[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 1 annonce (mercredi 9 juin)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 9 Juin 07:56:42 CEST 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Comment la marque de baskets Veja cherche à réduire son impact carbone <https://www.lejdd.fr/Economie/comment-la-marque-de-baskets-veja-cherche-a-reduire-son-impact-carbone-4043991>, Le JDD, 11/05/21
2- Brésil : Bolsonaro promet aux indigènes yanomami la fin des mines illégales <https://www.geo.fr/environnement/bresil-bolsonaro-promet-aux-indigenes-yanomami-la-fin-des-mines-illegales-204963>, AFP, 31/05/21, 09:00
3- Entretien. « Serait-ce le retour d’une société unie par un récit collectif ? » Virginie Raisson-Victor <https://reportersdespoirs.org/serait-ce-le-retour-dune-societe-unie-par-un-recit-collectif-virginie-raisson-victor/>, Reporters d’espoirs, 01/06/21
4- Quand l’envie de consommer local entraîne un renouveau du textile made in France <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/02/dans-le-bassin-roannais-le-renouveau-du-textile-made-in-france_6082438_3234.html>, Le Monde, 02/06/21, 15h06
5- Ocean Rebellion : la nouvelle vague d’Extinction Rebellion <https://www.wedemain.fr/respirer/ocean-rebellion-la-nouvelle-vague-dextinction-rebellion/>, We Demain, 03/06/21
6- Économie circulaire : Cartéco recense 1 500 acteurs clés de l’économie sociale et solidaire près de chez vous <https://www.novethic.fr/actualite/social/economie-sociale-et-solidaire/isr-rse/economie-circulaire-carteco-recence-1-500-acteurs-cles-de-l-economie-sociale-et-solidaire-pres-de-chez-vous-149868.html>, Novethic, 03/06/21
7- Entretien. Alain Damasio : « On ne retrouvera l’envie de vivre qu’en renouant les liens au vivant » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/06/04/alain-damasio-on-ne-retrouvera-l-envie-de-vivre-qu-en-renouant-les-liens-au-vivant_6082784_3232.html>, Le Monde, 04/06/21, 08h25
8- L’impôt minimal mondial, priorité du G7 finances à Londres <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/04/l-impot-minimal-mondial-priorite-du-g7-finances-a-londres_6082806_3234.html>, Le Monde, 04/06/21, 10h33
9- Chasse aux œuvres d'art miniatures dans les rues de Brooklyn <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20210531-chasse-aux-oeuvres-d-art-miniatures-dans-les-rues-de-brooklyn>, AFP, 04/06/21, 21:00
10- Devenir hébergeuse de femmes sans-abri <https://positivr.fr/devenir-hebergeuse-de-femmes-sans-abri/>, Positivr, 04/06/21
11- Transition écologique : la prise de conscience des banquiers centraux <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/05/transition-ecologique-la-prise-de-conscience-des-banquiers-centraux_6082969_3234.html>, Le Monde, 05/06/21, 09h01
12- Sondage. 59% des Français sont prêts à payer des produits locaux plus cher pour relancer l'économie <https://www.lejdd.fr/Economie/sondage-59-des-francais-sont-prets-a-payer-des-produits-locaux-plus-cher-pour-relancer-leconomie-4050002>, Le JDD, 05/06/21, 22h45
13- Préserver l'environnement avec 1 % du PIB mondial seulement, c'est possible ! <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/developpement-durable-preserver-environnement-1-pib-mondial-seulement-cest-possible-87814/>, Futura sciences, 05/06/21
14- Le G7 fait un grand pas vers la transparence climatique des entreprises <https://information.tv5monde.com/info/le-g7-fait-un-grand-pas-vers-la-transparence-climatique-des-entreprises-411682>, AFP, 06/06/21, 09:00
15- Impôt mondial sur les sociétés : six questions sur l'accord conclu entre les pays du G7 <https://www.francetvinfo.fr/economie/impots/impot-mondial-sur-les-societes-six-questions-sur-l-accord-conclu-entre-les-pays-du-g7_4652045.html>, France info, 06/06/21, 16:06
En audio
16- Être avocat de la nature : à quel prix ? <https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement-du-mardi-01-juin-2021>, France culture, De cause a effets, 01/06/21, de 21h à 22h
En images
17- Vidéo. Défense de la forêt amazonienne : comment les Indiens waorani ont gagné contre l'industrie pétrolière <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/video-defense-de-la-foret-amazonienne-comment-les-indiens-waorani-ont-gagne-contre-l-industrie-petroliere_4646229.html>, France 2, Envoyé spécial, 04/06/21, 09:28
18- G7 : les ministres des finances d'accord pour un impôt de 15% sur les sociétés <https://information.tv5monde.com/info/economie-les-ministres-des-finances-du-g7-d-accord-pour-un-impot-de-15-sur-les-societes-411626>, TV5Monde, 05/06/21, 19:26
19- Économie : le G7 vote un accord historique pour un taux d’imposition minimum des sociétés <https://www.francetvinfo.fr/monde/sommet-du-g7/economie-le-g7-vote-un-accord-historique-pour-un-taux-dimposition-minimum-dessocietes_4652207.html>, France 2, journal de 20h, 05/06/21
Une publication
20- Relions-nous ! - La constitution des liens, an 1 <http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Relions_nous_!-9791020909817-1-1-0-1.html>, Collectif, Editions Les Liens qui Libèrent, 02/06/21
Une annonce
21- En ligne. La publicité au service d'une consommation moderne et responsable <https://www.eesc.europa.eu/fr/agenda/our-events/events/advertising-modern-responsible-consumption>, Comité économique et social européen (CESE), 21/06/21, de 10h à 13h

Bien à vous,
Florence

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DÉVIASIONNISME DU JOUR : La filiale irlandaise de Microsoft, malgré des bénéfices de 315 milliards de dollars, n’a payé aucun impôt sur les sociétés l’an dernier car elle est enregistrée aux Bermudes. (cf. item 8 & suite) 
ENGAGEMENTS DU JOUR : — Pour lutter contre l’évasion et l’optimisation fiscales et après 4 ans d’échanges infructueux, les ministres des Finances des pays du G7 ont voté un accord historique pour mettre en place un taux d’imposition minimum de 15% des bénéfices des sociétés. Les pays du G7 ont fait également un grand pas vers l'obligation pour les entreprises de dévoiler leur risque climatique. (cf. item 14, 15, 18, suite, 19 & suite)
— Histoires d'engagements humains dans le monde de la justice, pour la planète et le vivant. (cf. item 16)
— En Equateur, comment sans internet ni téléphone, les Indiens Waorani ont gagné contre l'industrie pétrolière dans la défense de la forêt amazonienne. (cf. item 17)
CITATION DU JOUR : "Notre planète brûle. On pourrait regarder notre mandat et se dire que c’est aux autres d’agir. Je ne le crois pas. Il est évident que le changement climatique va être source de volatilité économique et d’instabilité financière. Il relève donc absolument de notre mandat." Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE) (cf. item 11)
ENTRETIENS DU JOUR : — Virginie Raisson-Victor, analyste en politique internationale et co-auteure pour la célèbre émission pédagogique d’Arte Le Dessous des Cartes, lance le Grand Défi des entreprises pour la planète. (cf. item 3)
— Pour Alain Damasio, l’écrivain de science-fiction, un nouveau récit du progrès est en train de s’écrire dans la convergence des luttes sociales anticapitalistes et des combats écologiques. Et dans la construction d’un « art de vivre technologique » qui émancipe sans être aliénant. (cf. item 7)
ÉTUDE DU JOUR : Tripler les investissements actuels consacrés aux solutions est indispensable pour lutter contre le changement climatique et préserver la biodiversité d'ici 2030, estime une nouvelle étude. (cf. item 13 & suite)
SONDAGE DU JOUR : Pour relancer l'économie, les Français jeunes, aisés et diplômés sont enclins à dépenser davantage pour des produits locaux, révèle un sondage Ifop pour le JDD. (cf. item 12)
REPORTAGE DU JOUR : Dans la Loire, bassin historique du vêtement, des PME automatisent à tout-va pour produire à moindre coût, et ainsi rivaliser avec les importations. A la clé, un redémarrage espéré de l’emploi. (cf. item 4)
ACTIVISME DU JOUR : Les activistes d’Extinction Rebellion ont créé une branche de défense des océans, Ocean Rebellion. Ces nouveaux pirates prévoient quelques surprises au sommet du G7. (cf. item 5)
ALTERNATIVES DU JOUR : — La marque de baskets Veja dévoile un bilan approfondi de ses émissions de CO2. (cf. item 1)
— La "Cartéco", une carte collaborative qui recense près de 1 500 acteurs engagés dans l'Économie sociale et solidaire (ESS) sur tout le territoire. (cf. item 6)
— Héberger une femme sans-abri, seule ou avec enfants, est une manière de la protéger des violences de la rue et des centres d’hébergement, souvent mixtes. Plusieurs associations se chargent de faire le lien et d’assurer le suivi. (cf. item 10)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Comment la marque de baskets Veja cherche à réduire son impact carbone, Le JDD, 11/05/21
Maël Jouan

La marque de baskets Veja dévoile un bilan approfondi de ses émissions de CO2. Elle compte aujourd'hui une centaine de modèles et a frôlé les 100 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020. 
En cuir, en toile ou en matière recyclée, toujours ornées d'un "V", elles se repèrent à chaque coin de rue. Adoubée par les stars, portée par Emmanuel ­Macron, la petite marque de baskets française n'en finit plus de grandir. Fondée il y a quinze ans au Brésil par deux amis, ­Sébastien Kopp et François-Ghislain Morillion, avec 5.000 euros en poche, Veja – "regarde" en portugais – compte aujourd'hui une centaine de modèles et frôle les 100 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020. Un montant qui double presque chaque année. "On était deux clampins au départ, nous n'y connaissions rien", s'amuse Sébastien Kopp. La marque, ­désormais bénéficiaire, se situe aux antipodes de la fast fashion. Et veut réduire son impact carbone.
Pour y parvenir, Veja a lancé une vaste étude dès 2018. "Ça a été long, car nous souhaitions tout prendre en compte. Nous voulions comprendre ce qu'il y a derrière une chaussure. Analyser toutes les étapes, des matières premières à l'achat en boutique, en passant par le transport, les usines et la distribution", détaille le cofondateur. Avec une empreinte de près de 37.000 tonnes équivalent CO2 correspondant au rechargement de 4 milliards de smartphones, le bilan n'est pas fameux. "Certaines marques communiquent sur du “zéro émission”, mais ce sont des bêtises. Nous aurions pu les imiter, en prenant en compte uniquement ce qui nous appartient : deux voitures", ironise Sébastien Kopp, qui égratigne au passage quelques icônes de la Silicon Valley.
Des modèles de running à base de canne à sucre, d'écorce de riz et d'huile de banane
Cette étude aboutit à des actions concrètes. Comme la suppression des livraisons en avion pour quelques bons clients, avides de nouveautés. "Ça concernait une basket sur dix, quand l'avion représentait plus de 90% de nos émissions de transports", explique l'entrepreneur. L'étude permet aussi de mieux informer le consommateur : un modèle en cuir émet quatre fois plus que celui en toile de coton biologique. Veja a donc réduit la proportion de cuir et interdit le polyuréthane, mais propose des modèles de running à base de canne à sucre, d'écorce de riz et d'huile de banane. "On n'est pas là pour dire : 'On va sauver la planète!' mais pour offrir une alternative", ajoute-t-il.
> Lire aussi - L'offensive de Scotch & Soda en France où la marque comptera 25 boutiques en juin
L'entreprise paie ses produits de base trois à quatre fois le prix du marché, auprès d'un réseau de 1.000 producteurs en Amérique du Sud. Dans les magasins, les prix restent pourtant équivalents à ceux de ses concurrents. D'où la suppression des études de marché : "Ça m'horripile, et les rares fois où on en a fait, on s'est plantés." Autre originalité, un budget publicité inexistant. Veja a amplement prouvé qu'elle n'en avait pas besoin.
<https://www.lejdd.fr/Economie/comment-la-marque-de-baskets-veja-cherche-a-reduire-son-impact-carbone-4043991>
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2- Brésil : Bolsonaro promet aux indigènes yanomami la fin des mines illégales, AFP, 31/05/21, 09:00

