plus compétitifs d’Europe, devront répercuter les coûts croissants de la prolongation des centrales nucléaires, du probable remplacement de certains réacteurs par des EPR de nouvelle génération, de la numérisation du réseau d’Enedis et du développement accéléré de l’éolien et du solaire. Un effort financier énorme pour espérer atteindre l’objectif de baisse de 55 % des émissions de C02 en 2030 (par rapport à 1990) fixé par l’Union européenne et assurer la sécurité d’approvisionnement.
> Lire aussi  « Plus que des promesses intenables, le secteur de l’énergie a besoin d’une feuille de route claire »
Dans l’immédiat, seule une flambée du variant Delta du Covid-19, entraînant un reconfinement et une rechute de l’activité mondiale, pourrait changer la donne énergétique. Pas à moyen terme, où les prix ne peuvent que croître.
L’or noir sera volatil, mais des patrons de majors, comme celui de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, n’excluent pas un baril à 100 dollars, un scénario cohérent avec le fort recul des investissements dans l’exploration-production depuis 2015. Carburants automobiles, fioul domestique, gaz et électricité resteront chers. La transition écologique a un prix et il sera élevé, surtout pour les plus modestes. Le seul remède reste la sobriété énergétique… pour ceux qui peuvent se le permettre.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/10/l-irresistible-hausse-des-prix-de-l-energie_6091026_3234.html>
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18- La course aux petits réacteurs nucléaires est lancée, Le Monde, 10/08/21, 11h18 
Jean-Michel Bezat

Russes, Chinois, Américains et Français s’intéressent à des modèles, les « small modular reactors », qui doivent encore faire la preuve de leur compétitivité. 
L’irrésistible réchauffement de la planète va-t-il soutenir une relance de l’énergie nucléaire, très peu émettrice de gaz à effet de serre ? Et sous la forme de petites unités autant que de puissants réacteurs de 1 000 à 1 700 mégawatts (MW) ?
Lundi 9 août, le jour où le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat publiait son rapport alarmant, la société russe Rosatom annonçait que le service fédéral russe de surveillance environnementale et nucléaire autorisait la construction d’un réacteur de 50 MW, confirmant son avance dans les « petits réacteurs modulaires » (small modular reactors ou SMR), des centrales « préfabriquées » qui peuvent être montées dans des zones sans réseau électrique.
> Lire aussi  « Le nucléaire français est victime de ses propres défaillances et de l’Etat »
Rosatom prévoit de lancer sa construction en 2024 dans le nord-est de la Sibérie et de le mettre en service en 2028. Il permettra notamment l’exploitation d’un gisement d’or. Ce réacteur à eau pressurisée est déjà utilisé pour propulser les trois brise-glaces russes de dernière génération, et ils équiperont aussi des centrales flottantes dans l’Arctique. La construction sera la première sur la terre ferme, après la mise en service d’un SMR installé sur une barge dans l’Extrême-Orient russe en 2020.
La France cherche sa place
Si la Russie travaille de longue date sur ce segment, la Chine a comblé son retard : mi-juillet, la China National Nuclear Corporation annonçait le début de la construction sur l’île de Hainan, dans le sud du pays, du SMR Linglong One de 125 MW, qui alimentera 526 000 foyers en électricité. « Ce sera le premier au monde à entrer en service commercial », affirme l’agence Chine nouvelle, mais sans en préciser la date.
Dans leur souci de rester la première puissance technologique, les Etats-Unis subventionnent aussi la filière depuis une dizaine d’années. L’américain NuScale Power prévoit de mettre en service un prototype en 2029. Depuis 2008, TerraPower, firme créée par le fondateur de Microsoft, Bill Gates, finance deux filières de SMR. Associée à GE Hitachi, elle projette la mise en service dans les prochaines années d’un réacteur de 350 MW sur le site d’une centrale au charbon du Wyoming.
Quant à la France, longtemps intéressée par les seuls gros réacteurs comme l’EPR (le plus puissant du monde), elle cherche sa place. En 2019, EDF, le Commissariat à l’énergie atomique, Naval Group et TechnicAtome (spécialiste des chaufferies des sous-marins nucléaires) ont dévoilé le projet de réacteur de 300 à 400 MW baptisé Nuward. Ils souhaitent le commercialiser au début de la prochaine décennie pour étoffer l’offre trop restreinte de la filière française.
