[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (mercredi 17 février)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 17 Fév 07:58:16 CET 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Chronique. Patrick Artus : « Ce qui pose problème dans la transition énergétique, c’est la compétitivité-coût » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/06/patrick-artus-ce-qui-pose-probleme-dans-la-transition-energetique-c-est-la-competitivite-cout_6068975_3232.html>, Le Monde, 06/02/21, 06h01 
2- Tribune. Menaces sur les Certificats d'économie d’énergie : l'alerte des entreprises de la rénovation énergétique <https://www.lejdd.fr/Economie/menaces-sur-les-certificats-deconomie-denergie-lalerte-des-entreprises-de-la-renovation-energetique-4023548>, Le JDD, 07/02/21, 10h00
3- Une poignée de militants déclarent le Triangle de Gonesse « zone à défendre » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/07/une-poignee-de-militants-declarent-le-triangle-de-gonesse-zone-a-defendre_6069105_3244.html>, Le Monde avec AFP, 07/02/21, 21h09
4- « L’écotaxe poids lourds » refait surface <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/08/l-ecotaxe-poids-lourds-refait-surface_6069181_3234.html>, Le Monde, 08/02/21, 11h30
5- Tribune. EDF : « L’acte final d’un long démantèlement du service public de l’énergie en faveur du privé » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/10/edf-l-acte-final-d-un-long-demantelement-du-service-public-de-l-energie-en-faveur-du-prive_6069422_3232.html>, Le Monde, 09/02/21, 09h50 
6- "Totalenergies" : un nouveau nom, pour promouvoir un nouveau mix énergétique <https://www.novethic.fr/actualite/energie/energies-fossiles/isr-rse/total-se-rebaptise-totalenergies-pour-prouver-sa-volonte-de-diversifier-son-mix-energetique-149505.html>, Novethic, 09/02/21
7- "Total veut faire l’emploi sans l’écologie, nous, on veut faire les deux" : la CGT et les défenseurs de l’environnement unis pour la raffinerie de Grandpuits <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/10/total-veut-faire-l-emploi-sans-l-ecologie-nous-on-veut-faire-les-deux-la-cgt-et-les-defenseurs-de-l-environnement-unis-pour-la-raffinerie-de-grandpuits_6069435_3234.html>, Le Monde, 10/02/21, 10h47 
8- Valérie Pécresse favorable à une écotaxe pour les camions en Île-de-France <https://www.francebleu.fr/infos/transports/valerie-pecresse-favorable-a-une-ecotaxe-pour-les-camions-en-ile-de-france-1612991012>, France bleu, 10/02/21, 22:14
9- Jugé « obsolète », le projet de nouveau terminal à l’aéroport de Roissy abandonné par le gouvernement <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/11/le-gouvernement-annonce-l-abandon-du-projet-de-nouveau-terminal-a-l-aeroport-de-roissy_6069552_3244.html>, Le Monde, 11/02/21, 09h52
10- Chronique. « Lesté d’une dette de 42 milliards, EDF n’a pas les moyens de ses ambitions nucléaires » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/11/leste-d-une-dette-de-42-milliards-edf-n-a-pas-les-moyens-de-ses-ambitions-nucleaires_6069592_3234.html>, Le Monde 11/02/21, 11h19
10- Nzambi Matee, ingénieure engagée contre la pollution plastique <https://www.euractiv.fr/section/non-discrimination/news/nzambi-matee-ingenieure-engagee-contre-la-pollution-plastique/>, EurActiv, 11/02/21, 11:21
11- En Guyane, la lutte sans fin contre les « garimpeiros », ces orpailleurs clandestins <https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/02/11/en-guyane-la-lutte-sans-fin-contre-les-orpailleurs-clandestins_6069544_823448.html>, Le Monde, 11/02/21, 15h56 
12- L’énorme retard de la France en matière de rénovation énergétique des bâtiments <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/11/renovation-energetique-la-france-accuse-toujours-un-lourd-retard_6069595_3234.html>, Le Monde 11/02/21, 16h08 
13- L'aviation veut explorer la solution hydrogène et lance un Appel à manifestation d’intérêt international (AMI) <https://www.actu-environnement.com/ae/news/ami-aviation-hydrogene-airbus-adp-air-france-37039.php4>, Actu-environnement, 11/02/21 
14- Uranium : Orano obtient deux permis d’exploration minière au Groenland <https://reporterre.net/Uranium-Orano-obtient-deux-permis-d-exploration-miniere-au-Groenland>, Reporterre, 11/02/21
15- Pologne : à Cracovie, on «sale» la ville enneigée avec du marc de café <https://www.lavoixdunord.fr/934236/article/2021-02-11/pologne-cracovie-sale-la-ville-enneigee-avec-du-marc-de-cafe>, AFP, 11/02/21
16- Nigeria : des villageois autorisés à poursuivre Shell au Royaume-Uni <https://information.tv5monde.com/info/nigeria-des-villageois-autorises-poursuivre-shell-au-royaume-uni-396122>, AFP, 12/02/21, 20:00
17- Le Mékong a atteint un niveau « inquiétant » du fait des restrictions de sortie des barrages chinois <https://www.enviro2b.com/2021/02/12/le-mekong-a-atteint-un-niveau-inquietant-du-fait-des-restrictions-de-sortie-des-barrages-chinois/>, Enviro2B, 12/02/21
18- Tribune. « Avec le recul inéluctable de la voiture en ville, il faut imaginer ensemble une refonte de l’espace public urbain » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/12/avec-le-recul-ineluctable-de-la-voiture-en-ville-il-faut-imaginer-ensemble-une-refonte-de-l-espace-public-urbain_6069737_3232.html>, Le Monde, 12/02/21, 12h00 
19- Une étude invite l’UE à ne pas négliger le nucléaire pour atteindre ses objectifs climatiques <https://www.euractiv.fr/section/energie/news/une-etude-invite-lue-a-ne-pas-negliger-le-nucleaire-pour-atteindre-ses-objectifs-climatiques/>, EurActiv, maj le 12/02/21
En images
20- L’hydrogène, futur de la transition énergétique ? <https://www.arte.tv/fr/videos/092139-034-A/xenius-l-hydrogene-futur-de-la-transition-energetique/>, Arte, Xenius, 05/02/21, 17h10
21- Se chauffer : les méthodes écologiques <https://www.arte.tv/fr/videos/086130-023-A/xenius-se-chauffer-les-methodes-ecologiques/>, Arte, Xenius, 08/02/21, 17h10

Bien à vous,
Florence

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RAPPORTS & ÉTUDE DU JOUR : — Pour financer « un plan Marshall des mobilités », un rapport sur la mobilité en grande couronne d’Ile-de-France appelle à instaurer une taxation des camions. (cf. item 4, suite & 8)
— Une mission parlementaire propose une série de mesures pour tenter d’accélérer la cadence de la rénovation énergétique des bâtiments. (cf. item 12 & suite)
— Les sources d’énergie renouvelables ne seront pas suffisantes pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, c’est ce qu’affirment des eurodéputés qui s’appuient sur une nouvelle étude pour prôner un retour au développement de l’énergie nucléaire. (cf. item 19 & suite)
ANALYSE DU JOUR : Si l’on cumule de 2012 à 2050 le besoin d’investissement en énergie solaire photovoltaïque, en éolien onshore et offshore, en stockage de l’électricité par fabrication d’hydrogène vert (électrolyse de l’eau), en capture et stockage du carbone, on parvient pour l’Europe à un besoin d’investissement de 1 500 milliards d’euros constants de 2020, soit 50 milliards d’euros par an – environ 0,4 % du produit intérieur brut (PIB) européen. (cf. item 1)
ABUS DE LANGAGE DU JOUR : Total produisant 479 fois plus d'énergies fossiles que de renouvelables, n'est-il pas un peu anticipé de changer de nom de l’entreprise au profit de ‘Total énergies’ ? (cf. item 6 & 7)
DÉCISIONS DU JOUR : — Le projet de nouveau terminal à l’aéroport de Roissy a été abandonné par le gouvernement car il n’est plus en adéquation avec les enjeux environnementaux, ni avec un trafic aérien ébranlé par la crise sanitaire. (cf. item 9)
— Le gouvernement du Groenland a attribué à Orano deux permis d’exploration minière pour des gisements d’uranium, au sud-est et au sud-ouest du pays. La zone concernée serait large de plus de 3.500 km2. (cf. item 14)
INGÉNIEURE DU JOUR : Avec sa startup Gjenge Makers, la jeune entrepreneuse Kenyane originaire de Nairobi a trouvé une solution pour reconvertir les déchets plastiques en matériel de construction. (cf. item 10)
DISTORSION DU JOUR : Depuis plus de vingt ans, les orpailleurs clandestins extraient, chaque année, plusieurs tonnes d’or dans la forêt guyanaise, environ 10 tonnes, soit sept fois la production de l’orpaillage légal. (cf. item 11)
INQUIÉTUDE DU JOUR : Les niveaux d’eau dans le Mékong sont tombés à un « niveau inquiétant » en partie en raison des restrictions de sortie des barrages hydroélectriques chinois en amont, a déclaré la Commission du Mékong, appelant Pékin à partager l’ensemble de ses données sur l’eau. (cf. item 17)
TECHNOLOGIE DU JOUR : À l’université technique de Munich, les présentateurs de "Xenius" testent les technologies nécessaires à l’avènement de l’hydrogène. (cf. item 20)
ALTERNATIVE DU JOUR : Les présentateurs de "Xenius" explorent les coulisses d’un "village bioénergétique", découvrent les nouvelles technologies de chauffage et s’interrogent sur les méthodes écologiques de demain. (cf. item 21)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Chronique. Patrick Artus : « Ce qui pose problème dans la transition énergétique, c’est la compétitivité-coût », Le Monde, 06/02/21, 06h01 
Par Patrick Artus, économiste

