[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 3 publications & 1 annonce (vendredi 27 août)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 27 Aou 08:02:07 CEST 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Tribune. Barbara Pompili et Pascal Canfin : « Notre méthode, ce n’est pas l’écologie des petits pas, c’est l’écologie du marathon » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/07/22/barbara-pompili-et-pascal-canfin-notre-methode-ce-n-est-pas-l-ecologie-des-petits-pas-c-est-l-ecologie-du-marathon_6089115_3232.html>, Le Monde, 22/07/21, 06h58 
2- Monsanto sanctionné en France d'une amende de 400.000 euros pour ses pratiques de lobbying <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/monsanto-sanctionne-en-france-d-une-amende-de-400-000-euros-pour-ses-pratiques-de-lobbying_156142>, AFP, 28/07/21, 16:00
3- Tribune. « Pour une TVA différentielle sur les produits et services moins polluants » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/07/29/pour-une-tva-differentielle-sur-les-produits-et-services-moins-polluants_6089867_3232.html>, Le Monde, 29/07/21, 06h00
4- Le « jour du dépassement » a lieu cette année trois semaines plus tôt qu’en 2020 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/07/29/environnement-en-2021-le-jour-du-depassement-des-ressources-planetaires-est-proche-de-celui-de-2019_6089918_3244.html>, Le Monde, 29/07/21, 15h09
5- Sylvie Lemmet, nouvelle ambassadrice environnement de la France <https://www.linfodurable.fr/politique/sylvie-lemmet-nouvelle-ambassadrice-environnement-de-la-france-28069>, L’info durable avec AFP, 29/07/21
6- Voici les meilleurs endroits où survivre en cas d'effondrement, selon une étude <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-voici-meilleurs-endroits-survivre-cas-effondrement-selon-etude-92780/>, Futura-sciences, 30/07/21
7- Reportage. Simplicité, sobriété… La conversion aux « low-tech » de jeunes ingénieurs <https://www.lemonde.fr/campus/article/2021/08/03/simplicite-sobriete-la-conversion-aux-low-tech-de-jeunes-ingenieurs_6090363_4401467.html>, Le Monde campus, 03/08/21, 05h09
8- Entretien. Inès Léraud : « Le tournant écologique incite les journalistes à aller plus loin dans leurs enquêtes » <https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/08/03/ines-leraud-le-tournant-ecologique-incite-les-journalistes-a-aller-plus-loin-dans-leurs-enquetes_6090349_3451060.html>, Le Monde, 03/08/21, 05h10
9- The Jeans Redesign journey continues <https://www.ellenmacarthurfoundation.org/our-work/activities/make-fashion-circular/the-jeans-redesign>, Ellen MacArthur Foundation, Newsletter, August 3rd 2021
10- Le télétravail est-il meilleur pour l'environnement que le travail au bureau ? <http://www.slate.fr/story/213930/teletravail-meilleur-pour-environnement-que-travail-bureau>, Slate, 04/08/21, 18h37
11- Pollution de l’air : l’Etat condamné à payer une astreinte record de 10 millions d’euros <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/04/pollution-de-l-air-l-etat-condamne-a-payer-une-astreinte-record-de-10-millions-d-euros_6090525_3244.html>, Le Monde, maj le 05/08/21 à 05h30
12- Entretien. Pour les philosophes Léna Balaud et Antoine Chopot, « l’écologie est porteuse d’une charge révolutionnaire » <https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/08/06/pour-les-philosophes-lena-balaud-et-antoine-chopot-l-ecologie-est-porteuse-d-une-charge-revolutionnaire_6090667_3451060.html>, Le Monde, 06/08/21, 00h12
13- Entretien. Sarah Vanuxem : « Repenser le droit à l’âge de l’anthropocène » <https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/08/07/sarah-vanuxem-repenser-le-droit-a-l-age-de-l-anthropocene_6090796_3451060.html>, Le Monde, 07/08/21, 05h21
14- Tribune. Valérie Pécresse défend "une écologie d'espoir face à l'urgence climatique" <https://www.lejdd.fr/Politique/valerie-pecresse-defend-une-ecologie-despoir-face-a-lurgence-climatique-4061173>, Le JDD, 07/08/21, 22h00
15- Tribune. « Elon Musk, Don Quichotte d’un nihilisme planétaire, adulé par l’ignorance d’une société en totale déconnexion avec la réalité scientifique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/08/elon-musk-don-quichotte-d-un-nihilisme-planetaire-adule-par-l-ignorance-d-une-societe-en-totale-deconnexion-avec-la-realite-scientifique_6090885_3232.html>, Le Monde, 08/08/21, 11h33
16- Opinion. Faire autrement avec l'entreprise contributive <https://business.lesechos.fr/entrepreneurs/management/0611302141238-faire-autrement-avec-l-entreprise-contributive-344573.php>, Les Echos entrepreneurs, 10/08/21, 07:01 
17- Colibris. Ecologie : cinq actions pour (enfin) s’y mettre <https://www.liberation.fr/environnement/ecologie-cinq-actions-pour-enfin-sy-mettre-20210816_HXNVPE6RTBGIDMNCCLN4SWGJXQ/>, Libération, 15/08/21, 19h22
18- Tribune. « Face à l’option plus soutenable de la sobriété, le Green Deal européen privilégie la société de consommation » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/16/face-a-l-option-plus-soutenable-de-la-sobriete-le-green-deal-europeen-privilegie-la-societe-de-consommation_6091520_3232.html>, Le Monde, 16/08/21, 06h52
19- « Nous devons mériter la confiance des lecteurs et, pour ce faire, reprendre les fondements du journalisme. » Marie Bertin et Jeanne La Prairie <https://reportersdespoirs.org/lesautrespossibles/>, Reporters d’Espoirs, 24/08/21
En audio
20- Entretien. Moussa Camara, fondateur de l’association Les Déterminés : "On est dans un pays où tout le monde peut réussir" <https://www.lci.fr/societe/impact-positif-podcast-moussa-camara-fondateur-de-l-association-les-determines-on-est-dans-un-pays-ou-tout-le-monde-peut-reussir-2192720.html>, LCI, Impact positif, 30/07/21, 16h01
En images
21- Consommation : la dimension éthique au cœur des choix des Français <https://www.francetvinfo.fr/france/consommation-les-francais-sont-ils-de-plus-en-plus-ethiques_4720869.html>, France 3, Le 19/20, 29/07/21
22- L'homme a mangé la Terre <https://www.arte.tv/fr/videos/073938-000-A/l-homme-a-mange-la-terre/>, Arte, 29/07/21
Trois publications
23- L'entreprise contributive - Concilier monde des affaires et limites planétaires <https://www.dunod.com/entreprise-economie/entreprise-contributive-concilier-monde-affaires-et-limites-planetaires>, de Fabrice Bonnifet et Céline Puff Ardichvili, Editions Dunod, 14/04/21
24- Sortir de la croissance, mode d'emploi <http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Sortir_de_la_croissance,_mode_d%E2%80%99emploi-9791020907769-1-1-0-1.html>, d’Eloi Laurent, Editions Les liens qui Libèrent, Poche+, 05/05/21
25- En ligne. La lettre d’Enviropea n°89 <https://www.enviropea.com/wp-content/uploads/2021/07/LettreEnviropea89.pdf>, juillet 2021
Une annonce
26- Se (dé)former au Collège des transitions sociétales - N'attendez-plus pour candidater pour 2021-2022 <https://web.imt-atlantique.fr/x-de/cts-pdl/>, newsletter du 23/08/21

Bien à vous,
Florence

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QUESTIONNEMENT DU JOUR : La politique des petits pas est-elle suffisante au regard de l’urgence climatique ? (cf. item 1 & suite)
DÉCISIONS DU JOUR : — La Cnil a prononcé contre l'agrochimiste Monsanto (propriété de Bayer) une amende de 400.000 € pour avoir fiché illégalement des personnalités publiques dans le but d'influencer le débat public sur l'interdiction du glyphosate, un herbicide. (cf. item 2)
— Dans sa décision à infliger une astreinte record de 10 millions d’€, le Conseil d’Etat sanctionne le gouvernement pour son incapacité à ramener les niveaux de pollution en dessous des normes sanitaires. (cf. item 11)
PROPOSITIONS DU JOUR : — L’écotoxicologue et professeur de gestion environnementale Jacques de Gerlache propose de faire varier la taxation des produits et services consommés en fonction de leur impact environnemental. (cf. item 3)
— Compenser les externalités négatives n'est plus suffisant. Il faut changer les modèles d'affaires pour que l'entreprise contribue à la sauvegarde de l'écosystème environnemental. (cf. item 16 & 23)
— A celles et ceux qui veulent s’engager à l’échelle locale ou nationale, une série d’initiatives et projets en faveur de la préservation de la biodiversité. (cf. item 17)
— L’économiste Adrien Fabre préconise que les Etats profitent de taux d’intérêt quasi nuls pour financer la transition énergétique par de la dette publique. (cf. item 18)
— Avec "Les Déterminés", la structure qu’il a créée dans le Val d’Oise, Moussa Camara veut révéler les talents d’entrepreneurs, quel que soit leur niveau d’étude ou leur territoire. 500 personnes ont été formées, et les objectifs seront doublés en 2024. (cf. item 20)
— Pour l’économiste Eloi Laurent, la croissance n'est plus la solution aux défis du monde mais bien plutôt la source de ses problèmes. (cf. item 24)
DÉPASSEMENT DU JOUR : A partir du jeudi 29 juillet, nous vivrons à crédit. Le "jour du dépassement", qui désigne la date où l’humanité a utilisé autant de ressources biologiques que ce que la Terre peut régénérer en un an, a lieu cette année 3 semaines plus tôt qu’en 2020. (cf. item 4)
ÉTUDES DU JOUR : — Les îles au climat tempéré et à faible population comme l'Islande ou la Nouvelle-Zélande figurent en tête de liste des endroits du monde les plus résilients en cas d'effondrement économique ou climatique majeur. (cf. item 6)
— Si laisser les employés partager leur temps de travail entre domicile et bureau paraît le plus simple pour les entreprises, une étude de Carbon Trust indique que cette organisation hybride serait la pire en matière d'écologie. (cf. item 10)
— Selon une étude, les Français seraient 39% à vouloir consommer plus local tandis que 26% souhaitent acheter plus de bio. (cf. item 21)
CONVERSION DU JOUR : Pendant l’été, dans un château de Seine-et-Marne, des diplômés d’écoles d’ingénieurs s’initient à la conception de produits sobres et durables. Cette génération partage de plus en plus une même aspiration écologique. (cf. item 7)
ENTRETIENS DU JOUR : — Série du jour « Les penseurs du vivant » (cf. item 8, 12 & 13)
— Marie Bertin et Jeanne La Prairie, les deux journalistes co-fondatrices du magazine Les Autres Possibles, reviennent sur la genèse du magazine et sur leur engagement journalistique. (cf. item 19)
CHIFFRE DU JOUR : Chaque seconde, c’est l’équivalent d’une benne à ordure de vêtements qui est brûlé ou mis en décharge. (cf. item 9)
RÉTROSPECTIVE DU JOUR : De la révolution industrielle à aujourd’hui, un décryptage minutieux de la course au développement qui a marqué le point de départ de l’ère de l'anthropocène (ou l'ère de l'Homme) et de la détérioration continue de la planète. (cf. item 22)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Tribune. Barbara Pompili et Pascal Canfin : « Notre méthode, ce n’est pas l’écologie des petits pas, c’est l’écologie du marathon », Le Monde, 22/07/21, 06h58 
Par Barbara Pompili (Ministre de la transition écologique) et Pascal Canfin (Président de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire du Parlement européen)

Dressant le bilan de l’action gouvernementale en matière d’environnement, la ministre de la transition écologique et le président de la commission de l’environnement au Parlement européen défendent une méthode qui vise à négocier les transitions avec les acteurs économiques et sociaux, afin de transformer sans fracturer.
Tribune. Plus personne de sérieux ne nie l’urgence d’agir contre le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité. Les terribles intempéries de ces derniers jours, en Europe, nous le rappellent une nouvelle fois. Mais, alors que nous entrons « dans le dur » de la transition écologique, la question-clé est celle de la méthode, du « comment faire ». Cela passe par la construction d’une écologie qui se place au centre du jeu politique et qui emmène l’ensemble de la société. C’est ce que nous avons commencé à faire en France depuis 2017, et c’est cette dynamique que nous devons accélérer.
Depuis quatre ans, le gouvernement et la majorité ont fait énormément : arrêt du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et du projet EuropaCity pour préserver les terres agricoles, vote de l’un des plans de relance les plus « verts » au monde, selon l’ONU, vote d’une loi sur l’économie circulaire, qui a placé la France en tête de la fin progressive du plastique à usage unique… En Europe, la France a été à la manœuvre pour rehausser nos objectifs et notre législation climatiques, pour dire non au Mercosur en l’état, pour créer un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières et pour donner naissance au plan de relance européen de 750 milliards d’euros, dont au moins 37 % serviront à accélérer la lutte contre le dérèglement climatique…
Imaginer la suite
Nous pouvons être fiers que les classements internationaux placent la France parmi les leaders de l’action climatique. Mais, nous le savons, il faudra faire encore plus demain, car la décennie 2020-2030 est celle où nous gagnerons la bataille climatique, ou celle où nous la perdrons.
Pour y parvenir, notre méthode, c’est l’écologie de gouvernement. C’est de négocier les transitions nécessaires avec les acteurs économiques et sociaux, c’est de transformer sans fracturer. Notre méthode, ce n’est pas l’incantation ni la confrontation permanente de l’écologie excessive. Ce n’est pas non plus l’inaction du conservatisme rétrograde de la droite qui nous mène dans le mur climatique et économique en refusant de prendre les tournants des emplois de demain. C’est une écologie crédible qui ne laisse personne au bord du chemin. Ce n’est pas l’écologie des petits pas, c’est l’écologie du marathon, conscients que nous sommes dans une course contre la montre et que nous n’avons qu’une seule génération pour transformer notre économie, alors que cela fait deux siècles que nos sociétés se construisent sur les énergies fossiles.
> Lire la tribune : « L’alternative ne peut qu’être inventée par les écologistes et les gauches réunis »
Pendant que nous sommes en pleine action en France et en Europe, nous devons aussi commencer à imaginer la suite, le projet écologique de la majorité présidentielle pour l’élection de 2022. Même si nous avons déjà beaucoup fait, il nous manque encore, par exemple, un plan d’action précis pour la transition environnementale dans le domaine agricole et nous devons encore accélérer les investissements dans les technologies de la transition dans des domaines-clés comme les transports et le logement. Le plan de relance le permet pour les deux prochaines années, mais qu’en sera-t-il ensuite ?
Urgence climatique
Pour préparer cette échéance, nous invitons toutes les composantes de la majorité, en France et au niveau européen, à se réunir pour travailler ensemble, dès la rentrée de septembre, à la suite. Continuer à donner corps à l’écologie de gouvernement est la meilleure réponse à apporter aux jeunes, qui veulent que l’on aille plus vite, aux agriculteurs qui sont les premières victimes du choc climatique, aux précaires énergétiques qui paient parfois plus de factures d’électricité que de loyer, aux artisans qui sont prêts à passer à la mobilité électrique mais n’en ont pas les moyens, aux entrepreneurs qui ont investi ces dernières années dans les technologies vertes et ne demandent que de pouvoir les déployer à grande échelle…
> Lire la tribune : « La pensée sur la conjonction de la crise sociale et de la crise écologique souffre d’un face-à-face stérile »
Rien de tout cela ne sera facile. La transition est par nature complexe et porteuse de frictions, qui, mal gérées, débouchent sur des impasses et des crises ; nous en avons fait l’expérience. Les simplismes sont voués à l’échec face à l’urgence climatique. Notre responsabilité est de continuer à rassembler les énergies positives, car la décennie qui s’ouvre devra être celle de la grande accélération de la transformation écologique. Nous sommes convaincus que, face aux conservatismes de la droite et aux raccourcis d’une écologie simpliste, le chemin que nous proposons est celui qui peut unir les Français.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/07/22/barbara-pompili-et-pascal-canfin-notre-methode-ce-n-est-pas-l-ecologie-des-petits-pas-c-est-l-ecologie-du-marathon_6089115_3232.html>
Sur le même sujet : 
> Emmanuel Macron promulgue une loi climat insuffisante au regard de l'urgence <https://www.actu-environnement.com/ae/news/loi-climat-promulgation-emmanuel-macron-insuffisance-urgence-climatique-38065.php4>, Actu-environnement, 24/08/21
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2- Monsanto sanctionné en France d'une amende de 400.000 euros pour ses pratiques de lobbying, AFP, 28/07/21, 16:00
Jules Bonnard

