[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (mardi 9 février)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 9 Fév 08:25:15 CET 2021


Bonjour à tous,

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1- Au sein d’EDF, l’opposition au projet « Hercule » se structure <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/01/28/au-sein-d-edf-l-opposition-au-projet-hercule-se-structure_6067940_3234.html>, Le Monde, 28/01/21, 13h13 
2- En Allemagne, la peur d’un abandon du gazoduc Nord Stream 2 <https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/28/en-allemagne-la-peur-d-un-abandon-de-nord-stream-2_6067944_3210.html>, Le Monde, 28/01/21, 15h03 
3- Reportage. Taïwan : la Chine lance la guerre du sable <https://www.pressreader.com/france/le-point/20210128/283248805609301>, Le Point, 28/01/21
4- General Motors ambitionne de ne plus vendre de voitures diesel ou essence d’ici 2035 <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/01/29/general-motors-ambitionne-de-ne-plus-vendre-de-voitures-diesel-ou-essence-d-ici-2035_6067993_3234.html>, Le Monde avec AFP, 29/01/21, 01h51 
5- Pays-Bas : Shell condamnée à verser des indemnités à des fermiers nigérians <https://www.geo.fr/environnement/pollution-petroliere-au-nigeria-shell-condamnee-a-verser-des-indemnites-a-des-fermiers-203584>, AFP, 29/01/21, 19:00
6- Environnement : après le gaz de schiste, la hantise du gaz de couche <https://www.leparisien.fr/environnement/environnement-apres-le-gaz-de-schiste-la-hantise-du-gaz-de-couche-31-01-2021-8422249.php>, Le Parisien, 31/01/21, 16h22
7- Les chiffres alarmants de la précarité énergétique <https://www.lemondedelenergie.com/chiffres-alarmants-precarite-energetique/2021/02/01/>, Le monde de l'énergie, 01/02/21
8- Voiture électrique : ces fabricants travaillent sur une batterie ultralégère <https://www.automobile-propre.com/breves/voiture-electrique-ces-fabricants-travaillent-sur-une-batterie-ultralegere/>, Automobile propre, 02/02/21
9- L'Etat réaffirme son opposition au projet minier Montagne d'or en Guyane <https://www.geo.fr/environnement/letat-reaffirme-son-opposition-au-projet-minier-montagne-dor-en-guyane-203624>, AFP, 03/02/21, 20:00
10- La dépendance vis-à-vis de la Chine fait flamber le prix du transport maritime <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/04/la-dependance-vis-a-vis-de-la-chine-fait-flamber-le-prix-du-transport-maritime_6068750_3234.html>, Le Monde, 04/02/21, 11h25 
11- Le Danemark va créer la première île énergétique au monde dans la mer du Nord <https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/le-danemark-va-creer-la-premiere-ile-energetique-au-monde-dans-la-mer-du-nord_151507>, Agence Reuters, 04/02/21, 17h32
12- Trois banques européennes décident de ne plus financer l’extraction de pétrole en Amazonie, Novethic, 04/02/21
13- Nucléaire : EDF accélère sur les nouveaux EPR malgré les doutes du gouvernement <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/nucleaire-edf-accelere-sur-les-nouveaux-epr-malgre-les-doutes-du-gouvernement-1287621>, Les Echos, 05/02/21, 08:22
14- 1,6 milliard d’euros d’amende pour l’entreprise russe qui a pollué l’Arctique au diesel <https://www.nouvelobs.com/monde/20210205.OBS39821/1-6-milliard-d-euros-d-amende-pour-l-entreprise-russe-qui-a-pollue-l-arctique-au-diesel.html>, L'Obs avec AFP, 05/02/21, 15h31
15- Réforme d’EDF : Nicolas Hulot exprime ses doutes sur le plan « Hercule » <https://www.lemonde.fr/energies/article/2021/02/05/reforme-d-edf-nicolas-hulot-exprime-ses-doutes-sur-le-plan-hercule_6068930_1653054.html>, Le Monde, 05/02/21, 17h00 
16- Liberté, légèreté, fluidité : les nouvelles lois de la mobilité urbaine <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2021/02/05/liberte-legerete-fluidite-les-nouvelles-lois-de-la-mobilite-urbaine_6068933_4497916.html>, Le Monde, 05/02/21, 17h22 
17- Analyse. La restructuration d’EDF, une course d’obstacles incertaine <https://www.lemonde.fr/energies/article/2021/02/08/la-restructuration-d-edf-une-course-d-obstacles-incertaine_6069131_1653054.html>, Le Monde, 08/02/21, 05h15 
En images
18- Les tuiles solaires, une solution pour les zones classées "monument historique" <https://www.actu-environnement.com/ae/news/tuiles-solaires-solution-zones-classees-36855.php4>, Actu-environnement, 31/01/21
19- Normandie :  une application permet de moduler l'éclairage public <https://www.francetvinfo.fr/internet/objets-connectes/normandie-une-application-permet-de-moduler-l-eclairage-public_4279809.html>, France 2, journal de 13h, 01/02/21
20- Pourquoi les tarifs de l’électricité n’arrêtent-ils pas d’augmenter ? <https://www.lci.fr/conso/video-pourquoi-les-tarifs-de-l-electricite-n-arretent-ils-pas-d-augmenter-2177197.html>, TF1, journal de 20h, 01/02/21
21- Islande : de l’énergie puisée dans les trésors des profondeurs <https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/islande-de-lenergie-puisee-dans-les-tresors-des-profondeurs_4284027.html>, France 2, journal de 20h, 04/02/21

Bien à vous,
Florence

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DÉCISIONS DU JOUR : — Le groupe pétrolier néerlandais Shell a été condamné par un tribunal de La Haye (Pays-Bas) à indemniser 3 des 4 fermiers qui poursuivaient sa filiale nigériane, pour avoir pollué les eaux de leurs villages dans le delta du Niger (sud-est du Nigeria). Les agriculteurs étaient engagés dans un bras de fer juridique avec Shell Nigeria depuis 13 ans. (cf. item 5 & suite)
— Le gouvernement français a réaffirmé son opposition au projet minier controversé Montagne d'or en Guyane en déposant un recours contre le tribunal administratif qui lui avait ordonné de prolonger les concessions minières. (cf. item 9)
— La justice russe a condamné le géant minier Norilsk Nickel à payer une amende record de 147,8 milliards de roubles aux autorités du pays, une de ses sociétés étant à l’origine d’une importante pollution au carburant dans l’Arctique. (cf. item 14)
REPORTAGE DU JOUR : Une inquiétante flotte chinoise ravage les côtes de Taïwan pour y draguer du sable destiné au béton de ses gratte-ciel. (cf. item 3)
CHIFFRES DU JOUR : — Près de 12 % des ménages sont touchés par la précarité énergétique en France, selon les derniers chiffres de l’Observatoire National de la Précarité Énergétique (ONPE). (cf. item 7 & suite)
— En un an, le coût d’expédition d’un conteneur entre l’empire du Milieu et l’Europe ou les Etats-Unis a quintuplé. (cf. item 10)
DOSSIER DU JOUR : Incertitudes, doutes, voire oppositions, le projet « Hercule » d’EDF, qui prévoit une partition de l’opérateur en trois entités, ne fait pour l’instant l’unanimité ni à Paris ni à Bruxelles. (cf. item 1, 15 & 17)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Un consortium de cinq entreprises a développé un nouveau pack batteries ultraléger pour les voitures électriques. (cf. item 8)
— Le Danemark a approuvé un plan visant à construire la première île énergétique au monde dans la mer du Nord, qui produira et stockera suffisamment d'énergie verte pour couvrir les besoins en électricité de 3 millions de ménages européens. (cf. item 11)
— Installer des panneaux solaires sur son toit dans une zone classée « monument historique » est désormais possible depuis l'arrivée de nouvelles technologies très discrètes. (cf. item 18)
— En Normandie, Olivier Bozzetto a inventé une application permettant aux habitants de sa ville de moduler l'éclairage public. Une initiative qui permet de réaliser 7000 € d'économies d'énergie tout en assurant la continuité du service public. (cf. item 19 & suite)
— En Islande, les sources d’eau chaude représentent une énergie considérable et sont devenues un atout économique majeur du pays. (cf. item 21)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
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> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
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> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
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> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Au sein d’EDF, l’opposition au projet « Hercule » se structure, Le Monde, 28/01/21, 13h13 
Nabil Wakim

Les représentants du personnel lancent une campagne de communication contre le projet et dénoncent un « démantèlement » du groupe. 
Le contenu de la réorganisation d’EDF n’est toujours pas connu en détail, mais les opposants s’organisent de plus en plus. Mercredi 27 janvier, le Comité social et économique central (CSEC) du groupe a annoncé le lancement d’une campagne de communication de grande ampleur contre le plan « Hercule », porté par le PDG, Jean-Bernard Lévy, avec le soutien de l’exécutif.
> Lire aussi  La mobilisation contre la réorganisation d’EDF prend de l’ampleur
« Nous avons considéré qu’il fallait engager un plan de communication nationale, compte tenu de l’opposition totale des organisations syndicales et du personnel depuis 18 mois, à un niveau de mobilisation historique », a expliqué Philippe Page Le Mérour, secrétaire CGT du CSEC. Les représentants du personnel ont lancé une pétition et un site Internet dédié qui dénonce « le démantèlement d’EDF » et « la destruction d’un de nos derniers biens communs ». Après plusieurs journées de grève bien suivies au niveau interne, ils cherchent à élargir la mobilisation contre « Hercule ».
Ce projet consiste à réorganiser complètement le groupe, à l’issue de tractations en cours avec la Commission européenne. Paris et Bruxelles négocient une réforme de la rémunération du nucléaire français, encadrée par un dispositif particulier. Pour obtenir des conditions plus favorables au groupe d’électricité, la France met dans la balance ce projet de réforme de l’entreprise publique. Il consiste à regrouper toutes les activités nucléaires dans un « EDF Bleu », 100 % public. Et à créer un « EDF Vert », ouvert à des capitaux privés, qui rassemblerait le réseau de distribution, Enedis, les énergies renouvelables et la fourniture d’électricité. Une troisième structure, « EDF Azur », regrouperait les activités hydrauliques.
> Lire aussi  EDF : nouvelle journée de grève très suivie contre le projet « Hercule »
Toutefois, les discussions autour de ce mécano géant n’ont pas encore abouti à Bruxelles, et les détracteurs du projet dénoncent un processus qui ouvre la voie à « la privatisation » du groupe public. Le gouvernement et la direction d’EDF assurent que « l’intégrité du groupe » sera préservée et qu’il n’est pas question de privatisation. « L’Etat étrangle EDF depuis près de 20 ans, et on veut maintenant le vendre à la découpe », dénonce Amélie Henri, de la CFE-CGC, pour qui « “Hercule”, c’est une mauvaise solution à un problème mal posé ». 
Front politico-syndical
L’un des points culminants de la mobilisation devrait intervenir le 10 février, lors d’une journée de grève prévue à l’appel de tous les syndicats – le jour même de l’audition de Jean-Bernard Lévy au Sénat sur le sujet. Parallèlement, des associations et des partis politiques ont annoncé la création d’un « collectif national pour un véritable service public de l’énergie ». Cette structure, soutenue par la CGT et Sud Energie, rassemble notamment le PS, le PCF et LFI, ainsi que l’association altermondialiste Attac. « Puisque l’avenir énergétique du pays est intimement lié à celui d’EDF, il nous paraît indispensable que son avenir et sa mobilisation au service des enjeux énergétiques et climatiques du pays fassent l’objet d’un véritable débat social et démocratique », soulignent les organisations fondatrices du collectif dans un communiqué.
D’autres initiatives pourraient voir le jour. Fin janvier, à l’Assemblée nationale, plusieurs députés ont rencontré des représentants syndicaux, à l’initiative du député PCF Sébastien Jumel (Seine-Maritime). Parmi eux, des parlementaires de gauche, comme Adrien Quatennens (LFI), lui-même ancien agent EDF, ou Marie-Noëlle Battistel (PS). Mais aussi des anciens membres de la majorité, tels que l’écologiste (ex-LRM) Matthieu Orphelin ou des élus de droite comme Julien Aubert (LR).
« Il y a, parmi nous, des visions divergentes sur l’avenir de la politique énergétique, mais on partage tous l’idée que la décision et les choix appartiennent à la démocratie. Il faut reprendre la main et ne pas la laisser à celle, invisible, du marché », déclare l’ex-ministre de l’écologie Delphine Batho (Génération écologie). Les parlementaires ont posé les jalons de plusieurs initiatives communes dans les semaines à venir. Le PS a notamment suggéré de déposer un projet de référendum d’initiative populaire si le projet venait à voir le jour.
Ce front politico-syndical tire profit de la lenteur des négociations à Bruxelles, reconnaît-on chez EDF et au sein de l’exécutif. « Tant que les discussions ne sont pas terminées, il est difficile de communiquer pour démonter certaines inquiétudes », observe une source interne. Plus ce temps d’incertitude s’allonge, plus les opposants au projet tiennent le haut du pavé.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/01/28/au-sein-d-edf-l-opposition-au-projet-hercule-se-structure_6067940_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/01/28/au-sein-d-edf-l-opposition-au-projet-hercule-se-structure_6067940_3234.html>>
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2- En Allemagne, la peur d’un abandon du gazoduc Nord Stream 2, Le Monde, 28/01/21, 15h03 
Thomas Wieder (Lubmin et Sassnitz (Allemagne)- envoyé spécial)