Le président brésilien Jair Bolsonaro a promis dans une vidéo publiée dimanche aux indigènes yanomani la fin de l'exploitation minière sur leurs territoires, là où ils ne la souhaitent pas.
"Si vous ne voulez pas de mines, il n'y aura pas de mines", a déclaré M. Bolsonaro dans cette vidéo enregistrée jeudi dernier lors d'une rencontre avec des représentants des communautés yanomani, la première ayant eu lieu en territoire indigène.
Depuis 2020, les indigènes yanomani alertent les autorités sur la situation d'extrême tension régnant sur leurs territoires, qui constituent la plus grande réserve indigène du pays avec 96.000 km2 et quelque 27.000 habitants. 
Leurs représentants et les organisations de défense de l'environnement dénoncent l'exploitation illégale des terres, en partie favorisée par le discours favorable à l'exploitation économique des territoires indigènes du président brésilien, jusqu'ici.
Au cours de la réunion de jeudi, M. Bolsonaro a promis que l'armée interviendrait pour faire respecter leurs droits, sans toutefois jamais faire référence aux mines illégales.
Celles-ci, cause principale de destruction de l'environnement dans la forêt amazonienne, ont augmenté de 30% l'an dernier, dévastant l'équivalent de 500 terrains de football, selon un rapport d'une association yanomani.
Depuis plusieurs semaines, les indigènes des territoires Yanomani et Mundurucu (nord) subissent les attaques de mineurs illégaux, ce qui a incité un juge de la cour suprême du Brésil à ordonner au gouvernement de prendre les "mesures nécessaires" pour les protéger.
<https://www.geo.fr/environnement/bresil-bolsonaro-promet-aux-indigenes-yanomami-la-fin-des-mines-illegales-204963>
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3- Entretien. « Serait-ce le retour d’une société unie par un récit collectif ? » Virginie Raisson-Victor, Reporters d’espoirs, 01/06/21
By Rédaction

Virginie Raisson-Victor, analyste en politique internationale et co-auteure pour la célèbre émission pédagogique d’Arte Le Dessous des Cartes, lance le Grand Défi des entreprises pour la planète.
Virginie Raisson-Victor, analyste en politique internationale, co-auteure pour le magazine géopolitique Le Dessous des Cartes à l’antenne d’Arte depuis 1990, et cofondatrice du Lépac (Laboratoire d’Études Politiques et Cartographiques), a récemment lancé Le Grand défi (ex Convention21). Avec 150 représentants d’entreprises françaises tirées au sort, cette initiative inspirée de la Convention citoyenne pour le climat, vise à formuler 100 recommandations d’actions prioritaires pour « décarboner l’économie, régénérer la biosphère et mettre en œuvre une économie compatible avec les limites planétaires ». Les acteurs des médias sont appelés à y prendre part. Entretien.
Comment appréhendez-vous la place des médias aujourd’hui ?
Je pense qu’il devient urgent de repenser la sphère médiatique, qui diffuse chaque jour un lot d’informations négatives, pas toujours représentatives de la réalité mais presque toujours anxiogènes.
Je ne supporte plus d’écouter les informations ou de les regarder à la télévision. L’information en continu ne m’apporte rien de neuf sur ma vision du monde. Je préfère lire la presse qui offre un recul sur l’actualité chaude. Le monde médiatique dans lequel je me retrouve est celui qui prend le temps d’analyser et d’être au plus près des faits. Réaliser une émission de vulgarisation scientifique comme Le Dessous des Cartes, nécessite un arbitrage long et coûteux. Je suis consciente que la pression économique et rédactionnelle empêche les journalistes de s’adapter à ce modèle, et c’est pour cela, je pense, que les médias doivent se réinventer.
A propos du climat, comment devrait-il être selon vous traité médiatiquement ?
Déjà, il faut enseigner ce volet de la réflexion sur le climat dans les écoles de journalisme. Si j’avais un conseil à adresser aux journalistes : lire la synthèse du GIEC et se former, par exemple avec la Fresque du Climat qui en simplement trois heures offre déjà une approche très enrichissante. Ensuite, tant que l’on pensera le climat comme devant se résumer à des pages « planète » au lieu de le considérer comme un sujet transversal, sociétal, politique et économique, il sera très difficile de progresser. Les journalistes doivent saisir le climat non comme un sujet en soi, mais comme un sujet qui rassemble toutes les problématiques actuelles.
Sur le climat toujours, vous avez récemment lancé le projet du Grand Défi des entreprises pour la planète.
L’idée est née avec la Convention citoyenne pour le climat qui, au-delà des polémiques autour de la loi climat a montré l’importance de la pédagogie et du rôle de l’information pour éclairer la décision. Partant de là, nous avons donc décidé avec Jérôme Cohen [Président d’ENGAGE, dont l’ambition est « d’aider les citoyens et les entreprises à se saisir des grands défis du XXIe siècle »] d’adapter ce format aux entreprises, afin de les intégrer au processus de transition écologique. Car les entreprises sont clairement au cœur de la transition. Nous avons donc d’abord écrit une tribune, qui a été signée par plusieurs centaines de scientifiques, d’intellectuels, d’associations, et publiée dans les Échos en décembre 2020. C’est ainsi qu’est né le Grand défi.
>> Suite à lire à :
<https://reportersdespoirs.org/serait-ce-le-retour-dune-societe-unie-par-un-recit-collectif-virginie-raisson-victor/>
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4- Quand l’envie de consommer local entraîne un renouveau du textile made in France, Le Monde, 02/06/21, 15h06
Juliette Garnier