Le gendarme français des données personnelles, la Cnil, a prononcé mercredi contre l'agrochimiste Monsanto (propriété de Bayer) une amende de 400.000 euros pour avoir fiché illégalement des personnalités publiques, journalistes et militants dans le but d'influencer le débat public sur l'interdiction du glyphosate, un herbicide.
La commission - saisie de sept plaintes (dont Le Monde, France Télévisions, Radio France, Le Parisien et l'Agence France-Presse) - reproche à la société d'avoir manqué à son obligation d'information des personnes, qui n'ont appris l'existence de ce traitement de données que lors de sa révélation dans les médias en mai 2019.
Selon son enquête, le fichier en question contenait pour chacune des "plus de 200 personnalités" inscrites dans le fichier, une "note allant de 1 à 5" permettant "d'évaluer son influence, sa crédibilité et son soutien à la société Monsanto sur divers sujets tels que les pesticides ou les organismes génétiquement modifiés".
L'affaire, révélée par le quotidien Le Monde et la chaîne de télévision France 2, s'était rapidement étendue à l'Europe. Des listes de personnalités (politiques, scientifiques, journalistes) existaient également dans au moins six autres pays (Allemagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Espagne, Royaume-Uni) ainsi que pour les institutions européennes, avait indiqué Bayer, soit près de 1.500 personnes au total.
"Au cours de la procédure, [la Cnil] a considérablement réduit la portée initiale des allégations portées contre Monsanto", a réagi Bayer dans une déclaration à l'AFP.
La société conteste avoir été "responsable de traitement des données", une qualification qu'elle attribue plutôt à l'agence de communication Fleishman-Hillard chargée du fichier. "Ceux qui avaient l'expertise, c'était le cabinet de lobbying. C'est eux qui avaient l'obligation d'informer les personnes quand bien même le fichier était au bénéfice final de Monsanto", a déclaré à l'AFP Yann Padova, associé de Baker McKenzie et avocat de Bayer-Monsanto.
Le groupe, qui affirme que le fichier n'a plus été utilisé à la suite du renouvellement pour cinq ans par la Commission européenne de l'autorisation du glyphosate en 2017, examine aujourd'hui l'opportunité d'un recours devant le Conseil d’État.
"La création de fichiers de contacts par les représentants d'intérêts à des fins de lobbying n’est pas, en soi, illégale", explique la Cnil. "En revanche, ne peuvent figurer dans ce fichier que des personnes qui peuvent raisonnablement s'attendre, en raison de leur notoriété ou de leur activité, à être l’objet de contacts du secteur".
Il faut de plus que "les données inscrites dans le fichier aient été collectées légalement et que les personnes soient informées de l'existence du fichier, afin de pouvoir exercer leurs droits, notamment leur droit d’opposition."
- Excuses et enquête judiciaire -
"L’information est un droit essentiel qui conditionne l’exercice des autres droits (droits d’accès, d’opposition, d’effacement…) dont bénéficient les personnes : dans ce cas, elles en ont été empêchées durant plusieurs années", insiste la Cnil, qui a également relevé un manquement à l'obligation d'encadrer les traitements de données effectués par des sous-traitants.
A la suite du scandale, le chimiste allemand Bayer, propriétaire de l'américain Monsanto depuis 2018, avait présenté ses excuses et mis un terme "jusqu'à nouvel ordre" à sa collaboration en matière de communication avec l'agence Fleishman-Hillard, une filiale du géant de communication Omnicom.
"Notre façon de travailler est conforme aux normes professionnelles et aux pratiques établies dans notre industrie", a réagi mercredi Sandrine Cormary, directrice générale en France de l'agence rebaptisée Omnicom Public Relations Group.
Le dossier fait également l'objet d'une enquête judiciaire en France qui vise notamment le chef de "collecte de données personnelles par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite".
En mai, la Commission européenne a donné son feu vert à la France pour un crédit d'impôt à destination des agriculteurs qui décident de renoncer à l'usage d'herbicides à base de glyphosate.
Aux Etats-Unis, Bayer a signé en juin 2020 un accord de plus de 10 milliards de dollars pour mettre fin aux quelques 125.000 plaintes contre son herbicide phare et très controversé Roundup, accord partiellement rejeté en mai dernier par la justice américaine.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/monsanto-sanctionne-en-france-d-une-amende-de-400-000-euros-pour-ses-pratiques-de-lobbying_156142>
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3- Tribune. « Pour une TVA différentielle sur les produits et services moins polluants », Le Monde, 29/07/21, 06h00
Par Jacques de Gerlache, écotoxicologue et professeur en gestion environnementale à l’Institut Supérieur Paul Lambin (Bruxelles)

Le professeur de gestion environnementale Jacques de Gerlache propose, dans une tribune au « Monde », de faire varier la taxation des produits et services consommés en fonction de leur impact environnemental.
Tribune. Dans la mise en œuvre d’une économie plus « soutenable », il devient crucial de repenser plus largement les systèmes de fiscalité et de prix. Des mouvements comme ceux des « gilets jaunes » ont montré la difficulté à faire admettre de nouvelles taxes. Les conséquences socio-économiques des crises sanitaires et climatiques rendront cela encore plus ardu. Les réponses à ces enjeux climatiques et énergétiques de plus en plus urgents doivent donc nécessairement intégrer toutes les opportunités possibles.
Une option à exploiter plus activement pourrait être celle d’outils fiscaux incitatifs plutôt que punitifs, complémentaires aux systèmes traditionnels de taxes et charges fiscales. Comme, par exemple, la mise en œuvre d’une taxation différentielle pour les produits ou services qui intègrent le coût d’une réduction de leurs externalités environnementales et climatiques dans leur prix de revient. Cette intégration engendre en effet une baisse de compétitivité par rapport à ceux qui n’accomplissent pas cette démarche.
> Lire aussi  « Le mécanisme européen d’ajustement carbone aux frontières risque de faire plus de mal que de bien »
La taxation différentielle permettrait de rétablir leur compétitivité. La perte de revenu fiscal qu’elle engendrerait pour l’Etat se verrait compensée par une diminution des dépenses publiques liées à la réduction des coûts des externalités non compensées, généralement reportés sur la collectivité comme par exemple l’épuration des eaux ou le traitement des déchets.
Prise en compte des efforts d’allègement des externalités
Basée sur des données quantifiées établies à partir d’analyses du cycle de vie, méthode à présent bien établie, cette taxation différentielle peut prendre en compte à la fois les efforts d’allègement des externalités de production (« offrir mieux avec moins »), et ceux qui permettent d’allonger la durée de vie des produits et services concernés (efficacité énergétique, réparabilité, durée de vie…).
Un dispositif de ce type, la « TVA circulaire », avait déjà été proposé en France par la Fondation 2019. D’autres projets ont été développés, notamment les Damage and Value-Added Tax (DaVAT) et Damage-associated-to-the-Value-chain Information Tool (DaVIT), au sein des universités de Bruxelles et de Louvain, et présentés lors d’un séminaire en mars 2021. Les professeurs de droit Allison Christians de l’université McGill et Tarcisio Magalhaes de l’université d’Anvers viennent également de publier un article de référence sur ces sujets (« The Case for a Sustainable Excess Profits Tax », SSRN, 20 mai 2021).
> Lire aussi  Paquet climat européen : « On entre dans le dur du pacte vert »
Dans le cadre du pacte vert pour l’Europe récemment annoncé, une TVA différentielle ou circulaire serait rendue possible par le fait que la Commission européenne s’est ouverte à une réforme du mécanisme centralisé de fixation des taux de TVA et des aides d’Etat, accordant aux Etats membres une marge de manœuvre plus importante pour réduire le taux de TVA sur certains biens et services.
Un atout pour les industriels
La prochaine proposition de règlement sur les allégations environnementales pourrait s’appuyer sur les méthodes d’évaluation de l’empreinte environnementale promues par la Commission européenne (Organisation Environmental Footprint [OEF] et Product Environmental Footprint [PEF]), en vue d’harmoniser les usages d’analyse de cycle de vie.
Cette possibilité offrirait aux acteurs économiques et industriels européens un atout non négligeable, voire parfois déterminant, face aux contraintes compétitives qu’ils subissent dans les secteurs d’activité mondialisés.
> Archive : L’éternelle « réflexion sur les rapports entre le “commerce” et la nature »
En France, le « Rapport sur l’impact environnemental du budget de l’Etat français » (septembre 2020) aborde ces questions. Le projet de TVA circulaire fait son chemin : un test de la proposition a été lancé et officiellement soutenu par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) dans une phase expérimentale (projet Modext). Il réunit des partenaires industriels dans les domaines du mobilier, de l’électroménager et des services de nettoyage.
Essentiellement applicables sur des produits et services d’utilité incontestée pour les consommateurs, ces outils pourraient servir à d’autres fins et instruments incitatifs, comme les appels d’offres d’achats publics, passés « au coût du cycle de vie ».
Il serait même envisageable pour les Etats de supprimer purement et simplement la TVA sur une large gamme de biens, notamment dans le cadre de la transition énergétique, ou encore d’envisager l’émission d’une forme de monnaie complémentaire en rétribution de ces gains d’externalités.
Jacques de Gerlache, écotoxicologue et professeur en gestion environnementale à l’Institut supérieur Paul-Lambin (Bruxelles), conseiller scientifique auprès du Conseil fédéral belge du développement durable (CFDD), cofondateur du site d’information GreenFacts.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/07/29/pour-une-tva-differentielle-sur-les-produits-et-services-moins-polluants_6089867_3232.html>
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4- Le « jour du dépassement » a lieu cette année trois semaines plus tôt qu’en 2020, Le Monde, 29/07/21, 15h09

Les confinements et le ralentissement économique dus au Covid-19 avaient fait reculer de trois semaines, en 2020, la date qui marque le jour où l’humanité a consommé toutes les ressources que la Terre peut générer en un an. 
A partir du jeudi 29 juillet, nous vivrons à crédit. Le « jour du dépassement », qui désigne la date où l’humanité a utilisé autant de ressources biologiques que ce que la Terre peut régénérer en un an, a lieu cette année trois semaines plus tôt qu’en 2020, année marquée par un ralentissement économique mondial en raison de la crise sanitaire. Le recul enregistré l’année dernière est rattrapé : le jour du dépassement tombe désormais presque à la même date qu’en 2019.
Selon le Global Footprint Network, organisation de recherche internationale à l’origine de l’indicateur, deux principaux facteurs expliquent cette avancée du jour du dépassement : l’augmentation de 6,6 % de notre empreinte carbone par rapport à 2020, et la diminution de 0,5 % de la biocapacité forestière mondiale – autrement dit, la capacité des forêts à produire des ressources naturelles et à absorber les déchets découlant de leur consommation, tels que le dioxyde de carbone.
> Lire aussi  « Un renversement historique » : le « jour du dépassement de la Terre » recule sous l’effet du coronavirus
« Dès le déconfinement, la consommation de biens matériels est repartie de manière frénétique », note Arnaud Gauffier, directeur des programmes du WWF France, à l’origine d’une campagne de communication autour du jour du dépassement. « En Asie, les usines tournaient à plein régime au second semestre de 2020, puisant dans les énergies fossiles. Résultat : une augmentation des émissions de gaz à effet de serre et de notre empreinte carbone. »
Multiplication des plans de relance à travers le monde
En juin, pour le quatrième mois d’affilée, des records de déforestation étaient enregistrés en Amazonie. Plus de 3 600 km2 ont été déboisés au premier semestre, une hausse de 17 % par rapport à la même période en 2020, selon les données de l’Institut national de recherches spatiales du Brésil. « Les émissions de CO2reviennent aux taux d’avant la crise sanitaire et, en parallèle, nous nous privons des puits de carbone que sont les forêts. Et nous émettons encore plus de gaz à effet de serre à travers la déforestation. C’est un cercle vicieux », se désole Arnaud Gauffier. Selon les calculs du Global Footprint Network, nous utilisons 74 % de ressources de plus que ce que les écosystèmes de la planète peuvent régénérer. Il faudrait donc 1,7 planète Terre pour satisfaire les besoins de l’humanité sur une année.
Le recul historique du jour du dépassement, l’année dernière, n’était donc que ponctuel. En réponse à la pandémie et à la crise économique qu’elle a engendrée, les plans de relance se sont multipliés à travers le monde, mobilisant des montants sans précédent pour reconstruire l’économie : plus de 16 000 milliards de dollars (13 500 milliards d’euros) selon les dernières estimations du Fonds monétaire international. Dans un rapport publié le 20 juillet, l’Agence internationale de l’énergie a calculé la part des mesures d’énergie propre dans les plans de relance des gouvernements. D’après ses conclusions, au deuxième trimestre 2021, 380 milliards de dollars ont été alloués dans ce sens. C’est 2 % du soutien budgétaire total. « Bien que l’on ait appelé de nos vœux la mise en place d’une relance verte qui fasse la part belle aux énergies renouvelables et à la préservation de l’environnement, force est de constater que l’on est loin du compte », regrette le directeur des programmes du WWF France.
> Lire aussi  « La reprise économique ne conduira à un avenir meilleur que si elle épouse les limites écologiques de la Terre »
Pour Cathy Clerbaux, directrice de recherche au CNRS, qui travaille sur la surveillance de la composition atmosphérique sous l’influence des activités humaines, ce retour à des émissions proches de celles de 2019 n’est pas surprenant. Car si l’arrêt des activités en 2020 a permis de réduire les émissions de gaz polluants, elle ne pouvait rien contre les gaz à effet de serre, qui demeurent longtemps après avoir été rejetés. « L’atmosphère rassemble aujourd’hui les gaz que l’on a émis il y a cinquante ans, dix ans, deux ans… Tout cela s’accumule. La pandémie a seulement diminué l’ouverture du robinet, mais la baignoire continue de se remplir. » 
La chercheuse rappelle que les effets des engagements qui pourraient être pris en faveur des énergies renouvelables seront visibles sur le temps long. « On ne transforme pas le monde du jour au lendemain. Les changements prennent du temps, et il sera intéressant de voir quand ce jour du basculement reculera dans le temps, non pas à cause d’une pandémie, mais grâce aux efforts que l’on aura fournis en faveur de l’environnement. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/07/29/environnement-en-2021-le-jour-du-depassement-des-ressources-planetaires-est-proche-de-celui-de-2019_6089918_3244.html>
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5- Sylvie Lemmet, nouvelle ambassadrice environnement de la France, L’info durable avec AFP, 29/07/21

Le gouvernement a nommé une nouvelle ambassadrice déléguée à l'Environnement, Sylvie Lemmet, à quelques mois de rendez-vous cruciaux pour la biodiversité et après l'éviction de Yann Wehrling.
La décision a été annoncée mercredi à l'issue du Conseil des ministres. Ancienne élève de l'Ecole nationale d'administration (ENA), Sylvie Lemmet était jusqu'à présent conseillère maître à la Cour des comptes. Elle remplace Yann Wehrling, dont la mission avait pris fin en juin, alors que son mandat courait initialement jusqu'à fin 2021. L'élu MoDem est vice-président du conseil régional d'Ile-de-France, depuis la réélection de Valérie Pécresse à la tête de la région.
La France accueillera en septembre à Marseille un sommet majeur pour la protection de l'environnement, le Congrès de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui se tient tous les quatre ans. Il doit être suivi par la 15e conférence de Convention de l'ONU sur la biodiversité biologique, la COP15. Elle devait avoir lieu à Kunming, en Chine, en octobre 2020, mais la pandémie du Covid-19 en a voulu autrement. La réunion a été décalée d'un an et pourrait encore être ajournée à 2022, selon des sources proches du dossier.
<https://www.linfodurable.fr/politique/sylvie-lemmet-nouvelle-ambassadrice-environnement-de-la-france-28069>
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6- Voici les meilleurs endroits où survivre en cas d'effondrement, selon une étude, Futura-sciences, 30/07/21
La rédaction