Sur les bords de la Baltique, des communes s’indignent des sanctions américaines sur le projet russe, dont le chantier est achevé à 94 %. 
Au bord de la Baltique, à cinquante kilomètres de la frontière polonaise, Lubmin s’affiche comme un paradis touristique : « De longues plages, des rochers et des pittoresques forêts de pins offrent un cadre naturel d’une grande pureté. De douces vagues roulent le long de la zone de baignade, couverte de sable fin. Grâce au climat maritime et à l’air sain venant du large, détente et loisirs sont garantis », peut-on lire sur le site Internet de cette commune allemande de 2 000 habitants, située dans le Land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale.
Mais Lubmin n’est pas que cela. A quelques encablures de la station balnéaire, on y trouve aussi un port industriel, une ancienne centrale nucléaire – la plus grande de l’ex-RDA –, une importante usine de lubrifiants pour moteurs et le point d’arrivée de deux gazoducs en provenance de Russie : Nord Stream 1, inauguré fin 2011, et Nord Stream 2, dont le chantier est achevé à 94 % mais dont personne ne sait s’il fonctionnera un jour en raison des oppositions qu’il suscite à Washington.
Les Etats-Unis cherchent en effet à torpiller le projet à coups de sanctions contre les entreprises y participant, et plusieurs pays européens, dont la Pologne, y voient un dangereux instrument qui permettrait à la Russie d’accroître son influence en Europe.
> Lire aussi  Les Etats-Unis accentuent les sanctions contre le gazoduc Nord Stream 2
Pour le maire de Lubmin, Axel Vogt, un tel scénario – celui d’un abandon de Nord Stream 2, qui doit acheminer 55 milliards de mètres cubes de gaz russe par an en Europe – est tout simplement « inenvisageable ». Certes, cet élu de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), le parti de la chancelière Angela Merkel, est au courant de la nouvelle batterie de sanctions votées par le Sénat américain, le 1er janvier, et de la position du président des Etats-Unis, Joe Biden, tout aussi hostile au projet soutenu par son prédécesseur Donald Trump. Mais il sait également que le navire russe Fortuna a quitté le port allemand de Wismar en direction des eaux danoises, à la mi-janvier, pour reprendre les travaux de construction du pipeline, interrompus depuis fin 2019. « Je n’imagine pas qu’un projet de cette ampleur, qui a coûté des milliards d’euros et dont le chantier est quasiment terminé, ne voie pas le jour », explique M. Vogt.
« Optimiste », le maire de Lubmin – pour qui l’entrée en service de Nord Stream rapporterait 1,5 million d’euros par an en taxes professionnelles – l’est aussi en raison du soutien apporté par les autorités allemandes. Celui de Mme Merkel, d’abord, qui a de nouveau déclaré, jeudi 21 janvier, que « sa position sur Nord Stream 2 n’a pas changé ». Celui d’Armin Laschet, élu président de la CDU le 16 janvier, qui a toujours dit qu’il souhaitait l’achèvement du chantier. Et celui, enfin, du gouvernement régional de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, dont la ministre-présidente, Manuela Schwesig, membre du Parti social-démocrate (SPD), a récemment annoncé la création d’une fondation dont l’un des objectifs affichés est de garantir la poursuite des travaux grâce à un statut juridique lui permettant d’acheter du matériel de construction sans tomber sous le coup des sanctions américaines.
> Lire la tribune : « Nord Stream 2, un projet aussi grand que le nombre de controverses qu’il engendre »
« Le gouvernement régional soutient le projet, le gouvernement fédéral aussi : je ne vois pas comment on pourrait dire aujourd’hui qu’on arrête tout », explique M. Vogt, qui balaie l’argument de la souveraineté, brandi par les opposants au projet :
« Ceux qui accusent la Russie de se servir de Nord Stream pour rendre l’Europe dépendante de son gaz sont les mêmes qui se laissent intimider par les Etats-Unis. Je ne dis pas ça par antiaméricanisme, mais parce que je sais que la Russie est un partenaire fiable avec qui nous avons de bonnes relations. »
L’élu cite les « nombreux investissements russes déjà présents dans la région » avant de faire ce rappel historique : « Beaucoup de gens ici ont grandi à l’époque du rideau de fer. Moi-même j’ai appris le russe à l’école et passé un bac russe. Ce n’est pas parce que le rideau de fer est tombé que les liens de cette partie de l’Allemagne avec la Russie se sont distendus. »
A une cinquantaine de kilomètres plus à l’ouest, sur l’île de Rügen, Franz Kracht est du même avis. Membre du parti de gauche Die Linke, le maire de la petite ville de Sassnitz approuve son homologue chrétien-démocrate de Lubmin. « Nord Stream 2 n’est pas un projet politique, mais c’est devenu un sujet politique. Je le regrette car l’enjeu est économique : l’Allemagne, qui est sortie du nucléaire et va sortir du charbon, a absolument besoin de gaz en ce moment », affirme cet élu. Pour lui, Nord Stream est d’abord un grand projet industriel qui représente une chance économique pour cette région du nord de l’Allemagne un peu isolée du reste du pays.
Pendant des années, d’abord avec Nord Stream 1 puis avec Nord Stream 2, le port de Sassnitz-Mukran a servi de lieu de production d’environ la moitié des tuyaux du pipeline (l’autre moitié a été produite en Finlande) et de plate-forme logistique au chantier. Plusieurs centaines d’ouvriers et d’ingénieurs sont venues y travailler, au grand profit des petites entreprises locales et des commerces, qui ont vu leurs revenus assurés au-delà de la haute saison touristique.
Pour cette raison, le port est aujourd’hui menacé de sanctions par les Etats-Unis. Ce qui met M. Kracht hors de lui : « Les Etats-Unis n’ont pas à s’ingérer dans des affaires qui regardent l’Allemagne et l’Europe. J’attends du gouvernement fédéral qu’il fasse en sorte qu’aucune puissance étrangère ne s’immisce dans notre politique énergétique », explique l’élu dont la commune se trouve dans la circonscription de Mme Merkel.
> Lire aussi  L’Europe prise en étau dans la bataille du gaz entre la Russie et les Etats-Unis
Parmi les partis politiques allemands, il n’y a guère que les Verts qui font unanimement bloc contre le projet. Ces jours-ci, leur indignation se concentre tout particulièrement sur la fondation créée par le Land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale. « Une manœuvre d’un culot inouï », dit la députée Claudia Müller à propos de cette structure subventionnée à hauteur de 200 000 euros par la région et à laquelle Nord Stream, propriété du géant russe Gazprom, a promis de verser 20 millions d’euros, officiellement pour financer des projets en lien avec la défense de l’environnement.
« La protection de l’environnement n’est qu’un des buts de cette fondation. L’autre est de servir d’intermédiaire avec Nord Stream 2 à travers l’achat de matériel nécessaire à la poursuite du chantier à des entreprises visées par les sanctions américaines », explique Mme Müller.
> Lire aussi  Allemagne : le gazoduc Nord Stream 2 menacé par l’affaire Navalny
Controversée, cette fondation embarrasse jusqu’au gouvernement. « C’est une initiative du Land, pas du gouvernement fédéral », a commenté, le 11 janvier, le ministre des affaires étrangères, Heiko Maas, pourtant membre du même SPD que la présidente de la région.
De son côté, l’association environnementale Deutsche Umwelthilfe a décidé de saisir la justice allemande et la Commission européenne, estimant qu’il y a là une utilisation abusive de la loi sur les fondations ainsi qu’une violation des règles communautaires en matière d’aides d’Etat. Cela mettra-t-il un coup d’arrêt au projet ? « S’agissant du chantier lui-même, je crois qu’il va finir par être achevé, explique Mme Müller. En revanche, il n’est pas sûr qu’il obtienne les certifications nécessaires. C’est là-dessus que se fondent aujourd’hui nos espoirs. »
> Lire l’édito du « Monde » : Face à la Russie, il faut arrêter le gazoduc Nord Stream 2
<https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/28/en-allemagne-la-peur-d-un-abandon-de-nord-stream-2_6067944_3210.html <https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/28/en-allemagne-la-peur-d-un-abandon-de-nord-stream-2_6067944_3210.html>>
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3- Reportage. Taïwan : la Chine lance la guerre du sable, Le Point, 28/01/21
Jérémy André, envoyé spécial à Taïwan

