[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (jeudi 16 décembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 16 Déc 08:14:07 CET 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Les taxis volants sont-ils vraiment le transport du futur ? <https://www.01net.com/actualites/les-taxis-volants-sont-ils-vraiment-le-transport-du-futur-2052117.html>, 01net, 05/12/21, 15h01
2- Paris remet en jeu le mégacontrat de son réseau de chaleur <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/12/06/paris-remet-en-jeu-le-megacontrat-de-son-reseau-de-chaleur_6104869_3234.html>, Le Monde, 06/12/21, 11h59
3- 40 voyages en train pour découvrir la France en mode plus slow <https://www.wedemain.fr/ralentir/40-voyages-en-train-pour-decouvrir-la-france-en-mode-slow/>, We Demain, 06/12/21
4- Voici le FlyZero, un long-courrier à hydrogène et sans CO2 <https://korii.slate.fr/tech/aviation-flyzero-long-courrier-hydrogene-co2-aerospace-technology-institute-airbus-carburant-durable>, Korii, 07/12/21, 12h30
5- Nucléaire : attention au changement climatique pour les nouveaux réacteurs, prévient RTE <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20211207-nucl%C3%A9aire-attention-au-changement-climatique-pour-les-nouveaux-r%C3%A9acteurs-pr%C3%A9vient-rte>, AFP, 07/12/21, 17:00
6- Electrique : vous pouvez y passer... sans changer de véhicule <https://www.lalsace.fr/magazine-automobile/2021/12/07/electrique-vous-pouvez-y-passer-sans-changer-de-vehicule>, L’Alsace, 07/12/21, 17:15 
7- Dans les écoles d’ingénieurs, le nucléaire profite d’un nouveau climat <https://www.lemonde.fr/campus/article/2021/12/09/dans-les-ecoles-d-ingenieurs-le-nucleaire-profite-d-un-nouveau-climat_6105264_4401467.html>, Le Monde Campus, 09/12/21, 05h00
8- Publication. Une contre histoire de l’énergie <https://www.lemonde.fr/blog/huet/2021/12/09/une-contre-histoire-de-lenergie/>, Blog Sciences, 09/12/21
9- Allemagne : la nouvelle coalition tourne résolument le dos au charbon <https://lenergeek.com/2021/12/10/allemagne-nouvelle-coalition-tourne-dos-charbon/>, l’EnerGEEK, 10/12/21
10- Factuel. A Loos-en-Gohelle, le maire et les citoyens mobilisés pour la transition énergétique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/12/12/a-loos-en-gohelle-le-maire-et-les-citoyens-mobilises-pour-la-transition-energetique_6105739_3244.html>, Le Monde, 12/12/21, 08h00
11- En Allemagne, haute tension sur les réseaux d'électricité verte <https://information.tv5monde.com/info/en-allemagne-haute-tension-sur-les-reseaux-d-electricite-verte-436194>, AFP, 12/12/21, 09:00
12- Au Rwanda, les motos-taxis à la pointe de la conversion à l'électrique <https://information.tv5monde.com/info/au-rwanda-les-motos-taxis-la-pointe-de-la-conversion-l-electrique-436217>, AFP, 12/12/21, 12:00
13- Pays-Bas : des villageois hantés par les séismes près d'un gisement gazier <https://information.tv5monde.com/info/pays-bas-des-villageois-hantes-par-les-seismes-pres-d-un-gisement-gazier-436227>, AFP, 12/12/21, 13:00
14- Factuel. En Alsace, la quête d’un lithium produit en France et durable <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/12/12/en-alsace-la-quete-d-un-lithium-produit-en-france-et-responsable_6105786_3244.html>, Le Monde, 12/12/21, 19h13
15- En Serbie, un projet de mine de lithium porté par Rio Tinto fait face à une fronde inédite <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/12/13/en-serbie-un-projet-de-mine-de-lithium-porte-par-rio-tinto-fait-face-a-une-fronde-inedite_6105800_3244.html>, Le Monde, 13/12/21, 09h09 
16- Le gouvernement annonce la relance du train de nuit et des petites lignes <https://reporterre.net/Le-gouvernement-annonce-la-relance-du-train-de-nuit-et-des-petites-lignes>, Reporterre, 13/12/21, 16h48
17- Coût du nucléaire : la Cour des comptes veut une prise en compte de l'incertitude sur le prix des EPR2 <https://www.lefigaro.fr/societes/cout-du-nucleaire-la-cour-des-comptes-veut-une-prise-en-compte-de-l-incertitude-sur-le-prix-des-epr2-20211213>, Le Figaro avec AFP, 13/12/21, 18:28
18- Les parcs de taxis et de VTC contraints de verdir leur flotte <https://www.actu-environnement.com/ae/news/taxis-vtc-verdissement-flotte-38730.php4>, Actu-environnement, 13/12/21
19- L’Initiative Rénovons propose un bouclier énergie pour protéger les ménages précaires <https://www.actu-environnement.com/ae/news/initiative-renovons-bouclier-energie-menage-precaires-38729.php4>, Actu-environnement, 13/12/21
20- Incidents à la centrale de Tricastin : une commission d’enquête parlementaire est demandée <https://reporterre.net/Incidents-a-la-centrale-de-Tricastin-une-commission-d-enquete-parlementaire-est-demandee>, Reporterre, 15/12/21, 08h57
21- Le Paris-Vienne renaît, sans voyageurs pour la première nuit <https://information.tv5monde.com/info/le-paris-vienne-renait-sans-voyageurs-pour-la-premiere-nuit-436461>, AFP, 15/12/21, 10:00
22- Paris : comment va fonctionner la première "station-service" à hydrogène <https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/paris-comment-va-fonctionner-la-premiere-station-service-a-hydrogene_2164012.html>, L’Express, 15/12/21, 10:52
23- L'industrie des granulés de bois en Estonie sur le banc des accusés <https://information.tv5monde.com/info/l-industrie-des-granules-de-bois-en-estonie-sur-le-banc-des-accuses-436652>, AFP, 15/12/21, 16:00
En images
24- Les projets de centrales solaires flottantes se multiplient <https://www.actu-environnement.com/ae/news/projets-centrales-solaires-flottantes-38661.php4>, Actu-environnement, 03/12/21
25- Vosges : le train fait son retour entre les deux plus grandes villes de la région <https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/sncf/vosges-le-train-fait-son-retour-entre-les-deux-plus-grandes-villes-de-la-region_4880121.html>, France 2, journal de 20h, 13/12/21

Bien à vous,
Florence

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APPEL D’OFFRES DU JOUR : La Ville de Paris s’apprête à remettre en jeu la gestion de son réseau de chaleur. Un méga contrat représentant de 8,5 milliards à 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur vingt-cinq ans. (cf. item 2)
DÉPAYSEMENT DU JOUR : Michelin Éditions, en collaboration avec la SNCF Voyageurs, publie son guide de “Vacances en train”, un ouvrage qui met en avant 40 lignes de TER pour parcourir l’Hexagone en mode plus slow. (cf. item 3, 16, 21 & 25)
TECHNOLOGIES DU JOUR : — La France s’est dotée d’un premier vertiport à Pontoise pour tester ces aéronefs électriques. (cf. item 1)
— Groupement britannique liant le gouvernement et l'industrie aéronautique dans des recherches, l'Aerospace Technology Institute (ATI) a présenté son concept d’aéronef nommé FlyZero, un long-courrier capable de relier Londres à San Francisco sans escale, et propulsé par l'hydrogène. (cf. item 4)
— Voitures, camionnettes, deux roues, tricycles et quadricycles thermiques de plus de 5 ans peuvent être convertis à une motorisation électrique grâce au retrofit autorisé en France depuis le 4 avril 2020 et également pratiqué au Rwanda. (cf. item 6 & 12)
— Impulsée par la société de taxis spécialisée Hype, une station urbaine à Paris produira et distribuera jusqu'à 1 tonne d'hydrogène par jour. Une première mondiale. (cf. item 22)
PRÉCONISATION DU JOUR : L'emplacement des futurs réacteurs nucléaires en France devrait tenir compte du changement climatique et privilégier le bord de mer ou certains fleuves à fort débit, a estimé le gestionnaire du réseau électrique RTE. (cf. item 5)
REBOND DU JOUR : Depuis deux ans, le secteur du nucléaire retrouve de l’attractivité, notamment grâce à une puissante communication autour de ses faibles émissions de CO2. (cf. item 7)
TOURNANT DU JOUR : Sur l’énergie, le contrat de la nouvelle coalition au pouvoir en Allemagne, qui lui sert de feuille de route prévoit une sortie du charbon huit ans plus tôt que prévu, en 2030, et une accélération inédite de l’éolien et du photovoltaïque. (cf. item 9 & 11)
RÉSILIENCE DU JOUR : Reconnue comme un laboratoire du développement durable, Loos-en-Gohelle, ville du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, a misé sur la démocratie participative comme moteur de transition. (cf. item 10)
HANTISE DU JOUR : Depuis 1986, les villageois de la région de Groningue aux Pays-Bas ont subi une série de séismes dus aux poches de vide formées lors de l'extraction de gaz, qui se sont intensifiés ces dix dernières années. (cf. item 13)
APPÉTITS DU JOUR : — Le lithium contenu dans les eaux souterraines du fossé rhénan attise les convoitises. Au nord de Strasbourg, plusieurs sociétés tentent d’extraire cet or blanc, indispensable à la construction des batteries électriques. (cf. item 14)
— Rio Tinto, le géant anglo-australien acquiert des terres dans le sud-ouest de la Serbie avec l’objectif d’extraire assez de lithium pour fournir plus d’un million de voitures électriques. Un projet qui divise la population et suscite l’opposition des ONG environnementales. (cf. item 15)
VOLONTÉ DU JOUR : La Cour des comptes a appelé à prendre en compte les incertitudes entourant le coût de futurs réacteurs nucléaires EPR2 et à prévoir d’intégrer la gestion des déchets nucléaires supplémentaires dans le calcul du coût total d'un renouvellement du parc nucléaire. (cf. item 17 & 20)
OBLIGATION DU JOUR : La loi d'orientation des mobilités (LOM) impose aux centrales de réservation de taxis et de véhicules de tourisme avec chauffeurs (VTC) de mettre en relation une part minimale de véhicules à faibles émissions. (cf. item 18)
INITIATIVE DU JOUR : Face à la hausse des prix de l'énergie, les premiers chèques énergie de 100 euros sont envoyés aux foyers modestes éligibles. L'Initiative Rénovons veut aller plus loin pour aider les ménages précaires en instaurant un « bouclier énergie ». (cf. item 19)
ALTERNATIVE DU JOUR : Les projets de centrales solaires au sol exigent du foncier et grignotent souvent des terrains agricoles ou forestiers, pouvant susciter des craintes. Le solaire flottant serait une alternative. Reportage dans les Bouches-du-Rhône. (cf. item 23)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Les taxis volants sont-ils vraiment le transport du futur ?, 01net, 05/12/21, 15h01
Amélie Charnay

La France s’est dotée d’un premier vertiport à Pontoise pour tester ces aéronefs électriques. Les acteurs de la filière promettent un mode de transport économe, non polluant, et acceptable socialement. Reste à le prouver.
« Ce ne sont pas des « gadgets » qui vont être testés ici. Ce sont des technologies qui vont changer l’industrie aéronautique ».
Le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, ne cachait pas son enthousiasme la semaine dernière lors de l’inauguration du premier vertiport français sur l'aérodrome de Pontoise-Cormeilles, en Vexinontoise, à 35 km au Nord-Ouest de Paris.
C’est dans ce périmètre dédié que seront testés des taxis volants. L’objectif étant d’assurer des démonstrations avec des liaisons entre les aéroports et la capitale lors des Jeux Olympiques de 2024, et le lancement d’un service commercial à horizon 2030.
Entrés dans le langage courant sous le terme de taxis volants, les engins en question sont en fait des eVTOL, des aéronefs à décollage et atterrissage vertical. Des hélicoptères électriques en quelque sorte.
Ces engins d’un nouveau genre représentent-ils vraiment une solution pour demain ? Ils sont censés compléter les transports en commun bondés et représenter une alternative à la voiture thermique qui saturent nos routes dans les centres urbains.
Jean-Baptiste Djebarri assure qu’ils seront moins énergivores, moins polluants, moins bruyants et plus acceptables socialement. Des qualités qui ne sont pourtant pas gagnées.
>> Suite à lire à :
<https://www.01net.com/actualites/les-taxis-volants-sont-ils-vraiment-le-transport-du-futur-2052117.html>
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2- Paris remet en jeu le mégacontrat de son réseau de chaleur, Le Monde, 06/12/21, 11h59
Denis Cosnard