L’économiste minimise, dans sa chronique, l’ampleur des investissements nécessaire à l’abandon des énergies fossiles, mais insiste sur la nécessité d’une redistribution entre gagnants et perdants.
Quelles seront les conséquences de la transition énergétique en Europe, en supposant que cette dernière réussisse à se placer sur la trajectoire compatible avec une hausse de la température de la planète de 1,5°C à 1,7°C à la fin du siècle ? Nombre d’économistes s’inquiètent du montant des investissements nécessaires et des effets de la hausse du prix de l’énergie due au passage aux énergies renouvelables.
> Lire aussi  La longue marche de la France pour atteindre 100 % d’énergies renouvelables
Le scénario envisagé est celui d’une neutralité carbone en Europe en 2050, avec la disparition des émissions nettes de CO2 à cette date. En 2019, les émissions de CO2de la zone euro sont 20 % plus basses qu’en 1990, et 23 % plus basses en 2020. Mais rappelons qu’elles devraient être plus basses de 55 % en 2030.
D’ici à 2050, l’Europe devra avoir à peu près fait disparaître la consommation de charbon et avoir réduit de 85 % sa consommation de pétrole et de 55 % sa consommation de gaz naturel. Les émissions résiduelles de CO2 devront être compensées par la capture-stockage ou la réutilisation de carbone. Toutes ces diminutions de l’utilisation des énergies fossiles doivent être remplacées par des énergies renouvelables, dont le poids dans la production totale d’énergie doit considérablement augmenter (il n’était que de 11 % en 2019).
> Lire aussi  Pourquoi les prix de l’électricité et du gaz ont augmenté le 1er février
Si l’on cumule de 2012 à 2050 le besoin d’investissement en énergie solaire photovoltaïque, en éolien onshore et offshore, en stockage de l’électricité par fabrication d’hydrogène vert (électrolyse de l’eau), en capture et stockage du carbone, on parvient pour l’Europe à un besoin d’investissement de 1 500 milliards d’euros constants de 2020, soit 50 milliards d’euros par an – environ 0,4 % du produit intérieur brut (PIB) européen.
Selon les estimations de l’Agence internationale de l’énergie, ces investissements dans la production d’énergie renouvelable représentent environ le tiers des investissements totaux nécessaires pour la transition énergétique, le reste étant l’isolation des bâtiments, le matériel de transport, les réseaux électriques.
Effets positifs
Au total, l’investissement nécessaire serait donc de 1,2 point de PIB pendant trente ans, ce qui est en réalité faible par rapport à l’épargne disponible dans la zone euro (environ 25 % du PIB, en hausse de 2 points de PIB depuis vingt ans), et ne devrait pas poser de problème de financement, d’autant plus que l’union monétaire dégage un excédent d’épargne extérieur.
Second faux problème : la perte de pouvoir d’achat. La transition énergétique doit être en effet considérée comme une relocalisation industrielle : la zone euro va remplacer des importations d’énergie fossile (qui représentent 2,5 % du PIB pour un prix du pétrole à 50 dollars le baril) par une production domestique d’énergie renouvelable.
D’où un double effet positif sur le revenu réel : arrêt des importations d’énergie fossile, apparition de la valeur ajoutée liée à la production d’énergie renouvelable. Cet effet positif n’est pas compensé par la nécessité d’importer le matériel nécessaire pour produire les énergies renouvelables, puisque l’Europe, si elle importe toutes les cellules solaires, produit la quasi-totalité des éoliennes. Au total, 80 % du matériel pour les énergies renouvelables y est produit.
> Lire aussi  Transition énergétique : « Une solution sans nucléaire ni CO2 est un mirage »
Ce qui pose problème n’est donc ni le besoin d’investissement ni l’évolution du revenu réel, c’est la compétitivité-coût. Le coût de l’énergie renouvelable sera en effet environ trois fois plus élevé que celui de l’énergie fossile, en raison de l’intermittence de la production (en Europe, le solaire produit pendant 15 % du temps, l’éolien onshore pendant 30 % et l’éolien offshore pendant 50 %).
Il faut donc surdimensionner la capacité de production par rapport à la demande pour produire quand c’est possible, et stocker l’électricité qui sera réinjectée dans le réseau pendant les périodes d’arrêt de la production. Le coût du capital nécessaire est par conséquent très élevé, d’où la hausse du prix de l’énergie – une hausse qui n’apparaît pas pour l’instant puisque l’intermittence de l’énergie renouvelable est compensée par de l’énergie fossile, gaz ou charbon.
Effets redistributifs
Le poids de l’énergie dans le PIB oscillant autour de 6 %, le triplement du prix de l’énergie aboutit à une hausse de 12 % du niveau général des prix. A noter qu’il ne s’agit pas ici d’un « prix du carbone » qui inciterait à faire baisser les émissions, mais bien d’une hausse du prix de l’énergie puisque, dans ce scénario, c’est le régulateur qui impose une obligation de la neutralité carbone en 2050.
Il est donc nécessaire de corriger les effets d’un prix de l’énergie plus élevé en Europe que dans le reste du monde sur la compétitivité européenne par un système de compensation aux frontières.
> Lire aussi  La transition énergétique devrait coûter 33 milliards d’euros sur quinze ans au réseau électrique
Le second problème est celui des effets redistributifs. Le passage aux énergies renouvelables génère, on l’a vu, un supplément de revenu réel pour la zone euro, puisqu’il y a relocalisation de la production. Mais ce supplément est un surplus macroéconomique qui engendrera de forts effets redistributifs : le secteur de l’énergie et de la production de matériel pour les énergies renouvelables est bien sûr gagnant, tandis que les consommateurs et les entreprises des autres secteurs sont perdants ; il en est de même entre les pays européens qui produisent ce matériel (le Danemark est le leader de la production d’éoliennes) et ceux qui l’achètent. Cette redistribution n’est pas simple : faut-il taxer le secteur producteur d’énergie pour redistribuer aux acheteurs d’énergie ?
La transition énergétique en Europe pose donc des problèmes qui ne sont peut-être pas ceux qui sont le plus souvent attendus : le besoin d’investissement n’est pas difficile à financer, l’effet sur le revenu réel est positif. Mais la forte hausse inévitable du prix de l’énergie pose un problème de compétitivité-coût et un problème de redistribution entre les gagnants et les perdants de la transition.
§ Patrick Artus est chef économiste de la banque Natixis
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/06/patrick-artus-ce-qui-pose-probleme-dans-la-transition-energetique-c-est-la-competitivite-cout_6068975_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/06/patrick-artus-ce-qui-pose-probleme-dans-la-transition-energetique-c-est-la-competitivite-cout_6068975_3232.html>>
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2- Tribune. Menaces sur les Certificats d'économie d’énergie : l'alerte des entreprises de la rénovation énergétique, Le JDD, 07/02/21, 10h00
Par L'Observatoire et Syndicat de la rénovation énergétique Symbiote

Tribune - Les professionnels de la rénovation énergétique représentés par le Symbiote (Syndicat de la rénovation énergétique) dénoncent la suppression des coups de pouce au profit des ménages pour les actions d'isolation.
Près de 10.000 emplois directs sont menacés par un projet de décret qui va régir le dispositif des certificats d'économies d'énergie (CEE), financés notamment par les fournisseurs d'énergie. Ce projet prévoit de supprimer les coups de pouce au profit des ménages (alimentés par les CEE), dès fin juin pour ceux assurant le financement des travaux d'isolation et fin décembre pour les remplacements de chaudière et de radiateur. Sous le choc, les professionnels de la rénovation énergétique représentés par le Symbiote (Syndicat de la rénovation énergétique) demandent un report d'échéance au 31 décembre 2022, la date initialement prévue. Voici leur tribune :
"Le 1er février, la Direction Générale de l'Energie et du Climat (DGEC) rattachée au ministère de la Transition écologique, a publié son projet de texte concernant la 5e période des CEE (Certificats d'Economie d'Energie) qui coure du 1er janvier 2022 au 31 décembre 2025. Moteur principal de la rénovation énergétique des ménages avec MaPrimeRenov, le dispositif des CEE doit faire l'objet d'une modification du décret qui le régit à paraître d'ici fin février.
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/Economie/menaces-sur-les-certificats-deconomie-denergie-lalerte-des-entreprises-de-la-renovation-energetique-4023548>
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3- Une poignée de militants déclarent le Triangle de Gonesse « zone à défendre », Le Monde avec AFP, 07/02/21, 21h09

Ils s’opposent au projet d’installation d’une gare du Grand Paris Express et d’un quartier d’affaires sur ces 280 hectares de terres, situées dans le Val-d’Oise près de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. 
Une poignée de militants ont entamé, dimanche 7 février, l’occupation de la zone à défendre (ZAD) du Triangle de Gonesse, des terres agricoles situées près de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, dans le Val-d’Oise. Ils s’opposent au projet d’installation d’une gare du Grand Paris Express et d’un quartier d’affaires.
Sauvés de l’artificialisation par Emmanuel Macron, qui a abandonné le mégacomplexe commercial et de loisirs Europacity en novembre 2019, le sort de ces 280 hectares de terres situées à une quinzaine de kilomètres de Paris reste encore incertain.
« Nous revendiquons l’abandon du projet de gare et de ZAC, pour que le projet agricole alternatif que nous portons puisse commencer », a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) Bernard Loup, le président du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG).
> Lire aussi  L’opposition à l’urbanisation du Triangle de Gonesse relancée
« Des soutiens du collectif » ont décidé dans la matinée de dimanche « débuter l’occupation de la zone », a-t-il ajouté. Des tentes ont été installées, ainsi que l’eau et l’électricité. « Une douzaine de personnes vont dormir sur place », a-t-il précisé.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/07/une-poignee-de-militants-declarent-le-triangle-de-gonesse-zone-a-defendre_6069105_3244.html>
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4- « L’écotaxe poids lourds » refait surface, Le Monde, 08/02/21, 11h30
Eric Béziat