Une inquiétante flotte venue du continent ravage les côtes de Taïwan.
Les silhouettes de deux marins chinois oscillent en équilibre sur un ponton de métal. Au-dessous d’eux, de l’eau brune jaillit d’un immense tube et remplit la cale. Cette drague – navire servant à l’extraction du sable – pompe le fond marin à 25 mètres sous la surface, tel le rostre d’un moustique enfoncé dans la chair de l’océan. À la poupe, un officier en veste de cuir noir se tient sur le pont de la salle des commandes, sous lequel est inscrit en caractères blancs « Zhangzhou », le nom d’une ville voisine, sur la côte chinoise.
Le navire mouille entre deux des îles Matsu, un archipel appartenant à Taïwan mais situé à une quinzaine de kilomètres de la Chine. Un ferry taïwanais passe justement tout près, après avoir slalomé entre une quinzaine de dragues et de barges gorgées de sable, toutes d’authentiques rafiots, qui crachent d’épaisses volutes noires pour se propulser mollement sur les vagues. Même quand un navire qui fait plusieurs fois la taille de leur ferry le frôle et le fait tanguer, les passagers restent assoupis, accoutumés à cet inquiétant troupeau de géants. Les dragues, immobiles, se gavent de sable, jusqu’à en vomir par leurs flancs. Des habits sèchent sur leurs rambardes sous les éclaircies d’hiver. À la proue, leur donnant des airs de narvals d’acier, dragues et barges ont toutes un long nez de métal, une chaîne à godets qui leur sert à décharger leur cargaison, signe distinctif qui permet de les différencier des simples cargos.
Béton pour les gratte-ciel. Dans cette zone, ils sont certains jours plus d’une centaine. Vus du ciel ou des falaises de granite de Nangan, l’île principale des Matsu, ils s’étalent à perte de vue. Depuis 2019, cette véritable flotte hante les abords des eaux taïwanaises, comme une préfiguration de l’invincible armada que Pékin promet de lancer un jour sur Taïwan. Et les Matsu ne sont pas les seules îles ainsi cernées: Kinmen, autre île taïwanaise plus au sud, face à la mégapole chinoise de Xiamen, a été la première touchée, dès 2005 ; et, à Penghu (ou îles Pescadores), au milieu du détroit de Taïwan, la flotte des mineurs de sable est réputée deux fois plus nombreuse qu’aux Matsu. Les gardes-côtes taïwanais avaient effectué 600 interventions pour repousser ces intrus en 2019. En 2020, c’est près de 4 000 navires qui ont été expulsés ! Et cette guérilla maritime redouble les pressions subies par les Taïwanais du fait des incursions de l’aviation chinoise, désormais quotidiennes. Ce 23 janvier, ce sont huit bombardiers, quatre chasseurs et un avion anti-sous-marin qui ont rodé dans la zone d’ identificationde défense aérienne taïwan aise, en théorie interdite aux Chinois.
Destiné au béton et aux extensions urbaines littorales en Chine, plus de 100 000 tonnes de sable seraient ainsi extraites chaque jour dans le détroit de Taïwan, selon la Société pour la vie sauvage et la nature, une ONG basée à Taipei. Au cours actuel, en Chine, une cargaison de 3000 tonnes vaudrait quelque 75 000 euros. La Chine ayant interdit l’exploitation de ses fleuves et de ses eaux territoriales, ses mineurs de sable viennent piller les fonds marins de pays voisins. Ces dernières années, des enquêtes du journaliste indépendant américain Vince Beiser ont révélé les ravages causés par les géants de l’industrie du sable chinoise. Les victimes en étaient autrefois des pays en développement vulnérables, incapables de défendre leur environnement, comme les Philippines ou le Cambodge. Les pirates du sable rôdent désormais aussi dans le détroit de Taïwan, véritable ligne de faille géopolitique, déjà explosive en elle-même.
Les Matsu sont en première ligne de cette lucrative guerre du sable. Des bunkers, des troufions montant la garde, des appelés en scooter et des officiers en Jeep rappellent à chaque virage que cette ligne de front de la guerre froide n’a jamais tout à fait disparu. Ses moins de 13 000 habitants vivent du tourisme, tari par la pandémie, et de la production d’un tord-boyaux, le kaoliang (vin de sorgho) du « tunnel 88 », un souterrain militaire reconverti en cave, indispensable pour braver le vent d’hiver. Matsu (ou Mazu) est aussi le nom d’une déesse protectrice des navigateurs. Dressée sur un cap de l’île de Nangan, sa statue d’une trentaine de mètres a une vue imprenable sur la flotte des navires mineurs de sable. « On raconte qu’elle s’est sacrifiée pour que le navire de son père se sorte d’une tempête », explique à ses pieds Lii Wen, représentant local du Parti démocrate progressiste (DPP), au pouvoir, et candidat lors des dernières élections, début 2020. Élevé à Hsinchu, la Silicon Valley taïwanaise, ce trentenaire se passionne pour l’identité en construction de son pays et s’est donc lancé un défi: militer dans cet archipel si proche de la Chine. L’histoire des Matsu est en effet distincte de l’île principale de Taïwan, et, qui plus est, c’est un fief du principal rival du DPP, le Kuomintang, parti de Tchang Kaï-chek, le fondateur de la République de Chine (nom officiel de Taïwan).
Lii Wen porte un veston matelassé beige sable avec des écussons scratchés sur la poitrine –le drapeau national, celui du DPP et un des on invention, mêlant l’ emblème du parti et une carte des Matsu. Il a fait le buzz cet été en postant des photos de la flotte. Les images ont mis le pays en émoi, certains Taïwanais y voyant des navires de guerre déguisés. « Rien ne prouve que ce soit une opération militaire, tempère Lii Wen. En revanche, cela fait partie des tactiques chinoises d’agression dans la “zone grise”. Leur but est de voir comment nous réagissons. » Une manière pour Pékin de démontrer à Taipei son impuissance. Officiellement, évidemment, les autorités chinoises nient toute responsabilité. « Ce sont des navires triplement anonymes: pas de nom, pas d’immatriculation, pas de port d’attache, s’indigne Lii Wen. Même en Chine, ils sont censés être illégaux. »
Mais, pour Liu Yusheng, président de l’association des pêcheurs amateurs, ce ne sont pas des petits corsaires indépendants. « Ces dragues sont affrétées par de grandes entreprises ! » assure ce cinquantenaire, qui possède la casquette et le teint hâlé des vieux loups de mer et a suffisamment observé le ballet des Chinois pour tout savoir d’eux. « Les dragues restent de très longues périodes en mer, détaille-t-il. C’est une industrie de grande envergure. Les ouvriers font les trois-huit, sept jours sur sept. Certains navires font l’aller-retour pour les réapprovisionner en vivres et en carburant. Et des barges transportent le sable vers les côtes chinoises. À Penghu et à Kinmen, certaines étaient tellement pleines qu’elles ont coulé ! Elles ne s’arrêtent que quand il n’y a plus de sable à puiser. »
Une exploitation aussi intensive vide la mer de toute vie. « Les bateaux de petite taille qui accompagnent les mineurs de sable sont des pêcheurs chinois qui profitent de l’aubaine, ajoute Liu Yusheng. Le dragage laboure le fond marin et fait sortir les crevettes et autres organismes benthiques, ce qui attire d’énormes quantités de poissons migrateurs et côtiers dans un premier temps. Les pêcheurs chinois emploient des filets traînants ou en cône pour en ramasser le maximum. Cela crée un trou dans la chaîne alimentaire. Quand le dragage est terminé, il n’y a plus rien à manger, donc les poissons quittent nos côtes pour de bon. La faune marine met trois à cinq ans à se reconstituer. »
Les anguilles ont disparu. Ironie du sort, au même moment les pêcheurs taïwanais sont cloués au port par la pandémie. « Entre 80 et 90% des bateaux n’opèrent pas», estime Liu Yusheng. L’invasion a commencé en 2019. « Autrefois, il ne s’agissait que de bateaux isolés, pas d’une flotte, se souvient-il. Ils ont d’abord opéré au sud de l’archipel, audelà des Juguang, précise-t-il en montrant sur une carte les deux îles les plus méridionales des Matsu. C’était le coin des anguilles, qui, cuites à la vinasse rouge, sont la base d’un plat traditionnel chez nous.» Elles ont totalement disparu depuis.
Autre signe inquiétant, les plages se sont amincies à vue d’oeil en 2020. «Les Matsu sont des îles rocheuses, donc la quantité de sable qu’elles peuvent perdre est limitée, commente le Pr Lin Tsung-yi, professeur de géologie à l’Université nationale de Taïwan, à Taipei. Même si l’extraction du sable est réalisée pour l’essentiel en dehors des eaux taïwanaises, cela affecte nos fonds marins et nos côtes, parce que, une fois qu’on a dragué une zone, le sable des zones avoisinantes vient combler la dépression que cela a creusé. En conséquence, le sable des plages glisse et s’amenuise. Chaque région a un budget de sable et le recul des plages montre qu’il est en déficit. »
Un 3 000 tonnes arraisonné en octobre battait pavillon mongol… « La Mongolie n’a même pas d’accès à la mer ! » s’esclaffe Lin Chie-min.
En cause, la voracité du secteur de la construction en Chine. Dans son cabinet de cartes anciennes, le Pr Li fait défiler sur Google Earth les mégaprojets dans la province du Fujian, face aux Matsu : la capitale, Fuzhou, qui multiplie les polders, l’île de Pingtan, une zone franche où les tours poussent comme des champignons, et bien d’autres « villes-fantômes » qui restent selon lui partiellement désertes. « Le problème des extensions urbaines littorales, c’est qu’elles consomment de grandes quantités de sable, résume-t-il. Quant au béton, il faut en théorie ajouter du gravier et surtout laver le sable marin de son sel. Souvent, ils sautent ou bâclent cette étape. Cela rend le béton fragile et deviendra dangereux dans les décennies à venir. »
Câbles endommagés. Cette boulimie chinoise menace-t-elle le monde d’une pénurie de sable ? Le savant n’y croit pas : « Nous sommes très loin de manquer de sable à l’échelle globale. La population mondiale diminuera avant que l’on en soit à court! Mais, même si l’extraction du sable n’est pas aussi importante qu’on l’imagine, elle a tout de même un impact grave à un niveau local », prévient-il. Comme la disparition des poissons ou la mort des coraux.
Pour satisfaire cet insatiable appétit de la bulle immobilière chinoise, les dragues qui encerclent les Matsu viennent de plus en plus loin. « Il y a eu deux vagues, détaille Wang Chien-hua, directeur du bureau du développement économique du comté de Lienchiang, l’administration des Matsu. Avant l’intervention des gardes-côtes, en octobre, les dragues venaient seulement du Fujian. Depuis, beaucoup proviennent du Zhejiang, au nord. » Dans l’immédiat, ce fonctionnaire doit faire face à un problème beaucoup plus concret : à quatre reprises en 2020, les mineurs ont endommagé des câbles sous-marins, coupant téléphone, télévision et Internet aux habitants de Juguang, dans le sud de l’archipel. « Chaque réparation, qui prend une à deux semaines, coûte de 20 à 40 millions de dollars de Taïwan [de 600 000 à 1,2 million d’euros, NDLR] », maugrée-t-il. Un câblier singapourien spécialement dépêché opère ces jours-ci au milieu de la flotte des mineurs de sable.
Les Taïwanais se consolent en exhibant leur dernière prise. Dans le port de Nangan, une drague chinoise saisie le 4 octobre par les gardes-côtes taïwanais rouille, un reste de sable dans le ventre. Sa cargaison a été rejetée dans la baie. Un juge doit décider de son sort. « Ce navire opérait dans nos eaux restreintes », explique Lin Chie-min, commandant des gardes-côtes des Matsu. Les 11 hommes d’équipage, tous chinois, sont désormais détenus et poursuivis pour « vol de sable ». Le Guo Liang 919, un 3 000 tonnes, battait pavillon mongol, un pavillon de complaisance. « La Mongolie n’a même pas d’accès à la mer ! » s’esclaffe Lin Chie-min. D’après les bases de données maritimes, le Guo Liang 919 était encore enregistré sous pavillon chinois en août, comme bateau de pêche, et voguait au nord des Matsu.
L’officier taïwanais montre avec fierté les vidéos de la saisie. Sur un navire de 600 tonnes missionné depuis l’île principale de Taïwan, équipé d’une mitrailleuse 20 millimètres, Lin Chie-min hurle des avertissements au mégaphone ; ses hommes aspergent les contrevenants au canon à eau. Les gardescôtes, dans leurs bateaux cinq à vingt fois plus petits, peinent dans les puissants remous soulevés par la drague arraisonnée, qui pousse ses moteurs à fond. Les hommes de Lin doivent ainsi sauter sur le pont adverse entre deux oscillations de plusieurs mètres, le tout en pleine nuit. Annotant une carte de l’archipel, le commandant explique les défis qu’affrontent ses troupes assiégées. « Les eaux restreintes définies par Taïwan s’étirent sur 4 000 mètres autour de nos côtes. Nous avons un droit de poursuite jusqu’à 6 000 mètres. Mais, entre Nangan et Juguang, il reste un couloir dans lequel nous ne pouvons pas intervenir. Ils le savent, et c’est là qu’ils se regroupent. »
La question mobilise aussi en haut lieu. «Nous enverrons davantage de navires à Penghu et aux Matsu », a promis, fin 2020, au quartier général de Taipei, Chuang Ching-ta, directeur des gardes-côtes et vice-ministre siégeant au Conseil des affaires de l’océan. Trois navires de 500 tonnes seront stationnés à Nangan en 2021. « Ces actions vont à l’encontre des tendances internationales et des objectifs pour le développement durable de 2030 définis par l’ONU », proteste-t-il, rappelant Pékin à ses engagements. Et de conclure : «Nous combattrons quiconque viole la souveraineté de Taïwan ou nos droits de pêche. Mais chasser les dragues n’est pas notre seule mission », reconnaissant à demi-mot la difficulté d’un combat inégal face au géant chinois, mené sur plusieurs fronts – pêche illégale, contrebande, milices maritimes, archipels fortifiés en mer de Chine du Sud… Spécialiste de la conservation des océans, le directeur Chuang a depuis passé le témoin à un vice-amiral, un militaire de carrière – signe selon les médias taïwanais d’un tournant chez les gardes-côtes, de plus en plus militarisés.
« Les gardes-côtes chinois reçoivent de l’argent pour coopérer avec les mineurs de sable ! » Liu Yusheng, président de l’association des pêcheurs
Souveraineté. Sous pression, ceux-ci doivent montrer les muscles. Car les élus de la Cour législative, le « Parlement » de Taïwan, se sont emparés de l’affaire durant l’été. Scandalisés par l’impunité des mineurs de sable chinois, les politiciens surenchérissent pour monter un nouvel arsenal répressif. « Du fait de la complexité du problème, une “attaque combo”, comme on dit dans les arts martiaux, est nécessaire, car aucune initiative unique ne sera suffisante », justifie Lii Wen. Les amendes culmineront désormais à 100 millions de dollars de Taïwan (2,9 millions d’euros), contre seulement 1 million (29 000 euros) auparavant. Et les marins des dragues chinoises encourront d’un à sept ans de prison. En outre, les navires saisis ne seront plus seulement revendus aux enchères, à l’issue desquelles ils finissaient parfois par revenir à leurs riches propriétaires chinois. « Nous envisageons d’autres options, comme de nous en servir de cibles pour des exercices militaires, d’en faire des récifs artificiels ou de les démonter», indique Lii Wen. Les navires ainsi coulés ont pour vertu de constituer des obstacles au dragage du sable et à la pêche. Enfin, une dernière solution, sur laquelle planche le DPP, serait d’établir une « zone de conservation maritime » qui couvre les intervalles hors eaux restreintes entre les îles, comme entre Nangan et Juguang.
Mais l’opposition exige encore davantage. Des parlementaires du Parti populaire taïwanais (TPP), fondé en 2019 pour offrir une alternative au DPP et au Kuomintang, veulent renforcer le Conseil des affaires de l’océan, administration créée il y a deux ans pour affirmer l’identité insulaire du pays. « Le DPP et le ministère del’ Intérieur se con tentent d’alourdir les peines, alors qu’il y a d’abord un problème de gouvernance », critique Mme Tsai Pi-ru, qui a déposé un projet d’amendement au nom du TPP. «Nous proposons de confier la lutte contre le dragage au Conseil des affaires de l’océan et non plus au ministère de l’Intérieur. Le DPP y a bien entendu pensé, mais ils n’osent pas le faire, ajoute-t-elle malicieusement dans son bureau de la Cour législative. Si on confie le dossier au Conseil et non au ministère, cela indique qu’il ne s’agit plus d’affaires intérieures, mais que c’est une question de souveraineté ! » Une manoeuvre susceptible de mettre en colère Pékin, qui menace régulièrement Taïwan de représailles pour la moindre action qui confirmerait son indépendance de facto… Or Taipei mise aussi sur la coopération de la Chine. « Il y a de toute manière déjà des discussions sous la table entre le Conseil des affaires de l’océan et leurs homologues chinois. Cela ne ferait qu’officialiser les choses ! » confie la parlementaire.
« Face au tollé dans les médias taïwanais, les Chinois ont commencé à agir», veut croire pour sa part Wang Chien-hua, de l’administration locale des Matsu, dirigée par le Kuomintang, partisan du rapprochement avec la Chine. C’est lui qui, au niveau local, maintient le contact avec les autorités chinoises. «Ils sont sincères. Il y a même eu un article dans la presse chinoise. » Il mise sur une réunion prochaine avec ses homologues de la municipalité de Fuzhou – les rencontres précédentes, en 2020, ayant été annulées à cause du Covid-19. En signe de bonne volonté, lors des opérations des Taïwanais en octobre, les gardes-côtes chinois ont joué le jeu d’une opération conjointe, patrouillant dans leurs propres eaux. Sans convaincre grand-monde. « Les gardes-côtes chinois reçoivent de l’argent pour coopérer avec les mineurs de sable ! » accuse Liu Yusheng, de l’association des pêcheurs, qui martèle que le secteur en Chine est dominé par quelques grandes entreprises d’État. Très présente dans le Fujian, la toute-puissante China Communications Construction Company (CCCC), leader mondial du dragage de sable, a d’ailleurs été ajoutée sur une liste de sanctions par les ÉtatsUnis en août 2020 pour son implication dans la militarisation et l’artificialisation d’îlots disputés en mer de Chine méridionale.
«Lutter contre le dragage est une bataille contre des titans, reconnaît Lii Wen. Mais y mettre fin est crucial autant pour notre nation que pour l’environnement marin de toute la région. D’autres pays affrontent ce dragage illégal à une échelle comparable. Taïwan ne battra pas en retraite. »
« C’est une bataille contre des titans. Mais mettre fin au dragage est crucial pour notre nation. » Lii Wen (Parti démocrate progressiste)
<https://www.pressreader.com/france/le-point/20210128/283248805609301>
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4- General Motors ambitionne de ne plus vendre de voitures diesel ou essence d’ici 2035, Le Monde avec AFP, 29/01/21, 01h51 