La concession gérée par CPCU, filiale d’Engie, depuis près d’un siècle va faire l’objet d’un nouvel appel d’offres pour vingt-cinq ans, dans un cadre profondément remanié. 
D’abord le froid, puis le chaud. Après s’être occupée, en octobre, de son réseau de froid, confié pour vingt ans de plus à Engie, la Ville de Paris s’apprête à remettre en jeu la gestion de son réseau de chaleur. Un mégacontrat représentant de 8,5 milliards à 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur vingt-cinq ans. « C’est une bête énorme, qui représente à elle seule 20 % du marché français des réseaux de chaleur », évalue Yves Lederer, le patron de Coriance, un des concurrents intéressés. Pour l’heure, c’est toutefois Engie qui se trouve là aussi au cœur du dossier, puisque sa filiale CPCU exploite ce réseau depuis l’origine, en 1927, et entend bien conserver ce rôle.
Le sujet sera débattu lors du prochain Conseil de Paris, à partir du 14 décembre. Les élus concernés ont un projet précis en tête : confier de nouveau le réseau à un partenaire privé, mais dans un cadre profondément remanié. En dehors d’Engie, plusieurs groupes étudient le dossier, dont les français Dalkia (EDF), Idex et Coriance. « Toute la question est de savoir si la ville est vraiment prête à changer de concessionnaire, ou si elle souhaite juste un peu de concurrence dans l’appel d’offres », s’interroge le président de Coriance. « Comme nous connaissons le réseau depuis longtemps, nous partons avec un atout, admet-on chez Engie. Mais rien n’est verrouillé. »
Au-delà du choix de l’exploitant, c’est la politique énergétique de la capitale qui se joue en partie dans cette affaire. Avec une question centrale : puisque Paris dispose d’un réseau de chaleur exceptionnellement important, comment l’utiliser au mieux pour faire face au dérèglement climatique ? Les réflexions en cours trouvent leur origine dans une date : la concession actuelle arrive à expiration le 31 décembre 2024. D’ici là, les élus doivent préparer le nouveau contrat, et donc décider ce qu’ils veulent faire de ce réseau souterrain, qui alimente en vapeur quelque 5 900 clients, dont tous les hôpitaux parisiens et 40 % des bâtiments tertiaires.
« Stratégique pour Paris et la transition énergétique »
En octobre, le conseil municipal a apporté une première réponse, en adoptant un « schéma directeur » ambitieux. « Ce réseau, qui chauffe l’équivalent de 500 000 logements, est stratégique pour Paris et la transition énergétique de la ville », plaide Dan Lert, l’adjoint écologiste chargé du dossier. La coalition PS-PC-Verts, qui dirige Paris, souhaite donc renforcer ce réseau qui, avec plus de 500 kilomètres de canalisations enterrées, se classe déjà au premier rang du genre en France et parmi les tout premiers au monde. L’objectif est de l’étendre de 12 % d’ici à 2030, et de 46 % d’ici à 2050. Le nombre de clients doit croître encore plus vite, avec une hausse espérée de 65 % à l’horizon 2050.
> Lire aussi Les dérives et les abus du chauffage urbain dénoncés <https://www.lemonde.fr/economie/article/2017/10/31/les-derives-et-les-abus-du-chauffage-urbain-denonces_5208277_3234.html>
Au passage, même si les canalisations sont jugées « globalement en bon état », il faudra moderniser certaines installations. Notamment pour accroître leur résistance en cas de crue, et améliorer le dispositif de retour de l’eau utilisée. Aujourd’hui, « 55 % à 60 % de l’eau sont rejetés soit dans la Seine, soit en égout à une température non maîtrisée », relève le rapport remis aux élus de la capitale.
Surtout, ces derniers tiennent à ce que la chaleur distribuée soit écologique. Pour le moment, elle provient pour 45 % des usines qui brûlent les ordures ménagères et, pour le reste, d’une dizaine de centrales de production de vapeur appartenant à Engie. Au total, seule la moitié de la chaleur transportée dans le réseau est d’origine renouvelable ou provient de récupération.
Pour atteindre 75 % d’énergie renouvelable ou de récupération en 2030, puis 100 % en 2050, un énorme effort est nécessaire. Il faut stopper les installations au charbon, reconvertir les centrales au gaz ou du fioul, et construire, selon les scénarios, entre 4 et 8 centrales n’utilisant que des énergies renouvelables. Au total, les travaux envisagés sont estimés à 1,6 milliard d’euros sur vingt-cinq ans.
Une double transformation
Comment s’assurer que tous ces chantiers seront menés à bien, sans faire grimper la facture pour les clients, alors que le tarif est déjà jugé élevé ? Pour certains élus de gauche, comme Danielle Simonnet (La France insoumise), une solution paraît évidente. La ville pourrait récupérer son réseau de chaleur, le gérer elle-même, en régie, comme elle l’a fait avec succès pour l’eau. Après réflexion, la maire PS Anne Hidalgo et son équipe ont écarté cette piste jugée trop coûteuse, trop risquée. Une première victoire pour Engie.
Pour autant, pas question de laisser les clés à Engie ou à un autre sans rien changer. Le projet retenu prévoit une double transformation. Propriétaire seulement des équipements de distribution de chaleur, Paris entend d’abord prendre le contrôle des chaufferies qui appartiennent aujourd’hui à Engie, pour que toutes les activités se retrouvent dans la même main. « Nous n’avons pas d’opposition de principe à cette cession », indique la direction du groupe. Reste à fixer le montant de la transaction. « Plusieurs centaines de millions d’euros », selon la mairie.
Ensuite, les élus comptent confier ces centrales et ce réseau de distribution à un partenaire, toujours en concession, mais dans un cadre nouveau. Le groupe choisi devra s’associer à la ville au sein d’une société d’économie mixte à opération unique. La ville en détiendra 34 %, l’équivalent de sa participation au capital de CPCU. Elle en assurera aussi la présidence, alors que celle de CPCU revient à un cadre d’Engie. « Nous aurons ainsi une maîtrise publique renforcée sur le réseau », assure Dan Lert. Danielle Simonnet reste dubitative : « L’eau chaude circule l’été dans les tuyaux, même en période de canicule. Pour la résilience de la ville, cela mérite réflexion. J’ai du mal à voir comment, en restant minoritaire, la ville aura le dernier mot dans ce genre de cas. »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/12/06/paris-remet-en-jeu-le-megacontrat-de-son-reseau-de-chaleur_6104869_3234.html>
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3- 40 voyages en train pour découvrir la France en mode plus slow, We Demain, 06/12/21
Sofia Colla

Michelin Éditions, en collaboration avec la SNCF Voyageurs, publie son guide de “Vacances en train”. Un ouvrage qui met en avant 40 lignes de TER pour parcourir l’Hexagone en mode plus slow.
“Ce n’est pas la destination qui compte mais le voyage”, écrivait Jack London. Si cette citation vous parle et que vous aspirez à un tourisme plus slow et plus durable, voici un nouvel ouvrage à glisser dans vos bagages. Michelin Éditions, en collaboration avec la SNCF Voyageurs, publie Vacances en train, 40 voyages sans voiture pour parcourir la France de gare en gare. De quoi découvrir des coins méconnus via un mode de transport plutôt écolo.
Prendre le train pour découvrir des lieux méconnus
Ce guide de 400 pages met en lumière 40 lignes de TER pour parcourir l’Hexagone, ainsi que des balades connexes à pied ou à vélo. Mais aussi une sélection d’hébergements et de restaurants à proximité des gares. Chaque itinéraire est par ailleurs accompagné de portraits de cheminots qui partagent leurs bons plans. 
On y découvre donc divers trajets au départ de Paris mais aussi Lyon, Nantes, Marseille, Limoges, ou encore Bordeaux et Dijon. 
Par exemple La ligne des Grands Crus au départ de Dijon ; le Mont Blanc express depuis Lyon ; la ligne des Cévennes depuis Montpellier; ou encore la découverte de la Côte Bleue au départ de Marseille. 
“Ce guide propose de découvrir la France de façon inédite grâce à de belles escapades en train pour faire de la randonnée, et ainsi parcourir les paysages, villes et villages de façon plus responsable et vertueuse”, résume Jean-Aimé Mougenot, Directeur TER déléguée chez SNCF Voyageurs, dans un communiqué. 
En voici quelques extraits avec notamment les trajets qui relient Colmar à Metzeral ou Bordeaux à Sarlat. 
>> Suite à lire à :
<https://www.wedemain.fr/ralentir/40-voyages-en-train-pour-decouvrir-la-france-en-mode-slow/>
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4- Voici le FlyZero, un long-courrier à hydrogène et sans CO2, Korii, 07/12/21, 12h30
Repéré par Thomas Burgel sur Bloomberg

Les vols sans émission, bientôt dans tous nos cieux ?
Si Boeing ne s'est pas encore lancée dans l'aventure, on sait qu'Airbus planche ardemment sur l'aviation du futur. Présentée comme propre, la flotte à venir sera composée d'appareils qui fonctionneront, selon certains constructeurs, en remplaçant le kérosène par de l'hydrogène.
Un nouvel acteur vient d'entrer dans cette prometteuse danse des vols sans émission de CO2. Groupement britannique liant le gouvernement et l'industrie aéronautique dans des recherches communes, l'Aerospace Technology Institute (ATI) a présenté son concept d'aéronef nommé FlyZero, un long-courrier capable de relier Londres à San Francisco sans escale, et propulsé par l'hydrogène.
Comme le note Bloomberg, l'idée de cette joint venture est de financer des projets à haut risque susceptibles de bénéficier ensuite à l'ensemble de l'industrie nationale. Et si, malgré de lourds investissements, des usages nouveaux et de rapides progrès, l'hydrogène pose encore quelques sérieuses questions, à la fois environnementales et économiques, la réussite de FlyZero pourrait bouleverser le paysage aéronautique bien au-delà du seul Royaume-Uni.
>> Suite à lire à :
<https://korii.slate.fr/tech/aviation-flyzero-long-courrier-hydrogene-co2-aerospace-technology-institute-airbus-carburant-durable>
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5- Nucléaire : attention au changement climatique pour les nouveaux réacteurs, prévient RTE, AFP, 07/12/21, 17:00

L'emplacement des futurs réacteurs nucléaires en France devrait tenir compte du changement climatique et privilégier le bord de mer ou certains fleuves, a estimé mardi le gestionnaire du réseau électrique RTE. 
"Il y a aura une tendance à privilégier des emplacements possibles le long de la mer. Mais c'est possible également sur certains cours d'eau qui sont le moins impactés par le changement climatique", a expliqué Thomas Veyrenc, directeur de la stratégie, de la prospective et de l'évaluation de RTE.
Il faudrait "pour d’éventuels nouveaux réacteurs, privilégier le bord de mer ou certains fleuves à fort débit comme par exemple le Rhône, ce qui réduirait l’incidence du risque canicule ou sécheresse", a-t-il ajouté.
Le président Emmanuel Macron a annoncé en novembre que la France allait relancer un programme nucléaire et construire de nouveaux réacteurs, sans donner plus de détail.
EDF a pour sa part fourni une proposition détaillée pour six réacteurs EPR2 sur trois sites : d'abord à Penly (Seine-Maritime), près de Dieppe, puis à Gravelines (Nord) et enfin à Bugey (Ain) ou bien Tricastin (Drôme). 
Les deux premiers sites sont en bord de mer, les deux autres respectivement le long Rhône et du canal de Donzère-Mondragon, une dérivation de ce fleuve.
RTE, qui a publié récemment un rapport très attendu sur l'avenir du système électrique français à 2050, détaillait mardi le chapitre consacré au climat.
"À l’horizon 2050, dans les différents scénarios conservant des tranches nucléaires, le nombre de réacteurs arrêtés simultanément pour cause de canicule ou de sécheresse devrait progresser", note le rapport.
Ces événements climatiques ont déjà eu des effets sur le parc existant, avec des indisponibilités simultanées atteignant jusqu'à près de 6 GW, soit environ 10% de la capacité installée, relève RTE. 
"En cas d’augmentation des sécheresses et des canicules, en l’absence d’adaptations supplémentaires par l’exploitant, il pourrait y avoir des pertes de production sur quelques sites, notamment sur la Meuse", au bord de laquelle est située la centrale de Chooz (Ardennes), souligne Thomas Veyrenc.
Mais "il peut y avoir des mesures mises en œuvre dans un certain nombre de réacteurs pour réduire le risque d’indisponibilités", a-t-il nuancé.
Outre le nucléaire, les effets du changement climatique sont aussi attendus sur l'hydraulique, avec une gestion des stocks qui "devra évoluer". RTE évoque ainsi un probable "moindre remplissage des réservoirs hydrauliques à la fin de l’automne et au début de l’hiver".
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20211207-nucléaire-attention-au-changement-climatique-pour-les-nouveaux-réacteurs-prévient-rte>
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6- Electrique : vous pouvez y passer... sans changer de véhicule, L’Alsace, 07/12/21, 17:15 
O.T. 

