[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (mardi 15 juin)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 15 Juin 07:01:52 CEST 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Des solutions alternatives aux néonicotinoïdes pour lutter contre la jaunisse dans les cultures de betteraves <https://www.anses.fr/fr/content/des-solutions-alternatives-aux-n%C3%A9onicotino%C3%AFdes-pour-lutter-contre-la-jaunisse-dans-les>, ANSES, 02/06/21
2- Leicester va installer 500 abribus végétalisés pour protéger les abeilles <https://creapills.com/leicester-abribus-abeilles-20210602>, Creapills, 02/06/21
3- Additifs nitrités : l’application Yuka condamnée en première instance face à la fédération des charcutiers <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/03/additifs-nitrites-l-application-yuka-condamnee-en-premiere-instance-face-a-la-federation-des-charcutiers_6082587_3244.html>, Le Monde, 03/06/21, 06h14 
4- A la ferme XXL de la Motte de Talcy, « sans les saisonniers Bulgares, pas de bio » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/03/a-la-ferme-xxl-de-la-motte-de-talcy-sans-les-saisonniers-bulgares-pas-de-bio_6082722_3234.html>, Le Monde, 03/06/21, 18h30 
5- Chronique. « L’étiquetage des pots de miel est englué » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/05/l-etiquetage-des-pots-de-miel-est-englue_6082970_3234.html>, Le Monde, 05/06/21, 10h05
6- Journée de l’environnement : régénérer la Terre et nourrir toute une population, c’est possible <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/agriculture-journee-environnement-regenerer-terre-nourrir-toute-population-cest-possible-87810/>, Futura sciences, 05/06/2021
7- En Suisse, les campagnes se déchirent à l'approche de votes sur les pesticides <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/les-campagnes-suisses-se-dechirent-a-l-approche-de-votes-sur-les-pesticides_154810>, AFP, 06/06/21, 14:00
8- Des pesticides toxiques autorisés en Europe : un rapport pointe les carences de l’évaluation <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/07/des-pesticides-toxiques-autorises-en-europe-un-rapport-pointe-les-carences-de-l-evaluation_6083126_3244.html>, Le Monde, 07/06/21, 05h46
9- Afrique du Sud : le rooibos reconnu comme appellation d’origine contrôlée <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/06/10/afrique-du-sud-le-rooibos-reconnu-comme-appellation-d-origine-controlee_6083571_3212.html>, Le Monde Afrique avec AFP, 10/06/21, 09h39
10- Les eurodéputés demandent une interdiction progressive des élevages en cage <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/10/les-eurodeputes-demandent-une-interdiction-progressive-des-elevages-en-cage_6083642_3244.html>, Le Monde, 10/06/21, 20h12 
11- Fixer des horaires d'épandage des pesticides va-t-il protéger les abeilles ? <https://www.franceinter.fr/fixer-des-horaires-d-epandage-des-pesticides-va-t-il-proteger-les-abeilles>, France Inter, 11/06/21, 06h02
12- Un vaste trafic de civelles estimé à 18,5 millions d'euros démantelé en France <https://information.tv5monde.com/info/un-vaste-trafic-de-civelles-estime-185-millions-d-euros-demantele-en-france-412466>, AFP, 11/06/21, 17:00
13- Le plan « pollinisateurs » contesté par les apiculteurs et les agriculteurs <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/12/le-plan-pollinisateurs-conteste-par-les-apiculteurs-et-les-agriculteurs_6083818_3244.html>, Le Monde, 12/06/21, 08h30 
14- Le confinement, terreau fertile pour les livres de jardinage <https://information.tv5monde.com/info/le-confinement-terreau-fertile-pour-les-livres-de-jardinage-412578>, AFP, 12/06/21, 14:00
15- A la Réunion, les pêches de requins font de nouveau polémique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/14/a-la-reunion-les-peches-de-requins-font-de-nouveau-polemique_6084013_3244.html>, Le Monde, 14/06/21, 04h48 
En images
16- États-Unis : la Californie sévèrement frappée par la sécheresse <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/etats-unis-la-californie-severement-frappee-par-la-secheresse_4637529.html>, France 2, journal de 20h, 25/05/21
17- Narcisses : à la recherche de l'or blanc de l'Aubrac <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/narcisses-a-la-recherche-de-l-or-blanc-de-l-aubrac_4655843.html>, France 2, journal de 13h, 08/06/21
18- Le grand format : la sardine, l’un des poissons préférés des Français <https://www.lci.fr/societe/video-le-grand-format-la-sardine-l-un-des-poissons-preferes-des-francais-2188430.html>, TF1, journal de 20h, 10/06/21
19- Alimentation : des crackers donnent une seconde vie à la pulpe de tofu <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/alimentation-des-crackers-donnent-une-seconde-vie-a-la-pulpe-de-tofu_4659979.html>, France 2, journal de 13h, 11/06/21

Bien à vous,
Florence

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SUBSTITUTION DU JOUR : Dans une mise à jour de son avis de 2018 sur les alternatives aux néonicotinoïdes, l’Anses a identifié 22 solutions pour lutter contre les pucerons et la maladie de la jaunisse dans les cultures de betteraves sucrières. (cf. item 1 & suite)
RAPPORT DU JOUR : Selon un rapport publié par le réseau d’ONG Pesticide Action Network (PAN Europe), l’EFSA a donné son feu vert au cours des quinze dernières années à douze pesticides soupçonnés d’être génotoxiques, c’est-à-dire capable d’endommager l’ADN et donc d’entraîner des cancers. (cf. item 8 & suite)
REPORTAGE DU JOUR : En pleine Beauce, les 1 300 hectares exploités par la ferme de la Motte, installée à Talcy (Loir-et-Cher) produisent ail et oignons bio de la grande distribution. Main-d’œuvre étrangère, forte mécanisation et déchets importants illustrent cette concrétisation. (cf. item 4)
ÉTIQUETAGE DU JOUR : A compter du 1er janvier 2021, les pays d’origine du nectar devaient être indiqués et classés par ordre d’importance. Or, aujourd’hui, seule la mention « UE » ou « non UE » est en vigueur au grand mécontentement des apiculteurs. (cf. item 5)
APPEL DU JOUR : Cent milliards d'hectares de terre ont été dégradés selon l'ONU. Il faut les restaurer et établir une nouvelle relation équilibrée avec nos écosystèmes. (cf. item 6 & suite)
REFUS DU JOUR : Lors d’une votation, les Suisses ont rejeté à 60,56 % le texte qui demandait l’interdiction des pesticides de synthèse dans un délai de 10 ans, ainsi que de toute importation de denrées alimentaires produites à l’étranger à l’aide de ces produits ou en contenant. (cf. item 7 & suite)
ADOPTION DU JOUR : A une écrasante majorité, les eurodéputés ont voté une résolution prévoyant une interdiction progressive des cages dans les élevages. (cf. item 10)
RAPPEL DU JOUR : 70% des cultures dépendent de la pollinisation pour laquelle les abeilles sont les plus grands acteurs de ce processus. (cf. item 11 & 13)
DÉMANTÈLEMENT DU JOUR : Un réseau de trafiquants de civelles entre la France et l'Asie, où cet alevin de l'anguille est vendu à prix d'or, a été démantelé après avoir exporté plus de 46 tonnes de cette espèce menacée, représentant 18,5 millions d’euros. (cf. item 12)
SUCCÈS DU JOUR : Le confinement a été le terreau parfait pour les livres de jardinage, destinés à un lectorat jeune, néophyte, avide de conseils simples et pratiques. (cf. item 14)
PARADOXE DU JOUR : En Californie où sont cultivés deux tiers des fruits d'Amérique, les arbres sont aujourd'hui arrachés, par manque d'eau. Un crève-cœur pour les agriculteurs, bien que la sécheresse soit également liée à leur culture intensive. (cf. item 16)
ÉMERVEILLEMENT DU JOUR : Les narcisses sauvages poussent notamment en Lozère ou dans l’Aveyron où on en produit 200 tonnes par an. Un spectacle magnifique à découvrir sur le plateau de l’Aubrac. (cf. item 17)
STAR DU JOUR : La sardine est l’un des poissons préférés des Français particulièrement l’été et elle se consomme de mille et une manières. (cf. item 18)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Située dans le centre de l’Angleterre, la ville de Leicester qui compte 350 000 habitants, dévoile un projet d’abribus visant à favoriser la biodiversité. (cf. item 2)
— Cette usine du Périgord utilise des résidus issus de productions agro-alimentaires bio et locales pour fabriquer des biscuits. (cf. item 19)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Des solutions alternatives aux néonicotinoïdes pour lutter contre la jaunisse dans les cultures de betteraves, ANSES, 02/06/21