Une nouvelle étude a identifié les endroits du monde les plus résilients en cas d'effondrement économique ou climatique majeur. Les îles au climat tempéré et à faible population comme l'Islande ou la Nouvelle-Zélande figurent en tête de liste. 
Le Jour du dépassement, qui cette année est survenu ce jeudi 29 juillet, est un marqueur fort de la menace d'effondrement puisqu'il symbolise la date à laquelle nous avons épuisé toutes les ressources que la planète peut générer en l'espace d'un an. D'après les auteurs de cette étude, l'effondrement pourrait se manifester de plusieurs façons : crise financière majeure, destruction de la nature, survenue d'une pandémie encore plus grave que celle de la Covid-19... ou alors une combinaison de tous ces facteurs. 
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-voici-meilleurs-endroits-survivre-cas-effondrement-selon-etude-92780/>
En savoir plus :
> An Analysis of the Potential for the Formation of ‘Nodes of Persisting Complexity’ <https://www.mdpi.com/2071-1050/13/15/8161/htm>, Sustainability, 21 July 2021
> « l'University of Notre Dame-Global Adaptation Index » (ND-GAIN) 2015 <https://gain.nd.edu/our-work/country-index/>
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7- Reportage. Simplicité, sobriété… La conversion aux « low-tech » de jeunes ingénieurs, Le Monde campus, 03/08/21, 05h09
Alice Raybaud

Pendant l’été, dans un château de Seine-et-Marne, des diplômés d’écoles d’ingénieurs s’initient à la conception de produits sobres et durables. Une aspiration écologique de plus en plus partagée au sein de cette génération. 
Il faut se donner un coup de fouet de bon matin. La nuit a été fraîche sur le Campus de la transition, et on se met en mouvement au saut du lit. D’abord pour la « pluche » – l’épluchage des légumes fournis par les fermes locales en vue du repas du midi –, avant de se regrouper pour la « météo intérieure », exercice ritualisé où chacun dit comment il se sent, au pied de l’élégant château du domaine de Forges (Seine-et-Marne).
Cette propriété de 12 hectares, située à 80 kilomètres de Paris, a été transformée en 2018 en un lieu d’expérimentation de la « transition écologique et sociale », sous l’impulsion de la philosophe Cécile Renouard et de l’économiste Gaël Giraud. Ici, on teste des solutions concrètes, en matière d’énergie, d’alimentation ou de gouvernance, ensuite transmises aux étudiants, chercheurs et entreprises qui viennent s’y frotter tout au long de l’année.
> Lire le reportage : En Seine-et-Marne, le château pour étudiants en quête de sens
Mercredi 28 juillet, ce sont une trentaine de jeunes, la plupart issus d’écoles d’ingénieurs, qui, en tenue de chantier, écoutent l’un d’eux leur lire un texte pour ouvrir la journée. « Elle s’est mis dans la tête qu’il fallait sauver le monde, ni plus ni moins », relate le poème. Tout un programme. S’ils ne pensent pas sauver le monde, ces jeunes diplômés sont décidés à y mettre leur grain de sable, rassemblés par une forte conscience écologique et l’aspiration à une vie professionnelle – et personnelle – plus sobre. Eux qui se sont peu à peu détournés de la voie royale qu’ouvre leur statut d’ingénieur, trop éloignée de leurs constats sur l’état de la planète, viennent à la semaine des alternatives low-tech (SALT) chercher des clés.
Une quête de technique et de sens
Organisé pour sa troisième édition sur le campus de Forges, qui loge les participants dans de grandes tentes, cet événement propose des ateliers de formation aux low-tech, des produits qui se veulent sobres en énergie, à faible impact écologique et social, robustes et facilement réparables par tout un chacun. Après avoir été initiés à l’utilisation des outils, les participants se lancent dans la construction de douches ou de fours solaires, d’un pédalier à énergie musculaire, de panneaux thermiques ou de biodigesteurs, dispositif qui permet de produire du méthane à partir de déchets organiques. Aux quatre coins du campus, ça coupe, ça tape, ça assemble.
« Ce sont des ingénieurs qui ont eu une formation très théorique, observe Paul Dequidt, co-organisateur et docteur en ingénierie. On sent chez eux un besoin viscéral de retrouver le contact avec l’outil, de tenir une perceuse. » Une quête de technique, mais aussi de sens : « Ils se sont rendu compte, parfois brutalement, que le monde dans lequel ils vont évoluer n’est pas celui qu’on leur a proposé en formation. » Peu banal, mais de plus en plus fréquent, que de voir ces jeunes, formés aux calculs les plus complexes, remettre en cause la course à la haute technologie pour se tourner vers la production d’objets simples et sobres, destinés à ne répondre qu’aux besoins essentiels.
Ces jeunes qui recherchent un alignement professionnel avec des valeurs écologiques ne sont plus à la marge. « S’il y a cinq ans, les trois quarts des promotions restaient convaincues par des discours mainstream de marché, une minorité revendiquant une conscience écologiste, on a eu une inversion radicale des proportions, qui s’accompagne d’un désamour marqué pour les grands groupes », observe Matthieu Mazière, directeur d’études en ingénierie civile aux Mines ParisTech. Aussi, des enseignements sur les low-tech ont été introduits dans plusieurs écoles d’ingénieurs, souvent encouragés par les demandes de leurs étudiants. « Le mot “décroissance” n’y est d’ailleurs plus un tabou absolu, même s’il n’est pas au cœur des modules que les écoles proposent sur la transition énergétique », note la sociologue des professions Christelle Didier.
Une philosophie de sobriété globale
Le « basculement », Florence Drouet, diplômée de l’Institut d’optique graduate school (Paris-Saclay), ne l’a connu qu’après quelques années d’exercice dans l’intelligence artificielle. L’ingénieure de 33 ans, un exemplaire de L’Age des low tech, de Philippe Bihouix, le pape de ce courant émergent, à portée de main, raconte :
« Je ne pouvais plus continuer mon travail, si contradictoire avec la réalité alarmante de la pénurie d’énergie et de ressources. On m’avait appris à rester dans un moule cadré. Quand j’ai pris conscience que, contrairement à ce qui est asséné, on ne pourra pas s’en sortir par la fuite en avant technologique, cela a été vertigineux. »
De la high-tech pure et dure, elle se tourne alors vers cette « basse technologie » et sa philosophie reposant sur une sobriété globale. Quitte à renoncer à la sécurité de l’emploi qu’offrait son secteur initial. « Mais je suis plus à l’aise avec cette situation où je suis dans l’action, que quand j’avais un emploi stable mais une angoisse du futur très forte », relate celle qui, avec le concours de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), développe sur le Campus un projet de recherche en low-tech, visant à en mesurer les leviers et les freins.
> Lire aussi  « Une perte de sens totale » : le malaise grandissant des jeunes ingénieurs face au climat
Avec des initiatives comme la SALT, qu’elle a encouragée à se produire sur cet écolieu, « on aide à reconstruire les paradigmes, en remettant technique et technologie à leur juste place », précise Florence Drouet. Les produits mis au point cette semaine resteront d’ailleurs sur le site de Forges, afin de les présenter aux écoles et entreprises reçues pour des formations et de créer des ponts avec les institutions traditionnelles. « L’idée n’est pas de faire sédition en attendant qu’à côté cela se tarisse tout seul, confirme Paul Dequidt. On travaille à rendre un avenir décarboné désirable. »
La question des débouchés
C’est ce qui anime Simon, 28 ans, diplômé en 2016 de l’Ecole nationale supérieure d’électricité et de mécanique de Nancy, qui a posé son sac à dos à la SALT après dix mois à sillonner les routes. « Pour l’instant, l’énergie n’est pas chère, mais un jour ce ne sera plus le cas, et il faudra être là avec des solutions pour éviter la décohésion sociale provoquée par le remous », lâche-t-il. Lui aussi a enchaîné les boulots en tant qu’ingénieur projet dans le bâtiment ou la sidérurgie, avant de tout envoyer valser : « C’était très excitant comme taf. Mais, au bout d’un moment, on commence à se demander pour qui on travaille, comment et pourquoi, et c’est foutu. »
Cadre en bois à la main, il aide à finaliser le panneau thermique d’une douche solaire. Déjà adroit, il vient surtout à la SALT glaner des conseils et retours d’expérience de professionnels de la low-tech pour lancer son affaire. Simon, qui ne croit plus au fait de trouver une entreprise en accord avec ses valeurs écologiques et sociales, s’imagine artisan ingénieur : conseiller des particuliers sur une rénovation sobre de leur habitat, puis réaliser les travaux avec eux, à une échelle locale, où il rêve de « faire société différemment ».
> Lire aussi  Dans les écoles d’ingénieurs, l’émergence d’une vague « low tech »
Aux Mines, Seirigne Sarr, 27 ans, a été sonné par le cours de Jean-Marc Jancovici, l’expert du climat adulé par les jeunes ingénieurs écolos. A la sortie, il a découvert les low-tech, comme une « évidence ». Mais après une expérience dans une start-up, pour laquelle il a conçu un atelier de production low-tech, il ne sait pas trop vers où se diriger. Une entreprise de décarbonation ? Une boîte d’énergie renouvelable ? Du conseil en low-tech ?
Pour tous ces convaincus se pose inéluctablement la question des débouchés, aujourd’hui minces dans la vague low-tech. « Bosser pour une entreprise avec une démarche low-tech, ce n’est pas facile : beaucoup d’acteurs n’arrivent pas même à se dégager un smic », constate Alexandre Mabire, 23 ans, fraîchement sorti de l’Université de technologie de Compiègne. Il ne désespère pas pour autant de trouver chaussure à son pied. Comme beaucoup sur le Campus, il se sait privilégié : grâce aux économies qu’il a pu rassembler durant ses études en apprentissage, il peut prendre le temps de chercher.
> Lire aussi  « Hypocrisie Total » : à Polytechnique, la révolte des élèves contre la major pétrolière ne faiblit pas
Faire une croix sur un certain confort de vie ne lui fait pas peur. « Je ne considère plus comme une privation le fait de ne plus consommer autant », tranche-t-il, en écho à nombre des participants de la SALT. S’ils avancent encore à tâtons, ils se sentent portés par une philosophie de construction collective, soutenue par l’esprit de cogestion qui règne sur le Campus. Lorène Ortega, 25 ans, qui est sortie de l’Institut national des sciences appliquées Hauts-de-France assaillie de questions et de doutes, y trouve une source de soulagement : « Cela fait tellement de bien de voir qu’on n’est pas seul avec ces préoccupations. »
<https://www.lemonde.fr/campus/article/2021/08/03/simplicite-sobriete-la-conversion-aux-low-tech-de-jeunes-ingenieurs_6090363_4401467.html>
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8- Entretien. Inès Léraud : « Le tournant écologique incite les journalistes à aller plus loin dans leurs enquêtes », Le Monde, 03/08/21, 05h10
Propos recueillis par Nicolas Truong 

