[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage + 1 publication (vendredi 12 février)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 12 Fév 07:50:48 CET 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Les insectes valent de l'or <https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Les-insectes-valent-de-l-or-1721936>, Paris Match, maj le 30/01/21 à 17h51 
2- Au Paraguay, des paysans en lutte contre la monoculture de soja <https://reporterre.net/Au-Paraguay-des-paysans-en-lutte-contre-la-monoculture-de-soja>, Reporterre, 04/02/21
3- En Côte d’Ivoire, la crise du cacao touche durement les planteurs <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/02/05/en-cote-d-ivoire-la-crise-du-cacao-touche-durement-les-planteurs_6068850_3212.html>, Le Monde, 05/02/21, 10h32 
4- Des lycéens célèbrent la beauté des gestes agricoles grâce à des tableaux connus <https://www.lejdd.fr/Culture/des-lyceens-celebrent-la-beaute-des-gestes-agricoles-grace-a-des-tableaux-celebres-4023276>, Le JDD, 05/02/21, 17h09
5- L'arrêté anti-pesticides de Langouët définitivement annulé <https://information.tv5monde.com/info/l-arrete-anti-pesticides-de-langouet-definitivement-annule-395088>, AFP, 05/02/21, 19:00
6- Les néonicotinoïdes officiellement autorisés pour 120 jours dans les champs de betteraves sucrières <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/06/betteraves-le-retour-des-neonicotinoides-autorise-pour-120-jours_6069022_3244.html>, Le Monde avec AFP, 06/02/21, 13h33 
7- Du terril au terreau, Douai mise sur une filière d’alimentation bio et locale <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2021/02/08/du-terril-au-terreau-douai-mise-sur-une-filiere-d-alimentation-bio-et-locale_6069182_4811534.html>, Le Monde, 08/02/21, 11h31 
8- En Inde, la révolte des paysans symbole d’une politique agricole à bout de souffle <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/en-inde-la-revolte-des-paysans-symbole-d-une-politique-agricole-a-bout-de-souffle-149496.html>, Novethic, 08/02/21
9- Comment le lin français est-il devenu Made In China ? <https://positivr.fr/comment-le-lin-francais-est-il-devenu-made-in-china/>, Positivr, 08/02/21
10- Agriculture : les financements publics entretiennent la dépendance aux pesticides <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/09/agriculture-les-financements-publics-entretiennent-la-dependance-aux-pesticides_6069245_3244.html>, Le Monde, 09/02/21, 00h00 
11- Reportage. Sécurité alimentaire, écologie : ces gendarmes qui luttent contre la biocriminalité <https://www.lesechos.fr/weekend/business-story/securite-alimentaire-sante-ecologie-ces-gendarmes-qui-luttent-contre-la-biocriminalite-1288662>, Les Echos, 09/02/21, 13:05
12- Pesticides : des financements publics trop faibles pour réduire leur usage <https://information.tv5monde.com/info/pesticides-des-financements-publics-trop-faibles-pour-reduire-leur-usage-395649>, AFP, 09/02/21, 23:00
13- Protection des insectes : l'Allemagne restreint l'usage des pesticides <https://information.tv5monde.com/info/protection-des-insectes-l-allemagne-restreint-l-usage-des-pesticides-395760>, AFP, 10/02/21, 15:00
14- L'Allemagne va restreindre les pesticides malgré la bronca des agriculteurs <https://information.tv5monde.com/info/l-allemagne-va-restreindre-les-pesticides-malgre-la-bronca-des-agriculteurs-395724>, AFP, 10/02/21, 16:00
15- Elevage Herta : de nouvelles images de L214 contredisent les conclusions des services vétérinaires <https://www.nouvelobs.com/societe/20210210.OBS40039/elevage-preference-herta-de-nouvelles-images-contredisent-les-conclusions-des-services-veterinaires.html>, L’Obs, 10/02/21, 23h07
16- Loi climat : des mesures pour mettre en cohérence les politiques agricoles et alimentaires <https://www.actu-environnement.com/ae/news/agriculture-alimentation-climat-biodiversite-projet-loi-37038.php4>, Actu-environnement, 11/02/21
En images
17- Saint-Martin-du-Var : la mairie rachète des terres agricoles pour faciliter les circuits courts <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/saint-martin-du-var-la-mairie-rachete-des-terres-agricoles-pour-faciliter-les-circuits-courts_4288881.html>, France 2, journal de 13h, 08/02/21
18- Télétravail : même à la campagne, le coworking a du succès <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/teletravail-meme-a-la-campagne-le-coworking-a-du-succes_4291437.html>, France 2, journal de 13h, 10/02/21
Une publication
19- Rapport. Réduction des pesticides en France : pourquoi un tel échec ? Enquête sur le rôle des financements publics et privés <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/wp-content/uploads/2021/02/TT-rapport-agriculture-fev-2021.pdf>, Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, 09/02/21

Bien à vous,
Florence

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RAPPORT DU JOUR : Moins de 1 % des 23,2 milliards d’euros de fonds publics versés chaque année au secteur agricole a un effet avéré sur la réduction de l’usage des pesticides, relève un rapport de la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme. (cf. item 10, suite, 12 & 19)
DÉCISION DU JOUR : Le gouvernement allemand a présenté une loi restreignant l'usage des pesticides autour des cours d'eau et dans les zones protégées, et a entériné la sortie du glyphosate "fin 2023", pour enrayer la disparition massive des insectes. Sur la base de mesures effectuées durant 30 ans, près de 80% des populations d’insectes ont déjà disparu dans le pays. (cf. item 12, suite & 13)
CITATION DU JOUR : "Chaque kilo de pesticide économisé, chaque kilomètre carré de terre sans pesticide et chaque source de lumière économisée sont positifs pour les insectes et la nature", a salué l'organisation environnementale BUND. (cf. item 13)
PROFILS DU JOUR : — La jeune start-up française Ynsect a pour objectif de faire des insectes une matière première, en tant qu’engrais, pour l’alimentation des animaux d’élevage et domestiques ainsi que pour les plantes. (cf. item 1)
— L’agglomération de Douai, à cheval entre ville et campagne, soutient depuis une quinzaine d’années l’émergence d’une filière d’alimentation bio et en circuit court. Un enjeu de santé publique important sur ce territoire de l’ancien bassin minier. (cf. item 7)
— À Saint-Martin-du-Var (Alpes-Maritimes), la commune achète des terrains agricoles pour y installer des jeunes agriculteurs. Ces derniers produisent en respectant le cahier des charges d’une agriculture biologique, pour faciliter les circuits courts. (cf. item 17)
CHIFFRE DU JOUR : La France est le 1er producteur de lin au monde mais 90% de sa production part en Chine pour être filée, tissée puis confectionnée. (cf. item 9)
À BOUT DE SOUFFLE DU JOUR : — Entre la baisse de la demande mondiale de cacao et l’augmentation du prix de la fève, les producteurs ivoiriens restent avec une partie de leurs stocks sur les bras. (cf. item 3)
— Depuis le mois de novembre, des dizaines de milliers de paysans protestent, en Inde, contre la libéralisation du marché agricole. En 30 ans, plus de 300 000 agriculteurs se sont suicidés. (cf. item 8)
REPORTAGE DU JOUR : Ils ne sont qu'une centaine, mais leur mission est capitale. Les enquêteurs de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp), traquent tous ceux qui foulent aux pieds la sécurité alimentaire, l'écologie ou la biodiversité. Un combat titanesque dans lequel ils trouvent de nombreux alliés. (cf. item 11)
CRÉATIVITÉ DU JOUR : Vingt-cinq terminales du lycée agricole La Touche à Ploërmel dans le Morbihan viennent de recréer, en posant devant un appareil photo, des peintures classiques qui magnifient la vie rurale. (cf. item 4)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Les insectes valent de l'or, Paris Match, maj le 30/01/21 à 17h51 
Charlotte Anfray

Avec près de 350 millions d'euros de levée de fonds depuis sa création, en 2011, la jeune start-up française Ynsect fait déjà partie du Next 40. Son secret ? Les vers de farine. Avec ces petites bêtes, elle entend relever le défi de nourrir le monde de demain grâce à un procédé simple et durable. Explications. 
En 2050, la population mondiale devrait atteindre 9,1 milliards d’habitants. Nourrir tout le monde représente un défi gigantesque auquel Ynsect entend apporter une réponse. Son idée ? Faire des insectes une matière première, en tant qu’engrais, pour l’alimentation des animaux d’élevage et domestiques ainsi que pour les plantes. Comment ? En transformant les larves molitor, également appelées vers de farine, en protéines de haute qualité. Antoine Hubert, P-DG d’Ynsect, et ses équipes ont créé des fermilières, des fermes verticales inspirées des fourmilières, où les insectes sont produits et transformés. Les larves y sont nourries et grandissent pendant plusieurs semaines. Lorsqu’elles arrivent à maturité, 95 % d’entre elles sont étuvées, stérilisées et transformées en protéines et en huile, sans ajout de produits chimiques. Les 5 % restants, une fois adultes, se reproduisent pour assurer le renouvellement de la population.
>> Suite à lire à :
<https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Les-insectes-valent-de-l-or-1721936>
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2- Au Paraguay, des paysans en lutte contre la monoculture de soja, Reporterre, 04/02/21
Loïc Ramirez (Reporterre), Concepción (Paraguay), reportage

