[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (vendredi 8 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 8 Jan 07:46:17 CET 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Il faudrait payer la viande 2,5 fois plus cher pour compenser les coûts extérieurs <http://www.slate.fr/story/198538/payer-viande-2-fois-plus-cher-compenser-pollution-gaz-effet-serre>, Slate, 24/12/20, 10h15
2- Un plan en faveur des pollinisateurs pour faire oublier les néonicotinoïdes <https://www.actu-environnement.com/ae/news/plan-pollinisateurs-arrete-abeilles-pesticides-neonicotinoides-36785.php4>, Actu-environnement, 24/12/20
3- Sur les côtes du Texas, les coquilles d'huîtres sont recyclées en récifs <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/sur-les-cotes-du-texas-les-coquilles-d-huitres-sont-recyclees-en-recifs_150378>, AFP, 25/12/20, 04h48
4- Le gouvernement lance un label national "anti-gaspillage alimentaire" <https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/le-gouvernement-lance-un-label-national-anti-gaspillage-alimentaire_4236411.html>, France info avec AFP, 28/12/20, 17:31
5- Tribune. « Notre campagne s’endort, comme un vieillard qu’on oublie » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/29/notre-campagne-s-endort-comme-un-vieillard-qu-on-oublie_6064712_3232.html>, Le Monde, 29/12/20, 05h00
6- Tribune. « Il y a urgence à reconnecter notre économie aux réalités de cette nature au bord de l’épuisement » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/29/il-y-a-urgence-a-reconnecter-notre-economie-aux-realites-de-cette-nature-au-bord-de-l-epuisement_6064714_3232.html>, Le Monde, 29/12/20, 05h30
7- Grippe aviaire : l’abattage préventif étendu à une centaine de communes dans le Sud-Ouest <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/29/grippe-aviaire-l-abattage-preventif-etendu-a-une-centaine-de-communes_6064726_3244.html>, Le Monde avec AFP, 29/12/20, 09h08
8- Cancer et glyphosate : le complément d’expertise de l’Anses n’aura pas lieu <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/01/cancer-et-glyphosate-le-complement-d-expertise-de-l-anses-n-aura-pas-lieu_6064983_3244.html>, Le Monde, 01/01/21, 16h00
9- Tribune. « Il existe déjà des pratiques agricoles alternatives à l’emploi du glyphosate et des néonicotinoïdes » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/01/02/il-existe-deja-des-pratiques-agricoles-alternatives-a-l-emploi-du-glyphosate-et-des-neonicotinoides_6065017_3232.html>, Le Monde, 02/01/20, 09h00 
10- Reportage. Au Brésil, les sans-terre, champions du riz bio <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/02/au-bresil-les-sans-terre-champions-du-riz-bio_6065023_3244.html>, Le Monde, 02/01/20, 10h06
11- Nestlé, Ferrero... nouvelles révélations sur l'huile de palme et le travail d'enfants <http://www.slate.fr/story/198778/nestle-ferrero-nouvelles-revelations-sur-lhuile-de-palme-et-le-travail-denfants>, Slate, 02/01/20, 13h12
12- Brésil : les incendies de forêt au plus haut en dix ans <https://information.tv5monde.com/info/bresil-les-incendies-de-foret-au-plus-haut-en-dix-ans-390178>, AFP, 03/01/21, 21:00
13- Lin, chanvre, bambou, cuir végétal… Comment trouver la bonne fibre écologique <https://www.lemonde.fr/des-solutions-pour-la-planete/article/2021/01/04/lin-chanvre-bambou-cuir-vegetal-comment-trouver-la-bonne-fibre-ecologique_6065095_5444637.html>, Le Monde, La Matinale, 04/01/21, 05h43
14- Décision du Conseil d’Etat – Les maires ne sont pas autorisés à prendre des arrêtés anti-phytos <https://www.reussir.fr/decision-du-conseil-detat-les-maires-ne-sont-pas-autorises-prendre-des-arretes-anti-phytos>, Réussir, 05/01/21
15- La Commission européenne veut une industrie textile plus durable <https://www.actu-environnement.com/ae/news/industrie-textile-mode-durable-produits-chimiques-recyclage-36827.php4>, Actu-Environnement, 06/01/21, 15h39
En images
16- Lutte contre le gaspillage alimentaire : un nouveau label pour les entreprises <https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/lutte-contre-le-gaspillage-alimentaire-un-nouveau-label-pour-les-entreprises_4237503.html>, France 2, journal de 13h, 29/12/20
17- Crise sanitaire : le mouvement de solidarité #PourEux continue d'agir <https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/solidarites/crise-sanitaire-le-mouvement-de-solidarite-poureux-continue-d-agir_4237723.html>, France 2, journal de 20h, 29/12/20
18- Agriculture : 100 millions d'euros pour produire nos protéines végétales <https://www.francetvinfo.fr/economie/agriculture-100-millions-d-euros-pour-produire-nos-proteines-vegetales_4245883.html>, France 2, journal de 20h, 05/01/21

Bien à vous,
Florence

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NOS VŒUX : "Un autre monde est à notre portée. Puisse l’éveil des consciences nous donner le ressort de le bâtir en conduisant ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Dans un sursaut salutaire, levons-nous enfin et que chacun fasse sa part !", Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme
ÉTUDE DU JOUR : Selon une nouvelle étude, il faudrait payer sa viande à un prix 2,5 fois plus élevé pour espérer réparer les dommages environnementaux causés par l'élevage du bétail et la consommation de viande induite. (cf. item 1 & suite)
CITATION DU JOUR : "Aucun des propositions du plan n'enrayera l'extinction dramatique des insectes pollinisateurs sans s'attaquer aux racines du problème : les pesticides". Nicolas Laarman, délégué général de Pollinis (cf. item 2)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Pour reconstruire l'écosystème de la baie de Galveston (Texas), les coquilles d'huîtres sont récupérées et déversées au printemps sur des rochers posés au fond de l'eau, sur les sites à faibles marées. (cf. item 3)
— Les initiatives vertueuses dans la restauration collective ou la distribution destinées à réduire le gaspillage alimentaire pourront recevoir un nouveau label national "anti-gaspillage alimentaire". (cf. item 4 & 16)
— Loin de l’agronégoce et du triptyque OGM-monoculture-pesticides, le riz bio du Mouvement des sans-terre (MST) brésilien est vendu dans tout le pays, tandis que 30 % de sa production est exportée à l’étranger. (cf. item 10)
— Quelles sont les fibres textiles à privilégier pour moins polluer ? Examen à la loupe les étiquettes. (cf. item 13)
— Le mouvement #PourEux s'est donné pour mission de nourrir des sans-abris. Une partie des bénévoles cuisine, tandis que l'autre se charge des livraisons. (cf. item 17)
PRÉVENTION DU JOUR : Plus de 350 000 canards abattus avec le doublement du nombre de foyers de grippe aviaire dans le Sud-Ouest. (cf. item 7 & suite)
CONFLIT DU JOUR : Donneuse d’ordre d’une étude sur le glyphosate, herbicide controversé, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a exigé du Centre international de recherche sur le cancer qu’il collabore avec les industriels, ce que celui-ci a refusé. (cf. item 8)
PRÉCONISATION DU JOUR : L’agronome Marc Dufumier préconise d’étendre les surfaces en légumineuses aux dépens de cultures dont il est difficile de vendre les excédents à l’export. (cf. item 9)
ENQUÊTE DU JOUR : L'huile de palme utilisée par de grandes marques serait liée au travail d'enfants, effectué dans des conditions dramatiques selon une enquête de l'agence de presse américaine Associated Press (AP). (cf. item 11)
DÉCISION DU JOUR : Le Conseil d'Etat recadre les maires et rappelle qu’ils ne sont pas habilités à prendre des arrêtés anti-pesticides. (cf. item 14 & suite)
CONSULTATION DU JOUR : Du 5 janvier au 2 février 2021, la Commission européenne met en consultation une stratégie pour des textiles durables c’est-à-dire réutilisables, réparables, recyclables et économes en énergie. (cf. item 15 & suite)
CHIFFRES DU JOUR : — Les incendies de forêt sont au plus haut en dix ans au Brésil, dont près de la moitié en Amazonie, soit une augmentation annuelle record de 12,7%, selon les statistiques de l'Institut national de recherches spatiales (INPE). (cf. item 12)
— Un plan de 100 millions d’euros vient d’être dévoilé par le gouvernement pour développer la culture de protéines végétales. (cf. item 18)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Il faudrait payer la viande 2,5 fois plus cher pour compenser les coûts extérieurs, Slate, 24/12/20, 10h15
Repéré par Léah Boukobza sur Science Alert

C'est le prix du fardeau environnemental que notre consommation fait peser sur la planète.
Aujourd'hui, l'agriculture est extrêmement polluante et participe à l'accélération du changement climatique. L'élevage du bétail, qui occupe plus d'un quart des terres de notre planète, est particulièrement néfaste sur ce point. Selon une nouvelle étude, il faudrait payer sa viande à un prix 2,5 fois plus élevé pour espérer réparer les dommages environnementaux causés par l'industrie.
Un moyen radical pour ralentir nos émissions de gaz à effet de serre serait que nous arrêtions de consommer de la viande. À l'inverse, on s'attend plutôt à une augmentation de la production de viande dans les prochaines décennies. C'est pourquoi cette récente étude suggère d'élever le prix des aliments les plus polluants, notamment celui de la viande, pour que soit pris en compte l'impact néfaste des gaz à effet de serre.
Selon l'équipe de recherche, il faudrait payer sa viande 2,5 fois plus cher que le prix actuellement affiché. «Les coûts extérieurs ne sont pas inclus dans les prix du marché lorsque l'on achète de la nourriture. En absence de paiement compensatoire, cela mène à une importante distorsion du prix du marché et à une détérioration du bien-être de la société dans son ensemble.»
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/198538/payer-viande-2-fois-plus-cher-compenser-pollution-gaz-effet-serre>
En savoir plus :
> Calculation of external climate costs for food highlights inadequate pricing of animal products <https://www.nature.com/articles/s41467-020-19474-6>, Nature Communications, 15 December 2020
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2- Un plan en faveur des pollinisateurs pour faire oublier les néonicotinoïdes, Actu-environnement, 24/12/20
Laurent Radisson

