[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 1 publication (mercredi 13 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 13 Jan 08:01:02 CET 2021


Bonjour à tous,

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1- Critique. Du bon usage des sciences dans le débat public <https://www.lesechos.fr/idees-debats/livres/du-bon-usage-des-sciences-dans-le-debat-public-1275594>, Les Echos, 20/12/20, 12:30
2- Enquête. La peur de l’apocalypse écologique, entre catastrophisme et clairvoyance <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/01/02/la-peur-de-l-apocalypse-ecologique-entre-catastrophisme-et-claivoyance_6065010_3232.html>, Le Monde, 02/01/20, 06h30
3- Tribune. Coronavirus : « Affronter le défi environnemental impose un changement de paradigme » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/01/02/coronavirus-affronter-le-defi-environnemental-impose-un-changement-de-paradigme_6065013_3232.html>, Le Monde, 02/01/21, 07h15
4- Chronique.  L’une des leçons du Covid-19 est que la catastrophe n’est pas complètement à exclure » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/01/02/l-une-des-lecons-du-covid-19-est-que-la-catastrophe-n-est-pas-completement-a-exclure_6065027_3232.html>, Le Monde, 02/01/21, 11h13 
5- Tribune. Entreprises : « Les Etats ont un rôle crucial de “régulateur écologique” » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/01/03/entreprises-les-etats-ont-un-role-crucial-de-regulateur-ecologique_6065063_3232.html>, Le Monde, 03/01/21, 06h30 
6- Au Cameroun, chez les Mafa, l’artisanat se transmet de génération en génération <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/01/03/au-cameroun-chez-les-mafa-l-artisanat-se-transmet-de-generation-en-generation_6065066_3212.html>, Le Monde Afrique, 03/01/21, 09h30 
7- Déploiement de la 5G : le Conseil d'État rejette les recours contre l'attribution des fréquences <https://www.actu-environnement.com/ae/news/5G-attribution-frequences-recours-rejet-decision-conseil-etat-36824.php4>, Actu-environnement, 05/01/21
8- De Borloo à Hulot : 10 personnalités passées par le ministère “galère” de l’environnement en 50 ans <https://www.franceinter.fr/politique/de-borloo-a-hulot-10-personnalites-passees-par-le-ministere-galere-de-l-environnement-en-50-ans>, France Inter, 07/01/21, 06h02
9- Avec son argent magique, la Banque centrale européenne peut-elle sauver la planète ? <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/01/08/la-banque-centrale-europeenne-peut-elle-sauver-la-planete_6065559_3232.html>, Le Monde, 08/01/21, 05h00
10- Obligations vertes : un impact écologique toujours difficile à vérifier <https://www.lemonde.fr/argent/article/2021/01/08/obligations-vertes-un-impact-ecologique-toujours-difficile-a-verifier_6065568_1657007.html>, Le Monde, 08/01/21, 06h00
11- Projet de loi climat : en coulisses, un intense bras de fer sur le "délit d'écocide" <https://www.lejdd.fr/Politique/projet-de-loi-climat-en-coulisses-un-intense-bras-de-fer-sur-le-delit-decocide-4017351>, Le JDD, 10/01/21, 07h00 
En audio
12- Matthieu Orphelin : "Faire plus d'écologie, c'est aussi un moyen de sortir les gens de la crise" <https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-15-decembre-2020>, France Inter, Le Grand entretien, 15/12/20, 08h20
13- Nouvel An : Hulot et d'autres grands témoins expriment leurs vœux pour la planète <https://www.rtl.fr/actu/environnement/nouvel-an-hulot-et-d-autres-grands-temoins-expriment-leurs-voeux-pour-la-planete-7800949458>, RTL, On refait la planète, 03/01/21, 23:05
14- Le numérique peut-il être écologique et responsable ? <https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement-du-mardi-05-janvier-2021>, France culture, De cause à effets, 05/01/21, de 21h à 22 h
En images
15- 2021 : Nicolas Hulot vous souhaite ses meilleurs vœux <https://www.youtube.com/watch?v=rm6Y2ai09xA&feature=emb_logo>, Fondation pour la nature et l’Homme, 04/01/21
16- Super-congélateur : une PME française en première ligne <https://www.lci.fr/emploi/video-super-congelateur-une-pme-francaise-en-premiere-ligne-2174705.html>, TF1, journal de 20h, 05/01/21
Une publication
17- 2021, le monde tel qu'ils l'imaginent <https://www.imagine-magazine.com/numero-en-cours/>, Imagine Demain le monde n°142, janv.-févr. 2021

Bien à vous,
Florence

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NOS VŒUX : "Un autre monde est à notre portée. Puisse l’éveil des consciences nous donner le ressort de le bâtir en conduisant ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Dans un sursaut salutaire, levons-nous enfin et que chacun fasse sa part !", Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme
ENQUÊTE DU JOUR : Basée sur les travaux des climatologues, la crainte d’un effondrement planétaire hante les citoyens des pays occidentaux. Engendrant chez certains des théories catastrophistes, elle peut néanmoins devenir le fondement d’une nouvelle éthique. (cf. item 2)
DÉCRYPTAGES DU JOUR : — Quel sont le rôle et la place de la science dans notre société face, notamment au regard de deux grands enjeux de la transition écologique que sont le dérèglement climatique et la destruction de la biodiversité. (cf. item 1)
— Thomas Paris, professeur à HEC, explique que l’épidémie de Covid-19 doit nous inciter à inventer une manière de faire enfin société, un rapport au collectif, à la norme, à la liberté, à l’équité, qui répondent aux enjeux d’un monde d’après. (cf. item 3)
— Même si la pandémie devrait finir par être maîtrisée, les grands périls environnementaux, eux, génèrent une lente dérive, dont tout porte à penser qu’elle sera sans retour. (cf. item 4)
— Basile Michardière, responsable de start-up, estime qu’il est urgent de repolitiser les entreprises en donnant aux salariés le pouvoir de s’organiser à travers l’animation de communautés internes, hors des schémas hiérarchiques, où les envies d’action et les sensibilités de chacun seraient écoutées. (cf. item 5)
DÉCISION DU JOUR : La voie est libre pour la 5G. Le Conseil d'État a rejeté les différentes requêtes visant à faire annuler l'arrêté lançant les procédures d'attribution des fréquences des offres de téléphonie mobile de 5e génération. (cf. item 7)
QUESTIONNEMENTS DU JOUR : — La Banque centrale européenne (BCE) doit-elle appliquer le même tour de passe-passe financier à la transition écologique qu’au coronavirus ? (cf. item 9)
— L’argent prêté par l’épargnant dans le cadre d’obligations vertes doit être utilisé pour la transition écologique et comment s’en assurer ? (cf. item 10)
— Un numérique vert, raisonné et sobre, est-il en passe de voir le jour ? (cf. item 14)
BRAS DE FER DU JOUR : Soutenues par Bercy, les organisations patronales bataillent contre les nouvelles infractions visant à punir les atteintes les plus graves à la nature, annoncées par les ministres Barbara Pompili et Éric Dupond-Moretti. (cf. item 11 & suite)
UNICITÉ DU JOUR : Une seule entreprise française commercialise les super-congélateurs indispensables à la conservation du vaccin Pfizer. Elle est située près de Lyon. Depuis quelques semaines, les salariés ont beaucoup de travail. (cf. item 16)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Critique. Du bon usage des sciences dans le débat public, Les Echos, 20/12/20, 12:30
Yann Verdo

Quinze ans après le pacte écologique proposé par la Fondation Nicolas Hulot, un essai collectif réalisé par les membres de son conseil scientifique jette les bases d'un souhaitable « pacte scientifique ». Pas inutile en ces temps de crise sanitaire et de futur référendum sur le climat.
Ouvrage collectif publié à l'occasion du 30e anniversaire de la Fondation Nicolas Hulot et du 20e anniversaire de son conseil scientifique, « Quelles sciences pour le monde à venir ? » illustre bien, tant par son panel d'auteurs que par la qualité des textes successifs, la diversité et le sérieux des travaux issus de ce conseil. Il réunit des représentants de toutes les disciplines, depuis les sciences du climat et de la biodiversité jusqu'à l'économie et la sociologie, en passant par la philosophie, l'astrophysique et le droit constitutionnel. Ce sont ces chercheurs venus de tous les horizons qui ont choisi de mettre en commun leur expertise pour réfléchir collectivement au rôle et à la place de la science dans notre société face, notamment, à ces deux grands enjeux de la transition écologique que sont le dérèglement climatique et la destruction de la biodiversité. Un livre à mettre dans les mains d'un maximum de citoyens électeurs en ces temps de crise sanitaire et alors que le président Macron vient d'annoncer un prochain référendum sur le climat…
> « Quelles sciences pour le monde à venir » <https://www.odilejacob.fr/catalogue/sciences/sciences-de-la-terre/quelles-sciences-pour-le-monde-a-venir-_9782738153517.php>, ouvrage collectif, Odile Jacob, 269 pages, 22,90 euros.
<https://www.lesechos.fr/idees-debats/livres/du-bon-usage-des-sciences-dans-le-debat-public-1275594>
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2- Enquête. La peur de l’apocalypse écologique, entre catastrophisme et clairvoyance, Le Monde, 02/01/20, 06h30
Anne Chemin