« Les penseurs du vivant » (8/12). Parce qu’ils sont interdisciplinaires, le journalisme et le documentaire ont un rôle à jouer dans la crise environnementale, notamment afin de révéler les scandales en matière de santé publique, explique la lauréate du Prix Reporters d’espoirs en 2017.
Journaliste et documentariste, Inès Léraud a notamment mené des investigations sur l’agriculture et l’agroalimentaire bretons. Lauréate, en 2017, du prix Reporters d’espoirs pour sa série Des citoyens qui changent le monde (« Les Pieds sur terre », France Culture), coautrice, avec Pierre Van Hove, d’Algues vertes. L’histoire interdite (La Revue dessinée/Delcourt, 2019), elle est membre du collectif de journalistes d’investigation Disclose et cofondatrice du média en ligne gratuit Splann !
Ce sont les problèmes de santé de votre mère, dus à l’intoxication au mercure, dont vous avez également été victime, qui vous ont conduite à devenir journaliste et à enquêter sur les maladies environnementales. Comment la maladie devient-elle un ressort de la conscientisation ?
Une maladie comme celle qu’a développée ma mère − une intoxication par le mercure qu’elle m’a transmise par voie placentaire − peut constituer une bascule de l’intime au collectif et mobiliser sur le terrain politique. Les sociologues Jean-Noël Jouzel et François Dedieu ont montré que l’apparition d’une maladie liée aux pesticides dans une famille d’agriculteurs pouvait être un facteur décisif de prise de conscience et de changement de pratiques. La maladie est une expérience qui transforme. Quand elle est causée par des pollutions environnementales, elle peut conduire à se poser un tas de questions qui deviennent vite politiques. Pour ma part, cet épisode a constitué une naissance à l’investigation.
Votre enquête sur la nocivité des algues vertes a connu un fort retentissement, au point que vous avez subi plaintes et intimidations. Que vous a-t-elle appris ?
Cette enquête m’a appris l’importance du travail collectif avec les associations locales, mes consœurs et confrères de la presse locale. Mon travail n’est que la continuité, la mise en lien de ce qu’ils avaient déjà fait depuis des décennies. Sourcer, dans la BD, ce travail antérieur au mien, mettre en scène l’histoire des lanceurs et lanceuses d’alerte de Bretagne a été très vertueux, non seulement parce que cela établissait la vérité sur le fait que je n’étais pas seule à avoir épluché ce dossier, mais aussi parce que la BD a ensuite été portée par toute la société bretonne, qui y reconnaissait son histoire et ses luttes.
> Lire aussi Algues vertes : la région Bretagne sous pression
Comme le sujet était très sensible, que mes témoins prenaient parfois des risques à parler, cette enquête m’a aussi appris à nouer des relations de grande confiance avec eux. Par exemple, je leur ai tout fait relire avant publication. Et je ne le regrette pas, ça a été important pour la suite : mon travail a eu de l’impact aussi parce qu’ils ont assumé cette enquête publiquement avec moi. Maintenant, je ne veux travailler que dans cette forme de partenariat avec les témoins, et ne plus jamais publier un papier sans le leur faire relire avant.
Bref, ce travail en immersion en Bretagne m’a fait beaucoup évoluer sur mes pratiques et réfléchir sur mon métier et mon rôle. Enfin, les plaintes en diffamation m’ont conduite à faire de l’aïkido [un art martial japonais]. A retourner la force de l’agresseur contre lui-même. Elles ont été de nouvelles façons de comprendre les mécanismes de censure et de harcèlement, d’approfondir mon enquête. Elles ont été de nouvelles occasions de rendre public ce que je découvrais.
La cause animale a motivé votre installation en Bretagne, en 2015. Or, c’est la vie paysanne et les rapports de voisinage avec ces agriculteurs, dont certains sont soumis à l’industrie agroalimentaire, qui vous attachent désormais à cette région. Pour quelles raisons ?
En Bretagne, du moins dans le centre de la Bretagne où j’habitais, je pense qu’il reste l’âme d’une société paysanne. Quand je dis « âme », je veux dire un mode de vie, une solidarité, un sens de l’accueil et de l’intégration, une relation forte à la terre et à son pays. En d’autres termes, une culture, une manière de vivre avec les autres encore un peu préservée de la société marchande. Je ne sais pas si ça existe ailleurs en France. Faire partie de cette culture, c’est une des choses les plus précieuses au monde pour moi. A tel point que je pense retourner vivre en Bretagne bientôt.
> Lire aussi La journaliste Inès Léraud récompensée pour ses enquêtes sur l’agro-industrie bretonne
Cette culture est notamment véhiculée par les agriculteurs, qui connaissent très bien leur pays et y vivent souvent depuis des générations. Depuis les endroits où je vivais auparavant − campagnes périurbaines ou zones urbaines, je ne voyais que des petites parts du réel. Je voulais investiguer frontalement sur les pollutions ou la cause animale. Aujourd’hui, si ces sujets me tiennent toujours à cœur, je veux que cela se fasse avec les agriculteurs, et dans l’idée de défendre leur métier contre les rapports de domination qui les anéantissent et les font disparaître : aujourd’hui, c’est la catégorie socioprofessionnelle la plus endettée, celle qui se suicide le plus − 605 suicides d’agriculteurs et de salariés agricoles en 2015, selon la Mutualité sociale agricole −, et c’est une profession en voie de disparition accélérée depuis les grandes lois de modernisation agricole des années 1960 − portées par la FNSEA. Avec leur disparition, c’est cette culture qui disparaît, pourtant si importante pour notre avenir, par exemple pour résister collectivement aux catastrophes à venir.
En quoi le tournant écopolitique que nous traversons modifie-t-il les pratiques et suscite-t-il des vocations et des engagements journalistiques ?
Je crois que la France segmente beaucoup les savoirs et les activités. Par exemple, la recherche est très peu transversale, contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays : en France, on est scientifique, ou historien ou sociologue. Et on s’adresse en tant que scientifiques principalement aux autres scientifiques, etc. Or, la crise environnementale nous montre qu’il faut plus de croisements dans les recherches et dans les publics auxquels on s’adresse, pour comprendre ce qui arrive et ouvrir des voies de transformation. Le journalisme, comme le documentaire, est un des rares endroits très interdisciplinaires. Moi, j’ai l’impression, à chaque enquête, de faire de l’histoire, des sciences et de la socio, et de m’adresser à un public très divers. C’est un des endroits où on peut interpeller les élus, où on peut avoir l’impression de participer à changer le monde.
> Lire aussi Une journée avec… l’opiniâtre Inès Léraud
Par ailleurs, le tournant écologique incite les journalistes à sortir du confort, à aller plus loin dans leurs enquêtes, à se mouiller. En tout cas, en Bretagne, les citoyens qui écoutaient régulièrement mon travail dans « Les Pieds sur terre », sur France Culture, m’interpellaient et m’engageaient à être plus précise, moins naïve, plus têtue pour obtenir des réponses de la part des institutions et des responsables.
De « Disclose » à « Splann ! », de nouveaux médias se créent afin de mener des enquêtes environnementales. D’où viennent ce besoin et cette envie ?
Disclose et Splann ! viennent du constat que des industriels aux pratiques polluantes sont souvent à la tête de grands médias ou bien présents en leur sein, par le biais de la publicité et des publireportages. D’où parfois, peut-être, la difficulté de mettre au jour des responsabilités et de parler des questions écologiques autant qu’elles le méritent.
> Lire aussi En Bretagne, le journalisme sous tensions
Par exemple, Disclose est né à la suite de la censure par Canal+ d’un documentaire d’enquête sur le Crédit mutuel, dont Geoffrey Livolsi était le coauteur. Il a découvert que cette censure était liée aux liens qui unissaient Vincent Bolloré et un dirigeant du Crédit mutuel. Geoffrey Livolsi a décidé, avec Mathias Destal, de créer un média consacré à l’enquête, complètement indépendant des financements de fonds d’entreprises et de la publicité. Splann ! est né sur le même modèle, à la suite du constat, avec des consœurs et confrères bretons, que l’investigation était trop peu présente en Bretagne, région où, pourtant, les enjeux agro-industriels sont très présents.
Espérons que Disclose, Splann ! et les quelques autres médias d’investigation indépendants qui fleurissent depuis peu aient suffisamment de soutien des citoyens pour vivre durablement et participer à changer la donne.
> Retrouvez tous les épisodes de la série « Les penseurs du vivant » ici <https://www.lemonde.fr/les-penseurs-du-vivant/>
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Inès Léraud, aux avant-postes du journalisme écologique
C’est à l’hôtel Belvédère du Rayon vert, à Cerbère, que le rendez-vous a été pris. Une troupe répète L’Eden Cinéma, une adaptation théâtrale du roman de Marguerite Duras, Un barrage contre le pacifique (1950). Face à la terrasse de cet établissement Art déco en forme de paquebot, rien ne fait barrage à la Méditerranée ni à la conversation enlevée avec Inès Léraud.
La journaliste et documentariste s’est en effet installée dans les Pyrénées-Orientales afin de « souffler un peu », après l’effervescence qui a suivi la parution de son enquête sur les ravages de l’hydrogène sulfuré en Bretagne (Algues vertes. L’histoire interdite, avec Pierre Van Hove, La Revue dessinée/Delcourt, 2019). Une investigation sur la dangerosité des émanations toxiques dues à la prolifération de ces « laitues de mer » qui envahissent les baies des côtes bretonnes, comme celles d’Hillion ou de Saint-Michel-en-Grève, dans les Côtes-d’Armor. Une réflexion sur la généalogie de l’agriculture intensive, notamment liée au remembrement. Cet ouvrage, vendu à plus de 100 000 exemplaires, lui a valu le succès mais aussi des menaces et des intimidations. Et une plainte sans procès.
Rapports de classes
Aujourd’hui, Inès Léraud prépare l’adaptation de cet album en film de fiction pour le cinéma, avec le réalisateur Pierre Jolivet. C’est cependant une déflagration intime et intérieure qui transforma la documentariste, passée par l’école Louis Lumière et la Fémis, en enquêtrice : la découverte, en 2005, de l’intoxication de sa mère au mercure présent dans ses plombages dentaires, et consécutivement d’elle-même, sa fille unique, par voie placentaire. « Une claque », se souvient Inès Léraud. Vingt-quatre ans de fatigue et de problèmes de concentration. Toutes deux sont à présent guéries. Et Inès est devenue une investigatrice aguerrie.
Entre 2008 et 2014, ses enquêtes sur les industries polluantes, notamment pour « Là-bas si j’y suis », sur France Inter, et « Sur les docks », sur France Culture, ont marqué les esprits. Alertée par le cabinet d’avocats TTLA, spécialisé dans les dossiers de salariés exposés aux pesticides, aux métaux lourds ou à la radioactivité, marquée par le chimiste et toxicologue Henri Pézerat (1928-2009), lanceur d’alerte du scandale de l’amiante, auquel elle consacre son mémoire de master de philosophie à la Sorbonne, Inès Léraud forge sa grille d’analyse, qui mêle écologie et rapports de classes.
Une attention aiguë à la vie matérielle comme à la douleur. « Les maladies environnementales politisent souvent les gens », constate-t-elle. Femme de radio, elle a tenu vingt-deux épisodes d’un « Journal breton » très suivi lors d’une immersion de trois ans, de 2015 à 2018, dans le hameau de Coat-Maël (Côtes-d’Armor), pour l’émission « Les Pieds sur terre », sur France Culture. Une région, le centre Bretagne, qu’elle espère bientôt retrouver. « Là-bas, la culture populaire locale est tellement présente que j’ai réalisé avoir vécu auparavant dans des endroits qui avaient perdu leurs racines », lance Inès Léraud, née en 1981 à Saumur, où elle aimait naviguer sur les gabares et accoster sur les îles sauvages de la Loire. Mais c’est dans cette Bretagne intérieure où « une société paysanne (...) vit encore au rythme des saisons, des animaux et de la solidarité » qu’elle souhaite désormais s’enraciner.
<https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/08/03/ines-leraud-le-tournant-ecologique-incite-les-journalistes-a-aller-plus-loin-dans-leurs-enquetes_6090349_3451060.html>
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9- The Jeans Redesign journey continues, Ellen MacArthur Foundation, Newsletter, August 3rd 2021

The Foundation has published its first report on the Jeans Redesign following the project's launch in 2019. The Jeans Redesign — Insights from the first two years details the collective successes, barriers, solutions, and innovation gaps faced by participants in creating jeans that are used more, made to be made again, and made from safe and recycled or renewable inputs. The project has demonstrated that it is possible to create circular jeans today, and as the journey continues, 28 new participants have joined the project, bringing the total number of participants redesigning jeans to 94.
> More on circular jeans
<https://www.ellenmacarthurfoundation.org/our-work/activities/make-fashion-circular/the-jeans-redesign>
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10- Le télétravail est-il meilleur pour l'environnement que le travail au bureau ?, Slate, 04/08/21, 18h37
Repéré par Emma Barrier sur The Guardian

C'est le moment pour les entreprises de revoir leur modèle d'organisation et de réduire leur empreinte carbone.
Pour les 20 à 40% d'employés qui travaillent actuellement à domicile, de nombreuses entreprises ont annoncé qu'il n'y aurait pas nécessairement de retour au bureau, ou du moins, pas cinq jours par semaine. Bientôt, il pourrait y avoir quatre fois plus de personnes qui travaillent à domicile qu'avant le Covid-19.
Les souvenirs des métros et des rues vides aux heures de pointe pourraient laisser penser que le télétravail est meilleur pour l'environnement. Pour autant, les conséquences sur la planète de ce changement radical dans nos façons de travailler ne sont pas encore claires, note le Guardian.
Stacy Kauk, employée de Shopify, remarque que même si les émissions de gaz à effet de serre (GES) de son entreprise ont chuté en 2020, il s'agissait d'un contexte particulier, celui du Covid. «Que se passera-t-il quand le monde reprendra son cours?», se demande-t-elle. C'est la question qu'elle a posée à Watershed, une société qui aide les entreprises à réduire leur empreinte carbone. «Alors que nous retournons au travail en présentiel, c'est le moment pour les entreprises de redéfinir leur modèle de travail et de le faire en gardant un œil sur leur empreinte carbone», suggère son cofondateur, Taylor Francis. Mais c'est plus difficile qu'il n'y paraît.
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/213930/teletravail-meilleur-pour-environnement-que-travail-bureau>
En savoir plus : 
> Homeworking report <https://www.vodafone-institut.de/wp-content/uploads/2021/06/CT_Homeworking-report-June-2021.pdf>, Carbon Trust, June 2021
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11- Pollution de l’air : l’Etat condamné à payer une astreinte record de 10 millions d’euros, Le Monde, maj le 05/08/21 à 05h30
Stéphane Mandard

Dans une décision « historique », le Conseil d’Etat sanctionne le gouvernement pour son incapacité à ramener les niveaux de pollution en dessous des normes sanitaires. 
C’est une facture salée que va devoir payer le gouvernement Castex. Après plus d’une décennie d’avertissements sans frais, de mises en demeure – par la Commission européenne notamment –, d’ultimatums, de délais… la sanction est tombée. Dans une décision rendue mercredi 4 août, le Conseil d’Etat condamne l’Etat à payer une astreinte de 10 millions d’euros. En cause, son incapacité à ramener les niveaux de pollution de l’air en dessous des normes sanitaires sur l’ensemble du territoire. Jamais le juge administratif n’avait imposé un tel montant pour contraindre l’Etat à exécuter une décision. Cette amende record est justifiée par « la gravité des conséquences en termes de santé publique » et « l’urgence qui en découle ». Selon les modes de calcul, on estime que la pollution de l’air est à l’origine de 48 000 à 67 000 décès prématurés par an en France.
> Lire aussi  Pollution de l’air : le rapporteur public du Conseil d’Etat demande au gouvernement de payer 10 millions d’euros
Nouvelle réunion dans six mois
Cette décision est l’aboutissement d’une longue procédure. En 2015, l’ONG Les Amis de la Terre saisit le Conseil d’Etat pour obtenir l’application de la directive européenne de 2008 sur la qualité de l’air. Pour le dioxyde d’azote (NO2), émis principalement par le trafic routier, les seuils auraient dû être respectés depuis 2010. Et même depuis 2005 pour les particules fines PM10 (inférieures à 10 micromètres). En juillet 2017, le Conseil d’Etat ordonne au gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires pour ramener les concentrations en NO2et PM10 sous les valeurs limites « dans le délai le plus court possible ». Trois ans plus tard, il estime que l’exécutif n’a pas mis en œuvre les plans d’action adéquats. Des dépassements sont encore constatés dans huit agglomérations : Paris, Marseille-Aix, Lyon, Strasbourg, Grenoble, Toulouse, Reims et Fort-de-France. En juillet 2020, la haute juridiction lui fixe un ultimatum : elle lui donne six mois pour agir, sous peine d’une astreinte de 10 millions d’euros par semestre de retard, soit un peu plus de 54 000 euros par jour.
C’est cette astreinte que le juge administratif vient de décider de liquider. Elle correspond au premier semestre de 2021. Et elle pourrait se répéter : dans six mois, le Conseil d’Etat se réunira de nouveau pour évaluer l’action de l’Etat. En cas d’insuffisance, il pourra de nouveau ordonner le paiement de l’astreinte. Et ce, tant que le gouvernement n’aura pas pleinement exécuté la décision de 2020, c’est-à-dire tant qu’il y aura des dépassements des normes. En 2020, ils n’ont concerné que les agglomérations de Paris et Lyon pour le NO2. Mais cette amélioration est conjoncturelle : elle est le résultat de la chute historique de la pollution due au confinement et non des politiques publiques, relève le Conseil d’Etat. Il estime en outre qu’un « rebond » postcrise sanitaire n’est pas à exclure pour l’ensemble des zones.
> Lire aussi  Un décès sur cinq dans le monde serait lié à la pollution de l’air
« Mesures structurantes » jugées insuffisantes
Dans son mémoire en défense, que Le Monde a pu consulter, le gouvernement a mis en avant plusieurs « mesures structurantes » censées permettre d’atteindre de façon « pérenne les objectifs en matière de qualité de l’air en tout point du territoire ». Parmi elles, le déploiement des zones à faibles émissions (ZFE) dans les métropoles concernées par les dépassements, les aides à l’acquisition de véhicules moins émissifs ou encore l’interdiction des chaudières au fioul et au charbon dans les logements neufs à partir de 2022.
Pour le Conseil d’Etat, rien ne garantit que ces mesures conduiront à un retour à des seuils acceptables « dans le délai le plus court possible ». Le gouvernement n’a d’ailleurs mentionné aucune indication de délai dans ses écrits. Aussi, au Conseil d’Etat, on estime que le gouvernement n’a que très partiellement exécuté la décision de juillet 2020.
« Après des années de violation de la législation européenne, nous espérons que cette amende historique aura enfin un effet déclencheur pour les pouvoirs publics », commente Louis Cofflard, l’avocat des Amis de la Terre, qui ont été rejoints dans la procédure par cinquante-quatre autres requérants, dont Greenpeace, France nature environnement et Notre affaire à tous. Les associations auraient souhaité gérer elles-mêmes le montant de l’astreinte. Le Conseil d’Etat a décidé de leur en octroyer seulement une petite partie : 100 000 euros. L’astreinte ayant pour finalité de contraindre l’Etat à agir, le juge administratif a choisi de répartir l’essentiel de la somme (9,9 millions d’euros) entre des institutions capables de se substituer au gouvernement dans la politique de lutte contre la pollution de l’air. Quatre établissements publics nationaux en seront les principaux bénéficiaires : 3,3 millions d’euros pour l’Agence de la transition écologique (Ademe) ; 2,5 millions d’euros pour le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) ; 2 millions pour l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et 1 million pour l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris).
> Lire aussi  Pollution de l’air : le Parlement européen demande des normes plus strictes et plus protectrices
« La lutte contre la pollution de l’air n’est pas au cœur de l’expertise de l’Ademe ou du Cerema, s’étonne Louis Cofflard. Il faudra aussi veiller à ce que l’Etat ne baisse pas les dotations pour ces établissements et reprenne d’une main ce qu’il aura donné de l’autre. » Le Conseil d’Etat a enfin fléché une partie de l’astreinte aux associations de surveillance de la qualité de l’air des régions concernées par les dépassements. 350 000 euros iront à Airparif et Atmo Auvergne-Rhône-Alpes chacune et 200 000 euros à Atmo Sud et Atmo Occitanie, également chacune. Cette répartition satisfait le président d’Airparif, Jean-Félix Bernard : « En France, on est les champions pour faire des plans, mais ils ne sont jamais évalués. Avec cette somme, nous aurons des moyens supplémentaires pour pouvoir enfin évaluer, au niveau national et au fil de l’eau, les dispositifs de lutte contre la pollution de l’air comme les ZFE. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/04/pollution-de-l-air-l-etat-condamne-a-payer-une-astreinte-record-de-10-millions-d-euros_6090525_3244.html>
Sur le même sujet :
> Pollution de l'air : Le Conseil d'Etat condamne la France à payer 10 millions d'euros <https://www.20minutes.fr/planete/3097183-20210804-pollution-air-conseil-etat-condamne-etat-payer-10-millions-euros>, 20 Minutes, 04/08/21, 16h15
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12- Entretien. Pour les philosophes Léna Balaud et Antoine Chopot, « l’écologie est porteuse d’une charge révolutionnaire », Le Monde, 06/08/21, 00h12
Propos recueillis par Nicolas Truong 