Dans la Loire, bassin historique du vêtement, des PME automatisent à tout-va pour produire à moindre coût, et ainsi rivaliser avec les importations. A la clé, un redémarrage espéré de l’emploi.
Liliane Simon est venue « voir si on recrute ». Sans avoir rendez-vous, cette femme de 55 ans s’est présentée, mercredi 19 mai, dans les locaux de la manufacture de tricots Marcoux Lafay pour déposer son CV. Elle connaît déjà tous les méandres de ce bâtiment de béton construit à Sainte-Agathe-la-Bouteresse (Loire), dans la plaine du Forez. Elle y a travaillé « près de dix ans », jusqu’en 2004, en tant que coupeuse et tricoteuse.
Depuis août 2020, celle qui s’était reconvertie dans la préparation de commandes, avant d’être licenciée, est inscrite à Pôle emploi. Elle a toutes ses chances de retrouver ses anciens collègues et de pointer à nouveau tous les jours, dès 7 h 30, pour un contrat de 39 heures par semaine, derrière une machine à coudre ou un ciseau électrique, sous la lumière des néons, dans le boucan des métiers à tricoter et du « meilleur des tubes de la radio Scoop » que crachote un radio-cassette.
> Lire aussi L’industrie textile française renaît de ses cendres
Karine, cogérante de la société avec son associé Arnaud de Belabre, en sourit. Ceux qui se présentent spontanément dans les locaux des ateliers pour être embauchés « sont souvent de très bons candidats, très motivés », juge-t-elle. Or, depuis décembre 2020, sous l’impulsion de ces deux nouveaux propriétaires, le fabricant de pulls et de genouillères médicales recrute à nouveau. L’atelier Marcoux, qui emploie une douzaine de salariés, pourrait porter ses effectifs à « vingt-cinq personnes », estime Mme Renouil-Tiberghien.
« Rien ne sera plus pareil »
A Roanne (Loire), l’usine Jean Ruiz, autre établissement que les deux entrepreneurs détiennent, recrute aussi une douzaine de personnes, pour porter à moyen terme ses effectifs à vingt-cinq. Depuis des mois, Florence Lassagne, la chef de l’atelier de confection, cherche des couturières et des « remailleuses » pour assurer la finition des pulls, fabriqués en trente à quarante minutes sur des métiers automatiques, pour Aigle, Système U ou Leclerc.
Elle n’est pas la seule dans la région roannaise. A Charlieu, Eric Boël, PDG des Tissages de Charlieu (LTC), spécialiste du jacquard et de la confection de sacs en toile, embauche aussi. L’établissement emploie 80 personnes, contre trente-cinq en 1997, lors de son rachat par l’entrepreneur. « Dans trois ans, on sera 150 », prédit celui-ci.
Tous ces fabricants du bassin roannais disent bénéficier du regain d’intérêt des consommateurs pour les articles made in France, et de la volonté des distributeurs de vendre davantage de produits tricolores.
La tendance est née « voilà deux ans », juge Mme Renouil-Tiberghien, dont une autre société, la Manufacture de Layette et Tricots (MLT), basée à Pau, fournit pulls, brassières et bonnets à Leclerc, Carrefour, Aubert et autres Kiabi. Et ça marche. Car les jeunes consommateurs s’imposent de « consommer moins, mais mieux », explique aussi Caroline Juvin, fondatrice de la marque Fleurs Pois & Cie à Charlieu.
> Lire aussi Face à la crise, l’espoir retrouvé du « made in France »
A en croire Mme Renouil-Tiberghien, beaucoup d’entre eux souhaitent réduire l’impact environnemental de leur consommation et « convertissent » leurs parents à des achats plus responsables. Dont le vêtement étiqueté bleu-blanc-rouge.
Depuis le printemps 2020, la pandémie de Covid-19, qui, selon M. Boël, a mis en lumière « la perte de souveraineté » industrielle de la France, fait aussi son œuvre. La pénurie de masques et de blouses de protection a suscité l’effroi et mobilisé tout le secteur pour les produire au plus vite en France.
« Rien ne sera plus pareil », juge le dirigeant. De fait, plusieurs entrepreneurs font le pari de la production locale. A Riorges, Christian Schmitt, le patron d’Henitex, fabricant de tissus en jersey et jacquard, est en train de se convertir à la fabrication de sous-vêtements dits « seamless », c’est-à-dire sans couture. Ce sera pour trois marques qui revendiquent fabriquer exclusivement leurs produits dans l’Hexagone : Le Slip français, spécialiste du sous-vêtement masculin, fondé voilà dix ans ; Maud et Marjorie, corsetier créé en 2006 ; et 1083, marque de jeans de Romans-sur-Isère (Drôme).
« L’automatisation, c’est crucial »
A l’été 2020, après avoir fabriqué 4,5 millions de masques de protection, Christian Schmitt s’est décidé « en trois secondes » à investir le bénéfice dégagé de cette production. Ce sera dans des métiers à tricoter Santoni, la Rolls-Royce du sans-couture. Il lui en coûtera 1,3 million d’euros. Depuis mi-mai, deux installateurs du fabricant italien, Emiliano et Wilson, venus de Brescia, installent huit métiers à tricoter pilotés électroniquement pour « tomber » un modèle élaboré par un programmateur sur le dessin d’une infographiste. « D’habitude », ce binôme se rend « au Bangladesh, en Turquie ou en Chine » pour installer ces bécanes géantes. Pour la première fois, elles tourneront en France.
> Lire aussi Dans les Hauts-de-France, une usine de textile made in France en pleine croissance
« L’automatisation, c’est crucial », juge M. Schmitt. En réduisant à la portion congrue le coût de couture d’un slip ou d’une brassière, qui exige de la main-d’œuvre, l’industriel dit pouvoir fabriquer des vêtements à un prix de revient adapté au marché tricolore et propre à concurrencer les importations en provenance d’Asie. Maud et Marjorie sera alors en mesure de proposer un legging au prix de 75 euros. « Sans l’automatisation de la production, ce ne serait pas possible », explique Marjorie Aboudarham, sa cofondatrice, en jugeant ce prix accessible.
LTC aussi fait dans l’automate. Son robot, importé du Canada et dont l’installation est en cours dans l’ancienne salle des fêtes de la commune de Charlieu, va coudre des sacs. La PME fournira à Auchan des sacs de caisse à partir de l’automne, à raison de dix millions par an. « Deux ans de recherche et développement ont été nécessaires », précise M. Boël.
Coût de l’opération : 15 millions d’euros. L’entreprise sera alors en mesure de proposer un sac à un prix de revient « analogue aux coûts asiatiques », avance M. Boël, « en réduisant de 75 % l’impact carbone » par rapport à ceux en polypropylène fabriqués au Vietnam. La PME a le soutien de l’Etat et de la région Auvergne-Rhône-Alpes, dans le cadre du plan de relance national : une aide de 800 000 euros lui sera accordée.
« 40 000 emplois »
« Il nous faut démontrer qu’on peut produire des textiles en France », assure M. Boël, car « si on relocalise 10 % de l’industrie textile en France, 40 000 emplois pourront être créés ».
L’entrepreneur de Charlieu dit aussi être animé d’une autre mission : celle de démontrer l’impact environnemental de cette relocalisation. Il souligne qu’une étude de Cycleco pour l’Union des industries textiles publiée en janvier a chiffré que relocaliser 25 % de la production de textile en France réduirait l’empreinte carbone de 3,5 millions de tonnes équivalent CO2. Dès lors, M. Boël assure que le lancement de sa production de sacs sera un « starter ».
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La loi Climat et résilience, qui devrait être adoptée à l’automne, pourrait aussi alimenter ce regain d’intérêt pour la fabrication française, puisqu’elle imposera à toutes les marques d’afficher l’impact environnemental de leur production. Dès lors, une production en France devrait présenter une note supérieure à celle des importations asiatiques.
En dépit de ces bonnes nouvelles, les fabricants roannais se défendent d’être « de doux rêveurs de la relocalisation ». Tous demeurent tenaces, mais prudents. Mme Renouil-Tiberghien espère décrocher de nouveaux contrats pour acheter de nouveaux métiers à tricoter, ces « petits coucous suisses à la mécanique minutieuse », qui se vendent entre 60 000 et 100 000 euros.
Il faut « se diversifier », explique celle qui, déjà, a remis en route quatre machines de l’atelier pour la production de chaussettes à neige, sorte de sur-pneus dont, aux premiers verglas de 2021, les automobilistes devront être équipés dans certains départements. « On y va à l’arrache », observe Thierry Guillot, programmateur chez Marcoux depuis vingt-trois ans, qui rêve aussi de faire tourner ses neuf métiers à tricoter pour « les clients perdus voilà vingt ans », dont Décathlon.
Remonter une filière de formation
Car, au sein de cet atelier, aucun salarié n’ignore combien le secteur est encore convalescent. Il a subi de plein fouet la crise ouverte par l’afflux d’articles made in China en 2005 puis en 2008, au lendemain de la fin des quotas d’importations chinoises. « Marcoux a failli disparaître », soutient Mme Renouil-Tiberghien.
Depuis, l’industrie textile de la région Auvergne-Rhône-Alpes fait pâle figure. Le département de la Loire, creuset du tissage du chanvre et du tricotage de la laine au XIXe siècle et berceau du Marcel, le tricot de peau des forts des Halles, ne compte plus que 186 établissements textiles et ateliers de cuir.
Et son bassin d’emplois s’est réduit à 4 800 salariés, contre 10 400 dans les années 1990. A tel point que l’industrie de la mode, du textile et des chaussures ne représente plus que 4 % de l’emploi dans le bassin roannais et que, depuis 2006, faute de débouchés, le lycée de Roanne ne dispense plus de formation aux métiers du textile. Depuis, dans ce département où le taux de chômage atteint 7,7 % de la population active, les PME sont confrontées à la difficulté de recruter de jeunes employés qualifiés.
> Lire aussi Les usines textiles du Made in France peinent à recruter
Corinne Ducreux et Thomas Jouve, directrice et directeur adjoints de l’agence Pôle emploi de Roanne, admettent que ce secteur industriel, dont l’image n’est « pas bonne » aux yeux des demandeurs d’emploi, est « en tension ».
Les entrepreneurs s’interrogent tous sur la gestion de leur personnel. Car comment faire face à l’afflux de commandes ? Comment investir dans une nouvelle machine sans garantie de trouver un régleur ? Et qui succédera à ce programmateur de 55 ans lors de son départ à la retraite ? Les PME du Roannais s’en préoccupent. MLT œuvre pour remonter une filière de formation, notamment aux métiers de régleur et de programmateur, postes clefs dans leur processus de fabrication automatisé.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/02/dans-le-bassin-roannais-le-renouveau-du-textile-made-in-france_6082438_3234.html>
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5- Ocean Rebellion : la nouvelle vague d’Extinction Rebellion, We Demain, 03/06/21
Alice Pouyat

Les activistes d’Extinction Rebellion ont créé une branche de défense des océans, Ocean Rebellion. Ces nouveaux pirates prévoient quelques surprises au sommet du G7, le 11 juin…
Ils gardent encore quelques détails secrets mais promettent des “actions créatives théâtrales, sculpturales et pyrotechniques”. Avant le prochain sommet du G7, du 11 au 13 juin en Grande-Bretagne, des militants s’activent pour dénoncer les “émissions horribles” d’un ferry qui abritera des policiers de renfort. Et plus largement toutes les menaces pesant sur l’océan. 
Ces activistes appartiennent à Ocean Rebellion, une nouvelle branche du mouvement de désobéissance civile écologiste Extinction Rebellion (XR). Eux ciblent plus précisément la défense du monde marin. Avec des actions de résistance non violentes, ils dénoncent la surpêche, la pollution, la montée des eaux, l’impact du réchauffement sur les mers…
“L’idée est de mettre l’accent sur toutes ces menaces complexes mais liées. D’autant qu’aucun gouvernement n’est responsable de l’océan et que les gens y pensent très peu. Nous voulons donc attirer l’attention sur ce point : si les océans meurent, c’est l’humanité qui meure aussi !”, explique depuis Londres à WE DEMAIN Clive Raussell, 51 ans, membre fondateur d’Extinction Rebellion et de sa branche Océan.
>> Suite à lire à :
<https://www.wedemain.fr/respirer/ocean-rebellion-la-nouvelle-vague-dextinction-rebellion/>
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6- Économie circulaire : Cartéco recense 1 500 acteurs clés de l’économie sociale et solidaire près de chez vous, Novethic, 03/06/21
Ludovic Dupin

L’Économie sociale et solidaire (ESS), de par son nom, ne laisse pas toujours entendre sa forte implication en matière de transition écologique. Et en particulier son implication dans l’économie circulaire. La "Cartéco", une carte collaborative, doit montrer la vitalité de cette activité à travers le recensement de près de 1 500 acteurs engagés sur tout le territoire.
Mercredi 2 juin, le ministère de l’Économie a organisé le lancement de Cartéco, un outil inédit dédié aux acteurs de l’économie sociale et solidaire. Alors que l’économie circulaire est un pilier d’une réelle transition énergétique et écologique, cette plateforme recense 1 500 acteurs engagés au cœur des territoires dans la gestion des déchets, la réparation des produits ou la lutte contre le gaspillage via la récupération d'invendus, la vente de pièces détachées, les tiers lieux de réparation, la collecte de déchets, le recyclage ou encore la lutte contre le gaspillage alimentaire.
"J’entends parfois dire que dans ESS, il y a social et solidaire, mais rien pour l’écologie", introduit Olivia Grégoire, la secrétaire d’État chargée de l'Économie sociale, solidaire et responsable. Elle ajoute : "Cet outil est la preuve du contraire". Cette cartéco a été conçue avec sept Chambres régionales de l'économie sociale et solidaire (Ile-de-France, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhone-Alpes, Mayotte, Guyane, Corse), l’Ademe et l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT).
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.novethic.fr/actualite/social/economie-sociale-et-solidaire/isr-rse/economie-circulaire-carteco-recence-1-500-acteurs-cles-de-l-economie-sociale-et-solidaire-pres-de-chez-vous-149868.html>
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7- Entretien. Alain Damasio : « On ne retrouvera l’envie de vivre qu’en renouant les liens au vivant », Le Monde, 04/06/21, 08h25
Propos recueillis par Claire Legros

