[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage + 1 annonce (vendredi 5 février)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 5 Fév 08:03:17 CET 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Reportage. A Saint-Quay-Portrieux, la saint-jacques sort de sa coquille <https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2021/01/14/a-saint-quay-portrieux-la-saint-jacques-sort-de-sa-coquille_6066263_4497319.html>, Le Monde, 14/01/21, 16h34
2- Une alimentation bonne pour moi et la planète ? Tout dépend de là où j’habite <https://theconversation.com/une-alimentation-bonne-pour-moi-et-la-planete-tout-depend-de-la-ou-jhabite-153330>, The Conversation, 19/01/21, 19:28
3- Le broyage des poussins mâles bientôt interdit en Allemagne <https://www.geo.fr/environnement/elevage-le-broyage-des-poussins-males-bientot-interdit-en-allemagne-203484>, AFP, 20/01/21, 17:00
4- Reportage. Le plus gros projet d’agroécologie au monde : en Inde, l’Andhra Pradesh mise sur une « agriculture naturelle à zéro budget » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/01/19/en-inde-l-andhra-pradesh-se-convertit-a-l-agroecologie_6066806_3234.html>, Le Monde, maj le 20/01/21 à 17h14
5- Le maire de La Montagne interdit les pesticides comme un déchet <https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/le-maire-de-la-montagne-interdit-les-pesticides-comme-un-dechet-7125721>, Ouest-France, 21/01/21, 09h30
6- Antilles : une plainte de 2006 pour empoisonnement au chlordécone pourrait être prescrite <https://www.geo.fr/environnement/antilles-une-plainte-de-2006-pour-empoisonnement-au-chlordecone-pourrait-etre-prescrite-203500>, AFP, 21/01/21, 23:00
7- Entretien. « Le label bio ne garantit pas la qualité du produit, mais le respect du cahier des charges » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/24/le-label-bio-ne-garantit-pas-la-qualite-du-produit-mais-le-respect-du-cahier-des-charges_6067395_3244.html>, Le Monde, 24/01/21, 05h05 
8- Chronique. Faut-il proposer un menu végétarien à la cantine tous les jours ? <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/01/25/faut-il-proposer-un-menu-vegetarien-a-la-cantine-tous-les-jours_6067479_4500055.html>, M le Mag, 25/01/21, 10h16 
9- Au forum de Davos, les dirigeants mondiaux cherchent les pistes pour parvenir à nourrir 10 milliards d'humains <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/le-forum-economique-mondial-appelle-a-reparer-nos-systemes-alimentaires-qui-deraillent-avec-le-changement-climatique-et-la-pandemie-149467.html>, Novethic, 28/01/21
10- Campagne sur les réseaux sociaux pour défendre un herbicide menacé d’interdiction <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/28/campagne-sur-les-reseaux-sociaux-pour-defendre-un-herbicide-menace-d-interdiction_6067982_3244.html>, Le Monde, maj le 29/01/21 à 05h34
11- La règle du zéro phyto <https://www.journaldelenvironnement.net/article/la-regle-du-zero-phyto,113913>, Le JDLE, 29/01/21
12- La Région va adopter un plan "Ile-de-France comestible" pour encourager une alimentation plus locale <https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/exclusif-la-region-va-adopter-un-plan-ile-de-france-comestible-pour-encourager-une-alimentation-plus-locale-4021908>, Le JDD, 30/01/21, 21h30
13- Gaspillage et (in)sécurité alimentaires : les leçons à tirer de la crise sanitaire <https://theconversation.com/gaspillage-et-in-securite-alimentaires-les-lecons-a-tirer-de-la-crise-sanitaire-153601>, The Conversation, 31/01/21, 18:12
14- « La Grande Malbouffe », sur Arte : les pratiques agro-industrielles passées à la moulinette <https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/02/02/la-grande-malbouffe-sur-arte-les-pratiques-agro-industrielles-passees-a-la-moulinette_6068541_3246.html>, Le Monde, 02/02/21, 19h00
En images
15- La bonne idée : des habitants des Pays de la Loire rachètent une ferme pour la sauver <https://www.lci.fr/regions/video-racheter-une-ferme-pour-la-sauver-la-bonne-idee-d-habitants-des-pays-de-la-loire-2176247.html>, TF1, journal de 13h, 22/01/21
16- Une idée pour la France : à la rencontre d'un producteur de lait innovant <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/une-idee-pour-la-france-a-la-rencontre-d-un-producteur-de-lait-innovant_4271205.html>, France 2, journal de 13h, 25/01/21
17- [À la télé] Dans la Beauce, avec les agriculteurs adeptes du glyphosate <https://reporterre.net/A-LA-TELE-Dans-la-Beauce-avec-les-agriculteurs-adeptes-du-glyphosate>, Reporterre, 30/01/21
18- Fromager, un métier qui attire à nouveau les jeunes <https://www.lci.fr/societe/video-fromager-un-metier-qui-attire-a-nouveau-les-jeunes-2177196.html>, TF1, journal de 20h, 01/02/21
19- Documentaire. La Grande Malbouffe <https://www.arte.tv/fr/videos/091150-000-A/la-grande-malbouffe/>, Arte, 02/02/21, 20h50
Une annonce
20- 2021 / Être ensemble - L’alimentation comme lien social <https://mailchi.mp/10159d50b40d/les-actualits-de-la-chaire-unesco-alimentations-du-monde-7897945?e=a158773d59>, 10e Colloque annuel de la Chaire UNESCO Alimentations du monde, le 05/02/21, de 10h à 16h

Bien à vous,
Florence

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

REPORTAGE DU JOUR : A rebours de la « révolution verte » indienne et de ses dégâts, l’Andhra Pradesh, état du sud du pays, tente de rallier 6 millions de paysans à une agriculture économe, sans engrais chimiques ni pesticides, pour nourrir la totalité de ses habitants d’ici à 2027. (cf. item 4)
PRÉSENTATION DU JOUR : La Région Ile-de-France s'apprête à adopter un plan pour une alimentation locale, durable et solidaire. (cf. item 12)
DÉCISION DU JOUR : Abattus par millions à peine sortis de l'œuf, les poussins mâles des élevages allemands de poules pondeuses échapperont à partir de l'année prochaine à cette pratique décriée, une décision inédite selon Berlin, au nom du bien-être animal. (cf. item 3)
RÉFLEXION DU JOUR : Que révèle la crise sur les paradoxes de nos systèmes alimentaires ? Quelles leçons peut-on en tirer à l’heure d’établir des plans de relance économique ? (cf. item 13)
ADAPTATION DU JOUR : Fabien Gracia, le maire de La Montagne, au sud-ouest de Nantes, vient de prendre un arrêté d’un genre nouveau. Dans son règlement sur les dépôts de déchets sauvages, il ajoute aux interdits celui de rejeter dans le sol ou dans l’air des pesticides. (cf. item 5 & suite)
ENTRETIEN DU JOUR : Ancien dirigeant au sein de groupes agroalimentaires, Christophe Brusset décortique certaines failles du cahier des charges de l’agriculture biologique. (cf. item 7)
DÉBAT DU JOUR : Arguments et contre-arguments à l’introduction d’un menu végétarien à la cantine tous les jours, proposition votée à 93 % par la convention citoyenne pour le climat (CCC). (cf. item 8)
MENSONGE VIDÉO DU JOUR : Deux firmes agrochimiques ont commandité un faux reportage auprès d’un influenceur pour faire la promotion d’un herbicide commercialisé sous le nom de Bonalan, menacé d'interdiction. (cf. item 10)
EXTENSION DU JOUR : Le zéro phyto sera, à partir de 2022, la règle dans les cimetières, copropriétés, hôtels, campings, parcs d’attractions, zones commerciales, parcs d’entreprises, établissements d’enseignement et de santé, et dans une partie des terrains de sport. (cf. item 11)
ENQUÊTE DU JOUR : La grande malbouffe, un documentaire sérieux, fouillé et instructif qui prend la recette industrielle du cordon-bleu comme base d’une enquête édifiante. (cf. item 14 & 19)
INITIATIVES DU JOUR : — À Couëron, près de Nantes, une ferme à vendre a été rachetée par les habitants du coin pour que les agriculteurs continuent de l’exploiter. (cf. item 15)
— Direction le Loiret, pour découvrir la passion d’un producteur de lait qui a mis au point "un système qui permet aux producteurs d’augmenter de moitié leurs revenus. (cf. item 16)
— La France compte plus de 1 200 variétés de fromages et depuis peu, le métier d'artisans crémier fromager attire à nouveau les passionnés. (cf. item 18)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Reportage. A Saint-Quay-Portrieux, la saint-jacques sort de sa coquille, Le Monde, 14/01/21, 16h34
Stéphane Davet