Remplacer le bloc essence ou diesel de sa voiture par une motorisation électrique est désormais possible. À quelques conditions, et avec un chèque de l'État : l'aide au rétrofit électrique.
Si vous choisissez le rétrofit, l’entreprise qui vous pose le kit assure la transformation pendant 24 mois et assure le changement de carte grise après la transformation. Pour aider à la transformation, une jeune entreprise propose un leasing sur les kits de conversion sous la forme d’un premier loyer fort et le choix entre 36 et 60 mensualités pour le solde.
Le rétrofit électrique est autorisé en France depuis 4 avril 2020. Cela signifie qu’il est désormais légal de remplacer la motorisation essence ou diesel d’un véhicule thermique par une motorisation électrique (avec des batteries ou une pile à combustible).
L’intérêt du rétrofit est avant tout écologique : il permet d’adopter un véhicule électrique, et ainsi de réduire ses émissions de gaz à effet de serre au quotidien, sans la pollution engendrée par la fabrication d’un nouveau véhicule.
Il pourrait aussi devenir une alternative plus économique à l’achat de véhicules électriques, pour lesquels les prix du neuf restent relativement élevés.
Pour quels véhicules ?
Sur le papier, tous les véhicules thermiques peuvent être convertis. Mais en autorisant le rétrofit, la loi a aussi fixé un cadre : il doit s’agir d’un véhicule mis en circulation depuis plus de cinq ans.
En outre, les voitures ne sont pas les seules concernées. Les camionnettes, les deux roues, les tricycles et les quadricycles sont également autorisés.
>> Suite à lire à :
<https://www.lalsace.fr/magazine-automobile/2021/12/07/electrique-vous-pouvez-y-passer-sans-changer-de-vehicule>
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7- Dans les écoles d’ingénieurs, le nucléaire profite d’un nouveau climat, Le Monde Campus, 09/12/21, 05h00
Jessica Gourdon (envoyée spéciale à Grenoble)

Alors que cette filière peinait à attirer des jeunes depuis l’accident de la centrale de Fukushima, le secteur retrouve, depuis deux ans, de l’attractivité, notamment grâce à une puissante communication autour de ses faibles émissions de CO2. 
C’est une salle de cours bien particulière : derrière les écrans des ordinateurs, les étudiants prennent les commandes d’un réacteur. Equipées d’un logiciel de simulation à 10 000 euros la licence, utilisé par EDF dans ses formations, les machines reproduisent « 90 % de ce qu’on peut faire dans une centrale nucléaire », décrit Nicolas Capellan, enseignant à Phelma, école d’ingénieurs grenobloise. Modélisation de cuve, de turbine… « Les élèves adorent. Evidemment, ils essaient toujours d’aller jusqu’à l’accident, pour tester les limites…  », confie Elsa Merle, responsable du master énergétique nucléaire de Phelma.
Les clauses de confidentialité sont strictes – les étudiants de certaines nationalités, notamment les Chinois, ne peuvent pas l’utiliser. Quentin Poirier, arrivé à Grenoble après deux ans de prépa à Metz, écoute avec envie la démonstration de son professeur. Fasciné par le nucléaire « et par la bombe »depuis des épisodes de l’émission « C’est pas sorcier », il espère plus tard faire carrière dans la R&D, pour construire des réacteurs de quatrième génération.
Pendant plus d’une décennie, les formations dans le domaine du nucléaire ont peiné à attirer les élèves ingénieurs. « En 2016, dans mon master à l’Institut national des sciences et techniques nucléaires [INSTN], nous étions 16, et l’année suivante ils étaient 12. Ils parlaient de fermer », se souvient Tristan Karmin, jeune ingénieur basé dans le Cotentin. En matière d’attractivité, la catastrophe de Fukushima, au Japon, en 2011 a été une douche froide, tout comme l’incertitude sur l’avenir des centrales en France.
Des filières qui ne faisaient plus le plein
« L’arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim, et surtout l’absence de nouveaux grands chantiers, ne nous ont pas aidés », remarque Cécile Arbouille, déléguée générale du Gifen, groupement industriel qui représente la filière. Sans parler des retards et des problèmes dans la construction de l’EPR à Flamanville, du démantèlement d’Areva, de l’arrêt du projet nucléaire Astrid… « A un moment, les jeunes avaient peur de perdre leur emploi s’ils s’engageaient dans cette filière. Et puis, aller dans une industrie où la perspective d’avenir, c’est de fermer des installations, ce n’est pas très enthousiasmant », reconnaît Valérie Faudon, porte-parole de la Société française d’énergie nucléaire (SFEN).
Depuis deux ans, les candidats sont de retour. A Phelma, la filière fait partie cette année des trois les plus demandées. Marie Caillaux, étudiante de 23 ans, y est inscrite : après son diplôme, cette passionnée de physique aimerait devenir « opératrice de conduite » dans une centrale – « appuyer sur les boutons, quoi », quitte à faire des « trois-huit », être parfois d’astreinte le week-end, et vivre loin d’une métropole.
A l’INSTN, qui propose une formation de spécialisation ouverte à tous les élèves d’école d’ingénieurs, la promotion 2022 du master de génie atomique comptera 73 étudiants. « On a fait + 50 % en deux ans. Les polytechniciens, les centraliens, je les vois revenir, alors qu’avant on n’était pas très attractifs », observe Constance Coston, directrice de la formation. Aux Mines de Nantes (IMT Atlantique), le nombre d’inscrits dans la spécialité a triplé en trois ans. Même scénario à l’école d’ingénieurs ENSICaen, où Tristan Karmin enseigne, qui a vu le nombre de ses étudiants passer de 15 à 25 d’une année sur l’autre.
Un mouvement dans l’air du temps : le dernier baromètre de l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) fait état de 43 % d’opinions favorables à la production d’électricité par le nucléaire (contre 26 % en 2018), et 30 % d’opinions défavorables (contre 46 % en 2018). « L’atmosphère a changé. Dans les médias, je n’ai plus l’impression d’être en milieu hostile », confie Valérie Faudon, de la SFEN, qui se réjouit des déclarations récentes du chef de l’Etat en faveur de la construction de nouveaux réacteurs.
Une énergie « bas carbone »
Les experts que nous avons interrogés lient cette évolution à la place croissante, dans les débats de société, des enjeux environnementaux, et à la perception de l’énergie nucléaire comme une solution « bas carbone » au problème du réchauffement climatique. Un argument qui convainc les étudiants des grandes écoles, dans lesquelles un point de bascule a été franchi en 2018, année du « Manifeste étudiant pour un réveil écologique » (signé par 33 000 personnes), des premières grèves pour le climat de la jeunesse en Europe et du discours de Greta Thunberg à l’ONU.
« Il y a vingt ans, c’étaient les défis technologiques qui attiraient les jeunes vers le nucléaire. Là, c’est la transition énergétique », résume Christian Jeanneau, vice-président du nucléaire d’Assystem, une société d’ingénierie qui recrute 650 personnes par an, dont 70 % d’ingénieurs. Même constat chez Framatome, multinationale issue d’Areva, qui recrute 1 000 personnes par an. Le PDG, Bernard Fontana, assure que, cette année, les étudiants « font la queue » devant le stand de l’entreprise dans les salons organisés par les grandes écoles, et que « dans leurs motivations, tous les jeunes parlent de cette volonté de participer à la production d’une énergie bas carbone ».
Le nucléaire, une énergie bas carbone ? En réalité, ce message est loin d’être nouveau. Si, dans les années 1970, le secteur faisait sa promotion comme « technologie de pointe, vecteur d’indépendance, de progrès et de fierté nationale », il a commencé dès les années 1990, dans la décennie post-Tchernobyl, à communiquer sur « ses faibles émissions de gaz à effet de serre », note Sezin Topçu, historienne des sciences à l’EHESS. « Aujourd’hui, l’industrie est dans un discours plus pragmatique, avec un message qui reconnaît que ce n’est pas l’idéal, qu’il y a des problèmes mais que face à l’urgence climatique, c’est la seule solution », poursuit l’historienne.
> Lire aussi « Etre ingénieur et écologiste est une nécessité » : dans les grandes écoles, une nouvelle génération de jeunes engagés
L’argument fonctionne parfaitement auprès des étudiants. « En tant que jeunes ingénieurs, on se sent hyper concernés par le changement climatique, car nous sommes les responsables du modèle actuel », estime Hugo Sancho, diplômé 2021 de l’école des Mines. « Dans ce cadre, la perception du nucléaire est plutôt positive », livre-t-il. Sans enthousiasme débordant, mais avec pragmatisme.
« A Polytechnique, le secteur du nucléaire a une image assez neutre et consensuelle, contrairement au secteur des hydrocarbures, qui est très clivant. Mais aujourd’hui, ce sont surtout les EnR [énergies renouvelables] qui attirent », affirme Pierre-Adrien Bréard, jeune « X-Mines », le corps d’élite qui a fourni des dizaines de cadres dirigeants à l’industrie du nucléaire.
Plus qu’un discours « 100 % nucléaire », les jeunes élèves ingénieurs avec qui nous avons discuté penchent en faveur d’un mix avec les énergies renouvelables – l’atome jouant le rôle « d’amortisseur » indispensable pour sortir des énergies fossiles, selon la formule de Jean-Marc Jancovici, polytechnicien, expert du climat, célèbre pour ses argumentaires en faveur du nucléaire. Le professeur à l’école des Mines est devenu une sorte de « gourou » pour cette nouvelle génération d’étudiants, représenté, sur les réseaux sociaux en « boss » flegmatique et pragmatique qui dégaine ses « règles de trois » et ses démonstrations implacables.
La « Jancovici-mania » des étudiants
Lorsqu’il intervient dans les écoles – CentraleSupélec, l’UTC, Centrale Lyon, les Mines de Paris récemment – Yves Marignac, porte-parole de l’association Negawatt, est frappé par la « jancovicimania » chez les étudiants ingénieurs, dit-il. Et par l’assimilation de son discours, « sans remise en cause critique », en particulier sur le coût et le potentiel des énergies renouvelables. Rien d’étonnant :« Le réflexe du recours au nucléaire, c’est la poursuite du modèle technocratique et centralisé du pilotage de l’énergie en France, qui s’est construit autour d’une élite formée dans un petit groupe d’écoles d’ingénieurs. »
> Lire aussi Jean-Marc Jancovici : « Je pousse facilement les étudiants en dehors de leur zone de confort »
Le problème, selon Yves Marignac, est que le recours au nucléaire apparaît chez ces étudiants comme une nécessité, appuyée par la science. Une logique incontestable. « Or, on confond science et expertise. En réalité, la science est mobilisée au service d’une expertise qui n’est jamais neutre, car elle utilise un certain cadre de valeurs ». Avec des dimensions, pas toujours chiffrables, que l’on choisit de prendre en compte ou pas, au-delà des questions des déchets et des risques d’accident : le mode de gouvernance de l’énergie, la participation des citoyens aux décisions, les relations Nord-Sud, le droit des générations futures… « Dans le nucléaire, il y a un discours qui tend à dire que seules les personnes qui ont fait des études d’ingénieur sont légitimes à s’exprimer », regrette Charlotte Mijeon, du Réseau Sortir du nucléaire.
Sophie Moulin, 25 ans, regrette que sa formation à l’INSTN ne l’ait pas davantage sensibilisée aux répercussions de cette technologie sur la société. « Nous n’avons pas été assez formés, notamment sur l’impact des déchets, les enjeux géopolitiques. Du coup, je me fais des fiches pour pouvoir répondre », dit-elle, qui a choisi le nucléaire « par conviction environnementale ». 
Gros besoins de recrutement
Reste que la filière industrielle voit dans l’association entre le nucléaire et l’environnement une chance inouïe d’attirer davantage de candidats, et de faire face à ses énormes besoins de main-d’œuvre. « Dans le cadre d’une activité stable, la filière recrutera 22 000 personnes d’ici à la fin 2023. Des ingénieurs, mais surtout des postes à niveau de qualification inférieure : des chaudronniers, des soudeurs, des mécaniciens, des électriciens… Des métiers dans lesquels il existe de vraies tensions. Et s’il y a de nouvelles constructions, on a calculé qu’il fallait 10 000 personnes supplémentaires par paire de réacteurs », assure Cécile Arbouille, du Gifen.
Chez Orano (ex-Areva), tout est bon pour attirer les jeunes : partenariats avec des influenceurs YouTube, lancement d’une BD, d’une série de podcasts, actions dans les lycées pour susciter des vocations, visites d’usines… « On en profite, parce qu’il y a un alignement des planètes en ce moment », reconnaît Jacques Bouvier, directeur de l’emploi, qui cite le récent rapport de RTE, le gestionnaire du réseau électrique (qui met en valeur l’aspect compétitif, en termes de coûts, du nucléaire), la hausse des prix du gaz, la volonté de revenir, au plus haut de l’Etat, à une forme de souveraineté énergétique…
Mais pas d’euphorie pour autant. « Dans les années post-Fukushima, le nombre de candidats par offres, dans le nucléaire, avait baissé. Depuis, c’est remonté, mais la filière est toujours en concurrence avec des secteurs qui attirent beaucoup les jeunes ingénieurs, en particulier le numérique et la finance », explique Patrice Risch, directeur de l’emploi d’EDF, énorme machine à recruter (2 500 CDI en 2021 rien que pour le domaine du nucléaire).
> Lire aussi La Commission européenne va devoir décider si le nucléaire est une énergie « verte »
Alors, pour attirer des candidats, l’entreprise mise tout, dans son discours, sur le « sens », l’utilité et « l’avenir » de la filière – avec, aussi, des actions ciblées envers les femmes, des visites de centrale, des stages pour les élèves de 3e… « Pour construire de nouvelles centrales, nous aurons besoin de main-d’œuvre supplémentaire : dans cette éventualité, EDF s’est déjà mis en ordre de bataille. »
Des réticences pour l’industrie
Les recruteurs du nucléaire doivent néanmoins composer avec les réticences de la « génération Z », née à l’aube des années 2000, vis-à-vis des grands groupes, leurs procédures et leur rigidité. La pandémie a d’ailleurs été l’occasion, pour ces industriels, de développer le télétravail, notamment pour répondre aux attentes des jeunes générations – EDF a signé un accord dans ce sens. D’autres particularités font hésiter les jeunes ingénieurs : l’environnement industriel, l’éloignement des sites…
« Le fait de travailler sur des projets qui mettent des années à voir le jour, cela les questionne », reconnaît le vice-président d’Assystem. Il faut aussi accepter les contraintes, parfois un peu frustrantes, du « secret industriel ». « On travaille sur des projets très sensibles et, parfois, cela peut compliquer le travail », relève Delphine Gérardin, diplômée de Phelma qui travaille dans la R&D chez EDF.
Les jeunes qui s’engagent dans la filière sont, en tout cas, très convoités. Lorsqu’elle était à l’INSTN, Sophie Moulin, également diplômée de l’Ecole nationale supérieure de techniques avancées (Ensta), n’a même pas eu à chercher de stage : les recruteurs venaient directement à elle sur LinkedIn. Finalement, elle a signé chez Framatome, pour 40 000 euros annuels.
A Phelma, l’école reçoit « des livrets entiers » remplis de propositions de stages – quatre à cinq fois plus d’offres que leur nombre d’étudiants. « On reçoit des appels d’entreprises qui ne comprennent pas pourquoi ils n’ont aucun candidat ! » La cinquantaine de diplômés 2020 de la filière n’a eu aucun mal à s’insérer. Ils ont obtenu, en moyenne, un salaire d’embauche de 36 800 euros brut. Et même un peu plus pour les filles, très recherchées dans ce domaine où elles sont si peu nombreuses.
<https://www.lemonde.fr/campus/article/2021/12/09/dans-les-ecoles-d-ingenieurs-le-nucleaire-profite-d-un-nouveau-climat_6105264_4401467.html>
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8- Publication. Une contre histoire de l’énergie, Blog Sciences, 09/12/21
Sylvestre Huet

