[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP26 (lundi 14 juin)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 14 Juin 07:50:48 CEST 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- La banquise fond deux fois plus vite que prévu, selon une étude britannique <https://www.sudouest.fr/international/la-banquise-fond-deux-fois-plus-vite-que-prevu-selon-une-etude-britannique-3599938.php>, AFP, 04/06/21, 03:00
2- Réchauffement climatique : les lacs d'Europe et d'Amérique du Nord menacés d'asphyxie <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/rechauffement-climatique-les-lacs-d-europe-et-d-amerique-du-nord-menaces-d-asphyxie_4650309.html>, France info, 04/06/21, 06:42
3- Loi climat. Le Sénat veut « rehausser les ambitions environnementales » du projet de loi <https://www.ouest-france.fr/politique/institutions/senat/loi-climat-le-senat-veut-rehausser-les-ambitions-environnementales-du-projet-de-loi-1eaa7e8c-c547-11eb-aec1-d3b57750ff4c>, Ouest-France avec AFP, 04/06/21, 17h19
4- Météo France accroît sa puissance de calcul pour mieux prédire les phénomènes à risque <https://www.actu-environnement.com/ae/news/meteo-france-puissance-calcul-predire-phenomenes-risque-37652.php4>, Actu-environnement, 04/06/21
5- Le G7 fait un grand pas vers la transparence climatique des entreprises <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20210606-le-g7-fait-un-grand-pas-vers-la-transparence-climatique-des-entreprises>, AFP, 06/06/21, 09:00
6- Inondations au Sri Lanka : au moins 17 morts et des milliers de sans-abri <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/inondations-au-sri-lanka-au-moins-17-morts-et-des-milliers-de-sans-abri_154822>, AFP, 07/06/21, 14:00
7- Malgré la pandémie, nouveau record de concentration de CO2 dans l'air (agence américaine) <https://www.geo.fr/environnement/malgre-la-pandemie-nouveau-record-de-concentration-de-co2-dans-lair-agence-americaine-205041>, AFP, 07/06/21, 21:00
8- Transformer le CO2 en carbone luminescent : une découverte éblouissante <https://www.enerzine.com/transformer-le-co2-en-carbone-luminescent-une-decouverte-eblouissante/34373-2021-06>, Enerzine, 07/06/21
9- Reporting climat : après l’appel du G7, quels sont les outils à disposition des entreprises <https://www.novethic.fr/actualite/finance-durable/isr-rse/reporting-climat-apres-l-appel-du-g7-quels-sont-les-outils-a-disposition-des-entreprises-149877.html>, Novethic, 08/06/21
10- En France, les dépenses publiques favorables au climat ont doublé en dix ans, mais restent insuffisantes <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/09/en-france-les-depenses-publiques-favorables-au-climat-ont-double-en-dix-ans-mais-restent-insuffisantes_6083453_3244.html>, Le Monde, maj le 09/06/21 à 11h18
11- Shell promet d'accélérer sa transition énergétique après un revers en justice <https://information.tv5monde.com/info/shell-promet-d-accelerer-sa-transition-energetique-apres-un-revers-en-justice-412117>, AFP, 09/06/21, 17:00
12- Climat : les banques européennes mal préparées à la perte de valeur de leurs actifs fossiles <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/10/climat-les-banques-europeennes-mal-preparees-a-la-perte-de-valeur-de-leurs-actifs-fossiles_6083587_3234.html>, Le Monde, 10/06/21, 11h00
13- Entretien. Le carbone noir, fléau climatique pour l'Arctique <https://information.tv5monde.com/info/le-carbone-noir-fleau-climatique-pour-l-arctique-412290>, AFP, 10/06/21, 15:00
14- Sécheresse : fort risque cet été sur une grande partie de la France <https://information.tv5monde.com/info/secheresse-fort-risque-cet-ete-sur-une-grande-partie-de-la-france-412450>, AFP, 11/06/21, 15:00
15- Conseil d’Etat : le rapporteur public demande au gouvernement de muscler sa politique climatique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/11/conseil-d-etat-le-rapporteur-public-demande-au-gouvernement-de-muscler-sa-politique-climatique_6083758_3244.html>, Le Monde, 11/06/21, 18h33 
16- Tribune. « Le projet de loi Climat et résilience constitue une double occasion manquée : respecter l’accord de Paris et faire confiance à la science » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/06/12/le-projet-de-loi-climat-et-resilience-constitue-une-double-occasion-manquee-respecter-l-accord-de-paris-et-faire-confiance-a-la-science_6083846_3232.html>, Le Monde, 12/06/21, 08h00 
17- Il était une fois dans l'Ouest : la sécheresse <https://information.tv5monde.com/info/il-etait-une-fois-dans-l-ouest-la-secheresse-412552>, AFP, 12/06/21, 10:00
18- Masques et cortège rouge : des milliers de manifestants exhortent le G7 à agir pour le climat <https://information.tv5monde.com/info/masques-et-cortege-rouge-des-milliers-de-manifestants-exhortent-le-g7-agir-pour-le-climat>, AFP, 12/06/21, 19:00
En images
19- Réchauffement climatique : les lacs en manque d'oxygène <https://www.francetvinfo.fr/animaux/especes-menacees/rechauffement-climatique-les-lacs-en-manque-d-oxygene_4652235.html>, France 2, journal de 20h, 05/06/21
20- Sécheresse en Californie : l’étonnante opération de sauvetage des saumons <https://www.lci.fr/environnement-ecologie/video-secheresse-en-californie-l-etonnante-operation-de-sauvetage-des-saumons-2188162.html>, TF1, journal de 20h, 07/06/21
21- Quel est l'impact écologique de nos retours produits ? "Envoyé spécial" a calculé l'empreinte carbone de leurs incroyables périples <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/video-quel-est-l-impact-ecologique-de-nos-retours-produits-envoye-special-a-calcule-l-empreinte-carbone-de-leurs-incroyables-periples_4656747.html>, Envoyé spécial, 10/06/21, 16:51
Une publication
22- L’Ademe publie le guide « Rafraîchir les villes, des solutions variées » : 19 solutions pour lutter contre le réchauffement urbain <https://presse.ademe.fr/2021/06/lademe-publie-le-guide-rafraichir-les-villes-des-solutions-variees-19-solutions-pour-lutter-contre-le-rechauffement-urbain.html>, Ademe, communiqué du 03/06/21

Bien à vous,
Florence

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ÉTUDES & RAPPORT DU JOUR : — La banquise située sur les côtes de l'Arctique fond jusqu'à deux fois plus vite qu'estimé jusqu'ici, selon une étude de l'University College London (UCL). (cf. item 1)
— Sous l’effet de l’élévation des températures, les lacs ont perdu en moyenne 5,5% d'oxygène en surface et 18,6% dans les eaux profondes pendant les 30 dernières années, selon le "Global lake ecological observatory network ». (cf. item 2, suite & 19)
— Malgré la pandémie de coronavirus, le taux de CO2 dans l'atmosphère a atteint en mai un record depuis qu'il a commencé à être mesuré il y a 63 ans par un observatoire à Hawaï, ont annoncé les scientifiques de l'Agence nationale océanique et atmosphérique (NOAA). (cf. item 7 & suite)
— Les onze principales banques de la zone euro cumulent un stock de plus de 530 milliards d’euros d’actifs liés aux énergies fossiles, équivalent à 95 % du total de leurs fonds propres. (cf. item 12 & suite)
CITATION DU JOUR : "Nous sommes favorables à la publication obligatoire des données financières liées au climat, qui apportent des informations fiables et utiles à la décision pour les participants de marché", écrit le G7 Finances dans son communiqué à l'issue de sa réunion de deux jours à Londres (cf. item 5 & 9)
TECHNOLOGIE DU JOUR : Une équipe de recherche de l’Université d’Ottawa réalise une percée en créant du carbone solide luminescent à partir de CO2 gazeux. (cf. item 8)
CHIFFRES DU JOUR : — Un boost de 10 millions de milliards d'opérations à la seconde, c’est la vitesse supérieure que Météo France s’offre avec 2 nouveaux supercalculateurs, Bélénos et Taranis. (cf. item 4)
— En France, les dépenses fiscales et budgétaires sont passées de 15 milliards d’euros en 2012 à 31 milliards en 2021. Mais pendant cette décennie, l’Etat a également fortement soutenu des secteurs carbonés. (cf. item 10)
PROMESSE DU JOUR : Sans dévoiler de mesures concrètes ni de calendrier précis, le géant pétrolier Shell a promis d'accélérer sa stratégie climatique en réduisant davantage ses émissions carbone à la suite d'une décision de justice défavorable aux Pays-Bas. (cf. item 11)
QUESTION DU JOUR : Quel est le lien entre trafic maritime et carbone noir ? (cf. item 13)
INJONCTION DU JOUR : La pression monte d’un cran pour contraindre le gouvernement à muscler ses politiques de lutte contre le dérèglement climatique. Cette fois, elle ne vient pas de la rue et des marcheurs pour le climat mais de la salle du contentieux du Conseil d’Etat. (cf. item 15)
SOUHAIT DU JOUR : Le Sénat souhaite « rehausser les ambitions environnementales » du projet de loi climat, a indiqué Jean-François Longeot, président de la commission de l’Aménagement du territoire. (cf. item 3 & 16)
IMPACTS DU JOUR : — Des inondations et coulées de boue provoquées par les pluies de mousson au Sri Lanka ont fait au moins 17 morts et obligé 270.000 personnes à quitter leur domicile submergé. (cf. item 6)
— Lacs à leur plus bas niveau historique, feux de forêts précoces, restrictions d'eau et maintenant vague de chaleur potentiellement record : l'été n'a pas encore officiellement débuté que l'Ouest des Etats-Unis subit déjà de plein fouet les effets d'une sécheresse chronique, encore aggravée par le changement climatique. (cf. item 17, suite & 22)
— Retourner un produit acheté sur internet, c'est facile, et le plus souvent gratuit. Mais quel est l'impact écologique de ces retours dont les grandes marques ont fait un argument commercial ? (cf. item 21)
ALTERNATIVE DU JOUR : Alors que les vagues de chaleur sont de plus en plus fréquentes, intenses, longues et que les experts prévoient une multiplication par trois de la climatisation en Europe d’ici à 2050, il est essentiel d’explorer d’autres solutions pour apporter de la fraîcheur en ville. (cf. item 22)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- La banquise fond deux fois plus vite que prévu, selon une étude britannique, AFP, 04/06/21, 03:00

