[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur biodiversité, sciences et protection du vivant et de l'univers, patrimoine + 1 publication (lundi 11 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 11 Jan 08:11:19 CET 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Bioinspir dépollue l’eau avec les plantes <https://planete.lesechos.fr/solutions/bioinspir-depollue-leau-avec-les-plantes-6588/>, Les Echos Planète, maj le 23/12/20, 16h50
2- Enquête. Contre le braconnage, les méthodes d’espions des défenseurs de l’environnement <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/24/contre-le-braconnage-les-methodes-d-espions-des-defenseurs-de-l-environnement_6064380_3244.html>, Le Monde, 24/12/20, 05h42
3- Interview. Bruno David, président du Museum d'histoire naturelle : "En protégeant la nature, on se protège" <https://www.lejdd.fr/Societe/bruno-david-president-du-museum-dhistoire-naturelle-en-protegeant-la-nature-on-se-protege-4013732>, Le JDD, 25/12/20, 10h00
4- Tribune. Financer de nouvelles missions scientifiques, "un investissement vital pour notre pays" <https://www.lejdd.fr/Societe/tribune-financer-de-nouvelles-missions-scientifiques-un-investissement-vital-pour-notre-pays-4014680>, Le JDD, 26/12/20, 21h00
5- Aux États-Unis, les loups risquent d'être aux abois à cause de Trump <https://www.geo.fr/environnement/aux-etats-unis-les-loups-risquent-detre-aux-abois-a-cause-de-trump-203290>, AFP, 28/12/20, 23:00
6- Les New-Yorkais victimes d'écureuils agressifs <https://www.geo.fr/environnement/les-new-yorkais-victimes-decureuils-agressifs-203298>, AFP, 30/12/20, 18:00
7- Enquête. « Découvrir une nouvelle espèce reste quelque chose d’absolument spécial » : inventorier animaux et végétaux, une tâche colossale <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/31/decouvrir-une-nouvelle-espece-reste-quelque-chose-d-absolument-special-inventorier-animaux-et-vegetaux-une-tache-colossale_6064867_3244.html>, Le Monde, 31/12/20, 05h56 
8- Quiz : Que savez-vous exactement sur la planète Terre ? <https://dailygeekshow.com/quiz-planete-terre/>, Daily Geek Show, 31/12/20
9- Tu prends un vert ? <https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/120763/reader/reader.html#!preferred/1/package/120763/pub/186718/page/2>, Ouest-France, L’édition du soir, 31/12/20
10- Les jeunes alligators peuvent faire repousser leur queue <https://dailygeekshow.com/alligator-queue-regeneration/>, Daily Geek Show, 02/01/21
11- Enquête. En Bretagne, l’initiative controversée de Rewild pour « libérer » les animaux d’un zoo <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/04/en-bretagne-l-initiative-controversee-de-rewild-pour-liberer-les-animaux-d-un-zoo_6065102_3244.html>, Le Monde, 04/01/21, 05h15
12- Le Sarail, chien de chasse du Bangladesh, une espèce canine à sauver <https://information.tv5monde.com/info/le-sarail-chien-de-chasse-du-bangladesh-une-espece-canine-sauver-390357>, AFP, 05/01/21, 07:00
13- Trafic de pangolins avec le Nigeria : lourdes peines en Chine pour les trafiquants <https://information.tv5monde.com/info/trafic-de-pangolins-avec-le-nigeria-lourdes-peines-en-chine-pour-les-trafiquants-390419>, AFP, 05/01/21, 15:00
14- Braconnage : un lynx boréal tué par arme à feu dans le Doubs <https://information.tv5monde.com/info/braconnage-un-lynx-boreal-tue-par-arme-feu-dans-le-doubs-390428>, AFP, 05/01/21, 16:00
15- Des petites tortues s'élancent vers la liberté sur une plage d'Indonésie <https://information.tv5monde.com/info/des-petites-tortues-s-elancent-vers-la-liberte-sur-une-plage-d-indonesie-390532>, AFP, 06/01/21, 15:00
16- One Planet Summit biodiversité : la France donne le coup d’envoi d’une année cruciale <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/one-planet-summit-biodiversite-la-france-siffle-le-coup-d-envoi-d-une-annee-cruciale-149375.html>, Novethic, 07/01/21
En images
17- Dialogue. "On a compris l'enjeu du climat, pas celui du vivant" <https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/on-a-compris-l-enjeu-du-climat-pas-celui-du-vivant_149493>, Sciences et Avenir, 14/12/20, 13h49
18- Chine : les montagnes de Zhangjiajie, un véritable trésor de la nature <https://www.francetvinfo.fr/monde/chine/chine-les-montagnes-dezhangjiajie-un-veritable-tresor-de-la-nature_4237527.html>, France 2, journal de 13h, 29/12/20
Une publication
19- A l'aube de la 6e extinction - Comment habiter la Terre <https://www.grasset.fr/livres/laube-de-la-6e-extinction-9782246820123>, de Bruno David, Editions Grasset, 06/01/21

Bien à vous,
Florence

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NOS VŒUX : "Un autre monde est à notre portée. Puisse l’éveil des consciences nous donner le ressort de le bâtir en conduisant ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Dans un sursaut salutaire, levons-nous enfin et que chacun fasse sa part !", Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme
ALTERNATIVE DU JOUR : Les filtres végétaux absorbent les métaux lourds que la start-up Bioinspir revalorise ensuite dans la chimie verte. Une démarche inspirée du biomimétisme et du "zéro déchet". (cf. item 1)
ENQUÊTES DU JOUR : — En Afrique de l’Est, les ONG se convertissent de plus en plus aux méthodes de renseignement pour contrer les trafiquants. Mais n’est pas la CIA qui veut. (cf. item 2)
— Il existerait autour de 8 millions à 10 millions d’espèces vivantes sur Terre, dont un peu plus de 2 millions seulement ont été décrites. La taxonomie, travail de fourmi, a parfois lieu alors que l’espèce identifiée a déjà disparu. (cf. item 7)
— En Bretagne, un collectif d’associations a racheté en décembre 2019 le parc de Pont-Scorff afin d’en relâcher les pensionnaires dans la nature. Un an plus tard, le projet continue à susciter des interrogations. (cf. item 11)
APPEL DU JOUR : Le directeur général de la Fondation Tara Océan, Romain Troublé, et le président-directeur général du CNRS, Antoine Petit, appellent "tous les financeurs, publics et privés, nationaux et locaux, à se mobiliser" pour investir dans les missions scientifiques. Ces explorations présentent un intérêt stratégique pour prévenir de nouvelles pandémies et mieux s'adapter à l'urgence climatique. (cf. item 4)
CITATIONS DU JOUR : — "En matière d'équilibre des écosystèmes, si l'ours blanc disparaît, ce ne sera pas la fin du monde. Par contre, si on fait disparaître le plancton, dont dépend la moitié de l'air que nous respirons, ça changera totalement la planète !", Bruno David, le président du Muséum d'histoire naturelle (cf. item 3, 17 & 19)
— "La bibliothèque de la vie brûle et nous ne connaissons même pas les titres des livres". Citation formulée en 1987 par Dr. Gro Harlem Brundtland, Premier Ministre de Norvège (cf. item 7)
ÉTUDE DU JOUR : Des chercheurs ont constaté que les alligators juvéniles pouvaient, dans une certaine mesure, faire repousser leur appendice caudal. Selon leurs analyses, les parties régénérées pourraient atteindre un cinquième de la longueur totale de leur corps. (cf. item 10 & suite)
TOP DÉPART : La France a organisé la 4ème édition du One Planet Summit consacré cette fois à la biodiversité. L’événement doit servir de tremplin pour mobiliser la communauté internationale en amont du Congrès mondial de la nature, prévu en septembre à Marseille, mais surtout de la COP15 Biodiversité organisée par la Chine. (cf. item 16 & suite)
ÉMERVEILLEMENT DU JOUR : Comme venue d'un autre monde, entre ciel et terre, la forêt de pierre que constituent les montagnes de Zhangjiajie est l'une des icônes de la Chine. (cf. item 18) 
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>______________________________________________________________________________________________________________________
1- Bioinspir dépollue l’eau avec les plantes, Les Echos Planète, maj le 23/12/20, 16h50
Pierre Fortin

Les filtres végétaux absorbent les métaux lourds que la start-up revalorise ensuite dans la chimie verte. Une démarche inspirée du biomimétisme et du « zéro déchet ».
L’histoire commence en 2008. Claude Grison est enseignante-chercheuse en chimie à l’université de Montpellier, lorsque des étudiantes lui posent une question sur l’utilisation des plantes pour dépolluer les sites miniers gorgés de métaux lourds. « J’ai fait quelques recherches, raconte Claude Grison, et le sujet m’a de plus en plus motivée. Pendant un an, j’ai choisi d’étudier ces plantes qui extraient les éléments métalliques du sol et les stockent dans leurs feuilles. » Si ces végétaux sont regardés avec méfiance, car ils menacent de transmettre la pollution dans le sol et les cours d’eau, Claude Grison, elle, est fascinée par cette prouesse naturelle : « C’était un défi personnel. Je voulais voir ce qu’on pouvait faire avec ces plantes. Au bout d’un an, j’ai eu un premier résultat positif : les feuilles imprégnées de métaux pouvaient être utilisées comme un excellent catalyseur chimique qui permet de faire des molécules compliquées. » En partenariat avec le CNRS et l’université de Montpellier, elle crée et dirige le laboratoire interdisciplinaire ChimEco pour poursuivre ses recherches. Après avoir déposé plus de 35 brevets et obtenu, en 2014, la médaille de l’innovation du CNRS, Claude Grison industrialise son processus en fondant en 2020 la start-up Bioinspir, liée à ChimEco, dont elle est l’actuelle directrice scientifique.
>> Suite à lire à :
<https://planete.lesechos.fr/solutions/bioinspir-depollue-leau-avec-les-plantes-6588/>
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2- Enquête. Contre le braconnage, les méthodes d’espions des défenseurs de l’environnement, Le Monde, 24/12/20, 05h42
Marion Douet (Nairobi, correspondance)