« Plein de promesses »
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) recense 72 projets de SMR en développement ou en construction dans dix-huit pays. Leurs avantages sont nombreux, avancent leurs promoteurs : plus grande sûreté, taille adaptée à des régions isolées dépourvues de réseaux électriques, puissance suffisante pour certains usages industriels, construction sur site plus rapide et moins coûteuse. Un avantage quand on sait les dérives financières des EPR français et finlandais.
Pour le président de l’Autorité de sûreté nucléaire, Bernard Doroszczuk, auditionné par la Commission des affaires économiques du Sénat le mercredi 7 avril, « si le gouvernement fait un choix [en matière] de nouveau nucléaire, il faut certainement étudier l’option des SMR, car elle présente des avantages [en matière] de sûreté supérieurs à [ceux de] l’EPR2 [nouvelle version de l’EPR] ». Dans le plan de relance, une partie des 472 millions consacrés à la filière nucléaire financera la recherche sur un segment que le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, juge « plein de promesses ».
> Lire aussi  Nucléaire : l’Etat français aide Areva à solder le passif de l’EPR finlandais
Des points positifs qui ne le rendent pas pour autant compétitif par rapport aux centrales de grande puissance. Le prix du mégawattheure produit est plus élevé. « La baisse des coûts des SMR sera conditionnée à des volumes de production importants pour permettre d’engranger les économies d’échelles », estime le spécialiste Charles Merlin (Les Petits Réacteurs modulaires dans le monde, Etudes de l’Institut français des relations internationales, mai 2019). Il faudra, conclut-il, construire de nombreux SMR standardisés.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/10/la-course-aux-petits-reacteurs-nucleaires-est-lancee_6091112_3234.html>
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19- La Chine relance sa production de charbon malgré ses engagements sur le climat, TV5Monde, 11/08/21, 15:27
Romain Sinnes

Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dépeint un tableau sombre pour l’avenir de l’humanité. Pendant ce temps, la Chine, plus gros pollueur de la planète, relance son industrie du charbon, source d’énergie la plus polluante. Dans quelle mesure le pays pourra-t-il tenir ses engagements climatiques, à savoir atteindre la neutralité carbone d’ici 2060 ?
22 septembre 2020. Le président chinois, Xi Jinping, s'adresse en visio-conférence à l'Assemblée général de l'ONU. Le dirigeant surprend tout son monde en annonçant un objectif ambitieux : la Chine aura atteint la neutralité carbonne d'ici 2060.
Le charbon, 56% de la consommation d'énergie en Chine
Près d’un an plus tard, le pays vient pourtant de relancer son industrie du charbon, l'une des énergies fossiles les plus polluantes.
À trois mois de la COP26 à Glasgow, la puissante agence de planification chinoise vient tout juste d'avaliser le 4 août dernier la réouverture de 15 mines situées dans le nord et l’ouest du pays, notamment au Xinjiang. Ces redémarrages doivent fournir annuellement quelque 44 millions de tonnes charbon.
La semaine précédente, la reprise de l’exploitation de 38 autres sites miniers de Mongolie-intérieure avait déjà été entérinée. Se pose dès lors la question de la conciliation entre la poursuite de l’exploitation de cette matière première et le respect du cap climatique fixé par le dirigeant.
Pour Francis Perrin, chercheur associé à l’OCP Policy Center (Rabat) et directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), spécialiste des matières premières, il faut tenir compte du poids du charbon dans l’équilibre économique chinois.
« L’an dernier, le charbon a représenté 56 % de la consommation d’énergie chinoise. Toujours en 2020, il a contribué à 63 % de sa production d’électricité. Avec un tel poids dans ses bouquets énergétiques et électriques, les dirigeants du pays, on parle d’une très grande puissance, ne peuvent pas tout à coup dire qu'ils passent à autre chose.»
> (Re)lire : Le réchauffement climatique s'accélère pour le Giec, «alerte rouge» pour l'humanité selon l’ONU
>> Suite à lire à :
<https://information.tv5monde.com/info/la-chine-relance-sa-production-de-charbon-malgre-ses-engagements-sur-le-climat-420186>
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20- Russie : importante fuite de pétrole en mer Noire, dénonce le WWF, AFP, 11/08/21, 22:00

Une importante fuite de pétrole s'est produite en mer Noire près de la ville portuaire russe de Novorossiïsk (Sud), plus de cent tonnes d'or noir ayant été déversées dans l'eau, a affirmé mercredi le WWF.