Dans une mise à jour de son avis de 2018 sur les alternatives aux néonicotinoïdes, l’Anses a identifié vingt-deux solutions pour lutter contre les pucerons et la maladie de la jaunisse dans les cultures de betteraves sucrières. Ces moyens de lutte pourraient prendre le relais des produits à base de néonicotinoïdes, interdits depuis 2018, mais dont l’utilisation a été réintroduite par dérogation en 2020 pour les traitements des semences de betteraves. Ces solutions alternatives qui présentent des efficacités correctes mais insuffisantes en utilisation seule, nécessiteront une approche de lutte intégrée pour atteindre une efficacité suffisante, voire une évolution des pratiques culturales. 
En 2020, de fortes populations de pucerons vecteurs des virus de la jaunisse ont envahi les cultures de betteraves. Cette situation a conduit à l’utilisation par dérogation de produits à base de néonicotinoïdes pour l’enrobage des semences de betteraves, en l’absence d’autres moyens de lutte suffisamment efficaces pour cette filière. Afin d’éviter que les producteurs et l’industrie sucrière ne se retrouvent de nouveau confrontés aux conséquences de ce problème, l’Anses a été saisie par le ministère chargé de l’agriculture pour identifier des alternatives efficaces et disponibles pour réduire les populations de pucerons infestant la betterave sucrière.
Quatre solutions à court terme ont été identifiées : deux produits phytopharmaceutiques conventionnels à propriété insecticide et deux pratiques à mettre en œuvre dans les parcelles cultivées afin de réduire les populations de pucerons. Il s’agit pour ces dernières du paillage et de la fertilisation organique, afin de contrôler les apports d’azote.
En plus de ces solutions immédiatement utilisables, 18 autres moyens de lutte devraient être disponibles dans un délai de deux à trois ans. Certains produits phytopharmaceutiques utilisés pour d’autres cultures pourraient également bénéficier d’une extension d’usage de leurs autorisations de mise sur le marché.
La plupart des solutions alternatives considérées substituables aux néonicotinoïdes montrent des efficacités correctes mais insuffisantes, en utilisation seule, pour réduire les niveaux de dégâts à un seuil économique acceptable. L’Anses recommande donc de soutenir l’effort de recherche et développement pour adapter les solutions identifiées sur d’autres cultures au cas de la betterave sucrière et tester des combinaisons de solutions dans une approche de lutte intégrée, ainsi qu’en matière d’épidémiosurveillance.  
>> Suite à lire à :
<https://www.anses.fr/fr/content/des-solutions-alternatives-aux-néonicotinoïdes-pour-lutter-contre-la-jaunisse-dans-les>
Sur le même sujet : 
> L’Anses identifie 22 produits substituables aux néonicotinoïdes pour la culture des betteraves, Le Monde avec AFP, 03/06/21, 19h38 
Ces pesticides toxiques pour les pollinisateurs avaient été réautorisés en octobre pour sauver la filière. Dans un avis rendu public le 2 juin, l’Agence nationale de sécurité sanitaire a identifié d’autres solutions permettant de lutter contre les pucerons et la maladie de la jaunisse. 
C’est un avis qui va ravir les abeilles. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a identifié vingt-deux produits alternatifs à l’usage des insecticides néonicotinoïdes pour lutter contre la jaunisse des betteraves, dans une mise à jour de son avis de 2018 sur le sujet, rendue publique le 2 juin.
« Ces moyens de lutte pourraient prendre le relais des produits à base de néonicotinoïdes, interdits depuis 2018, mais dont l’utilisation a été réintroduite par dérogation en 2020 pour les traitements des semences de betteraves », rappelle l’agence.
L’Assemblée nationale avait voté, en octobre, la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes, potentiellement jusqu’en 2023, pour sauver la filière betterave. Une décision validée, en mars, par le Conseil d’Etat. Ce type de pesticides avait pourtant été interdit en 2018 à cause de leur toxicité pour les insectes pollinisateurs.
> Lire aussi  Les néonicotinoïdes, « l’arbre qui cache la forêt » de la crise de la betterave en France
Quatre solutions à court terme
« Nous nous sommes concentrés sur les deux espèces de pucerons principalement responsables de la transmission des virus de la jaunisse, le puceron vert du pêcher (Myzus persicae) et le puceron noir de la fève (Aphis fabae) », explique Emmanuel Gachet, un chercheur de l’Anses cité dans le communiqué.
Selon l’agence, les solutions alternatives, « insuffisantes en utilisation seule, nécessiteront une approche de lutte intégrée pour atteindre une efficacité suffisante, voire une évolution des pratiques culturales ». L’Anses dit avoir identifié « quatre solutions à court terme » : deux insecticides et deux pratiques à mettre en œuvre dans les parcelles cultivées, le paillage et la fertilisation organique. Dix-huit autres solutions devraient être disponibles dans un délai de deux à trois ans. L’Anses suggère aussi de « tester des combinaisons de solutions » et appelle à la poursuite des recherches.
> Lire la tribune : « Il existe déjà des alternatives à l’emploi du glyphosate et des néonicotinoïdes »
Un large éventail
« Parmi les solutions, on trouve des produits phytopharmaceutiques de synthèse et d’origine naturelle, des micro-organismes, des insectes prédateurs ou parasitoïdes des pucerons (les parasitoïdes pondent leurs œufs à l’intérieur des pucerons), des huiles végétales ou minérales, qui assurent une protection physique des betteraves, des méthodes de stimulation des défenses naturelles des plantes, la sélection de variétés de betteraves résistantes au virus de la jaunisse et enfin des méthodes culturales combinant la culture de la betterave avec d’autres plantes », énumère l’Anses.
Toxiques envers les pollinisateurs, les néonicotinoïdes sont également néfastes pour d’autres espèces, notamment les oiseaux.
> Lire aussi  Néonicotinoïdes : la LPO attaque Bayer et Nufarm pour le déclin des oiseaux des champs
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/03/l-anses-identifie-22-produits-substituables-aux-neonicotinoides-pour-la-culture-des-betteraves_6082731_3244.html>
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2- Leicester va installer 500 abribus végétalisés pour protéger les abeilles, Creapills, 02/06/21
Maxime Delmas

La ville de Leicester fait les yeux doux aux abeilles. Située dans le centre de l’Angleterre, cette ville de 350 000 habitants, connue pour son club de football, dévoile un projet intéressant qui mériterait d’inspirer plus de villes : l’installation d’abribus qui veulent favoriser la biodiversité.
En partenariat avec Clear Channel UK, la municipalité va remplacer 479 abribus pour des versions plus modernes et éco-friendly. Les nouvelles installations possèdent toutes un toit végétalisé qui comprendra un mélange de fleurs sauvages et de sedum (une plante succulente) afin d’améliorer la biodiversité locale.
Affectueusement surnommés les Bee Bus Stops, ces abribus nouvelle génération ont été avant tout pensés pour les abeilles, les papillons et autres insectes pollinisateurs en plus d’avoir la vocation de rajouter un peu de verdure à la ville.
En plus de cet atout naturel, les abribus possèdent des panneaux solaires pour s’alimenter de manière écologique quand le temps le permet. Une douzaine de ces panneaux a déjà été installée à différents endroits de la ville et 30 autres devraient voir le jour cet été.
<https://creapills.com/leicester-abribus-abeilles-20210602>
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3- Additifs nitrités : l’application Yuka condamnée en première instance face à la fédération des charcutiers, Le Monde, 03/06/21, 06h14 
Mathilde Gérard

Le tribunal de commerce de Paris a considéré que le renvoi, depuis l’application d’information nutritionnelle, vers une pétition appelant à bannir les additifs nitrités, constituait un « acte de dénigrement ». Yuka a fait appel de la décision. 
Dans la bataille qui oppose la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs (FICT) à l’application d’information nutritionnelle Yuka, la première a remporté une manche : fin mai, le tribunal de commerce de Paris a en effet condamné en première instance l’application pour « actes de dénigrement » et « pratique commerciale déloyale et trompeuse ».
En cause : le lien mis dans l’application, lors du scan de produits de charcuterie contenant des additifs nitrités, vers une pétition commune de l’association Foodwatch, la Ligue contre le cancer et Yuka, appelant à interdire ces composants. Pour le tribunal de commerce, l’application, téléchargée par quinze millions de personnes en France, dont six millions d’utilisateurs réguliers (qui scannent un produit au moins une fois par mois), fournit « aux consommateurs des informations ambiguës (…) en oubliant notamment de mentionner la validation légale de la composition des produits mal notés par elle ».
> Lire aussi  Yuka, l’application d’informations nutritionnelles, dénonce une « tentative d’intimidation » par l’industrie de la charcuterie
Le juge relève que l’application a « un impact sur le comportement de la clientèle » et note par ailleurs que « la FICT n’a aucun moyen de répondre sur l’application et (…) aucun moyen d’y défendre son point de vue et les produits mal notés par cette application ». Le tribunal, dans sa décision du 25 mai, condamne Yuka à 20 000 euros de dommages et intérêts et enjoint à l’application de retirer le lien vers sa pétition.
Viandes transformées
« On est étonnés de cette décision, qui donne le sentiment que les intérêts financiers des industriels de la charcuterie priment sur la santé des consommateurs, réagit Julie Chapon, cofondatrice de Yuka, d’autant qu’on a énormément de sources scientifiques qui montrent le rôle délétère des additifs nitrités. »
L’application, qui va faire appel de la décision, relève néanmoins avec satisfaction que la FICT a été déboutée de sa demande de modifier le système de notation des additifs. Pour Mme Chapon, c’est une reconnaissance par la justice « que les industriels n’ont pas le droit d’interférer [sur notre système de notation], même si nous restons ouverts à la discussion sur notre application. »
Les nitrites, qui donnent leur couleur rose aux charcuteries et permettent d’en allonger la durée de conservation, sont couramment utilisés dans les viandes transformées (jambons crus et cuits, saucissons…). La recherche scientifique a toutefois mis en évidence que la consommation de viandes transformées était associée à un risque accru de survenue de certaines maladies, en particulier du cancer colorectal. 
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence rattachée à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), estime notamment que « chaque portion de 50 grammes de viande transformée consommée tous les jours augmente le risque de cancer colorectal de 18 % environ », et l’agence a classé, en 2015, les viandes transformées en « cancérogènes avérés ».
Si la cancérogénicité des nitrites en tant que tels n’est pas établie, celle des charcuteries nitritées fait consensus. L’hypothèse est qu’au contact de la viande transformée, et lors du processus de digestion, des composés se forment pouvant favoriser la survenue de cancers colorectaux.
> Lire aussi  La consommation de charcuterie nuit gravement à la santé
La FICT, qui représente 300 entreprises du secteur, dont une dizaine de poids lourds comme Fleury Michon, Madrange ou Herta, conteste le lien entre additifs nitrités et cancers, et préfère mettre en avant les effets bénéfiques pour la conservation de ces produits et la prévention du risque de botulisme. « Nous avons un projet en cours avec l’Inrae [Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement] pour comprendre pourquoi apparaissent dans les procédés de transformation des molécules indésirables qui favorisent les cancers », précise Bernard Vallat, président de la FICT.
Vers une proposition de loi
Les industriels ont par ailleurs développé des gammes sans nitrites « pour répondre à la demande de naturalité des consommateurs ». Selon Yuka, l’industrie charcutière tient « un double discours » : « Si les nitrites sont sans danger, pourquoi la filière fournit-elle autant d’effort à développer des alternatives ? », s’interroge Julie Chapon.
> Lire aussi  Des parlementaires plaident pour l’interdiction totale des nitrites dans la charcuterie d’ici à 2025
L’association Foodwatch dénonce également, à travers cette assignation en justice contre Yuka, une tactique de « diversion » : « Ce n’est pas une querelle commerciale qui devrait se régler devant le tribunal de commerce, c’est un débat de santé publique, s’insurge Karine Jacquemart, directrice générale de Foodwatch France. Les consommateurs attendent des grandes marques de la charcuterie qu’elles accompagnent la transition pour une alimentation plus saine. »
La FICT, comme Yuka, se disent sereins dans l’attente de l’appel de la décision. « On n’a rien contre les start-up qui visent à apporter des informations aux consommateurs, précise Bernard Vallat, mais on trouve le dénigrement insupportable. » En face, Yuka se veut confiant : « On sait que Yuka dérange, et on est là pour ça. On a confiance dans la justice », plaide Julie Chapon.
Dans quelques mois, la question des additifs nitrités glissera sur le terrain politique : une proposition de loi d’élus MoDem et La République en marche, issue d’une mission d’information parlementaire sur les sels nitrités, devrait être examinée en fin d’année à l’Assemblée nationale. Elle propose une interdiction progressive de ces additifs d’ici à 2025.
« Nous n’avons guère de doute que les nitrites seront à terme interdits, la question est quand », assure Julie Chapon. Bernard Vallat, lui, fustige l’initiative de ces députés : « C’est du théâtre de la part d’hommes politiques en mal de notoriété. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/03/additifs-nitrites-l-application-yuka-condamnee-en-premiere-instance-face-a-la-federation-des-charcutiers_6082587_3244.html>
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4- A la ferme XXL de la Motte de Talcy, « sans les saisonniers Bulgares, pas de bio », Le Monde, 03/06/21, 18h30 
Jordan Pouille (Correspondant régional)