Ré-écrire l’histoire du côté des vaincus est toujours révélateur, passionnant, source de réflexions inédites. D’abord parce que, dominé, ce côté est systématiquement sous-traité par l’historiographie. Ensuite parce qu’il débouche souvent sur une histoire plus « vraie » en en éclairant des pans entiers restés dans l’ombre. Cette ré-écriture n’est pas un processus récent, il possède déjà de nombreux succès à son actif, comme celui de peuples colonisés, les biographies de militants ouvriers du Maîtron, ou l’émergence historiographique d’une moitié du genre humain, le féminin. Le thème traité par l’ouvrage collectif Face à la puissance dirigé par François Jarrige et Alexis Vrignon (1) en constitue un nouvel exemple.
Le thème ? Que s’est-il passé du côté des vaincus – les technologies utilisant l’énergie de l’eau, du vent, du Soleil, de la biomasse… – du couple charbon/machines à vapeur entre 1750 et 1918. Comment ont-ils été marginalisés lors du déploiement des hydrocarbures jusqu’à la première crise du pétrole en 1973 ? Et que sont-ils aujourd’hui alors qu’ils sont pressentis par de nombreux acteurs et discours officiels comme une solution majeure à la crise climato-énergétique ? Le tout présenté comme une histoire des énergies alternatives à l’âge industriel précise le sous-titre. Voire une « contre-histoire »
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/blog/huet/2021/12/09/une-contre-histoire-de-lenergie/>
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9- Allemagne : la nouvelle coalition tourne résolument le dos au charbon, l’EnerGEEK, 10/12/21

Ce 8 décembre 2021, la nouvelle coalition au pouvoir en Allemagne, avec le social-démocrate Olaf Scholz à sa tête, a démarré son mandat. Sur l’énergie, le contrat de coalition qui lui sert de feuille de route prévoit une sortie du charbon huit ans plus tôt que prévu, en 2030, et une accélération inédite de l’éolien et du photovoltaïque. Le texte, en revanche, n’évoque pas la question du gaz naturel ni les transports.
En Allemagne, la coalition « feu tricolore »indique un « feu rouge » pour le charbon
>> Suite à lire à :
<https://lenergeek.com/2021/12/10/allemagne-nouvelle-coalition-tourne-dos-charbon/>
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10- Factuel. A Loos-en-Gohelle, le maire et les citoyens mobilisés pour la transition énergétique, Le Monde, 12/12/21, 08h00
Laurie Moniez  (Loos-en-Gohelle, envoyée spéciale)

Reconnue comme un laboratoire du développement durable, cette ville du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais a misé sur la démocratie participative. Reportage à l’occasion de la matinée de conférence « Qu’est-ce qu’une ville à taille humaine ? » organisée par « Le Monde Cities » le 16 décembre.
C’est un pied de nez à l’Histoire, avec un grand H. Loos-en-Gohelle, l’ancienne cité minière au passé charbonneux, est devenue ville durable et désirable, modèle envié et cité aux quatre coins du monde. Ses terrils, autrefois sombres symboles de l’impact de l’extraction charbonnière sur le territoire, sont devenus totems de la résilience.
> Le programme du 16 décembre« Qu’est-ce qu’une ville à taille humaine ? » : une conférence « Le Monde Cities » à Paris
A l’occasion de la COP21 en 2015, le président d’alors, François Hollande, a choisi d’accueillir sur cette montagne noire du Pas-de-Calais une délégation de la conférence mondiale sur le climat. Son successeur, Emmanuel Macron, a escaladé l’un des massifs de déchets fin 2018, comme bien d’autres ministres ou élus en campagne, avant et après lui. Aujourd’hui encore, bon nombre d’habitants sont fiers de rappeler que, depuis 2012, le bassin minier fait partie des biens inscrits sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, à côté des pyramides d’Egypte ou de la Grande Muraille de Chine.
Dans ce village de 7 000 habitants, voilà près de quarante ans que les Caron, maires de père en fils, ont choisi d’inscrire les Loossois « dans des processus d’implication et de responsabilisation », tout en construisant « un travail de récit très puissant ». « En 1986, avec l’arrêt brutal des puits de la mine, on est restés sur le flanc, se souvient Jean-François Caron, le maire actuel, encarté chez Les Verts depuis vingt-cinq ans. Mon père a empêché la destruction systématique du patrimoine en décidant de préserver les terrils. »
Marcel Caron, élu socialiste de 1977 à 2001, fut, en effet, l’un des rares de la région à avoir conservé cette trace de l’histoire des mines. Il propose à ses administrés de partir à la rencontre de leur passé en conservant les terrils les plus hauts d’Europe, culminant à 186 mètres, pour les transformer, par exemple, en théâtre de verdure. C’est le début de la reconquête, version transition énergétique. Son credo : « Se transformer sans oublier ses racines. »
Jean-François, le fils, a pris la suite il y a vingt ans. « Les deux enjeux, ce sont la conduite de changement et l’imaginaire, raconte avec passion cet ancien kinésithérapeute de 64 ans. La conduite de changement est plus facile quand on est proche des gens, car cela requiert de l’engagement. » L’implication des habitants passe ici par le principe du « fifty-fifty ». Mis en place il y a quinze ans, il repose sur une politique d’habitants-acteurs qui favorise les initiatives citoyennes. C’est ainsi qu’en 2018 est né le projet « plan solaire Loos-en-Gohelle », baptisé par les Loossois « Mine de soleil ».
Des citoyens actionnaires
A la suite d’une réunion publique, des Loossois créent une société sous la forme d’une SAS pour équiper les toitures de la ville de panneaux solaires. « On s’est retrouvés à sept ou huit impliqués pour travailler au développement du plan en toute transparence et en toute concertation », explique Jean-Luc Mathé. Ce jeune retraité loossois, « pas politiquement écolo, même si on l’est un peu tous », ajoute avec enthousiasme : « On a 115 citoyens actionnaires, huit toitures municipales équipées et plein de projets, notamment pour proposer Mine de soleil aux communes voisines. » L’objectif n’est pas de gagner de l’argent, prévient-il, mais bien de construire ensemble. « Forcément, c’est plus long d’associer tout le monde dans les projets plutôt que de laisser la mairie décider toute seule. Mais faire participer les citoyens contribue à ce que tout soit plus respecté,analyse Jean-Luc Mathé. A Loos, la participation citoyenne existe depuis des décennies, c’est presque génétique ! »
Qu’il s’agisse de sécurité aux abords des écoles, de tri des déchets ou même d’aménagement des routes, tout est discuté en amont en mettant en valeur le rôle de l’habitant, le droit à l’initiative et la pertinence de l’expertise d’usage des citoyens. Ainsi, pour rénover les chemins ruraux, la Ville compte chaque année sur les agriculteurs, leurs machines et leurs bennes. « La mairie participe à l’achat des matériaux et nous on fait les travaux, explique Marc Logez, 66 ans, agriculteur loossois. Tout le monde est gagnant : plutôt que d’avoir des chemins défoncés, on entretient avec des déchets de béton recyclé. » Moitié-moitié. « On sait qu’on est une ville un peu atypique, confie cet exploitant en culture raisonnée qui réduit chaque année ses doses de pesticides. On est un peu jalousés par les villageois des alentours. Ici, on peut discuter et on n’est pas dans l’écologie punitive. »
> Lire aussi Qu’est-ce qu’une ville à taille humaine ?
« Ce qui nous fait changer, c’est le désir »
A Loos-en-Gohelle, la transition est à chaque coin de rue. La gérante de la supérette du centre-ville a fait voter ses clients pour savoir ce qu’ils voulaient comme aliments dans le nouveau rayon réservé au vrac. « Monsieur le maire est dans tous ces trucs d’écolos. Et nous, on suit le mouvement », dit Virginie Guerlus, la responsable du 8 à Huit, fière de présenter sa nouveauté, des paniers de deux kilos de fruits et légumes antigaspillage à 3 euros.
Il y a plus de trois décennies, la cité minière était une ville meurtrie, archétype du développement économique d’hier. Mais au fil des années, elle est devenue une référence européenne en matière de révolution énergétique, au même titre que Stockholm, Bologne, Malmö, Dunkerque ou Fribourg. « Dans la vie, ce qui nous fait changer, c’est la peur et le désir », estime Jean-François Caron. Il a choisi le désir.
Pour créer « de l’intelligence collective », le maire a fait le pari d’amener ses concitoyens à chercher ensemble des solutions à leurs problèmes. Depuis, édiles et touristes viennent de partout en Europe pour voir la façade sud du toit de l’église Saint-Vaast couverte de panneaux photovoltaïques totalisant une production équivalant à la consommation annuelle de 69 ménages (177 700 kWh par an). Il y a aussi les maisons à haute performance énergétique, les logements sociaux écoconstruits, les 50 000 litres d’eau récupérés annuellement pour alimenter des sanitaires, le nettoyage du matériel ou l’entretien des espaces verts, ou encore la ceinture verte de 15 kilomètres, aménagée sur des parcelles marquant les limites de l’urbanisation, et son surprenant « corridor biologique » – « nécessaire au déplacement de la faune » – enjambant l’autoroute A21.
Lors de sa visite à Loos-en-Gohelle, Emmanuel Macron a écouté l’intarissable Jean-François Caron expliquer comment la crise pouvait être un formidable moteur de transition. Dans un an, en cours de mandat, le maire passera la main pour se consacrer à la Fabrique des transitions, une alliance d’acteurs nationaux qui ont envie de partager leurs expériences pour aller vers des sociétés durables, loin des actions partisanes. L’objectif de cette Fabrique, lancée officiellement il y a deux ans, est de mutualiser à grande échelle les différentes expériences de transition. « On travaille la question de la méthode pour accompagner les territoires, au-delà des couleurs politiques », explique Jean-François Caron. Beauvais, Strasbourg, Lomme, Rodez, Annecy, le Puy-de-Dôme… Onze territoires sont d’ores et déjà accompagnés par la Fabrique et ses partenaires.
Cet article a été réalisé dans le cadre de la conférence Le Monde Cities « Qu’est-ce qu’une ville à taille humaine? » organisée par Le Monde avec le soutien d’Enedis, de Toyota et de l’Institut Veolia
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/12/12/a-loos-en-gohelle-le-maire-et-les-citoyens-mobilises-pour-la-transition-energetique_6105739_3244.html>
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11- En Allemagne, haute tension sur les réseaux d'électricité verte, AFP, 12/12/21, 09:00
Florian Cazeres