La fuite a eu lieu le week-end dernier au terminal de Ioujnaïa Ozereïevka, non loin de Novorossiïsk, lors du chargement du pétrolier sous pavillon grec Minerva Symphony.
Lundi, le Caspian Pipeline Consortium (CPC) qui assure l'acheminement du pétrole de la mer de la Caspienne jusqu'à Novorossiïsk et contrôle ce terminal, a annoncé qu'environ douze mètres cubes de pétrole avaient été déversés sur une surface de 200 mètres carrés.
"La situation est revenue à la normale" dimanche matin et ne menace pas la population ou l'environnement locaux, a affirmé le consortium, détenu notamment par le géant pétrolier russe Rosneft, le groupe américain Chevron et la société italienne Eni.
Mais le Fonds mondial pour la nature (WWF) a assuré mercredi que la fuite était bien plus importante et pourrait gravement endommager l'environnement.
Selon l'ONG, qui a mis en place son propre système de monitoring des désastres écologiques, la nappe de pétrole était répandue dimanche sur une zone de 94 kilomètres carrés.
Cela veut dire qu'"au moins cent tonnes de pétrole et probablement même plus" ont été déversées en mer Noire, a affirmé le WWF dans un communiqué sur Facebook.
"Malgré un déploiement opérationnel des secouristes, le pétrole s'est répandu sur une zone colossale", a-t-il assuré, en mettant en garde contre des risques "accrus" d'un impact négatif sur les animaux marins.
Selon Alexeï Knijnikov, expert de la branche russe de WWF, la tâche de pétrole dérivait vers le Nord, en atteignant déjà le village d'Abraou-Diourso connu pour ses plages et ses vignes, et pourrait atteindre la réserve naturelle d'Utrish.
"Nous pouvons dire qu'il n'y a pas d'information objective sur l'échelle de la fuite de la part des autorités régulatrices", a-t-il déclaré à l'AFP.
L'Institut russe de recherche spatiale auprès de l'Académie russe des sciences a annoncé lui-aussi surveiller cette pollution, en estimant - des images satellites à l'appui - que la tâche de pétrole était répandue sur environ 80 kilomètres carrés.
Une enquête pour pollution de l'environnement a été ouverte, selon les autorités russes.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pollution/russie-importante-fuite-de-petrole-en-mer-noire-denonce-le-wwf_156503>
Sur le même sujet :
> Russie : fuite de pétrole importante lors du chargement d’un bateau, en mer Noire <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/11/russie-fuite-de-petrole-importante-lors-du-chargement-d-un-bateau-en-mer-noire_6091214_3244.html>, Le Monde avec AFP, 11/08/21, 21h20
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21- Japon : un cargo panaméen se brise en deux, l'équipage sauf, AFP, 12/08/21, 17:00

Un cargo battant pavillon panaméen s'est échoué et s'est brisé en deux au nord-est du Japon, et l'équipage a pu être secouru, ont annoncé jeudi les garde-côtes japonais.
Des images aériennes montrent la poupe du "Crimson Polaris" sectionnée et plongeant dans la mer aux côtés de l'autre moitié du navire, légèrement inclinée vers l'eau.
"Le Crimson Polaris s'est échoué devant le port de Hachinohe (préfecture d'Aomori, nord-est)", a déclaré un porte-parole des garde-côtes, qui n'a pas souhaité être identifié.
Trois patrouilleurs et trois avions ont été mobilisés après son échouement mercredi.
"Les 21 membres de l'équipage - des Chinois et des Philippins - ont été secourus", a précisé le porte-parole.
Selon ce dernier, des hydrocarbures en provenance du bateau s'écoulent sur une distance d'environ 24 kilomètres, sans que l'on en connaisse pour l'instant l'impact environnemental.
Les autorités ont tenté de contenir la fuite d'hydrocarbures, mais n'ont pas réussi à déployer le barrage autour du bateau, a-t-il poursuivi.
"Les patrouilleurs vont travailler toute la nuit" pour éviter les collisions, a dit le porte-parole, ajoutant qu'aucun autre bateau n'était à leur connaissance impliqué dans l'accident.