En pleine Beauce, cette ferme est devenue un fournisseur incontournable d’ail et d’oignons bio de la grande distribution. Main-d’œuvre étrangère, forte mécanisation et déchets importants accompagnent ce succès. 
Salopette bleue et pommettes roses, Vasil s’avance, sa sarcleuse en main. Il observe l’horizon, puis sourit : « Il y a beaucoup de travail ! Nous sommes là trente jours. Après, nous allons à Sancerre [dans le Cher]. Puis en Grèce, en Italie ou au Portugal, on verra. » Avec une cinquantaine de camarades, hommes et femmes, oncles et cousines, il a fait le voyage de Bulgarie pour redonner de l’allure à un vaste champ d’oignons bio recouvert d’herbes folles après deux semaines de pluie.
> Lire aussi  « Notre modèle est déshabillé, alors que l’agriculture bio touche tout le monde » : les exploitants en colère contre les arbitrages du gouvernement
Ce champ fait partie des 1 300 hectares exploités par la ferme de la Motte, installée à Talcy (Loir-et-Cher), devenue une institution en Beauce ligérienne, aussi célèbre que ce château du XVIe siècle à deux pas. La raison de sa notoriété : la ferme et ses 30 000 tonnes de production annuelle alimentent toutes les grandes surfaces françaises de ses pommes de terre bio ou de ses condiments (oignon, ail, échalote) en culture conventionnelle ou biologique, sous les marques des différentes enseignes.
« Le bio, c’est à présent 60 % de notre chiffre d’affaires pour seulement 35 % de nos volumes, se félicite Bertrand Lemaire qui gère la ferme avec ses deux frères et deux de ses cousins. Il y a encore quatre ans, on ne faisait pas d’oignon rouge car il n’y avait pas de variété résistante à nos aléas météo. On achetait notre bio en Hollande, en Espagne, en Italie et on le revendait. Cette année, toutes nos gammes de produits poussent à 75 % en France, c’est quand même énorme ! »
Pas de main-d’œuvre locale
Plantation, désherbage, récolte, épluchage, nettoyage, séchage, conditionnement, vente, stockage ou chargement des camions rythment les journées de cette ferme-usine, aux 300 salariés, sans compter les saisonniers, des Bulgares donc, « hébergés ici, payés au smic, en salaire français », insiste M. Lemaire qui se désole de ne plus trouver de main-d’œuvre agricole locale. « Je suis aussi allé dans les ZUP d’Orléans et Châteaudun pour recruter. Mais personne ne veut travailler un samedi pour ramasser des échalotes, quelle que soit la paie. Dans le bio, il faut beaucoup plus de monde que dans le conventionnel et à des jours précis, sinon tu ne ramasses rien. Sans Bulgares, pas de bio. »
> Lire aussi  Les arbitrages de la France pour la future PAC suscitent de vives crispations
Impressionné par une récente visite, François Bonneau, le président PS de la région Centre-Val de Loire et candidat à sa réélection, reconnaît une ferme « complémentaire des petites exploitations en circuit court et à l’effet levier : elle accélère la transition écologique, en incitant les agriculteurs beaucerons tout autour à s’y mettre ». Lesquels se voient offrir des contrats de trois ans, à volumes et prix fixes, pour alimenter les commandes en bio de la Ferme de la Motte. Soixante-dix ont déjà signé.
Sur le volet social, M. Bonneau plaide pour la généralisation de travailleurs agricoles partagés, en CDI, qui iraient sur différentes exploitations agricoles de la région, au gré des saisons. « Et nous serions là pour leur fournir les formations, selon les cultures ». Des super-saisonniers en somme.
Exigences de standardisation
On déambule entre les bâtiments de tôle où des trieuses optiques contrôlées à distance orientent les oignons vers des tapis roulants en fonction de leurs tailles et de leur poids. Le bruit est assourdissant. Deux femmes balaient les épluchures. Dehors des montagnes de caisses en bois attendent d’être remplies.
Quand on s’interroge sur le côté XXL de cette ferme bio, Laurent Beaubois, porte-parole à la Confédération paysanne en région Centre ne trouve « rien à y redire si cela respecte le droit social et permet de maintenir l’agriculture et les surfaces agricoles ». Avant de prévenir, « il faut être vigilant avec la grande distribution qui pousse à consommer beaucoup d’énergie ». Car celle-ci veut certes du « Made in France » mais aussi un approvisionnement étalé sur onze mois, ce qui entraîne d’importants moyens de conservation par le froid, ici pour l’ail et les oignons bio. Ses exigences de standardisation entraînent, en outre, beaucoup de déchets : « Un petit peu épluchés, un petit peu germés, un petit peu déformés, ça ne passe pas car ils veulent que tout soit parfait. Alors, on envoie ça à la méthanisation, à 20 kilomètres. » Six camions par semaine, soit 1 500 tonnes par an de condiments ou de pommes de terre « non conformes » produites pour rien.
> Lire aussi  Pour une PAC plus juste, verte et tournée vers l’avenir, un millier de propositions citoyennes
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/03/a-la-ferme-xxl-de-la-motte-de-talcy-sans-les-saisonniers-bulgares-pas-de-bio_6082722_3234.html>
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5- Chronique. « L’étiquetage des pots de miel est englué », Le Monde, 05/06/21, 10h05
Laurence Girard

A compter du 1er janvier 2021, les pays d’origine du nectar devaient être indiqués et classés par ordre d’importance. Or, aujourd’hui, seule la mention « UE » ou « non UE » est en vigueur. Au grand mécontentement des apiculteurs, note Laurence Girard, journaliste au « Monde ».
Matières premières. Les apiculteurs sont piqués au vif. Et leur colère vrombit comme un essaim d’abeilles en plein vol. L’objet de leur courroux : l’apparent manque de volonté du gouvernement de faire appliquer la loi. Officiellement, à compter du 1er janvier 2021, l’étiquetage des pots de miel devait enfin indiquer les pays d’origine du nectar, classés par ordre d’importance. Or, en ce début de mois de juin, il n’en est rien. Aujourd’hui, seule la mention, très elliptique, « UE » ou « non UE » est en vigueur.
> Lire aussi  Le miel authentique, un aliment en voie de raréfaction
Pourtant, l’obligation d’être plus explicite a été votée dans le cadre de la loi EGalim (issue des Etats généraux de l’alimentation) adoptée en 2018. Depuis, même si l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF), qui fédère 20 000 apiculteurs professionnels, ne cesse d’aiguillonner le gouvernement, la mesure est restée lettre morte. Retoquée une première fois pour vice de forme, elle a réapparu dans le cadre de la loi relative à la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires, promulguée en juin 2020. Cependant, le décret n’a toujours pas été publié.
Aucune visibilité sur le plan de protection des pollinisateurs
Le sujet est loin d’être anodin. En effet, pour satisfaire la gourmandise des Français, les volumes de miel importés croissent continûment. Selon l’UNAF, ils auraient atteint 35 000 tonnes en 2020, pour une consommation totale de 40 000 tonnes. Il est vrai que le butin des butineuses tricolores avait été réduit à la portion congrue en 2019, à près de 9 000 tonnes. Heureusement, le feuilleton météorologique s’est mieux déroulé en 2020, et la production a repris du poil de l’abeille, avec une estimation comprise entre 18 000 et 20 000 tonnes.
Au début de 2021, les apiculteurs ont eu le bourdon. Gel, pluie et vent ont perturbé le travail des abeilles. Elles ont eu moins de nectar de colza ou d’acacia à se mettre sous la trompe. Pas sûr, dans ces conditions, que la récolte de miel soit plantureuse cette année. Autre motif d’inquiétude : ils affirment n’avoir aucune visibilité sur le plan de protection des pollinisateurs promis par le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, en août 2020.
> Lire aussi  Néonicotinoïdes : la réautorisation annoncée de ces insecticides neurotoxiques sur la betterave ravive la polémique
Ce plan avait été annoncé au moment même où le gouvernement donnait le feu vert à la réautorisation, jusqu’en 2023, de l’usage des néonicotinoïdes pour la culture de la betterave touchée par la jaunisse. L’interdiction de ces insecticides mettant en danger les pollinisateurs a, par ailleurs, été confirmée à Bruxelles. La Cour de justice de l’Union européenne a rejeté, début mai, le recours de la société Bayer. De quoi redonner des ailes aux abeilles…
> Lire aussi  Bien choisir son miel, planter des fleurs… comment voler au secours des abeilles
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/05/l-etiquetage-des-pots-de-miel-est-englue_6082970_3234.html>
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6- Journée de l’environnement : régénérer la Terre et nourrir toute une population, c’est possible, Futura sciences, 05/06/2021
Marie Origas, journaliste