Un rapport sur la mobilité en grande couronne d’Ile-de-France appelle à instaurer une taxation des camions pour financer « un plan Marshall des mobilités ». 
C’est l’un des mots tabous de la politique française en matière de mobilité depuis plusieurs années. Mais voilà que « l’écotaxe poids lourds » – celle qui avait déclenché, fin 2013, la révolte des « bonnets rouges » – réapparaît dans la sémantique des élus français. Plus précisément, l’idée refait surface dans un rapport sur l’avenir de la mobilité en grande couronne d’Ile-de-France à paraître mardi 9 février, et que Le Monde a pu consulter.
« Nous voulons un plan d’investissement massif et spécifique pour la grande couronne, un plan Marshall des mobilités », déclare François Durovray, président LR du conseil départemental de l’Essonne, auteur du rapport avec sept parlementaires essonniens d’horizons variés (trois LR, deux LRM, un centriste et l’« électron libre » Cédric Villani). Personnalité montante sur les sujets de mobilité, M. Durovray, 49 ans, affirme avoir produit ce travail après une demande informelle émanant du cabinet du ministre délégué chargé des transports, Jean-Baptiste Djebbari.
> Lire aussi : Ecotaxe : gâchis financier, faute politique
Le texte part d’un double constat. D’abord, celui d’un besoin fort et structurel de transports dans ces territoires éloignés de la métropole-centre tout en y étant étroitement connectés. Ensuite, celui d’une impasse budgétaire pour lancer des chantiers de mobilité. Le rapport recense 46 projets ferroviaires ou routiers de transports en commun programmés en Ile-de-France, mais pas démarrés car non financés. Les besoins sont pourtant criants. La grande couronne est la seule zone d’Ile-de-France où le trafic automobile continue d’augmenter depuis l’an 2000. Chaque jour, note M. Durovray, 200 000 Essonniens quittent le département pour aller travailler à Paris, sur une population en âge de travailler d’environ 700 000 personnes.
Place donc à « une écotaxe ciblant les poids lourds et les véhicules utilitaires légers » à l’échelle de l’Ile-de-France. La région « aurait vocation à être maître d’ouvrage de ce déploiement », qui pourrait s’appuyer sur les portiques équipés de caméras existant encore sur le réseau. Des vestiges de l’écotaxe enterrée en 2014.
Stratégies d’évitement
« Les départements devraient pouvoir aussi avoir la possibilité de déployer le dispositif », précise le rapport. « Un camion peut traverser la France sans faire le plein et donc sans verser de taxe », souligne M. Durovray, lequel fustige les stratégies d’évitement de certains routiers, qui se détournent de l’autoroute payante pour emprunter le réseau non concédé qu’ils dégradent fortement sans avoir à en payer les conséquences. C’est précisément le cas en Essonne, avec la nationale 20, qui sert d’itinéraire bis à un grand nombre de camions quittant l’A10. M. Durovray se dit d’ailleurs candidat le plus vite possible à la mise en place d’une écotaxe sur la RN20.
Ce retour inattendu d’une taxation spécifique des poids lourds n’a pas seulement germé dans la tête des politiciens franciliens. La collectivité européenne d’Alsace, créée le 1er janvier 2021 par la loi Alsace, a récupéré les compétences sur les routes et autoroutes non concédées. Ses responsables ne cachent pas leur intention de mettre en place dès que possible une écotaxe pour empêcher le détournement, sur les routes alsaciennes, de flots de camions venus d’Allemagne, où ils sont soumis à un impôt poids lourds. A cette fin, une ordonnance est en préparation pour donner un cadre juridique d’ici à juin.
Le gouvernement va encore plus loin. La route de l’écotaxe va être ouverte par la loi « climat et résilience », présentée en conseil des ministres le 11 janvier et issue de la convention citoyenne pour le climat. Un article de ce nouveau texte va dupliquer la disposition écotaxe inscrite dans la loi Alsace. Les collectivités auront alors la possibilité d’instaurer une « contribution poids lourds » (ce terme a été préféré à la sulfureuse « écotaxe ») sur le réseau qu’elles gèrent. Ce sont essentiellement des départements qui sont concernés, mais des régions pourront aussi avoir la main. A terme, le gouvernement souhaite régionaliser cette compétence pour éviter la cacophonie fiscale dans une même région.
Désenclavement de la lointaine banlieue
Reste à faire avaler le principe aux transporteurs français, grands et petits. « L’acceptation passera par une affectation de la taxe, affirme François Durovray. On doit absolument éviter qu’elle aille se noyer dans le budget général. La taxation de la route doit aller à la route ou aux transports en commun qui permettent de réduire les embouteillages. » 
Cette manne financière (feu la précédente écotaxe aurait rapporté annuellement 150 millions d’euros à l’Ile-de-France, selon le rapport) irait donc à des projets de désenclavement de la lointaine banlieue. A commencer par une généralisation des lignes express de transports collectifs le long des axes autoroutiers avec des voies réservées, comme c’est le cas avec la ligne de bus Dourdan-Massy sur l’A10, dont le succès est grandissant et qui arrive d’ailleurs à saturation.
> Lire aussi  Dans l’Essonne, l’autocar pour désenclaver les territoires
Le rapport propose, sur le même modèle, un corridor de transport express sur l’autoroute A6. M. Durovray souhaite aussi l’aménagement de voies réservées au covoiturage sur les axes autoroutiers passant par la suppression de la bande d’arrêt d’urgence et une réduction de la vitesse maximale autorisée (là aussi à faire accepter aux usagers).
En matière ferroviaire, le rapport n’imagine pas le lancement de grands projets, mais plutôt une modernisation ou une réhabilitation du réseau existant. Il propose également de réduire les tarifs et abonnements au transport public payés par les habitants de la grande couronne, pour à la fois acter le fait que le service de transport y est dégradé et les inciter à laisser davantage leur voiture au garage.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/08/l-ecotaxe-poids-lourds-refait-surface_6069181_3234.html>
Sur le même sujet : 
> Un retour de l'écotaxe poids lourds envisagé en Ile-de-France <https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/transports/un-retour-de-l-ecotaxe-poids-lourds-envisage-en-ile-de-france_AN-202102080397.html>, BFMTV,  08/02/21, 19:24
> Un rapport préconise une "écotaxe" sur les poids lourds en IDF <https://www.geo.fr/environnement/un-rapport-preconise-une-ecotaxe-sur-les-poids-lourds-en-idf-203676>, AFP, 08/02/21, 20:00
> Autre proposition du rapport Mobilités, créer une eco taxe poids lourds <https://twitter.com/durovray/status/1359451349902065665>, François Durovray, 10/02/21
> Île-de-France : des propositions pour améliorer les mobilités en Grande couronne <https://actu.fr/societe/ile-de-france-des-propositions-pour-ameliorer-les-mobilites-en-grande-couronne_39404817.html>, Actu.fr, 12/02/21, 14:24 
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5- Tribune. EDF : « L’acte final d’un long démantèlement du service public de l’énergie en faveur du privé », Le Monde, 09/02/21, 09h50 
Par Collectif

Un collectif de cinquante signataires – salariés et anciens dirigeants d’EDF, syndicalistes et élus politiques –, parmi lesquels Clémentine Autain, Delphine Batho, Laurent Berger ou Eric Piolle, appelle dans une tribune au « Monde » à l’abandon du projet « Hercule » de réorganisation d’EDF négocié entre le gouvernement et la Commission européenne.
Tribune. Actuellement en négociation avec la Commission européenne, le projet « Hercule » du gouvernement français est l’acte final d’un long démantèlement du service public de l’énergie en faveur du secteur privé. Hache à la main, « Hercule » s’apprête à découper Electricité de France au détriment de ce que l’entreprise apporte au pays depuis soixante-quinze ans.
Nous, citoyen.ne.s, chercheurs.euses, salarié.e.s d’EDF, syndicalistes, représentant.e.s du personnel et élu.e.s de la République appelons le président de la République à renoncer au projet « Hercule », et le Parlement à dresser le bilan de vingt ans de libéralisation afin de reprendre la maîtrise publique du secteur de l’énergie.
Une première depuis 1946
« Hercule » viserait à scinder en plusieurs sociétés une entreprise déjà bien désarçonnée depuis la fin des années 1990.
D’un côté, EDF Bleu prendrait en charge l’exploitation des centrales nucléaires et resterait publique.
De l’autre, la production d’énergies renouvelables, les activités outre-mer et la très rentable distribution de l’électricité seraient réunies au sein d’EDF Vert, avec un capital ouvert à 30 %. Les concessions hydroélectriques, réunies sous la bannière d’EDF Azur, seraient gérées indépendamment. In fine, les trois filières de production d’électricité, nucléaire, hydraulique et renouvelable (éolien et solaire) seraient en concurrence les unes avec les autres.
Alors que les secteurs demandant des investissements lourds resteraient publics, les secteurs dégageant des dividendes seraient ouverts aux actionnaires. Socialiser les dettes, privatiser les profits, c’est un grand classique des logiques de privatisation. L’Etat assumerait les financements onéreux, les investisseurs privés en tireraient les bénéfices. L’intérêt général ne peut être inféodé à ce point à l’intérêt particulier.
L’éclatement d’EDF marquerait la fin de la complémentarité entre les moyens de production, pourtant indispensable au bon fonctionnement du service. Il supposerait une rupture définitive de la synergie entre la production, la distribution et la vente de l’électricité, une première depuis 1946 et la nationalisation d’EDF-GDF, née du programme du Conseil national de la résistance.
L’industrie électrique française sacrifiée
Défendue par le général de Gaulle (1890-1970) et Marcel Paul (1900-1982), ministre de la production industrielle de l’époque, cette cohérence technique, qui a permis au pays de se reconstruire et de prospérer, a été savamment détricotée au fil des décennies par l’Union européenne et les différents gouvernements successifs.
Cette manœuvre menée conjointement se poursuit. Depuis 2011, l’Accès régulé à l’énergie nucléaire historique (Arenh) oblige EDF à vendre un quart de sa production nucléaire à ses concurrents à un prix fixe mais défavorable à EDF car jamais réévalué : 42 euros le mégawattheure. Objectif pour Bercy : augmente ce prix de vente de 20 % pour qu’il reflète au mieux les coûts de production.
> Lire aussi  Réforme d’EDF : Nicolas Hulot exprime ses doutes sur le plan « Hercule »
Problème : la Commission européenne exige en contrepartie la séparation des activités de production et de vente, c’est-à-dire le démantèlement. En d’autres termes, il s’agirait de sacrifier le modèle de l’industrie électrique française, qui a fait ses preuves au fil des décennies, et par là même notre souveraineté énergétique, pour satisfaire les desiderata de Bruxelles.
Le défi herculéen posé à EDF est aussi nocif pour les consommateurs. Nos dirigeants n’ont cessé de nous répéter que la concurrence permettrait une baisse du coût de l’électricité. Il n’en est rien. Depuis 2007, les prix à la consommation d’électricité ont augmenté de 50 % (Les dépenses des Français en électricité depuis 1960, Insee Première n° 1746, avril 2019).
Stratégique et vital
En séparant les moyens de production, « Hercule » va inexorablement venir saler la facture des usagers dans un pays qui compte 7 millions de personnes touchées par la précarité énergétique (Tableau de bord de la précarité énergétique Edition 2020, Observatoire national de la précarité énergétique, 2020). Par ailleurs, comment s’y retrouver dans un système où prospèrent près d’une cinquantaine de fournisseurs d’électricité dont l’énergie distribuée est produite à plus de 80 % par EDF ? (RTE Bilan électrique, 2019)
Après les télécommunications, les rails et les autoroutes, le secteur de l’énergie est à son tour amené à être démantelé afin de répondre aux désirs des banques d’affaires. Nous en appelons donc à la responsabilité du président de la République. L’énergie est un bien stratégique, vital pour les citoyens comme pour l’économie, et déterminant pour la transition énergétique. L’Etat doit, comme en 1946, reprendre la main sur l’énergie. Hier pour reconstruire le pays, aujourd’hui pour sauver le climat.
> Lire aussi  Nick Butler et Shahin Vallée : EDF, « un fiasco industriel, économique et financier »
Parce que l’énergie est un bien commun et qu’elle est l’affaire de tou.t.e.s, nous demandons au Parlement d’établir noir sur blanc les conséquences de vingt ans de dérégulation et de libéralisation du marché. L’heure est au bilan afin de déterminer et de mettre en œuvre la meilleure des stratégies pour EDF dans l’intérêt de la nation. A l’heure où la mémoire est célébrée et l’amnésie pratiquée, l’Etat doit tenir ses promesses du « monde d’après » en réindustrialisant le pays, gage de notre souveraineté, et en préservant le service public « quoi qu’il en coûte ».
Il est temps de dessiner un horizon serein pour notre jeunesse. Si le projet « Hercule » voit le jour, le point de non-retour de deux décennies de privatisation sera franchi et le secteur énergétique sera le talon d’Achille de la France.
§ Ce texte, rédigé à l’initiative du comité social et économique central (CSEC) d’EDF a été signé par cinquante personnes dont des salariés, des anciens dirigeants et des syndicalistes de l’entreprise mais aussi par des chercheurs et des élus de la République. Voir la liste complète des signataires ci-dessous.
§ Liste des signataires <https://www.scribd.com/document/493907771/Tribune-EDF-l-Acte-Final-d-Un-Long-Demantelement-Du-Service-Public-de-l-Energie-Les-Signataires#from_embed>
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/10/edf-l-acte-final-d-un-long-demantelement-du-service-public-de-l-energie-en-faveur-du-prive_6069422_3232.html>
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6- "Totalenergies" : un nouveau nom, pour promouvoir un nouveau mix énergétique, Novethic, 09/02/21
Ludovic Dupin