La saison de pêche de ces coquillages de fête s’annonce prolifique. Une réussite française due à une autogestion raisonnée et à un encadrement drastique de la filière.
Sur l’arrière-pont du bateau, on ouvre la saint-jacques tout juste sortie de l’eau, en glissant le gros Opinel, prêté par l’un des pêcheurs, le long de l’éventail plat de la valve supérieure. Après avoir dégagé d’un geste le manteau de barbes et le corail en passant la lame sous la petite poche noire située à la charnière du coquillage, ne reste plus que la noix au fond de la valve bombée. A un coup de canif du plaisir brut d’un sashimi de pleine mer. Délicieuse sensation d’une chair à la fois ferme et fondante, légèrement salée et subtilement sucrée. Une bouchée sauvage et voluptueuse qui se suffit à elle-même. Mais aussi une page nacrée sur laquelle peuvent s’écrire mille recettes.
Trois heures plus tôt, en cette mi-journée de décembre, on avait rejoint l’équipage du Fury Breizh – le jeune patron-armateur Jonathan Thomas et ses matelots, Nicolas Boette et Cézembre Kerdenanec –, sur un quai de Saint-Quay-Portrieux, port de la baie de Saint-Brieuc, pays de cocagne de la saint-jacques bretonne.
Le temps pour ce chalutier de 12 mètres de décharger sa pêche de la nuit (rougets, soles, seiches, encornets, etc.), puis de se transformer en coquillier (ou coquillard) en accrochant deux lourdes dragues, aux dents et anneaux d’acier, et la coque bleue et blanche pouvait rejoindre l’essaim des navires filant telle une ruée de chercheurs d’or vers leur gisement miracle.
Dans la baie de Saint-Brieuc, la taille minimale des saint-jacques est de 10,2 cm. Bertrand Duquenne 
Car loin de s’épuiser, le minerai vivant des pecten maximus (le nom scientifique de la coquille Saint-Jacques) se régénère désormais d’année en année. Ouverte de mi-octobre à début mai, la saison 2020-2021 s’annonce prolifique. Que ce soit pour les stocks normands de la baie de Seine (premier gisement d’Europe) ou ceux de Manche ouest, dont le principal se trouve en baie de Saint-Brieuc.
« L’année sera encore meilleure que la précédente », se réjouit Jonathan Thomas, en rappelant que 6 300 tonnes de saint-jacques pourront être prélevées cette fois par les quelque 200 bateaux de la baie, contre 5 500 tonnes durant la saison 2019-2020.
Une réussite française due à une autogestion raisonnée et à un encadrement drastique de la filière. Fermeture saisonnière, tailles minimales (10,2 cm dans la baie de Saint-Brieuc), jours et minutage de pêche… Ces contraintes multiples ont porté leurs fruits. Pour cette sortie de décembre, l’une des deux seules autorisées par semaine, le temps de pêche est limité à 45 minutes. Navettes des affaires maritimes et hélicoptère veillent à ce qu’aucune drague ne soit mise à l’eau ou relevée avant et après ce timing.
« Un petit goût de noisette »
Sur le pont du Fury Breizh, les hommes casqués en combinaison cirée attendent fébrilement le compte à rebours. Au top départ, les gestes doivent être rapides et précis, efficaces mais sans imprudence, pour larguer les menaçantes poches dentées destinées à racler le fond à 30 mètres de la surface. Après avoir tiré un « trait » d’environ 15 minutes, le capitaine relève la drague pour en déverser bruyamment le contenu sur le pont. En 5 minutes, les matelots répartissent à coups de bottes les quelque 500 kg de coquilles et remettent à l’eau leur charrue de la mer.
A genoux, les trois marins commencent la course au tri, rejetant dans la Manche celles qui ne font pas la maille (la taille légale), empaquetant les autres dans des sacs d’une trentaine de kilos, destinés à la criée ou la vente directe sur les marchés. Après son deuxième trait, l’équipage atteint la 1,1 tonne réglementaire. « De l’argent vite et bien gagné, qui permet à la région de maintenir sa flotte de pêche », se félicite Jonathan Thomas en vantant les mérites de la saint-jacques de la baie de Saint-Brieuc. « Elle est légèrement plus petite et beaucoup moins coraillée, en hiver, que la normande, explique-t-il. Sa noix a un petit goût de noisette qui fait la différence. »
Lui la préfère crue, mais se régale aussi des recettes de Nicolas Boette, ancien cuisinier professionnel qui, à bord, tient les casseroles. « J’aime les griller dans leur coquille, au barbecue, les servir en tartare mélangées à du saumon fumé, ou poêlées avec des tranches d’andouille de Guémené, puis flambées au whisky et crémées », nous confie celui qui, la veille, avait servi à ses compagnons des « encornets farcis à la vietnamienne ».
Si les Français restent les plus grands consommateurs mondiaux de pectinidés (2,5 kg par personne et par an, incluant les saint-jacques, mais aussi les ersatz que sont les gros pétoncles congelés au Pérou, au Chili ou au Canada), les restaurateurs armoricains ont été obligés, comme les autres, de réduire à quasi néant leurs habituelles commandes aux pêcheurs. Un crève-cœur, en particulier pour Mathieu Aumont qui, Aux Pesked, le restaurant étoilé qu’il tient depuis 18 ans, à Saint-Brieuc, avec son épouse Sophie, a fait de la saint-jacques l’un de ses produits signatures. « En saison, il est rare qu’un client quitte la table sans avoir mangé un plat de saint-jacques », constate cet autodidacte brestois, qui, l’hiver, propose même un « menu d’exception » spécialement dédié au bivalve vedette de la baie de Saint-Brieuc.
> Lire aussi Matières premières : « Coquilles Saint-Jacques : une pêche miraculeuse ! »
Si personne ne peut en ce moment profiter de la salle dominant la vallée du Gouët, le chef a converti sa gastronomie marine (« pesked » signifie « poissons » en breton) au « click and collect ». Plusieurs fois par semaine, les saint-jacques que lui fournit Jean-Michel Le Hegarat, un autre pêcheur de Saint-Quay-Portrieux (« il me les trie spécialement à un calibre de 12 cm, puis les met en vivier pour éliminer le sable »), peuvent ainsi s’emporter sous la forme, par exemple, de tartare, avec pomme Granny Smith et noisettes ou « juste saisies, chou-fleur au curry breton, herbes sauvages de Philippe Coquelin, condiment chou-fleur et museau ».
Autant de raisons de demander à Mathieu Aumont quelques conseils à notre retour de pêche. « J’adore la polyvalence de ce coquillage, s’enthousiasme le chef, on le travaille facilement en s’adaptant à l’inspiration et aux ingrédients du jour ». Toujours valorisée dans son absolue fraîcheur, la saint-jacques se satisfait chez lui d’une épure qui écarte les gratins « old school » ou recettes trop crémées, souvent synonymes d’enterrement gustatif et de surcuisson.
Outil de cuisson et présentoir
Première leçon de gourmandise : profiter de sa chair crue. Travaux pratiques en cuisine que le chef rallume pour l’occasion. Sortie de la chambre froide, la pêche du jour est prestement décoquillée. Taillées en cubes épais, les noix iridescentes – et encore frémissantes – sont posées sur un velouté de butternut, parsemé également de morceaux de courges snackées et de noix fraîches. « Que ce soit en tartare ou en carpaccio, je conseille de ne pas la tailler trop fin, insiste Mathieu Aumont. Il faut pouvoir sentir cette mâche unique où se mêlent mollesse et fermeté. »
La pulpe du fruit de mer s’accorde volontiers avec ceux du verger. En cette saison propice aux fruits exotiques, on aurait pu déguster Aux Pesked un tartare de saint-jacques à la mangue et à l’ananas, décoré de peluches de coriandre (sur le mode ceviche, essayez aussi une vinaigrette au fruit de la passion, en profitant des derniers litchis de la Réunion, dont la texture rappelle celle du coquillage).
Habituelle directrice de salle et sommelière, Sophie Aumont a débouché une bouteille de Pueri Solis, une des affriolantes cuvées de muscadet du Domaine Luneau-Papin. La soirée conseil s’improvise en dîner dégustation. La plancha brûlante colore les noix en quelques secondes. Au contact du feu, le glucose nourrissant naturellement le muscle du bivalve caramélise délicieusement. « L’idéal est d’avoir à la fois une touche croustillante et ce fondant », explique le chef dont la cuisine, portée sur le végétal, va volontiers marier ces saint-jacques avec une poêlée de légumes anciens, un émincé de chou kale et pak choï, l’amertume d’endives ou de radicchio, ou une salade d’herbes, assaisonnée ce soir-là d’une vinaigrette de kalamansi, vigoureux citron d’origine philippine.
> Lire aussi Les coquilles saint-jacques au café : la recette d’Anne Caron
« J’aime aussi associer le sucré de la noix de saint-jacques poêlée à la saveur plus iodée de coquillages comme les coques, les palourdes ou les couteaux, rapidement ouverts avec un trait de vin blanc », confie Mathieu Aumont.
Emblème des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, symbole bienfaisant depuis l’Antiquité, la valve bombée est aussi un outil de cuisson et un présentoir, souvent utilisé Aux Pesked. Lutées par un ruban de pâte feuilletée, les deux coquilles peuvent cuire la ou les noix à l’étouffée avec quelques légumes. Laissant le muscle nacré accroché à sa valve, le chef, cette fois, y posait simplement un peu de fleur de sel, un beau morceau de beurre doux et une pincée de piment fumé au bois de figuier. Trois minutes à four très chaud, pour lustrer la noix sans la dessécher. Un délice, luxueusement condimenté d’une mini-quenelle de caviar… Très convaincantes également, des versions tentées plus tard, à la maison, avec un beurre aux algues et un beurre d’agrumes (avec zestes de combava et de mandarine).
> Lire aussi Besoin d’iode ? Cinq recettes de la mer faciles à réaliser
Si Mathieu Aumont néglige le minuscule corail des saint-jacques de la baie, il prépare d’exquis fumets avec les barbes, bien passées à l’eau claire, base de sauces ou de bouillons pour des versions personnelles des traditionnelles saint-jacques à la nage. « Je marque très rapidement les noix et finis de les cuire dans un bol en versant à table le bouillon brûlant. » Bouillon de barbes, de crevettes grises et citronnelle, et même bouillon de potée pour une version marine du kig ha farz, cette manière de pot-au-feu finistérien, avec pain de sarrasin cuit dans la soupe. Un accord terre-mer remplacé ce soir de décembre par une saint-jacques juste saisie, épousant sommités de chou-fleur caramélisées, petits dés de museau, jus de veau et râpée de truffe. Avec un verre d’Ondine, la cuvée 100 % syrah d’Anne-Sophie Palayer Bodson, du Domaine du Père Benoît. On se console comme on peut.
<https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2021/01/14/a-saint-quay-portrieux-la-saint-jacques-sort-de-sa-coquille_6066263_4497319.html>
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2- Une alimentation bonne pour moi et la planète ? Tout dépend de là où j’habite, The Conversation, 19/01/21, 19:28
Par Sean Beer, Senior Lecturer in Agriculture, Bournemouth University