L'Organisation des Nations unies a lancé un appel à l'occasion de la Journée de l'environnement qui se tient samedi 5 juin. Cent milliards d'hectares de terre ont été dégradés selon l'ONU. Il faut les restaurer et établir une nouvelle relation équilibrée avec nos écosystèmes. 
Le jeudi 3 juin, l'Organisation des Nations unies (ONU) a lancé le mouvement #GénérationRestauration afin de prévenir, stopper et inverser la dégradation des écosystèmes dans le monde entier. Actuellement, l'Homme a dégradé 100 milliards d'hectares terrestres, une surface équivalente à celle de la Chine, selon le rapport de deux agences phares de l'ONU, celle de l'environnement (Unep) et celle de l'agriculture (FAO). Il faut, dès lors reconsidérer notre rapport à la nature : « L'humanité n'est pas en dehors de la nature, elle en fait partie. Nous devons recréer une relation équilibrée avec les écosystèmes qui nous permettent de vivre », précise l'Organisation. 
Heureusement, des solutions existent et elles sont efficaces. Parmi elles, l'agriculture régénératrice a déjà fait ses preuves. D'abord, dans les fermes à petite échelle de production et, désormais, dans les plus grandes. En effet, Gidon Eshel, professeur et chercheur en physique de l'environnement, a tenté de savoir si cette technique permettait de nourrir toute une population. Les résultats de son étude, publiée dans la revue PLOS Biology, sont prometteurs.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/agriculture-journee-environnement-regenerer-terre-nourrir-toute-population-cest-possible-87810/>
En savoir plus : 
> Small-scale integrated farming systems can abate continental-scale nutrient leakage <https://journals.plos.org/plosbiology/article?id=10.1371/journal.pbio.3001264>, PLOS Biology, June 3, 2021
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7- En Suisse, les campagnes se déchirent à l'approche de votes sur les pesticides, AFP, 06/06/21, 14:00
Nathalie Olof-Ors

Les campagnes suisses se déchirent à l'approche d'un vote le 13 juin sur deux textes concernant les pesticides qui divisent profondément le monde agricole et égratignent l'image idyllique des pâturages suisses. 
Début mai, un incident dans le canton de Vaud avait provoqué la colère des agriculteurs dans cette campagne de votations marquée par des débats houleux. 
Des inconnus avaient mis le feu à une remorque dans un champ sur laquelle avaient été déployées des banderoles appelant à voter contre. L'association agricole Prométerre avait vivement protesté, dénonçant une "injure" à "la démocratie" et "aux familles paysannes". 
Les électeurs vont voter sur un texte, intitulé "Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse". Il veut interdire les pesticides contenant des compositions chimiques qui n'existent pas à l'état naturel dans l'agriculture mais aussi dans les espaces verts publics, jardins privés et voies de chemins de fer. 
Il demande aussi à interdire l'importation de denrées alimentaires qui contiennent des pesticides de synthèse afin de ne pas désavantager les agriculteurs suisses. Il prévoit une période de transition de 10 ans.
Lancé par un comité réunissant notamment un vigneron et un professeur de biologie des sols à l'Université de Neuchâtel, ce texte avait récolté 121.307 signatures.
Le second texte, intitulé "Pour une eau potable propre et une alimentation saine", veut restreindre les paiements directs de la Confédération aux exploitations qui n'utilisent pas de pesticides, ni d'antibiotiques à titre préventif mais seulement pour soigner leurs animaux malades.
Pour limiter les lisiers, il veut également restreindre ces subventions aux exploitations qui élèvent uniquement le nombre d'animaux qu'elles peuvent nourrir avec le fourrage qu'elles produisent elles-même.
L'argent des impôts ne doit pas servir à subventionner les dommages à la santé et au climat, défendent les partisans de ce texte qui avait récolté 113.979 signatures.
- Trois camps dans l'agriculture -
Les grandes organisations agricoles, dont l'Union suisse des paysans et l'Union Maraîchère Suisse, ont appelé à voter "deux fois non", jugeant les textes trop "extrêmes". "On vous nourrit, on nous punit", protestent les opposants. 
Les apiculteurs répliquent par un "deux fois oui" tandis que la fédération des entreprises agricoles Bio Suisse, dans ce pays où l'agriculture biologique représente 15% des exploitations, se situe à mi-chemin. Elle soutient le texte sur les pesticides mais rejette celui sur l'eau potable.
Malgré de "bonnes intentions", il présente des écueils notamment avec la limitation du fourrage qui va compliquer la tâche des éleveurs bio sans pour autant régler la question de l'élevage intensif puisque les grosses exploitations pourront tout simplement renoncer aux subventions pour conserver de gros cheptels, selon elle.
Le Conseil fédéral (gouvernement) a recommandé de voter contre les deux, mettant en garde contre les risques pour l'approvisionnement en denrées alimentaires dont les prix pourraient grimper au détriment des ménages aux plus faibles revenus.
- Un message "clair" -
"L'agriculture doit évoluer, nous sommes d'accord sur cela", a déclaré Francis Egger, vice-directeur de l'Union Suisse des paysans, à l'AFP. "Il y a deux fois plus de 100.000 personnes qui ont signé, il y a donc un message clair des consommateurs", a-t-il reconnu. 
Mais ces textes vont "trop loin", selon lui, et risquent de pénaliser lourdement les paysans suisses qui ont déjà réalisé d'importants efforts pour réduire les pesticides.
"Notre initiative n'est pas dirigée contre les agriculteurs", a défendu Antoinette Gilson, biologiste de formation, et membre du comité pour le texte sur les pesticides, lors d'un entretien avec l'AFP. 
Il vise à interdire les pesticides de synthèse, qui sont "les plus dangereux", et auxquels les agriculteurs "eux-mêmes" sont très exposés, a-t-elle insisté, mais pas les pesticides biologiques ou alternatives sans "toxiques chimiques". Quelque 107 matières actives utilisées pour les bio-pesticides, dont le souffre ou le cuivre, seraient encore autorisées, contre 383 aujourd'hui. 
En cas d'acceptation, la Suisse serait le premier pays au monde à interdire les pesticides synthétiques. Mais ces deux textes, partis avec une longueur d'avance dans les sondages, ont vu leur soutien s'étioler ces dernières semaines. Selon un sondage publié le 2 juin par le groupe de presse Tamedia et 20Minutes, le texte sur les pesticides ne recueille plus que 42% d'intentions favorables, le soutien chutant à 41% pour l'eau potable. 
Les villes pourraient néanmoins avoir le dernier mot, les citadins se prononçant majoritairement "Pour" dans les sondages alors que les campagnes les rejettent clairement.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/les-campagnes-suisses-se-dechirent-a-l-approche-de-votes-sur-les-pesticides_154810>
Sur le même sujet : 
> Les Suisses refusent d'interdire les pesticides de synthèse <https://information.tv5monde.com/info/les-suisses-refusent-d-interdire-les-pesticides-de-synthese-412689>, AFP, 13/06/21, 20:00
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8- Des pesticides toxiques autorisés en Europe : un rapport pointe les carences de l’évaluation, Le Monde, 07/06/21, 05h46
Stéphane Mandard