En Afrique de l’Est, les ONG se convertissent de plus en plus aux méthodes de renseignement pour contrer les trafiquants. Mais n’est pas la CIA qui veut. 
Il y a là quelque chose d’un scénario hollywoodien. D’anciens agents des « services », des indicateurs infiltrés au cœur de la savane, du traçage de téléphones portables et des logiciels capables de prédire où et quand se déroulera le prochain crime. Sauf que les cibles ne sont pas des terroristes, mais des trafiquants d’ivoire et autres produits issus de la faune sauvage.
Ces dernières années, de nombreuses organisations de défense de l’environnement ont adopté des techniques empruntées au monde de l’espionnage, afin de lutter contre les réseaux de trafic d’espèces protégées – de puissantes mafias qui généraient jusqu’à 20 milliards de dollars de revenus annuels selon un document d’Interpol, publié en 2018. Conséquence de ce commerce qui se situe au quatrième rang des activités illicites les plus lucratives de la planète : l’extinction annoncée d’espèces emblématiques comme l’éléphant, le rhinocéros ou le pangolin.
Face à cette urgence, les méthodes traditionnelles des ONG (campagnes de sensibilisation, plaidoyers) ne suffisent plus. « Le renseignement est un immense outil potentiel pour stopper la crise environnementale », estime Tim Wittig, spécialiste du trafic illégal d’espèces à l’Institut de Bâle sur la gouvernance, qui a, par le passé, travaillé à la fois pour l’armée américaine en Afrique et pour l’ONG Wildlife Conservation Society. « Dans le monde du renseignement, il est admis que l’intelligence n’est plus l’apanage des gouvernements. Il y a bien de l’intelligence économique, pourquoi pas de l’intelligence environnementale ? », ajoute l’expert.
Corruption endémique
Sur le terrain, le recours à des méthodes empruntées à l’espionnage est désormais incontournable pour devancer les trafiquants, selon Vincent Opyene, un avocat de 46 ans, dont vingt passés à lutter contre le trafic d’espèces protégées dans son pays, l’Ouganda.
« Les trafiquants changent de tactique tout le temps. Ils sont très organisés, ils planifient et exécutent bien leurs plans. Si vous n’avez pas un réseau de renseignement qui leur court après, vous serez en retard, vous n’allez même pas ne serait-ce que les désorganiser. Et, tous les jours, ils vont sortir de la faune de votre pays », explique par téléphone celui qui a reçu plusieurs prix internationaux, dont l’un des Tusk Conservation Awards.
> Lire aussi  De nouveau chassés, les éléphants du Botswana victimes du changement de président
Vincent Opyene a fondé, en 2013, le Natural Resource Conservation Network (NRCN), une ONG qui fait « de l’investigation et du renseignement », selon son site Web, et s’enorgueillit d’avoir mis sous les verrous, dans son pays, quelque « 660 trafiquants ». Un de ses faits d’armes : avoir participé, en 2017, à Kampala, à la saisie de plus d’une tonne d’ivoire, coupé en petits morceaux et recouvert d’un produit chimique destiné à empêcher leur détection lors de leur sortie du pays par l’aéroport international d’Entebbe.
L’Afrique de l’Est offre un terrain de jeu idéal à cet espionnage au service des éléphants. D’abord, la région est un haut lieu du braconnage et, donc, du trafic. Au tournant des années 2010, la Tanzanie a ainsi perdu 60 % de sa population d’éléphants en seulement cinq ans. Ce pays, ainsi que le Kenya et l’Ouganda, ont été désignés, en 2013, par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, comme trois des huit Etats constituant des plaques tournantes du trafic d’ivoire.
Dans ces pays en développement, les agences environnementales manquent de moyens et sont gangrenées par une corruption endémique, tandis que les renseignements ont d’autres urgences. Au Kenya, confronté à la menace des islamistes Chabab, « la priorité du NIS [National Intelligence Service], c’est le terrorisme, la sécurité des gens. Les ressources qui vont à la protection de l’environnement sont très faibles. Et c’est compréhensible », raconte un ancien analyste passé par une ONG.
Une militarisation qui attire l’attention des donateurs
Pour les anciens des « services », l’offre est alléchante. A notre première rencontre, il y a quelques années, cet analyste avait lâché d’un ton désabusé que sauver des éléphants était plus excitant que de piloter des drones.
« Pour le monde du renseignement, il y a là une occasion de faire les choses bien, (…) d’avoir un impact », abonde M. Wittig. Et pour les bailleurs de fonds, dont l’argent est l’objet d’une féroce compétition, le combo espionnage-braconnage est gagnant, note, à Nairobi, Calvin Cottar. « Cette militarisation a un côté sexy, qui attire l’attention des donateurs », estime ce natif du pays, très impliqué dans les efforts de conservation de la célèbre réserve du Masai Mara.
> Lire aussi  En Tanzanie, la « reine de l’ivoire » condamnée à quinze ans de prison
Sur le terrain, le label « renseignement » revêt des réalités différentes. Au Kenya, le Fonds international pour la protection des animaux a ainsi conduit, entre 2015 et 2019, un programme basé sur un réseau d’informateurs disséminés dans les villages massaï, capables de faire remonter le moindre mouvement suspect (abattage d’un animal, présence d’étrangers au village, rumeurs de braconnage). Compilées et analysées, les informations de ces indicateurs permettaient d’alerter les autorités.
En Ouganda, le NRCN fait des enquêtes, des filatures, mais peut aussi arrêter et mener les poursuites contre des suspects – une compétence que l’Etat lui a déléguée. « Nous ne mettons pas les téléphones sur écoute, car c’est très cher, mais nous pouvons avoir accès aux appels entrants et sortants, aux messages, etc. Cela permet de savoir à qui on a à faire », explique-t-il.
Au-delà de la région, certaines organisations se sont même spécialisées dans les investigations transcontinentales et au long cours comme Earth League International, qui s’appuie sur sa plate-forme de lanceurs d’alerte WildLeaks, tandis que l’ONG du prince William, United for Wildlife, implique les grandes entreprises logistiques et financières (elles possèdent des informations-clés souvent inexploitées, ajoute M. Wittig, qui collabore avec ce programme nommé « Taskforces ») dans le démantèlement des grands réseaux de trafiquants.
« Travailler sous mandat des autorités »
Avec le renseignement, l’arme ultime contre le trafic d’animaux a-t-elle enfin été trouvée ? Loin de là, estiment cependant les experts interrogés. Un officier du renseignement américain, qui a travaillé pour une ONG en Afrique de l’Est, tempête contre « ces organisations qui dépensent des millions de dollars pour se prendre pour Jason Bourne [célèbre agent secret fictif] », sans la rigueur et la technicité nécessaires à un recueil d’informations crédibles et à une bonne protection des informateurs. Les risques sont pourtant grands, car les défenseurs de l’environnement peuvent être des cibles.
> Lire aussi  Au cœur de l’Afrique, une ONG en guerre au nom de la nature
Lorsque les enquêtes mènent à des arrestations, il s’agit le plus souvent de petites mains et, dans le cas de plus gros trafiquants ou de saisies importantes, le dossier est souvent abandonné, par négligence ou en raison de la corruption, note de son côté Mary Morrison, qui suit les procès contre des trafiquants au Kenya pour l’ONG locale WildlifeDirect. « L’indépendance du dossier judiciaire peut être aisément remise en question lorsque des ONG sont impliquées dans le processus, ajoute cette juriste. Lorsque l’enquête est toujours en cours, il ne devrait pas y avoir d’interférences. »
M. Wittig, pourtant partisan de cette approche, insiste lui aussi sur le manque de professionnalisme : « C’est un important problème, il faut s’assurer que ce soit fait dans le respect de la loi. Les ONG sont importantes et nécessaires, mais elles doivent absolument travailler sous mandat des autorités. » 
Ces dernières années, des écogardes supervisés par le World Wild Found ont par exemple été accusés de violences contre des populations pygmées, dans un parc naturel du Congo-Brazzaville constituant un sanctuaire pour les éléphants et les grands singes. Face au manque de contrôle, il relève un paradoxe originel. « Les ONG sont passionnées par ce sujet, mais elles n’ont pas l’autorité. Et ceux qui ont l’autorité n’ont pas d’intérêt pour les crimes environnementaux. » Coincées entre les deux, les espèces protégées ne sont pas encore sorties d’affaire.
> Lire aussi  L’Union européenne réduit son soutien au WWF, accusé de bafouer les droits des Pygmées au Congo
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/24/contre-le-braconnage-les-methodes-d-espions-des-defenseurs-de-l-environnement_6064380_3244.html>
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3- Interview. Bruno David, président du Museum d'histoire naturelle : "En protégeant la nature, on se protège", Le JDD, 25/12/20, 10h00
Propos recueillis par Marianne Enault

Dans un livre passionnant, le chercheur Bruno David rejette l'idée d'un péril imminent sur les animaux et les plantes. Mais un drame silencieux est à l'œuvre car certains processus d'extinction sont 100 à 1.000 fois plus rapides que ceux du passé.
Il répond aux questions par téléphone depuis son bureau du Jardin des Plantes, à Paris, et décrit avec bonheur le platane d'Orient devant sa fenêtre, planté par le naturaliste Buffon en 1785. "Cet arbre est bien plus grand que moi, mais lui n'a pas bougé depuis 235  ans, explique Bruno David, le président du Muséum d'histoire naturelle. Il ne démultiplie pas son empreinte sur la planète, alors que moi, oui." Dans un livre à paraître le 6  janvier*, le paléontologue et biologiste marin interroge la réalité de la sixième extinction de biodiversité ; après la cinquième durant le Crétacé et la disparition des dinosaures il y a environ 66  millions d'années. "Nous sommes en réalité très loin des crises du passé, explique-t-il. Mais ce qui est inquiétant, c'est le rythme : on va cent à mille fois plus vite en direction d'une crise." A travers des exemples saisissants, l'ancien chercheur au CNRS décrit le drame silencieux qui se noue dans nos campagnes comme au bout du monde, et les différents moyens d'y remédier.
Pourquoi existe-t-il selon vous un "match déséquilibré" entre la lutte pour le climat et la préservation de la biodiversité ?
Le climat peut être réduit à deux variables que tout le monde connaît : il fait froid ou chaud, il pleut ou il fait beau. Le modéliser n'est pas facile mais on y arrive. La biodiversité, c'est du vivant, des millions d'espèces, des milliers d'écosystèmes ; mais aussi une question d'abondance. Tout ça interagit, et il est difficile d'avoir une approche globale.
Pourquoi est-il plus facile de préserver la biodiversité que le climat ?
Notre effort pour le climat est dilué dans le climat mondial et l'inertie du système est considérable. Si on était tous vertueux en France, ça ne se verrait pas… avant trente ou quarante ans ! La biodiversité, elle, est très résiliente et revient très vite : on l'a vu pendant le confinement ou après Tchernobyl. Le retour sur investissement est rapide et gratifiant.
Ne s'est-on pas trop préoccupé des pandas et pas assez de la biodiversité locale dont nous dépendons ?
Il faut se préoccuper des deux car il y a un effet d'entraînement. Il est en effet très important de préserver la biodiversité locale, et notamment la microbiodiversité du sol [petits animaux, végétaux et microbes], essentielle à la survie de l'humanité. Mais il est plus difficile de faire les gros titres avec les vers de terre et les collemboles qu'avec les pandas.
Comment inciter à préserver une nature qu'on ne voit pas ?
Des études montrent que nous avons un coefficient de sympathie, nous humains, pour les espèces qui nous ressemblent. Un bébé singe ou lion est plus touchant qu'un bébé étoile de mer. Il y a une exception : les arbres. Pour convaincre, l'arbre est un bon levier. Or protéger les haies et les forêts, c'est protéger les sols dont on dépend.
Pourquoi la disparition de la microbiodiversité est-elle plus grave que celle d'un gros mammifère ?
Si demain les ours blancs ou les éléphants disparaissent, je serai triste. Ethiquement, on n'a pas le droit de faire disparaître une espèce. Mais en matière d'équilibre des écosystèmes, si l'ours blanc disparaît, ce ne sera pas la fin du monde. Par contre, si on fait disparaître le plancton, dont dépend la moitié de l'air que nous respirons, ça changera totalement la planète !
Pourquoi faut-il davantage regarder le déclin des populations que l'extinction de certaines espèces ?
Nous sommes très loin du seuil des grandes crises du passé. Mais des individus de moins en moins nombreux, in fine, ça se termine par une extinction. Or nous avons partout des signes de déclin : les oiseaux et les petits mammifères en France, les insectes en Allemagne, les mammifères en Afrique. C'est exactement ce qui s'est produit lors des précédentes crises.
Pourquoi parlez-vous de "crises silencieuses" ?
Il n'y a pas d'extinction du jour au lendemain. La représentation romancée où un dinosaure regarde avec terreur une météorite fondre sur lui est totalement fausse. Ces déclins d'abondance étaient en cours depuis dix millions d'années. La météorite, c'est le coup de grâce, mais quand elle arrive, il reste déjà peu de dinosaures. Une lignée finit par s'éteindre quand le nombre de descendants diminue. Ce n'est pas une hécatombe avec des morts partout.  Aujourd'hui, on ne marche pas sur des oiseaux morts le long des chemins. Les animaux se reproduisent moins, il y a de moins en moins d'œufs, de poussins, d'individus, et ça finit par affecter les espèces. Le rythme est inquiétant : cent à mille fois plus rapide que celui des crises du passé. C'est aussi la première crise de biodiversité induite par une espèce.
Vit-on une rupture de l'homme avec la nature ?
Il s'est toujours pensé hors de la nature. Après la Seconde Guerre mondiale, avec les premiers écolos, on a eu un regard compatissant sur la nature. Mais, en réalité, nous n'avons à être ni contre elle ni à son chevet car nous sommes dedans. On fait partie du jeu. Il faut occuper notre place et rien que notre place. Et ne pas oublier qu'en la protégeant, nous nous protégeons nous-mêmes.
Vous trouvez même notre déconnexion avec la nature dans les films de Disney !
Une étude de 2015 du Muséum montre qu'au fil de soixante-dix ans de dessins animés Disney s'installe un déclin de la biodiversité. Blanche-Neige ou Pinocchio étaient entourés de plus de vingt espèces animales, Mulan n'en a eu droit qu'à six. La nature y est de plus en plus simplifiée ; ça traduit une forme de déconnexion, quand bien même les discours portent souvent sur la protection des espèces. C'est un signe culturel inquiétant.
Faut-il chiffrer les services rendus par la nature ?
S'il n'y avait plus d'insectes pollinisateurs, ça coûterait entre 2,3 et 5,3 milliards d'euros chaque année en France. Affecter un prix à ce qu'apporte la nature en matière de services de purification de l'air, d'oxygène, de filtrage des eaux, de nourriture, de médicaments, peut aider à une prise de conscience.
La crise du Covid doit-elle nous inciter à repenser notre lien au monde sauvage ?
Il n'y aurait rien de pire que de croire qu'il suffit de se débarrasser des bêtes sauvages pour se débarrasser des virus. Il y a une règle dans la nature : "Kill the winner" ["tuer le vainqueur"]. Les pathogènes vont toujours s'intéresser aux espèces dominantes. Donc supprimer les animaux sauvages, c'est se mettre une cible dans le dos.
Pourquoi prônez-vous une transformation lente de nos sociétés ?
Je ne vois pas comment le faire brutalement. Quand on a voulu mettre en place une taxe de 6 centimes sur l'essence, les Gilets jaunes sont apparus. Le problème reste l'acceptabilité sociale. On ne peut pas demander à tout le monde le même effort. Ce dont je rêve, c'est que chacun en fasse un à sa mesure. Car il n'y a pas de planète B !
* Bruno David, A l'aube de la 6e extinction, Grasset, 256 pages, 19,50 euros. 
<https://www.lejdd.fr/Societe/bruno-david-president-du-museum-dhistoire-naturelle-en-protegeant-la-nature-on-se-protege-4013732>
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4- Tribune. Financer de nouvelles missions scientifiques, "un investissement vital pour notre pays", Le JDD, 26/12/20, 21h00