Pour l’écrivain de science-fiction, pourfendeur du « techno-cocon » et de la société de contrôle, un nouveau récit du progrès est en train de s’écrire dans la convergence des luttes sociales anticapitalistes et des combats écologiques. Et dans la construction d’un « art de vivre technologique » qui émancipe sans être aliénant.
Du plus politique des auteurs de science-fiction français, on connaît le puissant imaginaire et la critique ardente des technologies addictives et de la société de contrôle. Son dernier ouvrage, Scarlett et Novak (Rageot, 64 pages, 4,90 euros), interpelle les adolescents sur les risques mortifères de l’addiction au smartphone. On sait moins qu’Alain Damasio, inlassable arpenteur de garrigues et de montagnes, s’essaye à reconnaître, ou plutôt à « éprouver », le vol du milan royal et du circaète Jean-le-blanc.
L’auteur de La Zone du dehors (CyLibris 1999 ; La Volte, 2007), de La Horde du contrevent (La Volte, 2004) et des Furtifs (2019) nous reçoit dans son appartement marseillais, en bordure du parc des calanques, la Méditerranée à l’horizon. Mais ses rêves sont ailleurs, sur un bout d’alpage où il nourrit le projet de construire, avec d’autres, un lieu « où expérimenter ce monde dans lequel on aurait envie de vivre ».
> Lire aussi L’écrivain de SF Alain Damasio, logicien de la fuite
Pour l’auteur de dystopies souvent inspirées du réel, il ne fait plus aucun doute que dans un monde aux ressources limitées, le récit d’un progrès porté par l’innovation technologique et la croissance économique a déjà tourné court.
L’écrivain, dont la conscience politique s’est forgée à la lecture de Nietzsche (1844-1900) et Deleuze (1925-1995), cite désormais avec le même enthousiasme les ouvrages d’écologie politique de Bruno Latour, le philosophe naturaliste Baptiste Morizot, ou les travaux de la juriste Sarah Vanuxem sur le concept de « communs fonciers ».
Un nouveau récit reste à inventer mais lequel ? Pour Damasio, il passe par l’esquisse d’un art de vivre avec une technologie « conviviale » et émancipatrice, le patient retissage des liens « à soi-même, aux autres et aux autres espèces », et la défense d’un droit à expérimenter, au sein de « zones autogouvernées » (ZAG), d’autres règles sociales, politiques et environnementales.
En mai 2020, vous aviez cosigné un appel à dire « non à un retour à la normale », publié dans « Le Monde ». Dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui, alors que la vie commence à reprendre son cours ?
On vit depuis un an et demi une expérience vitale et douloureuse, qui pourrait relever de la science-fiction, dans son essence, à savoir réaliser ce qui n’était au départ qu’un concept, une potentialité. Avec le Covid-19, la possibilité abstraite d’un confinement individuel à l’échelle de quatre milliards de personnes est devenue réelle : on s’est retrouvé cobayes dans un laboratoire anthropologique mondial !
Les gouvernements peuvent tester en temps réel des pratiques qui auraient été inimaginables avant – la traçabilité extensive, la distanciation physique, les lois liberticides, le télétravail et le téléenseignement généralisé –, avec toutes les conséquences attenantes, quelques-unes positives et beaucoup d’autres toxiques.
Je suis curieux, comme le serait un chercheur, de voir la suite : comment on sort d’une année de distanciation physique, quelle mémoire va-t-on garder de cette expérience, quels plis disciplinaires et quels déplis libérateurs va-t-elle imprimer en nous ?
Des mutations s’esquissent : la désurbanisation, un désir de nature, un retour incroyable à la terre, l’amorce de nouveaux imaginaires du progrès. Cela me rend plutôt optimiste. J’en espère aussi une radicalisation des luttes face aux injustices toujours plus massives que ça a généré.
A l’heure des crises écologique, sanitaire, économique, faut-il repenser la notion de progrès ?
Le grand récit du progrès que portait la modernité, avec la nature pour décor et ressources à exploiter, s’épuise. Cette tension commune vers un idéal de société dont l’innovation technologique est le carburant, la croissance économique le moteur, et le confort « machiné » l’horizon, un peu comme une trinité magique, a atteint son point d’impossibilité.
On ne fonce même plus dans le mur : on s’épuise à rouler dans le sable jusqu’au cœur d’un désert qu’on terraforme jusqu’au tragique. Le réchauffement climatique, le siphonnage féroce des ressources naturelles, et maintenant, la panique face à un petit virus, qui aura tué, allez, un millième de la population mondiale, marquent la fin de la « techneuphorie ».
En revanche, la notion de progrès reste pour moi pertinente dans sa dimension méliorative. Dans beaucoup de philosophies, notamment les écoles grecques, on trouve cette idée de tendre sans cesse vers un mieux. Transposé à l’échelle d’une société, ce désir d’amélioration peut s’incarner dans le combat politique et l’idée qu’on ne peut pas se satisfaire de l’état actuel du monde, qu’il faut donc le transformer. C’est ça le « progressisme » politique. Penser cette transformation nécessite des points d’appui imaginaires, dont on manque aujourd’hui.
C’est grâce à l’innovation technologique qu’on bénéficie aujourd’hui de vaccins anti-Covid-19. Quelle peut être la place de la technologie dans les nouveaux imaginaires que vous évoquez ?
Le Covid-19 a aussi montré les limites de la science ! Il ne s’agit pas de renoncer à la technologie, il s’agit d’esquisser avec elle un art de vivre qui nous émancipe. Si le vaccin nous libère de la distanciation physique, s’il permet une nouvelle proximité, il est utile et précieux !
Je suis technocritique, ce qui ne veut pas dire technophobe, puisqu’il n’y a pas d’humanité sans technique. La technique commence avec l’aménagement de l’espace, qui protège les bébés humains jusqu’à ce que leur cerveau soit assez développé pour qu’ils puissent se débrouiller seuls. Le philosophe Peter Sloterdijk parle à ce propos de « couveuse entrouverte ». La technique est donc ontologiquement liée à l’émergence de l’être humain. Nous sommes des mammifères mus par ce désir de contrôler leur environnement par l’outil.
On doit envisager la technocritique au sens noble : comme outil spéculatif pour repenser notre relation au monde. Savoir déjouer, au moins apprivoiser, par exemple l’interfaçage constant qu’impose le smartphone, pouvoir sortir de cette vie passée à caresser une vitre !
Cette réflexion sur le numérique devrait même être enseignée à l’école au même titre que les maths et le français. On pourrait consacrer les cours de techno à montrer comment on fabrique nos auto-addictions, comment les plates-formes construisent des boucles addictives dopaminergiques extrêmement puissantes pour créer de la dépendance aux jeux vidéo et aux réseaux sociaux, et comment on peut développer au contraire ses capacités mémorielles, cognitives, stratégiques avec des jeux et des applis qui nous font vraiment progresser.
Quelles sont vos sources d’inspiration dans l’histoire des technocritiques ?
Ivan Illich (1926-2002) reste une référence forte. Son travail sur la convivialité renouvelle pour moi l’idée de progrès et représente un horizon pour aujourd’hui. Il fait une distinction clé entre l’autonomie et l’hétéronomie vis-à-vis de la technique. Lorsqu’on n’a pas la capacité de bricoler, de comprendre ou de s’approprier le fonctionnement d’une machine, on perd en autonomie et en potentiel d’émancipation. Une technique qui ne peut plus émanciper se retourne vite contre son utilisateur : c’est elle qui va lui dire comment se comporter.
Illich prend le vélo comme exemple de machine émancipatrice. Même un blaireau en mécanique comme moi est capable de réparer une chaîne qui a sauté ou un patin coincé ! J’ai une autonomie sur mon vélo, pas sur mon scooter ni sur un vélo électrique, encore moins sur la plupart des nouvelles voitures qu’on démarre en appuyant sur un bouton « On ». Si tu n’as pas la carte électronique, en cas de panne, tu ne peux rien faire.
C’est aussi vrai pour l’informatique. On accède à une certaine émancipation quand on peut comprendre comment les logiciels sont programmés et donc être à même d’en modifier le code. Cette appropriation n’est pas qu’individuelle, bien sûr. La convivialité est par définition communautaire, comme on le voit pour les communs numériques comme Wikipédia : tout le monde peut débattre, améliorer l’article, le critiquer.
Dans les milieux où règne une économie de la misère, le bricolage est dominant parce que les savoir-faire sont partagés et mis au service du groupe. Au début de la pandémie, on a vu cette débrouille se déployer face à l’inaction de l’Etat, pour fabriquer des masques et des respirateurs avec les moyens du bord. La stupidité de l’Etat vertical a été de ne pas vouloir s’appuyer sur ces bricolages locaux, pourtant très efficaces et adaptés à la situation.
A quel moment passe-t-on d’une technologie émancipatrice à une servitude ?
Le critère le plus important pour déterminer la valeur profonde d’une technologie, c’est selon moi la distinction entre pouvoir et puissance – un concept qu’on trouve chez Spinoza, que Gilles Deleuze a beaucoup repris aussi. Pendant longtemps, les courbes du pouvoir et de la puissance technologiques ont crû de façon semblable. Chaque avancée de l’une développait l’autre. Au tournant du siècle, j’ai l’impression qu’on est entré dans des pratiques où les pouvoirs du numérique se paient d’une diminution inquiétante de nos puissances (de vivre, de faire, directement). On outille formidablement nos paresses, on maximise nos sensations de contrôle et on externalise au maximum nos capacités cognitives vers la machine.
Pourtant ces tâches mineures (se souvenir, s’organiser, hiérarchiser…) sont indispensables pour garder une certaine vitalité cérébrale. On ne peut pas penser ou créer sans mémoriser par exemple. Plus on délègue ces compétences aux applis, moins on peut réfléchir. On s’impuissante doucement.
> Lire aussi Après la crise, les communs numériques en quête de reconnaissance
Tout un travail est à faire pour construire un art de vivre technologique, atteindre un optimum de sobriété dans l’utilisation du smartphone qui puisse nous apporter de la puissance sans nous aliéner. Trouver une forme d’épicurisme numérique.
Epicure distinguait les désirs fondamentaux – manger, dormir – et les désirs vains – avoir des honneurs, du pouvoir. De la même façon, il nous faut distinguer dans les outils numériques ce qui est superflu de ce qui nous est absolument nécessaire. On a un mal fou à trouver ce point optimal, car on manque encore d’une culture numérique suffisamment solide pour créer un « esprit de contre-addiction », capable de contre-effectuer nos servitudes.
Vos livres sont lus par une majorité de jeunes adultes, qui sont aussi consommateurs de ce « techno-cocon » que vous critiquez. La bataille est-elle déjà perdue ?
Le design de la dépendance qu’ont mis en place les Gafam est tellement intense et maximisé qu’il est très difficile d’y échapper. Depuis les années 1980, le capitalisme a gagné sur le terrain du désir. Il a réussi à le préempter et à l’orienter vers ses objets de consommation.
Avec l’arrivée du numérique, cette économie de désir s’est concentrée sur les réseaux sociaux et la consommation en ligne de séries télévisées, de musique, de jeux vidéo, de services ou d’achats ; ce que j’appelle le techno-cocon, par lequel on évite d’affronter les altérités.
Pour dépasser la dépendance, il faut se battre sur le terrain du désir. On ne pourra gagner qu’en trouvant une alternative au techno-cocon et à la course à l’innovation dont l’homme augmenté représente l’aboutissement, une sorte d’acmé de la courbe technophile.
Et la seule force qui me semble capable de lutter contre la puissance de l’empire numérique, c’est de renouer les liens au vivant. Nous sommes les héritiers d’une modernité qui a perdu la culture du vivant. Elle existait sous forme concrète au début du XXe siècle, quand la population était majoritairement paysanne, mais elle a disparu quand l’humain a anthropisé et urbanisé la nature au maximum. On ne retrouvera la vitalité, l’envie de vivre, qu’en retissant les fils qui nous relient au vivant : aux autres, à nous-mêmes et aux autres espèces.
Comment faire pour renouer ces liens ?
En nourrissant une culture du vivant, comme on parle d’une culture du vin ou du foot. C’est ce que prône le philosophe Baptiste Morizot, l’un des penseurs actuels les plus enthousiasmants. Cette culture est un ensemble de connaissances, mais aussi de pratiques, d’échanges, de rituels, de façons de percevoir : nager dans une rivière, apprendre à repérer le vol d’un vautour, à identifier les traces d’un chamois, à cueillir des champignons, savoir cultiver un potager, trouver une source…
Morizot montre aussi la parenté qui nous est commune avec les autres espèces, les capacités physiques et cognitives que l’on partage avec le vivant. Cette communauté d’appartenance, il nous faut la « ré-éprouver » et l’activer par des pratiques pour que ce rapport au vivant s’incarne dans des égards ajustés, fins, mutuellement bénéfiques.
> Lire l’entretien Baptiste Morizot : « Il faut politiser l’émerveillement »
Tant qu’on n’a pas reconstitué cette culture, il ne se passera rien. On pourra bouffer des chiffres du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) à longueur de journée et agiter des paniques, ce n’est pas pour ça qu’on va réagir. La seule raison qui peut nous mettre en mouvement face à l’urgence climatique c’est de nous sentir partie prenante de ce vivant-là. Et alors on aura envie de le défendre « naturellement ».
Un autre récit du progrès est donc possible ?
Il existe déjà ! Il est encore à l’état embryonnaire, en train de s’écrire dans la convergence qui s’opère entre les luttes sociales anticapitalistes et les luttes écologiques, que Bruno Latour appelle « terrestres ». Ces mouvements positifs de transformation du monde ont été longtemps distincts. Ils commencent à s’articuler sur le terrain et se conjuguent aussi avec d’autres, notamment les luttes de genre.
> Lire aussi Bruno Latour : « Le Covid-19 offre un cas vraiment admirable et douloureux de dépendance »
On voit apparaître des multimilitants dans les ZAD (les zones à défendre), le mouvement Extinction Rebellion, le mouvement des « gilets jaunes », tous ces milieux alternatifs où la génération qui arrive expérimente une économie de la débrouille très développée. Ceux-là sont en train d’écrire un autre récit sur le monde, de le pratiquer, il est nécessairement polyphonique, et offre des manières d’être ensemble vers lesquelles on a envie de tendre.
Vous êtes vous-même en train de créer avec d’autres ce que vous appelez une « zone autogouvernée » (ZAG). Pourquoi cette décision ?
ZAG serait beaucoup dire. C’est tellement embryonnaire encore ! Ce serait plutôt une sorte de Zeste : zone d’expérimentation sociale, terrestre et enchantée. Je crois beaucoup à la mise en commun, au partage des ressources, à l’intelligence d’un collectif qui s’écoute.
On a besoin de lieux qui soient des laboratoires micropolitiques, où l’on peut expérimenter ce monde dans lequel on aurait envie de vivre, en essayant de construire une autonomie ouverte. On est au tout début du projet. Il y aura de la polyculture, de l’élevage de chevaux, un resto, une école des vivants pour nourrir cette culture à construire. Et une dimension sociale et politique avec des ateliers d’initiation à l’action directe par exemple. En faire un lieu de brassage, de débat, de « faire avec », est essentiel, tout autant que le lien à tisser avec le territoire proche.
Pour construire notre projet, on utilise des techniques d’intelligence collective – la gestion par consentement, les chapeaux de Bono (la méthode dite des six chapeaux conçue par le psychologue et spécialiste en sciences cognitives maltais Edward Bono), le partage de la gouvernance – , souvent inspirées de l’éducation populaire, et qui sont ultra-efficaces. On avance dix fois plus vite qu’avec les méthodes de leadership que j’ai apprises en école de commerce. Ces techniques sont un apport des milieux écolos et citoyens à la lutte sociale, elles viennent du terrain et essaiment. Je ressens là un vrai progrès démocratique, que je n’ai pas connu dans d’autres mouvements.
La démocratie, c’est tout sauf naturel. Aucune assemblée générale, même composée des gens les mieux intentionnés du monde, ne va naturellement être démocratique. Et je suis bien placé pour le dire car je peux trop facilement accaparer la parole. Il faut une discipline fine, des techniques simples et robustes qui désamorcent les enjeux de pouvoir et d’ego.
Avec la convention citoyenne pour le climat, on a vu la difficulté, pour un processus horizontal de délibération, de s’intégrer aux institutions en place. Cette articulation vous semble-t-elle réalisable ?
Macron a surfé sur le participatif, rien de plus – et l’a humilié. Sa politique verticale est la négation même de la délibération qui impliquerait a minima de consulter les élus locaux, les syndicats, les associations… Ce dont on a besoin n’est pas de « participation », c’est de souplesse et d’autonomie. On a besoin d’un Etat souple qui autoriserait des collectifs territoriaux à développer d’autres modes de fonctionnement politique ou écologique.
Cette possibilité d’innover dans une économie du gratuit par exemple, de se nourrir différemment et de fabriquer nos énergies devrait pouvoir être tentée dans les villes et les villages, par exemple, grâce à un droit d’expérimentation territorial, sans voir les militaires débarquer aussitôt ! On peut penser ce qu’on veut de Notre-Dame-des-Landes, mais c’est incroyable de venir défoncer à coup de blindés une expérience sociologiquement si intelligente !
Vous êtes attentif au choix des mots, et vous en inventez souvent. Quelle est la place du langage dans la construction de nouveaux récits ?
Elle est essentielle. On vit dans un monde numérique de saturation lexicale où les mots sont investis d’une valeur politique. Ce sont des outils de martelage sémantique, à la fois par la publicité et les politiques, des clous qu’on enfonce tout doucement dans nos têtes. Deleuze dit que la communication est un ensemble de mots d’ordre, c’est vrai. Elle cherche à supprimer toutes les connotations des mots pour qu’ils n’aient plus qu’un seul sens.
> Lire aussi « Relions-nous ! », cinquante voix puissantes pour esquisser un nouvel horizon politique
Il suffit de voir comment les communicants sont en train de récupérer le terme magnifique de « résilience ». Au départ il vient des sciences du vivant et traduit la faculté qu’ont les plantes de développer de nouvelles capacités dans un milieu toxique pour continuer à pousser autrement. Les militants des luttes sociales et écologiques l’ont repris pour dire la faculté collective de trouver de nouvelles ressources, personnelles et solidaires, en situation de crise constante. Aujourd’hui il est vidé de son sens par des politiques qui préconisent une logique d’adaptation au système, aussi toxique soit-il. On ne change rien : à vous de vous adapter !
> Lire aussi « La résilience entend nous préparer au pire sans jamais en élucider les causes »
Le choix des mots reste stratégique si on entend gagner la bataille du désir. Etre anticapitaliste, non binaire, antiraciste, décolonial, décroissant, certes ! Mais avoir besoin de deux négations pour faire une affirmation n’active que le ressentiment. Pas le sentiment, pas l’envie. Antiraciste ? Plutôt ouvert, métissé, accueillant, partageur ! Décolonial ? Plutôt « cosmopoli », proche du « Tout-monde » d’Edouard Glissant (1928-2011), pluriversel ! Non binaire ? Plutôt fluide de genre, genré souple, open ! Anticapitaliste ? Plutôt communien, communiste, zaguiste, solidaire !
Face au capitalisme numérique qui propose du plaisir immédiat, facile à satisfaire et fondé sur la dépendance, on ne fait pas entrevoir un horizondésirable avec des négations et des doubles moins qui font plus !
On perçoit dans vos livres une évolution vers un certain optimisme. Vos engagements renouvellent-ils votre écriture ?
Je suis d’un naturel plutôt optimiste mais j’ai eu à affronter beaucoup de forces contraires. J’ai compris assez tard à quel point certains philosophes m’ont structuré et aidé. Ce n’est pas un hasard si je suis allé vers Nietzsche, Foucault, ou Deleuze qui a changé ma vie à 22 ans. Il y a chez eux un vitalisme, une vitalité prodigieuse qui désintoxique de toutes les passions tristes, de tout ce que Nietzsche appelle les forces réactives – le ressentiment, la mauvaise conscience, la rancœur, la culpabilité – ces affects qui font sans surprise la matière première des réseaux sociaux aujourd’hui.
J’assume vouloir être un écrivain à « messages », même si je sais que c’est d’une vulgarité sans nom pour les auteurs de littérature blanche. Mon espoir, quand j’écris un livre, c’est qu’on en ressorte avec une énergie plus fine et plus dense, une vitalité accrue, que le roman donne envie de changer sa vie et la société qui la structure. La voie que je porte n’est pas médiatiquement majoritaire, c’est un coin enfoncé dans une bûche pour l’ouvrir en éclats.
> Lire aussi Alain Damasio, sur le confinement : « Nous sommes encagés comme des animaux de zoo, avec nourriture et fenêtre sur monde virtuel »
Je continue de penser que la création littéraire est un opérateur de transformation : elle active des valeurs, des comportements neufs, des modes de perception rares, elle apporte du possible au réel. Ça ne veut pas dire que je fais des bouquins de propagande, c’est plutôt l’inverse. Un livre doit être le plus ouvert possible, et empuissanter celles et ceux qui le lisent. Mais il doit aussi forger une vision du monde, toujours à fondre et retremper. Sinon, pourquoi écrire ?
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/06/04/alain-damasio-on-ne-retrouvera-l-envie-de-vivre-qu-en-renouant-les-liens-au-vivant_6082784_3232.html>
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8- L’impôt minimal mondial, priorité du G7 finances à Londres, Le Monde, 04/06/21, 10h33
Le Monde