L’Autorité européenne de sécurité des aliments a donné son feu vert à douze pesticides potentiellement dangereux ces quinze dernières années, selon l’ONG PAN Europe. 
C’est une nouvelle pierre jetée dans le jardin de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Selon un rapport publié lundi 7 juin par le réseau d’ONG Pesticide Action Network (PAN Europe), l’EFSA a donné son feu vert au cours des quinze dernières années à douze pesticides soupçonnés d’être génotoxiques, c’est-à-dire capable d’endommager l’ADN et donc d’entraîner des cancers. Une étude qui écorne un peu plus le credo de l’institution : « une science fiable pour des aliments sûrs ».
Ces douze pesticides, inconnus du grand public, sont aujourd’hui largement utilisés à travers l’Europe. On trouve par exemple l’hydrazide maléique, un herbicide. Ses métabolites (issus de sa dégradation) comprennent l’hydrazine, substance considérée comme génotoxique et classée cancérogène de catégorie 1B (supposé) pour l’homme selon la classification de l’Union européenne sur les produits cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR). La commercialisation de l’hydrazide maléique a pourtant été réapprouvé au niveau européen en octobre 2017 pour une durée de quinze ans à partir des évaluations menées par l’EFSA.
En France, cinq préparations commerciales contenant de l’hydrazide maléique disposent d’une autorisation de mise sur le marché, délivrée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail(Anses). Selon la dernière fiche de pharmacovigilance que lui a consacré l’Anses, en octobre 2018, elles sont utilisées pour le traitement des pommes de terre, des carottes, des oignons et comme désherbant des voies. Et son usage grimpe : 100 tonnes en 2016 contre 49 tonnes en 2009. Des résidus d’hydrazide maléique ont été retrouvés dans plusieurs denrées alimentaires : pommes de terre, oignons, échalotes. A la lecture de la fiche, on découvre aussi qu’aucune analyse n’a été réalisée depuis 2012 et qu’elle n’a pas été recherchée dans les aliments destinés aux animaux.
Exclure tout contact humain
Le cas de l’hydrazide maléique illustre les failles du processus d’autorisation de l’EFSA. Alors que l’hydrazine est classée génotoxique et cancérogène supposé, l’EFSA considère qu’elle n’est pas génotoxique en dessous d’une certaine concentration (0,028 ppm). Une approche toxicologique battue en brèche par lacommunauté scientifique pour les substances comme les produits génotoxiques ou perturbateurs endocriniens, réputés agir « sans seuil » c’est-à-dire dès la plus petite exposition. Et une approche qui contredit et sape la nouvelle doctrine européenne du « zéro exposition ». Depuis 2009, la directive européenne encadrant la mise sur le marché des pesticides vise en effet à exclure tout contact humain (direct ou par le biais des denrées alimentaires) avec des produits jugés cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques ou perturbateurs endocriniens.
> Lire aussi  L’Autorité européenne de sécurité des aliments accusée de minimiser certains effets des perturbateurs endocriniens
PAN Europe a passé au crible le processus d’autorisation suivi par l’EFSA pour donner son feu vert à l’hydrazide maléique ainsi qu’à onze autres pesticides soupçonnés d’être génotoxiques. Le rapport conclut que la sûreté de ces douze substances actives n’a pas été démontrée et que l’EFSA a négligé des preuves de risques. Il pointe notamment des tests in vitro et cellulaire montrant que certains métabolites peuvent provoquer des dommages génétiques susceptibles d’entraîner des cancers ou l’absence de tests sur des animaux. Il est également reproché à l’autorité européenne, censée formuler « des conseils scientifiques pour protéger les consommateurs, les animaux et l’environnement des risques associés à l’alimentation », de ne pas suffisamment prendre en compte les avancées scientifiques dans ses méthodes d’évaluation.
> Lire aussi  Pesticides : « On ne s’intéresse aux effets chroniques des expositions de long terme que depuis peu de temps »
En févier, l’Endocrine Society, une société savante rassemblant 18 000 chercheurs et cliniciens spécialistes du système hormonal, avait vivement interpellé l’EFSA à propos d’« une évaluation inexacte » qui conduirait à « limiter la capacité des agences réglementaires à prendre des mesures de protection de la santé ». Au centre des préoccupations de l’Endocrine Society, un projet de rapport de l’agence sur une épineuse question qui se pose à la toxicologie : les effets inhabituels de certaines substances, capables notamment d’être plus nocives à de faibles doses d’exposition qu’à des doses plus importantes. Un phénomène appelé « relation dose-réponse non monotone ». Or selon la société savante, le rapport de l’EFSA « ne reconnaît pas que les relations dose-réponse non monotones sont bien définies mathématiquement, que leur existence a été démontrée, et qu’elles sont bien comprises grâce à la recherche fondamentale sur les systèmes endocriniens et la biologie hormonale ». 
Augmentation des taux de cancer du sein et de la prostate
Pour PAN Europe, cette incapacité de l’EFSA à s’appuyer sur les dernières recherches scientifiques tient à une raison principale : l’influence des industriels. Elle pointe notamment les liens de certains de ses experts avec l’International Life Science Institute, un institut fondé par les géants de l’agrochimie comme Monsanto (Bayer), Syngenta et BASF.
> Lire aussi  Des pesticides suspectés d’être des perturbateurs endocriniens ou cancérogènes dans l’air
L’exposition chronique, même à faible dose, à ces pesticides suspectés d’être génotoxiques, pourrait contribuer à expliquer une part de l’augmentation des taux de cancer du sein et de la prostate, suggère le rapport. « Les taux de cancer de la prostate et du sein ont augmenté sur à peu près la même période, fait remarquer Martin Dermine, responsable des politiques santé et environnement à PAN Europe. Il est toujours difficile d’établir des liens précis mais les pesticides génotoxiques et perturbateurs endocriniens sont une explication possible. » Aussi, pour l’ONG, « les douze pesticides devraient être retestés de toute urgence par un organisme digne de confiance ». 
> Lire aussi  Une vaste étude confirme les risques de cancer encourus par les agriculteurs français
Contacté par Le Monde, l’EFSA défend son approche et son indépendance. Elle se dit « déçue par la dernière tentative de PAN Europe de saper la crédibilité scientifique de l’EFSA […] et de déformer délibérément le rôle de l’EFSA en prétendant qu’il est d’approuver les pesticides dans l’Union européenne ». 
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Des herbicides utilisés en France pour le maïs, la vigne ou les fleurs
Parmi les autres pesticides aux effets potentiellement génotoxiques autorisés par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), on retrouve notamment le buprofézine, la mésotrione ou encore le flazasulfuron, tous trois utilisés en France. Le buprofézine a pour métabolite l’Anilin, suspectée d’être cancérogène et mutagène pour l’homme. Le buprofézine ne doit pas être utilisée sur des cultures destinées à l’alimentation humaine et animale. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) a délivré en octobre 2018 une autorisation de mise sur le marché à une préparation à base de buprofézine pour traiter des plantes vertes et des fleurs (rosiers) uniquement sous abri.
A l’instar de l’hydrazide maléique, la mésotrione a été réautorisée en octobre 2017 pour quinze ans. En France, on retrouve cet herbicide dans pas moins de 21 préparations commerciales correspondant à sept usages : canne à sucre, maïs, maïs doux, crucifères oléagineuses, sorgho, lin et pavot. Mais depuis 2013, il est également utilisé dans les champs de colza. Les quantités utilisées, sont stables depuis dix ans, autour de 150 tonnes par an. Autre herbicide, le flazasulfuron est présent dans six préparations utilisées essentiellement pour la vigne, les agrumes ou les oliviers. La consommation a baissé pour se stabiliser autour de 6 tonnes par an.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/07/des-pesticides-toxiques-autorises-en-europe-un-rapport-pointe-les-carences-de-l-evaluation_6083126_3244.html>
En savoir plus : 
> New report : Dangerous pesticides given flawed EU safety clearance. Fresh scandal hits troubled EU food agency on UN Food Safety Day <https://www.pan-europe.info/press-releases/2021/06/new-report-dangerous-pesticides-given-flawed-eu-safety-clearance-fresh>, Pesticide Action Network (PAN Europe), June 7, 2021
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9- Afrique du Sud : le rooibos reconnu comme appellation d’origine contrôlée, Le Monde Afrique avec AFP, 10/06/21, 09h39

Seules les feuilles cultivées dans la province du Cap-Occidental et une partie du Cap-Nord pourront désormais être vendues sous ce nom dans l’Union européenne. 
Le rooibos, une boisson aussi populaire que le thé ou le café en Afrique du Sud, a rejoint le champagne, le roquefort ou encore l’olive grecque de Kalamata sur la liste des appellations d’origine protégée (AOP). Les AOP, établies par l’Union européenne (UE), visent à préserver l’authenticité de produits issus d’une aire géographique déterminée.
La première utilisation du rooibos (« buisson rouge », en afrikaans) est attribuée au peuple khoisan au XVIIIe siècle. Riche en antioxydants et sans théine, la boisson a des vertus médicinales reconnues ailleurs dans le monde.
Alors que la demande d’une appellation a été lancée il y a dix ans, c’est une « victoire » pour l’industrie, s’est félicité auprès de l’AFP, mercredi 9 juin, Nicie Vorster, directeur du Conseil sud-africain du rooibos, qui espère des retombées commerciales.
> Lire aussi  Le Maroc, royaume du safran en guerre contre la contrefaçon
Seules les feuilles de rooibos cultivées dans la province du Cap-Occidental et une partie du Cap-Nord (sud-ouest), qui une fois infusées donnent à cette boisson sa couleur rouge caractéristique, pourront désormais être vendues sous cette appellation dans l’UE et plusieurs autres pays, selon un règlement européen paru fin mai.
L’Afrique du Sud produit environ 15 000 tonnes de rooibos par an, principalement dans la chaîne de montagnes rocheuses du Cederberg. Le pays exporte environ la moitié de sa production en vrac vers le Japon, l’Allemagne, les Pays-Bas ou encore le Royaume-Uni.
Le Conseil sud-africain du rooibos vise désormais une reconnaissance par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour étendre la protection du « thé rouge » au marché mondial.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/06/10/afrique-du-sud-le-rooibos-reconnu-comme-appellation-d-origine-controlee_6083571_3212.html>
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10- Les eurodéputés demandent une interdiction progressive des élevages en cage, Le Monde, 10/06/21, 20h12 
Mathilde Gérard

La résolution adoptée jeudi à une très large majorité fait suite à une initiative citoyenne qui avait recueilli 1,4 million de signatures. La Commission européenne doit se prononcer d’ici quelques semaines. 
A une écrasante majorité, les eurodéputés ont voté, jeudi 10 juin, par 558 voix pour, 37 contre et 85 abstentions, une résolution prévoyant une interdiction progressive des cages dans les élevages. Le délai est fixé à 2027 dans le texte, avec une formulation qui ouvre néanmoins la voie à des ajustements possibles de calendrier. Le texte, non contraignant, avait d’emblée reçu, en ouverture de séance, le soutien de la commissaire européenne à la santé, Stella Kyriakides, pour qui améliorer le bien-être animal « est un impératif moral, sanitaire et économique ».
Le projet de résolution avait été déposé au nom de la commission agriculture du Parlement. Il faisait suite à une initiative citoyenne européenne (ICE), lancée par l’association Compassion in World Farming (CIWF), qui a recueilli près de 1,4 million de signatures en Europe entre 2018 et 2019, et demandait de mettre fin à « l’ère des cages ».
> Lire aussi  Elevage : près de 1,4 million de citoyens européens demandent l’interdiction des cages
« La question n’est pas de savoir si les objectifs [de cette ICE] doivent être atteints,mais comment l’Union européenne peut parvenir à sortir progressivement des cages les espèces animales, a insisté Mme Kyriakides jeudi matin. Nos règles doivent changer et c’est un appel très clair de nos concitoyens. » La réponse formelle de la Commission européenne à cette ICE est attendue avant mi-juillet. Si des évolutions réglementaires sont proposées, elles donneront lieu à des négociations entre institutions et Etats membres.
Risque lié à l’importation
Chaque année, environ 300 millions d’animaux de rente (poules, lapins, cochons, veaux, canards…), soit les animaux dont la garde a pour objectif la vente de produits, sont élevés dans des cages individuelles en Europe. Si certaines filières ont enclenché une transition vers des modes d’élevage alternatifs, elle se fait à un rythme très inégal.
En France, 36 % des poules pondeuses étaient en cage en 2020 (contre 69 % cinq ans auparavant), grâce à un mouvement notamment lancé sous la pression des associations et des consommateurs, mieux informés grâce à l’étiquetage. Mais d’autres filières recourent encore très majoritairement aux cages, comme les élevages de lapins – à 85 % en cage en Europe –, ou les élevages porcins – où les truies sont massivement gardées dans des cases individuelles de gestation et de mise bas une partie de l’année.
> Lire aussi  Poules pondeuses en cage : le Conseil d’Etat somme le gouvernement de faire appliquer la loi
Quarante-cinq eurodéputés ont pris la parole successivement, jeudi matin, au Parlement de Strasbourg et en visioconférence. L’écologiste Benoît Biteau, agriculteur et éleveur, s’est réjoui que « l’Union européenne puisse se montrer pionnière au niveau mondial de la fin des cages ». Le député Jérémy Decerle (Renew Europe), éleveur bovin de profession et ancien président du syndicat Jeunes agriculteurs, a souligné que le texte présentait une « approche équilibrée, sans démagogie ». 
Plusieurs élus ont néanmoins mis en garde contre le risque qu’une interdiction favorise l’importation de produits moins-disants, venant de pays tiers. Parmi les voix les plus critiques, l’Espagnol Juan Ignacio Zoido Alvarez (Parti populaire européen) a fustigé, à travers cette initiative, « une réponse simpliste à un problème compliqué » et « un exemple de populisme animalistique ». Répondant à ces craintes, la commissaire à la santé a assuré qu’elle tiendrait compte du risque lié aux importations, afin de « garantir aux éleveurs une transition juste ».
Besoin d’évaluer les conséquences
Par cette résolution, le Parlement demande à la Commission d’adopter une approche espèce par espèce, accompagnée d’une analyse d’impact. Il appelle à soutenir les éleveurs financièrement dans cette transition, à travers les instruments de la Politique agricole commune et de la stratégie « Farm to fork » (« De la ferme à la fourchette », la stratégie alimentaire déclinée du « Green deal » européen). Enfin, il invite à « réévaluer les accords commerciaux avec les pays tiers, afin de garantir le respect des mêmes normes de bien-être animal et de qualité des produits ».
« Quand nous avons lancé l’ICE il y a trois ans, nous ne pensions pas qu’elle donnerait lieu à une résolution aussi prometteuse, même si elle contient quelques bémols », a réagi Léopoldine Charbonneau, directrice de CIWF France. « Nous avons levé beaucoup d’oppositions, en sensibilisant au fait qu’un autre modèle d’élevage existe et a fait ses preuves. Par ce vote enthousiaste, le Parlement envoie un signal fort à la Commission européenne », poursuit la responsable associative.
> Lire aussi  Le Sénat rejette une proposition de loi « pour un élevage éthique »
Principal représentant syndical agricole à l’échelle européenne, la COPA-Cogeca a salué une résolution « qui prend en compte les réalités économiques de l’agriculture », se réjouissant que le Parlement demande une réévaluation des accords commerciaux. Le syndicat a toutefois averti : « Avant d’acter une date de sortie des cages, il faudra une évaluation large et solide des conséquences, sur des bases scientifiques et agronomiques. »
Par un amendement surprise, les députés européens ont également demandé à la Commission de formuler des propositions en vue d’interdire le gavage des oies et canards pour la production de foie gras. La proposition, qui était défendue notamment par la gauche radicale et par les Verts, a été adoptée par 319 voix contre 251 (et 108 abstentions). Passée inaperçue lors des débats parlementaires, jeudi, elle devrait toutefois rencontrer de vives résistances, tant certains responsables politiques voient dans cette pratique une tradition quasi identitaire.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/10/les-eurodeputes-demandent-une-interdiction-progressive-des-elevages-en-cage_6083642_3244.html>
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11- Fixer des horaires d'épandage des pesticides va-t-il protéger les abeilles ?, France Inter, 11/06/21, 06h02
Célia Quilleret 