Le directeur général de la Fondation Tara Océan, Romain Troublé, et le président-directeur général du CNRS, Antoine Petit, appellent "tous les financeurs, publics et privés, nationaux et locaux, à se mobiliser" pour investir dans les missions scientifiques. Ces explorations, assurent-ils, présentent un intérêt stratégique pour prévenir de nouvelles pandémies et mieux s'adapter à l'urgence climatique. Voici leur tribune. 
"La crise sanitaire du Covid-19 nous rappelle à quel point l'homme ne s'est pas extrait de la nature : "Les grandes pandémies récentes sont des 'zoonoses', des infections virales inter-espèces, dont les bouleversements écologiques induits par l'activité humaine favorisent la diffusion", explique Etienne Klein*. Les estimations donnent le vertige : les mammifères et les oiseaux sont les hôtes de 1,7 million de virus inconnus dont entre 30 et 50% sont susceptibles d'atteindre l'homme**. Nous en savons finalement très peu sur ces risques.
> Lire aussi - Le physicien-philosophe Etienne Klein : "La science est victime d'une crise de la patience"
C'est pourquoi il est important de construire de nouvelles missions scientifiques. La Fondation Tara Océan, accompagnée du CNRS et des plus importants centres de recherche internationaux, engage ce type de missions pour développer notre connaissance commune sur l'océan, encore très peu étudié, et la partager avec le plus grand nombre. C'est notamment le cas de l'Arctique avec un nouveau projet unique de la Fondation pour étudier en profondeur, sur la durée, les écosystèmes. Une station innovante sera bientôt conçue par des sociétés françaises et construite par un chantier naval qui portera haut les couleurs de la France.
A travers les missions scientifiques, ce sont donc bien la souveraineté et le rayonnement de la France qui sont en jeu
Les missions scientifiques sont aussi des projets économiques et environnementaux cruciaux. Elles sont porteuses d'innovations technologiques, en approfondissant la recherche et développement sur des matériaux et énergies nouveaux tels que l'hydrogène "vert". Stratégiques, ces projets génèrent des retombées significatives pour l'industrie française. A travers les missions scientifiques, ce sont donc bien la souveraineté et le rayonnement de la France qui sont en jeu. Sur la question du climat, l'anniversaire des cinq ans de l'accord de Paris nous a rappelé à quel point la connaissance scientifique est nécessaire pour informer, alerter les décideurs et l'opinion, nous mobiliser et agir.
> Lire aussi - Jean Jouzel et Romain Troublé : "L'Arctique est la sentinelle du réchauffement climatique"
Ces expéditions sont ambitieuses et impliquent des mobilisations inédites pour les financer. Dans le contexte que nous traversons, le plan de relance est une opportunité formidable pour répondre à l'urgence économique et sociale, mais aussi pour positionner notre économie sur des secteurs porteurs et durables. L'investissement public doit continuer à soutenir la connaissance et l'étude des milieux dont nous voyons aujourd'hui que les impacts peuvent être critiques pour nos sociétés.
Les futures grandes explorations impliquent des moyens importants, mais finalement très relatifs étant donné ce qu'elles permettent
Nous appelons aujourd'hui tous les financeurs, publics et privés, nationaux et locaux, à se mobiliser. Les futures grandes explorations impliquent des moyens importants, mais finalement très relatifs étant donné ce qu'elles permettent. Prévenir et mieux combattre les pandémies potentielles. Evaluer plus finement les conséquences de l'appauvrissement de la biodiversité et lutter contre le réchauffement climatique. Innover et construire demain une industrie et une économie plus durables. Au regard des enjeux, la connaissance des écosystèmes est un investissement vital pour notre pays."
* "Le Goût du vrai" <http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Tracts/Le-gout-du-vrai> (Gallimard).
**  Rapport de l'IPBES sur la biodiversité et les pandémies <https://uicn.fr/un-rapport-cle-de-lipbes-sur-la-biodiversite-et-les-pandemies/>, octobre 2020.
<https://www.lejdd.fr/Societe/tribune-financer-de-nouvelles-missions-scientifiques-un-investissement-vital-pour-notre-pays-4014680>
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5- Aux États-Unis, les loups risquent d'être aux abois à cause de Trump, AFP, 28/12/20, 23:00
Issam Ahmed

Rois du travail d'équipe, connus pour défendre leur famille et leur territoire âprement, les loups sont pour certains l'une des espèces animales au comportement social le plus similaire à celui des humains. 
Mais ces canidés, symboles de liberté dans l'imaginaire américain, pourraient bientôt être en péril. En cause : la décision en octobre de l'administration Trump de retirer aux loups gris leur statut d'espèce protégée, mis en place dans les années 70 après leur quasi-extinction aux Etats-Unis. 
"Les loups ne sont actuellement rétablis que dans environ 10% de leur territoire historique", explique à l'AFP Maggie Howell, directrice du Centre de conservation du loup, situé dans l'Etat de New York. 
L'assouplissement des mesures de protection de cette espèce dans certains Etats a par le passé mené à l'envol de la chasse et des pièges, rappelle-t-elle.
Les défenseurs de l'environnement craignent donc pour la sécurité des quelque 6.000 loups disséminés à travers les Etats-Unis continentaux, lorsque la nouvelle réglementation entrera en vigueur en janvier. 
Mme Howell place ses mains autour de sa bouche et lâche un hurlement. 
Trois loups adultes -- Alawa, Zephyr et Nikai -- répondent en choeur, leur cri semblant se démultiplier dans l'air. 
Ils sont les "ambassadeurs" du Centre, essentiels pour éduquer le public qui peut suivre leurs faits et gestes enregistrés 24h sur 24h via des webcams et sur les réseaux sociaux, où ils comptent des centaines de milliers de fans. 
L'organisation héberge aussi 40 loups d'espèces cousines extrêmement menacées, notamment des loups mexicains, dont à peine 200 animaux demeurent en liberté, ainsi que des loups rouges, en danger critique d'extinction, avec une vingtaine d'individus seulement subsistant encore dans la nature.
- Campagne d'extermination - 
En temps normal, le retrait de la liste des espèces protégées est le signe d'une réintroduction réussie. 
Pourtant dans ce cas, des experts indépendants mandatés par le gouvernement ont mis en cause les raisons scientifiques de cette décision, et les écologistes ont dénoncé un cadeau fait aux chasseurs et aux éleveurs. 
Dans le Minnesota, le Michigan et le Wisconsin, la chasse, qui était interdite depuis 2014, pourra reprendre, et des centaines de loups pourraient être tués chaque année a estimé une association. 
Près de 250.000 loups vivaient aux Etats-Unis avant que les colons européens ne débarquent au 16e siècle, et avec eux une véritable campagne d'extermination. 
"Une des premières choses que les pèlerins ont fait dans les colonies du Massachusetts, ça a été de mettre en place une prime où ils vous donnaient de l'argent en fonction du nombre de loups que vous tuiez", détaille Rick McIntyre, vétéran et garde-forestier, auteur de plusieurs livres sur les loups. 
A l'inverse, les Amérindiens ont coexisté en harmonie avec les loups pendant des milliers d'années, les vénérant, et ayant conscience de leur importance environnementale. 
Des études sont notamment venues confirmer le rôle crucial de ces canidés dans le contrôle de la taille des troupeaux de wapitis, qui peuvent brouter trop d'herbe, permettant ainsi d'éviter la destruction de l'habitat. 
M. McIntyre étudie le comportement des loups depuis des années, notamment au parc national de Yellowstone où ils ont été réintroduits en 1995. 
Ces animaux débutent leur journée avec de chaleureuses marques d'affection envers les autres membres de leur meute, nouent des liens en jouant et ont chacun une personnalité distincte. 
Certains loups sont cléments envers les meutes rivales, d'autres sont sanguinaires, certains aiment l'aventure quand d'autres sont casaniers. 
La coopération est la clé de leur survie lorsqu'ils chassent des proies, souvent plus grandes qu'eux, comme les bisons. 
Contrairement aux croyances, c'est la femelle alpha qui décide où la meute va établir sa tanière, se déplacer et ce qu'ils vont chasser, et non pas le mâle, d'après les découvertes de Rick McIntyre.
- Long chemin - 
Les loups gris ont regagné un peu de terrain grâce à des programmes à l'image de celui à Yellowstone, mais les loups mexicains et rouges sont dans une position beaucoup plus précaire. 
Le Centre de conservation du loup participe ainsi à un programme gouvernemental d'élevage pour garantir la survie de ces deux sous-espèces. 
Il y a quelques semaines, l'organisation a envoyé deux loups rouges, tous deux nés en 2018, dans le Tennessee et le Minnesota pour qu'ils s'accouplent avec des partenaires potentiels.
Objectif : restaurer la diversité génétique qui a été perdue lorsque l'espèce a disparu de son habitat naturel en 1980, et finir par réintroduire de jeunes louveteaux dans des meutes sauvages.
"Il est toujours triste de leur dire au revoir", confie Maggie Howell.
"Mais savoir qu'ils vont se reproduire, on est forcément enthousiastes pour eux. En grandissant, en quittant leurs parents, ils peuvent prendre leur destinée en main. Donc nous leur souhaitons bonne chance."
<https://www.geo.fr/environnement/aux-etats-unis-les-loups-risquent-detre-aux-abois-a-cause-de-trump-203290>
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6- Les New-Yorkais victimes d'écureuils agressifs, AFP, 30/12/20, 18:00