La réautorisation des néonicotinoïdes a laissé des traces. Le Gouvernement prépare un nouveau plan pour les pollinisateurs censé la faire oublier. Mais certaines organisations agricoles s'y opposent.
Le 10 décembre dernier, le Conseil constitutionnel validait la loi qui réautorise les néonicotinoïdes pour les cultures de betteraves sucrières. « Un renoncement écologique », avait réagi le sénateur Joël Labbé, à l'origine de la loi interdisant l'utilisation des pesticides par les collectivités publiques et les particuliers.
Pour reverdir son action, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, compte sur le nouveau plan en faveur des pollinisateurs dont elle a présenté l'état d'avancement aux parties prenantes le 18 décembre. Ce plan s'articule autour de quatre axes. Mais, au-delà des questions d'amélioration des connaissances, de lutte contre les agresseurs de la ruche ou d'accompagnement économique, c'est bien celle de l'épandage des pesticides qui polarise le débat.
Étendre l'interdiction aux fongicides et herbicides
L'exécutif prépare une révision de l'arrêté « abeilles » de 2003 qui interdit le traitement des cultures en floraison par des insecticides. Le projet d'arrêté prévoit d'étendre cette interdiction aux fongicides et aux herbicides. La possibilité de traitement après le coucher du soleil serait permise pour les produits portant la mention « abeilles ». Des dérogations seraient en outre à l'étude pour répondre aux difficultés techniques rencontrées lors de traitements de nuit : surfaces à traiter importantes, situations topographiques particulières, traitement de ravageurs diurnes ou traitement curatif avec des fongicides.
Les professionnels de l'apiculture et les ONG environnementales accueillent avec satisfaction les avancées de ce texte mais soulignent aussi ses limites, et surtout les menaces qui pèsent sur lui. Ainsi, l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf) salue « un arrêté indispensable pour le bien-être des pollinisateurs ». Mais l'organisation professionnelle appelle dans le même temps le Gouvernement à honorer ses engagements et à appliquer strictement les recommandations de l'Agence de sécurité sanitaire (Anses). Dans un avis rendu en février 2019, cette dernière préconisait en effet de durcir les règles applicables aux traitements phytosanitaires afin de protéger les abeilles.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/plan-pollinisateurs-arrete-abeilles-pesticides-neonicotinoides-36785.php4>
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3- Sur les côtes du Texas, les coquilles d'huîtres sont recyclées en récifs, AFP, 25/12/20, 04h48

A la terrasse d'un restaurant de fruits de mer à Houston, la plus grande ville du Texas, quelques dames savourent une préparation locale d'huîtres.
Panés, les mollusques sont glissés dans un sandwich, non sans avoir été d'abord enduits de mayonnaise. Les clientes, qui profitent à l'ombre d'un palmier de cette journée d'hiver à 20°C, ne se doutent pas qu'à l'arrière du restaurant une jeune femme s'active à donner une seconde vie aux coquilles.
Grâce à Shannon Batte, elles deviendront bientôt un récif, dans la baie de Galveston, à 10 kilomètres d'ici. A l'abri des regards, la salariée de la Galveston Bay Fondation charge en effet sur sa remorque sept poubelles de 80 kilos, remplies de coquilles d'huîtres, mais aussi d'eau, de fourchettes oubliées et de citrons. Toute l'année, les lundis, mercredis et vendredis, elle fait ainsi le tour des restaurants partenaires de son association.
"La plupart des gens consomment des huîtres les mois en +r+. Comme nous sommes en décembre, c'est la bonne période. Mais à cause du Covid, nous n'avons pas autant de coquilles que d'habitude", explique-t-elle.
"Nos clients veulent savoir d'où viennent les huîtres et où elles vont" indique Tom Tollett, le patron de l'établissement Tommy's Seafood Restaurant & Oyster Bar, cité par la fondation. C'est ici qu'eut lieu la première collecte il y a presque 10 ans, en mars 2011.
Les tournées se sont rallongées puisqu'aujourd'hui une dizaine de restaurants autour de la baie participent au programme. Sur leurs menus ou sur leurs tables, logos et schémas montrent aux convives le devenir des milliers de coquillages récoltés : ils rejoindront tout simplement les eaux où ils se sont formés. De nouvelles huîtres viendront se fixer et se développer dessus.
- "Un véritable littoral de vie" -
Perle du Texas, la baie de Galveston constitue un écosystème particulièrement riche en fruits de mer, grâce au mélange saumâtre de l'eau douce des rivières et de l'eau salée du golfe du Mexique. 
En 1845, quand l'Etat fut rattaché aux Etats-Unis, la ville de Galveston possédait déjà son bar à huîtres. 
Mais en septembre 2008, l'ouragan Ike (113 morts aux Etats-Unis) détruit plus de la moitié de leur habitat, étouffant leurs récifs avec des sédiments.
Pour reconstruire l'écosystème, les coquilles sont donc désormais déversées au printemps sur des rochers posés au fond de l'eau, sur les sites à faibles marées. Là où le courant est plus fort, les crustacés sont réunis dans des filets et érigés en barrages. 
Ils constituent un nouvel habitat et servent aussi, en cassant les vagues, à lutter contre l'érosion des sols. L'eau plus calme est alors propice au développement de la végétation.
"C'est une méthode qui vient d'une association soeur de Floride, la Tampa Bay Watch", explique Haille Leija, en charge de la restauration au sein de la fondation de Galveston. "Elle crée un véritable littoral de vie très différent des barrières en dur qui existent pour protéger les côtes".
À ce jour, la fondation se félicite d'avoir ainsi protégé plus de 30 kilomètres de côtes et restauré 20 hectares de marais salés. Elle a récupéré 54 tonnes de coquilles en 2012, 125 en 2019 et 111 en 2020, malgré le contexte sanitaire.
Une fois immergés, les coquillages constituent aussi de parfaits abris pour crabes, crevettes et petits poissons. Autant d'animaux sauvages qui en nourriront de plus gros et contribuent ainsi à la diversité du milieu.
- Un "site de cure" -
Enfin, développer la population d'huîtres offre un autre avantage : chaque mollusque filtre naturellement jusqu'à 190 litres d'eau par jour !
Mais avant de faire trempette, les coquillages de Shannon Batte font une halte dans ce que la fondation appelle un "site de cure", un terrain vague de Pasadena, entre Houston et la côte.
L'employée de 33 ans y vide ses poubelles, retire les fourchettes à huîtres et étale les coquilles au sol. Trois mois plus tard, elles seront retournées grâce à une petite tractopelle. Elles passeront ensuite un trimestre supplémentaire au grand air.
Cette cure de soleil prolongée dans un des trois sites dédiés stérilise les coquilles en tuant bactéries et parasites. Les premières mouches arrivent sans tarder et bientôt quatre sangliers lèchent les coquillages et croquent les citrons. 
"Ils ont de moins en moins peur et parfois n'attendent pas que je sois partie pour se régaler. Je m'en méfie car ils peuvent attaquer. Heureusement, j'ai un klaxon à air comprimé pour les effrayer", sourit la jeune femme.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/sur-les-cotes-du-texas-les-coquilles-d-huitres-sont-recyclees-en-recifs_150378>
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4- Le gouvernement lance un label national "anti-gaspillage alimentaire", France info avec AFP, 28/12/20, 17:31

Les conditions précises pour bénéficier du label seront annoncées en 2021, ainsi que les conditions de validation et de contrôle.
Vers moins de gaspillage en 2021 ? Les initiatives vertueuses dans la restauration collective ou la distribution destinées à réduire le gaspillage alimentaire pourront recevoir un nouveau label national "anti-gaspillage alimentaire", annoncé lundi 28 décembre par le gouvernement.
Ce label est permis par un décret adopté la veille de Noël, le 24 décembre, qui accompagne la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire (AGEC), précise un communiqué des ministères de la Transition écologique, de l'Agriculture et l'Alimentation.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/le-gouvernement-lance-un-label-national-anti-gaspillage-alimentaire_4236411.html>
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5- Tribune. « Notre campagne s’endort, comme un vieillard qu’on oublie », Le Monde, 29/12/20, 05h00
Par Anne-Cécile Suzanne, agricultrice

