[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP26 + 1 annonce (lundi 28 juin)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 28 Juin 08:08:54 CEST 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- La chaleur conservée par la Terre a fortement augmenté en 14 ans <https://www.nouvelobs.com/ecologie/20210618.OBS45429/la-chaleur-conservee-par-la-terre-a-fortement-augmente-en-14-ans.html>, L’Obs, 18/06/21, 15h00
2- 50% <https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/993.html>, Actu-environnement, Le chiffre du 18/06/21
3- Les sécheresses intermittentes affectent bien plus de rivières qu’on ne le pensait <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/06/21/les-secheresses-intermittentes-affectent-bien-plus-de-rivieres-qu-on-ne-le-pensait_6085018_1650684.html>, Le Monde, 21/06/21, 11h30
4- Un mois de juin caniculaire historique à Moscou <https://www.geo.fr/environnement/un-mois-de-juin-caniculaire-historique-a-moscou-205218>, AFP, 22/06/21, 19:00
5- Climat : le monde sous la menace du "thermomètre mouillé" <https://information.tv5monde.com/info/climat-le-monde-sous-la-menace-du-thermometre-mouille-413974>, AFP, 23/06/21, 05:00
6- Les villes côtières en "première ligne" face au réchauffement <https://information.tv5monde.com/info/les-villes-cotieres-en-premiere-ligne-face-au-rechauffement-413975>, AFP, 23/06/21, 08:00
7- Dérèglement climatique : l’humanité à l’aube de retombées cataclysmiques, alerte un projet de rapport du GIEC <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/23/dereglement-climatique-l-humanite-a-l-aube-de-retombees-cataclysmiques-alerte-le-giec_6085284_3244.html>, Le Monde avec AFP, 23/06/21, 10h20 
8- Les eaux de la Méditerranée se réchauffent 20 % plus vite que la moyenne mondiale <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/23/la-faune-et-la-flore-de-la-mediterranee-bouleversees-par-le-rechauffement_6085330_3244.html>, Le Monde, 23/06/21, 10h34 
9- 420 millions de personnes <https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/994.html>, Actu-environnement, Le chiffre du 23/06/21
10- GIEC : prudence sur l'extrait du sixième rapport terrifiant sur le réchauffement climatique <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/giec-les-premices-d-un-6eme-rapport-terrifiant-sur-le-rechauffement-climatique-149927.html>, Novethic, 23/06/21
11- Le changement climatique aggrave le trou de la couche d’ozone en Arctique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/23/le-changement-climatique-aggrave-le-trou-de-la-couche-d-ozone-en-arctique_6085398_3244.html>, Le Monde, maj le 24/06/21 à 01h17 
12- La politique agricole commune en échec sur la question climatique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/23/l-echec-de-la-politique-agricole-commune-dans-la-lutte-contre-le-rechauffement-climatique_6085409_3244.html>, Le Monde, maj le 24/06/21 à 07h55
13- Climat : les scientifiques et météorologues affichent les "rayures du réchauffement" <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/climat-les-scientifiques-et-meteorologues-affichent-les-rayures-du-rechauffement-149924.html>, Novethic, 24/06/21
14- Green Deal : l’Europe réhausse ses ambitions en matière de CO2 et confirme l’objectif de neutralité carbone en 2050 <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/climat-l-europe-rehausse-ses-ambitions-en-matiere-de-co2-et-confirme-l-objectif-de-neutralite-carbone-149933.html>, Novethic, 24/06/21
15- République tchèque : une tornade fait au moins cinq morts, des dizaines de blessés <https://information.tv5monde.com/info/republique-tcheque-une-tornade-fait-au-moins-cinq-morts-des-dizaines-de-blesses-414369>, AFP, 25/06/21, 15:00
16- Réchauffement climatique : Madagascar, premier pays à subir la famine <https://information.tv5monde.com/info/rechauffement-climatique-madagascar-premier-pays-subir-la-famine-414446>, AFP, 26/06/21, 08:00
En audio
17- Comment la Chine va manipuler la météo <https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-mediatique/comment-la-chine-va-manipuler-la-meteo>, France Culture, La Fabrique médiatique, 26/06/21, 7h45 à 8h
En images
18- Climat : une sécheresse jamais vue s'abat sur la Californie <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/climat-une-secheresse-jamais-vue-sabat-sur-la-californie-93676520.html>, TF1, journal de 20h, 21/06/21
19- Intempéries : comment expliquer l'intensification des phénomènes climatiques ? <https://www.francetvinfo.fr/meteo/orages/intemperies-comment-expliquer-l-intensification-des-phenomenes-climatiques_4674505.html>, France 2, journal de 20h, 22/06/21
20- Climat : la fonte des glaciers, une menace à prendre très au sérieux <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/climat-la-fonte-des-glaciers-une-menace-a-prendre-tres-au-serieux_4675799.html>, France 2, journal de 20h, 23/06/21
Une annonce
21- Val-d’Oise. Le festival No Mad (24 juin - 4 juillet) de retour à Cergy-Pontoise avec Nicolas Hulot parmi les invités <https://www.ouest-france.fr/ile-de-france/cergy-95000/val-d-oise-le-festival-no-mad-de-retour-a-cergy-pontoise-avec-nicolas-hulot-parmi-les-invites-7316074>, Ouest-France avec NG, 23/06/21, 17h21

Bien à vous,
Florence

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GYROPHARE DU JOUR : Pénurie d’eau, exode, malnutrition, extinction d’espèces… La vie sur terre telle que nous la connaissons sera inéluctablement transformée par le dérèglement climatique quand les enfants nés en 2021 auront 30 ans, voire plus tôt, alerte un projet de rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’Organisation des Nations Unies (ONU). (cf. item 5, suite, 6, 7, suite, 9 & 20)
CITATION DU JOUR : "Je reçois des demandes pour commenter le brouillon de résumé technique du groupe II du GIEC. Je respecte le travail des 260 auteurs et des 1168 relecteurs (40 293 commentaires seront pris en compte !). Je ne commente pas un travail en cours." Dr Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue, directrice de recherche au CEA et coprésidente du groupe nᵒ 1 du GIEC depuis 2015 (cf. item 10)
AMPLIFICATIONS DU JOUR : — Depuis 2005, notre Terre semble avoir tendance à piéger de plus en plus de chaleur. À tel point que le déséquilibre entre la chaleur reçue du Soleil et la chaleur émise vers l'espace est aujourd'hui qualifié par les chercheurs de « sans précédent », provoquant à un réchauffement plus rapide qu'ils l'avaient imaginé. (cf. item 1 & suite)
— Le risque de submersion marine à l’échelle mondiale a augmenté de 50% en 23 ans. (cf. item 2)
— Une équipe internationale vient de montrer que plus de 50% de la longueur totale des cours d’eau du monde est sèche au moins un jour par an. Elle a conçu la première carte mondiale de ce phénomène aux conséquences multiples. (cf. item 3 & suite)
— Une vague de chaleur s'est abattue sur Moscou, égalisant le record vieux de 120 ans, a déclaré le service météo russe, qui met en avant les effets du changement climatique. (cf. item 4)
— Avec des eaux qui se réchauffent 20 % plus vite que la moyenne mondiale, la Méditerranée attire de nombreuses espèces et essences non endémiques qui provoquent des pertes catastrophiques de biodiversité. (cf. item 8)
— 420 millions c'est le nombre de personnes supplémentaires sur Terre qui pourraient faire face à des « canicules extrêmes » d’ici 2050, alerte le Giec. (cf. item 9)
Selon une étude, le trou de la couche d’ozone en Arctique pourrait s’accentuer d’ici à la fin du siècle, contrebalançant partiellement les politiques de lutte contre les substances destructrices de l’ozone. (cf. item 11)
— David Beasley, directeur exécutif du Programme Alimentaire Mondial (PAM), exhorte la communauté internationale à intensifier les efforts et à agir après avoir été témoin de la crise invisible qui touche le sud de Madagascar, où des communautés entières sont au bord de la famine. (cf. item 16 & suite)
— Un quasi-désert a surgi il y a quelques semaines au lac Oroville. On peut presque le traverser à pied, et pourtant, c'est l'une des plus grosses réserves de la Californie. (cf. item 18)
— En France, les pluies diluviennes de ces derniers jours ont été causées par des orages localisés, dans des départements qui n'étaient pas placés en vigilance orange. (cf. item 19)
— Un gigantesque cube de glace, de 7 kilomètres de haut et 300 milliards de tonnes, c'est le volume que les glaciers du monde perdent chaque année à cause du réchauffement climatique. (cf. item 20)
RAPPORT DU JOUR : Malgré 100 milliards d’euros alloués à la lutte contre le réchauffement, les émissions de gaz à effet de serre dues à l’agriculture n’ont pas diminué depuis 2010, selon un rapport de la Cour des comptes européenne. (cf. item 12)
STRIPES DU JOUR : Des rayures, allant du bleu au rouge, représentant l'évolution des températures en France de 1899 à aujourd'hui. Voilà le graphique simple et terrifiant que le climatologue Ed Hawkins a répliqué dans toutes les régions du globe à l'occasion du solstice d'été le 21 juin. (cf. item 13)
AMBITION DU JOUR : Dans le cadre de son Pacte vert, le Parlement européen a voté la hausse des ambitions climatiques de l’UE. Les eurodéputés visent une réduction des émissions de CO2 de 55 à 57 % en 2030, contre 40 % prévu auparavant. (cf. item 14)
MANIPULATION DU JOUR : La Chine a annoncé vouloir donner un coup d'accélérateur à son programme de "modification météorologique".  (cf. item 17)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- La chaleur conservée par la Terre a fortement augmenté en 14 ans, L’Obs, 18/06/21, 15h00