Ce projet d’impôt, soutenu par les grandes puissances européennes, a été ravivé par l’administration du président américain Joe Biden. Il figure en haut de l’agenda de la réunion des ministres des finances du G7, qui s’ouvre vendredi. 
Le G7 finances s’ouvre vendredi 4 juin à Londres, avec, comme sujet prioritaire, le projet d’impôt minimal mondial, ravivé par l’administration du président américain Joe Biden et qui reçoit un soutien commun des grandes puissances européennes. C’est la première fois depuis le début de la pandémie que ces ministres des finances se retrouvent en personne, et cette réunion précède le G7 des chefs d’Etat dans les Cornouailles (sud-ouest de l’Angleterre) la semaine suivante.
La question d’un minimum d’imposition mondial, premier « pilier » d’une vaste réforme fiscale portée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), tiendra le haut du pavé, avec, en deuxième volet, la possibilité de taxer les bénéfices des grandes multinationales, notamment les géants du numérique, là où elles réalisent leurs profits et non plus seulement là où elles sont enregistrées.
> Lire aussi  Ce que l’Europe pourrait gagner avec un taux minimal d’impôt sur les multinationales
« Nous voulons que les entreprises payent le bon montant d’impôt au bon endroit et j’espère que nous pourrons obtenir un accord juste avec nos partenaires », a déclaré le ministre des finances britannique, Rishi Sunak, dans un communiqué diffusé par le Trésor en ouverture de la réunion. Les ministres des finances de l’Allemagne, la France, de l’Italie et de l’Espagne (ce dernier pays n’étant pas membre du G7) vont défendre une position commune sur le sujet, selon une tribune publiée vendredi dans le quotidien The Guardian.
Le ministre français, Bruno Le Maire, l’Allemand Olaf Scholz, l’Italien Daniele Franco et l’Espagnole Nadia Calviño s’engagent à « établir une position commune sur la nouvelle fiscalité internationale dès la réunion des ministres des finances du G7 à Londres ce vendredi », estimant que « la chance de parvenir à un accord est à portée de main » pour le G20 finances de juillet. « Nous avons une chance que les entreprises multinationales payent leur juste part », ajoutent-ils.
> Lire aussi  Impôts des multinationales : un aggiornamento fiscal se prépare
Renflouer les finances publiques
The Guardian donnait pour exemple jeudi la filiale irlandaise de Microsoft, qui n’a payé aucun impôt sur les sociétés l’an dernier car elle est enregistrée aux Bermudes, malgré des bénéfices de 315 milliards de dollars. Pour le G7, il s’agit de répondre aux « stratégies d’évitement de l’impôt » de certaines entreprises, souligne une source proche des négociations, selon laquelle on n’a « jamais été aussi proches d’un accord » sur la question.
Ce projet, souhaité notamment par Paris depuis plusieurs années, bénéficie d’un retour en grâce avec l’arrivée au pouvoir de M. Biden, plus favorable au multilatéralisme que son prédécesseur, le républicain Donald Trump. En outre, les Américains, comme nombre d’autres pays, cherchent de nouvelles ressources pour renflouer leurs finances publiques durement éprouvées par la pandémie, les mesures de soutien ou plans de relance se chiffrant en centaines de milliards de dollars. L’administration Biden avait d’abord plaidé pour un taux minimal d’impôt sur les sociétés de 21 % avant de baisser leurs prétentions à 15 %, afin de rallier plus de suffrages.
> Lire aussi  Les Etats-Unis lancent le combat pour une taxation minimale des multinationales
Le G7 finances devrait exprimer un « fort soutien » à un impôt minimal des sociétés « ambitieux » et à une répartition « équitable » de « droits à taxer » les profits des multinationales, notamment les grands noms du numérique, d’après le projet de communiqué commun obtenu par l’Agence France-Presse (AFP). Un accord formel pourrait n’être annoncé que lors du prochain G20 des ministres des finances en juillet à Venise, avant une validation par les pays de l’OCDE.
Rallier les réfractaires
Face aux pays qui ont déjà manifesté leur opposition au projet, comme l’Irlande ou la Hongrie, dont les taux d’impôt sur les sociétés sont particulièrement bas, les pays du G7 comptent sur un « mouvement de négociation internationale » qui pourrait amener les réfractaires à se rallier.
> Lire aussi  L’Irlande s’oppose à l’imposition mondiale minimale de 15 %
D’après le texte provisoire, les pays du G7 (Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Etats-Unis, Canada, Japon) devraient aussi s’engager à « maintenir des politiques de soutien » à leurs économies, particulièrement au regard de nouveaux variants du virus qui pourraient faire dérailler la reprise. Ils réitéreront des promesses d’aides aux pays en développement, notamment dans l’obtention des vaccins anti-Covid.
La lutte contre le changement climatique tiendra aussi le haut du pavé, avec notamment un débat sur les normes internationales en matière de transparence environnementale, les marchés du CO2 ou la finance verte. « Je suis déterminé à ce que nous travaillions ensemble dans l’unité pour répondre aux défis économiques mondiaux les plus pressants – et je suis extrêmement optimiste sur le fait que nous aurons des résultats concrets ce week-end », a déclaré M. Sunak.
> Lire notre chronique : « La création d’un impôt minimum mondial sur les entreprises est une occasion historique qu’il ne faut pas gâcher »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/04/l-impot-minimal-mondial-priorite-du-g7-finances-a-londres_6082806_3234.html>
Sur le même sujet : 
> Le G7 Finances espère annoncer un accord "historique" sur la fiscalité <https://information.tv5monde.com/info/le-g7-finances-espere-annoncer-un-accord-historique-sur-la-fiscalite-411554>, AFP, 05/06/21, 07:00
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9- Chasse aux œuvres d'art miniatures dans les rues de Brooklyn, AFP, 04/06/21, 21:00
Laura Bonilla

