[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris, rapport du Giec & COP26 (mercredi 8 décembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 8 Déc 08:31:06 CET 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.).
1- L’océan Arctique se réchauffe depuis plus longtemps qu'on ne le pensait <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/oceanographie-ocean-arctique-rechauffe-depuis-plus-longtemps-quon-ne-pensait-4294/>, Futura-sciences, 25/11/21
2- Assèchement d'une rivière en Iran : près de 70 arrestations lors d'une manifestation <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/assechement-d-une-riviere-en-iran-pres-de-70-arrestations-lors-d-une-manifestation_159487>, AFP, 27/11/21, 18:00
3- Le Royaume-Uni menacé par une vague de gel après la tempête Arwen qui a fait trois morts <https://www.geo.fr/environnement/le-royaume-uni-menace-par-une-vague-de-gel-apres-la-tempete-arwen-qui-a-fait-trois-morts-207246>, AFP, 28/11/21, 18:00
4- La Grande barrière de corail est touchée à 98 % par le blanchissement <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/grande-barriere-de-corail-98-touchee-par-le-blanchissement-150331.html>, Novethic, 28/11/21
5- Le climat, facteur "déterminant" des feux de forêt en Australie, selon une étude <https://www.geo.fr/environnement/le-changement-climatique-facteur-determinant-des-feux-de-foret-en-australie-selon-une-etude-207253>, AFP, 29/11/21, 13:00
6- Gaz et pétrole au Sénégal : le président inquiet d'un "coup fatal" après la COP26 <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20211129-gaz-et-p%C3%A9trole-au-s%C3%A9n%C3%A9gal-le-pr%C3%A9sident-inquiet-d-un-coup-fatal-apr%C3%A8s-la-cop26>, AFP, 29/11/21, 23:00
7- Le réchauffement climatique accélère le courant océanique le plus puissant du monde <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/ocean-rechauffement-climatique-accelere-courant-oceanique-plus-puissant-monde-95205/>, Futura-sciences, 29/11/21
8- Chronique. « Si les banques centrales ont pu sauver les économies, pourquoi ne le feraient-elles pas pour le réchauf­fement climatique ? » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/30/si-les-banques-centrales-ont-pu-sauver-les-economies-pourquoi-ne-le-feraient-elles-pas-pour-le-rechauf-fement-climatique_6104115_3232.html>, Le Monde, 30/11/21, 05h45 
9- Vers un basculement neige-pluie dans l'Arctique plus précoce qu'estimé, selon une étude <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/vers-un-basculement-neige-pluie-dans-l-arctique-plus-precoce-qu-estime-selon-une-etude_159551>, AFP, 30/11/21, 18:00
10- Tribune. Europe : "A vouloir être trop rassurante, la BCE pourrait brider les efforts pour prendre le risque climatique au sérieux" <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/01/europe-a-vouloir-etre-trop-rassurante-la-bce-pourrait-brider-les-efforts-pour-prendre-le-risque-climatique-au-serieux_6104279_3232.html>, Le Monde, 01/12/21, 09h27
11- Climat : le réchauffement pas responsable de la famine à Madagascar, selon une étude <https://information.tv5monde.com/info/climat-le-rechauffement-pas-responsable-de-la-famine-madagascar-selon-une-etude-434806>, AFP, 02/12/21, 01:00
12- Reportage. Dans l’ouest de l’Ouganda, les vies brisées de milliers de déplacés climatiques <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/12/02/dans-l-ouest-de-l-ouganda-les-vies-brisees-de-milliers-de-deplaces-climatiques_6104375_3212.html>, Le Monde Afrique, 02/12/21, 01h41
13- Glencore veut réduire ses émissions de CO2 de 15% d'ici 2026 mais maintient le charbon <https://www.lefigaro.fr/flash-eco/glencore-veut-reduire-ses-emissions-de-co2-de-15-d-ici-2026-mais-maintient-le-charbon-20211202>, Le Figaro avec AFP, 02/12/21, 20:31
14- 22,5 degrés en décembre : nouvelle chaleur record dans l'Ouest canadien <https://information.tv5monde.com/info/225-degres-en-decembre-nouvelle-chaleur-record-dans-l-ouest-canadien-434956>, AFP, 03/12/21, 11:00
15- Il faut passer des promesses de la COP26 aux actes, affirment une trentaine d'experts des droits de l'homme <https://news.un.org/fr/story/2021/12/1109972>, ONU Info, 03/12/21
16- Frugalité ou technologie : la neutralité carbone impose un choix de société <https://www.novethic.fr/actualite/energie/transition-energetique/isr-rse/frugalite-ou-technologie-la-neutralite-carbone-impose-un-choix-de-societe-150362.html>, Novethic, 03/12/21
17- Faut-il avoir peur de la libération de virus pathogènes avec la fonte de l'Antarctique ? <http://www.slate.fr/story/220098/degel-antarctique-liberation-virus-bacteries>, Slate en partenariat avec Quora, 04/12/21, 11h00
18- Climat : Olaf Scholz souligne la responsabilité particulière de l’Allemagne <https://www.sudouest.fr/international/europe/allemagne/climat-olaf-scholz-souligne-la-responsabilite-particuliere-de-l-allemagne-7224518.php>, Sud-Ouest avec AFP, 04/12/21, 15h12
19- Jean Jouzel : « On va dans le mur car on sait d’ores et déjà que les émissions vont continuer d’augmenter d’ici 2030 » <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/cop26-jean-jouzel-on-va-mur-car-on-sait-ores-deja-emissions-vont-continuer-augmenter-ici-2030-95299/>, Futura-sciences, 04/12/21
En images
20- Islande : le plus grand glacier du pays, joyau national menacé par le dérèglement climatique <https://www.francetvinfo.fr/meteo/neige/islande-le-plus-grand-glacier-du-pays-joyau-national-menace-par-le-dereglement-climatique_4865933.html>, France 2, journal de 13h, 01/12/21
21- Transport maritime : des cargos à voile pour limiter les émissions de carbone <https://www.francetvinfo.fr/sante/environnement-et-sante/transport-maritime-des-cargos-a-voile-pour-limiter-les-emissions-de-carbone_4869361.html>, France 2, journal de 13h, 04/12/21

Bien à vous,
Florence

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

ÉTUDES DU JOUR : — 2%, c’est la proportion de la Grande barrière de corail australienne qui a échappé aux épisodes mortels de blanchissement depuis le premier grand épisode de 1998, selon un article publié dans la revue scientifique Current Biology. (cf. item 4 & suite)
— Le changement climatique est le "facteur déterminant" conduisant à des feux de forêts de plus en plus intenses, ont souligné des scientifiques de la recherche publique australienne, contredisant le gouvernement. (cf. item 5 & suite)
— Grâce à de nouvelles données, des chercheurs établissent que le courant circumpolaire antarctique (ACC), le plus puissant des courants océaniques au monde, a tendance à s'accélérer sous l'effet de l'augmentation de la température de la mer. (cf. item 7)
— La pluie va prendre le pas sur la neige dans les régions arctiques bien plus rapidement qu'estimé, selon une étude qui met en garde contre les impacts pour la nature et l'Homme de cette altération liée au réchauffement climatique. (cf. item 9 & suite)
— Le réchauffement climatique n'aurait joué qu'un rôle minime dans la famine qui frappe le sud de Madagascar, estime une étude qui met en cause la pauvreté et la variabilité naturelle du climat. (cf. item 11 & suite)
QUESTIONNEMENTS DU JOUR : — Alors que l’équilibre climatique de la planète est en jeu, les banques centrales peuvent-elles rééditer leurs interventions de 2008 face au krach et de 2020 face à la pandémie ? (cf. item 8)
— Au regard des résultats du premier stress test climatique conduit par la Banque centrale européenne (BCE), leurs auteurs ont bien lu les rapports du GIEC ? (cf. item 10)
IMPACTS DU JOUR : — L’atlantification, un phénomène par lequel des eaux chaudes de l'Atlantique pénètrent les eaux froides de l'Arctique. (cf. item 1)
— Des manifestations sont organisées en Iran par des habitants d’Ispahan qui se plaignent de la terrible sécheresse, et qui reprochent aux autorités de détourner l’eau de la rivière Zayandeh Rud de cette ville pour approvisionner la province voisine de Yazd, qui manque aussi cruellement d’eau. (cf. item 2 & suite)
— En Ouganda, les populations victimes d’inondations sont déplacées dans des camps mais les autorités locales manquent de moyens pour leur apporter de l’aide. (cf. item 12)
— Avec la fonte de l’Antarctique, plusieurs micro-organismes préhistoriques découverts sont résistants aux antibiotiques. (cf. item 17)
— Plaisir des yeux pour les uns, témoin d'un irrémédiable changement pour les autres : le plus grand glacier d'Islande ne laisse personne indifférent. A ce rythme, il pourrait avoir perdu 80% de sa surface d'ici 2300. (cf. item 20)
POSITIONNEMENT DU JOUR : Le géant suisse du négoce des matières Glencore a affiné ses objectifs environnementaux, disant vouloir réduire ses émissions de carbone de 15% d'ici 2026, mais maintenir le cap sur le charbon malgré les critiques. (cf. item 13)
RECORD DU JOUR : Après avoir suscité des inquiétudes mondiales en suffoquant cet été sous un dôme de chaleur historique, une région de l'ouest du Canada a enduré en décembre une nouvelle montée record du mercure... jusqu'à 22,5°C. (cf. item 14)
APPEL DU JOUR : À l'occasion du 35ème anniversaire de la Déclaration sur le droit au développement, des experts indépendants des droits de l'homme de l'ONU ont lancé un appel urgent à « passer des promesses à l'action » concernant les résultats de la conférence historique sur le climat COP26 de l’ONU. (cf. item 15)
SCÉNARII DU JOUR : Pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, plusieurs voies sont possibles. Dans son rapport, l'Ademe en a identifié quatre. Ces scénario imposent un choix de société : celui de cheminer vers de nouveaux modes de vie beaucoup plus sobres en énergie ou de parier sur des technologies encore immatures aujourd'hui pour conserver nos modes de vie actuels. (cf. item 16 & suite)
CITATIONS DU JOUR : — "L’Allemagne a un devoir d’exemplarité dans la lutte contre le changement climatique et se doit, en tant que grand pays industriel, de « montrer la voie »", Olaf Scholz, nouveau chancelier allemand
— "On va dans le mur, car on sait d’ores et déjà que les émissions de gaz à effet de serre vont continuer d’augmenter d’ici 2030", Jean Jouzel, climatologue ancien vice-président du Giec. (cf. item 19)
ALTERNATIVE DU JOUR : Le transport maritime représente 13% des émissions de carbone au niveau mondial et pour le décarboner pour partie, des paquebots à voile font leur apparition. (cf. item 21)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Démission de Nicolas Hulot <http://r.mail.fnh.org/mk/mr/AJw2TWE2FxIJSP_nUbGV9DBWuagtPvCD0f3UMdC7v_hbYNhvwTlMLGbkqJkb1odYvvFIVlg_nWk4LeTvVY7fmxpZY3vLRghbi-OJ57rhjJWzLJeJkBoYiolK7a2M> (24/11/21)
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
_______________________________________________________________________________________________________________________
1- L’océan Arctique se réchauffe depuis plus longtemps qu'on ne le pensait, Futura-sciences, 25/11/21
Nathalie Mayer, journaliste