Le déséquilibre entre la chaleur reçue du Soleil et celle renvoyée par la Terre a doublé depuis 2005, accélérant le réchauffement des océans.
Le Soleil envoie de la chaleur vers la Terre, et celle-ci en renvoie une partie – en moindre quantité, c’est le fameux effet de serre. Or ce déséquilibre a doublé entre 2005 et 2019, ce qui contribue notamment au réchauffement rapide des océans, rapporte une étude de la Nasa et de l’Agence américaine d’Observation océanique et atmosphérique (NOAA).
« L’ampleur de cette hausse est sans précédent », souligne Norman Loeb, un scientifique de la Nasa qui a dirigé l’étude, parue dans la revue « Geophysical Research Letters ». « La Terre se réchauffe plus vite qu’attendu. »
Les chercheurs ont utilisé des données satellites pour mesurer l’équilibre entre la chaleur reçue du soleil et celle que renvoie la Terre dans l’espace, ainsi que les données du réseau mondial Argo de flotteurs océaniques pour mesurer le réchauffement des océans : 90 % de l’excès d’énergie reçue par notre planète se retrouve dans l’océan.
> Lire aussi : La géo-ingénierie peut-elle contrecarrer le réchauffement climatique ?
Par contrecoup, la hausse de température des océans accélère celle de l’air et des terres émergées. Le réchauffement entraîne en cascade d’autres changements, soulignent les auteurs, comme la fonte de la neige et de la glace, une augmentation de la vapeur d’eau qui va à son tour aggraver le réchauffement.
240 watts par mètre carré
Ces deux recherches ont donné des résultats dans le même sens, des tendances « assez alarmantes », note Norman Loeb. Selon l’étude, le doublement du déséquilibre est dû au moins en partie à l’augmentation des gaz à effet de serre due à l’activité humaine, le gaz carbonique et le méthane.
En moyenne, la Terre a reçu du Soleil 240 watts par mètre carré en 2019, alors qu’en 2005, elle en rediffusait 239,5. Cet écart, qui était donc alors d’un demi-watt, a doublé, passant à un watt en quatorze ans. L’étude ne permet pas de conclure sur la permanence de ce rythme dans les prochaines décennies, relève Norman Loeb, mais s’il se maintient, le bouleversement climatique sera encore plus grand que prévu jusqu’à présent.
> Lire aussi : Climat : a-t-on déjà dépassé le point de non-retour ?
Le 15 juin, le responsable d’une grande expédition scientifique au Pôle Nord avertissait : nous avons peut-être déjà franchi un point de basculedu système climatique avec la fonte possible de la banquise arctique.
<https://www.nouvelobs.com/ecologie/20210618.OBS45429/la-chaleur-conservee-par-la-terre-a-fortement-augmente-en-14-ans.html>
Sur le même sujet :
> La Terre piège désormais une quantité de chaleur « sans précédent » <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-terre-piege-desormais-quantite-chaleur-sans-precedent-88101/>, Futura-sciences, 18/06/21
En savoir plus :
> Joint NASA, NOAA Study Finds Earth's Energy Imbalance Has Doubled <https://www.nasa.gov/feature/langley/joint-nasa-noaa-study-finds-earths-energy-imbalance-has-doubled>, NASA, June 15, 2021
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2- 50%, Actu-environnement, Le chiffre du 18/06/21

C’est l’augmentation du risque de submersion marine à l’échelle mondiale en 23 ans. Grâce à des données d’altimétrie récoltées par satellite, une équipe internationale pilotée par l’IRD a pu mesurer la pente et l’élévation maximale des côtes du monde entier entre 1993 et 2015. Elle en a ensuite déduit le nombre d’heures par an où le niveau des vagues dépasse l’élévation maximale des côtes et constaté qu’en 23 ans, le risque de submersion marine avait augmenté de moitié. Cette accélération continuera et « sera clairement perceptible dès 2050 », alerte Rafaël Almar, qui a coordonné l’étude.
<https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/993.html>
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3- Les sécheresses intermittentes affectent bien plus de rivières qu’on ne le pensait, Le Monde, 21/06/21, 11h30
David Larousserie

Une équipe internationale vient de montrer que plus de la moitié de la longueur totale des cours d’eau du monde est sèche au moins un jour par an. Elle a conçu la première carte mondiale de ce phénomène aux conséquences multiples. 
La revue Nature a publié le 16 juin des chiffres étonnants. Plus de la moitié des 23 millions de kilomètres des 6 millions de cours d’eau du monde est sèche au moins un jour par an, les rivières – d’un débit supérieur à 0,1 mètre cube par seconde – s’arrêtant de couler. Et de 44 % à 51 % de cette longueur est sujette à des sécheresses au moins un mois chaque année. « Pour tout le monde, une rivière est quelque chose qui coule. Mais nous montrons que l’intermittence de l’écoulement est plus la règle que l’exception, dans toutes les régions du monde. C’est un changement complet de paradigme », résume Thibault Datry, de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) de Villeurbanne. Il est l’un des coauteurs de cette étude internationale, qui a aussi rassemblé des chercheurs de l’université McGill de Montréal (Canada) et de l’université Goethe de Francfort (Allemagne).
Les rivières intermittentes les plus connues sont de vastes cours d’eau comme le fleuve Jaune, en Chine, ou le Colorado, aux Etats-Unis, qui ne se jette même plus dans la mer. En France, 35 % de la longueur du réseau hydrologique connaîtrait des phases sèches.
> Lire aussi  Le Colorado, un fleuve en péril
L’eau peut s’arrêter de couler par absorption dans des roches, ou bien parce qu’elle passe en souterrain dans les sols karstiques par exemple, pour rejaillir plus loin en aval. Dans les régions tropicales, l’alternance des saisons humides et sèches fait qu’un cours d’eau, débordant un moment, n’existe plus quelques mois plus tard. Enfin, l’homme, par ses prélèvements et barrages, contribue aussi à assécher certains lits.
Des effets en cascade
Ces phases ne sont pas sans conséquence, notamment pour les populations qui vivent de l’eau de ces rivières. En 2018, Thibault Datry et certains des coauteurs de l’article de Nature ont montré que ce type de rivière émet quand même du CO2. Après une phase sèche, la remise en eau réveille brutalement la faune bactérienne, émettrice de CO2, jusqu’à 10 % de la production d’une rivière « normale » qui coule. En outre, le réchauffement climatique pourrait augmenter les longueurs de ruisseaux à sec ou la fréquence de ces épisodes.
> Lire aussi  En construisant des barrages sur le Mékong, la Chine assèche ses voisins
Un autre effet concerne la gestion de ces ressources hydrologiques. Aujourd’hui, des normes de qualité reposent sur l’analyse de bio-indicateurs (présence d’algues, d’insectes, de poissons…), qui ne sont pas forcément pertinents dans les lits intermittents, conduisant à des erreurs de diagnostic de leur état de santé.
+ Carte : Distribution mondiale des cours d’eau intermittents. Ils sont présents sous tous les climats et sur tous les continents. <https://img.lemde.fr/2021/06/18/0/0/4352/3376/1328/0/45/0/069954c_228735504-carte-1-1-copie.jpg> ESSAGER ET AL. 2021
Mais, pour tenir compte de ce nouveau paradigme, encore faut-il en connaître l’ampleur. Pour réaliser la première carte mondiale du phénomène, l’équipe internationale a procédé en quatre étapes. D’abord, elle a récolté les enregistrements annuels de 5 600 stations de mesures de débit dans le monde. Puis elle a collecté une centaine d’informations sur chacun de ces points dans l’HydroAtlas – la base de données de référence –, comme les températures, la pluviométrie, le nombre d’habitants, d’affluents, le contenu en eau des sols… Ensuite, un algorithme d’apprentissage automatique a identifié quels facteurs expliquent le mieux ces enregistrements (principalement l’aridité et le contenu en eau), ce qui a abouti aux conclusions des chercheurs.
Collecter plus de données
Enfin, les prédictions du modèle ont été confrontées à des données d’observation sur 6 000 rivières en France et aux Etats-Unis, qui mentionnent si l’eau est présente ou non, si elle coule ou stagne. A plus de 90 %, l’algorithme avait raison. « Nous n’avons pas trouvé d’énormité comme le fait que la Seine ou le Danube seraient intermittents ! En revanche, les fleuves Niger et Godavari, en Inde, pourraient avoir des phases asséchées », résume Thibault Datry. « La méthode est meilleure que les précédentes, mais elle est limitée par la qualité des données disponibles. Il manque ainsi des informations sur la nature des roches, qui pourraient influencer le résultat », note Agnès Ducharne, directrice de recherche au CNRS à l’Institut Pierre-Simon-Laplace (Paris), qui applique la même méthode au Burkina Faso, avec des données régionales plus précises.
> Lire aussi  Rivières intermittentes : la pêche aux données
Pour améliorer la prochaine carte, l’étudiant en thèse et premier auteur de l’étude Mathis Loïc Messager, a commencé à fouiller les « cartons » pour collecter dans le monde entier des données encore inaccessibles. Les petits ruisseaux feront peut-être de grandes rivières.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/06/21/les-secheresses-intermittentes-affectent-bien-plus-de-rivieres-qu-on-ne-le-pensait_6085018_1650684.html>
En savoir plus : 
> Global prevalence of non-perennial rivers and streams <https://www.nature.com/articles/s41586-021-03565-5>, Nature, 16 June 2021
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4- Un mois de juin caniculaire historique à Moscou, AFP, 22/06/21, 19:00