L’un des plus grands constructeurs automobiles au monde prévoit, par ailleurs, que tous ses véhicules et activités soient « neutres en carbone » pour 2040. 
C’est une déclaration d’intention qui pourrait accélérer la mutation de l’industrie automobile. L’Américain General Motors (GM), l’un des plus grands constructeurs au monde, a annoncé, jeudi 28 janvier, qu’il « aspirait » à ne plus construire d’ici 2035 de voitures à émissions polluantes, qui représentent encore l’immense majorité de sa production.
Le groupe ne s’est pas ouvertement engagé à n’offrir que des véhicules électriques en 2035, mais « nous prenons des mesures pour y parvenir », a précisé une porte-parole à l’Agence France-Presse (AFP). « Cela demandera la collaboration du reste du secteur, des gouvernements et des clients. »
Face à une croissance de la demande, et à une sensibilisation de plus en plus importante de l’opinion publique et de leurs clients à la lutte contre le changement climatique, de nombreux fabricants ont déjà engagé un tournant vers les véhicules non polluants. Volkswagen compte proposer 70 modèles électriques d’ici 2030 et en vendre 26 millions d’unités en dix ans. Tesla est devenu la coqueluche d’investisseurs persuadés que le fabricant américain de véhicules électriques représente le futur de l’automobile et vaut en Bourse bien plus que des constructeurs traditionnels.
> Lire aussi  Tesla gagne pour la première fois de l’argent sur une année entière
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/01/29/general-motors-ambitionne-de-ne-plus-vendre-de-voitures-diesel-ou-essence-d-ici-2035_6067993_3234.html>
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5- Pays-Bas : Shell condamnée à verser des indemnités à des fermiers nigérians, AFP, 29/01/21, 19:00
Sara Magniette, avec Joel Olatunde Agoi à Lagos

La justice néerlandaise a condamné vendredi en appel Shell à verser des indemnisations dans un procès de longue date intenté par quatre fermiers nigérians, qui accusent le géant pétrolier de fuites de pétrole ayant gravement pollué trois villages dans le delta du Niger.
Le tribunal a jugé que la filiale de Shell au Nigeria était "responsable des dommages résultant des déversements" dans deux des villages concernés.
L'entreprise "Shell Nigeria est condamnée à indemniser" trois des quatre agriculteurs "pour les dommages", a déclaré le juge Sierd Schaafsma lors d'une audience à La Haye, précisant que le montant des indemnisations serait déterminé à une date ultérieure.
La maison mère Royal Dutch Shell est aussi tenue d'équiper l'oléoduc en cause dans l'un des villages "d'un système de détection des fuites afin que les dommages environnementaux puissent être limités à l'avenir", a-t-il indiqué.
Soutenus par Milieudefensie - branche aux Pays-Bas de l'organisation internationale les Amis de la Terre -, quatre fermiers et pêcheurs nigérians avaient saisi la justice néerlandaise en 2008, demandant que Shell paie les travaux de dépollution et leur verse des indemnités.
Les plaignants, dont deux sont décédés depuis le début de cette bataille judiciaire, réclamaient également que l'entreprise anglo-néerlandaise nettoie les dégâts dans leurs villages, Goi, Ikot Ada Udo et Oruma, dans le sud-est du Nigeria.
"Nous pleurons de bonheur ici. Après 13 ans, nous avons gagné", s'est réjoui Milieudefensie sur Twitter.
"Jusqu'à ce matin, les multinationales néerlandaises pouvaient agir en toute impunité dans les pays en développement (...) et cela a changé maintenant", s'est réjoui le directeur de l'association, Donald Pols, devant le tribunal.
Shell Nigeria s'est quant à elle dite "déçue" du jugement.
- Sabotage -
En 2015, la cour d'appel avait déclaré la justice néerlandaise compétente pour statuer dans l'affaire, annulant une décision rendue en 2013 en première instance, selon laquelle la maison mère de Shell - dont le siège social se trouve à La Haye -, ne pouvait être tenue responsable des éventuelles négligences de sa filiale au Nigeria.
La filiale nigériane de Shell avait été tenue partiellement responsable et condamnée à verser des indemnités à l'un des quatre plaignants.
Les deux parties avaient interjeté appel.
Dans son jugement vendredi, la cour d'appel a notamment conclu que Shell Nigeria est "responsable du fait qu'elle n'a pas interrompu l'approvisionnement en pétrole le jour du déversement" à Goi. 
Elle a ajouté qu'il lui fallait plus de temps pour statuer sur le cas d'Ikot Ada Udo, affirmant qu'il était prouvé que la fuite était due à un sabotage mais qu'il n'était pas clair si Shell pouvait être tenue responsable de cette fuite et du nettoyage.
La multinationale a toujours attribué la pollution à du sabotage et assure avoir nettoyé les lieux.
"Nous continuons de croire que les déversements à Oruma et à Goi étaient le résultat d'un sabotage. Nous sommes donc déçus que ce tribunal ait rendu une conclusion différente sur la cause de ces déversements", a déclaré Shell Nigeria dans un communiqué.
- "Années de dévastation" -
Emere Godwin Bebe Okpabi, le roi de la communauté Ogale dans le delta du Niger, s'est dit "heureux de la décision".
"Cela montre que nos employés peuvent obtenir justice pour les années de dévastation de notre environnement par Shell", a-t-il expliqué à l'AFP.
"C'est un grand soulagement pour les habitants du delta du Niger que Shell ait été rendue responsable de son injustice envers les communautés productrices de pétrole", a-t-il ajouté.
Plus gros producteur de pétrole en Afrique avec 2 millions de barils exportés chaque jour, le Nigeria est le théâtre depuis 50 ans d'une exploitation pétrolière extrêmement polluante.
Une avocate des agriculteurs, Channa Samkalden, a qualifié la décision de "nouvelle fantastique". 
"Mes clients se battent et attendent cela depuis très longtemps", a-t-elle réagi à la sortie du tribunal.
Dans une affaire distincte contre Shell également aux Pays-Bas, quatre veuves nigérianes accusent la compagnie d'avoir contribué à l'arrestation de leurs époux, exécutés par le régime militaire dans les années 1990, alors que ces derniers tentaient de perturber de manière pacifique le développement pétrolier en pays ogoni (sud du Nigeria).
<https://www.geo.fr/environnement/pollution-petroliere-au-nigeria-shell-condamnee-a-verser-des-indemnites-a-des-fermiers-203584>
Sur le même sujet : 
> Shell condamnée aux Pays-Bas à verser des indemnités à des fermiers nigérians <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/01/29/shell-condamnee-aux-pays-bas-a-verser-des-indemnites-a-des-fermiers-nigerians_6068101_3212.html>, Le Monde Afrique avec AFP, 29/01/211, 15h25
> Pollution dans le delta du Niger : le pétrolier néerlandais Shell condamné à domicile pour ses activités au Nigeria <https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/nigeria/pollution-dans-le-delta-du-niger-le-petrolier-neerlandais-shell-condamne-a-domicile-pour-ses-activites-au-nigeria_4279737.html>, France info Afrique, 02/02/21, 11:01
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6- Environnement : après le gaz de schiste, la hantise du gaz de couche, Le Parisien, 31/01/21, 16h22
Frédéric Mouchon 