Pandémie, confinement, tempête de neige... L'année 2020 a apporté son lot d'épreuves aux habitants de New York mais ils ne sont pas au bout de leur peine : des écureuils violents les guettent. 
Des résidents du quartier de Rego Park dans le Queens, à l'est de la ville, se sont plaints de plusieurs attaques d'écureuils ces derniers mois, une femme ayant même dû aller à l'hôpital après une morsure à la main, a rapporté un média local. 
"Il m'a mordu ou griffé le cou, j'ai dû essayer de l'atteindre avec mes mains puis ça s'est transformé en match de catch et j'ai perdu", a raconté Michelin Frederick, agressée le 21 décembre, à la chaîne de radio WABC. 
Ses mains étaient couvertes de sang et de bleus et Mme Frederick a dû se faire vacciner contre la rage par précaution. 
Elle s'inquiète notamment pour les enfants du quartier. 
Une autre habitante a expliqué se déplacer désormais avec un spray au poivre pour se défendre en cas d'attaque de rongeurs grimpeurs. 
Les autorités sanitaires new-yorkaises ont conseillé aux résidents d'engager un professionnel pour gérer ce problème lié à la faune locale. 
"Les écureuils et les autres petits rongeurs sont rarement porteurs de la rage", ont précisé les services de la ville dans un communiqué. 
Le département de gestion des parcs de New York a mis en garde les habitants contre la distribution de nourriture aux écureuils, qui les habitue au contact humain.
<https://www.geo.fr/environnement/les-new-yorkais-victimes-decureuils-agressifs-203298>
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7- Enquête. « Découvrir une nouvelle espèce reste quelque chose d’absolument spécial » : inventorier animaux et végétaux, une tâche colossale, Le Monde, 31/12/20, 05h56 
Perrine Mouterde