Pour mieux protéger les abeilles des pesticides répandus par les agriculteurs, le gouvernement veut encadrer l'épandage en définissant des horaires censés être moins pénalisant pour les insectes pollinisateurs.
Voilà un sujet qui est sur la table des ministres de l'environnement depuis 2014 : comment mieux protéger les abeilles des pesticides répandus par les agriculteurs. Le dernier arrêté concernant les abeilles date de 2003, il était donc temps de le modifier. 
Après plusieurs années de discussions, les ministères de la Transition écologique et de l'Agriculture vont proposer ce vendredi après-midi un nouveau texte réglementaire que France Inter a pu consulter. Le but est de mieux encadrer les pratiques d'épandages en fixant de nouveaux horaires, mais ce nouvel arrêté ne satisfait pas les apiculteurs.
Deux heures avant la nuit, les abeilles seraient moins en danger
Pour les abeilles, l'idéal serait d'obliger les agriculteurs à attendre le coucher du soleil pour épandre leurs produits phytosanitaires. C'est l'Anses, agence nationale de sécurité sanitaire qui le précise dans un rapport, car le soir, les abeilles sont moins exposées aux dangers de ces pesticides, mais le gouvernement ne veut pas demander aux agriculteurs de travailler la nuit.
Ce nouvel arrêté propose donc un compromis : les traitements seront possibles le jour, mais seulement deux heures avant le coucher du soleil et trois heures après. Le gouvernement s'appuie sur une étude qui montre que la moitié des abeilles ne sont déjà plus en activité deux heures avant la nuit. 
Les apiculteurs dénoncent un texte aux multiples dérogations
C'est largement insuffisant pour les apiculteurs. Henri Clément est producteur de miel en Lozère et membre de l'union nationale des apiculteurs de France. "Il est prévu de très nombreuses dérogations qui font que cet arrêté est vidé de son sens. Il sera par exemple possible de traiter le matin aussi. C'est un coup d'épée dans l'eau et ça ne protège pas les abeilles. Quand j'ai commencé la mortalité était de l'ordre de 5 à 8% les mauvaises années. Aujourd'hui la moyenne nationale c'est 30%."
Le gouvernement défend tout de même un "tournant majeur" car cet arrêté concerne tous les produits phytosanitaires : pesticides, fongicides, insecticides. Mais pour les apiculteurs cela ne permettra pas d'inverser la courbe du déclin des abeilles, ce qui serait pourtant nécessaire pour la biodiversité et l'agriculture. 
70% des cultures dépendent en effet de la pollinisation.
<https://www.franceinter.fr/fixer-des-horaires-d-epandage-des-pesticides-va-t-il-proteger-les-abeilles>
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12- Un vaste trafic de civelles estimé à 18,5 millions d'euros démantelé en France, AFP, 11/06/21, 17:00

Un réseau de trafiquants de civelles entre la France et l'Asie, où cet alevin de l'anguille est vendu à prix d'or, a été démantelé après avoir exporté plus de 46 tonnes de cette espèce menacée, représentant 18,5 millions d'euros, a annoncé vendredi la gendarmerie.
L'enquête, menée depuis quatre ans par les douanes de Bordeaux et l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp), a permis la mise en examen d'une dizaine de personnes en France et en Espagne, indique la gendarmerie nationale dans un communiqué.
Les enquêteurs ont tiré le fil de deux saisies réalisées en 2017 par les douaniers d'Arcachon (Gironde) et de Roissy de 792 kg et 200 kg de civelles - appelées "pibales" dans le sud-ouest - de contrebande, une espèce dont la population européenne a chuté de 75% en 30 ans et considérée comme menacée depuis les années 2000. 
La marchandise était destinée à être exportée illégalement vers la Chine et la Thaïlande, où les civelles se vendent entre 3.000 et 4.000 euros le kg au marché noir, soit jusqu'à dix fois plus cher que le prix de vente en Europe.
Les douanes judiciaires de Bordeaux établissent qu'un même réseau de trafiquants se cache derrière ces deux saisies et joignent leurs investigations à celles de l'Oclaesp et la brigade nautique de Saintes (Charentes Maritime) qui travaillent également sur ce trafic.
Le groupe d'enquête découvre que les civelles récoltées par des mareyeurs français sont transportées en Espagne puis "acheminées vers les pays d'Asie fortement demandeurs de ce produit, via, notamment, des plateformes logistiques installées dans des pays de l'Est (Roumanie, Bulgarie, Pologne)", détaille la gendarmerie.
"La coopération policière au plan européen, via Europol, (a été) déterminante pour appréhender ce trafic d'ampleur internationale", souligne le communiqué.
Au total, les enquêteurs ont estimé à 46 tonnes la quantité de civelles exportées illégalement, avec une marchandise masquée "par l'utilisation de faux documents supposant l'envoi d'autres espèces (crevettes, congres, carpes,...)".
Ce juteux trafic, surnommé "l'or blanc", a permis au réseau de blanchir 18,5 millions d'euros selon l'enquête, qui a démontré "l'utilisation de sociétés écrans créées en Europe et dans des paradis fiscaux (Irlande, Panama), la complicité de sociétés implantées en Chine et en Thaïlande et le recours à des rétro-commissions par des contrats sur opérations entre l'Afrique et l'Asie".
Neuf mareyeurs et intermédiaires français ont été mis en examen en septembre 2019 puis, cette année, les gérants espagnols d'une société de transport ainsi que l'une des têtes du réseau, également espagnol.
<https://information.tv5monde.com/info/un-vaste-trafic-de-civelles-estime-185-millions-d-euros-demantele-en-france-412466>
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13- Le plan « pollinisateurs » contesté par les apiculteurs et les agriculteurs, Le Monde, 12/06/21, 08h30 
Perrine Mouterde