Des associations interpellent la ministre de l’Écologie sur un projet de forage de gaz en Moselle. Les riverains craignent un recours à la technique controversée de la fracturation hydraulique.
« Très fier que la France devienne aujourd'hui le premier pays au monde à interdire tout nouveau permis de recherche d'hydrocarbure dès maintenant et toute exploitation d'ici 2040. » Le 19 décembre 2017, dans un tweet en forme de satisfecit, Emmanuel Macron acte sa décision d'en finir avec les forages de pétrole et de gaz dans l'Hexagone. Le ministre de l'Écologie, Nicolas Hulot, est alors à la manœuvre.
Après des mois de débats houleux sur des projets d'extraction de gaz de schiste utilisant la technique controversée de la fracturation hydraulique, qui nécessite l'injection d'un fluide à haute pression pour extraire des hydrocarbures dits non conventionnels, Hulot inscrit dans la loi l'interdiction de cette pratique et promet de « laisser dans le sous-sol les réserves d'hydrocarbures disponibles ».
Trois ans plus tard, la polémique ressurgit. 36 associations et collectifs de citoyens viennent de rédiger une lettre ouverte adressée au chef de l'Etat et à Barbara Pompili pour dénoncer un projet d'exploitation de gaz de… couche de charbon en Moselle. Principalement constitué de méthane, ce gaz est piégé au cœur des microspores du charbon non exploité dans le sous-sol des bassins houillers. « Partout dans le monde où des entreprises ont cherché à puiser du gaz de couche, les techniques de forage ressemblaient comme deux gouttes d'eau à celles utilisées pour faire remonter du gaz de schiste », explique Maxime Combes, le porte-parole de l'association Attac qui s'inquiète du projet en cours.
Un impact néfaste sur la nappe phréatique
C'est l'entreprise gazière la Française de l'énergie qui a déposé une demande de concession pour exploiter un gisement en Moselle. Les associations de riverains craignent de voir le spectre de la fracturation hydraulique resurgir dans les entrailles de leur sous-sol. « L'objectif est d'utiliser des drains horizontaux et verticaux qui permettraient d'aller à un kilomètre sous terre pour puiser le gaz, puis de l'exploiter avec potentiellement 400 puits en surface, détaille Anaëlle Lantonnois, membre de l'association écologiste locale Appel 57. C'est une technique très invasive qui peut avoir des impacts très néfastes sur la nappe phréatique ou la fertilité des sols. »
Julien Moulin, le président de la la Française de l'énergie, est catégorique : «Cela fait dix ans qu'on le répète : nous n'utiliserons pas la méthode de la fracturation hydraulique car nous récupérerons le gaz en appliquant une technique de différentiel de pression sans injecter quoi que ce soit dans le sous-sol. Cela dit, je comprends l'inquiétude des lanceurs d'alerte car dès que l'on touche au sous-sol, c'est une zone obscure qui peut amener à avoir de nombreuses craintes sur les méthodes utilisées. Mais nous travaillons main dans la main avec des centres de recherche français et avons démontré depuis des années notre capacité technique et financière à mener à terme des projets de ce type en toute transparence. »
« L'enquête publique, clôturée en novembre, a mobilisé de nombreux citoyens et élus locaux, qui se sont prononcés à près de 85 % contre ce projet fossile », souligne le collectif d'associations. Alors que le commissaire enquêteur a donné un avis favorable au projet, les opposants aux forages se tournent désormais vers la ministre de l'Écologie pour lui demander de refuser ce permis d'exploitation.
Contacté, le cabinet de Barbara Pompili se veut rassurant. « Sur les impacts environnementaux, il n'y a pas d'exception (ni pour le gaz de couche ni pour le gaz de mine) permise par la loi hydrocarbures en ce qui concerne le recours à la fracturation hydraulique : celle-ci est bien interdite quel que soit l'hydrocarbure exploité. »
«Les faiblesses de la loi Hulot»
Si la direction régionale de l'environnement et le préfet doivent prochainement donner leur avis sur ce projet à la ministre, Barbara Pompili rappelle à la Française de l'énergie qu'elle doit de toute façon « établir un rapport pour justifier qu'il n'a pas recours à la fracturation hydraulique, mais seulement aux techniques conventionnelles ».
Quant à la demande d'exploitation soumise par l'entreprise gazière aux pouvoirs publics, la société est apparemment… dans les clous. « Tout permis d'exploration obtenu avant que la loi ne soit adoptée donne quasiment automatiquement droit à obtenir une concession, soupire Maxime Combes. Ce qui est la preuve des faiblesses de la loi Hulot. »
Dans le cas de la Moselle, le ministère de l'Écologie confirme que la demande de concession de la Française de l'énergie « faisait suite à un permis exclusif de recherches qui a été octroyé en 2004. Soit 13 ans avant la loi hydrocarbures. »
<https://www.leparisien.fr/environnement/environnement-apres-le-gaz-de-schiste-la-hantise-du-gaz-de-couche-31-01-2021-8422249.php>
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7- Les chiffres alarmants de la précarité énergétique, Le monde de l'énergie, 01/02/21
Quelle énergie

Près de 12 % des ménages sont touchés par la précarité énergétique en France, selon les derniers chiffres de l’Observatoire National de la Précarité Énergétique (ONPE). Une situation révélée par plusieurs indicateurs : revenus modestes, dépenses énergétiques excessives, sensation de froid…
Tous posent la question des solutions à la portée de ces ménages alors que les conséquences de la crise sanitaire fragilisent la situation des plus précaires.
Quand peut-on parler de « précarité énergétique » ?
La définition légale de la précarité énergétique, énoncée par la loi Grenelle 2 du 10 juillet 2010, décrit « des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires » et précise qu’elles peuvent découler de l’inadaptation des ressources et/ou des conditions d’habitat.
Pour estimer le nombre de foyers exposés, l’ONPE retient plusieurs indicateurs :
• le taux d’effort énergétique : la part des revenus consacrée aux dépenses d’énergie au-delà de laquelle le foyer est considéré comme en étant en situation de précarité énergétique ;
• l’indicateur de bas revenus, dépenses élevées : revenus inférieurs aux seuils de pauvreté en vigueur et dépenses énergétiques élevées au regard de la taille du foyer ou de sa composition ;
• l’indicateur du froid : inconfort ressenti.
Dans les faits, la précarité énergétique touche le plus souvent des ménages occupant des logements mal isolés, aussi qualifiés de « passoires thermiques » (l’équivalent des classes « F » et « G »). Dans ces conditions, les ménages les plus modestes consacrent une part démesurée de leurs revenus disponibles aux dépenses en énergie. Malgré ces efforts, le froid persiste face aux défauts d’étanchéité du bâtiment auxquels s’ajoutent parfois des équipements obsolètes.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemondedelenergie.com/chiffres-alarmants-precarite-energetique/2021/02/01/>
En savoir plus :
> Etudes et rapports de l’Observatoire National de la Précarité Énergétique (ONPE) <https://onpe.org/documents/rapports_de_lonpe>
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8- Voiture électrique : ces fabricants travaillent sur une batterie ultralégère, Automobile propre, 02/02/21
Emmanuel Touzot

Un consortium de cinq entreprises a développé un nouveau pack batteries ultraléger pour les voitures électriques. Disponible en trois tailles, celui-ci grimpe jusqu’à 120 kWh. 
Le consortium a été créé par cinq fabricants : Evonik, Forward Engineering, Lion Smart, Lorenz Kunststofftechnik et Vestaro. Ces entreprises ont joint leur savoir-faire respectif pour créer un concept de batterie très légère en vue de fournir les constructeurs automobiles.
La batterie en question se base sur des composants standards et des assemblages prévus pour gagner du poids. Elle serait disponible en trois capacités différentes : 65 kWh, 85 kWh et 120 kWh. Le poids respectif de ces trois versions serait par ailleurs de 412 kilos, 527 kilos et 789 kilos. À titre de comparaison, la batterie d’une Audi e-tron, en 95 kWh, pèse 700 kilos.
Selon Lion Smart, « le poids des batteries a été réduit de 10 % par rapport aux autres combinaisons de matériaux ». Les fabricants assurent cependant que cette légèreté ne se fera pas au détriment de la qualité, du coût, de la sécurité ou de la densité énergétique.
Evonik et Lorenz ont développé un matériau en fibre de verre renforcé à l’époxy. Ce matériau constitue la protection du pack batterie, et fait gagner à lui seul de nombreux kilos. La base de la protection est en aluminium, et elle est l’œuvre de Vestaro. Lion Smart fournit les cellules, car l’entreprise est spécialisée dans ce type de composants. Enfin, Forward Engineering a effectué les simulations d’utilisation de cette batterie.
<https://www.automobile-propre.com/breves/voiture-electrique-ces-fabricants-travaillent-sur-une-batterie-ultralegere/>
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9- L'Etat réaffirme son opposition au projet minier Montagne d'or en Guyane, AFP, 03/02/21, 20:00
Emmanuelle Trecolle

Le gouvernement a réaffirmé son opposition au projet minier controversé Montagne d'or en Guyane, qu'il trouve peu compatible avec ses promesses en matière d'environnement, en déposant un recours contre le tribunal administratif qui lui avait ordonné de prolonger les concessions minières.
Le tribunal administratif de Guyane avait infligé un revers à l'Etat fin décembre en lui enjoignant de prolonger "dans un délai de six mois" les concessions, clés de voûte du projet minier de la Montagne d'or (CMO), le plus grand projet d'extraction d'or primaire jamais proposé en France, porté par le consortium russo-canadien Nordgold-Columbus Gold.
Ce recours est annoncé le jour où l'Etat français a été jugé "responsable" de manquements en matière environnementale, dans la lutte contre le réchauffement climatique, décision "historique" pour les ONG qui attaquaient la France pour son inaction, soutenues par une pétition de plus de 2,3 millions de citoyens.
"Le gouvernement a décidé de former un recours contre la décision du tribunal administratif de Cayenne en date du 24 décembre 2020, qui enjoignait l'Etat de prolonger sous six mois les concessions de la Compagnie Montagne d’Or en Guyane et d'en fixer la durée", ont annoncé mercredi dans un communiqué commun les ministres de la Transition écologique Barbara Pompili, des Outre-mer Sébastien Lecornu et la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher.
"Les premières requêtes ont été déposées à cette fin auprès de la Cour administrative d’appel de Bordeaux lundi 25 janvier 2021", précise le texte.
Pour les trois ministres, "le projet Montagne d'or tel qu'il a été présenté n'est pas compatible avec (les) ambitions (du gouvernement, ndlr) en matière d'environnement, rappelées le 11 janvier dernier par le président de la République à l'occasion de la quatrième édition du One Planet Summit dédiée aux enjeux de protection de la biodiversité".
A l'occasion du premier Conseil de défense écologique du 23 mai 2019, Emmanuel Macron s'était exprimé en faveur de l'arrêt de ce projet minier. L'Etat n'avait donc pas donné suite aux demandes de prolongation des concessions sollicitées par la compagnie, rappellent les ministres.
S'appuyant sur le dépassement du délai réglementaire d'instruction de deux ans, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait, le 21 janvier 2019, implicitement rejeté le renouvellement pour 25 ans des concessions minières de la CMO, qui avait saisi le tribunat administratif.
"On nous refuse le renouvellement d'un titre mais on ne sait pas pourquoi. Le vrai fond du problème c'est la décision prise dans ce Conseil de défense où on a indiqué que le projet ne se fera pas", avait dénoncé lors de l'audience de décembre l'avocat des industriels, Me Malik Memlouk.
- Réforme du code minier -
Pour Mme Pompili, "cette affaire met en lumière le fait qu'une réforme du code minier est nécessaire pour apporter des réponses concrètes aux parties prenantes et prendre davantage en compte les enjeux environnementaux en amont des projets miniers".
"La concertation sur ce texte a été engagée avec les élus locaux, en prévision d'un examen dans le cadre du projet de loi Climat et Résilience, tiré des travaux de la Convention citoyenne sur le climat, dont les membres s'étaient prononcés contre le projet de la Compagnie Montagne d'Or", ajoute la ministre de la Transition écologique. 
"Je reste convaincu qu'un projet de l'ampleur de la Montagne d'Or n'a pas sa place en Guyane", déclare pour sa part le ministre des Outre-mer en assurant qu'il croit cependant "au développement d'une filière aurifère responsable et durable".
Les concessions, d'une surface de 40 km2, sont situées sur les communes de Saint-Laurent du Maroni et Apatou, en pleine forêt, entre deux réserves riches en biodiversité. La CMO y envisage l'exploitation et le traitement par cyanuration en circuit fermé d'un gisement de 85 tonnes d'or.
Les soutiens du projet mettent en avant la promesse de création de 750 emplois directs et 3.000 emplois indirects.
A l'inverse, ses opposants dénoncent la déforestation, et s'inquiètent pour les millions de tonnes de déchets qui seront enfouis, ou les boues issues du processus pour détacher l'or de la roche avec du cyanure, à proximité des deux réserves biologiques.
<https://www.geo.fr/environnement/letat-reaffirme-son-opposition-au-projet-minier-montagne-dor-en-guyane-203624>
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10- La dépendance vis-à-vis de la Chine fait flamber le prix du transport maritime, Le Monde, 04/02/21, 11h25 
Julien Bouissou