La banquise située sur les côtes de l'Arctique fond jusqu'à deux fois plus vite qu'estimé jusqu'ici, selon une étude, rendue publique vendredi par l'University College London (UCL), aux implications inquiétantes pour le réchauffement climatique. 
L'étude, parue dans la revue The Cryosphere, conclut que la glace dans les principales régions côtières arctiques s'amincit à un rythme de 70 à 100% plus rapide que le consensus établi.
Cause de cette réévaluation spectaculaire : l'utilisation par les chercheurs de cartes plus récentes concernant l'épaisseur de la neige au-dessus de la glace, qui prennent cette fois-ci en compte l'impact de plusieurs décennies de changement climatique.
L'épaisseur de la banquise est en effet estimée en mesurant la hauteur de la glace au-dessus de l'eau, une mesure faussée par la quantité de neige qui pèse sur la banquise.
"Les calculs précédents sur l'épaisseur de la banquise étaient basés sur une carte de la neige mise à jour pour la dernière fois il y a 20 ans", a expliqué le doctorant Robbie Mallett, qui a dirigé l'étude. 
"Comme la banquise commence à se former de plus en plus tard dans l'année, la neige qui la recouvre a moins de temps pour s'accumuler", poursuit-il. "Nos calculs tiennent pour la première fois compte de cette diminution et suggèrent que la banquise fond plus rapidement que nous le pensions."
Les chercheurs ont utilisé un satellite de l'Agence spatiale européenne pour calculer la hauteur de la glace au-dessus de l'eau et en déduire son épaisseur totale réelle, complétant cette estimation avec un nouveau modèle pour calculer l'épaisseur de la neige, développé avec l'Université d'État du Colorado (Etats-Unis). 
Combinés, ces résultats leur ont permis de mesurer le taux global de diminution de la glace, ainsi que sa variabilité d'une année à l'autre.
Cela constitue "une avancée majeure" pour rendre "plus précise l'interprétation des données que nous recevons des satellites", a estimé la professeure Julienne Stroeve, co-autrice du rapport, rappelant que l'Arctique se réchauffe trois fois plus vite que la moyenne mondiale.
L'épaisseur de la banquise constitue par ailleurs un "indicateur sensible de la santé de l'Arctique", a ajouté M. Mallett. 
"Elle est importante car une glace plus épaisse agit comme une couverture isolante, empêchant l'océan de réchauffer l'atmosphère en hiver, et protégeant l'océan du soleil en été", a-t-il expliqué, ajoutant qu'une "glace plus mince avait également moins de chances de survivre pendant la fonte estivale".
<https://www.sudouest.fr/international/la-banquise-fond-deux-fois-plus-vite-que-prevu-selon-une-etude-britannique-3599938.php>
Sur le même sujet :
> La banquise arctique fond 70 à 100 % plus vite que prévu <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/arctique-banquise-arctique-fond-70-100-plus-vite-prevu-87825/>, Futura-sciences, ETX Daily Up, 04/06/21
En savoir plus :
> Faster decline and higher variability in the sea ice thickness of the marginal Arctic seas when accounting for dynamic snow cover <https://www.the-cryosphere.net/about/news_and_press/2021-06-04_faster-decline-and-higher-variability-in-the-sea-ice-thickness-of-the-marginal-arctic-seas-when-accounting-for-dynamic-snow-cover.html>, The Cryosphere, 4 june 2021
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2- Réchauffement climatique : les lacs d'Europe et d'Amérique du Nord menacés d'asphyxie, France info, 04/06/21, 06:42

Les lacs ont perdu en moyenne 5,5% d'oxygène en surface et 18,6% dans les eaux profondes pendant les 30 dernières années, selon le "Global lake ecological observatory network".
Le "Global lake ecological observatory network" publie une étude, dans la revue spécialisée Nature, sur l'appauvrissement des taux d'oxygène dans les lacs, à laquelle a participé l'Institut national de la recherche agronomique (Inra). Selon cette étude, les lacs d'Europe et d'Amérique du Nord sont menacés d'asphyxie à cause du réchauffement climatique.
Les scientifiques ont étudié 45 000 échantillons d'eau prélevés dans 400 lacs, dont ceux d'Annecy (Haute-Savoie) et du Bourget (Savoie), en France. Ils ont constaté que ces lacs ont perdu en moyenne 5,5% d'oxygène en surface et 18,6% dans les eaux profondes pendant les 30 dernières années.
Avec la hausse des températures, l'oxygène moins soluble dans l'eau
Cette différence s'explique par le fait que, avec les températures plus chaudes, l'oxygène est moins soluble dans l'eau, les échanges sont donc plus compliqués avec les couches profondes.
Cette perte d'oxygène est trois à neuf fois plus rapide dans les lacs que dans les océans. Cela représente un danger pour les organismes vivants, comme les poissons, car ils dépendent du niveau d'oxygène dans l'eau. Une baisse trop importante peut mener, lit-on dans l'étude, au déclin de certaines espèces. À l'inverse, cela favorise le développement de microorganismes comme des bactéries qui produisent du méthane. Par exemple, dans le lac du Bourget, la vie n'est plus possible pour les poissons ou les vers à 20 mètres de profondeur entre septembre et novembre, en raison de l'absence totale d'oxygène.
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/rechauffement-climatique-les-lacs-d-europe-et-d-amerique-du-nord-menaces-d-asphyxie_4650309.html>
Sur le même sujet :
> Nos lacs perdent leur oxygène <https://www.lemonde.fr/blog/huet/2021/06/04/nos-lacs-perdent-leur-oxygene/>, Blog Sciences, 04/06/21
En savoir plus :
> Widespread deoxygenation of temperate lakes <https://www.nature.com/articles/s41586-021-03550-y>, Nature, 02 June 2021
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3- Loi climat. Le Sénat veut « rehausser les ambitions environnementales » du projet de loi, Ouest-France avec AFP, 04/06/21, 17h19

Le Sénat souhaite « rehausser les ambitions environnementales » du projet de loi climat, a indiqué Jean-François Longeot, président de la commission de l’Aménagement du territoire, ce vendredi 4 juin.
Avec 502 amendements adoptés en commission, le Sénat dominé par l’opposition de droite entend « rehausser les ambitions environnementales » du projet de loi climat, a affirmé ce vendredi 4 juin le président de la commission de l’Aménagement du territoire, Jean-François Longeot (centriste).
Près de 2 000 amendements déposés en commission
En commission, où un nombre record de près de 2 000 amendements avait été déposé, les sénateurs ont souhaité « rendre crédibles les engagements européens de la France » (réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % en 2030), alors que « le projet de loi sécurise à peine un quart de cet objectif », a indiqué Jean-François Longeot lors d’une conférence de presse.
Inspiré des travaux de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) voulue par Emmanuel Macron, le projet gouvernemental comprend une batterie de mesures touchant aussi bien aux secteurs des transports, du logement, de la consommation, de l’agriculture ou de la publicité.
« Il était important de ne pas perdre de vue que ce texte touche essentiellement nos concitoyens dans leur quotidien », a souligné Marta de Cidrac (LR), une des rapporteurs.
>> Suite à lire à :
<https://www.ouest-france.fr/politique/institutions/senat/loi-climat-le-senat-veut-rehausser-les-ambitions-environnementales-du-projet-de-loi-1eaa7e8c-c547-11eb-aec1-d3b57750ff4c>
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4- Météo France accroît sa puissance de calcul pour mieux prédire les phénomènes à risque, Actu-environnement, 04/06/21
Fanny Bouchaud  

Avec deux nouveaux supercalculateurs, Bélénos et Taranis, Météo France veut passer à la vitesse supérieure. Les phénomènes météorologiques et climatiques sont très difficiles à prévoir, ils nécessitent des modèles très gourmands en puissance de calcul. En s'offrant ces deux « bêtes de course » à 55 millions d'euros, l'institution s'offre donc la capacité de traiter le flux d'observations satellites grandissant et d'accéder à de meilleurs modèles prédictifs. Ce qui représente un boost de 10 millions de milliards d'opérations à la seconde.
Jusque-là, Météo France ne disposait que de modèles dits déterministes pour les petites échelles. À présent, l'institut peut faire tourner ses deux modèles, AROME (pour le régional) et ARPEGE (pour les phénomènes globaux) à petite échelle. Et surtout en tirer des résultats fiables. AROME est à présent capable de prédire des phénomènes météorologiques à une échelle de 500 m et ARPEGE, à une échelle d'un kilomètre.
Au-delà du gain pour les prévisions météo, ces nouvelles ressources, devaient permettre de gagner une à deux heures sur la prédiction des phénomènes dangereux et donc sur les alertes vigilance, selon Météo France. Par ailleurs, un des deux supercalculateurs sera dédié à la recherche sur le changement climatique. Ses données alimenteront les études du Centre national de recherche météorologique (CNRM) et les rapports du Giec. Les chercheurs du CNRM travaillent d'ailleurs sur les liens entre les épisodes climatiques et le réchauffement.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/meteo-france-puissance-calcul-predire-phenomenes-risque-37652.php4>
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5- Le G7 fait un grand pas vers la transparence climatique des entreprises, AFP, 06/06/21, 09:00
Jean-Baptiste Oubrier