Les territoires ruraux doivent exister autrement que comme un idéal pour les citadins, souligne, dans une tribune au « Monde », Anne-Cécile Suzanne, agricultrice dans l’Orne.
Tribune. L’hiver tombe sur notre campagne. Doucement, la brume se fait plus dense et semble coller aux collines, aux montagnes, aux plaines effeuillées. Les forêts se marbrent de gris, les animaux sauvages se rapprochent des fermes pour voler quelques grains de maïs, quelques fruits laissés aux pieds des pommiers. Tranquillement, notre campagne s’endort, comme un vieillard qu’on oublie.
> Lire aussi  Les territoires ruraux confrontés à la raréfaction des services publics
Au village, la boulangerie est à vendre, tandis que le café n’a, depuis des années, jamais été repris. Les vaches, qu’on voyait souvent pâturer dans les prairies, sont maintenant difficiles à trouver depuis que leurs éleveurs ont déclaré forfait. Les prés d’ailleurs ne fleurissent plus et sont progressivement labourés, ou abandonnés. Les animaux sauvages se voient ainsi délogés, mais ça, on ne le voit pas au rayon végan du supermarché. Beaucoup d’usines ont fermé, et les emplois avec elles, parce qu’elles n’ont pas su s’adapter au « tout globalisé ». Les maisons se vident la semaine, pour ne devenir que des résidences de week-end. Le train est en panne, l’avion ne passera jamais, alors la voiture sort du garage pour aller au supermarché parce que dix kilomètres, c’est long à pédaler. Doucement, notre campagne s’endort, sans faire grand bruit.
> Lire aussi  « Beaucoup de gens, à Paris, sont moins bien logés que mes vaches » : le désarroi du monde agricole face à l’« agribashing »
Pourtant, à côté d’elle, la métropole s’éveille. Elle s’élance, avec ses grandes écoles renommées, ses multinationales dorées, ses quartiers décorés, vers la compétition planétaire, le « tout vert », l’économie digitalisée, la finance de marché. Elle accélère sa course, vers toujours plus de PIB, de lignes de métro, d’immeubles gris acier. La métropole grandit, et de son ombre ternit la ruralité, cette ruralité si lente, qui n’a pourtant qu’à suivre le rythme imposé. Une ruralité qui ne sait même pas préserver sa nature si fragile, alors qu’avec un compost, une cabane à insectes et trois arbres plantés, on a évidemment moyen de sauver l’écosystème en danger.
Plein les bottes
« Pourquoi ne préserve-t-elle pas ses paysages en l’état ? », lui demande-t-on, affolé, depuis le macadam desséché des petits espaces urbano-développés. « Pourquoi ces agriculteurs si bêtes n’arrêtent-ils pas les pesticides ? », se demande-t-on, en polluant chaque jour les eaux de nos produits ménagers, en rendant les poissons stériles à cause de nos pilules hormonées. « Pourquoi la ruralité ne se mue-t-elle pas en musée ? », se demande-t-on, pour permettre à la ville d’encore plus vite avancer, urbaniser, polluer ?
La campagne s’endort, comme un vieillard qu’on oublie, mais sa léthargie est ronchonne, aigrie. On lui impose des normes, des politiques de Paris, Lyon et Marseille, alors qu’elle aimerait, juste un peu, faire ce qu’elle veut. Elle sait ce qu’il faut faire pour nourrir les gens, vivre heureux au grand air, créer des métiers qui, parce qu’ils ont un sens, créent de la fierté. Elle sait intégrer les personnes âgées, les chômeurs de longue durée. Elle est pleine d’un terroir qui, même jusqu’à l’Elysée, enchante le palais. Elle en a juste marre de voir ses jeunes partir dès qu’ils sont diplômés, son Internet ramer pour chaque octet de données. Elle en a marre qu’on ne parle que banlieues, bio et 5G alors qu’elle, c’est de services collectifs, d’entreprises et de médecins dont elle a besoin.
> Lire aussi  Le monde rural, fertile terre littéraire : « Des kilomètres à la ronde » et « Le Monde du vivant »
Alors la ruralité vote pour le Rassemblement national, elle bloque quelques ronds-points, juste pour exister un peu au regard de la ville, le temps de reportages télévisés. Elle rêve d’un changement de ton, d’une tentative de compréhension de la part de ceux qui, de plus en plus, ne rêvent que d’une campagne idéalisée mais surtout sacrifiée, dont il fait bon profiter entre avril et septembre, le temps d’une randonnée, d’un bon golf ou d’un canard mijoté. Pourtant, la ruralité a le droit d’exister, même si elle est isolée, même si elle vote peu, même si elle vote mal, à force d’être oubliée, car elle représente plus de 10 millions de Français. Sans doute serait-il donc temps de se rappeler que la République, c’est la fraternité, la liberté, mais aussi l’égalité.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/29/notre-campagne-s-endort-comme-un-vieillard-qu-on-oublie_6064712_3232.html>
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6- Tribune. « Il y a urgence à reconnecter notre économie aux réalités de cette nature au bord de l’épuisement », Le Monde, 29/12/20, 05h30
Par Collectif

Alors que la crise sanitaire a démontré la fragilité de notre modèle agricole, un collectif de personnalités engagées pour une transition écologique et solidaire plaide, dans une tribune au « Monde », pour un nouveau pacte entre villes et campagne et invite à repenser notre relation à la terre.
Tribune. Le Covid-19 aura eu au moins un mérite : révéler au plus grand nombre la vulnérabilité de notre système et rendre manifeste l’urgence de proposer de nouveaux modèles de production et de vivre-ensemble, plus résilients, porteurs de sens, créateurs de richesses et de solidarités. Face aux crises écologiques, économiques et sociales s’impose une évidence : la nécessité de (re)toucher terre. Un retour à la terre que nous entendons au sens large, c’est-à-dire repenser les relations ville-campagne, reconnecter notre société hors-sol au vivant et redonner une place centrale à l’agriculture et aux paysans.
> Lire aussi  « Notre campagne s’endort, comme un vieillard qu’on oublie »
Le modèle urbain consumériste arrive en bout de course. Cette impasse invite à changer de regard sur la ruralité. Loin des congestions automobiles et du stress, agriculteurs, entrepreneurs, associations, artistes et collectivités inventent chaque jour d’autres façons de produire, de travailler, d’habiter. Ils refont battre le cœur des villages, mettent de la poésie dans nos vies, permettent la résilience alimentaire et économique, mettent les gens en relation et ouvrent à de nouvelles solidarités.
Ce foisonnement d’expériences offre une occasion pour les campagnes de jouer un rôle politique fort dans la construction du monde de demain et invite à penser de nouveaux équilibres territoriaux. Oui, les campagnes qualifient les villes aujourd’hui ! Nous plaidons pour un nouveau pacte ville-campagne qui favoriserait les complémentarités et les mises en cohérence plutôt que l’irresponsable « laisser-faire » libéral.
Miser sur l’intelligence collective
Les nouveaux modes de travail et les technologies rendent aujourd’hui possible un exode urbain. Le confinement loin des villes aura permis à de nombreux citadins de l’expérimenter temporairement, et pour certains de sauter le pas définitivement. Mais pour que ce phénomène soit une véritable opportunité, il doit faire l’objet de « politiques d’accueil ». Et inversement, les projets des néoruraux doivent s’inscrire dans le respect des spécificités et des besoins locaux. Seul un projet politique qui s’inscrit dans des processus de rencontres entre les différents acteurs fera sens, et permettra à chacun de s’approprier le territoire et de travailler ensemble.
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La diversité et le lien sont les seules réponses à la complexité. Les crises actuelles ont pris racine dans un mal invisible : celui de l’uniformisation des êtres et des territoires. Face à l’ineptie d’un monde cloisonné, nous devons concentrer nos efforts sur le lien à l’autre : entre citadins et ruraux, entre les mondes agricoles, économiques, politiques et artistiques. La résilience ne peut se créer qu’en misant sur nos complémentarités. L’innovation naît de l’intelligence collective.
Or, nous avons un challenge de taille : (ré)inventer les activités de demain avec pour seul viatique le souci du vivant. Notre système est arrivé au bout de l’absurde, celui d’un monde déconnecté de la complexité de la vie, dirigé par une économie hors-sol, où s’expérimente chaque jour de façon plus aiguë la perte de sens de nos métiers.
Sortir du « je consomme, donc je suis »
A l’heure de l’épuisement des ressources, comment décemment poursuivre un modèle basé sur une croissance infinie ? Si la fonction de l’économie est de gérer la rareté, comment expliquer que celle-ci n’intègre pas la fonte du capital environnemental et refuse de payer le « coût nature » de l’industrialisation de ses process ?
C’est là notre perte, une dette qu’aucune ligne de production ne pourra compenser et que les générations futures n’auront de cesse d’éponger. Car non, le monde d’après ne pourra pas être celui de la croissance verte. Il y a urgence à reconnecter notre économie et nos comptabilités aux réalités de cette nature au bord de l’épuisement.
Pour forger cette nouvelle économie, il est une loi qu’on ne criera jamais assez fort : moins de biens, plus de liens ! Nous devons sortir de la religion du « je consomme, donc je suis », pour proposer un changement de paradigme : une société de l’être, de la nature, de la simplicité heureuse d’être connecté au vivant, humain et non humain. De ce point de vue, les agriculteurs ont un rôle majeur à jouer dans le monde à venir, concernant la transmission de leurs savoirs mais aussi la résilience de nos modèles. Il convient de reconnaître leur valeur fondamentale.
Redonner sa place à l’agriculture locale
Si la France est vulnérable, elle l’est en particulier au niveau de son autosuffisance alimentaire. Nous assistons à une baisse du nombre d’agriculteurs alors que nous n’en avons jamais autant eu besoin. Au sortir de la seconde guerre mondiale, plus d’un tiers des personnes en âge de travailler étaient dans l’agriculture. Aujourd’hui, cela ne concerne plus que 2,5 % des actifs.
Mais nos concitoyens doivent prendre conscience que, s’ils ont majoritairement des métiers tertiaires, c’est parce qu’ils leur ont délégué la production de vivres. La France conserve des ressources, mais la production n’est aujourd’hui organisée que dans une logique industrielle d’exportation. Il est temps pour notre pays de questionner son modèle et de refaire de la question agricole et de l’autosuffisance alimentaire des priorités absolues.
> Lire aussi  La lente hémorragie du monde agricole français
Pour redonner au secteur dit « primaire » sa place première, plusieurs défis attendent notre pays : repenser les stratégies alimentaires et agricoles en renforçant la résilience locale, la justice environnementale et la justesse économique, et favoriser le développement d’une nouvelle génération d’agriculteurs, plus « paysans » qu’exploitants agricoles.
Ce nouveau contrat écologique et social, cette reconnexion à la terre, ces nouvelles relations ville-campagne, l’autonomie des territoires et leurs capacités à offrir aux populations des lieux de vie désirables doivent s’inscrire dans un projet politique qui doit s’affranchir de toute logique partisane. Nous l’appelons de nos vœux, il en va de notre survie.
Premiers signataires : Emmanuelle Coratti, présidente de l’association Back to Earth ; Claire Desmares-Poirrier, paysanne, activiste de la ruralité positive ; Damien Deville, géographe et anthropologue, membre de l’Archipel des Alizées ; Jean-Yves Pineau,directeur de l’association Les Localos.
> La liste complète des signataires est disponible ici <https://www.backtoearth.fr/post/liste-des-signataires-du-manifeste-pour-re-toucher-terre>.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/29/il-y-a-urgence-a-reconnecter-notre-economie-aux-realites-de-cette-nature-au-bord-de-l-epuisement_6064714_3232.html>
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7- Grippe aviaire : l’abattage préventif étendu à une centaine de communes dans le Sud-Ouest, Le Monde avec AFP, 29/12/20, 09h08