<https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/transports/japon-un-cargo-panameen-se-brise-en-deux-l-equipage-sauf_156532>
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22- Emmanuel Macron suspend le contrôle technique obligatoire des deux-roues, Le Monde avec AFP, 12/08/21, 17h05

Le nouveau contrôle technique devait entrer en vigueur en 2023. Annoncée mercredi, cette mesure avait provoqué la grogne des fédérations de motards. 
Le décret a tenu vingt-quatre heures. Le lendemain de l’annonce de son instauration, le nouveau contrôle technique des deux-roues a été « suspendu jusqu’à nouvel ordre » sur demande du président de la République, a rapporté, jeudi 12 août, le ministère des transports à l’Agence France-Presse (AFP).
Exigé par l’Union européenne et appliqué dans de nombreux pays voisins, ce contrôle bisannuel avait été instauré mercredi. Le décret publié dans Le Journal officiel prévoyait une entrée en vigueur en 2023. Cette mesure annoncée au cœur de l’été avait provoqué la colère des fédérations de motards.
> Lire aussi  Deux-roues : le contrôle technique sera obligatoire à partir de 2023
Après une discussion jeudi matin avec le chef de l’Etat, le ministre des transports, Jean-Baptiste Djebbari, « a convenu avec les fédérations de se retrouver à la rentrée pour échanger largement sur les différents sujets les concernant », a fait savoir une porte-parole du ministère. « Beaucoup est déjà demandé aux Français avec la crise, on ne va pas embêter les gens avec ça », a défendu auprès du Monde un conseiller de l’exécutif.
Ce nouveau contrôle technique devait concerner tous les véhicules motorisés à deux, trois et quatre roues, scooters de 50 cm3 et voitures sans permis. Comme pour les voitures, pour qui il a été instauré en 1992, le contrôle technique aurait dû être réalisé dans un centre agréé et renouvelé tous les deux ans, ou avant toute revente du véhicule.
Au printemps 2021, plusieurs milliers de motards avaient manifesté à travers la France contre la mise en place d’un contrôle technique, réclamant à l’Etat de déroger à cette directive européenne. Les motards avaient également manifesté leur désapprobation de la réforme du stationnement à Paris, qui prévoit notamment le stationnement payant dès 2022 pour les deux-roues motorisés thermiques.
> Lire aussi  Paris rend payant le stationnement des motos et des scooters
« Une honte absolue ! »
L’association Ras le scoot avait salué, jeudi matin, cette décision qui venait « rompre avec des années d’hésitation des pouvoirs publics jusqu’alors tétanisés face au lobby motard ». « C’est une honte absolue ! », a réagi jeudi sur Twitter l’association après l’annonce du rétropédalage gouvernemental :
« Comment est-ce possible qu’une minorité puisse faire reculer Emmanuel Macron, au détriment des millions de victimes de nuisances diverses et contre la directive européenne de 2014 ? Nous condamnons fermement cette volte-face. »
Ce contrôle était « une évidence tant il paraît inimaginable de laisser circuler sur les routes des véhicules susceptibles de mettre en danger les autres usagers », a souligné l’association.
Une directive européenne de 2014 prévoyait la mise en place à partir du 1er janvier 2022 d’un contrôle technique pour les véhicules motorisés à deux et trois roues d’une cylindrée supérieure à 125 cm3, pour lutter contre les accidents et la pollution. La directive européenne cite plusieurs dizaines de points de contrôle concernant les freins, les pneumatiques, l’éclairage ou le bruit.
La plupart des pays européens ont déjà mis en place ce contrôle technique pour les motos, selon la Fédération européenne des associations de motocyclistes. Seuls la Finlande, l’Irlande et les Pays-Bas ont adopté des mesures alternatives au contrôle technique pour réduire le nombre d’accidents.
> Lire aussi  Pendant la crise sanitaire, moto et scooter prennent leur revanche
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/08/12/emmanuel-macron-suspend-le-controle-technique-des-deux-roues_6091280_3224.html>
Sur le même sujet :
> Contrôle technique des deux-roues : sa suspension va impacter la qualité de l'air <https://www.actu-environnement.com/ae/news/controle-technique-deux-roues-suspension-pollution-air-nuisance-sonore-38026.php4>, Actu-environnement, 13/08/21
Flash back sur le même sujet : 
> Deux-roues : le contrôle technique deviendra obligatoire à partir de 2023, AFP, 11/08/21, 11:00
Les deux-roues motorisés devront passer au contrôle technique tous les deux ans à partir de 2023, une mesure obligatoire au niveau européen mais longtemps repoussée en France, selon un décret publié mercredi au Journal officiel.