Les pays du G7 ont fait un grand pas vers l'obligation pour les entreprises de dévoiler leur risque climatique, qu'ils jugent cruciale pour la transition énergétique, même si un accord reste à trouver au niveau mondial et malgré les réserves d'ONG.
"Nous sommes favorables à la publication obligatoire des données financières liées au climat, qui apportent des informations fiables et utiles à la décision pour les participants de marché", écrit le G7 Finances dans son communiqué à l'issue de sa réunion de deux jours à Londres.
Les déclarations obligatoires visées, qui comprennent par exemple les émissions de CO2 ou les projets d'investissements, doivent concerner toutes les grandes entreprises commerciales.
L'objectif est de leur permettre de mieux évaluer l'impact financier de la crise climatique et d'accompagner la transition verte des pays qui veulent être neutres en carbone en 2050.
Elle est essentielle en outre pour les investisseurs qui sont amenés à financer des grands groupes et qui sont de plus en plus préoccupés par l'impact du climat sur les entreprises, que ce soit leur performance ou leur réputation.
Le G7 dit suivre les recommandations du groupe de travail sur les informations financières liées au climat (TCFD pour Task-force on climate-related financial disclosures), mis en place en 2017 sous l'égide du G20.
Les ministres des Finances sont même allés plus loin en saluant la création du TNFD (Task-force on nature-related financial disclosures), qui ne concerne plus seulement le climat mais également la nature et la bio-diversité.
- Finance pro-nature ? -
Pour l'association WWF France, c'est "un signal important qui devrait permettre de doter cette initiative mondiale d'un mandat lors de la réunion des chefs d'Etat du G20 en octobre prochain", évoquant la nécessité d'une "finance pro-nature".
Sur les risques financiers climatiques, le défi est que chaque pays prenne ses responsabilités et impose la mesure à ses entreprises, et qu'il existe une entente dans la mise au point des règles comptables communes.
Le Royaume-Uni donne l'exemple puisqu'il va forcer les entreprises à rendre public cet impact à partir de 2025, ce qui en fait le plus avancé du G20 en la matière, selon le gouvernement britannique.
Ce n'est cependant pas encore obligatoire dans un premier temps et les entreprises dans le pays sont seulement tenues de publier ces données ou d'expliquer pourquoi elles ne le font pas.
Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau estimait lui mercredi dans un entretien au Financial Times qu'un accord à l'échelle mondiale pourrait voir le jour pour la COP26 à Glasgow en novembre.
"Une publication devrait être obligatoire. C'est une première étape (...) Personne ne s'attendait il y a six mois à ce que nous allions si vite et que nous pourrions avoir une conclusion positive à la COP26", déclarait-il au quotidien des affaires.
- Sortir des énergies fossiles -
Les investisseurs eux-mêmes poussent les puissances du G7 à en faire plus, à l'image de l'association britannique des gérants d'actifs, l'IA, qui presse les régulateurs financiers à s'engager à rendre obligatoire la publication des risques climatiques.
"Avoir des données de haute qualité et comparables sur les risques climatiques des entreprises est crucial pour respecter les objectifs de neutralité carbone", souligne Chris Cummings, directeur général de l'IA.
De leur côté, les ONG préviennent que la mesure ne garantit pas à elle seule que le monde des affaires prendra sa part dans la transition énergétique.
"Les publications auraient dû être obligatoires il y a longtemps, mais à ce stade de la crise climatique et écologique, l'appel pour de meilleures données est une distraction dangereuse", estime David Barmes, de l'association Positive Money. "Les marchés ne seront pas les sauveurs", prévient-il. 
Selon lui, les gouvernements du G7 doivent surtout travailler avec les banques centrales et les régulateurs "pour vraiment désengager la finance des énergies fossiles".
Des ONG estimaient mercredi dans un rapport que les pays du G7 avaient raté une occasion de verdir leur réponse économique à la crise sanitaire, en subventionnant massivement des secteurs polluants, comme l'aérien, malgré leurs engagements sur le climat.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20210606-le-g7-fait-un-grand-pas-vers-la-transparence-climatique-des-entreprises>
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6- Inondations au Sri Lanka : au moins 17 morts et des milliers de sans-abri, AFP, 07/06/21, 14:00

Des sauveteurs de l'Armée sri-lankaise ont pu distribuer lundi, à bord de canots, de la nourriture aux habitants des quartiers de la capitale Colombo, victimes d'inondations dues aux pluies de mousson, qui ont fait au moins 17 morts sur toute l'île. 
Au moins 17 personnes sont mortes depuis vendredi dans les inondations de 10 des 25 districts du pays, provoquées par ces précipitations torrentielles.
Des soldats ont secouru lundi 27 personnes bloquées dans une région, au nord de Colombo, après des opérations conduites un peu plus tôt pour évacuer des centaines de personnes de leurs maisons inondées pendant le week-end. 
Selon le Centre de gestion des catastrophes, les conditions générales semblaient s'améliorer lundi, mais une alerte aux coulées de boue restait en vigueur dans les 10 districts inondés. 
Dans le district central de Kegalle, des sauveteurs ont été guidés par un chien de compagnie jusqu'à la maison de ses maîtres ensevelis par une coulée de boue dimanche. 
Mais les quatre membres de cette famille, âgés de 23 à 57 ans, ont tous été retrouvés morts.
Selon les autorités, les eaux de crue dans la région étaient en train de refluer lundi, mais environ 161.000 personnes ne pouvaient toujours pas rentrer chez elles. 
Des habitants de Kelaniya, dans la banlieue de Colombo, marchaient, de l'eau jusqu'à la taille, dans les rues transformées en canaux, tandis que d'autres circulaient à la rame sur des radeaux de fortune. 
"Notre cuisine est toujours inondée et nous nous sommes débrouillés grâce aux plats cuisinés distribués par les militaires", a déclaré à l'AFP par téléphone Kusuma Dahanayake depuis Gampaha, le district le plus touché, à la lisière de Colombo.
Il s'agit, selon cette dame de 73 ans, de la pire inondation qu'elle ait connue depuis qu'elle a emménagé dans sa maison en 1995.
La mousson frappe cette île d'Asie du Sud deux fois par an. Ses pluies sont vitales pour l'irrigation et la production d'hydroélectricité, mais elles entraînent aussi à chaque fois leur lot de morts et de destructions.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/inondations-au-sri-lanka-au-moins-17-morts-et-des-milliers-de-sans-abri_154822>
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7- Malgré la pandémie, nouveau record de concentration de CO2 dans l'air (agence américaine), AFP, 07/06/21, 21:00

Malgré la pandémie de coronavirus, le taux de CO2 dans l'atmosphère a atteint en mai un plus haut depuis qu'il a commencé à être mesuré il y a 63 ans par un observatoire à Hawaï, ont annoncé lundi des scientifiques en sonnant l'alarme.
En mai 2021, la barre des 419 parties par million (ppm), unité de mesure utilisée pour quantifier la pollution dans l'air, a été franchie, selon l'Agence nationale océanique et atmosphérique (NOAA). 
Ces mesures ont été effectuées à l'observatoire de Mauna Loa à Hawaï, idéalement situé en hauteur sur un volcan, où elles sont relevées depuis 1958.
Le mois de mai est généralement celui qui enregistre un taux de dioxyde de carbone le plus élevé chaque année. L'année dernière, en mai 2020, le taux relevé était de 417 ppm. 
"Il n'y a pas eu de signe observable dans les données des perturbations économiques mondiales causées par la pandémie de coronavirus", a souligné l'institution. 
Par ailleurs, d'autres preuves scientifiques indiquent que ce taux n'avait en réalité pas été atteint depuis des millions d'années.
Ce niveau "est comparable" à ce qu'il était il y a "entre 4,1 et 4,5 millions d'années, lorsque le CO2 était proche ou au-dessus des 400 ppm", a déclaré l'Agence dans un communiqué. A l'époque, le niveau de la mer était plus élevé d'une vingtaine de mètres, et de larges forêts occupaient des région de l'Arctique, selon des études. 
"Nous ajoutons environ 40 milliards de tonnes de pollution au CO2 dans l'atmosphère chaque année", s'est alarmé Pieter Tans, scientifique pour NOAA. "Si nous voulons éviter un changement climatique catastrophique, la plus haute de nos priorités doit être de réduire la pollution au CO2 à zéro à la date la plus proche possible." 
Le dioxyde de carbone est généré par la combustion d'énergies fossiles pour les transports ou la production d'électricité, mais aussi par d'autres pratiques comme la fabrication de ciment, la déforestation... 
Ce gaz à effet de serre a pour effet d'emprisonner la chaleur, causant peu à peu un réchauffement de la planète. Il persiste dans l'atmosphère et les océans durant des milliers d'années, souligne NOAA.
"Malgré des décennies de négociations, la communauté mondiale a été incapable de ralentir de façon significative, encore moins de renverser, les augmentations annuelles des niveaux de CO2 dans l'atmosphère", a déploré l'Agence américaine.
<https://www.geo.fr/environnement/malgre-la-pandemie-nouveau-record-de-concentration-de-co2-dans-lair-agence-americaine-205041>
En savoir plus : 
> Carbon dioxide peaks near 420 parts per million at Mauna Loa observatory <https://research.noaa.gov/article/ArtMID/587/ArticleID/2764/Coronavirus-response-barely-slows-rising-carbon-dioxide>, National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), June 7, 2021
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8- Transformer le CO2 en carbone luminescent : une découverte éblouissante, Enerzine, 07/06/21