Je souhaiterais que les gens envisagent la nourriture qu’ils mangent non seulement du « champ à l’assiette » mais aussi de la « graine à l’âme ». J’ai étudié comment rendre l’approvisionnement alimentaire mondial durable depuis plus de 30 ans, on me demande donc souvent quel est le meilleur régime alimentaire pour la planète.
Le problème, c’est que la plupart des gens veulent des réponses faciles à cette question. Malheureusement, il n’y en a pas !
Par exemple, j’ai souvent pensé à devenir végétarien pour des raisons éthiques et environnementales. Mais je n’ai pas envie de manger à la place de la viande du soja ou d’autres aliments importés de l’autre bout du monde, du fait des émissions carbone générées pour les acheminer.
Et si nous devons reconnaître le dilemme éthique que représente le fait de manger des animaux, qu’en est-il des animaux du sol ? Pourquoi écraser, trancher et découper en dés des mini-bêtes dans les exploitations agricoles est acceptable, mais pas lorsqu’il s’agit de grosses bêtes ? Si je suis cette logique jusqu’au bout, dois-je devenir un « fruitarien », qui ne mange que des fruits bio cultivés près de chez lui ?
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/une-alimentation-bonne-pour-moi-et-la-planete-tout-depend-de-la-ou-jhabite-153330>
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3- Le broyage des poussins mâles bientôt interdit en Allemagne, AFP, 20/01/21, 17:00
David Courbet

Abattus par millions à peine sortis de l'œuf, les poussins mâles des élevages allemands de poules pondeuses échapperont à partir de l'année prochaine à cette pratique décriée, une décision inédite selon Berlin, au nom du bien-être animal.
Avec ce projet de loi approuvé mercredi par le gouvernement de la chancelière Angela Merkel, pressé d'agir depuis des années, l'Allemagne se présente en pionnière sur cette question.
"Nous sommes les premiers au monde à prendre des mesures aussi claires", s'est félicitée la ministre de l'Agriculture Julia Klöckner, évoquant la fin d'une "pratique contraire à l'éthique" ainsi qu'"une avancée significative pour le bien-être des animaux". 
Sa loi devra encore être validée par le Parlement dans les semaines à venir.
En Allemagne, environ 45 millions de poussins mâles sont systématiquement tués chaque année peu après leur éclosion parce qu'ils ne pondent pas d'œufs. En outre, étant moins gros et donc moins fournis en viande, ils sont jugés trop chers à élever et peu rentables.
- Mesure "symbolique" -
Cette méthode d’abattage est fortement critiquée par les défenseurs de la condition animale, un sujet qui revêt une importance croissante en Allemagne et dans de nombreux pays européens.
Ainsi, pour 59% des Allemands, la question du bien-être des animaux est importante ou très importante au moment de choisir leur candidat lors d'élections locales ou nationales, selon un sondage de 2019 de l'association de défense des animaux PETA.
Pour remplacer l'abattage systématique des poussins mâles, ce nouveau texte de loi prévoit que des méthodes de sexage des oeufs devront être généralisées pour détruire les oeufs mâles avant l'éclosion.
Celles-ci permettent actuellement de déterminer entre le 9e et le 14e jour d'incubation, sur 21, le sexe de l'embryon de l'oeuf. La nouvelle loi va soutenir les techniques innovantes dans le but, à partir de 2024, de pouvoir déterminer le sexe avant le 6e jour d'incubation, afin "d'améliorer davantage le bien-être des animaux".
Plusieurs associations de défense des animaux ont salué "une bonne nouvelle" mais estimé qu'elle était "symbolique", regrettant que le texte n'aille pas plus loin en s'attaquant au modèle productiviste d'élevage et de suppression des oeufs jugés "improductifs".
"Si vous voulez le bien-être des animaux, vous devez mettre un terme au cruel élevage intensif des animaux", s'est ému Martin Rücker, président de l'association de consommateurs Foodwatch, exhortant le gouvernement à effectuer un "changement fondamental de la politique d'élevage et de la manière dont les poulets sont élevés".
"Quiconque veut soutenir les agriculteurs sur la voie d'une meilleure agriculture doit promouvoir des initiatives telles que les poules à double usage (ayant pour double objectif de production de viande et d'oeufs)", a renchéri Saskia Richartz, de l'association "Wir haben es satt!" ("Nous en avons assez !").
- Distorsion de concurrence ? -
La ministre de l'Agriculture a dit attendre du secteur avicole "qu'il donne suite à ces annonces par des actions concrètes et qu'il modifie sa gamme de produits en conséquence".
Hostile à un tel règlement, la Fédération allemande des volailles (ZDG) a sans surprise déploré que la fin de cette pratique entraîne "d'immenses désavantages concurrentiels au sein de l'UE pour l'industrie avicole nationale". Elle a jugé que la loi "n'apporte qu'une solution partielle au problème".
L'abattage des poussins mâles est un sujet controversé depuis des années en Allemagne. 
En 2013, le Land de Rhénanie-du-Nord–Westphalie (ouest) avait déjà essayé de faire voter une loi interdisant cette pratique, mais deux élevages avaient opposé un recours. 
Mais en juin 2019, la plus haute juridiction administrative allemande avait laissé entrevoir la fin de cette pratique. Elle avait laissé un délai à la filière avicole, affirmant qu'elle pouvait continuer d'éliminer par millions les poussins mâles jusqu'à l'avènement de méthodes permettant le sexage dans l'œuf à grande échelle.
Outre l'Allemagne, la France avait également affiché sa volonté d'abandonner d'ici fin 2021 l'abattage systématique des poussins mâles vivants.
La méthode de broyage est déjà interdite depuis le 1er janvier 2020 en Suisse, qui autorise néanmoins l'élimination des poussins avec du gaz CO2.
<https://www.geo.fr/environnement/elevage-le-broyage-des-poussins-males-bientot-interdit-en-allemagne-203484>
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4- Reportage. Le plus gros projet d’agroécologie au monde : en Inde, l’Andhra Pradesh mise sur une « agriculture naturelle à zéro budget », Le Monde, maj le 20/01/21 à 17h14
Sophie Landrin, Andhra Pradesh, envoyée spéciale