"A compter du 1er janvier 2023, les véhicules motorisés à deux ou trois roues et les quadricycles à moteur font l'objet d'un contrôle technique", indique le décret. Ce nouveau contrôle technique concerne donc tous les deux-roues, 50 cm3 et voitures sans permis compris.
Ce contrôle doit être effectué "dans les six mois précédant l'expiration d'un délai de quatre ans à compter de la date de leur première mise en circulation", puis "renouvelé tous les deux ans", ou avant toute revente du véhicule, comme pour les voitures. Il doit être effectué dans un centre de contrôle agréé.
Le premier contrôle aura lieu en en 2023 pour les véhicules immatriculés avant le 1er janvier 2016, en 2024 pour les véhicules immatriculés entre 2016 et 2020, et en 2025 pour les véhicules immatriculés en 2021.
Pour les véhicules de collection, le délai entre deux contrôles techniques est porté à cinq ans, sauf en cas de revente.
Une directive européenne de 2014 prévoyait la mise en place à partir du 1er janvier 2022 d'un contrôle technique pour les véhicules motorisés à deux et trois roues d'une cylindrée supérieure à 125 cm3, pour lutter contre les accidents et la pollution. 
La France met donc en place avec un an de retard ce contrôle périodique fortement contesté par les motards. Le gouvernement de Manuel Valls l'avait annoncé en 2015 sans le mettre en place.
Au printemps, plusieurs milliers de motards avaient manifesté à travers la France contre la mise en place de ce contrôle technique, réclamant à l'Etat de déroger à cette directive européenne.
<https://information.tv5monde.com/info/deux-roues-le-controle-technique-deviendra-obligatoire-partir-de-2023-420173>
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23- Désaccord entre les Etats-Unis et l’OPEP+ sur la reprise du marché du pétrole, Le Monde, 12/08/21, 23h55 
Jean-Michel Bezat

Washington appelle à une augmentation de la production afin que la hausse des prix ne freine pas la reprise. L’organisation des pays producteurs et l’Agence internationale de l’énergie anticipent, elles, une hausse plus modérée de la demande. 
La Maison Blanche s’inquiète des prix de l’or noir, qui nourrissent l’inflation et exaspèrent les automobilistes américains en pleine driving season. Le conseiller à la sécurité nationale du président Biden l’a fait savoir, mercredi 11 août, aux dirigeants de l’OPEP+, le cartel regroupant l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et dix autres nations emmenées par la Russie, qui assure plus de la moitié de la production mondiale.
Jake Sullivan a estimé que l’OPEP+ n’en fait « pas assez » pour détendre le marché « à un moment critique pour la reprise mondiale ». « La hausse des coûts de l’essence, si elle n’est pas maîtrisée, risque de nuire à la reprise en cours », prévient-il. Mercredi, le brent coté à Londres, la référence mondiale, avait atteint 71,44 dollars (60,85 euros) pour les livraisons en octobre (+ 1,14 %), tandis que le west texas intermediate pour livraison en septembre gagnait 1,40 % à New York (à 69,25 dollars).
> Lire aussi  Pétrole : la fin de l’âge d’or américain
« Pas assez », cela signifie que la décision prise le 18 juillet par l’OPEP+ de mettre 400 000 barils supplémentaires sur le marché chaque mois entre août et décembre, soit 2 millions de plus à la fin 2021, serait insuffisante pour répondre à la demande en hausse, notamment outre-Atlantique. En avril 2020, le cartel avait drastiquement resserré les vannes : − 10 millions de barils par jour, soit 10 % de la production mondiale, qui avait atteint 100 millions de barils avant la pandémie. Il n’envisage pas un retour au niveau de production pré-Covid avant la fin de 2022.