La transition énergétique est nécessaire, "mais nous ne voulons pas de ces pylônes", martèle Hartmut Lindner qui se bat depuis quinze ans contre un projet de ligne à haute tension dans une zone naturelle protégée, à quelques kilomètres de Berlin.
Ce chantier d'envergure prévoit d'installer des lignes d'une capacité de 380 kV, pour remplacer les petits pylônes existants, entre les villes de Bertikow et Neuenhagen, autour de la capitale allemande, sur près de 115 km.
Objectif : acheminer l'énergie renouvelable produite par les éoliennes du nord de l'Allemagne jusque dans la région.
Mais le tracé actuel traverse la réserve de biodiversité de Schorfheide-Chorin, près de Berlin, où vivent "des milliers d'espèces d'oiseaux, dont certaines menacées". La taille de ces pylônes à trois étages "les met en danger", assure à l'AFP M. Lindner, enseignant à la retraite parti en campagne dès 2008 contre ce projet.
Après plusieurs années de consultations publiques et de discussions, le septuagénaire déplore une "absence de réaction" de la part de l'énergéticien 50Hertz, auquel il reproche de n'avoir pas modifié ses plans.
Le chantier a finalement pu partiellement débuter cette année.
- Du Nord vers le Sud -
Ce différend est révélateur du défi que représente pour l'Allemagne sa transition énergétique menée tambour battant. De plus en plus de riverains s'opposent à l'installation de pylônes électriques près de chez eux, au risque de ralentir la mue vers une énergie décarbornée.
Pour atteindre ses objectifs climatiques, le pays doit en effet considérablement élargir son réseau afin de transporter les énergies renouvelables et compenser l'arrêt total, en 2022, du nucléaire et celui à venir des centrales à charbon.
"Le problème est que l'énergie éolienne est produite massivement dans le nord, alors que de nombreux besoins, notamment industriels, sont au sud. Cette électricité doit donc être transportée avec de nouveaux réseaux", explique à l'AFP Dierk Bauknecht, expert à l'institut de recherche Öko-Institut.
Nordlink, Sudlink… le gouvernement allemand a lancé ces dernières années plus d'une centaine de projets de nouvelles lignes électriques, comptabilisant au total "12.000 kilomètres", selon des chiffres transmis à l'AFP par le ministère de l'Economie.
Un mouvement qui devrait s'accélérer, alors que la nouvelle coalition formée par les sociaux-démocrates, les écologistes et les libéraux, entrée en fonction cette semaine, veut désormais atteindre l'objectif ambitieux de 80% d'énergies renouvelables dans la production d'électricité d'ici 2030, contre entre 40 et 50% actuellement.
- Trop lent -
Mais l'installation de ces nouveaux réseaux est "trop lente", en raison des "procédures" et des "résistances locales", fait remarquer Dirk Bauknecht.
Selon une étude réalisée par le comparateur de tarifs énergétiques Check24, le réseau allemand devrait s'élargir, en 2021, de seulement 120 kilomètres de nouvelles lignes, soit un tiers de moins qu'en 2020.
Si rien n'est fait pour accélérer le mouvement, l'Allemagne pourrait "rater ses objectifs en terme de transition écologique", estime Dirk Bauknecht.
Pour résoudre ce problème, les autorités ont instauré l'an dernier une procédure simplifiée, en écourtant certaines étapes administratives et limitant les possibilités de recours, dans le cadre de la validation des projets.
Mais près de Berlin, les riverains menés par Hartmut Lindner, ont tout de même obtenu cet été, avec l'aide de l'association écologiste Nabu, une victoire judiciaire : l'arrêt momentané en référé de la construction d'un tronçon du projet, situé au nord de la réserve naturelle, en attendant une décision sur le fond, sans doute l'an prochain.
Ils demandent à la justice d'ordonner que la ligne passe ailleurs, ou via "un réseau souterrain", permettant de protéger la biodiversité. 
Une solution pour le moment refusée par l'entreprise, qui la considère comme trop chère.
Contactée par l'AFP, la société 50Hertz n'a pas donné suite.
Dans les champs situés à quelques kilomètres de la maison d'Hartmut Lindner, d'immenses pylônes se dressent désormais. 
Il continue de se battre pour une zone humide où se regroupent des oiseaux, non loin de là. "Il faut protéger ce lieu unique", plaide-t-il.
<https://information.tv5monde.com/info/en-allemagne-haute-tension-sur-les-reseaux-d-electricite-verte-436194>
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12- Au Rwanda, les motos-taxis à la pointe de la conversion à l'électrique, AFP, 12/12/21, 12:00
Ivan Rush Mugisha

Quand Evode Niyorurema a converti sa moto-taxi vorace en carburant à l'énergie électrique, il n'avait aucune idée qu'il était à la pointe de la lutte contre le changement climatique au Rwanda.
"La raison pour laquelle je suis passé à une moto électrique, c'est parce que je voulais m'éviter les coûts d'essence, qui ne cessent d'augmenter, et aussi le coût d'aller tout le temps au garage pour l'entretien", explique à l'AFP cet homme de 37 ans.
L'entreprise qui a transformé son engin, Rwanda Electric Motors Ltd, a jusqu'à présent converti environ 80 motos-taxis - le moyen de transport public le plus répandu dans la capitale Kigali - et développé 200 autres motos électriques flambant neuves.
Le projet, financé par le gouvernement rwandais et le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), fait partie d'une campagne nationale ambitieuse visant à réduire les émissions de dioxyde de carbone de 16% d'ici 2030, puis d'atteindre 38% de baisse à la fin de la décennie suivante. 
En juillet, le gouvernement rwandais a levé les taxes sur l'importation de véhicules électriques et hybrides ainsi que sur les équipements pour les bornes de recharge, affirmant espérer que cela accélèrerait la transition et "réduirait les émissions de gaz à effet de serre".
- Transports publics moteurs -
Pour le PDG de Rwanda Electric Motors Ltd, Donald Kabanda, le premier argument à faire valoir est la rentabilité à long terme des véhicules électriques. 
Une charge de batterie coûte environ 900 francs rwandais (80 centimes d'euros) et permet de parcourir jusqu'à 60 kilomètres, alors qu'un litre d'essence coûte environ 1.000 francs rwandais (85 centimes d'euros) pour couvrir 35 kilomètres, souligne-t-il à l'AFP: "Economiquement, c'est avantageux pour les chauffeurs".
D'autres entreprises sont engagées dans ce domaine. Outre Rwanda Electric Motors Ltd, deux autres sociétés basées à Kigali, Ampersand et Safi Moto, assemblent des motos électriques, tandis que le géant allemand Volkswagen a commencé à importer des véhicules électriques en octobre 2019 pour sa plateforme de voitures avec chauffeur Move.
Bien que les taxes sur les véhicules importés non-électriques soient élevées au Rwanda (entre 40 et 80%), la demande en voitures électriques ou hybrides reste faible. 
La société Victoria Motors, basée à Kigali, a indiqué à l'AFP n'avoir vendu que 37 véhicules hybrides en 2019 et 2020, principalement à des ONG et à des entreprises privées. 
Dans un pays où le PIB par habitant est inférieur à 800 dollars (707 euros) selon la Banque mondiale, les véhicules électriques sont hors de portée pour la grande majorité des 13 millions d'habitants. 
Le gouvernement veut donc faire des transports publics le principal moteur de changement.
Les autorités prévoient de convertir à l'électrique 30% des motos, 20% des bus et 25% des mini et micro bus d'ici 2030. 
Mais l'autre défi est le manque de bornes de recharge dans le pays, souligne Evode Niyorurema. "Ces motos sont tellement plus maniables et tellement plus silencieuses comparées aux motos à essence", admet-il : "Le seul problème (...) c'est qu'elles ne peuvent couvrir qu'une distance relativement faible."
<https://information.tv5monde.com/info/au-rwanda-les-motos-taxis-la-pointe-de-la-conversion-l-electrique-436217>
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13- Pays-Bas : des villageois hantés par les séismes près d'un gisement gazier, AFP, 12/12/21, 13:00
Jan Hennop

Daan Schoolland et sa compagne dormaient à poings fermés lorsqu'un séisme a frappé le petit village de Garrelsweer, dans le nord des Pays-Bas, juste avant 2 heures du matin un mardi glacial de novembre.
"C'était comme une vague, nous pouvions la sentir arriver vers nous", raconte cet enseignant costaud, père de trois enfants. "Quand je me suis réveillé, toute la pièce tremblait encore et mes enfants pleuraient, terrorisés." 
Le séisme de magnitude 3,2 a été le plus important depuis plus de deux ans dans cette région agricole plate bordant le plus grand gisement de gaz naturel d'Europe, dans la région de Groningue.
Cette énième secousse a rappelé que bien que le gouvernement ait acté la fermeture prochaine du gisement, celui-ci n'en a pas encore fini avec les villageois des alentours.
Depuis 1986, ces derniers ont subi une série de séismes dus aux poches de vide formées lors de l'extraction de gaz, qui se sont intensifiés ces dix dernières années.
Tout comme de nombreux habitants de cette région agricole qui s'étend jusqu'à la mer du Nord, M. Schoolland a chaleureusement accueilli il y a deux ans la décision de La Haye de stopper les extractions d'ici 2030.
Il a été d'autant plus rassuré lorsque cette fermeture a ensuite avancée à 2022. L'Etat a créé par ailleurs deux commissions pour s'occuper des indemnisations et pour aider les habitants à consolider leurs maisons contre les tremblements de terre.
Mais le soulagement a été de courte durée. Peu après le séisme de novembre, l'organisme public de surveillance des mines a émis un avertissement inquiétant.
"Même si nous arrêtions maintenant d'extraire toute molécule de gaz, les tremblements de terre continueront de se produire", déclare à l'AFP l'inspecteur général de l'organisme, Theodor Kockelkoren. 
Selon les estimations, il faudra encore "une vingtaine d'années" pour que la terre sous Groningue se calme enfin, ajoute-t-il.
De quoi faire désespérer les habitants, comme M. Schoolland, engagé dans une bataille juridique avec l'une des commissions gouvernementales pour la réparation de dégâts sur sa maison qu'il attribue aux séismes.
- "C'est fou" -
"Regardez, ici on voit comment ce studio s'éloigne du reste de la maison", déclare M. Schoolland, montrant une fissure dans la bâtisse construite en 1952.
"C'est vraiment idiot qu'un juge doive maintenant dire +payez ces gens pour les dommages causés par la société minière+", "c'est fou", s'insurge-t-il. Et il n'est pas le seul.
Après s'être réjouis de la fermeture annoncée du gisement, les habitants en quête d'indemnisation ont vite déchanté face au bourbier juridique et technique "beaucoup trop complexe", observe Coert Fossen, vice-président du Groningen Bodem Beweging (GBB), une association de citoyens.
"Certains ont des dégâts sur leurs maisons qui peuvent atteindre 100.000 euros", explique M. Fossen à l'AFP. "Mais ils doivent se battre pour chaque centime". 
Pour ne rien arranger, le gouvernement a récemment averti que pour faire face à une flambée des prix de l'énergie en Europe, l'extraction pourrait temporairement augmenter en 2022, année supposée de la fermeture.
Une mesure qui sera prise "s'il n'y a vraiment pas d'autre option", selon le ministre des Affaires économiques et du Climat, Stef Blok.
- "J'ai perdu confiance" -
Mais les promesses gouvernementales sonnent creux pour les habitants de la région de Groningue, où quelque 27.000 maisons doivent être inspectées pour des raisons de sécurité, selon l'Etat. A peine 8% de ces évaluations ont été effectuées, d'après le GBB. 
Le renforcement des bâtisses pour les protéger des futurs séismes "ne se déroule pas bien", admet auprès de l'AFP un porte-parole du ministère des Affaires économiques et du Climat, Jules van de Ven. 
Mais l'Etat a débloqué plus d'un milliard d'euros pour financer de nouvelles façons de tester la résistance des bâtiments aux séismes, et 1,5 milliard d'euros supplémentaire pour des projets culturels, éducatifs et sociaux, soulève-t-il.
Un principe juridique a été institué, en vertu duquel les dommages sont présumés avoir été causés par les tremblements de terre, sauf preuve du contraire établie par des experts. L'Etat se charge par ailleurs de réclamer au nom des habitants des dommages et intérêts auprès de la société minière en cause.
Une piètre consolation, estime M. Schoolland, qui affirme avoir "perdu confiance dans le gouvernement".
<https://information.tv5monde.com/info/pays-bas-des-villageois-hantes-par-les-seismes-pres-d-un-gisement-gazier-436227>
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14- Factuel. En Alsace, la quête d’un lithium produit en France et durable, Le Monde, 12/12/21, 19h13
Sophie Kloetzli 