Zack Obid en tremble littéralement d'émotion: il vient de trouver un tableau miniature lors d'une des "chasses au trésor" organisées chaque semaine par un artiste dans le quartier new-yorkais de Greenpoint, à Brooklyn.
En trois ans, Steve Wasterval estime avoir peint, puis caché, quelque 80 tableaux miniatures représentant ce quartier des bords de l'East River, autrefois à forte population d'origine polonaise, et aujourd'hui branché et prisé des artistes.
"Je voulais offrir mon art, l'accrocher aux murs, dans les rues", a indiqué le peintre à l'AFP depuis son studio de Greenpoint, ex-atelier de fabrication de crayons de couleurs.
"Mais comment les accrocher? Et puis les gens les auraient immédiatement enlevés (...) Je me suis dit qu'il fallait faire des tableaux miniatures et les cacher pour que les gens les trouvent", dit-il.
Quasiment chaque fin de semaine, il publie sur son compte Instagram une photo d'un tableau minuscule, devant le lieu - toujours à Greenpoint - qui l'a inspiré.
En quelques minutes, une dizaine de personnes apparaissent, qui se mettent à chercher cette oeuvre de 3,8x5cm, partout, derrière un mur, sous un escalier de secours...
Parfois, l'artiste est dans les parages, parfois pas. Quand on lui demande, il donne aux "chasseurs" des indices, par messages directs sur le réseau social.
- "Petits trophées" -
Ces tableaux ne sont pas à vendre et ne le seront jamais, dit-il. "Chaque semaine, des gens m'envoient un message disant qu'ils veulent en commander un, en acheter un. Non, jamais. On ne peut ni les acheter ni les commander, il faut les trouver. Ce sont comme des petits trophées dont les gens sont fiers". 
Steve Wasterval veut montrer son quartier en pleine transformation, rencontrer ses voisins, s'amuser et évidemment, faire connaître son art. L'artiste peint aussi des tableaux de taille plus standard, toujours des paysages du quartier, qu'il vend entre 2.000 et 3.000 dollars. 
"Je veux continuer à faire ça, tout le temps. Je ne veux pas que tout devienne une vente (...) C'est un peu du marketing, mais c'est amusant car ça n'y ressemble pas".
- Sous un bac à fleurs -
Cette fois, le peintre a caché un tableau d'une pizzeria populaire du quartier, sous un bac à fleurs du parc situé à proximité, au milieu des enfants qui jouent à cache-cache. 
Arrive le réalisateur Zack Obid, 27 ans, qui habite tout près de là, et se met à chercher comme un fou. D'autres "chasseurs" le rejoignent, certains à vélo. Tous vérifient constamment leur téléphone en quête de nouveaux indices de l'artiste.
Zack Obid crie et rit en trouvant le tableau. C'est le cinquième qu'il trouve, en trois ans.
"C'est fantastique (...) Pour beaucoup de gens, c'est non seulement une façon de posséder une véritable oeuvre originale, mais c'est aussi chez nous", dit le réalisateur, qui a aussi acheté récemment une toile de Wasterval.
Lisa Llanes, graphiste de 38 ans, est arrivée trop tard cette fois. Mais elle a trouvé deux tableaux récemment.
"Je vis à Greenpoint depuis presque huit ans, et c'est chouette pour le quartier. C'est bien aussi que Steve soit un artiste local et que ses oeuvres soient adorables", dit-elle.
Steve Wasterval espère organiser un jour une exposition avec toutes ces "miniatures", prêtées par les gagnants. Et étendre bientôt ses chasses au trésor à d'autres quartiers new-yorkais.
"Les gens me le réclament", dit-il. "Je vais lentement étendre mon rayon d'action".
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20210531-chasse-aux-oeuvres-d-art-miniatures-dans-les-rues-de-brooklyn>
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10- Devenir hébergeuse de femmes sans-abri, Positivr, 04/06/21

Héberger une femme sans-abri est une manière de la protéger des violences de la rue. Plusieurs associations se chargent d’assurer le suivi.
Héberger une femme sans-abri, seule ou avec enfants, est une manière de la protéger des violences de la rue et des centres d’hébergement, souvent mixtes. Plusieurs associations se chargent de faire le lien et d’assurer le suivi. Comme le raconte Romy, Salima et Ludovic.
38 % des personnes sans-domicile sont des femmes. Cette estimation, basée sur des recensements effectués dans des centres d’accueil et d’hébergement, semble toutefois laisser passer des femmes entre les mailles du filet. Nombre d’entre elles préfèrent se cacher dans des parkings, locaux à vélo, cages d’escalier pour se protéger des violences de la rue et des centres d’hébergement, majoritairement mixtes.
Alors pour venir en aide à ces femmes, seules, avec enfants, jeunes ou plus vieilles, des associations sollicitent des particuliers en vue de les héberger. Il y a par exemple Merci pour l’invit’, un dispositif de l’association Solinum qui nous a déjà détaillé son mode de fonctionnement dans cet article, ou encore Réchauffons nos SDF, association fondée par la lanceuse d’alerte Sarah Frikh, elle-même initiatrice de la pétition « Des centres d’hébergement pour mettre les femmes SDF en sécurité ».
C’est via cette association que Romy, Salima et Ludovic ont pu permettre à des femmes sans-domicile de trouver un toit le temps de quelques semaines.
>> Suite à lire à :
<https://positivr.fr/devenir-hebergeuse-de-femmes-sans-abri/>
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11- Transition écologique : la prise de conscience des banquiers centraux, Le Monde, 05/06/21, 09h01
Eric Albert