Petit État sud-américain, le Paraguay demeure une nation agricole aux inégalités sociales prononcées. Dans le nord du pays, une organisation paysanne se bat contre le modèle très dominant de la monoculture d’exportation.
À travers le pare-brise de sa voiture, Adriano observe un instant l’état de la route. Les pluies de la veille ont creusé des ornières dans le sol boueux et obligent le conducteur à faire preuve de prudence. Après quelques secondes de tâtonnement, il s’élance et pénètre dans le petit terrain que délimite une barrière en bois. « Nous voici au siège de l’OCN. » L’Organisation paysanne du Nord (Organización Campesina del Norte, OCN) est une structure corporative de la région de Concepción, dans le nord du Paraguay. Fondée en 1986, elle a pour ambition de regrouper les paysans et petits producteurs du département afin d’en défendre les intérêts. Dans l’enceinte se trouve une maisonnette, dont une des pièces est utilisée pour la radio communautaire de l’association. Les lieux sont spartiates et témoignent des moyens précaires dont dispose la structure. « Environ six cents familles sont membres de l’OCN », raconte Adriano Muñoz. Ingénieur en agroécologie, diplômé au Venezuela, il est âgé de 37 ans et milite dans l’organisation depuis 2006. « Notre objectif est de promouvoir une méthode productive ayant pour base le modèle familial, l’autosuffisance alimentaire et sans utiliser de pesticides. » L’adhésion à l’OCN se réalise à travers une formation afin d’acquérir les connaissances techniques nécessaires à l’application de ce projet. Un système qu’Adrieno présente comme un « modèle de résistance » face à celui de la monoculture.
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Au-Paraguay-des-paysans-en-lutte-contre-la-monoculture-de-soja>
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3- En Côte d’Ivoire, la crise du cacao touche durement les planteurs, Le Monde, 05/02/21, 10h32 
Youenn Gourlay (Méagui, Côte d'Ivoire, envoyé spécial) & Yassin Ciyow (Abidjan, correspondance)

Entre la baisse de la demande mondiale et l’augmentation du prix de la fève, les producteurs ivoiriens restent avec une partie de leurs stocks sur les bras. 
Tous les jours depuis la fin décembre 2020, Yacouba Zango fait le même détour. Entre les champs et sa maison, ce planteur passe par le magasin de stockage de Kragui, dans l’espoir de découvrir que son cacao est enfin parti vers les coopératives. Las. Dans ce village cacaoyer de l’ouest ivoirien, les fèves brunes s’amoncellent et il n’y a même plus assez de sacs de jute pour les ranger. « Le cacao dort ici, ça veut dire que personne ne l’achète. Je ne gagne rien. Je peux tenir encore deux mois mais après, je n’aurai plus rien pour l’école et les soins de mes quatre enfants », se désespère Yacouba Zango
C’est ainsi dans la plupart des villages de planteurs de la Nawa, région du sud-ouest ivoirien et épicentre de la production du premier producteur mondial d’or brun. Le cacao sèche au soleil, au milieu des cours familiales ou dans les magasins de stockage. Depuis maintenant plusieurs semaines, la filière est bloquée et les premiers touchés, les cacaoculteurs, sont justement ceux qui ne peuvent pas se permettre des mois sans salaire.
> Lire aussi  Cacao : le pari risqué de la Côte d’Ivoire et du Ghana pour imposer un prix plancher
Si l’année passée fut un bon millésime, avec plus de 2 millions de tonnes produites et des importateurs respectant globalement les commandes, 2021 s’annonce plus difficile. Les effets de la pandémie ont commencé à se faire davantage sentir avec une baisse de la demande internationale et donc des commandes. « Les Occidentaux mangent moins de chocolat qu’avant, ils ont d’autres chats à fouetter », imagine Youan Bi, comptable de la coopérative ECAMOM, située dans la ville de Méagui et qui fait travailler 3 900 planteurs.
Sous le seuil de pauvreté
Mais la crise sanitaire n’est pas la seule cause de la paralysie qui affecte le cacao ivoirien. Pour les spécialistes du secteur, la Côte d’Ivoire, qui s’est associée au Ghana pour forcer les multinationales de chocolat à payer leurs fèves plus cher, voit aujourd’hui ces manœuvres se retourner contre elle. Les deux pays qui, ensemble, produisent près des deux tiers des fèves mondiales, ont instauré en 2020 un « différentiel de revenu décent » (DRD) de 400 dollars la tonne, venant s’ajouter au cours de la matière première. Un mécanisme conçu pour améliorer la condition de vie des cacaoculteurs, qui en moyenne, ne gagnent que 6 % du prix d’une tablette de chocolat. Plus de la moitié d’entre eux, en Côte d’Ivoire, vivent sous le seuil de pauvreté.
La mesure avait permis au président Alassane Ouattara d’annoncer en octobre 2020 – un mois avant l’élection présidentielle – une forte hausse du prix du cacao payé aux planteurs, de 825 à 1 000 francs CFA le kilo. Une augmentation interprétée par les géants du chocolat comme un calcul électoraliste et qui « ne répondait pas à une logique de marché », fait remarquer Abah Ofon, analyste londonien du marché des matières premières.
> Lire aussi  En Côte d’Ivoire, une économie dynamique mais à deux vitesses
Pour les multinationales du chocolat, le cacao ivoirien est trop cher. « En public, tous les chocolatiers ont montré leur enthousiasme à se plier au DRD, explique une source bien informée, mais, dans les faits, la pilule n’est jamais passée et ils se servent de la baisse mondiale de la demande de cacao pour revenir dessus et faire baisser les prix. » Les tensions ont commencé à éclater au grand jour fin novembre. La Côte d’Ivoire et le Ghana ont accusé ouvertement les groupes Hershey et Mars de ne pas jouer le jeu et de se débrouiller pour acheter leur cacao sans payer le différentiel de revenu.
Officiellement, le différend s’est depuis aplani. Mais les acheteurs continuent de bouder les fèves et les invendus seraient de l’ordre de 150 000 tonnes selon un acteur du secteur. « Le cacao, ce n’est pas le pétrole, et on se rend compte, une fois de plus, que la Côte d’Ivoire n’a ni les moyens logistiques, ni financiers de le stocker. Et comme c’est un bien périssable, le temps joue en sa défaveur » observe l’analyste Abah Ofon.
« Guerre du cacao » de Houphouët-Boigny
Une autre source locale du secteur explique elle aussi que la Côte d’Ivoire n’a pas les moyens de ses ambitions dans ce combat contre les géants chocolatiers : « Elle pourrait tirer les ficelles et gagner ce bras de fer si elle s’était donné les moyens de stocker et de conditionner toutes ces fèves, mais le cacao ivoirien est une longue histoire de décideurs animés par une vision de rente à court terme, observe-t-il, c’est ce qui fait que la Côte d’Ivoire va finir par passer à la caisse et régler l’ardoise des invendus pour débloquer la situation. »
La période rappelle à certains la « guerre du cacao » de 1987-1988, quand Félix Houphouët-Boigny avait bloqué les exportations pour tenter de faire remonter les cours. Après avoir stocké pendant plus d’un an des centaines de milliers de tonnes de fèves, le président ivoirien s’était finalement résolu à les vendre à prix cassé.
> Lire aussi  Cacao : « la Côte d’Ivoire et le Ghana à l’offensive contre les multinationales Hershey et Mars »
Le pays d’Afrique de l’Ouest est difficile à contourner, fournissant à lui seul près de 40 % de la demande mondiale, mais, selon de bons connaisseurs, certains chocolatiers chercheraient tout de même à s’approvisionner auprès d’autres pays producteurs.
Dans la ville de San Pedro, le plus grand port cacaoyer au monde, la pilule est difficile à avaler. « Sur les plus de 80 exportateurs qui travaillent habituellement, seuls les cinq gros internationaux qui ont 75 % du marché s’en sortent un peu. Et encore, ils réalisent deux tiers de leurs chiffres d’affaires habituels. Beaucoup comme moi n’ont pas de travail depuis plus d’un mois », note un exportateur, qui ne voit désormais qu’une solution pour la campagne d’avril : « que l’Etat baisse le prix à 850 francs CFA, voire à 800 francs CFA pour écouler tous les stocks ». Du moins, ceux qui n’auraient pas pourri.
Dans le contexte actuel, les principales associations de producteurs ivoiriens demandent la démission d’Yves Brahima Koné, le directeur général du Conseil café-cacao (CCC), qui est l’instance de régulation en Côte d’Ivoire. Fait plutôt rare, des manifestations de planteurs ont même eu lieu devant certains bureaux régionaux du CCC, comme à Soubré, Yamoussoukro et Daloa. De nature plutôt discrète, Yves Brahima Koné est allé donner son interprétation de la situation sur la chaîne de télévision publique, incriminant la pandémie de coronavirus.
Eviter la banqueroute des planteurs
Pour certains cacaoculteurs, il faudra du temps pour se relever de cette crise. Car celui qui ne vend rien ou peu n’a pas les moyens d’entretenir ses parcelles, ce qui impacte forcément la qualité et la quantité du cacao pour les saisons suivantes. Les moins vigilants ou ceux pour qui la situation presse se font régulièrement arnaquer par « les margouillats », nom de lézard donné aux pisteurs véreux qui achètent leur cacao à un prix inférieur au cours officiel.
Nombre de producteurs se voient même obligés de vendre ou de prêter leurs parcelles pour tenir le coup. « Ils mettent leurs terrains sous garantie durant un ou deux ans. C’est-à-dire qu’ils vendent sur une courte période et proposent à l’acheteur, souvent un investisseur libanais ou un fonctionnaire ivoirien, de profiter des retombées. Puis décident de le récupérer ou de le vendre complètement. C’est intéressant à court terme, mais ce n’est pas viable si le ménage n’a pas d’autres sources de revenus », observe Doulourou Sékongo, délégué de section dans une coopérative de Soubré, au nord de la Nawa.
> Lire aussi  En Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo ne veut pas se laisser mettre sur la touche politique
Pour éviter la banqueroute des planteurs et les conséquences qui peuvent s’ensuivre, M. Sékongo a mis en place un système de banque villageoise. Car la crise a aussi des répercussions domestiques : certaines femmes de planteurs quitteraient leur mari qui ne s’en sort pas. « Dans les villages, les familles explosent », déplore M. Sékongo.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/02/05/en-cote-d-ivoire-la-crise-du-cacao-touche-durement-les-planteurs_6068850_3212.html>
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4- Des lycéens célèbrent la beauté des gestes agricoles grâce à des tableaux connus, Le JDD, 05/02/21, 17h09
Marie-Anne Kleiber