Le lithium contenu dans les eaux souterraines du fossé rhénan attise les convoitises. Au nord de Strasbourg, plusieurs sociétés tentent d’extraire cet or blanc, indispensable à la construction des batteries électriques.
> Lire aussi Eramet concrétise son projet d’usine de lithium en Argentine
Entre deux champs, un dédale de tuyaux argent et rouges émerge de la grisaille automnale. Aux alentours, les collines du Bas-Rhin ondulent, à peine troublées par le léger bourdonnement qui emplit les lieux lorsqu’on s’approche des installations. Voilà trois décennies que la centrale géothermique de Soultz-sous-Forêts produit de l’électricité, et rien aujourd’hui ne laisse deviner qu’on s’apprête à y valoriser le lithium qui sommeille dans son sous-sol.
L’infrastructure n’a en effet pas grand-chose en commun avec les exploitations d’or blanc les plus répandues sur la planète. Ici, pas de bassins d’évaporation à perte de vue comme en Amérique du Sud, ni de mines à ciel ouvert du genre de celles qui abîment les paysages australiens. Le gros des opérations se déroule sous terre, jusqu’à 5 000 mètres de profondeur, où l’on prélève une eau très chaude (entre 160 et 180 °C) et salée, qui a la particularité de contenir du lithium dilué, appelé « chlorure de lithium ». Assez pour que le groupe minier et métallurgique Eramet ait décidé de miser dessus.
« Nous sommes ici dans un graben, une région d’effondrement, avec des roches granitiques naturellement fracturées », décrit le géologue Albert Genter, directeur général adjoint d’ES-Géothermie, filiale du groupeElectricité de Strasbourg qui exploite la centrale, pour expliquer la présence de ce métal, contenu dans les micas. Celle-ci avait été mise en évidence par les scientifiques à l’occasion de forages sur le site dans les années 1990. « À l’époque, le lithium n’avait pas de valeur marchande », poursuit-il.
Sécuriser les approvisionnements européens
Les choses ont bien changé depuis lors. Indispensable à la fabrication des batteries des voitures électriques dont le marché est en plein boom, le lithium, qui provient principalement d’Australie, de Chine, du Chili et d’Argentine, est désormais stratégique. Financé à 85 % par l’organisme de recherche et d’innovation européen EIT Raw Materials, le projet EuGeLi(European Geothermal Lithium Brine), coordonné par Eramet, regroupe neuf partenaires privés et publics français, allemands et belges, qui espèrent ainsi contribuer à sécuriser les approvisionnements européens.
> Lire aussi Parallèlement à la géothermie, l’Alsace pourrait exploiter le lithium
A Soultz-sous-Forêts, les équipes s’affairent autour du pilote d’extraction du lithium, dont la phase de test, commencée en septembre, est en train de s’achever. Abrité par un hangar gris de quelques mètres de long, celui-ci est installé au niveau de la branche de réinjection du puits, dans laquelle l’eau géothermale transite, une fois refroidie à 80 °C, pour retourner dans le sous-sol. L’or blanc est absorbé grâce à un « solide actif » – une sorte d’éponge à lithium dont la composition a été brevetée par Eramet – développé à l’origine pour exploiter le métal dans les déserts de sel argentins. Grâce à un processus de purification et de précipitation, le chlorure de lithium est transformé en carbonate de lithium : une poudre métallique blanche similaire en apparence à du sucre glace, propre à la fabrication des batteries.
Chiffres à l’appui, Thierry Guelton, chef de projet lithium géothermal chez Eramet, vante un rendement élevé (90 % du lithium est extrait de la saumure) et une consommation d’eau limitée puisque celle puisée est en grande partie restituée au sous-sol. En comparaison, dans les bassins d’évaporation d’Amérique du Sud, l’extraction d’une tonne de métal engloutit plusieurs centaines de milliers de litres d’eau. Le bilan carbone du procédé d’Eramet serait en outre « proche de zéro », affirme l’entreprise, contre 9 tonnes de CO2 par tonne de carbonate de lithium extrait des roches.
Evaluer la rentabilité
Le défi, à présent, est économique. Évaluer la rentabilité de ce procédé dans le contexte alsacien – où la concentration de lithium, avoisinant les 180 mg/l, est deux à trois fois plus faible que celle que l’on trouve dans la concession argentine du groupe – est justement l’un des objectifs des tests menés cet automne. Cette fois, contrairement aux premiers essais, réalisés dans la centrale voisine de Rittershoffen au début de l’année, le pilote comporte non pas une mais trois colonnes d’extraction, capables d’absorber la saumure géothermale en continu et de fournir des chiffres de productivité.
Pour l’heure, les conclusions restent ouvertes. Si les ressources estimées sont importantes (plusieurs centaines de milliers de tonnes de lithium métal exploitables dans le fossé rhénan selon le BRGM, le service géologique national), « la question est plutôt de savoir quelles quantités de lithium peuvent être récupérées et à quel rythme, souligne Thierry Guelton. Pour que ça vaille vraiment la peine, il faudrait pouvoir extraire 10 000 tonnes de carbonate de lithium par an ».
L’étude de faisabilité dans le cadre du programme EuGeLi, elle, porte sur une production d’environ 3 800 tonnes. Reste à savoir, enfin, pendant combien de temps cette ressource pourra être exploitée. Les équipes d’Eramet étudieront en 2022 la régénération du lithium dans les sous-sols. « Nous avons encore beaucoup de travail à réaliser avant de pouvoir construire une usine », poursuit Thierry Guelton.
S’il est le plus avancé dans la région, Eramet n’est pas le seul groupe sur la piste du lithium issu d’eaux géothermales. En parallèle du pilote qu’elle se prépare à déployer dans un désert de sel d’Amérique du Sud en 2022, la start-up Adionics met au point sa propre technique d’extraction pour piéger le lithium des eaux géothermales alsaciennes. La phase de recherche et développement se terminera d’ici au début 2023, avant de tester un démonstrateur. Basée à Bischwiller (Bas-Rhin), Lithium de France, filiale du groupe Arverne, développe également un procédé « à faible empreinte environnementale » qu’elle associera à une activité géothermique assurée par ses soins, explique son PDG, Guillaume Borrel, en précisant que « les forages commenceront en 2023 ».
Prémices de l’exploitation hexagonale
Ce ne sont sans doute là que les prémices de l’exploitation du lithium hexagonal. Présenté en octobre dernier, le plan France Relance 2030devrait consacrer près d’un milliard d’euros aux approvisionnements en matières premières jugées cruciales pour la transition énergétique, dont le métal blanc. D’autres projets sont en cours au niveau européen, notamment du côté allemand du bassin rhénan, où la start-up germano-australienne Vulcan Energy Resources a déployé son propre pilote en avril dernier, pour extraire le lithium des saumures géothermales. Elle a récemment signé un accord avec le constructeur automobile Stellantis pour l’approvisionner dès 2026. Au niveau européen, le commissaire au marché intérieur, Thierry Breton, avait quant à lui annoncé, en septembre 2020, l’ambitieux objectif d’être « presque autosuffisants en lithium pour nos batteries » à l’horizon 2025.
> Lire aussi Lithium, bauxite, cobalt... l’Europe cherche sa voie pour moins dépendre de l’étranger
« En ce qui concerne le lithium issu des saumures géothermales, les projections montrent qu’avec les sites actuellement en opération, on pourrait arriver à couvrir 20 % des besoins au niveau européen, et de l’ordre de 30 % en France », commente Romain Millot, chercheur au BRGM. Mais le potentiel français ne se limite pas à ses eaux souterraines. L’inventaire des ressources métropolitaines réalisé par ce centre de recherches en 2018 a également mis en lumière des gisements de lithium dans les roches des Massifs central et armoricain. Autant de ressources dormantes qui pourraient être exploitées demain, au nom de la souveraineté française et de la transition énergétique.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/12/12/en-alsace-la-quete-d-un-lithium-produit-en-france-et-responsable_6105786_3244.html>
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15- En Serbie, un projet de mine de lithium porté par Rio Tinto fait face à une fronde inédite, Le Monde, 13/12/21, 09h09 
Jean-Baptiste Chastand (Loznica, Belgrade (Serbie), envoyé spécial)