Pour expliquer la rapidité avec laquelle l'Arctique semble vouloir se réchauffer, les scientifiques invoquent, entre autres, un phénomène qu'ils ont baptisé atlantification. Un phénomène par lequel des eaux chaudes de l'Atlantique pénètrent les eaux froides de l'Arctique. Et des chercheurs nous apprennent aujourd'hui que le phénomène a débuté bien plus tôt qu'ils ne l'avaient imaginé.
Quelque part au nord de la Scandinavie, il est une région, dans la mer de Barents, où l'océan Atlantique entre en contact avec l'océan Arctique. En contact ou même, en collision, pourrait-on dire. Car les scientifiques y ont observé une pénétration de l'eau chaude et salée venue de l'océan Atlantique dans les eaux froides de l'océan Arctique. Un phénomène suffisamment significatif pour que les chercheurs lui donnent un nom. Ils parlent d'atlantification.
Un phénomène qu'ils pensaient assez récent. Mais une équipe de l’université de Cambridge (Royaume-Uni) avance aujourd'hui que l'océan Arctique se réchauffe en réalité par atlantification déjà depuis le début du XXe siècle. Montrant ainsi une connexion entre les deux océans bien plus étroite que les scientifiques ne l'avaient imaginée. Avec des conséquences probables sur le recul de la glace de mer et sur l'élévation du niveau des océans.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/oceanographie-ocean-arctique-rechauffe-depuis-plus-longtemps-quon-ne-pensait-4294/ <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/oceanographie-ocean-arctique-rechauffe-depuis-plus-longtemps-quon-ne-pensait-4294/>>
_______________________________________________________________________________________________________________________
2- Assèchement d'une rivière en Iran : près de 70 arrestations lors d'une manifestation, AFP, 27/11/21, 18:00

La police iranienne a annoncé samedi l'arrestation de près de 70 personnes au lendemain d'un rassemblement émaillé de violences qui protestait contre l'assèchement d'une rivière emblématique à Ispahan, dans le centre du pays.
Depuis plus de deux semaines, des manifestations sont organisées par des habitants de la troisième ville du pays qui se plaignent de la terrible sécheresse frappant la région depuis des années.
Ils reprochent aussi aux autorités de détourner l'eau de la ville pour approvisionner la province voisine de Yazd, qui manque aussi cruellement d'eau.
Pour la première fois vendredi, la manifestation s'est accompagnée de heurts entre forces de l'ordre et protestataires. 
Nourodin Soltanian, porte-parole de l'hôpital universitaire d'Ispahan, cité samedi par l’agence de presse Mehr, a fait état de manifestants blessés, dont "deux (...) dans un état grave". 
"Nous avons arrêté 67 des principaux auteurs et fauteurs de troubles", a déclaré de son côté un haut responsable de la police nationale, le général Hassan Karami, à l'agence Fars.
Il a fait état d'"environ 2 à 3.000 émeutiers dans les troubles de vendredi". 
Les arrestations ont été menées par la police, les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique, et les services de renseignements. 
La rivière Zayandeh-Roud qui traverse Ispahan est à sec depuis 2000, sauf pour quelques brèves périodes. Elle est devenue le principal lieu de rassemblement des manifestants.
Samedi, la ville d'Ispahan était calme, selon des témoins, et la police anti-émeute y était déployée.
- "Manque de confiance" -
"J'ai l'habitude de me promener dans le lit de la rivière avec des amies mais aujourd'hui la police anti-émeute est déployée en grand nombre près du pont Khadjou et elle demande aux habitants d'éviter ce secteur", a déclaré une quinquagénaire jointe par téléphone.
Selon M. Karami, "30 à 40.000 agriculteurs et des habitants d'Ispahan ont participé aux rassemblements la semaine dernière".
Vendredi, "après le départ (de la manifestation) des agriculteurs, des opportunistes et des contre-révolutionnaires sont restés sur place", a affirmé en soirée à la télévision le chef de la police d'Ispahan, Mohammad-Réza Mirheidari.
Et, selon lui, l'appareil de sécurité, en particulier à la police, "a pu identifier et d'arrêter facilement les personnes qui ont détruit les biens publics".
La police a tiré vendredi des grenades lacrymogènes sur les protestataires qui ont riposté avec des jets de pierre, brisant les vitres d'une ambulance, incendié une moto de police et du mobilier urbain, selon l'agence Fars.
"En raison des jets de pierres et de l'utilisation de pétards et de bombes assourdissantes, certains de nos collègues ont été blessés tandis que d'autres l'ont été par des tirs de fusils de chasse", a ajouté M. Mirheidari.
"Un policier a également été poignardé mais son état est satisfaisant", a-t-il encore dit.
Jeudi, un accord avait été conclu entre les agriculteurs de la région d'Ispahan et les autorités sur la distribution de 50 millions de mètres cubes d'eau, selon l'agence Fars.
D'après cette même agence, une canalisation acheminant l’eau de la province d'Ispahan vers Yazd a été détruite dans la nuit de jeudi à vendredi par un bulldozer, ainsi que trois réservoirs d’eau. En conséquence, l'eau potable dans quelques localités de la province de Yazd a été coupée.
La presse était divisée samedi sur les événements. Le journal ultraconservateur Kayhan a accusé "des voyous mercenaires d'avoir déclenché des émeutes".
En revanche, le journal réformateur Etemad a vu dans ces rassemblements le signe d'un "manque de confiance des manifestants à l'égard du gouvernement pour résoudre les problèmes".
Pays aride, l'Iran connaît une sécheresse chronique depuis des années, avec pour conséquences des inondations régulières provoquées par la combinaison du durcissement des sols et de précipitations plus ou moins violentes.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/assechement-d-une-riviere-en-iran-pres-de-70-arrestations-lors-d-une-manifestation_159487>
Sur le même sujet : 
> Assèchement d'une rivière en Iran : la police patrouille à Ispahan après des heurts <https://www.geo.fr/environnement/assechement-dune-riviere-en-iran-la-police-patrouille-a-ispahan-apres-des-heurts-207245>, AFP, 28/11/21, 14:00
_______________________________________________________________________________________________________________________
3- Le Royaume-Uni menacé par une vague de gel après la tempête Arwen qui a fait trois morts, AFP, 28/11/21, 18:00

Le Royaume-Uni se préparait dimanche à subir dans la nuit une vague de gel "arctique", au lendemain d'une puissante tempête qui a fait trois morts et privé en Écosse des milliers de personnes d'électricité. 
Les prévisionnistes du Met Office, l'agence météorologique britannique, ont averti que les températures pourraient chuter jusqu'à moins 10°C au cours de la nuit dans certaines parties du pays, en raison d'un "souffle arctique" se déplaçant de l'Écosse vers le sud. 
Même Londres pourrait voir le mercure descendre en dessous de zéro, ont prévenu les analystes, qui ont émis en conséquence une alerte "froid" pour tout le weekend, invitant le public à prendre des précautions contre le gel.
Mais le pays peine pour l'instant encore à se remettre complètement de la tempête Arwen, dont les rafales à près de 160km/h vendredi et samedi ont entraîné la mort de trois personnes, tuées chacune par une chute d'arbre, et mis de nombreux trains et camions à l'arrêt. 
Arwen a depuis faibli au Royaume-Uni, et s'est dirigée vers l'Europe continentale. Mais les abondantes chutes de neige qui l'ont suivie ont conduit dimanche à l'annulation du match de football entre deux clubs de Premier League, Burnley et Tottenham Hotspur. 
En Écosse, quelque 45.000 personnes sont toujours privées d'électricité, a indiqué la compagnie Scottish Southern and Electricity Network (SSEN), qui comptabilisait plus de 100.000 coupures dans la nuit de vendredi à samedi.
Selon Mark Rough, directeur des opérations chez SSEN, les dégâts causés par les vents violents d'Arwen sont trois fois plus importants que ceux générés par l’impressionnante vague de froid qui avait frappé le pays en février 2018. 
"Nos équipes répondent à des situations parmi les plus graves et difficiles que ces régions ont connues depuis des décennies", a-t-il déclaré, avertissant que de nombreux clients pourraient ne pas voir leur électricité rétablie "avant plusieurs jours".
<https://www.geo.fr/environnement/le-royaume-uni-menace-par-une-vague-de-gel-apres-la-tempete-arwen-qui-a-fait-trois-morts-207246>
_______________________________________________________________________________________________________________________
4- La Grande barrière de corail est touchée à 98 % par le blanchissement, Novethic, 28/11/21
Pauline Fricot