A rebours de la « révolution verte » indienne et de ses dégâts, cet Etat du sud tente de rallier 6 millions de paysans à une agriculture économe, sans engrais chimiques ni pesticides, pour nourrir la totalité de ses habitants d’ici à 2027.
Les champs de Rama Krishna, à Nandi Velugu (district de Guntur), une dizaine d’acres, sont verts et luxuriants. Ce fermier de l’Andhra Pradesh, un Etat du sud-est de l’Inde, cultive principalement en cette saison hivernale du curcuma, une racine goûteuse et vertueuse, prisée dans le sous-continent. Mais ses rangs alternent avec des papayes, car les deux plantes se protègent.
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Le curcuma a des propriétés antibiotiques pour la papaye et les hautes tiges de cette dernière apportent de l’ombrage au curcuma, comme les cocotiers, les manguiers et les bananiers plantés ici et là. Plus loin, son champ présente une farandole de légumes, bitter gourd − un légume très amer −,baby corn, piments rouges, lady finger, tomates. Des marigold (œillets d’Inde) ont été semés pour éviter certains virus. Salades et cornichons, menthe et radis partagent une autre parcelle. Le mariage des cultures ne tient pas du hasard. Chacune est sélectionnée pour ses qualités et les services qu’elle peut rendre.
Le paysan n’irrigue qu’une demi-heure par jour et ne possède pas de tracteur. Sur sa propriété, aucune substance chimique ne rentre, seulement des produits naturels, confectionnés à partir de l’urine et de la bouse de ses cinq vaches, de race locale. Il en enrobe ses semences. Pour nourrir la terre, il ajoute à ces deux ingrédients de l’eau, du sucre, de la terre et de la farine de légumineuse. S’il faut traiter des parasites ou des ravageurs, le paysan associe aux déchets de ses vaches des piments verts et des feuilles de goyave.
Convertir 6 millions d’agriculteurs
Les champs de Rama ont des airs de jardin d’Eden et c’est un miracle car, fin novembre, une tempête a violemment frappé la région et noyé les terres sous des pluies diluviennes. Ses plants n’ont pas plié, la terre a absorbé le surplus d’eau. Rama en est convaincu, sa pratique de l’agroécologie a sauvé ses cultures. « C’est toute ma famille qui a été sauvée. Nous sommes vingt à travailler ici », explique-t-il.
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Le fermier a rejoint le programme « agriculture naturelle à zéro budget » (ZBNF) développé par le gouvernement de l’Andhra Pradesh, le plus gros projet d’agroécologie au monde. Lancé en 2015-2016, et piloté par Vijay Kumar, un ancien haut fonctionnaire, et conseiller à l’agriculture du gouvernement, ce programme soutenu par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a déjà séduit 700 000 paysans et travailleurs agricoles, soit 190 000 hectares répartis dans 3 011 villages, qui cultivaient auparavant en agriculture conventionnelle.
D’ici à 2027, l’objectif du gouvernement régional est de convertir 6 millions d’agriculteurs et 8 millions d’hectares, pour nourrir ses 53 millions d’habitants, la totalité de l’Etat. L’enjeu est crucial dans cette région agricole où 62 % de la population travaillent dans l’agriculture. Le secteur représente 28 % du PIB de l’Andhra Pradesh. « Notre but, c’est que notre région soit complètement libérée des produits chimiques et contribue ainsi à la bonne santé de la population et au bien-être des paysans », explique Vijay Kumar, qui s’est inspiré de Subhash Palekar, le père de l’agriculture naturelle en Inde.
A l’entrée de la ferme de Rama Khrisna, un grand panneau affiche le portrait de ce paysan du Maharashtra, qui s’est élevé contre les méthodes de la « révolution verte » axées sur une utilisation massive d’engrais et de pesticides chimiques et sur une irrigation intensive. L’agriculture indienne consomme 83 % des ressources en eau disponibles, alors que la moyenne mondiale est de 70 %. Le recours systématique aux intrants a entraîné les agriculteurs indiens dans une logique fatale d’endettement et causé des dégâts irréversibles sur l’environnement, les sols et les nappes phréatiques.
Sur le plan nutritionnel, la « révolution verte » a certes permis de mettre fin aux terribles famines qui décimaient le pays, mais elle a favorisé des cultures à hauts rendements, comme le riz et le blé, au détriment des légumineuses et des fruits et légumes. Les Indiens souffrent d’une alimentation carencée et les paysans d’une détresse profonde. Chaque jour, 28 personnes qui dépendent de l’agriculture, la plupart étranglées de dettes, se suicident en Inde, 10 281 personnes en 2019, selon le National Crime Records Bureau.
La crise paysanne favorise également une forte migration vers les villes. Et ce n’est pas la réforme imposée par Narendra Modi, qui nourrit depuis plus de deux mois une immense colère chez les paysans indiens, qui changera quelque chose. Le gouvernement ne propose pas de faire évoluer le modèle de production, seulement de libéraliser la vente des produits agricoles.
Sans labourage, sans engrais, sans désherbage
A rebours de ce modèle, Subhash Palekar promeut depuis les années 1990 une agriculture économe, sans labourage, sans engrais chimiques ni pesticides et sans désherbage. Une agriculture qui ne craint ni les mauvaises herbes ni les insectes et fait confiance à la nature pour se régénérer et se réguler. A la demande du gouvernement d’Andhra Pradesh, il a formé des milliers de paysans dans des méga-sessions de formations.
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Satya Narayana, cultivateur dans le village d’Athota, dans le district de Guntur, a suivi ses préceptes. Sa récolte de riz est terminée et il a planté du millet sans se préoccuper des résidus de paille de riz qui jonchent son champ. Autrefois, comme beaucoup de paysans en Inde, il cherchait à se débarrasser au plus vite de ce chaume, en le brûlant pour passer à la culture suivante. Une catastrophe écologique. Depuis quelques années, il préserve ce couvert pour garder l’humidité dans le sol. Sa terre n’est pas compacte et elle abrite une foison de vers de terre. A la différence de l’agriculture industrielle, basée sur la monoculture, l’agriculture naturelle repose sur une grande variété de cultures, la couverture permanente des sols, et la stimulation des micro-organismes.
Le fermier a planté des semences indigènes que lui a fournies gratuitement Bapa Rao, 36 ans, qui lui aussi s’est converti à l’agriculture naturelle. Il était designer graphique à Hyderabad, quand sa grand-mère a été emportée en 2011 par un cancer de l’estomac, lié à l’utilisation de pesticides. Il a abandonné son métier et travaille depuis cinq ans dans son village d’Athota avec son père sur des terres qu’il loue et où il cultive riz et lentilles.
Dans sa maison, Bapa Rao a constitué une banque de semences locales réputées pour leur qualité nutritionnelle et adaptées au climat, qu’il collecte toute l’année, notamment un riz noir, et qu’il partage avec les agriculteurs de son village. « Je fais cela parce que je suis convaincu que la nourriture est la seule véritable médecine », assure-t-il.
Pour atteindre son objectif d’un Etat 100 % en agriculture naturelle, le gouvernement de l’Andhra Pradesh a créé une société publique à but non lucratif, le Rythu Sadhikara Samstha (RySS), chargée de convaincre les paysans de changer de modèle, de les former et de contrôler. Ce sont les agriculteurs eux-mêmes passés à l’agriculture naturelle qui vont diffuser les bonnes pratiques auprès de leur communauté. Autre point d’entrée, les groupes d’entraide de femmes, très actives. C’est un patient travail : l’organisme estime qu’un agriculteur a besoin d’un accompagnement entre trois et cinq ans pour se convertir totalement à l’agriculture naturelle.
Parallèlement, le RySS mène auprès des travailleurs agricoles un programme de développement de jardins potagers, pour aider les familles pauvres à produire leurs propres denrées. Sarveswara Rao est un des bénéficiaires. Avant ce père de famille était obligé d’acheter sur les marchés. Les assiettes de ses deux enfants se réduisaient bien souvent à des portions de riz. Désormais, sa famille peut manger tous les jours des légumes et des fruits gratuits et sains.
Lobbys industriels
Le gouvernement indien en butte à une crise agricole structurelle s’est intéressé à l’expérience de l’Andhra Pradesh. Le 9 juillet 2018, le NITI Aayog (Institution nationale pour la transformation de l’Inde), qui a remplacé la Commission au plan en 2015 après l’accession au pouvoir de Narendra Modi, a invité Subhash Palekar à une présentation de l’agriculture naturelle. Selon Palekar, la majorité des participants − des scientifiques du Conseil indien de la recherche agricole et d’universités agricoles d’Etat et le ministre de l’agriculture − auraient convenu que l’agriculture naturelle était la seule alternative disponible pour doubler le revenu des agriculteurs d’ici à 2022, une promesse électorale que Narendra Modi avait faite à son arrivée au pouvoir en 2014.
Mais c’était sans compter les lobbys industriels. Dans un livre à paraître en mars, aux Presses des Mines, Bruno Dorin, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), qui travaille depuis deux ans avec le RySS sur une « prospective à 2050 de l’agriculture naturelle en Andra Pradesh », raconte comment l’Académie nationale des sciences agricoles indienne a entravé la généralisation de l’agriculture naturelle en Inde.
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Dans un courrier de trois pages envoyé à Narendra Modi, en septembre 2019, le président de cette académie explique que, après une journée d’étude avec 70 experts comprenant des industriels, les participants ont conclu que « le gouvernement de l’Inde ne devrait pas investir inutilement des capitaux, des efforts, du temps et des ressources humaines pour promouvoir le ZBNF en raison de l’impossibilité technique du pays à explorer cette technologie non démontrée et non scientifique ».
Quelques semaines plus tard la presse rapportait que « le gouvernement Modi soutient le ZBNF mais n’a pas de budget pour le promouvoir ». Vijay Kumar connaît toutes ces résistances et sait que sa « démarche est difficile », mais dit-il « si nous ne le faisons pas, nous allons vers une catastrophe ».
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/01/19/en-inde-l-andhra-pradesh-se-convertit-a-l-agroecologie_6066806_3234.html>
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5- Le maire de La Montagne interdit les pesticides comme un déchet, Ouest-France, 21/01/21, 09h30

Fabien Gracia, le maire de La Montagne, vient de prendre un arrêté d’un genre nouveau. Dans son règlement sur les dépôts de déchets sauvages, il ajoute aux interdits celui de rejeter dans le sol ou dans l’air des pesticides.
La nouvelle municipalité de gauche citoyenne de La Montagne, au sud-ouest de Nantes, a la fibre écolo. Elle aussi aurait volontiers pris un arrêté pour interdire l’usage des pesticides, pas par nécessité, « il n’y a ni viticulteurs ni agriculteurs dans la commune », mais pour la force du symbole. Voyant que toutes les communes ont vu leurs arrêtés rejetés et que le conseil d’État a donné raison aux préfets, La Montagne tente une autre approche….
>> Suite à lire en édition abonnée à : 
<https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/le-maire-de-la-montagne-interdit-les-pesticides-comme-un-dechet-7125721>
Sur le même sujet :
> Et si les maires réglementaient les pesticides via leur compétence en matière de déchets, Actu-environnement, 22/01/21
Laurent Radisson 
Après le coup de frein donné par le Conseil d'État, un maire de Loire-Atlantique a signé un nouvel arrêté pour se protéger des pesticides en se fondant sur la police des déchets. Le début d'une longue série ?
La décision du Conseil d'État du 31 décembre dernier a laissé beaucoup d'amertume chez les maires désireux de réglementer les pesticides dans leur commune. La Haute juridiction leur a dénié toute compétence pour réglementer les produits phytopharmaceutiques en affirmant que celle-ci relevait exclusivement d'une police spéciale confiée à l'État. La décision a mis un coup d'arrêt à la vague d'arrêtés anti-pesticides médiatisée par le maire de Langouët. Mais tout espoir n'est pas perdu pour ces...
>> Suite à lire en édition abonnée à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/arretes-anti-pesticides-maire-la-montagne-police-dechets-36927.php4>
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6- Antilles : une plainte de 2006 pour empoisonnement au chlordécone pourrait être prescrite, AFP, 21/01/21, 23:00

Une plainte déposée il y a 14 ans pour empoisonnement au chlordécone par des associations martiniquaises et guadeloupéennes pourrait tomber sous le coup de la prescription, ont-elles indiqué jeudi à l'issue d'une audition au TGI de Paris.
Trois associations de Martinique et quatre de Guadeloupe ont été auditionnées mercredi et jeudi en visio-conférence par deux juges d'instruction du pôle santé du TGI de Paris, 14 ans après le dépôt de leur plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui". 
Elles avaient déposé plainte dès 2006 contre l'empoisonnement de leurs îles au chlordécone, un pesticide interdit en France en 1990 mais qui a continué à être autorisé dans les champs de bananes de Martinique et de Guadeloupe par dérogation ministérielle jusqu'en 1993. 
Plus de 90% de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone, selon Santé publique France, et les populations antillaises présentent un taux d'incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde.
Les juges d'instruction ont appris aux associations que des preuves avaient disparu et que le dossier pouvait être sous le coup d'une prescription, ont déclarées les associations martiniquaises aux médias locaux au sortir de l'audition.
"Ça fait 14 ans que ça traine devant leurs tribunaux et aujourd'hui on nous dit que les faits sont prescrits ? Ce n'est pas de notre fait !", s'est emporté Pascal Tourbillon, représentant l'ASSAUPAMAR (l'Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Martiniquais) au micro de la radio RCI.
Maître Louis Boutrin, l'avocat de l'Association pour une écologie urbaine basée en Martinique, demande pour sa part à ce qu'on clôture au plus vite l'instruction pour passer aux mises en examen et précise qu'"il y a aujourd'hui des rapports de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) qui n'ont pas été pris en compte, qui sont des infractions commises en 2006 et qui permettent de repousser les limites de la prescription".
Les associations mobilisées en Martinique, l'AMSES (l'Association Médicale de Sauvegarde de l'Environnement et de la Santé), l'ASSAUPAMAR et l'Association pour une écologie urbaine, envisagent désormais de saisir les juridictions européennes notamment la Cour Européenne des Droits de l'Homme.
<https://www.geo.fr/environnement/antilles-une-plainte-de-2006-pour-empoisonnement-au-chlordecone-pourrait-etre-prescrite-203500>
Sur le même sujet :
> Une plainte de 2006 pour empoisonnement au chlordécone aux Antilles pourrait être prescrite <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/22/une-plainte-de-2006-pour-empoisonnement-au-chlordecone-aux-antilles-pourrait-etre-prescrite_6067142_3244.html>, Le Monde avec AFP, 22/01/21, 07h38
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7- Entretien. « Le label bio ne garantit pas la qualité du produit, mais le respect du cahier des charges », Le Monde, 24/01/21, 05h05 
Propos recueillis par Mathilde Gérard