Une vague de chaleur s'est abattue cette semaine sur Moscou, égalisant le record vieux de 120 ans, a déclaré à l'AFP mardi le service météo russe, qui met en avant les effets du changement climatique.
Lundi, la température dans la capitale russe a atteint 34,7°C, selon l'agence Rosguidromet, le record de chaleur pour un mois de juin établi en 1901. Jeudi et vendredi, le mercure pourrait dépasser par endroit 35°C. 
"La hausse des températures que nous avons enregistrée à Moscou ces jours-ci est sans précédent depuis 120 ans", a relevé Marina Makarova, une météorologue de Rosguidromet. 
"Cela s'explique par le changement climatique mondial et entraîne des records de chaleur dans la capitale", a-t-elle ajouté. La Russie relève les températures depuis 1881.
"C'est pénible ! Nous ne sommes pas habitués à une telle météo !", raconte à l'AFP Pavel Karapetian, un commissaire aux comptes de 35 ans.
"Quand on sort, on ne peut pas respirer", se plaint Alexeï Rakhmaninov, un étudiant de 19 ans, dans les rues de Moscou.
Pour sa part, Olga Andreïeva est contente. "Cela me fait plaisir, cela me fait du bien. J'apprécie", dit cette décoratrice d'intérieur de 32 ans.
Le record absolu dans la capitale russe, plus de 38°C, remonte au mois de juillet 2010, lorsqu'une large partie occidentale de la Russie était confrontée à une canicule et à des incendies monstres. 
Saint-Pétersbourg, la deuxième ville la plus importante, située quelque 600 km plus au nord, fait également face à une canicule ce mois-ci et connaît des températures qui n'avaient pas été ressenties depuis 1998, avec des pics de 34°C.
Selon de nombreux scientifiques, la Russie, en particulier la Sibérie et l'Arctique, figure parmi les zones les plus exposées du monde au changement climatique. 
Elle a enregistré ces dernières années des records de chaleur, mais aussi de gigantesques et inhabituels incendies.
En juin 2020, la Russie a relevé au-delà du cercle arctique, à Verkhoïansk, une température de 38 degrés, le niveau le plus élevé enregistré depuis le début des mesures à la fin du XIXe siècle.
La fonte du pergélisol -le sol gelé- menace également des infrastructures et risque d'entraîner le relâchement dans l'atmosphère d'immenses volumes de gaz à effet de serre.
Mais le réchauffement comporte aussi des avantages économiques pour la Russie avec l'exploitation des ressources naturelles de l'Arctique et le développement d'une route maritime à la faveur du recul de la banquise, devenus des priorités.
<https://www.geo.fr/environnement/un-mois-de-juin-caniculaire-historique-a-moscou-205218>
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5- Climat : le monde sous la menace du "thermomètre mouillé", AFP, 23/06/21, 05:00
Marlowe Hood

Parmi les conséquences dévastatrices du réchauffement, les épisodes caniculaires vont encore s'accentuer, mettant à mal les limites de la résistance humaine à la chaleur, selon un projet de rapport des experts climat de l'ONU (Giec) obtenu par l'AFP.
Plus encore qu'en chaleur absolue, dont les records tombent déjà régulièrement, la capacité à résister à ces extrêmes s'évalue par un concept connu des scientifiques : la "température humide" ou du "thermomètre mouillé", transcrite par le sigle "TW".
Cette mesure prend en compte l'humidité relative ambiante et ses possibilités d'évaporation. Sachant qu'un corps ne peut perdre de chaleur si cette température extérieure TW dépasse la sienne, les scientifiques s'accordent : l'être humain ne peut survivre longtemps à 35 degrés TW.
"Il y a tellement d'humidité dans l'air que la sudation ne permet pas de faire baisser la température excessive. Après une demi-douzaine d'heures, en l'absence de rafraichissement artificiel, cela entraînera des défaillances d'organes et la mort", explique Colin Raymond.
Ce chercheur à la Nasa est l'auteur principal d'une étude de mai 2020 identifiant deux sites dans le golfe Persique où les 35°TW ont déjà été atteints. Jusqu'alors, les scientifiques ne pensaient pas observer de tels niveaux avant 2050.
- 300.000 morts -
L'Asie du Sud et du Sud-Est, le golfe Persique, le golfe du Mexique, ou des parties du continent africain, sont les régions les plus exposées. 
En 2015, deux canicules à environ 30°TW ont fait plus de 4.000 morts en Inde et au Pakistan. Mais le "thermomètre mouillé" était resté juste sous ce seuil pendant la grande canicule qui fit plus de 50.000 morts en Europe à l'été 2003.
Selon l'étude de Colin Raymond, la fréquence de ces pics de chaleur humide a plus que doublé à travers le monde depuis 1979 et les températures "dépasseront régulièrement 35°TW" dans différentes parties du globe si le réchauffement mondial atteint +2,5°C.
L'accord de Paris fixe l'objectif de maintenir ce réchauffement, par rapport à l'ère pré-industrielle, sous les 2°C, si possible 1,5°C. Mais les trajectoires actuelles dépassent largement ces niveaux.
La chaleur excessive fait déjà des ravages, selon deux études récentes.
Selon l'Institut des données et évaluations de santé (IHME) basé à Seattle, environ 300.000 décès en 2019 pouvaient être attribués aux conséquences des canicules, dont un tiers en Inde.
Et 37% de ces décès, un peu plus de 110.000, sont liés au réchauffement, selon des chercheurs de la London School of Hygiene and Tropical Medicine. Les pourcentages d'attribution peuvent monter jusqu'à 60% dans certains pays comme le Brésil, le Pérou, la Colombie, les Philippines, le Koweït ou le Guatemala.
D'après les rapports cités par le Giec, dans un monde à +1,5°C, 14% de la population terrestre sera exposée à des canicules sévères au moins tous les cinq ans, en "augmentation significative". 
A +2°C, "1,7 milliard de personnes supplémentaires seront exposées à de fortes chaleurs, 420 millions à des chaleurs extrêmes et environ 65 millions à des canicules exceptionnelles tous les cinq ans".
Les plus touchés seront les habitants des mégapoles tropicales des pays en développement, en Asie et en Afrique notamment.
- Afrique fantôme - 
"Dans ces régions, la population des villes augmente fortement et la menace de canicules mortelles plane," explique Steffen Lohrey de l'Université de Berlin, principal auteur de l'étude dont sont extraits les chiffres du Giec.
L'Afrique sub-saharienne est particulièrement exposée, mais l'absence de données empêche d'évaluer l'ampleur du problème: la principale base de données mondiale sur les catastrophes naturelles, l'Emergency Events Database (EM-DAT), n'y recense que deux épisodes caniculaires sur les 120 dernières années.
"Les conséquences de ces canicules ne sont pas enregistrées. Comme si elles n'avaient pas existé, alors que nous savons que si," souligne Luke Harrington, post-doctorant à l'université d'Oxford, qui étudie ce déficit d'informations.
A titre de comparaison, l'EM-DAT comptabilise 83 épisodes caniculaires ayant fait plus de 140.000 morts pour le seul continent européen depuis 40 ans.
Autres zones menacées, la Chine centrale et l'ouest de l'Asie, où "les températures extrêmes au thermomètre mouillé devraient approcher et possiblement dépasser les limites physiologiques humaines", alerte le Giec.
L'adaptation face à ces canicules reflète de grandes disparités économiques et sociétales.
Avec des climats et niveaux de richesse comparables, l'Europe affiche des bilans humains plus lourds que l'Amérique du Nord. "Parce qu'en Amérique du Nord tout le monde a la climatisation et des bâtiments modernes et biens isolés, c'est une simple question d'infrastructures," analyse Jeff Stanaway, de l'IHME.
Et dans les pays en développement les populations subissent de plein fouet le décalage entre capacités technologiques et pouvoir d'achat. Une étude sur les populations à faible revenus de la capitale vietnamienne Hanoï a mis en évidence que la mortalité durant les épisodes caniculaires ne baissait pas de façon significative dans les foyers disposant d'un climatiseur. Beaucoup ne pouvaient pas payer l'électricité pour son fonctionnement
<https://information.tv5monde.com/info/climat-le-monde-sous-la-menace-du-thermometre-mouille-413974>
Sur le même sujet :
> After Covid, could the next big killer be heatwaves ? <https://www.france24.com/en/live-news/20210623-after-covid-could-the-next-big-killer-be-heatwaves>, AFP, 23/06/21, 03:18
> Heat waves, a growing deadly threat <https://marketresearchtelecast.com/heat-waves-a-growing-deadly-threat/81963/>, MRT, June 23, 2021
En savoir plus :
> The emergence of heat and humidity too severe for human tolerance <https://advances.sciencemag.org/content/6/19/eaaw1838>, Science Advances,  08 May 2020
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6- Les villes côtières en "première ligne" face au réchauffement, AFP, 23/06/21, 08:00
Kelly Macnamara avec les bureaux de l'AFP au Bangladesh, en Italie et aux Pays-Bas