Les vagues de blanchissement ont touché presque la totalité de la Grande barrière de corail ces vingt dernières années, alerte une étude scientifique. La Grande barrière est dans un tel état de détérioration qu'elle a failli être classée par l'Unesco sur la liste du patrimoine mondial "en péril" en juillet. Ces phénomènes sont amenés à se multiplier avec le réchauffement climatique.
2%. C’est la proportion de la Grande barrière de corail australienne qui a échappé aux épisodes mortels de blanchissement depuis le premier grand épisode de 1998, selon un article publié début novembre dans la revue scientifique Current Biology. Le blanchissement est un phénomène de dépérissement qui se traduit par une décoloration. Il est dû à la hausse de la température de l'eau, celle-ci entraînant l'expulsion des algues qui donnent au corail sa couleur et ses nutriments.
La fréquence, l'intensité et l'ampleur des vagues de chaleur marines qui provoquent ce blanchissement ne cessent d'augmenter, souligne le principal auteur Terry Hughes, du Centre d'excellence de l'Australian Research Council (ARC) pour les études sur les récifs coralliens de l'Université James Cook. "Cinq épisodes de blanchissement massif depuis 1998 ont transformé la Grande barrière de corail en un damier de récifs […]", a déploré le chercheur. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/grande-barriere-de-corail-98-touchee-par-le-blanchissement-150331.html>
En savoir plus : 
> Cumulative bleaching undermines systemic resilience of the Great Barrier Reef <https://www.cell.com/current-biology/fulltext/S0960-9822(21)01346-4>, Current Biology, November 4, 2021
_______________________________________________________________________________________________________________________
5- Le climat, facteur "déterminant" des feux de forêt en Australie, selon une étude, AFP, 29/11/21, 13:00

Le changement climatique est le "facteur déterminant" conduisant à des feux de forêts de plus en plus intenses, ont souligné des scientifiques de la recherche publique australienne, contredisant le gouvernement.
Dans une étude évaluée par leurs pairs, les chercheurs de l'agence publique CSIRO ont examiné 90 ans de données et conclu que le changement climatique est le principal facteur à l'origine des méga-incendies comme ceux qui ont ravagé l'Australie en 2019-2020. 
Les experts ont étudié une série de facteurs de risque d'incendie, depuis la quantité de végétation morte au sol à l'humidité, les conditions météorologiques et les conditions de démarrage de feu, pour déterminer ce qui pouvait conduire à d'immenses feux.
"Si les huit facteurs d'activité du feu ont joué un rôle variable dans l'influence des feux de forêt, le climat a été le facteur déterminant de l'activité du feu", a déclaré Pep Canadell, responsable de la recherche sur le climat au CSIRO.
Les résultats de l'étude ont été publiés dans la dernière édition du journal scientifique Nature, le 26 novembre.
Le gouvernement conservateur australien n'a pas cessé de minimiser le rôle du changement climatique dans les incendies de 2019-2020, qui ont ravagé la côte du Sud-Est et enveloppé d'une épaisse fumée âcre de grandes villes comme Sydney.
Le Premier ministre Scott Morrison a insisté sur le fait que les feux de forêt étaient normaux en Australie, pointant du doigt la gestion des forêts, notamment l'absence de débroussaillage.
Mais les analyses modélisées des chercheurs n'ont pas permis d'établir un lien statistique entre les charges de combustible et la superficie brûlée.
Les phénomènes atmosphériques tels qu'El Niño ou La Niña peuvent influencer les changements d'intensité des feux de forêt d'une année à l'autre, mais les chercheurs ont constaté que neuf des onze années au cours desquelles plus de 500.000 km2 ont brûlé se sont déroulées depuis 2000, alors que le réchauffement climatique s'est accéléré.
Ils ont établi un lien entre ces événements et "des conditions météorologiques de plus en plus dangereuses et favorables aux incendies", comme les orages générés par le feu et les éclairs secs, "tous associés à des degrés divers au changement climatique anthropique".
La surface incendiée a augmenté de 800% en moyenne ces 20 dernières années par rapport aux décennies précédentes, selon l'étude.
Ces dernières années, l'Australie a subi une série de sécheresses, feux de forêt et inondations aggravés par le changement climatique.
Le gouvernement australien a toutefois refusé d'établir un objectif de réduction des émissions à court terme et s'est engagé à rester l'un des plus grands exportateurs de gaz et de charbon.
<https://www.geo.fr/environnement/le-changement-climatique-facteur-determinant-des-feux-de-foret-en-australie-selon-une-etude-207253>
En savoir plus : 
> Australia’s Black Summer of fire was not normal – and we can prove it <https://blog.csiro.au/bushfires-linked-climate-change/>, Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation (CSIRO), 29 nov. 2021
_______________________________________________________________________________________________________________________
6- Gaz et pétrole au Sénégal : le président inquiet d'un "coup fatal" après la COP26, AFP, 29/11/21, 23:00

Le président sénégalais Macky Sall s'est catégoriquement opposé lundi à un arrêt des financements de l'exploitation des énergies fossiles, qui porterait "un coup fatal" à des économies comme celle de son pays.
"Au moment où plusieurs pays africains s’apprêtent à exploiter leurs importantes ressources gazières, l’arrêt des financements de la filière gazière, sous prétexte que le gaz est une énergie fossile, sans tenir compte du fait qu’il est aussi et surtout une énergie propre, porterait un coût fatal à nos économies en quête d’émergence", a dit M. Sall lors d'un Forum de coopération sino-africaine (Focac) organisé en dehors de Dakar.
"Bloquer les financements de la filière gazière, c’est ajouter une grande injustice économique à l’injustice climatique que l’Afrique subit plus que tous les autres continents", a-t-il insisté.
Le Sénégal, pays pauvre d'Afrique de l'Ouest, place beaucoup d'espoir dans l'exploitation future des champs de gaz et de pétrole découverts dans l'Atlantique ces dernières années. Il prévoit de produire ses premiers barils fin 2023 ou en 2024.
Le président sénégalais, qui a fait vœu de mettre son pays sur la voie de l'émergence, s'alarme de l'engagement annoncé pendant la récente conférence sur le climat COP26 par une vingtaine d'Etats, dont les Etats-Unis et la France. Ils comptent mettre un terme d’ici fin 2022 au financement à l’étranger de projets d’énergies fossiles sans techniques de capture du carbone.
La déclaration finale de la COP26 fait aussi référence à la "sortie" des subventions "inefficaces" aux énergies fossiles.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20211129-gaz-et-pétrole-au-sénégal-le-président-inquiet-d-un-coup-fatal-après-la-cop26>
_______________________________________________________________________________________________________________________
7- Le réchauffement climatique accélère le courant océanique le plus puissant du monde, Futura-sciences, 29/11/21
Nathalie Mayer, journaliste

Le courant circumpolaire antarctique (ACC) est le plus puissant des courants océaniques au monde. Et grâce à de nouvelles données, des chercheurs établissent aujourd'hui qu'il a tendance à s'accélérer... sous l'effet de l'augmentation de la température de la mer.
Le courant circumpolaire antarctique (ACC) est apparu il y a environ 30 millions d'années. Il fait aujourd'hui le lien entre les océans Indien, Pacifique et Atlantique. Il est d'ailleurs tout simplement le courant océanique le plus puissant sur notre Planète. Il transporte ainsi autour de l'Antarctique, plus de 165 millions de mètres cubes d'eau par seconde. Pas moins de cent fois le débit de toutes les rivières du monde. Et une équipe internationale de chercheurs nous apprend aujourd'hui que l'ACC s'accélère. Une découverte basée sur des mesures satellites et des données recueillies par le réseau mondial de flotteurs océaniques Argo.
En cause, vous l'aurez deviné : le réchauffement climatique anthropique. Plus précisément, le réchauffement des eaux. Les chercheurs assurent en effet que, malgré le fait que ce courant soit réputé être principalement entraîné par le vent, l'accélération des vents d'ouest dominants sous l'effet de l'augmentation de la température de l'air aurait, ici, plutôt tendance à dynamiser les tourbillons océaniques qui vont à l'encontre des courants principaux.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/ocean-rechauffement-climatique-accelere-courant-oceanique-plus-puissant-monde-95205/>
_______________________________________________________________________________________________________________________
8- Chronique. « Si les banques centrales ont pu sauver les économies, pourquoi ne le feraient-elles pas pour le réchauf­fement climatique ? », Le Monde, 30/11/21, 05h45 
Eric Albert, Londres, correspondance

