[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international (jeudi 4 février)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 4 Fév 08:03:56 CET 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Entretien. Ariel Colonomos : « Le prix attaché à la vie humaine est plus élevé qu’auparavant » <https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/17/ariel-colonomos-le-prix-attache-a-la-vie-humaine-est-plus-eleve-qu-auparavant_6066552_3210.html>, Le Monde, 17/01/21, 06h00 
2- L'ouverture des sciences marines, au service d’un océan bien commun de l’humanité <https://theconversation.com/louverture-des-sciences-marines-au-service-dun-ocean-bien-commun-de-lhumanite-151353>, The Conversation, 17/01/21, 18:32
3- Pablo Servigne et Raphaël Stevens : « plus nous aurons un paysage clair des causes, plus nous pourrons être pertinents pour tisser des horizons de sortie de crise » <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/collapsologie-pablo-servigne-raphael-stevens-plus-nous-aurons-paysage-clair-causes-plus-nous-pourrons-etre-pertinents-tisser-horizons-sortie-crise-85077/>, Futura sciences, 17/01/21
4- Tribune. « L’Europe devrait chercher avec l’administration Biden un accord sur une norme minimale d’informations extrafinancières des entreprises » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/01/18/l-europe-devrait-chercher-avec-l-administration-biden-un-accord-sur-une-norme-minimale-d-informations-extrafinancieres-des-entreprises_6066621_3232.html>, Le Monde, 18/01/21, 07h15
5- À Dinard, Nicolas Hulot s’invite au conseil municipal des jeunes <https://www.ouest-france.fr/bretagne/dinard-35800/a-dinard-nicolas-hulot-s-invite-au-conseil-municipal-des-jeunes-7121690>, Ouest-France, 18/01/21, 09h46
6- Projet de loi Convention climat : un délit d’écocide à la portée très réduite <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/pollution/isr-rse/projet-de-loi-convention-climat-un-delit-d-ecocide-vide-de-son-esprit-initial-149403.html>, Novethic, 18/01/21
7- Un sur trois <https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/956.html>, Actu-environnement, chiffre du jour, 18/01/21
8- Le Cese s’ouvre un peu aux citoyens <https://www.journaldelenvironnement.net/article/le-cese-s-ouvre-un-peu-aux-citoyens,113293>, Le JDLE, 18/01/21
9- L'horloge de l'apocalypse reste toujours aussi proche de minuit <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/l-horloge-de-l-apocalypse-reste-toujours-aussi-proche-de-minuit_151293>, AFP, 27/01/21, 23:00
10- Alimentation, logement, véhicules polluants… le CESE craint que la future loi climat se contente « d’ajustements » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/28/le-conseil-economique-social-et-environnemental-emet-des-reserves-sur-le-projet-de-loi-climat_6067923_3244.html>, Le , Monde, 28/01/21, 12h12 
11- En Gironde, les expropriés de l’immeuble Signal, symbole de l’érosion côtière, seront indemnisés <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/01/28/en-gironde-les-expropries-de-l-immeuble-signal-symbole-de-l-erosion-cotiere-seront-indemnises_6067937_4500055.html>, M le Mag, 28/01/21, 15h07 
12- Ultime immersion pour des sculptures de Jason deCaires à Cannes <https://information.tv5monde.com/culture/ultime-immersion-pour-des-sculptures-de-jason-decaires-cannes-393881>, AFP, 28/01/21, 18:00
13- Cette plateforme vous aide à trouver un emploi respectueux de la planète <https://www.wedemain.fr/ralentir/cette-plateforme-vous-aide-a-trouver-un-emploi-respectueux-de-la-planete/>, We Demain, 28/01/21
14- Brève plaidoirie pour une presse spécialisée en environnement <https://www.journaldelenvironnement.net/article/breve-plaidoirie-pour-une-presse-specialisee-en-environnement,113958>, Le JDLE, 29/01/21
15- Salut, les membres de la famille de l'écologie et de la solidarité <https://www.journaldelenvironnement.net/article/salut-les-membres-de-la-famille-de-l-ecologie-et-de-la-solidarite,113908>, Le JDLE, 29/01/21
16- Entreprise "la plus durable" au monde, Schneider Electric est devenu un modèle mondial <https://www.novethic.fr/actualite/entreprise-responsable/isr-rse/corporate-knights-djsi-devoir-de-vigilance-comment-schneider-electric-est-devenue-une-vitrine-de-l-entreprise-durable-149451.html>, Novethic, 29/01/21
17- La tendance à la réparation connaît un vrai boom, au point que la main d'œuvre manque <https://www.novethic.fr/actualite/economie/isr-rse/l-explosion-de-la-tendance-a-la-reparation-est-si-forte-que-la-main-d-uvre-manque-149376.html>, Novethic, 31/01/21
18- Droit à la réparation des appareils électroniques : premiers succès pour l’indice de réparabilité <https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/02/01/droit-a-la-reparation-des-appareils-electroniques-premiers-succes-pour-l-indice-de-reparabilite_6068400_4408996.html>, Le Monde, Pixels, 01/02/21, 18h31
19- La croissance a un « coût dévastateur pour la nature », selon un rapport britannique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/02/la-croissance-a-un-cout-devastateur-pour-la-nature-selon-un-rapport-britannique_6068463_3244.html>, Le Monde avec AFP, 02/02/21, 08h32
20- « L’affaire du siècle » : l’Etat condamné pour « carences fautives » dans la lutte contre le réchauffement climatique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/03/climat-l-etat-condamne-pour-carences-fautives-dans-l-affaire-du-siecle_6068613_3244.html>, Le Monde, 03/02/21, 11h10 
En images
21- Ma Petite Planète : l’appli ludique et écolo qui prend soin de l’environnement tout en s’amusant <https://positivr.fr/video-pour-proteger-la-planete-cette-nouvelle-application-fait-le-pari-du-jeu/>, Positivr, 28/01/21, 17:32
22- Historique : l’inaction climatique de l’état est jugée illégale <https://twitter.com/laffairedusiecl/status/1356887946998202368/video/1>, L’affaire du siècle, 03/02/21

Bien à vous,
Florence

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DÉCISIONS DU JOUR : — L'Etat est "responsable" de manquements dans la lutte contre le réchauffement climatique, a conclu la justice administrative, saisie par des ONG soutenues par une pétition de plus de 2,3 millions de citoyens. (cf. item 20, suite & 22)
— Publiée le 16 janvier au Journal officiel, la loi portant réforme du Conseil économique, social et environnemental (Cese) modifie à la marge la démocratie participative. (cf. item 8 & suite)
RAPPORT DU JOUR : Si le produit national brut (PNB) par habitant a doublé au niveau mondial depuis 1992, le « capital naturel » – c’est-à-dire l’estimation des bénéfices que les humains tirent de services offerts par la nature – a quant à lui chuté de 40 % par tête selon un rapport de 600 pages, fruit du travail de spécialistes internationaux coordonné par le professeur d’économie de l’université de Cambridge. (cf. item 18 & suite)
DÉSARROI DU JOUR : Le Journal de l’environnement (JDLE) ferme. Ainsi va l’absurdité de notre monde ! (cf. item 14 & 15)
ANALYSES DU JOUR : — Dans un entretien, Ariel Colonomo, chercheur au Centre de recherches internationales (CERI-Sciences Po), analyse l’impact de la pandémie sur les relations internationales mais aussi sur la valeur de la vie humaine. (cf. item 1)
— Pandémie, dérèglement du climat, écosystèmes en péril... Quelles explications aux catastrophes en cours ? Pablo Servigne et Raphaël Stevens font intervenir 25 personnalités qui proposent une explication aux problèmes contemporains. (cf. item 3)
— Dans un avis adopté, le Conseil économique, social et environnemental considère que les mesures proposées par Convention citoyenne pour le climat sont « pertinentes mais souvent limitées, souvent différées ». (cf. item 10)
INITIATIVES DU JOUR : — L’UNESCO vient de lancer la Décennie des Nations unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030). (cf. item 2)
— Comment décrocher un emploi qui a un impact positif sur la planète ? La plateforme Shift Your Job répertorie les organisations les plus engagées contre le réchauffement climatique. (cf. item 13)
RECONNAISSANCE DU JOUR : Le nouveau classement des entreprises les plus durables du monde selon Corporate Knights, révélé à l'occasion du Forum économique mondial de Davos, place Schneider Electric en tête. (cf. item 16)
RESTRICTION DU JOUR : Le projet de loi issu de la Convention citoyenne pour le climat comptera bien un délit d'écocide. Mais alors qu'il devait permettre de condamner largement toute pollution des eaux, des sols et de l'air, seuls les cas "graves et durables", commis de façon intentionnelle, sont finalement concernés. (cf. item 6)
TENDANCE DU JOUR : Vélo, smartphone, lave-linge... De plus en plus de consommateurs préfèrent réparer leurs objets plutôt de les remplacer et l’étiquette de l’indice de réparabilité les aide. (cf. item 17 & 18) 
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Entretien. Ariel Colonomos : « Le prix attaché à la vie humaine est plus élevé qu’auparavant », Le Monde, 17/01/21, 06h00 
Propos recueillis par Gaïdz Minassian