Il existerait autour de 8 millions à 10 millions d’espèces vivantes sur Terre, dont un peu plus de 2 millions seulement ont été décrites. La taxonomie, travail de fourmi, a parfois lieu alors que l’espèce identifiée a déjà disparu.
De la queue au menton, la description tient en un gros paragraphe. « Au-dessus du coude, les bras s’assombrissent progressivement jusqu’aux mains noires. (…) Le visage est noir avec un large museau blanc charnu et de larges anneaux blancs qui encerclent complètement les yeux. Les poils de la tête forment une crête ou sont au moins longs et irrégulièrement structurés. » Entre les lignes de ces considérations physiques et capillaires se cache un petit événement pour la science : la parution de cette description dans une publication scientifique, ici le numéro de novembre de la revue chinoise Zoological Research, fait officiellement du langur de Popa, ou Trachypithecus popa, une nouvelle espèce de primate.
Cette découverte est le résultat d’années de travail, d’une collaboration internationale et de bouleversements géopolitiques. Il a d’abord fallu que la junte birmane quitte le pouvoir et que le pays s’ouvre aux chercheurs étrangers, au début des années 2010. Ensuite, des scientifiques ont dû aller sonder les populations locales sur la présence de la faune. Puis effectuer de longues marches de repérage et collecter des indices de la présence de ce petit singe farouche en ramassant ses excréments sur le mont Popa, un volcan endormi du centre de la Birmanie.
Il a encore fallu comparer les données récoltées avec celles des autres pays de la région. Avoir recours aux techniques les plus modernes en faisant analyser des échantillons d’ADN. Et remonter des pistes jusqu’aux muséums d’histoire naturelle de New York, Singapour ou encore Londres, où un spécimen de langur de Popa était conservé depuis plus d’un siècle. Un véritable effort d’enquête qui a permis de confirmer que cet animal s’est séparé d’autres espèces connues il y a un million d’années. « A peine décrite, cette nouvelle espèce, dont il reste moins de 250 individus, est menacée d’extinction », a dès la découverte rappelé Frank Momberg, directeur du programme Asie-Pacifique de l’ONG Fauna & Flora International.
Système binomial
Les découvertes de nouveaux primates – dont on ne compte que 512 espèces – sont rares, mais ont souvent un écho mondial. A la différence de quasiment toutes les autres : chaque année, environ 20 000 nouvelles espèces sont décrites sans tambour ni trompette. De petites pierres qui s’ajoutent à cet édifice monumental qu’est l’inventaire des végétaux et des animaux, entamé il y a plusieurs siècles. Une tâche colossale et un travail de fourmi qui se poursuit, espèce après espèce.
L’an zéro de cet inventaire moderne remonte à la parution, en 1758, de la 10e édition du livre Systema Naturae, de Carl von Linné, forte de 8 000 espèces : le naturaliste suédois invente le système de classification binomial. Aujourd’hui encore, chaque espèce est décrite par deux mots – le genre et l’espèce – à consonance latine. La taxonomie s’affirme en tant que discipline scientifique. Les XVIIIe et XIXe siècles sont ceux des explorations et des grands voyages. Des spécimens récoltés dans des pays lointains viennent enrichir les collections. Darwin, Wallace, Bates… Des naturalistes font des découvertes majeures permettant de comprendre les mécanismes de l’évolution.
A la fin du XXe siècle, les scientifiques ont décrit 1,5 million d’espèces et imaginent qu’il leur en reste à peu près autant à découvrir. L’horizon semble atteignable. Mais un entomologiste – un spécialiste des insectes – américain va balayer ces certitudes. Au début des années 1980, Terry Erwin asperge une espèce d’arbre de la forêt tropicale du Panama d’un neurotoxique violent qui paralyse les arthropodes. Au pied de l’arbre, il récupère plus de 1 000 espèces. De ses travaux, il déduit qu’il pourrait y avoir jusqu’à 30 millions d’arthropodes sur la planète.
A la même époque, le scientifique américain Edward O. Wilson participe à l’invention de la notion de « biodiversité », qu’il fait entrer dans le langage commun. « L’article de Terry Erwin était un petit article publié dans un petit journal, mais Edward Wilson l’a repris et popularisé, raconte Philippe Bouchet, directeur de l’unité taxonomie-collections du Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Ça a relancé l’idée qu’on n’avait pas fini l’inventaire de la planète. »
« Signature ADN »
Un autre élément vient raviver l’intérêt déclinant pour la taxonomie. Le séquençage de l’ADN se développe et ouvre de nouvelles perspectives. En plus des caractéristiques morphologiques, l’étude du génome va aider à répondre à la question fondamentale : comment distinguer deux espèces différentes ? On découvre par exemple qu’une espèce morphologiquement unique peut cacher une dizaine d’espèces biologiquement séparées. En 2003, le biologiste canadien Paul Hebert affirme que tous les organismes vivants peuvent être distingués par un morceau de leur ADN mitochondrial. Une sorte de « code-barres », de « signature ADN », qui permet de les identifier.
Depuis, près de 600 000 espèces ont été référencées dans la base de données International Barcode of Life. « Le projet de “barcoding” a une dimension universelle, à grande échelle : on séquence le même gène pour l’ensemble du vivant,précise Nicolas Puillandre, chercheur à l’Institut de systématique, évolution, biodiversité au Muséum, et spécialiste de taxonomie moléculaire. Cette idée a permis de remobiliser des fonds et de démocratiser l’approche de la taxonomie moléculaire, même si aujourd’hui on analyse bien davantage que ce seul fragment pour avoir le plus de données possible. »
De discipline désuète et dépassée, la taxonomie est redevenue digne d’attention. Il ne lui reste plus qu’à répondre à l’autre grande question : combien y a-t-il d’espèces animales et végétales sur Terre ? Cinq millions, 10 millions, 100 millions, comme l’ont estimé certains ? Le consensus s’établit autour de 8 millions à 10 millions, dont un peu plus de 2 millions ont été décrites. « L’ordre de grandeur n’est pas si important, remarquent Barbara Réthoré et Julien Chapuis, biologistes et fondateurs de la structure NatExplorers, qui mène des expéditions d’exploration et de sensibilisation. Ce qui compte, c’est de réaliser à quel point nous sommes ignares sur l’état du vivant sur notre planète à l’heure où l’on projette d’aller sur Mars. »
Certaines espèces ont largement révélé leurs secrets. L’inventaire des grands mammifères ou des oiseaux, par exemple, est quasiment terminé. Celui de la microflore ou de la faune des abysses commence à peine. Comme tant d’autres, Eric Monnier est l’une des chevilles ouvrières qui œuvrent à percer le mystère. Depuis ses premières collections de coquillages, enfant, il consacre sa vie aux cônes de mer, une famille de jolis gastéropodes tropicaux. Il étudie l’intégralité de la littérature qui leur est consacrée, identifie, décrit, classifie. Débat avec d’autres scientifiques.
Pêche à marée basse
Cet ancien enseignant au Centre national des arts et métiers a sacrifié une pièce de son appartement parisien à sa collection personnelle. Il n’a jamais collecté lui-même aucun de ces escargots, dont on ne compte qu’une seule espèce en France, mais l’une d’elles porte son nom, donné par un collègue américain. En 2011, il a fait partie de la quinzaine de spécialistes mondiaux invités aux Etats-Unis par l’Union internationale pour la conservation de la nature pour déterminer les espèces de cônes les plus menacées. « C’est la passion de ma vie, admet-il. Ma toute petite contribution à l’étude de la vie. »
Combien sont-ils de cette espèce discrète de laborieux passionnés ? Philippe Bouchet date lui aussi de l’enfance et des heures passées à pêcher à marée basse sa fascination pour les mollusques marins. Depuis, il a grandement contribué à écrire l’inventaire du vivant : il a participé à la description de près de 700 nouvelles espèces en tant que malacologue (spécialiste des mollusques) et de milliers d’autres comme organisateur des grandes expéditions naturalistes menées par le Muséum. Il est, depuis 2006, le chef d’orchestre du programme La planète revisitée, qui vise à explorer les régions du monde où la biodiversité est la plus riche mais aussi la moins connue.
L’île d’Espiritu Santo, au Vanuatu, le Mozambique, Madagascar, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Nouvelle-Calédonie… A ces missions participent plus d’une centaine de scientifiques, qui peuvent récolter en quelques semaines plus de 1 million de spécimens animaux ou végétaux. « Pour avoir des espèces nouvelles, il faut trois choses : les collecter, des gens pour les étudier et les décrire, et des journaux scientifiques pour publier ces descriptions », résume Philippe Bouchet.
Les publications électroniques ont facilité la compilation de très gros articles ainsi que l’accès à la littérature scientifique. Si les effectifs des taxonomistes sont en baisse dans les grandes structures des pays développés, ils grossissent dans les pays émergents. Les rangs des « amateurs éclairés » ne cessent aussi de croître.
Dans les souterrains du Muséum pourtant, dans le centre de Paris, s’empilent sur trois étages des millions de spécimens rangés sur des étagères, qui débordent jusque dans les bureaux. Entre la collecte d’un spécimen d’une nouvelle espèce animale et sa description s’écoulent en moyenne vingt et un ans, et même trente ans pour les plantes ! « C’est comme si vous reveniez de fouilles archéologiques au Moyen-Orient avec 2 663 tablettes couvertes d’écriture cunéiforme, constate Philippe Bouchet. Il y a six spécialistes dans le monde et ils sont surchargés. Alors vous les conservez dans un dépôt de fouilles et elles seront étudiées un jour. »
Diminution des populations
Marie-France Leccia doit elle aussi jongler avec les agendas des spécialistes. Le parc national du Mercantour, dans le sud-est de la France, où le loup a fait son retour dans les années 1990, a entrepris de réaliser l’inventaire complet de sa faune et de sa flore. Lorsqu’il est lancé en 2007, ce projet d’inventaire exhaustif est le premier d’Europe. « Je contacte les scientifiques, j’essaie de les appâter en leur expliquant ce qu’on a comme données… Parfois c’est un peu une opération séduction !, s’amuse Marie-France Leccia, qui pilote le projet. Et parfois ça se fait par hasard, parce que l’un d’entre eux passe ses vacances dans la région. »
Il y a une quinzaine d’années, environ 7 000 taxons (espèces et sous-espèces) avaient été recensés dans le parc. Depuis, ce nombre a doublé. L’inventaire des abeilles sauvages s’est achevé : le Mercantour en compte 410 espèces sur un millier pour toute la France. D’autres groupes, comme les mouches ou les guêpes, ont encore été très peu étudiés. Frédéric Billi, jeune retraité de l’éducation nationale, a, lui, arpenté le parc à plusieurs reprises pour y recenser les papillons de nuit. Entre les demandes liées aux projets d’aménagement, celles des villes ou des entreprises, lui non plus ne manque pas de sollicitations. En quatre ans, plus de 1 400 localités ont par exemple lancé des projets d’Atlas de la biodiversité communale.
Une source de lumière ultraviolette qui attire les insectes, un support blanc pour la réfléchir. La nature qui bruisse de l’activité de la faune. Et le suspense. Que va-t-il voir arriver ? Depuis son adolescence, Frédéric Billi consacre week-ends et vacances aux papillons. « Quand j’étais jeune, ça ne me dérangeait pas de passer une partie de la nuit dehors et d’aller travailler le lendemain », dit-il en souriant. Son support blanc réfléchit aussi, décennie après décennie, la diminution flagrante des populations. « A une époque, il était très difficile de faire un inventaire seul, on pouvait voir 200 espèces en une soirée. Aujourd’hui, quand on en voit la moitié on est content. On voit presque les insectes arriver au compte-gouttes. »
> Lire aussi Les camouflages sonores du papillon de nuit
La disparition des habitats naturels, du fait de l’urbanisation et de l’artificialisation des sols croissantes, explique en grande partie la baisse des effectifs de papillons de nuit. A travers le monde, les populations de plantes et d’animaux s’étiolent sous les coups de boutoir des activités humaines. Les lions pourraient avoir disparu d’ici trente ans, la biomasse des insectes diminue de 2,5 % par an, les trois quarts de la planète ont été considérablement altérés. Alors que l’érosion de la biodiversité s’accélère, les taxonomistes mènent une course contre la montre perdue d’avance et décrivent parfois comme nouvelles des espèces collectées plusieurs dizaines d’années auparavant, à la manière d’astronomes décrivant des étoiles qui n’existent plus.
« Quand j’ai commencé à enseigner il y a trente ans, j’avais quelques exemples d’espèces décrites alors qu’elles avaient déjà disparu et je m’y accrochais, raconte Philippe Bouchet. Aujourd’hui, il y a plusieurs nouveaux exemples par an. Quand vous décrivez une espèce collectée il y a cinquante ans à Madagascar, qui a été complètement déforestée, vous vous dites qu’elle est peut-être éteinte. »
En Nouvelle-Calédonie, dans les années 1980, Philippe Bouchet et son équipe devaient quasiment écarter les espèces nouvelles pour en trouver des connues. Le chalut remontait de 500 mètres de fond des centaines de kilos d’une nouvelle espèce de poisson. Cet âge d’or est révolu. « Nous n’avons jamais eu autant de facilité à accéder à la littérature ou à nous déplacer, et nous avons des méthodes d’analyse performantes. Mais un tiers ou la moitié des espèces auront disparu d’ici à la moitié ou à la fin du siècle. Est-ce qu’on a tout notre temps pour collecter, échantillonner ? Il ne faut surtout pas attendre qu’on ait fini l’inventaire pour agir. »
Face à l’urgence, il conçoit ses expéditions comme des arrêts sur image pour témoigner de l’état de la biodiversité à un moment donné. Une façon d’essayer de retenir ce qui est en train de disparaître.« Pour ne pas sombrer dans un état de sidération et de pessimisme, il faut continuer à s’émerveiller de la description de nouvelles espèces, témoigne Julien Chapuis. Ça nous raccroche à ce dont on pouvait rêver quand on était enfant, à cette fascination pour le vivant. »
« Découvrir une nouvelle espèce reste quelque chose d’absolument spécial,confirme Frank Momberg. Cela donne l’espoir de pouvoir faire davantage parce que, autrement, c’est un peu David contre Goliath : on essaie de protéger la nature mais on perd, encore et encore. » D’expérience, ce zoologiste sait qu’une découverte comme celle du langur de Popa peut aider à sa conservation. « Cela génère de l’attention, davantage de budget, des mesures de protection. Le fait de décrire une espèce endémique, qui n’existe qu’en Birmanie, peut aussi être une source de fierté pour les populations locales, ce qui va leur donner envie de mieux la protéger. »
Socle indispensable
En 2018, Barbara Réthoré et Julien Chapuis ont mené la première expédition scientifique dans la forêt tropicale du Darién, au Panama. Accompagnés de quatre biologistes panaméens, ils ont réalisé un inventaire rapide de la biodiversité locale et sont partis sur les traces du singe araignée gris, décrit pour la dernière fois en 1944, mais jamais observé en milieu sauvage. Les dix jours de mission n’ont pas suffi à le retrouver. « Découvrir ce singe, ce serait un moyen de parler de cette région où la biodiversité est particulièrement menacée, notamment par la déforestation à tous crins. On s’attendait à traverser des forêts primaires et on s’est retrouvé dans des champs de monoculture de bananes plantains », se souvient Barbara Réthoré.
On ne peut protéger que ce qu’on connaît, répètent comme un mantra les taxonomistes. Mais comment passer de la connaissance à la conservation ? A quoi sert, par exemple, d’avoir un inventaire exhaustif de la faune et de la flore du parc du Mercantour ou du Costa Rica ? « Nous sommes d’abord dans une optique de connaissance pure, note Marie-France Leccia, qui admet une certaine frustration en tant que gestionnaire d’un espace protégé. Ce n’est pas parce qu’on sait qu’il y a telle espèce que l’on connaît son écologie, les menaces qui pèsent sur elle, comment mieux la gérer. On identifie les briques, on verra après comment fonctionne la maison. »
La taxonomie est la base, le socle indispensable, le préalable à tout le reste. Pas une simple collection d’espèces que l’on conserverait les unes à côté des autres, tel un philatéliste méticuleux. « On a décrit un peu plus de 2 millions d’espèces, mais on n’en connaît réellement que quelques dizaines de milliers, rappellent Julien Chapuis et Barbara Réthoré. La biodiversité n’est pas un ensemble figé. La difficulté est qu’il faut agir maintenant et en urgence sur des dynamiques du vivant qui se déploient sur des millions d’années. »
Plus qu’à protéger une espèce en particulier, les politiques de conservation visent avant tout à protéger des écosystèmes ou des espèces « parapluie » : en protégeant le tigre de Sibérie, par exemple, on protège son territoire de chasse et donc tous les organismes qui y vivent.
Cet impossible inventaire des espèces est confronté à un autre défi de taille – le principal, pour Philippe Bouchet : l’enjeu du partage des ressources génétiques. La faune et la flore peuvent en effet contenir des molécules qui auront un débouché en médecine, en cosmétique, pour l’alimentation ou l’agriculture. Le venin d’un cône de mer contient par exemple une protéine qui permet de produire des antidouleurs jusqu’à 1 000 fois plus puissants que la morphine. Le café vert de Nicoya, au Costa Rica, l’une des cinq « zones bleues » du monde – les lieux où l’on vit le plus longtemps –, est utilisé par la marque Chanel dans des produits de beauté.
« Valeur commerciale »
Pour éviter les missions menées sans aucun partage des connaissances ou des bénéfices économiques, le protocole de Nagoya, adopté en 2010, a réglementé l’accès aux ressources génétiques. Si l’intention était d’empêcher les abus, ce texte permet à de plus en plus d’Etats de refuser les permis aux équipes étrangères. Résultat, des régions entières de la planète se ferment à l’exploration.
« La biodiversité n’est plus vue comme un bien commun mais comme un stock de ressources génétiques ayant une forte valeur commerciale,regrette Philippe Bouchet. Actuellement, tout scientifique qui débarque est suspecté de venir faire de la bioprospection, alors que ces molécules ne sont pas découvertes par hasard lors des missions naturalistes ! Cette réglementation est un obstacle fantastique. »
« C’est une catastrophe absolue, abonde Hervé Le Guyader, professeur émérite de biologie évolutive à Sorbonne Université. Les pays pauvres sont persuadés d’être assis sur des tas d’or et que tous les naturalistes occidentaux vont venir les piller. » Dans la plupart des cas, ces Etats n’ont pas les moyens de mener eux-mêmes des missions d’inventaire. A cela s’ajoutent les enjeux sécuritaires. Il est loin le temps où des entomologistes du Muséum partaient tous les étés en voiture explorer l’Afghanistan.
Fin octobre, avant le deuxième confinement, une mission d’inventaire du Muséum a pu avoir lieu en Corse. Une expédition prévue en Papouasie-Nouvelle-Guinée a été reportée à 2021. A 67 ans, Philippe Bouchet entend passer la main, sans cesser de rêver à de nouveaux projets. Comme celui, par exemple, d’un inventaire exhaustif du nouveau parc national de forêts (Haute-Marne), né en 2019, pour aller explorer la biodiversité la plus « négligée » d’entre toutes : acariens, nématodes et autres champignons.
Barbara Réthoré et Julien Chapuis devraient, eux, partir explorer la biodiversité… de leur région. Il ne faut pas forcément aller au bout du monde pour s’émerveiller. « L’inventaire complet, on n’y arrivera pas, relativise de son côté Hervé Le Guyader, mais tout n’est pas foutu pour la protection de la planète. L’important, c’est de connaître le mieux possible le vivant, parce qu’on ne protège pas la forêt de la même façon en Amazonie et en France. Les solutions sont aussi locales. »
> Lire aussi Coronavirus : la dégradation de la biodiversité en question
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/31/decouvrir-une-nouvelle-espece-reste-quelque-chose-d-absolument-special-inventorier-animaux-et-vegetaux-une-tache-colossale_6064867_3244.html>
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8- Quiz : Que savez-vous exactement sur la planète Terre ?, Daily Geek Show, 31/12/20
Gabrielle Andriamanjatoson

A sa surface ou au sein du Système solaire, elle n'a pas fini de vous surprendre 
Le Système solaire est considéré comme le système planétaire incluant la Terre. Quant à cette dernière, elle est la seule planète habitée par des êtres vivants. Ceci étant, que savez-vous vraiment sur la planète Terre ?
> Quiz à faire à :
<https://dailygeekshow.com/quiz-planete-terre/>
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9- Tu prends un vert ?, Ouest-France, L’édition du soir, 31/12/20