Alors que l’équilibre climatique de la planète est en jeu, les banques centrales peuvent-elles rééditer leurs interventions de 2008 face au krach et de 2020 face à la pandémie, s’interroge Eric Albert, journaliste au « Monde », dans sa chronique.
Chronique. C’était le premier jour de la COP26 à Glasgow, le 1er novembre. Alors que des dizaines de discours s’enchaînaient, de Boris Johnson à Joe Biden en passant par Emmanuel Macron, Mia Mottley a soudain retenu l’attention. En quelques minutes, la première ministre de la Barbade a su trouver les mots justes pour rappeler l’urgence présentée par le changement climatique pour une petite île des Caraïbes comme la sienne : « [Limiter le réchauffement à] 1,5 °C est ce qu’il nous faut pour survivre ; 2 °C, c’est une peine de mort. »
Comme tous les Etats vulnérables le font, Mme Mottley réclame des financements pour mieux se préparer. Les terres de la Barbabe sont très basses et menacées par la montée des eaux. Pour réunir l’argent, elle avance une proposition concrète : le Fonds monétaire international (FMI) pourrait émettre chaque année, pendant vingt ans, 500 milliards de dollars (443,27 milliards d’euros) de droits de tirages spéciaux (le DTS, la « monnaie » du FMI composée d’un panier de devises).
> Lire l’éditorial du « Monde » :  Les rendez-vous manqués de la COP26
Utopique ? Comment donc le FMI pourrait-il soudain émettre de telles sommes ? L’argent pousse-t-il sur les arbres ? Mme Mottley a une réponse toute faite : « Les banques centrales des pays les plus riches ont réalisé 25 000 milliards de dollars de quantitative easing [achats d’actifs] en treize ans, dont 9 000 milliards depuis dix-huit mois. Si on avait utilisé ces 25 000 milliards pour financer la transition énergétique, la transition de notre alimentation et de nos transports, on parlerait actuellement d’un réchauffement de 1,5 °C. » Et précise : « Si vous trouvez que 500 milliards, c’est beaucoup, devinez quoi, ce n’est que 2 % de ces 25 000 milliards. »
Son message pose une excellente question : si les banques centrales ont pu venir au secours des banques lors de la crise de 2008, si elles ont pu sauver les économies pendant la pandémie, pourquoi ne le feraient-elles pas pour un problème aussi urgent et complexe que le réchauffement climatique ?
L’impensable est devenu vrai
Soyons honnête : à l’heure actuelle, cette proposition n’a pratiquement aucune chance d’aboutir. Le mandat des grandes banques centrales – maintenir la stabilité des prix – ne leur permet absolument pas d’aller d’elles-mêmes financer des projets ad hoc de lutte contre le réchauffement climatique, particulièrement si ceux-ci se trouvent hors de leur propre juridiction. Quant à convaincre le FMI et, avec lui, ses actionnaires, les grands pays de la planète, d’émettre de telles sommes, bon courage… La proposition de Mme Mottley n’a d’ailleurs guère été reprise ni débattue pendant la COP26 à Glasgow.
Et pourtant, que répondre de convaincant à la première ministre barbadienne ? Comment expliquer que l’intervention des banques centrales, qui a très bien fonctionné face à un virus ou à une crise financière majeure, ne peut pas être utilisée quand l’équilibre climatique de la planète est en jeu ? Comment faire valoir que la rigueur comptable et le sérieux monétaire seraient des valeurs trop importantes pour être contournées ?
> Lire aussi Simon Stiell : « Pendant que les pays puissants continuent de délibérer, la mer continue de monter et nous, on continue de lutter »
Il est évident qu’une banque centrale ne peut pas faire n’importe quoi. L’histoire économique est remplie d’interventions qui ont fini par la ruine d’un pays, avec inflation galopante et dévaluation de la monnaie. Regardez le Liban, où la banque centrale était d’une opacité complète, ou encore les récents jeux dangereux de la banque centrale turque, dont la baisse des taux d’intérêt à rebours des attentes a provoqué une violente chute de la livre, la monnaie nationale.
Reste que, depuis 2008, les grandes banques centrales occidentales se sont inventé des marges de manœuvre chaque fois plus importantes. Les taux d’intérêt à zéro ont d’abord stupéfié, avant de devenir négatifs. Les achats directs d’actifs sur les marchés, au début exceptionnels, sont devenus la norme. Le bilan des quatre grandes banques centrales (Fed, Banque centrale européenne, Banque du Japon, Banque centrale de Chine) a été multiplié par six en quinze ans. C’était censé être impensable, allant contre toute orthodoxie. C’est pourtant arrivé. Alors pourquoi pas le climat ?
> Lire aussi Climat : la COP26 accouche d’un accord en demi-teinte
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/30/si-les-banques-centrales-ont-pu-sauver-les-economies-pourquoi-ne-le-feraient-elles-pas-pour-le-rechauf-fement-climatique_6104115_3232.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
9- Vers un basculement neige-pluie dans l'Arctique plus précoce qu'estimé, selon une étude, AFP, 30/11/21, 18:00

La pluie va prendre le pas sur la neige dans les régions arctiques bien plus rapidement qu'estimé, selon une étude publiée mardi, qui met en garde contre les impacts pour la nature et l'Homme de cette altération liée au réchauffement climatique.
L'Arctique se réchauffe beaucoup plus rapidement que la moyenne de la planète, entraînant un recul de la banquise et une augmentation de l'humidité dans l'air.
En conséquence, les scientifiques prévoient une augmentation importante des précipitations sur ces régions d'ici la fin du siècle. Mais sous quelle forme ?
Les auteurs de l'étude publiée dans Nature Communications ont comparé les prévisions de la dernière génération de modèles climatiques aux précédentes modélisations.
Ils estiment que le basculement vers un régime de précipitation annuel dominé par la pluie et pas par la neige se produit "une ou deux décennies plus tôt".
"Les changements vont être plus importants et bien plus précoces qu'estimé précédemment, ce qui aura des impacts majeurs sur la vie dans la région", explique à l'AFP l'auteure principale Michelle McCrystall.
"En automne par exemple, où le changement est le plus important, la zone centrale de l'Arctique pourrait faire la transition autour de 2070 selon les récents modèles, comparé à 2090 selon les anciens", poursuit la chercheuse de l'université de Manitoba au Canada.
Tout dépendra toutefois de l'ampleur du réchauffement. Au rythme actuel, la pluie devrait devenir majoritaire globalement sur l'Arctique avant la fin du siècle, mais limiter le réchauffement à +1,5°C, objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris, pourrait permettre de préserver une région dominée par la neige, selon l'étude.
Ces résultats montrent que "les pires impacts peuvent être évités" si les émissions de gaz à effet de serre sont drastiquement réduites, a commenté Gavin Schmidt, de l'institut Goddard d'études spatiales de la NASA, contestant une partie de l'étude. Pour ce chercheur qui n'a pas participé à l'étude, les résultats ne prouvent pas que la pluie arriverait plus rapidement que prévu.
Dans tous les cas, des effets en cascade du basculement entre neige et pluie sont attendus.
Par exemple, la multiplication des épisodes de pluie tombant sur la neige risque d'augmenter la mortalité des rennes et caribous dont dépendent les communautés locales: les animaux ne peuvent plus accéder à leur nourriture, sous la couche de glace impénétrable qui se forme alors.
La diminution de la couverture neigeuse va également réduire l'effet d'albedo (capacité à réfléchir l'énergie solaire), exacerbant ainsi le réchauffement, note l'étude.
Mi août, de la pluie avait été observée pour la première fois au sommet de la calotte glaciaire du Groenland, à plus de 3.000 mètres d'altitude. 
Une événement "inquiétant" dans cette zone qui devrait pourtant rester dominée par la neige au XXIe siècle, estime Michelle McCrystal, même s'il n'est pas possible à ce stade de dire si c'est un événement isolé ou un signe que la réalité pourrait être pire que les modèles.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/vers-un-basculement-neige-pluie-dans-l-arctique-plus-precoce-qu-estime-selon-une-etude_159551>
En savoir plus :
> New climate models reveal faster and larger increases in Arctic precipitation than previously projected <https://www.nature.com/articles/s41467-021-27031-y>, Nature Communications, 30 November 2021
_______________________________________________________________________________________________________________________
10- Tribune. Europe : « A vouloir être trop rassurante, la BCE pourrait brider les efforts pour prendre le risque climatique au sérieux », Le Monde, 01/12/21, 09h27
Par Aurélien Acquier, Professeur au département développement durable à ESCP Business School et membre du Conseil de parties prenantes externe d’EDF & Jérôme Creel, Professeur d’économie à ESCP Business School et à l’Observatoire français des conjonctures économiques /OFCE