Basée sur les travaux des climatologues, la crainte d’un effondrement planétaire hante les citoyens des pays occidentaux. Engendrant chez certains des théories catastrophistes, elle peut néanmoins devenir le fondement d’une nouvelle éthique.
Le grand historien des mentalités religieuses, Jean Delumeau (1923-2020), souriait volontiers des frayeurs de ses contemporains. L’insécurité urbaine, les accidents d’avions ou les maladies chroniques ne l’impressionnaient guère : l’auteur de La Peur en Occident (XIVe-XVIIIe siècles, Fayard, 1978) avait côtoyé des périls infiniment plus menaçants en fréquentant assidûment les archives du Moyen Age et des débuts de la modernité en Occident. A cette époque, résumait-il, les hommes et les femmes étaient « exposés à la mort à chaque instant ». « Voilà pourquoi certaines peurs contemporaines me semblent excessives », concluait-il.
Depuis le début du XXIe siècle, les citoyens du monde affrontent pourtant une menace que leurs ancêtres ignoraient – la hantise, non de leur propre mort, mais de celle de la planète. Cette crainte de l’apocalypse écologique ne repose pas sur d’incertaines prophéties religieuses mais sur des modèles scientifiques élaborés par les climatologues du monde entier. Depuis l’an 2000, elle porte d’ailleurs un nom : pour le biologiste Eugene Stoermer (1934-2012) et le Prix Nobel de chimie Paul Crutzen, la Révolution industrielle du XIXe siècle a sonné l’heure de l’« anthropocène », cette ère géologique marquée par l’empreinte irréversible de l’homme sur la biosphère et le système terrestre.
Préoccupation majeure
Depuis quelques années, les désordres écologiques sont devenus la première préoccupation des citoyens occidentaux. Selon une enquête réalisée au cours de l’été par l’institut américain Pew Research Center dans quatorze pays, 70 % des sondés considèrent le changement climatique comme la plus grande des menaces qui pèsent sur l’humanité – avant les maladies infectieuses (69 %), le terrorisme (66 %) ou la prolifération nucléaire (61 %). Cette crainte est particulièrement forte en 
Comment faire face à ce péril inédit dans l’histoire de l’humanité ? Comment réagir à ce processus qui menace, à terme, l’existence même des civilisations contemporaines ? « Le risque majeur qui pèse sur la vie humaine vient de l’action humaine, constate l’économiste Claudia Senik, directrice scientifique de la Fondation pour les sciences sociales. Ce paradoxe met en lumière les limites de notre rationalité : le dérèglement climatique frappe certains d’inertie, alors qu’il engendre chez d’autres des discours catastrophistes et des modes de vie radicalement alternatifs – je pense notamment aux survivalistes et aux collapsologues. »
Rhétorique survivaliste
Le terme « survivalisme » a été inventé, au début des années 2000, par les politistes John Dryzek et David Schlosberg pour désigner un courant de pensée qui émerge dans les années 1960-1970. Le livre de chevet de ces pionniers de l’écologie politique est le rapport Meadows du club de Rome sur Les Limites à la croissance, en 1972 (publié en français en 2012 par les éditions Rue de l’Echiquier). « Cet ouvrage a joué un rôle fondamental dans la structuration de l’imaginaire écologiste en injectant massivement dans le champ politique la rhétorique survivaliste, souligne le chercheur en science politique Luc Semal dans Face à l’effondrement, militer à l’ombre des catastrophes (PUF, 2019). Le non-respect des limites à la croissance pourrait, selon le rapport, conduire le monde civilisé à un effondrement global. »
Un demi-siècle plus tard, le sens du mot survivalisme a changé : il désigne aujourd’hui les hommes qui se préparent activement à l’« effondrement » en stockant de la nourriture, en élaborant des plans d’évacuation, en maniant des armes à feu et en perfectionnant des techniques artisanales de pêche, de chasse ou de braconnage. « Là où l’acception du terme “survivaliste”, incarnée notamment par le rapport Meadows, renvoyait au souci de la survie collective, cette seconde acception, malheureusement plus courante et plus propice aux fantasmes et à la disqualification, ne renvoie qu’au souci de la survie individuelle », poursuit Luc Semal.
Renouer avec des valeurs guerrières
Selon le sociologue Sébastien Roux, qui a étudié depuis 2018 plusieurs groupes survivalistes de Phoenix et Tucson (Arizona), environ quatre millions d’Américains affirment appartenir au monde des « preppers » (ceux qui se préparent). Ces hommes, qui prophétisent la « fin-du-monde-tel-que-nous-le-connaissons », lisent des revues spécialisées, participent à des stages de survie et fréquentent des espaces d’entraide et de conseils. Gary, un « prepper » de 23 ans rencontré par Sébastien Roux, stocke ainsi dans sa chambre des armes, des livres, des boomerangs et des couteaux qui, affirme-t-il, lui sauveront la vie lorsque « tout disparaîtra ». 
> Lire aussi La tentation du « survivalisme »
Contrairement à ce que l’on croit souvent, les « preppers » sont loin, très loin, de toute conscience écologiste. Issus des classes moyennes, ces hommes blancs qui se proclament le plus souvent républicains, libertariens ou chrétiens exaltent des valeurs racistes et militaristes.
« Pour les “vrais” survivalistes, la “préparation” (“preparedness”) est l’expression d’une américanité qu’ils chérissent, un moyen de renouer avec les valeurs viriles, religieuses et guerrières qui ont fait, selon eux, la grandeur d’une nation élue de Dieu, précise Sébastien Roux. Ils se vivent comme des défenseurs d’une Amérique pervertie – par les Noirs, les démocrates, les faibles, les fédéralistes, les socialistes. »
Les survivalistes des années 2020 ne redoutent pas vraiment l’accélération du réchauffement climatique ou l’effondrement de la biodiversité : ils cherchent plutôt à résister au « déclassement et à la dépossession ». « Ces conservateurs ordinaires se vivent comme des “étrangers dans leur propre pays”, selon le titre d’un livre de la sociologue américaine Arlie Hochschild, poursuit Sebastien Roux. Leurs actions témoignent, à leur manière, d’une forme de lutte pour la réappropriation de soi. Pour eux, la préparation n’est pas une anticipation du futur, mais une lutte, au présent, contre la domination et l’oppression. » 
L’invention de la collapsologie
Très différents sont les collapsologues, qui appartiennent pleinement, depuis leur naissance, à la mouvance écologiste. La réflexion de ce courant de pensée est centrée sur la notion d’« effondrement » (“collapse”) – une référence explicite au titre de l’ouvrage du géographe américain Jared Diamond sur la disparition de certaines civilisations comme les Mayas ou les Vikings. « Le néologisme “collapsologie” a été inventé en 2015 par les chercheurs indépendants Pablo Servigne et Raphaël Stevens, précise l’anthropologue Jean Chamel. Forgé à partir du latin “collapsus”, ce terme désigne, selon eux, l’exercice transdisciplinaire d’étude de l’effondrement de notre civilisation industrielle. »
> Lire aussi Le succès inattendu des théories de l’effondrement
Les discours apocalyptiques des collapsologues, qui irriguent aujourd’hui nombre de mouvements écologistes, affirment que l’effondrement n’est pas une menace lointaine qui plane sur l’avenir de l’humanité mais un processus irréversible qui est déjà bien entamé – et qui ne peut plus être enrayé. « Les réseaux de la collapsologie incarnent une dimension catastrophiste qui confère un caractère politiquement très atypique, très dissonant, au projet écologiste, analyse le chercheur Luc Semal. Ces mobilisations ont été les premières à pointer les impasses du développement durable dont les promesses semblent se fracasser sur la brutale réalité de l’anthropocène. »
En associant au mot « collapsus » le terme grec « logos », qui renvoie à la rationalité, Pablo Servigne et Raphaël Stevens ont, en 2015, placé leur nouvelle discipline sous le signe de la crédibilité scientifique. Leur ouvrage mentionne d’ailleurs nombre d’articles publiés dans des revues à comité de lecture comme Nature et Science, ainsi que les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Il s’appuie également sur les théoriciens reconnus de la pensée systémique et de la complexité – le philosophe Edgar Morin, les mathématiciens Norbert Wiener (1894-1964) et John von Neumann (1903-1957) ou le neurophysiologiste Warren McCulloch (1898-1969).
> Lire aussi Pablo Servigne : « Pour éviter la catastrophe, il faut la considérer comme certaine »
La collapsologie constitue-t-elle pour autant une nouvelle discipline du savoir ? Est-elle en train de devenir une véritable « science » de l’effondrement ? « Les collapsologues s’appuient sur des approches systémiques très sérieuses, mais empiler les études les unes sur les autres pour agréger les différents facteurs d’effondrement et conclure à l’existence d’un risque systémique global ne constitue pas une démarche scientifique propre à ériger la collapsologie au rang de nouveau champ de recherche académique », répond Jean Chamel, chercheur invité au Centre for the Anthropology of Sustainability de l’University College de Londres.
Parce que la science a des « limites épistémologiques », selon le mot de Pablo Servigne, les collapsologues font en effet appel à des modes de connaissance « alternatifs » fondés sur l’intuition plus que sur la rationalité. Nombre d’entre eux invoquent ainsi la phénoménologie de la nature de Goethe (1749-1832), qui s’inscrit dans le courant de la « Naturphilosophie » allemande, ou l’anthroposophie de Rudolf Steiner (1861-1925), une doctrine ésotérique inspirant à la fois des pratiques pédagogiques et des techniques agricoles. Cette approche est le signe d’une « perception moniste » qui voit dans l’univers un espace « traversé de “champs” ou d’“énergies” », résume Jean Chamel.
« Logique sociale de désillusion »
Partagée entre la raison et l’intuition, la collapsologie ne connaît finalement qu’une certitude : celle de l’apocalypse – une perspective qui peut évidemment engendrer, dans les mouvements militants, une« logique sociale de désillusion », selon l’expression du chercheur Luc Semal. « Le vent de collapsologie qui souffle aujourd’hui sur les mobilisations écologistes, et notamment sur sa jeunesse, n’est pas à prendre à la légère car la perspective catastrophiste est loin d’être anodine, analyse-t-il. Pour des individus ou des collectifs sans cesse confrontés au tragique spectacle de la chronique catastrophique, la question du sens de l’engagement peut rapidement se poser. » 
> Lire aussi « Le plus grand danger, pour le survivaliste, c’est qu’il n’y ait plus de dangers »
Cet horizon tragique des prophéties collapsologiques contraste de manière saisissante avec la résignation, voire l’indifférence, de nombre de citoyens et de responsables publics. Si les climatosceptiques se font de plus en plus rares, une « habituation fataliste » semble imprégner les débats sur le dérèglement climatique, constate le chercheur Luc Semal : malgré la hausse de plus en plus rapide des températures, la raréfaction des ressources et l’accélération de la sixième extinction de masse, une partie de l’humanité semble tentée par le« syndrome de l’autruche », selon l’expression du sociologue et philosophe américain George Marshall.
Mécanique du déni
Pour comprendre cette étrange accoutumance à des périls amplement démontrés par les scientifiques, l’historienne Judith Rainhorn, professeure d’histoire sociale contemporaine à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, décrypte dans ses travaux les processus historiques qui nourrissent, depuis plus d’un siècle, la « fabrique du consentement »aux risques environnementaux. La longue histoire des pollutions, une menace qui apparaît dès le XIXe siècle avec l’avènement de la Révolution industrielle, montre ainsi que ce « phénomène d’accommodement collectif » parvient, jour après jour, à affaiblir la conscience du danger.
Dans ce domaine comme dans bien d’autres, une puissante mécanique de « déni » étouffe à petit feu la perception de risques qui ne cessent pourtant de s’aggraver. « Le monde contemporain s’est, à un rythme accéléré depuis le milieu du XXe siècle, livré à la chimie industrielle dans la plupart des secteurs productifs – agriculture, alimentation, cosmétiques, bâtiment et industrie des matériaux, souligne Judith Rainhorn. Pesticides, dioxines, boues rouges, arsenic, produits pétrochimiques et nanoparticules peuplent le monde toxique contemporain. Il faut y ajouter le plomb, l’un des toxiques les plus anciennement présents dans l’activité humaine et industrielle. »
Comment expliquer l’usage massif, aujourd’hui encore, de ce « poison légal » dont les ravages sanitaires ont été scientifiquement démontrés dès le XIXe siècle ? Comment s’est construit, depuis plus d’un siècle, le silence autour de la toxicité de ce produit qui a longtemps fait de l’industrie automobile, secteur emblématique de la modernité sociale, l’un des principaux foyers du saturnisme professionnel ? Comment comprendre qu’il ait fallu attendre l’année 2000 pour que la présence de plomb dans les carburants, qui a étendu, au lendemain de la première guerre mondiale, les risques d’empoisonnement à la population générale, soit finalement interdite ?
Pour Judith Rainhorn, l’instrument séculaire de gestion des toxicités par le risque est, pour le plomb comme pour d’autres substances, l’individualisation de la protection contre le danger. Dans l’industrie automobile comme à la cathédrale Notre-Dame de Paris, les pouvoirs publics ont ainsi longtemps tenu – et tiennent encore – des discours hygiénistes insistant sur « les comportements individuels et privés ». « La responsabilité de l’empoisonnement semble incomber, non pas à ceux, industriels et pouvoirs publics qui exposent les populations au risque mais bien aux populations elles-mêmes qui prendraient des précautions insuffisantes pour s’en prémunir », résume l’historienne.
Les discours prononcés au printemps 2019, après l’incendie de la cathédrale, font ainsi écho à ceux du XIXe siècle. « De même que la doxa hygiéniste, depuis le XIXe siècle, insiste sur l’importance des comportements au travail, le soin et les précautions que les ouvriers doivent mettre dans la manipulation des produits toxiques afin d’éviter d’être empoisonnés, sous-entendant qu’un ouvrier malade le serait par la faute de sa propre négligence à l’égard du poison, de même, les pouvoirs publics ont demandé aux populations soumises aux fumées de Notre-Dame de prendre en charge le ménage de leurs lieux de vie et de travail possiblement affectés par les retombées de plomb. » 
Epuisement de la « fabrique du consentement »
Si ces processus d’accommodements ont permis, au cours de l’histoire, d’apprivoiser la peur des pollutions, ils semblent pourtant impuissants, aujourd’hui, à endiguer la crainte que suscite la dégradation irréversible de la biodiversité et du climat. Les enquêtes d’opinion montrent que la « fabrique du consentement » aux risques environnementaux est en train de s’épuiser : la peur est là, bien là – même si elle n’est pas forcément mauvaise conseillère. Dans Le Principe responsabilité (1979), le livre de chevet de nombre d’écologistes des années 1980, le philosophe allemand Hans Jonas (1903-1993) estime en effet qu’elle peut devenir le fondement d’une nouvelle éthique.
Cette « heuristique de la peur » permet en effet, selon le philosophe, de préparer efficacement l’avenir. « Hans Jonas fait de la peur un guide pour l’action, c’est-à-dire une règle d’approximation des risques, hautement utile à la politique, résumait le philosophe Gérard Bensussan dans Le Monde(le 19 novembre 2020). La peur fonde et stimule la responsabilité sociale de ceux qui ont à décider. Elle est un moyen de prévenir, en l’imaginant, l’expérience d’un mal futur. A la fois de l’ordre du sentiment, par ce qu’elle intuitionne, et de l’ordre de l’intelligence, par la réflexion qu’elle ouvre sur la possibilité d’un danger rationnellement prévisible ainsi que sur ses conséquences, elle responsabilise. » 
> Lire aussi cette tribune : Climat : « La collapsologie fait débat, c’est une bonne nouvelle »
Est-ce cette « heuristique de la peur » qui engendre, ici et là, des projets vertueux destinés à lutter contre les dérèglements climatiques ? Est-ce grâce à ce sentiment souvent décrié que les citoyens prennent peu à peu conscience des dangers engendrés par la folle fuite en avant du progrès ? Est-ce cette crainte qui pousse aujourd’hui les sociétés occidentales à modifier une à une leurs habitudes de production, de consommation et de mobilité ? Une chose est sûre : depuis une dizaine d’années, la crise climatique oblige peu à peu les citoyens, les entreprises, les organisations et les gouvernements à sortir des sentiers battus afin d’imaginer un monde moins carboné.
Petits pas du côté de la finance
Longtemps indifférent aux enjeux climatiques, le monde de la finance a ainsi discrètement accompli, au cours des cinq dernières années, quelques – tout petits – pas en faveur de l’environnement. « Une des pistes consiste à inciter les entreprises à divulguer, dans leur rapport annuel, des informations sur l’impact de leur activité sur le changement climatique et l’impact du changement climatique sur leurs activités », explique Sandra Rigot, maître de conférences en économie à l’université Sorbonne Paris-Nord. Cette transparence financière a pour but d’encourager les investisseurs, les actionnaires et les consommateurs à privilégier les entreprises écologiquement les plus vertueuses.
Dans cette logique, le Conseil de stabilité financière a lancé, lors de la COP21 de 2015, une « Task Force on Climate-related Financial Disclosures » qui a recommandé aux sociétés cotées d’intégrer des informations environnementales dans leurs rapports annuels. « Ces recommandations sont en passe de devenir une référence mondiale en matière de reporting climatique, poursuit Sandra Rigot. La Commission européenne les a d’ailleurs mises en œuvre dans une directive sur l’information non financière. Les grandes entreprises ont suivi le mouvement : en 2020, 1300 entreprises ont adopté ces recommandations, contre environ 282 en 2017. » 
Engagement ou vernis écologique ?
Cette transparence financière a-t-elle favorisé les sociétés réellement engagées dans la transition climatique ? Ou a-t-elle, plus modestement, offert un vernis écologique à des pratiques de « green washing » dénuées de toute véritable ambition environnementale ? « Il faut être prudent car les indicateurs sont parfois mal informés, estime Sandra Rigot. Il faut en outre éviter de faire reposer la lutte contre le changement climatique sur la seule transparence financière – elle doit rester une piste parmi d’autres. Mais il faut reconnaître que les grandes sociétés cotées françaises, notamment dans les secteurs plus polluants, divulguent de plus en plus d’informations sur le risque climatique. » 
Le monde du droit, comme celui de la finance, s’est longtemps tenu à distance des controverses sur le climat et la biodiversité. Depuis quelques années, la sixième extinction de masse, qui met en péril la survie de nombre d’espèces et l’équilibre des écosystèmes, a pourtant obligé les juristes à remettre en question les fondements de leur discipline. Parce que cet « anéantissement biologique », selon le mot des chercheurs Gerardo Ceballos, Paul Ehrlich et Rodolfo Dirzo, dans une étude publiée en juillet 2017, montre que la communauté du vivant est fondée sur une étroite interdépendance, il fragilise la « summa divisio » qui régit les systèmes juridiques occidentaux depuis des siècles.
Hérité du droit romain, ce dogme postule en effet la séparation radicale entre les personnes, qui disposent de droits, et les choses, qui en sont privées. Dans un monde marqué par les désordres environnementaux, ce régime binaire se révèle cependant impuissant à embrasser l’immense complexité du vivant. Comment trouver une place, dans cette architecture, aux millions d’êtres vivants qui participent activement à la survie de nos écosystèmes – et notamment aux animaux ? Pourquoi ne pas admettre que cette frontière étanche entre les hommes et la nature érigée par l’Occident moderne est la « chose la moins bien partagée » sur la planète, selon le mot de l’anthropologue Philippe Descola ?
> Lire aussi Philippe Descola : « Nous sommes devenus des virus pour la planète »
Bousculée par la crise écologique, cette conception traditionnelle du droit commence cependant à se lézarder. Au nom de la protection du vivant, les fleuves Yarra, en Australie, Whanganui, en Nouvelle-Zélande, ou Atrato, en Colombie, se sont ainsi vu reconnaître des droits. « En 2017, la Haute Cour de l’Uttarakhand (Inde) a en outre attribué une personnalité juridique aux glaciers Gangotri et Yamunotri, ajoute la juriste Caroline Regad, maître de conférences à l’université de Toulon. Cet arrêt énonce que les rivières, les ruisseaux, les lacs, les sources, les cascades, l’air, les prairies, les vallées, les jungles et les forêts ont le droit d’exister, de persister, de maintenir, de soutenir et de régénérer leur système écologique vital. » 
Les animaux dans « le grand théâtre du droit »
Parce qu’ils sont des êtres vivants dotés d’intelligence et de sensibilité, les animaux, eux aussi, font leur entrée dans le « grand théâtre du droit », selon Caroline Regad. L’Inde a ainsi reconnu en 2013 les dauphins comme des « personnes non humaines » et l’Argentine a fait en 2014 de la femelle orang-outan Sandra, puis en 2016 de la femelle chimpanzé Cécilia des « sujets de droit non humains ». « En Inde, la Haute Cour de l’Uttarakhand, en 2018, et la Haute Cour du Pendjab et de l’Haryana, en 2019, ont estimé que tout le règne animal devait être considéré comme une personne juridique avec les droits, les devoirs et les responsabilités d’une personne vivante », ajoute la juriste.
En ces temps d’anthropocène, le droit pourrait, selon Caroline Regad, se révéler le « meilleur vecteur d’un nouveau rapport au monde ». « Pour contrer la menace écologique, le regard juridique sur le vivant doit changer, affirme-t-elle. Le droit peut l’appréhender, soit en se concentrant uniquement sur l’homme (anthropocentrisme) ; soit en prenant en compte l’animal (zoocentrisme) ; soit en englobant tout ce qui vit (biocentrisme). L’anthropocentrisme est actuellement ébranlé : l’humain ne semble plus être la seule préoccupation du droit. » Si cette tendance se confirme, la crise écologique aura engendré une petite révolution juridique.
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« Sociétés en danger. Menaces, peurs, perceptions, savoirs, réactions, résiliences » à la Fondation pour les sciences sociales
Les travaux évoqués dans cet article ont été réalisés sous l’égide de la Fondation pour les sciences sociales, présidée par l’historien François Weil, conseiller d’Etat et ancien président de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Créé en 2011 par Gilles de Margerie, cet organisme a pour directrice scientifique Claudia Senik, professeure à l’Université Paris-Sorbonne et à l’Ecole d’économie de Paris, qui a succédé en 2018 à François Héran, professeur au Collège de France, et François Dubet, ancien directeur d’études à l’EHESS. Tous les ans, le conseil scientifique choisit un thème et attribue des bourses à des chercheurs. En 2020, le sujet était « Sociétés en danger. Menaces, peurs, perceptions, savoirs, réactions, résiliences ». Les travaux des lauréats de la Fondation ont été présentés, vendredi 20 novembre, lors d’un colloque en ligne accessible sur le site de la Fondation pour les sciences sociales. Les douze lauréats de l’édition 2020, dont Le Monde est partenaire, sont Jean Chamel, Coralie Chevallier, Christelle Fifaten Hounsou, Olivier L’Haridon, Pierre Pénet, Myrtille Picaud, Judith Rainhorn, Caroline Regad, Sandra Rigot, Sébastien Roux, Anne Simon, Laura Viaut. Comme chaque année, leurs travaux seront publiés par les éditions La Découverte. L’édition 2021 sera consacrée aux pandémies.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/01/02/la-peur-de-l-apocalypse-ecologique-entre-catastrophisme-et-claivoyance_6065010_3232.html>
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3- Tribune. Coronavirus : « Affronter le défi environnemental impose un changement de paradigme », Le Monde, 02/01/21, 07h15
Par thomas Paris, Chercheur au CNRS, professeur affilié à HEC Paris en management de la création