Les musées sont fermés, mais l'art est dans les écoles… Vingt-cinq terminales du lycée agricole La Touche à Ploërmel dans le Morbihan viennent de recréer, en posant devant un appareil photo, des peintures classiques. Des œuvres qu'ils ont choisies pour magnifier la vie rurale
Charline 17 ans, en combinaison de travail sombre, est assise sur une botte de paille, elle tient un agneau né il y a quelques jours. La jeune fille aux boucles lâches, le couve du regard avec un léger sourire. Edwin, 18 ans, lui fait face. Le jeune homme tient une bougie dans sa main, dont on ne voit que la lueur. Il arbore un air sérieux, responsable, les yeux rivés sur le jeune animal. Sur cette photographie, la lumière vient du centre, de la flammèche fragile. Les deux lycéens, tous les deux en terminale bac pro au lycée agricole La Touche à Ploërmel (Morbihan), ont posé fin janvier, à la nuit tombée, dans la bergerie de leur établissement, devant l'appareil d'un photographe professionnel, Xavier Courchinoux. Leurs camarades de classe étaient chargés de l'éclairage. "Ça s'est vite passé, raconte Charline, parce qu'on avait bien nos positions en tête. Et l'agneau s'est laissé faire. C'était un moment assez beau."
Charline et Edwin ont repris les poses des personnages peints par Georges de la Tour dans le tableau du Nouveau-Né (vers 1645), un chef d'œuvre exposé au musée des Beaux-Arts de Rennes. Mais il ne s'agit pas d'une participation au Getty Challenge, ce mouvement sur Instagram et Facebook qui s'est tenu de mars à mai dernier, et qui a vu des dizaines de milliers de personnes dans le monde, recréer chez eux, avec les moyens du bord des compositions de peintures célèbres, celle la Joconde de Vinci, ou le portrait de la Jeune fille à la perle de Vermeer entre autres.
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/Culture/des-lyceens-celebrent-la-beaute-des-gestes-agricoles-grace-a-des-tableaux-celebres-4023276>
En savoir plus : 
> Les clichés sont visibles sur Instagram <https://www.instagram.com/fabrice_tanguy/>
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5- L'arrêté anti-pesticides de Langouët définitivement annulé, AFP, 05/02/21, 19:00

La cour administrative d'appel de Nantes a confirmé vendredi l'annulation d'un arrêté de 2019 pris par la commune de Langouët (Ille-et-Vilaine) limitant l'usage de produits phytosanitaires, estimant à son tour que cette décision n'était pas de la compétence d'un maire.
En mai 2019, Daniel Cueff, maire de ce village proche de Rennes, avait pris un arrêté interdisant l'usage des pesticides de synthèse à moins de 150 m des habitations. Il avait ainsi lancé ainsi un vaste débat dans l'opinion publique sur l'usage des pesticides en France.
Mais en octobre de la même année, le tribunal administratif de Rennes avait annulé l'arrêté, jugeant que ce n'était pas la compétence du maire. 
Après une audience tenue le 19 janvier à Nantes, la décision de la cour d'appel a confirmé vendredi celle prise en première instance.
Etant donné "l’existence d’une police spéciale des produits phytopharmaceutiques confiée à l’Etat, le moyen tiré de l’incompétence du maire de Langouët à prendre l’arrêté contesté est de nature à fonder son annulation", estime ainsi la cour d'appel dans un jugement transmis à l'AFP.
En outre, "le principe de précaution, s’il est applicable à toute autorité publique dans ses domaines d’attributions, ne saurait avoir ni pour objet ni pour effet de permettre à une autorité publique d’excéder son champ de compétence et d'intervenir en dehors de ses domaines d’attributions".
Interrogé par l'AFP, Daniel Cueff, désormais maire honoraire de Langouët et candidat déclaré aux élections régionales en Bretagne, "s'attendait" à cette décision : le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative française, a récemment estimé que les maires n'avaient pas le pouvoir de prendre des arrêtés interdisant l'usage de pesticides sur leurs communes. 
"Quand bien même il y aurait une carence avérée de l’Etat à protéger les riverains, le Conseil d’Etat considère que ce n’est pas aux maires de le faire, ça pose évidemment beaucoup de problèmes", a estimé M. Cueff, 65 ans. 
Daniel Cueff a indiqué qu'avec le collectif des maires anti-pesticides, il allait interroger le Conseil d’Etat "sur les conditions de mise sur le marché de produits qui n’ont pas fait l’objet d’évaluation sur les conséquences sanitaires pour les agriculteurs et les riverains". M. Cueff dit espérer une réponse de la juridiction "d'ici un an et demi". 
Le 22 janvier, le gouvernement a publié un décret étendant à partir de juillet 2022 les interdictions d'usage de pesticides dans des lieux comme les jardins des copropriétés, les parcs privés, les cimetières ou les campings.
<https://information.tv5monde.com/info/l-arrete-anti-pesticides-de-langouet-definitivement-annule-395088>
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6- Les néonicotinoïdes officiellement autorisés pour 120 jours dans les champs de betteraves sucrières, Le Monde avec AFP, 06/02/21, 13h33 

Le Conseil d’Etat avait validé une loi controversée levant partiellement l’interdiction de ce pesticide « tueur d’abeilles », parmi les plus toxiques. Un arrêté publié samedi autorise temporairement leur utilisation. 
Malgré leur incidence négative sur la biodiversité, le gouvernement a délivré une autorisation valable cent vingt jours de mise sur le marché et d’utilisation de semences de betteraves à sucre enrobées d’insecticides néonicotinoïdes, dans un arrêté paru samedi 6 février au Journal officiel.
L’arrêté, qui « entre en vigueur au lendemain de sa publication », dit que « la mise sur le marché et l’utilisation de semences de betteraves sucrières traitées avec des produits phytopharmaceutiques contenant les substances actives imidaclopride ou thiamethoxam sont autorisées pour une durée de cent vingt jours à compter de l’entrée en vigueur du présent arrêté ».
Le texte prévoit des conditions d’emploi strictes pour protéger insectes pollinisateurs, oiseaux et mammifères sauvages, eau et environnement. Il précise, en outre, quelles cultures pourront être semées, plantées ou replantées, après une culture de betteraves traitées en 2021. Sur les parcelles concernées, les cultivateurs pourront planter de l’oignon, du blé ou de l’avoine à partir de la campagne 2022, mais devront attendre 2023 pour la pomme de terre et 2024 pour le colza ou le tournesol, par exemple.
> Lire aussi  Trois questions pour comprendre le débat sur le retour des néonicotinoïdes dans les champs de betteraves sucrières
Une récolte en chute
Dans un communiqué, la Confédération générale des producteurs de betteraves s’est « réjouie » de cette réautorisation, mais elle « déplore les fortes restrictions imposées sur les cultures suivantes », qui auront, selon elle, un impact sur « les bonnes pratiques agronomiques ». « Cette situation appelle un renforcement des connaissances scientifiques sur le lien entre agriculture et biodiversité », déclare-t-elle encore, se félicitant, en outre, de « la mise en œuvre prochaine du dispositif d’indemnisation des pertes subies à cause de la pandémie ».
Le 10 décembre, le Conseil constitutionnel avait donné son feu vert à une loi qui dit que « jusqu’au 1er juillet 2023 des arrêtés conjoints des ministres chargés de l’agriculture et de l’environnement (…) peuvent autoriser l’emploi de semences traitées » avec des produits contenant des néonicotinoïdes, « dont l’utilisation est interdite en application du droit de l’Union européenne ou du code rural et de la pêche maritime ».
> Lire aussi  Néonicotinoïdes : le Conseil constitutionnel valide la loi levant partiellement leur interdiction
La récolte de betteraves à sucre a chuté de 30 % en France en 2020 par rapport à celle de la moyenne des cinq dernières années, tombant au plus bas depuis plus de trente ans, après l’invasion d’un puceron vert vecteur de la jaunisse, que des traitements insecticides foliaires n’ont pas permis de résorber en l’absence de semences enrobées.
La France est le premier producteur en Europe de sucre et de bioéthanol. La filière betteraves-sucre française concerne 25 000 agriculteurs et génère 46 000 emplois directs.
> Lire la tribune : « Il existe déjà des alternatives à l’emploi du glyphosate et des néonicotinoïdes »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/06/betteraves-le-retour-des-neonicotinoides-autorise-pour-120-jours_6069022_3244.html>
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7- Du terril au terreau, Douai mise sur une filière d’alimentation bio et locale, Le Monde, 08/02/21, 11h31 
Cécile Peltier