Une équipe de recherche de l’Université d’Ottawa réalise une percée en créant du carbone solide luminescent à partir de CO2 gazeux
En s’aidant d’une source de lumière visible, une équipe de recherche de l’Université d’Ottawa est parvenue à transformer le dioxyde de carbone (CO2) gazeux en carbone solide émettant de la lumière. Cette nouvelle façon peu énergivore de réduire le CO2 en carbone solide aura un impact dans une multitude de domaines.
Pour en savoir plus, nous nous sommes entretenus avec Jaspreet Walia, stagiaire postdoctoral à l’École de science informatique et de génie électrique de l’Université d’Ottawa, et Pierre Berini, chercheur principal, professeur éminent et titulaire de la Chaire de recherche de l’Université en photonique des plasmons de surface.
Parlez-nous de votre découverte
« Nous avons réduit le dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre, en carbone solide sur une surface d’argent nanostructuré illuminée de lumière verte, et ce, sans faire appel à d’autres réactifs. Lorsque la lumière verte les excite, les électrons énergétiques sur la surface d’argent sont attirés vers les molécules de dioxyde de carbone, ce qui amorce la dissociation. On a aussi découvert que les dépôts de carbone en question émettent une intense lumière jaune, un processus appelé photoluminescence. » indique Pierre Berini.
>> Suite à lire à :
<https://www.enerzine.com/transformer-le-co2-en-carbone-luminescent-une-decouverte-eblouissante/34373-2021-06>
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9- Reporting climat : après l’appel du G7, quels sont les outils à disposition des entreprises, Novethic, 08/06/21
Arnaud Dumas

Climat et biodiversité doivent être mieux pris en compte par les entreprises, selon les ministres des Finances du G7. Lors de leur réunion des 4 et 5 juin, ils ont déclaré vouloir rendre obligatoire pour les entreprises la communication sur les risques financiers liés au climat et citent notamment la Task force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD), le cadre de reporting international né pendant la COP 21. Ils ont également applaudi la création de son homologue pour la biodiversité.
Les ministres des Finances du G7 veulent faire la lumière sur les risques financiers liés au climat pesant sur le monde économique. Lors de leur réunion à Londres, le week-end du 4 et 5 juin, ils se sont prononcés en faveur d’une communication obligatoire des données relatives à ces risques par les entreprises, un peu à la manière dont elles communiquent déjà sur leurs données comptables. La raison est simple. "Nous soulignons la nécessité de verdir le système financier mondial afin que les décisions financières prennent en compte les considérations climatiques", expliquent les ministres des sept grandes puissances mondiales.
En clair, si les entreprises divulguent des informations sur leur exposition au risque climatique, sur leur contribution au changement climatique, et sur la manière dont elles gèrent ces risques, les investisseurs peuvent alors sélectionner celles les mieux positionnées pour atteindre la neutralité carbone. Mais pour cela, "les investisseurs ont besoin d’une information de bonne qualité, comparable et fiable sur les risques climatiques", rappellent les ministres des Finances.
Des outils existent déjà pour effectuer ce reporting et le G7 y fait directement référence dans son appel du week-end dernier. La Task-force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD), un groupe de travail créé en 2015 pendant la COP 21, a élaboré un cadre permettant d’effectuer cette communication. Jusqu’à maintenant, ce reporting TCFD ne se faisait que sur une base volontaire, avec à l’heure actuelle près de 1700 entreprises dans le monde s’y référant. Récemment, le Royaume-Uni et la Nouvelle Zélande ont déclaré vouloir le rendre obligatoire pour leurs entreprises. Le G7 leur emboîte donc le pas.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/finance-durable/isr-rse/reporting-climat-apres-l-appel-du-g7-quels-sont-les-outils-a-disposition-des-entreprises-149877.html>
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10- En France, les dépenses publiques favorables au climat ont doublé en dix ans, mais restent insuffisantes, Le Monde, maj le 09/06/21 à 11h18
Audrey Garric

Ces dépenses fiscales et budgétaires sont passées de 15 milliards d’euros en 2012 à 31 milliards en 2021. Mais pendant cette décennie, l’Etat a également fortement soutenu des secteurs carbonés. 
Parmi les nombreuses leçons qui peuvent être tirées de la crise des « gilets jaunes », il en est une qui concerne l’action climatique : l’Etat doit accompagner financièrement les ménages et les entreprises dans la transition écologique. Pour y voir plus clair sur les sommes déjà mobilisées, le centre de réflexion I4CE (Institut de l’économie pour le climat) s’est lancé dans un exercice inédit : passer au crible l’ensemble du budget de l’Etat depuis dix ans afin d’identifier les dépenses budgétaires et fiscales favorables – et défavorables – au climat.
Il ressort de cette étude, publiée mercredi 9 juin et que Le Monde a obtenu en exclusivité, que les dépenses publiques qui contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre ont doublé, passant de 15 milliards d’euros en 2012 à 31 milliards en 2021, soit une progression de 0,7 % à 1,3 % du PIB. Ces dépenses, qui s’élèvent à 200 milliards d’euros en cumulé sur la décennie, sont majoritairement réparties entre trois secteurs-clés : la mobilité bas carbone (72 milliards), la production d’énergies décarbonées (61 milliards) et la rénovation des bâtiments (37 milliards).
Le plan de relance postpandémie de Covid-19, présenté en septembre 2020 et traduit dans les dernières lois de finances, a constitué une « accélération inédite »,note I4CE, avec 5,6 milliards supplémentaires favorables au climat en 2021. « Avec le plan de relance, on arrive à peu près aux montants d’investissement nécessaires pour s’aligner avec les objectifs climat de la France », indique Quentin Perrier, chercheur à I4CE et coauteur de l’étude.
Mesures pas toutes efficaces
Mais cette hausse est temporaire puisque le plan de relance ne couvre que la période 2021-2022. Rien n’a encore été programmé pour le prochain quinquennat. « Il faudrait que le plan de relance constitue un point de bascule, qu’on maintienne et qu’on continue d’augmenter les montants après 2022 », ajoute Quentin Perrier. Selon les calculs d’I4CE, la France devrait au moins doubler ses investissements climat sur la période 2024-2028 par rapport à aujourd’hui (soit 14 milliards d’euros supplémentaires par an) si elle veut respecter ses objectifs climatiques. Des objectifs qui seront en outre relevés prochainement, alors que l’Union européenne a accru son ambition climatique.
> Lire aussi  Sur le climat, l’Europe soucieuse de préserver son leadership face aux Etats-Unis
Même en écartant les dépenses exceptionnelles du plan de relance, les dépenses favorables au climat restent en forte hausse sur dix ans (+ 70 %). Dans le détail, elles ont progressé dans le domaine de la rénovation des bâtiments sous l’effet de la création du CITE en 2014, un crédit d’impôt ouvert à tous les ménages pour leurs travaux de rénovation, puis avec le plan de relance, qui finance la rénovation des logements et des bâtiments publics.
L’Etat a également plus que doublé son soutien aux énergies renouvelables (solaire et éolien en premier lieu), avec un récent essor du biométhane et de l’hydrogène. Du côté des mobilités, les aides aux véhicules propres ont fortement augmenté, avec la prime à la conversion créée en 2018 et le bonus écologique. I4CE comptabilise aussi le rachat de la dette de SNCF Réseau (20 milliards d’euros en 2020) et l’introduction de taux de taxation réduits sur les agrocarburants – des choix discutables puisque ces derniers peuvent émettre davantage de CO2 que les carburants classiques.
> Lire aussi  La prime à la conversion, un leurre pour en finir avec les voitures polluantes
Malgré leur forte progression, ces dépenses ne sont pas toutes efficaces pour réduire les émissions, prévient l’étude. Le CITE a ainsi favorisé les changements de fenêtres ou l’installation de nouvelles chaudières au fioul, peu efficaces pour réduire la consommation d’énergie. L’ouverture de la prime à la conversion pour l’achat de véhicules thermiques assez émetteurs a également limité son impact climat.
« Problème d’équité »
Autre problème : au côté des dépenses favorables au climat, l’Etat a fortement soutenu des secteurs carbonés. Les dépenses fiscales défavorables représentaient 16 milliards d’euros en 2021, un montant qui s’est légèrement accru depuis 2012. I4CE a répertorié plus de 50 niches fiscales défavorables, en particulier l’exonération de taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) dont bénéficie l’aviation, et le taux réduit de taxation sur le diesel – un rattrapage a néanmoins été lancé avec l’essence. « Ces dépenses fiscales posent un problème d’équité : l’Etat demande de plus en plus aux ménages, mais exonère l’aviation, certains navires ou les exploitants agricoles », note Quentin Perrier.
L’étude n’inclut en outre pas les dépenses budgétaires défavorables « comme les dizaines de milliards d’euros de soutien aux grandes entreprises, notamment dans l’aéronautique et l’automobile, alloués pendant la crise sanitaire sans écoconditionnalités », ajoute Clément Sénéchal, chargé de campagne climat à Greenpeace France. Au-delà des dépenses, il faudrait réfléchir à des recettes fiscales plus équitables, juge-t-il lui aussi, « en taxant davantage les activités et placements financiers climaticides et en demandant plus à ceux qui ont plus de moyens et qui polluent le plus ».
A l’avenir, l’Etat devra dépenser « plus, mieux et pour tous », prévient I4CE. A un an de la présidentielle, le centre de réflexion appelle l’Etat à présenter un budget climat prévisionnel pour l’ensemble du quinquennat à venir, et les candidats à l’élection à élaborer dès maintenant leur budget pour le climat.
+ Graphique : 10 ans de dépenses favorables au climat <https://img.lemde.fr/2021/06/08/0/0/2480/3508/1328/0/45/0/d790495_98884937-10-ans-de-budget-vert.jpeg>
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/09/en-france-les-depenses-publiques-favorables-au-climat-ont-double-en-dix-ans-mais-restent-insuffisantes_6083453_3244.html>
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11- Shell promet d'accélérer sa transition énergétique après un revers en justice, AFP, 09/06/21, 17:00