Le texte publié mardi donne la liste d’une centaine de communes, dont la plupart sont situées dans les Landes et cinq dans les Pyrénées-Atlantiques. 
Les autorités ont ordonné l’abattage préventif de volailles d’élevage dans une centaine de communes, principalement des Landes mais aussi des Pyrénées-Atlantiques, afin de maîtriser la propagation de la grippe aviaire, selon un arrêté paru au Journal officiel mardi 29 décembre. Le texte entre en vigueur mardi.
Un précédent arrêté, en date du 23 décembre, ordonnait un abattage préventif dans onze communes des Landes. Le texte publié mardi liste une centaine de communes, dont la majorité est située dans les Landes et cinq dans les Pyrénées-Atlantiques.
> Lire aussi  Grippe aviaire : abattages préventifs de 40 000 canards dans les Landes
« Considérant la propagation du virus responsable de l’influenza aviaire hautement pathogène de sous-type H5N8 dans l’avifaune et sur des volailles d’élevage, en particulier de palmipèdes, dans le département des Landes et la nécessité de prévenir le risque d’extension de l’épizootie », un « abattage préventif est ordonné en vue d’accélérer la maîtrise de l’épizootie », stipule l’arrêté.
Abattages préventifs massifs
Le texte met notamment en avant « la forte densité d’élevages de volailles dans le département des Landes ». Les « publics concernés » sont « l’ensemble des détenteurs d’oiseaux (volailles, oiseaux d’ornement, gibier et faune sauvage captive), les vétérinaires, les laboratoires d’analyses départementaux, les professionnels de l’aviculture, les entreprises d’équarrissage et d’abattage ».
La semaine dernière, des abattages préventifs massifs de 40 000 canards avaient été ordonnés dans les Landes pour juguler la propagation de la grippe aviaire, détectée dans 18 foyers en France.
Comme plusieurs pays d’Europe, la France est confrontée à un épisode d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) depuis la mi-novembre. Le virus en cause (H5N8) atteint exclusivement les oiseaux. Il n’est pas transmissible à l’homme. La maladie circule activement dans la faune sauvage et se manifeste à l’occasion des migrations vers le sud.
> Lire aussi  Grippe aviaire : « le foie gras touché au cœur »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/29/grippe-aviaire-l-abattage-preventif-etendu-a-une-centaine-de-communes_6064726_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Face à la grippe aviaire, la filière canards des Landes se mobilise <https://information.tv5monde.com/info/face-la-grippe-aviaire-la-filiere-canards-des-landes-se-mobilise-389681>, AFP, 29/12/20, 21:00
> Grippe aviaire : doublement du nombre de foyers dans le Sud-Ouest, plus de 350 000 canards abattus <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/07/grippe-aviaire-l-epizootie-est-hors-de-controle-dans-le-sud-ouest_6065526_3244.html>, Le Monde avec AFP, maj le 08/01/21 à 04h02
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8- Cancer et glyphosate : le complément d’expertise de l’Anses n’aura pas lieu, Le Monde, 01/01/21, 16h00
Stéphane Foucart

Donneuse d’ordre d’une étude sur l’herbicide controversé, l’agence française a exigé du Centre international de recherche sur le cancer qu’il collabore avec les industriels, ce que celui-ci a refusé. 
Le glyphosate est la plaie des agences réglementaires. En mars 2018, le gouvernement avait saisi l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) afin qu’elle mette sur pied et finance une série d’études susceptibles de trancher la controverse sur la cancérogénicité de l’herbicide. Le premier volet de ces travaux avait été confié à un consortium de laboratoires publics, qui s’est retiré mi-juillet. Le second était attribué au Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), mais lui aussi vient de signifier à l’Anses qu’il renonce.
> Lire aussi  Les autorités sanitaires restreignent l’usage du glyphosate, quand des alternatives existent
Le gendarme français des pesticides l’a annoncé début décembre avec une singulière discrétion, en ajoutant à l’un de ses communiqués de presse, daté du 23 juillet, une brève note de bas de page de deux lignes. « En octobre 2020, peut-on y lire, le CIRC a fait part à l’Anses de sa décision de retirer son programme d’étude sur la toxicité du glyphosate afin de se recentrer sur de nouvelles priorités de recherche. » Une version qui diffère sensiblement de celle du CIRC.
Conflits d’intérêts
En juin, la révélation de conflits d’intérêts internes à la procédure d’attribution des fonds de recherche avait déjà créé le trouble. Plusieurs chercheurs ayant été choisis par l’Anses pour établir le cahier des charges des études à mener avaient en effet candidaté et leur laboratoire avait remporté l’appel d’offres. Le cahier des charges avait été validé par un groupe d’experts de l’Anses dans lequel siégeait de surcroît l’un des chercheurs lauréats. Une situation dénoncée à l’Assemblée nationale par les députés Delphine Batho (Génération écologie, Deux-Sèvres) et Loïc Prud’homme (La France insoumise, Gironde). Devant la controverse, le consortium désigné par l’Anses avait renoncé, mi-juillet, à conduire les études en question.
> Lire aussi  Glyphosate : la déontologie de l’Anses mise en cause
Cette fois, ce sont les exigences de l’Anses à l’égard du CIRC qui ont conduit à un désaccord sur l’implication des industriels dans le projet, et finalement au retrait de celui-ci. « A l’origine, le CIRC a répondu à un appel d’offres de l’Anses pour étudier les mécanismes d’action potentiels du glyphosate sur le développement du cancer », explique-t-on à l’agence onusienne basée à Lyon, et chargée d’animer la recherche sur le cancer au niveau mondial.
Le but du projet proposé par le CIRC était « d’apporter des données de qualité sur les mécanismes d’action épigénétiques du glyphosate liés au développement du cancer ». Selon l’agence onusienne, « ce projet dans son ensemble n’a pas été retenu pour financement par l’Anses, qui a décidé de financer uniquement la partie consacrée à l’effet génotoxique [toxicité pour l’ADN] du glyphosate ».
Mais en septembre, l’Anses aurait requis du CIRC qu’il collabore avec les sociétés commercialisant des produits à base de glyphosate, réunis au sein du Glyphosate Renewal Group (GRG), qui réunit des firmes comme Bayer, Syngenta, Nufarm, etc. « L’Anses a formulé deux requêtes, assure-t-on au CIRC. Le glyphosate qui sera testé dans l’étude du CIRC devra provenir du GRG et le protocole utilisé devra être transmis à ce dernier. » Créé au milieu des années 1960 à l’initiative du président Charles de Gaulle pour animer la recherche sur le cancer autant que pour préserver celle-ci des influences extérieures, l’agence onusienne est généralement jalouse de son indépendance.
Conditions « inacceptables »
Ces deux conditions ont été jugées « inacceptables », selon le CIRC, et « la décision de se retirer du projet a été communiquée à l’Anses le 2 octobre ». Trois jours plus tard, raconte-t-on à l’agence onusienne, l’Anses fait machine arrière et se dit finalement prête à financer l’étude aux conditions du CIRC, sans implication des industriels et sans partage du protocole de recherche. Trop tard.
« Une évaluation du glyphosate ayant déjà eu lieu et restant valide à ce jour, il nous a semblé préférable de ne pas prendre part à ce projet sur la génotoxicité en France », conclut-on au CIRC. En 2015, l’agence onusienne a en effet classé le glyphosate, pesticide le plus utilisé au monde, comme « cancérogène probable » pour l’homme, ouvrant une controverse majeure avec les agences réglementaires américaines et européennes, qui contestent cette classification.
> Lire aussi  « Monsanto papers » : la bataille de l’information
Sollicitée, l’Anses n’est pas en mesure de répondre aux questions du Monde et renvoie à l’audition de son directeur général, Roger Genet, par les parlementaires de la mission d’information sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate. « J’ai le regret de vous annoncer que le Centre international de recherche sur le cancer (…) nous a écrit début octobre pour nous indiquer qu’il renonçait », a déclaré M. Genet au cours de son audition du 27 octobre.
« La directrice générale du CIRC m’a indiqué que, dans le cadre de leur nouveau plan stratégique 2021-2025, le choix du CIRC a été de se reconcentrer sur des études épidémiologiques, de faire des choix et finalement de renoncer à conduire un certain nombre de travaux qui étaient plus des travaux in vitro, sur des cultures cellulaires, a-t-il poursuivi. Elle m’a donc adressé un courrier final le 23 octobre pour m’indiquer que, compte tenu de ces réorientations des priorités scientifiques, le CIRC préférait renoncer aux travaux pour lesquels il avait soumis un projet. »
Ainsi, aucune des études sur le glyphosate pilotées par l’Anses ne verra finalement le jour avant la réévaluation de l’herbicide controversé, en cours au niveau européen. Cette réévaluation doit s’achever en 2022 et déterminera la réhomologation du célèbre herbicide.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/01/cancer-et-glyphosate-le-complement-d-expertise-de-l-anses-n-aura-pas-lieu_6064983_3244.html>
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9- Tribune. « Il existe déjà des pratiques agricoles alternatives à l’emploi du glyphosate et des néonicotinoïdes », Le Monde, 02/01/20, 09h00 
Par Marc Dufumier*, agronome, professeur honoraire à AgroParisTech