Ancien dirigeant au sein de groupes agroalimentaires, Christophe Brusset décortique dans son livre « Les Imposteurs du bio » certaines failles du cahier des charges de l’agriculture biologique. 
Cadre dans l’agroalimentaire, ancien négociant en produits pour l’import-export, Christophe Brusset se présente comme un « repenti » et alerte sur certaines pratiques du secteur. Son livre Vous êtes fous d’avaler ça ! (Flammarion, 2015) dénonçait déjà les techniques méconnues de certains grands groupes pour tromper le consommateur. Son dernier ouvrage, Les Imposteurs du bio(Flammarion, octobre 2020) décortique les mécanismes par lesquels le label bio est parfois détourné de son intention d’origine.
Beaucoup de consommateurs ont une image d’Epinal des produits bio – la ferme avec ses vaches, ses poules et ses plants maraîchers –, loin de la réalité. Aujourd’hui, le bio c’est aussi un marché, produit à grande échelle, avec de l’import-export…
Le cahier des charges du bio ne limite pas la taille des exploitations, on peut donc avoir du bio à très grande échelle, industriel. On peut aussi produire du bio en dégradant l’environnement. A Almeria, au sud de l’Espagne, on cultive sous serre, avec une production plastique impressionnante, et dans une région désertique, où l’eau est pompée très profondément dans les nappes phréatiques.
> Lire aussi  En Andalousie, plongée dans l’enfer des serres de tomates bio
Le bilan carbone n’est par ailleurs pas du tout pris en compte : les 92 pages du cahier des charges de l’agriculture biologique n’interdisent pas les serres chauffées ou le transport par avion, ce qui est un comble pour un produit censé être écologique. Il n’y a pas non plus de normes sociales. On entend souvent que les normes sont draconiennes, mais c’est un cahier des charges extrêmement limité, qui interdit quelques techniques comme les engrais de synthèse, les OGM et les pesticides de synthèse, mais ne va pas plus loin que cela.
Comment définir un produit bio aujourd’hui ?
Les produits bio concernent uniquement les productions agricoles, brutes ou transformées. Une voiture ou un téléviseur ne peuvent pas être bio par exemple ! Un produit bio, ce n’est pas un produit « naturel », ni un produit « à l’ancienne », c’est un cahier des charges, qui lui-même n’est pas gravé dans le marbre et peut évoluer. Un produit est bio s’il répond à la norme actuelle. Suivant ce qu’on met dans la norme, on peut changer la définition du bio. En Europe, cette norme est un compromis discuté entre Etats européens : ainsi, les OGM sont interdits, tout comme les rayonnements ionisants ; la plupart des molécules chimiques de synthèse sont proscrites, mais on en a conservé quelques-unes comme les nitrites dans les charcuteries ou les sulfates de cuivre.
Personne n’a les moyens techniques de garantir qu’un produit est bio simplement en le regardant ou en l’analysant. Certes, les laboratoires peuvent analyser et identifier les molécules de pesticides qui resteraient dans le produit. Mais pour les engrais de synthèse, il n’existe aucune méthode de routine pour les détecter – l’université de Kassel, en Allemagne, a mis au point une méthodologie qui permet de mesurer les isotopes de l’azote sur les produits finis, mais ça reste une méthode expérimentale. Le label bio ne garantit pas la qualité du produit, mais le respect du cahier des charges.
> Lire aussi  La grande distribution profite de l’appétit des Français pour l’alimentation bio
Quelles sont les principales fraudes constatées et peut-on évaluer leur ampleur ?
En France, on a autour de 6 % de produits bio qui contiennent des pesticides, et au niveau européen on est à 16 %, soit par contamination accidentelle, soit volontaire. Mais les fraudeurs vont surtout là où c’est le moins risqué pour eux : comme on n’a pas de moyen technique pour vérifier s’il y a eu recours à des engrais de synthèse, on peut supposer que c’est là qu’il y a le plus de fraude, bien qu’il n’existe pas de données précises.
On retrouve dans certains produits bio toutes les fraudes qu’on trouve dans les produits conventionnels, comme les ajouts de sucres, les fraudes sur les étiquettes ou le marquage…
La faute revient-elle à l’insuffisance des contrôles ?
Les organismes certificateurs du bio, comme Ecocert ou Bureau Veritas, sont des entreprises privées, qui effectuent les contrôles sur leurs propres clients. Les contrôles ne sont pas faits par des agences publiques : c’est déjà un problème de fond.
Il faudrait être davantage auprès des exploitants pour faire de la pédagogie et passer les informations. Il faut que ceux qui ont envie de frauder en soient dissuadés par des contrôles, fréquents, inopinés, et qu’il y ait des analyses. Dans le domaine industriel où je travaillais, nous étions systématiquement prévenus en amont des contrôles. Ils duraient quelques heures et il ne s’agissait que de contrôles sur la documentation. Il n’y avait jamais de prélèvement ni d’analyse.
> Lire aussi  « L’agriculture biologique peut être meilleure pour l’environnement »
Le bio, ce sont pourtant des labels avec des cahiers des charges assez clairs. A qui le consommateur peut-il se fier ?
Les consommateurs connaissent bien les logos AB et l’Eurofeuille. On a déjà deux logos pour désigner le même cahier des charges, l’un français, l’autre européen. Hormis ces labels bio officiels, il y a une trentaine de labels bio privés (comme Demeter ou Nature et progrès), qui appartiennent à des associations ou des entreprises privées, et ensuite on a tous les autres logos (équitable, recyclable, halal, casher…).
Le label Eurofeuille, qui appartient à l’Union européenne, garantit le cahier des charges européen, qui a valeur de réglementation. Alors que les labels privés, eux, garantissent le respect d’une charte. En revanche, ils sont souvent certifiés par les mêmes organismes, comme Ecocert ou Veritas.
La question, par rapport au label officiel, c’est : est-ce que le cahier des charges est suffisant ? La réponse est non. Par ailleurs, qui garantit ? Des organismes privés. Pour moi, le cahier des charges n’est pas suffisant et la garantie a trop faible valeur. Le label AB, c’est le niveau zéro du bio. Je préfère des labels privés plus exigeants et qui ont des contrôles plus poussés.
> Lire aussi  « Le bio est loin d’être sans failles », alerte le magazine « 60 millions de consommateurs »
Pour les exploitants agricoles, le processus de conversion au bio est long, coûteux, difficile. Votre livre ne risque-t-il pas de jeter le discrédit sur tout un secteur ?
C’était ma crainte au départ. Je suis un spécialiste de l’agroalimentaire, j’y travaille depuis longtemps. Mes premiers livres ne portaient pas sur le bio. Ma démarche n’est pas de dire que tout va mal et qu’il ne faut rien faire. Mon but est d’identifier les problèmes pour apporter des solutions.
En tant que consommateur bio, je ne me satisfais pas du bio tel qu’il est aujourd’hui. Je voudrais qu’il soit plus exigeant. Ma démarche doit être vue positivement, en montrant ce qui ne va pas. On est tous d’accord sur le fait que le cahier des charges du bio est insuffisant, qu’il faut améliorer les contrôles. Les consommateurs achèteront du bio et accepteront de payer plus cher s’ils ont confiance que ce produit amène une plus-value, or cette confiance est fragile.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/24/le-label-bio-ne-garantit-pas-la-qualite-du-produit-mais-le-respect-du-cahier-des-charges_6067395_3244.html>
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8- Chronique. Faut-il proposer un menu végétarien à la cantine tous les jours ?, M le Mag, 25/01/21, 10h16 
Marie Aline

La mesure, élaborée par la convention citoyenne pour le climat, sera expérimentée pendant deux ans. Mais est-elle vraiment du meilleur goût ?
L’argument économique
La convention citoyenne pour le climat (CCC) a affirmé l’objectif d’engager la restauration collective dans des pratiques plus vertueuses. L’une de ses propositions instaure l’obligation pour les cantines scolaires en self-service d’introduire un menu végétarien quotidien. Cela permettrait, entre autres, de réduire les coûts de 10 %, car les produits carnés sont les plus chers. Une économie qui pourrait être réintroduite dans l’achat de denrées en circuit court. La CCC a voté à 93 % en faveur de cette mesure.
> Lire aussi  Les principales propositions de la convention pour le climat passées au crible
L’argument écologique
Si les enfants ont le choix, ils iront vers des menus dont ils ne laisseront pas la moitié. De plus, près d’un an après l’entrée en vigueur de la loi Egalim, qui oblige la restauration scolaire à servir un repas végétarien par semaine, Greenpeace a publié, en septembre, une étude qui atteste les bénéfices d’une telle mesure : une baisse de 14 à 19 % des gaz à effet de serre, de 8 à 11 % de la consommation d’eau liée à l’agriculture, de 22 à 27 % des importations d’aliments pour animaux d’élevage et donc une réduction du risque de déforestation.
L’argument nutritionnel
Dès 2015, l’OMS classait la viande rouge et transformée comme cancérogène pour l’homme. Depuis, il est avéré qu’une alimentation plus végétale réduit le risque de cancer mais aussi de maladies cardio-vasculaires et de diabète. Par ailleurs, une étude réalisée par le ministère de l’agriculture en 2013 démontre une inversion des tendances : les classes les moins aisées consomment moins de fruits et légumes que les classes sociales supérieures. La cantine scolaire pourrait donc pallier ce manque.
> Lire aussi  « Manger mieux à la cantine, c’est possible et pas forcément plus cher »
Le contre-argument économique
Le 8 janvier, le ministre de l’agriculture et de l’alimentation, Julien Denormandie, a refusé l’obligation d’un menu végétarien quoditien mais a soutenu une expérimentation sur deux ans. L’évaluation portera notamment sur le coût des repas, puisque, selon le cabinet du ministre, « il n’est pas à exclure qu’une telle alternative soit susceptible d’engendrer un surcoût pour la restauration collective ».Car, selon Restau’co, le réseau interprofessionnel du secteur, les plats industriels végétariens (servis faute de mieux) coûtent plus cher qu’une viande bio.
Le contre-argument écologique
Un milliard de repas sont servis chaque année par les cantines scolaires. Selon une étude de l’Ademe datée d’octobre 2020 sur la lutte contre le gaspillage, 100 g de nourriture sont jetés à chaque repas, soit 110 000 tonnes par an, dont environ 30 % des accompagnements et 20 % des entrées (le plus souvent des légumes). L’une des craintes liée à l’obligation d’une proposition d’un menu végétarien quotidien est de voir les chiffres du gaspillage multipliés par deux ou par quatre. Car plus il y a de plats proposés, plus il y a de gabegie.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/01/25/faut-il-proposer-un-menu-vegetarien-a-la-cantine-tous-les-jours_6067479_4500055.html>
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9- Au forum de Davos, les dirigeants mondiaux cherchent les pistes pour parvenir à nourrir 10 milliards d'humains, Novethic, 28/01/21
Marina Fabre