Le géant pétrolier Shell a promis mercredi d'accélérer sa stratégie climatique en réduisant davantage ses émissions carbone à la suite d'une décision de justice défavorable aux Pays-Bas, sans toutefois dévoiler de mesures concrètes ni de calendrier précis.
Ce verdict, dont le groupe prévoit de faire appel, "ne signifie pas un changement, mais plutôt une accélération de notre stratégie", écrit le directeur général Ben van Beurden dans un texte publié sur le site internet du groupe anglo-néerlandais.
"Désormais, nous allons chercher les moyens de réduire davantage encore nos émissions d'une manière réfléchie et rentable", complète le dirigeant.
Il précise que "cela signifiera probablement qu'ils prendraient des mesures ambitieuses, mais dosées dans les années à venir", sans donner aucun détail.
Fin mai, le tribunal de La Haye, saisi par des ONG, avait ordonné à Shell plus d'efforts pour abaisser ses "énormes" émissions de CO2, en lui demandant de les réduire de 45% en net d'ici fin 2030 par rapport à 2019.
Le groupe avait annoncé en février qu'il prévoyait de réduire - comparé à 2016 puisque c'est la première année où Shell a publié l'indicateur - son intensité carbone nette de 20% d'ici 2030, 45% d'ici 2035 et totalement (100%) d'ici 2050.
Shell avait annoncé alors qu'il s'attendait à faire appel, ce qu'a confirmé son patron mercredi.
"Deux semaines après, je suis toujours déçu" par la décision du tribiunal, souligne M. van Beurden, rappelant qu'elle s'appliquait "immédiatement" et ne serait pas pas suspendue pendant l'appel.
"Nous sommes heureux que pour la première fois le directeur général de Shell reconnaisse la décision du tribunal et y réponde", a déclaré pour sa part Andy Palmen, de Greenpeace aux Pays-Bas.
"Mais nous n'avons pas besoin de promesses vides (...) Shell doit réduire ses émissions de CO2 dans toute sa chaîne d'approvisionnement de 45% d'ici 2030 (...) Il faut montrer la voie et ne pas se contenter de suivre", selon lui.
Mais pour le patron de Shell, il n'est pas pas question d'abandonner les hydrocarbures, pétrole et gaz, qui représentent l'écrasante majorité des profits du groupe, et doivent financer la transition énergétique.
"Pour une longue période, nous nous attendons à continuer à fournir de l'énergie sous forme de produits pétroliers et gaziers pour répondre à la demande des clients et pour maintenir la solidité financière de l'entreprise", écrit le dirigeant.
Il se justifie en expliquant que si Shell arrêtait de vendre de l'essence ou du gazole, "cela réduirait certainement les émissions", mais "la demande pour le carburant ne changerait pas".
"Les gens feraient le plein de leurs voitures ou des camions dans d'autres stations-service", selon lui.
Shell avait réussi à obtenir un soutien très majoritaire de ses actionnaires en mai en faveur de sa stratégie "verte" consistant à réduire sa dépendance au pétrole et au gaz et à devenir neutre en carbone d'ici 2050.
Mais une proposition dissidente par des défenseurs de l'environnement poussant Shell à en faire plus avait reçu un soutien important, de près de 21% des votes, signe de la pression accrue des actionnaires sur les groupes pétroliers.
<https://information.tv5monde.com/info/shell-promet-d-accelerer-sa-transition-energetique-apres-un-revers-en-justice-412117>
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12- Climat : les banques européennes mal préparées à la perte de valeur de leurs actifs fossiles, Le Monde, 10/06/21, 11h00 
Véronique Chocron

Les onze principales banques de la zone euro cumulent un stock de plus de 530 milliards d’euros d’actifs liés aux énergies fossiles, équivalent à 95 % du total de leurs fonds propres. 
« Actifs fossiles, les nouveaux subprimes ? » La comparaison a de quoi affoler. Dans un rapport publié jeudi 10 janvier, l’Institut Rousseau et les ONG Reclaim Finance et Les Amis de la Terre s’y risquent pourtant, faisant le parallèle entre les crédits dits « pourris » amassés par les banques en 2008 et leurs actifs actuels liés au financement des énergies fossiles. Leur valeur est en effet appelée à chuter « car le respect de l’accord de Paris sur le climat entraînera une baisse importante et continue de l’utilisation des énergies fossiles », indiquent les auteurs. Cette dévalorisation « pourrait produire d’importantes turbulences, voire générer une nouvelle crise financière », prédisent-ils.
> Lire aussi  Total tente de résister aux hyperactivistes du climat
Cette crainte n’est pas nouvelle. Dans un discours devenu célèbre, prononcé en 2015 devant le gratin britannique de la finance, Mark Carney, alors gouverneur de la Banque d’Angleterre, avait prophétisé que le changement climatique était « la tragédie de l’horizon ». Et il avait mis en garde le monde de la finance sur les « risques de transition » engendrés par une évolution vers une économie bas carbone, qui pourraient transformer les actifs financiers « intensifs en carbone »en « actifs échoués ».
« Les banques ne sont pas préparées »
Ce sont ces « actifs fossiles » que le rapport a cherché à quantifier, c’est-à-dire des produits financiers contribuant au financement des activités d’exploration, d’exploitation, de distribution (y compris le transport, le raffinage…) du pétrole, du gaz et du charbon, et la production d’électricité à partir de ces ressources. L’étude des onze principales banques de la zone euro « révèle qu’elles cumulent un stock de plus de 530 milliards d’euros d’actifs liés aux énergies fossiles », soit l’équivalent de « 95 % du total de leurs fonds propres » (le volume de capitaux détenu par les banques, leur fournissant un matelas de sécurité en cas de coup dur).
Ces actifs représenteraient pour toutes les banques étudiées une part très importante de leurs fonds propres, allant de 68 % pour l’établissement espagnol Santander, à 131 % pour Crédit agricole. « Ceci est d’autant plus grave que ces actifs fossiles ne représentent que la face émergée de l’iceberg gigantesque formé par tous les secteurs qui nécessiteront forcément une transition – aéronautique, automobile, pétrochimie », affirme le document.
La dévalorisation des actifs fossiles promet bien entendu de s’étaler sur une période longue, laissant ainsi aux banques l’opportunité de faire évoluer leurs activités et leurs engagements. Le rapport « Banking on Climate Chaos », publié le 24 mars par six ONG internationales, révélait toutefois que les financements fournis par BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole, Natixis et Crédit mutuel aux entreprises actives dans le pétrole et le gaz avaient augmenté de 19 % par an en moyenne entre 2016 et 2020.
« La crise n’est pas imminente, mais nous faisons le constat que les banques ne sont pas préparées », résume Paul Schreiber, chez Reclaim Finance. « Il faut que les institutions financières fassent le ménage dans leurs bilans, même si cela doit se faire au prix d’une baisse de la rentabilité de leurs opérations, et donc de la rémunération de leurs actionnaires », ajoute l’économiste Gaël Giraud, président d’honneur de l’Institut Rousseau et coauteur du rapport.
La solution qu’il préconise passe par plus de réglementation : l’exclusion des actifs fossiles des rachats d’actifs de la Banque centrale européenne (BCE), l’encadrement légal des financements accordés par les banques aux énergies fossiles, ou encore l’augmentation des exigences de capitaux pour tenir compte de ces risques associés aux financements des énergies fossiles. Le rapport propose également la création d’une « fossil bank » européenne, alimentée grâce à l’intervention de la BCE, pour libérer les banques du poids de ces « actifs échoués ».
> Lire aussi  « Les géants du pétrole restent sourds aux discours des gouvernements et des écologistes. Seul l’avis des actionnaires compte »
Contactée, la Fédération bancaire française estime que « ce rapport omet le postulat de base que nous évoluons dans une société et une économie qui sont, de fait, carbonées ». Pointant « des chiffres faux et des
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/10/climat-les-banques-europeennes-mal-preparees-a-la-perte-de-valeur-de-leurs-actifs-fossiles_6083587_3234.html>
En savoir plus :
> Actifs fossiles, les nouveaux subprimes ? <https://www.institut-rousseau.fr/actifs-fossiles-les-nouveaux-subprimes/>, Institut Rousseau, 10/06/21
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13- Entretien. Le carbone noir, fléau climatique pour l'Arctique, AFP, 10/06/21, 15:00

Le carbone noir, nom donné aux particules polluantes provenant notamment du fioul lourd qui propulse les navires, se retrouve sur la calotte glaciaire de l'Arctique et contribue à l'accélération de sa fonte.
Sian Prior, conseiller principal de l'ONG Clean Arctic Alliance, appelle les membres de l'Organisation maritime internationale (OMI) qui entament jeudi un cycle de réunions pourraient à légiférer sur le sujet. Il faut préciser que les bateaux ne sont pas la seule cause.
Question : Quel est le lien entre trafic maritime et carbone noir ?
Réponse : Les navires utilisent généralement pour leur propulsion le combustible le moins cher et le plus polluant issu du raffinage du pétrole, le fioul lourd (HFO). 
Lorsque les bateaux brûlent du HFO, ils produisent des particules de carbone noir qui sont émises dans l'environnement par leurs gaz d'échappement. 
Elles se déposent ensuite sur la neige ou la glace avec pour effet de réduire la réverbération. L'absorption de chaleur est donc plus importante, ce qui entraîne une accélération de la fonte des glaces.
S'il n'est pas à proprement parler un gaz à effet de serre, le carbone noir contribue bien au réchauffement climatique d'origine humaine, en particulier dans l'Arctique où son impact est amplifié par la présence de neige et de glace. 
Le transport maritime n'est pas le seul responsable, les émissions de particules de carbone noir sont également émises par l'industrie énergétique, mais aussi les feux de forêt ou encore les poêles à bois.
Le carbone noir a également un impact négatif sur la santé humaine et est responsable des maladies respiratoires et de décès prématurés. 
Q : Pourquoi est-ce important de s'attaquer aux émissions de carbone noir en Arctique ?
R : Lorsqu'il tombe sur de la neige ou de la glace, le carbone noir a un impact sur le réchauffement 7 à 10 fois plus important que sur la terre.
Environ 7 à 21% de l'impact de la navigation sur le réchauffement climatique mondial peut être attribué au carbone noir, le reste étant lié aux émissions de CO2. 
Les émissions de carbone noir dues au transport maritime ont déjà augmenté de 85% entre 2015 et 2019. 
L'augmentation du transport maritime dans la région, rendu plus favorable par ses premiers dégâts - la fonte des glaces et l'ouverture de routes maritimes - entraînera de nouvelles augmentations des émissions de carbone noir, accélérant un cercle vicieux.
Q : Que peut faire l'Organisation maritime internationale (OMI) ?
R : La solution est simple : en incitant l'industrie du transport maritime à utiliser des carburants distillés, tels que le gazole ou le gazole marin (MGO), ou d'autres sources d'énergie plus propres, les émissions de carbone noir dans l'Arctique seront immédiatement réduites de 44%. 
En outre, les navires utilisant du gazole ou du MGO devraient être également tenus d'installer et d'utiliser des filtres à particules, ce qui réduirait les émissions de carbone noir de plus de 90%. 
En imposant un changement de combustible, l'OMI - et le secteur du transport maritime - pourrait remporter une victoire facile en réalisant une réduction importante des émissions de carbone noir dans l'Arctique. Ce serait également une victoire pour le climat à l'échelle mondiale, pour l'Arctique et pour les personnes dont la subsistance dépend de son écosystème.
<https://information.tv5monde.com/info/le-carbone-noir-fleau-climatique-pour-l-arctique-412290>
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14- Sécheresse : fort risque cet été sur une grande partie de la France, AFP, 11/06/21, 15:00