L’agronome Marc Dufumier dénonce, dans une tribune au « Monde », l’incapacité de l’Etat à respecter ses engagements écologiques et préconise d’étendre nos surfaces en légumineuses aux dépens de cultures dont nous ne parvenons que difficilement à vendre nos excédents à l’export
Tribune. Le président de la République Emmanuel Macron, interrogé le vendredi 4 décembre sur le média en ligne Brut, a reconnu ne pas avoir pu empêcher l’usage agricole du glyphosate dans les délais promis. Et de considérer que la« faute » était « collective ». Mais sans préciser pour autant sur qui incombe la responsabilité de ce qui semble être une boulette politique. Quelques semaines seulement après la réhabilitation de l’usage des néonicotinoïdes pour la culture de la betterave à sucre, cela fait vraiment désordre.
Mais a-t-on seulement quelques raisons d’être surpris ? Quelles mesures ont été prises pour inciter les agriculteurs à trouver une alternative à l’emploi de chacun de ces pesticides, dont les dangers sont de plus en plus en plus reconnus par les scientifiques ? Rigoureusement aucune !
A quoi s’ajoute aussi le fait que les 146 recommandations de la conférence citoyenne pour le climat, qu’Emmanuel Macron affirmait vouloir soutenir « sans filtre », ne semblent pas devoir être pleinement prises en compte. Cela fait vraiment beaucoup de promesses non tenues.
> Lire aussi  Néonicotinoïdes : le Conseil constitutionnel valide la loi levant partiellement leur interdiction
Et cela d’autant plus qu’il existe d’ores et déjà des pratiques agricoles alternatives à l’emploi du glyphosate et des néonicotinoïdes. Ces techniques, qui relèvent d’une agroécologie scientifique (la discipline des agroécologues) et s’inspirent en même temps de savoir-faire paysans très anciens, ne visent pas tant à éradiquer les herbes concurrentes des plantes cultivées ou les pucerons qui leur transmettent des virus qu’à en réduire la prolifération et minimiser leurs dommages.
Allonger les rotations de cultures
La première d’entre elles consiste à allonger les rotations de cultures et diversifier les espèces cultivées au sein de nos terroirs. Si l’on veut limiter la multiplication des herbes indésirables sur un même terrain agricole, il convient de ne pas y cultiver tous les ans la même culture.
Cela a pour effet de perturber le cycle de reproduction de ces dites « mauvaises herbes » sur chacune des parcelles en n’y pratiquant pas tous les ans les mêmes travaux culturaux. Celles qui tendent à proliférer en compagnie d’une espèce cultivée particulière ne peuvent guère se reproduire en grand nombre les années suivantes au voisinage d’autres espèces dont la croissance et le développement interviennent à des dates différentes.
Quand au cours d’une même année, au sein d’un même terroir, les parcelles sont occupées par des cultures d’espèces très variées, les insectes susceptibles d’occasionner de gros dégâts sur l’une d’entre elles éprouvent de réelles difficultés à se propager du fait que les cultures présentes sur les parcelles voisines ne leur sont guère accueillantes.
Si les parcelles de betterave à sucre affectées par la jaunisse avaient été plus dispersées dans l’espace et entourées de diverses autres cultures, les pucerons qui lui ont inoculé le virus à l’origine de cette maladie ne se seraient pas autant disséminés.
Espèces peu accommodantes
Et si les parcelles de betteraves avaient été entourées de haies vives hébergeant diverses espèces herbacées, arbustives et arborées, les pucerons n’auraient pas tardé à être neutralisés par les larves ou adultes de multiples insectes auxiliaires : coccinelles, syrphes, chrysopes, cécidomyies, etc. Les pertes de production auraient donc été bien moindres que celles observées cette année, sans avoir à employer de coûteux insecticides.
> Lire aussi  « Le recours aux néonicotinoïdes sous prétexte de sauver la betterave est une erreur fondamentale »
Parmi les cultures qu’il nous faudrait réintégrer au plus vite dans nos rotations et nos assolements, il convient de citer surtout les plantes de l’ordre des légumineuses : trèfles, luzernes et sainfoins destinés à l’alimentation des herbivores ; lupins, féveroles et pois fourragers consacrés à celle des volailles et porcins ; lentilles, pois chiche et autres légumes secs dont nous faisons trop peu usage dans nos repas. Ces espèces ne sont pas en effet très accommodantes pour les pucerons verts s’attaquant aux betteraves et autres cultures.
Et de surcroît, ces légumineuses nous permettraient de réduire notre énorme déficit en protéines végétales destinées à la nutrition animale. Pourquoi ne voudrions-nous pas mettre fin aux importations massives de graines et tourteaux de soja en provenance des Etats-Unis, du Brésil ou d’Argentine ? Soja dont les surfaces ont été étendues au détriment de forêts et savanes arborées naturelles.
> Lire aussi  « Déroger à l’interdiction sur les néonicotinoïdes en faveur des betteraviers est la meilleure position pour l’environnement »
Le président n’avait-il pas déclaré, au lendemain de la dernière réunion du G7 qui s’est tenue à Biarritz, qu’il nous fallait retrouver au plus vite notre « souveraineté protéinique » et ne pas signer les accords du Mercosur (communauté économique qui regroupe l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et le Venezuela) ? Encore une promesse vouée à être bafouée sans détour ? Une affaire à suivre.
A qui la faute ?
La somme de 100 millions d’euros annoncée dans le plan de relance pour inciter nos agriculteurs à cultiver des protéagineux paraît bien dérisoire, en comparaison avec les milliards d’euros de subventions de la politique agricole commune que perçoivent annuellement nos agriculteurs en proportion des surfaces disponibles.
> Lire aussi  Pourquoi « réautoriser les néonicotinoïdes pour un système de culture betteravier désuet et dommageable » ?
Cela est d’autant plus regrettable que les plantes de l’ordre des légumineuses contribuent à fertiliser les sols en azote par la voie biologique et nous éviteraient d’avoir grandement recours aux engrais azotés de synthèse, coûteux en énergie fossile importée et très émetteurs de protoxyde d’azote, principale contribution de l’agriculture française au dérèglement climatique.
Etendre nos surfaces en légumineuses aux dépens de cultures dont nous ne parvenons que difficilement à vendre nos excédents à l’export serait favorable à notre balance commerciale extérieure du fait des moindres importations de soja et de gaz naturel.
> Lire aussi  Réintroduction des néonicotinoïdes : « La crise sucrière actuelle a moins à voir avec les pucerons qu’avec la fin des quotas européens en 2017 »
Tout cela avait d’ailleurs été rappelé par la conférence citoyenne pour le climat. Mais au vu du projet de loi sur le climat actuellement en préparation, il est à craindre que cette promesse ne soit pas non plus tenue. A qui la faute ? A l’incompétence des technocrates qui entourent ceux qui nous gouvernent ? Aux pressions de puissants lobbys dont l’intérêt est de vendre toujours davantage de pesticides ? Sans doute les deux à la fois. C’est pitoyable !
*Marc Dufumier a publié De la terre à l’assiette. 50 questions essentielles sur l’agriculture et l’alimentation (Allary Editions, 2020).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/01/02/il-existe-deja-des-pratiques-agricoles-alternatives-a-l-emploi-du-glyphosate-et-des-neonicotinoides_6065017_3232.html>
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10- Reportage. Au Brésil, les sans-terre, champions du riz bio, Le Monde, 02/01/20, 10h06
Bruno Meyerfeld, Nova Santa Rita (Rio Grande do Sul), envoyé spécial