Les professeurs Aurélien Acquier et Jérôme Creel analysent, dans une tribune au « Monde », les résultats du premier stress test climatique conduit par la Banque centrale européenne (BCE), mais se demandent si les auteurs ont bien lu les rapports du GIEC.
Tribune. A la veille de l’ouverture de la COP26 (31 octobre-12 novembre 2021), la Banque centrale européenne (BCE) publiait, le 22 septembre 2021, les résultats de son étude de résilience au risque climatique (climate stress test) en Europe à l’horizon 2050, reconnaissant ainsi que « le changement climatique constitue une source majeure de risque systémique » pour les économies européennes.
Outre la composition d’une base statistique impressionnante de quatre millions d’entreprises et 1 600 banques, cette étude fait partie d’une nouvelle génération de stress tests climatiques qui dépasse les études précédentes. Jusqu’ici, elles ne portaient que sur les « risques de transition », c’est-à-dire les coûts économiques induits par les politiques visant à « décarboner » l’économie.
> Lire aussi La BCE alerte : ne pas agir pour le climat pourrait laminer l’économie européenne
Dans ce cadre, le risque n’était envisagé qu’à travers les pertes financières des industries fortement dépendantes des énergies fossiles (industrie automobile, pétrolière). Ce faisant, ces premiers tests ignoraient les risques liés aux catastrophes climatiques (inondations, sécheresses, perte de productivité agricole, etc.).
PIB européen inférieur de 10 % en 2100
L’étude de la BCE corrige cette myopie : à côté des « risques de transition », elle intègre l’existence de « risques physiques », c’est-à-dire les dommages financiers causés par les catastrophes climatiques, vouées à s’accroître drastiquement faute d’action significative sur le front du climat.
Ce qui interpelle néanmoins, c’est l’écart entre un discours empreint de gravité dans la présentation des principales conclusions et le contenu concret et chiffré de l’étude de la BCE. Selon celle-ci, sans mesures fortes, en 2100 le PIB européen pourrait être de 10 % inférieur à ce qu’il serait dans un scénario de transition ordonnée.
> Lire aussi Le changement climatique, un risque majeur pour les banques
Si aucune politique de lutte contre le changement climatique n’était mise en œuvre, une entreprise européenne médiane subirait une perte de 40 % de sa profitabilité et une hausse de 6 % de sa probabilité de défaut en 2050, par rapport à une situation dans laquelle l’accord de Paris serait respecté.
Aucun pays européen en conformité avec les objectifs climat
La lecture détaillée de l’étude laisse entrevoir une grave sous-estimation des impacts du changement climatique sur les économies européennes, en lien avec certaines hypothèses discutables du Network for Greening the Financial System(NGFS – réseau lancé en 2017 et qui réunit 89 banques centrales et superviseurs) sur lesquelles se fonde la BCE. Une première série de questions concerne le réalisme des scénarios retenus.
Même si celui-ci est évidemment souhaitable, peut-on sérieusement prendre comme scénario de référence celui d’une « transition ordonnée » dans le respect de l’accord de Paris de 2015 ? Il faut être clair : ce scénario implique rien de moins qu’une révolution institutionnelle et politique à l’échelle mondiale, seule à même de transformer notre usage de l’énergie et les émissions de CO2 associées.
> Lire aussi Climat : les banques européennes mal préparées à la perte de valeur de leurs actifs fossiles
Ce scénario repose en effet sur une trajectoire mondiale de réduction drastique, continue et commune à l’ensemble des émissions de CO2, afin de contenir le réchauffement largement sous la barre de 1,5 °C. Ici, il est nécessaire de rappeler d’abord qu’aucun pays européen ne respecte, à l’heure actuelle, ses propres engagements et, ensuite, que les trajectoires actuelles mènent de facto à une trajectoire de réchauffement proche de 3 °C. Une autre surprise concerne la faible incidence des trajectoires climatiques sur l’économie.
Pas à la hauteur des enjeux
Selon l’étude, on peut voir le PIB continuer de croître indéfiniment, dans des trajectoires finalement très similaires, quelle que soit la politique climatique menée. La différence de niveau de PIB en 2100 entre le scénario de « transition ordonnée » et le scénario extrême est… loin d’être extrême : 10 %, à un horizon de quatre-vingts ans ! 0,14 point de PIB par an sépare, selon l’étude, un monde en ordre de marche pour respecter l’accord de Paris d’un scénario dans lequel le réchauffement est devenu hors de contrôle.
Pour mémoire, il y a plus de quinze ans, le rapport Stern indiquait un risque de perte de PIB perpétuelle de 5 % à 20 % par an du produit mondial brut. Par ailleurs, en formulant l’hypothèse d’une croissance continue du PIB (entre 1,32 % et 1,17 % par an selon les scénarios), la BCE considère qu’il est possible de découpler la croissance du PIB de l’usage d’énergies fossiles. Le problème, c’est que ce découplage reste largement utopique à l’échelle globale, alors que les énergies fossiles – charbon, pétrole, gaz naturel – représentent encore 80 % du mix énergétique mondial.
> Lire aussi Chute de la productivité, inégalités creusées... L’impact économique du changement climatique inquiète
Enfin, la démarche de la BCE semble marquée par une incompréhension de la nature des risques climatiques. Si l’on prend acte des travaux de la communauté scientifique du Groupe d’experts international sur l’évolution du climat, GIEC (dont les travaux sont uniquement cités dans l’introduction du stress test et ne figurent pas dans la bibliographie), nos sociétés devraient réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre pour éviter un risque ingérable.
La BCE sous-estime le problème
Sans action forte et globale, c’est, par exemple, la capacité de production de nos systèmes agricoles qui est posée. Dans ce cas, l’idée même de croissance économique risque de devenir assez conceptuelle, et l’on peut se demander si le chiffrage de ces impacts en matière de PIB a seulement un sens.
Alors que la succession des COP révèle l’écart tragique entre les discours, les engagements et les actes, le stress test climatique de la BCE révèle une autre forme de découplage : à l’intérieur d’une même étude, on peut dissocier un discours qui dit A et un contenu technique qui dit B. A vouloir être trop rassurante dans son chiffrage à destination des régulateurs et entreprises européennes, la BCE pourrait ainsi brider les efforts pour prendre le risque climatique au sérieux.
Si ce premier stress test climatique reste une étape importante pour révéler les coûts de l’inaction, il semble sous-estimer très fortement l’ampleur ainsi que la nature systémique et incertaine du risque. L’étape suivante sera d’autant plus utile qu’elle intégrera des scénarios économiques plus variés et qu’elle parviendra à intégrer réellement les connaissances produites par des communautés scientifiques issues de la physique du climat, extérieures à l’économie mais tout aussi cruciales pour son objet.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/01/europe-a-vouloir-etre-trop-rassurante-la-bce-pourrait-brider-les-efforts-pour-prendre-le-risque-climatique-au-serieux_6104279_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/01/europe-a-vouloir-etre-trop-rassurante-la-bce-pourrait-brider-les-efforts-pour-prendre-le-risque-climatique-au-serieux_6104279_3232.html>>
_______________________________________________________________________________________________________________________
11- Climat : le réchauffement pas responsable de la famine à Madagascar, selon une étude, AFP, 02/12/21, 01:00

Contrairement aux déclarations de l'ONU, le réchauffement climatique n'a joué qu'un rôle minime dans la famine qui frappe le sud de Madagascar, estime une étude publiée jeudi, qui met en cause la pauvreté et la variabilité naturelle du climat.
La partie sud de l'île de l'océan indien est frappée par une sécheresse inédite en plusieurs décennies, qui a précipité plus d'un million de personnes dans une malnutrition aigüe.
En juin, le Programme alimentaire mondial (PAM) avait qualifié cette crise de première famine due au réchauffement climatique provoqué par les activités humaines. Une dimension sur laquelle insistent les autorités malgaches.
"Mes compatriotes endurent le tribut d'une crise climatique à laquelle ils n'ont pas participé", insistait ainsi en novembre lors de la COP26 à Glasgow le président Andry Rajoelina.
Mais ce n'est pas ce que dit la science, selon l'étude du World Weather Attribution, réseau de scientifiques pionniers en matière d'attribution des événements extrêmes au changement climatique.
Lors des deux dernières moussons (2019-2020 et 2020-2021), la quantité de pluie a été inférieure de 60% à la normale dans le Grand Sud de Madagascar.
Un tel déficit de pluie pendant 24 mois consécutifs (juillet 2019 à juin 2021) a chaque année une chance sur 135 de se produire, selon les estimations du WWA.
Mais en se basant sur les observations et les modèles climatiques, la probabilité qu'un tel événement se produise "n'a pas augmenté de manière significative" en raison du réchauffement, assurent les chercheurs.
Ces résultats sont compatibles avec l'évaluation du groupe d'experts climat de l'ONU (Giec) publié en août.
Ce rapport indique qu'à Madagascar, l'augmentation prévue des sécheresses sous l'influence du réchauffement ne devrait intervenir qu'à partir de +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Or pour l'instant, le monde a gagné environ 1,1°C.
"Nos résultats ne sont pas surprenants (...) J'ai été plus surprise par le fait que l'ONU l'ait étiquetée famine causée par le changement climatique", indique à l'AFP Friederike Otto, de l'université d'Oxford.
- Pas automatique -
Le réchauffement de la planète est sans conteste responsable d'une augmentation des événements météorologiques extrêmes à travers le monde, appelés à encore se multiplier.
Et les vagues de chaleur spectaculaires sont de plus en plus souvent attribuables au changement climatique. Mais pour tous les événements extrêmes, "le changement climatique est un facteur parmi d'autres, parfois important, parfois petit, ou pas du tout", insiste Friederike Otto.
Dans ce cas précis, "s'il y a une part de changement climatique, elle est minime", assure à l'AFP un autre auteur de l'étude, Robert Vautard, de l'Institut Pierre-Simon Laplace. Trop minime pour être détectable.
L'étude montre donc du doigt comme responsables de cette famine une sécheresse liée au hasard des variations climatiques naturelles, et la vulnérabilité d'une des populations les plus pauvres du monde.
Dans une région où la pluie est vitale pour l'agriculture de subsistance et le pastoralisme, "il est difficile pour les communautés locales de faire face à toute sécheresse prolongée", note l'étude.
"Il est important de ne pas automatiquement supposer que tout malheur qui se produit est lié au changement climatique", insiste Friederike Otto, soulignant que le réchauffement n'est "pas le seul moteur des inégalités" dans le monde.
Mais ce n'est pas parce que cet événement là n'est pas attribuable au réchauffement qu'il n'est pas réel.
"Ils sont quand même touchés par une sécheresse majeure deux années de suite, avec des gens obligés de quitter leur terre. Une situation dramatique", insiste Robert Vautard.
"Et comme on a une relative confiance dans le fait que les sécheresses vont augmenter à Madagascar au moins à partir de +2°C, ça pousse quand même à s’inquiéter et à essayer de limiter le changement climatique", poursuit-il.
Dans ce contexte, "s'attaquer à la vulnérabilité dans la région et améliorer les conditions de vie est critique", plaide de son côté Maarten van Aalst, directeur du Centre Climatique de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Le financement de l'adaptation aux impacts du réchauffement est une des questions les plus sensibles des négociations climat internationales, les pays en développement réclamant plus d'aide des pays riches pour faire face à un changement climatique dont ils sont les moins responsables.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-le-rechauffement-pas-responsable-de-la-famine-madagascar-selon-une-etude-434806>
Sur le même sujet : 
> Madagascar : le réchauffement climatique est-il vraiment à l'origine de la famine dans le sud ? <https://information.tv5monde.com/afrique/madagascar-le-rechauffement-climatique-est-il-vraiment-l-origine-de-la-famine-dans-le-sud>, TV5Monde, 02/12/21, 20:17
En savoir plus :
> Factors other than climate change are the main drivers of recent food insecurity in Southern Madagascar <https://www.worldweatherattribution.org/factors-other-than-climate-change-are-the-main-drivers-of-recent-food-insecurity-in-southern-madagascar/>, World Weather Attribution, 01 December, 2021
_______________________________________________________________________________________________________________________
12- Reportage. Dans l’ouest de l’Ouganda, les vies brisées de milliers de déplacés climatiques, Le Monde Afrique, 02/12/21, 01h41
Laurence Caramel (Kasese (Ouganda), envoyée spéciale)