Une grande partie de la France, en particulier sur la moitié Est, risque de subir cet été une nouvelle sécheresse, selon les prévisions publiées vendredi par le Bureau de Recherches géologiques et minières en charge des nappes phréatiques.
Avec l'été le plus sec depuis le début des mesures de Météo-France et plusieurs épisodes de canicules, l'année 2020, la plus chaude jamais enregistrée, avait été marquée par une sécheresse agricole sévère, touchant notamment les récoltes de blé, de betterave ou d'oléagineux comme le colza.
Alors que l'été n'a même pas commencé, la situation cette année est déjà "assez exceptionnelle", a commenté Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM. Parce que la situation des nappes s'est déjà dégradée au printemps, en raison d'un printemps "très sec".
Et les pluies abondantes du mois de mai n'ont pas inversé la tendance. «Ça faisait trois mois qu’il n’avait pas plu. Toute l'eau a servi à humidifier les sols et alimenter la végétation, très peu d’eau est arrivée dans les nappes", a-t-elle précisé.
Comme Météo-France prévoit pour juin-juillet-août des températures supérieures à la normale pour la majorité de la France et moins de pluie que la normale, l'été 2021 risque également d'être le théâtre d'une nouvelle sécheresse, comme les quatre années précédentes.
Ainsi, le BRGM a classé en risque "très fort" de sécheresse les nappes de la plaine d'Alsace, des couloirs de la Saône et du Rhône, et du littoral de la Méditerranée. Beaucoup d'autres nappes sont en risque "fort", notamment en Bretagne et dans le centre du pays.
En revanche, le risque est faible à très faible sur le bassin parisien et sur le bassin aquitain.
Le ministère de la Transition écologique avait publié le mois dernier sa carte de prévision sécheresse qui évoquait un risque "très probable" ou "probable" de sécheresse pour presque tout le territoire, avec un accent notamment sur le littoral méditerranéen et la vallée du Rhône.
"Ça ne veut pas dire forcément qu’il y aura des arrêtés sécheresse, mais on suppose que si", a commenté Violaine Bault.
L'été dernier, près de 90 départements avaient émis des arrêtés imposant des restrictions d'utilisation d'eau.
<https://information.tv5monde.com/info/secheresse-fort-risque-cet-ete-sur-une-grande-partie-de-la-france-412450>
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15- Conseil d’Etat : le rapporteur public demande au gouvernement de muscler sa politique climatique, Le Monde, 11/06/21, 18h33 
Stéphane Mandard et Audrey Garric

La plus haute juridiction administrative devrait dire d’ici à la fin de juin si elle enjoint le premier ministre de prendre « toutes les mesures » pour tenir les objectifs de la France en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. 
La pression monte d’un cran pour contraindre le gouvernement à muscler ses politiques de lutte contre le dérèglement climatique. Cette fois, elle ne vient pas de la rue et des marcheurs pour le climat mais de la salle du contentieux du Conseil d’Etat. A l’issue d’une audience très attendue, vendredi 11 juin, le rapporteur public, Stéphane Hoynck, a invité la plus haute juridiction administrative à enjoindre au premier ministre de « prendre toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre produites sur le territoire national afin d’assurer sa compatibilité avec les objectifs » de la France, dans un délai de neuf mois.
> Lire aussi  Des sous-traitants au client, les entreprises contraintes de traquer leurs émissions carbone
Le Conseil d’Etat avait été saisi en janvier 2019 par la ville de Grande-Synthe et son ancien maire Damien Carême, désormais député européen Europe Ecologie-Les Verts, d’un recours visant « l’inaction climatique » de la France. Ce dernier fait suite au refus du gouvernement de répondre à leur demande de prendre des mesures supplémentaires pour respecter ses objectifs climatiques. La commune du Nord s’estime particulièrement exposée aux risques liés au changement climatique : inondations, submersions marines…
Dans une décision inédite rendue le 19 novembre, le Conseil d’Etat avait donné trois mois au gouvernement pour « justifier que la trajectoire de réduction à horizon 2030 pourra être respectée ». La France s’est engagée à diminuer ses émissions de 40 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990, et à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
« Pas sur la bonne trajectoire »
Le rapporteur public n’a pas été convaincu par les arguments fournis par le gouvernement. Ce dernier a mis en avant la loi Climat et résilience, en débat au Sénat à partir de lundi 14 juin. Le « manque d’ambition » du texte a notamment été dénoncé par le Haut Conseil pour le climat. Le mémoire transmis par l’exécutif au Conseil d’Etat s’appuie également sur une étude confiée au Boston Consulting Group pour évaluer l’impact carbone de l’ensemble des mesures prises depuis le début du quinquennat, au regard de l’objectif pour 2030.
Les conclusions du cabinet de conseil montrent pourtant que la France n’est pas dans les clous. « Seule une faible partie » du potentiel de baisse des émissions attendu d’ici à 2030 « paraît probablement atteinte », le reste étant « possiblement atteint » et « difficilement atteignable ». Le scénario le plus optimiste évoque une baisse de 38 % des émissions à l’horizon 2030 : un « défi » qui suppose « de mobiliser des moyens politiques, financiers et humains inédits », pointe l’étude. 
Le Haut Conseil pour le climat juge, lui, que la France n’est pas sur la bonne trajectoire pour respecter ses objectifs. Elle a largement dépassé son budget carbone – le plafond d’émissions de gaz à effet de serre – pour la période 2015-2018, et « le rythme de réduction des émissions reste actuellement insuffisant ». Pour illustrer ce retard, le rapporteur public a tenté la métaphore sportive : « C’est comme si vous couriez un marathon et que votre entraîneur vous annonçait une bonne et une mauvaise nouvelle : vous avez couru la moitié [du parcours], mais il faudra faire la deuxième moitié trois fois plus vite. »
> L’analyse : Projet de loi climat, le compte n’y est pas
Le Conseil d’Etat doit rendre sa décision d’ici à la fin du mois. Dans la très grande majorité des cas, il suit les conclusions de son rapporteur. A l’issue du nouveau délai de neuf mois, une astreinte financière pourra être prononcée si les mesures supplémentaires n’ont pas été prises. Dans un autre dossier, celui de la pollution de l’air, le Conseil d’Etat a donné six mois au gouvernement pour prendre les mesures nécessaires pour faire respecter les normes dans huit agglomérations sous peine d’une astreinte de 10 millions d’euros par semestre de retard. L’ultimatum a expiré et la haute juridiction doit prochainement rendre une décision sur le paiement de l’amende.
Préjudice écologique
L’avocate de Grande-Synthe, Corinne Lepage, se dit « très satisfaite » des conclusions du rapporteur public. « Si le Conseil d’Etat les suit, le gouvernement devra changer de braquet pour élaborer un plan climat qui tienne vraiment la route », estime l’ancienne ministre de l’environnement.
« Ce serait une décision historique, car ce serait la première fois que le Conseil d’Etat, reconnaissant que l’Etat n’en fait pas assez, ferait une injonction au premier ministre sur les politiques climatiques », abonde Marta Torre-Schaub, directrice de recherche (CNRS) à l’Institut des sciences juridiques et philosophiques de la Sorbonne et spécialiste du contentieux climatique. « Le délai des neuf mois nous mène en mars 2022, ce qui permettra au climat d’être à l’agenda de l’élection présidentielle », note Corinne Lepage, qui espère que le gouvernement va renforcer la loi climat, ou accélérer les décrets d’application.
L’audience de vendredi était aussi très attendue par les associations de « L’affaire du siècle », qui se sont jointes au recours engagé par Grande-Synthe, avec les villes de Paris et Grenoble. Après avoir lancé la pétition éponyme (plus de 2 millions de signatures en un mois), les ONG Notre affaire à tous, Greenpeace, Oxfam et la Fondation Nicolas Hulot ont de leur côté déposé, en mars 2019, un recours devant le tribunal administratif de Paris pour « carence fautive » de l’Etat. « Nous avons de bons espoirs que le tribunal administratif de Paris aille dans le même sens », réagit Cécilia Rinaudo, juriste et coordinatrice générale de Notre affaire à tous.
> Lire aussi  « L’affaire du siècle » : l’Etat condamné pour « carences fautives » dans la lutte contre le réchauffement climatique
Le 3 février, le tribunal a condamné l’Etat à verser un euro symbolique aux quatre associations pour « le préjudice moral » résultant des « carences fautives de l’Etat à mettre en œuvre des politiques publiques lui permettant d’atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre qu’il s’est fixés ». Il a également reconnu l’existence d’un préjudice écologique et le fait que l’Etat en était partiellement responsable. Les juges ont prononcé un supplément d’instruction, assorti d’un délai de deux mois, afin de déterminer les mesures devant être ordonnées à l’Etat pour réparer le préjudice causé ou prévenir son aggravation. Dans un deuxième jugement à venir, le tribunal pourrait ainsi, comme le Conseil d’Etat, ordonner au gouvernement de revoir sa copie.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/11/conseil-d-etat-le-rapporteur-public-demande-au-gouvernement-de-muscler-sa-politique-climatique_6083758_3244.html>
Sur le même sujet :
> [Décryptage] Quand la justice administrative rappelle l’État à ses engagements climatiques <https://www.conseil-etat.fr/actualites/actualites/decryptage-quand-la-justice-administrative-rappelle-l-etat-a-ses-engagements-climatiques>, Conseil d’Etat, 07/05/21
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16- Tribune. « Le projet de loi Climat et résilience constitue une double occasion manquée : respecter l’accord de Paris et faire confiance à la science », Le Monde, 12/06/21, 08h00 
Par Hugues de Saint-Pierre, Consultant chez SONJ Conseil et membre du bureau d’Essec Transition Alumni & Lou Welgryn, Cofondatrice d’Essec Transition Alumni et présidente de Data for Good et Analyste chez Carbon 4 Finance