Prévisions à la baisse
L’OPEP a de bonnes raisons de piloter son offre au plus juste, d’autant qu’un baril à 70 dollars ne compromet pas la reprise. En effet, le variant Delta du SARS-CoV-2 se répand à travers le monde, notamment dans les grandes économies, comme les Etats-Unis, la Chine et l’Europe : ce regain de la pandémie risque d’entraîner le retour de confinements sévères, qui feraient chuter la demande de brut. Dans son rapport mensuel, publié jeudi 12 août, l’OPEP prévient que les « perspectives incertaines » appellent toujours des « efforts déterminés » de ses membres et de ses alliés.
Le même jour, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a confirmé ce risque de baisse de la demande dans son propre rapport mensuel. Elle a « fortement » réduit ses prévisions de demande (− 550 000 barils) pour le reste de l’année, un renversement complet par rapport à son estimation de la mi-juillet. Comme l’administration Biden, l’AIE exhortait à l’époque l’OPEP+ à rouvrir le robinet pour éviter une flambée des prix dommageable à l’économie. Depuis, le rebond de la demande s’essouffle et les pays non membres de l’OPEP+ ont accru leur production. Ils continueront en 2022 (+ 1,1 million de barils par jour), explique l’AIE, qui s’attend à des surplus.
L’administration Biden a-t-elle réagi à contretemps ? Aux Etats-Unis, où l’automobile est au cœur du mode de vie, le prix de l’essence représente un enjeu politique fort. Or, le gallon d’essence (3,79 litres) vaut en moyenne 3,18 dollars, 1 dollar de plus qu’à l’été 2020, selon l’Association américaine des automobilistes. Et il nourrit une inflation au plus haut depuis 2008. Mais, pour l’OPEP, ce sont des facteurs propres au pays (froid arctique, oléoduc stratégique fermé, maintenance de raffineries…) qui expliquent cette flambée à la pompe.
> Lire aussi  L’OPEP se divise sur une hausse de la production de pétrole
Joe Biden n’ignore pas que les compagnies américaines ont elles-mêmes réduit la voilure et pompent 15 % de brut en moins qu’au pic du début de 2020 (13 millions de barils). Dans l’impossibilité de faire pression sur des sociétés qui ne répondent qu’aux lois du marché, à des contraintes techniques et à leurs intérêts financiers, il en est réduit à faire pression sur l’OPEP+. Sans grandes chances d’être entendu, même de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis. Encore moins de la Russie, le deuxième exportateur mondial de brut.
Courant anti-OPEP
La mise en garde n’est pas venue du président lui-même. Son ton n’a rien de comminatoire, si on le compare à celui adopté par son prédécesseur. Tout en se lâchant sur Twitter, Donald Trump avait aussi choisi la tribune des Nations unies, en septembre 2018, pour tancer les pays exportateurs, notamment les pétromonarchies du Golfe, pourtant alliées historiques des Américains. « Nous défendons nombre de ces nations pour rien et elles en profitent pour nous imposer des prix du pétrole plus élevés », avait-il affirmé, allant jusqu’à les accuser d’« arnaquer le reste du monde ».
Les relations entre Washington et l’OPEP sont toujours passées par des hauts et des bas. Depuis la création de l’organisation, à Bagdad, en 1960, pour défendre les intérêts de ses membres, il existe au Congrès américain un courant bipartisan (démocrates et républicains) prêt à réactiver des lois anti-OPEP. Dans les couloirs du Capitole, le sigle OPEC (Organization of the Petroleum Exporting Countries – « Organisation des pays exportateurs de pétrole ») est parfois détourné en « One Pure Evil Cartel » (« un pur cartel maléfique »).
> Lire aussi  Climat : « La fin de l’ère pétrolière est enclenchée et ira plus vite que prévu »
En 2000, des élus américains avaient déposé un projet de No oil producing and exporting cartels Act (ou NOPEC) afin de rendre illégal tout cartel de producteurs et d’exportateurs d’hydrocarbures, inspirés par le Sherman anti-trust Act (1890), qui avait permis de démanteler le monopole de la Standard Oil de John D. Rockefeller, en 1911. Les présidents George W. Bush (2001-2009) et Barack Obama (2009-2017) se sont toujours opposés à son utilisation, dont les Big Oil (les supermajors du pétrole) américaines ne veulent d’ailleurs pas entendre parler. Un autre texte avait été soumis au Congrès, au début de 2019, qui permettait de poursuivre en justice le cartel pétrolier ou l’un de ses membres. Une arme de dissuasion ultime, plus politique que juridique.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/12/desaccord-entre-les-etats-unis-et-l-opep-sur-la-reprise-du-marche-du-petrole_6091283_3234.html>
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24- La revanche du vélo cargo électrique : bien plus rapide et plus propre que la camionnette en ville, Novethic, 12/08/21
Pauline Fricot

Une étude britannique a démontré qu'en ville, les livreurs en vélo cargo électrique sont 60 % plus rapide, émettent 90 % de CO2 en moins que les livreurs en camionnette diesel, et permettent de réduire la pollution de l'air. Alors que les livraisons à domicile augmentent depuis la pandémie de Covid-19, les vélos cargos ont le vent en poupe. 