Les populations victimes d’inondations sont regroupées dans des camps mais les autorités locales manquent de moyens pour leur apporter de l’aide. 
Madina Kabatuku, pieds dans l’eau, pelle à la main au milieu d’un paysage désolé, creuse avec l’énergie du désespoir pour ériger un cordon de terre et déjouer ce qui semble inéluctable. Bientôt, sa maison sera emportée. Depuis un mois, la rivière Nyamwamba est sortie de son lit et a pris possession de Kanyangeya, un village situé dans la vallée de Kasese, au pied des monts Rwenzori, dans le sud-ouest de l’Ouganda.
« Ici, il y avait des maisons et deux églises », indique-t-elle, en pointant du doigt une étendue d’eau d’où seuls émergent des bananiers et quelques plans de maïs, à moitié inondés. Derrière elle, sa maison de briques crues se tient encore bien droite. Des voisins lui ont donné du ciment pour la consolider.
Un peu plus en aval, Birula Perusi vit aussi au rythme du flux et du reflux du cours d’eau. « A chaque fois que l’eau pénètre dans la maison, nous sortons. Puis nous revenons. Même si c’est risqué, nous n’avons pas d’autre endroit où aller. Nous partirons quand elle sera tombée », explique-t-elle, en équilibre sur un tronc posé dans l’eau pour faire un pont entre sa maison et un bout de terre sèche. Avec ses huit enfants, elle ira rejoindre les autres victimes des inondations, dont le nombre ne cesse de croître dans cette région soumise à des épisodes de pluies de plus en plus violents et inattendus.
> Lire aussi COP26 : l’Afrique veut des objectifs d’adaptation au dérèglement climatique
« Il y a quelques années, il fallait six jours avant que la rivière ne commence à déborder. Aujourd’hui, quelques heures suffisent », relève Augustine Kooli, responsable du département de l’environnement du district de Kasese. Fort d’une longue expérience, cet homme grand et posé a son explication : « L’augmentation des températures liée au dérèglement climatique charge l’atmosphère d’une quantité croissante d’humidité », décrit-il en dessinant sur une feuille blanche les monts Rwenzori, dont le pic Stanley, qui culmine à 5 109 mètres, est le troisième sommet d’Afrique.
Le climat n’est plus assez froid pour que la vapeur d’eau se transforme en neige en altitude. Le phénomène n’est pas nouveau : les glaciers qui coiffaient les sommets ont déjà presque tous disparu. « Mais nous observons maintenant une dégradation de la flore alpine, indique-t-il. Les prairies marécageuses – qui jouaient un rôle d’éponge – perdent leur capacité à séquestrer l’eau. Quand les pluies s’abattent, plus rien ne les retient. »
« Nous n’avons pas d’argent »
La Nyamwamba est l’une des quatre principales rivières à prendre sa source dans cette chaîne de montagnes à cheval entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo. Selon Richard Taylor, professeur à l’University College de Londres et spécialiste du système hydrologique des monts Rwenzori, la superficie occupée par les derniers glaciers est aujourd’hui probablement inférieure à 0,5 km2.
En mai 2020, le gros village de Kilembe, situé à une quinzaine de kilomètres en amont de Kasese, a presque été totalement emporté par une avalanche de blocs de pierres arrachés à la montagne par le flot de la rivière. L’école primaire et le collège ont été détruits. La déforestation entreprise pour faire de la place aux cultures de rente comme le café, mais aussi le manque d’entretien du lit des rivières et l’installation des populations toujours plus près des berges ont aggravé la situation. Onze personnes sont mortes dans la vallée et 10 000 ont dû trouver refuge dans des camps de fortune.
Un an et demi plus tard, la vie est toujours à l’arrêt. Les commerces ont fermé. Plus personne n’a de travail. Evidemment, l’épidémie de Covid-19 n’a pas aidé. « Nous n’avons rien à faire. Juste attendre », confie, désœuvrée, une jeune fille face au spectacle du chaos qui a remplacé son village.
Les autorités du district de Kasese avouent être désemparées : « Nous n’avons pas d’argent pour venir au secours des populations ni pour réhabiliter les infrastructures endommagées », constate Joseph Singoma, responsable du comité de gestion des catastrophes naturelles et de l’aide aux sinistrés. Les fonctionnaires ne peuvent pas davantage compter sur un système d’alerte précoce pour avertir les populations du danger. « Nous n’avons même pas une voiture ou une moto pour nous rendre sur les lieux lorsque nous sommes informés d’une catastrophe », poursuit M. Singoma, embarrassé par son impuissance.
> Lire aussi A la COP26, négociations tendues sur la question du financement des dégâts du changement climatique
Kasese et ses environs comptent sept camps de déplacés où s’entassent près de 3 000 personnes, en majorité des naufragés de Kilembe. Six ont été installés dans des écoles primaires fermées depuis le début de l’épidémie de Covid-19 en mars 2020. « J’ai tout perdu. Je suis ici sans rien avec mes trois enfants. Je ne peux même pas partir chercher un travail autre part », raconte Juliet Kykimwa, 27 ans, installée dans un coin d’une salle de classe transformée en dortoir, sans eau, ni électricité.
Les maigres soutiens que reçoivent les 200 personnes bloquées ici dépendent beaucoup de la mobilisation des ONG locales. « Nous organisons des collectes de nourriture, de vêtements, de jouets pour les enfants », explique Baluku Isaya, à la tête de Yaganet (Young agro-green Africa network). L’association fait aussi un travail important pour aider les réfugiés à cohabiter ensemble dans des conditions difficiles de promiscuité.
Des événements extrêmes
A une quinzaine de kilomètres de là, le long de la route qui mène au parc national Queen Elizabeth, près de 1 500 personnes sont installées à flanc de colline dans le camp Muhokya. Les plus débrouillardes ont réussi à construire des cases de terre séchée. Les autres, parmi lesquelles de nombreuses femmes seules avec leurs enfants, vivent dans des huttes de paille recouvertes de bâches en plastique.
« J’avais une maison. Je ne suis pas habituée à vivre comme cela. A devoir mendier », souffle Flora Mbendule, seule dans son minuscule abri avec ses huit enfants. Pour se nourrir, les réfugiés ont défriché de petites parcelles pour y faire pousser des légumes et des céréales.
> Lire aussi La crise climatique menace toujours plus la santé et la sécurité alimentaire des Africains
Que leur réserve l’avenir ? « Faute de moyens pour s’adapter, les inondations deviennent une fatalité », déplore Baluku Isaya. Au cœur de l’Afrique des grands lacs, dont la contribution aux émissions mondiales de gaz à effet de serre est négligeable, les habitants de Kasese supportent, sans en avoir souvent conscience, l’inégal fardeau du dérèglement climatique.
Le professeur Richard Taylor, qui devrait conduire en janvier 2022 une mission scientifique pour mieux comprendre la dynamique de ces événements extrêmes, résume ainsi cette imparable réalité : « Une augmentation de 2 °C des températures charge l’atmosphère en vapeur d’eau trois fois plus à Kasese à Paris. Voilà bien toute l’injustice climatique. »
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/12/02/dans-l-ouest-de-l-ouganda-les-vies-brisees-de-milliers-de-deplaces-climatiques_6104375_3212.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
13- Glencore veut réduire ses émissions de CO2 de 15% d'ici 2026 mais maintient le charbon, Le Figaro avec AFP, 02/12/21, 20:31