En France, à rebours des engagements pris, le projet de loi qui est en cours de discussion au Sénat s’avère en complet décalage avec l’urgence, expliquent Hugues de Saint-Pierre et Lou Welgryn, diplômés de l’Essec, dans une tribune au « Monde ».
Tribune. La France s’est fixé un objectif de diminution de 40 % de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, qu’elle va devoir relever puisque l’Union européenne (UE) s’est récemment engagée à les diminuer de 55 % à cet horizon afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Au regard de l’importance de l’enjeu, la Cour constitutionnelle allemande a jugé, dans une décision du 29 avril 2021, que l’objectif allemand pour 2030, pourtant fixé à 55 %, était « insuffisant » et menaçait « pratiquement toute liberté garantie par la loi fondamentale », y compris le droit de propriété des générations futures – forçant le gouvernement à relever son objectif pour 2030 à 65 %.
Formation des élites
Pourtant, en France, à rebours des engagements pris, le projet de loi Climat et résilience, qui est en cours de discussion au Sénat en juin, s’avère en complet décalage avec l’urgence, comme l’ont dénoncé 115 000 manifestants le 9 mai. De l’aveu du Haut Conseil pour le climat, le projet de loi n’engage pas les changements structurels nécessaires, et une proportion élevée de ses dispositions voit sa portée réduite par un périmètre d’application limité. Le constat est sans appel : en l’état des mesures prises, la France n’atteindra pas ses objectifs, déjà insuffisants.
Le projet de loi Climat constitue ainsi une double occasion manquée : respecter l’accord de Paris et faire confiance à la science. Dans ce contexte, toutes les compétences doivent être mises au service d’une société en cohérence avec les limites physiques de notre planète. Nous avons été préparés, au sein d’une grande école, à faire partie des leaders économiques et politiques de demain. Nous y avons appris à analyser les décisions stratégiques des entreprises et les politiques publiques.
> Le décryptage : « La loi climat va bien avoir des impacts sur la vie des citoyens, mais pas suffisants pour atteindre nos objectifs climatiques »
Sur la base de cette formation, trois réformes nous apparaissent particulièrement nécessaires et urgentes pour mener à bien les « transformations sans précédent » auxquelles nous exhorte le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), rapport après rapport.
Tout d’abord, la formation des élites. Seule une profonde ignorance de la réalité physique de l’urgence climatique de la part du gouvernement et de l’Assemblée nationale peut expliquer la pauvreté des débats et la faiblesse générale du texte.
Sanctionner les entreprises
Il est donc urgent que les dirigeants politiques se forment aux enjeux climatiques, comme l’ont fait les 150 membres de la convention citoyenne pour le climat, sur la base des meilleurs travaux scientifiques disponibles, notamment ceux du GIEC et du Haut Conseil pour le climat. Ce dernier peut être sollicité pour organiser une session de formation des députés et des sénateurs, obligatoire, de sept jours minimum, dès le début de la prochaine législature. Cette formation doit être renouvelée après chaque élection, pour assurer la compétence des nouveaux élus.
> Lire aussi  Cyril Dion : « La convention citoyenne pour le climat a permis de mesurer à quel point la démocratie est un exercice exigeant »
Ensuite, la question de la pérennité des grandes entreprises doit être posée en termes clairs : comment les sociétés du CAC 40, dont les plans stratégiques placent aujourd’hui la France sur une trajectoire climatique de +3,5 °C en 2100, vont-elles participer à un monde qui lutte pour la limiter à 2 °C ? De la réponse à cette question dépendent des millions d’emplois et des milliards d’euros investis par des milliers d’actionnaires.
Il est donc indispensable de renforcer les obligations de reporting extra-financier des entreprises de plus de 250 salariés en y incluant la totalité du Scope 3 (les émissions amont et aval de la production). Afin de garantir l’effectivité de ces obligations, l’Autorité des marchés financiers doit être dotée d’un dispositif juridique qui lui permette de sanctionner les entreprises par des amendes assises sur leur chiffre d’affaires.
> Lire aussi  « Rendre les entreprises compatibles avec la préservation de la biodiversité et du climat »
Cette transparence doit aussi s’accompagner d’engagements fermes de diminution des émissions de gaz à effet de serre. Le droit français doit donc obliger ces entreprises à aligner leurs activités avec les objectifs de l’accord de Paris. Comme le demandait une résolution déposée lors de la dernière assemblée générale de Total, elles doivent publier un plan d’action avec des étapes intermédiaires pour fixer des objectifs de réduction en valeur absolue de leurs émissions, directes ou indirectes, ainsi que les moyens mis en œuvre pour atteindre ces objectifs.
Evaluer les politiques publiques
Enfin, toutes les lois sont susceptibles d’avoir un impact sur le climat ; il est donc vital d’instituer une évaluation systématique des politiques publiques au regard des engagements internationaux de la France.
Un rapport du Haut Conseil pour le climat réalisé à la demande du gouvernement proposait déjà, en décembre 2019, d’instituer une étude d’impact détaillée des projets de loi au regard de la stratégie nationale bas carbone (SNBC), doublée d’un avis public réalisé par une autorité indépendante, ainsi qu’un suivi et une évaluation ex post par un comité de suivi indépendant.
Nous ne pouvons nous résoudre à voir le Haut Conseil pour le climat pointer, année après année, le manque de cohérence entre nos objectifs et les politiques mises en œuvre. Il est plus que temps que cette proposition trouve une application, comme le prévoit le titre VII du projet de loi Climat et résilience, ajouté par amendement par l’Assemblée nationale.
La facture du changement climatique – quel que soit son montant – prendra la forme de tous les coûts de la prise en charge des réfugiés climatiques à nourrir et à loger, des difficultés croissantes à pêcher et à cultiver, de l’afflux de malades vers nos systèmes de santé et de nouveaux risques contre lesquels s’assurer. Face à ce futur évitable, de plus en plus de jeunes comme nous orientent leur carrière et leurs choix politiques en fonction de l’enjeu climatique. Aux leaders actuels d’entendre cette société qui demande un changement radical et de lui répondre – enfin !
Hugues de Saint-Pierre et Lou Welgryn, tous deux diplômés de l’Essec, ont envoyé une lettre ouverte aux députés et aux sénateurs pour une vraie loi « Climat », signée par plus de trois mille étudiants des grandes écoles et des universités et plus de vingt organisations.
> Écouter aussi  La loi climat est-elle à la hauteur des enjeux ?
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/06/12/le-projet-de-loi-climat-et-resilience-constitue-une-double-occasion-manquee-respecter-l-accord-de-paris-et-faire-confiance-a-la-science_6083846_3232.html>
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17- Il était une fois dans l'Ouest : la sécheresse, AFP, 12/06/21, 10:00
Laurent Banguet