En un an, le coût d’expédition d’un conteneur entre l’empire du Milieu et l’Europe ou les Etats-Unis a quintuplé. 
+ Graphique : Prix pour acheminer un conteneur équivalent à 40 pieds, en dollars <https://img.lemde.fr/2021/02/04/0/0/1050/879/1328/0/45/0/482a570_926702170-eco-0521-fret-est-ouest-web02.png>
Une nouvelle menace plane sur l’économie, qui n’a rien à voir avec la guerre douanière entre les Etats-Unis et la Chine, ou la paralysie de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). La flambée des prix du transport maritime depuis l’Asie vers le reste du monde risque de ralentir les échanges et de perturber les chaînes de production. Le prix d’expédition d’un conteneur entre la Chine et l’Europe du Nord a été multiplié par cinq en un an, et dépasse désormais les 10 000 dollars (8 330 euros) sur le marché à court terme.
En moyenne, le prix est plus proche de 5 000 dollars, selon le cabinet de conseil Drewry, car la majorité des conteneurs font l’objet de contrats à long terme de location passés avant la pandémie de Covid-19.
« Le coût du fret maritime est devenu trop important pour commercialiser, en Europe, certains produits de faible valeur fabriqués en Asie », se désole Henri Le Gouis, directeur de Bolloré Logistics pour le Vieux Continent, dont l’un des clients, une grande enseigne d’ameublement, vient d’arrêter l’approvisionnement de certains produits fabriqués en Chine. « Les deux tiers de nos entreprises adhérentes ne peuvent plus rogner sur leurs marges et vont répercuter cette hausse sur le prix final », témoigne Laurence Fauque, déléguée générale de la Fédération des entreprises internationales de la mécanique et de l’électronique, qui regroupe plus de 400 importateurs en France de produits de ces deux secteurs, pour un chiffre d’affaires cumulé de 44 milliards d’euros.
> Lire aussi  Les ports de Marseille, Le Havre et Dunkerque ont souffert de la crise sanitaire en 2020
Selon les calculs du cabinet Oxford Economics, le surcoût du transport pourrait entraîner une hausse de 9 % des prix des produits de consommation courante en Europe. Pour un réfrigérateur, elle pourrait atteindre les 21,3 % du coût final, alors qu’elle serait quasi nulle pour un smartphone. Le fabricant d’électroménager américain Whirlpool a fait savoir qu’il transporterait exceptionnellement par avion-cargo certaines pièces détachées pour un surcoût compris entre 10 millions et 20 millions de dollars, afin d’éviter des arrêts de production.
Déséquilibre des flux de marchandises
Le transport de conteneurs totalise au moins 45 % des échanges de marchandises dans le monde. Un chiffre en augmentation depuis que les avions de passagers, dont les soutes représentaient les deux tiers des capacités de cargo mondiales, sont cloués au sol par la pandémie. C’est surtout le marché du « spot » qui surchauffe, celui où les prix se négocient à chaque nouvelle expédition de marchandises. « Dans cette pandémie, les entreprises n’ont pas de visibilité, et comme tout le monde est dans le court terme, le marché du “spot” flambe », explique Paul Tourret, directeur de l’Institut supérieur d’économie maritime.
A cela s’ajoute le déséquilibre des flux de marchandises, concentrées sur la Chine. Depuis le début de la crise, la consommation de biens a remplacé celle des services, comme les loisirs ou les restaurants, et l’essor du télétravail a tiré la demande en produits électroniques. Un changement des habitudes de consommation qui fait tourner les usines chinoises à plein régime, après un bref arrêt, au printemps 2020. « Le volume d’échanges a bondi de 15,6 % entre le premier et le second semestre 2020, c’est du jamais-vu », explique Olivier Nivoix, directeur des lignes maritimes chez le transporteur français CMA CGM.
Partout, une course contre la montre s’est engagée. Les porte-conteneurs sont redirigés sur les lignes commerciales les plus dynamiques. Lorsque la consommation a repris aux Etats-Unis, les navires ont emprunté les lignes du Pacifique, faisant cruellement défaut au moment du redémarrage de l’activité sur le Vieux Continent, quelques mois plus tard.
« Dans certains ports, les boîtes s’empilent »
Le cabinet d’études Oxford Economics ajoute deux raisons : « Il est difficile pour des navires de plus en plus gros avec une vitesse plus réduite de retrouver le bon chemin, et la baisse de la concurrence depuis une décennie a probablement diminué la réserve de transport. » Une petite dizaine d’armateurs, qui détiennent chacun entre 300 et 500 bateaux, se partagent désormais le marché. « Aucune guerre des prix n’a eu lieu, observe Paul Tourret, ce qui est plutôt inhabituel. » Les grandes compagnies ont profité de ce marché en tension pour retrouver leurs marges.
> Lire aussi  La reprise du commerce mondial entraîne une pénurie de bateaux et de conteneurs
Les ports saturent aussi. A Los Angeles, porte d’entrée du fret maritime aux Etats-Unis, une quarantaine de navires font actuellement des ronds dans l’eau en attendant d’être déchargés. A Dalian, dans le nord-est de la Chine, où transitent de nombreuses denrées alimentaires, la situation est très critique. Depuis que les produits surgelés ont été accusés par les autorités chinoises d’importer le Covid-19 sur son sol, les marchandises sont minutieusement contrôlées. Les conteneurs réfrigérés sont si nombreux qu’il manque des prises électriques pour les faire fonctionner. « Dans certains ports, les boîtes s’empilent, et leur rotation ralentit considérablement », constate Olivier Nivoix.
« Un problème de souveraineté »
Pis, il est plus profitable, pour les navires arrivés en Europe, de retourner rapidement en Chine avec des conteneurs vides que de repartir ailleurs avec des cargaisons pleines. « Le chargement prend du temps et la destination vous est imposée, alors que les lignes sont bien plus rémunératrices depuis l’Asie vers l’Europe », explique Anne-Sophie Fribourg, directrice du fret maritime chez Bolloré Logistics. Cela menace les exportations françaises, particulièrement le secteur agroalimentaire, qui nécessite des conteneurs réfrigérés, aujourd’hui rares sur le marché.
« Cette crise souligne le manque cruel de régulations en Europe. Contrairement aux Etats-Unis et à la Chine, aucune autorité n’évalue et ne contrôle le service des transporteurs, ou ne leur demande des comptes en cas d’anomalie, c’est un vrai problème de souveraineté », s’inquiète Florent Noblet, délégué général de TLF Overseas, la fédération des commissionnaires de transport (maritime et aérien). Les Européens ont, en revanche, dû se plier aux exigences chinoises.
> Lire aussi  « Le transport maritime a beaucoup moins souffert que les croisiéristes et les compagnies aériennes »
A l’automne 2020, CMA CGM a reconnu que Pékin lui avait demandé de contenir la hausse des prix, par crainte que certaines usines soient relocalisées ailleurs. Depuis le début de la pandémie, l’industrie mondiale a découvert sa vulnérabilité et sa dépendance vis-à-vis de la Chine. Elle découvre désormais les risques de goulots d’étranglement, lorsqu’un pays concentre une part importante de la production industrielle mondiale.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/04/la-dependance-vis-a-vis-de-la-chine-fait-flamber-le-prix-du-transport-maritime_6068750_3234.html>
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11- Le Danemark va créer la première île énergétique au monde dans la mer du Nord, Agence Reuters, 04/02/21, 17h32
Jacob Gronholt-Pedersen & Tim Barsoe, version française Kate Entringer, édité par Jean-Michel Bélot

Copenhage (Reuters) - Le Danemark a approuvé jeudi un plan visant à construire la première île énergétique au monde dans la mer du Nord, qui produira et stockera suffisamment d'énergie verte pour couvrir les besoins en électricité de 3 millions de ménages européens.
L'île artificielle, qui, dans sa phase initiale, aura la taille de 18 terrains de football, sera reliée à des centaines d'éoliennes offshore et fournira à la fois de l'électricité domestique et de l'hydrogène vert pour la navigation, l'aviation, l'industrie et les transports lourds.
Cette décision intervient alors que l'Union européenne a dévoilé des plans visant à transformer son système électrique afin qu'il repose essentiellement sur les énergies renouvelables d'ici dix ans et à multiplier par 25 sa capacité d'énergie éolienne en mer d'ici 2050. 
"C'est vraiment un grand moment pour le Danemark et pour la transition verte mondiale", a déclaré le ministre de l'Énergie Dan Jorgensen, lors d'un point de presse.
"(L'île) apportera une grande contribution à la réalisation de l'énorme potentiel de l'énergie éolienne offshore européenne", a-t-il ajouté.
L'île énergétique, dont la construction coûtera environ 210 milliards de couronnes danoises (28,25 milliards d'euros), est un élément important de l'objectif du Danemark de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 70% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990, l'un des plus ambitieux au monde. 
Le pays nordique, qui abrite le fabricant d'éoliennes Vestas et le développeur de parcs éoliens offshore Orsted, a été, grâce à ses vitesses de vent favorables, un pionnier de l'éolien terrestre et offshore, en construisant le premier parc éolien offshore au monde il y a près de 30 ans.
En décembre, il a décidé d'arrêter la recherche de pétrole et de gaz dans la partie danoise de la mer du Nord et espère plutôt en faire une plaque tournante pour les énergies renouvelables et le stockage du carbone.
L'île sera située à 80 kilomètres au large de la côte ouest du Danemark et les éoliennes auront une capacité initiale de 3 gigawatts. Elle devrait être opérationnelle vers 2033.
Le Danemark prévoit également de créer une île énergétique dans la mer Baltique. L'État détiendra une participation dans les deux îles.
<https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/le-danemark-va-creer-la-premiere-ile-energetique-au-monde-dans-la-mer-du-nord_151507>
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12- Trois banques européennes décident de ne plus financer l’extraction de pétrole en Amazonie, Novethic, 04/02/21
Arnaud Dumas

BNP Paribas, Crédit Suisse et ING ont décidé d’arrêter de financer le négoce du pétrole brut extrait en Amazonie, afin de ne plus contribuer aux dégâts environnementaux et sociaux dans la région. L’ONG Amazon Watch avait chiffré leurs financements de ces activités à près de 5,5 milliards de dollars pendant la dernière décennie.
Le secteur du pétrole fait de plus en l'objet d'exclusions. BNP Paribas, Crédit Suisse et la néerlandaise ING viennent d’annoncer qu’elles ne financeraient plus le négoce de pétrole à partir d’Amazonie. Cet engagement suit un rapport d’août 2020, des ONG Amazon Watch et Stand.earth, qui pointait les financements des banques européennes dans la région.
De plus en plus d'institutions financières, dont BNP Paribas, s'engagent à ne plus plus financer ou investir dans les projets d'extraction du pétrole et du gaz non conventionnel. Il s'agit donc, cette fois, d'un nouvel angle d'attaque pour les ONG qui s'intéressent à un autre domaine de la finance, celui du négoce international, qui permet notamment de financer le transport de barils de brut vers les raffineries. Les 19 banques évaluées par le rapport ont ainsi financé le transport du pétrole à hauteur de 10 milliards de dollars sur la dernière décennie. BNP Paribas, ING et Crédit Suisse faisaient partie des principaux financeurs du "trading" de l’or noir en Amazonie, avec près de 5,5 milliards de dollars de financements octroyés à elles trois depuis 2009.
L’extraction pétrolière en Amazonie est particulièrement controversée, tant du fait de la pollution due à des rejets toxiques, que du fait des nombreuses violations de droits humains. L’affaire Texaco, l’entreprise rachetée par l’américain Chevron, a ainsi longtemps opposé le gouvernement de l’Équateur au pétrolier, en raison d’une vaste pollution des sols remontant aux années 60. Plus récemment, en novembre 2020, un glissement de terrain a causé la rupture de pipelines en Équateur entraînant un déversement dans la rivière Coca.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/economie/isr-rse/trois-banques-europeennes-decident-de-ne-plus-financer-l-extraction-de-petrole-en-amazonie-149469.html>
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13- Nucléaire : EDF accélère sur les nouveaux EPR malgré les doutes du gouvernement, Les Echos, 05/02/21, 08:22
Sharon Wajsbrot

L'énergéticien a remis jeudi le rapport de sûreté de son réacteur EPR simplifié au gendarme du nucléaire. Il va lancer une phase industrielle chez Framatome pour anticiper la construction de certaines pièces de ses futurs EPR.
Son avenir et son modèle économique toujours en suspens, EDF avance coûte que coûte dans son projet de construction de trois paires de nouveaux EPR - les réacteurs nucléaires de nouvelle génération - qui pourraient être amenés à remplacer, en partie, son parc de centrales vieillissant en France.
Selon nos informations, EDF a remis jeudi à l'Autorité de sûreté nucléaire le rapport préliminaire de sûreté qui détaille très précisément le design de ses EPR 2, ces réacteurs conçus sur le modèle de celui de Flamanville mais plus standardisés et donc censés être plus simples et moins chers à construire.
>> Suite à lire en édition abonnée à :
<https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/nucleaire-edf-accelere-sur-les-nouveaux-epr-malgre-les-doutes-du-gouvernement-1287621>
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14- 1,6 milliard d’euros d’amende pour l’entreprise russe qui a pollué l’Arctique au diesel, L'Obs avec AFP, 05/02/21, 15h31