Alors que deux milliards de personnes ne mangent pas suffisamment ou mal aujourd'hui, le Forum économique mondial, réuni pour la semaine virtuellement, appelle à transformer nos systèmes alimentaires aujourd'hui défaillants. Si le Covid-19 a aggravé la situation, le changement climatique sera pire, préviennent les experts. Plusieurs pistes d'amélioration ont été évoquées comme l'agriculture de précision ou la mise en place d'un prix carbone pour rémunérer les services rendus par l'agriculture. 
Les effets du Covid-19 sont tentaculaires. La pandémie a poussé 130 millions de personnes supplémentaires dans l’insécurité alimentaire aiguë à la fin 2020 en raison, notamment, du ralentissement des chaînes logistiques d’approvisionnement. Mais le virus n’est que l’arbre qui cache la forêt. Si le Covid-19 a fait grimper en flèche l’insécurité alimentaire, le changement climatique, lui, sera bien pire, prévient le Forum économique mondial.
Toute la semaine, les chefs d’État, dirigeants d’entreprises ou ONG sont en effet réunis, virtuellement, pour "améliorer l’état du monde". Et cette fois, ils appellent à "réparer" nos systèmes alimentaires alors que d’ici 2050, la planète comptera 9,7 milliards de bouches humaines à nourrir. Aujourd’hui, ce sont près de deux milliards de personnes qui ne mangent pas suffisamment, ou mal. Or, la production alimentaire est déjà jugée responsable d'un quart des émissions de gaz à effet de serre, d'une bonne partie de la déforestation et de la perte de biodiversité. Avec au final, 30 % de l'alimentation produite perdue ou gaspillée.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/le-forum-economique-mondial-appelle-a-reparer-nos-systemes-alimentaires-qui-deraillent-avec-le-changement-climatique-et-la-pandemie-149467.html>
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10- Campagne sur les réseaux sociaux pour défendre un herbicide menacé d’interdiction, Le Monde, maj le 29/01/21 à 05h34
Stéphane Foucart

Deux firmes agrochimiques ont commandité un faux reportage auprès d’un influenceur pour faire la promotion du Bonalan. 
Les agriculteurs européens devront-ils se passer de benfluraline, un herbicide commercialisé sous le nom de Bonalan et très prisé des producteurs d’endives, de chicorée ou encore de haricots ? La question, au cœur d’une réunion du Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et de l’alimentation animale (Scopaff), tenue mardi 26 janvier, est toujours en suspens : invités par la Commission européenne à suspendre l’autorisation de ce produit, les Etats-membres ne se sont pas encore prononcés.
En amont de la réunion, des sociétés commercialisant cette substance ont préparé le terrain en finançant une campagne d’influence sur les réseaux sociaux. L’affaire, révélée sur les réseaux sociaux par Hugo Clément, journaliste à France Télévisions, est caractéristique du recours à la « micro-influence », technique mettant à contribution des influenceurs actifs sur les médias sociaux et auxquels sont parfois abonnées des centaines de milliers de personnes. En l’occurrence, c’est un jeune instagrammeur suivi par une communauté de quelque 700 000 internautes, Johan Papz, qui s’est livré à l’exercice.
> Lire aussi  « Les arguments favorables aux “OGM” sont soumis à très peu d’esprit critique »
Dans une brève vidéo de quelque trois minutes (désormais supprimée), le jeune influenceur – spécialisé dans les sujets plutôt légers et humoristiques – annonce qu’il a été contacté par deux producteurs du nord de la France, « qui avaient besoin de [s]on aide pour partager un message ». Les deux producteurs font valoir que leur activité est menacée. « Ce qui se passe, explique l’influenceur, c’est qu’on veut leur interdire un produit qu’ils utilisent contre une mauvaise herbe qui détruit tous leurs légumes. » Au cours de l’entretien, les deux agriculteurs ne font pas mystère du produit en question : il s’agit du Bonalan, destiné à lutter contre une adventice, la chénopode. L’agriculture biologique est en outre égratignée au passage, le jeune influenceur tenant à préciser qu’« en bio, il y a des produits qui sont aussi utilisés pour protéger les plantes » — sans préciser que les substances de synthèse comme le Bonalan y sont proscrites.
Faux reportage
La vidéo, publiée sur Instagram le 20 janvier, est présentée comme une initiative spontanée de l’influenceur et ne mentionne aucun partenariat, ni aucun financement. Mais, renseignements pris par Hugo Clément auprès de l’agence Point d’Orgue, qui gère la carrière du jeune influenceur, la séquence est en réalité le fruit d’une commande passée auprès d’elle par une autre agence de communication, The Louise Company. Sitôt l’information publiée par le journaliste sur les réseaux sociaux, le 22 janvier, une mention clarifiant la nature du contenu est ajoutée à la vidéo.
Pour cadrer les opérations, The Louise Company, a transmis à l’influenceur un cahier des charges et un script détaillé pour la réalisation du faux reportage. « Vous expliquez que des producteurs vous appellent à l’aide, vous déclarez vouloir les soutenir », lit-on dans ces documents obtenus et rendus publics par M. Clément. « Vous aidez l’agriculteur à se faire comprendre », « vous parlez avec lui pour mieux faire comprendre qu’aujourd’hui les pesticides sont sa seule option pour cultiver ses produits et donc pour vivre », « vous parlez de la façon dont les pesticides peuvent être sûrs s’ils sont utilisés dans des conditions strictes », etc. Les instructions mentionnent l’urgence à mettre en place la campagne, du fait d’« une réunion importante qui se tiendra fin janvier » – en référence à la réunion du Scopaff, programmée pour le 26 janvier.
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Quant au commanditaire, il est d’abord au centre de déclarations contradictoires. Interrogée par Hugo Clément, The Louise Company – qui n’a pas répondu aux sollicitations du Monde – affirme avoir été mandatée par une association de producteurs de légumes français. L’agence Point d’Orgue confirme au Monden’avoir été contactée par The Louise Company que « pour une opération à destination d’une association de producteurs de légumes de France ». « Il n’était pas question de faire une vidéo de soutien à un pesticide, car nous aurions alors refusé, comme nous avons déjà refusé des deals à plusieurs dizaines de milliers d’euros », assure-t-on auprès de l’agence. Mais, sur Twitter, plusieurs associations de producteurs de fruits et légumes démentent avec force être les commanditaires de la campagne.
Expertise sévère
Lundi 25 janvier, The Louise Company met fin à la confusion et annonce dans un communiqué que le commanditaire de la campagne n’était pas une association d’agriculteurs, mais deux firmes agrochimiques commercialisant le Bonalan, Gowan et Finchimica. « Nous avons été piégés, dit-on à l’agence Point d’Orgue. Johan a supprimé la vidéo dès que nous avons eu connaissance de ce communiqué. Jamais nous n’aurions accepté ce partenariat dans ces conditions. »
Contacté par Le Monde, Gowan précise que la campagne en question n’était pas une campagne de soutien au Bonalan, mais n’avait pour seul but que de donner la parole à des agriculteurs en butte à une adventice contre laquelle lutte le Bonalan. « Nous n’avons pas commandité une campagne de soutien au Bonalan sur les réseaux sociaux, dit ainsi un responsable de la firme. The Louise Company a été sollicitée pour donner un support à la parole des producteurs inquiets d’un manque de solution pour combattre une mauvaise herbe, le chénopode, particulièrement préjudiciable dans les cultures d’endives et de chicorée. » Finchimica n’a pas répondu à nos sollicitations.
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Un soutien public à l’herbicide est d’autant plus lourd d’enjeux que celui-ci a fait l’objet d’une expertise sévère. Le rapport rendu en 2019 par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) déplore l’absence de certaines données dans le dossier réglementaire soumis par les firmes commercialisant le produit. Il identifie des risques d’empoisonnement pour la faune – mammifères et oiseaux – ainsi que pour les poissons, les informations fournies sur le produit « ne permettant pas d’exclure que celui-ci soit persistant, bio-accumulatif [susceptible de s’accumuler le long de la chaîne alimentaire] et toxique », selon l’agence européenne.
Le vote des Etats-membres n’est pas intervenu le 26 janvier. « Des discussions supplémentaires se tiennent entre les Etats-membres, dit-on à la Commission européenne. Nous ne pouvons pas donner de date précise concernant le moment où le vote pourrait avoir lieu. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/28/campagne-sur-les-reseaux-sociaux-pour-defendre-un-herbicide-menace-d-interdiction_6067982_3244.html>
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11- La règle du zéro phyto, Le JDLE, 29/01/21
Par Joël Labbé, sénateur EELV du Morbihan