Dans un entretien au « Bilan du Monde », le politiste, spécialiste des normes internationales, constate que, face à la pandémie, l’Etat est de retour dans la protection des individus. A l’échelle du monde, les gouvernements ont accompli de gros sacrifices au profit de l’humanité, alors que certains leaders comme Donald Trump ont payé le prix fort de leur avidité, en affirmant que le remède ne doit pas être pire que le mal. 
Chercheur au Centre de recherches internationales (CERI-Sciences Po), Ariel Colonomos travaille sur le rapport entre relations internationales et théories normatives. Ses recherches portent aussi sur l’éthique de la guerre et sur l’attribution de valeurs des vies humaines. Dans cet entretien, il analyse l’impact de la pandémie sur les relations internationales mais aussi sur la valeur de la vie humaine.
Comment expliquer la victoire de Joe Biden à la tête des Etats-Unis ?
Ariel Colonomos.- La pandémie et les insatisfactions qu’elle a provoquées, l’érosion des gains économiques accumulés depuis 2016, le mouvement « Black Lives Matter » : ces trois moments ont été décisifs, là où des vies ont été atteintes et des intérêts fragilisés. Mais Donald Trump a davantage résisté que prévu, et dans certains Swing States (« Etats pivots »), cela s’est joué à peu de voix. Alors que le Covid-19 sévit, la victoire démocrate aurait dû être plus nette : ce pays reste terriblement divisé.
Donald Trump a perdu mais le trumpisme résiste. Si ce courant, qui traverse toute la société américaine, rencontre un leader républicain plus policé que Donald Trump, a-t-il de réelles chances de s’installer au pouvoir ?
Le caractère très outrancier du personnage rassemble : la haine, ça marche… Heureusement, il y a eu un sursaut et de nombreux Américains sont allés voter pour Joe Biden. Un candidat républicain plus policé pourrait rattraper des électeurs républicains déçus par Donald Trump, mais il décevrait ses électeurs les plus désespérés. Les démocrates comme les républicains ont des problèmes pour sélectionner des dirigeants novateurs.
> Lire aussi  Etats-Unis : entre veto, blocages et grâces, Donald Trump sème le chaos avant Noël
La victoire de Biden signifie-t-elle le réengagement américain, le retour du multilatéralisme et une normalisation avec le monde et notamment la Chine ?
Donald Trump a sabordé le multilatéralisme. Joe Biden va se tourner vers le multilatéralisme qui ne va pas à l’encontre des intérêts américains. Avec John Kerry, celui-ci va revenir aux discussions sur le climat. Tout aussi intéressante, la politique avec l’Iran. Avec la Chine, il ne faut pas s’attendre à une grande entente. Même certains démocrates étaient agacés par les relations commerciales avec ce pays. De surcroît, en 2016, Donald Trump avait eu les faveurs de la Chine parce qu’il n’a cure des violations des droits humains. Joe Biden ne pourra pas afficher une telle indifférence.
> Lire aussi  Joe Biden : le retour à la normale aux Etats-Unis ?
Par rapport à la Chine, justement, cela signifie-t-il que le rapport bilatéral est passé d’une dynamique conjoncturelle à une logique structurelle d’une nouvelle bipolarité ?
Quand deux grandes puissances sont en compétition et que la nouvelle superpuissance est en train de rattraper l’hégémon, la situation est conflictuelle. Alors, est-ce que les conditions d’une guerre sont réunies ou un équilibre va-t-il s’installer ? L’affrontement entre Chine et Etats-Unis est un peu le scénario d’une nouvelle guerre du Péloponnèse, sans nécessairement les conclusions du politiste Graham Allison selon lequel la guerre semble inévitable. A nous d’être plus raisonnables que les Grecs.
Comment expliquez-vous la calamiteuse gestion de la pandémie par l’administration Trump ?
Cette question fait écho à ma réflexion sur le prix de la vie. Donald Trump l’a toujours affirmé : le remède ne doit pas être pire que la maladie. Les coûts supportés par l’économie étaient, selon lui, trop lourds, et ses hésitations ont eu une incidence sur la propagation du virus. Mais les attentes sociales diffèrent chez les électeurs : pour la majorité des républicains, il fallait d’abord protéger l’économie.
Pour la majorité des démocrates, il fallait d’abord protéger la population. On voit bien la différence entre « payer avec des vies » et « payer pour des vies ». Les Etats-Unis sont par ailleurs dans une situation sanitaire catastrophique : c’est un pays où la vie est bradée.
Non seulement les Afro-Américains sont une population exposée, mais les populations blanches pauvres ne sont pas à envier. Parmi les pays riches, les Etats-Unis sont le seul pays où la mortalité a augmenté chez les Blancs. Franchement, compte tenu de ce qu’est ce pays et de la volonté de la population de continuer à commercer, je ne sais pas si les résultats de la lutte contre le Covid-19 auraient été tellement meilleurs avec un autre président à la Maison Blanche.
Qu’est-ce que, justement, la pandémie a changé en termes d’organisation du système international et d’impact dans les relations sociales mondiales ?
Cette pandémie si meurtrière a montré que les Etats font d’importants sacrifices matériels pour protéger les vies. Il faut en prendre conscience : le prix attaché à la vie humaine est plus élevé qu’auparavant. Moins de morts lors des guerres, moins de famines, la pauvreté extrême a régressé sur la planète.
La pandémie aurait donc donné plus de sens à la valeur de la vie humaine ?
Aujourd’hui, en cas de pandémie, le monde s’arrête. Cela ne veut pas dire que l’avenir sera nécessairement radieux. Mais cette dynamique de fond, l’aversion à la mort, repose sur des attentes profondes, et celles-ci, à travers les médias et les réseaux sociaux, se globalisent et se renforcent. Aujourd’hui, payer pour des vies (en acceptant de confiner massivement) est plus légitime que payer avec des vies (si on avait refusé de confiner pour ne pas entraver le commerce). Cela ne veut pas dire que l’on ne paye plus avec des vies. Tout est question d’équilibre : on est là au cœur du politique.
En relations internationales, le prix de la vie humaine relève-t-il des références et de valeurs philosophiques. N’accorde-t-on pas plus de valeurs à la vie humaine dans une démocratie que dans un régime autoritaire théocratique ou pas ?
L’impératif de la protection des vies est davantage relayé dans les pays riches et démocratiques. Mais des Etats autoritaires et répressifs ont fait des efforts pour sauver des vies et empêcher la diffusion du virus, par exemple l’Iran. De ce point de vue, il y a une certaine homogénéisation du monde. Mais, dans les guerres, l’acceptation de la souffrance humaine est plus forte dans des Etats non démocratiques et non occidentaux.
D’autant qu’il existe une double compétition entre les Etats dans cette lutte contre le virus. D’une part, lequel des Etats allait s’en sortir le mieux et le plus vite. D’autre part, la course au vaccin…
Une compétition de l’altruisme : elle révèle aussi bien le retour de l’Etat (Etat protecteur) que la force du capitalisme. C’est une nouvelle « économie de la vie » : les GAFA s’enrichissent, les producteurs des vaccins ont des ailes. Cette dynamique du capitalisme repose sur deux socles inébranlables : l’avidité et l’altruisme. On s’enrichit à outrance et on sauve l’humanité (Amazon et Zoom protègent des contacts, les vaccins immunisent). Morale de l’histoire : l’Etat a payé et le marché a « marché ».
L’année 2020 a aussi été marquée par des guerres, des otages, des actes terroristes et le drame des réfugiés. Vous préconisez la création d’un fonds mondial destiné à mutualiser d’éventuelles rançons. N’est-ce pas porter atteinte à la souveraineté des Etats puisque cela risque notamment d’établir une priorité ?
A l’image des individus, le monde est ambivalent. Coexistent deux forces : la poursuite égoïste des intérêts, la coopération altruiste. Le politique repose sur cet équilibre : les vies humaines sont mises en balance avec les intérêts. Tout est alors question de poids relatif et d’inclinaison, et il y a des périodes de l’histoire plus sombres que d’autres, là où les intérêts priment sur les vies.
Les atteintes à la souveraineté sont fréquentes, et cela même dans ce que le monde a de plus « dur », la sécurité et la guerre, voyez l’intervention militaire pour des raisons humanitaires et la Convention onusienne intitulée « Responsabilité de protéger » (R2P), adoptée en 2005 : la souveraineté est remise en cause. Certes, il n’y a pas d’accord multilatéral sur les réponses aux prises d’otages. Mais dans certaines situations, les Etats coopèrent, et de plus en plus négocient. Il vaudrait mieux affronter ensemble ce problème plutôt que d’être à chaque fois démunis face au fait accompli.
L’assurance mondiale dont vous parlez, comme instrument d’une justice globale ne relève-t-elle pas d’une vision occidentalo-centrée et d’un droit substantiel fondé sur les individus, alors que le monde est en train d’échapper à l’Occident ?
La justice globale est une notion née dans un microcosme académique américain, cela étant, cette notion a une résonance mondiale assez forte. Il y a peu de civilisations qui ne se sont pas posé la question du rapport à l’humanité. De surcroît, toute puissance mondiale se doit d’avoir un discours sur la justice globale, y compris la Chine. L’idée d’assurance repose sur un principe, l’équivalence matérielle des vies humaines, qui est couramment partagé. Aujourd’hui dans le contexte du Covid-19, certaines personnes ne sont pas secourues par leur Etat. Si elles meurent, leur famille ne peut plus subsister. C’est pour cela qu’il faut un tel mécanisme.
§ Ariel Colonomos est directeur de recherche au CNRS, chercheur au Centre de recherches internationales (CERI-Sciences Po) et ancien enseignant à l’Université Columbia aux Etats-Unis. Auteur de plusieurs ouvrages, notamment Le Pari de la guerre. Guerre préventive, guerre juste ? (Denoël, 2009) ou, plus récemment, Un prix à la vie. Le défi politique de la juste mesure (PUF, 2020).
<https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/17/ariel-colonomos-le-prix-attache-a-la-vie-humaine-est-plus-eleve-qu-auparavant_6066552_3210.html>
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2- L'ouverture des sciences marines, au service d’un océan bien commun de l’humanité, The Conversation, 17/01/21, 18:32
Par Nadège Legroux, Doctorante AFD-SENS, Agence française de développement (AFD) & Stéphanie Leyronas, Chargée de recherche sur les communs, Agence française de développement (AFD)