« Les penseurs du vivant » (11/12). Afin de lutter contre la dévastation écologique, les deux chercheurs en philosophie proposent d’« agir avec la nature contre ceux qui l’effondrent », en créant des « alliances terrestres » au sein desquelles les animaux, les plantes et les hommes s’allient pour préserver le vivant.
Doctorant en philosophie de l’écologie politique à l’université Rennes-I, Antoine Chopot travaille sur la place et le rôle des non-humains dans les luttes pour l’autonomie collective, et sur la fécondité des « humanités environnementales » pour les mouvements politiques contemporains. Titulaire d’un diplôme d’ingénieure agronome, Léna Balaud est agricultrice et chercheuse indépendante en philosophie politique. Tous deux sont membres du comité de rédaction de la revue en ligne Terrestres et sont les auteurs de Nous ne sommes pas seuls. Politique des soulèvements terrestres (Seuil, 432 pages, 21,50 euros).
Pourquoi la crise écologique est-elle, selon vous, celle d’une mise au travail de la Terre ?
Cela peut tout d’abord sembler un peu étrange de dire que les plantes et les animaux, ainsi que les diverses énergies, rivières, forêts, zones humides, océans, sont, eux aussi, mis au travail pour le capital. Toutefois, que serait ce monde de la marchandise – qui repose essentiellement sur la poursuite du profit pour le profit – sans une certaine mobilisation de tout un « travail gratuit », au-delà de la sphère marchande reconnue comme telle ? Sans la captation du CO2 par la photosynthèse des blés cultivés et des sapins de Douglas ? Sans la capacité reproductive des poules et des truies ? Sans l’épuration des eaux par les zones humides et les plantes hygrophiles ? L’enrôlement de toutes ces puissances d’agir ainsi que leur vitalité sont en réalité indispensables pour maintenir à flot l’économie de croissance.
Or, après cinq siècles de mobilisation et de dégradation radicale de pratiquement tous les milieux de vie, la Terre s’épuise : nous sommes définitivement sortis d’une ère où les pouvoirs capitalistes et productivistes pouvaient compter sur une – relative – docilité des vivants et des écosystèmes, appropriables gratuitement ou à bas coût. Par ses enquêtes sur ce qui fait que notre monde tient, l’écologie est porteuse d’une charge révolutionnaire, car elle fait remonter à la lumière toute la toile des « acteurs fantômes », et exige de les prendre en considération comme acteurs des luttes.
> Lire aussi Histoire d’une notion : les communs, renouveau de la démocratie locale
Comment associer la nouvelle pensée du vivant, qui s’attache à reconsidérer notre relation aux « non-humains », et ceux qui craignent que ce regain naturaliste ne dépolitise les questions sociales ?
D’un côté, nous réfutons l’autosuffisance du marxisme classique et son anthropocentrisme, qui refuse à la fois de voir que les vivants sont enrôlés de manière radicale dans le fonctionnement du capitalisme, et qu’ils font partie intégrante des collectifs porteurs de conflits politiques. De l’autre, nous réfutons la dissolution de la question politique dans la recherche de nouvelles oasis sensibles : le réenchantement de nos rapports au vivant ne va pas arrêter la machine de destruction.
> Lire aussi L’aventure citoyenne des semences paysannes, « commun » nourricier
Si le capitalisme est une certaine manière d’organiser les rapports entre humains et non-humains dans le tissu de la vie, l’antagonisme politique à faire exister n’est plus seulement celui des prolétaires face aux capitalistes, séparés de tout milieu de vie : c’est une guerre des écologies, qui oppose un agencement capitaliste de relations associant des centrales nucléaires, des plants OGM, de la nourriture à bas coût, des réseaux d’information ultrarapides, du travail domestique invisible, des animaux incarcérés, à d’autres coalitions d’humains et de non-humains, plus libératrices, terrestres, égalitaires et autonomisantes, qui inventent toutes sortes de manières de faire obstacle à la mise au travail du monde.
Ce sont bien sûr celles qui s’inventent sur les zones à défendre et qui bloquent des projets mortifères, en réinventant une manière communiste d’habiter des forêts, des bords de rivière, un bocage, sans se les approprier. Ce sont aussi les luttes paysannes pour la propriété d’usage de la terre et la diversité des semences, jusque dans le projet de mise en place d’une nouvelle « sécurité sociale de l’alimentation ». Toutes ces innovations qui n’opposent plus protection sociale et protection du vivant.
Comment peut-on nouer des alliances politiques avec la nature ? Comment des animaux ou des plantes, des balbuzards ou des amarantes, peuvent-ils s’allier avec des opposants à des projets jugés écologiquement désastreux ?
Notre enquête montre qu’aujourd’hui bien des luttes font exister ce que nous nommons, avec d’autres, des « alliances terrestres ». Ces alliances politiques d’un nouveau genre se tissent non seulement pour porter d’autres modalités d’habitation du monde, mais contre une politique adverse, sans opposer nature et politique, habiter et conflictualité. L’enjeu devient celui de lutter avec les vivants : avec les ivraies raides résistantes au glyphosate dans les monocultures céréalières, en propageant leurs graines ; avec le marais Wiels à Bruxelles, en laissant vivre cet espace sauvage spontané − 9 000 mètres cubes d’eau ont resurgi à la suite de forages ayant percé par erreur la nappe phréatique.
A San Francisco, les « guerrilla grafters » greffent illégalement des arbres fruitiers sur les arbres ornementaux des quartiers pauvres, pour les rendre de nouveau producteurs de fruits et lutter contre la rareté alimentaire qui caractérise les métropoles.
> Lire aussi « En ville, le glanage soulève la question des alternatives au système agroalimentaire conventionnel »
Une alliance terrestre, cela consiste à amplifier les actions d’autres vivants pour composer un monde plus habitable, et à opposer des obstacles aux adversaires de cette habitabilité. En France, des ornithologues éleveurs de chèvres ont installé des placettes d’équarrissage pour vautours – relevant de la législation des espèces protégées − afin de mettre des bâtons dans les roues d’un projet d’éoliennes industrielles écologiquement problématique, tout en offrant de la nourriture aux grands rapaces. Récemment, le collectif La lutte des sucs, en Haute-Loire, contre le projet pharaonique de déviation de la RN 88, a réalisé un semis collectif de plus d’un million de graines, dont des plantes messicoles protégées, très rares aujourd’hui, sur des terres agricoles fertiles vouées à la bétonisation.
> Lire aussi En Haute-Loire, divisions autour du contournement de la RN88 : « Ce projet est d’un autre temps »
Ces actions de lutte se confondent ici avec la création d’habitats qui favorisent la venue de certaines espèces, parfois protégées, qui vont éventuellement pouvoir aider à bloquer ensuite un chantier − leur présence pouvant déclencher une procédure juridique. Il s’agit, à chaque fois, de détecter une niche écologique potentielle, et de favoriser un biotope accueillant pour d’autres vivants, dans une situation conflictuelle. Un naturaliste nous disait récemment que l’objectif de faire durer les luttes − par l’occupation d’une zone − a un effet bénéfique sur le milieu de vie lui-même : le temps de la lutte, lorsqu’il s’enracine, profite au temps du vivant. Il devient générateur de diversité, d’autonomie, et d’une communauté politique multispécifique.
Pour quelles raisons en appelez-vous à la « reprise de terres » et aux « soulèvements de la Terre » ?
L’attention du mouvement écologiste se porte aujourd’hui massivement sur le réchauffement climatique. Mais ce juste combat pour l’atmosphère ne doit pas masquer le sol sous nos pieds, ni l’histoire de son accaparement. Cette terre qui nous nourrit est un commun qui a été confisqué par des prises de terre productivistes, des enclosures jusqu’aux lois agricoles des années 1960 en France, conditionnant son accès à des critères de productivité économique. L’actuelle campagne d’action des « soulèvements de la Terre » part de la nécessité de construire, dans la durée, un mouvement transversal de réappropriation populaire, ralliant paysans, activistes du mouvement climat, naturalistes, chercheurs, forestiers, habitants de territoires ruraux et urbains en lutte, et toutes celles et ceux qui se reconnaîtront dans cet énoncé.
> Lire aussi Posséder la terre en « commun » pour mieux la protéger
Avec des proches de la revue Terrestres, nous nous sommes, en parallèle, lancés dans une dynamique d’enquête au long cours nommée « reprise de terres ». Nous partons du constat d’une certaine difficulté à articuler ensemble les luttes paysannes et foncières, le souci pour le vivant et notamment la défense du monde sauvage, et les luttes en ville pour les terres potagères, maraîchères ou les vergers.
L’ambition est de créer une transversalité entre ces différents mouvements de réappropriation, indistinctement sociaux et écologiques, et de viser la mise au point de tactiques et de stratégies foncières concrètes, appropriables localement, pour contribuer à un mouvement d’autonomie écologique populaire pour les communs multispécifiques. L’objectif est en même temps de porter, depuis des communautés habitantes, des déprises de terres – sur des rivières, des friches, des forêts – pour laisser la place et le temps aux autres habitants de cette planète de se régénérer.
> Retrouvez tous les épisodes de la série « Les penseurs du vivant » ici
https://www.lemonde.fr/les-penseurs-du-vivant/
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Léna Balaud et Antoine Chopot, militants des alliances terrestres
Antoine Chopot s’est installé avec une dizaine d’amis en Haute-Loire ; Léna Balaud réside en Ille-et-Vilaine. C’est dans une ruelle d’un petit village de moyenne montagne, non loin des terres résistantes du Chambon-sur-Lignon, qu’Antoine mène une vie partagée entre étude philosophique, jardinage collectif et cueillette de plantes sauvages. C’est au cœur d’un massif forestier en Bretagne que Léna cultive une petite exploitation de fruits rouges : framboises, fraises, cassis et groseilles. Leur amitié a commencé dans des luttes étudiantes à Rennes avec les manifestations contre le CPE (contrat de première embauche, en 2006). Tous deux enchevêtrent leurs actions politiques et leurs réflexions théoriques à des pratiques agricoles ou naturalistes.
Ainsi, Antoine Chopot se mobilise, avec des acteurs locaux, contre le projet de déviation de la RN 88 et la construction d’une quatre voies de contournement – dite « route à Wauquiez » (président du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes). Et il sait expliquer, lors de l’ascension des sucs de la Haute-Loire, ces monts volcaniques en forme de taupinière géante ou aux allures d’immenses tortues endormies, le rôle d’une hêtraie le long de ces éboulis phonolithiques. Dans sa maison en pierre, des exemplaires de La Hulotte, la « petite encyclopédie des bois et des champs », ou de La Salamandre, la revue suisse « des curieux de nature », voisinent ainsi avec des livres non traduits de l’historien Jason W. Moore sur la fin du « capitalocène » (thèse selon laquelle le capitalisme est le principal responsable des déséquilibres environnementaux actuels).
Pensée égalitariste
il faut dire que les deux choses sont liées, rappellent Antoine Chopot et Léna Balaud qui, dans Nous ne sommes pas seuls (Seuil, 2021), invitent à sceller de nouvelles « alliances terrestres ». Aujourd’hui, en effet, des naturalistes s’allient aux activistes autour de certaines luttes écologistes. Et l’alliance avec certaines espèces animales ou végétales protégées transforme la nature des combats sociaux. C’est en ce sens que « nous ne sommes pas seuls » mais politiquement reliés à un monde peuplé, expliquent-ils : « Bien d’autres puissances d’agir que les puissances humaines peuvent intervenir et remédier à la situation présente. » On peut donc « agir avec la nature contre ceux qui l’effondrent », écrivent-ils, dans un ouvrage qui entend faire dialoguer écologie marxiste et écologie relationnelle.
Tous deux se sont rencontrés dans des luttes militantes autonomes à la croisée d’inspirations issues de l’Appel (texte anonyme rédigé en 2003, proposant la création de communautés autonomes) et d’une pensée égalitariste forgée par le philosophe Jacques Rancière. Tous deux sont aujourd’hui membres du comité de rédaction de la revue en ligne Terrestres et organisateurs de la dynamique d’enquêtes collectives « reprise de terres ». « Les alliances écologiques ne sont pas l’alpha et l’oméga des combats politiques, tiennent-ils à préciser. Elles sont une certaine manière de lutter pour l’égalité, la socialisation, la justice entre humains, qui ne se construit pas sur le déni de notre dépendance au monde vivant. » Des alliances avec les autres espèces et une volonté de réconcilier certaines familles divisées de l’écologie politique destinées à inventer un « communisme interspécifique ».
<https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/08/06/pour-les-philosophes-lena-balaud-et-antoine-chopot-l-ecologie-est-porteuse-d-une-charge-revolutionnaire_6090667_3451060.html>
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13- Entretien. Sarah Vanuxem : « Repenser le droit à l’âge de l’anthropocène », Le Monde, 07/08/21, 05h21
Propos recueillis par Nicolas Truong 