Le PDG de Total ne voit plus son entreprise comme un pétrolier mais comme un énergéticien. La société va investir massivement d’ici 2030 dans les renouvelables, bien plus que n’importe quelles autres majors et que bon nombre d’électriciens. Aussi, à l’occasion de l’annonce des résultats 2020 en perte de 7 milliards de dollars, Patrick Pouyanné dévoile un nouveau nom pour Total reflétant cette stratégie. Plusieurs ONG dénoncent du greenwashing.
À l’instar des autres pétroliers, l’année 2020 a mis Total dans le rouge. Mais l’annonce d’un déficit de 7,2 milliards de dollars, contre un bénéfice de 11 milliards en 2019, est surtout l’occasion pour Patrick Pouyanné d’acter la volonté de diversification énergétique de l’entreprise. Cela est symbolisé par l’annonce d’un changement de nom. En mai prochain, lors de l’Assemblée générale, la direction proposera aux actionnaires de rebaptiser Total en "TotalEnergies".
"Le groupe affirme sa volonté de se transformer en une compagnie multi-énergies pour répondre au double défi de la transition énergétique : plus d'énergie, moins d'émissions", explique Patrick Pouyanné lors d’une conférence auprès de journalistes. "Nous voulons ancrer la réalité de la transformation du groupe dans notre identité", ajoute-t-il. Concrètement, Total envisage de dépenser 60 milliards de dollars d’ici 2030 pour développer 100 gigawatts d’énergies renouvelables. Le pétrolier en conservera 50 GW et revendra l’autre moitié à des exploitants.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/energie/energies-fossiles/isr-rse/total-se-rebaptise-totalenergies-pour-prouver-sa-volonte-de-diversifier-son-mix-energetique-149505.html>
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7- « Total veut faire l’emploi sans l’écologie, nous, on veut faire les deux » : la CGT et les défenseurs de l’environnement unis pour la raffinerie de Grandpuits, Le Monde, 10/02/21, 10h47 
Nabil Wakim

Devant le siège de Total à la Défense, plusieurs centaines de manifestants ont contesté mardi la reconversion de la seule raffinerie d’Ile-de-France. 
« Que des raffineurs et des écolos manifestent ensemble ne va pas de soi, mais on voit bien qu’on a besoin d’être là ensemble contre ce projet. » Dans le froid de février, au pied de l’une des tours Total de la Défense (Hauts-de-Seine), le directeur général de Greenpeace France, Jean-François Julliard, sait bien ce que sa présence a d’incongru. A ses côtés, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, est lui aussi venu apporter, mardi 9 février, son soutien aux salariés de la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne), en grève depuis début janvier contre le plan de transformation porté par Total. Présentes aussi l’ancienne ministre écologiste Cécile Duflot, désormais patronne de l’ONG Oxfam France, et la députée LFI Clémentine Autain. Un attelage rouge-vert qui détonne, aux côtés de syndicalistes de l’industrie chimique qui ont appris à découvrir ces nouveaux alliés.
Le groupe Total a décidé en septembre de fermer sa raffinerie de Grandpuits pour la transformer en « plate-forme zéro pétrole ». Au passage, le géant français des hydrocarbures prévoit de réduire sérieusement la voilure, en passant de 400 à 250 salariés dans l’effectif – sans compter les sous-traitants.
> Lire aussi  Les salariés de la raffinerie Total de Grandpuits en grève contre le projet de reconversion
L’ambition de Total est d’installer sur le site une unité de production d’agrocarburants destinés à l’aviation et une usine de production de bioplastique. A l’origine de cette reconversion, un problème de sécurité sur le pipeline qui dessert la raffinerie. Total estime que sa réparation est trop coûteuse, et privilégie l’option d’une transformation du site, pour un peu plus de 500 millions d’euros. La nouvelle unité est prévue pour fonctionner en 2023.
Dernier round
La CGT, majoritaire sur le site, conteste tant le coût social de la transition de l’usine que l’argument écologique de la direction. « Les salariés sont conscients de la nécessité de sortir des hydrocarbures », assure Adrien Cornet, délégué syndical CGT de Grandpuits. « Mais Total fait preuve d’un cynisme sans nom en se servant d’arguments faussement écologiques pour détruire l’emploi, sans que cela ne profite au climat. » Depuis début janvier, les raffineurs bloquent les opérations de dégazage qui doivent mettre la raffinerie totalement à l’arrêt. Mardi, un dernier round de discussions entre les syndicats et la direction se tenait pour connaître les conditions du plan social.
« Il n’y a aucun licenciement, aucune mutation forcée. Je ne nie pas l’impact individuel, mais il y aura un accompagnement pour chaque salarié », déclare auMonde Jean-Marc Durand, le directeur du site, qui explique que pour calibrer les besoins humains, Total s’est inspiré d’autres usines similaires, notamment en Thaïlande et en Espagne. « On propose un projet industriel et ensuite on regarde quels sont les besoins. On ne fait pas les choses à l’envers. »
> Lire aussi  Total annonce un « arrêt conjoncturel » de la raffinerie de Donges
Un argumentaire qui ne convainc pas tous les salariés. Guillaume, électricien à Grandpuits depuis dix-huit ans, est venu à la Défense avec plusieurs dizaines de collègues pour dénoncer « la casse sociale » et l’« hypocrisie » du projet. Il s’inquiète des mutations vers d’autres raffineries : « On sait que d’autres sites, comme celui de Feyzin (Rhône), sont menacés à moyen terme. » Il s’étonne mais se réjouit de voir des militants écologistes les soutenir. « C’est hallucinant que les écolos soient avec nous », reconnaît John, salarié depuis quinze ans sur un autre site du groupe. « Mais si on ne produit pas à Grandpuits, on va importer du pétrole raffiné d’ailleurs, alors ça ne change rien pour la planète », ajoute-t-il.
« Un débat de société »
« Préparer un avenir sans pétrole, ça ne se fait pas n’importe comment, et surtout pas en maniant le green washing pour masquer la casse sociale », abonde Cécile Marchand, des Amis de la Terre, qui s’est déjà rendue plusieurs fois à Grandpuits pour soutenir les raffineurs. Les ONG critiquent également le projet de Total sur le fond : elles reprochent aux agrocarburants d’être responsables de la déforestation et au bioplastique de reposer sur l’utilisation de plastique déjà existant.
Le groupe dénonce un faux procès. « Il ne faut pas se tromper de perspective ; le débat sur le fait d’arrêter l’avion ou le plastique est un débat de société, mais il ne concerne pas Grandpuits directement », estime Jean-Marc Durand. « Les biocarburants dans l’aérien, concrètement, c’est le seul procédé industriel qui réduit l’impact environnemental de l’avion ! » Le PDG de Total, Patrick Pouyanné, est allé plus loin, mardi matin, en estimant que la mobilisation autour de la raffinerie était un « mouvement de nature politique ». « Je ne vois pas en quoi notre projet pose un problème d’écologie », a-t-il balayé.
> Lire aussi  « La suppression, par Total, de 700 postes sur un effectif mondial de 100 000 personnes paraît un moindre mal »
La grève à la raffinerie a reçu le soutien du collectif « Plus jamais ça », qui rassemble la CGT, des ONG écologistes et des mouvements altermondialistes depuis près d’un an. Une alliance qui ne fait pas l’unanimité au sein des secteurs les plus traditionnels de la CGT – et qui a aussi suscité des discussions internes au sein de Greenpeace. « Total veut faire l’emploi sans l’écologie, nous, on veut faire les deux », explique doctement Philippe Martinez, avec, à ses côtés, son nouveau camarade de jeu, le patron de Greenpeace. Pour les écologistes, l’enjeu de la bataille de Grandpuits est clair : pas question de se faire renvoyer la responsabilité du coût social de la sortie des énergies fossiles. « Ce n’est pas à vous de porter le chapeau d’une pseudo-transition écolo », a lancé Cécile Marchand aux raffineurs. Ravis.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/10/total-veut-faire-l-emploi-sans-l-ecologie-nous-on-veut-faire-les-deux-la-cgt-et-les-defenseurs-de-l-environnement-unis-pour-la-raffinerie-de-grandpuits_6069435_3234.html>
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8- Valérie Pécresse favorable à une écotaxe pour les camions en Île-de-France, France bleu, 10/02/21, 22:14
Morgane Heuclin-Reffait