450 ans – c’est la durée de vie dans l’eau de mer des masques à usage unique utilisés dans la prévention contre le Covid-19. Des déchets qui viennent s’ajouter aux 8 millions de tonnes de plastique qui finissent dans nos océans. La navigatrice Catherine Chabaud, désormais eurodéputée, raconte :
« Dans les cinquantièmes hurlants, je me souviens avoir vu des dizaines de sacs échoués… Mes premières colères sont nées là. » (Catherine Chabaud, La Croix, 2017).
Dans une initiative lancée l’année suivante, elle se joint à plusieurs personnalités du monde de la mer pour faire reconnaître l’océan comme un « bien commun de l’humanité ». L’appel veut éveiller un lien sensible de chacun de nous à l’océan, animé par notre responsabilité collective et individuelle vis-à-vis du plus grand écosystème de la planète.
Prendre la mesure de cette responsabilité nécessite une connaissance de l’espace marin partagée par tous. L’UNESCO vient de lancer la Décennie des Nations unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030). Comment ces sciences se construisent-elles, se partagent-elles ? Entre diversité, coopération et ouverture, comment sont-elles au service d’un océan bien commun ?
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/louverture-des-sciences-marines-au-service-dun-ocean-bien-commun-de-lhumanite-151353>
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3- Pablo Servigne et Raphaël Stevens : « plus nous aurons un paysage clair des causes, plus nous pourrons être pertinents pour tisser des horizons de sortie de crise », Futura sciences, 17/01/21
En collaboration avec Yann Arthus-Bertrand, photographe

Pablo Servigne et Raphaël Stevens (avec Gauthier Chapelle) se sont fait connaître en développant la collapsologie. Cette discipline au croisement de plusieurs sciences, qui étudie l'effondrement, questionne la pérennité de nos modes de vie. Dans leur dernier ouvrage Aux origines de la catastrophe. Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Pablo Servigne et Raphaël Stevens donnent la parole à 25 personnalités de renom. Dans cet article, tous deux nous en disent plus sur les nombreuses explications potentielles des catastrophes en cours.
Pandémie, dérèglement du climat, écosystèmes en péril... Quelles explications aux catastrophes en cours ? Dans leur dernier ouvrage, Aux origines de la catastrophe. Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? (éditions Les liens qui libèrent et le magazine Imagine), Pablo Servigne et Raphaël Stevens font intervenir 25 personnalités (anthropologue, biologiste, philosophe, historien...) qui, toutes, proposent une explication aux problèmes contemporains. Les deux collapsologues nous livrent ici, tour à tour, leur regard sur la société actuelle et la prise de conscience pour un monde durable.
Tout d’abord, quel regard portez-vous sur la pandémie actuelle de coronavirus ?
Pablo Servigne : Le coronavirus montre bien que nous entrons dans le siècle des catastrophes globales. Elles s'ajouteront aux crises locales. Cette crise, qui ne sera pas la dernière, dévoile l'interconnexion et la vulnérabilité de nos sociétés. Ses conséquences nombreuses s'avèrent imprévisibles, avec, par exemple la crise sociale et la vague psychiatrique. Elle force à anticiper les risques en bâtissant la résilience et en développant les institutions qui prennent soin. Or, celles-ci ont été démantelées depuis des décennies.
Raphaël Stevens : La pandémie est un exemple de la théorie des dominos dans le cadre d'un effondrement plus global de notre civilisation industrielle. Il en illustre les fragilités, même si le système peut apprendre de la crise pour être résilient encore pendant quelque temps.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/collapsologie-pablo-servigne-raphael-stevens-plus-nous-aurons-paysage-clair-causes-plus-nous-pourrons-etre-pertinents-tisser-horizons-sortie-crise-85077/>
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4- Tribune. « L’Europe devrait chercher avec l’administration Biden un accord sur une norme minimale d’informations extrafinancières des entreprises », Le Monde, 18/01/21, 07h15
Par Eric J. Pan, Président directeur général de l’Investment Company Institute

L’expert de la régulation des marchés Eric J. Pan, dans une tribune au « Monde », explique qu’une norme mondiale soutenue par l’UE et les Etats-Unis répondrait à un besoin-clé du marché et améliorerait la capacité des investisseurs à prendre en compte les risques climatiques au moment de prendre leurs décisions d’investissement.
Tribune. Dès son entrée en fonctions, Joe Biden va réengager les Etats-Unis dans l’accord de Paris sur le climat et promettre de réduire à zéro d’ici à 2050 les émissions nettes de carbone. Avec le président Biden, les Etats-Unis sont maintenant prêts à s’engager dans le sillage de l’Europe dans la lutte contre le changement climatique.
L’Union européenne (UE) se penche depuis longtemps sur la question de la mobilisation des marchés financiers en vue de dégager les plus de 180 milliards d’euros d’investissements annuels nécessaires aux activités économiques durables et à la transition écologique en Europe. Mais les marchés financiers, tout comme la crise climatique, sont transfrontières.
Dès lors, des normes mondiales et une coopération réglementaire globale sont essentielles pour s’assurer que les marchés financiers peuvent pleinement être utilisés pour financer un monde plus durable.
Plus attractive
Dans le cadre de son Green Deal, l’Europe devrait maintenant se tourner vers l’administration Biden pour chercher un accord international sur la manière dont les marchés boursiers peuvent promouvoir la durabilité, en se concentrant en particulier sur une norme minimale internationale de publication des informations extrafinancières par les entreprises.
> Lire aussi  Loi Pacte : « Aux Etats-Unis, le mouvement pour réformer le capitalisme est plus actif que jamais »
Ces standards de publication répondraient à un besoin-clé du marché et amélioreraient la capacité des investisseurs à prendre en compte les risques climatiques, ou liés au développement durable, au moment de prendre leurs décisions d’investissement. Une norme mondiale soutenue par l’UE et les Etats-Unis rendra également l’Europe plus attractive pour les investissements internationaux et fera progresser les efforts de l’UE visant à promouvoir une union des marchés des capitaux.
L’Investment Company Institute (ICI) représente des fonds régulés qui gèrent plus de 29 000 milliards d’euros d’actifs dans le monde entier. L’ICI appelle les entreprises à publier les informations sur leurs activités conformément aux recommandations du Groupe de travail sur la publication d’informations financières relatives au climat (en anglais, Task Force on Climate-Related Financial Disclosures, ou TCFD) du Conseil de stabilité financière [créé par le G20 de Londres en 2009] et celles du Sustainability Accounting Standards Board [SASB, organisation à but non lucratif créée en 2011 pour élaborer de nouvelles normes de comptabilité « durable »].
> Lire aussi  La finance américaine remporte « la bataille des critères de la “responsabilité sociale et environnementale”»
L’ICI encourage l’administration Biden à en faire une priorité absolue. Il appelle les dirigeants européens à se concentrer également sur les préconisations du TCFD et du SASB, car il s’agit du meilleur point de départ pour la coordination entre l’UE et les Etats-Unis.
Un point de départ
Les cadres du TCFD et du SASB fourniront aux investisseurs les données pertinentes ayant trait aux caractéristiques du développement durable propres à chaque secteur et faciliteront la juste appréciation des impacts du risque climatique sur la performance des entreprises. Ces informations sont indispensables pour permettre aux investisseurs d’évaluer comment les entreprises s’engagent dans la transition vers une économie plus durable.
Un accord sur la publication des informations des entreprises s’appuyant sur le TCFD et le SASB servirait de socle à un programme international de finance durable. Sur ces bases, l’UE sera toujours en capacité d’élaborer des normes plus exigeantes pour les entreprises en cohérence avec les objectifs de son Green Deal, par exemple en imposant aux entreprises des exigences supplémentaires en matière de durabilité, indépendamment des options retenues par les Etats-Unis ou d’autres entités étatiques ou régionales.
> Lire aussi  Les lents progrès de la finance pour aider à la transition écologique
Nous avons une occasion sans précédent de lutter contre les dangers du changement climatique, au profit des citoyens, des économies mondiales et des investisseurs. Se concentrer sur les outils qui donnent aux acteurs du marché la capacité de faire des choix qui favorisent la durabilité est un point de départ important pour la coopération entre l’UE et les Etats-Unis sur le changement climatique, et ancrera la finance durable à la fois dans les politiques publiques américaines et les pratiques de marché internationales.
§ L’Investment Company Institute (ICI) est un organisme de représentation des fonds d’investissement régulés à l’échelle internationale. Eric J. Pan a travaillé précédemment à la Securities and Exchange Commission et à la Commodity Futures Trading Commission, autorités de régulation américaines des marchés financiers et des matières premières.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/01/18/l-europe-devrait-chercher-avec-l-administration-biden-un-accord-sur-une-norme-minimale-d-informations-extrafinancieres-des-entreprises_6066621_3232.html>
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5- À Dinard, Nicolas Hulot s’invite au conseil municipal des jeunes, Ouest-France, 18/01/21, 09h46