« Les penseurs du vivant » (12/12). Alors que le droit de l’environnement semble véhiculer une conception marchande et utilitaire de la nature, une autre conception juridique permettrait d’établir un véritable droit de la Terre et du vivant, explique la juriste Sarah Vanuxem.
Maîtresse de conférences à la faculté de droit de l’université Côte-d’Azur, Sarah Vanuxem a publié La Propriété de la terre (Wildproject, 2018), Des choses de la nature et de leurs droits (Quae, 2020) et participé à l’ouvrage collectif Relions-nous !, destiné à écrire une « Constitution des liens » (Les liens qui libèrent, 224 pages, 10 euros).
Dans quelle mesure la nouvelle anthropologie ou philosophie du vivant a-t-elle provoqué une révolution juridique ?
On peut, en effet, soutenir qu’une révolution est en cours. Pour en rester à une seule loi, celle du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, l’admission de la réparation du préjudice écologique pourrait signifier la reconnaissance de droits fondamentaux à la nature, en particulier celui d’être soignée après qu’elle a été significativement endommagée.
Similairement, la création du principe de solidarité écologique signalerait le passage d’une vision anthropocentriste à une vision écocentriste des droits, qui reposerait sur l’articulation des rapports entre les êtres vivants, humains et autres qu’humains, et leurs lieux de vie, naturels comme artificiels. Quant au principe de non-régression, il contraindrait à opérer cette transition écologique, et obligerait le pouvoir réglementaire à ne plus ignorer l’impact écologique des activités humaines.
Pour autant, je ne crois pas que la nouvelle anthropologie ou philosophie du vivant soit à l’origine de cette possible révolution : il me semble que ce sont plutôt les ornithologues, d’abord, puis les écologues, les climatologues et, de manière plus générale, les scientifiques qui, alertant la communauté internationale sur les dangers liés à l’érosion de la biodiversité et au changement climatique, ont conduit à l’adoption de conventions internationales, essentiellement à partir de 1972, puis à l’intégration des grands principes de prévention, de précaution ou encore du « pollueur-payeur » dans nos droits de l’Union européenne et interne.
Certaines propositions scientifiques ont été reprises et transformées par les économistes avant d’être juridiquement traduites. Est-ce une réussite ?
La notion de services écologiques vient légitimer la rétribution, par exemple, de forestiers œuvrant à une meilleure séquestration du dioxyde de carbone par les bois. De même, le mécanisme de la compensation écologique, par lequel le constructeur d’une route peut se trouver obligé de planter des arbres à proximité de ceux qu’il aura arrachés, est inspiré de la « mitigation banking » (« banque de compensation ») états-unienne, et repose sur des mécanismes bancaires.
> Lire aussi « Le système financier peut faire pencher la dynamique de la transition écologique d’un côté ou de l’autre »
Par exemple encore, le système des quotas d’émission de gaz à effet de serre dérive du principe « pollueur-payeur », lui-même issu des travaux de l’économiste Arthur Cecil Pigou (1877-1959), et se trouve souvent critiqué comme offrant un droit de polluer à celui qui aura les moyens de payer pour les atteintes portées à la nature.
De ce point de vue, le droit de l’environnement apparaît véhiculer une conception marchande et utilitaire de la nature, et n’opère nulle révolution conceptuelle. C’est ici que les travaux contemporains en anthropologie, en philosophie, mais aussi en histoire de l’environnement et, plus généralement, en sciences humaines, me semblent précieux. A la lumière de ces écrits, il est possible de proposer de nouvelles interprétations des textes en vigueur et de repenser des dispositifs aussi discutables que les sites naturels de compensation auprès desquels les agents destructeurs de l’environnement peuvent acheter des unités de biodiversité.
Peut-on parler d’un droit de la nature ?
De la Bolivie à l’Equateur, en passant par l’Inde, le Canada, les Etats-Unis ou la Nouvelle-Calédonie, la reconnaissance de droits à la nature, ou à ses éléments, passe par l’octroi de la qualité de sujet de droit. Tout en regardant ces nouvelles constitutions, lois ou jurisprudences comme une indéniable avancée en ce qu’ils permettent aux humains de porter la plainte d’un fleuve, d’une forêt ou d’une montagne devant les tribunaux, je me demande si nous ne pourrions pas aller plus loin encore dans ce que la juriste Marie-Angèle Hermitte appelle l’animisme juridique, et sortir pleinement en droit de la conception occidentale moderne.
Les travaux du « Parlement des liens », au Centre Pompidou, en juin, se sont ouverts sur ce proverbe attribué à Einstein : « On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré. » Or, la proposition de reconnaître des entités naturelles comme sujets de droit peut apparaître comme une manière de résoudre les problèmes écologiques avec une technique qui a participé à leur apparition.
En confortant la croyance en une « toute-puissance humaine », le processus de personnification de la nature et de ses éléments pourrait fournir une simple illustration de « l’arroseur arrosé ». La solution serait finalement assez paresseuse car elle reviendrait à renoncer à penser l’altérité des humains et des autres êtres que les humains. Il reste que, derrière la personnification, par exemple, du fleuve Whanganui en Nouvelle-Zélande (doté d’une personnalité juridique par le Parlement en 2017), il y a bien plus que la possibilité accordée à des éléments de la nature de bénéficier d’un porte-parole humain : ce sont d’autres manières de vivre la condition humaine et notamment à plusieurs – dans des collectifs rassemblant des humains comme des non-humains – qui obtiennent droit de cité.
> Lire aussi « Quand la nature est reconnue sujet de droit, cela permet de réguler des activités industrielles »
C’est dans cette perspective que vous avez cherché à trouver d’autres solutions que la personnalité juridique pour reconnaître des droits aux choses de la nature, notamment en puisant aux sources médiévales du droit.
Et c’est là que les historiens viennent confirmer ce qu’enseigne « la nouvelle anthropologie ou philosophie du vivant » : non seulement il existe d’autres manières juridiques de penser, mais nous avons déjà raisonné autrement, et jusqu’à récemment. De ce point de vue, la théorie dite de Moïse de Ravenne me paraît exemplaire. Elle conduit à regarder, par exemple, une église ou une cité comme étant propriétaire de meubles ou immeubles. Dans cette vision, ce ne sont pas les moines ni les citoyens qui sont considérés comme les propriétaires de ces biens ou droits, mais les lieux eux-mêmes, des églises, des cités et – pourquoi pas, à présent ? – des milieux naturels ou des écosystèmes.
Cette théorie a notamment été employée aux XVIe et XVIIe siècles, par des communautés rurales désirant recouvrir leurs communaux : alors que ceux-ci avaient été usurpés durant la vacance des lieux provoquée par quelque guerre ou épidémie, les paysans affirmèrent que ces droits appartenaient aux maisons dont ils étaient demeurés propriétaires. Exposée au XIIe siècle par l’archevêque de Ravenne, la solution n’est pas seulement médiévale : elle aurait été employée en droit romain, et encore bien avant.
Vous travaillez aujourd’hui sur le droit de déambuler. Est-il menacé ?
Il est, à tout le moins, limité : en Norvège, en Suède et en Finlande, mais aussi en Angleterre et en Ecosse, existe un « right to roam » ou droit d’accès à la nature. Nous n’avons pas d’équivalent en France, où la liberté de passer sur les terres d’autrui est généralement suspendue au bon vouloir du propriétaire et consiste en une simple tolérance – quoiqu’il existe de nombreux droits de passage, à commencer par le fameux chemin des douaniers.
Mais au-delà de l’état du droit en vigueur, qu’il faudrait dresser, ce que je vois d’intéressant dans le droit de déambuler est la possibilité de repenser le droit à l’âge de l’anthropocène. En effet, le droit est généralement pensé comme une occupation ou « prise de terre », c’est-à-dire comme allant de pair avec une vie sédentaire, qui ne serait précisément pas celle de la fugue ou de l’errance. Or, le nomadisme peut être regardé comme une manière économe de vivre sur terre, précieuse pour qui partage le souci écologique. Se déplacer n’est d’ailleurs pas le propre de l’homme : les animaux, les végétaux, mais aussi, par exemple, les eaux doivent pouvoir circuler.
De sorte que s’intéresser au droit d’arpenter la Terre conduit à réfléchir à l’échelle d’un droit des entités terrestres. Enfin, les droits de passage sont souvent des droits d’usage collectif, soit des biens communs qu’il conviendrait, sans doute, de sauvegarder, voire de reconquérir.
> Retrouvez tous les épisodes de la série « Les penseurs du vivant » ici <https://www.lemonde.fr/les-penseurs-du-vivant/>
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En août, des festivals pour « penser le vivant »
Le tournant écopolitique de la pensée contemporaine s’est forgé au sein d’enquêtes de terrain, de livres et de travaux de recherche qui dépassent l’ancien dualisme entre la nature et la culture. Mais la philosophie « terrestre » et la nouvelle pensée du vivant se sont également aiguisées dans des festivals et rendez-vous des idées.
Engagée du côté de la pensée de l’écologie, la deuxième édition du festival Agir pour le vivant, coorganisé par les éditions Actes Sud, qui se tiendra à Arles du 22 au 29 août, présente une semaine de rencontres et de débats, de projections et performances, destinés à « repenser la manière avec laquelle l’ensemble du vivant se côtoie et notre façon d’habiter le monde aujourd’hui ».
> Lire aussi  Naturalistes, écrivains, historiens, philosophes… Ces penseurs qui inventent de nouvelles façons d’habiter la Terre
Avec des journées thématiques conduites par des personnalités comme l’historienne de la littérature Marielle Macé (« Le vivant et la parole », le 26 août), la juriste Marie Toussaint (« Justice pour le vivant », le 28 août) ou l’économiste Laurence Tubiana (29 août). Des journées à l’occasion desquelles l’historienne de l’art Estelle Zhong Mengual dialoguera avec Laurent Tillon, responsable biodiversité de l’Office national des forêts (23 août), Le Retour de Moby Dick, de François Sarano, sera mis en scène, et Cyril Dion présentera son nouveau documentaire, Animal (le 27 août).
A noter, dans la programmation, cette manifestation où interviendront l’économiste Felwine Sarr, l’écrivain Alain Damasio ou le fondateur du théâtre équestre Zingaro, Bartabas : « Une histoire du vivant » (avec, notamment, la comédienne Laetitia Dosch, le 24 août). Et « Troubadour aujourd’hui », une performance historique et musicale avec Patrick Boucheron et la compagnie Rassegna.
Auteurs étrangers
Depuis dix ans, La Manufacture d’idées, dirigée par Emmanuel Favre, et à présent installée au château d’Hurigny (Saône-et-Loire), s’attache à faire dialoguer ces penseurs du nouveau monde. Cet événement littéraire, consacré aux sciences humaines et sociales, et aux débats d’idées en milieu rural, s’est peu à peu transformé en une agora de la nouvelle anthropologie de la nature, comme en témoigne la conférence de Philippe Descola, qui présentera, le 27 août, son nouveau livre, Les Formes du visible (Seuil, 848 pages, 35 euros).
Cet espace de dialogue et de réflexion est désormais axé sur les relations entre les humains et les non-humains, « les alternatives pour penser et habiter le monde autrement », comme en attestent les rencontres entre l’anthropologue Nastassja Martin et l’écrivaine Maylis de Kerangal (26 août), les contributions des philosophes Vinciane Despret (25 août), Matthieu Duperrex (27 août) et Jean-Christophe Bailly (28 août).
Fait notable de cette manifestation, dont l’édition 2021 a choisi la thématique des « lignes de possibles », La Manufacture d’idées fait le pari d’inviter de nombreux auteurs étrangers, comme l’anthropologue anglais Tim Ingold (26 août) et l’écrivain indien Amitav Ghosh (27 août).
§ Agir pour le vivant, à Arles (Bouches-du-Rhône), du 22 au 29 août
§ La Manufacture d’idées, à Hurigny (Saône-et-Loire), du 25 au 29 août
<https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/08/07/sarah-vanuxem-repenser-le-droit-a-l-age-de-l-anthropocene_6090796_3451060.html>
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14- Tribune. Valérie Pécresse défend "une écologie d'espoir face à l'urgence climatique", Le JDD, 07/08/21, 22h00
Par Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France

La candidate à la présidentielle, et présidente de la Région Ile-de-France, Valérie Pécresse, livre dans une tribune au JDD sa vision de l'écologie. 
Valérie Pécresse, candidate à la présidentielle et présidente de la Région Ile-de-France prône une "écologie d'espoir". Voici sa tribune : 
"Pluies diluviennes ou sécheresses extrêmes, partout et de plus en plus fréquentes, témoignent des dérèglements climatiques et d'un réchauffement que les conclusions alarmantes du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) nous commandent d'affronter avec une énergie décuplée. Oui, l'urgence climatique impose une action beaucoup plus déterminée et complète que celle qui est menée aujourd'hui. Une action qui redonne espoir aux Français en un autre avenir que celui du déclin, des sacrifices et de l'effondrement.
L'écologie ne peut être le monopole des idéologues verts, qui se perdent dans des guerres picrocholines contre les sapins de Noël ou le Tour de France. Elle ne peut pas non plus se résumer à une conférence de citoyens tirés au sort, qui délégitimerait et écarterait des décisions toutes les instances représentatives du pays : élus, syndicats ou associations.
Je refuse la vision punitive de l'écologie, qui se révèle autoritaire et antisociale, en frappant à coups de taxes et d'amendes tous ceux qui n'auraient pas les moyens d'être vertueux. Je veux faire vivre une nouvelle forme d'écologie, une écologie de progrès et de solutions, qui améliore vraiment la vie des Français en mobilisant leur dynamisme et leur inventivité. Redevenons une société d'innovation, pas une société de précaution excessive, qui aide aussi bien les entreprises que les agriculteurs et les particuliers dans leur transition écologique. Cette écologie doit être une écologie des résultats.
Un peu de bon sens ! Taxer davantage les carburants nécessaires à des millions de Français pour aller travailler ne pouvait que susciter le sentiment d'injustice des 'Gilets jaunes'. Mettre en place des "'zones à faibles émissions' est louable, mais représente une contrainte insurmontable pour ceux qui n'ont pas les moyens de changer de voiture. Oui, il faut inciter les professionnels et les particuliers à passer au véhicule électrique. Mais où sont les bornes de recharge indispensables ? Et où en sont les filières industrielles françaises de production de tous les modes de transport électriques ? Pourquoi nos lois sont-elles si complexes qu'elles conduisent à faire annuler en justice tant de grands projets de transport ferroviaire après des années de concertation, alors qu'ils sont d'intérêt écologique ?
Redevenons une société d'innovation, pas une société de précaution excessive
Bien sûr, c'est à l'Etat de fixer le cap si nous visons sérieusement la neutralité carbone en 2050. Il ne doit pas chercher à tout contrôler de manière tatillonne, comme dans la loi climat. Il doit être stratège et orchestrer une adaptation profonde de tous les usages, de l'agriculture à l'industrie en passant par le logement.
L'objectif d'une France libérée des énergies fossiles et indépendante impose une politique énergétique extrêmement volontariste qui réinvestit dans notre industrie nucléaire, filière d'excellence française, et poursuit un développement soutenu des énergies renouvelables. Il nous faut rénover le parc nucléaire existant, relever le défi industriel des EPR et envisager des petits réacteurs modulaires. Pour les renouvelables, nous devons développer nos capacités de stockage et veiller, pour l'éolien, à associer les habitants en instaurant des zones de protection de nos paysages remarquables ou de nos zones de pêche. Enfin nous devons innover dans les technologies de demain comme l'hydrogène.
La transition écologique peut être coûteuse, faisons-en un atout pour défendre nos emplois ! Nos entreprises qui respectent des réglementations exigeantes ne doivent plus subir le dumping environnemental de leurs concurrentes hors d'Europe. La Commission européenne vient enfin de proposer d'introduire un prélèvement carbone à nos frontières. Il était temps ! Allons plus loin et généralisons aussi les clauses de contenu carbone dans tous les contrats publics et privés pour favoriser nos circuits courts agricoles comme industriels. La préférence européenne a une vraie légitimité écologique.
'Notre maison brûle', avait dit Jacques Chirac. Nous devons et nous pouvons éteindre l'incendie. Je porte une écologie de l'espoir. Il s'agit d'inventer et de mettre en œuvre, enfin, une écologie au service de la France et des Français."
<https://www.lejdd.fr/Politique/valerie-pecresse-defend-une-ecologie-despoir-face-a-lurgence-climatique-4061173>
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15- Tribune. « Elon Musk, Don Quichotte d’un nihilisme planétaire, adulé par l’ignorance d’une société en totale déconnexion avec la réalité scientifique », Le Monde, 08/08/21, 11h33 
Par Louis d’Hendecourt, Astrophysicien exobiologiste, directeur de recherche émérite au CNRS et Aix-Marseille-Université