Les grands argentiers de la planète acceptent désormais leur rôle dans la lutte contre le changement climatique. Le débat porte sur les modalités de leur action. 
En septembre 2015, Mark Carney, alors gouverneur de la Banque d’Angleterre, avait prononcé un discours pour alerter sur les risques que le changement climatique faisait peser sur la stabilité financière. Le Daily Telegraph, le grand quotidien conservateur britannique, avait réagi avec un titre agacé : « Qui a chargé M. Carney du changement climatique ? Quoi d’autre encore ? La guerre en Syrie ? » A lire le quotidien, qui reflétait une idée très répandue parmi les banquiers centraux, ces derniers n’avaient pas leur place dans le débat environnemental.
> Lire aussi  Les lents progrès de la finance pour aider à la transition écologique
Six ans plus tard, le ton a sensiblement changé. Pendant trois jours, du mercredi 2 au vendredi 4 juin, une conférence (virtuelle), organisée notamment par la Banque de France, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque des règlements internationaux, a réuni le gotha des banquiers centraux pour examiner leur rôle dans la lutte contre le changement climatique. Les grands argentiers les plus puissants de la planète étaient présents : Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Jerome Powell, patron de la Réserve fédérale américaine, ou encore Yi Gang, gouverneur de la Banque centrale de Chine. Aujourd’hui, le sujet fait presque consensus : les banques centrales veulent agir. « Ma génération a changé d’avis sur ce sujet, reconnaît François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France. J’ai changé d’avis. »
« Notre planète brûle, renchérit Mme Lagarde. On pourrait regarder notre mandat et se dire que c’est aux autres d’agir. Je ne le crois pas. » A ses yeux, il est évident que le changement climatique va être source de volatilité économique et d’instabilité financière. Il relève donc « absolument de notre mandat » d’agir, souligne-t-elle.
Ce débat n’a rien d’une obscure querelle ésotérique. La finance, carburant de l’économie mondiale, a un rôle primordial à jouer dans la transition écologique. S’il faut mettre en place de nouvelles infrastructures pour produire de l’énergie verte, ou changer de fond en comble la technologie des voitures, cela nécessitera d’énormes financements. « La communauté financière a été cruciale dans la révolution industrielle du XIXe siècle, rappelle Luiz Pereira da Silva, le directeur général adjoint de la Banque des règlements internationaux.Elle peut jouer le même rôle avec le climat. »
« Inclure sérieusement les risques climatiques »
Si la prise de conscience des banques centrales est claire, le débat concerne leur action. La BCE se veut pionnière. Elle procède actuellement à une grande remise à plat de sa stratégie, dont le résultat sera présenté à l’automne 2021. Le changement climatique en fera partie.
L’action pourrait se dérouler à trois niveaux, espère M. Villeroy de Galhau. D’abord, la BCE pourrait intégrer le changement climatique dans ses modèles de prévision économique, qui sont très importants dans son travail quotidien. Ensuite, en tant que régulateur, elle pourrait obliger les banques à révéler leur exposition au risque climatique. L’institution de Francfort va mener en 2022 un stress test (test de résistance) climatique des banques, afin de tenter de mesurer les risques de chaque établissement. La Banque de France a déjà effectué cet exercice pour l’Hexagone, mais uniquement sur la base du volontariat des institutions financières.
> Lire aussi  « Ses règles laissent à la BCE une grande marge de manœuvre pour lutter contre le changement climatique »
Enfin, la BCE pourrait agir directement sur les marchés. Dans le cadre de son programme d’achat de dettes, elle détient à ce jour 276 milliards d’euros d’obligations d’entreprise. Une étude de Greenpeace de 2020 a montré que 63 % de ces achats venaient d’entreprises très polluantes : production d’électricité, sociétés d’infrastructure et de transport, automobile… La BCE se contente de refléter le marché, se voulant officiellement neutre. Désormais, elle pourrait décider de « verdir » ses acquisitions d’obligations d’entreprise.
En Europe, cette approche en faveur d’une stratégie environnementale paraît sur le point de s’imposer. Même Jens Weidmann, le très orthodoxe président de la Bundesbank (Banque centrale allemande), a semblé annoncer, mercredi 2 juin, qu’il se rangeait – au moins partiellement – à ces arguments. « S’il n’y a pas de solution adéquate [sur les marchés financiers], la BCE devra adopter des mesures alternatives pour inclure sérieusement les risques climatiques. »
« Il faut une standardisation maximale »
Aux Etats-Unis en revanche, les hésitations perdurent. Si Jerome Powell juge que le changement climatique fait partie de son mandat au nom des risques pesant sur la stabilité financière, il se montre réticent à mettre en place des stress tests climatiques des banques. « Nous ne sommes pas, et ne cherchons pas à être, des acteurs de la politique climatique en tant que tels. Il faut faire attention à ne pas essayer de remplir un vide politique. Ce n’est pas à nous de le faire. »
Du côté des Chinois, le discours officiel est plus proche de l’attitude européenne. La réalité, elle, est floue. La Banque centrale affirme avoir conduit des stress tests climatiques des banques, mais les résultats sont confidentiels.
Au-delà de l’action directe des banques centrales, une grande bataille se déroule quant à l’instauration de standards environnementaux officiels, ce qui permettrait de savoir quels investissements peuvent être classés comme « verts ». A ce stade, plus de 200 normes différentes existent dans le monde. Dès lors, pour un investisseur, même de bonne volonté et cherchant à placer son argent dans des projets favorables à l’environnement, la visibilité est très réduite. « Il faut une standardisation maximale, sinon il risque d’y avoir énormément de “greenwashing” [tendance visant à se donner une image écologique responsable] involontaire », prévient Christine Lagarde.
> Lire aussi  « Pour une banque centrale, ne pas incorporer les risques climatiques dans sa gestion des risques financiers serait très inquiétant »
Par ailleurs, les entreprises qui le souhaitent peuvent rendre public leur niveau d’impact sur l’environnement, en utilisant une norme dite TCFD (Task Force on Climate-related Financial Disclosures). Au total, 1 500 grandes entreprises y adhèrent, mais sur la base du volontariat. Faut-il rendre la TCFD obligatoire ? MmeLagarde y est favorable. « La situation actuelle me rappelle l’autorégulation qui était en place avant la grande crise financière [de 2008]. On sait où ça nous a menés. »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/05/transition-ecologique-la-prise-de-conscience-des-banquiers-centraux_6082969_3234.html>
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12- Sondage. 59% des Français sont prêts à payer des produits locaux plus cher pour relancer l'économie, Le JDD, 05/06/21, 22h45
Christine Ollivier

Pour relancer l'économie, les Français jeunes, aisés et diplômés sont enclins à dépenser davantage pour des produits locaux, révèle un sondage Ifop pour le JDD. Mais si les sondés se montrent optimistes pour leur avenir personnel, la confiance dans le gouvernement pour aider les entreprises en difficulté fléchit par rapport à la mi-mai.
Pour relancer l'économie, les Français sont prêts, à 59%, à miser sur le made in France et les producteurs locaux, quitte à payer plus. Plus cher, mais pas trop quand même. Selon notre sondage Ifop*, 35% accepteraient de voir la facture s'alourdir jusqu'à 5% pour des produits français, mais seuls 4% paieraient entre 10% et 20% plus cher. Signe de la prise de conscience écologique, les plus jeunes affichent un net penchant pour le local, davantage encore que pour le national : 24% des moins de 35 ans accepteraient de payer entre 5 et 10% plus cher pour un produit fabriqué près de chez eux, et 9% paieraient même entre 10% et 20% plus cher.
> Lire aussi - Bruno Le Maire au JDD : "L'économie française repart fort"
Plus on est aisé et plus on est diplômé, et plus on est enclin à mettre la main au ­portefeuille pour des produits locaux. En revanche, parce qu'il a aussi un coût et que les sympathisants du Rassemblement national sont plus souvent issus des classes populaires, ce sont paradoxalement les moins enclins à soutenir concrètement le patriotisme économique : 51% sont prêts à payer plus cher pour du made in France, contre 69% des sympathisants LFI, 71% des EELV, 76% des LR et 78 % des LREM.
De l'optimisme mais pas pour le pays
Avec la sortie de crise annoncée, les Français se montrent optimistes. En tout cas pour eux-mêmes : 70% voient en rose leur avenir personnel et celui de leur entreprise. Mais nettement moins pour la France : 69% sont pessimistes concernant la situation ­économique. Pour autant, ils font majoritairement confiance à ­l'exécutif pour soutenir les entreprises en difficulté. Une approbation qui ne se dément guère sur ce terrain depuis mars 2020, même si elle fléchit de trois points depuis la mi-mai, à 51%. Signe, peut-être, que les ménages s'inquiètent de la fin du "quoi qu'il en coûte".
Et pour la première fois, l'organisation de la campagne de vaccination, saluée par 52% des Français, fait mieux que le pilotage économique de la crise. Le jugement positif a bondi de 16 points depuis mars, à mesure que le nombre de vaccinés progressait. "Les Français vont-ils garder en tête tout le film du Covid – les lenteurs sur les masques, les tests –, ou seulement la dernière photographie, et la ­vaccination qui monte en puissance ? s'interroge Frédéric Dabi, directeur général de l'Ifop. C'est un vrai sujet pour la présidentielle." 
* Sondage Ifop pour le JDD, réalisé les 3 et 4 juin 2021 auprès d'un échantillon représentatif de 1.015 personnes âgées de 18 ans et plus (méthode des quotas). Les interviews ont eu lieu par questionnaire autoadministré en ligne.
<https://www.lejdd.fr/Economie/sondage-59-des-francais-sont-prets-a-payer-des-produits-locaux-plus-cher-pour-relancer-leconomie-4050002>
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13- Préserver l'environnement avec 1 % du PIB mondial seulement, c'est possible !, Futura sciences, 05/06/21
ETX Daily Up

Tripler les investissements actuels consacrés aux solutions est indispensable pour lutter contre le changement climatique et préserver la biodiversité d'ici 2030, estime une nouvelle étude. 
Réalisée par le Forum économique mondial, en collaboration avec le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et l'initiative Economics of Land Degradation (ELD), cette nouvelle étude estime qu'il faudra investir au total 8.100 milliards de dollars au cours des trois prochaines décennies pour gérer efficacement les conséquences de la crise climatique, préserver la biodiversité ou encore stopper la dégradation des sols.
D'après les estimations de ces experts, ces investissements représenteraient 536 milliards de dollars par an d'ici 2050. Actuellement, les budgets consacrés à financer des solutions pour préserver la nature représentent seulement un dixième du PIB mondial, soit des investissements correspondant à environ 133 milliards de dollars.
Il faut investir dans la nature pour pouvoir continuer à progresser
« La perte de biodiversité coûte déjà à l'économie mondiale 10 % de sa production chaque année. Si nous ne finançons pas suffisamment les solutions fondées sur la nature, nous aurons un impact sur les capacités des pays à progresser dans d'autres domaines vitaux tels que l'éducation, la santé et l'emploi. Si nous ne sauvons pas la nature maintenant, nous ne serons pas en mesure de parvenir à un développement durable », alerte Inger Andersen, directrice exécutive du programme des Nations unies pour l'environnement. « Le rapport est un signal d'alarme pour les gouvernements, les institutions financières et les entreprises, qui doivent investir dans la nature, notamment dans la reforestation, l'agriculture régénérative et la restauration de nos océans », ajoute-t-elle.
Parmi les exemples de fonds dédiés à financer des solutions pour la nature, l'étude mentionne les sommes investies dans la gestion, la conservation et la restauration des forêts, qui nécessiteraient à elles seules 203 milliards de dollars de dépenses annuelles totales dans le monde (soit un peu plus de 25 dollars par an pour chaque citoyen en 2021).
« Si les investissements dans les solutions fondées sur la nature ne peuvent se substituer à une décarbonisation profonde de tous les secteurs de l'économie, ils peuvent contribuer au rythme et à l'ampleur nécessaires de l'atténuation du changement climatique et de l'adaptation à celui-ci », conclut le rapport.
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/developpement-durable-preserver-environnement-1-pib-mondial-seulement-cest-possible-87814/>
En savoir plus :
> Report. State of Finance for Nature <https://www.unep.org/resources/state-finance-nature>, UNEP, 27 May 2021
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14- Le G7 fait un grand pas vers la transparence climatique des entreprises, AFP, 06/06/21, 09:00
Jean-Baptiste Oubrier