Dans l’Etat du Rio Grande do Sul, l’agroécologie est prospère, mais menacée par la politique de Jair Bolsonaro.
Le « monstre » s’enfonce à travers les rizières et file lentement vers l’horizon. Sous un ciel orageux, avec ses 3 m de haut, le Chupa Cabra(« suceur de chèvres » en portugais) a de quoi impressionner. Mais ce gros tracteur, portant le surnom d’une créature de légende, sorte de vampire des champs latino-américain, est en réalité bien inoffensif. Il sert même une juste cause : la production de riz bio par le Mouvement des sans-terre brésilien (MST).
Ses grandes roues très fines lui permettent de ne pas écraser les tiges émeraude, émergeant des eaux métalliques du delta du rio Jacui, tout près de Porto Alegre. La récolte prévue pour février promet d’être bonne – au moins autant que celle de cette année : en 2020, 15 000 tonnes de riz sans pesticides ont été collectées par les paysans sans-terre du Rio Grande do Sul, catapultant le MST comme premier producteur du produit en Amérique latine.
Dans le « campement » de Nova Santa Rita, où vivent une centaine de familles, on est à des années-lumière de l’image éculée du MST. Dans cette « ferme modèle » du mouvement, point de baraques insalubres ni de paysans en guenilles : le long de petits chemins arborés s’alignent des maisons proprettes aux pelouses bien tondues, avec garage, piscine, caméras de surveillance et vue sur les rizières…
Sens des affaires
« On est des privilégiés ! », dit en rigolant Indiane Witcel, jeune économiste de 27 ans et employée de la coopérative Coopan. Gérée en commun, celle-ci régule la production, garantit un salaire décent aux paysans (autour de 300 euros par mois, l’équivalent de deux fois le salaire minimum) et organise la vie en commun, avec crèche, salle des fêtes, compétitions sportives et épicerie aux prix encadrés… « La qualité de vie est très bonne. Personne ne veut partir d’ici. Et en plus, on travaille tous pour un idéal ! », ajoute Indiane.
Les sans-terre ont le sens des affaires. Le riz bio du MST est vendu dans tout le Brésil, notamment sous sa marque officielle, Terra Livre, flanquée du drapeau rouge, tandis que 30 % de sa production est exportée à l’étranger. A Nova Santa Rita, la Coopan s’enrichit, se diversifie, produit désormais viande de porc et lait de vache et s’est récemment offert un tout nouvel abattoir. « On a trouvé une voie entre justice sociale et préservation de l’environnement ! », s’enthousiasme Indiane.
Car le « vert » est vendeur, même au Brésil, pays champion des pesticides. Un Brésilien sur cinq consomme du « bio » régulièrement, avec un marché en expansion, évalué à plus de 700 millions d’euros. Le MST, premier producteur bio du pays, tient ici une place essentielle, cultivant des dizaines de produits sans pesticides à travers le Brésil, depuis le riz jusqu’aux légumes en passant par le café, le cacao, le miel ou encore le manioc…
Les sans-terre ont pris le virage de l’agroécologie avant tout le monde, dès la fin des années 1990. « On avait des camarades qui souffraient d’intoxication. Dans les champs, on voyait qu’il n’y avait plus un rat, plus un insecte. On a compris qu’il fallait vite changer quelque chose », se souvient Adir José Zarpelon, 53 ans, ouvrier historique de la coopérative, dressé sur son camion au milieu des rizières, déchargeant des sacs de grains.
« Très contrôlé »
Mais le riz bio, c’est coton. « Très compliqué, même !, rappelle Adir. Il faut accompagner chaque étape, préparer la terre, surveiller en permanence le niveau de l’eau… » Il faut aussi veiller à séparer le bon grain de l’ivraie : sur les terres de Nova Santa Rita, une partie des paysans cultive aussi du riz « conventionnel », avec pesticides… « Mais tout est très contrôlé ! Rien ne se mélange », rassure Adir, rappelant que le riz bio du MST dispose d’une certification internationale IMO (Institute for Marketecology, agence basée en Suisse), garante du respect du bio.
Si le Rio Grande do Sul accueille les fermes modèles du MST, c’est tout sauf un hasard : c’est précisément dans ces pampas du Grand Sud brésilien, qu’est né le mouvement, en 1984. « A cette époque, on assiste à une modernisation accélérée de l’agriculture et à un appauvrissement brutal des petits paysans, en particulier dans le Sud, où domine l’agriculture familiale », explique Wendy Wolford, spécialiste du mouvement à l’université Cornell (New York).
Alors que la dictature militaire s’achève, « se produit un énorme bouillonnement autour de l’Eglise catholique brésilienne, très progressiste, et les nouvelles formations de gauche, tel le Parti des travailleurs [PT] créé par Lula », poursuit Mme Wolford. Très mobilisés, les paysans du Sud se mettent donc à occuper en masse et pacifiquement les terres laissées à l’abandon par l’Etat ou les riches latifundiaires, révolutionnant les formes de mobilisation politique dans les campagnes d’Amérique latine.
Trente ans de lutte plus tard, le MST n’a pas obtenu la réforme agraire espérée, mais pas mal de succès. Les occupations successives, progressivement régularisées, ont permis à 350 000 familles de disposer de terres à cultiver. Le mouvement a particulièrement bénéficié des années Lula (2003-2011) : l’ancien ouvrier métallo, compagnon de route des sans-terre, ouvre grand les portes des ministères et des crédits publics aux paysans « rouges ». En huit ans, il redistribue près de 50 millions d’hectares de terre.
Certes, le président de gauche ne fait pas la réforme agraire tant espérée et ne touche pas directement aux intérêts de l’agronégoce exportateur. « Mais c’était quand même la bonne époque ! », se souvient Nilvo Bosa. A 53 ans, appuyé contre une énorme machine agricole, le chef des récoltes de Nova Santa Rita paraît soucieux. « Aujourd’hui, on est menacés, même persécutés par les facho-capitalistes au pouvoir. On n’obtient plus aucune aide du gouvernement », déplore le paysan.
Cibles de Bolsonaro
Car le MST est l’une des cibles préférées de Jair Bolsonaro. Le président est un fervent défenseur de l’agronégoce et du triptyque OGM-monoculture-pesticides. Pour lui, les sans-terre sont des « marginaux qui doivent être traités comme des terroristes ». Contre les paysans, il a préconisé dans le passé le « plomb » du fusil ou le « lance-flammes », au choix. « Que voulez-vous que l’on attende d’un homme pareil ? », se lamente Nilvo Bosa.
> Lire aussi Tereza Cristina, la « Mme déforestation » de Jair Bolsonaro
Conséquence : les régularisations sont aujourd’hui gelées, les vannes des crédits fermés et les budgets destinés aux sans-terre réduits à zéro. A la tête du département des questions foncières du ministère de l’agriculture, on trouve désormais Luiz Antonio Nabhan Garcia. Bête noire du MST, ce fazendeiro de Sao Paulo a été accusé, au début des années 2000, d’avoir armé des milices rurales afin d’intimider les sans-terre et de mettre à bas leurs campements, qualifiés de « favelas rurales ».
« Le signal est clair : on a décidé de nous faire la peau », explique Alexandre Conceicao, membre de la direction nationale du MST, citant le cas d’un dirigeant du mouvement dans l’Etat du Parana, Enio Pasqualin, enlevé et assassiné au mois d’octobre. « C’est un gouvernement criminel, qui promeut la violence et la destruction de l’environnement. Avec eux, on n’est pas dans le dialogue mais dans la résistance », tonne M. Conceicao.
Mais, à Nova Santa Rita, l’atmosphère est apathique. Lié organiquement au Parti des travailleurs, le MST subit de plein fouet le rejet de la formation de Lula. « Malheureusement, il faut être réaliste : une bonne partie de la société brésilienne pense comme Bolsonaro », regrette Adir, depuis son camion des rizières, guettant d’un regard inquiet le retour du Chupa Cabra. Lui-même ne compte pour autant pas renoncer. « Après toutes ces années de lutte, je n’ai pas l’intention de bouger. »
> Lire aussi La dangereuse course aux pesticides du Brésil
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/02/au-bresil-les-sans-terre-champions-du-riz-bio_6065023_3244.html>
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11- Nestlé, Ferrero... nouvelles révélations sur l'huile de palme et le travail d'enfants, Slate, 02/01/20, 13h12
Repéré par Robin Tutenges sur AP News

L'huile de palme utilisée par de grandes marques serait liée au travail d'enfants, effectué dans des conditions dramatiques.
L'huile de palme est au coeur d'un nouveau scandale suite à une enquête de l'agence de presse américaine Associated Press (AP). La production de cette huile végétale, déjà décriée pour être responsable d'importantes déforestations, est assurée grâce au travail d'enfants en Indonésie et en Malaisie. En bout de chaîne, cette huile se retrouverait dans des produits alimentaires de grandes marques, dont Nestlé, Ferrero et Kellogg's.
Dans son enquête, AP rapporte l'histoire d'Ima, une jeune fille de 10 ans, qui récolte les fruits du palmier à huile dans l'une de ces plantations en Indonésie. Elle a été forcée de quitter l'école pour aider ses parents dans leur labeur et ramasse désormais ces fruits parfois pendant 12 heures par jour, sans chaussures ni gants. Son rêve ? Retourner à l'école.
Au total, des dizaines de milliers d'enfants travaillent, à l'instar d'Ima, dans ce type de plantation en Indonésie et en Malaisie -pays qui, à eux seuls, fournissent 85% de la production mondiale d'huile de palme. Ce travail s'effectue souvent dans des conditions terribles. Les enfants sont notamment exposés à des produits chimiques toxiques, ne vont pas à l'école, et certains d'entre eux doivent faire face à des violences sexuelles et des pratiques relevant de l’esclavage.
En analysant le chemin emprunté par ces fruits et en étudiant les registres des douanes américaines ainsi que les récentes données publiées par les producteurs, les commerçants et les acheteurs de cette huile, l'Associated Press a ainsi découvert que plusieurs grandes marques la comptent dans leur chaîne d'approvisionnement. Parmi les noms cités, l'on retrouve également Unilever et PepsiCo.
Les États-Unis interdisent les importations de Malaisie
Suite, entre autres, à ces révélations, les États-Unis ont décidé de réagir. Dans leur viseur : l’un des plus grands producteurs malaisiens, Sime Darby.
Le 30 décembre 2020, le pays a ainsi annoncé l'interdiction des importations d'huile de palme et des produits à base de cet oléagineux en provenance de Sime Darby Plantation, évoquant le travail des enfants et les conditions de vie de ses travailleur·euses, qui subissent notamment des violences sexuelles et physiques.
En outre, l'huile de palme, qui reste l’huile la plus consommée dans le monde, est également responsable de vastes opérations de déforestation qui entraînent la disparition de certaines espèces, dont les orangs-outans.
<http://www.slate.fr/story/198778/nestle-ferrero-nouvelles-revelations-sur-lhuile-de-palme-et-le-travail-denfants>
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12- Brésil : les incendies de forêt au plus haut en dix ans, AFP, 03/01/21, 21:00