L’astrophysicien Louis d’Hendecourt, dans une tribune au « Monde », réduit à néant les ambitions du patron de Space X de vouloir coloniser Mars et d’en faire une planète habitable.
Tribune. Ces derniers temps, avec le succès de petits vols suborbitaux de milliardaires défiscalisés souhaitant développer un tourisme spatial de (très) petite niche, l’ensemble des médias s’est emballé pour ces réussites considérées comme spectaculaires. Pourtant de tels vols existent depuis… 1960 ( !) avec l’avion X15 de l’US Air Force, certes réservé à des pilotes chevronnés, dont Neil Armstrong, premier « touriste » lunaire il y a 52 ans.
L’innovation technologique des engins actuels est donc fort modeste, le besoin de moteurs fusée est toujours d’actualité : impossible de quitter la planète sans une débauche de moyens technologiques, mais à un coût environnemental désastreux à tous les niveaux (financements, ressources naturelles et… pollution).
Pourtant, nous avons tous rêvé de devenir des astronautes, de nous échapper de la Terre et de découvrir de nouveaux mondes, les romans de science-fiction sont à cet égard porteurs d’un imaginaire puissant ! Mais il s’agit de romans de (science)-fiction et non de science, faut-il le rappeler ?
Promesses « illimitées »
Si Elon Musk, avec sa société Space X, largement aidée par la NASA, et ses nombreux succès, est le plus avancé, et dirige la plus sérieuse de ces entreprises – Falcon réutilisable ; capsule Crew Dragon ravitaillant en astronautes et matériel la station spatiale internationale ; contrat pour le retour d’astronautes américains sur la Lune –, on remarquera que le tout se fait dans une démarche parfaitement classique, celle de l’exploration spatiale développée par les Etats depuis maintenant soixante ans, à des fins en partie commerciales, mais somme toute assez classiques, les satellites commerciaux ayant toujours existé.
Or, le but avoué et répété d’Elon Musk n’est autre que la planète Mars, non pas pour quelques voyages à finalités technique et scientifique comme l’étaient ceux d’Apollo sur la Lune, mais bien à des fins d’installation et surtout de colonisation (mot pourtant fortement connoté à l’heure actuelle !) de la Planète rouge, sous-tendant l’idée que, après l’épuisement des ressources sur la Terre, Mars nous tendrait les bras, dans une sorte de nouveau Far West aux promesses « illimitées ».
> Lire aussi  Visionnaire, ambitieux, transgressif... Elon Musk, portrait d’un électron libre
Mais Mars n’est pas, loin s’en faut, une planète habitable. Notons au passage que la notion d’habitabilité, très utilisée par les astrophysiciens et astrobiologistes, est une notion fourre-tout largement contestée dans la communauté scientifique et qu’aucune définition précise ne saurait en être donnée. Habitable par qui ou par quoi ? Habitable à quel stade de l’évolution planétaire voire de l’évolution biologique ? Chimie prébiotique, bactéries unicellulaires puis pluricellulaires, plantes, animaux ?
Strictement personne ne le sait ni ne peut prévoir un tel phénomène, indécidable par nature, tant il est vrai que l’origine du vivant, au niveau moléculaire par nécessité, reste totalement incomprise. Tout au plus fait-on appel à la notion très basique de zone habitable autour d’une étoile où la présence d’eau liquide à la surface de la planète serait possible, simultanément à la présence de composés organiques et de lumière… Un retour bien ironique à la suggestion originale de Charles Darwin (1809-1882) dans sa correspondance de 1871 au botaniste Joseph D. Hooker (1817-1911). Rien de plus ni de réellement mieux n’a été proposé depuis lors !
Par définition inhabitable
La colonisation de Mars prônée par Musk suppose que la planète soit habitable de manière durable pour nous, êtres humains, et ceci bien évidemment grâce à la présence d’un environnement souvent surnommé la biosphère, un nom particulièrement signifiant et qui ne s’applique en ce moment qu’à une seule planète, la nôtre.
Sans eau (ou si peu), sans atmosphère (ou si peu), sans volatiles et organiques (ou franchement si peu), sans tectonique des plaques contrôlant le cycle du dioxyde de carbone sur Terre, sans champ magnétique protecteur d’un rayonnement cosmique féroce et avec des températures qui feraient prendre le sommet de l’Everest pour un sauna tropical, Mars est par définition une planète inhabitable, certainement à des êtres aussi complexes que nous, au sens large, mais probablement tout autant à des bactéries qui n’ont à ce jour pas encore été découvertes.
> Lire aussi  « Peut-être faut-il penser l’apparition de la vie comme un événement planétaire »
Certes, l’être humain s’adapte à toutes les conditions. Il a exploré les fosses sous-marines, séjourné dans les hivers antarctiques et même passé quelques jours sur la Lune. Mais il est à noter que son environnement immédiat et (très) temporaire a été intégralement importé de sa planète, à grand renfort de moyens et de technologies innovantes et remarquables mais n’assurant aucunement la pérennité de ces habitats précaires. Même la station spatiale internationale (ISS) est ravitaillée par des vaisseaux (de Musk !) apportant vivres, eau et… oxygène !
Mais Mars pourrait-elle être rendue habitable selon le grand rêve et la promesse du fondateur de Space X qui souhaite la « terraformer », un des mythes fondateurs de la science-fiction du XXe siècle. Cela suppose que le nécessaire (pour combien de personnes ?) soit évidemment présent et pérenne sur la planète. Or, il n’y a rien sur Mars.
Radiations implacables
L’eau en est partie dans sa grande majorité il y a 3,3 milliards d’années ; du basalte et aucune terre arable ; les radiations implacables ont balayé la surface de la planète, la rendant totalement stérile et empêchant le développement possible d’une vie hypothétique qui aurait alors mis des milliards d’années pour arriver à une vie potentiellement similaire à la nôtre (ce qui reste d’ailleurs à démontrer) où nous pourrions nous adapter.
> Lire aussi  La NASA a découvert une nouvelle planète de la taille de la Terre dans une « zone habitable »
En d’autres termes, « terraformer » Mars prendrait des millions d’années avec un résultat connu à l’avance : avec sa faible gravité, Mars est tout simplement incapable de retenir une atmosphère et personne, ni M. Musk ni le pape n’y pourra rien changer, Mars est désormais une planète morte (si ce mot a une signification pour une planète).
Mais au-delà de cette banale réalité scientifique et en négligeant le problème éthique qui consisterait à ne sauver que quelques privilégiés, se pose avec force une interrogation vertigineuse et ô combien cruciale à laquelle Elon Musk n’accorde qu’une attention de façade : est-il possible de re-terraformer la Terre ? Est-il possible, par exemple, de simplement ramener le taux de dioxyde de carbone dans l’air, responsable du réchauffement climatique, de 440 ppm [parties par million] actuellement à sa concentration préindustrielle de l’ordre de 280 ppm et ce en un minimum de temps (une génération ?) ?
> Lire aussi  Des humains sur Mars, une mission impossible ?
Bien évidemment la réponse est simplement non, du moins pas sans un effort considérable qui dépasserait nettement tous les budgets que M. Musk pourrait placer dans son illusoire colonisation de Mars. La physique est dans ce cas implacable puisque retransformer ce trop-plein atmosphérique de CO2 nécessiterait une dépense d’énergie au moins égale (et certainement supérieure) à l’ensemble des énergies fossiles produites depuis 1750. Un défi nettement plus intéressant que celui proposé par Elon Musk, Don Quichotte d’un nihilisme planétaire, adulé par l’ignorance et la crédulité d’une société en totale déconnexion avec la réalité scientifique.
§ Louis d’Hendecourt est directeur de recherche émérite au CNRS et Aix-Marseille-Université.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/08/elon-musk-don-quichotte-d-un-nihilisme-planetaire-adule-par-l-ignorance-d-une-societe-en-totale-deconnexion-avec-la-realite-scientifique_6090885_3232.html>
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16- Opinion. Faire autrement avec l'entreprise contributive, Les Echos entrepreneurs, 10/08/21, 07:01
Par Fabrice Bonnifet et Céline Puff Ardichvili 

Compenser les externalités négatives n'est plus suffisant. Il faut changer les modèles d'affaires pour que l'entreprise contribue à la sauvegarde de l'écosystème environnemental.
Prétendre créer de la valeur durable en détruisant le vivant et en contribuant au dérèglement climatique était un leurre. Nous n'avons plus d'excuse. Les débats stériles à l'heure de la énième « relance » sont toujours les mêmes : sauvons le monde d'avant ! Comment pouvons-nous encore penser tirer sur la corde ?
La valeur aujourd'hui ne peut avoir de sens que si elle est basée sur la généralisation globale d'impacts positifs , et la disparition totale des impacts négatifs. Si vous regardez un paysage non encore altéré par l'humain, vous ne verrez pas de fumée toxique, ni de déchets ultimes, vous n'observerez pas qu'une espèce accapare tout un territoire… Cette merveilleuse symbiose, fruit de l'évolution, est le modèle imaginaire de l'entreprise contributive. Et c'est le vrai sens de la création de valeur véritablement durable.
Cela vous semble trop « poético-idyllique » pour être vrai ? Peut-être, alors de façon plus terre à terre : l'entreprise contributive met tout en œuvre pour laisser l'environnement propre et net derrière elle. Et cela lui convient bien.
>> Suite à lire à : 
<https://business.lesechos.fr/entrepreneurs/management/0611302141238-faire-autrement-avec-l-entreprise-contributive-344573.php>
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17- Colibris. Ecologie : cinq actions pour (enfin) s’y mettre, Libération, 15/08/21, 19h22
Elena Pougin

Comment ne pas se sentir impuissant à la lecture du dernier rapport du GIEC ? Les catastrophes météorologiques se multiplient, la fonte des glaces s’accélère, de plus en plus d’espèces sont en voie de disparition… Que peut-on faire pour éviter le pire ? Les actions individuelles heureusement se normalisent : manger moins de viande, limiter les trajets en avion, avoir une gourde pour éviter les déchets plastique… Mais face à de tels dérèglements climatiques, on peut avoir l’impression de ne pas en faire assez.
Comment s’engager concrètement ? A l’échelle locale, beaucoup de structures, plus informelles, organisent, elles aussi, des actions, qui ont des conséquences directes sur les territoires. Ramasser des déchets sur une plage, recenser des espèces d’insectes pour les préserver, participer à des groupes de travail dans la région… Voici cinq exemples d’actions à réaliser cet été pour s’engager pour l’environnement.
1. Donner un coup de main ponctuel aux associations locales
Parce qu’il n’est pas forcément facile d’être disponible de façon régulière, il est possible d’aider les associations et organismes autour de chez soi, de façon ponctuelle. Certaines actions ne nécessitent pas de s’engager sur le long terme, mais seulement de se dégager le temps d’une journée, un après-midi, quelques heures… Des structures comme Surfrider ou encore Cleanwalk proposent des moteurs de recherche sur lesquels il est possible de trouver des actions à proximité dans les jours à venir. Il suffit d’indiquer sa ville ou son département pour voir quand seront les prochains ramassages de déchets ou collectes.
Autre option : trouver des initiatives plus diversifiées via la plateforme J’agis pour la nature, mis en place par la Fondation Nicolas Hulot. Elle dénombre les besoins des associations locales, qui postent régulièrement des évènements pour lesquelles elles ont besoin d’aide. A Versailles dans le 78, on peut aider à entretenir un compost, près de Clermont-Ferrand (63), les Conservatoires d’espaces naturels cherchent des bénévoles pour entretenir la vallée Monnet, un vaste espace vert, etc. Des missions simples et rapides, à adapter en fonction des capacités et des envies.
>> Suite à lire à :
<https://www.liberation.fr/environnement/ecologie-cinq-actions-pour-enfin-sy-mettre-20210816_HXNVPE6RTBGIDMNCCLN4SWGJXQ/>
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18- Tribune. « Face à l’option plus soutenable de la sobriété, le Green Deal européen privilégie la société de consommation », Le Monde, 16/08/21, 06h52 
Par Adrien Fabre, économiste à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich

L’économiste Adrien Fabre rend compte, dans une tribune au « Monde », des propositions sur le climat récemment formulées par la Commission européenne. Il estime que ce paquet de mesures est en deçà des ambitions envisageables au niveau européen et préconise que les Etats profitent de taux d’intérêt quasi nuls pour financer la transition énergétique par de la dette publique.
Tribune. Le 14 juillet, la Commission européenne a proposé un plan historique en vue de la neutralité climatique de l’Union européenne (UE) en 2050 : « Fit for 55 ». Par ce nom accrocheur, qu’on pourrait traduire par « prête pour 55 », la Commission fait savoir qu’elle a un plan exhaustif et cohérent pour atteindre l’objectif intermédiaire de réduire les émissions européennes [de gaz à effet de serre] de 55 % en 2030 par rapport à 1990, soit un rythme quatre fois plus intense qu’avant 2020.
Pour atteindre cet objectif, la Commission compte capitaliser sur les politiques existantes, et en renforcer l’ambition.
Les normes d’émissions de CO2 sur les véhicules neufs seront abaissées, jusqu’à atteindre zéro en 2035. A cette date, un constructeur qui vendra des véhicules en moyenne aussi polluants que les ventes actuelles (108 g/km de CO2 en 2020) devra s’acquitter d’une pénalité de 10 000 euros par véhicule.
> Lire aussi  Climat : l’Europe à l’avant-garde
Le système d’échange de quotas d’émissions (SEQE) couvrant les émissions industrielles (y compris les centrales électriques) sera complété par un mécanisme d’ajustement aux frontières. En soumettant les importateurs au prix du carbone européen, il évitera que la production européenne soit remplacée par des importations venant de pays sans régulation des émissions.
Périmètre critiquable
Un nouveau SEQE couvrira les combustibles fossiles destinés au chauffage et au transport. Ses recettes serviront à protéger les ménages vulnérables et à les aider à remplacer leurs équipements. En tout, les SEQE plafonneront 70 % des émissions à un niveau compatible avec l’objectif. Chaque Etat membre sera tenu de réduire ses émissions non industrielles selon une cible assignée dans un souci d’équité, ce qui plafonnera les émissions restantes par des quotas échangeables entre Etats.
Enfin, les émissions aériennes et maritimes seront stabilisées à leur niveau actuel malgré une augmentation du trafic, en divisant par trois le contenu carbone des carburants d’ici à 2050. Pour plus de détails sur les mesures prévues, voir « Le Green Deal est-il un bon deal ? », version longue de cette tribune.
Malgré toutes ces mesures, quand on aspire à une société soutenable et juste le plus vite possible, le « Green Deal » [« pacte vert »] peut décevoir. Face à l’option plus soutenable de la sobriété, il privilégie la société de consommation. Son périmètre est critiquable : la cible de - 55 % exclut les émissions aériennes et maritimes liées aux destinations hors UE ; au lieu de porter sur l’empreinte carbone, la cible ne concerne que les émissions territoriales de l’UE, et ne pose donc pas de limites sur les émissions importées.
> Lire aussi  « Le fondement scientifique, pour ne pas dire idéologique, du rapport Blanchard-Tirole sur le climat entraîne une cécité vis-à-vis de questions essentielles »
Surtout, l’UE se refuse à accorder des transferts substantiels à l’Afrique et à l’Asie du Sud, alors que ces pays en font légitimement la condition de leur décarbonation. Pourtant, si on accordait chaque année à chaque humain le même droit échangeable d’émettre des gaz à effet de serre, cela induirait un transfert de richesses entre pays suffisant pour éradiquer l’extrême pauvreté.
Un revenu climatique
En effet, avec un marché global du carbone qui plafonnerait l’ensemble des émissions à un niveau compatible avec l’objectif unanimement adopté lors de l’accord de Paris, le droit d’émettre d’un humain se revendrait autour de 30 dollars/mois (25,50 euros/mois environ) : assez pour que plus personne ne vive avec moins de 1,90 dollar/jour (ils sont un milliard actuellement). Ce n’est pas un hasard si le rapport Blanchard-Tirole [sur les grands défis économiques du pays] formule une proposition équivalente : ouvrir les SEQE aux pays volontaires et leur attribuer un quota proportionnel à leur population.
Enfin, certaines dispositions du Green Deal pourraient être améliorées. Plutôt que d’exempter les jets privés, l’UE pourrait davantage embarquer les plus riches dans la mobilité zéro émission, en interdisant clairement les véhicules thermiques en 2035, ou à tout le moins en décuplant la pénalité pour émission excédentaire. Le SEQE existant pourrait introduire un prix plancher pour réduire l’incertitude à laquelle font face les investisseurs, et intégrer davantage de secteurs, tels que l’aviation internationale.
Cela dit, même si le Green Deal pourrait être renforcé, le double enjeu actuel est plutôt d’éviter que ses dispositions soient affaiblies par le Parlement et le Conseil européens ; et que les Etats membres prennent les mesures nécessaires pour atteindre leurs objectifs. En particulier, les Etats peuvent saisir l’opportunité de taux d’intérêt quasi nuls pour financer la transition énergétique par de la dette publique.
> Lire aussi  « Avec un “club climat”, l’UE et les Etats-Unis garantiraient leur compétitivité industrielle en accélérant leur décarbonation »
Ainsi, plutôt que de piocher dans les recettes du nouveau SEQE pour financer la rénovation thermique ou les transports publics, les Etats pourraient redistribuer la totalité de ces recettes aux citoyens sous la forme d’un revenu climatique (qui serait en France autour de 110-170 euros par adulte et par an). Cela assurerait qu’une majorité soit gagnante financièrement, et en particulier les plus modestes.
Une affaire de compromis
En effet, les plus modestes ont généralement une empreinte carbone inférieure à la moyenne, et recevraient donc plus avec le revenu climatique qu’ils ne paieraient en hausse de prix.
En outre, il ne faut pas négliger l’importance de la diffusion des connaissances afin que chacun comprenne les efforts requis pour la soutenabilité. Cela pourrait prendre la forme d’une soirée hebdomadaire consacrée à des documentaires pour toutes les chaînes de télévision et de radio.
> Lire aussi  « Le “Green Deal” implique des changements majeurs dans la politique étrangère de l’Europe »
Pour conclure, rappelons que la politique est une affaire de compromis, et qu’on pouvait difficilement en attendre plus de la part des forces en présence, qui représentent des électeurs plutôt soucieux de préserver leur confort matériel. La Commission a su proposer un plan cohérent qui, à condition qu’il soit respecté, permettra d’atteindre des objectifs ambitieux, et ce en répartissant les efforts de façon juste au sein de l’UE.
L’essentiel est donc de défendre le Green Deal contre les tentatives pour l’affaiblir. Comme le répètent les concepteurs de ce plan : vous pouvez proposer de retirer une partie du plan, mais seulement si vous rajoutez une mesure qui assure des réductions d’émissions équivalentes.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/16/face-a-l-option-plus-soutenable-de-la-sobriete-le-green-deal-europeen-privilegie-la-societe-de-consommation_6091520_3232.html>
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19- « Nous devons mériter la confiance des lecteurs et, pour ce faire, reprendre les fondements du journalisme. » Marie Bertin et Jeanne La Prairie, Reporters d’Espoirs, 24/08/21
Propos recueillis par Louise Darrieu