Samedi matin, 16 janvier, 19 des 20 élus qui composent le conseil municipal des jeunes de Dinard, se sont réunis pour une prise de fonction. En présence de Nicolas Hulot.
La nouvelle équipe municipale a décidé de doter Dinard d’un conseil des jeunes. Après un appel à candidatures, vingt jeunes, dont onze filles, se sont portés candidats. Tous ont été retenus.
5 000 € de budget
Samedi matin, 16 janvier, au Cosec, s’est tenu le premier conseil municipal des jeunes. « Cette installation est un moment officiel. Le seul que je présiderai. Après, ce sera à vous de prendre en charge les conseils, précise Nolwenn Guillou, première adjointe, qui anime la séance. Pendant votre mandat de deux ans, nous allons apprendre à nous connaître, à écouter les idées des autres, à mener des projets dont certains plus longs que d’autres, plus coûteux, plus compliqués. » La première année le CMJ a un budget de 5 000 €.
>> Suite à lire à :
<https://www.ouest-france.fr/bretagne/dinard-35800/a-dinard-nicolas-hulot-s-invite-au-conseil-municipal-des-jeunes-7121690>
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6- Projet de loi Convention climat : un délit d’écocide à la portée très réduite, Novethic, 18/01/21
Concepcion Alvarez

Le projet de loi issu de la Convention citoyenne pour le climat comptera bel et bien un délit d'écocide. Mais alors qu'il devait permettre de condamner largement toute pollution des eaux, des sols et de l'air, seuls les cas "graves et durables", commis de façon intentionnelle, sont finalement concernés. Le délit de mise en danger de l'environnement connaît le même sort. Pour les spécialistes du droit de l'environnement, cela va fortement limiter leur portée, sans changer véritablement la donne.
C’est l’éléphant qui accouche d’une souris. En novembre dernier, les ministres de la Transition écologique et de la Défense annonçaient en grande pompe la création de deux nouveaux délits environnementaux : un délit général de pollution, baptisé "délit d’écocide", et un délit de mise en danger de l’environnement. Il s’agissait alors de "franchir un cap historique pour la justice environnementale". Mais les organisations patronales, qui ont bataillé en coulisses pour supprimer le délit d'écocide du projet de loi Convention citoyenne pour le climat (CCC), sont parvenues à en réduire les effets.
Le délit d’écocide devait venir compléter et renforcer un article existant du Code de l’environnement. Celui-ci se limite à la pollution des eaux et ne prévoit pas de sanctions fortes en cas d’effets graves. Le nouveau délit devait être étendu à la pollution de l’air et des sols avec une gradation des peines, allant de l’imprudence à l’acte intentionnel. Dans les cas les plus graves d’une infraction intentionnelle ayant causé des dommages irréversibles à l’environnement, on parlait alors d’écocide, puni de dix ans de prison et 4,5 millions d’euros d'amende.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/pollution/isr-rse/projet-de-loi-convention-climat-un-delit-d-ecocide-vide-de-son-esprit-initial-149403.html>
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7- Un sur trois, Actu-environnement, chiffre du jour, 18/01/21

C’est le nombre d’électeurs qui participeraient à un référendum sur l’environnement, selon un sondage Ifop. La Convention des citoyens pour le climat a proposé de modifier la Constitution pour y inclure la protection de l’environnement et de la biodiversité. Mais si 60 % des sondés ont entendu parler de cette Convention, seuls 25 % « avec précision »… Le référendum est avant tout perçu comme un coup politique d’Emmanuel Macron (61 %). 
<https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/956.html>
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8- Le Cese s’ouvre un peu aux citoyens, Le JDLE, 18/01/21
Stéphanie Senet

Publiée le 16 janvier au Journal officiel, la loi portant réforme du Conseil économique, social et environnemental (Cese) modifie à la marge la démocratie participative.
Extrait : Après avoir pris en compte les réserves et les modifications présentées par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 14 janvier, le gouvernement a publié la loi organique relative au Cese. Présentée le 7 juillet dernier en...
>> Suite à lire en édition abonnée à :
<https://www.journaldelenvironnement.net/article/le-cese-s-ouvre-un-peu-aux-citoyens,113293>
En savoir plus :
> LOI organique n° 2021-27 du 15 janvier 2021 relative au Conseil économique, social et environnemental (1) <https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042992836>, Le JO, 16/01/21
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9- L'horloge de l'apocalypse reste toujours aussi proche de minuit, AFP, 27/01/21, 23:00

L'horloge de l'apocalypse, qui symbolise l'imminence d'un cataclysme planétaire, a été maintenue mercredi à minuit moins 100 secondes, en raison du manque d'efficacité des gouvernements à gérer la pandémie, signe de leur impréparation face à des menaces nucléaire et climatique, selon les scientifiques.
"La pandémie meurtrière et terrifiante de Covid-19 sert de +coup de semonce+ historique, une illustration criante que les gouvernements nationaux et les organisations internationales sont mal préparées pour faire face aux menaces des armes nucléaires et du changement climatique qui pourraient véritablement mettre fin à la civilisation", a affirmé dans un communiqué le Dr. Rachel Bronson, directrice générale de l'ONG Bulletin of the Atomic Scientists, en charge de cette horloge symbolique, créée en 1947. 
Chaque année, un groupe d'experts de l'ONG, composé de 13 lauréats du prix Nobel, fixe la nouvelle heure.
L'an dernier, les aiguilles avaient été avancées de 20 secondes, et indiquaient l'heure la plus proche de minuit dans l'histoire de l'horloge.
"Réveillez-vous !" a enjoint aux chefs d'Etat des grandes puissances, l'ancien gouverneur de Californie, et président du conseil d'administration du Bulletin of the Atomic Scientists, Jerry Brown.
"Les Etats-Unis, la Russie, et les puissances nucléaires mondiales doivent cesser de hurler les unes sur les autres. Il est temps d'éliminer les armes nucléaires, pas d'en construire davantage. De même pour le changement climatique : les Etats-Unis, la Chine, et les autres grands pays doivent s'attaquer sérieusement aux émissions mortelles de carbone - maintenant", a-t-il également soutenu.
Parmi les recommandations adressées aux chefs d'Etat, le groupe d'experts exhorte les présidents américain et russe à étendre aussi loin que possible dans le temps les termes de l'accord New Start sur la limitation des armements nucléaires des deux pays. Le Parlement russe a ratifié mercredi une prolongation de l'accord jusqu'en 2026.
Les experts encouragent en outre les Etats-Unis à s'engager à ne pas utiliser une arme nucléaire en premier dans un conflit, et à persuader leurs alliés et rivaux de faire de même, ce qui constituerait "un pas vers la sécurité et la stabilité" selon eux.
Créée après la Seconde Guerre mondiale, l'horloge de l'apocalypse indiquait à l'origine minuit moins 7. En 1991, à la fin de la Guerre froide, elle avait reculé jusqu'à 17 minutes avant minuit. En 1953, ainsi qu'en 2018 et 2019, elle affichait minuit moins 2.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/l-horloge-de-l-apocalypse-reste-toujours-aussi-proche-de-minuit_151293>
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10- Alimentation, logement, véhicules polluants… le CESE craint que la future loi climat se contente « d’ajustements », Le , Monde, 28/01/21, 12h12 
Rémi Barroux