La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, s'est dite favorable à la mise en place d'une écotaxe pour les camions circulant dans la région, comme l'envisage la loi Climat présentée mercredi 10 février au conseil des ministres.
L'écotaxe fera-t-elle son retour en Île-de-France pour les poids lourds ? La mesure, envisagée dans la loi Climat présentée ce mercredi au conseil des ministres, et préconisée par le président du conseil départemental de l'Essonne, est soutenue par Valérie Pécresse. La présidente de la région Île-de-France se dit prête à adopter "la contribution poids lourds si la loi [l]'y autorisait". 
Améliorer les routes et verdir les flottes des transporteurs
Valérie Pécresse estime devant la commission de l'aménagement du territoire du Sénat ce mercredi que le produit d'une telle écotaxe devrait être réinvesti "dans l'amélioration de la route en Ile-de-France" et permettre d'aider au verdissement des flottes "des transporteurs qui travailleraient avec l'Ile-de-France". L'installation de bornes de recharge pour des véhicules électriques doit aussi être prise en compte pour la présidente de région. 
L'écotaxe toucherait aussi les camions en transit, qui "n'apportent aucune valeur ajoutée" dans la région, polluent, détruisent les routes et ne paient rien", précise Valérie Pécresse. Elle souhaite par ailleurs "une négociation avec les transporteurs", "très durement impactés par la crise" sanitaire. 
Parmi les futurs aménagements routiers, la présidente de la région Île-de-France suggère aussi de transférer la gestion des autoroutes franciliennes à l'autorité régionale des transports publics, pour y aménager plus facilement des voies réservées aux bus et au covoiturage. 
<https://www.francebleu.fr/infos/transports/valerie-pecresse-favorable-a-une-ecotaxe-pour-les-camions-en-ile-de-france-1612991012>
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9- Jugé « obsolète », le projet de nouveau terminal à l’aéroport de Roissy abandonné par le gouvernement, Le Monde, 11/02/21, 09h52
Stéphane Mandard et Audrey Garric

Ce projet n’est plus en adéquation avec les enjeux environnementaux, ni avec un trafic aérien ébranlé par la crise sanitaire, explique au « Monde » Barbara Pompili. 
Les grands projets aéroportuaires ont du plomb dans l’aile. Trois ans après l’arrêt de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), le projet de construction d’un quatrième terminal à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, le T4, est lui aussi abandonné. « Le gouvernement a demandé [à Groupe] ADP d’abandonner son projet et de lui en présenter un nouveau, plus cohérent avec ses objectifs de lutte contre le changement climatique et de protection de l’environnement », a annoncé au Monde la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, jeudi 11 février. Le conseil d’administration de Groupe ADP, gestionnaire des aéroports parisiens de Roissy et d’Orly, devrait entériner cette décision la semaine prochaine.
Ce projet colossal (estimé entre 7 milliards et 9 milliards d’euros) devait permettre d’accueillir jusqu’à 40 millions de passagers supplémentaires par an à l’horizon 2037 et d’absorber environ 450 vols de plus chaque jour. Un aéroport dans l’aéroport, comme si Orly – et ses 30 millions de passagers annuels – était intégré dans Roissy. « C’est un projet obsolète, qui ne correspondait plus à la politique environnementale du gouvernement et aux exigences d’un secteur en pleine mutation », justifie la ministre.
La crise sanitaire et la chute du trafic aérien sont aussi passées par là. Le projet était fondé sur des perspectives de forte croissance du trafic (8,2 milliards de passagers dans le monde attendus en 2037 contre 4,1 milliards en 2017). Or, en décembre 2020, le trafic n’atteignait guère que 25 % du niveau précrise, et les perspectives de moyen terme sont inexistantes.
Nouvelle feuille de route
Le gouvernement demande désormais à Groupe ADP, dont l’Etat est l’actionnaire majoritaire, de proposer un tout autre projet, qui ne sera pas centré sur l’accroissement des capacités de Roissy. « Nous aurons toujours besoin des avions, mais il s’agit d’être dans une utilisation plus raisonnée de l’aérien, et d’atteindre une baisse des émissions de gaz à effet de serre du secteur », poursuit Mme Pompili.
Ce nouveau chantier devra comporter trois dimensions, selon la nouvelle feuille de route du gouvernement. D’abord, l’amélioration des infrastructures pour augmenter l’intermodalité avec le train – l’idée est de favoriser l’accès par le rail à Roissy, et non par des vols intérieurs. Ensuite, l’essor de la géothermie pour chauffer l’ensemble de l’aéroport et réduire sa consommation énergétique. Enfin, l’adaptation à des avions à hydrogène ou électriques, alors que le plan de relance investit 1,5 milliard d’euros pour mettre au point un avion neutre en carbone d’ici à 2035.
> Lire aussi  Nous sommes en 2050, à quoi ressemblerait la vie dans un pays neutre en carbone ?
Le gouvernement ne ferme pas complètement la porte à une augmentation de la capacité de Roissy à moyen terme, si le projet ne dépasse pas l’emprise actuelle de l’aéroport, et donc n’implique pas d’artificialisation des sols, et s’il n’entraîne pas de hausse des émissions de gaz à effet de serre.
Alors que le terminal 4 de Roissy aurait pu générer « jusqu’à 50 000 nouveaux emplois directs et 225 000 nouveaux emplois soutenus [directs, indirects, induits et liés au développement du tourisme] », selon Groupe ADP, le nouveau projet créera également des emplois, assure le gouvernement.
L’annonce gouvernementale s’inscrit dans la lignée du projet de loi « climat et résilience », présenté en conseil des ministres, mercredi 10 février. Ce texte, issu des travaux de la convention citoyenne pour le climat, prévoit un encadrement de la création ou de l’extension d’aéroports à partir de 2022, en affirmant que ces opérations « ne peuvent être déclarées d’utilité publique si elles conduisent à augmenter les émissions de gaz à effet de serre » du secteur aérien. Sont exclues les opérations de travaux et d’ouvrage à l’aéroport de Nantes-Atlantique, de Bâle-Mulhouse (Haut-Rhin), dans les outre-mer et des aéroports militaires. Le projet de loi prévoit aussi l’interdiction de certains vols intérieurs lorsqu’une solution alternative en train est possible en moins de 2 h 30 (avec des exceptions) ainsi que la compensation carbone des émissions des vols nationaux.
> Lire aussi  Que sont devenues les propositions de la convention pour le climat, qu’Emmanuel Macron s’était engagé à reprendre « sans filtre » ?
Les autres projets d’extension d’aéroports en France – une dizaine, d’après les décomptes des ONG, comme par exemple les aéroports de Nice et de Marseille-Provence –, qui ont déjà leur déclaration d’utilité publique, ne seront en revanche pas concernés par la loi « climat et résilience », qui devrait être votée par le Parlement d’ici à septembre.
Une « équation impossible à résoudre »
Le projet de terminal 4 de Roissy, dont les travaux devaient à l’origine débuter cette année, avait pris trois ans de retard. Il avait été mis à mal par un avis de l’Autorité environnementale (AE), rendu en juillet 2019. L’AE décrivait « une équation impossible à résoudre » entre, d’un côté, l’augmentation massive du nombre de passagers et de vols mais aussi de la circulation automobile induite et de toutes les émissions de gaz à effet de serre associées au projet et, de l’autre, le respect des objectifs nationaux et internationaux de la France pour réduire ses émissions. Au-delà des répercussions sur le climat, l’AE avait aussi évoqué la sous-évaluation des nombreuses incidences du projet sur « la santé des résidents et riverains de la plate-forme aéroportuaire » du fait de la dégradation attendue de la qualité de l’air et du bruit.
Après la sortie du rapport, le gouvernement avait demandé « une révision » du projet. De son côté, Groupe ADP s’était engagé à suivre les recommandations formulées par l’Autorité environnementale et à « adapter [son] projet pour tenir compte des priorités issues de la crise sanitaire et ajuster en conséquence le calendrier », sans pour autant y renoncer. Dans un communiqué diffusé jeudi 11 février, le groupe « prend acte » de la demande du gouvernement, soulignant qu’elle est « une des conséquences de la crise due au Covid-19 ». Augustin de Romanet, son président-directeur général, évoque « un temps de réflexion » sur « les enjeux d’avenir de l’aéroport ».
> Lire aussi  Quel impact pour le nouveau terminal de Roissy ?
L’annonce du gouvernement soulagera les nombreux opposants au T4. Pendant la campagne des municipales, une centaine de maires d’Ile-de-France avaient écrit au président de la République pour l’exhorter à retirer le projet. Dans un courrier adressé le 8 février aux ministres de la transition écologique, des transports et de l’économie, une vingtaine d’associations de défense de l’environnement et de collectifs locaux dénonçaient encore l’« opacité »persistante autour de l’avenir du T4. Néanmoins, « nous souhaiterions que le projet de loi “climat et résilience” soit renforcé pour être sûrs qu’il n’y ait pas d’extensions d’aéroports dans le futur », réagit Agathe Bounfour, responsable transports au Réseau Action Climat.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/11/le-gouvernement-annonce-l-abandon-du-projet-de-nouveau-terminal-a-l-aeroport-de-roissy_6069552_3244.html>
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10- Chronique. « Lesté d’une dette de 42 milliards, EDF n’a pas les moyens de ses ambitions nucléaires », Le Monde 11/02/21, 11h19
Jean-Michel Bezat