Maillot jaune pour le vélo cargo électrique. Une étude réalisée dans le centre de Londres est sans appel : en ville, ils livrent 60 % plus vite que les camionnettes carburant au diesel. Publiés début août par le centre de recherche Active Travel Academy de l’Université de WestMinster, les travaux révèlent qu’un livreur en vélo à une vitesse moyenne plus élevée et livre dix colis par heure, contre six pour son homologue en fourgonnette. Le secret ? Une capacité à pouvoir se faufiler dans les bouchons et à se garer plus aisément grâce à leur petit gabarit.
Plus attendu, le vélo cargo électrique est aussi plus respectueux de l'environnement. Les chercheurs ont estimé que son empreinte carbone au cours des livraisons est 90 % inférieure à celle des camionnettes diesel. L’utilisation des vélos cargos à grande échelle pourrait également participer à la lutte contre la pollution de l’air dans les villes.
Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont suivi à la trace les vélos cargos de l’entreprise Pedal Me, qui se déplacent dans un rayon de 15 kilomètres autour du centre de Londres. Les auteurs de l'étude ont ensuite comparé les livraisons effectuées sur cent jours -choisis au hasard au fil des saisons - avec les itinéraires qu’auraient empruntés les fourgonnettes. Sur cette période, l'entreprise Pedal Me aurait permis d’éviter près de 4 tonnes d’émissions de CO2.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/pollution/isr-rse/la-revanche-du-velo-cargo-electrique-bien-plus-rapide-et-plus-propre-que-la-camionnette-en-ville-150071.html>
En savoir plus :
> The Promise of Low- Carbon Freight - Benefits of cargo bikes in London <https://static1.squarespace.com/static/5d30896202a18c0001b49180/t/61091edc3acfda2f4af7d97f/1627987694676/The+Promise+of+Low-Carbon+Freight.pdf>, Possible, August 2021
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25- Editorial. Contrôle technique des motos : l’inquiétante reculade d’Emmanuel Macron, Le Monde, 14/08/21, 12h17

La suspension du décret décidée par le président de la République illustre une nouvelle fois la fébrilité des responsables politiques à préparer le pays aux mutations Editorial du « Monde ». Publié au Journal officiel mercredi 11 août, le décret instaurant le contrôle technique des deux-roues motorisés à partir de 2023 a été « suspendu jusqu’à nouvel ordre » dès le lendemain, à la demande du président de la République. Fait du prince, mauvais signal à l’heure où la défense de l’environnement devrait être résolument mise en avant, cette reculade est inquiétante tant dans sa forme que sur le fond.
Elle interroge à la fois le mode de fonctionnement du pouvoir exécutif et la crédibilité du président Macron dans la lutte pour la sécurité routière, la qualité de l’air et contre les nuisances sonores. « Après avoir découvert cette mesure, le président de la République a décidé que ce n’était pas le moment d’embêter les Français », a justifié un conseiller du gouvernement.
La généralisation aux motos et aux scooters du contrôle technique résulte d’une directive européenne de 2014 que la France est l’un des rares pays de l’UE à n’avoir pas encore mise en œuvre. Elle se justifie par le fait que la mortalité des motocyclistes – vingt-deux fois plus élevée que chez les automobilistes à kilométrage identique – diminue au rythme le plus lent de tous les usagers de la route. Et que le débridage des moteurs augmente le risque d’accidents, en particulier pour les plus jeunes. Sans parler du bruit : un deux-roues traversant nuitamment Paris avec un pot d’échappement « rectifié » peut réveiller 11 000 personnes,  selon l’association Bruitparif, contre 350 s’il est homologué.