Leur position stratégique en bord de mer a fait d'elles des fleurons mondiaux du commerce et de la culture, mais les villes côtières sont désormais menacées par l'océan qui avait permis leur essor, sous l'effet du réchauffement.
Vue du ciel, l'impression est saisissante : des immeubles serrés comme des sardines, prêts à se jeter à l'eau, des routes collées au rivage, des pistes d’atterrissage presque les pieds dans des baies.
De Bombay à Miami, Dacca ou Venise, ces cités et leurs millions d'habitants installés à l'embouchure d'estuaires ou sur les lignes sinueuses du littoral sont "en première ligne" de la crise climatique qui risque de redessiner les cartes des continents, s'inquiète un projet de rapport des experts climat de l'ONU (Giec) obtenu en exclusivité par l'AFP.
"Le niveau de la mer continue à monter, les inondations et les vagues-submersion sont de plus en plus fréquentes et intenses, le réchauffement accroît l'acidité de l'océan et intensifie les canicules", constatent les scientifiques dans ce rapport de 4.000 pages sur les impacts du changement climatique. Alors "il va falloir faire des choix difficiles".
Sous l'effet combiné de la dilatation des océans et de la fonte des glaces provoquées par le réchauffement, la hausse du niveau des mers menace également de contaminer à l'eau salée les sols agricoles et d'engloutir des infrastructures stratégiques, comme ports ou aéroports.
Un "danger pour les sociétés et l'économie mondiale en général", s'alarme le Giec : environ 10% de la population mondiale et des actifs sont à moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Et pour certaines mégalopoles, les deltas, les petites îles et les communautés arctiques, les conséquences pourraient se faire sentir très vite, du vivant de la plupart des populations actuelles.
- "Mourir noyés" -
Au Bangladesh, Yasmin Begum, 30 ans, n'a pas oublié la puissance destructrice de l'eau qui a emporté en une nuit, il y a douze ans, tout ce que sa famille possédait sur l'île de Bhola, à l'embouchure du fleuve Meghna.
"Mes beaux-parents et mes parents, ils avaient tout: du bétail, une jolie maison, des terres agricoles. Le fleuve a tout pris", raconte cette mère de trois enfants à l'AFP.
Avec sa famille, elle a fui les flots, sans pour autant être aujourd'hui à l'abri, derrière une digue à quelques mètres du fleuve, dans un bidonville de la capitale Dacca. "Nous allons probablement mourir noyés. Nous n'avons pas d'autre solution".
Les migrations liées au climat ont déjà commencé au Bangladesh où un million de personnes pourraient être déplacées par la hausse du niveau de la mer d'ici 2050. 
Dacca sera probablement une destination privilégiée pour ces naufragés climatiques. Mais la mégalopole elle-même est menacée.
Alors que les scientifiques estiment que dans un monde à +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle (objectif minimal de l'accord de Paris), le niveau de l'océan pourrait gagner 60 cm d'ici la fin du siècle. Le destin de nombreuses villes côtières est "lugubre" sans une baisse drastique des émissions de CO2, poursuit le Giec.
Et quel que soit le rythme de ces émissions, "la hausse du niveau des océans s'accélère et continuera à le faire pendant des millénaires", insiste le rapport. 
"La plupart des villes côtières peuvent mourir. Beaucoup d'entre elles seront éliminées par les inondations à long terme. D'ici 2050, on aura une idée plus précise", explique Ben Strauss, de l'organisation Climate Central.
Mais en dépit de ces sombres prédictions, les villes côtières continuent de grossir, multipliant les victimes potentielles, en particulier en Asie et en Afrique.
- "Une baignoire" -
Alors comment ces mégalopoles peuvent-elles se protéger ? 
Mises en place de digues, construction de véritables murs, réhabilitation des écosystèmes comme les mangroves naturellement protectrices des côtes... Les solutions miracle n'existent pas et les choix à faire sont multiples et de plus en plus compliqués.
"Nous devons agir, et agir maintenant, parce que nous sommes déjà en retard", commente Johan Verlinde, responsable du programme d'adaptation au réchauffement à Rotterdam.
Avec 85% de son territoire sous le niveau de la mer, la ville néerlandaise est "comme une baignoire", explique-t-il. "Nous devons pomper chaque goutte d'eau qui tombe. Nous devons vraiment innover pour garder nos pieds au sec".
Des innovations high-tech et des chantiers d'envergure que tous les pays ne peuvent pas s'offrir.
Mais même tout l'argent du monde n'est pas une garantie à terme contre une évacuation forcée, prévient le Giec.
L'Indonésie a déjà prévu de déplacer sa capitale Jakarta à Bornéo. Encore faudra-t-il convaincre les populations d'abandonner leur foyer voué à la submersion, quel que soit le continent.
- Atlantide -
Certaines constructions sont en outre irremplaçables, comme à Venise, chef d'oeuvre architectural classé au patrimoine mondial de l'Unesco.
Plus de 90% des habitations de la cité des Doges sont menacées par les inondations. Lors des fameux épisodes d'acqua alta, pics de marées qui inondent jusqu'à la place Saint-Marc, des dizaines de digues peuvent désormais être déployées aux points d'entrée de la lagune.
Mais si le niveau de la mer gagne 30 cm, l'eau envahissant la ville pourrait stagner pendant des semaines. 
Légendes de cités englouties par les eaux, comme l'Atlantide, ou déluges des récits de nombreuses religions : "Beaucoup de nos vieilles histoires font référence à des pécheurs punis par les flots", note Ben Strauss.
Et si jusqu'à présent, la responsabilité des humains dans le déluge n'est pas prouvée, désormais nos choix pourraient créer de véritables Atlantides.
"Nos efforts pour stopper le changement climatique sont destinés à protéger nos vies d'aujourd'hui, mais dessinent aussi les histoires que nos descendants raconteront sur nous", souligne Ben Strauss.
"Et je pense que les histoires qui raconteront ce que nous avons perdu, ce que nous n'avons pas réussi à protéger seront nombreuses".
<https://information.tv5monde.com/info/les-villes-cotieres-en-premiere-ligne-face-au-rechauffement-413975>
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7- Dérèglement climatique : l’humanité à l’aube de retombées cataclysmiques, alerte un projet de rapport du GIEC, Le Monde avec AFP, 23/06/21, 10h20 

Dans ce document, les experts du climat de l’ONU constatent que les impacts du dérèglement climatique vont s’accélérer, et devenir palpables bien avant 2050. 
Pénurie d’eau, exode, malnutrition, extinction d’espèces… La vie sur terre telle que nous la connaissons sera inéluctablement transformée par le dérèglement climatique quand les enfants nés en 2021 auront 30 ans, voire plus tôt, alerte un projet de rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’Organisation des Nations Unies (ONU), dont le contenu a été dévoilé, mercredi 23 juin, par l’Agence France-Presse.
Quel que soit le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les impacts dévastateurs du réchauffement sur la nature et l’humanité qui en dépend vont s’accélérer, assurent des centaines de scientifiques rattachés au GIEC, et devenir douloureusement palpables bien avant 2050.
« La vie sur terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes, note le résumé technique de 137 pages. L’humanité ne le peut pas. »
Le projet de rapport rédigé par le GIEC oscille entre un ton apocalyptique et l’espoir offert aux hommes de changer leur destin par des mesures immédiates et drastiques. Le rapport d’évaluation complet (4 000 pages), bien plus alarmiste que le précédent de 2014, a pour vocation d’éclairer les décisions politiques. Même si ses principales conclusions ne changeront pas, il ne sera officiellement publié qu’en février 2022, après son approbation par consensus par les 195 Etats membres. Trop tard cependant pour les cruciales réunions internationales sur le climat et la biodiversité prévues à la fin de 2021, notent certains scientifiques.
> Lire aussi  Les négociations climatiques patinent à cinq mois de la COP26
Risque d’« impacts irréversibles » au-delà du seuil de 1,5 °C
Parmi ses conclusions les plus importantes figure un abaissement du seuil au-delà duquel le réchauffement peut être considéré comme acceptable. En signant l’accord de Paris en 2015, le monde s’est engagé à limiter le réchauffement à 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, si possible à 1,5 °C. Désormais, le GIEC estime que dépasser le seuil de 1,5 °C de hausse des températures pourrait déjà entraîner, « progressivement, des conséquences graves, pendant des siècles, et parfois irréversibles ». Et selon l’Organisation météorologique mondiale, la probabilité que ce seuil de 1,5 °C sur une année soit dépassé dès 2025 est déjà de 40 %.
« Le pire est à venir, avec des implications sur la vie de nos enfants et nos petits-enfants bien plus que sur la nôtre », affirme le GIEC, alors que la prise de conscience sur la crise climatique n’a jamais été aussi étendue.
Le climat a déjà changé. Tandis que la hausse des températures moyennes depuis le milieu du XIXe siècle atteint 1,1 °C, les effets sont déjà graves et seront de plus en plus violents, même si les émissions de CO2 sont freinées. Et les êtres vivants – humains ou non – les moins à blâmer pour ces émissions sont ceux qui en souffriront le plus. Pour certains animaux et variétés de plantes, il est peut-être même déjà trop tard : « Même à 1,5 °C, les conditions de vie vont changer au-delà de la capacité de certains organismes à s’adapter », souligne le rapport, citant les récifs coralliens, dont un demi-milliard de personnes dépendent.
Parmi les espèces en sursis figurent les animaux de l’Arctique, territoire qui se réchauffe trois fois plus vite que la moyenne. Sur place, des modes de vie ancestraux, de peuples vivant en lien étroit avec la glace, pourraient aussi disparaître.
> Lire aussi  Le G7 ne parvient pas à prendre des mesures ambitieuses face à l’urgence climatique
Jusqu’à 80 millions de personnes de plus auront faim
Agriculture, élevage, pêche, aquaculture… « Dans tous les systèmes de production alimentaire, les pertes soudaines s’accroissent », observe aussi le rapport, pointant les aléas climatiques comme « principal moteur ». Or l’humanité n’est à ce stade pas armée pour faire face à la dégradation certaine de la situation. « Les niveaux actuels d’adaptation seront insuffisants pour répondre aux futurs risques climatiques », prévient le GIEC.
Même en limitant la hausse à 2 °C, jusqu’à 80 millions de personnes supplémentaires auront faim d’ici à 2050 et 130 millions pourraient tomber dans la pauvreté extrême d’ici à dix ans. En 2050, des centaines de millions d’habitants de villes côtières seront menacés par des vagues-submersion plus fréquentes, provoquées par la hausse du niveau de la mer, qui entraînera à son tour des migrations importantes. Avec une augmentation limitée à 1,5 °C, dans les villes, 350 millions d’habitants supplémentaires seront exposés aux pénuries d’eau, 400 millions au-delà de 2 °C. Et avec ce demi-degré supplémentaire, 420 millions de personnes de plus seront menacées par des canicules extrêmes.
> Le Monde mémorable : Envie d'en savoir plus sur le changement climatique ?
« Les coûts d’adaptation pour l’Afrique devraient augmenter de dizaines de milliards de dollars par an au-delà de 2 °C », prédit le rapport. Encore faut-il trouver cet argent. Le texte souligne d’autre part le danger des effets en cascade. Certaines régions (est du Brésil, Asie du Sud-Est, Chine centrale) et presque toutes les zones côtières pourraient être frappées par trois ou quatre catastrophes météorologiques simultanées, voire plus : canicule, sécheresse, cyclone, incendie, inondation, maladies transportées par les moustiques… Et il faut de surcroît prendre en compte les effets amplificateurs d’autres activités humaines néfastes pour la planète, note le rapport : destruction des habitats, surexploitation des ressources, pollution, propagation des maladies…
« Le monde fait face à des défis entremêlés complexes », commente ainsi Nicholas Stern, spécialiste de l’économie du climat, pas impliqué dans ce rapport. « A moins de les affronter en même temps, nous n’allons en relever aucun », estime-t-il.
> Lire aussi  Crise climatique et de la biodiversité : 50 spécialistes mondiaux appellent à une lutte commune
Des choix radicaux
Sans oublier les incertitudes autour des « points de bascule », éléments-clés dont la modification substantielle pourrait entraîner le système climatique vers un changement violent et irrémédiable. Au-delà de 2 °C de réchauffement, la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique de l’Ouest (qui contiennent assez d’eau pour provoquer une hausse du niveau de la mer de 13 mètres) pourrait par exemple entraîner un point de non-retour, selon de récents travaux. C’est pour cela que « chaque fraction d’un degré compte », insiste le GIEC, alors qu’un autre point de rupture pourrait voir l’Amazonie – un des poumons de la planète avec les océans – transformée en savane.
Face à ces problèmes systémiques, aucun remède miracle unique. En revanche, une seule action peut avoir des effets positifs en cascade. Par exemple, la conservation et la restauration des mangroves et des forêts sous-marines de kelp, qualifiées de puits de « carbone bleu », accroissent le stockage du carbone, mais protègent aussi contre les submersions, tout en fournissant un habitat à de nombreuses espèces et de la nourriture aux populations côtières.
En dépit de ses conclusions alarmantes, le rapport offre ainsi une note d’espoir. L’humanité peut encore orienter sa destinée vers un avenir meilleur en prenant aujourd’hui des mesures fortes pour freiner l’emballement de la deuxième moitié du siècle. « Nous avons besoin d’une transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux : individus, communautés, entreprises, institutions et gouvernement », plaide le rapport. « Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation. »
> Lire aussi  « Il faut arrêter cette machine infernale du réchauffement climatique »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/23/dereglement-climatique-l-humanite-a-l-aube-de-retombees-cataclysmiques-alerte-le-giec_6085284_3244.html>
Sur le même sujet : 
> L'humanité à l'aube de retombées climatiques cataclysmiques <https://information.tv5monde.com/info/l-humanite-l-aube-de-retombees-climatiques-cataclysmiques-413972>, AFP, 23/06/21, 16:00
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8- Les eaux de la Méditerranée se réchauffent 20 % plus vite que la moyenne mondiale, Le Monde, 23/06/21, 10h34 
Martine Valo