Le projet de révision de l’arrêté « abeilles », qui limite les heures d’épandage des produits phytosanitaires, fait l’objet de vives tensions. 
Un « coup d’épée dans l’eau » pour les organisations apicoles et paysannes, des « contraintes supplémentaires » pour les représentants agricoles.
La première version du plan « pollinisateurs », présentée vendredi 11 juin à une centaine de représentants des différents acteurs du dossier, est encore loin de susciter l’adhésion. Les uns dénoncent un manque d’ambition qui ne permettra pas d’enrayer le déclin dramatique des insectes pollinisateurs et appellent l’Etat à revoir sa copie, quand les autres s’inquiètent d’une distorsion de concurrence par rapport aux autres pays européens.
Si le plan présente plusieurs axes, c’est l’arrêté « abeilles » qui a cristallisé les tensions. Ce texte, datant de 2003, interdit l’utilisation d’insecticides pendant la période de floraison, à l’exception des produits autorisés de manière dérogatoire après évaluation des risques. Il est considéré par l’ensemble des acteurs comme largement insuffisant, et sa révision est attendue de longue date. Le gouvernement avait vainement tenté de s’attaquer au dossier en 2014, avant de renoncer face à l’opposition des agriculteurs.
> Lire aussi  « L’apiculture ne doit plus subir une dictature agrochimique sans issue »
Dans le projet d’arrêté que Le Monde a pu consulter, deux modifications importantes sont prévues. D’abord, tous les produits phytosanitaires sont désormais concernés : outre les insecticides et acaricides, les fongicides (les traitements contre les champignons) et les herbicides devront eux aussi être évalués avant de pouvoir être utilisés. Ensuite, il n’y avait jusqu’à présent aucune réglementation concernant les heures d’épandage des substances autorisées : si cet arrêté est adopté, les traitements ne pourront plus être faits qu’à partir de deux heures avant le coucher du soleil et jusqu’à trois heures après.
« Encore une fois, c’est l’agriculture qui a gagné »
La question de ces horaires, en particulier, a fait l’objet d’un véritable bras de fer. Les apiculteurs et ONG environnementales estiment nécessaire de suivre les recommandations formulées par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Celle-ci préconise que les traitements phytopharmaceutiques ne soient appliqués qu’après le coucher du soleil, l’activité de butinage des abeilles étant liée à la luminosité. « C’est vrai qu’interdire l’épandage de jour complique le travail des agriculteurs mais il faut savoir ce que l’on veut, et pour les moissons ils travaillent déjà de nuit, estime Henri Clément, le secrétaire général de l’Union nationale de l’apiculture française. Ce texte est le résultat des négociations entre les ministères de l’environnement et de l’agriculture et, encore une fois, c’est l’agriculture qui a gagné. »
« Au sein d’un groupe de travail, nous étions d’accord pour cette autorisation deux heures avant le coucher du soleil, parce que certains traitements fongicides ne fonctionnent que lorsqu’il y a de la lumière, mais à condition que ce ne soit le cas que lorsque la température est inférieure à 12 °C, précise Frank Alétru, le président du Syndicat national apicole et apiculteur dans le département de Vendée. Un jour où il fait chaud comme aujourd’hui, les champs sont pleins d’abeilles en fin de journée ! »
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Les représentants des agriculteurs conventionnels, vent debout contre l’idée de n’épandre que de nuit, reconnaissent avoir eu gain de cause sur ce point, mais seulement partiellement. Les exploitants seront tout de même contraints de travailler tard le soir, ce qui est une particularité française, avancent-ils. « S’il faut travailler jour et nuit en toute saison, ça va devenir compliqué, remarque Christian Durlin, vice-président de la commission environnement de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles et agriculteur dans le Pas-de-Calais. La période de floraison ne dure que quelques semaines mais si vous avez cinq ou six cultures sur votre exploitation, c’est en continu d’avril à août. »
Le ministère de la transition écologique défend d’avoir adopté une position d’équilibre, qui permet malgré tout « de grandes avancées ». « Certes ce n’est pas exactement ce que dit l’Anses, mais cela concerne tous les produits phytosanitaires et on réduit énormément l’exposition des abeilles, explique l’entourage de la ministre Barbara Pompili. En fin de journée les populations sont beaucoup moins nombreuses qu’à la mi-journée. Et nous avons pris en compte l’acceptabilité de la mesure par les agriculteurs. »
« Encore des réglementations franco-françaises »
Outre la question de l’épandage, les syndicats apicoles et les associations environnementales critiquent le fait que de nombreuses dérogations sont possibles, par exemple pour des raisons agronomiques, et s’inquiètent des délais : l’Anses aura jusqu’à quatre ans pour se saisir des dossiers d’évaluation des fongicides et herbicides. Dans l’intervalle, ces produits pourront continuer à être utilisés. La réévaluation des insecticides et acaricides bénéficiant déjà d’une dérogation n’est, elle, pas automatique.
« Les produits qui ont le label “abeilles” sont autorisés sur la base de tests obsolètes : c’est comme si on avait un thermomètre qui nous disait qu’on a de la fièvre seulement à partir de 39 °C, explique Barbara Berardi, responsable du pôle pesticide de l’association Pollinis. On attendait une réévaluation immédiate de tous ces produits qui soit en ligne avec les connaissances scientifiques et fondées sur des objectifs de protection robuste. Il y a urgence ! » Alors que les pertes au sein des colonies étaient de 5 % à 10 % en moyenne dans les années 1980, elles oscillent aujourd’hui entre 20 % et 30 %.
> Lire aussi  « Les insectes pollinisateurs sont les véritables garants de notre sécurité alimentaire »
L’Union de la protection des plantes et des cultures, le représentant des fournisseurs de produits phytosanitaires, estime au contraire que les délais de réévaluation « ne sont pas réalistes ». La FNSEA met également en avant le risque que les firmes ne déposent pas de dossier concernant des produits réservés à des usages limités sur certaines filières spécialisées, comme les semences, et que celles-ci perdent à terme leur capacité à être protégées. « Globalement, ce projet d’arrêté ajoute encore des réglementations franco-françaises, ajoute Christian Durlin. Ce sont des coups de canif en plus sur le fonctionnement des exploitations alors que le secteur en perd 5 000 à 6 000 par an. »
Les différents acteurs sont désormais invités à faire part de leurs remarques avant que le projet d’arrêté ne soit soumis à consultation publique, à compter du 21 juin. Sans qu’ils ne sachent réellement de quelle marge de manœuvre ils disposent pour faire bouger les lignes.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/12/le-plan-pollinisateurs-conteste-par-les-apiculteurs-et-les-agriculteurs_6083818_3244.html>
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14- Le confinement, terreau fertile pour les livres de jardinage, AFP, 12/06/21, 14:00
Nicolas Bove

Des potagers "du paresseux", "au naturel", "bio" ou "pour les nuls", un "petit jardin" ou "des leçons de permaculture": le confinement a été le terreau parfait pour les livres de jardinage, destinés à un lectorat jeune, néophyte, avide de conseils simples et pratiques.
"Un nouveau public est apparu pendant les confinements", explique à l'AFP la directrice éditoriale chez Larousse, Nathalie Viard. "Des débutants se sont mis au jardinage, tandis qu'un public déjà connaisseur est monté en compétence".
"Le Covid a entraîné un emballement commercial réel", renchérit la directrice du département Art, Nature et Société, des éditions Actes Sud, Anne-Sylvie Bameule. Mais "cette accélération prend place dans un mouvement de progression continu depuis une dizaine d'années".
"Les ventes de livre augmentent chaque année, en particulier depuis cinq ans. En 2020 nous avons vendu 373.000 livres de jardinage, malgré la fermeture des librairies", indique à l'AFP la maison d'édition Terre Vivante. La moitié des parutions de cet éditeur spécialisé depuis 40 ans dans "l'écologie pratique" concerne le jardinage.
Selon les chiffres du cabinet GfK transmis par la maison d'édition First, le marché du livre "Nature et jardinage" a augmenté de plus de 10% entre le premier semestre 2019 et celui de 2021.
Pour Antoine Isambert, des éditions Ulmer, "le public a complétement évolué, motivé par une envie de produire soi-même et de retour à la nature en ville propre à une nouvelle génération".
Cet éditeur "nature et écologie pratique" a vu son chiffre d'affaires augmenter de 7% en 2020, malgré les deux mois du premier confinement pratiquement "à zéro".
Abondamment illustré, "Mon petit potager bio sur 15 m²" (Ulmer) du jeune instagrameur Arthur Motté s'est vendu à 10.000 exemplaires depuis mars 2020. "Mon balcon nourricier en permaculture", de Valéry Tsimba, paru en janvier 2021, compte déjà 6.000 ventes.
- "Jeune et connecté" -
"Ce qu'ils font n'est pas intimidant. Chacun se dit qu'il peut le faire, qu'il vive dans une maison de banlieue ou en appartement", commente le directeur des éditions Ulmer. "En tant qu'éditeur, on rétablit le lien qui a été rompu entre cette nouvelle génération et l'apprentissage du jardinage autrefois transmis par les grands-parents".
Selon Nathalie Viard, des éditions Larousse, "les horticulteurs sont les nouveaux chefs". "Une nouvelle population, plus jeune et plus urbaine a commencé à s'intéresser aux jardins et nous sommes allés chercher de nouveaux auteurs, des acteurs du jardin qui parlent à cette communauté".
Larousse a publié en février "Les Leçons de permaculture de ZeProfDortie", dont l'auteur, Jean-Christophe Bar, alias ZeProfDortie, compte quelque 71.600 abonnés sur Youtube.
Dès 2018, "Le Potager du paresseux", sorti chez Tana, de Didier Helmstetter, ingénieur agronome qui cultive son propre jardin, s'est vendu à 50.000 exemplaires (et 11.000 exemplaires pour la version illustrée).
"On a besoin d'auteurs qui puissent proposer quelque chose de vérifié, expérimenté et éclairé", déclare Suyapa Hammje, la directrice éditoriale de Tana, une maison d'édition "écoféministe".
Arrivée à la tête du département pratique d'Albin Michel en février 2020, juste avant le confinement, Aurélie Starckmann avait pour objectif, côté jardinage, "un auteur qui soit jeune, connecté et ait envie de transmettre son savoir". Elle se félicite d'avoir trouvé des auteurs qui écrivent "d'une façon différente, plus décontractée et très accessible". 
"Un potager au naturel avec Tom le Jardinier" (Albin Michel), instagrameur aux 21.300 followers, paru en avril 2021, s'est déjà vendu à 6.000 exemplaires sur un tirage de 8.000.
Aller chercher les néophytes, c'est la mission de la collection à succès "Pour les nuls", de la maison d'édition First, qui a fait elle aussi son entrée sur le segment du jardinage. "Un potager pour les nuls", signé Philippe Collignon et Charlie Nardozzi, paru en 2016, s'est vendu à 11.600 exemplaires.
<https://information.tv5monde.com/info/le-confinement-terreau-fertile-pour-les-livres-de-jardinage-412578>
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15- A la Réunion, les pêches de requins font de nouveau polémique, Le Monde, 14/06/21, 04h48 
Martine Valo