Le géant anglo-australien acquiert des terres dans le sud-ouest du pays avec l’objectif d’extraire assez de lithium pour fournir plus d’un million de voitures électriques. Un projet qui divise la population et suscite l’opposition des ONG environnementales. 
C’est comme si les habitants étaient tous partis subitement, mais en prenant tout de même le soin d’emmener leurs tuiles et leur charpente avec eux. Avec ses maisons creuses, sans toiture et sans fenêtre, entourées de ruban rouge et blanc et de messages de Rio Tinto avertissant qu’il est « interdit d’y pénétrer », Gornje Nedeljice est un étrange village fantôme, tout juste animé par les patrouilles de surveillance du groupe minier anglo-australien. D’ici à 2026, Rio Tinto rêve de construire sur ces terres perdues du sud-ouest de la Serbie, à la frontière bosnienne, la plus grande mine de lithium d’Europe.
Sur son site Internet, Rio Tinto assure que sa « mine Jadar », du nom de la rivière locale, sera capable d’extraire « 58 000 tonnes de carbonate de lithium par an »depuis la « jadarite », un minerai que le géant minier a découvert dans cette vallée en 2004. Soit assez « pour fournir plus de 1 million de voitures électriques » à toute l’industrie automobile européenne et de faire de la Serbie « un hub pour l’énergie verte » d’un continent qui doit pour l’instant opérer sa transition vers l’électrique grâce à du lithium venant d’Australie ou d’Amérique latine. Du moins si la multinationale arrive à surpasser une résistance jamais vue jusqu’ici pour un projet minier en Serbie.
> Lire aussi « Il faut réévaluer le coût réel du basculement vers la voiture électrique »
« Rio Tinto n’ouvrira jamais de mine ici », proclame Marjana Petkovic, depuis son salon installé à quelques centaines de mètres du village fantôme. Cette enseignante de 47 ans est devenue en quelques mois un des visages les plus visibles de la contestation contre le projet. Associé à des ONG environnementales de tout le pays et soutenu par l’opposition, leur mouvement « Ne donnons pas Jadar » a réussi à organiser des manifestations dans toutes les grandes villes. Samedi 11 décembre, ils étaient encore plusieurs milliers même si la mobilisation a montré des signes d’essoufflement après que le président serbe Aleksandar Vucic a promis de faire réexaminer deux lois accusées de favoriser Rio Tinto.
« J’ai peur pour les nappes phréatiques, que plus rien ne puisse pousser ici. Rio Tinto va peut-être employer mille personnes, mais des milliers d’autres vont perdre leurs emplois dans l’agriculture », estime la militante qui guette chaque animal mort dans le Jadar en suspectant les premiers forages exploratoires du groupe minier, marqués par des piézomètres bleus plantés dans les champs. Pour l’instant, difficile de savoir à quel point ces craintes sont justifiées. Rio Tinto ne publie aucune de ses études préliminaires et l’étude d’impact environnemental qui devra être approuvée par les autorités serbes est toujours en cours.
La crainte d’un désastre écologique
La directrice de Rio Tinto en Serbie, Vesna Prodanovic, reconnaît que cette mine « aura forcément un impact », mais elle assure qu’il respectera « tous les standards européens ». Par exemple, « l’usine de traitement devra être construite comme si elle était dans le centre de Francfort ou Paris », promet-elle. Egalement source d’inquiétude, le lieu envisagé de stockage des déchets, situé dans une zone inondable, fera l’objet d’« une solution technique qui permettra de protéger le site contre les crues ». Mais pas de quoi effacer les soupçons d’une population qui ne fait confiance ni à son gouvernement, ni à Rio Tinto pour protéger leur environnement.
« De nombreux experts disent que cette mine ne peut qu’être un désastre écologique », avance ainsi Savo Manojlovic, un jeune avocat de 35 ans qui est devenu, à Belgrade, le principal leader du mouvement de protestation. Avec son ONG Kreni Promeni (« Allez changer »), il a même reçu le soutien de la star nationale du tennis Novak Djokovic. « Rio Tinto a très mauvaise réputation »,rappelle aussi l’activiste en citant certains des méfaits de l’entreprise qui ont fait le tour du monde, comme le dynamitage de grottes aborigènes préhistoriques en Australie en 2020.
> Lire aussi La réputation dynamitée du groupe minier Rio Tinto
L’inquiétude vient aussi du fait que la multinationale a déjà sorti le carnet de chèques pour acheter les terres sans même attendre d’obtenir sa licence. Sur 52 résidents permanents, 48 ont déjà accepté de vendre pour 150 000 euros en moyenne, un prix inespéré dans ces confins de la Serbie. A 59 ans, Radomir Filipovic est l’un d’entre eux. Il a commencé à démonter le toit de sa modeste ferme pour le déplacer à quelques kilomètres où il se fait construire une maison flambant neuve avec chauffage au sol et séchoir à viande. « Si la mine apporte des emplois, ce sera bien pour nos enfants, mais s’il y a des dommages environnementaux, bien sûr je suis contre », explique-t-il prudemment, en refusant de donner son prix de vente.
Il sait que les opposants au projet, qui habitent, eux, souvent aux marges de la future mine, le désignent comme un « traître ». « J’ai fait au mieux pour protéger les intérêts de ma famille », se défend-il. Il est loin d’être le seul : même le beau-père de l’activiste Marjana Petkovic, qui habite juste en dessous de chez elle, a accepté de vendre son lopin de terre « pour 5 000 euros ». Rio Tinto assure acheter déjà les terres uniquement pour prendre de l’avance sur le projet, même sans garantie qu’il aboutisse. « Nous avons besoin de racheter 654 parcelles avec parfois des questions de propriété difficiles à clarifier. Il y en a pour deux ans de travail », justifie Vesna Prodanovic, en assurant que Rio Tinto est prête « à prendre le risque » de perdre les 450 millions d’euros déjà investis si le gouvernement serbe ne donne finalement pas son aval.
Le principal sujet de la campagne électorale
Comme pour beaucoup de choses en Serbie, l’avenir de la mine de Jadar se joue dans le bureau de l’homme fort du pays, le président Aleksandar Vucic. Longtemps, il a défendu un projet qui pourrait rapporter « 600 millions d’euros par an » à la Serbie. Mais il montre désormais des signes d’hésitation et promet un référendum. « Je suis allé sur place et même les membres de mon parti sont très inquiets », assure-t-il au Monde. « Si vous demandez aux gens en Serbie, 99,99 % chasseraient Rio Tinto », estime-t-il, en reprochant à la multinationale « d’avoir seulement compté sur les autorités pour défendre le projet ». Il refuse toutefois de trancher, promettant seulement « d’agir de manière responsable » dans les prochains mois, très probablement après les élections générales prévues en avril 2022 où il pourrait se représenter.
Rio Tinto est en effet devenu le principal sujet de la campagne électorale, dans un pays déjà victime d’une pollution endémique et où la préoccupation environnementale est de plus en plus forte. Au profil hétéroclite, certains opposants visent aussi l’Union européenne (UE) en allant manifester jusque devant sa représentation à Belgrade. « Pourquoi les Allemands n’ouvrent pas de mine chez eux alors qu’ils ont des stocks énormes de lithium ? », interpelle ainsi Aleksandar Jovanovic Cuta, un des activistes écologistes les plus célèbres de Serbie. L’avocat Savo Manojlovic accuse aussi l’Europe « de vouloir transformer la Serbie en trou noir écologique ». « C’est du néocolonialisme », lance-t-il même, surfant sur une rhétorique anti-occidentale qui rencontre toujours un certain écho dans ce pays traditionnellement prorusse.
L’UE est de facto mal à l’aise face à un projet certes stratégique pour son autonomie industrielle, mais dans lequel elle n’est officiellement pas impliquée et qui pourrait mettre à mal les standards environnementaux qu’elle essaie de faire respecter à la Serbie dans le cadre du processus d’adhésion. A Belgrade, les cercles diplomatiques européens s’étonnent ainsi que les mines de cuivre exploitées par les Chinois en Serbie, déjà ouvertes et notoirement ultra-polluantes, ne génèrent aucune protestation et que la chaîne d’Etat russe RT ait consacré tout un sujet favorable à la mobilisation. Il était titré : « L’UE est-elle en train de sacrifier la Serbie pour Rio Tinto ? »
> Lire aussi En Alsace, la quête d’un lithium produit en France et durable
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/12/13/en-serbie-un-projet-de-mine-de-lithium-porte-par-rio-tinto-fait-face-a-une-fronde-inedite_6105800_3244.html>
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16- Le gouvernement annonce la relance du train de nuit et des petites lignes, Reporterre, 13/12/21, 16h48

Une dizaine de lignes de trains de nuit vont être relancées en France d’ici 2030. L’annonce a été faite par le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, dimanche 12 décembre 2021 à la gare parisienne d’Austerlitz, lors d’une cérémonie célébrant la relance de la liaison Paris-Briançon et le retour du Paris-Tarbes-Lourdes.
La carte publiée par le ministre sur Twitter montre les liaisons Paris-Toulouse, Bordeaux-Metz, Paris-Barcelone, Paris-Nice, etc. Cette carte n’est pas figée : « Les choses peuvent tout à fait évoluer », a précisé le ministre.
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Le-gouvernement-annonce-la-relance-du-train-de-nuit-et-des-petites-lignes>
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17- Coût du nucléaire : la Cour des comptes veut une prise en compte de l'incertitude sur le prix des EPR2


La Cour des comptes a appelé lundi à prendre en compte les incertitudes entourant le coût de futurs réacteurs nucléaires EPR2, et à prévoir les implications pour la gestion des déchets, alors que le président Macron a annoncé le lancement d'un nouveau programme de construction. «S'agissant du coût de futurs EPR 2, des fourchettes d'incertitude sur les coûts de construction devraient être systématiquement testées, compte-tenu de l'absence de maturité de ce nouveau réacteur», notent les magistrats dans leurs conclusions.
> À lire aussi «Pour avoir sa place, le nucléaire devra gagner en compétitivité»
La France s'apprête à lancer la construction de nouveaux réacteurs sur son sol, une vingtaine d'années après la mise en service des derniers, a annoncé Emmanuel Macron le 9 novembre. Outre le défi industriel, la Cour des comptes avait pointé l'an dernier l'enjeu financier «majeur» d'un tel programme, chiffrant le coût de construction de six EPR de nouvelle génération (EPR2) à 46 milliards d'euros. Dans son nouveau rapport publié lundi, elle évoque une «fourchette de coût comprise entre 85 et 100 euros/MWh» pour l'électricité qui serait ainsi produite. Il s'agit d'une estimation de leur coût moyen actualisé (LCOE) fondé sur un certain nombre d'hypothèses. «Ces éléments de coûts sont des données provisoires. Les travaux se poursuivent pour conforter l'analyse des coûts d'un éventuel programme EPR2, afin de préparer les éléments d'une future décision sur l'évolution du parc post-2035», note la Cour.
> À lire aussi EDF a-t-elle les moyens de construire des centrales nucléaires?
Parmi ses recommandations, elle suggère par ailleurs de «prévoir et expliciter, pour les scénarios de mix électrique comprenant une hypothèse de renouvellement du parc nucléaire, la prise en compte des investissements associés à l'aval du cycle du combustible» - c'est-à-dire de gestion des déchets, pour certains à très long terme. En effet, de nouveaux réacteurs pourraient nécessiter des investissements supplémentaires aussi bien pour le renouvellement des installations du centre de retraitement de La Hague (Manche) que pour l'accroissement du futur site de stockage de déchets radioactifs de Cigeo à Bure (Meuse), voire la construction d'un autre site supplémentaire de ce type.
«Les hypothèses d'investissement associées au renouvellement de La Hague ou le chiffrage d'un deuxième Cigeo ne sont explicitées dans aucun document à l'appui d'hypothèses de coûts de production de futurs EPR», soulignent les auteurs.
> À voir aussi – Nucléaire : «On a un dérapage clair sur l'EPR de Flamanville», estime Barbara Pompili
<https://www.lefigaro.fr/societes/cout-du-nucleaire-la-cour-des-comptes-veut-une-prise-en-compte-de-l-incertitude-sur-le-prix-des-epr2-20211213>
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18- Les parcs de taxis et de VTC contraints de verdir leur flotte, Actu-environnement, 13/12/21
Laurent Radisson

La loi d'orientation des mobilités (LOM) du 24 décembre 2019 impose aux centrales de réservation de taxis et de véhicules de tourisme avec chauffeurs (VTC) de mettre en relation une part minimale de véhicules à faibles émissions.
Un décret, paru le 10 décembre au Journal officiel, vient préciser et mettre en œuvre cette obligation. Celle-ci concerne les véhicules mis en relation par les centrales auxquelles sont rattachés au moins 100 conducteurs. Les objectifs minimaux, en proportion de véhicules à faibles émissions devant composer le parc, sont de 10 % au 31 décembre 2024, 20 % au 31 décembre 2027 et 35 % au 31 décembre 2029. « Avant chaque changement de taux, une concertation sera menée avec l'ensemble des représentants du secteur pour faire un point de situation sur la dynamique enclenchée », indique le ministère de la Transition écologique.
Les centrales de réservation concernées seront tenues chaque année de renseigner, sur le site data.gouv.fr, la part de véhicules à faibles émissions qu'elles ont mis en relation. Ce qui permettra de rendre publique cette information. À cet effet, le décret détermine les données nécessaires à l'établissement du suivi, ainsi que les modalités de leur publication. Il est complété par un arrêté ministériel, paru le même jour, qui précise la liste des données à renseigner, ainsi que les règles de gestion applicables aux fichiers de données à transmettre par les centrales afin de garantir leur exploitabilité.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/taxis-vtc-verdissement-flotte-38730.php4>
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19- L’Initiative Rénovons propose un bouclier énergie pour protéger les ménages précaires, Actu-environnement, 13/12/21
Rachida Boughriet 

Face à la hausse des prix de l'énergie, les premiers chèques énergie de 100 euros sont envoyés, ce lundi, aux foyers modestes éligibles. L'Initiative Rénovons veut aller plus loin pour aider les ménages précaires en instaurant un « bouclier énergie ».
Pour répondre à la flambée des prix de l'énergie, le gouvernement a annoncé, en septembre et en octobre derniers, plusieurs mesures d'urgence. Ce lundi 13 décembre, débute l'envoi d'un chèque énergie supplémentaire de 100 euros qui sera attribué aux 5,8 millions de ménages les plus modestes déjà bénéficiaires. Ce chèque doit aider les bénéficiaires à payer leurs factures d'énergie et de chauffage, ainsi que certaines dépenses liées à la rénovation énergétique de leur logement. À partir de ce lundi, l'indemnité « inflation » de 100 euros est, elle aussi, versée pour 38 millions de bénéficiaires (qui gagnent moins de 2 000 euros net par mois) « pour protéger leur pouvoir d'achat ». Enfin, un « bouclier tarifaire » est mis en place, qui consiste à geler les tarifs réglementés du gaz (à leur niveau d'octobre 2021). Le gouvernement prévoit aussi de limiter l'augmentation des tarifs réglementés de vente de l'électricité à 4 % en février 2022.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/initiative-renovons-bouclier-energie-menage-precaires-38729.php4>
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20- Incidents à la centrale de Tricastin : une commission d’enquête parlementaire est demandée, Reporterre, 15/12/21, 08h57
Émilie Massemin

Une proposition de résolution tendant à la création d’une commission d’enquête sur la sûreté et la sécurité de la centrale nucléaire de Tricastin, dans la Drôme, portée par la députée (La France insoumise) du Val-de-Marne Mathilde Panot, a été rendue publique ce mercredi 15 décembre.
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Incidents-a-la-centrale-de-Tricastin-une-commission-d-enquete-parlementaire-est-demandee>
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21- Le Paris-Vienne renaît, sans voyageurs pour la première nuit, AFP, 15/12/21, 10:00
Jean Liou