Conséquence de ce dérèglement, ses eaux attirent de nombreuses espèces et essences non endémiques qui provoquent des pertes catastrophiques de biodiversité. 
La Méditerranée vit des poussées de fièvre qui provoquent chez elle des symptômes inédits. Il arrive désormais à la Grande Bleue de se couvrir de nappes de « morve de mer » causées par des efflorescences de phytoplancton qui barbouillent de beige la surface de l’eau, quand elle ne se métamorphose pas en soupe de méduses au fur et à mesure que celles-ci prolifèrent lors d’épisodes plus longs et plus fréquents. Ainsi, en Tunisie, dans le golfe de Gabès, les pêcheurs se plaignent d’en rapporter davantage que de poissons dans leurs filets…
> Lire aussi  Les méduses envahissent les océans, menacés de gélification
Ce n’est qu’un des bouleversements que subit la Méditerranée, frappée de plein fouet par le changement climatique et soumise aux pressions des populations massées sur son littoral. Elle n’est pas encore tropicale, « mais elle est en voie de le devenir dans sa partie orientale », souligne le WWF dans une revue de littérature scientifique qu’il lui a consacrée, le 8 juin. Car ses eaux se réchauffent 20 % plus vite que la moyenne mondiale.
La Méditerranée serait-elle de surcroît devenue la mer qui attire le plus de faune et de flore non endémiques autour du globe, au détriment des espèces endémiques ? Le rapport déplore en particulier un taux de mortalité de 80 % , voire 100 %, des grandes nacres (Pinna nobilis) au cours des années 2010 dans plusieurs sites, notamment en Espagne, en Italie, en Corse. Un pathogène apporté par des courants marins serait en grande partie responsable de ce carnage.
> Lire aussi  La Méditerranée se réchauffe 20 % plus vite que le reste du globe
La plupart des nouveaux venus viennent de la mer Rouge ou de l’océan Indien via le canal de Suez : 986 espèces exotiques, dont 126 poissons, auraient emprunté cette voie, qui devrait être encore plus fréquentée avec l’expansion de cette infrastructure. Leurs intrusions semblent leur réussir. Il a fallu à peine une vingtaine d’années pour que le barracuda (Sphyraena viridensis) et le mérou sombre (Epinephelus marginatus) deviennent abondants devant les côtes de Ligurie, en Italie.
Cependant, ces prédateurs font pâle figure face à un herbivore d’allure anodine de 12 à 14 centimètres de long, le poisson-lapin, dont deux espèces (Siganus rivulatuset Siganus luridus) qui nagent en grands bancs dévastent les habitats des espèces indigènes. Des études récentes ont souligné une réduction de 60 % à 65 % des algues qu’ils broutent en grandes quantités, et de divers invertébrés sur un millier de kilomètres de littoraux turcs et grecs où le poisson-lapin s’est établi. Sans ces forêts sous-marines complexes, les chercheurs constatent des pertes catastrophiques de biodiversité.
Les ravages du poisson-lapin
Une autre étude, menée dans l’ouest de la Turquie, a révélé que 98 % de la biomasse totale de poissons herbivores de l’aire marine protégée de Gökova était composée de poissons-lapins, les 2 % restants étaient constitués de poissons-perroquets qui étendent eux-mêmes leur aire de répartition vers le nord. Plus au sud du pays, les pêcheurs de Kas rapportent que le poisson-lapin représente 80 % de leurs prises.
Au chapitre des arrivées calamiteuses, le poisson-lion (Pterois miles) se montre très performant. Le premier fut trouvé dans le filet d’un chalut en 1991 au large d’Israël. Deux décennies plus tard, il est présent au Liban, à Chypre, en Turquie, en Grèce, en Tunisie, en Syrie, en Italie et en Libye, et se dirige vers les mers Egée et Ionienne. Ce spécimen aux couleurs éclatantes et aux redoutables épines venimeuses dévore tout sur son passage : œufs, larves, petites espèces de poissons et de crustacés. « Son estomac peut se dilater jusqu’à 30 fois son volume initial », rapportent les auteurs.
> Lire aussi  Surchauffe, acidification, asphyxie, pollution, algues… L’état de l’océan continue de se dégrader à grande vitesse
Ces invasions ont un coût très important pour les écosystèmes. D’autant que les sources de stress se cumulent. Ainsi les herbiers de posidonies – précieux par leur grande capacité à stocker du carbone – ne pâtissent pas seulement du réchauffement de la Méditerranée, ils sont ravagés par ailleurs par les ancres des bateaux de plaisance.
Autre exemple, la gorgone pourpre (Paramuricea clavata), qui vit habituellement dans la fraîcheur par 25 mètres de fond et s’avère donc très vulnérable aux vagues de chaleur de plus en plus fréquentes. Ce corail souffre aussi de l’accumulation de filets de pêche abandonnés qui s’enchevêtrent dans ses fines branches jusqu’à l’étouffer. Un taux de mortalité de masse a été observé en Espagne. Et en Italie, les chercheurs de l’université de Gênes ont mesuré que 30 % des gorgones des eaux ligures avaient été détruites par une seule tempête en 2018. Or, ces événements extrêmes s’intensifient. Le WWF rappelle sa demande de voir 30 % de la Méditerranée classée aire marine protégée.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/23/la-faune-et-la-flore-de-la-mediterranee-bouleversees-par-le-rechauffement_6085330_3244.html>
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9- 420 millions de personnes, Actu-environnement, Le chiffre du 23/06/21

C’est le nombre de personnes supplémentaires sur Terre qui pourraient faire face à des « canicules extrêmes » d’ici 2050, alerte le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Dans un projet de rapport révélé ce 23 juin par l’AFP, les experts ont établi cette estimation si le monde limite le réchauffement climatique global à +2°C plutôt que +1,5°C. « Les niveaux actuels d'adaptation seront insuffisants pour répondre aux futurs risques climatiques », prévient le Giec. Il estime que dépasser +1,5°C pourrait déjà entraîner « progressivement, des conséquences graves, pendant des siècles, et parfois irréversibles ». Ce rapport du Giec dédié aux impacts, à l’adaptation et à la vulnérabilité au changement climatique, doit être publié en février 2022. Il sera finalisé après la Conférence internationale sur le climat (COP 26) prévue à Glasgow en novembre 2021, au grand regret de certains scientifiques.
<https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/994.html>
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10- GIEC : prudence sur l'extrait du sixième rapport terrifiant sur le réchauffement climatique, Novethic, 23/06/21
Pauline Fricot

Les publications du GIEC sont très attendues, elles sont la boussole de la lutte contre le réchauffement climatique. Un brouillon du sixième rapport, dont la publication est prévue pour début 2022, a fuité dans la presse. Sécheresse, famine, niveau insuffisant de préparation...Les conclusions sont alarmantes et pires encore que les dernières de 2014. Prudence cependant, alertent les scientifiques et le GIEC lui-même, le travail est encore en cours et le document va fortement évoluer.
L'Agence France Presse a eu accès à un brouillon des travaux des experts de l’ONU pour le climat et il semble que les observations soient encore pires que celles des derniers travaux de 2014. Les impacts dévastateurs du réchauffement sur la nature et l'humanité qui en dépend vont s'accélérer et devenir douloureusement palpables bien avant 2050, ont estimé dans une première version le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), qui fait autorité en la matière.
Mais ces conclusions sont encore à prendre avec précaution. Dans un communiqué publié dans la foulée, le GIEC alerte sur le fait que le texte en question n’est qu’un document de travail qui a circulé "entre décembre et janvier 2021", en vue de la publication du sixième rapport, prévue pour février 2022. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/giec-les-premices-d-un-6eme-rapport-terrifiant-sur-le-rechauffement-climatique-149927.html>
En savoir plus :
> Media articles about IPCC draft report <https://www.ipcc.ch/2021/06/23/working-group2-ar6-draft/>, 23/06/21
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11- Le changement climatique aggrave le trou de la couche d’ozone en Arctique, Le Monde, maj le 24/06/21 à 01h17 
Audrey Garric