L’agglomération de Douai, à cheval entre ville et campagne, soutient depuis une quinzaine d’années l’émergence d’une filière d’alimentation bio et en circuit court. Un enjeu de santé publique important sur ce territoire de l’ancien bassin minier. 
Il est 16 h 30, Arnaud Guenez ouvre son « drive » fermier. Le jeune agriculteur a à peine eu le temps de sortir ses cageots du camion que les premiers clients se pressent déjà à l’entrée de la salle des fêtes de Cuincy (Nord), à quelques minutes du centre de Douai. « Bonjour ! C’était de la viande, avec le pied de veau, des légumes et du fromage, aujourd’hui, c’est ça ? », lance M. Guenez d’un ton chaleureux qui ferait presque oublier le crachin de janvier.
Comme toutes les semaines depuis le début du premier confinement, à la mi-mars, Marie-José vient de Douai récupérer ses produits, réservés au préalable surle site du drive fermier du Douaisis. « Etant considérées comme personnes fragiles, on n’avait plus envie de faire nos courses en grande surface. Les produits étant de très bonne qualité, on a continué », confie la septuagénaire avec gourmandise. C’est un peu plus cher, mais Marie-José n’est pas « à 10 euros près ». Et puis là, au moins, elle n’achète que l’essentiel : « Les gens gaspillent tellement… » 
Depuis le début de la crise sanitaire, un peu partout en France, les circuits courts ont enregistré des records de fréquentation, et le Douaisis n’échappe pas à la règle : « On ne se plaint pas, reconnaît M. Guenez. On a gagné de nouveaux clients, qu’on a fidélisés. » De fait, son drive, alimenté par la production de la ferme familiale et des exploitations alentour, tourne à plein régime.
> Lire aussi  Du producteur au consommateur, le circuit court revient dans la course
L’information a de quoi réjouir Jean-Luc Hallé, vice-président chargé de la politique agricole, du développement rural et des espaces naturels de Douaisis agglo, la communauté d’agglomération du Douaisis : depuis bientôt quinze ans, cet élu local se bat pour la relocalisation agricole et le développement des circuits courts sur ce territoire urbanisé de 150 000 habitants. Et pour une agriculture qui soit respectueuse de l’environnement et au service d’une alimentation de qualité.
Un enjeu de santé publique important sur cette ancienne terre d’industries et de mines, fortement polluée, où un habitant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté et où les risques d’obésité et de diabète sont plus importants qu’ailleurs.
Vaincre la méfiance des agriculteurs
Apparue dans la région Rhône-Alpes au début des années 1980, la question de l’agriculture périurbaine n’est pas nouvelle en soi. Mais dans cette plaine fertile de grande culture, tournée vers l’exportation, le sujet n’était pas évident… Sans compter la pression foncière importante et les conflits entre les agriculteurs et l’agglomération, liés au grignotage des terres agricoles par des zones d’activité.
> Lire aussi  « C’est comme si les gens s’étaient rendu compte de la fragilité de nos approvisionnements » : des collectivités locales en quête de « résilience » alimentaire
Pour tenter de vaincre les résistances, M. Hallé et son équipe ont opté pour une politique des petits pas, fondée sur la concertation avec les acteurs du territoire : élus, agriculteurs, consommateurs, associations… Au fil des années, ils ont construit conjointement un programme de soutien à l’agriculture, puis au bio, et enfin à l’alimentation, qui constituent les trois piliers du projet d’alimentation territoriale, signé en 2017 avec l’Etat. « Un des premiers de France, et le premier des Hauts-de-France », insiste-t-il.
Plutôt que de prêcher les vertus du bio à des agriculteurs méfiants, Douaisis agglo a d’abord essayé de voir avec eux comment améliorer leur outil de travail. Jean-Paul Delille, installé dans la ferme des Blancs-Moutons, à Brunémont, à une vingtaine de kilomètres au sud de Douai, a été l’un des premiers à bénéficier des analyses de sol gratuites. Un moyen d’inciter les agriculteurs à mieux doser leur apport en intrants, sans les criminaliser. Et une excellente porte d’entrée pour proposer ensuite d’autres mesures, comme l’opération de collecte des pneus agricoles usagés, la plantation de haies bocagères ou le programme de sensibilisation au bio par des conseillers de la chambre d’agriculture. Embarqué dans l’aventure, M. Delille a joué le jeu.
Cap sur le bio
Il y a cinq ans, avec l’aide de la communauté d’agglomération, il a sauté le pas et fait sa conversion au bio. Il a pu bénéficier des conseils et de l’appui technique de la chambre d’agriculture et de bio en Hauts-de-France, d’une zone test où s’essayer au bio, ainsi que d’une prime d’incitation à la conversion.
Un soutien qui porte ses fruits. « Grâce à ces mesures, ces dernières années, les conversions ont augmenté », se félicite M. Hallé. On compte désormais seize exploitations en bio, contre six en 2013. La surface, tirée par la conversion de plusieurs grosses fermes, a bondi, passant de 314 hectares en 2019, à 477 ha en 2020, soit 4,3 % de sa surface agricole utile, contre 2,1 % en moyenne dans les Hauts-de-France.
Prochaine étape : installer une nouvelle zone test plus grande et trouver des terres qui pourraient accueillir de nouveaux candidats à l’installation en bio, avec l’ambition de doubler la surface. Mais la route s’annonce longue. « Les collègues sont encore très réticents concernant le bio, mais ça va bouger d’ici cinq, six ans. Les agriculteurs ont besoin de voir que ça marche avant de se lancer », assure M. Guenez, lui aussi en conversion « bio » avec l’aide de Douaisis agglo.
> Lire la tribune de Pierre Pezziardi : « Le problème des circuits courts est avant tout un problème d’offre, pas de demande »
L’autre enjeu, c’est de trouver des débouchés à ces produits. La communauté d’agglomération a intégré très tôt à sa réflexion la problématique des circuits courts. Son fléchage orange, le guide, les marchés de producteurs ont contribué à rendre les lentilles vertes et les pois chiches des Blancs-Moutons ou les produits de M. Guenez plus visibles auprès des consommateurs de la région.
Des restaurateurs comme Nathalie Leleu, patronne de Cuisines et saveurs, qui confectionne des tartes dans le centre-ville de Douai, ont pris le pli de se fournir directement à la ferme. Actuellement, les temps sont durs, et pour la soutenir Douaisis agglo prend en charge sa facture à hauteur de 400 euros mensuels. Un petit coup de pouce, qui a vocation à perdurer une fois la crise passée.
Plus de bio à la cantine
Les cantines scolaires aussi intègrent de plus en plus de local et de bio à leurs menus. En la matière, Cuincy est championne : depuis 2014, la ville est passée de 10 % à plus de 50 %. Avec comme objectif d’atteindre 80 % d’ici à cinq ans – contre20 % en moyenne dans la communauté d’agglomération. Elle a pris un peu d’avance sur la loi, qui prévoit qu’au plus tard le 1er janvier 2022, les repas servis en restauration collective dans les écoles notamment devront compter 50% de « produits de qualité et durables, dont au moins 20 % de bio ».
Passer à 100 % ? « Une utopie pour l’instant », estime le maire, Claude Hégo. Certains produits, comme le bœuf ou le poisson bio, par exemple, restent compliqués à trouver ici : « Et les cantines ne sont pas équipées pour recevoir des stocks importants de légumes bios plein de terre, en provenance directe de la ferme. » La solution pourrait passer par la création d’une légumerie communautaire.
Plus généralement, les producteurs manquent de lieux pour stocker, transformer et conditionner leurs produits en vue d’une commercialisation. Douaisis agglo réfléchit à la manière de les accompagner. L’enjeu à moyen terme est en effet de structurer une filière locale de légumineuses, de blé et de bière bios. Le lycée Biotech, spécialisé dans la transformation des produits agricoles, est disposé à lui prêter main-forte.
Mais le plus difficile reste de convaincre les consommateurs de changer leurs habitudes. Depuis quelques années, la communauté d’agglomération met l’accent sur l’éducation : visites de producteurs, ateliers pour apprendre à cuisiner, lire les étiquettes ou traquer les perturbateurs endocriniens. Mais ces initiatives restent trop souvent l’apanage d’un public averti.
> Lire aussi : « L’agroécologie est adaptée aux populations les plus démunies », expliquent Jacques Caplat et Pierre Rabhi
Or, sur ce territoire frappé par le chômage, l’enjeu est aussi, et surtout, de toucher les plus modestes. Depuis 2016, Douaisis agglo finance un programme de paniers de fruits et légumes bios et locaux à prix doux pour les personnes en situation de précarité. Livrés directement dans les centres sociaux, les paniers ont pourtant un peu de mal à trouver preneur. Le frein est en effet économique, mais aussi culturel.
« Beaucoup d’adhérents connaissent surtout les légumes en conserve et n’ont pas l’habitude d’acheter et de cuisiner ce type de produits », observe Augusta Cordeiro, présidente du Miel sur mes tartines, une épicerie solidaire située à Lallaing. L’hiver, qui nuit à la diversité de la production, et l’annulation des ateliers de jardinage ou de cuisine en raison de la crise sanitaire n’ont rien arrangé. « Il va falloir les remotiver ! »
<https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2021/02/08/du-terril-au-terreau-douai-mise-sur-une-filiere-d-alimentation-bio-et-locale_6069182_4811534.html>
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8- En Inde, la révolte des paysans symbole d’une politique agricole à bout de souffle, Novethic, 08/02/21
Marina Fabre