Marie Bertin et Jeanne La Prairie sont les co-fondatrices et co-directrices du magazine Les Autres Possibles, le journal nantais qui se donne pour mission de fournir une information constructive. Établi en région nantaise, ce bimestriel fondé en 2016 propose, dans un format innovant et attractif, des informations locales tout en mettant en avant le talent des artistes de la région. Il compte aujourd’hui plus de 3 000 lecteurs réguliers. Deux mois après avoir reçu au nom de leur équipe le Prix Reporters d’Espoirs 2021 dans la catégorie « Innovation », les deux journalistes reviennent sur la genèse du magazine et sur leur engagement journalistique.
>> Suite à lire à :
<https://reportersdespoirs.org/lesautrespossibles/>
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En audio
20- Entretien. Moussa Camara, fondateur de l’association Les Déterminés : "On est dans un pays où tout le monde peut réussir", LCI, Impact positif, 30/07/21, 16h01
Propos recueillis par Sylvia Amicone

Avec "Les Déterminés", la structure qu’il a créée dans le Val d’Oise, Moussa Camara veut révéler les talents d’entrepreneurs, quel que soit leur niveau d’étude ou leur territoire. 500 personnes ont été formées, et les objectifs seront doublés en 2024. Rencontre.
Sylvia Amicone : "Les Déterminés" vont être présents dans les 25 plus grandes villes du pays en 2024. Quels sont les profils des personnes choisies dans les promotions ?  
Moussa Camara : Pour moi, être entrepreneur, c'est un état d'esprit. Être entrepreneur, c'est quelqu'un qui va se lever tous les matins avec une énergie folle et qui mettra tous les moyens nécessaires pour réaliser son projet. Cela s'appelle de la détermination et c'est le mot d'ordre. Ce sont des hommes et des femmes, des jeunes, des moins jeunes qui veulent porter un projet et qui, bien souvent, n'ont pas les réseaux. Ce que l’on fait, c'est vraiment de créer une connexion, une passerelle entre le monde économique, l'écosystème entrepreneurial qui est assez fort en France, mais qui n’est pas assez diversifié. L'idée, c'est d'apporter des profils assez différents, des profils qu'on n'a pas forcément l'habitude de voir. Ils ont de la créativité, ils ont du potentiel, des projets incroyables avec un impact social et environnemental. Mais on ne les met pas forcément autour de la table parce qu’on ne les connaît pas, ils n'ont pas fait de grandes écoles. Et moi, ma mission avec "Les Déterminés", c'est de pouvoir créer ces passerelles, créer de nouveaux modèles de réussite : des femmes et des hommes qui ont des projets assez innovants, des projets ambitieux et qui peuvent aussi faire partie de notre écosystème et être la fierté de notre pays. Si on arrive à avoir des entrepreneurs qui sortent de nos campagnes, qui sortent de nos quartiers ou de nos territoires éloignés et qui réussissent, ce sont aussi des histoires à raconter ! On est dans un pays où tout le monde peut réussir. C'est ça, l'esprit des "Déterminés". 
>> Suite à écouter ou à lire à :
<https://www.lci.fr/societe/impact-positif-podcast-moussa-camara-fondateur-de-l-association-les-determines-on-est-dans-un-pays-ou-tout-le-monde-peut-reussir-2192720.html>
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En images
21- Consommation : la dimension éthique au cœur des choix des Français, France 3, Le 19/20, 29/07/21

En France, les consommateurs sont-ils prêts à payer plus pour sauver la planète ? Le journaliste Alexandre Peyrout décrypte la tendance sur le plateau du 19/20, jeudi 29 juillet. 
Selon une étude, les Français seraient 39% à vouloir consommer plus local, indique le journaliste Alexandre Peyrout, présent sur le plateau du 19/20, jeudi 29 juillet, tandis que 26% souhaitent acheter plus de bio. "Une tendance à agir pour la planète qui se confirme depuis la crise sanitaire", note le journaliste. 
Boom des achats de seconde main 
Cet engagement se traduit-il dans les faits ? "C'est plus compliqué. Le principal critère [de choix des produits alimentaires] aujourd'hui reste le prix, et de très loin pour 62% des acheteurs", ajoute Alexandre Peyrout. Viennent ensuite la sécurité sanitaire (48%) et le goût du produit (48%), puis l'origine géographique (46%) et enfin l'impact environnemental (29%). Outre l'alimentaire, la tendance tend aussi vers l'éthique avec les autres produits. Les achats de seconde main représentaient 7 milliards d'euros en 2020. Les Français se tournent également plus souvent vers la location d'objets.
> Plateau à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/france/consommation-les-francais-sont-ils-de-plus-en-plus-ethiques_4720869.html>
En savoir plus : 
> Etude de l’observatoire de la consommation responsable <https://lobsoco.com/wp-content/uploads/2021/01/LObSoCo_CITEO_Observatoire-de-la-consommation-responsable_RAPPORT-COMPLET.pdf>, Obsoco-Citeo, janvier 2021
> Une appétence renforcée pour les produits locaux avec la crise sanitaire <https://documentcloud.adobe.com/link/review?uri=urn:aaid:scds:US:b43c1d69-a91f-466e-aede-2ed9fadf88e0#pageNum=2>, étude de l’IRI
> 2021 : la fin de l’ère de la possession ? Les Français et leur budget location longue durée <https://www.opinion-way.com/fr/component/edocman/opinionway-pour-sofinco-les-francais-et-la-location-longue-duree-juin-2021/viewdocument/2642.html?Itemid=0>, Étude d'OpinionWay, juin 2021
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22- L'homme a mangé la Terre, Arte, 29/07/21

De la révolution industrielle à aujourd’hui, un décryptage minutieux de la course au développement qui a marqué le point de départ de l’ère de l'anthropocène (ou l'ère de l'Homme) et de la déterioration continue de la planète.
Réchauffement climatique, déforestation, inondations, épuisement des ressources, pollutions, déchets radioactifs… : en deux siècles, la course au progrès a altéré durablement la planète. Dans ce documentaire édifiant signé Arte, découvrez comment l’Homme a mangé la Terre.
>> Documentaire (99 min) à voir à :
<https://www.arte.tv/fr/videos/073938-000-A/l-homme-a-mange-la-terre/>
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Trois publications
23- L'entreprise contributive - Concilier monde des affaires et limites planétaires, de Fabrice Bonnifet et Céline Puff Ardichvili, Editions Dunod, 14/04/21

Notre système économique est mathématiquement insoutenable. L'urgence climatique nous laisse moins de dix ans pour agir. Comment passer de l'illusion de la croissance infinie dans un monde fini en ressources, à la réalité d'une abondance frugale dans un monde inclusif et décarboné ? Management, finance, modèles d'affaire, comptabilité, innovation, marketing, RH, communication, IT... Il ne faut pas seulement corriger les symptômes des dysfonctionnements de notre modèle de développement mais s'attaquer aux causes primaires, pour immédiatement déployer une nouvelle économie compatible avec l'humain et les écosystèmes. 
Les entreprises vont devoir se réinventer à grande vitesse avec leurs parties prenantes. "On repart, mais pas comme avant ! " Après chaque crise, on entend cette injonction. Mais on fait quoi exactement ? Si l'intérêt d'un livre se mesure à l'inspiration qu'il peut faire naître, alors L'entreprise contributive a l'ambition d'être un révélateur d'évidences pour agir. Il se veut être le premier ouvrage qui donne les clés de la réinvention de l'entreprise afin qu'elle contribue à la matérialité du "monde d'après". 
Le livre donne aussi la parole à ceux qui sont sur la voie de l'entreprise contributive. Car, bonne nouvelle, il existe déjà des pionniers pour nous donner envie, des précurseurs éclairés dont les horizons ne se limitent pas à la perception étriquée des cyniques et des sceptiques qui tirent en permanence l'humanité vers le bas.
A propos des auteurs
Fabrice Bonnifet est un directeur développement durable engagé et sincère. Référence du développement durable en France, il agit avec passion au sein de son entreprise (Bouygues) et auprès des communautés qui rassemblent ceux qui veulent vraiment agir. En tant que président du Collège des directeurs de développement durable (C3D), il entraîne les entrepreneurs et les professionnels de la RSE vers la réinvention de leur entreprise. 
Céline Puff Ardichvili est communicante et entrepreneure. Influenceuse un poil indignée, elle a appuyé sur "pause" en reprenant ses études, pour intégrer dans son métier les enjeux du développement durable dont elle voulait mieux comprendre les mécanismes, pour agir. Partenaire dirigeante au sein de l'agence Look Sharp, elle s'emploie à donner de la visibilité aux acteurs du changement.
L'entreprise contributive - Concilier monde des affaires et limites planétaires, de Fabrice Bonnifet et Céline Puff Ardichvili, Editions Dunod, 14/04/21, ISBN : 978-2-10-082067-2, EAN : 9782100820672, 270 pages, 18,90 € ou 13,99 € en Ebook.
<https://www.dunod.com/entreprise-economie/entreprise-contributive-concilier-monde-affaires-et-limites-planetaires>
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24- Sortir de la croissance, mode d'emploi, d’Eloi Laurent, Editions Les liens qui Libèrent, Poche+, 05/05/21

Obnubilés par la croissance, nous peinons à admettre qu'elle n'est pas aussi vertueuse que ce que nous voulons croire. Pourtant les faits sont là : la croissance n'est plus la solution aux défis du monde tel qu'il est. Elle masque les inégalités, la récession démocratique, la fin du loisir, la mondialisation de la solitude, la pesanteur de l'économie sur la biosphère. Nous pouvons et devons en sortir pour entreprendre la transition du bien-être, en bâtissant des alternatives robustes et des institutions stables. 
Il ne s'agit pas que de changer d'indicateurs : il faut changer, de vision, de valeurs, de volonté.
A propos de l’auteur
Eloi Laurent est économiste senior à l'OFCE, professeur à l'Ecole du management et de l'innovation de Sciences Po et professeur invité à l'université Stanford. Cette édition Poche + est préfacée par Jean Jouzel, climatologue mondialement reconnu et ancien vice-président du GIEC.
Sortir de la croissance, mode d'emploi, d’Eloi Laurent, Editions Les liens qui Libèrent, 05/05/21, ISBN : 979-10-209-0982-4, EAN : 9791020909824, 254 pages, édition Poche + révisée, 8,90 €.
<http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Sortir_de_la_croissance,_mode_d’emploi-9791020907769-1-1-0-1.html>
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25- En ligne. La lettre d’Enviropea n°89, juillet 2021

Au sommaire
• Actualités d’Enviropea
• Actualités de la Commission européenne
• Actualités des politiques environnementales européennes
• Programmation 2021-2027
• Actualités des financements européens et nationaux
• Documents et ressources
• Textes réglementaires
> Lettre à télécharger à : 
<https://www.enviropea.com/wp-content/uploads/2021/07/LettreEnviropea89.pdf>
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Une annonce
26- Se (dé)former au Collège des transitions sociétales - N'attendez-plus pour candidater pour 2021-2022, newsletter du 23/08/21

Pour cette rentrée, nous vous proposons d'oser vous questionner sur nos représentations, nos rapports au monde, la coopération, nos modes de vie, le leadership, la désobéissance civile, la communication NonViolente....
Les candidatures pour nos programmes de (dé)formation  2021-2022 sont en cours, n'hésitez plus !
Et si vous osiez ?
• Pour mener (au mieux) les transitions sur votre territoire...
>> Une séquence pour embarquer en/un collectif :
Pour les exécutifs communaux et intercommunaux et les comités de direction, sur 1/2 ou 1 journée, à construire ensemble, avec :
• La situation écologique, sociale et démocratique actuelle, nos représentations, le "pas de côté" ...
• Les fondamentaux de la coopération pour mieux co-construire des stratégies territoriales de transitions
• Votre projet de territoire …
> Pour en savoir plus :
<https://web.imt-atlantique.fr/x-de/cts-pdl/uploads/images/College%20TS/Programme/Programme%202021-2022/Plaquette%20Embarquer%20Collectif%20-%20College%20des%20Transitions%20Societales%202021-2022.pdf>
>> Des séquences au choix pour aller plus loin :
Pour les élu.es et dirigeant.es, acteurs en responsabilité, sur 1 journée par séquence, avec :
• Nos rapports au monde, nos représentations et le "pas de côté"
• Les conditions de la coopération et l'articulation du je-nous
• Modes de vie et stratégies territoriales de transition
• Leadership et rencontre avec des porteurs de projet
• Démocratie, désobéissance civile, et communication NonViolente
> Programme et dates :
<https://web.imt-atlantique.fr/x-de/cts-pdl/uploads/images/College%20TS/Programme/Programme%202021-2022/Plaquette%20Aller%20plus%20loin%20-%20College%20des%20Transitions%20Societales%202021-2022.pdf
> Pour candidater :
<https://hub.imt-atlantique.fr/limesurvey/index.php/614699?newtest=Y&lang=fr>
> Renseignements : 
<college-TS at imt-atlantique.fr>
<https://web.imt-atlantique.fr/x-de/cts-pdl/>
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À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
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Quant à la forme, elle se veut sans prétention et n'y associe aucune pièce jointe pour éviter de saturer votre boîte mail.
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)…
NOS PROGRAMMES
— Génération climat <http://www.generation-climat.org/>, un programme de soutien aux jeunes porteurs de projets en France et à l’étranger.
— J’agis pour la nature <https://jagispourlanature.org/>, des activités de bénévolat nature partout en France.
— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat. 
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>,  100 propositions de Nicolas Hulot pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions  <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
— Les Points de vue & Editos <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-points-de-vue-editos&category=think-tank> 
— Les Talks <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-talks&category=think-tank> 
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