Selon une étude, ce phénomène pourrait s’accentuer d’ici à la fin du siècle, contrebalançant partiellement les politiques de lutte contre les substances destructrices de l’ozone. 
Le réchauffement climatique pourrait être en train de remettre en cause une des rares bonnes nouvelles en matière d’environnement : la reconstitution progressive de la couche d’ozone d’ici au milieu du siècle, sous l’effet d’une action politique concertée depuis les années 1980. Une étude publiée dans Nature Communications, mercredi 23 juin, montre que le réchauffement accélère la destruction de l’ozone en Arctique, et que ce phénomène pourrait s’aggraver d’ici à la fin du siècle, à moins que les émissions de gaz à effet de serre ne soient rapidement et drastiquement réduites. De quoi ralentir la reconstitution de cette barrière protectrice contre les UV.
Chaque année, un trou se forme dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique entre juillet et septembre, et se referme en novembre. Le même phénomène affecte l’Arctique, en mars, de manière plus rare et plus limitée.
> Lire aussi  Cinq questions sur la réduction du trou dans la couche d’ozone
Jusqu’à présent, les modèles prédisaient la restauration complète de cette couche autour des années 2060. Les substances qui la détruisent, comme les chlorofluorocarbures (CFC) ou les halons – contenant du chlore, du fluor ou du brome –, ont en effet été interdites par le protocole de Montréal, un traité international signé en 1987. De sorte que leur concentration diminue progressivement depuis les années 2000 dans la stratosphère, une couche de l’atmosphère située à une altitude de 15 km à 50 km qui contient la couche d’ozone.
Mais au printemps 2020, des scientifiques ont tiré la sonnette d’alarme : un trou sans précédent dans la couche d’ozone, de trois fois la taille du Groenland, venait d’être découvert au-dessus de l’Arctique. La moitié de la couche avait été détruite. Quelques semaines plus tard, le trou s’était refermé sous l’effet d’une modification des conditions météorologiques mais subsistait une interrogation : cet événement exceptionnel pourrait-il être la nouvelle norme en Arctique ?
Présence dans la stratosphère de composés chlorés et bromés
Pour comprendre le devenir de la couche d’ozone, il faut rappeler les trois ingrédients qui entraînent sa destruction. D’abord, la présence dans la stratosphère de composés chlorés et bromés, dont la concentration baisse lentement en raison de leur longue durée de vie – entre cinquante et cent ans. « Leur concentration est encore à 90 % de leur niveau maximum, et elle ne passera pas sous la barre des 50 % avant la fin du siècle », indique Peter von der Gathen, chercheur à l’Institut Alfred-Wegener et principal auteur de l’étude.
Il faut ensuite la présence d’un vortex polaire, une circulation à grande échelle des vents qui tournent au-dessus de l’Arctique à partir de l’automne, jusqu’à l’hiver voire le printemps. Ce vortex isole l’air polaire et il agit « comme un récipient dans lequel tous les processus à l’origine des pertes d’ozone peuvent se dérouler sans être perturbés », précise Peter von der Gathen.
Enfin, des conditions froides et humides favorisent la formation de nuages stratosphériques arctiques, à la surface desquels les composés chlorés et bromés peuvent être activés, c’est-à-dire que le chlore est libéré. Dès que le soleil revient, la destruction de l’ozone peut intervenir et dure tant que le vortex polaire reste formé.
> Nos graphiques. Trente ans de (faible) résorption du trou dans la couche d’ozone <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/09/16/trente-ans-de-faible-resorption-du-trou-dans-la-couche-d-ozone-en-graphiques_5186705_4355770.html>
« Ce phénomène a lieu chaque année en Antarctique, où il fait très froid, avec des températures qui atteignent – 80 °C à – 90 °C dans la stratosphère, explique Sophie Godin-Beekmann, directrice de recherche au CNRS et présidente de la Commission internationale sur l’ozone, qui n’a pas participé à l’étude. En Arctique, où la stratosphère est plus chaude en hiver, la destruction d’ozone est beaucoup plus faible et ne devient importante que lors d’hivers très froids comme en 2020. » 
Mais la situation pourrait changer à l’avenir. Dans leur étude publiée dans Nature Communications, les chercheurs allemands, américains et finlandais ont utilisé 53 modèles climatiques qu’ils ont associés aux données météorologiques des cinquante-six dernières années. Ils concluent à une tendance au refroidissement de la stratosphère au-dessus de l’Arctique l’hiver, associée à une disparition accrue de l’ozone.
En effet, les émissions de gaz à effet de serre, si elles réchauffent l’atmosphère à basse altitude (troposphère), refroidissent à l’inverse la stratosphère et augmentent également la formation de vapeur d’eau. Une stratosphère plus froide et plus humide entraîne alors davantage de formation de nuages stratosphériques arctiques, et donc de conditions qui permettent à l’ozone d’être détruit. « A l’avenir, le changement climatique pourrait aggraver ces conditions, contrebalançant partiellement les effets positifs du protocole de Montréal », avance Peter von der Gathen.
Tout dépendra de l’évolution des émissions de gaz à effet de serre. Dans un scénario d’émissions limitées, la destruction de l’ozone se réduirait fortement, tandis qu’en cas de rejets carbonés élevés, la destruction de l’ozone augmenterait par rapport aux niveaux actuels tout au long du siècle. De quoi entraîner une plus forte exposition aux UV des populations en Europe, en Amérique du Nord et même en Asie, prévient l’étude.
> Lire aussi  2021, une année cruciale pour accélérer la lutte contre le dérèglement climatique
« Un jour, il n’y aura plus de trou dans la couche d’ozone à condition que l’on continue à faire respecter le protocole de Montréal, rassure toutefois Vincent-Henri Peuch, directeur du service de surveillance de l’atmosphère Copernicus.Mais le problème va durer plus longtemps que prévu à cause du changement climatique. Cette étude montre l’ampleur des impacts du réchauffement qui bouleverse l’ensemble du système Terre, jusque dans la stratosphère. »
+ Graphique : Evolution des pertes d’ozone dans la couche au-dessus de l’Arctique au cours du XXIe siècle, selon différents scénarios de réchauffement <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/23/le-changement-climatique-aggrave-le-trou-de-la-couche-d-ozone-en-arctique_6085398_3244.html>
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/23/le-changement-climatique-aggrave-le-trou-de-la-couche-d-ozone-en-arctique_6085398_3244.html>
En savoir plus : 
> Climate change favours large seasonal loss of Arctic ozone <https://www.nature.com/articles/s41467-021-24089-6>, Nature Communications, 23 June 2021
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12- La politique agricole commune en échec sur la question climatique, Le Monde, maj le 24/06/21 à 07h55
Mathilde Gérard

Malgré 100 milliards d’euros alloués à la lutte contre le réchauffement, les émissions de gaz à effet de serre dues à l’agriculture n’ont pas diminué depuis 2010, selon un rapport de la Cour des comptes européenne. 
En pleine négociation finale sur la prochaine politique agricole commune (PAC), la Cour des comptes européenne (European Court of Auditors, ECA) a rendu un rapport cinglant, lundi 21 juin, sur l’impact climatique de cette politique.
Selon cette étude, les 100 milliards d’euros attribués sur la période 2014-2020 pour des actions climatiques, un quart du budget dédié à l’agriculture, « n’ont eu que peu d’impact sur les émissions agricoles, qui n’ont pas évolué substantiellement depuis 2010 ». Une efficacité climatique quasi nulle, alors que l’Union européenne (UE) s’est engagée à atteindre la neutralité carbone en 2050 et que la production alimentaire représente, selon les estimations, un quart des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine.
> Lire aussi  « Un accord, mais pas à n’importe quel prix » : échec des négociations sur la nouvelle PAC, reprise des discussions en juin
L’analyse de l’ECA s’est appuyée sur trois sources principales d’émissions : l’élevage, le recours aux engrais chimiques et la gestion des terres. Selon ses conclusions, les financements de la PAC « n’ont pas encouragé les agriculteurs à adopter des mesures efficaces sur le plan du climat », alors que l’action climatique figure parmi les neuf objectifs prioritaires de cette politique. Les émissions de gaz à effet de serre agricoles ont décru de 25 % entre 1990 et 2010, principalement en raison d’une forte restructuration de l’agriculture dans les pays d’Europe de l’Est, mais n’ont plus évolué depuis 2010.
« Une étiquette climat collée a posteriori »
Pour comprendre la portée des chiffres retenus par la Cour des comptes européenne, une précision s’impose : les 100 milliards d’euros de financements sur sept ans évoqués dans son rapport ne sont qu’indirectement alloués à des actions climatiques.
« Ces 100 milliards, ce n’est pas de l’argent dédié à l’action pour le climat de manière explicite, c’est de l’argent auquel la Commission a collé a posteriori une étiquette climat », précise Célia Nyssens, responsable de l’agriculture au Bureau européen de l’environnement (BEE), une fédération de 140 organisations européennes basée à Bruxelles. On y trouve par exemple des aides au maintien des prairies permanentes, à l’agriculture biologique, mais aussi des paiements directs aux agriculteurs très faiblement conditionnés. Dans un précédent audit, en 2016, la Cour des comptes avait déjà relevé que la Commission surestime le montant de ses fonds dédiés à l’action climatique.
> Lire aussi  Les arbitrages de la France pour la future PAC suscitent de vives crispations
Premier poste d’émissions de gaz à effet de serre agricoles : l’élevage, qui représente la moitié de ces rejets, en grande partie dus aux bovins, et dont les émissions n’ont pas baissé depuis 2010. Les efforts du secteur en matière de gains de rendements ou d’amélioration de l’alimentation du bétail n’ont eu qu’une incidence marginale sur la baisse des émissions. Le levier le plus efficace, la baisse des volumes, ne figure dans aucun texte.
« La PAC ne prévoit pas de limiter le nombre de têtes de bétail, pas plus qu’elle ne prévoit d’encourager sa baisse, notent les auditeurs. A l’inverse, des mesures de la PAC permettent de promouvoir les produits animaux. »
Pour nombre de scientifiques, la question de la réduction des cheptels est centrale. « Si on n’accepte pas de toucher aux volumes produits, on s’interdit d’avoir le moindre succès que ce soit sur son empreinte carbone globale », insiste Pierre-Marie Aubert, chercheur à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).
> Lire le décryptage : Pourquoi la viande est-elle si nocive pour la planète ?
« Parler de la réduction du cheptel est encore tabou au niveau européen et national, observe Célia Nyssens, alors que pour les scientifiques, il n’y a aucun doute de la nécessité d’une telle mesure, que ce soit pour le climat, la biodiversité, la pollution. »
Une pratique « climaticide »
Les auditeurs de la Cour des comptes ont également étudié le poids des émissions liées aux engrais chimiques, environ un tiers des rejets agricoles. Malgré une plus grande efficience dans l’usage d’azote, ces émissions ont augmenté de 5 % entre 2010 et 2018, relèvent-ils.
Le troisième volet d’émissions étudié par les rapporteurs concerne la gestion des terres agricoles. L’ECA insiste en particulier sur une pratique, qu’il qualifie de « climaticide » :
« La PAC finance des agriculteurs qui cultivent des tourbières asséchées cultivées, lesquelles représentent moins de 2 % des terres agricoles européennes, mais émettent 20 % des gaz à effet de serre agricoles. »
A l’inverse des cultures sur sols minéraux, « toute l’agriculture qui se développe sur des sols organiques est une catastrophe, abonde Pierre-Marie Aubert. Les tourbières sont d’abord exploitées pour du combustible, puis drainées pour être cultivées et cela dégage des matières organiques dans l’atmosphère, en particulier du méthane et du protoxyde d’azote. » Le rapport de l’ECA déplore que l’aide destinée au développement rural n’ait pas servi à « financer la restauration de ces tourbières ».
> Lire aussi  Dans le Cher, la tourbière de la Guette laisse s’échapper du carbone accumulé depuis des milliers d’années
« Fondamentalement, la PAC n’a pas mis le climat en tête de ses priorités, alors que les Etats membres en avaient la possibilité », déplore Célia Nyssens, pour qui il est néanmoins « bienvenu qu’un rapport pareil soit publié en cette semaine de négociation. Il faut que ce sujet sorte de la bulle dans laquelle il est circonscrit, et que les citoyens s’en emparent. » 
Une nouvelle étape de « super trilogue » sur le prochain cadre de la PAC pour la période 2023-2027 débute jeudi 24 juin entre Etats membres, Commission européenne et Parlement. La présidence tournante portugaise de l’UE espère aboutir à un texte de compromis d’ici au 30 juin, date à laquelle elle passera la main, mais les discussions continuent d’achopper sur plusieurs points, notamment sur les principes de conditionnalité des aides et sur les règles qui s’appliqueront au commerce international.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/23/l-echec-de-la-politique-agricole-commune-dans-la-lutte-contre-le-rechauffement-climatique_6085409_3244.html>
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13- Climat : les scientifiques et météorologues affichent les "rayures du réchauffement", Novethic, 24/06/21
Marina Fabre