Dans une tribune au « Monde », le professeur à HEC Thomas Paris explique que l’épidémie de Covid-19 doit nous inciter à inventer une manière de faire enfin société, un rapport au collectif, à la norme, à la liberté, à l’équité, qui répondent aux enjeux d’un monde d’après.
Tribune. Les restaurants, les librairies, les stations de ski, la culture… La gestion de la crise par les pouvoirs publics charrie des polémiques par vagues successives. Elles peuvent se lire, de façon simpliste, comme une mauvaise gestion gouvernementale. Avec un peu de recul, on peut y voir le délicat pilotage entre Charybde et Scylla, entre la crise sanitaire et la crise économique. En prenant encore plus de hauteur, on peut y lire, on doit y lire, la fin d’un modèle de société bâti sur l’hypothèse de ressources illimitées, et sur son corollaire d’une liberté qui s’arrête là où celle des autres commence.
« La liberté, établit la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » (Article 4). Dans un monde infini, l’Etat est le garant des libertés individuelles. Aux premiers jours de la crise sanitaire, le premier ministre Edouard Philippe s’est efforcé d’agir dans ce cadre, sans contrainte. Il s’est contenté de nous inviter à « éviter au maximum de se rassembler, limiter les réunions amicales et familiales […], ne sortir de chez soi que pour faire ses courses essentielles, faire un peu d’exercice ou voter ». Il s’agissait alors de limiter la circulation des personnes pour endiguer la transmission du virus.
Prendre l’air dans un parc ne nuit à personne… sauf en situation de pandémie, où la somme de nos sorties simultanées dans le même parc devient nuisible et où cette action individuelle consomme une partie de la « circulation » de l’ensemble des citoyens.
> Lire l’entretien : Edgar Morin : « Cette crise nous pousse à nous interroger sur notre mode de vie, sur nos vrais besoins masqués dans les aliénations du quotidien »
La responsabilité individuelle n’a pas opéré, marquant l’échec de l’Etat à agir dans son principe génétique de préservation de nos libertés individuelles. Il ne s’agit pas de l’échec d’un gouvernement, mais de la faillite d’un modèle de société dont le rôle de l’Etat est une composante.
Effets dévastateurs
Le monde est fini. De nombreuses ressources sont limitées : les émissions de CO2 (c’est-à-dire les déplacements, la consommation de viande…), l’eau, certaines matières premières, les terres fertiles… Il nous faut consommer collectivement moins de ces ressources. Comment faire ? Comment, par exemple, limiter le transport aérien en attendant que les avions n’émettent plus de CO2 ?
Dans une situation qui n’aura pas le caractère d’urgence de la pandémie, on n’imagine pas qu’une recommandation à prendre moins l’avion soit plus efficace que celle de limiter nos déplacements pendant la pandémie. Des autres solutions alors envisagées ou éprouvées pour limiter la circulation des personnes, aucune n’a été satisfaisante. La réduction individuelle – vous ne pouvez sortir qu’une heure par jour, ou pour acheter des produits de première nécessité – ne fonctionne qu’à condition d’être drastique, compte tenu des difficultés à organiser le contrôle.
> Lire aussi  Jean-Paul Fitoussi : « Les politiques économiques qui s’imposent aujourd’hui sont celles qu’auparavant on moquait à gorge déployée »
Cette radicalité a été de mise lors du premier confinement, au prix d’effets dévastateurs pour l’économie. La limitation ciblée, en fonction de votre âge, profession, profil de risque… pose des problèmes d’inégalité de traitement.
Le couvre-feu, la fermeture des bars, des librairies avant Noël ou celle des stations de ski… visaient des lieux ou moments de grande circulation ou des catégories de personnes « grandes consommatrices de circulation », comme les jeunes.
L’Etat en porte-à-faux
L’énonciation de règles catégorielles (les commerces de première nécessité…) est peu lisible et socialement périlleuse, en témoigne le pataquès de la fermeture des librairies et ses conséquences ubuesques (rayons fermés dans des magasins ouverts).
D’autres solutions sont peu adaptées à nos sociétés. Interdire la circulation des personnes contagieuses a été mis en œuvre à Wuhan, en Chine, au prix d’une restriction stricte des libertés individuelles et grâce à une capacité de mobilisation gigantesque pour administrer des tests à très grande échelle.
Le recours au big data, solution parfois présentée comme miracle, n’est pas plus acceptable quand on comprend qu’il consiste à mettre en place des règles sur la base de corrélations statistiques : est-on prêt à interdire la circulation aux personnes de telle catégorie socioprofessionnelle ou de tel groupe sanguin, statistiquement plus sujettes au virus ?
> Lire aussi  « Le Covid-19 a-t-il conduit les économistes à réviser leurs jugements, leurs schémas d’analyse, leurs modèles ? »
Toutes les solutions limitant les libertés individuelles mettent l’Etat en porte-à-faux. Et si nous considérons les solutions proposées par les grands systèmes politiques du XXe siècle pour organiser la répartition des ressources, on réalise combien elles sont inadaptées quand elles portent sur des aspects essentiels de nos existences. Une régulation par les prix voudrait dire confiscation par les plus aisés du droit à se déplacer ou à se nourrir. Et on connaît les méfaits des systèmes de files d’attente ou de tickets de rationnement : passe-droits, népotisme et marché noir.
Interdépendances
Comment donc réduire l’activité du transport aérien, par exemple, alors qu’une régulation par les pouvoirs publics a prouvé son inefficacité ? Faute d’autre solution, il nous faudra prendre moins l’avion. Mais « moins » n’entre pas dans le paradigme actuel. On a le droit ou on n’a pas le droit, mais moins, un peu, pas trop… on ne sait pas faire. Pas dans un modèle bâti sur la défense des libertés individuelles.
> Lire aussi  Claire Marin : « Il va falloir peut-être admettre que 2020 nous prépare douloureusement à l’idée de devoir vivre autrement »
L’impossibilité de la responsabilisation individuelle, une forme de liberté raisonnée, interroge le fonctionnement de nos sociétés jusqu’à ses soubassements politiques, car y sont en jeu notre liberté, notre rapport à l’Etat, le rapport des uns aux autres. Affronter le défi environnemental impose un changement de paradigme, puisque l’irruption de la finitude met en exergue nos interdépendances : nous ne sommes plus des monades dont l’Etat doit organiser la non-collusion, mais des individus embarqués dans une aventure collective, avec des interdépendances fortes, dont la liberté doit être exercée individuellement dans la prise en compte de ses limites.
Cela aura donc été un virus, certes affublé d’un nom de pape ou de monarque, qui aura eu la peau d’un modèle de société fondé sur la défense de la liberté individuelle. Endiguons la pandémie, et attelons-nous à ce défi majeur qui suppose d’inventer une manière de faire enfin société, un rapport au collectif, à la norme, à la liberté, à l’équité, qui répondent aux enjeux d’un monde d’après qui n’est plus une belle idée utopique, mais une exigence pressante.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/01/02/coronavirus-affronter-le-defi-environnemental-impose-un-changement-de-paradigme_6065013_3232.html>
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4- Chronique.  L’une des leçons du Covid-19 est que la catastrophe n’est pas complètement à exclure », Le Monde, 02/01/21, 11h13 
Stéphane Foucart