Depuis le mois de novembre, des dizaines de milliers de paysans protestent, en Inde, contre la libéralisation du marché agricole. Les manifestants ont reçu le soutien de Rihanna ou encore Greta Thunberg. En 30 ans, plus de 300 000 agriculteurs se sont suicidés. Si une réforme de la politique agricole est nécessaire, le gouvernement de Narendra Modi a fait le choix, très critiqué, de miser sur la concurrence entre industriels pour faire monter les prix. 
Cela fait des mois qu’ils manifestent. Depuis le 26 novembre dernier, des dizaines de milliers d’agriculteurs indiens protestent dans les rues de Dehli contre la libéralisation du marché agricole. Alors que la situation s’envenime et que le gouvernement de Narendra Modi a répondu par la force, des voix à l'international se font entendre. Un tweet de la star américaine Rihanna a mis le feu aux poudres : "Pourquoi ne parlons-nous pas de cela ?! #FarmersProtest", a-t-elle écrit en mettant un lien un article de CNN relatant comment le gouvernement indien tente de faire taire les manifestants en coupant Internet et en supprimant les comptes Twitter d’agriculteurs et de journalistes indiens. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/en-inde-la-revolte-des-paysans-symbole-d-une-politique-agricole-a-bout-de-souffle-149496.html>
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9- Comment le lin français est-il devenu Made In China ?, Positivr, 08/02/21
Atelier Unes

La France est le 1er producteur de lin au monde. Seul hic, 90% de sa production part en Chine pour être filée, tissée puis confectionnée.
En découvrant les surprenantes propriétés de cette plante à fleurs bleues, la marque collaborative Atelier Unes pensait avoir trouvé la matière naturelle et durable par excellence. Mais c’était sans compter la mondialisation et la course effrénée aux petits prix. Si la France est le premier producteur de lin au monde, la majorité des textiles tissés n’ont plus de Français que l’image. Comment le lin tricolore est-il devenu made in China ? C’est l’histoire que l’on a décidé de vous conter aujourd’hui. 
>> Suite à lire à :
<https://positivr.fr/comment-le-lin-francais-est-il-devenu-made-in-china/>
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10- Agriculture : les financements publics entretiennent la dépendance aux pesticides, Le Monde, 09/02/21, 00h00 
Stéphane Mandard

Moins de 1 % des 23,2 milliards d’euros de fonds publics versés chaque année au secteur agricole a un effet avéré sur la réduction de l’usage des pesticides, relève un rapport de la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme. 
Lancé en 2008 dans la foulée du Grenelle de l’environnement, le grand plan national de réduction des pesticides (Ecophyto) promettait de rompre avec l’addiction de l’agriculture française aux herbicides, insecticides et fongicides. Il fixait un objectif ambitieux : diminuer de moitié leur usage en dix ans. Une décennie et trois plans plus tard (Ecophyto II en 2015, Ecophyto II+ depuis 2019), il n’a pas été atteint ni même approché. Loin de régresser, l’utilisation des pesticides a augmenté de 25 % en dix ans. Et même si elle a été reportée à 2025 – et que selon des données encore partielles, 2019 pourrait amorcer une tendance à la baisse –, la cible initiale semble toujours hors de portée.
« Il faut se rendre à l’évidence : la politique mise en œuvre depuis désormais plus de dix ans ne produit pas les résultats espérés dans le secteur agricole, reconnaissait il y a tout juste un an la ministre de la transition écologique, Elisabeth Borne, passé depuis au ministère du travail. Cela doit nous conduire à réinterroger, en profondeur, cette politique. »
> Lire aussi  Le recours aux pesticides a connu une hausse spectaculaire en 2018
C’est la mission que vient d’entreprendre le cercle de réflexion de la Fondation Nicolas Hulot (FNH), relancé pour les 30 ans de l’ONG, en s’intéressant à une piste jusqu’ici largement inexplorée : celle des financements. Ce premier rapport, publié mardi 9 février, dresse un panorama complet des financements publics et privés perçus ces dix dernières années par les acteurs de la filière alimentaire (agriculteurs, coopératives…). Ses conclusions sont sans ambiguïté : « Depuis 2008, la France a donné au monde agricole de grands objectifs à atteindre sans lui en donner les moyens. » Un chiffre résume cet échec : sur les 23,2 milliards d’euros de fonds publics versés chaque année, à peine 1 % a un effet avéré sur la réduction de l’utilisation des pesticides. Et le fameux plan Ecophyto ne représente, lui, que 0,3 %.
« Paiement vert »
Ces 23,2 milliards d’euros correspondent aux financements publics, dont la politique agricole commune (PAC) pour 40 %, et aux dispositifs d’allègements fiscaux. Ils bénéficient essentiellement aux agriculteurs (73 %) mais également aux coopératives ou aux chambres d’agriculture. Le monde agricole vit sous perfusion : en 2018, les subventions représentaient 70 % du résultat des exploitations et 114 % en incluant les allègements de charges et les subventions d’investissements.
> Lire aussi  « La Commission européenne ne dispose d’aucun moyen pour imposer la protection de l’environnement »
Sur ces un peu plus de 23 milliards d’euros, une part minoritaire (11 %, soit 2,7 milliards d’euros) a pour intention plus ou moins directe la réduction des pesticides, relève le rapport. Ces financements transitent par plusieurs mécanismes. La FNH, qui s’est appuyée sur l’expertise du Bureau d’analyse sociétale pour une information citoyenne, a éprouvé leur efficacité. Principal outil (79 % des 2,7 milliards), le « paiement vert » de la PAC est censé être accordé aux agriculteurs respectant trois critères jugés bénéfiques pour l’environnement (le maintien de prairies permanentes, la diversification des cultures, disposer de 5 % de sa surface arable en surfaces d’intérêt écologique). Cependant, comme l’a souligné la Cour des comptes européenne en 2017, la quasi-totalité des exploitations y a accès sans changement de pratiques. Il n’existe aucune règle sur les volumes de pesticides utilisés et jusqu’en 2018, rien n’interdisait leur épandage y compris sur les surfaces dites d’intérêt écologique.
> Lire aussi  Le syndicat agricole FNSEA reste mobilisé sur les pesticides, les prix et la PAC
In fine, seuls 220 millions d’euros (soit moins de 1 % des 23,2 milliards d’euros) ont un effet positif sur la réduction des pesticides, note le rapport. Il s’agit pour l’essentiel (200 millions) des subventions et aides fiscales à l’agriculture biologique. Les 20 millions restants proviennent de certaines mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) issus de la PAC. Pensées pour promouvoir le développement de pratiques agricoles favorables à l’environnement, la plupart des MAEC sont toutefois hétérogènes, manquent de transparence et présentent des effets d’aubaine : des producteurs en bénéficient sans renoncer aux intrants chimiques.
« Insuffisance » et « inefficacité »
Quant au fameux plan Ecophyto, les faibles moyens qui lui sont alloués (71 millions d’euros par an), ne représentent que 0,3 % des financements publics alloués au secteur de l’alimentation. Selon la FNH, ils n’ont « aucune emprise sur les leviers majeurs de l’utilisation des pesticides » et illustrent « l’insuffisance » et « l’inefficacité » de mesures pour rompre avec un système dont la clé de voûte reste les pesticides. D’autant que les financements privés participent aussi à ce statu quo.
Issus principalement des banques et des coopératives agricoles, ils sont évalués à 19,5 milliards d’euros par an. Essentiellement mobilisés sous forme de prêts, ils profitent davantage aux exploitations agricoles les plus consommatrices en pesticides. Ces dernières mobilisent 60 % d’emprunts de plus que les exploitations les moins intensives en produits de synthèse. C’est particulièrement vrai dans les grandes cultures (blé, colza), où la consommation de pesticides a quasiment doublé en dix ans : les emprunts de court terme y sont quatre fois plus nombreux et couvrent majoritairement des achats d’intrants, dont les pesticides. Une majorité de ces emprunts se font auprès de coopératives qui ont construit leur modèle économique sur la vente de pesticides.
> Lire aussi  Le Conseil d’Etat annule en partie l’arrêté encadrant l’usage des pesticides
A partir de la base de données Rica (Réseau d’information comptable agricole), les auteurs ont établi une typologie des exploitations agricoles en trois groupes, selon leur niveau (en dépenses) d’utilisation de pesticides par hectare : les exploitations les plus utilisatrices (1,5 fois plus que la moyenne française de 2008, estimée à 168 euros par hectare), les moins utilisatrices (2 fois moins), et le groupe « médian ». C’est une autre tendance mise en évidence par l’étude de la FNH : le recours aux pesticides est tiré par une frange minoritaire mais croissante d’agriculteurs qui en utilisent toujours plus. Le groupe des exploitations les plus gourmandes en produits de synthèse (9 % du nombre total des exploitations et 7 % de la surface agricole utile) a augmenté sa consommation de 55 % en dix ans.
Ces exploitations sont de plus en plus nombreuses (+ 24 %) et de plus en plus grandes (+ 69 % de surface agricole). A contrario, les exploitations les moins consommatrices en pesticides (34 % des exploitations et 31 % de la surface) ont reculé de 6 % en nombre et n’ont augmenté que de 11 % en surface. Entre les deux, le groupe « médian », qui est aussi le groupe majoritaire (57 % et 62 % de la surface), est en perte de vitesse : - 14 % d’exploitations et - 6 % en surface. Ce sont ces deux derniers groupes que les pouvoirs publics doivent accompagner en priorité pour faire pencher la balance, estime le rapport. D’autant que la moitié des agriculteurs seront partis à la retraite dans dix ans.
Réorienter la PAC
Aussi, la FNH propose une feuille de route pour obtenir 100 % d’installations en agroécologie dans dix ans. Cela passerait d’abord par une réorientation de la PAC, en multipliant par 5 les moyens pour rémunérer la production en agriculture biologique et accompagnant la conversion, et en consacrant 40 % du premier pilier (les revenus des agriculteurs) à des paiements pour des services environnementaux, soit 14,4 milliards d’euros entre 2023 et 2027…
Mais comme la PAC ne peut pas tout, les financements nationaux aussi devraient être rééquilibrés. La FNH propose ainsi de mettre en place un système de bonus-malus, sur le principe pollueur-payeur. Un bonus doté d’au moins 3 milliards d’euros par an pour accompagner les agriculteurs vers l’agriculture biologique et l’agroécologie. Ce bonus serait alimenté par les recettes générées par un malus qui s’appliquerait à toute la chaîne de l’alimentation : aux utilisateurs de pesticides, aux fabricants et aux distributeurs mais aussi à l’industrie agroalimentaire et à la grande distribution en fonction de la part de produits vendus. Car, comme le note la FNH dans son rapport, « le poids de l’échec est trop souvent mis uniquement sur les épaules des agriculteurs » alors que « la responsabilité est bien également du côté des pouvoirs publics et de l’ensemble des acteurs agricoles et alimentaires ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/09/agriculture-les-financements-publics-entretiennent-la-dependance-aux-pesticides_6069245_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Pesticides : la fondation Hulot tape où ça fait mal <https://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/pesticides-la-fondation-hulot-tape-ou-ca-fait-mal-7147544>, Ouest-France, 09/02/21, 00h01
> Réduction des pesticides : la Fondation Nicolas-Hulot fustige le manque de moyens <https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Reduction-des-pesticides-ou-est-l-argent-public-1723851>, Paris Match, 09/02/21, 00h01
> Les pesticides explosent en France, déplorent Nicolas Hulot et sa fondation <https://www.huffingtonpost.fr/entry/les-pesticides-explosent-en-france-deplorent-nicolas-hulot-et-sa-fondation_fr_6021a3c9c5b6173dd2f8b33a>, Le HuffPost, 09/02/21, 00:21
> L’usage des pesticides explose de 25 % en dix ans, malgré les subventions <https://www.nouvelobs.com/planete/20210209.OBS39963/l-usage-des-pesticides-explose-de-25-en-10-ans-malgre-les-subventions.html>, L’Obs, 09/02/21, 14h54
> Pesticides : Nicolas Hulot dénonce-t-il à tort l’utilisation accrue des produits phytosanitaires ? Non ! <https://www.20minutes.fr/planete/2973027-20210209-pesticides-nicolas-hulot-denonce-tort-utilisation-accrue-produits-phytosanitaires-non>, 20 Minutes, 09/02/21, 17h28
En savoir plus :
> Rapport. Réduction des pesticides en France : pourquoi un tel échec ? <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/reduction-des-pesticides-en-france-pourquoi-un-tel-echec/>, Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, 09/02/21
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11- Reportage. Sécurité alimentaire, écologie : ces gendarmes qui luttent contre la biocriminalité, Les Echos, 09/02/21, 13:05