21 000 tonnes de carburant avaient fuité dans plusieurs cours d’eau de l’Arctique russe en mai 2020. La justice russe a condamné vendredi le géant minier Norilsk Nickel à payer une amende record aux autorités du pays.
Une amende record. La justice russe a condamné ce vendredi 5 février le géant minier Norilsk Nickel à payer une amende aux autorités du pays, une de ses sociétés étant à l’origine d’une importante pollution au carburant dans l’Arctique.
Fin mai 2020, 21 000 tonnes de carburant, du diesel, avaient fuité dans plusieurs cours d’eau de l’Arctique russe après l’affaissement d’un réservoir d’une société de Norilsk Nickel.
L’agence russe de surveillance de l’environnement, Rosprirodnadzor, avait réclamé un dédommagement record de 147,8 milliards de roubles à Norilsk Nickel, qui se déclarait prêt à éliminer les conséquences de la fuite à ses frais mais contestait cette somme.
« Nous avons gagné ! »
Un tribunal de Krasnoïarsk (Sibérie) a condamné le groupe, premier producteur de palladium et de nickel au monde, à payer 146,2 milliards de roubles (1,6 milliard d’euros).
« Nous avons gagné ! […] Merci à tous ceux qui pensent à l’écologie aujourd’hui », s’est réjouie sur Instagram Svetlana Radionova, cheffe de Rosprirodnadzor.
> Lire aussi : L’Arctique s’est autant réchauffé en 10 ans que le reste de la planète en plus d’un siècle
Avant l’annonce du verdict elle avait écrit que « la seule chose importante est que pour la première fois dans l’histoire de la Russie nous déclarons haut et fort : l’écologie est l’affaire de tous ! Et le pollueur paie ! »
La société pourrait faire appel
Fin juillet, le président Vladimir Poutine a signé une loi permettant de transférer l’amende de Norilsk Nickel directement au budget fédéral, et non régional comme prévu auparavant. Dans la foulée de cette annonce l’action de Norilsk Nickel a perdu 1,8 % à la Bourse de Moscou.
Le groupe a laissé entendre qu’il pourrait faire appel de cette décision : « Ce jugement entrera en vigueur un mois après la date du jugement complet à moins qu’il n’y ait un appel. Norilsk Nickel évaluera avec    attention la décision de la Cour après réception du texte complet du jugement. »
La Russie connaît régulièrement des catastrophes environnementales, parfois provoquées par des défaillances de ses structures industrielles vieillissantes.
<https://www.nouvelobs.com/monde/20210205.OBS39821/1-6-milliard-d-euros-d-amende-pour-l-entreprise-russe-qui-a-pollue-l-arctique-au-diesel.html>
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15- Réforme d’EDF : Nicolas Hulot exprime ses doutes sur le plan « Hercule », Le Monde, 05/02/21, 17h00 
Nabil Wakim et Perrine Mouterde

L’ancien ministre de la transition écologique appelle à « surseoir » au projet de réorganisation du premier opérateur nucléaire au monde. 
Il avait été l’un des tout premiers, en tant que ministre de la transition écologique et solidaire, à avoir affirmé publiquement, en novembre 2017, qu’il était nécessaire de réfléchir à l’« architecture » d’EDF. Mais Nicolas Hulot n’est pas pour autant favorable au projet tel quel de réorganisation du premier opérateur nucléaire au monde, présenté par le gouvernement. « Je suis très prudent là-dessus. Je demande prudence et transparence, parce que les choses ne se font pas forcément au grand jour », estime l’ancien ministre lors d’un entretien au Monde mercredi 3 février, en faisant référence à la négociation entre Paris et Bruxelles, qui dure depuis plusieurs mois, sur le sujet.
> Lire aussi  Nicolas Hulot : « L’écart énorme entre les promesses politiques et leur réalisation sape notre démocratie »
Le projet « Hercule », porté par la direction d’EDF, consiste à séparer les activités nucléaires dans une entité appelée EDF Bleu, totalement publique. Et à créer une autre structure, dont le capital serait ouvert aux capitaux privés, qui serait appelée EDF Vert. Cette dernière regrouperait le réseau de distribution Enedis, la fourniture d’électricité et les énergies renouvelables.
« Je n’ai pas d’avis définitif sur le sujet. Mais le projet risque de faire porter aux contribuables les surcoûts faramineux du nucléaire et de privatiser totalement les opportunités et bénéfices économiques des énergies renouvelables », analyse M. Hulot. « D’abord, je pense qu’il faut surseoir à ce projet. Il ne faut pas ajouter de l’angoisse à l’angoisse au personnel d’EDF. Et deuxièmement, il faut avoir un vrai débat », plaide l’ancien ministre, qui a eu des relations difficiles avec la direction d’EDF lorsqu’il était le ministre de tutelle de l’entreprise.
Le député Matthieu Orphelin (ex-LREM), proche de Nicolas Hulot, a lui rejoint le front des opposants au projet « Hercule ». Il a ainsi cosigné, avec 82 parlementaires d’opposition, une lettre adressée à Jean Castex demandant le retrait du projet. Interrogée jeudi 4 février lors d’une audition devant des députés, la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, a elle estimé que le statu quo n’était « pas tenable dans la durée ». « Aujourd’hui, nous ne sommes pas en mesure de décrire un schéma précis de ce que sera cette réforme et ses impacts sur l’organisation interne du groupe EDF, pour une raison très simple : les négociations avec la Commission européenne sont toujours en cours », a-t-elle ajouté.
> Lire aussi  Au sein d’EDF, l’opposition au projet « Hercule » se structure
<https://www.lemonde.fr/energies/article/2021/02/05/reforme-d-edf-nicolas-hulot-exprime-ses-doutes-sur-le-plan-hercule_6068930_1653054.html>
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16- Liberté, légèreté, fluidité : les nouvelles lois de la mobilité urbaine, Le Monde, 05/02/21, 17h22 
Olivier Razemon

Les mouvements sociaux, la lutte contre la pollution ainsi que le coronavirus ont décidé les citadins à reprendre leur mobilité en main. Les nouveaux moyens pour se déplacer en ville prolifèrent et posent de nombreux défis aux élus et aux autres usagers. 
Chevauchant la selle d’un monocycle, une jeune femme pédale dans le quartier de la Part-Dieu, à Lyon. Assises à califourchon à l’arrière d’un drôle de vélo allongé piloté par leur mère, les pieds calés sur un repose-pied en bois, deux petites filles profitent du paysage urbain de Toulouse. Un skate électrique, petites lumières rouges clignotantes, file sur les quais de la Seine, à Paris. Plus loin, un homme en imperméable noir et en casque de moto, juché sur une seule roue, se propulse comme une fusée supersonique, tandis qu’un cycliste promène son chien dans une remorque accrochée derrière son vélo.
Les objets roulants non identifiés ont envahi les villes : cruiser (petit skate), triporteur doté d’un caisson, trottinette multicolore, hoverboard (planche à deux roues latérales), « fatbike » aux pneus aussi imposants que des bouées de sauvetage, et puis les bons vieux rollers. On a même aperçu, zigzaguant dans une rue étroite, une drôle de trottinette à trois roues sur laquelle un livreur avait empilé plusieurs dizaines d’exemplaires du Monde, qu’il filait porter en temps et en heure à des lecteurs.
Transport individuel
Le profane s’y perd un peu. Mais à quoi roulent tous ces trucs ? Qui sont ces gens si pressés ? Tous arborent en tout cas, malgré l’incongruité de leur moyen de transport, le visage impavide de celui qui se déplace pour un motif impérieux. Ce n’est pas parce qu’on roule sur un gros vélo jaune auquel a été soudé un chariot de supermarché surmonté d’une guirlande scintillante qu’on va sourire aux passants.
On ne sait plus très bien si cette profusion de machines roulantes nous replonge dans un passé mythifié (avec les monocycles) ou dans un futur hyperbolique (avec les roues électriques). Aussi divers soient-ils, ces objets présentent plusieurs caractéristiques communes. D’abord, ce sont des modes de transport individuels. Une enquête auprès de 4 500 personnes publiée, en janvier, par deux sociétés de conseil, Chronos et L’Obsoco, a confirmé la montée en puissance, en 2020, du déplacement solitaire, que ce soit en voiture, sur un scooter, à vélo ou à pied. Comme si les citadins, confrontés comme tout le monde à une incertitude pesante, avaient décidé de reprendre en main un aspect de leur vie que toutes les restrictions ne sauraient leur enlever : le choix de leur mode de déplacement.
Avalant les pistes et les bandes cyclables, tous se meuvent au moins aussi vite qu’une voiture, dont la vitesse moyenne ne dépasse pas, en ville, 15 km/h. Les utilisateurs apprécient également la légèreté de leurs engins, facteur de liberté et de fluidité. « Les problèmes de circulation, la continuité des pistes cyclables, les grèves dans les transports, la volonté de réduire la pollution et, enfin, la pandémie ont amené nos adhérents à choisir un mode peu encombrant et non polluant »,assure Philip Roche, président de l’Association nationale des utilisateurs de micro-mobilité électrique, qui rassemble les fans de trottinettes, hoverboards et gyroroues.
> Lire aussi  Gyroroue, vélo-cargo, électrotrottinette… les tribus de la nouvelle mobilité urbaine
Aujourd’hui, parmi les engins qui cheminent sans vrombir dans les villes, près de neuf sur dix peuvent être rangés dans la catégorie des vélos. Au milieu de cette myriade d’instruments roulants émergent diverses familles de « vélo-cargos », conçus pour transporter des sacs de courses ou des enfants. Cette solution, adaptée au « dernier kilomètre » cher aux logisticiens, est aussi privilégiée par un nombre croissant d’entrepreneurs, qui se libèrent ainsi des bouchons, du stationnement et du carburant.
Si tous ces engins roulent, quand c’est possible, sur les pistes cyclables, leurs utilisateurs continuent d’adresser aux collectivités des demandes parfois concurrentes. Les usagers des gyroroues, des skates ou des trottinettes appréhendent les moindres fissures, racines d’arbre et autres plaques d’égout, dont les cyclistes s’accommodent davantage.
Engorgement des aménagements existants
A l’inverse, l’usage du vélo requiert des arceaux de stationnement en nombre, à proximité des lieux de destination comme des logements. Pour accrocher les volumineux « cargos », il faut ficher des attaches au sol, comme il en existe déjà quelques-unes à Strasbourg ou à Bordeaux. « La métropole de Lyon finance le stationnement pour les cargos, destinés aussi bien aux livraisons, à proximité des commerces, qu’aux particuliers », assure Fabien Bagnon, vice-président (divers gauche) de la métropole. Sous la gare Montparnasse, à Paris, un parking à vélos de 357 places inauguré en novembre 2020 en propose une douzaine pour les vélos larges. Même Vannes, 53 000 habitants, prend en compte les nouvelles mobilités pour aménager ses futurs parkings.
> Lire aussi  A Nantes, Nielsen Concept mise sur un abri vélo intelligent, solidaire et 100 % écolo <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/06/25/a-nantes-nielsen-concept-mise-sur-un-abri-velo-intelligent-solidaire-et-100-ecolo_6044079_4811534.html>
Les usagers, qu’ils se déplacent en skate, en biporteur ou à vélo pliant, se rejoignent pour réclamer « davantage de pistes cyclables », qui seront nécessairement tracées, dans les secteurs denses, au détriment du trafic motorisé. Livreur à Lyon, Guilhem Athiel constate l’engorgement des aménagements existants : « Nous faisons tout pour trouver des solutions de livraison urbaine avec des vélos qui se faufilent dans le trafic, mais nous croisons des 4 x 4 de plus en plus gros. »
> Lire aussi  De Marseille à Paris, la difficile cohabitation entre piétons et cyclistes
Les élus comme les autres usagers devront en tout cas s’habituer à ces exigences. Comme l’a révélé une étude de l’Insee publiée mi-janvier, 42 % des déplacements de moins de 1 kilomètre entre le domicile et le travail sont encore effectués en voiture. Mais l’usage du vélo a gagné 50 % entre 2015 et février 2020. Les objets roulants plus ou moins identifiés sont prêts à prendre la relève de l’automobile.
<https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2021/02/05/liberte-legerete-fluidite-les-nouvelles-lois-de-la-mobilite-urbaine_6068933_4497916.html>
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17- Analyse. La restructuration d’EDF, une course d’obstacles incertaine, Le Monde, 08/02/21, 05h15 
Nabil Wakim