Utopique au début de la décennie, l’idée d’interdire les produits phytopharmaceutiques s’impose peu à peu, explique Joël Labbé, sénateur EELV du Morbihan.
Bonne nouvelle pour le zéro phyto la semaine dernière, la loi Labbé, dont je suis l’auteur et qui interdit l’usage des pesticides pour les particuliers, les espaces verts et voiries des collectivités, vient d’être étendue à de nouveaux espaces : le zéro phyto sera, à partir de 2022, la règle dans les cimetières, copropriétés, hôtels, campings, parcs d’attractions, zones commerciales, parcs d’entreprises, établissements d’enseignement et de santé, et dans une partie des terrains de sport.
Les alternatives se développent
En 2013, quand j’avais émis l’idée de cette loi, on m’avait traité d’utopiste. Le fait qu’elle soit aujourd’hui confortée, en plus d’être une avancée pour la biodiversité et la santé, témoigne d’évolutions fortes et positives. La prise de conscience des risques liés aux pesticides se généralise, les alternatives se développent et notre rapport à la nature évolue : alors que l’on percevait dans nos rues et nos jardins des mauvaises herbes, on voit aujourd’hui la nature spontanée comme une biodiversité, et on réclame sa présence en ville.
Une transition encore entravée
Mais il reste du chemin à parcourir ! L’arrêté publié la semaine dernière ne prend pas en compte les forêts privées ou encore les autoroutes. Et dans le domaine agricole, on ne peut malheureusement pas constater les mêmes progrès : les reculs sur les néonicotinoïdes et le glyphosate sont de sérieux coups portés à la transition. La mobilisation doit donc continuer, associant citoyens, élus et société civile.
<https://www.journaldelenvironnement.net/article/la-regle-du-zero-phyto,113913>
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12- La Région va adopter un plan "Ile-de-France comestible" pour encourager une alimentation plus locale, Le JDD, 30/01/21, 21h30
Bertrand Gréco

La Région s'apprête à adopter un plan pour une alimentation locale, durable et solidaire, que le JDD présente en avant-­première. Une délibération doit être votée le 4  février.
Les terres agricoles d'Ile-de-France sont réputées être les meilleures d'Europe depuis le Moyen Age. Pourtant, malgré la proximité de 12 millions de bouches à nourrir, la part de denrées franciliennes consommées  localement est très faible. C'est pourquoi la Région s'apprête à adopter un plan pour une alimentation locale, durable et solidaire, que le JDD présente en avant-­première. Une délibération doit être votée le 4 février. "L'ambition centrale de ce plan est de relocaliser l'alimentation francilienne au service des consommateurs, du climat, de nos emplois et de notre souveraineté", annonce la présidente du conseil régional, Valérie ­Pécresse, dans l'exposé des motifs. Quelque 66 mesures, souvent très concrètes, y figurent. Près de 1 ­milliard d'euros doivent être mis sur la table à cette fin d'ici à 2030.
Comment aller du champ à l'assiette, comment rapprocher les 12 ­ millions de consommateurs des 5.000  ­agriculteurs de la région
"Notre question est de savoir comment aller du champ à l'assiette, comment rapprocher les 12 ­millions de consommateurs des 5.000 ­agriculteurs de la région, ­explique Alexandra ­Dublanche (LR), vice-présidente chargée notam­ment de l'agriculture et de la ruralité. Nous voulons diversifier notre production, encore très céréalière, l'adapter aux attentes de la population." De son côté, Valérie Pécresse voit dans la crise sanitaire actuelle l'éveil d'une "conscience collective", et donc une nouvelle perspective : "Les Franciliens ont [...] plébiscité les circuits courts et le commerce de proximité. La grande distribution, elle aussi, a dû s'adapter à cette préférence locale." Elle entend donc "capitaliser ce 'réamour'" pour les "produits frais, de goût et de qualité près de chez eux".
Mais la souveraineté alimentaire retrouvée, ce n'est pas ­encore pour tout de suite, admet ­Alexandra Dublanche. L'objectif du plan "Ile-de-France comestible" est d'atteindre le chiffre de 15% de produits locaux dans les assiettes des Franciliens en 2030, soit une multiplication par cinq de leur "part de marché" actuelle.
Créer une filière du quinoa
Pour ce faire, le plan alimentation se focalise d'abord sur les paysans. "Depuis les années 1970, les deux tiers des exploitations franciliennes ont disparu", indique le rapport régional. Et leur taille est passée "de 46 à 113 hectares entre 1970 et 2010". La Région prévoit de faciliter l'installation de "200 nouveaux agriculteurs par an" grâce à des dispositifs d'aide à la reprise d'exploitation et à l'investissement. A la fin de la décennie, un quart des surfaces agricoles de la région devront produire du bio (contre 4,2% en 2019 et 1,8% en 2015), l'Ile-de-France étant déjà la première Région de France en nombre de conversions.
Surtout, la collectivité va financer la polyvalence des exploitations : un tiers des fermes devront se diversifier dans dix ans, et 20% élever des animaux. "Nous aiderons, par exemple, un céréalier qui souhaite se lancer dans la volaille, ou un producteur de lait qui veut fabriquer des yaourts, illustre la vice-présidente. Nous travaillons aussi à la création d'une filière francilienne de quinoa, car il existe une forte demande." Les filières historiques - fruitière, ­maraîchère, vinicole et betteravière - seront soutenues, de même que celles correspondant à des besoins nouveaux : création d'une filière blé dur certifié bio, développement de l'apiculture francilienne, relocalisation de la production de protéines végétales pour l'alimentation animale et humaine, etc.
En  2030, tous les Franciliens trouveront à vingt minutes de chez eux, en transports en commun, à bicyclette ou à pied, une unité de production de denrées agricoles, y compris en ville
Pendant le confinement, certains agriculteurs ont mis en place des systèmes de circuit court - drive fermier, boutique à la ferme, casiers automatiques… - qui seront pérennisés. "En 2030, tous les Franciliens trouveront à vingt minutes de chez eux, en transports en commun, à bicyclette ou à pied, une unité de production de denrées agricoles, y compris en ville", promet Alexandra Dublanche. Le label "produit en Ile-de-France" (400 entreprises adhérentes) doit être étoffé de 50% ; il dénombre aujourd'hui 2.300 produits : l'agneau francilien, la volaille du Gâtinais, la baguette parisienne, le champignon de Paris, le brie de Meaux, la pêche de Montreuil, etc. Un "sandwich des Franciliens" et une "boîte repas" 100% francilienne doivent être créés. Les cantines de tous les lycées de la Région seront approvisionnées avec des produits locaux - dont 50% de bio - d'ici à 2024. Les Jeux olympiques et paralympiques seront l'occasion de développer des filières de denrées destinées aux athlètes.
L'opposition reste sur sa faim
Le plan alimentation comprend aussi un volet éthique et durable : développement du vrac et de la consigne pour réemploi, lutte contre le gaspillage, éducation des lycéens aux goûts et aux saisons, "étiquetage volontaire du coût carbone" pour les entreprises alimentaires franciliennes qui parcourent peu de kilomètres jusqu'à leur destination… Et un volet solidaire, "pour que le local et le bio ne soient pas réservés à une élite", dixit la vice-présidente. Dans l'opposition régionale, ­Ghislaine Senée (EELV), membre de la commission ruralité et agriculture, estime qu'"il y a des propositions intéressantes, mais aussi beaucoup de vœux pieux". Son groupe pourrait s'abstenir, car "ce plan, s'il va dans le bon sens, ne remet pas en question le modèle agricole actuel qui fait la part belle à la malbouffe et à l'agro-industrie. On reste sur notre faim."
Quant aux céréaliers et la FNSEA, ils ont été "mis autour de la table", assure Alexandra ­Dublanche, qui précise : "Face au dérèglement climatique, face aux prix fluctuants des matières premières, eux aussi ont besoin de résilience. Ça passe par les conversions au bio, les circuits courts et la diversification, pour ne pas mettre tous leurs œufs dans le même ­panier."
<https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/exclusif-la-region-va-adopter-un-plan-ile-de-france-comestible-pour-encourager-une-alimentation-plus-locale-4021908>
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13- Gaspillage et (in)sécurité alimentaires : les leçons à tirer de la crise sanitaire, The Conversation, 31/01/21, 18:12
Par Marie Mourad, Docteure en sociologie, Sciences Po

Depuis mars 2020, la pandémie du coronavirus et les mesures de confinement associées ont plongé le monde dans une crise économique sévère, aggravant l’insécurité alimentaire.
Au même moment, la situation a poussé les agriculteurs à jeter des quantités importantes de nourriture faute de marchés pour leurs produits. Car si les restaurants et les marchés ont fermé et si les exportations ont diminué, les légumes n’ont pas arrêté de pousser ou les vaches de produire du lait.
Que révèle la crise sur ces paradoxes de nos systèmes alimentaires ? Quelles leçons peut-on en tirer à l’heure d’établir des plans de relance économique ?
Cet article s’appuie sur des entretiens avec des experts et les discussions du groupe de travail sur les pertes et gaspillages alimentaires de la conférence internationale « The Climate Emergency and the Future of Food », qui s’est tenue en ligne en mai 2020, rassemblant plus de 300 représentants d’entreprises, associations et organismes publics.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/gaspillage-et-in-securite-alimentaires-les-lecons-a-tirer-de-la-crise-sanitaire-153601>
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14- « La Grande Malbouffe », sur Arte : les pratiques agro-industrielles passées à la moulinette, Le Monde, 02/02/21, 19h00
Renaud Machart