La construction de nouveaux réacteurs EPR dans l’Hexagone, suspendue par Emmanuel Macron, augmenterait les chances de la filière française à l’exportation, souligne Jean-Michel Bezat, journaliste économique au « Monde ».
Pertes et profits. Le PDG d’EDF est revenu de Varsovie, la semaine dernière, avec une conviction : si la France veut vendre ses réacteurs nucléaires EPR à la Pologne, elle va devoir montrer l’exemple et relancer elle-même la construction des nouvelles centrales. « Nous sommes observés par de nombreux pays qui n’ont pas tant de choix que cela », a prévenu Jean-Bernard Lévy, mercredi 10 février, lors d’une audition à l’Assemblée nationale. Et ses interlocuteurs polonais ont été clairs : ce sera la France et la filière EDF-Framatome-Orano, ou les Etats-Unis, avec General Electric ou Westinghouse.
Le gouvernement polonais avait annoncé, en octobre 2020, qu’il allouerait 33 milliards d’euros à la construction de six réacteurs. Le premier chantier serait lancé en 2026, pour une mise en service en 2033. Pas d’affolement ! Les ambitions nucléaires, qui remontent à l’ère communiste, sont toujours restées lettre morte. Mais la donne a changé en Pologne : elle doit verdir son économie, l’une des plus carbonées au monde.
> Lire aussi  La restructuration d’EDF, une course d’obstacles incertaine
Une chose est sûre : le choix sera aussi politique que financier, technologique, industriel et commercial. Et pas forcément en faveur de l’Europe. La France et EDF ne partent pas favoris. Les Etats-Unis ont une longueur politique d’avance, même si eux ont, de facto, renoncé au nucléaire au profit du gaz et des énergies renouvelables. Le tropisme « made in America » est très fort en Pologne.
« Un impact absolument considérable »
Membre de l’Union européenne, elle a pourtant préféré les avions de combat F 16, le « furtif » F 35 et les hélicoptères Black Hawk à des matériels français ou européens. A l’ombre du puissant voisin russe, l’énergie y est aussi perçue comme un enjeu stratégique : le pays a ouvert un terminal d’importation de gaz naturel liquéfié, qui profite notamment au gaz de schiste américain, et s’oppose, comme Washington, au gazoduc russo-germanique Nord Stream 2.
Le patron d’EDF veut croire qu’un programme électronucléaire et la réorganisation du groupe auront « un impact absolument considérable » sur le choix des Polonais. Deux hypothèques qu’il est impatient de lever, sans avoir beaucoup d’atouts en main. Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, ne décidera pas de nouveaux EPR avant la fin du quinquennat ; et EDF, lesté d’une dette de 42 milliards, n’a pas les moyens de ses ambitions nucléaires tant qu’il n’a pas sanctuarisé cette activité dans une entité 100 % publique, ce qui est prévu par son projet « Hercule », qui traîne à Bruxelles et enflamme les esprits à Paris.
> Lire aussi  Projet « Hercule » : le patron d’EDF défend sa réforme sur fond de grève
Dans les années 1970-1980, la France appliquait la règle de l’exemplarité : un pays doit être le premier client de ses industries. Elle avait conclu des partenariats en Chine, au Brésil, en Afrique du Sud… Ce principe a été repris par la Russie et la Chine, très offensives sur un marché convalescent depuis l’accident de Fukushima (2011). Que reste-t-il ? L’Inde tergiverse, le Royaume-Uni cherche un financement pour ses EPR de Sizewell, l’Arabie saoudite est dans la main de Washington, la République tchèque ne prévoit qu’un réacteur. Et l’espoir polonais reste dans les limbes.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/11/leste-d-une-dette-de-42-milliards-edf-n-a-pas-les-moyens-de-ses-ambitions-nucleaires_6069592_3234.html>
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10- Nzambi Matee, ingénieure engagée contre la pollution plastique, EurActiv, 11/02/21, 11:21
Lucie Duboua-Lorsch

À l’occasion de la Journée internationale des femmes et filles de science, retour sur le parcours d’une entrepreneuse Kenyane aussi inspirée qu’inspirante. Avec sa startup Gjenge Makers, la jeune femme originaire de Nairobi a trouvé une solution pour reconvertir les déchets plastiques en matériel de construction.
Elle a le sourire facile. Que ce soit sur son compte twitter ou sur les vidéos d’elle postées par le programme des Nations Unies pour l’environnement (Unep), toujours cette joie qui transparaît. Cette nature optimiste lui a permis de lancer en 2018 sa propre entreprise spécialisée dans le recyclage des déchets plastiques, Gjenge Makers. « Nous avons tout d’abord tenter de créer une société de collecte qui trierait et vendrait les déchets plastiques à d’autres firmes de recyclage », peut-on lire sur le site de la startup. Mais rapidement la petite entreprise croule sous les déchets, « ayant collecté plus de plastiques que les centres de recyclage ne peuvent absorber ». Nzambi Matee, forte d’une formation en science des matériaux et ancienne ingénieure dans l’industrie pétrolière, imagine alors une stratégie pour offrir une seconde vie à ces déchets plastiques.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/non-discrimination/news/nzambi-matee-ingenieure-engagee-contre-la-pollution-plastique/>
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11- En Guyane, la lutte sans fin contre les « garimpeiros », ces orpailleurs clandestins, Le Monde, 11/02/21, 15h56 
Patrick Roger et Laurent Marot (Cayenne, correspondant)

Depuis 2003, l’Etat et l’armée mènent des opérations de contrôle pour limiter le trafic illégal de l’or, qui pollue la faune et la flore et empoisonne les populations locales. 
Depuis plus de vingt ans, les orpailleurs clandestins extraient, chaque année, plusieurs tonnes d’or dans la forêt guyanaise, environ 10 tonnes selon les dernières estimations, soit sept fois la production de l’orpaillage légal. Les autorités estiment le nombre de garimpeiros – les chercheurs d’or – entre 6 000 et 10 000 en fonction des périodes. « Dix tonnes, cela représente plus de 500 millions d’euros par an, soit l’équivalent du budget de la collectivité territoriale de Guyane ! », s’insurge la présidente de la Fédération des opérateurs miniers de Guyane, Carol Ostorero.
En juillet 2018, d’après les observations centralisées par l’Office national des forêts, 346 chantiers clandestins actifs avaient été recensés sur le territoire. Depuis, plus aucun chiffre n’a été communiqué par la préfecture. Seul le parc amazonien de Guyane – zone protégée de 20 000 kilomètres carrés, soit près d’un quart de la superficie du département, située dans le Sud – procède encore à des relevés réguliers sur son périmètre. En septembre 2020, ses équipes ont dénombré 145 chantiers alluvionnaires et 11 zones de puits.
> Lire aussi  L’avenir de la filière aurifère en Guyane en question
Pour sa part, une délégation parlementaire composée de cinq députés et de cinq sénateurs qui a effectué une mission en Guyane, mi-décembre 2020, évoque le chiffre de « 400 chantiers illégaux actifs ». Face à ce qu’ils qualifient de « cancer économique et social » – et cancer environnemental, car il provoque d’irrémédiables dégâts pour la population, la faune et la flore –, les autorités tentent, à défaut de l’éradiquer, d’endiguer ce fléau.
Une tâche dangereuse
C’est en 2003 qu’ont été lancées les opérations « Anaconda », relayées à partir de 2008 par le dispositif « Harpie », devenu « Harpie 2 » en 2018 et placé sous le commandement d’un état-major de lutte contre l’orpaillage illégal et la pêche illicite autour du préfet de région et du procureur de la République. Environ 500 militaires des forces armées de Guyane et une centaine de gendarmes, assistés d’officiers de police judiciaire, sont chargés de contrôler une surface équivalente à celle du Portugal à pied, en quad, en pirogue ou en hélicoptère, en l’absence de route dans cette immense étendue forestière. En moyenne, de 250 à 300 hommes sont déployés chaque jour pour établir un « cordon sanitaire » autour de la zone aurifère et effectuer des actions « coups de poing » en forêt. Coût annuel de ces opérations : 55 millions d’euros.
La tâche est dangereuse. Sept militaires sont morts en opération depuis 2008. En 2019, « Harpie 2 » a effectué près de 1 500 patrouilles, saisi 1 824 grammes d’or, détruit 3 135 « carbets » (huttes), 45 concasseurs, 427 moteurs, 319 motopompes, 320 groupes électrogènes, saisi 2 barges fluviales, 46 kilos de mercure… Au total, près de 20 millions d’euros de matériel et d’avoirs criminels ont été saisis ou détruits : une goutte d’eau au regard de l’ampleur du trafic et des sommes générées. Malgré ces saisies et destructions, la filière demeure rentable, avec un cours de l’or à plus de 49 000 euros le kilo. L’or clandestin rejoint les comptoirs du Suriname et du Brésil, échappant aux autorités françaises, qui n’en saisissent qu’une infime quantité (9 kilos en 2019).
> Lire aussi  Guyane : alerte sur l’explosion de l’orpaillage clandestin
Il faut dire que « Harpie 2 » se heurte à bien des difficultés, notamment diplomatiques, quand il s’agit de stabiliser les frontières, en particulier à l’est, sur le fleuve Maroni, qui sépare la Guyane et le Suriname. Depuis deux ans, une négociation a été engagée pour parvenir à une délimitation conjointe. Tant qu’elle n’a pas abouti, impossible de borner le périmètre d’action de « Harpie ». Les chercheurs d’or en profitent. Ils utilisent d’énormes barges qui aspirent les eaux du fleuve et raclent les berges autour des centaines d’îlets, dont certains habités, objets des négociations entre la France et le Suriname. Quelque 10 000 kilomètres carrés sont en jeu. L’élection, en 2020, d’un nouveau président au Suriname, qui a manifesté son intention de mettre fin à l’exploitation des barges, offre une perspective de coopération plus constructive. Après deux ans de discussions, les négociateurs du Suriname et de la France ont signé, lundi 1er février, un accord fixant la frontière sur le Maroni, qui devra être approuvé par les gouvernements puis ratifié par les Parlements français et surinamais.
Des « bases arrière » au Brésil et au Suriname
Autre limite récurrente : la relative impunité des « bases arrière » au Brésil et au Suriname. L’orpaillage clandestin requiert une importante logistique. Sur les rives brésilienne de l’Oyapock et surinamienne du Maroni prospèrent de véritables supermarchés de la filière illégale, où se pratiquent également les trafics d’armes et de drogue et la prostitution. Les transporteurs ne manquent donc pas de ressources pour contourner les points de contrôle ou les patrouilles de surveillance.
> Lire aussi  En Guyane, de la coke et des hommes
C’est dans ces bases que les prospecteurs s’approvisionnent en matériel et en mercure. Ce produit – interdit en France – empoisonne le biotope amazonien et ses populations. Utilisé par les garimpeiros pour séparer les pépites de la terre et amalgamer l’or, il est ensuite rejeté sans précaution, polluant les cours d’eau. Plus de la moitié des Amérindiens du haut Maroni présentent des taux d’imprégnation supérieurs au seuil maximum défini par l’Organisation mondiale de la santé.
« Harpie 2 » est également pénalisée par la faiblesse de ses moyens aériens. Certes, ses membres disposent de trois avions de transport Casa, de quatre hélicoptères Fennec, mais leurs cinq hélicoptères Puma, seuls vecteurs de projection directe des troupes en forêt, ont un âge moyen de 44 ans. Pour cet appareil, « il faut 18 heures de maintenance pour une heure de vol », souligne la mission parlementaire, et la disponibilité est inférieure à 50 %. En dépit de l’importance des moyens consacrés, c’est bien une course sans fin qui est ici engagée contre l’orpaillage clandestin.
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/02/11/en-guyane-la-lutte-sans-fin-contre-les-orpailleurs-clandestins_6069544_823448.html>
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12- L’énorme retard de la France en matière de rénovation énergétique des bâtiments, Le Monde 11/02/21, 16h08 
Emeline Cazi