Déserté pour cause de Covid-19, mais en quête d'un grand avenir. Sur les traces du mythique Orient-Express, le train de nuit renaît entre Paris et Vienne, symbole paneuropéen de la lutte contre le réchauffement climatique.
A part quelques invités des chemins de fer autrichiens ÖBB et de la SNCF --dont le ministre délégué aux Transports français Jean-Baptiste Djebbari et un journaliste de l'AFP--, le premier train Vienne-Paris, parti lundi soir de la capitale autrichienne, est bien vide.
"Il devait y avoir beaucoup de monde", se désole Ibrahim Wade, un Sénégalais polyglotte responsable d'une voiture-couchettes. Il montre sa feuille de route, pleine de noms de passagers absents. "C'est à cause de la situation sanitaire."
Dans les compartiments préparés pour rien, des bouteilles d'eau attendront jusque Paris Gare de L'est.
Les trains de nuit des ÖBB, commercialisés sous le nom Nightjet, comprennent des compartiments de places assises, des couchettes classiques assez rustiques et surtout des voitures-lits nettement plus confortables.
On peut y passer la nuit sous la couette et les cabines disposent d'un point d'eau. Certaines d'entre elles ont même une douche --les autres se partageant des douches communes aux extrémités des voitures.
La serviette est fournie et le petit déjeuner est compris, mais il n'y a pas de wifi, et le chauffage est parfois défectueux. 
"Avec le train de nuit, on cible clairement les voyages d'affaires", explique Kurt Bauer, responsable des trains longue distance chez ÖBB.
Et aussi les touristes aimant prendre leur temps. Salzbourg, la ville de Mozart, est sur le chemin, ainsi que Strasbourg et Munich.
"Nos clients sont de plus en plus sensibles au facteur écolo. Surtout les jeunes, mais pas que", remarque aussi Jean-Baptiste Guenot, directeur Europe de Voyages SNCF.
L'ennemi est clairement l'avion, face auquel le train est compétitif pour ceux qui réservent (très) tôt. Un voyage en train émet aussi bien moins de gaz à effet de serre : une vingtaine de kg de CO2, contre environ 200 kg pour un vol.
"Arriver dans un train de nuit Gare de l'Est, c'est un rêve", témoigne Antoine, jeune ferrovipathe lorrain, employé d'une compagnie de chemins de fer allemande.
"Je suis passionné de trains, et je tenais à faire le premier voyage. C'est un train mythique, sur les traces de l'Orient-Express !"
- Nouvelles lignes -
Sa passion lui coûte cher, puisqu'il a payé 109 euros pour faire Karlsruhe-Paris en place assise... alors qu'il a plusieurs compartiments pour lui tout seul. Selon ÖBB, on trouve des billets à partir de 29,90 euros.
Antoine reviendra mardi soir de Paris à Munich, une couchette à 159 euros.
Vienne est devenue la capitale des trains de nuit européens depuis que les ÖBB ont entrepris d'investir ce créneau délaissé par les autres compagnies en 2016. 
"La capitale de l'amour" qu'est Paris était une destination évidente. Aucun train direct n'avait plus circulé entre les deux capitales depuis 2007 (à l'ouverture du TGV Est).
Entre les deux capitales, 1.400 km parcourus en quatorze heures, trois fois par semaine pour l'instant. Le changement d'équipe et de locomotive entre les ÖBB et la SNCF se fait à Karlsruhe, en Allemagne, un peu avant 04H00 du matin.
"La prochaine étape, c'est Berlin", s'enthousiasme Kurt Bauer. 
En décembre 2023, les voitures Paris-Vienne et Paris-Berlin devraient rejoindre les Bruxelles-Vienne et Bruxelles-Berlin pour faire un "X", après recomposition des trains au sud-ouest de l'Allemagne.
Le Paris-Vienne, qui n'est pas subventionné, n'est pas rentable dans sa configuration actuelle. "Le X devrait être à l'équilibre", estime le responsable des ÖBB.
En attendant, "nous sommes convaincus que Paris-Vienne est la bonne liaison pour faire un test, pour voir si les Européens sont prêts pour les trains de nuit", relève Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs.
Le groupe français partage les frais, et attend pour la suite la livraison des voitures neuves qu'ÖBB a commandées au constructeur ferroviaire allemand Siemens, pour quelque 500 millions d'euros.
Après Berlin, la liaison Nightjet suivante reliera, fin 2024, Zurich à Barcelone en s'arrêtant notamment à Genève, Lyon et Avignon.
Le gouvernement français veut ensuite relier Paris à Madrid, Rome, Copenhague et peut-être Stockholm et aussi Strasbourg et Metz à Barcelone. Parallèlement au (re)développement de lignes en France même, dont Paris-Nice, déjà rouvert, et depuis dimanche, Paris-Lourdes.
<https://information.tv5monde.com/info/le-paris-vienne-renait-sans-voyageurs-pour-la-premiere-nuit-436461>
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22- Paris : comment va fonctionner la première "station-service" à hydrogène, L’Express, 15/12/21, 10:52
Sébastien Pommier

Impulsée par la société de taxis spécialisée Hype, une station urbaine produira et distribuera jusqu'à 1 tonne d'hydrogène par jour. Une première mondiale.
Derrière des murs en béton de quatre mètres de haut, installés sur un parking décati de la porte de Saint-Cloud à Paris, dans le XVIe arrondissement, se dressent deux imposants conteneurs blancs reliés par des petits tubes brillants. Difficile d'imaginer qu'il s'agit là d'une innovation de portée mondiale. Et pourtant, dans quelques semaines, c'est ici qu'ouvrira la première station urbaine de production et de distribution d'hydrogène vert à forte capacité.  
Conçue par le consortium HysetCo, une dream team regroupant notamment Air Liquide, Toyota et la société de taxis à hydrogène Hype, la station sera capable de produire 1 tonne par jour de cet "or bleu". Du jamais-vu ! "C'est vraiment une vitrine à grande échelle de notre savoir-faire, se félicite Mathieu Gardies, le fondateur de Hype, à l'initiative du projet. Nous avons hybridé des technologies mondiales qui n'avaient pas l'habitude d'être associées. Et le défi était de le faire en milieu urbain."  
>> Suite à lire à :
<https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/paris-comment-va-fonctionner-la-premiere-station-service-a-hydrogene_2164012.html>
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23- L'industrie des granulés de bois en Estonie sur le banc des accusés, AFP, 15/12/21, 16:00
Polina Kalantar

L'industrie florissante des granulés de bois en Estonie oppose les écologistes qui mettent en garde contre l'augmentation de l'exploitation forestière et ses effets néfastes sur la biodiversité, à ceux qui affirment que ce secteur fait un bon usage du bois qui, autrement, serait gaspillé. 
Le sujet est particulièrement sensible dans cet État balte autrefois gouverné par Moscou, dont les forêts couvrent plus de la moitié de la superficie et font partie intégrante de l'identité nationale.
Pour Mihkel Jugaste, représentant du plus grand producteur de granulés de bois en Europe, la société estonienne Graanul Invest, il s'agit simplement de valoriser les restes de bois non utilisés par les scieries.
"Le bois ne nous parvient que lorsque les scieries ou les usines de contreplaqué l'ont rejeté", déclare à l'AFP ce responsable de qualité et de certification, par-dessus le bruit étourdissant des machines qui transforment les bûches en sciure et les compactent en pellets.
Les granulés de bois, considérés comme un biocarburant, sont brûlés dans des poêles spéciaux ou des chaudières de chauffage central de maison. 
Ils peuvent être utilisés aussi à plus grande échelle. L'ancienne centrale électrique au charbon de Drax, en Grande-Bretagne, fonctionne désormais en partie avec des granulés de bois, dont certains proviennent d'Estonie.
- L'intensité de l'exploitation forestière "trop élevée" -
Selon les écologistes, la demande de biomasse en Europe occidentale entraîne une intensification de l'exploitation forestière dans des pays comme l'Estonie, y compris dans des zones protégées et à l'aide de techniques telles que la coupe à blanc, qui consiste à raser des zones entières de forêt. 
Selon eux, des espèces d'oiseaux comme le tétras-lyre et l'alouette des bois sont menacées par cette exploitation forestière. Ils soulignent aussi que le nombre d'oiseaux des bois a diminué d'environ un quart au cours des deux dernières décennies.
Leurs avertissements ont été entendus à Bruxelles et la Commission européenne a engagé au début de l'année une procédure d'infraction à l'encontre de l'Estonie. Selon les autorités européennes, le pays balte a manqué d'évaluer des incidences sur l'environnement avant de délivrer des permis d'exploitation dans ces zones.
"L'intensité de la gestion forestière estonienne est trop élevée et la production de pellets au sein de l'industrie forestière joue un rôle important", a déclaré Siim Kuresoo, coordinateur du programme forestier au Fonds estonien pour la nature.
"L'idée initiale d'autoriser la combustion du bois comme énergie renouvelable ne visait qu'à réduire les déchets de l'industrie. Maintenant, c'est devenu une grande industrie en soi", a-t-il indiqué.
Les exportations de bois et de produits du bois représentent environ 10% de l'ensemble des exportations de l'Estonie et leur valeur a augmenté de 48% pour atteindre 165 millions d'euros entre août 2020 et août 2021, selon les chiffres officiels.
Les revenus de Graanul ont augmenté à 438,9 millions d'euros en 2020, contre 401,7 millions d'euros en 2019. 
M. Jugaste assure que son entreprise respecte et continuera de respecter toute réglementation en matière de protection de l'environnement, mais souligne que les parties prenantes sont parfois en désaccord sur ce que devraient être les règles. 
"Nous, en tant que transformateur de bois, ne pouvons pas vraiment décider à leur place", a-t-il souligné.
"Si les experts prennent une décision sur le statut de protection ou le territoire à protéger et que nous recevons ce document, nous pouvons protéger à 100%", a-t-il assuré.
Selon un article paru dans Nature Research en 2020, la superficie forestière exploitée en Estonie a augmenté de 85% entre 2016 et 2018 par rapport à la période 2004-2015, soit l'une des plus fortes augmentations dans l'Union européenne. 
Mais dans le même temps, grâce au reboisement naturel et à la plantation d'arbres, la superficie forestière en Estonie a globalement augmenté pour atteindre 2.325 millions d'hectares en 2020, contre 2.239 millions d'hectares en 2001.
Le problème de l'Estonie s'inscrit dans un débat européen plus large sur la question de savoir si les granulés de bois peuvent être considérés ou non comme une source d'énergie neutre en carbone, du moment où des arbres sont replantés.
Nombre d'experts affirment que ce n'est pas le cas car la combustion du bois est aussi polluante que celle du charbon et que les arbres mettent de nombreuses années à repousser.
Selon Taavi Ehrpais, propriétaire forestier, seuls 10% de son bois - uniquement la qualité la plus basse - finit dans l'usine de granulés et l'idée que l'industrie des granulés de bois conduit à une intensification de l'exploitation forestière n'est qu'un "mythe incroyable", la législation étant "très strictes" et garantissant la biodiversité.
<https://information.tv5monde.com/info/l-industrie-des-granules-de-bois-en-estonie-sur-le-banc-des-accuses-436652>
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En images
24- Les projets de centrales solaires flottantes se multiplient, Actu-environnement, 03/12/21
Baptiste Clarke 

Les projets de centrales solaires au sol exigent du foncier et grignotent souvent des terrains agricoles ou forestiers, pouvant susciter des craintes. Le solaire flottant serait une alternative. Reportage dans les Bouches-du-Rhône.
À Peyrolles-en-Provence, dans les Bouches-du-Rhône, une centrale solaire est en cours de construction sur 12,6 hectares. Sa particularité ? Les 43 000 panneaux photovoltaïques flottent sur un plan d'eau. Ils sont, en effet, fixés à des flotteurs et forment un immense îlot solaire.
>> Suite à lire et reportage à voir à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/projets-centrales-solaires-flottantes-38661.php4>
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25- Vosges : le train fait son retour entre les deux plus grandes villes de la région, France 2, journal de 20h, 13/12/21

La ligne de TER entre Epinal et Saint-Dié-des-Vosges, fermée depuis 2018, a rouvert dimanche 12 décembre avec des voies rénovées. 
Sa silhouette n'avait pas été aperçue depuis 2018. Trois ans après sa disparition, le train fait son retour entre les deux principales villes des Vosges, Epinal et Saint-Dié-des-Vosges. Les passagers avaient le sourire lundi 13 décembre. Seuls des bus effectuaient les trajets entre les deux villes pendant trois ans. À l'époque, Norman Landier avait été contraint d'adapter ses horaires de cours aux aléas du bus. Le professeur d'histoire-géographie est ravi de retrouver le train : "le temps de trajet est divisé par deux".
Des gares encore fermées
Pour rouvrir la ligne, l'Etat et la Région ont investi 21 millions d'euros. "On leur apporte un plus dans la vie de tous les jours des habitants", estime Hocine Tazibt, responsable maîtrise d'ouvrage à la SNCF. Parmi les gares ressuscitées, celle de la ville de Bruyères (Vosges), où depuis trois ans, plus aucun train n'était entré en gare. Certaines gares ont toutefois été sacrifiées, pour rendre la ligne plus rapide. C'est le cas notamment à Saint-Léonard, qui va toutefois figurer dans le prochain appel d'offres pour la ligne, ouverte à la concurrence d'ici 2023.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/sncf/vosges-le-train-fait-son-retour-entre-les-deux-plus-grandes-villes-de-la-region_4880121.html>
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