Des rayures, allant du bleu au rouge, représentant l'évolution des températures en France de 1899 à aujourd'hui. Voilà le graphique simple et terrifiant que le climatologue Ed Hawkins a répliqué dans toutes les régions du globe à l'occasion du solstice d'été le 21 juin. Les scientifiques et météorologues du monde entier ont ainsi "montré leurs rayures" sur les réseaux sociaux (#ShowYourStripes). Une campagne de sensibilisation qui montre, en un coup d'œil, les effets du changement climatique. 
#ShowYourStripes. "Montrez vos rayures", en français. C’est sous ce mot-clé que, le 21 juin, jour du solstice d’été, des centaines de scientifiques et météorologues ont publié des images de rayures. Mais pas n’importe lesquelles. Celles qui montrent à quel point les régions du monde se réchauffent sous l'effet du changement climatique. Du bleu au rouge ces rayures, plus ou moins épaisses, reflètent l’augmentation des températures des années 1860 à aujourd’hui. Elles sont l’œuvre du climatologue Ed Hawkins, auteur principal du sixième rapport du GIEC sur l’évolution du climat, qui lance ici la quatrième édition de cette campagne visuelle.
"Les Warming Stripes (bandes chauffantes, Ndr) sont un moyen simple et convaincant de visualiser que le monde se réchauffe et que chaque pays se réchauffe. Les graphiques peuvent aider à lancer des conversations locales sur les risques croissants du changement climatique où que vous habitiez, et les actions nécessaires pour éviter les pires conséquences", écrit le professeur Ed Hawkins.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/climat-les-scientifiques-et-meteorologues-affichent-les-rayures-du-rechauffement-149924.html>
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14- Green Deal : l’Europe réhausse ses ambitions en matière de CO2 et confirme l’objectif de neutralité carbone en 2050, Novethic, 24/06/21
Ludovic Dupin

Dans le cadre de son Pacte vert, le Parlement a voté la hausse des ambitions climatiques de l’Union européenne. Les eurodéputés visent une réduction des émissions de CO2 de 55 à 57 % en 2030, contre 40 % prévu auparavant. Cette décision met le continent sur la voie de la neutralité carbone en 2050.
Jeudi 24 juin, le parlement européen s’est entendu pour réhausser les ambitions climatiques de l’Union européenne. Avec 442 voix pour, 203 voix contre et 51 abstentions, les parlementaires ont validé un objectif de réduction des émissions de CO2 à 55 % en 2030, contre 40 % jusqu’alors. Avec la contribution des nouveaux puits de carbone, l’objectif pourrait même passer à 57 % en comptant l’absorption des terres ou les changements d’affectation de la foresterie.
"Cette législation transforme en obligation contraignante l’engagement politique du pacte vert européen, stipulant que l’UE deviendrait neutre sur le plan climatique d’ici 2050", explique l’Union européenne dans un communiqué. "Je me réjouis que la loi climat européenne ait été votée aujourd’hui par plus de 400 voix contre 200 au Parlement européen aujourd’hui. C’est une pierre centrale du Greendeal qui va nous amener à changer maintenant 50 lois pour inventer un nouveau modèle de prospérité", explique ainsi Pascal Canfin, Président de la Commission environnement du Parlement européen.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/climat-l-europe-rehausse-ses-ambitions-en-matiere-de-co2-et-confirme-l-objectif-de-neutralite-carbone-149933.html>
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15 - République tchèque : une tornade fait au moins cinq morts, des dizaines de blessés, AFP, 25/06/21, 15:00

Au moins cinq personnes sont mortes et des dizaines ont été blessées en raison d'une tornade accompagnée de grêlons qui a dévasté jeudi soir plusieurs villages et villes dans le Sud-Est de la République tchèque, ont indiqué vendredi les services de secours.
"C'est l'enfer sur terre", a déclaré le gouverneur régional Jan Grolich après avoir visité la zone touchée. Selon lui, les secouristes ont procédé à des recherches dans "99%" des villages affectés et ne s'attendent pas à trouver de nouveaux corps.
Un porte-parole de la police locale a confirmé la mort de cinq personnes ainsi que l'hospitalisation de 63 blessés dont dix grièvement atteints. De nouveaux appels de personnes blessées continuent d'arriver, a souligné Hedvika Kropackova, porte-parole des services locaux d'urgence.
L'armée a été déployée pour contribuer aux recherches et des secouristes venus d'Autriche et de Slovaquie voisines participent aux opérations. 
La tornade, avec des grêlons de la taille d'une balle de tennis, a frappé plusieurs villes et villages dont Hodonin, à la frontière avec la Slovaquie. Dans cette ville, une maison de retraite ainsi que le zoo local ont été détruits.
"Nous déménageons les résidents de la maison de retraite dans un hôtel de la ville", ont déclaré sur Facebook les responsables d'Hodonin.
La région a également subi des coupures de courant de grande ampleur, avec 78.000 foyers et entreprises privés d'électricité vendredi matin. Le trafic a dû être interrompu sur une importante autoroute reliant Prague à Bratislava.
Dans cette région vinicole, les vignobles ont subi de gros dommages. Le château de la ville de Valtice, qui fait partie du paysage culturel de Lednice-Valtice classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, a également été touché. 
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux ont montré des bâtiments détruits, des arbres arrachés, ainsi que des incendies.
- Plus de mille maisons touchées -
Le ministre de l'Intérieur, Jan Hamacek, a déclaré que plus de 1.000 maisons avaient été touchées par la tempête. 
Marek Babisz, l'adjoint au maire du village de Hrusky durement frappé par la tornade, a déclaré à l'AFP que la moitié de son village avait été rasée.
Des spécialistes vérifient maintenant la partie du village la plus touchée "pour déterminer quelles maisons seront démolies et lesquelles peuvent être sauvées", a-t-il déclaré. 
L'église de Hrusky a perdu dans la tornade son beffroi et son toit. 
Le nettoyage est en cours dans la partie la moins touchée du village, avec des camions-conteneurs qui arrivent et repartent pleins de débris. 
"Nous essayons maintenant d'assurer qu'il y ait de la nourriture et de l'eau pour tout le monde afin qu'ils puissent manger au moins un peu", a déclaré M. Babisz. 
La présidente slovaque Zuzana Caputova a exprimé ses condoléances et souhaité "beaucoup de force" aux Tchèques, sur Facebook.
Les intempéries en République tchèque ont obligé le Premier ministre Andrej Babis à rester à Bruxelles après un sommet européen en raison des dangers qu'aurait représenté un atterrissage à Prague.
En Pologne voisine, une tornade a frappé également jeudi la province méridionale de Malopolska, endommageant des toits et blessant une personne, selon des médias locaux.
Les tornades sont rares en République tchèque. La dernière en date de taille notable remonte à 2004 et avait endommagé une cinquantaine de maisons dans la ville de Litovel (Est).
<https://information.tv5monde.com/info/republique-tcheque-une-tornade-fait-au-moins-cinq-morts-des-dizaines-de-blesses-414369>
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16- Réchauffement climatique : Madagascar, premier pays à subir la famine, AFP, 26/06/21, 08:00