Le géant suisse du négoce des matières Glencore a affiné ses objectifs environnementaux, disant jeudi vouloir réduire ses émissions de carbone de 15% d'ici 2026, mais maintenir le cap sur le charbon malgré les critiques d'un fonds activiste.
Le groupe suisse, qui publiait son rapport sur le climat à l'occasion d'une journée pour les investisseurs, entend réduire son empreinte carbone de 15% par rapport à ses niveaux de 2019 d'ici cinq ans, puis de 50% d'ici 2035, a-t-il indiqué dans un communiqué, avec pour objectif de parvenir à zéro d'ici 2050. «Nous sommes la première entreprise de notre secteur à avoir soumis notre stratégie sur le climat au vote des actionnaires», assure Gary Nagle, son nouveau directeur général, cité dans le communiqué. Le programme a été soutenu par 94% de ses actionnaires, a souligné cet ancien directeur des activités de charbon du groupe, choisi pour succéder début juillet au milliardaire sud-africain Ivan Glasenberg.
Maintien du charbon
Dans son rapport sur le climat, le groupe suisse a mis en avant le poids des métaux qui ont un rôle à jouer dans la transition énergétique, tels que le cuivre, le cobalt et nickel, utilisés pour les véhicules électriques et le stockage d'énergie, mais a réaffirmé le maintien du charbon dans son portefeuille de matières premières. La stratégie du groupe consiste à gérer de manière responsable le portefeuille de charbon jusqu'à épuisement au fil du temps, indique Glencore dans son rapport, reflétant sa conviction que le groupe est «le meilleur gérant de ces actifs» et que «le charbon restera nécessaire pour soutenir la demande mondiale d'énergie à court terme».
Sans dévoiler sa participation, le fonds activiste Bluebell Capital a récemment exigé que Glencore sépare le charbon du reste de ses activités, estimant qu'il s'agit d'un frein pour les investisseurs. Ce fonds, qui s'est fait connaître notamment à travers le bras de fer avec le groupe français Danone qui avait conduit à l'éviction de son ancien PDG Emmanuel Faber, estime que cette présence dans le charbon pèse sur la valorisation en Bourse de Glencore à l'heure où banques et investisseurs ne veulent plus être exposés au charbon dans leurs portefeuilles.
> À lire aussi Le fonds activiste Bluebell exige que Glencore se sépare du charbon thermique
<https://www.lefigaro.fr/flash-eco/glencore-veut-reduire-ses-emissions-de-co2-de-15-d-ici-2026-mais-maintient-le-charbon-20211202>
_______________________________________________________________________________________________________________________
14- 22,5 degrés en décembre : nouvelle chaleur record dans l'Ouest canadien, AFP, 03/12/21, 11:00

Après avoir suscité des inquiétudes mondiales en suffoquant cet été sous un dôme de chaleur historique, une région de l'ouest du Canada a enduré cette semaine une nouvelle montée record du mercure... jusqu'à 22,5°C.
Cette température a été enregistrée à Penticton, au centre de la Colombie-Britannique, province la plus à l'ouest du Canada qui subit depuis plusieurs mois des événements météorologiques extrêmes à répétition. 
"C'est un record, ou bien ça égalise un record" remontant à 1982 en Ontario, a précisé jeudi à l'AFP Armel Castellan, météorologue chez Environnement Canada.
Penticton, qui compte quelque 33.000 habitants, se situe à quelques centaines de kilomètres de Lytton, municipalité à 250 kilomètres au nord-est de Vancouver qui a enregistré fin juin le record historique de température au Canada avec 49,6 degrés Celsius, et qui a été détruite à 90% par un incendie de forêt.
À Penticton, "le record absolu était de 11,2°C en 2012, puis hier la température maximale était de 22,5°C, donc c'est sûr que c'est un record", a expliqué à l'AFP Gregory Yang, météorologue chez Environnement Canada. 
Cette région de l'intérieur de la Colombie-Britannique est aussi celle qui a subi cet été les effets du dôme de chaleur "historique", qui a fait plus de 500 morts, suivi par d'importants incendies.
"Depuis le mois de septembre, on a eu beaucoup, beaucoup de chaleur qui nous vient des subtropiques", a expliqué Armel Castellan.
Depuis environ une semaine, une "rivière atmosphérique" s'abat sur le sud-ouest de la Colombie-Britannique. 
De violentes précipitations ont causé des inondations catastrophiques depuis la mi-novembre dans la province, événements qui ont été reliés aux effets du changement climatique par les autorités. 
De récentes études montrent la responsabilité directe du changement climatique dans certaines vagues de chaleur. Ainsi, la canicule extraordinaire au Canada en juin 2021, avec des températures frôlant les 50°C, aurait été "presque impossible" sans le réchauffement, selon les scientifiques du World Weather Attribution.
L'inhabituelle chaleur hivernale s'est étendue à tout le nord-ouest des Etats-Unis, où des records de chaleur pour un mois de décembre ont été battus ou égalés mercredi en différents points des Etats de Washington, du Montana, du Wyoming et du Dakota du Nord. Les températures pouvaient y être supérieures de presque 20 degrés Celsius à la normale.
Jeudi, ce front chaud s'est décalé vers le centre du pays, avec par exemple un record de chaleur pour un 2 décembre enregistré à Omaha, dans le Nebraska, où il faisait 20°C jeudi après-midi.
- Système d'alerte -
L'Ouest américain est confronté ces dernières années à des aléas météorologiques de plus en plus marqués, en Californie notamment.
Les autorités californiennes envisagent à ce titre de mettre en place dès l'an prochain un système d'alerte aux vagues de chaleur qui classerait chacun de ces épisodes en fonction du nombre de morts redoutés afin de favoriser les mesures préventives.
Comme pour les ouragans, chaque vague de chaleur se verrait attribuer un nom et un indice de dangerosité.
Plutôt que de se contenter de dire "il va faire 40,5 °C", l'alerte indiquerait "voici combien de personnes vont mourir", résume dans le Washington Post Larry Kalkstein, conseiller scientifique de la Fondation Adrienne Arsht-Rockefeller qui promeut cette initiative.
L'équipe de M. Kalkstein prévoit trois catégories de vagues de chaleur. Un phénomène d'indice 1 ne présenterait pas de risque majeur, avec une augmentation de la mortalité comprise entre 0% et 10%.
La catégorie 3 serait beaucoup plus mortifère, comparable à la canicule exceptionnelle qui a sévi dans le nord-ouest des Etats-Unis et dans la Colombie Britannique en juin dernier.
<https://information.tv5monde.com/info/225-degres-en-decembre-nouvelle-chaleur-record-dans-l-ouest-canadien-434956>
_______________________________________________________________________________________________________________________
15- Il faut passer des promesses de la COP26 aux actes, affirment une trentaine d'experts des droits de l'homme, ONU Info, 03/12/21

À l'occasion du 35ème anniversaire de la Déclaration sur le droit au développement, des experts indépendants des droits de l'homme de l'ONU ont lancé vendredi un appel urgent à « passer des promesses à l'action » concernant les résultats de la conférence historique sur le climat COP26 de l'ONU.
Plus de trois douzaines d'experts des Nations Unies ont approuvé une déclaration appelant à une plus grande transparence et à un suivi rigoureux des engagements pris à Glasgow le mois dernier, tels que la promesse faite par une centaine de pays de mettre fin à la déforestation d'ici 2030, de réduire les émissions de méthane de 30 % d'ici la fin de la décennie et d'établir un système de cliquet obligeant les États à renforcer leurs engagements chaque année.
Les experts ont rappelé que « les économies les plus grandes et les plus riches du monde n'ont toutefois pas réussi à prendre des engagements suffisamment forts pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C », ajoutant que « la conférence n'a pas non plus permis de réaliser des progrès suffisants en ce qui concerne les fonds pour les pertes et les dommages, laissant de nombreux pays vulnérables au changement climatique sans les ressources nécessaires pour passer à des énergies plus propres et faire face à des catastrophes climatiques de plus en plus extrêmes ».
>> Suite à lire à :
<https://news.un.org/fr/story/2021/12/1109972>
_______________________________________________________________________________________________________________________
16- Frugalité ou technologie : la neutralité carbone impose un choix de société, Novethic, 03/12/21
Concepcion Alvarez

Pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, plusieurs voies sont possibles. L'Ademe en a identifié quatre. Au-delà du débat actuel sur le nucléaire, ces scénarios imposent un choix de société : celui de cheminer vers de nouveaux modes de vie beaucoup plus sobres en énergie ou de parier sur des technologies encore immatures aujourd'hui pour conserver nos modes de vie actuels. Quelle que soit la décision, il va falloir la prendre vite.
Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, le patron de l’Ademe, Arnaud Leroy, rappelle que la neutralité carbone "va au-delà de la question énergétique" et repose sur des "choix de société". "L'enjeu est de ne pas limiter la question de l'avenir de notre pays à une question d'EPR, qu'ils soient 6, 10, 12 ou je ne sais quoi", relève-t-il. Pour tracer la voie vers la neutralité carbone, que la France s’est engagée à atteindre en 2050, l’organisme a présenté cette semaine un important travail prospectif mené pendant plus de deux ans, avec un site dédié "Transition(s) 2050".   
Il repose sur quatre scénarios qui vont du plus frugal au plus technologique. Tous aboutissent à la neutralité carbone, impliquent une baisse de la demande énergétique (comprise entre 23 et 55% par rapport à 2015) et intègrent au moins 70 % d’énergies renouvelables. Mais ils n’ont pas le même impact sur l’environnement et les ressources naturelles. Surtout, ils exigent une transformation plus ou moins profonde de nos modes de vie. "Les quatre scénarios ont pour objectifs de faire prendre conscience à tout un chacun, quel que soit son niveau de responsabilité et d’implication dans la construction de ce cheminement, de la nature des transformations et des choix à faire", précise Arnaud Leroy.  
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/energie/transition-energetique/isr-rse/frugalite-ou-technologie-la-neutralite-carbone-impose-un-choix-de-societe-150362.html>
Sur le même sujet : 
> France : quatre scénarios pour atteindre la neutralité carbone en 2050 <https://www.wedemain.fr/respirer/france-quatre-scenarios-pour-atteindre-la-neutralite-carbone-en-2050/>, We Demain, 30/11/21
En savoir plus : 
> Transitions 2050 - 4 scénarios pour atteindre la neutralité carbone, Rapport - Synthèse - Résumé exécutif <https://transitions2050.ademe.fr/>, Ademe, 30/11/21
_______________________________________________________________________________________________________________________
17- Faut-il avoir peur de la libération de virus pathogènes avec la fonte de l'Antarctique ?, Slate en partenariat avec Quora, 04/12/21, 11h00