Même si la pandémie devrait finir par être maîtrisée, les grands périls environnementaux, eux, génèrent une lente dérive, dont tout porte à penser qu’elle sera sans retour, alerte dans sa chronique Stéphane Foucart, journaliste au « Monde »
Chronique. L’année qui s’achève restera sans doute comme l’année de la dystopie, celle où l’actualité scandée jour après jour nous aura semblé tout droit sortie d’un roman d’anticipation. De même que la transformation des expériences quotidiennes les plus banales – déambuler dans les rues au milieu d’une foule masquée, saluer ses collègues du coude, n’entrer dans les commerces qu’après avoir procédé à ses ablutions hydro-alcoolisées – semble frappée d’irréalité. Le répéter n’est pas très original : la pandémie de Covid-19 a été non seulement le fait majeur de l’année qui s’achève, mais aussi l’événement qui a le plus marqué la marche du monde depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.
Le plus perturbant est que cette dystopie que nous vivons désormais semblait impensable à la majorité d’entre nous il y a encore très peu de temps, alors qu’elle était considérée de longue date comme possible, voire plausible, par la communauté scientifique compétente.
> Lire aussi  La peur de l’apocalypse écologique, entre catastrophisme et claivoyance
Mais qui aurait pris au sérieux, voilà seulement dix-huit mois, un discours alertant sur l’émergence d’une infection respiratoire capable de se propager à l’ensemble du globe en quelques semaines, de tuer plus d’un million huit cent mille individus en moins d’un an, de précipiter des dizaines de millions d’autres dans la pauvreté, de faire plonger les cours du brut au-dessous de zéro, de contraindre les gouvernements à confiner simultanément plus de la moitié de l’humanité et à réduire de manière spectaculaire les libertés individuelles – jusqu’à interdire aux familles de visiter leurs mourants et, de facto, aux parents et aux amis de se réunir pour célébrer la nouvelle année ?
Qui aurait pris au sérieux une telle dystopie ? Pas grand monde. En témoignent le retard à l’allumage de la plus grande part des responsables politiques aux affaires face à la progression de la maladie, ou encore le choix des autorités sanitaires françaises, en théorie les mieux informées du risque pandémique, de se séparer de leurs stocks stratégiques de masques quelques mois avant l’émergence du nouveau coronavirus, au motif de menues économies.
Scénario plausible
Il suffit pourtant de réécouter le cours donné le 18 février 2019 au Collège de France par l’épidémiologiste Arnaud Fontanet (CNAM, Institut Pasteur) pour comprendre à quel point le potentiel catastrophique d’une pandémie semblable à celle que nous vivons était présent à l’esprit des chercheurs travaillant sur le sujet. Evoquant la pandémie de 2002-2003 due au SARS-CoV-1, Arnaud Fontanet se défendait alors de tout discours alarmiste en disant que cet épisode pandémique avait été « une grande répétition par rapport à ce qui pourrait nous arriver ». « On peut finalement dire qu’on a eu beaucoup de chance, ajoutait-il. Si l’épidémie a été contenue relativement rapidement, cela tient à quelques propriétés du virus, qui auraient pu être tout à fait différentes. »
Ainsi, un scénario considéré comme plausible par les meilleurs connaisseurs du sujet peut apparaître si improbable à la majorité d’entre nous qu’il est ramené à une sombre prophétie de « marchands de peur ». Et balayé d’un revers de main. La catastrophe n’est pas jugée impossible parce qu’elle est matériellement impossible, mais précisément parce qu’elle est une catastrophe.
Dans un livre important publié il y a près de deux décennies et auquel la pandémie de Covid-19 a rendu toute son actualité (Pour un catastrophisme éclairé, Seuil, 2002), le philosophe Jean-Pierre Dupuy prenait à témoin Henri Bergson pour illustrer cette idée. De la première guerre mondiale, Bergson disait, avant qu’elle ne se déclare, qu’elle lui apparaissait « tout à la fois comme probable et comme impossible – idée complexe et contradictoire qui persista jusqu’à la date fatale ».
> Lire aussi l’entretien avec le philosophe Jean-Pierre Dupuy : « Si nous sommes la seule cause des maux qui nous frappent, alors notre responsabilité devient démesurée »
Les détracteurs de l’écologie politique lui reprochent souvent sa rhétorique trop systématiquement catastrophiste, héritée de certains de ses textes fondateurs des années 1960 et 1970 – de La Bombe P de Paul Ehrlich au célèbre rapport du Club de Rome. Et de fait, ce catastrophisme – bien différent de celui de Jean-Pierre Dupuy et réinvesti depuis quelques années par les « collapsologues » – a probablement desservi la cause environnementale. Pour autant, l’une des leçons du Covid-19 est que la catastrophe n’est pas complètement à exclure.
Evénements inimaginables
Pendant une année, le Covid-19 nous aura plongés dans un monde de crainte et de solitudes, de danger et d’étrangeté. Mais d’ici un an, peut-être un peu plus, le monde sera probablement débarrassé de la nouvelle maladie. Les grands périls environnementaux, eux, génèrent une lente dérive vers la dystopie, dont tout porte à penser qu’elle sera sans retour.
On le voit : le réchauffement a aussi contribué aux événements parmi les plus inimaginables de l’année écoulée. Eclipsés par le nouveau coronavirus, les incendies monstres qui ont ravagé l’Australie entre décembre 2019 et février 2020 sont vite sortis des esprits, mais qui aurait pu croire qu’un cinquième environ des forêts de l’île-continent pourrait brûler en moins de trois mois ? Et que des animaux sauvages fuyant les brasiers iraient chercher secours – ainsi qu’on l’a vu dans de stupéfiantes images – auprès des humains ?
> Lire aussi  Les incendies en Australie sont « un drame sans précédent » pour la faune et la flore
Des grands feux australiens à la destruction, cet automne, de deux vallées alpines sous des torrents de boue emportant les maisons et vidant les cimetières de leurs morts, le climat produit lui aussi son lot de catastrophes dont la brutalité semble aussi, de plus en plus souvent, relever de la science-fiction. « Qui aurait cru qu’une éventualité aussi formidable pût faire son entrée dans le réel avec aussi peu d’embarras ? », se demandait Bergson à propos de la Grande Guerre. Cette question, nous n’avons pas fini de nous la poser.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/01/02/l-une-des-lecons-du-covid-19-est-que-la-catastrophe-n-est-pas-completement-a-exclure_6065027_3232.html>
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5- Tribune. Entreprises : « Les Etats ont un rôle crucial de “régulateur écologique” », Le Monde, 03/01/21, 06h30 
Par Basile Michardière, entrepreneur, codirecteur de l’incubateur makesense et administrateur du Mouvement Impact France