Ils ne sont qu'une centaine, mais leur mission est capitale. Les enquêteurs de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique, traquent tous ceux qui foulent aux pieds la sécurité alimentaire, l'écologie ou la biodiversité. Un combat titanesque dans lequel ils trouvent de nombreux alliés.
OCLA… quoi ? Oclaesp. Pour la plupart des Français, ce sigle imprononçable est une énigme. Pas pour les pollueurs, trafiquants de médicaments ou de produits dopants, marchands de pesticides interdits ou d'animaux exotiques. Eux ont appris à le connaître - et à le redouter. 
Depuis la création en 2004 de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique, les gendarmes de ce service national de police judiciaire n'ont qu'une obsession : mettre des bâtons dans les roues des bio-délinquants. Qu'ils les pourchassent eux-mêmes ou prêtent main-forte à d'autres unités de gendarmerie, aux policiers ou aux douaniers.
Saisis dans le cadre de l'atteinte à la santé
À 6 heures, le 15 octobre dernier au matin, une quarantaine de ces enquêteurs ont tiré du lit quelques VIP de la politique et de l'administration. Ils venaient perquisitionner les domiciles de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, du ministre de la Santé Olivier Véran, de sa prédécesseure Agnès Buzyn, de l'ex-porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, du directeur général de la Santé Jérôme Salomon et de son homologue de Santé Publique France Geneviève Chêne. 
C'est la Cour de justice de la République (CJR) qui les envoyait, eux et leurs collègues policiers spécialistes des affaires financières, dans le cadre d'une information judiciaire portant sur leur gestion de la crise sanitaire déclenchée par l'épidémie de Covid. Les bureaux des intéressés, visés par des dizaines de plaintes pour « abstention de combattre un sinistre », ont également reçu leur visite.
Rehausser les capacités de lutte
« Jamais auparavant la CJR ne nous avait saisis », souligne le général Jacques Diacono, à la tête de l'Oclaesp depuis bientôt six ans. Dans le gros pavillon en meulière qui abrite l'Office, au sud de Paris, ses troupes ont plutôt le moral au beau fixe en ce début d'année. Il est vrai que la lecture du Livre blanc de la sécurité intérieure, le nouveau bréviaire des forces de l'ordre publié en novembre dernier, les a comblés d'aise. 
Au chapitre « Rehausser les capacités de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique », le texte salue l'« expertise » de leur service et leur « légitimité reconnue sur ces contentieux, tant en France que sur la scène internationale ». Face à cet « enjeu majeur pour les générations futures », il est suggéré de « conforter la mission de l'Oclaesp en le transformant en service à compétence nationale ». Traduction : une coordination interministérielle renforcée, un positionnement de leader conforté et, peut-être, des missions encore élargies.
L'Office a déjà des semaines bien remplies. « Nous sommes de plus en plus sollicités, observe le lieutenant-colonel Eric Bayle, chef de la division stratégie et analyse. En trois ans, le nombre de dossiers dans lesquels nous sommes intervenus en appui d'unités territoriales de police ou de gendarmerie a bondi de 175 à 1.500 ! » 
Le champ est vaste, la réglementation et les normes en constante évolution, et les délinquants ont le chic pour détecter les trous dans la raquette. « Au début de la pandémie de Covid, le manque de masques et de gel hydroalcoolique a ouvert un marché, constate le commandant Christophe Antkowiak, le patron de la division investigation, qui mène les enquêtes sensibles. Puis sont arrivés les faux tests Covid. Aujourd'hui, nous sommes vigilants sur les vaccins. »
>> Suite à lire à :
<https://www.lesechos.fr/weekend/business-story/securite-alimentaire-sante-ecologie-ces-gendarmes-qui-luttent-contre-la-biocriminalite-1288662>
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12- Pesticides : des financements publics trop faibles pour réduire leur usage, AFP, 09/02/21, 23:00

Les financements publics de l'agriculture française, qui représentent une large part de ses revenus, sont "trop faibles et inefficaces pour accompagner la réduction de l'usage des pesticides", juge un rapport de la Fondation Nicolas Hulot (FNH), qui a suscité mardi une levée de boucliers de la part du ministère et de parlementaires.
Parmi ces financements, 40% sont des budgets européens, via la politique agricole commune (PAC), et 60% des budgets nationaux dont les cofinancements de la PAC et des allègements de cotisations sociales et fiscales, pour majeure partie.
Les auteurs de l'étude ont analysé "l'ensemble de l'estimation des aides publiques qui vont à l'agriculture et à l'alimentation en France", donc les agriculteurs, mais aussi "tous les maillons de la chaîne, notamment institutions de recherche, chambres d'agriculture", soit 23,2 milliards d'euros, selon Christophe Alliot, du Basic (Bureau d'analyse sociétale pour une information citoyenne), qui a réalisé l'étude avec la FNH.
"Sur les 23,2 milliards (d'euros), seuls 11% ont une intention définie dans les textes de manière directe ou indirecte qui vise la réduction des pesticides, soit 2,7 milliards sur les 23,2 milliards", a déclaré M. Alliot à la presse en présentant le rapport.
Et "seulement 1% des 23,2 milliards ont des effets avérés en l'état actuel des connaissances, soit 220 millions d'euros environ en 2018", selon le rapport, élaboré notamment à partir du réseau d'information comptable agricole (Rica), enquête annuelle de l'Union européenne réalisée par le service statistiques du ministère à partir des données de 7.000 exploitations françaises.
"Depuis 2008, finalement, on a des pouvoirs publics qui donnent au monde agricole de grands objectifs à atteindre, les fameux objectifs du plan écophyto, mais sans leur assurer les moyens", a déploré Caroline Faraldo, responsable agriculture et alimentation à la FNH.
Ce constat intervient alors que la prochaine politique agricole commune (PAC) - soit les aides européennes versées aux agriculteurs - est en cours de préparation pour la période 2023-2027.
La FNH dénonce en particulier le fait que l'agriculture française a connu "une augmentation de 25%" de l'usage des pesticides de 2008 à 2018, à contre-courant de l'objectif fixé en 2008 par le Grenelle de l'environnement de réduire de moitié l'usage des pesticides en 10 ans.
Sans répondre sur le fond du rapport et sur cette question du financement de la transition agro-écologique, le ministre de l'Agriculture a vivement contesté ces chiffres.
"Arrêtons de faire croire que la transition n'est pas en cours ou que l'agriculture s'y opposerait ! C'est dégradant et c'est faux", a réagi sur Twitter Julien Denormandie, faisant état d'une baisse des volumes de ventes de pesticides de 36% entre 2009 et 2019.
Mais en 2019, les ventes de pesticides ont été particulièrement faibles, après une année 2018 lors de laquelle elles ont explosé, les agriculteurs ayant eu tendance à stocker des produits phytopharmaceutiques afin d'anticiper la hausse d'une redevance pour pollution diffuse (RPD) appliquée aux pesticides.
Tout en dénonçant également des chiffres qui "caricaturent" la réalité, la FNSEA a prôné "de renforcer les accompagnements publics à la transition agro-écologique de tous les agriculteurs" ainsi qu'une meilleure valorisation par les prix des bonnes pratiques".
<https://information.tv5monde.com/info/pesticides-des-financements-publics-trop-faibles-pour-reduire-leur-usage-395649>
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13- Protection des insectes : l'Allemagne restreint l'usage des pesticides, AFP, 10/02/21, 15:00