La famine à Madagascar fait des ravages, contraignant des habitants à manger des criquets, des feuilles de cactus et même de la boue, a alerté vendredi un responsable de l'ONU, en soulignant qu'il s'agit du premier pays au monde à expérimenter la faim due à la crise du réchauffement de la planète.
La situation aujourd'hui, provoquée par plusieurs années de sécheresse, a fait dire au patron du Programme alimentaire mondial (PAM), David Beasley, qui s'est récemment rendu sur place que "cela ressemblait à ce que vous voyez dans un film d'horreur".
Vendredi, la directrice régionale du PAM pour le sud de l'Afrique, Lola Castro, qui a accompagné David Beasley dans son voyage, a évoqué une "situation très dramatique", lors d'un entretien par vidéo avec des journalistes à New York. "Le pire est à venir", a-t-elle prédit.
"Nous avons des gens au bord de la famine et il n'y a pas de conflit. Il y a juste le changement climatique avec ses pires effets qui les affecte gravement", a-t-elle ajouté, jugeant une "action rapide plus que nécessaire" de la communauté internationale.
"Ces gens n'ont contribué en rien au changement climatique et ils en prennent l'entier fardeau à l'heure actuelle", s'est-elle insurgée, en citant David Beasley.
L'emprise de la famine est particulièrement importante dans le sud du pays. Il y a plus d'un mois, l'ONU avait déjà alerté sur une famine en progression mettant à risque plus d'un million de personnes.
L'île de l'océan Indien reste difficilement accessible à l'aide comme aux médias, en raison de la pandémie de Covid-19 et des restrictions qui l'accompagnent. Les agences humanitaires peinent aussi à sensibiliser sur la tragédie, alors que les fonds manquent pour apporter suffisamment d'aide.
<https://information.tv5monde.com/info/rechauffement-climatique-madagascar-premier-pays-subir-la-famine-414446>
En savoir plus : 
> La crise invisible : le directeur exécutif du PAM appelle le monde à ne pas détourner le regard des familles qui souffrent de la faim à Madagascar <https://fr.wfp.org/communiques-de-presse/la-crise-invisible-le-directeur-executif-du-pam-appelle-le-monde-ne-pas>, Programme Alimentaire Mondial, 23/06/21
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En audio
17- Comment la Chine va manipuler la météo, France Culture, La Fabrique médiatique, 26/06/21, 7h45 à 8h
Emmanuel Laurentin

En décembre dernier, la Chine a annoncé vouloir donner un coup d'accélérateur à son programme de "modification météorologique". Une enquête à retrouver dans le premier numéro du magazine scientifique Epsiloon
"Epsiloon", nouveau magazine d'actualité scientifique, publie en Une une intrigante enquête : "Comment la Chine va manipuler la météo".  Vincent Nouyrigat, a enquêté sur les raisons de cette manipulation de la météo à l'aide de roquettes ou de fusées dans le but de déclencher des pluies artificielles. Une solution pour remédier aux sécheresses, éteindre des incendies, protéger des cultures, et qui semble attirer d'autres pays pour les années à venir.  Doit-on s'en réjouir ou s'en inquiéter ?
> Emission (14 min) à réécouter à :
<https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-mediatique/comment-la-chine-va-manipuler-la-meteo>
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En images
18- Climat : une sécheresse jamais vue s'abat sur la Californie, TF1, journal de 20h, 21/06/21

Ainsi va la Californie. Elle meurt de soif. Un quasi-désert a surgi il y a quelques semaines au lac Oroville. On peut presque le traverser à pied, et pourtant, c'est l'une des plus grosses réserves de la Californie. En temps normal, elle peut alimenter en eau 27 millions de personnes. À travers tout l'État, 1 500 réservoirs comme celui-ci sont à moitié pleins. Après une année trop chaude et trop sèche, l'eau déjà rare s'évapore à toute vitesse. Les lacs rapetissent, le lit des rivières se découvre. Et pourtant, la Californie a besoin d'eau pour arroser ses cultures. En effet, 80% des amandes vendues dans le monde y poussent. Contraints, les agriculteurs arrachent leur propre plantation, avant de les réduire en sciures. La Californie, c'est aussi les deux tiers 3 de la production de fruits des États-Unis. Des dizaines de milliers d'emplois en dépendent. Ainsi, les agriculteurs sont les premiers à subir les restrictions d'eau. Mais cette crise touche maintenant toute la Californie. Même les villes s'inquiètent. Dans la banlieue chic de San Francisco par exemple, des kits pour économiser l'eau à la maison sont distribués.
> Reportage à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/climat-une-secheresse-jamais-vue-sabat-sur-la-californie-93676520.html>
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19- Intempéries : comment expliquer l'intensification des phénomènes climatiques ?, France 2, journal de 20h, 22/06/21

Les pluies diluviennes de ces derniers jours ont été causées par des orages localisés, dans des départements qui n'étaient pas placés en vigilance orange. Comment l'expliquer ? Éléments de réponse avec des spécialistes du climat. 
Des intempéries violentes et plus fréquentes. Au-dessus de Beauvais (Oise), un nuage noir s'est formé, lundi 21 juin, et a causé de fortes pluies, jamais vues en 50 ans. Dans plusieurs zones de France, il est tombé autant de précipitations en une heure qu'en un mois habituellement. "Après la période de forte chaleur qu'on a connue en début de semaine dernière, on a de l'air froid qui est arrivé sur la France, et qui depuis stationne au-dessus du pays, et c'est le contraste entre l'air froid en altitude et l'air plus chaud au sol qui favorise cette situation durablement orageuse", explique Ludovic Lagrange, prévisionniste DTN. 
L'évaporation des océans en cause
Le réchauffement climatique pourrait en partie expliquer l'intensité de ces phénomènes. L'océan joue un rôle important, assure Sabrina Speich, professeure au laboratoire de météorologie dynamique de Paris : "L'évaporation de l'eau depuis l'océan augmente, donc l'atmosphère contient probablement plus d'énergie et plus de vapeur d'eau et donne lieu à des évènements plus intenses." Conséquence : les coûts liés à ces intempéries vont doubler dans les vingt prochaines années, selon les assureurs. 
> Reportage voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/orages/intemperies-comment-expliquer-l-intensification-des-phenomenes-climatiques_4674505.html>
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20- Climat : la fonte des glaciers, une menace à prendre très au sérieux, France 2, journal de 20h, 23/06/21

Les experts du GIEC envisagent le pire dans leur rapport sur l'évolution du climat, qui sera publié en février 2022. Ils prévoient des extinctions d'espèces, des famines ou encore des pénuries d'eau gravissimes. 
Un gigantesque cube de glace, de sept kilomètres de hauteur et 300 milliards de tonnes : c'est le volume que les glaciers du monde entier perdent chaque année, à cause du réchauffement climatique. De l'Alaska (États-Unis) au Canada en passant par l'Himalaya ou les Alpes, les glaciers fondent de plus en plus vite, libérant des quantités astronomiques d'eau, contribuant ainsi pour un cinquième à la hausse du niveau des mers. Dans les Alpes, le front de la mer de glace a reculé de 2,5 kilomètres, et son épaisseur diminué de 150 mètres. Cette glace qui disparaît signifie moins d'eau disponible l'été dans les rivières. Les glaciers ne pourront bientôt plus remplir leur rôle de châteaux d'eau naturels, et des sécheresses plus marquées pourraient toucher un tiers de la population mondiale. 
Côtes et ports engloutis, exode massive des sinistrés
Même inquiétude pour les glaciers côtiers, comme le Jakobshavn, à l'Ouest du Groenland (Danemark). Ce glacier est un colosse affaibli : chaque année son front de 100 mètres de haut laisse s'échapper 30 milliards de tonnes de glace, soit un dixième du volume de la fonte mondiale. Les calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique montrent aussi des signes de faiblesse. Au Groenland, la fonte représente trois millions de tonnes d'eau par jour, soit six piscines olympiques par seconde. Si l'Antarctique semble plus stable, sans contrôle des émissions de gaz à effets de serre, à l'horizon 2300, sa fonte entraînerait une hausse de 10 mètres du niveau des mers. Dès la fin du XXIème siècle, elle pourrait atteindre 1,10 mètre et noyer côtes, villes et ports, mais aussi provoquer l'exode de centaines de millions de personnes. 
> Explications à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/climat-la-fonte-des-glaciers-une-menace-a-prendre-tres-au-serieux_4675799.html>
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Une annonce
21- Val-d’Oise. Le festival No Mad (24 juin - 4 juillet) de retour à Cergy-Pontoise avec Nicolas Hulot parmi les invités, Ouest-France avec NG, 23/06/21, 17h21

Après une édition 2020 bouleversée par la crise sanitaire, le festival No Mad consacré aux voyages fait son retour à Cergy-Pontoise, dans le Val-d’Oise, du 24 juin au 4 juillet. La manifestation se place cette année sous le signe de la Guyane, avec parmi de nombreux invités parmi lesquels figurera Nicolas Hulot.
L’édition 2020 du festival No Mad avait dû revoir ses ambitions à la baisse, en raison notamment de la crise sanitaire. Mais ce « festival du voyage responsable » fait son retour cette année, du 24 juin au 4 juillet 2021, rapporte La Gazette du Val d'Oise.
Organisée à Cergy-Pontoise, dans le Val-d’Oise, la manifestation était consacrée à l’Algérie et aux peuples nomades l’année dernière. Cette fois, la Guyane et ses forêts seront à l’honneur.
Des invités de marque
Le No Mad de 2021 sera aussi marqué par la présence de nombreux invités. On peut citer l’ancien ministre de la Transition écologique et solidaire, et ex-présentateur télé, Nicolas Hulot, mais aussi le photographe Yann Arthus-Bertrand. Reza Delghati, autre photographe mondialement connu, sera là lui aussi, ainsi que Francis Hallé, botaniste et photojournaliste, écrit l’hebdomadaire.
Les visiteurs pourront découvrir lors de ce festival des expositions, participer à des soirées, ou profiter de concerts, comme celui du Climax Orchestra, notent nos confrères. Pour réserver sa place et obtenir plus d’informations, il faut se rendre sur le site de l’événement <https://no-mad-festival.com/>.
<https://www.ouest-france.fr/ile-de-france/cergy-95000/val-d-oise-le-festival-no-mad-de-retour-a-cergy-pontoise-avec-nicolas-hulot-parmi-les-invites-7316074>
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)…
NOS PROGRAMMES
— Génération climat <http://www.generation-climat.org/>, un programme de soutien aux jeunes porteurs de projets en France et à l’étranger.
— J’agis pour la nature <https://jagispourlanature.org/>, des activités de bénévolat nature partout en France.
— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat. 
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>,  100 propositions de Nicolas Hulot pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions  <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
— Les Points de vue & Editos <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-points-de-vue-editos&category=think-tank> 
— Les Talks <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-talks&category=think-tank> 
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