Le responsable de start-up Basile Michardière estime, dans une tribune au « Monde », qu’il est urgent de repolitiser les entreprises en donnant aux salariés le pouvoir de s’organiser à travers l’animation de communautés internes, hors des schémas hiérarchiques, où les envies d’action et les sensibilités de chacun seraient écoutées.
Tribune. Les grandes entreprises sauveront-elles la planète ? Non ! répondent les Français qui sont désormais 50 % à ne plus leur faire confiance. Face à cette défiance, les grands groupes sont-ils prêts à faire coïncider leurs intérêts privés avec l’intérêt général ? A quelles conditions peuvent-ils encore agir à grande échelle pour le bien de la cité ?
Le choix printanier de certains grands groupes de verser des dividendes à leurs actionnaires, est devenu en 2020 un sujet public et a largement choqué. En cause ? Le soutien de l’Etat, parfois massif, reçu par certains d’entre eux. Que l’on partage ou non cette indignation, il y a de la part de ces groupes une décision éminemment politique.
Soyons clairs : derrière chaque stratégie d’entreprise se fonde une vision du monde qui est politique. Choisir de rémunérer davantage des actionnaires ou bien d’investir dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre est politique.
> Lire aussi  René Dosière : « Faisons de la France une nation pionnière en matière d’éthique des affaires »
S’impliquer dans un tissu économique local ou faire le choix d’installer sa production à l’étranger est un choix politique. Servir les intérêts particuliers ou se préoccuper du bien commun l’est également. Toutes ces questions sont actuellement traitées loin des regards citoyens, dans des bureaux feutrés. Mais ne sont-elles pas trop importantes pour être confiées uniquement aux mains des grandes entreprises ?
95 % des insectes auront disparu
Soyons clair : le but premier des grandes entreprises, telles que nous les connaissons depuis la financiarisation de l’économie dans les années 1980, n’a jamais été de servir l’intérêt général. Pourtant l’heure n’est plus aux tergiversations.
En 2050, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le sud de l’Espagne sera un désert, on comptera 250 millions de réfugiés climatiques dans le monde, 95 % des insectes auront disparu tandis que près de 4 milliards de personnes manqueront quotidiennement d’eau sous les tropiques.
> Lire aussi  L’engagement des entrepreneurs prend de l’ampleur
Certaines entreprises portent une responsabilité directe dans ces crises, que l’on pense aux liens entre production alimentaire mondialisée et déforestation ou entre industrie textile et exploitation de minorités, dont le peuple ouïgour est la dernière victime visible.
Comment s’assurer que ces groupes parviennent à aligner leurs intérêts à ceux de la société ? Que l’intérêt général fasse son grand retour au milieu des actionnaires ? C’est toute l’ambition du statut de l’entreprise à mission, introduit récemment par la loi Pacte (2019), relative à la croissance et à la transformation des entreprises. L’idée ? Donner la possibilité aux sociétés d’inscrire une « raison d’être » dans leurs statuts pour préciser un projet collectif de long terme, au service du bien commun.
Indicateurs d’impact et sanctions
Si ce statut d’entreprise à mission est perçu comme une tentative intéressante – celle de la dernière chance ? – pour réorienter l’activité des entreprises vers l’intérêt général, est-il doté d’une traduction juridique suffisante ? On peut en douter, à l’instar d’Adrien Couret, directeur général de la Macif, « aucune de ces évolutions, positives en soi, n’a atteint directement le cœur du réacteur, à savoir la pratique effective de la gouvernance ». 
Du côté du Mouvement Impact France, des propositions concrètes sont déjà sur la table : ouvrir les conseils d’administration à des représentants de la société civile et les doter de droits de vote contraignants, mais aussi créer des indicateurs d’impact et des sanctions financières pour forcer des décisions stratégiques sur les crises sociales et environnementales. Une partie des solutions techniques existent, c’est la volonté politique qui manque.
> Lire aussi  « Pourquoi l’alignement entre l’entreprise et la société est-il si difficile à obtenir ? »
Si certaines entreprises vivent au crédit de l’environnement, d’autres, à l’inverse, ont démontré que leurs produits pouvaient être écologiques tout au long de leur cycle de vie. Les jeans de 1083 ou les pulls en matières recyclées de Hopaal montrent que des options propres existent dans le textile. Les meubles de la Camif ne sont responsables d’aucun hectare de déforestation.
Dans ce contexte et puisque les solutions sont là, pourquoi l’écoconception n’est-elle pas devenue la norme ? Les Etats ont un rôle crucial de « régulateur écologique » pour rendre cette « bifurcation » possible, notamment avec une fiscalité différenciée.
Prévention des discriminations
Si protéger nos ressources est vital, préserver les personnes l’est tout autant. Mais comment le travail en entreprise peut-il redevenir un facteur d’émancipation et catalyser l’engagement de ses membres au service de la société ? Pour cela faut-il encore qu’ils se sentent à leur place. Bonne nouvelle, la question de l’égalité sur le lieu de travail, mais aussi dans l’accès à l’emploi, se fait une place au sein du débat public. Si les lignes bougent, le travail à fournir est encore colossal avant que la prévention des discriminations devienne une priorité.
En effet, cette lutte contre les discriminations réside en partie dans le renforcement des obligations et des sanctions au niveau européen et national. Ces outils indispensables sont-ils suffisants pour s’attaquer à des siècles de construction d’un système qui privilégie certains profils (les hommes blancs) ? Certains pionniers s’engagent dans cette voie. Après l’assassinat de Georges Floyd, Patagonia s’est excusée publiquement de son inaction dans la lutte contre le racisme structurel.
Et si après tout l’acte le plus politique d’une entreprise était celui d’offrir à ses salariés la possibilité d’être eux-mêmes ? « Aligner son moi professionnel et son moi personnel… est émancipateur pour les personnes », explique Frédéric Laloux, auteur de l’ouvrage Reinventing Organizations (Diateino, 2014).
Imaginons des entreprises qui sensibilisent leurs équipes aux problématiques sociales et écologiques grâce à une transparence sur leurs externalités négatives générées. Qui facilitent le passage à l’action en valorisant le bénévolat ou le partage de compétences. Qui donnent aux salariés le pouvoir de s’organiser à travers l’animation de communautés internes, hors des schémas hiérarchiques, où les envies d’action et les sensibilités de chacun sont écoutées… Après tout, la politique n’est-elle pas l’art de rendre possible le nécessaire ?
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/01/03/entreprises-les-etats-ont-un-role-crucial-de-regulateur-ecologique_6065063_3232.html>
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6- Au Cameroun, chez les Mafa, l’artisanat se transmet de génération en génération, Le Monde Afrique, 03/01/21, 09h30 
Josiane Kouagheu (Mandaka Chechem, Extrême-Nord, Cameroun)