Dans un avis adopté mercredi, le Conseil économique, social et environnemental considère que les mesures proposées sont « pertinentes mais souvent limitées, souvent différées ». 
Le projet de loi censé reprendre les propositions de la Convention citoyenne pour le climat, qui doit être présenté en conseil des ministres le 10 février, ne sera pas à la hauteur des ambitions annoncées par le gouvernement. Tel est l’avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE), voté mercredi 27 janvier, à la quasi-unanimité (135 pour et 22 abstentions). Mardi, c’était le Conseil national de la transition écologique (CNTE) qui avait rendu son avis – ces deux instances font partie de la liste des organismes qui doivent être consultés par le gouvernement, leur position est indicative.
> Lire aussi  Transport aérien, passoires thermiques, régulation de la publicité : ce que contient le projet de loi pour le climat
Saisie par le gouvernement, le 7 janvier, pour avis sur le projet de loi « portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets », la troisième assemblée constitutionnelle, composée des représentants des corps intermédiaires et de la société civile, a émis un avis dubitatif, voire critique. « Comparées à ces objectifs, les nombreuses mesures du projet de loi, considérées une à une, sont en général pertinentes mais souvent limitées, souvent différées, souvent soumises à des conditions telles que l’on doute de les voir mises en œuvre à terme rapproché », écrivent les rapporteurs.
Les 150 tirés au sort et volontaires de la convention avaient comme objectif de définir « les mesures structurantes pour parvenir, dans un esprit de justice sociale, à réduire les émissions de gaz à effet de serre [GES] d’au moins 40 % d’ici à 2030 par rapport à 1990 ». L’objectif affiché du gouvernement était de traduire ces mesures, au nombre de 149 – en fait 146, Emmanuel Macron ayant usé de trois « jokers » pour en refuser certaines – soit par voie législative, d’où ce projet de loi, soit par voie réglementaire ou référendaire.
> Lire aussi  Les principales propositions de la convention pour le climat passées au crible
L’actuel projet de loi, qui comporte 65 articles, n’a vocation, selon le gouvernement, qu’à reprendre 40 % environ des propositions des conventionnels, les autres se retrouvant dans le projet de loi de finances, dans le plan de relance, traduite dans la réglementation ou en attente de décisions européennes. Et le CESE s’est bien gardé d’émettre un avis sur la reprise, ou non, des propositions de la convention dans le projet de loi. Encore moins d’évaluer la pertinence des mesures des conventionnels. « Notre mission était d’étudier le projet de loi et de dire s’il s’inscrit bien dans les objectifs de la politique climatique, notamment au regard de l’accord de Paris », explique Michel Badré, l’un des deux rapporteurs de l’avis.
Des « mesures restent lettre morte »
Et visiblement, le compte n’y est pas. Le CESE rappelle qu’il faudrait, pour atteindre l’objectif de réduction de 40 % des émissions de GES en 2030, et la neutralité carbone en 2050, « en faire autant [que ce qui a été réalisé en trente ans, depuis 1990] en trois fois moins de temps [en dix ans], donc tripler le rythme annuel de réduction ». « C’est un bouleversement profond qui est visé dès maintenant, et non un ajustement à la marge. » Et pour y arriver, les mesures inscrites dans le projet de loi ne vont pas suffire.
Sur plusieurs chapitres du texte gouvernemental, notamment l’alimentation collective, le logement, les véhicules polluants… les mesures ne sont que « des ajustements de dispositions existantes ». Le CESE redoute aussi que, faute de moyens budgétaires et humains, par exemple sur la rénovation des logements, le transport ferroviaire ou des mesures de préservation de la biodiversité, les « mesures restent lettre morte ».
Pour cette assemblée, « les évolutions en profondeur de domaines sensibles tels le transport aérien et le transport routier de marchandises sont, de fait, subordonnées ici à la sauvegarde des modèles existants en situation actuelle de crise, sans donner de vision claire sur leur réorientation vers une réelle soutenabilité ».
Le CESE livre 36 recommandations au gouvernement. Sans grande illusion. « Vu que le projet de loi est présenté en conseil des ministres, il y a peu de chances que le gouvernement tienne compte de nos préconisations. On s’adresse donc, d’une certaine manière, aux parlementaires qui vont discuter du texte », commente Michel Badré.
« Certaines préconisations inquiètent »
Pour rédiger l’avis, les discussions, réduites dans le temps étant donné les délais impartis par le gouvernement, furent intenses dans la section « environnement » du CESE, chargée de produire l’avis, selon Michel Badré. Cela s’est traduit, mercredi, dans les interventions des différents groupes. Pour celui des entreprises, l’un des rares à s’être abstenus, Catherine Tissot-Colle a évoqué « certaines mesures contraignantes du projet de loi ». « Et certaines préconisations de l’avis inquiètent les entreprises », a-t-elle ajouté, citant les passages sur la publicité, le vrac, la consigne, l’interdiction des centres-villes à certains véhicules ou encore le transport aérien. Pour la CFE-CGC (qui s’est aussi abstenue), Carole Couvert a tenu un discours similaire : « L’heure n’est pas à taxer davantage mais à accompagner la relance (…). Ce projet ne tient pas suffisamment compte de la crise. »
> Lire aussi  Le projet de loi climat ne mettra pas fin aux vols intérieurs les plus polluants
Le groupe des agriculteurs a aussi manifesté certaines inquiétudes. En son nom, Manon Pisani a ainsi évoqué le projet de « taxe engrais », « le renforcement de la protection judiciaire de l’environnement », « l’évolution du droit de l’eau »… Autant de positions qui reflètent les débats dans la société civile.
Comme le CESE, le Conseil national de la transition écologique (CNTE) s’est inquiété de la « baisse insuffisante » des émissions de gaz à effet de serre que permettra le projet de loi. Regrettant notamment un « manque d’association à l’élaboration de la loi de l’ensemble des organisations syndicales et patronales, corps intermédiaires et société civile organisée », cette instance, qui réunit justement les représentants de ces différents secteurs ainsi que des élus (parlementaires et collectivités territoriales), a aussi déploré une étude d’impact insuffisante.
Dans son avis, le CNTE fait état de divergences en son sein, notamment sur « l’équilibre entre les mesures contraignantes et obligatoires, les mesures et engagements volontaires, les délais et les seuils d’application des mesures ». Il s’est par contre accordé pour souligner « l’absence de précisions sur le financement des propositions de la loi et, plus globalement, sur le financement de la décarbonation de l’économie et de la société française ». Autant de points qui seront sûrement abordés lors du débat parlementaire qui doit se conclure, cet été, par l’adoption de la loi.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/28/le-conseil-economique-social-et-environnemental-emet-des-reserves-sur-le-projet-de-loi-climat_6067923_3244.html>
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11- En Gironde, les expropriés de l’immeuble Signal, symbole de l’érosion côtière, seront indemnisés, M le Mag, 28/01/21, 15h07 
Claire Mayer (Bordeaux, correspondante)

Construit au bord de l’océan, à Soulac-sur-Mer, ce bâtiment est devenu inhabitable à cause de l’érosion du littoral. Depuis leur évacuation en 2014, les copropriétaires réclamaient une indemnisation de l’Etat. Ils ont obtenu gain de cause le 21 janvier. 
Habitants dédommagés
Après sept années de procédures, la préfète de Nouvelle-Aquitaine, Fabienne Buccio, a annoncé, le 21 janvier, qu’un accord avait été trouvé quant à l’indemnisation des copropriétaires de l’immeuble Signal. Victime de l’érosion marine, ce bâtiment avait été évacué le 29 janvier 2014. Devant l’impossibilité de pouvoir un jour vendre ou récupérer leur bien, ses copropriétaires demandaient depuis un dédommagement de l’Etat. Et 92 propriétaires sur 99, soit 72 appartements sur 78, ont accepté la proposition : une enveloppe globale de 7 millions d’euros, répartie entre chaque propriétaire au prorata de la taille de son bien. « L’objectif est que les premières indemnisations puissent intervenir ce printemps », a précisé Mme Buccio.
Côte grignotée
La première pierre du Signal est posée en 1965 à Soulac-sur-Mer, située au bord de l’océan Atlantique, à la pointe du Médoc en Gironde. L’heure est à l’innovation, au béton et au rêve balnéaire. Erigé sur la dune, à seulement 200 mètres du trait de côte, l’immeuble de quatre étages promet une vue imprenable sur l’horizon marin. A sa livraison, en 1967, les 78 appartements partent comme des petits pains. Mais, au fil des ans, l’érosion marine grignote progressivement la côte. En février 2010, la violente tempête Xynthia s’abat sur le bâtiment, qui n’est alors plus qu’à 40 mètres de l’eau. Sans issue possible, les habitants du bâtiment, majoritairement retraités, devront plier meubles et bagages quatre ans plus tard.
> Lire aussi  Climat : la moitié des plages du monde pourraient disparaître d’ici à la fin du siècle
Thermomètre du climat
L’immeuble Signal est devenu un symbole du réchauffement climatique, de la montée des eaux et de l’érosion côtière. Ses occupants sont considérés comme les premiers réfugiés climatiques français. En 2014, lorsque les derniers habitants sont évacués, le Signal n’est plus qu’à 9 mètres du bord de la dune. Laissé à l’abandon, le bâtiment demeure un danger. Il menace de s’effondrer dans l’océan Atlantique avec l’amiante qu’il renferme. Pour éviter une catastrophe écologique, une vaste opération de désamiantage est lancée en 2019. Financée par l’Etat, elle a permis de retirer 50 tonnes de matériaux polluants.
Feuilleton judiciaire
L’Etat avait d’abord proposé aux propriétaires 1,5 million d’euros à partager – 20 000 euros par appartement. Trop loin du prix d’achat, selon les expropriés. Après la mobilisation d’élus, l’­Assemblée vote, fin 2018, en faveur de l’indemnisation des copropriétaires. L’affaire semble donc en bonne voie, mais, le 10 juillet 2020, le tribunal administratif de Bordeaux rejette toute faute de l’Etat, arguant qu’il n’avait pas d’informations suffisantes sur les risques d’érosion lorsqu’il a délivré le permis de construire. Dix jours plus tard, le Sénat se prononce néanmoins pour l’indemnisation des propriétaires du Signal à hauteur de 70 % de la valeur estimée avant le risque d’effondrement. Un vote qui a permis l’accord négocié en janvier.
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/01/28/en-gironde-les-expropries-de-l-immeuble-signal-symbole-de-l-erosion-cotiere-seront-indemnises_6067937_4500055.html>
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12- Ultime immersion pour des sculptures de Jason deCaires à Cannes, AFP, 28/01/21, 18:00

Le sculpteur britannique Jason deCaires Taylor a installé jeudi au large de Cannes six statues sous la mer composant un éco-musée propice à la recolonisation par la faune et la flore, sa toute première œuvre en Méditerranée, visitable avec masque et tuba, selon la municipalité.
Le concept a déjà été décliné devant l'île de la Grenade aux Petites Antilles, au large de la station balnéaire mexicaine de Cancun ou à Lanzarote aux Canaries dans une démarche de sensibilisation des touristes à la fragilité du milieu marin. La particularité de Cannes est d'être accessible aux nageurs et visitable en principe dès le week-end prochain. 
"C'est un des rares musées ouverts en France !", souligne avec un brin d'ironie la mairie de Cannes. "Ces œuvres vont évoluer avec les poissons et les algues car elles forment de nouveaux récifs".
Chaque sculpture, d'une hauteur de 2 mètres et d'un poids de 9 tonnes, représente un anonyme cannois, homme, femme ou enfant dont le visage a été moulé. Les intéressés ont pu assister à l'immersion des sculptures avec leurs traits. 
Fabriquée dans un matériau en béton écologique poreux à PH neutre, les sculptures ont été posées à une centaine de mètres du rivage sud de l'île Sainte-Marguerite dans une zone sablonneuse qui avait été abîmée par le passage d'un câble sous-marin et renettoyée depuis. 
Elles trôneront dans des eaux peu profondes réservées à la baignade où les bateaux ont interdiction de mouiller et seront aussi visibles sur le site www.underwatersculpture.com.
<https://information.tv5monde.com/culture/ultime-immersion-pour-des-sculptures-de-jason-decaires-cannes-393881>
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13- Cette plateforme vous aide à trouver un emploi respectueux de la planète, We Demain, 28/01/21
Sofia Colla