Plusieurs micro-organismes préhistoriques découverts sont résistants aux antibiotiques.
Réponse d'Aurélie Chan : 
Le dégel du pergélisol dans les régions polaires pose de nombreux problèmes. Les chercheurs ont découvert que certains microbes produisaient beaucoup de méthane et de dioxyde de carbone, qui sont des gaz à effet de serre, depuis le dégel du pergélisol de la région Arctique.
En effet, certains microbes peuvent survivre pendant de très longues périodes dans certaines conditions de congélation, avec très peu de nutriments, en utilisant des minéraux comme source d'énergie.
Le pergélisol arctique contient une immense accumulation de matières végétales et animales, piégées depuis des siècles dans ses couches gelées. Actuellement, le pergélisol stocke entre 1.330 et 1.580 milliards de tonnes de carbone. La zone de pergélisol arctique ne représente que 15% de la surface du sol terrestre, mais contient un tiers du carbone organique du sol.
La fonte du pergélisol peut donc rapidement nous faire entrer dans un cercle vicieux (rétroaction positive) de réchauffement climatique et d'émissions de gaz à effet de serre.
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/220098/degel-antarctique-liberation-virus-bacteries>
_______________________________________________________________________________________________________________________
18- Climat : Olaf Scholz souligne la responsabilité particulière de l’Allemagne, Sud-Ouest avec AFP, 04/12/21, 15h12

Scholz s’adressait à Berlin, lors d’un congrès extraordinaire, aux militants de son parti SPD convoqués pour approuver le contrat de coalition conclu avec les verts et les libéraux pour succéder au gouvernement d’Angela Merkel
L’Allemagne a un devoir d’exemplarité dans la lutte contre le changement climatique et se doit, en tant que grand pays industriel, de « montrer la voie », a estimé ce samedi 4 décembre le futur chancelier Olaf Scholz. « Nous en Allemagne avons une grande responsabilité pour que cela réussisse », a souligné, en évoquant la lutte contre le changement climatique, le responsable social-démocrate qui prendra la semaine prochaine les commandes de l’Allemagne.
Scholz s’adressait à Berlin, lors d’un congrès extraordinaire, aux militants de son parti SPD convoqués pour approuver le contrat de coalition conclu avec les verts et les libéraux pour succéder au gouvernement d’Angela Merkel. Si l’Allemagne, quatrième puissance économique mondiale, n’accélère pas sa transition énergétique, « personne ne développera les technologies et personne ne montrera aux autres comment faire », a-t-il expliqué.
>> Suite à lire à :
<https://www.sudouest.fr/international/europe/allemagne/climat-olaf-scholz-souligne-la-responsabilite-particuliere-de-l-allemagne-7224518.php>
_______________________________________________________________________________________________________________________
19- Jean Jouzel : « On va dans le mur car on sait d’ores et déjà que les émissions vont continuer d’augmenter d’ici 2030 », Futura-sciences, 04/12/21
GoodPlanetmag’

Les négociations climatiques de la COP26 ont abouti au Pacte de Glasgow, une déclaration jugée décevante par de nombreux observateurs. Le climatologue Jean Jouzel dresse un premier bilan de la COP26 de Glasgow plus nuancé. Cet entretien avec l'ancien vice-président du Giec Jean Jouzel fait le point sur les négociations climatiques.
Quel bilan faites-vous de cette COP26 ?
Le bilan se révèle mitigé. D’un côté, il n’y a pas eu d’avancées sur les deux principaux objectifs de la COP26 : relever l’ambition de réduction des émissions de gaz à effet de serre et trouver les financements pour l’adaptation des pays en développement. L’absence d’avancées sur des sujets cruciaux efface les progrès sur quelques points techniques. De plus, ces résultats sont plombés par l’ambiance de cette COP26 dont on retiendra le manque de dynamique. On l’a bien vu à la fin avec le revirement de dernière minute sur l’élimination du charbon. Au lieu de viser la fin du charbon, qui est pourtant un des grands enjeux de la lutte contre les gaz à effet de serre, le texte final évoque sa diminution. Évidemment, la Chine et l’Inde n’ont pas accepté que cela porte spécifiquement sur le charbon et non pas sur l’ensemble des énergies fossiles.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/cop26-jean-jouzel-on-va-mur-car-on-sait-ores-deja-emissions-vont-continuer-augmenter-ici-2030-95299/>
_______________________________________________________________________________________________________________________
En images
20- Islande : le plus grand glacier du pays, joyau national menacé par le dérèglement climatique, France 2, journal de 13h, 01/12/21

Suite du feuilleton du 13 Heures à la découverte de l'Islande. Les équipes de France Télévisions se sont rendues au Vatnajökull, le plus grand glacier d'Islande.
Le Vatnajökull est l'un des plus grands glaciers d'Europe. Entourés d'un guide, un groupe de touristes s'apprêtent à gravir ce géant de glace. Les crampons sont les meilleurs alliés des grimpeurs dans l'ascension. Sur la patinoire géante, les débuts sont souriants, mais hésitants. Au bout du harnais, une ligne de vie sécurise les aventuriers. Ce désert de glace, immuable étendue en apparence, est grignoté par le réchauffement climatique. "Le glacier a reculé de neuf kilomètres en 90 ans", explique le guide. 
Un rêve en bleu
La fonte s'accélère, mais crée des merveilles dans les entrailles du glacier : le ruissellement de l'eau a créé de multiples grottes de glace. "On se croirait dans un rêve en bleu", explique un touriste. D'où vient ce bleu hypnotisant ? Impossible de ne pas se poser la question. Un bleu parfois mêlé de cendre, car le glacier couvre plusieurs volcans. Plaisir des yeux pour les uns, témoin d'un irrémédiable changement pour les autres : le plus grand glacier d'Islande ne laisse personne indifférent. A ce rythme, il pourrait avoir perdu 80% de sa surface d'ici 2300.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/neige/islande-le-plus-grand-glacier-du-pays-joyau-national-menace-par-le-dereglement-climatique_4865933.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
21- Transport maritime : des cargos à voile pour limiter les émissions de carbone, France 2, journal de 13h, 04/12/21

Le transport maritime est un des secteurs qui pollue le plus. Pour décarboner au maximum, les paquebots à voile font leur apparition. Le bateau de croisière de demain a été dévoilé vendredi 3 décembre sur les Chantiers de l'Atlantique de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).  
50 000 navires commerciaux voguent sur toutes les mers du monde. Des monstres d'acier, gros consommateur de fioul lourd, un des carburants les plus sales au monde. Face à ce constat, un mode de transport maritime refait son apparition : le voilier. Aux chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), on mise sur l'énergie du vent depuis 5 ans. Les ingénieurs testent un prototype grandeur nature, entièrement contrôlé par ordinateurs. La technologie pourrait équiper les bateaux de croisière dès 2025 et baisser les émissions de carbone de 50%. 
13% des émissions de CO2
Même volonté de verdir le transport maritime pour la société Airseas et son projet de cargo tracté par un cerf-volant. Le cinquième armateur mondial a déjà commandé 48 voiles à l'entreprise française, leader du secteur. "Le fioul représente la majeure partie de nos charges. Ce système va nous permettre d'économiser de l'argent et de réduire nos émissions de CO2", explique Joichi Sasaki, ingénieur maritime chez K Line. Le transport maritime représente 13% des émissions de carbone au niveau mondial. La propulsion par le vent apparaît comme la solution d'avenir pour enrayer ce phénomène. 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/environnement-et-sante/transport-maritime-des-cargos-a-voile-pour-limiter-les-emissions-de-carbone_4869361.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
Sur le fond et en complément de notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> & Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>, il s’agit là d’une modeste contribution à une meilleure compréhension du monde par l’éducation à la complexité.
Quant à la forme, elle se veut sans prétention et n'y associe aucune pièce jointe pour éviter de saturer votre boîte mail.
Pour agrandir la taille des caractères
A l’aide du clavier : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et appuyez sur la touche + autant de fois que vous le souhaitez jusqu’à ce que vous soyez en mesure de lire correctement.
A l’aide de la souris : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et tournez la molette de votre souris vers le bas pour agrandir. Cela fonctionne avec la plupart des navigateurs.
Merci pour votre indulgence.
NB : – Si vous êtes équipé(e) d’un antispam, n’oubliez pas de le formater pour vous permettre de recevoir la présente revue de presse.
- En pied de page de chaque message vous trouverez une adresse url qui vous permettra :
• De vous abonner, de changer de mail ou de vous désabonner à votre gré ;
• D’accéder à un archivage.
- Pour entrer en liaison avec le gestionnaire de cette liste, adresser votre mail à : <f.demonclin(at)fnh.org <http://fnh.org/>>
- Economisez de l'énergie, du papier et de l'encre, n'imprimez ce message que si nécessaire.
_______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)…
NOS PROGRAMMES
— Génération climat <http://www.generation-climat.org/>, un programme de soutien aux jeunes porteurs de projets en France et à l’étranger.
— J’agis pour la nature <https://jagispourlanature.org/>, des activités de bénévolat nature partout en France.
— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat. 
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>, 100 propositions pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions  <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
— Les Points de vue & Editos <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-points-de-vue-editos&category=think-tank> 
— Les Talks <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-talks&category=think-tank> 
______________________________________________________________________________________________________________________
-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe HTML a été nettoyée...
URL: <http://mailing.fondation-nature-homme.org/pipermail/revue-presse/attachments/20211208/fdb31410/attachment.html>


Plus d'informations sur la liste de diffusion revue-presse