Ce peuple de l’Extrême-Nord est connu pour ses potières et ses forgerons. Une tradition aujourd’hui menacée par la modernité, le terrorisme et… le Covid-19. 
Voilà trois heures que Dakalak Mogoda pétrit l’argile. Avec la pâte devenue homogène, elle forme délicatement des boules qu’elle roule sous ses doigts trempés d’eau. Puis à l’aide d’un récipient plein de cendres en guise de moule, elle fabrique des marmites et des « canaris », ces jarres qui servent à conserver de l’eau fraîche et que les habitants de cette région de l’Extrême-Nord du Cameroun nomment aussi « réfrigérateurs traditionnels ». « C’est mon travail. Je le fais depuis que je suis toute petite », sourit cette femme de 32 ans, assise à même le sol, sous un soleil caniculaire, dans son village de Mandaka Chechem.
Dakalak est une Mafa. L’artisanat se transmet de génération en génération au sein de ce peuple, également présent au Nigeria, qui compte aussi des tisserands et des forgerons. La mère de Dakalak était potière, comme sa grand-mère, son arrière-grand-mère et toutes ses aïeules.
> Lire aussi  Au Cameroun, l’Extrême-Nord en proie à la montée des eaux et à des pluies « interminables »
Aller chercher de l’argile et de la « bonne » terre. La mouiller puis la laisser reposer. Piétiner, pétrir, mouler, former, couper, rouler, construire marmites, assiettes, canaris, vases, plats scarifiés ou peints puis cuits au feu… La jeune femme refait les mêmes gestes depuis qu’elle est enfant. Après les avoir appris auprès de sa mère, elle les enseigne désormais à sa fille aînée, Korba, âgée de 17 ans.
En cette matinée de décembre, Guideyme Dadadak, l’époux de Dakalak, est lui en plein travail dans sa forge. La chaleur est intense. Torse nu, cet homme de 46 ans façonne le métal. Il fabrique des houes, des haches, des marteaux et des machettes. Guibaï, son fils âgé de 13 ans, l’assiste. « Je veux être un grand forgeron comme papa », dit-il. « C’est notre héritage et j’essaie de le transmettre à mes enfants », complète Guideyme, marié à deux femmes et douze fois père.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/01/03/au-cameroun-chez-les-mafa-l-artisanat-se-transmet-de-generation-en-generation_6065066_3212.html>
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7- Déploiement de la 5G : le Conseil d'État rejette les recours contre l'attribution des fréquences, Actu-environnement, 05/01/21
Laurent Radisson 

La voie est libre pour la 5G. La Haute juridiction administrative a rejeté le 31 décembre les différentes requêtes visant à faire annuler l'arrêté du 30 décembre 2019 lançant les procédures d'attribution des fréquences des offres de téléphonie mobile de cinquième génération.
C'est une nouvelle désillusion pour les associations Agir pour l'environnement et Priartem après le rejet de leurs requêtes en référé visant à suspendre cet arrêté ainsi que les décisions de l'Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) permettant l'attribution des fréquences. Les ONG étaient pourtant sorties ragaillardies de l'audience du 18 décembre dernier. Le rapporteur public avait proposé au Conseil d'État d'accueillir favorablement leur demande visant à saisir la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) d'une question préjudicielle. Les associations estimaient que l'arrêté d'attribution des fréquences pouvait être considéré comme un plan ou un programme ayant une incidence sur l'environnement et qu'il nécessitait, à ce titre, une évaluation environnementale stratégique préalable.
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<https://www.actu-environnement.com/ae/news/5G-attribution-frequences-recours-rejet-decision-conseil-etat-36824.php4>
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8- De Borloo à Hulot : 10 personnalités passées par le ministère “galère” de l’environnement en 50 ans, France Inter, 07/01/21, 06h02
Xavier Demagny

Tout commence le 7 janvier 71. À l'époque, le président s'appelle Pompidou, le Premier ministre Chaban-Delmas et, pour la première fois, le gouvernement compte un portefeuille dédié à l'Environnement. Robert Poujade, fidèle gaulliste mais pas moins sensible à la question, est nommé ministre délégué à la Protection de la nature et de l'environnement ; il se préoccupe de pollution sonore, de qualité de l'air. Mais si Poujade jurait qu'il "fallait le faire", il renommera plus tard ce ministère comme celui "de l'impossible". 
Depuis, une trentaine d’hommes et de femmes politiques lui ont succédé, une minorité provenant véritablement du mouvement écologiste : ils se sentent souvent délaissés et se succèdent (7 ministres depuis 2013). Et si la création de ce ministère a sans doute accompagné le développement de l'écologie politique, il a surtout souvent été ignoré, régulièrement renommé (parfois associé à la Culture, au Cadre de vie, à l'Équipement, aux Transports ou au Logement). C'est peut-être ce qu'on retient de ces cinquante ans (malgré les avancées et les engagements) : le manque d'argent, la pression des lobbys, les galères et les renoncements. Voici toutefois dix personnalités qui ont marqué cette fonction.  
>> Suite à lire à :
<https://www.franceinter.fr/politique/de-borloo-a-hulot-10-personnalites-passees-par-le-ministere-galere-de-l-environnement-en-50-ans>
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9- Avec son argent magique, la Banque centrale européenne peut-elle sauver la planète ?, Le Monde, 08/01/21, 05h00
Eric Albert (Londres, correspondance)

C’est un débat qui agite les Vingt-Sept : l’institution de Francfort doit-elle appliquer le même tour de passe-passe financier à la transition écologique qu’au coronavirus ? 
Analyse. Le temps d’une pandémie, l’arbre à argent magique est apparu. Depuis le déferlement du Covid-19 en Europe, la Banque centrale européenne (BCE) a débloqué une enveloppe de 2 500 milliards d’euros, à dépenser sur deux ans jusqu’en mars 2022. Cet argent, créé ex nihilo, a permis aux Etats de s’endetter à taux d’intérêt nul, voire négatif, payant ainsi indirectement le chômage partiel et les plans de soutien sectoriels. Ces mesures, inimaginables il y a un an, sont devenues possibles face à l’urgence.
Et si le même tour de passe-passe monétaire pouvait s’appliquer au changement climatique ? Après tout, l’urgence est tout aussi réelle. Dans une récente note pour l’Institut Veblen, l’économiste Jézabel Couppey-Soubeyran appelle de ses vœux une telle « monétisation des dépenses publiques nécessaires à la transition écologique », en permettant à la BCE de les financer « sans contrepartie ».
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Elle reconnaît immédiatement qu’une telle option est interdite en l’état actuel des traités européens, qui bannissent le « financement monétaire ». De toute façon, à l’heure actuelle, peu d’économistes soutiennent une telle approche radicale. Mais, en attendant ce mouvement « vert vif », Mme Couppey-Soubeyran propose une série de mesures « vert clair », qui mettraient la BCE à contribution dans la lutte contre le changement climatique.
Or, sur ces points, les lignes sont en train de bouger au sein de l’institution de Francfort. Christine Lagarde, sa présidente, pousse pour faire du changement climatique un vrai critère d’action de son institution. « Face à ce qui est le risque majeur du XXIe siècle, tout le monde doit se mobiliser », déclarait-elle au Monde en octobre.
Mme Lagarde mène actuellement une grande revue stratégique de la BCE, dont les conclusions seront rendues à l’automne. Au sein des instances dirigeantes, des discussions sur la question climatique sont prévues au premier trimestre.
« Légitimité démocratique »
Que peut faire la BCE ? Depuis la crise de la zone euro, l’institution est devenue la clé de voûte de l’économie. Pour faire baisser les taux d’intérêt, elle achète par milliers de milliards d’euros des dettes sur les marchés financiers. Dans leur immense majorité, il s’agit de dettes publiques des Etats européens. Mais une petite partie concerne les obligations d’entreprises. Actuellement, la BCE en possède un peu plus de 250 milliards d’euros.
Dans ses achats, l’institution a toujours respecté la « neutralité » du marché : pas question de préférer un secteur à un autre, pour ne pas créer de distorsion. Or, le marché est largement composé des grosses entreprises polluantes. En octobre, une étude de la New Economics Foundation indiquait que 63 % des obligations d’entreprises achetées par la BCE concernent des secteurs à forte intensité d’émissions de gaz à effet de serre. La neutralité de marché est, de fait, « un biais envers les entreprises carbonées », estiment les auteurs du rapport.
> Lire aussi  Jézabel Couppey-Soubeyran : « Le climat fait-il ou non partie du mandat de la BCE ? »
Peut-être, mais est-ce vraiment le rôle de la BCE d’intervenir dans ce débat ? Jens Weidmann, le gouverneur de la Banque centrale allemande, a fait connaître son objection en décembre. Il ne conteste pas une seconde la réalité du changement climatique, mais estime que l’institution de Francfort risque d’être affaiblie à intervenir ainsi dans un domaine qui relève des gouvernements. « Ce n’est pas notre tâche de Banque centrale de pénaliser ou de subventionner certaines industries. De telles décisions altèrent significativement la distribution des ressources et des revenus et nécessitent une forte légitimité démocratique. » Il rappelle que la BCE est indépendante et non élue, et que, en contrepartie, elle doit limiter son action à son strict mandat, à savoir celui de la stabilité des prix. « Plus les banques centrales interpréteront largement leur mandat (…), plus elles risquent d’être traînées dans la politique et de faire face à une liste sans cesse plus longue de nouveaux désirs et d’objectifs. Tôt ou tard, leur indépendance sera remise en question, et à juste titre. »
Controverse économique
Cet argument ne peut pas être balayé du revers de la main. Depuis que la BCE s’est lancée dans des programmes d’achat d’actifs, la controverse est forte chez les économistes orthodoxes. L’institution de Francfort a été poursuivie en justice en Allemagne pour aller au-delà de son mandat. Sans donner raison aux plaignants, la Cour constitutionnelle allemande a ébranlé ce petit monde, en 2020, quand elle a ordonné à la BCE de s’expliquer. Les limites de son champ d’action sont déjà testées.
Mme Lagarde répond en retournant l’argument. Selon elle, la stabilité des prix et la stabilité financière sont directement remises en cause par le changement climatique. Une sécheresse qui ravagerait une partie du continent, par exemple, peut provoquer des soubresauts sur les marchés. Les banques, dont les bilans sont exposés aux entreprises polluantes, peuvent aussi se retrouver fragilisées.
> Lire aussi  Climat : l’ambition européenne revue à la hausse
Par ailleurs, « sans préjudice » pour son objectif primaire, l’institution de Francfort doit aussi « apporter son soutien aux politiques économiques générales dans l’Union ». Avec le Green Deal lancé par la Commission européenne, la lutte contre le réchauffement climatique fait clairement partie des objectifs des Vingt-Sept.
Il ne faut cependant pas se tromper de combat. Si la BCE peut participer à la lutte contre le changement climatique, elle ne sauvera pas la planète à elle toute seule. Mme Lagarde le reconnaît. « Il ne s’agit pas de se substituer aux autres autorités,disait-elle en décembre. Ce n’est pas à nous de réguler, pas à nous de produire la taxonomie [la classification des activités polluantes]. » Mais, face à l’immensité de la tâche, comment ne pas inclure la Banque centrale et son influence massive sur les marchés financiers ?
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/01/08/la-banque-centrale-europeenne-peut-elle-sauver-la-planete_6065559_3232.html>
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10- Obligations vertes : un impact écologique toujours difficile à vérifier, Le Monde, 08/01/21, 06h00
Laurence Boccara