Comment décrocher un emploi qui a un impact positif sur la planète ? La plateforme Shift Your Job répertorie les organisations les plus engagées contre le réchauffement climatique. 
En 2018, des étudiants avaient déjà lancé le manifeste Pour un réveil écologique, appelant au boycott des entreprises polluantes et aidant les jeunes diplômés à choisir un employeur engagé. 
La nouvelle plateforme Shift Your Job, lancée en décembre 2020, aide également à sauter le pas. 
Ici, pas d’offres d’emploi, mais un catalogue qui répertorie secteur par secteur les organisations les plus engagées contre le réchauffement. Elle en recense 1230, 70 % d’entreprises privées et 30 % d’associations. 
Une plateforme créée par des bénévoles du think tank The Shift Project, “qui œuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone”. Les entreprises répertoriées contribuent à la transition dans 12 secteurs : énergie, alimentation, bâtiment, formation, recherche, média (secteur dans lequel WE DEMAIN a été identifié), transport… Ces catégories sont ensuite divisées avec plus de 300 sous-secteurs, de quoi mieux affiner sa recherche.
“Son ambition est d’inspirer et orienter celles et ceux qui souhaitent aligner leur engagement professionnel avec la lutte contre le dérèglement climatique”, écrivent les fondateurs sur le site. 
> À lire aussi : Transition écologique, un million d’emplois à la clé
>> Suite à lire à :
<https://www.wedemain.fr/ralentir/cette-plateforme-vous-aide-a-trouver-un-emploi-respectueux-de-la-planete/>
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14- Brève plaidoirie pour une presse spécialisée en environnement, Le JDLE, 29/01/21
Arnaud Gossement

Les journalistes spécialisés en environnement sont indispensables pour la diffusion et le progrès du droit de l'environnement, clame l'avocat Arnaud Gossement.
La fin d’un journal est toujours une mauvaise nouvelle pour la démocratie. La fin d’un journal consacré à l’environnement est toujours une mauvaise novelle pour l’environnement. La fin du journal de l’environnement est une mauvaise nouvelle à tous points de vue.
Au moins peut-on espérer qu’à cette occasion chacun réalise à quel point les journalistes spécialisés dans ce domaine si important sont indispensables pour la diffusion et le progrès, notamment du droit de l’environnement. Juriste, je sais ce que je leur dois. Cette information experte m’est indispensable pour découvrir des sujets nouveaux, pour comprendre des enjeux parfois très techniques, pour anticiper les règles de droit à venir, pour exprimer un avis – si on ne me demande – sur les choix que l’Etat fait, pour lire les avis des autres acteurs.
Sans journalistes spécialisés cette information se réduirait trop souvent à la simple reprise de communiqués de presse, au seul relai d’un nombre réduit d’interprétations du droit et de la manière dont il faut le rédiger, au seul exposé à plat de polémiques parfois stériles. Sans journalistes spécialisés, les nombreuses lois qui sont publiés chaque année ne seraient pas élaborées ni appliquées dans les mêmes conditions. Et même s’il s’en défend souvent, le juge lui aussi est sensible à la « pression médiatique » qui peut accompagner le dossier dont il est saisi. L’affaire du siècle en est un bel exemple. La presse spécialisée permet de faire vivre un débat public de qualité sur le droit de l’environnement : pas un débat de postures alimentées par de simples déclarations péremptoires. La presse interroge, sonde, vérifie, recoupe, souligne les incohérences et contradictions. 
« Contradictions » : un mot important. L’avocat comme le journaliste spécialisé savent à quel point le principe du contradictoire est essentiel. Le procès procède toujours d’un échange de points de vue et d’analyses souvent contraires. Il ne s’agit pas de permettre simplement à toutes les parties de s’exprimer : il s’agit aussi de faire en sorte que ce dialogue fasse ressortir la complexité de toute situation de conflit et, qu’en définitive, la décision de justice tienne compte de cette complexité. Le journaliste a lui aussi la charge d’identifier cette complexité et de la présenter au lecteur après avoir organisé ce contradictoire.
En matière d’environnement, rien n’est jamais simple. Prendre en compte tous les paramètres – scientifiques, économiques ou juridiques d’un problème, étudier tous les intérêts contraires qui s’expriment, permettent au rédacteur de la norme et au juriste d’élaborer un droit de bien meilleure qualité. C’est pour cela que le dialogue entre journalistes et juristes est indispensable. Je suis souvent interrogé sur le sens de tel projet de texte, sur la portée de telle loi, sur les enjeux de tel procès. Et j’apprécie toujours de répondre aux questions d’un journaliste qui ne me demande pas simplement une citation pour nourrir un article « Pour/contre » rédigé en quelques minutes. Le journal de l’environnement comme d’autres médias pouvait compter sur des journalistes chevronnés qui connaissent la différence entre information et communication et avaient à cœur de me pousser, moi comme bien d’autres, dans mes retranchements avant de se faire leur propre analyse. Le journal de l’environnement disparaît : le journalisme spécialisé en environnement a de beaux jours devant lui.
<https://www.journaldelenvironnement.net/article/breve-plaidoirie-pour-une-presse-specialisee-en-environnement,113958>
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15- Salut, les membres de la famille de l'écologie et de la solidarité, Le JDLE, 29/01/21
Par Matthieu Orphelin

Le député Matthieu Orphelin se plaint de ne plus avoir de sources pour ses anti sèches. Un vrai problème.
Le JDLE, c'était… 
… des journalistes tellement compétents que je révisais toujours mon dossier avant de répondre à leurs interviews, de peur de me faire coincer par une question technique,
… des journalistes qui souvent en savaient autant que nous -voir plus !- sur les sujets que nous défendions,
… des journalistes qui nous apprenaient tant, qui nous donnaient du recul et nous permettaient de nous nourrir de leurs récits d’expériences étrangères ou locales, de nous en inspirer pour imaginer à notre tour de nouvelles politiques écologiques,
… des journalistes qui avait bien plus d'expérience que tant de ministres, et ne se laissait pas compter par leurs éléments de langage peu maîtrisés ou les annonces maintes fois réchauffées,
… des journalistes avec qui on avait vécu ces grands moments du Grenelle, des conférences environnementales, de la COP 21, du grand débat,
c’était aussi Valéry et ses livres passionnants… 
Alors qu’on n’a jamais eu autant besoin d’apprendre sur le climat, l’énergie, la biodiversité, les déchets, l’énergie, la santé-environnement… le JDLE ferme. Ainsi va l’absurdité de notre monde !
Chers journalistes du JDLE, tout simplement merci pour tout.
Chers Stéphanie Senet, Romain Loury, Victor Miget et Valéry, vous êtes membres de la famille de l'écologie et de la solidarité. Nul doute donc que nous nous retrouverons vite !
<https://www.journaldelenvironnement.net/article/salut-les-membres-de-la-famille-de-l-ecologie-et-de-la-solidarite,113908>
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16- Entreprise "la plus durable" au monde, Schneider Electric est devenu un modèle mondial, Novethic, 29/01/21
Béatrice Héraud

Le nouveau classement des entreprises les plus durables du monde selon Corporate Knights, révélé à l'occasion du Forum économique mondial de Davos, place Schneider Electric en tête. Une première pour l'entreprise, qui est souvent récompensée par les indices de durabilité et les classements les plus influents. Une reconnaissance due en particulier à l'alignement de l'entreprise sur les Objectifs de Développement Durable (ODD).
Depuis plus de 15 ans, le magazine Corporate Knights publie son classement des 100 grandes entreprises les plus durables au monde. Il est traditionnellement publié lors du Forum économique mondial de Davos. Cette année, c’est Schneider Electric qui se hisse en tête, un bond fulgurant après une 29e place l'an passé. Une "reconnaissance" du travail des équipes et de ses partenaires selon son PDG, Jean-Pascal Tricoire. "Ce n’est qu’une étape sur le chemin", précise-t-il alors que le groupe renforce encore ses engagements en matière de développement durable pour 2025.
Depuis une dizaine d’années, il peut se prévaloir de nombreuses distinctions en matière de responsabilité sociale de l'entreprise (RSE), comme le triple A du MSCI Socially responsible investing ou son bon classement régulier au Dow Jones Sustainability Index (DGSI). Par ailleurs, l’an dernier, il a été considéré comme l’entreprise du CAC40 avec le meilleur impact positif par l’agence de notation Impak Finance. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/entreprise-responsable/isr-rse/corporate-knights-djsi-devoir-de-vigilance-comment-schneider-electric-est-devenue-une-vitrine-de-l-entreprise-durable-149451.html>
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17- La tendance à la réparation connaît un vrai boom, au point que la main d'œuvre manque, Novethic, 31/01/21
Marina Fabre