Les 5 infos environnement du jour :
• D’ici 2050, 90 % animaux pourraient perdre leur habitat
• 1,5 milliard de masques ont fini dans les océans en 2020
• Les scientifiques britanniques ont identifié 503 nouvelles espèces
• Émotion en Nouvelle-Zélande après la mort d’un célèbre kiwi blanc
• Découverte d’une nouvelle fleur piégée dans l’ambre depuis 100 millions d’années
> Rubriques à découvrir à :
<https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/120763/reader/reader.html#!preferred/1/package/120763/pub/186718/page/2>
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10- Les jeunes alligators peuvent faire repousser leur queue, Daily Geek Show, 02/01/21
Yann Contegat - Source : ZME Science

S’inspirer du mécanisme impliqué pourrait nous aider à mieux soigner nos propres blessures
Des chercheurs ont constaté que les alligators juvéniles pouvaient, dans une certaine mesure, faire repousser leur appendice caudal. Selon leurs analyses, les parties régénérées pourraient atteindre un cinquième de la longueur totale de leur corps.
« Le spectre de la capacité de régénération des espèces est fascinant »
Pour cette étude publiée dans la revue Scientific Reports, une équipe de l’université d’État de l’Arizona s’est appuyée sur des techniques d’imagerie avancées afin de déterminer si les alligators disposaient de tissus régénérateurs semblables à ceux observés chez les espèces de reptiles de taille plus réduite. Si les lézards disposent de queues détachables (un stratagème utilisé pour échapper aux prédateurs) qu’ils peuvent ensuite faire repousser, les alligators sont des animaux massifs, pouvant mesurer plus de 4 mètres de long. Les chercheurs ont donc cherché à savoir si cette différence de taille se répercutait sur leurs capacités de régénération.
>> Suite à lire à :
<https://dailygeekshow.com/alligator-queue-regeneration/>
En savoir plus :
> Anatomical and histological analyses reveal that tail repair is coupled with regrowth in wild-caught, juvenile American alligators (Alligator mississippiensis) <https://www.nature.com/articles/s41598-020-77052-8>, Scientific Reports, 18/11/20
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11- Enquête. En Bretagne, l’initiative controversée de Rewild pour « libérer » les animaux d’un zoo, Le Monde, 04/01/21, 05h15
Perrine Mouterde et Benjamin KeltzPont-Scorff, Morbihan, envoyé spécial

Un collectif d’associations a racheté en décembre 2019 le parc de Pont-Scorff afin d’en relâcher les pensionnaires dans la nature. Un an plus tard, le projet continue à susciter des interrogations.
De l’autre côté de la paroi en Plexiglas, elles se figent comme prises en faute. Finalement, les deux tortues géantes des Seychelles reprennent leur lymphatique marche dans l’enclos du parc animalier de Pont-Scorff, dans le Morbihan.
« Qu’est-ce que ces tortues font ici, en Bretagne ? Vous pensez sincèrement que nos conditions climatiques leur conviennent ? », s’agace Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France et vice-présidente de l’organisation Rewild. « Nous devrions bientôt réussir à les renvoyer chez elles », précise le gérant du site, Jérôme Pensu. Les Seychelles ont accepté leur retour et la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement de Bretagne vient de valider l’opération.
Pour Rewild, la perspective d’un départ de ces tortues pour leur milieu d’origine a un goût de victoire. Cette coalition réunit l’ONG de défense des océans Sea Shepherd, le centre de sauvegarde Athénas et Jérôme Pensu, fondateur du Biome, un projet de station d’élevage et de conservation dans les Landes qui n’a finalement pas vu le jour.
En décembre 2019, ce collectif a acquis 70 % de la société exploitant le zoo de Pont-Scorff grâce à une campagne de financement participatif. L’appel aux dons reposait sur une promesse : le rachat servirait à « libérer » les 560 pensionnaires pour les renvoyer dans leur milieu d’origine, transformer le lieu en centre d’accueil pour des animaux issus des trafics et « réensauvager le monde ».
Soutenue par le journaliste militant Hugo Clément et le fondateur de Sea Shepherd Paul Watson, l’initiative a permis de collecter en quelques jours plus de 700 000 euros. Dans un contexte où la question du bien-être animal s’impose comme une préoccupation de plus en plus forte, l’objectif de Rewild a séduit plus de 23 000 donateurs.
Il fait cependant bondir les acteurs des zoos et de la conservation, qui y voient une promesse intenable. Le collectif dénonce, de son côté, un « acharnement » des autorités à l’égard d’un projet qui dérange « le lobby de la captivité ».
Talkie-walkie en main, Jérôme Pensu file à travers les allées désormais vides du parc, qui accueillait jusqu’à 220 000 personnes par an. Il a été fermé au public pour empêcher toute exploitation commerciale des animaux.
Chaque enclos est un motif de colère. Le panda roux, là ? Il était en grande souffrance psychologique car détenu entre les panthères du désert et les loups d’Europe, deux prédateurs. L’aigle royal, ici, vivait dans une cage qui lui permettait à peine de déployer ses ailes. « Avec Pont-Scorff, nous pouvons montrer les coulisses d’un zoo, se satisfait Jérôme Pensu. Les défenseurs de l’industrie de la captivité se réfugient derrière des arguments pédagogiques, de préservation des espèces ou de réintroduction pour entretenir leur business. Mais pour eux, l’animal n’est qu’un objet pour générer du profit. »
> Lire aussi Moins de spectacle, davantage de protection des espèces : la mue forcée des zoos français
De fait, Rewild a racheté un zoo vétuste. En mai 2019, l’association française des parcs zoologiques (AFdPZ), dont il faisait partie, l’a sommé d’effectuer des chantiers de mise en conformité évalués à plusieurs millions d’euros, avant de l’exclure en février 2020.
Mise en conformité
Déjà régulièrement contrôlé par la Direction départementale de la protection des populations avant son rachat, le parc a depuis fait l’objet de trois inspections des services vétérinaires en 2020. L’Office français de la biodiversité a en outre procédé à une saisie d’animaux dans l’année. En septembre, le préfet du Morbihan, Patrice Faure, a signé une mise en demeure pour réclamer notamment la réalisation de travaux sur les réseaux d’eaux usées et pointer l’insuffisance du nombre de certificats de capacité détenus par les permanents pour couvrir l’intégralité des espèces conservées.
« Rewild a acheté le parc en son âme et conscience, explique Patrice Faure. Quand vous reprenez une entreprise, vous achetez ses dettes, ses compétences et vous ne pouvez pas nier son passif. Nous espérions que l’arrivée de cette organisation capable de lever des fonds importants permettrait une mise en conformité rapide. Nous allons finalement lui laisser le temps de proposer un plan d’action. »
Dans leur bureau, Lamya Essemlali et Jérôme Pensu reconnaissent la précarité des installations pointées dans leur audit interne. Ils dénoncent cependant les critiques des services de l’Etat rédigées « pour salir », comme cette remarque sur les 2,4 tonnes de cadavres collectées par l’équarrisseur depuis leur arrivée. Un chiffre largement commenté qui a laissé croire à une surmortalité des animaux, et que Rewild justifie par l’évacuation de viande déjà présente dans les réfrigérateurs ainsi que par la mort de vieillesse de bêtes volumineuses.
« Depuis cette histoire, j’ai arrêté d’aller sur les réseaux sociaux, s’agace Chloé Boillet, soigneuse à Pont-Scorff depuis 2017. La vérité, c’est que les bêtes vont mieux. » Elle raconte comment les phoques ont retrouvé leur pelage depuis qu’ils ne nagent plus dans une eau chlorée. Elle montre ces perroquets qui volent désormais à l’air libre toute la journée – contrairement à ce qui se fait d’ordinaire dans les parcs animaliers – et reviennent d’eux-mêmes manger et dormir dans leur enclos. Le vétérinaire Yann Favennec, qui officie dans un cabinet local et reconnaît avoir accepté avec méfiance la collaboration avec Rewild, confirme une « amélioration » du bien-être animal et salue le travail d’une équipe « compétente ».
Un an après le rachat du zoo, aucun animal n’a en revanche encore pu être « rendu à la vie sauvage ». Sergio Lopez, le président de l’association Wildlife Angel, spécialisée dans la protection de la faune sauvage africaine, a été présenté à l’origine comme l’un des membres fondateurs de Rewild. Il assure pourtant n’avoir découvert le projet de remise en liberté des animaux de Pont-Scorff qu’au lancement de la campagne de communication. « On ne pouvait pas être associé à un tel projet : la quasi-totalité des animaux de ce zoo ne sont pas relâchables, estime-t-il. On n’aurait plus été crédibles auprès de nos partenaires. » 
Un engagement irréaliste
Pour Wildlife Angel comme pour l’AFdPZ, l’Association européenne des aquariums et zoos ou encore la Ligue pour la protection des oiseaux, Rewild repose sur un engagement irréaliste. « Aucun acteur de la conservation ne peut soutenir un tel projet qui n’a aucun fondement sanitaire ou scientifique », insiste Julie Lasne, une éthologue qui a participé au groupe de travail sur la faune captive fondé par le ministère de la transition écologique.
Tous soulignent la complexité des réintroductions, ces opérations visant à relâcher des animaux dans leur aire de répartition originelle. Pour une partie des individus ayant passé leur existence en captivité, le retour à la vie sauvage serait quasiment impossible. Les prédateurs, par exemple, n’ont jamais appris à chasser. Il faut aussi pouvoir trouver un territoire assurant un habitat adapté, suffisamment vaste et exempt de menaces, éviter tout risque d’introduction d’éléments pathogènes…
> Lire aussi « Zoos. Un nouveau pacte avec la nature » : La face cachée, positive, des parcs animaliers
Les zoos participent à de telles opérations dans le cadre de programmes scientifiques internationaux. Deux femelles gorilles nées à Beauval, dans le Loir-et-Cher, ont par exemple été réintroduites il y a un an dans l’ouest du Gabon, d’où cette espèce en danger critique d’extinction avait disparu. « Cela a coûté au moins 100 000 euros en frais de logistique et ça a pris des années, détaille Rodolphe Delord, le directeur général de Beauval et président de l’AFdPZ. Et malgré toutes les précautions, l’une des deux femelles est morte six mois après des suites d’une blessure. » Les sanctuaires, qui n’offrent pas toujours des conditions de bien-être optimales, manquent aussi de places.
Surtout, là où Rewild affirme vouloir relâcher ses tortues, girafes ou éléphants pour des motifs de bien-être, les parcs zoologiques affichent des objectifs en termes de conservation. Selon les lignes directrices de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN), les réintroductions doivent viser « à produire un avantage mesurable pour la conservation au niveau d’une population, d’une espèce ou d’un écosystème, et non seulement profiter aux spécimens transférés ».
La « méthode Rewild » agace
Autant de remarques que Jérôme Pensu balaie de la main. Seuls les animaux trop vieux, hybridés ou consanguins de Pont-Scorff resteront derrière les barreaux. Tous les autres pourront retrouver leur milieu naturel, maintient-il.
A quel rythme ? Avec quels financements ? Rewild met en avant l’action du Centre Athénas qui affirme avoir relâché plus de 17 000 oiseaux et mammifères ces trente dernières années, « soit bien plus que l’ensemble des zoos européens ». Mais si le travail de ce centre est salué, il consiste principalement à recueillir la faune sauvage locale lorsqu’elle est blessée, puis à la relâcher dans son milieu naturel, dans le Jura et les départements alentour. Une mission difficile à comparer avec la réintroduction à l’étranger d’animaux en grande majorité nés en captivité.
> Lire aussi Faut-il encore des zoos ?
Derrière son ordinateur à Pont-Scorff, Karine Demure, l’une des quinze salariées de Rewild, échange avec des soigneurs étrangers pour structurer le programme de réintroductions et contacte des sanctuaires. « Le gouvernement des Seychelles a facilement accepté notre demande parce que les tortues font partie du patrimoine de l’archipel, explique-t-elle. C’est plus complexe pour des espèces comme le porc-épic, qui intéressent moins, ou pour de grands prédateurs. »
Au-delà du projet, la « méthode Rewild » agace. A l’image du volcanique Jérôme Pensu, le collectif multiplie les charges sur les réseaux sociaux à l’encontre de ses détracteurs et dénigre l’action de structures engagées depuis des années dans la protection animale.
« Pourquoi veulent-ils à tout prix se différencier des autres ? s’interroge Sophie Fernandes-Petitot, du zoo-refuge La Tanière, en Eure-et-Loir. Ils devraient plutôt nous rejoindre pour faire de la pédagogie sur le fait qu’il ne faut jamais prélever d’animaux dans la nature ni acheter des individus issus des trafics, qu’il faut cesser la reproduction en captivité d’espèces non menacées… »
Rassurer les donateurs
Dans un certain nombre de cas, les échanges vont se poursuivre dans les tribunaux. Jean Tamalet, qui défend gracieusement le collectif, a promis de « déployer un bouclier » autour de Rewild pour « qu’on lui laisse sa chance ». Une quinzaine de procédures ont été lancées à l’encontre d’anciens propriétaires du zoo, du directeur de la direction départementale de la protection des populations ou encore d’un journaliste. Pour l’avocat de Rewild, associé au sein du cabinet King & Spalding, représentant actuellement de Carlos Ghosn, l’ex-PDG de Renault-Nissan, l’important est de rassurer les donateurs et particulièrement les mécènes importants tels Marc Simoncini, fondateur de Meetic, sur lesquels repose la viabilité économique du projet.
> Lire aussi Un projet de référendum sur la cause animale réunit des grands noms de la tech et une vingtaine d’associations
L’ancien propriétaire du zoo, Sauveur Ferrara, un pédopsychiatre à la tête de dizaines d’entreprises, « séduit » par l’initiative, a donné cinq ans à Rewild pour régler les 600 000 euros nécessaires au rachat. La cagnotte initiale a pu être utilisée pour la gestion du parc, qui coûte près de 80 000 euros par mois. Le don conséquent d’un mécène étranger a récemment offert quelques semaines de visibilité à l’organisation, qui annonce travailler à la mise en place d’une école de soigneurs animaliers, d’un restaurant, d’un parcours d’accrobranche, d’une librairie, d’un espace de conférence et d’exposition… La création d’un parc animalier virtuel serait aussi en réflexion.
Alors que l’interdiction progressive des animaux sauvages dans les cirques itinérants et des orques et dauphins dans les delphinariums a été annoncée, Rewild suscite un débat légitime sur l’avenir de la captivité dans les zoos et leur évolution. Reste à l’organisation à prouver qu’elle peut tenir ses promesses.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/04/en-bretagne-l-initiative-controversee-de-rewild-pour-liberer-les-animaux-d-un-zoo_6065102_3244.html>
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12- Le Sarail, chien de chasse du Bangladesh, une espèce canine à sauver, AFP, 05/01/21, 07:00
Shafiqul Alam