Les pays du G7 ont fait un grand pas vers l'obligation pour les entreprises de dévoiler leur risque climatique, qu'ils jugent cruciale pour la transition énergétique, même si un accord reste à trouver au niveau mondial et malgré les réserves d'ONG.
"Nous sommes favorables à la publication obligatoire des données financières liées au climat, qui apportent des informations fiables et utiles à la décision pour les participants de marché", écrit le G7 Finances dans son communiqué à l'issue de sa réunion de deux jours à Londres.
Les déclarations obligatoires visées, qui comprennent par exemple les émissions de CO2 ou les projets d'investissements, doivent concerner toutes les grandes entreprises commerciales.
L'objectif est de leur permettre de mieux évaluer l'impact financier de la crise climatique et d'accompagner la transition verte des pays qui veulent être neutres en carbone en 2050.
Elle est essentielle en outre pour les investisseurs qui sont amenés à financer des grands groupes et qui sont de plus en plus préoccupés par l'impact du climat sur les entreprises, que ce soit leur performance ou leur réputation.
Le G7 dit suivre les recommandations du groupe de travail sur les informations financières liées au climat (TCFD pour Task-force on climate-related financial disclosures), mis en place en 2017 sous l'égide du G20.
Les ministres des Finances sont même allés plus loin en saluant la création du TNFD (Task-force on nature-related financial disclosures), qui ne concerne plus seulement le climat mais également la nature et la bio-diversité.
- Finance pro-nature ? -
Pour l'association WWF France, c'est "un signal important qui devrait permettre de doter cette initiative mondiale d'un mandat lors de la réunion des chefs d'Etat du G20 en octobre prochain", évoquant la nécessité d'une "finance pro-nature".
Sur les risques financiers climatiques, le défi est que chaque pays prenne ses responsabilités et impose la mesure à ses entreprises, et qu'il existe une entente dans la mise au point des règles comptables communes.
Le Royaume-Uni donne l'exemple puisqu'il va forcer les entreprises à rendre public cet impact à partir de 2025, ce qui en fait le plus avancé du G20 en la matière, selon le gouvernement britannique.
Ce n'est cependant pas encore obligatoire dans un premier temps et les entreprises dans le pays sont seulement tenues de publier ces données ou d'expliquer pourquoi elles ne le font pas.
Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau estimait lui mercredi dans un entretien au Financial Times qu'un accord à l'échelle mondiale pourrait voir le jour pour la COP26 à Glasgow en novembre.
"Une publication devrait être obligatoire. C'est une première étape (...) Personne ne s'attendait il y a six mois à ce que nous allions si vite et que nous pourrions avoir une conclusion positive à la COP26", déclarait-il au quotidien des affaires.
- Sortir des énergies fossiles -
Les investisseurs eux-mêmes poussent les puissances du G7 à en faire plus, à l'image de l'association britannique des gérants d'actifs, l'IA, qui presse les régulateurs financiers à s'engager à rendre obligatoire la publication des risques climatiques.
"Avoir des données de haute qualité et comparables sur les risques climatiques des entreprises est crucial pour respecter les objectifs de neutralité carbone", souligne Chris Cummings, directeur général de l'IA.
De leur côté, les ONG préviennent que la mesure ne garantit pas à elle seule que le monde des affaires prendra sa part dans la transition énergétique.
"Les publications auraient dû être obligatoires il y a longtemps, mais à ce stade de la crise climatique et écologique, l'appel pour de meilleures données est une distraction dangereuse", estime David Barmes, de l'association Positive Money. "Les marchés ne seront pas les sauveurs", prévient-il. 
Selon lui, les gouvernements du G7 doivent surtout travailler avec les banques centrales et les régulateurs "pour vraiment désengager la finance des énergies fossiles".
Des ONG estimaient mercredi dans un rapport que les pays du G7 avaient raté une occasion de verdir leur réponse économique à la crise sanitaire, en subventionnant massivement des secteurs polluants, comme l'aérien, malgré leurs engagements sur le climat.
<https://information.tv5monde.com/info/le-g7-fait-un-grand-pas-vers-la-transparence-climatique-des-entreprises-411682 <https://information.tv5monde.com/info/le-g7-fait-un-grand-pas-vers-la-transparence-climatique-des-entreprises-411682>>
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15- Impôt mondial sur les sociétés : six questions sur l'accord conclu entre les pays du G7, France info, 06/06/21, 16:06
Marianne Chenou 

Pour lutter contre le "dumping fiscal", les ministres des Finances des sept pays les plus riches du monde ont décidé d'imposer les entreprises d'"au moins 15%" sur les bénéfices réalisés sur leur sol.
C'est un accord "historique", d'après Bruno Le Maire. Les pays du G7 se sont accordés, samedi 5 juin, sur la mise en place d'un impôt sur les sociétés "d'au moins 15%". Après deux jours de réunion à Londres (Royaume-Uni), les ministres des Finances des sept pays les plus riches de la planète sont parvenus à un accord sur cette mesure qui vise à instaurer un taux d'imposition mondial minimal.
Bruno Le Maire, le ministre français de l'Economie et des Finances, s'est réjoui sur Twitter de la mise en place de cet impôt et a salué sur France info "une étape importante et difficile" désormais franchie avec cet accord.
Mais cette annonce soulève de nombreuses questions, auxquelles France info a tenté d'apporter les réponses.
1 Pourquoi cette idée d'un impôt mondial ?
2 Cet accord est-il vraiment "historique" ?
3 C'est élevé, 15% d'imposition ?
4 Quelles sont les entreprises visées ?
5 Comment ça va marcher ?
6 Quand cet impôt va-t-il être mis en place ?
>> Réponses à ces 6 questions à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/impots/impot-mondial-sur-les-societes-six-questions-sur-l-accord-conclu-entre-les-pays-du-g7_4652045.html>
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En audio
16- Être avocat de la nature : à quel prix ?, France culture, De cause a effets, 01/06/21, de 21h à 22h
Aurélie Luneau

Ils sont engagés pour la préservation de la terre, d'écosystèmes, de territoires en danger et défendent des citoyens souvent victimes de pollutions et d'atteintes à leur environnement et à leur santé. Mais dans ces combats qui se jouent entre le pot de terre et le pot de fer, et dans lesquels les Etats, les administrations et les législations en vigueur ne sont pas forcément des auxiliaires, des avocats subissent des dommages collatéraux insoupçonnés. Tel est le cas de Steven Donziger, entré en lutte contre le groupe pétrolier Texaco-Chevron pour une pollution de grande ampleur commise en Equateur, et aujourd'hui assigné à résidence aux Etats-Unis, sans véritable procès, et ce, depuis plus de 650 jours. 
• Avec nous, pour parler de cette histoire et celles d'autres défenseurs de l'environnement dans ce monde de la justice, Elisabeth Schneiter, journaliste indépendante, qui a collaboré au journal Le Monde, au Figaro, aux Echos, et ces derniers temps à Reporterre ; auteure du livre « Les héros de l’environnement » paru au Seuil, collection ‘Reporterre’.
• Et Marine Calmet, avocate de formation, juriste en droit de l’environnement et des peuples autochtones, porte-parole du collectif ‘Or de question’ contre la mine industrielle en Guyane française. Présidente de l’association Wild Legal, et auteure du livre « Devenir gardiens de la nature », paru aux éditions Tana.
> Emission à réécouter à :
<https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement-du-mardi-01-juin-2021>
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En images
17- Vidéo. Défense de la forêt amazonienne : comment les Indiens waorani ont gagné contre l'industrie pétrolière, France 2, Envoyé spécial, 04/06/21, 09:28

En Equateur, le gouvernement cède petit à petit sa forêt vierge aux compagnies pétrolières. La jungle amazonienne va-t-elle laisser la place aux puits de pétrole ? Ce serait compter sans Nemo, "la gardienne de la forêt" dont "Envoyé spécial" a fait le portrait. A la tête d'un mouvement de résistance, elle a fait plier l'Etat.
En Equateur, le gouvernement cède petit à petit sa forêt vierge aux compagnies pétrolières. Pour éviter à sa région du Pastaza la déforestation et les ravages environnementaux qui s'ensuivent, une communauté d'Indiens waorani a attaqué le gouvernement en justice.
En juillet 2019, elle a remporté une victoire historique devant les tribunaux : empêcher la mise aux enchères de son territoire. "Envoyé spécial" a fait le récit de ce combat à travers le portrait de "Nemo, la gardienne de la forêt". En voici un extrait.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/video-defense-de-la-foret-amazonienne-comment-les-indiens-waorani-ont-gagne-contre-l-industrie-petroliere_4646229.html>
En savoir plus : 
> Némo, la gardienne de la forêt <https://www.france.tv/france-2/envoye-special/2489569-ma-maison-faite-maison.html>, France 2, Envoyé spécial du 03/06/21 à 21h08
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18- G7 : les ministres des finances d'accord pour un impôt de 15% sur les sociétés, TV5Monde, 05/06/21, 19:26

Les ministres des Finances du G7 ont trouvé samedi 5 juin un accord qualifié d'"historique" sur un impôt mondial minimum sur les sociétés de 15% à l'issue d'une réunion de deux jours à Londres. Ils ont également convenu d'une meilleure répartition des recettes fiscales provenant des multinationales, particulièrement les géants du numérique.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://information.tv5monde.com/info/economie-les-ministres-des-finances-du-g7-d-accord-pour-un-impot-de-15-sur-les-societes-411626>
Sur le même sujet :
> G7 finances : les Etats-Unis saluent un « engagement sans précédent » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/05/g7-finances-les-etats-unis-saluent-un-engagement-sans-precedent_6083011_3234.html>, Le Monde avec AFP, 05/06/21, 17h59 
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19- Économie : le G7 vote un accord historique pour un taux d’imposition minimum des sociétés, France 2, journal de 20h, 05/06/21

À Londres (Royaume-Uni), les ministres des Finances des pays du G7 ont voté un accord historique pour mettre en place un taux d’imposition minimum des bénéfices des sociétés, samedi 5 juin.
C’est un accord historique qui ressemble à une révolution. Les ministres des Finances des pays du G7 étaient réunis à Londres, samedi 5 juin, afin de discuter d’une taxe mondiale. Cette dernière porte sur une taxation minimale des bénéfices des multinationales à 15% afin d’éviter le dumping fiscal. "Avec cet accord et ce taux d’imposition minimum, nous pouvons nous assurer que les pays et les entreprises, où qu'ils opèrent, sont sur un pied d’égalité", s’est réjoui Rishi Sunak, ministre des Finances du Royaume-Uni.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/sommet-du-g7/economie-le-g7-vote-un-accord-historique-pour-un-taux-dimposition-minimum-dessocietes_4652207.html>
Sur le même sujet :
> Taxe mondiale sur les entreprises : quels bénéfices pour la France ? <https://www.francetvinfo.fr/economie/impots/reforme-fiscale/taxe-mondiale-sur-les-entreprises-quels-benefices-pour-la-france_4652241.html>, France 2, journal de 20h, 05/06/21
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Une publication
20- Relions-nous ! - La constitution des liens, an 1, Collectif, Editions Les Liens qui Libèrent, 02/06/21

Nous vivons une vraie crise de la représentation et donc une vraie crise politique. Nous continuons à interpréter le monde selon des concepts dépassés, un peu comme ces étoiles dont nous admirons l’éclat alors qu’elles sont éteintes depuis bien longtemps… Aujourd’hui, le cœur des savoirs n’est plus la séparabilité, mais à l’inverse, les liens, les interdépendances, les cohabitations.
Cinquante des plus éminents philosophes, scientifiques, économistes, historiens, anthropologues, médecins, juristes, écrivains…, chacun dans leur domaine, éclairent magistralement cette transition à l’œuvre et émettent des propositions pour mieux la conforter ou l’émanciper. Cette Constitution dessine à la lumière des liens, un nouveau paysage de la pensée, et donc d’une certaine manière, un nouveau corps politique.
Les immenses défis qui se posent à nous – environnementaux, sanitaires, politiques, économiques, psychiques ou sociaux – exigent que nous pensions, expérimentions et fassions vivre cette transition qui touche à la fois nos savoirs, mais également nos perceptions et nos émotions. La Constitution des liens est une matière vive à délibérer, amender ou enrichir, et une invitation à réapprendre ensemble à dire le monde redevenu infini… 
Relions-nous ! - La constitution des liens, an 1, Collectif, Editions Les Liens qui Libèrent, 02/06/21, ISBN : 979-10-209-0981-7, EAN : 9791020909817, 224 pages, 10 €.
<http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Relions_nous_!-9791020909817-1-1-0-1.html>
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Une annonce
21- En ligne. La publicité au service d'une consommation moderne et responsable, Comité économique et social européen (CESE), 21/06/21, de 10h à 13h

Dans le cadre de l'élaboration de son avis d'initiative sur le thème "La publicité au service d’une consommation moderne et responsable", le Comité économique et social européen (CESE) organise une audition qui visera à recueillir le point de vue de différents acteurs. Les conclusions de l'audition seront ensuite intégrées dans l'avis.
Evènement on line gratuit.
> Pour connaître le programme et s’inscrire :
<https://www.eesc.europa.eu/fr/agenda/our-events/events/advertising-modern-responsible-consumption>
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— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat. 
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>,  100 propositions de Nicolas Hulot pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
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