Vélo, smartphone, lave-linge... De plus en plus de consommateurs préfèrent réparer leurs objets plutôt de les remplacer. La demande est telle que les distributeurs recrutent à tour de bras des réparateurs. Problème : les techniciens manquent à l'appel. Certains prennent les devants, comme la startup spécialisée Murfy qui a décidé d'ouvrir sa propre école pour pouvoir répondre au boom de la demande. 
Si vous cherchez à vous reconvertir, le métier de réparateur est un emploi d’avenir que toutes les entreprises de l’électroménager, de la téléphonie, de l’informatique s’arrachent en ce moment. Il suffit d’aller sur le site de la Fnac Darty pour s’en rendre compte. Le groupe recrute 500 techniciens de réparation pour faire face au boom de cette tendance qui s’ancre de plus en plus dans les habitudes de consommation des Français. Une vraie bonne nouvelle alors que le chômage explose avec la pandémie de Covid-19.
Il faut dire que les pouvoirs publics ont considérablement boosté cette tendance avec l’apparition d’un nouvel étiquetage : l’indice de réparabilité. Depuis le 1er janvier, sur les lave-linge, les smartphones ou encore les ordinateurs, les producteurs doivent obligatoirement apposer un indice qui évalue, sur une note de 1 à 10, le degré de réparabilité du produit en fonction de la disponibilité des pièces détachées ou encore du coût de la réparation. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, espère ainsi qu’en 5 ans, le taux de pannes donnant lieu à une réparation passe de 40 % à 60 %. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/economie/isr-rse/l-explosion-de-la-tendance-a-la-reparation-est-si-forte-que-la-main-d-uvre-manque-149376.html>
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18- Droit à la réparation des appareils électroniques : premiers succès pour l’indice de réparabilité, Le Monde, Pixels, 01/02/21, 18h31 
Nicolas Six

Un mois après le lancement de cette étiquette, le premier bilan est encourageant, dans les boutiques comme chez les réparateurs. 
Au rayon smartphones du grand magasin Boulanger de Montmartre, à Paris, elles sautent aux yeux, ces grandes étiquettes colorées du rouge au vert. Leur rôle est d’afficher la note de « réparabilité » de chaque smartphone, graduée de 1 à 10, pour remarquer rapidement les produits faciles à dépanner. Cet indice de réparabilité attire d’autant plus l’attention qu’il est nouveau : il fête son premier mois d’existence le 1er février.
Dans les rayons de Boulanger, on voit rapidement que certains mobiles sont plus réparables que d’autres. Les notes varient de 8,2/10 pour un Samsung à 4,7/10 pour un Xiaomi. Les écarts peuvent être conséquents au sein d’une même marque puisqu’un autre mobile Xiaomi se hisse à 7,1/10.
> Lire aussi  Matériel électronique : cinq questions sur le nouvel indice de réparabilité
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/02/01/droit-a-la-reparation-des-appareils-electroniques-premiers-succes-pour-l-indice-de-reparabilite_6068400_4408996.html>
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19- La croissance a un « coût dévastateur pour la nature », selon un rapport britannique, Le Monde avec AFP, 02/02/21, 08h32

L’estimation des bénéfices que les humains tirent de services offerts par la nature a chuté de 40 % par habitant au niveau mondial, depuis 1992. 
En pleine pandémie de Covid-19, la nature vient rappeler régulièrement qu’elle ne saurait être éternelle si les humains n’en prennent pas soin. Un nouvel avertissement est formulé par un rapport de 600 pages, commandé il y a deux ans par le gouvernement britannique. Fruit du travail de spécialistes internationaux, coordonné par le professeur d’économie de l’université de Cambridge Partha Dasgupta, il dresse un bilan inquiétant quant aux aspects économiques, sanitaires et sociaux de la croissance économique.
D’après les conclusions du rapport, le produit national brut (PNB) par habitant a doublé au niveau mondial depuis 1992 mais le « capital naturel » – c’est-à-dire l’estimation des bénéfices que les humains tirent de services offerts par la nature – a chuté de 40 % par tête. « Si l’humanité a immensément prospéré ces dernières décennies, la manière dont nous avons atteint cette prospérité fait qu’elle a été acquise à un coût dévastateur pour la nature », dénoncent les auteurs.
Ils appellent ainsi à un rééquilibrage du lien entre l’être humain et la nature, rappelant (sur la base de nombreuses autres études) les relations étroites entre la préservation de la biodiversité et les conditions de vie humaine, en matière de santé notamment. L’extinction massive en cours d’espèces vivantes « mine la productivité, la résilience et l’adaptabilité de la nature », écrivent-ils encore. Les conséquences déjà visibles de cette déperdition, comme l’actuelle pandémie de Covid-19, pourraient constituer « la partie émergée de l’iceberg » si le développement économique humain se poursuivait sans changements.
> Lire aussi  La forêt de Sologne défigurée par ses grillages d’acier
Une « volonté politique supérieure au plan Marshall »
« Nous sommes totalement dépendants de la nature, » avertit dans une préface au rapport le documentariste et militant écologique britannique David Attenborough. « Elle nous fournit l’air que nous respirons et tout ce que nous mangeons. Mais nous l’abîmons tellement que beaucoup de ses écosystèmes sont au bord de l’effondrement. »
Le rapport souligne également que les modèles économiques, fondés sur la croissance, n’intègrent pas les bénéfices tirés de la biodiversité. Les auteurs appellent alors à remplacer la seule comptabilité traditionnelle de la croissance (le produit intérieur brut, PIB) par un calcul du bien-être économique prenant en compte les services rendus par la nature. Mais une telle réorientation vers une croissance plus soutenable nécessiterait des changements systémiques, portés par « une ambition, une coordination et une volonté politique semblable, voire supérieure, au plan Marshall » de reconstruction économique lancé au sortir de la seconde guerre mondiale.
Les auteurs du rapport appellent enfin à faire des deux rendez-vous importants de la diplomatie verte – la COP15 sur la biodiversité et la COP26 sur le climat, prévues cette année – des leviers pour lancer ces transformations.
> Lire aussi  La France pourrait connaître un climat extrême à la fin du siècle
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/02/la-croissance-a-un-cout-devastateur-pour-la-nature-selon-un-rapport-britannique_6068463_3244.html>
Sur le même sujet :
> La croissance a un "coût dévastateur" pour la Nature, selon un rapport <https://information.tv5monde.com/info/la-croissance-un-cout-devastateur-pour-la-nature-selon-un-rapport-394497>, AFP, 02/02/21, 04:00
En savoir plus :
> Final Report - The Economics of Biodiversity : The Dasgupta Review <https://www.gov.uk/government/publications/final-report-the-economics-of-biodiversity-the-dasgupta-review>, Cambridge University, 02/02/21 (PDF, 26.8MB, 606 pages)
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20- « L’affaire du siècle » : l’Etat condamné pour « carences fautives » dans la lutte contre le réchauffement climatique, Le Monde, 03/02/21, 11h10 
Stéphane Mandard et Audrey Garric