L’argent prêté par l’épargnant dans le cadre d’obligations vertes doit être utilisé pour la transition écologique. Pas facile de s’en assurer, toutefois… 
Quel est le point commun entre le Royaume-Uni, la Ville de Paris, Engie, Orange et Daimler ? Tous ont émis, ou vont émettre, des obligations vertes sur le marché financier. La diffusion de ces titres aussi appelés « green bonds » se multiplie, faisant croître de façon exponentielle un marché encore embryonnaire il y a cinq ans.
Face à une prise de conscience de l’urgence d’agir contre le réchauffement climatique, les acteurs du monde économique sont en effet de plus en plus nombreux à verdir leurs dettes. Pour l’investisseur qui souscrit de telles obligations (donc prête de l’argent à une entreprise, une collectivité, etc., en échange de la perception d’intérêts), il faut savoir qu’elles fonctionnent comme les autres en termes de durée d’emprunt, de versement d’intérêts et de risques. Seule différence : l’émetteur annonce n’utiliser les fonds que pour financer des projets destinés à favoriser la transition écologique.
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« C’est la totalité de l’émission qui est concernée et affectée à ces opérations », précise Tanguy Claquin, responsable mondial de la finance durable au Crédit agricole CIB.
Amélioration de l’efficacité énergétique, prévention et maîtrise de la pollution, gestion des ressources naturelles, biodiversité, verdissement des moyens de transport : l’éventail des investissements possibles est plutôt large. « Il n’empêche, à regarder de plus près les émissions de green bonds des dernières années, les entreprises qui en font l’usage se concentrent dans quelques secteurs d’activité », relève Jean-Philippe Desmartin, directeur de l’investissement responsable chez Edmond de Rothschild Asset Management.
Parfois dans les assurances-vie
Les plus gros émetteurs sont les sociétés du secteur des « utilities » – les entreprises fournissant du gaz, de l’électricité, de l’eau –, de la finance (les banques) et, dans une moindre mesure, de l’immobilier (les foncières).
En revanche, les entreprises des transports aériens, de l’industrie, de la culture et de la production animale sont quasi absentes. « Les secteurs les plus polluants en matière d’émissions de gaz à effet de serre (…) ne présentent pas nécessairement les encours d’obligations vertes les plus importants », signalait la Banque de France fin 2019.
Quel est l’intérêt pour un particulier de glisser des obligations durables dans son portefeuille ? « C’est l’occasion de réaliser un placement financier qui a du sens », affirme Julien Bras, gérant de portefeuille taux ISR chez Allianz Global Investors. Ces titres ont par ailleurs bien résisté en 2020 car l’emploi des fonds concerne des activités non affectées par la crise.
Néanmoins, côté performances, il ne faut pas s’attendre à des étincelles. Ces titres écologiques ne rapporteraient pas plus que les obligations standards. Une étudemenée en 2019 par Julia Kapraun, universitaire au département finance de l’université Goethe de Francfort (Allemagne), a calculé que le coupon moyen des obligations vertes ressortait à 3,40 % pour une maturité moyenne de huit années et neuf mois.
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Pour un particulier, détenir une obligation écologique peut se décliner de différentes façons. « Sans même le savoir, certains épargnants en ont dans le fonds en euros de leur assurance-vie », signale Chloé Pruvot, directrice des investissements du groupe Apicil. Quand le green bond se décline sous la forme d’un ETF (Exchange Traded Funds, ou tracker), il peut entrer dans le portefeuille d’un fonds spécialisé et ainsi être logé dans un compte-titres ou dans la partie unités de comptes d’une d’assurance-vie.
Greenwashing toujours possible
Comment s’assurer que l’obligation est vraiment verte ? L’émetteur est censé fournir, a posteriori, des informations à ses créanciers par le biais de la publication d’un reporting annuel. Il s’agit de faire un chiffrage des impacts environnementaux des investissements vertueux. Ces documents existent bel et bien, mais sont hétérogènes dans leur présentation, leur contenu et même leurs résultats. « Il n’existe pas de méthodologie normée pour réaliser les calculs d’impacts », indique M. Claquin. « Bien que marginales, les déceptions en matière de résultats peuvent arriver », concède M. Bras.
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« Seules 70 % à 75 % des sociétés émettrices détaillent l’usage des fonds. Cet engagement n’est en effet pas juridiquement contraignant », ajoute Mme Pruvot. L’Autorité des marchés financiers plaide pour que l’utilisation des sommes soit détaillée et intégrée dans le prospectus officiel présenté aux investisseurs.
Même si une standardisation européenne est en cours de gestation à Bruxelles, « il n’y a pour l’instant pas d’instance officielle indépendante certifiant ou contrôlant que l’obligation soit réellement verte. Mais il arrive que des fonds soient notés par un tiers extérieur comme une agence de notation », poursuit Hervé Guez, directeur de gestion chez Mirova.
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350 milliards
C’est, en dollars, le montant estimé pour 2021 des émissions d’obligations vertes, selon Climate Bond Initiative, contre 222,8 milliards de dollars en 2020. Selon cet organisme international, la taille de ce marché mondial a franchi, en décembre 2020, le cap des 1 000 milliards de dollars. La France est la championne des émissions de « green bonds » sur le Vieux Continent, devançant l’Espagne et l’Allemagne. Selon l’Association des marchés financiers en Europe (AMFE), l’Hexagone a ainsi émis 25,8 milliards d’euros de titres verts au premier semestre 2020, soit un tiers des émissions de l’Europe sur cette période.
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La porte demeure donc ouverte à des effets d’aubaine et d’affichage commercial. « Les obligations vertes sont un vecteur de communication de plus en plus important et à ce titre, il y a des risques de “greenwashing” », confirme Bram Bos, gérant principal du portefeuille de green bonds de NN Investment Partners.
Comment choisir, alors ? Mieux vaut privilégier les fonds obligataires labellisés Greenfin. Lancé par l’Etat au sortir de la COP21, ce « tampon » permet de repérer plus facilement les véhicules verts respectant un niveau d’exigence et de qualité des actifs sélectionnés.
Avec la crise économique, les plans de relance de la Banque centrale européenne et de l’Etat français prévoient de mettre davantage l’accent sur la transition climatique : les placements devraient donc encore verdir.
<https://www.lemonde.fr/argent/article/2021/01/08/obligations-vertes-un-impact-ecologique-toujours-difficile-a-verifier_6065568_1657007.html>
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11- Projet de loi climat : en coulisses, un intense bras de fer sur le "délit d'écocide", Le JDD, 10/01/21, 07h00 
Marianne Enault