A l'abri d'une frêle cabane aux confins du Bangladesh, deux frères qui vivent chichement de la cordonnerie sont les maîtres de deux des derniers chiens de chasse de Sarail, une précieuse espèce canine du pays, autrefois révérée et désormais menacée d'extinction, qu'ils n'ont pas les moyens de sauver.
Grand, athlétique, efflanqué, le poitrail puissant, les oreilles pointues et un pelage bicolore, ce beau chien de race est apparenté au lévrier du Bengale. Originaire de Sarail, localité bangladaise frontalière de l'Inde, dont il porte le nom, l'animal loué pour sa fidélité a été révéré au Bangladesh durant des siècles. Sa vue perçante, ses qualités de chien de chasse et de garde étaient fort appréciées dans l'armée et la police. 
Désormais, seules quelques dizaines de Sarails pure race subsistent dans le pays, selon les spécialistes, dont deux jeunes spécimens mâles de deux ans, jumeaux identiques, qui appartiennent aux frères Rabidas, cordonniers de profession. 
Leurs chiens de chasse, dont la pointe de la queue blanche est caractéristique, présentent un pelage charbonneux, des pattes blanches, et une gueule elle-même tachée de blanc et passent le plus clair de leurs journées enchaînés ou couchés dans la cabane de leurs maîtres.
"Bien des familles ont possédé un Sarail, mais de nos jours, rares sont celles qui en ont un et, le plus souvent, pour garder leur maison ou en hommage à cette part de l'histoire locale", explique à l'AFP Topon Rabidas, le cadet des cordonniers, âgé de 38 ans, dont la famille en a fait l'élevage durant des générations.
"Mon grand-père nous a demandé de garder au moins deux de ces chiens à la maison en mémoire de nos ancêtres. J'ai tenu ma promesse et je protège encore ces chiens", déclare à son tour son aîné Joton, 40 ans, "aujourd'hui, je doute que notre prochaine génération en perpétue l'élevage".
Si les deux frères sont fiers d'avoir hérité de ces chiens comme le veut la tradition familiale, ces belles bêtes leur coûtent tout de même fort cher à élever. 
- Moins de 40 spécimens -
Dans un pays où environ 30% des 168 millions d'habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté, la possession d'un Sarail pour animal de compagnie est un véritable luxe pour leurs maigres ressources de cordonniers.
Aussi, ils avouent accoupler leurs molosses pure race à de simples chiennes du voisinage dont les progénitures leur rapportent jusqu'à 500 dollars par spécimen. Ces sommes leur permettent ensuite d'acheter les énormes quantités de viande de boeuf et de poulet que dévorent chaque jour ces bêtes rares.
Des passionnés de Sarails multiplient les critiques à l'encontre des frères, leur reprochant de nuire aux perspectives de l'espèce sur le long terme.
"Nous ne sommes pas en mesure de produire de meilleurs élevages, faute de nourriture, de médicaments et d'espace suffisants pour ces chiens de chasse", argue Topon, "nous sommes constamment confrontés à des difficultés. Jamais nous n'avons reçu d'aide financière pour continuer à élever ces chiens".
A cent kilomètres de chez eux, des propriétaires de Sarails, habitants fortunés de Dacca, capitale du pays, tentent, eux, de préserver l'espèce grâce à quelques moyens gouvernementaux alloués pour sa sauvegarde, après l'échec de mesures instaurées dans les années 70.
Kaiser Tamiz Amin, propriétaire de Sarails depuis vingt ans, a créé une page Facebook dédiée aux échanges d'informations sur l'espèce menacée. Selon ce banquier de 58 ans, il resterait de 30 à 40 Sarails pure race à peine dans le pays.
Le célèbre chien semble "avoir évolué à partir du croisement du lévrier anglais, que les Britanniques ont importé, avec des chiens de chasse déjà présents au Bengale, qui appartenaient généralement à des notables", raconte ce passionné.
Aussi veut-il croire que l'espèce, qui semble promise à une extinction inévitable, peut encore être sauvée, mais à condition d'investissements et d'efforts rapides et constants.
"La bataille restera ardue, mais nous vaincrons !", affirme-t-il, "avec l'aide d'experts (en génétique), nous espérons retrouver la perfection originelle de la race d'ici quelques années".
<https://information.tv5monde.com/info/le-sarail-chien-de-chasse-du-bangladesh-une-espece-canine-sauver-390357>
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13- Trafic de pangolins avec le Nigeria : lourdes peines en Chine pour les trafiquants, AFP, 05/01/21, 15:00

Vingt-trois tonnes d'écailles : la justice chinoise a condamné mardi à de lourdes peines 17 trafiquants qui avaient introduit depuis le Nigeria d'énormes quantités d'écailles de pangolin, une espèce en voie d'extinction.
Un tribunal de la ville portuaire de Wenzhou (est) a condamné les deux "cerveaux" du trafic à 14 et 13 ans de prison, les autres membres du gang écopant de peines comprises entre 15 mois et 12 ans d'emprisonnement.
La contrebande, entre 2018 et 2019, était évaluée à 180 millions de yuans (plus de 22 millions d'euros). Certains lots d'écailles étaient dissimulés dans des livraisons de gingembre, selon l'acte d'accusation.
L'écaille de pangolin est prisée dans la médecine chinoise pour ses vertus curatives, non démontrées scientifiquement. Elle peut atteindre des prix très élevés.
Les pangolins ont été retirés cette année de la pharmacopée officielle chinoise, une décision qui a coïncidé avec l'apparition dans le pays du nouveau coronavirus.
Le pangolin, qui est l'animal le plus pourchassé par les braconniers et les trafiquants dans le monde, est soupçonné d'avoir été l'hôte intermédiaire qui aurait permis la transmission du virus de la chauve-souris à l'espèce humaine.
Cette interprétation n'est toutefois pas prouvée. 
Le nouveau coronavirus a émergé en 2019 sur un marché à Wuhan où étaient vendus des animaux sauvages vivants, selon des scientifiques chinois.
Au cours des derniers mois, la Chine a interdit la vente d'animaux sauvages pour la consommation alimentaire, invoquant le risque de maladies transmissibles à l'homme, mais ce commerce reste légal à des fins de recherche scientifique ou pour la médecine traditionnelle.
<https://information.tv5monde.com/info/trafic-de-pangolins-avec-le-nigeria-lourdes-peines-en-chine-pour-les-trafiquants-390419>
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14- Braconnage : un lynx boréal tué par arme à feu dans le Doubs, AFP, 05/01/21, 16:00

Un lynx boréal a été tué par arme à feu dans le Doubs et une enquête pour destruction illégale d'espèce protégée a été ouverte, a-t-on appris mardi auprès de la Dreal de Bourgogne-Franche-Comté.
Un lynx mort a été retrouvé le 31 décembre dans le massif du Jura, dans le canton de Quingey (Doubs) et une "autopsie a permis de constater que l'animal a été tué par une arme à feu", a indiqué la Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement dans un communiqué (Dreal).
Ce nouveau cas de braconnage d'un lynx "porte une atteinte grave à la population de lynx en France", où l'espèce est considérée comme menacée, a-t-elle estimé. "Au cours de l'année 2020, c'est en effet la troisième destruction illégale de lynx avérée après celles survenues au début de l'année dans les départements du Haut-Rhin et du Jura".
Une enquête judiciaire a été ouverte sous la direction du parquet de Besançon pour identifier le ou les responsables de ce délit, puni d'une peine maximale de trois ans de prison et 150.000 euros d'amende.
Ces félins sont particulièrement mal vus par les chasseurs, car ils prélèvent bon nombre de proies.
La découverte de la dépouille a été signalée aux services de l'Etat par le centre de défense des animaux Athénas, basé à l'Etoile dans le Jura et spécialisé dans la protection du lynx. Des inspecteurs de l'environnement de l'Office français de la biodiversité se sont rendus sur place pour réaliser les premières constatations.
Reconnaissable à son pelage beige et à ses grandes oreilles pointues, le lynx boréal est le seul grand félin sauvage présent en France.
Les deux tiers de la population de lynx en France, qui s'élève à 150 individus environ, sont situés dans le massif du Jura. L'animal est également présent dans les Alpes et de manière sporadique dans le massif des Vosges.
Les services de l'État préparent depuis 2019 un Plan National d’Actions qui a pour objectif de "rétablir la population française de lynx boréal dans un état de conservation favorable" et "la lutte contre les destructions illégales est une de ses priorités", assure la Dreal.
<https://information.tv5monde.com/info/braconnage-un-lynx-boreal-tue-par-arme-feu-dans-le-doubs-390428>
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15- Des petites tortues s'élancent vers la liberté sur une plage d'Indonésie, AFP, 06/01/21, 15:00