La justice reconnaît pour la première fois que l’Etat a commis une « faute » en se montrant incapable de tenir ses engagements de réduction des gaz à effet de serre. 
« Une victoire historique pour le climat. » C’est peu de dire que le jugement rendu mercredi 3 février par le tribunal administratif de Paris a donné satisfaction aux associations de défense de l’environnement et à leurs avocats. Deux ans après avoir recueilli plus de 2 millions de signatures en moins d’un mois – une mobilisation sans précédent en France –, pour dénoncer l’« inaction climatique »v de l’Etat, « L’affaire du siècle » avait rendez-vous avec la justice. Les quatre ONG à l’origine de la pétition (Notre affaire à tous, Greenpeace, Oxfam et la Fondation Nicolas Hulot) avaient déposé en mars 2019 un recours devant le tribunal administratif de Paris pour « carence fautive » de l’Etat.
A l’issue de ce « premier grand procès climatique en France » – comme l’avait qualifié la rapporteuse publique dans ses conclusions lors de l’audience du 14 janvier –, la justice reconnaît pour la première fois que l’Etat a commis une « faute » en se montrant incapable de tenir ses engagements de réduction des gaz à effet de serre (GES). Pour rappel, la France s’est engagée à diminuer ses émissions de 40 % d’ici à 2030 par rapport au niveau de 1990 et à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Le tribunal a condamné l’Etat à verser un euro symbolique aux associations requérantes pour « le préjudice moral » résultant de « ses carences fautives dans le respect de ses engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique ».
Préjudice écologique
La France n’est en effet pas sur la bonne trajectoire. Dans son rapport annuel, publié en juillet 2020, le Haut Conseil pour le climat juge sévèrement la politique du gouvernement : « Les actions climatiques ne sont pas à la hauteur des enjeux ni des objectifs. » Ainsi, les émissions de GES ont baissé de 0,9 % entre 2018 et 2019, alors que le rythme devrait être d’une diminution annuelle de 1,5 %, et de 3,2 % à partir de 2025 pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Et encore ces objectifs ont été revus depuis à la baisse par le gouvernement, contre l’avis du Haut Conseil.
> Lire aussi  La France n’est toujours pas « à la hauteur des enjeux » climatiques
Pour Clémentine Baldon, l’avocate de la Fondation Nicolas Hulot, le jugement du tribunal administratif de Paris est « révolutionnaire » à plus d’un titre : parce qu’il reconnaît la « responsabilité de l’Etat » dans la crise climatique, que son « inaction » sera désormais « illégale » et considérée comme la cause d’un« préjudice écologique ».
Pour la première fois, le juge administratif a reconnu l’existence d’un préjudice écologique – caractérisé par une modification de la composition de l’atmosphère liée à un surplus d’émissions de GES – et le fait que l’Etat devait être regardé comme responsable d’une partie de ce préjudice dès lors qu’il n’avait pas respecté ses engagements en matière de réduction des émissions. Jusqu’à présent, seul le juge judiciaire avait reconnu ce préjudice – dans l’arrêt Erika –, qui a ensuite été consacré dans la loi sur la biodiversité de 2016.
Mais le tribunal a rejeté la demande d’indemnisation financière de ce préjudice écologique, au motif que les associations requérantes n’ont pas démontré qu’il était impossible de le réparer en nature. Il a toutefois considéré qu’elles étaient fondées à demander la réparation en nature. Afin de déterminer les mesures devant être ordonnées à l’Etat pour réparer le préjudice causé ou prévenir son aggravation, les juges ont prononcé un supplément d’instruction, assorti d’un délai de deux mois. Dans un deuxième jugement, le tribunal pourrait ainsi ordonner au gouvernement de revoir sa copie pour réduire effectivement les émissions de GES.
Dans le prolongement du Conseil d’Etat
La justice s’inscrit ici dans le prolongement de la décision, tout aussi inédite, rendue le 19 novembre 2020 par le Conseil d’Etat. Dans un autre recours visant l’inaction climatique de l’Etat, déposé cette fois par la ville de Grande-Synthe (Nord), la plus haute juridiction administrative a fixé un ultimatum à l’exécutif en lui donnant trois mois pour « justifier que la trajectoire de réduction à horizon 2030 pourra être respectée ». 
« Cette reconnaissance de l’obligation pour l’Etat de réparer le préjudice écologique est une avancée, estime Julien Bétaille, maître de conférences en droit public à l’université Toulouse-I Capitole. Mais il faudra qu’elle soit confirmée, par une décision du Conseil d’Etat, et surtout appliquée, c’est-à-dire qu’un juge prononce une obligation de réparation. » A ce titre, le spécialiste du droit de l’environnement estime que les associations auraient dû proposer une « évaluation sérieuse » du préjudice écologique et non se contenter de demander sa réparation à hauteur de 1 euro, « sans décrire et évaluer précisément la substance de ce préjudice ».
La reconnaissance d’une faute de l’Etat ouvre-t-elle la voie à des actions en justice de victimes du dérèglement climatique ? « Oui, des individus pourraient demander la réparation de divers types de préjudices climatiques devant les tribunaux, répond M. Bétaille. Mais attention, il faudrait calculer la contribution de l’Etat français à ce préjudice, l’insuffisance de son action n’étant pas la seule cause des changements climatiques. » Dans les dossiers de pollution de l’air, où la justice a aussi retenu la faute de l’Etat, les victimes n’ont jusqu’ici jamais obtenu réparation.
Cette pression exercée devant les tribunaux pourrait-elle, comme l’espèrent les ONG, modifier le rapport de force politique au moment où le projet de loi issu des propositions de la convention citoyenne pour le climat doit être présenté en conseil des ministres, le 10 février, avant d’être débattu au Parlement à partir de la fin de mars ? Ce texte n’est pas à la hauteur des objectifs climatiques de la France, selon le Conseil économique, social et environnemental et le Conseil national de la transition écologique.
> Lire aussi  « L’affaire du siècle » : « Les juges français doivent oser défendre le droit à un environnement sain et un climat stable »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/03/climat-l-etat-condamne-pour-carences-fautives-dans-l-affaire-du-siecle_6068613_3244.html>
Sur le même sujet :
> « L’Affaire du siècle » : L’Etat responsable de manquements dans la lutte contre le réchauffement climatique, dit la justice <https://www.20minutes.fr/planete/2968399-20210203-affaire-siecle-etat-responsable-manquements-lutte-contre-rechauffement-climatique-dit-justice>, 20 Minutes avec AFP, 03/02/21, 11h23
> "Affaire du siècle" l’État condamné à verser un euro symbolique à quatre associations en réparation de leur préjudice moral <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/affaire-du-siecle-letat-condamne-a-verser-un-euro-symbolique-a-quatre-associations-en-reparation-de-leur-prejudice-moral_4281937.html>, Radio France, 03/02/2021, 11:26
> « L’Affaire du siècle » : l’Etat français condamné en justice pour son inaction climatique <https://www.nouvelobs.com/planete/20210203.OBS39715/l-affaire-du-siecle-l-etat-francais-condamne-en-justice-pour-son-inaction-climatique.html>, L’Obs, 03/02/21, 11h44
> Climat : l'Etat jugé responsable de manquements dans la lutte contre le réchauffement <https://information.tv5monde.com/info/climat-l-etat-juge-responsable-de-manquements-dans-la-lutte-contre-le-rechauffement-394674>, AFP, 03/02/21, 12:00
> Affaire du siècle : l'Etat "responsable" de manquements dans la lutte contre le réchauffement <https://information.tv5monde.com/info/affaire-du-siecle-l-etat-responsable-de-manquements-dans-la-lutte-contre-le-rechauffement>, AFP, 03/02/21, 17:00
> "Affaire du siècle" : la décision du tribunal administratif de Paris est une "première" mais n'est "pas historique" à ce stade, selon un avocat <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/affaire-du-siecle-la-decision-du-tribunal-administratif-de-paris-est-une-premiere-mais-n-est-pas-historique-a-ce-stade-selon-un-avocat_4282033.html>, France Télévisions, 03/02/21, 19:10
> Affaire du siècle : une première étape vers une justice climatique <https://www.euractiv.fr/section/climat/news/affaire-du-siecle-une-premiere-etape-vers-une-justice-climatique/>, EurActiv, 03/02/21
> Affaire du siècle : une faute de l'État mais pas d'injonction à agir à ce stade <https://www.actu-environnement.com/ae/news/affaire-du-siecle-jugement-tribunal-administratif-paris-faute-justice-climat-36991.php4>, Actu-environnement, 03/02/21
> Chronique d’Arnaud Gossement. Affaire du siècle : le juge peut-il sauver le climat ? <https://www.actu-environnement.com/ae/news/chronique-arnaud-gossement-jugement-affaire-siecle-36993.php4>, Actu-environnement, 03/02/21
> Victoire historique : l'Etat condamné pour inaction climatique, l’Affaire du Siècle, Lettre du 03/02/21
Bonjour,
C’est avec beaucoup d’émotion que nous vous écrivons ce mail aujourd’hui : deux ans après la mobilisation incroyable qui a porté l’Affaire du Siècle, nous avons gagné !
La justice vient de reconnaître que l’inaction climatique de l’État est illégale, que c’est une faute, qui engage sa responsabilité.
C’est une victoire historique pour le climat ! Et cette victoire, c’est grâce à vous, grâce aux 2,3 millions de personnes qui soutiennent l’Affaire du Siècle.
Partagez cette vidéo <http://r.betelgueuse.laffairedusiecle.net/mk/cl/f/ArA1f93tlkLKU3qK0PxUV4LgaRkZMscfHMl04IsitKAmLU9Cf4TBwPQnun0TyofXEQsruCDKXoJpb0VyVvxUEbooMmzqCI6FpmwYkTeJVqmg5AFCRhtnVuZl_oSF5maMSx-2EuyQy9Eu7jZt1zcEzYqOVsY9CZHTfGDilTIfogh3QbD_-ar-_FUHtxxg3Nee>
Avec ce jugement extraordinaire, dès aujourd’hui, des victimes directes des changements climatiques en France vont pouvoir demander réparation à la France. L’État va donc faire face à une pression inédite pour enfin agir contre les dérèglements climatiques.
>> Suite à lire à :
<http://r.betelgueuse.laffairedusiecle.net/mk/mr/sL5Viwm5IYItn6Y0tjYnwJ-v7m06j5L3ndl-lSpriNF2IMoRuqGCrEhwXtZaWdFtMkgWi0bvPCBDJNe8EUlPFkLoJ74E0DkGqnFXz7rAkyC6aAKBiJFU9DergF6UsjWK>
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En images
21- Ma Petite Planète : l’appli ludique et écolo qui prend soin de l’environnement tout en s’amusant, Positivr, 28/01/21, 17:32

Avec Ma Petite Planète, les participants sont encouragés à réaliser un maximum de défis fun et écologiques.
Et si nous prenions soin de la planète tout en nous amusant ? Voici ce que propose cette nouvelle application à la fois ludique et écolo. Car oui, il n’y a pas de raison pour que les grandes questions climatiques ne soient pas abordées sous un œil plus fun et divertissant. Alors, place à la découverte !
Connaissez-vous l’appli Ma Petite Planète ? Si la réponse est non, vous allez sans doute bientôt l’adopter. Car comme son nom l’indique, elle propose aux utilisateurs de protéger l’environnement à travers des missions amusantes : défis écologiques, battles et ambiance compétitive, voici, entre autres, ce qui nous attend. 
Clément Debosque est le cofondateur de cette application. En août 2019, il a pris conscience que « convaincre son entourage » de prendre davantage soin de la planète n’était pas toujours simple. Alors, pour sensibiliser un maximum les citoyens, il a eu l’excellente idée d’aborder les sujets climatiques sous la forme d’un jeu. C’est ainsi qu’est né ce concept.
« À notre sens c’est un super levier derrière pour aller embarquer les entreprises, les mairies, les gouvernements et les états pour être ambitieux et pour répondre aux objectifs et à l’urgence climatique. », Clément Debosque, interviewé par Brut
> Regardez (une vidéo signée Brut) : 
<https://positivr.fr/video-pour-proteger-la-planete-cette-nouvelle-application-fait-le-pari-du-jeu/>
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22- Historique : l’inaction climatique de l’état est jugée illégale, L’affaire du siècle, 03/02/21

Cette victoire, c’est grâce à vous !
Restons mobilisé·e·s pour aller plus loin et obtenir de nouvelles victoires. Ensemble nous pouvons faire agir l’Etat concrètement pour le climat !
> Vidéo à voir à
<https://twitter.com/laffairedusiecl/status/1356887946998202368/video/1>
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– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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