> Lire aussi  Emmanuel Macron suspend le contrôle technique obligatoire des deux-roues
Risque de contestation
La Fédération française des motards en colère, quant à elle, conteste l’étude de l’UE qui évalue à 8 % la part des accidents de moto causés par des défaillances techniques, dénonce le lobby des centres de contrôle technique et considère le contrôle comme « un vrai racket ».
Face à ce risque de contestation, alors que la multiplication des signes de décrochage démocratique exige d’impliquer et de responsabiliser les citoyens, Emmanuel Macron confirme sa pratique verticale et personnelle du pouvoir. Son message assimilant le contrôle technique à une manière d’« embêter les Français » relève de la démagogie. Quant à son refus d’appliquer une directive de l’UE, elle étonne de la part d’un président proeuropéen. Il est vrai que la mesure a fait reculer les gouvernements précédents, en particulier celui de Manuel Valls, qui en avait annoncé la mise en œuvre en 2015.
Certes, l’exécutif affronte le mécontentement des opposants à la généralisation du passe sanitaire, mesure justifiée par la nécessité de combattre la pandémie de Covid-19, et l’on peut comprendre son souci d’éviter une multiplication des fronts de contestation. Pourtant, à l’approche de la campagne présidentielle, l’injustifiable recul sur le contrôle technique est de mauvais augure : il reflète un manque de sang-froid et une propension à céder aux plus bruyants.
Surtout, il ne laisse pas d’inquiéter sur la capacité des responsables politiques à préparer les Français aux mutations profondes, tant dans l’emploi que dans les modes de vie et de consommation, que nécessite impérieusement la lutte contre le réchauffement climatique. Comment un dirigeant qui capitule devant le lobby des motards pourrait-il convaincre les automobilistes d’abandonner les moteurs thermiques ou de se reporter sur les transports en commun ?
Pour être à la hauteur des risques climatiques majeurs des années qui viennent, nos démocraties auront besoin de responsables crédibles dans leur capacité à faire œuvre de pédagogie et de courage politique afin d’accélérer la décarbonation de nos sociétés. Précisément l’inverse de ce que le président de la République vient de faire.
> Lire aussi  Face aux alarmes du GIEC, Macron critiqué pour son bilan environnemental
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/14/controle-technique-des-motos-l-inquietante-reculade-d-emmanuel-macron_6091422_3232.html>
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En audio
26- À quoi ressemblera la ville du futur ?, France inter, L’été comme jamais, 04/08/21, 09:00
Eva Roque

Pavillons façonnés en réseaux d’alvéoles, église inspirée de la forme d’un coquillage et du système de ventilation d’une termitière, végétalisation de l’espace… Quelles sont les inspirations pour la ville de demain ?
Pour réinventer la ville, certains architectes et urbanistes trouvent leur inspiration dans la nature. Ils observent le vivant pour imaginer des systèmes productifs et technologiques performants, c’est le biomimétisme. Ce processus est utilisé dans plusieurs champs disciplinaires, dont l’architecture et l’urbanisme. De quels animaux ou végétaux pouvons-nous nous inspirer ? 
D’autres rêvent différemment la ville du futur. Elle serait smart. Mais pourquoi repenser la ville ? A quoi pourrait-elle ressembler en 2046 ? Quels matériaux, quelles ressources seront nécessaires ? 
> Emission (50 minutes) à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/l-ete-comme-jamais/l-ete-comme-jamais-du-mercredi-04-aout-2021>
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En images
27- Biodiversité marine : bientôt une digue éco-conçue à Cherbourg ?, Actu-environnement, 04/08/21
Laurent Radisson  

Le projet franco-britannique Marineff a pour ambition de concevoir des éléments d'infrastructures marines capables d'intégrer la protection de la biodiversité. Ces blocs de béton pourraient servir pour la construction de digues.
À la fois récifs artificiels et éléments d'infrastructures, les blocs immergés en septembre 2020 à Cherbourg (Cotentin) sont prévus pour renforcer la digue de la rade. Pour l'instant, il s'agit avant tout d'observer les interactions des blocs avec le milieu marin en conditions réelles.
Les scientifiques plongeront tous les deux mois pendant au moins cinq ans afin de tenir à jour un inventaire des espèces qui devraient rapidement coloniser les modules.
>> Suite à lire et reportage vidéo à voir à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/biodiversite-marine-digue-eco-concue-cherbourg-37995.php4>
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