Des dizaines de petites tortues sorties récemment de leur œuf se précipitent cahin-caha vers les vagues de l'océan Indien sous le regard attentif d'une équipe de protection des animaux d'un parc naturel d'Indonésie.
Encore assez petites pour tenir dans la paume d'une main, certaines se retrouvent coincées sur le dos et agitent leurs nageoires frénétiquement pour tenter de se retourner.
Mais leurs protecteurs les laissent faire pour qu'elles apprennent à se débrouiller dans la nature et qu'elles mémorisent la plage où elles sont nées et où elles reviendront peut-être pondre dans plusieurs dizaines d'années.
"Les tortues marines deviennent adultes à 25 ans, donc si on les libère aujourd’hui, on les retrouvera probablement dans 25 ans", indique Ardhini Estu Wardana, un garde forestier du parc national Meru Betiri sur la côte Est de l'île de Java.
Ces plages sont des lieux de ponte pour plusieurs espèces de tortues marines.
La nuit précédente, une femelle de plus d'un mètre a pondu au moins 160 œufs sur le rivage puis entassé du sable sur son nid pour le dissimuler aux prédateurs.
Les tortues, menacées aussi par les braconniers et la destruction de leur habitat, sont protégées en Indonésie.
Leurs œufs sont recherchés par les gourmets et les braconniers revendent aussi leur viande, leur peau et leur carapace.
Six des sept espèces de tortues marines sont endémiques en Indonésie, un vaste archipel de plus de 17.000 îles qui compte la deuxième plus grande biodiversité au monde derrière le Brésil.
<https://information.tv5monde.com/info/des-petites-tortues-s-elancent-vers-la-liberte-sur-une-plage-d-indonesie-390532>
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16- One Planet Summit biodiversité : la France donne le coup d’envoi d’une année cruciale, Novethic, 07/01/21
Concepcion Alvarez

Lundi 11 janvier, la France organise la quatrième édition du One Planet Summit consacré cette fois, non pas au changement climatique, mais à la biodiversité. L’événement doit servir de tremplin pour mobiliser la communauté internationale en amont du Congrès mondial de la nature, prévu en septembre à Marseille, mais surtout de la COP15 Biodiversité organisée par la Chine. 
L’année 2021 sera celle de la biodiversité. Et c’est la France qui donne le top départ de la mobilisation en organisant, en concertation avec les Nations unies et la Banque mondiale, un One Planet Summit (OPS) dédié. Il se déroulera lundi 11 janvier, à l'Elysée. Il rassemblera des chefs d’État et de gouvernement, des leaders d’organisations internationales, des responsables d’entreprises et de la société civile, autour de quatre séquences : protéger les espaces terrestres et marins, promouvoir l’agro-écologie, mobiliser des financements pour la biodiversité et protéger les forêts tropicales, les espèces et la santé humaine. 
"Si rien n’est fait, un million d’espèces animales et végétales s’éteindront dans les décennies à venir. Perdre cette biodiversité, c’est perdre un capital irremplaçable. Cette 4e édition du One Planet Summit permettra de mettre autour de la table tous les acteurs prêts à s’engager pour repenser notre relation avec la nature et transformer en profondeur nos modèles de production, de commerce et de consommation", explique le chef de l’État dans une vidéo postée sur Twitter.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/one-planet-summit-biodiversite-la-france-siffle-le-coup-d-envoi-d-une-annee-cruciale-149375.html>
Sur le même sujet : 
> Emmanuel Macron organise un mini sommet sur la biodiversité, Le JDLE, 07/01/21
Valéry Laramée de Tannenberg
La France en profitera pour relance une vieille idée : conjuguer les actions réalisées dans le cadre des conventions onusiennes sur le climat, la biodiversité et la désertification. 
Les Anglais avaient tiré les premiers. Les Français répliquent. Logique. Après le sommet de l’ambition climatique organisé, le 12 décembre dernier, par le gouvernement britannique, l’administration française ne pouvait rester l’arme au pied. Ce n’est plus le cas. Lundi 11 janvier, l’Elysée accueillera un sommet, tout aussi virtuel que le précédent, consacré, celui-là, à la biodiversité.
Au sommet de l’Etat, on évoque plusieurs raisons pour expliquer une telle précipitation. La pandémie «a beaucoup perturbé la diplomatie internationale et tout l’effort multilatéral pour la gouvernance des biens publics mondiaux.» En langage moins diplomatique, on peut dire que les négociations internationales sur le climat, la biodiversité ou la lutte contre la désertification sont encalminées depuis le début de l’épidémie de Covid-19.
Organiser ces journées, fussent-elles virtuelles, permet de «remobiliser collectivement tout un ensemble d’acteurs sur ces sujets fondamentaux à la veille d’une année 2021 qui s’annonce riche et dense.» Pour le seul contexte onusien, on peut évoquer l’organisation des COP 15 sur la biodiversité, probablement au printemps prochain en Chine, et de la COP 26 sur le climat, qui doit se dérouler à Glasgow en novembre. Entre les deux se déroulera l’assemblée générale des Nations unies.
>> Suite à lire à :
<https://www.journaldelenvironnement.net/article/emmanuel-macron-organise-son-mini-sommet-sur-la-biodiversite,113023>
Sur le même sujet : 
> Le « One Planet Summit », organisé lundi à l’initiative de la France, veut relancer une diplomatie verte <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/11/le-one-planet-summit-organise-lundi-a-l-initiative-de-la-france-veut-relancer-une-diplomatie-verte_6065815_3244.html>, Le Monde avec AFP, 11/01/21, 00h46
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En images
17- Dialogue. "On a compris l'enjeu du climat, pas celui du vivant", Sciences et Avenir, 14/12/20, 13h49
Loïc Chauveau

Alors que la prochaine décennie est annoncée comme cruciale pour stopper l'érosion de la biodiversité, l'enseignant-chercheur Gilles Bœuf et la sociologue Isabelle Arpin plaident pour que la préservation de la faune et de la flore soit enfin reconnue comme une priorité. Un dialogue organisé pour Sciences et Avenir - La Recherche 886, daté décembre 2020.
Sciences et Avenir : Quel bilan tirez-vous des politiques de protection des milieux naturels en France qui ont débuté dans les années 1960 ?
Isabelle Arpin : La création de zones protégées est venue du constat qu'une espèce ne pouvait être pérennisée qu'en protégeant son milieu naturel. C'est ce qui a justifié, par exemple, la création du parc national de la Vanoise en Savoie en 1963, pour protéger le bouquetin. Cette politique a donné des résultats majeurs. Le bouquetin n'est plus menacé, mais c'est aussi vrai pour nombre d'écosystèmes remarquables et de paysages. Sans les parcs nationaux et les différents statuts de préservation, des régions magnifiques auraient été défigurées. Ces aires protégées ont aussi permis de développer un autre rapport à la nature qui n'est plus simplement considérée comme une ressource à exploiter, mais qui existe par elle-même. Or ce rapport privilégié à la nature, nous ne pouvons plus l'avoir que dans ces espaces préservés. Pourtant, si la création d'aires protégées est essentielle, elle n'est pas suffi sante. Il faut aussi y mettre des moyens financiers, payer des hommes et des femmes qui s'assurent que la protection est bien réelle et font respecter les règles de gestion sous peine de créer des réserves de papier [le budget 2020 de l'Office français de la biodiversité s'élève à 433 millions d'euros dont 66,5 millions pour les 11 parcs nationaux].
Suite à lire et vidéo à voir à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/on-a-compris-l-enjeu-du-climat-pas-celui-du-vivant_149493>
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18- Chine : les montagnes de Zhangjiajie, un véritable trésor de la nature, France 2, journal de 13h, 29/12/20

Mardi 29 décembre, dans le cadre de son feuilleton "Paradis sur Terre", France Télévisions présente les montagnes de Zhangjiajie, en Chine. Classées au patrimoine mondial de l'UNESCO, elles reçoivent la visite de trois millions de touristes chaque année.
Comme venue d'un autre monde, entre ciel et terre, la forêt de pierre que constituent les montagnes de Zhangjiajie est l'une des icônes de la Chine. Ces pics sculptés par le temps sont un trésor de la nature qui n'existe nulle part ailleurs. Pour les découvrir, il faut emprunter l'un des ascenseurs extérieurs, les plus hauts et les plus rapides au monde. Ouverts en 2002, ils peuvent transporter 1 380 personnes toutes les heures. Au sommet, on se bouscule été comme hiver. 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/chine/chine-les-montagnes-dezhangjiajie-un-veritable-tresor-de-la-nature_4237527.html>
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Une publication
19- A l'aube de la 6e extinction - Comment habiter la Terre, de Bruno David, Editions Grasset, 06/01/21

"Juillet 2019, il fait 42, 6 c° au parc Montsouris à Paris, dans le Languedoc on enregistre 46°c à l'ombre. C'est une fournaise. Quelques mois plus tard, des tempêtes de feu ravagent l'Australie et on s'émeut de voir la faune et la flore dévorées par les flammes. Ce fameux mois de juillet 2019 aura été le plus chaud enregistré sur terre depuis que les relevés météorologiques existent. Le réchauffement climatique n'est plus une hypothèse, c'est un fait vérifiable par tous : la banquise arctique a perdu 96% de sa surface en 35 ans, le permafrost, cette bande de gel qui ceinture le grand Nord, recule, et chaque année le niveau des océans montent un peu plus. 
Mais le climat et ses effets spectaculaires ne sont que la face la plus visible d'un bouleversement de bien plus grande ampleur qui concerne la vie elle-même. Au cours de sa longue existence, notre planète a connu plusieurs grandes crises majeures, qui, à chaque fois, ont transformé en profondeur le vivant et entraîné l'extinction de la majorité des espèces. Mais l'image d'Epinal qui montre un dinosaure regardant, l'oeil inquiet, une météorite s'écraser sur la terre et provoquer son extinction brutale est un mythe. 
Les crises de la biodiversité avancent masquées, en silence. Ces trente dernières années, un quart des oiseaux d'Europe ont disparu et pourtant nous n'avons pas marché sur des cadavres d'oiseaux le long des routes et des chemins. Aujourd'hui, tout laisse à penser que nous sommes à l'aube d'une sixième extinction qui arrive à une vitesse foudroyante : on estime que 500 000 à un million d'espèces sont en train de décliner et que d'ici quelques décennies elles pourraient s'éteindre. 
L'homme et sa consommation sans cesse croissante d'espace et d'énergie en est la première cause. Si rien n'est fait, cette nouvelle crise majeure de la biodiversité aura bien lieu, et l'humanité, dont la survie et la prospérité dépendent de l'équilibre de des écosystèmes, pourrait, elle aussi, disparaître" Bruno David.
Plus qu'un cri d'alarme, Il n'y a pas de planète B est un plaidoyer pour le vivant sous toutes ses formes et un guide pratique, à hauteur d'homme, pour éviter le naufrage, posant ainsi les jalons d'une éthique pour la planète, sans moralisme ni culpabilisation. 
Est-il trop tard ou pouvons-nous éviter le pire ? La réponse est entre nos mains.
A l'aube de la 6e extinction - Comment habiter la Terre, de Bruno David, Editions Grasset, 06/01/21, ISBN : 978-2-246-82012-3, EAN : 9782246820123, 256 pages, 19,50 € ou 13,99 en e-book.
<https://www.grasset.fr/livres/laube-de-la-6e-extinction-9782246820123>
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– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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