Les membres du conseil scientifique de la réserve naturelle marine alertent les pouvoirs publics sur la pression de pêche qui s’y exerce, hors des zones de protection renforcée où elle est autorisée mais aussi au cœur même de ses sanctuaires. 
Jusqu’à fin mai, des cartes recensant les coordonnées précises des opérations de pêche menées pour « prélever » des requins croisant trop près de la côte ouest de La Réunion étaient librement accessibles sur le site Sextant océan Indien, un portail de données géographiques publiques, marines et littorales. Ces données ont permis de constater que certains marins missionnés pour poser et relever des palangres visant les squales se sont rendus des dizaines de fois, depuis 2018, dans les zones les plus protégées de la réserve naturelle nationale marine, c’est-à-dire dans les 5 % d’aires sanctuarisées où toute activité est strictement prohibée.
> Lire aussi  La présence de requins-bouledogues à La Réunion n’est pas causée par la réserve marine
A la place de ces cartes-là ne figure plus aujourd’hui qu’un écran vide. A l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, on confirme que la demande d’effacer les pages en « open data » émane du Centre sécurité requins (CSR) – la structure chargée de missionner les marins – « en attendant d’éclaircir la situation ». Lundi 14 juin, lors de la réunion régulière prévue entre ce groupement d’intérêt public qui compte plusieurs collectivités locales et les services de l’Etat, l’heure pourrait être aux explications.
Cette affaire de relevés disparus et d’intrusions de bateaux au cœur de la réserve – qui correspondent à 1,3 % des opérations de pêche –, est remontée jusqu’au ministère de la transition écologique. Bérangère Abba évoque des « petites contrariétés sous-jacentes », parle « d’incompréhension, de maladresse » de la part du CSR, qui « s’est ému » de voir ces cartes publiées sur Sextant. La secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité appelle à « sortir de l’émotion » et assure qu’à terme, ces données devraient être rendues publiques, sous une forme ou une autre.
Pêcheurs missionnés et visite d’observateurs
La question de la transparence dans les « prélèvements » de squales aurait en effet de quoi relancer les polémiques sur le traitement de « la crise requins », comme on dit à La Réunion. Depuis 2011, des requins-tigres (Galeocerdo cuvier) et bouledogues (Carcharinus leucas) sont à l’origine de onze attaques mortelles sur le littoral de l’île, dans lesquels l’implication des seconds est citée dix fois. Les surfeurs ont payé le plus lourd tribut de cette dramatique série.
Les autorités ont tenté de réduire les risques en interdisant d’abord les activités nautiques, puis en ayant progressivement recours à des dispositifs d’observation à terre et subaquatiques, avec des caméras, des sonars, une application mobile, des équipements de protection individuels, des filets autour des quelques lieux de baignade autorisés.
Depuis 2014, une grande partie du programme repose sur les sept pêcheurs missionnés et rémunérés par le CSR – 300 euros pour le déploiement d’une « palangre verticale avec alertes de capture », c’est-à-dire des lignes équipées d’hameçons et d’un système d’alarme prévenant les professionnels de leur éventuelle capture.
> Lire aussi  A La Réunion, une pêche préventive aux requins « unique au monde » mais controversée
Selon le dernier bilan présenté sur le site de cet organisme, leurs bateaux sont sortis près de 300 fois en mer du 1er septembre au 30 novembre 2020, où ils ont capturé trois requins-tigres et un bouledogue. Au total, en six ans, ils ont sorti de l’eau 275 des premiers et 125 des seconds, annoncent-ils.
Le groupement d’intérêt public se targue d’« agir sur les symptômes de la problématique en diminuant la fréquentation des requins-bouledogues », mais aussi de contribuer à « restaurer les équilibres entre espèces dans les eaux côtières ». Chasser de l’océan des requins capables de parcourir des dizaines de kilomètres en une journée pour sécuriser des activités nautiques ne fait pas l’unanimité sur l’île. En marque de bonne volonté, les pêcheurs se soumettent à des visites d’observateurs, que le CSR rémunère aussi. Durant les trois mois de 2020, 6,7 % des pêches ont été contrôlées lors du débarquement et 7,3 % à bord des embarcations.
Un avis pour « alerter les pouvoirs publics »
Les palangres verticales qui sont généralement déployées une douzaine d’heures d’affilée et celles, horizontales, installées moins longtemps sur des fonds de plus de 50 mètres, n’attrapent évidemment pas que les squales visés. Entre mars 2018 et le 11 juin, le CSR a recensé officiellement 490 prises accessoires, dont 20 % de raies pastenagues, ainsi que des carangues grosse tête, requins-marteaux halicorne, grandes raies-guitares, barracudas, requins sagrin, mérous… Certes, ces proies sont relâchées vivantes dans 82,2 % des cas, mais généralement « fatiguées », selon l’expression consacrée. Or, certaines de ces espèces sont considérées comme menacées par l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Cet empressement à pêcher passe mal auprès des défenseurs de la biodiversité de La Réunion et auprès des scientifiques qui s’efforcent de préserver la réserve marine, souvent dénoncée, à tort, comme un potentiel garde-manger pour les squales. Il y a quelque temps, des biologistes avaient dû s’opposer aux pratiques des pêcheurs qui appâtaient leurs lignes avec des poissons gras enduits d’huile à la limite de la barrière de corail, au risque de les attirer loin à la ronde jusqu’à l’intérieur de l’aire protégée.
> Lire aussi  Attaques de requins : l’inutilité des campagnes « punitives »
Le 19 mai, les membres du conseil scientifique de la réserve ont rédigé un avis afin d’« alerter les pouvoirs publics » sur la pression de pêche qui s’y exerce, hors des zones de protection renforcée où elle est autorisée mais aussi au cœur même de ses sanctuaires. Cette pratique « ne peut que fragiliser la timide restauration en cours de l’écosystème marin récifal réunionnais », écrivent-ils. La réserve a été créée en 2007 « à l’issue d’une longue concertation associant l’ensemble des usagers », rappellent-ils.
« Instruction à charge insolente »
Et le suivi qui y est mené montre que certes, « la biomasse de poissons a commencé à augmenter, mais uniquement dans les zones protégées », tandis que « la couverture et la diversité corallienne sont en régression sur les pentes externes du récif ». Ils s’inquiètent au passage du taux de survie des prises accessoires une fois relâchées et accompagnent leur texte de relevés d’opérations de pêche illégales repérées sur le portail Sextant… avant leur fâcheuse disparition.
> Lire aussi  L’amour de la patrie des pétrels de La Réunion, oiseaux fidèles à vie à leur colonie
Que certains voient dans cet épisode une volonté de dissimulation froisse Willy Cail, directeur du CSR. Il dénonce « une instruction à charge insolente de la part de gens qui ne savent pas lire des métadonnées ». Selon lui, les points indiqués sur les cartes correspondent au positionnement des bateaux, pas des palangres.
> Lire aussi  A La Réunion, les requins déchirent le vivre ensemble
« On est dans la transparence ! Nous n’avons rien à cacher, insiste-t-il. Ces données, c’est nous qui les avons confiées à un prestataire pour qu’elles soient partagées sans qu’on ne nous l’ait demandé, mais pas sur Sextant, sur le portail du Service public d’information sur le milieu marin. Nous sommes en train de travailler à leur validation. » Quand seront-elles consultables ? « Au plus vite. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/14/a-la-reunion-les-peches-de-requins-font-de-nouveau-polemique_6084013_3244.html>
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En images
16- États-Unis : la Californie sévèrement frappée par la sécheresse, France 2, journal de 20h, 25/05/21

En Californie, où sont cultivés deux tiers des fruits d'Amérique, les arbres sont aujourd'hui arrachés, par manque d'eau. Un crève-cœur pour les agriculteurs, bien que la sécheresse soit également liée à leur culture intensive. 
Dans le ranch de John Guthrie, en plein centre de la Californie, les terres sont frappées par la sécheresse. "Je n'ai jamais vu cette réserve d'eau asséchée au mois de mai, jamais. Chaque goutte d'eau qui est tombée a été absorbée par le sol." Dans les montagnes de la Sierra Nevada, les vaches cherchent l'ombre, et le fermier a dû vendre un quart de son troupeau, par manque de nourriture. 
L'eau est pourtant indispensable dans la vallée de Tulare (Californie), qui vit d'agriculture. Oranges, pêches, pistaches, deux tiers des fruits d'Amérique poussent ici, tout comme 80% des amandes consommées dans le monde. Or, depuis plusieurs semaines, les champs d'amandiers ont des allures de cimetière. Daniel Hartwig, faute de pouvoir irriguer ses arbres, est contraint de les abattre. Une machine va arracher 5 000 arbres, soit 15% de la production d'amandes. C'est la première fois que l'exploitation doit s'y résoudre par manque d'eau, malgré des arbres "dans la force de l'âge".
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/etats-unis-la-californie-severement-frappee-par-la-secheresse_4637529.html>
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17- Narcisses : à la recherche de l'or blanc de l'Aubrac, France 2, journal de 13h, 08/06/21

Célèbres pour leur odeur utilisée dans la grande parfumerie, les narcisses sauvages poussent notamment en Lozère ou dans l'Aveyron. Là-bas, on en produit 200 tonnes chaque année. Un spectacle magnifique à découvrir sur le plateau de l'Aubrac.
Personne ne sait quand elles vont apparaître, mais il faut vite les cueillir dès qu'elles s'ouvrent car elles ne survivent qu'une semaine. C'est en Aubrac qu'est récoltée plus de la moitié de la production française de narcisses. Dans les régions, les éleveurs sont souvent aussi cueilleurs, pour avoir un petit complément de revenu. "C'est un moyen de se faire de l'argent de poche relativement facilement", explique Thierry Vammale, éleveur et cueilleur. 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/narcisses-a-la-recherche-de-l-or-blanc-de-l-aubrac_4655843.html>
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18- Le grand format : la sardine, l’un des poissons préférés des Français, TF1, journal de 20h, 10/06/21

La sardine se consomme de mille et une manières. C'est l’un des poissons préférés des Français particulièrement l'été. Du golfe de Gascogne au barbecue ou à la plancha, nous l'avons suivi à la trace.
Avec son dos bleu et son ventre argenté, c'est la star du moment. La sardine s'affiche sur les étals des marchés. Au beurre, à la poêle, grillé à la plancha, chacun y va de sa recette. Le prix de la sardine est abordable. Et ce petit poisson populaire semble facile à cuisiner.
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/societe/video-le-grand-format-la-sardine-l-un-des-poissons-preferes-des-francais-2188430.html>
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19- Alimentation : des crackers donnent une seconde vie à la pulpe de tofu, France 2, journal de 13h, 11/06/21

Dans sa rubrique Une idée pour la France, le 13 Heures de France 2 part à la découverte d’une usine qui fabriquent des crackers bio à base de déchets de l’industrie agro-alimentaire.
"Mon idée pour la France, c’est d’utiliser des résidus issus de productions agro-alimentaires bio et locales, pour fabriquer des biscuits", déclare Marie Kerouedan. Dans sa biscuiterie du Périgord, la fabrication commence tôt le matin. L’okara est un résidu alimentaire, issu de la production de tofu. Cet ingrédient riche en fibres et en protéines remplace en partie la farine. "Au lieu d’aller acheter des farines, ou de créer des ingrédients, on utilise un ingrédient disponible sur le territoire (…) et on transforme un déchet en ingrédient", détaille la cogérante.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/alimentation-des-crackers-donnent-une-seconde-vie-a-la-pulpe-de-tofu_4659979.html>
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)…
NOS PROGRAMMES
— Génération climat <http://www.generation-climat.org/>, un programme de soutien aux jeunes porteurs de projets en France et à l’étranger.
— J’agis pour la nature <https://jagispourlanature.org/>, des activités de bénévolat nature partout en France.
— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat. 
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>,  100 propositions de Nicolas Hulot pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions  <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
— Les Points de vue & Editos <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-points-de-vue-editos&category=think-tank> 
— Les Talks <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-talks&category=think-tank> 
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