Les incendies de forêt sont au plus haut en dix ans au Brésil, dont près de la moitié en Amazonie, soit une augmentation annuelle record de 12,7%, selon les statistiques publiées dimanche par l'Institut national de recherches spatiales (INPE).
Il y a eu 103.000 incendies en Amazonie brésilienne, soit une augmentation annuelle de près de 16% sur un total de 222.798 sur l'ensemble du territoire brésilien dans l'année écoulée, souligne le rapport de l'INPE qui a recours à l'imagerie satellite pour suivre les feux de forêt et la déforestation.
Ce chiffre comprend aussi plus de 22.000 incendies au Pantanal, situé au sud de l'Amazonie, sanctuaire de biodiversité et plus grande zone humide de la planète, dévasté sur près d'un quart de la surface avec une augmentation de 120% des incendies en 2020.
L'Amazonie, considérée vitale pour combattre le réchauffement climatique et dont 62% de la surface se trouve au Brésil, et le Pantanal sont les deux ecosystèmes les plus précieux au monde.
La situation n'a fait qu'empirer depuis l'élection en 2019 du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, favorable à l'ouverture de zones protégées et de territoires indigènes à l'exploitation minière et agricole.
Sur le seul mois d'août 2020, la déforestation a atteint une surface plus grande que la Jamaïque, un record sur 12 ans, selon l'INPE.
Les incendies sont déclenchés principalement par des individus qui cherchent à étendre les zones de pâturage et de culture, selon les experts.
La déforestation en Amazonie entre 2000 et 2018 a atteint 513.016 km2, une surface aussi grande que l'Espagne, amputant de 8% la plus grande forêt tropicale du monde, avait rapporté de son côté le 8 décembre le Réseau amazonien d'information socio-environnementale géographique (Raisg), collectif de chercheurs et d'ONG.
L'Amazonie s'étend sur neuf pays (Brésil, Colombie, Pérou, Bolivie, Equateur, Venezuela, Surinam, Guyana et Guyane française), avec environ 47 millions habitants, dont de nombreuses communautés indigènes.
<https://information.tv5monde.com/info/bresil-les-incendies-de-foret-au-plus-haut-en-dix-ans-390178>
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13- Lin, chanvre, bambou, cuir végétal… Comment trouver la bonne fibre écologique, Le Monde, La Matinale, 04/01/21, 05h43
Catherine Rollot

Chaque premier lundi du mois, « La Matinale » vous propose une série de gestes à adopter pour réduire votre impact sur la planète. Cette semaine, on examine à la loupe les étiquettes. 
Pull en pulpe de bois d’eucalyptus, sous-vêtements en fibres de bambou, baskets en cuir végétal… Les marques de mode multiplient les propositions de matériaux innovants pour verdir nos vestiaires. Mais que valent toutes ses nouvelles matières premières présentées comme moins nocives pour l’environnement ? Quelles sont les fibres textiles à privilégier pour moins polluer ?
L’impact écologique des vêtements pèse lourd : 4 % de l’eau potable disponible dans le monde est utilisée pour produire notre garde-robe. La fabrication d’un tee-shirt équivaut à 70 douches ; pour un jean, c’est 285 douches. Pour faire baisser la facture, à l’heure où, en moyenne, une personne achète 60 % de vêtements en plus qu’il y a quinze ans et les conserve moitié moins longtemps, regardons de plus près l’envers des étiquettes.
> Lire aussi  Pollution : la planète est devenue la première victime de l’industrie textile
Dans la famille des fibres utilisées dans l’industrie textile, on distingue les matières naturelles, synthétiques ou artificielles. Qui dit naturelle, signifie issue d’une plante (coton, lin, caoutchouc…) ou d’un animal (cuir, fourrure, laine, soie). Matières nobles par excellence, respirantes, douces et confortables, elles ne sont pas pour autant toutes écologiques.
Le coton est le glouton de la famille. C’est aussi la matière naturelle la plus produite au monde (un quart de la production mondiale). Son régime de croissance : eau, soleil et pesticides. A la clé, selon l’Agence de l’environnement (Ademe), « pollution agricole » et « risque pour les cultivateurs ».
Il est si gourmand en liquide que dans certains pays, on détourne des rivières ou des lacs pour irriguer les champs. L’exemple le plus tristement célèbre est celui de la mer d’Aral, en Asie Centrale qui a perdu les trois quarts de sa surface, avant d’être protégée depuis 2006. Son traitement (blanchissement ou teinture) nécessite par ailleurs l’utilisation de chlore et de métaux lourds.
On préférera donc les vêtements en coton biologique certifié Global Organic Textile Standard (GOTS). Représenté par un tee-shirt blanc sur un rond vert, ce label garantit que les fibres utilisées sont issues a minima, à 70 % de l’agriculture biologique. Il bannit également les substances toxiques dans la fabrication ou l’impression du textile, et le respect basique de conditions de travail décentes. En revanche, il n’a pas d’exigences quant à l’irrigation des cultures. L’idéal est de trouver une alternative, en privilégiant les fibres recyclées ou celles dont la culture n’a pas besoin de beaucoup d’eau ou d’engrais, comme le lin ou le chanvre.
Le lin coche toutes les cases de la sobriété. Pas d’irrigation, peu d’entrants chimiques, aucun déchet au sol, et en plus, il est biodégradable. Très résistant, il est majoritairement cultivé en Europe de l’Ouest, notamment en France, premier producteur mondial !
Seule ombre au tableau vert, 80 % de cette production part en Chine ou en Inde pour être filée avant de revenir en Europe, laissant derrière elle une empreinte carbone élevée. Jusqu’en 2020, il n’y avait plus de filature de lin en France. L’an passé, une unité 100 % française s’est créé en Alsace. D’autres projets sont en cours, notamment en Normandie et dans le Nord de la France.
Le chanvre, dont la culture elle aussi a peu d’impact, représente une fibre intéressante, mais encore peu de marques l’utilisent seul. On le trouve plus facilement associé avec d’autres fils.
Nos vêtements peuvent aussi être fabriqués à partir de matières naturelles animales. On pense à la fourrure mais moins à d’autres matériaux qui posent des questions de bien-être animal et d’environnement. 
L’angora présent dans certains lainages provient du pelage vaporeux d’un petit lapin. Les poils sont tondus, épilés au peigne ou arrachés à vif. L’arrachage est la méthode la plus utilisée en Chine, qui produit 90 % de la laine angora. Les conditions d’élevage sont aussi régulièrement dénoncées. A éviter.
La laine mérinos la plus courante est issue d’élevages de moutons. L’Australie fournit 75 % du mérinos utilisé par l’industrie de la mode. Or ce pays est l’un des seuls à pratiquer encore le museling, une pratique qui consiste à retirer une large bande de peau autour de la queue des bêtes, sous prétexte d’éviter les infections de parasites. Le geste se fait souvent sans anesthésie et laisse les chairs à vif. En réaction à cette technique cruelle, privilégiez la laine originaire d’autres pays (Europe, Nouvelle-Zélande ou Amérique du Sud) ou des marques qui s’engagent à travailler seulement avec des fournisseurs labellisés excluant cette méthode.
> Lire aussi  En Australie et aux Etats-Unis, des moutons torturés pour produire de la laine
Le cachemire, symbole de douceur et de luxe s’est démocratisé. La fibre provient du poil des chèvres cachemire, qui vivent sur les hauts plateaux de Mongolie ou de Chine. La demande explosant, les élevages intensifs se sont développés, notamment dans les plaines. Or ces animaux arrachent les racines des herbes, et participent à la désertification des sols. Leurs poils, de moindre qualité que celles qui vivent en altitude, alimentent une production souvent de piètre qualité, moins durable.
Evitez le cachemire bon marché et à la provenance non identifiée. Préférez l’alpaga, un cousin du lama, originaire d’Amérique latine. Elevés un peu partout, notamment en France, ces animaux ont peu d’impact environnemental et produisent beaucoup de laine dans une gamme de couleurs assez large qui limite l’utilisation de colorants. Autre option, le mohair, fourni par le poil de la chèvre angora (ne pas confondre avec le lapin angora cité plus haut), originaire d’Asie mineure. On trouve là encore des élevages en France, dont certains garantissent un environnement adapté et sans mauvais traitement.
Le cuir est un sous-produit de l’industrie de la viande, qui permet d’utiliser la peau des bêtes abattues. Sa production entraîne les mêmes problématiques en termes de pollution et de déforestation que l’élevage.
Il existe aujourd’hui une offre croissante de matériaux d’origine 100 % végétale (feuilles d’ananas, peau et graines de raisins…), appelés improprement « cuir végan », avec peu d’impact environnemental. Pour tous ceux qui ne sont pas acquis au véganisme, choisir une peau de qualité et un tannage végétal (cuir transformé par des tanins à base de végétaux ou d’écorces), beaucoup moins polluant. Les teintures et traitement chimiques au chrome, utilisés et autorisés dans des pays à bas coûts, sont toxiques pour les travailleurs comme pour la faune et la flore. Optez pour des articles fabriqués en Europe, à la réglementation beaucoup stricte.
Les matières synthétiques, comme le nylon, le polyester et l’élasthanne sont produites à partir de dérivés de l’industrie pétrochimique. En raison de leur résistance, leur facilité d’entretien et leur coût bas, elles sont très largement utilisées, notamment dans la « fast fashion ». Pourtant elles polluent énormément tout au long de leur cycle de vie, de la production à l’entretien.
> Lire aussi  CO2, eau, microplastique : la mode est l’une des industries les plus polluantes du monde
Selon la fondation Ellen Mac Arthur, une association environnementale britannique, lors du lavage de tissus synthétiques, 500 000 tonnes de microparticules de plastiques sont relâchées chaque année dans l’océan, soit l’équivalent de plus de 50 milliards de bouteilles en plastique ! Seules les fibres provenant du recyclage de bouteilles en plastique en PET, utilisées dans la fabrication de textiles dits polaires peuvent passer la frontière verte. A condition toutefois qu’ils soient de bonne facture et d’une marque reconnue, engagée dans des processus de production innovants pour limiter les rejets plastiques.
Dernière catégorie : les fibres artificielles, créées à partir de végétaux, puis transformées de manière chimique. Le matériau de base n’est donc pas du pétrole mais de la cellulose, tirée de diverses sources naturelles végétales (bois divers, soja ou maïs).
Sur le portant, l’idée est séduisante. Mais végétal ne veut pas toujours dire écologique. La viscose par exemple, est fabriquée avec de la pulpe de bois (bambou ou autre). Mais le processus chimique pour la transformer est à base de soude caustique polluante. Lui préférer le Lyocell, vendu entre autres sous la marque déposée Tencel du groupe autrichien Lenzing. Extraite elle aussi de feuillus, eucalyptus, bambou, la pulpe de Lyocell est produite en circuit fermé et avec des solvants non toxiques et recyclables. Les végétaux fournissant l’ingrédient principal sont issus de forêts gérées durablement et certifiées. Enfin, les fibres obtenues sont biodégradables. On trouve de plus en plus de vêtements qui en proposent en mélange avec d’autres matières ou dans des vêtements près du corps, à cause de leur effet « soie ».
> Lire aussi  Acheter, laver, se débarrasser… six réflexes pour une garde-robe écolo
Une fois les étiquettes décryptées, reste à se poser la question de la qualité, des conditions de fabrication, mais aussi de l’usage. Avez-vous vraiment besoin de ce énième tee-shirt en soldes ? Chaque année, un Français achète en moyenne 9 kg de vêtements. S’alléger de plusieurs centaines de grammes permet déjà d’agir dans le droit fil de ses convictions vertes.
+ Vidéo. Pourquoi s’habiller pollue la planète <https://www.lemonde.fr/planete/video/2018/12/13/pourquoi-s-habiller-pollue-la-planete_5396969_3244.html>, Le Monde, 13/12/18
<https://www.lemonde.fr/des-solutions-pour-la-planete/article/2021/01/04/lin-chanvre-bambou-cuir-vegetal-comment-trouver-la-bonne-fibre-ecologique_6065095_5444637.html>
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14- Décision du Conseil d’Etat – Les maires ne sont pas autorisés à prendre des arrêtés anti-phytos, Réussir, 05/01/21
MA Carré d'après Agra