Un documentaire sérieux, fouillé et instructif prend la recette industrielle du cordon-bleu comme base d’une enquête édifiante. 
Inutile de chercher la recette du cordon-bleu dans Le Guide culinaire (1921), d’Auguste Escoffier : si elle s’inspire de recettes de pays alémaniques, cette préparation de viande (poulet, veau ou dinde) panée et fourrée au jambon et au fromage a trouvé son nom et son premier public aux Etats-Unis, dans les années 1950. Pour devenir, ce qui ne surprendra personne, en France notamment, l’un des plats préparés industriels les plus consommés.
Ce cordon-bleu vendu sous plastique a quelques avantages apparents : facile à réchauffer, il donne de surcroît l’illusion d’un plat préparé avec des ingrédients simples, voire sains. Sauf quand on regarde l’envers du paquet (où tout, d’ailleurs, n’est pas indiqué), puis le documentaire saisissant qu’ont écrit et réalisé Maud Gangler et Martin Blanchard.
De prime abord, La Grande Malbouffe ressemble à ces documentaires qui pullulent dans les programmes télévisuels, où la manière dont certains produits et ingrédients de consommation courante passent à la moulinette d’une enquête dévastatrice donne envie de ne plus jamais y toucher… Mais ce film va plus loin encore, fouillant implacablement les arcanes parfois nébuleux des pratiques agro-industrielles, y compris celles suivies par les adeptes du véganisme qui, tout en ayant décidé de se passer de tout aliment d’origine animale, n’ont de cesse de reconstituer steaks et fromages.
Cette séquence rappelle que ces ersatz, qui ont le vent en poupe grâce à leurs airs vertueux, sont, eux aussi, des produits ultratransformés, bourrés d’adjuvants dont l’allure, avant cuisson, évoque parfois le produit visqueux dans lequel Louis de Funès passe un sale moment dans Les Aventures de Rabbi Jacob (1973), de Gérard Oury.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/02/02/la-grande-malbouffe-sur-arte-les-pratiques-agro-industrielles-passees-a-la-moulinette_6068541_3246.html>
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En images
15- La bonne idée : des habitants des Pays de la Loire rachètent une ferme pour la sauver, TF1, journal de 13h, 22/01/21

À Couëron, près de Nantes, une ferme à vendre a été rachetée par les habitants du coin pour que les agriculteurs continuent de l'exploiter. Nous sommes allés à la rencontre des exploitants et des contributeurs. 
Dans cette ferme à proximité de Nantes, quatre fermiers travaillent depuis des années en fermage. "Le terme 'fermier' veut dire 'locataire' et non pas 'paysan'. Sur cette ferme, on loue tout, on n’a rien en propriété", explique à TF1 Christian, l'un des éleveurs. Les propriétaires des terres sur lesquelles il travaille depuis 25 ans ont récemment décidé de les vendre. Mais ne pouvant pas les racheter, Christian et ses trois associés ont fait appel aux consommateurs. Ainsi 210 personnes des environs se sont mobilisées et ont réussi à réunir la somme de 100.000 euros, en un an, en créant une coopérative. 
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/regions/video-racheter-une-ferme-pour-la-sauver-la-bonne-idee-d-habitants-des-pays-de-la-loire-2176247.html>
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16- Une idée pour la France : à la rencontre d'un producteur de lait innovant, France 2, journal de 13h, 25/01/21

Avec la rubrique Une idée pour la France, les équipes de France 2 mettent en lumière les initiatives innovantes des Français. Lundi 25 janvier, direction le Loiret, pour découvrir la passion d’un producteur de lait. Ce dernier a mis au point "un système qui permet aux producteurs d’augmenter de moitié leurs revenus", révèle la journaliste Valérie Heurtel sur le plateau du 13 Heures. L’intéressé, André Bonnard, utilise un conteneur comme trait d’union entre les producteurs et les consommateurs. Plus précisément, à l’intérieur, les producteurs prennent en main la fabrication de leurs yaourts, en se passant des industriels.  
Une yaourterie pas comme les autres
André Bonnard est installé dans le Loiret depuis un an. Il sillonne les fermes avec son conteneur qui lui sert de mini-usine. Mathilde Ben, une ancienne opticienne, est aux commandes de cette yaourterie pas comme les autres. "On apprend vite", juge-t-elle. Une installation conventionnelle aurait coûté 100 000 euros. Le conteneur ne revient qu’à 1 300 euros par mois. Deux jours par semaine, Mathilde fabrique 1 600 yaourts. Sa recette est naturelle et sans additifs, ce qui séduit les consommateurs. En effet, "la demande explose, 79% des Français veulent consommer local", précise la journaliste Valérie Heurtel. "C’est ça qu’on veut retrouver, des produits authentiques, une traçabilité", ajoute-t-elle.  
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/une-idee-pour-la-france-a-la-rencontre-d-un-producteur-de-lait-innovant_4271205.html>
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17- [À la télé] Dans la Beauce, avec les agriculteurs adeptes du glyphosate, Reporterre, 30/01/21
Isabelle Vayron

Documentariste vivant dans la Beauce, la journaliste Isabelle Vayron est allée à la rencontre des agriculteurs qui assurent ne pas pouvoir se passer de glyphosate. Dans « La Beauce, le glyphosate et moi », elle pose un regard lucide sur le modèle dominant l’agriculture intensive dans la région.
Présentation du documentaire par sa réalisatrice :
Dans la Beauce, de nombreux agriculteurs ne veulent pas se passer de glyphosate. Cela les contraindrait à utiliser d’autres herbicides, à consommer plus de carburant pour labourer, à voir des herbes envahir leurs champs et leurs rendements diminuer. Sans compter qu’ils ne sont pas convaincus de ses dangers pour la santé. Pendant deux ans, Isabelle Vayron les a côtoyés, se laissant presque convaincre.
• Isabelle Vayron est documentariste et vit dans la Beauce. Elle est allée à la rencontre des agriculteurs, pour comprendre avec eux les enjeux de l’interdiction du pesticide aujourd’hui emblématique d’un divorce entre l’opinion et le monde agricole.
• La Beauce, le glyphosate et moi, un documentaire d’Isabelle Vayron, France, 2020, 55 min, diffusé samedi 30 janvier à 22h30 et dimanche 31 à 10h30, sur la chaîne Public Sénat..
<https://reporterre.net/A-LA-TELE-Dans-la-Beauce-avec-les-agriculteurs-adeptes-du-glyphosate>
En savoir plus :
> Documentaire (53min). La Beauce, le glyphosate et moi <https://www.publicsenat.fr/emission/documentaire/la-beauce-le-glyphosate-et-moi-186316>, Public Sénat, 23/01/21, 21h00
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18- Fromager, un métier qui attire à nouveau les jeunes, TF1, journal de 20h, 01/02/21

La France comptait plus de 1 200 variétés de fromages. C'est unique au monde. Et pourtant, le nombre d'artisans crémier fromager n'a cessé de chuter jusqu'à une date récente. Depuis peu, le métier attire à nouveau les passionnés.
En plein centre-ville de Lyon, le quartier populaire de la Guillotière, il flotte ce matin comme une odeur de ferme.
Un parfum de lait cru qui intrigue les habitants. Derrière la vitrine d'une ancienne boucherie, Anaïs Duraffourg, 35 ans, s'est lancé un défi : relancer la fabrication d'un fromage 100% lyonnais. "C'est un petit fromage qu'on appelait "le petit pont", en hommage à la place de Pont, car nous sommes à côté. C'est un fromage qui est vraiment inspiré de la technologie de fabrication du Saint-Marcellin. Ça remet un peu au goût du jour, des métiers qui sont peut-être éloignés du centre-ville", explique la fromagère à la laiterie de Lyon. Chaque semaine, elle achète le lait cru à une ferme située au sud de Lyon. Une reconversion professionnelle pour celle qui dirigeait un centre social il y a encore quelques mois.
Premier exportateur mondial, notre pays dénombre plus de 1200 de variétés de fromages. Pour s'y retrouver, les Français se tournent de plus en plus vers les petits commerçants, comme Jean Bordereau, artisan crémier à Lyon. Depuis le premier reconfinement, certains crémiers ont vu leur chiffre d'affaires grimpé de 20%."Le fromage, c'est vraiment un produit de terroir français, c'est-à-dire que quasiment partout en France, on fait 40 km, on trouve un producteur", affirme l'artisan. Plusieurs fois par an, Jean fait le tour de la France pour dénicher les produits les plus rares.
À l'École nationale des industries du lait et des viandes à la Roche-sur-Foron (Haute-Savoie), les cours commencent à 6h30 du matin. Des formations en bac pro ou BTS qui ne sont plus réservées aux jeunes du milieu rural. Installée au pied des montagnes, cette école créée en 1930 accueille 700 élèves. Cours de chimie, microbiologie, atelier pratique quotidien, ces jeunes n'auront aucune difficulté à trouver du Travail. L'histoire d'une passion française qui dure depuis le 13e siècle. Avec 26 kilos par an et par habitant, nous sommes avec les Grecs les plus gros consommateurs de fromage dans le monde.
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/societe/video-fromager-un-metier-qui-attire-a-nouveau-les-jeunes-2177196.html>
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19- Documentaire. La Grande Malbouffe, Arte, 02/02/21, 20h50

Que mangeons-nous réellement en avalant un cordon bleu industriel ? Ce documentaire met la main à la pâte pour déconstruire les pratiques souvent douteuses de l’industrie agroalimentaire. 
>> Documentaire (90 min) disponible du 26/01/2021 au 02/04/2021 à :
<https://www.arte.tv/fr/videos/091150-000-A/la-grande-malbouffe/>
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Une annonce
20- 2021 / Être ensemble - L’alimentation comme lien social, 10e Colloque annuel de la Chaire UNESCO Alimentations du monde, le 05/02/21, de 10h à 16h

Avec John Coveney (Professor of Global Food, Culture and Health, Flinders University, Australie), Adolin Paul Egnankou (Institut d'etno-sociologie,Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d'Ivoire), Anindita Dasgupta (Head of the School of Liberal Arts and Sciences, Taylor’s University, Malaisie), Nicolas Bourriaud (directeur général du Mo.Co. - Montpellier Contemporain), Olivier Lepiller (sociologue, Cirad), Eleonora Ceccaldi (chercheuse en sciences cognitives, Université de Gênes), Carolyn Steel (architecte, auteure, enseignante), Nani Moré Ramon (Directora en Menjadors Ecologics, Barcelona)
Programme détaillé à découvrir sur notre site
Gratuit, 100 % digital
Sur inscription : ici <https://docs.google.com/forms/d/1ZXKHDyhjLX31a-qpsQx6bRRwKHTFER229uaxlGHZBJU/viewform?ts=5fd10d58&edit_requested=true>
Traductions simultanées en français, anglais et espagnol
>> Suite à lire à : 
<https://mailchi.mp/10159d50b40d/les-actualits-de-la-chaire-unesco-alimentations-du-monde-7897945?e=a158773d59>
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– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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