Le gouvernement allemand a présenté mercredi une loi restreignant l'usage des pesticides autour des cours d'eau et dans les zones protégées, et a entériné la sortie du glyphosate "fin 2023", pour enrayer la disparition massive des insectes dans les campagnes.
"La mort des insectes doit être stoppée, dans l'intérêt de tous", a affirmé la ministre de l'Environnement Svenja Schulze, citée dans un communiqué.
Le projet, fruit d'un difficile compromis avec le ministère de l'Agriculture, prévoit une "interdiction de l'usage des pesticides à côté des cours d'eau".
Si, initialement, un périmètre d'interdiction de 5 à 10 mètres avait été envisagé, en fonction de la végétation présente sur les berges, le gouvernement laissera une certaine souplesse aux autorités locales pour décider, dans la limite d'une distance minimale, a indiqué mercredi la ministre de l'Agriculture Julia Klöckner.
L'Allemagne va également "interdire de nombreux produits phytosanitaires" dans les zones naturelles protégées.
Berlin entérine enfin sa volonté d'interdire "fin 2023" l'usage du glyphosate, unherbicide controversé, classé "cancérogène probable" par le Circ, une émanation de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Son usage sera par ailleurs "fortement restreint" avant même l'interdiction alors que l'actuelle autorisation de cet herbicide dans l'UE expire fin 2022.
Des mesures contre la pollution lumineuse vont également être mises en place, notamment dans les zones protégées.
Ce texte est vivement critiqué par les organisations agricoles en Allemagne qui affirment "qu'au moins 7%" des terres cultivées dans le pays sont menacées par les mesures qu'il contient.
En chantier depuis 2019, la loi avait été constamment repoussée en raison d'une vive opposition entre les ministères de l'Environnement et de l'Agriculture, sensible aux arguments des organisations agricoles qui ont organisé de nombreuses manifestations ces derniers jours.
"Le texte décidé est une erreur stratégique", a déploré mercredi Joachim Rukwied, le président de la DBV, principal syndicat agricole du pays.
Les associations écologistes ont de leur côté salué ces mesures, après avoir craint que le projet ne soit "allégé" par le gouvernement, en raison de la pression du monde agricole.
"Chaque kilo de pesticide économisé, chaque kilomètre carré de terre sans pesticide et chaque source de lumière économisée sont positifs pour les insectes et la nature", s'est félicité l'organisation environnementale BUND.
Selon une vaste synthèse d'études dévoilée en 2019, près de la moitié des espèces d'insectes, essentiels aux écosystèmes, sont en déclin dans le monde.
<https://information.tv5monde.com/info/protection-des-insectes-l-allemagne-restreint-l-usage-des-pesticides-395760>
Sur le même sujet : 
> Allemagne : L'usage de pesticides restreint dans certaines zones pour protéger les insectes <https://www.20minutes.fr/planete/2974815-20210211-allemagne-usage-pesticides-restreint-certaines-zones-proteger-insectes>, 20 Minutes, 11/02/21, 12h28
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14- L'Allemagne va restreindre les pesticides malgré la bronca des agriculteurs, AFP, 10/02/21, 16:00
Florian Cazeres

Le gouvernement allemand a présenté mercredi un projet de loi limitant drastiquement l'usage des pesticides autour des cours d'eau et dans les zones naturelles protégées afin d'enrayer le déclin massif des insectes, suscitant la colère du monde agricole.
"La mort des insectes doit être stoppée, dans l'intérêt de tous", a affirmé la ministre de l'Environnement Svenja Schulze en présentant ce projet de loi, dont l'ambition a été saluée par les associations de défense de l'environnement.
"Avec ce texte, l'Allemagne se positionne comme un pays avant-gardiste dans la protection des insectes", s'est félicité auprès de l'AFP Martin Dermine, expert pour l'association européenne anti-pesticides Pan Europe.
Le texte, adopté en conseil des ministres, vise à restreindre l'utilisation des pesticides pour prévenir le danger d'extinction des populations d'insectes - un phénomène qui touche toute la planète - qui sont des éléments clés des écosystèmes.
Berlin va interdire l'utilisation des produits nocifs autour des cours d'eau, dans un périmètre qui sera déterminé au niveau local mais avec une distance limite minimale.
De "nombreux produits phytosanitaires" seront bannis dans les zones naturelles protégées, a assuré le gouvernement, sans toutefois préciser les substances concernées.
L'Allemagne a réitéré sa volonté de sortir du glyphosate "fin 2023", et s'est engagé dès maintenant à "restreindre fortement" son usage. L'actuelle autorisation dans l'UE de cet herbicide, accusé d'être cancérogène par le Circ, une branche de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), expire fin 2022.
Des mesures contre la pollution lumineuse vont également être mises en place, notamment dans les zones protégées.
- Majorité divisée -
Dans les tiroirs depuis 2019, le projet a été maintes fois repoussé en raison de l'opposition de la ministre de l'Agriculture, Julia Klöckner, issue du parti conservateur CDU. Il a été au cœur d'âpres négociations ces derniers jours avec son homologue de l'Environnement, la sociale-démocrate Svenja Schulze.
Plusieurs parlementaires du parti de la chancelière Angela Merkel s'y sont opposés ouvertement, une députée affirmant que "plus d'un million d'hectares" de surfaces agricoles ne pourraient plus être exploités correctement à cause du texte.
La loi suscite surtout la colère des organisations agricoles allemandes, qui ont organisé ces derniers jours des manifestations dans les grandes villes du pays.
"Sans agriculteurs, pas d'avenir" : à Berlin, plusieurs centaines de tracteurs avaient défilé mardi pour exprimer leur colère.
"Nous ne sommes pas contre la protection des insectes, mais il faut l'adapter à une pratique moderne de l'agriculture", a déclaré Wilke Luers, un exploitant de 28 ans.
La DBV, principal syndicat agricole allemand, a écrit la semaine dernière à Angela Merkel, affirmant qu'"au moins 7%" des terres cultivées dans le pays sont menacées par ce texte.
"Chaque kilo de pesticide économisé, chaque kilomètre carré de terre sans pesticide et chaque source de lumière économisée sont positifs pour les insectes et la nature", a au contraire salué l'organisation environnementale BUND.
- Fossé -
Le fossé entre agriculteurs et écologistes s'est creusé ces dernières années en Allemagne, alors que les mobilisations pour le climat poussent le gouvernement à en faire plus pour la défense de l'environnement.
Berlin va déjà mettre fin à des pratiques controversées en terme de bien-être animal, comme la castration à vif des porcelets ou le broyage des poussins mâles.
Ces réformes suscitent l'incompréhension des agriculteurs, qui estiment ne plus pouvoir faire face à la concurrence internationale, alors que de nombreux pays ne sont pas soumis à ces règles.
Si sa ratification est pour le moment au point mort, l'accord de libre-échange conclu en 2019 entre l'Union européenne et les pays du Mercosur, ouvrant les marchés européens à certaines denrées agricoles sud-américaines, inquiète d'autant plus le monde agricole.
Selon une vaste synthèse d'études dévoilée en 2019, près de la moitié des espèces d'insectes, essentiels aux écosystèmes, sont en déclin dans le monde.
Les scientifiques allemands avaient été parmi les premiers à tirer la sonnette d'alarme sur cet "apocalypse des insectes" en constatant, sur la base de mesures effectuées durant 30 ans, que près de 80% des populations avaient déjà disparu dans le pays.
<https://information.tv5monde.com/info/l-allemagne-va-restreindre-les-pesticides-malgre-la-bronca-des-agriculteurs-395724>
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15- Elevage Herta : de nouvelles images de L214 contredisent les conclusions des services vétérinaires, L’Obs, 10/02/21, 23h07
Mahaut Landaz