Une mission parlementaire évoque les failles de la politique actuelle et propose une série de mesures pour tenter d’accélérer la cadence. 
Il est toujours déprimant de lire un rapport sur la rénovation énergétique des bâtiments. Chaque fois, l’urgence à rénover le bâti en France, pour des raisons environnementales, sociales, sanitaires et économiques, est rappelée noir sur blanc. Chaque fois, les objectifs à atteindre d’ici à 2050 sont redits clairement. Et chaque fois, le constat est le même : le retard qu’accuse la France sur le sujet est énorme.
Les conclusions du rapport de la mission d’information parlementaire sur la rénovation thermique des bâtiments – une trentaine d’auditions, quarante entretiens –, présenté mercredi 10 février, n’échappent pas à la règle. « Il y a une inadéquation entre des objectifs très ambitieux et les moyens mis en œuvre pour les atteindre », déplore Vincent Descœur, président de la mission. « Le rythme est trop lent. » Les rénovations globales ? « A peine 0,2 % des travaux engagés », constate-t-il. « Quand on sait que 94 % des logements affichent une étiquette énergétique inférieure à B, on mesure l’ampleur du défi. » Dans le tertiaire, c’est encore « plus délicat ». « Le recensement des consommations des bâtiments débute à peine. On ne dispose pas de données fiables. » 
> Lire aussi  Comment la France peut rattraper son retard et accélérer la rénovation énergétique des bâtiments
L’objectif de porter l’ensemble du parc résidentiel à un niveau « bâtiment basse consommation » d’ici à 2050 (étiquettes A et B) est pourtant non négociable, relève Marjolaine Meynier-Millefert, députée LRM de l’Isère et rapporteuse de la mission. Selon la feuille de route nationale, cela implique 370 000 rénovations globales d’ici à 2022, puis 700 000 par an à partir de 2030. « Une fois qu’on a dit qu’on n’est pas en mesure de tenir ces objectifs », il faut trouver des solutions. Les députés, qui présentent cinquante-deux propositions, espèrent voir une partie d’entre elles traduites dans la loi Climat et résilience, qui sera débattue mi-mars.
« Failles » du financement
Il serait malhonnête de dire que le gouvernement fait fi du sujet. Cependant, de sérieux freins persistent et empêchent de mener une politique efficace, selon les membres de la mission. Ainsi, est-il normal que le Conseil national de l’habitat, le Conseil supérieur de l’énergie et un troisième conseil consacré à l’efficacité énergétique ne se coordonnent pas ? Définir un calendrier à long terme est également indispensable. Une première date, 2028, a été fixée pour éradiquer les passoires thermiques (étiquettes F et G). Mais « il est nécessaire de définir l’après », insiste M. Descœur, comme de penser aux suites du plan de relance – qui consacre 6,7 milliards d’euros à la rénovation énergétique – « afin d’éviter un effet “stop and go” ».
De même, il paraît indispensable de disposer d’un outil capable d’évaluer la politique publique. Le gouvernement avait annoncé la création de l’Observatoire national de la rénovation énergétique. Ce dernier a vu le jour en 2020, et a, il est vrai, permis d’estimer le nombre de passoires thermiques en France. Toutefois,« seuls deux emplois [sont] dévolus à cette tâche », ont souligné les représentants de l’observatoire lors des auditions. Des moyens « nettement insuffisants ». Pourtant, « la fiabilité des données (…) est une condition indispensable » pour mener une politique de cette envergure, note le rapport.
> Lire aussi  Près de cinq millions de « passoires thermiques » en France
Par ailleurs, « si on veut massifier, il faudra trouver 15 à 20 milliards d’euros par an », prévient M. Descœur. Dans la lignée de ce que répètent le Haut Conseil pour le climat et les experts de l’Agence de la transition écologique (Ademe), les aides doivent se concentrer sur les rénovations globales. « Le dernier rapport de l’Ademe est clair : la rénovation par gestes, quand elle n’est pas concertée, ne fonctionne pas », rappelle Mme Meynier-Millefert. A ses yeux, seule la rénovation globale en une fois, ou par étapes, doit être privilégiée. « Mais ça n’est possible que si le marché et la filière sont organisés. » Or, sur les 320 000 entreprises du bâtiment en France, seules 65 000 sont reconnues garantes de l’environnement. Et encore ce chiffre est-il en baisse.
> Lire aussi  Le chantier sans fin de la rénovation thermique
Face à l’urgence, les membres de la mission sont allés jusqu’à évoquer le principe d’obligation de rénovation. Mme Meynier-Millefert tient à mettre les propriétaires à l’aise : la contrainte reposerait d’abord sur l’Etat, les collectivités et la filière, qui doivent d’abord, selon elle, résoudre « les failles » du financement, de la gouvernance et de la formation de nouveaux professionnels. Mais s’il devait y avoir obligation, celle-ci pourrait concerner les copropriétés les plus énergivores (F et G). Ne pas laisser le choix aux propriétaires permettrait de lever les blocages des assemblées générales de copropriétaires. La loi devra alors s’accompagner de mesures de financement solides, comme un prêt couvrant la totalité des travaux.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/11/renovation-energetique-la-france-accuse-toujours-un-lourd-retard_6069595_3234.html>
En savoir plus :
> Rapport d’information. Rénovation thermique des bâtiments <https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/cion-dvp/l15b3871_rapport-information>, Assemblée nationale, Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire, 10/02/21
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13- L'aviation veut explorer la solution hydrogène et lance un Appel à manifestation d’intérêt international (AMI), Actu-environnement, 11/02/21 
Florence Roussel

L'hydrogène peut-il trouver sa place dans la chaîne de valeur de l'aviation ? C'est à cette question que souhaitent répondre plusieurs acteurs du secteur en lançant un Appel à manifestation d'intérêt international (AMI). Le groupe ADP, Air France-KLM et Airbus en association avec la Région Île-de-France veulent « transformer les aéroports parisiens en véritables hubs hydrogène ». Lancé avec le soutien de l'agence Choose Paris Region, en charge de l'attractivité et de la promotion internationale de la région Île-de-France, l'AMI vise à bâtir un écosystème aéroportuaire autour de grands groupes, d'ETI/PME, de start-ups, ainsi que le monde académique et celui de la recherche. Les projets retenus seront annoncés fin avril.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/ami-aviation-hydrogene-airbus-adp-air-france-37039.php4>
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14- Uranium : Orano obtient deux permis d’exploration minière au Groenland, Reporterre, 11/02/21
Source : Reporterre avec Orano et le réseau Sortir du nucléaire 

Le gouvernement du Groenland a attribué à Orano deux permis d’exploration minière pour des gisements d’uranium, au sud-est et au sud-ouest du pays, a annoncé le groupe le 4 février 2021 dans un communiqué. La zone concernée serait large de plus de 3.500 kilomètres carrés, précise le réseau Sortir du nucléaire.
Orano doit commencer ses travaux d’exploration dès cette année 2021. Il s’agira de mesures géophysiques réalisées depuis le ciel, d’observations sur le terrain et de prélèvements de surface effectués par les géologues du groupe, selon l’exploitant nucléaire. Après cette première phase d’exploration, une étude d’impact environnemental sera réalisée, suivie d’évaluations plus poussées du potentiel des deux sites. L’uranium — extrait de la roche, dans des mines (souvent) à ciel ouvert — est le combustible principal des centrales nucléaires.
Ce projet s’inscrit dans ce que Nicolas Maes, directeur des activités minières du groupe Orano, appelle une « politique d’exploration dynamique » avec des projets au Niger, au Kazakhstan, en Mongolie, au Canada et récemment en Ouzbékistan.
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Uranium-Orano-obtient-deux-permis-d-exploration-miniere-au-Groenland>
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15- Pologne : à Cracovie, on «sale» la ville enneigée avec du marc de café, AFP, 11/02/21

La municipalité de Cracovie a décidé de cette solution, qu’elle juge « plus écologique et moins chère » que le sable et le sel traditionnellement utilisés. 
La ville de Cracovie, dans le sud de la Pologne, s’est réveillée mercredi en découvrant un parfum de café planant au-dessus des sentiers qui serpentent à travers ses pittoresques parcs recouverts de neige. En effet, la municipalité de cette ancienne capitale royale de Polognea décidé de saupoudrer les espaces verts de marc de café fourni par les bistrots locaux, pour remplacer le sable et le sel traditionnels.
Le département des parcs de Cracovie a conclu que l’utilisation des résidus de café était une alternative « écologique et moins chère », et que l’idée avait « suscité un grand enthousiasme parmi les habitants et les nombreux bistrots » de la ville historique. La municipalité a souligné aussi sur son site que répandre du marc de café sur le sol était une solution mieux « adaptée pour les chiens ».
>> Suite à lire à :
<https://www.lavoixdunord.fr/934236/article/2021-02-11/pologne-cracovie-sale-la-ville-enneigee-avec-du-marc-de-cafe>
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16- Nigeria : des villageois autorisés à poursuivre Shell au Royaume-Uni, AFP, 12/02/21, 20:00

La Cour suprême britannique a autorisé vendredi des dizaines de milliers de Nigérians à poursuivre le géant pétrolier Shell au Royaume-Uni pour les dégâts à l'environnement infligés par des fuites d'or noir.
Saisie par des communautés du delta du Niger représentant 42.500 habitants, la plus haute instance judiciaire britannique contredit ainsi deux décisions inverses de tribunaux à Londres qui refusaient d'être saisies.
La Cour suprême a estimé qu'il y avait matière à procès, relevant notamment la "structure verticale du groupe" enregistré au Royaume-Uni.
Les villageois des zones concernées estiment avoir subi une pollution importante, notamment de leur eau potable, en raison des opérations de Royal Dutch Shell.
Ils cherchent depuis cinq ans à poursuivre le groupe devant la justice britannique, estimant n'avoir "aucune perspective de justice au Nigeria", selon le cabinet d'avocat Leigh Day qui les défend.
Ce dernier a salué dans un communiqué un jugement qui "donne espoir aux populations d'Ogale et Bille qui demandent à Shell de nettoyer son pétrole depuis des années". "Cela représente aussi un tournant majeur pour la responsabilité des multinationales", a-t-il estimé.
Shell a regretté "une décision décevante". "Les fuites en question ont eu lieu dans des communautés fortement affectées par des vols de pétrole, du raffinage illégal et le sabotage d'oléoducs", et "de tels actes criminels restent la principale source de pollution dans le delta du Niger", a indiqué un porte-parole du groupe dans un communiqué transmis à l'AFP.
Fin janvier, la justice néerlandaise avait condamné Shell à verser des indemnisations à l'issue d'une action intentée par quatre fermiers nigérians, qui l'accusaient de fuites de pétrole ayant gravement pollué trois villages dans le delta du Niger.
Le montant doit être décidé ultérieurement.
<https://information.tv5monde.com/info/nigeria-des-villageois-autorises-poursuivre-shell-au-royaume-uni-396122>
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17- Le Mékong a atteint un niveau « inquiétant » du fait des restrictions de sortie des barrages chinois, Enviro2B, 12/02/21
Rédaction