Soutenues par Bercy, les organisations patronales bataillent contre les nouvelles infractions visant à punir les atteintes les plus graves à la nature, annoncées dans le JDD par les ministres Barbara Pompili et Éric Dupond-Moretti.
"Bataille idéologique", "révolte" Le vocabulaire guerrier employé par ceux qui ont négocié le ­projet de loi issu des travaux de la convention citoyenne pour le climat ­témoigne de l'intensité des débats. Le texte, attendu en Conseil des ministres le 10 février et fin mars à l'Assemblée nationale, a été transmis ce week-end au Conseil d'État. Mais jusqu'au dernier moment, les dispositions relatives à l'écocide ont fait l'objet d'âpres discussions entre le ministère de la Transition écologique, soutenu par celui de la Justice, et celui de l'Économie. À tel point que dans une version intermédiaire ­diffusée vendredi ne figuraient pas les trois derniers articles du texte, qui traitent justement des nouvelles infractions en droit de ­l'environnement.
Pour ces nouveaux délits liés aux pollutions, "les ministères ont convergé vers une proposition commune", assure-t-on à ­Matignon. Mais si les services de Barbara Pompili ont fini par valider la copie, personne n'a sauté au plafond au ministère de la Transition écologique. Le débat parlementaire - et la promesse de ses amendements - y est d'ailleurs attendu avec impatience.
Bercy pousse derrière les organisations patronales
Car depuis l'annonce par le ministre de la Justice Éric ­Dupond-Moretti et Barbara ­Pompili, le 22 novembre dans le JDD, de la création de deux délits sanctionnant la pollution et la mise en danger de l'environnement, les organisations patronales (Medef, France Industrie et l'Association française des entreprises privées pour l'essentiel) bataillent ferme, et ont alerté Bercy qui, selon une source, les a bien aidées.
> Lire aussi - Barbara Pompili et Eric Dupond-Moretti : "Nous créons un délit d'écocide"
Au ministère de l'Économie, on dit avoir simplement fait "remonter les inquiétudes" des acteurs économiques. "Surajouter un tel dispositif répressif serait une source d'insécurité juridique majeure et constituerait un signal contraire à la volonté de relance de l'économie et de réindustrialisation de notre pays", écrit le Medef dans un document transmis au gouvernement et daté du 16 décembre que s'est procuré le JDD. Et de ­proposer ses modifications, ­annotées en rouge, article après article. Tout y est revu à la baisse, notamment l'échelle des peines et le montant des amendes. L'organisation dit aussi sa crainte d'un "double encadrement des activités pour les entreprises soumises à la législation des installations classées ainsi que toutes les entreprises soumises à une réglementation spécifique de leurs activités : dans le nucléaire, les transports, l'agriculture […] qui pénaliseraient leur compétitivité".
La mise en danger délibérée de l'environnement dans le viseur
Ils ont été entendus. "Dans la version finale, la réglementation pour les installations classées ne change pas, assure un acteur des négociations. Seules sont renforcées les sanctions en cas de manquement." Les critères pour établir le caractère intentionnel de la pollution ont également été précisés. Pour les émissions et rejets entraînant des effets nuisibles sur la santé ou des dommages à la flore ou à la faune, la faute de "négligence" n'a pas été retenue.
Également dans le viseur des entreprises : la création du délit de mise en danger délibérée de l'environnement. Les industriels redoutent d'autant plus la multiplication des procédures depuis les propos tenus par Barbara Pompili : "On va être lourdement sanctionné quand on ne respecte pas un certain nombre d'obligations de sûreté, non seulement quand cela aura entraîné une pollution, mais aussi même si la pollution n'a pas lieu", avait-elle expliqué, y voyant un levier efficace pour empêcher les atteintes à la nature.
Le délit d'écocide, lui, sera bien conservé. Mais il ne concernera que les cas extrêmes : les faits intentionnels dont les conséquences sont durables ou irréversibles sur l'environnement. Ils pourront être punis jusqu'à dix ans de prison et 4,5 millions d'euros d'amende.
<https://www.lejdd.fr/Politique/projet-de-loi-climat-en-coulisses-un-intense-bras-de-fer-sur-le-delit-decocide-4017351>
Sur le même sujet :
> Ecocide : voici ce que dit le projet de loi <https://www.lejdd.fr/Societe/info-jdd-ecocide-voici-ce-que-dit-le-projet-de-loi-4018025>, Le JDD, 12/01/21, 21h23
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En audio
12- Matthieu Orphelin : "Faire plus d'écologie, c'est aussi un moyen de sortir les gens de la crise", France Inter, Le Grand entretien, 15/12/20, 08h20
Nicolas Demorand & Léa Salamé

Matthieu Orphelin, député du Maine-et-Loire, membre du comité de suivi de la Convention citoyenne pour le climat, est l'invité du Grand entretien de France Inter.
Faire entrer la lutte pour le climat dans la Constitution, est-ce une bonne idée ou une manière de détourner l'attention ? "Ça ne peut être qu’utile, mais on voit bien que le président de la République a réussi à désaxer la discussion", assène le député. "On devrait discuter aujourd’hui des mesures concrètes pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, et changer la vie des citoyens en mieux… Et là, au contraire, tous les journaux ont titré sur ce référendum, qui n’est pas l’essentiel."
>> Suite à lire ou à réécouter (24 minutes) à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-15-decembre-2020>
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13- Nouvel An : Hulot et d'autres grands témoins expriment leurs vœux pour la planète, RTL, On refait la planète, 03/01/21, 23:05
Allain Bougrain Dubourg

En ce début d'année 2021, responsables, scientifiques et défendeurs de la planète expriment leurs vœux pour la nature, les animaux et l'Homme, dont Nicolas Hulot.
Pour cette période vœux et de bonnes résolutions, Allain Bougrain Dubourg a voulu donner la parole à de grands témoins pour qu'ils expriment leur souhait pour la planète, la nature, les animaux et pour l'Homme aussi. Tous ont évoqué d'abord l'espoir d'en finir avec la Covid-19, mais au-delà, ils préfèrent une planète plus harmonieuse.
>> Suite à lire ou à réécouter à :
<https://www.rtl.fr/actu/environnement/nouvel-an-hulot-et-d-autres-grands-temoins-expriment-leurs-voeux-pour-la-planete-7800949458>
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14- Le numérique peut-il être écologique et responsable ?, France culture, De cause à effets, 05/01/21, de 21h à 22 h
Aurélie Luneau

Décrié pour son rôle dans le réchauffement climatique, le numérique serait responsable de 4% des émissions de gaz à effet de serre et pourrait afficher un taux de 8% d'ici 2025. Or, force est de constater qu'il remplit aussi un rôle indispensable, comme il le fut montré durant les confinements face à la pandémie de Covid-19. Quels sont les impacts, les bienfaits et les méfaits de cette technologie ? Un numérique vert, raisonné et sobre, est-il en passe de voir le jour ? En quoi les législateurs et les citoyens pourraient bien faire évoluer le marché ? Comment repenser notre dépendance aux technologies digitales ? En partenariat avec Chut ! Le magazine à l'écoute du numérique, nous nous penchons, ce soir, sur ces questions qui interrogent aussi le devenir de nos sociétés ; et nous sommes en direct avec nos trois invités Frédéric Bordage, fondateur du collectif GreenIT, auteur du livre "Sobriété numérique" paru chez Buchet-Chastel. Avec nous également Vincent Courboulay, ingénieur et maître de conférences en informatique à La Rochelle Université. Auteur du livre "Vers un numérique responsable" qui paraît ce mois-ci chez Actes Sud. Et Sophie Comte, co-fondatrice de Chut ! Le magazine à l'écoute du numérique.
Et dans « L’œil du Monde-Planète », la journaliste du quotidien Le Monde Perrine Mouterde ouvrira cette année 2021 sur la biodiversité qui sera à l’honneur tout au long de cette année. Elle nous parlera du travail d’inventaire des espèces, une tâche colossale, un univers insoupçonné…
> Emission (57 min) à réécouter à :
<https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement-du-mardi-05-janvier-2021>
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En images
15- 2021 : Nicolas Hulot vous souhaite ses meilleurs vœux, Fondation pour la nature et l’Homme, 04/01/21

Cette année, ensemble, faisons pousser de grandes idées pour changer de monde ! Parce que nous croyons qu’un autre monde est à notre portée, en 2021, nous nous mobiliserons, avec vous, comme nous le faisons depuis 30 ans, pour faire pousser de grandes idées. Bonne année à toutes et à tous !
<https://www.youtube.com/watch?v=rm6Y2ai09xA&feature=emb_logo>
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16- Super-congélateur : une PME française en première ligne, TF1, journal de 20h, 05/01/21

Une seule entreprise française commercialise les super-congélateurs indispensables à la conservation du vaccin Pfizer. Elle est située près de Lyon. Depuis quelques semaines, les salariés ont beaucoup de travail.
Ils sont attendus dans les hôpitaux, les centres de vaccination et les laboratoires de recherche. Mais pour l'instant, les super-congélateurs du fabricant français Froilabo sont encore à l'entrepôt. Leurs principales particularités, c'est qu'ils descendent jusqu'à moins 70 degrés voire moins 86 degrés. L'idée est donc de pouvoir conserver des vaccins du laboratoire Pfizer. Entre 200 000 et 300 000 doses peuvent être stocké dans chaque congélateur. De quoi vacciner toute une ville de plus de 100 000 habitants. Avec le lancement de la campagne de vaccination, la demande explose partout dans le monde. L'entreprise vend la moitié de sa production dans l'Hexagone et le reste à l'étranger.
Avant l'épidémie, ils écoulaient une cinquantaine d'appareils chaque mois. Aujourd'hui, une vingtaine de plus et ce n'est qu'un début pour un produit vendu 10 000 euros pièce. Leur objectif est de multiplier par 2,5 leur capacité de production. Un scénario inimaginable il y a deux ans pour cette PME de 80 salariés qui rencontrait d'importantes difficultés. L'épidémie a tout changé. En ce début d'année, la direction réunit son équipe commerciale en visioconférence. Le message est optimiste, notamment sur l'emploi
> Reportage à voir à : 
<https://www.lci.fr/emploi/video-super-congelateur-une-pme-francaise-en-premiere-ligne-2174705.html>
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Une publication
17- 2021, le monde tel qu'ils l'imaginent, Imagine Demain le monde n°142, janv.-févr. 2021

Dans le nouveau numéro d'Imagine Demain le monde, vous trouverez notamment un dossier spécial de 26 pages "2021, le monde tel qu'ils l'imaginent", co-réalisé avec les 18-25 ans, dans une démarche de journalisme participatif et collectif.
Un an après le déclenchement de la pandémie, comment voient-ils l’avenir, alors que les urgences sanitaires, économiques et écologiques se superposent ? Quelles sont leurs sources d’inspiration, ce qui les poussent à agir ? Qu'ont-ils envie de lire dans les médias ? Retrouvez nos Espoirs d'Imagine, leurs "lettres ouvertes", des témoignages... dans une édition qui décloisonne les esprits et ouvre des perspectives.
Dans cette édition, vous trouverez par ailleurs :
• Une plongée dans la forêt wallonne du futur. Avec, en exclusivité, une plongée dans le masterplan du projet Nassonia qui vise à redessiner le parc forestier à l’horizon 2040.
• Un dossier consacré au sabotage comme outil d’activisme radical et clandestin.
• Un grand entretien avec l’actrice française Ariane Ascaride à l’occasion de la sortie de son livre Bonjour Pa’.
• Un ensemble sur les stéréotypes et l’usage du vocabulaire décolonial et antiraciste dans les ONG
• Les bonnes feuilles d’Où suis-je ? Leçon du confinement à l’usage des terrestres, le dernier ouvrage du philosophe Bruno Latour qui sort le 21 janvier aux éditions La Découverte.
En savoir plus :
<https://www.imagine-magazine.com/numero-en-cours/>
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À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
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– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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