Le projet « Hercule », qui prévoit une partition de l’opérateur en trois entités, ne fait pour l’instant l’unanimité ni à Paris ni à Bruxelles. 
Analyse. Dans les couloirs du siège d’EDF, avenue de Wagram, dans le 17e arrondissement de Paris, on raconte que le PDG, Jean-Bernard Lévy, a choisi lui-même le nom « Hercule », pour souligner l’ampleur de la tâche à réaliser. Mais le plan de réorganisation de l’entreprise publique risque de comporter bien plus de douze travaux s’il aboutit, ce qui est loin d’être garanti.
A l’origine d’« Hercule », il y a la volonté d’EDF d’obtenir une meilleure rémunération de l’électricité produite par les centrales nucléaires françaises. L’énergéticien conteste le mécanisme mis en place en 2011 pour encourager la concurrence : un dispositif appelé Arenh, qui oblige EDF à vendre une partie de sa production à un prix fixe aux autres fournisseurs. Mais pour renégocier ce mécanisme complexe sans déroger aux règles européennes de la concurrence, Paris à besoin d’obtenir l’aval de Bruxelles. C’est dans cette logique que se déroulent, depuis plusieurs mois, des négociations difficiles entre la France et la Commission européenne.
> Lire aussi  Réforme d’EDF : les points cruciaux d’une difficile négociation avec Bruxelles
Pour convaincre Bruxelles, le gouvernement a mis dans la balance le projet « Hercule ». En échange d’une meilleure rémunération du nucléaire français, le groupe, actuellement détenu à 83 % par l’Etat, serait réorganisé en profondeur, en tenant compte de la logique de libéralisation portée par la direction européenne de la concurrence. Dans cette course d’obstacles, cette première étape est cruciale : sans accord à Bruxelles sur la rémunération du nucléaire français, la réforme d’EDF ne sera pas menée, explique-t-on désormais au gouvernement. Or les négociations sont loin d’être terminées et les points de friction restent nombreux. Pour la première fois, jeudi 4 février, la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, a évoqué du bout des lèvres l’éventualité que ces discussions n’aboutissent pas et la difficulté d’élaborer un « plan B ».
Gigantesque chantier
Le projet « Hercule » consiste à créer une entité, EDF Bleu, pour regrouper les activités nucléaires de l’entreprise. C’est-à-dire la gestion du parc nucléaire existant – 70 % de la production d’électricité – et les éventuels futurs réacteurs EPR de troisième génération. EDF Bleu pourrait être 100 % public, une forme de nationalisation du nucléaire. Une deuxième structure, appelée EDF Vert, rassemblerait le réseau de distribution Enedis (ex-ERDF), la fourniture d’électricité aux particuliers et aux entreprises, et les énergies renouvelables. Cette entité serait ouverte à des capitaux privés. Enfin, un EDF Azur serait créé avec un statut d’entreprise publique pour y concentrer les activités des barrages hydroélectriques – qui produisent aujourd’hui 11 % de l’électricité française.
Mais ce gigantesque montage ouvre de nombreuses questions, qui sont pour l’heure sans réponse. Le sort d’Enedis est ainsi très politique : la filiale d’EDF gère les réseaux de distribution, mais ceux-ci appartiennent aux collectivités locales, qui s’inquiètent de cette possible ouverture à des capitaux privés. Or le réseau de distribution, avec ses revenus réguliers, sera une cible de choix pour les fonds d’investissement. De même, la question d’une régie publique des barrages suscite des interrogations : voilà dix ans que la France a inscrit dans la loi qu’elle allait ouvrir les ouvrages hydroélectriques à la concurrence.
> Lire la chronique de Philippe Escande : Face à la concurrence, « le long chemin de croix d’EDF »
L’exécutif répète qu’il mène cette démarche pour le bien d’EDF et qu’il garantira l’intégrité du groupe. Pour défendre le projet, le gouvernement souligne les difficultés économiques de l’entreprise. « Aujourd’hui, EDF va dans le mur si nous ne sommes pas capables de lui donner les moyens d’investir », a ainsi expliqué Bruno Le Maire, ministre de l’économie, en janvier. Il est vrai que le groupe français conjugue les problèmes : il a une dette de plus de 40 milliards d’euros et doit investir lourdement pour prolonger la durée de vie des centrales nucléaires actuelles. Il est à la traîne de ses concurrents européens dans le développement de l’éolien et du solaire. Par ailleurs, il continue de perdre autour de 100 000 clients particuliers par mois au profit de ses concurrents.
Oppositions multiples
Les syndicats, qui ont appelé à plusieurs journées de grève très suivies, dénoncent un « démantèlement du groupe ». Plus encore, ils y voient une accélération de la logique de libéralisation du marché de l’énergie en Europe. Ils ont été rejoints, ces dernières semaines, par 83 parlementaires de l’opposition de droite et de gauche, qui ont écrit au premier ministre pour lui signifier leur rejet de cette réforme. Plusieurs associations d’élus locaux se sont également inquiétées des conséquences d’une telle opération.
> Lire aussi  Au sein d’EDF, l’opposition au projet « Hercule » se structure
Plus la discussion à Bruxelles traîne en longueur, plus la pression s’accroît sur l’exécutif. Or le temps est compté : afin que le projet « Hercule » voie le jour, les négociations doivent se terminer rapidement, pour que le gouvernement puisse faire entériner par le Parlement avant l’été les modifications prévues, et que la direction d’EDF puisse commencer à mener les consultations internes et les opérations boursières nécessaires. Mener une telle opération en pleine campagne présidentielle semble peu réaliste, tant le sujet est déjà un point de crispation politique.
La gauche dénonce un projet caché de « privatisation » ; les écologistes y voient une manière de faire payer aux contribuables la fin de vie du parc nucléaire français. Le Parti socialiste travaille à un projet de référendum d’initiative partagée, sur le modèle de celui lancé contre la privatisation d’Aéroports de Paris. De projet titanesque, « Hercule » risque de se transformer en boulet politique pour Emmanuel Macron. Ses opposants ne manqueront pas de rappeler qu’il a été le premier, lorsqu’il était ministre de l’économie, à évoquer les contours de ce projet. Et qu’il a lui-même donné cette feuille de route à Jean-Bernard Lévy.
<https://www.lemonde.fr/energies/article/2021/02/08/la-restructuration-d-edf-une-course-d-obstacles-incertaine_6069131_1653054.html>
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En images
18- Les tuiles solaires, une solution pour les zones classées "monument historique", Actu-environnement, 31/01/21
Baptiste Clarke 

Installer des panneaux solaires sur son toit dans une zone classée « monument historique » : difficile mais pas impossible depuis l'arrivée de nouvelles technologies très discrètes mais onéreuses et à plus faible rendement. Reportage en Saône-et-Loire.
Pour protéger l'aspect originel des monuments historiques le code de l'urbanisme établit une zone de 500 mètres aux abords des monuments. Une zone qui correspond à un champ de visibilité dans lequel toute demande de travaux sera scrutée à la loupe par les Architectes des Bâtiments de France (ABF), garants de la préservation de ce patrimoine.
Autant dire qu'en règle générale les demandes d'installation de panneaux solaires sur les toitures dans ces zones, lorsqu'elles entrent dans les champs de visibilité, sont généralement refusées. Il y a environ 40 000 monuments historiques en France, soit une surface considérable concernée par une réglementation très stricte d'urbanisme.
Pourtant, certains projets arrivent à voir le jour, grâce à des technologies solaires très discrètes comme les tuiles solaires, qui s'intègrent à la toiture. La surface que représente les zones classées, « monument historique », mais aussi « secteurs sauvegardés » ou encore « zone de protection du patrimoine » est importante, c'est un marché de niche intéressant et en évolution sur lequel quelques entreprises se sont placées.
>> Suite à lire et reportage à voir à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/tuiles-solaires-solution-zones-classees-36855.php4>
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19- Normandie :  une application permet de moduler l'éclairage public, France 2, journal de 13h, 01/02/21

Olivier Bozzetto a inventé une application permettant aux habitants de sa ville de moduler l'éclairage public. Une initiative qui permet de réaliser des économies d'énergie tout en assurant la continuité du service public.
Au milieu de la soirée à Pont-de-l'Arche (Normandie), une partie de l'éclairage public s'éteint comme dans de plus en plus de communes françaises. Mais dans cette commune, les habitants ont le pouvoir de moduler l'éclairage. "Si j'ai des amis qui veulent repartir vers une heure du matin je leur dis 'attendez j'allume la rue', l'éclairage revient. C'est beau la technologie !", explique Dominique Gasparet, retraitée.
Réaliser des économies
Olivier Bozzetto est l'inventeur de ce système, cet ingénieur de métier est toujours à l'affût pour appliquer des technologies existantes à la vie quotidienne. La conscience écologique de la municipalité a permis à son idée de mûrir : "le boîtier est connecté au réseau Internet, depuis votre smartphone vous pouvez indiquer votre position, l'information arrive à la bonne armoire et allume la zone où vous êtes", explique l'ingénieur. Un système qui permet de faire des économies tout en conservant le service public.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/internet/objets-connectes/normandie-une-application-permet-de-moduler-l-eclairage-public_4279809.html>
Sur le même sujet :
> Pour faire des économies, cette commune a confié les commandes de l’éclairage public à ses habitants <https://positivr.fr/application-pour-allumer-l-eclairage-public-pont-de-l-arche/>, Positivr, 03/02/21
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20- Pourquoi les tarifs de l’électricité n’arrêtent-ils pas d’augmenter ?, TF1, journal de 20h, 01/02/21

Ce 1er février est aussi marqué par une nouvelle hausse des tarifs règlementés de l'électricité à plus 1,6%. En moins de deux ans, ces tarifs ont augmenté de 11% et près de 50% en dix ans. Comment expliquer ces hausses très supérieures à l'inflation ?
Ils ont gardé toutes leurs factures depuis six ans. Ces retraités ont donc pu faire les comptes. Ils payent leur électricité de plus en plus chère. Pour la même consommation, leur facture a augmenté de 100 euros en six ans.
Si l'on remonte plus loin dans le temps, la hausse du prix de l'électricité est plus importante. Elle est de 40% ces dix dernières années. Votre facture de l'électricité se divise en trois parts égales. Vous payez sa production, son acheminement, des taxes. Et si vos dépenses augmentent, c'est en grande partie, à cause de ces dernières.
Grâce à ces taxes, la production d'énergie des éoliennes ont triplé en dix ans. Celle des panneaux photovoltaïques a été multipliée par cinq. Malgré toutes ces taxes, l'électricité française reste le moins cher en Europe, mais pour combien de temps ? Débutée en 2014, la rénovation du parc nucléaire devrait s'achever d'ici cinq ans. Selon EDF, le coût du chantier est de 50 milliards d'euros, 100 milliards selon la Cour des comptes. Si ce montant était confirmé, il devrait se répercuter sur les factures.
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/conso/video-pourquoi-les-tarifs-de-l-electricite-n-arretent-ils-pas-d-augmenter-2177197.html>
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21- Islande : de l’énergie puisée dans les trésors des profondeurs, France 2, journal de 20h, 04/02/21

En Islande, entre glaciers et volcans, les sources d’eau chaude représentent une énergie considérable. Utilisées par la population, elles sont devenues un atout économique majeur du pays.  
En Islande, les réserves d’eau ne sont pas seulement magnifiques, elles ont également d’étonnantes propriétés. Des sources d’eau chaude surgissent des profondeurs à 280 degrés pour produire la géothermie, le trésor national, à exploiter et préserver. Dans la serre Fridheimar, entourée de champs de neige, cette énergie fait pousser des tomates comme sous un climat méditerranéen. "Nous avons notre propre source d’eau chaude, elle vient du haut d’une colline à 200 mètres de là, explique Ewa Piatek, responsable de la serre. Quand elle arrive à nous, elle est presque bouillante." 
Des économies d’énergie 
Grâce à cette ressource de proximité, presque gratuite, l’Islande produit 70% des tomates qu’elle consomme et est le premier producteur de bananes sur le continent européen. "Sans la géothermie, on aurait besoin d’une centrale électrique ou de brûler du bois, explique la responsable. Ça ne vaudrait pas le coup de produire des fruits et des légumes, car les coûts du chauffage seraient horriblement élevés." 
La géothermie permet également de produire de l’électricité, l’une des moins chères d’Europe : entre 30 et 40% d’économie par rapport à la France. Économiser cette énergie, pas si inépuisable selon certaines associations, est désormais l’un des défis du pays. Grace à la géothermie et les barrages hydrauliques, l'électricité est 100% renouvelable en Islande, où il n'y a plus de centrales nucléaires, ni de centrales à charbon
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/islande-de-lenergie-puisee-dans-les-tresors-des-profondeurs_4284027.html>
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– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
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– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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