Les niveaux d’eau dans le Mékong sont tombés à un « niveau inquiétant » en partie en raison des restrictions de sortie des barrages hydroélectriques chinois en amont, a déclaré vendredi la Commission du Mékong (MRC), appelant Pékin à partager l’ensemble de ses données sur l’eau. 
La voie navigable vitale est devenue bleue le long de la frontière entre la Thaïlande et le Laos, loin de sa couleur brun sombre habituelle – signalant des eaux peu profondes et de faibles niveaux de sédiments riches en nutriments – en partie à cause des restrictions de débit du barrage de Jinghong dans la province chinoise de Yunan, a indiqué la Commission intergouvernementale de la rivière Mékong (MRC).
La déclaration de vendredi indiquait que les faibles précipitations et les barrages sur le bas Mékong et ses affluents ont également contribué à la baisse des niveaux.
« Il y a eu des hausses et des baisses soudaines des niveaux d’eau immédiatement en aval de Jinghong et plus loin vers Vientiane », a déclaré Winai Wongpimool, directeur de la Division du soutien technique du Secrétariat du MRC.
>> Suite à lire à :
<https://www.enviro2b.com/2021/02/12/le-mekong-a-atteint-un-niveau-inquietant-du-fait-des-restrictions-de-sortie-des-barrages-chinois/>
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18- Tribune. « Avec le recul inéluctable de la voiture en ville, il faut imaginer ensemble une refonte de l’espace public urbain », Le Monde, 12/02/21, 12h00 
Par Véronique Bédague, Directrice générale déléguée de Nexity

La dirigeante d’entreprise Véronique Bédague s’interroge, dans une tribune au « Monde », sur la gestion future des millions de mètres carrés libérés par le recul de l’usage des véhicules particuliers.
Tribune. Décembre 2019, réforme des retraites, grève dans les transports. Des millions de citadins qui empruntaient d’ordinaire le métro remontent à la surface, créant l’embolie immédiate dans les rues, avec la cohabitation souvent « nerveuse » des voitures, scooters, piétons, vélos et autres trottinettes.
Mars-avril 2020, premier grand confinement de l’histoire. Des millions d’urbains ressentent dans leur chair le manque d’espace et de vie sociale, et donc l’importance de l’espace public et de ses parcs, jardins, rues, places, cours, quais et promenades.
Eté 2020. La France découvre l’« urbanisme tactique », avec ses rues piétonnisées, ses pistes à vélos temporaires, ses terrasses de cafés qui débordent généreusement sur la rue et les places de stationnement.
> Lire la tribune : « Le pari d’un Paris sans voiture doit être gagné sans faire de la capitale une ville morte »
En moins d’un an, nous avons fait l’expérience sensible d’une transformation quasi instantanée de nos villes, capables d’adapter leur métabolisme sous contrainte.
Nos villes ont montré leurs limites, mais aussi leurs opportunités : elles sont peut-être plus malléables que nous le pensions. Depuis l’après-guerre, l’automobile a structuré l’espace urbain et a connu soixante ans de règne à peu près incontesté : on dessinait des routes, et les autres usages étaient relégués à l’espace qu’on leur laissait. Soudain, tout change. Avec le recul inéluctable de la voiture en ville, quelques millions de mètres carrés d’espaces publics vont se libérer dans la décennie à venir. C’est un fait majeur dans l’histoire de nos cités.
Nouvelle conquête
L’enjeu n’est pas une répartition arithmétique des mètres carrés selon les usages. L’espace public, c’est vraiment là où la vie se joue en commun ! Et donc il est fondamental que cette question soit un vrai débat de société. En particulier dans un pays où la question sociale est aussi vive.
L’espace public appartient à tous, mais c’est parce qu’il est un bien commun qu’il est tout sauf neutre. Chaque mètre carré récupéré sur la voiture sera l’occasion d’un débat entre les différents usages possibles et les visions du monde afférentes. Les nouvelles formes d’occupation de l’espace public sont une véritable opportunité d’enrichissement de l’espace social. Et il est évident que dans les évolutions à venir, le citoyen, historiquement écarté des décisions, aura son mot à dire.
> Lire aussi : Paris veut adapter son plan local d’urbanisme à l’urgence climatique
Qui va gagner dans cette nouvelle conquête de l’espace urbain ? Rien n’est écrit, mais la période s’annonce passionnante. L’autre question, c’est : qui fait quoi ? Car concevoir, financer, entretenir et sécuriser ces nouveaux espaces publics ne sera pas une mince affaire. Par exemple, planter et entretenir des arbres est autrement plus compliqué que couler du bitume. Il faudra de l’argent pour transformer l’espace public, et il faudra des compétences pour le gérer et l’entretenir. Dans ce nouvel agencement, les acteurs privés seront sans doute mis à contribution.
Avant, c’était simple : les propriétaires (particuliers ou entreprises) s’occupaient de leurs immeubles, et les pouvoirs publics s’occupaient du reste. Désormais les lignes sont plus floues : qui sera demain le syndic de quartier ? D’ores et déjà, aucun grand projet de logements ou de bureaux ne peut voir le jour sans penser à son environnement immédiat, sans proposer au quartier des solutions en matière de commerces, services, paysages et mobilités.
> Lire l’entretien : « Les jeunes diplômés en urbanisme ont une conscience politique et sociale plus forte »
Ma conviction est que, pour les professionnels de l’immobilier, ce changement d’échelle du bâtiment au quartier va se poursuivre. Demain, les décideurs publics continueront à décider mais, après avoir inventé la délégation de service public, ils inventeront une forme de délégation de l’espace public. Les opérateurs d’immeubles deviendront opérateurs de quartiers, portés par de nouveaux dispositifs juridiques et financiers.
Le triptyque citoyen-décideur public-acteur privé va donc se mettre au travail pour une œuvre historique : imaginer ensemble une refonte de l’espace public urbain. C’est une belle perspective ; mon vœu est que nous en fassions un espace de recomposition sociale pacifiée.
§ Véronique Bédague est directrice générale déléguée du Groupe Nexity, ancienne directrice de cabinet à Matignon et ancienne secrétaire générale de la Mairie de Paris
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/12/avec-le-recul-ineluctable-de-la-voiture-en-ville-il-faut-imaginer-ensemble-une-refonte-de-l-espace-public-urbain_6069737_3232.html>
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19- Une étude invite l’UE à ne pas négliger le nucléaire pour atteindre ses objectifs climatiques, EurActiv, maj le 12/02/21
Daniele Lettig | translated by Sandra Moro

Le rapport intitulé « Road to EU Climate Neutrality by 2050 » (En route vers la neutralité climatique de l’UE d’ici à 2050), publié le 5 février, a été commandé par les groupes centriste (Renew Europe) et conservateur (ECR) du Parlement européen. Il offre une analyse des coûts et de l’espace requis par les centrales éoliennes et solaires d’une part, et par les centrales nucléaires d’autre part, dans deux pays : la République tchèque et les Pays-Bas.
Des plans jugés insuffisants
Ce document, rédigé par un groupe d’experts issus de divers secteurs – et soumis au processus d’évaluation par les pairs – critique vivement les plans de réduction des émissions mis en place jusqu’à présent, estimant qu’ils ne permettront pas d’atteindre les objectifs fixés par l’accord de Paris de 2015 (limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle).
Pour y parvenir, il faudrait selon les auteurs « une réduction considérable des émissions d’ici à 2030 et la neutralité carbone d’ici à 2050 environ. Cela nécessiterait des transformations sans précédent des systèmes énergétiques, industriels, urbains et agricoles, ainsi que des mesures visant à obtenir des « émissions négatives » en éliminant du CO2 de l’atmosphère ». Aujourd’hui, cependant, « il n’existe aucun plan ou aucune voie plausible » pour y arriver.
« Si l’on considère toutes les émissions liées à l’utilisation d’énergie (et donc pas seulement à la production d’électricité) », poursuit le rapport, « il est clair que l’objectif visant à atteindre zéro émission en quelques décennies en utilisant les technologies actuellement disponibles est irréalisable ». En outre, les sources d’énergie renouvelable ne suffiraient pas à satisfaire la demande énergétique de tous les pays européens.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/energie/news/une-etude-invite-lue-a-ne-pas-negliger-le-nucleaire-pour-atteindre-ses-objectifs-climatiques/>
En savoir plus : 
> Report. Road to EU Climate Neutrality by 2050 - Spatial Requirements of Wind/Solar and Nuclear Energy and Their Respective Costs <https://www.roadtoclimateneutrality.eu/>, ECR Renew Europe, January 2021
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En images
20- L’hydrogène, futur de la transition énergétique ?, Arte, Xenius, 05/02/21, 17h10

L’économie de l’hydrogène suscite de nombreux espoirs. Elle s’appuie sur une idée révolutionnaire : la transition vers un modèle énergétique inédit qui ne produirait presque plus de gaz à effet de serre. À l’université technique de Munich, les présentateurs de "Xenius" testent les technologies nécessaires à l’avènement de ce combustible prometteur.
> Magazine (27 min) à revoir à :
<https://www.arte.tv/fr/videos/092139-034-A/xenius-l-hydrogene-futur-de-la-transition-energetique/>
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21- Se chauffer : les méthodes écologiques, Arte, Xenius, 08/02/21, 17h10

Comment fonctionne le chauffage écologique ? Les présentateurs de "Xenius" explorent les coulisses d’un "village bioénergétique", découvrent les nouvelles technologies de chauffage et s’interrogent sur les méthodes écologiques de demain.
> Magazine (27 min) disponible du 08/02/2021 au 09/05/2021 à revoir à :
<https://www.arte.tv/fr/videos/086130-023-A/xenius-se-chauffer-les-methodes-ecologiques/>
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À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
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NOS APPELS 
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– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
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– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
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NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
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NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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