Lacs à leur plus bas niveau historique, feux de forêts précoces, restrictions d'eau et maintenant vague de chaleur potentiellement record : l'été n'a pas encore officiellement débuté que l'Ouest des Etats-Unis subit déjà de plein fouet les effets d'une sécheresse chronique, encore aggravée par le changement climatique.
Selon les derniers relevés des agences gouvernementales, 88% de l'Ouest américain était en état de sécheresse cette semaine, dont l'intégralité de la Californie, de l'Oregon, de l'Utah et du Nevada.
Dernier symptôme en date de ce phénomène, qui affecte au total plus de 143 millions de personnes aux Etats-Unis, le lac Mead, plus grosse réserve d'eau du pays située sur le fleuve Colorado, à la frontière du Nevada et de l'Arizona, a atteint cette semaine son niveau le plus bas depuis sa création dans les années 1930.
Le lac, attenant au célèbre barrage de Hoover Dam qui se dresse aux portes de Las Vegas, n'est plein qu'à 36%, en-dessous du record établi en 2016. Les autorités fédérales s'attendaient certes à ce qu'une telle pénurie survienne, mais pas avant le mois d'août.
La situation est tout aussi préoccupante dans le nord de la Californie, pourtant généralement bien arrosée durant l'hiver et le printemps. Le niveau du lac Oroville, deuxième réservoir de l'Etat et élément-clé du réseau fournissant de l'eau potable à 27 millions de Californiens, est cinquante mètres plus bas qu'en 2019.
Désormais, des restrictions d'eau importantes sont inévitables dans les mois à venir, ce qui pourrait avoir des conséquences graves dans plusieurs Etats de l'ouest du pays, notamment pour les exploitations agricoles qui dépendent de l'irrigation et fournissent une grande partie des fruits et légumes du pays. Sans parler des amandiers de Californie, qui représentent jusqu'à 80% de la production mondiale mais que certains agriculteurs ont déjà commencé à arracher pour réduire leur consommation en eau.
Au 1er avril, qui marque traditionnellement la fin des chutes de neige, les réserves de neige dans la Sierra Nevada voisine - source d'environ un tiers de l'eau utilisée en Californie - étaient seulement d'environ 60% par rapport à la moyenne.
"Ce qui est vraiment unique cette année, c'est que lorsque la neige a fondu, le ruissellement a fini par s'infiltrer dans les sols secs et par s'évaporer", sans réellement parvenir jusqu'au lac d'Oroville pour gonfler ses réserves, explique à l'AFP John Yarbrough, un responsable du Département des ressources en eau de Californie.
- "Rares, dangereuses et mortelles" -
Selon l'Observatoire de la sécheresse, un tiers du territoire de la Californie subit actuellement une "sécheresse exceptionnelle", le stade le plus sévère.
Or ces sols arides et la végétation desséchée créent à leur tour les conditions propices pour une augmentation des températures, instaurant un cercle vicieux dévastateur.
Sans surprise, le sud-ouest des Etats-Unis se prépare à subir la semaine prochaine une vague de chaleur extrême, avec des températures supérieures d'au moins 11°C aux moyennes saisonnières et risquant de friser les 50°C par endroits.
Las Vegas pourrait ainsi battre le record de chaleur établi en 1940, avec une température pouvant atteindre 46°C mercredi prochain, selon les services météo qui ont lancé une alerte dans différents Etats.
De telles conditions sont "rares, dangereuses et mortelles", a mis en garde la météo nationale de Phoenix, dans le centre de l'Arizona.
Les autorités redoutent notamment un regain des feux de forêts, qui ont été particulièrement précoces et intenses cette année : fin mai en Californie, les incendies avaient déjà consumé cinq fois plus de végétation que l'an dernier à la même époque.
Pour la plupart des experts, même si le sud-ouest des Etats-Unis est naturellement exposé à la sécheresse, il ne fait aucun doute que la situation est considérablement aggravée par le réchauffement climatique.
Une étude publiée l'an dernier dans la revue Science estimait ainsi que le changement climatique induit par les activités humaines avait accentué l'impact de la sécheresse de 46% entre 2000 et 2018.
"Ce qui est clair, c'est que nous vivons déjà sous un nouveau climat, un climat qui est différent que celui sous lequel nos systèmes ont été conçus voici cinquante ou cent ans", déclarait récemment à l'AFP Noah Diffenbaugh, climatologue à l'université californienne de Stanford.
"Et c'est un climat dans lequel les déficits en eau sont principalement la conséquence du réchauffement", estime l'expert, pour qui il reste possible "de gérer les risques présentés par ces changements du climat".
"Mais pour y parvenir, il ne faut pas seulement reconnaître la réalité de ce changement climatique et s'y ajuster, il faut anticiper", souligne-t-il.
<https://information.tv5monde.com/info/il-etait-une-fois-dans-l-ouest-la-secheresse-412552>
Sur le même sujet : 
> Sécheresse. La Californie va transporter 17 millions de saumons vers l'océan par camions-citernes <https://www.courrierinternational.com/article/secheresse-la-californie-va-transporter-17-millions-de-saumons-vers-locean-par-camions>, Courrier international, 12/06/21, 06:27
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18- Masques et cortège rouge : des milliers de manifestants exhortent le G7 à agir pour le climat, AFP, 12/06/21, 19:00
Joe Jackson

Masqués ou revêtus de rouge, des milliers de militants écologistes se sont rassemblés pour une manifestation bruyante et colorée samedi en Cornouailles, dans le sud-ouest de l'Angleterre, afin d'exhorter les dirigeants du G7 à plus d'efforts contre le changement climatique.
A grand renfort de tambours, une marche organisée par le groupe Extinction Rebellion a traversé la ville portuaire de Falmouth, située à 35km du lieu du sommet international organisé à Carbis Bay, mais qui accueille le centre de presse.
"Des actes, pas des mots", ou encore "Si la mer meurt, nous mourrons": les slogans ne manquent pas sur les pancartes, et pourtant "nous n'arrivons tout simplement pas à nous faire entendre" par les dirigeants mondiaux, s'est plainte Sas Joyce, habitante de Falmouth venue avec ses deux enfants. 
"J'ai un petit-enfant d'un an, et je ne veux pas que sa vie soit affectée par le changement climatique et la pollution", explique David Oliver. Ce retraité de 62 ans, qui a fait le voyage depuis le nord-ouest de l'Angleterre, estime que les dirigeants du G7 ne semblent pas disposés à faire les sacrifices "radicaux" nécessaires pour éviter un changement climatique catastrophique.
Des dizaines de personnes entièrement vêtues de rouge, pour représenter l'accélération du rythme d'extinction des espèces, ont mené le cortège à travers Falmouth, derrière une large bannière où on pouvait lire "G pour Greenwashing". 
- Seringue géante -
De leur côté, portant des masques figurant les dirigeants mondiaux et vêtus de maillots de bain d'un autre siècle, des militants d'Oxfam, une ONG qui lutte contre la pauvreté, se sont prélassés sur les chaises longues d'une plage de Falmouth, pour moquer l'inaction de ces responsables devant le climat.
Ils ont aussi simulé au bord de l'eau une bataille autour d'une seringue géante, Oxfam plaidant pour la suspension des brevets qui permettrait une production en masse des vaccins anti-Covid-19.
Le G7 doit discuter dimanche de la lutte contre le changement climatique et de la sauvegarde de la biodiversité, préparant ainsi le terrain pour la conférence internationale sur le climat COP26, qui se tiendra à Glasgow (Écosse) en novembre.
Les dirigeants devraient débattre d'un engagement à protéger au moins 30% des terres et océans de la planète d'ici 2030. Vendredi, ils ont rencontré des chefs d'entreprise pour discuter de l'intensification des efforts en matière de développement durable.
Mais les militants souhaitent que des plans plus détaillés soient mis en œuvre rapidement, parallèlement à une aide accrue aux nations les plus pauvres.
"Nous devons faire pression sur le G7, ici en Cornouailles, pour qu'il fasse bien plus pour réduire ses émissions carbone", affirme Max Lawson, militant d'Oxfam, "mais aussi pour qu'il aide les pays pauvres à lutter contre le changement climatique".
<https://information.tv5monde.com/info/masques-et-cortege-rouge-des-milliers-de-manifestants-exhortent-le-g7-agir-pour-le-climat>
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En images
19- Réchauffement climatique : les lacs en manque d'oxygène, France 2, journal de 20h, 05/06/21

Plusieurs lacs se retrouvent de plus en plus appauvris en oxygène. La hausse des températures serait responsable de cette menace sur la biodiversité.
Ils sont comme des témoins du climat, des écrins aux couleurs turquoise mais à la beauté fragile : une étude sur plusieurs grands lacs montre que tous souffrent du réchauffement climatique. Entre Suisse et France sur le lac Léman, des scientifiques viennent procéder à des relevés de température et d'oxygène deux fois par mois, à l'aide d'une sonde plongée dans les profondeurs du lac. 40 années de mesures sur des lacs des États-Unis jusqu'à l'Europe montent un résultat commun : l'eau se réchauffe de 0,4 degrés par décennie et le taux d'oxygène diminue fortement aussi bien en surface qu'en profondeur.
>> Suite à lire et reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/animaux/especes-menacees/rechauffement-climatique-les-lacs-en-manque-d-oxygene_4652235.html>
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20- Sécheresse en Californie : l’étonnante opération de sauvetage des saumons, TF1, journal de 20h, 07/06/21

Situation critique. La Californie va relâcher 17 millions de saumons dans l’océan jusqu’à fin juin. Ces poissons seront acheminés en camions-citernes car les cours d'eau sont vidés par le manque de pluie
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/environnement-ecologie/video-secheresse-en-californie-l-etonnante-operation-de-sauvetage-des-saumons-2188162.html>
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21- Quel est l'impact écologique de nos retours produits ? "Envoyé spécial" a calculé l'empreinte carbone de leurs incroyables périples, Envoyé spécial, 10/06/21, 16:51

Retourner un produit acheté sur internet, c'est facile, et le plus souvent gratuit. Mais quel est l'impact écologique de ces retours dont les grandes marques ont fait un argument commercial ? Pour mesurer l'empreinte de nos retours produits, "Envoyé spécial" a placé des traceurs GPS dans plusieurs colis, et s'est adressé à une start-up spécialisée dans le calcul du bilan carbone des entreprises.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/video-quel-est-l-impact-ecologique-de-nos-retours-produits-envoye-special-a-calcule-l-empreinte-carbone-de-leurs-incroyables-periples_4656747.html>
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Une publication
22- L’Ademe publie le guide « Rafraîchir les villes, des solutions variées » : 19 solutions pour lutter contre le réchauffement urbain, Ademe, communiqué du 03/06/21

Alors que les vagues de chaleur sont de plus en plus fréquentes, intenses, longues et que les experts prévoient une multiplication par trois de la climatisation en Europe d’ici à 2050, il est essentiel d’explorer d’autres solutions pour apporter de la fraîcheur en ville. Les années 2015 à 2020 sont les 6 années les plus chaudes jamais enregistrées, les deux dernières journées du mois de mars 2021 ont été exceptionnellement chaudes… Par ailleurs, selon Copernicus, le Programme de l’Union Européenne récoltant des données sur l’état de la Terre, la planète gagnerait en moyenne 0,2°C par décennie depuis la fin des années 70. Face à ces changements climatiques, il est primordial de trouver des solutions efficaces et durables pour le rafraîchissement des villes. 
Le guide « Rafraîchir les villes, des solutions variées » propose 19 solutions émergentes ou éprouvées, adaptées à différents contextes climatiques. 
>> Suite à lire et document à télécharger à :
<https://presse.ademe.fr/2021/06/lademe-publie-le-guide-rafraichir-les-villes-des-solutions-variees-19-solutions-pour-lutter-contre-le-rechauffement-urbain.html>
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