La décision d’interdire ou de limiter l’utilisation des produits appartient au ministre chargé de l’Agriculture, éclairé par les avis de l’Anses. Seuls les préfets peuvent imposer des restrictions locales au nom de l'environnement ou de la santé, sous réserve d'accord ministériel. Ainsi en a décidé le Conseil d’Etat. Les maires ne sont donc pas autorisés à prendre des arrêtés anti-pesticides.
Le long feuilleton a débuté en 2017, avec le maire de Ruelle-sur-Touve en Charente, dont l’arrêté anti-phyto a été rapidement interdit par le préfet du département. Nouvel épisode très médiatique au printemps 2019 avec le maire de Langouët en Ille-et-Vilaine. Daniel Cueff avait pris un arrêté interdisant l’usage des pesticides à moins de 150 m des bâtiments sur sa commune. Le tribunal ne lui a pas donné raison et l’affaire a fait jurisprudence.
>> Suite à lire à :
<https://www.reussir.fr/decision-du-conseil-detat-les-maires-ne-sont-pas-autorises-prendre-des-arretes-anti-phytos>
Sur le même sujet : 
> Arrêtés anti-pesticides : le Conseil d’Etat recadre les maires <https://www.journaldelenvironnement.net/article/arretes-anti-pesticides-le-conseil-d-etat-recadre-les-maires,112948>, Le JDLE, 06/01/21
> Arrêtés anti-pesticides : le Conseil d'Etat dit définitivement non <https://information.tv5monde.com/info/arretes-anti-pesticides-le-conseil-d-etat-dit-definitivement-non-390733>, AFP, 07/05/21, 18:00
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15- La Commission européenne veut une industrie textile plus durable, Actu-Environnement, 06/01/21, 15h39
Sophie Fabrégat 

La Commission européenne met en consultation, du 5 janvier au 2 février 2021, une stratégie pour des textiles durables. « Cette stratégie facilitera la transition de l'Union européenne vers une économie circulaire, neutre pour le climat, dans laquelle les produits sont conçus pour être plus durables, réutilisables, réparables, recyclables et économes en énergie », estime l'exécutif européen.
Elle devra également permettre à l'industrie textile européenne de se relever de la crise de la Covid-19. Celle-ci représentait, en 2019, 160 000 entreprises, 1,5 million d'emplois et un chiffre d'affaires de 162 milliards d'euros. Cependant, une grande part des 26 kg de textiles consommés chaque année par le consommateur européen provient d'un pays tiers. Et 11 kg finissent à la poubelle chaque année... 
L'industrie européenne doit donc se faire une place malgré le phénomène de la « fast fashion », qui se traduit par une durée de vie de plus en plus courte des habits. Elle est compétitive sur les textiles techniques et les vêtements de mode haut de gamme, mais se heurte, dans les autres domaines, « à des règles du jeu inégales en raison de réduction des coûts de production et des normes environnementales et sociales dans les pays tiers ». Seule une action coordonnée à l'échelle communautaire peut être efficace, estime la Commission.
Elle souhaite donc mettre en place un cadre et des incitations pour renforcer la compétitivité, la durabilité et la résilience du secteur textile européen. Les investissements seront soutenus dans les processus de production plus durables, mais aussi la conception, les nouveaux matériaux, les nouveaux modèles commerciaux, l'infrastructure, l'innovation...
« Pour stimuler le marché européen des textiles durables et circulaires, l'initiative pourrait envisager de fixer des objectifs visant à intensifier considérablement les efforts de réutilisation et de recyclage ainsi que les marchés publics écologiques dans l'UE », indique la Commission.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/industrie-textile-mode-durable-produits-chimiques-recyclage-36827.php4>
En savoir plus : 
> EU strategy for sustainable textiles <https://ec.europa.eu/info/law/better-regulation/have-your-say/initiatives/12822-EU-strategy-for-sustainable-textiles>, Feedback period :05 January 2021 - 02 February 2021
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En images
16- Lutte contre le gaspillage alimentaire : un nouveau label pour les entreprises, France 2, journal de 13h, 29/12/20

Un nouveau label va être mis en place pour récompenser les entreprises de restauration collective et de grande distribution qui luttent contre le gaspillage alimentaire.
En France, 10 millions de tonnes de nourriture consommable sont gâchées par an, soit 150 kilos par habitant. Selon une loi votée en 2015, les secteurs de la distribution alimentaire et de la restauration collective ont jusqu’à 2025 pour réduire de moitié leurs déchets alimentaires. Mais le gouvernement veut aller plus loin dans la lutte contre le gaspillage en mettant en place un nouveau label national, pour récompenser les entreprises vertueuses. 
> Plateau à revoir à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/lutte-contre-le-gaspillage-alimentaire-un-nouveau-label-pour-les-entreprises_4237503.html>
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17- Crise sanitaire : le mouvement de solidarité #PourEux continue d'agir, France 2, journal de 20h, 29/12/20

Né pendant le premier confinement, le mouvement #PourEux s'est donné pour mission de nourrir des sans-abris. Une partie des bénévoles cuisine, tandis que l'autre se charge des livraisons. 
Lentilles, soupe de légumes et mousse aux fruits rouges : c'est le repas que concocte Emma Iches, blogueuse culinaire et cuisinière bénévole, au profit de personnes sans abri, mardi 29 décembre. Elle a été l'une des premières à s'engager dans le mouvement #PourEux, né pendant le confinement de mars. "J'ai eu envie, comme beaucoup de gens, je pense, de participer, à l'effort de guerre, c'est-à-dire être utile à la communauté", témoigne-t-elle. Pendant le premier confinement, elle préparait jusqu'à dix repas par jour et continue de cuisiner pour le mouvement, avec les produits qu'elle utilise pour ses ateliers de cuisine.  
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/solidarites/crise-sanitaire-le-mouvement-de-solidarite-poureux-continue-d-agir_4237723.html>
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18- Agriculture : 100 millions d'euros pour produire nos protéines végétales, France 2, journal de 20h, 05/01/21

Un plan de 100 millions d’euros vient d’être dévoilé par le gouvernement pour développer la culture de protéines végétales. Des cultures difficiles à faire pousser, qui demandent des outils spécifiques. 
La France ne produit pas assez de protéines végétales selon le gouvernement et reste trop dépendante de pays étrangers. Pois, lentilles, luzerne ou soja : ces produits viennent du Brésil ou des États-Unis, souvent de cultures intensives. L’État a décidé de débloquer un plan d’investissement de 100 millions d'euros pour rattraper notre retard dans la production de ces protéines végétales. 
Des cultures difficiles à faire pousser
Gonzague Proot, agriculteur près de Saint-Quentin (Somme) tente difficilement de faire pousser du soja depuis deux ans : “On a eu beaucoup de problèmes : des accidents climatiques, beaucoup de nuisibles”. Le plan permettra aux agriculteurs d'investir, notamment pour la culture de soja, qui demande des outils agricoles spécifiques. Le gouvernement veut augmenter la production de protéines végétales de 8% d’ici 2030. 
> Reportage à voir à :  
<https://www.francetvinfo.fr/economie/agriculture-100-millions-d-euros-pour-produire-nos-proteines-vegetales_4245883.html>
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– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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