En décembre 2020, L214 avait épinglé un élevage de cochons dans l’Allier jugé indigne et insalubre. L’enquête des services vétérinaires n’avait rien révélé de tel. L’association contre-attaque ce mercredi, avec de nouvelles images, et accuse les services de l’Etat d’avoir menti.
Des cochons en souffrance et des entraves manifestes à la réglementation : c’est ce que montrent les nouvelles images dévoilées par l’association L214 dans un élevage de la marque Herta. Situé dans l’Allier, cet élevage, mis en avant par le géant de la charcuterie pour ses bonnes pratiques, avait déjà été épinglé par l’association de défense des animaux en décembre 2020.
> L214 : « Nous exposons publiquement ce que l’agroalimentaire ne veut pas montrer »
La diffusion des images avait conduit, dès le lendemain, à une inspection « inopinée » des services vétérinaires de la préfecture du département. Après deux jours de visite, les inspecteurs avaient conclu dans un communiqué à la « bonne tenue » de l’élevage et à l’absence de « non-conformité majeure ».
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.nouvelobs.com/societe/20210210.OBS40039/elevage-preference-herta-de-nouvelles-images-contredisent-les-conclusions-des-services-veterinaires.html>
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16- Loi climat : des mesures pour mettre en cohérence les politiques agricoles et alimentaires, Actu-environnement, 11/02/21
Sophie Fabrégat

Le projet de loi climat prévoit plusieurs mesures visant à renforcer les volets climat et biodiversité des politiques agricoles. Par ailleurs, il vise à étendre les obligations de la loi Égalim pour la restauration collective.
Le projet de loi climat et résilience, présenté en Conseil des ministres le 10 février, prévoit plusieurs mesures pour limiter l'impact de l'agriculture et de l'alimentation. Celles-ci vont de la mise en place d'une redevance sur les engrais minéraux azotés à une expérimentation sur des repas végétariens quotidiens dans les cantines, en passant par un meilleur encadrement de la mention « équitable ». 
Ammoniac et azote : une redevance en cas de non atteinte des objectifs 
La France s'est...
>> Suite à lire en édition abonnée à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/agriculture-alimentation-climat-biodiversite-projet-loi-37038.php4>
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En images
17- Saint-Martin-du-Var : la mairie rachète des terres agricoles pour faciliter les circuits courts, France 2, journal de 13h, 08/02/21

À Saint-Martin-du-Var (Alpes-Maritimes), la commune achète des terrains agricoles pour y installer des jeunes agriculteurs. Ces derniers produisent en respectant le cahier des charges d’une agriculture biologique, pour faciliter les circuits courts. 
Saint-Martin-du-Var, aux pieds des montagnes du Mercantour et à 20 minutes de Nice, est une commune prisée des Alpes-Maritimes. Difficile pour les agriculteurs de s’y installer face à la pression immobilière, alors que la terre alimentée par le fleuve Var est l’une des plus fertiles de la région. Claude Antoniazzi, qui a décidé de tenter l’expérience, s’est installé sur un terrain de 4 000 mètres carrés pour cultiver des plantes aromatiques et arbres exotiques. Ses terres sont louées à la mairie pour 54 euros par mois. Le maire (LR) de Saint-Martin-du-Var, Hervé Paul, guette en effet les terrains cultivables, qu’il rachète pour les relouer à de jeunes agriculteurs. Coût de l’opération ? 700 000 euros. "La seule façon pour que les agriculteurs s’installent aujourd’hui, c’est que ce soit la force publique qui fasse l’acquisition", explique ce dernier. Le département des Alpes-Maritimes perd en effet chaque année une vingtaine d’exploitations agricoles. 
Alimenter les circuits courts 
Franck Clére s’est installé sur l’un de ces terrains il y a deux ans pour cultiver des brocolis. La mairie a sélectionné son projet, une production en agriculture biologique destinée au commerce local, parmi une dizaine de candidatures. Son voisin Jonathan Béreau, qui bénéficie du même dispositif, paye un loyer de 220 euros par mois pour un terrain d’1,5 hectares. Il espère pouvoir en faire profiter les enfants du village, expliquant avoir dès le début du projet avoir été sollicité par "les cantines scolaires". Dans la commune, le projet semble ravir tous les habitants. 
Bonne nouvelle, ces initiatives fleurissent "un peu partout sur le territoire", indique Valérie Heurtel, journaliste France Télévisions, comme "à Coignières dans les Yvelines, Mouans-Sartroux dans les Alpes-Maritimes ou Gignac-la-Nerthe dans les Bouches-du-Rhône". "L’objectif des communes, c’est de maintenir des petites exploitations pour alimenter le marché local", ajoute la journaliste. Les particuliers peuvent également se mobiliser pour les agriculteurs, en investissant dans des groupements fonciers agricoles, ou en confiant leur épargne au mouvement citoyen Terre de Liens, qui rachète des terres agricoles et les loue à des agriculteurs. 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/saint-martin-du-var-la-mairie-rachete-des-terres-agricoles-pour-faciliter-les-circuits-courts_4288881.html>
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18- Télétravail : même à la campagne, le coworking a du succès, France 2, journal de 13h, 10/02/21

Les villages se mettent à la mode du coworking, des espaces de bureaux partagés. Ce type de lieux se multiplie en dehors des villes, comme à Marcq-en-Baroeul (Nord).
À Marcq-en-Baroeul (Nord), après avoir déposé ses quatre enfants à l'école, Florian Reynaud peut rejoindre son bureau. Pour concilier travail et vie de famille, l'entrepreneur de 34 ans a choisi de s'installer à dix minutes à peine, presque à la campagne, dans une ancienne ferme transformée en espace de coworking, où il loue des bureaux pour son entreprise. Sur place, le père de famile trouve l'espace et les installations nécessaires pour développer son entreprise de décoration d'intérieur avec son associé.
Bientôt de nouveaux espaces de coworking 
"On est situés dans une ferme au cœur des champs, tout en étant au cœur de la métropole lilloise et on a des espaces partagés comme une cuisine, un grand jardin, et des espaces pour discuter avec d'autres coworkeurs", confie Florian Reynaud, qui se réjouit de ce cadre bucolique. Pour répondre à la demande, le groupe de coworking à l'origine de cet espace, qui possède déjà 13 établissements en France, prévoie l'ouverture de cinq nouveaux espaces dans les mois à venir. 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/teletravail-meme-a-la-campagne-le-coworking-a-du-succes_4291437.html>
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Une publication
19- Rapport. Réduction des pesticides en France : pourquoi un tel échec ? Enquête sur le rôle des financements publics et privés, Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, 09/02/21

Edito. "La société française est traversée de multiples tensions et le monde agricole n’y échappe pas. Ces derniers mois encore, le terme d’agribashing s’est offert une place de choix à la table des discussions. De quoi est-il le nom ? Disons-le sans ambages, il est un moyen confortable pour certains leaders de l’agriculture française – ministres en tête – de se faire les porte- drapeaux d’une profession inquiète, sans avoir à répondre des politiques publiques menées.
Mais cette instrumentalisation politique ne justifie pas d’ignorer le problème sous-jacent, celui d’une confiance en partie perdue entre la société, les pouvoirs publics et les agriculteurs et agricultrices. Ces derniers et dernières font valoir à juste titre leur rôle vital. La capacité des agriculteurs à répondre présent lors du premier confinement lié à la Covid-19 est venue le rappeler à chacun. La société et la science, quant à elles, posent néanmoins des questions au monde agricole. A ces milliers de femmes et d’hommes qui, après la Seconde Guerre mondiale, ont remporté, en Europe, la bataille contre la faim, est dorénavant posée la question de leur rôle dans la bataille contre la “Fin du monde”. Cette perte de confiance couplée à la montée des difficultés économiques prend de multiples visages. L’un d’eux, tragique, se traduit par le manque de vocations. D’ici 2026, 45 % des agriculteurs vont cesser leur activité1 et la moitié d’entre eux pourrait ne pas trouver de repreneurs. Ces remplacements qui viennent à manquer ouvrent déjà la porte à l’accaparement des terres, à toujours moins de travail par hectare ou aux rachats étrangers non voulus.
Les sujets de la discorde sont connus : d’un côté l’usage des pesticides et la simplification des pratiques et des paysages agricoles forment un cocktail explosif pour la biodiversité et font peser sur la santé humaine des risques qu’une partie majeure et croissante de la population ne souhaite plus prendre. De l’autre, la compétition internationale, la pression des transformateurs et distributeurs, et le poids des modèles économiques rendent complexe la mise en place d’une transition écologique de l’agriculture, souvent perçue comme économiquement et alimentairement non viable.
L’objet de cette étude se situe donc à la frontière des attentes et des questionnements. Il consiste à publier, pour la première fois, un panorama des financements publics et privés de l’agriculture et de l’alimentation française et de leurs impacts sur l’usage des pesticides. Le constat est glaçant et suggère une simple question : qui peut encore être surpris de notre incapacité collective à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés à travers les différents plans Ecophyto depuis 2008 ? A mille lieues des discours sur l’incitation et l’accompagnement à un changement de modèle, notre étude lève le voile sur une tuyauterie financière qui ne permet pas à l’agriculture française de remporter la bataille du vivant. Si elle ne fait pas tout, la reconception des financements publics et privés représente une condition indispensable à la mise en place d’une nouvelle feuille de route partagée entre la société française et les agriculteurs et agricultrices et de l’affirmation d’une coresponsabilité pour atteindre les objectifs nationaux que nous nous sommes fixés en matière de réduction massive de l’usage des pesticides, jusqu’à pouvoir à terme, s’en passer.", Nicolas Hulot & Alain Granjean
> Rapport à télécharger à :
<https://www.fondation-nicolas-hulot.org/wp-content/uploads/2021/02/TT-rapport-agriculture-fev-2021.pdf>
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– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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